Le mouvement perpétuel - Courrier International

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360° 38. Courrier international — n 1290 du 23 au 29 juillet 2015 38. Courrier international — n 1290 du 23 au 29 juillet 2015 360 I l a remporté quinze prix nationaux et internationaux, a enseigné à Harvard et à Princeton ; il est le premier architecte colombien à voir ses œuvres exposées dans les collections permanentes du musée d’Art moderne de New York (MoMA) [à Paris, le Centre Pompidou vient également d’acquérir quelques-uns de ses des- sins et maquettes] ; il a été invité à des conférences par- tout dans le monde, de l’Italie à la Russie ; dans son propre pays, il a construit plus de vingt bâtiments emblématiques. Mais, pour l’heure, Giancarlo Mazzanti est allongé à plat ventre sur le sol de son bureau de Bogotá, à l’angle de la 29 e rue et de la 7 e  avenue. A travers ses lunettes rectangulaires, il scrute le toit de la maquette d’un collège qu’il vient de présenter ce matin à un concours. Du doigt, il désigne un endroit qui ressemble à du gruyère. La structure est étrange, “anormale”, comme il aime à le préciser : elle présente des trous et des cavités dans lesquels les élèves pourront dormir, zoner, discourir, lire un livre. Giancarlo Mazzanti est né en 1963 à Barranquilla, dans une société fondée sur la diérence au sein de laquelle il évolue avec aisance [cette ville du nord de la Colombie a accueilli beaucoup d’immigrés européens ; le père de Mazzanti est français d’ascendance italienne, sa mère colombienne]. Il aime à se rappeler d’où il vient pour savoir où il est. En témoigne la photographie de l’église d’El Salitre, son premier projet [réalisé en 1990 dans la capitale colombienne], qui occupe une place privilégiée dans son bureau. Partout, sur la table et par terre, sont éparpillées les traces de l’activité frénétique de ces derniers jours : des plans, des dossiers, des tubes, des ciseaux, des gants, des équerres. Quelques heures plus tôt, l’un des architectes s’est endormi à même le sol, épuisé par la pression du concours imminent. Tous ont des valises sous les yeux, mais ils gardent néanmoins le sourire. Ils savent que le jeu en vaut la chandelle. Certes, ils pourraient toucher de meilleurs Le mouvement perpétuel Visions d’architectes 3/4 Pour lui, l’architecture est un acte politique, un geste citoyen. Le Colombien Giancarlo Mazzanti a construit des écoles, des crèches, des bibliothèques et des stades dans les quartiers les plus pauvres et les plus violents de son pays. Aussi auréolé que critiqué, l’architecte veut continuer à dessiner des expériences. —El Tiempo, Bogotá SÉRIE D’ÉTÉ   Dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, en partant d’en bas à droite : Giancarlo Mazzanti, la toiture de l’école Lomas del Peyé, El Bosque de la esperanza, le parc-bibliothèque España. Dessin d’ Ale+Ale pour Courrier international. MAGAZINE Demain la loi martienne ? Idées ............. 42 Deux-roues, quel supplice ! Tendances ....... 44 Le sacrifice de Jan Hus Histoire ............ 46

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Visions d’architectes 3/4Pour lui, l’architecture est un actepolitique, un geste citoyen. Le ColombienGiancarlo Mazzanti a construit des écoles, des crèches, des bibliothèques et des stades dans les quartiers les plus pauvres et les plus violents de son pays. Aussi auréolé que critiqué, l’architecte veut continuer à dessiner des expériences.

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  • 36038. Courrier international no 1290 du 23 au 29 juillet 201538. Courrier international no 1290 du 23 au 29 juillet 2015360

    I l a remport quinze prix nationaux et internationaux, a enseign Harvard et Princeton; il est le premier architecte colombien voir ses uvres exposes dans les collections permanentes du muse dArt moderne de New York (MoMA) [ Paris, le Centre Pompidou vient galement dacqurir quelques-uns de ses des-

    sins et maquettes]; il a t invit des confrences par-tout dans le monde, de lItalie la Russie; dans son propre pays, il a construit plus de vingt btiments emblmatiques. Mais, pour lheure, Giancarlo Mazzanti est allong plat ventre sur le sol de son bureau de Bogot, langle de la 29erue et de la 7eavenue.

    A travers ses lunettes rectangulaires, il scrute le toit de la maquette dun collge quil vient de prsenter ce matin un concours. Du doigt, il dsigne un endroit qui ressemble du gruyre. La structure est trange, anormale, comme il aime le prciser: elle prsente des trous et des cavits dans lesquels les lves pourront dormir, zoner, discourir, lire un livre.

    Giancarlo Mazzanti est n en 1963 Barranquilla, dans une socit fonde sur la diffrence au sein de laquelle il volue avec aisance [cette ville du nord de la Colombie a accueilli beaucoup dimmigrs europens; le pre de Mazzanti est franais dascendance italienne, sa mre colombienne]. Il aime se rappeler do il vient pour savoir o il est. En tmoigne la photographie de lglise dEl Salitre, son premier projet [ralis en 1990 dans la capitale colombienne], qui occupe une place privilgie dans son bureau.

    Partout, sur la table et par terre, sont parpilles les traces de lactivit frntique de ces derniers jours: des plans, des dossiers, des tubes, des ciseaux, des gants, des querres. Quelques heures plus tt, lun des architectes sest endormi mme le sol, puis par la pression du concours imminent. Tous ont des valises sous les yeux, mais ils gardent nanmoins le sourire. Ils savent que le jeu en vaut la chandelle. Certes, ils pourraient toucher de meilleurs

    Le mouvement perptuelVisions darchitectes 3/4 Pour lui, larchitecture est un acte politique, un geste citoyen. Le Colombien Giancarlo Mazzanti a construit des coles, des crches, des bibliothques et des stades dans les quartiers les plus pauvres et les plus violents de son pays. Aussi aurol que critiqu, larchitecte veut continuer dessiner des expriences.El Tiempo, Bogot

    SRIE DT

    Dans le sens inverse des aiguilles dune montre, en partant den bas droite :

    Giancarlo Mazzanti, la toiture de lcole Lomas del Pey, El Bosque de la esperanza,

    le parc-bibliothque Espaa.Dessin dAle+Ale pour Courrier international.

    MAGAZINEDemain la loi martienne ? q Ides ............. 42Deux-roues, quel supplice ! q Tendances ....... 44 Le sacrifice de Jan Hus q Histoire ............ 46

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    salaires dans dautres cabinets, mais chaque semaine ltude Mazzanti reoit une trentaine de CV de jeunes qui rvent dy travailler. Le nombre darchitectes employs est variable: il oscille entre 30et50, et la moyenne dge ne dpasse pas 30ans. Giancarlo apprcie particulirement les profils atypiques, limage de ses btiments. Ainsi Carlos Medelln, son bras droit, a-t-il tudi larchitecture en Russie.

    Ici, on ne se repose gure, parce que pour pouvoir continuer dvelopper ses ides et essayer des choses nouvelles, il faut toujours travailler davantage, fait valoir Lorenzo Castro, qui est sorti diplm de luniversit Javeriana de Bogot juste un an aprs son patron.

    Mazzanti a commenc de la mme faon queux, avec des poches de fatigue sous les yeux. Quand il a achev ses tudes, au milieu des annes 1980, il avait des ides revendre, mais ne savait pas quoi en faire. A 26ans, en 1989, il a remport un concours international dides organis par la France en hommage Le Corbusier et il est parti en tourne dans lHexagone pour dcouvrir luvre du matre et larchitecture des annes post-Mitterrand. Ce voyage est pour lui un dclic. Depuis lors, il a planch jour et nuit sur les projets de concours publics, obsd par une seule ide: faire en sorte que larchitecture gnre de nouveaux types de comportements.

    Jai cherch analyser les facteurs qui inf luent sur larchitecture, dfinir notre rle, raconte-t-il. Et quel est-il?A partir de tout ce que jai vu, jai retenu lide de concevoir larchitecture comme une action. Je me demande toujours ce que produit larchitecture, quelle est la relation des gens avec ces espaces, comment ils peuvent sapproprier les projets, comment nous pouvons changer les comportements, faire en sorte, par exemple, que lespace vide ait une valeur Tout ce qui semble anormal de prime abord permet de susciter de nouvelles formes de relations sociales, les gens le dcouvrent petit petit.

    Dcouvrir est lun des mots cls du vocabulaire de larchitecte. Aujourdhui, au fil de notre conversation, il le prononcera 14 fois.

    Pour comprendre le travail de Mazzanti, il faut regarder le monde travers les yeux dun enfant. Depuis les fentres de son cabinet, Giancarlo regarde comment les gens se comportent avec un vendeur ambulant, comment ils voluent dans lespace vert situ en face du Muse natio-

    nal de Colombie. Il tente de dchiffrer les interactions, la raction des individus face ce qui est diffrent; il en tire la matire premire de sa rflexion sur la faon de les transformer.

    Que se passe-t-il quand un couloir devient un espace fait de monticules et de cavits? se demande-t-il par exemple. Comment ragissons-nous devant une faade mobile, une structure rugueuse ou un espace changeant qui se comporte comme une uvre en mouvement? Ensuite, il teste lide.

    En somme, vous partez du principe que les gens ont un sens inn de lexprimentation.

    Oui, je suis convaincu que chacun a envie de connatre le monde autrement. Peut-tre pas tout le monde, mais ce got du jeu me parat prsent chez la plupart des gens. Nous explorons notre environnement et, dune faon ou dune autre, nous transgressons les rgles. Si nous rptons les mmes modles de construction, nous nous condamnons faire toujours la mme chose. Une cinquantaine de maquettes sont accroches aux murs du cabinet, mais lesprit de tous ces projets tient dans une grande caisse en plastique transparent quil garde prs de lui, au pied de son bureau. Quand un concours sannonce, tout le cabinet se met de la partie, et de la bote du jeu de construction sortent des pices rouges, jaunes et vertes de diffrentes formes, tailles dans le bois. Le gagnant est celui qui rpond le mieux la question: Dans quel but produisons-nous de larchitecture?

    I l ny a quune seule rgle: Larchitecture est action. Dans le cabinet, les ides fusent, les unes aprs les autres. Lobjectif nest pas de trouver la solution un problme, mais de crer quelque chose, de faire natre des expriences. En tmoigne le parc-biblio-thque Espaa, Medelln [une uvre emblmatique

    de Giancarlo Mazzanti, conue en 2005-2006 pour dsen-claver le quartier de Santo-Domingo, lpoque lune des pires favelas de la ville]: les architectes voulaient quun quartier pauvre reprenne confiance en lui-mme et recom-mence croire en lEtat. Il sagissait de donner aux gens quelque chose dunique, qui nexiste nulle part ailleurs.

    A chaque nouvelle ide, de nouvelles pices sont extraites de la caisse transparente et trouvent leur place, jusqu ce quun petit mouvement, un changement de point de vue, une nouvelle nuance colore aboutisse ce cri: Mais bien sr, cest a!

    Cest comme un regain denfance. Chaque fois que je dcouvre quelque chose, je me sens nouveau gamin, samuse Mazzanti. Mais jusqu ce que cela arrive, il ny a pas une ligne sur la table. Cette tape vient ensuite, parce que le trait na pas de valeur, pas plus que lauteur. Comment dessiner une exprience? Dans le fond, ce qui est anormal ne se dessine pas, il sagit de stratgies pour faire que quelque chose arrive, dit-il.

    El Bosque de la esperanza [le bois de lespoir], construit Cazuc, dans la banlieue de Bogot, pour le compte de la Fondation Pies Descalzos [la Fondation Pieds nus, lance en 1997 par la chanteuse Shakira pour venir en aide aux enfants dfavoriss], est un bon exemple de cette stratgie. Il a t conu comme un espace pour jouer au football, mais aujourdhui le quartier sen sert aussi bien pour clbrer la messe que pour organiser des runions. Cela ressemble beaucoup ce qui se passe lors dune performance dartiste, souligne Carlos Medelln. Les gens deviennent partie intgrante du btiment et agissent dessus, au point que le btiment se dissout et que seule sa transformation importe. Il prcise: Nos projets ne sont pas conus pour tre admirs. Au contraire. Quand un architecte croit quil est en train de btir une icne, il se trompe; ce sont les gens qui crent une icne. Nos btiments sont frappants parce que nous voulons tonner, rompre avec le contexte et en crer un nouveau, mme si certains architectes pensent que nous cherchons juste nous mettre en avant.

    Pour reprendre une tournure chre Mazzanti, il faut en finir avec le pour. Larchitecture nest pas pour ceci ou pour cela. Elle est destine limprvisible, elle doit atteindre ce que lon ne peut pas mesurer. Quand il prononce ces mots, larchitecte est dj trs loin de la table devant laquelle il tait assis parler. Il imagine un manuel de jeu qui ressemble au roman Marelle, dans lequel lArgentin Julio Cortzar propose plusieurs chemins de lecture. Dans le cas de Mazzanti, il sagirait de proposer diffrentes faons

    Contexte

    Medelln, ville modle

    Ravage par la violence des cartels et la corruption dans les annes 1980-1990, la

    deuxime ville de Colombie a commenc tourner cette page meurtrire de son histoire en 2003. Sous la houlette de

    ldile Sergio Fajardo, une nouvelle quipe municipale lance une srie dnormes

    chantiers sociaux, ducatifs et culturels qui poursuivent un mme objectif:

    restaurer la confiance des citoyens dans la puissance publique, rtablir ltat de

    droit. Cela passe notamment par la cration du Metrocable (un tlphrique

    urbain), pour dsenclaver les bidonvilles, et la multiplication des parcs-

    bibliothques : des institutions publiques de grande qualit architecturale, qui offrent la population des quartiers

    dgrads des activits ducatives, un accs Internet et de multiples

    dispositifs daide sociale. Cette politique, encore luvre aujourdhui, a valu

    Medelln dtre sacre en 2013 ville la plus innovante du monde, une

    distinction que la cit illustre dsormais en conseillant dautres mtropoles

    confrontes aux mmes maux.

    Mazzanti aime les profils atypiques, limage de ses btiments. Ainsi son bras droit a-t-il tudi en Russie

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    Gros plan

    Dessine-moi une coleSigne de sa volont douvrir de nouveaux horizons aux habitants des favelas, Giancarlo Mazzanti a construit quantit dtablissements scolaires aux quatre coins de la Colombie avec toujours cette exigence de proposer des btiments cot rduit dont la collectivit puisse semparer. Ainsi du jardin denfants Timayui, bti en 2007 Santa Marta (nord de la Colombie). Ses six modules prfabriqus en forme de fleurs confrent un aspect ludique lendroit. La priorit a t de proposer des espaces neutres que les enfants puissent transformer selon leur imagination, expliquait lpoque Mazzanti au mensuel Architectural Review. En 2014, Mazzanti a inaugur une autre cole sur les hauteurs de Lomas del Pey, un bidonville de Carthagne des Indes qui tait jusqualors coup des infrastructures de la municipalit, coles y compris. Lobjectif de la Fondation Pies Descalzos, commanditaire du projet, tait de crer un modle dinclusion sociale et un lieu denseignement ouvert tous les habitants du quartier.

    Bio expressPARCOURS MILITANT1963Naissance Barranquilla, dans le nord de la Colombie.

    1987Diplme darchitecture dcroch luniversit pontificale de la Javeriana, Bogot. Il poursuit sa formation Florence, en Italie, par un troisime cycle en histoire de larchitecture et du design.

    1990 Premire ralisation: lglise El Salitre, Bogot.

    2007 Fin de la construction du parc-bibliothque Espaa, Medelln. Ce projet lui vaut plusieurs prix ltranger.

    2010 Laurat du Prix international de larchitecture durable, une rcompense attribue par lInstitut franais darchitecture.

    2015 En lice pour btir le nouveau muse Guggenheim dHelsinki. Il choue en finale.

    dhabiter un difice. Chacun peut dfinir ses propres rgles, commente-t-il. Dans le monde matriel, ce schma ne va pas encore aussi loin que ce que je voudrais, mais nous arrivons influer sur le comportement des gens.

    La premire fois que Mazzanti a prsent sa vision de larchitecture, ctait en 1993, dans un cours intitul Artefacts mobiles quil a donn luniversit des Andes, Bogot. Il y prsentait le btiment comme un agent de changement. Mes propos ont dclench un conflit avec dautres professeurs: comme quoi ctait nimporte quoi, mais pas de larchitecture

    La technique est fondamentale, dit-il. Nous travaillons avec des portes, des fentres, des briques, des matriaux, mais larchitecture na pas de valeur par elle-mme, elle ne prend son sens que quand elle est socialement capable de construire quelque chose dautre. Cest la raison pour laquelle bon nombre de ses projets ont un point de fuite; ils sont inachevs, ils ont la possibilit de slargir, de crotre.

    Lapproche de Mazzanti a toujours fait polmique. La critique ne mangoisse pas, elle mennuie seulement profondment, assure-t-il toutefois. Qui prend des risques sexpose la critique. Je naime pas quand les choses sont faciles et que je sais dj les faire, je suis obsd par lide de me renouveler. Se rpter, cest refuser laffrontement, cest se regarder soi-mme.On dit pourtant que la rptition est mre de lapprentissageTout ce que fait la rptition, cest de mettre en uvre un style, et moi le style ne mintresse pas ; ce qui mintresse, cest la disparition de lauteur.

    Pour Mazzanti, larchitecture est une manire de faire de la politique. En dfinitive, son ide de multiplier les possibilits a quelque chose de trs dmocratique. La dmocratie est lune des obsessions de cet homme qui a pass la plus grande partie de sa carrire rpondre des

    appels doffres publics ouverts, anonymes et valus par des architectes. Peut-tre est-ce pour cette raison que le milieu des architectes colombiens a rejet une architecture qui nest ni btiment ni objet, mais un systme adaptatif qui sintgre au contexte. Des pices dans un paysage quon veut amliorer, rendre signifiant et enrichir par des espaces desti-ns lexprience et laction, comme laffirme larchitecte espagnol Josep Mara Montaner. Mais si les dtracteurs de Mazzanti estiment que son architecture relve du pur discours, ses disciples et ses amis disent que ce sont des envieux. Ses uvres ont indniablement marqu larchi-tecture lchelle plantaire. En bien comme en mal, elles laissent peu de gens indiffrents.

    Larchitecte est-il atteint par ces critiques? Nul nest prophte en son pays, dit-on. Mazzanti se sent certes incompris, au point de rpter inlassablement ses ides, de les mettre par crit, de les prsenter lors dexpositions, de confrences, ou dans les 700articles et plus encore quil a produits. Tout comme, dune certaine manire, dans cette rencontre avec El Tiempo, quil a longtemps hsit accepter. Entre-temps, il continue travailler, sourd la polmique, infatigable.

    Irene LarrazPubli le 13 octobre 2014

    Une vitrine pour MazzantiLarchitecte a dessin plusieurs des btiments emblmatiques de la nouvelle Medelln. Le plus clbre dentre eux est le parc-bibliothque Espaa, avec ses trois blocs monolithiques que relie une vaste esplanade publique. Mais Mazzanti est aussi lauteur du parc-bibliothque Len de Greiff et du nouveau Sports Coliseum, une enceinte sportive toute de ciment et dacier, inaugure pour les Jeux sud-amricains de 2010.

    SOURCE

    EL TIEMPOBogot, ColombieQuotidien, 243000 ex.www.eltiempo.comCr en 1911, cest le plus important des quotidiens nationaux colombiens, et une rfrence de la presse latino-amricaine. Inform et bien crit, il couvre lactualit nationale et internationale. Il appartient au milliardaire Luis Carlos Sarmiento, lhomme le plus riche de Colombie.

    Une ide lobsde: faire en sorte que larchitecture gnre de nouveaux types de comportements

    En haut : la crche Timayui. Les murs sont en bton projet, pour rduire au maximum le cot et le temps de construction. Photo Jorge Gamboa/Giancarlo Mazzanti En bas : le Sports Coliseum est conu de telle sorte que les passants puissent, de lextrieur, voir les rencontres qui y sont disputes.Photo Sergio Gomez/Giancarlo Mazzanti