Perspectives n.6 - printemps / spring 2012

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    . 6 pritep | pri 2012 .rea.r

    perspectivesRea raai de Ititt dtde aaceJoral

    Colonial science,contagion and theImaginarium of MarseilleMichael Osborne

    Des murs de sparationdans un monde platOta de Leonardis

    DossierLe droit et les droits

    IntroductonAlain Supiot

    ContrbutonsUpendra Baxi

    Marie Seong-Hak KimBin LiErnest-Marie MbondaJeseong ParkJulie Ringelheim

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    DITO

    Jacqe Coaille | Pridet dCoeil dadiitratio d RFIEA

    perspectivesn. 6Pruton : mrs 2012Drecteur de l publcton : Oler Boun

    dton : Julen ndosCrdts photos :Portrts dErnest-Mre Mbond, Mre Seong-Hk Km, Mchel Osborne et

    Jeseong Prk Chrstophe Delory, 2011-2012

    Couerture : Feather on weighing scales, close-up Dmond Sky Imges ; Barrier encein Nogales, Arizona Mchel Wells/stop/Corbs ; Fruits dans du ormol Brn

    W. RobbLqupe du RFIEA ten t remercer chleureusement pour leur contrbuton :Upendr B, Vktor Cerny, Jcques Commlle, Mre Seong-Hk Km, Bn L, Ot

    de Leonrds, Ernest-Mre Mbond, Mchel Osborne, Jeseong Prk, Jule Rngelhemet Aln Supot n s que Mre-Jenn e Brrer, Mre-Trse Cer, Pscle Hurtdo,Asps Nnk et Mylne rou pour leur collborton.

    ous drots rsers pour tous pys.

    DOssIER : LE DROIT ET LEs DROITs

    InTRODuCTIOn 3Alai spiot | Directer de lIEA de nate

    LEgAL PLuRALIsm AnDCOLOnIAL CusTOmARy LAw 4marie seo-Hak Ki | ridete a Collei de Lo

    LCART EnTRE LE DROIT ET LEs DROITs 6Bi Li | ridet lIEA de nate

    JusTICE ETHnOCuLTuRELLE, JusTICE TRAnsI-TIOnnELLE, DIALOguE InTERCOmmunAuTAIRE 8Eret-marie mboda | ridet a Collei de Lo

    LA DIgnIT DAns LExPRIEnCECOnsTITuTIOnnELLE InDIEnnE 10upedra Bai | ridet lIEA de nate

    LE TRAvAIL En sOus-TRAITAnCE 13Jeeo Park | ridet lIEA de nate

    LE sEns Du DROIT COnTEmPORAIn DE LgALIT 14Jlie Rielhei | ridete lIEA de Pari

    RsIDEnTs 09/11 06/12, mIsCELLAnEs 15

    DEs muRs DE sPARATIOnDAns un mOnDE PLAT 16

    Ota de Leoardi | ridete lIEA de nate

    COLOnIAL sCIEnCE, COnTAgIOn AnDTHE ImAgInARIum OF mARsEILLE 18michael Obore | ridet lImRA de mareille

    LInKIng ARCHAEOLOgy AnD gEnETICs 20viktor Cer | ridet lIEA de Pari

    Le dosser sur le drot consttupour ce numro de Perspectivesest une llustrton des potent-lts pour l recherche oertespr les IEA. Ren meu que ledrot ne pout llustrer l orcennonte de ces structures. Ledrot est un objet dcle pour lrecherche, non seulement prceque le drot tt pens en seulerrence u terrtore de ltt-nton do l tt ssu, msuss prce que son problme est

    dtre une prtque qu long-temps prtendu elle seule drel rt sur elle-mme. Or unetelle utrcston de l pen-se jurdque nest plus possble.Les trnsormtons du st-tut du drot dns l rgultondes socts, l reltstonde ltt-nton, les crctrs-tques de l globlston e-gent de regrder u-del dumonde occdentl sont utntde cteurs gssnt sur l onc-ton du drot dns les socts.

    Cest ben ce noueu contetequ eplque letrordnre

    eerescence de l recherche surle jurdque u neu ntern-tonl. Elle ne cesse de relt-ser une reprsentton du drot,promue de on ecluse,comme relent dune logquetop-down. Cel suppose dobser-er les multples ons dont lescteurs socu sen ssssent,non seulement les oprteursconomques ms glementles ctoyens, entuellementdns le cdre de moblstonscollectes via des mouementssocu ; les multples onsdont l justce est neste pr

    des orces socles ou nscrtedns des logques poltques detelle sorte qul pusse tre ques-ton, dns le cdre du consttdune judcrston du pol-tque , dun modle trdquede gouernnce se substtunt un modle dydque o nes-tt que lcut et le Lgsl-t. Ce chngement de son dudrot mplque une moblstonconjonte de drentes scencessocles susceptble de rompreec une pproche trnscendn-tle. Le drot dot tre rpportu socts, leur culture, uorces socles qu les nment et

    cec dns leur derst uner-selle jusqu consdrer, commele t le cournt thorque dulegal consciousness, qu lde derelton cusle entre drot etsoct l conent de substtuercelle dune sorte dndssoc-blt entre les deu, celle dundrot dans l soct.

    Les contrbutons ce dosserorent certnes dclnsons decette roluton prdgmtque.

    L queston de l scurt l-mentre en Chne llustre ln-trt crossnt port de nou- elles ormes de moblstondu drot pr des cteurs ctoyenset des ttentes en l mtre deconsttuton de ormes orgn-ses de recours. Lnlyse de ljursprudence concernnt le st-tut du trlleur en Core duSud donne sens ce que peuenttre les strtges dusges dujudcre. Les contrbutons sur

    le drot europen, sur l Const-tuton ndenne ou encore surl justce trnstonnelle enArque suggrent, en leu etplce de l reprsentton duneunt du drot, des tensions, preemple entre l recherche dedrots utour de leurs morles(l reconnssnce, l dgnt,ldentt) et celle utour desnglts socles et cono-mques, entre le law in books etle law in action, entre le drot etles drots, de legence de prseen compte de ormes de justcencres dns l trdton et lescultures locles. De mme, une

    comprson entre lOccdentet lAse du Sud-Est suggre unenrchssement des reprsent-tons portnt sur lconome desreltons entre drot colonl etdrot coutumer.

    Dns ce contete de bouleer-sement de l rlt du drot etdes mnres de lobserer scen-tquement, le prsent dosserllustre deu des prncpes uondement des IEA : legencedune nterntonlston del recherche lbre de locc-dentlo-centrsme et ournt

    des perspectes de compr-son de telle sorte qul est lorspossble de conceor le mondecomme un lbortore o lont rer les rbles ; lntrtdune lrge plurdscplnrtpermettnt de rompre ec despproches jurdstes gno-rnt les cdres socu, culturels,poltques dns lesquels le drotgt ou le drot est g.

    Il est sgnct que lnt-te de ce dosser t t prseu neu du RFIEA, ce qumontre l orce prtculre quereprsente l mse en leur des

    poltques scentques des IEAet les potentlts de trnser-slstons que porte lestencedun tel rseu en mtre deduson nterntonle de lconnssnce. Ce numro dePerspectives consttue une llus-trton des mrtes du dspostIEA-RFIEA et que l rcenteobtenton du lbel Lbor-tore decellence et des moyensrents dot permettre dedelopper.

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    perspectives n. 6 printemps | spring 2012

    DOssIER : LE DROIT ET LEs DROITs

    Alai spiot | Directer de lIEA de nate

    Docteur dtat en droit, agrg des acults de droit, il est membre de lInstitut Universitaire de France (chaire Dogmatique juridique et lien social). Il a tsuccessivement Proesseur l universit de Poitiers puis de Nantes ainsi que chercheur invit dans diverses institutions trangres. De 1998 2001, il a prsidle Conseil National du dveloppement des sciences humaines et sociales. Ses travaux portent sur le droit du travail et de la scurit sociale et sur l analyse des on-dements dogmatiques du lien social.

    Jusqu une prode rcente ledrot se prsentt en Europecomme un pge de drotsntonu. Chcun deu const-tut un systme clos sur lu-mme et possdt, ec ce quelon ppelle ssez mproprementle drot nterntonl pr, sonpropre outl (ntonl) de com-muncton ec tous les utres.Dns un tel uners, ce sont lesdrots ntonu qu const-tuent l mtrce des drots

    ndduels. Ds lors, pour lestudnts et l pluprt de leursproesseurs, l ormton et lrecherche jurdque se conon-dent ec ltude du drot deleur pys. Seuls lensegnementdu drot romn, l o l ntps t rdqu u nom de lmodernt, ou celu du drotcompr, gnrlement relgudns des mtres optonnelles,lssent entreor lestencedun lleurs jurdque et de pos-sbles cousnges culturels ecltrnger. elle tt du monsl stuton dns les grnds pys europens, .e. ceu qu

    ent succomb un momentde leur hstore u syndromemprl et llluson dtreun centre ore le centre dumonde, et de nor donc ren pprendre des utres qu nerele de l curost rudte oudes rts dgrments. Cel ttmons r des petts pys,cr le dut de pussnce slcondut les esprts moutonners se conormer u des des grnds ttse lntellgence

    des esprts lbres et les pousse conntre et comprendre cequ prtend les domner.

    Ce tbleu beucoup chngdurnt ces trente dernresnnes. Certes le tropsmentonl contnue de domnerltude du Drot, ms l perdude s orce pour des rsons l os nternes et eternes lEurope. Internes ec lemprsedsorms consdrble dun

    drot lbor hors des cdresntonu (et hors de portelectorle), essentellement prl Commsson et le Conseleuropens, l Cour de justcede lUnon et, dns une blemesure, l Cour europenne desdrots de lHomme. Eternesec l n des empres euro-pens, lecement des rontresdu commerce et l monte cor-rlte en pussnce de drotsndduels dtchs de leurscdres ntonu. Ces drots(subjects) qu smposent uDrots (objects) sont nt toutceu qu condtonnent le lbre

    chnge, et secondrement cer-tns drots de lHomme ( le-cluson des drots conomques,socu et culturels, dont l jurdct qund ce nest psl lgtmt est u contrreconteste).

    Ds lors les jurstes de tous lespys europens se retrouentdns une stuton comprble celle qu tt jds le lot des petts : l leur ut regrder

    u-del de leurs rontres. Onne dot ps sous-estmer les ben-ts de cette stuton nouelle,qu donne une chnce dccder une melleure ntellgence dudrot et des nsttutons. Lou-erture ltrnger des nouellesgnrtons de jurstes rn-s, leur prtque plus grndedes lngues trngres, sontpr eemple tout t remr-qubles et doent tre ementencourges. Les tudes de drot

    compr ne sont plus le hobby dequelques snts unerstres,ms une dmenson strtgquede l comptence jurdque. Onmert qul en sot de mmede lhstore du drot, ms celsupposert peut-tre que cettedernre setrpe son tour durnco-rns et que l or-mton u lngues ncennestroue s plce dns les cultsde drot.

    Aynt perdu de s superbe, lculture jurdque rnse pour-rt ns ggner en ntellgenceet le pys de Montesqueu rede-

    enr un oyer ntellectuel ntet ouert sur le monde. Encoreut-l ne ps cder l pente,prtculrement rde dns unpys de trdton jcobne, qucondut penser que le leu duderner mot ne se trount plus Prs, dot se trouer lleurs : Bruelles ou Wshngton.Le rsque est lors de conondrelouerture u monde ec lsoumsson ces noueuoyers mpru que serent

    les nsttutons europennesou mrcnes. Conntre cesdernres est une condtonncessre, ms non susnte lntellgblt des chngementsconsdrbles qu ectentlordre jurdque et nsttutonnel lchelle du monde. Il ut pluslrgement ourr lensegnementet l recherche u sors jur-dques et leprence nsttu-tonnelle du reste du monde,qu reprsente plus de 85 % de

    s populton. Et le re dnsune perspecte qu ne rduseps le drot une technqueeportble, ms permette ucontrre de le ssr dns s pro-ondeur hstorque et culturelle.

    Cest cette ouerture quepourrent pussmment contr-buer, et que contrbuent dj demnre sgncte, les nst-tuts dtudes nces. Ils le ont leur plce, qu est complmen-tre de celle des unersts . Cesdernres ont, depus une tren-tne dnnes, consdrble-ment ccru leurs reltons nter-

    ntonles et ccuellent chquenne dns leurs cults de drotun grnd nombre de proesseursnts. rs utle, cette poltquedntton porte cependnt enelle certnes lmtes. Su rreseceptons, elle ne permet quede courts sjours (dun ou deumos) de proesseurs de drotmtrsnt dj ben le rns,tenus u mmes oblgtonspdgogques que leurs col-lgues rns et qu, dns le

    melleur des cs, nont docc-son dchnges pproondsquec des collgues trllntsur les mmes spclts. Cesont toutes ces restrctons queles nsttuts dtudes ncespermettent de leer. Ils peuentccuellr pour des sjourslongs, dns un mleu propce lchnge ec des collgues dedscplnes drentes, des un- erstres lbrs de leurs obl-gtons densegnement, qu ne

    seprment ps ncessrementen rns (ms trouent dnsce sjour une opportunt delpprendre), et dont les truportent sur des sujets qu ne sontps ncessrement ensegnsdns les cults de drot (msqu pourrent ggner ltre).

    Comme le montrent loquem-ment les contrbutons runesdns ce numro de Perspectives,les nsttuts dtudes ncespermettent ns le deloppe-ment en Frnce de tru quclrent les ronts ncs de lrecherche jurdque. Ces tru

    ne sont ps eclusement le tde jurstes, ms uss dhsto-rens, de phlosophes, de soco-logues ou dnthropologues dudrot. Et, u-del des publc-tons uquelles ls boutssent,leur condute en Frnce permet leurs uteurs de tsser dnsnotre pys des rseu durblesde collborton, dont les eetssont de long terme et de longueporte.

    Worldm

    apupsidedown,

    V

    ladStudios

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    LEgAL PLuRALIsm AnD COLOnIAL CusTOmARy LAw

    marie seo-Hak Ki | ridete a Collei de Lo

    Proessor o History at St. Cloud State University (USA) and Attorney at Law, her research ocuses on legal history o Europe and East Asia. Her most recentbook, Law and Custom in Korea: Comparative Legal History, Cambridge University Press, is orthcoming in 2012.

    Legl plurlsm s corollryo colonlsm. Te colonllegl order n the erly modernnd modern Europen sttes ws chrcterzed by the coe-stence o derent legl sys-tems n gen terrtory. Tedmnstrton o lw wtnessedthe unoldng o comple jurs-dctonl poltcs, n whch thelw o the colonzers nd thelws nd customs o the colo-nzed were jutposed n the

    plurlstc scheme. Te dullegl system ws the norm nthe Europen colonl settng:there ws one set o lw ndcourts or the Europen nd oneor the ntes. Does ths pt-tern o legl plurlsm pply tocolonl encounters nolngnon-Europen mperl powers?

    Ts rtcle compres Europennd Jpnese colonl lw n thelte nneteenth nd erly twen-teth centures, wth prtcu-lr emphss on how derentmperl powers pproched thelegl nstrument o custom n

    delng wth ndgenous prc-tces s prt o colonl dmn-strton. Te Europen mpe-rl powers ntroduced lw oEuropen orgn s the generllw o the colonl terrtores, whle llowng the contnu-nce o ndgenous customs ndlocl nsttutons. Te uneenreltonshp between the twohghlghts the comple ntureo colonl customry lw. Teschool o legl plurlsm whchhs domnted colonl hsto-rogrphy or some tme hs ewed colonl legl plurlsm

    wek plurlsm becuse tws prt o the stte-controlledsystem. Te presumed nlogyo customry lw to ndgenousprctces n the Europen colo-nes hs recently been wdelyquestoned. Te mjorty o rurlpopultons n Arc were go-erned by nte ches enorcngcustomry lw. Colonl o-cls, ded by lwyers nd leglnthropologsts, tred to rtcu-lte certn rules rom the ntecourt prctces, whch they thenlbeled customry lw o thente peoples. But scholrsgree tht wht ws enorced n

    colonl courts ws r rom refecton o mmemorl trd-tons n pre-colonl relty.

    Te Jpnese ollowed the gen-erl mperl pttern o recog-nzng the legl orce o ndg-enous custom to goern prtelegl reltons mong the colo-nl subjects, yet there weresgncnt derences n thercustomry lw polcy. Jpn ddnot estblsh nte courts n ts

    colones nd nsted opted or sweepng mposton o newlegl structures n duplctono Jpns cl lw system. Cus-toms were mplemented by thecolonl courts ccordng to Jp-nese metropoltn legl prn-cples nd procedure. Te csews most promnent n colonlKore. Kore becme Jpnsprotectorte n 1905, ollowedby nneton n 1910. Untl thedemse o the Jpnese colonlempre n 1945, Kore remned

    Jpn's most mportnt oersesterrtory. Custom n colonlKore ws prt o legl centrl-sm, n mplement o ssml-ton. Te mechnsm o leglplurlsm ws n plce but tunctoned only to the etenttht t would cltte the ult-mte gol o legl uncton ndssmlton wthn the empre.Comprsons o Europen nd Jpnese colonl legl polces

    must proceed wth cuton.French colonl plnners, ndomnton o res s st ndethnclly derse s West Arcor Indochn, were ncpble otkng unorm nterento-nst pproch lke ther Jpnesecounterprts. Te Jpnese sett-ler colonlsm ws obouslyqute remoed rom the Euro-pen eternl colonlsm. Fur-ther, the ct tht n Est Asthe colonzers nd the colonzedbelonged to the sme culturl

    sphere o the Snczed clz-ton entled the ormulton o polcy dstnct rom Europencolonlsm. Yet emnton o Jpnese nd Europen custo-mry lw polcy cn sere s nmportnt pont o reerence npprochng the queston howthe derent colonl polcesnfuenced the trjectores olegl deelopment n postcolo-nl socetes.

    LegaL PLuraLism ineuroPean CoLonies Te theory o ndrect rule wsder to Brtsh colonl deo-logy. In Southern Nger, theNte Court Proclmton o1900 estblshed nte courts.In South Arc, the BlckAdmnstrton Act o 1927recognzed nte courts sprt o the ocl court sys-tem. Customry courts wereprt o lrger dmnstrtestrtegy o ndrect rule. As the

    mplementton o custom wslrgely let n the hnds o tr-dtonl uthortes n ntecourts, Brtsh ocls hd lttlecontrol oer ntr-Arcn leglmtters. Indgenous lw wssubject to the repugnncy cluse whch proded tht nte lwnd custom were to be ppledonly s r s they dd not oers-tep the boundres o clzedlw, but nterenton n nte justce ws nrequent. Brtsh

    Ind ws ntlly domntedby ndgenous legl uthortesbut t grdully shted to leglorder goerned by stte lw thtclosely refected Englsh leglsources nd procedures. Te useo ncresngly unorm leglprocedures cused the bsorp-ton o the ndgenous legl sys-tem nto Brtsh lw. Yet, thslegl uncton ttempt usullylet most res o substntelw unected.

    One o the mn justctonsor the ntl ssmltonpolcy n French colones nArc nd Indochn wstht t wekened nt-colonlorces becuse t spred superorFrench clzton. But s theburden o colonl dmnstr-ton ncresed, tht polcy lostground to the colonl deol-ogy o ndrect rule. Sgncntdergence ested n Frenchcolonl polces. Alger swn lmost complete destruc-ton o nte poltcl nd leglnsttutons, wheres n un-

    s, protectorte, nte courts were mntned. In French West Arc nd EqutorlArc, the bulk o the popul-ton remned under precolo-nl orms o justce. Te ord-nnce o Noember 10, 1903,set up two derent herrcheso courts: herrchy o Frenchcourts pplyng French lw toFrench ctzens, nd her-rchy o nte courts pply-ng customry lw to ntesubjects. French polcy lrgelymntned the nesblty opplyng the French cl code

    to the ndgenous. Te prncpletht contnued to gude Frenchpolcy ws tht nte courts would pply locl customsunless they were not contrry tothe prncples o French clz-ton nd publc order.

    Te French ttempted leglssmlton n Cochn Chn.By 1881 French trbunls wereorgnzed throughout the pro-nce, lthough the ntes werelet to be goerned by thercustoms n such mtters smrrge, dorce, nhertnce,nd pternty. But the ocl

    destructon o nte justceonly led to the wdespred belemong the ntes tht the newFrench-style justce system wsr less ecent, conenent,nd ordble thn the pre-ous dul justce system. In otherres, nte lw nd nsttutons were presered. Te cl codesproduced n ongkng (1931)nd Annm (1936-29) contn-ued the pplcton o nte lwto the locl populton.

    marie

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    In the Netherlnds Est Indes,the dul legl system ws n es-

    tence snce the Dutch gnedcontrol o the nteror o J.In cl mtters, Indonesnsollowed adat lw whch r-ed rom re to re. Te adatlw system ested longsdethe Europen sttutes bsedon the Npoleonc Dutch clnd commercl codes. Wht snterestng n the Dutch cse stht the goernment serouslyconsdered mposng unedlw throughout the colony butts proposl met opposton thtlegl uncton would destroynte culture. Te drt o

    uned code o cl lw pub-lshed n 1923 broke down,ter sprted crtcsm by adatlw scholrs led by Cornels nVollenhoen t Leden Un- ersty. Followng the Jpnesenson n 1942, the mltrydmnstrton swtly replcedthe dul court structure wth sngle three nstnce herrchy,prt rom Islmc courts.

    In order to mke colonl rule work wth lmted numbero colonl dmnstrtors, theEuropen mperl powers werecompelled to use locl sources

    nd orums. Een when unedprocedurl rules were mposedon both Europens nd thentes, cler lne ws drwnbetween substnte rules oech group. Applcton oburcted lws, dmnsteredby seprte courts, chrcter-zed the Europen pttern olegl plurlsm. In contrst, Jpnese colonl customrylw unctoned wthn clerlydened rmework o the un-ed stte lw.

    The CusTomary

    Law sysTem inCoLoniaL KoreaTe Chosen Ordnnce on ClMtters, promulgted n Mrch1912, dopted Jpns prnc-pl lws s the generl lws nKore, but declred tht certnres mong Korens, mnlymly nd successon mtters,were to be goerned by Korencustomry rules. Te ethnc Jpnese were dstngushedrom Korens ccordng to thehousehold regstry. Under thssystem, mplementton o cus-tom took plce derently romEuropen cses. Jpn strongly

    promoted the homogenztono colonl judcl nsttutonswth those o Jpn. Te struc-ture, orgnzton, nd the pro-cedures o the colonl courtsthully reproduced those n Jpn. Tere were no ntecourts. Te centrlzed systemo the colonl courts, mostlysted by Jpnese judges,hd jursdcton oer both the Jpnese nd Korens, nd thesme judges decded Koren

    customry lw cses longsdeJpnese cl lw cses.

    When questons rose boutcustoms, colonl ocls nArc turned to nte chesregrded s repostores olocl knowledge nd upholderso locl uthorty. Tese loclches recreted custom, otenn order to urther ther owneconomc or poltcl nterests.In Jpnese colones the judges, when n doubt o old customs,sent nqures to the eecuteuthortes o the colonl go-ernment, who dsptched thernswers n notces or reples.

    In most cses, these centrlly-ssued bureucrtc bulletns were regrded s dentedeclrtons o custom. Opinionecessitatis, key element orcustom to obtn normteorce, .e., concton mong thelocl populton tht certnprctce s bndng, ws stsedby the resolutons o the goern-ment-pponted commssons. Te mplementton o Korenlw nd custom by stte judges, who nturlly bstrcted ndnterpreted nte normte

    rules through the Jpnese con-cepts o legl rghts, epedtedthe trnsormton o the colo-nl legl order.

    Law, CiviLizaTionand assimiLaTion

    Te legl desgnton o thepopulton consttuted the herto segregton n Europen col-ones. Recent studes o Frenchcolonlsm hs shown thtstrtng n the md-nneteenthcentury the concept o ntonl-ty cme to be dssocted romtht o ctzenshp, nd tht theetrlegl concept o rce begnto tke root s bsc rmework,replcng the estng ctzen/nte dchotomy. Rce cme tobe regrded s the mn resonwhy the ssmlton polcy wsnot workble. Eplct rclz-ton through whch nte sub-

    jects were dened ccess to mnyprerogtes enjoyed by Europe-ns hs been seen s emblemtco hollowness o the colonlclm o lberlsm. Te Jp-nese dscourse o ncluson ndecluson o colonl subjectsseemed to reel more comple-ty thn ths pttern.Jpn nd Kore hd long ledn the sme clzton zonebeore one country becme the

    colonzer nd the other thesubjugted. he estence o

    substntl culturl shrng ndcontcts ment tht there wsno sgncnt dstnce n theleel o clztonl deelop-ment between the two peoples.Further, Korens nd the Jp-nese were o the sme rce. As nAsn mperl power n dom-nton o Asn colones, Jpnws unble to dde popultongroups ccordng to rcl lneson the grounds o physologclnthropology.

    o be sure, ecludng the ntesrom the cl nd poltcl

    rghts o ctzenshp ws chr-cterstc o ll colonl regmesnd Jpn ws not n ecepton.Dstncte to Jpnese polcyws tht poltcl ecluson tookplce wthout openly ssgn-ng seprte legl dentty tothe colonzed populce. Whenthe Jpnese needed deologclrhetorc to justy ther colonlrule, they zeroed n on ther ms-son to brng bout ssmlton.Te supposed rtue o ssml-ton proed erstle. Culture orethncty ws not s prncpled

    ctegory n Jpnese colonldomnton s n the Europencontet. he Jpnese dd notsubscrbe to the noton tht thelegl system ws equlent tothe leel o clzton deducedrom rce. Te menng o the

    perceed derences n culturlleel between them nd thecolonzed my he been d-erent rom the nnte eelngo culturl superorty prelentn Europen colonlsm. Jpn,s recently clzed country,consdered legl modernz-ton n terms o much shorterspn, somethng tht could becheed rther rpdly by concerted stte eort.

    For the Europens, the colo-nl tsk o mprong ntelw coested wth culturl rel-tsm, the knd trceble to

    Montesqueu. Te del o theclzng orce o lw n theEnlghtenment shon dd notmen pplyng the sme lw bythe sme courts to the ntes.Tere were certn culturl sen-sbltes underlyng colonlpolces, nd lso consder-tons or nddul deelop-ment. Ctzenshp ws oeredto the ntes who pssed thequlctons or ssmlton.Te ssue o ssmlton or the

    ncluson o the ntes wsdscussed s deologcl nd

    sprtonl rhetorc. In Jpn,the ssue hd more utltrn,nstrumentl, nd unctonldmensons. Assmlton mentssmlton en masse, .e., ss-mlton o people or nton.In ths collecte scheme, nd-dul mtrculton o the sub-ject people ws not n ssue. TeJpnese mission civilisatricewsdeod o the Enlghtenmentelement o the mprobltyo n nddul. Te colonzedpeople s whole hd to becomelke the Jpnese people, not justgurtely but n eery pos-

    sble spect, n culture, sprt,nd loylty. It hd to be ll ornothng. Wht prompted brutluthortrnsm nd eclusono the subject people rom lbe-rl reorms n the Jpnese colo-nes ws, then, less rcl cons-dertons thn the nety ndconcern bout mntnng theempre, specclly, preserngpublc pece nd order n thecolones populted by ms-se number o non-Jpnese

    ethnc peoples. Dscrmnton ws justed by not so muchthe low leel o clty o colo-nl subjects s ther dsmlleel o loylty to the Jpneseemperor. Ts ws precsely why Korens were notorously

    ecluded rom poltcl rghts.Korens were dened the smerghts s the Jpnese becusethe Jpnese ered tht ungr-teul Korens would undermnend eentully destroy colonldomnton.

    ConCLusionTe legl polcy o most colonlgoernments resonted wth neolutonry deology, tnged wth hgh morl tone. InEuropen colonlsm the o-cl lne tht the ntes shouldbe llowed to settle ther ds-putes by locl custom coested

    long wth the del o clz-ng msson. How to reconclethe pprent contrdctonsbetween the gol o clzngnte socety nd the polcyo ndrect rule, purportng torespect trdtonl nsttutons,netbly posed dcult ques-ton. Jpn lso wtnessed thelberl ntellectul trdtontht wrned gnst the whole-sle enorcement o ts lws onthe colones, but the Jpnese

    scholrs pprecton o ndg-enous custom ws not neces-

    srly t odds wth the colonlcmpgn to oerhul the ntelegl system n the model o themodern Jpnese system.

    Postcolonl dscourses hebeen domnted by the eortsto redscoer uthentc cus-tomry lw untnted wth thecolonl pst nd to hl t s symbol o the ndgenous cul-turl nd legl dentty. Yet thedemnd n ormerly colonzedcountres or modern nd un-ed lw drws ttenton to theeecteness, or the lck thereo,

    o colonl judcl dmnstr-ton. Shrouded by the conceptso custom nd trdton whchgoernment nthropologstsreed, nte justce n Euro-pen colones ws let lone toest besde the Europen jus-tce system nd, n consequence,customry lw constructed ntht process my he becomestgnnt nd osslzed. In con-trst, customry lw n colonlKore ws n unpologetcllyntegrl prt o the legl mod-ernzton scheme concocted bythe Jpnese stte. Te colonlgoernments controlled grp on

    customry lw seems to hehelped pllte clsh betweentrdton nd modernty nKore. he Jpnese mproedthe judcl system n Kore n hrshly eecte wy. WhtArcns demnded durng thecourse o ntcolonl moe-ment n the 1950s, such s uned legl system, ntegrtono customry lw nd modernlw, nd sngle herrchy ocourts open or ll, hd lredybeen cheed n Kore durngthe colonl perod. PostcolonlKore my he been reltely

    spred o judcl neectenesstht hmpered the prctce olw n mny prts o ormerEuropen colones.How ech colonl power per-ceed nte customry lw ndhow t operted colonl courtsor the ndgenous popul-ton encpsulte ts son o tscolonl enterprse. Just s thecourses o Europen colonlsm were propelled by prtculrset o hstorcl condtons nddctted by poltcl nd dmn-strte epedences, so ws thebumpy pth o Jpnese colo-

    nlsm. As shown n ths rtcle,the schem o legl plurlsmnd legl ssmlton ws rrom coherent or cler-cut, ndt entled derent nsttutonlstructures nd deologcl com-mtments. By jutposng trjec-tores o colonl lw n Europend Est As, one cn hope or more dscernng yet encom-pssng perspecte n studyngcolonlsm n world hstory.

    Potcoloial dicore hae bee doiated b the efort to redicoerathetic ctoar la taited ith the coloial pat ad to hail ita a bol o the idieo cltral ad leal idetit. yet the deadi orerl coloized cotrie or a oder ad ied la draattetio to the efectiee, or the lack thereo, o coloial jdicialadiitratio.

  • 8/2/2019 Perspectives n.6 - printemps / spring 2012

    6/20perspectives n. 6 printemps | spring 2012

    Le ttre de ce dosser le drot

    et les drots peut prtre dl-ct pour les jurstes chnos. Eneet, les sgnctons ben d-rentes entre drot object etdrot subject dson cls-sque en drot rns sontdstngues en drot chnosdune utre mnre, propre l lngue chnose : le mot adsgne le drot, l phrse quanli correspond u drots. Cesdeu epressons lngustquestrs lognes lune de lutreorment touteos une mt-phore du rpport prtculerentre le drot et les drots dnsle contete chnos. Il sgt, pr-

    csment, dune prt de lcrtentre les rgles de drot benlbores, ntgres dns lestetes normts promulgus,et, dutre prt, de l rlt del joussnce des drots pr lesctoyens.

    L dstnce, lncohrence, orel tenson entre le drot et lesdrots consttuent un phno-mne prenne et, du coup, lob- jet prlg de recherche de l

    socologe jurdque. Les ep-

    rences du drot chnos mn-estent l os l complet etl derst de lnloge le drot/les drots.

    Pour les jurstes, lobject ne selmte ps prendre plenementconscence de lcrt entre ledrot et les drots, ms consste en nlyser les rsons et proposer des solutons pour lerdure. Lde de regrder deprs l rlt est pertnente ucs chnos dutnt plus queson retour u drot se trdut pr une rtble rnse lgsl-te . Lgrer sns susm-

    ment tenr compte de leec-tt des drots ne peut quenous mener nous nterrogerde noueu pour sor s leschnos ont l rtble olontdpplquer leur propre drot.Queston quon et pu poser usnologue et jurste rns JenEscrr, l y presque qutre- ngts ns. Les temps ont benchng, ms le questonnementdemeure, les rponses restntnunces.

    Le proessonnlsme des

    jurstes ynt pros ses lmtes,les ctes des ctoyens sont lprncple orce qu nlementcondut l rtble jous-snce des drots. L reendc-ton des ctoyens leurs drotssccrot ds lors que leurs nt-rts les plus ondmentu sonten jeu. Btr l conscencedes drots deendrt monsmportnt que donner lesndctons sur les mesures prendre pour rlser ces drots.Ans en est-l de l nourrture le beson le plus ondmen-tl de ltre humn selon lestetes nterntonu (pr e.,

    l Dclrton de Rome sur lscurt lmentre mondle),comme le proerbe chnos ledt l nourrture est le cel desctoyens qu peut nourrr undynmsme orble l rl-ston du drot llmentton,concept jurdque trs rche enconnottons.

    On retent c le drot l scurtdes denres lmentres, ques-ton dctult et proccupnte

    de l e quotdenne dns l

    soct chnose, pour borderl rlt et tenter de conceorles possbles solutons u pro-blmes. Cr s certns drots,de nture poltque ou cle,comme pr eemple, le drotde ote et l lbert depres-son, peuent tre judceu-sement utlss lssue dunclcul des cots et gns rsul-tnt de l rclmton de cesdrots, le drot l scurt desdenres lmentres est ntu-rellement ndspensble pourtous ceu qu sont drectementou ndrectement concerns.Cependnt, pour les ctoyens-

    consommteurs ndduels,suegrder leurs drots et nt-rts lgtmes ce l pussncedes producteurs/ournsseursppelle renorcer leur cpctdcton. cet grd, le trpedjurdque consttu pr lorgn-ston, lcton et l ngoctoncollecte, sur lequel dot repo-ser le Drot du trl, peut treun modle pour grntr le res-pect eect du drot l scu-rt des denres lmentres.

    Lhypothse peut tre conrme

    pr des cs concrets.Les dommages-inTrTs Commeune forme desanCTion CiviLeL lo de 2009 sur l scurt desdenres lmentres en Chneprot, dns son rtcle 96, l-n 2, que les consommteursont le drot, outre l compen-ston des prjudces rels, rclmer une ndemnt dont lemontnt peut sleer 10 osle pr dcht pour les produtsqu ne serent ps conormesu crtres de scurt des

    denres lmentres. Au termede cette dsposton lgslte,l responsblt cle sur lesdommges-ntrts smposeu producteurs et u endeursqu mettent sur le mrch desproduts lmentres dont lnon-conormt u normes descurt leur est ben connue.

    Lobject dmposer une telleresponsblt cle dte pun-te consste dssuder, pr

    LCART EnTRE LE DROIT ET LEs DROITs : LA LEOn DE LA

    Bi Li | ridet lIEA de nate

    Docteur en droit de l universit Paris I Panthon-Sorbonne, diplm en Master de droit international l universit de Nankai (Tianjin, Chine) et proesseur lInstitut de Technologie de Harbin, il travaille dans le vaste champ du droit international, notamment sur le droit international des droits de l homme et le droitinternational conomique. Il a auparavant tudi la protection de la proprit en droit chinois.

    Milkisseenbeingpouredawayduetotheclosureofamilkfactory

    ontheoutskirtsofWuhan

    Reuters/StringerShanghai

    http://www.rfiea.fr/fellows/bin-lihttp://www.rfiea.fr/fellows/bin-lihttp://www.rfiea.fr/
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    perspectives n. 6 printemps | spring 2012

    eet dntmdton, l produc-ton et l crculton des pro-duts problmtques epres-son cournte pour dsgnerles produts qu mconnssentles crtres de scurt. Il sgtdune nnoton en drotchnos cr jms une compen-ston punte de telle ener-gure nt t prue. Ellersque dlleurs dlourdr lesresponsblts dscplnres etpnles des producteurs et des endeurs des denres lmen-tres sute l meuse redu lt emposonn.

    L responsblt cle dn-

    demnston punte pour-rt ccrotre l conscence desconsommteurs et du coup,ncter les ctons pour l sue-grde de leurs drots. Or, leec-tt des responsblts nsprues pr l nouelle lo de2009 dpend de lecct desmcnsmes dpplcton deslos, notmment pr les dersorgnes ttques en chrge del scurt lmentre et les ns-tnces jurdctonnelles.

    Voc un cs typque qu rleles ttentes des consommteurs :Mdme Zho, hbtnte de

    l lle de Jnn, cptle de lpronce de Shndong, py1104 Yun (enron 130 euros)pour tros brquettes de gteude Lune ben nt l Ftechnose de m-utomne.En rentrnt chez elle, elle dcouert les problmesdes gteu : l ny t ucunendcton relte l dte debrcton, n l prode deconserton n u ngrdents,lors que ces normtonssont oblgtores en ertu desrgles de drot chnoses. Ellesest porte dent l justce en

    rclmnt des ndemnts dunmontnt gl 10 os le prde son cht, ns que le rem-boursement des rs de trns-port encourus pour ce procsltgeu.

    Lors dune nterew dns lpresse, Mdme Zho sesteprme sns quoque : llo permet l compenston de10os le pr dcht. Son but estdencourger le peuple prendredes mesures contre les produtsproblmtques. L scurt desproduts lmentres ne pourrtre grnte que pr l surel-

    lnce lquelle prtcpe chcundentre nous 4. En eet, l nestps rre que l prtcptonpublque l surellnce del qult des produts pusseprendre l orme dune strt-ge : des ctoyens chtent desproduts problmtques enplene connssnce de cuse,dns le but unque de repplquer l dsposton relteu dommges-ntrts.

    Ces prtques, dtes des u chts, sont crtques comme

    mlhonntes et donc, seloncertns, elles ne peuent trelgtmes pr l lo mme sles producteurs et endeurs sontcertnement les plus mlhon-ntes. Lndemnston puntene dert, ds lors, ps sppl-quer u cs o lnddu entendsenrchr en mnpulnt seschts, a ortiorisl cquert uneorte quntt de produts ndugmenter le pr totl dchtet, pr consquent, le mon-tnt des ndemnts puntes.

    lheure ctuelle, ute dune

    dcson de justce ynt luto-rt dnterprtton de l lo encuse, l queston reste ouertequnt u t de sor s lmotton du u consom-mteur consttue ou non lundes lments de lbus du drot,eclunt lpplcton de lr-tcle 96, ln 2.

    En prtque, les contenteuentre consommteurs et pro-ducteurs ou endeurs, dns les-quels l dsposton relte udommges-ntrts est thor-quement pplcble, prennentsouent n grce une trn-

    scton entre les prtes rsul-tnt de lecce mdton lchnose. Pr cette trnscton,

    les trbunu chnos ont lco-nome de juger sur l rt,ms glement de juger surle drot. Cel eplque pour-quo l mdton est beu-coup pprce et, mme, pr-

    re. Ms les consommteursbncent-l toujours eec-tement de l protecton queleur ore les dommges-nt-rts punts ? Lncerttude estde mse, en rson du rpportde orce dns l trnscton.

    Pour redresser les dsqulbresentre les consommteurs etles producteurs / ournsseurs,comme le cs c-dessus les rls, l coordnton de lcpct collecte des consom-mteurs est ndspensble. Ent, dut dune orgnstoncollecte des consommteurs,

    les nddus sont bles dnsles rpports de orce et de drot.Lnsttuton des orgnstonsdes consommteurs sert utlenon ps pour mettre en urel sncton cle, ms pourrpondre l queston de sors l msson de grntr l scu-rt des denres lmentrespeut tre unquement cone ltt ? Le cs sunt est r-lteur de lmportnce de lorg-nston collecte.

    adaPTer Les normesde sCuriT Pour

    ConTourner LaresPonsabiLiT ?Sute u scndle du lt empo-sonn, les normes de scurt duprodut lter ont t modes.Cel relnc l polmque5, cron souponne que les normesont t ntentonnellementbsses sous l presson desplus gros producteurs du lten ue de contourner les rglesde responsblt pour l non-conormt. Plus rcemment, unreportge rel que certnsproduts lmentres surge-ls ont t contmns pr des

    Staphyloccocus aureus Rosenbach.Alors quu regrd des normesde scurt ctuellement engueur ces produts contmnssont cceptbles, ls ne le sontps selon les ncennes normes6.L dgrdton des normes descurt rle dns cette ret rebondr lnterrogton surle ben ond des normes dop-tes pr ldmnstrton comp-tente. Les crtques ccusent lesentreprses ynt une postondomnnte sur le mrch deprtcper lrgement u proces-sus dlborton des normes quspplquent leurs produts, et

    pr consquent, dor nd-ment mnpul les normes enleur eur. Il est dent quen

    rson du conft dntrt, lm-plcton des entreprses pro-ductrces des denres lmen-tres est en mesure de dnturerles rgles de scurt. Le dbtcondut emner l procdure

    dlborton des normes descurt lmentre prue prl lo chnose, n de reprer lesbrches du systme ctuel qupeuent entrner les drpgesde onctonnement.

    L premere brche est quen ertu de l lo de 2009 sur lscurt des denres lmen-tres, le crctre qutble del procdure dlborton desnormes de scurt peut tre msen cuse ce u conft dnt-rt. Les mnstres comptents,prm lesquels le mnstre del Snt et de lhygne jouent

    le rle le plus mportnt, sontdots des pouors ddopter lesnormes oblgtores de scurt(rtcle 21). Pour respecter lesnormes scentques, un comtdluton dot tre ms enplce consttu deperts enmdcne, grculture et nutr-ton, et des reprsentnts desorgnes du gouernement cen-trl. Le comt dluton lepouor dpprouer les projetsde normes de scurt (rtcle 23,

    ln 1er). Sns lpprobtonprlble du comt, les normes

    de scurt ne peuent ps trelglement doptes. Pourtnt,l lo de 2009 ne prot ucuneegence sur lndpendnce etlmprtlt des eperts. Ceu-c pourrent entretenr des rel-tons trs proches de lentreprseou des entreprses ynt l pos-ton domnnte sur le mrchpertnent, pr consquent, lsrsquent de personnlser lesnormes de scurt.

    L deume brche rsdeen l trs ble o ttrbueu consommteurs. L lo de

    2009 sur l scurt des den-res lmentres ege que lesopnons des entreprses et desconsommteurs soent recuel-les dns llborton desnormes (rtcle 23, ln 2).L procdure de consulttonpublque qu permet l prt-cpton des consommteurs l normtt nest touteosps clrement tble pr lmme lo. Ldmnstrton etle comt dluton dsposentdonc dune remrquble mrgede mnure dns lenqutedes opnons publques. Dnslbsence dorgnston collec-

    te des consommteurs u senspropre, lAssocton chnosedes consommteurs tnt

    trs nsttutonnlse, l ny ucune grnte que les o desconsommteurs soent rt-blement entendues et prses encompte. Dns un contete oles entreprses sttendent tre

    mplques dns le processusde normtt, et spprtent dopter les normes selon leursmesures, lbsence des o desconsommteurs met en dencele dsqulbre prjudcble.

    L trosme brche, encore plusnste u consommteurs,est que selon l lo de 2009, sucune norme ntonle, nlocle, n t dopte sur lscurt de certns produtslmentres brqus pr lesentreprses, celles-c sont uto-rses tblr leurs propresnormes de scurt (rtcle 25).

    Il est ben comprhensble quedns un pys uss ste et utrdtons culnres s rescomme l Chne, les normes descurts ne surent courrtoutes les rts de produtslmentres. outeos, utor-ser les entreprses tblr leurspropres normes de scurt nesert-ce qu ttre ecepton-nel sns eger ucune prt-cpton des consommteurs, nereent-l ps donner l brebs

    grder pr le loup ? L stu-ton relle nest peut-tre ps s

    rdcule. Ms l dsposton del lo de 2009 peut se heurter une queston jurdque sreuse.Il sgt de sor s l conor-mt u normes de scurtdoptes pr lentreprse, u cso les normes ntonle et locleerent dut, peut consttuerune cuse eonrtore de l res-ponsblt dlctuelle pour lesprjudces des consommteursentrns pr le produt lmen-tre ssu de l mme entreprse.L lo de 2009 est trs mbguen dsposnt que les normes delentreprse spplquent u sen

    de lentreprse (rtcle 25). Sles normes de scurt ont leurcontrgnnte, l ormultondudt rtcle ut-elle une lm-tton leet jurdque rationaemateriae? L rponse dpen-drt de l poltque judcre.

    En somme, l porost du sys-tme de normlston trdutconcrtement l rglt dumode ctuel de gouernnce enChne. Elle peut creuser lcrtentre le drot et les drots lgrd de l scurt lmentre.De t, un rqulbrge entrecteurs conomques (les entre-

    prses), cteurs cques (orgn-stons non gouernementles),et cteurs scentques deentplus que ncessre. Un d-logue entre les pouors (ltt,ses dmnstrtons, et les entre-prses ttulres du pouor co-nomque), le sor (epertsscentques) et le oulor (org-nstons non gouernemen-tles7) prouer son utlt eclrre de noueu rsques descurt8.

    Notes1. M. Delms-Mrty, P.-E. Wll, La

    Chine et la Dmocratie, Fyrd, 2007,p. 551.2. N 1098 de Courrer nterntonl, Qund l Chne semposonner 3. Aln Supot, Lesprit de Philadel-

    phie : la justice sociale ace au marchtotal, Seul, 2010, p. 140.4. c. le reportge dun journl loclchnos, dsponble sur le len sunthttp://dzrb.dzwww.com/yw/201109/t20110927_6661387.htm5. c. Sun Junjun, Debte on thentonl stndrd o rw mlk nChn, http://progrmmelscu.wordpress.com/2011/08/12/debte-on-the-ntonl-stndrd-o-rw-mlk-n-chn/

    6. c. le reportge de B ntn,http://www.jjckb.cn/2011-11/23/content_344654.htm7. M. Delms-Mrty, La reondationdes pouvoirs, Seul, 20078. Pr e., le rppel de certns produtsdeMiji milk o on dcel des trcesde csum, http://www.jpntody.com/ctegory/ntonl/ew/trces-o-rdocte-cesum-ound-n-mej-bby-ormul, http://englsh.peopledly.com.cn/90882/7669291.html

    La loi peret la copeatio de 10 oi le pri dachat. so bt etdecoraer le peple predre de ere cotre le prodit pro-blatiqe. La crit de prodit alietaire e porra tre ara-tie qe par la reillace laqelle participe chac detre o.

    sCuRIT ALImEnTAIRE En CHInE

  • 8/2/2019 Perspectives n.6 - printemps / spring 2012

    8/20perspectives n. 6 printemps | spring 2012

    Il nest ps cournt dtblr unlen entre justce ethnocultu-relle1 et justce trnstonnelle2.

    Deu rsons eplquent cettt de t. Premrement, lproblmtque de l justce eth-noculturelle t construte udprt dns le cdre des soctslbrles (en Amrque du Nordet en Europe), et non dns dessocts conrontes des o-ltons msses des drots delhomme comme en Amrqueltne, en Europe de lEst3 et enArque, pour lesquelles, prc-sment, l justce trnstonnelle t pense. Deumement, l justce trnstonnelle mergedns les contetes o, prs uneprode plus ou mons longue de

    dctture et de oltons ms-ses des drots de lhomme, lest queston de (re)construredes socts poltques rgespr les prncpes de ltt dedrot. L justce trnstonnelle donc prte le, u dprt,ec les drots de l premregnrton4, l rconcltonconcernnt dbord le rtbls-sement dune certne connceentre les ctoyens et les nsttu-tons poltques, et non l justce

    ethnoculturelle ou le dloguentercommunutre. Dns lests pourtnt, les questons

    denttres ont souent jou unrle dtermnnt dns un bonnombre de stutons de o-ltons msses des drots delhomme. Cest le cs en Arquedu Sud, en Argentne, u Gu-teml, u Prou, u Chl, uRwnd et u Burund, pourne cter que quelques eemples.Dns les socts multethnques(ou multrcles), les oltonsdes drots de lhomme prennentsouent l orme de mrgn-lston, de msscres ore degnocdes, snt spcquementcertns groupes, trs souentmnortres. prtr de prelle

    stuton, l deent dcle desprer l justce trnstonnellede l justce ethnoculturelle oude penser l justce trnston-nelle en snt bstrcton desdentts ethnoculturelles. Au-del des ormes drentes quepeuent prendre les rprtonsdns une justce trnstonnelle,ce qu est le plus en jeu, pour lecs des socts multethnques,cest l possblt qu est don-ne u ctoyens de dloguer,

    dns le cdre dune poltquede reconnssnce des dent-ts ethnoculturelles de tous lesgroupes, en prtculer de ceuqu ont t jusque l mrgnl-ss. Cest ce len entre l justceethnoculturelle et l justce trn-stonnelle dns un processus derconclton que je souhtetblr en mppuynt sur le csdu Burund.

    JusTiCe TransiTion-

    neLLe eT reConnais-sanCe des idenTiTseThnoCuLTureLLesLhstore du Burund tmrque depus lndpendnceen 1962 pr une successon decrses poltques qu se sontmnestes chque os prdes msscres nterethnquesde nture gnocdre, prll-lement l stuton smlreu Rwnd osn. Cest l crsede 1993 qu condur, pr sonmpleur (enron 50 000 morts), une orte mplcton de lcommunut rgonle, et enprtculer des pys Arush

    comme leRwnd, lOugnd, lnzne, le Keny et l RDC.Le trl de mdton com-menc en 1995 pr le prsdenttnznen, Julus Nyerere, unom de ce groupe de pys serreprs et poursu pr NelsonMndel en 1999 l mort deNyerere. Cest cette mdtonqu boutr ldopton enot 2000 de ce que lon peutconsdrer comme le rtblepont de dprt de l justcetrnstonnelle u Burund :lAccord Arusha pour la paix et larconciliation au Burundi.

    Lun des ponts les plus mpor-tnts de cet Accord concerneune nouelle concepton de l justce socle et poltque, qucesse dtre celle des plus orts (legroupe des mnorts utss quont monopols le pouor pen-dnt une qurntne dnnes)pour deenr une justce ssurntun certn qulbre entre les d-rentes composntes ethnquesde l nton. Le Protocole I delAccord dbute pr un chptresur l nture et les cuses hs-torques du conft en rppe-lnt l cohson qu t prlu

    jusque l, pus les dsons etles tensons nterethnques qusont nes ec l colonstonet qu ont t renorces prsl colonston. Le Protocole II encore plus lon dns cettedmrche de reconnssnce desdentts ethnques en rppelntlegence de respect de l der-st ethnque du Burund : LeBurund est une nton nd-pendnte souerne, une msrespectnt s derst ethnque

    et relgeuse. Il reconnt lesBhutu, les Btuts et les Btwqu consttuent l nton burun-dse (Protocole II, rt. 2 1).Cest le pont de dprt detoute poltque de justce eth-noculturelle : l reconnssncede l derst ethnque, eccomme sgne tngble de cettereconnssnce l possbltde dsgner ces dentts spc-ques : Bhutu , Btuts , Btw . Le deume moment

    de l justce ethnoculturelleconsste tenr compte de cettederst dns lorgnston del e poltque, en loccurrencec dns l reprsentton uneu des prncples nstncesde l e poltque (le pouorecut, pouor lgslt, pou-or judcre, pouor mltre,etc.). Cette prse en compte semtrlse pr l prsence dechcun des prncpu groupesethnques u neu de l ce-prsdence de l rpublque5,et pr l ton des quotsethnques pour l compostondes membres ncrnnt les plus

    hutes nsttutons (en gnrl60 % pour les Hutus qu repr-sentent 85 % de l populton, et40 % pour les utss qu repr-sentent 15 % de l populton,et tros plces rseres pour lesw u neu du snt).

    Le diLemme JusTiCe /rConCiLiaTionOn remrquer que les mc-nsmes nsttutonnels de jus-tce trnstonnelle nont pst jusquc ms en plce uBurund, cuse en prtculerde l dmenson judcre qu est

    ssoce u processus de rcon-clton. LAccord dArushprescrt l mse en plce dune Commsson ntonle pourl rt et l rconclton (Protocole I, rtcle 8), ynt descomptences qus judcres,pusqul lu est demnd dc-complr les mssons suntes :a) Enquter. La Commission aitla lumire et tablit la vrit surles actes de violence graves commisau cours des conits cycliques quiont endeuill le Burundi de lin-dpendance (le 1erjuillet1962) la date de la signature de lAccordde paix dArusha, qualie les

    crimes et tablit les responsabi-lits ainsi que lidentit des cou-pables et des victimes. Mais cetteCommission nest pas comptente pour qualier les actes de gno-cide, les crimes contre lhumanitet les crimes de guerre.b) Arbitrer et rconcilier. () Auterme de lenqute, la Commis-sion arrte ou propose aux insti-tutions comptentes des mesuressusceptibles de promouvoir larconciliation et le pardon, dcide

    la restitution aux ayants droitdes biens dont ils avaient tdpossds ou arrte des indemni-sations consquentes, ou proposetoute mesure politique, sociale ouautre visant avoriser la rcon-ciliation quelle juge approprie.

    Or l dmenson judcre est enrlt celle qu soule le plusde dcults dns tous les cs de justce trnstonnelle. Les res-ponsbles des crmes prrent

    toujours bncer de pr-don , d mnste , plutt quedtre consdrs comme cou-pbles et a ortioridtre snc-tonns. On comprend pourquou Burund, on ssster unelongue btlle pour quune ds-tncton clre sot te entreune commsson ynt descomptences judcres (ns-ttuton dun rbunl spcl)et une commsson dent sechrger seulement de l rtet de l rconclton (nsttu-ton dune Commsson Vrtet Rconclton) et pour quel CVR dtenne une comp-

    tence ecluse pour soumettredes cs nynt ps bout unerconclton dent le rbunlspcl. Dns s longue ngoc-ton ec lONU pour l mse enplce dune commsson rt etrconclton, le gouernementburunds publ un Mmo-rndum en rer 2006 nd-qunt que l Commsson Vrtet Rconclton ne dert psor pour octon l recherchede l justce, celle-c ne dentnterenr que s l rconc-lton sest re mpossble.Le mmorndum joutt que

    tous les crmes comms tentsusceptbles dtre prdonns,en ndqunt quucun cte,ucun t tbl pr l com-msson nest dnce eclu duprocessus de rconclton (pont 68) prtr du momento le coupble dt l rt etdemnde prdon.

    Il y urt en eet, dns l clssepoltque burundse ctuelle,de nombreuses personnlts,cles et mltres, du pouorou de lopposton, qu pour-rent tre ctmes du pro-cessus de justce trnstonnelle

    dns s dmenson judcre.Auss ont-ls tous ntrt pr-lger le prdon, lmnste, orelmnse plutt que l justce6.

    On se retroue l u cur dudlemme ondmentl de l justce trnstonnelle : snc-tonner/punr/condmner ououbler/prdonner ? Au-deldes enjeu poltques dun teldlemme, l y un enjeu thque :s l nlt substntelle de

    JusTICE ETHnOCuLTuRELLE, JusTICE TRAnsITIOnnELLE ET

    Eret-marie mboda | ridet a Collei de Lo

    Proesseur de philosophie l universit catholique dArique centrale ( Yaound, Cameroun), ses recherches portent sur la justice sociale et politique, lthique desrelations internationales et l action humanitaire. Il a publiJustice ethnique. Identits ethniques, reconnaissance et reprsentation politique (Presses de luni-versit de Laval, 2009),John Rawls. Droits de lhomme et justice politique (Presses de l universit de Laval, 2008), Laction humanitaire en Afrique. Lieux etenjeux(Archives contemporaines, 2008), etLa justice globale et le droit dtre migrant(GGC ditions, 2005).

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    http://www.rfiea.fr/fellows/ernest-marie-mbondahttp://www.rfiea.fr/fellows/ernest-marie-mbondahttp://www.rfiea.fr/fellows/ernest-marie-mbondahttp://www.rfiea.fr/
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    perspectives n. 6 printemps | spring 2012

    l justce trnstonnelle est lrconclton, peut-on rlser

    l rconclton en opposntle cmp des mchnts cou-pbles qu doent tre puns celu des pures ctmes pour lesquelles l ut pporterdes rprtons ? Peut-on obte-nr l p en brndssnt lrmede l punton ?

    au-deL de LaJusTiCe : ConCiLiereT rConCiLierS, comme on l u plus hut, leolet judcre de cette justce contrbu eller des crnteset retrder le processus de

    rconclton, l este un pluslrge consensus sur l ncesstdnsttuer des mcnsmes derconclton, et mme dccor-der l rconclton et l pune mportnce prmordle.

    Cest ce que montrent lesconsulttons qu ont t eec-tues uprs des popultonselles-mmes. L consulttonprlble, dcde en noembre2007 sous l orme dun ccord-cdre entre le gouernementburunds et lONU, sest drou-le de jullet dcembre 2009 lntreur du Burund et en mrs

    2010 pour les Burunds nt letreur de leur pys7. Ce sontu totl 3887 personnes, ssuesde toutes les ctgores socles,de toutes les composntes eth-nques et de toutes les rgonsdu pys qu ont rpondu desquestons reltes u modus ope-randi de l rconclton8. Lesrsultts de cette enqute ontt publes en rl 2010 dnsun rpport de 187 pges nt-tul Rpport des consulttonsntonles sur l mse en plcedes mcnsmes de justce detrnston u Burund .

    Pour l pluprt des personnesconsultes, les mcnsmes de justce trnstonnelle derentprlger, pr ordre dmpor-tnce, l rt (91,47 %),le prdon (87,50 %), l jus-tce (83,39 %), l rprton(79,90 %), lmnste su pourles uteurs des crmes les plusgres comme les crmes deguerre, les crmes contre lhum-nt, ou les crmes de gnocde(65,47 %).

    On remrquer que, sur ce pontconcernnt les mcnsmes de

    rconclton, cest l rt etle prdon qu occupent les pre-mres plces, tnds que l jus-tce, l rprton et lmnsteoccupent une plce secondre,ben que non nglgeble. Cetteprmut du prdon conrme lesrsultts dune enqute meneen 2007 pr Cyrus Sm duDprtement des scences pol-tques de lunerst de Colom-b New York sur les mmespopultons9. Dprs cette

    enqute, en combnnt toutesles rbles telles que lge,

    le genre, lpprtennce eth-nque, lpprtennce relgeuse,l rgon, le sttut de ctmeou de non ctme, le neudducton, cest l mjort desBurunds qu clssent le pr-don et loubl en premer leupr rpport l punton. Pourl queston comment dert-on trter les combttnts quolent les drots humns , onobtent prs de 34 % ds o-rbles lopton 1 : Prdonnersns condton , 61 % pour lop-ton 2 : prdonner seulement ceu qu le demndent et 5 %

    pour lopton 3 : punr tous lescoupbles . Et pour l queston Pour lntrt de l p et lrconclton, chercher l rtou oubler le pss ? , ce sont69 % qu chosssent lopton 1 Oubler le pss et en-ron 30 % lopton Chercher l rt . Certes quelques crtspeuent tre obsers pr rp-port ces moyennes gnrlesselon que lon consdre telle

    ou telle rble en prtculer,ms ucun crt ne remet encuse l donne gnrle de lprmut du prdon (ec ousns condton) et de loubl. L rble de l ctmston etde lpprtennce ethnque, quurt pu condure a priori ldemnde de sncton ne donneps des rsultts scrtnt desmoyennes : ctmes et non c-tmes des olences, Hutus ou

    utss, sccordent pour don-ner leur prort u prdon et loubl. Ce qu juste lmpor-tnce que pourrt or dns ceprocessus le recours u mc-nsmes trdtonnels de justceet de rconclton.Le reCours aux mCa-nismes TradiTionneLsde JusTiCe eT de mdia-Tion Comme soLuTion ?L pluprt des pys rcnsenggs dns le processus de justce trnstonnelle ont eurecours des mcnsmes tr-dtonnels de justce. Le cs le

    plus mdts et le plus connuest celu des jurdctons Gacacau Rwnd. On beucoupmons prl, pour des rsonsles lmpleur reltementmondre des stutons de crse,du rte Mato Oputen Ougnd,du Kpaa Mendeen Serr Leone,et du Bashingantaheu Burund.

    Le Bashigantaheest une nsttu-ton trs ncenne qu remonte-rt u xviiie scle, ms qu

    conser toute son mportncesocle u yeu des Burunds,

    mme s elle t mse en el-leuse pendnt l prode colo-nle. Le terme sgne lttrle-ment celu qu plnte l bguettedu drot. Sont consdrs commeBashingantaheles personnes quncrnent ces leurs de justceet dqut, et qu sont cpbles,en cs de ltges, de jouer le rlede mdteur pour pser lestensons et rconcler les pr-tes. Ben que lnsttuton tt occulte pr les nsttutonsmodernes, elle pu contnuer jouer son rle de mdtonet de conclton. Pendnt les

    prodes les plus trgques delhstore du Burund, commeen 1993, Les Bashingantaheontcontrbu, dns certnes loc-lts tout u mons, ttnuerles olences nterethnques enprotgent des personnes ul-nrbles et mme en jount lerle de mdton pour dlrercertnes personnes dtenuespr des ssllnts. Ce rle demdton sest mnest encore

    plus u moment o, le clmetnt reenu, les Bashingantaheont t des eorts pour rppro-cher et rconcler les commu-nuts et mme pour orgnserquelques snces de demndepublque de prdon10.

    LAccord dArush, prs orrppel s oncton de cohsonentre les drents groupes eth-nques (Protocole I, rt. 1, 2),

    cte cette nsttuton prm les prncpes et mesures dordreculturel pour sortr de l crse(Protocole I, rt. 7, 27) et ussprm les nsttutons judcresqu derent tre moblses : Le Consel des Ubushingan-tahe sge lchelon de l col-lne. Il rend l justce dns unesprt de conclton (Proto-cole II, rt. 9, 8).

    Cette mportnce des Bashin-gantahe t reconnue pr desnsttutons nterntonles,comme en prtculer le Pro-grmme des Ntons Unes pour

    le deloppement qu, dns lecdre de son Projet dppu l promoton de l bonne gou- ernnce, soutenu, de 1999 2002, un trl ddentctondes Bashingantahe trers len-semble du pys et de structur-ton de lnsttuton. Grce cetppu, lnsttuton pu sorg-nser sous orme de Consel decollne (u neu de chquecommune) et de Consel nto-nl (u neu de lensemble du

    pys). Elle sest glement dotedune Chrte, l Chrte desBashingantahe dope en 2002.Elle compte ujourdhu plus de100 000 personnes choses prchque communut de bse enoncton de leurs qults morles(sgesse, honneur, dgnt, mourde l rt, sens de l justceet de lqut, etc.) et humnes(modrton, dscrton, cou-rge, douement, etc.). Luto-rt de lnsttuton est conscreujourdhu pr l Consttutonde mrs 2005 (rtcle 68), nsque pr l lo communle qustpule que Sous l supersondu che de collne ou de qurter,

    le consel de collne ou de qur-ter pour msson [] dssu-rer, sur l collne ou u sen duqurter, ec les Bashingantahede lentt, lrbtrge, l md-ton, l conclton ns que lerglement des confts de os-nge (lo n 1-016 du 20 rl2005). Lnsttuton des Bashin-

    gantahe possde donc a prioriujourdhu une ssse culturelle,morle, socle et mme jur-

    dque susmment orte pourpouor jouer un rle sgnctdns le processus de justce trn-stonnelle, notmment en ce quconcerne le dlogue et l rcon-clton ntercommunutre.

    Ms lecct de cette contr-buton dpendr de l mnredont son trl pourrt treorgns. Leprence desGacaca u Rwnd montr

    leur utlt poltque, ms ussleurs lmtes du pont de uede lobject de rconclton11.Lune delles proent du t queces jurdctons ont t ssocesu processus judcre en coursconront lmpossblt de juger plus de 130 000 dtenus(l urt llu plus dun scle !)et nont donc ps t ntgres udprt en tnt que mcnsmesde rconclton. Pr lleurs,l nture des crmes emnerne st ps prte des types deltges uquelles ces jurdctonstent hbtuellement conron-tes : ltges oncers, problmes

    conjugu, dsputes dhrtges,destructon des bens, etc. Cesquestons donnent leu unesorte de plbre qu dbou-cht sur l demnde de prdon,les rprtons s ncessres etl rconclton. Les Bashin-

    gantaheen tnt que mcnsmetrdtonnel ne peuent pro-dure l rconclton que slsne se consttuent ps commedes ulres des jurdctonsmodernes, qu snctonnent des

    nddus (l sncton s plcedns un processus de justce

    trnstonnelle) sns orcmentrconcler les communutsdses.

    Notes1. Nous dnssons l justce ethno-culturelle, prtr des tru de WllKymlck, comme tnt lensembledes mcnsmes nsttutonnels qupermettent dssurer l reconns-snce et l reprsentton des denttsethnoculturelles dns lespce publc lntreur dun tt, en ccordntdes drots spcques (drots lngus-tques, drots terrtoru, drots dereprsentton) certns groupes ou

    certnes mnorts.2. L justce trnstonnelle dsgnec les mcnsmes judcres et e-trjudres pr lesquels une soctynt connu l olence, l dctture,les msscres ntercommunutresou nterethnques olue ers un ttde drot pcque et respectueu desdrots de lhomme.3. Vor Wll Kymlck & MgdOplsk ds., Can Liberal Pluralism be

    Exported?, Oord, Oord UnerstyPress, 2001.4. Vor Pge Arthur, IntroductngIdenttes n rnston , n PgeArthur (ed.),Identities in ransition.Chaellenges or ransitional Jusitce in

    Divided Societies, Cmbrdge, Cm-brdge Unersty Press, 2011.5. Dns leercce de ses onctons,le Prsdent de l Rpublque estsecond pr deu Vce-PrsdentsLes Vce-Prsdents pprtennent des groupes ethnques et des prtspoltques drents (Protocole II,rt. 7, 4).6. Ste Vndegnste, Le processusde justce trnstonnelle u Burund.Lpreue de son contete poltque ,Droit et socit, n 73, 2009, p. 606.7. En prtculer en Arque delEst (Dr Es Slm) et en Europe(Bruelles).

    8. Questons reltes l prode quedet courr le trl de mmoreet de rconclton (de 1962, dtede lndpendnce, 2008, n de lbellgrnce ou une prode d-rente, plus longue ou plus courte ?),le mndt et les crtres de cho desmembres de l commsson, sur lnture des udtons (publques ou hus clos ?), les ormes de rprtons(ndduelles ou collectes ? symbo-lques ou mtrelles ?), l rorme desnsttutons, et l rconclton elle-mme.9. Cyrus Sm, Qu eut prdonneret oubler? Apprcton des Clssur l Justce tr nstonnelle et l Vr-

    t u Burund , mrs 2005 [en lgne],consult le 15/11/2011.10. Assumpt Nnwe-Kburhe, Lnsttuton des Bshngnthe uBurund , n raditional Justice andReconciliation ater Violent Conict:Learning rom Arican Experiences,IDEA, 2009, pp. 164, 170-171.11. Vor le olumneu rpport deHumn Rghts Wtch, Justice com-

    promise. Lhritage des tribunaux com-munautaires Gacaca du Rwanda, m2011, 168 p.

    DIALOguE InTERCOmmunAuTAIRE : LE CAs Du BuRunDI

    si la alit btatielle de la jtice traitioelle et la rcociliatio,pet-o ralier la rcociliatio e oppoat le cap de chat copable qi doiet tre pi celi de pare ictie por

    leqelle il at apporter de rparatio ? Pet-o obteir la pai ebradiat lare de la pitio ?

  • 8/2/2019 Perspectives n.6 - printemps / spring 2012

    10/20perspectives n. 6 printemps | spring 2012

    remarquesPrLiminairesLde de dgnt demeureujourdhu ssge pr touteune communut de dtrcteursqu questonnent s cohrenceconceptuelle et normte, nsque s blt nsttutonnelle.Ce groupe grndssnt de cr-tques de l dgnt (les digcrits,comme je les nomme) ustgentde drentes mnres cettede mme comme tnt un

    concept nutle 1

    ore unenoton stupde2. Plus encore, lsportent une double ccustonde redondnce (pourquojouter une noton s mprcse,lorsque des nterprttons plussoldes des prncpes poltquesondmentu de lbert etd glt demeurent lrge-ment porte de mn) et decrctre rctonnre , cr-ctre prtculrement prsentdns le dscours de l bothquedes theocon (consertstes rel-geu), comme les nomme Ste-en Pnker, dscours de nture entrer l recherche technosc-

    entque en l rgulnt de ondrsonnble ou en l prohbntde mnre rresponsble. Cestdns ce contete que doent treslus les eorts herculens deRoger Brownsword pour btr ldgnt tout l os comme unecontrnte et une mse en cpc-t de chosr, ce qu sgne unetrple egence : sor : () lerespect de l cpct de chcun,en tnt que cteur de dterm-nton de son lbre cho ; () lerespect des cho ns ts ; et() le respect du beson de bn-cer dun contete et de cond-

    tons dns chcun pusse oprerun cho lbre et norm3 .

    Les rdcteurs de l Consttu-ton ndenne ont, de on per-spcce, ntcp l noton dedgnt comme mse en cpctde chosr. Comprendre les choquls ont eectus nest ps chosese. Apprhender l mnrepr lquelle l dgnt en tntque mse en cpct de chosr, t mse en ure depus 60 nsdns l Consttuton ndenneest une entreprse encore plushsrdeuse. Cec pour une mul-ttude de rsons. Premrement,

    les 60 nnes de combt delInde pour s lbert sont restesondes sur lde que l prd-ton et lssujettssement colonlont consttu une pque sgdhumlton un long dn del dgnt. En tnt que premeruthentque mouement de luttedu xxe scle contre lhumltonnsttue pr l colonston, lecombt nden pour l lbert et l Consttuton ndenne quen rsult orent une rponse

    conenble et ppropre u ser-mon digcrits contemporn etnhstorque. En second leu, lemouement de lbrton sus-ct de noueu tlos de dg-nt pour les personnes sujettes lecluson socle olenteengendre pr le dscours duDhrm hndou. Ce dscoursdnt l cpct morle etl personnlt jurdque uhumls mllnres de lInde :les Intouchbles, les peuples

    borgnes et, de mnre lems dstncte, les msses deemmes ndennes. En trosmeleu, l Consttuton ndennepose s propre de de l dgnt,u moment prcs o celle-c estrme pr l Dclrton Un-erselle des Drots de lHomme.Il y l un t globl et socllmentre souent mconnu.En qutrme leu, les concep-tons de l dgnt de l Con-sttuton ndenne, lon dtremmtques de ses ncrntonseuro-mrcnes, proposent certns grds des ponts dedprt pour lensemble des pys

    du Sud. Mme sl peut treecess drmer que l dgnten so et pour so ournt le let-mot de l lutte ndenne pourl lbert, l est tout t clrquelle u mons nspr plus-eurs conceptons de l dgnt,telles queposes de on con-trste pr ses deu ondteurs :Mohnds Gndh et Bhm RoAmbedkr4.

    La PLaCe de La digniTdans La ConsTiTuTionindienneL dgnt est l dernre des qu-

    tre leurs nonces pr le Pr-mbule de l Consttuton nd-enne, prs l Justce, socle,conomque et poltque , llbert de penser, depresson,dopnon et de culte ; lgltdes sttuts et des opportun-ts et l rternt qu ssurel dgnt de lnddu . Pluslon, l dgnt pprt commeun sous-ensemble de l ertuou de l leur de rternt .L Consttuton ndenne, ecs centne dmendements,nlucde ps dntge cettecombnson rternt/dgnt, deu eceptons prs. Le 42e

    mendement, dopt pendntltt durgence, mend deon mystque l dclrton del rternt dns le Prmbule,en joutnt quelle dot ssurerl unt et lntgrt de lNton , ce qu suggre que lesprtques de rternt ou de dg-nt pourrent y porter ttente !

    Une ttenton plus soutenue lcombnson rternt/dgntpeut tre troue dns lnserton,

    pr le mme mendement, de lPrte iv-a nttule les deorsondmentu des ctoyens.L cluse (e) prle du deor de promouor lhrmone et lrternt commune u-del des dersts de relgons,de lngues, de rgons, ou degroupes prtculers et en pr-tculer de renoncer u pr-tques dsoblgentes pour lesemmes ; l cluse () trte dudeor de lorser et de prserer

    le rche hrtge de notre cul-ture derse ; l cluse (g)rppelle les deors de prser- ton enronnementle et de

    compsson lgrd de toutesles crtures ntes . Cetteetrordnre lborton des

    leurs de rternt nest ps res-te compltement ncnttorecr les deors de l Prte iv-amposent des oblgtons const-tutonnelles tous les ctoyens, ycomprs u lgslteurs et u juges. L Cour suprme nd-enne ns pu lgrer contre lehrclement seuel u trl5 ets jursprudence enronnemen-tle sppue en grnde prtesur les deors de l Prte iv-a,qu concentrent de plus en plus

    les nces de lctsme lg-slt. Jborde dns ce qu sut,ms seulement pr des oesdtournes, l queston de sorsl est possble que les leurs derternt soent plus dptes uchmp lecl des oblgtons,tnds que les leurs de dgntserent plus ppropres pourprler des drots.

    Mme s cest le cs, l pprt premre ue que l combn-

    son rternt/dgnt consttuesmplement un ppendce utros leurs prcdentes, de Jus-tce, de Lbert et dglt. De

    plus, et dns lbstrt, on pour-rt penser que lordre lecldns lequel sont nonces ces

    tros leurs crstllse dj lecur des ntrts de l dgnt.Des trts connus relts cettechose trnge qu est ppele ledrot consttutonnel lmnentpresque du tbleu lmportncede l combnson rternt/dgnt6 et peu prs l mmechose peut tre dte de l po-gne dutobogrphes judc-res7. Et cest seulement ec lesdbuts dun ctsme judcrerdcl dns les nnes 1980, sot

    prs ltt durgence des nnes1975/768, que l jursprudenceconsttutonnelle sest oren-te ers un deloppement pluscomplet des leurs de rterntet de dgnt.

    digniT eT droiTsfondamenTauxPourtnt, ben des grds, lrdcton de l Prte iii de lConsttuton ndenne (drotsondmentu) deloppe un

    sens de l rternt commedgnt. Le drot lglt estglement un drot contre ldscrmnton onde sur les

    cstes, qu stend, u-del deltt, u cteurs de l soctcle, u rseu et u nst-

    tutons. Lrtcle 15 nterdt lesdscrmntons qu tblssentdes sttuts dndgnt, en pr-tculer celles ondes sur lescstes. Lrtcle 16(2) nterdtuss l dscrmnton de cstequ lmte ou nterdt lccsu mgsns, u resturntspublcs, u htels et u leude dertssement publc etencore lccs u puts, uberges (ghts) des leu de bg-nde, u routes et u leu de

    LA DIgnIT DAns LExPRIEnCE COnsTITuTIOnnELLE

    upedra Bai | ridet lIEA de nate

    Upendra Baxi, proesseur l universit de Warwick, diplm de l universit de Bombay, Inde et de la Berkeley Law School, a t Vice-Prsident des universitsdu Gujarat du Sud et de Delhi. Il a publi une vingtaine douvrages et plus de 200 articles, a enseign le constitutionnalisme comparati, la thorie sociale desdroits de l homme ainsi que les liens entre droit, science et technologie la New York University Law School Global Law Program. Parmi ses publications les

    ChildrenWritingSchoolExercises

    PhillipeLissac/Godong

    /Corbis

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    plus rcentes, on peut citerTe Future of Human Rights (3e dition, 2008) etHuman Rights in a Posthuman World: Critical Essays (Oxord University Press).Il a t conrencier lAcadmie de droit international de la Haye sur le thme Mass Disasters, Multinational Enterprise Liability and Private InternationalLawet l universit de Calcutta sur le thmeApproaches to Global Justice.

    llgture entretenus en toutou en prte pr les onds publcsou dds lutlston du pub-lc en gnrl . L combn-son consttutonnelle ndennerternt/dgnt est en guerrecontre lndgnt de lprthedond sur les cstes, derseset multples utorstons con-sttutonnelles de progrmmesde dscrmntons postespermettnt lccs u drots llphbtston, lducton,

    u serces publcs et mme l reprsentton prlemen-tre9. Pr lleurs, l lbertde conscence et de relgon

    (rtcle 25) est consttuton-nellement lmte pr les drotsondmentu de lhomme,

    communs tous les ctoyens etqu proclment l dgnt, enprtculer en ournt les nst-tutons relgeuses hndoues crctre publc tous les typesdHndous , ensute ns pournclure les personnes de cones-son Skh, Jnste ou de relgonbouddhste . Le summum de lcombnson rternt/dgntest ben sr lrtcle 17 qu nsstesur le t que l Intouchbl-t est bole , s prtque

    nterdte et que l mse enure de toute ncpct sur leondement de lntouchbltconsttuer une nrcton punepr l lo . Plus lon, lrtcle 35oblge en mme temps qulutorse le Prlement tblrde telles nrctons. Autntque je sche, ucune dspostonconsttutonnelle n jms tuss lon en tblssnt un codede drot pnl consttutonneldns le processus de proclm-

    ton des drots humns ond-mentu. L lo sur les nrc-tons reltes lntouchblt,remplce ensute pr l lo sur

    les drots cls, dclre llgleset punt de drentes onsles prtques socles et cul-

    turelles dhumlton rtuel-lement pproues ou socle-ment tolres. De plus, une loremrquble nomme lo pourl prenton des trocts tde ces prtques decluson et de olence contre les e-ntouch-bles et glement contre lespeuples borgnes (nommsrespectement cstes rper-tores et trbus rperto-res), des nrctons mmesns ute et mme collectes.

    Une utort consttutonnelle,ppele lInspecton des CR/ R (cstes rpertores et tr-bus rpertores), est plenementcomptente pour combttre lestrnsgressons consttutonnellesptentes uss ben que ltentes.Ben que l dchotome cquseentre le drot des lres et ledrot en cton persste prosde on olente10, l globltde lpprel normt et nsttu-tonnel pour l dgnt prsente

    un ensemble remrquble. Deplus, l est r que les nouellesdentts et soldrts socles,les mouements et les luttes, or-

    entent ujourdhu de noueusens et de nouelles prortspour l combnson rternt/

    dgnt.

    La digniT :mergenCesParTiCuLiresLes ntrts et les consdr-tons sur l dgnt ont rrementgur dns l jursprudence rel-te l Prte iii sur les drotsondmentu lglt pen-dnt presque deu dcenneset dem de consttutonnlsmenden. Horms ben sr dns

    le contenteu relt u losmettnt en ure lrtcle 17,lorsque l Cour Suprme nd-enne plenement just cesdernres dns le cdre des drots l dgnt des communutshstorquement ulnrbles; etuss dns lrtculton jurdqueprcoce du drot u respect de le pre, en tnt quspect desdrots l e et l lbert11. Deplus, en 1973, l thore de Kes-nnd Bhrth sur l structure

    ondmentle de l Consttutonndenne, dsgnt l dgntcomme lune de ces crctrs-tques dont les crctrstquesessentelles ne peuent tremendes.

    Dns lespce qu mest mprt, je peu seulement soulgnerletrordnre rsurgence delde de dgnt comme sntntgrlement prte des drots l e et l lbert de l rtcle 21.Mme s je loque brement,tros mses en grde smposent.Premrement, l Cour Suprmendenne soppose notmment

    l crtque de l pene de mortonde sur l dgnt, et ellemntent l consttutonnltde cette prtque, mme s ellel lmte u plus eceptonneldes cs eceptonnels . Deu-mement, l Cour Suprmendenne ne consdre ps l lorelte lnterrupton mdclede grossesse comme olnt ldgnt des ormes de e tle,ben quelle pporte son souten des los et des poltques contreles tcdes de lles, ms psncessrement pr des dscoursonds sur l dgnt. Pr l-

    leurs, l conent de remrquer lrrence judcre lrrt Roec./ Wde dns le deloppementdu drot l e pre commecomposnte du drot l dgnt propos de lorentton et ducomportement homoseuel etmme de lssstnce mdclse l n de e12. rosmement,l dgnt nest ps encore pp-rue sur le seul, ou mme dns lescoulsses, des dcsons consttu-tonnelles ndennes reltes uquestons bothques.

    Cec tnt dt, une etrord-nre rcrture judcre de

    lrtcle 21 pr lrrt MnekGndh13 oure les perspectesdun rtble dscours sur lesdrots l dgnt. Les uteursde l Consttuton ndenne reje-tent en prtculer ldologedes grntes dues pr le drot (due process o law) et ens-geent plutt le t que lttne pusse ps retrer l e dunepersonne sns procdure tblepr l lo ; Mnek substtue cette phrse les grntes dues

    pr le drot14 . On se lmter c une esqusse gnrle des ten-dnces de l jursprudence.

    Lnterprtton jurspruden-telle de lrtcle 21 se concen-tre dsorms sur l sgnc-ton consttutonnelle de l e.Un chngement de prdgmepprt ec lnsstnce duJuge Bhgwt dns lrrt Mul-ln selon lequel le drot l enclut celu de re ec une

    dgnt humne et tout ce quen dcoule, sor le mnmumtl tel quune lmentton su-snte, des tements, un br,et des commodts n de lre,crre et seprmer sous dersesormes, se dplcer lbrement,rencontrer et se mler dutrestres humns. Chque ctonqu enrent ou porte ttente ldgnt humne consttuer enso une prton de ce drot le et der se pler une proc-dure rsonnble et juste, tblepr une lo qu respecte les utresdrots ondmentu15 .

    Ce rsonnement gnrteurde drots nous oure toutesles ormes dcton ttque, etcondut un contrle judcrepproond. En ce sens l mrqueuss un chngement de pr-dgme ers un rle et une onc-ton presque souerns ducontrle de consttutonnlt.Se produsnt en premer leudns le contete de prtquesnsttutonnelles de dtentonpunte uss ben que pren-te, ce rsonnement permet desureller et pros dnlder, derestrendre ou de dspprouer

    goureusement de nombreusesdspostons normtes et pr-tques nsttutonnelles, commecelles de l mse lsolement,du dn des drots ondmen-tu de l personne ncrcreou en dtenton prente, del mse de menottes ou de ers,de l torture, des chtmentscruels, dgrdnts ou nhumns(pour prolonger lepresson du Juge Krshn Iyer) en tnt que trtements brbres contrres notre but de dgnt humneet de justce socle16 .

    Assez tt, cette combnson

    donn jour une jursprudencecrtrce de drots. Les drotscontre leplotton (rtcles 23et 24) prennent soudnement lesge de drots l dgnt : lesprtques telles que le trl nonrmunr, ms uss le trlen dessous du slre lgl mn-mum et le trl des enntssont jurdquement quls detrl non-lbre, ssml delesclge, et qu ole les cn-ons dune e dgne. Cest uss

    InDIEnnE

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    le cs de nombreuses ormes dedomnton nsttutonnelle en

    mleu erm, comme dns leshptu psychtrques et lesmsons de correcton pour les jeunes et les emmes. Dns cescondtons, les drots l dgntprennent une nouelle ormede jurdcston complee qurppe dnconsttutonnltles stutons deplotton enmleu crcrl. De plus, mmedns les nsttutons relte-ment mons ermes commeles coles, le chtment corporeldemeure llgl en ce qul olele prncpe dune e dgne. Lesntrts ls l dgnt trouent

    spplquer de mnre eten-se dns l prolrton desdcsons judcres concernntles personnes ectes pr leVIH/Sd ; cette mse en urejudcre des drots l dgntest en rlt mpressonnnte,et stend uss ben u cteursttques et non-ttques quunsttutons.

    L porte de l e dgne stend encore pr l promotondes drots socu-conomques jds non ecutores dentles trbunu, tous regrou-ps dsorms dns l Prte

    iv de l Consttuton ndennesous l rubrque les prncpesdrecteurs des poltques pub-lques . L jursprudence nor-mte feurt de on luurntesous les uspces nnonts desdrots l dgnt. Sont ns preemple rms et clbrs sousl cnope des drots de lrtcle21, les drots l snt, u loge-ment, lbr, llphbtstonet lducton, et ls conten-nent constmment une rhto-rque de dgnt, lssnt ouertel queston de sor s dns lersonnement judcre ctuel,

    l rhtorque et le rsultt deces dcsons t eectementncer les utres consdrtonsde premre mportnce que sontlglt et les drots l lbert.

    LinTerPrTaTionexTensivede La digniT :La digniT-PLus Les prtques de lnterprttonconsttutonnelle ctste neconcernent cependnt ps lcombnson rternt/dgnten tnt que ertus ndpendnteset soltres. Aec lrrt Nz del Cour de Delh17, rmnt l

    ldt des unons et mrges demme see, nous llons ers unecomprhenson plus complte del logque, de l prlogque etdes termes de l dgnt-plus .Prcdemment, comme l djt remrqu, ce plus de ldgnt tt l rternt .Aec lrrt Nz, ce plus estl dgnt comme ntmt del e pre18. Elle condut des notons de dgnt reltes ldentt comme drence

    comme consttunt le cur desdrots plenement humns de l

    personne u sens de l dgnt-plus , ce qu plce les ntrts etles drots relts l dgnt benu-dessus des contngences lesu morles socles domnnteset u ertus du pternlsmettque.

    Ce qu demeure le plus remr-quble dns lrrt Nz, ce sontles consdrtons de morleconsttutonnelle mses u pre-mer pln. Les Juges de lrrtNz nsstent juste ttre sur let que l morle consttuton-nelle dre des leurs const-

    tutonnelles ondmentles etpeut ournr une rson lblede restrendre les drots ond-mentu de lrtcle 21 . Prconsquent, [s]l este unequelconque orme de morlequ peut psser le test de lntrtmpreu de ltt, ce dot treune morle consttutonnelle etnon ps une morle publque19 . out cec sgne qu ucun

    moment, lndgnton morle,mme hmente , ne peutournr de ondement lble pour se dspenser des drots on-dmentu ndduels de dg-nt et de respect de l e pre.Selon notre son des choses,l morle consttutonnelle dotncre lrgument de l morlepublque, mme s cette dernreest l ue de l mjort20. Lmorle consttutonnelle conot

    l dgnt comme une r-mton de l leur et du mrtede tous les nddus en tnt quemembres de notre soct ; l rcne de l dgnt se trou- ent lutonome de l olontndduelle et l lbert de choet dcton des personnes. Et,de plus, l dgnt humnerepose sur l reconnssnce delntgrt physque et sprtuellede ltre humn, son humnt,et sur s leur en tnt que per-sonne, sns consdrton delutlt qul peut pporter uutres21 .

    Cette rmton compleemrque u mons tros ncesnormtes : () une noton non-utltre de l personnlt ;() une concepton utonomede l dgnt comme drot urespect de l e pre et ()llborton dune thore del morle consttutonnellecomme stndrd permettntde rendre cte l protectonjudcre de l dgnt-plus .J suggr lleurs22 que ce qu

    dstngue lrrt Nz est l per-tnence de cette dernre con-

    sdrton, dsorms contestede on goureuse dent lCour Suprme ndenne pr d-rents requrnts qu souten-nent quelle porte ttente ucur des croynces et des pr-tques relgeuses. Cependnt,l morle consttutonnelledeloppe dns lrrt Nznboutt ps un tel rsultt ;ce rsonnement en termes de dgnt-plus nmpose psdes reltons et des prtques demme see u hommes de o ;l leur donne plutt l possbl-t de prtquer un plurlsme

    nterprtt lntreur mmede leur relgon. Autrement dt,rsonner en termes de dg-nt-plus suggre que s lttet ses los ne peuent ps ller jusqu crmnlser les com-portements contrres lessencede l morle consttutonnelle,les grdens de l o et des tr-dtons ne le peuent ps nonplus, mme s cest smplement

    en nnt les prtques peusesde rsstnce nterprtte. Lesprsons sntes de ce queles juges derent re depusleur Hute Estrde demeurentllbles ; mme ns, l sertncroyblement ndgne de lCour Suprme ndenne quellereenne sur cette spcct del jursprudence Nz.

    remarque de

    ConCLusionLspect eceptonnel de l dg-nt rsde dns le t quellese dresse u-dessus du rqus-tore selon lequel les drots delhomme serent un nstru-ment de domnton. Dnsleprence ndenne, l dscus-son consttutonnelle proposde l dgnt-plus suggrenluctblement que prendreles drots de lhomme u sr-eu demeure mpossble snsprendre l sournce humne/socle u sreu.

    Lt Mn, une thorcenne

    mnente des tudes culturel-les et du mnsme, ndquequun tel len suppose trosdes : Premrement, que lsournce entrne une pertede dgnt ; deumement,que lbsence de cho entrnel sournce et lndgnt ;et trosmement, que le con-trle sur so et les crconstncesorse lbsence de sournceet, ce snt, prsere l dgnt.Ce qul ut en ddure c est

    un dl de mtrse de so et ducontete, ou u mons lpttude

    poser des lmtes l ondont on se ot mposer un podssocl et, plus lrgement, descondtons de e23 .

    outeos, Mn snterroge surl queston de sor sl nest pstemps, dsorms, de resturer lutonome de l dgnt prrpport l sournce et deseorcer de lbrer lempthede son mlgme presqueeclus ec l comprhensonde l sournce et dourr lesportes dune noton plus sub-tle dcoute , qu pourrt per-

    mettre u tmons et ctmesdsgnes ctstes de se ren-contrer et de se consttuer nou- eu hors des cdres contrg-nnts qu structurent ce ce ce24 . Sl en est ns, commentpourrons-nous repenser plusnt lde jurdque de dgnt,u-del de l contrnte et de l mse en cpct de chosrde lnddu ?

    Notes1. Vor R. Mckln, Dgnty s Useless Concept,Br Med J2003; 327:14191420.2. Vor Steen Pnker, Te Stupdtyo Dgnty, Te New Republic, My28, 2008. Pnker dcrt comme unpch cptl de l bothque theocon,de chercher mposer un gendctholque dns une dmocrtesculre, en utlsnt l dgnt pourcondmner tout ce qu t rod dns

    le dos .3. Roger Brownsword, An Interestn Humn Dgnty s the Bss orGenomc orts, Washburn Law Rev.42 412 t 416 (2000.)4. Upendr B, Justce s Emn-cpton: Te Legcy o BbshebAmbedkr in Upendr B ndBhku Prekh (ed.), Crisis and Changein Contemporary India ,p. 12249(New Delh, 1994.)5. Vishakha v State o Rajasthan, AIR1997 Supreme Court 3011.6. On en cherchert en n une l-borton dns les mnents trts deDurg Ds Bsu, H. M Seer, etM. P. Jn.

    7. Une ecepton notble est ournepr O. Chnnpp Reddy, Te IndianSupreme Court : Summits and Shallows,Delh, Oord Unersty Press, 2008.8. Vor, pr eemple, Upendr B,Te

    Indian Supreme Court and Politics,TeEstern Book Co. Lucknow, 1980 ;kng Suerng Serously: SoclActon Ltgton n the SupremeCourt o Ind n Judges and the

    Judicial Power, R. Sudrshn RjeeDhn, nd Slmn Khurshd ed.Bomby: rpth 1985, Te Atrs

    o Judcl Actsm: Eplortons nthe Geogrphy o (In) Justce, n S.K.

    Verm et Kusum (eds.), Fity Years o the Supreme Court o India: Its Graspand Reach, p. 156-209, Oord Un-ersty Press nd Indn Lw Insttute,Delh, 2001 ; Te Justce o HumnRghts n Indn Consttutonlsm,n Aksh Sngh nd Slk Mohp-tr (eds.), Indian Political Tought: AReader, Routledge, London & New York, Chpter 17 (2010). Vor deplus Sndr Fredmn, Human Rightsransormed: Positive Rights and Posi-tive Duties, Oord. Oord Uner-sty Press, 2008 ; S.P Sthe, Judicial

    Activism in India, Delh, Oord Un-ersty Press, 2001 ; Shylshr Snkr,

    Sclng Justice: Indias Supreme Court, Anti-error Laws and Social Rights,Delh, Oord Unersty Press, 2009 ;et les contrbutons res du Pro-esseur P. N. Sngh sous l rubrquePublc Interest Ltgton dns lAn-nual Survey o Indian Law.9. Vor Mrc Glnter, Competing

    Equalities: Law and the BackwardClasses in India, Delh, Oord Un- ersty Press, 1984 ; Upendr B,Legslte Resertons or SoclJustce n R.B. Goldmn nd J. Wl-lms (ed) From Independence to Sta-tehood : Managing Ethnic Conict inFive Arican and Indian States, 210-224, London, Pnter, 1984.

    10. Vor Anupm Ro, Te CasteQuestion Dalits and the Politics o

    Modern India, Berkeley, Unerstyo Clorn Press, 2009 ; PrtkshB, Rpe s Atrocty: Notes onthe Judcl Interpretton o the SCnd S (Preenton o Atroctes)Act, 1989 (Artcle prsent u KteHmburger Kollege, Insttute o Lws Culture, Bonn, le 28 jun 2011.)11. Gobind. State o MP. AIR 1975SC 137812. Vor Aruna Ramchandra Shanbaug.Union o India, AIR 2011SCI 1290,13.Maneka Gandhi v Union o India,

    AIR 1978 SC597

    14. Vor Abhn Chndrchud, DueProcess o Law, Lucknow, Te EsternBook Compny, 2011.15. Francis Coralie Mullin.Adminis-trator, Union erritory o Delhi and Ors,(1981) 1 SCC 608, pr 8.16. Sunil Batra (11) V Delhi Adminis-tration, 1980 AIR 177917. Naz Foundation Vs. Governmento New Capital erritory o Delhi andOthers, Delhi Law imes, Vol. 160,2009 277.18. Vkrm Rghn, Ngtngthe Noteworthy nd the Nebulousn Naz Foundation, 2:3 NUJS LawReview 97 (2009.)19. Nz, Pr 79.

    20. Id, Pr 8621. Id, Pr 2622. Upendr B, Dgnty In ndWthNaz, n Arnd Nrrn et AlokGupt , Law like Love: Queer Perspec-tives on Law 231--252 (Delh, YodPress, 2011.)23. Lt Mn, Humn Dgnty ndSuerng: Some Consdertons,Economc & Poltcl Weekly, l:36t 24 (September 3, 2011.)24. Id. t 25.

    Lapect eceptioel de la diit ride da le ait qelle e dreea-de d rqiitoire elo leqel le droit de lhoe eraiet itret de doiatio. Da lepriece idiee, la diciocotittioelle propo de la diit-pl re ilctableet

    qe predre le droit de lhoe a rie deere ipoible apredre la ofrace haie/ociale a rie.

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    fronTire inCerTaineL rontre nest ps toujoursclre entre le terrtore du lcteet celu de lllcte. Cest un dpour les jurstes qu doenttrncher une re, donc tr-cer une rontre ntngble surl rre qu coule. Cest dnscette mounce que se trouel queston du trl en sous-trtnce. Celu-c osclle entredeu cceptons : une oprtonconomque lcte ou un prt

    llcte de mn-dure. Le murnest ps de grnde lrgeur, tom-ber dun ct ou de lutre urtlement des consquences jurdques drentes. Les trosres corennes c-dessous entmogneront : lre Hyun-dai Mipo Dockyard, lreHyundai Heavy Industries etlre Hyundai Motor. Lestros res se stuent Ulsn,lle sud-corenne dte emprede Hyundai. Ce nest ps prceque le problme de sous-tr-tnce neste ps lleurs enCore, ms prce que cest dnsce conglomrt coren (chaebol)

    et dns cette lle que le synd-clsme coren est u plus ort etu plus ble.

    affaire HyundaiMipo dockyard

    Hyundai Mipo Dockyard(HMD) est une soct lle duHyundai Heavy Industries Groupspclse dns le domne de lconstructon nle. Selon uneenqute eectue en noembre2009 pr le mnstre du r- l de Core, elle emploe3 762 slrs ttulres (slrsen contrt de trl dure

    ndtermne de HMD), et ds-pose, sur le chnter, de 71 entre-prses sous-trtntes ec5 600 trlleurs dts sous-tr-ts (slrs des entreprses sous-trtntes). Lentreprse Yongin,sous-trtnte depus 1978, t erme en 2003 l sutedune dcson de conerson delctt prse pr HMD. Lestrente trlleurs lors lcencsportrent plnte contre celle-c,pour re reconntre leur sttutde personnel de cette entreprsedte utlstrce.

    L Cour de csston corenne

    donn rson u trlleurspr un rrt du 10 jullet 2008.Selon elle, lorsque lentreprsesous-trtnte n ucune cttrelle u pont que s personn-lt jurdque ne se reconnt pscomme telle et quelle nest doncquun nstrument ntermdreu prot de lentreprse utls-trce, les trlleurs sous-tr-ts seront requls en slrsttulres u sen de lentreprseutlstrce ds le premer jour

    de loprton. Les trlleurslcencs ont t rntgrs usen de l soct HMD en tntque slrs ttulres. Cettesoluton sppelle la thse ducontrat de travail tacite.

    affaire HyundaiHeavy industries

    Hyundai Heavy Industries(HHI) est uss une lle duHyundai Heavy Industries Groupglement spclse dns lconstructon nle. Selon lmme enqute cte c-dessus,elle emploe 25 137 slrsttulres, et dspose sur le chn-ter de 161 entreprses sous-trtntes ec 19 800 trl-leurs sous-trts.

    En 2003, certns de ces tr- lleurs tentrent dorgnserun syndct. Ils urent lcen-cs et les cnq entreprses ole mouement t t le plus

    rulent urent ermes une prune. Les cnq trlleurs lcen-cs portrent plnte contreHHI, leur entreprse utlstrce,pour deu rsons. L premrerclmnt que le lcencementsot dclr nul ds lors qulsdoent tre rntgrs HHIen tnt que slrs ttulres. Lseconde est que HHI dot tretenue pour responsble de cesmesures nt-syndclstes, crelle eerce une nfuence relle

    sur les trlleurs sous-trtscomme s elle tt leur rtbleemployeur.

    L premre plnte ut rejete,l deume t retenue prun rrt du 25 mrs 2010 del Cour de csston corenne.Selon l Hute jurdcton, ben

    quen prncpe le responsbledes mesures ntsyndcles nepusse tre que lemployeur, sor celu qu est en reltoncontrctuelle de trl ec lestrlleurs en queston, un terspeut tre glement responsblelorsqul eerce une nfuencerelle et concrte sur le neude slre ou les condtons detrl de ces trlleurs. Unetelle soluton sppelle la thsede linuence relle. Et cet rrtdu 25 mrs 2010 est le premerpr lequel l Cour de csstoncorenne dopt cette thse.

    Cet rrt peut sembler mondredns son eet drect, qu nestque celu de lnterdcton te HHI de reprodure une telledscrmnton syndcle snsque les trlleurs lcencs nesoent rntgrs u sen de lsoct HHI. Ms l questonnest ps s smple. S lentreprseutlstrce dot se chrger duneresponsblt demployeur prcequelle eerce une nfuence rellesur les trlleurs sous-trts,

    cel pourrt oulor dre que,dns le systme coren, elledert glement rpondre une demnde de ngoctondes ccords collects, reend-que pr un syndct orgnspr les trlleurs sous-trtsqu, du pont de ue ptronl, nesont ps jurdquement ses sl-

    rs. Une telle stuton pourrtsrer proocnte dns uneCore orte culture de synd-clsme dentreprse.

    affaireHyundai