Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

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Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin Cotonou, Juillet 2013 République du Bénin Ministère de la Santé Direction de la Recherche et de la Formation Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

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Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

Cotonou, Juillet 2013

R é p u b l i q u e d u B é n i n

M i n i s t è r e d e l a S a n t é

D i r e c t i o n d e l a R e c h e r c h e e t d e l a F o r m a t i o n

P r o g r a m m e N a t i o n a l d e l a P h a r m a c o p é e e t

d e l a M é d e c i n e T r a d i t i o n n e l l e s

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PREFACE Le système de santé en Afrique en général et au Bénin en particulier est confronté à de nombreux défis liés à la faible performance des services préventifs et curatifs disponibles et à des disparités importantes entre milieux urbains et zones rurales. Les dysfonctionnements sont également liés au coût élevé des prestations dans les formations sanitaires, à la forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur en matière d’approvisionnement en médicaments essentiels, à l’insuffisance du personnel, à la faiblesse de la couverture médicale et aux pesanteurs socioculturelles relatives à la perception, le traitement et la prévention des maladies. Face à ces difficultés, il urge de valoriser les pratiques traditionnelles de soins, en tant qu’approches de solutions aux besoins de santé de plus en plus croissants de la population.

Au Bénin, la médecine traditionnelle est dispensée par une gamme variée de professionnels (phytothérapeutes, accoucheuses traditionnelles, psychothérapeutes, spiritualistes, etc.). Aujourd’hui, elle marque son retour, cinq décennies environ après les indépendances, en raison d’une combinaison de facteurs socioculturels, économiques et psychologiques. La pérennité de la médecine traditionnelle, observée jusqu’à ce jour, réside dans ses caractéristiques spécifiques à savoir :

- son accessibilité liée à son coût réduit et à la souplesse des modalités de paiement ;

- sa proximité géographique et culturelle; - son caractère holistique, faisant intervenir à la fois le corps, l’esprit et l’âme ; - son offre populaire en matière de prise en charge des malades ; - et sa bonne couverture sanitaire.

Ces caractéristiques font de la médecine traditionnelle, une pratique médicale imposante et solidement implantée au Bénin. Pour renforcer les acquis, notre pays s’est engagé dans la promotion de la médecine traditionnelle, à travers l’adoption de la présente politique nationale qui offre un cadre de développement de performances en matière d’intégration de ladite médecine dans le système national de santé. Aussi, sa mise en œuvre nécessite-t-elle un engagement à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Puisse donc cette politique contribuer à relever ces défis majeurs et renforcer le partenariat avec tous les acteurs de développement.

Le Ministre de la Santé

Professeur Dorothée A. KINDE GAZARD

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Mot du Coordonnateur National Au nom du Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles (PNPMT), j’ai le plaisir de vous présenter la deuxième édition de la Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin. L’édition de ce document dénote de la nouvelle orientation donnée au sous-secteur de la Médecine Traditionnelle qui pourra apporter une contribution singulière et complémentaire aux autres approches de diagnostic, de prévention et de traitement des maladies. Elle s’inscrit dans le cadre de la consolidation des activités de recherche, en appui au renforcement des capacités des différents acteurs du secteur de la santé.

De façon innovante, ce document est le fruit des travaux réalisés avec la contribution des différents acteurs : praticiens de la médecine traditionnelle, universitaires, chercheurs de tous horizons, etc. Il vise à établir un pont entre les systèmes de santé dits traditionnel et conventionnel et à optimiser l’apport potentiel de la médecine traditionnelle pour répondre à l’ampleur des besoins en matière de soins, de soutien et de prévention. Dans un contexte de ressources limité, le besoin de tirer partie des expériences acquises en médecine traditionnelle est une nécessité pour éviter la destruction du tissu social, des systèmes de relations et de croyances. Nous sommes très reconnaissants pour l’appui de tous les partenaires techniques et financiers. Au nom du PNPMT, j’aimerais exprimer nos sincères remerciements aux responsables de ces institutions.

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SOMMAIRE

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ……………………………….

INTRODUCTION …………………………………………………………….

1. ENONCE DU PROBLEME ……………………………………………..

2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION ……………………………………..

3. CONTEXTE GENERAL ………………………………………………….

3.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE, DEMOGRAPHIQUE ET

ECONOMIQUE …………………………………………………………….

3.2. LE PROFIL SANITAIRE ………………………………………………

3.3. LA POLITIQUE SANITAIRE NATIONALE ………………………….

3.4. LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL LIE A LA SANTE …………….

3.5. LA SITUATION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE AU BENIN

4. ORIENTATIONS NATIONALES ……………………………………….

4.1. FONDEMENTS ET PRINCIPES …………………………………….

4.2. BUT ………………………………………………………………………

4.3. OBJECTIFS …………………………………………………………….

5. STRATEGIES …………………………………………………………….

6. MISE EN ŒUVRE ………………………………………………………...

6.1. STRUCTURES D’EXECUTION ……………………………………..

6.2. STRUCTURES CONSULTATIVES ………………………………….

6.3. SUIVI / EVALUATION …………………………………………………

6.4. COOPERATION ET PARTENARIAT ………………………………...

CONCLUSION ………………………………………………………………

BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………

EQUIPE DE REDACTION ………………………………………………….

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANAPRAMETRAB

Association Nationale des Praticiens de la Médecine Traditionnelle du Bénin

CBRST

Centre Béninois de Recherche Scientifique et Technique

CSA

Centre de Santé d’Arrondissement

DDS

Direction Départementale de la Santé

DNPS

Direction Nationale de la Protection Sanitaire

DPM

Direction des Pharmacies et du Médicament

DPP

Direction de la Programmation et de la Prospective

DRS

Direction de la Recherche en Santé

EDS

Enquête Démographique et de Santé

IDH

Indice de Développement Humain

EEZS

Equipe d’Encadrement de Zone Sanitaire

INSAE

Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

IST

Infection Sexuellement Transmissible

MS

Ministère de la Santé

OAPI

Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle

OMD

Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS

Organisation Mondiale de la Santé

ONG

Organisation Non Gouvernementale

OUA

Organisation de l’Unité Africaine

PAS

Programme d’Ajustement Structurel

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PMT

Praticien de la Médecine Traditionnelle

PNDS

Plan National de Développement Sanitaire

PNPMT

Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

PNLP

Programme National de Lutte contre le Paludisme

PNLS

Programme National de Lutte contre le SIDA

PNUD

Programme des Nations Unies pour le Développement

PPMT

Programme de Promotion de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

RC

Relais Communautaire

RGPH3

3ème Recensement Général de la Population et de l’Habitation

SIDA

Syndrome de l’Immunodéficience Humaine

SNIGS

Système National d'Information et de Gestion Sanitaires

UVS

Unité Villageoise de Santé

ZS

Zone Sanitaire

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INTRODUCTION

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (2002), plus de 80% de la

population africaine a recours à la médecine traditionnelle en matière de

santé. Cet attachement à cette médecine relève du fait que celle-ci fait partie

intégrante du patrimoine socioculturel des communautés africaines ; elle est

une médecine de proximité qui se caractérise par la diversité de ses moyens

thérapeutiques, son accessibilité et son acceptabilité.

La médecine traditionnelle connaît des fortunes diverses selon les continents.

En Asie, elle connaît un essor prodigieux, l’imposant comme un complément

valable de l’art médical moderne. En Afrique, après avoir été longtemps

réprimées par la colonisation et dénigrée après les indépendances, la

médecine et la pharmacopée traditionnelles reviennent dans la conscience

des autorités sanitaires des différents pays à la faveur de l’avènement de

soins de santé primaires. C’est le cas au Bénin, où après avoir été pendant

longtemps le souci des seuls chercheurs, la médecine traditionnelle est

devenue une composante de la politique sanitaire depuis 1990.

Le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS 2009-2018) dont

l’objectif est d’établir une relation entre les différents acteurs de la médecine

moderne et les Praticiens de la Médecine Traditionnelle (PMT), a intégré

également une valorisation de la médecine traditionnelle afin d’améliorer la

prise en charge des maladies au sein des populations. La reconnaissance

officielle de ce rôle dans l’ensemble du système de santé et l’engagement d’un

dialogue constructif avec les PMT peuvent constituer une plate-forme de

collaboration, tant au niveau scientifique que pratique.

Ainsi, créé en 1996, le Programme National de la Pharmacopée et de la

Médecine Traditionnelles (PNPMT) œuvre à l’organisation de ce secteur.

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Le présent Document de Politique Nationale de la Pharmacopée et de la

Médecine Traditionnelles contribuera au développement de cette médecine au

Bénin.

1. ENONCE DU PROBLEME

Au Bénin, le système de santé est confronté à de nombreux problèmes. Les

services préventifs et curatifs manquent cruellement de ressources et les

disparités sont énormes entre zones urbaines et milieux ruraux. En outre, de

nombreux dysfonctionnements ont été relevés, notamment :

- le coût élevé des prestations dans les établissements hospitaliers ;

- la forte dépendance de l’extérieur en approvisionnement en

médicaments ;

- la défaillance des infrastructures ;

- l’insuffisance du personnel dans les établissements sanitaires ;

- la faiblesse de la couverture médicale (Exemple : il existe actuellement

un médecin pour 10.000 habitants contre un PMT pour 800 habitants ;

- l’encadrement insuffisant des populations ;

- etc.

Ces problèmes imposent la nécessité de trouver une alternative aux besoins

de santé de la population béninoise. Aussi, la médecine traditionnelle

apparaît-t-elle non pas comme une médecine complémentaire, mais comme le

socle de la résolution des problèmes de santé au Bénin.

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2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Au Bénin, la médecine traditionnelle assurait la majeure partie de la

couverture des besoins sanitaires des populations pendant la période

précoloniale, en l’absence de la médecine occidentale. Les Praticiens de la

Médecine Traditionnelle (PMT), par des moyens considérés par certains

comme étant archaïques et des connaissances empiriques, arrivaient à juguler

les maladies émergentes.

Avec l’avènement de la colonisation, la médecine traditionnelle a été proscrite

au profit de la médecine moderne importée.

Cependant, après les indépendances, des mesures ont été prises pour

revaloriser la médecine traditionnelle. En effet, à partir des années 70, un

programme de valorisation des substances naturelles a été initié par

l’Université Nationale du Bénin et les résultats obtenus sont les suivants :

la réalisation d’un Jardin botanique ;

le recensement général de la flore du Bénin ;

le recensement des plantes médicinales ;

la formation des chercheurs et des enseignants ;

et la mise en place de laboratoires de recherche en pharmacopée et

médecine traditionnelles.

En 1986, le gouvernement béninois par décret présidentiel n° 86-69 du 03

mars 1986 relative à la médecine traditionnelle, a reconnu l’Association

Nationale des Praticiens de la Médecine Traditionnelle du Bénin

(ANAPRAMETRAB) et a autorisé la collaboration entre la médecine moderne

et la médecine traditionnelle.

En 1990, la volonté gouvernementale s’est traduite par l’intégration de la

pharmacopée et de la médecine traditionnelles dans le Plan National de

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Développement Sanitaire (PNDS), la mettant au rang des priorités du

Ministère de la Santé. En 1996, un Programme National de la Pharmacopée et

de la Médecine Traditionnelles (rattaché à l’actuelle Direction Nationale de la

Santé Publique) a alors été créé pour organiser et superviser les activités.

En 2001, un forum national a été tenu sur la politique d’intégration de la

médecine traditionnelle dans le système sanitaire béninois. Ce forum a abouti

à l’élaboration d’un document de base sur l’organisation et la législation de la

pratique de cette médecine au Bénin. Il s’agit du décret 2001-036 du 15 février

2001 fixant les principes de déontologie et les conditions de l’exercice de la

médecine traditionnelle en République du Bénin.

Au total, la création du Programme National de la pharmacopée et de la

Médecine Traditionnelles a permis de mieux organiser la contribution du

Ministère de la Santé dans la promotion de la médecine béninoise. Ce

programme a pour mission :

- la coordination et le suivi des activités de promotion de la médecine

traditionnelle ;

- l’organisation de l’exercice de la médecine traditionnelle ;

- la valorisation des médicaments issus de la pharmacopée béninoise.

- la réglementation de la médecine traditionnelle ;

- etc.

Le présent document fixe les grandes orientations de la Politique Nationale en

matière de pharmacopée et de médecine traditionnelles. Il précise également

les objectifs et les stratégies de sa mise en œuvre.

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3. CONTEXTE GENERAL

Le contexte de la médecine traditionnelle porte sur la présentation du Bénin et

de la situation de la médecine traditionnelle.

3.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE, DEMOGRAPHIQUE ET ECONOMIQUE

La situation géographique, démographique et économique présente les limites

du Bénin et l’organisation administrative du pays. Elle analyse par ailleurs

l’évolution de la population et les indicateurs socio-économiques.

3.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DEMOGRAPHIQUE

Située en Afrique Occidentale et sur le Golfe du Bénin, la République du Bénin

s’étend de l’Océan Atlantique au fleuve Niger sur une longueur de 700 km.

Elle couvre une superficie de 114.763 km2 et est limitée au Nord par le Niger,

au Nord-Ouest par le Burkina Faso, à l’Ouest par le Togo, à l’Est par le Nigeria

et au Sud par l’Océan Atlantique avec une façade maritime de 120 km.

Sur le plan administratif, la Loi n° 97-028 du 15 janvier 1999 portant

organisation de l’administration territoriale de la République du Bénin dispose

que le territoire national est découpé en douze (12) départements qui prennent

les dénominations suivantes : Alibori, Atacora, Atlantique, Borgou, Collines,

Couffo, Donga, Littoral, Mono, Ouémé, Plateau et Zou. Le département, divisé

en communes, est dirigé par un Préfet. La même loi prévoit soixante-dix-sept

(77) communes de droit commun dont trois (3) à statut particulier à savoir :

Cotonou, Porto-Novo et Parakou. Chaque Commune, subdivisée en

arrondissements (566 pour l’ensemble du pays), est dotée de la personnalité

morale, de l’autonomie financière et est gérée par le Conseil Communal sous

la responsabilité du Maire. L’arrondissement est divisé en villages ou quartiers

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de ville (environ 5.000) qui constituent l’unité administrative autour de laquelle

s’organise la vie sociale.

Les villes de Porto-Novo, de Cotonou et d’Abomey sont respectivement les

capitales politique, économique et historique du Bénin.

Sur le plan démographique, le troisième Recensement Général de la

Population et de l’Habitation (RGPH3) du Bénin de février 2002 a permis de

dénombrer une population résidente de 6.769.914 habitants dont 3.485.795

femmes (51,49%) et 3.284.119 hommes (48,51%). Du premier recensement

général de la population (1979) au troisième (2002), soit en l’espace de vingt-

trois ans, la population béninoise a doublé en effectif, passant ainsi de

3.331210 en 1979 à 6.769.914 habitants en 2002, ce qui correspond à un taux

moyen d’accroissement démographique de 3,25%.

La population béninoise est restée jeune entre 1979 et 2002, avec un âge

médian qui se situe autour de 16 ans. La répartition par grands groupes

d’âges de cette population révèle que les moins de 15 ans représentent

46,8%, ceux de 15 - 60 ans font 47,7% et les plus de 60 ans ne représentent

que 5,5%. Cette répartition montre la jeunesse de la population béninoise,

mais la proportion des personnes du 3ème âge est en augmentation.

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Figure 1 : Carte administrative du Bénin

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Sur les 30 dernières années, on observe une baisse générale de la mortalité

des enfants de moins de 5 ans. Le quotient de mortalité infantile est passé de

135,6‰ en 1972 à 94,8‰ en 2001.

Du point de vue de l’instruction et de l’éducation en général, on observe que le

taux d’alphabétisation des personnes de 15 ans ou plus reste encore faible :

32,6% en 2002 au Bénin. Le taux net de scolarisation (6-14 ans) est de 51,3%

et le taux net de scolarisation des filles de 45,3%. Le rapport Filles/Garçons

est de 0,75 dans l'enseignement primaire et 0,59 dans l'enseignement

secondaire. Le Bénin est encore loin de l’universalité de l’instruction. Un peu

plus de la moitié des Béninois reste encore sans instruction au début du

troisième millénaire. L’enseignement secondaire technique et professionnel

est encore embryonnaire : seulement 4,5% de jeunes ont bénéficié de ce type

d’enseignement selon les résultats du RGPH3.

3.1.2. SITUATION ECONOMIQUE

L’économie béninoise est caractérisée par la prédominance des secteurs

primaire et tertiaire. Ces derniers font respectivement 36% et 49,5% du PIB en

2002. Le secteur secondaire ne représente que 14,5% du PIB national. Après

la crise sociale de 1989, le Bénin a connu trois Programmes d’Ajustement

Structurel (PAS) qui ont progressivement rétabli les équilibres macro-

économiques. Ainsi, au cours des cinq dernières années, la situation

économique du Bénin a connu, dans l’ensemble, une évolution favorable. Sur

la période 1997-2001, le taux réel de croissance économique s’est, en

moyenne, élevé à 5,2% dans un contexte d’inflation maîtrisée (3,8%). Aussi, le

Bénin reste t-il classé parmi les pays les moins avancés (le PIB réel par

habitant est de US$ 394 en l’an 2000) et, selon l’IDH du PNUD, il est classé

au 147ème rang sur 162 pays.

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Par ailleurs, un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté,

surtout en zone rurale avec 31,2% contre 24,6% en zone urbaine (R.E.P

2001). Les femmes en sont les principales victimes. Selon les Enquêtes

Démographiques et de Santé de 1996 et 2001, on a noté que l’incidence de

pauvreté non monétaire est passée de 43,4% en 1996 à 49,0% en 2001. La

pauvreté est donc endémique au Bénin.

Tableau I : Incidences globales de la pauvreté par milieu au Bénin

Milieu 1994-1995 1999-2000

Urbain 24,21 24,55

Rural 30,36 31,22

Ensemble du Bénin 28,88 29,62

Sources : ELAM6, ELAM9, ECVR I et II

Afin de lutter contre la pauvreté, l’Etat béninois, avec l’appui de différents

partenaires au développement, a élaboré un Document de Stratégies de

Réduction de la Pauvreté au Bénin (2002-2006), qui met un accent particulier

sur le développement des zones rurales. Ce document de stratégie se base

sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Pour éliminer l’extrême pauvreté et la faim, le Bénin compte réduire de 50% la

proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, en faisant

passer l’indice de pauvreté de 29,62% à 15%, d’ici à l’an 2015. Dans ce même

registre, il est retenu de réduire de 50% le nombre de personnes souffrant de

malnutrition, d’ici à l’an 2015 et le taux de mortalité infanto-juvénile à 90% en

2015. De même, il est retenu que d’ici à 2015, il faudrait avoir maîtrisé le

paludisme et commencé par inverser la tendance actuelle.

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3.2. LE PROFIL SANITAIRE

Le profil épidémiologique du Bénin est caractérisé par une prédominance de

maladies transmissibles avec des taux élevés de morbidité et de mortalité, une

mortalité croissante liée aux maladies non transmissibles et une mortalité

infanto-juvénile et maternelle élevée. Ce profil est déterminé par la qualité du

milieu de vie, les conditions écologiques et climatiques, la capacité des

services de santé à jouer pleinement leur rôle et les comportements des

individus.

Selon l’Annuaire des Statistiques Sanitaires du Ministère de la Santé en 2009,

les affections les plus courantes par ordre décroissant sont :

Tableau II : Affections les plus fréquemment rencontrées au Bénin

Affections

Nombre de cas

Masculin % Féminin % Total %

Paludisme 498 578 39,6 548 296 39,8 1 046 874 39,7

IRA 185 852 14,8 178 844 13,0 364 696 13,8

Affections gastro-intestinales 82 112 6,5 92 530 6,7 174 642 6,6

Traumatisme 93 969 7,5 53 278 3,9 147 247 5,6

Diarrhées 65 459 5,2 61 350 4,5 126 809 4,8

Anémie 52 225 4,1 54 462 4,0 106 687 4,0

Affections dermatologiques 30 574 2,4 30 322 2,2 60 896 2,3

Affections oculaires 23 738 1,9 27 085 2,0 50 823 1,9

Hypertension artérielle 15 328 1,2 27 051 2,0 42 379 1,6

Autres affections uro-génitales 9 871 0,8 22 692 1,6 32 563 1,2

Reste des affections 211 534 16,8 304 188 22,1 515 722 19,6

Total 1 259 369 100 1 377 406 100 2 636 775 100

Source: SNIGS/SSD/DPP/MS, 2009

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Les cinq affections les plus couramment rencontrées représentent 73% des

motifs de consultation. La rubrique "reste des affections" qui représente près

de 20% des motifs de consultation, est une inconnue qui peut être source de

nombreuses interprétations.

3.3. LA POLITIQUE SANITAIRE NATIONALE

La politique sanitaire du Bénin, élaborée par le Ministère de la Santé, définit

les grandes orientations du secteur, les actions à mener et la mobilisation des

ressources nécessaires. Depuis 1960, plusieurs plans et programmes ont été

mis en œuvre visant à améliorer les conditions socio-sanitaires des

populations. Entre 1989 et 1993, la politique sanitaire a mis l’accent sur le

renforcement des activités préventives (vaccination, santé maternelle et

infantile, planification familiale, hygiène et assainissement, information,

éducation et communication), des activités curatives avec la mise en place

d’une politique pharmaceutique de médicaments essentiels sous nom

générique, la réhabilitation et la construction d’infrastructures sanitaires, la

prévention et la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le

sida. Cependant, des problèmes restent encore à résoudre.

C’est ainsi qu’à la table ronde tenue en janvier 1995 sur le secteur de la santé,

le Gouvernement a décidé de recentrer sa politique sanitaire et de l’adapter au

processus de décentralisation en cours. La politique sanitaire de la période de

1997-2001 a pris en compte les axes prioritaires antérieurs et a mis l’accent

sur l’amélioration des conditions socio-sanitaires des familles à travers deux

principaux objectifs :

- améliorer la qualité et l’accessibilité des prestations de soins et des

services de santé.

- améliorer la participation communautaire et l’utilisation des services de

santé par les populations.

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Ces objectifs sont fondés non seulement sur la nécessité d’améliorer la

couverture sanitaire et l’organisation de la pyramide sanitaire basée

notamment sur la décentralisation, mais aussi sur le besoin de moraliser la

gestion du secteur et d’améliorer son financement, la prise en charge des

malades et les conditions de vie de la mère et de l’enfant sur la base de

programmes visant à promouvoir la santé reproductive.

Le système de santé repose sur le découpage administratif. Il a une structure

pyramidale à trois (03) niveaux :

- Un niveau central ou national, représenté par le Ministère de la Santé,

chargé de mettre en œuvre les politiques définies par le Gouvernement

en matière de santé. Dans ce cadre, il initie les actions de santé,

planifie, coordonne et contrôle la mise en œuvre des activités qui en

découlent. Le niveau central est le premier responsable de la

conception et de la mise en œuvre des actions découlant des politiques.

- Un niveau intermédiaire ou départemental, représenté par les DDS

qui sont au nombre de six (à raison d’une par ancien département

administratif). Les DDS sont chargées de la mise en œuvre de la

politique sanitaire définie par le Gouvernement, de la planification et de

la coordination de toutes les activités des services de santé et d’assurer

la surveillance épidémiologique dans le département. La structure de

référence des soins est le CHD.

- Un niveau périphérique représenté par les zones sanitaires qui sont

au nombre de 34 et réparties sur toute l’étendue du territoire national.

La zone sanitaire représente l’entité opérationnelle la plus décentralisée

du système de santé. Elle est constituée d’un réseau de services

publics de premier contact (UVS, maternités et dispensaires isolés,

CSA, CSC) et des formations sanitaires privées, le tout appuyé par un

hôpital de première référence public ou privé (hôpital de zone) et

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destiné à desservir une aire qui abrite entre 100.000 et 200.000

habitants.

La réorganisation en zones sanitaires vise les objectifs suivants :

- améliorer la qualité des services de santé de base et de première

référence ;

- améliorer la viabilité des services socio-sanitaires ;

- favoriser la décentralisation et la participation communautaire ;

- développer le partenariat avec le secteur privé.

Les structures de gestion sanitaire (CS/ZS) constituent l’organe suprême de

représentation et de décision de la politique locale de santé conformément aux

stratégies et normes nationales. Les membres sont l’émanation des différents

intervenants publics et privés dans le système : élus locaux, administrateurs,

agents de santé, ONG et associations, etc. L’Equipe d’Encadrement de Zone

Sanitaire (EEZS) est l’organe technique de Coordination des activités avec

ses différentes branches ayant à sa tête le Médecin Coordonnateur de Zone.

Actuellement, toutes les 34 zones sanitaires sont fonctionnelles à des degrés

divers.

3.4. LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL LIE A LA SANTE

La promotion de la santé reste tributaire des représentations sociales et

culturelles que les communautés se font de la maladie. Par exemple, le

paludisme est perçu par les populations comme une maladie causée par le

soleil, la consommation excessive d’arachides grillées et/ou d’huile rouge, les

durs travaux, la fatigue, la sorcellerie (surtout chez les enfants de moins de 5

ans), la piqûre des moustiques, etc. La prise en compte de cette perception et

des connaissances des communautés par rapport à la prévention et au

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traitement de la maladie reste donc un préalable à la conception et à la mise

en œuvre de toutes les interventions en matière de médecine traditionnelle.

La participation des acteurs de la médecine traditionnelle en tant que

processus de développement de stratégie est basée sur la consultation, le

dialogue et l’ « autonomisation ». Jusqu’à présent, les différents mécanismes

de promotion de la médecine traditionnelle mis en place au Bénin n’ont pas

permis d’atteindre les résultats escomptés, du fait de l’insuffisance des

ressources et l’inexistence de planification de mise en œuvre avec des

échéances au niveau des zones sanitaires. De même, la participation des

communautés, notamment des Praticiens de la Médecine Traditionnelle à

l’élaboration des documents de politique et de stratégies devra leur permettre

d’identifier leurs propres problèmes et de décider de la manière la plus

efficace de les résoudre.

3.5. LA SITUATION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE AU BENIN

Les matières premières végétales sont puisées directement dans les

ressources naturelles de la localité ou de la région, ou à proximité de

l’habitation du PMT (forêts, savanes, etc.). N’existant pas d’organe suprême

pour la fabrication des produits médicamenteux traditionnels, chaque

dépositaire met en place son unité de fabrication et conditionne ses formes

médicamenteuses selon ses connaissances acquises, inventés ou achetées.

Les produits s’acquièrent chez les PMT.

La profession des Praticiens de la Médecine Traditionnelle n’est pas régie par

un texte de loi organisant la vente des produits traditionnels en Bénin ; ainsi

les organes végétaux frais ou secs et les produits de fabrication en

provenance d’horizons divers sont déversés et exposés par les vendeurs de

plantes médicinales et leurs dérivés dans les coins de rues des villes.

Page 21: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

21

Il est donc nécessaire d’organiser ce secteur en mettant des points de vente

aménagés des plantes médicinales de première nécessité au profit de la

population.

3.5.1. ENJEUX DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE

Au Bénin, la médecine traditionnelle, dans son état actuel, n’est pas structurée

de manière à jouer efficacement son rôle dans la couverture des besoins

sanitaires de la population. Elle souffre d’insuffisances en matière

d’orientations précises. De plus, le rôle de chaque intervenant n’est pas

clairement défini et il n’existe pas de loi fondamentale ni de décret

d’application spécifique à la médecine traditionnelle.

Les conséquences d’un tel vide juridique et scientifique sont :

- les perpétuels recommencements, notamment les rencontres, les

tables rondes suivies de débats, les ateliers qui n’ont aucune

influence pratique sur le développement de ce secteur ;

- les difficultés de l’approche pluridisciplinaire prônée par les plans

stratégiques ;

- les recherches individualisées et non orientées selon les besoins de

l’Etat et de la population ;

- l’anarchie observée dans le secteur ;

- etc.

3.5.2. MEDECINE TRADITIONNELLE ET VALIDATION SCIENTIFIQUE

L’approche et la connaissance du patrimoine thérapeutique et plus

particulièrement des pharmacopées traditionnelles par la science

contemporaine sont encore au stade de balbutiements. Des principes de la

médecine traditionnelle doivent être validés scientifiquement, car plusieurs

Page 22: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

22

exemples ont montré la valeur thérapeutique de certaines plantes et leur

efficacité prouvée.

Une attitude pragmatique, nous obligeant à faire une part égale à la recherche

sur le terrain et à l’expérimentation en laboratoire afin de valider les

médicaments traditionnels, devrait être observée. Toutefois, il convient de

souligner que les repères classiques modernes ne suffisent pas toujours à

cerner les contours de la médecine traditionnelle. De ce fait, il est nécessaire

de prendre en compte d’autres paramètres.

En effet, certains domaines de la médecine traditionnelle peuvent être difficiles

à démontrer scientifiquement, car ils restent fortement ancrés dans les valeurs

culturelles (dimension sociale et métaphysique de la maladie et de la santé).

D’où la nécessité d’adopter une approche pluridisciplinaire qui prendrait en

compte les sciences sociales.

Aussi, le développement de ce patrimoine médico-traditionnel devra faire

appel à d’autres disciplines telles la sociologie, l’ethnologie, la botanique, la

biologie, la biochimie, l’écologie, la phytochimie, etc.

Une telle approche contribuerait au rayonnement de la médecine

traditionnelle.

3.5.3. RICHESSE DE LA FLORE TROPICALE

La flore tropicale est très riche dans sa diversité. Selon l’OMS, environ six

mille trois cent soixante dix sept (6377) espèces de plantes sont utilisées en

Afrique tropicale, dont quatre mille (4000) sont des plantes médicinales. Ainsi,

90% de la médecine traditionnelle en Afrique est à base de plantes.

Page 23: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

23

Plusieurs d’entre elles sont utilisées dans le traitement de certaines maladies

prioritaires comme le paludisme, la drépanocytose, le VIH/sida, le diabète,

l’hypertension artérielle, les hépatites, les maladies diarrhéiques, les infections

respiratoires aiguës, etc.

L’exploitation rationnelle de cette flore et la production locale de médicaments

issus de celle-ci doivent faire l’objet d’une attention particulière et devraient

contribuer à enrichir la pharmacopée traditionnelle.

4. ORIENTATIONS NATIONALES

Les orientations nationales font référence aux principes, aux objectifs et aux

approches stratégiques.

4.1. FONDEMENTS ET PRINCIPES

Les fondements et principes qui sous-tendent la Politique Nationale en matière

de Médecine Traditionnelle sont énoncés comme suit :

- la santé est un droit fondamental pour tout être humain;

- la médecine traditionnelle locale peut contribuer de façon efficiente

à la résolution des problèmes de santé des populations ;

- la systématisation des pratiques et la promotion des médicaments

à base de plantes impliquent une collaboration multisectorielle et

pluridisciplinaire;

- l’accès de tous aux soins de santé et aux médicaments à base de

plantes de qualité, d’efficacité prouvée et d’innocuité garantie doit

être assuré.

Page 24: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

24

4.2. BUT

Améliorer la couverture des besoins sanitaires de la population par une prise

en compte effective et efficiente de la médecine et de la pharmacopée

traditionnelles dans le système national de santé.

4.3. OBJECTIFS

4.3.1. OBJECTIF GENERAL

Assurer un exercice adéquat de la médecine traditionnelle au Bénin.

4.3.2. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

- Rendre plus opérationnelle la Coordination du PNPMT ;

- Réglementer les conditions d’exercice de la médecine

traditionnelle au Bénin ;

- Mettre en place un système de regroupement des compétences ;

- Renforcer les capacités des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle et des agents de santé modernes par une

formation adéquate;

- Initier la formation des agents de santé en médecine

traditionnelle;

- Assurer l’encadrement des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle par le suivi et l’évaluation ;

- Intégrer la médecine traditionnelle dans les soins de santé

primaires ;

- Mettre en place un cadre d’information et d’échange

d’expériences ;

- Renforcer la recherche scientifique en matière de médecine

traditionnelle ;

Page 25: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

25

- Créer un système de production et de distribution des

médicaments à base de plantes ;

- Contribuer à la promotion des cultures de plantes médicinales et

à la protection de la biodiversité, des connaissances et des

aptitudes ;

- Mobiliser les ressources nécessaires au financement de la

médecine traditionnelle.

5. STRATEGIES

OBJECTIF 1 : Rendre plus opérationnelle la Coordination du PNPMT

Construction d’un siège ;

Equipement en matériel ;

Renforcement du personnel et de la structure.

OBJECTIF 2 : Réglementer les conditions d’exercice de la médecine

traditionnelle au Bénin

Organisation des conditions d’exercice par l’élaboration et la diffusion de

textes réglementaires.

OBJECTIF 3 : Mettre en place un système de regroupement des

compétences

Etablissement d’un répertoire des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle à partir du découpage sanitaire ;

Réalisation de la cartographie des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle.

OBJECTIF 4 : Renforcer les capacités des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle et des agents de santé modernes par une formation

adéquate

Mise en place de structures de formation complémentaire ;

Page 26: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

26

Formation des formateurs.

OBJECTIF 5 : Initier la formation des agents de santé en médecine

traditionnelle

Insertion d’un module de médecine traditionnelle dans les divers cursus

de formation (médecins, pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, etc.).

OBJECTIF 6 : Assurer un encadrement des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle par le suivi et l’évaluation

Suivi des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle ;

Contrôle des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle ;

Evaluation des activités des Praticiens de la Médecine Traditionnelle.

OBJECTIF 7 : Intégrer la médecine traditionnelle dans les soins de santé

primaires

Elaboration d’un paquet minimum d’activités en médecine traditionnelle ;

Création de centres de référence en médecine traditionnelle.

OBJECTIF 8 : Mettre en place un cadre d’information et d’échange

d’expériences

Sensibilisation des agents de santé, des Praticiens de la Médecine

Traditionnelle et de la population;

Institutionnalisation de séminaires, ateliers et fora autour des questions

relatives à la médecine traditionnelle ;

Création d’une cellule d’informations (IEC/CCC).

OBJECTIF 9 : Renforcer la recherche scientifique en matière de

médecine traditionnelle

Elaboration d’un plan de recherche en matière de médecine

traditionnelle ;

Constitution d’équipes pluridisciplinaires ;

Page 27: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

27

Dynamisation des structures de recherche existantes (recherches

ciblées) ;

Valorisation et diffusion des résultats de la recherche ;

Elaboration d’un répertoire de plantes médicinales issues de la

pharmacopée traditionnelle.

OBJECTIF 10 : Créer un système de production et de distribution des

médicaments à base de plantes médicinales

Création d’unités de production locale de médicaments traditionnels

améliorés ;

Promotion de la production locale de médicaments à base de plantes

médicinales ;

Création d’instituts de recherche et de formation pour le développement

des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle;

Promotion et distribution des médicaments à base de plantes

médicinales ;

Mise en place d’une réglementation concernant la propriété intellectuelle

et l’éthique en matière de médecine traditionnelle.

OBJECTIF 11 : Contribuer à la promotion des cultures de plantes

médicinales et à la protection de la biodiversité, des connaissances et

des aptitudes.

Réglementation de l’exploitation et du contrôle de l’exportation de la

flore béninoise ;

Sensibilisation et incitation des populations à la culture des plantes

médicinales ;

Protection de la biodiversité, des connaissances et des aptitudes ;

Développement de la multisectorialité en la matière.

Page 28: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

28

OBJECTIF 12 : Mobiliser les ressources nécessaires au financement de

la médecine traditionnelle

Prise en compte du volet « médecine et pharmacopée traditionnelles »

dans les priorités de l’Etat ;

Plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources financières

additionnelles ;

Recherche de financement extérieur.

6. MISE EN ŒUVRE

La mise en œuvre de la Politique Nationale de la Pharmacopée et de la

Médecine Traditionnelles suppose la collaboration de tous les acteurs

intervenant dans le secteur de la santé, notamment les autorités publiques, les

Praticiens de la Médecine Traditionnelle, les chercheurs, les personnels et

agents de santé de la médecine Moderne.

6.1. STRUCTURES D’EXECUTION

Le Programme National de la Pharmacopée et de la Médecine Traditionnelles

(PNPMT) assurera le dialogue et une consultation régulière avec tous les

acteurs et partenaires intervenant dans le domaine de la médecine

traditionnelle.

Les attributions du PNPMT sont :

- Coordonner la définition des orientations stratégiques en matière

de médecine traditionnelle ;

- S’assurer de la prise en compte de la médecine traditionnelle dans

les plans opérationnels des animateurs des différents niveaux du

système sanitaire;

Page 29: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

29

- Suivre et évaluer, en liaison avec les acteurs de la pyramide

sanitaire, les activités relatives à la médecine traditionnelle;

- Coordonner la mobilisation des ressources en faveur de la

médecine traditionnelle.

6.2. STRUCTURES CONSULTATIVES

Le Ministre de la Santé est le premier responsable de la mise en œuvre de la

Politique Nationale en matière de Pharmacopée et Médecine Traditionnelles.

Compte tenu du caractère multisectoriel et pluridisciplinaire du domaine de la

médecine traditionnelle, d’autres départements ministériels seront impliqués

dans la mise en œuvre de la Politique Nationale. Il s’agit notamment des

Ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, de la

Communication, de l’Economie et des Finances, de la Justice, du Plan et du

Développement, de l’Industrie, du Commerce, de l’Administration Territoriale

et de la Décentralisation, de l’Environnement, etc.

6.3. SUIVI / EVALUATION

Le niveau d’atteinte des objectifs spécifiques permet d’apprécier les résultats

(les effets des interventions) qui tiennent compte d’un certain nombre

d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Pour atteindre ces résultats, des

stratégies ont été identifiées et traduites en activités. Ces activités seront

suivies à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.

De façon concrète, la supervision consistera à investiguer la capacité

technique et les compétences des acteurs à accomplir les tâches qui leur sont

dévolues, tandis que le mécanisme de suivi mis en place permettra de vérifier

la conformité de l’exécution des activités en rapport avec les micro-

planifications disponibles.

Page 30: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

30

Par ailleurs, la Politique Nationale dispose de mécanismes d’évaluation des

interventions. Dans ce cadre, il sera réalisé des évaluations périodiques (à mi-

parcours et finales) prenant en compte trois types d’indicateurs :

- les indicateurs de processus relatifs au déroulement des activités ;

- les indicateurs de résultats par rapport aux objectifs spécifiques ;

- les indicateurs d’impact par rapport à l’objectif général de santé.

La réalisation de recherches opérationnelles, de recherches - actions et de

recherches fondamentales contribuera à veiller au processus de suivi et

d’évaluation des interventions. Elle permettra également d’améliorer les

stratégies en les adaptant aux réalités du terrain.

6.4. COOPERATION ET PARTENARIAT

Afin de renforcer la Politique Nationale en matière de Pharmacopée et de

Médecine Traditionnelles, il est indispensable d’encourager la coopération au

plan national et international. Plusieurs regroupements sous régionaux

constituent déjà des bases d’échange et de coopération. Il appartiendra de les

renforcer.

Page 31: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

31

CONCLUSION

Le niveau d'utilisation de la médecine traditionnelle a nettement changé au

cours des trente dernières années. Depuis les années 1970, en raison de son

accessibilité et de sa disponibilité, la médecine traditionnelle a joué un rôle

important en satisfaisant aux demandes en soins de santé primaires dans

beaucoup de pays. Depuis lors, elle maintient non seulement sa fonction dans

le domaine de la santé dans les pays en voie de développement (pour 70 à

80% de la population), mais son utilisation a largement augmenté dans

beaucoup de pays développés où elle fonctionne sous le titre de médecine

complémentaire et alternative.

Aujourd’hui, la médecine traditionnelle devra se conformer aux prescriptions

organisationnelles, réglementaires et techniques visant l’innocuité, la qualité et

l’efficacité des médicaments traditionnels afin de se mettre véritablement au

service de la population et intégrer le système national de santé.

Page 32: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

32

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Page 35: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

35

COORDINATION DU PROGRAMME NATIONAL DE LA PHARMACOPEE ET DE LA MEDECINE TRADITIONNELLES (PNPMT)

N° Noms et Prénoms Qualité

01 HOUNGNIHIN Roch A. Coordonnateur National

02 BALOITCHA Alice Attachée de Recherche, Sociologue

03 ALLABI Aurel Médecine pharmacologue

04 HOUNDJE Romuald Régisseur

05 HOUNTONDJI Michelle Secrétaire de Direction (BTS)

06 AKASSA François Technicien de Laboratoire

07

SOTOMEY B. Diane Chantal Secrétaire des Services Administratifs

08

HOUNDELO Alphonsine Sage-femme d’Etat

09

QUENUM Charles Secrétaire des Services Administratifs

10

ZONGBEDJI Ignace Conducteur de véhicules Administratifs

Page 36: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

36

MEMBRES DE LA CELLULE NATIONALE D’APPUI

Noms et Prénoms Corps d’appartenance

01 ADE Calixte Praticien de la Médecine Traditionnelle

02 HOUENON Cossi Laurent Praticien de la Médecine Traditionnelle

03 APLOGAN Alpha Bouraïma Praticien de la Médecine Traditionnelle

Page 37: Politique Nationale de la Médecine Traditionnelle au Bénin

37

LISTE DES MEMBRES DU BUREAU DE L’ASSOCIATION NATIONALE DES PRATICIENS DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE DU BENIN

(ANAPRAMETRAB)

N° Noms et Prénoms Qualité Départements

01 ADE Calixte

Président Cotonou

02 SASSA SINKOU Julien

Secrétaire Général Atacora

03 TETE Yao

Secrétaire Général Adjoint Couffo

04 SALANON Dénis Chargé de l’Information et Presse

Zou

05 El Hadj ABOU Bakari Chargé de l’Information et Presse Adjoint

Alibori

06 KOUDJINA OKE Daniel

Trésorier Général Mono

07 ABDOUL MAMAM Salami

Trésorier Général Adjoint Plateau

08 SALAVI Gabriel

Chargé des affaires sociales Littoral

09 ADAMA Mehachi Chargé des affaires sociales Adjoint

Atacora

10 GAHOU Raoul Chargé de l’Alphabétisation et de la Culture

Atlantique

11 GANSEY Romain Chargé de l’Alphabétisation et de la Culture Adjoint

Littoral

12 AFFO Adam

1er Organisateur Borgou

13 AZANVELIN Robert

2ème Organisateur Collines

14 AZATASSOU Sohounmè

1er Conseiller Zou

15 OTCHOUN Parfait

2ème Conseiller Plateau

16 DOGBO Richard 3ème Conseiller

Ouémé