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L’Iliade

d’Homère

L’origine de la guerre de Troie :

Au cours des noces du roi des Myrmidons, Pélée, et de la

néréide Thétis, la déesse de la Discorde, Éris, qui n’a pas été

invitée, trouble le somptueux banquet organisé pour l'occasion

en jetant au milieu des invités une pomme d'or portant

l'inscription « À la plus belle ».

Trois déesses, Aphrodite, Athéna et Héra, revendiquent aussitôt

le fruit et, pour les départager, le dieu Zeus choisit de s’en

remettre au jugement de Pâris, fils du roi Priam de Troie.

Pierre Paul Rubens, le Jugement de Pâris, 1635-1637. Huile sur bois, 144,8 x

193,7 cm. National Gallery, Londres.

Pâris tranche en faveur d’Aphrodite qui lui a promis

l’amour de la plus belle femme du monde, Hélène,

épouse du roi grec, Ménélas de Sparte.

Fort de cette promesse, le jeune Troyen Pâris ravit la belle

Hélène de Sparte à son époux Ménélas et l’amène à Troie.

Ce faisant, il provoque la fureur du roi Ménélas qui, assuré du

soutien des cités grecques, constitue une puissante armée,

conduite par son frère Agamemnon, roi de Mycènes.

Giovanni Francesco Romanelli (1610-1662), l'Enlèvement d'Hélène, v. 1636. Huile sur

toile, 105 × 149 cm. Salle Pierre de Cortone, Pinacothèque, musées du Capitole, Rome.

Pendant dix longues années, les Grecs assiègent la cité

fortifiée de Troie, mettant à sac les campagnes alentours,

sans parvenir pour autant à vaincre sa résistance. Le récit

proprement dit de l’Iliade d’Homère s’ouvre sur une querelle

entre les Grecs Achille, fils du roi Pélée, et Agamemnon, roi

de Mycènes.

« La Ville de Troie

et le campement

grec »,

enluminure de

Benito de Santa

Mora, illustrant un

manuscrit dit le

Codex Benito de

Santa Mora,

école espagnole

du xve siècle.

Vélin.

Bibliothèque Real

de l'Escurial,

Madrid

(Espagne).

Le roi Agamemnon, commandant les troupes

grecques, capture Briséis, la favorite du jeune Achille,

et refuse de la rendre à ce dernier. Outragé, Achille se

retire du conflit et emmène avec lui son armée de

Myrmidons.

Jacques Louis David, la Colère d'Achille, 1819. Huile sur toile,

105,3 x 145 cm. Kimbell Art Museum, Fort Worth, Texas, États-Unis.

Profitant de la colère d’Achille qui s’est retiré des combats, les

Troyens infligent aux Grecs une série de revers. Face à la

déroute qui se profile, le roi Agamemnon offre à Achille de lui

rendre Briséis en échange de son retour sur le champ de

bataille ; mais il ne parvient pas à faire revenir le fier guerrier

sur sa décision.

« Bataille entre les Grecs et les Troyens », enluminure de Benito de Santa Mora,

illustrant un manuscrit dit Codex Benito de Santa Mora, école espagnole du

xve siècle. Vélin. Bibliothèque Real de l'Escurial, Madrid (Espagne).

C’est alors que le Grec Patrocle, fidèle ami d’Achille, arrache à ce

dernier l’autorisation de conduire son armée à l’assaut des

Troyens. Patrocle combat avec bravoure et courage mais il est tué

par Hector, le fils du roi Priam de Troie.

Berthel Thorvaldsen, la Mort de Patrocle, XIXe siècle. Bas-relief.

Rendu fou de douleur et de rage par la perte de son

compagnon, Achille obtient de sa mère Thétis de nouvelles

armes forgées par le dieu Héphaïstos afin de remplacer

celles qu’il a prêtées au défunt Patrocle. Combattant de

concert, Agamemnon et Achille réconciliés parviennent à

renverser le cours du conflit.

Jules Romain, Thétis délivre

Achille de ses armes,

v. 1499-1546. Fresque. Musée du

palais ducal, Mantoue (Italie).

Vient le moment où Achille se retrouve face au meurtrier de

son ami : le duel entre Achille et Hector tourne en faveur du

premier et Hector succombe, la gorge transpercée par la

lance du Grec. Mais la mort du plus grand des guerriers

troyens ne suffit pas à calmer la soif de vengeance d’Achille

qui refuse que le cadavre du défunt soit remis à sa famille.

Combat d'Hector contre Achille, assistés de leurs patrons Athéna et

Apollon. Jarre antique à figures rouges. British Museum, Londres.

Après cette grande victoire grecque, Achille organise les

funérailles de son ami Patrocle : elles sont grandioses,

marquées par de nombreux sacrifices (animaux et humains) et

des jeux dotés de prix somptueux.

Funérailles de Patrocle,

VIe-Ve siècles av. J.-C.

Cratère grec. Musée

archéologique national,

Naples.

À la suite des funérailles de son ami, Achille fait subir

pendant douze jours de terribles affronts à la dépouille

d’Hector, traînée chaque matin autour du tertre dressé à

l’emplacement du bûcher de Patrocle. Le roi troyen Priam,

père d’Hector, intervient alors auprès d’Achille afin qu’il lui

rende la dépouille de son fils. Les supplications du vieil

homme émeuvent Achille qui consent finalement à rendre

le corps d’Hector aux siens.

Le récit homérique de l’Iliade s’achève sur cet épisode.

L’issue de la guerre de Troie est rapportée dans d’autres

textes, notamment dans l’Énéide de Virgile.

Achille et la dépouille d'Hector. Bas-relief d'un sarcophage

romain retrouvé au nord-ouest de la Grèce.

Cherchant à venger la mort de son frère Hector, Pâris, le

deuxième fils du roi Priam de Troie, décoche une flèche

mortelle dans le talon du héros grec Achille.

Le talon était la seule partie vulnérable d'Achille car, pour

le rendre immortel, sa mère l'avait plongé enfant dans les

eaux du Styx, le fleuve des Enfers, mais pour ce faire avait

dû le tenir par le talon.

Pierre Paul Rubens, la

Mort d'Achille, 1630-

1632. Carton

préparatoire. Musée

Boijmans Van

Beuningen,

Rotterdam.

La mort de leur héros contraint les Grecs à changer de

stratégie pour venir à bout de la résistance troyenne au siège

de leur cité. Ils construisent un immense cheval de bois à

l’intérieur duquel prennent place les plus valeureux de leurs

combattants, tandis que les autres se retirent dans les

environs, dans l’attente de l’assaut final. Constatant le départ

des Grecs, les Troyens sortent de leur cité et découvrent le

gigantesque cheval dont certains pensent qu’il est un cadeau

des dieux destiné à les protéger.

Giandomenico Tiepolo, le Cheval de Troie, v. 1760. Huile sur toile, 38,8 x 66,7 cm.

The National Gallery, Londres.

D’autres Troyens plus méfiants, comme Laocoon, prêtre de

Poséidon, mettent en garde leurs concitoyens contre les

dangers que leur ferait courir l’entrée du cheval à l’intérieur de

la cité. Deux gigantesques serpents surgissent de la mer et

étouffent le méfiant Laocoon et ses deux fils.

Cet événement, interprété comme un signe des dieux, ôte

toute hésitation aux Troyens qui installent le cheval au cœur

de leur cité.

Laocoon,, Ier siècle

av. J.-C. Marbre.

Musée Pio

Clementino,

Vatican.

La nuit tombée, les Grecs sortent des flancs du cheval et,

bientôt rejoints par le reste des troupes, mettent la ville à feu

et à sang. La défaite de Troie est définitivement scellée par

la mort de son roi, Priam, égorgé par Néoptolème, le fils

d’Achille qui triomphe ainsi une dernière fois de ses

ennemis.

Incendie de Troie (d'après

Raphaël), XVIe siècle.

Faïence de Faenza.

Florence, Italie.