Tests et évaluations de l'intelligence -...

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T E S T S E T ÉVALUATION D E L ' I N T E L L I G E N C E

M A R I E H A D D O U TESTS ET ÉVALUATION DE L ' INTELLIGENCE

DOMINOS Flammarion

M a r i e Haddou . Psychologue clinicienne, Marie Haddou travaille dans un service psychiatrique de l'hôpital Sainte-Anne. Elle est l'auteur de Savoir dire non, Flammarion, 1997 et des Nouveaux Tests démystifiés, Aubier, 1998.

tg Flammarion 1999 ISBN : 2-08-035521-X

Imprimé en france

Sommaire

7 Avant-propos

12 Que mesure-t-on?

18 Les tests, des instruments scientifiques

25 Age mental, QI et autres classements

34 Les tests d'intelligence verbale

43 Les tests d'intelligence non verbale

61 Une échelle composite : le WAIS-R

86 Une batterie multifactorielle d'aptitudes • le NV7

102 Épilogue

109 Annexes

La première fois qu'apparaît un mot relevant d'un vocabulaire spécialisé, explicité

dans le glossaire, il est suivi d'un *

Avant-propos

L a méthode des tests d'intelligence est née sous l'effet d'une double influence : celle de la psy-

chologie expérimentale* et celle de la psychologie différentielle*.

En 1879, Wilhelm Wundt, physiologiste et philo- sophe, fonde à Leipzig le premier laboratoire de psy- chologie expérimentale où il mesure l'activité perceptive, l'attention et les modifications physiolo- giques qui y sont associées. Un de ses disciples, l'an- glais Sir Francis Galton, influencé par les théories de Darwin sur la sélection naturelle, projette de diffé- rencier les intelligences individuelles à l'aide de mesures simples, sensorielles ou motrices. Vers 1885, il crée le terme de « psychométrie », qu'il définit ainsi : « Art d'imposer aux opérations de l'esprit la mesure et le nombre » et adopte le modèle statistique; ainsi, détermine-t-il pour chaque catégorie d'intelligence une certaine fréquence (par exemple, le génie a une fréquence d 'un individu sur un million). Mais le matériel qu'il propose, trop proche des mesures utili-

sées en psychophysique*, n'est pas valable pour la mesure de l'intelligence.

En 1890, l'Américain James McKeen Cattell, élève de Wundt et de Galton, invente le terme de « tests mentaux », à propos d'épreuves psychomo- trices, sensorielles ou mnésiques. Ces épreuves, trop spécialisées, ne permettent pas de dégager une idée globale de l'intelligence.

En France, le ministère de l'Instruction publique crée, en 1904, une commission chargée d'étudier les mesures à prendre pour dépister les déficients mentaux à l'école primaire, devenue obligatoire. En 1905, Alfred Binet et Théodore Simon créent le pre- mier test d'intelligence, l'« Échelle métrique d'intelli- gence », qui permet de repérer les enfants débiles mentaux. Cette échelle, révisée en 1908 puis en 1911, comporte cinquante-cinq items* de difficulté croissante, regroupés par niveaux d'âge. Selon les auteurs, les résultats sont étroitement liés au dévelop- pement intellectuel, ce qui les amène à la notion d'âge mental (cf p. 25).

Ce test suscite l 'enthousiasme à l 'étranger, notamment aux États-Unis, où il est adapté en 1916 par Terman, alors qu'apparaissent les premiers tests de performance (Porteus en 1915, Patersonn en 1917). A cette époque, la sélection des cadres de l'ar- mée bat son plein, à l'aide de deux tests d'intelligence inspirés de l'« Échelle de Binet-Simon » : ces tests, Army Alpha et Army Bêta, sont passés par deux mil- lions d'hommes. L'efficacité de ces méthodes consa-

crera la psychométrie aux États-Unis. En Europe, on

peut encore citer les travaux de l'Allemand Stern, qui introduit une mesure dérivée de l'âge mental, le « Quotient intellectuel » (QI) et du Suisse Jean Piaget, qui s'efforce de saisir le développement de l'intelli- gence de l'enfant en termes de stades; en Grande- Bretagne, les applications de l'analyse factorielle* à la mesure de l'intelligence; en Russie, les expérimenta- tions de Pavlov sur l'activité nerveuse supérieure à partir des relations entre les stimuli* et les réponses.

À l'exception de l'URSS, où les tests sont inter- dits en 1936 (jugés antimarxistes, car ils entérinent la suprématie et l'oppression des classes dirigeantes!), on assiste à un accroissement considérable de la pro- duction de tests : Échelle d'intelligence pour adultes (1940) et pour enfants (1949) de Weschler; tests de facteurs de groupe (Thurstone) ; tests d'intelligence générale (PM 38 de Raven en 1938, D 48 d'Anstey en 1944), etc. Parallèlement, les progrès techniques et méthodologiques des tests en font des instruments de plus en plus rigoureux et fiables. Ainsi, la psycho- métrie a peu à peu acquis une place de premier ordre dans des domaines aussi variés que la santé, l'éduca- tion, le recrutement, la justice ou l'armée.

Cet ouvrage se propose de présenter une catégo- rie particulière de tests mentaux, à savoir les tests d'intelligence pour adultes qui permettent de mesu- rer les performances d 'un individu face à une tâche intellectuelle. Ces performances dépendent des capa- cités intellectuelles du sujet mais également de l'utili- sation plus ou moins satisfaisante de ces capacités. En effet, les performances peuvent être abaissées à cer-

tains moments de l'existence (on parle alors d'altéra- tion de l'efficience intellectuelle) tandis que le poten- tiel intellectuel reste intact, soit en raison d'affections bénignes comme la grippe ou la fatigue, soit pour des raisons plus graves : dépression ou angoisse patholo- gique. Si l'on passe des tests avec une bronchite ou une migraine, les résultats risquent donc d'en pâtir (sauf pour les épreuves de vocabulaire, comme nous le verrons plus loin). En revanche, les performances d'un individu indemne de tout processus morbide seront conformes à son niveau intellectuel. Les tests d'intelligence regroupent les épreuves pour lesquelles les réponses du sujet sont appréciées en termes de réussite ou d'échec. Il existe donc objectivement pour ces tests une et une seule bonne réponse, et plusieurs mauvaises réponses.

Les classifications des tests d'intelligence sont' multiples. Elles peuvent être fondées sur le mode d'administration (passation individuelle ou collec- tive), sur les caractéristiques des individus testés (âge, sexe ou niveau socioculturel), sur les particularités formelles des épreuves (tests qui font appel à l'écri- ture et tests de performance qui impliquent un maté- riel concret à manipuler), sur les méthodes d'évaluation du facteur général d'intelligence (méthodes des échelles composites où le facteur général commun à toutes les épreuves devient cumu- latif et méthode du test unique hautement saturé* en facteur g [cf. p. 13]). Mais la classification la plus généralement adoptée, même si elle paraît un peu schématique, oppose tests d'intelligence verbale et

tests d'intelligence non verbale. La première catégo- rie d'épreuves fait appel aux aptitudes verbales qui recouvrent les différents aspects de la communication aussi bien orale qu'écrite. Elles impliquent la com- préhension du langage et l'adaptation à des situations de communication. La seconde catégorie fait appel à l'aptitude au raisonnement logique et abstrait, à la rapidité mentale et perceptive, aux capacités de concentration et à l'intelligence pratique.

Avant de décrire les tests d'intelligence verbale, non verbale et les échelles composites qui mêlent épreuves verbales et non verbales, nous tenterons d'éclairer le concept d'intelligence à la lumière des théories qui le sous-tendent et de dégager la spécifi- cité de la mesure en psychométrie ainsi que le carac- tère scientifique qui président à la construction de ces tests.

Le nombre d'épreuves d'intelligence est considé- rable. Aussi avons-nous sélectionné les tests les plus utilisés et les plus fidèles. Par ailleurs, nous ne traite- rons pas des tests de personnalité (Rorschach, TAT, test de l'Arbre, etc.), qui ont bien évidemment leur rôle dans la réalité pratique puisque - nous y revien- drons - on ne fait jamais passer un test isolément mais toujours une série de tests.

n° 169 - Le Japon de Paul Brunon et Henri-Claude de Bettignies

n° 173 - L'Amérique latine de Henri Favre

n° 174 - La Justice face au crime international de Patrick Ramael et Alberto Perduca

n° 185 - L'Automobile, avenir d'une centenaire d'Alfred Moustacchie

et Jean-Jacques Payan n° 188 - La Russie de Denis Eckert et Vladimir Kolossov

n° 190 - Le Droit de François Terré

n° 192 - La Responsabilité de Camille et Jean de Maillard

R e l i g i o n , a r t s e t c u l t u r e n° 14 - La Bande dessinée de Benoît Peeters

n° 29 - La Mort dans les religions d'Asie de Bernard Faure

n° 42 - Jésus-Christ de Michel Quesnel

n° 48 - Les Religions dans le monde d'Odon Vallet

n° 79 - La Métaphysique de Nayla Farouki

n° 90 - Le Jazz de Philippe Hucher

n° 92 - Lire la Bible de Roland Meynet

n° 96 - Le Cinéma de Youssef Ishagpour

n° 105 - Les Théories de la connaissance de Jean-Michel Besnier

n° 108 - Le Coran d'Azzedine Guellouz

n° 109 - Le Bouddhisme de Bernard FaurePhot

n° 120 - L'Art contemporain de Catherine Millet

n° 122 - Le Protestantisme de Laurent Gagnebin

n° 128 - Sagesses chinoises de Jean de Miribel et Léon Vandermeersch

n° 165 - La Morale et sa philosophie d'Anne Baudart n° 181 - L'Inconscient de Christiane Lacôte

n° 191 - Illusionnisme et magie de Stefan Alzaris

Pho to de couver ture :© M a r c Le M e n é , 1998.