Bosc Ernest - La Doctrine Ésotérique à Travers Les Âges
-
Upload
cborm211260 -
Category
Documents
-
view
60 -
download
9
description
Transcript of Bosc Ernest - La Doctrine Ésotérique à Travers Les Âges
-
RNBST BOSC
SYMBOUSMB.
D'un autre ct, nous disions aux spirites
-
INTRODUCTION '3
Nous ignorons pourquoi les partisans de la tra-
dition de Blawastky se sont montrs. toujours des
ennemis implacables des spirites.Ds tSy~, nous avons dit Mme Blawastky, qui
nous engageait fonder avec quelques-uns de nos
amis une branche franaise de la Socit Thoso-
phique Paris, nous lui avons dit ce que nous
pensions de son uvre, qui nous paraissait surtout
faite en vue de maintenir dans tous les pays, et
principalement dans l'Inde,l'influence de la vieille
Angleterre (OMjB~AM~) depuis, c'est--dire dans
l'espace de 27 ans,notre opinion n'a pas chang, au
contraire,elle a t pour ainsi dire renforce, par ce
que nous avons vu et voyons tous les jours.A cette poque nous prsentmes Mme Bla-
wa&tky d'autres objections dont beaucoup se sont
ralises, mais il n'y a pas lieu d'exposer ici les
rsultats de nos confrences ce sujet, nous au-
rons l'occasion d'en parler peut-tre un jour dans
un autre volume dans une sorte de Mmoire, et
nous reviendrons notre sujet en donnant ici le
programme de notre .oeuvre.
Notre tude est divise en trois partiesLa Premire dveloppe avec une certaine am-
pleur des prliminaires, des dfinitions, des sym-boles divers.
1
-
INTRODUCTION4
Elle tudie l'FcoJK~MKet l'fKM~MH, l'astral, le
Dvakan et ses plans, la Rincarnation et les Re-
naissances, ainsi que les Pouvoirs psychiques.Dans la Deuxime partie la plus cM~~~r
-
INTRODUCTION ~5
dans rFw~MCM, mais encore dans l'organisationsociale moderne.
Dans cette partie, il y est grandement ques-tion /? /?M~ de la Mission des J~/% de
M. de Saint-Yves d'Alveydre.Enfin dans une conclusion importante, telle que
doit le comporter un tel travail, nous repassons en
revue tous les points importants de l'uvre, et
nous plaons dans une vive lumire, tous les faits,toutes les donnes, qui mritent d'tre tudis et
mdits par le lecteur. Aussi nous ne craignons
pas de dire que cette conclusion synthtise mer-
veilleusement l'uvre et la fait apprcier encore
davantage.Nous demanderons en terminant l'indulgence
du lecteur pour ce. qu'une pareille tude pourraitavoir d'imparfait, de difficile interprter. Une
uvre aussi synthtique ne saurait tre plus claire,du reste, elle doit laisser place bien des sujets de
mditation pour le lecteur, car ce n'est que ce
qu'on apprend par soi-mme qu'on sait bien.
Telle est, du reste, la mthode orientale d'en-
seignement qu'il faut faire pntrer dans notre
Occident.
E. B.Versailles, Oe/o~ff -T~p.
-
Doctrine Esotrique
PREMIRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
PRLIMINAIRES. DHN1TMNS. SYMBOLISME
Depuis l're vulgaire, l'sotrisme a eu quatre
priodes principalesLa premire, presque l'origine du Christia-
nisme, nous montre le noplatonisme des Philo-
sophes Alexandrins et un peu plus tard les Gnos-
tiques.`
La seconde priode se rvle ds la fin du
xtV sicle avec les Hermtistes ou Alchimistes quise nomment Nicolas Flamel, Guillaume Postel,
puis aprs au xvf sicle Paracelse, Cornelius
Agrippa, Van Helmont et d'autres encore, moins
illustres que ceux-ci.
La
-
LA DOCTRINE ESOTRtQPEt8
La troisime priode commence vers la fin du
xvm sicle et s'tend jusqu' la fin de la Rvolu-
tion franaise. Les reprsentants de cette dernire
priode sont: Saint-Martin, le philosophe inconnu,
profond admirateur de Jacob Boehme et son dis-
ciple posthume, Swedenborg, que certaines genstraitent d'7?/KWtM/ (ne l'est pas qui veut cepen-
dant).
Swedenborg tait un spirite; de l le mpris
profess son gard par certains mais ce grand
spirite ne communiquait pas avec les esprits en les
appelant lui, mais au contraire en allant eux.
Ceci est un fait pour nous, absolument certain,car nous avons pu le constater en lisant son u-
vre. Il allait dans l'astral en ddoublant sa per-sonnalit et c'est de cette faon que l'illustre
Sudois a pu nous dcrire d'une manire si admi-
rable les Merveilles Clestes.
Mentionnons aussi pour mmoire des Illumins
qui se nommaient Cagliostro et Saint-Germain.
Enfin la quatrime priode de l'Bsotrisme est
l'poque contemporaine. En peu d'annes, le
mouvement moderne a t si considrable, il s'est
dvelopp avec tant de rapidit, que nous ne crai-
gnons pas d'affirmer qu'il est absolument certain
cette fois, que l'Esotrisme vivra, prosprera et ne
- PRUMtNAtRES. DnNtTtONS. SYMBOLISME t
-
20 LA DOCTRINE ESOT~MQOB
core dans un cycle de dcadence, comme cela a djeu lieu trois fois, depuis le commencement de Fre
vulgaire. Mais si ce malheur arrivait combien serait
long ce cycle de dcadence mais il n'arrivera
pas, nous en avons l'intuition profonde.L'Esotrisme a du reste assez sombr dans ces
temps modernes une premire fois sous l'Empireromain. Il s'est tout coup effrondr sous des
perscutions odieuses l'Eglise catholique avait
alors abandonn totalement les belles doctrines
de Jsus CAr~/ elle avait ainsi dcrt elle-
mme sa propre dchance, surtout par les mas-
sacres perptrs par le Saint-Office de FInquisi-
tion, massacres qui donnrent naissance aux
guerres de religions, sous la Renaissance, et quiamenrent l'avnement de la Rforme, avec Luther.
Ces deux dernires causes contriburent puis-samment l'abandon de l'Esotrisme antique,
pendant la seconde priode du xvt* sicle ou de la
Renaissance.
L'Esotrisme a t galement mconnu pendantune troisime priode, par suite des excs de la
Rvolution franaise.L'extermination en grand des hommes, quelle
qu'en soit du reste la cause, est toujours un obs-
curcissement profond de FEsotrisme. Les maux
-
PRUMMA!RES. DFmmONS. SYMBOUSMB 3t
qui en rsultent pour ~humanit sont d'autant
plus profonds que l'homme, ignorant la cause
initiale de ces maux, ne peut mettre profit ces
catastrophes et les faire servir son avancement
moral.
Mais quels que soient les malheurs qui fondent
sur l'humanit, jamais la Vrit occulte ne saurait
entirement tre obscurcie car elle a toujours de
vigilants gardiens qui en conservent pieusementla tradition et la remettent en lumire, quandc'est ncessaire.
Ainsi pendant la troisime priode, celle du
XVIIIe sicle qui s'est prolonge jusqu' nous, la
doctrine nous a t transmise par les Claude de
Saint-Martin, les Fabre d'Olivet, les Wronski, les
Lucas, les Martinez Pascalis, les Eliphas Lvi et
autres.
Grce aux travaux de ces hommes d'lite nous
pouvons aujourd'hui relier les chanons man-
quant la longue chane traditionnelle.
Grce ces hommes d'une valeur tout fait in
conteste, et vraiment considrable, nous avons
pu nous mettre rapidement au courant de la
science psychique, vritables prodromes de la doc-
trine secrte ou sotrique.
Esprons, comme nous l'avons dj dit, que la
-
LA DOCTRINE ESOTmQ~22
V~rt/o/~t~MF triomphera d'une manire dfi-
nitive et donnera enfin notre sicle tourment et
assoiff de repos et de science, le calme, le bonheur
et la prosprit tous.
esprons que cette Vrit rpandra le bien-tre
largement dans la classe infortune, par la charit
et l'altruisme, et qu'enfin les hommes oublieront
ces haines de classes qui retardent avec leur propre
progrs, le bonheur mme de l'humanit car la
morale ascendante de celle-ci ne peut s'oprer
qu'autant que tous les hommes marcheront, cte
cte, la main dans la main et se considreront
tous comme les enfants d'une mme famille, les
frres d'une mme mre.
Voil pourquoi il est essentiel de combattre
tout ce qui peut faire natre la haine entre les
hommes; tout ce qui les pousse directement ou
indirectement se considrer comme des frres
ennemis
Ce qui prcde se trouve admirablement syn-thtis dans les lignes suivantes crites par le re-
grett L. Dramard (i), mort si jeune. Contrairement au Dogme catholique, la Doc-
trine Esotrique enseigne que le salut ou avance-
(t) Lettres sur la
-
PRUMMAtRES. DiPtNtTMNS. SYMBOUSME 3~
ment moral du prochain, de nos parents, de nos
amis, de nos compatriotes, de nos frres des r-
gnes infrieurs, de l'Univers entier, doit tre notre
mobile principal pour la bonne raison, au simple
point de vue goste~ que le ntre y est intime-
ment li, et que sauf des exceptions motives pardes prodiges d'abngation, nous ne pouvons mar-
cher en avant qu'entrans par l'humanit la-
quelle nous appartenonsEt dans cette question d'apaisement nous de-
mandons qui doit le premier commencer?
La rponse est toute faite.
Evidemment, c'est celui qui possde, qui doit
faire la part de celui-qui n'a rien car de mme
qu'on ne saurait tirer du sang d'une pierre, de
mme on ne saurait demander celui qui n'a rien
de diminuer sa part, tandis que celui qui possdele superflu, peut et doit assister en frre, celui quin'a rien.
Ce sont l des vrits si lmentaires qu'il sem-
ble puril de les noncer, et cependant tout le
conflit social ne rside gure que dans l'oubli
complet de la pense que nous venons d'expri-mer. Il ne faut donc pas dire seulement Date
/'cette bndiction divine, dont les classes fortunes
- LA DOCTRINE BSOTRt
-
PRUMtMAtMS. DFiNtTtOKS. SYMBOUSMB S;
x
aux pieds de leur matre (Gf~M) dans le cercle con-
sacr et clair l'Orient par le Soleil.
Les livres dnomms en gnral UpAmsHADS
font partie des livres dits de Srtlti ou de rvlation,
ainsi dnomms par opposition aux livres crits
d'aprs la Smiriti ou Tradition.
Anquetit-Duperron, le savant orientaliste, tra-
duit ce terme de UpAN!SHAB par Onponek'Hat,c'est--dire Secretum tegendum, qui signifie En-
seignement secret, Enseignement Esotriqne.Cet minent auteur a traduit l'UpANtSHAD, d'aprs
une version persane. Il mit de longues annes
accomplir sa tche, car cette uvre mme (et sur-
tout devrions-nous dire) en persan, tait d'une in-
terprtation trs difficile car l'Upanishad du grand
Aranyaka est un livre hindou qui remonte au
Vie sicle avant l'Ere Vulgaire (t).
(t) Voici le titre exact de la traduction d'Anquetil-Daper-ron OUPNEK'HAT (m zsT sitCMTCM'momDOM opus MG!CAM BT MULOSOPHMAM doctrinam quatuor sacris Indorumlibris RAKBBIDDjEDJK BBm. SA)t BztB, ATHMAtf BND, -cerplam; ad verbum Persico t~MOM~, AtOM&f~tCM voca-
&K~M intermixto in 7tt
-
LA DOCTRINE ESOT&MQUE96
Dans cet ~aMM~ on ht dans le second Brah-
mana
Mrityu (la mort, ce terme est masculin en
sanskrit) se meurt adorant; et comme il adorait en
vrit Ka est n.
Et plus loin
-
PRLIMINAIRES. DFINITIONS. SYMBOLISME 9~
fermentation amnera certainement l'chauCe-
ment, la fermentation de ces masses vgtales et
bientt leur inflammation.
Passons maintenant au symbolisme et pntronsdans la Doctrine Esotrique par un de ses prin-
cipaux Arcanes.
Le sanglier est le symbole oriental de la Gnose
~c/MDoctrine secrte des Esotristes (Initis) en un mot,
qui possdent la science intrieure de Brahma.
La chair du sanglier sche est conserve, si-
gnifie la Sagesse FM~t~M~ de l, cette lgendeabsurde ou mensongre dessein, rpte par des
ignorants ou des imposteurs, qui montre Bouddha,mourant d'une indigestion de sanglier (s). 1
(a) An sujet de .BoM~&a et des Avatars de VMaM, voirADDHA-NAR!ou l'O~M~MM~ dans l'Inde
-
tA DOCTRINE ESOT~RtQMa8
De ce sanglier, nous pouvons aussi tirer cette
conclusion, c'est que les Celtes ou Gaulois taient
bien Aryas, puisque le sanglier est une Enseignede ce peuple; voil encore une preuve que Celtes,
Kymris, Galates, ou Gaulois, divers rameaux
d'une mme branche, ont bien la mme origine.Aprs ce premier symbole nous parlerons de ce-
lui du Lotus, plante mystrieuse et sacre, qui a
t considr dans l'Inde, puis en Egypte, comme
le symbole du macrocosme et du microcosme, de
l'Univers et de l'homme. C'est pour cela que les
temples de l'Inde et de l'Egypte sont orns de quan-tit de fleurs de Lotus. Les chapiteaux de colonnes
affectent mme la forme de cette fleur quant aux
manuscrits gyptiens, leur ornementation comporteen grande abondance cette plante aquatique ou sa
fleur; c'est, du reste, un des attributs indispensa-bles des Dieux crateurs et des Desses cra-
trices.
C'est du P
-
PRUMtNAtRES. DF!NtT!ONS. SYMBOUSME 30
2
primordiales, tendu sur une fleur de Lotus et par-fois aussi sur une feuille de cette plante.
Le Lotus est aussi une des formes symboliquesdu double pouvoir crateur dans la nature; il est
le produit de la chaleur (feu) et de l'eau (vapeur ou
aither), or nous n'ignorons pas que dans la plupart
(si ce n'est dans toutes) les philosophies ou reli-
gions, le feu reprsente l'Esprit de la Divinit, le
principe mle ou gnrateur, et que, la vapeur, ou
Aither, l'me de la matire, reprsente le principe
passif ou fminin, duquel tout mane dans l'Uni-
vers, au moyen de l'uf.
Or, il parait dmontr par les botanistes anciens
que la graine du Lotus, avant mme toute germi-
nation, renferme des feuilles formes, vritable mi-
niature de la plante.Le lotus (P~WM) qui n'est nullement le Nnu-
phar, comme beaucoup trop d'crivains l'ont dit,
reprsente la vie du Cosmos et de l'homme, parce
que, sa racine plongeant dans la vase, dans la boue
des eaux, reprsente la Vie matrielle, tandis queles tiges de ses feuilles et de ses fleurs qui mer-
gent de l'eau symbolisent la Vie astrale enfin, safleur qui Sotte bien au-dessus de l'eau, s'ouvre ausoleil couchant et brille toute la nuit, symbolise laVie spirituelle.
-
LA DOCTRINE BSOTRtQJUE30
Revenons l'uf du monde.
Un livre trs ancien le Livre du Z~pw~ nous
dit que les Tnbres rayonnent !a lumire, et quecelle-ci laisse tomber un rayon solitaire dans les
eaux, dans la profondeur de la Mre ce Rayon p-ntre l'uf vierge, le fait frissonner et laisse tom-
ber le germe priodique qui se condense dans
l'uf du monde.
Le rayon solitaire qui tombe dans les profon-deurs de la mre, signifie que l'Intelligence (ouPense Divine) fconde le Chaos. Le germe prio-
dique contient en lui la promesse et la puissance,la fcondation de tout l'Univers.
Ce symbole de l'uf exprime un fait enseign
par l'Occultisme, c'est que, la forme primordialede toute chose manifeste est de forme sphrodale
(uf), cette forme tant toujours et partout, c'est-
-dire chez tous les peuples et dans tous les temps,le symbole de l'Infini; c'est l'Ourobouros, le ser-
pent avalant le bout de sa queue.L'uf du monde est un des symboles les plus
universellement admis, il est du reste trs sugges-tif soit dans le sens spirituel, soit dans le sens cos-
mologique, soit dans le sens physiologique; aussi
toutes les thogonies du monde nous le montrent
et il est toujours associ l'ourobouros, qui est lui
-
PRUMtNAtMS. DFINITIONS. SYMBOUSME ~
aussi le symbole de l'Infini, de l'Eternit, de la R-
gnration et de la Sagesse.L'uf vierge est le symbole microcosmique du
Prototype macrocosmique de la Vierge-mre (leChaos ou l'Abme primordial), dont nous parlons
plus loin dans un chapitre spcial.Le crateur mle (Osiris, Brahma, etc.) peu im-
porte son nom, fait natre de la Vierge, la Reine
immacule, bien que fructifie par le Rayon soli-
taire (ou Pense divine) ds lors l'oeuf est fructifi
et donne naissance au Cosmos. L'uf d'or est en-
tour des sept lments naturels dont quatre appa-rents (aither, feu, air, eau) et trois secrets.
Aprs les symboles du Lotus et de l'uf, nous
dirons quelques.mots du terme sacr par excellence,de AUM.
Au point de vue tymologique, Aum serait driv
de av qui comporte une ide de refuge, de protection,de salut d'autres tymologistes pensent que Aux
est une forme ancienne du terme Sanskrit FM~M
qui signifie ceci; la lettre V tant assourdie par la
lettre A on prononce Ev. a disparat, s'lide et onobtient OM.
Ce terme sacr a t tudi avec beaucoup de d-
veloppements dans ces derniers temps, notamment
dans le Zc~M, dans la C*M~o.H~, aussi nous n'in
-
LA DOCTRINE BSOTRtQUE
sisterons pas plus longtemps sur ce grand symboleet nous nous contenterons de renvoyer ceux de nos
lecteurs qui voudraientde plus amples informations,
au Dictionnaire d'occultisme et de Psychologie (),
qui donne une tude trs approfondie de ce terme.
Un des grands symboles a t chez presque tons
les peuples et dans tous les temps le SoMtt., qui a
t glorifi et ador sous des noms trs divers Su-
ria, Ra, Agni ou le Feu, etc., etc. Nous retrouve-
rons ce symbole chez divers peuples propos des-
quels nous en parlerons, aussi il n'y a pas lieu
d'insister ici ce sujet, pas plus du reste que sur
d'autres significations, allgories ou symboles qui
figureront chacun dans leur milieu au cours de
notre tude, et nous nous occuperons, dans le cha-
pitre suivant, de l'Bvolution et de l'Involution;aussi rsumant ce qui prcde, nous dirons qu'au-cune lgende quelle qu'elle soit n'a jamais t
aucune poque une pure fiction, car chacune pos-sde un symbole, elle reprsente un fait historiqueou mythologique, c'est pourquoi on peut y dcou-
vrir une parcelle de vrit Esotrique. Et c'est bien
tort qu'un grand nombre d'archologues, de my-
thographes ou mme de symbolistes voient dans
(t) 2 vol. in-!8, Parie, 18~6.
-
PRUMMAtRBS. DFINITIONS. SYMBOUSMB
chaque mythe, une preuve de l'esprit de supersti-
tion de leur crateur.
C'est pourquoi nous ne saurions partager l'opi-nion de Max Muller, le clbre professeur d'Oxford
qui prtend que la mythologie est une maladie du
langage et que le symbolisme est le rsultat d'une
aberration mentale.
Ceci est parfaitement faux et paradoxal 1
Les symboles les plus antiques de l'sotrisme oc-
cident: sont le point, le cercle, le triangle, le
-
LA DOCTR!NB ESOT~RtQ'UE34
nombre 9 et fut alors synthtise par la premire*`
ligne dans le cercle.
La dcade mystique de Pythagore est la somme
totale contenant et exprimant le mystre du Cos-
mos, tout entier. Les nombres 3 et dont la com-
binaison donne 7 ainsi que les nombres 5, 6, 9 et
io sont les vritables pierres angulaires des Cos-
mogonies occultes.
Nous aurons l'occasion de parler des nombres.de la langue sacre et d'autres symboles dans di-
vers autres chapitres de notre tude.
-
CHAPITRE II
LA MATIRE, VOUmON, INVOLUTION
L'univers avec toutes ses manifestations procde
par manation d'une Substance ~
-
LA DOCTMNE ESOTRtQPB36
de l'Acadmie des sciences nous dit J'ai re-
trouv non seulement la filiation des ides quiavaient conduit les alchimistes poursuivre la
transmutation des mtaux, mais aussi la philoso-
phie de la nature qui leur avait servi de guide,
thorie fonde sttr r IlJI/Jothse de la matire t
-
tA MATURE. VOLUTION. MVOUJTtON 37
3
En euet, au fur et mesure qu'eltes s'!oigoentde leur point de dpart, les manations successives
de ]a Substance Unique, de la matire Une, arri-
vent la relativit, l'objectivit, la pluralit.L'Unit excluttoute manifestation,tout phnomne
quelconque car pour la plus simple relation ~1
faut au moins un sujet, un objet; alors l'absOtU
peut devenir relatif, l'Unit se transformer en plu-ralit et le subjectif en objectif.
Aprs ces quelques considrations, si nous pas-sons aux sciences analytiques, nous voyons qu'elles
peuvent fournir de leur ct des preuves certaines
en faveur de l'hypothse, l'Unit de la matire. De
plus, les savants reconnaissent presque aujourd'hui
que~cf~ et matire ne sont qu'une seule et mme
chose, car'l'une et l'autre ne sont que des modali-
ts direntes d'un mme lment; mais quel est-
il, cet lment ? C'est encore l'ATHBR et qu'est-ce
que l'aitherf C'est la fois, l'lectricit, le fluide ma-
gntique,la force psychique,l'hyl des anciens.l'Ak-
hasa, l'arch du moyen ge, la lumire odiqne, etc.;car tout cela constitue une seule et mme force ou
matire qui n'est diSrencie que par le milieu o
elle se produit ou par ses modes divers d'action;de l, cette varit de noms donns a travers les
ges cette seule et mme substance.
-
tA DOCTRINE BSOT~MQNE38
De mme que la Matire, la Nature est toujours
Une cette Unit se trouve nettement exprime
Unit de la nature.
Ajoutonsici que les applications rcentesdel'ana.
lyse spectralel'tndedestoiles et des nbuleuses,
nous ont appris d'une faon certaine, indubitable,
que les corps clestes ont, quelque chose prs, la
mme composition que notre soleil et ses satellites.
Rsumant les lignes qui prcdent, nous dirons
aussi que la physique reconnat que toutes les
forces naturelles ne sont que les manifestations
d'un seul agent, ce qui a fait supposer avec raison
un grand nombre de chimistes que tous les corps
peuvent tre rduits en un lment ultime. Or,( la base, le principe fondamental de la Doctrine
Esotrique, c'est l'Unit originelle et finale de tout
ce qui est. Cette base est confirme par les lois g-
nrales, sur lesquelles reposent toutes les connais-
sances de l'Occident. Or, si notre enseignement
scientifique est trop souvent en contradiction fla-
grante avec les corollaires de la Doctrine Esot-
rique, nous sommes heureux de constater que son
point de dpart est admis par notre science con-
temporaine.
-
LA MATtRE. VOLUTION. MtVOLUTtON 39
dans les livres sacrs de l'Inde, dans les V&DAS, quidfinissent Brahm ou Para-Brahm, comme l'Intelli-
gence, le Dieu Suprme, Immatriel, partout invi-
sible et existant par lui-mme. II est ternel, di-
sent les Vdas.l'ETRE par excellence se rvlant
dans la flicit et dans la joie. L'Univers, c'est
Brahm, il ne subsiste que par lui et il retourne
lui, Brahm
Les Sindovistes japonais modernes croient
une me Universelle qui anime tout, dont tout
mane et qui absorbe tout .
Lucain fait dire peu prs la mme chose Ca-
ton Jupiter est
-
LA DOCTMNE ESOTR!QUB40
sens, aurait-il mis des rapports si tonnants entre
les yeux et la lumire, entre l'atmosphre et les
oreilles pour qu'il ait encore besoin d'accomplirson ouvrage par un autre secours La nature agit
toujours par les voies les plus courtes. La lon-
gueur du procd est impuissante la multiplicitdes secours est faiblesse donc il est croire quetout marche par le mme ressort. 7? a')' a dans
la K
- LA MATt&M. V
-
LA DOCTRINB ESOT~RtQUE42
siologiste, la formation de l'tre dans l'uf, on
peut se figurer qu'il parle de la cration du monde,n de l'Utrus d'or de la Cosmogonie Hin-
doue
La masse du corps, y lit-on, est au dbut ho-
mogne elle apparat comme une sorte de glatinesminale et c'est dans celle-ci que s'bauchent
d'abord en un mlange obscur, toutes les partiesde l'animal, puis apparaissent les organes dis-
tincts. On dirait que le poussin se cre en entier
par le Verbe de l'ouvrier divin qu'il se produitune masse blanche homogne et que tout en s'ac-
croissant, elle se divise et que pendant l'accroisse-
ment une bauche de parties spares soient, les
unes dures et paisses, les autres plus molles et
colores et il fut fait ainsi et c'est ainsi que le
poussin a t cr dans l'oeuf.
Un savant. Florentin Redi, membre de l'Acad-
mie del Cimento (d l'exprience) annona dans
le sein de sa compagnie, en 1668, que les vers quinaissent dans les chairs y sont produits par les
mouches et non pas par la putrfaction des chairs
et pour le dmontrer, il recouvrit simplementd'une gaze de soie des viandes en putrfaction et
il fit constater qu'il n'y naissait rien dans ces con-
ditions, tandis que le voile qui entourait ces
-
LA MATIRE. VOt.UT!ON. INVOLUTION 43
viandes tait couvert d'ufs dposs par les in-
sectes, attirs par l'odeur de la viande.
Et Redi tira de ce fait cette conclusion O~Mc
MfHM ex oco.
-
LA DOCTRINR ESOTMQ.OB44
vit propre qui la distinguerait de la matire non
doue de vie.
Ceci ne nous parat pas admissible du reste les
expriences de Flourens, sur la rnovation cons-
titutive des os, l'infirment. On sait parfaitement,du reste, que des parents privs de telle ou telle
autre partie de leur corps peuvent parfaitemeut
produire des enfants complets.La science dut donc renoncer l'hypothse de
Puffon et passa l'jB~~M~c que nous rsumerons
ainsi Le dveloppement de chaque organismes'effectue par une srie de formations nouvelles et
soit dans l'uf, soit dans les spermatozoaires, il
n'existe pas la moindre trace des formes dfinitives
de l'organisme.Donc l'uf ne contient pas un tre tout form,
mais seulement les matriaux de l'tre.
Aujourd'hui, il parat dmontr, nous l'avons
dit au commencement de ce chapitre, que tout
nat d'un uf, et il semble prouv par la compo-sition mme de celui-ci, que tout provient d'un
protoplasma primordial instable, uniforme et mi-
nemment plastique.Mais qu'est-ce que l'uf ?
Bien des gens croient le savoir et cependant
j'estime que nous n'en savons rien,absolument rien.
- ).A MATIRE. VOLUTION. H!V
-
LA DOCTRINE ESOTMQUE46
d'hui, nous ne pouvons mieux dunir l'uf que
par cette belle expression de notre matre physio-
logiste, Claude Bernard l'
-
LA MATt&RE. VOLUTtON. INVOLUTION 47
que compos toujours des mmes lments albu-
mine, glycogne, corps gras, enveloppe, une cer-
taine dose de chaleur et d'oxygne. Et cette com-
position toujours une, toujours identique pourtoutes les espces produit, suivant son crateur,une autruche ou un petit oiseau, un moucheron
mme et le mme oeuf, de mme composition,
produit galement une abeille ou un ver, un pa-
pillon, un poisson ou un crocodile, un oiseau ou
un serpent, une morue ou une crevisse, des
actinies, des ponges, des coraux blancs ou
rouges, etc., etc.
Donc, si nous pouvons indiquer par une formule
la composition de l'oeuf, il ne nous est pas possiblede donner par une formule quelconque le devenir
de cet uf.
Avec Flourens, nous pouvons bien dire Tout
uf est compos de mme i> mais noua ne saurions
ajouter et le rsultat de sa cration est toujoursle mme
En effet, le rsultat est bien toujours un animal,
une existence, mais n'est pas le mme animal.
Nous pouvons donc conclure de ce qui prcde
que tout provient d'un protoplasma primordial,
uniforme, instable, minemment plastique, o le
pouvoir crateur a trac d'abord les grandes lignes
-
LA DOCTRINB BSOTRQPB48
de l'organisation, puis les lignes secondaires, et,descendant du gnral au particulier, toutes les
formes actuellement existantes, qui sont nos es-
pces, nos races et nos varits.
Cette grande synthse, rsultat direct du prin-
cipe de continuit, correspond, dans les sciences
-
LA MATURE. VOLUTtON. INVOLUTION 49
et sans pouvoir produire un nouvel organisme.
Limite en quantit/comme toutes les forces en
jeu dans un systme sidral tout entier, cette force
n'a pu accomplir qu'un certain travail, qu'un tra-
vail born et, de mme qu'un organisme animal
ou vgtal ne crot pas indnniment et s'arrte
des proportions que rien ne peut lui faire dpas-
ser, de mme aussi l'organisme total de la nature
s'est arrt un tat d'quilibre dont la dure,
selon toute apparence, doit tre beaucoup plus
longue que celle de la phase de dveloppement et
de croissance
La premire phase de l'Evolution de la matire
dnomme iNvoumoN ou Descente de ~~ft< dans
la matire a donn naissance la lgende reli-
gieuse de la chute de l'homme dans le pch ori-
ginel. Sous cette fable, se cache une ide scieiti-
nqae et philosophique d'une grande porte ide
qui a donn naissance la plupart des dogmes
religieux. Nous ne les examinerons pas ici, cela
nous entrainerait trop loin, mais nous donnerons la fin de ce chapitre une tude sur Lucifer, Adam
et Sathan, qui montrera l'essence mme de ce
dogme et sa haute porte philosophique.Abordons l'tude du transformisme le vritable
auteur du transformisme est Lamarck. Sa thorie a
-
LA POCTtUNB ESOT&RtQJUE$o
t restaure et rduite pour ainsi dire en~'MK~
par ~npM et ses disciples Wallace, Huxley,Hoecke! et quelques autres naturalistes.
Le transformisme de notre compatriote Jean La-
marck, et Darwin aprs lui, a renvers les barriresades espces qui sparaient entre elles les tres vi-
vants. M. Marchand a, dans sa botanique crypto-
gamique, dmontr scientifiquement l'unit d'ori-
gine des trois rgnes il a mme donn la formule
intermdiaire qui relie entre eux le minral, le
vgtal et l'animal.
D'aprs la thorie transformiste, confirme en
grande partie par la Doctrine sotrique, une mo-
nade dbute dans la vie par les plus basses cat-
gories du rgne minral et nous commenons
voir son volution dans ce rgne, mais il est cer-
tain que cette monade doit passer par des formes
plus infrieures, tellement infimes que nous ne les
connaissons pas 1
Mais ce que nous savons, c'est que le rgne mi-
nral comporte (comme tout autre ordre d'exis-
tence), sept divisions correspondantes chacun de
ses principes la monade traversera donc chacune
de ses divisions en dveloppant en elle le prin-
cipe correspondant chacune de ces divisions,
jusqu' arriver la dernire catgorie de l'exis-
-
LA MATIRE. VOt-UTtON. INVOLUTION 51
tence minrale. Puis il parait, d'aprs certains so-
tristes, que cette monade va dans une autre pta"
nte, pour passer une existence vgtale. Le longstade ou cycle de la monade dans un rgne tant
une fois parcouru, cette monade minrale, aprsavoir pass par une double volution dans ls di-
vers degrs du plan astral, tombe dans la dernire
division (la septime) du rgne vgtal. Dans ce
rgne, elle y dveloppe galement les sept prin-
cipes qui composent sa nouvelle phase d'exis-
tence puis elle passe dans le monde animal, mais
seulement aprs avoir puis tous les degrs com-
patibles avec les formes de la vgtation enfin en
suivant une mme succession de mutations, cette
monade arrive l'animalit. Combien faut-il
la monade pour parcourir tous ces cycles transfor-
mateurs ? Nous pensons qu' l'heure prsente,aucun humain ne saurait le dire Divers auteurs
ont donn des chiffres fantastiques, qui doivent
rendre heureux les mortels, qui aiment tant la vie
de notre globe Ce qu'il y a de certain, c'est qu'ildoit falloir un grand nombre de sicles, car les.
plus anciennes momies de l'Egypte nous montrent
des exemplaires de l'homme, de certains animaux
et de diverses plantes qui ne diurent que fort peude ceux de l'poque actuelle; mais il y a lieu
-
LA OOCTRMB BSOTRtQUE5a
d'ajouter que cette fixit des espces provient de
ce que depuis 4 ou 5 ooo ans, le climat de l'Egypte e
n'a pas trs sensiblement chang et aussi qu'unefois que les espces sont arrives un ~tat d'int-
gration, c'est--dire de complet achvement, des
changements notables ne sauraient se produire.Dans la nature, tout ce qui est l'tat embryon-naire ou lmentaire, change et se transforme
grandement, mais l'tre, une fois arriv la matu-
rit, c'est--dire son point de perfection, ne
change plus du tout, car alors l'espce est fixe.
Du reste, quand les espces varient trs visible-
ment, elles accomplissent ces variations en vertu
d'une proprit intrinsque inne pour ainsi dire,
qu'elles tiennent d'une sorte de plasticit primor-
diale, qu'elles renferment encore en elles. En
dehors de ceci, elles restent fixes ainsi le trans-
formisme ne s'accomplit qu' l'tat embryonnaireet de croissance et nullement dans l'ge adulte,dans l'ge parfait.
Microcosme et Microcosme.
L'volution de l'homme reproduit exactement
celle de l'humanit, celle du globe mme autre-
-
LA MATIRE. VOLUTtON. INVOLUTION $3
mant dit, l'Evolution du Microcosme s'accomplitde la mme manire que celle du Macrocosme.
Voici du reste le Rythme Universel Germe,
dveloppement, naissance, croissance, maturit,
dclin; mort, renaissance; jour, nuit; t, hiver;
chaud, froid action, raction.
Tout accomplit son volution d'aprs la loi fon-
damentale, d'aprs l'Unit qui harmonise tous les
modes fort complexes de la matire Universelle
(Akasa).L'Evolution parcourt une spirale, dont nous
ignorons le commencement et ia fin, nous ne
voyons gure que la portion de cette courbe quisemble parfois revenir en arrire, bien que ten-
dant sans cesse vers le progrs sans limite.
Ce n'est donc pas sans raison que Wurtz a dit(!)
qu'on a compar le Petit monde,'o tourbillon-
nent les atomes, au Grand monde, dans lequel rou-
lent les astres. Dans l'un et dans l'autre tout est
mouvement. Il faut remonter l'origine mme de
l'atomisme pour trouver cette conception d'atomes
en mouvement. C'est l'Esprit (Nou) qui leur donne
l'impulsion d'aprs Anaxagore. Selon Dmocrite
d'Abdre, ils se meuvent perptuellement de par
(t) Thorie
-
LA DOCTRINE BSOTRtQUE54
leur nature mme la force qui les anime agit fa-
talement. Ils ne diffrent point par leur essence,
nous dirions aujourd'hui par leur qualit chi-
mique, mais bien par leurs dimensions, car ils ont
une tendue sensible, ils diffrent aussi par leurs
formes. Lourds, il tombent dans les profondeursde l'espace; plus lgers ils s'lvent dans l'air. Les
uns sont surface lisse; d'autres prsentent des
asprits, des dards, des crocs. Le mouvement quiles entrane les met naturellement en rapport, sans
qu'ils s'attirent rciproquement tantt il les ag-
glomre, tantt il les spare et c'est ainsi quetoutes choses se forment ou se dtruisent. Limit
dans leur tendue et leur surface, il ne saurait se
confondre avec le milieu o ils se mouvent; ce
milieu c'est le vide.
Nous terminerons ce chapitre en montrant unterrible exemple de l'Involution la chute des
Anges, fait qui selon nous n'a jamais t bien
expliqu, jusqu'ici.
I.noi&r.
Lucifer, une des manations premires, avait
dans le cercle incommensurable lui dvolu, une
-
tA MATIRE. VOLUTION. tNVOUJTtON
connaissance et une puissance divines que nous
ne pouvons mme comprendre tant elle tait im-
mense. Il tait uni Dieu bien qu'il ft une di-
vinit cratrice indpendante et entirement dis-
tincte de la Cause Premire, de la Cause des Cau-
ses. Toutefois il faisait partie d'un ensemble
d'Univers mus par des fils de la Lumire incre,mans dans la mme rgion et demme degr que
lui (Ici les mots sont impropres exprimer la
grandeur des effets).Toute manifestation cratrice porte en elle l'en-
chanement harmonique. Lucifer tait omnipotentdans sa sphre d'activit, mais sa puissance de-
vait pour l'ordre de l'uvre cratrice primordiale,
agir en union avec les procrs divins ses frres.
Lucifer tait leur gal en puissance, en pouvoirs,mais ils taient cependant diffrencis entre eux,
par la nature de leurs principales vertus et de la r-
gion cleste o l'INcoNNAISSABLE les avait fait jaillirde son FIAT.
Lucifer tait le plus beau, le plus ardent de ses
procrs il s'absorba en sa contemplation intime,au point d'oublier la source de son manation. Cet
oubli diminua soudainement l'influx incr; 'il
comprit ce nouvel tat, qu~il n'tait bien queDieu, qu'une lumire cre libre et pouvant s'abs-.
-
LA DOCTRINE ESOTNQ~E56
traire compltement de sa source, mais par cet
acte, s'loignant d'autant de sa cleste et nourris-
sante influence.
Cette constatation de la limitation de sa puis-sance enflamma tellement la qualit principe et
particulire de Lucifer, qu'elle dsaxa son royaume;il sortit de l'harmonie primordiale, il projeta sa puis.sante sphre d'action peuple des fils de sa pensecratrice dans une rgion infrieure de la cra-
tion, s'loignant de plus en plus dans une spirale
vertigineuse du Pt.AN DtVtN Enfin, il fut arrt
la rgion astrale que sa sublime nature ne pou-vait dpasser, c'tait la limite maximum de son in-
volution. L, il organisa nouveau son Universsa puissance tait immense, sa beaut originellen'tait que lgrement voile et le feu crateur de-
vait demeurer toujours en lui aussi mana-t-il de
nouveaux fils, mais ceux-ci ne furent point gauxaux premiers, car leur manation fut projete dans
un milieu infrieur et tnbreux. Ils ne s'abreuv-
rent pas en naissant la source divine primordialeet par l ne furent point dous d'immortalit. Lu-
cifer pouvait crer comme par le pass des tres
son image mais l'image s'tant voile et le milieu
d'o mergeait sa cration tant de substance
moins subtile, fut soumise au temps et au condi-
-
LA MATtRE. VOLUTtON. tNVOUmON
tionnement de la matire astrale, de son milieu.
Un des premiers tourments de l'Ange dchu,
aprs la reconnaissance de son crime, fut la dis-'
corde qui s'alluma entre ses fils de cration der-
nire et ceux qu'il avait entrans dans son loi-
gnement du centre premier, o il avait lui-mme
jailli du Loeos.
Toutes les passions mauvaises s'allumrent en-
semble et la jalousie pour les fils de la sphre pri-mitive amenrent des scissions dans le royaume
Lucifrien des sparations eurent lieu, qui peu-
plrent les diverses altitudes et diffrencirent
l'infini les crations qui s'y produisirent; mais
toutes subirent le sort plus ou moins malheureux
des consquences de leur milieu et le grand cur
de Lucifer devint l'cho de la collectivit souf-
frante de sa cration, s'augmentant sans cesse.
Les premiers anges taient comme leur pre
(ayant merg dans la sphre divine) dous d'une
me immortelle beaucoup d'entre eux crirent
vers Dieu et ne furent pas rebelles; mais toutefois
la puissante loi /
-
LA DOCTRINE BSOTMQ.UE58
qu'ils envient leur nature possdant le don de
franchir librement tous les cercles en se dpouillant
graduellement de leurs enveloppes matrielles.
Le vide laiss dans le Cosmos par dplacement
(ou changement) du royaume de Lucifer et apportun trouble dans l'harmonie primordiale prtablie;l'ensemble et manqu d'une force de manifesta-
tion. L'influx divin qui ne s~arrte jamais ayantune fois commenc agir, une sphre de vie
s'alluma de nouveau et Adam fut man Ange de
lumire, seulement la priode tait en succession
de celle qui avait exist, lors du jaillissement pre-mier du sein de l'iNcoNNAissABLB.
Adam.
Adam fut cre en priode quatrime bien queDieu comme Lucifer, il tait conditionn dans sa
puissance. Celle-ci donna toutefois un champd'action plus vaste, puisqu'il pouvait agir et crer
dans sa sphre, ainsi qu'en dehors et successive-
ment dan sa progression naturelle.
Il fut, pour mener bien son uvre multiple,dou d'une me immortelle, comme son essence
pouvait permettre ce feu crateur divin et subtil
-
LA MATIRE. VOLUTION. tNVO!.UT!ON 59
de s'envelopper d'une substance divine le circons-
crivant, lui fournissant aussi le pouvoir d'atteindre
aux diurentes couches ou milieux spirituels, enfin
la facult de produire et d'adapter sa nature
(sans s'y confondre) une forme fluidique moins
thre que celle des autres entits angliques de
la sphre cleste et par ce moyen organiser, ainsi
que rgner sur des plans de manifestations o son
feu divin dinrenci en lui n'aurait pu descendre
et agir directement cause de sa nature divine.
Par cette appropriation dans les vertus d'Adam,
une chute semblable celle de Lucifer devenait
impossible et bien qu'Ange Roi Cf~~Mf, Adam
ne pouvait entraner avec lui son premier prin-
cipe, il ne pouvait s'en sparer que pour un
temps.Adam dou de la proprit d'exercer ses vertus
et son intelligence dans les divers plans de ma-
nifestations, avait un hritage, un royaume mer-
veilleux et c'est en ensemenant, en faisant fructi-
fier sa cration personnelle, que notre Pre divin
et amen peu peu sans secousse et presque sans
souSrance sa postrit et lui, non seulement
tenir la place vide faite par Lucifer, mais le rem-
placer virtuellement dans sa lumire primitiveAdam et conquis les trois degrs et fut parvenu
-
60 LA DOCTRINE ESOTRtQUE
avec son uvre toute hirarchise, au rang des
Protocrs.
Voil quel tait et devait tre le rle d'Adam et
son lvation dans le feu central divin.
Examinons maintenant s'il est possible de nous
faire une juste ide de sa dsobissance aux lois
donnes sa nature quaternaire et qui soit ad-
missible pour les hommes de sens.
Adam, disons-nous, reut dans sa royaut la
puissance de crer, en rptant son image dans sa
sphre, c'est--dire dans une certaine limite de la
rgion astrale, qui avoisinait son domaine, dans
laquelle Lucifer essayait vainement de reproduireson image premire en immortalit, mais l'affai-
blissement de sa puissance n'aboutissait qu' des
productions de plus en plus mauvaises et dfec-
tueuses.
Le dernier et suprme effort de l'Ange dchu
fut la formidable et monstrueuse cration de
Sathan, qui rejeta son crateur, !e mconnut et
s'enfona plus bas encore dans la rgion pure-ment matrielle, attirant avec lui dans les tnbres
quelques-uns de ses frres. Ces derniers, mans
du grand Lucifer par abominable mchancet,firent dborder la coupe d'amertume du cur de
leur manateur, qui connut alors combien il avait
-
LA MATtRB. VOLUTION. INVOLUTION 6.
t coupable de s'loigner lui-mme du Locos
crateur, en qui est toute vie et tout amour.
Lucifer maudit cette dernire postrit, qui lui
tait si infrieure et lui retira, par un effort digne de
sa puissance antrieure, le reste du feu divin quiaurait permis Sathan de perptuer, durant les
ges, sa diabolique cration. Celui-ci ne pouvant
plus augmenter par lui-mme ou par ses frres son
royaume fit la guerre toute la nature physiqueou astrale du monde o sa force d'expansion putatteindre. D'origine hautement intellectuelle, il se
servit de sa lumire pour troubler toutes choses et
devenir ainsi le Matre ou le Prince du monde ma-
triel dans l'astral.
Adam et sa lgion lui faisaient obstacle et
d'ailleurs sa puissance dans les quatre voies ou
degrs de matire manifeste, excitait sa jalousieson orgueil, hritage paternel, le rendit l'ennemi
irrconciliable d'Adam, dont la postrit avait
pour mission d'lever graduellemnt les terres
ainsi que leurs astralits respectives dans les r-
gions spirituelles et d'y progresser sans fin dans la
batitude. De plus Adam et ses fils taient dous
d'une me immortelle qu'ils pouvaient volont re-
tirer de leur forme plus dense; ainsi la mort rserve
aux crations ultimes ne pouvait les atteindre.
-
LA DOCTtUME ESOTa!OUB6a
Sathan mit tout en uvre pour faire oublier
notre pre divin la dfense qui lui avait t faite
d'agir directement dans la matire ultime, avant
une priode dtermine, qui ayant amen par la
suite des ges cette cration un plan moins ob-
jectif lui et permis sans pril de la diriger.
Sathan.
Sathan savait qu'Adam, ayant t cr en prin-
cipe d'amour, tait plus facile tenter par un appelfait son immense amour des productions sou-
mises ses lois protectrices, que la Providence lui
avait donn d'exercer souverainement. Le pre du
mensonge fit connatre Adam ls douloureuses
lenteurs de la progression des plans tnbreux
dans lesquels il avait fond son empire et persuadanotre Pre qu'un contact momentan de son ang-
lique nature avec ses cratures anti-spirituellesdiminuerait leurs souffrances et les ferait rapide-ment progresser. Or, ce bienfait divin, Adam SEUL
pouvait l'accorder, au dire de Sathan seul Adam
pouvait oprer, ce qui agrandirait encore sa puis-sance. Que la dfense lui faite de rptarder son
action sur ce plan ultime tait une preuve im-
-
LA MATt&RB. VOLUTION. INVOLUTION 63
pose pour exercer sa pntration d'esprit, ainsi
que sa puissance. Ds lors, agir serait sortir de
l'preuve encore plus puissant et plus lumineux.
Enfin Ssthan, pour dcider compltement Adam,lui persuada qu'il tait pour lui et ses frres le
seul moyen de retourner dans la rgion lucif-
rieune il lui donna encore sans aucun doute
beaucoup d'autres raisons.
Aussi Adam mu d'une grande piti, se laissant
persuader, projeta son feu, principe crateur, dans
le plan physique de la Nature Fuvrc tait con-
traire sa propre nature et en dehors de ses possi-bilits. Sa nature anglique fut englue par le
contact matriel et recouverte de plusieurs enve-
loppes fournies par ses divers milieux. Adam et sa
lgion ne reurent point le vtement de peau, mais
partir de ce moment, leur cration subit cet em-
prisonnement et par lui fut soumise aux lois tem-
po'aifes la mort, une possibilit de dgrada-tions successives, etc., etc.
Comme Lucifer, aprs son dtachement du
centre divin, avait t mis dans un tat secondaire,de mme Adam eut subir aussi un changementdans son tat spirituel, ainsi qu'un affaiblissementdans son pouvoir d'manation, qu'il ne pouvaitd'ailleurs exercer que hors de son centre divin et
-
LA DOCTRINE ESOTRtQjUB64
voyant les rsultats de sa dsobissance, il renonamme faire descendre sur le plan objectif le
reflet de son image. Il ne mit ses forces et puis-sances amoindries qu' l'oeuvre de la rgnrationde sa cration, c'est--dire lui faire remonter les
degrs o sa chute l'avait prcipit.
Adam, comme Lucifer, est devnu l'cho des
luttes, des souffrances de la grande famille hu-
maine, dont il est le Premier Pre.
Toute sa postrit, tous les degrs d'mana-
tion, doit suivre la mme route d'preuves pour se
rtablir avec lui dans sa sphre divine. Or voici
pourquoi l'homme est l'esclave, l'lote des Puis-
sances Sathaniques et Lucifriennes. L'ange de lu-
mire dchu d'une cration premire n'avait pas
reu d'me, n'en ayant nul besoin dans le milieu
o devait voluer sa Divinit tombe dans une r-
gion infrieure sa nature, il ne put donner sa
cration seconde, une me immortelle, susceptiblede fournir ses fils un vhicule moteur et conserva-
teur de leur nergie, pour remonter au monde
supra-spirituel. Le plus petit des fils d'Adam
possdait cette me immortelle, une union tait
possible entre leur cration Lucifer mit tous ses
soins l'tablir il donna dans ce mlange des
qualits et des dfauts aux enfants d'Adam que
-
LA MATtRB. VOLUTION. INVOLUTION 65
ceux-ci n'avaient pas et les siens participrent au
moias dans leur progniture mixte l'ascension
possible de l'homme rgnre par na volont. Lu-
cifer eut donc tout intrt maintenir dans l'igno-
rance la famille humains, afin de fournir la sienne
le moyen de se rintgrer.Tout ce qui prcde nous montre une involution
autrement srieuse que la chute originelle de
l'homme telle que la narre la B'ble quant l'vo-
lution, elle est toute indique par des rincarna-
tions successives, l'homme doit sinon facilement,du moins toujours, atteindre en s'amliorant le
point de dpart de Lucifer mme.
-
CHAPITRE III
RENAISSANCE. RINCARNATION. DVAKAN
La Doctrine sotrique admet non seulement
les renaissances, mais mme la rincorporation,
vulgairement dnomme Rincarnation. Elle ne
peut pas ne pas les admettre, car une seule exis-
tence sur notre plante ne pourrait permettre
l'homme d'atteindre la perfection et par suite
d'accomplir la mission pour laquelle il a t crcelle de sa rhabilitation pour atteindre son an-
cienne splendeur.
Qu'est-ce en effet que l'existence de l'homme,
aussi longue qu'on la fixe, pour le transformer en
un esprit lev, pour lui permettre d'acqurir le
Divin?
Ce n'est rien, surtout quand on sait que mme
-
REMAtSSANCB, REINCARNATION, DVAKAN 67
un laps de temps considrable n'est qu'une quan-tit ngligeable en face de l'ternit.
La Doctrine sotrique admet donc les re-
naissances et mme la rincarnation celle-ci a t
conteste de tout temps et surtout notre poque.C'est l cependant un fait indiscutable, car
comment l'homme pourrait-il se rgnrer sans se
rincarner, des centaines, des milliers de fois
peut-tre ?Pour tre convaincu de la vrit de la rincarna-
tion, il n'y a qu' parcourir les livres anciens de
l'Inde.
Ainsi, par exemple, si nous ouvrons les Af~