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LE CERF à l’usage des débutants 1 .VOCABULAIRE : Un peu de vocabulaire tout d’abord pour savoir de quoi l’on parle. Cerf : désigne l’espèce et le mâle. Biche : la femelle. Faon : animal de moins d’un an. Jusque-là tout va bien. Hère :faon male de 6 - 7 mois à un an. Et le faon femelle alors ? ben…un faon femelle. Daguet : cerf de 1 an à 2 ans. Bichette :une biche de 1 an à 2 ans. On parle aussi de cerf de 2 eme tête ou 3 eme, 4eme, 5 eme tête …etc. Il s’agit de l’âge du cerf en se basant sur le fait que le cerf perde ses bois chaque année ( on verra cela plus en détail après). Il y a également ceux qui désigne le cerf par le nombre d’andouillers de ses bois. Un 10 cors, un 14 cors. Sans oublier les veneurs avec leurs appellations 10 cors jeunement, royal. Bref beaucoup de termes pour désigner le même animal. 2. A QUOI CA RESSEMBLE : Difficile de se tromper avec une autre espèce, c’est le plus gros animal que l’on peut observer dans les forêts d’Europe occidentale. Normalement il n’y a pas d’erreur possible. Son cousin, le chevreuil est beaucoup plus petit et il ne peut y avoir de doute.

Cerf sur une allée puis chevreuil, même distance. Le volume occupé n’est pas le même

3. LE CYCLE DES BOIS. ( il n’est pas question de VTT)

Pour ce qui l’ignoreraient, seuls les mâles portent des bois et ces bois sont caduques. Tous les ans, entre Février et Mai, suivant l’âge du sujet les bois tombent. A ce moment, le cerf est dit « mulet ». Encore un autre terme. La repousse va prendre environ 4 mois, ce qui fait que les cerfs arboreront leurs nouvelles ramures entre fin Juin et début Septembre. L’architecture de base des bois est toujours la même : un merrain ou perche portant des andouillers ou cors dont le nombre variera suivant les individus , l’âge et d’autres facteurs pas nécessairement très évidents. Pendant la période de repousse, les bois sont recouverts d’une peau, le velours.

Fourche

Merrain

Chevillure

Andouiller de massacre

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Cerf mulet fin Mars.

Cerf en velours mi- Juin 4. DETERMINATION DE L’AGE Voilà bien une particularité des observateurs du cerf, savoir quel âge a l’animal ? Ce qu’il faut savoir, c’est que la silhouette du cerf évolue avec l’âge. En se basant sur ces variations, l’observateur averti peut donner un âge approximatif aux cerfs. Personnellement je me contente de distinguer 3 classes d’age . a) Les daguets : silhouette de biche, cou fin et juste deux dagues en guise de ramure, facile.

DAGUET

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b) Les jeunes 2 –3 et 4 ans environ : la silhouette s’épaissit , l’encolure devient plus massive, le port de tête est encore haut.

JEUNE CERF

c) Tous les autres, 5 ans et plus : masse plus importante de l’encolure, la tête est portée plus basse, le poids semble être sur l’avant du corps

CERF ADULTE Ces critères ne sont pas toujours évidents à distinguer en pleine nature. Il faut que les cerfs s’y prêtent, marche tranquille, de profil à découvert. De plus, en fonction de la saison, l’apparence du cerf varie, en été le pelage ras et l’absence de crinière affine la silhouette… autant dire que bien souvent je me contente de dire que j’ai vu un cerf Il y a un autre critère qui peut aider à situer un cerf dans une tranche d’âge, la hauteur des pivots. Le pivot, c’est l’os du crâne à partir duquel pousse le bois. Tous les ans lors de la mue, la hauteur du pivot diminue. En principe les cerfs avec des pivots courts seront les plus âgés. Mais pour observer cela en pleine nature, il faut une très bonne vue ou alors avoir une photo de face de l’animal.

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Comparaison entre les pivots d’un daguet, très hauts, ceux d’un jeune cerf et ceux d’un cerf adulte.

Par politesse, je ne donne jamais d’âge aux biches. Ou plutôt car les classes d’âges sont très difficilement reconnaissables. A titre d’information, une dernière méthode, mais post mortem. Ce n’est heureusement pas très fréquent mais il arrive que l’on trouve des restes d’animaux morts. Si par chance l’on récupère les mâchoires inférieures, il est possible de donner un âge au moment du décès. Avec certitude pour les jeunes animaux : en fonction de la chute des dents de lait et l’apparition des dents définitives.

1 molaire et 3eme prémolaire trilobée

2 molaires et 3emeprémolaire trilobée

Maxillaire d’un hère environ 7 mois Maxillaire d’une bichette entre 1 et 2 ans

3 molaires et 3eme prémolaire bilobée

Maxillaire d’une biche plus de 2 ans, dentition définitive.

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5. OU EN VOIR : Le cerf est inféodé aux grands massifs forestiers. Le site de IFEN recense les zones intéressantes http://www.ifen.fr/acces-thematique/nature-et-biodiversite/faune-et-flore/les-cervides.html 6. INDICES DE PRESENCE Pour espérer voir des cerfs, il est préférable de les chercher dans les zones qu’ils fréquentent. Leur domaine vital s’étend sur plusieurs milliers d’hectares pour les mâles,(en fait j’ai l’impression que seules les barrières dressées par l’homme limitent leurs déplacements autoroutes, zone d’habitation ou agricole) qu’ils vont utiliser différemment suivant les saisons. Donc, recherchons les indices de présence pour optimiser nos sorties .Les deux plus simples à identifier avec certitude :

6A. Les traces ou pied: Le cerf est un ongulé, ces traces sont caractéristiques. Elles peuvent être confondues avec celles du chevreuil et du sanglier mais avec un peu d’habitude on les distingue quand même . On va les rechercher le long des allées, sur les lisières, pour déterminer quelles zones sont occupées par le cerf. Ne pas oublier qu’un cerf à quatre pattes, qu’il peut faire des allers et retours, donc attention à l’abondance de pied, il n’y a peut être qu’un seul animal. Une bonne connaissance des empreintes est intéressante, on peut déterminer s’il s’agit d’une biche et d’un cerf, et dans le cas du cerf, estimer son âge. C’est la façon dont le pied postérieur vient se superposer avec l’antérieur qui permet d’évaluer l’âge.

6B Les fumées ou le caca La présence de ces deux indices pieds et fumées laisse augurer une fréquentation régulière de la zone prospectée. (Pour approfondir le sujet, consulter le Guide des traces d’animaux aux éditions Delachaux & Niestlé) 7. MŒURS ET COMPORTEMENT SOCIAL Le cerf est un animal grégaire, il va passer la majeure partie de sa vie au sein d’une harde. Le pilier de cette organisation est constitué par les biches adultes. Le trio biche faon et bichette, ou daguet,

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est la cellule de base de toute harde. Donc attention, quand on aperçoit un animal, il est très rarement seul, d’autres animaux ne sont sans doute pas loin. La composition de ces hardes va évoluer en fonction des saisons. C’est en hiver que l’on observe les plus importants regroupements d’animaux. Les hardes à cette saison peuvent compter plus d’une dizaine d’individus, composées de plusieurs cellules familiales accompagnées bien souvent de jeunes cerfs et parfois de quelques adultes. Ils fréquentent généralement le cœur des massifs forestiers. La

difficulté pour l’observateur, va être d’échapper à la vigilance de plusieurs dizaines de paires d’yeux. A cette saison, les animaux sont souvent sur le qui vive et dans une végétation

clairsemée détectent aisément toute tentative maladroite d’approche

Vers la fin de l’hiver, la cohésion des hardes est moins forte, la fin de la saison de chasse et le démarrage de la végétation assurent une plus grande tranquillité aux animaux. C’est à mon avis une bonne période pour l’observation. C’est aussi à cette saison que les mâles se regroupent à l’écart des biches. Ils perdront leurs bois dans les semaines suivantes.

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Au printemps, les biches vont mettre bas et repousser le faon devenu daguet ou bichette. Ces jeunes animaux restent le plus souvent dans les parages de leurs mères. Peu expérimentés, ils se laissent surprendre assez facilement par le photographe. Les cerfs sont quand à eux en harde regroupant souvent des animaux de même classe d’âge. Ils fréquentent les lisières occupées à trouver une nourriture abondante pour la repousse de leurs bois. On les voit en plaine, dans les champs de céréales bien loin du cœur de la forêt. Durant l’été, quand leur nouvelle progéniture sera apte à les suivre, les biches se regrouperont de nouveau en petite harde. Cependant la cohésion de ces groupes est moins forte qu’en hiver, il s’agit plus de rencontres temporaires sur les mêmes lieux de gagnage. Vers la fin de l’été arrive la saison du brame. Les cerfs ont regagné la forêt et les hardes

de mâles se sont disloquées. Le brame désigne à la fois la période de reproduction et le cri du cerf. Le brame se déroule dans les zones de forêt occupées par les biches. Les cerfs adultes vont tenter de conquérir ces dames. Deux stratégies semblent prévaloir. Le cerf défend une place de brame qui peut être une clairière, une prairie. où il tente d’intercepter les biches passants à proximité et empêche les autres males de s’approcher. C’est l’occasion de profiter du spectacle tant visuel que sonore. Les raires des cerfs qui se défient de la voie est un moment fort de la vie de nos forêts. Cette stratégie est intéressante pour l’observateur, ces places de brames étant souvent les mêmes d’une année sur l’autre cela permet le repérage et la construction d’affûts discrets au cour des mois précédents. Une autre stratégie existe , un cerf adulte suit un groupe de biches et ne le quitte pas. Le brame ne se déroule pas sur une zone bien définie. Des raires peuvent se faire entendre ici où là en fonction du déplacement des biches et de ceux d’autres cerfs qui s’approcheraient un peu trop près. Un matin, on entend bramer à un endroit, le lendemain plus rien. Quand le brame se déroule de cette façon, il est beaucoup plus difficile d’observer des comportements intéressants. Vers la mi octobre, le brame touche à sa fin. 8 BIBLIOGRAPHIE La littérature sur le cerf est relativement abondante. Pour accroître ses connaissances sur le sujet, il n’y a que l’embarras du choix. Certains ouvrages, avec une approche scientifique, d’autres, plus photographique ou régionale Je vous en cite quelques uns : Le Cerf de G Bonnet aux éditions Hatier Le dernier cerf de G Jadoul aux éditions du Perron A la gloire de mon cerf de C Perney aux éditions Larivière.