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T.C.
UNIVERSITE CUKUROVA
INSTITUT DES SCIENCES SOCIALES
DEPARTEMENTS DE DIDACTIQUE DE FRANÇAIS LANGUE ETRANGERE
METHODES, TECHNIQUES ET STRATEGIES DE LA TRADUCTION DES
TEXTES JOURNALISTQUES ET LEUR PLACE DANS L’ENSEIGNEMENT
DE LA TRADUCTION
Fikret Nazım KASIMOĞLU
THESE DE DOCTORAT
ADANA / 2009
T.C.
UNIVERSITE CUKUROVA
INSTITUT DES SCIENCES SOCIALES
DEPARTEMENTS DE DIDACTIQUE DE FRANÇAIS LANGUE ETRANGERE
METHODES, TECHNIQUES ET STRATEGIES DE LA TRADUCTION DES
TEXTES JOURNALISTQUES ET LEUR PLACE DANS L’ENSEIGNEMENT
DE LA TRADUCTION
Fikret Nazım KASIMOĞLU
Danışman: Yrd. Doç. Dr. Nuran ASLAN
THESE DE DOCTORAT
ADANA / 2009
A LA DIRECTION DE L’INSTITUT DES SCIENCES SOCIALES
DE L’UNIVERSITE DE ÇUKUROVA
Cette étude a été acceptée par notre jury comme THESE DE DOCTORAT du Département d’Enseignement du Français Langue Etrangère
Présidente : Yrd. Doç. Dr. Nuran ASLAN
(Directrice)
Membre : Prof. Dr. Ahmet Necmi YAŞAR
Membre : Yrd.Doç.Dr. Mediha ÖZATEŞ
Membre : Yrd. Doç. Dr. Osman ASLAN
Membre : Yrd. Doç. Dr. Aşkın ÇOKÖVÜN TURUNÇ
RATIFICATION
Je certifie que les signatures apposées ci-dessus appartiennent effectivement aux professeurs dont les noms sont indiqués.
……/……/2009
Doç. Dr. Azmi YALÇIN
Directeur de l’Institut
Note: L’utilisation dans cette thèse de photos, schémas, graphiques et d’énonciations de sources personnelles ou autres est soumise aux dispositions énoncées dans la Loi no 5846 sur les Œuvres d’Art et les Idées.
Not: Bu tezde kullanılan özgün ve başka kaynaktan yapılan bildirişlerin, çizelge, şekil ve fotoğrafların kaynak gösterilmeden kullanımı, 5846 Sayılı Fikir ve Sanat Eserleri Kanunu’ndaki hükümlere tabidir.
i
ÖZET
BASIN DİLİ METİNLERİ ÇEVİRİSİNİN METOT, TEKNİK VE
STRATEJİLERİ VE BUNLARIN ÇEVİRİ EĞİTİMİNDEKİ YERLERİ
Fikret Nazım KASIMOĞLU
Doktora Tezi, Fransız Dili Eğitimi Anabilim dalı
Danışman: Yrd. Doç. Dr. Nuran ASLAN
Haziran 2009, 174 sayfa
Bu çalışma, 2001 yılında Mersin Üniversitesi’nde, çeviri bölümü akademik
ortamında elde edilen deneyimlerin sayesinde amaç edinilip bir yüksek lisans çalışması
tezi olarak savunulan basın dili çevirisi eğitimi konusunun devamı niteliğinde ele
alınmıştır.
Bu kez konuyu daha farklı bir biçimde ele alıp evrensel bir insan etkinliği
çeviriye, eğitimsel karakterinden daha soyutlanmış bir biçimde yöneldik. Bütün
dikkatimizi, onun kuramlarına, çeviri karşılaştırmasına, çeviri amaçlı metin
çözümlemesine yönelttik. Özel olarak da, amacımız basın dili metinleri çevirisinin
metot, teknik ve stratejileri oldu. Ancak bütün bunları özümsemek için, önce sağlam
dilbilimsel bir alt yapı oluşturmamız gerekliydi. Çünkü çeviri etkinliğinin özünü, felsefi
anlamını, kuramlarını, insan hayatındaki yeri ve önemini anlamak için önce dilbilimin
özünü, temel ilkelerini ve kuramlarını anlamak gerektiğine inanıyorduk. Bunun için
gerekli hiçbir ayrıntıyı göz ardı etmeden kuramsal alt yapıyı oluşturduk, öyle ki, bir
okur, bu çalışmayı eline aldığında her şeyi bulabilsin, çeviriyle ilgili her türlü
dilbilimsel kurama, bilgiye ulaşabilsin.
Uygulama bölümüne gelince, bütün düşüncelerimizi sınayabileceğimiz geniş
bir alan bulduk. Gerçek çeviri etkinliği ile karşı karşıya gelip sınayıp değerlendirdik.
Ölçütler ortaya koyup çözümlemeler yaptık. Günümüzde yapılan çevirilerin doğruluk
değerlerini ölçüp belli sonuçlara vardık.
Anahtar Kelimeler: eşdeğerlik, metin çözümlemesi, erek metin, kaynak metin,
çevrilebilirlik, çevrilemezlik
ii
RESUME
METHODES, TECHNIQUES ET STRATEGIES DE LA TRADUCTION DES
TEXTES JOURNALISTIQUES ET LEUR PLACE DANS L’ENSEIGNEMENT
DE LA TRADUCTION
Fikret Nazım KASIMOĞLU
Thèse de doctorat, Département de Didactique du Français Langue Etrangère
Directrice: Yrd. Doç. Dr. Nuran ASLAN
Juin 2009, 174 pages
Cette étude a été amorcée en 2001, dans le cadre académique de l’expérience
acquise au Département de Traduction de l’Université de Mersin et a été développée en
tant que thèse de travail de Licence Supérieure comme la suite du sujet d’Enseignement
de la Traduction de la langue journalistique.
Cette fois-ci, le sujet a été traité de manière différente, en nous penchant plutôt
sur la forme théorique du caractère didactique de la traduction comme activité humaine
universelle. Toute notre attention s’est tournée sur l’analyse du texte ayant pour but la
traduction, sur la comparaison de traductions et sur son cadre théorique. En particulier,
nous avons visé également les méthodes, techniques et stratégies de la traduction du
langage journalistique. Cependant, pour pouvoir asimmiler toutes ces notions, il était
nécéssaire de créer une structure de base linguistique solide. La raison pour laquelle
nous le voulions était que nous sommes convaincus que pour comprendre la place et
l’importance de l’essence de l’activité de traduction, de sa signification philosophique et
théorique nous devons d’abord comprendre l’essence de la linguistique, de ses principes
de base et de ses théories. Pour cela nous avons crée une structure de base linguistique
sans négliger aucun détail nécéssaire de telle façon que le lecteur, quand il lira cette
étude, puisse trouver toutes les notions et théories nécessaires concernant la traduction.
En ce qui concerne la partie sur l’application, nous avons réservé un large
espace pour tester nos opinions. Nous avons pu faire une évaluation en testant des
activités de traduction réelles. Nous avons mis en place des critères et réalisé des
iii
analyses de textes. Nous sommes ainsi arrivés à certaines conclusions concernant
l’évaluation de valeurs d’exactitude des traductions faites de nos jours.
Mots-clés: équivalence, analyse du discours, texte cible, texte source, traduisibilité,
intraduisibilité
iv
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier, tout d’abord, ma directrice de thèse, Mme, Yrd. Doç. Dr.
Nuran ASLAN pour son grand soutien, pour tout ce qu’elle a fait pour moi.
Je tiens à remercier, ensuite, mon professeur, M. Yrd. Doç. Dr. Osman ASLAN
pour son remarquable soutien dans la préparation de cette thèse, pour le temps qu’il a
consacré pour moi, pour tous ce qu’il m’a appris.
Je tiens à remercier, encore, ma collègue précieuse, Mme. Marie-Françoise
ABAK, pour son grand soutien, pour sa disponibilité, pour sa sollicitude pour les
corrigés de mes écrits.
J’exprime toute ma gratitude au reste des membres de mon jury, M. Prof. Dr.
Necmi Yaşar, Mme. Yrd. Doç. Dr. Mediha Özateş et Mme. Yrd. Doç. Dr. Aşkın
Çokövün pour leur confiance en moi.
Et dernièrement, je tiens à remercier Mme. la secrétaire Sevgi Doğanel pour
son soutien dans l’inscription de ma thèse.
v
TABLE DES MATİÈRES
Page
ÖZET…………………………………………………………………………………...i
RESUME………………………………………………………………………………ii
REMERCIEMENTS…………………………………………………………………..iv
INTRODUCTION……………………………………………………………………..1
PREMIERE PARTIE
THEORIE
1.1. Fondements Théoriques Du Langage Humain ........................................................ 8
1.1.1. Considérations Sur L’évolution Historique De La Recherche Sur Le Langage ..... 8
1.1.2. La Linguistique Générale Et Les Sciences Du Langage ..................................... 11
1.1.2.1. La Place De La Langue Parmi Les Faits Du Langage ............................ 15
1.1.2.2. La Place De La Langue Parmi Les Faits Du Langage Et La Sémiologie 17
1.1.2.3. La Linguistique De La Langue Et La Linguistique De La Parole ........... 18
1.1.2.4. Signe, Signifié, Signifiant ..................................................................... 19
1.1.2.5. L’immutabilité Et La Mutabilité Du Signe Linguistique ........................ 21
1.1.2.6. Les Dualités İnternes De Toutes Les Sciences Opérant Sur Les Valeurs Et
La Deuxième Bifurcation Dans La Recherche De L’objet D’étude Du
Langage Humain ................................................................................... 23
1.2. Le Structuralisme Et Les Études Linguistiques Après L’époque De Saussure ....... 27
1.2.1. Le Fonctionnalisme .................................................................................... 30
1.2.1.1. Les Fonctions Du Langage Humain ................................................ 32
1.2.2. La Théorie De La Communication Humaine ............................................... 34
1.2.3. Les Théories De L’énonciation Et La Pragmatique ..................................... 38
1.2.3.1. La Grammaire Générative Et Transformationnelle Et Les
Conceptions De La Compétence Et De La Performance De N.
CHOMSKY ................................................................................... 39
1.2.3.2. Les Théories De L’énonciation ....................................................... 40
1.2.3.3. La Pragmatique Et Les Actes De Parole ......................................... 45
vi
1.2.3.4. La Présupposition, Le Problème Des İmplicites Et Le Caractères
Argumentatfi Du Langage ............................................................... 47
1.2.3.5. Le Problème Des İmplicites............................................................. 49
1.2.3.6. Le Caractère Argumentatif Du Langage Humain ............................. 50
1.3. Les Sous-Domaines De La Linguistique ............................................................... 51
1.3.1. La Syntaxe .................................................................................................. 53
1.3.2. La Sémantique ............................................................................................ 54
1.3.3. La Sociolinguistique ................................................................................... 57
1.3.4. L’analyse Du Discours Ou La Linguistique Textuelle ................................. 61
1.4. La Traduction Comme Une Activité Humaine Universelle ................................... 65
1.4.1. Les Théories De La Traduction Orientées Sur Le Texte Cible ..................... 72
1.4.1.1. GİDEON TOURY Et Les Études Descriptives ............................... 73
1.4.1.2. HOLZ-MAENTTAERI Et La Traduction En Tant Qu’activité ....... 73
1.4.1.3.La Théorie de SKOPOS de K. REISS et de H. J. VERMEER .......... 74
1.4.2. L’équivalence: La Balance Qui Assure L’équilibre De Deux Langues Lorsqu
L’une Est Traduite En L’autre .................................................................... 76
1.4.3. Les Procédés De Traduction ....................................................................... 78
1.4.4. Comparaison De Traduction ....................................................................... 83
1.4.5. Critique De Traduction ............................................................................... 87
1.4.5.1. La Méthode De Critique De Traduction .......................................... 88
DEUXIEME PARTIE
APPLICATION
2.1. Le Langage Journalistique Et Le Français De Presse .......................................... .94
2.2. La Traduction Des Textes Journalistiques ........................................................... .99
2.3. Etudes Applicatives De La Critique De Traduction............................................. 104
2.3.1. Les Analyses Du Discours Pour L’objectif De Traduction……...…….…..104
2.3.1.1. Texte 1-Version-Article………………………………………..….105
2.3.1.2. Texte 2-Version-Article…………………..……………………….113
2.3.1.3. Texte 3-Version-Article..………………………………………….118
2.3.1.4. Texte 4-Thème-article…........…………………………………….123
2.3.1.5. Texte 5-Thème-Article.…….…… ……………………………….129
vii
2.3.1.6. Texte 6-Thème-Article.………..………………………………….136
2.3.1.7. Texte 7-Version-Communiqué De Presse ……..………...……….141
2.3.1.8. Texte 8-Version-Communiqué De Presse..……………………….146
2.3.1.9. Texte 9-Version-Communiqué De Presse..……………………….150
2.3.1.10. Texte 10-Thème-communiqué de presse………………………...152
2.3.1.11. Texte 11-Thème-Communiqué De Presse……..………………...157
2.3.1.12. Texte 12-Thème-Communiqué De Presse…..…………………...160
2.4. Les Méthodes, Les Techniques Et Les Stratégies De La Traduction Des Textes
Journalistiques A Caractère D’article Et De Communiqué De Presse Et Leur Place
Dans L’enseignement De La Traduction ........................................................... 165
2.4.1. Les Méthodes, Les Techniques Et Les Stratégies De La Traduction Des
Textes Journalistiques A Caractère D’article Et Leur Place Dans
L’enseignement De La Traduction……………………….…………….…165
2.4.2. Les Méthodes, Les Techniques Et Les Stratégies De La Traduction Des
Textes Journalistiques A Caractère De Communiqué De Presse Et Leur Place
Dans L’enseignement De La Traduction…..………………………………166
CONCLUSION………..……………………………………………………………..167
REFERENCES……..……………..…………………………………………………170
ÖZGEÇMIS………………………………………………………………………….174
INTRODUCTION
Cette étude est la suite d’une thèse de maîtrise qui était le premier pas d’un
engagement académique. En tant que telle, elle poursuit et développe les mêmes
objectifs en les approfondissant.
Engagé à travailler dans un département de traductologie et d’enseignement de
la traduction de la langue de presse en particulier, et encouragé par nos professeurs,
nous avons soutenu notre maîtrise, en 2001, à l’Université de MERSIN, sous le titre
« Enseignement de la traduction de la langue de presse ».
Pourquoi et pour quelles raisons, ce domaine avait il été choisi ?
Apres avoir analysé le contenu des programmes d’enseignement des principaux
départements turcs de traduction et d’interprétariat, ce choix s’est imposé à nous.
Comme on le sait, la langue de presse constitue avant tout un matériau très riche dans
l’enseignement de la langue étrangère et nous connaissons très bien, l’importance de la
place des médias dans la didactique des langues, même si leur qualité reste très
critiquée. Nous avons donc retenu ce sujet parce que la presse écrite ou visuelle fait
constamment appel à la traduction. Il n’est pas difficile de comprendre l’importance
capitale de la justesse de la traduction dans ce domaine. En effet les médias constituent
un lien informatif entre les nations dont les relations politico économiques et socio
culturelles ne cessent de s’accroître au cours du temps et en Turquie, l’introduction de
l’enseignement des techniques de traduction dans les programmes universitaires est
récente.
Toutes ces raisons nous ont poussés à nous pencher sur l’analyse de
l’enseignement de la langue de presse, tout au long d’une période d’études qui a
commencé par la maîtrise jusqu'à cette étude de doctorat.
C’est une étude complexe qui fait appel à plusieurs disciplines de la
linguistique et qui doit se baser sur un fondement théorique cohérent et solide, étant
donné que le contenu d’une étude de maîtrise reste limité, nous allons chercher, au
cours de cette étude de doctorat, à traiter le problème dans sa totalité, et même à faire
notre propre critique.
2
Lorsqu’on est en face de l’enseignement de la traduction du langage
journalistique, plusieurs domaines de recherche de la linguistique générale sont évoqués
d’emblée. D’un premier regard, on est en face d’une situation d’écrit, donc il s’agit de la
langue écrite, ce qui nous sépare de la langue parlée. Mais, puisqu’il s’agit de
l’enseignement de la traduction de cette langue écrite, on s’intéresse tout d’abord à
l’acte traduisant, à ses théories et sa pédagogie et deuxièmement, puisqu’il s’agit d’un
domaine de spécialité, on s’intéresse aussi à la didactique des langues étrangères et aux
objectifs spécifiques en langue étrangère et particulièrement à ceux de la langue de
presse, en tant que domaine de spécialité. Parmi les fonctions du langage, puisque le
langage journalistique se réalise selon la fonction appellative en tant qu’actes de parole
au sein des usages sociaux de langue qui constituent en somme une sorte de
communication humaine, nous sommes amenés tout de suite à nous intéresser à quatre
domaines de la linguistique générale : la linguistique fonctionnelle, la pragmatique, la
sociolinguistique et la théorie de la communication.
Ce sujet si complexe dont nous avons essayé de révéler la complexité ci-
dessus, a été abordé dans notre étude de maîtrise, et traité en cinq parties : la première
portant sur l’initiation théorique de la traduction, la deuxième sur les objectifs
spécifiques en langue étrangère avec une introduction aux genres de texte et en
continuant avec un aperçu général sur la didactique des langues étrangères, la troisième
sur le langage journalistique et le français de la presse, avec une introduction pour les
situations d’écrits et pour la situation de communication, la quatrième sur la pédagogie
de la traduction dans laquelle se situe la phase d’application de nos idées et la
cinquième sur l’étude comparative des programmes d’enseignement du département de
la traduction et de l’interprétation de trois universités turques.
Au point de vue théorique, nous nous sommes référés essentiellement à la
théorie de l’interprétation des théoriciens comme M. LEDERER, D. SELESKOVICH,
E. CARY. Cette théorie est fondée sur la théorie de l’interprétation du psychologue
Suisse, J. PIAGET qui avait postulé dans sa Prise de Conscience (1974, pp. 258-259)
que toute perception s’accompagne toujours d’une interprétation, ce qui veut dire que
tout objet qui peut être perçu, peut être interprété à la fois.
Et puisque l’acte traduisant est aussi une interprétation, elle établit des
équivalences et non des correspondances entre deux langues et elle se produit selon
3
deux étapes, la première étant la compréhension et la deuxième étant la réexpression,
que l’on peut définir par d’autres termes comme le décodage/encodage ou la
deverbalisation/reverbalisation. On ne peut pas traduire un énoncé d’une langue en une
autre, sans le comprendre et pour pouvoir le comprendre, il faut posséder un excellent
savoir linguistique et extralinguistique et une excellente compétence de la
compréhension et pour la part de la phase de réexpression, il faut avoir évidemment une
excellente compétence d’expression.
Apres avoir défini la conception du « texte » et étudié les genres du « texte » et
les fonctions du langage, en se familiarisant avec les classifications de théoriciens
comme C.K. OGDEN et I.A. RICHARDS, K. BÜHLER et K. REISS, nous nous
sommes attardés sur la didactique des langues étrangères. Nous avons fait des
remarques importantes concernant les nouvelles caractéristiques que la didactique des
langues étrangères a acquises avec les développements sociaux, et nous avons étudié les
objectifs spécifiques en langues étrangères.
Nous avons remarqué que dans ce monde si complexe, si sophistiqué du fait de
la hausse incessante des relations économico politico socio culturelles entre les pays, la
didactique des langues étrangères a du s’adapter à cette nouvelle situation, même au
niveau d’une région ou d’un pays et qu’apprendre une langue étrangère est devenu
désormais beaucoup plus qu’une simple acquisition de langue, mais plutôt une
acquisition comportant des objectifs spécifiques, scientifiques, techniques, etc., et que
les publics d’apprenant sont beaucoup plus diversifiés et ont des besoins
d’apprentissage qui ne sont pas homogènes et qu’en conséquence, il faut centrer
l’enseignement apprentissage sur les besoins de ces publics, et non pas sur les matériaux
d’enseignement.
Et nous nous sommes intéressés à la dimension culturelle dans l’enseignement
apprentissage de la langue étrangère, qui est restée longtemps négligé longtemps, mais
sans laquelle une langue étrangère ne peut être acquise véritablement, d’après D.
LEHMANN (1993) qui a fait de longues citations et donné des références dans son
ouvrage Objectifs spécifiques en langue étrangères sur le célèbre ouvrage de E. HALL
et M. R. HALL qui s’appelle la dimension cachée. D’après ces deux écrivains, les gens
communiquent non seulement par le langage dit naturel (incarné dans des langues),
mais aussi par leurs comportements, postures ou attitudes corporelles, organisés en
4
autant de signes et de messages interprétables par autrui (F.N. KASIMOGLU, 2001,
40).
Et il nous fallait procéder à une étude démonstrative d’un acte traduisant
comme s’il s’agissait d’un vrai acte traduisant pour examiner, évaluer et contrôler les
principes que nous avons mis en cause. Puisque nous avons été guidés par la théorie de
l’interprétation, nous nous sommes focalisés sur deux communiqués de presse parue
dans deux quotidiens célèbres de culture française, tels que le Monde et le Figaro, au
sujet d’un événement international. Ce qui était important pour nous, c’était d’examiner
comment deux différents regards, c'est-à-dire, deux différentes idéologies, deux visions
du monde etc., voient et interprètent une réalité sociale. Evidemment, ces deux regards
étaient ceux des envoyés spéciaux de ces deux quotidiens, qui, au nom de leur journal,
sont partis observer cet événement afin de présenter sous la forme de communiqués de
presse ce qu’ils ont constaté en tant que témoins de ce qui s’est passé.
Comme il se doit de la théorie de l’interprétation, nous avons abordé cette
situation de traduction en deux étapes, la première étant la compréhension avec une
analyse du discours, un examen minutieux des différences d’expression de ces deux
textes, notamment au niveau des choix langagiers, des référents réels et langagiers, la
deuxième étant la réexpression avec une comparaison des deux traductions. Nous avons
essayé de mettre en évidence tous les actes que la théorie de l’interprétation exige dans
chaque étape successive.
Dans la première étape, nous avons voulu montrer comment un simple
événement qui s’est déroulé devant tout le monde, avait pu être interprété et rapporté
tout à fait dissemblablement par deux individus et à quoi un apprenti traducteur devrait
faire attention lors d’une telle démarche de traduction. En conséquence, la traduction de
ces deux textes s’est trouvée être un acte de traduction qui diffère, non seulement par
l’opinion du journal que les journalistes doivent représenter, mais aussi par l’acte
même de ceux qui se donnent à écrire ces articles. Car, avant d’être des représentants
de leur journal, ils ont des individus. Puisqu’il n’y a pas deux individus entièrement
identiques dans le genre humain, comment pourraient-ils rapporter un même événement
d’une façon toute semblable ? (…) Chaque individu qui vient assister à un événement
en tant que témoin change directement l’intégrité de cet événement avec son vécu
5
personnel qui s’y ajoute et représente une nouvelle interprétation de ce qui se passe
autour de lui. (…) (F. N. KASIMOĞLU, 2001, 87).
A la suite de l’étape de lecture et compréhension active, est venue l’étape de
déverbalisation de tout ce qu’on a compris. Nous avons traduit ces textes en examinant
tous les paramètres concernant l’enjeu de l’événement, c’est-à-dire les difficultés, la
prise de stratégies de l’acte traduisant, etc. Notre objectif était de faire une comparaison
de ces deux textes en quatre étapes successives, telles que, la compréhension dans la
langue source, la comparaison entre la langue source et la langue d’arrivée de deux
textes et finalement, la comparaison dans la langue d’arrivée. Les similitudes et les
différences entre les deux textes découvertes dans l’étape première, ont-elles été
sauvegardées telles quelles dans la dernière étape ? Cette question que nous avons
posée, était celle que le traducteur ou l’apprenti traducteur devrait se poser, d’après nous
(2001).
A la fin de notre étude théorique, nous avons voulu nous pencher sur les
programmes d’enseignement de trois universités turques (HACETTEPE, YILDIZ
TEKNIK, MERSIN) qui proposent un cursus au sein du département de traduction et
d’interprétation et sur la comparaison des cours. D’après nos critères, nous avons
dégagé leurs traits communs et leurs points forts et relativement faibles et nous avons
pu faire des propositions selon nos constatations.
Pour la catégorisation des programmes, nous avons établi un petit système de
classification qui se composait de seize catégories de cours répartis en deux grands
groupes, à savoir les compétences générales langagières et les compétences spécifiques
langagières (2001). Dans le premier groupe, il se trouvait plutôt des cours théoriques,
comme la linguistique, la théorie de la traduction, etc., et dans le deuxième, il se
trouvait les cours sur les quatre aptitudes de l’apprenant.
En bref, nous sommes ainsi arrivés à certaines observations et évaluations
suivies de nos propositions en partant du principe de la cohérence et de la
systématisation que doit revêtir la formation ou l’élaboration d’un programme, c’est a
dire que « chaque matière de formation a sa propre manière de s’appliquer faisant partie
d’un ensemble cohérent et systématique », et qu’ « on doit envisager tous les avantages
et les inconvénients des données formationnelles, institutionnelles et matérielles et en
6
fonction des besoins des apprenants », et que « chaque matière de formation doit se
donner dans la durée qu’il faut et dans sa propre spécificité » (2001, 126), et qu’il faut
enseigner chaque fois une seule matière et non pas plusieurs. Nous avons constaté que
le programme de l’Université de MERSIN était très diversifié et chargé. Par contre les
deux autres, étaient plus souples et faciles à analyser et le programme de l’Université de
YILDIZ TEKNIK était différent des deux autres. Excepté le département de
HACETTEPE, les deux autres faisaient la distinction entre la formation de traducteur et
d’interprète, l’un le faisant dès la troisième année (MERSIN), l’autre la faisant la
quatrième (YILDIZ TEKNIK) et que les trois universités offraient une grande diversité
dans les cours de spécialité en leur consacrant beaucoup d’heures. Mais, les cours
consacrés à la presse écrite, lorsqu’ils ne figuraient point dans le département de
YILDIZ TEKNIK, ne sont enseigné que 2 heures pendant les quatre années d’études, ce
qui nous paraissait insuffisant, vu le contenu très vaste et riche du domaine.
En conclusion, dans cette étude-là, nous avons essayé d’établir une
méthodologie de l’enseignement de la traduction du langage journalistique en concevant
sa place dans un enseignement global de la traduction et nous avons essayé de réaliser
toutes les exigences d’une telle entreprise comme nous l’avons précisé ci-dessus, nous
poursuivons notre tâche dans cette étude de doctorat, dans laquelle nous allons aborder
l’activité de la traduction plus précisement de son caractère didactique pour mieux
pénétrer son essence et pour mieux pénétrer dans sa pratique. Mais, nous croyons que le
fait de pénétrer l’activité de la traduction ne sera pas une tâche facile qui exigera, au
préalable, de nous intéresser d’abord à la linguistique générale, puis aux courants, aux
théories linguistiques et sous-domaines de la linguistique dont nous avons besion. Il
faudra que nous nous efforcions de passer, autant que possible et tant que nous en avons
besoin, par toutes les étapes que la recherche en langue a traversées au cours de
l’histoire.
Donc, nous allons envisager cette étude en deux grandes parties, l’une étant la
théorie, l’autre étant l’application et la théorie va se composer de quatre chapîtres : le
premier sera sur les fondements théoriques du langage humaine dans lequel nous allons
aborder notre théorie par une considération historique sur l’évolution de la recherche sur
le langage humain et continuer par suivre le même chemin que Saussure a suivi
lorsqu’il a établi les premiers principes de la linguistique générale ; le deuxième sera sur
7
le structuralisme et sur les études après l’époque de Saussure dans lequel nous allons
nous pencher sur les sujets qui nous concernent, comme le fonctionnalisme, la théorie
de la communication humaine, la pragmatique, les théories de l’énonciaton, les actes de
parole, etc. ; le troisième sera sur les sous-domaines de la linguistique, comme la
syntaxe, la sémantique, la sociolinguistique, l’analyse du discours et la linguistique
textuelle ; enfin le quatrième sera sur l’activité de la traduction dans lequel nous allons
envisager l’acte traduisant sous tous ses aspects. Et ainsi va s’achever la première partie
de notre étude et la deuxième va être abordée.
La partie de l’application de notre étude va consister en la critique de
traduction sur des vrais textes traduits du langage journalistiques réciproquement entre
la langue française et la langue turque et cette critique de traduction consiste en une
analyse du discours pour l’objectif de traduction dont le principe est appartient à
Christiane Nord. Notre objectif sera de vérifier la qualité des traductions des textes
journalistiques actuels de voir s’ils sont traduits ou non selon les critères
traductologiques. Nous allons rechercher à voir si le style de l’écrivain, la forme, le
contenu d’information et le sens du texte, ont été protégés ou non et dans quelles
mesures ils ont été protégés.
8
PREMIERE PARTIE
THEORIE
1.1. Fondements Théoriques Du Langage Humain
1.1.1. Considérations Sur L’évolution Historique De La Recherche Sur Le Langage
D’après J. LYONS (1983), l’histoire de la pensée du langage humain est aussi
ancienne que l’histoire de l’humanité. Dès l’époque de l’ancien grec, le langage humain
a été l’une des sujets d’intérêts essentiels de toutes les discussions philosophiques.
J. LYONS (1983) remarque que les philosophes grecs discutaient sur ce qui
génère le langage, si c’était la « nature » ou si c’était la « convention ». Cette
controverse entre les naturalistes et les conventionnalistes, constituait une discussion
ordinaire, dit-il. Et le sujet essentiel de cette discussion portait sur la question de saisir
s’il y avait ou s’il n’y avait pas une liaison obligatoire entre un mot et sa signification,
ajoute-il.
Et il continue en précisant que les extrêmes défenseurs de l’école naturaliste
comme KRATYLOS, professaient que tous les mots, par leur essence, correspondaient
à ce qu’ils désignent, ce qui constituait un déterminisme total. Car, les mots étaient
considérés comme des imitations de ce qu’ils nomment. Dire qu’une appellation était
naturelle, c’était dire que son origine est indépendante de l’intervention humaine et liée
à l’infinité et à des lois intouchables. Les conventionnalistes défendaient, à l’inverse, la
thèse selon laquelle langage humain est une habitude humaine et cette discussion qui
dure des siècles, se serait transformée en discussion pour savoir dans quelle mesure est-
ce que le langage suit des règles ou non (1983).
D’après J. LYONS (1983, 16) dans une langue naturelle, il existe des
régularités d’autant plus qu’il existe des irrégularités. Comme exemple de régularité, il
donne le mot turc « EL » qui, au pluriel, devient « ELLER » et « ÇOCUK » qui devient
« ÇOCUKLAR » selon la règle de l’harmonie vocalique. Pour illustrer les irrégularités,
il donne le mot anglais « CHILD » qui, au pluriel, devient « CHILDREN ».
Nous apprenons avec J. LYONS (1983) que, pour résoudre ce dilemme, les
grecs ont développé une explication qui a deux faces, l’une étant l’analogie, l’autre étant
9
l’anomalie. Donc, dans un camp, il y avait les analogistes qui défendaient les régularités
de langue en consacrant leurs efforts à établir des corpus de langue pour pouvoir mettre
en évidence des modèles de structures analogiques et dans l’autre, il y avait les
anomalistes qui défendaient la thèse des anomalies en objectant aux arguments des
analogistes, l’existence de nombreuses irrégularités dans les langues. Les anomalistes
défendaient la thèse selon laquelle le langage, qui est un produit de la nature humaine,
ne peut être décrit que dans une certaine mesure avec les critères de l’approche
analogique en attirant l’attention sur la relation entre la forme et la signification d’un
mot qui n’est qu’une relation anormale, comme dans l’exemple de THEBES et ATHENS
qui sont des mots pluriels en même temps qu’ils désignent des villes au singulier et sur
les effets de la synonymie et de l’homonymie (1983, 16).
Et il ne faut pas s’étonner, dit J. LYONS (1983) que cette discussion entre les
deux camps, ne se soit pas terminée. Et en plus, ajoute-il, ce débat n’est évidemment pas
vain parce qu’il contribue à la systématisation du langage, même s’ils sont encore très
loin de décrire ce qu’on dit, au lieu d’édicter ce qu’on doit dire et puisqu’ils sont très
loin de jeter un regard scientifique au phénomène du langage en s’occupant plutôt
d’imposer leur propre point de vue, ils ne peuvent pas assimiler ces deux caractères
naturels du langage humain.
J. LYONS (1983) distingue deux grandes époques dans l’évolution de la
pensée du langage : l’une étant l’époque du normativisme, l’autre étant l’époque du
descriptivisme et il en conclut que le véritable âge descriptif a commencé au XIXe
siècle.
J. LYONS (1983) a rédigé une histoire abrégée de l’évolution de la pensée du
langage humain et il nous parle d’une autre tradition en dehors de celle des gréco-
romains, non seulement indépendante mais aussi plus ancienne, plus diversifiée dans ses
aspects propres et même plus réussie dans certaines côtés particuliers : il s’agit de la
tradition indienne. Lorsque l’on évoque la tradition indienne, en d’autres termes, le
monde du sanscrit, on se rappelle tout de suite de Panini. J. LYONS (1983), lui aussi, le
fait et il note l’importance de ce célèbre grammairien indien en affirmant qu’il a
contribué à la description de la langue sanscrite davantage que beaucoup de
grammairiens venant avant lui.
10
Douze différents théorèmes de la grammaire indienne et environ mille
ouvrages de grammaire nous restent comme héritage de cette époque, nous informe,
LYONS (1983) et il fait une comparaison entre les ouvrages gréco-romains et indiens.
Ces deux systèmes de grammaires étaient indépendants de l’un de l’autre par leur
origine et leur développement. Ils avaient toutefois des traits communs, tels que la
querelle du caractère naturel et conventionnel du langage et ils s’occupaient tous les
deux de textes anciens traitant de la culture ou de la religion, d’un côté l’ancien grec, de
l’autre côté, les textes de Veda. J. LYONS (1983) souligne particulièrement l’œuvre de
Panini (4e sc. av. J.C. ?) en tant qu’œuvre de grammaire exceptionnelle de tous les
temps au point de vue de la cohérence interne et de la simplicité avec laquelle Panini a
observé le langage de sa propre époque, ce qui nous montre que les indiennes ont
beaucoup protégé les textes sacrés.
LYONS (1983) fait une remarque importante que l’on mentionne souvent à
savoir que le XIXe siècle a été le témoin de la naissance de l’examen scientifique du
langage et il ajoute que ce jugement est vrai si on donne son sens actuel à ce terme de
« scientifique ». Il ne faut pas oublier que cette conception de la « science » était très
nouvelle parce que les scolastiques et leurs successeurs, les grammairiens de Port Royal
se réclamaient eux aussi des scientifiques du point de vue de leur conception de la
connaissance exacte qui n’était basée que sur des principes universels et non sur
l’observation des faits.
Comme LYONS (1983) le mentionne, le XIXe siècle était une époque où la
pensée scientifique a changé, a évolué radicalement grâce aux découvertes exactes dans
plusieurs domaines de la connaissance. Le XIXe siècle a été une époque où la pensée
scientifique a commencé à s’appuyer sur des faits, selon l’observation de données
concrètes et exactes. Par exemple de LYONS (1983), la découverte du Sanscrit par les
linguistes occidentaux a réveillé l’idée qu’une langue très lointaine du monde occidental
pourrait être de même origine que les langues occidentales et que les langues par leurs
origines pourraient être parentes les unes des autres, bien qu’elles se changent et
évoluent.
C’est ainsi que l’idée de l’évolution a pris la place de l’universalité inchangée,
la théorie historique « divine » était détruite et les théories humaines laïques et
évolutionnistes ont pris sa place, affirme LYONS (1983). En un mot, le XIXe siècle a
11
connu la naissance définitive de la pensée positive, l’idée de l’évolution a pris la place
de l’universalité inchangée, la théorie historique « divine » a été bouleversée et les
théories humaines laïques se sont épanouies.
Et grâce à cette révolution de la réflexion de ce siècle, dit LYONS (1983), on a
enfin réussi à distinguer la grande différence entre le regard normatif et le regard
descriptif, ce qu’on ne pouvait pas montrer depuis des siècles. Désormais, le linguiste
doit être un scientifique qui décrit la langue que les gens parlent ou écrivent et non pas
qui édicte ou commandent comment-ils doivent parler ou écrire.
C’est ainsi brièvement que les conditions historiques se sont mises en place
pour mener a la recherche linguistique et à l’arrivée des Cours de linguistique générale
de Ferdinand de SAUSSURE, en 1916.
1.1.2. La Linguistique Générale Et Les Sciences Du Langage
Toutes les personnes qui s’intéressent plus ou moins au domaine du langage
humain, connaissent très bien l’importance et la valeur incontestable de ce célèbre
ouvrage de F. de Saussure, qui est considéré comme le coran de la recherche par
plusieurs autorités linguistiques. De même que Auguste Comte et Saint-Simon avaient
abordé pour la première fois, les sociétés en tant qu’objet de recherche qui devant être
examiné comme si on était dans un laboratoire, de même F. de Saussure a placé, pour la
première fois, le langage humain dans une position prête à être examinée selon les
méthodes scientifiques.
Le XIXe siècle a été pour l’homme le début du retour sur soi comme s’il
observait un objet qui se trouve en dehors de lui-même. Cette fois, l’objet de la
recherche n’était pas les molécules d’atomes qui se situent à une certaine distance, mais
c’était lui-même.
C’est une tache difficile de s’examiner soi-même. Cette démarche demande à
briser les murs des anciennes habitudes de la conscience. A. MARTINET, dans son
œuvre Eléments de linguistique générale, a signalé qu’il était exceptionnellement
important de souligner le caractère scientifique de l’étude de la langue. Il a dit que « une
étude est dite scientifique lorsqu’elle se fonde sur l’observation des faits et s’abstient de
12
proposer un choix parmi ces faits au nom de certains principes esthétiques ou moraux »
(Martinet, 1996, 6).
Le langage est la cause et la conséquence de toutes les activités humaines.
L’homme fait du sport, construit des bateaux, va sur la lune, crée des œuvres d’art, fait
des opérations chirurgicales sur sa propre espèce et sur des animaux, observe, examine
tout ce qui vient au devant de ses yeux, fait des mesures ultrasensibles avec des
appareils qu’il invente, mais il ne les aurait pas fait s’il n’avait pas une faculté naturelle
pour utiliser sa langue.
T. BUCKLEY rapporte une remarque de HERMANS, très significative et
éclairante disant que toute science est d’abord descriptive (BUCKLEY, 1996). Il nous
est suffit de jeter un coup d’œil et de lire les premières pages du Cours de linguistique
générale pour comprendre combien est juste cette constatation. Il est vrai que la
linguistique, elle aussi, a commencé par une phase de description. Nous allons
maintenant relater comment et dans quelles circonstances la linguistique a démarré.
Les Cours de linguistique générale qui est un manifeste de la linguistique et
des sciences du langage, commence par énoncer son contenu et son objectif. La
linguistique traite de toutes les manifestations du langage humain, soit qu’ « il s’agisse
des peuples sauvages ou les nations civilisées, des époques archaïques, classiques ou de
décadence, en tenant compte dans chaque période non seulement du langage correct et
du « beau langage », mais de toutes les formes d’expression (…) » (1995, 20). Et son
objectif est de « (…) faire la description et l’histoire de toutes les langues qu’elle
pourrait atteindre (…) », deuxièmement, de « chercher les forces qui sont en jeu d’une
manière permanente et universelle dans toutes les langues et de dégager les lois
générales auxquelles on peut ramener tous les phénomènes particuliers de l’histoire
(…) », et troisièmement, de « se limiter et de se définir elle-même (…) » (20).
Nous pouvons dire que toute science a évidemment un objet de recherche,
comme dans le cas de la sociologie qui examine les groupes ou les classes humaines ou
dans l’astronomie qui examine les groupes d’étoiles au moyen d’un télescope. Donc,
dans chaque science, on peut aisément trouver un objet qui est prêt à être examiné.
Mais, dans le cas de la linguistique, cette rencontre facile entre le regard scientifique et
son objet, ne se réalise pas aisément.
13
Nous pouvons dire que la linguistique est une discipline qui établit son propre
objet de recherche parce que, devant un objet linguistique concret, comme le mot nu, dit
Saussure, un observateur superficiel fait un jugement ordinaire, mais un examen plus
attentif y révélerait trois ou quatre données parfaitement différentes selon la manière
dont on le considère, comme son, comme une expression d’une idée, comme
correspondant du latin nūdum, etc., et il ajoute que « (…) bien loin que l’objet précède
le point de vue, on dirait que c’est le point de vue qui crée l’objet, et d’ailleurs rien ne
nous dit d’avance que l’une de ces manières de considérer le fait en question soit
antérieure ou supérieure aux autres (…) » (23). En outre, cette structure
pluriexistencielle ou pluriformelle a une double dimension. Quelque soit la manière
qu’on adopte, le phénomène linguistique traite de deux faces de telle sorte que l’une
puisse être expliquée par la raison d’être de l’autre, c’est-à-dire que chaque entité
n’existe que par sa deuxième face ou l’existence de l’une dépend de celle de la
deuxième (1995, concerné).
Saussure explique cette complexité de la façon suivante:
1. (…) les syllabes qu’on articule sont des impressions acoustiques
perçues par l’oreille, mais elles n’existent que par le fait de
l’existence des organes vocaux. (…) Un n, dit-il, n’existe que par la
correspondance de ces deux aspects. On ne peut réduire la langue
au son, ni détacher le son de l’articulation buccale ;
réciproquement on ne peut pas définir les mouvements des organes
vocaux si l’on fait l’abstraction de l’impression acoustique ;
2. Le son n’est que l’instrument de la pensée et il n’existe pas pour
lui-même, mais par une autre unité complexe, cette fois,
physiologique et mentale qu’est l’idée qui forme une
correspondance entre ces éléments;
3. Le langage humain comporte deux faces, l’un étant individuel,
l’autre social, tels que l’on ne peut concevoir l’un sans l’autre ;
4. Et à chaque instant, il est un système établi et une évolution, à
chaque moment lorsqu’il est une institution actuelle, il devient un
produit du passé (1995, 24).
14
« Ainsi, de quelque côté l’on aborde la question », conclut-il, nous ne pouvons
nullement trouver l’objet intégral de la linguistique qui s’offre à nous comme dans
d’autres sciences, ce qui prouve la différence de nature du phénomène linguistique par
rapports aux autres phénomènes, « (…) partout nous rencontrons ce dilemme : ou bien
nous nous attacherons à un seul coté du problème et nous risquons de ne pas percevoir
les dualités signalés plus haut ; ou bien si nous étudions le langage par plusieurs côté à
la fois, l’objet de la linguistique nous apparaît un amas de confus de choses hétéroclites
sans lien entre elles (…) » (1995, 24).
Il n’y a qu’une solution pour surmonter ces difficultés, selon Saussure, il faut
situer le regard « de prime abord sur le terrain de la langue et la prendre pour norme de
toutes les autres manifestations du langage » (25).
Cet amas de confus de choses hétéroclites, c’est d’ailleurs le langage lui-même.
A ce stade, Saussure fait une distinction entre le langage et la langue. « (…) Le langage
est multiforme et hétéroclites, (…) il appartient (…) au domaine individuel et au
domaine social ; il ne se laisse classer dans aucune catégorie des faits humains parce
qu’on ne sait comment dégager son unité (…) », mais la langue, en tant que « (…)
partie déterminée, essentielle (…) », est « (…) à la fois, un produit social du faculté du
langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour
permettre l’exercice de cette faculté chez les individus (…) » (25).
Le terrain de la langue, d’après lui, est un tout en soi et un principe de
classification, une ordonnatrice d’un amas de confus de choses qui ne se prêtent à
aucune autre analyse. Ainsi on trouve l’objet de l’examen du phénomène linguistique.
(25). Et une fois qu’on le trouve, le deuxième pas doit être de déterminer sa place dans
les faits du langage.
Où se trouve-t-elle, la langue, dans quelle sphère du langage prend-elle sa
place ? La réponse est évidente : (…) devant l’acte individuel qui permet de
reconstituer le circuit de la parole (…) (27). Nous devons suivre la même route que
Saussure a prise et nous allons, maintenant définir la place de la langue dans les faits du
langage.
15
1.1.2.1. La Place De La Langue Dans Les Faits Du Langage
Il faut la mettre tout de suite devant l’acte individuel, et son inverse, puisque ce
sont les individus qui forment une communauté linguistique, exerçant le langage entre
eux-mêmes, et constitue par là même la chaîne parlée. La chaîne parlée est un circuit de
parole exécutée par au moins deux individus dont le cerveau est le siège de
l’organisation et de l’exercice du langage. Trois phases successives, psychiques,
physiologiques et physiques constituent les agents de cette organisation (1995).
La première phase, le point de départ d’un cerveau, consiste en l’association
des faits de la conscience avec les signes linguistiques que Saussure suggère d’appeler
les concepts, puis vient la deuxième dans laquelle le cerveau fait fonctionner les organes
vocaux qui, à leur tour, transforment le signal en un signal purement physique, c'est-à-
dire que les ondes sonores voyagent dans l’air jusqu'au centre du deuxième cerveau. Ici,
le processus fonctionne de manière inverse au premier (1995). Il faut ajouter, dit
Saussure, une faculté d’association et de coordination, qui se manifeste dès qu’il ne
s’agit plus de signes isolés et qui joue le plus grand rôle dans l’organisation du langage
en tant qu’un système (1995, 29).
Mais, on ne peut pas comprendre ce rôle, si on ne sort pas de l’acte individuel
qui, souligne-t-il, n’est que l’embryon du langage et on n’aborde pas le fait social.
Ainsi, ce circuit de la parole s’établit une sorte de moyenne (…) entre tous les individus
(…) relié par le langage et tous reproduisent (…) non exactement sans doute, mais
approximativement (…) les mêmes signes unis aux mêmes concepts (1995, 29).
On ne peut pas répondre à la question sur ce qu’est l’origine de cette
cristallisation sociale, si on ne distingue pas ce qui est individuel et ce qui est social. La
réponse réside dans ce « ce qui est social ». La partie physique peut être écarté d’emblée
parce que quand nous entendons une langue que nous ignorons, les sons physiques
n’ont un sens que par leur aspect physique et la partie psychique n’a pas un rôle entier
dans le jeu parce que l’exécution du langage n’est pas fait par la masse, mais par les
individus, ce que Saussure appelle « la parole » (1995).
Supposons un hangar commun prêt à être utilisé par tous les individus d’une
communauté qui communiquent avec leur propre langue. Un tel hangar n’existe pas
parce qu’il n’y a que des usages individuels, particuliers et on peut déterminer « la
langue » au moment où une image auditive vient s’associer à un concept (31).
16
L’individu enregistre passivement la langue qu’il ne peut ni la créer, ni la modifier (31)
(…) et il doit apprendre son utilisation dès son enfance.
C’est par le fonctionnement des facultés réceptives et coordinatrices de la vie
collective que les mêmes empreintes se forment sensiblement chez les sujets parlants.
La langue est comme un trésor public qui serait un système grammatical existant
virtuellement dans le cerveau d’un ensemble d’individus, prêts à l’utiliser par la
pratique de la parole. Si on pouvait embrasser la somme des images verbales
emmagasinées chez tous les individus, on toucherait le lien social qui constitue le
langage, dit Saussure (30). Et si la langue était complète dans chaque individu,-elle ne
l’est pas, elle n’existerait parfaitement que dans la masse- on toucherait alors tout le
système qui forme la langue.
En distinguant la langue de la parole, on sépare en même temps ce qui est
social de ce qui est individuel (…) et (…) ce qui est essentiel de ce qui est accessoire et
plus ou moins accidentel. Etant un acte individuel de volonté et d’intelligence, ajoute
Saussure, le sujet parlant construit ses propres combinaisons linguistiques à l’aide du
code de la langue en vue d’exprimer sa propre pensée au moyen de son propre
mécanisme psycho physique qui lui permet de les extérioriser (1995, 30-31).
Maintenant, pour bien comprendre l’entité de la langue, nous allons récapituler
ses caractéristiques, comme l’a fait Saussure :
1. La langue est un sujet bien défini dans l’ensemble hétérogène
des faits du langage qui n’existe qu’en vertu d’un contrat fait
par les membres d’une communauté linguistique. Etant la
partie sociale du langage, l’individu qui se trouve à l’extérieur
de celle-ci, ne peut ni la créer, ni la modifier et il a besoin d’un
apprentissage pour en connaître le jeu (31).
2. La langue et la parole, sont deux sujets, deux domaines que
l’on peut étudier séparément. Grâce à la langue, nous pouvons
même nous assimiler l’organisme linguistique des langues
mortes que nous ne parlons plus.
3. Tandis que le langage est hétérogène, la langue ainsi délimitée
est de nature homogène (32). Elle est un système de signes où
il n’y a d’essentiel que l’union du sens et de l’image
17
acoustique, et où les deux parties du signe sont également
psychiques (32).
4. la langue est une sorte d’abstraction de tout le caractère qui
n’est pas heuristique de la parole. Et c’est par cette abstraction
que l’étude du phénomène du langage revêt un caractère
concret. Les signes linguistiques que nous offre la langue ne
sont pas moins psychiques que ceux de la parole, dit-il (1995).
Ces caractéristiques de la langue, ainsi délimité dans l’ensemble des faits de
langage (…), nous en font découvrir un autre plus grand (…) (32-33). Voyons
maintenant ce que c’est.
1.1.2.2. La Place De La Langue Dans Les Faits Humains Et La Sémiologie
Ainsi, ayant délimité la langue parmi les faits du langage, on constate qu’elle
peut être classifié parmi les faits humains, tandis que le langage ne peut être. On vient
de constater que la langue est une institution sociale, sauf qu’elle se distingue par
plusieurs traits des autres institutions politiques, juridiques, etc. (33) parce qu’étant un
moyen de communication, elle se trouve à la base de toutes les autres institutions, (…)
un système de signes exprimant des idées et par là, comparable à l’écriture, à
l’alphabet des sourds-muets, aux rites symboliques, aux formes de politesse, aux
signaux militaires, etc., etc. (…) (33). Pourtant, elle est seulement le plus important,
principal, et peut-être la raison d’être de tous les autres systèmes.
On en vient ainsi à la naissance d’une nouvelle science, que Saussure a conçue
et qu’il appelle la sémiologie, c’est-à-dire l’étude de la vie des signes au sein de la vie
sociale (33). C’est une partie naturelle de la psychologie sociale, par conséquent de la
psychologie générale qui nous fait apprendre les lois qui régissent les signes de la vie
sociale et en quoi ils consistent et que les lois qu’elle découvre, sont également
applicables à la linguistique qui n’est qu’une partie essentielle et particulière de la
psychologie.
C’est au psychologue de déterminer la place exacte de la sémiologie et le
linguiste se contente de définir ce qui fait de la langue un système spécial dans
l’ensemble des faits sémiologiques (…) (33).
18
1.1.2.3. La Linguistique De La Langue Et La Linguistique De La Parole
La science de la langue acquiert ainsi sa propre place dans l’ensemble de
l’étude du langage, ainsi que la linguistique qui forme un tout englobant deux grandes
parties : la linguistique de la langue et la linguistique de la parole (1995). Saussure
signale que tous les éléments du langage qui constituent la parole sont considérés
comme secondaires, à cette science principale et grâce à cette hiérarchie que les études
du langage gagnent un ordre parfait (1995).
L’activité du sujet parlant ne peut constituer l’intérêt de l’étude que quand elle
a une relation avec la langue. L’étude comporte ainsi deux partie, l’une, essentielle, qui
a pour objet la langue, qui est sociale, indépendante de l’individu, qui est une étude
uniquement psychique et l’autre, secondaire, qui a pour l’objet la partie individuelle du
langage, qui n’est que psycho physique (1995). Sans doute que ces deux parties sont
deux moitiés d’un tout qui ont besoin de l’une et de l’autre, la première étant nécessaire
pour que la deuxième soit intelligible et produise tous ses effets et la deuxième est
nécessaire inversement pour que la première s’établisse, conclut Saussure (1995, 37).
Historiquement, précise Saussure, la parole précède toujours la langue,
puisqu’il nous faut d’abord un acte de parole pour établir une association entre une idée
et une image verbale et puisque, ajoute-il, la parole précède historiquement la langue,
c’est elle qui fait évoluer la langue. Nous apprenons notre langue maternelle en
communiquant avec les autres au moyen de la langue déposée dans chaque cerveau de
façon unique. Il y a donc interdépendance de la langue et de la parole ; celle-là est à la
fois l’instrument et le produit de celle-ci . Mais tout cela ne les empêche pas d’être deux
choses absolument distinctes (37-38).
La langue n’existe que dans la collectivité (…) déposée dans chaque cerveau
(…) sous la forme d’une somme d’empreintes, comme un dictionnaire dont tous les
exemplaires seraient repartis identiquement entre les individus (38). Saussure
représente ce mode d’existence du langage qui est commun à tous et placé en dehors de
la volonté par cette formule :
1 + 1 + 1 + 1… = I (modèle collectif)
19
Par contre, il n’y a rien de collectif dans la parole qui est la somme de ce que
les gens disent et qui comprend les actes de volonté qui se cristallisent en des
combinaisons individuelles exécutés par des actes de phonation encore volontaires. Et
elle est représentée par cette formule de la somme des cas particuliers :
(1 + 1' + 1"+…)
Telle était la première bifurcation qu’on rencontre dès qu’on cherche à faire la
théorie du langage (38). Il est vrai que toutes les fois que nous intervenons sur le
phénomène du langage en vue d’en faire une théorie, nous faisons face inévitablement à
une sorte de dualité. Il n’est pas difficile de voir que cet effet provient des dualités
qu’on rencontre lorsqu’on intervient sur le phénomène de la langue.
Notre définition de la langue suppose que nous en écartons tous ce qui est
étranger à son organisme, à son système, en un mot tous ce qu’on désigne par le terme
de « linguistique externe » (40). Voilà une autre dualité quand il s’agit de la définition
de la langue que l’on a donnée jusqu'à maintenant.
Cette linguistique s’intéresse a un sujet important, puisqu’en tant que système
en soi-même, la langue est un moyen de communication entre les gens, ce qui veut dire
qu’elle établit un moyen pour ce qui est en dehors d’elle-même, c'est-à-dire, pour mettre
en place les relations humaines. Ce sont d’abord tous les points par lesquels la
linguistique touche a l’ethnologie, toutes les relations qui peuvent exister entre
l’histoire d’une langue et celle d’une race ou d’une civilisation (40).
Nous passons les sujets concernant l’écriture et la phonologie, puisqu’ils ne
sont pas nécessaires, dans ces circonstances à notre méthodologie. Mais, nous
supposons que dans un enseignement global de la traduction, les apprentis traducteurs
devront suivre un cours élémentaire de linguistique générale. Maintenant, nous pouvons
aborder la nature du signe linguistique toujours à la lumière des Cours de linguistique
générale.
1.1.2.4. Signe, Signifié, Signifiant
Un phénomène du langage est tout simplement un signe linguistique. Quand
quelqu’un prononce le mot cheval, ce mot désigne un animal. A première vue, il y a,
20
d’un côté, les mots, de l’autre côté, des choses et ces mots désignent, signifient ces
choses.
Pour certaines personnes, dit Saussure, la langue ramenée à son principe
essentiel, est une nomenclature, c'est-à-dire une liste de termes correspondant à autant
de choses (97). Cette opinion suppose de l’idée tout faite que l’on peut mettre une
étiquette sur une chose. Mais, en réalité comment fonctionne ce principe essentiel de
désigner les choses avec des mots parce que, d’après MARTINET (1996), si cette idée
trop simpliste était vraie, alors comment pourrait-on mettre des étiquettes sur une
quantité innombrable de choses ?
Cependant, dit Saussure, cette vue simpliste peut nous rapprocher de la vérité,
en nous montrant que l’unité linguistique est une chose double, faite du rapprochement
de deux termes (98), d’un côté le mot, de l’autre côté la chose. A ce point, Saussure
nous rappelle qu’on a vu que les termes impliqués dans le signe linguistique sont tous
psychiques et sont unis dans notre cerveau par le lien de l’association (98). On voit que
tout se passe dans notre cerveau et en réalité, le signe linguistique unit non une chose et
un nom, mais un concept et une image acoustique (98).
Qu’est-ce qu’une image acoustique ? Elle n’est pas le son matériel, elle n’est
pas une chose purement physique, mais l’empreinte psychique de ce son (98).
L’empreinte que nous acquérons par le témoignage de nos sens n’est que sensorielle. En
conséquence, le signe linguistique est une entité psychique qui a deux faces. Voilà
encore une dualité ou bien, disons une bifurcation parce que, comme le dit Saussure,
cette définition pose une importante question de terminologie (99).
Saussure propose d’appeler signe la combinaison du concept et de l’image
acoustique (99). Or, il signale que dans l’usage courant ce terme désigne généralement
l’image acoustique seule, en oubliant par exemple que le mot arbre est appelé signe,
c’est parce qu’il porte le concept « arbre », de telle sorte que l’idée de la partie
sensorielle implique celle du totale (99). Il résout cette ambiguïté en désignant les trois
notions (…) par des noms qui s’appellent les uns les autres tout en s’opposant (99),
ainsi le tout est désigné par signe et concept et image acoustique sont désignés
respectivement par signifié et signifiant.
21
Ces termes ont l’avantage de marquer l’opposition qui les sépare soit entre
eux, soit du total dont ils font partie (99). Le fait qu’un signe linguistique unit non un
mot et une chose, mais un concept et une image acoustique implique l’un de ses
caractères primordiaux : il doit être arbitraire, c'est-à-dire, libre, indépendant de ce qu’il
montre, il n’a aucune attache naturelle entre lui-même en tant qu’entité psychique et ce
qu’il nomme (100). Il donne l’exemple de l’idée de « sœur » qui n’est liée par aucun
rapport intérieur avec les suites de son s-ö-r qui lui sert de signifiant ; il pourrait être
aussi bien représenté par n’importe quelle autre (100) et poursuit en traitant des
différences entre les langues et l’existence même de langues différentes.
Saussure suggère que ce premier caractère du signe linguistique domine toute
la linguistique de la langue et ces conséquences sont d’innombrables (100). Le signe
linguistique est une entité qui a une certaine étendue, son apparition prend du temps,
pour que les sons s-ö-r sortent de notre bouche l’un après l’autre. La deuxième
caractéristique du signe linguistique est qu’il représente une étendue qui est mesurable
dans une seule dimension qui n’est qu’une ligne (103).
Bien que ce caractère nous semble très évident et simple, il n’est pas moins
important que ses conséquences sont incalculables, dit Saussure, de telle sorte que (…)
tout le mécanisme de la langue dépend (…) (103) de cette linéarité du signe
linguistique.
1.1.2.5. L’immutabilité Et La Mutabilité Du Signe Linguistique
Le signe linguistique est une entité psychique qui est à la fois immuable et
muable. Oui, il est arbitraire et libre, mais par rapport à la communauté linguistique qui
l’emploie (…) il n’est pas libre, il est imposé (…) la masse sociale n’est point consulté
(..), on leur dit « Choisissez ! », puis on ajoute « ce sera ce signe et non un autre »
(104). Par qui ou à vrai dire, par quelle force est-il imposé ? On peut répondre sur le
champ que c’est par la conscience commune qui est au-dessus de chaque membre de
cette même communauté linguistique, qu’il est imposé.
Saussure répond à cette question à la façon suivante: A n’importe quelle
époque et si haut que nous remontions, la langue apparaît toujours comme un héritage
de l’époque précédente. (…) En fait, aucune société ne connaît et n’a jamais connu la
22
langue autrement que comme un produit hérité des générations précédentes et à
prendre tel quel. C’est pourquoi la question de l’origine du langage n’a pas
l’importance qu’on lui attribue généralement. (…) le seul objet réel de la linguistique,
c’est la vie normale et régulière d’un idiome déjà constitué. Un état de langue donné est
toujours le produit de facteurs historiques, et ce sont ces facteurs qui expliquent
pourquoi le signe est immuable, c'est-à-dire résiste à toute substitution arbitraire (105).
On comprend tout de suite que la conscience commune à un moment donné de l’histoire
d’une communauté linguistique ne peut être qu’un héritage de sa propre époque
précédente.
Mais, dire, comme l’affirme Saussure, que la langue est un héritage n’explique
rien si on ne va pas plus loin parce qu’il est évident que toutes les institutions sociales
sont des héritages des époques précédentes (105).
A propos de modifier les lois qui existent et qui sont héritées, pour les autres
institutions sociales, dit Saussure, il y a une balance différente entre la tradition
imposée et l’action libre de la société et il ajoute que pour qu’une chose soit mise en
question, il faut qu’elle doive reposer sur une norme raisonnable qui intéressent les
problèmes de la vie sociale. Par exemple, on peut discuter sur un système de symboles,
puisque le symbole a un rapport rationnel avec la chose signifiée (106) ou encore, on
peut discuter sur la valeur entre le mariage monogamique et polygamique, mais il n’y a
pas un rapport rationnel entre un signifiant et un signifié d’un signe linguistique et si on
ne le peut pas, comment pourrait-on intervenir pour le modifier ? (1995).
Le caractère arbitraire du signe, la multitude des signes nécessaires pour
constituer n’importe quelle langue, le caractère trop complexe du système et la
résistance de l’inertie collective à toute innovation linguistique, constituent les quatre
particularités essentielles du signe linguistique qui résiste à toute intervention de
changement (106-107).
Nous allons maintenant récapituler, comme le fait Saussure, les étapes de notre
démonstration, pour voir le niveau auquel nous sommes arrivés (112-113):
1. Nous avons d’abord distingué, au sein du phénomène total que
représentent le langage, deux facteurs que sont la langue et la
parole, la langue étant (…) le langage moins la parole. Elle
23
englobe toutes les habitudes linguistiques que le sujet parlant utilise
pour comprendre et se faire comprendre.
2. Cette définition est encore insuffisante puisqu’elle laisse la langue
en dehors de sa réalité sociale, qu’est la masse parlante. Tout
simplement, la langue a besoin d’une masse parlante pour exister
parce qu’elle est un phénomène sémiologique. C’est dans ces
conditions qu’elle est viable et non vivante et qu’elle n’est qu’une
réalité sociale, au lieu d’être un fait historique.
3. Cependant, en dehors de la durée, dit Saussure, la réalité
linguistique n’est pas complète et aucune conclusion n’est possible.
La langue ne peut pas être sans la masse parlante et la langue et la
masse parlante ne peuvent être, toutes les deux, sans l’action du
temps. Si on prenait la langue dans le temps, sans la masse parlante,
puisque le temps n’agirait pas sur un individu vivant des années
isolément comme dans le cas de Robinson Crusoe, on ne
constaterait aucune altération sur lui et si on prenait la masse
parlante sans le temps, alors on ne constaterait plus d’effet des
forces sociales agissant sur la langue.
Voilà pourquoi le signe linguistique est une chose à la fois immuable et
muable. Il est immuable parce qu’il résiste à toute intervention de modification des
individus qui l’acquièrent passivement de leurs propres générations précédentes, il est
muable parce que son caractère arbitraire est impuissant contre l’altération du temps qui
finit par faire déplacer ses rapports entre le signifiant et le signifié.
1.1.2.6. Les Dualités Internes De Toutes Les Sciences Opérant Sur Les Valeurs Et
La Deuxième Bifurcation Dans La Recherche De L’objet D’étude Du Langage
Humain
Le temps (…) ne produit pas d’effets particuliers, dit Saussure, sur la plupart
des autres sciences, en donnant l’exemple de l’astronomie qui a constaté que les astres
subissent de notables changements dans l’espace sans avoir besoin de se scinder en
deux disciplines pour cela ou de la géologie qui opère sur des successivités, on n’a pas
besoin de se munir d’un autre objet d’étude quand il s’agit des états fixes de la terre ou
24
encore du droit qui se scinde en deux : une science descriptive et une histoire du droit
sans qu’on les oppose l’une à l’autre, et les exemples sont multiples.
Saussure met en évidence de notables ressemblances entre les sciences
économiques et la linguistique parce qu’on est en face de la notion de valeur dans les
deux cas. Elles se basent sur un système d’équivalence entre deux choses d’ordres
différents, d’un côté il y a un travail et un salaire et de l’autre côté, il y a un signifié et
un signifiant (115). Un travail est une activité qui prend du temps et un salaire est une
somme de l’argent qu’on paie contre un travail fait dans un temps déterminé. Or nous
avons appris que le signe linguistique apparaît dans un certain temps. Il y a quelque
chose d’arbitraire dans cet état de dépendance à l’action du temps, quelque chose qui ne
doit pas avoir un rapport rationnel entre ce qui signifie et ce qui est signifié, par
exemple, un travail qui est fait dans une certaine durée, a une valeur par rapport à la
quantité de cette durée, mais ce qui valorise ce travail, ce n’est que les chiffres du
montant de l’argent et dans la nature, les chiffres n’existent pas, il n’y a que des objets
comptabilisables, de même que le lien qui unit l’image acoustique et le concept, est tout
à fait arbitraire.
Il est certain que, dit Saussure, toutes les sciences auraient intérêt à marquer
plus scrupuleusement les axes sur lesquels sont situées les choses dont elles s’occupent
(115). Comme dans les sciences mathématiques, on distingue deux axes : l’un qui est
celui des choses simultanées, coexistantes, d’où toute intervention du temps est exclue
et l’autre qui celui est des choses successives sur lequel on ne peut jamais considérer
qu’une chose à la fois, mais où sont situées les choses du premier axe avec leurs
changements (115). Pour les sciences qui opèrent sur les valeurs, ajoute-t-il, c’est une
manœuvre pratique de distinguer ces deux axes, et dans certains cas une nécessité
absolue.
Cependant, c’est la linguistique qui doit tenir compte de cette distinction le
plus par rapport aux autres sciences dans lesquelles les savants peuvent organiser leurs
recherches d’une façon rigoureuse sans tenir compte des deux axes, sans distinguer le
système des valeurs considérés en soi parce que la langue, dit-il, est un système de
pures valeurs que rien ne détermine en dehors de l’état momentané de ses termes. Il
n’est pas un autre système de valeur aussi complexe que la langue, c’est à cause de cette
complexité même que l’on doit étudier successivement selon ces deux axes (116). Plus
25
les signes sont multiples et rigoureusement organisés dans une dépendance réciproque,
plus il est impossible d’étudier simultanément les rapports dans le temps et les rapports
dans le système, dit Saussure (116).
C’est pourquoi, Saussure a eu besoin de distinguer deux linguistiques, comme
une linguistique synchronique, regroupant tout ce qui se rapporte à l’aspect statique de
notre science et une linguistique diachronique, regroupant tout ce qui a trait aux
évolutions. Donc, la synchronie implique un état de langue et la diachronie implique
une phase d’évolution (117).
En conclusion, nous sommes au devant de la deuxième bifurcation après la
première que sont la langue et la parole : la croisée des routes qui conduisent la langue,
à la diachronie et la parole, à la synchronie. Tous ce qui est diachronique dans la langue
ne l’est que par la parole. Le germe de tous les changements dans la langue, se trouve
dans la parole (138).
Un fait d’évolution est toujours précédé d’un fait, ou plutôt d’une multitude de
faits similaires dans la sphère de la parole (138, 139). Il y a toujours deux moments
distincts, l’un dans lequel des faits de langue surgissent et l’autre dans lequel ces faits
sont devenus un acte commun de la collectivité (1995).
Enfin, la linguistique synchronique s’occupera des rapports logiques et
psychologiques reliant des termes coexistant et formant système, tels qu’ils sont aperçus
par la même conscience collective et la linguistique diachronique étudiera au contraire
les rapports reliant des termes successifs non aperçus par une même conscience
collective, et qui se substituent les uns aux autres sans former système entre eux (140).
Nous avons essayé de faire jusqu'à maintenant un aperçu panoramique du
fondement théorique de la linguistique en suivant la propre route de F. de Saussure, qui
a été la base et la source de tous les travaux de langue, théoriques ou appliqués dans
plusieurs domaines concernant la langue humaine, de tout le vingtième siècle. Toutes
ces connaissances dont nous avons essayé de présenter les traits essentiels, sont à la
base de toutes les études du langage humaine. Une fois que cette science mère a été
établie en partant du postulat que c’est le point de vue qui crée l’objet, chacun de ces
points de vue a créé son propre chemin et ces chemins ont conduit à de nouvelles
disciplines de cette science mère et différents courants de pensée, ce qui a permis de
26
tracer un arbre de la science du langage avec d’innombrables branches et de longs
nœuds qui serrent de toute leur force, la terre des sciences humaines et sociales. Par
exemple, il n’est pas difficile de voir que la première bifurcation de la langue et de la
parole, a donné naissance à grands domaines comme la sociolinguistique qui n’étudie le
langage humain que dans son aspect social en ayant beaucoup de relation mutuelle avec
la sociologie et la psycholinguistique ou la neurolinguistique qui n’étudie le langage
humain que dans son aspect individuel ayant des relations mutuelles avec la
psychologie ou la neuropsychologie.
D’après Le Larousse, ces disciplines sont des intermédiaires constitués par la
linguistique appliquée. Quand on dit la linguistique appliquée, on comprend tous les
domaines dans lesquels les théories linguistiques trouvent leur application, notamment
la pédagogie de la langue, la traduction automatique et également une industrie de la
langue qui se substitue quand il s’agit de la planification linguistique, la normalisation
et la constitution des terminologies (1989). D’après lui, « (…) la psycholinguistique
étudie le fonctionnement et la genèse du langage, et les relations existant entre les faits
psychiques et les faits de langue (…) et (…) la sociolinguistique se donne pour fin
d’étudier les relations entre le comportement linguistique et le comportement social : en
tant que membre de groupes (classe, famille, club sportif, profession, etc.) (…) (1989,
45).
Toujours d’après Le Larousse, les hypothèses et les analyses de Saussure ont
servi de postulats pour définir diverses tendances linguistiques comme le
fonctionnalisme et le structuralisme dans la première moitié du XXe siècle jusqu'aux
années 1960 (1989). A propos du fonctionnalisme, Le Larousse fait une remarque
importante : Puisque la langue est un instrument de communication, elle doit avoir des
fonctions. Par contre, ce mot « fonction » est un concept qualificatif très large et dense
pour le langage humain et ce n’est pas étonnant que cette hypothèse engendre une
diversité d’approche (1989).
On voit que le fonctionnalisme est un terme général à l’intérieur duquel, il
existe des courants originaux qui abordent la fonctionnalité du langage d’une façon très
caractéristique et particulière. Il nous faut en premier lieu, bien assimiler ce courant et
les fonctions du langage puisque nous nous situons juste sur la scène où ces fonctions
prennent leur place.
27
Nous voulons achever cette première partie par une définition très forte, claire
et précise de la langue de André MARTINET dans son Eléments de linguistiques
générales (1996, 20) :
« Une langue est un instrument de communication selon lequel l’expérience
humaine s’analyse, différemment dans chaque communauté, en unités
douées d’un contenu sémantique et d’une expression phonique, les
monèmes, cette expression phonique s’articule à son tour en unités
distinctives et successives, les phonèmes, en nombre déterminé dans
chaque langue, dont la nature et les rapports mutuels diffèrent eux aussi
d’une langue à une autre »
1.2. Le Structuralisme Et Les Etudes Linguistiques Après L’époque De Saussure
Nous voulons commencer ce chapitre, par une définition de la structure.
Voyons comment la définit, Le Larousse :
« Un ensemble de données linguistiques a une structure (est structuré) si, a
partir d’une caractéristique définie, on peut constituer un système ordonné
de règles qui en décrivent à la fois les éléments et leur relation, jusqu'à un
degré déterminé de complexité : la langue peut être structuré au regard de
divers critères indépendants les uns des autres (changement historique, sens,
syntaxe, etc.) » (445)
Comme Z. KIRAN et A. KIRAN ont marqué dans leur œuvre DILBILIME
GIRIS (2002), le structuralisme est un courant de pensée, une approche aux phénomènes
humains et sociaux qui a fortement marqué le XXe siècle. D’après eux, le fait que
Saussure a envisagé le langage humain en système en réaction au XIXe siècle qui ne
s’occupait que des mots, a été la clef de voûte de la linguistique structurale, car un
système dans son essence est une structure (2002). D’après eux, même si le XIXe siècle
a vu la réussite dans les études phonologiques des changements de son, il avait envisagé
les phénomènes du langage un à un, indépendamment du tout qui constitue son système
et il était incapable de résoudre les problèmes essentiels de sa propre particularité, car
pour les linguistes de cette époque, connaître les mots d’une langue, c’était connaître
savoir toute cette langue, ajoutent-ils (2002).
28
On voit que les linguistes du XIXe siècle ne sont pas allé beaucoup loin que les
naturalistes et les conventionnalistes de l’Antiquité, en s’occupant toujours des mots,
tandis qu’avec Les Cours de linguistique générale, toute la vision de XXe siècle s’est
penchée sur l’ensemble du langage, comme l’ont précisé ces deux écrivains. Dès lors, le
langage humain a été considéré comme une structure et dans la première moitié du XXe
siècle, les études de langue ont pris le nom de linguistique structurale (2002).
Nous venons de connaître les fondements et les principes essentiels de cette
linguistique et quand l’époque de Saussure s’est achevée et venue celle de ses
successeurs et des linguistes indépendants, affirment-ils, la linguistique structurale s’est
nourrie davantage dans cette terre féconde et plusieurs courants sont nés. Cependant,
ajoutent-ils, lorsque le fil du développement linguistique s’est déroulé de cette manière,
un autre fleuve scientifique du langage humain coulait avec toute son amplitude de
l’autre côté de l’Atlantique : c’est la linguistique structurale américaine (2002). Il est de
notre devoir de nous sensibiliser à ces travaux du nouveau monde qui ont contribué au
développement de l’œuvre scientifique du langage humain, comme le précisent les
auteurs (2002), avant d’aborder les travaux de l’école de Prague.
La vérité capitale que l’on doit savoir sur les études du langage humain en
Amérique, remarquent-ils, c’est qu’elles ont commencé juste par les études des
anthropologues et ethnologues et qu’elles se sont développées indépendamment même
si elles ont beaucoup de traits communs avec la linguistique de Saussure et c’est
pourquoi on l’appelle la linguistique américaine.
Sur ce point, nous voulons faire une petite réflexion : puisque la linguistique
américaine a été déterminée par l’anthropologie et par l’ethnologie, elle devrait être
influencée aussi par le culturalisme, qui est une école américaine contemporaine
d’anthropologie1.
Nous apprenons de Z. KIRAN et A. KIRAN que, les linguistes américains
avaient devant eux, un très riche matériau d’examen, un matériau vivant que sont les
langues amérindiennes. D’après eux, le fait que la population des natifs amérindiens 1 Culturalisme. Ecole américaine contemporaine d’anthropologie, qui tente d’infléchir les thèses
de la psychanalyse freudienne dans le sens d’une interprétation plus sociologique que
biologique (Dictionnaire HACHETTE, édition 2001).
29
diminuait de jour en jour, cela a poussé les linguistes américains à examiner et à
protéger leurs langues avant qu’elles ne disparaissent et c’est pour cette raison
hasardeuse que leurs méthodes ont été basés sur l’application, sur des enquêtes et des
corpus (2002).
Les mêmes auteurs nous parlent de L. BLOOMFIELD, le principal précurseur
de cette école et du comportementalisme, courant psychologique très puissant à cette
époque qui rejette tout le mentalisme dans les effets linguistiques et nous apprenons
d’eux que BLOOMFIELD était lui aussi un pur comportementaliste. D’après cette école
psychologique, tous les processus psychiques de l’homme étaient guidés par les facteurs
extérieurs et non pas par les processus mentaux, affirment-ils, en ajoutant que
BLOOMFIELD était l’un des défenseurs de ce principe dans le domaine du langage et
c’est pourquoi, pour lui, le vrai objet du linguiste devrait être les corpus, des corpus
produisant la réalité extérieure (2002).
Il ne faut pas s’étonner que le rejet définitif du mentalisme ne donne pas les
solutions que l’on attendait. Nous apprenons de ces deux écrivains que Z. S. HARRIS,
un autre linguiste américain de cette même école, est venu après BLOOMFIELD, a
essayé de surmonter les obstacles que ce dernier avait rencontrés lors de ses travaux sur
une nouvelle méthode distributionnelle. D’après eux, le distributionnalisme de HARRIS
était le plus fort exemple du principe bloomfieldien qui cherchait les moyens de
constituer la grammaire d’une langue à partir d’un certain corpus (2002). La théorie de
la distribution, d’après eux, signifiait que l’ensemble des distributions dans laquelle une
unité se réalise et la règle principale était de pouvoir trouver toutes les distributions des
unités linguistiques (2002).
La méthode de HARRIS n’a pas donné elle-même une solution valable. En ce
moment de crise, racontent-ils, l’un des étudiants de HARRIS, N. CHOMSKY a initié
une nouvelle période en prouvant que les techniques distributionnalistes de HARRIS ne
peuvent pas résoudre les problèmes des effets linguistiques (2002), ce qui constituait le
rejet définitif du mentalisme, car pour CHOMSKY, le langage de l’homme était une
faculté qui lui sert à produire des phrases ou des énoncés qu’il n’a jamais entendus ou
senti linguistiquement auparavant (2002). Ainsi, CHOMSKY a fait gagner au
structuralisme une caractéristique véritable qu’est la créativité linguistique de l’homme
30
en développant sa grammaire générative et transformationnelle avec laquelle il a
distingué une structure de surface et une structure profonde, affirment-ils (2002).
Face à la paire langue/parole de Saussure, on voit apparaître, dans la
grammaire générative et transformationnelle de CHOMSKY, la paire
compétence/performance. On voit que, la distinction que CHOMSKY est plus
dynamique que celle de Saussure. Nous allons analyser cette paire dans les lignes qui
viennent.
Et lorsqu’on essayait en Amérique, de répondre aux problèmes découlant de la
négligence du mentalisme et de tous les processus psychiques de l’homme, le langage
inclus, en faveur des comportements dont la source n’est que la réalité extérieure, en
Europe, les études linguistiques, affirment-ils, s’efforçaient de concilier après Saussure,
les oppositions intérieures du langage, telles que, langue/parole, diachronie/synchronie,
signifiant/signifié, entité linguistique/système, rapports syntagmatiques/rapports
paradigmatiques (2002).
1.2.1. Le Fonctionnalisme
D’après la note de Larousse, c’est par la réflexion de l’école de Prague sur les
fonctions du langage humain que divers courants fonctionnalistes ont pris leur essor
dans la deuxième moitié du XXe siècle jusque vers les années 70 (1989). Quand on dit
le fonctionnalisme, on pense tout de suite à A. MARTINET, célèbre linguiste du XXe
siècle (1908-1999), à qui ce courant doit beaucoup. D’après, le dictionnaire
HACHETTE, il a été influencé par le cercle de Prague et il a établi les principes de la
linguistique fonctionnelle (2001).
A. MARTINET a établi sa doctrine sur la fonction principale du langage qui
est d’être un instrument de communication dont le fonctionnement demande un système
d’économie d’efforts. Donc, la thèse d’instrumentalisme implique de sa nature le
principe d’économie d’efforts linguistique, dit le Larousse (1989). Et ce principe
d’économie linguistique est établi sur la double articulation du langage d’après la
théorisation de MARTINET qui est (…) l’organisation spécifique du langage humaine
selon laquelle tout énoncé s’articule sur deux plans (…), dit le Larousse (50).
31
Voyons ce que sont ces deux articulations du langage cité dans le Larousse. La
première articulation, c’est l’énoncé qui s’articule linéairement en unités douées de
sens, c’est-à-dire, en unités significatives comme phrases, syntagmes, mots, etc., qui
s’appellent des monèmes ou morphèmes. La phrase le chasseur tue le lion, s’articule
ainsi en cinq monèmes (…) dont chacun peut être remplacé, dans le même
environnement par d’autres monèmes sur l’axe paradigmatique, ou peut se trouver
dans un environnement différent, combiné à d’autres monèmes sur l’axe
paradigmatique (50).
Et au niveau de la deuxième articulation, les monèmes viennent à leur tour de
s’articuler dans leur signifiant en unités distinctes dépourvues de sens qui s’appellent,
selon la terminologie de MARTINET, des phonèmes (…) en nombre limité dans
chaque langue (50). Le monème vainc- est ainsi formé de quatre phonèmes dont chacun
peut être remplacé par d’autres dans le même environnement en vue de former d’autres
monèmes, (…) le signifié peut également se décomposer, mais non linéairement en
unité de sens ou sèmes : enfant= [humain] + [très jeune] (50).
Nous apprenons du Larousse que d’après MARTINET, ce caractère de double
articulation du langage est sa propre caractéristique qui lui permet une économie
d’efforts à l’émission et à la perception du message et il est ainsi possible, à partir de
quelques dizaines de phonèmes, de former quelques milliers de monèmes dont les divers
agencements véhiculent l’infinité des messages linguistiques d’une langue donnée et
elle le distingue des autres système sémiologiques non linguistique, tels que codes et
quasi-langages (langage gestuel, langage musical, langage des animaux, etc.) (51). Le
replacement ou la combinaison réciproque des éléments de deux plans d’articulation, la
première étant les monèmes, la deuxième étant les phonèmes, se réalise également sur
deux axes, qui nous associe tout de suite à notre repère essentiel qui est le croisement de
l’axe des successivités et de l’axe des simultanéités et cette combinaison des éléments
linguistiques sur l’axe des successivités se nomme l’axe syntagmatique et celle de l’axe
des simultanéités se nomme l’axe paradigmatique.
Avant de dire quelques mots sur un autre théoricien de l’école de Prague, un
autre célèbre linguiste, R. JAKOBSON, nous voulons faire une petite interprétation en
qualifiant la première articulation d’articulation de surface, et la deuxième, comme
d’articulation profonde. Quant à R. JAKOBSON, d’après le Larousse, il s’est penché
32
directement sur les fonctions du langage au lieu de rechercher sa nature fonctionnelle
dans ses propres structures et en quoi consiste ce caractère de double articulation du
langage, comme l’a fait MARTINET et en faisant cela, il a entraîné la réapparition de
la diachronie qui n’est plus seulement une succession d’études synchronique, alors que
depuis Saussure, on admettait que l’étude diachronique présuppose l’étude
synchronique, la réciproque n’étant pas vraie (206). Il a défendu qu’il ne puisse y avoir
d’étude synchronique sans analyse diachronique, ce qui est la conséquence de
concevoir la synchronie non de façon statique, mais de façon dynamique (1989, 206).
1.2.1.1. Les Fonctions Du Langage Humain
Donc, d’après JAKOBSON, les effets synchroniques et diachroniques
interviennent constamment dans le système d’une époque (206). D’après le Larousse,
on peut constater trois effets, trois différents moments linguistiques : (…) tel type de
prononciation est ordinaire pour les grands-parents, il est marqué et relevant du style
soutenu pour les parents qui en ont un autre, il est totalement absent chez les enfants
(…) (206). Les choix de tel ou tel type de prononciation de ces différentes générations
d’une même famille, sont leurs propres tendances stylistiques produites par la
fonctionnalité du langage, plus exactement par la fonction de la communication, dite
aussi référentielle ou cognitive, dit le Larousse (206).
Essentielles sont donc les fonctions du langage humain, car elles conditionnent
sa propre organisation, les caractéristiques des unités linguistiques, comme dans le cas
de ces trois générations et beaucoup de faits diachroniques, comme dit le Larousse. Il
s’agit naturellement des fonctions du langage puisque nous avons divers objectifs dans
nos énoncés. Ainsi, en suivant le Larousse, on peut ajouter une fonction impérative ou
injonctive, qui est une fonction très concrète qui intéresse la vie sociale directement
dans le but d’amener l’interlocuteur à adopter certains comportements.
Le Larousse cite une autre classification des fonctions du langage, comme nous
aussi l’avons citée dans notre étude de maîtrise (2001), du psychologue, K. BÜHLER
qui se compose de trois éléments, telles que, (…) la fonction de représentation (relation
d’énoncé avec l’univers extralinguistique), la fonction d’expression ou expressive
33
(relation avec l’émetteur du message) et la fonction d’appel ou interrogative (relation
avec le récepteur) (…) (205).
Evidemment, dit le Larousse, la tache de JAKOBSON, est plus élaborée, car
elle propose une classification fondée sur le processus général de la communication
selon la théorie de la communication établie par les théoriciens de la cybernétique.
Selon cette classification, (…) tout acte de communication suppose six facteurs : un
destinateur, qui envoie un message à un destinataire, un contexte (ou référent), un code
commun au destinateur et au destinataire, un contact (ou canal) qui permet d’établir et
de maintenir l’échange (…) (205). En somme, JAKOBSON a finit par distinguer ces six
fonctions différentes :
1. La fonction référentielle (dénotative ou cognitive) qui centre le
message sur le contexte (la démocratie est la liberté)
2. La fonction émotive qui centre le message sur le destinateur ou le
locuteur (Malheureusement, c’est impossible !)
3. La fonction conative qui centre le message sur le destinataire (Va
chercher la craie !)
4. La fonction phatique qui centre le message sur le contact (Allô, allô,
tu es toujours là ?)
5. La fonction métalinguistique qui centre le message sur le code (Oui,
c’est HUGOT, mais avec un « t » à la fin !)
6. La fonction poétique qui centre le message sur lui-même (Sous le
pont Mirabeau coule la Seine…)
Il nous sera utile, maintenant, d’ouvrir une parenthèse à la théorie de la
communication pour apprendre le fonctionnement de la communication humaine. Mais,
avant, nous voulons rappeler qu’il y a naturellement d’autres approches des théoriciens
pour classifier les fonctions du langage humain, comme celles de C. K. OGDEN, I. K.
RICHARDS, J. L. AUSTIN et J. R. SEARLE dont nous avons parlé et que nous avons
mentionnées déjà dans notre étude de maîtrise (cf. 2001).
34
1.2.2. La Théorie De La Communication Humaine
Le Larousse définit la communication humaine comme étant (…) l’échange
verbal entre un sujet parlant, qui produit un énoncé destiné à un autre sujet parlant, et
un interlocuteur dont il sollicite l’écoute et/ou une réponse explicite ou implicite (selon
le type d’énoncé) (…) (94), ce qui est un circuit qui associe tout de suite le circuit de la
parole. Il est évident que le circuit de la communication est une analyse du circuit de la
parole, sous un autre angle, car la communication humaine, en son essence, est
intersubjective.
Il est évident que pour que le processus de communication fonctionne, la
signification qu’un locuteur associe aux sens doit être la même que celle que l’auditeur
associe à ces mêmes sons (94). Tous les paramètres qui ont un rôle dans le
fonctionnement du circuit de communication s’appellent les embrayeurs de
communication (94). Premièrement, les personnes sont des acteurs ou des participants
symbolisés par je ou ego et deuxièmement ces ego ou je se trouvent a une distance
sociale spatio-temporelle, qui configure une situation de communication symbolisées
par trois mots : « je, ici, maintenant » (94).
Nous avons déjà abordé la situation de communication dans notre étude de
maîtrise (2001), nous l’abordons encore une fois avec de nouvelles définitions. D’après
le Larousse, une situation de communication est définie par des (…) relations
temporelles entre le moment de l’énonciation et le moment de l’énoncé (les aspects et
les temps), relations spatiales entre le sujet et les objets de l’énoncé, présents ou
absents, proches ou éloignés, relation sociales entre les participants à la
communication ainsi qu’entre eux-mêmes et l’objet de l’énoncé (les types de discours,
les facteurs historiques, sociologiques etc.) (…) (94).
Chaque individu qui a un rôle et un statut dans la société, forme également son
propre statut de communication qui met une distance entre lui-même et les autres. Donc,
le statut de la communication est définie par la distance sociale ou intersubjective
institué par des je placé contre des autres je, dis le Larousse.
Et quant à la définition purement technologique, faite par les ingénieurs de la
télécommunication, dit le Larousse, la communication est (…) le fait qu’une
information est transmise d’un point à l’autre (lieu ou personne) (95). Cette information
35
ne peut être transférée que par un message qui a une forme ou qui a un code. Donc, pour
que la communication s’établisse, il faut que le message soit codé d’après un système de
signes concrets fondés sur des règles conventionnelles, systématiques, préétablies et
catégoriques et pour que les parties composantes de cette transmission d’information
forment un système, il faut que la communication s’établisse réciproquement.
Et ce système suppose un émetteur qui doit émettre un message au moyen d’un
code dans un canal, à un récepteur qui doit le recevoir. Voyons quels sont ces éléments
composant, à l’aide du Larousse (95) :
1. Le code : Il comprend des signaux spécifiques et un ensemble de
règles de combinaisons propres à ce système de signaux (il est pour
les langues naturelles, l’ensemble des phonèmes, des monèmes, des
morphèmes et les règles de combinaison de ces éléments entre eux)
2. Le canal : Il est le support physique de la transmission du message
(bandes de fréquences radio, lumières, systèmes mécaniques ou
électroniques, etc.) et c’est l’air pour la communication verbale
3. L’émetteur : Il est à la fois celui qui code un certain message et
l’appareil émetteur lui-même. Il se dit l’encodeur qui sélectionne
une certaine combinaison à travers les règles du système
4. Le récepteur décodeur : Parallèlement à l’émetteur, il est à la fois
l’appareil qui reçoit le destinataire proprement dit du message (c’est
le cerveau humain pour le langage). Le processus du décodage se
fait par la recherche de la mémoire
5. Le recodage, ou réencodage : C’est l’opération par laquelle le
message codé, puis décodé, reçoit une nouvelle forme. Par exemple,
les formes acoustiques d’un télégramme sont transcrites sur une
feuille puis tapées en morse qui constitue une forme mécanique et
enfin transmis sous forme d’impulsions électriques
Nous passons ici le schèma du Larousse qui montre très clairement ce qui se
passe dans un appareil téléphonique (95) :
36
S= sélecteur R=Récepteur
E= encodeur D= décodeur
T= transmetteur Dv=développeur
Nous allons nous intéresser maintenant à ce schéma de traduction, dans lequel
l’émetteur et le récepteur n’ont pas le même code puisqu’il s’agit de l’acte traduisant
qui est un acte de communication propre à lui-même. Le message dans le code A est
codé selon les règles du code A et puis est décodé et réencodé selon les règles de code B
et transmis au destinataire :
Il faut voir maintenant le schéma de JAKOBSON qui a introduit à la logique
du circuit de la communication deux nouvelles notions très importantes, l’une étant le
contexte (ou référent) qui est (…) saisissable par le destinataire et qui est soit verbal,
soit susceptible d’être verbalisé (…) et l’autre étant (…) la notion de contact, (…) qui
Source S E R T D Dv
Déstinataire
BRUIT
Encodeur Décodeur
Réencodeur
Destinataire
Règles du code A
Règles du
Code B
Source
37
est canal physique et connexion psychologique entre le destinateur et le destinataire,
contact qui leur permet d’établir et de maintenir la communication (96).
Nous n’abordons pas les théories de l’énonciation et la pragmatique sans voir
dernièrement le schéma du circuit de la parole de Saussure dont nous avons parlé dans
les chapitres précédents et que nous pouvons considérer comme le père de tous les
schémas qu’on a appris jusqu'à maintenant. Deux cercles représentent deux cerveaux
humains qui sont les sièges de la parole. Il s’agit de deux interlocuteurs entre lesquels le
circuit de la parole fonctionne en prenant son départ de l’un de ces interlocuteurs avec la
phonation et arrivant à sa destination avec l’audition de l’autre interlocuteur et le
mécanisme qui relie les concepts avec les images acoustiques est déjà préparé dans les
cerveaux de ces interlocuteurs :
CONTEXTE
DESTİNATEUR MESSAGE DESTİNATAİRE
CONTACT
38
1.2.3. Les Théories De L’énonciation Et La Pragmatique
Encore une fois, nous nous adressons à l’ouvrage de Z. KIRAN et A. KIRAN.
D’après eux, après Saussure qui a fondé les fondements de la linguistique en proposant
la recherche du langage synchronique et diachronique, deux approches différentes ont
pris l’essor sur les fonctions référentielles du langage, l’une étant la linguistique
fonctionnelle qui professe la théorie de l’instrumentalité de communication du langage,
l’autre étant la grammaire générative et transformationnelle qui a pour la mission
d’examiner les structures abstraites du langage. Ils affirment que la linguistique
fonctionnelle qui n’a pu répondre aux problèmes complexes de la sémantique, s’est
penchée sur la phonologie, alors que la grammaire générative et transformationnelle
s’est penchée sur la syntaxe (2002).
Toutes ces réflexions ont préparé la place d’un troisième domaine qui est
supplémentaire à ceux-là et qui a tourné ses regards vers le contexte textuel et le milieu
extralinguistique en étudiant les actes de paroles, les analyses du discours, au lieu de
s’occuper des structures intérieurs du langage, en bref, comme le dit le Larousse,
d’étudier (…) les caractéristiques de l’utilisation du langage (motivations
psychologiques des locuteurs, réactions des interlocuteurs, types socialisés de discours,
objet de discours, etc.) par opposition à l’aspect syntaxique et sémantique (…) (375). Il
s’agissait, d’un côté, de la théorie de l’énonciation et de l’autre côté, de la science de la
pragmatique.
Le pourquoi de ces deux côtés est que, selon ces linguistes, il existe une
certaine dualité, un dilemme dans la recherche extralinguistique. Ils expliquent cette
dualité comme suit : malgré certains qui défendaient qu’en fait ces deux domaines
soient identiques, il existait une différence entre eux, à savoir que, dans les théories de
l’énonciation, le sujet d’intérêt était les éléments discursifs, le discours rapporté ou les
discours d’autrui et dans la pragmatique, le sujet d’intérêt était plutôt les actes de parole
des individus (2002).
Avant de passer aux théories des énonciations et à la pragmatique, il faut que
nous nous sensibilisions à la grammaire générative et transformationnelle et aux notions
de compétence/performance de CHOMSKY.
39
1.2.3.1. La Grammaire Générative Et Transformationnelle Et Les Conceptions De
La Compétence Et De La Performance De N. CHOMSKY
D’après toujours le Larousse, la parole a toujours été confondue avec le
langage. En plus, ajoute-il, il se trouve un piège dans la langue anglaise. En effet, le mot
THE LANGUAGE signifie à la fois la parole et le langage. Considérer ainsi la parole,
comme la faculté naturelle de parler, critique-il, c’est de faire d’elle un acte tout
naturel, inné, instinctif qui vient de notre organisme en tant qu’une espèce de la vie
biologique, comme le fait de marcher, avoir faim, avoir peur, en bref tous les instincts
de notre organisme, c’est de négliger le côté social du langage et nous savons très bien
ce qu’il en est (346-348).
Par contre, la distinction langue/parole n’était pas une distinction dynamique,
comme si, par des règles emmagasinées chez l’individu, tout est défini dès le début, ce
qui veut dire que la linguistique structurale de Saussure négligeait un point virtuel dans
sa systématisation qu’est le caractère créatif du langage que CHOMSKY a mis en cause
en s’opposant à Saussure.
Pour la linguistique structurale de Saussure, il s’agissait essentiellement d’un
système déjà établi, fixé pas des règles comme un système clos excluant la créativité
fantaisiste, destructrice des structures établies, innovatrice discursive, en un mot toute la
création linguistique inédite. Donc, il existait une contradiction entre ce que prétend le
structuralisme saussurien et ce que défend la grammaire chomskyenne. Ainsi, cette
création inouïe reste paradoxale avec la thèse du structuralisme saussurien qui suppose
un système de structuration toute faite par des règles existantes déjà, dit le Larousse
(346-348).
Si tout est défini dès le début, comment pourrait-on donc parler de la création ?
Ainsi, CHOMSKY a eu besoin de reformuler les formulations de Saussure en
compensant la langue par la compétence et la parole par la performance. La compétence
est définie par le Larousse, comme étant un (…) système de règles intériorisé par les
sujets parlants et constituant leur savoir linguistique, grâce auquel ils sont capables de
prononcer ou de comprendre un nombre infini de phrases inédites (…) (100) et la
performance, comme (…) la manifestation de la compétence des sujets parlants dans
leurs multiples actes de parole (…) (354).
40
Selon SAUSSURE, dit Le LAROUSSE, la phrase appartenait au domaine de la
parole qui est une création libre et volontaire et la langue était comme une nomenclature
emmagasinée par des règles fixes et systématiques et ce faisant l’aspect créatif a été
éliminé au dépens de la parole qui avait assumé ce caractère, tandis que chez
CHOMSKY, (…) la phrase devient l’élément premier de la théorie (…) (348). En
conséquence, la compétence et la performance de CHOMSKY correspondent
partiellement à la langue et à la parole de SAUSSURE, d’après Le LAROUSSE, qui
signale que l’une des tâches de la linguistique doit être de définir cette compétence
commune pour tous les interlocuteurs d’une même communauté linguistique.
Au bout du compte, nous voulons ajouter que la voie de cette tâche nous mène
à un débat difficile : les universaux de langue. Nous voulons ajouter que ce sujet était en
même temps l’une des préoccupations principales de la théorie de la traduction que, par
exemple, G. MOUNIN a étudié beaucoup dans ses ouvrages intitulés les Belles infidèles
et les Problèmes théoriques de la traduction. Un exemple très simple, que nous pouvons
donner sur le champ, pour les universaux de langue, est le caractère de double
articulation du langage. On peut multiplier les exemples, en plus on peut faire des
typologies, comme le fait Le LAROUSSE, qui en fait une, en opposant les universaux de
substance aux universaux de forme, puis en distingue quatre tels que phonologiques,
grammaticales, sémantiques et symboliques (500).
En conséquence, d’après le LAROUSSE, (…) l’établissement d’une théorie
linguistique générale, nécessaire à l’élaboration des grammaires génératives des
langues, sous-tend qu’il existe des universaux du langage (…) les règles fondamentales
du fonctionnement du langage relèvent d’une compétence universelle, sous-tendue par
une organisation corticale identique (…) (501).
1.2.3.2. Les Théories De L’énonciation
Nous avons vu très clairement comment SAUSSURE a minutieusement tiré
l’objet concret du phénomène du langage humain du brouillard des dualités qui ne nous
montrent que leur double face, en se limitant au seul terrain de la « langue » qui était le
seul appui qui peut nous mener aux données heuristiques. Ce qu’il avait fait, ce n’était
qu’une nécessité méthodologique pour trouver un fondement théorique solide au
41
langage humaine. Mais, l’expérience du temps a bien montré que cette méthode a ses
propres lacunes, même si elle s’est réclamée parfaite.
Nous savons très bien que c’est une conséquence naturelle qui découle de la
nature des choses. Les théories fondatrices d’un sujet d’examen scientifique,
lorsqu’elles sont les précurseurs des études fécondes de l’avenir, portent en elles-mêmes
leurs propres contradictions, leurs propres lacunes, leurs propres insuffisances. Elles ne
sont pas parfaites pour être précurseur des nouvelles théories à venir parce que, comme
on le sait, la science est un processus sans fin.
Ainsi, comme l’ont précisé, Z. KIRAN et A. KIRAN, même si le choix du
terrain de la « langue » a pu expliquer la particularité énigmatique de la nature du
langage et a donné naissance à un fondement théorique très fort qui est devenu le père
de toutes les études de langue du XXe siècle, on s’est aperçu qu’avec le temps, elle est
restée insuffisante face à plusieurs questions, particulièrement à ces questions : qui
parlent, avec qui, où, et quand. Il est évident que la cause de ces insuffisances venait
d’éliminer la parole de tout examen. En conséquence, remarquent-ils, certains linguistes
se sont penchés sur les effets de la parole, en passant au delà de l’opposition
langue/parole, sur l’usage individuel du langage en s’efforçant de déceler certaines
manières structurales et particulières du fonctionnement de ce plan (2002) et ainsi que
les théories de l’énonciation et la pragmatique sont devenus des vastes domaines dont
on ne connaît pas encore les limites et qu’elles nous intéressent de près, puisque nous
travaillons sur ce que les gens veulent dire, sur leur intention, car les choix personnels
du langage des individus donnent toutes les clés de leur intention, de leur arrière pensée
dans la langue de presse.
Regardons encore une fois, comment le LAROUSSE définit le phénomène de
l’énonciation : « (…) l’acte individuel de production, dans un contexte déterminé, ayant
pour résultat un énoncé ; les deux termes s’opposent comme la fabrication s’oppose à
l’objet fabriqué. L’énonciation est l’acte individuel d’utilisation de la langue, alors que
l’énoncé est le résultat de cet acte, c’est l’acte de création du sujet parlant devenu alors
ego ou sujet d’énonciation (…) » (180).
Dans chaque instant de notre vie, nous produisons des énoncés qui sont tous
tissés par les fonctions de notre langage, de sorte qu’ils portent en eux toutes nos
42
intentions, nos objectifs et nos arrières pensées, comme une araignée qui tisse
minutieusement sa toile pour pouvoir attraper ses proies. Et les initiateurs de l’origine
de cette toile d’araignée, d’après Le LAROUSSE, sont R. JAKOBSON, E.
BENVENISTE, J.L. AUSTIN et J.R. SEARLE dont la tâche était essentiellement de
dégager les éléments, les traces ou les empreintes des procès d’énonciations, puis leur
fonctionnement, leur organisation et leur interaction.
Z. KIRAN et A. KIRAN signalent eux aussi qu’il ne faut pas confondre la
parole et la performance, avec ce dont les théories de l’énonciation s’occupent parce que
la parole ou la performance sont des incidences concrètes des utilisations de parole. Or,
ce dont s’occupent les théories de l’énonciation en ayant dépassé l’opposition
langue/parole, est les actes de production d’énoncé dans une situation et dans un
contexte déterminé (2002). Ils remarquent que les théories de l’énonciation, qui ont
abordé de nouveau l’opposition langue/parole selon leur vocation, font une distinction
entre chaque acte individuel d’énonciation et le plan général de l’énonciation avec le
plan d’usage de la langue qui reste inchangé malgré toute la richesse des actes de
l’énonciation et ils proposent d’examiner ce passage du système virtuel au discours
concret de la réalité extérieure, ce qui a été la conséquence d’une troisième linguistique
celle du contexte. İls affirment que c’était R. BARTHES qui avait exprimé cette
nouvelle linguistique en disant que la linguistique a d’abord examiné le message en soi,
puis elle s’est aperçue que c’est le contexte qui détermine le message (2002).
Par contre, ils citent encore R. BARTHES qui signale que « le texte » ne peut
être réduit a une interférence de messages, car cette interférence ne se forme pas
seulement à partir de l’énonciation, mais se forme en même temps que des perceptions
qui changent la structure du texte, en d’autres termes, des tensions provenant de
communication mutuelle que chaque phénomène d’énonciation contient obligatoirement
en soi, ce qui est la conséquence d’une troisième linguistique dont le domaine d’examen
n’est pas le message ou le contexte, mais l’énonciation elle-même, au sens strict du
terme (2000).
Toujours à la lumière de Z. KIRAN et A. KIRAN, on s’aperçoit qu’il n’existe
pas une seule définition de l’énonciation, mais plusieurs faites par plusieurs linguistes.
Malgré que d’un théoricien à l’autre, la conception de l’énonciation prenne une
expression d’un point de vue différent selon les approches provenant de la position du
43
sujet parlant, au fond toutes ces approches reposent sur un principe logique commun qui
est le sujet parlant lui-même qui a gagné sa vraie place définitivement (2002). Le
phénomène de l’énonciation « est constitué par l’ensemble des facteurs et des actes qui
provoquent la production d’un énoncé » qui s’articule autour des embrayeurs je, ici,
maintenant, comme le note Le LAROUSSE (184). En quoi consistent ces facteurs et ces
actes ?
Un individu quelconque, en tant que locuteur natif d’une communauté
linguistique, peut avoir l’intention de mettre ou de ne pas mettre une distance entre son
interlocuteur ayant une position vis-à-vis de lui dans une situation ou dans un contexte
déterminé par son propre milieu social. Ce milieu social englobe les aspects de toute
sorte qui forment une société, tels que l’histoire, l’économie, la culture, l’ethnicité, les
mœurs, les traditions, etc., d’après lui. Ces facteurs et ces actes ont été mis en examen
comme dans une opération chirurgicale et on s’est occupé aussi particulièrement « (…)
des positions respectives du locuteur et de l’allocutaire2, (…) des états psychologiques
exprimés, (…) des différentes manières par lesquelles un énoncé se relie au reste de la
conversation (…) (181).
Il est certain que dans la hiérarchie sociale, les individus prennent leur place
respective les uns vis-à-vis les autres, par exemple il peut y avoir une différence
d’énonciation dans l’intention de demander quelque chose à quelqu’un. On peut
examiner les énonciations dans le seul but d’y voir les positions que prennent les
individus les uns envers les autres.
Il existe, par exemple, différents degrés d’engagement pris, entre des
promesses d’amour ou un simple rendez-vous de dimanche ou les prédictions, (la
prédiction de l’apocalypse, par exemple) et les simples constats n’auront pas les mêmes
contenus propositionnels d’énonciation. La manière dont les propositions sont
formulées selon leurs intérêts changent d’un individu à l’autre, il en est ainsi de
l’utilisation des verbes estimer et croire. Quand il s’agit d’une conversation, les énoncés
se lient aux différentes manières de s’exprimer du locuteur et de l’allocutaire, par 2 Le Larousse définit le terme allocutaire tel qu’ « (…) on appelle parfois allocutaire le sujet
parlant considéré à la fois comme celui qui reçoit des énoncés produits par un locuteur et
comme celui qui y répondent (…), au sens plus précis de « celui » qui se voit adresser le
message », on emploie plus souvent le terme de destinataire. » (24).
44
exemple la différence entre une réponse simple à une réplique précédente et une
objection à ce qui vient d’être dit.
Telles sont les exemplifications du LAROUSSE sur l’analyse des procédés
d’énonciations. Nous n’avons parlé jusqu’ici que de la langue parlée. Quant à la langue
écrite qui est notre unique intérêt, Le LAROUSSE signale que l’acte d’énonciation des
écrits français « (…) peut être caractérisé au moyen de plusieurs concepts (…) » et il les
groupe en quatre grandes parties : la distance, la transparence, la tension et la
simulation (181). Voyons de près ces notions à l’aide du LAROUSSE :
a) La distance : Le sujet parlant peut établir une distance entre son énoncé et
lui-même quand il s’agit de s’en évader complètement ou à l’inverse il peut
établir une proximité quand il s’y inscrit. Il utilise les modalités comme
sans doute, peut être ou le moyen de verbes comme croire, penser, s’en
douter. Le sujet adopte vis-à-vis de son énoncé une attitude déterminé en
adhérent ou en refusant d’adhérer à des assertions. Par contre le discours
didactique est l’un dans lequel le locuteur met par excellence une distance
définitive entre lui et son énoncé, les verbes performatifs sont les verbes de
notion de l’acte d’énonciation. Quand un individu s’engage à faire quelque
chose, il utilise cet énoncé : je promets ou pour parier sur quelque chose, il
utilise celui-là : je pari. Quand quelqu’un dit, je me méfie toujours de lui, il
instaure une distance définitive entre lui-même et son énoncé.
b) La transparence : « (…) la transparence ou l’opacité se définissent par le
rapport que le récepteur entretient avec l’énoncé (…) » dit, Le LAROUSSE
(181). Il s’agit toujours, pas moins qu’ailleurs, de notions discrètes. Si on
cherche à faire preuve d’une très grande transparence, on doit s’adresser
aux maximes ou plus généralement aux phrases gnomiques. La
transparence est définie dans la mesure où le récepteur est la source
d’énonciation.
c) La tension : la tension est la dynamique établie entre le locuteur et la
destinataire. Les acteurs du théâtre de la vie se représentent sur la scène, ils
prennent leur position respective, c'est-à-dire, qu’ils deviennent
l’interlocuteur.
45
d) La simulation : la simulation est le caractère pas tout à fait innocent du
langage humain, qui est un moyen de tromper les destinataires sur ce
qu’on est, en utilisant le modèle d’autrui. Tout simplement, elle est le
masque dont le locuteur se vêt sur son visage pour cacher son propre
modèle ou essayer de biaiser la connivence en utilisant les performances
d’autrui, sans les prendre à son compte et en sachant que la destinataire
n’ignore pas cette distance (181).
1.2.3.3. La Pragmatique Et Les Actes De Parole
La pragmatique est une discipline qui se penche directement sur les actes de
parole, eux-mêmes, inversement de ce que fait la théorie de l’énonciation qui s’intéresse
aux discours d’autrui, comme nous l’avons expliqué ci-dessus.
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, la pragmatique est l’un des sujets le plus
complexe de la linguistique contemporaine et il est difficile de parler d’une théorie
définitive, malgré tous les efforts faits. Toutefois, on peut mentionner deux approches
essentielles. Il s’agit premièrement de celle de Ch. MORRIS qui s’est intéressé aux
relations entre les locuteurs et les allocutaires et les signes (on ne peut y parler que de la
subjectivité dans la langue !) et deuxièmement, celle de J.L. AUSTIN, J.R. SEARLE, O.
DUCROT et D. WINDERLICH qui ont abordé directement les problèmes des actes de
parole, dont l’hypothèse essentielle était que l’acte de parler est à la fois un transfert
mutuel de l’information et une réalisation d’un acte selon des règles établies (2002).
Comme l’ont affirmé ces deux linguistes, la linguistique structurale ne s’était
penchée que sur les structures abstraites coupées de tout contexte social, culturel et
historique, de tout ce qui vit juste maintenant, ici et là, dans chaque coin du monde qui,
à chaque moment, devient un bien de l’histoire. Tandis que la pragmatique fait le
contraire, elle examine ces structures dans leur réalisation concrète.
Que veut dire cette abstraction ou cet isolement des structures ou que se passe-
t-il lorsqu’une structure se dévêt de sa réalisation concrète ? Car, les énoncés, dans leur
propre réalisation concrète peuvent avoir des différentes valeurs selon leur situation de
communication ou l’intention qui diffère. Par exemple, un énoncé comme « un peu de
respect, s’il te plait ! », même il a un sens unique, peut être utilisé par n’importe quelle
46
personne dans n’importe quelle situation de communication en ayant à chaque fois une
valeur d’acte de parole différente. Etant donné que nous n’avons pas une précision sur
le contexte de cet énoncé, il ne nous signifie pas beaucoup de chose, c’est peut être une
personne qui reproche à une autre personne de ne pas la respecter et qui en même
temps, lui demande de faire preuve de respect.
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, la pragmatique vise à examiner les sens des
énoncés dans leur propre contexte et ce qui importe pour elle, ce sont les fonctions des
actes de parole, plutôt que de leur sens abstrait. Le philosophe J.L. AUSTIN est le
premier qui s’est penché sur les actes de parole et qui a découvert que le locuteur par ce
qu’il dit, qui est en même temps le réalisateur de ce qu’il dit. Son œuvre, Quand dire,
c’est faire était comme un manifeste de la pragmatique qui a ouvert une nouvelle ère
dans la pensée du langage humain qui a représenté à la fois un passage à des données
linguistiques observables et la délibération des dualités sociale/individuelle,
mentale/sentimentale, expressive/associative (2002).
Nous pouvons distinguer les énoncés qui, en général, servent a expliquer une
opinion et les énoncés qui servent à réaliser un objectif, telles que :
1. C’est un jour de vache, aujourd’hui !
2. Je te baptise, Paul !
Ecoutons aussi Le LAROUSSE, dans ce propos : « (…) On appelle acte de
parole à un énoncé effectivement réalisé par un locuteur déterminé dans une situation
donnée. (…) on parle aussi dans ce cas d’événement de parole (…) » (14). Ensuite, il
ajoute une deuxième conception qu’est l’acte du langage qui est « (…) l’utilisation du
langage comme une action et non plus seulement comme un message (…) » (14). Il
affirme qu’à l’origine, l’acte du langage est traduit en anglais par « speech act » et qu’il
est donc difficile de l’assigner soit à la langue, soit à la parole (14).
J.L. AUSTIN, dit Le LAROUSSE, qui est le précurseur de la problématique des
actes de parole en tant que sujet de la philosophie à l’origine et non pas de la
linguistique, avait pour hypothèse d’être parti de l’observation des performatifs, comme
promettre ou baptiser qui sont employés quand on fait face à de bonnes personnes ou à
des circonstances sociales favorables. Dans ce cas, il s’agit d’un acte qu’on dénomme.
47
Quand je dis à une personne, je te baptise Paul !, c’est qu’au fond, je lui affecte
effectivement ce nom, vu les conditions de succès réussies (14).
Dès lors, la problématique d’AUSTIN, continue-il, s’étend à tout acte du
langage. Dans un énoncé comme ouvre la porte, on distingue trois actes différents tels
que,
1. L’acte locutoire : C’est la prononciation simple de cet énoncé
2. L’acte illocutoire : C’est donner un ordre
3. L’acte perlocutoire : C’est viser à obtenir que la porte soit ouverte
N’étant pas un simple transfert d’information, la langue contient tout le code
des relations humaines, a dit, O. DUCROT, disent Z. KIRAN et A. KIRAN. Non
seulement elle est la porteuse du code de ces relations, mais aussi la réalisatrice de ce
code (2002).
1.2.3.4. La Présupposition, Le Problème Des Implicites Et Le Caractère
Argumentatif Du Langage
Si les énoncés ont la tendance de cacher des idées, c’est qu’ils ont des sens
secrets ou plus exactement ils ont la tendance de faire des présuppositions, comme dans
l’exemple du Le LAROUSSE, le roi de France est chauve, présuppose avant tout qu’il y
a un roi de France. Les sujets de la présupposition et le caractère implicite des actes de
parole, sont ceux qui sont le plus dans le domaine d’intérêt de la pragmatique, d’après
Le LAROUSSE (378). Certes, disent Z. KIRAN et A. KIRAN, la linguistique structurale
avait mis en cause sans en avoir conscience, les fonctions du langage de transférer,
d’indiquer ou de représenter les connaissances évidentes en essayant d’expliquer le code
abstrait du langage. Mais, ça ne suffirait pas évidemment pour expliquer toutes les
dimensions du langage (2002). Désormais, il fallait se demander que ce que nous
faisons en parlant, ajoutent-ils, en d’autres termes, il fallait mettre les pieds sur terre.
Ils définissent la présupposition comme un acte de parole qui englobe une
situation de discours à qui l’allocutaire ne puisse objecter et qui est liée implicitement à
la structure lexicale et syntaxique de l’énoncé. Or, dans la logique, la présupposition est
une réalité d’avance pour l’exactitude d’une proposition (2002). Quand on dit que « le
48
roi de France est chauve ! », nous n’avons qu’à rendre compte qu’il y a naturellement
un roi de France.
Et Le LAROUSSE définit la conception de la présupposition comme une
relation purement mathématique : « (…) entre deux grandeurs (deux unités
linguistiques) telle que la présence dans la chaîne de l’une d’entre elles est la condition
nécessaire de la présence de l’autre (…) » (378). Il se trouve deux types de relations, de
présupposition d’après lui, l’une étant unilatérale, si l’une des deux grandeurs est la
condition de l’autre et non vice versa et l’autre étant réciproque si l’une des deux
grandeurs est la condition de l’autre et vice versa. Pour mieux expliquer tout cela, la
relation unilatérale consiste dans le fait que (…) le déterminant entraîne la présence du
nom (un nom propre par exemple), et cela (…) n’est pas la condition nécessaire de la
présence du déterminant (…) (378).
Clairement, la présupposition implique une proposition dans une proposition
qui est implicite et qui suppose exact ce qu’on y raconte. La formule du LAROUSSE
consiste en (…) une proposition P (…) qui (…) a pour présupposition P' si P et sa
négation impliquent également P' (…), comme dans l’exemple du roi de France qui est
chauve, en présupposant l’existence du roi de France. (…) La négation de P, (le roi
n’est pas chauve) ou l’interrogation sur P maintient ce présupposé (…) (378). Une
proposition doit être vraie, sinon on est face à un abus du langage. Donc, la justesse de
la proposition est la référence de l’univers du discours propositionnel, dit Le
LAROUSSE (378).
D’après Le LAROUSSE, la présupposition, en tant que notion pragmatique,
implique (…) la conformité entre l’énoncé et son contexte d’énonciation. Elle assure la
cohérence du discours en évitant les redites inutiles en imposant aux participants à la
communication un cadre de discours implicite (…) (378). Nous voulons interpréter la
présupposition comme une économie du discours. Avec la notion de la présupposition,
l’analyse linguistique n’étudie les structures syntaxiques et lexicales qu’avec leur valeur
de présupposition.
49
1.2.3.5. Le Problème De L’implicite
L’effet de l’implicite dans un discours est une dimension importante tant pour
l’analyse sémantique que pour une théorie de l’énonciation, disent Z. KIRAN et A.
KIRAN (2002). D’après eux le problème de l’implicite comporte deux côtés pertinents,
l’un étant le fait que le locuteur manifeste son vouloir dire sans se responsabiliser sur ce
qu’il manifeste et l’autre étant une opinion faite par le locuteur selon laquelle la
présupposition ne subit pas d’objection (2002).
D’après eux, c’est le linguiste O. DUCROT qui s’est penché particulièrement
sur l’effet de l’implicite et le caractère argumentatif du langage et il a fondé sa théorie
sur ces deux principes que nous avons mentionné juste ci-dessus (2002). D’après
DUCROT, affirment-ils, l’effet de l’implicite s’appuie tant sur l’énoncé que sur
l’énonciation. Au niveau de l’énoncé, le récepteur remplit les lacunes de l’implicite au
moyen de quelques raisonnements de telle sorte que le locuteur puisse justifier ou nier
son vouloir dire (2002).
Il est clair que si l’implicite s’appuie sur l’énoncé, c’est parce qu’il s’appuie sur
son contenu linguistique et s’il s’appuie sur l’énonciation, c’est parce qu’il s’appui sur
les conditions réussies de l’acte d’énonciation comme par exemple, dans l’énoncé
suivant : « ouvrez la porte du garage, s’il vous plait ! », toutes les conditions que l’acte
exige, sont présentes au moment du processus d’énonciation. Cet énoncé est réussi
parce que ces conditions d’énonciation sont réussies :
1. Premièrement, la hiérarchie sociale entre le locuteur et le récepteur
est définie
2. Deuxièmement, le récepteur est capable d’ouvrir cette porte
3. Troisièmement, il y a une porte à ouvrir
D’après O. DUCROT, affirment Z. KIRAN et A. KIRAN, la présupposition est
une forme implicite qui permet de dire quelque chose sans le dire directement. Par
exemple, quand on dit « le roi de France n’est pas chauve maintenant », on évoque une
arrière pensée que le roi de France était chauve. DUCROT considère la présupposition
comme un acte de parole, qui signifie pour lui de jouer un rôle, par exemple, la
formulation « Pierre ne prend plus d’alcool ! » nous donne une information claire et
50
précise, elle nous dit quelque chose au fond implicitement, à savoir que Pierre buvait de
l’alcool et qu’il était un ivrogne, disent-ils (2002).
1.2.3.6. Le Caractère Argumentatif Du Langage Humain
Le caractère argumentatif du langage humain, c’est l’un des caractère qui
intéresse le plus une étude comme le notre qui vise à élaborer une méthodologie de
l’enseignement du langage journalistique, car pour R. JAKOBSON, ce caractère est une
sorte de fonction appellative, soulignent, Z. KIRAN et A. KIRAN (2002).
L’argumentation, affirment-ils, est l’une des facultés principales du langage humain qui
a attiré l’attention de tous ceux qui ont pensé, pensent et penseront sur eux-mêmes, y
compris Aristote et Platon. La rhétorique a succédé naturellement à la logique, ajoutent-
ils (2002).
Nous apprenons de Z. KIRAN et A. KIRAN que Platon avait utilisé
entièrement le caractère argumentatif du langage, par la bouche de Socrate, dans tous
ses dialogues. Le langage humain a une puissance très influente de persuader,
d’argumenter, de faire croire (2002). La logique, disent-ils, était l’art ou la science de
raisonner vrai, de penser et de distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux, tandis que la
rhétorique était l’art de parler beau et vrai devant le public avec pour objectif
d’influencer les gens. Et ils ajoutent qu’à l’époque hellénistique, la rhétorique était un
art de persuader le public dans les conflits démocratiques, dans les tribunaux ou pour
défendre les droits personnels (2002).
En bref, disent-ils, la rhétorique était une technique pour défendre les droits
naturels de l’homme, ce qui prouve que le langage humain a une autre puissance qu’est
l’argumentation. Quand on est arrivé au XVIIIe siècle, disent-ils, elle est devenue hors
d’usage et aujourd’hui elle a regagné son importance sous le nom de la Nouvelle
Rhétorique et a entraîné la naissance de plusieurs domaines d’examen, tels que,
1. La stylistique, la sémiotique, la poétique dont tous peuvent être
regroupée dans le titre des « Théories Littéraires ».
2. Les méthodes de l’analyse du discours. La sociolinguistique est née
en conséquence de ces méthodes d’analyse.
3. Les méthodes d’argumentation.
51
4. Les techniques d’expression.
Ils affirment que les méthodes de l’argumentation est née de l’héritage de la
rhétorique et que dans ce domaine, il se trouve deux courants, l’un qui est « la
linguistique logique » de J.B. GRIZE et l’autre qui est « la linguistique pragmatique »
de O. DUCROT et son groupe (2002).
L’argumentation, d’après eux, est définie généralement comme un acte de la
persuasion, de faire croire. Elle est extrêmement importante pour le langage parce que
chaque discours est relatif à la persuasion du récepteur ou du lecteur, afin de créer une
certaine influence sur lui. C’est pourquoi elle est un acte de langage relatif à l’acte
perlocutoire (2002).
D’après O. DUCROT, disent-ils, l’argumentation est une sorte de raisonnement
qui n’est pas obligatoire et formelle contrairement du raisonnement logique et
l’argumentation et le raisonnement sont deux plans complètement différent : à savoir
que le premier intéresse le discours et le deuxième intéresse la logique et ils donnent
l’exemple des mots comme mais parce que, car qui ont une fonction argumentative plus
qu’ils ont une fonction d’introduire un contenu significatif (2002).
1.3. Les Sous Domaines De La Linguistique
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, le langage humain utilise deux matériaux : le
premier, constitué des langues naturelles, ce sont diverses formes réalisées par les bruits
ou les sons que l’appareil vocal de l’homme articule et le deuxième, c’est le matériel du
contenu qui est utilisé pour exprimer la vie intime de l’homme, ses conceptions réelles
ou imaginatives et le désir de les partager avec ses proches. Le premier constitue la
structure de l’expression (du signifiant) et le deuxième constitue la structure du contenu
(du signifié) et tous les deux constituent en ensemble le système du langage (2002).
D’après ces mêmes auteurs, le linguiste peut s’incliner sur ces deux types de
matériaux et peut les examiner séparément. Il peut les étudier sur deux plans, l’un sur le
plan du signifiant, l’autre sur celui du signifié. Il s’agit évidemment des sons, des
groupes ou des enchaînements du son, dans le plan du signifiant et il s’agit en un mot du
sens, de la signification de ces groupes de sons, dans celui du deuxième, et quand on
52
privilégie un de ces plans, on aborde une des branches de la linguistique telles que, la
phonétique, la phonologie, la syntaxe, la lexicologie, la sémantique (2002).
Mais à côté de branches purement linguistiques que ces deux matériaux
génèrent, il existe d’autres branches. D’après ces auteurs, la linguistique est devenu une
science complexe, sophistiquée qui influence les sciences naturelles, accompagnée de
l’ethnologie, la sociologie et avec tous ses sous domaines et ils regroupent dans quatre
parties les branches qui proviennent des relations inter scientifiques :
1. C’est le groupe des branches comme la dialectologie,
l’ethnolinguistique et la sociolinguistique qui examinent les
changements linguistiques sur le plan culturel et social.
2. C’est le groupe de la psycholinguistique et la neurolinguistique
qui se penche sur les relations entre ceux qui parlent une langue et
la langue qu’ils parlent.
3. Dans ce groupe sont inclues les branches de la linguistique comme
la fonction poétique, la sémiotique, la stylistique, l’analyse du
discours ou la linguistique textuelle issues de l’application des
méthodes de la linguistique dans le domaine du texte ou du
discours.
4. Le quatrième groupe regroupe des branches de la linguistique
appliquée qui se penchent sur la didactique, sur l’enseignement des
langues maternelles ou étrangères.
L’acte traduisant, lui aussi, se situe sur le plan du signifié, il fonctionne sur la
syntaxe des langues, il a affaire au sens, aux significations des mots, aux connotations et
aux dénotations. La connotation et la dénotation que G. MOUNIN avait étudiées
beaucoup dans son ouvrage Les Problèmes théoriques de la traduction (1963), sont
deux sujets très importants pour la traduction. Nous pensons qu’un apprenti traducteur
doit avoir aussi une certaine connaissance de la syntaxe et la morphologie, puisque son
travail se situe juste sur les syntaxes.
A présent, nous allons aborder les sciences qui sont mentionnés dans le groupe
1, 3 et 4, dont nous avons déjà parlé, dans notre introduction. Donc, en premier lieu,
53
nous allons faire une analyse de la syntaxe, ensuite nous allons aborder la sémantique et
spécialement les sujets de la dénotation et de la connotation.
1.3.1. La Syntaxe
D’après nous, un apprenti traducteur qui doit traduire des textes de français en
turc et de turc en français, doit bien connaître les structures syntaxiques des deux
langues pour pouvoir parfaitement faire leur distinction et pour ne pas tomber dans les
pièges lors de l’étape de traduction. D’abord, il faut commencer par définir ce qu’est la
syntaxe. Z. KIRAN et A. KIRAN définissent la syntaxe comme un ensemble de règles
qui nous sert à organiser des énoncés et qui donne une fonction à chaque mot et qui
implique les relations établies entre ces mots (2002).
D’après eux, la particularité la plus pertinente de la syntaxe, est l’ordre des
mots dans la phrase et cet ordre est très important ou non selon la structure de la langue.
Chaque langue a sa propre structure syntaxique qui reflet sa propre logique intérieure.
İls donnent l’exemple du turc qui a une structure syntaxique très souple par rapport au
français qui en a une très solide (2002). Donc, la traduction réciproque entre ces deux
langues, est un acte entre une langue qui a une syntaxe très souple et une qui en a une
très solide.
Nous apprenons de Z. KIRAN et A. KIRAN, que dans les langues
occidentales, les unités les plus souples sont les adverbes de temps et de lieu. G.
MOUNIN dit qu’il rencontre plus de 200 définitions de la syntaxe et différentes
approches du concept de structure ou de système, ont produit différentes théories
syntaxiques. Par exemple, la syntaxe traditionnelle aborde le sujet dans le cadre de la
logique d’Aristote, alors que Z.S. HARRIS, L. TESNIERE, K:L. PIKE, A. MARTINET
et enfin N. CHOMSKY l’ont abordé de différente manière (2002).
Prenons aussi la définition de la syntaxe du LAROUSSE :
1. On appelle syntaxe la partie de la grammaire décrivant les règles par
lesquelles se conforment en phrases, les unités significatives, la syntaxe
qui traite des fonctions se distingue traditionnellement de la
morphologie, étude des formes ou des parties du discours, de leurs
54
flexions et de la formation des mots ou dérivation. La syntaxe a été
parfois confondue avec la grammaire elle-même.
2. En grammaire générative, la syntaxe comporte plusieurs composantes :
la base (composante catégorielle et lexique) et la composante
transformationnelle. (468)
Comme Z. KIRAN et A. KIRAN le soulignent, il ne faut pas confondre la
morphologie et la syntaxe. D’après eux, la distinction entre la morphologie et la syntaxe
s’appuie sur deux critères, le premier étant la distinction entre « la forme » qui intéresse
la morphologie et « la fonction » qui intéresse la syntaxe et le deuxième, la
considération du « mot » comme unité principale de la langue. La morphologie,
soulignent-ils, analyse les catégories du discours comme le mot, l’adjectif, le verbe, les
différentes sortes de flexion, les problèmes de dérivation avec les préfixes et les
suffixes, etc., et la syntaxe, au contraire, analyse l’organisation des mots dans la phrase,
leur fonction grammaticale et leur problème d’harmonie (2002)3.
1.3.2. La Sémantique
Comme Z. KIRAN et A. KIRAN l’indiquent, la sémantique analyse l’univers
des sens dans les langues naturelles et la sémiologie le fait pour les systèmes de sens qui
restent en dehors des langues naturelles et théoriquement, dans une langue naturelle,
tous ce qui est dans l’intérêt du sens, est également dans l’intérêt de la sémantique, c'est-
à-dire, les sens que la morphologie, la syntaxe et la lexicologie produisent (2002).
Le LAROUSSE dit que, (…) même si la langue est le lieu privilégié de la
manifestation de la signification, l’avènement de la sémantique qui a le sens pour objet
a été tardif (418). Z. KIRAN et A. KIRAN affirment que le sens est l’unité principale
de la langue et les hommes communiquent pour transférer un sens, c’est pourquoi la
langue est considéré toujours comme un instrument permettant de transférer les idées
3 Ils notent que la limite entre la morphologie et la syntaxe a été disparue après que la
linguistique structurale ait pris le monème comme unité principale au lieu du mot et on a témoigné l’apparition de la syntaxe morphologique qui fait l’examen descriptif les règles de l’union des monèmes (2002).
55
mais que le sens est un élément direct et le plus difficile à comprendre pour
l’interlocuteur, alors que pour le locuteur, il est tout-à-fait clair, mais ce dernier a de la
difficulté à le définir (2002). Et pourquoi, malgré toute l’importance du sens,
l’avènement de la sémantique, objet privilégié de la linguistique a-t-il été tardif ? C’est
parce que, répond Le LAROUSSE, (…) la linguistique moderne n’a pu acquérir le statut
scientifique qu’en écartant dans un premier temps les considérations philosophiques, ou
culturelles, traditionnellement attachés à l’étude du langage. La langue devait pouvoir
être décrite « en elle-même et pour elle même », c'est-à-dire avant tout comme une
forme (…) (418).
D’après, Z. KIRAN et A. KIRAN, même si la sémantique a gagné très tard la
place qu’elle mérite, l’examen du sens avait déjà commencé dès le XIXe siècle, avec le
développement de la linguistique historique ou évolutive qui considère le
développement des langues dans le temps,. Les langues évoluent et le sens des mots
aussi. Nous apprenons de ces auteurs que les premiers travaux sur les changements du
sens, ont été initié par A. DARMESTETER, puis M. BREAL a établi les principes
fondamentaux concernant l’observation scientifique des sens des mots, dans son
ouvrage Essai de sémantique, mais comme on le sait, le premier linguiste qui a proposé
l’observation synchronique du langage et qui a abordé les problèmes concernant de
définir le sens du mot, est F. de SAUSSURE (2002).
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, dans les années 1960, les linguistes ont fait
initié les études structurales de la sémantique, en partant de la méthode de l’analyse
structurale dans le domaine de la phonologie et il a été prouvé que les deux plans de la
langue, c'est-à-dire, le plan de l’expression (du signifiant) et le plan du contenu (du
signifié) constituaient des traits pertinents. Tandis que les traits pertinents du premier
étaient les phonèmes, les traits pertinents du deuxième étaient des sèmes, les plus petites
unités de sens.
Apres avoir tracé l’historique de la sémantique de ces linguistes, nous pouvons
maintenant aborder avec Le LAROUSSE, les théories structurales auxquelles nous nous
intéressons le plus, comme par exemple, la distinction entre la théorie sémantique et la
théorie de la référence. Prenons le même exemple du LAROUSSE au sujet du mot
« chaise »: nous pouvons (…) décrire le sens du mot chaise à partir de traits
sémantiques (dossier, pieds, etc.) récurrents, c'est-à-dire apparaissant dans la
56
description d’autres termes de l’ensemble des sièges (fauteuils, tabourets, etc.) ; la
référence du mot chaise, en revanche, c’est le rapport (dit dénotation) qui existe entre
ce mot et les différents objets « chaises ». En termes de logique, on peut dire que la
définition du mot chaise en compréhension intéresse la sémantique, tandis que la
définition du mot chaise en extension (« A, B, C, N sont des chaises ») intéresse une
théorie de la référence (…) (418).
La langue, disent Z. KIRAN et A. KIRAN, n’est pas un amas d’éléments
réunis accidentellement, mais est une structure, un système que les éléments constituent
en établissant des relations réciproques, de sorte qu’un élément n’a aucune valeur en
dehors de ce système. La sémantique diachronique considère les causes et les formes
des changements de sens en envisageant l’évolution de la langue et la sémantique
synchronique ou la sémantique structurale donnent la priorité aux relations mutuelles
des éléments qui forment son système dans un intervalle de temps déterminé. Sa
méthode s’appelle l’analyse sémique et consiste à reconnaître les traits pertinents des
sens et leurs corrélations, telles que la polysémie, l’homonymie, l’antonymie et
l’hyponymie et elle se fixe comme tâche encore d’observer le champ lexical, le champ
sémantique et les connotations (2002).
Nous insistons encore sur les effets de dénotation et de connotation.
Nous continuons à écouter Z. KIRAN et A. KIRAN qui signalent que l’éventail
des sèmes éclaircit autant que le fonctionnement des dénotations sur le plan du signifié
que le fonctionnement des connotations. D’après eux, l’éventail des sèmes possède deux
fonctions, la première étant de découvrir les sens dénotatifs d’un seul mot ou des mots
d’un texte de fonction référentielle, la deuxième étant de découvrir les connotations
d’un mot qui a des associations aux d’autres mots dans un contexte de fonction
référentielle. Lorsqu’on considère les mots dans le contexte, on reconnaît que l’éventail
de sème générant des sens dénotatifs et l’éventail de sème générant des sens connotatifs,
s’articulent les uns les autres et forment un tout. Les sèmes qui font partie du sens
dénotatif d’un mot, sont en nombre suffisant pour qu’il soit compris par la communauté
linguistique de ce même mot, en revanche, les sèmes du sens connotatif constituent les
valeurs du système dénotatif qui ne sont pas encore réalisées (2002).
57
Il faut chercher l’origine des sens connotatifs, d’après eux, dans ce qu’ils sont
individuels ou qu’ils font références à la dimension sentimentale et intellectuelle qui
sont propres à la culture d’une communauté linguistique (2002). D’après Le
LAROUSSE, (…) l’opposition entre connotation et dénotation est reprise à la logique
scolastique et (…) l’application de ce concept à la linguistique a entraîné des
modifications de sa définition. En linguistique, poursuit-il, la connotation désigne un
ensemble de significations secondes provoquées par l’utilisation d’un matériau
linguistique particulier et qui viennent s’ajouter au sens conceptuel ou cognitif,
fondamental et stable, objet du consensus de la communauté linguistique, qui constitue
la dénotation (111). Par exemple, deux individus rencontrent un groupe de gens sur leur
yacht très luxueux au bord d’un quai et l’un des deux, d’un premier regard, murmure,
« c’est une bande de gens » et l’autre ajoute tout de suite, « une bande de gens
riches ! ». Le deuxième individu ainsi connote cette bande de gens avec l’adjectif de
riche.
Nous allons rencontrer encore une fois les notions de dénotation et de
connotation quand nous aurons entamé la théorie de la traduction. Maintenant, nous
pouvons nous initié à la sociolinguistique.
1.3.3. La Sociolinguistique
« (…) La sociolinguistique est une partie de la linguistique dont le domaine
se recoupe avec ceux de l’ethnolinguistique, de la sociologie du langage, de
la géographie linguistique et de la dialectologie. (…) La sociolinguistique se
fixe comme tâche de faire apparaître dans la mesure du possible la
covariance des phénomènes linguistiques et sociaux et éventuellement
d’établir une relation de cause à effet (…) » Le LAROUSSE (435).
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, de F. de SAUSSURE a N. CHOMSKY, les
linguistes ont eu le soin d’exclure incessamment les covariances des phénomènes
linguistiques hors d’examen. Sous cet angle, l’objectif de la théorie du langage a été de
considérer un locuteur idéal qui appartient à une communauté linguistique homogène.
C’est sous l’influence des linguistes américains qu’on est sorti de cette exclusion, de
cette réserve et on s’est penché sur la description des covariances se trouvant dans une
58
communauté linguistique, en établissant des rapports entre elles et les structures
sociales, ce qui constitue l’objet de la sociolinguistique (2002).
La sociolinguistique est un domaine de recherche qui se situe entre le
phénomène du langage et le phénomène social, avec un pied est sur le terrain de la pure
linguistique, et l’autre sur le terrain de la sociologie. On ne peut concevoir ni une
société sans la langue, ni une langue sans la société, disent, Z. KIRAN et A. KIRAN, ce
qui démontre qu’entre la langue et la société, il existe une compréhension mutuelle et
une relation profonde de parenté. Nous pouvons aisément dire que l’une est la raison
d’être de l’autre parce que, comme l’ont dit, Z. KIRAN et A. KIRAN, nulle société ne
peut mener son existence sans qu’il y ait un instrument de communication entre les
individus qui constituent cette société et pareillement nulle langue ne peut exister sans
qu’il y ait un processus de communication (2002).
Ils signalent que c’est de cette double compréhension qu’est née la
sociolinguistique. Elle est une branche de science mixte qui observe les relations entre
les phénomènes du langage et les phénomènes de la société, le fait qu’ils s’influent les
uns les autres, que les uns apparaissent comme faisant varier les autres, en d’autres
termes elle observe l’équivalence entre ces deux phénomènes (2002).
Quand il s’agit de la sociolinguistique, on s’intéresse tout de suite à W.
LABOV. D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, W. LABOV a remarqué que, dans les
études qu’il a faites sur la langue anglaise parlée à New York, certaines covariances
phonologiques étaient en relation étroite avec l’origine ethnique. C’est une relation si
étroite que la réalisation des phonèmes dépend de la situation de communication,
d’après ce linguiste, remarquent-ils. Une personne, d’après eux, ne prononce pas les
mots de façon semblable devant un public ou dans une conversation à haute voix ou
encore dans une conversation très ordinaire. Ces dérivations proviennent du statut
socio-économique du locuteur, disent-ils (2002).
On le sait que dans chaque société, les individus ont naturellement des statuts
et des rôles, c’est la vie collective qui leur donne. Et ces statuts et rôles impliquent un
niveau de langue qui rejaillit sur les individus. Utiliser un niveau de langue, remarquent-
ils, soit au sein d’un groupe de personne âgée, soit d’un milieu professionnel, soit d’une
communauté régionale, exige de s’intégrer à un groupe et un comportement linguistique
59
exige non seulement un vocabulaire particulier, mais aussi l’usage des codes spécifiques
qui se déterminent avec les particularités phonétiques et phonologiques et ainsi que la
sociolinguistique observe systématiquement la fonction expressive de la langue en
élargissant sa propre définition (2002).
Devant l’usage de la langue des différents groupes, les sociolinguistes
s’efforcent de découvrir différentes sortes de comportements selon différents milieux,
d’après eux. Ils donnent l’exemple d’une enquête faite en Angleterre. Cette enquête a
dévoilé qu’il y a des opinions différentes entre les classes moyennes et les classes
d’ouvriers sur les problèmes comme l’importance de la langue dans l’éducation, la
liberté d’expression chez l’enfant, l’audace de poser des questions (2002).
Il y a deux théories qui s’opposent dans la sociolinguistique, remarquent-ils. La
première considère que la langue est une réalité sociale, tandis que la deuxième
considère que la langue est un système qui ne peut être expliqué que par lui-même.
D’après les défenseurs de la deuxième théorie, la sociolinguistique ne peut pas être
réduite à l’observation du seul côté social de la langue, car la sociolinguistique est la
linguistique elle-même. Or, les défenseurs de la première théorie naviguent entre une
linguistique qui se focalise sur le problème de la conformité aux règles de la grammaire
et la sociologie qui s’intéresse à la dimension sociale des langues (2002).
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, W. LABOV est devenu le vrai fondateur de
la sociolinguistique avec ses recherches sur la stratification sociale de la langue anglaise
à New York. Selon W. LABOV, c’est une contradiction d’élaborer une définition
sociale de la langue en partant de quelques personnes ou de soi-même seulement
comme l’a fait, F. de SAUSSURE. Pour se débarrasser de cette contradiction, LABOV
s’est penché directement sur les gens et il a fondé son étude sur 200 personnes qui
représentent une communauté de 23.000 personnes. En somme, selon W. LABOV, les
changements d’opinions observés dans un groupe, ne sont que des changements de
langue.
En marchant sur les traces de Z. KIRAN et A. KIRAN, maintenant nous nous
concentrons sur un sujet très important pour la théorie même de la traduction qu’est les
visions du monde.
60
D’après eux, au début du XIXe siècle, l’ethnologue américain E. SAPIR a lancé
l’idée que, les réalités qu’éprouve soi-disant une société, sont fondées sur les habitudes
de langue de cette communauté linguistique sans que les gens qui vivent dans cette
communauté s’en rendent comptent. Et E. CASSIRER a exprimé la même idée avec
toutefois une nuance, à savoir que, à l’origine les différences entre langues proviennent
plus des différences de visions du monde que des différences de voix et de signes
(2002).
Toujours d’après les deux auteurs, étant donné que chaque langue reflet la
réalité extérieure d’une façon différente, les mondes des différentes sociétés sont
également différents et par conséquent, les mondes des gens qui vivent dans ces sociétés
diffèrent aussi parce que la langue se trouve dans une autre position que celle du monde
des réalités, dit L. WEISBERGER, selon eux. Et ce monde des réalités, c’est-à-dire, la
réalité extralinguistique ne s’apparaît pas comme elle est, la pensée humaine interprète
ces réalités a sa propre façon et remet de nouveau les formes. Sous cet angle, la langue
humaine est le reflet de la pensée humaine, dit-il (2002).
Vue que les gens qui vivent dans les communautés linguistiques différentes
voient la réalité extérieure de la fenêtre de leur propre langue maternelle, ils
n’établissent pas un accord parfait entre eux-mêmes, disent-ils et ils parlent de l’un des
étudiants de E. SAPIR, R. L. WHORF qui a développé et répandu cette théorie en
donnant des exemples de la vie actuelle. Par exemple, R. L. WHORF, quand il
travaillait dans une société d’assurance, comme un spécialiste de la prévention des
incendies, a témoigné que plusieurs incendies ont éclaté en raison d’erreurs de langue.
D’après eux, le monde extralinguistique dans son intégralité, est perçu sous des formes
différentes selon les mots qui diffèrent d’une langue à une autre, c’est pourquoi R. L.
WHORF a refusé l’idée selon laquelle les hommes parlent une seule langue naturelle.
Non seulement les langues lointaines, mais aussi les langues européennes présentent des
différences entre elles, ajoutent-ils (2002).
Le sujet des visions du monde, est l’un des problèmes théoriques de la
traduction que G. MOUNIN a abordé dans ses ouvrages et le fait qu’il ne s’établisse pas
une entente parfaite dans les mondes de différentes langues, est une conséquence qui
fortifie la thèse de l’impossibilité de l’acte traduisant. Maintenant, nous devons entamer
61
le discours, toujours en marchant sur les traces de Z. KIRAN et A. KIRAN et le
LAROUSSE.
1.3.4. L’analyse Du Discours Ou La Linguistique Textuelle
Le LAROUSSE, définit d’abord le discours en tant que synonyme de la parole,
c'est-à-dire, qu’il est le langage mis en action, la langue assumée par le sujet parlant, et
deuxièmement, il le définit comme le synonyme de l’énoncé, c'est-à-dire, il est une
unité égale ou supérieure à la phrase ; il est constitué par une suite formant un message
ayant un commencement et une clôture, et en rhétorique, le discours est une suite de
développements oratoires destinés à persuader ou à émouvoir et structurés selon les
règles précises, et dernièrement, dans la linguistique moderne, le discours désigne tout
énoncé supérieur à la phrase, considéré du point de vue des règles d’enchaînement des
suites des phrases (150).
Nous avons appris que F. de SAUSSURE avait exclu tout ce qui est individuel
dans le langage pour qu’il puisse obtenir un objet concret à examiner et selon Z.
KIRAN et A. KIRAN, ses successeurs européens comme ceux de l’école de Prague et
de Copenhague et même L. BLOOMFIELD avec sa théorie de la linguistique
distributionnelle, étaient restés fidèles, en excluant eux aussi la parole hors du domaine
d’observation (2002). Nous avons appris aussi que cette réserve de mettre le côté
individuel du langage hors du domaine d’examen, a un inconvénient très important :
elle empêche de répondre à des questions comme qui parlent, avec qui, où, et quand,
c’est-à-dire, à des problèmes que crée le sujet parlant quand il utilise la langue dans des
situations déterminées. Si on exclut tous ce qui est individuel du langage, on exclut
toute une linguistique dite « discours ». C’était R. JAKOBSON, d’après Z. KIRAN et
A. KIRAN, qui avait fait cette critique et avait tracé sa route dans cette direction (2002).
Et l’objet de la linguistique du discours se borne à l’étude de la plus grande
unité de la langue qu’est la phrase et selon L. BLOOMFIELD, remarquent-ils, la phrase
est l’unité la plus grande de la description grammaticale et se forme d’unités plus petites
et modifiables, par contre elle ne peut pas être un élément formateur d’une unité plus
grande et c’est E. BENVENISTE qui a divulgué que la plus petite unité du discours est
la phrase. Avec la phrase, a dit E. BENVENISTE, d’après Z. KIRAN et A. KIRAN, on
a quitté le domaine de la langue qui est définit comme un système des signes et on a
62
pénétré dans l’univers du discours, dans le domaine de la langue qui est utilisé comme
un instrument de communication. Même s’ils recouvrent la même réalité, ces deux
univers, c’est-à-dire, l’univers du système des signes isolés et l’univers du discours, sont
en vérité différentes réalités. Leur route se croise à chaque instant, ils sont deux
particularités linguistiques différentes, à savoir que, d’un côté, il y a un ensemble des
signes formels systématisés, structurés, classifiés, divulgués par des méthodes
définitives et de l’autre côté, il y a la réalisation de la langue dans l’état de
communication (2002).
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, il faut mettre en évidence que le mot
« discours » comprend une ambiguïté dans un usage très vague en englobant les notions
de « mot », « texte », « énoncé » et selon G. PROVOST-CHAUVEAU, il est difficile de
cerner les usages du terme « discours » dans la linguistique. Ce terme, quand il ne fait
pas de référence aux notions de «parole » de F. de SAUSSURE ou de «’énoncé » de L.
BLOOMFIELD, est équivalent au « texte » dans le sens d’une structure achevée, clos
dont les éléments peuvent être définis par l’ensemble de ses propres rapports.
Pareillement, la phrase peut être conçue comme une certaine limite d’accent entre deux
souffles et dans le sens pragmatique, le discours est conçu parfois comme des
successivités des événements et cette description peut être valable pour les termes de
« l’énoncé » et du « texte » (2002).
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, le problème de l’analyse du discours que
l’on a rencontré à la fois dans le courant fonctionnaliste de l’Europe et dans le
distributionnalisme américain, est né au début des années 50,. Dans chaque attitude,
remarquent-ils, il s’agit de prendre conscience des limites que la linguistique lui a
imposées et de la tâche pour franchir ces limites. Cependant, il était indispensable qu’il
y a eu des divergences d’opinions parce que ces « limites » n’étaient pas de même sorte
dans les attitudes de chacun (G. PROVOST-CHAUVEAU in Z. KIRAN et A. KIRAN,
2002).
La linguistique, d’après Z.KIRAN et A. KIRAN (2002), s’intéresse au
fonctionnement général de la langue sans considérer les formes d’expressions propres à
un écrivain, à une période ou à une région. Or, l’analyse du discours est un courant
important en France, elle s’attache à la rhétorique et s’intéresse aux différentes sortes de
discours tels que, celui de la publicité, la philosophie, la science, la politique et la
63
didactique… Ces analyses s’appuient sur la langue parlée autant que sur la langue écrite
et on doit concevoir le terme du discours dans un sens très large parce que le discours
trouve sa place dans un grand éventail d’œuvres littéraires, de slogans politiques.
Nous voyons que la linguistique distributionnelle de L. BLOOMFILED et Z.
HARRIS a beaucoup contribué à faire avancer l’analyse du discours. Car, d’après Z.
KIRAN et A. KIRAN (2002), Z. S. HARRIS conçoit l’analyse du discours comme une
véritable recherche statistique et considère le corpus comme l’équivalent de la phrase et
applique des règles de transformation sur ces phrases afin de faire la comparaison entre
elles et ainsi il s’efforce de mettre en évidence les règles de l’union en déclarant que les
phrases se trouvant dans le même contexte, sont équivalentes.
Dans la linguistique distributionnelle, on ne fait pas de référence au sens et
ainsi le sujet d’examen ne se borne qu’à la phrase. Lorsque L. BLOOMFIELD
considère la phrase comme la plus grande unité d’observation, R. JAKOBSON, au
contraire, la considère comme la plus petite unité du discours. Il s’agit, à ce stade,
rappellent Z. KIRAN et A. KIRAN (2002), de deux niveaux d’analyse, même de deux
différentes linguistiques, la première acceptant la langue comme système purement
logique et la deuxième acceptant la langue comme instrument de communication.
Si on se réfère à cette deuxième linguistique, continuent-ils, ce qui constitue
l’analyse du discours est l’énoncé plutôt que la phrase et cette analyse recherche les
traces qui impliquent l’état de l’énonciation, c’est-à-dire, l’existence de la personne et
sa propre communication dans l’énoncé. Certes, ajoutent-ils, c’est le discours littéraire
qui est observé le plus et particulièrement, la stylistique entame l’observation
linguistique des textes littéraires en tant que sujet privilégié (2002).
D’après eux, alors que la linguistique structurale a longtemps été un référent
essentiel de l’analyse du discours et les théories de l’énonciation constituaient un cadre
général théorique pour lui, depuis les derniers trente ans, entre le moment où les
domaines de la linguistique et de l’analyse littéraire se sont recouverts, une nouvelle
branche de la science nommée « la linguistique textuelle »s’est développé (2002).
Cette nouvelle branche, d’après eux, se fixe comme tâche de mettre en
évidence comme la stylistique d’autrefois, les structures différentes d’un texte dans
l’état des relations des structures sociales qui l’entourent ou en dehors de ces états, d’un
64
point de vue descriptif et critique. Z. KIRAN et A. KIRAN (2002) nous suggèrent qu’il
y a deux mots clés dans ces théories de texte, que l’on doit bien retenir, l’un étant « les
actes de parole », l’autre étant « la cohérence textuelle ». Ces deux notions constituent
l’essence de toute sorte d’analyse textuelle. Les actes de parole produits par un locuteur
vers un récepteur, sont reliés strictement par le statut, par les relations de force et par les
intérêts et les fins personnels de ce locuteur et du récepteur, cette fonction que le
locuteur désire beaucoup voir se réaliser dans son propre texte qu’il produit, se
concrétise au niveau textuel dans une certaine cohérence qui oriente le récepteur à
certains actes et conséquences et toute cette structure se cristallise dans les particularités
co-textuelles et contextuelles du texte.
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, dans la linguistique textuelle, on peut
distinguer six niveaux essentiels, tels que,
1. Le niveau pragmatique : dans ce niveau, on s’intéresse à la
relation entre le texte et ceux qui utilisent le texte dans un contexte
particulier. Dans ce cadre, on observe les formes de l’argumentation
de la représentation.
2. Le niveau thématique : dans ce niveau, il faut limiter le fil du
développement thématique du texte et son thème. Il faut faire
ressortir le thème essentiel, les thèmes secondaires, les arguments,
les exemples, les citations. S’il s’agit d’une œuvre fictive, l’analyse
thématique consiste à mettre en évidence les éléments qui
constituent l’univers fictif, tels que les personnages, l’espace, le
temps, la situation, etc. Et en plus, il faut faire attention au principe
de la cohérence textuelle.
3. Le niveau sémantique : C’est le niveau dans lequel le texte, la
phrase et le mot s’observent minutieusement.
4. Le niveau syntaxique : C’est le niveau dans lequel on examine
l’organisation syntaxique du texte.
5. Le niveau rhétorique : C’est le niveau dans le quel on observe les
figures de rhétorique comme les anaphores, les antithèses, les
ironies, les métonymies, les métaphores, les rimes, les allitérations.
6. le niveau idéologique
65
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN (2002), il existe une relation étroite entre la
langue et l’idéologie. Chaque individu, « le créateur de texte », transmet les idées et les
valeurs qui s’installent dans la langue aux autres, par conséquent, il est une obligation
d’ajouter à l’analyse textuelle, la dimension de l’idéologie. En bref, le linguiste vise à
examiner les unités plus grandes que la phrase que sont le texte et l’objet concret de « la
linguistique textuelle » ou « la grammaire textuelle » qui constitue la textualité. Nous
voulons rappeler la définition du texte donnée par J. P. SARTRE que nous avons cité
dans notre étude de maîtrise (F. N. KASIMOĞLU, 2001).
Comme Z. KIRAN et A. KIRAN (2002) l’ont noté, le texte est une unité, est
autre chose qu’une série de phrases qui s’articulent l’une après l’autre, comme l’a dit J.
P. SARTRE, il est la totalité organique (2001). Et selon ces deux linguistes, cette unité
qu’est le texte comprend les relations de la cohésion et de la cohérence.
Observer la cohésion du texte, d’après eux, c’est d’observer l’articulation des
phrases l’une après l’autre (les itérations des pronoms, des temps verbaux et des
conjonctions, etc.). Tandis que, la cohérence d’un texte provient des règles qui sont
concernées par l’organisation d’une sorte de discours auquel ce texte appartient et il
n’est pas facile de distinguer définitivement ces deux plans parce que l’un est au-dedans
de l’autre dans le processus de la compréhension. En conséquence, l’analyse du
discours ou la linguistique textuelle se contente dans une grande mesure d’observer la
structure de surface du texte et ne s’intéresse pas à la structure profonde (2002).
1.4. La Traduction Comme Une Activité Humaine Universelle
Après avoir passé en revue toutes les étapes que la linguistique générale et
appliquée, nous sommes prêts maintenant à entamer l’activité de la traduction. Nous
pensons que si nous n’avions pas suivi la démarche que nous avons adoptée jusqu'à
maintenant, nous ne serions pas parfaitement aptes à comprendre l’essence de cette
activité et nous ne pourrions pas la situer parmi les phénomènes du langage humain.
Avant d’entrer dans le monde très complexe, très sensible et très controversé
de l’activité de traduction, nous voulons tourner notre regard vers le passé, vers
l’histoire de cette activité, pour mieux comprendre son essence.
66
L’histoire de cette activité peut être même beaucoup plus intéressante à
connaître que les autres sujets abordés jusqu'à présent. De la tour de Babel à William
TYNDALE, qui a payé de sa vie en étant brûlé, pour avoir traduit la Bible, en anglais
(S. ERUZ, 2003), l’histoire de cette activité universelle humaine nous raconte le destin
de l’humanité, nous fait apprendre, nous donne beaucoup de prise sur nous-mêmes.
Nous savons tous que l’activité de traduction, est aussi ancienne que l’histoire
de l’humanité. Et tant que les notions de l’Etrangeté, de l’Autre et du Même dont N.
ASLAN a parlé dans sa thèse de doctorat (1996) existeront, l’activité traductive existera
aussi. D’après elle, ces trois notions ont poussé l’humanité à traduire, à traduire et à
traduire, durant toute l’histoire et elle souligne que « l’importance attribuée à l’activité
traductive est un indice de la sécularisation » (1996, 1), N’est-il pas vrai que les
traductions de la Bible dans leur propre langue par Martin LUTHER et William
TYNDALE en traduisant la Bible, avaient contribué au développement du laïcisme ?
Dans le processus de la communication interculturelle, dit-elle, on a toujours eu
recours à la traduction pour surmonter cette difficulté langagière, pour se faire
connaître aux autres, et pour connaître les autres (1996, 1). « Cette difficulté
langagière » implique l’existence des milliers de langues attachées à des milliers de
cultures et l’impossibilité de communiquer avec l’une de ces cultures, si on ne la
connaît pas (1996, 1).
D’après Z. KIRAN et A. KIRAN, l’homme est un être unique qui donne un
sens au monde et le sens est l’essence de lui-même. La vie actuelle, disent-ils, veut
qu’on réduise cette polysémie à la monosémie, tandis que l’homme doit faire gagner à
sa vie, l’immense variance des sens virtuels. Sinon, l’être humain ne peut pas être lui-
même, il devient alors une abeille ou une fourmi (2002).
L’homme, continuent-ils, a progressé en ramenant tout à l’unique et en
agrandissant à l’infini. Pourtant, il a besoin d’un instrument d’identification très forte
qui est la traduction pour que cet avancement ne se transforme pas en une catastrophe.
Le besoin de communication, ajoutent-ils, a entraîné la naissance de cette activité et tant
que les langues se sont diversifiées, elle est devenue une obligation, une exigence
incontournable et c’est ainsi que l’homme a trouvé une solution à la punition de Babel
(2002).
67
D’après Le LAROUSSE, la traduction grecque de l’Ancien Testament, dite
« des Septante », la traduction latine de la Bible par saint Jérôme, la VULGATA, sont
les plus anciens exemples de traduction. Mais, il ajoute aussi que les textes littéraires de
l’Antiquité ont joué un grand rôle, comme les nombreuses traductions de l’Iliade et de
l’Odyssée, et dans l’origine des littératures, voire les langues nationales européennes se
trouve encore la traduction : l’allemand moderne est, pour l’essentiel, celui de la
traduction de la Bible par Luther ou comme la littérature française qui ne s’est inspirée
que des chefs-d’œuvre antiques par la voie de simple adaptation de la traduction (486).
Il remarque que la traduction tend à devenir l’objet d’une discipline spécifique, la
traductologie, dans le contexte d’une linguistique rigoureuse, et en relation avec le
développement de la traduction comme domaine d’activités professionnelles et
institutionnelles sans cesse croissant en raison de l’intensification des relations
internationales, ce qui a poussé les théoriciens à bâtir des théories de la traduction sur le
principe de l’équivalence fonctionnelle entre énoncé-source et énoncé-cible dans une
même situation (486).
Donc, comme S. ERUZ a souligné dans son ouvrage ÇEVIRIBILIM (2003), la
traduction qui parait parfois comme une révolte, prend vie à condition que deux cultures
commencent à vivre ensemble. A ce propos, elle fait une citation sur H. J. STÖRİG qui
donne l’exemple de l’activité traductive à TOLEDO. Elle remarque que la traduction
rend compréhensible ce qui est incompréhensible et corrompt l’inviolabilité, la divinité
des textes sacrés et ainsi, le texte source peut être lu et compris par tout le monde et les
textes qui sont compris, orientent les gens à penser en interrogeant la croyance aveugle,
en faisant les premières enjambées vers la scientificité (2003).
Au cours de l’histoire de l’humanité, dit S. ERUZ, l’activité traductive a été le
moyen pour l’homme de combler son ignorance et de s’ouvrir l’esprit. Mais, il ne faut
pas en tirer la conséquence, ajoute-elle, que l’activité traductive est une fin en soi.
Certes, la traduction peut se vêtir d’un caractère positif ou négatif, utilisée pour des
objectifs sociaux et politiques. Une autre fonction de la traduction, précise-t-elle, est de
contribuer à enrichir la langue-cible pour qu’elle puisse prendre existence dans le
contexte de la culture-cible (2003).
Au cours de l’histoire de l’humanité, d’après S. ERUZ, la fonction principale
de la traduction a été d’ouvrir de nouvelles fenêtres, pour ouvrir les yeux de ceux qui
68
lisent. La nature de la traduction, d’après elle, est de connaître l’autre culture, de la
comparer avec elle-même et ainsi d’ouvrir de nouveaux horizons au lecteur, tant qu’on
ne dévie pas les textes et les objectifs. Dans cette circonstance, les approches de l’acte
traduisant changent d’une époque à l’autre selon les périodes de développements socio
économiques, culturels et scientifiques dominants (2003).
S. ERUZ dit que le sujet essentiel qui s’étend à toute l’histoire, est les
traductions « fidèles » et « libres » et nous rencontrons ces notions dans les pages
d’histoire parfois, sous diverses formes d’expression telles que, VERBUM e VERBO
(mot à mot), SENSUM de SENSU (la traduction du sens), IMITATIO (l’imitation du
texte source), AEMULATIO (l’approche consistant à créer un texte supérieur au texte
source). Jusqu'au XXe siècle, continue-elle, toutes les discussions menées dans le cadre
de ces approches reposaient essentiellement sur l’immunité du texte source. Aux les
XIXe et XXe siècles, et sous l’influence du courant romantique, ces discussions que
l’on a élevée au niveau scientifique, aboutissent au développement de la notion de
l’intraduisibilité, accompagnées des développements herméneutiques, dans au XXe
siècle (2003).
En conclusion, déclare S. ERUZ, même si l’on peut rencontrer ces approches
imbriquées dans les autres ou certaines de ces approches peuvent venir se placer au
premier plan par période, il n’existe pas une approche générale systématique que l’on
peut graduer concrètement au cours de l’histoire (2003).
N. ASLAN cite E. CARY qui dit que notre époque est celle de la traduction
(1996, 7). Et les tous premiers pas de cette époque, d’après S. ERUZ, sont évidemment
ceux de la révolution industrielle qui a éclaté vers la fin du XVIIIe siècle en Angleterre
avec laquelle toutes les nations se sont retrouvées davantage liées en raison des
développements technologiques et de divers besoins des sociétés qui sont apparus, de
telle sorte que quand on est arrivé au XIXe siècle, les développements dans les domaines
de la science et de la technique se sont accélérées. Ensuite après la Ie et la IIe guerre
mondiale, le monde a été obligé d’entrer dans une nouvelle ère, ce qui signifie que la
traduction a du s’adapter en une exigence urgente pour faire face à de nouvelles sortes
de texte qui n’existaient pas auparavant (2003).
69
Comme nous en avons parlé déjà et S. ERUZ le dit encore une fois, la
linguistique avait longtemps considéré son propre objet qu’est la langue coupée du
contexte. Mais, avec le changement du paradigme dans les années soixante, remarque-
elle, la linguistique, a commencé à prendre en considération le texte et les facteurs qui
constituent le texte, et quand on a arrivée aux années quatre vingt, la dimension de
communication dans la matière des développements de la linguistique textuelle, a été
inclue dans les études (2003).
Quant à la traductologie qui s’est enrichie peu à peu au cours de ce processus,
elle a profité des notions de linguistique, dit S. ERUZ. Cependant, rappelle-t-elle,
certains linguistes avaient conscience que ces notions n’étaient pas conformes à la
position de la traduction propre à elle-même. Par exemple, elle cite W. DRESSLER qui
a attiré l’attention sur le fait que le texte source et le texte cible ne peuvent pas être
équivalent en raison des différences de culture et de langue. Or, continue-t-elle, les
traductologues, même dans les années soixante-dix, insistaient encore sur ces notions,
de temps en temps parce que c’était une époque où la traductologie cherchent son
identité pour pouvoir établir sa propre terminologie et à la fin d’un processus poignant,
la traductologie est enfin parvenu à définir sa propre terminologie vers la fin des années
soixante-dix et le début des années quatre-vingt (2003).
La science et l’art, sont deux couloirs différents. On le sait, le premier est un
fleuve dans lequel l’eau ne coule pas de la même façon que dans celui de l’art. La
science s’occupe des objets, des êtres vivants, de la nature, de l’univers, de tout ce qui
existe déjà, mais énigmatiquement tout de même, tandis que l’art s’occupe de la
création pure des choses qui n’existaient pas auparavant et l’acte de la traduction trouve
sa place serrée au milieu de ces deux couloirs. Nous ne pouvons pas réclamer qu’elle ne
soit qu’une science pure ou qu’elle ne soit qu’un art pur, mais plutôt qu’elle est un
caractère à la fois scientifique et artistique.
Il y a quelque chose d’intouchable dans l’acte traduisant, quelque chose, un
espace qui n’est pas à la portée de la main scientifique. C’est l’espace subjectif des
acteurs de ce jeu, c’est l’espace de libre choix du langage personnel, c’est l’espace des
paroles, de visions et d’interprétation unique du monde. Mais, il faut voir la différence
entre l’acte purement créatif et l’acte traduisant qui est au-dessus du premier. Le
premier acte consiste à créer un texte qui n’existait pas auparavant, tandis que le
70
deuxième consiste à traduire un texte présent en une autre langue, ce qui signifie qu’il
s’agit de recréer le texte dans une autre langue.
D’après J.P. VINAY et J. DARBELNET, cette subjectivité personnelle vient
de l’exploration incomplète de la réalité. Pour eux, la traduction est une discipline
exacte qui possède ses techniques et ses problèmes particuliers et s’il y a plusieurs
traductions d’un même original, cette non-univocité ne provient pas d’un caractère
inhérent à notre discipline, mais plutôt d’une exploration incomplète de la réalité et
pour résoudre ce problème, ils ont proposé de connaître mieux les méthodes qui
gouvernent le passage d’une langue à l’autre et d’en arriver dans un nombre toujours
plus grand de cas à des solutions uniques et de cette manière nous parvenons à avoir un
critère quantitatif pour rendre compte de l’exploration du texte, et nous pouvons même
exprimer par un pourcentage le nombre de cas qui échapperaient encore à l’univocité
(1964, 23-24).
Il est impossible d’examiner ce qui se produit dans la conscience d’un écrivain
au moment ou il crée son texte, tandis que le traducteur travaille sur un texte concret
déjà créé, ce qui lui permet d’y intervenir par la voie de la science, puisque la science
étudie sur des donnés concrète. De cette manière, nous pouvons examiner le processus
du passage d’une langue à une autre et après quoi, on peut reconnaître à l’acte traduisant
son identité artistique dans une certaine mesure. La traduction devient un art apparenté
à l’art, une fois qu’on en a assimilé les techniques dans l’objectif de l’exploration
méthodique de la réalité (24).
Comme Z. KIRAN et A. KIRAN le remarquent, en réalité, la traduction est une
opération de transformation des formes et dans chaque transformation, la traduction
nécessite la protection d’une vérité inchangée que l’on peut définir comme une
équivalence sémantique parfaite entre le texte source et le texte cible. La traduction
opérée à l’intérieur d’une même langue, se contente de réorganiser un énoncé, tandis
que la traduction d’une langue à une autre s’efforce de réaliser ce passage (d’une langue
à une autre) en trouvant une paire de relations entre les textes et les langues. Ainsi on
met en évidence le plus important problème de la traduction qu’est « l’équivalence dans
l’opposition » (2002).
71
Il résulte trois conséquences de cette notion d’équivalence dans l’opposition :
premièrement, l’acte traduisant peut être naturellement possible, deuxièmement, il ne
peut pas l’être et troisièmement, il ne le peut que partiellement. Trois thèmes essentiels
de la traductologie peuvent être ainsi dégagés : la traduisibilité, l’intraduisibilité et la
traduisibilité partielle, comme l’a remarqué N. ASLAN dans son étude de doctorat
(1996). Nous pouvons aisément dire que la traduction s’est d’abord attachée a son côté
négatif, c'est-à-dire, à l’impossibilité de se faire, ce qui nous oblige d’abord à parler de
la notion de l’intraduisibilité.
Comme on le sait, le plus ancien défenseur de l’intraduisibilité était Cicéron. Il
était l’un des traducteurs le plus célèbre des temps anciens avec Saint-Jérôme et il avait
proposé deux méthodes de traduction qui distinguaient strictement la traduction littérale
de la traduction du sens (A. GÖKTÜRK, 1994). Il inclinait vers la traduction du sens en
recommandant de ne pas traduire mot à mot ou littéralement (ALBIR in N. ASLAN,
1996).
Quant à Saint-Jérôme, il était le premier qui mettait en cause les types de texte
et la traduction selon ces types. D’après N. ASLAN, « le principe de l’intraduisibilité
que Cicéron a défendu est devenu un point de départ aussi pour les philosophes de
langue et les grands écrivains du 19e siècle » (1996, 19). Apres Cicéron, le tour de
défendre l’intraduisibilité est passé d’abord à SCHLEIEMACHER, puis à
HUMBOLDT. Leur thèse était solide et claire partant de l’idée de la vision du monde
qui diffère d’une langue à une autre.
L’argument selon lequel « chaque langue a une vision du monde », trouve sa
plus claire définition dans J. TRIER que G. MOUNIN a extrait dans son ouvrage Les
problèmes théoriques de la traduction (1963, 44-45) :
Chaque langue est un système qui opère une sélection au travers et aux dépens de
la réalité objective. En fait, chaque langue crée une image de la réalité, complète, et
qui se suffit à elle-même. (…) Les éléments de la réalité du langage dans une
langue donnée ne reviennent jamais tout à fait sous la même forme dans une autre
langue, et ne sont pas, non plus, une copie directe de la réalité
72
Nous nous référons à la théorie de SAPIR-WHORF, comme l’a fait N.
ASLAN, pour voir combien la pensée humaine dépend d’une langue maternelle pour se
réaliser:
Chaque langue est un vaste système de structures, différent de celui des autres
(langues), dans lequel sont ordonnées culturellement les formes et les catégories
par lesquelles l’individu non seulement communique, mais aussi analyse la nature,
aperçoit ou néglige tel ou tel type de phénomène ou de relations dans lesquelles il
coule sa façon de raisonner, et par lesquelles il construit l’édifice de sa
connaissance du monde. (WHORF in N. ASLAN, 1996, 20)
Selon cette thèse, il est donc impossible de transmettre n’importe quelle idée
dans une autre langue, comme elle l’a dit, N. ASLAN (1996, 20). Nous pensons qu’il ne
faut pas donner beaucoup d’importance à cette notion de « transmettre des idées d’une
langue à une autre » parce qu’il n’est que de redire cette idée à la façon de l’autre
langue. C’est pourquoi, cette impossibilité ne constitue pas un obstacle pour la
traduction.
Maintenant, nous devons nous initier aux théories actuelles de la traduction
qu’est la focalisation sur le texte cible.
1.4.1. Les Théories De La Traduction Orientées Sur Le Texte Cible
D’après S. ERUZ, la notion de l’intraduisibilité, c'est-à-dire l’immunité du
texte source, a abouti à sa fin, lorsque M. LUTHER a dit qu’il avait traduit la Bible dans
la langue que le peuple puisse comprendre (2003). Car, continue-t-elle, le texte cible est
un nouveau texte qui est produit pour une culture tout-à-fait différente en prenant en
considération tout le contexte de cette culture. De cette manière, une traduction orientée
sur le texte source sans prendre en considération le contexte de la traduction, est un
produit « bizarre » dans lequel on a utilisé une langue sans scrupule adaptée aux
structures de la langue source (2003).
Le sens commun de ces théories et approches dont l’objectif essentiel est de
prendre en considération le processus de la traduction et le milieu culturel dans lequel se
constitue le texte cible, mais aussi de contenir la description du texte source, est qu’ils
73
partent du fait que le texte cible est produit de manière à ce qu’on le reçoive
fonctionnellement dans la culture cible, note S. ERUZ (2003).
1.4.1.1. GIDEON TOURY Et Les Etudes Descriptives
La contribution des traductologues Israéliens, HOLMES et TOURY, au
fondement scientifique de la traduction, est énorme, selon S. ERUZ. Selon TOURY, dit
S. ERUZ, la notion de « l’équivalence » n’est pas conforme à la nature de la traduction
et cette notion dans sa signification répandue dans les milieux de la traductologie,
endommage la traductologie et il défend que les études de traductologie doivent partir
du système cible, car chaque traduction est un texte construit selon les propres normes
de la culture cible. En marchant sur les traces du projet inéprouvé de HOLMES,
présenté en 1972, TOURY examine la traductologie dans trois domaines en état
d’interaction réciproque, tels que, la théorie de la traduction, les études descriptives et
la traductologie appliquée (2003).
D’après ce que nous comprenons de toutes ces explications, on peut dire, pour
résumer, que le texte source est pour la culture source et le texte cible est pour la culture
cible parce que, comme S. ERUZ le dit, le traducteur ne peut pas prendre en
considération l’immunité du texte source dans le processus de la traduction, car le texte
qu’il produit, est produit entièrement pour la culture cible et, ce qui importe, c’est que le
texte cible parle dans la culture cible et le texte source ne peut être le sujet d’examen
que dans le processus d’études descriptives (2003).
Et ainsi TOURY, conclut S. ERUZ, fait une approche supplétive, objective et
systématique. Cette approche est très importante, dit-elle, pour une période dans
laquelle on croit que la critique de la traduction est la chasse de la faute en partant en
général de l’équivalence au niveau du mot. Elle finit par souligner qu’avec TOURY, la
thèse du fait qu’en réalité le texte cible est le produit de la culture cible, commence à
gagner de la validité (2003).
1.4.1.2. HOLZ-MAENTTAERI Et La Traduction En Tant Qu’activité
D’après S. ERUZ, le traductologue finlandais, HOLZ-MAENTTAERI, est un
traducteur de métier, pour qui la traduction est une sorte d’activité faite dans un objectif
précis et cet objectif est orienté par la société basée sur la division du travail. Le texte
74
cible et son contexte soit constitué d’après ce que le milieu de la culture cible exige et le
produit est une forme d’activité complexe, conçue de nouveau par un vrai compétant de
communication qu’est le traducteur. Puisqu’il ne peut pas exister une activité sans
objectif, la traduction en a un aussi et cet objectif est réalisé en prenant en considération
les normes de la culture cible en vue d’assurer la communication entre les cultures dans
lesquelles le traducteur a une position de compétant de communication qui sait ce qu’il
fait et peut prendre des décisions (2003).
1.4.1.3. La Théorie de SKOPOS de K. REISS et de H. J. VERMEER
Maintenant, nous allons prendre connaissance des théories fonctionnelles de
traduction dont H. J. VERMEER a jeté les fondements dans son article publié en 1978,
toujours en marchant sur les traces de S. ERUZ.
D’après S. ERUZ, H. J. VERMEER et K. REISS, dans leur étude commune
qu’ils ont réalisée en 1984, ont développé une approche qu’ils ont nommée la théorie de
SKOPOS et qui exprime l’activité traductible conforme à son propre objectif.
Nous voyons que cette théorie est un autre exemple des théories de traduction
focalisée sur le texte cible. Le mot SKOPOS, selon S. ERUZ, est un mot Grec qui veut
dire objectif, conséquence, affaire planifié. Le principe est évident : le texte cible qui
doit être cohérent dans la culture cible, est constitué d’après ce qu’il reçoit dans le pays
cible.
Nous apprenons que H. J. VERMEER a réévalué cette théorie dans ses articles
qu’il a publiés en 1990, dans un point de vue plus large qu’auparavant, à savoir que :
• Le traducteur évalue le texte comme s’il lui était présenté comme une
proposition et il le traite selon ses propres objectifs
• Il existe une relation de l’offre et de la demande. Le texte cible s’en
profit de texte source selon la demande et il est constitué par la
demande
• Le traducteur est compétant pou faire une excellente observation. Il est
compétant au niveau de la culture et, sans cesse, fait des interprétations
et prend des décisions.
75
• Dans le processus de traduction, le traducteur doit reconstituer le texte
cible en prenant en considération les dimensions PARA (sociale), DIA
(culture de la communauté à laquelle il appartient), IDIO (culture
individuelle) qui l’influencent
• Pour que l’interaction culturelle puisse être assurée dans la dimension
de communication, le traducteur doit prendre des décisions justes en
surmontant toutes les interdictions que ces cultures mettent en jeu ou en
rendant les relations transparentes. Il peut réaliser cette tâche à
condition d’avoir une excellente compétence de traduction qui
comprend des connaissances en matière de méthodes traductologiques,
de linguistique textuelle, la compétence pour rédiger des textes, les
connaissances dans les domaines de spécialité, un large éventail de
culture et les compétences d’observation et d’interprétation
En conclusion, d’après S. ERUZ, les considérations sur l’immunité du texte
source ont été réfutées par toutes ces théories que nous avons essayé de résumer ci-
dessus parce que, dit-elle, dans la vraie opération traductive, la traduction est une
opération qui fonctionne qu’au cas où elle réussit à vivre dans le milieu culturel du texte
cible. Pour soutenir cette thèse, S. ERUZ fait une analogie avec un enfant qui est venu
au monde dans la culture source et qui va s’adapter aux normes de la culture cible,
lorsqu’il grandit dans cette culture cible parce qu’il est de son intérêt d’être une partie
de cette culture de telle manière qu’il puisse mener sa vie sans être traumatisé. De
même que quand un être vivant qui est née dans un climat chaud, vit dans un climat
froid, il doit s’y adapter, de même le texte cible doit être composé selon les normes de la
culture cible et en plus, il doit être réécrit, ce qui implique que la traduction, c’est-à-
dire, le texte cible est une sorte de texte qui se forme à la fin d’un processus dynamique
si nécessaire selon les conditions, en tenant compte des normes sociales (S. ERUZ,
2003).
Avant de clore ce sujet sur les théories focalisées sur le texte cible, nous
voulons ajouter, grâce à S. ERUZ, quelques points complémentaires qui peuvent
éclairer sur ce que doit être l’identité d’un traducteur en voie de réaliser sa vocation de
se focaliser sur la culture cible.
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Selon ces théories fonctionnelles, dit S. ERUZ, un traducteur est comme un
chef d’orchestre qui sait exactement ce qu’il doit faire pour qu’un air de musique puisse
éveiller la plus forte influence sur les auditeurs. Il est dans la position du consultant qui
peut justifier de son acte (2003).
En réalité, le traducteur est un organisateur, dit S. ERUZ, qui sait ce qu’il doit
faire et quand est-ce qu’il doit le faire pour que le texte parle, un organisateur qui est sûr
de lui-même,. Selon les termes de AJOLLO, ajoute-elle, le traducteur est une personne
qui peut marquer son travail de sa présence ou non, comme un choix consciencieux. Il
ne s’abrite pas désormais derrière d’autres métiers, comme médecin, homme d’état ou
politicien avant d’être traducteur parce qu’il n’est pas censé savoir tout parce qu’il est
compétant au niveau de la communication qui se présente devant lui sous une identité
de traducteur sûr de lui-même et qui suppose un minimum d’erreur.
A l’aide de S. ERUZ, nous avons essayé de comprendre le niveau du
développement que la pensée de l’activité traductible a acquis de nos jours. Il faut
maintenant retourner au problème de l’équivalence pour mieux comprendre.
1.4.2. L’équivalence : La Balance Qui Assure L’équilibre De Deux Langues
Lorsque L’une Est Traduite En L’autre
Dans la définition non traductologique, mais purement linguistique, la notion
de l’équivalence, faite par Le LAROUSSE, englobe l’implication réciproque (1989,
185). Si une phrase P, implique une autre phrase S et que cette S implique inversement
P, la phrase P et la phrase S sont dites équivalentes. C’est la définition linguistique de la
notion de l’équivalence. Par contre, la notion de l’équivalence dans la traductologie,
comme l’a dit N. ASLAN, « est l’un des points très importants avec la traduisibilité et
l’intraduisibilité » (1996, 25) et elle n’a rien de commun avec la définition linguistique
du terme.
On connaît très bien l’argument selon lequel les cultures sont impénétrables les
unes les autres et l’acte traduisant se charge de surmonter cet obstacle. Comme nous
l’avons déjà mentionné de S. ERUZ, W. DRESSLER avait averti que la notion de
l’équivalence linguistique nuit à l’identité scientifique de la traduction. Donc, l’acte
77
traduisant ne peut pas établir une équivalence entre deux cultures, mais il s’efforce de le
faire, autant qu’il le peut.
Selon, N. ASLAN, on n’a pas pu précisé les critères de l’équivalence dans les
recherches faites jusqu'à nos jours, étant donné que cette notion est aussi relative et
complexe comme la traduisibilité et elle ajoute que « d’après la théorie de la traduction
moderne, on doit viser à une équivalence, non seulement dans le domaine lexical, mais
aussi dans celui du syntagme, de la phrase, et du texte » (1996, 27). D’après elle, il faut
tenir compte à côté des facteurs linguistiques et textuels, d’autres facteurs tels
qu’extralinguistiques, socioculturels, individuels, et il existe non un seul type ou une
nature unique d’équivalence, mais plusieurs qui proviennent du caractère
pluridimensionnel de la traduction, classifiés par plusieurs traductologues, comme
MOUNIN, NİDA, KOLLER, LEDERER et elle cite certaines classifications de certains
traductolgues connus, comme par exemple, KOLLER qui en distingue cinq groupes et
NİDA, deux en partant de la traduction de la BIBLE et LEDERER qui fait une
distinction entre l’équivalence et la correspondance (1996, 27).
Nous ne voulons pas entrer dans le détail de ces classifications en supposant
que dans l’enseignement global de la traduction, un apprenti traducteur est censé avoir
un cours élémentaire sur les théories de la traduction mais nous voulons faire un petit
rappel sur la distinction de la correspondance et de l’équivalence de M.LEDERER que
nous avons déjà étudié, dans notre étude de maîtrise (2001).
En somme, N. ASLAN veut dire que prendre en considération toutes les
dimensions jouant un rôle lors du processus de traduction, est une tâche extrêmement
difficile, vu les différences radicales entre les cultures ou les visions du monde, de
manière que certaines d’entre elles peuvent prévaloir sur d’autres et on ne peut parler
que de quasi-perfection et non d’identité. Elle considère l’équivalence dans deux sens,
l’un étant strict dans lequel on parvient à établir une équivalence une à une ou non,
l’autre étant large dans lequel on parvient à établir une équivalence optimale de
l’expression du texte de départ en langue d’arrivée (29).
A ce stade, nous voulons profiter de ce que N. ASLAN a voulu examiner les
cinq types d’équivalences de KOLLER, dans le domaine lexical (29) :
78
1. Equivalence une à une : Dans ce type d’équivalence, un message dans
la langue de départ, a un équivalant direct dans la langue d’arrivée. Par
exemple, le mot « oiseau » en français, est l’équivalant de « KUŞ » en
turc
2. Equivalence plusieurs à une : Dans ce type d’équivalence, un
message dans une langue de départ, a plus d’un équivalant dans une
langue d’arrivée. Par exemple, la belle sœur a quatre équivalents en
turc : « GÖRÜMCE », « BALDIZ », « YENGE », « ELTİ ».
3. Equivalence une à plusieurs : Dans ce type d’équivalence, plusieurs
messages qui sont partiellement équivalant à l’intérieur d’une langue de
départ, n’ont qu’un seul équivalent dans la langue d’arrivée. Par
exemple, les mots, «SHEEP » et « MUTTON » de l’anglais, ne peuvent
être traduit que par « mouton » en français
4. Equivalence zéro à une : Dans cette situation, il n’existe pas un
équivalent d’un message d’une langue de départ, dans une langue
d’arrivée. Par exemple de N. ASLAN cite les mots « ŞALVAR » ou
« AYRAN » du turc qui n’ont pas d’équivalant en français (31).
5. Equivalence partielle à une : Dans ce type d’équivalence, un message
dans une langue de départ, a un équivalent partiel dans une langue
d’arrivée.
N. ASLAN souligne que l’on n’a pas encore de modèles concrets et précis
pour les dimensions de la phrase, le syntaxe, le syntagme, etc., et ni pour la dimension
extra linguistique (31). Maintenant, nous étudierons sur les procédés de traduction, en
marchant sur les traces de N. ASLAN, car nous pensons que ce sera très utile pour un
apprenti traducteur de connaître ces procédés.
1.4.3. Les Procédés De Traduction
Comme dans toutes les autres sciences, de même que la chimie recherche la
plus petite unité (l’atome », le traductologue, lui-même, n’a pas tardé à rechercher ses
propres unités de traduction. Mais, quand il s’agit d’une unité proprement dite pour
l’activité traductible, on doit entendre techniques ou procédés de traduction, puisque la
traduction est une activité. Autrement dit une unité de traduction n’est qu’un processus
79
d’action du traducteur. « Une fois posés les principes théoriques, sur lesquels repose la
stylistique comparée, il convient d’indiquer quels sont les procédés techniques auxquels
se ramène la démarche du traducteur. », disent-ils, J.-P. VINAY et J. DARBELNET
(1964, 46).
D’après eux, « au moment de traduire, le traducteur rapproche deux systèmes
linguistiques, dont l’un est exprimé et figé, l’autre est encore potentiel et adaptable »
(1964, 46). Le premier système linguistique, exprimé et figé, est le point de départ du
traducteur vers un point d’arrivée qu’il élabore dans son esprit, et qui n’est pas encore
exprimé et figé. Il commence d’abord par explorer le texte et continue d’évaluer le
contenu descriptif, affectif et intellectuel des unités de traduction qu’il a découpées et
enfin il reconstitue la situation qui fournit le message et il arrive à un moment où son
esprit s’arrête sur une solution (1964, 46).
Le fait que l’esprit du traducteur s’arrête à une solution, veut dire qu’il utilise
certains procédés personnels, qui provient de la nature de l’activité, c’est-ce que J.-P.
VINAY et J. DARBELNET visent à préciser. Ces procédés ou ces voies paraissent
multiples, mais ils se laissent ramener à sept. Ils correspondent à des difficultés
croissantes et peuvent s’employer isolément ou à l’état combiné (1964, 46).
D’après eux, ces sept procédés fonctionnent en deux directions, l’une étant la
traduction directe ou littérale, l’autre étant la traduction oblique. Dans la première
direction, le message dans la langue de départ se laisse transposer sans obstacle dans le
message de la langue d’arrivée parce qu’il repose sur des catégories parallèles
(parallélisme structurale) ou sur des conceptions parallèles (parallélisme
métalinguistique). Mais, dans la deuxième direction, le traducteur fait face à des trous,
des lacunes dont il ne peut de se débarrasser qu’en les comblant par des moyens
équivalents. En somme, dans ces sept procédés, les trois premiers sont directs et les
quatre derniers sont obliques (1964, 46). Examinons-les :
1. Procédé No 1 : l’emprunt. On a recours aux emprunts pour trahir des
lacunes, des lacunes métalinguistiques comme des techniques
nouvelles, des concepts inconnus. C’est le plus simple de tous les
procédés. Il n’est même pas considéré comme un procédé, par J.-P.
VINAY et J. DARBELNET. Ces auteurs remarquent qu’il se trouve des
80
emprunts anciens dans les langues qui sont rentrés dans le lexique en
tant que servitudes linguistiques, comme « alcool », « redingote »,
« paquebot » en français. Mais, ce sont les emprunts nouveaux ou
personnels qui intéressent le traducteur (1964, 28).
2. Procédé No 2 : le calque. D’après eux, « le calque est un emprunt d’un
genre particulier : on emprunte à la langue étrangère le syntagme, mais
on traduit littéralement les éléments qui le composent (VINAY-
DARBELNET, 1964, 47). Par exemple, « science-fiction » en français,
est calqué « bilim-kurgu » en turc ou « l’aéroport » en français, est
calqué « hava limanı », « la lune de miel », « balayı » (N. ASLAN,
1996, 34).
3. Procédé No 3 : la traduction littérale : D’après eux, « la traduction
littérale ou mot à mot désigne le passage de LD à LA aboutissant à un
texte à la fois correct et idiomatique sans que le traducteur ait eu à se
soucier d’autre chose que des servitudes linguistiques »
Si ces trois procédés de traduction nous suffisaient de « A » à « Z » à traduire
sans avoir besoin de l’intervention de procédés stylistiques spéciaux, l’ouvrage de
VINAY-DARBELNET n’aurait pas de raison d’être et il suffirait de s’adresser à des
machines à mémoire électronique de traduction, ils le mentionnent. Mais, lorsque le
procédé de la traduction littérale est reconnu inacceptable par le traducteur, alors il
convient de faire appel à la traductologie (1964, 49). Par inacceptable, ils entendent que
« le message, tel qu’il se laisse rédiger littéralement,
1. donne un autre sens
2. n’a pas de sens
3. est impossible pour des raisons structurales
4. ne correspond à rien dans la métalinguistique de LA
5. correspond bien à quelque chose, mais non pas au même niveau de
langue » (1964, 49)
Alors vient la tour des procédés de traduction oblique, comme la transposition,
la modulation, l’équivalence, l’adaptation. Voyons-les :
81
1. Procédé No 4 : la transposition. On remplace une partie du discours
par une autre, sans changer le sens du message. Ce procédé peut aussi
bien être appliqué pour la traduction intra-linguale. Par exemple, «il a
annoncé qu’il déclarerait » peut être transposé à l’intérieur d’une langue
par « il a annoncé sa déclaration ».
2. Procédé No 5 : la modulation. D’après eux, « la modulation est une
variation dans le message, obtenue en changeant de point de vue
d’éclairage. Elle se justifie quand on s’aperçoit que la traduction
littérale ou même transposée aboutit à un énoncé grammaticalement
correct, mais qui se heurte au génie de LA. » (1964, 51). Par exemple,
« prière de ne pas fumer » est traduit par la modulation en turc
« SIGARA IÇILMEMESI RICA OLUNUR ».
3. Procédé No 6 : l’équivalence. Si deux textes rendent compte d’une
même situation en mettant en œuvre des moyens stylistiques et
structuraux entièrement différents, il s’agit là d’une équivalence (1964,
52). VINAY-DARBELNET nous donne l’exemple classique de
l’équivalence : un amateur qui plante un clou et se tape sur les doigts,
dira : « Aie », s’il est français, et dira : « OUCH », s’il est anglais
(1964, 52).
4. Procédé No 7 : l’adaptation. D’après VINAY-DARBELNET, avec ce
septième procédé, on en vient à la limite extrême de la traduction.
L’adaptation, disent-ils, « s’applique à des cas où la situation à la quelle
le message se réfère n’existe pas dans LA, et doit être créée par rapport
à une autre situation, que l’on juge équivalente ». Il s’agit d’un cas
particulier de l’équivalence qui est une équivalence de situation,
ajoutent-ils (1964, 52-53). Prenons les exemples très influents de N.
ASLAN : « AKÇASAZIN AGALARI » est traduit par l’adaptation en
français par « Les seigneurs de L’AKTCHASAZ » ; « BIR GÜNDE
BIR HAFTALIK PAMUK TOPLAR, BIR ETEK PARA
ALIRSINIZ » : « En un jour vous cueillerez autant que d’autres en une
semaine, et vous toucherez du pognon plein les mains » (1996, 36).
D’après N. ASLAN, cette classification de VINAY-DARBELNET qui a
apporté pas mal de nouveautés au sujet des procédés de traduction, a pourtant des
82
« insuffisances non pas du point de vue de la clarté dans la classification des procédés
mais du fait qu’ils prennent en considération le domaine lexical plutôt que la dimension
du sens des mots ». C’est une remarque que plusieurs traductologues expriment (1996,
37).
Il y a certainement d’autres propositions faites par d’autres traductologues.
Examinons-les avec N. ASLAN (1996, 38):
1. La paraphrase : Selon ce procédé que KADE a développé, d’après N.
ASLAN, on transcode les éléments de la langue de départ qui n’existent
pas dans la langue d’arrivée. Par exemple, « kilim » est transcodé en
français par « tapis tissé » (1996, 38).
2. L’interprétation : D’après N. ASLAN, on est obligé, dans certains cas,
de réexprimer différemment un message par l’interprétation parce qu’il
n’existe pas son équivalent dans la langue d’arrivée. Elle souligne que
l’on retrouve souvent ce type de procédé dans les traductions littéraires,
dans lesquelles on conserve toutefois le sens et la fonction (1996, 38).
3. La compensation : D’après elle, ce procédé « consiste à réajuster le
sens d’un mot traduit quand il y a eu une perte pendant l’activité
traduisante d’une phrase, compensant cette perte à l’aide d’allusion
dans des phrases successives. »
La retraduction (back-transformation), « recasting sentences » et
« translation label » sont trois autres procédés que l’on peut considérer comme ceux de
la traduction littérale parce que les procédés de l’interprétation, la paraphrase et la
compensation, peuvent être considérés comme ceux de la traduction libre, précise, N.
ASLAN (1996, 39).
Dernièrement, à l’aide de N. ASLAN, nous pouvons mentionner d’autres
procédés techniques quand il s’agit des décalages interculturels, comme les « préfaces »
et « appendice » auquel le traducteur peut recourir pour informer les lecteurs sur
l’ouvrage, sur son approche de traduction ou il peut proposer aux lecteurs un glossaire
pour les emprunts, les calques et les faux-amis ou encore dans certains cas, il peut
recourir à des procédés comme « notes de bas de page », « voir », « explications
données au début du texte » (1996, 41).
83
Apres avoir bien établi le fondement théorique de l’activité traductive, nous
sommes arrivés au dernier point qui est très important pour notre étude d’application.
1.4.4. Comparaison De Traduction
Le Petit Robert définit ainsi le mot « comparaison » :
Le fait d’envisager ensemble (deux ou plusieurs objets de pensée) pour en
chercher les différences ou les ressemblances.
Le premier raisonnement que l’on doit faire est celui de comparer deux objets
et donc de faire leur comparaison réciproque, de telle sorte que l’on peut porter des
jugements sur eux. La comparaison est l’un des talents les plus primitifs de l’homme.
Même avant qu’il est acquis un langage, il pouvait comparer, par exemple, la longueur
des armes primitives qu’il avait inventées pour chasser les bêtes féroces.
A chaque instant de notre vie, la comparaison d’innombrables objets ou sujets
est présente et dans le domaine de l’activité traductive, il en est de même. La
comparaison est une méthode essentielle de la recherche de traduction, de la
traductologie. D’après O. ASLAN et N. YAVUZ, la comparaison de traduction est l’un
des moyens méthodologiques dont la pédagogie de traduction profite de nos jours dans
le processus d’acquisition de la compétence de traduction. Elle a été, en réalité, utilisée
même avant de la traductologie, pour de divers objectifs comme pour l’enseignement de
langue, la littérature comparée, la linguistique comparée et la critique de traduction
(1999).
Mais, comment doit-on concevoir la comparaison de traduction ? Quelles sont
ses limites ? Comment peut-on la situer parmi les méthodes de la traductologie ? La
réponse de O. ASLAN et N. YAVUZ est claire : il faut élargir large le contenu du sujet
de la comparaison de traduction. Pourquoi ? Parce que la traduction, d’après l’approche
psycholinguistique, disent-ils, est un phénomène essentiel de l’esprit humain
(BUTZKAMM, 1989) parce qu’on doit concevoir la traduction dans le contexte de
langue-culture-pensée (1999).
Au sens large, la traduction, disent-ils, consiste à réexprimer ce qu’on exprime
(écrit ou parlé) dans n’importe quelle langue. Il faut élargir large le contenu de la
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comparaison de traduction parce que le contenu de l’activité de traduction même est un
phénomène humain qui touche un domaine très large. L’esprit humain, comme ils le
remarquent, est constamment dans l’état de traduire des témoignages psychiques
(1999).
Par exemple, dans l’énoncé « tu as très bien expliqué ce que je veux vraiment
dire ! », la personne concernée, ne fait que de traduire ou de redire d’une autre manière
la pensée du locuteur. A chaque instant de notre vie, lors de nos conversations avec
autrui, nous faisons fréquemment appel à des comparaisons de traduction mentale. Un
énoncé tel que, « mais, tu aurais mieux dit de cette façon » est dans un sens large une
comparaison de traduction.
O. ASLAN et N. YAVUZ insistent sur l’importance de la dimension du
« texte ». Ils mettent en cause le rôle du texte en citant de HARTMANN par exemple,
qui considère le texte en tant qu’une intégralité de traduction ou encore de WEINRICH
qui dit que les concepts appartiennent aux phrases, aux textes et aux situations et les
concepts traduits mentent toujours, tandis que les textes ne mentent que s’ils sont mal
traduits. C’est pourquoi, concluent-ils, dans l’activité et dans la comparaison de
traduction, on doit envisager le texte, le contexte et la situation comme un tout et il faut
comprendre la comparaison de traduction comme étant une comparaison intertextuelle
ou entre les segments du texte (1999).
Ils expriment l’objectif de la comparaison de traduction en se référant à REISS
(1999):
1. La description des unions et des décompositions des structures
syntaxiques, sémantiques et pragmatiques qui sont imbriquées les unes
dans les autres
2. La description des textes dont les éléments sont reliés un à un avec un
texte original commun
Alors quels sont les domaines dans lesquels la comparaison de traduction est
utilisée ? Elle est utilisée dans l’enseignement de la langue, dans la linguistique
comparative, dans la littérature comparative et dans la critique de traduction (ASLAN-
YAVUZ, 1999). Ce qui nous intéresse, c’est évidemment la critique de traduction.
85
Avant de l’aborder de près, il nous est utile d’apprendre les différentes sortes de
comparaison.
REISS déclare que JAKOBSON a insisté sur trois directions : l’intralinguale,
l’interlinguale et l’intersémiologique (ASLAN-YAVUZ, 1999).
Dans la comparaison intralinguale, REISS fait une telle
classification (ASLAN-YAVUZ, 1999):
1. Comparaison d’un texte avec une traduction
2. Comparaison d’un texte avec plusieurs traductions
3. Comparaison d’un texte avec ses différentes traductions faites par un
même traducteur
4. Comparaison d’un texte avec ses traductions faites par différents
traducteurs
Et dans la comparaison interlinguale, elle fait une telle classification :
1. Comparaison d’un texte source avec une traduction dans le texte cible
2. Comparaison d’un texte source avec plusieurs traductions du texte cible
3. Comparaison d’un même texte source avec ses différentes traductions
faites par un même traducteur dans le texte cible
4. Comparaison d’un même texte source avec ses traductions faites par de
différents traducteurs
Et une telle classification pour une comparaison plurilinguale :
1. Comparaison d’un texte source avec ses traductions faites dans
plusieurs textes cibles
2. Comparaison d’un texte source avec plusieurs de ses traductions dans
plusieurs textes cibles
3. Comparaison d’un texte source avec ses traductions faites dans une
deuxième langue
Une autre dimension de la comparaison de traduction, précisent-ils, est celle de
la pédagogie. Nous aborderons cette dimension à l’avenir.
86
D’après O. ASLAN et N. YAVUZ, la critique de traduction est l’un de
domaine dans lequel la comparaison de traduction s’applique abondamment. Les
traductologues comme KOLLER, WILSS, REISS trouvent obligatoire de faire appel à
la comparaison, disent-ils, pour que l’on puisse faire une critique de traduction sain et
sauf (1999). D’après eux, KOLLER a déterminé trois phases pour une critique
scientifique de traduction, à savoir :
1. l’analyse du discours selon l’objectif de traduction
2. la comparaison de traduction
3. l’évaluation de la traduction
KOLLER, ajoutent-ils, est persuadé que la critique de traduction peut être
possible à condition que l’on envisage toutes ces trois dimensions dans toute
l’acception. Cependant, affirment-ils, certains traductologues comme STOLZE qui
s’approprient une approche herméneutique, insistent sur le fait que le texte source doit
être perçu au niveau macro dans la comparaison et la critique de traduction (1999).
A ce moment, il convient d’ouvrir une petite fenêtre pour l’analyse du discours
dans l’objectif de traduction.
D’après M. YAZICI, le premier qui utilise le terme de l’analyse du discours
pour l’objectif de traduction, c’est Werner KOLLER. Elle remarque qu’il prend en main
le texte dans son intégralité et qu’il attire l’attention sur le fait que l’analyse du discours
dans l’objectif de traduction, est la seule voie qui peut orienter l’équivalence dans la
traduction. En d’autres termes, ajoute-t-elle, c’est le devoir du traducteur d’assurer
l’ordre hiérarchique des éléments textuels et les classifications hiérarchiques des
éléments textuels sous l’angle de l’équivalence, pour assurer au bout du compte
l’équivalence au niveau du texte (2007).
Cependant, dit-elle, l’opinion de KOLLER, en ce qui concerne la décision du
traducteur sur le choix de la méthode à utiliser dans l’analyse du discours pour l’objectif
de traduction, ramène d’une part le traducteur à la position de spécialiste et d’autre part,
attire l’attention sur la conscience d’être compétent en traduction. D’après elle, son
opinion sur l’analyse du discours pour l’objectif de traduction, peut être compris par sa
classification hiérarchique des éléments d’équivalence, tels que :
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• L’équivalence dénotative : l’équivalence sous l’angle des éléments
extra linguistiques
• L’équivalence connotative : l’équivalence au niveau du choix de mot et
de la stylistique
• L’équivalence textuelle : l’équivalence au niveau du type de texte
• L’équivalence pragmatique : l’équivalence au niveau de la
communication
• L’équivalence formelle : l’équivalence du texte sous l’angle des valeurs
formelles et esthétiques qui font paraître son identité expressive
individuelle
D’après M. YAZICI, KOLLER privilégie les éléments extratextuels et
l’équivalence pragmatique, même qu’il part du texte source, ce qui montre qu’il donne
l’importance à la relation de la traduction avec la langue et culture cible. Certes, dit-elle,
cette réflexion de lui, peut être jugée comme l’approche orientée sur l’objectif (2007).
Et ASLAN-YAVUZ en concluent qu’une critique de traduction assez objective
en vertu des principes traductologiques ne peut être possible qu’en comparaison du
texte traduit avec le texte source. On ne peut apprendre le fait que comment le
traducteur, a traduit les structures syntaxiques, sémantiques, pragmatiques, etc., et les
particularités stylistiques, comment il a pu surmonter les problèmes de traduction entre
une même langue ou deux langues et connaître de sa compétence langagière et
traductive que par le moyen de la comparaison de traduction (1999). Maintenant, nous
pouvons étudier la critique de traduction.
1.4.5. Critique De Traduction
D’après S. KARANTAY, on peut dire que l’objectif et la fonction de la
critique de traduction, sont de faire preuve des qualités positives ou négatives et ainsi de
parvenir à une évaluation. Certes, continue-t-il, en dehors des œuvres d’art, les œuvres
qui sont divulguées dans les domaines des sciences naturelles et des sciences sociales,
constituent eux aussi du matériel pour l’activité de critique. Cependant, dit-il, le fait que
l’exactitude scientifique des sujets abordés dans ces domaines, a plus d’importance que
la façon dont ils sont traités, limite dans une grande mesure l’activité de critique dans le
cadre absolu des œuvres d’art (1987).
88
D’après A. GÖKTÜRK, la critique de traduction est un domaine dont les
méthodes et les critères ne sont plus fixés et qui est plein d’incertitudes, comme on le
souligne de temps en temps. Surtout, ajoute-t-il, quand il s’agit de la critique littéraire,
ces incertitudes augmentent davantage. La cause principale, d’après lui, en est que la
critique littéraire tient une place à part en dehors de la critique de traduction (1994).
D’après lui, la comparaison entre le texte original et le texte traduit tient une
place importante dans l’examen de traduction, telle que comparaison ne peut pas être
considérée en tant que critique. Surtout, dans la traduction des œuvres littéraires, la
personnalité du traducteur, les conditions de perception, les facteurs linguistiques sont
des côtés que l’on doit envisager. Puisque la traduction littéraire ne peut pas être réussie
en transmettant tout le contenu directement, elle se réalise bon gré mal gré dans un
processus herméneutique (1994).
On voit la pesanteur qui place sur la littérature quand il s’agit de la critique de
traduction. Puisque le type sur le texte que nous nous engageons à travailler, exerce une
fonction appellative, en tant que texte propre à lui-même, nous ne devons pas entrer
beaucoup dans le critique de traduction littéraire. Au lieu de faire cela, nous allons nous
pencher sur une méthode générale de traduction.
1.4.5.1. La Méthode De Critique De Traduction
Nous allons apprendre cette méthode dans une grande mesure de A.
GÖKTÜRK, de son ouvrage ÇEVIRI : DILLERIN DILI (1994). D’après lui, ce qui
importe dans la critique de traduction, n’est pas directement de distinguer le vrai du vrai
et du faux, mais, au-delà du vrai et du faux, de mettre en cause de façon systématique
les causes des erreurs, leur probabilité d’être commis en faisant des comparaisons
analytiques entre le texte original et celui qui est traduit, ce qui est le premier pas d’une
critique positive.
Ce genre d’examen commence par le niveau général de langue, dit A.
GÖKTÜRK. Par exemple, les différences dans la syntaxe entre les langues comme
l’anglais ou le français et le turc, peuvent être la source de plusieurs fautes. En partant
des constations de ce genre, si on peut mettre en évidence dans un ordre régulier les
fautes probables que l’on peut rencontrer dans l’usage de la parole dans différents
89
textes, on peut en tenir compte tas de situations de traduction. Puisque deux sources
constantes des fautes, proviennent de l’analyse de la langue du texte original et de
l’organisation de la langue du texte à traduire, une telle étude qui serait faite entre au
niveau des deux langues faciliterait dans une grande mesure le travail du critique de
traduction, dit, A. GÖKTÜRK (1994).
Le critique qui envisage le texte à traduire constamment sous l’angle des
possibilités de la langue à traduire, affirme A. GÖKTÜRK, pose certaines questions sur
le texte source (KOLLER in A. GÖKTÜRK, 1994, 88-91) :
1. Quelle est la fonction linguistique du texte ?
2. Quelles sont les particularités du contenu du texte ?
3. Quelles sont les particularités langagières stylistiques du texte ?
4. Quelles sont les particularités stylistiques esthétiques du texte ?
5. Quelles sont les particularités de l’usage de la langue à l’égard du
récepteur ?
Nous donnons la réponse à ces questions successivement en marchant sur les
traces d’A. GÖKTÜRK (1994) :
1. La fonction linguistique qui pèse lourdement dans l’intégralité d’un
texte, dit A. GÖKTÜRK, peut être analysée dans un premier temps, en
partant des opinions de K. BÜHLER qui distingue des textes à fonction
informative, expressive et appellative et on peut ajouter que REISS a
proposée une quatrième fonction, qui est la fonction pluri
instrumentale. Seulement, il ne faut pas oublier que BÜHLER a
énuméré les types de texte en tant qu’exemple de fonctions
linguistiques essentielles, mais en précisant qu’ils peuvent recouvrir
deux ou trois fonctions. Par exemple, a côté des textes scientifiques que
BÜHLER a cité pour exemple principal à la fonction informative, un
article de journaux, un roman documentaire ou un manuel d’usage
peuvent être aussi écrits dans un langage informatif ou descriptif. Les
textes de publicité ou de propagande ne sont pas toujours écrits dans
une langue appellative, mais aussi dans certains cas, ils peuvent être
écrits en langage expressif ou informatif (KOLLER in A. GÖKTÜRK,
90
1994). Une classification s’appuyant sur le travail de K. BÜHLER, dit-
il, peut être utile au critique et au traducteur en tenant compte toutefois
des variabilités possibles. Mais, il faut bien distinguer, nous rappelle-t-
il, le type de texte fonctionnel du type de texte littéraire traditionnel
parce qu’un texte qui est écrit sous la forme d’un roman, d’un poème ou
d’une pièce de théâtre est si complexe que la façon de le traiter ne sera
pas la même que dans le cas d’un texte journalistique (1994).
2. Généralement, dit-il, le contenu d’un texte peut englober l’une des
quatre principales fonctions. Quant aux textes complexes, le fil du
contenu peut se dérouler dans plusieurs directions :
• Le contenu de certains textes peut consister en sujets généraux
qui ne sont pas liés directement à la culture source, ce qui est le
cas pour la plupart des textes scientifiques et techniques.
• Certains textes, puisqu’ils expriment des sujets liés par le
contexte culturel de la langue source, ne peuvent être compris
qu’à la lumière d’une information préalable. La littérature
régionale des peuples ou la littérature de DİVAN ou TEKKE en
turc, sont des exemples que A. GÖKTÜRK (1994, 89)
mentionne pour ce genre de texte.
• Certains textes, même s’ils abordent des sujets liés par le
contexte culturel de la langue source, nécessitent également des
connaissances supplémentaires nécessaires pour que leur
contenu soit compris. Les récits de voyage, les observations
ethnologiques folkloriques, les guides touristiques font partie de
ce genre de textes, dit-il.
• Il est des textes liés a des références culturelles de la langue
source, et il convient de traduire celles-ci de façon particulière,
et le plus souvent implicite. Selon ce que A. GÖKTÜRK dit, les
relations du contenu de ces textes avec le milieu de la langue
source, ne peuvent être mises en évidence dans leur propre
contexte intérieur lingual. En réalité, dit-il, ces textes constituent
souvent leurs propres référents du contenu à l’intérieur d’eux-
mêmes. Tels sont les textes d’arts.
91
3. Pour analyser ces particularités, on peut examiner beaucoup de facteurs
en regardant le texte sous différents angles :
• Sous l’angle du vocabulaire et de l’usage de mot : l’usage des
mots et des termes transférés de divers langues ; l’usage des
mots et des termes particulièrement d’origine de la langue
source ; l’usage des mots et des termes liés sur le contexte
culturel d’une seule langue ; l’usage des mots de sens pluriel
dans une seule langue ; la continuité de la polysémie dans le
contexte textuel ; l’usage des mots ou des locutions
métonymiques liés à la langue source ; l’utilisation des
structures vocales des mots ; l’usage fréquente des mots
connotés.
• Sous l’angle de la syntaxe : l’usage des propres particularités
syntaxiques de la langue source; le mélange de la syntaxe
habituelle de la langue source.
• Sous l’angle de l’usage de langue : le fait que le texte de la
langue source est resté lié aux particularités établies de langue et
de style du texte concerné ; le fait que le texte de la langue
source brise les particularités établies de langue et de style du
texte concerné.
A la fin de l’examen des facteurs classifiés ci-dessus, dit-il, les qualités
linguistiques stylistiques de la langue source peuvent se résumer à l’un des trois
différents points. Un texte, conclut-il, utilise soit une proportion élevée d’opérations
linguistiques stylistiques conditionnées par la langue source, soit une proportion faible,
soit se situe entre ces deux pôles. Les textes littéraires qui font usage des termes
abstraits, se placent dans le premier groupe de textes, la plupart des textes descriptifs,
informatifs se placent dans le deuxième et les textes littéraires de toute sorte se placent
dans le troisième groupe (1994).
4. A ce propos, A. GÖKTÜRK nous conseille de voir si certaines
applications formelles établies sont utilisées ou non dans la langue
source sous l’angle d’une traduction qui peut viser à une équivalence
formelle (1994).
92
5. A. GÖKTÜRK nous rappelle la classification des textes de A.
NEUBERT, selon les lecteurs: les textes de qualités techniques et
scientifiques sont similaires dans la langue source et d’autres langues,
les textes de Droit national, de politique, de géographie, d’histoire
nationale s’adressent directement au lecteur de la langue source ; les
textes littéraires, toutefois sont conditionnés par la langue source, mais
s’adressent aux lecteurs de la langue source et aux lecteurs d’autres
langues ; les textes de propagande, de publicité, les guides touristiques,
toutefois s’adressent aux lecteurs de toute langue (A. NEUBERT in A.
GÖKTÜRK, 1994).
Le critique qui fait une analyse du texte source sous l’angle de tous ces facteurs
manifestés, conclut A. GÖKTÜRK, jette un deuxième pas en comparant le texte source
avec le texte traduit. En situant côte à côte toutes les unités de traduction au niveau du
mot, de la syntaxe et de toute structure, il examine avec de quelles sortes d’équivalence
que les particularités du texte source concernant les fonctions linguales, le contenu, le
style, ont été transmises à la langue cible. Il recherche à quels problèmes le traducteur a
dû faire face et quelles solutions il a retenues et si ces solutions sont valables ou non.
En réalité, remarque A. GÖKTÜRK, ce qu’on doit rechercher sérieusement,
c’est où et comment est-ce que l’œuvre traduite se place dans la tradition littéraire de la
langue cible. A côté de ces propos concernant l’application, il faut insister sur les
principes de l’équivalence que le traducteur a choisis sous l’angle théorique. Le critique
peut se profiter même de ce que le traducteur a écrit dans ses notes ou dans sa propre
préface (1994).
Après toutes ces observations, conclut A. GÖKTÜRK, le critique peut faire un
jugement à propos de la valeur de la traduction ou du niveau du succès. Seulement, il
doit bien définir ses propres critères, il doit bien mettre en cause les principes qui
proviennent de la nature de l’activité traductive. Quels sont ces principes ? D’après lui,
à l’intérieur d’une langue, la position de la traduction elle-même et les œuvres traduites
sont remodelées en permanence au cours de l’histoire, période par période. Il se peut
être une période dans laquelle on a une tendance générale vers un certain monde de
culture étranger, ce qui peut orienter l’activité traductive vers cette culture. C’est
pourquoi, parfois, on peut prendre des distances vis-à-vis de la langue cible ou s’en
93
rapprocher. Si le traducteur met excellemment en cause ses propres principes, il peut
créer une occasion de dynamiser sa propre langue (1994).
Si nous avons fait cette étude approfondie sur la linguistique et les théories de
la traduction c’est parce que nous sommes conscients que pour effectuer un bon travail
de traduction, il convient, comme nous l’avons souligné dans l’introduction, de
posséder pleinement les connaissances aussi bien au niveau de la langue source que de
la langue cible.
C’est ainsi que notre tâche théorique s’achève. Il s’agit maintenant de
concrétiser cette tâche avec une étude applicative dans laquelle nous allons faire des
analyses pour l’objectif de traduction sur des vraies textes et leur vraies traductions.
94
DEUXIEME PARTIE
APPLICATION
2. 1. Le Langage Journalistique Et Le Français De Presse
Avant de passer à nos analyses, il faut que nous réalisions quelques
préparations. Nous voulons encore une fois revenir sur notre étude de la maîtrise pour
voir ce que nous avons fait concernant le langage journalistique et le français de presse.
Nous allons faire un résumé. Nous pensons que ce sera utile de mentionner ici, les
remarques que nous avons faites précédemment, afin de poursuivre notre réflexion plus
à fond.
Comme nous avons déjà répété, la traduction du langage journalistique est une
activité de traduction des domaines de spécialité. C’est pourquoi, avant d’aborder
directement le sujet de la langue de presse, nous avons commencé par réexprimer les
objectifs spécifiques en langue étrangère. Avant tout, nous avons considéré la
problématique des textes du langage journalistique en tant que situation d’écrits. C’est
pourquoi, notre entreprise a du commencer d’abord par l’examen des genres de texte et
puis par un aperçu général sur la didactique des langues étrangères dans lequel nous
avons assimilé les principes actuels de la didactique des langues étrangères, comme par
exemple, la compétence de communication dans une instance spatio-temporelle et la
centralisation de l’enseignement/apprentissage sur l’enseigné et non pas sur les matières
d’enseignement.
Après toutes ces préparations, nous avons abordé les objectifs spécifiques en
langue étrangère, en faisant une citation de Ö. DEMİRCAN selon lequel « la langue sur
objectifs spécifiques est un moyen de communication dont la nature linguistique se
compose des particularités lexicales, structurales et fonctionnelles et qui a pour objectif
de l’expression des domaines définis comme la science et technique, la profession,
etc. » (F. N. KASIMOGLU, 2001, 36). Nous avons poursuivit notre entreprise en
affirmant que dans la hausse incessante des relations socio-économiques, culturelles et
politiques internationales, l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère a cessé
d’être considérée comme une simple acquisition de la langue en général, mais aussi
comme une acquisition de compétences dans des domaines spécifiques, c’est-à-dire,
95
scientifiques, techniques, professionnels et de la communication spécialisée, ce qui est
la conséquence de la présence d’un public d’apprenants très diversifiés dont la vie
professionnelle les pousse à apprendre des langues étrangères dans des domaines
spécifiques.
Puis, nous avons pris en considération la dimension de la culture, comme une
critique faite envers la « langue de spécialité ». Nous avons affirmé que la dimension de
la culture a été longtemps négligée dans la didactique des langues étrangères et qu’elle a
regagné la place qu’elle mérite. Quand on parle de la culture, on sous entend tout de
suite des rencontres entre les communautés ou les individus différents. Ces croisements
ou ces contacts entre les cultures différentes apparaissent le plus dans le domaine de
spécialité, comme par exemple entre deux personnes de nationalité différente,
travaillant ensemble et communiquant avec la langue appartenant à l’une des deux, sur
un domaine spéciale. Ainsi, nous avons traité, à la lumière de D. LEHMANN (1999), le
sujet de l’ethnocentrisme qui est inhérent dans chaque culture. Nous avons traité de ce
qu’est l’apprentissage d’une autre langue, au-delà des conceptions habituelles.
Les différences de comportement entre les individus appartenant à différentes
cultures, ont été examiné dans le monde, dans une étude sous le nom de
l’interculturalité, comme par exemple dans les travaux de E. T. HALL et M. R. HA.LL.
Nous avons affirmé que, leur ouvrage intitulé La dimension cachée, dont D.
LEHMANN a fait de longues citations, « a été une bonne révélation disant que les êtres
communiquent non seulement par le langage dit naturel (incarné dans des langues,
mais aussi par leurs comportements, postures ou attitudes corporelles, organisées en
autant de signes et de messages interprétables par autrui (LEHMANN in
KASIMOGLU, 2001, 40).
Nous avons traité ensuite, les caractères spécifiques des langues de spécialité,
et des problèmes que pose leur enseignement, d’après G. RONDEAU, et après quoi,
nous avons abordé le langage journalistique et le français de presse, en faisant une
initiation à la situation d’écrits. Notre argument était comme le suivant : « (…) pour que
l’apprenant ayant un niveau suffisant de langue, ait une compétence de la traduction des
textes de presse, il faut d’abord qu’il ait une compétence de la compréhension écrite et
une compétence de l’expression écrite. Avant de traduire un texte écrit, il faut d’abord
le comprendre (…) » (2001, 51).
96
Nous avons affirmé qu’une situation d’écrits est, au fond, une situation de
communication, analogue d’une situation d’oral et que ce qui distingue ces deux
situations d’écrits de celles d’oraux, c’est-ce que les situations d’écrits sont des
communications différées (2001). Nous pouvons ajouter qu’il n’y a pas obligatoirement
une communication directe dans les situations d’écrits, tandis que dans celles d’oral, les
gens communiquent directement pour communiquer. Après avoir ainsi mis en cause ces
principes, nous avons abordé notre objectif en nous initiant aux médias, à leur
importance pour l’humanité, à leur place dans les cours de langue, notamment d’après
l’ouvrage de Ch. MARGERIE et L. PORCHER, intitulé Les Médias dans les cours de
langues (1981). Mais, nous ne sommes pas entré dans la discussion sur les côtés positifs
et négatifs des médias, vu que nous avons tenu compte d’une sensibilisation des
apprenants envers les médias sur ce qu’ils sont et ce qu’ils ne sont pas, sur ce qui est
nécessaire.
Nous avons considéré l’enseignant de langue comme un communicateur,
puisqu’il communique en enseignant. C’est pourquoi, avons-nous affirmé qu’il y a une
grande parenté entre lui et les médias. De même qu’un enseignant de langue est une
référence de la compétence de communication comme une mère pour son enfant, de
même les médias, jouent ce rôle. Nous avons donné les exemples de la télévision et de
la radio qui sont comme des enseignants électroniques. Nous avons achevé ce chapitre
en insistant encore une fois sur le fait que l’on doit centrer l’enseignant/apprentissage
sur l’apprenant en raison du niveau très élevé des publics d’apprenant au point de vue
de leur exigence et de leur conscience voulant être les vrais partenaires de
l’enseignement.
C’est ainsi que nous avons pris en main l’étude du journal ou de la presse
écrite. Nous avons commencé à ce chapitre en affirmant que le journal qui fait partie
des médias, tient une place importante dans la didactique des langues et qu’il est « un
moyen d’enseignement qui est utilisé depuis longtemps et qui sert pour plusieurs
objectifs » (2001, 81). Nous avons remarqué de Ch. MARGERIE et L. PORCHER aussi
que, « dans plusieurs pays, comme la France, on a introduit la presse écrite à l’école
dans toutes les disciplines par la recommandation de l’état » (2001, 81). Et les
conséquences de cette innovation ont été remarquables. « La presse écrite dans les
écoles ont gagné une impulsion, une impulsion décisive, soutenue même par les
97
professionnels de la presse » (2001, 81-82). Nous avons remarqué que ce mouvement
est beaucoup plus sensible dans l’enseignement des langues parce que le prix de journal,
son accessibilité et sa conservation facile, puis qu’il se fait de papier, sont des atouts
pour l’enseignement des langues. « En plus, il y a une grande diversité de journaux. Il se
trouve beaucoup de sortes de presse écrite et beaucoup de rubriques dans différents
domaines et sous différents formes » (2001,).
En somme, le journal, en tant que le plus grand porteur de la culture
quotidienne, est un grand matériel pédagogique qui fournit une grande quantité
d’informations à ses lecteurs. Nous avons conclu ce chapitre en précisant la différence
entre la langue écrite et la langue orale. Nous avons défini la langue écrite comme une
situation d’écrit qui ne contient pas d’énoncés utilisés dans la communication orale.
Nous avons rappelé que l’on peut rédiger aussi un texte en utilisant les énoncés de la
langue orale et qu’il existe de tels journaux turcs qui ont recours à la langue orale
comme par exemple SABAH ou GÖZCÜ ou l’un de nos journaux populaire comme
POSTA.
Nous avons ensuite abordé le journal en le définissant et nous avons continué
en traitant des catégories de journaux et nous avons essayé de décrire, à l’aide de
quelques exemples, les critères pertinents du journal choisi. Puis, nous nous sommes
intéressés à la compréhension des énoncés du journal et puis encore, nous avons traité
de l’organisation du journal lui-même, ses titres, l’organisation de la mise en page.
Nous avons défini le journal en tant qu’objet social. Un roman, une poésie, une
pièce de théâtre, ou tout simplement un acte de parole, sont tous des objets sociaux,
comme le journal et on doit traiter les objets sociaux en tant que tel. Les apprenants
doivent connaître les catégories de journaux comme des réalités sociales et langagières,
mais non comme des entités linguistiques. Les apprenants doivent savoir que les
journaux témoignent d’une partie de la société comme chacun des ses individus ou de
ses groupes ayant des opinions et des visions du monde différentes. Impartiaux, les
journaux sont liés profondément à la dialectique sociale avec tout leur statut, leurs traits
pertinents, leurs caractéristiques (2001).
Chaque journal, avons-nous affirmé, en tant que partie des médias et écrit selon
son propre style, peut être catégorisé dans la société et cette catégorie a une prise de
98
position par rapport à d’autres journaux. Nous avons extrait une catégorisation de Ch.
MARGERIE et L. PORCHER (1981, 65) :
• quotidien/hebdomadaire,
• national/régional/local,
• organe d’un parti, politique ou non,
• journal syndical/patronal,
• sportif/musical/jardinage, etc. (catégories secondes d’une catégorie plus
vaste : journal spécialisé/journal d’information générale),
• tirage (toujours sur le journal),
• prix,
• tendance politique s’il en a une.
D’après Ch. MARGERIE et L. PORCHER, cette sorte de catégorisation et la
description des critères pertinents du journal que nous allons extraire de notre maîtrise,
un exemple de MARGERIE-PORCHER, ci-dessous, sont pédagogiquement
importantes (2001, 66):
• nombre de pages (en remarquant s’il est fixe ou non),
• couleurs/noir et blanc (dans quelles proportions),
• photos ou non (si oui, combien, par rapport au texte, en termes de
surface par exemple),
• dessins ou non (idem),
• publicité ou non (idem),
• quelles sont les rubriques du journal et dans quel ordre sont-elles
présentées (à vérifier sur plusieurs numéros) ?
Nous avons ensuite abordé la compréhension des énoncés du journal. Celle-ci
ne se réalise que si le lecteur lit l’article entièrement parce que l’on ne peut pas saisir le
sens d’emblée. Le lecteur doit toujours se référer au contexte. En conséquence, avons-
nous affirmé, l’apprenant, qui n’est pas obligé de comprendre tous, doit tirer le sens du
contexte. Nous avons conseillé de faire d’abord un parcours visuel panoramique. Mais,
ce parcours visuel panoramique ne doit pas être trop prolongé de sorte qu’il ne tue pas
la motivation des apprenants (2001).
99
Les titres ont une importance primordiale dans l’organisation du journal.
Puisqu’ils sont les parties les plus attractives des articles de journaux, leur emplacement
dans les pages du journal, est l’une des préoccupations principales des professionnels du
journal. Ils sont des porteurs de significations. Ils doivent la porter d’une manière
intense et efficace pour attirer toute l’attention des lecteurs. Nous avons remarqué qu’ils
sont faits des phrases nominales, courtes, intenses et elliptiques. Voila un piège pour les
apprenants dans leur interprétation et dans leur traduction. C’est pourquoi, avons-nous
conseillé, ils doivent être traduits toujours à la fin. Il est difficile de traduire les titres
parce qu’ils sont des porteurs des messages de culture, parce qu’ils sont de nature
nominale, elliptique, comme dans le cas des titres d’œuvres d’art ou des films, ce qui
oblige le traducteur d’avoir recours aux équivalents.
Et la mise en page n’est pas une simple juxtaposition des titres, des rubriques et
des textes de presse, mais une vraie organisation de signification, avons-nous affirmé.
On place des signes linguistiques propres à la culture et à la société, sur les espaces des
papiers blancs. Nous avons remarqué, grâce à MARGERIE-PORCHER (1981), que
« les phrases, les titres et les rubriques sont construits très souvent à l’aide de
nominalisations, ce qui est une bonne occasion pour les apprenants de connaître la
structure syntaxique de la langue française. » (2001, 70). Les articles en couleurs ou en
noir et blanc, la présence ou l’absence des photos se trouvant côte à côte ou les unes au-
dessus des autres sur une page blanche, reflètent très exactement les situations
culturelles et sociales. Les professionnels du journal reflètent la vraie face de leur
société, mais bien sur n’étant pas impartiaux puisqu’ils représentent l’opinion de leur
lecteur. Nous avons conclu le sujet du langage journalistique en disant que les
apprenants qui n’ont pas une sensibilisation sur ces connaissances, ne parviennent pas à
faire des traductions plausibles et correctes des textes de presse.
Nous pouvons maintenant aborder la traduction des textes journalistiques.
2.2. La Traduction Des Textes Journalistiques
Tous ce que nous allons dire dans ce chapitre concernant la traduction des
textes journalistiques sera appuyé par l’article de René MEERTEENS que nous avons
tiré de l’Internet. Dans cet article, R. MEERTEENS traite avant tout, des textes
contenant des nouvelles.
100
Donc, selon R. MEERTEENS, les traducteurs doivent traduire principalement
deux sortes de texte à caractère journalistique : les communiquées de presse et les
articles. D’après ce qu’il remarque, « la traduction des communiqués de presse assure
une diffusion plus large des messages qu’ils véhiculent » (2005). En particulier,
poursuit-il, « les organisations internationales veillent à publier leurs communiqués dans
leurs langues officielles » (2005). Il parle de la National Geographic Society qui publie
une édition française de sa revue. Il y a aussi « des publications qui paraissent
simultanément dans plusieurs langues » (2005), comme par exemple le FORUM du
désarmement qui est publiée en français et en anglais.
D’après R. MEERTEENS, les spécialistes de la traduction de tels textes sont
rares parce que ce type de spécialisation exige à la fois une compétence de traduction et
un talent journalistique. Puisque, celui qui traduit de tels textes, dit MEERTEENS, est
promu traducteur-journaliste, il « est tenu de connaître et, dans la mesure du possible,
d’appliquer les règles qui s’imposent aux journalistes » (2005).
« Une nouvelle, dit R. MEERTEENS, est un fait récent, présenté dans son
contexte et de nature à intéresser le lecteur. Pour conserver sa fraîcheur à la nouvelle, le
traducteur se doit de traduire le texte toutes affaires cessantes. En outre, il doit connaître
son contexte ou se documenter à son sujet. Mais sa tâche principale consistera à susciter
et à maintenir l’intérêt du lecteur » (2005).
Voilà les mots clés d’une traduction réussie de textes journalistiques, selon R.
MEERTEENS : être claire et attrayante. « Tout texte journalistique doit être clair et
attrayant. Il se fait du reste que ce qui est obscur est par la même rebutant » (2005). Et la
deuxième règle de R. MEERTEENS, est qu’on doit tenir compte des destinataires du
texte : « l’information est destinée à un public averti » (2005). Dans ce cas, il nous
conseille d’utiliser un style approprié avec une terminologie correcte. Cependant,
poursuit-il, les destinataires du texte sont le plus souvent des profanes et le traducteur-
journaliste, qui lit un communiqué de presse, est généralement celui qui n’a qu’une
connaissance approximative du sujet traité. « Si les informations, dit-il, sont destinées
en fin de compte à un large public, elle doivent être comprises par le plus grand nombre.
Seul le minimum est censé être connu. (…) » (2005). C’est pourquoi, dit-il, on doit être
claire et simple. Il nous suggère, par exemple, de substituer « le virus de sida » au
101
« virus de l’immunodéficience humaine » et à « VIH et d’écrire « organes producteurs
de sang » plutôt qu’ »organes hématopoïétiques » (2005).
Quoi qu’il en soit, on comprend que, avec les termes de R. MEERTEENS,
« tout énoncé manquant de la clarté, est de nature à dérouter le lecteur » (2005). Pour
assurer la clarté, ajoute-il, le traducteur doit même se documenter ou se consulter
l’auteur pour éclaircir les ambiguïtés.
R. MEERTEENS nous conseille de n’« utiliser des sigles qu’après avoir
présenté l’expression complète, suivie du sigle entre parenthèses ». Deuxièmement, « le
nom des personnes citées doit être suivi de leur titre ou de leur qualité ; ce qui compte,
cependant, c’est moins l’exactitude du titre sur le plan administratif que le recours à une
dénomination qui permette de situer l’intéressé » et il ajoute que « s’il est question
d’une personne en début d’article, il ne faut pas s’attendre à ce que le lecteur se
souvienne de son nom 30 lignes plus loin » et qu’ « on appliquera l’adage « bis repetita
placent » »
R. MEERTEENS nous avertit de ne pas tomber dans la simplification abusive
lorsqu’on essaye d’être claire et qu’il ne faut pas prendre le lecteur pour un simple
d’esprit. MEERTEENS nous indique la position que le traducteur-journaliste doit
prendre dans son activité de traduction : rester en deçà du niveau de compréhension des
plus cultivés et accroître le niveau de la culture du public ordinaire. « Cela dit, conclut-
il, il est parfois difficile d’être claire et concis, tout en restituant l’information de façon
exacte et complète, surtout quand celle-ci est assez technique. Il convient alors de faire
un arbitrage entre ces différents objectifs. »
Nous sommes venus, maintenant, à l’élément le plus important d’un texte
journalistique qu’est le texte lui-même. Voyons à ce que nous dit R. MEERTEENS, à
propos de la traduction des titres. D’après lui, le titre est un « élément décisif de l’éveil
de l’intérêt d’un lecteur », qui permet au traducteur « de donner toute sa mesure ». Dans
les traductions des titres, le traducteur a une grande liberté de manœuvre, dit-il.
Il suggère qu’un titre idéal doit être à la fois court et explicite. Il donne
l’exemple du Monde qui a titré « Madame l’arbitre » au dessus d’un bref portrait d’un
arbitre féminin de football. Il donne encore une autre stratégie : « pour être concis, un
moyen commode consiste à indiquer d’un mot le contexte et à présenter ensuite
102
l’information; par exemple, « Jolo : Paris craint de ses deux otages » (Le Figaro).
Toutefois, il avertit de ne pas se livrer à des contorsions extraordinaires à seule fin
d’être lapidaire.
Il dit que chaque journal a son propre style. Libération, par exemple,
choisissent des titres percutants, tandis que le Monde a souvent recours à des titres
sobres, mais longs. Que ce soit le choix stylistique des journaux, le traducteur doit
trouver le ton qui convient à son client ou employeur, dit-il. De même que chaque
journal doit avoir son propre style, de même il doit avoir son propre ton de titre. « Un
titre trop accrocheur peut nuire à l’impression de sérieux que l’on veut donner aux
informations diffusées », dit R. MEERTEENS. Tandis que la presse populaire privilégie
le titre choc, les journaux de haute tenue, remarque-t-il, « le réservent aux informations
plus légères.
Pour bien comprendre la structure des titres qui diffèrent d’un journal à l’autre,
il nous sera utile de s’adresser aux exemples actuels de R. MEERTEENS.
Premièrement, il parle d’un tueur en série qui a terrorisé New York en 1977. Quand on
l’a arrêté enfin, raconte-t-il, le New York Post a titré en lettres rouges et géantes, un seul
mot : CAUGTH. Telle était, selon lui, la psychose qui régnait chez les New Yorkais qui
ont compris aussitôt que le meurtrier a été appréhendé. Deuxièmement, il nous suggère
que « la recherche du titre choc peut conduire aux pires excès », comme dans l’exemple
de Sun qui a titré s’en étant déshonoré « Gotcha », lorsque le sous-marin britannique
MMS Conqueror a coulé le croiseur argentin General Belgrano en mai 1982, causant la
mort de centaines de marins argentins.
« Si un titre doit attirer l’attention, résume R. MEERTEENS, son principal
attrait doit provenir de l’intérêt intrinsèque de la nouvelle qu’il résume». Il donne un
exemple d’un titre du Monde : « Un nouveau médicament contre le sida va être
commercialisé au sein de l’Union européenne ». D’après lui, le Monde n’a pas utilisé un
titre plus ronflant pour que le lecteur ne se soit pas senti floué en se rendant compte, à la
lecture de l’article, que les vertus du médicament en question sont bien limitées.
R. MEERTEENS conseille au traducteur de « s’efforcer de trouver un titre qui
lui soit personnel, sans être esclave de l’original» et lui propose plusieurs procédés qui
103
« lui permettent d’utiliser le titre pour donner un peu plus de tonus à un article ou à un
communiqué de presse quelque peu anodin », tels que :
• « l’allusion et le jeu de mots : « La voiture électrique démarre » (le
Monde), « Un électrochoc pour Moulinex » (le Monde) ou « Les
machines à laver, c’est le propre de l’art. » (le Figaro) ;
• « la métaphore : la pêche aux amendes au large de Guernesey » (le
Monde) ;
• « le paradoxe : « Le patron est à la CGT et les ouvriers sont des
capitalistes » (le Monde) ;
• « l’effet de surprise : « Radko Mladic, ses abeilles et ses colonels » (le
Monde).
Parfois, nous avertit-il, même si le lecteur est intrigué par le titre, il peut
abandonner la lecture de l’article une fois qu’il comprend l’allusion.
Les journaux diffusent leur texte pour qu’ils soient lus, dit R. MEERTEENS. et
pour qu’ils soient lus, il faut que le lecteur ait un intérêt à poursuivre la lecture en
permanence parce que, remarque-t-il, « si le lecteur, au départ peu intéressé, perd le fil
ne serait-ce qu’un instant ou éprouve une sensation d’ennuie si brève soit elle, il
abandonnera en cours de route ». Le traducteur-journaliste, dit-il, est un intermédiaire
entre l’auteur du communiqué et le lecteur. Le communiqué de presse a la particularité
de s’adresser au lecteur final par l’intermédiaire des traducteurs-journalistes, c’est
pourquoi l’auteur du communiqué doit convaincre les traducteurs-journalistes que les
informations présentées intéresseront ses lecteurs, dit-il.
Les règles applicables aux articles le sont donc également aux communiqués de
presse, poursuit-il R. MEERTEENS. Il faut que, dit-il, l’auteur du communiqué donne
une forme attrayante aux informations pour séduire les traducteurs-journalistes. Si ces
informations intéressent le journaliste, « elles sont à plus forte raison de nature à trouver
un écho auprès des lecteurs », dit-il.
D’après R. MEERTEENS, « la lecture d’un texte doit être considérée comme
une tâche », une tâche qui dépend de la motivation du lecteur. Le lecteur, dit-il, ne mène
la lecture à bien que s’il est motivé et il nous rappelle la théorie des psychologues qui
« ont mis en évidence la tendance naturelle de l’être humain à vouloir mener jusqu’au
104
bout une tâche entreprise ». Il ajoute que la loi du moindre effort s’oppose à cette
théorie.
Il en conclut qu’un texte doit être attrayant, son style doit être vivant,
dynamique, personnel, et naturel, car il s’agit d’éveiller l’intérêt du lecteur et de le
maintenir jusqu’au bout du texte.
Nous voulons clore ce chapitre en prenant les derniers conseils de R.
MEERTEENS : premièrement, il propose au traducteur d’utiliser des métaphores qui
facilitent la compréhension et concourent à l’attrait de l’article, à condition qu’elles
soient naturelles. Et d’après lui, dans la pratique, un traducteur est souvent obligé de
gommer des métaphores tellement artificielles qu’elles en deviennent ridicules;
deuxièmement, il propose de diviser le texte en paragraphes qui ne doivent pas être trop
longs et il peut aller à la ligne quand l’auteur de l’original aurait dû le faire ;
troisièmement, il conseille d’assurer, dans la mesure du possible, une bonne transition
d’un paragraphe à l’autre, en utilisant des articulateurs tels que « donc », « en
revanche », « cependant », « en outre », « d’autre part », « pour sa part », etc. ;
quatrièmement, il suggère que les intertitres contribuent à structurer le texte et à
maintenir l’intérêt du lecteur.
« En conclusion, dit-il, les impératifs de clarté, de création de l’intérêt et
d’accompagnement du lecteur dans sa tâche de lecture laissent une grande latitude au
traducteur. Cependant, il faut savoir raison garder et ne jamais s’écarter de l’original par
plaisir. S’il convient de s’affranchir d’un original imparfait, c’est uniquement dans le
but de mieux le servir. »
2.3. Etudes Applicatives De La Critique De Traduction
2.3.1. Les Analyses Du Discours Pour L’objectif De Traduction
Nos analyses du discours pour l’objectif de traduction seront orientées sur le
texte source. Nous avons collectés des paires de texte, les premiers étant l’original,
c’est-à-dire les textes sources, les deuxièmes étant les produits, c’est-à-dire les textes
cibles, des journaux français et turc. Donc, nos analyses vont être effectuées en deux
sens : la version et le thème. Nous allons les examiner d’après les critères de Christiane
105
NORD (Textanalyse und Übersetzen, 1988, 41). Nous allons poser à nos textes les
questions de NORD et nous allons chercher à y répondre. Voici ces questions :
1. Qui écrit ?
2. Sur quoi écrit-t-il ?
3. A qui écrit-il ?
4. Quel moyen utilise-t-il ?
5. Quand est-ce qu’il écrit ?
6. Où est-ce qu’il écrit ?
7. Pourquoi écrit-t-il ?
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il prend en main un tel texte ?
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne pas dit sur quel sujet ?
10. Avec quelle fiction de texte est-ce qu’il écrit ?
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ?
12. Quels types de phrases utilise-t-il ?
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ?
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ?
2.3.1.1. Texte 1-Version-Article
Libération
A quelques mois de la présidentielle américaine, la situation à Bagdad divise l’opinion
et le Congrès
Irak : un air de Vietnam
Par Jacques AMALRIC
jeudi 28 août 2003
Jacques Amalric est ancien directeur de la rédaction de « Libération ».
Les analogies historiques sont souvent abusives, rarement pertinentes. Difficile
pourtant, à quatorze mois de l’élection présidentielle américaine, de ne pas se
remémorer les débats et les interrogations qui divisaient les Etats-Unis au début des
années 60. Il n’était pas question de l’Irak, à cette époque, mais bien sûr du Vietnam ou
106
plusieurs milliers de « conseillers » militaires américains, chargés d’entraîner et de
motiver une année sud-vietnamienne peu performante, commençaient à enregistrer
pertes et insuccès. On connaît la suite : bien que rempli de doutes sur la finalité de
l’aventure, Lyndon Johnson, qui termine le mandat de John Kennedy, se laisse
convaincre notamment par son secrétaire à la défense Robert McNamara d’engager plus
avant les Etats-Unis dans le conflit, aux côtés du régime sud-vietnamien, aussi
corrompu qu’autoritaire. Elu brillamment en 1964 sur un programme de réformes
sociales intérieurs, il franchira le Rubicond en 1966 en portant des effectifs du corps
expéditionnaire à plusieurs centaines de milliers d’hommes. Cinquante mille GI
laisseront la vie dans cette guerre. En vain.
Autre conflit, même débat aujourd’hui. Sauf qu’il ne s’agit pas cette fois-ci de gagner la
guerre d’Irak (elle l’a été, et rapidement) mais de gagner la paix. Et quelques mois après
le chute de Saddam Hussein, la tâche apparaît bien plus hasardeuse qu’elle n’avait été
décrite par la poignée d’idéologiques qui ont convaincu George W. Bush de venger les
morts du 11 septembre 2001 en libérant Bagdad de la tyrannie : l’insécurité règne dans
le pays, à l’exception du Kurdistan et les 139 000 soldats américains qui y sont
stationnés consacrent l’essentiel de leur temps non pas à améliorer la vie quotidienne
des Irakiens mais à se protéger des attentats et à éviter les embuscades. En dépit d’un
engagement américain dont le coût actuel est d’un millier de dollars par mois (mais
évalué à vingt milliards de dollars par an et pendant cinq ans pour être efficace), la
reconstruction du pays stagne : l’insécurité est générale, l’électricité manque, l’eau reste
rare, la production de pétrole peine à reprendre faute des investissements massifs
nécessaires et du fait de sabotages, la situation sanitaire est de plus en plus critique, le
chômage la règle générale.
La reconstruction politique de l’Irak, c’est-à-dire le transfert du pouvoir aux Irakiens,
est également en panne. Paul Bremer, le proconsul américain, peut bien évoquer
l’organisation d’élections dans un an, personne n’y croit vraiment. Encore faudrait-il en
effet que le pays dispose d’ici là d’une constitution adoptée par une assemblée
constituante légitime. On en est loin à voir les profondes divisions qui paralysent le
Conseil gouvernemental provisoire irakien mis en place par Paul Bremer ; des divisions
qui concernent aussi bien le principe du fédéralisme (auquel les Kurdes sont bien plus
attachés que les chiites, majoritaires) que de l’espace à réserver à la religion (ce sont ici
107
les chiites qui sont les plus virulents, même si une partie d’entre eux n’est pas hostile à
une certaine sécularisation).
Le renvoie dans leurs foyers des centaines de milliers de soldats de Saddam Hussein n’a
fait qu’ajouter à la crise de confiance entre Américains et Irakiens et a sans doute fourni
nombre de volontaires aux partisans de la résistance armée. Certains experts estiment
également qu’en intervenant en Irak, les Etats-Unis ont ouvert un nouveau champ du
jihad et que des terroristes islamistes non-irakiens ont rejoint dans leur combat les
nostalgiques du régime de Saddam Hussein. Ils en veulent pour indice le sanglant
attentat perpétré contre le quartier général des Nations unies à Bagdad mais les preuves
manquent encore pour étayer ces affirmations.
Quoi qu’on en dise à la Maison Blanche et au Pentagone, l’idée que les Etats-Unis se
sont engagés dans une impasse en Irak, sous prétexte de guerre contre le terrorisme et
de menace (toujours non avérée) d’armes irakiennes de destruction massive, progresse
tout aussi bien dans l’opinion publique américaine (les sondages, jusqu'à présent
favorables à George W. Bush, viennent de s’inverser) qu’au Congrès. C’est ainsi qu’au
retour d’une mission d’inspection sur le terrain, trois sénateurs influents deux
Républicains, John McCain (Arizona) et Lindsey Graham (Caroline du Sud) et un
démocrate, Joseph Biden (Delaware) viennent de recommander l’envoi de renforts en
Irak. Une idée qui répugne tant à George Bush junior (crise nord-coréenne oblige ; et on
est pratiquement en année électorale alors que le président sortant avait initialement
promis de réduire dès septembre la présence militaire américaine en Irak) qu’au
secrétaire a la Défense Donald Rumsfeld, même si elle est défendue en catimini par
nombre de responsables militaires, prompts à reconnaître que si la machine de guerre
américaine est satisfaisante, l’armée n’a aucune compétence pour les tâches de
reconstruction.
L’autre solution consisterait bien sûr a revenir devant le Conseil de sécurité pour
associer les Nations unies aux tentatives de renaissance de l’Irak. Mais la encore
l’idéologie dominante a Washington s’oppose a ce qui relèverait du simple bon sens. Au
nom de la toute puissance et de l’infaillibilité américains. Même si l’arc de vertu
démocratique qui devait aller d’Israël à l’Afghanistan (lui aussi au bord du gouffre) en
passant par l’Irak, a vécu avant même de voir le jour.
108
La traduction turque
Radikal, 02. 09. 2003
Irak savaşı Vietnam'a benzedi
Tarihi benzerlikler genellikle aldatıcıdır, nadiren anlamlı olur. Yine de ABD başkanlık
seçimlerine 14 ay kala, 1960'ların başında ABD'yi ikiye bölen tartışma ve soruları bir
kez daha hatırlamamak mümkün değil.
O zamanlar konu tabii ki Irak değil, zayıf Güney Vietnam ordusunun eğitim ve
motivasyonundan sorumlu binlerce ABD askeri 'danışmanı'ndan can kaybı ve
başarısızlık haberlerinin gelmeye başladığı Vietnam'dı.
Sonrasını hepimiz biliyoruz: John Kennedy'nin ardından göreve gelen Lyndon Johnson,
maceranın sonu konusundaki endişelerine rağmen, özellikle Savunma Bakanı Robert
McNamara'nın etkisiyle ABD'yi, en az yönetimdeki rejim kadar yozlaşmış olan Güney
Vietnam'ın yanında savaşın daha da içine sokmaya karar vermişti. İç sosyal reform
programı sayesinde 1964'te parlak bir seçim sonucuyla göreve gelen Johnson, 1965'te
keşif gücünün sayısını 100 binlere çıkardı. 50 bin asker hayatını kaybetti o savaşta. Boş
yere.
Savaş farklı da olsa, tartışma aynı tartışma bugün. Tek fark, bu sefer Irak'ta savaşın
kazanılmasının değil (kazanıldı, hem de hızla), barışın kazanılmasının söz konusu
olması. Saddam Hüseyin'in devrilmesinin üzerinden birkaç ay geçmesine rağmen bu iş,
George W. Bush'u 11 Eylül'de ölenlerin intikamını Bağdat'ı tiranlıktan kurtararak
almaya ikna eden üç-beş ideoloğun hiç bahsetmediği kadar tehlikeli görünüyor:
Kürdistan haricinde ülkede güvensizlik hâkim ve ülkede konuşlanmış olan 139 bin
ABD askeri, vaktinin çoğunu Iraklıların gündelik hayatını iyileştirmeye değil, saldırı ve
tuzaklardan korunmaya çalışmakla geçiriyor.
ABD'nin halihazırda ayda milyar dolar akıtmasına rağmen ülkenin yeniden inşası
batağa saplandı: güvenlik sorunları ülke geneline yayıldı, elektrik yok, su az var, perol
üretimi gerekli yatırımların yapılmaması ve sabotajlar nedeniyle yeniden başlatılamıyor,
sağlık hizmetlerinin durumu giderek vahimleşiyor, işsizlikse standart bir hal aldı.
109
Irak'ın politik anlamda yeniden inşası, yani iktidarın Iraklılara devri de, aynı şekilde
batakta. Paul Bremer istediği kadar bir yıl içinde seçim yapılacağını söylesin, kimsenin
ona inandığı yok. Bunun için ülkenin bir yıl içinde, meşru bir kurucu meclis tarafından
kabul edilen bir anayasasının olması gerekir. Bremer'in kurduğu geçici yönetim
konseyinin elini kolunu bağlayan derin görüş ayrılıkları var; bunlar da federalizm ilkesi
(ki bu konuda Kürtler, Şiilerin çoğundan daha istekli) ve dine ayrılacak alan (bu konuda
da Şiiler daha istekli, gerçi onların da bir kısmı laikleşmeye karşı değil) konularında
belirginleşiyor.
Saddam Hüseyin'in yüz binlerce askerinin evlerine geri gönderilmesi, Amerikalılarla
Iraklılar arasındaki güven krizini daha da derinleştirmekten başka bir işe yaramadığı
gibi, hiç şüphesiz direniş ordusu partizanlarına yeni gönüllüler eklenmesine sebep oldu.
Bazı uzmanlar aynı şekilde, ABD'nin Irak'a girmekle yeni bir cihat alanı açtığını ve Irak
dışından İslamcı teröristlerin, Saddam rejiminden kalanlarla birleşerek savaştığını öne
sürüyor. Buna işaret olarak da Bağdat'taki BM karargâhına yapılan kanlı saldırıyı
gösteriyorlar, ancak bu iddialarını kanıtlayabilecek dayanakları yok.
İki alternatif var
Beyaz Saray ve Pentagon ne derse desin, ABD'nin teröre karşı savaşı ve Irak'taki kitle
imha silahlarının (hâlâ bulunamadı) yarattığı tehdidi bahane ederek Irak'ta bir çıkmaza
girdiği görüşü, hem Amerikan kamuoyunda (şimdiye dek Bush'un lehine sonuçlar
çıkaran kamuoyu araştırmaları tersine dönmeye başladı), hem de Kongre'de gittikçe güç
kazanıyor. Bu arada sahada denetleme yapan üç etkin senatör, dönüşlerinde Irak'a
destek kuvveti gönderilmesini öneriyor. Ne George W. Bush'un (bir yandan Kuzey Kore
krizi sıkıştırıyor; üstelik seçim yılına girdik sayılır, ve Bush başlarda, Irak'taki ABD
askeri varlığını eylül ayından itibaren azaltacağına söz vermişti) ne de Savunma Bakanı
Donald Rumsfeld'in hoşuna giden bu fikir, Amerikan savaş makinesi tatmin edildiği
sürece ordunun yeniden yapılanma işlerine karışmayacağını görebilen çok sayıda askeri
yetkili tarafından, gizlice savunuluyor.
Diğer çözüm doğal olarak, yeniden Güvenlik Konseyi önüne çıkıp Irak'ın yeniden
yapılanması için BM'yi harekete geçirmek. Fakat Washington'da hâkim ideoloji,
sağduyunun işaret ettiği yola karşı çıkıyor, hem de Amerika'nın sınırsız gücü ve
110
yenilmezliği adına. İsrail'den başlayıp, Irak'tan geçerek Afganistan'a (o da uçurumun
kenarında) kadar uzanacak olan demokrasi ekseni, daha doğmadan ölmüş olsa bile.
Analyse du texte 1
1. Qui écrit ? Un journaliste, ancien directeur de la rédaction de « Libération »,
Jacques AMALRIC écrit.
2. Sur quoi écrit-il ? En tant qu’individu appartenant à une nation et en tant que
journaliste ayant sa propre idéologie et vision du monde concernant le quotidien
qu’il représente, il écrit en général sur un problème international intéressant
toutes les nations du monde et en particulier sur la force supérieure du monde
que constituent les Etats-Unis, sur leurs relations belliqueuses avec les autres
nations et sur ces conséquences de ces relations
3. A qui écrit-il ? Il écrit à ses propres lecteurs, aux lecteurs de Libération.
Libération est un journal populaire de gauche. Donc, il écrit à une masse de
lecteur déterminée de la nation française, qui a une idéologie et une vision du
monde particulière qui diffèrent de celles des autres masses de lecteur dans cette
société
4. Quel moyen utilise-t-il ? Pour satisfaire sa vocation d’intellectuel, il utilise le
moyen de l’écrit qu’est un article de journal, que l’on peut considérer comme un
essai
5. Quand est-ce qu’il écrit ? Il écrit à la date du 28 août 2003, à peu près cinq
mois après l’occupation de l’Irak par l’armée américaine
6. Où est-ce qu’il écrit ? Il écrit dans son propre pays.
7. Pourquoi écrit-il ? Dans l’abstrait, il écrit pour répondre à une nécessité
intellectuelle, et dans le concret, il écrit pour créer une conscience, une opinion
publique chez ses lecteurs sur le sujet des relations politiques extérieures des
Etats-Unis à l’occasion de l’occupation de l’Irak par l’armée américaine.
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il aborde un tel texte ? Le langage
qu’il utilise, puisqu’il écrit un article ou un essai de journal, a une fonction
appellative. Il appelle ses lecteurs à se faire une certaine opinion contre les actes
que les Etats-Unis commettent en Irak.
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne dit pas sur quel sujet ? Par la position
socioculturelle, économique et politique dans laquelle il se trouve, le journaliste,
111
exprime ses pensées à la fois à sa façon de lui-même et selon celle du journal
qu’il représente. Il exprime ses idées particulières sur les actes que le
gouvernement américain était en train de réaliser à cette époque-là. Il s’agissait
évidemment du problème de Saddam Hussein et de la grande volonté de venger
les attentats du 11 septembre en méprisant les décisions et les revendications de
la société internationale. Et c’est dans ces circonstances que le journaliste,
entame ses critiques contre le gouvernement américain. Dès le début, il prend en
main le sujet dans une perspective historique parce qu’un pays
« superpuissance » comme les Etats-Unis a une lourde histoire vis-à-vis des
nations du monde. Les témoignages sont abondants : le grand duel qui a duré de
longues années contre son adversaire, la Russie Soviétique, la guerre de la Corée
ou la guerre du golf des années 1990, etc. Donc, quand il s’agit de parler sur les
relations extérieurs des Etats-Unis, ce n’est pas facile de ne pas se remémorer les
anciens témoignages comme ce journaliste l’a fait dans son article. Puisque ce
journal en question en appelle à des masses populaires alors que le journal le
Monde, un autre journal de gauche un public des lecteurs plus intellectuelles, le
point de vue, le style, les choix langagiers, la fiction du texte, les tons, les types
de phrases, les choix des figures non-verbales, ne peuvent pas être identique
dans les deux journaux. Par exemple, si on aborde le titre de l’article en
question, on constate qu’il est construit avec un style qui appelle à des masses
populaires parce que se remémorer l’insuccès des Etats-Unis au Vietnam, quand
il s’agit, à présent de la guerre de l’Irak, n’a pas beaucoup d’intérêt pour un
intellectuel soutenu. Le journaliste en question, aborde l’histoire en précisant lui-
même que les analogies historiques sont abusives et rarement pertinentes.
10. De quelle fiction du texte est-ce qu’il écrit ? Le journaliste en question, a
rédigé son article au sein de cet événement mondial. Donc, il était en train
d’exprimer ses idées sur cet événement qui était en train de se dérouler et qui
n’avait pas abouti à sa fin. Par conséquent, son écriture était influencée de ce
processus. C’est pourquoi, peut-être, il a utilisé le mode futur quand il a été
obligé de parler des morts dans la guerre de Vietnam, pour ne pas augmenter la
tension. Il a commencé son article en partant du passé et nous fait rappeler ce qui
s’est passé en abrégé, dans la guerre du Vietnam, puis il revient au présent, ce
qui veut dire qu’il nous fait apprendre une leçon de l’histoire. De cette manière
que le lecteur peut faire des présuppositions sur le fil des événements ou avoir
112
des jugements sur les conséquences éventuelles que cette «aventure » des Etats-
Unis, va gagner à l’avenir.
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? La seule figure non-verbale à
laquelle il recourt, est d’exprimer certaines idées ou certaines informations entre
parenthèse
12. Quels types de phrases utilise-t-il ? La majorité des phrases de ce journaliste
en question, sont des phrases actives. Il n’utilise des phrases passives que s’il est
nécessaire grammaticalement. Cependant, ses choix de mode de temps, sont à
remarquer : quand il parle d’un événement vécu, il utilise le mode futur, tels que,
« (…) cinquante mille GI laisseront la vie dans cette guerre (…) » ; « (…) il
franchira le Rubicond en 1966 (…) ».
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? Comme nous l’avons déjà remarqué dans la
réponse à la question 9, le journaliste, écrit sur un ton railleur, mais pas sévère
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ? Quand un lecteur supposé lit cet article il
pourrait être influencé par le fait qu’au sein du gouvernement américain ne
règne pas le bon sens et la présence de l’Amérique en Irak a entraînée à une
situation chaotique et même si les analogies historiques sont abusives et
rarement pertinentes, le fil des événements paraît ressembler aux conséquences
graves de la guerre du Vietnam. En bref, les Etats-Unis sont en train d’écrire une
autre page de son histoire qui aboutira, éventuellement, à un fiasco.
Conclusion
Après avoir répondu à ces quatorze questions, nous voulons faire la comparaison de ces
deux textes. Nous allons rechercher si le style de l’écrivain, le contenu, la forme et le
sens de l’écrit sont protégés ou non et dans quelles mesures dans le texte cible. Nous
voulons commencer par aborder le titre parce que nous pensons qu’il y a le trouble dans
la traduction du titre au point de vue du style de l’écrivain. La structure grammaticale
du titre original est de nature nominale, tandis que celui du texte traduit est de nature
verbale et en plus, il implique que le sort des Etats-Unis en Irak, est connu dès le début,
comme si la guerre d’Irak avait ressemblé définitivement à la geurre du Vietnam. Or,
dans le titre original, le journaliste en question veut exprimer qu’on entend un air de
Vietnam en Irak. En conséquence, le trouble dans le style a troublé également le sens.
Quand on avance dans la lecture du texte, on rencontre d’autres points qui surprennent
113
dans le transfert du style de l’écrivain qui, également, corrompent l’intégralité du sens
du texte : le journaliste en question a utilisé deux fois le mode futur quand il raconte un
événement vécu et achevé : « (…) il franchira le Rubicond en 1966 en portant des
effectifs (…) » ; « (…) Cinquante mille GI laisseront la vie dans cette guerre. En vain.
(…) ». Or, on voit que le traducteur en question n’a pas transféré ces deux usages du
mode futur dans sa traduction. Il aurait dû les protéger dans le texte cible. En outre,
nous avons constaté que le traducteur en question a traduit l’adjectif « abusive » dans la
première phrase du texte par « aldatıcı ». Or, le sens du mot « abusive » en turc, ne peut
être que « kötüye kullanan » et l’adjectif « aldatıcı » a un équivalent en français comme
« trompeur ». Donc, « aldatıcı » n’est pas un équivalent de l’adjectif « abusuive ». En
deçà de ces lacunes que nous avons relevées ci-dessus, il faut souligner que le
traducteur en question a omis toute une phrase entre paranthèses qui ne corrompe pas
l’intégralité du texte, mais qui donne une information incomplète, ce qu’il ne devrait pas
faire. En conséquence, nous voyons que le traducteur en question n’a pas pu assez
réussir à protéger le style de l’écrivain dans sa traduction, c’est pourquoi il n’est pas
possible de dire que le texte source a parlé excellement dans la culture cible.
2.3.1.2. Texte 2-Version-Article
LE MONDE/DIMANCHE 7-LUNDI 8 SEPTEMBRE 2003
L’éditorial
L’ONU en Irak
LE SECRETAIRE général de l’ONU est trop diplomate pour manifester ostensiblement
ses sentiments. Mais si l’affaire n’était pas si grave, s’il ne s’agissait pas du sort d’un
pays, l’Irak, Kofi Annan serait tenté d’afficher un brin de satisfaction. Car le retour des
Etats-Unis devant le Conseil de sécurité marque la reconnaissance de ce que
l’administration Bush entendait farouchement rejeter : la prééminence de l’ONU quand
il s’agit d’incarner la légitimité internationale.
C’est cela qui est en jeu, un point de droit, quelque chose de très politique aussi. Sous la
pression du chaos en Irak, d’une série d’attentats meurtriers, le gouvernement américain
fait ce qu’il s’était juré de ne pas faire : il présente un projet de résolution destiné à
accroître le rôle politique des Nations unies à Bagdad.
114
Il n’y a pas si longtemps, la Maison Blanche disait, haut et fort, que, pour « vital » qu’il
soit, le rôle de l’ONU en Irak devait être cantonné à l’humanitaire. Les Etats-Unis,
n’avaient nul besoin de l’estampille ONU, proclamait-on, pour légitimer leur opération
en Irak. Bien au contraire : dans la nébuleuse néoconservatrice, certains faisaient de
cette marginalisation politique de l’ONU l’un des points-clés de la nouvelle doctrine
diplomatico-stratégique américaine.
Seulement, l’échec de l’après-guerre –que le Pentagone a voulu gérer seul, aux dépens
du département d’Etat- est tel que la Maison Blanche a dû abandonner sa posture de
mépris à l’adresse de l’ONU. On en connaît les raisons. L’occupation de l’Irak s’avère
beaucoup plus onéreuse que prévu. Elle requiert plus d’hommes et plus de moyens
financiers. Candidats à l’investiture démocrate pour affronter M. Bush en 2004, le
sénateur John Kerry observe : « Les Etats-Unis assurent 95 % des coûts, fournissent 95
% des hommes et enregistrent 95 % des pertes. » Intenable, a court terme pour M. Bush,
politiquement et financièrement. Il lui fallait « multilatéraliser » l’opération. Il lui fallait
solliciter des soutiens au-delà de sa coalition de volontaires. Et, pour cela, pour que des
grands pays tels que l’Inde, le Pakistan, la Turquie, le Brésil, l’Egypte et la Jordanie
acceptent de fournir des troupes, et que nombre d’européens apportent une assistance
financière, une condition devait être remplie : un mandat en bonne et due forme de
l’ONU. Non pas que ces pays souhaitent confier le commandement de la Force de paix
à l’ONU : ils pensent que ce serait inefficace et jugent acceptable le commandement
américain.
Non pas qu’ils entendent que la reconstruction soit confiée à la bureaucratie onusienne :
ils en connaissent les défauts. Ils veulent une tutelle politique de l’ONU, même
symbolique. Car ils estiment que l’ONU est la seule organisation à même de légitimer
cette phase de transition vers un retour à la souveraineté de l’Irak. L’écrasante majorité
des Etats reconnaissent l’ONU –parce qu’elle les rassemble tous, pas parce qu’elle est
exemplaire- comme étant la seule source de légitimité internationale.
M. Bush est désormais contraint de l’admettre.
115
La traduction turque :
RADIKAL, 13. 09. 2003
Irak’a BM şemsiyesi
BM Genel sekreteri duygularını açıkça göstermeyecek kadar iyi bir diplomat. Ama
mesele bu kadar ciddi olmasa, söz konusu olan bir ülkenin, Irak’ın kaderi olmasaydı,
Kofi Annan memnuniyetini biraz olsun gösterirdi. Çünkü ABD’nin Güvenlik
Konseyi’ne dönüşü, Bush yönetiminin önceleri sert bir dille reddetiği gerçeği artık
kabullendiğini gösteriyor : uluslararası meşruiyet söz konusu olunca BM’nin önceliği.
Söz konusu olan hukuki, aynı zamanda son derece siyasi bir konu. Irak’taki kaosun ve
ölümcül bir dizi saldırının baskısıyla ABD yönetimi, yapmamaya yemin etmiş olduğu
şeyi yapıyor. BM’nin Bağdat’taki politik rolünü artırmaya yönelik bir karar tasarısı
sunuyor.
Daha kısa zaman önce Beyaz Saray açık ve net bir şekilde, ne kadar ‘yaşamsal önemde’
olursa olsun, BM’nin Irak’taki rolünün insani yardımla sınırlı kalması gerektiğini
belirtiyordu. ABD’nin Irak’taki operasyonuna meşruiyet kazandırmak için BM
damgasına hiçbir şekilde ihtiyacının olmadığı söyleniyordu. Yeni muhafazakâr
görüşlerin ağırlığını hissettirdiği bir ortamda, kimileri BM’nin politik açıdan
marjinalleştirilmesini, ABD’nin yeni diplomasi stratejisinin kilit noktalarından biri
olarak görüyordu.
Ancak savaş sonrası yaşanan başarısızlık –Pentagon her şeyi, Dışişleri’ni bile
harcayarak kendi başına yönetmek istemişti- öyle büyük oldu ki, Beyaz Saray BM’ye
başvuru konusundaki olumsuz tutumundan vazgeçmek zorunda kaldı. Nedenleri malum.
Irak’ın işgali beklendiğinden çok daha zor ve masraflı çıktı.
Daha fazla insana ve mali kaynağa ihtiyaç duyuluyor. Bush ile 2004 seçimlerinde
yarışacak Demokrat senatör John Kerry şöyle diyor : « ABD masrafların yüzde 95’ini,
insan ihtiyacının yüzde 95’ini ve kaybın yüzde 95’ini karşılıyor. » Bush böyle bir
durumu kısa vadede ne siyasi açıdan, ne de finansal açıdan kaldırabilir. Operasyonu
‘çokuluslulaştırma’ya mecbur kaldı. Gönüllüler koalisyonunun dışından da destek
araması gerekti.
116
Tüm ülkelerin isteği aynı
Ancak Hindistan, Pakistan, Türkiye, Brezilya, Mısır ve Ürdün gibi ülkelerin asker
göndermeyi kabul etmesi ve Avrupa ülkelerinden bazılarının finansal destek sağlaması
için, bir şartın yerine getirilmesi gerekiyor : usulüne uygun bir BM mandası. Bu ülkeler
kuvvetin komutasını BM’nin eline vermeyi zaten istemiyor : bunun etkili olmayacağını
düşünüyor, ABD komutasını kabul ediyorlar. Keza ülkenin yeniden inşasını BM
bürokrasisinin kusurlarını biliyorlar. Onların istediği, sembolik bile olsa BM’nin politik
himayesi. Çünkü BM’yi, Irak’ta egemenliğe dönüşe geçiş dönemine meşruiyet
kazandırabilecek tek örgüt olarak görüyorlar. Ülkelerin ezici çoğunluğu BM’yi, örnek
teşkil ettiğinden değil, hepsini birden içine aldığı ve bir çatı altında topladığı için,
uluslararası meşruiyetin tek kaynağı olarak görüyor. Bush artık bu gerçeği kabul etmek
zorunda.
Analyse du texte 2
1. Qui écrit ? C’est un éditorial du journal du Monde.
2. Sur quoi écrit-il ? Cet article est aussi sur la guerre de l’Irak, publié un
mois après l’article de Libération dont nous venons de faire l’analyse.
3. A qui écrit-il ? Cette fois, cet article s’adresse à une masse de lecteur
aussi de gauche mais différente au point de vue de l’intellectualité et de
la culture.
4. Quel moyen utilise-t-il ? Un essai ou un article de journal.
5. Quand est-ce qu’il écrit ? Cet éditorial a été écrit le 7 septembre 2003, à
peu près six mois après le début de l’occupation et un mois après la
publication de l’article de la Libération.
6. Où est-ce qu’il écrit ? Les auteurs écrivent de leur propre pays, c’est-à-
dire, de France.
7. Pourquoi écrit-il ? Ils écrivent cet article pour les mêmes motifs et les
mêmes raisons que celles du journaliste de Libération.
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il aborde un tel texte ?
Evidemment, ce qui compte dans de tels textes, c’est la fonction
appellative.
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne pas dit sur quel sujet ? On peut dire que cet
article et le précédent (texte 1) partagent les mêmes opinions sur la
117
guerre de l’Irak, mais leur manière ne se recouvrent pas. Cet article a été
publié un mois après la publication de l’article de la Libération. Avec cet
article du Monde, nous sommes témoins de la situation d’un mois après
le début de la guerre d’Irak, telle qu’on l’a décrite dans l’article de
Libération, mais d’une manière différente. On voit que, dans un mois, la
situation s’est aggravée davantage comme le journaliste de Libération l’a
prévue. Comme on le sait, à ce moment, l’administration Bush avait
rejeté toute intervention de l’ONU en Irak et l’opinion commune, soit au
sein de la droite que de la gauche en France, était que l’administration
Bush entrerait dans l’impasse. Et, en effet, ça n’a pas duré longtemps que
le fait de la présence des Etats-Unis en Irak mène à une impasse et
l’administration Bush a enfin été obligé d’accepter l’intervention de
l’ONU. On voit que cet article du Monde a utilisé un langage plus sévère
que celui de Libération, tandis que Libération a recours à un langage
plutôt railleur. Tous les deux ne culpabilisent pas l’administration Bush
avec des paroles directes comme par exemple, le tyran, le dictateur. « La
machine de guerre américaine » sous-entend chez le lecteur une certaine
tyrannie. Dans toutes ces phrases extraites de cet article du Monde, on
entend la tyrannie, la dictature de l’administration Bush : « (…) ce que
l’administration Bush entendait farouchement rejeter (…) » ; « (…) ce
qu’il s’était juré de ne pas faire (…) » ; « (…) il n’y a pas si longtemps,
la Maison Blanche disait, haut et fort, que, pour « vital » qu’il soit
(…) » ; « (…) seulement, l’’échec de l’après guerre (…) » ; « (…) la
Maison Blanche a dû abandonner sa posture de mépris à l’adresse de
l’ONU (…) » ; « (…) M. Bush est désormais contraint de l’admettre
(…) ».
10. De quelle fiction du texte est-ce qu’il écrit ? La fiction du texte est
simple parce que l’intention de ceux qui rédigent cet éditorial n’est que
d’être opposant radicalement à l’administration Bush.
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? On ne rencontre pas de
figures non-verbales excepté deux entre-guillemets pour indiquer les
actes inconséquents de l’administration Bush.
12. Quels types de phrases utilise-t-il ? La plupart des phrases sont des
phrases nominales, complexes, actives et non elliptiques.
118
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? C’est article a un ton sévère et qui est
sûr de lui-même.
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ? On essaye de créer un climat
d’irritation sur le lecteur en utilisant un langage sévère contre
l’administration Bush.
Conclusion
Après avoir analysé le texte source et lu réciproquement les deux textes,
premièrement, nous avons constaté une faute qui corrompe l’intégralité organique du
sens du texte : le traducteur en question a traduit la phrase « (…) la Maison Blanche a
dû abandonner sa posture de mépris à l’adresse de l’ONU (…) » par la phrase de « (…)
Beyaz Saray BM’ye başvuru konusundaki olumsuz tutumundan vazgeçmek zorunda
kaldı (…) ». Cette traduction ne peut pas être un équivalent de la phrase du texte source
parce que le sens du mot « mépris » est « aşağsama, önemsememe, küçümseme, hor
görme » en turc et non pas « olumsuz » et « olumsuz tutumundan » peut être traduit en
français par « de son allure négative ». Donc, cette traduction a créé une lacune de sens
dans cette partie du texte et deuxièmement, nous avons constaté une phrase
grammaticalement incorrecte pour laquelle on n’a rien à dire traductologiquement:
« (…) Keza ülkenin yeniden inşasını BM bürokrasisinin kusurlarını biliyorlar (…) ». Il
faudrait la traduire par exemple : « (…) Keza ülkenin yeniden inşası konusunda BM
bürokrasisinin kusurlarını biliyorlar. (…) ». En dernière analyse, il n’est pas possible de
dire que le texte traduit puisse faire parler le texte source excellentement dans la culture
cible, à cause de ces lacunes relevées ci-dessus, fûssent-elles minimes.
2.3.1.3.Texte 3-Version-Article
Le MONDE, 27.7.2003
L’éditorial du Monde
Prévoir le 11 septembre
C’EST A L’HONNEUR de la démocratie américaine que de permettre à ses
parlementaires d’enquêter avec autant de moyens sur le fonctionnement interne de la
119
partie la plus secrète de l’administration : les services de renseignement. Peu d’autres
pays offrent une telle liberté aux élus.
Après dix mois d’investigations, la commission spéciale du Sénat et du Congrès tente
de répondre à cette question qui hante les Américains : était-il vraiment impossible,
comme l’affirme depuis deux ans l’administration Bush, de prévoir et d’empêcher les
attaques du 11 septembre contre les tours du World Trade Center et le Pentagone ?
Le rapport de 850 pages n’apporte pas de révélation, mais il est, au total, accablant. Le
FBI et la CIA avaient accumulé des masses de renseignement à l’intérieur et à
l’extérieur des Etats-Unis qui, soit n’ont pas été rapprochées entre elles pour des raisons
mi-bureaucratiques, mi-politiques, soit ont été ignorées par les responsables, qui
croyaient l’Amérique intouchable et n’accordaient donc pas de crédit aux preuves de
menaces mises sous leurs yeux. Le rapport montre que cinq des dix-neuf terroristes
d’Al-Qaïda ont rencontré quatorze personnes, sur le sol américain, qui avaient fait
l’objet d’une enquête du FBI. Quatre d’entre elles étaient encore soumises à enquête.
Un informateur du FBI était en contact avec deux pirates de l’air lorsqu’ils étaient à San
Diego, mais l’antenne locale du bureau ignorait que ces mêmes personnes avaient été
identifiées par le CIA comme des membres du réseau Ben Laden. A l’été 2001,
plusieurs alertes ont été données sur des attaques imminentes devant causer « des
pertes considérables » : elles sont restées sans suite.
Impossible d’empêcher le 11 septembre ? On peut penser le contraire après lecture du
rapport, qui donne des arguments aux critiques contre les agences de renseignement
américaines, déjà sur la sellette à propos de l’existence d’armes de destruction massive
en Irak. Les démocrates accusent la Maison Blanche de n’avoir tiré aucune conclusion
des échecs patents des services de renseignement américains, leurs responsables sont
toujours en place.
Un autre volet de critiques s’ouvre non sur ce que contient le rapport, mais sur les 28
pages qui ont été effacées par la Maison Blanche pour des raisons de « sécurité
nationale ». Qu’y a-t-il dans ces pages ? Les questions se concentrent notamment sur le
rôle de l’Arabie saoudite. Le rapport confirme que Riyad a refusé de collaborer aux
enquêtes après le 11 septembre, mais explique surtout qu’un Saoudien suspecté d’avoir
120
des liens avec le gouvernement de son pays a financé directement aux Etats-Unis les
deux pirates de l’air de San Diego.
Ils les ont rencontrés juste après une visite au consulat de Los Angeles. Il est permis de
penser que les « coupés » du rapport concernent des précisions qui mettent en cause
l’Arabie saoudite, d’une part, et d’autre part ses liens diplomatiques avec certaines
personnes de la Maison Blanche.
La traduction turque
RADİKAL, 28.7.2003
11 Eylül pekâlâ önlenebilirmiş
Yönetimin en gizli bölümünün, yani istihbarat servislerinin iç işleyişini böylesine
ayrıntılı bir biçimde soruşturma yetkisini parlamenterlerine verebildiği için, Amerikan
demokrasisi kendisiyle gurur duymalı. Pek az ülke seçilmişlerine böyle bir özgürlük
sunar. 10 ay süren soruşturmanın ardından, Senato ve Kongre'nin özel komisyonu,
Amerikalıların aklından çıkmayan soruya yanıt vermeye çalıştı: Dünya Ticaret Merkezi
ve Pentagon'a yapılan 11 Eylül saldırılarını öngörebilmek ve engelleyebilmek, Bush
yönetiminin iki yıldır iddia ettiği gibi imkânsız mıydı gerçekten?
Bürokrasi, siyasi hesap ve ihmal
850 sayfalık rapor bu konuya açıklık getirmese de, bir bütün olarak bakıldığında ezici
bir ağırlığı var. FBI ve CIA, ABD içinde ve dışında tonlarca istihbarat toplamış. Ancak
bu istihbarat ya yarı bürokratik, yarı siyasi nedenlerle değerlendirilmemiş, ya da
ABD'nin dokunulmaz olduğunu sanan sorumlular bunları görmezden gelmiş ve
gözlerinin önündeki tehditleri ciddiye almamış. Rapora göre Kaide'nin 19 teröristinden
beşi ABD topraklarında FBI tarafından soruşturulmuş 14 kişiyle görüşmüş. Bunlardan
dördü olay sırasında hâlâ soruşturuluyormuş. FBI'dan bir ajan hava korsanlarından
ikisiyle San Diego'dayken temas kurmuş, ancak dairenin yerel şubesi bu kişilerin CIA
tarafından Bin Ladin şebekesine dahil olarak tanımlandıklarını fark edememiş. 2001
yazında, 'önemli derecede kayıplar'a yol açabilecek yakın saldırılara ilişkin çok sayıda
alarm verilmiş, ama bunların arkası getirilmemiş. 11 Eylül'ü önlemek imkânsız mıydı?
Raporu okuduktan sonra bunun tersi düşünülebilir.
121
Irak'taki kitle imha silahları konusu nedeniyle zaten şaibeli olan istihbarat servislerine
karşı çıkanların eline, bu rapor yeni kozlar veriyor. Demokratlar Beyaz Saray'ı istihbarat
servislerinin aleni başarısızlıklarına karşı hiçbir şey yapmamakla suçluyor, sorumlular
hâlâ görevlerinin başında.
Bir de sansürlenen sayfalar var
Bir diğer eleştiri ise raporun içeriğiyle değil, Beyaz Saray'ın 'ulusal güvenlik' nedeniyle
sildiği 28 sayfayla ilgili. Bu sayfalarda neler vardı? Sorular özellikle Suudi Arabistan'ın
rolü üzerinde yoğunlaşıyor. Rapor Riyad'ın 11 Eylül soruşturmalarında işbirliği
yapmayı reddettiğini doğruluyor ve en önemlisi, hükümetiyle ilişkileri olduğundan
şüphelenilen bir Suudi'nin ABD'de San Diego'daki iki hava korsanına doğrudan para
vermiş olduğunu açıklıyor.
Onlarla Los Angeles konsolosluğuna gittikten hemen sonra görüşmüş. Raporun 'kesilen'
kısımları büyük olasılıkla hem Suudi Arabistan'ı, hem de bu ülkenin Beyaz Saray'daki
bazı kişilerle diplomatik ilişkilerini sorgulayan bölümler içeriyordu.
Analyse du texte 3
1. Qui écrit ? C’est un éditorial du Monde.
2. Sur quoi écrit-t-il ? Cet éditorial porte sur les attentats du 11 septembre.
3. A qui écrit-il ? A ses propres lecteurs, c’est-à-dire, à une masse de lecteurs
gauchistes.
4. Quel moyen utilise-t-il ? Un essai ou un article de journal
5. Quand est-ce qu’il écrit ? Cet éditorial est publié le 27. 7. 2003
6. Où est-ce qu’il écrit ? Il est écrit en France.
7. Pourquoi écrit-t-il ? Deux ans après les attentats du 11 septembre, de grands
doutes s’étaient accumulés sur le fait que l’administration américaine aurait pu
en réalité prévoir ces attentats. Cet éditorial a été rédigé pour mettre en cause
sérieusement ces doutes.
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il prend en main un tel texte ?
C’est la fonction appellative qui est en jeu.
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne dit pas sur quel sujet ? Le langage de cet article est
un peu d’un ton railleur ou plus exactement, l’article fait son entrée sur un ton
railleur. D’abord, il commence à nous rappeler une vertue de la démocratie
122
américaine qu’est la liberté « de ses parlementaires d’enquêter avec autant de
moyens sur le fonctionnement interne de la partie la plus secrète de
l’administration », c’est-à-dire, les services de renseignement et il ajoute que
« peu d’autres pays offrent une telle liberté aux élus ». Il commence par décrire
cette vertu de la démocratie américaine parce qu’à la suite, il révèle des
conséquences qui sont contradictoires à cette vertue. Il veut créer un doute chez
le lecteur sur le fait qu’en réalité, l’administration américaine aurait pu prévoir
les attentats du 11 septembre et malgré la grande liberté de prendre des
renseignements sur les services secrets, certains renseignements très importants
concernant ces attentats, ont été cachés.
10. Avec quelle fiction de texte est-ce qu’il écrit ? Ce texte est construit sur le
mode questions et réponses.
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? On ne voit pas de figures non-
verbales.
12. Quels types de phrases utilise-t-il ? Le texte est construit avec des phrases
composées, parfois simples, nominales et verbales, actives et passives et
interrogatives.
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? Cet article présente un ton à la fois railleur et
enquêteur.
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ? Cet article éveille chez le lecteur un
doute fort, en l’orientant vers l’enquête.
Conclusion
D’après nous, il n’y a qu’une seule lacune, mais une grande lacune qui influence tout le
sens du texte, c’est que le titre n’est pas traduit dans la langue cible selon les exigences
traductologiques. On voit que le traducteur en question a traduit le titre « Prévoir le 11
septembre » par « 11 Eylül pekâla önlenebilirmiş ». Il est claire que le titre traduit a
devié le sens du titre original parce que l’article en question parle des doutes sérieuses
sur le fait que les attentats du 11 septembre auraient pu être prévus. Mais tous ça, ce ne
sont que des hypothèses. Or, le titre traduit parle comme si ces hypothèses ont été déjà
prouvées. D’après nous, le titre pourrait mieux être traduit de la manière suivante : « 11
Eylül öngörülebilir miydi ? » et ainsi on protège à la fois le style, le sens, la forme et le
contenu du titre.
123
2.3.1.4. Texte 4-Thème-article
Milliyet, 17. 03. 2008
Can Dündar
Önce hukuku konuşalım : Diyorlar ki ; « İktidar partisine kapatma davası açılır mı ? »
İktidarda olmak bir partiye yasalar karşısında dokunulmazlık vermez, vermemelidir.
Diyorlar ki;
« Halkın yarısının oyunu almış bir parti kapatılır mı ? »
Hukuk, partilere aldığı oy oranına göre değil, yasalara sadakatine göre tasnif eder.
Aksini savunmak, ülkeyi çoğunluk diktasına götürür. Çoğunluk partisi de, yüzde 1 oy
alan partiyle aynı hak ve sorumluluklara sahiptir.
Diyorlar ki ;
« Avrupa ne der ? »
Avrupa insan hakları mahkemesi Refah Partisi kapatıldığında « Evet, kapatılmalıydı »
demişti.
Diyorlar ki ;
« İstikrar bozulur, borsa altüst olur ».
Bunlar hukukun ilgi alanında olmamalıdır.
Diyorlar ki ;
« Halkın iradesine karşı açılmış bir dava bu… »
Halk desteği, bir siyasi hareketi meşrulaştırmaya yetmez. Nazilerin de halk desteği
vardı. Ve o destekle dünyayı yaktılar.
Bir parti meşrululuğunu, iktidarda olmasından, yüksek oy oranından, Avrupa’nın koltuk
çıkmasından değil, eylemlerinin, söylemlerinin, liderlerinin hukuka uygunluğundan alır.
124
Yargıtay Başsavcısı’nın AKP için açtığı kapatma davasıyla yargıyı siyasallaştırdığını
öne sürenlerin gerekçeleri de yargıyı siyasallaştırıyor. Hukuk konuşacaksak bu ilkelerde
anlaşmalıyız.
Simdi madalyonun öbür yüzünü çevirelim ve siyaseti konuşalım :
Orada da demokrasi de anlaşmamız gerekiyor.
AKP’yi kapatma davası, yukarıdaki gerekçelerle değil, ama siyasetin sorunlarına,
hukukla çözüm aradığı için sistemin iflası anlamı taşıyor.
Yönetici elit, deliklerden çıkan plastik kafalara çekiçle vurmaya çalışan Luna Park
müptelasına benziyor ; işine gelmeyen hareketleri yasaklayarak bastırmaya, okulsuz
marif gibi « partisiz demokrasi » yaratmaya çalışıyor. Bu işi de artık seçimle ya da
darbeyle yapamadığından hakimlere devretmişe benziyor.
Lakin bu inat, her seçim meydanında daha büyük hezimete yol açıyor. Çünkü seçmen,
iradesine ipotek konduğunu düşünüyor ; kapatılan partide mağduriyet görüntüsü
oluşuyor ; muhalefet partisinin fırsatçı tavrı halkı onlarla ve hukukla inatlaşmaya
sürüklüyor.
Sonuçta her çekiç darbesinin ardından öbür deliklerden yeni kafalar fışkırıyor,
kapatılan, daha güçlenerek açılıyor.
Son dava, siyaseten AKP’ye arayıp bulamayacağı bir hayat öpücüğü sunmuştur.
Emekçiler, iktidar partisinin kendi haklarını gasp etmesine karşı sokağa dökülmüşken,
kimi aydınlar desteğini çekmişken, AB konusundaki ikircikli tavrı Avrupa’dan da
görülmüşken bu dava, AKP’ye yeniden « demokrasinin mağduru » payesi ve yerel
seçimler için « e muhtıra »nın sağladığına benzer bir seçim malzemesi bahşetmiştir.
DTP ve seleflerinin kapatılmasına ses etmeyen, hatta demeçleriyle hedef gösteren AKP,
ok kendine dönünce demokrasiyi hatırlamış ve iki kün içinde yeniden yerli yabancı
geniş bir koalisyonun desteğini yakalamıştır.
Ana muhalefet partisinden dava için yükselen alkış sesleriyse « biz hiç ders almıyoruz »
makamındadır.
125
Hukukun sözünü Anayasa Mahkemesi söyleyecek. Ama siyasetin sözünü tarih söyledi
bile :
Tarih, bir partiyi kapatmanın o partinin savunduğu fikirleri gömmeye yetmediğini,
tersine budanan dalları daha gür yeşerttiğini yazıyor.
Çare yine siyasettedir.
Meclis, dış müdahalelerin önünü kesecek öz denetim mekanizmaları yaratmalı, iktidar,
hükmederken çoğunluk sarhoşluğuna kapılmanın, uzlaşmamanın sakıncalarını
kavramalı, muhalefet, yasaklardan, muhtıralardan medet ummayı bırakıp rakibini
mahkemelerde, kışlalarda değil, meydanlarda, sandıklarda alt etmenin dilini, yolunu,
yöntemini bulmalıdır.
Yarısı yasaklanmış bir siyaset, diğer yarıya ne iktidar, ne itibar getirir.
La traduction française
Courrier International, Milliyet, le 17. 08. 2008
CAN DUNDAR
Turquie : peut-on interdire le parti au pouvoir ?
Par Can Dündar, le mardi 18 mars 2008
L’AKP, parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, est confronté à une
procédure d’interdiction en raison « d’activités allant à l’encontre de la laïcité ».
Une situation insolite qui menace le pays d’une grave crise politique. L’analyse du
quotidien Milliyet.
A la suite de la demande d’interdiction du parti lancée (le 14 mars) par le procureur de
la Cour de cassation auprès de la Cour institutionnelle, l’AKP (Parti de la justice et du
développement) s’insurge contre le fait que l’on « puisse envisager d’interdire un parti
qui est actuellement au pouvoir ». Pourtant, ce n’est pas parce qu’un parti politique est
au gouvernement qu’il peut automatiquement d’une immunité devant le lois. De la
même façon, ce n’est pas parce que qu’il a réuni presque la moitié des suffrages lors des
126
dernières élections législatives qu’un parti ne doit pas se soumettre à ces mêmes lois.
Affirmer le contraire risquerait de conduire le pays vers la dictature de la majorité.
« Un procès contre la volonté populaire » ? Les nazis aussi avaient le soutien du peuple.
On a vu ce que cela a donné. « Que va dire l’Europe ? » entend-on souvent. La Cour
européenne des droits de l’homme avait approuvé la décision (en 1998) d’interdire le
Parti de la prospérité (Refah). Les risques d’instabilité boursière ? Voilà bien un
argument qui ne doit en aucun cas interférer sur le déroulement de la justice. Toutefois,
il faut bien admettre que cette procédure d’interdiction de l’AKP porte en elle la marque
de la faillite d’un système qui tente d’apporter des solutions juridiques à des problèmes
politiques. L « establishment » tente ainsi de mettre sur pied « démocratie sans partis ».
Dès lors que cela ne peut plus se faire par des élections ou par un coup d’Etat ce sont
apparemment les juges qui sont désormais chargés d’assumer cette tâche.
Cet entêtement se paie toujours très sévèrement sur le plan électoral. En effet, l’électeur
a alors le sentiment qu’on a voulu l’empêcher d’exprimer sa volonté ; le parti interdit
revient donc ensuite encore plus renforcé. Ce propos s’avère donc une aubaine pour
l’AKP qui, sur le plan politique, était confronté à un important mouvement social des
travailleurs turcs qui étaient descendus récemment en masse dans la rue pour défendre
leurs droits. Si l’on ajoute à cela la fin du soutien apporté à l’AKP par certains
intellectuels influents, ainsi que l’attitude hésitante de ce parti vis-à-vis de l’Europe, on
comprend encore mieux en quoi ce procès va profiter à l’AKP qui pourra à nouveau se
montrer en victime et « incarner la démocratie » lors des prochaines élections
municipales (prévues pour 2009). L’AKP, qui n’avait pipé mot lorsqu’une même
procédure d’interdiction avait été lancée contre le DTP (Parti pour une société
démocratique, prokurde) se rappelle maintenant les bienfaits de la démocratie. En
applaudissant à ce procès, le parti d’opposition (kémaliste) CHP (Parti républicain du
peuple) montre, quant à lui, qu’il ne parvient, décidemment, à tirer aucune leçon du
passé.
Ce sera bien entendu, à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur le plan juridique.
Mais sur le plan politique, l’Histoire a déjà bien montré que l’interdiction d’un parti ne
suffisait pas pour en finir avec ses idées et que les branches taillées finissaient toujours
par repousser encore plus fortes.
127
Analyse du texte 4
1. Qui écrit ? C’est Can Dündar qui écrit. Il est un journaliste libéral qui écrit pour
un journal qui est au centre, Milliyet.
2. Sur quoi écrit-il ? Il écrite sur les événements à la suite de la demande
d’interdiction du parti de l’AKP.
3. A qui écrit-il ? Avant de répondre à cette question, nous pensons qu’il est
nécessaire de faire des remarques sur le profil des masses de lecteurs. En
Turquie, chaque journal a évidemment sa propre masse de lecteurs. Par contre,
ces masses de lecteurs présentent un aspect sociologique complexe au point de
vue idéologique parce qu’il n’est pas possible de distinguer les journaux
définitivement comme étant de gauche ou de droite comme par exemple en
France. Il y a des journaux au centre, au centre gauche ou centre droite et dans
chaque journal, on peut trouver des journalistes à la fois de gauche et de droite.
Ce pluralisme provient en même temps du souci du tirage. Donc, le journaliste
en question en appelle en somme à la grande masse de lecteurs de son journal
qu’il représente et en particulier en appelle à ses propres lecteurs qui diffèrent
d’autres types de lecteurs de ce journal.
4. Quel moyen utilise-t-il ? Il utilise un essai.
5. Quand est-ce qu’il écrit ? Il écrit le 17 mars 2008, trois jours après la
déclaration de la demande d’interdiction du parti.
6. Où est-ce qu’il écrit ? En Turquie.
7. Pourquoi écrit-il ? Le journaliste en question, pense qu’il y a eu un coup de
décision juridique. C’est pourquoi il prend en main cet article.
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il prend en main un tel texte ? Ce
texte est de nature appellative.
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne dit pas sur quel sujet ? Le journaliste en question est
contre ce procès de la demande d’interdiction du parti. Il rédige cet article en
quatre parties. Dans la première, ils appellent ses lecteurs à parler du droit, en
mettant en cause les principes du droit concernant ce fait. Il pose des questions à
ceux qui s’opposent à ce procès sous l’angle du droit et il leurs répond en
croyant qu’il renverse les prétentions de ces opposants. Ensuite, il passe à la
deuxième partie de son article. Ici, il aborde la politique et il met en cause le fait
que l’on doit être d’accord sur la démocratie, parce que, d’après lui, on doit
128
tenter de résoudre les problèmes politiques par le droit. Par contre, il révèle tous
les actes anti-démocratiques de l’élite administrative qui critique tous ceux qui
vont à contre-courant d’eux-mêmes. Il prétend que les administrateurs élitistesse
ainsi s’efforcent de créer une démocratie sans partis et ils paraissent remettre
cette affaire aux juges puisqu’ils ne peuvent pas résoudre le problème désormais
avec des élections ou avec des coups d’Etat. Et il ne peut pas exister une
démocratie sans partis, dit le journaliste parce que ce qui est interdit, paraît plus
renforcée, puisqu’il subit une injustice. Et il aborde la troisième partie.
Maintenant, c’est l’AKP qui subit une injustice. Il prétend que l’AKP trouve
ainsi une grande occasion de renforcer son pouvoir lorsqu’il perd tout son
soutien du peuple à cause de ses insuccès. D’après lui, l’AKP subit une injustice,
il rappelle à l’ordre la démocratie qu’il a oublié quand il s’agissait d’interdire par
exemple le parti DTP. Et dans la dernière partie, il affirme que ce sera la Cour de
Constitution qui va donner la parole au droit, mais que l’histoire a déjà donner la
parole à la politique.
10. Avec quelle fiction de texte est-ce qu’il écrit ? Le journaliste en question a
construit son article sur une manière de proposer discuter au lecteur sur tel ou tel
sujet en demandant des questions à répondre. C’est un texte qui est en état de
dialoguer avec le lecteur.
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? Il n’utilise pas de figures non-
verbales.
12. Quels types de phrases utilise-t-il ? Il a utilisé des phrases toute simple, courte
et très claire et il a recouru généralement au présent de l’indicatif.
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? On peut dire qu’il écrit sur un ton d’appellation
à la réconciliation, mélangé de sévèrité.
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ? Le lecteur se sent d’abord de la méfiance
contre l’ordre politique du pays. Mais, en même temps, il témoigne que ces
problèmes sont en train d’être discutés, ce qui peut le rendre content.
Conclusion
Il n’est pas possible de dire que par le texte traduit, l’article en question et par
conséquence l’écrivain de cet article parle dans la culture cible. Le traducteur en
question a d’abord rédigé lui-même un petit paragraphe d’introduction pour informer le
129
lecteur cible sur le sujet de l’article et il a effectué une traduction tout-à-fait libre dans
laquelle il est impossible de voir les propres phrases de l’écrivain. C’est une traduction
qui est faite à la hâte. C’est, peut-être, à cause du manque du temps du journalisme,
mais quoi qu’il en soit, une telle traduction est contre les principes de la traductologie.
En dehors de ces conséquences qui sont contre la nature de l’acte traduisant, nous avons
constaté un point qui intéresse directement la traductologie. L’écrivain de l’article en
question a utilisé dans son article une locution propre à la culture turque : « (…) Son
dava AKP’ye arayıp bulamayacağı bir hayat öpücüğü sunmuştur. (…) ». Dans cette
phrase, « hayat öpücüğü » est un culturème dont il ne se trouve pas un équivalent exact
ni dans la culture française, ni dans une autre culture. Dans de tels cas, comme N.
ASLAN a remarqué dans sa thèse de doctorat (1996), il faut s’adresser, parmi les
procédés de traduction, à l’adaptation. On voit que le traducteur en question a trouvé un
équivalent comme « l’aubaine » qui reçoit partiellement. Nous pouvons approuver cette
proposition. Il n’est pas possible de trouver des équivalents parfaits des culturèmes
selon leur nature.
2.3.1.5. Texte 5-Thème-Article
Radikal
İsmet Berkan, 22. 03. 2008
Küçük-Büyük Ergenekonlar
Sabah erken saatlerde haberi Murat Yetkin’den aldım. İlhan Selçuk, Kemal
Alemdaroğlu ve Doğu Perinçek Ergenekon soruşturması kapsamında başkalarıyla
birlikte gözaltına alınmışlardı. Polis sabah 04.30’da evlere girmiş, arama yapmış,
kendince bazı şeyleri el koymuş, sonra da İlhan Selçuk’u, Doğu Perinçek’i, eski
İstanbul Üniversitesi rektörlerinden Prof. Dr. Kemal Alemdaroğlu’nu emniyet
müdürlüğüne götürmüştü.
Ergenekon soruşturmasının genelde neyle ilgili olduğunu biliyoruz, mevcut yayın
yasakları ve hukuka saygımızdan ötürü pek çok şeyi de yazmıyoruz ama açıkçası İlhan
Selçuk’un tam olarak hangi deliller uyarınca şüpheli olduğunu bilmiyoruz.
130
Eğer savcı cesaretle işin sonuna kadar gidebilirse Ergenekon’un uzun yılların en önemli
soruşturması olduğuna kuşkum yok, ama yine de insanın içi cız ediyor elbette. 83
yaşındaki İlhan Selçuk’a daha ‘şık’ bir yöntem uygulanabilir, en azından sabah kendi
kendine uyanması beklenebilirdi.
Ama maalesef bizim polisimizin ve savcılarımızın bütün ‘şüpheli’lere muamelesi,
onların suçlu olduğu varsayımıyla daha gözaltına alınma anından itibaren
cezalandırılması şeklinde olduğu için, İlhan Selçuk da bu artık vazgeçilmesi gereken
muameleden payını aldı.
Daha önce bu köşede Ergenekon’la ilgili çıkan yazılarımdan birinde, o sıralar
sansasyona yol açan gözaltı ve tutuklama kararlarından hareketle, “Bu aslında küçük
Ergenekon, bir de bunun büyüğü var” demiştim.
Hálâ da bunu demeye devam ediyorum. ‘Büyük Ergenekon’a, esas beyin takımına, esas
yürütme ekibine, esas tepedeki isimlere hâlâ ulaşmış değil soruşturma. Ulaşacak mı?
Umarım. Ama soruşturmanın çok yavaş gittiğine, aradan neredeyse bir yıl geçmesine
rağmen hâlâ dava açılmadığına, ‘demokratik hukuk devletini koruma adına’ yapılan
soruşturmanın uzamasının hukuka zarar vermeye başladığına da dikkat çekmek isterim.
‘Ergenekon’ adlı devletin içinde gizlenmiş örgütün kökeni ve kuruluşu ne zamana
dayanıyor bilmiyor. Eldeki spekülatif ‘bilgi’ kırıntılarına göre bu örgüt, daha önce
İtalya’da ortaya çıkarılan ‘Gladio’nun Türkiye’deki adı, kuruluşu da 50’li yıllara kadar
gidiyor.
Bu böyle midir, değil midir bilemeyeceğim ama şurası kesin: Türkiye, özellikle
2003’den itibaren çok zorlu bir süreçten geçiyor. Adalet ve Kalkınma Partisi’nin
iktidara gelmesi, bu partinin AB üyeliği yolunda hızlı adımlar atıp Milli Güvenlik
Kurulu dahil bazı yapılarda reformlara girişmesi, hele hele Kıbrıs sorununu kökünden
çözmek için zamanın BM Genel Sekreterinin adıyla anılan ‘Annan Planı’nı kabule
yönelmesinin ardından askeri darbe tehlikesi neredeyse elle tutulur hale geldi.
2004 yılında önce ‘Sarıkız’ sonra ‘Ayışığı’ kod adlarıyla darbe planları yapıldığı artık
biliniyor. Bu darbeler yapılmadı veya yapılamadı. Ama AKP’yi demokrasi dışı
yöntemlerle devirme arzusu sona ermedi. Ardından strateji değişti ve Türkiye’nin 27
Mayıs 1960 darbesi öncesindeki gibi bir ortama sokulması, en sonunda halkın askeri
131
yönetime el koymaya davet edecek duruma gelmesi hedeflendi. Geçen yıl bu vakitler
Cumhuriyet mitingleriyle neredeyse o noktaya yaklaşıyorduk ama sonra gelen gece
yarısı muhtırası ve Anayasa Mahkemesi’nin 367 kararı imdada yetişti, seçime gidildi,
AKP seçimi yüzde 47 ile alınca da suskunluk ve hayal kırıklığı dönemine girildi.
Tam bu aşamada da Ergenekon soruşturması, sürpriz şekilde Ümraniye’de bir evde
bulunan bazı patlayıcılar sayesinde başladı. Bu adli soruşturma başlangıçta çok yavaş
gidiyordu. Ama seçim sonrası kurulan hükümette Abdülkadir Aksu’nun değil de Beşir
Atalay’ın İçişleri Bakanı olmasının işleri hızlandığı, polisin elindeki bilgileri savcılarla
daha fazla paylaşır olduğu iddiasını temellendiren hızlı gelişmeler yaşandı.
Fakat ben yine de, savcının elinde ‘Büyük Ergenekon’a ulaşmasını sağlayacak kadar
bilgi olduğunu, şimdilik sanmıyorum. Bu bilgiler ve belki de delillendirilebilecek bazı
şeyler ‘devlet’te birilerinde var ama herhalde bizim şimdi bilemediğimiz,
göremediğimiz bazı sebeplerle veya bir büyük pazarlığın parçası olarak savcıya
iletilmiyor, onun eli rahatlatılmıyor.
Ama dünden itibaren, İlhan Selçuk gibi bir simge ismin gözaltına alınmasıyla savcının
soruşturması ilginç bir dönemece girdi ve eğer soruşturmada sona yaklaşılmadıysa
korkarım Türkiye çok tehlikeli bir hesaplaşmaya doğru gidiyor.
Bir yana Büyük Ergenekon, bir yana da AKP hakkındaki kapatma davasını
koyduğumuzda, ne demek istediğim daha kolay anlayabilirsiniz.
La traduction française
La Turquie Européenne, 25. 03. 2008
Turquie : vers une lutte à mort entre AKP et Etat profond ?
C’est de Murat Yetkin, notre correspondant à Ankara que j’ai appris la nouvelle très tôt
le matin : İlhan Selçuk, Kemal Alemdaroğlu et Doğu Perinçek (1) ont été mis en
examen et placé en détention avec d’autres dans le cadre de l’instruction sur l’affaire du
réseau « Ergenekon ».
132
Sur le coup du 4h30 en plein milieu de la nuit, la police s’est présentée chez ces trois
personnages, a mené une perquisition, a saisi certaines de leurs affaires personnelles
puis les a conduits dans les bureaux de la Direction Générale de la Sécurité publique.
Nous savons en gros de quoi il est question lorsque nous parlons de cette affaire dite
« Ergenekon ». Nous n’écrivons pas grand-chose à ce point en raison des restrictions
imposées à la presse et du respect que nous devons au droit comme au secret de
l’instruction. Mais nous ne savons pas pourquoi ni en fonction de quelle preuve İlhan
Selçuk est considéré comme suspect.
Si le procureur est en mesure de mener son instruction courageuse, a son terme, je suis
persuadé qu’alors cette affaire sera la plus importante depuis de longues années en
Turquie. Mais cela ne m’empêche pourtant pas de ressentir une certaine gêne. On aurait
pu traiter un homme de l’age de İlhan Selçuk, 83 ans, d’une manière plus approprié. On
aurait au moins pu attendre le petit matin. Mais, comme malheureusement, le
comportement de notre police et de nos procureurs s’appuie sur le principe que le
suspect est coupable et qu’avant même sa mise en détention provisoire il convient de le
punir. İlhan Selçuk a subi les excès d’une pratique à laquelle il va nous falloir apprendre
à renoncer.
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer cette affaire. J’avais notamment précisé en me basant
sur les décisions d’arrestation et de mise en examen que si cela concernait un « petit »
Ergenekon, c’est qu’il y en avait également un « grand ».
Et je persiste,
L’instruction n’a pas encore atteint le « grand » Ergenekon, c’est-à-dire les véritables
têtes pensantes, la véritable équipe exécutive. Y parviendra-t-elle ? Je l’espère. Mais je
tiens aussi à souligner que l’enquête piétine qu’après plus d’un an, le procès n’a
toujours pas été ouvert et qu’ouvert « au nom de la défense de l’Etat de droit » son
allongement dans le temps commence à porter atteinte au droit lui-même.
Je ne suis pas en mesure de savoir à quand remonte la fondation et l’organisation de ce
réseau caché dans les arcanes de l’Etat. D’après les bribes d’informations dont nous
pouvons disposer, cette organisation ne serait autre la version turque du réseau Gladio
mis au jour en Italie. Sa mise en place remonterait aux années 50.
133
Est-ce bien cela ? Ou autre chose ? Je n’en sais rien.
Mais une chose est certaine : la Turquie, en particulier depuis 2003, est entrée dans un
processus délicat. L’arrivée au pouvoir de l’AKP et le lancement par ce parti de
réformes rapides et audacieuses sur la voie de l’UE, notamment en ce qui concerne le
Conseil de Sécurité Nationale, ou les inflexions historiques données à la politique
chypriote dans le sens d’une solution selon les modalités du Plan Annan ont rendu les
risques de coup d’Etat quasi tangibles.
On sait désormais que des plans de coup d’Etat ont été élaborés durant l’année 2004
sous les noms de « Sarikiz » ou « Ayisigi ». Ces projets n’ont pas vu le jour ou n’ont pas
pu être menés à bien. Mais cela ne signifie pas pour autant que la volonté de mettre fin
au pouvoir de l’AKP par des voies illégales n’est plus présente.
La stratégie s’est ensuite adaptée : on a cherché à placer le pays dans une ambiance
propice au coup d’Etat à l’instar de celle qui prévalait dans le pays juste avant le coup
du 27 mai 1960. Pour au final faire en sorte que le peuple soit placé en position
d’appeler l’armée à prendre les rênes du pouvoir. L’année dernière à peu près à la même
époque, nous nous approchions d’un tel climat social avec les grands rassemblements
républicains. Mais par la suite, le mémorandum des militaires publié en pleine nuit sur
Internet et la décision de la cour constitutionnelle d’invalider le premier tour de
l’élection présidentielle ont permis d’esquiver le coup et nous nous sommes lancés dans
la campagne pour les législatives. L’AKP l’emportant avec 47%, on est entré dans une
période de silence et d’abattement.
L’affaire Ergenekon a commencé l’année dernière par la découverte un peu inattendue
d’explosifs dans une maison d’Ankara. La procédure judiciaire fut très lente dans les
premiers temps. Mais avec le nouveau gouvernement et l’arrivée au ministère de
l’intérieur de Besir Atalay en remplacement d’Abdülkadir Aksu, nous avons vécu des
développements qui tendaient à nous prouver que l’enquête s’accélérait et que la police
avait de plus en plus tendance à partager ses informations et le résultat de ses enquêtes
avec le procureur.
Je n’en reste pas moins convaincu que pour l’instant le procureur ne dispose pas
d’informations suffisantes pour lui permettre de remonter jusqu’au « grand »
Ergenekon.
134
Ces informations et peut-être des données susceptibles de prouver et d’éclaircir nombre
de choses sont en possession de quelques personnes quelque part dans l’appareil d’Etat.
Mais il est également probable que pour des raisons que nous ne pouvons envisager ou
en raison des logiques d’un grand marchandage entre les forces en lutte au sein de
l’Etat, ces informations ne sont pas transmises au procureur.
Mais depuis l’arrestation de personnages aussi symboliques qu’İlhan Selçuk, il est
certain que l’enquête est entrée dans une nouvelle phase particulièrement
« intéressante ». Et je crains fort que si l’instruction se prolonge encore, nous ne soyons
confrontés à un terrible règlement de comptes au sommet de l’Etat.
Si vous mettez d’un côté cette enquête sur le réseau « Ergenekon » et de l’autre la
procédure judiciaire visant à la fermeture de l’AKP, je pense que vous êtes en mesure
de saisir ce que je veux dire par là.
Notes : (1)
İlhan Selçuk, 84 ans est le directeur de publication du journal Cumhuriyet, quotidient
fondé avec la République, se singularisation aujourd’hui par la défense des acquis
kémalistes.
Kemal Alemdaroğlu est l’ancien recteur de l’Université d’Istanbul, connu pour des
positions et des déclarations fracassantes à tonalité conservatrices et nationalistes,
comme pour sa lutte sans rémission contre la présence du voile à l’Université. Il sera
démis de ses fonctions par le Conseil de l’Enseignement Supérieur pour plagiat.
Dogu Perinçek est le leader du Parti Ouvrier (IP) versant dans la rhétorique de gauche
souverainiste et anti-impérialiste. Personnalité politique contradictoire, il fut également
condamné pour "collusion" avec le PKK.
Analyse du texte 5
1 Qui écrit ? İsmet Berkan. Un journaliste libéral du journal Radikal écrit.
2 Sur quoi écrit-il ? Il écrit sur une bande organisée dans l’Etat qui est soupçonnée
d’avoir des intentions maléfiques comme de provoquer et encourager la société à
des coups d’Etat.
135
3 A qui écrit-il ? Il écrit à une masse de lecteurs intellectuels, laïcs, libérals et
gauchistes qui présente des différences d’opinion avec un autre journal de gauche et
laïc, Cumhuriyet.
4 Quel moyen utilise-t-il ? Un essai de journal.
5 Quand est-ce qu’il écrit ? Il écrit le 22. 05. 2008.
6 Où est-ce qu’il écrit ? En Turquie.
7 Pourquoi écrit-t-il ? Quelques mois après que l’évenement d’Ümraniye se soit
déroulé, on a vécu un développement choc qui s’est produit par l’arrestation des
personnages comme İlhan Selçuk, Kemal Alemdaroğlu et Doğu Perinçek et ainsi
que le procès d’Ergenekon a connu une nouvelle avancée. C’est ces motifs qui
ont poussé le journaliste en question à entreprendre cet article.
8 Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il aborde un tel texte ? Avec la
fonction appellative.
9 Qu’est-ce qu’il dit ou ne pas dit sur quel sujet ? Dans cet article, le
journaliste en question, se penche sur le procès d’Ergenekon. Le motif qui le
pousse à rédiger cet article, est les arrestations des personnages symboliques
comme İlhan Selçuk. Avec l’arrestation d’İlhan Selçuk, Doğu Perinçek et Kemal
Alemdaroğlu, le procès d’Ergenekon a atteint un nouveau virage. C’est-ce qu’il
veut exprimer. Il fait son introduction de l’article avec cet évenement choc qui a
eu lieu juste un ou deux jours avant. Le journaliste en question, rédige ses
articles souvent sur un ton non sévère, mais très très influents. Il a une certaine
douceur, son propre ton. Il affirme qu’il n’écrit pas tout ce qu’il sait sur
l’événement, le procès d’Ergenekon, puisqu’il a du respect face au droit et aux
interdictions d’édition. Mais il parle des faiblesses de la police lors des
arrestations des personnes soupçonnées, comme dans le cas de ces personnages.
Il critique l’attitude de la police et les procureurs qui condamnent tous “les
soupçonnés” selon l’hypothèse qu’ils sont coupables, dès le moment qu’ils se
sont arrêtés, comme dans le cas d’une personne agée de 83 ans comme İlhan
Selçuk qui a subi la même attitude injuste de la police, d’après lui. Cet article est
comme un récit. D’ailleurs le journaliste en question, rédige en générale ses
propres articles sous la forme de récit.
10 De quelle fiction de texte est-ce qu’il écrit ? Cet article est construit plutôt
comme un récit. Ce journaliste, rédige souvent ses propres articles à la manière
d’un récit.
136
11 Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? On ne voit pas de figures non-
verbales.
12 Quels types de phrases utilise-t-il ? İl a construit des phrases plutôt verbale et
composée.
13 Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? Il écrit sur un ton doux, pas sévère, mais très
influent.
14 Quelle influence est-ce qu’il éveille ? Dans le processus qui a commencé par la
découverte du magasin renfermant des munitions et des documents secrets à
Ümraniye, la Turquie était entrée dans une nouvelle période bouleversante qui a
créée un mécontentement sur une masse pensant qu’il s’agit un complot contre
l’armée. Au cours de ce processus, plusieurs personnages soit militaire, soit
académicien, soit journaliste avaient été arrêtées. C’était des images auquel le
peuple turc n’était pas habitué. Et ces dernières arrestations ont augmenté la
stupéfaction davanatage. Et avec cet article, le lecteur se rend compte que les
vérités sont beaucoup plus profondes qu’il n’apparait.
Conclusion
Comme nous l’avons dit ci-dessus, le journaliste en question a un style simple et très
influent, il rédige ses articles en générale sous la forme de récit, c’est pourquoi il n’’est
pas très difficile de traduire ses articles en une autre langue. On voit que, dans cet article
aussi, il n’y a pas d’unités de traduction qui crée des problèmes traductologiques dans le
processus de traduction. On peut en conclure que la traduction de ce texte, est parvenu à
parler dans la langue cible.
2.3.1.6. Texte 6-Thème-Article
Hürriyet, 31. 05. 2005
Oktay Ekşi
Hiç önemli değil… TAM Fransız olunacak gibi… Tüm dünya bir şey söylüyor, siz
inatla o şeyi reddediyorsunuz.
137
Bir Fransız için ilk yanıtın « Hayır » olduğunu, bu ulusun kültürün « hayır » üzerine
kurulu olduğunu Paris’teki Büyükelçimiz Uluç Özülker önceki akşam çok net bir
üslupla dile getiriyordu.
Son Pazar künü « Avrupa Birliği (AB) Avrupasına evet mi diyelim, hayır mı ? »
sorusuna yanıt vermek için sandık başlarına giden Fransız halkı bildiğiniz gibi yüzde 55
gibi büyük bir çoğunlukla « Hayır » dedi.
Cumhurbaşkanı Jacques Chirac bu sonucu önlemek için çok uğraştı ama Fransızlar,
müstakbel rakibi ve Halk İçin Birlik Partisi’nin lideri Nicolas Sarkozy’yi mutlu etti.
Anayasa’ya Fransız halkının hayır demesinin, gerek AB’nin geleceği, gerekse
Türkiye’nin AB’ye üyelik süreci yönünden ne etkisi olabileceği bizim yönümüzden çok
önemli.
AB kuşkusuz bu sonuçla bir darbe yemiş oldu. Ama bu birlik kurulalı beri o kadar çok
ve geniş görüş ayrılıklarını zamana yedirerek çözmeyi başardı ki, « Bu olay AB’nin
sonunu getirir » türü yorumlar yapanlara gülüp geçmek gerekir.
Dahası… Yukarıda dediğimiz gibi Fransız kültürü « hayır »a yatkındır ama bir süre
sonra bakarsınız ki, aynı halk aynı konuda « evet »e gelmiş.
En basit örnek, İngiltere’nin AB üyeliği konusunda Fransa’nın General De Gaulle
döneminde son referendumdakine benzer bir tepki gösterip İngiltere’ye hayır demiş
olmasıdır. Ama sonra o hayır, « evet » oldu.
Bu referandumun « hayır » ağırlıklı olarak bitmesinde Türkiye’nin Avrupa Birliği’ne
katılmasına karşı çıkanların önemli bir etkisi olup olmadığı tartışılıyor.
Yeterli bilimsel değerlendirme yapılmadan bu konuda bir şey söylemek olanağı yok,
ama düşük düzeyde olsa da bir kısım seçmenin sırf Türkiye faktörü nedeniyle « hayır »
oyu kullanmış olması elbet mümkün. Sadece Fransa’da değil, Almanya’da da
Türkiye’nin üyeliğini engellene çabaları bilindiği gibi giderek yoğunlaşıyor. Hele bu
sonbaharda yapılacak seçimlerde Hııristiyan Demokrat Birlik Partisi lideri Bayan
Angela Merker kazanır da başbakan olursa bu cephe çok daha büyüyecek ve
güçlenecek.
138
Ama biz buna rağmen iyimserliğimizi korumaktan yanayız.
Biliyorsunuz, Fransa’nın eski Cumhurbaşkanı Giscard d’Estaign ile Federal
Almanya’nın eski başbakanı Helmut Schmit Türkiye’ye « müzakere tarihi » verilmesine
bile çok şiddetle karşı çıktılar. Hatta yer yer ulusal onurumuzla oynayan demeçler
verdiler.
Almanya’nın şimdiki Gerhard Schoeder’den önceki başbakanı Helmut Koch de
önümüzü kesmek için çok oyunlar oynadı, çirkin usullere başvurdu. Ama hiçbiri
Türkiye ile müzakerelere 3 Ekim 2005 tarihinde başlanması yönünde karar alınması
engelleyemedi.
Sarkozy ile Merkel diyelim ki yakında iktidara geldiler. Kaç yıl sürer bunları iktidarı,
bir, bilemediniz iki dönem… O zamana kadar Türkiye’yi isteseler bile üyeliğe almak
mümkün olmadığına göre, bu konunun ciddiyetle ele alınacağı yaklaşık on yıl sonra, ya
deve ölür, ya deveci…
La traduction française
Samedi 4 Juin 2005
Traduit par Deniz Yucel Sylvestre-Turquie Européenne
Ce n’est pas grave
L’Ambassadeur de Turquie à Paris, M. Uluç Özülker, le soir dernier, avait expliqué
avec une langage très net que pour un français la première réponse est toujours « non »
et que la culture de ce peuple est construite sur le « non ». Comme vous le savez les
français ont dit non à la constitution européenne dimanche dernier avec une majorité de
55%.
Chirac s’est beaucoup battu pour empêcher cela mais les français ont fait le bonheur du
président de l’UMP. M. Sarkozy, le futur adversaire de Chirac. Le « non » des français
est très important soit pour l’avenir de l’UE soit pour la Turquie pendant la période
précédant l’adhésion. Sans aucun doute l’UE a reçu un coup avec ce résultat. Mais
depuis sa création toutes les différences d’idées ont été surmontées. Les interprétations
du genre « cet événement prépare la fin de l’UE » ne devraient pas être pris au sérieux.
139
Bien plus… La culture française est rompue au « non » comme nous l’avons constaté
mais dans quelque temps, à l’en croire, le même peuple peut dire oui à la même
question. L’exemple le plus simple de cela est que la France avait dit « non » à
l’Angleterre en montrant un rejet similaire à celui d’aujourd’hui pendant l’époque du
Général de Gaulle. Mais après ce « non » est devenu un « oui ».
Non seulement en France, mais en Angleterre aussi, les efforts pour empêcher
l’adhésion de la Turquie se multiplient. Surtout, si la présidente du parti chrétien, Mme
Angela Markel, emporte les élections qui auront lieu en automne prochain, ce front
prendra de l’ampleur.
Mais nous, malgré cela, nous pourrons garder notre optimisme. Vous savez que l’ex-
président de la France, M. Giscard d’Estaing, et l’ex-premier ministre de l’Allemagne,
M. Helmut Schmidt, étaient même opposées à donner une « date de négociation » à la
Turquie. De plus, ils ont fait des déclarations qui touchent notre honneur national. L’ex-
premier ministre Allemand, Helmut Kohl, a aussi joué des jeux pitoyables, utilisé des
méthodes abominables. Mais aucun entre eux n’a réussi à empêcher de prendre la
décision d’ouvrir des négociations le 3 Octobre 2005. Demandons-nous, si Sarkozy et
Merkel prenaient le pouvoir, combien d’années durerait leur pouvoir ? Un, deux
mandats maximum… et, comme il est impossible à la Turquie d’adhérer, même si on la
poussait fort, avant 10 ans, jusqu’à ce jour où on parlera sérieusement de ce sujet,
disons « qui vivra verra « …
Analyse du texte 6
1. Qui écrit ? Oktay Ekşi. Un journaliste de gauche du journal Hürriyet écrit.
2. Sur quoi écrit-t-il ? Il écrit, d’après lui, sur le triangle de l’UE, la France-
l’Allemagne et la Turquie dans lequel la France-l’Allemagne contitue un
obstacle pour l’entrée de la Turquie dans l’UE.
3. A qui écrit-il ? Il écrit à ses propres lecteurs.
4. Quel moyen utilise-t-il ? Il utilise un article.
5. Quand est-ce qu’il écrit ? Il écrit le 31. 05. 2005, après que le peuple français a
voté pour la Constitution de l’UE.
6. Où est-ce qu’il écrit ? En Turquie.
140
7. Pourquoi écrit-t-il ? D’après lui, la culture française est construite sur la
réponse du « non » et à l’origine de cette culture, il n’y a que du « non » et c’est
pourquoi le peuple français a dit « non » à la Constitution de l’UE et également à
l’entrée de la Turquie. Le journaliste en question aborde cet article pour mettre
en cause ces vérités.
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il aborde un tel texte ? Avec la
fonction appellative.
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne pas dit sur quel sujet ? Dans cet article, le journaliste
en question, met en cause l’attitude négative du peuple français contre l’UE avec
surtout l’adhésion de la Turquie. En somme, il critique l’attitude négative du
peuple français, contre la Turquie. Pour argumenter son opinion, il n’utilise
qu’un seul motif que la culture française est construite sur la réponse « non ».
D’après lui, à l’origine de cette culture, il n’y a que du « non » et les français ont
un penchant à dire « non ». Mais, parfois ce « non », peut facilement se
transformer en « oui ». Il donne l’exemple du fait de l’adhésion de l’Angleterre à
laquelle les français ont dit d’abord « non » et ensuite « oui ».
10. Avec quelle fiction de texte est-ce qu’il écrit ? En réalité, le journaliste en
question veut montrer à ses lecteurs qu’il ne prend pas au sérieux ces attitudes
du peuple français. Il a construit son texte selon cette intention. Tout au début, il
a fait une introduction par dire, « hiç önemli değil… ».
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? Il utilise très souvent des trois points
et des entre-guillemets.
12. Quels types de phrases utilise-t-il ? Il a utilisé des phrases courtes, simples,
actives, plutôt verbales.
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? Il écrit sur un ton plein de reproches, inculpatif,
mélangé un peu de raillerie qui sont tous couverts par un ton qui ne prend pas au
sérieux.
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ? Le journaliste en question, avec son
article, crée un sentiment de la facherie contre notamment le peuple français et
contre l’Allemagne, accompagné d’un sentiment de désespérance et de la
solitude envers généralement les pays du monde.
141
Conclusion
Il s’agit encore d’une traduction qui est faite librement sans prendre en considération les
exigences traductologiques. Nous avons constaté que le traducteur en question a omis
certains passages à sa volonté. Comme plusieurs d’autres journalistes turcs le font
parfois, le journaliste du texte source a rédigé un article sans titre. Par contre, même il
est acceptable qu’un traducteur a le droit de mettre lui-même un titre convenable à un
article sans titre, ce traducteur a omis le premier paragraphe en entier de l’article et il a
pris la toute première phrase de ce premier paragraphe en tant que titre pour l’article, ce
qui est inacceptable d’après les principes traductologiques parce qu’en faisant cela, il a
corrompu l’intégralité du sens du premier paragraphe et ainsi que le vouloir dire de
l’écrivain et en plus, un seul « Ce n’est pas grave » dans sa nouvelle version, perd toutes
ses connotations que l’écrivain a données, puis qu’il est arraché à son milieu. Le titre
ainsi gagne un sens trompeur et le lecteur cible n’a pas pu comprendre combien est
important l’adhésion de la Turquie à l’UE. En outre, nous avons constaté que le
traducteur a omis un deuxième paragraphe en entier qui donne une opinion importante
au lecteur sur ce que pense l’écrivain concernant le fait que le referendum s’est achevé
avec le « non » sous l’influence des opposants à l’adhésion de la Turquie à l’UE. En
conclusion, il n’est pas possible de dire que le texte source en question parle dans la
culture cible et nous ne pouvons pas affirmer que cette traduction a été traduite selon les
objectifs.
2.3.1.7. Texte 7-Version-Communiqué De Presse
LE MONDE, 10.04.2009
Jean Pierre Stroobants
La « méthode » d’Ankara pour adhérer à l’UE crée le malaise à Bruxelles
BRUXELLES BUREAU EUROPEEN
Forte du récent soutien apporté par Barack Obama et de la négociation qu’elle croit
avoir gagnée à propos de la nomination du nouveau secrétaire général de l’OTAN, la
Turquie accentue sa pression sur l’Union européenne (UE).
142
A Bruxelles, les bruits répandus par la diplomatie d’Ankara, selon laquelle les Vingt-
Sept afficheraient plus de « souplesse » lors des discussions sur l’adhésion turque,
suscitent malaise et crispations. En écho, le président Abdullah Gül a invité les
Européens, jeudi 9 avril, à taire leurs critiques « dangereuses » à l’égard de la politique
étrangère de son pays, sous peine, a-t-il expliqué au Financial Times, d’affaiblir la
nécessaire coopération sur quelques-unes des « menaces les plus importantes pesant sur
la sécurité occidentale ».
L’intense négociation qui a eu lieu les 3 et 4 avril afin d’aboutir à la levée du veto turc à
la nomination du Danois Anders Fogh Rasmussen, lors du sommet de l’Alliance
atlantique à Strasbourg et à Kohl, a débouché sur des résultats positifs pour Ankara. La
médiation du président américain dans la querelle entre Ankara et les pays européens
qui soutenaient M. Rasmussen -vilipendé dans les pays musulmans pour son soutien,
lorsqu’il était premier ministre, aux auteurs de caricatures de Mohamet- devrait
permettre la nomination d’un Turc au poste de secrétaire général adjoint. Il serait
notamment chargé des relations avec le monde musulman. Par ailleurs, des officiers
turcs accéderaient à des postes importants dans le commandement militaire de l’OTAN.
Dans la foulée, Ankara a évoqué son entrée dans l’Agence européenne de défense, et
l’idée que l’UE –y compris la France et l’Allemagne, adversaires d’une adhésion à part
entière de la Turquie à l’UE- aurait accepté de faciliter les négociations engagées en
2005. Deux « chapitres » supplémentaires, concernant la fiscalité et la politique sociale,
pourraient être ouverts avant la fin de la présidence tchèque.
« RIEN N’EST DECİDE »
A Bruxelles, ces propos ont engendré la mauvaise humeur. « Rien n’est sûr, rien n’est
décidé », affirme un diplomate néerlandais. « Une telle décision suppose un accord
unanime des chefs d’Etat », souligne un porte-parole de la Commission. « L’OTAN est
une chose l’adhésion en est une autre », raille un ambassadeur auprès de l’UE.
Le dossier de l’adhésion comporte 33 chapitres de négociation au total. L’un d’entre
eux à été refermé provisoirement, cinq sont officieusement bloqués- par la France et par
Chypre-, huit autres sont gelés. Les adversaires déclarés de l’adhésion turque avaient
esperé, en 2008, que la Cour constitutionnelle turque, appelée à se prononcer sur une
procédure visant à l’interaction de l’AKP, le parti islamiste au pouvoir, conclurait en ce
143
sens. Cela leur aurait permis de foncer l’Union à interrompre le processus de
négociation. Il a manqué la voix d’un juge pour prononcer la dissolution du parti du
président Gül et du premier ministre, Recep Tayyip Erdoğan. Celui-ci a dès lors promis
de s’engager en faveur d’un système laïc, et réclamé la poursuite des débats avec FLE.
Au-delà de la polémique sur la nomination de M. Rasmussen, « c’est la méthode suivie
par Ankara qui pose problème », souligne un diplomate bruxellois. S’incarnant en port-
parole des pays musulmans, ce qui a aussi fortement déplu, M. Erdoğan a relancé les
interrogations quant à la volonté réelle de son pays de respecter la liberté d’expression,
l’une des exigences les plus fortes des négociateurs européens.
« Très choqué » par la pratique de la Turquie et son évolution vers ce qu’il a appelé
« une religion plus renforcée, une laïcité moins affirmée », Bernard Kouchner a, quant à
lui, saisi l’occasion pour affirmer, mardi 7 avril, qu’il n’était plus favorable, désormais,
à l’entrée de la Turquie dans l’UE.
Une manière de tenter de calmer le débat national : divers responsables (Philippe de
Villiers, Jean-Marie Le Pen…) ont transformé la « question turque » en argument
électoral, accusant Nicolas Sarkozy de ne pas avoir interrompu les négociations
d’adhésion lors de la présidence française de l’Union. En Allemagne et aux Pays-Bas, le
thème de l’entrée de la Turquie a également entrainé une mobilisation des courants les
plus radicaux.
La traduction turque :
ABHaber.com, 11. 04. 2009
Le Monde : Ankara’nın NATO’da kullandığı metod AB’de sorun yarattı.
Amerika Başkanı Obama’nın güçlü desteği ile Ankara AB üzerinde baskı kurmaya
çalışırken, özellikle NATO’daki kriz yaratan tavrı AB ülkelerinde rahatsızlık yarattı.
Türkiye karşıtları AB üyelik sorunun Avrupa Parlamentosu seçimlerinin argümanı
haline getirdi.
Fransız Le Monde gazetesine göre Brüksel’de Ankara’nın yapılan diplomatik
gürültüsünün 27 Avrupa ülkesinde Türkiye’nin AB’ye adaylık müzakerelerinde
« esneklik » gösterdiği yönünde tepkilere neden oldu. Türkiye Cumhurbaşkanı Abdullah
144
Gül’ün 9 Nisan günü Financial Times gazetesinde NATO’da şantaj yapıldığına yönelik
eleştirileri « tehlikeli » olarak değerlendirmesinin Avrupalılara « bu eleştirileri
susturun » mesajı olduğunu yazan Le Monde, 3 ve 4 Nisan tarihlerinde yapılan NATO
zirvesinde Türkiye’nin çıkardığı krizi hatırkattı.
Türkiye’nin NATO’da elde ettiği mevkilere de işaret eden gazete, bu karmaşa içerisinde
Türkiye’nin Avrupa Güvenlik Ajansı’na girmek istediğine dikkat çekti. Türkiye’nin
önünde Çek Cunhuriyet’nin AB dönem başkanlığı bitmeden önce vergi ve sosyal
politikaya ilişkin müzakere başlıklarının açılabileceğini belirtti.
Ancak Brüksel’de bu durum pek hoş karşılanmıyor. Hollandalı bir diplomat gazeteye
yaptığı açıklamada, « Hiçbir şey kesin değil, hiçbir şeye karar verilmedi » derken
avrupa Komisyonu’nun bir sözcüsü ise « Böyle bir karar devlet başkanlarının ortak
onayını gerektiriyor » dedi. AB’deki bir büyükelçi de NATO ile üyelik farklı şeylerdir »
tepkisinde bulundu.
Üyelik dosyası toplam 33 müzakere başlığı içeriyor. Bunlardan biri geçici olarak
kapatıldı, 5’i Fransa ve Kıbrıs tarafından bloke edildi, 8’i donduruldu.
Danimarka Başbakanı Rasmussen’in NATO Genel Sekreteri olması etrafındaki
polemiğin ötesinde AB’li bir diplomat, « Ankara’nın takip ettiği metot sorun yaratıyor »
diye belirtti. Gazeteye göre Ankara’nın Müslüman ülkelerin sözcülüğüne soyunması
rahatsızlık yaratıyor. Ayrıca Erdoğan’ın AB ile müzakerelerin en güçlü
zorunluluklarından biri olan ifade özgürlüğüne saygı konusunda soru işaretleri
yarattığına dikkat çekiliyor.
Bugüne kadar Türkiye’nin AB üyeliğinin ateşli savunucularından biri olan Fransa
Dışişleri bakanı Bernard Kouchner, geçtiğimiz günlerde yaptığı açıklamada Türkiye’nin
NATO’daki tavrının kendisini « şok » ettiğini belirterek bu ülkenin « daha güçlü bir din
ve daha az laikliğe » doğru evrildiği endişesini dile getirmiştir. Kouchner artık
Türkiye’nin AB’ye girişinden yana olmadığını vurgulamıştı.
Gazeteye bunu Fransa’da ulusal düzeyde yaşanan tartışmaları dindirmenin bir biçimi
olarak değerlendirirken, aşırı sağın liderleri Philippe de Villiers ve Jean-Marie Le Pen
gibi bir çok siyasi sorumlunun Cumhurbaşkanı Nicolas Sarkozy’yi Türkiye ile
müzakereleri kesmemekle suçlayarak « üyelik sorununu » Avrupa Parlamentosu
145
seçimlerinin argümanı haline getirdi. Gazeteye göre Almanya ve Hollanda’da da
Türkiye’nin AB’ye üyelik sorunu en radikal akımları harekete geçirdi.
Analyse du texte 7
1. Qui écrit ? C’est un communiqué de presse du journal le Monde.
2. Sur quoi écrit-t-il ? Ce communiqué de presse porte les négociations entre la
diplomatie turque et l’UE.
3. A qui écrit-il ? Ce communiqué de presse en appelle à la masse des lecteurs du
journal le Monde.
4. Quel moyen utilise-t-il ? On utilise un communiqué de presse.
5. Quand est-ce qu’il écrit ? Il a été publié le 10. 04. 2009.
6. Où est-ce qu’il écrit ? Il a été publié en France.
7. Pourquoi écrit-t-il ? Ce communiqué de presse a été rédigé pour informer les
lecteurs du journal en question sur les relations entre la Turquie et l’UE.
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il aborde un tel texte ? On l’a
abordé avec la fonction linguistique informative puisqu’on donne une nouvelle.
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne pas dit sur quel sujet ? Un journaliste quelconque
qui rédige un communiqué de presse, n’y est autorisé que de porter une nouvelle
aux lecteurs, sans donner ses propres opinions. Seulement, il peut recourir à des
qualificatifs ou à des verbes qui qualifient certaines situations. Par exemple, le
journaliste en question a utilisé le verbe “railler” pour qualifier un énoncé d’un
ambassadeur auprès de l’UE contre la diplomatie turque: “(…) “L’OTAN est une
chose l’adhésion en est une autre”, raille un ambassadeur auprès de l’UE. (…)”.
10. Avec quelle fiction de texte est-ce qu’il écrit ? Les voies de construire un texte
de communiqué de presse sont claires er évidentes parce qu’il n’y a qu’un seul
acte d’écrit qui n’est que de transférer une nouvelle au lecteur, c’est pourquoi on
doit utiliser un langage compréhensible, construire des phrases simples, pas
compliquées.
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? Ce communiqué de presse ne recourt
pas à des figures non-verbales.
12. Quels types de phrases utilise-t-il ? Il a utilisé des phrases à la fois nominales
et verbales.
146
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? Le ton que l’on doit donner sur un texte de
communiqué de presse, est l’indifférence, l’impartialité.
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ? Il éveille un certain sentiment de la
déception chez le lecteur concernant la diplomatie de la Turquie.
Conclusion
Dès le début, nous voulons affirmer que le communiqué de presse en question n’est pas
traduit selon les objectifs traductologiques. On constate que le traducteur-journaliste a
effectué une traduction libre en omettant des passages et on rencontre dans le texte
traduit des phrases tout-à-fiat incompréhensible et incorrecte grammaticalement.
2.3.1.8. Texte 8-Version-Communiqué De Presse
Le Monde, 25. 01. 2007
La Turquie est déjà à Bruxelles
Quelques semaines après la décision prise par l'Union européenne (UE), le 11 décembre
2006, de suspendre partiellement les négociations d'adhésion avec la Turquie, celle-ci a
décidé d'ouvrir elle-même, unilatéralement, les huit chapitres gelés par Bruxelles.
Il s'agit d'avancer sur la voie des réformes, explique au Monde l'ambassadeur d'Ankara
auprès de l'Union, Volkan Bozkir. Autrement dit, en se fondant sur la première phase
des négociations, le gouvernement va continuer ses efforts, sans attendre la reprise des
discussions, pour se conformer à l'acquis communautaire, c'est-à-dire aux lois et aux
normes de l'Union.
Le message est clair. La Turquie veut donner l'image d'un pays sérieux, fidèle à ses
engagements, qui refuse toute déclaration intempestive et qui continue de se réformer
pour devenir un Etat moderne.
"Si vous comparez la Turquie à quelques-uns des pays récemment entrés dans l'Union,
vous reconnaîtrez que sa situation est bien meilleure que la leur, sur le plan économique
comme sur le plan politique", affirme M. Bozkir. Ce travail de persuasion, le courtois
ambassadeur d'Ankara, en poste à Bruxelles depuis décembre 2005, n'est pas le seul à
147
l'accomplir dans la capitale belge. Plusieurs représentants des milieux économiques
turcs y mènent une campagne active pour l'adhésion de leur pays.
Doutez-vous de l'intérêt pour l'Union d'accueillir la Turquie ? Cliquez sur le site Internet
de la Tüsiad, Association turque des industriels et hommes d'affaires (www.tusiad.org),
vous y trouverez dix arguments destinés à vous convaincre. Le Medef turc y explique
quelles seront les "principales contributions" du futur Etat membre dans dix domaines,
qui vont de l'économie à la sécurité en passant par l'énergie et l'environnement.
L'entrée de la Turquie, affirme-t-il, élargira la taille et la compétitivité du marché
intérieur, offrira "des opportunités significatives" aux entreprises européennes,
contribuera à l'approvisionnement énergétique de l'UE, donnera à celle-ci une voix plus
forte sur la scène internationale, éloignera le scénario du "conflit des civilisations",
doublera la richesse de l'écosystème européen, consolidera la politique de sécurité.
Installée dans un bel immeuble de l'avenue des Gaulois, au coeur du quartier européen
de Bruxelles, la Tüsiad, souligne son représentant permanent, Bahadir Kaleagasi,
s'adresse à plusieurs sortes d'interlocuteurs. Elle vise d'abord "le monde des entreprises
européennes", qu'elle fréquente au sein de l'Union des confédérations de l'industrie et
des employeurs d'Europe (Unice), organisation patronale européenne, que préside
Ernest-Antoine Seillières.
"Sur le plan économique, la Turquie fait déjà partie de la famille européenne", dit M.
Kaleagasi. L'association joue aussi un rôle de lobby auprès des institutions européennes,
nouant des contacts qui faciliteront, le moment venu, la transition. Enfin, elle mène des
actions d'information et de communication tant auprès du public européen que du public
turc.
La Tüsiad est l'un des divers groupes de pression qui assurent la présence de la Turquie
dans les antichambres de l'Union européenne, avant qu'elle n'en devienne, espère-t-elle,
membre de plein droit.
Ankara est déjà membre de plusieurs organisations européennes, comme le Conseil de
l'Europe, à Strasbourg, dont dépend la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH),
ou Eurocontrol, à Bruxelles, qui veille à la sécurité aérienne, mais l'accès aux
institutions de l'Union lui est encore interdit. Seule exception : elle est invitée, au titre
148
de pays candidat, avec la Croatie et la Macédoine, aux conseils des ministres dits
informels, c'est-à-dire sans pouvoir décisionnel.
Elle était également représentée, au même titre, à la Convention chargée d'élaborer, en
2002-2003, le projet de Constitution européenne. Lorsque le traité d'adhésion avec
l'Union sera signé, elle aura droit à des observateurs au Parlement et au Conseil. En
attendant, c'est de l'extérieur que les Turcs de Bruxelles plaident la cause d'Ankara.
D'autres organisations patronales sont représentées à Bruxelles, comme la
Confédération turque des associations d'employeurs (Tisk), affiliée aussi à l'Unice, ou
encore l'Union des chambres de commerce et des bourses de commerce de Turquie
(Tobb), dont le délégué, Bülent Bilgic, souligne le rôle dans la défense des entreprises,
ou l'Association des exportateurs de textile (ITKIB). L'Association des jeunes
entrepreneurs de Turquie (Tügiad), présidée par Murat Sarayli, fait partie de la
Confédération européenne des jeunes entrepreneurs (YES for Europe), dont le siège est
à Bruxelles et dont M. Sarayli est aussi le président. YES for Europe, qui rassemble de
jeunes entrepreneurs de treize pays, entend maintenir le dialogue avec les institutions
européennes pour s'assurer que leurs initiatives "reflètent l'esprit d'entreprise en
Europe".
Un autre organisme, la Fondation pour le développement économique, se propose de
"faciliter le processus d'adhésion" et d'y associer activement le monde des affaires turc.
Son délégué, Halut Nuray, souligne le travail de promotion menée auprès des
institutions européennes et des délégations des Etats membres.
Du côté syndical, la présence est plus modeste. Ancien réfugié politique en Belgique,
Yücel Top est le délégué de la Confédération des syndicats progressistes (Disk), une des
quatre confédérations turques membres de la Confédération européenne des syndicats
(CES), mais il représente, à Bruxelles, l'ensemble du mouvement syndical. Il soutient
l'adhésion de la Turquie tout en affirmant se situer sur un autre terrain que les porte-
parole du patronat. "Nous ne sommes pas des marchands, nous défendons un projet
politique", affirme-t-il. "Les employeurs ont une grande influence sur le gouvernement,
les travailleurs, non", ajoute-t-il, en rappelant que l'Union demande à Ankara d'assurer
un meilleur respect des droits syndicaux. L'entrée de la Turquie suscite encore la
149
méfiance, reconnaît-il, avant d'annoncer un grand projet d'échanges "pour changer les
préjugés des deux côtés".
Quelle que soit leur obédience, les représentants de la Turquie à Bruxelles sont
convaincus que l'avenir de leur pays est dans l'Union européenne, pour le grand
bénéfice des deux parties. Ils regrettent que la question chypriote, qui a provoqué la
suspension des négociations, en soit venue à supplanter toutes les autres considérations.
Pour eux, elle relève principalement des Nations unies et ne devrait pas interférer avec
le processus d'adhésion.
La traduction turque
ABHaber.com, 25. 01. 2007
Le Monde gazetesinde tam sayfa çıkan haberde Türkiye'nin AB ile ilişkilerde yasadığı
sorunlara rağmen Brüksel'de geniş bir temsil altyapısı olduğu vurgulanıyor.
AB nezdinde Türkiye Daimi Temsilcisi Büyükelçi Volkan Bozkır'ın sürecin kurumsal
yapısını sağlam olduğu ve Türkiye'nin AB ile uyum yolunda kararlılıkla ilerlediğine
dikkat çeken görüşleri yer alıyor.
TUSIAD ve TISK temsilcisi Bahadır Kaleagası'nın Türk özel sektörünün zaten Avrupa
ile bütünleşmiş olduğunu hatırlatan görüşlerine yer verilen makalede, bu yöndeki
etkinlikler anlatılıyor. Bu çerçevede özellikle Türkiye'nin üyeliğinin Avrupa'nın
geleceğini özetleyen 10 maddeye dikkat çekiliyor.
Makale ayrıca Brüksel'deki TOBB temsilcisi Bülent Bilgiç, ITKIB temsilcisi Haluk
Özelçi, IKV temsilcisi Haluk Nuray ve Avrupa Sendikalar Konfederasyonu'nundaki
Türk temsilci Yücel Top'a atifta bulunuyor ve Yes For Europe'un başkanlığını yürüten
TUGIAD Başkanı Murat Saraylı'dan bahsediyor.
Analyse du texte
Nous n’avons pas trouvé nécessaire de faire l’analyse du texte source parce que nous ne
sommes pas en face d’une situation de traduction dans ce communiqué de presse en
question. Nous avons tiré ces écrits d’un site d’Internet qui s’appelle AB.Haber.com.
150
On voit qu’on a fait un discours indirect du texte en question. Nous ne trouvons pas
juste de tels actes qui sont contre la nature et le devoir de l’acte traduisant.
2.3.1.9. Texte 9-Version-Communiqué De Presse
Le Monde, 18 juin 2009
Guillaume Perrier
Ankara menace de tout annuler, ulcéré par la campagne menée contre son adhésion à
l’UE. A deux semaines de son lancement officiel, la plus grande incertitude plane sur la
Saison culturelle de la Turquie, une série de plus de 400 événements organisés dans
toute la France, à partir du 1er juillet. Signe des tensions diplomatiques entre les deux
pays, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, vient en effet de menacer de tout
annuler à la dernière minute.
”Je réfléchis à la question. Faut-il y aller ou pas? “, a-t-il déclaré dans une interview
diffusée par la chaîne NTV.” – Nicolas – Sarkozy regrettera ce qu’il a fait, tôt ou tard.
Nous avions des contacts avec l’ancien président Jacques Chirac et nous n’avons jamais
perçu une telle attitude chez lui, a poursuivi M. Erdogan, ulcéré par la campagne menée
en France, avant les élections européennes, contre l’entrée de la Turquie dans l’UE. Le
président Abdullah Gül a, quant à lui, annulé, lundi 15 juin, un dîner d’hommes
d’affaires destiné à boucler le financement de la Saison turque.
” Nous attendons des éclaircissements de la part du gouvernement. Sans argent, on ne
peut rien faire “, s’inquiète Özlem Ece, de la Fondation d’Istanbul pour la culture et les
arts, qui coordonne les projets côté turc. A Paris, le commissaire français de la Saison,
Stanislas Pierret, se refuse à tout commentaire. ”Nous continuons à travailler. Les
collectivités locales sont très impliquées “, dit-il.
Depuis le départ, ” la Saison turque en France est vécue comme un cadeau empoisonné
de – Jacques – Chirac à – Nicolas – Sarkozy“, estime Dorothée Schmid, responsable de
l’Observatoire de la Turquie contemporaine à l’Institut français de relations
internationales (IFRI). Dans un contexte tendu entre les deux pays, Paris aurait tenté de
minimiser la portée de l’événement.” On a un mal fou, en France, à organiser un débat
sain sur la Turquie, poursuit-elle. Et certains grands patrons qui sponsorisent le
151
programme ont un peu l’impression que le président de la République les envoie au
casse-pipe. “
LE FINANCEMENT MANQUE
Si bien qu’à deux semaines du lancement, le financement n’est pas encore assuré,
confirme un observateur. Il y a beaucoup de projets, mais mal préparés, mal coordonnés
et la communication entre les deux parties est mauvaise “, poursuit-il. La présence
d’officiels turcs pour l’inauguration n’est pas certaine. La Saison turque, cofinancée par
les deux pays et des compagnies privées, a déjà connu d’autres déconvenues. A la
demande de Paris, elle a été repoussée de mars à juillet, pour cause d’élections
européennes. Et le Salon du livre, qui devait être consacré à la Turquie, en 2010, a
changé d’avis, trouvant le thème trop risqué.
La traduction turque
ABHaber.com, 18-06-2009
Le Monde:Fransa'daki Türk Mevsimi Chirac'tan Sarkozy'e zehirli armağan
Resmi açılışına iki hafta kala Fransa’daki “Türk Mevsimi” etkinlikleri konusunda
“büyük bir belirsizlik” olduğu bildirildi.
Le Monde gazetesi, Başbakan Recep Tayyip Erdoğan’ın açıklamalarını, “iptal tehdidi”
ve “iki ülke arasındaki “diplomatik gerginlikler”in bir göstergesi olarak yorumlarken
baştan beri “Fransa’daki Türk Mevsimi, Chirac’tan Sarkozy’ye zehirli bir armağan
olarak yaşanıyor” görüşlerini de aktardı.
Le Monde, “Fransa’daki Türk Mevsimi belirsiz” başlığı ile yayınladığı haberinde
“Resmi açılışına iki hafta kala Türk Kültürel Mevsimi konusunda büyük bir belirsizlik
var” dedi. Temmuz’dan itibaren Fransa’ta 400’den fazla etkinliğin düzenlenmesi
öngörüldüğünü kaydeden gazete, “İki ülke arasındaki diplomatik gerginliklerin bir
göstergesi olarak Türk Başbakanı Recep Tayyip Erdoğan’ın son dakika her seyi iptal
etme tehdidinde bulundu” diye yazdı.
Başbakan Erdoğan’ın, Fransa Cumhurbaşkanı Nicolas Sarkozy için “Sarkozy, er geç
yaptıklarından dolayı üzülecek. Eski Cumhurbaşkanı Jacques Chirac ile temaslarımız
vardı ve hiçbir zaman böyle bir tavrı görmedik” ifadelerini kullandığını da yazan gazete,
152
Erdoğan’ın bu tutumunu, Avrupa Parlamentosu seçimleri sırasında Fransa’da
Türkiye’nin AB üyeliği konusunda yürütülen kampanyaya bağladı.
Fransız gazetesi, Cumhurbaşkanı Abdullah Gül’ün de geçen Pazartesi günü “Türk
Mevsimi” etkinliklerini finanse edecek işadamları ile yapacağı yemeği iptal ettiğine de
dikkat çektikten sonra Fransa Uluslararası İlişkiler Enstitüsü yetkilisi Dorothee
Schmid’in baştan beri “Fransa’daki Türk Mevsimi, Chirac’dan Sarkozy’ye zehirli bir
armağan olarak yaşanıyor” görüşünü de aktardı.
-“FİNANSMAN KESİNLEŞMEDİ, TARAFLAR ARASINDAKİ İLETİŞİM KÖTÜ”-
İki ülke arasındaki ilişkilerin gergin olduğu bir dönemde Paris’in etkinliklerini küçültme
eğilimine girdiği görüşüne de yer veren gazeteye konuşan bir gözlemci de, açılısına
sadece iki hafta kalmasına rağmen finansmanın henüz kesinleşmediğinı belirterek “Bir
çok proje var ancak bu projeler kötü hazırlandığını ve kötü koordine edildi, iki taraf
arasındaki iletişim de, kötü” diye konuştu.
Le Monde, haberine son verirken de “Türk Mevsimi”nin Avrupa Parlamentosu
seçimleri nedeniyle Paris’in talebi üzerine Mart’tan Temmuz’a ertelendiğini
anımsattıktan sonra “Ve 2010 yılında Türkiye’ye adanacak Kitap Fuarı’nin
düzenleyicileri, teması fazla riskli bularak bu kararını gözden geçirdi” diye yazdı.
Analyse du texte :
Voilà un deuxième exemple de l’analyse précédente. Encore un discours indirect.
2.3.1.10. Texte 10-Thème-Communiqué De Presse
Türkiye basın özgürlüğünde 101’inci sırada/Türkiye/Radikal İnternet
02/05/2009 11 :04
Amerika’daki Freedom House (Özgürlük Evi) adlı sivil toplum kuruluşu 2009 basın
özgürlüğü raporunu yayınladı. Özgürlük Evi’ne göre, Türkiye 101. sırada yine ‘kısmen
özgür’ ülkeler arasında yer aldı
Washington’daki Basın Müzesi’nde Özgürlük evi, tarafından açıklanan raporda 2009
yılında basın özgürlüğü açısından « kaygı verici » gelişmeler yaşandığı belirtildi.
153
Kuruluşa göre dünya nüfüsunun sadece yüzde 17 si basının tamamen özgür olduğu
ülkelerde yaşıyor. Özgürlük Evi raporunda altmış dört ülkede basın özgürlüğü
olmadığı ; altmış bir ülkede kısmen özgür bir basın bulunduğunu, yetmiş ülkede ise
basının « özgür » olduğu belirtildi. Basın özgürlüğü açısından en iyi puana sahip üç
ülke, İzlanda, Finlandiya ve Norveç oldu. Basın özgürlüğü açısından en sorunlu ülkeler
Kuzey Kore, Türkmenistan, Burma, Libya, Eritre, Küba, Özbekistan ve Beyaz Rusya
olarak sıralandı. Basın özgürlüğünde en özgür kıta Avrupa oldu. Avrupa’daki 25
ülkeden 23 ü özgür basına sahip. Avrupa kıtasında kısmen özgür basına sahip iki ülke
İtalya ve Türkiye olarak açıklandı. Italya, medya patronu olan Silvio Berlusconi’nin
iktidara dönmesi ve gazetecilere hakaret davaları açılması nedeniyle 2009 yılında
« kısmen özgür » sınıfına geriledi. Türkiye’de kısmi bir iyileşme olsa da belli başlı
sorunlar devam ederken, raporun yazarlarından Özgürlük Evi uzmanı Karin Deutch
Karlekar, Amerika’nın Sesi Radyosu’na, şu değerlendirmeyi yaptı :
« Türkiye’deki basın özgürlüğüne ilişkin birtakım endişelerimiz var. örneğin, 301.
madde, basına ve yazarlara yönelik baskı gibi konulardaki kaygımız sürüyor. Asıl sorun
301. maddede hala gerekli düzenlemenin yapılmamış olması. Aynı zamanda basına
yönelik sindirme ve yıldırma politikalaırı da sürüyor. Yani genel anlamda Türkiye’de
basın özgürlüğünün geçen yıldan biraz daha iyi durumda olduğunu söyleyebiliriz ama
bu bahsettiğim sorunların hala sürmesi endişe verici. Son birkaç yıl içinde hükümet
yetkililerinin basına yönelik olumsuz tutumlarının arttığını görüyoruz. Bazı medya
kuruluşlarına uygulanan yasal ya da ekonomik baskılar da var. Türk medyasının bazı
medya gruplarının tekelinde olduğunu biliyoruz. Kimi zaman hükümetle bazı medya
grupları arasında konuların kişiselleştiğini görüyoruz. Bu da resmi bir baskıya
benziyor. »
Türkiye, basın özgürlüğünde Arnavutluk, Komor Adaları ve Tanzanya’yla 101. sırayı
paylaştı. (DHA)
La traduction française :
PARİS’TEN TÜRKİYE
Jeudi, 7 Mai 2009
Liberté d’expression : Turquie peut mieux faire
154
Selon le rapport publié par l’organisation américaine Freedom House, la Turquie est
classée à la 101ème place dans le classement mondial établi par l’organisation quant au
respect de la liberté de la presse. Toutefois, la Turquie figure à la 25ème place dans le
classement des pays européens derrière l’Italie (24) et la France (19). Les bons élèves
du classement sont l’Islande, la Finlande et la Norvège. Les cancres de la liberté de la
presse sont la Corée du Nord, le Turkménistan, la Birmanie, la Lybie, Cuba,
l’Ouzbékistan et la Russie.
La fondation relève que la liberté de la presse a globalement reculé partout dans le
monde. En effet, seulement 17% de la population mondiale bénéficieraient d’une presse
libre. 64 pays n’ont pas de presse libre contre 70 qui en ont une et 61 pays ont une
presse semi libre.
Le rapport met en garde contre les pressions exercées sur la liberté d’expression dans de
nombreux pays à travers le monde. Ces pressions comprennent les restrictions sur les
médias traditionnels et les nouveaux médias (Internet, téléphonie). Les attaques contre
les journalistes, une judiciarisations croissante (hausse des affaires ayant pour
fondement l’incitation à la haine raciale ou religieuse. Le recours abusif aux lois contre
la diffamation pour inciter à l’autocensure) et des motifs qui tiennent à la défense et à la
sécurité nationales.
Concernant plus spécialement la Turquie, Karin Deutch Karlekar, l’une des rédactrices
du rapport, souligne ses inquiétudes à propos de l’art. 301 du code pénal dont la révision
récente n’a pas modifié le problème de fond selon elle.
Toutefois, toujours, selon le rapport, la liberté de la presse avait progressé en Turquie.
Concernant l’art. 301, je pense que le problème ne vient pas de l’existence d’un tel texte
mais de l’interprétation qu’en font les magistrats. L’article 301 existe sous d’autres
formes dans un certain nombre de pays membres de l’UE comme la France,
l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, l’Espagne, la Finlande. Toutefois, les procureurs de
ces pays classent généralement sans suite certains affaires ce qui n’est pas le cas en
Turquie. C’est plus facile de réviser les textes que de changer les mentalités.
Je ne sais que penser de ce classement mondial d’autant plus qu’en faisant quelques
recherches sur cette fondation, je suis tombée sur un article très critique « Freedom
155
House : quand la liberté n’est qu’un slogan qui accuse l’organisation d’être une officine
de propagande au service de l’atlantisme.
Analyse du texte 7
1. Qui écrit ? C’est un communiqué de presse publié par le journal de Radikal.
2. Sur quoi écrit-t-il ? Ce communiqué de presse est sur un rapport publié par
l’organisation américaine Freedom House concernant la liberté d’expression
dans tous les pays du monde et particulièrement en Turquie.
3. A qui écrit-il ? Il est pour les lecteurs du journal Radikal.
4. Quel moyen utilise-t-il ? Un communiqué de presse.
5. Quand est-ce qu’il écrit ? Le 02. 05. 2009
6. Où est-ce qu’il écrit ? En Turquie.
7. Pourquoi écrit-t-il ? Pour informer les lecteurs sur le niveau du développement
actuel de la Turquie au sujet de la liberté d’expression.
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il prend en main un tel texte ?
Puisque ce texte est un communiqué de presse, elle est prise en main avec la
fonction descriptive. En outre, dans ce communiqué de presse, on a fait une
citation d’une personne qui exprime ses propres idées ou commentaires sur la
situation de la liberté d’expression en Turquie. Dans ce cas, il s’agit de la
fonction expressive.
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne pas dit sur quel sujet ? Puisque ce texte est un
communiqué de presse, nous n’avons pas de pouvoirs de commencer ce qu’on
dit ou ne pas dit sur le sujet qu’on y aborde. Dans ce texte, on donne une
nouvelle.
10. Avec quelle fiction de texte est-ce qu’il écrit ? Dans un tel texte de
communiqué de presse, ce n’est pas possible de constater la présence des
fictions de textes telles qu’on constate dans les articles de journaux dans lesquels
il existe des fictions, des choix langagiers personnels. Dans les communiqués de
presse, il n’y a qu’un seul devoir qui n’est que de donner des nouvelles sur un
sujet quelconque. Parfois, on peut rencontrer comme dans le cas de ce
communiqué, des paragraphes de citation d’une personne qui parle, qui exprime
ses propres opinions.
156
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? Il n’existe pas de figures non-
verbales dans les communiqués de presse.
12. Quels types de phrases utilise-t-il ? Faire une analyse du discours pour
l’objectif de traduction un tel texte, ne peut pas être identique avec celle d’un
texte d’article de journaux. Il n’y a qu’un seul devoir à faire dans l’analyse des
communiqués de presse : est-ce que l’information dans le texte source est-elle
transférée dans son intégralité dans le texte cible ? C’est-ce qu’on doit chercher.
Sous cet angle, les types de phrases construites dans le texte source ne nous
intéressent pas autant que dans une analyse des articles.
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? Soit à l’écrit, soit à l’oral, une nouvelle ne peut
être présentée que sur un ton indifférent, impartiel.
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ? Ce communiqué de presse crée une
influence de justesse sur celui qui pense qu’il n’y a pas plus ou moins une liberté
d’expression.
Conclusion
Nous n’avons pas pu trouver aucun acte de traduction à critiquer ni positivement ni
négativement dans cette traduction que nous avons du mal à considérer même comme
un texte traduit, plus exactement la traduction du texte source. Nous avons d’abord
atteint le texte disons « traduit ». C’est un site d’Internet qui s’appelle « Paris’ten
Türkiye » préparé par Ayşe Bodur. Ce site est constitué par des articles ou des
communiqués de presse publiés dans de divers journaux turcs et ils ne sont pas traduits
dans le sens exact du terme, mais ils sont, pour ainsi dire, reproduits avec des
interprétations ajoutées par celui qui rédige ces textes. Puisqu’ils ont été reproduits, les
exigences traductologiques de la traduction des textes des communiqués de presse n’ont
pas été suivies. Le plus grand défaut est qu’on n’a pas fait une traduction orientée sur le
texte source, c’est pourquoi nous ne pouvons pas généralement approuver ce texte en
vertu des principes de la traduction des textes de communiqué de presse.
157
2.3.1.11. Texte 11-Thème-Communiqué De Presse
Milliyet.com.tr
14 Ağustos 2009, Cuma
Halk, en büyük dost olarak Azerbaycan’ı görüyor.
Uluslararası Stratejik Araştırmalar Kurumu’nun (USAK) Ankara, İstanbul, İzmir ve
Bursa kentlerinde 1110 kişi üzerinde yüzyüze görüşmek yoluyla yaptırdığı « Dış
Politika algılama Anketi » sonuçları belli oldu.
Anketin bazı çarpıcı sonuçları şöyle.
-Türk halkı Türkiye’nin geleceğini AB’de görüyor (%56,36)
-Türk halkına göre dünya barışını en çok ABD (%32,73), İsrail (%23,64) ve Rusya
(%11,64) tehdit ediyor.
-Türk dış politikasını başarılı bulanların oranı %49.09. Başarısız veya orta tiyenlerin
oranı ise %47,27.
-Türk halkının Türk Dış politikası’ndan en büyük beklentileri güvenliğin sağlanması ve
ekonomik çıkarların korunması. Çevre sorunlarını öncelikli görenlerin oranı sadece
%0.64. ?Ankete yanıt verenlere göre Türkiye’nin AB’ye giremesinin altındaki en
önemli neden « Dini ve kültürel farklar ve Türkiye’ye karşı tarihi önyargılar »
(%56,36).
Türk halkının %25,45 i en büyük tehdit olarak ABD’yi görüyor. Tehdit sıralamasında
bu ülkeyi İsrail ve Fransa izliyor.
Halkın %23.64 ü Türkiye’nin en büyük dostu olarak Azerbaycan’ı görüyor. Bu ülkeyi
Bosna-Hersek, Türkmenistan izliyor.
158
La traduction française :
PARİS’TEN TÜRKİYE
Ayşe Bodur
Samedi, 22 AOÛT 2009
L’avenir de la Turquie est dans l’UE
Selon une enquête réalisée par l’institut international de recherches stratégiques (ISRO),
auprès de 1100 personnes, à Ankara, İstanbul, İzmir, et Bursa, 56,36 % des Turcs
pensent que l’avenir de la Turquie est dans l’UE.
Voici quelques unes des réponses :
56.36 % des sondes pensent que l’avenir de la Turquie est dans l’UE. Les personnes
interrogées estiment que les difficultés rencontrées par la candidature turque à l’UE
trouvent leur origine dans les différences culturelles et religieuses ainsi que dans les
préjugés historiques contre la Turquie.
32.73 % considèrent que la plus grande menace pour la paix mondiale vient des EU,
23.64 % d’Israël et 11.64 % de la Russie.
49.09 % sont satisfaits par la politique étrangère de la Turquie tandis qu’ils sont 47.27
% à penser que cette politique est un échec ou moyennement satisfaisante. Les attentes
de la population turque en matière de politique étrangère concernent principalement la
sécurité du pays et la sauvegarde des intérêts économiques.
Les enjeux environnementaux sont considérés comme une priorité par seulement 0.64
% des sondes. Autrement dit, les Européens peuvent toujours faire les gros yeux au
sujet de Hasankeyf, les Turcs ont d’autres chats à fouetter.
Analyse du texte 8
1. Qui écrit ? C’est un communiqué de presse publié par le journal de
Milliyet
2. Sur quoi écrit-t-il ? Ce communiqué de presse porte les résultats d’une
enquête qui s’appelle « l’enquête de la perception de la politique
159
extérieure », faite par l’institut international de recherches stratégiques »
(ISRO) sur 1100 personnes dans les villes d’Ankara, İstanbul, İzmir et
Bursa.
3. A qui écrit-il ? Ce communiqué de presse en appelle à la masse de
lecteur du journal Milliyet.
4. Quel moyen utilise-t-il ? Un communiqué de presse.
5. Quand est-ce qu’il écrit ? Ce communiqué de presse a été publié sur le
site d’Internet du journal Milliyet, le 14. 08. 2009.
6. Où est-ce qu’il écrit ? Il a été publié en Turquie.
7. Pourquoi écrit-t-il ? De telles enquêtes sont faites souvent par divers
instituts de recherches et les journaux les publient pour des lecteurs qui
sont intéressés. Leurs résultats donnent aux lecteurs une certaine opinion
sur la société dont ils font une partie.
8. Avec quelle fonction linguistique est-ce qu’il prend en main un tel
texte ? Avec la fonction linguistique informative.
9. Qu’est-ce qu’il dit ou ne pas dit sur quel sujet ? Comme nous avons
précisé ci-dessus, ce communiqué de presse porte sur les résultats d’une
enquête. On se contente de donner successivement ces résultats sans
recourir à des qualificatifs sauf un « çarpıcı » au début.
10. Avec quelle fiction de texte est-ce qu’il écrit ? On s’est contenté de
classifier les résultats de l’enquête.
11. Quelles figures non-verbales utilise-t-il ? Dans ce texte, on n’a pas
utilisé des figures non-verbales.
12. Quels types de phrases utilise-t-il ? On a utilisé des phrases actives et
vebales.
13. Sur quel ton est-ce qu’il écrit ? Sur un ton indifférent, impartiel.
14. Quelle influence est-ce qu’il éveille ? L’influence que ce communiqué
de presse éveille chez le lecteur, dépend d’un lecteur à l’autre selon qu’il
sent sur ces résultats statistiques.
Conclusion
Nous avons voulu aborder un autre exemple du communiqué de presse précédent du
même site d’Internet. Il s’agit encore du même cas que celui du précédent. Nous
160
voulons répéter encore une fois qu’il faut effectuer une traduction orientée sur le texte
source quand il s’agit de la traduction des communiqués de presse. Nous ne pouvons
pas approuver aussi ce texte puisqu’on n’a pas tenu cette exigence.
2.3.1.12. Texte 12-Thème-Communiqué De Presse
Vatan, 16. 03. 2009
İşsizlikte tarihi rekor
TÜİK Aralık ayı işsizlik rakamlarını açıkladı
Türkiye tarihinin en büyük resmi işsizlik rakamı açıklandı. TÜİK, Aralık sonu itibarıyla
işsizlerin sayısının 3 milyon 274 bini, işsizlik oranının da yüzde 13.6’yı bulduğunu
açıkladı. Bu oran TÜİK verilerinin yayınlanmaya başladığı 1988 yılından beri
kaydedilen en yüksek oranlı işsizlik verisi oldu
TÜİK’in verilerinde iş aramayan ama çalışmaya hazır olanlar kaleminde de 2 milyon
298 bin kişi daha olduğu dikkati çekiyor. Şayet bu insanlar da resmi işsizlik kayıtlarına
dahil edilirse gerçek işsizlerin sayısı 5 milyon 572 bini, gerçek işsizlik oranı ise yüzde
22’yi buluyor
İşsiz sayısı Aralık-2007 Aralık 2008 döneminde 838 bin kişi artarak 3 milyon 274 bin
kişiye çıktı. İşsizlik oranı geçen yılın aynı dönemine göre yüzde 10.6’dan yüzde 13.6’ya
yükseldi. Genç nüfusta işsizlik oranı yüzde 20.6’dan yüzde 25.7’ye çıktı. Buna göre, bir
önceki yılın aynı dönemine göre, istihdam 293 bin kişi artarak 20 milyon 443 binden 20
milyon 736 bine yükselirken, işsiz sayısı 838 bin kişi artarak 2 milyon 436 binden 3
milyon 274 bine çıktı. Mevcut işsizlerin yüzde 16.3’ünü (533 bin kişi) bu dönemde işten
ayrılanlar oluşturdu.
Bu rakamlarla istihdam oranı yüzde 41.2 olarak sabit kalırken, işsizlik oranı 3 puan
birden yükselerek yüzde 10.6’dan yüzde 13.6’ya yükseldi. Tarım dışı işsizlik oranı
yüzde 13’ten yüzde 17.3’e, genç nüfusta işsizlik oranı yüzde 20.6’dan yüzde 25.7’ye
çıktı.
Kentte işsizlik oranı yüzde 12.2’den yüzde 15.4’e, kırsalda işsizlik oranı yüzde 8.1’den
161
yüzde 10.7’ye yükseldi.
Yüzde 31.2’si geçici işte
Açıklanan Aralık 2008 verileri, Türkiye tarihinin en büyük işsizlik verileri olarak da
kayıtlara geçti. 2001 krizinden sonra bile işsizlik yüzde 10.3 olarak tespit edilmişti.
Bu dönemdeki işsizlerin; yüzde 74.2’si erkek nüfus, yüzde 61.3’ü lise altı eğitimli.
Yüzde 24.3’ü ise bir yıl ve daha uzun süredir iş arıyor. İşsizler sıklıkla (yüzde 31.6) “eş-
dost” vasıtasıyla iş arıyor. Yüzde 88.6’sı (2 milyon 901 bin kişi) daha önce bir işte
çalıştı. Daha önce bir işte çalışmış olan işsizlerin yüzde 44.1’i “hizmetler”, yüzde 25’i
“sanayi”, yüzde 19.3’ü “inşaat”, yüzde 9.7’si ise “tarım” sektöründe çalıştı. Yüzde 2’si
ise 8 yıldan önce işinden ayrıldı.
İşsizlerin yüzde 31.2’sinin çalıştığı işin geçici olduğu belirlendi. Yüzde 19.3’ünü işten
çıkarılanlar, yüzde 14.1’ini kendi isteğiyle işten ayrılanlar, yüzde 8.5’ini işyerini
kapatan/iflas edenler, yüzde 8.3’ünü ev işleriyle meşgul olanlar, yüzde 7.1’ini
öğrenimine devam eden veya yeni mezun olanlar, yüzde 11.5’ini ise diğer nedenlerle
işsiz kalanlar oluşturdu.
Gerçek işsizler 5.5 milyon, gerçek işsizlik de % 22
TÜİK, resmi verilerinde 3 aydan daha fazla bir süredir iş aramayanlar “işsiz” statüsünde
sayılmıyor. Rakamlar dikkatli incelendiğinde “umutsuzlar” olarak bilinen, iş aramayıp,
çalışmaya hazır olanların sayısındaki 548 bin kişilik artış hemen dikkati çekiyor. 2007
Aralık ayında 1 milyon 750 bin olan umutsuzlar kalemini TÜİK, son verisinde 2 milyon
298 bine çıkartmış. Yani neredeyse resmi işsiz sayısı kadar iş bulma ümidi
kalmayanlardan oluşan bir kalem yer alıyor. Ancak bu kalem resmi işsizlik oranını
etkilemiyor. Şayet bu kalemdekiler de işsizler ordusuna dahil edilirse Türkiye’deki
gerçek işsizlik rakamı 3 milyon 274 bin değil, 5 milyon 572 bin kişi oluyor.
Şayet istatistik bu şekilde tutulursa TÜİK’in 24 milyon 9 bin olarak gösterdiği işgücü
rakamı 26 milyon 307 bine çıkıyor. 5 milyon 572 bin işsize göre gerçek işsizlik rakamı
da yüzde 13.6 değil yüzde 22’yi buluyor.
İstihdam 2002’den bu yana 618 bin kişi azaldı
162
Türkiye genç ve nüfusu çok hızlı artan bir ülke. Her yıl ortalama 700 bin civarında kişi
iş gücüne dahil oluyor. Kayıtlara bakıldığında ise 2002’den bu yana yani AKP’nin
iktidara geldiği tarihten bu yana reel olarak istihdamın azaldığı dikkati çekiyor. 2002
yılı sonunda 21 milyon 354 bin kişi istihdam edilirken, bu sayı 2008 sonunda 20 milyon
736 bine geriledi. Oysa nüfus 2002 sonunda 68 milyon 393 bindi. 2008 sonunda ise 70
milyonu geçti.
‘Türkiye’de 3-4 milyon kişi daha işsiz kalabilir’
ÖZEL İşsizlik Sigortası’nın mucidi Genworth Financial’ın Global İş Geliştirmeden
Sorumlu Başkan Yardımcısı David Nolan, “Türkiye’de ortalama borcu 800 TL olan 40
milyondan fazla aktif kredi kartı var. 2007’de ortalaması 3 bin TL olmak üzere 3 milyon
tüketici kredisi kullanıldı. Bu sayılar riskin ciddiyetini gösteriyor. İşsizlik oranı yüzde
10-12 civarında. 2009’da 3-4 milyon insan daha işsiz kalabilir. Tahminlere göre,
ödenmeyen kredi kartı borçları yüzde 6 artabilir; tüketici kredilerinde yüzde 40,
otomobil kredilerinde yüzde 50’den fazla düşüş olabilir” diye konuştu.
Çalışma Bakanı Çelik: Bizim için sürpriz değil
ÇalIŞma ve Sosyal Güvenlik Bakanı Faruk Çelik, işsizlik oranındaki artış ile ilgili
olarak, “Aralık rakamları bizim için çok çok sürpriz olmadı. Talep daralması olarak bize
yansıyan bu küresel krizin, işsizliği artıracağını ve istihdam sorununu doğuracağını,
sürpriz olmayan bir gelişme olarak değerlendiriyoruz” dedi. Çelik, işsizlik rakamının
Aralık 2007’de 10.6, Aralık 2008’de ise 13.6 olduğunu, bu rakamlara bakıldığında
yüzde 3’lük artışın yaşandığının görüldüğünü kaydetti. Ülke genelinde mevsimsel bir
sorunun da yaşandığını, yaza doğru özellikle hizmet ve tarım sektöründeki gelişmelerin
bu oranın artışını değil düşüşünü sağlayacağını anlatan Çelik, ekonomik krizin
yansımalarının dünyanın her tarafında aynı olduğunu söyledi.
Şimşek: Avrupa’da işsizliğin % 20’yi geçtiği ülkeler va
İŞsİzlİĞİn Türkiye’nin yapısal sorunlarından bir tanesi ve özünde “mesleksizlik
problemi” olduğunu belirten Devlet Bakanı Mehmet Şimşek, “İşsizlik ne bugünün
sorunu ne de hemen çözülecek bir sorundur. İşsizlik sadece Türkiye’nin değil. Bugün
bazı Avrupa ülkelerinde işsizliğin yüzde 20’yi aştığı ülkeler var” dedi. Türkiye’de
neredeyse yılda 700 bin kişinin çalışma çağına girdiğini, işsizlerin yüzde 60’ının lise altı
163
eğitime sahip olduğunu kaydeden Şimşek, lise altı eğitimle dünya ile rekabet etmek
veya mevcut küresel şartlarda iş bulmanın çok zor olduğunu bildirdi.
Türk-İş: İşsizlik felakete dönüşüyor
Türk-İş Yönetim Kurulu, işsiz sayısı arttıkça bu sorunun büyüdüğünü, gelir dağılımı
sorununun derinleştiğini, yoksulluğun arttığını, bütün bunların Türk ekonomisi ve
sosyal hayatı için tehlike oluşturduğu belirterek, işsizliğin felakete dönüştüğünü
kaydetti. Türk-İş’ten yapılan açıklamada, resmi rakamlara göre bir önceki yılda 10.6
olan işsizlik oranının Aralık 2008 sonu itibarıyla 13.6’ya yükseldiği, işsizliğin 3 milyon
274 bin kişi ile “Cumhuriyet tarihinin” en yüksek rakamına ulaştığı belirtilerek, en
dikkat çekici olanın tarım dışı işsizlik oranının yüzde 17’yi aşması olduğu kaydedildi.
Açıklamada, Türkiye’nin “geleceğini kaybetme tehlikesi” ile karşı karşıya olunduğuna
dikkat çekildi.
Hak-İş: İşsizliği düşürecek politikalar hayata geçirilmeli
Hak-İş Genel Başkanı Salim Uslu, ekonomideki yavaşlamanın işsizlik sorununun her
geçen gün daha da büyümesine yol açtığını belirterek, “Açıklanan rakamlar,
Türkiye’nin birinci gündem maddesinin işsizlik olduğunu bir kez daha göstermiştir.
Hızla istihdamı artıracak, işsizliği düşürecek yeni politikalar hayata geçirilmelidir” dedi.
Uslu, “İşsizlikle mücadele ve istihdam stratejisi noktasında AB’nin istihdam stratejisi
bizim için önemli bir referanstır. İşsizlik Sigortası Fonu’ndan yararlanma koşulları
iyileştirilmeli, işsizlik ödeneği artırılmalı ve süresi yeniden gözden geçirilip
uzatılmalıdır” diye konuştu.
La traduction française
Paris’ten Türkiye, 19. 03. 2009
Taux de chômage record en Turquie
La Turquie a enregistré son taux de chômage le plus élevé depuis 1988 avec 3 millions
274 mille demandeurs d'emploi soit 13,6 % de la population active. Il est à noter que ce
record historique ne tient pas compte des personnes qui n’ont pas le statut de
164
«demandeur d’emploi» au motif qu’elles ne sont pas à la recherche d’un emploi depuis
plus de 3 mois. Toutefois, ces personnes qui ne recherchent pas un emploi car elles ont
la conviction qu’elles ne pourront jamais en trouver un se déclarent prêtes à occuper un
poste. TÜIK évalue ces personnes à 2 millions 298 mille. Ce qui nous fait un total de 5
millions 572 mille personnes sans emploi soit 22 % de la population active.
Que fait le gouvernement? Pas grand-chose : "Vous savez c’est la crise, Hamdolsun, bla
bla bla..." Mais un petit rappel tout de même pour vous montrer à quel point le
gouvernement se soucie des préoccupations du citoyen lambda:
Le PM : « Dieu merci, nous avons esquivé la crise». Ah quel visionnaire notre PM.
Le ministre du travail pour expliquer les chiffres du chômage : «C’est de la faute des
femmes. En temps de crise, elles se mettent sur le marché du travail ce qui fait gonfler
les chiffres». Oh les vilaines! Elles devraient faire comme toutes les épouses des cadres
de l’AKP et rester tranquillement chez elles à élever leurs enfants.
Le ministre de l’environnement à un groupe de femmes qui demandait du travail : "Mais
vous n'avez pas assez à faire avec vos tâches domestiques ?". Ralala! Mais c’est quoi
toutes ces bonnes femmes qui veulent travailler? Pourquoi ne restent-elles pas chez elles
à faire les 3-4 enfants ordonnés par le PM? Non mais!
C’est vrai que la crise mondiale touche tout le monde, que la marge de manœuvre est
mince mais je crois que le rôle des gouvernants est de rassurer les citoyens afin qu'ils
gardent l'espoir de jours meilleurs. Les gouvernants turcs méritent un zéro pointé dans
la gestion de la crise économique. S’ils osaient, ils feraient des procès à tous ceux qui se
plaignent de la crise, du chômage et de la hausse des prix. Ce n'est pas l'islamisme qu'il
faut craindre mais l'autoritarisme de ceux qui gouvernent la Turquie.
Analyse du texte :
On voit le rédacteur du texte en français, a rédigé un autre texte du texte source que
nous ne pouvons pas considérer comme une traduction proprement dite.
165
2.4. Les Méthodes, Les Techniques Et Les Stratégies De La Traduction Des Textes
Journalistiques A Caractère D’article/De Communiqué De Presse Et Leur Place
Dans L’enseignement De La Traduction
Nous venons d’achever notre étude de la critique de traduction qui est fondée
sur l’analyse du discours pour l’objectif la traduction. Nous avons étudié sur des vrais
textes, sur des vraies traductions grâce quxquels nous avons trouvé l’occasion de
contrôler et de tester la situation actuelle de l’acte traduisant entre deux langues, telles
que la langue française et la langue turque. Maintenant, il faut que nous mettions en
cause les méthodes, les techniques et les stratégies de la traduction des textes
journalistiques à caractère d’article et de communiqué de presse et leur place dans
l’enseignement/apprentissage de la traduction.
2.4.1. Les Méthodes, Les Techniques Et Les Stratégies De La Traduction Des
Textes Journalistiques A Caractère D’article Et Leur Place Dans L’enseignement
De La Traduction
Les articles ou les essaies sont des compositions individuelles et ils sont
construites selon la fonction linguistique appellative. Dans la traduction de ce type de
texte journalistique, il faut, de prime abord, orienter l’acte traduisant sur le texte cible,
c’est-à-dire, sur la culture cible, inversement dans le cas des communiqués de presse où
on doit orienter l’acte traduisant sur le texte source ou rester sur lui-même. Une fois
qu’on est orienté sur le texte cible, on est chargé, de prime abord, de tenir certaines
exigences très importantes pour une traduction approuvée, dans la voie qui part du texte
source vers le texte cible. Une classification peut montrer très clairement ce que sont ces
exigences :
• Le traducteur qui doit traduire un article ou un essaie de journal, doit
parfaitement connaître le langage, l’idéologie, etc., du journaliste de
cet article ou essaie, ce qui est une condition incontournable d’une
traduction approuvée. Le traducteur doit connaître toutes les
particularités idéologiques du journaliste pour qu’il puisse comprendre
le moindre détail dans son discours. Evidemment, ces connaissances du
traducteur présupposent une connaissance linguistique et extra-
linguistique excellente de la culture cible.
166
• En plus, le traducteur doit être fidèle au texte à traduire. Il n’est pas
autorisé à omettre des passages du texte ou d’y ajouter des phrases de
lui-même.
2.4.2. Les Méthodes, Les Techniques Et Les Stratégies De La Traduction Des
Textes Journalistiques A Caractère De Communiqué De Presse Et Leur Place
Dans L’enseignement De La Traduction
Les textes journalistiques à caractère de communiqué de presse sont construits
sous la fonction linguistique informative. Ils n’ont qu’une seule fonction, c’est
d’informer les lecteurs sur un sujet. C’est pourquoi il est important de protéger le
contenu d’information du texte à traduire dans le texte traduit. Pour s’assurer cette
protéction, le traducteur doit effectuer une traduction orientée sur le texte source.
167
CONCLUSION
Nous sommes enfin arrivés au bout de notre étude. Maintenant, il faudra
naturellement la conclure. Nous devons rédiger une deuxième conclusion à notre
engagement académique dont la première était pour notre étude de la maîtrise. Nous
avions abordé l’enseignement de la traduction du langage journalistique dans la
constitution d’une maîtrise, maintenant nous venons d’achever la même étude que nous
avons réabordé d’une nouvelle manière et avec un contenu plus large, dans la
constitution d’une thèse de doctorat. Nous pensons que l’on doit envisager les deux
études comme les moitiés d’un tout. Elles sont complémentaires de l’une de l’autre.
Cependant, il est évident que cette étude présente est plus développé que celle
de la précédente. Par contre, la précédente a des particularités que la deuxième n’en a
pas. Toutes les deux se penchent sur le sujet d’une manière différente. Dans la première,
nous avions abordé le sujet par le côté plutôt des langues étrangères et des objectifs
spécifiques en langues étrangères en se focalisant généralement sur la classe de langue,
puisque le langage journalistique est un domaine spécial, tandis que dans cette étude,
nous avons trouvé l’occasion de nous consacrer entièrement à la traduction, à sa
pratique actuelle. Nous avons contrôlé et testé la qualité de la pratique de traduction
actuelle entre deux langues par la voie de la critique de traduction. Mais, avant cela, il
nous a fallu un fondement théorique solide et cohérent pour bien assimiler cette activité
humaine universelle. Et pour bien l’assimiler, nous avons réalisé ce qu’il a fallu. Nous
avons conçu de prime abord, notre fondement théorique comme une édifice de telle
sorte qu’au fond, il y a la linguistique générale avec une perspective historique dans
laquelle un lecteur supposé peut être le témoin de l’évolution de la pensée du langage
humain. Nous avons cru que pour bien saisir l’activité universelle de traduction, il
faudrait passer de toutes ces étapes que la recherche du langage humain a passées. Pour
réaliser cet objectif, il nous fallait de marcher sur les traces des linguistes qui ont fondé
toutes les théories linguistiques de F. de Saussure à R. Jakobson, de A. Martinet à N.
Chomsky. Après avoir jeté les fondations de notre petite édifice selon les principes de
Saussure avec lesquelles il a fondé toute la linguistique générale, nous avons abordé les
études linguistiques après l’époque de Saussure, qui est l’époque du structuralisme. Et
nous avons abordé tous les domaines de recherche dont nous avons besoin, tels que le
168
fonctionnalisme, la pragmatique et les théories de l’énonciation, les sous-domaines de la
linguistique générale.
Et nous sommes arrivés à l’activité de traduction en construisant chaque étage
au-dessus par-dessus. Notre édifice a été prête à utiliser. C’était la première partie qui se
formait ainsi de quatre chapitres. Il fallait maintenant récolter ce que nous avons semé.
Nous sommes passés à la deuxième partie de notre étude qu’est l’application. Cette
partie a été consacrée entièrement à l’étude applicative de la critique de traduction qui
comprend l’analyse du discours selon l’objectif de traduction. Mais avant de l’aborder,
nous avions du réaliser quelques préparations. Nous avions déjà abordé le langage
journalistique et le français de presse dans notre étude de la maîtrise, c’est pourquoi il
nous suffit de faire un rappel. Aborder un tel sujet comme l’enseignement de la
traduction du langage journalistique dans sa toute conception, est une tâche très lourde
même pour une étude de doctorat. Nous avons trouvé l’occasion d’écarter les sujets que
nous avions déjà abordés dans notre étude de la maîtrise.
Nous avons ainsi abordé notre étude applicative après avoir traité la traduction
des textes journalistiques, notamment des textes à caractère de communiqué de presse.
Notre étude applicative a été effectuée dans les deux sens, tels que la version et le
thème. Nous avons travaillé douze paires de texte, les originaux et leur traduction.
Puisque notre objectif portait sur deux textes à caractère journalistique, comme les
articles de journaux et les communiqués de presse, nous avons eu à analyser six paires
de textes d’article dont les trois premiers sont de la version et les trois suivants sont du
thème et encore six paires de textes de communiqué de presse dont les trois premiers
sont de la version et les deuxièmes, du thème.
Notre étude de la critique de traduction s’est appuyée sur une analyse du
discours dans l’objectif de traduction dont le principe est appartient à Christiane Nord.
Cette analyse qui est orientée sur le texte source, consiste à lui demander les quatorze
questions du Nord et à y répondre. Après avoir analysé minutieusement le texte source,
on passe au texte traduit et on le compare. Nous avons recherché principalement si le
style de l’écrivain, la forme, le contenu d’information et le sens du texte sont protégés
ou non ou dans quelles mesures dans le texte cible et deuxièmement, est-ce que le
traducteur en question a commis des fautes comme omettre des passages du texte ou en
ajouter des nouveaux.
169
En conclusion, ces analyses nous ont donné l’occasion d’avoir une certaine
opinion sur la pratique de traduction de nos jours effectuée entre deux langues et la
conséquence que nous en avons tirée, pensons-nous, est remarquable au point de vue de
faire faire les preuves à cette pratique. Une fois que nous avons mis en cause les critères
d’une traduction approuvée, nous avons filtré ces textes de ces critères. Nous avons
constaté que le nombre des textes traduits qui peuvent être approuvé, est peu et la
qualité des traductions sont relativement faibles et par conséquent, nous ne pouvons pas
prétendre que la pratique de traduction se fait selon les critères traductologiques.
170
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CURRICULUM VITAE
Nom : KASIMOĞLU
Prénom : Fikret Nazım
Date de naissance : 04. 11. 1966
Lieu de naissance : Ankara
Numéro de téléphone : 0532 403 40 74
Adresse : Cumhuriyet mah. 1650. Sok. Akıncıgil Sitesi 22/19
33110 Yenişehir MERSİN
Courriel : [email protected]
DIPLOME
2002 : Doctorat: Département de didactique du FLE. Université
de Çukurova
1999-2002 : Maîtrise: Département de la lettre et de la littérature
française. Université de Mersin
1988-1992 : Licence: Département de la lettre et de la littérature
française. Université de Hacettepe
1979-1984 : Lycée. Le lycée de Tevfik Fikret, Ankara
1973-1978 : Ecole primaiire. Kurtuluş İlkokulu
EXPERIENCES DE TRAVAIL
2002- : Assistant de recherche au Département du didactique du
FLE, Université de Çukurova
1999-2002 : Assistant de recherche au Département de la lettre et la
littérature, Université de Mersin
1993-1994 : Enseignant du didactique du turc langue étrangère.
TÖMER, Gaziantep