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    DubitandoDubitando ad veritatem pervenimus.

    Cicero, Tusculan, 1.30.73

    Petite revue dhistoire rvisionniste

    N 4, juin 2005

    Sommaire

    MHC, Vincent Monteil 3Robert Faurisson, La victoire de Vincent Reynouard 4

    Franois Sauvenire, Par miracle 6Henri van den Berg, Extermine et tmoin permanent la fois 8Jean-Marie Boisdefeu, Le Plan Birobidjan des Allemands 10Maurice Haas-Colle, Des actes de dcs pour les juifs gazs ? 12Abraham Cooper et Harold Brackman, Une mauvaise manire denseigner 13lhistoireMaurice Haas-Colle, Jean-Claude Pressac et les archives de Moscou 15

    Editeur responsableMaurice Haas-Colle, h aas39 7 @hotm a il.com.

    Les textes publis le sont sans quait t demand le consentement des auteurs.Lditeur en souhaite la reproduction. Toutefois, il voudrait rappeler que, si lachat, ladtention et la lecture dcrits contestant la version officielle de lHistoire ne sont pas(encore) interdits, en revanche, leur diffusion est le plus souvent interdite en raison de loissclrates qui, comme la loi [Fabius-] Gayssot, rglementent nos droits la libertdinformation et la libert dexpression.

    AbonnementAbonnement gratuit.Ecrire h a as397 @ hotm a il.com en prcisant la version souhaite : papier par laposte

    (rserve exclusivement aux journalistes) ou lectronique parmail.

    Sommaire du n 1, septembre 2004o Liminaire

    o Robert Faurisson, Juivre ou mouriro Jean-Marie Boisdefeu, De Gaulle et lextermination des juifs. Le gnral tait-il un rvisionniste ?o Jean-Marie Boisdefeu, Et Churchill ? Et Eisenhower ? Y croyaient-ils davantage que De Gaulle ?o Lorigine du mythe et son exploitation

    o Jean-Marie Boisdefeu, N Auschwitz en 1943 et mort en France en 1985

    Sommaire du n 2, dcembre 2004o Collgues, tudiants et amis de Bruno Gollnisch, Pour la dfense de Bruno Gollnisch

    o Robert Faurisson, Retour sur Shoah, film de Claude Lanzmann

    o MHC, La liquidation du ghetto de Lodz

    o Maurice Haas-Colle, Auschwitz : la preuve I Oui, mais la preuve de quoi?

    o MHC, Photos truques

    o Robert Faurisson, Une quatrime victoire pour lditeur rvisionniste Jean Plantin

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    Dubitando, n 4, juin 2005 1

    Sommaire du n 3, mars 2005o Robert Faurisson, Deux -cts de lactuel tsunamishoatique

    o Robert Faurisson, Le syndrome de Dresde

    o Henri van den Berg, Chambre gaz et terrain de foot

    o Franois Sauvenire, La banque(route) du Yad Vashem ou comment arriver 6.000.000o Maurice Haas-CoIIe, Des faits tablis

    o Maurice Haas-CoIIe,La transformation des morgues des crmatoires dAuschwitz-Birkenau

    Au sommaire des prochains numroso Jean-Marie Boisdefeu, Des enfants rescaps dAuschwitz

    o Robert Faurisson, Les cheveuxdAuschwitz

    Edit aux Pays-Bas

    Nouvelle adresse :

    h aas3 97@ ho t mail. co m

    Nous prions Ies Iecteurs qui nous ont crit en vain notre ancienne adresse denous en excuser ; nous Ieur demandons de nous recontacter notre nouveIIeadresse.

    mailto:[email protected]:[email protected]
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    Dubitando, n 4, juin 2005 2

    VincentMonteil

    Sous le titre Vincent Mansour Monteil / Un matre de l'Ecole franaise d'islamologie est mort ,

    Le Monde du 4 mars 2005 (p. 32) publie un hommage de l'anthropologue Malek Chebel

    Vincent Monteil, grand spcialiste de l'islam, qui fut militaire puis universitaire et qui est mort,ce 27 fvrier, en son domicile parisien de la rue Jacob, l'ge de 91 ans.Malek Chebel omet de dire que le grand savant avait, en termes particulirement logieux, pris la

    dfense du professeur Robert Faurisson dans un ouvrage collectif rassemblant, outre la signature

    de Vincent Monteil, celles de Jean-Gabriel Cohn-Bendit, d'Eric Delcroix, de Claude Karnoouh et de

    Jean-Louis Tristani (Intolrable Intolrance, ditions de la Diffrence, 1981, 207 p.).Vincent Monteil avait, par exemple, crit : Le srieux des recherches de Robert Faurisson, son

    honntet foncire ne font pas le moindre doute. (p. 152) ou encore : J'ai lu et rencontr

    Robert Faurisson : son srieux et sa bonne foi m'ont convaincu, mme si certaines apprciationsme paraissent discutables, qu'il est justement urgent de les ... discuter posment, au lieu de jeter

    sur un chercheur honnte et courageux l'anathme rserv aux hrtiques ! (p. 158)

    Il concluait en ces termes : Pour en revenir Robert Faurisson, j'ai tendance croire les tmoins

    qui ont tout perdre et il a dj beaucoup perdu. Sa condamnation [du 1er juillet 1981, enpremire instance], injuste, inacceptable, si elle est confirme en appel, serait la victoire de la

    lchet sur le courage. (p. 160)

    Arrt le 8 novembre 1940 par la police de Vichy, Vincent Monteil avait t notamment incarcr la prison de Clermont-Ferrand, o il avait t le voisin de Pierre Mends France.

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    Dubitando, n 4, juin 2005 3

    La victoire de VincentReynouard

    Robert Faurisson

    De rares journaux viennent de lannoncer :

    [Le 12 avril 2005] la Cour de cassation a annul la condamnation prononce par la cour dappelde Limoges contre le rvisionniste Vincent Reynouard qui avait affirm que lhistoire du

    massacre dOradour-sur-Glane en Haute-Vienne tait entache de mensonges. La courdappel avait condamn, le 9 juin [2004], 24 mois demprisonnement, dont 6 ferme, pour

    apologie de crimes de guerre Vincent Reynouard qui avait ralis une cassette vido intitule

    La Tragdie dOradour-sur-Glane : 50 ans de mensonges officiels , dans laquelle il contestait les

    faits tablis par les rescaps et lors du procs de Bordeaux en 1953. [...] La chambre criminelle

    de la Cour de cassation a jug que la dcision de la cour dappel tait mal fonde car dans sa

    cassette le prvenu ne se livrait aucune glorification des crimes commis Oradour

    constitutive dune apologie. Vincent Reynouard a limit son propos une contestation du crime

    de guerre, ce qui nest pas un dlit. La Cour de cassation vient de casser, sans renvoi, lacondamnation prononce contre Vincent Reynouard par la cour dappel de Limoges le 9 juin

    2004 (La Charente libre, 14 avril 2005, p. 4).La victoire ainsi remporte par V. Reynouard est normale en ce quelle est conforme au droit. Mais

    elle nen surprend pas moins car les rvisionnistes bnficient rarement dune juste application de

    la loi. Dans son cas, de tristes prcdents pouvaient laisser craindre le pire.Cette victoire sexplique sans doute en partie par la force de conviction de V. Reynouard et par

    lexprience de son conseil, Me Eric Delcroix. Lauteur de la cassette avait fait valoir quil stait,

    bien entendu, abstenu de toute apologie ou glorification dun crime quelconque. Il avait surtout

    soulign quen contestant la version officielle de lhistoire dOradour, il avait contest un simple

    crime de guerre , ce qui est permis, et non un crime contre lhumanit , ce qui est strictement

    interdit. On peut, en effet, contester Oradour et les malheurs de lensemble des rsistants et

    des dports mais non Auschwitz et les malheurs particuliers des juifs. Ainsi en dispose,

    depuis le 13 juillet 1990, la loi Fabius-Gayssot.

    Cette victoire sexplique peut-tre aussi par des motifs propres aux magistrats parisiens. Il est

    possible que ceux-ci aient voulu marquer un coup darrt lactuelle transformation progressive

    des magistrats en juges de lhistoire. Ce serait tout leur honneur. Mais, en sens contraire, il estgalement possible quils aient choisi de suivre le courant gnral, celui de ces intellectuels la

    mode pour qui il devient urgent de protger ce quils appellent la spcificit de la Shoah ou son

    unicit .A ce propos, les hasards de lactualit font quon reparle aujourdhui de Vladimir Janklvitch, mort

    il y a vingt ans. La relecture de certains de ses crits aide comprendre pourquoi, depuis

    quelques annes, on nous ressasse quil faut viter de confondre le gnocide des juifs, qui serait spcifique ou unique , avec tout autre gnocide ou massacre.

    La spcificit ou l unicit de la ShoahProfesseur de philosophie la Sorbonne, Vladimir Janklvitch (1903-1985) a, des annes durant,

    dvelopp sa pense sur ce point. On en trouvera un rsum dans un opuscule intitul

    LImprescriptible. Cest sous ce titre que les ditions du Seuil ont rassembl dabord en 1986, puis,

    dans le format dun livre de poche, en 1996, quelques crits du professeur tels que Dans lhonneur

    et la dignit (1948) et Pardonner ?(1971). A la question de savoir sil convenait de pardonner les

    crimes du nazisme aux Allemands et aux Allemandes de 1971 le professeur commenait par

    rpondre :Quand le coupable est gras, bien nourri, prospre, enrichi par le miracle conomique , le

    pardon est une sinistre plaisanterie. Non, le pardon nest pas fait pour les porcs et pour leurs

    truies. Le pardon est mort dans les camps de la mort (p. 50).Luniversitaire en question juge donc que les Allemands sont des porcs et les Allemandes, des

    truies. Il ne fait dexception que pour les dmocrates allemands dans les camps , pour legeste bouleversant du chancelier Brandt devant le mmorial du ghetto de Varsovie et pour le

    courage admirable de Mme Beate Klarsfeld [qui] prouve que llite de la jeune gnration

    allemande a su relayer llite dont nous parlons (p. 44-45).

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    Dans le mme ouvrage, V. Janklvitch trouve inadmissible quon place sur le mme plan, dunepart, Auschwitz ou Treblinka et, dautre part, les crimes de Staline, le massacre des Armniens, les

    noyades de Nantes, lenfer de Verdun, les tortures en Algrie, les violences sgrgationnistes enAmrique, la Saint-Barthlemy, Berlin, Dresde, Oradour, Tulle, le Mont-Valrien, Chteaubriant, la

    Cascade du Bois de Boulogne, Hiroshima (p. 38-41), car le crime commis contre les juifs, lui, est

    indiciblement plus grave ; il est mtaphysique (p. 40, 44). Avec leurs six millions

    dextermins, les Juifs sont certainement en tte du martyrologe de tous les temps (p. 40). Voil

    pourquoi, dit-il, nous [Juifs] ressassons indfiniment les litanies de lamertume . Quant aux camps de la mort , on nen parle pas assez, on nen parlera jamais assez ! (p. 56). LEglise

    a t silencieuse , Roosevelt se taisait et les Polonais ont laiss la mort faire son uvre

    diabolique presque sous leurs yeux (p. 57). Ce qui est arriv [aux Juifs] est unique dans

    lhistoire. [] Mais non, le sommeil ne revient pas. Nous y pensons le jour, nous en rvons lanuit (p. 61). Car cette agonie durera jusqu la fin du monde (p. 63).

    Une victoire, aussi, pour les tenants de la Shoah ?

    Pour en revenir la cassation, sans renvoi, de larrt frappant le rvisionniste V. Reynouard, il nefait pas de doute quelle bouleversera les habitants dOradour ainsi que les anciens rsistants et

    les communistes de la rgion de Limoges, mais il nest pas sr que la rprobation de certainesassociations juives sera sincre. Aprs tout, cette dcision de la Cour de cassation marque un

    coup de semonce ladresse des rsistants et des communistes qui, depuis quelques annes,tentent pour divers motifs, plus ou moins intresss, dassimiler leur propre sort pendant la guerre

    celui des juifs. Dune certaine manire, V. Janklvitch aurait donc, lui aussi, gagn. Ce quil

    appelait le massacre ou les massacres dOradour (LImprescriptible, p. 27, 41, 47, 60)

    lindignait certes mais, pour lui, Oradour ntait quun crime de guerre , qui ne lempchaitpas de dormir, et non un crime contre lhumanit , cest--dire, pour parler clair, un crime

    indicible et suprme, celui du gnocide commis contre les juifs. Cette distinction entre crimes deguerre et crimes contre lhumanit avait t respecte dabord par les juges de Nuremberg

    en 1946, puis par les juges de Bordeaux en 1953, enfin par la loi Fabius-Gayssot en 1990 et elle

    vient donc dtre confirme en 2005, Paris, par les magistrats de la Cour de cassation.

    Ce 14 avril, deux jours aprs sa propre victoire, V. Reynouard a vu la cour dappel de Bruxelles

    condamner son ami Siegfried Verbeke un an de prison ferme, une amende de 2500 euros et

    la privation pour dix ans de ses droits civils et civiques. Son crime ? Il avait enfreint lquivalentbelge de notre loi Fabius-Gayssot en contestant un point de lhistoire de la Shoah.

    La victoire de lun, Paris, et la condamnation de lautre, Bruxelles, prouvent elles deux que la

    Shoah doit tre tenue pour vraiment unique .

    S. Verbeke va se pourvoir en cassation tandis que V. Reynouard, lui, va, au moins en principe,

    poursuivre librement ses recherches surOradour.

    16 avril 2005

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    Par miracle

    Franois Sauvenire

    Dans le journal ligeois La Meuse du 3/11/2004, un journaliste reprend le tmoignage de Rosa

    Goldstein (la veuve du baron Maurice Goldstein, ancien prsident du Comit International

    Auschwitz) : Auschwitz tait vraiment un camp dextermination. Je le sais puisque moi-mme je

    me suis retrouve dans la file qui conduisait la chambre gaz. Et le journaliste dajouter : Parmiracle, elle parviendra y chapper. Elle ne sera miraculeusement plus slectionne par la

    suite. Voil dj au moins deux miracles.En fait, Mme Goldstein nest pas un cas part : les dportes juives revenues de dportation qui

    tmoignent [une minorit] racontent peu prs toutes quelles ont chapp la mort, parfois demultiples reprises, et comme cela ne sinscrit pas bien dans lhistoriographie holocaustique, elles

    ne peuvent lexpliquer de faon rationnelle : soit elles en donnent une explication invraisemblable[Exemples dexplications donnes par des enfants : Je russis convaincre les SS que jtais la

    meilleure plucheuse de patates au monde. ou encore : Je russis me cacher sous les jupes

    de ma mre. ] ; soit elles parlent de miracle [ce qui ne peut surprendre ceux qui pensent que

    la Shoah est devenue une religion] ; la seule explication raisonnable est videmment que ces

    femmes nont bnfici daucun miracle et quelles ne risquaient pas la mort [du moins la mort

    gnocidaire car, malheureusement, la mort rdait dans les camps, surtout Auschwitz en 1942 etun peu partout lors de lcroulement du Reich en 1945].

    Parmi les miracules connues, nous aimerions citer Fritzi Geiringer (laquelle pousa ensecondes noces le pre dAnne Frank, Otto Frank) et sa fille, Eva Schloss, laquelle se prsente

    comme la demi-soeur posthume dAnne Frank (qualification bien trange mais qui peut aider vendre un livre). Elles arrivrent Auschwitz en mai 1944 dans un convoi de 453 juifs hollandais ;

    250 hommes et 100 femmes furent slectionns. (Des chiffres aussi ronds devraient dailleursdonner penser ceux qui pensent encore.) Fritzi et Eva ont publi le rcit de leur captivit [1] et

    nous en avons extrait ce qui suit pour illustrer notre propos.

    Rcit dEva

    . 1er miracle dont bnficient Fritzi et Eva [Dornavant, nous utiliserons par commodit ce mot de

    miracle mme quand ces dames donnent une explication leur survie.] (p. 69) : A larrive Auschwitz, les SS invitent les dportes qui taient fatigues monter dans des camions ; Fritzi et

    Eva choisissent dentrer au camp pied et cest heureux car, selon Eva, elles ont appris plus tard

    que celles qui sont montes dans les camions ont t directement envoyes la chambre gaz ;

    selon Eva, les Allemands avaient imagin l un mode de slection astucieux [en quelque sorte, la

    slection des femmes fatigues, donc a prioriinaptes au travail].. 2me miracle (p. 72) : Une fois dans le camp, les SS procdent une nouvelle slection parmi

    les femmes non fatigues, savoir celles qui ntaient pas montes dans les camions : les jeunes

    et les vieilles sont envoyes droite [Gnralement les dports destins tre gazs sont

    censs aller gauche mais, dans le cas dEva, le mauvais ct est et sera toujours la droite.] ;

    bien qutant en ge dtre gaze, Eva est envoye dans la bonne file. Que sest-il donc passdans la tte de lofficier SS slectionneur ? Il a tout simplement t abus par laspect dEva : bien

    que ce fut la canicule, Fritzi avait oblige sa fille porter un chapeau et un gros manteau qui luidonnaient plus que son ge.

    . 3me miracle (p. 86) : Eva a le typhus et elle doit aller lhpital ; contre son gr car on en dit leplus grand mal dans le camp ( Cest lantichambre de la Mort.). Finalement, elle en sortira gurie

    et enchante. [Il nest dailleurs pas rare que les patients des infirmeries dAuschwitz en disent du

    bien.]

    . 4me miracle (p. 104) : En octobre 44, Mengele, le sinistre mdecin de la Mort, organise une

    slection : Eva est envoye dans la bonne file ; malheureusement, pas de miracle pour Fritzi : elle

    est envoye du mauvais ct ; cette slection, dit Eva, est le pire moment de sa vie ; dailleurs, sonpre en mourra (p. 107) : en effet, un peu plus tard, Eva le revoit (Bien quils fussent interns dans

    des sections du camp diffrentes, elle le rencontrait rgulirement et lui apportait des cigarettes.)

    et elle lui annonce que sa mre a t gaze ; le pauvre en mourra aussitt de chagrin ; cestdautant plus bte quen fin octobre, Eva retrouve sa mre bien vivante lhpital (p. 120). Mais

    [1] Eva Schloss with Evelyn Julia Kent, Evas Story, Castle-Kent, Edgeware (UK), 1999 (1re dition : 1992), 224 p.

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    comment cela se peut-il donc ? Cest d, pense Eva, lintervention auprs de Mengele dune

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    cousine viennoise infirmire dans lhpital.

    Rcit de Fritzi

    . 1er miracle (p. 124) : Lors de la slection par Mengele dont parle Eva, Fritzi a cru quelle tait

    perdue ; les slectionnes ont t amenes dans une baraque que, navement, elle croyaitrserve aux soins des malades de la gale ; elle ralise avec effroi que la baraque est en ralit

    destine abriter celles qui vont tre gazes. Le lendemain, on leur donne de la soupe et il se

    trouve aussitt des co-dtenues pour mettre lide que cette soupe est empoisonne ; en effet, ditFritzi, pourquoi nourrir des femmes condamnes mort ? Et elles se mettent toutes crier. Elles

    finissent tout de mme par manger la soupe et, apparemment, sen trouvent bien. Finalement,

    pour une raison que Fritzi ne connat pas, elles sont toutes pargnes.

    . 2me miracle (p. 126) : Nouvelle slection : Fritzi est slectionne avec une autre dtenue(Loretta) pour tre remise Mengele. Heureusement et sans que Fritzi puisse lexpliquer, Mengele

    les examine sans leur faire de mal puis les envoie dans une autre baraque.

    . 3me miracle (p. 128) : Fritzi se croit sauve. Pauvre nave ! Le mme jour, lors de lappel du

    soir, une capo la fait sortir des rangs, probablement, pense-t-elle, parce quelle tait plus grande

    que les autres. Je ne pouvais le croire. Je venais tout juste dtre pargne et, nouveau, jtais

    condamne mort. Fritzi et Loretta rintgrent donc le Bloc de la Mort. A minuit, bruits de

    bottes, de chiens, de camion : Nous smes toutes deux que ctait la fin pour nous. Eh non !

    Au moment de monter dans le camion pour la chambre gaz, elles russissent faire valoir lObersturmfhrerin quelles sont victimes dune erreur administrative ; la SS doit bien convenir de

    ce que leurs numros dimmatriculation ne figurent pas dans la liste des femmes gazer et que lacapo sest trompe. Et vlan sur la capo ! Sauves ! Elles taient toutes deux sauves ! Mais, mon

    Dieu, que dmotions !

    ConclusionsOn ne peut videmment que dplorer la dportation de toutes ces femmes innocentes, les

    preuves quelles ont vcues et les deuils cruels qui les ont frappes. Mais on retirera aussi de

    leurs rcits la certitude que, pour ce qui est de lextermination des juifs dans des chambres gaz,

    ces tmoins ne racontent pas ce quelles ont vcu et vu mais ce quelles ont lu quelles avaient

    vcu et vu. Enfin, il faut aussi affirmer avec force que leurs souffrances ne donnent pas pour

    autant auxjuifs,. dune part, le droit de traiter les innocents Palestiniens comme les Allemands les ont traits ;

    . dautre part, le droit de nous priver de nos droits la libert dexpression et la libert

    dinformation. [2]

    [2] Fritzi et Eva ne figurent pas dans la banque des morts du Yad Vashem. Par contre, le premier mari de Fritzi (Erich

    Geiringer) et son fils (Heinz Geiringer) y figurent 4 fois sur les bases suivantes :

    Erich : mmorial hollandais / mmorial autrichien / tmoignage de Fritzi en 1971 / tmoignage dEva en 1975 ; Heintz : mmorial hollandais / fiche (Hftlings-Personal-Karte ) du camp de Mauthausen / tmoignage de Fritzi en 1971

    / tmoignage dEva en 1975.

    Dans ce cas prcis, pour le Yad Vashem, 2 morts = 8 morts.

    A propos de cette banque, voyez larticle de Franois Sauvenire publi dans Dubitando, n 3, mars 2005.

    Dubitando, n 4, juin 2005 7

    Extermine et tmoin permanent la fois

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    Henri van den Berg

    Le Yad Vashem Educational Center (Isral) a rcemment form un groupe dune trentaine detmoins permanents chargs de partager leurs souvenirs avec les jeunes gnrations ; le Dr

    Gideon M. Greif, responsable de ce centre, a prsent brivement ces tmoins dans une revue

    spcialise [1] ; nous en citerons deux :

    . dabord, Ruth Elias, une juive tchque dporte Theresienstadt puis Auschwitz, o,

    affirme-t-elle, le Dr SS Mengele lui fit bander les seins de faon lempcher de nourrir son

    bb ; Mengele voulait voir combien de temps un nouveau-n pouvait vivre sans tre nourri.

    Pour G.M. Greif, Une histoire briser le cur qui ne laisse personne indiffrent. ; nous

    serions plutt davis que cest une histoire (juive) dormir debout ;

    . ensuite, Judith Jgerman dont G.M. Greif dit quelle a survcu une slection pratique par

    le clbre Dr. Mengele. Elle raconte avec beaucoup de talent ses expriences personnelles et

    arrive faire hurler ses auditeurs. Cette Judith nest pas une inconnue : jadis, le regrett

    Boisdefeu a rsum son tmoignage [2] et il vaut la peine dy revenir pour apprendre ce quipeut bien faire hurler les auditeurs de Judith.

    Judith Jgermann ne Pinczovsky est ne en 1929 Karlsbad (Tchcoslovaquie) dans une famille

    de juifs pieux. En 1942, la mre et deux de ses trois filles (notre Judith, 11 ans et demi, et Ruth,laquelle avait un an de plus) furent ghettoses Theresienstadt. La mre obtint que le pre,

    intern dans un camp de travail Karlien, les rejoigne ; une troisime fille habitait Leipzig maiselle avait migr en Palestine vers 1938. Au bout de 16 mois, en dcembre 43, ils furent tous

    quatre dports Auschwitz, o, selon la rumeur, ils devaient tre gazs. En route, un employdes chemins de fer leur confirma que leur convoi devait passer par la chemine qui fumait24

    heures sur 24 . Ces rumeurs rendait le pre malade ( crampes d'estomac et diarrhe ) ; le

    monde semblait basculer et Judith finit par admettre qu'ils allaient mourir : Je compris

    immdiatement que nous allions tre gazs. Mais comment ? Allaient-ils nous torturer mort ?Je

    fus saisie de frissons et Papa aussi. . En fait, Judith s'alarmait inutilement et le pre se rendait

    malade en vain car, comme tous leurs compagnons, ils furent immatriculs et envoys dans lecamp des familles. Le pre fut mis travailler aux cuisines des SS ; le travail y tait dur et si les

    SS n'avaient pas trouv la nourriture bonne, ils lui auraient plong la tte dans l'eau jusqu' ce qu'ilsuffoque presque. ; en bon pre, il rapportait sa famille des pommes de terre bouillies puis

    regagnait sa baraque en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir cuisiner d'agrable aux SS

    pour viter d'tre tortur. Un jour, sa sur Ruth et une amie aperurent des convois de juifs hongrois arriver Birkenau et

    entrer aussitt dans les chambres gaz ; elles furent surprises par les SS, qui, pour les punir, les

    tondirent ; les cheveux des deux malheureuses taient peine repousss depuis la coupe qu'onleur avait impose leur arrive dans le camp et l'incident dgnra en crise de nerfs gnrale

    jusqu' ce qu'on put mettre la main sur une perruque pour la malheureuse Ruth ; toutefois, il enresta des squelles car l'incident dprima Judith un peu plus.En juillet 44, Mengele procda une slection dans le camp des familles : Personne ne savait

    quel ct tait synonyme de vie et quel ct, synonyme de mort. Comme par miracle, nous fmes

    pousses toutes les trois du mme ct et c'est comme cela que nous restmes ensemble. ;ensemble et en vie, puisqu'elles furent charges dans un train, envoyes Hambourg, prs du

    port, et mises immdiatement au travail de dblaiement des ruines provoques par lesbombardements allis. Judith et ses camarades vitaient soigneusement de donner l'impression

    qu'elles taient inaptes au travail cause du danger permanent d'tre envoyes Birkenaupour

    ytre gazes.

    Une nuit, en rentrant du travail, elles trouvrent leur camp compltement dtruit par unbombardement anglais et toutes celles de leurs co-dtenues qui y taient restes pour l'une ou

    l'autre raison, avaient pri. [3]

    [1] Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n 83, avril-juin 2004 ou Cahier International sur le tmoignage

    audiovisuel, n 10, juin 2004, Ed. du Centre dEt. et de Doc. de la Fion Auschwitz, Bruxelles, p. 61

    [2] Jean-Marie Boisdefeu, Un tmoignage sur Auschwitz , Akribeia, n 6, mars 2000 daprs J.Jgermann, Memoriesof my Childhood in the Holocaust, dec. 1985, www . remembe r .o rg /w i tness /jage rmann .h t ml.

    [3] On notera que ces malheureuses sont rputes avoir t extermines par les Allemands ; elles figurent donc dans les

    fameux six millions.

    Dubitando, n 4, juin 2005 8

    Le commandant du camp, un certain Spiess, avait voulu tuer sa mre d'un coup de revolver sous

    le prtexte qu'elle avait ramass une pluchure de pomme de terre mais le coup n'tait pas parti :

    http://www.remember.org/witness/jagermann.htmlhttp://www.remember.org/witness/jagermann.htmlhttp://www.remember.org/witness/jagermann.htmlhttp://www.remember.org/witness/jagermann.html
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    Il est bien possible que le revolver n'tait pas charg ; aussi le commandant s'en tait servipour

    frapper maman jusqu' ce que la bave lui arrive aux lvres. Pendant des semaines, maman ne put

    aller au travail et sa tte tait terriblement enfle.

    Nous avions perdu du poids depuis notre arrive Hambourg, neuf mois plus tt. Nous avions

    connu de terribles bombardements au cours desquels nous tions nombreuses crier 'Shma

    Isral' et assez souvent, nous pensions que notre dernire heure tait arrive.

    De Hambourg, Judith et ses compagnes partirent pour Bergen-Belsen o rgnait un chaos total.

    Libres par les Anglais, Judith, sa sur et leur mre regagnrent Prague. Elles y attendirent envain le retour du pre.

    [Nous ne savons pas si ce tmoignage est de nature faire hurler A.G. Slama ; par contre, nous

    sommes srs quil ny trouvera pas la moindre preuve de la vracit de sa thse du gazage des

    juifs. En vrit, au terme de ce tmoignage, une question vient lesprit, une question lancinante

    car sans rponse depuis plus d'un demi-sicle : mais pourquoi donc ces deux gamines qu'taient

    Judith et Ruth n'ont-elles pas t gazes leur arrive Auschwitz ?Nous ajouterons que Judith, Ruth et leur mre figurent parmi les 3 millions de morts, victimes de la

    Shoah, de la banque de donnes du Yad Vashem.] [4]

    [4] Tout en les comptabilisant comme mortes, le Yad Vashem confirme que Judith [Juditha Pinczowska] et sa mre

    [Rondla Pinczovska] ont t libres Bergen-Belsen et que Ruth [Ruth Pinczowska] a t libre aussi [ Auschwitz et

    non Bergen-Belsen mais il sagit sans doute dun lapsus]. Se fondant sur le tmoignage de Judith (1998), la banquesignale que le pre a t transfr dAuschwitz Buchenwald et quil y est mort en 1945.En loccurrence, pour le Yad Vashem, 1 mort + 3 rescaps = 4 morts.

    Dubitando, n 4, juin 2005 9

    Le Plan Birobidjan desAllemands

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    Jean-Marie Boisdefeu

    Dbut 1940, les Allemands proposrent aux Sovitiques la rimplantation en Sibrie des

    juifs allemands etpolonais.

    Flammarion a publi en 2002 la traduction franaise du livre du gnral Petrenko, commandant de

    la division de lArme Rouge qui libra le camp dAuschwitz. Cette traduction est suivie dune

    longue tude des chercheurs [juifs] Ilya Altman et Claudio Sergio Ingerflom. Le livre de Petrenkoest sans intrt ; par contre ltude de Altman et Ingerflom contient des lments indits du plus

    grand intrt. [1]Nous navons pas lintention de rendre compte de tous les points de ltude en question (bien que

    certains ne manquent pas dintrt) mais uniquement de ceux qui peuvent nous permettre de

    mieux comprendre le sort quont connu les juifs rests dans les territoires conquis par les

    Allemands.

    Le lecteur notera que les commentaires et chiffres repris sont de Altman et Ingerflom, les ntres

    tant repris entre crochets [ ] ou en notes de bas de page.

    La Rgion autonome juive ( RAJ)

    Tout dabord, un rappel qui sera utile par la suite : en 1933, les Sovitiques crrent la Rgion

    autonome juive (en abrg la RAJ) dans lEst de la Sibrie, sur le territoire du Birobidjan(prs de Vladivostok).

    Sa cration date donc de larrive de Hitler au pouvoir [laquelle fut suivie de la dclaration deguerre des juifs puis de la riposte allemande, cette dernire engendrant le problme des rfugis

    juifs]. Mais il ne sagit que dune concidence ; en fait, les Sovitiques se dsintressrent

    totalement du sort des juifs allemands et, en 1938, ils ne participrent mme pas la Confrence

    dEvian organise par les Amricains pour rsoudre le problme. Le Birobidjan tait donc de fait

    rserv aux seuls juifs sovitiques, lesquels ne se pressrent dailleurs pas dmigrer dans une

    rgion aussi recule et inhospitalire.

    La Commission mixte germano-sovitique de rapatriement

    En Septembre 1939, Allemands et Sovitiques envahirent et se partagrent la Pologne, les

    Sovitiques annexant tout simplement lEst du pays au profit de lUkraine et de la Bilorussie ; en

    fvrier/mars 1940, les Polonais de cette zone furent officiellement intgrs dans la population

    sovitique et reurent le passeport interne, quivalent de la carte didentit. [2]Allemands et Sovitiques crrent alors, en octobre 1939, une commission mixte pour rgler les

    conditions de lchange des populations allemande et slave dans la Pologne occupe et le

    rapatriement de Polonais qui staient retrouvs bloqus la fin des hostilits dans une zone qui

    ntait pas celle o ils taient domicilis.

    Il est noter que les juifs ne figuraient pas de faon explicite dans la liste des gens changer.

    Or, on sait quun grand nombre dentre eux staient enfuis devant les Allemands et se trouvaient

    dans la zone sovitique. Les Allemands nayant pas dploy un grand zle pour empcher les

    juifs de senfuir, ces derniers taient mme passs librement dans la zone sovitique jusquen

    novembre 1939 ; ils furent encore nombreux passer clandestinement la frontire par la suite etcela jusqu la rupture entre Allemands et Sovitiques en juin 1941. Entre 300.000 et 500.000 juifs

    de la zone allemande se retrouvrent ainsi dans la zone sovitique.

    Cette commission mixte eut loccasion de se runir plusieurs fois entre 1939 et 1941 mais sans

    grand rsultat : seul le cas de quelques dizaines de milliers de rfugis fut rgl dont une minorit

    [1] Gnral Petrenko, Avant et aprs Auschwitz suivi de Le Kremlin et lHolocauste 1933-2001 par Ilya Altman et Claudio

    Ingerflom, Flammarion, 2002 (original en russe paru en 2000), 285 pages dont 67 pages pour ltude de Altman et

    Ingerflom. Ylia Altman est directeur du Centre dtudes sur lHolocauste Moscou. Il a crit un des commentaires de la

    version franaise du Livre Noirparu chez Solin-Actes Sud en 1995. Claudio Sergio Ingerflom est directeur de recherches

    au CNRS. Lditeur affirme que ltude de ces deux chercheurs est fonde sur les archives ouvertes depuis peu et les

    travaux les plus rcents .

    Larticle de J-M. Boisdefeu est tir de h ttp : //ww w .vho .o rg.

    [2] Parmi eux, les quelque 1.300.000 juifs qui y rsidaient, chiffre dont il faudrait dailleurs dduire (car ce chiffre date du

    recensement de 1931) les centaines de mille qui avaient migr, notamment en Europe Occidentale, entre 1931 et 1939.

    taient desjuifs.

    Dubitando, n 4, juin 2005 10

    Le partenaire des Allemands dans ces discussions tait une commission spciale cre en

    novembre 1939 dans le cadre du NKVD et prside par Beria ; elle se proposait de renvoyer

    [encore lui aurait-il fallu laccord des Allemands] les rfugis socialement trangers , les

    http://www.vho.org/http://www.vho.org/http://www.vho.org/http://www.vho.org/http://www.vho.org/
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    rfugis politiquement suspects et galement les inaptes (vieux, malades, etc.) ; les apteseurent choisir entre lexpulsion ou le travail dans les chantiers du Nord : seule une minorit

    optrent pour cette solution et devinrent citoyens sovitiques. Ceux qui refusrent soit le travail etla nationalit sovitique soit le retour dans la zone allemande [Nous avons vu que les Allemands

    nen acceptrent pas beaucoup.] furent dports en Sibrie et dans le Nord de la Russie. Leur

    nombre aurait t de 880.000 dont 30% taient des juifs [soit 264.000].

    [Tout cela tait bien connu, du moins pour lessentiel, mais la suite ne ltait gure et mme,

    croyons-nous, pas du tout.]

    Le Plan Birobidjan des AllemandsSe rfrant G.V. Kostyrchenko [3], Altman et Ingerflom rapportent ensuite un fait important

    mais peu connu : la proposition surprenante [pour des exterminationnistes, bien entendu]

    formule dbut 1940 dans deux lettres en provenance des Offices pour lmigration des juifs de

    Berlin et Vienne o officiaient respectivement Heydrich et Eichmann . Ces deux lettres taient

    adresses au Dpartement des Migrations du gouvernement sovitique ; elles demandaient

    daccueillir la population juive du Reich dans la RAJ (le Birobidjan) et lUkraine occidentale (la

    Pologne annexe par les Russes).Cette demande, prcisent encore les auteurs, avait t faite dans le cadre du Plan Birobidjan ;

    ce plan, rest pratiquement inconnu, proposait lmigration de quelque 350.000 400.000 juifs

    du Reich (Allemagne, Autriche et Tchcoslovaquie) et de prs de 1.800.000 juifs polonais vivantdans la Pologne annexe par les Allemands et dans le Gouvernement Gnral. [4]

    Nos auteurs doivent bien en conclure : Cet pisode confirme quen 1940 les nazis navaientpas

    encore planifi lextermination totale des Juifs et cherchaient activement des voies pour sen

    dbarrasser.La demande fut refuse pour le motif (en fait, un prtexte) que les accords de rapatriement conclus

    entre Allemands et Sovitiques ne prvoyaient lvacuation vers lURSS que des seuls Ukrainiens,

    Bilorussiens, Russes et Rusiny [5]. Quelle fut alors la raison vritable de ce refus daccueillir les

    juifs allemands et polonais ? Altman et Ingerflom disent que la RAJ avait besoin de main-duvre

    et se proposait daccueillir chaque anne 15.000 juifs polonais rfugis dans la zone

    sovitique. Toutefois, ajoutent-ils, le rgime sovitique souffrait despionnite et vivait dans lacrainte dtre infiltr par une 5me colonne ; ce serait l la raison du refus de loffre allemande par

    Staline [lequel, on le sait, avait tendance envoyer au goulag tous ceux qui avaient connulOccident].

    [En rsum, il est de plus en plus absurde daffirmer que Hitler avait conu de longue date un plan

    dextermination des juifs europens.]

    [3] Gennadi V. Kostyrchenko, Tainaia Politika Stalina. Vlasti antisemitizm (La politique secrte de Staline. Le pouvoir et

    lantismitisme ), Moscou, 2001, p. 120-121. Le livre na malheureusement pas encore t traduit en anglais.

    Kostyrchenko est un chercheur travaillant aux anciennes archives centrales du parti communiste ; il aurait accs des

    archives secrtes encore fermes aux autres chercheurs.

    [4] En loccurrence, ce chiffre de prs de 1.800.000 est sans grande importance mais il nous donne loccasion de

    vrifier nouveau le peu de srieux des statistiques de la SS (et plus prcisment de son spcialiste des affaires juives,

    savoir Eichmann) ; comme la brillamment tabli Sanning, il ne devait pas tre rest beaucoup plus dun million de juifs

    polonais dans la zone allemande.

    [5] Les Rusiny, prcisent les auteurs, taient des Ukrainiens habitant les rgions occidentales de lUkraine et ayant

    vcu sous juridiction austro-hongroise .

    Dubitando, n 4, juin 2005 11

    Des actes de dcs pour les juifs gazs ?

    Maurice Haas-Colle

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    Le carnet du Monde du 5/11/2004 appelle au souvenir de 10 juifs dports en 1942 et

    assassins ou gazs Auschwitz. Or, on trouve parmi eux Mordka Z. (41 ans) mais, sil a

    t gaz, pourquoi ltat civil du camp a-t-il tabli un acte de dcs (acte n 30730 du 16/9/42) ?Dvidence parce que ce dport na pas t gaz. Dailleurs, pour les historiens, les juifs taient

    gazs dans lanonymat. Mme question pour:

    . Mordka G. (42 ans) dont le dcs a t act le 24/07/42 (acte de dcs n 16538),

    . Jules G. (21 ans) dont le dcs a t act le 13/08/42 (acte de dcs n 20328),

    .

    Jacques W. (21 ans) dont le dcs a t act le 20/10/42 (acte de dcs n 27739).

    Le sort de ces hommes dans la force de lge est dj si attristant quil nest pas ncessaire

    dajouter des dtails non seulement inexacts mais qui, en outre, donnent lieu une rcupration

    scandaleuse : justification du gnocide des Palestiniens, de guerres injustes (cf. lIrak), dentraves

    la libert dexpression des Franais, etc. ; cest grce ces folles histoires de chambres gaz

    quon russit nous faire accepter toutes ces salets.Il est dailleurs craindre que les familiers de ces dports ignorent lexistence de ces actes de

    dcs. Il nest pas normal que les responsables du judasme franais nen aient pas remis une

    copie aux familles des dports disparus. On craint den deviner la raison. [1]

    Ci-contre, la copie de lacte de dcs de Szepsel

    Minczeles. On y trouve notamment les mentionssuivantes : nom, prnom, profession, religion

    ( mosaisch ), date et lieu de naissance, adresse

    antrieure la dportation, nom des pre et mre, nom

    du conjoint, date et cause du dcs (souvent

    fantaisiste, semble-t-il). On notera que le numro

    dimmatriculation ne figure pas dans lacte.

    [1] Autre exemple de cette ignorance : Dans Le Monde

    Juif, n 182, jan./juin 2005, lhistorien Henri Minczeles

    parle de son pre, Szepsel Minczeles, mort

    Auschwitz : () il fut admis linfirmerie () et fut

    gaz le 17 aot 1942. Du moins, cest ce quindique le

    registre du camp dAuschwitz. Dautres sources parlent

    du 18 aot ou de septembre 1942. Henri Minczeles

    ignore donc quun acte de dcs a t tabli la mort

    de son pre, savoir lacte n 22013/42 du 26.8.42.A noter que Szepsel Minczeles est repris 4 fois dans la

    banque des morts du Yad Vashem (sur les bases

    suivantes : mmorial de S. Klarsfeld / tmoignage de

    son fils Roger en 1978 / tmoignage de son fils Henri

    en 1978 / deuxime tmoignage du mme Henri en

    1999).

    Quant aux 10 dports repris dans lavis du Monde, ils

    sont, en moyenne, compts 2 fois.

    Dubitando, n 4, juin 2005 12

    Une mauvaise manire d'enseigner l'histoireNombreux sont ceux qui cherchent rfuter l'Holocauste, sinon attaquer sa spcificit juive.

    Abraham Cooper et Harold Brackman

  • 8/8/2019 Dub It an Do 04

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    [On sait que les rsultats du matraquage holocaustique ne sont pas la hauteur des esprances

    des juifs professionnels. Le rabbin Abraham Cooper, doyen du Centre Simon Wiesenthal, et

    l'historien Harold Brackman sen plaignent dailleurs amrement dans un article intitul TheWrong Kind Of History Lessons et publi dans le journal canadien The National Post du 7janvier2005. Le lecteur trouvera ci-aprs une traduction rapide des passages les plus intressants de ce

    lamento.]

    Selon un nouveau sondage, 62% des Allemands en ont assez d'entendre parler des six millions de juifs assassins durant la seconde guerre mondiale et 52% d'entre eux pensent que le traitementinflig aux Palestiniens par les Israliens n'est pas fondamentalement diffrent de celui que les

    Nazis ont inflig aux juifs. Ces rsultats inquitants dmontrent assez pourquoi il est ncessaire de

    poursuivre l'enseignement de l'Holocauste.

    Partout dans le monde, des muses, des monuments et des programmes scolaires tmoignent de

    la ralit du gnocide nazi. Concernant les survivants, la prise de conscience par la socit

    contemporaine de leur hritage douloureux leur a fourni un grand rconfort. Mais ce rconfort

    s'rode face une double menace : des mouvements organiss essaient soit de prouver que

    l'Holocauste n'a pas exist soit d'attaquer sa spcificit juive.

    Naturellement, les historiens rvisionnistes et les marchands de haine qui nient l'existence de

    l'Holocauste, influents comme ils le sont dans certains cercles marginaux, oeuvrent en dehors de

    tout discours respectable. Mais il n'en est pas de mme pour ceux qui cherchent liminer del'Holocauste sa composante juive. Imaginez, si vous le voulez bien, une commmoration de

    l'Holocauste laquelle on aurait interdit aux juifs d'assister. Eh bien, Oslo a t le tmoin d'un telvnement le 9 novembre, 66me anniversaire de la Nuit de Cristal, le pogrom d'Etat organis par

    le IIIe Reich contre les juifs allemands. Les autorits norvgiennes, voulant viter des troubles dela part de musulmans, ont interdit l'talage de symboles juifs, y compris l'Etoile de David et le

    drapeau isralien. Les journaux du soir ont montr un policier en train de demander un groupe

    de juifs qui s'apprtait prendre part la commmoration de bien vouloir quitter les lieux. (...)

    En attendant, en Belgique et en France, des professeurs sont de plus en plus rticents ou

    incapables de rendre obligatoires des cours sur l'Holocauste en raison de perturbations violentes

    de la part d'lves arabes.

    Dans la patrie de Raoul Wallenberg, la Sude, un rcent sondage montre qu'un jeune Sudois sur

    trois est sceptique sur la ralit de l'Holocauste. On a relev un scepticisme similaire dans des journaux grecs, avant, pendant et aprs les Jeux olympiques du dernier t. Et un rcent rapport

    de la plus grande organisation communautaire juive hollandaise, l'Ashkenazi Orthodox NIK, arelev qu il y a de moins en moins de gens au courant que six millions de juifs ont t

    assassins au cours de la seconde guerre mondiale et se demande s'il s'agit du rsultat

    naturel du temps qui passe, qui amne se distancier de l'Holocauste, ou si c'est le rsultat d'une

    politique gouvernementale . (...)Chez les penseurs d'extrme gauche, on se plat faire dvier la Solution finale d'Hitler en ne

    braquant plus les projecteurs sur l'extermination des juifs europens pendant la guerre mais en lesdirigeant sur les souffrances des Palestiniens de l'aprs-guerre. Avec cette perversion, Isral -

    attaqu par les Arabes dans cinq guerres depuis sa fondation en 1948 et toujours sous la menaced'un terrorisme permanent - n'est plus pour longtemps le refuge des survivants d'Hitler mais le

    responsable de nettoyages ethniques , d' apartheid et autres calomnies multiples.Pendant ce temps-l, les atrocits commises par les attentats-suicide arabes sont voques d'unton dgag comme tant des actes dsesprs de militants mis en furie par la cruaut

    isralienne. Alors qu'il est encore de bon ton pour les dirigeants europens de verser des larmessur les victimes d'Auschwitz, ceux-l gardent les yeux secs devant les meurtres de masse des

    enfants de ces mmes victimes. (...)

    Mais si ce qui est arriv le 9 novembre Oslo est un signe ; la mmoire de l'Holocauste est en

    train d'tre compromise par le propre mal qu'elle cherche combattre. Si l'on n'y prend pas garde,

    Dubitando, n 4, juin 2005 13

    cette nouvelle pathologie risque d'ouvrir la voie un nouvel pisode noir des relations entrel'Europe et le peuplejuif.

    [On pourrait (en esprant quils sont sincres) rsumer comme suit ces sondages et ceux qui les

    ont prcds :

    . un tiers des Europens nont pas entendu dire que les juifs avaient t extermins (ce quiest

    stupfiant) ;

  • 8/8/2019 Dub It an Do 04

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    . par contre, les deux autres tiers en sont informs mais souffrent tous dune overdose qui

    (invitablement) a dgnr en antismitisme (sans compter quun certain nombre ne croient

    pas cette extermination).Tout homme sens en tirerait la conclusion que le matraquage holocaustique est inefficace, voire

    contre-productif et que, ds lors, il convient de larrter. (Mais peut-tre nous trompons-nous sur

    les objectifs poursuivis, lesquels pourraient tre la survie tout prix dIsral et la perception de

    rentes juteuses ?) Cooper, Brackman et leurs semblables, eux, se proposent de poursuivre ce

    matraquage, voire de lamplifier. Finalement, cela ne saurait surprendre : lors de la Conference onHolocaust-Era Assets qui stait tenue Washington en fin 1998, Madeleine Albright, alors

    secrtaire d'Etat, navait-elle pas prcis que l'un des objectifs majeurs de la diplomatie amricaine

    (donc juive) consistait faire progresser l'enseignement, le culte du souvenir et la rechercherelatifs l'Holocauste. Il s'agit d'une tche qui ne connatra jamais d'achvement. Elle doit

    tre renouvele au fur et mesure que l'espce humaine se renouvelle, de gnration en

    gnration, de sorte que nous soyons sans arrt confronts la ralit de l'Holocauste et que

    celle-ci ne cesse de nous troubler. ?[1]

    Effarant ! Nos concitoyens juifs devraient prendre conscience de ce que les cingls qui les

    reprsentent et agissent en leur nom ne font qualimenter lantismitisme. Mais, comme nous le

    suggrions plus haut, peut-tre nen ont-ils cure. MHC]

    [1] Selon Gilbert Gendron dans Rivarol, 18/12/1998

    Dubitando, n 4, juin 2005 14

    Jean-Claude Pressac et les archives de Moscou

    Maurice Haas-Colle

    Les historiens accusent les rvisionnistes dtre des pseudo-historiens cest--dire des amateurs

    incapables dexploiter avec la rigueur scientifique ncessaire les documents et les tmoignages.

    Nous allons dans une srie darticles leur retourner le compliment et montrer avec quelle

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    dsinvolture ils traitent archives et tmoignages. Nous commencerons par le dfuntPressac.

    1. La thse des gazouillages

    Depuis toujours, les modalits de lextermination des juifs sont incertaines : jadis, les historiens

    affirmaient avec force que les juifs avaient t gazs mais sans apporter de grandes prcisions surlarme du crime, sinon des prcisions invraisemblables. Les rvisionnistes, Robert Faurisson en

    tte, avaient dmontr que leurs versions ne tenaient pas debout. Cest alors quapparut Jean-

    Claude Pressac ; ce chercheur amateur (Il tait pharmacien.) avait dabord recherch assidmentla compagnie de Pierre Guillaume et de Robert Faurisson mais, agac par son manque de rigueur

    intellectuelle, ce dernier lavait congdi sans mnagement. Pressac en avait conu du

    ressentiment et il tait pass plus franchement encore dans le camp des exterminationnistes.

    Jusque l, Pressac tait partisan de la thse dite des gazouillages : la version des historiens

    (pour lesquels Pressac navait dailleurs que du mpris) lui paraissait ridicule mais, sil tait davisque les Allemands nen avaient pas gaz des cents et des mille, il pensait quils en avaient tout de

    mme gaz quelques-uns. [1]

    2. Le premier livre de Pressac de 1989

    La grande ide de Pressac fut alors de combattre Faurisson sur le terrain o ce spcialiste de

    lanalyse de textes rgnait en matre : celui de la technique. [2] Faurisson rclamait depuis

    longtemps Une preuve, une seule preuve ! , aprs quoi, promettait-il, il se rtracteraitpubliquement ; eh bien, lui, Pressac, allait la lui donner, cette preuve. Dcid (jusqu lobsession,

    dira A. Wieviorka) crire une histoire affranchie du tmoignage, Pressac rassembla tous les

    documents quil put trouver Auschwitz et publia en 1989 avec laide des poux Klarsfeld le fruitde ses travaux [3]. Le point central de ses thses est que les Allemands navaient pas construit ex

    nihilo des chambres gaz mais avaient dtourn, au cours de leur construction, les crmatoiresde leur usage normal en y amnageant une installation de gazage industriel dans leurs morgues.

    Ce livre fut publi aux Etats-Unis ; de plus, il ne fut tir qu 1.000 exemplaires et ne fut donc gure

    accessible au grand public franais, mme pas aux spcialistes.

    3. Ouverture des archives de Moscou en 1991

    En 1991, avec la chute du communisme, les Russes ouvrirent leurs archives et plus prcisment

    les archives quils avaient ramenes dAuschwitz en 1945 (80.000 pages alors que le MusedAuschwitz na pu runir que 60.000 pages). Pressac sy prcipita et, ce jour, il est le seul

    chercheur franais avoir examin ces archives.

    4. Larticle de 1992 dans LHistoire

    Pressac trouva Moscou de quoi toffer son livre de 1989 et publia un deuxime livre en 1993.

    Toutefois, il nattendit pas la sortie de ce livre pour se faire mieux connatre en France et il signa

    en juillet 1992 dans la revue L'Histoire un article intitul Pour en finir avec les ngateurs . Un

    historien connu, Philippe Burrin, prfaait cet article : il y reconnaissait, avec l'humilit qui sied

    [1] Jugement port par Pressac sur les historiens : Les chercheurs se sont tus pour conserver leurs prcieux fauteuils.

    Il y a eu une couardise universitaire. (Le Monde, 1993) Enfin, Pressac dclarait en priv que la perscution des

    rvisionnistes par lesdits historiens tait rpugnante ; on aurait aim quil le dclartpubliquement.

    [2] Ceux qui s'intressent luvre de Robert Faurisson liront avec intrt son ouvrage A-t-on lu Rimbaud ?, Rd.

    La Vieille Taupe, 1991, dans lequel il donne une explication gniale du clbre sonnet Voyelles, dpart d'une explication

    globale et tout aussi gniale de Rimbaud. Faurisson a aussi publi A-t-on lu Lautramont ? et La Cl des

    'chimres' et 'autres chimres' de Nerval . A signaler aussi le CD-ROM Robert Faurisson - Mon rvisionnisme

    littraire , propos recueillis en 2002 par Michel Martin, 87 minutes, en vente au prix de 15 chez Akribeia, Rte de

    Vourles, 45/3, 69230 St-Genis-Laval.

    [3] J-C. Pressac, Auschwitz : Technique and operation of the gas chambers , The Beate Klarsfeld Foundation, New

    York, 564 p. Aussi sur internet www .maza l.o rg /p ressac /p r essac0 .h tm. Prcdemment, Pressac avait dj pu exposer

    brivement ses thses dans les annexes de LAlbum dAuschwitz , Le Seuil, 1983.

    Dubitando, n 4, juin 2005 15

    ceux qui se sont ridiculiss dans leur propre spcialit, la dfaillance de l'histoire officielle. La

    tche des ngateurs , admettait Burrin, a t, il faut le dire, aide par la dfaillance partielledes historiens ; l'exemple extrme tant la version, sa manire 'rvise', de l'histoire d'Auschwitz

    telle que l'crivit la Pologne communiste, tablissant de manire parfaitement irresponsable un

    bilan de quatre millions de victimes (...) . Pressac, disait encore Burrin, avait tir d'une

    montagne de paperasse technique des traces , des rfrences explicites aux chambres

    gaz, qui faisait que la ngation ne peut se maintenir que par la mauvaise foi et le parti pris .

    Les historiens Bedarida et Vidal-Naquet postfaaient le mme article en guise de caution.

    http://www.mazal.org/pressac/pressac0.htmhttp://www.mazal.org/pressac/pressac0.htmhttp://www.mazal.org/pressac/pressac0.htmhttp://www.mazal.org/pressac/pressac0.htm
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    Bien. Et que disait Pressac dans cet article qui est le rsum de son livre monumental de 1989 etqui annonce son livre de 1993 ? Pressac y confirmait que l'histoire de la Shoah avait t fonde

    sur des tmoignages et des aveux douteux ; de plus, affirmait-il, le ct technique des gazages

    homicides [avait t] pratiquement escamot ; en ce qui concerne les documents, les chercheurs

    communistes en avaient souvent dform le sens en les produisant hors de leur contexte ; quant

    aux historiens occidentaux, la pnurie documentaire les avaient conduits la mthode du

    codage des mots dont ils avaient abus. Et Pressac de terminer cet inventaire-rquisitoire par

    une paire de claques : L'histoire ainsi difie de 1950 1970-80 manquait de rigueur .Heureusement, lui, Pressac tait arriv et il avait trouv et l des traces de preuves, c'est--dire des mots qui trahissaient, affirmait-il, les agissements criminels des Allemands.

    Ce raisonnement tait des plus courts (bien que, parfois, les lments apports par Pressactaient troublants). En fait ce qu'on tait en droit d'attendre de ce syndic qu'tait Pressac, ctaient

    des rponses aux objections rdhibitoires, parce que d'ordre physique et chimique, dveloppespar les rvisionnistes, rponses que n'avaient pu donner ses devanciers, par exemple, concernant

    llment essentiel quest la ventilation dune chambre gaz, plus particulirement dune

    chambre gaz lHCN (acide cyanhydrique). Pressac lui-mme avait admis en 1989 que les deux

    grands crmatoires II et III (o auraient t gazs la quasi-totalit des juifs) taient quips d'une

    ventilation de morgue cest--dire dune ventilation de puissance tellement insuffisante quil devait

    concder que toute tentative de prouver la 'prmditation' de l'utilisation criminelle de la morgue

    1 comme chambre gaz sur la base du systme de ventilation est tout fait infonde .En 1992, il maintenait que la ventilation des morgues tait celle qui avait t prvue initialement,avant mme la dcision de les transformer en usines de mort. Mais cet aveu ne l'empchait

    toutefois pas de modifier radicalement ses conclusions : Mais, lorsqu'enfin, cinquante ans aprs,

    sont retrouves [ Moscou] les caractristiques de la ventilation des chambres gaz homicides,

    savoir : la nature (mtal ou bois) et le modle des souffleries, leur disposition, la puissance des

    moteurs lectriques utiliss, leur vitesse de rotation, la section des conduits, les cubages horaires

    d'air envoy et extrait [tous lments qui taient ceux dune ventilation de morgue !], le plus habile

    des discours ngateurs est vain face ces donnes incontournables provenant du fournisseur

    ayant install ces matriels, et le dossier technique des chambres gaz homicides d'Auschwitz-

    Birkenau doit tre referm et clos. !

    5. Le Livre de Pressac de 1993En 1993, enfin, Pressac publia son deuxime livre sous les auspices du CNRS, ce qui consacraitdfinitivement notre homme et ses thses. [4] Pressac va affirmer en long et en large que ce

    nouveau livre est fond sur le dpouillement des archives russes. Ainsi, la quatrime de

    couverture prcise : Quatre-vingt mille documents sur la solution finale : les centres darchives

    russes, enfin accessibles, permettent une avance dcisive de la connaissance historique. La

    premire page du livre est consacre des remerciements : pour moiti des personnes qui lont

    aid dans sa recherche Moscou. La deuxime page nest pas diffrente ; Pressac y prcisenotamment que la documentation conserve Auschwitz ne permettaient de comprendre que la

    moiti des faits, connaissance peine suffisante pour lutter contre ceux qui niaient la possibilit du

    massacre. () / Lexceptionnelle richesse des documents emports par larme sovitique, permet

    une comprhension presque parfaite de linginierie criminelle. Enfin, le corps du livre est truff

    de rfrences moscovites. Mais, on va le voir, tout cela est trompeur!Quest-ce que Pressac pouvait donc bien dire de plus que dans son livre de 1989 ? En dautres

    termes quavait-il trouv de plus Moscou ?Si nous reprenons lexamen du systme de ventilation des chambres gaz, on constate que

    Pressac y confirmait (implicitement et explicitement) ses conclusions contradictoires de 1989 et de

    1992, savoir que :

    . les crmatoires II et III avaient t prvus sans chambre gaz, la ventilation dont ils furent

    [4] Jean-Claude Pressac, Les crmatoires dAuschwitz La machinerie du meurtre de masse , CNRS Editions, 1993, 155 p.

    Dubitando, n 4, juin 2005 16

    finalement quips tant une ventilation de morgue dfinie jusque dans les dtails (cubage d'air,

    puissance des moteurs, etc.) une date antrieure la dcision de dporter les juifs Auschwitz ;.

    malgr quoi, cette ventilation tait la pice matresse de la machinerie dun meurtre de masse !

    Pirouette, incohrence et ptition de principe !

    En dfinitive et plus gnralement, on pourrait rsumer ce livre de 1993 en disant que Pressacavait trouv Moscou la confirmation de ce que les Allemands avaient construit des btiments

    pour incinrer des cadavres et que, comme tout constructeur, ils avaient tabli des plans, procd des appels d'offre, examin des devis, pass des commandes, rgl des factures. Tout le

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    monde le savait ou sen serait dout mais la presse de s'extasier sur ce livre dfinitivement

    incontournable qu'aucun journaliste n'avait eu le temps de lire, chaque journal recopiant ou

    rsumant la dpche de l'AFP (probablement rdige par Pressac lui-mme) tout en y ajoutant untitre de son cru dans le genre de Les rvisionnistes au tapis... et Un fruit dur pour les no-

    nazis (Le Soir).

    6. La chute

    En fait, cet ouvrage, fruit dun travail terrifiant et sans rplique (LExpress), qui dtruit jamais les thses rvisionnistes (Le Midi Libre), qui servira de rfrence aux historiens du

    monde entier (Le Vif-L'Express) portait un mchant coup l'histoire officielle ; Pressac tait

    suppos avoir tout simplement vaincu le ngationnisme (Le Monde) mais, en ralit, il avait faitun apport de taille aux thses rvisionnistes. Faurisson et ses amis ne firent quune bouche de ce

    nouveau livre. La tentative de Pressac de contrer les rvisionnistes sur le terrain technique tournait la droute. Les historiens sen aperurent et certains prirent la plume pour attaquerpubliquement

    Pressac. [5]A la sortie du premier livre de 1989, la pieuse Annette Wieviorka avait dj pingl Pressac pour

    son impit, plus prcisment pour contre-hypercritique [des thses des rvisionnistes,

    lesquels taient accuss d' hypercritique ) : le travail de Pressac sur la technique employe

    dans les gazages, disait-elle encore, tait certes utile pour faire taire les ngateurs et permettre

    une meilleure estimation du nombre de victimes mais il n'en constituait pas moins un produitmonstrueux en ce qu'il gomme totalement l'humanit des victimes et rduit ainsi Birkenau et la

    destruction des victimes un pur problme technique. [6]Plus tard, en 1994, Paul Halter, prsident de la Fondation Auschwitz de Bruxelles mettait des

    doutes sur Pressac en parlant de ces soi-disant rvisionnistes qui, force de changer d'avis,

    finissent par se faire accepter mme par les ntres et l, je pense Pressac.

    En janvier/avril 1996, Le Monde Juif publia un article de Maurice Cling dans lequel celui-ci

    excutait mchamment Pressac non seulement sur le plan mthodologique mais aussi sur le plan

    idologique en laccusant dtre un disciple de Faurisson.

    En mars 2000, Pierre Vidal-Naquet qui avait postfac (comme regret, semblait-il) larticle de

    1992 mais qui stait brouill avec Pressac (lequel le qualifiait dsormais de girouette ) crivait

    dans Le Monde des livres : Sous sa plume, les victimes disparaissent, le gnocide na jamais

    exist, reste un simple problme technique quil estime avoir rsolu. Apparemment, P. Vidal-Naquet nen tait plus aussi convaincu quen 1992.

    En avril/juin 2000, P. Halter, encore lui, expliquait, non sans gne : Louvrage de Jean-Claude

    Pressac Les crmatoires dAuschwitz, paru en 1993, se prsenta comme une dmonstration de la

    pleine ralit de lexistence des chambres gaz. La dmonstration de cet ex rvisionniste ne

    pouvait pas ne pas inquiter Maurice Cling qui subodora immdiatement une nouvelle tentative,

    plus subtilement tordue peut-tre que les prcdentes, de remodeler lhistoire au profit dun certain

    ngationnisme. Cet article paru une premire fois en 1996 dans la revue du C.D.J.C. Le Monde

    Juif, nous parat un modle de dpistage dintentions douteuses sous couvert des meilleures

    intentions. [7]

    [5] Lune des raisons (que nous nexaminerons pas dans cet article) du mcontentement des historiens tait que Pressac

    ne cessait de rduire le nombre des morts dAuschwitz ; ainsi, dans ldition allemande (1994) de son dernier livre, est-ildescendu jusqu 631.000 morts, dont 470.000 gazs. En fait, Pressac tait un rformateur qui tentait de concilier

    dogme et raison et donner de la vraisemblance la thse des gazages. Par exemple, quand les historiens gazaient24.000 juifs par jour, lui, Pressac, voyant bien que ces chiffres taient risibles, nen gazait plus que 1.000. Il a donc t

    fatalement amen rduire progressivement le nombre de gazs. Les historiens espraient sans doute quen

    contrepartie, notre rformateur arriverait au moins vaincre les rvisionnistes sur le plan technique. Lchec de sa

    tentative lui a donc logiquement valu le ressentiment gnral.

    [6] A. Wieviorka, Dportation et gnocide , Plon, 1992, p. 60, n. 77.

    [7] Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n 67, avril-juin 2000.

    Dubitando, n 4, juin 2005 17

    Pressac prit mal toutes ces attaques et, sans modifier pour autant ses thses, contre-attaqua et

    radicalisa son discours ; il en arriva tenir des propos qui achevrent de le couper de la bien-pensance. Ainsi, en 1995, peu de temps aprs avoir subi une humiliante dfaite lors dun procs

    intent R. Faurisson, Pressac dclarait Valrie Igounet que le dossier des camps de

    concentration allemands tait irrmdiablement pourri (mot emprunt lhistorien Michel deBoard) et la version officielle de leur histoire voue aux poubelles de lhistoire ; il lexpliquait

    comme suit : Dune part, le ressentiment et la vengeance ont prim sur lapaisement. Puis la

    mmoire sur lhistoire. Dautre part, la mainmise des communistes sur les principaux organes de

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    commande dans les camps, la formation aprs la libration dassociations sous leur contrle et

    ltablissement durant cinquante ans dune histoire des camps dmocratiquement populaire ont

    introduit le virus de la langue de bois antifasciste. Approximation, exagration, omission et

    mensonge caractrisent la majorit des rcits de cette priode. Le discrdit unanime et sans appel

    dont sont frapps les crits communistes ne peut que dteindre sur une exprience

    concentrationnaire vicie par leurs ides et lannihiler. Et Pressac de prdire la victoire du

    rvisionnisme sur le mensonge : Peut-on redresser la barre ? Il est trop tard. Une rectification

    gnrale est humainement et matriellement impossible. Tout changement historique entrane unedvalorisation de cette mmoire fixe et prsente comme dfinitive. Or, de nouveaux documents

    surgiront invitablement et bouleverseront de plus en plus les certitudes officielles. La forme

    actuelle, pourtant triomphante, de la prsentation de lunivers des camps est condamne. Quen

    sauvera-t-on ? Peu de choses. [8]L-dessus, Pressac projeta de rdiger une tude sur Topf, le constructeur des fours crmatoires ;

    la revue LHistoire lui donna loccasion en octobre 1998 den parler (de faon intressante,

    dailleurs) puis on nentendit plus parler de lui. [9] Condamn comme laps et relaps, suspect

    dtre une taupe du rvisionnisme, critiqu sur le plan mthodologique, Pressac fut exclu de tous

    les colloques consacrs la question ; les journalistes cessrent toute relation ; il fut trait comme

    un pestifr. Cette excommunication fut discrte, bien entendu, car on ne pouvait le condamner

    ouvertement aprs lavoir tellement encens.

    Quand Pressac mourut prmaturment 60 ans en juillet 2003, les mdias ne crurent pas bon delui consacrer une ligne, une seule ligne. Seuls les sites et revues rvisionnistes en parlrent ;

    certains rvisionnistes lui rendirent mme un tonnant hommage, notamment Carlo Mattogno. [10]

    7. La rhabilitation posthume

    Mais, depuis lexcommunication de Pressac, cest le vide le plus complet dans le camp

    exterminationniste, personne ne se hasardant prendre le relais tant la position des rvisionnistesest forte. Alors, journalistes et historiens ont repris les vieilles habitudes : on affirme sans donner

    de dtails ; on dcrte que lextermination est un fait tabli mais on se garde de prciser sur quel

    lment de preuve on se fonde ; bien entendu, on insulte ses adversaires ; on les traite de pseudo-

    historiens, de menteurs, de no-nazis, de criminels ; on rclame leur emprisonnement ; on les

    frappe dinterdiction professionnelle ; on les rduit au chmage ; on saisit leurs archives ; on les

    frappe la caisse (comme disait Jean-Edern Hallier) ; on les condamne la ruine ; on cherche briser leur mnage ; on sattaque leurs enfants ; on les moleste et, parfois mme, on les

    assassine. 60 ans aprs la libration dAuschwitz, il faut bien le constater, la Bte immonde esttoujours l.

    Nanmoins, certains historiens et journalistes, soucieux de concilier dogme et rationalisme, tentent

    de redonner une base leurs allgations et, faute de mieux, sont bien obligs de se retourner versle dfunt Pressac. Ainsi, dans son dernier livre publi en 2005 [11], Annette Wieviorka redit, certes,

    le malaise quelle ressent la lecture de Pressac du fait quil se coltine avec les problmes

    techniques, ceux mmes qui ont obsd Hss. Il procde de la mme faon que ce dernier : en

    dniant toute existence aux victimes ; nanmoins, elle considre que Pressac a clair les

    modalits de fonctionnement de la chambre gaz, modalits quelle consent mme, enfin,

    prciser dans quelques pages ; comme regret, semble-t-il, et en prenant tout de mme ses

    [8] Valrie Igounet, Histoire du ngationnisme en France , Le Seuil, 2000, p 651-652

    [9] Les Collections de lHistoire, oct. 1998. A noter que, dans cet article, Pressac refoule les tmoignages des dports

    affirmant que de la fume schappait des chemines des crmatoires : En revanche, ces derniers [documents]

    contredisent, par exemple, les tmoignages des survivants de Birkenau voquant les colonnes de fumes et de flammes

    craches par les chemines des crmatoires. (etc.)

    [10] Voyez lIn Memoriam qua rdig Mattogno et qua publi la revue rvisionniste VffG de Germar Rudolf (lequel lui a

    aussi rendu hommage avec dautres), n 3-4/2003 ; on en trouvera le texte en italien dans Conseils de rvision, juin

    2004, p. 30-32.[11] Annette Wieviorka, Auschwitz, 60 ans aprs , Laffont, Paris, 2005, 296 p

    Dubitando, n 4, juin 2005 18

    distances car elle prcise schement : Tout cela provient des travaux de Jean-Claude Pressac,

    () mais, enfin, ce quon en retiendra est quelle tente manifestement de remettre Pressac enselle.De son ct, Samuel Pisar, ancien dAuschwitz, a dclar en janvier 2005 sur LCI dans une

    mission de Pierre-Luc Sguillon, quil navait rellement compris le fonctionnement dAuschwitz

    quaprs louverture des archives de Moscou [dont le peu que semble en connatre Pisar ne peut

    venir que du seul Pressac].Il en est de mme de lhistorien de la dportation des juifs de Belgique, Maxime Steinberg : Cest

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    au cours des dix dernires [annes] quon a retrouv le plus de documents sur le gnocide grce

    louverture des archives russes [quil ne connat, lui aussi, que par Pressac]. [12]En ralit, aucun de ces historiens na mis les pieds dans aucun des btiments de Moscou o sont

    conserves lesdites archives, ce qui ne les empchent pas den parler comme sils sy taienteffectivement rendus ; leur rfrence aux archives de Moscou est en ralit une rfrence aux

    travaux de Pressac, qui est, rappelons-le, le seul chercheur franais avoir consult ces archives.

    [13]

    Eric Conan, lui, ne cherche pas faire le malin et se rfre clairement et abondamment Pressac.En janvier 2005, lors de la clbration du 60me anniversaire de la libration dAuschwitz, ce

    spcialiste es Shoah de LExpress, crit [14] : Le retard des historiens propos du

    fonctionnement d'Auschwitz ne fut combl que rcemment. Serge Klarsfeld publia en 1989 les

    premiers travaux sur les chambres a gaz de Jean-Claude Pressac, ancien pharmacien militaire.

    L'effondrement du communisme permit ce dernier d'aller ensuite plus loin : les deux tiers des

    archives de la construction de Birkenau (80 000 documents) avaient t emportes en 1945par

    les Sovitiques et le KGB bloqua pendant cinquante ans leur consultation, y compris par les

    Polonais. Grce aux efforts de Serge Klarsfeld, d'Annie Kriegel et de Roland Dumas, alors ministre

    des Affaires trangres, Jean-Claude Pressac, conseiller du muse de l'Holocauste,

    Washington, et consultant du muse d'Auschwitz, fut le premier, en 1991, a pouvoir consulter ce

    chainon manquant constitu des archives de la Direction des constructions (SS Bauleitung), ( ).

    Sous les auspices de l'historien Franois Bdarida, le CNRS publia en 1993 le travail dcisif deJean-Claude Pressac : Les crmatoires dAuschwitz La machinerie du meurtre de masse

    (CNRS Editions). () Plus loin, Conan ajoute : Les archives de Moscou fourmillaient de

    documents techniques trahissant la dissimulation officielle. Les plans des salles de gazage,

    prsentes officiellement comme des morgues - donc supposes fraches - indiquaient

    l'installation de systme de rchauffement pour permettre la vaporisation rapide du Zyklon B

    (granules de silice imprgne d'acide cyanhydrique), vaporisation qui ncessite une temprature

    suprieure 27 degrs. ()

    Ceux qui ont lu notre article sur les morgues des crmatoires dans Dubitando, n 3, admettrontque les connaissances de Conan mritent dtre rvises mais ce qui importe en loccurrence est

    que, lui aussi, remet Pressac en selle. On est donc nouveau amen sinterroger sur ce quePressac a ramen de Moscou mais on ne peut que rpter qu il nen a ramen aucun document

    en faveur de la thse des chambres gaz ; par contre, on peut affirmer quil a d enramener plusieurs documents en faveur des thses rvisionnistes. Nous allons le prouver ci-

    aprs.

    8. Documents rvolutionnaires trouvs dans les archives dAuschwitz et de Moscou mais

    ignors parPressac

    Dans larticle publi dans Dubitando n 3, nous avons cit 7 documents essentiels publis par

    Carlo Mattogno (qui lui aussi a fait le voyage de Moscou) en faveur de la thse rvisionniste ; C.

    Mattogno a publi dautres documents mais, faute de place, nous avons d nous limiter ceux-l ;

    pour les rvisionnistes, ces documents dmontrent que des douches devaient tre installes dans

    la morgue 2 (la prtendue salle de dshabillage des juifs gazer) des crmatoires II et III ; il

    sensuit que ces crmatoires ne pouvaient servir gazer les juifs car on ne pouvait, dans le

    mme temps, doucher les juifs dans la morgue 2 et les gazer dans la pice d ct ; lesrvisionnistes en voient une confirmation dans le fait que des fourneaux dpouillage devaient

    tre installs dans la morgue 1 (la prtendue chambre gaz criminelle) car on ne pouvait dans le

    mme temps et dans la mme pice pouiller les effets des juifs et gazer les juifs. Cette

    [12] Le Soir, Bruxelles, 26/01/2005

    [13] On notera quon peut sen procurer une copie sur film 16 mm auprs de lUSHMM de Washington. Encore faut-il

    disposer dun appareillage (coteux) pour les lire.[14] LExpress, 17 janvier2005.

    Dubitando, n 4, juin 2005 19

    juxtaposition est dailleurs logique car, comme la dit Pressac, A l'pouillage des effets s'associait

    le lavage obligatoire des dtenus .

    Ci-contre, le crmatoire II.

    Le crmatoire III tait identique au II (cons-

    truction en miroir). Selon les historiens, les

    juifs gazer entrent par la gauche dans la

    morgue 2 (o ils se dshabillent), puis

    passent dans la morgue 1 (o ils sont

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    gazs) ; leurs corps sont ensuite chargs

    dans le (tout petit) monte-charge vers les

    fours au rez-de-chausse. La morgue 1 (la

    chambre gaz) mesure intrieurement 7 m

    sur 30 m. Ces morgues, aussi appeles

    caves, ntaient qu moiti enterres (

    cause du niveau lev de la nappe

    phratique). La salle des fours ( droite)

    navait pas de cave.

    Certes, on peut contester le point de vue rvisionniste, interprter ces documents diffremment,

    voire mme en contester lauthenticit (ce qui parat difficile car ils sont nombreux), mais on ne

    peut videmment pas ne pas les prendre en compte et ne pas les citer. Cest la moindre des

    choses. Or, comme on va le voir, cest ce qua fait Pressac . De ces 7 documents,. 2 proviennent en fait des archives dAuschwitz et Pressac en disposait dj lors de la parutionde son premier livre de 1989 ;

    . 5 proviennent des archives de Moscou ; Pressac nen disposait pas en 1989 mais endisposait ou aurait pu en disposer lors de la publication de son article de 1992 et de son

    deuxime livre de 1993. [Les gras sont de nous.]

    . D o c u m e n t s des ar c hiv esd A u sc h w it z

    o APMO, BW 30/34, p. 40 : ce document dat du 15/5/43 est un tlgramme urgent de

    Bischoff Topf ainsi libell : Prendre lundi le projet chiffr pour la production deau chaude

    pour environ 100 douches. Installation dun serpentin ou dun chauffe-eau dans lincinrateur

    dordures en construction dans le crmatoire IIIou d'un Fuchs dans le but dutiliser les hautestempratures la sortie. On peut ventuellement construire au-dessus du four un grand

    rservoir. Monsieur Prfer est pri dapporter lundi 17/5 un plan correspondant.

    Pressac a bien cit ce document dans ses deux livres mais de quelle faon ! Dans son livre de

    1989 (p. 236) il dit : () Dans ce tlgramme, Jrhling demandait durgence ltude dune

    installation pour la production deau chaude partir de lincinrateur dordures du crmatoire III,

    alors en construction, pour approvisionner une centaine de douches ( implanter

    probablement dans un btiment annexe construit contre le mur sud du crmatoire).

    Prfer tait suppos apporter le plan demand lors de sa visite du 17 mai. [Ce plan ne fut

    jamais excut bien que des installations semblables aient t construites dans dautres camps

    comme par exemple Natzweiler (Struthof) o lincinrateur tait la principale source de chaleur

    pour les douches]. Bien que cette demande de fourniture deau chaude pour une centaine de

    douches NORMALES navait rien de criminel, elle fut classe dans le dossier du crmatoire III,

    chantier 30a, sous lintitul MES.[URES] SPECIALES car son financement tait li ces

    mesures (lassassinat et lincinration des Juifs inaptes au travail).

    Dans son livre de 1993 (p. 79 avec appel de note 245), il en parle avec encore plus de

    dogmatisme et de dsinvolture quen 1989 : De plus, avant la construction du four ordures

    du crmatoire III, un membre de la Bauleitung eut la lumineuse ide dutiliser la chaleur

    dgage pour chauffer leau dune centaine de douches. . Point final. Ce projet ne sintgrant

    pas dans les thses exterminationnistes, le document est tout simplement tourn en drision

    puis escamot.

    Dubitando, n 4, juin 2005 20

    Le lecteur se demandera peut-tre pourquoi Pressac a abandonn en 1993 sa thse de

    1989, celle des douches implanter probablement dans un btiment annexe du

    crmatoire. La raison en est peut-tre bien quentre-temps, il avait pris connaissance

    Moscou de cinq autres documents dont nous allons parler et qui prcisent clairement

    que ces douches devaient tre installes non pas dans un btiment annexe mais dans

    les caves mmes dudit crmatoire.

    o APMO, BW 30/34, p. 47 : ce document dat du 13/4/43 est un x Etat [x Aufstellung] de

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    Topf donnant la liste des mtaux rationns (Cu, Al, etc.) ncessaires lexcution de contratspasss avec Auschwitz et portant notamment sur la fourniture pour la morgue 1 du crmatoire II

    de x 2fourneaux dpouillage Topf [ air chaud] pour le crmatoire IIdu camp deprisonniers

    de guerre d'Auschwitz .

    Pressac ne cite pas ce document. A propos dun document semblable (que nous navons pasrepris), il a expliqu nagure un rvisionniste quil considrait que la secrtaire de Topf

    rdactrice de ce mmorandum (laquelle x ny connaissait rien ) avait commis un lapsus et

    avait confondu le crmatoire II avec le Zentralsauna (btiment de bains en construction proximit du crmatoire) ; il est exact que, primitivement, ces fourneaux dpouillage avaient tprvus pour le Zentralsauna et que, finalement, cest bien dans ce btiment quils furent

    monts ; toutefois, il nen reste pas moins vrai qu cette poque, Bischoff avait modifi sesplans et prvoyait bien de raffecter lesdits fourneaux dpouillage au crmatoire II.

    . D o c u m e n t s des ar c hiv es d e Moscou

    o ACM, 502-1-83, p. 311 : Ce document dat du 16/5/43 est un rapport de Bischoff prcisant :

    x 6. Epouillage. Pour lpouillage des vtements des dtenus, il est prvu une installation

    dpouillage OT [Organisation Todt] dans la partie spare du camp BAII. Pour assurer un

    pouillage corporel irrprochable des dtenus, il sera construit dans les deux installations de

    bain pour dtenus existantes dans le BIA une chaudire et un chauffe-eau de sorte que les

    douches existantes disposeront deau chaude. De plus, il est prvu dquiper lincinrateur desordures ducrmatoire IIIdun serpentin de faon fournir de leau chaude une installation

    de douche construire dans les caves du crmatoire III. La construction de ces installations

    est ngocie avec la socit Topf & Shne dErfurt.Pressac ne cite pas ce document, le deuxime concernant les douches.

    o ACM, 502-1-83, p. 338 : Dans ce document dat du 13/5/43, Bischoff dfinit les tches de

    son personnel dans la ralisation dun plan damlioration de lhygine ; il dfinit comme suit la

    tche dun certain Jhrling : x Le Z.A. [travailleur civil] Jrhling doit installer une chaudire etun

    chauffe-eau dans la baraque-buanderie de mme que les douches dans la pice de

    dshabillage du crmatoire III.

    Pressac ignore galement ce document, le troisime concernant les douches.

    o ACM, 502-1-312, p. 8 : Dans ce document (x Fragebogen ) non dat mais qui devrait tre

    de juin 43 et traitant des crmatoires de Birkenau, Bischoff rpond la question x Les gazdchappement [des fours crmatoires] seront-ils utiliss ? par x projet mais pas ralis et

    la question x Si oui, dans quel but ?, Bischoff rpond par x pour les installations de bain

    des crmatoires II et III.

    Et que dit Pressac de ce document, le quatrime concernant les douches ? Rien. Il a pourtanteu ce dossier en mains et il en cite de trs nombreuses pices mais pas cette pice importante.

    o ACM, 502-1-313, p. 11 : Il sagit dune lettre date du 25/3/44 (soit prs dun an aprs lamise en activit des crmatoires et la veille de la dportation des juifs hongrois ) de

    Jothann (qui avait remplac Bischoff) Topf ; son objet est : x CPG Auschwitz, Crmat.

    Utilisation des gaz dchappement. ; dans cette lettre, Jothann relanait le projet [dune salle

    de douche] dans x les crmatoires II et IIIet ventuellement aussi les IV et V.

    Pressac cite nouveau de nombreuses pices de ce dossier (pour des dtails) mais pas cette

    si importante page 11 ; il sagit pourtant du cinquime document concernant les douches.o ACM, 502-1-336, p. illisible : Il sagit dune lettre du 5/6/42 [lire 43] deTopf Bischoff au sujet

    de : x Crmatoires II et III. Incinrateur dordures : il y est question de lx installation du

    chauffe-eau pour lincinrateur dordures .A nouveau, Pressac cite ce dossier plusieurs reprises mais toujours pour des dtails ; quant

    ce document important (le sixime concernant les douches), il ne la pas vu ou, cest

    craindre, na pas voulu le citer.

    Dubitando, n 4, juin 2005 21

    En rsum, Pressac ne cite quun seul de ces 7 documents rvolutionnaires rduisant nant la thse exterminationniste et encore le fait-il avec dsinvolture. Pressac na retenu

    des archives de Moscou que des documents sans grande importance historique car napportant

    que des prcisions accessoires : les mtrs des btiments, les devis des constructeurs, la nature

    des mtaux employs, etc., tous lments qui lui ont permis dtoffer son livre de 1989 mais pas

    de le modifier comme il aurait d logiquement le faire.

  • 8/8/2019 Dub It an Do 04

    22/22

    On doit donc dire de Pressac que :

    o il sest comport avec dogmatisme (Chez lui, la ptition de principe remplace ladministration

    de la preuve.) et mme avec lgret (Par moment, son livre de 1993 tient du roman.) ;o comme les autres historiens de la Shoah, il na pas recherch la vrit (tant entendu que,

    bienveillants, nous ne mettons pas en doute son honntet) mais a poursuivi une ide fixe qui

    sest rvle fausse.Il sensuit que lhistoire officielle, laquelle est fonde sur ses thses, est rviser fondamentale-

    ment car,o sil est exact que les Allemands nont pas construit ex nihilo dinstallations industrielles de

    gazage,o sil est exact quils ont bricol les crmatoires en cours de construction (ou tent de le

    faire),

    o il est faux que ce bricolage ait eu pour objet de les transformer en installations de gazage.

    Dubitando, n 4, juin 2005 22