La Rotonde - Édition Du 11 Avril 2016

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    - L e j o u r n a l i n d é p e n d a n t d e l ’ U n i v e r s i t é d ’ O t t a w a -

    Allan Rock passe le fambeauFACEBOOKLaRotonde

    TWITTER@LaRotonde

    WEBwww.larotonde.ca

    YOUTUBELa RotondeVideo

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    www. larotonde . ca

    éditorials ec t i on

    Didier Pilon

    [email protected]

    La Rotonde est une bête bien singu-

    ère. Contrairement à son petit frère

    plus docile, The Fulcrum, elle a toujours

    su mécontenter la haute administration

    par son attitude revendicatrice et ou-

    vertement critique. Depuis 1932, nom-breux sont les brasseurs la marde qui

    s’enchainent au poste de rédacteur en

    chef.

    e fils d’Ariane

    La question n’est pas rhétorique. Au

    On peut bien se demander comment,

    après tant d’années, ce petit journal

    qui peine à survivre a préservé cette

    volonté critique. Certes, les généra-

    ions de rédacteurs ne partagent tous

    pas les mêmes positions. Nombreux

    ont les désaccords et les débats qui

    entourent les vieux divans du 109,

    ue Osgoode. Mais une volonté com-

    mune perdure.

    Ce refus de voir l’Université comme

    une usine à diplôme entre les cor-

    idors de la petite école et les cubi-

    cules de la vie d’adulte. Cette vision

    du campus comme microcosme de

    a société, avec ses propres enjeux

    de justice et sa propre culture. Voilàce qui a fait de La Rotonde   un lieu

    de rassemblement pour ceux qui

    veulent, à l’écart des pressions capi-

    alistes et scolaires, repenser le mi-

    ieu universitaire.

    Mais il est facile d’oublier que cette li-

    berté de penser n’a pas été oerte sur

    un plateau d’argent.

    Vaincre le Minotaure

    La Rotonde   est le journal indépen-

    dant de l’Université d’Ottawa. In-

    dépendant. Ce mot si anodin, qu’on

    retrouve sur chaque une du journal,

    témoigne d’un passé ardu.

     Après avoir été déclaré le journal le

    plus censuré au Canada en 1956,

    un combat féroce pour la liberté de

    presse débute. Les rédacteurs s’op-

    posent ouvertement au « paterna-lisme » des pères Oblats. Mais l’Uni-

     versité est maitre : trois journalistes

    sont démis de leur fonction et expul-

    sés de l’Université. Le président de

    la FÉUO, alors allié du journal, est

    contraint à démissionner.

    La confrontation atteint son pa-

    roxysme en 1964, dans une édition

    au sujet de la visite de la Reine à Ot-

    tawa. Selon la légende urbaine, trans-

    mise de bouche-à-oreille dans les lo-

    caux rotondiens, on pouvait y lire en

    gros : « Fuck la Reine! » Mais nul ne

    pourrait le conrmer. Même dans les

    archives le mieux conservées, quatre

    pages manquent à cette édition.

    En 1965, restructuration. L’Univer-

    sité perd son droit de regard sur le

     journal. La Rotonde , maintenant

    sous la tutelle de FÉUO, se tournepour la première fois vers des enjeux

    sociaux plus larges : unilinguisme,

    sexisme, homophobie, racisme.

    La FÉUO, à la surprise de per-

    sonne, ne s’avère pas un maitre

    plus aimable. En 1979, La Rotonde

    déclare : « Il n’y a plus de liberté de

    presse quand on nous fait sentir que

    nous sommes subventionnées par la

    Fédération. » Et c’est ainsi qu’au 21e

    siècle, après 70 ans de combat, La

    Rotonde obtiendra nalement une

    indépendance totale.

    Le butin de la victoire

    Mais cette lutte n’a pas été en vain.

    Certes, M. Rock cache à peine son

    dédain du journal. Mme Hébert et

    M. Ahimakin ont beau passer à nos

     bureaux pour se plaindre de noscritiques. Le Bureau des gouver-

    neurs peut bien s’outrer de l’éditorial

    « Fuck l’establishment! » de

    Marc-André Bonneau, et demander

    : « Pourquoi est-ce qu’on les permet

    de publier ça? »

    Mais, après tout ça, nous pouvons è-

    rement répondre : « Parce que vous

    n’avez aucun contrôle sur nous. » «

    Parce que nous n’avons pas à nous

    soumettre à votre volonté. » « Parce

    que nous sommes indépendants. »

    DIDIER PILON

    La couronne boréale

    ILLUSTRATION MARINE DUMAS

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    ACTUALITÉSs ec t i on

    Clémence Labasse

    [email protected]

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    Frédérique Mazerolle

    [email protected]

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    YASMINE MEHDI ET CLÉMENCE LABASSE

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    5l a r o t o n d ea c t u a l i t é s n u m é r o 2 2

    Vingt-quatre étudiant.e.s ont soudainementerdu leur travail pour l’été, quand leur em-loyeur a révélé par communiqué de presse

    eudi 31 mars qu’il rencontrait quelques pe-

    ts problèmes d’argent. Pour essayer deombler le trou dans les caisses laissé par

    e décit récemment découvert de 1,6 million

    de dollars, la Fédération étudiante de l’Uni-versité d’Ottawa (FÉUO) a en effet décidé

    de ne pas faire fonctionner 9 de ses 12 ser-vices habituels. Retour sur la débâcle d’ungouvernement à qui peu d’étudiants font

    ncore conance.

    La nouvelle en aura étonné plus d’un.l y a deux semaines, la FÉUO a révélé

    qu’elle serait décitaire depuis main-enant près de 3 ans. Personne n’avait,emble-t-il, pensé à vérier l’équilibre

    nancier de l’organisation avant la mi-mars. Lors de son Assemblée générale,a Fédération a présenté aux quelquestudiants rassemblés un budget daté deanvier 2016, assurant que tous les pe-its décits seraient comblés par le ot

    d’argent qu’apporterait la hausse de laotisation en septembre. Les toutes der-

    nières mesures imposées par la FÉUOauront cependant prouvé le contraire.

    Austérité : les graines de la colère

    24 employés ont ainsi perdu leurs em-plois pour l’été, 16 n’ont pas vu leursontrats être renouvelés, et la plu-

    part des employés ont vu leur nombred’heures être réduit. Le nombre d’ac-ivités sera aussi réduit pour le reste

    de l’année 2016-2017. À l’exceptiondu Centre des droits étudiants, de laBanque alimentaire et de la Coop Vélo,ous les autres services seront fermés

    durant l’été.

    Dans un courriel interne obtenu par La

    Rotonde, le comité exécutif expliqueque la plupart de ces services serontpris en charge par l’exécutif entrant dèse 1er mai, et ce jusqu’en août. Ceux-ci

    devront donc assurer le travail des em-ployés de ces services et gérer 4 à 5 port-olios chacun. À ce jour pourtant, les

    nouveaux membres de l’exécutif n’enauraient pas tous été informés.

    Ces décisions de dernières minutes ontant choqué la masse des employés dea FÉUO que le syndicat SCFP4943 a

    organisé une Assemblée générale d’ur-gence le jour même.

    Bastien Zara, traducteur à la FÉUO,n’a pas vu son contrat être renouvelé. Ilavoue avoir ressenti « surtout de l’éner-

     vement et de la panique » suite à l’an-nonce des coupures.

    Les employés se sont empressés deprendre les réseaux sociaux pour fairepart de leur grande frustration et co-lère quant à ces décisions que certains

     jugent « arbitraires ». Lors de la réu-nion du Conseil d’administration (CA)du dimanche 10 avril, une pluie de cri-tiques et de questions est tombée sur lesmembres de l’exécutif. Selena Homan,représentante de la Faculté des Sciencessociales, a lu au nom de 16 autresmembres du CA une déclaration faisantpart de leur désillusion par rapport àla fédération étudiante, qu’elle a par lasuite publiée sur sa page Facebook.

    « Au cours des dernières semaines, ilest devenu évident que l’exécutif dela FÉUO a pris des décisions allant àl’encontre de la transparence ou del’’accountability' envers ses membres.En soutenant des mesures d’austérité,l’exécutif va à l’encontre des valeurspour lesquelles le mouvement étudiantse bat », peut-on ainsi lire dans celle-ci.

    Dans le courriel interne, les membresde l’exécutif expliquent que d’autresalternatives de coupures, comme l’an-nulation de la Semaine 101 ou la ré-duction des salaires de l’exécutif, ontété étudiées… mais que les coupures auniveau des ressources humaines étaient« la seule option viable et le dernierrecours » pour la FÉUO.

    D’où sort ce déficit?

    Dans le courriel, le comité exécutif ex-plique aussi que la source principale dudécit serait l’assurance santé, qui cau-serait des soucis nanciers à la FÉUOdepuis 2013. L’exécutif explique quemalgré le fait que le dernier référendumpassé au mois de février dernier leura permis d’augmenter les cotisationsétudiantes pour le plan de santé celane permettra pas de combler les pertesdéjà accumulées.

     Ainsi, ce serait sous le premier gou- vernement d’Anne-Marie Roy, et la vice-présidence aux nances de DaveEaton, que tout cela aurait commencé.Selon une source interne, le décit se-rait passé inaperçu lors de ses deux an-nées en poste. Enn, lors de la présen-tation du budget 2015-2016 au Conseild’administration (CA) en août, celui-ciprévoyait un décit deux fois plus grosque celui que rencontrait alors déjà laFÉUO. Celui-ci passa sans problème.La vice-présidente en poste, Taylor Da-

     vidson, a donné sa démission un moisplus tard, ociellement pour des rai-sons médicales.

    Le présent comité exécutif aurait été in-formé par le département de la compta-

     bilité de ces problèmes seulement deuxsemaines avant la publication du com-

    muniqué. Ils ont par la suite organisé unCA d’urgence, le 23 mars, pour en dis-cuter. Les échanges sur le sujet ont prisplace en huis clos.

    Ce n’est qu’après l’annonce ocielleque certains employé.e.s de la FÉUOont reçu des courriels les informant deleur futur.

     Adam Gilani était v.-p. aux nances unan avant que les problèmes ne com-mencent. Il explique : « Il y a vraimentdeux sources à ce problème. Première-ment le problème de ux de trésorerie,mais surtout, c’est le fait qu’il existe de

    plus gros problèmes systémiques. Parexemple, à cause de la façon dont les ré-férendums sont passés pour les services,on ne peut réallouer l’argent qui leur estattribué autre part. On se retrouve alorsavec des services avec trop de fonds etd’autres qui n’en ont pas assez. De plus,à cause du règlement 7 de la constitu-tion, le v.-p. aux nances doit présenterun budget qui ne prend pas en compteles revenus des commerces de la FÉUO,et donc incomplets. »

    Il conclut : « Je pense que les décisionsqui ont été prises par l’exécutif ne sontpas viables au long terme. Dans quelques

    années, le problème va revenir. »Ociellement, aucun mot n’a été pro-

    noncé sur le processus décisionnelayant mené aux coupures.

    Entre silence radio et contradictions

    Cependant, lors de l’Assemblée extraor-dinaire de SCFP4349 organisé pour in-former tous les employés des derniersdétails sur les coupes, les membres del’exécutif auraient présenté une histoireinattendue. Selon une source au seindes employés présents, Nicole Maylor,

     v.-p. aux aaires d’équité, aurait indi-qué que les administrateurs avaient eul’opportunité de contester la décision del’exécutif en ce qui concerne les coupes

     budgétaires, lors du huis clos.

    Peter Baccin-Smith, représentant de laFaculté des arts au CA, nie cette version

    des faits. « Il n’y a pas eu aucun vote oumême débat sur les coupures d’emplois.Le plan nous a tout simplement été pré-senté », soutient-il. Selon les codes duRobert’s Rule d’ailleurs, il est illégal defaire un vote durant un huis clos.

    Les employés et membres de l’admi-nistration ont également reçu un cour-riel la semaine dernière de la part ducoordinateur de l’exécutif, Jesse Root,leur rappelant de ne pas commenterl’aaire. Lors des nombreuses tenta-tives de La Rotonde  pour obtenir plusde détails sur la position de la FÉUO,Roméo Ahimakin, v.-p. aux communi-cations de la FÉUO, nous a systémati-quement reconduits vers le communi-qué de presse.

    PHOTO GABRIELLE PILLIAT

    Coupures budgétaires à la FÉUO

    Austérité et secret au pays de la justice socialeCHARLOTTE CÔTÉ

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    6 l a r o t o n d e l e l u n d i 1 1 a v r i l 2 0 1 6A C T U A L I T É S

    e 25 février dernier, les étudiants ontariens ont

    ccueilli avec engouement l’annonce de la création

    du programme de Subvention ontarienne d’études

    SOE) par le gouvernement provincial. Les étu-

    diants de foyers dont le revenu annuel est inférieur

    50 000 $ auront accès gratuitement à l’éducation

    ostsecondaire. Il s’agit d’un grand pas vers une

    lus grande inclusion, mais quel sera l’impact de ce

    udget sur une potentielle 11e

     hausse des frais decolarité à l’Université d’Ottawa?

    « Ce budget provincial, c’est la n de l’uni-versalité des programmes », arme Gene-viève Tellier, professeure agrégée à l’U d’O,xperte dans l’étude des politiques budgé-aires. « La mise en place de la SOE est uneéorganisation du nancement, un trans-ert d’argent sans heurt ». Les subventionsont de nature dégressive, ne se limitant

    pas qu’aux familles aux revenus inférieursà 50 000 $.

    Qu’en est-il des frais de scolarité?

    Tellier admet que le budget ne met en placeaucun frein pour empêcher les universitésd’augmenter leurs frais de scolarité. D’ail-leurs, quatre jours après le dévoilement du

     budget provincial, Allan Rock, recteur del’U d’O, armait à la réunion du Sénat quela SOE « enlèverait beaucoup de pressionau Bureau des gouverneurs [dans son ap-

    probation] de la hausse de 3 % des frais descolarité, et enlèverait des arguments auxopposants à la hausse ». Une 11e hausse se-rait donc à l’horizon?

    Selon Shahad Khalladi, représentantedes étudiants du 1er  cycle au Bureau desgouverneurs (BdG), les coupures des sub-

     ventions gouvernementales seraient res-ponsables de cette hausse des frais de sco-larité. Les universités sont des institutions

    subventionnées par l’État, mais « chaqueannée, le gouvernement diminue son -nancement, à un point tel que ce dernierest maintenant passé sous la barre des50 % ». Elle arme que la création de laSOE est une énorme avancée en termesd’accessibilité à l’éducation, mais que laproblématique des frais de scolarité, pourceux qui les paient, pourrait s’accentuer.

    Rediriger les griefs étudiants?

     À qui la faute? Pour Khalladi, la solutions’articule dans un plus grand lobbyingauprès du gouvernement : « Il faut s’at-taquer aux problèmes de base en faisantdes pressions pour recevoir plus de sub-

     ventions ». Pour Tellier, la responsabi-lité est partagée entre le gouvernementprovincial et l’U d’O. L’experte armeégalement que l’U d’O doit faire preuvede transparence budgétaire. Elle remeten cause la abilité des prévisions et deschires partagés par l’institution. « De

    nombreuses informations auxquelles ondevrait avoir accès facilement ne sontpas disponibles en ligne. Lorsque l’U d’Onous parle d’une augmentation de frais,d’où vient-elle? qu’aecte-t-elle? ».

    Le budget provincial de février auraapporté un changement importantau niveau de l’accessibilité des étudespostsecondaires, mais certains enjeuxdemeurent irrésolus. En attendant, quisont les éternels désignés pour l’amortir?Les étudiants.

    CHARLOTTE CÔTÉ

    Création de la SOE

    L’art de déplacer le fardeau financier

    des études postsecondaires

    lus de 115 000 personnes gurent cette année sur la liste

    vélant les salaires des employés provinciaux les plus riches,

    arue jeudi 24 mars, et les salariés de l’Université d’Ottawa n’y

    nt pas exception. Plus de 200 nouveaux noms se sont ajou-

    s à la liste 2016. Quelques chiffres pour y voir plus clair.

    400  : Il s’agit du nombre de salariés recen-és sur la liste pour cette année. Cela représentene hausse de 11,38 % par rapport à l’année précé-ente. Le salaire moyen de la liste se situe à environ43 000 $. La majorité des individus sur la liste sontes professeurs titulaires.

    39 : Trente-neuf individus reçoivent, à l’U d’O, unalaire dépassant les 200 000 $. Dans ce groupen ne retrouve que 7 femmes, contre 32 hommes.

    Ainsi, on compte 10 directeurs.trices de chaires deecherches, 10 doyen.ne.s ou vice-doyen.ne.s, 9rofesseur.e.s titulaires, le recteur Allan Rock, ainsiue 7 vice-recteurs.trices, 1 directeur et une tréso-ère. Parmi ceux-ci, 6 ont reçu plus de 300 000 $.acques Bradwejn, doyen de la faculté de médecine,st dans le top 3 des salariés les mieux payés de l’U’O depuis 2008.

    20 % : C’est environ le pourcentage de non-pro-fesseurs que l’on retrouve parmi les 1 400. Pour laplupart ils sont regroupés dans les catégories des« gestionnaires » ou « directeurs », mais on trouveaussi des cliniciens, des analystes, des pharmaciensou des bibliothécaires. Il faut cependant prendre cenombre avec des pincettes, en cela que beaucoupde directeurs de programmes ou de doyens oc-cupent également des postes de professeurs.

    454 686,82 $ : C’est le salaire total perçucette année par Thierry Mesana, président-direc-teur général de l’Institut de cardiologie de l’Univer-sité d’Ottawa. À ce titre, son salaire a augmenté en2015 de 72,27 % par rapport à l’année précédente.Mais il faut aussi ajouter à cela les 100 000 $ qu’ilperçoit à titre de « gestionnaire » à l’U d’O. Si l’onconsidère cette double casquette, il serait ainsi l’in-dividu le mieux payé de l’Université.

    La Sunshine List paraît tous les ans depuis sa miseen place en 1996 par le gouvernement conservateurde Mike Harris, dans le souci d’une plus grandetransparence des dépenses publiques. Pour certainsobservateurs, le seuil des 100 000 $ est de nos joursdépassé, puisque si l’on prend en compte l’ina-tion depuis la création de la liste, une telle somme àl’époque vaudrait quelques 145 000 $ aujourd’hui.

    1. Jacques Bradwejn, Doyen, Faculté de médecine

    422,780.52 (+0,05%) 

    2. Allan Rock, Récteur394,999.92 (=) 

    3. Thierry Mesana, PDG de l’institut decardiologie de l’Université d’Ottawa 

    354,686.82 (+72%) 

    4. Dale Corbett, Professeur de médecine354,686.82 (-3,16%)

    5. Mona Nemer, Vice-rectrice à la recherche,Professeure de biochimie

    316,379.28 (-19,30%)

    UO : Top 5 des plus grossalaires 2016

    Sunshine List 2016

    Combien gagnent les grosbonnets de l’U d’O ?CLÉMENCE LABASSE

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    7l a r o t o n d ea c t u a l i t é s n u m é r o 2 2

    Dans les prochains mois, un aspect central de la

    ie étudiante pourrait changer : le système de ges-

    on des apprentissages (SGA). Pas certain de sa-

    oir ce qu’est un SGA? Voici un indice : le SGA de

    Université d’Ottawa (U d’O) s’appelle Blackboard

    earn. Ce logiciel que vous utilisez quotidienne-

    ment, qui vous cause des frustrations, mais qui

    ous permet aussi de sécher vos cours, pourrait

    tre modié. Si les étudiants en sont les principaux

    tilisateurs, il semblerait que le Service chargé de

    a consultation peine à entrer en contact avec eux.

    onsultations à gogo

    C’est le 31 mai 2017, soit dans un peu plus

    d’un an, que le contrat liant l’U d’O à la

    ompagnie Blackboard prendra n. Bien

    que l’Université ait la possibilité de pro-

    onger ce contrat de deux ans, la phase de

    onsultation avec la communauté univer-

    itaire a été lancé en janvier.

    « L’idée n’est pas nécessairement de rem-

    placer quelque chose, mais de se deman-

    der ce qu’on va faire lorsque le contrat

    arrivera à échéance », a expliqué Michel

    Marcheterre, gestionnaire au Service

    d’appui à l’enseignement et à l’apprentis-

    age (SAEA). L’adieu à Blackboard n’est

    donc qu’une possibilité, qui se produirait

    après un processus dont la consultation

    ne serait que la première étape, avant

    a dénition des requis, l’appel d’ores,

    évaluation et le lancement.

    C’est dans le cadre de cette première étape

    que l’équipe de SAEA devra rencontrerprofesseurs, employés et étudiants d’ici

    a n de l’été pour cerner leurs besoins. À

    e jour, seuls les employés ont participé

    à des rencontres en personne, bien que

    a consultation auprès du corps profes-

    oral ait déjà commencé. Durant le mois

    de mars, le SAEA a demandé aux profes-

    eurs de répondre à un sondage en ligne

    t d’y indiquer s’ils voulaient faire partie

    de groupes de discussion.

    Quand la FÉUO ne répond pa s à l’appel

    Si toutes les parties s’accordent sur une

    hose, c’est l’importance des étudiants

    dans le processus de consultation. Du-

    rant son entrevue avec La Rotonde , Stan

     Wendt, directeur régional de la compa-

    gnie Canvas, qui déposera sa candida-

    ture pour l’obtention du contrat, s’est

    exclamé : « Il est es-

    sentiel que les étu-

    diants s’impliquent

    dans le processus.

     Après tout, ça sera

    leur SGA. »

    Michel Marcheterreabonde en ce sens

    en soutenant même

    que « [ses] premiers

    clients sont les étu-

    diants.. » Alors pour-

    quoi ne les a-t-il pas

    encore consultés?

    « Je suis en attente

    [de la FÉUO]. Je leur ai envoyé un cour-

    riel en janvier, mais ils étaient en élections

    et personne ne m’a répondu. Une fois les

    élections passées, je les ai appelés, mais

    personne n’a retourné mon appel. »

    Le vice-président aux communications

    Roméo Ahimakin a répondu catégori-

    quement : « Nous n’avons pas reçu de de-

    mande de la part de l’Université ». Il ajoute

    : « Il est très important que l’Université

    entre en contact avec la Fédération étu-

    diante puisqu’on est la représentation de

    la com-

    munau-

    té étu-

    diante. »

    Lorsque

    confron-

    té aux

    a l l é g a -

    tions de

    Mi che l

    Marche-

    t e r r e ,

     Ah im a-

    kin n’a

    pas été en mesure de donner d’explica-

    tion claire. Le v.-p. aux communications

    a toutefois invité l’Université à « entrer en

    contact avec [eux] une nouvelle fois ».

    Bellamie Iradunkunda est étudiante ensciences sociales. Comme la majorité de

    ses pairs, elle consulte Blackboard quoti-

    diennement et en est assez satisfaite. Elle

    s’est toutefois dite déçue de la mauvaise

    communication entre la FÉUO et l’admi-

    nistration, estimant que les étudiants en

    étaient les victimes. « J’aurais aimé que la

    Fédération discute avec nous comme ils

    le font pendant les campagnes électorales

    puisque c’est un sujet qui va directement

    nous aecter. »

    Pour sa part, Marcheterre ne s’inquiète

    pas de la non-réponse de la FÉUO

    puisqu’il a un autre tour dans son sac : «

    On a toujours les mailing lists, même si je

    préférerais avoir une approche plus per-

    sonnalisée, surtout que les étudiants sont

    déjà overloadés  de courriels. »

    L’avenir nous dira si la FÉUO empêche-

    ra un courriel de plus d’aboutir dans les

     boîtes de réception déjà pleines à craquer

    des étudiants. Une chose demeure cer-

    taine : les étudiants recevront encore des

    courriels de notications Blackboard pen-

    dant encore de nombreux mois.

    Renouvellement du SGA

    Bye bye Blackboard?YASMINE MEHDI

    PHOTO COURTOISIE

    2005 : Date depuis laquelle l’U d’Oa un SGA de la compagnie Blackboard

    2019  : Date limite d’ici laquellel’Université devra avoir un nouveauSGA.

    « Pas mal beaucoup » : Valeurdu contrat qu’octroiera l’U d’O pourson SGA selon Michel Marcheterre [lemontant étant protégé par une clausede non-publication]

    5 : Nombre d’employés à temps pleinqui s’occupent du SGA 0 : Nombre d’étudiants qui ont étécontactés jusqu’à présent

    en chiffres

    • Blackboard Learn• Brighspace• Canvas• Moodle

    fournisseurspotentiels

    J’aurais aimé que la Fédé-

    ration discute avec nous

    comme ils le font pen-

    dant les campagnes élec-torales puisque c’est un 

    sujet qui va directement

    nous affecter.Bellamie Iradunkunda

  • 8/18/2019 La Rotonde - Édition Du 11 Avril 2016

    8/32

     Alors que grandit le mouvement s’opposant

    de vive voix au silence des victimes d’har-

    cèlement ou de violence sexuelle en milieu

    universitaire, le Gouvernement de l’Ontario

    a décidé d’entrer dans la danse. Le 8 mars

    dernier, le gouvernement provincial adoptait

    le projet de loi n° 132, ou la Loi de 2015 sur

    le Plan d’action contre la violence et le har-

    cèlement sexuel. La Rotonde fait le point

    sur cette nouvelle loi.

    La loi devra, dans la mesure dupossible, renforcir les lois déjàmises en place pour mettre n àla violence et au harcèlement àcaractère sexuel. Ces mesures de-

     vraient rendre les lieux de travail,les campus et les collectivités plussécuritaires et plus adaptés aux

     besoins des survivant.e.s. Le gou- vernement de l’Ontario fera égale-

    ment en sorte qu’il sera aussi plussimple de déposer une plaintepour de la violence et du harcèle-ment à caractère sexuel.

    Cette loi s’appliquera aux milieux

    de travail ainsi qu’aux universitéset collèges de l’Ontario dès sep-tembre 2016. Ceux-ci devront sedoter d’une politique claire, netteet précise en ce qui a trait à la vio-lence et au harcèlement sexuel, etdevront la mettre en pratique auplus tard le 1er janvier 2017.

    Pourquoi ce genre de loi semble-t-elle nécessaire dans les campus?La Rotonde vous ore un retoursur les évènements qui auront se-coué l’Université d’Ottawa et quiauront mené plusieurs à crier àl’injustice.

    FRÉDÉRIQUE MAZEROLLE

    Plan d’action contre la violence et le harcèlement sexuel

    L’Ontario s’oppose à la violence sexuelle enmilieu universitaire

    L’U d’O a été frappée par plusieurs scandalesde nature sexuelle dans les dernières années,à commencer par la publication de messagesdisgracieux, dans une conversation privéeentre quatre étudiants, faits à l’égard de l’an-cienne présidente de la Fédération étudiantede l’Université d’Ottawa, Anne-Marie Roy endébut 2014. Plus tard dans la même année,deux joueurs de l’équipe de hockey masculine

    de l’U d’O ont également été accusés d’agres-sions sexuelles. Les attouchements se seraientproduits alors que ceux-ci étaient en dépla-cement à Thunder Bay. Ces accusations ontmené à la suspension de l’équipe au completpendant une période de près de deux ans.Suite à ces deux incidents, l’Université a misen place le Groupe de travail sur le respect etl’égalité, pour tenter de contrer les problèmesde harcèlement et de violence sexuelle autantau niveau des étudiant.e.s .

    Université d’Ottawa

    La motion du Mouvement étudiant révo-

    lutionnaire (MER) pour bannir les groupes

    misogynes est passée à l’unanimité au

    Conseil d’Administration (CA) de la Fédé-

    ration étudiante de l’Université d’Ottawa

    (FÉUO) le 23 mars dernier. Comment

    cette motion sera-t-elle mise en place et

    quel impact aura-t-elle réellement sur la

    capacité des groupes masculinistes à or-

    ganiser des évènements sur le campus?

    La Rotonde enquêteLa campagne « Masculinistes

    Hors Campus » du Mouvementétudiant révolutionnaire (MER)s’est mise en place en réponseaux rassemblements mensuelsde l’association Canadian As-sociation for Equality (CAFE),militant pour les droits deshommes. Le MER tente d’em-pêcher la tenue de leurs ren-contres et qualie le discours del’association d’ « haineux » caril est en « déni de l’existence dela culture du viol et de l’impor-tance du consentement […] etdius[e de la] désinformation ».

    Danik Dozet, membre du MER,admet qu’il ne s’agit pas d’une

    organisation typique masculi-niste, mais il arme qu’elle de-meure très problématique : « LaCAFE est plus discrète sur lessujets de violence et de viol qued’autres groupes masculinistes,mais a cependant écrit un articlequi explique que c’est le mouve-ment féministe qui a provoquéla fusillade de l’école Polytech-nique de Montréal. »

    Liberté d’expression?

    Cette motion pour bannir lesgroupes masculinistes du cam-pus est absurde selon DavidShackleton, président et fonda-

    teur du chapitre ottavien de laCAFE. Selon lui, les universitéssont un espace où se produisenttraditionnellement des échangeset des débats sur les enjeux so-ciaux et controversés. Il tient àrappeler l’importance de la li-

     berté d’expression et la valeur dudébat et des échanges d’idées. «Nous croyons en la liberté d’ex-pression et nous sommes mêmeprêts à engager la discussion avecces étudiants qui protestent ettentent de nous faire taire ».

    Dozet réplique : « On n’a pasà accepter passivement quequelqu’un vienne parler dans

    CHARLOTTE CÔTÉ

    Motion pour l’exclusion des groupes misogynes

    Empêcher l’oppression

    Dans nos histoires, il n’y a pas que l’op-

    pression, nous avons une richesse ex-

    traordinaire à partager. Valérie Masumbuko

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    Le 7 avril dernier se déroulait un évènement orga-

    nisé par les membres du Groupe de recherche

    d’intérêt public de l’Ontario (GRIPO) ainsi que de

    Papothé, un groupe de femmes racialisées. Si la

    discussion devait être centrée sur le livre de bell

    hooks Ne suis-je pas une femme?, publié en 1981

    et traduit en français 2015, les panélistes ont sur-

    tout parlé de la situation des femmes racialisées

    dans les milieux universitaires. Retour sur un

    évènement qui a fait rire, pleurer et réfléchir la cin-

    quantaine de personnes qui ont rempli les locauxdu Carrefour francophone.

    Rassembler les chercheuses ra-

    cialisées autour d’une table

    L’animatrice de la table-ronde était Amandine Gay, conférencière établie,pigiste, étudiante diplômée et auteurede la préface du roman de bell hooks.« C’est un de ces livres que j’ai lus etoù je me suis dit ‘Je ne suis pas folle, jene suis pas seule, tout ceci existe, nousavons toutes vécu la même chose!’ »,

    s’est-elle exclamée par rapport à l’ou- vrage.

     Au gré de discussions sur des sujets telsque l’histoire de l’afro-féminisme, l’in-tersectionalité, la pédagogie militanteou la dévalorisation du savoir non-oc-cidental, les panélistes ont su capterl’attention de leur public. Le panel étaitcomposé des doctorantes de l’Uni-

     versité d’Ottawa, Deka Omar Ahmed, Valérie Masumbuko et Marie-EvelineBelinga, les deux dernières étant aussico-fondatrices de Papothé, ainsi qued’Anahi Morales Hudon, professeureadjointe à l’Université Saint-Paul.

    Bien que les panélistes aient chacunedes spécialisations et des expériencesdiérentes, elles partageaient unconstat : le manque d’évènements secentrant sur les chercheuses raciali-sées. Belinga participait d’ailleurs àsa première table-ronde de la sorte.Émue, elle a déclaré : « On m’a sou-

     vent traitée de folle, de radicale oud’emmerdeuse alors que mes collè-gues m’appellent courageuse, créa-tive, résiliente et aimante. »

    « Faire sortir le féminisme de

    l’Université »

    « Il faut faire sortir le féminisme del’Université. » Cet appel à la démocra-

    tisation du savoir a été une des pre-mières phrases prononcées par Gay.Elle a également donné le ton à unediscussion animée sur les enjeux aux-quels font face les femmes racialiséesen milieu universitaire, que ce soit lasous-représentation au sein du corpsprofessoral, les curricula loin de leursintérêts, les conditions socioécono-miques défavorables ou le peu d’écritsdisponibles en français.

    Cécile Coderre écoutait ces discus-sions d’une oreille attentive. Profes-seure à l’École de service social depuisplus de trente ans ayant vu le pourcen-

    tage de professeures à l’U d’O presquetripler, elle intégrait les textes d’Ange-la Davis à ses syllabus des années 80.

     Au terme de la conférence, elle a dé-claré : « Aujourd’hui, il y a beaucoupplus de places pour les savoirs fémi-nistes, mais surtout une contributionau savoir beaucoup plus diversiéequ’à l’époque. »

    Du progrès donc, mais toujours beau-coup de travail à faire. Masumbukolivre pour sa part un discours remplid’espoir : « Dans nos histoires, il n’y a

    pas que l’oppression, nous avons unerichesse extraordinaire à partager. »

    YASMINE MEHDI

    Table-ronde « Ne suis-je pas une femme? »

    Sortir le féminisme de l’Université

    PHOTO FL

    nos espaces si leurs propos vont à l’encontre denos valeurs. On n’essaie pas de les faire taire,mais on ne veut pas qu’ils s’organisent dans nosespaces. »

    Une motion sans conséquences?

    Shackleton tient à rappeler que la CAFE n’est pasun groupe du campus : « Je ne vois pas en quoi ça

     va nous aecter, car nous communiquons avecl’administration de l’U d’O et non la FÉUO pourorganiser nos évènements. » De son côté, Roméo

     Ahimakin, v.-p. communications, reconnait que

    la FÉUO « n’a aucun pouvoir sur ce groupe »,mais il dénonce tout acte d’oppression et de dis-crimination.

    S’agirait-il d’une motion symbolique? Ahimakinexplique que la motion était censée avoir uneaction précise : défédérer la CAFE. Or, commeil s’agissait d’un groupe non-fédéré, ils se sontrendu compte qu’il était impossible de l’entre-prendre.

    Nozet explique que, nalement, « le passage de lamotion est une petite victoire qui nous a permis

    d’entamer le dialogue ainsi que de rassembler

    et engager les étudiants qui veulent contrer lesgroupes misogynistes ».

     Ahimakin arme que la FÉUO « va commencerdes discussions avec l’administration » pour s’as-surer que les groupes. Mais du côté de l’U d’O,on n’ose pas trop se mouiller. Néomie Duval, ges-tionnaire des relations avec les médias expliqueque de façon générale, l’U d’O « valorise depuistoujours la diversité des points de vue pourvuque cela se fasse dans le respect des opinions et

    des individus ».

    sans brimer la liberté d’expression

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    www. larotonde . ca

    10 l a r o t o n d e l e l u n d i 1 1 a v r i l 2 0 1 6A C T U A L I T É S

    Le jeudi 31 mars a eu lieu le premier débat avec

    e nouveau chancelier Calin Rovinescu. C’est de-

    vant un parterre de personnes que s’est tenu cet

    échange de deux heures sur le rôle contemporain

    de l’éducation postsecondaire de l’Université d’Ot-

    awa (U d’O) dans la compétition mondiale et l’em-

    ploi des étudiant.e.s..

    Le nouveau chancelier, également pré-sident-directeur général d’Air Canada,a donné le coup d’envoi de ce premier

    débat. Il a insisté sur une « connexionentre les protagonistes », c’est-à-direentre l’Université et les étudiants, carselon lui, ces derniers aussi ont un rôledans le succès de l’établissement. Il af-rme d’ailleurs qu’un des grands dés de’Université d’Ottawa est le sous-emploi

    des jeunes.

    Marie-Hélène Lafond, diplômée de l’Uni-versité d’Ottawa et spécialiste des aairespolitiques et économiques au Consulat gé-néral des États-Unis à Montréal, a quant àelle abordé la question de l’importance de’institution dans son développement per-

    sonnel à l’aide du programme coop.

    Elle dit de son expérience qu’elle a ap-pris « à venir avec des solutions quandun dé important s’imposait à elle ».Elle a invité les étudiant.e.s à proter desopportunités en dehors de l’Université,telle La Rotonde , étant elle-même uneancienne du journal indépendant fran-cophone de l’U d’O.

    Elle a soutenu que son expérience jour-nalistique lui a entre autres appris àmieux gérer une équipe. Quant à ses re-commandations pour l’Université, elle ademandé à ce que l’Université s’engageà satisfaire les « demandes du marché

    de l’emploi et à inciter les étudiant.e.s às’impliquer ».

    Dans ce prolongement d’idée, Mme Alex Johnston, vice-présidente du bu-reau de Stratégie et Aaires publiquesde Radio-Canada, dit « respecter l’ins-titution universitaire » car elle provientelle-même d’une famille d’universitaires.Toutefois, elle a également soulevé unproblème quant au dysfonctionnemententre l’U d’O et le marché de l’emploi.Pour elle, l’U d’O doit s’inscrire davan-tage dans la compétition mondiale en dé-

     veloppant de grands outils, même si ellefait déjà de grandes choses, admet-elle.

    Elle a terminé en suggérant à l’Univer-sité de « commercialiser la recherche etd’établir un meilleur transfert entre l’ap-prentissage et le secteur privé ».

     Allan Rock, recteur sortant de l’U d’O, estintervenu pour parler des avancées del’Université et pour faire des remarquessur le rôle de celle-ci. Contrairement auxintervenants, il a souligné que la vocationpremière de l’Université est de « contri-

     buer au développement personnel » desétudiant.e.s et qu’elle « n’existe pas pourle marché de l’emploi ». Rock a égale-

    ment rappelé à l’auditoire que l’Univer-sité d’Ottawa possède déjà le quatrièmeplus grand programme coop au pays.

    La période de questions a laissé placeà des remarques inspirées du rapportMackenzie, que les intervenants avaienteux-mêmes utilisé à titre de référence,reconnaissant qu’il faut une meilleurerelation entre l’Université et les em-ployeurs an de permettre aux étu-diant.e.s de mieux s’insérer dans le mar-ché du travail.

    BONI GUY-ROLAND KADIO

    Débat du chancelier

    Pour un meilleur partenariat entre l’Université,les employeurs et les étudiants

    PHOTO FLORENCE PINARD-LEFEVBRE

    Lundi 4 avril, lors de leur habituelle rencontre men-

    suelle, les sénateurs de l’Université d’Ottawa (U

    d’O) se sont retrouvés confrontés à une réalité du

    campus trop souvent oubliée entre les quatre mursde la salle du Sénat de Tabaret. Carolyn Laude,

    oute nouvelle conseillère principale aux affaires au-

    ochtones de l’U d’O leur a exposé les résultats de

    rois mois intensifs de travail sans passer par quatre

    chemins. La Rotonde a rencontré la gestionnaire

    mohawk pour en apprendre plus sur la situation des

    étudiants autochtones à l’U d’O.

    La Rotonde : Pour commencer,pouvez-vous nous expliquer votrerôle au sein de l’Université?

    Carolyn Laude : Mon mandat est diviséen deux points. Tout d’abord, je suis char-gée de conseiller l’U d’O dans les aairesautochtones, en fonction de son orienta-

    tion stratégique, et je dois également fairela liaison entre les programmes et les fa-cultés qui ont déjà des programmes enplace et les étudiants pour créer un réseaude ressources plus complet.

    LR : Comment est-il possible d’aug-menter la qualité des services of-ferts aux étudiants autochtones, outout simplement leur visibilité surle campus?

    CL : Eh bien, il est nécessaire de savoirqui ils sont avant tout. La première phasede mon travail consiste à établir le pro-l démographique des étudiants issusdes Premières nations, Métis et Inuits,ou PNMI, à l’U d’O. Je me suis renduecompte que si l’Université a des chiresociels, à ce jour nous n’avons aucunmoyen de savoir combien d’étudiants au-tochtones parcourent véritablement lescouloirs du campus. Il y a 990 étudiantsdéclarés, mais ce chire ne représente pasla réalité, tout simplement parce que lesmoments où les étudiants peuvent s’iden-

    tier sont trop rares : soit lors de leurregistration à l’école avec le OUAC, soitquand ils répondent au questionnaire den de programme, en 4e année.

    LR : Qu’avez-vous appris à ce jour?

    CL : Nous savons maintenant que le taux

    de rétention de ces étudiants est trèsfaible. 29 % partent après leur premièreannée, et 31 % après la seconde. Les étu-diantes autochtones ont 30 % moins dechance de nir leurs études que leurscongénères. De plus, il semblerait qu’il est15 % moins probable que les PMNI an-glophones nissent leur diplôme que lesfrancophones. Un fait troublant enn estque seul 4 % de cette population utilise lesservices de soutien proposés par l’Univer-sité. Clairement, les structures en place nemarchent pas.

    LR : Quelles sont les prochaines

    étapes maintenant?CL: Je vais tout faire pour qu’un processus

    de « self-identication » soit mis en placeavant la n de l’année scale. Je savaisce que je faisais lors de ma présentationau Sénat, il faut que le travail se fasse defaçon plus horizontale à partir de mainte-nant. Je veux que l’Université considèreles personnes, et non les nombres; des

    personnes avec un éventail d’expériences bien réelles et diérentes.

    BONI GUY-ROLAND KADIO

    Entrevue

    Où sont les étudiants autochtones ?

    PHOTO FLORENCE PINARD-LEFEVBRE

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    11l a r o t o n d ea c t u a l i t é s n u m é r o 2 2

    CLÉMENCE LABASSE

    international   – Nouvelle organi-sation pour les médias de la fran-cophonie – C’est le mercredi 6 avril qu’aeu lieu la toute première rencontre de lanouvelle plus grande alliance audiovisuellede langue française : Médias FrancophonesPublics (MFP). L’organisation rassemble autotal 5500 journalistes et 23 000 employésrépartis au sein de neuf grands groupesmédiatiques de pays occidentaux de languefrançaise, dont Radio-Canada, France Té-lévision ou encore la RTBF. La MFP a pourobjectif de permettre d’augmenter les ré-seaux de coopération entre les rédactions.

    panama papers  – Quel bilan dansles pays francophones? – Les révé-lations la semaine dernière de la fuite d’11,5millions de documents par un consortiuminternational de journalistes ont ébranlé lemonde entier. Ces données proviennent ducabinet panaméen d’avocats Mossack Fonse-ca, cabinet chargé de gérer toutes les subtilitésde l’évasion scale de millions de clients à tra- vers le monde : hommes d’aaires, politiciensou quidam… et les pays francophones sontloin d’être épargnés. Bilan rapide:

    AU CANADA – Les préoccupations de sécu-rité pour le Si aucune personnalité publique

    n’a, à ce jour, été éclaboussée par la fuite,il reste que l’argent de près de 350 indivi-dus, avoisinant un total de 200 milliards dedollars, réside dans des comptes et socié-tés ctives à l’étranger. De plus, la BanqueRoyale du Canada (RBC) se trouve liée àla création de plus de 370 sociétés-écransdepuis les années 1970, principalement auPanama et aux îles Vierges britanniques.

    EN FRANCE – Si la France a le double dela population canadienne, elle comprendégalement trois fois plus d’individus liés àdes comptes à l’étranger. En politique, onretrouve le père et des proches de la pré-sidente du FN, Marine Le Pen, mais aussi

    les époux Balkany et l’ancien ministre Jé-rôme Cahuzac. De grands noms du soccer,comme Michel Platini et Jérôme Valcke,sont également éclaboussés. Enn, 25 en-treprises ou banques, dont la Société Géné-rale, détiennent aussi des comptes cachés.

    EN AFRIQUE  – Beaucoup de familles pré-sidentielles et proches de présidents appa-raissent dans les listes. On compte notam-ment les familles Sassou-Nguesso du Congo,Kabila de la République démocratique duCongo, Conté de la Guinée, ou encore l’en-tourage du roi du Maroc, Mohammed VI.L’actuel ministre algérien de l’Industrie etdes Mines a été lié à un compte ouvert en2015. De plus, bon nombre de compagniesde ressources énergétiques cachent l’argentdu pétrole dans les paradis scaux.

    franco-actus d’àtravers le monde

    La Parenthèse française{   {

    Les diplômé.e.s de McGill s’opposent à l’industrie des carburants fossiles

    The mcgill tribune, Université mcgill

    Suite à l’annonce du Bureau des gouverneurs de l’Université McGill quant à sa décision de ne pas se désinvestir de l’industriedes énergies fossiles, près d’une vingtaine d’anciens de l’Université ont assisté à une cérémonie de retour de diplôme. Ceux etcelles présents lors de l’évènement ont apporté leurs diplômes de l’institution et ont expliqué pourquoi ils ne pouvaient plus

    s’identier comme anciens étudiants de celle-ci. Des évènements similaires ont également eu lieu plus tôt l’an dernier à l’Uni- versité Queen’s et l’Université Dalhousie.

    Une étudiante racialisée virée de chez Jack Astor’s pour sa coiffure

    The Excalibur, Université york

     Akua Agyemfra, étudiante à l’Université York, aura reçu beaucoup d’attention médiatique ces derniers temps, par rapport à soncongédiement d’un restaurant de la chaine Jack Astor’s. La jeune femme, qui serait entrée dans l’établissement portant ses che- veux au naturel dans un chignon, se serait fait renvoyer chez elle immédiatement en raison de sa coiure jugée inacceptable selonles règlements du restaurant. La chaine de restauration n’a pas émis de commentaire depuis l’incident .

    Un statut Facebook s’attaque aux espaces sécuritairesThe Eyeopener, Université ryerson

     Alors que l’importance des espaces sécuritaires pour les personnes racialisées et marginalisées bat son plein dans les universités, cen’est pas tout le monde qui est du même avis. Dan Petz, membre du comité exécutif de l’Association des étudiant.e.s en marketing

    aurait, dans un statut Facebook, accusé les espaces sécuritaires de faire partie de ce qu’il considère comme étant des pratiques fascistes,aidant à la popularité de la gauche libérale. Le statut aura généré de la controverse de la part du corps étudiant, notamment de la vice-présidente aux aaires d’équité de la Fédération étudiante de l’Université Ryerson, Rabia Idrees.

    Revue de presse  par Frédérique Mazerolle 

    Liste de la semaine

    Cinq trucs pour survivre à la fin de sessionFRÉDÉRIQUE MAZEROLLE

    La neige fond, les oiseaux chantent, le vendeur de hot-dog est de retour; le printemps s’installe tranquillement sur le campus de l’Uni-versité d’Ottawa. Avec le printemps vient aussi la n de session, si proche, mais encore si loin. Nous savons bien que les étudiant.e.speuvent se sentir désemparé.e.s devant les montagnes de travaux et d’examens. En cette occasion, La Rotonde  vous ore ses conseilsan de survivre à la période des examens, sans y laisser une partie de votre bien-être.

    1 Allez donc vous coucher!Soyons honnêtes : les heures de sommeil sont rares ces derniers temps. Entre écouter la dernière saison de House of Cards etterminer un travail de session la veille de la date de remise, il vous arrive de couper sur le dodo pour le boulot. Par contre, encette période d’examens, votre tête a besoin plus que jamais d’être en mode étude. Essayez plutôt de vous coucher de bonneheure, pour ainsi être reposé pour mémoriser toutes les diapositives Power Point oubliées pendant le semestre.

    2 Quand le silence est roiVous tripez sur la dernière chanson de Justin Bieber? C’est bien beau, mais ce n’est pas nécessairement la meilleure chansonpour vous concentrer lors de la rédaction de vos travaux. Si le silence morbide du sixième étage de la bibliothèque Morisset vousennuie à mourir (il fallait bien rajouter un jeu de mots!), vous pouvez toujours faire un tour sur le site web 8tracks, qui vouspropose des listes de chansons relaxantes qui vous aideront à vous concentrer.

    3 Mangez vos fruits et vos légumesDurant la n de session, il peut être tentant de faire un tour chez McDo parce que la folie des examens vous a donné la faim pour unBigMac. Par contre, manger de la malboue alors que vous êtes anxieux et peu reposé.e.s viendra tout simplement agrémenter votrecocktail de stress. Au lieu, essayez plutôt de favoriser les fruits, les légumes, les noix et les œufs, qui regorgent de nutriments et d’an-tioxydants.

    4 Eille, lâche ton Facebook!Il est dicile, surtout lors de la période des examens, d’éviter les distractions maléques qu’ore le web. Bien que vous aurezprobablement besoin d’Internet pour naliser vos travaux, il existe une réponse à ce problème de procrastination aiguë : l’ap-plication Self Control. À l’aide de cette application, vous pouvez bloquer des sites comme Facebook, Twitter ou Tumblr pendantun temps déterminé, le temps de terminer vos travaux.

    5 Après tout, il faut se gâterLa n est proche et vous êtes à bout de nerfs. Par contre, il ne faut pas oublier que vous travaillez fort et que ces eorts doivent êtrerécompensés. Que ce soit aller faire du jogging, prendre une tasse de thé ou se prélasser dans votre bain à bulles… Faites quelquechose pour vous remonter le moral. Bientôt, vous pourrez lever votre verre à une autre année universitaire qui mange la poussière!

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    12 l a r o t o n d e l e l u n d i 1 1 a v r i l 2 0 1 6A C T U A L I T É S

    Être journaliste, ce n’est pas nécessaire-ment toujours une partie de plaisir. Oubliez

    out le glamour à la Lois Lane qu’Hollywood

    ssaye de vous faire croire, c’est pas ça le

    ournalisme.

    Entre avoir son téléphone mobile scot-hé à la main 24/7, être constammentn course contre le temps pour respecteres échéances et se voir fermer de nom-

    breuses portes en plein visage à la simplemention du mot « médias », ce n’est pasune profession qui vous laisse beaucoupde répit. Ça, c’est sans parler de la pressepapier qui meurt à petit feu. Mon cœurde nostalgique d’un temps que je n’ai pasonnu soure rien qu’à y penser.

    Pourtant, ceux et celles qui sont assez

    fous pour continuer à écrire, à remettreen question et à critiquer vous dirontque le journalisme est toujours une desplus grandes nécessités de ce temps pourle bien-être de notre démocratie. Entrepassion et savoir, le journalisme reste unmécanisme de revendication de la véri-té et un outil qui oblige les puissants, lesmalhonnêtes et les incompétents à faireface à leurs responsabilités, qu’ils aimentça ou non.

    Si c’est bien le cas, si c’est vraiment çale journalisme, faut croire que je suiscomplètement, royalement, absolumentzélée. Comme le disait autrefois SergeGainsbourg, la société m’a dénitive-ment abimée.

    Je refuse de marteler de mes pas les cou-loirs de ce qui deviendra mon alma ma-ter sans ouvrir les yeux sur la réalité de

    mon administration. Je refuse de vivreune vie estudiantine où il faut mieux dese taire plutôt que de dire les vraies af-faires. Je refuse de me soumettre à ungouvernement étudiant dont le silencepeut maintenant s’acheter à la modiquesomme de 30 000 $ par année.

    Cela étant dit, il est bien dicile de suivreles derniers scandales de la Fédérationétudiante (FÉUO), aussi ridicules soient-ils, et ce sans sourciller. Quand on aperçoit

     jour après jour ses dirigeants crier à l’injurequand les opinions ou paroles de critiquesne sont pas cohérentes avec leurs actions,il devient dicile de ne pas formuler lesmêmes jugements à leur égard. Vous quidemandez à ce que l’Université soit plus

    transparente, peut-être devriez-vous nepas reproduire en pire leurs pratiques ? Àce jour, mille de nos mille et une questionsrestent sans réponses.

    Malgré le mur érigé pour contrer lesfuites d’information, celui-ci n’est pasinfaillible. Ce n’est qu’une question detemps avant que le poids du silence ycause des ssures. Oh! Où est donc Ro-méo quand on cherche des réponses?Surement pas dans son bureau, selonnotre expérience.

     À La Rotonde , nous avons, depuis plusde 80 ans, cette réputation d’être desfauteurs de trouble. Des moustiques quiont soif de corruption et de mensonges.Mais surtout, des guerriers armés de sty-los et de sens critique dans leur combatéternel contre le silence. D’où notre plusgrande angoisse, c’est celle d’être aussiennuyant qu’un communiqué.

    Je lève donc mon doigt d’honneur de journaliste indignée par l’omniprésencede la culture du silence.

    FRÉDÉRIQUE MAZEROLLE

    Un grand merci aux contributeurs de l’annéePolina Tarasenko - Sophie Sherrer - Alexandra Vienneau - Amanda Ohrt - Philippe Marceau-Loran-ger - Lamiae Belhaj - Jean-Philippe Lambert Ste Marie - Meriem Chine - Ariane Lecompte - CynthiaMouafo - Ayoub Ben Sassi - Sophie Bernier - Chloé Lamoureux - Kathleen Appiah - Martin Laroche - NouraCherkawi - Gabrielle Pronovost - Irina Georgijev - Simon Pinsonneault - Camille Pagé-Taillon - FrédériqueChampagne - Beverly M. - Jonathan Cimon-Lambert - Karine Desjardins - Ivan Tourgueniev - Ariane Millette - Le

    Corsaire - Sarah-Anne Lacombe - David Beaudin Hyppia - Élise Vaillancourt - Lissa Léger - Gabrielle Dubois

    Débat du chancelier

    Combattre la culture du silence

    Le mercredi 30 mars, des femmes de la région d’Ot-tawa-Gatineau, se sont réunies près de l’Université duQuébec en Outaouais, pour s’exprimer les oléoducs etles sables bitumineux. Toutes les femmes étaient invi-

    tées à y prendre part. Photo Antoine Simard-Legault

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    Ottawa-les-écluses

    Arts et culture été 2016

    Guide de survie estival

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    MAI

    12 au 23 maiFestival canadien

    des tulipes

    (gratuit) 

    Le festival des tulipes n’a plus besoin de présentation. Plus

    d’un million de tulipes d’unedouzaine de variétés euri-ront au parc des Commis-

    saires et au parc Lansdownean de commémorer le rôlequ’a joué le Canada dans lalibération des Pays-Bas en

    1940.

    13 au 15 mai

    ComicCon Ottawa

    Les fans de culture populaire aurontl’occasion d’y rencontrer les ve-

    dettes de leurs téléséries ou lms

    favoris, de sortir leurs tenues am- boyantes et d’y dénicher plusieursartefacts de collection. Ce sera une

    occasion rêvée d’admirer la sublimeImpala ’67 utilisée lors des tour-

    nages de Supernatural et de rencon-trer plusieurs invités spéciaux.

    3 au 5 juin

    Westfest (gratuit) 

    Cette fête annuelle proposera trois joursde célébration de la culture canadienne

    sous le soleil au parc Laroche. Cet espace vert sera envahi par plusieurs artistes

     visuels, musiciens et danseurs contempo-rains, qui présenteront des performances,du slam, de la poésie, de l’art aborigène et

    encore plus!

    Coup de cœur La Rotonde  : SouljazzOrchestra risque d’en faire danser plus

    d’un!

    16 au 18 juin

    Festival

    franco-ontarien 

    Les francophones de l’Ontario

     y célébreront leur culture eninvitant de nombreux artistes àproter du centre-ville d’Ottawa

    et de ses installations exté-rieures. Une foule record ayant

    participé l’année dernière, la41e édition de ce festival risqued’être à la hauteur de sa répu-

    tation.

    Coup de cœur La Rotonde :Quoique Daniel Lavoie et Zacha-

    ry Richard seront les grandes vedettes de la soirée de clôture,la poésie mélodique du Paysa-

    giste est à ne pas manquer.

    23 au 26 juin

    Outaouais en

    fete 

    Plusieurs spectacles sontoerts tous les ans pour

    célébrer la francophonie et la

    erté québécoise. Au mêmemoment, la municipalité de

    Montebello hébergera le plusgros festival rock en Amérique

    du Nord. Une journée com-plète de rock québécois y est

    prévue le 23 juin.

    18 et 19 juin

    GlowFair

    (gratuit) 

    La rue Bank sera en partiefermée pour accueillir cette

    fête de la lumière, des arts etde la musique. À surveiller,

    Plusieurs activités ex-centriques, dont une disco-thèque silencieuse, des îlotsurbains thématiques et des

    spectacles de rue. Les artistesinvités seront annoncés le 29

    avril.

    23 au 26 juin

    Ce classique de la capitalenationale n’est pas que la plus

    importante compétition nautiqueen son genre en Amérique du

    Nord, mais aussi une occasion deplus pour assister à des concertsgratuits en début d’été. Parmi lesartistes invités on retrouve JulyTalk, Mother Mother, Alvvays,

     A Tribe Called Red et Pony Girl.Les fonds recueillis lors de cettecompétition seront remis à des

    organismes de charité locaux.

    23 au 26 juin

    Festival Fringe 

    Ce festival théâtral multidisci-plinaire ore une combinaisongagnante pour encourager lesartistes locaux : 100 % du prix

    des billets reviendra aux ar-tistes, et les créations ne sontpas choisies par un jury, mais

    plutôt par hasard. Plusieurs villes nord-américaines ontadopté le concept du FestivalFringe, qui a pour but d’orir

    une plateforme aux talentslocaux émergents.

    Coup de cœur La Rotonde  :Les créations hilarantes de lacompagnie locale Dead Uni-

    corn Ink.

    JUIN

    Où étrenner sa robeMYRIAM BOURDEAU-POTVIN ET

    MARIE-PIER PERNICE

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    23 au 26 juin

    Chamberfest 

    Le plus grand Festival de musique de chambre aumonde se déroule à Ottawa tous les ans, orant d’an-née en année des performances musicales aux normes

    élevées. Toutes les représentations se dérouleront àl’extérieur ou dans l’un des nombreux musées, églises

    ou salles de spectacles de la région.

    Coup de cœur la Rotonde : Janina Fialkowska, pianistecanadienne de renom, orira un récital des œuvres de

    Chopin.

     7 au 17

    juillet 

    Bluesfest 

    Le line-up pour l’édition 2016 du my-thique Bluesfest d’Ottawa ne manquepas de piquant, avec les Red Hot Chili

    Peppers, Duran Duran et Wolf Parade entêtes d’ache. Les francophones se ré-

     jouiront de la présence de Pandaléon, deCœur de pirate et de Pierre Kwenders àce festival majoritairement anglophone.Pipahauntas, Fire Antlers, The Peptides

    et plusieurs autres assureront quant àeux la promotion de la bourgeonnantescène musicale ottavienne lors de cette

    édition épique de Bluesfest sur lesplaines Lebreton.

    JUILLET

    23 au 26 16 juillet

    Hope

    Volleyball

    Des équipes de volleyball de tous les niveauxparticiperont à cette collecte de fonds annuelle

    qui n’attire pas que les sportifs! En plus depasser une journée sur le sable chaud de laBaie Mooney, les spectateurs et les participantsauront droit à de nombreux concerts extérieurs.Les artistes invités seront annoncés le 29 avril.

    10 au 14 aoûtAsinabka

    Film & Media Art

    Festival

    La 5e édition du festival

    poursuit la mission qu’il s’étaitdonnée lors de sa création endiusant médium et vidéos

    traitant d’enjeux autochtonesà la Galerie SAW. L’aspect à

    la fois éducatif et artistique dece festival ore un espace où

    l’art et la culture des PremièresNations du Canada sont parta-gés avec tous. Des projectionsextérieures auront lieu lors de

    la soirée d’ouverture

    15 au 21 août

    Festival Fierte

    dans la capitale 

    Des évènements ouvertset inclusifs sont à l’horaire

    cette année, dont la soirée decinéma des jeunes arcs-en-ciel, la veille pour les droitsde l’homme et des activités

    de réseautage. La principalenouveauté du festival est leQueercon, qui proposera ladécouverte de bandes dessi-

    nées et de romans graphiquesmettant à l’honneur la com-

    munauté LGBTQ+. Le majes-tueusement coloré délé declôtures demeure l’étoile de

    cette célébration annuelle tantattendue.

    22 Juin au 3

     juillet

    Festival

    de jazz

    En tête d’ache cette année, Brian Wilson sera de passage dans la ca-pitale nationale à l’occasion du 50eanniversaire de Pet Sounds, albummythique qui avait causé beaucoup

    de remous à sa sortie. Le publicaura droit à de grands noms, dontSarah Mclachlan, et pourra danserau son accrocheur de groupes d’ici,tel que Mackenzie Rythm Section.

    Suggestion La Rotonde  : Pour ceuxqui ne connaissent pas Brian Wil-son, le lm Love & Mercy, paru en2015, explique son histoire et son

    évolution au sein des Beach Boys.

    17 au 20 août

    Arboretum 

    Cette fête annuelle proposera Pourson 5e anniversaire, le désor-

    mais célébré festival Arboretumprésentera plusieurs artistes tant

    de la scène locale que nationale, le

    tout accompagné de nombreusesconférences culturelles et de

    représentants culinaires otta- viens. Plusieurs microbrasseries

    et restaurants locaux seront aurendez-vous! Arboretum est unorganisme à but non lucratif qui

    travaille de pair avec plusieurs or-ganisations artistiques d’ici et du

    pays an d’encourager le rayonne-ment de la vie culturelle.

    Coup de cœur La Rotonde : Leretour de Twist à Ottawa!

    AOÛT

    soleil et sa chemise hawaienne

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    Poète et militante environnementalede nationalité innue, Natasha KanapéFontaine est surnommée la slameuseerritoriale. Elle a notamment été uneervente activiste du mouvement « Idle

    no more » et admet ouvertement sonêve d’entendre les jeunes lles autoch-ones clamer qu’elles sont « femmeserritoires ».

    Ses textes sont publiés pour la pre-mière fois sous forme de recueil intitu-

    é N’entre pas dans mon âme avec teschaussures  à la n de 2012 et rempor-era le Prix de poésie de la société descrivains francophones d’Amérique.

    Bleuets et abricots, sa dernière paru-ion, a vu le jour le 23 février dernier.

    l s’agit, pour l’auteure, d’un retour auxources. Native de la Côte-Nord, elletablit dès le prologue que « Tout estercle. La terre. Les bleuets et les abri-ots. » La poète ore dans son troisièmeecueil un rapprochement agrant aveca mer et les forces de la nature.

    Myriam Bourdeau-Potvin

    Bleuets et abricots

    Natasha KanapéFontaine

    Orné d’une couverture accroche-l’œil au

    motif enfantin, ce recueil de 10 conteset d’un intermède observe la société etl’État d’un œil philosophique et humo-ristique. Major est professeur éméritedu département de français de l’U d’O.

    Contes inactuels 

      Jean-LouisMajor

    Retour au carré

    de sable 

    Christian LapointeCe roman dépeint la gamme d’émotionsengendrées par les retrouvailles de deux

    sœurs de 40 ans après leur adoption dis-tincte, qui avait eu lieu en 1950. Lapointe,ancien diplomate, y explore cette époqueoù tabous et préjugés l’emportaient surles naissances hors mariage

    Beaux et bêtes

    Portraits en bestiaire 

    Michel-Rémi LafondLafond transporte le lecteur de Gatineauà Blue Sea dans son premier recueil denouvelles où 15 portraits se mêlent de

    façon à former un livre-totem.Marie-Pier Pernice

     À Londres, une chute de neige histo-rique enterre la ville. Xavier, un repré-sentant pharmaceutique, tente en vainde se laisser mourir dans un parc. ÀMontréal, c’est l’été à longueur d’année.Hollywood, un adolescent introver-ti littéralement sans cœur, plante desgraines de haricot devant des pierres

    tombales. Mais dans des rêves, à la ndu monde, ils se rencontrent.

    Le contexte semble déer la rationalité,comme si l’auteur souhaitait y échap-per. En fait, Les corps extraterrestresde Pierre-Luc Landry se démarque pluspar son regard introspectif que par sespéripéties. La quête de sens des prota-gonistes, victimes de leur inquiétudeexistentielle, sait trainer le lecteur dansla contemplation. Il accepte la magie dece monde comme point d’Archimèdepour examiner le sien.

    Mais le roman n’est pas sans failles.Quoique le vocabulaire soigné de la nar-ration soit la marque d’un auteur quimaitrise les mots, il semble parfois peucrédible de la bouche des personnagesen question. L’ambiance existentiellefrôle l’arrogance d’une angoisse d’ado-lescent. Les pages sont saupoudrées dename-dropping de contre-culture intello– Velvet Underground, Leonard Cohen,Joni Mitchell, sur vinyles, bien sûr; An-nie Hall, Eternal Sunshine for the Spot-less Mind, etc. – qui semble crier : « Si

     j’angoisse, c’est que je suis deep. »

    Bref, moins plage que café à Saint-Ger-main-des-Prés, Les corps extraterrestress’ore à tous les lecteurs qui se demandent :

    « C’est quoi la réalité de tout ça? »Didier Pilon

    La science-ction franco-canadienneest une bête tranquille. Si le fantasy atrouvé sa place sur les tablettes de laLibrairie du Soleil, les livres traitantde robots, de planètes inconnues etde voyage dans le temps se font rares.Sans Terre Sans Destin : La Dayounak, roman illustré de l'auteure québécoiseJohanne Brodeur, est donc un incon-tournable pour les amateurs de sf fran-cophone. Nous y suivons Ariane, uneterrienne, qui est catapultée à des lunesde chez elle, dans un monde qui lui esthostile.

    Les scènes d'action, quoi que relative-

    ment peu présentes, sont décrites avecuidité, ce qui tranche avec le styleun peu enfantin de l'auteure. Brodeurmontre qu'elle connait bien les tropespropres au genre en en réutilisant plu-sieurs, dont les projections hologra-phiques, les vaisseaux-cités et les nomsimprononçables.

    En somme, Sans Terre Sans Destin estun roman de sf qu'il faut lire au moinsune fois pour explorer, avec un certainplaisir, le monde que nous présente sonauteure.

    Frédéric Lanouette

    Les corps

    extraterrestres 

    Pierre-Luc Landry

    Sans terre

    sans destin 

     Johanne Brodeur

    Lectures sous le parasolCoups de soleil 

    du libraire

    David Rousselle 

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    The Soul JazzOrchestraResistance 

    Pony GirlForeign Life 

    Fanny BloomSolo 

    Mehdi CayenneAube 

    Indie-rock poético-théâtral, Aube deMehdi Cayenne polie et endisque latransparence de la scène.

    Un eort d’accessibilité traine le rockeurottavien dans un son plus indie et plusproduit, mais sans trahir la dissonance

    émotive post-rock qui a su séduire sespremiers admirateurs. Les paroles sontclaires et prononcées, mises en relief pardes mélodies parfois minimalistes, par-fois rock. Chroniquant un deuil amou-reux, elles surprennent les initiés de lapoésie de Mehdi Hamdad par leur côtécandide et touchant. Après seulementdeux ou trois écoutes, on se surprend àdéjà les murmurer.

    Plus mainstream que son album précé-dent, Na na boo boo, Aube a su incorpo-rer l’inuence d’Alex Nevsky, de Louis-Jean Cormier et de Klô Pelgag, avec quiMehdi Cayenne a partagé la scène lorsdes dernières années. Avec un album

    qui a tout pour percer, le temps de voirla formation sur les petites scènes d’Ot-tawa tire-t-il à sa n

    Didier Pilon

    Musique de soirées BBQ

    Pour faire danser les convives, rien demieux qu’une samba. Le dernier al-bum du groupe, Resistance, est paru

    n automne 2015 et fait suite à leur im-posante discographie. Cette dernièreréation leur a valu, pour la troisièmeois depuis la formation du groupe

    l y a treize ans, une nomination auxprix Juno pour l’album de musiquedu monde de l’année. Les pointes deunk se marient librement aux sonori-és latines du sextuor maintenant bienonnu de la région.

    Les mélodies soul, jazz et caribéennes’entremêlent avec force et orent uneombinaison gagnante de rythmesnsoleillés pour les chaudes journées

    d’été. Détendez l’atmosphère avec legroove d' « It’s Gonna Rain », invitez in-directement vos voisins en faisant mon-er les décibels de « Greet de Dawn »

    ou chantez sans retenue par-dessus «Courage ».

    Myriam Bourdeau Potvin

     À travers les douces mélodies de PonyGirl vibrent les voix brumeuses et eni-

     vrantes de Pascal Huot et Yolande La-roche. Même avec comme instrumentsprincipaux une guitare acoustique etun piano, les deux artistes parviennentà donner à leur musique plusieurs élé-

    ments électroniques qui s’immiscentdans la lente et langoureuse cadence del’album. Reconnu pour leurs paysagesmusicaux, leurs inuences folk et leursprogressions pop, Pony Girl présenteavec Foreign Life une réexion sur lestensions entre l’objet d’un désir et l’ob-

     jet possédé.

    Des mesures de silence qui pèsentlourds, des cris électrisants de guitaredistorsionnée et des murmures fémi-nins et masculins se côtoient à traversles pièces. Passant de regret à bonheur,de nostalgie à angoisse, ces quatorzepistes forment un ensemble déconstruiten tableaux individuels. Le paysage mu-

    sical de « Candy » apaise les cœurs enpeine et les rythmes presque rockabillyde « Theo » seront la trame sonore par-faite pour prendre la route cet été.

    Myriam Bourdeau Potvin

    La pétillante Fanny Bloom, anciennemembre du groupe La Patère Rose,est passée par le campus de l’Univer-sité d’Ottawa tout récemment an d’yprésenter son nouvel album solo. Crééà la hâte pour accompagner sa tournéeimminente, cet opus met de l’avant sa

     voix si particulière, mais est dépourvude tous les arrangements électroniquesauxquels l’artiste a habitué son public.Cette-fois ci, c’est son piano qui vole la

     vedette en l’accompagnant, avec l’ap-pui de quelques discrets instrumentsà cordes. Le résultat est à couper lesoue. On y trouve deux pièces iné-dites, « Diachylon » et « ta salive », desreprises de ses propres chansons, ainsique deux chansons-clin-d’oeil à Mar-tine St-Clair et à Barbara.

    Coups de cœur La Rotonde : « Blanc »,reprise de son album Pan, et sa nouvelleinterprétation de « Pacemaker », datantde ses années avec La Patère Rose.

    Marie-Pier Pernice

    ILLUSTRATIONS MARINE DUMAS

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    La vie culturelle ottavienne pleure ses défunts de la der-nière année. Une pluie torrentielle destructrice semble

    voir emporté avec elle trop d’endroits chaleureux,iches en découvertes musicales et artistiques de tousenres depuis l’été 2015. Malgré tous ces merveilleuxndroits qui ont connu leurs moments de gloire avant

    de connaitre leur chute fatale, plusieurs autres ont suprendre la relève. La Rotonde a décidé d’explorer lesieux et de commémorer les disparus.

    Mugshots, victime de sa popularité

    C’est lors d’un chaud mercredi soir de juillet 2015 qu’au lieu la mémorable dernière scène ouverte au bar

    Mugshots situé au 70, rue Nicholas, au cœur de l’édicepatrimonial ayant hébergé la première prison ottaviennede 1862 à 1972. À noter que la compagnie d’aubergeseunesse Hostelling International avait aussi investi lesieux et orait la chance aux chasseurs de fantômes de

    dormir dans une cellule transformée en chambre.

    La combinaison hébergement et soirées musicales ar-osées, quoi qu’optimale en théorie, n’a pas su charmerout le monde : plusieurs clients de l’auberge se plai-naient quant au bruit provenant du bar. Mugshots

    proposait deux versions de scène tout aussi populaires,vec son bar intérieur et ses voûtes, par temps froids, etvec sa cour extérieur où la foule dansait jusqu’au petit

    matin au son de DJs et d’artistes émergents de la scèneocale. Les employés du bar contribuaient à l’ambiance

    magique et festive de l’endroit en créant constammentde nouveaux évènements qui ne nécessitaient que dubouche-à-oreille pour remplir l’espace. On pouvaitmême déguster une bière locale, bien assi sur les esca-iers ayant mené l’assassin de Thomas D’Arcy McGee’s àa dernière exécution publique au Canada en 1869.

    C’est sans préavis que les employés de Mugshots ont étéenvoyés et que ce lieu primordial de rencontres pour laommunauté artistique de la capitale a été dérobé à son

    public avide de découvertes.

    Le Café T.A.N.

    Résidents du quartier de la Côte-de-Sable et étudiantsde l’U d’O ont aué côte-à-côte durant près de 5 ans auafé T.A.N. (The Alternative Network) au coin des rues

    Wilbrod et Friel, an d’assister à des vernissages, despectacles, des lancements de livres, des cours de yogat bien sûr, an de se réchauer avec un bon café. Erin

    Cochrane, co-propriétaire et gérante, soutenait T.A.N.n y mettant toute son énergie. Au tout début, le café

    n’occupait que la moitié du local, le partageant avec laSandy Hill Pet and People Food Coop. C’est après son

    grandissement, suite au déménagement de la coop,uste en face, que le café a commencé à accueillir de

    nombreux évènements culturels.

    T.A.N. est en fait un réseau de cafés et de micro-tor-éfacteurs indépendants basé en Nouvelle-Écosse qui’engage à transmettre à leur clientèle un éventail de

    produits équitables et sains, projet basé sur le principe

    de la coopération. Lors de la fermeture, Erin Cochrane aannoncé le 17 décembre 2015 via Facebook : « Nous fai-sons de notre mieux an de ré-ouvrir près d’ici et aussi

     vite que possible, et j’espère être capable de l’annoncerdurant les prochains jours. » Ce message est resté sansécho jusqu’à maintenant.

    Le Daily Grind en cendres (Chinatown pt.1)

    Ce vibrant café-bistro du 601 Somerset W., qui se trou- vait au cœur du quartier chinois d’Ottawa, a été détruitpar un incendie le 21 octobre 2015. Les ammes ont aus-si emporté la boulangerie Middle East, l’épicerie Shirazet l’appartement du dessus. Plusieurs collectes de fonds

    ont eu lieu depuis an d’aider les résidents et les entre-prises à se remettre sur pieds. Les propriétaires du DailyGrind n’ont certainement pas dit leurs derniers mots,car après de chaleureux remerciements en réponse ausupport de la communauté ottavienne, ils ont annoncé« qu’ils ne considéraient pas ce feu comme une n ». Àsuivre...

    Raw Sugar (Chinatown pt. 2)

    Le 21 décembre 2015, Nadia Kharyati, propriétaire ducafé Raw Sugar, a annoncé la fermeture de ce chaleu-reux endroit au décor kitsch éclectique dû à des « cir-constances hors de son contrôle » après plus de sept ansà travailler d’arrache-pied an de créer un lieu de ren-contre inclusif et propice au partage culturel. Ce quar-

    tier a donc perdu deux piliers du milieu artistique enmoins de deux mois.

    La renaissance de La Petite Mort

    La galerie déjantée d’art La Petite Mort, du 306 rue Cu-mberland, a fermé ses portes dénitivement en août2015, an de passer à un autre chapitre de son histoire.Guy Bérubé, propriétaire, conservateur et responsablede l’imaginaire de La Petite Mort, l’ayant même de ta-toué sur le cou, a décidé de lancer LPM Projects, unenouvelle aventure artistique hybride ayant pour but de

    promouvoir l’art contemporain en explorant diversescauses sociales, en organisant, entre autres, des expo-sitions internationales. La galerie demeure toutefoisfermée au grand public et n’ouvrira ses portes qu’encas d’évènements spéciaux ou sur réservation.

    Le café de la guilde

    Situé au coin des rues Laurier et Church, l’église angli-cane All Saints a été rachetée en décembre 2015. Celle-ci tombe dans la ligne de mire du projet de l’allée despremiers ministres, projet de la ville d’Ottawa. Situéentre la rue Laurier Est, l’avenue King Edward et leparc Strathcona, le projet a pour but de valoriser les

    lieux historiques où ont vécu plusieurs premiers mi-nistres et pères de la Confédération.

    Une première section maintenant ouverte de l’ancienlieu de culte ore un espace café dans la salle de laguilde. Celle-ci avoisine une grande pièce qui hébergeà temps partiel quelques cours de tango et des classesde yoga. Étant situé près du campus, ce lieu reprendsymboliquement le ambeau du café T.A.N. mais nereprésente encore qu’une « portion d’un projet plusgrand : on est en train de faire des changements dansl’église, mais en même temps on veut que les étudiants

     viennent et découvrent l’endroit », explique LeanneMoussa, propriétaire. « Dans le sous-sol », ajoute-t-elle, « il y aura un restaurant ». Selon elle, l’endroitore un lieu de rencontre pour les étudiants et la com-munauté où tous peuvent discuter autour d’un bon

     breuvage.

    LIVE! On Elgin

    L’un des endroits qui a su prendre la relève du domaineartistique local est le LIVE! on Elgin. Comme son noml’indique, l’endroit a plutôt une vocation de salle despectacle que de bar, ce que Lawrence Evenchick,co-propriétaire, conrme : « C’est une salle de spec-tacle : les gens qui se rendent ici viennent voir un évè-nement particulier. »

    Sept jours sur sept, la programmation met en valeur lesartistes émergents de la région, ce qui est l’une des voca-tions de l’endroit : « Tout ici est local. Nous essayons de

    promouvoir les talents de la région, que ce soit en mu-sique ou en théâtre », arme Evenchick. Le plus beaudans tout ça, c’est que malgré son emplacement avecpignon sur Elgin en plein centre-ville d’Ottawa, le coûtdu billet est toujours raisonnable. « J’avais des amisqui revenaient de la Nouvelle-Orléans et ils parlaientd’une pièce professionnelle qu’ils avaient été voir quine leur avait coûté que dix dollars. Je me suis demandécomment cet endroit faisait pour survivre, et j’ai apprisque la salle se trouvait derrière un bar. » En suivantcet exemple, Lawrence Evenchick et son ls Jon-RhysEvenchick ont ouvert LIVE! On Elgin en juin 2015 audeuxième étage d’un diner achalandé du centre-ville.

    L’intérêt était de créer un lieu de rassemblement pourles plus petites compagnies de théâtre, ce qui comble unmanque selon le patriarche. « Il y a environ deux ans,la communauté théâtrale d’Ottawa discutait du manqued’espace de théâtre pour les petites compagnies », ex-

    Beau temps,MYRIAM BOURDEAU-POTVIN ET MARIE-PIER PERNICE

    PHOTO MYRIAM BOURDEAU-POTVIN

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    plique-t-il, en précisant par contre LIVE accepte de tout,« de la comédie, des groupes locaux de musique, desroupes de théâtre et des concours de toutes sortes ».

    Somme toute, c’est un lieu qui représente bien la cultureottavienne, que ce soit par le choix d’artistes, des théma-iques ou des produits de consommation du bar.

    House of TARG : célèbre pour ses pierogis

    Unique en son genre, le House of TARG (HoT) se veutà la fois un restaurant, une salle d’arcade et un bar àpectacle. Passant de brunch et match de pinball fami-ial à concours de métal ou spectacle de punk le soir,orce est d’admettre que le HoT regorge de surprises.ls publient également un Zine en format virtuel qui

    egroupe quelques recommandations de musique, deshroniques, des bandes dessinées et le « perogramme »

    des spectacles prévus du mois. Tout le monde y trouveon compte : le cas échéant, il n’y a qu’à goûter leursélèbres pierogis pour retrouver le sourire.

    Le Minotaure, du twerk  intellectuel

    Une autre ouverture récente est celle du Minotaure,

    sur l’île de Hull. L’ancien Bar Bistro a été pris en mainpar l’Ambassade culturelle, un organisme à but nonlucratif qui existe depuis maintenant un an et demi.L’initiative de Philippe Roy et Steven Boivin avait àleur actif plus de 200 shows avant leur déménagementsur la rue Aubry. « L’Ambassade [culturelle] est le pro-ducteur d’évènement et le Minotaure en est le diu-seur », explique Boivin.

     À travers son expérience en tant que directeur artis-tique (2014) et directeur général (2015) au Festivalde l’Outaouais Émergent et après être passé de salleen salle pendant plus d’un an, l’Ambassade Culturellepose ses valises dans une bâtisse pleine d’histoire et desouvenirs. « J’ai été DJ ici pendant 5 ans, à l’époque où

    ça marchait, j’ai donc vu le potentiel que l’endroit avait», se remémore Boivin. « Je trouvais ça dommagequ’un endroit fort, un véritable symbole du dévelop-pement du centre-ville soit contrôlé par des jeunes quitwerks. Ce n’est pas ça mon objectif de société, j’ai plusd’espoir que ça pour la relève! »

    Pour Boivin, le succès du Minotaure réside dans uneprogrammation musicale éclectique, mettant en ve-dette des artistes en tout genre. « Ce sont les gens qui

    font la personnalité de la place. La semaine dernière,il y avait un line-up de métalleux qui venaient voir unshow de métal de la région, ce soir [NDLD : mercredile 6 avril dernier] c’est super indie avec un band quifaisait la première partie de Half Moon Run, et samedic’est du rap, avec Loud Lary. »

    mauvais tempsPHOTO MYRIAM BOURDEAU-POTVIN

  • 8/18/2019 La Rotonde - Édition Du 11 Avril 2016

    20/32

    www. larotonde . ca

    20 l a r o t o n d e l e l u n d i 1 1 a v r i l 2 0 1 6A r t s e t c u l t u r e

    Révélation de l’année de l’ADISQ. Révélation

    de l’année Radio-Canada. Grand gagnant de

    a 18e édition des Francouvertes et de Ma pre-

    mière place des Arts. Décidément, la carrière

    du Saguenay-Jeannois Philippe Brach a pris

    on envol. Fraichement revenu d’une première

    ournée en France, l’auteur-compositeur-inter-

    rète sera de passage au Centre national des

    Arts le 23 avril pour partager son folk sale et

    ontemplatif.

    La Rotonde  : Ta carrière est déjà

    bien décorée, mais tous ces prix

    emblent te laisser un peu indié-

    rent. Quelle est ton opinion de ces

    distinctions?

    Philippe Brach : Ben tsé, moi je m’en câ-

    isse un peu de ces aaires-là. J’y attache

    pas beaucoup d’importance. Je sais déjà

    où je m’en vais dans la vie et j’ai pas be-

    oin de ça. La concrétisation de ma car-

    ière, c’est quand je couche des créations

    ur une bande sonore et que j’endisque

    un album.

    Le Félix, ça ne représente aucune vérité

    autre que le choix de quelques personnes

    dans l’industrie. C’est cool, mais ça ne

    me fait pas un pli sur la poche. Si je suis

    allé l’accepter, c’est pour publiquement

    emercier toute l’équipe Spectra qui se

    donne corps et âme tout au long de l’an-

    née.

    LR : Tes chansons, quoique parfois

    rès belles et poétiques, explorent

    aussi le côté crasseux et laid du

    quotidien. Comment ces imagesreètent-elles ta vision du monde?

    PB : C’est pas autant ma vision du

    monde, mais plutôt de mon monde.

    C’est dans mes jours d’inconfort que

    mon crayon se fait aller. J’aimerais bien

    a écrire des belles aaires quand je suis

    n amour, mais Dany Bédar le fait trop

    bien. À chaque fois que j’écris de quoi du

    genre, je ne suis pas satisfait. C’est pas

    mon range. Ce qui fait la cut, ça reste les

    ounes plus dark.

    LR : Tes vidéos débordent d’images

    sordides au style des flms d’ex-ploitation – prostitution, violence

    extrême, vomissure, abus de subs-

    tance – mais avec une mise en

    scène polie et artistique. Quelle est

    l’importance de ce contraste dans

    ton expression artistique?

    PB : Je m’inspire beaucoup des réalisa-

    teurs que j’aime quand je fais mes vidéo-

    clips : Gaspar Noé, David Fincher, Quen-

    tin Tarantino. J’ai travaillé avec Akim

    Gagnon pour tous mes clips à date et

    c’est ce que ça l’a donné. Mais j’aime ben

    ça aller à d’autres endroits aussi, c’est juste que professionnellement, je n’y suis

    pas allé encore. Comme là, on est en train

    de faire le clip d’« Alice » avec Chloé Ro-

     bichaud et on est complètement ailleurs.

    Ma zone de confort, c’est bien, mais je ne

    m’empêche pas de me challenger .

    LR : Ton premier album, La foire

    et l’ordre, devait s’appeler Les

    années suicidaires. Pourquoi ce

    changement de dernière minute?

    PB : Ce que je voulais au début sur la

    couverture, c’était une peinture de moi

    en papillon avec un nœud coulant au-tour du cou. La maison disque a dit : «

     Woah, buddy! Donne-nous une chance

    au moins. » Mais moi, je m’en crissais.

    Les années suicidaires, c’était une bonne

    trame narrative, mais il avait quand

    même plusieurs chansons avec lesquelles

    ça fonctionnait moins. L’idée de La foire

    et l’ordre a été lancée et, nalement, ré-

    sumait un peu mieux l’album.

    LR   : Tu as sorti ton deuxième al-

     bum, Portraits de famine, juste un

    an après ton premier alors qu’il ga-

    gnait encore en popularité. Pour-quoi le rush?

    PB : Il n’y a pas eu de rush. Quand j’ai

    enregistré le premier album, il avait plein

    de chansons qui étaient prêtes, mais qui

    provenaient d’un autre cycle de compo-

    sition. C’étaient de bons piliers pour le

    deuxième et ça m’a encouragé d’écrire.

    Ça pas été trop long que je rentrais en

    studio. Mais le trois