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Document informatif des procédures d'évaluation ou certification des performances 1/30
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DEE/ENV - 13.040 Juillet 2013
Convention DHUP/CSTB N° Y12-02 -2200570602
Action 28
DOCUMENT INFORMATIF DES PROCEDURES D’EVALUATION OU DE CERTIFICATION DES
PERFORMANCES
Rapport Final
Auteurs : Emmanuel JAYR, Maxime ROGER, Laurent Vergne Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
A la demande de :
MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ENERGIE Direction Générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature. DIRECTION DE L’HABITAT, DE L’URBANISME ET DES PAYSAGES Sous-direction de la Qualité et du Développement durable dans la Construction
La Grande Arche
92560 LA DEFENSE CEDEX
Juillet 2013
N/REF : DEE/EICV/13-040
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DEE/ENV - 13.040 Juillet 2013
Convention DHUP/CSTB N° Y12-02 -2200570602
Notifiée le 12/04/2012
Responsable DHUP : Jean-Michel GROSSELIN
Diffusion libre – 42 pages
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent document, faite sans l’autorisation du CSTB est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle
elles sont incorporées (Loi du 1er juillet 1992 - art. L 122-4 et L 122-5 et Code Pénal art. 425).
Toute citation d’extraits ou reproduction doit obligatoirement faire apparaitre la référence de ce document sous la forme : Jayr, Roger, Vergne, CSTB juillet 2013, 42 p – DEE/EICV/13-040
© 2013 CSTB
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SOMMAIRE
SOMMAIRE .............................................................................................................................................3
1 - INTRODUCTION .............................................................................................................................4
2 - LE MONDE DE LA CONSTRUCTION .........................................................................................5
3 - PANORAMA DES PROCEDURES ..............................................................................................12
3.1 - MARQUAGE CE .............................................................................................................................13
3.2 - AGREMENT TECHNIQUE EUROPEEN (ATE) ..................................................................................13
3.3 - EVALUATION TECHNIQUE EUROPEENNE .......................................................................................14
3.4 - DTU ..............................................................................................................................................15
3.5 - REGLES PROFESSIONNELLES .........................................................................................................15
3.6 - AVIS TECHNIQUES ET DOCUMENTS TECHNIQUES D'APPLICATION (ATEC ET DTA) ....................15
3.7 - APPRECIATION TECHNIQUE D’EXPERIMENTATION (ATEX) .........................................................16
3.8 - PASS’INNOVATION ........................................................................................................................16
3.9 - ENQUETE TECHNIQUE NOUVELLE (ETN) .....................................................................................16
3.10 - CERTIFICATIONS VOLONTAIRES ..................................................................................................17
4 - ARBRE DE CHEMINEMENT ......................................................................................................17
4.1 - CARTE D’IDENTITE DE MON PRODUIT ...........................................................................................17
4.2 - DEMONTRER L’APTITUDE A L’USAGE ...........................................................................................18
4.3 - ETRE CONFORME A LA REGLEMENTATION ....................................................................................20
4.4 - CERTIFIER LES PERFORMANCES DE MON PRODUIT .......................................................................20
5 - ANNEXES ........................................................................................................................................21
ANNEXE 1 : COUPLE MATERIAU/PRODUIT - USAGE ..............................................................................22
ANNEXE 2 : ARBRE DE CHEMINEMENT – FIBRES DE BOIS .....................................................................23
ANNEXE 3 : FICHE INDIVIDUELLE « PROCEDURE » ..............................................................................30
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1 - INTRODUCTION
La filière des matériaux et produits bio-sourcés a été identifiée comme l’une des 18 filières
vertes par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable ayant un potentiel de
développement économique élevé pour l’avenir, notamment en raison de son rôle pour
diminuer notre consommation de matières premières d’origine fossiles, limiter les émissions de
gaz à effet de serre et créer de nouvelles filières économiques.
Les produits et matériaux issus de la biomasse se développent progressivement sur les marchés
tels que l’automobile, l’emballage, les lubrifiants et le secteur de la construction, comme par
exemple les laines d’isolation à base végétale ou les blocs de béton de chanvre.
La Direction de l'Habitat, de l'Urbanisme et des Paysages (DHUP) du Ministère de l’Ecologie,
du Développement durable et de l’Energie a élaboré en février 2011 un plan d’actions
opérationnelles proposant des actions structurantes à destination des filières et de nature à lever
les freins à l’émergence et au développement des filières des matériaux et produits bio-sourcés
pour la construction (recherche et le développement, normalisation, évaluation des produits,
etc). Ce travail entre dans le cadre de l’action n°12 de ce plan d’action.
L’objectif est de rédiger un document informatif non opposable sur les procédures d'évaluation
ou certification des performances par produit et type d’usage. Le travail a été réalisé sur la base
des échanges d’un groupe de travail auquel ont participé :
Nom Organisation email
Bernard BOYEUX Construire en Chanvre [email protected]
Yves HUSTACHE Construire en Chanvre [email protected]
Sylvestre BERTUCELLI Interchanvre [email protected]
Lionel TUAILLON Pôle Fibres [email protected]
Philippe THIRIET CRIBois [email protected]
Philippe FRANCISCO CERIB [email protected]
Gabriel DAVID CAPEB [email protected]
Maxime ROGER CSTB [email protected]
Laurent VERGNE CSTB [email protected]
Emmanuel JAYR CSTB [email protected]
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2 - LE MONDE DE LA CONSTRUCTION
Construire des bâtiments solides, confortables, durables
Les bâtiments répondent à des enjeux ancestraux : assurer en permanence la sécurité des personnes et
leur bien-être. Ce qui suppose de répondre de manière durable à de multiples exigences telles que la
stabilité, la sécurité en cas d’incendie, la protection contre le bruit, contre les intempéries et les
phénomènes climatiques, l’accessibilité pour tous.
Solides :
qui tiennent debout et résistent aux aléas : climatiques, sismiques, incendie…
qui protègent des aléas climatiques, sismiques, incendie…
Confortables :
qui permettent de réaliser sans difficulté les activités pour lesquelles ils ont été construits
Dans lesquels les occupants peuvent vivre en pleine santé sans désagrément.
Durables :
Qui respectent les ressources de la Terre pendant et après leurs constructions ;
Qui gardent leurs performances pendant longtemps.
Le monde du bâtiment, un grand nombre d’acteurs, avec des métiers très différents qui sont amenés à
travailler ensembles, à partager des « bonnes pratiques » communes
La Maîtrise d’ouvrage représente ceux qui vont utiliser le bâtiment, vivre dedans, etc… La maîtrise
d’ouvrage commande le bâtiment, le paye puis l’utilise ou le cède à l’utilisateur final : particuliers,
bailleurs sociaux, promoteurs immobiliers, entreprises pour leur compte propre…
La Maîtrise d’œuvre regroupe ceux qui vont concevoir le bâtiment (création artistique et technique,
consultation des entreprises, coordination et pilotage du chantier) : architecte, économiste de la
construction… Le maître d’œuvre peut s’appuyer sur des bureaux d’étude spécialisés (calcul de
structure, génie climatique, etc…)
Un Contrôleur technique peut examiner tout ou partie de la conception et de l’exécution du bâtiment et
émet des avis auprès du maître d’ouvrage qui l’a mandaté.
Des Entreprises réalisent les travaux : entreprises générales, artisans,…
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Des Fabricants (industriels) proposent les matériaux qui, mis en œuvre, constitueront le bâtiment. Le
mot ‘matériau’ regroupe aussi bien des matières premières que des produits ou procédés plus élaborés.
Des Distributeurs (négociants) permettent la diffusion des matériaux sur l’ensemble du territoire.
Les Assureurs protègent l’ensemble des intervenants contre les risques d’accidents ou de sinistres
(responsabilité civile, dommage ouvrage, décennale, …)
Promouvoir une technique innovante dans le monde de la construction
1) Définir la technique
Ce qu’elle est (nature des matériaux, produits…), à quoi elle sert (quelles parties d’ouvrage elle va
construire), comment elle est mise en œuvre (dimensionnement, liens avec le reste du bâtiment, mode
de réalisation, remise en service…)
Décrire le mieux possible les applications envisagées permet de structurer son offre et de prioriser les
difficultés à résoudre : un procédé de structure ou un procédé d’isolation ? Pour une maison
individuelle, un établissement recevant du public, un immeuble de grande hauteur… ? Une application
en sol, en mur, en toiture ? Une pose manuelle ou mécanique ? Quelles compétences pour réaliser la
mise en œuvre ? Une vente en direct ou au travers du négoce ?
Plus le domaine d’emploi est vaste, plus il est compliqué de démontrer les performances et l’adéquation
de la technique aux prétentions annoncées.
2) Etre conforme à la règlementation La conformité aux Lois, Décrets et Arrêtés est obligatoire mais le nombre de documents législatifs ou
réglementaires rend la validation de la conformité compliquée.
Certaines exigences ont trait aux matériaux (par exemple le marquage hygiène et sécurité), d’autres aux
produits et procédés (par exemple le marquage CE des produits de construction), d’autres encore
s’appliquent aux ouvrages construits (par exemple les réglementations accessibilité, acoustique,
incendie, parasismique, thermique...).
3) Intégrer la technique dans le monde de la construction, convaincre vos interlocuteurs.
Le fabricant est libre, tant sur le fond que sur la forme, de réunir et d'étayer ses arguments. Cependant
plus son discours se rattachera aux textes connus et partagés (Document Technique Unifié, règle
professionnelle, normes...), plus il rencontrera une écoute attentive sur le terrain.
Rattacher la technique aux « bonnes pratiques » démontre son adéquation avec les règles de l'Art de la
construction.
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En premier lieu, il convient de vérifier si la technique correspond à des référentiels existants, en
particulier Document Technique Unifié (NF DTU) ou Règle professionnelle : « le domaine
traditionnel ». Si tel est le cas, alors il suffit de faire référence à ces textes après avoir vérifié que la
technique est conforme à leurs critères.
Si tel n’est pas le cas, la technique appartient au « domaine non traditionnel » : il convient alors
d'apporter des éléments de preuve susceptibles de démontrer l'adéquation de la technique aux
performances attendues et revendiquées.
La procédure d'Avis Technique est un moyen de présenter ces arguments à une expertise collégiale
dont les conclusions sont généralement acceptées sur chantier. C'est une procédure relativement
complète qui demande de nombreux éléments (chantiers représentatifs réalisés, essais de performances
et de vieillissements réalisés, …) ; d'autres procédures plus rapides (telles que l'Appréciation Technique
d'Expérimentation) sont appropriées aux techniques qui ne bénéficient pas encore d'un tel retour
d'expérience.
Textes obligatoires ou volontaires ?
Il est difficile d'éviter l'amalgame entre textes d'application obligatoire et textes d'application volontaire
(dont l'utilisation est laissée libre à chacun, souvent référencée au travers des contrats privés). La
confusion est d'autant plus grande lorsque la réglementation utilise la normalisation comme référence...
D'une manière générale, les textes législatifs et réglementaires sont d'application obligatoire : Les
Directives (Marquage CE des produits de construction, Biocide,...) ; Les Codes (de l'Urbanisme, de la
Construction et de l'Habitation, de l'Assurance, du Travail, du Commerce, …) ; les
réglementations (accessibilité, thermique, sismique, acoustique, incendie...), etc.
Par symétrie, les textes qui décrivent les « bonnes pratiques », principalement des normes, sont
d'application volontaire : les professionnels sont libres de les utiliser ou de ne pas les utiliser. Cependant
comme ces documents sont connus et partagés par le plus grand nombre, ils sont systématiquement
référencés dans les marchés au point d'être considérés comme incontournables. Décrivant les « règles de
l'Art », ils servent généralement de référentiels en cas de désaccord ou de sinistre. Il convient de préciser
que depuis plusieurs années, les références à ces documents se sont assouplies intégrant des notions de
type ou « équivalent » dans les contrats, permettant de proposer des alternatives de modes de
justification.
Certaines réglementations renvoient à une ou plusieurs normes en tant que mode de preuve : respecter la
norme prouve alors le respect de la réglementation. Pour autant, la norme n'est que très rarement
obligatoire (donc incontournable) : elle est souvent présentée comme une méthode possible pour
démontrer la légitimité, libre à chacun de montrer sa conformité réglementaire d'une autre façon. Dans
les faits, la norme apparaît cependant comme un chemin reconnu, facile et finalement plus rapide, donc
privilégié.
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A noter : les textes d'application obligatoire sont issus de processus démocratiques : lois votées par le
pouvoir législatif, règlements promulgués par le pouvoir exécutif. Ils sont accessibles librement
(www.legifrance.fr). Les textes d'application volontaire sont écrits par des groupes de travail regroupant
des professionnels intéressés par les travaux (commissions de normalisation).
Et l’Avis Technique
Créée en 1969 la procédure d'Avis technique a été confirmée par l'Arrêté du 21 mars 2012 qui instaure
la Commission Chargée de Formuler les Avis Techniques. D'ordre volontaire, cette procédure
d'évaluation par tierce partie s'applique aux produits et procédés qui ne relèvent pas du domaine
traditionnel. Elle vise ainsi en particulier les techniques innovantes qui, récentes, n'ont pas fait encore
l'objet de normalisation (par exemple absence de NF DTU).
Là où la réglementation consacre la normalisation et l’évaluation technique
La référence à la norme soit par la Règlementation (marchés publics) soit par contrat (marchés privés)
Côté marchés publics, les articles 23 et 24 du CCAG (arrêté du 8 septembre 2009) précisent la qualité
des matériaux et produits par référence aux normes, certifications et rapports d’essais. Ils n’imposent
plus l’application des normes sauf si elles sont citées dans le marché.
Côté marchés privés, les relations sont strictement contractuelles. Si le marché fait référence au cahier
des clauses administratives générales (CCAG, norme NF P 03-001 Chapitre 8) alors il renvoie aux
normes françaises, dont DTU, et à l’Avis Technique ou à un accord des parties.
Les normes référentiel du contrôle technique
Le Code de la construction décrit la mission de contrôle technique et rend cette fonction obligatoire pour
certains ouvrages. Le cadre de la mission est décrit par un décret (marché public) et la norme NFP 03-
100. Celle-ci précise le référentiel du contrôle : en particulier les avis techniques, appréciations
techniques d’expérimentation, agréments techniques européens (devenant Evaluations Techniques
Européennes).
Le respect des règles de l’Art condition d’assurabilité
Le Code Civil instaure une garantie décennale obligatoire, reprise par le Code de la construction et le
Code de l’assurance. Ce dernier propose (Annexe I art A243-1) des clauses types applicables aux
contrats d’assurance qui prévoient leur déchéance en cas d'inobservation inexcusable des règles de l'art,
telles qu'elles sont définies par les réglementations en vigueur, les normes françaises homologuées ou
les normes […].
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Le paysage des produits et techniques du bâtiment
Domaine traditionnel
On appelle domaine traditionnel l’ensemble des ouvrages réalisés au moyen de produits ou procédés de
construction dont la constitution ou l'emploi relèvent des savoir-faire et pratiques traditionnels.
D’un point de vue pratique, une technique est donc considérée comme traditionnelle si :
1. Les produits utilisés sont standardisés
a. Produits conformes à une norme produit
b. Produits décrits dans un document de référence (règles professionnelles, critères
généraux de choix de matériau dans DTU, etc.)
2. La mise en œuvre de ces produits est standardisée
a. Description de cette mise en œuvre dans un Document Technique Unifié (DTU)
b. Existence de règles professionnelles
Si l’une de ces deux conditions n’est pas satisfaite, la technique est considérée comme non
traditionnelle.
Exemple 1 :
Les isolants en laine de verre sont décrits par la norme produit NF EN 13162. La mise en œuvre de cette
laine de verre en isolation par l’intérieur derrière une plaque de plâtre sur ossature est décrite dans le
DTU 25.41. Cette technique est donc traditionnelle.
Exemple 2 :
Les isolants en fibres de bois sont décrits par la norme produit NF EN 13171. Leur mise en œuvre n’est
décrite dans aucun texte unifié (sauf le DTU 20.1). L’utilisation des isolants en fibres de bois est donc
non traditionnelle dans la plupart des emplois.
Exemple 3 :
La définition et la mise en œuvre de la majorité des sous-couches destinées à l’isolation acoustique sous
carrelage sont décrites dans le DTU 52.10. Leur utilisation relève donc du domaine traditionnel.
Domaine
non traditionnel Domaine traditionnel
DTU Règles
professionnelles
Avis Techniques et
Documents Techniques
d'Application
ATEx
Enquètes Technique
Nouvelle
Pass’Innovation
etc.
Acceptées par la C2P
Non acceptées par la
C2P
Non mis en
observation
Mis en observation
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Technique courante / Technique non courante
Il s'agit d'une notion contractuelle établie par les assureurs, qui différencie les travaux normalement
garantis de ceux qui nécessitent une déclaration préalable.
La Commission Prévention Produits (C2P), par ses missions d’analyse de risque sur les produits et
procédés de construction, a établi des liens entre domaine traditionnel et technique courante.
Sont considérés comme techniques courantes :
Les ouvrages relevant de DTU
Les ouvrages relevant de règles professionnelles acceptées par la C2P (liste verte)
Les ouvrages réalisés conformément à un Avis Technique ou un Document Technique
d'Application qui ne fait pas l’objet d’une mise en observation
Sont considérés comme techniques non courantes :
Les ouvrages relevant de règles professionnelles non acceptées par la C2P
Les ouvrages relevant d’Avis Techniques ou de Documents Techniques d'Application faisant
l’objet d’une mise en observation
Les autres ouvrages non traditionnels
Exemple :
Les isolants en laine de verre en vrac sont décrits par la norme produit NF EN 14064-1. Leur mise en
œuvre sur plancher de comble est décrite dans un Document Technique d'Application placé sur la liste
verte de la C2P (non mis en observation). La mise en place d’une laine de verre sur un plancher de
comble est donc considérée comme technique courante dans ce cas. Si la laine de verre en question ne
fait pas l’objet d’un Document Technique d'Application pour cet usage, la technique n’est pas
considérée comme courante.
La responsabilité décennale et l’assurance de dommage ouvrage
L’assurance de responsabilité décennale et l’assurance de dommage ouvrage relèvent du régime de
l’assurance obligatoire. La première devant être souscrite par toute personne dont la responsabilité civile
Technique
non courante
Technique courante
DTU Règles
professionnelles
Avis Techniques et
Documents Techniques
d'Application
ATEx
Enquètes Technique
Nouvelle
Pass’Innovation
etc.
Acceptées par la C2P
Non acceptées par la
C2P
Non mis en
observation
Mis en observation
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peut être engagée sur le fondement des articles 1792 et suivants du code civil, la seconde, souscrite par
toutes personnes faisant réaliser des travaux de construction.
La normalisation insuffisante, le manque de données factuelles et le défaut de fiabilité de la production
et des systèmes constructifs ont été identifiés comme les principaux obstacles au développement des
filières de matériaux et produits de construction bio-sourcés.
En l'état, l'absence de dispositif normatif pénalise l'ensemble des filières, qui doivent se structurer et
s'attacher à fiabiliser qualité de production et méthodes constructives.
En effet, indépendamment de l'accès à l'assurance, quels que soient les produits ou procédés
construction mis en œuvre, les concepteurs, les entreprises, les maîtres d'ouvrages se doivent d'être
attentifs à la fiabilité et à la durabilité des travaux réalisés et ont donc besoin d'évaluations techniques et
de référentiels reconnus.
Dans cette démarche qualité, les assureurs sont parties prenantes et accompagnent les acteurs de la
filière. Une fois posé le diagnostic, l'assurance ne constitue donc pas en tant que telle un frein mais
plutôt une force de rappel pour les professionnels, une sécurité nécessaire à l'accompagnement de la
filière dans la durée.
Compte tenu des engagements de longue durée en assurance construction, les assureurs doivent disposer
d’informations leur permettant d’évaluer leur risque et d’en apprécier l’assurabilité. Aussi, à défaut
d'évaluations techniques (Atec, Atex, ETN, Pass'innovation ou équivalent), ils examinent au cas par cas
les demandes d'assurance concernant des techniques non encore éprouvées.
Le strict respect des réglementations existant dans le domaine de la construction s'impose à l'ensemble
des acteurs de la filière du BTP et certaines normes sont rendues obligatoires par la loi en matière de
sécurité publique, de protection des personnes, de la santé et de l'environnement (notamment en
parasismique).
De plus, les normes peuvent être imposées contractuellement, étant rappelé que les NF DTU
sont notamment référencés dans le CCTG en droit public qui a pour objet de proposer des clauses
techniques types.
Enfin, sur le plan réglementaire, les clauses types annexées à l'article A243-1 du code des assurances
disposent que "l'assuré est déchu de tout droit à garantie en cas d'inobservation inexcusable des règles de
l'art, telles qu'elles sont définies par les réglementations en vigueur, les normes françaises homologuées
ou les normes publiées par les organismes de normalisation d'un autre Etat membre de l'Union
européenne...offrant un degré de sécurité et de pérennité équivalant à celui des normes françaises." Sur
ce point il convient de noter que l’'ensemble du corpus normatif européen est désormais transposé en
normes françaises.
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Le point de vue des assureurs
Confronté à des garanties longues durées, et ce quelques soient les produits de construction (bio-sourcés
ou pas), les constructeurs et leurs assureurs se doivent d’être particulièrement attentifs à la fiabilité et à
la durabilité des travaux réalisés. Les contrats d’assurance sont donc basés sur les critères techniques de
la construction, divisés en deux grandes catégories : techniques courantes (TC) et techniques non
courantes (TNC).
Les TC sont normalement garanties par les contrats d’assurance, les TNC nécessitent une déclaration
préalable. Il s’agit d’une notion contractuelle qui peut varier d’un assureur à l’autre. Cependant
l’absence de déclaration de TNC fait peser sur le constructeur la menace des sanctions prévues par le
code des assurances pour défaut de déclaration d’une aggravation de risque, à savoir une réduction de
l’indemnité due en cas de sinistre, voire une non garantie.
Les TNC englobent donc, de fait, les produits ou systèmes innovants. Les produits ou systèmes
biosourcés entrent majoritairement dans cette famille, soit du fait du produit, soit du fait des spécificités
de leur mise en œuvre, soit des deux.
Dans ce cas le risque supplémentaire, pris par le constructeur, doit être mesuré et accepté au cas par cas
par l’assureur, comme précisé ci avant. Il en découle des conditions d’assurance spécifiques qui se
traduiront par des possibilités d’extension de garantie et des conditions financières adaptées au risque.
Pour permettre à l’assureur d’évaluer son risque, de maîtriser au mieux les engagements sur la période
décennale, mais aussi de préserver les intérêts communs des constructeurs (mutualisation du risque), ces
techniques doivent nécessairement faire l’objet d’une évaluation technique (par exemple du type Pass
Innovation, Atec, Atex, ETN,…). Or il apparaît clairement à ce jour que face à des produits peu
industrialisés, ou avec des productions limitées, ces évaluations posent des difficultés du fait de leur
nécessaire durée liée à l’instruction technique du dossier ou de leur coût.
Mais les assureurs confrontés aux évolutions liées au développement durable, doivent s’adapter aux
comportements nouveaux et surtout à la diffusion de ces nouvelles technologies non encore éprouvées.
Ils doivent donc être vigilant quant aux qualifications des professionnels qui se lancent dans ces filières,
mais aussi être très attentifs aux caractéristiques techniques de ces techniques.
Ces deux pivots constituent un préalable pour l’appréciation de l’assurabilité et s’avèrent incontournable
si l’on souhaite assurer la qualité de la construction en France.
3 - PANORAMA DES PROCEDURES
Que ce soit par obligation règlementaire, ou pour répondre à une demande du marché, le fabricant doit
suivre et appliquer de nombreuses procédures, décrites succinctement ci-dessous. Les fiches
individuelles décrivant chacune des procédures sont données en annexe 1.
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3.1 - Marquage CE
Le marquage CE est la seule obligation réglementaire sur les produits de construction, à condition que le
produit soit décrit par une norme européenne harmonisée.
Quelques produits bio-sourcés font l’objet d’une norme harmonisée :
Norme Produit visé
NF EN 13168 Produits manufacturés en laine de bois
NF EN 13170 Produits manufacturés en liège expansé
NF EN 13171 Produits manufacturés en fibres de bois
EN 15101-1 Produits en vrac à base de ouate de cellulose (en cours de parution)
Ces produits doivent être marqués CE conformément à ces normes.
Lorsque le produit ne fait pas l’objet d’une norme harmonisée, le marquage CE est obligatoire si le
produit fait l’objet d’un Agrément Technique Européen (ATE) ou d’une évaluation technique
européenne (ETE) depuis le 1er juillet 2013.
3.2 - Agrément Technique Européen (ATE)
Jusqu’au 1er juillet 2013, l’ATE était:
- Soit obligatoire si le produit est visé par un guide d’ATE ;
- Soit volontaire s’il n’existe pas de guide sur le produit concerné.
Mais tout d’abord, qu’est-ce que l’ATE ?
L’ATE était une évaluation des caractéristiques du produit par un organisme d’agrément. Cet organisme
réalisait des essais sur le produit concerné, évalue ses caractéristiques, évaluait le système de contrôle de
production du fabricant, et rédigeait un document qui est soumis aux commentaires de tous les
organismes d’agréments européen.
Lorsqu’il existait un guide, la procédure était directement décrite dans le guide, et seul l’ATE circulait
entre les organismes européens pour validation.
Lorsqu’il n’existait pas de guide, ce qui est le cas d’une majorité de produits bio-sourcés, l’organisme
rédigeait en premier lieu un document d’évaluation, qui décrivait la procédure qu’il allait suivre pour
évaluer le produit. Ce document d’évaluation circulait au sein des organismes européens qui faisaient
des commentaires et amendaient le document. Une fois ce document validé, l’organisme procédait à
l’évaluation du produit à proprement parler, et délivrait un ATE qui faisait aussi l’objet d’une
circulation européenne. C’était une procédure assez longue, lorsqu’il n’y avait pas de document
d’évaluation sur lequel s’appuyer. Dans le cas des isolants bio-sourcés, le document d’évaluation
existait, et l’organisme d’agrément procédait directement à l’évaluation du produit.
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3.3 - Evaluation technique européenne
Les normes européennes harmonisées ne couvrant pas l’ensemble des produits de construction, le
règlement 305/2011/UE (RPC) instaure un système parallèle, donnant lieu à l’élaboration de documents
d’évaluation européens pour les produits « non-traditionnels ».
L’évaluation technique européenne (ETE) remplace depuis le 1er juillet l’agrément technique européen
(ATE) et constituera « un équivalent de la norme harmonisée », permettant au fabricant de disposer
d’une méthode d’évaluation des performances de son produit et permettant, in fine, d’apposer sur le
produit concerné le marquage CE. L’évaluation s’applique à un produit précis et un usage déterminé.
Elle couvre généralement les performances du produit correspondant aux caractéristiques essentielles
convenues entre le fabricant et l’organisme d’évaluation technique pour l’usage prévu déclaré, ainsi que
les détails techniques nécessaires pour la mise en œuvre du système d’évaluation et de vérification de la
constance des performances.
Une évaluation technique européenne peut être demandée lorsque :
le produit n’entre dans le champ d’application d’aucune norme harmonisée existante ;
pour au moins une des caractéristiques essentielles du produit, la méthode d’évaluation prévue
dans la norme harmonisée n’est pas harmonisée, ou ;
la norme harmonisée ne prévoit aucune méthode d’évaluation pour ou moins une caractéristique
essentielle de ce produit
Le fabricant doit déposer une demande d’ETE auprès d’un organisme d’évaluation technique. Elle
comprend :
une description générale du produit ;
la liste des caractéristiques essentielles pertinentes pour l’usage prévu du produit par le fabricant
et convenues entre le fabricant et l’organisation des OET ;
les méthodes et critères pour évaluer les performances du produit correspondant à ces
caractéristiques essentielles ;
les principes du contrôle de la production en usine.
Les coûts d’élaboration et d’adoption des documents d’évaluation européens sont intégralement pris en
charge par les organismes d’évaluation technique, en collaboration avec l’organisation des OET. Les
coûts afférant à l’évaluation technique européenne sont pris en charge par le fabricant demandeur de
l’évaluation technique européenne
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3.4 - DTU
Les NF DTU sont des documents contractuels, d’ordre volontaire qui permettent au maître d’ouvrage
d’indiquer ses instructions à l’entreprise. Ils sont référencés dans les dossiers du chantier (CCTP et
CCAP).
Rédigés par des commissions de normalisation, les NF DTU sont le résultat d’un travail communautaire
leur donnant une valeur consensuelle forte mais les délais de rédaction peuvent être assez longs (au
moins 3 ans).
Ils sont structurés en trois parties :
CCT - Cahier des Clauses Techniques
CGM - Critères Généraux de choix des matériaux : Le CGM décrit les spécifications
caractéristique par caractéristique
CCS - Cahier des Clauses Spéciales
3.5 - Règles professionnelles
Les règles professionnelles formalisent un ensemble de « bonnes pratiques » qui permettent de
construire un ouvrage conforme et pérenne.
Elles sont rédigées par les professionnels d’une filière qui désirent concrétiser une expérience
commune. Les règles professionnelles peuvent constituer une première étape vers le NF DTU.
3.6 - Avis Techniques et Documents Techniques d'Application (ATec et DTA)
L’Etat a instauré l’Avis Technique en 1969 (arrêté du 2 décembre 1969 abrogé par l’arrêté du 21 mars
2012) pour développer l’usage de produits et procédés innovants dans le domaine du bâtiment.
S’appuyant sur une évaluation technique collégiale, objective et reconnue, les Avis Techniques
constituent des documents de référence pour les assureurs et les contrôleurs techniques. Ainsi, les
produits et procédés sous Avis Techniques inscrits en liste « verte » par la Commission Prévention
Produits (C2P) de l’Agence Qualité Construction (AQC), bénéficient généralement de la part des
assureurs des mêmes conditions d’assurance que celles appliquées aux domaines traditionnels, tels que
ceux par exemple couverts par une norme ou un DTU.
La procédure d’instruction permet de prendre en compte les « homologues étrangers » de l’Avis
Technique ou du DTA, formulés par l’un des membres de l’Organisation Européenne pour l’Agrément
Technique (EOTA), grâce à la “confirmation d’Agrément”. Inversement, l’Avis Technique ou le DTA
peuvent faciliter l’obtention d’un ou plusieurs de ses homologues hors de France. Il est également
possible d’instruire simultanément l’ATec ou le DTA, avec un ou plusieurs de ses homologues, en
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prenant en compte les spécificités des pays choisis, du point de vue notamment des exigences de mise
en œuvre.
3.7 - Appréciation Technique d’Expérimentation (ATEx)
Les ATEx permettent une évaluation technique rapide pour un produit ou procédé innovant pas assez
mûr pour aller à l’Avis Technique.
Trois types d’Atex existent :
A : une technique pour plusieurs chantiers (durée et volume limités),
B : une technique pour un chantier spécifique,
C : adaptation d’une ATEx cas B à un autre chantier
C’est une évaluation collégiale associant CSTB, contrôleurs techniques et experts. Elle porte sur un
champ restreint d’exigences :
Sécurité
Faisabilité
fonctionnement probable en service de l'innovation
probabilité et la gravité des désordres éventuellement prévisibles
possibilité de procéder, en cas de besoin, à des réparations
3.8 - Pass’Innovation
Le Pass’Innovation est une évaluation technique ponctuelle d’un produit ou procédé entrant dans les
objectifs du Grenelle de l’environnement. Elle est rédigée par le CSTB ‘à dire d’expert’ après avis d’un
comité d’experts.
A partir d’un dossier fourni par le fabricant, le CSTB établit un diagnostic sur la base de la définition du
procédé et de l’aptitude à l’emploi. Dans le rapport final est indiqué si le risque est limité (feu Vert),
réservé (feu orange) ou non maîtrisé (feu rouge).
Le Pass’Innovation mentionne aussi les recommandations à suivre pour consolider le dossier technique
en vue d’une demande d’Avis Technique.
3.9 - Enquête Technique Nouvelle (ETN)
L’Enquête de Technique Nouvelle, sur produit ou procédé nouveau, est une évaluation volontaire. Les
ETN (Enquêtes de Technique Nouvelle) sont rédigées par un bureau de contrôle sur la base d’un cahier
des charges établi par le fabricant.
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3.10 - Certifications volontaires
Démarche volontaire, la certification de produits ou équipements de construction garantit la constance
dans le temps de la fabrication d’un produit par rapport à des caractéristiques et des performances
spécifiques bien définies. Elle apporte la démonstration qu’un produit issu d’une production donnée
respecte des critères définis dans un référentiel.
En général, et d’un point de vue pratique, la certification inclut des audits, des contrôles ou des essais
qui sont réalisés par une tierce partie (laboratoire, organisme de certification…). En cas de résultats
positifs, cette dernière délivre un certificat attestant de la qualité du « produit » et de la valeur certifiée
de ses performances. Le fabricant peut alors apposer un marquage sur son produit qui atteste de ses
qualités et de sa performance.
4 - ARBRE DE CHEMINEMENT
Dans ce chapitre, va être abordé le cheminement, la réflexion que doit mener un fabricant souhaitant
mettre sur le marché un matériau, un produit, un procédé de construction. L’approche proposée n’est pas
un outil d’aide à la décision mais va guider le fabricant vers une procédure adaptée à ses attentes.
Dans cette démarche, ont été identifiés deux premiers blocs :
Bloc 1 : Carte d’identité de mon produit
Bloc 2 : Démontrer l’aptitude à l’usage
Deux autres blocs peuvent venir compléter la démarche. Ils sont mentionnés ici mais n’ont pas été
développés dans le cadre de ce travail :
Bloc 3 : Etre conforme à la réglementation
Bloc 4 : Certifier les performances de mon produit
4.1 - Carte d’identité de mon produit
L’objectif est d’amener le fabricant à définir son produit et sa fonction dans l’ouvrage.
PARTIE 1 : La société
a. Nom et adresse de la société.
b. Type et structure juridique de la société.
c. Nom du responsable de la société. Personne contact.
PARTIE 2 : Le produit/ procédé
A) Description
a. Désignation commerciale du produit/procédé.
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b. Préciser la famille du produit (selon classification du répertoire permanent ouvrages-produits de
construction : http://www.rpopc-qualiteconstruction.com/ouvrages.htm)
c. Préciser le domaine d’emploi visé pour l’utilisation du procédé en France (Type(s) de
bâtiment(s), Application(s) revendiquée(s),…).
d. Définir/expliquer succinctement le principe du produit/procédé (faire des schémas facilitant la
compréhension du produit/procédé)
e. Préciser les matériaux/ éléments constitutifs du produit/procédé.
B) Fabrication-contrôle
a. Préciser le processus général de fabrication.
b. Préciser le contrôle interne de fabrication et préciser éventuellement les contrôles externes
4.2 - Démontrer l’aptitude à l’usage
L’arbre de cheminement retrace la réflexion que doit mener un fabricant souhaitant mettre sur le marché
un matériau, un produit, un procédé de construction.
Un exemple est donné en annexe 2, pour des produits d’isolation en fibre de bois.
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4.3 - Etre conforme à la réglementation
Dans sa réflexion, le fabricant doit savoir à quelles réglementations son produit est soumis, soit
directement (étiquetage des émissions de COV par exemple), soit indirectement (classe de réaction au
feu minimale en fonction du type de paroi visé) et notamment en ce qui concerne les réglementations
sécurité incendie, parasismique, thermique, acoustique et santé-environnement.
4.4 - Certifier les performances de mon produit
La certification des produits est un élément de confiance entre fournisseurs et utilisateurs. Pour le
fabricant, c’est un moyen de se différencier de la concurrence en affichant une preuve de qualité. Pour
l’utilisateur, c’est un moyen d’identifier de façon fiable les produits qui répondent à des caractéristiques
connues et vérifiées.
Le fabricant pourra déterminer le choix de la marque de certification en fonction du domaine d’emploi
de son produit, du référentiel de certification, …
Les référentiels de certification décrivent le processus de certification qu’ils suivent, ainsi que les
engagements que devra suivre le fabricant pour voir son produit certifié.
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5 - ANNEXES
Annexe 1 : Couple matériau/produit - Usage
Annexe 2 : Exemple d’un arbre de cheminement : les fibres de bois
Annexe 3 : Fiches « procédure »
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5.1 - Annexe 1 : Couple matériau/produit - Usage
Utilisation
Matériau
Isolation
(isolants thermiques et / ou
acoustiques)
Revêtements
(enduits, revêtements
sol, peintures etc.)
Structure, couverture,
cloisonnement
chanvre
Granulats de chanvre en vrac,
bloc de béton de chanvre,
béton de chanvre, laine de
chanvre.
Sous couche acoustique fibres
chanvre
Enduit chanvre chaux,
Eléments préfabriqués avec
isolation (béton de chanvre,
bloc, fibre, granulat)
Bloc béton de chanvre
(cloisonnement)
béton de chanvre
lin
Laine de lin, granulats
Sous couche acoustique fibres
lin
X
cellulose Ouate de cellulose en vrac, en
panneaux X
paille Botte de paille Terre paille
Botte de paille, éléments
préfabriqués avec remplissage
paille, panneau de paille
compressée, chaumes de
couverture
coton Laine de coton en vrac,
panneau de laine de coton X
liège
Granulats de liège expansé,
panneaux de liège, sous
couche acoustique
coco X Revêtement de sol
laine de mouton Panneau de laine de mouton
plumes Panneau de plume
fibres bois Panneau de fibre de bois X Béton de bois, panneau de
béton de bois
maïs X X
jute X
kenaf X X
biomasse marine X X
bambou X X
roseaux, joncs X X
X : couple potentiellement existant mais pour lequel aucun produit n’a été identifié
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5.2 - Annexe 2 : Arbre de cheminement – Fibres de bois
Nous nous intéressons dans cet exemple aux questions qu’un fabricant de fibres de bois serait amené à
se poser dans le cadre du lancement de son produit sur le marché.
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Que dois-je faire pour mettre mon produit sur le marché ?
Procédures volontaires existantes
Exigences réglementaires
La mise en oeuvre est-elle couverte par un DTU / une règle professionnelle ?
Le produit est-il couvert par une norme harmonisée ?
Caractéristiques discriminantes du produit
Epaisseur (e), masse volumique (),
résistance thermique (R)
Oui, NF EN 13171
si le produit est destiné à un usage en tant qu'isolant uniquement
R ≥ 0,20 m².K/W
Non
Les DTU existants mentionnent que ces isolants ne sont pas visés
Marquage CE
DTA du GS 20
pour un usage en isolation par l'intérieur ou en construction bois
DTA du GS 7
Pour un usage en ETICS
Certification ACERMI
DTA du GS 5
Pour un usage en sarking
Oui, NF EN 13986
si le produit est destiné à un usage en tant que panneau pour la construction (contreventement, pare-pluie)
e ≥ 1,5 mm et ≥ 230 kg/m3
Oui
Si conditions du DTU 31.2 P1.2 respectées
Marquage CE
Certification ?
Non
Sinon
Marquage CE
DTA du GS 2
Pour un usage en panneau de contreventement ou écran pare-
pluie
Certification ?
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A quelle(s) réglementation(s) mon produit est-il soumis ?
Produit isolant en fibres de bois
Actions à mener
Marché - types de bâtiments visés
Règlementation Sécurité Incendie
ITI - Résidentiel
Aucune
Le classement de réaction au feu est déterminé au titre du
marquage CE
L'arrêté du 31 janvier 1986 décrit la protection
nécessaire de l'isolant
ITI - ERP
Aucune
Le classement de réaction au feu est déterminé au titre du marquage CE
L'article AM 8 de l'arrêté du 6 octobre 2004 décrit la protection nécessaire de l'isolant.
Si l'isolant est Euroclasse F, le produit ne peut être mis en oeuvre en présence d'une
lame d'air côté intérieur.
ITI - Locaux régis par le code du
travail
Si le plancher bas du dernier niveau du bâtiment est à
une hauteur inférieure à 8m,
cf. résidentiel
Si le plancher bas du dernier niveau du bâtiment est à
une hauteur supérieure à 8m,
cf. ERP
ITE - tout bâtiment
Le produit doit avoir les
caractéristiques minimales
prévues par l'Instruction
Technique 249 (IT 249)
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Actions à mener
Marché - zones visées
Règlementation Parasismique
ITI - Toute zone de sismicité
Aucune
Le produit peut être mis en oeuvre dans toute zone de sismicité, pour toute classe
de sol, et dans des bâtiments de toute catégorie d'importance.
La masse du produit est déclarée par le fabricant au titre du marque CE.
ITE - Toute zone de sismicité
Aucune sur le produit
Dans le cadre d'une demande d'AT ou de DTA en ITE (bardages, ETICS, etc.) le
procédé complet doit cependant satisfaire les exigences prévues par l'arrêté du 22
octobre 2010.
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Actions à mener
Marché - conformité et leviers financiers
Règlementation Thermique
Conformité réglementaire
La résistance thermique est déclarée au titre du marquage CE.
Pour le calcul réglementaire, cette résistance thermique est pénalisée de
15 % si le produit est uniquement marqué CE.
Si le produit fait l'objet d'un AT, d'un DTA ou d'une certification visant la
performance thermique, la résistance thermique n'est pas pénalisée
(cf. Règles Th-U)
Certificats d'économie d'énergie (CEE)
Les produits uniquement marqués CE ne sont pas élligibles.
Seules les produits certifiés, ou ayant leur performance thermique
équivalente à une performance certifiée sont élligibles.
Autres dispositifs (Crédit d'impôt DD, etc.)
La performance thermique déclarée au
titre du marquage CE est prise en compte
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Actions à mener
Marché - conformité
Règlementation Acoustique
Conformité réglementaire
La performance acoustique du produit peut être déterminée au titre du marquage CE.
La réglementation acoustique (NRA) prévoit une obligation de résultat.
La performance acoustique d'une solution constructive peut être déterminée par essai en
laboratoire, complétée de simulations numériques. Néanmoins, seule la mesure in-situ garantit la
conformité réglementaire.
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Actions à mener
Marché - conformité
Règlementation Environnementale et Sanitaire
Conformité réglementaire
Obligation d'information du consommateur dès
lors que le produit contient plus de 0,1 % en
masse de substance dangereuse (Règlement
(CE) no 1907/2006 -(REACH)
Déclaration du niveau d'émission de COV selon le Décret n°2011-321 du
23 mars 2011.
Communication
Les recommandations du MEEDDE et de l'ARPP au
sujet des allégations environnementales
incitent le fabricant à s'appuyer sur une FDES pour communiquer sur
ses atouts environnementaux
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5.3 - Annexe 3 : Fiche individuelle « Procédure »
Procédure Marquage CE
Procédure ETE
Procédure ATec
Procédure ATEx
Procédure Pass’Innovation
Procédure Certification