LOUIS LONG PROFESSEUR AGRÉGÉ DE L'UNIVERSITÉ

L o u i s L o n g , P r o f e s s e u r a g r é g é ,

D o c t e u r è s S c i e n c e s M a t h é m a t i q u e s ,

t i t u l a i r e d e n o m b r e u x a u t r e s d i p l ô -

m e s d e m a t h é m a t i q u e s , d e c a l c u l

d i f f é r e n t i e l e t i n t é g r a l , d e m é c a n i q u e

r a t i o n n e l l e , d e p h y s i q u e e t d ' a s t r o n o -

m i e , m a i n t e s f o i s m e m b r e d e J u r y s d ' e x a m e n s à l a S o r b o n n e , e s t b i e n c o n n u d a n s t o u s l e s m i l i e u x s a v a n t s .

S e s l i v r e s f o n t a u t o r i t é e t c o n s t i t u e n t

u n t r é s o r i n é p u i s a b l e p o u r t o u s c e u x

q u i d é s i r e n t e t d a n s l a vie.

D é c r o c h e z t o u s v o s e x a m e n s

N o t r e siècle est d e v e n u celui des e x a m e n s . P o u r a c c é d e r a u m o i n d r e

e m p l o i , n o u s d e v o n s s u b i r é p r e u v e s écr i tes o u o r a l e s et e x a m e n s de t o u t e s sor tes .

A l o r s q u ' o n ense igne s y s t é m a t i q u e - m e n t t o u t e s les t e c h n i q u e s , p e r s o n n e j u s q u ' i c i n ' a ense igné la t e c h n i q u e de la p r é p a r a t i o n d ' u n e x a m e n . Le Profes - s e u r L o n g , qu i d a n s s a vie a t o u t expé- r i m e n t é , m ê m e l ' échec , p r é s e n t e ici le p r e m i e r m a n u e l sér ieux et c o m p l e t , e n s e i g n a n t avec u n e p r éc i s i on t o u t e s c i en t i f i que m a i s r e s t a n t d a n s la réa l i té , la t echnique de la p r é p a r a t i o n aux exa- mens. B e a u c o u p d ' é c h e c s son t dûs , n o n p a s à u n m a n q u e d ' i n t e l l i gence o u à u n d é f a u t de m é m o i r e , ma i s à u n e pré - p a r a t i o n m a l c o n d u i t e .

Ce t i m p o r t a n t l ivre ne d o n n e a u c u n e r ece t t e m i r a c u l e u s e , ma i s u n e m é t h o d e d ' e n t r a î n e m e n t qu i ne négl ige a u c u n déta i l .

L'ATTENTION

RAYMOND DE SAINT-LAURENT

L'ATTENTION Les Effets funestes de la Dispersion Mentale

Nécessité et Moyens d'augmenter la Concentration cérébrale

L'Esprit d'Observation La Culture méthodique de l'Attention

( 4° Edition )

AUBANEL

ISBN 2.7006.0030.4

© by Aubanel 1967

I

LA DISPERSION MENTALE

1. Un fléau des temps présents.

Certaines personnes n'obtiennent pas le succès auquel semblaient les prédestiner leurs talents et leur culture. Elles sont victimes d'une faiblesse assez fréquente de nos jours : la dispersion mentale.

Nous ne parlerons pas ici de ceux qui ne savent pas déterminer avec précision le but à poursuivre. Trompés par les mirages de leur imagination, entraînés par une activité exubé- rante, ils prétendent mener de front plusieurs travaux en même temps ; ils n'en réussissent aucun parce qu'ils éparpillent leurs efforts.

« Qui trop embrasse mal étreint », dit avec justesse notre vieux proverbe français.

D'autres changent perpétuellement l'orien- tation de leur activité. Leur cerveau ressemble au kaléidoscope, ce curieux jouet où l'œil aperçoit une suite incessante et rapide de brillantes images. Ils forment des projets qui se succèdent sur un rythme d'une allure dé- concertante, et qu'ils abandonnent, à peine adoptés, pour de nouveaux.

D'autres encore se lancent dans des entre- prises sans en mesurer les risques et pensent résoudre les choses avant de les avoir pesées mûrement.

Le remède à ces défauts se trouve dans la réflexion, dont nous avons parlé dans les précé- dents volumes de cette Collection. L'habitude de penser avant d'agir évite bien des mé- comptes.

Ces pages s'adressent à ceux qui n'arrivent pas à fixer leur esprit sur leur occupation actuelle. Tandis qu'une idée principale se trouve dans le champ de leur conscience psy- chologique, deux ou trois idées secondaires

gravitent autour d'elle, divisant l'attention et l'amoindrissant.

Parfois ces idées secondaires sont délibéré- ment appelées. C'est un procédé déplorable auquel doit absolument renoncer quiconque veut se livrer à un travail sérieux.

D'autres fois ces idées secondaires ne sont pas voulues. Elles obsèdent le cerveau, s'y ins- tallent, s'y cramponnent, s'y maintiennent à l'état de parasites : quelques personnes ne par- viennent pas à les chasser. C'est une infirmité, d'ailleurs assez facilement curable.

2. Etes-vous atteint de cette infirmité ?

Pour vous permettre de vous en rendre compte avec plus d'exactitude, nous allons vous donner quelques exemples de dispersion mentale, choisis au hasard parmi des milliers de cas analogues.

Un étudiant s'est tracé un plan d'occupations pour une longue soirée d'hiver, où il se réjouit de trouver trois bonnes heures de travail. Il se propose de lire plusieurs chapitres d'un livre

de critique littéraire, lecture indispensable à la préparation de ses examens ; après quoi il ré- digera la dissertation qu'il doit remettre le lendemain à son professeur. Le voici à l'œuvre. Il s'enfonce dans la lecture prévue. Ses mains tournent les pages, ses yeux suivent les lignes, mais ce travail se fait machinalement. Notre étudiant lit sans réussir à arrêter son attention sur ce que parcourt son regard. Voici mainte- nant la rédaction envisagée, qui ne lui deman- dera pas beaucoup de peine, le plan détaillé en ayant été tracé la veille... Que se passe-t-il donc ? L'étudiant écrit très vite ; il rature beaucoup, parce qu'il se trompe souvent. Cu- rieuses erreurs : il emploie constamment un mot pour un autre ; il perd par moment le fil de ses idées. Manifestement il ne fixe pas plei- nement son esprit sur son travail.

Une jeune fille a enfin trouvé l'emploi de secrétaire qu'elle avait cherché avec soin. Il lui semble avoir trouvé le travail de ses rêves : son patron est aimable, ses camarades sympa- tiques et son avenir lui semble merveilleux.

La voici donc chargée, en dehors de ses heures de bureau, de taper à la machine un

article manuscrit. Elle se met à l'œuvre chez elle, mais aussitôt, comme elle est seule et n'écoutant aucune dictée, elle ne peut s'empê- cher de rêver... Deviendra-t-elle secrétaire de direction ? Se mariera-t-elle ? Pendant ce temps-là, les fautes de frappe s'accumulent... Les espaces blancs ne sont pas respectés... Hélas, il est tard et il va falloir tout recom- mencer... Voici un cas très net de dispersion mentale.

Telle personne se fait remarquer dans ses rapports sociaux par d'étonnantes distractions. Elle suit difficilement les conversations aux- quelles elle participe. Quand on lui parle, elle pense à autre chose ; selon l'expression cou- rante, elle est toujours « dans la lune ». Man- que évident de concentration.

La dispersion mentale, dont nous avons donné quelques exemples, porte préjudice à celui qui en souffre. Elle diminue ses forces mentales, ou en paralyse tout au moins l'ac- tivité ; par là elle réduit dans des proportions plus ou moins considérables ses chances de succès.

3. La dispersion mentale nuit à la qualité du travail.

Il ne peut en être autrement. Fait avec inat- tention, le travail fourmillera nécessairement d'imperfections.

S'agit-il d'un travail intellectuel : les idées ne s'enchaîneront pas suivant les lois d'une impeccable logique ; les raisonnements man- queront de profondeur ; le style s'adaptera mal au sujet et traduira par sa confusion l'impré- cision de la pensée.

S'agit-il d'un travail manuel : il ne possèdera pas ce « fini » qui lui aurait donné de la va- leur. Pour employer un terme vulgaire mais expressif, il sera « saboté ».

4. La dispersion mentale fatigue le cerveau.

Rappelez-vous ce que nous avons dit plus haut. Celui qui est atteint de cette infirmité suit toujours plusieurs idées à la fois. Autour de l'idée principale qui devrait occuper exclusive- ment l'intelligence, se glissent subrepticement

des idées secondaires, souvent sans relation avec elle. La dispersion mentale impose donc au cerveau un effort supplémentaire, non seu- lement inutile, mais encore nuisible.

Une comparaison vous le fera comprendre plus clairement. Une voiture automobile conve- nablement graissée marche bien. Si du sable et du gravier pénètrent dans la boîte des vi- tesses et se logent entre les dents des rouages, les engrenages sont entravés, chauffent et fi- nissent par bloquer le moteur. La présence de ces corps étrangers a causé l'arrêt de la ma- chine. — L'intelligence humaine ne peut s'ap- pliquer qu'à un seul objet à la fois. Votre cerveau suivra sans difficulté plusieurs idées successives ; mais si vous les lui présentez si- multanément, vous exigez de lui un travail anormal qui l'épuisera et dont il ne pourra venir à bout.

Des médecins célèbres ont soutenu que la neurasthénie est essentiellement caractérisée par l'incapacité de concentrer l'attention. Le neurasthénique, disent-ils, a perdu le contrôle de sa pensée ; il est obsédé par une foule d'idées secondaires simultanées, qui, plus ou

moins conscientes, l'empêchent de suivre l'idée principale. D'où fléchissement de la puissance mentale, épuisement des forces cérébrales, et trouble de la volonté qui, manquant de lu- mière, ne sait plus se décider.

5. La dispersion mentale dégoûte du travail.

On ne fait avec plaisir que ce que l 'on accomplit avec une facilité relative. Qu 'un travail vous demande des efforts modérés, vous l 'entreprenez avec joie ; vous éprouverez même u n réel plaisir à surmonter les petites difficultés qu' i l présente. Mais qu 'un travail exige une peine extraordinaire, vous le fuirez avec horreur ; s'il ne vous est pas loisible de vous en dispenser, vous le ferez aussi vite que possible afin d 'en être débarrassé au plus tôt. On ne peut raisonnablement at tendre de la moyenne des hommes u n courage héroïque.

La dispersion mentale diminue tellement la puissance cérébrale de celui qui en souffre que la moindre occupation sérieuse dépasse ses forces. Il recule devant le travail et tombe dans

un désœuvrement douloureux qui augmente encore son désarroi.

6. Avez-vous reconnu votre cas personnel dans les précédentes descriptions de ce malaise si répandu à notre époque ?

Si oui, reprenez courage. En suivant exacte- ment la méthode pratique et simple que nous vous indiquons ici, vous reprendrez peu à peu le contrôle de votre imagination et de votre intelligence. Dans l'espace de quelques semai- nes, vous deviendez maître de votre attention.

Vous contracterez la précieuse habitude, faire bien tout ce que vous avez à faire : sans précipitation, attentivement et intégralement. Le travail accompli de la sorte sera pour vous agréable et fructueux.

Si vous n'êtes pas atteint de « dispersion », étudiez quand même ce volume. Vous y trou- verez des considérations, des conseils, des exer- cices, qui accroîtront dans des proportions notables votre puissance mentale.

7. Suivez cette méthode sans vous hâter. Vous compromettriez le succès en voulant aller trop vite.

Nous vous donnons dans les deux premiers chapitres un résumé succinct des théories dont la connaissance est indispensable à quiconque veut apprendre à concentrer son attention. Ne négligez pas la lecture de ces pages sous pré- texte qu'elles vous paraissent trop spéculatives.

Le reste de l'ouvrage est exclusivement pra- tique. N'oubliez pas que pour obtenir un bon résultat il faut faire sérieusement les exercices prescrits et les répéter souvent.

Mettez-vous à l'œuvre avec courage : une magnifique récompense couronnera vos efforts. La plénitude de l'attention mène à toutes les réussites : par elle les savants ont réalisé leurs chefs-d'œuvre, les hommes d'affaires ont édifié leur fortune.

II

LES AVANTAGES DE LA CONCENTRATION

1. Vous désirez certainement augmenter vo- tre puissance mentale ; le seul fait que le titre de ce volume vous ait attiré le prouve. Vous voulez accroître votre capacité d'attention, bien convaincu que vous en tirerez profit.

Mais vous rendez-vous un compte exact des immenses avantages que vous procurera la « concentration » ? Comprenez-vous qu'elle mettra dans votre jeu un atout irrésistiblement victorieux.

Plus vous vous persuaderez de l'importance capitale de l'attention, plus vous suivrez notre méthode avec entrain, et plus rapidement vous arriverez au succès.

2. La concentration de l'attention facilite le travail.

J 'en appelle à votre expérience personnelle. Vous sentez-vous capable d'additionner vite et sans erreur de longues colonnes de chiffres dans une salle de café, où une centaine de consommateurs fument, parlent à haute voix, jouent au billard, crient pour se faire servir ?

Non, n'est-ce pas ? Vous vous tromperiez constamment parce que tout ce tapage vous distrairait.

Chaque distraction abaisse votre tension cé- rébrale, de même que chaque fissure d'une chaudière abaisse la pression de la vapeur.

Si au contraire vous vous réfugiez dans un bureau silencieux, vous ferez avec facilité les comptes les plus compliqués, parce que rien ne viendra détourner votre esprit de ses calculs.

L'attention n'est pas seulement nécessaire au labeur intellectuel ; les travaux manuels l'exi- gent aussi. Le menuisier peut-il raboter une planche sans regarder où il promène son outil ? Le cantonnier peut-il casser des cailloux sans regarder la pierre que frappe sa masse de fer ? S'ils sont distraits l'un et l'autre, ils accompli-

ront mal leur besogne : le premier amincira trop son bois ; le second se frappera les jambes au risque de se blesser sérieusement.

Si vous désirez donner à votre travail le maximum de perfection avec un minimum de temps et de peine, il vous faut de toute néces- sité concentrer sur lui la plénitude de votre attention.

3. La concentration de l'attention perfectionne la mémoire.

Vous vous plaignez peut-être de votre mé- moire, qui ret ient mal ce que vous lui confiez. Cependant vous conservez avec fidélité certains souvenirs de votre petite enfance qui se sont gravés dans votre cerveau en traits indélébiles. Les années se sont écoulées ; vous voici à l 'âge mûr , et ces souvenirs anciens demeurent ; vous les garderez intacts jusqu 'à l 'extrême vieillesse.

Avez-vous recherché le pourquoi de ce phé- nomène maintes fois constaté ?

Les faits dont vous avez été témoin dans

votre première jeunesse, les paroles que vous avez entendues alors, ont f rappé votre imagi-

nation encore neuve. Ces faits et ces paroles ont captivé si puissamment votre attention, qu'ils se sont pour ainsi dire incrustés dans votre mémoire.

Mais vous avez avancé dans la vie. Ce qui jadis étonnait votre inexpérience, ne produit plus maintenant sur vous aucune impression. Vous n'y prêtez pas d'attention : c'est pour cela que vous n'en gardez pas le souvenir.

Voulez-vous retenir un texte, un fait, une date, un chiffre ? Concentrez votre attention sur ce texte, ce fait, cette date, ce chiffre. Ils se graveront d'autant plus profondément dans votre cerveau que vous les aurez plus attenti- vement considérés.

Par ce moyen, indépendamment des procé- dés mnémotechniques très recommandables, vous pouvez sans peine améliorer votre mé- moire. Inutile de vous démontrer les avantages que vous en retirerez dans votre vie courante, dans l'exercice de votre profession et dans vos affaires : les mécomptes que vous ont sans doute valu certains oublis regrettables, me dispensent de ces explications.

Les Secrets de l'Orthographe à la portée de tous

Chacun des 29 chapitres contient, en vocabulaire, des mots hérissés de pièges orthographiques. Pour mettre en relief chaque difficulté, l'auteur accole au vocable ardu un autre terme choisi pour que la ressemblance ou la différence avec le premier saute aux yeux et fasse ressortir l'orthographe exacte.

Ce livre est-il une grammaire ? Point. Un dictionnaire ? Pas davantage. Sous son petit format, il ne contient pas moins de 3.200 termes. Mais attention ! Au lieu de mots quelconques entassés au hasard d'un automatisme alphabéti- que, il y a ici une rigoureuse sélection, de sorte que, sachant écrire les quelque 3.000 vocables de l'ouvrage, on se trouve, en y joignant ceux de la même famille, être capable d'écrire correcte- ment environ 20.000 mots français..Ce qui est plus qu'il n'en faut dans tous les besoins.

MARIUS PORTAL Le Calcul Mental

L'auteur met à la disposition du lec- teur le fruit d'une expérience d'un demi- siècle d'enseignement. Cette expérience et ses découvertes personnelles dans le domaine du Calcul Mental, sont réunis en 24 chapitres clairs et pratiques. Les quatre opérations — simples ou combi- nées — les fractions, les intérêts simples, les nombres complexes, les fameuses mesures ou monnaies anglaises n'auront plus de secrets pour vous. Aucun pro- blème, aucune difficulté ne sont sans solution, et ces solutions sont à la portée de tous.

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