Methode Rehabimed. Rehabilitation Batiments
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MthodeRehabiMed
ArchitectureTraditionnelleMditerranenne
II. RhabilitationBtiments
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RehabiMed Method
Tra d itiona lMediterraneanArchitectureII. RehabilitationBuilding
Mtodo RehabiMed
ArquitecturaTra d icion a l
MediterrneaII. RehabilitacinEl edificio
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Mthode
RehabiMedArchitectureTraditionnelleMditerranenne
II. RhabilitationBtiments
LE PRSENTPROGRAMME
ESTFINANC PAR L'U NION EUROP ENNE
EUROMED
AGENCIA ESPAOLADE COOPERACIN INTERNACIONAL
EUROMED HERITAGE
COLLEGI D APARELLADORSI ARQUITECTES TCNICS DE BARCELONA
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Reha biMed Metho d
Tra dit ion a lMedi terraneanArchitectureII. RehabilitationBuilding
Mtod o Reha biMed
Arquitectura
Tra d icio na lMediterrneaII. RehabilitacinEl edificio
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Consortium RehabiM ed :
Responsable du projet :Xa vier CASANOVAS
M embres:
Ministry of Communications a nd WorksDepartment of Antiquities of CyprusResponsable : Evi FIOURI
Bureau Culturel de l'Amba ssad e de la RpubliqueArab e d'Egypte en FranceSupreme Council of Antiquities, EgypteResponsables: Mahmoud ISMAL et WahidMohamed EL-BARBARY
Collegi dApa rellado rs i Arq uitecte s Tcnics deBarcelona, EspagneResponsable : Xavier CASANOVAS
Ecole dAvignon, FranceResponsable : Gille s NOU RISSIER
Centre Mditerranen de l'Environnement
Marrakech, MarocResponsable : Mou lay Abdeslam SAMRAKANDI
Institut Nat iona l du Pat rimoine, TunisieResponsable : Mourad RAMMAH
Directeur :Xa vier CASANOVAS
Suivi desvolumes:
Oriol CUSIDRamon GRAUSAmlia MARZAL
Dveloppement et rdaction de la mthode :
Oriol CUSIDRamon GRAUS
Rseau dexpertsdu consortium RehabiM ed :
Chypre
Responsables: Evi FIOURI et Irene HADJISAVVAConsta nt inos ALKIDESAthina ARISTOTELOUS-CLERIDOUMichael COSMASElian a GEORGIOUKyriakos KOUNDOUROSYiola KOUROU
Athina PAPADOPOULOUAgn i PETRIDOUEleni PETROPOU LOUMaria PHILOKYPROUEleni PISSARIDOUSocra t es STRATIS
gypte
Responsables: Mah moud ISMAL et WahidEL-BARBARYMa hmo ud ABD EL MAGEEDMa hm ou d EL-ALFYMoh am ed ELARABYPhilipp e HEARINGERHa ny HELALBernard MAURY
Mohamed SIEF AL-YAZEL
Espagne
Responsables: Oriol CUSID et Ramon GRAUSMa rt ABELLAJosep ARMENGOLSantiago CANOSACsar DAZ GMEZ
Albe rt FUSTERJos Luis GARCA GRINDASoled a d GARCA MORALESJos Luis GONZLEZ MORENO-NAVARROMara-Jos JIMNEZJos Manuel LPEZ OSORIOCarme n MARZOIrene MARZOCa milla MILETOJoa qu n MONTNJo sep MUNTAOLAFran cisco POLEmilio RAMIROPere ROCACristin a THIFernando VEGASAntoni VILANOVAMo nt serra t VILLAVERDE
France
Responsables : Ren GUERIN et Pa tr ice MO ROT-SIRXavie r BENOISTChristophe GRAZMaria LPEZ DAZMichel POLGE
Jea n-Alexand re SIRIChr istia n THIRIOTVronique WOOD
M aroc
Responsables : Abderra him KASSOU et QuentinWILBAUXKarim ACHAKMohamed BOUAZZAOUIHicha m ECHEFAAJa ma l-Edd ine EL-GHORAFIAmeziane HASSSANIOum -Ka lto um KOBBITESaid LOQMANEAbdellatif MAROUAhme d OUARZAZI
Tunisie
Responsables : Radhia BEN MBAREK et AbdellatifGHILENEMourad RAMMAHMohamed KERROU
Experts collaborateurs dautrespaysmditerranens:
Nur AKIN (Turquie)Nazmi AL-JUBEH (Palestine)Mustafa AL-NADDAF (Jordanie)Zia d AL-SAAD (Jordanie)Suad AMIRY (Palestine)Koksal ANADOL (Turquie)Ca rlo ATZENI (Italie)Abdelaziz BADJADJA (Algrie)
Kurtel BELMA (Turquie)Deme t BINAN (Turquie)Can BINAN (Turquie)Andrea BRUNO (Italie)Kha ldun BSHARA (Palestine)Yotam CARMEL (Isral)Ba nu ELEBIOGLU (Turquie)Vito CENTRONE (Italie)Nat ha lie CHAHINE (Liban)Ofer COHEN (Isral)Michel DAOUD (Liban)Habib DEBS (Liban)Michelangelo DRAGONE (Italie)Reuven ELBERGER (Isral)Ta l EYAL (Isral)Fab io FATIGU SO (Italie)
Antoine FISCHFISCH (Liban)Yae l FUHRMANN-NAAMAN (Isral)Giova nni FURIO (Italie)Sinan GENIM (Turquie)Feyha n INKAYA (Turquie)Monther JAMHAWI (Jordanie)Oussa ma KALLAB (Liban)Nikolao s KALOGIROU (G rce)
Vito LAUDADIO (Italie)Ya smine MAKAROUN BOU ASSAF (Liban)Moshe MAMON (Isral)Hilmi MARAQA (Palestine)Filipe MARIO LOPES (Portugal)Nikolao s MOUTSOPOULOS (G rce)Farhat MUHAWI (Palestine)Yae l F. NAAMAN (Isral)Ya ssine OUAGENI (A lgrie)Alkmini PAKA (G rce)Rubi PELED (Isral)Avi PERETS (Isral)Simon a PORCELLI (Italie)Bougnerira-Hadj QUENZA (Algrie)Cristina Scarpocchi (Italie)Sina n SENIL (Turquie)Ha luk SEZGIN (Turquie)Ma i SHAER (Jordanie)Yaa cov SHAFFER (Isral)Ram SHOEF (Isral)Giam ba tt ista DE TOMMASI (Italie)Sha n TSAY (Jordanie)Fan d i WAKED (Jordanie)Eyal ZIV (Isral)
Comit scientif ique du projet Rehabimed :
Brigitt e COLIN (UNESCO)Josep GIRALT (IEM ed)Pa ul OLIVER (O xford Brookes University)
Traduction franaise :
Mich el LEVAILLANT
Traduction anglaise :Elain e FRADLEYADDENDA
Traduction espagnole :Inm a D VILA et Amlia MARZAL
Traduction arabe :
Mahmoud ISMAL
Dessins :Joan CUSID
Dessin couverture :
Fern a nd o VEGAS, Cam illa M ILETO
Photographies:quipes RehabiMed, CORPUS et CORPUS Levant.Autres provenances, au pied de photo.
Conception graphique :
LM,DG : Llus MESTRES
Site web :www.rehabimed.net
2007 Collegi dA parelladors i A rquitectesTcnics de
Barcelona pour le consortium RehabiM ed
Bon Pastor, 5 08021 Barcelona, Espagne
rehabimed@ apabcn.cat
ISBN : 84-87104-73-8
DL : B33976
RehabiM ed incite la reproduction de cet ouvrage
ainsi qu la diffusion de son contenu, en citant sa
source.
Le projet a t financ par le programme Euromed
Heritage de lUnion europenne et l A gencia Espaola
de Cooperacin Internacional (A ECI ).
Lesopinions exposesdans le prsent document ne
refltent pasncessairement la posit ion de lU nion
europenne ni celle de sestats membres.
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Prsentation
La 1e C onfrence euro-mditerranenne des chefs dtat de 1995 a t loccasion du lancement
du processus de Barcelone. C ette ambit ieuse initiative, ratif ie en 2005 au cours du sommetBarcelona+10, avait pour objectif prioritaire la recherche de synergies sociopolitiques,
conomiques, culturelles et environnementales, cela dans une optique rgionale et de
dveloppement mutuel. Cest dans ce cadre que surgit en 1998 le programme Euromed
Heritage, afin de contribuer la mise en valeur et la protection du patrimoine, vaste et divers,
qui est partag par les diffrents pays mditerranens.
Larchitecture traditionnelle, en tant que partie essentielle de lhritage culturel qua gnr
limaginaire collectif de la mditerranit, participe de manire intense des actions dveloppes
par Euromed Heritage. D s la premire convocation, en effet, les projets CO RPUS et C O RPUS
Levant ont ralis une norme tche de catalogage et danalyse des caractristiques ainsi que des
typologies de larchitecture traditionnelle mditerranenne ; ils ont identifi les problmes quelle
prsente et propos les meilleures alternatives pour sa prservation. RehabiM ed a voulu offrir
une continuit cette tape dtude analytique afin de dvelopper les ides essentielles surgies
des ncessits et des urgences dtectes par ces projets, c'est--dire af in de promouvoir une
rhabilitation efficace et respectueuse.
De nos jours, dans un monde globalis dans lequel luniformit conomique et culturelle marque
les critres de dveloppement suivre, bass sur des modles standardiss, la proposition de
RehabiM ed acquiert son plus grand sens. La rhabili tation soppose lide de mondialisation,
et la richesse rgionale, la diversit culturelle, les diffrentes formes de vie ainsi que les
particularits locales sont devenues autant dlments essentiels prserver.
Il y a de nombreuses initiatives publiques et prives destines la rcupration du patrimoineconstruit. Certaines, que lon dit de restauration, sont orientes vers le patrimoine singulier et
monumental ; alors que dautres, comme cest le cas de RehabiM ed, se consacrent un
patrimoine plus modeste, plus abondant et plus prsent territorialement, tel que larchitecture
tradit ionnelle des centres historiques des villes et des villages ruraux, ou celle que lon trouve de
forme plus disperse sur lensemble du territoire. Ces dernires initiatives sont dites de
rhabilitation, et elles visent toujours redonner un usage aux btiments dont la majorit ne
disposent pas du moindre type de protection patrimoniale. Cette manire dagir sur le construit
prsente une grande diversit de situations si lon envisage lensemble du domaine
mditerranen. D ans les pays europens, par exemple, la rhabilitation reprsente presque 50 %
de lactivit de tout le secteur, alors que dans les pays du Sud et de lEst du bassin mditerranen,
cette activit natteint pas 10 % de lensemble, en dpit de l importance quelle a pour le
dveloppement conomique et la cohsion sociale de la population.
Lobjectif de RehabiM ed est de renforcer lactivit de rhabilitation et dentretien de l architecture
traditionnelle mditerranenne, comme facteur de dveloppement durable (social, conomique
et environnemental). A tteindre cet objectif permettra davancer par rapport deux dfis
historiques qui pourraient sembler opposs mais qui sont, de notre point de vue, parfaitement
compatibles et complmentaires : dun ct, on contribue amliorer les conditions de vie des
habitants, qui sont ceux qui donnent du sens et de la vie ce patrimoine ; de lautre, on
contribue la prservation de lidentit historique et culturelle des peuples mditerranens.
Pour atteindre cet objectif, la manire de travailler de RehabiM ed a consist aborder la tche
sous un triple versant. D une part, nous avons dvelopp des outils stratgiques etmthodologiques destins la rhabilitation ; de manire complmentaire, nous avons ralis
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diverses actions de diffusion et de formation de professionnels dans lesprit et avec les contenus
des outils dvelopps ; enfin, nous avons lanc quatre oprations pilote, avec des travaux rels de
rhabilitation, afin de mettre lpreuve, dexprimenter et de dmontrer limportance, les
possibilits de mme que les effets positifs que reprsente une bonne politique de rhabilitation.
Nous venons de vivre trois annes de travail intense, de dbats constructifs, dexpriences
partages avec des experts, des responsables politiques, des tudiants et, surtout, avec la
population qui est en rapport direct avec nos actions. Cela nous a permis de complter lobjectif
que nous nous tions donn au dbut. Nous pensons aujourd hui que les rsultats sont excellents
et que nous avons cr une bonne base de dpart pour que la rhabilitation se dveloppe de
manire adquate, en donnant tout leur sens aux outils crs, la formation donne et aux
expriences ralises.
Jai maintenant la satisfaction de prsenter le deuxime volume de notre travail mthodologique,
rsultat de leffort de plus de cent cinquante professionnels de diffrents domaines et de quinze
pays diffrents. Les textes de la prsente publication contiennent le Guide pour la rhabilitation
des btiments de larchitecture traditionnelle mditerranenne. Il sagit dun complment
indispensable la M thode RehabiM ed, amplement mdit et labor afin de rpondre aux
inquitudes de nos collaborateurs et experts. Dans le cas prsent, nous avons aussi dvelopp une
premire partie pratique qui dtaille les tapes suivre pour la rhabilitation des btiments. Il offre
aussi un riche complment d articles spcifiques clairs et prcis qui dveloppent les diffrents
aspects bauchs dans la procdure propose, et ce afin de faciliter son application et de montrer
diffrentes ralits qui partagent des manires dagir trs similaires dans la rhabilitation des
btiments darchitecture traditionnelle. Tout cela, jen suis certain, aidera les diffrents
professionnels qui interviennent dans le processus de rhabilitation mieux appliquer leurs
comptences et leurs connaissances sur la base douti ls contrasts.
Xavier Casanova s
Project M anager de RehabiM ed
Barcelone, le 30 juin 2007
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Mthode Rehab iMed
Archite cture Tra d itionn elle Mdite rran en ne
II. Rhabilitation. Btiments
Prsentation
Introduction
Larchitecture traditionnelle mditerranenne 9
Un monde en transformation. Une architecture menace 11
Rhabiliter larchitecture traditionnelle mditerranenne 13
La M thode RehabiM ed l chelle du btiment. Le G uide et ses outils 14
Premire partieGuide RehabiMed pour la rhabilitation des btiments traditionnels.
Une approche intg rale du bt iment
I / O bjectif du G uide 17
II / Les agents initiaux du processus 18
III / Les tapes suivre 19
I. La Conn a issance
1. Prliminaires 21
Dcision dagir Entrevue avec le promoteur 21Pr-diagnostic 22
Le rapport du pr-diagnostic 22
2. tudes pluridisciplinaires (analyse) 23
laboration dhypothses provisoires 23
Programme dtudes pluridisciplinaires 23
Domaine social 23
Domaine historique 24
Domaine architectural 25
Domaine constructif 27
II. La rflexion e t le p rojet
3. Diagnostic (synthse) 28
valuation critique des tudes 28
Confirmation de lhypothse 30
Rdaction dun rapport dexpertise 30
4. Rflexion et cadre de dcisions 31
Faisabilit 31
Confirmation des critres 33
Cadre de dcisions 33
5. Projet 34
Avant-projet 34
Projet 34
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III. Les travaux
6. Rhabilitation 37Contrat de construction 37
Dmarches du permis de construire 38
Excution des travaux 38
Livraison des travaux 38
IV. La vie utile
7. Entretien 39
Diffusion des valeurs du btiment au sein de la collectivit 39
Choix du modle dentretien 40
Carte d identit 40
Travaux dentretien en fonction du calendrier 41
Deuxime partie
Les out ils Reha biMed
Une aide la rhabilita tion des bt iments traditionnels
I. La conn a issance
Outil 1. Conn atre larchitecture t radition nelle pour la m ett re en valeur
Larchitecture traditionnelle mditerranenne. Territoire, paysage et architecture
traditionnelle. Jos Luis G ARCA G RINDA 49Architectures traditionnelles mditerranennes: valeurs collectives. M ichel PO LG E 67
Les valeurs sociales et culturelles du patrimoine en Palestine : Les valeurs de qui ?
Des praticiens ou des propritaires? Suad AM IRY , Farhat M U HAWI 72
Le patrimoine architectural : adaptation, exploitation et entretien. A bdelaziz BADJA DJA 75
Au sujet des valeurs bioclimatiques dans la rhabilitation de larchitecture traditionnelle
mditerranenne. Xavier CASA NO VA S , Ramon G RA US 78
A rchitecture traditionnelle et climat en Tunisie. Radhia BEN M BA REK 87
Un outi l pour dvelopper lusage de lnergie solaire dans le bassin mditerranen :
le European Solar Radiation A tlas (ESRA ). cole des M ines de Paris 90
Outil 2. Comm encer pa r un pr-diag nostic prcis
tapes pour une tude dingnierie (et non structurale) dans la phase du pr-diagnostic.
Yaacov SCHAFFER 95
M atriel dappui ltape de pr-diagnostic. Ramon G RA US 99
Le diagnostic prliminaire Lexprience chypriote. Yiola K O URO U 109
Outil 3 . Conna tre intgra lement le b ti
Le programme dtudes. Fernando VEG AS , Camilla M ILETO 113
tudes historiques et interventions archologiques. O uti ls de connaissance de
larchitecture traditionnelle mditerranenne. Abdellatif M ARO U, Jordi O RTEGA ,
M ontserrat VILLAVERDE 120
Larchologie en tant quouti l pour la connaissance du btiment. Evi FIOURI 129
Lapplication de la mthode archologique larchitecture libanaise.Yasmine M AKA RO UN 133
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La comprhension intgrale du btiment. Jos Luis G O NZLEZ M O RENO -NAVA RRO 135
Analyse architecturale des btiments. Les typologies Chypre. Eliana GEORG IOU 142Sur le confort thermique des logements existants. M ara L PEZ D A Z 145
Sur le confort acoustique des logements existants. C hristian TH IRIO T 153
Outil 4. Faire le relev du bti ancien
Premires rflexions sur le relev graphique du patrimoine vernaculaire.
Santiago CANO SA REBO REDO 161
Conseils pour dvelopper un bon tat des lieux. M ichel DAO UD 165
Relevs graphiques. Lexprience chypriote. Eleni PISSARIDO U 169
Lanalyse stratigraphique de larchitecture et son application larchitecture
traditionnelle. Camilla M ILETO 172
Ltude de la couleur, premire tape pour la rhabilitation dune faade.
Ramon G RA US, Cristina THI 179
Applications de la photographie digitale. Joaqun M O NT N 189
Outil 5. Comprendre les dsordres structurels
Les dsordres structurels des btiments dans larchitecture traditionnelle
mditerranenne. Csar DAZ 195
Risque sismique dans larchitecture traditionnelle. G iambattista De TOM M ASI 208
La carte euro-mditerranenne des dangers sismiques. M ara-Jos JIM NEZ 213
Le comportement sismique des constructions traditionnelles de murs de maonnerie.
Pere Roca FABREG AT 216
Outil 6. Comp rendre les processus de dg rada tion d es mat riauxReconnaissance des types dhumidit : causes et lsions produites. Soledad G A RCA 225
La dgradation des matriaux de construction (pierre, terre, bois). M ara PHILOK YPROU 236
Les divers types de techniques scientifiques servant identifier les mcanismes
de dgradation de la pierre. M ustafa A L-NA DDA F 242
Agents de dgradation du bois. Joaqun M O NT N 245
II. La rflexion e t le p rojet
Outil 7. Quan t a ux critres dune inte rvention
Critres d intervention dans larchitecture traditionnelle. Fernando VEG A S ,
Camilla M ILETO 255
Les enjeux techniques de la rhabilitation du logement. M i chel PO LGE 265
Sur quelle voie conduire un projet ? Q uand le dcider ?
Jos Luis G O NZ LEZ M O RENO -NAVARRO 267
La valeur de linnovation pour la qualit dans la rhabilitation
de larchitecture traditionnelle. Fabio FATIG USO 273
Notes sur la rhabilitation et la rutilisation du patrimoine architectural
traditionnel et historique. Carlo ATZENI 281
Rhabiliter et btir avec des matriaux traditionnels (Exprience gyptienne).
Bernard M A URY 287
Le point de vue de la valeur patrimoniale. Irene HA DJISAVVA -A DA M 290
Dfis poss par les diffrentes installations et systmes. Athina PAPADO POULO U 292
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Outil 8. Les techniques de rhab ilitat ion : renforcer les structures
La rhabilitation des lments structuraux de larchitecture traditionnelle
mditerranenne. Csar DAZ 297Consolidation et traitement des fondations. Expriences gyptiennes.
Wahid EL-BA RBARY 309
Aspects technologiques et structuraux dans la conservation de la vieille ville dAcre.
O fer CO HEN, Yael F. NAAM AN 312
Consolidation et traitement des murs. Expriences gyptiennes. Wahid EL-BARBARY 319
Amlioration du comportement sismique et conservation des caractristiques
structurales. G iambatista De TO M M ASI 322
Renforcement des structures traditionnelles algriennes au sisme.
Abdelaziz BADJA DJA 325
Restaurer les constructions traditionnelles en bois : lexprience de Turquie.
Banu ELEBIO G LU 327
Outil 9. Les technique s de rha bilitat ion : consolider les mat riau x
Intervenir sur les enduits: consolider, restaurer ou remplacer. Patrice M O ROT-SIR 333
Traitement de lhumidit dans larchitecture traditionnelle. Soledad GARCA M O RALES 339
Consolidation des monuments de grs du site du patrimoine mondial de Ptra.
Ziad ALSA AD , Fandi WA KED 345
Traiter et protger le bois. Joaqun M O NT N 350
Les mthodes et les substances pour le traitement et la rparation des lments de bois.
Expriences gyptiennes. Wahid EL-BA RBARY 355
III. Les travaux
Outil 10. Les ralits du chantier
La ralit du chantier. Jos M anuel L PEZ O SO RIO 361
Cration demplois grce la rhabilitation pour une communaut durable.
Khaldun BSHA RA 378
Q uelques observations propos de la gestion du projet. Athina PAPAD O POULOU 381
IV. La vie utile
Outil 11. Lentret ien d e larchitecture tra ditionne lle
Facili ter ltape dentretien du btiment : la carte d identit . Ramon GRAUS 387
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Larchitecture traditionnelle
mditerranenne
RehabiM ed a dcid de dsigner sous le terme darchitecture
traditionnelle larchitecture courante, vivante parce quhabite,
essentiellement civile et domestique et de construction pr-
industrielle. Il sagit dune architecture qui a t ralise avec des
ressources locales, aussi bien en ce qui concerne les matriaux, les
techniques que les comptences de ses constructeurs. Elle est ainsi
lexpression fondamentale de la culture des diffrentes
communauts et de leur rapport avec la nature et le paysage.
Cest une architecture qui comporte les diffrentes formes de
regroupement et lhabitat pars avec toutes ses constructions
auxiliaires, sans oublier les lments plus modestes (une fontaine,
un chemin, etc.) qui, tous ensemble, composent le paysage
traditionnel mditerranen.
RehabiM ed se rfre de manire large cette architecture, qui
recouvre aussi bien lhabitat rural, fondamental quant
lhumanisation et la structuration du territoire, qu la ville, claire
expression de la vie en communaut et de loptimisation des
ressources ainsi que des relations humaines, dpassant les filtres
de larchitecture culte pour incorporer toutes les valeurs desarchitectures plus modestes.
Pour sa part, larchitecture rurale est minemment lie aux
systmes de production agricole et elle a, bien au-del de sa
simple prsence dans un paysage ancien, un rle primordial dans
la comprhension des processus qui ont donn lieu au paysage
actuel, rsultat dune histoire sociale et dune histoire naturelle.
Larchitecture rurale a jou et joue encore un rle remarquable en
tant qulment de structuration du paysage dans lequel les
btiments, les cultures et la nature sont en parfait quilibre,
rsultat d un processus continu de changement et de
transformation, ralit socio-environnementale gnre au long
de lhistoire conjointement par des facteurs biophysiques et des
facteurs socioconomiques. Lhabitat traditionnel rural se
formalise en une varit htrogne de typologies ddification,
qui peuvent se prsenter de manire dissmine ou sous forme de
hameaux. Il est aussi accompagn dune grande varit dlments
et de constructions auxiliaires, indispensables pour la domestication
du territoire (des cabanes, des murs de pierre sche, des fours, des
caravansrails, des fontaines, des puits, des moulins, des tables,
des greniers, etc.), ou d infrastructures (des canaux dadduction
deau ou dirrigation, des chemins, etc.) qui sont le rsultat de
l interaction historique entre ressources naturelles et systmes
humains dappropriation de celles-ci et lestmoins de lhybridationcohrente entre les facteurs biophysiques dune rgion et les
facteurs socioconomiques de la communaut qui lhabite.
En contrepoint, larchitecture urbaine est celle qui est construite
dans le cadre dune ville ou dune implantation urbaine, et elle estlexpression dune forme dhabiter en communaut plus
complexe, dans laquelle les artisans et les commerants
prdominent sur les professionnels de la terre, et o les
nouveaux besoins et les nouvelles formes de la socit trouvent
lieu (M umford, 1961). Les implantations urbaines, bien que lies
depuis leur origine, elles aussi, lespace rural ainsi qu la
ncessit de commercialiser lexcdent agricole, apparaissent
comme des structures permettant de dominer le territoire qui sont
dfinies, selon Braudel (1968), davantage que [par] leurs murs
ou le chiffre de leur population, par la manire de concentrer leurs
activits sur la superficie la plus limite possible . Lhabitat urbain
se prsente dans une grande diversit typologique, dcoulant
dans une large mesure de la diffrenciation gographique et de
lorigine et de lvolution historique. Cette diversit historique et
morphologique se traduit non seulement dans les btiments, dans
les procds de construction ou dans les matriaux utiliss mais
aussi dans la configuration de la forme urbaine, qui sexprime
dans la manire de structurer et de qualifier lespace collectif (rues,
places, etc.) , dorganiser les constructions et les usages dissmins
dans le monde rural (sanctuaires, fontaines, forteresses, etc.), dans
la manire de mettre en rapport larchitecture prive et lespace
public, dans le dveloppement dune plus grande varit de
typologies rsidentielles reflet de structures sociales pluscomplexes, dans les usages des btiments, dans la singularit de
ses infrastructures (marchs, coles, etc.) , etc. Suite leur
Introduction
Elmali, Turquie
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croissance et leur transformation, ces implantations, qui
configuraient autrefois la ville de manire exclusive, sont devenues
partie intgrante de la ville contemporaine dans laquelle elles
jouent le rle de noyaux historiques.
A insi, cest cette architecture traditionnelle que lhomme a utilise
pour simplanter et construire son habitat dans le territoire qui
entoure la M diterrane ; cest une sorte de palimpseste sur lequel
sont rcrites en permanence les relations entre les hommes et
leur environnement, et qui sest aujourdhui transform en
paysage culturel et imaginaire collectif.
Introduction
Rovinj, Croatie Lucca, Italie
Hacienda Algarrobo, M laga, EspagneQ alaat al M anika, Syrie
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Un monde en transformation.
Une architecture menace
Les travaux d inventaire raliss dans le cadre des projets CO RPUS
et CO RPUS Levant (EURO M ED Heritage I) ont montr en 2002 les
profondes transformations ainsi que les importantes pressions
auxquelles sont soumis larchitecture, le paysage et le territoire
traditionnel. Les environnements traditionnels se trouvent de nos
jours dans une situat ion dramatique dans tout le bassin
mditerranen, o ils sont rduits une perte rgulire de leur
caractre social et culturel, menacs par une intense dgradation
et en constant recul. De fait, la fracture du monde traditionnel
ainsi que la tendance lhomognisation culturelle dcoulant de
la mondialisation ont entran le mpris de nombre de ces
architectures, souvent vues comme un symbole de misre et dont
les valeurs ainsi que les qualits sloignent du concept de
modernit mdiatis.
La pression sur lhabitat traditionnel a commenc avec les
processus dindustrialisation, bien quelle se soit accentue de
manire dfinitive avec le mouvement et lurbanisme modernes
du dbut du XX e sicle, la recherche de nouveaux modles
dhabiter et de faire la ville, de modles capables de dpasser lesdficiences des implantations traditionnelles, parvenant mme
leur nier toute valeur fonctionnelle, sociale et mme esthtique, et
opposant radicalement le nouveau lancien . Ce
processus se prsente cependant des moments diffrents en
fonction du pays et selon que lon fait rfrence lespace urbain
ou lespace rural.
De nos jours, lre du village global , dans lequel la ville
mtropolitaine industrielle se transforme en mtapole diffuse
et o, de plus en plus, sestompent les limites entre ville et
campagne, la pression sur cette architecture et sur la population
qui lhabite est encore plus importante.
Dans le milieu rural, de nombreux villages se dpeuplent cause
du manque dalternatives de dveloppement, alors que dautres
sont transforms avec violence sous la pression de la spculation
immobilire ou touristique, sans la ncessaire planification
urbanistique. Il sagit l dun urbanisme contemporain qui dtruit
lquilibre historique entre lhomme et la nature, et qui fait du
paysage rural un paysage sans activit, dans lequel larchitecture
traditionnelle perd son sens et sa fonction originale, et o elle est
rutilise et transforme.
Dans les environnements urbains, les noyaux historiques se
voient affects par diffrentes problmatiques qui sont fonction
des circonstances historiques et rgionales, et que lon pourraitrsumer en quatre grands vecteurs de pression, parfois
complmentaires ou simultans et ayant une incidence diffrente :
des noyaux en cours de sur-densification cause des migrations
(sud-nord ou campagne-ville) avec la dtrioration physique (sur-
occupation et modification des logements, etc.), sociale
(constitution de ghettos, inscurit, etc.) et environnementale
(insalubrit, manque de confort, pollution, etc.) de
lenvironnement urbain que cela entrane; des noyaux en cours de
dpeuplement du fait de labandon du tissu historique au profit de
la ville, avec la perte de valeurs sociales et la dtrioration de
ldif ication et du patrimoine architectural qui sensuivent ; des
noyaux touchs par des rnovations urbaines lourdes
(dmolition de patrimoine, destruction du tissu historique avecouverture de nouvelles voies rapides, insertion incohrente de
nouvelles architectures, etc.) ; et, en dernier lieu, des noyaux
Introduction
Arnavutkoy, Istanbul, Turquie
M ostar, Bosnie Herzgovine
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affects par des processus de rinvestissement urbain, dans
lesquels on pourrai t distinguer trois grands processus : ledveloppement touristique, la tertiairisation (tout particulirement
dans les centres historiques) avec la possible perte de la fonction
rsidentielle et la gentrification , installation dans un quartier
dgrad de rsidents ayant un niveau de revenus lev, autant de
processus qui peuvent avoir des effets contre-productifs au niveau
social.
Des institutions telles que lUNESCO ou ICO M O S ont alert
diverses reprises au sujet de la perte de ce patrimoine. De ce point
de vue, il faut remarquer les recommandations de la Charte
internationale pour la Sauvegarde des Villes Historiques (dite
Charte de Washington) de 1987 et la Charte du Patrimoine
Vernaculaire (1999). Ces deux chartes, indpendamment du fait
qu elles prcisent des critres pour les interventions, insistent sur
la ncessit davoir une incidence long terme grce des
mesures d ducation et de sensibili sation, c'est--dire en
promouvant des programmes de formation et de spcialisation
autour de la prservation de larchitecture traditionnelle,
programmes destins au monde technique ainsi quaux
responsables politiques, qui devront dterminer les politiques de
remise en valeur et de rhabilitation de ce patrimoine, et
rechercher la complicit de la population, protagoniste actif et
membre part entire de ce legs commun.
Cest dans ce cadre que le projet RehabiM ed propose une srie demesures pour inciter la rhabilitation de cette architecture
partir de la sensibilisation et de la formation.
X
Introduction
Tunis, Tunisie Rbat, M arocAlep, Syrie
-
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Rhabiliter larchitecture traditionnelle
mditerranenne
Dans un contexte de changements brusques et d urbanisation non
durable ni respectueuse de lenvironnement et dans lequel est
revendique la rorientation des politiques urbaines vers la
rduction des conflits entre lhomme et la nature, lamlioration
du cadre de qualit de vie, le dveloppement des valeurs
primordiales de la vie en communaut de mme que la
rcupration du territoire existant et la reconnaissance de la
diversit culturelle, lhabitat traditionnel dans sa dimension
globale a beaucoup apporter.
Pour RehabiM ed, le concept de rhabilitation recouvre un vaste
spectre dinterventions ayant pour objectif la rcupration et la
mise jour dune fonction perdue ou endommage, dans notre
cas: habiter. D ans le cadre des proccupations actuelles,
rhabiliter implique lamlioration du fait dhabiter en recherchant
lquilibre entre les aspects techniques, la prservation des valeurs
patrimoniales et des critres dquit sociale, defficacit
conomique et de prservation de lenvironnement (les trois
fondements de la durabilit).
O n poursuit de cette manire le chemin qu'avaient trac la Charteeuropenne du Patrimoine architectural et la Dclaration
dAmsterdam qui lui est complmentaire les deux datant de
1975 et ayant t impulses par le Conseil de lEurope . Elles
avaient en effet pos le concept de conservat ion intgrepour la
rcupration des centres historiques dgrads, non seulement
partir de la restauration de leurs monuments mais aussi en
impulsant des actions de rhabilitation du tissu de logements ainsi
que des mesures dquilibre social.
RehabiM ed propose, de ce mme point de vue, une mthodologie
qui envisage le processus de rhabilitation partir de lintgration
de lespace traditionnel dans un contexte territorial plus vaste ;
depuis la globalit de la perspective multisectorielle en termes
conomiques, sociaux et environnementaux ; avec une volont de
concertation, en revendiquant un consensus daction entre les
diffrents agents; dot dun processus flexible , du fait de la
ncessit dune adaptation continuelle aux ralits changeantes;
et, pour lessentiel, non dogmatique, sans prtendre la
recherche de solutions uniques pour les problmatiques de
lhabitat traditionnel du bassin mditerranen mais plutt de
solutions adaptables aux conditions et aux spcificits de chaque
contexte local.
Introduction
Thessalonique, G rce
Beyrouth, Liban
Istanbul, Turquie
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La mthode RehabiMed lchelle
du btiment. Le guide et ses outils
Si nous avons consacr le premier volume de cette publication au
dveloppement de la mthode RehabiM ed destine
lintervention lchelle des villages, des villes et du territoire, ce
deuxime volume est son complment du fait quil se focalise sur
lchelle du btiment. Il sagit par consquent dun texte destin
aux architectes, aux ingnieurs et aux constructeurs qui projettent,
dirigent et excutent quotidiennement des travaux de
rhabilitation dans des btiments traditionnels de la M diterrane.
En rhabilitant un btiment, il est ncessaire davoir une vision
globale du territoire dans lequel celui-ci est situ ainsi que de
comprendre ses rapports avec lenvironnement territorial et
urbain. C est pour cette raison que le projet RehabiM ed insiste sur
la ncessit dappliquer les indications de ce guide dans le cadre
de la mthode globale de rhabilitation qui est dveloppe dans
le premier volume de cette publication, et dans laquelle sont
dfinis des critres dintervention communs et cohrents pour
faire face la problmatique complexe que ces situations
comportent.
Ce deuxime volume est aussi structur en deux blocs biendistincts : une premire partie, mthodologique, que nous
appelons guide, dans laquelle sont proposes des procdures pour
orienter avec certaines garanties les travaux de rhabilitation, et une
seconde partie, pratique celle-l, dans laquelle sont dvelopps des
outils spcifiques pour rsoudre des problmes concrets.
La premire partie est le fruit du travail conjoint dun rseau
dexperts de la M diterrane qui ont labor, pendant la premire
anne de travail du projet RehabiM ed, les principes de base ainsi
que les procdures du guide. Les textes du guide ont t
profondment dbattus, ils ont t prsents au Symposium
RehabiM ed de M arseille en 2005, et i ls ont constitu la base
conceptuelle de divers sminaires de formation au cours des
annes 2006 et 2007 (N icosie, Le Caire, K airouan et M arrakech).
La deuxime partie, celle des outils pratiques, a t crite
individuellement par divers spcialistes de ses matires respectives
dans le but de fournir des lments daide pour les diffrentes
phases de la rhabilitation. O n a ainsi tent de couvrir un large
ventail de problmatiques et de sensibilits qui, nous le pensons,
caractrisent le bassin mditerranen.
Il est vrai que suivre strictement un guide de ce type implique un
degr lev dengagement et prsente, peut-tre, quelques points
difficilement abordables dans la ralit de chaque pays et de chaque
lieu, mais nous sommes convaincus que fixer haut la barrepermettra, long terme, de stimuler la qualit de la rhabilitation
de notre architecture traditionnelle et en favorisera la prservation.
X
Introduction
Dubrovnik, Croatie
La Selva del Camp, Espagne
Le Cai re, gypte
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Premire partie
Guide RehabiMedpour la rhabilitationdes btimentstraditionnels
Une approche intgraledu btiment
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Objectif du guide
Afin de rhabiliter l'architecture traditionnelle d'une manire
consciente, ordonne et adquate, ce document propose
l'architecte/ingnieur un guide1 suivre pendant la rhabilitation
des btiments traditionnels.
La voie choisie, qui n'est pas ncessairement unique, dfend en
premier lieu la ncessit de prserver le fait d' habiter , aussi
bien dans la perspective d' amliorer les conditions de vie de ses
habitants que dans celle de prserver le sens de cette architecture
au sein de sa communaut. En deuxime lieu, il s'agit de
reconnatre l'architecture traditionnelle comme faisant partie du
paysage culturel mditerranen. La rhabiliter avec un minimum
de rigueur implique de transfrer aux gnrations futures ses
valeurs patrimoniales (historiques, artistiques, mmorielles,
testimoniales, etc.).
Il faut signaler qu'agir avec ces principes reprsente une tche
ardue de sensibilisation des techniciens eux-mmes, parce que la
plus grande partie de leur formation universitaire est base sur la
construction de btiments neufs en bton arm et sur des
techniques industrialises difficilement compatibles avec cette
architecture ; et, paralllement, de sensibi lisation de la collectivit,
parce qu' il est indispensable que celle-ci reconnaisse la valeurtestimoniale de son architecture. De ce point de vue, nous
proposons ici des mcanismes de participation active de la
communaut la prise de dcisions.
Paralllement, il s'agit d'un guide qui prtend, dans la mesure du
possible, tre scientifique , objectif et prcis, et qui
donne une grande importance aux premires phases de diagnostic
et de rflexion pralables au projet ; il s'agit d'un guide qui se
distancie des interventions sur le construit qui sont ralises sans
une bonne connaissance du btiment et de ses circonstances,
faisant appel la pratique du a s'est toujours fait comme a ;
il s'agi t d' un guide qui se mfie des excs provoqus par la foi
aveugle dans les nouvelles technologies appliques sans le
moindre discernement ; et finalement, il s'agit d' un guide qui
prtend rduire l' habituelle absence de contrle conomique des
travaux de rhabilitation.
Il est vident que pour chaque btiment particulier, on devra
trouver l'chelle et le degr d' intensit de chacune des tapes
proposes. A insi, le G uide RehabiM ed prsente une approche
gnrique de maximums qui doit tre adapte chaque cas
concret.
Le guide part du principe de base que si l'on ne connat pas, on
ne peut pas rflchir et que, par consquent, on ne peut pas
rhabiliter. A insi, il propose quatre moments du processus (laconnaissance, la rflexion et le projet, les travaux, la vie utile) au
cours desquels se dvelopperont les diffrentes tapes de travail.En proposant ce type de guide pour rhabiliter des btiments, il
peut sembler que l'on dveloppera des aspects de l'architecture et
de la construction qui sont dj connus de tous, mais c'est
prcisment parce qu' ils sont connus que des erreurs sont
commises dans les tapes et que finalement la qualit de la
rhabilitation s'en ressent.
Pour terminer cette introduction, nous voudrions rappeler que le
guide qui est propos ici acquiert une plus grande valeur quand il
est appliqu dans le cadre d'un domaine d' action plus vaste, que
ce soit l'chelle du quartier, de la ville ou du territoire, et au sein
d'un Plan d' actions coordonn tel que celui qui est propos dans
la M thode RehabiM ed pour la rhabilitation de l'architecture
traditionnelle mditerranenne.
OUTIL 1
Guide RehabiMed pour la rhabilitationdes btiments traditionnels
Larchitecture traditi onnelle est extrmement vulnrable aux pressions du monde
contemporain. Sa rhabilitation implique un soin tout particulier afin de ne pas
endommager sesvaleurs. (Zuccarello, Italie)
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18
Les agents initiaux du processus
Le principal agent de toute oprtion de rhabilitation d'un
btiment est son propritaire, qui peut tre public ou priv,
individuel ou collectif. Dans tous les cas, c'est l'me de l'opration,
dans laquelle s'unissent les dsirs d'un meilleur logement, la
volont de faire du commerce, la pure survie consistant
maintenir la maison sur pied, la participation l'enthousiasme
collectif dvelopp autour de l'embellissement d'une rue, etc. De
fait, il ne faut pas oublier qu'une partie ou la totalit des
logements d'un immeuble d'habitation peuvent tre lous et que,
par consquent, il faudra tenir compte des besoins et des opinions
des locataires.
De l'autre ct de la relation, l'architecte/ingnieur est un
professionnel comptent pour diriger les diffrentes tapes d'une
rhabilitation avec la collaboration d'une quipe pluridisciplinaire.
Dans ce guide, on utilise le terme architecte/ingnieur bien qu'il
soit vident que dans la diversit des situations mditerranennes
on trouvera diffrents professionnels forms, partiellement ou
totalement, pour ces tches, comme c'est le cas de l'architecte, de
l'architecte-ingnieur, de l' ingnieur de construction, de
l'architecte technique, etc. Cependant, la complexit d'une
rhabilitation faite avec soin implique que l'on dispose d'uneprparation et d'une sensibi lit spciales et que, paralllement,
l'on soit ouvert la collaboration d' experts de diverses disciplines
(historiens, anthropologues, restaurateurs, topographes, etc.).
Le troisime agent du processus est celui que l' on appellera de
manire gnrique le constructeur. Son rle et ses comptences
varient selon la rgion de la M diterrane. Dans certaines zones,
le savoir-faire traditionnel a compltement disparu alors que dans
d'autres il est encore possible de construire comme autrefois.
Protger l' architecture traditionnelle mditerranenne, c'est aussi
protger ces mtiers.
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Guide RehabiMed pour la rhabilitationdes btiments traditionnels
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Les tapes suivre
O n a constat RehabiM ed que, dans la pratique courante, le
promoteur dcide de faire des amliorations ou des modifications
dans le btiment et entreprend immdiatement les travaux de
rhabilitation. Dans certains cas, il demande conseil un
architecte/ingnieur mais la rhabilitation qui est ralise est le
reflet des besoins du moment. O n peut argumenter qu' il en a
toujours t ainsi, qu'i l s'agit l d'une architecture sans
architectes , mais nous savons tous que la croissance organique
de l'architecture prindustrielle rpondait toujours des
techniques et des conduites distilles par la tradition et qu'elle
tait excute par de vritables professionnels, hommes de mtier,
qu'on les appelle matres d' uvre, maons ou maalem; tout un
monde qui a pratiquement disparu. Le fait de proposer la
participation systmatique de techniciens de formation
universitaire peut sembler tre une alternative franchement
technocrate mais nous pensons qu'elle rpond la ralit des
profonds changements sociaux qui ont eu lieu dans le bassin
mditerranen. Plus encore, ces techniciens devraient tre
conscients de l' invitabili t de la majorit de ces changements de
telle manire que, comme nous le rappelle srement K evin Lynch
2
,il ne leur sera possible que de diriger les transitions.
O n pourrait schmatiser que, dans la pratique courante, le
processus ne prsente que deux moments, la dcision d' agir et les
travaux ; RehabiM ed propose par contre une procdure
squentielle, un processus en quatre phases conscutives qui
dmarrent avec la dcision d' agir :
I. La connaissance. La connaissance du btiment et de ses
occupants doit tre pralable toute intervention. La premire
tape 1. Prliminaires recueille la dcision d'agir du
promoteur mais se dveloppe au travers d'un pr-diagnostic
qui effectue une premire estimation objective de la
proposition et de l'objet de l'intervention (le btiment et ses
usagers). La complexit du btiment exige habituellement le
dmarrage d'une seconde tape de dcouverte 2. tudes
pluridisciplinaires (A nalyse)3 base sur une investigation
disciplinaire soigne au cours de laquelle on analyse les
domaines social, historique, architectural et constructif.
II. La rf lexion et le projet. Une fois que l'on connat le btiment
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Guide RehabiMed pour la rhabilitationdes btiments traditionnels
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et ses usagers, il est possible d' effectuer un exercice de
rflexion qui commence au moyen d'une troisime tape 3.Diagnostic (Synthse)4 de synthse de l'information recueillie
au cours de la phase pralable. Au cours de cette tape, on
individualise les problmes ainsi que leurs causes, et l' on donne
une vision globale des potentiels et des dficits du btiment.
Dans la quatrime tape 4. Rflexion et cadre de dcisions
on reprend les ides du promoteur pour la ralisation des
travaux et l' on tente de les rendre compatibles avec la ralit du
btiment, avec ses valeurs patrimoniales, avec les possibilits
conomiques d' investissement, etc. ce point du processus,
on confi rme les critres de l' intervention (comment conserver,
jusqu' quel point transformer, etc.) . Il s'agit d'un moment qui
doit tre marqu par une solide thique professionnelle. Et,
finalement, avec des critres bien dtermins, il devient
possible de passer la cinquime tape 5. Projet au cours
de laquelle on rdige le document de projet qui permettra de
passer contrat, de construire et de contrler la rhabilitation.
III. Les travaux. Ces deux grandes tapes pralables passes, la
sixime tape 6. Rhabilitation pourra tre ralise d'une
manire beaucoup plus ajuste, en prservant les valeurs du
btiment, en s'adaptant mieux aux ncessites du promoteur
et ce qui paraissait un contresens, avec un moindre cot
conomique, prcisment parce que l' incertitude des travaux a
t carte. Toutefois, pour garantir la qualit de l'excution dela rhabilitation, il est fondamental d'embaucher le
constructeur et ses collaborateurs (que ce soient des artisans,
des restaurateurs ou d'autres entreprises spcialises).
IV. La vie utile. O n pourrait croire qu'une fois le btiment
rhabilit le processus a pris fin, mais nous considrons comme
indispensable d'envisager une septime et dernire tape 7.
Entretien qui permet d'entretenir (petites oprations denettoyage, rparations, rnovations effectues en suivant un
calendrier) le btiment au long de sa vie utile jusqu' une future
nouvelle rhabilitation (grande opration qui ramnera le
btiment aux standards du moment) . A u cours de cette tape,
les inspections priodiques prennent une importance toute
particulire, tant donn qu'elles permettent de dtecter les
dficits ou les nouveaux besoins avant que le btiment ne
recommence se dgrader.
X
Guide RehabiMed pour la rhabilitationdes btiments traditionnels
Le graphique prsente la diffrence conceptuelle qui existe entre ce qui est une
rhabilitation et ce qui est de lentretien : parti r du jour mme de sa livraison, le
btiment commence vieillir. Si l on effectue de petitesoprations dentretien avec
une certaine priodicit, le btiment vieillit pluslentement ; sinon, il parviendrafinalement un poi nt o lesstandardsde vie du moment le rendront obsolte (ce
que lon appelle la fin de la vie utile) et une vritable opration de rhabilitation
sera ncessaire.
Comme le montre cette affiche de la mairie de G uarda, chacun deshabitants
de la rue a ralis avec une certaine bonne volont desoprations que lon pourrait
considrer de rhabilitation ; cependant, sanssurveillance, sansguide, sans
certains critresde conservation, la rue se sera tellement transforme la finquelle en deviendra mconnaissable. (M airie de G uarda, 1985, Portugal)
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21
Prliminaires
Cette premire tape runi t tous les contacts ncessaires pour
entamer un processus de rhabilitation d'un btiment, depuis le
moment o un promoteur l'a dcide. Les thmes qui doivent tre
traits sont de types trs diffrents afin de permettre une premire
approche suffisamment ouverte du cadre gnral de l'opration.
Cette tape tourne autour de ce que l'on a coutume d'appeler le
pr-diagnostic, phase d'orientation objective du promoteur.
Dcision d'agir / Entrevue avec le promoteur
C'est le moment du dialogue ouvert entre le propritaire et
l'architecte/ingnieur. Ce dernier doit identi fier les besoins ainsi
que les dsirs du propritaire, et il doit dtecter les possibilits de
dveloppement de son ide. Il ne faut pas oublier que les raisons
initiales d'une commande peuvent tre diffrentes de ce qu' il sera
finalement dcid de raliser. Trs souvent, la proprit dcide de
faire appel un expert pour un petit problme (une fissure, une
trace d'humidit, etc.), pour des proccupations de confort, pour
une requte municipale de conservation, etc., mais c'est
1
I. La connaissance
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prcisment l'architecte/ingnieur qui doit tre capable d'orienter
le propritaire afin de rationaliser l'intervention et d'identifier lesbesoins les plus dterminants qui peuvent, parfois, tre diffrents
des proccupations initiales du propritaire.
D'autre part, le propritaire peut avoir dcid de rhabiliter le
btiment afin de faire un investissement financier, et c'est l que
l'architecte/ingnieur doit tre un bon conseiller par rapport aux
aspects lgaux et au cot conomique de l'opration.
Pr-diagnostic
Le point cl de cette premire tape est le pr-diagnostic. Cette
tape implique une premire approche globale du btiment, de
ses valeurs (architecturales, historiques, etc.) et de ses problmes
(qu'ils soient constructifs, d'habitabilit, etc.) grce une premire
inspection du btiment. Cette premire visite se base sur une
inspection oculaire au cours de laquelle l' exprience de
l'architecte/ingnieur joue un rle fondamental. Il parcourt tout le
btiment en tentant de dcouvrir le systme constructif utilis, les
valeurs architecturales qui le caractrisent, les pathologies qui
l'affectent, la problmatique sociale qui lui est associe, etc. En
particulier, il doit fixer son attention sur les descentes de charges
ainsi que sur le parcours de l'vacuation des eaux.
Toute cette information peut tre recueillie dans une ou plusieurs
fiches d' inspection systmatises, comme dans le cas du M ER
franais ou suisse, ou du Test M antenimiento espagnol, etc.Certaines de ces mthodes d'inspection ont mme incorpor
dernirement des donnes lies au comportement nergtique du
btiment ainsi que d'autres paramtres environnementaux.
Dans certaines situations de grande fragmentation de la proprit
du btiment, il est ncessaire de commencer une srie d' entrevuespour garantir la participation de tous les propritaires et usagers
du btiment.
Paralllement l'inspection, l'architecte/ingnieur doit investiguer
sur le statut lgal du btiment afin de connatre les obligations et
les restrictions urbanistiques dont il est l'objet (classification,
autorisations et affectations de la planification urbanistique ,
degr de catalogation, de protection, hypothques,
recensements, etc.), ainsi que les aides conomiques dont on
pourra bnficier en cas de rhabilitation. Le degr de protection
patrimoniale de la zone et/ou du btiment est en gnral
dterminant pour l'opration. Un contact prliminaire avec les
autorits comptentes (municipalit, administration rgionale,
etc.) pourra aider clarifier ces aspects. O n doi t aussi dtecter les
statuts lgaux des occupants du btiment : locations loyer
modr, logements occups, sous-lous, etc.
Le rapport du pr-diagnostic
Aprs l' inspection et les consultations lgales, l' architecte/ingnieur
peut dj avoir une premire comprhension du btiment et avoir
dtect ses dficits et ses potentiels.
Le rapport de pr-diagnostic doit recueillir de manire claire et
rsume les renseignements compils et il doit valuer l'tat de
conservation du btiment et faire des recommandations. A insi,l'expert pourra, ds le dbut du processus, informer le propritaire
des possibilits de rhabilitation du btiment et des restrictions
techniques et conomiques qui existent. ce moment-l, le client
devra dcider s' il dsire mener terme ses ides initiales ou s' il
souhaite reformuler la commande. O n comprend donc que ce
rapport peut tre fait verbalement au cours d'une entrevue mais il est
toujours mieux de tout mettre par crit : le promoteur peut en effet
laisser passer plusieurs mois avant de prendre une dcision ou
consulter un autre expert, et l'crit est toujours plus prcis.
Si le btiment est en bon tat et que l'on ne prvoit aucun
changement important, on pourra sauter directement l'tape
7. Entretien et proposer un plan d'entretien prventif. Toutefois,
dans 90 % des cas on devra accder une deuxime tape d' tudes
pluridisciplinaires avant de pouvoir entreprendre la rhabilitation.
OUTIL 2
I. La connaissance
Au cours de la premire visite, larchitecte/ingnieur doit tre capable de parvenir
une vision globale de la problmatique du btiment (Como, Italie).
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tudes pluridisciplinaires (analyse)
Cette tape du processus consiste en un recueil systmatique
d' informati on dans tous les domaines que l'on considre
ncessaire d' investiguer pour parvenir une profonde
connaissance de l'objet d' tude. La possibi lit de conduire avec
succs ces tudes pluridisciplinaires dpend de la formation de
l'expert qui doit les mettre en pratique ou les diriger (le corpus de
connaissances de l' expert peut tre concentr, dans les cas
simples, en une seule personne et, sur certains points concrets, on
pourra envisager la consultation de divers spcialistes). O n ne peut
pas faire confiance exclusivement sa propre exprience et son
intuition qui, mme si elles sont ncessaires, doivent tre
accompagnes d'un recueil systmatique d' information qui sera,
dans certains cas, appuy de tests spcialiss.
laboration d'hypothses provisoires
L'tape des tudes pluridisciplinaires est fondamentale pour
connatre suffisamment le btiment et son contexte avant d'y
intervenir. De ce point de vue, il est souhaitable de se fixer des
objectifs et de faire les premires hypothses
5
partir desrenseignements recueillis dans le rapport de pr-diagnostic ;
celles-ci seront vrifies ou non mesure que les tudes
avanceront.
Programme d'tudes pluridisciplinaires
partir de ces hypothses, on planifiera une campagne d'tudes
abordable et cohrente en fonction des moyens disponibles. ce
point du processus, on doit tre pleinement conscient de l'chelle
de l'intervention (s'il s'agit d'une petite maison, d'un grand
btiment comportant de nombreux logements, d'un btiment
catalogu de haute valeur monumentale, etc.). A insi, on peut
envisager le travail sur un mode chelonn de telle manire que
des vrifications ultrieures dcouleront partir des premires.
ce moment, on doit savoir clairement qui sera le directeur de
l'ensemble des tudes.
Domaine social
Selon le type de rhabilitation, les aspects socioconomiques
peuvent tre cruciaux pour la possible intervention. La base de
l'tude est en gnral une enqute sociologique qui permet de
OUTIL 3
2
23
I. La connaissance
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dtecter les units familiales ainsi que les possibles situations
problmatiques (entassement, marginalisation, chmage,abandon, etc.) et leur relation avec le quartier. Selon le type
d'opration, on devra planifier les possibilits de relogement
provisoire ou dfinitif d'une partie des habitants, en trs troite
collaboration avec la municipalit.
D'autre part, dans le domaine de l'architecture traditionnelle,
l'anthropologie peut permettre d'obtenir de prcieux
renseignements quant la signification sociale de la maison,
l'usage des espaces, les coutumes, etc. : tous ces lments
intangibles que peroit la communaut de son cadre de vie. Dans
une architecture aussi fragile que l'architecture traditionnelle, on
doit renforcer les tudes anthropologiques pour documenter lesmanires d'habiter qui sont en danger de disparition. Le fait que
de nombreux logements de quartiers traditionnels soient de nos
jours habits par des personnes immigres ayant d'autres
traditions montre bien qu'il est important de connatre les deux
cultures et de trouver la possibilit de les rendre compatibles.
Domaine historique
Q uelque architecture que ce soit , et mme l' architecture
traditionnelle, est apprcie quand il est possible de la reconnatre
au sein d'une tradition. C 'est de ce point de vue que l'introduction
des tudes historiques aide toujours fixer des critres
d' intervention beaucoup plus solides.
D'un ct, la mthode historique enqute dans les sources
documentaires (archives notariales, archives familiales,
photographies anciennes, anciens projets du btiment) pour
compiler des donnes qui aideront comprendre le btiment et
ses transformations. De l'autre, le btiment lui-mme est un
magnifique document historique qui peut tre soigneusement
tudi comme culture matrielle par la mthode archologique
qui est habituellement utilise paralllement au relev graphique
du btiment (sondages dans les murs, analyse des matriaux de
construction, analyse stratigraphique du btiment, etc.).
Une autre discipline de l'histoire, l'histoire orale, joue un rleimportant dans la rhabilitation de l'architecture traditionnelle.
G rce la consultation de personnes d'un certain ge, il est
I. La connaissance
Si lon comprend les coutumeslies la vie traditionnelle, on peut avoir une
approche plus prcise de son architecture. Lethnographe V iolant i Simorra a tudi
lescoutumesdesPyrnensavant leur transformation.
crituresnotariales, testaments, actesde vente, anciensplans font touspartie dunriche patrimoine documentaire qui permet de connatre de premire main lhistoire
du btiment. (Santa Perptua de M ogoda, Espagne, 1777 A CA )
Rhabiliter un btiment ne consiste pas seulement intervenir sur un objet, lamaison est le reflet de seshabitants et il est indispensable de connatre leurs
proccupations, leursaspirations, leursbesoins. (Baak line, Liban)
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possible d'obtenir des renseignements trs uti les sur le btiment
ainsi que sur les techniques de construction traditionnelles quisont sur le point de disparatre.
Domaine architectural
Sans un bon relev gomtrique du btiment, il sera difficile pour
l'architecte/ingnieur de le comprendre et, par consquent, de
raliser un projet ajust la ralit. Le niveau de complexit du
btiment et des interventions prvues orientera quant au type de
relev et son degr de prcision. O n peut opter pour un relev
manuel avec mtre-ruban, pour un relev topographique ou
mme pour un relev photogrammtrique. Dans tous les cas, on
devra insister sur la rigueur du relev tant donn qu' il constituerala base de tous les travaux postrieurs.
Paralllement, une bonne documentation photographique, voire
vidographique, est extrmement utile parce qu'elle permet de
fixer des dtails qui peuvent passer inaperus premire vue.
Un relev graphique n' est pas seulement une opration abstraite
permettant de prendre des mesures. Dessiner le btiment est le
meilleur moyen pour le dcouvrir et l'apprhender. Une partie
importante du relev appartient la reconnaissance des valeurs
architecturales du btiment et au relev graphique des matriaux,
Pour apprcier lesvaleursainsi que les transformations du logement traditionnel,on peut avoir recours la reprsentation par couchesdes finitions desparements
du logement (dallages, murset plafonds). (Logement Ksar Tinerhir, M aroc IIIe
Atelier de rhabilitati on descasbahsdu sud de lA tlas)
La mthode de relev graphique peut tre complique non seulement du fait du
degr de prcision ncessaire mais aussi du fait descaractristiques deslogements.
(Habitationstroglodytiques M atmata, Tunisie Institut National du Patrimoine, T.
Dammak et M . Chakroun)
I. La connaissance
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des techniques constructives et des lsions dans la perspective de
l'approche constructive.Le regard d'un architecte/ingnieur du XXIe sicle sur
l'architecture traditionnelle est, invitablement, un regard
d'aujourd'hui, avec les proccupations d'aujourd'hui. Il ne faut pas
oublier que l'ide mme de patrimoine culturel est une
construction culturelle de ces deux cents dernires annes. De ce
point de vue, la valeur et l' authenticit de l'architecture
traditionnelle mditerranenne, par sa propre diversit, ne peut
pas tre value avec un critre fixe. Le ncessaire respect des
cultures du bassin mditerranen exige une comprhension de
l'architecture dans sa tradition.
A u cours de l' inspection, on tudiera sans a priori les valeurs
architecturales du btiment ( l' intgration dans le lieu, la
configuration spatiale, une structure singulire, un type
d'ornementation, etc.) en tentant d'viter les apprciations
fragmentaires et en recherchant la logique unitaire de production
de l'architecture.
A u cours de cette tape, il est recommand de consulter les
tudes dj ralises sur la typologie du btiment et, dans certains
cas, d'effectuer des tudes des aspects singuliers du btiment.
Dans cette mme orientation, l'architecture traditionnelle se
caractrise d'une manire tout fait particulire par la superficie
de ses parements (couleur, texture, irrgularits, etc. des faades
et des intrieurs). Pour cette raison mme, les tudes des couleurset de la dcoration applique seront d'une grande valeur. C es
tudes impliquent une participation pluridisciplinaire du fait que
l'utilisation des couleurs ou des peintures qui sont appliques
exige une tude de base historico-artistique et la fois
constructive des techniques tradit ionnelles d'excution.
OUTIL 4
I. La connaissance
Pour reconnatre lestransformations spatialeset constructives, lanalysearchitecturale doit sappuyer sur lanalyse historique qui permet didentifier
et de dater lesinfluencesstylistiques. (Btiment Barcelone, Espagne
qaba.documentaci histrica)
Le btiment a en gnral une vie assez longue, et son image extrieure peut avoirchang plusieurs fois au cours de son histoire. Lestudes de couleur analysent
lesstrates de peinture et/ou de stucsde la faade afin de comprendre sa dcoration
origi nale et son volution. (Faade desRamblas de Barcelone, Espagne)
Pour comprendre le btiment tudi dansla tradit ion architecturale de la zone,
il est important de consulter les uvresde rfrence sur larchitecture locale
(J. Revault, Palais et demeuresde Fs, C NRS, 1988, M aroc)
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O n doit aussi tre conscient du fait que, s' il est vrai que dans le
monde prindustriel les changements sont lents, un btimenttraditionnel crot et se modifie en fonction des besoins et des
moyens de chaque poque. Par consquent, il est souhaitable
d'tudier les transformations architecturales du btiment en
s'appuyant nouveau sur l'tude historique pour comprendre sa
configuration un moment donn.
Au cours de cette tape, on devra consulter de manire dtaille le
cadre lgal et urbanistique du btiment. Dans le cas des immeubles
catalogus, on tudiera les rapports effectus afin de comprendre
pourquoi ils sont protgs partiellement ou totalement.
Domaine constructif
Cette tape comprend la reconnaissance physico-constructive detous les lments du btiment ainsi que l'observation de ses
lsions. Il faut signaler ici que la formation des architectes et des
ingnieurs depuis le XIX e sicle privilgie l' tude de la construction
par sous-systmes (fondations, murs, planchers, enveloppe, etc.),
mais que dans le cas de l'architecture tradi tionnelle le btiment se
construisait comme un tout. Il est donc important de l'approcher
dans la perspective de cette globalit. Pour cette raison mme,
cette tape requiert un architecte/ingnieur habitu aux modes de
construction traditionnels de la rgion, disposant d'une solide
formation scientifico-technique de la pathologie des btiments
traditionnels.
L'approche des problmes doit tre la plus scienti fique possible :
dtection des lsions, premire hypothse des causes qui en sont
l'origine et vrification de cette hypothse. Pour ce faire,
l'architecte/ingnieur sera assist d'un ensemble d' experts
(chimistes, gologues, biologistes, etc.) et de tests (in situ et en
laboratoire) qui lui permettront d'identifier les matriaux, leurs
altrations ventuelles, l'attaque des insectes xylophages, de faire
le suivi des fissures, etc.
L'valuation de la scurit structurelle du btiment est
particulirement importante afin d'viter les accidents. Cela
implique la connaissance du sous-sol (grce l' tude
gotechnique si ncessaire), l' analyse de la cohrence structurellede l'ensemble et de la capacit de rsistance de la structure. C ette
valuation est plus importante encore dans les zones sismiques o
la vulnrabilit du btiment doit tre tudie avec soin. Ce
chapitre est tout particulirement source de conflits tant donn
que les standards de scurit structurelle sont penss pour des
constructions nouvelles en acier ou en bton arm, et qu' il est
pratiquement impossible de les assimiler la ralit traditionnelle.
Le dilemme qui consiste savoir si l' on doit conserver et
assurer en mme temps peut tre nuanc par une connaissance
du comportement structurel du btiment au cours de longues
priodes de temps.
Au moment o l'on envisage une rhabilitation, il est recommand
d'introduire des critres de durabilit et de protection de
l'environnement dans la rhabilitation du btiment. A insi, on
analysera le cycle de l'eau, le cycle des rsidus, les consommations
nergtiques du btiment et l'on tudiera le confort en hiver et en
t. Il existe dans la tradition constructive mditerranenne une
infinit de solutions bioclimatiques qui ne devraient pas tre sous-
estimes par mconnaissance au moment d' une intervention.
A u cours de cette phase, on ne doit pas oublier de vrif ier la
connectivit du btiment (tat et position) avec les infrastructures
de base (rseau d' assainissement, rseau d'eau potable, rseau
d'lectricit, rseau de tlphone, etc.) et prvoir ainsi ds ledbut les vritables possibilits de connexion qui, dans certains
cas, peuvent impliquer des travaux inabordables.
OUTILS 5-6
I. La connaissance
Avant dvaluer la gravit deslsions du btiment, il est ncessaire de connatreen dtail la manire dont il a t construit. (Thessalonique, G rce, 1997 M anos
Anagnostidis, M aria Dousi, O lympia Hatzopoulou)
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II. La rflexion et le projet
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Diagnostic (synthse)
valuation critique des tudes
L'tape de diagnostic6 implique un travail de synthse et une
rflexion critique qui sont fonds sur les tudes pluridisciplinaires
ayant t ralises au cours de l'tape antrieure. Pendant cette
valuation, on doit obtenir une unit de propositions qui vitera
des rsultats excessivement fragmentaires dus au matriel
disponible.
Pour ordonner et fixer l'information, il est toujours ncessaire de
la comparer pour l'apprhender ; par exemple, en la fixant
graphiquement sur le relev gomtrique du btiment. A insi, de
manire systmatique (par tage, par lvation, en section) on
pourra crer trois types de cartes: en premier lieu, une carte de
valeurs sur laquelle on notera les valeurs spatiales, de couleur,
historiques, artistiques de chaque partie ou de l' ensemble du
btiment ; en deuxime lieu, une carte des dficits sur laquelle on
notera la problmatique sociale, les prestations du btiment
ainsi que les lsions et les dgradations ; et en troisime lieu, une
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II. La rflexion et le projet
Au cours de la phase de diagnostic, on doit runir toute linformation de manire
ordonne (plansdes valeurs, plansdes dficits, plansdes usagesprcdents).
Lquipe du professeur Luigi Zordan lUniversit degli Studi dellA quila ( Italie) a
labor un guide raisonn dans lequel sont propossdes exemplesde lamanire de reprsenter ces donnes afin de raliser un diagnostic prcis. (Luigi
Zordan, Le tradizioni del costruire della casa in pietra: materiali, tecniche, modelli e
sperimentazioni, 2002)
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carte des usages prcdents et/ou existants sur laquelle on
montrera comment a t utilis et comment est encore utilis lebtiment avant l'intervention.
Confirmation de l'hypothse
Sur la base de cette premire valuation, il doit tre possible
d'avoir une vision globale du btiment et de confirmer les
hypothses envisages au dbut des tudes pluridisciplinaires au
travers des observations et des tests. Toutefois, il y a toujours la
possibili t d'envisager de nouvelles hypothses (les hypothses
initiales ne se sont pas confirmes, de nouvelles conditions ont vu
le jour, etc.) et de revenir la phase d'tudes pour les vrifier.
Rdaction d'un rapport d'expertise la fin de cette tape, il est nouveau ncessaire de mettre par
crit le degr de connaissance du btiment qui a t atteint. O n
dtaillera la composition du btiment, on dcrira et on justifiera
ses valeurs, on dtaillera les dficits et leurs causes, et on fera des
recommandations. La rdaction du rapport de diagnostic sera
toujours base sur la diffrenciation des problmes et de leurs
causes, avec un critre d' impartialit technique.
Ce document est un rapport comportant une opinion raisonne
qui doit tre rdig de telle manire qu'un autre technicien
extrieur au processus puisse le comprendre ; en outre, il
comprendra toujours une note de synthse qui sera accessible un lecteur non professionnel. Les conclusions devront tre
concises, claires et compltes. C ette note prcisera les point forts
ainsi que les points faibles afin de montrer le potentiel de
rhabilitation du btiment existant.
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II. La rflexion et le projet
ct, une carte des usagesoriginaux dun bti ment aprsl tude historique.
(A ncien hpital des Clercsde Sant Sever, Barcelone, Espagne qaba.documentaci
histrica)
la fin de cette tape, on disposera dun dossier sur ltat du btiment qui
expliquera lescausesde sa dtrioration, de son abandon, etc. (Istituto de ricerca
sul legno, Florence, Italie)
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Rflexion et cadre de dcisions
Faisabilit
C'est ce moment, lorsque l'on connat parfaitement le btiment
et ses usagers, que l' on verra si les ides du promoteur sont
ralisables. Par consquent, il s'agi t d' entamer nouveau avec le
propritaire un dialogue sur ses ncessits futures et sur ses
possibi lits conomiques au regard du potentiel du btiment.
Pour commencer l'tude de faisabilit, on partira de trois tudes
partielles: 1. Ce que l'on appelle la carte de transformabilit, qui ne
fait rien d'autre que croiser l'information des cartes des valeurs, des
dficits et des usages de l'tape antrieure pour montrer les parties
du btiment qui seraient susceptibles de changements (liminations,
additions, rformes, etc.) et les parties qui devraient tre conserves
pour prserver sa valeur ; 2. Le programme des nouveaux usages,
propos par le client et dj rationalis (superficies, relations entre
usages, etc.) par l'architecte/ingnieur ; et, 3. L' valuation des
conditions rglementaires lies aux paramtres urbanistiques et de
catalogage des biens d' intrt culturel.
4
II. La rflexion et le projet
Et, finalement, cest le moment de reprendre les idesdu promoteur et d analyser
leur faisabilit. (Runion la mai rie de Selva del Camp, Espagne)
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II. La rflexion et le projet
Deux autres exemplesdu guide du professeur Zordan montrent commentreprsenter graphiquement ce quil appelle la carte de transformabilit
et le processus de compat ibi lit afin de pouvoir rflchir sur lintgrati on
desnouveaux usages.
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O n accepte en gnral la continuit d'usage comme tant la
meilleure protection de cette architecture ; toutefois, pourrevitaliser cette architecture, on a recours en certaines occasions
un changement d'usage. Il faut signaler ici l'importance de
proposer des changements d'usage senss tant donn que
certaines propositions peuvent impliquer la perte pratiquement
totale des valeurs de l'architecture traditionnelle.
Confirmation des critres
Comme nous l'avons dj comment auparavant, on ne pourra
pas intervenir sur l'architecture traditionnelle mditerranenne, du
fait de sa diversit, avec un critre fixe.
A u cours de cette tape, l'architecte/ingnieur devra fixer les
critres qui seront appliqus au projet (additions, liminations,
priorit donne aux aspects d'habitabilit, rintgration des
parties perdues, rversibilit des interventions risques,
consolidation des parties en ruine, etc.). D'emble, on ne devra
carter aucune solution extrme : ni la conservation, ni la
restauration. La Charte du Patrimoine bti vernaculaire tablit un
premier cadre gnral7 prendre en compte.
Cadre de dcisions
A prs avoir confirm les critres, on devra envisager la
compati bilit du type d'intervention ; c'est--dire que l'on
recherchera l'quilibre entre l'amlioration des conditions de viedes habitants, la scurit de la structure, la sauvegarde des valeurs
patrimoniales et les ressources conomiques disponibles.
Et, finalement, on pourra prendre la dcision d'agir8 en choisissant
en toute connaissance de cause le type de travail de rhabilitation
(depuis la programmation d'un simple entretien jusqu' la
rhabilitation intgrale, en passant par la ralisation
d'interventions partielles).
OUTIL 7
II. La rflexion et le projet
Troisexemplesde btiments restaursavec descritresdiffrents. (Lefkara, Chypre / Thessalonique,
G rce / Damas, Syrie)
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Projet
Avant-projet
L'avant-projet est une tape de profond dialogue avec le client sur
ce qu' il doit tre possible d' activer dans un processus participatif des
habitants ou des usagers du btiment. Pendant son dveloppement,
on essaiera les diverses possibilits du projet qui permettront
d'obtenir une meilleure adquation entre les rformes proposes et
le btiment existant, en appliquant les critres dfinis au cours de la
phase antrieure. O n apportera, ds le dbut, une attention toute
particulire l'accomplissement du cadre lgal. Enfin, on parviendra
un accord conscient du promoteur en ce qui concerne
l'intervention que dveloppera le projet.
Projet
Le projet dtaille l'intervention avec un niveau suffisant pour
pouvoir effectuer les dmarches administratives, embaucher les
entreprises de construction et excuter les travaux sans dviations
de cot. De la mme manire, le projet d'excution interprte les
critres d'intervention et applique une srie de paramtres
techniques afin de matrialiser l'intervention.
OUTILS 8-9
5
Au coursde la phase de l' avant-projet, on tudie systmatiquement lesalternatives
d'i ntgration du nouveau programme d'usagesdans le btiment rhabiliter.
Il existe diversesmthodestelles que celle de J. N. Habraken qui tudie la f lexibilit
desespaces partir de ce qu'il appelle la thorie dessupports, qui a d' ailleurst
utilise danscertainesrhabilitations europennes. (J. N. Habraken, Denken in
Varianten, het methodisch ontwerpen van dragers, 1974)
II. La rflexion et le projet
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En rgle gnrale, l' intervention thrapeutique des problmes du
btiment doit tre destine leurs causes et pas seulement leurssymptmes.
Le choix d'une technique traditionnelle ou moderne dpendra
aussi du type de constructeur que l'on pourra engager. Par
consquent, c'est le moment de dtecter si les techniques
traditionnelles sont encore vivantes dans la construction locale et
s' il y a des possibilits de les rcuprer pour effectuer la
rhabilitation.
Il faut remarquer ce point l'une des tendances de la thorie de
la restauration qui peut tre adapte de manire intressante,
pensons-nous, la rhabilitation de l'architecture traditionnelle.
Cette tendance part de l'ide qu'il est indispensable de connatre
les techniques traditionnelles pour pouvoir intervenir de manire
responsable dans cette architecture. Dans cette ligne, on trouve
les travaux des Compagnons du Devoir en France, les tudes sur
la Carpintera de lo blanco d'Enrique Nuere en Espagne et tout
particulirement les travaux de Paolo M arconi en Italie, qui a su
transfrer ce savoir pratique au travers du M anuale del Recupero.
Ces manuels documentent la tradition constructive locale (en
gnral d'une municipalit ou d'une rgion homogne) et
prsentent au professionnel des modes d'intervention
traditionnelle. De la mme manire, un pas de plus a aussi t fait
II. La rflexion et le projet
Pour la ralisation du proj et, il est ncessaire de consulter lespublications existantessur la construction locale. ( Paolo M arconi, M anuale del Recupero del C entro Storico
di Palermo, 1997 / Antonino G iuffr et Caterina Carocci, Codice di Pratica per la
Sicurezza e la Conservazione del Centro Storico di Palermo, 1999)
Le projet dfinit l' chelle adquate et avec suffisamment de dtails lesinterventions de consolidation et de renforcement du bti ment. (Renforcement
du plancher de bois de la M asia can Plantada, Espagne - Cristina G onzalo Diego)
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en Italie avec ce que l'on appelle le Codice di Pratica qui introduit
des mthodes d'analyse et d'intervention de l'architecturetraditionnelle (consolidation structurelle, protection contre les
sismes, etc.) en essayant de rendre compatibles la construction
traditionnelle et les techniques les plus modernes. A insi, au cours
de cette phase, on consultera ces documents chaque fois que cela
sera possible, et au moment de projeter on suivra leurs conseils.
Prcisment, ces documents ont ouvert le dbat italien sur
l'utilisation des techniques modernes de renforcement et de
consolidation dans les structures anciennes. Pendant la rdaction
du projet, on tudiera l'impact de chacune des techniques
appliques, leur compatibilit avec le btiment existant ainsi que
la visibilit finale de l'intervention.
D'autre part, on aura la mme proccupation au moment
d' intgrer les installations modernes dans le btiment. Ds la
commande de l' installation on devra prendre des mesures pour
qu' elle puisse tre intgre sans dnaturer les faades ni les
intrieurs, en proposant par exemple des tracs suivant un certain
ordre.
Le projet devra aussi incorporer les paramtres de durabilit qui
seront raisonnables l'chelle de l'intervention (mesures
d'conomie de l' eau, mesures d'conomie nergtique,
introduction des nergies renouvelables, introduction de facilits
pour la gestion correcte des rsidus domestiques, etc.).
Paralllement, dans chacune des dcisions du projet, on tudierace que l'on appelle la maintenabilit des solutions constructives,
c'est--dire que tout lment devrait tre accessible pour son
entretien postrieur de manire facile et en toute scurit. Le
contre-exemple le plus frquent est cette fentre dont il est
pratiquement impossible de nettoyer les vitres.
Le projet doit tre dtaill mais ouvert aux modifications qui
pourraient se justifier du fait des dcouvertes de dernire minuteau cours des travaux. I l comprendra la documentation suivante :
dfinition gomtrique de la proposition avec cotes (tages,
sections et lvations), plans de structure, plans des finitions, plans
des installations, cahier technique, mesures, devis, cahier des
charges et mesures d'hygine et de scurit.
II. La rflexion et le projet
Dans lesrcuprations de faades, on dfini t la couleur mais aussi le type deproduit chimique qui sera utilis, sa manire de l'appli quer ainsi que la manire
dont on contrlera la qualit de l'application. ( Faade Barcelone, Espagne -
Chroma Rehabilitacions Integrals, SL)
Certainesmunicipalitsdisposent d'un rpertoire descouleurs traditionnelles, quidoit tre pris en compte au moment de la rdaction du projet. (M airie de L'Escala,
Espagne)
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Rhabilitation
Contrat de construction
Pour garantir une rhabilitation correcte, le choix du type de
constructeur est trs important. Dans certaines rgions il est
encore possible de trouver un constructeur qui connat et qui
pratique les techniques tradit ionnelles de construction, mais ceux-
ci sont malheureusement en voie de disparition rapide. Dans
certaines rhabilitations, peut-tre sera-t-il possible de former le
constructeur une technique particulire, mais dans la majorit
des cas on devra renoncer la rcupration de certaines
techniques du fai t de leur cot conomique. Dans le cas o l' on
aurait recours un type d'entreprise de construction peu
spcialise, on devra surveiller la manire de raliser le contrat, de
telle manire que l'on puisse contrler les matriaux et les
techniques. Le type de contrat garantira la qualit du travail et le
professionnalisme du constructeur. D'autre part, certains travaux
de nettoyage de parements dlicats ou d' uvres artistiques
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Stratgie III. Les travaux
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exigent l'embauche temporaire de professionnels de la
restauration avec leurs mthodes et leurs techniques spcifiques.
Dmarches du permis de construire
Dans la programmation de la rhabilitation, on doit tenir compte
des dlais d'attente qui sont ncessaires pour obtenir les permis de
construire de la part des autorits comptentes. Dans les cas des
dossiers des btiments catalogus, les dlais d'attente peuvent
tre plus importants encore. O n doit aussi prvoir l'hypothse
selon laquelle le rapport serait dfavorable et que l'on doive alors
revenir la phase de projet.
Excution des travauxLa direction des travaux d'un btiment traditionnel exige avant
tout une certaine flexibilit et un certain temps. Les imprvus
surgissent souvent au fur et m