La Rotonde - Édition du 30 novembre 2009

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Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa Édition du 30 novembre – Volume LXXVII N o 13 SPORTS ARTS ET CULTURE Orchestre de l’U d’O Athlétisme Saison prometteuse Photo Mathieu Langlois Photo Mathieu Langlois Prestation réussie Les Québécois Du Collège de Bytown à l’Université canadienne à l’U d’O

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Le journal indépendant de l’Université d’OttawaÉdition du 30 novembre – Volume LXXVII No 13

SPORTS

ARTS ET CULTURE

Orchestre de l’U d’O

AthlétismeSaison prometteuse

Photo Mathieu Langlois

Photo Mathieu Langlois

Prestation réussie

Les Québécois

Du Collège de Bytown à l’Université canadienne

à l’U d’O

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ActualitésAriane MarcotteIsabelle [email protected]

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Isabelle Larose

« On peut certainement affi rmer que le développement de l’Université ne serait pas le même s’il n’y avait pas eu tous ces gens de l’Outaouais qui ont traversé de ce côté-ci de la rivière lors de la fondation de l’Université. Et ça continue encore aujourd’hui », affi rme Michel Prévost, archiviste en chef de l’Université.

La présence des Québécois à l’Uni-versité d’Ottawa repose historique-ment sur des raisons religieuses. En fondant l’Université (le Collège de Bytown, à l’époque), monseigneur Joseph-Eugène Guigues voulait des-servir toute la population du diocèse d’Ottawa, une circonscription qui s’étendait alors des deux côtés de la rivière des Outaouais. « C’était dans sa philosophie de regrouper les an-glophones et les francophones de son diocèse afi n que les deux groupes apprennent la langue et la culture de l’autre. Il y a donc toujours eu beau-coup de liens entre les deux côtés de la rivière », explique Prévost.

Le Québec a notamment joué un rôle important auprès de l’Uni-versité en 1866, alors que la charte universitaire qui énonçait le bilin-guisme de l’institution devait être approuvée par le parlement du Canada-Uni avant de recevoir le consentement de Londres. « Si on a reçu notre charte universitaire, c’est grâce à l’appui des députés du Ca-nada-Est [Québec], puisque la ma-jorité des députés du Canada-Ouest [Ontario] étaient opposés à la char-te universitaire. À l’époque, c’était perçu comme une université fran-cophone en Ontario et ce n’était pas très populaire », soutient Prévost.

Bien qu’ils aient toujours été pré-sents sur le campus, les Québécois se sont fait légèrement plus discrets entre les années 1874 et 1901, période où l’Université est devenue offi ciel-lement unilingue anglaise. Plusieurs Québécois désireux d’apprendre l’anglais ont tout de même continué de fréquenter l’Université, où le fran-çais demeurait présent dans quelques cours, notamment ceux de religion. La plus ancienne association étudian-te francophone du campus, la Société des débats français, a même vu le jour durant cette période.

Une touche québécoise

La présence québécoise se fait clairement sentir en 1953, avec la

fondation de la faculté de Droit ci-vil, bien que le système judiciaire ontarien soit basé sur la common law. En plus de collaborer avec le Barreau et la législature du Qué-bec dans le cadre de la création du programme d’études, l’Université d’Ottawa reçoit 50 000 $ du gou-vernement du Québec, un montant considérable pour l’époque. La sec-tion Common Law de la faculté de Droit ne sera ajoutée qu’en 1957.

Gardiens du français

Lorsqu’on lui demande si la pré-sence québécoise a assuré la sau-vegarde du français à l’Université, l’archiviste en chef ne veut pas se risquer et rappelle que les Franco-ontariens ont également joué un grand rôle dans le débat. Pourtant, dans un discours prononcé en octo-bre 1964 par le recteur Roger Guin-don, l’importance des Québécois à l’Université d’Ottawa est sans équi-voque : « Nous reconnaissons avec gratitude que, privée de cette sym-pathie de la population québécoise, notre institution n’aurait jamais réussi à maintenir le fait français chez elle et à rester bilingue. Par les forces des circonstances, elle aurait été incapable de sortir de son uni-linguisme des années 1874-1900. »

Baisse de la représentation québécoise

En 1963-1964, le nombre de Qué-bécois s’élève à 1345 sur un total de 3809 étudiants à temps plein. Plus d’un étudiant sur trois vient alors de la Belle Province. Les Québécois francophones sont même plus nom-breux que les Franco-ontariens, une tendance qui s’est récemment inver-sée. Avant 1975, les francophones étaient majoritaires à l’Université d’Ottawa. Depuis, on observe un déclin progressif du pourcentage total de francophones fréquentant l’Université et, par le fait même, du pourcentage de Québécois. Toute-fois, ces populations ne sont pas nécessairement en déclin lorsqu’on regarde les nombres absolus. Plus souvent qu’autrement en croissan-ce, c’est leur représentation totale par rapport aux autres groupes pré-sents à l’Université qui s’amenuise. Pierre Mercier, vice-recteur associé à la recherche institutionnelle et à la planifi cation, explique ce phéno-mène par la croissance des autres

groupes, qui a été plus prononcée que celle des Québécois au cours des dernières années. Les Québécois sont maintenant submergés dans une masse d’étudiants qui s’élève cette année à plus 38 000. Selon Mercier, environ 6200 étudiants québécois fréquentent actuellement l’Université d’Ottawa, soit une re-présentation d’à peine 15 %.

Cette tendance peut s’expliquer de multiples façons. D’abord, les frais de scolarité ontariens plus de deux fois et demie supérieurs à ceux du Québec constituent un obstacle important pour nombre de Québécois qui voudraient poursui-vre leurs études universitaires dans la capitale nationale. En outre, le développement du réseau des uni-versités du Québec a privé l’Univer-sité d’Ottawa d’une bonne partie de sa clientèle potentielle. « Notre bassin naturel pour l’Université, c’était l’Outaouais. En 1981, l’Uni-versité du Québec en Outaouais a été fondée, alors plusieurs étu-diants qui normalement seraient venus ici sont plutôt restés à Gati-neau pour étudier. Il y avait aussi des liens traditionnels et histori-ques entre l’Abitibi et l’Université d’Ottawa puisque les pères oblats étaient très présents à ces deux en-droits. Il y avait une tradition où les communautés oblates de l’Abi-tibi incitaient les jeunes à venir à l’Université, mais en 1983, on crée l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, ce qui réduit le nombre d’étudiants originaires de cette région », explique Prévost. Les effets de la création de ces deux nouvelles universités québécoises se font rapidement sentir : en 1989, à peine 17 % des 23 696 étudiants de l’Université d’Ottawa viennent du Québec.

« L’Université a fait de grandes campagnes de publicité au courant des dernières années pour recruter les Québécois et ainsi augmenter le pourcentage de francophones », mentionne Prévost. Au-delà des abribus et des autobus de la So-ciété des transports de l’Outaouais, ce sont maintenant les stations de métro montréalaises qui sont ta-pissées aux couleurs de l’Univer-sité canadienne. « Une campagne au cœur même de Montréal, ça ne s’était jamais vu. On veut lancer le message que les Québécois sont les bienvenus à l’Université d’Ottawa », explique l’archiviste.

Des liens très forts entre l’U d’O et la francophonie québécoiseCet automne, près de 2000 Québécois ont choisi de quitter leur province natale et de s’inscrire à l’Université d’Ottawa pour y poursuivre leurs études. Bien présents sur le campus depuis 1848, les Québécois ont grandement contribué à façonner l’image de l’université bilingue de la capitale nationale, notamment en participant à la pérennité du français et à la vie socioculturelle.

33,4%17,1%16,3%

% de francophones inscrits à l’U d’O% de Franco-ontariens inscrits à l’U d’O% de Québécois inscrits à l’U d’O

Pourcentage de Québécois dans les nouvelles inscriptions

1997

POURCENTAGE (%)

2003

2009

18,8

19

17,9

18,5

16,7

15,1

13,1

15,1

14,7

14,4

15,4

15,7

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LE QUÉBEC À L'U D'O

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La Rotonde : D’où vient l’idée de fonder un club du Bloc Qué-bécois à l’Université d’Ottawa?Tristan Dénommée : Quand j’étais au cégep, je faisais partie du comité étudiant souverainiste du Collège Édouard-Montpetit. En fi -nissant le cégep, en m’inscrivant ici, je me suis dit que j’allais pren-dre la relève, que j’allais créer une structure semblable. Ça m’a pris trois ans à créer le club parce que j’avais un problème de contacts. J’ai découvert, cet été, que plusieurs des membres de l’exécutif national (de l’aile jeunesse du Bloc Québécois) venaient à l’U d’O.

LR : D’après-vous, combien de souverainistes fréquentent l’Université d’Ottawa et com-bien de membres votre club compte-t-il?TD : Il doit bien y en avoir 200 ou 300 sur tout le campus. Cependant, au niveau des souverainistes actifs, des militants, ça se compte plutôt par dizaines. Le club compte 25 membres offi ciels pour l’instant et

trois membres qu’il nous reste à en-registrer.

LR : Y a-t-il eu une opposition de la FÉUO au moment de l’en-registrement offi ciel du club?TD : Non, aucunement. J’ai donné les formulaires offi ciels et puis ça a été accepté. Il n’y a eu aucunes ré-ticences de la part de la Fédération ou de la coordonnatrice des clubs. À partir de là, on a accès à un budget potentiel de 1000 $ annuellement. Pour le moment, je n’ai pas l’in-tention de toucher à l’argent, car je crois qu’on peut faire plusieurs acti-vités sans dépenser l’argent des étu-diants. La cause souverainiste est assez mitigée sur le campus, donc je crois que ça peut être bien perçu de la part des étudiants.

LR : Est-ce vraiment pertinent d’avoir un club du Bloc Québé-cois en dehors du Québec?TD : Oui et non. Je crois que c’est pertinent d’en avoir un ici, à l’Uni-versité d’Ottawa, à cause de la proximité du Québec. Ottawa, c’est

Tristan Dénommée, président de la cellule locale du Bloc Québécois, et Jean-François Landry, président du Forum jeunesse du Bloc Québécois, entretiennent Philippe Teisceira-Lessard de la création de la première cellule locale de ce parti en dehors de leur province, de sa pertinence et de l’attention médiatique qu’i l s ont reçue dans les dernières semaines.

Les indépendantistes d'Ottawa

la capitale nationale et les bloquis-tes sont représentés à Ottawa, au Parlement. Si on était à Calgary, je ne pense pas que ça en vaudrait la peine. Par contre, ici, il y a énormé-ment d’étudiants québécois et plu-sieurs souverainistes.Jean-François Landry : Gilles Duceppe n’a jamais hésité, lorsqu’il en a le temps, à aller au Canada pour exprimer aux Canadiens ce que serait le Québec indépendant et pourquoi on veut la souveraineté du Québec. Il n’est pas question de se cloisonner dans des opinions où on n’a pas la chance de parler de nos convictions souverainistes en dehors de la province. Pour moi, c’est cer-tain que si je pars en échange à Har-vard, à la Sorbonne ou à la London School of Economics, je vais parler de la souveraineté du Québec.

LR : Dans certains médias de Sun Media Corporation, vous avez été cité vous défi nissant comme un étudiant étranger. Est-ce un constat d’échec pour le système postsecondaire du Québec?JFL : Non, pas du tout. Je connais bien la journaliste qui a écrit cet ar-ticle. Je lui ai dit, à la blague, que c’était comme si j’étais un étudiant étranger qui étudie à l’international. Je suis venu à Ottawa parce que la carte des programmes offerts ici me plaisait, et il faudrait demander à chacun, parce que c’est du cas par cas. Mais ce n’est en aucun cas une critique du système d’éducation du Québec. J’ai bien l’intention d’être offi ciellement décrit comme étu-diant étranger avant la fi n de mes études.

LR : Est-ce que l’attention mé-diatique qu’a attirée la créa-tion de votre club bloquiste vous surprend?TD : Je crois que c’était un peu exagéré. Nous ne sommes pas plus importants qu’un autre club et per-sonellement, la raison pour laquelle j’ai créé ce club, c’est surtout pour montrer aux gens qui on est réelle-ment. À mon arrivée ici, j’étais per-çu comme un destructeur de pays. Mon but, c’est simplement de mon-trer qui nous sommes vraiment.JFL : Personnellement, je ne trouve pas la couverture exagérée; c’était clair que ça allait faire du bruit. Quand des leaders souverainistes vont parler d’indépendance hors du Québec, c’est clair que ça fait des va-gues. L’initiative que Tristan a eue de créer un comité ici, à l’Université canadienne, pour discuter de l’enjeu de la souveraineté, était très bonne, alors tant mieux si c’est couvert par les médias.

Philippe Teisceira-Lessard

Les étudiants québécois sont en-viron 6200 à fréquenter l’Univer-sité d’Ottawa cette année. Pourtant, étudier dans la capitale fédérale en-traîne un exil obligé pour plusieurs d’entre eux et des frais de scolarité beaucoup plus élevés pour tous.

Des frais de scolarités doublés, voire triplés

Les universités québécoises sont celles qui imposent à leurs étudiants les droits de scolarité les plus bas de tout le Canada. Avec en moyenne 2272 $ à s’acquitter annuellement, les étudiants de la belle province bénéficient des re-tombées du gel des frais long de plus de 10 ans, soit de 1994 à 2006. Certains, comme ceux de l’Univer-sité McGill, paient un peu plus que ce montant, d’autres, comme ceux de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), paient un peu moins. Malgré ces légers écarts qu’explique la différence de frais accessoires, aucun de ces étu-diants n’a à sortir de ses poches le 5951 $ qu’il en coûtait en moyenne à leurs collègues étudiant en Onta-rio. Pourquoi s’exilent-ils alors du paradis nord-américain de l’édu-cation abordable?

« Ce n’est pas seulement les enjeux fi nanciers qui jouent », répond Alain Malette, responsable du recrutement pour l’Université. Pour lui, la situa-tion de l’Université dans la capitale fédérale joue pour beaucoup dans le choix des étudiants québécois, tout comme son caractère bilingue. Et les frais de scolarité? « Les bourses jouent un grand rôle en permettant aux étudiants de moins ressentir l’ef-fet des frais. Elles sont parmi, sinon les plus généreuses au pays, selon le magazine Maclean’s. » Cependant, Malette affi rme ignorer dans quelle proportion les étudiants québécois perdent leur bourse automatique après seulement un an, la proportion globale à l’Université étant de 84 % des étudiants.

L’un des importants pôles d’at-traction pour les étudiants en pro-venance du Québec est la faculté de Droit civil, qui enseigne le système juridique qui prévaut au Québec. Là-bas, étudiants, professeurs et gestionnaires sont presque tous québécois. Pierre Thibault, doyen adjoint de cette faculté d’environ 800 étudiants, explique que selon lui, les frais de scolarité du Québec sont simplement trop bas. « Les

frais de scolarité ont augmenté ces dernières années et, pourtant, on n’a jamais eu autant de demandes. C’est un paradoxe. Je pense que les frais de scolarité au Québec ne sont pas assez élevés et que, tôt ou tard, ils devront augmenter », commente-t-il, avant d’ajouter que des études en droit sont une forme d’investissement. Thibault ne croit pas non plus que sa faculté ne recrute que la partie des Québé-cois qui a les moyens de se payer une éducation ontarienne. Selon lui, plusieurs de ses étudiants tra-vaillent très fort pour se payer leur éducation, sans provenir de fa-milles particulièrement aisées.

Karine El Hanbli, une étudiante en droit civil et développement in-ternational originaire de Repenti-gny, en banlieue de Montréal, croit que chaque étudiant québécois à l’U d’O a ses propres raisons d’y être et de passer par-dessus l’obs-tacle des frais. « Pour ma part, c’est le seul endroit où je pouvais suivre mon programme actuel », confie-t-elle. L’étudiante ne croit toutefois pas que le bilinguisme y ait beaucoup à voir.

Vraiment nécessaires, les Québécois?

Dès que l’on aborde le sujet de la pertinence de la présence des Qué-bécois, la réponse des membres de l’administration scolaire est quasi unanime : l’Université canadienne doit accueillir des Québécois pour bien remplir son rôle et représen-ter la population du pays. « Ces étudiants et étudiantes contribuent à la richesse de notre diversité en terme de population étudiante », note par exemple Lucie Keech, di-rectrice du marketing pour l’Uni-versité. D’ailleurs, l’institution ne lésine pas sur les moyens pour at-tirer la clientèle.

En effet, Louis Malette nous in-forme que deux agents de recrute-ment se concentrent exclusivement sur le Québec, rencontrant les étu-diants potentiels dans les cégeps de la province. Une importante campa-gne de marketing est aussi en cours, principalement dans la région de Montréal. Lucie Keech refuse tou-tefois de dévoiler les montants pré-cis alloués à celle-ci. Rappelons, par exemple, que l’Université avait recouvert l’ensemble de la station Berri-UQAM de publicités « Ça part d’ici » en 2007-2008, ce qui aurait coûté plus de 60 000 $, selon la Centrale des syndicats du Québec.

Les raisons de l'exil

LE QUÉBEC À L'U D'O

Ces étudiants qui traversent la rivière et réclament le double de la facture.

La création, par Tristan Dénommée, d’un club bloquiste à l’U d’O a fait coulé beaucoup d’encre.

Photo Mathieu Langlois

LE QUÉBEC À L'U D'O

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Le 1er décembre 2009 marque la 21e édition de la Journée mondiale de la lutte contre le SIDA. Le Centre de la � erté de l’Université d’Ottawa prend en charge la programmation des événements liés à la journée internationale.

Les étudiants de l’Université se mobilisent le 1er décembre

JOURNÉE DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA

Ariane Marcotte

Historiquement, cette journée fut établie le 1er décembre 1988 par l’Organisation mondiale de la santé à la suite de la reconnaissance médi-cale du virus de l’immunodéfi cience humaine (VIH) en 1981. Vingt-huit ans plus tard, l’OMS estime le nom-bre de décès liés au syndrome d’im-munodéfi cience acquise (SIDA) à 25 millions. À ce jour, 33,2 millions de personnes ont reçu un diagnostic de séropositivité au VIH.

Activités sur le campus

Aucune activité offi cielle n’est prévue par l’administration de l’Université. Par contre, le Centre de la fi erté, organisation des les-biennes, gays, bisexuels et trans-sexuels (LGBT) du campus affi lié à la Fédération étudiante de l’Uni-versité d’Ottawa (FÉUO), a pris l’initiative de souligner la Journée le 1er décembre.

« Ce n’est pas la première fois qu’on organise des activités pour la Journée mondiale du SIDA. Ha-bituellement, on co-organise ou participe à des événements avec d’autres organismes en ville. Les années passées, les événements ont été plus solennels. On cherche maintenant à avoir une ambiance plus amusante, interactive, et de garder malgré tout la composante éducative; on va voir ce que ça don-ne, c’est un premier essai! Malheu-reusement, les événements plus so-bres n’attirent pas autant de gens; il est donc plus diffi cile de passer le message dans la population », ex-plique Krystel Boissé, coordonna-trice du Centre de la fi erté.

« C’est important que le Centre de la fi erté participe à cet événe-

ment, car les hommes homosexuels font partie du groupe le plus à ris-que de contracter le VIH. En fait, à lui seul, ce groupe représente près de la moitié des cas diagnostiqués. De plus, il y a beaucoup de stigma-tisation autour du VIH comme une “maladie homosexuelle,” même en 2009. C’est important d’en parler dans une mesure préventive pour les membres de notre communau-té, mais aussi pour éradiquer les mythes et les attitudes négatives envers les victimes de cette épidé-mie. La communauté allosexuelle a toujours été impliquée dans la lutte contre le SIDA », poursuit la coor-donnatrice du Centre.

Parmi les activités au programme, une discussion aura lieu à l’heure du souper au bar 1848 de l’Université sous le thème « La crise du SIDA 20 ans plus tard; où en sommes-nous et que nous reste-t-il à faire? » Dès 19 h, toujours au bar 1848, certai-nes boissons seront offertes à 2 $ et les fêtards sont invités à se vêtir de rouge, couleur du ruban de la lutte contre le SIDA. Plusieurs kiosques informatifs seront installés au Cen-tre universitaire à l’occasion pour sensibiliser la population étudiante sur les réalités entourant le VIH.

L’ensemble des festivités sont or-ganisées et/ou appuyées par l’aile Promotion santé de la clinique mé-dicale de l’Université, les organismes Dignitas Youth, Medical Students International Health Interest Group, Youth Challenge International, Keep a Child Alive et le Centre de la fi erté.

« Nous attendons beaucoup de gens, puisque c’est aussi la der-nière soirée “mardis à 2 $” au bar 1848. Plusieurs affi ches créées par le groupe Promotion santé ont été installées sur le campus pour l’oc-casion », conclut Boissé.

Philippe Teisceira-Lessard

L’assemblée générale annuelle de la Fédération canadienne des étu-diantes et étudiants (FCÉÉ) s’est terminée dans la nuit de samedi à dimanche après quatre jours de vi-ves tensions entre les partisans et les détracteurs de très controversées propositions de réforme. En outre, une motion qui resserre sévèrement les conditions nécessaires pour te-nir un référendum de désaffi liation a été adoptée de justesse par les dé-légués, soulevant l’ire de plusieurs étudiants sur le campus ottavien.

Vague de désaffi liations : la riposte

Il faut rappeler le climat dans le-quel cette réunion avait débuté. Avec 11 pétitions en règle demandant des référendums de désaffi liation et un ensemble de plusieurs dizaines de motions soumises par des associa-tions québécoises, la FCÉÉ était à un tournant de son existence.

La motion de la Graduate Stu-dents’ Association de l’Université Carleton visait à limiter ce genre de mouvement dans l’avenir. En plus d’exiger la signature de 20 % des membres d’une association pour toute pétition de désaffi liation à la FCÉÉ, elle limitait aussi le nom-bre de ces référendums à deux par session à travers tout le Canada et instaurait une période-tampon de cinq ans (au lieu de deux ans, com-me c’est le cas actuellement) durant laquelle une association nouvelle-ment affi liée ne pourra remettre en question son statut de membre.

« La FCÉÉ vient de se tirer dans le pied et de créer un défi cit démo-cratique important vis-à-vis de ses membres », croit Bruno Gélinas-

Faucher, délégué de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), qui s’est exprimé contre cette motion dès le début de la ren-contre. « C’est la première étape vers la destruction de la FCÉÉ. Je suis personnellement très fâché de ça. »

Roxanne Dubois, actuelle vi-ce-présidente aux fi nances de la FÉUO et nouvellement élue tréso-rière nationale de l’organisation pancanadienne, s’est, pour sa part, prononcée en faveur de cette pro-position, qui, selon elle, « permet-tra à la FCÉÉ de faire ce qu’elle est vraiment là pour faire et de pouvoir se concentrer à travailler dans les intérêts des étudiants ». Pour Du-bois, l’opposition à cette motion se retrouve plutôt dans des voix indi-viduelles puisque la décision des dé-légations en réunion plénière était claire. « Je crois fermement que les étudiants, ça ne les dérange pas, des changements aux procédures. Je crois qu’ils ne s’intéressent pas à ce genre de choses », affi rme-t-elle.

Michèle Lamarche, sa collègue du comité exécutif de la FÉUO, ne semble pas partager cet avis, elle qui a clairement exprimé, sur un réseau social bien connu, que « l’absten-tion de la FÉUO [n’était] pas suffi -sante ».

Si la délégation de la FÉUO s’est abstenue sur ce vote, ce n’a pas le cas de celle de l’Association des étu-diant diplômés (GSAÉD), qui s’est plutôt prononcée pour ce resserre-ment des règles. Gaétan-Philippe Beaulière, délégué de la GSAÉD, explique en entrevue que même si cette motion n’était pas parfaite et que des amendements auraient été nécessaires, en leur absence, il fal-lait tout de même agir. Fait cocasse : un délégué non identifi é a activé

l’alarme incendie de l’hôtel où avait lieu le congrès juste avant le vote sur cette motion.

Réformes battues dans une atmosphère tendue

Plusieurs motions avaient été présentées à l’assemblée générale par l’Association des étudiantes et étudiants de deuxième et troisième cycles de l’Université McGill, cer-taines visant notamment à ouvrir ces réunions à la presse et aux étu-diants, à publier sur le site Internet l’ensemble des poursuites entrepri-ses par la FCÉÉ contre des associa-tions membres, ou encore pour des-tituer des gestionnaires de la FCÉÉ. Si certaines d’entre elles avaient été effacées de l’ordre du jour par l’exé-cutif national (afi n de ne diffamer personne, selon une lettre de Ka-therine Giroux-Bougard, présidente de la FCÉÉ), la presque totalité des autres ont été rejetées par l’assem-blée, les principales associations en faveur de ces propositions étant sor-ties de la salle à la suite de l’adop-tion de la motion de resserrement des exigences de désaffi liation.

Tous les rapports des délégués font état d’une atmosphère tendue pendant ces quatre jours de débat, conséquence du clivage net entre les deux camps opposés. « Les gens ne considéraient plus les motions pour ce qu’elles valaient, mais plutôt pour les gens dont elles provenaient », affi rme Gélinas-Faucher. Pour sa part, Seamus Wolfe, président de la FÉUO, croit aussi que le climat n’était pas propice à la prise de dé-cisions éclairées : « Malheureuse-ment, cette assemblée générale s’est terminée par des débats procédu-raux, plutôt que sur des questions d’intérêt pour les étudiants. »

Les délégations de partout au Canada adoptent des règles de désa� liation plus serrées et rejettent en bloc les réformes proposées par les associations québécoises.

La FCÉÉ resserre l’étau sur ses membres, Dubois élue trésorière nationale

FCÉÉ

Roxanne Dubois, vice-présidente aux fi nances de la FÉUO, vient d’être élue trésorière nationale de la FCÉÉ.Photo d’archives

embauche!Ça vous intéresse? Ça devrait!

Plus d’information à la page 8

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Isabelle Larose

« Le système scolaire n’est pas du tout adapté pour les parents étu-diants », assure Edline Fort, une mère célibataire de 22 ans et étu-diante à temps plein en soins infi r-miers à l’Université d’Ottawa. Ac-tuellement en quatrième année de son programme, Edline doit com-poser avec des stages qui ne concor-dent pas du tout avec les heures d’ouverture de la garderie. Dépen-damment de l’horaire, les stages peuvent commencer à 7 h pour des quarts de jour et se terminer à 22 h 30 pour des quarts de soir. Ain-si, Edline n’a d’autre choix que de compter sur ses proches pour pren-dre soin de son poupon durant son absence. « Ma sœur vient m’aider le matin quand je commence à 7 heures. Elle lui donne le biberon et va la porter à la garderie. C’est plus compliqué quand je suis sur l’horaire du soir. Il y a peu de gens qui peuvent garder ma fi lle durant la soirée », explique l’étudiante mère. Malgré cette aide, Edline mentionne que la conciliation en-tre les études et la famille n’est pas de tout repos : « C’est vraiment très diffi cile. Quand je veux étudier, je dois attendre qu’elle dorme. C’est beaucoup de nuits blanches. » Cet-te surcharge de responsabilités a grandement affecté la vie étudiante de la jeune mère. « Mes notes ont baissé radicalement. Je pense que si ce n’avait pas été ma dernière année, j’aurais lâché », laisse-t-elle tomber.

Une garderie sur le campus

Une autre raison a poussé Edline à poursuivre ses études : la garderie Bernadette, située sur le campus, dans l’édifi ce Brooks. « Ça m’a vrai-ment beaucoup aidée. Si je n’avais pas eu de place à la garderie, je n’aurais pas continué mes études universitaires », confi e Edline Fort. Avec une capacité de 49 places, la garderie accueille en priorité les en-fants des étudiants de l’Université, tout comme ceux des professeurs et des membres du personnel de soutien. Selon Johée Deslauriers, directrice de la garderie Berna-dette, les deux tiers des places sont actuellement occupées par des en-fants d’étudiants : « J’ai de jeunes mamans seules, j’ai aussi des jeunes couples où les deux parents vont à l’école et des adultes plus âgés qui font un retour aux études. Je leur dis souvent que je leur lève mon chapeau, c’est loin d’être évident. »

À l’instar de plusieurs autres garde-ries de la ville, plusieurs places de la garderie Bernadette sont totale-ment subventionnées par un pro-gramme de la Ville d’Ottawa et du gouvernement ontarien. Sans cette aide, il en coûterait 1370 $ par mois pour la garde d’un bébé âgé entre zéro et 18 mois.

Seule ressource du campus di-rectement dédiée aux parents étudiants, la garderie Bernadette est très prisée; une liste d’attente où s’alignent 500 noms empê-che d’ailleurs plusieurs parents de bénéficier du service. De ce nombre, près de 250 parents ont un lien direct avec l’Université et détiennent ainsi un statut priori-taire. Bien que chanceuse d’avoir réussi à obtenir une place pour sa fille, Edline Fort a quand même dû manquer les deux premières semaines de cours de la session, car aucune place n’avait encore été libérée pour elle.

Absence de ressources

Outre la garderie, l’Université d’Ottawa n’a aucun service spécifi -que pour les parents étudiants. « En ce qui concerne le Service d’appui au succès scolaire (SASS), les pa-rents étudiants bénéfi cient de nos services au même titre que tous les autres étudiants; nous n’avons pas de services spécifi ques à leur atten-tion pour l’instant. C’est un projet auquel nous réfl échissons », men-tionne Laurence Cotereau, agente de communication du SASS. Rien de concret n’a toutefois encore été effectué en ce sens.

Au Service de vie communau-taire, Marc Duval, directeur, laisse entendre qu’offrir des ressources pour les jeunes parents n’entre pas nécessairement dans leur mission, qui consiste à animer la vie sociale, culturelle et communautaire sur le campus. En poste depuis trois ans, Marc Duval n’a jamais eu de demande particulière de la part des parents étudiants : « Évidem-ment, si quelqu’un nous approche, on va voir ce qu’on peut faire pour l’aider. »

Au-delà de la garderie…

Il est difficile de connaître le nombre exact d’étudiants qui ont des enfants à leur charge à l’Univer-sité d’Ottawa. À titre d’indication, on peut lire sur le site Internet de l’Université de Montréal, que 15 % de la population étudiante de l’éta-blissement a des enfants. Contrai-

PARENTS ÉTUDIANTS

Dur dur d’être un parent étudiantÊtre étudiant et parent à la fois relève véritablement du tour de force. Et sur leur banc d’école, les parents ne doivent pas compter sur l ’Université d’Ottawa pour les aider à concilier examens, biberons, études et changements de couche.

rement au site web de l’Université d’Ottawa, où l’information est rare et difficile à trouver, celui de l’Uni-versité de Montréal consacre une page complète aux différentes res-sources offertes aux parents. Une halte-garderie de même qu’un centre de la petite enfance où les enfants des étudiants sont priori-taires se trouvent à proximité du campus. L’Université de Montréal collabore aussi avec une associa-tion qui s’adresse exclusivement aux étudiantes enceintes et aux

couples étudiants qui ont choisi de concilier les études et leur rôle de parent. Par l’entremise de cet organisme, les parents ont accès à une multitude de services comme de l’aide à domicile, des listes de gardiennage, des café-rencontres, des cuisines collectives et des ate-liers parents-enfants. Interrogé sur l’absence de telles ressources à l’Université, Marc Duval men-tionne qu’une grande différence idéologique existe entre l’Ontario et le Québec : « Il y a une mentalité

beaucoup plus sociale au Québec qu’en Ontario. »

Contacté par La Rotonde, le ser-vice 211, un service de référence centralisé qui dirige les personnes vers les ressources offertes dans la collectivité, confi rme qu’aucun or-ganisme n’est exclusivement dédié aux parents étudiants à Ottawa. Il existe toutefois plusieurs services destinés aux jeunes parents et aux mères adolescentes qui pourraient également répondre aux besoins des étudiants avec des enfants.

« Mes notes ont baissé radicalement. Je pense que si ce n’avait pas été ma

dernière année, j’aurais lâché. »- Edline Fort

Faute de ressources, les parents étudiants doivent faire des pieds et des mains pour concilier famille et études.Photo Mathieu Langlois

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Ariane Marcotte

L’événement organisé par la Fé-dération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), qui a eu lieu plusieurs jours après la dernière activité au calendrier des Semai-nes vertes, a néanmoins connu du succès. L’assistance était majoritai-rement composée d’étudiants uni-versitaires et de particuliers de la communauté.

La soirée a commencé vers 20 h avec un collègue environnementa-liste de Suzuki, qui a fait une courte biographie de l’invité d’honneur, exprimant son amour incondition-nel pour les actions et les projets de celui-ci. La superstar canadienne de l’environnement a eu droit à une ovation chaleureuse au moment de monter sur scène devant la foule in-conditionnelle.

Suzuki s’est d’abord adressé à son auditoire dans un français correct pour s’excuser de l’unilinguisme de sa présentation : « Je suis de la Colombie-Britannique, je n’ai pas vraiment l’occasion de pratiquer mon français, j’espère que vous allez apprécier la soirée tout de même! » a t-il lancé en guise d’ouverture avec le sourire.

L’impact collectif

Avec humour, il a repris son dis-cours en anglais : « Tous les chan-gements climatiques auxquels nous assistons ont toujours eu lieu, de-puis des milliards d’années, mais c’est la première fois depuis l’his-toire de l’humanité qu’une espèce modifie aussi radicalement la face du monde, géologiquement, chimi-quement et climatiquement par-lant. Je suis né en 1936, à l’époque on était deux milliards d’humains sur la planète; notre population a triplé depuis. Étant le mammifère le plus présent, notre empreinte écologique est évidemment énor-me… Imaginez un instant toutes les technologies et les ressources utilisées pour emmener mes fesses ici ce soir de Vancouver à Ottawa! Pour la première fois de notre his-toire, nous en sommes arrivés à un point de non-retour. Nous devons nous arrêter un instant et nous demander quel est notre impact collectif. »

Suzuki a beaucoup insisté sur la conscience humanitaire, sur la res-ponsabilité et le devoir de notre es-pèce envers notre écosystème. « Le futur n’existe pas : la conscience hu-

maine a imaginé le concept de futur. Aucune autre espèce ne comprend que nos actions présentes auront des répercussions demain et, mal-gré tout, on préfère l’ignorer. Les premiers avertissements de chan-gements climatiques ont été lancés par les scientifi ques il y a 20 ans et pourtant, les médias leur tournent le dos! Bien sûr, je comprends que ce dont on parle ici n’est pas vraiment important quand on le compare aux problèmes de Paris Hilton, O. J. Simpson et tous les autres… » a-t-il expliqué sur un ton où le sarcasme pouvait s’entendre à des kilomètres à la ronde.

L’après-Kyoto

Bien entendu, impossible de ne pas s’attendre à une petite montée de lait de la part de l’environnemen-taliste juste avant l’ouverture, en dé-cembre, du sommet de Copenhague sur les changements climatiques.

« Le premier ministre Harper a déclaré en 2006 qu’on n’allait rien faire par rapport à Kyoto, que c’était mauvais pour l’économie canadienne. Il n’a rien compris, c’est tout à fait le contraire! Il a tourné le dos à tous les engage-ments pris par Jean Chrétien. Dire que Kyoto nuisait à notre écono-mie était un mensonge énorme, il ne faut pas un doctorat pour faire le lien entre les changements cli-matiques que nous commençons à vivre et un effondrement de l’éco-nomie si nous restons inactifs! L’économie du Canada sera même l’une des premières à en souffrir, car c’est l’agriculture, la pêche et les forêts qui seront les premiers secteurs à tomber… Le capitalisme et la politique ne sont pas des for-ces de la nature! Monsieur Harper, si ce que vous faites n’est pas un crime contre l’humanité, je ne sais pas ce que c’est! » a déclaré David Suzuki sous les applaudissements de l’audience.

La conférence a duré environ une heure, une heure bien rem-plie et plutôt animée qui a été vi-siblement bien reçue par ceux et celles qui s’étaient déplacés pour l’entendre. Les réactions étaient unanimes lors d’une seconde ova-tion à la toute fin de la soirée. Une période de questions a suivi et plus d’une dizaine d’intervenants ont pu poser leurs questions à l’invité. Une séance de signature de livres s’est ensuite tenue dans le vesti-bule de l’édifice.

Près de 600 personnes s’étaient déplacées le lundi 23 novembre dernier au théâtre du Centre Bronson d’Ottawa pour assister à la conférence du

célèbre environnementaliste David Suzuki.

David Suzuki clôture en beauté les Semaines vertes de la FÉUO

SEMAINES VERTES

« Pour la première fois de notre histoire, nous

en sommes arrivés à un point de non-

retour. Nous devons nous arrêter un instant

et nous demander quel est notre impact

collectif. »- David Suzuki

SU

ZU

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C’est avec dynamisme que David Suzuki a livré un discours convaincant.Photo Mathieu Langlois

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En vous baladant sur le campus, ou même jusqu’aux confi ns des cir-cuits de métro montréalais, on peut être en proie aux maraudages des universités, notamment de la nô-tre. L’affi che, familière par sa cou-leur grenat, arborant fi èrement le sigle de l’Université d’Ottawa, vous invite allègrement à notre humble université.

À vos marques, prêts, affi chez!

Cette année, grâce au montant plus important alloué au marketing, on peut noter une hausse fl agrante de la visibilité de l’Université grâce à ses affi ches éparpillées à travers le Canada, ses messages à la radio ou encore sa nouvelle vidéo promo-tionnelle. Il y a des emplacements clés, en ce qui concerne ces publici-tés, ciblant des endroits où circulent surtout des étudiants de premier cycle, augmentant ainsi le nom-bre d’inscriptions aux cycles supé-rieurs. On peut même se retrouver face à ces affi ches évocatrices dans les stations de métro de l’Univer-sité de Montréal et de l’Université

du Québec à Montréal, preuve de la concurrence grimpante entre les universités.

Sur ces panneaux, notre slogan, « ça part d’ici », prend un double sens dans ces stations, ce qui irrite les universités montréalaises. Dans cette arène de ce combat de coq, le potentiel étudiant s’avère être le poulet à plumer idéal.

L’Université canadienne?

Comment cette image a-t-elle évolué, ces dernières années? En automne 2002, l’Université d’Ottawa a redéfini ce qu’elle re-présentait aux yeux de la popu-lation en sondant la masse. Ver-dict : nous sommes reconnus pour « notre bilinguisme, notre carac-tère national, notre emplacement au cœur de la capitale nationale et la diversité de nos programmes », peut-on lire sur le site Internet. Dans ce même sondage, toutefois, il a été souligné qu’une image noir sur blanc n’est pas encore ancrée dans l’esprit des gens, d’où la pro-messe de « l’Université canadien-

ne » qui est ressortie gagnante en reflétant nos points forts men-tionnés plus haut.

Les éléments principaux d’archi-tecture de notre fameux pavillon Tabaret furent désignés comme notre nouvel emblème, permettant au public de distinguer facilement l’Université d’Ottawa des autres. Agrémentez cela d’un slogan accro-cheur et le tour est joué, la course est lancée!

Plus de visibilité, oui, mais pas aux frais des étudiants

Notre établissement, plutôt que de se lancer dans des campagnes ponctuées d’affiches onéreuses, ne devrait-il pas miser sur les étu-diants en accordant la priorité à leurs besoins et à leur instruction? En effet, satisfait de ses années dans notre institution, le diplômé, marque de commerce de l’Univer-sité, ira de lui-même répandre la bonne parole à travers le monde! Après tout, ne dit-on pas du bou-che-à-oreille qu’il est le meilleur agent de publicité?

La piètre performance de l’Université d’Ottawa dans le cadre du classement des grandes universités canadiennes publié dans le Globe and Mail de septembre dernier en a fait réagir plus d’un. Qu’à cela ne tienne, à coup de bombardements visuels et auditifs, on vous convaincra assurément de venir rejoindre les rangs ottaviens!

Le marketing… ça part d’iciPoint d’ordre

Catherine Dib

Ariane Marcotte

Environ 5000 doses étaient dispo-nibles pour la clinique de vaccina-tion de l’Université, ce qui est bien peu si l’on considère que plus de 30 000 étudiants fréquentent le campus. C’est donc sans surprise que les 5000 vaccins ont trouvé preneur dans un laps de temps re-cord.

Selon Vincent Lamontagne, agent des relations avec les mé-dias pour le Bureau des commu-nications de l’Université, 93 % des doses disponibles avaient été réservées via le service d’inscrip-tion en ligne sur le site Internet de l’Université en date du mardi 24 novembre, soit dès la deuxième journée de la campagne.

Neuf cent soixante-quinze personnes ont été vaccinées par l’équipe d’infi rmiers et de béné-voles la première journée, laquelle s’est déroulée dans le calme, tou-jours selon le Bureau des commu-nications de l’Université. Aucun délai d’attente n’a été rapporté par les usagers au cours de la première journée de vaccination.

Encore le bilinguisme

Malgré les efforts de l’Université pour obtenir un service bilingue en tout temps, il semble que certains étudiants aient relevé quelques la-cunes concernant l’aspect linguisti-que de la campagne.

« La vaccination ne se fait pas dans les deux langues, bien que la Santé pu-blique d’Ottawa soit soumise au règle-ment sur le bilinguisme. L’infi rmier n’a pu me fournir les informations relatives aux effets secondaires et aux mesures de sécurité qu’en anglais, bien que je me sois d’abord adressée à lui en français », affi rme Houda Souissi, étudiante en droit civil.

Le Bureau des communications affi rme de son côté n’avoir reçu aucune plainte à ce sujet. « La tota-lité des infi rmières ainsi que des bé-névoles de la clinique sont bilingues. Lors de leur arrivée, les étudiants et membres du personnel qui se font vacciner se font demander dans quelle langue ils désirent être servis. Ce choix est bien sûr respecté par les membres de l’équipe de la clinique », précise Lamontagne à la veille de clô-turer le centre de vaccination.

Depuis déjà plus de deux mois, les étudiants en parlaient et l’attendaient; la semaine de vaccination contre le virus A(H1N1) sur le campus s’est en� n tenue du 23 au 27 novembre dernier.

Mission accomplie pour l’Université d’Ottawa

GRIPPE A

Les 5000 doses réservées aux étudiants de l’U d’O ont rapidement trouvé preneur.Photo Jessica Rose

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Julie-Anne [email protected] Arts et Culture

Lisa Pitre

L’Orchestre de l’Université d’Ot-tawa a fait son apparition au Cen-tre Saint-Brigid pour les arts et les lettres le vendredi 27 novembre. Ce spectacle mettait en vedette les œuvres de Rossini et de Beethoven, mais, surtout, les talents musicaux des étudiants de l’École de musique de l’Université d’Ottawa. Sous la direction du chef d’orchestre David Currie, le spectacle a connu un véri-table succès.

Katie Stevens, premier violon de l’ensemble, était la médiatrice entre le chef et les musiciens. Elle préparait l’Orchestre à jouer tout en accordant chaque section avec le hautbois. Par la suite, le chef d’orchestre a fait son entrée et a été accueilli par une vague d’applaudissements de la foule.

Les œuvres

La soirée a débuté avec l’ouverture du Barbier de Séville de Gioacchino Rossini. Ce dernier est un composi-teur italien connu pour ses opéras. Cette composition est l’une de ses plus célèbres, basée sur la première d’une série de trois pièces de Beau-marchais, la deuxième étant Le ma-riage de Figaro. Plusieurs en recon-naîtraient sûrement les airs, souvent présents dans les dessins animés té-

lévisés de Bugs Bunny, Woody Woo-dpecker et bien d’autres.

La deuxième pièce était la Sym-phonie no. 6 en fa majeur, opus 68 («Pastorale») de Ludwig van Beetho-ven. Alors que la plupart des sym-phonies classiques de cette époque consistaient en quatre mouvements, celle-ci en avait cinq. En effet, c’est

la seule pièce où Beethoven a voulu décrire les différents mouvements et leur titre. Au quatrième mouvement, l’intensité de la pièce est à son point culminant. Le titre de « Tonnerre-Orage » fait référence aux trombo-nes et aux timbales, qui rendent ce tonnerre menaçant pour créer une atmosphère de crainte et d’agita-tion. C’est une œuvre bien aimée et connue dans laquelle Beethoven démontre sa grande passion et son amour de la musique.

David Currie

Ce chef d’orchestre a débuté sa carrière comme contrebassiste. Il a joué dans l’Orchestre du Centre national des Arts pendant plusieurs

années. En 1992, Currie est devenu directeur musical de l’Orchestre symphonique d’Ottawa. Il enseigne à l’École de musique depuis 1976, où il dirige en outre l’Orchestre de l’Université d’Ottawa, ce qui en fait un chef d’orchestre de grande im-portance ici à l’Université. Ses mou-vements sont effectués avec préci-

sion, ce qui indique aux musiciens ce qu’ils pourraient faire afi n d’amé-liorer la qualité de la pièce.

Une soirée qui termine bien la session

Le travail des étudiants a été bien réussi. Ils ont pu interpréter les deux œuvres tout en tenant compte de deux aspects pertinents à toute pièce de musique : le tempo et le rythme. Les solistes ont su se dé-marquer du reste de l’orchestre. Ces musiciens pratiquent pendant de longues heures et les pièces choisies étaient de grande diffi culté. Leurs prochains spectacles feront sûre-ment une sortie agréable pour les gens qui s’intéressent à la musique.

ORCHESTRE DE L’UNIVERSITÉ D’OTTAWA

Des étudiants aux talents musicaux

Charel Traversy

Pour la toute première fois en 12 ans d’existence, le projet Les Zurbains a brûlé les planches

du Théâtre français du Centre natio-nal des Arts. Cette première édition dans la région de la capitale nationale a été présentée le 28 novembre der-

nier. Le spectacle Les Zurbains 2009 regroupe cinq contes contemporains écrits par de jeunes auteurs et l’auteu-re professionnelle Isabelle Hubert.

Les bienfaits de l’écriture

Depuis les débuts de ce projet, le Théâtre Le Clou signe la production

du spectacle. Les Zurbains, c’est avant tout un atelier d’écriture d’art dramatique qui donne le droit de parole aux jeunes adolescents. Le projet débute chaque année par un concours lancé dans les écoles se-condaires du Québec et de l’Onta-rio. Les contes sont ensuite soumis au comité de sélection, formé de professionnels du théâtre. Les jeu-nes auteurs sélectionnés sont par la suite invités à participer à un stage d’écriture s’échelonnant sur une se-maine. À la fi n de ce séjour, quatre contes sont choisis pour la nouvelle édition des Zurbains.

Pas de place pour la censure, tout est permis. Les sujets loufoques, le rire, les mots crus… Les jeunes ont ainsi l’opportunité de s’exprimer. En fait, ce projet ne met pas l’accent sur le côté pédagogique de l’écriture, mais plutôt sur l’aspect créatif de cet art.

Un public charmé

L’excellent jeu des cinq comé-diens et la mise en scène de Moni-

que Gosselin, qui était d’une grande fraîcheur, ont rapidement charmé la salle comble. À maintes reprises, des sourires complices se dessi-naient sur le visage des parents et des adolescents présents.

Deux des quatre jeunes auteurs du spectacle étaient d’ailleurs présents lors de la représentation. Deux élè-ves de la région, Andréanne Plouffe du Collège St-Joseph ainsi que Fe-lipe Richards de l’école secondaire Étienne-Brûlé, ont été applaudis et invités sur scène aux côtés des co-médiens pendant l’ovation.

L’adolescence en cinq contes

Le spectacle Les Zurbains aborde avec humour les grands thèmes de l’adolescence. Tout y passe : les peurs, les angoisses, les inquiétudes et les nombreux questionnements au sujet de l’existence. De plus, la thé-matique des relations – celle d’un frère et d’une sœur, d’un parent et d’un adolescent, l’amitié ou encore une première relation amoureuse –

est prédominante, ce qui illustre leur importance dans la vie des jeunes.

Chaque conte a une morale, une leçon de vie qui incite à la réfl exion. Il est d’ailleurs surprenant de constater l’intérêt précoce de ces adolescents pour des sujets tels que le racisme, l’homosexualité, la fascination pour la drogue et le désir d’être populaire, et ce en dépit de leur jeune âge.

Pour chaque conte, un seul comé-dien habite la scène, ce qui n’empê-che pas la mise en scène d’être très dynamique. Malgré le fait que certai-nes histoires ont une fi n prévisible, les textes sont bien écrits et captent l’attention de l’auditoire jusqu’à la toute fi n. Bref, il s’agit d’une soirée divertissante qui réveille l’éternel adolescent en nous.

Pour les intéressés, la troupe Les Zurbains sera de passage à Montréal, au Théâtre Denise-Pel-letier, du 5 au 14 mai 2010. Pour en connaître davantage sur la pro-grammation 2009-2010 du Théâtre français, se référer au site internet du CNA (www.nac-cna.ca).

CNA

Du théâtre pour adolescents, écrit par des adolescents

L’adolescence s’exprime à travers Les Zurbains. Photo Christian Fleury

Photo Mathieu Langlois

Du Rossini et du Beethoven au menu au Centre Saint-Brigid.

Au quatrième mouvement, l’intensité de la pièce est à son point culminant.

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Marie Suzor-Morin

Certains dramaturges réussissent à marquer le théâtre de leur em-preinte à un point tel que 400 ans plus tard, la représentation de leurs œuvres fait toujours salle comble. C’est le cas de Pierre Corneille, dont la sixième représentation de la pièce L’illusion comique, au théâtre de la Nouvelle Scène, s’est encore dérou-lée devant une salle pleine à craquer. Cette pièce mise en scène par Domi-nique Lafon, professeure titulaire et directrice du département de Fran-çais de l’Université d’Ottawa, a été présentée du 18 au 28 novembre.

La pièce débute avec Pridamant qui, peiné de ne pas avoir vu son fi ls depuis plus de dix ans, fait part de ses inquiétudes à son ami Dorante, qui le mène chez un magicien. À ce moment, Pridamant, ainsi que le public, devient spectateur de dix an-nées tumultueuses de la vie de son fi ls Clindor. En assistant à ce dérou-lement de la vie de son fi ls, Prida-mant et le public apprennent qu’il est devenu serviteur du capitaine Matamore, personnage tremblant sous une fausse arrogance, ainsi que l’amant d’Isabelle. Il ne réus-sit à s’enfuir avec la belle et jeune Isabelle qu’après s’être débarrassé du capitaine Matamore et d’Adas-tre, tous deux également amoureux d’elle. Bien que cette histoire se dé-roule dans un registre comique, une fi n tragique attend Clindor et son amante Rosine, qui sont assassinés sous les yeux d’Isabelle.

Mais où est-elle, « l’illusion co-mique »? Cette fi n tragique sème la confusion chez le spectateur… jusqu’au moment où on apprend

que Clindor est en fait acteur dans une troupe de théâtre! C’est par une simple mise en abyme – soit du théâtre dans du théâtre – exécutée avec une grande fi nesse que Cor-neille a su faire basculer la vérité tangible dans l’illusion. Ces péripé-ties, qui ne semblent être que pur divertissement, deviennent alors une apologie du théâtre.

Pour créer cet effet de voyage dans le temps, la scène a été divisée en deux par un rideau translucide. Lorsque Pridamant vient s’entrete-nir avec le magicien Alcandre dans sa grotte, les deux personnages se retrouvent à l’avant du rideau, dans un éclairage plutôt obscur où règne une atmosphère lugubre. Pour faire place au théâtre de Clindor, le rideau s’ouvre, une fumée vient voiler le pré-sent pour transporter les spectateurs dans un voyage auquel assiste éga-lement Pridamant, confortablement installé dans une chaise à l’avant de la scène. Derrière le rideau, quelques hauts panneaux occupent la scène. La simplicité du décor, la musique de clavecin redondante ainsi que les froufrous bleus, roses, jaunes et rouges des robes d’Isabelle et de Lise sont excusés quand on apprend la mise en abyme. Tout cela contribue avec ironie à l’extravagance de la « vie » de Clindor.

C’est donc à mi-chemin entre la comédie et la tragédie que les inter-prètes ont récité leurs vers. La pièce étant d’une durée de deux heures sans entracte, les huit comédiens ont néanmoins livré une perfor-mance hautement dynamique et ont su capter l’attention du public en le faisant à la fois rire et réfl échir.

THÉÂTRE

L’il lusion comique : le théâtre au cœur

du théâtre

Alex Sabourin

Un ring, huit équipes, quatre rounds et une panoplie de iPods et de iPho-nes, tous au service d’une bonne cause : voilà les éléments de la ba-taille iPod pour l’initiative « Mo-vember » de l’Association étudiante de la faculté des Arts, qui a eu lieu jeudi dernier au bar étudiant 1848.

Pour les néophytes, on s’explique rapidement. Deux équipes s’affron-tent dans une arène avec les chansons de leur iPod comme armes et le pu-blic comme juge. Toute équipe doit se présenter avec son propre iPod et, bien sûr, une liste de lecture soi-gneusement préselectionnée. Chaque équipe a une minu-te 30 secondes pour déclencher un as-saut ou répondre à l’offensive musicale de l’autre équipe. Il y a cinq chansons par équipe, donc dix chansons par round. À la fi n de chaque round, une équipe est élimi-née par le public, et ainsi de suite, jusqu’aux demi-fi nales et à la fi nale. On essaie d’écraser l’adversaire en gagnant l’admiration de la foule, qui, elle, crie après chaque round pour que l’équipe de son choix enregistre la plus haute marque possible sur le sonomètre. Surtout, il ne faut pas oublier d’ajouter à cette équation la boisson, les déguisements farfelus et une ambiance absolument survoltée, pour ne pas dire démentielle.

Une soirée endiablée

Puisque le coût d’entrée servait de

don à la collecte de fonds « Movem-ber », chaque équipe participant à la compétition portait la moustache et avait un nom lié à cette thématique. L’idée derrière « Movember » est tout d’abord de remettre la mousta-che au goût du jour, mais aussi de mettre ce look au service de la re-cherche sur le cancer de la prostate.

Pendant que certains se déchaî-naient violemment devant l’arène, d’autres observaient le tout de loin, un sourire narquois aux lèvres. Les styles vestimentaires étaient appro-priés pour la soirée : jeunes filles aux leggings pourpres, lunettes sty-le Kanye West, t-shirts barbouillés à la main, etc. Les déguisements et

l’énergie des participants valaient le détour. Les fi lles de Uno, Dos, Mos brandissaient leurs maracas vigou-reusement tandis que les gars des Canadian Tires avaient découpé des trous pour leur tête sur d’immenses billets d’argent Canadian Tire. Par moments, ces derniers lançaient des billets d’argent Canadian Tire dans la foule pour se gagner des partisans.

La soirée fut un succès : les en-robages musicaux aux ingrédients rock, électro et hip-hop s’amalga-maient judicieusement par mo-ments. Contrairement à certains spectacles, la participation du pu-blic est intrinsèque à ce qui se passe

dans l’arène. La relation avec la fou-le, c’est le pivot de la soirée, car c’est elle qu’il faut séduire.

Un combat féroce

Lors de la demi-fi nale entre les Canadian Tires et Uno, Dos, Mos, la foule a hué le résultat favorable en faveur de cette dernière et a ré-clamé un second match entre les deux équipes. Malgré les appels du public, les Canadian Tire ont dû se résigner à leur sort. « On s’est fait voler! » s’est exclamé l’un des mem-bres de l’équipe en se dirigeant vers la sortie. Telle est la nature de la bataille iPod : le gagnant savoure

la victoire et le per-dant s’efface dans l’obscurité.

Lors du duel fi nal, lequel a été chaudement contesté, Uno, Dos, Mos s’est inclinée

face à Mo’ money, Mo’ staches, qui ont tout simplement enchaîné les hits saveur « gomme balloune » les uns après les autres. Miley Cyrus, Nelly (le rappeur) et les Vengaboys étaient tous au rendez-vous.

Tout comme le chaud succès du combat de l’an passé, la compétition était des plus féroces et toutes les équipes ont quand même su plaire au public, qui pouvait se délecter de la qualité indéniable des répliques musicales. Les participants connais-saient manifestement les fins fonds lugubres de leur iPod. Toutefois, le grand gagnant de cette soirée reste celui qui participe au délire du spec-tacle : le spectateur.

CAMPUS

Dans l’arène, avec un iPod pour se défendre

Clindor et son amante.Photo Mathieu Girard

La foule déchaînée encourage son équipe favorite.Photo Jessica Rose

La soirée fut un succès : les enrobages musicaux aux ingrédients rock, électro et hip-hop s’amalgamaient

judicieusement par moments.

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Nedggy Mauricin

Le Centre national des Arts d’Ot-tawa a présenté en première cana-dienne un spectacle de danse inti-tulé To Be Straight with You de la célèbre troupe de danse DV8 Physi-cal Theatre. Le spectacle était pré-senté au CNA les 26 et 27 novembre derniers.

DV8 Physical Theatre est une troupe de danse originaire de Lon-dres. To Be Straight with You, leur nouveau spectacle, a été produit et mis en scène par un des pionniers du DV8 Physical Theatre : Lloyd Newson. La troupe s’est arrêtée dans quelques villes en Europe et aux États-Unis avant d’arriver dans la région de la Capitale pour présenter au public un spectacle de danse haut en couleur. Ce specta-cle est basé sur 85 entrevues avec des personnes homosexuelles du Royaume-Uni. Certains sont reli-gieux, tandis que d’autres ont dé-laissé leur religion par peur de se faire ridiculiser ou menacer. En outre, cette œuvre démontre quel-quefois des individus opposés à l’homosexualité en raison de leurs convictions religieuses.

Du théâtre dansé

Les thèmes de ce spectacle sont controversés, mais valent la pei-ne d’être discutés. Il est question d’orientation sexuelle, de religion et de la vision de certains pays par rapport à ces sujets. Les huit artis-tes et danseurs de ce spectacle ont bien interprété leur rôle. Ils démon-traient avec émotion et passion leur intérêt à faire comprendre au public les réalités de l’homosexualité.

La danse et la musique étaient des éléments importants du specta-cle. Les danseurs ont, à un certain moment, joué le rôle de jeunes de la communauté jamaïcaine afi n d’il-lustrer la vision de ceux-ci et d’ex-pliquer ce qu’ils vivaient.

Les accents des personnages don-naient une touche réaliste, car on pouvait imaginer ce que les indivi-dus concernés vivaient chaque jour. Il y avait d’ailleurs des moments as-sez émouvants. Les histoires étaient touchantes et nous rappelaient que la discrimination à l’égard des ho-mosexuels est encore omniprésente aujourd’hui.

La danse contemporaine et mo-derne, avec une touche de ballet,

était impeccable et bien exécutée. L’exactitude et la précision des mou-vements nous aidaient à mieux saisir les signifi cations des monologues des artistes. Il y a avait également une originalité dans les mouve-ments, car on pouvait entendre de la musique dancehall qui est un type de musique originaire du pays de Bob Marley, la Jamaïque. La musique et la danse ont apporté au public une compréhension approfondie de ces sujets tabous. De plus, la scène et le décor étaient minimes, mais bien utilisés grâce aux effets techniques où l’on pouvait voir, par exemple, les paroles de la chanson “Boom Bye Bye,” du chanteur de dancehall Buju Banton, défi ler sur un écran.

To Be Straight with You est un spectacle de danse qui soulève énor-mément de questions et qui a sû-rement choqué et offensé quelques personnes. Cependant, cette pièce est un moyen utilisé par l’auteur afi n de faire comprendre au public le côté sombre de ce que peuvent vivre les personnes homosexuelles. Tout ceci mène à un respect des opi-nions et des convictions.

Ce mélange de danse, de théâtre, de musique et d’effets spéciaux a

Danser pour combattre les préjugésCNA

Julie-Anne Lapointe

Le groupe Torngat, formé de trois musiciens originaires de la région, est monté sur la scène de la cha-leureuse Quatrième Salle du Centre national des Arts, le vendredi 27 no-vembre dernier. Le spectacle s’ins-crivait dans le cadre de la deuxième soirée des Vendredis de la chanson pour l’année 2009-2010.

Contrairement au thème de ce genre de soirée, qui vise à faire dé-couvrir la chanson francophone, Torngat a interprété sur scène un style musical bien à lui, aux pièces dépourvues de texte. Les specta-teurs ont pu profi ter d’un éventail de pièces instrumentales s’éloi-gnant du style classique et se rap-portant davantage à ce qu’on quali-fi e de « pop de chambre ».

D’une durée de deux heures, le spectacle comportait deux parties. La première moitié de la soirée était consacrée à un mélange des pièces des albums La Rouge et You Could Be. Après l’entracte, les spectateurs ont eu droit à l’interprétation de La petite Nicole, le dernier album de Torngat lancé en mars dernier.

Un trio de « multi-instrumentistes »

En fermant les yeux et se lais-sant guider au son de la musique, on n’aurait pas cru que seuls trois musiciens se trouvaient sur scène. La variété de sons et mélodies était remarquable pour un simple trio. En fait, la particularité de Torn-

MUSIQUE

gat est la capacité qu’ont les trois membres, Pietro Amato, Mathieu Charbonneau et Julien Poissant, de jouer de plusieurs instruments et ainsi d’avoir le privilège de se dire « multi-instrumentistes ». Pour des pièces jouées principalement avec le clavier, les percussions et le cor français, le résultat était plus qu’impressionnant.

Les premières notes jouées au clavier rappelaient les mélodies du

compositeur Yann Tiersen, connu pour sa trame sonore du film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Se sont ensuite ajoutés le rythme des percussions et les airs mé-lodieux du cor français. Les airs joués étaient souvent un mélange de progressif, de jazz, d’alternatif et même de musique expérimen-tale. Les pièces rythmées, guidées par la puissance des percussions, étaient nombreuses. C’est pourtant

le cor français qui ressortait sou-vent de celles-ci, accompagné des divers airs joués au clavier imitant une panoplie d’instruments. La musique du trio réussissait alors à faire naître bien des émotions chez le spectateur et à le plonger dans un univers envoûtant.

Une ambiance dynamique

Le public n’est pas demeuré in-

été présenté devant une salle de cu-rieux venus découvrir la danse sous un angle différent. La présentation a été bien appréciée du public et en a surpris plusieurs, notamment

par son contenu cru et ses sujets ta-bous. To Be Straight with You vaut la peine d’être vu puisque c’est un spectacle qui parvient à soulever des questions, faire rire et divertir.

To Be Straight with You: un mélange de danse et de théâtre sur le thème de l’homosexualité.

Torngat: des musiciens multi-instrumentistes et multi-styles.

différent à la prestation. Assis aux nombreuses tables rondes, les-quelles donnaient une atmosphère semblable à celui que l’on retrouve dans un cabaret, plusieurs ho-chaient la tête et tapaient du pied au rythme de la musique. Certains se sont d’ailleurs levés pour danser subtilement au fond de la salle. Les regards étaient fi xés sur la scène, attentifs à tous les mouvements du groupe.

Car en plus de jouer une musique agréable à l’oreille, le trio de musi-ciens offrait une excellente presta-tion visuelle. Le spectateur pouvait s’amuser à les regarder jouer cha-cun de plusieurs instruments à la fois. Même s’ils étaient les trois as-sis en interprétant les pièces, le tout s’éloignait d’un contenu visuel fade et statique. L’énergie et la présence sur scène de Torngat illustraient la passion du groupe et la bonne chimie entre ses membres. Pour agrémenter le tout, le jeu de lumiè-re ajoutait une certaine intensité au spectacle en variant en fonction de la vitesse et de l’intensité des pas-sages instrumentaux.

Une longue pièce d’une dizaine de minutes devait conclure la pres-tation de Torngat. Le public, toute-fois, en voulait davantage. Au son des multiples applaudissements, les membres du groupe sont remontés sur scène, le temps d’une dernière interprétation. Plusieurs specta-teurs sont demeurés dans la salle même après la fi n du spectacle, en savourant encore les dernières no-tes d’une prestation réussie.

Soirée instrumentale avec Torngat

Photo Matt Netthelm

Photo Pascale Boislard

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Arts et Culture

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le 30 novembre 2009

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Le coin du gloutonEric Ricou

Julie-Anne Lapointe

Vingt-cinq novembre. Je me promène tranquillement au Centre Rideau en mâ-chouillant ma gomme et en respirant l’air sec du centre commercial. Je ne suis pas pressée d’arriver chez moi : une pile de tra-vaux m’attend impatiemment sur le coin de ma table de travail. Alors je prends mon temps. Je marche. Je pense aux livres que je lirai quand la session sera terminée, aux films que j’aimerais voir au cinéma…

Mes pensées sont interrompues par un son désagréable. Un long soupir bruyant, symbo-le de l’exaspération de la dame derrière moi. M’apercevant soudainement du fait que je marche en deçà la limite de vitesse implicite-ment permise dans un lieu public, je me colle au mur pour laisser passer la dame pressée.

Elle ne se fait pas prier, et accélère le pas afi n de me dépasser. La dizaine de sacs qu’elle tient fermement dans ses poings serrés os-cillent à gauche et à droite, suivant le rythme de sa course. Bon… ce n’était peut-être pas sa journée, me dis-je.

Une grosse affiche rouge, à ma gauche, attire mon attention. Je m’arrête pour pren-dre le temps d’en lire l’inscription. Et vlan! Un monsieur au veston brun et à la cravate assortie m’accroche au passage et continue son chemin sans même s’excuser. Comme le monde est pressé aujourd’hui! En observant les gens autour de moi, je m’aperçois que je suis la seule à ne pas être en mouvement. Les clients se promènent à toute allure dans le centre commercial, les sourcils froncés, transportant une quantité anormalement élevée de sacs avec eux. Enfin, je me tour-

ne en direction de l’affiche rouge, celle qui avait attiré mon regard. Tout s’explique : en grosses lettres blanches, on y indique « Sol-des du temps des Fêtes ».

Temps des Fêtes? Un 25 novembre? J’ai envie d’éclater de rire. Je réalise au même moment que la musique provenant du ma-gasin en face de moi est celle de « Mon beau sapin ». Un peu plus loin, on a installé tout un décor pour accueillir le père Noël, qui viendra se faire photographier avec les en-fants. Un homme assis sur un banc sifflote en épluchant sa clémentine. Je parie que c’est l’air de « Vive le vent »!

Décidément, les gens se préparent de plus en plus tôt à ce temps de l’année dont raffo-lent les commerçants. En réfl échissant au ri-dicule de cette situation, je laisse mes pensées vagabonder. Je me mets inconsciemment à

penser (moi qui suis pourtant grande fan de la procrastination) aux albums des Fêtes que je pourrais me procurer cette année. Franco-phones ou anglophones? Classiques ou popu-laires? Instrumentaux ou… Et re-vlan! Une fi lle m’écrase le pied en essayant de se faufi ler plus rapidement que moi au haut de l’escalier roulant. Bon, assez c’est assez! Il y a une rai-son pour laquelle la saison de préparation au temps des Fêtes ne doit pas commencer aussi tôt que ça. On est le 25 novembre, et c’est déjà la folie furieuse dans les magasins.

J’attendrai avant d’aller acheter mes al-bums, mes fi lms et tous les autres « gugus-ses » des Fêtes. Pour l’instant, j’ai une fi n de session qui m’attend et une pile de travaux à compléter avant de venir me faire bousculer par des clients stressés à l’idée de compléter leurs achats de cadeaux à temps.

Le décompte est (déjà) commencéIn abstractoJulie-Anne Lapointe, Chef de pupitre Arts et culture

Calendrier culturel du 23 nov. au 6 déc.

ARTS VISUELS

MUSIQUE

DIVERS

Ludwig Ciupka présente : FleshlightQuand? Du 4 au 30 décembreOù? Galerie La Petite Mort, 306, rue Cumberland, OttawaVernissage : Le 4 décembre à 19 h

Joel ConroyQuand? Jusqu’au 20 décembreOù? Galerie Wurm, 319, rue Lisgar, Ottawa

Royal Winnipeg Ballet présente Casse-NoisetteQuand? Du 2 au 6 décembreOù? Centre national des Arts, 53, rue Elgin, OttawaHeures des représentations : http://www.nac-cna.ca/fr/dance/

DANSE

Dawn Tyler Watson et Paul DeslauriersQuand? Le 4 décembre à 20 hOù? Cabaret La Basoche, 120, rue Principale, Gatineau (secteur Aylmer)

Des mariages dépareillés, par le conteur Jacques FalquetQuand? Le 1er décembre à 19 h 30Où? Bibliothèque de la Maison du Citoyen, salle Mont-Bleu, 25, rue Laurier, Gatineau (secteur Hull)

SUR LE CAMPUS

Cinéclub francophone : TinamerQuand? Le 1er décembre à 19 hOù? Centre universitaire, Auditorium des anciens

Pièce de théâtre Les amis présentée par le département de ThéâtreQuand? Du 1er au 5 décembre à 20 hOù? Salle académique, 133, rue Séraphin-Marion

Cabaret francophile : David JalbertQuand? Le 3 décembre à 21 hOù? Bar 1848

Véronique Strasbourg

Fragments de mensonges inutilesQuand? Les 4 et 5 décembre à 20 hOù? Maison de la culture de Gatineau, 855, boulevard de la Gappe, Gatineau

Limbes de William Butler Yeats, adaptation de Christian LapointeQuand? Du 2 au 5 décembre à 20 hOù? Centre national des Arts, 53, rue Elgin, Ottawa

Chitrangada, l’amour sans armureQuand? Le 5 décembre à 19 h 30Où? Salle Jean-Despréz, 25, rue Laurier, Gatineau (secteur Hull)

THÉÂTRE

Un exemple à suivre

Le magazine enRoute d’Air Canada (l’équivalent ap-proximatif du guide Michelin du Canada) a récemment inclus le restaurant Murray Street (110, rue Murray) dans sa liste des dix meilleurs nouveaux restos du Ca-nada, excuse que j’ai utilisée pour retourner à l’une des destinations gourmandes éminentes de la ville. Sou-vent comparé à l’institution montréalaise Au Pied de cochon à cause de l’aspect champêtre et parfois carni-vore de sa cuisine, Murray Street s’en démarque, selon moi, et crée une expérience unique. Soyez avertis, ce sera une critique positive.

Franchissant la porte de cette maison de briques brunes typiquement ottavienne, on entre dans une salle à manger qui convient parfaitement au restau-rant. Sobrement élégant, on ne s’y sent pas du tout intimidé. Il y a beaucoup de bois, de cuir, de lignes modernes, mais avec un subtil charme rustique. Cette dualité entre moderne et ancien est un thème qui se perpétue dans la cuisine aussi.

Incontournables ici sont les menus de charcuteries et de fromages. La liste varie d’une semaine à l’autre, se composant surtout de produits locaux, inusités, délicieux. De l’autruche fumée, un cheddar âgé de sept ans, des rillettes d’agneau frites… ce sont tous de véritables plaisirs du terroir, démontrant le talent des artisans gastronomiques du Québec et de l’Ontario. Avec un verre de vin ou une bière, on peut facilement s’en faire un repas.

Le menu du souper se divise en petites et grandes assiettes, équivalentes en grandeur à des entrées et des plats principaux. Ce menu change presque com-plètement au dîner, et se limite aux grandes assiettes. Un plat qui souligne bien la tendance de la cuisine à réinterpréter le familier est la poutine (10 $). Subs-tituant des Spätzle (pâtes allemandes à base d’œufs) aux frites, avec du fromage de chèvre en grain, de la

sauce faite à partir du jus d’un rôti de canard et, parce que ce n’était pas déjà assez riche, du confit de canard mariposa effiloché. S’éloignant de l’authenticité, leur version de la poutine demeure néanmoins un riche et succulent hommage.

Au dîner, un cassoulet (16 $) est offert, poursuivant cette même tendance de mets classiques légèrement dénaturés. Servi dans une petite casserole de fonte, ce traditionnel mélange de haricots secs et de viandes se voit complémenté, encore une fois, de confi t de canard, mais aussi de saucisse maison. Les haricots se montrent bien caramélisés dans leur sauce au bord du plat, mais deviennent un peu secs au centre. On pallie assez faci-lement cette affaire en incluant un morceau de canard, salé, croustillant, juteux, ou de saucisse, fumée et forte-ment assaisonnée. Une façon très effi cace, et aussi plu-tôt délectable, de s’acquitter de ses deux à trois portions de viande et légumineuses quotidiennes.

Un French dip typique est un sandwich sur baguette fourré de rosbif et servi avec son jus, pour tremper bien sûr. À sa place, Murray Street propose un elk dip (13 $), utilisant du rôti de wapiti. Entre deux tranches de pain de la boulangerie Art-is-in, la viande est, oui, un peu sèche, si on ne baigne pas sa bouchée dans le jus au goût intense et ravissant. Des rondelles d’oignon rouge accompagnent le tout, croustillantes, assaison-nées et irrésistibles, bien que certains les trouvent trop huileuses. Terminez votre repas avec une assiette de petits gâteaux (6 $) qui alternent hebdomadairement, toujours originaux et séduisants.

Après de nombreux repas qui fi gurent parmi les meilleurs que j’ai eu la chance de vivre, je ne peux qu’encourager avec ferveur la fréquentation de cet éta-blissement. Dirigé par une équipe innovatrice, unique et évidemment passionnée de nourriture, le restaurant se garantit du succès… et ma présence.

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le 30 novembre 2009

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Maxime [email protected] Sports

Maxime Goulet

L’équipe de hockey féminine connaît un début de saison plutôt laborieux. Avant-dernière du clas-sement avant la rencontre, les Gee-Gees affrontaient samedi dernier

l’Université Concordia, sa compa-gne de fond de classement. Pour leur dernière partie avant la pause de Noël, la troupe de Miguel Filia-trault a pris le contrôle du match dès la première période. Leurs adversaires ont réussi à niveler la

Le plaisir des partisans prolongéHOCKEY FÉMININ

Maxime Goulet

Après un long congé de matchs à domicile en raison de l’an-nulation de ceux contre Lake-

head (cause : neuf joueuses avaient la grippe A), les volleyeuses étaient de retour sur le parquet beige et grenat du gymnase Montpetit. Pour l’occasion, les Marauders de Mc-Master leur rendaient visite. Après avoir perdu le premier set (25-19), le Double G a remporté les deux suivants (25-19 et 25-20) avant de s’effondrer et de voir leur adversaire s’envoler avec la victoire.

Dès les premiers instants, le match s’annonçait serré. En effet, McMaster, première de sa division, a rapidement comblé l’écart de trois points qui la séparait de ses adver-saires ottaviennes. Pendant le pre-mier set, on sentait McMaster plus forte. À part quelques brillantes at-taques de Karina Krueger Schwan-ke, Ottawa a été dominée dans la majeure partie du set.

Le Gris et Grenat s’est toutefois ressaisi au set suivant et semblait avoir pris le contrôle du match. Krueger Schwanke a multiplié les frappes gagnantes pendant que sa collègue Claudia Séguin s’occupait de relever les attaques des Marau-ders. Au troisième set, aucun chan-gement; certaines frasques ottavien-

nes ont même résulté en points.Toutefois, dès le début du qua-

trième set, la chance a tourné. Rapi-dement, McMaster a pris les devants 10-3. Puis, 14-4, plus tard, 22-8, et rien ne semblait plus aller pour le clan de Lionel Woods, instructeur du Double G. Finalement, c’est au compte de 25-10 que les Gee-Gees ont perdu ce quatrième set. L’his-toire s’est répétée au cinquième set, que les Marauders ont remporté par la marque de 15 à 5.

L’entraîneur ottavien ne semblait pas très heureux après la défaite : « On n’a pas été en mesure de faire les ajustements nécessaires; [les Marauders] en ont fait et pas nous. » Si on se fi e aux deuxième et troi-sième sets, ce n’est pas le manque de talent qui serait la cause de l’ef-fondrement du Gris et Grenat, mais plutôt une faiblesse au niveau de l’exécution. Avec une fi che de 2 et 5, Woods aurait peut-être eu avan-tage à faire jouer certains vétérans. Maintenant, les deux prochains matchs contre Lakehead seront d’une importance capitale pour ne pas se voir exclure du peloton qui aspire au séries éliminatoires.

Il est à souhaiter que le moral de l’équipe ne soit pas atteint, tous les éléments étant présents pour que les Gee-Gees soient considérées comme une menace par les meilleures équi-

pes. Néanmoins, il manque peut-être un peu d’huile dans l’engre-nage : « ous nous sommes battues nous-même », commentait Claudia Séguin, joueuse du match, après la douloureuse défaite qu’elle explique ainsi : « On a perdu notre focus, [...] on ne peut pas se permettre de faire plusieurs fois les mêmes erreurs. »

À regarder les statistiques in-dividuelles, on est très loin de la belle époque Lamey-Simons. Après la partie, Krueger Shwanke était la seule joueuse à occuper une place dans le top 20 individuel. La joueu-se spectaculaire originaire du Brésil occupe le 11e rang en ce qui a trait aux coups gagnant (kill) par match grâce à une moyenne de 2,79 et le 20e rang pour ce qui est du nombre de points moyen par match avec une moyenne de 3,0. Toujours au chapi-tre individuel, Melissa Morelli occu-pe tout de même le quatrième rang pour le nombre d’as avec 14 depuis le début de la saison.

Les deux derniers matchs contre Lakehead, jeudi et vendredi pro-chains, sont primordiaux. Premiè-rement, les Thunderwolves sont l’une des deux équipes derrière le Double G au classement. Deuxiè-mement, en perdant contre elles, la deuxième moitié de la saison serait beaucoup plus laborieuse pour le Gris et Grenat.

Les Marauders s’envolent avec la victoireVOLLEY-BALL FÉMININ

Les volleyeuses d’Ottawa n’ont pas su s’imposer face aux Marauders.Photo Jessica Rose

marque en fi n de troisième, mais le Gris et Grenat ne s’est pas laissé faire et a fi nalement inscrit le but de la victoire en prolongation. C’est la joueuse de cinquième année Cas-sandra Sparks qui a permis aux siennes de se retirer au vestiaire avec une victoire de 4 à 3 contre le clan montréalais.

Le Gris et Grenat a commencé en force en inscrivant deux buts sans réplique. Christine Allen, capitaine d’Ottawa, a inscrit le premier fi let des siennes en supériorité numéri-que après six minutes 37 secondes en première période. Amber Foster, sa compatriote, a ensuite compté après moins de cinq minutes en deuxième période. Les Stingers n’allaient pas se laisser vaincre facilement et ont répliqué à deux reprises pour éga-liser le score avec des buts Keely Covo et Erin Lally. L’attaquante ottavienne Taryn Brown a toutefois redonné l’avance à son équipe avant la fi n de l’engagement.

Dans le dernier vingt, il a fallu

attendre 17 minutes avant de voir un autre but. Concordia, qui ne voulait pas laisser passer sa chan-ce d’obtenir sa deuxième victoire de la saison, a réussi à marquer, le lancer décoché par Émilie Luck ayant tout juste trouvé son chemin derrière la ligne rouge. Les parti-sans présents ont donc dû atten-dre la prolongation pour connaî-tre le vainqueur. C’est finalement Cassandra Sparks qui a inscrit le filet gagnant pour Ottawa, permet-tant ainsi à son équipe de signer sa deuxième victoire de la saison contre leur rivales montréalaises.

Finir sur une note positive

Miguel Filiatrault, instructeur en chef du Gris et Grenat depuis cette année, a confié que c’était « la meilleure façon de terminer la première moitié de la saison », avant d’ajouter que « les filles ont bien transporté la rondelle et ont bien attaqué le filet ». Une foule

bruyante était venue encourager les Ottaviennes, ce qui les a peut-être motivées à fournir les derniers ef-forts nécessaires en prolongation. En effet, des anciennes de l’Uni-versité, Danika Smith et Melissa DiPetta, entraînent aujourd’hui des équipes de jeunes joueuses qui étaient présentes pour encourager le Double G.

La pause du temps des Fêtes permettra aux athlètes de se res-sourcer et de se préparer à une deuxième moitié de saison ardue. Ironiquement, malgré sa victoire de samedi contre Concordia, Ot-tawa est dernière au classement général, résultat du point récolté grâce à la défaite en prolongation des Stingers et du fait qu’Ottawa a un match d’avance. Cela dit, même si les universités de Montréal et McGill semblent hors d’atteinte, le Gris et Grenat a le talent néces-saire pour s’attaquer à l’Université Carleton. Il s’agit là d’une histoire à suivre après Noël.

Victoire en prolongation pour la troupe de Filiatrault.Photo Jessica Rose

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Sports

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Sports le 30 novembre 2009

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Catherine Cimon

Athlète originaire de Kapuska-sing, dans le nord-est de l’Onta-rio, Patrick (Pat de son surnom) Millette sait ce que le mot sacri-fice veut dire. En effet, le jeune homme qui en est à sa deuxième sélection au sein de l’équipe de hockey des Gee-Gees a quitté sa ville natale au cours de sa 12e an-née afin de pouvoir poursuivre sa carrière de hockeyeur au sein de la Ligue de hockey junior du Ca-nada. Malheureusement pour lui, une blessure l’a obligé à reconsi-dérer ses plans de carrière, ce qui l’a amené, l’an passé, à joindre la formation ottavienne.

La tête sur les épaules

Questionné quant à ses impres-sions par rapport à la cuisante dé-faite du Double G face aux Redmen de l’Université McGill (par la mar-que fi nale de 15-4) mardi dernier au Centre sportif, Patrick ne s’est pas voilé la face et est allé droit au but : « Une défaite comme celle-là, c’est inacceptable. » Ainsi, selon ses dires, les Gee-Gees ne sont pas en très bonne forme.

En effet, s’il admet que leurs in-succès répétés sont en partie dus au fait que l’équipe est présentement en train de se reconstruire, avec l’arrivée de plus de 14 nouvelles recrues cette année sur les bancs d’entraînements, le véritable pro-blème, selon lui, vient du manque de mobilisation des joueurs.

De fait, il semble qu’une certaine

partie de l’effectif ottavien ne soit pas aussi assidu qu’il le devrait aux pratiques et cela se répercute négati-vement lors des rencontres, comme on a pu le remarquer depuis le début de la saison : « À 10 ou 12 gars par pratique, on aimerait bien s’amélio-rer, mais c’est très diffi cile. »

Toutefois, Patrick se garde une réserve face au faible taux de pré-sence de ses coéquipiers aux entraî-nements, le phénomène étant dû, selon lui, aux horaires très contrai-gnants pour les hockeyeurs. Effec-tivement, leurs pratiques ont lieu pendant la semaine et, souvent, en même temps que les cours. Selon lui, l’Université d’Ottawa ne cesse de leur répéter que leur préoccupation numéro un, c’est de réussir leurs études, mais elle ne fait rien pour les aider. Il ajoute de plus qu’ils sont en pourparlers pour faire changer les choses.

Continuer à croire

Il est facile de comprendre que la motivation dans la troupe de Dave Leger est à son plus bas et que les jeunes hommes ont de la difficulté à trouver des sources de motivation pour continuer à se battre sur la glace.

Millette croit néanmoins que l’équipe est capable de se relever et de panser ses blessures pour parve-nir aux séries en fi n de saison; un but qu’il pense raisonnable et possi-ble à atteindre. Il croit en ses capa-cité de faire face à l’adversité et de faire un retour convaincant.

Pour sa part, le hockeyeur a

La passion comme motivationRENCONTRE AVEC UN GEE-GEE

Sinisa Sindik, Vincent Duquette et Maxime Goulet

Pour terminer leur périple de trois matchs en cinq soirs, les hommes de Dave Leger (4-9-1) recevaient la visite des puissants Redmen de

McGill (9-1), classés cinquièmes au pays. Le Double G devra essayer d’oublier ce désastre subi devant ses partisans. En effet, McGill a infl igé aux Ottaviens une pénible défaite de 15-4. Pendant ce match, absolument

rien n’a fonctionné du côté des Gee-Gees : « C’est une défaite très humi-liante pour nous tous », admettait Dave Leger après ce match.

Un des seuls points positifs du côté du Gris et Grenat s’est dé-roulé en première période quand il a ouvert la marque grâce à Sean Smyth. Cependant, 30 secondes plus tard, les Gee-Gees ont écopé d’une punition et McGill en a profi té pour égaliser le pointage. Dès lors, Ottawa n’a plus jamais été dans le coup. L’attaquant Francis Verreault-Paul, de McGill, a même réussi une chose inusitée au hockey : un tour du chapeau naturel (trois buts en une seule période). En effet, tout au long de la rencontre, ce dernier et son coéquipier Alexandre Picard-Hooper ont fait mal aux Gee-Gees. La première période s’est soldée au compte de 4-1 en faveur de McGill.

Les Redmen ont repris là où ils s’étaient arrêtés en fi n de première période, marquant deux buts rapi-des au début de la deuxième pour porter le pointage à 6-1. Puis, Dave Leger a tenté de secouer sa troupe en effectuant un changement de gardien. En remplacement de Ri-

ley Whitlock, c’est le jeune Jordan Martin qui voyait de l’action pour la première fois au niveau univer-sitaire. Cela a semblé porter chance aux joueurs locaux, car Smyth, avec son deuxième but du match, venait de redonner une mince lueur d’es-poir à ses coéquipiers. Cependant, encore une fois, les Gee-Gees ont donné la possibilité à McGill d’im-poser le rythme en prenant sept pu-nitions en deuxième période, pour un total de 15 dans tout le match. Les hommes en rouge ont fi ni l’en-gagement avec une avance de 9-3. C’est le capitaine Matthieu Methot qui a été l’auteur du troisième but du Gris et Grenat.

Au troisième vingt, l’histoire s’est poursuivie, puisque McGill a conti-nué sa domination aux dépens des pauvres Gee-Gees, qui avaient hâte de terminer ce calvaire. Malheu-reusement pour eux, les Redmen n’avaient pas l’intention de stopper la machine. En effet, McGill a ajouté six buts en troisième période, tandis que Bryan Nadeau a inscrit le seul fi let pour les siens. Un massacre dont les principaux acteurs ont été Francis Verreault-Paul, avec quatre

Le cauchemar se poursuitHOCKEY MASCULIN

trouvé sa motivation l’été dernier alors qu’il remettait en question son retour avec l'équipe Ottawa après une saison 2008-2009 diffi cile et un temps de glace insuffi sant par rapport à ses attentes. Pour lui, c’est clair : le hockey, c’est sa passion, et il veut y jouer autant de temps que possible. « J’ai trop entendu de gens qui regrettaient de ne pas avoir continué à jouer et c’est ce qui m’a fait revenir cette année; je ne veux

pas avoir de regrets. »

À l’heure des choix

L’an prochain, Millette entamera probablement sa dernière saison avec les Gee-Gees puisqu’il termi-nera son baccalauréat ès Sciences sociales. Le hockeyeur de 22 ans avoue qu’il a quelques doutes face à son avenir, qui est pour l’instant in-certain. Ce qui est sûr, c’est qu’il de-

vra choisir entre le sport qu’il affec-tionne et le marché du travail. « J’y pense beaucoup présentement. »

S’il aimerait éventuellement poursuivre sa carrière en Europe, Patrick n’a pour l’instant rien déci-dé, une telle décision ne se prenant pas à la légère et méritant d’être ré-fl échie. Pour le moment, lui et ses coéquipiers auront besoin de tout le soutien que leurs fans peuvent leur donner pour les matchs à venir.

Selon Pat Millette, tout n’est pas perdu pour la saison de hockey.Photo Jessica Rose

buts et trois passes, et Alexandre Picard-Hooper, avec un but et cinq mentions d’aide. À eux deux, ils ont totalisé 13 points. McGill a du même coup remporté sa neuvième victoire de la saison, tandis que les Gee-Gees subissaient leur neuvième défaite.

« J’aimerais faire une pause et oublier ce qui vient de se passer. Oui, les pénalités nous ont en-core fait mal, mais je crois que les arbitres n’ont pas connu un fort match », déplorait l’entraîneur-chef à la suite de cette défaite. « Pour ce qui est de Jordan Martin, il a, dans les circonstances, tout de même connu une bonne performance », a-t-il tout de même souligné.

Après l’humiliation, la défaite

Vendredi dernier, les hommes de Dave Leger, entraîneur du Gris et Grenat, rendaient visite à l’Univer-sité Queen’s. Il s’agissait d’une belle occasion de faire oublier la piètre performance de mardi dernier et de mettre un terme à leur séquence de trois revers. Au grand désarroi des fans ottaviens, le Double G a fi nale-ment perdu par le compte de 8 à 6.

Le résultat aurait pu être tout autre si ce n’eût été des 18 premiè-res minutes. En effet, après 18 mi-nutes 24 secondes de jeu, les Gaels

avaient déjà pris les devants 4 à 0. Les Gee-Gees ont été secoués par ce quatrième but en première période et se sont ressaisis afi n de ne pas su-bir le même sort qu’à leur dernière partie. Matthieu Methot, capitaine du Gris et Grenat, a pris les choses main et en inscrivant un but avant la fi n de la première.

La troupe de Leger a ensuite ba-taillé fort pour fi nalement égaliser 5 à 5 grâce à des buts de Corey Thi-baudeau, Taurean White et Mat-tieu Germain, ainsi que le premier des deux fi lets de Simren Sandhu. Cependant, les Gaels n’avaient pas l’intention d’échapper une partie si facilement et ont répliqué par trois buts à la remontée ottavienne. Sandhu a inscrit le dernier fi let des Ottaviens à deux minutes 58 secon-des de la troisième période.

Encore deux avant la pause

Les dernières joutes du Gris et Grenat avant le congé des Fêtes auront lieu contre des équipes en fond de classement. Dans un pre-mier temps, ils affronteront Concor-dia, la seule équipe de leur division à avoir cumulé plus de défaites qu’eux, et l’Université Queen’s, qui présente elle aussi une fi che infé-rieure à 500.

« J’aimerais faire une pause et oublier ce qui vient de se passer. Oui, les pénalités nous ont encore fait mal, mais je crois que les arbitres n’ont pas connu un fort match. »- Dave Leger

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Catherine Cimon

Vendredi après-midi se tenait la première compétition d’athlétis-me de la saison pour les Gee-Gees, qui accueillaient les universités Queen’s et McGill. L’événement, qui prenait place au Dôme Louis-Riel, représentait l’occasion, pour les athlètes des trois institutions présentes, d’inscrire leur premier temps de référence au tableau et de prendre le pouls de leurs adver-saires.

Message reçu

Le Double G s’amène confi ant cette saison après une année cou-ronnée de succès. L’entraîneur Andy McInnis, qui a mené plus de cinq équipes aux Jeux olympiques, affi rme quant à lui que son équipe est à surveiller, que ses effectifs sont en forme et pleins de poten-tiel.

Si l’on se fi e aux résultats de ven-dredi, on a bien envie de le croire. En effet, les Gee-Gees ont brillé dans la plupart des épreuves, tant sur la piste qu’aux champs. Un nombre impressionnant d’athlè-tes ottaviens, 22 exactement, ont même réussi à se classer pour les championnats du Sport universi-taire de l’Ontario (SUO) en réa-lisant leurs standards des Sports interuniversitaires canadiens (SIC) comme premier temps de référence de la saison, tout un exploit.

Fait étonnant, l’ambiance par-tisane qui accompagne généra-lement les compétitions d’athlé-tisme ne semblait pas être de la partie au Dôme Louis-Riel. En effet, chacun faisait sa course, son saut ou son lancer sans donner guère plus que de maigres encou-ragements à ses coéquipiers. Bref, les compétiteurs ne semblaient pas stressés outre mesure, ce qui a peut-être été un facteur positif pour plusieurs dans l’atteinte de leurs standards SIC.

La machine est en marche

Néanmoins, même si les athlè-tes étaient plutôt décontractés tout au long de l’après-midi, cela ne les a pas empêché, tel que mention-né plus haut, de faire un étalage convaincant de leur talent.

Premièrement, du côté des hom-mes, le Gee-Gee Tyler Fawcett s’est démarqué au 60 mètres haies avec un temps de 8,41 secondes, ce qui lui permet d’accéder au champion-nat du SUO. Juste avant sa course, l’athlète mentionnait : « Je reviens d’une blessure. C’est ma première compétition depuis et je me sens détendu. Il ne reste qu’à espérer que le meilleur arrive. » Rappe-lons que Fawcett est une des têtes d’affi che de l’équipe, cette année, après qu’il a remporté une médaille d’argent aux championnats du SUO l’an dernier.

Victoires sur fond grisATHLÉTISME

Ensuite, au 60 mètres sprint, le Gris et Grenat a dû faire face à un adversaire bien connu puisque la fi -nale, à l’exception d’un seul coureur des Redmen de McGill, était entiè-rement composée de Gee-Gees. Le premier à passer le fi l d’arrivée a été l’étonnant Masso Sissoko qui, avec un chrono de référence de 6,97 secondes, dépasse de plus de 10 centièmes de seconde ses plus proches rivaux de la compétition : Oluwasegun Makinde et son coé-quipier Tony Risling.

Christopher Greenaway, qui a bien fait au 60 mètres sprint en terminant quatrième, a plutôt im-

pressionné dans la fosse à sable à son épreuve fétiche : le saut en longueur. En effet, le jeune hom-me a enregistré un meilleur de

saut de 6,61 mètres, ce qui le clas-se d’office pour les championnats du SUO. Son collègue Olivier Gau-thier-Kwan a lui aussi atteint les standards SIC avec un saut de 6,12 mètres. Au poids, c’est Patrick Ar-bour qui a obtenu son billet pour les SUO avec un lancer de 13,36 mètres.

Un moteur moins bien rodé

Chez les femmes, l’après-midi a été plus tranquille que chez leurs homo-logues masculins, sans pour autant se dérouler sans coups d’éclats.

De fait, Tiffany Locke a réussi

un doublé au 1 500 mètres avec un temps de 4:46,26, ce qui la quali-fie pour les standards SIC. Cette course a aussi probablement été

la plus « encouragée » de la com-pétition.

Au 60 mètres haies, Haley War-ren de Queen’s a devancé de jus-tesse Johanna Dobransky et Tay-lor Whitley du Double G dans une course serrée. Au 60 mètres sprint, les Gee-Gees ont toutefois dû se contenter d’une participation en fi -nale grâce à Marina Yacob et Sarah Ducasse.

Faire ses preuves

La compétition de vendredi était une occasion en or pour les nouvelles recrues du Gris et Gre-

nat de montrer leur savoir-faire sur la pelouse et sur la piste. Ain-si, plusieurs « nouveaux » en ont profité pour trouver leur épreuve

de prédilection, celle dans laquel-le ils vont dorénavant concentrer leurs efforts.

Bruno-Charles Busseau fait partie de ceux-là : il a offert une belle performance tout au long de la journée, tout comme Marie-Ève Gauthier, sa coéquipière. Ancien-ne joueuse de soccer pour Ottawa, l’athlète s’est recyclée cette an-née : « L’ambiance est très agréa-ble en athlétisme, les athlètes se respectent beaucoup. » Gauthier a accédé à la finale du 60 mètres sprint à sa première compétition d’athlétisme à vie. Elle se disait heureuse de ses résultats et sem-blait contente de son expérience : « Tu ne veux pas battre l’autre, tu veux te battre toi-même. [...] En fait, tout le monde veut le meilleur de tout le monde! » commentait-elle après sa performance.

Finalement, l’équipe d’athlé-tisme compte cette année dans ses rangs une ex-gymnaste olympique, Mélanie Banville, qui, devenue un peu trop « vieille » pour sa disci-pline, s’est trouvé une nouvelle vo-cation au saut à la perche.

« Tu ne veux pas battre l’autre, tu veux te battre toi-même. [...] En fait, tout le monde veut le meilleur de tout le monde! »

- Marie-Ève Gauthier

Les performances réalisées lors de la première compétition à domicile démontrent que les effectifs de McInnis sont bel et bien en forme et pleins de potentiel.Photos Mathieu Langlois

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Maxime Goulet, Chef de pupitre Sports Prolongation

Maxime Goulet

La semaine dernière, la section des sports de La Rotonde a dressé un portrait historique du pro-gramme de hockey masculin de l’Université d’Ottawa. Plusieurs ont d’ailleurs fait une constata-tion : bien que plusieurs joueurs et entraîneurs de marque aient été membres de l’une des plus vieilles équipes de hockey au Canada, le Gris et Grenat n’a jamais gagné de championnat national.

Autre constatation : le lende-main de la parution de notre édi-tion hebdomadaire, les Gee-Gees ont subi une défaite cuisante au compte de 15 à 4 contre les très puissants Redmen de McGill. Vous croyez que je vais vous parler de manque de talent? De manque d’effort? Vous vous trompez.

À ceux qui pensent que la chute, c’est la fi n

Dans le sport comme dans la vie, il est facile d’avancer quand tout va bien. Au hockey, cela se transpose ainsi : certains jours, vous faites une passe à l’aveuglette, mais la chance n’est pas là, l’adversaire reprend le contrôle de la rondelle; d’autres jours, vous perdez la ron-delle, un coéquipier la récupère, trébuche et, déconcentré par la scène, le gardien adverse laisse passer le disque, qui trouve lui-même son chemin entre les deux poteaux rouges.

Le sport est ainsi fait : cruel et sans pitié. À mon avis, c’est comme ça qu’on différencie les grands ath-lètes des grands guerriers. Michael Phelps est l’un des plus grands ath-lètes (nageurs) que ma génération ait pu admirer jusque-là, tandis

qu’André Agassi est l’un des plus grands guerriers qui m’ait été donné de contempler.

Phelps a gagné huit médailles d’or en huit épreuves aux derniers Jeux olympiques. Il a le mérite d’être le meilleur, il a été à la hau-teur de son talent. André Agassi, joueur de tennis, a quant à lui été dans le top cinq de 1988 à 1992 et exclu du top 30 en 1993 et 1994. Il a ensuite été numéro un au classe-ment en 1995 et 1996, puis 141e en 1997, et encore numéro un en 1999. Il a fi nalement terminé sa carrière dans une lente descente. Agassi est un vrai guerrier. Plusieurs fois il est tombé et, chaque fois, il s’est relevé.

Après la tempête, la pause

Certaines équipes des Gee-Gees connaissent une période diffi cile, les programmes de hockey masculin et féminin notamment. L’échec col-lectif peut provoquer deux choses : diviser ou unir. Vous me demandez mon avis? Il faut tourner la page. Oublier? Non. Il faut tourner la page et se servir du dernier chapitre pour se battre encore plus fort dans le prochain.

La pause des Fêtes arrive pour le Gris et Grenat et il reste plus de la moitié de la saison à jouer. Rien n’est encore joué pour l’équipe. Pendant le congé, Dave Leger et Miguel Filiatrault devront trou-ver les solutions pour se relever. Confucius a dit : « La plus grande gloire n’est guère celle de ne point tomber, mais de savoir se relever chaque fois que nous tombons. » Je ne demanderai pas de cadeau au père Noël cette année, je vais lui demander qu’il aide le Double G à se relever.

Le Gris et Grenat dans le rouge

Table ronde AJOAL’Association des Jeunes Ouest Africain a le plaisir de vous convier à une Table Ronde avec S.E.M. Louis Bony, ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire. Lors de cette rencontre chaleureuse, deux anciennes étudiantes de l’université

d’Ottawa recevront un prix d’excellence pour leur implication dans la vie commu-nautaire estudiantine.

Samedi 5 décembre 2009, dès 15h, à la salle 205 du Centre UniversitairePour plus d'information veuillez contacter Armel à [email protected]

Bou� e gratuite!!!

Nota bene: Tous les membres sont les bienvenus, mais seuls ceux ayant acquis le statut de journaliste peuvent voter. Pour plus d'information, veuillez contacter [email protected].

La Rotonde ouvre sa Constitution et a besoin de toi!Réunion de bénévoles extraordinaire, mardi le 8 décembre, à midi!Viens rencontrer l’équipe et apporter ton grain de sel à la Constitution de La Rotonde.

C’est votre Rotonde!N’oubliez pas, mardi le 1er décembre à midi!

La Rotonde tient sa rencontre bihebdomadaire de bénévoles,

mardi le 1er décembre à midi!Venez choisir une devise,

organiser votre party de Noël, acquérir votre statut de journaliste

et vous envoler en Alberta!!!

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CLASSEMENTS

Hockey féminin - Conférence québécoise

Équipe PJ V D DP BP BC +/- PTS

Montréal 9 7 1 1 27 21 6 15

McGill 7 7 0 0 32 7 25 14

Carleton 7 3 4 0 14 16 -2 6

Concordia 7 1 4 2 15 25 -10 4

Ottawa 8 1 6 1 14 33 -19 3

Hockey masculin SUO Est – Division Est

Équipe PJ V D DP BP BC +/- PTS

UQTR 13 11 2 0 61 32 29 22

McGill 9 8 1 0 49 21 28 16

Carleton 13 6 5 2 44 42 5 14

Nipissing 14 6 7 1 46 51 -5 13

Ryerson 14 6 7 1 44 57 -13 13

Toronto 14 5 7 2 36 44 -8 12

Queen’s 12 5 6 1 43 60 -17 11

CMR 13 4 6 3 31 54 -23 11

Ottawa 13 4 8 1 36 45 -9 9

Concordia 13 2 11 0 34 61 -27 4

CHRISTINE SPARKS» HOCKEY FÉMININ

La hockeyeuse a permis à son équipe de remporter sa deuxième victoire de la saison en marquant le but décisif en prolongation. L’importance de son but n’a d’égal que l’importance de la victoire de son équipe. La sportive s’est jointe à un groupe d’une dizaine de joueuses au troisième rang de la Fédération québécoise du sport étudiant pour les buts gagnants.

ÉMILIE MORASSE» BASKET-BALL FÉMININ

La basketteuse ottavienne a été la meilleure pointeuse de son équipe lors de la victoire de vendredi contre McMaster et dans la défaite de samedi contre Lakehead. L’athlète de troisième année a marqué 12 points vendredi et 17 le len-demain, terminant le match avec une moyenne de 100 % à la ligne de lancers francs. Au terme de la fi n de semaine, elle occupe le troisième rang du Sport interuniversitaire ca-nadien pour le nombre de tirs du centre-ville avec 24 et le deuxième rang pour le pourcentage de tirs de trois points avec une moyenne de 48 %.

1

23

Les trois étoiles de La Rotonde

L’ÉQUIPE D’ATHLÉTISME» ATHLÉTISME

Dans l’ensemble, l’équipe s’est très bien comportée lors de ses premières compétitions à domicile. Beaucoup d’athlètes ont réussi à établir les standards du Sport universitaire de l’Ontario, ce qui les libère d’une certaine pression dès le dé-but de la saison. Plusieurs recrues se sont jointes à l’équipe cette année et, pour la majorité, il s’agit d’un bilan très po-sitif pour une première expérience dans une compétition offi cielle.

Volley-ball féminin – SUO Est

Équipe PJ V D PTS

Toronto 9 5 4 10

York 6 4 2 8

Queen’s 8 4 4 8

Ryerson 8 3 5 6

Ottawa 7 2 5 4

Lakehead 6 1 5 2

CMR 5 0 5 0

Basket-ball féminin – SUO Est

Équipe PJ V D +/- PTS

Carleton 9 6 3 100 12

Ryerson 10 6 4 35 12

Laurentienne 9 5 4 -7 10

Ottawa 9 5 4 -14 10

Queen’s 9 5 4 58 10

Toronto 8 4 4 14 8

York 9 1 8 -142 2

CMR 9 0 9 -225 0

Basket-ball masculin – SUO Est

Équipe PJ V D +/- PTS

Carleton 8 7 1 135 14

Ottawa 8 6 2 94 12

Toronto 8 5 3 33 10

Queen’s 8 3 5 -39 6

Ryerson 8 3 5 -34 6

Laurentienne 8 2 6 -110 4

York 8 1 7 -108 2

CMR 8 0 8 -314 0

Volley-ball féminin – SUO Ouest

Équipe PJ V D PTS

McMaster 9 8 1 16

Waterloo 9 7 2 14

Western 9 7 2 14

Guelph 8 5 3 10

Brock 10 5 5 10

Laurier 8 3 5 6

Windsor 8 1 7 2

Basket-ball féminin – SUO Ouest

Équipe PJ V D +/- PTS

Windsor 8 8 0 94 16

Western 8 7 1 39 14

Brock 8 6 2 109 12

Lakehead 7 4 3 69 8

McMaster 7 4 3 -47 8

Laurier 8 3 5 2 6

Waterloo 8 2 6 -80 4

Guelph 8 1 7 -121 2

Basket-ball masculin – SUO Ouest

Équipe PJ V D +/- PTS

Lakehead 8 7 1 43 14

Windsor 8 6 2 93 12

McMaster 8 5 3 45 10

Waterloo 8 5 3 31 10

Western 8 5 3 5 10

Brock 8 3 5 -3 6

Guelph 8 3 5 -30 6

Laurier 8 3 5 -26 6

1 Carleton

2 UBC

3 McMaster

4 Dalhousie

5 Calgary

6 Toronto

7 St. FX

8 Cape Breton

9 Windsor

10 Simon FraserSp

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Page 18: La Rotonde - Édition du 30 novembre 2009

le 23 novembre 2009

18 • www.larotonde.ca

Divertissements

Remplissez les cases vides pour compléter le casse-tête. Chaque chiffre de 1 à 9 doit être présent dans chaque rangée horizontale et verticale, ainsi que dans chaque section de neuf cases.

La Rotonde n’est aucunement responsable de tout problème de manque d’attention de ses lecteurs en classe en raison de ce Sudoku.

Devinettes

SudokuJe suis plus puissant que Dieu. Je suis plus méchant que le diable. Le pauvre en possède. Le riche en man-que. Et si vous me mangez, vous mourrez

Je suis dans l’étang et au fond du jardin. Je commence la nuit et fi nis le matin. J’apparais deux fois dans l’année.

J’ai 3 têtes, 3 jambes, 1 bras et 6 doigts.

J’ai un chapeau et pas de tête, un pied et pas de souliers

Qui suis-je ?

[email protected]

Rien; La lettre N; Un champignon; Un menteur; Son chien; L’hebdromadaire; Aucune, tous deux ont très peur de l’aspirateur.

Je suis Sophie, mais je ne suis pas Sophie.

Comment s’appelle le journal publié chaque semaine au Sahara ?

Vous avez des convictions et vous ne savez pas comment les partager? La Rotonde publie vos lettres d'opinion!

Ont participé à cette édition:Simon BanvilleCatherine CimonCatherine DibVincent DuquetteNedggy MauricinMarie Suzor-MorinLisa Pitre

De toute l’équipe de La Rotonde, merci!

Eric RicouAlex SabourinSinisa SindikVéronique StrasbourgCharel Traversy

Vous avez des convictions et vous ne savez pas comment les partager?

À vos stylos... exprimez-vous!

(En plus petit comme la voix qui parle très rapidement)

Nous n’avons malheureusement pas assez de place pour des romans... Veuillez s’il vous plait, formuler votre opinion dans un texte qui ne dépasse pas 500 mots. Et surtout! Faites attention à la diffamation, sinon nous allons devoir vous informer que votre texte ne sera pas publié.

Que ce soit sur des enjeux de la communauté universitaire, sur la vie étudiante ou sur un article publié sur nos pages, vous avez une voix à La Rotonde. Ne perdez pas cette occasion et faites parvenir vos opinions à [email protected].

Quelle est la différence entre un homme et un chat ?

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www.larotonde.ca • 19

le 30 novembre 2009 • Vol. LXXVII No. 13

109, rue OsgoodeOttawa (Ontario)K1N 6S1613 421 4686

RÉDACTION

Rédactrices en chef IntérimairesJoanie DemersAriane [email protected]

Secrétaire de rédactionJoanie [email protected]

Adjointe à la secrétaire de rédactionAxelle Perry

ActualitésAriane Marcotte (Chef de pupitre)Isabelle Larose(Adjointe)[email protected]

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Directrice généraleCéline [email protected]

PublicitéEdgar DonelleAccès Mé[email protected] 524 11821 800 391 1182 (sans frais)

La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Éditions de La Rotonde, et distribué à 4000 copies dans la région d’Ottawa-Gatineau. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre du Carrefour inter-national des presses universitaires franco-phones (CIPUF) et de la Presse universi-taire canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fi ns diffamatoires de ses ar-ticles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

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le 30 novembre 2009

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Éditorial

Nombreux sont celles et ceux qui sont déconcer-tés devant les dernières statistiques publiées au sujet de la population d’origine québécoise fré-quentant l’Université d’Ottawa. On y apprend entre autres qu’en 2009, un mince 15 % de Qué-bécois y sont inscrits alors qu’à une époque pas si lointaine, avant 1975, l’Université en accueillait

un nombre largement plus élevé.Avant de crier au loup, à l’assimilation et de jouer les martyrs,

regardons calmement les raisons qui pourraient avoir influencé ce recul des Québécois depuis les 35 dernières années. Tel que men-tionné dans l’un des articles de cette édition, depuis les années 1980, le Québec a connu une véritable explosion au chapitre des institutions universitaires avec l’instauration du réseau des univer-sités du Québec. Ainsi, alors que les universités, au Québec, étaient autrefois l’apanage des grandes villes, les régions plus éloignées des grands centres que sont Québec et Montréal ont vu leurs propres institutions voir le jour. Les citoyens de villes de grandeur plus mo-deste comme Rimouski, Lévis, Chicoutimi, Gatineau et Rouyn-No-randa, par exemple, ont vu de nouveaux établissements scolaires ouvrir leurs portes. Du coup, des milliers de Québécois n’ont plus eu à parcourir de longues distances pour s’éduquer.

Et que dire des collèges d’enseignement général et professionnel, mieux connus sous le nom de cégeps? Ils sont apparus dans le paysage québécois en 1967. De nos jours, 60 % des étudiants s’y inscrivent en sortant du secondaire. Il y a près d’une trentaine de ces établissements dans la province et leur apparition implique qu’une majorité des étu-diants qui les fréquentent s’orientent vers une formation technique qui ne nécessite pas un passage par l’université. Le fossé qui s’est creusé entre les frais de scolarité ontariens et québécois depuis les dix derniè-res années n’a certainement pas contribué à la popularité de l’Univer-sité d’Ottawa.

Heureusement pour l’Université, le système scolaire québécois s’est doté d’une forme d’évaluation controversée qui pousse beaucoup d’étudiants à traverser la frontière : la fameuse « cote R ». La cote de rendement au collégial, comme on l’appelle aussi, est une méthode statistique visant à mesurer la performance individuelle d’un étudiant de niveau collégial en fonction de celle du groupe auquel il appartient. La cote R qu’obtient l’étudiant dépend donc de la force de son groupe. Autrement dit, un étudiant fort dans un groupe faible aura une cote R plus élevée qu’un étudiant fort dans un groupe fort. Un étudiant dont la cote R n’est pas assez élevée pour être accepté dans un programme universitaire contingenté au Québec peut alors être tenté de s’inscrire dans un établissement ontarien, où seule sa moyenne générale sera prise en compte. Tentez l’expérience d’un sondage maison, vous verrez que beaucoup de Québécois sont ici d’abord et avant tout parce qu’ils avaient de meilleures chances d’entrer dans le programme de leur choix ici qu’au Québec. Le bilinguisme de l’Université est assurément un atout, mais ne semble pas constituer l’élément vedette qui attire les Québécois dans la capitale nationale.

Une chose est certaine cependant : si l’Université souhaite se tar-guer encore longtemps de son statut d’« Université canadienne », elle devra cesser de prendre les Québécois pour acquis et y aller de l’avant dans les services et les programmes qu’elle offre. La clé réside peut-être dans la création de programmes uniques et spécia-lisés? Une certaine lassitude se fait sentir vis-à-vis du fait français. L’administration devrait songer à prendre son bilinguisme au sé-rieux. Il est temps de cesser de considérer la minorité québécoise et francophone comme un caprice politique et de la traiter comme des étudiants à part entière.

Dédramatiser l’ér s ionq uébé c oi se

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Page 20: La Rotonde - Édition du 30 novembre 2009

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