Seminar on the Contribution by Religions to the Culture...

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LA CONTRIBUTION DES RELIGIONS A LA CULTURE DE LA PAIX Réunion organisée par l’UNESCO et le Centre UNESCO de Catalunya avec l’appui de la Généralité de Catalogne Barcelone (Espagne), 12-18 décembre 1994 RAPPORT FINAL SOMMAIRE 1. Aperçu général 2. Objectifs 3. Délibérations 4. Là Déclaration de Barcelone 5. Originalités 6. Conclusions et suite des travaux 7. Annexes

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LA CONTRIBUTION DES RELIGIONS A LA CULTURE DE LA PAIX

Réunion organisée par l’UNESCO et le Centre UNESCO de Catalunya avec l’appui de la Généralité de Catalogne

Barcelone (Espagne), 12-18 décembre 1994

RAPPORT FINAL

SOMMAIRE

1. Aperçu général

2. Objectifs

3. Délibérations

4. Là Déclaration de Barcelone

5. Originalités

6. Conclusions et suite des travaux

7. Annexes

LA CONTRIBUTION DES RELIGIONS A LA CULTURE DE LA PAIX RAPPORT FINAL

Photos : Jestis Alarcon Pablo Pecoustan

Auteur : Kishore Singh, Division des droits de l’homme de l’UNESCO

Publié par : CENTRE! UNESCO DE CATALUNYA Mallorca, 285 08037 Barcelone (Espagne)

Barcelone, mai 1995 LD B-22224/95

Imprimé en Estudi-6 papier recyclk

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APBRCU GENERAL

Dans un monde déchiré par la violence, bâtir la paix est devenu un devoir impérieux. Répondant à l’appel et au défi lance par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies dans son Agenda pour la paix, l’UNESCO a assumé un rôle nouveau et dynamique, pour encourager et renforcer une culture de la paix dans les situations postconflictuelles et surtout pré- conflictuelles.

Naguère, les guerres et la violence étaient considérées comme naturelles et inévitables. Nous savons aujourd’hui qu’il peut y avoir d’autres moyens, plus rationnels et plus humains, de résoudre les conflits. Mais les idées, les croyances, les symboles et les méthodes nécessaires pour orienter la culture, dans sa globalitk, vers la paix nous font encore defaut. A maints égards, le monde de la finance et de l’industrie sont modelés par la guerre, la science est vouée à la mise en point d’armements et les médias ne nous présentent que la guerre sans nous expliquer par quoi passerait la paix. Il faut orienter le rôle de la culture dans une autre direction et trouver un nouveau consensus sur la possibilité de la paix, les bases de la paix et la responsabilite de la paix. L’UNESCO veut être le cadre, le moteur et le creuset intellectuel de la culture de la paix. Bâtir une culture de la paix, c’est bâtir la confiance et la coopération entre les peuples. Le processus repose sur l’ensemble de la communauté internationale, dont il faut mobiliser les efforts de telle sorte que les gouvernements et les peuples soient imprégnés d’une culture nouvelle pour combattre l’injustice sociale et que les ressources soient consacrees au progrès social et à l’établissement de la paix. Cela suppose un nouveau modèle de comportement, fonde sur la tolerance, la compréhension et le respect mutuels, et la solidaritf5.

Pour contribuer à la création dune culture de la paix, l’UNESCO a amorcé au cours de l’exercice 1992-1993 un dialogue avec les religions et avec les centres de recherches sur la paix. A la suite de la décision prise par la Conference générale à sa vingt-sixième session, une collaboration avait été mise en place avec le Centre UNESCO de Catalunya à Barcelone (Espagne) et une réunion organisee sous ses auspices en cooperation avec l’UNESCO et avec l’appui du gouvernement catalan s’était tenue du 13 au 18 avril 1993 sur le thème : “La contribution des religions à la culture de la paix”.

Cette reunion avait rassemblé près de cinquante personnalités representant les differentes traditions religieuses et les centres de recherches sur la paix pour étudier les rapports entre les

religions et, les conflits dont le monde est aujourd’hui le théâtre et stimuler la rcflexion sur les contributions que les religions pourraient apporter à la création d’une culture nouvelle de la paix. Si l’on en juge par le niveau de la participation et la qualité des idées et des témoignages présentés, ce fut un grand succès, surtout par le climat de paix dans lequel elle s’était déroulée. Maigre la presence de personnes originaires de régions particulièrement éprouvkes par des conflits comme les Balkans, le Moyen- Orient, le Cambodge et le Tibet, les échanges entre tous les participants avaient ‘été empreints dune grande sincérité et d’une grande fraternité. Les communications présentées a la réunion ont été publiées par le Centre UNESCO de Catalunya en février 1994, et les recommandations et propositions faites au cours des débats ont été transmises à l’UNESCO.

Les participants à cette réunion ayant reconnu qu’il était important de prolonger le dialogue amorce a Barcelone, compte tenu en particulier de la contribution qu’il pouvait apporter à la creation et au renforcement d’une culture de la paix, l’UNESCO et le Centre UNESCO de Catalunya ont décidé de consacrer une autre réunion à ce sujet capital afin de poursuivre le dialogue engagé à Barcelone.

Objectifs

Le principal objectif est de focaliser ce dialogue sur les aspects culturels de la paix et sur les rapports entre la culture de la paix et les enseignements des grandes traditions religieuses. La paix reste encore pour beaucoup un rêve inaccessible. En 1993 et 1994, la guerre a continue à frapper la Croatie et la Bosnie, la violence s’est déchaînée au Rwanda et de nombreux pays ont souffert, au grand jour ou en silence, des conséquences de l’intokance, de la discrimination et de l’occupation militaire.

Beaucoup de personnalités marquantes représentant plus d’une douzaine de religions, ainsi que les milieux de la recherche sur la paix, de l’education, de l’action sociale et de la politique se sont retrouvées à Barcelone, du 12 au 18 décembre 1994, à la réunion organisée par le Centre UNESCO de Catalunya en coopération avec l’UNESCO et avec l’appui du gouvernement catalan (on trouvera a I’annexe 1 la liste des participants).

Pour poursuivre le dialogue amorcé en 1993 entre les différentes traditions religieuses du monde et leur réflexion, il fallait examiner de plus près les rapports entre les religions et les conflits actuels de par le monde, de manière à stimuler la réflexion

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sur la contribution éventuelle des religions à l’édilïcation d’une culture nouvelle de la paix.

La réunion de décembre 1994 a été conçue comme le prolongement logique et nécessaire de la premicre ; il était indubitablement capital d’approfondir la réflexion sur les thémes débattus et les idées exprimées en vue d’en renforcer l’impact et d’aboutir ainsi a des résultats tangibles. La réflexion et les discussions ont donc été orientées à cette seconde réunion vers l’élaboration d’une déclaration sur la contribution des religions à la culture de la paix. En outre, il était également opportun d’offrir aux différentes traditions religieuses une tribune leur permettant d’exprimer leur vif intérêt pour la tolérance, ainsi que la compréhension et le respect mutuels. La réunion de 1994 aura ainsi été une occasion unique pour les grandes religions de renforcer les activités de l’UNFSC0 dans le cadre de l’Année internationale de la tolérance (1995) et de participer a la célébration du 50e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies et de l’UNESCO.

Délibérations

Les grands thèmes débattus au cours de la réunion sont les suivants : réflexions sur la culture de la paix ; théories de la paix ; culture de la paix et religions ; possibilité dune spiritualité universelle.

On trouvera à l’annexe II des précisions sur les thèmes débattus et sur les communications des principaux intervenauts.

Dans son allocution d’ouverture, M. J. Symonides, directeur de la Division des droits de l’homme, de la démocratie et de la paix de l’UNESCO, a évoqué certains problèmes et certains défis devant lesquels se trouve la communauté internationale. Analysant la notion de culture dans une conception plus large marquée par la tolérance et un esprit de compréhension mutuelle dans la vie quotidienne, il a souligné le rôle de l’éducation religieuse dam le contexte de la consolidation de la paix. L’UNESCO attend des traditions religieuses et de leurs représentants qui oeuvrent pour la paix la note d’apaisement si nécessaire dans le monde d’aujourd’hui, un monde qui a besoin de renaître à travers les valeurs spirituelles et éthiques.

Souhaitant a son tour la bienvenue aux participants, M. Félix Marti, directeur du Centre UNESCO de Catalunya, a soulevé quelques questions capitales pour les travaux de la réunion. Celle du pluralisme, tout d’abord, qu’il nous faut accepter, de sorte qu’aucune religion ne revendique le monopole de la vérité, en respectant mutuellement nos croyances différentes. Il faut que

l’équilibre entre les cultures locales et les cultures universelles soit préservé. Il faut aussi que nous respections le message de justice et de liberté propre à chaque religion. Il ne saurait y avoir de paix si nous construisons un monde qui ne respecte pas la dignité de toutes les traditions culturelles. Il faut apprécier à sa juste valeur la contribution que les traditions religieuses peuvent apporter a la paix. Nous avons besoin d’un nouvel horizon - d’un avenir plus humain.

Souhaitant la bienvenue aux participants au nom du gouvernement catalan, S. Ext. M. Joan M. Pujals, ministre’ catalan de l’éducation, a quant a lui mis en lumière les initiatives en faveur de la paix et les aspirations à la paix de la Catalogne, même en période de conflit, à travers son histoire. Cette réunion aura été marquée par des kchauges tres intenses et tres animés entre tous les participants et par des interventions et des communications ainsi que des allocutions très denses de dignitaires religieux, d’éminents chercheurs et universitaires dont l’activité est axée sur la paix et aussi d’éducateurs.

Tenzin Gyatso, Sa Sainteté le Dalaï-Lama, spécialement invite à prendre la parole à la réunion, a insiste sur la richesse de chaque culture et sur l’importauce des interactions culturelles parmi les peuples pour le respect mutuel et pour la défense des valeurs d’un monde épris de paix.

L’un des grands problèmes est celui de la préservation d’une culture pacifique. Des événements tragiques se produisent chaque jour, et c’est la prévention qui est nkcessaire avaut tout, comme l’est le “désarmement intérieur”, pour supprimer tous les germes intimes de la colère, de la haine et de l’intolérance. L’idée du pluralisme religieux est la marque d’une très saine évolution, et nous devons absolument encourager des activités comme les pèlerinages en commun dédiés a l’édification de la paix.

Le grand rabbin ashkenaze d’Israël a pour sa part insisté dans son allocution sur la nécessité de soutenir les efforts de chaque peuple pour abouti à une culture de la paix dans l’histoire et les relations internationales contemporaines et affirmer sa solidarité avec toutes les victimes de la violence et du racisme, de la xénophobie et du nationalisme agressif.

Le professeur Johan Galtung a analysé le potentiel de paix que recèlent les religions et les notions de religions “dures” et de religions “molles” (au même titre qu’il y a un libéralisme “dur” et un libéralisme “mou”, des démocraties “dures” et des démocraties “molles”). La religion n’a pas été révélée une fois pour toutes ; nous n’en

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avons que des aperçus fragmentaires. C’est à nous de privilégier et d’inventer des idéologies qui soient à la fois douces, unificatrices et pacifiques, universelles et en même temps pluralistes.

L’importance de l’action au niveau communautaire pour l’édification d’une culture de la paix, celle de l’engagement personnel qui fait vivre les principes au niveau local, a été soulignée par Mme Elise Boulding, qui a fait valoir la nécessité de transformer les communautés belliqueuses endurcies par les conflits internes en communautks de croyants vivant dans la paix. Le défi à relever est de prendre la résolution de faire la paix en reconnaissant les femmes comme des partenaires égales dans la paix et l’action au service de la paix à travers le monde.

Plutôt que les grands conflits mondiaux, maître Louis Edmond Pettiti voudrait que la culture de la paix élimine les conflits internes et les conflits sociaux. Il nous faut réfléchir à la responsabilité des religions et même à l’intolérance des religions elles-mêmes. La paix internationale relève des Etats et des conventions internationales.

Le professeur Paul Smoker a présenté les divers aspects, intérieurs en particulier, de la paix et de la non-violence. Il y a là une dimension qui mérite de retenir davantage l’attention des chercheurs qui travaillent sur la paix. Les religions pourront aider à bâtir dans l’avenir un monde plus pacifique.

Selon M. Raimon Panikkar, il faut que nous proposions une action pour promouvoir la paix, sans méconnaître pour autant le pluralisme culturel. Pour construire la paix, nous devrons changer non seulement les comportements individuels, mais encore les structures collectives.

Sa majesté Ganyonga III a évoqué une expérience intéressante de culture de la paix inculquée et entretenue par l’éducation à la maison et à Y&ole.

Les participants ont souligné que la culture de la paix est une aspiration de tcute l’humanité à un avenir meilleur grâce au règlement des conflits par des moyens non violents et à la création de conditions de vie acceptables, justes et harmo- nieuses qui permettent à des gens de culture différente de vivre ensemble. Les principes de base de la culture de la paix rejoignent la substance même des traditions culturelles, éthiques et religieuses de l’humanité. Au cours des discussions, il a été souligné que pour créer une culture de la paix il faudrait reconnaître le pluralisme et la diversité, afin de favoriser une entente harmo- nieuse dans la vie des sociét& multiculturclles. LCS

bases normatives d’une culture de la paix doivent être définies d’après un ensemble de valeurs et de principes communs à toute l’humanité. En même temps, il faut respecter l’originalité de chaque culture et ses valeurs spécifiques et réaffirmer que toutes apportent leur contribution aux valeurs universelles.

Etant tous engagés, au-del& de leurs différences de tradition religieuse et d’affiliation scientifique, dans l’effort de la communauté internationale pour bâtir la paix, les participants se sont déclarés convaincus que les traditions religieuses et toutes les communautés humaines doivent impérativement contribuer à la création d’une culture nouvelle de la paix dans laquelle les individus comme les communautés du monde d’aujourd’hui puissent vivre ensemble dans la paix ct l’harmonie. Toutes les religions sont porteuses d’aspirations, d’idées et de pratiques qui peuvent contribuer a la culture de la paix, et il convient de faire prendre conscience à toute la communauté des hommes des principes, de la sagesse et de l’énergie qu’elles recèlent et de ce qu’ils peuvent apporter a la paix.

Des valeurs comme la démocratie, le pluralisme, l’égalité entre hommes et femmes, la liberté d’expression peuvent enrichir les traditions religieuses, de même que, plus généralement, celles-ci ont beaucoup a gagner à accepter de présenter leurs doctrines et leurs pratiques à la lumikre des défis du présent et du futur.

Les participants à la réunion se sont engagés à enseigner la valeur et l’importance de la dignité humaine, afin que des relations d’amour se tissent entre les individus et entre les peuples et que tous puissent vivre sur la planète dans le respect et l’harmonie. C’est dans ce but qu’il leur a paru particulièrement important d’encourager des conduites empreintes de compassion, de sagesse, de tendresse, de générosité, de charité, de sérénité, de bonne volonté, de solidarité et d’amour, tout en incitant chacun à choisir la voie dc la liberté et de la responsabilité.

Pour contribuer au processus d’édification de la paix, les différentes religions se doivent d’aider les fidèles et ceux qui acceptent l’autorité morale de leurs traditions. La non-violence doit être reconnue comme une nécessité éthique absolue.

Pleinement engagés dans la mobilisation de toutes les forces pour combattre les manifestations croissantes de racisme et de xknophobic, les nouvelles formes de discrimination et le nationa- lisme agressif, les participants à la réunion dc Barcelone ont appel6 leurs frCres CI soeurs des

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différentes traditions religieuses et culturelles à se donner la main pour essayer de créer durablement les conditions d’une culture fondée sur la non- violence, la compréhension mutuelle, la tolérance et l’harmonie sociale. Ils ont soulignk qu’il incombe à chacun de travailler et de contribuer à une éthique universelle qui, s’inspirant de l’esprit vrai de toutes les religions, puisse conférer la force et l’élan voulus à l’édification de la paix et d’une culture de paix et de solidarité universelles.

La Déclaration de Barcelone

Un petit groupe de participants, qui était ouvert à tous les intéressés, a examiné un projet de Déclaration sur la contribution des religions à la culture de la paix, prksenté par MM. Daniel G6mez Ibtiez et Raimon Panikkar. Constitué en comité, ce groupe a minutieusement élaboré le texte définitif de ce projet, dont l’examen ultérieur en séance plénière a débouché sur un certain nombre de suggestions et d’observations intéressantes. Celles-ci ont éte dûment prises en considération dans la version finale de la Déclaration qui a été adoptée à l’unanimité.

Dans son exposé, M. K. Singh, de la Division des droits de l’homme, de la démocratie et de la paix de l’UNESCO, s’est félicité du fait que la Déclaration renforçait la mission éthique dc l’UNESCO. Comme ce texte le montre, a-t-il dit, la paix est au coeur tant des traditions de l’UNESCO que des traditions religieuses. Répondant aux voeux exprimés par plusieurs participants, M. Singh les a informés des principales activités de l’UNESCO dans le cadre de l’Année internationale de la tolérance (1995).

Les délibérations de la réunion de Barcelone ont abouti à une Déclaration sur le rôle de la religion dans la promotion d’une culture de la paix. Preuve du sérieux du dialogue engagé entre les différentes religions pour contribuer à l’édification d’une culture de la paix, la Déclaration a été signée par les hauts dignitaires religieux et par tous les participants à l’occasion d’une cérémonie publique qui s’est tenue au Parlement de Catalunya et a &é présentée au Directeur général de l’UNESCO.

Résumant l’essentiel des délibérations, la Déclaration est le premier texte de ce genre en faveur d’une culture de la paix, qui exprime sans ambiguïté la détermination collective et l’engage- ment personnel de tous les participants en faveur d’une culture de la paix. Ce qui est remarquable, c’est que les représentants de tant de religions différentes se soient engagés sans réserve à faire toul ce qui est en leur pouvoir pour encourager et promouvoir une culture de la paix et diffuser le message de paix inscrit dans cette Déclaration.

La Déclaration exprime le malaise ressenti par les représentants des religions, ceux qui oeuvrent pour la paix, les éducateurs et les acteurs sociaux à l’égard du phénomène de l’intolérance, de la violence, du racisme, de la xénophobie, du nationalisme agressif, du déni des droits de l’homme et de l’exclusion.

A l’heure où les conflits ethniques et les guerres civiles ravagent le monde, il faut prendre des mesures pour lutter contre les tendances au fanatisme, caractérisées par la perte du sens moral et religieux. Il est d’une importance primordiale de renforcer la connaissance élémentaire de la morale et des valeurs religieuses des peuples qui appar- tiennent à des religions différentes ainsi que celles de leurs valeurs et de leurs modes de vie.

La Déclaration est une démonstration de la ferme volonté des religions et des cercles qui oeuvrent pour la paix de donner la priorité absolue aux activités propres à encourager la compré- hension, la solidarité et la tolérance entre les individus, entre les groupes ethniques, sociaux, culturels et religieux et entre les nations.

Tout en reconnaissant qu’au cours de l’histoire, les religions et les idéaux éthiques ont souvent servi à justifier les guerres et les injustices, les participants affirment que le véritable message que recèlent les croyances religieuses et éthiques est à coup sûr celui de la paix et de la fraternité. Et par la force de cette affirmation, ils désavouent les groupes de fanatiques qui se réclament de traditions religieuses, qui deviennent extrémistes et souvent, justifient la violence au nom de la religion.

Notant que même “des régimes politiques confessionnels peuvent fausser gravement les valeurs religieuses et causer des sérieux torts à société”, les signataires de la Déclaration déclarent : “nous demeurerons attentifs au fait qu’une religion ne doit pas s’identifier aux pouvoirs politiques, économiques ou sociaux”, et ajoutent : “Nous devons nous garder de confondre zèle religieux et fanatisme”.

Exprimant leur solidarité avec tous ceux qui veulent établir la paix par la non-violence, les signataires s’engagent à “favoriser la paix en combattant les tendances des individus et des communautés à considérer ou même à enseigner qu’ils sont par nature supérieurs aux autres”.

La Déclaration de Barcelone est une dCclaration solennelle de tous les participants qui condamnent unanimement la violence où qu’elle sc produise, et en particulier lorsqu’elle est perpétrée au nom de la religion. Et par une heureuse

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coïncidence, elle s’inscrit dans le sillage de la décision du Conseil exécutif de l’UNESCO à sa 145e session, en octobre-novembre 1994, sur “la nécessité de promouvoir la connaissance et le dialogue des religions” et de “mettre en évidence le fait que c’est la paix qui constitue la fin ultime de toutes les activités de l’UNESCO”.

Le texte de la Déclaration de Barcelone figure à l’annexe II.

Le Directeur général de l’UNESCO, dans l’allocution qu’il a prononcée à la cérémonie publique de signature, a rendu hommage à toutes les religions. Reconnaissant la valeur inestimable de leur contribution à la mission de paix assignée à l’UNESCO par son Acte constitutif, il a chaudement applaudi à l’élan donné à l’édification d’une culture de la paix par l’action commune des religions, et il a annoncé qu’il présenterait la Déclaration au Conseil exécutif de l’UNESCO et que l’Organisation appuierait pleinement sa diffusion et son suivi.

Dans son allocution a la séance de clôture de la réunion, le Directeur général a salué le partenariat pour la paix actuellement mis en place avec les religions et tous ceux qui oeuvrent en faveur de la paix. Il est temps, a-t-il dit, de regarder en face l’infortune de l’humanité et de mettre un frein à l’intolérable. Nous sommes responsables de l’avenir, et c’est là le défi à relever. Il nous faut attacher une grande importance à la pratique des valeurs consacrées par la Déclaration universelle des droits de l’homme. La culture est un moyen de comprendre et de transmettre ces valeurs.

Le Directeur des affaires extra-européennes et de la coopération au sein du gouvernement catalan, M. Jaume Giné, a aussi prononcé une allocution à la séance de clôture. Il a dit que le gouvernement et le peuple catalans soutenaient la mission de paix de l’UNESCO et ses activités dans le cadre de l’Année internationale de la tolérance (1995). Il a rappelé que trois aires de civilisation se faisaient face autour de la Méditerranée et que l’Europe se caractérisait par une diversité qu’il fallait préserver comme élément d’équilibre, ce qui impliquait la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Les originalités de la réunion

L’une des grandes originalités de la réunion aura été la récitation dune prière oecuménique chaque matin avant la séance. Ces “prières pour la paix” de différentes religions montraient concrè- tement la voie de la compréhension et du respect mutuel entre les religions.

Les interrelations entre les droits de l’homme et la paix ont beaucoup retenu l’attention. Les participants ont clairement reconnu la nécessité de prendre des mesures, éducatives en particulier, pour garantir le respect des droits de l’homme. La dimension “éducation” est aussi d’une importance capitale en ce qui concerne la notion de tolérance, et les débats ont très utilement mis en lumière la nécessite de concevoir celle-ci dans un esprit plus large, englobant le respect de l’autre, et bien montré qu’elle doit aussi connoter la compré- hension mutuelle. Cette ampleur de vues est particulièrement indiquée pour la suite des activités de l’UNESCO en sa qualité d’institution chargée de la coordination pour l’Année internationale de la tolérance (1995).

Mesurant à sa juste valeur l’importance des religions dans la vie humaine - elles influent sur les perceptions culturelles et les modèles de comportement - les participants ont estimé qu’il fallait reconnaître pleinement le rôle des chefs religieux dans l’édification de la paix ainsi que les rapports entre la culture de la paix et la grande sagesse des enseignements des religions.

La réunion de Barcelone aura démontré sans laisser place au moindre doute que la paix est possible, que le mouvement pour la paix peut s’appuyer sur le dialogue interconfessionnel et que la force spirituelle des religions peut être mobilisée pour aider l’UNESCO à créer et promouvoir une culture de la paix. Et il ressort clairement de ses travaux que la paix est au coeur de toutes les religions, vues sous leur vrai jour, et que leurs représentants les plus éminents sont tout à fait disposés à soutenir l’UNESCO dans sa mission éthique et pacifique.

Cette réunion aura donc permis aux représentants des grandes religions, à des chercheurs connus pour leurs travaux sur la paix, à des éducateurs et des acteurs sociaux éminents, à des personnalités politiques et à diverses organi- sations non gouvernementales ainsi qu’à des professionnels des médias de se retrouver dans une même enceinte pour s’attaquer à la question de la culture de la paix. Elle souligne l’importance qu’ont les religions dans la vie humaine, dans les perceptions culturelles et les modèles de comportement. Le dialogue avec d’éminentes figures religieuses et des représentants de traditions religieuses très diverses ouvre des perspectives nouvelles a l’action de l’UNESCO en faveur dune culture de la paix, Bien que l’UNESCO coopère avec plusieurs organisations non gouvernementales dotées d’un statut consultatif (dont certaines ont une affiliation religieuse), c’est la première fois que de grandes religions du monde entier expriment

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leur volonté d’appuyer et de renforcer collecti- vement la mission de paix de l’UNESCO.

L’élan créé a Barcelone offre en fait a l’UNESCO une occasion unique de puiser de la vigueur dans des forces spirituelles recelant d’immenses possibilités pour mener à bien l’entreprise dans laquelle elle s’est engagée et créer une culture de la paix.

Conclusions et suite des travaux

Le message de paix que porte la Déclaration de Barcelone est diffusé dans le monde entier. L’intérêt qu’il suscite dans le public devrait apporter beaucoup aux travaux de l’UNESCO en vue de la création d’une culture de la paix et de son renforcement.

C’est pourquoi le Directeur général de l’UNESCO, M. Federico Mayor, a soumis la Declaration de Barcelone à l’attention des membres du Conseil exécutif de l’UNESCO en leur demandant leur appui pour renforcer cette initiative encourageante.

II a aussi prié toutes les commissions nationales de l’UNESCO, ainsi que les délégations permanentes des Etats membres, de mobiliser toutes les énergies pour diffuser le message de paix au sein de la communauté intellectuelle et scientifique et éveiller l’intérêt du public pour cette noble entreprise.

L’UNESCO a par ailleurs pris contact avec toutes les organisations non gouvernementales concernées pour que celles qui le souhaiteraient puissent adhérer à la Déclaration de Barcelone et prendre des mesures en vue de la faire très largement connaître et d’en répandre le message de paix.

Les activités de suivi envisagées avant la séance de clôture sont très encourageantes. Résumant la discussion sur ce point, M. J. Symonides, de la Division des droits de l’homme, de la démocratie et de la paix de l’UNESCO, a relevé un certain nombre de propositions sur lesquelles les participants sont tombés d’accord, et notamment l’organisation de la conférence de suivi au cours de l’exercice 1996-

1997, la publication des documents de la conférence et de l’établissement d’une monographie spéciale sur le rôle des religions dans la promotion d’une culture de la paix. Il a été demandé au Centre UNESCO de Catalunya d’assurer en coopération avec l’Organisation la coordination de l’exécution du programme de suivi.

Le réunion de Barcelone doit être considérée comme un appel à l’ensemble de la communauté internationale - Etats et organisations inter- nationales, sociétés civiles émergentes aux niveaux mondial aussi bien que national, groupes sociaux et communautés, organisations religieuses, politiques, culturelles et professionnelles, et en particulier associations, syndicats et partis politiques, orga- nismes scientifiques, mouvements populaires, jeunes et femmes, personnels de l’éducation et des médias et simples particuliers - pour que tous contribuent pleinement a l’entretien de la culture de la paix. Pour prévenir la violence où qu’elle se produise et extirper les causes des conflits avant qu’elles ne soient trop profondément enracinées, les participants à la réunion de Barcelone ont jugé impératif d’élaborer une culture a laquelle ces fléaux soient étrangers et qui puisse être le ciment de la solidarité et d’une vision interculturelle de l’avenir.

Complément d’informations

Pour le texte de la Déclaration de Barcelone dans l’une quelconque des langues officielles des Nations Unies (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, russe) s’adresser a :

M. Félix Martf, directeur Centre UNESCO de Catalunya Mallorca, 285 Barcelone 08037 (Espagne) Télécopie : (34) (3) 457 58 51

ou

M. Janusz Symonides, directeur UNESCO, Division des droits de l’homme,

de la démocratie et de la paix 1, rue Miollis 75015 Paris (France) Télécopie : (33) (1) 43 06 72 03

Annexe 1

/ ANNEX 1 1 LIST OF PARTICIPANTS IN THE I CONFERENCE

Ven. ABE, MASAO KYOTO SCHOOL OF ZENBUDISM 362 Kamigoryo Banba-Cho Kamikyo-Ku Kvoto 602 Té!. 81.73.231 26 97

Japan

Mrs. ABEDIN, SALEHA INSTITUTE OF MUSLIM MINORITARY AFFAIRS 16, Goodge Street London WIP 1FJ United Kingdom Tel. 41.71.636 67 40 Fax. 4471.255 14 73

Mr. ABI-GHANEM, ANTOINE CENTRE DE RECHERCHE SUR LES DROITS DE L’HOMME ET DE LA FAMILLE - Faculté de Droit Bvblos Liban T& 961.9.906 950 Fax. 961.9.906 800

Mr. ..4L-DAJANI, AHMED SIDQI ,ARAB ORGANISATION FOR HUMAN RICHTS 17, Midan Aswan. Mohandessin Cuizeh kY P’ Tel. 20.2316 63 82 Fax. 20.2.344 81 66

Dr. ARAM, M. WORLD CONFERENCE ON RELIGION AND PEACE P.17. Kovaipudur Coimbatore 641042 Tamil Nadu India Te!. 91.422.802 il Fax. 91.422.802 71

Rabbi BANDEL, EHUD RABBIS FOR HUMAN RIGHTS Harlapstreet, 2 (P.O.Box 32225) 91999 Jerusaiem Israel Tel. 972.2.783 773 Fax. 972.2.782 141

Ms. BECKER, JO THE FELLOWSHIP OF RECONCILIATION P.O. Box 271, Nyack 10960 New York U.S.A. Te!. !.914.3534601 Fax. 1.914.3584924

P. BOTAM, JOAN CENTRE ECUMENIC DE CATALUNYA Cardenai Vives i Tuto, 16 E-08034 Barcelona Catalunva Tel. 343.2043458

Mrs. BOULDINC, ELISE INTERNATIONAL PEACE RESEARCH ASSEMBLY Box 32i, Universitv of Colorado Boulder, CO 80309-0327 U.S.A. Tei. 1303.492 2550 Fax. 1.303.492 6388

Prof. BUHLER, HANS PADAGOCISCHE HOCHSCHULE WEINGARTEN Kirchplatz, 2 7987 Weingarten Germany Tel. 49.703.271 149 Fax. 19.751501 200

Sister DIMARANAN, MARIANI TASK FORCE DETAINEES OF THE PHILIPPINES 15, Saint Mary Street Cubao Quezon City 1002 Philippines Tel. 632.911 36 43 Fax. 632.912 54 72

MI. ELSAMMAN, AL1 ASSOCIATION POUR LE DIALOGUE INTERNATIONAL ISL.4MO-CHRETIEN 11, rue de Berri 75008 Paris France Tei. 331.4561 2318 Fax. 33.1.1561 2332

Proi. ESTRUCH, JOAN CENTRE DE RECERC.4 SOCIOLOGIA DE LA RELIGIO Rambla Jardi, 43 E-08190 Mirasoi Cataiunya Tel. 34.3.674 29 18

Mgr. FERNANDES, ANGELO ,1RCHBISHOP’S HOUSE 1, ilshok Place 110001 New Delhi India Tei. 91.11.343 457 Fax. 91.11374 5312 *--

Prof. FILIBECK, GIORGIO CONSEIL PONTIFICAL JUSTICE ET PAIX Piazza San Calisto, 16 00153 Roma Italia Tel. 3966988 7191 Fax. 39.6.6988 7205

Mr. F!SAS, VICENC CENTRE UNESCO DE CATALUNYA Maliorca, 285 - pral 2 E-08037 Barcelona Cataiunva Tel. 34.3.2071716 Fax. 34.j.45; 58 51

Mgr. FITZGERALD, MICHAEL LOUIS PONTIFICIO CONSIGLIO PER IL DIALOGO INTER-RELIGIOSO Via dell’Erba, 1 00120 Citta del Vaticano Italia Te!. 396698 4321 Fax.39.6.698 4494

Ms. FUOSS, SIMONE c/o Prof. Biihler PADAGOGISCHE HOCHSCHULE WEINGARTEN Kirchpiatz, 2 i987 Weingarten Germany Tel. 49.751.501327 Fax. 49.751.501200

9

Annexe 1 - page 2

Prof. GALTUNG, JOHAN EUROPEAN PEACE UNIVERSITY 51, Bois Chatton 01210 Versonnex France Tel. 33.5042 7306 Fax. 33.5042 7506

H.M. GANYONGA III FON OF BALI P.O.Box 01 Bali (Bamenda) North West Province Cameroon Tel. 237.206321 Fax. 237.208570

Mr. CEBHARDT, GUNTHER WORLD CONFERENCE ON RELIGION AND PEACE 14, Chemin Auguste Vilbert - Grand Saconnex 1218 Genève Suisse Tel. 41.22.798 5162 Fax. 41.22.791 0034

Ven. GHOSANANDA, MAHA DHAMMAYIETRA CENTRE FOR PEACE AND NON VIOLENCE P.O.Box 144, Phnom Penh Cambodia Tel. 853.236 42 05 Fax. 855.232 64 00

Mr. GIBBLE, LAMAR CHURCH OF THE BRETHREN GENERAL BOARD 1451 Dundee Avenue Elgin ILL 60120-1694 U.S.A. Tel. 1.708.142 51 00 Fax. i.708.i42 61 03

HH. THE DALAI LAMA GYATSO, TENZIN Thekchen Choeling Mc. Leod Ganj 176219 Dharamsala (HP) India TeI.91.1892 2181 Fax. 91.1892 4357

Mr. GOMEZ IBAREZ, DANIEL PEACE COUNCIL W9643 Rucks Road Cambridge Wisconsin 53523 U.S.A. Tel. 1.608. 423 4066 Fax. 1.608. 423 4966

Prof. GUPTA, SOM RAJ KIRORI MAL COLLEGE. UNIVERSITY OF DELHI 4, Staff Quarters. Delhi 110007 India Tel. 91.11.293 7312 Fax. 91.11.293 0689

Mr. HEDIN, DAG LIFE AND PEACE INSTITUTE Sysslomansgatan, 4. P.O. Box 297 Uppsala 75105 Sweden Tel. 46.18.169 539 Fax. 46.18.693 059

Mr. INAYATULLAH, SOHAIL WORLD FUTURES STUDIES FEDERATION. c/o QUT - 2, George Street - GPO Box 2434 Brisbane Q 4001 Australia Tel. 61.7.864 21 92 Fax. 61.7.864 18 13

Rev. JOBLI’N, JOSEPH PONTIFICIA UNIVERSITA GREGORIANA Piazza della Pilotta, 4 00187 Roma Italia Tel. 39.6.670 11 Fax. 39.6.670 154 13

Rev. KOJA, ALEXANDER MOSCOW PATRIARCHATE, INTERRELIGIOUS RELATIONS Danilov Monastery, 22 Danilovsky Val. Moscow 113191 Russia Tel. 7.095.954 04 54 Fax. 7.095.230 26 19

Rabbi LAU, ISRAEL MEIR ASHKENAZI CHIEF RABBI OF ISRAEL 58, King George St. Jerusalem Israel Tel. 972.249 811 Fax. 972.259 641

Ms. LOURENÇO, MIRTA UNESCO, PROGRAMME CULTURE DE LA PAIX 7, Place de Fontenoy 75700 Paris France Tel. 33.1.4568 0928 Fax. 33.1.4783 6867

Mr. MARTHOZ, JEAN PAUL INTERNATIONAL FEDERATION OF JOURNALiSTS Boulevard Charlemagne, 1, Bte 5. 1041 Bruxelles Belgique Tel. 32.2.223 22 65 Fax. 32.2.219 29 76

Prof. MARTi, FÈLIX CENTRE UNESCO DE CATALUNYA Mallorca, 285 _ pral.2 E-08037 Barcelona Catalunya Tel. 34.3.207 17 16 Fax. 34.3.457 58 51

S. Ext. M. MAYOR, FEDERICO UNESCO 7, Place de Fontenoy 75007 Paris France Tel. 33.1.4568 1301 Fax. 33

Mr. & Mrs. MISCHE, GERALD

.1.4734 8557

GLOBAL EDUCATION ASSOCIATES 475, Riverside Drive. Suite 1848 New York, NY 10115 U.S.A. Tel. 1.212.870 3290 Fax. 1.212.870 2729

Rev. MIZZI, MAXIMILIAN CENTRO FRANCESCANO INTERNAZIONALE PER IL DIALOGO Piazzeta S. Spagnoli, 1 06081 Assisi Italia Tel. 39.75815 193 Fax. 39.75.815 197

10

Annexe 1 - page 3

Mr. MOLINA, MAURICIO Ms. SIRIKANCHANA, PATARAPORN PAX ROMANA THE WORLD FELLOWSHIP OF BUDDHIST Rue des Alpes, 7. BP 1062 33, Sukhumvit Road (Between SOI 1 and SOI 3) 1701 Fribourg Suisse Tel. 41.37227 482

Bangkok 10110 Thailand Fax. 41.37.227 483 Tel. 66.2.251 1188 Fax. 66.2.255 7363

Mrs. MWINGIRA, MARY PAX ROMANA clo St. Joseph’s Cathedra1 - P.O.Box 4836 Dar Es Salaam Tanzania Tel. 41.37.227 482 Fax.41.37.227 483

Prof. SMOKER, PAUL & LINDA GROFF IPRA - Antioch College Yellow Springs OH 45387 U.S.A. Tel. 1.513.7676 444 Fax. 1.513.7671 891

Dr. PANIKKAR, RAIMON FUNDACIO VIVARIUM Can Felo, E-08511 Tavertet Tel./Fax. 34.3.856 51 08

Catalunya

Prof. SYMONIDES, JANUSZ UNESCO, DIVISION DROITS HOMME ET PAIX 1, rue Miollis 75015 Paris France Tel. 33.1.4568 3818 Fax. 33.1.4306 7203

Maître PETTITI, LOUIS EDMOND COUR EUROPEENNE DES DROITS DE L’HOMME 4, Square la Bruyère 75009 Paris France Tel. 33.1.4280 4954 Fax. 33.1.4874 1500

Dr. TAYLOR, JOHN B. W.C.R.P POBox 2100 - 150 route de Ferney 1211 Genève 2 Suisse Tel. 41.22.791 6111 Fax. 41.22.791 6727

Mr. RAJKUMAR, JOSEPH PAX ROMANA 8, Sivaganga Road. Nungambakkam Madras 600034 India Tel. 91.44. 826 3683

Rev. TEASDALE, WAYNE CARDINAL STRITCH RETREAT HOUSE P.O. Box 455. 1000 E. Maple Mundelein ILL 60060-0455 U.S.A. Tel. 1.708.566 6060 Fax. 1.708.566 6082

Mr& Mrs. RIEDL, KARL PLUM VILLAGE Meyrac 47120 Loubes-Bernac France Tel. 33. 5394 7540 Fax. 33. 5394 7590

Mrs. VILLARAN, SUSANA INSTITUT0 BARTOLOME DE LAS CASAS-RIMAC Apartado Postal 3090 Lima 100 Peru Tel. 51.14.723 410 Fax. 51.14.725 853

Ven. RINPOCHE, SAMDHONG ASSEMBLY OF TIBETAN PEOPLE’S DEPUTIES Gangchen Kyishong. Distt. Kangra, H.P. Dharamsala 176215 India Tel. 91.1892.2481 Fax. 91.1892.4357

Prof. VUCKOVIC, ANTE THEOLOGY COLLEGE IN MAKARSKA Zrtava Fasizma, 1 Makarska Croatia Tel. 385.58.612259 Fax. 38358.612503

Mr. SARASWATI, BAIDYANATH INDIRA GANDHI NATIONAL CENTRE FOR ARTS Janpath, New Delhi 110001 India Tel. 91.11.389 653 Fax. 91.11.381 139

Mr. WIBERG, HAKAN CENTER FOR FREDS-OG KONFLIKFORSKNING Fredericigade, 18 DK1310 Copenhaguen Denmark Tel. 4533.326 432 Fax. 45.33.326 554

M. SCHONEVELD, JACOBUS MARTIN BUBER HOLJSE. ICCI Werlestr. 2. P.O. Box 1129 64629 Heppenheim Germany Tel. 49.6252.5041 Fax. 49.6252.68331

M. WIELOWIEYSKI, ANDRZEJ POSET NA SEJM RP Ul. Wiejska 4-6-8 00-902 Warszawa Polonia Tel. 48.22.694 20 97 Fax. 48.22.694 10 22

Mr. SINGH, KISHORE UNESCO HUMAN RIGHTS UNIT 1, rue Miollis 75015 Paris France Tel. 33.1. 4568 3988 Fax. 33.1.4306 7203

Prof. ZAKZOUK, MAHMOUD DEAN OF THE FACULTY OF ISLAMIC THEOLOGY - AL AZHAR UNIVERSITY El Darrasa, Cairo ’ Egypt Tel. 20.2.510.35.96 Fax. 20.2.261.14.04

Annexe 2

Generahtat de Catalunya

THE CONTRIBUTION BY RELIGIONS TO THE CULTURE OF PEACE LA CONTRIBUTION DES RELIGIONS À LA CULTURE DE LA PAIX LA CONTRIBUCION DE LAS RELIGIONES A LA CULTURA DE LA PAZ LA CONTRIBUCl6 DE LES RELIGIONS A LA CULTURA DE LA PAU

BARCELONA, 12-18/12/1994

DÉCLARATION SURLER6LEDELARELIGION

DANSLAPROMOTIOI'!D'UNECULTUREDELAPAiX

Nous, participants a la réunion sur “La contribution des religions à la culture de la paix”, organisée par l’UNESCO et le Centre UNESCO de Catalunya, qui a eu lieu à Barcelone du 12 au 18 decembre 1994,

Profondément préoccupés par la situation actuelle dans ie monde, en particulier par la recrudescence des conflits amrés et de la violence, la pauvreté, i’injustice sociale et les structures d’oppression,

Reconnaissant que la religion est importante dans l’existence humaine, Déclarons :

NOTRE MONDE

1. Nous vivons dans un monde où l’isolement n’est plus possible. Nous vivons à une époque caractérisée par une mobiiite des peuples et un mélange des cultures sans précédent. Nous sommes tous interdépendants et avons une responsabilité commune, a laquelle nous ne saurions nous soustraire, en ce qui concerne le bien-être du monde entier.

2. Nous sommes face à une crise qui pourrait entraîner le suicide de l’espèce humaine ou provoquer un nouvel iveil et susciter un nouvel espoir. Nous sommes persuadés que la paix peut être instaurée. Nous savons que la religion n’est pas le seul remède à tous ies maux de l’humanité mais elle a un raie indispensable à jouer en cette période si critique.

3. Nous sommes conscients de ia diversité culturelle et religieuse du monde. Chaque culture représente un univers en soi, sans pour autant être repliée sur elle-même. Les cultures donnent aux religions leur langage et les religions donnent un sens uitime à chaque culture. Sans reconnaissance du pluralisme et sans respect de la diversité, il ne saurait y avoir de paix. Nous luttons pour l’harmonie qui est au coeur même de la paix.

4. Nous savons que la culture est une manière de voir le monde et d’y vivre. Cela veut dire aussi qu’il faut cultiver les valeurs et les formes de vie qui reflètent la vision du monde de chaque culture. Ni la paix ni la religion ne peuvent donc se reduire à un concept unique et rigide, de même que l’ensemble de l’expérience humaine ne peut être exprimé par un seul langage.

5. Pour certaines cultures, la religion est un mode de vie qui imprègne toute activité humaine. Pour d’autres, elle représente ies plus hautes aspirations de l’existence humaine. Dans d’autres cultures encore, les religions sont des institutions qui affirment apporter le salut.

6. Les religions ont contribué à la paix dans le monde mais elles ont aussi engendré la division, la haine et la guerre. Les gens de religion ont trop souvent trahi les idéaux élevés qu’ils prônent eux- mêmes. N.ous croyons qu’il faut appeler à des actes sincères de repentir et de pardon mutuel, à titre personnel autant que collec!if. les uns envers les atirres, envers !‘humanité en général et envers la Terre et tous les êtres vivants.

Annexe 2 - page 2

LA PAIX

7. La paix suppose que l’amour, la compassion, la dignité humaine et la justice sont pleinement préservés.

8. La paix implique la conscience que nous sommes tous interdépendants et liés les uns aux autres. Nous sommes individuellement et collectivement responsables du bien commun, y compris le bien-être des générations futures.

9. La paix exige que nous respections la Terre et la vie sous toutes ses formes, en particulier la vie humaine. Noue conscience morale veut que nous fixions des limites à la technologie. Nous devrions centrer nos efforts sur l’élimination du consumérisme et l’amélioration de la qualité de la vie.

10. La paix est un cheminement - un processus sans fin.

NOTRE ENGAGEMENT

11. Nous nous devons d’être en paix avec nous-mêmes ; nous nous efforçons d’acquérir cette paix intérieure par la méditation et l’élévation spirituelle, et de cultiver une spiritualité qui se manifeste dans nos actes.

12. Nous nous engageons à soutenir et à consolider le foyer et la famille en tant que berceau de la paix.

Dans nos foyers et nos familles, nos communautés. nos nations et dans l’ensembie du monde:

13. Nous nous engageons à régler les conflits ou a les faire évoluer sans recourir à la violence, et à les prévenir par l’éducation et l’exercice de la justice.

14. Nous nous engageons à oeuvrer pour ia réduction des disparités économiques scandaleuses entre groupes humains et à lutter contre les autres manifestations de la violence et menaces pour la paix, telles que le gaspillage des ressources, l’extrême pauvreté, la racisme, toutes les formes de terrorisme, l’indifférence, la corruption et la criminalité.

15. Nous nous engageons à nous défaire de toutes les formes de discrimination, de colonialisme, d’exploitation et de domination, et à promouvoir des institutions fondées sur le partage des responsabilités et la participation. Les droits de !‘homme, et notamment la liberté religieuse et les droits des minorités, doivent être respectés.

16. Nous nous engageons à garantir une éducation pour tous véritablement humaine. Nous considérons l’éducation pour la paix, la liberté et les droits de l’homme et l’éducation religieuse tommes des moyens privilégiés de promouvoir l’ouverture à autrui et la toiérance.

17. Nous nous engageons en faveur d’une société civile soucieuse de la justice en matière d’environnement comme dans le domaine SO&I. Pareille entreprise commence à l’échelon local et se poursuit aux niveaux national et transnarional.

18. Nous nous engageons à oeuvrer pour un monde sans armes et à démanteler l’industrie de la guerre.

NOTRE RESPONSABILITÉ RELIGIEUSE

19. Nos communautés fondées sur la foi ont la responsabilité de proner une conduite empreinte de sagesse, de compassion, d’esprit de partage, de charité, de solidarité et d’amour, en incitant chacun à choisir la voie de la liberté et de la responsabilité. Les religions doivent être une source d’énergie constructive.

Annexe 2 - page 3

20. Nous demeurerons attentifs au fait que nos religions ne doivent pas s’identifier aux pouvoirs politiques, économiques ou sociaux, de façon à garder les mains libres pour promouvoir la justice et la paix. Nous n’oublierons pas que les régimes politiques confessionnels peuvent fausser gravement les valeurs religieuses et causer de sérieux torts à la sociéte. Nous devons nous garder de confondre zkle religieux et fanatisme.

21. Nous favoriserons la paix en combattant les tendances des individus et des communautés à considérer, ou même à enseigner, qu’ils sont par nature supérieurs aux autres. Nous apprécions et louons ceux qui veulent établir la paix par la non-violence. Nous désavouons ceux qui tuent au nom de la religion.

22. Nous encouragerons le dialogue et l’harmonie entre les religions comme entre ceux qui appartiennent à une même religion, en reconnaissant et respectant la recherche de la verité et de la sagesse en dehors de notre religion. Nous établirons un dialogue avec tous, en nous efforçant à une fraternité sincère tout au long de notre quête terrestre.

NOTRE APPEL

23. Puisant dans notre foi, nous édifierons une culture de la paix fondée sur la non-violence, la tolérance, le dialogue, la compréhension mutuelle et la justice. Nous appelons les institutions de notre société civile, les organisations du systeme des Nations Unies, les gouvernements, les organisations gouvernementales et non gouvernementales, les entreprises et les médias à renforcer leur engagement en faveur de la paix et à prêter l’oreille aux cris des victimes et des démunis. Nous appelons les différentes traditions religieuses et culturelles à unir leurs efforts à cette fin et à coopérer avec nous pour propager le message de la paix.

Les présidents de la session JOAQUIM XICOY, Président du Parlement Catalan

FEDERICO MAYOR, Directeurr Général de I’UNESCO

signent avec les partki>anrs

MASAO ABE, Kyoto School ofZenbudism SALEHA ABEDIN, hstitute for Muslim Minoritary Affairs

ANTOINE ABI-GHANEM, Centre de Recherche sur les Droits de I’Homme et de la Famille, Faculté de Droit de Bybfos, Liban

JOAN ALBAIGÉS, Centre UNESCO de Catalunya AHMED SIDQ! AL-DAJANI, Arab Organisation for Human Rights

M. ARAM, World Conference on Religion and Peace EHUD BANDEL, Rabbis for Human Rigbts JO BECKER, FeUowsbip of Reconcibation

JOAN BOTAM, Centre Ecnménic de Catalunya ELISE BOULDING, International Peace Researcb Assembly

HANS BÜHLER, Padagogiscbe Hocbscbule Weingarten JOAN CARRERA, Bisbop of Barcelona .

MARIANI DIMARANAN, Task Force Detainees of de Philippines AL1 ELSAMMAN, Association pour le Dialogue International Islamo-Chrétien

JOAN ESTRUCH, Cenrre de Recerca de Sociologia de la Re1îgit-j ANGELO FERNANDES, Archbisbop Emeritus of New Delhi

1 m

Annexe 2 - page 4

VICENÇ FISAS, Centre UNESCO de Catahnya SIMONE FUOSS, Padagogische H&hschfe Weingarten

GANYONGA III, Fan of Bali GÜNTHER GEBHARDT, Worfd Conkence on Refigion and Peace

MAHA GHOSANANDA, Dhammayietra Centre for Peace and non Violence LAMAR GIBBLE, World Council of Churches DANIEL GOMEZ IBAl%Z, Peace Councif LINDA GROFF, Cafilomia State University

SOM R4J GUPTA, Ki rori 1Mai Coffege, liniversity of Delhi TENZIN GYATSO, H.H. the Dafai Lama

DAG HEDIN, Life and Peace hstitute SO HAIL INAYATULLAH, Worid Futures Studies Federa tion

JOSEPH JOBLIN. Pontifkia C’niversita Gregoriana ALEXANDER KOJA, hfoscow F’atiarchate. Interrefigious Relations

hlIRTA LOURENÇO, UNESCO, C&ure ofPeace Programme FÈLIX MARTf, Centre UNESCO de Catafunya

GERALD MISCHE, Global Fducation Associates PATRICIA MISCHE, Globai Education Associates

MAXIMILIAN MIZZI, Ecumenism and hterreligious Diaiogue MALJRICIO MOLINA, Pax Romana MARY MWINGIRA, Pax Romana

RAIMON P.hvIKKAR, Fundacio Vivarium LOUIS-EDMOND PETTITI, Cour Européenne des Droits de I’ffomme

JOSEPH RAJKUMAR, Pax Romana HELGA RIEDL, Phm Village KARL RIEDL, Plum Village

SAMDHONG RINPOCHE. Centrai hstitute of Higber Tibetan Studies BAIDYANATH SARASWAT!. hiira Gandhi ,Vational Centre for Arts

JACOBUS SCHONEVELD. htemationai Cou& of Chistkns and jews KISHORE SINGH, UNESCO, Human Rights Unir - g313 WJ

PATARAPORV SIRIKANCHANA, The World Fellowship of Buddhist PAUL SMOKER, International Peace Researcb Assotiation

MARIE-LAURE SOREL. Association pour 1e Dialogue htemationai MamcXh~tien JANUSZ SYMONIDES, CT\IESCO Human Righs, Democrq and Peace Division

JOHN B. TAYLOR, Worid Cotiérence on Religion and Peace WAYNE TEASDALE. CounEi for a Parhament of the World’s Religions

SUSANNA VILLARQl, Instituto Bariomé de las Casas A?iTE VUCKOVIC. Theoio”p College in h4akarska

ANDRZEJ WIELOWIEYSKI. 5fember of the Poiish Parfiamen t MAHMOUD ZAKZOUK. Facuity of Theofogy of Ri-Azhar Universiv

Parlement Catalan, Barcelone, 16/Xn/l994

Annexe 3

ANNEX 3 SPEAKERS XND MAIN SCBJECTS TRE.ATED

OPENING STEEWES. jar.LSZ Smonides Feiix \farii Joan Y. Puials

REFLECTIOSS ON Ti-:E CLLTCRE OF PEICE: 7,. t.!,e BOUidiY 0

THE CI’LÏL’RE OF ?E.XE iSD REL!CiOZS. Joan Estruch

PRESiNT.ATiON & DEB.jTE L?F THE DECL.4R.4TIOS: Daniel Ctimez Ibafiez Kishore Singh

PERSPECTIYE OF THE CCLTURE OF PE.ACE:

!- 5OCI.J.L .ICÏORS Ei;iiJ;Iùn: Ceraid and Patricia !vtische Hans Bulher Palit!Cs: Andrze] CVie!owieyski M2aiS !vMiQ: jean Paul Marthoz SOiiQl 5iierrcr: Sohaii Inayatuilah iîi.lj: Varv Mivingira

!- RELIGiOL-5 ÏR.ADITIONS ;:rii:sia Rabbi Israei .Mei: Lau iJ;!!*l!ciim: Dr. Ciorgo Fiiibeck ZSI BiiiiAisrn. Vèn. .Llasao .Abe 3 :t t; ,i I! : i Dl !!Y the Daial Lama I‘:.;!rf’ Che:kh Mahaoud Zakzouk .if!:i’lf;t 1. !rhiiUlK: WI. Ganyonga III

THE POSSiBlLITY OF A GLOBAL SPlRITC.IL!T! iVa\ ne Teasdale

H.ARD RELIGIONS AND SOFT RELIGIONS: Joh,an Caitung

THEORIES ON PEXCE: Paul Smoker and Linda Groii

CLOSiNC ADDRESSES Joan Xlbaigés Jaune Giné Federico Mayor