allumes du jazz
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SPECIAL
DISQUES
VIVANTS
LES ALLUMĂS DU JAZZ SONNENT 123 FOIS
Dessin de Jean-Claude Claeys
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 2 Le jour des 123 disques
LE JOUR DES 123 DISQUES
« We badly need some new ideas » Gil Scott Heron
En 115 avant JC, le sĂ©nat Romain, sous lapression des anciens patriotes, obtenaitlâinterdiction de tous les instruments de
musique. Seule la flĂ»te italique un peu virtuellerestait tolĂ©rĂ©e. (1) La brutalitĂ© de lâEmpireRomain et sa pauvretĂ© culturelle restent unexemple dominant pour les « dĂ©mocraties »modernes oĂč lâexpression artistique est souventrapidement transformĂ©e en marchandise diver-tissante afin dâĂȘtre mieux contenue dans lecadre. Dans ces sociĂ©tĂ©s qui condamnent lâart(appelons ça comme ça) Ă la faillite inĂ©vitableen lâintĂ©grant systĂ©matiquement, en le minimi-sant, en lâutilisant pour contenir les colĂšres,pour distraire, des effets pervers dus Ă la puis-sance de lâexpression mĂȘme, Ă son caractĂšreterriblement attachĂ© Ă la vie, parviennent inextremis Ă la placer ailleurs constituant ainsiune rĂ©serve non nĂ©gligeable de stimulation,dâinterrogation, de contestation et parfois mĂȘmede combustible rĂ©volutionnaire. En cettepĂ©riode de NoĂ«l, parfaite synthĂšse mystico-consumĂ©riste (piliers de nos Ă©conomies men-tales et de nos mentalitĂ©s Ă©conomiques), on sesecoue volontiers aussi les boules. On en profi-tera ici pour revenir sur cet objet dâabord Ă©tran-ger, ensuite Ă©trange et porteur de moult contra-dictions dont certaines ont rĂ©ellement permis Ă la musique dâavancer et de dĂ©passer ses pro-pres cadres. Le disque, ustensile porteur demusique comme le livre est porteur de littĂ©ra-ture et donc dâidĂ©es, a engendrĂ© ses propresrĂ©volutions tout en accompagnant celles desautres. Il a constituĂ© autant de sujets, dedĂ©bats, dâĂ©bats et de viles banalitĂ©s aussi. Il aportĂ©, beaucoup portĂ© et souvent loin. Quâa-t-il permis ? Ecouter ?
Un disque est une aventure collective dont lesmusiciens sont certes la lumiĂšre principale, maisqui ne devrait pas occulter les intenses efforts detous les participants : producteurs bien sĂ»r (maisceux-lĂ ont la reconnaissance), mais aussi ingĂ©-nieurs, assistantes, assistants, graphistes, photo-graphes, illustratrices, illustrateurs, agents,accordeurs, Ă©crivains, restauratrices, cuisiniers,presseurs, Ă©ditorialistes, imprimeurs, infir-miĂšres,masseuses, coursiers et toutes celles etceux qui influencent Ă des degrĂ©s divers, souventjuste par amour, une rĂ©alisation qui nâest jamaissolitaire et dont le moindre des avantages nâestpas de transformer lâessai le plus louable decohĂ©rence et de dĂ©sir en propos forcĂ©ment col-lectif.
Aux AllumĂ©s du Jazz par exemple que seraientnos disques sans les prĂ©cieux apports de lâombre(mais lâombre câest la lumiĂšre vĂ©ritable) dâassis-tants comme Martine Patrice, de preneurs de soncomme Bernard Astier, Sylvain ThĂ©venard, BorisDarley ou Thierry Balasse, dâingĂ©nieurs de maste-ring comme Isabelle Davy, Marwan Manley, degraphistes comme JĂ©rĂŽme Lopez, Toffe, EtienneAuger, Sandrine Plichon ou Vital Maladrech, depeintres, photographes et illustrateurs commeXavier Thomen, Michel Vasset, Yvan Vandel.... Ondevrait tous les nommer et ces 48 pages nây suffiraient pas. Les gĂ©nĂ©riques sont capitaux.Tout ce qui dĂ©truit lâĂ©goĂŻsme est capital.
Les AllumĂ©s du Jazz, soumis comme tous auxinterrogations actuelles sur le support, le virtuel,le spectacle, le si, le la, le dos, lâarmature, lesquelette, le poumon, le oĂč aller, le que faire, leprĂ©sent, le peut-ĂȘtre, le futur, ont choisi deconsacrer lâintĂ©gralitĂ© de ce journal Ă leurs pro-ductions, leurs diversitĂ©s, leurs heures diverses,documentaires ou fictionnelles. Ils ont sĂ©lec-tionnĂ© 123 disques (123 petits objets plein de
sens et de cĆur, volontaires pour cette premiĂšresomme, pas un best of pof pof, pas les di squesqui ont reçu des mĂ©dailles â quâils ne mĂ©ritentheureusement jamais).123 albums que les digni-taires romains, pour qui le lancer de disque nâestquâaffaire de muscle, nâauraient pas aimĂ©, 123lieux dâexpression, de concentration, de bonds,dâespoirs, de mise en commun, de mises encauses, de mises en plis, de dĂ©bats naissants oufinissants, dâultimes en tous genres. Ils ont offertces 123 disques Ă des rĂ©dactrices, rĂ©dacteurs,dessinatrices, dessinateurs, photographes qui enretour ont gĂ©nĂ©reusement confiĂ© leurs impres-sions et sentiments, souvent bien loin de lâinstal-lĂ©e « critique de disque ». Un petit mouvementsâest mis en route avec Ă©tablissement de pontsde fortunes au-dessus des riviĂšres que nousnâavions pas toujours senties, des riviĂšres telle-ment fraĂźches. En prime, les AllumĂ©s du Jazz ontajoutĂ© 48 disques (un par maison - et VentsdâEst vient de nous rejoindre qui fera 49) pourcartes de bonnes visites. Lâaffaire de la musique,(du jazz) nâest pas une affaire dâĂ©lites (et lâonautodĂ©truira volontiers sans pitiĂ© nos vellĂ©itĂ©s Ă©li-tistes) ni de professionnels suffocants de la pro-fession (et lâon pilonnera nos autosatisfactions âcanât get no), mais un interstice logique pourfaire confiance Ă tous les rĂ©flexes dâamateurs,toutes les rĂ©actions non automatiques de ceuxqui aiment. Nous venons juste de commencer. 1,2, 3 partons.
A ValĂ©rie, CĂ©cile, BomessĂ©, Catherine, AgnĂšs, Nicolas,Nicolas, JoĂ«lle, Marie, travailleurs aux qualitĂ©s fertiles(voire chevaleresques) sans qui les AllumĂ©s du Jazzauraient bien Ă©tĂ© incapables de porter ces disques jusquâĂ vous.
(1) Lire Rudolf Rocker : Nationalisme et Culture (Les Editions Libertaires
â Editions CNT-RP)
Vous pourrez trouver les disques de ce numérochez votre disquaire ou lui commander
(câest important les disquaires). Dans le cas ou celui-ci ne serait pas existant, vous pourrez alors passer votre commande
aux Allumés du jazz (voir page 26).
Texte de Jean Rochard 1/49
Image de Zou
3Le jour des 123 disquesL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Ce nâest pas moi qui ai choisi ces disques, câest une sĂ©lection que lâon mâa proposĂ©e et quâon a, jesuppose, faite âsur mesureâ. Soit une collection de pavillons en forme de corolles au bout de tigeshĂ©rissĂ©es de clĂ©s et de touches. Comme un bouquet de fleurs des chants, pas toutes dĂ©pourvues
dâĂ©pines, oĂč les chardons ne seraient pas les moins fascinantes. Elles ont poussĂ© Ă©videmment en libertĂ©,Ă lâĂ©cart des sentiers battus, entre herbes folles et bouturages imprĂ©vus dictĂ©spar les vents et alĂ©as jazzosphĂ©riques. Et sâil arrive quâelles semblent dessinerune allusion de jardin, Ă la française ou Ă lâanglaise, câest au seul bonheur duhasard quâelles doivent une telle chance. DĂ©chirures ou plutĂŽt arrachages etdĂ©racinements (cueillette), migrations, transplantations : dĂ©placements etrencontres seraient les sources originelles de ces floraisons sauvages. Et dâail-leurs, quâest-ce qui nous empĂȘche de considĂ©rer que tout commence ici avecla âPetite Fleurâ ensauvagĂ©e-rĂ©vĂ©lĂ©e Ă la maniĂšre dâun chant lourdementguerrier par le soprano de Lol Coxhill et les scansions de Pat Thomas â « Unsoir Ă Chantenay-Villedieu, autour dâun pot-au-feu, Lol Coxhill sâest levĂ© pour jouer âPetiteâ Fleur, lespĂ©tales de cette fleur-lĂ nâont jamais dĂ» quitter les mĂ©moires des quelques attablĂ©s. » Autant dire quâĂ lasouple façon de chorĂ©graphiesaquatiques hollywoodiennes, onpeut voir se dĂ©ployer un bouquetdans le bouquet, cette fleurouvrant un Vol pour Sidney (aller)au grĂ© de quoi se succĂšdent qua-torze citations, hommages, relec-tures et anamorphoses â de TajMahal Ă Elvin Jones en passantpar Charlie Watts, Lee Konitz,Han Bennink⊠â de lâuniverssuperbement transatlantique deBechet, qui en 1954 avait choiside sâinstaller en France. Un anplus tĂŽt, dans un studio parisien,un autre saxophoniste Ă©tatsu-nien, Anthony Ortega, alors ĂągĂ©de 23 ans et Ă©chappĂ© du bigband de Lionel Hampton (avecGigi Gryce, Clifford Brown, ArtFarmer, Quincy JonesâŠ), avaitenregistrĂ© pour la premiĂšre foissous son nom. Presque un demi-siĂšcle plus tard, lui quâon sur-nommait âBatmanâ et qui depuissâest imposĂ© comme un des souf-fleurs les plus singuliers â et leplus singuliĂšrement mĂ©connu âest revenu en Europe, commepour dire Bonjour en inventantdâautres chemins de traverselyrique et des couleurs Ă peinevraisemblables et pourtant irrĂ©-sistibles avec la complicitĂ© de bra-conniers locaux aussi virtuosesque RĂ©mi Charmasson et ClaudeTchamitchian, le batteur RandyKaye apportant au quartette uneexpĂ©rience affĂ»tĂ©e aussi bienaux cĂŽtĂ©s de Jimmy Giuffre quede Jimi Hendrix (juste avantWoodstock). Giuffre, parlons-en !Ou plutĂŽt non : laissons-le parlerpuisquâil sâest tu dĂ©finitivement ily a quelques mois, laissons-le seraconter et sâexpliquer, par leVerbe et ce souffle Ă quoi cer-tains auraient voulu rĂ©duire sonâstyleâ, et profitons-en pour ren-dre grĂące Ă son ami AndrĂ©Jaume, tout aussi saxophoniste etclarinettiste que le maĂźtre texan,mais surtout producteur du dou-ble cd Jimmy Giuffre Talks &Plays oĂč, en un contrepoint limi-naire, il lui donne la rĂ©plique telun astucieux et compĂ©tent âspar-ring partnerâ. Et nâallez pascroire que cet album comptepour moi parce que jâai tendu lemicro Ă lâauteur de The TrainAnd The River, demandez seule-ment Ă Michel Portal, SylvainKassap, Theo Jörgensmann, Michael Moore, entre autres prestidigitateurs du blackstick, leur sentimentsur Giuffre⊠Si lâon a pu Ă©crire naguĂšre (au risque de dĂ©friser nombre dâemployĂ©s du cadastre) que «Jimmy joue free », et regretter que lâassociation de Giuffre et Steve Lacy nâait pas durĂ© plus que le tempsdâun malentendu, le coffret de 3 cd Scratching The Seventies / Dreams, concoctĂ© par le saxophonisteEtienne Brunet et produit par Pierre Barouh, illustre Ă merveille le flux â free, postfree, polyfree comme
il le qualifiait selon les moments â inventĂ©-dĂ©bĂąclĂ© par Lacy, lâintense sculpteur de presque-riens quifurent sa matiĂšre premiĂšre, illuminĂ©s, nourris, persillĂ©s quâils Ă©taient de rĂ©fĂ©rences, influences et hom-mages Ă Duchamp, Webern, Picabia, Lao Tseu, Billie Holiday, Harry Partch, Dali, Apollinaire, Satie,Ayler, Ă la pluie, au vent, Ă Hendrix, Freud, Chopin, Kid Ory. Extraite dâune discographie torrentielle,
cette rĂ©Ă©dition des albums Lapis, Scraps, Dreams, Roba et The Owl sâimpose commeune masse incontournable pour qui voudrait entrer de plain-pied dans la âcrypto-sphĂšreâ lacyenne, irrĂ©sistiblement vertigineuse. Et que lâaxe permanent en soit lesaxophone soprano, « the straight horn » (pour reprendre le titre du troisiĂšmedisque en leader de Steve Lacy), nâest sans doute pas le moindre paradoxeâŠGrattage-glanage des annĂ©es soixante-dix Ă©galement avec Le jardin aux sentiers quibifurquent oĂč Barney Wilen bal(l)ade ses saxophones, tĂ©nor et soprano, entourĂ© duJazz Hip Trio, historique combo mĂ©ridional formĂ© par deux hommes en tous sens
de lâart, le contrebassiste-cardiologue Roger Luccioni et le pianiste-prof de mĂ©decine Jean-BernardEisinger, Ă©lĂ©gamment animĂ©-structurĂ© par le drumming de Daniel Humair. Suaves divagations et talen-tueux retour aux premiĂšres amours mĂ©lodiquement envoĂ»tantes, aprĂšs les aventures et explorations
afro (Moshi) rock (Dear ProfLeary) automobiles (Le Destin tra-gique de Lorenzo Bandini) et autresdĂ©clinaisons free (Le NouveauJazz avec François Tusques), cettelibertĂ© reconquise, ou plutĂŽt par-faitement phagocytĂ©e, nâĂ©tantpas la moins jubilatoire du par-cours dâun saxophoniste (1937-1996) Ă jamais juvĂ©nileâŠExplorateur, sourcier, Wilen nelâaura pas Ă©tĂ© quâau profit de sesseules inventions sonores : en1969, sur ses routes africaines, ilaura fait escale Ă Alger et ouvertses oreilles aux vibrations pana-fricaines, et pas seulement sesoreilles puisque câest Ă son enre-gistrement sur Nagra quâon doitla publication en disque duconcert dâArchie Shepp avec desmusiciens algĂ©riens et touareg,Ă©ditĂ© alors par un âprĂ©-allumĂ© dujazzâ, le label Byg. Depuis, lesaxophoniste de FortLauderdale, aprĂšs dâinnombra-bles Ă©pisodes phonographiques,a enfin rĂ©alisĂ© ce rĂȘve presquebanal mais rarement accessible :ĂȘtre le maĂźtre de sa production âcomme pour rĂ©pondre concrĂšte-ment Ă Ornette Coleman quiavait dĂ©clarĂ© : « Production etpublicitĂ© sont liĂ©es au point de seconfondre. Ce que je veux dire,c'est que dans le jazz, le produitcâest le Noir. Leur façon de fairede la publicitĂ© sur moi, d'expli-quer combien je suis "en marge"et "hors normes", prouve que jesuis moi-mĂȘme un produit. Et sic'est moi que l'on vend, si je suisle produit, il m'est impossible derecueillir quelque bĂ©nĂ©fice,n'est-ce pas ? » Avec le doublealbum Gemini, sa troisiĂšme auto-production (aprĂšs First Talk enduo avec Siegfried Kessler et,associĂ© Ă des musiciens gnaouas,Kindred Spirits), Shepp continuedâillustrer sa non-dĂ©finition duâjazzâ â « Si vous persistez Ă appe-ler notre musique âjazzâ, câestcomme si vous nous appeliezencore niggers⊠» avait-il lancĂ©jadis Ă Dan Morgenstern (ancienrĂ©dacteur en chef du magazineDown Beat, aujourdâhui direc-teur de lâInstitute of Jazz StudiesĂ la Rutgers University) lorsdâune discussion en public âjusquâĂ lâactualiser en rencon-trant, sur scĂšne et en studio, le
rapper Chuck D de Public Enemy : « Si je suis attentif au rap, aux jeunes créateurs du rap, c'est parcequ'il me semble que les choses se passent là . Ce sont des musiciens de la rue qui ne peuvent pas se payerun instrument. Ils retournent à la voix, à la syllabe, au battement du corps, ils se frappent la poitrine, lesmùchoires. Ils sont les descendants de John Coltrane⊠La violence s'est fixée dans le rap. Il y a une grandecharge de contestation dans le rap, une grande puissance d'attaque. Avec toutes les contradictions possi-
4 L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 Autres morales saxuelles
Texte de Philippe Carles
Image de PercelayAUTRES MORALES SAXUELLES
Ces musiques sontdécidément hors
saison
bles. Des chanteurs Ă succĂšs se font tuer pour l'argent, la notoriĂ©tĂ©.On dirait que la violence capitaliste s'illustre d'elle-mĂȘme, dans leurscorps, dans leurs gestes⊠» (propos recueillis par Francis Marmande,in Lignes). DâoĂč le vif contrepoint des deux voix, Ă la fois hommagequasi filial et reconnaissance de paternitĂ©, ou, pour paraphraser larengaine, « DâoĂč vient le rap ? Il vient de là ⊠», comme toutes lesphases de la musique que je continue de vivre, semble prĂ©ciser unShepp aujourdâhui septuagĂ©naire en dĂ©ployant, maniĂšre dâapo-thĂ©ose, une vive autobiographie sonore Ă dimension encyclopĂ©dique,travelling panoramique dâun homme du peuple du blues⊠Dâunesomme Ă lâautre, dâun sax (tĂ©nor et soprano encore) Ă lâautre, câestsur un mode plus centrifuge que se lisent les huit chapitres prĂ©mĂ©di-tĂ©s par le pianiste britannique Tony Hymas (aussi joueur dâappeauxpour prĂ©ciser le bucolisme du âMercredi 5 avrilâ) pour Eight DayJournal, suite concertante offerte aux sĂ©duisantes contradictions delâimprovisateur Sam Rivers que commente, en guise de âliner notesâ,un jeu de saynĂštes inventĂ© par le dessinateur Moebius qui aiguise dĂ©li-cieusement lâincertitude. Soit une collision rĂȘveuse dans un lacis dâail-leurs orchestraux (Ă quoi participent, entre autres aventuriers, SylvainKassap, François Corneloup, le trompettiste Henry Lowther, le bas-siste Chris Lawrence, NoĂ«l AkchotĂ©) Ă©chappant Ă tout Ă©tiquetage ouen superposant plusieurs jusquâĂ un effet de palimpseste, Ă la fois
COLLECTIFVOL POUR SIDNEY
nato 777706 Han Bennink (batterie), SteveBeresford (piano, voix), BritishSummer Time Ends, Hugh Burns(guitare), Lol Coxhill (saxophone),Michel Doneda (saxophone,Urszula Dudziak (voix), Tony
Hymas (piano), Elvin Jones (batte-rie), Lee Konitz (saxophone), TheLonely Bears , Francine Luce
(voix), Taj Mahal (chant, guitare),Charlie Morgan (batterie), TonyMuschamp (guitare), Evan Parker(saxophone), Chris Parren (piano),Pat Thomas (piano), Charlie Watts(batterie), Kenny Werner (piano),
Pepsi (voix),
JIMMY GIUFFRETALKS & PLAYS
Celp 41/42 Jimmy Giuffre (clarinette, sax
soprano et alto), André Jaume (clarinette basse)
ANTHONY ORTEGA QUARTETBONJOURAjmi AJM01
Anthony Ortega (saxophone),RĂ©mi Charmasson (guitare),Guillaume SĂ©guron (contre-basse), Randy Kaye (batterie)
STEVE LACYSCRATCHING THE
SEVENTIES - DREAMSSaravah SHL2082
Steve Lacy ( saxophone ), StevePotts (saxophone),
Derek Bailey (guitare)IrĂšne Aebi (voix), Kent Carter(basse), Jean-Jacques Avenel(basse), Kenneth Tyler (batte-rie), Jack Treese (guitare) ,
Boulou Ferre (guitare), MichaelSmith (piano), Enrico Rava(trompette) ,Claudio Volonte(clarinette), Italo Toni (trom-
bone, Carlo Colnaghi (batterie) ,Oliver Johnson (batterie),Takashi Kako (piano),
Lawrence Butch Morris (cornet)
EVAN PARKER - KEITH ROWEDARK RAGSPotlatch P200
Evan Parker (saxophone), Keith Rowe (guitare)
SAM RIVERS - TONY HYMASEIGHT DAY JOURNAL
nato 777 726 Sam Rivers (saxophone), Tony Hymas(piano), Carol Robinson (clarinette),Sylvain Kassap (cor de basset, clari-nette basse), François Corneloup(saxophone ), Henry Lowther (trom-pette, bugle), Rita Manning (violon), Sonia Slany (violon), Philip Dukes(alto), Sophie Harris (violoncelle),
Noël Akchoté (guitare électrique, appeaux ),
Chris Laurence (contrebasse), Paul Clarvis (percussions)
ARCHIE SHEPPGEMINI
Archieball ARCH0701 Archie Shepp (saxophone), Tom McClung (piano) ,
Wayne Dockery (contrebasse) ,Steve McCraven (batterie),Stéphane Guéry (guitare),
Chuck D (voix), Amina Claudine Myers (piano,
voix), Cameron Brown (contrebasse),Ronnie Burrage (batterie)
BARNEY WILENLE JARDIN AUX SENTIERS
QUI BIFURQUENTCelp C52
Jean-Bernard Eisinger (piano),Daniel Humair (batterie), Didier
Lockwood (violon), Roger Luccioni (contrebasse),
Barney Wilen (saxophone)
L E S A L L U M à S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 5Arfi, maison fondée en 1977
Texte de Jean-Paul Ricard
Photo de Jean-Marc Birraux
Souvenirs, souvenirs. Sâil est une galette Ă mĂȘme dedĂ©clencher rĂ©miniscences et sensations heureuses,câest bien celle quâa concoctĂ©e lâARFI Ă lâoccasion de
son 30Ăšme anniversaire. Certes, ce constat est celui dequelquâun qui, bon mal an et de plus ou moins loin, acĂŽtoyĂ© lâaventure exemplaire du collectif lyonnais. Et ce,depuis nos dĂ©buts respectifs datĂ©s de 1977 pour lesmusiciens rhĂŽne alpins, de 1978 pour ce qui concernelâAJMI, lieu de diffusion en Avignon, au bord du RhĂŽne.Rencontre inĂ©vitable donc et qui nâest pas sans avoir laissĂ©de belles et profondes traces, dont le point culminant restele passage Ă Avignon, en 1980, du Workshop de Lyon et, lamĂȘme annĂ©e, pour un concert inoubliable, celui duMarvelous Band donnĂ© devant 18 personnes enthousiastes.Soit la plus faible jauge de notre histoire, due ce soir-lĂ Ă unĂ©vĂ©nement sportif mobilisant les forces vives de la CitĂ© desPapes. Mais le MarvelousBand aura sa revanche,au mois de novembre1985, au thĂ©Ăątre duChĂȘne Noir, avec unconcert dâanthologie pourun public nombreux etconquis par la folle Ă©ner-gie et la gĂ©nĂ©reuse libertĂ©affichĂ©es par Alain Gibert,Maurice Merle, LouisSclavis, Guy Villerd, BrunoChevillon et ChristianVille.De cette belle maisonfondĂ©e en 1977, dâautrespropositions musicalessont venues, viennent etviendront encore rĂ©jouiret secouer les oreillesavignonnaises.Toutes sont lĂ , fortes dansnotre mĂ©moire, rĂ©activant nos Ă©motions au travers des multi-ples extraits sonores (CD audio + CDrom MP3) dâune sagaqui nâa guĂšre dâĂ©quivalent et qui nous sont ici, judicieusesĂ©lection, redonnĂ©s Ă entendre. Dans un foisonnement extra-ordinaire dâinventivitĂ© et dâhumour (câest important lâhu-mour), sans nostalgie aucune, dâune brĂ»lanteactualitĂ©.Lâobjet, bel objet, est, cela va sans dire, indispen-sable Ă toute discothĂšque sĂ©rieuse consacrĂ©e Ă la musiquevivante du XXĂšme siĂšcle. Je me souviens aussi (nousaimions en plaisanter avec lâami Maurice Merle) de ma pre-miĂšre rencontre avec la musique de lâARFI. CâĂ©tait un peuavant tout cela, un soir dâĂ©tĂ© Ă Chateauvallon. Dans le cadredâun concours dâorchestres amateurs (on ne disait pasencore « tremplin jazz ») sponsorisĂ© par une grande marquede biscuits et au milieu dâun nombre consĂ©quent de clones« New Orleans ». Est apparu sur scĂšne le « Free JazzWorkshop de Lyon » (Maurice Merle, Jean MĂ©reu, PatrickVollat, Jean Bolcato, Christian Rollet). Etonnant, non ? LâARFIou lâart de ne rien sâinterdire et, pour moi, un choc mĂ©morableet dĂ©terminant. Merci lâARFI !
ARFI, MAISON FONDĂE EN 1977
La Marmite Infernale (archives Arfi)
libre et dĂ©licat, fragile et violent, aux frontiĂšres, inĂ©vitablement, de cequâon est convenu dâappeler âjazzâ ou âmusique classiqueâ. Et puis,last but not least, une sorte de retour, par voies trĂšs dĂ©tournĂ©es quasilabyrinthiques, Ă ce quâon serait tentĂ© de considĂ©rer comme des fon-damentaux de la musique improvisĂ©e et que le poĂšte Paul HainesrĂ©sume comme une « abondance of beautiful moments », tandis queGĂ©rard Rouy, moins feignant, dĂ©crit « une mosaĂŻque de microsons etde scories, une jungle de souffles et de plaintes grouillant et se rĂ©pon-dant dans une vertigineuse surimpression de nappes longues et bario-lĂ©es superbement en prise avec le prĂ©sent » : les Dark Rags du saxo-phoniste Evan Parker et du guitariste Keith Rowe, ou le dialoguerĂ©duit Ă son expression la plus hypertrophiĂ©e et vertigineuse,jusquâen des trĂ©fonds Ă©voquant quelque spĂ©lĂ©ologie du cĂŽtĂ© dâuninconscient instrumental. Fascinant, inquiĂ©tant et mĂ©thodiquementloin de toute musique dâameublement. Inutile dâattendre NoĂ«l ouThanksgiving : ces musiques sont dĂ©cidĂ©ment hors saison.
COLLECTIFCOMPILATION ANNIVERSAIREARFI, MAISON FONDĂE
EN 1977Arfi AM040
lâalbum rassemble plus de 80titres, soit 7 heures de musiqueaux formats audio et mp3.
6 Changer la vie L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Texte de Emmanuelle K.
Image de Stéphane Courvoisier
S âapproprier lâHistoire, la nĂŽtre, passe par changer la vie.
Se rĂ©volter.Vaincre jour aprĂšs jour la multiplicitĂ© des peurs.Sâassocier, jouer, imaginer, penser, crĂ©er, inventer,dĂ©couvrir, retrouver, reconnaĂźtre.Revendiquer le droit Ă lâexistencepar la crĂ©ation de situations enfin Ă vivre.Et puis, au cĆur de ça, aimer surtout.
Aimer est inhĂ©rent au mouvement lui-mĂȘme.
Nous nâabandonnerons pas le terrain de la vie.Nous nâavons, Ă ce jour, rien trouvĂ© de plus vrai.Il est inĂ©luctable que nous soyons de plus en plusnombreux
- car tout finit par se savoir -Ă trouver si violemment plaisirĂ lâaventure dâĂȘtre vivants et si grand dĂ©plaisir
Ă lâĂ©tat de ce mondeque lâordre qui y rĂšgne
nây puisse rĂ©sister
Quâon ne sây trompe pas, cet ordre a,depuis longtemps, signĂ© son arrĂȘt de mortpar lâusure incroyable dâĂ©nergie
quâil nous impose,condamnĂ©s que nous sommes
Ă lâimplosion en permanence,sacrifiĂ©s que nous sommes aux vampires.
Extrait de Quand lâobĂ©issance est devenue impossible(Le Krill Ăditeur - Ăditions de la DiffĂ©rence)
COLLECTIFBUENAVENTURA DURRUTI
nato 777733Elsa Birgé, Abel Paz, Tony Hymas, Tony Coe, Nathalie Richard, Noël Akchoté, UnDrame Musical Instantané, Bernard Vitet, François Corneloup, Hervé Legeay, MichelGodard, Xavier Desandre Navarre, Jean-Jacques Birgé, Joe Carioca, Henry Lowther,Ladybones Trombone Quartet, Tracy Holloway, Abigail Newman, Lorraine Temple,Sarah Williams, Paul Clarvis, Carmen Alvarez, El Roto, Paco Narvaez, Violeta Ferrer,Carol Robinson, Benoßt Delbecq, HélÚne LabarriÚre, Lucie Recio, La Marmite
Infernale, Jean-Paul Autin, Jean Bolcato, Michel Boiton, Jean-Luc Cappozzo, PatrickCharbonnier, Xavier Garcia, Alain Gibert, Jean MĂ©reu, Maurice Merle, Dimitri Naiditch,Alain Rellay, Christian Rollet, Jacques VeillĂ©, Guy Villerd, Steve ArgĂŒelles, Marc Ducret,Marie Thollot, Angel Carmona, Evan Parker, Agusti Fernandez, Manuel Aguilella,Alfonsina Ortega, Anna Luif, Nadja Zela, Anna Vilas, Dave Green, Beñat Achiary,Michel Etchecopar, Mohamed Bouari, Alla, Phil Minton, Mark Sanders, Dominique
PifarĂ©ly, François Couturier, Kader lâAktivist, Guillaume Orti, FrĂ©dĂ©ric Briet, Joe Carver,Eric Chalan, Claude Tchamitchian, Norbert Lucarain, Jean-François Pauvros, JĂ©susGuillĂ©n, Miguel Celma, Sylvain Kassap, Didier Petit, Philippe Carles, Raymond Boni
RONNIE LYNN PATTERSONDIDIER LASSERRE
THE GUERNIKA SUITEAmor fati FATUM008
Ronnie Lynn Patterson (piano), DidierLasserre (batterie)
CHANGER LA VIE
7L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 Il fait froid dans le monde
BRIGITTE FONTAINEARESKI
ART ENSEMBLE OF CHICAGOCOMME Ă LA RADIO
Saravah SHL 1018Brigitte Fontaine (voix),Lester Bowie (trompette),
Joseph Jarman (saxophones,percussions), Roscoe Mitchell(saxophones), Malachi Favors
(contrebasse), LĂ©o Smith (trompette),
Jean-François Jenny Clark(contrebasse),
Jean-Charles Capon (violoncelle),Albert Guez, Jacques Higelin
(voix), Kakino de Paz, Areski (voix)
FRANĂOIS TUSQUES1965, FREE JAZZ
in situ IS 039Bernard Vitet (trompette),
François Jeanneau(saxophone et flûte),
Michel Portal (clarinette basse),Charles Saudrais (batterie), Beb Guerin (contrebasse), François Tusques (piano)
Texte de Christian Tarting
Photo de Guy Le Querrec
Alors, je venais de retrouver Paul Louis et alors Nantessans dĂ©lai est venue dans la conversation â Nantes :pas celle du passage Pommeraye mais elle dâautres
Ă©chos, peut-ĂȘtre dâautres fantĂŽmes, du cĂŽtĂ© du Pont Mauditet de lâĂźle Mabon, elle de vivants paradoxaux, des forcestoujours lĂ , de leur insinuation. (Tu nâoublies pas les compa-gnons dâautrefois, tu reconnais la sonoritĂ© juste de lâeau surle pavĂ©, la frappe des pas, lâaffaire dĂ©ambulĂ©e.) Paul, monPaul Rossi dâune ancienne liturgie, dâune nuit marquĂ©e detous nos vieux espaces repris-inventĂ©s, tous nos coups defolie, rĂȘves et lâĂ©criture de ces rĂȘves, Paul mâa redit les ami-tiĂ©s, mâa reparlĂ© de Beb et moi aussi jâai parlĂ© de Beb.Bernard, câĂ©tait Bernard encore Beb : je revois la vieillephoto oĂč vous Ă©tiez ensemble, une sĂ©ance dâenregistrement,tu Ă©tais lĂ Paul, tu Ă©tais lĂ pour la revue Ă laquelle tousdeux longtemps nous avons collaborĂ©. Bernard tu lâasĂ©coutĂ©, le 26 octobre 1965 Ă la ComĂ©die des Champs-Ăly-sĂ©es, tout un aprĂšs-midi. Paris. Le froid la pluie : pas gravepour un Nantais. Avenue Montaigne, 14 heures, je nâĂ©taispas avec toi : trop jeune encore. Un jour quand mĂȘme, unenuit de juillet tu mâas racontĂ© mais jâen avais dĂ©jĂ le rĂ©citde ta plume je connaissais bien lâhistoire. Bernard ton amisur un disque de François ton ami qui allait reprendre, cetaprĂšs-midi, le titre du disque de Coleman pas trĂšs vieuxtoujours aujourdâhui neuf. Une nouvelle chose neuve ce jourdâoctobre, musique dĂ©clarative, et du souvenir toutefois unpeu (oiseau, oiseau, oiseau), et du dĂ©goĂ»t de la guerreinfĂąme encore fraĂźche Ă lâesprit (Charonne, pas si loin),dans les volumes difficiles de la salle de thĂ©Ăątre vide tu ledis page 21, et le son de Beb, imposant-ogresque, on le
reconnaissait sans discussion, et sa verve rythmique inlassa-ble, tu te souviens du concert de ChĂąteauvallon aussi, oui1972, de ce concert qui pour quelques-uns dâentre nous atout dĂ©clenchĂ©. On Ă©tait lĂ Paul et moi et puis, et puis ladate est revenue : ce 14 novembre de 1980. Tout de suitealors nous avons su la mort de Beb, tout de suite nousavons pu dire il fait froid dans le monde, loin si proches toimoi, Paul. Lâun de mes premiers morts tu vois â maintenantla liste est longue. Il a fait froid, novembre est un moisdĂ©gueulasse, le froid nâa pas bougĂ©. Il a fait froid Brigitte...et Lester et Malachi le dĂ©licat sont partis et tu chantesencore le froid la pince du monde ne sâest pas desserrĂ©e.Au bout de la corde terrible elle avait marquĂ© des pointselle ne sâest pas desserrĂ©e. Tout juste un peu de bruit pourcombler le silence, tout juste le bruit du dĂ©goĂ»t. Tout Ă fait :le monde est tout Ă fait comme il Ă©tait, ça continue de sevoir, dĂ©goĂ»tant, Ă cette minute il est dans le mĂȘme Ă©tat pasmĂȘme pire souviens-toi Brigitte, pas mĂȘme, tu nâas pasoubliĂ© le napalm et le reste. Un peu plus dĂ©masquĂ© mais. Ăcette minute lâĂ©tat policier de nos adolescences est tou-jours lĂ . Pas mĂȘme pire : un peu plus dĂ©masquĂ© mais. Unpeu plus dĂ©masquĂ© mais : mais tu sais notre force et peut-ĂȘtre. Ă cette minute, oĂč il fait froid encore, Ă cette minutedes incendies sâallument, parce quâil fait trop froid, parceque nous sommes vivants, toujours vivants, toujours vivantset le dirons de plus en plus. Fort.
(Ă tous ceux de Tarnac.)
Free Jazz, sorti Ă lâorigine chez Mouloudji
IL FAIT FROID DANS LE MONDE
Brigitte Fontaine, Philippe Douste-Blazy (Ministre de la Culture de 1995 à 1997), remise du Grand Prix de la Chanson, décembre 1996
«LâĂ©tat policier denos adolescencesest toujours là »
8 Whatâs up Doc ? L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Texte et image de Rocco WHATâS UP DOC ?
KRISTOFF K ROLLLE PETIT BRUIT DâĂ CĂTĂ
DU CĆURVandâĆuvre VDO0222
Carole Rieussec (musiquesconcrĂštes, acousmatiques),Jean-Christophe Camps(musiques concrĂštes,acousmatiques),
Daunik Lazro (saxophone),Noëmi Schindler (violon), Sona Khochafian (violon),Christophe Roy (violoncelle)
PASCALE LABBĂLES LĂVRES NUES
Nuba 1202 Pascale Labbé (voix et direc-tion), Hughes Germain (dispositif électronique), Gilles Dalbis (percussions),Olivier Benoßt (guitare), Paul Rogers (basse),
Christophe Rocher (clarinette),Christian Zagaria (violon),Christine Wodrascka (piano),Christine Bertocchi (chant) et une vingtaine de personnesayant ou ayant eu recours
Ă des soins
SENS - ORTIREVERSE
Quoi de neuf docteur DOC074Olivier Sens (ordinateur),Guillaume Orti (saxophone)
L'invention estdans les limitesrepoussées dugeste musical,de la forme etde l'écoute *
Que chacunpuisse témoigner deson propreunivers sonore**
Ni austÚre, nifacile, cettemusique apparaßtcomme unesynthÚse possible d'univers souvent opposés. ***
* Kristoff K Roll** Pascale Labbé*** Guillaume Orti - Olivier Sens
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 9
prĂ©cipitation, obstinĂ©ment grave, commelâindique la formation ingĂ©nieuse tĂŽt aban-donnĂ©e avec sĂ©rieux pour vaguer ailleurs,partout oĂč son Ă©toile lâappelle Ă gronder.Puis il descend pour se tenir suspendu tantque le son des instruments continue etremonte ensuite Ă sa place surplombante,jusquâau prochain festin.Si pour Hubert, Perec (if Ă©tĂ©tĂ©, Ă©borgnas-tul'astre sĂ©datif ?) occulte Mingus, commechez Emile, nous demeurons dans le regis-tre connu du jazz Ă quatre, partie carrĂ©e rĂ©vĂ©rencieuse, troquant la redite outre atlantique pour lâif conditionnel ou son Ă©rable des origines, bien quâen poussant unpeu. LâOrient peut alors devenir presque possible. (3)RĂ©ponds « absent » toi-mĂȘme, sinon turisque de ne pas ĂȘtre compris. (1)Quand, par lâintroduction dâamplificateurs,cĂąbleries, pĂ©daliers et consorts, lâartifice dugrossissement compense la miniature commune, câest encore lâexcĂšs qui sâessayeĂ combler lâabsence. Le capteur placĂ© auplus prĂšs du branle reporte les capricesinfimes, grattages, tirages, frottis de crinsqui tous sâachĂšvent en feulements crescen-dos jusquâĂ lâemballement de tous les composants en boucles sans fin, se nourrissant de leurs propres transes, croquant leur tendre chair comme une fission de noyaux sâacheva, jadis, en champignons funestes. La rĂ©action enchaĂźne ne sâinterrompt que par le court circuit du off. AurĂ©lien Ă©vite le coma parune juste balance entre la douceur du haut-bois de forĂȘt, la minoration du percussifpressĂ© et lâĂ©touffement du brame Ă©lectro-nique. Il est le centre qui tire les fils. LerĂ©veil, moins rude, permet la contemplationdâune colonne de fourmis de Panurge quiles unes aprĂšs les autres se prĂ©cipitent danslâembrasement dâune fournaise de libreimprovisation ravie des bruits du jazz ouune atmosphĂšre de catastrophe post mĂ©tal-lique. Parmi les corps en chute des cerfs,des cĂ©tacĂ©s et des chevaux se voient sou-dain affublĂ©s de courtes ailes et disparais-sent dans la nuĂ©e acide comme des enlumi-nures baroques. (4)
Le sentiment comme tu sais, est enfant dela matiĂšre. (1)Câest une grosse queue dâogre, couverte derides, qui sâĂ©loigne en se balançant, dans sadĂ©ambulation tranquille, comme unemarionnette empoussiĂ©rĂ©e jusquâĂ sa rĂ©duc-tion en un cercle parfait qui bouge encore,lĂ -bas, vers lâhorizon.Câest la vie sauvage dâune tribu, les Ă©lansdâun collectif qui se plaisent Ă toutes lesĂ©chappĂ©es belles dans une quĂȘte chan-geante de folklores inventĂ©s, Ă lâinstar dâan-cĂȘtres rhodaniens dont, dĂ©sormais se perpĂ©-tue la lignĂ©e, en se jouant des codes, sous
les regards complices dâune aimable sorciĂšre, de mages rieurs.MatinĂ©es de joyeusetĂ©s, fanfare urbaine, sĂ©ances de cinĂ©ma expression-niste, ils aiment tout du cirque, des enfants et de la dolce vita. La profu-sion de leurs talents en fait lâescouade de choc qui nâa pas peur desloups, ni des coups, ni des choux. VoilĂ pourquoi ils sont prĂ©servĂ©s, ici
au dessert, pour la fine bouche. (5)
Le jardinier invalide souritAu souvenir de ses outils perdusAu bois mort qui se multiplie (1)Rarement dupes du chevrotementde la dĂ©magogie, libres et penseurs,mordant dans le sommeil delâunique, crachant le rebus, ce sontquatre actes de gĂ©nĂ©rositĂ© quirĂ©concilient avec les livres comptables de poĂ©sie et les merveilleux bestiaires
(1) RenĂ© Char - Fureur et MystĂšre,Les Matinaux, Le Nu perdu -(2) Emile Parisien Quartet - Au revoirporc-Ă©pic â Laborie(3) Hubert Dupont â Spiderâs danceâ Ultrabolic(4) Figurines â Les fourmis meurentaussi â Rude Awakening prĂ©sente(5) LâOgre â Ograminations â La TribuHĂ©risson
modifier les soies en piquants. (2)MĂ©fiez-vous de moi comme je me mĂ©fie de moi, car je ne suis pas sansrecul. (1)Ici lâarachnide obstinĂ© tresse son fil en une arche oĂč brille, au centre, la perle de rosĂ©e qui capte toutes les humeurs. Le tissu est fait sans
ArrĂȘte ton char, Ă©coute !
Echapper Ă la honteuse contrainte du choix entrelâobĂ©issance et la dĂ©mence, esquiver lâabat de lahache sans cesse revenante, du despote contre
laquelle nous sommes sans moyens de protection,quoique Ă©tant aux prises sans trĂȘve, voilĂ notre rĂŽle,notre destination, et notre dandinement justifiĂ©s. Ilnous faut franchir la clĂŽture du pire, faire la coursepĂ©rilleuse, encore chasser au-delĂ , tailler en piĂšceslâunique, enfin disparaĂźtre sans trop de pacotilles sursoi. (1)
Sur les rives putrides de lâĂ©gout global survivent lesderniers des hommes Ă contempler les restes dâuneopulence dĂ©composĂ©e, charriĂ©s par des eaux hui-leuses. Ici, isolĂ©s aux regards fous ils jouent avec desossements, mĂ©ditent sur des excrĂ©ments, au-delĂ desmontagnes, en banlieues, rassemblĂ©s en groupes pri-mitifs ils poussent de faibles cris ponctuĂ©s de chantsfunĂšbres. Un mĂȘme malheur sâest abattu sur lesmasses rĂ©signĂ©es, dont les faux cons maltĂ©s du buil-ding chaos ne font quâune bouchĂ©e provisoire. Lessuffisants se rĂ©clament de la vĂ©ritĂ©, assĂšnent le faitdivers avec prĂ©tention, imposent lâinsignifiant Ă laune, produisent de la monnaie sans nulle richesse,embobinent en thĂ©ocrates de la trĂšs vaine divinitĂ©universelle. MatĂ©rialistes illettrĂ©s, admirables ennemis quiaspirent Ă la stabilitĂ© de leurs positions, nous leursommes reconnaissants dâavoir rappelĂ© lâĂ©tat deguerre permanente dĂ©clarĂ©e Ă nous autres, pauvres,Ă©trangers, intellectuels, malades, poĂštes, transpa-rents, flammes des allumĂ©s.Rassurez-vous frĂšres, ce ne sont que de fragilesennemis qui sâappuient sur leur logique de rĂ©seauxvirtuels, de marchĂ©, de communautĂ©s dâinvestisseursavides, de bandes ou de hordes excluant toute possi-bilitĂ© de croiser dâimprobables Ă©tincelles. Nâayez pas peur amis, ce ne sont que couards auxallures de matamores ! Leurs victoires seront brĂšves.Creusez lâesprit critique, approfondissez le scepticisme, lisez de vrais livres.Le livre est le miroir pour dĂ©chiffrer son propre refletdans un paysage de cygnes, en poussant toujours plus loin dans la succession des plis, despages, jusquâĂ dĂ©couvrir ce qui y est serrĂ©, le mystĂšreque le fin bout de la derniĂšre ligne ne rĂ©soudra pas.Que dâefforts fertiles Ă pousser ainsi lâattention.MalgrĂ© leur immĂ©diatetĂ©, encore plus dâefforts sontnĂ©cessaires pour se trouver dans le bazar desmusiques qui abreuvent jusquâĂ saturation. Seule estsouhaitable celle de vifs, amis vivants, souvent survi-vants, lumiĂšres dans la nuit. Infailliblement est Ă©cartĂ© tout lâimmatĂ©riel des fichiers virtuels, de lafantomatique radiophonie, des sons compressĂ©s distribuĂ©s Ă grandes distances, Ă trĂšs grandesvitesses, pour un partage entre inconnus provisoirement appariĂ©s. Que reste-t-il ? La terre, le labour, les sillons (jadismicros, aujourdâhui cĂ©dĂ©s) comme ces pliures Ă©voquĂ©es plus haut, le cortex matĂ©riel oĂč le mystĂšrepeut encore se cacher, la graine germer.Au dĂ©savantage de lâimmĂ©diate tĂ©lĂ©phonie voiciquelques Ă©missaires concrets. Le recours Ă lâarchive matĂ©rielle offre la joie de la profanationdâune premiĂšre peau, cellophane protectrice, puis ledĂ©pliage du coffret avec lâattente dâune dĂ©couvertependant que lâoreille palpite, encore distante. Ensuitepour que vienne lâallĂ©gresse, lâharmonie escomptĂ©e de la liqueur et du fla-con, il faudra patienter, dĂ©plier, lire, relire, faire rĂ©sonner le rayonnage,puis recommencer.Aujourdâhui envoyĂ©e au front câest une colonne de hasard conduite parPrez, le porc Ă©pic, puis vient lâarai-gnĂ©e danseuse de lâabĂźme, suiviedâune thĂ©orie de petites fourmis appliquĂ©es, pour se clore par lepachyderme chaloupĂ© qui chante. On doit sans cesse en revenir Ă lâĂ©rosion. (1)Une façade minĂ©rale pour exhausserla hĂąblerie du brillant gascon affublĂ©, par les autoritĂ©s enthousiastes, des qualificatifs duprestige : sĂ©millant, omniprĂ©sent,ambitieux de musique. Le voici projetĂ© dans une crĂ©ation nĂ©o-classique mĂȘlĂ©e dâhommages enun brouillamini goĂ»teux qui sâĂ©tirespacieusement en contemplant sapropre image quâune audienceenthousiaste encourage de hourras.Ils sont si jeunes ! Leur fraĂźcheur serit de tout avec lâassuranceconsciente du talent jusquâĂ lâemballement qui enfile des perlesbavardes et probantes. Quelquestouches poivrĂ©es de rage rauque,these foolish things, viendront, plustard, avec profit, parfaire les promet-teuses prĂ©mices qui se lĂšvent ici pour
Texte de Sylvain TorikianImage de Sylvie Fontaine
LâOGREOGRAMINATIONSLa Tribu HĂ©risson LTH103Samuel Chagnard, VĂ©ronique
Ferrachat, Vincent Guglielmi, JoëlJorda, Stéphane Lambert, MaximeLegrand, Raphaël Poly, FrédéricRoudet, Xavier Saïki, Serge Sana,Patrick Sapin, Laurent Vichard
EMILE PARISIEN QUARTETAU REVOIR PORC EPIC
Laborie LJ 03 Emile Parisien (saxes), JulienTouery (piano), Ivan GĂ©lugne(contrebasse), SylvainDarrifourcq (batterie)
FIGURINESLES FOURMIS MEURENT
AUSSIRude awakening présente1DCD0016 RA2005
Aurélien Besnard (clarinette),Benoist Bouvot (guitare), Julien
Mauri (batterie)
HUBERT DUPONTSPIDERâS DANCEUltrabolic UBR0502
Hubert Dupont (contrebasse),Rudresh Mahanthappa (saxo-phone), Yvan Robillard (piano),Chander Sardjoe (batterie)
ARRĂTE TON CHAR, ĂCOUTE !
âŠun nato vintage avec du monde Ă©lĂ©gant ; un Collignon & co ; tiens le Franck Vigroux prĂ©vu qui n'est paslĂ , Michel Blanc Ă la place, va pour Michel Blanc â avec Franck Vigroux, d'ailleurs ; un DMI de derriĂšre lesTeppaz avec track bonus pour faire survibrer les tympans, et c'est bien fait pour ça ; et de la trompetteatmosphĂ©rique version Berrocal, version Hassell...
Alors :sur iTunes classer tout le monde,six disques,cinq heures,cinquante-quatre morceaux,
par ordre de durée croissante. Gracenote trouve tout, les pochettes aussi : .
Chronique dâun remix spĂ©cial remix, travelogue un peu Ă lâest10 L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Texte de Michel Souris
Photos de Guy Le Querrec
Voir qu'il y a d'abord
First track donc, frĂŒh, tĂŽt, dĂ©part de la gare de Berlin-est, pouet Berrocal. MalgrĂ©
sans titre dans les toilettes pour Ă©chapper au contrĂŽleur, bravo Jac. Premier arrĂȘt,
FrĂŒh in Berlin, 44 secondes. TĂŽt. Constater par avance qu'on ira jusqu'Ă
Trop d'adrénaline nuit, 24 minutes 29 secondes. Se coucher tard nuit. De la nuit à la nuit.
backant Julee Cruise. C'est l'automne, l'automne perdu, les feuilles tombent une Ă une en Ă©cho Ă
elles-mĂȘmes. Ăa se gĂąte : complicitĂ©, avec qui, quoi ? Filer, vite, reprendre le train. Michel BlancâŠ
au parc, quel parc ? On s'assoit - quiĂ©tude, lourdeur orageuse 80s derriĂšre genre Phil CollinsLa liste annoncĂ©eâŠ
croit son MySpace, et celle-là , on lui a déjà fait souvent, il en a assez. Boxeur idiot avec ses p'tits
poings en wood-blocks, vite à terre et voilà que point le matin, heure du double express au café
Slavia, Prague. Toujours plus Ă lâest, Palmyre, maintenant, il fait quasi jour, pas de ZĂ©nobie pour
CélimÚne, rien à voir...Nous ne pouvons espérer autre chose... neige, sang, blood, simple,
fusillés pour l'exemple... De quoi s'accorder un moment de réflexion matinale, avec chambre d'écho
associée. Aller retour, TGV Est, terminus Strasbourg, stade de la Meinau, entraßnement matinal, et cogne,
Collignon. Du foot, de la boxe contre son ombre, dimanche 29 novembre ? c'est donc bien l'automne,
merci de la précision, Tonie. Eh ? Tiens ? Twin Peaks ? Ah non, Chen Pe'i Pe'i trois ans avant Twin Peaks.L'hirondelle d'or, les Shaw Brothers, ça y est, on vire Orient-express. Sous peu, il y aura de la fumée qui
Georges Jouvin en abus de petit gris ? Jean-Claude Borelly au TranxĂšne ? Aranjuez par Richard Anthony?
Luci, légÚres comme du Honey Pie. Les "Ensées", prétend Gracenote pour iTunes, qu'est-ce qu'une ensée ?
On se documente, on trouve les gesses à feuilles ensées. Qu'est-ce qu'une gesse ? On se documente, on
là il ne dit pas grand chose non plus, c'est ça son boulot. En plus il n'est pas là ... Attention, title track de
vers lâest vite ! les haricots y sont dangereux mais aimables aussi, un surtout, celui qui joue de la
Laval, à part les reliques de Saint Tugal que l'on entend pleurer à l'envers, selon la légende. Retourner
Jon, ça va mieux et non, non, pas vers l'ouest, pas Laval, pas le week-end Ă Laval, il n'y a rien Ă voir Ă
pas encore. Tout de mĂȘme, vaut mieux mettre le bouton du chauffage sur "chaud", warm shift, merci
marche pas mon gaillard, vous n'allez pas faire croire qu'il y a du givre aux pylĂŽnes. C'est l'automne, l'hiver
doux comme un mouton Ă©lectro sheep sheep sheep, petit oiseau sur la branche, gentil colibri. Ăa ne
Passage Ă©clair : passage Ă©clair, au buffet de la gare, billet pas valable, poursuite dans les couloirs, vite,
trouve une plante annuelle grimpante à feuilles papilionacées. De toutes façons, ce n'est pas ensées, c'est pensées, alors laissons les gesses et papilionacées. CÎté Camisetas, c'est l'heure de la digestion apparemment
very 'umble, very 'eavy. Repos en wagon-lit double vue Chambre ouest / Chambre est - et
marche en avant, vers oĂč ? Vers chez Mime Marcel, celui qui dit "non !" dans Silent Movie de Mel Brooks, et
difficile d'un solide baeckeoffe au King Crimson, au Deep Purple, au Chapi Chapo, au Uriah Heep
dedans, instant chicorĂ©e, fin de l'arrĂȘt Ă la gare de Nonidentifiedsk, sonnette, portes qui se referment,
la machine, lente à redémarrer, elle, mais plic merci la hotline, soudain c'est reparti avec les pensées de
redĂ©marrage, et l'ours savant s'agite - contrepĂšterie ? Welcome to the Machine , qui rĂȘve,
Parce que hein, Tallulah de quoi, maintenant avec ta tĂȘte de banque ? Mais stop, rĂ©veil, debout lĂ -
sortira, rondelles grises, c'est bien du gris. Et tout s'allonge, le temps s'Ă©tire, tel un effondrement,
Michel Blanc, quand mĂȘme, ce n'est pas celui-lĂ , non, pas Jean-Claude ? Non il a des cheveux lui, si on en
CHRONIQUE DâUN REMIX SPĂCIAL REMIX TRAVELOGUE UN PEU Ă LâEST
Madame Tornade, il fait beau et clair mais encore nuit. Passage rapide, don't mess with Ms. T , et repouet
Puis repartir, sur iTunes reclasser tout le monde,six disques,cinq heures,cinquante-quatre morceaux,dans l'ordre alphabétique cette fois,
âŠ
Bon, nouvel arrĂȘt pour rĂ©approvisionnement,nettoyage neuronal,cappuccino,pipi,breaket petit tour ailleurs sur l'iTunes
âŠ
11L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 Chronique dâun remix spĂ©cial remix, travelogue un peu Ă lâest
Texte de Michel Souris
Photos de Guy Le Querrec
harpe, ça ne fait pas que faire péter, les haricots. Et ce n'est pas aussi dangereux que les nains qui dorment dans leur maison, et qui n'aiment pas qu'on vienne manger dans leur bol, Bashful, Doc, Dopey,
Grumpy, Happy, Sleepy and Sneezy. Ah non le bol c'est les trois ours, rituel organique, roi Cobra, Maria Montez, Jim la jungle, Johnny Weissmuller, Hollywood, Hollywood Babylon, Diana dort, Tonie le dit,
sur le C Ă Lidice. Ăa n'existe plus la Ceskoslovensko avec chapeau Ă l'envers sur le C ou pas. Et Lidice
non plus, rasée. Number 9, number 9 si fait, et pas de radio, no aqui radio Andorra, aqui
radio Andorra, lĂ oĂč les camisetas ne sont pas chers. Andorra paradis fiscal, lĂ oĂč il se cache, Luciano ? oĂč ? Ă l'Ă©glise ? dans la caisse claire ? Luciano qui ? Luciano Lucky ? Luciano quoi ? Luciano Serra,
pilota ? Luciano file, malgré un pneu lisse, tchouckapouk pruut. Et voilà : à pied, comme tout le
monde ça use ça use les souliers, comme ceux de Sue, nappĂ©e dessus dessous. Halt, arrĂȘt, stop,
élongation, ça va trop vite, stop, on a dit ! ⊠Ralentissement général : on passe les sept minutes, maintenant,
sept minutes de rue de la sagesse, sept minutes de SOS divin, In a silent way, quand
mĂȘme un peu. Et ding ! inertie, puisqu'on vous le dit, Ă©tat comateux, cotonneux, Ă force derespirer des vapeurs. Ding ! Eau, ruisseau, dodo. Shhh! Peaceful, puisqu'on vous le dit. Justement : retour
à Maarifa new gods faisant révérence aux old ones, en loop, en reverse, en feedback, Hassel Scissor
brother. Un peu loin de l'est depuis quelques temps, mais d'un coup on y revient : Warszawa, attention à mettre les z et les w au bon endroit, Eno et Bowie bien cachés. Toujours peaceful, bien que plus rùpeux.
Fin d'aprĂšs-midi, petites routes polonaises (ou anglaises ?) dans Schockproof, avec des virages, des arrĂȘts,
des feux rouges, des animaux qui traversent, des marches arriĂšre et Gary Windo ou non, pas Gary Windo,
non. Et là , drame ! musique ! instantanéisme ! La vie est à nous ! Prenons-le comme ça vient, c'est le
cas de le dire, parce que ça vient comme ça, et c'est comme ça, n'y revenez pas. La nuit est au courant et sacrément nerveuse, on la prend comme ça vient aussi, quand tu reviens, fugace.
histoire de se lisser le cérumen avant les six derniÚres tracks, les plus longues, trois Hassell + trois DMI. Visions of Johanna, Bear Melt, Honky Tonk (tiens ? New Gods ?), Virtually, It Noh Funny, Voulez-vous
droite (d'ac ?) et retour vers l'Europe en wagon-lit direction Italia secret de Polichinelle. Milano !
Genova ! Roma ! Allez je stoppe et je facture un baiser du kilomÚtre. Oui mais en train, ça marche pas.
Continuer jusquĂ Paris, , le secret, la nuit, le son des bogies, le rĂȘve, agitĂ© , au pied
et direct sorti d'Abba : Darbari Bridge, le mix de l'annĂ©e. Pas de doute, c'est de nouveau la nuit, maintenant, la preuve Darbari raga de la nuit, plus Mati Klarwein, qui fait le grand Ămile rĂŽder de nouveau,et pas que dans la reverb de la trompette. On s'enfonce dans la nuit, c'est mieux qu'un clou dans la fesse
minutes. Pause cappuccino, ça vaut bien ça. ⊠Back again to the East, to Ceskoslovensko avec chapeau Ă l'envers Jayne Mansfield se couche sous son drap, Ă en perdre la tĂȘte. âŠC'Ă©tait le premier morceau Ă plus de cinq
de la lettre tacatoum, contraste frappant avec la deuxiÚme partie dont elle renforcera le caractÚre de démonstration scientifique, oui agité, un Drone Marsupial Inopiné, ça n'aide pas trop à rendre les voyages
tranquilles. Mais bon, bonus track DMI : Sancta Papaverina, avec le pape, Viva il Papa ! et le title
track de Trop d'adrĂ©naline nuit : Trop d'adrĂ©naline nuit⊠Bon, on y est. 24 minutes 29 secondes c'est plus qu'il n'en faut pour revenir en arriĂšre, corriger les ponctuations, repĂ©rer les rĂ©pĂ©titions, vĂ©rifier qu'on n'a pas dĂ©passĂ© les 9000 signes, zut c'est juste au-dessus, 9001. Tout changer.Et maintenant, il faut aller tĂ©lĂ©phoner Ă Estella⊠et que la prĂ©sentation soit brillante ! Estella, je l'avais oubliĂ©e, celle-lĂ . Minuit ! de Berlin frĂŒh vers ailleurs (Gare de l'est ?) tard : fini.
Alors⊠tiens. L'agitation de l'ours savant, donc.
( )
BLACK - COLLIGNON -DELPIERRE - ROULINCAMISETAS
Chief Inspector CHPR200702Médéric Collignon (voix, cornet,bugle, claviers), Maxime Delpierre(guitare), Arnaud Roulin (claviers),Jim Black (batterie, guitare,
Ă©lectroniques)
MICHEL BLANCLE PASSAGE ECLAIRDâautres cordes Dac 071
Michel Blanc (batterie), FranckVigroux (guitare, basse, électro-nique), Stéphane Payen (saxo-phone), Guillaume Séguron
(contrebasse)
JON HASSELLMAARIFA STREETLabel Bleu LBLC6674Jon Hassell (trompette), Peter Freeman (basse),
Rick Cox (guitare), John Beasley(clavier), Dhafer Youssef (voix etoud), Paolo Fresu (trompette),Abdou Mboup (batterie)
UN DRAME MUSICALINSTANTANĂ
TROP D'ADRĂNALINE NUIT(RĂĂDITION)GRRR 2024
Jean-Jacques Birgé (synthétiseur, voix,flûtes, percussion), Bernard Vitet (trom-pettes, anches, violon, percussion), Francis
Gorgé (guitare, basse, percussion)
BERESFORD - ZORN -MARSHALL - TOOPDEADLY WEAPONS
nato HS10051Steve Beresford (claviers, trompette, per-
cussions), David Toop (guitare, flûte, per-
cussions), John Zorn (clarinette, saxo-
phone),Tonie Marshall (voix)
JAC BERROCALLA NUIT EST AU COURANT
in situ IS040Jac Berrocal (trompette),
Hubertus Biermann (contrebasse),Francis Marmande (contrebasse),
Jacques Thollot (batterie)
Rails, 2005
12 Ă bas la sĂšche proximilitĂ© vive lâhumide Ă©pistrophe ! L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
QUOI DE NEUF DOCTEUR BIGBAND
EN ATTENDANT LA PLUIEQDND DOC003
Nicolas Genest, Claus Stötter, Georges
Beckerich, Claude Egea (trompettes), Philippe
Botta, Gilles Miton, Charles Schneider, Philippe
Sellam (saxophones), Daniel Casimir, Denis
Leloup, Damien Verherve (trombones), François
Thuillier (tuba) Hubert Dupont, (contrebasse),
BenoĂźt Delbecq (piano), Gilles Renne (guitare),
Benjamin Henocq (batterie), Annick Tangora
(voix), Serge Adam (direction, composition)
DUO BJURSTRĂM -ROCHER
ON A MARCHĂ SOUS LAPLUIE...
Marmouzic MAR 01Christofer Bjurström
(piano, flûte harmonique), ChristopheRocher (clarinette, clarinette basse)
ProximilitĂ© », câĂ©tait le mot nouveau dont sâenorgueillissaient les ringards acadĂ©miciens en cet Ă©touffant lundi soir. Ils avaientpassĂ© tout lâĂ©tĂ© Ă chercher un terme qui, sous des allures copines, prĂ©cisait la rĂ©serve dĂ©sormais imposĂ©e. On vivait danslâattente sous un soleil de plomb pour ce bien maigre rĂ©sultat dont la consĂ©quence Ă©tait surtout que la sĂ©cheresse avait gagnĂ©
vallĂ©es et montagnes sans quâaucun mot gĂ©nĂ©reux ne permĂźt Ă la pluie de nourrir les riviĂšres et les ĂȘtres. La foule haĂŻssait les aca-dĂ©miciens, mais se taisait. La chaleur commençait Ă faire fondre les femmes en cire et Ă tuer les hommes en sueur. Les cĆurs fati-guaient, essoufflĂ©s au moindre geste. Le docteur « Quoi de neuf » (ainsi surnommĂ© car rare homme de fraĂźche nouveautĂ© dans lacitĂ© assĂ©chĂ©e), auteur de LâĂ©galitĂ© des bruits - qui sous le manteau se vendit dâailleurs fort bien â eut lâidĂ©e pour attendre la pluie,lâaider, et rendre les pensĂ©es disponibles, de sortir un bien beau vocable que les acadĂ©miciens nâauraient pu esquisser : « Epistrophe » ;rĂ©pĂ©tition d'un mot, effet rhĂ©torique, Ă la fin des membres stimulĂ©s d'une sentence : « du peuple, par le peuple, pour le peuple ».Et pour la danse, par la danse et de la danse de la pluie, car on en Ă©tait lĂ , il convoquait de fil en aiguille, avec la mĂȘme logique,ses amis monkiens de la bande Ă Serge Adam. Un livre ancien prĂ©cisait la classification des musiciens : les musiciens de la pluieet ceux de la sĂ©cheresse, Monk comme Debussy et Satie ou encore Michio Miyagis avant lui, appartenaient Ă la premiĂšre catĂ©go-rie, tendance nocturne. Le grand orchestre se mettait en place, le dos cherchant les racines fraĂźches, elles aussi parfois nommĂ©esĂ©pistrophes par les anciens (ils mĂ©prisaient les acadĂ©miciens). En un Ă©clat de rire et un chant facĂ©tieux, la proximilitĂ© vola en Ă©clatset le soleil comprit quâil fallait moins de duretĂ© pour les vivants. Un trombone appela la mer sur fond de cascades rĂ©gĂ©nĂ©rantes etle temps plein de grĂące incertaine vit apparaĂźtre lâesquif de deux beaux marins qui avaient pris le large, un moment dĂ©jĂ . CâĂ©taitgagnĂ©, la pluie Ă©tait lĂ . On remerciait les musiciens du grand orchestre, on vivait. Christofer Bjurström et Christophe Rocher, des-cendus de leur embarcation, traversaient la ville en marchant sous la pluie sous les yeux intriguĂ©s des libĂ©rĂ©s du strict dictionnaireet de la sĂ©cheresse. Leurs instruments prenaient le relais du mythe si vĂ©ritable des cĆurs emportĂ©s et des roseaux lĂ©gers. Tous sâin-vitaient, hommes aux visages heureusement ruisselants, belles en cirĂ©s, enfants au savoir brillant gris en plus dâune couleur. Lacommunication heureuse, tous fĂȘtaient les flaques bienveillantes et fragiles du duo dĂ©couvreur. Les questions, un temps si fonda-trices, de cette citĂ©-lĂ , ou prĂ©tendument Ă lâusage des jeunes gĂ©nĂ©rations comme « Savez-vous quelle fumĂ©e ?» ne comptaientplus pour grand chose. On nâavait plus soif, on Ă©tait bien, libres et ensemble.
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Texte de Nicole Lat
Image de Sangram MajumdarĂ BAS LA SĂCHE PROXIMILITĂ VIVE LâHUMIDE ĂPISTROPHE !
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13Croc-nique de jazzL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
DEREK BAILEY JOELLE LĂANDRENO WAITINGPotlatch P198
Derek Bailey (guitare), JoëlleLéandre (contrebasse)
JEF LEE JOHNSON THISNESS
nato Hope Street HS10048Jef Lee Johnson (guitares, voix), Chico Huff (basse),Ted Thomas jr (batterie), Nathalie Richard
(chant),Ishmael Wilburn (batterie), Rob Reddy (saxophone soprano), Ben Schachter
(saxophone ténor), Mauro Refosco (percussions),Tony Hymas (arrangements cordes),
RĂ©gis Huby (violon),IrĂšne Lecoq (violon), Guillaume Roy (alto), Sarah Veilhan (violoncelle),
HélÚne Breschand (harpe), Jean-Jacques Birgé (un ange passe)
LIONEL LOUEKEIN A TRANCE
Space Time records BG2524Lionel Loueke (guitare, saz,
voix)
CROC-NIQUE DE JAZZ
Textes et I
mag
es de Ouin
Texte de Patrick Williams
Photos de Guy Le Querrec
14 «Es-tu mon frÚre ?» L E S A L L U M à S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
SAMSON SCHMITT TIMBOMEHRSTEIN GYPSY JAZZ
BANDALICIA
Les Etonnants Messieurs Durand EMD 0701
Samson Schmitt (gtr) et Timbo Mehrstein (vln),
Mayo Hubert (gtr), Gautier Laurent (contrebasse)
DORADO SCHMITT QUINTET
DORADO SINGSLes Etonnants messieurs durand
EMD0501 Dorado Schmitt (guitare), Ludovic Beier(accordina, accordéon), Pierre-AlainGoualch (piano), Gautier Laurent
(contrebasse), Franck Agulhon (batterie)
BOULOU & ELIOS FERREPARISIAN PASSION
Bee jazz BEE015 Boulou & Elios Ferre (guitare),
Stephane Belmondo (trompette), AlainJean-Marie (piano),Pierre Boussaguet
(contrebasse)
BONI - LAZRO - MCPHEE -TCHAMITCHIANNEXT TO YOU
Emouvance EMV1023 Raymond Boni (guitare Ă©lectrique),Daunik Lazro (saxophones alto et bary-ton), Joe McPhee (saxophones alto,soprano, trompette de poche), Claude
Tchamitchian (contrebasse)
fossĂ©s (ou bien manquantĂ tout moment de se faire Ă©craser par uneautomobile, sâĂ©garantdans les halls des gares et des aĂ©rogaresâŠ), ils marchent bras tendusdevant eux, parfois ils se
croisent sans se voir, sebutent lâun contre lâautre :« Es-tu mon frĂšre ? Es-tu mon frĂšre ?... »
le propos des autreslâĂ©cho lointain dâun souvenir familier mais ilsprĂ©fĂ©raient lâignorer,dĂ©clarant que « ça neleur parle pas », quâils « nây comprennent rien »,que « câest pas mon truc ».Ils tombĂšrent dâaccordpour dĂ©crĂ©ter la fin de larencontre (ou de laconfĂ©rence, du congrĂšs,du banquet, du sommet,du match, du concertâŠ)et ils quittĂšrent la table.Furieux, les oiseaux quisâattendaient Ă ĂȘtre invi-tĂ©s Ă partager les miettesdu festin sâabattirent sureux et leur crevĂšrent lesyeux.
Depuis lesprinces, dispersĂ©s, solitaires, errent par lemonde, trĂ©buchant surles cailloux des chemins,sâengluant dans la bouedes marais, chutant lourdement dans les
famille (ou Ă©quipe ouâŠ)afficha un dĂ©sintĂ©rĂȘt totalpour lâhistoire que lesautres racontaient. MaisĂ lâintĂ©rieur des quatregroupes ils se passion-naient, contant les aventures les plus extraordinaires, passantde la tendresse Ă lafureur, du rire Ă la mĂ©lancolie⊠Ils avaientĂ©tĂ© accueillis dans unparc plantĂ© dâarbres centenaires au milieuduquel une table rempliede victuailles avait Ă©tĂ©dressĂ©e pour eux. LeursrĂ©cits possĂ©daient un telpouvoir dâenchantementquâils attirĂšrent des nuĂ©esdâoiseaux qui bientĂŽt lesaccompagnĂšrent de leurschants. La musique desoiseaux, mĂȘlĂ©e aux motsdes princes, couvrait lemonde.
Il semblait bien Ă chacun reconnaĂźtre dans
Acette Ă©poque-lĂ (ilse pourrait quâilsâagisse de notre
propre Ă©poque), lâunivers(ou seulement une pro-vince de lâunivers) Ă©taitdivisĂ© en quatreroyaumes. Dans chacundâeux rĂ©gnait une famille(ou bien une Ă©quipe, unorchestre, un parti, unecorporation, une maison,un club, une coterieâŠ).
Un jour, le GrandOrdonnateur delâUnivers dĂ©cide de rĂ©unir tous ces princesafin quâils Ă©tablissententre eux une entente etquâils finissent par sâunir(Ă moins que lâinitiativene soit venue des princeseux-mĂȘmes, ils Ă©taientbien assez grands pour sepasser dâun GrandOrdonnateur).
Tous vinrent etracontĂšrent leur histoire.Evidemment chaque
«ES-TU MON FRĂRE ?»
Raymond Boni, Europa Jazz Festival, mai 2003 Dorado Schmitt, Jazz in Marciac, août 2007, Gipsy swing project
La musiquedes oiseaux,mĂȘlĂ©e auxmots desprinces, couvrait lemonde.
All gods have children All gods have children est une crĂ©ation de la formation Das Kapital. Oui, vous avez bien lu : DasKapital, comme le titre allemand de lâoeuvre majeure de Karl Marx ! En ces temps de crise pro-fonde et durable (systĂ©mique disent les plus lucides), cette rĂ©fĂ©rence qui ne doit rien au hasardfait figure dâinvitation Ă se rĂ©approprier sa thĂ©orie du capitalisme. Ce nom vient comme nousrappeler que cette Ćuvre reste dâune Ă©tonnante jeunesse. Ă tel point que des businessmen new-yorkais la redĂ©couvrent avec intĂ©rĂȘt pour comprendre ce qui leur est arrivĂ© rĂ©cemment⊠Venons-en au contenu. Le premier morceau, trĂšs rĂ©ussi, nous plonge dans lâinquiĂ©tant. Il pourrait par-faire les atmosphĂšres oppressantes et poisseuses de certains films de David Lynch (genreEraserhead). Les deux autres plages, de belle facture, flatteront les oreilles de tous ceux quiaiment les progressions free. Si les trois musiciens affirment chacun leur prĂ©sence de façondynamique et rĂ©solue, jamais lâĂ©quilibre nâest rompu entre eux. Quâil sâagisse du second mor-ceau oĂč les percussions, le saxophone et la guitare fusionnent progressivement dans une alchi-mie efficace ; ou du troisiĂšme dans lequel les apports de chaque instrument sont plus nette-ment circonscrits. Ces plages mâont conduit Ă rĂ©Ă©couter plusieurs albums ECM de la fin desannĂ©es 70, en particulier Gateway 2 par Abercrombie, Holland, Dejohnette. Alors, merci.
15Quand le contenant ajoute du sensL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Texte de Mocliher
Images de Pic
Les 30 glorieuses
Avertissement : musik pour (trĂšs) initiĂ©s. La jaquette des 30 glorieuses, CD rĂ©alisĂ© parcinq passionnĂ©s de sons industriels, annonce la couleur dâemblĂ©e : « Vers la matiĂšre brute ;strates en mouvement, infinitude des rĂ©sonances⊠» Les plages sonores crĂ©Ă©es nousplongent dans un univers en partie rĂ©volu, celui de lâindustrie taylorienne arrivĂ©e prĂ©cisĂ©-ment Ă son apogĂ©e durant ces fameuses trente glorieuses (1945-1975). En sâĂ©vanouis-sant, le plus souvent douloureusement, ces usines dont lâune illustre tĂ©nĂ©breusement ennoir et blanc la couverture du CD ont entraĂźnĂ© dans lâoubli un climat fait aussi de cessons puissants et dĂ©chirants de la matiĂšre quâon transforme, quâon dĂ©coupe, quâon broie,des machines qui scient, pressent, modĂšlent. De ces sons qui ont marquĂ© et meurtri desgĂ©nĂ©rations de travailleurs. Câest donc Ă une sorte de travail de mĂ©moire que participe cetopus qui nâest pas sans rappeler les bandes son de fictions consacrĂ©es Ă la conditionouvriĂšre. Je pense notamment Ă ce film italien des annĂ©es 70, La classe ouvriĂšre monteau paradis dâElio Petri, un film saturĂ© par les bruits de lâusine, ceux qui Ă©puisent, ceuxqui transpercentâŠ
DAS KAPITALALL GODS HAVE CHILDREN
Quark CD01/1Hasse Poulsen (guitare), DanielErdmann (saxophones), EdwardPerraud (batterie et Ă©lectroniques)
BENOĂT - BOESPFLUG -GUELL - LEBORGNE -
MADIOTLES 30 GLORIEUSESEmile 13 LE 0004
Olivier Benoßt (guitare), PierreBoespflug (piano), FrançoisGuell (saxophone), RenéLeborgne (batterie), Thierry
Madiot (trombone)
QUAND LE CONTENANT AJOUTE DU SENS
16 Dans un pays oĂč lâon enferme des poĂštes L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
DANS UN PAYS OĂ LâON ENFERME DES POĂTES
ChĂšre Anna,
Le directeur a enfin donnĂ© suite Ă ma lettre et pour la premiĂšre foisdepuis dix semaines, les disques que tu mâenvoies ne te reviendrontpas. Je te remercie de ta persĂ©vĂ©rance car grĂące Ă toi, dâautres sonsque ceux des clĂ©s, des portes et des verrous, que ceux des cris devisages inconnus et ceux du martĂšlement lancinant de ma voix intĂ©-rieure vont pouvoir entrer dans ma cellule et dans mon ĂȘtre. Dessons que je ne connais plus. Jâen Ă©prouve une joie folle en mĂȘme
temps quâune douloureuse angoisse. Reste-t-il encore en moi uneparcelle prĂ©servĂ©e que lâisolement nâaura pas dĂ©vastĂ©e ?
Jâai peur, Anna, dâune nouvelle souffrance, que me soit rĂ©vĂ©lĂ©e laperte dâun nouveau sens et que cette autorisation soit une ultimeperverse trouvaille de la prison pour me faire sentir ses nouvellesvictoires. Jâai peur de me perdre davantage, Anna, jâai peur.Le gardien vient de mâapporter ton paquet et je tourne et retournedepuis plus dâune heure les disques sans oser encore les ouvrir.Sept disques que jâinterroge du regard en cherchant lâintention quetu as mise dans chacun de tes choix. Lâun deux me fait sourire
immĂ©diatement par sa proximitĂ© avec ton nom, Anna LiviaPlurabelle. La littĂ©rature cĂŽtoie la musique, la musique les origines,lâespace semble infini, comment ne pas sây perdre quand on neconnaĂźt plus que des murs ?
Jâai dĂ©cidĂ© de commencer par Les diseurs de musique, câest unnom qui me met en confiance, peut-ĂȘtre seront-ils mes guides verscette nouvelle apprĂ©hension du son. Jâai passĂ© le casque sur mesoreilles â je nâai pas le droit dâen faire profiter les autres - , jâaifermĂ© les yeux pour ne plus voir ceux de mon gardien qui me guet-tent (il y a eu trois tentatives de suicide cette semaine et la prĂ©-
Texte de Christelle Raffaëlli
Image de Nathalie Ferlut
17Dans un pays oĂč lâon enferme des poĂštesL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
MIRTHA POZZILA SERPIENTE IMMORTALTranses européennes TE027Xavier Legasa (chant), PhilippeBotta( saxophone), Jacques
Bolognesi (accordéon), Jean-LucPonthieux (contrebasse), Pablo
Cueco & Mirtha Pozzi (percussions)
MICHEL HOUELLEBECQJEAN-JACQUES BIRGĂĂTABLISSEMENT D'UNCIEL D'ALTERNANCE
GRRR2026Michel Houellebecq (slam),Jean-Jacques Birgé (clavier,
processeur vocal)
ENSEMBLE TEXTâUPFRANCOIS COTINAUD FAITSON RAYMOND QUENEAU
Musivi MJB010CDPascale Labbé (voix), François
Cotinaud (saxophones, clarinette,composition, voix), FrançoisChoiselat (trombone, effets),
JĂ©rĂŽme Lefebvre (guitare, effets),Sylvain LemĂȘtre (percussions), +
Serge Adam (trompette)
STEVE LACYTHE HOLY LA
Free Lance FRLNS0201Steve Lacy (saxophone soprano),Jean-Jacques Avenel (contrebasse,sanza), John Betsch (batterie), Irene
Aebi (chant)
HODEIR-CARATINIANNA LIVIA PLURABELLE
Label bleu LBLC 6563P. Caratini, (direct), V. Philippin (soprano), Ă.
Lagneau (contralto), P. Leloup (clari), D. Barbier,
E. Gieco (flûtes), G. Porte (sax sopranino, soprano,
clarinette), S. Beuf(sax alto),J-P. Baraglioli, J-P.
SolvÚs (sax alto, ténor, clarinette),A. Bélec, P.
DuchĂȘne, M. Goldberg (sax tĂ©nor, clarinette), M.
Trousselet (sax baryton, clarinette), B. Auger (sax
basse, clarin), B. Krattli, PSlominski (trompettes),
J.Gobinet (tromp, bugle solo), J. Bolognesi, D.
Leloup, Ă. Louis (tromb ),J-P. Arnaud (batterie), C.
Lagniel, P. Macé (vibraph), M. Ducret (guit), P. A-
Blachette (violon), J. Bardy, (basse)
ELIANE DAVY - NICOLASTALBOT - YANN LETORT
LOUISE LABĂ OU L'AMOUR FOU
Petit Label PLblanc001Nicolas Talbot (contrebasse),Yann Letort (saxophones),Eliane Davy (comédiennne)
PEY - LAZRO - DONEDA -LE QUAN
LES DISEURS DE MUSIQUEVandâĆuvre VDO 9814
Serge Pey (voix, grelots, textes),Michel Doneda (saxophones
soprano et sopranino, clochette),Daunik Lazro (saxophones alto etbaryton, clochette), Ninh LĂȘ Quan
(percussion)
sence de tout objet nouveau dans une cellule appelle une surveil-lance accrue). DerriĂšre mes paupiĂšres, le vide, le noir, le mĂȘme quecelui qui mâhabite depuis mon arrivĂ©e ici. Et soudain, ça grincecomme un son de poulie, ou plutĂŽt non comme un mĂąt ou commela barre en bois dâun bateau. Jâai lâimpression dâembarquer, de sen-tir vivre une coque, dâĂȘtre cette coque, dâentendre et dâĂȘtre le mou-vement, le dĂ©part. Je me laisse glisser, changer dâĂ©tat, de matiĂšre,finalement quand on nâest rien on peut devenir tout. Ca tangue, çarĂ©sonne, ça cogne mĂȘme et ça fait mal. Les sons qui me transfor-ment sâaffolent, les sons qui me transforment mâaffolent. Je ne vaispas y arriver, mes yeux sâouvrent et se ferment, ma tĂȘte tourne, serefuse, cĂšde, se refuse. Ma tĂȘte, ma prison, « toi qui dĂ©fais le cer-cle qui me fait ne me dĂ©fais pas », oĂč suis-je ? « Câest lâorchestrequi joue la danse de la terre », « toi qui dĂ©fais le cercle qui me faitne me dĂ©fais pas » *⊠Je sombre dans une sorte dâinconscience etme laisse porter par la vague divine qui dĂ©cidera ou des sons ou dela prison.
Je me dĂ©pose Ă©puisĂ© sur le sable dâune nouvelle rive, Louise LabĂ©ou lâamour fou, il semblerait que les sons se soient fait en moi uneplace. Une femme debout, devant un feu ardent, dĂ©clame despoĂšmes dâamour. Sa voix me parvient portĂ©e par le souffle marin, jesais pourquoi ce disque, Anna. Jâentends ton cĆur qui bat. Je pense Ă toi dehors, faussement libre et prisonniĂšre de moi-mĂȘme, de mes barreaux qui sont aussi les tiens. Jâentends lacontrebasse qui rythme la douleur. Jâentends des messagesdâamour.
« Ainsi, Ami, ton absence lointaine Depuis deux mois me tient encette peine,Ne vivant pas, mais mourant dâunAmour,Lequel mâoccit dix mille fois lejour. »**
Jâentends le saxophone qui criemes excuses, qui hurle monimpuissance.
« à cruautés, Î duretés inhumainesregards compatissants des célesteslumiÚres,Î passions primitives du coeurtransis,Voulez-vous encore augmenter mes peines ? » ***
Ce disque est magnifique mais presque impossible Ă entendre. Jâaiun besoin immense de toi, que ces poĂšmes prennent chair. Tesformes, ta chaleur, tout ton ĂȘtre me manque. Ce disque remplitmon vide de toi dâun trop plein de chagrin.
Ma main glisse vers le disque dâHodeir, inĂ©vitablement, je tâappelle,Anna Livia Plurabelle. Soudainement, sous la baguette de PatriceCaratini, lâapparition fĂ©minine du bord de plage se trouve entourĂ©edâun millier de lucioles affolĂ©es, telles des fĂ©es clochettes qui chu-chotent : « Anna Livia, Anna Livia, Anna Livia ». Leur langageendiablĂ© est mystĂ©rieux mais il file dans les airs Ă grande vitesse etmâentraĂźne dans une course folle, vers un hĂŽtel sans barreau quiressemble fort Ă celui de Sylvia Beach. Mon imagination sâemballe,jây entre et cours aprĂšs ces petites voix flĂ»tĂ©es de piĂšce en piĂšce, Ă la recherche du maĂźtre James Joyce. Assis dans un fauteuil, lesilence se fait autour de lui, la main posĂ©e sur Finnegans Wake, ilsemble dĂ©tenir le secret de sa lecture. Je mâapproche de lui, jâaime-rais lui parler, je me souviens de cette soirĂ©e, Anna, oĂč tu avais lu Ă haute voix le premier paragraphe de ce livre et oĂč nous nous Ă©tionsregardĂ©s, Ă©berluĂ©s, nous demandant bien quel mystĂšre pouvait recĂ©-ler ces phrases absconses. Je me rappelle aussi mon Ă©tonnementaprĂšs avoir lu que le traducteur français avait mis plus de vingt ansĂ venir Ă bout de cette Ćuvre. Au moment oĂč je mâapprĂȘte Ă luiparler, il pose son doigt sur ma bouche, fait un signe aux petitsgĂ©nies qui lâentourent et voilĂ quâĂ nouveau reprend la course danslâhĂŽtel. Le secret serait-il ailleurs ? Quâa voulu signifier Joyce ?
Un son discordant me fait enlever mon casque subitement, les sonsne fonctionnent plus ensemble, les images se brouillent, mes yeuxsâouvrent. Un gardien est plantĂ© devant moi, la matraque battantles montants mĂ©talliques de mon lit. On mâa appelĂ© pour venirchercher mon repas mais je nâai rien entendu. Que va-t-il encore sepasser ? Je pense avec angoisse aux disques que je nâai pas Ă©cou-tĂ©s, je nâose regarder dans leur direction de peur de donner demauvaises idĂ©es au gardien. Mais celui-ci, bien aguerri, nâa pasbesoin que je lui suggĂšre de punition, il voit les disques posĂ©s prĂšsde lâappareil, se dĂ©pĂȘche de les confisquer, part en claquant laporte et bien sĂ»r conserve mon plateau-repas. Jâai le ventre vide, lesouffle coupĂ© de cet arrachement. En plus de la musique, câest unepartie de toi, Anna, que lâon mâenlĂšve encore. Heureusement, lesdisques pris sont ceux que jâai pu Ă©couter et, prĂšs de mon lit, dis-crets, se recroquevillent les quatre autres que je nâai pas encoreentendus. Difficile de reprendre lâĂ©coute aprĂšs ce brusque rappel Ă la rĂ©alitĂ©. Toute faveur ici se paie trĂšs cher.
Jâai quittĂ© James Joyce, on mâa volĂ© son secret mais les sons conti-nuent de chanter dans ma tĂȘte et lâhĂŽtel se reforme petit Ă petit,fenĂȘtres sur la mer, silhouette Ă©vanescente sur la plage et toi Anna,dans toutes les notes. Comme dans un film oĂč les images ralentiessâaccĂ©lĂšrent, je retrouve le rythme de ma course, je remets lecasque sur mes oreilles et mâarrĂȘte Ă la porte dâun salon oĂč je voisSteve Lacy et son trio donner un concert aux hĂŽtes de lâhĂŽtel. Leson de son saxophone immĂ©diatement me pĂ©nĂštre, reconquiert enmoi des espaces de friches Ă©motionnelles. Lâinstrument voyage dansdes zones qui me sont inconnues, prĂȘte son chant Ă de nouveauxpoĂštes, Thomas Gainsborough, Robert Creeley, caresse la voixdâIrĂšne Aebi, peint dâincroyables paysages, une montagne noire, ungrand miroir. Le silence. Il est tard, les appareils Ă©lectriques sontcoupĂ©s, je ne pourrai prolonger cette nuit, chĂšre Anna, ce beauvoyage que tu mâoffres. Comme diraient Les diseurs de musique« dans un pays on lâon jette des pierres sur lâamour, seules lespierres sont libres ». *
Jâai beau chercher le sommeil, rien nây fait, lâespace libĂ©rĂ© de masensibilitĂ© craint de sâendormir et de rester pris au piĂšge dâune viesans lumiĂšre.
7 heures du matin. Je nâai pas fermĂ© lâĆil de la nuit ou plutĂŽt, jene lâai pas ouvert afin de ne pas quitter les lieux offerts par tamusique. Je reprends mon casque, me dilue quelques grains decafĂ© soluble dans lâeau tiĂšde qui coule du robinet et place un nou-veau disque dans le lecteur. LâĂ©lectricitĂ© est remise en route.
A cette heure, lâhĂŽtel est silencieux. Dans la salle de concert,comme uniques tĂ©moins dâunefolle soirĂ©e, une contrebasseposĂ©e au sol et un foulardesseulĂ© sur le dossier dâunechaise, trace de toi peut-ĂȘtreâŠJe profite de cette suspensionpour regagner la plage, le bateauqui mâa conduit en ces lieux esttoujours lĂ comme prĂȘt pour unnouveau voyage. Sur le pont, undrĂŽle de personnage attire monattention. « Heureusement quâily a les ratures ! » sâexclame-t-ilen ma direction. Il me dĂ©visage.Je ne comprends pas trĂšs bien
sa phrase ou crains de la comprendre. Autour de lui se forme unpetit groupe, François Cotinaud fait son Raymond Queneau. Alorsque je me vois comme ce poisson du poĂšte aux nageoires coupantesqui fait des ravages dans le cĆur des mĂ©duses et que je te voiscomme cette mĂ©duse au cĆur ravagĂ© sâĂ©chouant dans les portssous forme de pĂ©troliers ou de charbonniers****, oui Anna, alorsque tout cela et mĂȘme pire, jâespĂšre que la rature de mes erreurs,la dĂ©rision existentielle dans laquelle nous nous trouvons, sâoffrirontune belle rĂ©Ă©criture.
Jây songe en mĂȘme temps que cet autre disque que tu me livres,Etablissement dâun ciel dâalternance, lâappelle de son titre. Tu aschoisi les mots de Michel Houellebecq pour me faire entendre tesongles qui sâagrippent au rebord de ma vie, tu as choisi les sons deJean-Jacques BirgĂ© pour te donner la force de ne pas lĂącher prise.Accroche-toi mon amour, je tâen supplie, ne tombe pas. Je sais quetu as froid, je sais que je suis froid, mais sâil en reste unaujourdâhui, tes ailes par-dessus le vide sont notre seul espoir.
« Comme un oiseau blessĂ© tournoie dans lâatmosphĂšreAvant de sâĂ©craser sur le sol du cheminTu titubais, disant des mots Ă©lĂ©mentaires,Avant de tâeffondrer sur le sol de poussiĂšre ; Je te prenais la main ».*****
Je regarde mes barreaux, plus quâun seul disque dĂ©sormais pourfaire le chemin du retour : La serpiente immortal de lâuruguayenneMirtha Pozzi. Un monde de lĂ©gendes, un Ă©ternel recommencement,des origines aux origines, un monde oĂč jamais un Hernan CortĂšs neserait pris pour un Serpent Ă plumes, un monde oĂč plus personnene serait pris. Jâaime ton choix Anna et au-delĂ du voyage, le che-min quâil me trace, jâaime ce retour que tu mâas choisi sansimpasse.
Je sais que cette faveur musicale ne se reproduira pas, autorisationrimant ici avec exception. Pourtant, ce serpent de poĂ©sie, insaisis-sable immortel, aux visages multiples, Ă la danse sonore, auxparoles percussives, ne me ramĂšnera pas complĂštement en prison.Tu as descellĂ© mes barreaux, agrandi ma fenĂȘtre. Je tâen remercieAnna, je tâaime.
* Serge Pey, in Les diseurs de Musique** extrait du poÚme «Elégie II» de Louise Labé*** extrait du «Sonnet III» de Louise Labé**** citations du poÚme de Raymond Queneau « Marine »***** Michel Houellebecq in Etablissement d'un ciel d'alternance, I.
« « Dans un pays oĂč lâonenferme des poĂštesdans les prisons, seules les prisons sont libres »*
18 Hugh, la légende de la tribu poulet (musical diary) L E S A L L U M à S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
du Moyen-Orient, cet Ă©tĂ©, illâavait retrouvĂ©e engoncĂ©e danssa dĂ©pression, ne buvant, ne mangeant plus, aux prises avecde bien terribles hantises Ă forme de bestioles quâelle voyaitdĂ©sormais partout, Ă commencerdans son propre corps. (« Maiscâest une mouche », « Tu as dĂ©jĂ vu une mouche sans ailes niqueue ni tĂȘte, toi ?! »).
Parvenu dans le potager, sa jungle, il cueille une courgette, quelques feuilles deblette, de chou, un peu de per-
dĂ©lire, de lâimpossible en touscas. Il tint bon : soit elle accep-tait ce qui avait Ă©tĂ© mis en placechez elle, soit elle retournaitdans la maison de retraite dâoĂč,Ă sa demande, il lâavait fait sortir.Il raccrocha le combinĂ© tĂ©lĂ©pho-nique, Ă©teint son lecteur de CD.Ecouter de la musique aussidevenait difficile Ă partir dâuncertain Ăąge.
Lâenveloppe ne conte-nait pas quatre CD comme illâavait cru tout dâabord mais Ă©ga-lement un DVD (Brainville 3 âTRI-08514). Le soir, il se dit quâilallait peut-ĂȘtre le visionner maisil se limita Ă regarder les photos.Il sâagissait dâun Live au Tritonen 2007. Les musiciens devaientavoir plus de 200 ans Ă eux trois.Leurs cheveux, dĂ©garnis, leurmoustache ou leur barbe, Ă©taientplus blancs que poivre et sel,comme la sienne dĂ©sormais.Il renonça Ă le visionner pource soir et mit la saison 5 de 24Heures, sâendormit au cours dusecond Ă©pisode.
Lundi
Longtemps il sâĂ©taitĂ©veillĂ© au rire sardonique de LolCoxhill dans « Silly SurfingSausage » (Shopping for Melodies âchabada 53016.2) ou encore auxaccents des Melody Four (SiSeñor ! â nato DK 018 53036.2),dĂ©sormais il prĂ©fĂ©rait le silence.
Quand il essaya derĂ©Ă©couter de la musique, aprĂšsdâinnombrables coups de tĂ©lĂ©-phone correspondant Ă la massede petites choses quâil avait tou-jours Ă rĂ©gler, vĂ©rifier ou organi-ser Ă chacun de ses retours, câest-Ă -dire quelque part dans lâaprĂšs-midi, il dĂ©cida dâessayer un autreCD, peut-ĂȘtre se trouvait-ilquelque chose dont les filamentssauraient sâenrouler dans soncorps avec suffisamment de lan-gueur pour quâil puisse sây lover,voire, un temps, sây reposer. Iltenta Milan Athletic Club de FredPoulet (LBLC 4008), interrom-pit « Ma gomme » dĂšs les pre-miĂšres mesures. Une chanson.TrĂšs « gainsbarre ». Il arrĂȘta aus-sitĂŽt. Pour cela aussi il nâĂ©tait pasprĂȘt. Il lui fallait de plus en plusde temps pour se laver de sondernier sĂ©jour aux pays desvivants morts. Il remit Tribu. Lamusique commençait Ă lui deve-nir familiĂšre. Autrefois, il lâauraitĂ©coutĂ©e en boucle une journĂ©eentiĂšre, pendant une semaine,plus, il lâaurait laissĂ©e lâaccompa-gner, il faisait ça parfois avec cer-tains CD, lĂ , mĂȘme en Ă©couterplus de quatre morceaux dâaffi-lĂ©e devenait difficile.Aujourdâhui encore il ne dĂ©passapas le quatriĂšme.
Mardi
Nouvelles et infruc-tueuses tentatives pour Ă©couterTribu en entier. Un rĂ©sultat posi-tif cependant : il se niche dĂ©sor-mais confortablement au sein de« Fool Moon ». Lentement soncerveau se lâapproprie. Les notes
Samedi
Il est revenu une foisencore du Midi. Jeannette est sortie de sa maison de retraitemĂ©dicalisĂ©e et il se retrouve Ă latĂȘte dâune PME dâinfirmiĂšres,aides, mĂ©nagĂšres, soignantes,kinĂ©, psychiatres, etc. Avant quâilne reparte, elle lâa regardĂ© dâunair butĂ© et lui a dit : « MĂ©chant ».Un rĂ©sumĂ© succinct de sesefforts pour lui permettre de re-habiter chez elle (sa volontĂ©). Apartir dâun certain Ăąge, il ne fautpas plus espĂ©rer de comprĂ©hen-sion ou dâapprobation de la partdâun ĂȘtre humain que dâunenfant de trois ou quatre ans. Ilfaut juste faire les choses quelâon pense justes et aller delâavant, sans se retourner, surtoutsans se retourner.
Dans sa boĂźte aux let-tres, il a trouvĂ© lâhabituellemasse de courriers dont unegrosse enveloppe contenant lesquatre CD. Il en a regardĂ© lespochettes de ce regard creuxquâil a toujours un peu quand ilrentre du Midi. Sans plus atten-dre il en a insĂ©rĂ© un dans le lec-teur (Tribu â MJB 009) et en acommencĂ© lâĂ©coute. Au bout dequelques notes, il a dĂ» sâinter-rompre. On frappait Ă la porte.Au-dehors il avait recommencĂ© Ă pleuvoir. Dans le Midi aussi ilavait beaucoup plu. MĂȘme si, lesamedi prĂ©cĂ©dent, il avait pu sebaigner sur une petite plage deBandol. Sa premiĂšre baignadedepuis quâil Ă©tait revenu vivresur le continent, voilĂ cinq ansde ça maintenant.
Il lui fallut plusieursheures avant de pouvoir se ras-seoir Ă son bureau et reprendrelâĂ©coute du CD. Pendant tout cetemps, celui-ci Ă©tait restĂ© patiem-ment bloquĂ© sur suspendre.Trop longtemps sans doute pourson lecteur qui refusa de repren-dre la lecture, entraĂźnant un buginformatique gĂ©nĂ©ralisĂ© etlâabandon dĂ©finitif de toute ten-tative dâĂ©couter la moindre notede musique pour la journĂ©e.
Dimanche
Quelque part danslâaprĂšs-midi, le soleil Ă©taitrevenu, pĂąle, frĂȘle incertain.Puis, le week-end sâĂ©tait terminĂ©et son fils repartit avec sa mĂšre.Il sâĂ©tait remis derriĂšre sonbureau. Les premiĂšres notes de «Fool Moon » se mirent Ă sautillerdes enceintes. Un temps, il lesaurait laissĂ© surgir dĂšs le matin. Il Ă©tait parvenu au bout de laplage 4 (« Round ») quand letĂ©lĂ©phone sonna. A peine deretour chez elle, Jeannette avaitune nouvelle obsession : habiterchez sa sĆur (93 ans, en fauteuilroulant et qui entendait « LâInternationale » rĂ©sonnerdans sa tĂȘte du matin au soir âelle aimait, câĂ©tait une bellemarche militaire). A partir dâuncertain Ăąge, vouloir rĂ©pondre audĂ©sir dâun vieillard tient du
Texte et images de Jean Annestay
en vont rejoindre dans samĂ©moire auditive, il le sent,dâautres morceaux Ă©vanescents,Ă©phĂ©mĂšres, toujours immiscĂ©sdans les replis de son expĂ©-rience sensitive cependant. Ilatteignit les rivages dâ« Afrique »,cinquiĂšme morceau du CD.
Et puis, ce fut le soir, iltombait de plus en plus tÎt encette automnale saison. Il se hùtavers son potager, délaissé depuisces longs mois passés à essayer(en vain) de faire se réalimenterJeannette quand, à son retour
sil, de ciboulette, bref, un peude tout ce qui a continuĂ©, enverset contre tout, Ă pousser et queles limaces, bien grassesgluantes, avaient bien voulu luilaisser. Le vent sâĂ©tait mis Ă souf-fler et il sâĂ©tait empressĂ© de ren-trer chez lui se prĂ©parer unebonne salade et une soupe bienchaude.
MercrediIl nâĂ©coute rien, Ă©crit beau-
coup.
HUGH, LA LĂGENDE DE LA TRIBU POULET (MUSICAL DIARY)
Le soir, il avance dansla saison 5 de 24 Heures. Elleroule plutĂŽt mieux que la 4 etc'est mĂȘme surprenant, il en estau cinquiĂšme Ă©pisode et JackBauer n'a toujours torturĂ© per-sonne. Ou alors c'est quâil sây esttellement habituĂ© quâil ne leremarque mĂȘme plus. Dire que,lui qui sâest toujours refusĂ© Ă avoir la tĂ©lĂ©, sâĂ©tait mis Ă regar-der des sĂ©ries aprĂšs sa dĂ©cou-verte des Sopranos, une exceptionsans doute malheureusementdestinĂ©e Ă confirmer la rĂšgle delâaffadissement mental et esthĂ©-tique auquel lâhumanitĂ© estaudiovisuellement soumisedepuis des dĂ©cennies, plus. Ilregarde Ă nouveau les pĂ©pĂ©s deBrainville 3, Hugh Hopper,Daevid Allen, Chris Cutler, ilsdĂ©gagent plus dâĂ©nergie etdâĂ©motion que tous les KieferSutherland de la planĂšte tĂ©lĂ© rĂ©u-nis.
Jeudi
Chaque annĂ©e Ă lamĂȘme saison, il fait le mĂȘmeconstat. Chaque annĂ©e ses plantsde tomates semblent vouloir produire tout lâhiver sans jamaisdĂ©cliner et, chaque annĂ©e, defaçon assez soudaine, enquelques jours, aprĂšs les pre-miers coups de froid, les plantsse ratatinent et meurent. Il yrepense souvent quand il songeĂ ses parents eux-mĂȘmes soit disparus soit bien ratatinĂ©s.Quand il avait su quâil allaitdevenir pĂšre voilĂ une douzaine dâannĂ©es, le sentiment de samortalitĂ© sâĂ©tait intensifiĂ©.CâĂ©tait comme si une horlogesâĂ©tait mise Ă retentir en lui, letemps Ă se contracter, lâespace imperceptiblement Ă manquer,la musique et les images de lui Ă sâĂ©loigner, en dĂ©pit de ses effortspour conserver un lien avecelles. Le monde lentement sâef-façait et il nây pouvait rien.
Vendredi
BientĂŽt la semaine sâachĂšvera, Ă son insu grignotĂ©e. Sur son bureau les CD sont toujours empilĂ©s, sa curiositĂ© ensuspens comme leur lecture. Il sait dĂ©sormais quâune fois cejournal expĂ©diĂ©, en toute sĂ©rĂ©-nitĂ©, il pourra Ă nouveau surleur plage, sans enjeu, au fil desjours se balader. Il se dit quâilcommencera par lâEtienneBrunet Zig Rag Orchestra, LalĂ©gende du Franc RockâNâRoll (SHP1), tiens, oui, ce serait une bellefaçon de commencer la semaineou de finir celle-ci mĂȘme. Si au moins cela pouvait ĂȘtre possible.
Cette sĂ©lection, rĂ©union improbable de CD et d'artistes, met enperspective les relations entre le jazz et la musique classique ou"contemporaine". Elle traverse des esthĂ©tiques diffĂ©rentes, mais cescinq opus ont en commun une forte rĂ©fĂ©rence Ă la narration, ou Ă lacrĂ©ation dâun univers imaginaire par la musique. Le cheminement de lâun Ă lâautre est assez joyeux, toujours surprenant, mais jamais vraiment dĂ©routant. Que du bonheur !
Au-delĂ du jeu de mot, Rava lâopĂ©ra va (câest le titre), quiprĂ©sagerait une musique futile, câest en fait un disque assezdĂ©licieux et inattendu, sans vulgaritĂ©, toujours dans la
dĂ©licatesse. Il faut dire que ce son de trompette lâimpose. Les airsdâopĂ©ra, majoritairement de Puccini (Tosca), sont traitĂ©s comme desstandards de jazz. Les jazzmen amĂ©ricains lâont souvent fait avecdes chansons, mais lĂ câest de lâOpĂ©ra, pas moins ! Justement, onsent que les airs de Puccini sont pris comme des musiquespopulaires. Seuls les Italiens peuvent avoir ce rapport simple etimmĂ©diat Ă lâopĂ©ra. Dans la prĂ©face, le vĂ©nĂ©rable Philippe Carles(directeur de Jazz Magazine Ă la grande Ă©poque) a dâailleurs du malĂ juguler son enthousiasme. Ce CD est lâĆuvre dâun humaniste decharme.
On reste dans lâopĂ©ra avec Archipel de François MĂ©chali. LĂ , câest « vraiment » un opĂ©ra, avec une histoire, des chanteurs, deschĆurs et une ouverture. Les rencontres aussi directes entre jazz etopĂ©ra ne sont pas si frĂ©quentes. On nâavait pas vu de projets decette envergure depuis La baraque rouge de GĂ©rard Marais. LapiĂšce jongle entre trois modes dâĂ©critures diffĂ©rentes : les passagesdu chĆur, les chanteurs solistes et les passages instrumentaux. Le livret est signĂ© G.J. Arnaud, auteur atypique, prolixe et parfoisfulgurant de science-fiction française. Ce CD est lâĆuvre dâunhumaniste de cĆur.
Avec Lâargent dâYves Robert, la forme est opĂ©ratique, mais lecontenu et le style sont ailleurs. Yves Robert y joue, bien entendu,magnifiquement du trombone, mais le propos musical est plusproche de la musique Ă©lectro, quâelle soit acousmatique ou quasitechno. On y retrouve Elise Caron, la Diva des musiques crĂ©atives,dans le registre "chantĂ©-jouĂ©" qui lui va si bien. Le propos est souvent philosophique, Ă©conomique ou politique. Il est parfois profond, mais le traitement musical et lâhumour distanciĂ© (on penseĂ Michel Musseau) font que le rĂ©sultat Ă©chappe toujours Ă la lourdeur. Câest lâoeuvre dâun humaniste obstinĂ©.
Sol, suelo, sombra y cielo de Pablo Cueco ne nous entraĂźne pas versun flamenco jazzifiĂ© comme le titre pourrait le laisser penser, maisplutĂŽt vers une sorte de « poĂšme symphonique » ou vers un universcinĂ©matographique (on pourrait penser Ă certains films dâAntonionipar exemple). La narration, ici non plus, nâest jamais bien loin,mais elle ne sâexprime pas de façon directe : chacun pourra sâyconstruire son « histoire ». La musique est « imagĂ©e » (on reconnaĂźtici le fils du peintre qui dâailleurs signe le visuel). La musique esttrĂšs « composĂ©e », trĂšs « fouillĂ©e ». On y entend des instrumentsassez inhabituels dans le jazz : bien sĂ»r le zarb (tambour iranien) ettoutes sortes de percussions traditionnelles, mais aussi le hautbois,la harpe et des flĂ»tes Ă©tranges. Câest lâĆuvre dâun humanistedĂ©calĂ©.
Bassma suite de Claude Tchamitchian est aussi conçu comme unesuite cohĂ©rente. Les compositions sont transcendĂ©es, voire joyeuse-ment submergĂ©es par le jeu gĂ©nĂ©reux des solistes. On entend beaucoup dâĂ©critures et de rĂ©flexion, mais câest sans doute plus un« orchestre », rĂ©union de personnalitĂ©s fortes et de sons personnels,quâune « composition » au sens habituel du terme. Ce nâest pasune critique, câest la description dâun talent. De plusieurs talentsâŠ.Câest lâĆuvre dâun humaniste dĂ©mesurĂ©.
19Espace OpéraL E S A L L U M à S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
FRED POULETMILAN ATHLETIC CLUB
Label bleu LBLC 4008Fred Poulet (voix), Sarah Murcia (contrebasse),
Gilles Coronado (guitare), Franck Vaillant
(batterie), Seb Martel (guitare), Mami Chan
(piano), David Hussec (guitare), Rodolphe
Burger (guitare), Olivier Py (saxophone) ,
Arnaud Dieterlen (batterie)...
BRUNET ETIENNE ZIG RAGORCHESTRA
LA LĂGENDE DU FRANCROCK'N'ROLLSaravah SHP1
Etienne Brunet (saxophone), ErickBorelva (batterie), Christophe Minck(basse Ă©lectrique), Paul Rogers
(contrebasse), Benjamin Ritter (voix,guitare), Laurent SaĂŻet (guitares)
HOPPER - ALLEN - CUTLERBRAINVILLE 3Le Triton TRI08514
Daevid Allen (guitare, voix), Hugh Hopper(guitare basse), Chris Cutler (batterie),invité : Didier Malherbe (tarobago).
TRIBUMusivi MJB009CD
Geoffroy De Masure (trombone,compositions),
Jean-Luc Lehr (guitare basse),Chander Sardjoe (batterie),
Bo Van Der Werf (saxophone baryton),Pierre Van Dormael (guitare)
Texte de Paul Merval
Photo de Guy Le Querrec
ENRICO RAVARAVA LâOPĂRA VALabel bleu 6559
Enrico Rava (trompette), Battista Lena (guitare),
Palle Danielsson (contrebasse), Jon Christensen (batterie), Richard Galliano (accordéon), Bruno Tommaso (contrebasse)Insieme Strumentale di Roma
YVES ROBERTLâARGENT
Chief inspector CHHE200505Yves Robert (conception, réalisation, arran-
gements, trombone, voix), Jean-Philippe Morel (basse, contrebasse,voix), Sylvain Thevenard (son, montage, réa-lisation, arrangements), Elise Caron (voix) ,Yamina Tadjeddine (économiste), Bernard
Ferry (psychanalyste),Arnaud Chesnay (trader), Jean-Paul
Curnier (philosophe)
PABLO CUECOSOL, SUELO, SOMBRA Y CIELOTranses européennes TE023Richard Axon (violon), HélÚne
Breschand (harpe), Denis Colin (clari-nette basse), Pablo Cueco (zarb, per-cussions), Christophe Griveau (cornet),Antoine Lazennec (hautbois), MichelMaurer (piano), Didier Petit (violon-celle), Mirtha Pozzi (percussions),
Pierre Rigopoulos (percussions), HenriTournier (flûtes),
Patricio Villaroel (direction)
GRAND LOUSADZAKBASMA SUITE
Emouvance EMV 1007Jean-François Canape (trompette), Jean-LucCapozzo (trompette), Xavier Charles (clari-nette), Daunik Lazro (saxophone), LaurentCharles (saxophone, clarinette), FrançoisCorneloup (saxophone), Thierry Madiot
(trombone), Philippe Deschepper ( guitare),Raymond Boni (guitare), Stéphan Oliva (piano), Michaël Nick (violon), Laurent
Hoevenaers (violoncelle), Eric Echampard(batterie),Claude Tchamitchian (contre-
basse)
ESPACE OPĂRA
"operatum humanistum"
Claude Tchamitchian, Acoustic Lousadzak, Banlieues Bleues 2001, Aubervilliers
FRANĂOIS MĂCHALILâARCHIPELCharlotte CR171
Jean-Marc Larché (saxophones soprano etalto), Michel Pilz (clarinette basse), PatrickFabert (trompette, bugle), Jean-Jacques
Justafré (cor), François Couturier (piano, cla-viers), François Méchali (contrebasse), PeterGritz (batterie), Antoine Banville (batterie),Monica Passos, Stéphanie Quenet, CaroleEscoffier, Bénédicte Ragu Val Horry
(soprano), Allen Hoist , JérÎme Kayser AlainDésir Emmanuel Massarotti VincentMagnier (ténor ), Frédérique Carminati
(contralto) ,
Embrassez qui vous voudrez20 L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
JACQUES HIGELINLES ANNĂES SARAVAH
Saravah SHL1905Jacques Higelin (voix, guitares, clochettes de Mulhouse, accordéons,
pianos, banjo, traversiĂšre indienne en do, vaches champenoises,
appeaux, flĂ»te bĂ©douine, piano japonais, balafon CĂŽte dâIvoire & voix)
Jean Querlier (flûte), Simon Boissezon (basse et guitare acoustique),
Jean-Louis Lefevbre (violon), Areski (choeurs, percussions, maracas,
crĂ©celle, boules dâescalier du 20 arr., guimbarde, grelots de facteur,
guitare, tablas basse pakistanais, tambourin, darboukas, tom bass
camerounais, grosse caisse et cymbale dâharmonie),
Brigitte Fontaine (choeurs)
JACQUES MAHIEUXMAHIEUX
Evidence EVDC 314Jacques Mahieux (guitare, batterie, harmonica),
Philippe Deschepper (guitares),Fabrice Devienne (piano, claviers),
Sylvain Kassap (clarinettes saxophones),David Pouradier Duteil (batterie, percussions),
Yves Rousseau (contrebasse),Jean-Yves Hillion - Alain Mary - Jean-PierreMeneghin - Michel Polet (caisses claires
écossaises -Bagad Kemperlé)
PIERRE BAROUH SAUDADE
Saravah SHL 2115 Pierre Barouh (voix), Luigi Trussardi(contrebasse), Maurice Vander (piano),Hervé Legeay (guitare), Félix Beleau
(accordéon), Jacques Dompierre (batte-rie), Hervé Pouniquen (contrebasse)
JEAN-ROGER CAUSSIMON LâINTĂGRALESaravah SHL9001
Jean-Roger Caussimon (voix),Georges Arvanitas (piano), Joe Rossi(accordéon), Maurice Vander (orgue),Eric Robrecht (piano), Le groupeMahjun, Jim Cuomo (saxophone),
MICHĂLE BUIRETTELE PANAPĂ DE CAMĂLA
GRRR RA2025MichÚle Buirette (voix, accordéon), JackyMolard (guitares, violons, contrebasse,
mixage), Lors Jouin (voix)
Lâ autre jour, il mâest arrivĂ© un trucvachement bizarre : Joe Rancharmâa fait un compliment. Ca ne lui
Ă©tait pas arrivĂ© depuis des annĂ©es. Encorea-t-il pris soin de mâexprimer la chose Ă safaçon, câest-Ă -dire en faisant suivre sur maboĂźte Ă©lectronique un Ă©change de mĂ©lsentre lui et la rĂ©daction des AllumĂ©s (oĂč ilapparaissait que ma derniĂšre contributionen date, sous la forme de dessins formantune sĂ©quence amusante, avait beaucoupplu), de sorte quâon ne pouvait dĂ©termi-ner qui avait Ă©mis ce jugement si positif(jây Ă©tais dĂ©crit comme Ă©tant en pleineforme). Mais au minimum il adhĂ©rait Ă cetavis, et, pourquoi le dissimuler ? cela mefit chaud au cĆur.Cela me fit plus chaud encore lorsque, aucomble de lâenthousiasme sans doute, ilme demanda si faire des sortes de chroniquessur des disques pour le numĂ©ro des ADJ quevous tenez entre les mains Ă©tait susceptiblede mâintĂ©resser. Il eut Ă peine le temps de me signaler que je bĂ©nĂ©ficiais dâunecarte blanche : je lui avais dĂ©jĂ retournĂ©un tu parles Charles ! des plus sincĂšrementenjouĂ©s.Car vous devez savoir que faire des chro-niques de disques est pour moi un fan-tasme aussi puissant que celui dâaccĂ©der Ă la direction en chef dâun canard culturelpour dâautres, mes dĂ©sirs reposant davan-tage sur le dĂ©sir de partager mes Ă©motionsque sur lâĂ©diction de lois esthĂ©tiques dĂ©fi-nissant le bon goĂ»t, aussi peu coercitives soient-elles.Bref, un colis me parvint quelques joursplus tard, recĂ©lant quelques trĂ©sors, jâĂ©taisprĂȘt Ă le parier. Jâavais eu une pairedâheures pour cogiter sur leur nombre(que jâespĂ©rais consĂ©quent), ainsi que leur
nature (du jazz, forcĂ©mentâŠ). Jâavais trĂšsenvie dâĂ©crire sur Camel Zekri, en rĂ©si-dence non loin de Redon, câest-Ă -dire parchez nous, et que je comptais aller voirsous peu, ou Pablo Cueco, ou mĂȘmeArchie Shepp que jâai eu le bonheurdâĂ©couter dans un improbable bled nonloin de Pontivy lâannĂ©e derniĂšre.RĂ©trospectivement, je me dis que jâeusĂ©galement aimĂ© recevoir quelque chosedâAnthony Ortega , François Corneloup,HĂ©lĂšne LabarriĂšre, Jef Sicard⊠Au lieude cela, jâeus droit Ă de la chanson fran-çaise. Croyez-moi ou non, jâai sautĂ© de joie !Car il y avait un coffret de quatre CDsreprĂ©sentant lâintĂ©grale de Jean-RogerCaussimon chez Saravah, un autre de trois(dont un inĂ©dit) portant sur les premiersenregistrements de Jacques Higelin,Saravah Ă©galement, un double de PierreBarouh, toujours chez des Saravah dĂ©cidĂ©-ment mis Ă rude contribution, JacquesMahieux et MichĂšle Buirette fermant leban avec un simple chacun, respective-ment sur Evidence et Grrr. Ce qui nousfait dix disques si je sais bien compter etprouve, mĂȘme si la nĂ©cessitĂ© dâune telleprĂ©cision nâest pas Ă©vidente, que lesAllumĂ©s ont oubliĂ© dâĂȘtre radins, lapreuve ultime rĂ©sidant dans la sommeastronomique quâils vont devoir me rĂ©glerpour la publication de cette chronique(mais la dĂ©cence, en ces temps de crise,commande que celle-ci reste confiden-tielle).Aussi me dĂ©cidai-je Ă Ă©couter ces pĂ©pitesderechef (Ă moins que ce ne fut in petto, jene me souviens plus trĂšs bien), non sansavoir procĂ©dĂ© au prĂ©alable Ă un petitrituel de mise en condition, de prĂ©-Ă©coute
pourrait-on dire, qui consista Ă fumer unecigarette agrĂ©mentĂ©e de quelques fleursdâune herbe locale tout Ă fait bio et excel-lente (dont jâai moi-mĂȘme supervisĂ© dansmon coin du Morbihan la croissance, lacoupe et le dĂ©piautage), tout en dĂ©gustantun Syrrah naturel, non filtrĂ© et sans sulfiteajoutĂ©, dont je me servis une gĂ©nĂ©reuserasade, ce qui eut pour effet de dĂ©verrouil-ler mes Ă©coutilles sensorielles. (Je sais quâilnâest pas de bon ton de prĂ©senter le can-nabis indica sous un jour positif mais je nerĂ©siste pas Ă lâopportunitĂ© qui mâestofferte dâen faire une dĂ©licate apologie).Jâattaquai directement par MichĂšleBuirette, dont je nâavais mĂȘme jamaisentendu parler et dont le projet de chan-ter et jouer Queneau, PrĂ©vert et Desnosme paraissait fumeux ou, Ă tout le moins,dangereusement proche dâun disque deFrançois Cotinaud que jâai la chance depossĂ©der. La mention de Desnos aurait dĂ»cependant prĂ©venir ces craintes infondĂ©es,et mâalerter positivement sur la sensibilitĂ©de lâamie Buirette, de mĂȘme que la prĂ©-sence et lâĂ©norme implication de JackyMolard Ă lâinstrumentation comme Ă la rĂ©alisation. Jacky Molard qui est Ă lamusique en Bretagne ce que la moustache est au baiser, lâon the rocks aumartini, le boudin aux chĂątaignes Ă Pablo :indispensable, et dĂ©finitivement cher Ă noscĆurs. MichĂšle Buirette, ce nâest pas com-pliquĂ©, au troisiĂšme morceau, on a enviede lâappeler Maman ! Comme quoi lâĂ©mo-tion Ă lâĂ©coute de musique peut rĂ©vĂ©lerbien des choses sur soi-mĂȘme, telle larecherche souterraine dâune mĂšre desubstitution, gracieuse, rigolote⊠et surtoutqui donne la tĂ©tĂ©e. MichĂšle, je tâembrasse !AprĂšs, Ă©videmment, le choix se resserre, le
verre se remplit comme par magie, le seuldisque du coffret de Caussimon que je neconnaissais pas (vol. 4, en public Ă lâOlympia, 1974) sâinsĂšre naturellementdans mon lecteur⊠Et lĂ , Super ! Toutesles chansons quâon aime, interprĂ©tĂ©es enduo avec Eric Robrecht au piano. Figurez-vous que, par la grĂące dâun effet justeappuyĂ© comme il faut au dernier coupletde « Mon SĂ©basto », jâai dĂ©couvert uneastuce dans le texte de ce titre que jâaipourtant Ă©coutĂ© un grand nombre de fois,vous savez quand ça fait « yâa tous tes piafsqui chantent lĂ -haut, et tes mĂŽmes qui vontĂ lâĂ©cole⊠». Je suis fan de Caussimon, etmĂȘme sâil a fait des machins ringards,jâadore son genre « chanson rĂ©aliste », ou« chanson Ă texte » comme lâa dit un amiĂ qui jâĂ©voquais ma rĂ©cente promotion aurang de critique de disque, cette percep-tion dâun Paris disparu, prolĂ©taire etbohĂȘme, sans parler de ses collaborationsavec LĂ©o FerrĂ©. Ah ! Jean-Roger, si tu nousĂ©coutes, sache que je tâembrasse !Bon, et ensuite ? Ensuite, je suis allĂ© mecoucher, parce que hein⊠Par contre, lelendemain je ne me suis pas posĂ© de ques-tions : Jacques « crabouif » Higelin, directsur la platine. Et lĂ , là ⊠le choc ! Je peuxvous avouer un truc ? Je ne connaissais pasJacques Higelin ! (mais ne le rĂ©pĂ©tez Ă personne) Enfin si, bien sĂ»r, comme toutle monde : jâai eu un temps son « BBH 75 »en vinyl, je lâai vu sur scĂšne Ă lâoccasiondâun concert de soutien aux sans-papiersde la rue du Dragon (Guy Debord venaitde mettre fin Ă ses jours) oĂč jâavais bu, jele trouvais sympathique et, pour ce que çavaut, jâestimais quâil Ă©tait du bon cĂŽtĂ©.Cependant rien nâaurait pu me prĂ©parer Ă ce que jâallais Ă©couter. Je ne sais pas sivous ĂȘtes comme moi, mais Higelin me fai-sait un peu peur : son cĂŽtĂ© dĂ©jantĂ© etcrade, ses admirateurs composant uneespĂšce de cĂ©nacle aux contours et affinitĂ©sflous, un peu Ă la Hubert-FĂ©lix ThiĂ©fainesi vous voyez ce que je veux dire⊠Et puisje suis tombĂ© sur sa chanson « Je suismort, qui dit mieux », dans laquelle il dit,et ici je rĂ©clame votre plus stricte attention :A faire lâamour avec la terreJâai enfantĂ© des pâtits vers blancsQui me nettoient, qui me digĂšrent,Qui font leur nid au creux de mes dentsCe qui, me semble-t-il, est dâune poĂ©sierarement Ă©galĂ©e. Pour vous, je ne sais pas,mais moi je suis particuliĂšrement sensible Ă tout ce qui a trait Ă lâeschatologie ; elle tra-verse lâĆuvre gravĂ©e chez Saravah cesannĂ©es-lĂ par le grand Jacques. La paresseaussi, (entre autres sujets Ă©minemmentpassionnants), dans une chanson comme« Seul dans notre chambre » par exemple,oĂč le narrateur attend allongĂ© dans un litsa gonzesse qui ne vient pas, et danslaquelle la complĂ©tude dans lâoisivetĂ© sertde paravent au dĂ©sespoir et Ă la solitude.StylĂ© comme du Bob Dylan ou du NeilYoung, câest grand. Jacques, je tâembrasse !Maintenant, il ne me restait plus que deuxdisques Ă dĂ©couvrir, mais je
prĂ©fĂ©rais surseoir Ă ce moment en Ă©coutant en boucle mes titres prĂ©fĂ©rĂ©s desartistes susmentionnĂ©s et planer, tant il estvrai que jâaime affecter parfois la candide indĂ©cence dâun indolent dandy dĂ©cadent. (Ă rĂ©pĂ©ter troisfois Ă toute vitesse)Enfin, le temps faisant pression, les dĂ©laisĂ respecter, tous ces trucs liĂ©s Ă la publica-tion dâun journal me poussant Ă sortir dema bĂ©atitude, je jetai une oreille sur lâĆu-vre de Pierre Barouh. Je ne suis pas quali-fiĂ© pour dĂ©terminer si chanter faux surtoutes ses chansons constitue un talentparticulier, mais dans son cas je serais prĂȘtĂ dire que oui, car force est de reconnaĂź-tre quâil le fait trĂšs bien, dans ce registre si singulier de la chanson brĂ©silienne Ă laAstrud Gilberto que dâaucuns aiment tant,mĂȘme si pour ma part je prĂ©fĂšre de beau-coup Elis Regina ou Maria Bethania. Câestun chanteur trĂšs spĂ©cial Ă apprĂ©hender,sans doute en raison de ses textesemprunts dâune mĂ©lancolie Ă©trange Ă mesyeux. Pour le coup, je crains de nâavoirpas eu le temps de me plonger dans cetteambiance particuliĂšre, mais la tonalitĂ© bra-sil proposĂ©e Ă mes sens Ă©moussĂ©s prĂ©sentenombre dâattraits. De toute façon, ce queje devine du bonhomme (qui a aidĂ© beau-coup de monde, semble-t-il) et ce que cer-taines personnes mâon dit de lui, me per-mettent de lâembrasser affectueusement.Restait Jacques Mahieux, que dâaucunsdans son entourage ne doivent pas man-quer de surnommer Jaco. Jâobservai quepas moins de cinq titres Ă©taient desreprises de Nick Drake, LoudonWainwright, Randy Newman, Kevin Coyneet Bobby Lapointe ce qui tĂ©moigne dâungoĂ»t trĂšs sĂ»r et trĂšs Ă©tonnant, que nedĂ©pare pas la participation dĂ©cisive demon camarade Sylvain Kassap (que jâem-brasse !). HĂ©las ! vous nâallez pas me croire,je nâai pu Ă©couter que les deux versions deDrake et Newman, qui mâont semblĂ© carrĂ©-ment convaincantes, certes, mais le tempsme faisait soudain cruellement dĂ©faut. Car voilĂ , câĂ©tait la deadline comme ilsdisent au Mans, il fallait que je rende mesdevoirs (mais je pouvais garder lesdisques). Et si vous croyez que câest facile,ou marrant, vous vous gourez. Vous nâavezquâĂ essayer de vous faire pistonner pourrecevoir des disques afin dâen parler dansun journal, vous allez voir ! La somme decontradictions Ă rĂ©soudre (entre le plaisirde la dĂ©couverte, la concentration delâĂ©coute, la rationalitĂ© de lâanalyse, la nĂ©cessitĂ© de rendre compte de ses Ă©mo-tions, et le faire avec style, sâil vousplaĂźtâŠ), non, vraiment tout cela demandeune Ă©nergie tellement dĂ©vorante que je neconseille Ă personne de sâaventurer dansune telle expĂ©rience.Câest pourquoi je consens Ă me sacrifierdĂ©sormais pour remplir ce rĂŽle dans lescolonnes de notre beau journal.Je vous embrasse !
EMBRASSEZ QUI VOUS VOUDREZ Texte et image de Cattaneo
DâemblĂ©e, je me suis tournĂ© vers les Peul Bororos enĂ©cho aux photos du livret et ça permet au serpent dese mordre la queue, ce nâest pas un proverbe africain,
mais une expression française, pour dire que cetterencontre des Borroros, au Niger a eu lieu lors du
deuxiÚme voyage, Carnet de routes. Et, avec un grandretour dans le passé, Barney Wilen et Caroline deBendern, avant le départ pour le grand voyage afri-
cain. CâĂ©tait Ă Paris(6Ăšme), le 16 mars
1969, passage Dauphine.
Câest enessayantencore et
encore quele singe
apprend Ă bondir
21Contes africainsL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
WORKSHOP DE LYON &HEAVY SPIRITSLIGHTING UPArfi AM036
Jean-Paul Autin (saxophone alto, clarinette basse),
Jean Bolcato (contrebasse), Christian Rollet (batterie).
Heavy Spirits : Gershwin Nkosi (trompette), Paul Vranas (saxophone ténor),
Vincent Molomo (basse Ă©lectrique),Garland Selolo (batterie)
TEXIER - ROMANO SCLAVIS - LE QUERRECCARNET DE ROUTESLabel Bleu LBLC 6569
Henrie Texier (contrebasse),Louis Sclavis (clarinette), Aldo
Romano (batterie),Guy Le Querrec (leica)
ROKIA TRAORĂBOWMBOĂ
Label Bleu LBLC 2594Rokia Traoré (voix, guitare),
Ousmane Sako (voix), Charlotte Dipanda(voix), Christophe Minck (guitare , guitarebasse), Mamah Diabaté (n'goni), AndraKouyaté (n'goni), Baba Sissoko (n'goni),Adama Diarra (balafon), Djibril Camara(bolon), Kronos Quarte (cordes),
Sidiki Camara (percussions), Alou Coulibaly(percussions), Steve Shelan (percussions)
BARNEY WILENMOSHI
Saravah SHL35Barney Wilen (saxophone),
Michel Graillier (piano Ă©lectrique),Pierre Cullaz (guitare Ă©lectrique),Simon Boissezon (basse), ChristianTrish (basse), Didier LĂ©on (luth),Micheline Pelzer (batterie),
Caroline de Bendern, Babeth Lamy,Laurence Apithi et Marva Broome (voix)
CAMEL ZEKRILE FESTIVAL DE LâEAUVandâĆuvre VDO9917DantĂ© Alhassane (voix), Ali Tigani (douma),
Rachid Belgacem (darbouka), HalidouBoumbourou (kountigi), XavierCharles (clarinette), Dominique
Chevaucher (voix), Badié Djibo (molo,voix), Michel Doneda (saxophone), Aly Keïta (balafon), Yacouba
Moumouni (flûte ), Naïno (douma), Harouna Oumarou (godjé), OumarouSoumana (kalangou), Bachir Temtaoui(cornemuse), Ute Volker (accordéon),
Adam Zekri (darbouka), Camel Zekri (guitare, oud)
Textes et Photos de Guy Le Querrec
Un musicien photographiant : Camel Zekri.Retour en arriĂšre de prĂšs de vingt ans pour un choix de pirogues.
Celui qui rame dans le sens du courantfait rire les crocodiles Proverbe africain
Carnet de routes, premier album du tryptique.Il sâagit dâune aventure de voyageurs pressĂ©s.Jâai nĂ©anmoins fait rĂ©alisĂ© par un peintre deboutique, une peinture du trio. Je lâai trans-portĂ©, alors que la peinture nâĂ©tait pas encoresĂšche. Courte sĂ©ance de pose avec Romano,Sclavis, Texier et deux danseuses annabonaises.
LâĂ©tranger ne voit quece quâil sait
Proverbe africain
Nous nous sommescroisĂ©s plusieurs fois ;nous parlions delâAfrique, du Maliplus particuliĂšre-ment. Je ne lâai photographiĂ©e quedeux fois, Ă Bourgeset Ă Amiens, mais jenâai pas dit mon dernier mot.
Si un animalvous dit quâilpeut parler, il ment probablement
Proverbe africain
Tous les Blancs ontune montre, mais ilsnâont jamais le temps
Proverbe africain
Dans lâhistoire avec le Workshop, je retiendrai la rencontre Ă Marciac, du photographe JurgenSchadeberg, oĂč il exposait. Jâavais essayĂ© de le joindrelors de voyages en Afrique du Sud, en 1992 et 1997,sans y parvenir. Je retiens une photo de 1992.
Pour savoir oĂč tu vas sachedâoĂč tu viens
Une pirogue nâestjamais trop grandepour chavirer
Proverbe africain
Proverbe africain
Proverbe africain
Pirogues, 1970Camel Zekri, 2004
Carltonville, Afrique du sud, 1992, N.U.M. cultural day(National Union of MineworkersMali, Tombouctou, septembre 1988
Le trio, Romano, Sclavis, Texieravec Guy Le Querrec et des danseuses annobonaises, 1990,Guinée Equatoriale
Jurgen Schadeberg, 2005
Rokia TraorĂ©, festival dâAmiens 2002
Sur la peinture, Sclavis, Romano, Texier, 1990
Barney Wilen, Caroline de Bendern
Peuls bororos, danse Yaake, Niamey, Niger, 1993
CONTES AFRICAINS
profonde qui se tourbait tou-jours davantage Ă mesure quele ciel blanc laiteux semblaitlâenvelopper comme unessoufflement Ă moins quece ne fĂ»t le sien dans cetteavancĂ©e droite et ferme Ă lâintĂ©rieur de quoi elle per-cevait les craquements de ses
vertĂšbres et les volutes du ventsâengouffrant dans les fĂȘlures de
son bassin, tout son corps mau-gréant comme un vaisseau grinçant
sous la houle des creux à ses mauvaisgréements, vacillant toujours droit, au cap
oĂč demi-tour vaut la totalitĂ© du tour, et la voilĂ de nouveau qui repart dans lâautre sens, elle
marche depuis des heures, droit, sans faillir, lâĂ©pĂ©e auxreins dĂ©sormais comme une corde tendue au ventre, funicu-laire funambule de lâhistoire en fuite elle avance, son avenir estderriĂšre elle, sans cesse, comme autant dâombres qui la guet-tent, et demi-tour sur demi-tour, elle finira par rester lĂ , surplace, les deux pieds dans la tourbe et des chants plein la tĂȘte.Bernard Santacruz solo, Lenox avenue,Rude awakening prĂ©sente 2006
LE CHEVAL
Le temps quâAlice ouvrĂźt un oeil, elle Ă©tait sur une case blanche,le temps quâAlice fermĂąt un oeil, elle Ă©tait sous une case noire,en un clin dâoeil, dessus dessous, tout blanc tout noir, une nuitnoire, un Ă©clat dâaile, une nuit blanche, sens dessus dessous,dâun pied sur lâautre Ă la marelle de la vie, toute cassĂ©e, deuxcoups bien droits, un de travers, et la craie sur lâardoise dĂ©lavantsous la pluie les frontiĂšres, et le fusain sur chaux diluant sous leslarmes la barriĂšre des cils, celle des crins, du cheval qui se dres-sait devant Alice, cheval noir, cheval blanc, mauvaise Ă©toile oubonne auberge, mais qui toujours Ă©tait dans lâautre case, enpagne et en boubou, en perruque et habit, en dĂ©bardeur tachĂ©,en sari de perlouzes, en smoking huit reflets, dans lâautre her-bage en biais dâAlice, Ă qui manquait toujours une case pourquâelle sâen fasse une raison, une saison, une chanson, maisnulle mĂ©lodie ne tenait plus dâun temps, noyĂ©e de rĂ©sonancedans un hennissement qui nâen finissait pas de se fragmenterjusquâĂ vous retomber sur lâĂąme Ă nâen pas croire, ouvrant unoeil, fermant un oeil, que de quelque trajet, il sâinversĂąt sanscesse et fĂ»t pourtant le seul. Paul Rogers solo, Being, live au musĂ©e dâAquitaine, Amor fati 2007
LE FOU
Alice ressassait la litanie de ses Ă©checs. Le ciel sâĂ©tait ouvert, laterre sâĂ©tait fendue, et ce quâelle croyait ĂȘtre lâĂ©chiquier de savie, ces vastes plaines en surface quâelle parcourait depuis silongtemps dĂ©sormais ne lui paraissaient plus quâune profondefosse au bord de laquelle elle Ă©tait assise, les jambes se balançantau-dessus du vide, oĂč la tourbe Ă la chaux se mĂȘlait. Au fond dutrou, rĂȘveusement, le fossoyeur compte ses sous, il les repliedans son mouchoir et les enfonce dans sa poche. Il renifle, etdemande Ă Alice : « Quâest-ce que tu fais lĂ , mon petit ? » Alicele regarde par-dessous sa frange et lui rĂ©pond : « Je fais lecontraire, tout le contraire ». Le fossoyeur hausse les Ă©paules, eten se roulant une cigarette grise : « Alors, ça revient au mĂȘme. »Et il se mit soudain Ă creuser si vite quâil eut bientĂŽt disparuavant dâavoir pu rĂ©pondre Ă la question quâAlice lui posait encriant, « au mĂȘme que quoi ? », de plus en plus fort, et lâĂ©cho desa voix roulait parmi les caillasses et les pelletĂ©s avec une puretĂ©surprenante, « au mĂȘme que quoi ? », mais en levant la tĂȘte, ellesâaperçut que la voix lui venait Ă lâenvers puisque le fossoyeur,dâavoir si fort creusĂ© le dedans de la terre se retrouvait au-dessusdâelle, tĂȘte en bas, cochon pendu Ă la branche de lâarbre Ă lâom-bre duquel Alice se tenait assise au bord de la fosse, visageretournĂ© vers le soleil, heureuse. Didier Petit solo, DĂ©viation, La nuit transfigurĂ©e, s.d.
Quand Alice eut franchi le pont,les Ă©checs vinrent Ă sa rencontre.Le paysage avait subtilementvariĂ©, lui semblait-il, sâĂ©tirant enlosanges Ă moins que ce ne fĂ»telle, dans son demi-sommeil, ousa chatte Kitty ses pattes defĂ©line, guettant dâĂ©tranges sourissâĂ©gayer parmi les dalles alternĂ©essâĂ©tendant jusquâĂ ce chimĂ©riquehorizon oĂč elles se confondaient enune douce et attirante brume grise.Elle appelait sa chatte Kitty. Sans rĂ©ponse,le plus souvent.Ce quintet est dĂ©diĂ© Ă son initiateur, dĂ©cembre 2008
LA REINE
Sa chatte faisait rouler entre ses griffes un Ă©trange animal auxterribles irisations de mĂ©tal qui se tordait et lĂąchait Ă chaquecoup de patte un Ă©clair frĂ©missant qui cinglait les nuages dontles reflets faisaient luire ses courbes. « Quelle horreur, cette souris !» « Une souris, moi ! Moi, une horreur ?» La crĂ©aturesâĂ©tait dressĂ©e dâun bond, elle dominait Ă prĂ©sent Alice et la toi-sait dâun air furieux. « Pair et impair, passe et repasse, que jevous cingle ou vous caresse ! » Ses flancs de bois luisaient de sĂšveet de toutes ses cordes elle frĂ©missait, comme les herbes duresen bordure des cases, comme les moustaches de la pauvre Kittyreculant hĂ©rissĂ©e, comme les cils dâAlice au bord des larmesdont elle sentait rouler le goĂ»t du sel et les grains lui craquersous la dent. « Que votre majestĂ© me pardonne, je voulais dire,quâelle sourie ! Cette aurore ! ». Alors se levĂšrent les deux sourires, letriomphal et le pudique, qui zĂ©brĂšrent dâun coup les royalesquenottes, de gauche Ă droite, de haut en bas, comme autant detornades minuscules tourbillonnantes sâĂ©loignant Ă la vitesse dela lumiĂšre en fracassant toutes les clĂŽtures et lâon entendit long-temps encore lâĂ©cho des claquements de barbelĂ©s dans lâairtiĂšde et le souffle du vent et celui de la reine se penchant dou-cement sur le visage dâAlice pour lui murmurer les mots delâhypnose, dors, je le veux, je te veux, je tâadore, je tâendors, etpuis encore un peu plus tard dans lâair du soir, je te lĂšche, je telaisse... câest la vie.HĂ©lĂšne BrĂ©chand solo, Le goĂ»t du sel, Dâautres Cordes records, 2006
LE ROI
PlongĂ©e dans un mauvais sommeil, Alice creusait sa nuit de grincements qui lui grisaient les dents comme autant de petitscoups de griffes que sa chatte Kitty lui donnait sur lâĂ©mail de sessonges, rebondissant et tournoyant, tout le corps en torsion defourrures et dâongles, Kitty bondissait aprĂšs tous ces oiseauxdâaugure dont les nuĂ©es se dispersaient dâun coup en piaillanteimplosion avant de se recomposer aussitĂŽt, câĂ©tait un mauvaisrĂȘve se dit-elle sâĂ©veillant net mais les nuĂ©es bel et bien lâassiĂ©-geaient lui picorant les yeux câĂ©tait le Corps du Roi qui du boutde ses ongles de ses griffes de ses becs lui picorait les yeux le nezla tĂȘte ! Ă peine essayait-elle Ă grands coups dâĂ©ventail de lesĂ©carter dâelle que la nuĂ©e sâentrouvrait sur un vaste silencecomme une plaine un instant alanguie mais aussitĂŽt la nuĂ©e sereformait comme une pluie dâorage au beau milieu des junglesoĂč se confondent au loin les crĂ©pitements des gouttes sur lespalmes et le baume des armes dont les Ă©clairs se perdent dans lanuit des temps et des lieux, lĂ -bas, si loin, vers les frontiĂšres queles rois savent franchir Ă petits coups de pattes, raclant les barbe-lĂ©s, sautant de-ci de-lĂ , hop, sur une mine, aussi, parfois, tout lecorps explosant dâune salve virile, et se recomposant, le Corpsdu Roi, comme une caresse acĂ©rĂ©e, une nuĂ©e de douceur, sachatte, chassant les oiseaux dâaugure Ă lâombre des archets duroi. Barre Philips solo, Journal violone 9, Emouvance 2001
LA TOUR
Alice marchait depuis des heures maintenant, elle avançait toutdroit, sans faillir, comme poussĂ©e dans le dos par une force lâobligeant Ă faire face, toujours face et les points dâhorizon sâĂ©toilaient au lointain comme des vibrations tordant lâaxe dumonde, lâobligeant Ă poursuivre sa voie, les pieds dans une terre
22 Câest NoĂ«l, que de cordes pour se pendre ! L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
PAUL ROGERSBEING
Amor fati FATUM 015Paul Rogers (contrebasse)
HĂLĂNE BRESCHANDLE GOĂT DU SELDâautres cordes dac 081
HĂ©lĂšne Breschand (harpe, voix)
BARRE PHILLIPSJOURNAL VIOLONE 9Emouvance EMV1015Barre Phillips (contrebasse)
DIDIER PETITDĂVIATION
La nuit transfigurée LNT 340103Didier Petit (violoncelle)
BERNARD SANTACRUZLENOX AVENUE
Rude awakening présente RA2013Bernard Santacruz (contrebasse)
CâEST NOĂL, QUE DE CORDES POUR SE PENDRE !
Texte dâHervĂ© PĂ©jaudier
Image de Marianne Trintzius
... pour se pendre au sapin de Noël, bien sûr.Cinq disques, cinq solos majeurs de cinq
figures heraldiques des cordes d'aujourd'hui.
ou ZOG3 / 1CD / E
>Beresford Steve nato - chabadaLâExtraordinaire Jardin de Charles
Trenet / HS10055 / 1CD / E
>Bernard Pierre TransesEuropéennes
Racines / TE016 / 1CD / E
>Berrocal Jacques in situLa nuit est au courant / IS040 /
1CD / E
>Berrocal Jacques natoHotel Hotel / 777715 ou 112038
/ 1CD / E
>Berthet / Le Junter VandâĆuvreVDO9407 / 1CD / E
>BĂȘte a bon dos (La) ARFIDoucement les basses /
AM021/1CD / E
>BĂȘte a bon dos (La) ARFITango FĂ©lin / AM032 / 1CD / E
>Binot Quintet Charlotte RecordsTerritoires / CP203 / 1CD / E
>Binot Loris Septet LorrainCharlotte Records
Objet de jazz / CP186 / 1CD / E
>Birgé / Gorgé / Shiroc GRRRDéfense de / MIO 026-027 / 1CD
+1DVD / G
>Birgé / Vitet GRRRCarton / GRRR2021 / 1CDExtra /
E
>Bjurström / Rocher MarmouzicOn a marché sous la la pluie /
MAR01 / 1CD / E
>Bjurström / Rocher MarmouzicDuo Bjurström & Rocher / MAR02
/ 1CD / E
>Bjurström ChristoferMarmouzic
Piano / MAR03 / 1CD / E
>Black / Collignon / Delpierre /Roulin Chief InspectorCamisetas / CHPR200702 / 1CD
/ E
>Blackman Cindy / DebrianoSanti / Fiuczynski Dave FreeLance
Trio + Two / FRLNS0304 / 1CD /
E
>Blanc Michel DâAutres CordesLe passage Ă©clair / DâAC071 /
1CD / E
>Blondy Frederic, lĂȘ Quan NinhPotlach
Exaltatio utriusque mundi / P203
/1CD / E
>Blue Tribes Label BleuCompilation / LBLC 6650 / 1CD /
E
>Boisseau / Humair BeeJazzGabriel Zufferey / BEE006 / 1CD
/ E
>Boisseau / Piromalli /Larmignat AA, Le petit FaucheuxTriade / 312622 / 1CD / E
>Bojan Z Label BleuXenophonia / LBLC6684 / 1CD /
E
>Bojan Z Label BleuKoreni / LBLC 6614 / 1CD / E
>Bojan Z Label BleuSolobsession / LBLC 6624 / 1CD
/ E
>Bojan z quartet Label BleuYopla / LBLC 6590 / 1CD / E
>Bojan Z Trio Label BleuTranspacifik / LBLC 6654 / 1CD /
E
>Bojan Zulfikarpasic Label BleuBojan Z / LBLC 6565 / 1CD / E
>Bollani Label BleuLes fleurs Bleues / LBLC 6635
/1CD / E
>Bollani Label BleuI Visionary / LBLC6695/96 / 2CD
/ F
>Bollani Stephano Label BleuConcertone / LBLC 6666 / 1CD /
E
>Bon / MĂ©chali / MicenmacherCharlotte Records
La ballade du serran Ă©criture /
CP193 / 1CD / E
>Bondonneau Benjamin AmorFati
La dentelle des dents /
FATUM003 / 1CD / E
>Bondonneau Benjamin/Charles Fabrice Amor FatiDordogne / FATUM011 / 2CD / F
>Boni / Lazro / McPhee /Tchamitchian EmouvanceNext to you / EMV1023 / 1CD / E
>Boni / McPhee EmouvanceVoices & dreams / EMV1016 /
1CD / E
Musiques
Nature Boy / JIMA2 / 1CD / E
>Au Ni Kita PotlachMisĂšres et cordes / P101 / 1CD /
E
>Auger Bertrand Jim A.Musiques
MĂ©tamorphosis / JIMA1 / 1CD / E
>Baghdassarians /Baltschun/Boseti / Doneda PotlachStrom / P204 / 1CD / E
>Bailey Derek & LéandreJoëlle PotlachNo Waiting / P198 / 1CD / E
>Bailey Derek / Lacy StevePotlach
Outcome / P299 / 1CD / E
>Bardaine / Delpierre / AkninChief Inspector
Limousine / CHIN200610 / 1CD /
E
>Bardainne / Gleize Chief
Inspector
Bardainne & Gleize Duo
/CHIN200301 / 1CD / E
>Bardet / Georgel / Kpade AA,Le petit Faucheux
A la suite / 312624 / 1CD / E
>Baron / Denzler / Guionnet /Rives PotlachPropagations / P107 / 1CD / E
>Baron Samedi PercussionsARFI
Marabout Cadillac / AM023 / 1CD
/ E
>Barouh / Castro / VallejoSaravah
Au kabaret de la derniĂšre chance
/ SHL1063 / 1CD / E
>Barouh Pierre SaravahSierras / SHL30 / 1CD / E
>Barouh Pierre SaravahNoël / SHL1056 / 1CD / E
>Barouh Pierre SaravahLe Pollen / SHL1066 / 1CD / E
>Barouh Pierre SaravahItchi go itchi e / SHL2089 / 1CD / E
>Barouh Pierre SaravahCa va ça vient / SHL2090 / 1CD / E
>Barouh Pierre SaravahViking Bank / SHL 2114 / 1CD / E
>Barouh Pierre SaravahSaudade / SHL 2115 / 1CD / E
>Barouh Pierre SaravahDaltonien / SHL 2124 / 1CD /
X=17âŹ
>Barthelemy / Denizet /Ponthieux EvidenceSolide / EVDC316/ 1CD / E
>Barthélemy Claude Label BleuSereine / LBLC 6631 / 1CD / E
>Barthelemy EvidenceSolide / FA453/ 1CD / E
>Bartikian AraĂŻk EmouvanceMonodiques / EMV1024 / 1CD /
E
>Battista Lena Label BleuBanda Sonora / LBLC 6591 / 1CD
/ E
>Battista Lena Label BleuI Cosmonauti Russi / LBLC
6641/42 / 2CD / F
>Battus Pascal Amor FatiPick-up / FATUM005 / 1CD / E
>Beaussier / PĂ©kar / Laurent /Mariotto Charlotte RecordsHekla / CP 210 / 1CD / E
>Beckett / Levallet / MarshEvidence
Images of Clarity / EVDC315/ 1CD
/ E
>Bellanger / Benoist Petit labelAngela / Plfree002 / 1CD /E
>Benoit / Boespflug / Guell / LeBorgne / Madiot Emil 13Les 30 Glorieuses / LE0004 /
1CD / E
>BenoĂźt / Guionnet VandâĆuvre& UN / VDO0223 / 1CD / E
>Beresford / Zorn / Marshall /Toop natoDeadly Weapons / HS10051 /
1CD / E
>Beresford Steve / BenninkHan natoDirectly to Pyjamas / 777727 /
1CD / E
>Beresford Steve CinénatoPentimento / ZOG3 / 1LP / A
>Beresford Steve CinénatoPentimento / ZOG3 / K7 / A
>Beresford Steve CinénatoAvril Brisé / 777764 ou 901 ou
112035 / 1CD / E
>Beresford Steve nato - cinénatoPentimento / 777765 ou 777901
1CD / E
>Courtois Vincent Le TritonLes contes de rose Manivelle /
TRI-04509 / 1CD / E
>Courtois Vincent Le TritonWhat do you mean by silence? /
TRI-06513 / 1CD / E
>Couturier / Larché CharlotteRecords
Acte IV / CP166 / 1CD / E
>Couturier / Chalet CharlotteRecords
PianisphĂšres / CP167 / 1CD / E
>Coxhill / Boni / Horsthuis natoChantenay 80 / 10 / 1LP / A
>Coxhill Lol nato Before my time / HS10052 / 1CD
/ E
>Cueco / Villarroel Duo TransesEuropéennes
En public aux Instants Chavirés /
TE005 / 1CD / E
>Cueco / Villarroel DuoVolume 2 Transes EuropéennesTE020 / 1CD / E
>Cueco Pablo & T.E. OrchestraTranses Européennes
Sol, suelo, sombra y cielo /
TE023 / 1CD / E
>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes
Coffret de lâintĂ©grale de Gargantua
de François Rabelais / TE860131
/ 8CD / X=60âŹ
>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes
Gargantua Ă Paris (2e vol de lâin-
tégrale de Gargantua de François
Rabelais) / TE030 / 2CD / F
>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes
Gargantua contre Picrochole (3e
vol de lâintĂ©grale de Gargantua de
François Rabelais) / TE031 / 2CD
/ F
>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes
La naissance de Gargantua (1er
vol de lâintĂ©grale de Gargantua de
François Rabelais) / TE029 / 2CD
/ F
>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes
La Victoire de Gargantua (4e vol
de lâintĂ©grale de Gargantua de
François Rabelais) / TE032 / 2CD
/ F
>Cueco Pablo TransesEuropéennes
Musiques pour Gargantua /
860132 / 1CD / E
>Cueco Pablo TransesEuropéennes
ZARB / 1985512 / 1CD / E
>DâAndrea / Humair / Rava /Vitous Label BleuEarthcake / LBLC 6539 / 1CD /
E
>Dâde Kabal Chief InspectorLa thĂ©orie du K.O / CHIN200711
/ 2CD / F
>Dalachinski / Capazza /Lasserre Amor Fati3 Rocks & A socks / FATUM007 /
1CD / E
>Das Kapital Quark recordsAll Gods Have Children /
QUARKD01/01 / 1CD / E
>Davies Paul Riot Trio AA, Lepetit Faucheux
Voices Off / 312608 / 1CD / E
>Davy Eliane Petit LabelLouise LabĂ© ou lâamour fou /
PLT001 / 1CD / E
>Dawson Alan Space TimeRecords
Waltzinâ with flo / BG9808 / 1CD
/ E
>Day Terry natoLook at me / 777749 ou 777902
ou 1229 / 1CD / E
>Day Terry natoLook at me / 1229 / 1LP / A
>De Chassy / Yvinec avecAndré Minvielle BeeJazzWonderfull World / BEE008 / 1CD
/ E
>De Chassy / Yvinec avecAndré Minvielle BeeJazzChanson sous les bombes /
BEE007 / 1CD / E
Nemo / C22 / 1CD / E
>Chemirani (Trio) EmouvanceTchechmeh / EMV1019 / 1CD / E
>Chevillon Bruno DâAutresCordes
Hors Champs / DâAC0101 / 1CD
/ E
>Circum Grand OrchestraCircum Disc
Circum / CIDI501 / 1CD / E
>Coe Tony CinénatoMer de Chine / 777767 ou
777903 ou ZOG2 / 1CD / E
>Coe Tony CinénatoMer de Chine / ZOG2 / 1LP / A
>Coe Tony natoLes Voix dâItxassou / HS10054 /
1CD / E
>Cohen / Cotinaud Musivi Jazzbank
Yo mâenamori / MJB008CD / 1CD
/ E
>Coleman Bill Cismonte epumonti
Swing Low Sweet Chariot / CP
33167 / 1CD / E
>Coleman Steve Label BleuResistance is futile / LBLC 6643 /
44 / 2CD / F
>Coleman Steve Label BleuOn the Rising / LBLC 6653 /
1CD / E
>Coleman Steve Label BleuWeaving Symbolics /
LBLC6692/93 / 2CD / F
>Coleman Steve Label BleuLucidarium / LBLC 6673 / 1CD /
E
>Colin Denis & Les Arpenteursnato
Etude de Terrain / HS10050 et
777770/ 1CD / E
>Colin Denis Trio nato Hope streetSongs for swans / HS10058 /
1CD / E
>Colin Denis Trio TransesEuropéennes
In situ Ă Banlieues Bleues /
TE001 / 1CD / E
>Collectif Kusamakura (vol1)Saravah
SHL2127 / 1CD / E
>Collectif Slang Chief InspectorSlanguistic / CHIN200303 / 1CD
/ E
>Collectif Slang Chief InspectorAddict / CHPR200601 / 1CD / E
>Colley Scott Free LancePortable Universe / FRL-CD027 /
1CD / E
>Comelade Pascal VandâĆuvreStranger in Paradigm / VDO630 /
LP / E
>Contrabande Rude AwakeningPresent
Contrabande / RA2002 / 1CD / A
>Contrabande Rude AwakeningPresent
Décomposé / RA2011 / 1CD / C
>Cooper Mike natoIsland Songs / 777707 / 1CD / E
>Cordes s/ciel EvidenceGĂŒnter âBabyâ Sommer /
EPC883/ 1CD / E
>Corneloup François EvidencePidgim / FA466/ 1CD / E
>Corneloup François EvidenceFregoli / EVDC519/ 1CD / E
>Corneloup François EvidenceJardins Ouvriers / EVDC824 et
FA454/ 1CD / E
>Corneloup François EvidenceCadran Lunaire / EVDC2029/ 1CD
/ E
>Corneloup Next (François)nato Hope street
Next / HS10068 / 1CD / E
>Coronado Gilles TransesEuropéennes
Urban Mood / TE019 / 1CD / E
>Cotinaud François Musivi Jazzbank
Princesse / MJB002CD / 1CD / E
>Cotinaud François Musivi Jazzbank
Pyramides / MJB003CD / 1CD /
E
>Cotinaud François Musivi Jazzbank
Loco Solo / MJB006CD / 1CD / E
>Coulon-Cerisier Pierre AA, Lepetit Faucheux
Lazuli / 312616 / 1CD / E
>Courtois Vincent / Ze JamAfane Chief InspectorLâhomme Avion / Chin200806 /
Awakening Present
Live au baloard / RA1001 / 1CD /
A
>Cache Cache / Ed Sarath AA,Le petit Faucheux
Tandems / 312609 / 1CD / E
>Cache Cache AA, Le petitFaucheux
LâOcĂ©ane / 312600 / 1CD / E
>Cache Cache AA, Le petitFaucheux
Typo / 312627 / 1CD / E
>Caillaud CĂ©dric Trio AphroditeRecords
June 26 / APH106004 / 1CD / E
>Capozzo Jean-Luc /Tchamitchian Claude La NuitTransfigurée
Le soufflé aux éclisses / LNT
340119 / 1CD / E
>Cappozzo / Charmasson /Ponthieux AJMI SeriesSophisticated Ladies / AJM08
/1CD / E
>Caratini Patrice Label BleuHard Scores / LBLC 6602/03 /
2CD / F
>Caratini Jazz Ensemble LabelBleu
Darling Nellie Gray
/LBLC6625/1CD / E
>Carlos Maza Label BleuSalvedad / LBLC 2589 / 1CD / E
>Caroline Chief InspectorCaroline / CHIN200407 / 1CD /
E
>Casimir Daniel CharlotteRecords
Sound Suggestions / CR172 /
1CD / E
>Casini / Rava Label BleuVento / LBLC 6623 / 1CD / E
>Cat-Berro Sonia CharlotteRecords
Keep in Touch / CP 205 / 1CD /
E
>Cat-Berro Sonia CharlotteRecords
A singing Affair / CAT98 / 1CD /
E
>Caussimon Jean-RogerSaravah
LâintĂ©grale / SHL9001 / 4CD / G
>Caussimon Jean-RogerSaravah
vol 1 / SHL1001 / 1CD / E
>Caussimon Jean-RogerSaravah
vol 2 / SHL1002 / 1CD / E
>Caussimon Jean-RogerSaravah
vol 3 / SHL1003 / 1CD / E
>Caussimon Jean-RogerSaravah
vol 4 / SHL1004 / 1CD / E
>Cazamou Benoit LinoleumCaribou /LIN009 / 1CD /E
>CDL / Chalet Charlotte RecordsSuite pour le vin / CP183 / 1CD /
E
>CĂ©lea / Couturier / HumairBeeJazz
Tryptic / BEE022 / 1CD / E
>Celea / Couturier Label BleuPassagio / LBLC 6543 / 1CD / E
>Celea / Couturier Label BleuLâIbĂšre / LBLC 6567 / 1CD / E
>Celea / Liebman / ReisingerLabel Bleu
Missing a page / LBLC 6597 /
1CD / E
>Celea / Liebman / ReisingerLabel Bleu
World View / LBLC 6592 / 1CD /
E
>Chabbey William AphroditeRecords
At home / APH106015 / 1CD / E
>Chalet Jean Pierre CharlotteRecords
Autoportrait / CR174 / 1CD / E
>Charmasson / Tchamitchian /Julian AJMI SeriesLâombre de la pluie / AJM03 /
1CD / E
>Charmasson / TchamitchianCelp
Claude Caminando / C16 / 1CD /
E
>Charmasson RĂ©mi CelpRĂ©sistances / C32 / 1CD / E
>Charmasson RĂ©mi QuintetAJMI Series
ManĆuvres / AJM13 / 1CD / E
>Charmasson RĂ©mi trio Celp
La lĂ©gende du Franc RockâNâRoll /
SHP1 / 1CD / E
>Buirette MichĂšle GRRRLa mise en plis / GRRR1009 /
1LP / A
>Buirette MichÚle GRRRLe Panapé de Caméla /
GRRR2025 / 1CD / E
>Bunky Green Label BleuAnother place / LBLC 6676 / 1CD
/ E
>Butcher / Charles / DörnerPotlach
The contest of pleasures / P201 /
1CD / E
>Butcher / Kurzmann PotlachThe Big misunderstanding betwen
hertz and megahertz / P106 / 1CD
/ E
>***Collectif Sarajevo / ED13039 / 1CD / E
>***Collectif ARFIArfi maison fondée en 1977 /
AM040 / 1CD / E
>***Collectif FR/CHN LabelForge
Tian Xia (sous le ciel) / FOR3/1 /
1CD / E
>***Collectif in situICIS, les Instants Chavirés, toute
la musique improvisée In Situ /
IS167/8/9 / 3CD / G
>***Collectif natoVol pour Sidney / 777706 / 1CD
/ E
>***Collectif natoGodard ça vous chante / 777713
ou 112127 / 1CD / E
>***Collectif natoBO du Journal de Spirou 777716
/ 777717 / 2CD / F
>***Collectif natoBO du Journal de Spirou /
1715/1774 / 2LP / C
>***Collectif natoLes Films de ma ville 1 / 777718
ou 112033 / 1CD / E
>***Collectif natoLes Films de ma ville 2 / 777718
ou 112033 / 1CD / E
>***Collectif natoBuenaventura Durruti / 777733 /
2CD / F
>***Collectif natoJoyeux Noël / 777742 / 1CD / E
>***Collectif natoSix séquences pour Alfred
Hitchcock / 777763 ou 904 ou
112131 / 1CD / E
>***Collectif natoSept tableaux phoniques Erik
Satie / HS10063 / 1CD / E
>***Collectif natoLe Chronatoscaphe /NATO0574 /
3CD+Livre / X=47âŹ
>***Collectif natoNigth Songs / HS10065 / 1CD /
E
>***Collectif natoFolk Songs / HS10066 / 1CD / E
>***Collectif natoErik satie et autres messieurs
«Airs de jeux» / HS10064 / 3CD /
G
>***Collectif Quoi De NeufDocteur
Haute Fréquence 4.1 /DOC065 /
1CD / E
>***Collectif Quoi De NeufDocteur
Folklore Moderne / DOC066 / 1CD
/ E
>***Collectif Quoi De NeufDocteur
around 3 gardens / DIA 070 /
1CD / E
>***Collectif Quoi De NeufDocteur
Surnatural Orchestra / DOC069 /
1CD / E
>***Collectif SaravahKusamakura / SHL2127 / 1CD / E
>***Collectif Space TimeRecords
Continuum act one / BG2421 /
1CD / E
>***Collectif VandâĆuvreMusiqueâs action: Vandoeuvre
1988-1992 / VDO9304 / 1CD /
E
>***Collectif VandâĆuvreMusiqueâs action 2 / VDO9509 /
1CD / E
>***Collectif VandâĆuvreMusiqueâs action 3 / VDO0224 /
1CD / E
>Ca dépend des mouettes Rude
>Bonnardel invite PadovaniCharlotte Records
Le courant acide de lâĂ©cluse /
CP175 / 1CD / E
>Bonne Nouvelle (Trio) FreeLance
Patchwork / FRLNS0601 / 1CD /
E
>Bosetti / Doneda / RaineyPotlach
PlacĂ©s dans Lâair / P103 / 1CD /
E
>Botlang / Seguron / SilvantAJMI Series
Trilongo / AJM07 / 1CD / E
>Botlang René AJMI SeriesArt Longo / AJM14 / 1CD / E
>Botlang René AJMI SeriesSolongo / AJM05 / 1CD / E
>Bourde HervĂ© & dâAndreaFranco in situParis - Milano / IS106 / 1CD / E
>Bourde HervĂ© / dâAndreaFranco AA, Le petit FaucheuxE la storia va / 312612 / 1CD / E
>Brazier Christian CelpMemoire vive / C53 / 1CD / E
>Brazier Christian CelpBrazier / C57 / 1CD / E
>Brazier Christian CelpLumiĂšre / C47 / 1CD / E
>Brechet / Denizet / PonthieuxMusivi Jazz bank
Standard / MJB011CD / 1CD / E
>Bréchet Pascal Quintet AA, Lepetit Faucheux
Autour de Monk / 312614 / 1CD
/ E
>Breschand HelĂšne DâAutresCordes
Le goĂ»t du sel / DâAC081 / 1CD /
E
>Briegel Bros Band LesEtonnants Messieurs Durand
Coâerrances / EMD0602 / 1CD /
E
>Briegel Bros Band LesEtonnants Messieurs Durand
DĂ©tours / EMD9901 / 1CD / E
>Briegel Bros. Band LesEtonnants Messieurs Durand
Voyage en eaux troubles /
EMD9401 / 1CD / E
>Brins / Bosetti / Hayward /Krebs/ Neumann PotlachPhosphor / P501 / 1CD / E
>Brochard / Guionnet / Perraudin situ
[on] / IS241 / 1CD / E
>Brown / Thomas / Mabern /Drummond / Dawson SpaceTime Records
A Season of Ballads/BG9703/
1CD / E
>Brown Donald Space TimeRecords
Enchanté! / BG9910 / 1CD / E
>Brown Donald Space TimeRecords
French Kiss / BG2012 / 1CD / E
>Brown Donald Space TimeRecords
The Classic Introvert / BG2422 /
1CD / E
>Brown Donald Space TimeRecords
Piano Short Stories / BG9601 /
1CD / E
>Brown Donald Space TimeRecords
At this point in my life / BG2115
/ 1CD / E
>Brown Donald Space TimeRecords
Wurd on the Skreet /
BG9806/1CD / E
>Brown Marion Quartet FreeLance
Back to Paris / FRL-CD002 / 1CD
/ E
>Brunet Etienne SaravahWhite Light / SHL / 1CD / E
>Brunet Etienne SaravahTips / SHL 2118 / 1CD / B
>Brunet Etienne SaravahRing Sax Modulator, Love try /
AYR2125 / 1CD / E
>Brunet / Van Hove SaravahImprovisations / SHL2103 / 1CD
/ E
>Brunet Etienne SaravahB / Free / Bifteck / SHP7 / 1CD /
E
>Brunet Etienne Zig RagOrchestra Saravah
>32 Janvier ARFI
AM027 / 1CD / E
>69 Quark RecordsLive at le grand Mix /QUARK
CD02/01 / 1CD / E
>ĂĂ€net EmouvanceAquarian Forest / EMV1029 / 1CD
/ E
>Achiary Carter HolmesVandâĆuvre
Achiary Carter Holmes / VDO9611
/ 1CD / E
>Ad Vitam Le TritonLa ou va le vent / TRI-02505 /
1CD / E
>Adam / Botta / Venitucci QuoiDe Neuf Docteur
Hradcany / DOC068 / 1CD / E
>Agnel / Benoit in situRip-stop / IS237 / 1CD / E
>Agnel / Wodraska EmouvanceCuerdas 535 / EMV1021 / 1CD / E
>Agnel Sophie VandâĆuvreSolo / VDO0019 / 1CD / E
>Akchoté / Petit in situVivre encore / rectangle / 1LP / C
>Akendengue Pierre SaravahNandipo / SHL1051 / 1CD / E
>Alata Vents dâestGrain de sable / 1 CD / E
>Albertucci Jean-Michel EMDEtranges fantaisies / EMD0801 /
1CD / E
>Alula Aphrodite RecordsAnémokory / APH106008 / 1CD / E
>Alvim Cesarius AxolotlMister Jones / AXO102 / 1CD / E
>Alvim Cesarius AxolotlUltraviolet, the Bass Music /
AXO105 / 1CD / E
>Amants de Juliette (Les)(Adam / Delbecq / Foch) QuoiDe Neuf Docteur
Les Amants de Juliette / DOC005
/ 1CD / E
>Amants de Juliette (Les)(Adam / Delbecq / Foch) QuoiDe Neuf Docteur
Les Amants de Juliette / DOC050
/ 1CD / E
>Amants de Juliette (Les)(Adam / Delbecq / Foch) QuoiDe Neuf Docteur
Les Amants de Juliette / DOC063
/ 1CD / E
>Amants de Juliette (Les)(Adam / Delbecq / Foch) QuoiDe Neuf Docteur
# 4 / DOC072 / 2CD / F
>Amsallem / Ries quartet FreeLance
Regards / FRL-CD020 / 1CD / E
>Andouma GiminiFantasia / GM1014 / 1CD / E
>Andouma GiminiGM1013 / 1CD / E
>Andreu / Tusques in situArc Voltaic / IS236 / 1CD / E
>Ansolini GĂ©rard SaravahLa Mort de la Vierge / SHL2109 /
1CD / E
>Aperghis Georges TransesEuropéennes
Triptyque / TE014 / 1CD / E
>Aperghis Georges VandâĆuvreTingel Tangel Jactation / VDO426
/ 1CD / E
>Apollo ARFICap Inédit / AM024 / 1CD / E
>Apollo ARFIAdieu les filles / AM041 / 1CD / E
>Appt 126 Petit LabelAppt 126 / PL003 / 1CD / E
>Appt 126 Petit LabelA1 / PL002 / 1CD / E
>Archimusic Le Triton13 Arpents de Malheur / TRI-
01503 / 1CD / E
>Archimusic Quoi De NeufDocteur
Parthéos / DOC049 / 1CD / E
>Ark / Dechepper / CapozzoCharlotte Records
Les vivants / CP213 / 1CD / E
>Ark Charlotte RecordsMagnitude de 5.4 / CP 206 / 1CD
/ E
>Ark Emil 13Strette/ LE0010 / 1CD / E
>Arnold Dieter LinoleumSputnik Project / LIN005 / 1CD /
D
>Arvanitas Georges SaravahThree of us / 591043 / 1CD / E
>Assan Christel Jim A.
23L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 La vitrine (en vente libre)
>Lazro Daunick / ZingaroCarlos PotlachHauts Plateaux / P498 / 1CD / E
>Lazro Daunik EmouvanceZong book / EMV1013 / 1CD / E
>Le coq SaravahTĂȘte de gondole / SHL 2120 /
1CD / E
>LĂ©andre / SawaĂŻ in situOrganic - mineral / IS235 / 1CD /
E
>Lebocal BeeJazzEgo / BEE013 /1CD / E
>Legnini Label BleuMiss Soul / LBLC6686 / 1CD / E
>Legnini Label BleuBig Boogaloo / LBLC6691 / 1CD
/ E
>LĂ©on Magali Trio JazzâPIMagali chante Ella / JP01 / 1CD
/ E
>Leprest Alain SaravahLeprest 4 / SHL2065 / 1CD / E
>Lété Christian QuartetCharlotte Records
Cinque Terre / CP195 / 1CD / E
>Levallet Didier EvidenceSwing String Systeme / FA449/
1CD / E
>Levallet Didier TentetEvidence
Génération / EVDC212/ 1CD / E
>Levallet Didier EvidenceQuiet Days in Cluny / EVCD101/
1CD / E
>Lilliput Orkestra LinoleumLa MĂ©duse / LIN002 / 1CD / D
>Lilliput Orkestra LinoleumCa urge / LIN007 /1CD / D
>Linx / Wissels Label BleuUp Close / LBLC 6586 / 1CD / E
>Linx / Wissels Label BleuBandarkÀh / LBLC 6606 / 1CD /
E
>Llabador J-Pierre CelpBirds Can Fly / C29 / 1CD / E
>Lloret Pascal ArfiLe silence du piano AM044 / 1CD
/E
>Lobo de Mesquita La NuitTransfigurée
Dominica in Palmis / LNT340104
/ 1CD / E
>Lola Lafon & Leva Label BleuGrandir Ă lâenvers / LBLC 4010 /
1CD / E
>Lopez / Cotinaud Musivi Jazzbank
Opéra / MJB004CD / 1CD / E
>Los mamanos Petit LabelEmbrasse moi / PL 005 / 1CD /
E
>Loueke Lionel Space TimeRecords
In a Trance / BG2524 / 1CD / E
>Louki Pierre SaravahRetrouvailles / SHL2066 / 1CD /
E
>Louki Pierre SaravahVers bissextils / SHL2081 / 1CD
/ E
>Louki Pierre SaravahSalut la compagnie / SHL 2117 /
1CD / E
>Lourau / Segal / Atef / Martel/ Lohrer / Shalom Label BleuOlympic Gramofon / LBLC 6660 /
1CD / E
>Lourau Julien Label BleuFire & Forget / LBLC 6670 / 1CD
/ E
>Lourau Julien Label BleuForget / LBLC6680/81 / 1CD / E
>Lourau Julien Label BleuGroove Gang / LBLC 6576 / 1CD
/ E
>Lourau Julien Label BleuVoodoo Dance / LBLC 6593 / 1CD
/ E
>Lourau Julien Label BleuThe Rise / LBLC 6640 / 1CD / E
>Lousadzak (Grand) EmouvanceBasma Suite / EMV1007 / 1CD /
E
>Lousadzak (New) EmouvanceHuman songs / EMV1025 / 1CD /
E
>Lovano Joe Label BleuWorlds / LBLC 6524 / 1CD / E
>Love poulbot SaravahLa cave Saravah / SHL 2122 /
1CD / E
>Lowdermilk Bonnie AxolotlThis Heart of Mine / AXO104 /
1CD / E
>Machado Jean-Marie LabelBleu
LâamitiĂ© / SHL 2119 / 1CD / E
>Kee / Morel / Turi ChiefInspector
Mop / CHIN200408 / 1CD / E
>Kessler / Bachelier LabelUsine
Catamaran / 1010 / 1CD / E
>Kilimandjaro Les EtonnantsMessieurs Durand
I on Blues / EMD9801 / 1CD / E
>KolKhöze Printanium DâAutresCordes
Kolkhöznitsa / DAC151 / 1CD / E
>Konitz Lee / Alvim CesariusAxolotl
Guarana / AXO106 / 1CD / E
>Konitz Lee Label BleuMedium Rare / LBLC 6501 / 1CD
/ E
>Krakauer David Label BleuLive in Krakow / LBLC 6667 /1CD
/ E
>Krakauer David Label BleuBubbemeises / LBLC 6677 / 1CD
/ E
>Krakauer David Label BleuThe Twelve Tribes / LBLC 6637 /
1CD / E
>Kristoff K Roll VandâĆuvreLe petit bruit dâĂ cĂŽtĂ© du cĆur /
VDO0222 / 2CD / F
>Kristoff K.Roll / CharlesXavier PotlachLa PiĂšce / P199 / 1CD / E
>Kucheida Françoise SaravahLa Mémoire Sépia / SHL 2121 /
1CD / E
>KĂŒhn Joachim Label BleuUsual Confusion / LBLC 6560 /
1CD / E
>La Pieuvre Circum DiscEllipse / HELIX LX002 / 1CD / E
>La Pieuvre Circum Disc1999-2005 / HELIX / LX001 /
1CD / E
>Labarriere HĂ©lĂšne EmouvanceLes temps changent / EMV1028 /
1CD / E
>Labbé / MoriÚres NûbaPing Pong / NUBA270890 / 1CD
/ E
>Labbé Pascale NûbaLÚvres nues / NUBA1202 / 1CD /
E
>Labbé Pascale NûbaSi loin si proche / NUBA1097 /
1CD / E
>Lacy Steve / Watson Eric FreeLance
Spirit of Mingus / FRL-CD016 /
1CD / E
>Lacy Steve Free LanceThe Holy La / FRLNS0201 / 1CD / E
>Lacy Steve SaravahScratching the Seventies /
SHL2082 / 3CD / G
>Lancaster Byard Cismonte epumonti
Funny Funky Rib Grib / CP 06 /
1CD / E
>Larché / Matinier / CouturierEmouvance
Music for a while / EMV1017 /
1CD / E
>Larché / Méchali / Couturier /Edelin /Gritz Charlotte RecordsZe blue note (Opéra-Jazz pour les
enfants) / 590104 / 1CD / E
>Lasserre / Le Masson / DubocAmor Fati
Free Unfold Trio / FATUM009 /
1CD / E
>Lazro / Doneda / LĂȘ QuanNinh in situ
IS037 / 1CD / E
>Lazro / Doneda / Pey / LĂȘQuan Ninh VandâĆuvre
Les Diseurss de Musique
VD09814 / 1CD / E
>Lazro / Doneda /Nick/Hoevenars VandâĆuvreQuatuor Aerolithes / VDO529 /
1CD / E
>Lazro / McPhee Joe in situElan Impulse / IS075 / 1CD / E
>Lazro / Minton EmouvanceAlive at sonorités / EMV1027 /
1CD / E
>Lazro / Zekri / RĂ©pĂ©caud /Madiot VandâĆuvreRekmazladzep / VDO631 / 1CD /
E
>Lazro Daunick / LovensPotlach
Madly you / P102 / 1CD / E
Suite Carnavalesque / MJB007CD
/ 1CD / E
>Jackson Ali Space TimeRecords
Groove@jazzentĂȘte /BG2013 /
1CD / E
>Jacopo Andreini SaravahBossa Storta / SHL 2123 / 1CD /
E
>Jarrousse SĂ©bastien / RobinOlivier Quintet AphroditeRecords
Dream Time / APH106009 / 1CD
/ E
>Jarrousse SĂ©bastien / RobinOlivier Quintet AphroditeRecords
Tribulation / APH106002 / 1CD /
E
>Jaume / Medeski CelpTeam Games / C31 / 1CD / E
>Jaume / Haden / Clerc CelpPeace / Pace / Paix / C19 / 1CD /
E
>Jaume / Raharjo CelpGamelan project first session /
C55/56 / 2CD / F
>Jaume / Raharjo CelpBorobudur suite / C30 / 1CD / E
>Jaume / Soler CelpPour Théo / C44 / 1CD / E
>Jaume André CelpMerapi / C34 / 1CD / E
>Jaume André Celp3 Windows + Trio - Portraits of
J.Giuffre / C39 / 1CD / E
>Jaume André CelpClarinet Sessions / C40 / 1CD / E
>Jaume André CelpLe Collier de la Colombe / C51 /
1CD / E
>Jaume André Five CelpSomething / C15 / 1CD / E
>Jaume André Quintet /Tavagna CelpPiazza di Luna / C10 / 1CD / E
>Jeanne Frederic AxolotlLive Ă Kiron / 815669 / 1CD / E
>Jeanne FrĂ©dĂ©ric AxolotlRĂȘveurs Lucides / 815617 / 1CD
/ E
>Johnson Jef Lee & the wordymines nato Gas ImportHellion / GAS IMPORT 6 / 1CD /
E
>Johnson Jef Lee nato Hopestreet
Thisness / HS10048 / 1CD / E
>Johnson Jef Leenato GasImport
St Somebody / GAS IMPORT 3 /
1CD / E
>Johnson Jef Lee nato GasImport
The Singularity / GAS IMPORT 4 /
1CD / E
>Johnson Jef Lee nato GasImport
Things are Things / GAS IMPORT
5 / 1CD / E
>Johnson Jef Lee nato GasImport
Laughing Boy / GAS IMPORT 7 /
1CD / E
>Johnson Jef Lee nato GasImport
Hype Factory / GAS IMPORT 2 /
2CD / F
>jonah Rude Awakening PresentMonotype / RA2012 / 1CD / C
>Jouin Laurent GRRREt bouge tranquille / JBT / 1CD /
E
>Jullian Jean-Pierre EmouvanceAghia Triada / EMV1010 / 1CD /
E
>Jullian Jean-Pierre EmouvanceOpus incertum on C / EMV1020
/1CD / E
>Junkyard Empire nato Gas ImportRise of the Wretched / GAS
IMPORT 8 / 1CD / X=2,5âŹ
>Kaapi Saravahéphémerides / SEASIDE0001 /
1CD / E
>Kassap / Corneloup EvidencePointe Noire / EVDC518/ 1CD / E
>Kassap Sylvain / LabarierreHĂ©lĂšne EvidencePicollo / FA447/ 1CD / E
>Kassap Sylvain EvidenceBoĂźte / FA475 / 1CD / E
>Kassap Sylvain EvidenceSaxifrages / EVDC02/ 1CD / E
>Kassap Sylvain EvidenceQuixote / EVDC417/ 1CD / E
>Kazumi et MaĂŻa Saravah
2000 Kinpatsu / KCVD3 / 1CD /
E
>Pulsenâs Sound of choise(Halse) Quark recordsRugny in japan / QUARKCD05 /
1CD / E
>Hassell Jon Label BleuMaarifa Street / LBLC 6674 / 1CD
/ E
>Haynes Roy Free LanceTrue or False / FRL-CD007 / 1CD
/ E
>HĂȘlios Quatuor VandâĆuvre
Helios Quator / VDO0018 / 1CD /
E
>HĂ©mard Carole Musivi Jazzbank
La voix à 360 ° / MJB016 / 1CD
/ E
>HĂ©mard / Mulpas / BarisauxVents dâest
Au cĆur de Billie / VE 0803-03 /
1CD / E>Higelin Jacques SaravahInédits 1970 remasterisé /
SHL1008 / 1CD / E
>Higelin Jacques SaravahCrabouif / SHL1009 / 1CD / E
>Higelin Jacques SaravahHigelin / Areski / SHL1036 / 1CD
/ E
>Higelin Jacques SaravahLes Années Saravah / SHL1905/7
/ 3CD / G
>Hodeir André Label BleuAnna Livia Plurabelle / LBLC
6563 / 1CD / E
>Hohki Kazuko nato chabadaChante Brigitte Bardot / 777755
ou 112136 ou HS10049/ 1CD /
E
>Hohki Kazuko nato chabadaLove in Rainy Days / 777756 ou
530182 / 1CD / E
>Hopper / Allen / Cutier LeTriton
brainville3 / TRI08514 / 1DVD /
X=20âŹ
>Hopper / Dean / Coubert /Domancich Le TritonSoft Bounds / TRI-05511 / 1CD /
E
>Horellou Trio Petit LabelLive 2008 / Pl014 / 1CD / E
>Houellebec Michel / BirgĂ©Jean JacquesGRRREtablissement dâun ciel dâalter-
nance / GRRR2026 / 1CD / E
>Hradcany & Bijan ChemiraniQuoi De Neuf Docteur
DOC075 / 1CD / E
>Huby Regis TransesEuropéennes
Le sentiment des brutes / TE017 /
1CD / E
>Hue/Circum Circum DiscBAI HAT / CIDI0802 / 1CD / E
>Humair Daniel Label BleuQuatre fois trois / LBLC 6619 /
1CD / E
>Hymas / Jenny Clark / Thollotnato
A Winterâs Tale / 777725 / 1CD /
E
>Hymas / Peterson / Gravattnato
Hope Street MN / HS10061 /
1CD / E
>Hymas Tony / Bush Barneynato
Left for dead / HS10057 ou
777723 ou 112139 / 2CD / F
>Hymas Tony / Bush Barneynato
A sense of Journey / 112010 /
1CD / E
>Hymas Tony / Rivers Samnato
Winter Garden / 777769 / 1CD /
E
>Hymas Tony natoOyate / HS10056 / 2CD / F
>Imbert Diego Les EtonnantsMessieurs Durand
Ametys / EMD9302 / 1CD / E
>Impression Circum DiscLe Bénéfice du Doute / CIDI401 /
1CD / E
>Inara Georges Label BleuAll Rise / LBLC 4016 / 1CD / E
>Israel Yoron Connection FreeLance
A Gift For You / FRL-CD024 /
1CD / E
>JâoZZ Quartet Musivi Jazz bank
lunfargo / CHIN200509 / 1CD /
E
>Général Electric Label BleuCliquety klicqk / LBLC 4000 /
1CD / E
>Gertz Bruce Quintet FreeLance
Blueprint / FRL-CD017 / 1CD / E
>Gibert Alain et Clément ARFIKif Kif les deux moitiés de
pomme / AM034 / 1CD / E
>Ginape Viviane CharlotteRecords
Café / CP187 / 1CD / E
>Ginapé Viviane CharlotteRecords
Obsession / CP 209 / 1CD / E
>Giuffre / Jaume CelpEiffel / C06 / 1CD / E
>Giuffre Jimmy CelpTalks and Plays / C41/42 / 2CD /
F
>Goldstein Malcom in situHardscrabble songs / IS238 / 1CD
/ E
>Gorgé Francis & MeensDominique in situPaysage départ / IS121 / 1CD / E
>Goualch Pierre Alain CelpThe Piano inside and outside /
C45 / 1CD / E
>Goualch Pierre Alain Tryo LesEtonnants Messieurs Durand
Voici ma Main / EMD9701 / 1CD
/ E
>Goualch Pierre-Alain etAgulhon Franck Les EtonnantsMessieurs Durand
Tikit / EMD0401 / 1CD / E
>Goyone Daniel Label BleuGoyone 2 / LBLC 6500 / 1CD / E
>Goyone Daniel Label BleuLueurs Bleues / LBLC 6550 /
1CD / E
>Goyone Daniel Label BleuIl y a de lâorange dans le bleu /
LBLC 6580 / 1CD / E
>Grallier Michel SaravahMichel Grallier / 591041 / 1CD /
E
>Grande Perezade Circum discUrban bush / CIDI 803 / 1 CD / E
>Graschaire / Goualch LesEtonnants Messieurs Durand
Honky Monk Woman / EMD0001
/ 1CD / E
>Grillo Alex AJMI SeriesTriplett / AJM02 / 1CD / E
>Grillo Alex CelpCouples / C35 / 1CD / E
>Grillo Alex CelpVibraphone Alone / C24 / 1CD / E
>Grillo La Nuit TransfigurĂ©eLâamour / LNT340109 / 1CD / E
>Grimaud DominiqueVandâĆuvre
Slide / VDO9915 / 1CD / E
>Gritz Peter Charlotte RecordsThank you to be / CR170 / 1CD /
E
>Groupe emil Emil 13Ă fond dedans / LE0007 / 1CD / E
>Guérin Beb / MéchaliFrançois natoConversation / HS10053 / 1CD / E
>Guérineau Sylvain Amor FatiDies irae / FATUM013 / 1CD / E
>Guillard Alain & Yvon GiminiPazapa / JCC014CD / 1CD / E
>Guilleton Eric SaravahParadis provisoire / SHL 2126 /
1CD / E
>Guionnet / Nakamura PotlachMap / P108 /1CD / E
>Gumpert Ulrich natoSarabandes et Gnossiennes /
HS10062 / 1CD / E
>GĂŒrĂŒltĂŒ AA, Le petit FaucheuxLe Halva qui rend fou / 312626 /
1CD / E
>Hacker Alan natoHacker Ilk (vol 2) / CD1180 / 1CD
/ E
>Hacker Alan natoHacker Ilk (vol 1) / 214 / 1LP / A
>Hacker Alan natoHacker Ilk (vol 2) / 1180 / 1LP /
A
>Hacker Alan natoMozart - Music for friends / 670 /
1LP / A
>Hacker Alan natoMozart - Gran Partita / 1132 /
1LP / A
>Happy house Circum DiscInoxydable / Cidi801 / 1CD / E
>Happy House Circum Disc
>Favarel Frédéric CharlotteRecords
Fred & Friends / CP198 / 1CD /
E
>Favarel Frédéric Group AA, Lepetit Faucheux
The Search / 312615 / 1CD / E
>Favre Patrick AxolotlDanse Nomade / LLL313 / 1CD /
E
>Favre Patrick Trio AxolotlIntense / AXO108 / 1CD / E
>Feldhandler Jean-ChristopheVandâĆuvre
Obscurités / VDO9916 / 1CD / E
>Ferré Boulou & Elios BeeJazzShades of Dream / BEE010 / 1CD
/ E
>Ferré Boulou & Elios BeeJazzParisian Passion / BEE015 / 1CD
/ E
>Ferré Boulou & Elios BeeJazzThe Raimbow life / BEE005 /
1CD / E
>Festou / Jaume CharlotteRecords
Do it / CP179 / 1CD / E
>Festou Philippe CharlotteRecords
Grand 8 - Blach Suite / CP197 /
1CD / E
>Figurines Rude AwakeningPresent
Les fourmis meurent aussi /
RA2005 / 1CD / C
>Firmin Frédéric in situBatteriste / IS165 / 1CD / E
>Fonetick Rude Awakening
Present
Fonetick / RA2006 / 1CD / C
>Fontaine Brigitte SaravahJe ne connais pas cet homme /
SHL1010 / 1CD / E
>Fontaine Brigitte SaravahEst / SHL1011 / 1CD / E
>Fontaine Brigitte SaravahEst / SHL1011/2 / 1LP / A
>Fontaine Brigitte SaravahComme Ă la radio / SHL1018 /
1CD / E
>Fontaine Brigitte SaravahVous et Nous / SHL2077 / 1CD /
E
>Fontaine Brigitte SaravahLe Bonheur / SHL2091 / 1CD / E
>Fontaine Brigitte SaravahBrigitte Fontaine / SHL1034 /
1CD / E
>Fornet Giani Grégory AmorFati
Troppo tintu Ăš addivintatu lu
munnu /FATUM 010 / 1CD / E
>Four in One in situTM / IS120 / 1CD / E
>Fournier / Deschepper /SĂ©guron EmouvanceTota la vertat / EMV1022 / 1CD /
E
>Fournier Denis AJMI SeriesLife vest under your seat / AJM12
/ 1CD / E
>Foussat Jean-Marc PotlachNouvelles / P301 / 1CD / E
>FrĂąjerman String QuartetLinoleum
Quatuors n°1,2,3 et 4 pour
cordes et bruitages animaliers /
LIN003 / 1CD / D
>Free Unfold Trio Amor FatiFree Unfold Trio / FATUM009 /
1CD / E
>Fresu / Salis / Di castri LabelBleu
P.A.F MORPH / LBLC 6669 / 1CD / E
>Frix Petit LabelLive in Niksic / PL004 / 1CD / E
>Frix Petit LabelGirls inside / PL 008 / 1CD / E
>Galiay / Perraud Quark recordsBig (drum&bass) / Quark mcd
01/1 / 1 miniCD / C
>Galliano Richard Label BleuNew Musette / LBLC 6547 / 1CD
/ E
>Garcin Lionel EmouvanceLâinstar intime / EMV1026 / 1CD
/ E
>Gardner Jeff AxolotlNoches Habaneras / AXO107 /
1CD / E
>Gardner Jeff AxolotlThe Music of chance /
AXO4225079 / 1CD / E
>Gareil Philippe CelpLato Sensu / C17 / 1CD / E
>Gaxie SĂ©bastien ChiefInspector
Parcours / TE008 / 1CD / E
>Dsot big band AA, Le petitFaucheux
Big band / 312625 / 1CD / E
>Du oud Label BleuWild Serenade / LBLC 2588 /1CD
/ E
>Duboc Benjamin Petit LabelPiĂšces pour contrebasse /PL son
001 / 1CD / E
>Ducret Marc Label BleuLa théorie du Pilier / LBLC 6508/
1CD / E
>Ducret Marc Label BleuGris / LBLC 6531 / 1CD / E
>Dupain Label BleuLes Vivants / LBLC 4012 / 1CD /
E
>Dupont Hubert UltrabolicUltraboles / UBR0501 / 1CD / E
>Dupont Hubert UltrabolicSpiderâs Dance / UBR0502 / 1CD
/ E
>E Guijecri ARFIFestin dâOreille / AM025 / 1CD /
E
>Edelin / Mechali CharlotteRecords
Le Chant des Dionysies / CP191 /
1CD / E
>Edelin Michel CharlotteRecords
âŠet la Tosca passa⊠/
CP200/1CD / E
>Edelin Michel Quartet AA, Lepetit Faucheux
DĂ©blocage dâĂ©mergence /312611
/1CD / E
>Effet Vapeur (Lâ) ARFI
PiĂšces et accessoires / AM016 /
1CD / E
>Effet Vapeur (Lâ) ARFIJe pense que / AM029 / 1CD / E
>Effet Vapeur (Lâ) / FolimageARFI
Bobines mélodies / AM045 /
1DVD / E
>Eisinger / Luccioni / HumairCelp
Jazz - Hip trio / C48 / 1CD / E
>Elan Quartet SaravahLive / SHL2086 / 1CD / E
>Electric Mop Chief InspectorJazzPop / CHPR200804 / 1CD / E
>Electric / Rdv du MichelMarthaler Quartet CharlotteRecords
Etat dâUrgence / CP185 / 1CD /
E
>Elektrik Deal Emil 13How I met the gifted guys /
DTTSP01 / 1CD / E
>Elysée Jean-Paul AphroditeRecords
Pourtant ⊠/ APH106014 / 1CD /
E
>Elysée Jean-Paul AphroditeRecords
Vocal Porter / RE11093201 /
1CD / E
>ElziĂšre Claire SaravahLa vie va si vite / SHL 2110 /
1CD / E
>Ensemble Laborintus LabelUsine
A la maison / LABO2001/ 1CD / E
>EquipâOut GiminiUp! / GM1006 / 1CD / E
>Erdmann Daniel / Le BrasFrancis Vents dâest / VE 0801-02/1CD / E
>Etage 34 /tenko VandâĆuvreEtage 34 / Tenko / VDO2407 /
1CD / E
>Etna GiminiPuzzle / GM1005 / 1CD / E
>Faccini Piers Label BleuLeave no trace / LBLC 4005 /
1CD / E
>Faccini Piers Label BleuTearing sky / LBLC 4015 / 1 CD /
E
>Fall / Few / Maka Free LanceJom Futa / FRL0S0202 / 1CD /
E
>Fat kid wednesdays nato Hopestreet
The Art of Cherry / HS10045 /
1CD / E
>Fat kid wednesdays nato Hopestreet SINGLES / HS10060 / 1CD
/ E
>Fat Kid Wednesdays nato GasImport
GAS IMPORT 1 / 1CD / E
>De Chassy GuillaumeBeeJazz
Piano Solo / BEE021 / 1CD / E
>De Preissac Ludovic AphroditeRecords
Retrouvailles / APH106005 / 1CD
/ E
>DĂ©at Jean Luc Emil 13Calligraphe / LE0009 / 1CD / E
>Debriano Santi Quintet FreeLance
Obeah / FRL-CD008 / 1CD / E
>Dehors / Debrulle / MassotCharlotte Records
Signé Trio Grande / WERF028 /
1CD / E
>Dehors Laurent EvidenceEn attendant Marcel / EVDC723/
1CD / E
>De la Sayette Etienne PetitLabel
Treize duos / PL001 / 1CD / E
>Del Campo Sylvain AphroditeRecords
Eclipsis / APH106011 / 1CD / E
>Delpierre / Gleizes ChiefInspector
Mutatis
Mutandis/CHIN200304/1CD / E
>Deschepper / Hoevenaers /Benoit Emouvance(un)written / EMV1012 / 1CD / E
>Deschepper PhilippeEmouvance
Attention Escalier / EMV1004 /
1CD / E
>Diasnas HervĂ©VandâĆuvreLes Buveurs de Brume /
VDO0325 / 1CD / E
>Didkovsky / ChenevierVandâĆuvre
Body Parts / VDO0020 / 1CD / E
>Dites 33 ARFISonographies / AM033 / 1CD / E
>Dites 33 SaravahVolume 1 / SHL2099 / 1CD / E
>Dites 33 SaravahVolume 2 / SHL2102 / 1CD / E
>DJ Shalom Label BleuYes professor / LBLC 4001 / 1CD
/ E
>Domancich Lydia GiminiAu delĂ des limites / 3TMR302 /
1CD / E
>Domancich Lydia GiminiMĂ©moires / GM1002 / 1CD / E
>Domancich Lydia GiminiChambre 13 / GM1007 / 1CD / E
>Domancich Lydia GiminiRegard / GM1009 / 1CD / E
>Domancich Sophia GiminiLa part des anges / GM1008 /
1CD / E
>Domancich Sophia GiminiRĂȘves familiers / GM1011 / 1CD
/ E
>Domancich Sophia TrioGimini
Funerals / GM1001 / 1CD / E
>Donato Michel Label BleuMarĂ©e bassâŠe / LBLC 6584 /1CD
/ E
>Doneda / Lazro natoGeneral Gramofon / 777741 /
1CD / E
>Doneda / Leimgruber / RowePotlach
The Difference between a fish /
P302 / 1CD / E
>Doneda Michel in situLâĂ©lĂ©mentaire sonore / IS107 /
1CD / E
>Doneda Michel PotlachLâanatomie des clefs / P598 /
1CD / E
>Doneda Michel TransesEuropéennes
Ogooue-Ogoway / TE003 / 1CD /
E
>Dr.Knock Chief InspectorDr.Knock / CHIN200302 / 1CD /
E
>Drins Stephan Circum DiscNatt / Resa / CIDI402 / 1CD / E
>Drins Stephan Circum DiscBonheur Temporaire / CIDI601 /
1CD / E
>Drouet Jean-Pierre TransesEuropéennes
Solo / TE004 / 1CD / E
>Drouet Jean-Pierre TransesEuropéennes
Les variations dâUlysse / TE006 /
1CD / E
>Drouet Jean-Pierre TransesEuropéennes
24 La vitrine (en vente libre) L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
petit Faucheux
Sangena / 312603 / 1CD / E
>Spira Stéphane BeeJazzFirst Page / BEE012 / 1CD / E
>Stengham PotlachCor Fuhler / P206 / 1CD / E
>Strigall Label BleuOzbroune / LBLC 4004 / 1CD / E
>String Trio of New York AA,Le petit Faucheux
An Outside Job / 312604 / 1CD /
E
>Supersonic riverside blues(aka Franck Vigroux) DâAutresCordes
data 4.5.1 / DAC5001 / 1CD / E
>Swings Strings SystemEvidence
Paris Suite / EVCD07/ 1CD / E
>Swings Strings SystemEvidence
Eurydice / EVCD06 et FA460/
1CD / E
>Swings Strings SystemEvidence
Original Session / EVCD203/ 1CD
/ E
>Tabato (guinéé Bissau)Evidence
Luz Bin / EVDC722 / 1CD / E
>Tazartes Ghedalia VandâĆuvreJeanne / VDO732 / 1CD / E
>Terra Incognita (Collectif)Terra Incognita
La planĂšte incolore
Terra incognita / Tilpi 01 / 1CD /
E
>Terra Incognita (Collectif)Terra Incognita
Mimétique
Terra incognita / Tilpi 02 / 1CD /
E
>Terra Incognita (Collectif)Terra Incognita
Lâeffet Papillon / CTILP01 / 1CD
/ E
>Terrier Alex Quintet AphroditeRecords
Stop Requested / APH106006 /
1CD / E
>TĂ©treault / CharlesVandâĆuvre
MXCT / VDO0121 / 1CD / E
>Texier / Romano / SclavisLabel Bleu
Carnet de Routes / LBLC 6569 /
1CD / E
>Texier Henri Label BleuStrada Sextet (V)ivre /LBLC 6668
/ 1CD / E
>Texier Henri Label BleuBande originale dâHoly Lola /
LBLC 6678 / 1CD / E
>Texier Henri Label BleuAn Indianâs week / LBLC 6558 /
1CD / E
>Texier Henri Label BleuMad Nomad(s) / LBLC 6568 /
1CD / E
>Texier Henri Label BleuRespect / LBLC 6612 / 1CD / E
>Texier Henri Label BleuRempart dâArgile / LBLC 6638 /
1CD / E
>Texier Henri Label BleuParis Batignolles / LBLC 6506 /
1CD / E
>Texier Henri Label BleuLa Companera / LBLC 6525 /
1CD / E
>Texier Henri Label BleuMosaĂŻc Man / LBLC 6608 / 1CD
/ E
>Texier Henri Stradat sextetLabel Bleu
Water Alert / LBLC6698 / 1CD /
E
>TextâUp (Ensemble) MusiviJazz bank
Cotinaud fait son Raymond
Queneau / MJB010CD / 1CD / E
>TextâUp Cotinaud (Ensemble)Musivi Jazz bank
Rimbaud et son double /
MJB012-13-14CD / 2CD+1DVD /
X=33âŹ
>TH8 Les Etonnants MessieursDurand
Tambours sans trompettes /
EMD0601 / 1CD / E
>The contest of PleasuresPotlach
Albi days / P205 / 1CD / E
>The Jet All Star Quartet SpaceTime Records
Live at Jazz en TĂte / BG9704/
After the Demonâs leaving /
312623 / 1CD / E
>Santacruz Bernard RudeAwakening Present
Lenox Avenue / RA2013 / 1CD / C
>Sap(e) Rude Awakening PresentSap(e) / RA2008 / 1CD / C
>Sarrazy Marc / RochelleLaurent LinoleumIntranquilité / Lin008 / 1CD / E
>Schmitt Dorado Quintet LesEtonnants Messieurs Durand
Dorado Sings / EMD0501 / 1CD /
E
>Schmitt Samsom Quintet LesEtonnants Messieurs Durand
Djieske / EMD0201 / 1CD / E
>Schmitt Samson / MehrsteimTimbo Les Etonnants MessieursDurand
Alicia/ EMD0701 / 1CD / E
>Schneider / Couturier /MĂ©chali / Laizeau CharlotteRecords
Correspondances / CP192 / 1CD /
E
>Schneider / Soler / HauenensCharlotte Records
Etre Heureux / CP184 / 1CD / E
>Schneider Larry Label BleuSo Easy / LBLC 6516 / 1CD / E
>Sclavis Louis Label BleuCeux qui veillent la nuit / LBLC
6596 / 1CD / E
>Sclavis Louis Label BleuDanses et autres scĂšnes / LBLC
6616 / 1CD / E
>Sclavis Louis Label BleuClarinettes / LBLC 6626 / 1CD /
E
>Sclavis Louis natoAd Augusta per Angustia /
777740 / 1CD / E
>Seffer YochâKo CharlotteRecords
Mestari / CP131 / 1CD / E
>Seguron Guillaume AJMISeries
Witches / AJM06 / 1CD / E
>Adam / Huby Quoi De NeufDocteur
Too Fast for techno / DOC073 /
2CD / F
>Shepp / Kessler ArchieballFirst Take / ARCH0104 / 1CD / E
>Shepp Archie ArchieballGemini / ARCH0701 / 2CD / F
>Shepp Archie ArchieballJe suis jazz, câest ma vie /
ARCH0702 / DVD / / G
>Shepp Archie ArchieballKindred Spirits / ARCH0501 /
1CD / E
>Shimizu Yasuaki SaravahBach Cello Suites / SHL2098 /
1CD / E
>SIC (ensemble) VandâĆuvreSic / VDO9508 / 1CD / E
>Sicard / MĂ©chali / LaizeauCharlotte Records
Oblik / CP199 / 1CD / E
>Sicard Jef Charlotte RecordsTropisme / CP 208 / 1CD / E
>Sicard Jef Charlotte RecordsIsthme / CR176 / 1CD / E
>Sicard Jef Charlotte RecordsLe rĂȘve de Claude / CP188 / 1CD
/ E
>Sighicelli Samuel DâAutresCordes
marĂ©e noire / DâAC111 / 1CD / E
>Silva Alan in situTake some risks / IS011 / 1CD /
E
>Small Mina Charlotte RecordsWaiting / CP182 / 1CD / E
>Socalled Label BleuGhetoblaster / LBLC 4011 / 1CD
/ E
>Soler Alain CelpPlays the red bridge / C38 / 1CD /
E
>Soler AndrĂ© RĂ©union CelpJâirai valser sur vos tombes / C33
/ 1CD / E
>Soletti & Besnard RudeAwakening Present
Nocturne / RA2003 / 1CD / A
>soufflants rugissants (Les)Emil 13
LâĂ©boueur cĂ©leste / LE0003 / 1CD
/ E
>Soulreactive Chief InspectorSaltsoun / CHIN200305 / 1CD /
E
>South African Friends AA, Le
Rava lâOpĂ©ra va / LBLC 6559 /
1CD / E
>Rava Enrico Label BleuCarmen / LBLC 6579 / 1CD / E
>Rava Enrico Label BleuMonreal Diary A / LBLC 6639 /
1CD / E
>Recio / Garcia ARFITen / AM039 / 1CD / E
>Renza-BĂŽ Petit LabelLe Roi OBAZ / pl013 / 1CD / E
>Répécaud Dominique in situAna ban / IS234 / 1CD / E
>Rigolus Chief InspectorRigolus / CHHE200707 / 1CD / E
>Rime / Belmondo CharlotteRecords
Rimes Blues Black Home / CP212
/ 1CD / E
>Rime Christophe CharlotteRecords
Heavy Loud Funk Menuet /
CP204 /1CD / E
>Rivers Sam / Hymas Tonynato
Eight Day Journal / 777726 / 1CD
/ E
>Rives Stéphane PotlachFIBRES / P303 / 1CD / E
>Robert Yves Chief InspectorLâargent / CHHE200605 / 1CD /
E
>Robert Yves Chief InspectorLâinspirine / CHHE200803 / 1CD
/ E
>Robert Yves EvidenceDes satellites avec des traces de
plumes / EVCD08/ 1CD / E
>Robin Nicaise QuintetCharlotte Records
Hommage Ă Art Pepper / CP190 /
1CD / E
>Rochelle Laurent LinoleumChoses Entendues / LIN004 /
1CD / B
>Rochelle Laurent LinoleumSous lea surface des mots /
LIN006 / 1CD / D
>Rochelle Laurent / SchildLoic LinoleumConversation Ă voix
basse LIN0201 / 1CD / D
>Rocher / BenoĂźt / PerraudMarmouzic
ExtenzâO / MAR04 / 1CD / E
>Rocking Chief InspectorRocking Chair / CHHE200708 /
1CD / E
>Rogers Paul Amor FatiBeing / FATUM015 /1CD / E
>Rogers Qtet GiminiRM027 / 1CD / E
>Romano / Benita / Ferris /Fresu Label BleuPalatino / LBLC 6605 / 1CD / E
>Romano / Benita Label BleuCorners / LBLC 6615 / 1CD / E
>Romano / Sclavis / TexierLabel Bleu
African Flashback / LBLC 6679 /
1CD / E
>Rosette Emil 13Brouniak / LE0011 / 1CD / E
>Rossé François La NuitTransfigurée
Ouroboros / LNT340107 / 1CD /
E
>Roubach / Gastaldin / VillalbaCharlotte Records
Esquisse / CP178 / 1CD / E
>RovĂšre / Garcia CelpBi-Bob / C27 / 1CD / E
>Rowe / Parker PotlachDark Rags / P200 / 1CD / E
>Rueff David TransesEuropéennes
Cosmophonic / TE018 / 1CD / E
>sacre du Tympan (Le) LabelBleu
Le retour / LBLC 6675 / 1CD / E
>Sage HĂ©lĂšne / Vitet BernardGRRR
Supposons le problÚme résolu /
GRRR1008 / 1LP / A
>Sage HélÚne GRRRLes araignées / GRRR2022 / 1CD
/ E
>Sage HĂ©lĂšne GRRRComme une image / GRRR2014 /
1CD / E
>Saltiel Laurence QuartetAphrodite Records
Moondance / APH106001 / 1CD /
E
>Santacruz / Lowe / CharlesAA, Le petit Faucheux
>PlanĂšte Incolore (La) TerraIncognita
Mimétique / Tilpi 02 / 1CD / E
>Politi Adrien & Petit AlainTranses Européennes
Un secreto / TE024 / 1CD / E
>Polysoft Le TritonTribute to Soft Machine / TRI-
03506 / 1CD / E
>Portal Michel Label BleuDockings / LBLC 6604 / 1CD / E
>Portal Michel Label BleuMensâ Land / LBLC 6513 / 1CD /
E
>Portal Michel Label BleuAny Way / LBLC 6544 / 1CD / E
>Portal Michel Label BleuCinemas / LBLC 6574 / 1CD / E
>Potemkine ARFI
Potemkine / AM018 / 1CD / E
>Poulet Fred Label BleuMilan Athletic Cinema / LBLC
4008 / 1CD / E
>Poulet Fred SaravahMes plus grands succĂšs /
SHL2067 / 1CD / E
>Poulet Fred SaravahEncore Cédé / SHL2078 / 1CD /
E
>Poulet Fred SaravahDix ans de peinture / SHL2095 /
1CD / E
>Pozzi Mirtha / Cueco PabloTranses Européennes
Improvisations préméditées /
860148 / 1CD / E
>Pozzi Mirtha Sextet TransesEuropéennes
La serpiente inmortal / TE027 /
1CD / E
>Pozzi Mirtha TransesEuropéennes
Acadacoual / TE002 / 1CD / E
>PrudâHomme Damien QuartetLabel Hemolia
Intuitions / LH-DPCD1 / 1CD / E
>Push the triangle DâAutresCordes
Cos la Machina / DâAC051 / 1CD
/ E
>Push the triangle DâAutresCordes
Repush machina / DâAC091 / 1CD
/ E
>Quartographe Rude AwakeningPresent
ARZIM 005 / RA2006 / 1CD / C
>Quatre Petit Label4 / PL000 / 1CD / E
>Quattrophage Label UsineTravel Logue / 1009 / 1CD / E
>Quatuor IXI La NuitTransfigurée
Lineal / LNT340106 / 1CD / E
>Quatuor Vocal TransesEuropéennes
Nomad / TE011 / 1CD / E
>Quinte & Sens Chief InspectorKaribu / CHIN200306 / 1CD / E
>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf DocteurLe retour / DOC002 / 1CD / E
>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf DocteurEn attendant la pluie / DOC003 /
1CD / E
>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf DocteurA lâenvers / DOC004 / 1CD / E
>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf DocteurLa femme du bouc Ă©missaire /
DOC017 / 1CD / E
>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf Docteur51° Below / DOC033 / 1CD / E
>Rod Planet Rude AwakeningPrésente
RPM / ILK137CD/IDC0033 /
1CD / C
>Racines du ciel CharlotteRecords
RĂȘve dâĂ©lĂ©phant orchestra /
WERF026 / 1CD / E
>Rajery Label BleuVolontany / LBLC 2592 / 1CD / E
>Raulin / Oliva duo EmouvanceTristano / EMV1008 / 1CD / E
>Rava / Bollani Label BleuMonreal Diary B / LBLC 6645 /
1CD / E
>Rava / Fresu / Bollani /Retropadi / Gatto Label BleuShades of Chet / LBLC 6629 /
1CD / E
>Rava Enrico Label Bleu
Didier Levallet EvidenceOnj express / EVDC825/ 1CD / E
>Orchestre national de JazzDidier Levallet EvidenceSequences / EVDC928/ 1CD / E
>Orient Express MovingShnorers Transes EuropéennesLes lendemains de la veille
TE010 / 1CD / E
>Oriental Fusion TransesEuropéennes
Oriental Fusion / TE025 / 1CD /
E
>Ortéga Antony EvidenceOn évidence / EVDC213 et
FA461/ 1CD / E
>Ortéga Antony EvidenceNeuf / EVCD620/ 1CD / E
>Ortega Anthony Quartet AJMISeries
Bonjour / AJM01 / 1CD / E
>Orti Guillaume / Sens OlivierQuoi De Neuf Docteur
Reverse / DOC074 / 2CD / F
>Oz Chief InspectorThe Thread / CHHE200501 /
1CD / E
>ĂztĂŒrk Murat Label HemoliaCandies / LH-MOCD2 / 1CD / E
>ĂztĂŒrk Murat Label HemoliaSöyle / LH-MOCD1 / 1CD / E
>Paczynski / Palisseaux /Fradelizi Arts et SpectaclesGénérations / ASCD060401 /
1CD / E
>Padovani / Cormann LabelBleu
Mingus Cuernavaca / LBLC 6549
/ 1CD / E
>Padovani Jean-Marc AA, Lepetit Faucheux
Quatuor / 312607 / 1CD / E
>Padovani Jean-Marc LabelBleu
Nocturne / LBLC 6566 / 1CD / E
>Pagliarini / Pilz / Jost /Manderscheid / Drohar /Troost Troost Label UsineJ.A.M. all stars / 1005 / 1CD / E
>Pagliarini Luciano LabelUsine
De fer et de feu / 1001 / 1CD /
E
>Panâ A Paname GiminiSoka RakaĂŻ / GM1012 / 1CD / E
>Papadimitriou Sakis in situPiano cellules / IS010 / 1CD / E
>Papys du swing (Les) AA, Lepetit Faucheux
Bourgueil Berton / 312621 / 1CD
/ E
>Paradigm Chief InspectorParadigm / CHHE200502 / 1CD
/ E
>Parisien Emile LaborieAu revoir porc-Ă©pic / LJ03 /1CD /
E
>Pascals Label BleuDodesukaden / LBLC 4017 / 1CD
/ E
>Passos MĂŽnica ArchieballLemniscate / ARCH0801 / 1CD /
E
>Patterson /Lasserre Amor FatiThe Gernika suite / FATUM008 /
1CD / E
>Pauvros Jean-François natoLe Grand Amour / 777710 / 1CD
/ E
>Petit / Isunsungset in situLive at Vossa Jazz 2003 /
VJ06011-2 / 1CD / E
>Petit Didier La NuitTransfigurée
DĂ©viation / LNT340103 / 1CD /
E
>Petit DidierTransesEuropéennes
WORMHOLES / 860139 / 1CD /
E
>Pfeiffer SaravahLonely Tramp / SHL2108 / 1CD
/ E
>Phillips Barre CelpNaxos / C14 / 1CD / E
>Phillips Barre soloEmouvance
Journal Violone 9 / EMV1015 /
1CD / E
>Pied de Poule GRRRIndiscrétion / GRRR2013 / 1CD
/ E
>Pilz Michel Charlotte RecordsMelusina / drops016 / 1CD / E
>Plain sud La Tribu HĂ©rissonLTH104 / 1CD / E
E
>MoriĂšres Jean Quintet NĂ»baWakanâ / NUBA1629 / 1CD / E
>Morilla Stéphane QuintetAphrodite Records
Façon Puzzle / APH 106010 /
1Cd / E
>Mosalini / Beytelman /Caratini Label BleuImagenes / LBLC 6507 / 1CD / E
>Mosalini / Beytelman /Caratini Label BleuViolento / LBLC 6526 / 1CD / E
>Mosalini / Beytelman /Caratini Label BleuLa Bordona / LBLC 6548 / 1CD /
E
>Mouradian / TchamitchianEmouvance
Le monde est une fenĂȘtre /
EMV1018 / 1CD / E
>Mouradian Gaguik EmouvanceSolo de kamantcha / EMV1006 /
1CD / E
>Musseau Michel TransesEuropéennes
Sapiens, Sapiens / TE007 / 1CD
/ E
>Musseau Michel TransesEuropéennes
Mandragore, Mandragore! / TE021
/ 1CD / E
>Muvien / Humair / Jeanneau /Viret BeeJazzFlench Wok / BEE011 / 1CD / E
>Nelson Vera Label BleuVera / LBLC 6671 / 1CD / E
>New Lousadzak EmouvanceHuman songs / EMV1025 / 1CD /
E
>Nicault /Bazin / Bilman(Trio)Arts et Spectacles
LâenvolĂ©e / ASCD100105 /1CD / E
>Nick Michaël trio / LiebmanDave Transes EuropéennesDis Tanz / TE009 / 1CD / E
>Niemack Judy Free LanceStraight up / FRL-CD018 / 1CD /
E
>Niemack Judy Free LanceLong as youâre living /
FRLNS0301 / 1CD / E
>Niemack Judy with WaltonCedar trio Free LanceBlue Bop / FRL-CD009 / 1CD / E
>Nissim Mico AA, Le petitFaucheux
Victor is Dancing / 312630 / 1CD
/ E
>Nissim Mico Charlotte RecordsSolo / CP177 / 1CD / E
>Nissim Mico Sextet AA, Lepetit Faucheux
DĂ©caphonie / 312613 / 1CD / E
>Nohc in situIS181 / 1CD / E
>Novo Quartet Label ForgeJardin Volant / FOR2/1 / 1CD / E
>Nozati Annick VandâĆuvreLa peau des anges / VDO9712 /
1CD / E
>OâNeil / Wolfaardt AA, Lepetit Faucheux
Rubato Brothers / 312610 / 1CD
/ E
>Octuor de violoncelles (Lâ)Transes EuropĂ©ennes
LâOctuor de violoncelles / TE013
/ 1CD / E
>ogre (Lâ) La Tribu HĂ©rissonOgranitation / LTH103 / 1CD / E
>Old Jazz Corporation JazzâPIDo you nowâŠNew Orleans / JP02
/ 1CD / E
>One Shot Le TritonEwaz vader / TRI-06512 / 1CD /
E
>One Shot Le TritonDark Shot / TRI08515 / 1CD /
X=25âŹ
>Opossum Gang AA, Le petitFaucheux
Kitchouka / 312617 / 1CD / E
>Orchestre National de JazzBadault Denis Label BleuMonk Mingus Ellington / LBLC
6562/1CD / E
>Orchestre National de JazzBadault Denis Label BleuBouquet Final / LBLC 6571 / 1CD
/ E
>Orchestre national de JazzDidier Levallet EvidenceDeep Feelings /EVCD2030 et
FA448/ 1CD / E
>Orchestre national de Jazz
Les Années Saravah / SHL28 /
1CD / E
>McPhee / Bourdellon LabelUsine
Novio Lolu (music for a new
place) / 1002 / 1CD / E
>McPhee / Bourdellon LabelUsine
Manhattan Tango / 1008 / 1CD /
E
>McPhee / Jaume/ Lazro /Bourdellon Label UsineA.M.I.S. quartet for Frank Wright /
1003 / 1CD / E
>McPhee / Parker / LazroVandâĆuvre
McPhee / Parker / Lazro /
VDO9610 / 1CD / E
>MĂ©canos sonores RudeAwakening Present
MĂ©canos sonores / RA2009 / 1CD
/ C
>Méchali François CharlotteRecords
DĂ©tachement Dâorchestre / CP140
/ 1CD / E
>Méchali François CharlotteRecords
Orly And Bass / CR169 / 1CD / E
>Méchali François CharlotteRecords
LâArchipel / CR171 / 1CD / E
>Méchali François CharlotteRecords
La transméditérranéenne / CP
207 / 1CD / E
>MĂ©diavolo SaravahSoleil sans retour / SHL 2113 /
1CD / E
>Merle Maurice ARFILe Souffle continue / AM035 /
2CD / F
>Merville François QuintetEmouvance
La part de lâombre / EMV1014 /
1CD / E
>Mevel Gaël Trio AA, Le petitFaucheux
La Lucarne incertaine / 312618
/1CD / E
>Micromégas Label ForgeSttraight from the cask / FOR 1/1
/ 1CD / E
>Mille Daniel SaravahSur les quais / SHL2064 / 1CD /
E
>Mille Daniel SaravahLes heures tranquilles / SHL2075
/ 1CD / E
>Mille Daniel SaravahLe Funambule / SHL2096 / 1CD
/ E
>Mineral Paradox QuarkRecords
Mineral Paradox / Quark CD09 / 1
/ 1CD / E
>Minvielle / Petit in situNaviguer, le chantenbraille /
IS240 / 1CD / E
>Mob AA, Le petit FaucheuxLa Musique DâOrnette est belle /
312629 / 1CD / E
>Mob Scene Space TimeRecords
Singularity / BG2523 / 1CD / E
>Mobley Bill Jazz OrchestraSpace Time Records
Live at Smallâs /BG2320/1CD / E
>Mobley Bill Space TimeRecords
Moodscape / BG2725 / 1CD / E
>Mobley Bill Space TimeRecords
Mobley Bill / BG2117 / 1CD / E
>Mobley Bill Space TimeRecords
Mean what you say / BG9911
/1CD / E
>Monio Mania Quoi De NeufDocteur
Princesse Fragile / DOC064 / 1CD
/ E
>Montgomery Buddy All StarSpace Time Records
A love affair in Paris / BG2116 /
1CD / E
>Morel Frédéric Petit LabelGinette nue / PL 011 / 1CD / E
>MoriÚres Jean NûbaImprovisations sur la flûte Zavrila
/ NUBA0900 / 1CD / E
>MoriĂšres Jean NĂ»baLâUt de classe / NUBA5614 / 1CD
/ E
>MoriÚres Jean NûbaLarge virage / NUBA0807 / 1LP /
Blanches et noires / LBLC 6572 /
1CD / E
>Mad Sheer Khan Le TritonSamarkand hotel / TRI-03507 /
1CD / E
>Madame Thomas septet AA,Le petit Faucheux
Entre chiens et loups / 312620 /
1CD / E
>Madomko GiminiDâOuest en Ouest / GM1018 /
1CD / E
>Madomko GiminiLive / GM1017 / 1CD / E
>Magdelenat / Bouquet AJMISeries
Boumag / AJM04 / 1CD / E
>Magik Malik Orchestra LabelBleu
13 XP Songâs Book / LBLC 6672 /
1CD / E
>Magik Malik Orchestra LabelBleu
Magik Malik Orchestra /
LBLC6682 / 1CD / E
>Magik Malik Orchestra LabelBleu
69 96 / LBLC 6632 / 1CD / E
>Magik Malik Orchestra LabelBleu
Orchestra XP-1 / LBLC 6662/63 /
2CD / F
>Mahieux Jacques EvidenceEVDC314/ 1CD / E
>Mahjun SaravahMahjun / SHL37 / 1CD / E
>Maigre feu de la nonne (Le)Chief Inspector
Le Maigre feu de la nonne /
CHHE200606 / 1CD / E
>Malaby Tony Free LanceAdobe / FRLNS0305 / 1CD / E
>Mami Chan SaravahOtonamopée / SHP5 / 1CD / E
>Mansuy Perinne trio AJMISeries
Mandragore & noyau de pĂȘche /
AJM15 / 1CD / E
>Marc Boutillot Trio Petit LabelEt alors? / PL 010 / 1CD / E
>Marcel Kanche Label BleuVertige des lenteurs/LBLC 4013
/1CD / E
>Marcotulli Rita Label BleuNight Caller / LBLC 6551 / 1CD /
E
>Marcotulli Rita Label BleuThe Woman next door / LBLC
6601 / 1CD / E
>Marguet Christophe LabelBleu
Reflections / LBLC 6652 / 1CD /
E
>Marguet Christophe LabelBleu
Résistance Poétique / LBLC
6582/1CD / E
>Marguet Christophe QuartetLabel Bleu
Les Correspondances / LBLC
6610 / 1CD / E
>Marmite Infernale (La) & LeNelson Mandela choir ARFISing for freedom / AM037 / 1CD / E
>Marmite Infernale (La) ARFIAu Charbon! / AM028 / 1CD / E
>Marmite Infernale (La) ARFIEnvoyez la suite / AM042 / 1CD /
E
>Maroney / Tammen PotlatchBillabong / P100 / 1CD / E
>Marvelous Band (Le) ARFI
Le Marvelous Band / AM020 /
1CD / E
>Mas Trio SaravahWaiting for the moon / SHL2092 /
1CD / E
>Maté Philippe CharlotteRecords
Emotions / CP180 / 1CD / E
>Mauci / Oliva / Zagaria CelpSouen / C11 / 1CD / E
>Maurane SaravahLes Années Saravah / SHL2071 /
1CD / E
>Mayot / Lucas / Fhrer / GuérinRude Awakening Present
La poche Ă son / RA2006 / 1CD /
C
>Mazzillo / Jaume / SantacruzCelp
Jaisalmer / C43 / 1CD / E
>McDonas Thollem SaravahSomuchHeaven, SomuchHell /
AYR2128 /1CD / B
>McNeil David Saravah
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 25La vitrine (en vente libre)
>Z Quartet Le TritonZ Quartet / TRI-01502 / 1CD / E
>Zekri Camel La NuitTransfigurée
Le Cercle / LNT 340122 / 1CD / E
>Zekri Camel La Nuit TransfiguréeVenus Hottentote / LNT 340114 /
1CD / E
>Zekri Camel VandâĆuvreLe festival de lâeau / VDO9917 /
1CD / E
>Zingaro Carlos in situSolo / IS076 / 1CD / E
LIVRES ĂGALEMENTDISPONIBLES
> Entropie mon amour
Stéphane Cattaneo
*8 euros *
> DâJazz Ă Nevers
Guy Le Querrec: chemins croisés
*25 euros*
> Ombres / portées
4 ans de concert au Triton *20 euros*
777902 / 1CD / E
>Wilen Barney SaravahMoshi / SHL35 / 1CD / E
>Wiwili VandâĆuvreLatitude 13°37, longitude 85°49
/ VDO427 / 1CD / E
>Wodrascka / Romain La NuitTransfigurée
Le Péripatéticien / LNT340101 /
1CD / E
>Wodrascka Christine AA, Lepetit Faucheux
Transkei / 312605 / 1CD / E
>Workshop de Lyon & HeavySpirits ARFILighting up / AM036 / 1CD / E
>Workshop de Lyon & HeavySpirits ARFITownship jazz / AM038 / 1DVD /
X=19âŹ
>Workshop de Lyon & HeavySpirits ARFIEdith / AM030 / 1CD / E
>Workshop de Lyon ARFICÎté rue / AM022 / 1CD / E
>Workshop de Lyon ARFISlogan / AM043 / 1CD / E
>yeux dans la tĂȘte (les) Petit LabellâĆuf du cyclone / PL 009 / 1CD / E
6535 / 1CD / E
>Watson Eric Trio AA, Le petitFaucheux
The Fool School / 312602 / 1CD /
E
>Watson Eric Trio Free LancePunk Circus / FRL-CD023 / 1CD /
E
>Watson Eric trio Free LancePunk Circus / FRLNS0303 / 1CD /
E
>We insist Le TritonCrude / TRI-04510 / 1CD / E
>We Insist Le TritonInner Pond / TRI-02504 / 1CD / E
>Werchowska / de DionysoPetit Label
Psicolomagicolo / PLF001 / 1CD / E
>Werchowska / Pontévia /Boubaker (Le trio) Petit LabelDécalage vers le rouge / Plson003
/ 1CD / E
>Wildmimo Label BleuGroove-je / LBLC6683 / 1CD / E
>Wilen Barney CelpLes jardins aux sentiers qui
bifurquent / C52 / 1CD / E
>Wilen Barney nato WAN + wanLe Grand Cirque / 777768 ou
Flux / P2398 / 2CD / F
>Vander Maurice SaravahMaurice Vander / 591042 / 1CD /
E
>Vasconcelos Nana / N.Angelo/ Novelli SaravahAfricadeus / SHL38 / 1CD / E
>VĂ©ronique / Binet / Bolcato /Rollet AJMI SeriesQuatre Ă Quatre - Eau forte /
AJM09 / 1CD / E
>Versini Sylvia Octet AJMISeries
Broken Heart / AJM11 / 1CD / E
>Vigroux Franck DâAutresCordes
Lilas Triste / DâAC031 / 1CD / E
>Vigroux Franck DâAutresCordes
Looking for Lilas / DâAC041 / 1CD
/ E
>Vigroux Franck DâAutresCordes
Triste Lilas / DâAC061 / 1CD / E
>Vigroux Franck DâAutresCordes
CĆur-ĂŽ-CĆur / DâAC21 / 1DVD /
X=19âŹ
>Viguier Jean-Marie LesEtonnants Messieurs Durand
Hot Sand / EMD001 / 1CD / E
>Viguier Jean-Marie LesEtonnants Messieurs Durand
Sage / EMD9601 / 1CD / E
>Villaroel Manuel TransesEuropéennes
Trio / TE022 / 1CD / E
>Villarroel / Deschepper /Merville Transes EuropéennesImprovisations / TE015 / 1CD / E
>Villerd / Ayler Quartet ARFIOne Day / AM031 / 1CD / E
>Virage Emouvancefacile ⊠/ EMV1011 / 1CD / E
>Vortex Le Triton1975-1979 / TRI-03508 / 2CD /
F
>Waldron Mal / Brown MarionFree Lance
Songs of love and regret /
FRLNS0302 / 1CD / E
>Waldron Mal Trio AA, Le petitFaucheux
Le Matin dâun fauve / 312606 /
1CD / E
>Wark Petit LabelWark / PL015 / 1CD E
>Watson Eric / Lacy SteveLabel Bleu
The Amiens Concert /LBLC 6512
/1CD / E
>Watson Eric / Lindberg JohnLabel Bleu
The Memory of water / LBLC
Les bons contes font les bons
amis / GRRR1006 / 1LP / A
> Un drame musical instantanéGRRR
Lâhomme Ă la camĂ©ra/
GRRR1007/ 1LP / A
> Un drame musical instantanéGRRR
Lâhallali / GRRR2011 / 1CD / E
> Un drame musical instantanéGRRR
Sous les mers / GRRR2012 / 1CD
/ E
> Un drame musical instantanéGRRR
Qui Vive? / GRRR2015 / 1CD / E
> Un drame musical instantanéGRRR
Kind Lieder / GRRR2017 / 1CD /
E
>Un drame musical instantanéGRRR
Urgent Meeting: vol 1 /
GRRR2018 / 1CD / E
> Un drame musical instantanéGRRR
Opération Blow Up: vol 2 /
GRRR2020 / 1CD / E
> Un drame musical instantanéGRRR
Machiavel / GRRR2023 /
1CD+1CDExtra / E
> Un drame musical instantanéGRRR
Machiavel /GRRR2023S /1CD
+1CDExtra version midsize / F
> Un drame musical instantanéGRRR
Trop dâadrĂ©naline nuit (rĂ©Ă©dition)
GRRR2024 / 1CD / E
> Un drame musical instantanéGRRR
Crasse Tignasse / U310043 / 1CD
/ E
> Un drame musical instantanéin situ
Jeune fille qui tombe, tombe /
IS074 / 1CD / E
>Urgent Quartet Chief InspectorUrgent Quartet / CHHE200503 /
1CD / E
>Ursus minor nato CinénatoCoup de sang / ZOG4 / 1CD / E
>Ursus Minor nato Hope streetZugzwang / HS10046 / 1CD / E
>Ursus Minor nato Hope streetNucular / HS10059 / 1CD / E
>Urtreger RenĂ© SaravahDidiâs bounce / 591044 / 1CD /
E
>Van Dormol / Linx / BaldwinLabel Bleu
A Pouerâs question / LBLC 6607 /
1CD / E
>Van Hove Fred Potlach
Records
Blue Black / BG2218 / 1CD / E
>Tragédie au Cirque ARFI
Tragédie au Cirque / AM019 /
1CD / E
>Rokia Traore Label BleuBowmboĂŻ / LBLC 2594 / 1CD / E
>Treese Jack SaravahMe and company / SHL2070 /
1CD / E
>Trepp / Vigroux / BlancDâAutres Cordes
Les 13 cicatrices / DâAC001 /
1CD / E
>Tribu Musivi Jazz bankTribu / MJB009CD / 1CD / E
>Trio Ă Boum EvidenceA ciel ouvert / EVCD111/ 1CD / E
>trio dâarrosage (Le) LabelUsine
Brut de décoffrage / 1011 / 1CD
/ E
>Trio de batterie Amor Fatidrums noise poetry / FATUM014 /
1CD / E
>trio de clarinettes (Le)Evidence
Ramdam / FA 492 /1CD / E
>Trio NâCo Charlotte RecordsDialogue Nord Sud / CP196 / 1CD
/ E
>Trio non tempéré Label ForgeTrio non tempéré/ FOR 4/1 / 1CD
/ E
>Trio Sowari PotlachThree Dances / P105 / 1CD / E
>Trio Sowari PotlachShortcut / 208 / 1CD / E
>Triolid PotlachUr Lamento / P202 / 1CD / E
>Ttpkc & le marin ChiefInspector
ttpkc & le marin/
CHHE200504/1CD / E
>Tusques François AxolotlOctaÚdre / AXO101 / 1CD / E
>Tusques François AxolotlBlue PhÚdre / AXO103 / 1CD / E
>Tusques François TransesEuropéennes
Blue Suite / TE026 / 1CD / E
>Tusques François In situ1965, Free jazz / IS039/ 1CD / E
> Un drame musical instantanéavec Richard Bohringer GRRRLe K / GRRR2016 / 1CD / E
> Un drame musical instantanéGRRR
Rideau! / GRRR1004 / 1LP / A
> Un drame musical instantanéGRRR
A travail Ă©gal salaire Ă©gal /
GRRR1005 / 1LP / A
>Un drame musical instantanéGRRR
1CD / E
>The Lonely Bears natoInjustice / 777720 / 1CD / E
>The Melody Four nato chabadaOn request / HS10047 / 1CD / E
>The Melody Four nato chabadaLa Paloma / 0H5 / 1LP / A
>The Melody Four nato chabadaHello we Must be Going / 777760
- 53037 / 1CD / E
>The Recedents natoZombie Bloodbath on the isle of
Dogs / 777762 / 1CD / E
>The story of modern farmingDâAutres Cordes
Someone New/ DâAC0141 / 1CD /
E
>Thémines Olivier Trio AA, Lepetit Faucheux
Fresques et sketches / 312619 /
1CD / E
>Thibault / Carminati CharlotteRecords
Brume / CP168 / 1CD / E
>Thieblemont Bruno GroupAphrodite Records
septieme couleur / APH106007 /
1CD / E
>Thollot Jacques natoTenga Niña / 777701 / 1CD / E
>Thomas Charles All Star TrioSpace Time Records
The Finishing Touch / BG9602 /
1CD / E
>Thomas Charles Space TimeRecords
The legend of Ă / BG2014 / 1CD
/ E
>Thomas Patrice QuartetCharlotte Records
Portraits / CR173 / 1CD / E
>ThĂŽt Quoi De Neuf Docteur
ThĂŽt / DOC059 / 1CD / E
>ThĂŽt agrandi Quoi De NeufDocteur
Work on oxis / DOC067 / 1CD / E
>Ti Jaz GiminiRythmân Breizh / GM1010 / 1CD /
E
>Tierra del Fuego Musivi Jazzbank
Calcuttango / MJB005CD / 1CD /
E
>Tocanne / Hervé Petit LabelPasseur de temps / PL 012 / 1CD
/ E
>Tonolo Pietra Label BleuPortrait of Duck / LBLC 6628 /
1CD / E
>Torero Loco ARFIPortraits / AM026 / 1CD / E
>Tous Dehors EvidenceDentiste / EVDC827/ 1CD / E
>Toussaint Jean Space Time
BON DE COMMANDE ADJ / 128, RUE DU BOURG BELĂ 72000 LE MANS / FRANCE / WWW.ALLUMESDUJAZZ.COM
LABEL / ARTISTE / TITRE DE LâALBUM / RĂFĂRENCE / PRIX / QUANTITĂ
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lage + 11,00 / Autres pays (Asie /AmĂ©rique /OcĂ©anie /Dom Tom) (jusquâĂ 5 CD): forfait port et emballage + 13,00 / Autres pays (Asie /AmĂ©rique /OcĂ©anie /Dom Tom) (6 et plus): forfait port et emballage +17,00â
26 La vitrine (en vente libre) L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
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27Voix et visageL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Robert Bresson (Notes sur le cinĂ©matographe), Charles Baudelaire (Les Fleurs du mal), ElisĂ©e Reclus (MĂ©moire dâun rĂ©volutionnaire), Gustave Courbet, Jean Giono (Le Chant du Monde)
DENIS COLIN TRIO PRESENTS
GWEN MATTHEWSSONGS FOR SWANS
nato HS10058Gwen Matthews (chant),
Denis Colin (clarinette basse), Pabo Cueco (zarb),
Didier Petit (violoncelle)
LAURENCE SALTIELQUARTET
MOONDANCEAphrodite records APH106001Laurence Saltiel (chant), Joël
Bouquet (piano), Benoit Dunoyer deSegonzac (contrebasse), FrançoisLaizeau (batterie), Bobby Rangel
(saxophone alto et flûte)
Voixet visage. Ils se sont formés ensemble
et ont pris l'habitude l'un de l'autre. Je penseĂ mon grand cygne, avec ses gestes fous, comme
les exilĂ©s, ridicule et sublime et rongĂ© d'un dĂ©sir sanstrĂȘve! Lâhomme est la nature prenant conscience d'elle-mĂȘme. Je prĂ©fĂšre peindre des yeux humains plutĂŽt que descathĂ©drales. Rien ne chante plus fort que l'envie de guĂ©rir.
VOIX ET VISAGESIm
ages de Jeanne Puchol
Texte des amis du tem
ps
28 Pour trois enregistrements de cordes L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
STRING TRIO OF NEWYORK
AN OUTSIDE JOBAA 312604
Regina Carter (violon), JamesEmery (guitare), John Lindberg
(contrebasse)
SWINGS STRINGSSYSTEM
ORIGINAL SESSIONEvidenceEVDC 203
Jean-Charles Capon (violoncelle),Christian Escoudé (guitare), SiegfriedKessler (clavinet), Didier Lockwood(violon), Didier Levallet (contrebasse),
Bernard Lubat (batterie),Jean-Yves Rigaud (violon), Denis Van
Hecke (violoncelle
VINCENT COURTOISQUARTET
WHAT DO YOU MEAN BYSILENCE ?
Le Triton TRI06513Vincent Courtois (violoncelle),François Merville (batterie, per-cussions), Marc Baron (saxo-phones), Jeanne Added (violon-
celle, chant)
POUR TROIS ENREGISTREMENTS DE CORDES
Texte de Philippe Chartron
Photo de Guy Le Querrec
1.
Ces trois enregistrements sont-ils d'une famille, ou d'uneassociation, ou d'une petite société ?
Le ou les violons venaient de la grande famille orchestrée par dessiÚcles de musique officielle religieuse puis aristocratique puis bourgeoise, famille à laquelle nous les auditeurs sans école, sans diplÎme, sans tradition nous étions tous conditionnés
La voix des cordes fut façonnĂ©e par des virtuoses placĂ©s devant des confrontationsbeaucoup plus esthĂ©tiques que socialesLe violoniste et son auditeur participaient du mĂȘme monde devraie et fausse noblesse
et voilà que ces instrumentssont jetés dans le monde abrupt de la modernitédans le monde de l'affirmation de soide la survie à toute forcela famille fut oubliée
alors des hommes perdus mais libres ont pris ces instruments
pour en faire ce que bon leur semble ce qui n'est pas n'importe quoiet dans les ruptures et les cabrioles et les sursautsretrouver ce que l'ancien musicien en dehors de toute académie savait faire de ces quatre cordes que l'on emporte avec soi sous saveste de fortunelà -bas dans la plaine sans finou pour le cellodans ce temple austÚre qui permet le dialogue avec l'en-haut.
2.OĂč suis-je ? Oui on m'a invitĂ©mais est-ce pour ma parole propreou est-ce pour contribuer Ă un climat avec des riffs jolis, aĂ©riens,vaporeuxsi c'est pour figurer, alors on m'Ă©lectrifie ; pourquoi pas ? Je m'enfiche un peuce qui m'importe, comme tous ces egos dressĂ©s, c'est ma parole
proprema voix mon timbre et mon gesteavec mon archet je dessine une silhouette assez poétique non ?
Qu'importe l'apparencec'est quoi ma voix ?Ce son tenu sans discontinuité qui se prolongecomme un respir qui n'aurait pas de finpuisque sans souffle nécessairenon je ne souffle paset pas de plectre non plus qui taille dans la cordeet la fracasse parfois quand le bras s'abat sur la guitarece ne sont pas là des cordes soeurset pourtant combien de routes nocturnes n'ai-je pas arpenté avecmon amie la guitare
à la maison on jouait plutÎt au carré magiqueet aux quatre coinsmon jumeau de contrepoint, mon double, mon écho, l'autre violonpuis le violoncelle qui vibre au profondet l'alto bien que parmi nous fort solitaire
voilĂ d'oĂč je vienset maintenant rejoint par une tradition de la modernitĂ©excusez le paradoxetoujours en mĂ©tissages cross over et autres culbutes
me voilĂ violon requis pour apporter ma preuve.
3.le violon dans le jazz : un bout de romance? un bout de suave? unbout de tzigane? comment échapper à cette joliesse consubstantielle?par la fusionpar la modernitépar l'acoustique
le violon : son étoffe transparentecordes caressées, attaque et tenuenon ce n'est pas l'avalanche des chocs du plectre des guitares
pour contrĂŽler l'attaque il faut ĂȘtre plus dans l'intervalle et donc
creuser le silence dans la musiquemĂȘme Ă tous petits traits
pour entendre cette attaque infinitésimale et cette tenue si finede la place est nécessaire
cet espace (bien entendu) c'est le silence
cependant le silence n'est pas un espace absoluil est relatif aux sons qu'on y mettra pour en dresser les dimensionsune fois une modalité d'espace paramétrée par le choix des instruments leur nombre leur volume et leur dynamique
l'éther favorable à toute musique se crée au fur et à mesure en une architecture qui se déplieet s'invente devant nous
pour percevoir ce son plus féminin il faut entendredans le plus anciencomment la vibration s'épanouitet sa phrase vélocetoujours possiblement accélérée
le timbre des cordes a fondu dans le climat l'Ă©lectrique le swingmais le violon cherche sa palette son possibledans une compagnie acoustique favorableparce que naturelle
vibrant par une corde tendue vers le haut dont l'attache reste invisibleil peut avancer dans son courage
cette solitude est plutĂŽt propice sinon Ă de nouvelles rĂ©vĂ©lationsdu moins Ă des retrouvailles avec soi-mĂȘmeil chante uniqueseul enfin.
Didier Levallet, New Swing Strings System, Festival de jazz de Paris, 1989
29Nouvelles métropolitainesL E S A L L U M à S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
KASSAP - LABARRIĂREPICCOLO
Evidence EVCDFA447Sylvain Kassap (clarinettes), HĂ©lĂšne
LabarriĂšre (contrebasse)
MARC SARRAZYLAURENT ROCHELLEINTRANQUILLITĂLinoleum LIN008
Marc Sarrazy (piano), Laurent Rochelle
(clarinette basse, sax soprano, kaplas)
MICHEL PORTALCINEMAS
Label bleu LBLC 6574 Michel Portal (clarinette, saxophone),
Doudou N'Diaye Rose (tambours),
Juan Jose Mosalini et son Grand Orchestre
de Tango, Michel Benita (contrebasse),
Mino Cinelu (percussions), Laurent Dehors
(saxophones), Andy Emler (Synthétiseur),
Paolo Fresu (trompette), Richard Galliano
(accordéon), Nguyen Le (synthétiseur, guitare)
Rita Marcotulli (piano), Linley Marthe (basse
électrique), François Moutin (contrebasse),
Guillaume Orti (saxophones), Tony Rabeson
(batterie), Aldo Romano (batterie),
RalphTowner (guitare)
LOUIS SCLAVISCLARINETTES
Label bleu LBLC 6626Louis Sclavis (clarinette, clarinette basse),
Christian Ville (percussions), Christian Rollet
(percussions)
NOUVELLES MĂTROPOLITAINESImage de Efix
besoin que d'une prise, si lesexigences de l'exĂ©cution (lamusique autodidacte Ă ses diffi-cultĂ©s...) bref, le rĂ©sultat va AU-DELĂâŠ
Roy C'est un an aprÚs ma naissance,qu'auprÚs de Lester Young iljoua, et ce jusqu'à ce que j'aietrois ans. Si pour moi Kennyreste ze No 1 bebop innova-teur, "he really laid it down forMax Roach and Roy Haynes."Kenny innove certes en épu-rant, créant des lignes nou-velles que les autres vinrent
colorer trouvant chacun leurĂ©criture, leur style. Voiciquelques adjectifs qui,employĂ©s Ă excĂšs, mĂ©riteraientque leur "d" soit inversĂ©. Net etprĂ©cis, c'lĂ va d'soi... mais çavient de lui. Riche et fluidemais sĂ»rement pas glacial, toutjuste Ă l'opposĂ©. Magie de lamise en place, le bien-ĂȘtre quecela procure. Les pĂȘchesd'"Everywhere Calypso" entreautres, dans le genre (et toutmodestement) la derniĂšrepĂȘche de Tenga Niña (lethĂšme) n'est pas mal non plus,une infime rĂ©verb dans l'aura
ma talentueuse compagne,Caroline de Bendern. DesscÚnes empreintes de ten-dresse. Baybee-sitting Touaregsen plein désert et d'autresprises de vues sans devis (+ quechats!). Avec l'aide consé-quente de Jean que cette "autrechose" (devenue CD!) est sûre-ment tout aussi intéressante,avec des plus, probablement.Livret joliment illustré. J'aidécouvert en cette occasion,Claude TCHAMITCHIAN,NOEL,TONY, HENRY et leprofessionnalisme de ma pro-pre fille, MARIE qui n'eut
okey... vais donc rĂ©Ă©couterTenga Niña APRĂS sonenregistrement...sans
trop tenir compte du fait quec'est AVANT que pour la pre-miÚre fois j'eus à découvrir soncontenu. Quelque chose d'ir-réalisable probablement. Vue,de ma part, le recul d'avec lesstudios, le rÎle de leader, l'ins-trument. Quelques titres sontcependant bien présents,puisqu'ils illustrent sur myspacediverses séquences filmées par
Texte de Jacques Thollot
Photo de Guy Le Querrec
30 Sur le tabouret siĂšge : le batteurL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
JACQUES THOLLOTTENGA NINAnato 777701
Jacques Thollot (batterie), TonyHymas (piano), Claude
Tchamitchian (contrebasse), NoëlAkchoté (guitare), Henry Lowther(trompette), Marie Thollot (voix)
FRANĂOIS TUSQUES TRIOBLUE SUITE
Transes européennes TE026François Tusques (piano , composition),
Noël McGhie (batterie), Denis Colin (clarinette basse)
ROY HAYNESTRUE OR FALSEFree Lance FRLCD007
Roy Haynes (batterie), Ralph Moore(saxophone), David Kikoski (piano),
Ed Howard (basse)
SUR LE TABOURET SIĂGE : LE BATTEURque leur Ă©clat dĂ©gage. J'aimequand il chante, c'est trĂšs ten-tant. Roy, fier d'avoir Ă©tĂ© laissĂ©totalement libre, ce quin'Ă©tonne guĂšre vu la justesse deson jeu par ceux qu'il accompa-gna (exceptĂ© Stan Getz peut-ĂȘtre). Roy pensait qu'il fautsans cesse agrandir son public,conserver en vie son proprenom "Que n'Ă©tais-je Ă ses cĂŽtĂ©spour entendre cela". "Psalme" :aux triolets, j'associe spontanĂ©-ment le jeu d'Elvin et, pour-quoi pas les yeux d'Elsa. Et "feefi fo fum", "True or False",beaucoup de belles choses dansce disque. Merci pour ce singu-lier pluriel, le choix de ces troisdisques sans lesquels, je n'aurais pas, je crois, eu l'occa-sion d'Ă©couter ce batteursomme toute trĂšs contemporain.
François Parmi mes premiĂšres appari-tions publiques hors Paris, cer-taines aux cĂŽtĂ©s de François Tusques resteront,font partie des temps forts sanslesquels le meilleur de moi-mĂȘme serait incomplet. Je n'aipu cet Ă©tĂ©, en passant parNantes, ne pas passer Ă LaCigale, lieu superbe (NouveauStyle) dont les mosaĂŻquesfurent tĂ©moins de nos nou-veaux Ă©veils ; musicaux biensĂ»r, mais aussi politiques(guerre d'AlgĂ©rie et autre bulshit. Ici et maintenant "BlueSuite" ; moi-mĂȘme en unepĂ©riode de grand besoin d'Ă©puration, le Blues ("ToNeneh" en est un), ses struc-tures, son universalitĂ©, l'immuabilitĂ© mouvante, largeet ouverte, enfin bref... espacede libertĂ©. Qui cela n'inspire-rait-il pas? Une nouvellematiĂšre Ă inclure pourl'Ă©preuve du Bac et Ă la mater-nelle, pourquoi pas. Pas besoinde divan ni mĂȘme d'Ă©coute, ceserait dommage. Ses vertusthĂ©rapeutiques (se livrer, soula-ger son Ăąme entre autres) nesont plus Ă prouver. Quelgarde-fou plus doux, garant etincitateur de libertĂ©. Le ton estlancĂ©, le disque tourne, leblues y est d'une fĂ©line lan-gueur, les espaces laissĂ©s par lapĂ©dale de rĂ©sonance et ce quiles dĂ©limite bien Ă©videmment,spectre sonore majestueux quele piano crie... un spectre peuten cacher un autre. MĂȘme dis-crĂšte, la prĂ©sence deThelonious Monk est percepti-ble. Les prises de risque la sta-bilisent. A sa façon, François vachercher loin de la clef, lesnotes les plus rebelles et moulttons Ă©garĂ©s. Le choix des notesest sans appel. Quel beau jeude Noel McGhie sur "BluePhĂšdre". Really! Sur le mĂȘmethĂšme, avec Denis Colin, on al'impression de revenir de loinĂ la fin de ce fabuleux chorus.Les Ă©carts jadis proscrits ont icila part belle. Des prĂ©curseurstel Eric Dolphy, mais aussiMichel Portal et autres dignespratiquants de cet instrumentattachant je pense seraientravis. Je le suis.
Roy Haynes, festival international de Saint-Louis, Sénégal, 1993
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 31Le temps sans perdition
Juliette Ă©tait si rayonnante que, comme souvent pour les ĂȘtres lumi-neux, peu la saisirent au moment de lâĂ©clat, mais tout lemonde sâen souvint. Et ce, dans tous les hĂ©mi-
sphĂšres ! Ce quâon ne dit dâailleurs pas assez,câest quâil y a bien plus de deux hĂ©mi-sphĂšres, sans mĂȘme compter lâAtlantideou le grand rĂȘve Inca, et leurs joiesensevelies. Tous ceux qui avaientgardĂ© espoir se souvenaient.Ceux qui avaient aimĂ© Juliettelâaimaient encore biendavantage. En Bolivie, lesnouveaux maĂźtres dumonde, assistĂ©s devieux nazis salementrecyclĂ©s, avaientdĂ©zinguĂ© le Che. EnColombie, les diri-geants de la bois-son non alcoolisĂ©ela plus venduedans le mĂȘmemonde avaientdĂ©jĂ fait exĂ©cuter14 reprĂ©sen-tants syndicaux.Ca en avaitdĂ©couragĂ© unech iĂ©e . Personnenâavait jamais pufaire la peau Ă Juliette et ceux quiavaient caressĂ© cettepeau savaient tout delâempire sensuel, seul Ă pouvoir totalement triom-pher de lâignoble. Le cou-rage venait aussi de ce lan-gage-lĂ , dâun acte dâamour sansprivation ni privatisation, de cettequestion de multiplicitĂ© absolue, decette rĂ©gĂ©nĂ©rescence Ă la fois excep-tionnelle et permanente, de ce regard nonconquĂ©rant rĂ©solument tournĂ© vers la lune. Unregard suspendu se hĂątant aussi vers un autre hĂ©mi-sphĂšre oĂč les nouvelles allaient bon train, oĂč lâinefficacitĂ©pouvait devenir une vertu, oĂč lâimparfait se lisait comme du prĂ©sent,
oĂč lâimpressionnisme sâĂ©clatait Ă coups de coudes Ă coudes dâaccords etde mĂ©lodies de la rĂ©solution. Vive la rĂ©solution avec son V
bien en place ! LĂ aussi on avait compris, untemps devant, un jour plus tĂŽt, que le chan-
gement était rapport de corps, de quié-tude influente, de sourire finalement
proche et de ton de la voix, decette Ă©nergie attaquant les fron-tiĂšres affligeantes delâinexistante solitude auxcris de « Ă bras ! Ă bras ! ». Pour sedĂ©fendre contrelâemprise brutale,celle de la civili-sation sans par-don qui nesaura jamaisreconnaĂźtre lesenfants ; pourse dĂ©tournerdu meurtrecomme formeextrĂȘme de lapossession.Parce quelâheure exacteest celle dudĂ©sir. LesenchaĂźnementssont innombra-bles, commedans une peinturetactile. La musiqueest une peinture tac-tile oĂč lâenjeu est de
transformer les coups encaresses. Oui !
Les Amants de Juliettecomme les compagnons
dâHĂ©lĂšne, en des points diffĂ©-rents du globe oĂč les trĂ©sors sont Ă
toucher, connaissaient quelques clĂ©sdâesprits, clĂ©s de songes Ă©veillĂ©s pour fraĂź-
chement repousser les menaces de la mort.
HĂLĂNE LABARRIĂRELES TEMPS CHANGENTEmouvance EMV1028
HélÚne LabarriÚre (contrebasse),François Corneloup (saxophone),Christophe Marguet (batterie),Hasse Poulsen (guitare)
ADAM - DELBECQ - FOCHLES AMANTS DE JULIETTE # 4Quoi de neuf docteur DOC072Serge Adam (trompette),
Benoßt Delbecq (piano, piano pré-paré), Philippe Foch (tablas, per-
cussions)
Texte de Luce Carnelli
Image de Laurel
LE TEMPS SANS PERDITION
Lâheure exacteest celle du
désir
32 Les grandes largeurs L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
LES GRANDES LARGEURSTexte de Olivier Gasnier
Photo de Guy Le Querrec
Autour, avec, à partir de : UrsusMinor, Zugzwang, FrançoisCorneloup, Next, Happy House,
Inoxydable, Steve Coleman, On the Risingof the 64 Paths, Dâ de Kabal, La ThĂ©oriedu K.O, Magic Malik, 13 XP songâs book.
Une poignĂ©e de disques â vivants â etde musiciens qui cherchent encore Ă sâexprimer aussi librement que possible dans un monde oĂč il devientdifficile de se faire entendre dĂšs lorsque lâon sort du consensus fabriquĂ©depuis plusieurs dĂ©cennies et imposĂ© Ă gros moyens, accompagnĂ© sans doutedâune part de servitude involontairetrop facilement accordĂ©e aux dĂ©licesfutiles dâune sociĂ©tĂ© devenue hyperconsommatrice. On tente de faire disparaĂźtre derriĂšrele « consumĂ©risme » toute notion declasses sociales dont pourtant les Ă©cartsentre celle du haut et celles du bas, etles resserrements entre ces derniĂšres,deviennent flagrants. Du coup, quand des musiciens cherchent Ă redonner du sens Ă leurmoyen dâexpression favori, choisissantun genre un peu moins touchĂ© par leseffets du marketing et dont les formeset les usages peuvent laisser plus deplace Ă une expression Ă©largie - ainsidu jazz et de ses rencontres multipleset diverses - leurs albums ne sont pasparmi les plus faciles Ă trouver et Ă entendre.Dâautant moins quâils subissent unemaniĂšre de double peine. Dâabord parce quâil devient vraimentdifficile de trouver lâespace dĂ©volu auxdisques alors que lâon pense rentrerdans un magasin spĂ©cialisĂ© dans les « produits culturels ». Câest dĂ©sormaisĂ la cave ou au grenier que sont de
plus en plus souvent localisĂ©s les rayonsdisques. Ensuite, une fois parvenudans lâespace rĂ©servĂ© â entendre : lâendroit oĂč lâon parque une espĂšce envoie dâextinction, provoquĂ©e, maislâaviditĂ© rĂ©gnante ne fait pas dans ledĂ©tail, y compris contre sa propre survie â donc une fois lâespace atteint,il faut faire face au dĂ©ferlement depublicitĂ©s et autres « communicationssur le lieu de vente ».Câest en effet un nombre restreint dâalbums, mais en quantitĂ©s massives,qui accueille gĂ©nĂ©ralement le visiteur.Et le jazz, ainsi que ses frĂšres et sĆursmusicaux un peu « spĂ©cialisĂ©s », de seretrouver au fond Ă droite, derriĂšre Ă gauche ou encore aprĂšs le pilier quimasque la perspective, etc ⊠Certes, ilarrive parfois quâau milieu de ce foisonnement publicitaire se glisse un-e artiste jazz. Ce jazz dont la dĂ©finition nâen finit pasde sâĂ©largir, semant parfois la perplexitĂ© parmi les spĂ©cialistes ouamateurs patentĂ©s. Lâhabitude de classer en catĂ©gories ou genres possĂšdelâavantage de faciliter une recherchemais pose aussi des limites Ă lamusique et Ă son accessibilitĂ©. Si lamusique instrumentale peut assez facilement se dĂ©finir â Classique, Jazz,Musiques du Monde (on disaitFolklores autrefois) â dĂšs lors quâinter-vient le chant et /ou la voix, les frontiĂšres deviennent plus floues. DĂšsquâil y a chanson â française, pop,rock, soul, jazz â rap ou slam (en français ou en anglais), lâamateur â pasnĂ©cessairement Ă©clairĂ© â peut sâinterro-ger quant Ă lâendroit oĂč trouver lachanson entendue sur les ondes oulâalbum chroniquĂ© dans la presse. Ainsinombre de personnes chercheront
dâabord au rayon jazz des artistes sou-vent rĂ©pertoriĂ©s « pop/rock » du faitde la prĂ©sence de piano ou de guitareacoustique, ces instruments Ă©tant danslâimaginaire collectif souvent associĂ©sau jazz. Ces perceptions peuvent fairefigures de rĂ©vĂ©lateur du dĂ©calage possible mais souvent prĂ©sent entre lemonde du jazz (musiciens, spĂ©cialistes,amateurs Ă©clairĂ©sâŠ) et la majoritĂ© dupublic. Une tendance Ă©litiste peut-ĂȘtreencore trop prĂ©sente dans un mondeoĂč pourtant les croisements se multi-plient et qui pousse parfois Ă dĂ©consi-dĂ©rer tel ou telle artiste, chanteu-r-se laplupart du temps, touchant un plusgrand public. Cela pose la question desavoir si lâon veut rester enfermer dansun genre aux contours trĂšs dĂ©finis(attention, les brigades du swingrĂŽdent) au risque de dĂ©pĂ©rir sous sapropre asphyxie et consanguinitĂ©, ou silâon peut envisager lâaccueil dâautrescourants. Le Jazz a vĂ©cu de cela aussi.Quitte Ă choquer, comme par le passĂ©,quelques puristes. Heureusement, sicertains de ceux-lĂ ont connu unepetite postĂ©ritĂ©, par leur talent de polĂ©miste, la musique et les musiciensont bien fait fi de ce genre de considĂ©rations. Pour notre plus grandbonheur au final. Câest aussi ce que cette sĂ©lection dâal-bums nous signifie en allant piocher iciet lĂ des Ă©lĂ©ments musicaux issus dâau-tres genres, souvent plus populaires. Etpar cette volontĂ© dâouverture(s) âconsciente ou non â ces musiciensenvoient des signaux nous invitant Ă lavigilance et indiquant que nous aussi,rĂ©cepteurs, devons faire montre decuriositĂ©, rester sensibles Ă la richessepossible de lâaltĂ©ritĂ© et dĂ©passer lesbarriĂšres invisibles dressĂ©es entre les
musiques, reflets de celles dressĂ©esentre les ĂȘtres pour mieux les isolerafin dâasseoir le rĂšgne des dominants. Ainsi, quâelle sâappuie sur la mĂ©lodie,lâimprovisation ou le rythme, lamusique demeure, rĂ©siste, au moinspour partie, et par le truchement demusiciens manifestement pas prĂšs desâarrĂȘter, en dĂ©pit des difficultĂ©s et obstacles de plus en plus nombreux dumoment. Engagements et tournĂ©esmoins faciles Ă trouver et Ă monter,moyens financiers en baisse â voir lesmodifications du rĂ©gime des intermit-tents â labels peinant Ă exister sous lescontraintes de la distribution et la ten-dance Ă la rĂ©duction de la « largeurdâoffre » dans les grandes surfaces spĂ©-cialisĂ©es, malgrĂ© une diversitĂ© encorerĂ©elle sur le terrain de la musique maisqui tend Ă devenir souterraine (under-ground).
Alors, quoi faire? (Whatâs Next ?)
Continuer. Comme une Ă©vidence. Carles faits sont lĂ : les disques paraissent,les musiciens jouent, et si possible, sansoublier « une donnĂ©e extrĂȘmement impor-tante : celle du groove, de la danse » (2).Sâadresser Ă lâesprit certes, mais aucorps et au cĆur tout autant. Pour serejoindre. Se rejoindre et restaurer lachaĂźne en sâadressant à « la partie Ă©clai-rĂ©e de (nos) ĂȘtres » (3), cette humanitĂ© sisouvent Ă portĂ©e de notes et dechant(s). De ces chants qui ont permisde trouver la force et les solutions pouraffaiblir les maĂźtres. Mais pas suffisam-ment encore. Car les prises de positions et les actionsde plus en plus violentes et de moinsen moins dissimulĂ©es des gouverne-ments des dĂ©mocraties de marchĂ©
(oxymore typiquement nĂ©o-libĂ©ral)ainsi que les discours prĂŽnant la « sĂ©curitĂ© » de tous pour assurer cellede quelques-uns, tout en « justifiant »les interventions brutales, le dĂ©ploie-ment toujours plus large de forcesarmĂ©es Ă visĂ©e dâintimidation, lâimmix-tion de plus en plus profonde dans lavie privĂ©e de tous, ne sont que le signede la crainte des puissants de la pertede leur pouvoir. Le vacillement sĂ©vĂšreet particuliĂšrement visible du systĂšmeprovoque cette rĂ©action de repli et derenforcement des moyens decontrĂŽles. La « logique » du systĂšmedâorganisation de la sociĂ©tĂ© atteint seslimites. Elles seront difficiles Ă repous-ser malgrĂ© les multiples tentatives dumoment. Tout juste ces derniĂšres peuvent permettre de contenir lâĂ©croulement qui sâamorce, rappelantlâeffondrement de tours jumelles.Combien de temps la tour capitalisteva-t-elle rĂ©sister Ă son autophagie ? Combien de temps rĂ©sisterons-nous Ă cette derniĂšre ? « Ne laissons pas le capitalisme sâemparer de nos Ăąmes » (4)Le K.O devient de moins en moinsthĂ©orique. Il est Ă portĂ©e de mains.Comme les notes sur leurs portĂ©es.Pour entamer sa propre rĂ©volution. Endansant.Il est encore temps de faire Ă©vacuer leslieux et â enfin â de laisser les « capi-taines du navire » sombrer avec leurpropre bĂątiment pris sous le feu croisĂ©de multiples voies dâeau.A partir dâun « ground zero » il y atant de choses Ă construire.Autrement.La vue y est si dĂ©gagĂ©e quâun ventdâexaltation peut soulever les coeurs. Lâouvrage est de taille, câest ce qui
« Ce que lâon fait estla rĂ©elle indication dece que lâon croit.Sommes-nous tropoccupĂ©s ? Vivons-noustrop bien installĂ©s? Avons-nous peur ?Avons-nous espoir ?Cela nous permet-il denous rejoindre pourchanger le monde ? Ecouter un disque nechangera pas lemonde. Mais ce quelâon fera aprĂšs lepourra ». (1)
Dâ de Kabal, Minnesota sur Seine, octobre 2005
Héliotropisme : propriété des végétaux et des animaux inférieurs fixesde se tourner vers la lumiÚre du soleil.
Les mĂ©taux et les cristaux vibrent quand on les frappe en mouvementspĂ©riodiques rĂ©guliers et alternatifs par rapport Ă une position moyenne. Ondit quâils oscillent. Ces vibrations produisent des sons qui peuvent affecterplus ou moins notre oreille interne par un jeu complexe de tambours, dâos-selets, de membranes et de marteaux. Visitant une usine vous avez puconstater un jour que diffĂ©rents sons, mĂ©tal frappant le mĂ©tal, tĂŽle frois-sĂ©e ou fraisĂ©e par le diamant industriel, au lieu que de se distinguer, sedĂ©finissaient chacun par une pĂ©riode Ă laquelle il nâest pas si difficile detrouver un multiple commun, et que venait un moment oĂč vous retrouviezla succession que vous aviez auparavant reconnue. Et câest bien rassurant.Comme le mouvement circulaire ou le retour des saisons.Un autre exemple : les annonces dans les gares ou les aĂ©roports, qui sontdes voix numĂ©risĂ©es, recomposĂ©es en phrases, transmises par cĂąbles et parla membrane de haut-parleurs en carbone, rĂ©verbĂ©rĂ©es par des halls deverre et dâacier, trouvent elles aussi un Ă©cho, une vibration, une pĂ©riode,quâon finira par reconnaĂźtre comme telle et qui nous consolera de nâavoirpas compris lâannonce ; dâailleurs, nous Ă©tait-elle destinĂ©e ? En tout cas,vous aurez bien vite acquis la conviction que câest Ă vous quâon parle, etque vous vous trouvez avec une autre personne sous une voĂ»te de pierre en
des points exactement opposĂ©s Ă chu-choter des messages Ă vous seuls des-tinĂ©s. Vous avez Ă©tĂ© pris en flagrantdĂ©lit dâĂ©gocentrisme ! Egocentrisme : attitude mentale quiconduit les tournesols Ă sâattribuertout le mĂ©rite du mouvement des pla-nĂštes dans le systĂšme solaire.Je fais une derniĂšre tentative : obser-vez Ă prĂ©sent le mouvement dâuneaiguille sur le cadran dâune horlogeĂ©lectrique. Ce mouvement nâestquâapparemment circulaire. Si vousregardez attentivement, et je vous priedâĂȘtre attentif, il se dĂ©compose enpetits allers et retours parfaitementrectilignes, dans un sens puis dans unautre, le mouvement dans le sens dela marche (dit âdes aiguilles dâunemontreâ) excĂ©dant lĂ©gĂšrement lemouvement inverse. Câest unedĂ©monstration positive de la quadra-ture du cercle, mais vous nâĂ©coutezpas ! Câest pourtant plus fort que la
mĂ©taphysique des Tubular Bells ! Ouvrez les yeux, bon sang, quâest-ce que vousentendez ? PS : il y a quelquâun, si, si ! qui mâa dit : « Câest beau comme la rencon-tre du minĂ©ral et du vĂ©gĂ©tal dans un roman de Charles âCormacâ McCarthy » !Quand mĂȘme, quand mĂȘmeâŠ
Dans le numéro 22 des Allumés du Jazz, Jean-Pierre Drouet entrait defaçon signifiante dans la série Le Cours du Temps. On connaßt souventnos héros d'ailleurs, on ignore trop les bùtisseurs de notre cÎté. On y
a lu Shepp, Lacy, Tusques, Vitet, Portal, Thollot, Texier, Frith, LĂ©andre,Phillips, Lazro. Les intentions de cette rubrique sont bien claires : faireconnaĂźtre mieux ceux qui ont fait et font l'histoire en inventant, en trans-mettant. Surtout en transmettant ; saisir la patte, la marque, s'en emparer,l'amener ailleurs. A propos de cette si capitale transmission (que reste-t-ilde nos autours ?), l'effet de l'entretien Ă©tait dynamisĂ© par le fait qu'il futrĂ©alisĂ© par Pablo Cueco, Ă©lĂšve de Jean-Pierre Drouet et producteur de cedisque-ci. Ce n'est pas rien ! Il y a quelque chose de bouleversant Ă voir cespassages de tĂ©moins. Un disque solo est un atout prĂ©cieux. Drouet figuredans quelques enregistrements vibrants (Alors avec Portal, le New PhonicArt ou bien les Sonates pour piano et percussion de Bartok), mais le solodĂ©posĂ© constitue un cadeau Ă chĂ©rir pour tous les auditeurs frustrĂ©s dumanque d'enregistrements d'un artisteaussi important. On se souvient de l'at-tente prĂ©cĂ©dant la sortie de CafĂ©L'Estaminet de Bernard Lubat, decelle de Dejarme Solo de Michel Portaldans un temps oĂč l'on entendait sou-vent ces trois-lĂ ensemble. Le port ducasque Ă©tait obligatoire Ă St Germaindes PrĂ©s, cette nuit oĂč DidierMalherbe sâest invitĂ© en passantcomme un elfe lors d'un furieux set dece trio, trio des plus fous retrouvĂ© Ă laChapelle des Lombards, le port ducasque toujours o-bli-ga-toi-reuh.Henri Texier s'est joint ensuite auxtrois hommes, lui qui aussi avait signĂ©un autre solo de taille Amir, disque degrande ouverture, disque trĂšs enavance (la nĂ©cessitĂ© future parlerapour lui). Le solo de Jean-Pierre Drouet c'est lalibertĂ© des HellĂšnes, leur fĂ©licitĂ© incomprise par les rustres fondateurs deRome, c'est un rĂ©cit Ă la Jonathan Swift, celui d'un voyageur libre quidĂ©couvre le monde sans cesse en connaissance - parce qu'il n'est d'autrechoix pour un homme - en regardant les astres : l'Ă©vacuation immĂ©diate dela stupiditĂ© contemporaine, le port du casque obligatoire, le regard perma-nent et bien frappĂ© qui va loin, tout prĂšs.
JEAN-PIERRE DROUETSOLO
Transes européennes TE004Jean-Pierre Drouet (batterie, percussions, objets divers, voix)
33Frappes de couleurs vives L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
FRANĂOIS CORNELOUPNEXT
nato HS10068François Corneloup (saxophonesbaryton et soprano), DominiquePifarély (violon), Dean Magraw (guitare), Chico Huff (basse),
JT Bates (batterie)
STEVE COLEMANON THE RISINGLabel bleu LBLC6653
Steve Coleman (saxophone alto),Jonathan Finlayson (trompette),Malik Mezzadri (flûte et voix),Anthony Tidd (basse électrique),Reggie Washington (contrebasse),
Sean Rickman (batterie)
MAGIC MALIK13XP SONGâS BOOKLabel bleu LBLC6672
Magic Malik (flûte, voix), DenisGuivarch (saxophone alto), Or
Solomon (piano, claviers), MaximeZampieri (batterie), Sarah Murcia(contrebasse), Nelson Veras (gui-
tare), DJ Rebel (platines)
JULIEN LOURAUTHE RISE
Label bleu LBLC6640Julien Lourau (saxophones), Ari Hoenig (batterie), Bojan Z. (piano), HenriTexier (contrebasse), Minino Gary (batterie, percussions), Carlos Bushini(baby bass), Gerardo Di Giusto (piano), Gustavo Ovalles (congas, tamboursbata, percussions), Elvita Delgado (chant), Krassen Lutzkanov (kaval), MalikMezzadri (flûte), Fred Chiffoleau (contrebasse), Maxime Zampieri (batterie)
HAPPY HOUSEINOXIDABLE
Circum Disc CIDI801Olivier Benoit (guitare), JulienFavreuille (saxophone), NicolasMahieux (contrebasse), Jean-Luc
Landsweerdt (batterie)
Dâ DE KABALLA THĂORIE DU KO
Chief Inspector CHHE200711Dâ de Kabal (voix, mots et spasme),Franco Mannara (guitare, claviers),Professor K (basse), Marc Ducret(guitare) , Alix EwandĂ© (batterie)
URSUS MINORZUGZWANGnato HS10046
Tony Hymas (claviers), Jef Lee Johnson (guitare), François Corneloup (saxo-phones), David King (batterie) avec Boots Riley, M1, Umi, D' de Kabal, Spike,
Ada Dyer (rap, chant) et Jeff Beck (guitare).
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
FRAPPES DE COULEURS VIVES
QUATUOR HĂLIOSVandâĆuvre VDO0018Isabelle Berteletti , Florent Haladjian,
Jean-Christophe Feldhandler, Ninh LĂȘ Quan (percussions)
Textes de Jacques Petot et Vincent MeniĂšre
rend lĂ©gers et fraternels. Le soleil point encore Ă lâhorizon, les forĂȘts bruissentde milles sonoritĂ©s, la musiquepeut sây jouer, sây crĂ©er, derriĂšre quelques pans de bois et de vastes fenĂȘtres. Une « maison heureuse ». La quiĂ©tudenaturelle permet lâĂ©mergencede couleurs urbaines amĂ©liorĂ©es.Par la voix, dâun continentancien ou nouveau, le contactsâĂ©tablit, lâĂ©nergie circule, le courant passe, la lumiĂšrerevient.
Stay Human (5)
(1) Boots Riley in Ursus Minor,Zugzwang
(2) F. Corneloup in Jazz Magazine n°595 (sept.2008)
(3) In Lâart de lâamour (Ă bicyclette) (28sept. 2008) www.nato-glob.blogspot.com
(4) M1 in Ursus Minor, Zugzwang
(5) Michael Franti & Spearhead, StayHuman, (BooBoo Wax) 2001.
34 Tableaux dâune exposition (la grande porte africaine)L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
LA MARMITE INFERNALESING FOR FREEDOM
Arfi AM037La Marmite infernale : Jean-Paul Autin, Guy
Villerd (saxophones), Jean Bolcato, Claude
Tchamitchian (contrebasse), Jean-Luc
Cappozzo, Jean MĂ©reu (trompettes), Jean-
François Charbonnier (tuba), Patrick
Charbonnier, Alain Gibert (trombone), Xavier
Garcia (sampler), Pascal Lloret, (piano),
Christian Rollet, Alfred Spirli (batterie percus-
sions, objets), Le Nelson Mandela Metro Choir :
sous la direction de M. Mthuthuzeli Majeke M.
Booi Thanduxolo, Mlle Hombana Phumeza,
Mme January Thungiwe, Melle Lutywantsi
Sindiswa, M. Manganya Simphiwe, Melle
Masumpa Ntombizanele, Melle Masumpa
Xolani, Melle Mbiko Siphokazi, Melle
Mcanyangwa Zoleka, Melle Mgqali Lindelwa,
M. Mkoko Thanduxolo, M. Ngaleka Pindile,
Melle Ngalo Phakama, Melle Ngcayisa
Nompumezo, Melle Ntshobodi Nyameka, M.
Rulashe Woxolo, M. Tshula Sakiwo, M. Tulwana
Mzukisi, M. Tyelebana Simpiwe
SOUTH AFRICA FRIENDSSANGENAAA 312603
Lucky Ranku (guitare), Pinise Saul (chant),
Mike Rose (saxophone, flûte), PhilScragg (basse), Roland Perrin(piano), Victor Starkey (batterie)
ANDOUMAANDOUMAGimini GM1013
Lydia Domancich (piano), Aïssata Kouyaté (voix),
Pierre Marcault (percussions) invitée : Céline Fabre (voix)
BECKETT - LEVALLET -MARSH
IMAGES OF CLARITYEvidence EVDC315
Harry Beckett (trompette), Didier Levallet (contrebasse),
Tony Marsh (batterie)
TABLEAUX DâUNE EXPOSITION (LA GRANDE PORTE AFRICAINE)Texte et images de Muzo
35Lâombre de la nuitL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
HYMAS - BUSHLEFT FOR DEADnato HS10057Tony Hymas
(piano, claviers), Barney Bush (textes, voix),
Edmond Tate Nevaquaya (flûte),Geraldine Barney et Merle Tendoy (chant),
Evan Parker (saxophones), Jean-François Pauvros (guitares),Johnathan Kane (batterie)
HENRI TEXIER AN INDIANâS WEEKLabel bleu LBLC 6558
Henri Texier (contrebasse), TonyRabeson (batterie), Glenn Ferris(trombone), Bojan Zulfikarpasic(piano), Michel Portal (clarinette),
Louis Sclavis (clarinette)
LâOMBRE DE LA NUIT
Texte de Leonard Peltier
Image de Jonathan Thunder
Photos de Guy le Querrec
Parfoisdans lâombrede la nuit
je deviens esprit.Les murs, les barreaux,les grillages sâĂ©vanouissent dans la
lumiĂšreet je libĂšre mon Ăąmepour voler Ă traverslâobscuritĂ© intĂ©rieurede mon ĂȘtre.Je deviens transparent, une ombre lumineuse,un oiseau-rĂȘve chantantdepuis lâarbre de vie.
Extrait de Leonard Peltier, Ecrits de prison - le combat dâun Indien, Albin Michel, avec lâaimable autorisa-tion de Francis Geffard
Leonard Peltier, militant indienanishinaabe - Lakota del'American Indian Movement -est incarcĂ©rĂ© depuis 1976 aupĂ©nitencier de Leavenworth,Kansas et condamnĂ© Ă deuxpeines Ă perpĂ©tuitĂ© Ă la suited'un procĂšs honteusementfabriquĂ© par le FBI. Prisonnier politique pour le seul crime"d'ĂȘtre indien", Leonard Peltierest symbole vivant de toutes lesminoritĂ©s rĂ©sistantes.
The Chicken or the Egg?
Big Foot Memorial ride, Eli Tail Ă un Pow wow en lâhonneur des riders , dĂ©cembre 1990 Big Foot Memorial ride, Wounded Knee , dĂ©cembre 1990
36 Amant de ponts neufsL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Je dis souventpar un abus delangage, que
telle chose est jaz-zique. Le crumble,un voyage, MalcolmLowry. Je me faismoquer, bien-sĂ»r,bader, blaguer. Jepersiste. Cette nuit,c'est Paris. On m'in-vite Ă partager desĂ©motions ; voicimes projections etmes explorations -urbaines, s'il vousplaĂźt. Jazz en ban-douliĂšre, me voicidans la ville nue.TĂȘte nue, ouĂŻesnues, face Ă elle.Avec l'ombre portĂ©edes grandes parti-tions dans mamĂ©moire cinĂ©phi-lique - un peu - etlittĂ©raire - surtout :rencontresimpromptues entreun ascenseur et unĂ©chafaud, entreMickey One etquelques Mockyatonaux... et cellesqui peuplent lesdĂ©rives de mespairs, de mesfrĂšres, des hĂ©ros dela Marelle deCortazar, auprĂšsdesquels mes rĂȘve-ries ne sont queroupie deSĂ©nonais.
Je prends la "C line", ouvertepar le Damien Prud'hommeQuartet. Si le disque s'ornedes volubilis orientalisants dumusĂ©e Cernushi, la musiquese fait (sous mon ouĂŻe) volon-tiers parisienne. "If..." Lespremiers instants sont uneincitation Ă bourlinguer.Vacillement permanent.Funambulisme. On dĂ©barquedans une ville inconnue, aty-pique, instable. On est horsde soi et hors du monde, surle fil - toute bonne dĂ©rive prĂ©-suppose le vide... mais pluspour longtemps.Du fond d'une cave sidĂ©ralemontent des notes qui m'ar-raisonnent, se catapultent,rebondissent contre les toits.Une araignĂ©e me sort de latĂȘte. Ses congĂ©nĂšres me per-cent l'oreille. Me vrillent.M'entĂȘtent. La C line est lemoteur des transports interur-bains. Celle qui recomposeun plan de Paris comme nulleautre. Sous le signe.... dulion - ou de telle crĂ©ature Ă l'existence moins avĂ©rĂ©e, plusnocturne au fond. D'emblĂ©e,je me retrouve rue Watt. Uneambiance de soupiraux men-taux, de ponts amovibles, detunnels explosifs. Je mecoule dans ce couloir citadin,bardĂ© d'envolĂ©es cĂ©lestes,hĂ©rissĂ© d'Ă©chappĂ©es sur lefleuve, percĂ© de de rayonstraversant le bitume. Concertd'Ă©clats, de klaxons, de stri-dulences, rĂ©surgences dequelles convivialitĂ©s passĂ©es? Passage impromptu dansl'ambiance feutrĂ©e desarcades de Rivoli (est-ceRumpelmeyer, ou Angelina,qu'y admire-t-on, qu'y res-pecte-t-on, Ă quelle Ă©poqueest-on?), puis dĂ©gringoladedes escaliers de la rue duCalvaire. Berthe, Blanche,Gabrielle... lĂąchez jupons,quittez souliers, prĂ©cipitez-vous nez au vent et aux bal-cons, c'est la course des gar-çons du pavĂ©.Petites perles. DoigtĂ© noc-turne des pavĂ©s qu'on Ă©grĂšne.DĂ©bordement de soi. J'ai l'im-pression d'avoir la mer face Ă moi. A l'heure de quitter letram en marche, "Dreams","dreams", "dreams" est uneerrance autour des jardinsclos. Une silhouette se des-sine dans la brume des pre-miĂšres heures... PeterIbbetson est proche. Il rĂšgneune animation extraordinairedans les rues ce matin.
A la sortie, direction "A6".GuidĂ© par la Dream "time"d'Olivier Robin et SĂ©bastienJarrousse, je m'abandonne Ă la marche, une marche deplus en plus pressĂ©e, unedouce accĂ©lĂ©ration. Ce n'estplus de la dĂ©rive, ce n'estplus du rĂȘve, c'est unecavale. Tour de ville entĂ©nĂ©-brĂ©e Ă deux roues. DĂ©filĂ© demonuments irrĂ©vĂ©lĂ©s, des basquartiers - non, des longsquartiers, ces villes intĂ©-rieures aux rues sans fin, auxbras tentaculaires, qui for-ment autant de quartiers detraverse. Rue de la Volga, ruede Buzenval, rue desMaraĂźchers... FrontiĂšreporeuse et floue entre le XIIeet le XXe. J'emprunte uneautoroute capitale - privilĂšgedu marathonien de hasard, Ă qui Ă©choient les clefs de pas-sages privilĂ©giĂ©s. Je surfe surdes lignes de force, qui dessi-nent de belles trajectoires etcisaillent ma ville. La ligne 1du mĂ©tropolitain ; le XXearrondissement, en dĂ©boĂźtantdes Buttes Ă Saint-Blaise ; larue Saint-Jacques et ses pro-longements faussement fau-bouriers ; la rue Ordener, oules corridors sans fin deDaumesnil et de Parmentier(avenues plus ternes, plusglaciales dans leur linĂ©aritĂ©). J'ai eu de la chance de profi-ter de cette ouverture, mor-ceau de bravoure au sein d'unensemble plus calme, plusposĂ©, plus imprĂ©gnĂ© derythmes insidieux, notam-ment africains. Sauf dans"Calame", oĂč je capte les der-niers Ă©chos du mĂ©tro : desmilliards de bestioles souter-raines se joignent Ă la rumeurdes fantĂŽmes hypogĂ©es pourfaire entendre, et mesurer, lepouls, le battement, lerythme du grand Animal sou-terrain. C'est le Paris plaisir,le Paris jubilant, le Parisalerte du coureur avalant laville. Dans tel solo de batte-rie, telle acrobatie auditive, jereconnais les grands mythesurbains : tambour battant,Ferragus ferraille, etFantĂŽmas file. Je pense Ă desfanfarons et des fier-Ă -brasfaisant du djembĂ© Ă vĂ©lo sansles mains. Ou Ă cet ascenseurde la Tour Eiffel qui, dans leroman-feuilleton Fulgur, "unefois lancĂ©, arriva au troisiĂšmeĂ©tage et ne s'arrĂȘta pas" !
AMANT DE PONTS NEUFS
François Couturier, Europa Jazz Festival, mai 1998
SĂBASTIEN JARROUSSE /OLIVIER ROBIN QUINTET
TRIBULATIONAphrodite records APH 106002SĂ©bastien Jarrousse (saxophone
ténor & soprano), Olivier Bogé (saxo-phone alto), Emil Spanyi (piano),Jean-Daniel Botta (contrebasse),
Olivier Robin (batterie)
DAMIEN PRUDâHOMMEQUARTETINTUITION
LabelâhĂ©miola LH-DPCD1Etienne Cauchemez (contrebasse),Sergio Gruz (piano), Laurent paran-
thoën (batterie), DamienPrud'homme (saxophone)
Texte de Benoit Virot
Photos de Guy Le Querrec,B enoĂźt Virot et Yann Bernal
37Jazz doctors L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
EISINGER - LUCCIONIHUMAIR
JAZZ - HIP TRIOCELP C48
Jean-Bernard Eisinger (piano), RogerLuccioni (contrebasse), Daniel
Humair (batterie)
JAZZ DOCTORS
Dans Un jour Ă New-York(Stanley Donen 1950 âmusique Saul Chaplin et RogerEdens), trois marins (GeneKelly, Frank Sinatra, JulesMunshin) mettent Ă profit 24heures de permission pourdĂ©couvrir la ville de New-Yorket certaines de ses habitantes.Le film avait impressionnĂ© lejeune pianiste marseillais Jean-Bernard Eisinger qui se lancealors dans le jazz. Le trio esttoujours une somme aimable-ment pyramidale, un bon Ă©qui-libre. Un autre film, Les para-pluies de Cherboug (JacquesDemy 1964 â musique MichelLegrand), marquera lâespritdâEisinger, sâen suivra un intĂ©-rĂȘt affirmĂ© pour la composi-tion. Etudiant en mĂ©decine, ilrencontre un autre Ă©tudiant enmĂ©decine, Roger Luccioni,contrebassiste en 1958 et sâallierapidement un des grands bat-teurs du jazz content pour un :Daniel Humair. Le trio, deuxmĂ©decins et un peintre, combi-naison guĂ©rissante, prendra lenom de Jazz Hip Trio aprĂšsavoir Ă©tĂ© rĂŽdĂ© dans les clubs dusud de la France. Eisinger com-pose en route un titre mini-phare du jazz contemporain :Stella, Starbright, popularisĂ©par Jean-Luc Ponty (avec le trioGeorge Duke). La mĂ©lodie clĂŽtle prĂ©sent album enregistrĂ©entre 1976 et 1982 au festivalde Chateauvallon (concertsdâaprĂšs-midi fastes) et Ă la SalleAppolinaire de La Seyne surMer. Le disque sâouvre surTableau de Daniel Humair,hommage du pianiste au pein-tre. Robert Bonaccorsi (avecAndrĂ© Jaume producteur exĂ©-cutif inspirĂ©es de ce tĂ©moi-gnage), dans ses notes depochettes, insiste sur lâĂ©poque« du bonheur de jouer » oĂč «la confrontation et le partagerenvoyaient Ă lâessence mĂȘmedu jazz ». Câest bien de celadont il sâagit, on avait biencompris Ă chaque prestation dutrio de saine mĂ©dication. Lejazz est question dâinfluences,elles sont ici bien assumĂ©es etbien allumĂ©es, doucement.Soyons Hip !
Les pas de clown du BertrandAuger Quintet tombent Ă point.Le disque a, dit-on, Ă©tĂ© enre-gistrĂ© dans un "thĂ©Ăątre demagie" : "Metamorphosis". Unnom de maladie? Le mal dequi s'imprĂšgne de la ville, sefond en elle, change de corpset de climat intĂ©rieur en fonc-tion des quartiers qui l'habi-tent. Un passe-muraille quis'oublierait dans la muraille.Un trav' Ă la sauce situ."Metamorphosis" introduit Ă unParis carnavalesque, mais dis-cret... Jeux de mots, motsĂ©trangers, Ă©tranges comme unguide non conventionnel, nonconventionnĂ©, et c'est unedĂ©bauche d'initiations :"Penta's tic", "Onzolyd", "BelaBali"... Si l'Auguste mĂšne laprocession, le clown blancn'est pas loin. Dans "Pascal",on cerne ses pas prudents,timides, ses grands pas malmaĂźtrisĂ©s, trĂšs purs, si pursqu'ils deviennent des ombres.Chausse-trappe aĂ©rien : oĂčvont-ils aboutir? OĂč vont-ilsnous mener? Tout en haut si l'on patienteun petit peu. Latour 84 peutbien ĂȘtre le nom d'un vin, oucelui d'un quartier de LadĂ©fense (vivement le jour oĂčl'on dĂ©gustera les quartierscomme des crus), il apporte un point de vue inĂ©galable. "Le toit du ciel", quant Ă lui,est synonyme de grimpers decathĂ©drale, de jardins suspen-dus, de montĂ©es sauvages Ă des squats improbables,construits comme des cabanesinaccessibles... Au terme del'ascension, pleins feux sur laville. Coups de tocsin. Maistant d'efforts se paient ; l'airse fait plus rare, la voixchuinte, attention, sommets !"Acte IV" de mon pĂ©riple odys-sĂ©en : je manque de peu leplantureux Paris du luxe, desdancings et des bars de nuit,des drugstores et des brasse-ries ouvertes sur demain... « CinĂ©ma », dĂ©diĂ© Ă Eve,mâaurait amenĂ© trop prĂšs duMac Mahon, seule adresse Ă sauver du pourtour desChamps. Dans la lignĂ©e des"Chants magnĂ©tiques" surrĂ©a-listes, aux brillantes et trĂ©bu-chantes rĂ©sonances mĂ©tal-liques, c'est « Belle et bĂȘte »qui brille des reflets les plusfroids, insolites, et atemporels.AtmosphĂšre parallĂšle des pas-sages Modern Style, aux toi-tures et aux enseignesvibrantes. Je croise la structuremĂ©tallique du PontCaulaincourt - ses X ajourĂ©senveloppants, protĂ©geant etouvrant en mĂȘme temps surl'inconnu - avec les rĂ©seauxferroviaires, le Paris sourd etsecret des lieux de transit,anonymes et dĂ©serts, livrĂ© augrand silence intimidant desarchitectures industrielles.Zones de transit, entrepĂŽts,halls, voies de garage... On yest cernĂ©, dans un espace,qu'on peut faire sien au prix demille abstractions. Mais toutl'espace, tout cet espace, estlaissĂ© Ă l'auditeur. RĂ©sonnentles accents futuristes, indus-trieux - d'une industrie dĂ©ca-pĂ©e, dĂ©cantĂ©e, rĂ©cupĂ©rĂ©e -,beautĂ© qu'il faut aller quĂ©rir, etforcer.
Feu rouge ! Je marque unepause face aux ombres duFrĂ©dĂ©ric Jeanne quartet : lapochette de l'album, enre-gistrĂ© Ă l'espace Kiron (oh !prison et guillotine ont untemps traĂźnĂ© leurs miasmesdans ce quartier), dessinedes personnages gantĂ©s denuit, s'Ă©cartant des globesdes phares rougeoyants etdes ballons de quelqueslampadaires. "RĂȘveur fore-ver" consacrera-t-il madĂ©bauche onirique? C'est aucontraire le titre le plus"pausĂ©", sensĂ©, contempla-tif... "Je passais au bord dela Seine, un livre anciensous le bras..." Mieux : aubord de la Marne. Noussommes sur les quais, indĂ©-niablement. PĂ©nĂ©trĂ©s d'unemĂ©lancolie peu banale, unĂ©tat de vide, d'incapacitĂ©, desonge et d'amoindrissementde soi. Pas plus vivantsqu'un parapet, tout soudain.Une musique lancinante,rencontres d'ĂȘtres mi-Ă©veil-lĂ©s, mi-endormis, hagards.Dans ce mal-ĂȘtre ; tout lepaysage se transforme enzone. C'est ma zone mentalequi dĂ©teint, dĂ©borde sur lepaysage. Quelques notes iso-lĂ©es, les perverses, piquentl'esprit de mille pensĂ©estroubles. Tout ballant, jem'achemine vers une coma-teuse insomnie.
Embarquement pour Sixterres. Terra Incognita medĂ©livre un billet pour "la pla-nĂšte incolore mimĂ©tique".Est-ce le titre? Si oui, c'estCyrano qui compose cettebal(l)ade. Zig-zag. EntrĂ©edans la capitale des sons, lecaravansĂ©rail des tonalitĂ©s.Au bal instrumental tradi-tionnel se sont ajoutĂ©s, pourl'occasion, harpes, loops,shakuhachis... dans des pasde danse. Ces piĂšces sontautant d'"Odes Ă la magie",de distractions auditives, deplaisirs non calculĂ©s : flirtsavec la ville, patinage etpapillonnage Ă©levant la flĂą-nerie au rang des beaux-arts.A l'horizon, surprise ethasard objectif. Sautsdevant vitrines et Ă©choppes,entrĂ©es au hasard dans dessalles de cinĂ©ma, parties decache-cache dans lesmusĂ©es d'art contemporain.Ne pas Ă©couter. Entendre.Capter, du fond d'un loin-tain, les clins d'Ćil, le liftingdu regard. Ah, les titres desmorceaux fleurent bon lachanson nĂ©o-rĂ©aliste ("A lasantĂ© de VĂ©nitie", "EffilochĂ©") ;on danse, on joue, on joute,on jongle, on se fait plaisir ;mais "Hymne Ă la poussiĂšre"et "Sur la corde raide" merappellent Ă mes principes.
Entre mes stations, je melaisse faire par les morceauxoniriques. Les interludes deDamien Prudhomme, lesintros du FrĂ©dĂ©ric JeanneQuartet, les respirations de"GĂ©nĂ©rations" (Partone/two/three), exprimant lesdeux moments symĂ©triquesde la ville en lĂ©thargie : lacitĂ© qui s'assoupit... et lamĂȘme qui s'Ă©veille, frappantde menus coups sur sestempes, toute en nuances eten discrĂ©tion. DerriĂšre labasse, le pavĂ© fait sa gym-nastique ; non, c'est du des-sous du pavĂ© que ça pointe,c'est la vie des phalanges etdes sociĂ©tĂ©s secrĂštes, quifont entendre leurs gratte-ments, qui battent le rappel.On est hors du temps, livrĂ©au langage nocturne, aupouls des grands tĂ©moinscapitaux (le mĂ©tro, les col-lines, les bords du fleuve oudu canal). Moments derythme, chuchotements, piz-zicatis de la vie.
GEORGES PACZYNSKITRIO
GĂNĂRATIONSArts et spectacles ASCD060401Georges Paczynski (batterie),
Renaud Palisseaux (piano), LaurentFradelizi (contrebasse)
COUTURIER-LARCHĂMĂCHALI - GRITZ
ACTE IVCharlotte CP166
François Couturier (piano), PeterGritz (batterie), Jean-Marc Larche(saxophone), François Méchali
(contrebasse)
BERTRAND AUGER QUINTETMETAMORPHOSISJim A musique JIMA1
Bertrand Auger (saxes ténor etsoprano), Guy Figlionlos (trombone),Francis Demange (piano), Marc-Michel Le Bévillon (contrebasse),Jean-Michel Davis (batterie)
FRĂDĂRIC JEANNE QUINTET
LIVE A KIRONAxolotl 815669
Olivier Ker Ourio (harmonica chromatique), Yoann Loustalot
(bugle, trompette),Eric Surmenian (contrebasse),David Patrois (vibraphone),Frédéric Jeanne (batterie)
COLLECTIF TERRAINCOGNITAMIMĂTIQUE
Terra incognita Tilpi 02Arnaud Roy (harpe), Pascal Arnold(piano), Julien Lepreux (guitare),
Julien Blasco (batterie, percussions),Sylvie Coquidé (violon), Catherine Lubatti (alto),
Alexis Eskandari (violoncelle)
Texte de Dominique Dompierre
NĂ© aux Antilles hollandaises (Aruba), JeanToussaint a grandi Ă St Thomas. Tantantan tandantantan tan tantantan, Jean nâen veut quâĂ
Toussaint, tandandan tan tan tantandan * : saxophonetĂ©nor OBLIGATOIRE et bien senti ; direction BerkleeUSA et rencontres avec Brandford Marsalis, Billy Pierce,Jeff Tain Watts, Cindy Blackman, Donald Harrison.1982, grande immersion pour quatre ans, place dechoix dans les Jazz Messengers dâArt Blakey. Rappel :Flamboyant (waouh !) batteur afro (trĂšs) â amĂ©ricain, ArtBlakey, agitateur du hard bop (back to Africa), aentraĂźnĂ©, depuis 1954 jusquâĂ sa disparition, en routepour St Paul Minnesota en 1990, les Jazz Messengers.Les messagers ont reçu dans ce groupe ultra formateur,orchestre Ă variations constantes et rĂ©vĂ©latrices, TOUSles atouts pour faire face Ă la vie tumultueuse du jazz.Clifford Brown, Hank Mobley, Horace Silver, WayneShorter, Curtis Fuller, Benny Golson, Bobby Timmons,Bobby Watson, Jackie McLean, Wynton Marsalis,Terence Blanchard, Donald Harrison, Kenny Garrett etJean Toussaint en sont sortis comme autant de maillonsvigoureux (le son ! le son !) de la grande chaĂźne (Ă©las-tique) du jazz. Chez Blakey, on apprenait aussi Ă (dĂ©)tenir un orchestre (la place ! le jeu !). Fin du rappel(toutes les occasions sont bonnes pour se remĂ©morer legrand Art) ! Câest Ă Londres, ensuite, que Toussaint vaaffĂ»ter sa signature. Espace. Pour son septiĂšme disqueau titre taciturne (sorte de bleu noir) enregistrĂ© Ă Brooklyn (bon endroit pour un tĂ©nor), il rĂ©unit unorchestre Ă la classe explicite dâharmonieux messagersqui, en conformitĂ© avec la griffe des disques SpaceTime, offre une magnanime balade au pays des volcansĂ©teints.
* dâaprĂšs Sonny Rollins â Claude Nougaro
Six pistes, pour dĂ©coller direct dans un jet « rivĂ© » Ă lâincan-descence dâune session torride, atteindre lâextase dans unsiĂšge Ă©jectable au dosseret bourrĂ© de vibrations cosmiques,
langoureuses ou planantes, câest selon car le menu cĂ©leste debyard Lancaster, Ă©pigone mĂ©connue du free jazz amĂ©ricain trans-plantĂ© dans le Paris thĂ©orico - musical des annĂ©es 70 a de quoiravir les plus rĂ©tifs au kidnapping sonore.Funckisant Ă souhait pour la plupart des morceaux, avec bassemoelleuse et alto feutrĂ© en guise dâaccoudoir, rien nâest Ă jeter,tout Ă sâinjecter dans les trĂ©fonds de lâĂąme Ă lâĂ©coute de cettepoignĂ©e de compos diablement sĂ©duisantes. Compagnon fugitif de pointures de lâavant-garde comme SunnyMurray, Sun RĂą ou Pharoah Sanders, Lancaster a lâespiĂšglerieconsommĂ©e des musiciens tout terrain. Saxophoniste tout dâabordabonnĂ© au plaisir de dĂ©penser correctement son magot dâĂ©mo-tions, il chausse avec une semblable dĂ©contraction les bottinesdâun James Brown enfiĂ©vrĂ© dans sa cadence rythmique ou lescothurnes ailĂ©es dâun Coltrane en premiĂšre classe pour lâOlympe,mais ne sâĂ©gare jamais dans des sentiers trop grands pour lui, etcâest bien lĂ , par la fissure de cette diversitĂ© sans orgueil quâonregarde pousser cette vĂ©gĂ©tation sonore dans un lopin de noteslibĂ©ratrices seulement dĂ©limitĂ©es par lâentrain, la bonne humeuret la vitalitĂ© â Byard fait partie de ces musiciens qui nâont Ă convaincre personne mais qui sâen voudrait de nâavoir su sĂ©duirelâespace dâune soirĂ©e de tintements de verre ou de cigarettesdĂ©gustĂ©es, un peu plus que lâhumanitĂ© tout entiĂšre.La pasmoldie prophĂ©tico â urbaine de work and prayer me faitsonger au meilleur de Terry callier pĂ©riode oracle soul en dĂ©rivedans ses lagunes mentales â on sây laisse enrober sans faillir â tantlâintervention de chaque instrument est sagement mĂ©ditĂ©e sanspousser Ă une prudence qui nous laisserait dĂ©confit aprĂšs tant depromesses. Un concert de Lancaster est un prĂȘche Ă©lĂ©gant mais limpide, oulâon repousse les tables, fait flamber les totems et sâagenouille (mentalement) face Ă lâultime icĂŽne qui semble encore prĂ©valoirsur lâabsurditĂ© du monde ; le dieu du rythme. Lancaster nâa pasrĂ©volutionnĂ© le free jazz, il lâa empĂȘchĂ© de sombrer dans la cari-cature de ses propres concepts et cette belle prĂ©voyance est toutaussi remarquable que la rage calculĂ©e des dĂ©fricheurs officielsde ce mouvement torride.Son jazz dĂ©bridĂ©, lascif ou possĂ©dĂ© est viril sans ĂȘtre agressif, lesattaques de cuivre â soulignant surtout un sens assez crĂ©dible dela mĂ©lodie accrocheuse, dĂ©cime dâune rafale unique les rangĂ©esde sceptiques Ă©ventuels, auditeurs timorĂ©s qui trouveraient dansla diversitĂ© des styles en prĂ©sence matiĂšre Ă marmonner dansleur barbiche dâĂ©ternel mĂ©content.En tout cas, moi jâaime ça, on sent la sueur de lâeffort, la valsedes nuages de tabac, et lâon sây voit tellement quâon se croiraitpour un peu assis sur un ampli Marshall, ou adossĂ© contre unmur lacĂ©rĂ© de graffitis anonymes, tout occupĂ© Ă surprendre lesclins dâĆil que sâĂ©changent â lâesprit soudĂ© par une connivencesĂ©culairement Ă©tablie â des musiciens sur-motivĂ©s par lâenjeudâune soirĂ©e ou tout donner au public serait encore un insuffisantsacrifice. Amateurs simplement Ă©clairĂ©s ou fans transis attendantquâun soleil musical frappe de plein fouet leurs oreilles somno-lentes, ce disque est fait pour vous.
Quel Ăąge a cette voix ?
Voix murmurĂ©e, chuchotĂ©e, prenant appui sur le silence propre-ment jouĂ© par JĂ©rĂŽme Bourdellon qui une fois de plus (re) trouveen McPhee un partenaire idĂ©al.Musique venue non dâinstants agitĂ©s qui se dispersent puis semettent en place dans le disque, mais de longues Ă©vocations poĂ©-tiques et sonores de plus en plus prĂ©sentes, pressantes appelĂ©espar un dĂ©sir impĂ©rieux de deux rĂȘveurs Ă©veillĂ©s.
La musique prend corps dans ce murmure tenace qui résisteadmirablement au vacarme tapageur de ce début de siÚcle.
Ceux qui aiment le pain parfaitement blanc quâils nâentrent pasici !
Les autres, prennent le disque en main, le soupĂšsent, lâobserventdâun Ćil intriguĂ©.Que va-t-il se passer
Je suis toujours dans la difficultĂ© quand il sâagit dâĂ©crire sur lamusique. Il y a dans ce « sur » quelque chose qui me donne Ă penser que la musique va se retrouver sous ce que je peuxĂ©crire, cela mâest infiniment dĂ©sagrĂ©able. Jâai du respect et delâamour pour la musique, le jazz particuliĂšrement que je « pra-tique » depuis prĂšs de trente ans.
Il y a comme une incongruitĂ© Ă prĂ©tendre substituer ma « prose Ȉ une musique que jâaime, et le malheureux lecteur qui va passerquelques moments Ă me lire ferait de son temps (le temps câestde la musique) un bien meilleur usage.Par exemple il pourrait mettre sur sa platine un de ces disquesreçus voici quelques semaines !
Par exemple le trio Jaume, Haden et Olivier Clerc qui Ă©voqueune musique qui me hante depuis la dĂ©couverte presque simulta-nĂ©e des premiers disques dâOrnette Coleman et du Saxanimalierde Jaume le caractĂšre primesautier du premier rebondissant surla raucitĂ© turbulente du second. Plus de vingt ans plus tard leschoses sont moins incertaines pour moi. Ces deux-lĂ mâaccompa-gneront encore longtemps.
JAUME - HADEN - CLERCPEACE - PACE - PAIX
Celp C19André Jaume (saxophone), CharlieHaden (contrebasse), Olivier Clerc
JOE MC PHEE - JĂRĂMEBOURDELLON
MANHATTAN TANGOLabel Usine 1008
JérÎme Bourdellon (flûtes), Joe McPhee (trompette, voix)
38 Trilojazz (en 3/4)L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
BYARD LANCASTERFUNNY FUNKY RIB GRIGCismonte Ăš pumonti cp06
Eric Denfert (saxophone alto, bary-ton), Clint Jackson (trompette), ZiziJaphet (basse), Byard Lancaster(saxophones soprano, alto, baryton,piano, voix), Sylvain Marc (batterie),Steve McCall (batterie), FrançoisNyombo (guitares électriques etacoustiques), Del Rabenja, FrankRaholison (batterie), Joseph Traindl(trombone), François Tusques(piano, Fender Rhodes)
JEAN TOUSSAINTBLUE BLACK
Space Time records BG 2218Jean Toussaint (saxophone),Mulgrew Miller (piano),Robert Hurst (basse),
Jeff «Tain» Watts (batterie),Bill Mobley (trompette),Anga Diaz (percussions)
Joe McPhee, Festival de Jazz Ă Mulhouse, 2004
TRILOJAZZ (EN 3/4)Textes de Didier Boudet, Rachid Bordji, Dominique Dompierre
Photos de Guy Le Querrec
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 39Hors du tas..L
MICHEL DONEDAL'ĂLĂMENTAIRE SONORE
in situ IS107Michel Doneda (saxophone sopranosur les plages 4 & 6), Dominique
Regef (vielle Ă roue)
JEF SICARDTROPISMESCharlotte CP208
Jef Sicard (saxophones soprano etalto, clarinettes, conques, cloches),Nicolas Genest (trompette, bugle,conques), SĂ©bastien Llado (trom-
bone, conques), François Méchali (contrebasse), François Laizeau (batterie)
PHILIPPE MATĂĂMOTIONSCharlotte CP180
Olivier Ayello (batterie), ChristianLété (batterie), Hugues Maté (contre-basse), Philippe Maté (contrebasse),François Méchali (contrebasse),Dominique Regef (vielle à roue)
TONY MALABY ADOBE
Free Lance FRLNS0305Tony Malaby (saxophone), Paul Motian (batterie),Drew Gress (contrebasse)
HORS DU TAS, QUELQUES PENSĂES.MERCI SUBLIMES SOUFFLEURS.
Texte de Marc PĂ©ridot
Dessin dâAndy Singer
Les boulevards des villes ont tant rejetĂ© quâil fautpanser, peser et penser. Ce quâil reste, ce quâilnous faut encore, ce qui peut luire sans nuire. Onsaura faire le tri des objets restant vraiment, dedisques importants par exemple comme ceux quiconstituent la discothĂšque infiniment prĂ©cise durĂ©volutionnaire saxophone. Ni lâinstrument, nices enregistrements nâiront Ă la casse, ils ne pol-lueront pas les ocĂ©ans, jamais. On saluera lesdeux car ils nous entretiennent. Et lâon voudrabien Ă©couter leurs praticiens avertis et avertisseurset pas seulement les hĂ©ros Ă©vidents (un monde nereconnaissant que ses hĂ©ros ne saura en retourque produire autant de dĂ©chets alors que lemonde attentif Ă ceux qui contribuent rĂ©ellementĂ la subsistance de ses parfums saura toujoursconstruire et se construire).
Ce que la vie refuse (par manque de dĂ©licatesse),les rĂȘves lâapportent Ă sa place comme preuve tan-gible de trĂ©sors et de cĆurs purs, parfois en par-fait synchronisme au creux de la main et au creuxde lâoreille. Les mouvances sableuses tirent le traitau fil de la paix. Lâimportant, câest le regard quitouche, le regard trophique en pleine chaleur.
Les pierres rouges ne seront jamais informatisĂ©es,elles ne sont pas tenues Ă lâimpossible. Seuls lespossibles les animent. Elles sont ROUGES.Humpty Dumpty est tombĂ© du mur de pierresrouges, crĂąne dâĆuf, et sâest pĂ©tĂ© la gueule volon-tairement. Pas question de se faire recoller par lessujets du roi, ni ses chevaux, lâenvie de vivre la viecomme elle est lâa emportĂ© dans sa chute en par-faite santĂ©. Humpty Dumpty swingue, HumptyDumpty place ses balades sensationnelles.
Lâogre qui tue a peur du hurdy gurdy * quâil aune fois pris pour Humpty Dumpty. Tant mieux !Lâogre recule lorsque quelque chose est sur lepoint de se produire. Il fuit lorsquâil saisit que lejeu nâest pas frivole, quâil lĂšve les censures. Il asoif. Au dĂ©tour de son humanitĂ© mĂȘme, il devrapalper ses Ă©motions.
Trace Ă©lĂ©mentaire (hurdy gurdy encore), jeuxdâombres parfumĂ©es et souffles continus embras-sent lâimage exacte du monde qui se forme loindes balayures, qui sâĂ©lĂšve contre elles et fait naĂźtredes espaces rĂ©ellement habitables, qui sâĂ©bruiteloin des overdoses mortelles et des ennemis per-sonnels. Câest enfin dit, lâoiseau rassemble la terre. * hurdy gurdy : vielle Ă roue
cas, lâimpression de les entendre pour la premiĂšrefois, quâelles accompagnent pendant la guerre unpetit bal perdu, ou constituent un hymne Ă la gloiredu petit vin blanc. Chansons sous les bombes est sansdoute avant tout un disque sur la mĂ©moire et quidonne comme le dit Patrick Modiano dans un textedu livret, cette â impression de transparence Ă©mou-vante, quand le passĂ© et le prĂ©sent se confondent. â
Xenophonia
Bojan Z , depuis quâil a radicalement Ă©courtĂ© son vĂ©ri-table nom a pris des allure de fouet qui claque. Cetteimage nâest peut-ĂȘtre pas le fruit du hasard. ProfitonsnĂ©anmoins de lâĂ©crit et de la large diffusion de cejournal pour rappeler que le vĂ©ritable nom de cesuperbe pianiste est Zulfikarpasic. On admettra quâil abien fait de ne garder que lâessentiel. Musicien sansfrontiĂšres, il investit Ă peu prĂšs tous les genres avec unnaturel confondant. On ne peut cependant oublierquâau dĂ©part, et comme pour tant de pianistes de jazz,il y eut lâinfluence de notre couple infernal nationalbien connu Ă savoir Ravel / Debussy. Il est ici accom-pagnĂ© au grĂ© des plages par Remi Vignolo (contre-basse), Ari Hoenig ou Ben Perowski (batterie) etKrassen Lutzkanov (kaval). PrĂ©cision utile dans cedernier cas, le kaval est un instrument traditionnelbulgare qui a la forme dâune flĂ»te oblique diatonique,mais vous le saviez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ . Ajoutons quâendehors du piano Bojan Z nous gratifie de momentspassionnants surFender Rhodes et saversion trafiquĂ©e quirĂ©pond au doux nomde â xĂ©nophone â.Câest un albummĂ©tisse oĂč une cou-leur largement â rockâ sâĂ©tend sur plu-sieurs plages (il fautdâailleurs entendrece quâil fait du âAshes to ashes â deBowie). Le blues estbien prĂ©sent lui aussiet tout ce mondecohabite avec intelli-gence dans les com-positions du leader (Ă noter un irrĂ©sistible et dansant â Zeven â oĂč on nedoute pas un seul instant quâArie Hoenig soit derriĂšreles fĂ»ts). Le kaval Ă©voquĂ© plus haut, et quâil convientdonc de ne pas abandonner, participe Ă la fĂȘte. Seulun enfant du pays pouvait entraĂźner avec autant defacilitĂ© cet instrument au cĆur dâun swing aussiintense (Cd-rom). Câest aussi la marque des vrais voya-geurs.
Exaltatio utrusque mundi
Le nom de FrĂ©dĂ©ric Blondy vous est peut-ĂȘtreaujourdâhui plus familier. Il paraĂźt cependant utile derappeler que ce nâĂ©tait pas vĂ©ritablement le cas en2001 soit au moment oĂč ce disque a Ă©tĂ© enregistrĂ©. CetĂ©vĂ©nement a donc Ă lâĂ©poque constituĂ© pour lui unechance, et illustre parfaitement le rĂŽle irremplaçabledu producteur indĂ©pendant Ă savoir celui qui, par pas-sion, dĂ©cide de prendre des risques et ce, souvent seul.Câest aujourdâhui une race en voie de disparitionsachant pourtant quâune approche marketing gĂ©nĂ©rali-sĂ©e entraĂźnera la mort de toute innovation, de tout
accĂšs Ă de nouveauxterritoires.Lâapproche de cepianiste sâinscrit dansun univers oĂč lâonpeut deviner dans lafamille du jazz lâom-bre dâun CĂ©cilTaylor, mais aussireconnaĂźtre desinfluences multiplesdans celui de lamusique contempo-raine. On peut citersans risquer de setromper, John Cage,Morton Feldmannmais aussi Ligeti. Lepianiste aborde son
instrument comme une terre inconnue quâil convientdonc dâinvestir, dâexplorer de toutes les maniĂšres possi-bles. AccompagnĂ© par lâĂ©blouissant percussionnistequâest LĂȘ Quan Ninh, il nous entraĂźne dans la dĂ©cou-verte dâun monde oĂč une succession de sons, de frotte-ments, de feulements, de bruits divers, laissentconstamment lâattention en Ă©veil et entretiennent leplaisir de la dĂ©couverte. Au fil des plages, lâattention sti-mulĂ©e, on affronte ainsi les mystĂšres sonores dâunesorte dâunivers amazonien qui sâouvre devant nous.Seul le piano, par lâirruption de sons cristallins Ă©claire
40 Retours de voyage L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Le matin dâun fauve
Mal Waldron Ă©tait trop discret. Quand on a cheminĂ©avec Mingus, Billie Holliday, Eric Dolphy, LesterYoung, John Coltrane, Max Roach et bien dâautres, onpeut estimer avoir mĂ©ritĂ© davantage de lumiĂšre. CettediscrĂ©tion vient peut - ĂȘtre du fait que câĂ©tait unaccompagnateur dâexception (Billie bien sĂ»r mais
aussi et peut-ĂȘtre sur-tout Jeanne Lee), etque cet exercice trĂšsparticulier rend lâom-bre familiĂšre, lamodestie naturelle.On oublie par ailleurstrop souvent que câestavec lui (et non unpianiste infinimentplus cĂ©lĂšbre) quâacommencĂ© la grandeaventure dâECM.Lâhistoire est cruelleparce quâelle est gĂ©nĂ©-ralement Ă©crite par lesvainqueurs ; câest lavie, et la vie Eicher
câest bien connu. Il pratiquait un art minimal quâildĂ©finit lui-mĂȘme par cette profession de foi rapportĂ©epar Bernard AimĂ© dans le livret de lâalbum â Nousnâavons jamais Ă©tĂ© riches, nous nâavons rien jetĂ©. Alorslorsque jâai une note, jâen fais un plein emploi, je lapressure dans tous les sens. â
Dans ce Matin dâun fauve, il officie avec DoudouGouirand (sax alto et soprano qui fut dĂšs 1970 unpartenaire de Don Cherry) et Michel Marre (trom-pette, bugle, euphonium, grand adepte du mĂ©tissagemusical), au cours dâun enregistrement â live â auPetit Faucheux, lieu dont la rĂ©putation a aujourdâhuilargement dĂ©passĂ© les limites de la ville de Tours. Ilest en compagnie de deux musiciens qui lui ressem-blent par leur capacitĂ© Ă se mouvoir dans des mondesdiffĂ©rents. Chaque plage est donc une Ă©vasion, mĂȘmelorsque lâorthodoxie semble au rendez-vous (avec lechoix dâun â traditionnel â comme â Dear oldStockholmâ ). Il y a des mots qui reviennent rĂ©guliĂšre-ment lorsquâon Ă©voque Mal Waldron : simplicitĂ©, mys-tĂšre, incantation, silence. Ils sont ici au coeur de cetalbum et le moins que lâon puisse dire est quâil est enbonne compagnie.
Trilongo
On ne parle pas assez de la Suisse. Il faut affirmeravec force que, quelle que soit la qualitĂ© de son tou-cher, elle ne se rĂ©duit pas Ă Roger Federer. Ses enfantspassent souvent trop inaperçus (Charles-AlbertCingria !) et il est certain que parmi ceux-ci RenĂ©Bottlang ne dĂ©roge pas Ă la rĂšgle. Il faut donc parlerde lâhomme. La Suisse est un pays oĂč on ne plaisantepas avec lâexactitude et une anecdote le concernantmontre que Bottlang est bien un enfant du pays. Aucours dâun concert, quinze minutes prĂ©cises luiĂ©taient imparties, aussi prit-il ses dispositions. Arrivant
sur scĂšne, juste avantde sâasseoir devantlâinstrument, il sortitson portable, pro-gramma â quelquechose â, le posa sur lepiano, puis com-mença Ă jouer. Aquinze minutes pilele portable Ă©mit unepetite ritournelleautour de laquelle ilsâenroula, en guisede conclusion. Voicilâhomme. On peutlui faire confiance.
Trilongo est un albumenregistrĂ© en 2003 soit un an aprĂšs un Solongo rĂ©alisĂ©en solitaire au retour dâun sĂ©jour en Mongolie. On sesouvient avec Ă©motion de la suite dâaccords qui danslâultime plage (une composition de Charlie Haden)laissait lâauditeur sur le quai. Ici, il en va tout autre-ment puisque le voyageur a recherchĂ© la compagnie.Pour ce faire, il a choisi dâadopter un discours infini-ment plus audacieux qui rompt avec lâimage mĂ©dita-tive antĂ©rieure. Il y gagne en vitalitĂ©, surprend, voire
dĂ©route, investit un espace de grande libertĂ© quâil par-tage avec ses partenaires soit Guillaume SĂ©guron Ă lacontrebasse et Samuel Silvant Ă la batterie.Finalement, ce musicien-voyageur continue Ă nousfaire visiter dâautres contrĂ©es. Bottlang appartient enquelque sorte Ă la famille des Ă©crivains-voyageurssuisses. Cendrars, Maillart, Bouvier, Bottlang, mĂȘmecombat. Pourvu quâil reparte...
The classic introvert
The classic introvert constitue le septiĂšme album enre-gistrĂ© par Donald Brown pour le label â Space Timerecords â. Câest dire sâil sâagit dĂ©jĂ dâun long compa-gnonnage pour cet ancien bassiste devenu pianiste(dĂ©cidĂ©ment, comme on le verra plus loin) et qui fitun bout de chemin dans ce conservatoire de jeunestalents que reprĂ©sentaient les âJazz Messengers â defeu Art Blakey. La musique de Donald Brown saisitlâesprit et le corps au grĂ© de compositions person-nelles oĂč il excelle dans lâart du portrait, quâil sâagissedâune femme (â A dance for Marie-Do â) ou dâunautre musicien (âPhineas â). Le meilleur moment delâalbum est sans nul doute constituĂ© par ce portraitquâil fait cette fois delui-mĂȘme et qui sâinti-tule â the classic intro-vert â. Loin de lâin-fluence de Monk quâonlui prĂȘte souvent, ilĂ©voque (pour le cli-mat, la couleur,voire, câest trĂšs Ă©ton-nant, le thĂšme lui-mĂȘme) cette superbeversion de â Love isfor the very young â,(thĂšme du film Thebad and the beautifulde Minnelli) quejouait Steve Kuhndans la sĂ©rie â Jazzân(e) motion â produite par Jean-Jacques Pussiau. Câestdire la palette du musicien.
LâĂ©loge des producteurs courageux qui prennent desrisques a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© plus haut. Il ne faudrait donc pasque cette vĂ©ritĂ© soit ternie par une image. Il sâagitdâune photo figurant dans un rĂ©cent et excellent blogĂ vocation jazz (blogdechoc.over-blog.com) oĂč lâonvoit le responsable du label fumer un cigare baguĂ© debelle taille. Non, les producteurs ne sâenrichissent passur le dos des musiciens, pas ceux associĂ©s au sein desâ AllumĂ©sâ tout au moins... On est donc priĂ© (surtoutles mauvais esprits) de ne pas prendre ce clichĂ© pourargent comptant et de considĂ©rer quâil ne sâagit quedâune attitude âinapropriĂ©eâ comme on pourrait ledire Ă la Maison Blanche ou au FMI. Il fallait que cesoit dit.
Chansons sous les bombes
De Chassy et Yvinec ont chantĂ© sous les bombes et onne saurait le leur reprocher puisque câest pour notrebonheur. Ils sâembarquaient Ă lâĂ©poque pour uneaventure au pays des songs qui dure encoreaujourdâhui et dont, câest un scoop, un nouvel Ă©pi-sode paraĂźtra bientĂŽt. Une vraie complicitĂ©, unegrande complĂ©mentaritĂ©, un choix savant de thĂšmesde ces annĂ©es-lĂ (1930-1950 avec Strauss, Trenet, VanParys etc), aboutissent Ă un disque dâune grande Ă©mo-tion fait par des musiciens qui pratiquent comme peusavent le faire, lâart de revisiter. Le choix judicieuxdâun chanteur comme AndrĂ© Minvielle ajoute unenote Ă la fois poĂ©tique et dĂ©calĂ©e Ă ce projet.
Cet album sâinscrit dans une approche que pratiquentces deux musiciens depuis dĂ©jĂ plusieurs annĂ©es etqui suppose une rigueur dâautant plus nĂ©cessaire que,le programme clairement arrĂȘtĂ©, elle ne les dispen-sera pas de sâexposer aux risques de lâimprovisation.
Câest un exercicedĂ©licat mais qui,avec des artistes decette trempe, per-met de capter lâĂ©mo-tion du momentsans risquer desâĂ©garer. IntĂ©grerlâimprĂ©vu devientsource de vĂ©ritablesdĂ©couvertes sachantquâaccepter cesconditions fait par-fois emprunter untout autre cheminque celui quâonsâĂ©tait fixĂ©. Selon la
gĂ©nĂ©ration Ă laquelle appartient lâauditeur, il recon-naĂźtra ou dĂ©couvrira des chansons avec, dans les deux
parfois la progression de la marche entreprise par lesmusiciens. Le livret ne donne volontairement aucuncode dâaccĂšs, ne fait aucun commentaire, ne fournitaucun minutage, laissant la musique Ă son mystĂšre.Mais avions-nous besoin dâautre chose ?
La part des anges
En jazz, comme dans le monde de lâentreprise, lesfemmes ne peuvent attendre aucun cadeau. Elles sontdonc condamnĂ©es Ă lâexcellence mĂȘme si le piano atoujours constituĂ© un domaine tolĂ©rĂ© (on se souvientdâune Melba Liston regardĂ©e comme une bĂȘte curieusederriĂšre son pupitrede trombone chezQuincy Jones). Quandon a les armes dontdispose SophiaDomancich, cela rendsans doute les chosesplus faciles. Elle joueici ses compositions entrio avec Paul Rogers(contrebasse) et TonyLevin (batterie, parte-naires attentifs quiprennent cependanttoute leur place. Cequi sĂ©duit dâemblĂ©e,ce sont ses qualitĂ©sharmoniques et uneconception musicalequi refuse systĂ©matiquement tout clichĂ©. Elle sait parailleurs affronter lâun des exercices les plus difficiles quisoient et auquel peu de musiciens sacrifient Ă savoircelui de la lenteur. Elle sait enfin ĂȘtre â pĂȘchue âlorsque cela sâavĂšre nĂ©cessaire (âdâAliceâ ). Dans soncas (technique et virtuositĂ© naturelle confortĂ©es par unpremier prix de conservatoire quâon ne manque jamaisde rappeler dĂšs que lâon parle de son travail, ce qui doitdâailleurs plutĂŽt lâagacer vu le chemin parcouru), câestdonc vĂ©ritablement un choix et non une solution defacilitĂ©. Elle fait partie de ceux qui savent que lamusique passe aussi et peut-ĂȘtre surtout entre les notes.Ce disque, qui sâouvre et se ferme sur une trĂšs bellevignette intitulĂ©e â 11 juillet â rĂ©sume dans une grandesimplicitĂ© les qualitĂ©s harmoniques Ă©voquĂ©es plus haut.AprĂšs lâĂ©coute, on est hantĂ© assez longtemps par le mor-ceau le plus long de lâalbum au titre Ă©trange de âCorbeau carnivore â tant on prend la mesure dâun uni-vers vraiment personnel et ce, mĂȘme si lâombre (maisseulement elle) de Paul Bley flotte par endroits. Cetalbum a dĂ©jĂ onze ans. Il pourrait facilement ĂȘtre dâau-jourdâhui au regard de ce quâon peut entendre.
Mister Jones
Ce disque est lâhistoire dâun homme qui, un beau jour,a dĂ©cidĂ© de mener une autre vie. Dâabandonner lâins-
trument qui avait faitsa rĂ©putation (Alvim,faut-il le rappeler, futun compagnon deMartial Solal et se vitattribuer le titre demeilleur contrebas-siste europĂ©en) pourse tourner vers lepiano. Seuls lespoĂštes savent com-ment passer de lâau-tre de cĂŽtĂ© du miroir.Mingus, De Johnette,pour ne citer quâeux,nâhĂ©sitĂšrent pas ainsiĂ franchir le pas et Ă enregistrer enquelque sorte sous ce
quâon pourrait appeler une nouvelle identitĂ©. Il fautsavoir que ce voyage nâest pas sans danger surtout silâombre tutĂ©laire de Bill Evans, (devant lequel, et Ă sademande, il joua un jour de la mini-contrebasse) sepenche au-dessus de votre clavier ; il dit mĂȘme avoirattendu plusieurs annĂ©es avant de se risquer Ă affronterun thĂšme comme â The two lonely people â. Il est Ă©vi-dent que lâexercice du solo met la barre encore plushaut, fait courir de plus grands pĂ©rils.
Heureusement, comme dans toute navigation solitaire,un supplĂ©ment dâĂąme peut aider Ă surmonterlâĂ©preuve et CĂ©sarius nâen manque pas. Si le couragevenait Ă faire dĂ©faut, il est par ailleurs rĂ©confortant derecevoir des encouragements qui rassurent, surtoutsâils sont prodiguĂ©s par dâanciens compagnons deroute de Bill, comme Eddie Gomez par exemple. Il y a dans cet album quelques clins dâoeil au BrĂ©silnatal, un salut enfiĂ©vrĂ© Ă Jean-SĂ©bastien Bach, des compositions pleines de lyrisme qui dĂ©notent un beautalent dâĂ©criture. Avec un sens harmonique qui lui permet de poser des touches de couleur, Alvim nâoublie pas pour autant de garder le cap du tempo,avec une main gauche qui dessine des contrebasses imaginaires. On ne tourne pas impunĂ©ment le dos Ă son passĂ©.
WALDRON-MARRE-GOUIRANDLE MATIN DâUN FAUVE
AA 312606Waldron (piano), Marre (trom-pette, Gouirand (saxophone)
BOJAN ZXENOPHONIA
Label bleu LBLC 6684Bojan Z (piano, xenophone), Remi
Vignolo (basse), Ari Hoenig (batterie)
Ben Perowsky (batterie)
SOPHIA DOMANCICH TRIOLA PART DES ANGES
Gimini GM1008Sophia Domancich (piano), Paul Rogers
(contrebasse), Tony Levin (batterie)
GUILLAUME DE CHASSY - DANIEL YVINECCHANSONS SOUS LES BOMBES
BEE JAZZ 007
Guillaume de Chassy (piano), Daniel Yvinec
(contrebasse), André Minvielle (voix)
BOTLANG - SĂGURON - SILVANTTRILONGOAjmi AJM07
René Botlang (piano), Guillaume Séguron
(contrebasse), Samuel Silvant (batterie)
CESARIUS ALVIMMISTER JONESAxolotl AXO102Cesarius Alvim (piano)
DONALD BROWNTHE CLASSIC INTROVERTSpace Time records BG 2422
Donald Brown (piano)
FRĂDĂRIC BLONDY - LĂ QUAN NINHEXALTATIO UTRIUSQUE MUNDI
Potlatch P203FrĂ©dĂ©ric Blondy (piano), LĂȘ Quan
Ninh (percussion)
Texte de Jean-Louis Wiart
RETOURS DE VOYAGE
41La multiplication des racinesL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
NANA VASCONCELOS ANGELO - NOVELLI
AFRICADEUSSaravah SHL38
Nelson Angelo (guitare, piano, voix),Novelli (contrebasse, guitare, piano,voix), Nana Vasconcelos (berimbao,
voix, percussions)
RITA MARCOTULLITHE WOMAN NEXT DOOR
Label bleu LBLC 6601Rita Marcotulli (piano), Stéphano DiBattista (saxophones), Caral Marcotulli(chant), Aurora Barbatelli (harpe celtique)Michel Benita (basse guitare et percussions)Robert Gatto (batterie), Gianni Lacobacci,Bruno Gherlanz, Clara Graziano, RobertaBartoletti (organetto), Enrico Rava (trom-pette), Maurizio Martusciello (samples et
programmations), Javier Giroto (saxophones et flûtes), Francesco Marini (clarinette), Carlo Rizzo (tambourin), Barbara Barbatelli (hurdy gurdy), Paolo Dieni (percussions),Fabrizio Cardosa (voix),
Billy Sechi (programmation morse), AldoRomano (voix, batterie)
COLLECTIF FR - CHNTIAN XIA - SOUS LE CIEL
Label Forge FOR 3/1Marc Ducret (guitare),
Dominique Pifarély (violon), François Raulin (piano),
Michel Mandel (clarinettes), Pascal Berne (contrebasse), Emmanuel Scarpa (batterie).
Avec les musiciens chinois : YuanLizhong Zhuyue (sheng), Sun Yi(pipa), Shen Beiyi (liu qin), ZhaoQichen Chunyuan (erhu).
Images de Sylvie Fontaine
Texte de Germain Pulbot
LA MULTIPLICATION DES RACINES
En Chine, dans les rues de Rome pleines delumiÚres et de bruit, au conservatoire deSainte Cécile ou au Brésil, les enfants ne
s'ennuient jamais, y compris le dimanche, quandbien mĂȘme on tenterait de les forcer.
R I T A M A R C O T U L L I
C O L L E C T I F F R - C H N
N A N A V A S C O N C E L O S
Les Ăźles dĂ©sertes, c'est mieux pour les Robinson des Vendredi au soleil que pour les faiseurs de disques, mais ce n'est pas sĂ»r⊠comme le reste. Ont-ils des points communs ? Qui ? Lereste et les producteurs ? Non! Les Robinson, les Vendredi, les soleils ou les faiseurs de disques ? Ecoutez ? Que gravent-ils et pourquoi ? Des fresques dans les sillons ? Du mural ?De la noix de coco et des singes rieurs ? Auraient-ils, comme Rimbaud et Gustave Courbet, soutenu la Commune de Paris ? Comment voient-ils lâavenir ? Un avenir de chiens
des avenirs dâavant ? Animaux aux oreilles et aux queues tendues ? Un premier contingent a apportĂ© ses traces : un disque par personne morale - câest moral les personnes, un seul : issu desluxuriants catalogues bourrĂ©s dâĂ©pices, accompagnĂ© pour une part lisible de la lĂ©gende par lâorigine du nom de la maison-mĂšre - câest mĂšre les maisons, et un petit extrait de pressecar ça sâextrait la presse. Comme les hommes de foules aspirent aux Ăźles dĂ©sertes, celui qui se plaint des journalistes aime bien ĂȘtre dans le journal. Dans celui-ci aussi mĂȘme! LĂ !
42 Lâorigine du monde des disques des AllumĂ©s du jazzL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Lâorigine du mondedes disques
des Allumés du jazz
Image de Jeanne Puchol
Texte du fantÎme de la rédaction
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Johnette. Pour mesurer la richesse delâunivers de Manu Codjia, on pourrasâarrĂȘter sur le contraste entre la finessede « Al Blade » (ballade...) oĂč chacunlaisse les notes sâĂ©panouir et la duretĂ©du propos de « Roc Ferek », sorte de freerock agitĂ© mais toujours sous contrĂŽle :lâart des grands ! »
Culturejazz.net
Celp
CELP signifie Centre d'Etudes et deLiaison pour la musique (Celpmusique est la dénominationexacte) en référence à une premiÚreassociation qui avait contribué à lasortie du premier LP "Musique pourun film policier qui n'existe pas"(Jaume-Humair-Méchali...) en 1983et qui s'intitulait Centre d'Etudes surla Littérature Populaire (CELP).
« Dâune tonalitĂ© forcĂ©ment hors normesĂ©tant donnĂ© la spĂ©cificitĂ© du Gamelan -ensemble de percussions avec gongs,tambours, mĂ©tallophones, utilisĂ©s Ă Java et Ă Bali - cette musique totale-ment improvisĂ©e se construit dans unmixage de sonoritĂ©s bruyantes, trĂšs affĂ»tĂ©es (âŠ) sâen dĂ©gage un parfumdâOrient et dâOccident mĂȘlĂ©s. JaumetĂ©nor grave et soprano perçant, se plaĂźtĂ jouer les boutefeux (âŠ) et oĂč de lĂ ilrĂ©ussit Ă conjuguer les souffles de lâĂ©quilibre et du dĂ©sĂ©quilibre. »Robert Latxague, Jazz Magazine, Mai 2007.
Charlotte Productions
Le label initialement nommĂ© BECABEL/CHARLOTTE RECORDS -parce que rĂ©sultant d'une volontĂ© com-mune de produire trois projets deFrançois MĂ©chali : DĂ©tachementsD'orchestre, Tribute to Mingus, Triptyque -est devenu Charlotte productions, prĂ©-nom de notre fille parce que Françoisne souhaitait pas du tout ĂȘtre impliquĂ©dans le fonctionnement de ce label, seconsacrant entiĂšrement Ă son mĂ©tier demusicien.
Isabelle MĂ©chali
Une passerelle entre le jazz et la musiquearabo andalouse pour un authentique musi-cien de jazz ancré dans de profondes racines.
Document interne
Chief Inspector
Dans une discussion avec mafemme, je lui ai dit : « si jâai unlabel, ça sâappellera Chief Inspector ».
promesses. LâAssociation Ă laRecherche dâun Folklore Imaginaireest nĂ©e officiellement le 18 fĂ©vrier1977.Tout est dĂ©jĂ dans son intitulĂ© :une Association Ă la Recherchedâun Folklore Imaginaire. Imaginersa propre crĂ©ation Ă partir dâin-fluences diverses et collectives, telest en vĂ©ritĂ© le projet ambitieuxque lâArfi a su rĂ©aliser au fil des annĂ©es.
« Quel bonheur ! ("choc" Jazzman)LâARFI a 30 ans, la Marmite itou. Etelle bout toujours, Ă gros bouillons,rajeunie (je ne parle pas de la jeunessedu cĆur) par des Ă©lĂ©ments et instru-ments neufs. Et lâon en prend plein lesoreilles dĂšs lÂčouverture : une furieusecharge sonore qui nâa rien Ă envier auxCanto General, Municipale Balcanicaou fanfarons de Kusturica, sans quelâesprit, les couleurs, le style, le sonARFI et le sens du chant que chacundes musiciens possĂšde au fond de lui-mĂȘme, ne soient piĂ©tinĂ©s par cette trĂ©pidante jeunesse ! Avec toujours cettesensation de libertĂ©, dÂčenthousiasme etde joie qui fait deviner que, mĂȘme enstudio, ils ne sont pas figĂ©s derriĂšreleurs partitions. Nây perce aucune nostalgie post free, mais une vitalitĂ© de tous les instants, un ressourcementpermanent qui exclut toute idĂ©e dâunpassĂ© forcĂ©ment meilleur. Ă lâARFI,chaque petit matin annonce une nouvelle journĂ©e, diffĂ©rente de la veillesans que celle-ci soit oubliĂ©e. Cela faittrente ans que ça dure, et on ne sâenlasse pas ! Chaque disque de laMarmite Infernale est un bonheurrenouvelĂ©. »
Jean Buzelin, Jazzman, Janvier 2008
Arts & Spectacles
Le A de arts pour des raisons alphabé-tiques. Arts pour la respectabilité et lesérieux. Spectacles parce que l'activitéprincipale de la société (à l'origine) étaitle spectacle vivant. Mais, il n'y a pas euune grande réflexion sur ce choix, c'estvenu comme ça.
Jean-Paul Bazin
« Premier vol.Le trio NBB débute avec un disque trÚsréussi, combinant le piano classique etde nombreuses influences contempo-raines. NBB, comme Stéphane Nicault(piano), Jean-Paul Bazin (batterie) etWilliam Bilman (batterie) : un trio à l'instrumentation classique mais à lamusique réellement originale. Intitulél'Envolée pour célébrer le grand démar-
« Saxophoniste particuliÚrement solideet appliqué pour le premier de ses troisenregistrements (L'appel des sens,1999),Sylvain Del Campo a, depuis, nette-ment affirmé son style et incontestable-ment grimpé de deux divisions : unetechnique portée au presque plus hautpoint, une sonorité "rentre dedans" trÚsjouissive et une volubilité qui le fontrejoindre le clan aisément identifiabledes Kenny Garrett, Di Battista, RosarioGiuliani et, par-dessus tout, VincentHerring, dont on a l'impression icid'écouter un frÚre jumeau (ce qui nepose aucun problÚme en soi) .../... »
Eric Quenot, Jazz Magazine, Juillet/Août 2008
Archieball
"Archieball" est composĂ© de "Archie"et de "ball".CâĂ©tait un coup d'envoi, un coup d'essai, une tentative d'atteindre ce quiressemblait Ă un rĂȘve Ă©voquĂ© depuis denombreuses annĂ©es : avoir son proprelabel, lancer sa propre maison de production et aussi son propre bureaude gestion des concerts. L'idĂ©e Ă©tant de lancer la balle pas trop haut en espĂ©rant faire mieux petit Ă petit ..."Archieball" fait aussi penser Ă "Archiebald" qui est un prĂ©nom maispas celui d'Archie Shepp qui senomme Archie comme un de sesoncles. Lorsqu'il Ă©tait enfant, les enfantss'amusaient Ă l'appeler Archiebald ;"bald" signifie chauve ... Mais Archieavait alors beaucoup de cheveux.Archie Shepp a maintenant le crĂąnelisse et la sonoritĂ© d â"Archieball" estpour lui une petite plaisanterie, unepetite revanche sur les taquineries d'enfance.
Valentine Gauthier
« La grande Diva brĂ©silienne dans un programme de reprises subtilement revisitĂ©es. MĂŽnica Passos est une crĂ©ature fellinienne, maternelle et inquiĂ©tante Ă la fois, diva Ă©bouriffante au grandcoeur capable de toutes les trouvailles et audaces. Impossible de lui rĂ©sister.Dans son nouvel album Lemniscate(nom du symbole de lâinfini) qui paraĂźtsur le label Archieball dâArchie Shepp,elle revient avec une musicalitĂ© et unesincĂ©ritĂ© constantes sur une poignĂ©e destandards Ă©crasants, inabordables pournâimporte qui dâautre quâelle, de « Riders on the storm » à « Carmen »en passant par « La mĂ©moire et la mer »(de LĂ©o FerrĂ©). Du grand art, unegrande dame. »
J.-L. Caradec
Arfi
Le Label Arfi, un label de musiciens,est le reflet dâune musique quitrouve son accomplissement sur lascĂšne, quâil sâagisse dâun groupe oudâun projet particulier comme unemusique pour un film. Et lorsquâelleest enregistrĂ©e, ces cultivateurs duson ont le bon goĂ»t de sâentourerdes meilleurs metteurs en conservedu moment, afin que la rĂ©coltegarde toute sa saveur premiĂšre ettout son enthousiasme. PrĂšs de 50disques depuis les premiĂšres productions sur Arfi move, des collaborations multiples et unenouvelle collection pleine de
43Lâorigine du monde des disques
AA, le petit faucheux
...française Ă©videmment ! On neveut pas dâhistoires, surtout pourune musique sans frontiĂšres. Enfait, Bernard AimĂ© et moi-mĂȘme,Michel Audureau, avions dans unpremier temps souhaitĂ© lâappelerA2 pour le jeux de mots entre leprojet duel et les initiales de nosdeux patronymes. Il sâest trouvĂ©que A2 Ă©tait dĂ©jĂ une marquedĂ©posĂ©e donc inutilisable. Nousavons conservĂ© lâidĂ©e de lâinitialedes deux patronymes tout en cherchant Ă lui donner un sensplus proche du projet ce qui adonnĂ© Accord Accort. Mais le dirigeant, dont je me suis empressĂ©dâoublier le nom, de la collectionAccord (classique) nous a menacĂ©sde procĂšs pour homophonie (lamorale est sauve). Il a Ă©tĂ© conclu Ă lâamiable, terme impropre sâil enest, que nous nous appellerionsseulement AA. Comme AccordAccort et comme AimĂ© Audureau,ou le contraire. Vous voilĂ doncrenseignĂ©s sur cette origine mouvementĂ©e. Quant au sens deAccord Accort, il est celui du dictionnaire Ă savoir : accord agrĂ©able.
Michel Audureau
«Le pianiste Eric Watson et le contrebassisteJohn Lindberg, complices de longue date,retrouvent le batteur Bill Elgart pour uneâpremiĂšreâ en trio enregistrĂ©e âliveâ. Unemusique dâune rare sĂ©duction, Ă©minemmentpersonnelle, des compositions originales dâunegrande beautĂ©, lâun des sons de piano les plusprofonds quâon puisse entendre aujourdâhui :une maniĂšre de perfection dans le format dutrio jazz.»
Jazz Actuel
AJMI series
1) parce que c'est le label de l'Ajmi(Association pour le jazz et lamusique improvisée - Avignon)2) "séries" parce que nous le déclinons (le label) en séries de 9 :de 1 à 9, puis de 10 à 18 (la sérieactuelle), ensuite (si tout va bien!)de 19 à 27 ... L'idée étant d'évoluergraphiquement à chaque changement de série.
Jean-Paul Ricard
«Ces quatre-là marient deux approchesavec une rare réussite : un sens de larecherche qui privilégie les sons, les
contrastes, les heurts, les lignes de fuite... etun goĂ»t mĂ©lodique prononcĂ©, souvent en apesanteur (Les instants dĂ©robĂ©s). Leur propos sâĂ©panouit dans le vaste panorama dujazz contemporain conjuguĂ© aux musiques europĂ©ennes.»
Anne Ramade, Jazzman, Mars 2005
Amor Fati
« Amor fati : ne rien vouloir d'autre que ce qui est, ni devantsoi, ni derriÚre soi, ni dans les siÚcles des siÚcles. Ne pas se contenterde supporter l'inéluctable, et encoremoins se le dissimuler - tout idéa-lisme est une maniÚre de se mentirdevant l'inéluctable - mais l'aimer... »
Friedrich Nietzsche, Ecce Homo
« Chez Benjamin Bondonneau (clarinette) etFabrice Charles (trombone), on retrouve lesdeux attitudes, improviser, travailler avec cequ'on a, et aussi écouter et faire entendre lepaysage. Utilisation de l'acoustique naturelle,jeu avec son double, placement dans le paysage, transparence, présence organique etsensation animale. Une approche trÚs concrÚtede la matiÚre sonore à l'exemple de l'eau oudu feu qui deviennent craquements dedisques. Et puis le processus s'inverse, lesmusiciens ne jouent pas avec la nature, c'estelle qui joue avec eux - différence de position-nement. On arrive à en oublier leur présence,ils ne sont pas toujours là , pour se laisserprendre par le flux de ce véritable road movie.Une musique pensée pour le disque et l'écoutedomestique. »JérÎme Noetinger, Revu et Corrigé, Septembre 2007
Aphrodite Records
A la création du label, impossible detrouver un nom, les noms qui me plai-saient étaient tous enregistrés et proté-gés... Lors d'un dßner au restaurant, laquestion revient sur la table... un peu endésespoir... Ma petite Léa (11 ans...)nous fait une remarque "tu n'as qu'à l'appeler comme ta copine à la mai-son..." évidemment interrogation detous... encore plus de ma compagne... nous l'interrogeons... oui lafille à la maison... tu en as plusieursetc.... En fait, il s'agit des statues en albù-tre que j'achÚte à chaque visite enGrÚce... Evidemment, Aphrodite figureen bonne place ! Tous retrouvent lesourire et aprÚs vérification des dépÎts à l'inpi, il est possible de créer APHRODITE RECORDS.
JJ Grabowski
rage public de cette formation, il faitentendre des compositions originales du batteur et du pianiste. Les trois musiciens yexploitent au mieux les possibilitĂ©s dutrio en Ă©chappant Ă la formule du pianoaccompagnĂ©. Ici, la basse Ă©lectrique, particu-liĂšrement mobile, et la batterie, d'unegrande musicalitĂ©, participent pleine-ment Ă la construction d'un univers oĂčse combinent la technique du piano clas-sique, les inspirations des annĂ©es 1970et l'hĂ©ritage bien assimilĂ© des fusionsdiverses auxquelles le jazz a Ă©tĂ© conviĂ©...»
Denis Constant-Martin
Axolotl Jazz
Axolotl jazz est né en 1993 d'uneconversation autour d'un piano avecFrançois Tusques. Le premier album futOctaÚdre qui, comme pour d'autres quisuivirent, jetait une passerelle entre la littérature et le jazz (ici Cortazar).L'album reçut une critique plus qu'élogieuse (classé dans les 10 meilleurs disques de l'année par LeMonde). D'autres albums ont suivi avecdes partenaires trÚs divers (CésariusAlvim, Lee Konitz, Patrick Favre,Guillaume de Chassy, Frédéric Jeanne,Jeff Gardner...). Actuellement, le labelproduit sous licence deux albums à savoir le trio Edwin Berg, EricSurménian, Frédéric Jeanne et pour ladeuxiÚme fois le duo Guillaume deChassy - Daniel Yvinec qui viennentd'enregistrer avec Paul Motian et MarkMurphy.
Jean-Louis Wiart
« (...) on est saisi d'emblée par la profondeurde ce piano (...) disposant d'un toucher délicat Patrick Favre éblouit par la maniÚredont il fait respirer ses phrases, la logique deses improvisations (...) une belle lumiÚrenimbe sa musique, un jazz intensémentlyrique que l'on applaudit à deux mains. »
Pierre de Chocqueuse, Jazzman
BeeJazz
La maison de disques Ă l'origine dulabel Ă©tant Abeillemusique le nom surfesur la thĂ©matique autour des abeilles, etBEEJAZZ signifie avant tout le "miel", lenectar du jazz. Ensuite BEEJAZZ c'estaussi « Be » Jazz, ĂȘtre jazz : ĂȘtre investide, par, et pour le jazz.
« La musique est toujours là , parfaite-ment façonnée et pour retrouver uneintensité similaire, on pense à la forcedu trio Gateway qui réunissait JohnAbercrombie, Dave Holland et Jack de
BENJAMIN BONDONNEAUFABRICE CHARLES
DORDOGNEAmor Fati FATUM 011
SYLVAIN DEL CAMPO ECLIPSIS
Aphrodite Records APH 106011-8
LA MARMITE INFERNALEENVOYEZ LA SUITE
Arfi AM042
STĂPHANE NICAULTJEAN-PAUL BAZIN WILLIAM BILMAN
LâENVOLĂEArts et spectacles ASCD100105
FRANĂOIS MĂCHALI LA TRANSMĂDITERRANĂENNE
Charlotte CP 207
MANU CODJIA SONGLINESBeejazz BEE018
VĂRONIQUE - BINETBOLCATO - ROLLET
EAU FORTE - QUATRE Ă QUATREAJMI AJM09
ERIC WATSON JOHN LINDBERG BILL ELGART
THE FOOL SCHOOLAA 312602
MĂNICA PASSOS LEMNISCATE
Archieball ARCH0801
PATRICK FAVRE TRIO INTENSE
Axolotl AXO 108
ANDRĂ JAUMESAPTO RAHARJO
GAMELAN PROJECT FIRSTSESSIONCelp 55 56
Ce nom est un hommage au personnage des films La PanthĂšreRose, de Blake Edwards, interprĂ©tĂ©par Peter Sellers qui est dâabordInspector Clouseau et qui devientChief Inspector Clouseau. A cetteĂ©poque, avec un ami journaliste etun ami disquaire, nous rĂ©pĂ©tionsen boucle les quelques phrasestirĂ©es des nombreuses scĂšnesmythiques de cette sĂ©rie de films.
Nicolas Netter
« On a rarement entendu des textesdâune telle finesse portĂ©s, enchantĂ©s parlâĂ©criture orchestrale. Une conversationmusicale au lyrisme novateur, qui sejoue tant dans lâengouement collectifquâĂ travers des contrepoints facĂ©tieux. »
Jazzman.fr
Circum-Disc
âCircum-Discâ est le nom qui estvenu assez naturellement quand lecollectif Circum, collectif dâunedizaine de musiciens actifs dans lejazz et les musiques improvisĂ©es, adĂ©cidĂ© de produire ses propresdisques. âCircumâ Ă©voque pour lesmusiciens qui composent le collec-tif lâidĂ©e dâun cercle trĂšs ouvertautour duquel peuvent gravitermusiciens, projets, influences,public...
Peter Orins
Prolongement du projet créé en 2006au Vietnam, le disque Bai Hat explorela richesse de la musique traditionnellede Hué confrontée au jazz contempo-rain et improvisé de Circum. Lamusique écrite au Vietnam par OlivierBenoit, Sébastien Beaumont et PeterOrins se nourrit de leur séjour à Hué,ancienne cité impériale, et de la culture traditionnelle vietnamienne. Une écriture trÚs mélodique...
Document interne
44 Lâorigine du monde des disquesL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Cismonte Ăš Pumonti
D'autres Cordes
D'Autres Cordes pour les donner Ă entendre (les autres).
Franck Vigroux
« La musique de Push The triangle estune des plus excitantes qui se puissententendre aujourd'hui dans le domainedu jazz dit vivant. »
Serge Loupien, Libération
EMD
Lorsque les initiateurs du label lorrain se sont vu refuser le nom"CINQ SUR CINQ" par la préfec-ture au moment de la création dulabel, parce que "déjà pris",Dominique Simon (ex-président etmembre fondateur d'EMD) a sortide son chapeau "Les EtonnantsMessieurs Durand" nom du groupede rock étudiant des années 90,dont il était l'un des chanteurs etfondateurs. L'idée d'associer unnom de famille bien français"Durand" avec l'adjectif "étonnants"pour s'approprier une musiquemarquée par ses origines américainesavait été trouvée par la bande dejazzeux / rockeux lors d'une soiréebien arrosée !
« Sous un titre palindromique, dix-neuf petites piÚces dont la plupart
nâexcĂšdent pas les fatidiques troisminutes des vieux 78 tours. Câest assezdire la densitĂ© de chacune : toute pro-lixitĂ© en est bannie. Il sâagit dâaller Ă lâessentiel, de dĂ©finir en quelques notesune couleur et un climat. Ce quiimplique une prĂ©cision dâentomologisteet une entente qui ne sâautorise pas lemoindre Ă©cart... la thĂ©matique, origi-nale Ă lâexception de Giant Steps, estassez variĂ©e pour Ă©viter toute uniformitĂ©et lâennui qui en dĂ©coule dâordinaire.On se dĂ©lecte donc dâun bout Ă lâautre Ă lâĂ©coute de ces histoires courtes dont leschutes, parfois insolites, ne sont passans Ă©voquer lâart elliptique du haĂŻku. »
Jacques Aboucaya, Septembre 2005
Emil 13
EMIL signifie ExpériencesMusicales et Improvisées enLorraine, et le 13 est le nombre demusiciens impliqués dans le projetmusical "la 20Úme pulsation", com-mande du festival NJP en 1993, unbig band déjà à l'époque, qui adonné naissance au collectif....
«... Le disque sâarticule autour de cinqlongues compositions Ă tiroirs ou vien-nent se croiser toutes les influences pos-sibles mais surtout un foisonnementdâidĂ©es originales, solides et solitaires,innovantes, savamment orchestrĂ©es ettĂ©moins dâune bonne humeur jamaisdĂ©mentie... Le rĂ©sultat mĂȘlant Ă un jazzde stricte obĂ©dience des envolĂ©es free,lâĂ©nergie du jazz-rock et la dĂ©rision dumusic-hall...»
Joël Pagier, Improjazz
Emouvance
"Emouvance" n'est rien d'autre quela contraction de deux mots,"émouvant" et "mouvance", soit, engros, de l'émotion, et du mouve-ment. Mais depuis la création de cebarbarisme que l'AcadémieFrançaise nous reproche encore,nous nous sommes beaucoupdécontractés !
Guillaume Pierrat
« Un chant ample se dĂ©ploie, souventd'une beautĂ© saisissante. C'est unemusique de raison et de dĂ©raison, devolontĂ© et d'urgence spontanĂ©e, dedanse et de mĂ©ditation. Ce disque porteplus de folie, de tendresse et de rĂȘve,donc de musique que la plupart de ceux
qui sortent habituellement. ClaudeTchamitchian et ses compagnons de jeuont la capacitĂ© rare de larguer codes etstructures et, au-delĂ (ou au-deçà ) detoute routine, de s'inventer les cheminsles moins balisĂ©s afin de cerner, d'effleurer ce qui pourrait bien ĂȘtre l'essence du jazz, la musique premiĂšre. »
F. MĂ©dioni, Jazz Magazine
Evidence (LMD productions)
3 origines : tout d'abord bien sûr lethÚme de Thelonious Monk, mais ila été choisi aussi parce qu'à l'époque cela nous paraissait une"évidence" de nous investir dans laproduction des musiques qui nousimportaient et parce que ce mot enanglais veut dire témoignage,preuve...
Sylvain .Kassap
«AccompagnĂ© de Didier Petit (violon-celle et voix), HĂ©lĂšne LabarriĂšre (contre-basse) et Edward Perraud (batterie etpercussions), Sylvain Kassap nous livreune Ă©criture trĂšs contemporaine, radi-cale et aboutie, servie par une sectionrythmique tout terrain littĂ©ralementĂ©poustouflante. Lâunivers de « BoĂźtes »est riche en nuances et en couleurs, avec une prĂ©cision poussĂ©ejusquâaux dĂ©tails les plus infimes delâespace sonore... Mais câest bienSylvain Kassap qui est le vĂ©ritable cata-lyseur dâune forme convulsive de lyrismepeu entendue jusquâalors mais quimĂ©rite sa place au plus haut niveau. »
Philippe Gimet, Octopus 2004
Free Lance (JPR production)
Le label Free Lance est né en 1978(il y a trente ans donc...) alors quej'étais encore journaliste à l'AFP.Dans la Presse, le "free lance", c'estle journaliste pigiste, indépendant,franc-tireur... Cela me paraissaitconvenir parfaitement au petitlabel indépendant que je lançais à cette époque. Et comme FreeLance n'est jamais passé sous lecontrÎle de plus gros que lui (nid'ailleurs de plus petit que lui), lelabel mérite toujours son appellation,me semble-t-il.
JPR
« Du Blues le plus Ăąprement "lowdown" Ă tels emportements libertaires,en passant par la fĂȘte souple ducalypso, voici le jazz mis en tous ses
Ă©tats (de choc, d'urgence, de guerre, derĂȘve) par l'un des plus intelligentsmusiciens apparus avec le free, MarionBrown. »
Jean-Pierre Moussaron, Jazz Magazine
Gimini
Gimini vient des différentes signifi-cations de mots approchants.Gemini est le nom latin de laconstellation des Gémeaux, c'est lesecond programme de vols spa-tiaux et Jiminy le criquet est labonne conscience de Pinocchio deCarlo Collodi. Le logo au départétait un oiseau volant au-dessus desanneaux de Saturne.
GĂ©rard Lhomme
« (...) l'univers développé fait la partbelle aux tourneries rythmiques,promptes à vous faire bouger de votrefauteuil, mais témoigne aussi bien de laconnivence de chacun, d'une ententecollective fondée sur la reconnaissancemutuelle des deux univers que sont lejazz et la musique Mandingue... LydiaDomancich (...) compose une suite dethÚmes qui ne tendent jamais à devaines effusions, ni à saupoudrer dequelques tics exotiques, mais plutÎt à valoriser l'originalité de chacun enfonction de l'autre... »
Jacques Denis, Jazzman
GRRR
GRRR, comme une envie de mordre ! Une onomatopée internationale se référant à labande dessinée. Depuis la créationdu label en 1975, nous n'avons pasperdu notre mordant, plus quejamais nécessaire pour changer lecours du temps...
JJB
« Ouvrir de nouveaux champs d'expéri-mentation : convoquer (les états géné-raux de la pop d'aujourd'hui), provo-quer (des rencontres, des réactions), évoquer (tout un cinéma mental) - etsur ce plan, Machiavel est une réussiteindéniable. Princier ! »
S.Ollivier, Les Inrockuptibles
in situ
In situ, ça peut vous arriver !A l'origine des origines "in situ"Ă©tait "in side", mais "in fine" nousl'avons appelĂ© "in situ", car vu d' "inside" cela nous semblait plusjuste qu' "in vivo". En bref, commedes "in nocent" que nous Ă©tions, ilnous paraissait "in intĂ©ressant"d'appeler "in situ" autrement que"in situ". En effet, cette dĂ©nomina-tion Ă©tait plutĂŽt "in habituelle" Ă cette Ă©poque, mĂȘme si certainsituationniste Ă©tait dĂ©jĂ passĂ© avantle "in". Comment pourrait-on appe-ler autrement une collection dontl'"inimaginable" est la raison d'ĂȘtre !Et finalement aujourd'hui, qui nerĂȘve d'ĂȘtre "in"? Dans ce cas, autantĂȘtre "situ" avec, car "si tu" savaiscombien de bonheur nous aapportĂ© le "in" qui va avec le "situ",tu serais toi-mĂȘme "in situ". Restonsheureux !!!
Didier Petit et Théo Jarrier
« Joe McPhee et Daunik Lazro vaga-bondent depuis si longtemps dans l'his-toire du jazz et des musiques improvi-sées qu'ils en sont à la fois les héritierset les fossoyeurs. Nancy, avril 1991, untrop court moment, débarrassés dusouci d'innover, les souffles se sontconjugués - une presque indécente inti-mité. »
Jim A Musiques
Câest tout simple : le fondateur, JimAssan, se faisait appeler au dĂ©butJim A. (Quelle idĂ©e !).Par la suite, il a mieux assumĂ© defaire figurer son nom en entier...
Jim Assan
« (...) d'autant que le cv des musiciensimpose le respect : Marc-Michel LeBévillon et François Laizeau notam-ment ont respectivement tenu la basseaux cÎtés de Michel Legrand et lesbaguettes au sein de Magma. Tout cebeau monde s'est avant tout fait plaisiren mettant en boßte les standards qu'ilinterprÚte dans les clubs. (...) Du jazzd'amateur au sens noble et donc sansprétention. »
Thomas Marcuola, Jazz Hot
VINCENT COURTOIS ZE JAM AFANE LâHOMME AVION
Chief inspector CHIN200813
PUSH THE TRIANGLEREPUSH MACHINA
Dâautres Cordes DAC 091
LE GROUPE EMILA FOND DEDANSEmil 13 LE 007
HUE - CIRCUM BAI HAT
Circum disc CIDI802
PIERRE-ALAIN GOUALCHFRANCK AGULHONTIKIT, HISTOIRES
COURTES POUR PIANO ETBATTERIEEMD 0401
BILL COLEMANJEF GILSON BIG BAND
Cismonte & Pumonti cp33167
CHRISTEL ASSAN NATURE BOY
Jim A musiques JIMA2
NEW LOUSADZAK HUMAN SONGS
Emouvance EMV1025
MARION BROWN QUARTETBACK TO PARIS
Free Lance FRL-CD 002
UN DRAME MUSICALINSTANTANĂMACHIAVELGRRR 2023
SYLVAIN KASSAP QUARTETBOĂTES
Evidence fa 475
MADOMKODâOUEST EN OUEST
Gimini GM 1018
JOE MC PHEE DAUNIK LAZROĂLAN IMPULSEIn situ IS075
AMISFOR FRANCK WRIGHT
Label usine 1003
45Lâorigine du monde des disquesL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
Label Bleu
Jâai trouvĂ© le nom Label Bleu en jouantautour de lâidĂ©e du bleu, du jeu et delâĂ©nergie. Je me souviens que je voulaisme prĂ©munir du sĂ©rieux qui hantait lescouvents du jazz. Le jeu de mots rĂ©son-nait comme une provocation, câĂ©tait unpeu lâalmanach Vermot Ă lâexamendâentrĂ©e de la rue dâUlm.La Maison de la Culture dâAmiens Ă©taitnotre terrain de jeu.
Michel Orier
«Bubbemeises, câest-Ă -dire « les men-songes de ma grand-mĂšre »... Toute lasaveur affective et ironique de la langueyiddish se trouve concentrĂ©e dans le titrede ce nouvel opus du New-YorkaisDavid Krakauer. Encore une fois officieĂ ses cĂŽtĂ©s le jeune Canadien Socalled,un surdouĂ© du sampler et du sĂ©quen-ceur. Sans compter la guitare funky deSheryl Bailey et lâaccordĂ©on guincheurde Will Holshouser.Câest dire que les musiques du mariageashkĂ©naze sont menĂ©es avec pĂȘche et vir-tuositĂ©. Et que les sanglots longs hĂ©ritĂ©sdu chant synagogal se transmuent enun swing lorgnant Ă lâoccasion vers latechno ou le hip-hop. Le tout est agrĂ©-mentĂ© dâĂ©chos de ce mĂ©lange dâalle-mand, dâhĂ©breu, de slave et de diversidiomes latins quâest le yiddish. A lâoc-casion sây insinuent des dĂ©rives vers leshappenings contemporains, entre blueset bande-son cinĂ©matographique. Unbrin hĂ©tĂ©roclite, peut-ĂȘtre, mais festif Ă souhait, tout en restant Ă mille lieuesdes chemins balisĂ©s.»
Eliane Azoulay, Télérama
Label Forge
La lĂ©gende de lâharmonieux forgeron
Un jour, Pythagore se promenaiten rĂ©flĂ©chissant aux problĂšmes dela consonance, et cherchait sâilpouvait imaginer pour lâoreille unsecours analogue Ă celui que possĂšde la vue avec le compas ou larĂšgle, le toucher avec les balancesou les mesures. Il vint Ă passer, parune coĂŻncidence providentielle,devant un atelier de forgeron etentendit trĂšs distinctement desmarteaux de fer frappant sur lâenclume et donnant des sonsconsonants entre eux, Ă lâexceptiondâun seul couple. Rempli de joie, ilentra dans lâatelier comme si undieu secondait son dessein, et pardes expĂ©riences variĂ©es reconnutque câĂ©tait la diffĂ©rence de poidsqui causait la diffĂ©rence de son, etnon lâeffort des forgerons, ni laforce des marteaux. Il releva avecsoin le poids des marteaux et leurforce impulsive, puis rentra chezlui et continua lâexpĂ©rience, dâailleurs facile Ă reconstituer : ilne faut quâune ficelle mince, de 25cm environ, un crochet de fil defer et des poids de cuisine de fonte.Quâil vous prenne un jour la fantaisie de la rĂ©pĂ©ter... Et vous constaterez quâelle est fausse !
Le rapport des poids nâa rien Ă voiravec les intervalles cherchĂ©s. EtnĂ©anmoins pendant quinze siĂšcles,on lâa enseignĂ©e comme un dogme
Ă une soixantaine de gĂ©nĂ©rations.On la trouve relatĂ©e par Gaudence,Jamblique, Macrobe, lâHagiopolite,BoĂšce. Ce dernier, au VIe siĂšcle, latransmit au Moyen Age qui larĂ©pĂ©ta fidĂšlement. Elle Ă©tait encorecourante au XVIe siĂšcle. On adonc recopiĂ© pendant vingt-deuxsiĂšcles le rĂ©cit dâune expĂ©riencefantaisiste que cinq minutes et unbout de ficelle eussent suffi Ă rectifier !
Légende (ici simplifiée) rapportéepar Nicomaque au IIÚ siÚcle denotre Úre.
"Mais ce texte est peut-ĂȘtre postĂ©rieur Ă une rĂ©union de fondation duCollectif oĂč tout simplement Ă©taitĂ©voquĂ©e l'idĂ©e d'un travail musicaloĂč chaque note Ă©tait forgĂ©e dans uncreuset oĂč chacun apportait son souffle crĂ©atif ... "
René Robin
« TantĂŽt portĂ©e par les accents desmusiques traditionnelles, tantĂŽt ancrĂ©edans le patrimoine fertile de composi-teurs du XXe siĂšcle tels que DukeEllington, Charlie Mingus, OlivierMessiaen, György Ligeti (...), lâaventureNOVO sâappuie bel et bien sur des compositions originales construites surmesure dans une recherche permanentede couleurs, de dynamiques propres Ă cequartet. »
Michel Doris, Le Dauphiné Libéré
Label Hemiola
Hemiola vient du mot Hemiole quidésigne en musique une superposi-tion de rythmes ou métriques ...l'idée nous plaisait et le "son" aussi.
Murat ĂztĂŒrk
« En dĂ©pit de la connotation pĂ©jorativesouvent liĂ©e Ă ce terme, de la mĂ©fiancelĂ©gitime que suscite le mariage improba-ble de la carpe et du lapin, parlera-t-onici de « cross- over » ? Oui, si l'onconsidĂšre que, pour son second opus,ĂztĂŒrk campe Ă la croisĂ©e des cheminscomme le firent avant lui Jarrett ou, enremontant dans l'histoire, Bill Evans.On conviendra qu'il est des rĂ©fĂ©rencesmoins flatteuses. Or, prĂ©cisĂ©ment, si lepianiste rappelle le premier nommĂ©,pĂ©riode « Köln Concert » - par les rĂ©itĂ©-rations insistantes, par le lyrismeromantique ou l'Ă©nergie de certaines
envolées -, l'univers du second, safinesse de toucher, sa science de l'harmonieet des dynamiques, ne lui sont pasdavantage étrangers...»
Jacques Aboucaya, Jazz Magazine
Label Usine
C'est Luciano Pagliarini qui en a eu l'idĂ©e. Il avait en tĂȘte le labelFactory (fabrique, usin) mais c'Ă©taitdĂ©jĂ pris et en plus il vit Ă Audun leTiche pays minier et sidĂ©rurgique. D'ailleurs, l'album defer et de feu a Ă©tĂ© enregistrĂ© dansun laminoir Ă Dudelange. Donc, çacorrespond Ă une rĂ©alitĂ© industrielleet artisanale en mĂȘme temps, et onpeut l'entendre comme "la belleusine" qui fabrique des cds, danscette rĂ©gion oĂč Ă Gondrange chezMital l'Ă©nervĂ© du "travaillerpeluche pour gagner peluche" aencore roulĂ© les sidĂ©rurgistes pourla Ă©niĂšme fois.
JĂ©rĂŽme Bourdellon
«Ce disque est out enlumin" de thermiqueslyriques, envoléees et contre-chants ;superbe étrave de Daunik Lazro quilaisse un sillage fumant, danses etvoliÚres bariolées de JérÎme Bourdellon,calligraphie veinée d'André Jaume,vitraux et buées vocales de Joe MPhee.Poignant et somptueux.»
Guillaume Tarche
Laborie
Le label Laborie est nĂ© de l'aventuredu Centre Culturel de Rencontrede La Borie : lieu de rencontres, derecherche et de crĂ©ation de toutesles musiques. Il a pour vocationd'accompagner les artistes qui viennent travailler et enregistrerdans un manoir historique rĂ©amĂ©nagĂ©, au cĆur de la campagne limousine, Ă deux pas de Limoges.
« Yaron Herman est accompagné dubatteur Gerald Cleaver et du contrebas-siste Matt Brewer. Le trio présente sondernier disque, A Time For Everything,sorti fin 2007, pour lequel ils ont suréunir Scribine et Björk, et des stan-dards comme "In The wee Small HoursOf The Morning" avec l'"Halleluiah"de Jeff Buckley. »
Midi Libre
Le Triton
Le Triton « diabolus in musica » estun intervalle de 3 tons entiers long-temps banni. Cet intervalle est trĂšsutilisĂ© dans la musique contempo-raine et dans le jazz, il est signe demodernitĂ© et de libĂ©ration de lamusique aprĂšs une longue pĂ©riodedâinquisition.
«Dark Shot, le quatriĂšme opus dugroupe laisse s'exprimer les sensibilitĂ©smusicales de chacun des musiciens(puisque tous composent), et l'ensembleest pourtant trĂšs cohĂ©rent, preuve d'unematuritĂ© dĂ©sormais indĂ©niable. Câest unalbum sobre, efficace et synthĂ©tique. De"Black P" Ă "Nosh Partitas", c'est unvoyage ininterrompu vers l'Ă©nergie bruteque propose One Shot, avec un son deplus en plus rock, mais aussi sansdoute de plus en plus sombre. Les ver-sions live de ces nouveaux titres, prĂ©sen-tĂ©es sur le DVD, sont Ă l'image de cequ'est le groupe, sur scĂšne comme enstudio : concentration, exigence et maĂź-trise sont au service dâune musiqueintense, organique et physique, dontlâessence n'Ă©pargne ni tympans nisueur.»
Fanny Layani, Progressia
Linoleum
Linoleum est juste le nom d'une demes compositions.
Laurent Rochelle
« Le Lilliput Orkestra apporte au jazzhexagonal la touche de malice et defraßcheur qui lui fait trop souventdéfaut. Avec ce troisiÚme album, nosgais lurons élargissent leur périmÚtred'intervention pour se faire émissairesde métissages du troisiÚme type, accom-plissant au passage une libre synthÚseentre l'esprit «downtown» du jazz new-yorkais et les audaces jubilatoires del'emblématique Arfi ! »
Solénoide, Avril 2008
La Nuit Transfigurée
1999, un siĂšcle que La NuitTransfigurĂ©e a Ă©tĂ© composĂ©e parArnold Schoenberg. Elle reprĂ©sente lelien entre l'Ă©poque post-romantique ducompositeur et sa pĂ©riode dodĂ©capho-nique, l'hĂ©ritage et l'avenir, la continuitĂ©vers la modernitĂ©. Le label a le dĂ©sir deprĂ©senter dans son catalogue toutes lesmusiques (passĂ©es et contemporaines)dans un seul souci d'authenticitĂ© etd'honnĂȘtetĂ©, allant de la musique clas-sique au contemporain Ă©crit, en passantpar la musique improvisĂ©e. C'est peut-ĂȘtre aussi l'occasion de "dĂ©cloisonner"les diffĂ©rents styles musicaux, pour nedĂ©fendre plus que la Musique.
Thierry Mathias
« Maintenant enfin, on entrouvre lecercle, on l'ouvre, on laisse entrerquelqu'un, on appelle quelqu'un, oubien l'on va soi-mĂȘme au-dehors, ons'Ă©lance. On n'ouvre pas le cercle ducĂŽtĂ© oĂč se pressent les anciennes forcesdu chaos, mais dans une autre rĂ©gion,crĂ©Ă©e par le cercle lui-mĂȘme. Comme si lecercle tendait lui-mĂȘme Ă s'ouvrir surun futur, en fonction des forces enĆuvre qu'il abrite. Et cette fois, c'estpour rejoindre des forces de l'avenir, desforces cosmiques. On s'Ă©lance, on risqueune improvisation. Mais improviser,c'est rejoindre le Monde, ou se confon-dre avec lui. On sort de chez soi au fild'une chansonnette. »
Gilles Deleuze, FĂ©lix Guattari.
Marmouzic
Au départ, une association de musi-ciens et de comédiens : Le BonAlouate (l'alouate est un singe hur-leur d'Amazonie), puis un déména-gement en Bretagne qui a donné"Marmouzic" (Marmous est lesinge en breton).
Christophe Rocher
« Cet album est magnifique de maĂźtriseet de risques savamment calculĂ©s. (âŠ)Sans nostalgie aucune (et bien mĂȘme,elle ne tĂ©moignerait pas de temps tropanciens), lâĂ©coute de cet enregistrementme renvoie aussitĂŽt Ă lâexcellent concertdonnĂ© Ă lâITEMM, lors du rĂ©centEuropa Jazz du Mans, par ChristoferBjurström et Christophe Rocher. (âŠ)Entre le piano, tantĂŽt fougueux, tantĂŽtrĂȘveur de Bjurström et la clarinetteacrobate de Rocher, la conversation, sur
scĂšne comme en studio, ne semble pasprĂšs de faiblir. Lâun Ă©puise le rythmequand lâautre poursuit la mĂ©lodie. (âŠ)Le silence des touches en appelle Ă lapoĂ©sie dâun souffle torturĂ©. Chacun,ensemble ou sĂ©parĂ©ment, oscille entrelâintimitĂ© dâune composition fragile etlâĂ©nergie soudaine dâune improvisationdĂ©bridĂ©e⊠(âŠ) Et câest ainsi que cetalbum est magnifique de maĂźtrise et derisques savamment calculĂ©s. Bjurströmet Rocher ne perdent jamais le contrĂŽlede leur propre discours. Ils le connais-sent sur le bout des doigts, au point desâen amuser fortement, et nous avec, enconsĂ©quence. (âŠ). »
Improjazz, Joël Pagier
Musivi Jazzbank
Musiques vivantes, tout simplement.Et puis, la belle muse y vit, du moinscâest ce quâon dit. On ne sait si cettemuse, source dâinspiration, Ă©taitcomme AthĂ©na armĂ©e de sagesse etde prudence et tout droit sortie ducrĂąne de Zeus. Lâhistoire du Labelmontre que cette muse a flirtĂ© aveclâaudace, lâhĂ©rĂ©sie (cf. Loco solo, lesolo fou du saxophoniste FrançoisCotinaud), la folie pure (cf.Rimbaud et son double, un coffretdĂ©diĂ© au poĂšte) ou la dĂ©raison (cf.François Cotinaud fait son RaymondQueneau). Robe de douceur (cf. Yomâenamori, autour des musiquesjudĂ©o-espagnoles), la muse sâamusede tout ce qui lâenchante.
François Cotinaud
«Une citation de "Misterioso", de TheloniousMonk, et trois variations sur la "SequenzaIX", de Luciano Berio, peuvent donner lesclés - jazz et musique contemporaine sourcesde l'improvisation - des musiques trÚs person-nelles créées par le saxophoniste. Par son sensde l'espace et du volume, une sonorité claire,le délié du découpage rythmique, Cotinaudfait de ses expressions spontanées des histoireschargées d'une sereine beauté. »
Sylvain Siclier, Le Monde
nato
nato était un Apache chiricahua cousinde Geronimo (il fait une apparitionaussi brÚve que stéréotypée dans JerrySpring de Jijé) ; une chatte siamoise fortement indépendante (pas facile à caresser) hérita du nom ("je suis né" envieil espagnol) ; une maison de disquesqui n'a pas fini de naßtre, partagea cethéritage.
Jean Rochard
MURAT ĂZTĂRK CANDIES
Label Hemiola MOCD2
LILIPUT ORKESTRA ĂA URGE !
Linoleum LIN 007
BJURSTRĂM - ROCHERBJURSTRĂM-ROCHERMarmouzic MAR002
YARON HERMAN EN TRIOA TIME FOR EVERYTHING
Laborie LJ04
TONY COELES VOIX DâITXASSOU
nato HS10054
QUARTET NOVOJARDIN VOLANTLa forge FOR2/1
ONE SHOTDARK SHOT
Le Triton TRI08515
CAMEL ZEKRILE CERCLE
La nuit transfigurée lnt 340122
FRANĂOIS COTINAUDLOCO SOLO
Musivi MJB 006CD
DAVID KRAKAUERBUBBEMEISES
Label bleu LBLC6677
Rude Awakening présente
Le nom de Rude Awakening vientde rencontres de musiques impro-visées que j'ai commencé à organiserà Montpellier quand j'y suis arrivéen 2000... C'était des rencontres demusiciens d'univers trÚs différents(rock, jazz, musique impro, électro,chant lyrique...), j'avais donc cherchéun nom qui puisse qualifier le sentiment à la fois du public et desmusiciens lors de ces sessions et leterme "rude awakening", qui signifieplus ou moins "douche froide",m'avait été suggéré par une amieanglaise de passage. Par la suite un certain nombre des musiciensinvités ont continué à jouer plus ou moins réguliÚrement ensembleet le nom "rude awakening " estresté pour le collectif informel quis'est mis en place.
Aurélien Besnard
« Il y a, dans le deuxiÚme album decette formation issue d'une rencontre à Montpellier entre des musiciens françaiset danois, la promesse d'un travail endevenir. D'un work in progess. Basé surun tramage polyphonique, il donne à entendre une musique hésitante entrejazz et musique contemporaine. Ilémerge de beaux moments et quelquessolistes intéressants (pas tous malheu-reusement), comme ce clarinettiste aujeu intense ou bien ce guitariste quiinsuffle une vraie énergie au groupe.On reprochera cependant à cet albumqui se veut une suite, un manque decohérence et, parfois, un sentimentd'emporte-piÚce que n'aide pas une rythmique dans l'ensemble trÚs molle quicontribue à nous laisser indifférents. »
Jean-Marc Gelin, Jazzman
Saravah
Saravah est un vocable Yoruba,rĂ©pandu en AmĂ©rique du Sud parles esclaves, principalement auBrĂ©sil, et trĂšs prĂ©sent dans les rituelsde Macumba. Dans le cĂ©lĂšbre«Samba da bençao» Vinicius deMoraes, sur les notes de BadenPowell, salue ses confrĂšres musi-ciens par le «saravah»yoruba. Dans son adaptation enfrançais, Pierre Barouh rebaptise lachanson «Samba saravah».Quelques mois avant la crĂ©ation desĂ©ditions du mĂȘme nom, en 1966.
VĂRONIQUE BALMONT DOUCE HEURESaravah SHL2104
46 Lâorigine du monde des disquesL E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008
«De lâEspagne RĂ©publicaine Ă Sowetoen passant par la Palestine, CheGuevara, Belfast, PĂ©kin et WoundedKnee, du Cante Ă la rumba ; Tony Coenâoublie personne ; autant dâhymnes etde complaintes anonymes ou non dontle voisinage constitue une suite.»
Xavier Matthyssens, Jazz Magazine
nûba
nĂ»ba a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1990. Ce nomfait rĂ©fĂ©rence Ă diverses affinitĂ©s delâĂ©poque, tout Ă fait subjectivement :les Noubas qui vivent dans lesmonts Nouba au sud Soudan. Lesnoubats : modes traditionnels de lamusique arabo-andalouse. Enfin, lasonoritĂ© du mot, simple, dynamique,gai et ouvert.
J. MoriĂšres
« Tout commence par le vent, aurythme de la pulsation d'un mĂ©tronomeĂ©lectronique. Duo issu de la mouvancemontpelliĂ©raine, Jean MoriĂšres etPascale LabbĂ© jouent de la voix, dusouffle, de la vibration. Un langageinventĂ© au fil des voyages de laRoumanie au Burkina Faso, pourraconter ce qui n'est pas traduisible parde simples mots. Incantations reprisespar le saxo, cris, onomatopĂ©es, chuinte-ments : tout participe Ă l'Ă©motion en unsubtil mĂ©lange de cordes vocales etd'instruments. Des instruments tradi-tionnels comme le tambour d'eau ou lessanzas. D'autres inventĂ©s par JeanMoriĂšres, telles ces flĂ»tes en bambou quiĂ©grĂšnent une priĂšre vieille comme lemonde. Un travail sur les Ă©tats d'Ă©mo-tion, une musique de climat oĂč la voixremarquable de Pascale LabbĂ© semble sefondre en un intemporel instrumentdonnant en partage le mystĂšre de lavibration. »
Petit Label
Pour les origines du nom du label,il n'y a malheureusement pasgrand-chose à dire, lors de la réu-nion primitive plusieurs choix ontété proposés, mais c'est ce nom trÚsfonctionnel, trÚs informatif, limiteconceptuel qui a été retenu, et c'està peu prÚs tout, il n'y a donc pasforcément besoin d'en parler.
Pascal Vigier
Principalement saxophoniste, Nicolas
Guillemet nous propose ici une Ćuvre Ă quatre mains concoctĂ©e avec lâĂ©lectroa-cousticien Marco Marini. Les deuxrĂȘveurs nous entraĂźnent dans un pĂ©ri-ple musical Ă forte connotation shama-nique, trĂšs cinĂ©matographique, oĂč sâen-tremĂȘlent voix, instruments, et diversessources sonores triturĂ©es et dĂ©formĂ©esavec bonheur par nos deux pataphysi-ciens. Proche du court-mĂ©trage ou de lanouvelle, cette Ćuvre surrĂ©aliste dâunseul tenant sâĂ©coute dâune traite et pos-sĂšde ce mystĂ©rieux pouvoir de ces rĂȘvesĂ©tranges et complexes de lâenfance quinous marquent Ă jamais.
Document interne
Potlatch
Ce mot, aux belles sonoritĂ©s, m'estvenu parce que je cherchais unnom qui symbolise ce qui est en jeuau cĆur de l'improvisation. Le pot-latch dĂ©signe des cĂ©rĂ©monies dansles tribus amĂ©rindiennes Ă©tudiĂ©espar l'ethnologue français MarcelMauss (et magnifiquement analy-sĂ©es dans son ouvrage principalL'essai sur le don). Le potlatch, c'estle dĂ©fi permanent avec une tripleobligation : donner, recevoir et ren-dre. Georges Bataille y a consacrĂ©un chapitre dans La part maudite.D'autres personnages, non moinsremarquables, ont Ă©galement uti-lisĂ© ce nom, comme titre d'un bul-letin, pour diffuser leurs idĂ©es sub-versives pendant les annĂ©es 1950.
Jacques Oger
« "It don't mean a thing if it ain't gotthat swing", aurait probablementdĂ©clarĂ© le bon Duke Ellington Ă l'audi-tion de ce CD du Trio Sowari (PhilDurrant aux synthĂ©s et ordinateurs,Bertrand Denzler au tĂ©nor, BurkhardBeins aux percussions et objets), que leplus acharnĂ© des night-clubbers aurabien du mal Ă trouver dansant.Pourtant Duke se serait fourvoyĂ©. CarmĂȘme s'il ne « swingue » pas, ThreeDances fait sens. A force de grogne-ments, de souffles, de frottements, ilĂ©chappe simplement aux critĂšres esthĂ©-tiques habituels, obligeant l'auditeurintriguĂ© (voire subjuguĂ©) Ă modifierradicalement son apprĂ©hension de lamusique et, rien que pour cela, mĂ©riteun minimum de considĂ©ration. »
Serge Loupien, Epok
Quasart - Quark records
Effectivement, les Quarks eux sont lesplus petites particules élémentairesde matiÚre connues. Au final, j'aimaisbien que les noms de notre associa-tion et celui du Label englobent cesdeux infinis... Comme si on pouvaitencercler l'infini (métaphoriquementdu moins) dans nos démarches artis-tiques, et qui à la fin se retrouvent surun disque... Tout un programme...
Edward Perraud
« Frederick Galiay (basse, Ă©lectronique),Edward Perraud (batterie, percussions).Nous retrouvions ce qui semble les dĂ©fi-nir : une prĂ©sence musicale extrĂȘme,une force d'ancrage Ă toute Ă©preuve - ladrum'n bass devient tout Ă coup plusintĂ©ressante. Le souffle que fait circulerBig, avant tout pure Ă©nergie, nous rendĂ une pulsation primordiale ; il nousrappelle que la musique reste uneaffaire de respiration et de vie. »
Improjazz
QDND
On hĂ©sitait entre "quoi de neuftracteur" et "quoi de neuf docteur".On a optĂ© pour la solution soft...C'Ă©tait une blague le coup du trac-teur. En fait, la vĂ©ritĂ©, c'est qu'onhĂ©sitait entre "quoi de neuf tasoeur " et quoi de neuf docteur", tuconnais la suiteâŠ
Serge Adam
« Un trip envoûtant. Assis en cercle autourd'un impressionnant (pour le profane) dispositif technologique, les protagonistes de lanouvelle création Around 3 Gardens, proposée par le trompettiste Serge Adam, évoluent en temps réel autour des outilsd'Eric Vernhes. Les musiciens sont issus dela galaxie du nouveau jazz contemporain : le pianiste Benoßt Delbecq (membre du collectifHask et du trio Les amants de Juliette deSerge Adam), nouveau venu pour les samplers, la basse et la drums station, le guitariste Gilles Coronado, leader d'UrbanMood et activiste au sein de ThÎt, à l'aisanceet à la pertinence toujours renouvelées, MarcChalosse, aux claviers et aux samplers, etDjengo Hartlap à la spatialisation. L'équipéefuturiste, forte de ses improvisateurs, invente,sous l'impulsion visuelle des images enconstruction, la pùte sonore. Et vice-versa. Atour de rÎle, traitement électro, impros musicales et éléments vidéo se renvoient laballe pulsante d'une performance conçuecomme une histoire. »
Dominique Queillé
A lâĂ©cole, jâĂ©crivais des poĂšmes sous unfaux nom, pour expĂ©dier mes devoirs etfaire croire que jâavais lu des auteursinconnus. Je voulais conserver montemps libre et ne pas rater un seul instant de cette libertĂ©. Aujourdâhui, jechante ces moments Ă croquer Ă pleinesdents, avec nostalgie ou ironie, selonlâhumeur musicale, mais avec bonheur,toujours... Au Liban, il est une coutume qui veut que lâon offre despoussins aux enfants. Mais des poussins colorĂ©s. Pour cela on injectedans lâoeuf, Ă lâaide dâune seringue, uncolorant, et des petits trĂ©sors de douceurbleue et de tendresse rouge, orange ouverte naissent... pour quelquessemaines. Car ces poussins ne viventpas longtemps. Boules de plumes Ă©phĂ©mĂšres, le merveilleux ne dure pas,triste mĂ©taphore de notre propre existence ? LâĂ©clat de la beautĂ© ne pouvait sĂ©duire quâun peintre commeOlivier Di Tommaso... Au-delĂ de lamort, si lâon sâingĂ©niait plutĂŽt Ă saisirces instants rares et beaux de notrevie... le temps dâune chanson. Je ne parleque de cela !
Document interne
Space Time Records
Le label Space Time Records est liéaux productions de BlueGeodesics... En physique, les géo-désiques sont en quelque sorte leslignes droites dans les espacescourbes, ceci explique cela. Deplus, les géodésiques musicales sontici choisies bleues car il s'agit dejazz. En principe, Space TimeRecords est un label en extension,tout étant relatif Docteur Watson.
Xavier Felgeyrolles
«Le plus jeune des trois frÚresMontgomery, Buddy Montgomery alongtemps été un fiable, si sous-estimé,vibraphoniste et pianiste. Il est devenuprofessionnel en 1948 et a tourné l'an-née suivante avec Big Joe Turner. Il ajoué du piano avec Slide Hamptondans son Indianapolis natal, servidans l'Armée, puis est devenu un mem-bre du populaire "Mastersounds" avecson frÚre Monk. Buddy a joué briÚve-ment avec Milles Davis en 1960 etjouait fréquemment avec ses frÚres Weset Monk (sous la direction du guita-riste) dans les années 1960...»
Scott Yanow
Terra Incognita
L'association Terra Incognita a Ă©tĂ©crĂ©Ă©e en 1999 par une bande depotes. A l'Ă©poque, nous devionsavoir 19 ans et nous jouions dansun groupe de mĂ©tal, un peu genreKorn. L'idĂ©e est venue aprĂšs la lec-ture d'un livre de Weber, LesThanatonautes, dans lequel la "TerraIncognita" reprĂ©sentait les terri-toires inexplorĂ©s aprĂšs la mort.Nous avons dĂ©cidĂ© d'explorer unenouvelle terre musicale en crĂ©antun collectif de musiciens, une"terra incognita" oĂč chacun se met-trait en danger et oĂč l'improvisa-tion serait reine. Ce collectif estdevenu label associatif en 2001
lorsque notre premier album, LaPlanÚte Incolore, est sorti. Pour moi,la "Terra Incognita" est la partieencore inexplorée de notre créati-vité, celle qui surgit lorsque nousimprovisons et imaginons desmusiques nouvelles.
Arnaud Roy
AprĂšs La PlanĂšte Incolore (2001) etMimĂ©tique (2002), Lâeffet Papillon estle troisiĂšme album du collectif TerraIncognita. Ce disque rassemble les tra-vaux en studio du collectif entre 2003et 2006 et a bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâaide Ă lâauto-production de la SACEM. CentrĂ©autour de quatre musiciens, le collectifTerra Incognita est une entitĂ© mou-vante, faite de rencontres et dâexpĂ©ri-mentations dans les domaines du jazz,du rock et des musiques Ă©lectroniques.Dans ce disque aux multiples facettes,les sonoritĂ©s dĂ©layĂ©es de la harpe se fon-dent avec la rondeur du rhodes, ponc-tuĂ©es par les accents des cordes, du tubaet des machines. Du groove Ă lâexpĂ©ri-mental en passant par le post rock, cedernier opus clos la trilogie des conceptsalbums produits par le collectif TerraIncognita.
Document interne
Transes Européennes
Lâorigine de ce nom se perd dansla nuit des temps. CâĂ©tait avant lagrande faillite, avant les tours,avant la fin des illusions, avantlâEuro, avant le retour de la droite,avant la constitution simplifiĂ©e,avant le Non Ă la constitution,avant le oui Ă Maastricht, avant lerecul Ă©ternel de lâĂąge de la retraite,avant Schengen, avant que la droiterevienne, avant les sans papiers,avant le SIDA, avant le pĂ©nible,avant la jeunesse obligatoire pourtous, avant la transe, la techno et lahouse, avant que la jungle soit Ă©lec-tronique, avant quâil y ait du synthĂ©partout mĂȘme dans les chiottes dela SACEM et MinistĂšres et desMusĂ©es nationaux, avant la laĂŻcitĂ©positive, avant les parachutes dorĂ©s,avant que Val ne jette SinĂ©, avant latĂ©lĂ© poubelle, avant quâon nous pri-vatise de tout, avant les guerres dugolfe, avant le retour des religions,avant les bobos et les lilis, avant lesKouchner, avant lâordinateur facilepour tous, avant la libertĂ© totale etobligatoire sous peine de sanctions,avant le MP3, avant le retour duvinyle, avant mĂȘme son dĂ©part,avant lâarrivĂ©e du CD, avant StarWar, avant quâon doute de tout etde tous, ⊠CâĂ©tait avant. On pen-sait pas Ă tout ça⊠On pouvait passavoir ! On se cherchait juste unnom ; pas encore pour un label,mais pour une association. Entre latranse napolitaine et les vins de dif-fĂ©rents pays de la communautĂ©europĂ©enne, la revendicationdâune europĂ©anitĂ© possible de latranse, et mĂȘme dâune multiplicitĂ©possible de celles-ci, nous a remplisde joie et de bonheur.
BUDDY MONTGOMERYALL STAR
A LOVE AFFAIR IN PARISSpace Time records BG2116
COLLECTIF TERRA INCOGNITA LâEFFET PAPILLONTerra incognita CTILP01
COLLECTIFAROUND 3 GARDENS
Quoi de neuf docteur DIA070
TRIO SOWARI THREE DANCESPotlatch P105
LABBĂ - MORIĂRES PING PONGNĂ»ba 270890
GUILLEMET - MARINI LA SOLITUDE DU RĂVEUR
DE CHANDELLEPetit label PLson002
FRĂDĂRICK GALIAY EDWARD PERRAUD BIG (DRUM&BASS)Quark Records MCD01/1
CONTRABANDE DĂCOMPOSĂ
Rude Awakening présente RA2011
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 47
« Le bassiste Hubert Dupont, co-fonda-teur du Collectif Hask et que l'on aentendu, acoustique ou Ă©lectrique, avecKartet, ThĂŽt, Altissimo et DĂ©cor, offreici quinze piĂšces interprĂ©tĂ©es Ă la contre-basse solo. ThĂšmes Ă©crits et passagesimprovisĂ©s, couleurs mĂȘlĂ©es, contrastĂ©esou fusionnĂ©es, alternance d'archet et depizzicato, mĂ©lancolie et humour, virtuo-sitĂ© et rondeur du son, les amoureux del'instrument seront comblĂ©s par unemusique qui jamais ne ronronne et sur-prend parfois, au dĂ©tour d'une mĂ©lodie,par quelque trouvaille harmonique.»
Jacques Aboucaya
Vand'Ćuvre
Celui-ci a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans la ville deVandoeuvre-lĂšs-Nancy d'oĂč cetteappellation Vand'Oeuvre
Bruno Fleurence
Se réappropriant ou recréant les idiomesde certaines musiques ethniques,Ghédalia TazartÚs s'invente un mondeimaginaire qui semble s'inspirer de dif-férentes traditions oubliées. Musicienbricoleur de génie, chanteur aux accentsimprobables, Ghédalia TazartÚs déverseun flot de sons et d'ambiances, voix etmélodies étranges, tissant la tramed'une bande son hallucinatoire quirend compte de l'univers du spectacle«Jeanne» (cie PardÚs rimonim) pourlequel il a réalisé la plupart de ces com-positions.
Document interne
Lâorigine du monde des disques
"Stravinsky, Monk, Carla Bley : troismusiciens qui renvoient à l'unionintime du temps, de l'espace et des cou-leurs. Que Patricio Villarroel et PabloCueco les aient choisis pour compléter lerépertoire de leurs compositions indiquesans doute ce qui se joue dans leurmusique."
Denis Constant-Marin, Jazz Magazine
Tribu HĂ©risson
Que nous dit Robert Le Petit ?HĂ©risson : petit animal Ă poil dur et omnivore (qui se nourrit denombreuses influences musicales).Il se dĂ©place souvent en tribu enproduisant de dĂ©licats sonspiquants. Il sait aussi parfois ĂȘtrehĂ©rissant et aime partager ses Ă©ructations sonores avec d'autresespĂšces d'animalus musicae.
« Pl[a]in Sud, câest un peu un voyagede Sinbad Le Marin : quatre musiciensinventifs embarquĂ©s Ă la dĂ©couverte deterritoires musicaux mythiques, guidĂ©spar un maĂźtre du oud, ce beau luth dela tradition arabo-andalouse. [âŠ]Pl[a]in Sud est assurĂ©ment une desbelles dĂ©couvertes de ce dĂ©but dâannĂ©e :une musique riche, sans effets inutiles,encore en devenir sans doute. »
Thierry Giard, Culture Jazz
Ultrabolic
Vous connaissez la parabole, l'hy-perbole, l'ellipse... ce sont trois pro-cédés littéraires, de narration,enfin d'autres façons de faire pas-ser ce qu'on veut dire ou raconter,de suggérer, de vous mettre enrésonances, ... plus fortes qu'en ledisant. Pour les matheux, ce sontaussi trois courbes - celles des troisfonctions coniques - qui peuventpropulser notre imaginaire musicalencore plus loin (ici, il faudraittrois pages !...). Il fallait doncinventer l'ultrabole, la quatriÚmeconique, celle qui répond à uneéquation inventée, ou dessine unecourbe inventée, enfin, dit ce quevous inventez... Au boulot !
Hubert Dupont
LA TRIBU HĂRISSON KHALED BEN YAHIA
PL[A]IN SUD La tribu hérisson LTH104
GHĂDALIA TAZARTĂS JEANNE
VandâĆuvre VDO 0732
DUO CUECO - VILLARROEL VOLUME 2
Transes européennes TE020
HUBERT DUPONT ULTRABOLESUltrabolic UB0501
Image de Chloé Cruchaudet
L E S A L L U M Ă S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 GLQ par...48
LES ALLUMĂS DU JAZZ N°23EST UNE SACRĂE PUBLICATION GRATUITE Ă LA PĂRIODICITĂ DIABLEMENT ALĂATOIRE // RĂDACTION /128 RUE DU BOURG BELĂ, 72000 LE MANS // T / 02 43 28 31 30 // F /02 43 28 38 55// W / WWW.ALLUMĂSDUJAZZ.COM // E / [email protected] // ABONNEMENT GRATUIT / MĂME ADRESSE // DĂPĂT LĂGAL / Ă PARUTION // LA RĂDACTION NâEST PAS TOUJOURS RESPONSABLE DES TEXTES,ILLUSTRATIONS, PHOTOS ET DESSINS PUBLIĂS QUI ENGAGENT PARFOIS LA SEULE RESPONSABILITĂ DE LEURS AUTEURS. LA REPRODUCTION DES TEXTES, PHOTOGRAPHIES ET DESSINS PUBLIĂS ESTINTERDITE (MĂME SâIL EST INTERDIT DâINTERDIRE) // IMPRIMERIE, ROTOGRAPHIE / 2 RUE RICHARD LENOIR 93106 MONTREUIL CEDEX // ROUTAGE / GCM2D / 2 RUE DE LâERIGNY BP1313 41013 BLOIS // COMITĂĂDITORIAL / VALĂRIE CRINIĂRE, PABLO CUECO, MATHIEU IMMER, JACQUES OGER, JEAN ROCHARD, JEAN-LOUIS WIART // TRAVAILLEURS ASSOCIĂS /CĂCILE SALLE, BOMESSĂ POUNEMBETTI, CHRISTELLE RAFFAĂLLI,ET / ONT ĂCRIT DANS CE NUMĂRO : PHILIPPE CARLES, CHRISTIAN TARTING, HERVĂ PĂJAUDIER, SYLVAIN TORIKIAN, MICHEL SOURIS, PATRICK WILLIAMS, NICOLE LAT, JEAN-JACQUES BIRGĂ, JIAIR, JEAN ANNES-TAY, MOCLIHER, JEAN-PAUL RICARD, LEONARD PELTIER, RACHID BORDJI, BENOĂT VIROT, OLIVIER GASNIER, PHILIPPE CHARTON, PAUL MERVAL, JACQUES THOLLOT, EMMANUELLE K., CATTANĂO, JEAN-LOUISWIART, GUY LE QUERREC, LUCE CARNELLI, VINCENT MENIĂRE, JACQUES PETOT, DIDIER BOUDET, DOMINIQUE DOMPIERRE, GERMAIN PULBOT, JEAN ROCHARD, MARC PĂRIDOT, CHRISTELLE RAFFAĂLLI // LARĂALISATION EST DE VALĂRIE CRINIĂRE, DâAPRĂS UNE MAQUETTE DE DAPHNĂ POSTACIOGLU // LES DESSINS SONT DE JEAN-CLAUDE CLAEYS (COUVERTURE), ZOU, PERCELAY, PIC, CATTANEO, SANGRAM MAJUM-DAR, NATHALIE FERLUT, JEAN ANNESTAY, JEANNE PUCHOL, SYLVIE FONTAINE,STĂPHANE COURVOISIER,MARIANNE TRINTZIUS, JONATHAN THUNDER, LAUREL, ROCCO, OUIN, EFIX, MUZO, CHLOĂ CRU-CHAUDET // LES PHOTOS SONT DE GUY LE QUERREC - MAGNUM, YANN BERNAL, BENOĂT VIROT //// POUR GARDER VOTRE ABONNEMENT GRATUIT, PENSEZ Ă NOUS COMMUNIQUER VOTRE NOUVELLE ADRESSE //
M'éloigner des Allumés a créé une dépres-sion. Le manque me permet de m'atteler à de nouveaux projets impossibles, armé d'un
sourire banane. Sans rĂ©sistance, il n'y a pas d'Ću-vre. Je relis mes inĂ©dits Ă la lumiĂšre d'aujourd'hui.Cinquante ans d'archives sonores. Je rĂȘve les cin-quante prochains. Un album d'anticipation, Ă©vi-demment. Pas le choix. Mais un disque, allez savoir ?Sur l'OpĂ©ration Blow Up d'Un Drame Musical
LâAdami gĂšre les droitsdes artistes-interprĂštes(comĂ©diens, chanteurs,musiciens, danseurs, chefsdâorchestres...) et consacreune partie des droits perçusĂ lâaide Ă la crĂ©ation, Ă ladiffusion et Ă la formation.
LES ALLUMĂS DU JAZZ // AA, AJMI, AMOR FATI, APHRODITE RECORDS, ARCHIEBALL, ARFI, ARTS ET SPECTACLES, AXOLOTL JAZZ, BEEJAZZ RECORDS, CELP, CHARLOTTE RECORDS, CHIEF INSPECTOR, CIRCUM-DISC, CISMONTE & PUMONTI, DâAUTRES CORDES, EMIL 13,ETONNANTS MESSIEURS DURAND, ĂMOUVANCE, EVIDENCE, FREE LANCE, GIMINI, GRRR, HEMIOLA MUSIC, IN SITU, JIM A. MUSIQUES,LABEL BLEU, LABEL LA FORGE, LABEL USINE, LA NUIT TRANSFIGURĂE, LA TRIBU HĂRISSON, LE TRITON, LINOLEUM, MARMOUZIC,MUSIVI, NATO, NĂBA, PETIT LABEL, POTLATCH, QUARK RECORDS, QUOI DE NEUF DOCTEUR, RUDE AWAKENING PRĂSENTE,SARAVAH, SPACETIME RECORDS, TERRA INCOGNITA, TRANSES EUROPĂENNES, ULTRABOLIC, VANDâOEUVRE, VENTS DâEST...
Festival international du son, Palais des congrĂšs, Paris place de la Porte Maillot, 1979
COLLECTIF SARAJEVO SUITE
ED13039album conçu et réalisé par
Jean-Jaques Birgé et Corinne Léonet, au
profit de la reconstruction de la
bibliothĂšque de Sarajevo
Lindsay Cooper (basson, synthé), Henri Texier
(contrebasse), Dee Dee Bridgewater (chant), le
Quatuor Balanescu, Willem Breuker (montage
numérique, voix), Louis Sclavis (clarinette),
Pierre Charial (orgue de barbarie), Mike et Kate
Westbrook (chant), Linda Sharrock (chant)
Wolfgang Puschnig (flûte bambou, accordéon
Jane Birkin (chant), Bulle Ogier (voix), André
Dussollier (voix), Un Drame Musical Instantané,
Phil Minton (voix), Bruno Chevillon (contre-
basse), Chris Biscoe (saxophone), Noël Akchoté
(guitare), SĂ©bastien Texier (saxophone), Bojan Z
(piano), Tony Rabeson (batterie), Thomas Bloch
(ondes Martenot), GĂ©rard Siracusa (marimba,
percussions), MichĂšle Buirette (chant), Jean-
Jacques Birgé (direction artistique), Bernard
Vitet (trompette), Dean Brodrick (clavier) Brian
Abrahams (batterie), Carol Robinson (clari-
nette), Michel Godard (tuba), Emil Kristof (bat-
terie, voix), Lorre Lynn Trytten (violon), Richard
Hayon (voix), Abdullah SIidran (voix)
SERAIT-CE LE SILLON OĂ SE GRAVE LA VIERGEOU LE MICROSSILLON POUSSIĂREUX DES CONCIERGES ?
InstantanĂ©, Brigitte Fontaine chantait avec nous :"Serait-ce le sillon oĂč se grave la vierge ou le micro-sillon poussiĂ©reux des concierges ?"En saisissant l'instant, Guy raconte chaque fois unehistoire qu'il nous laisse inventer. J'ai toujours cher-chĂ© Ă Ă©crire et jouer de la musique Ă programmedont l'auditeur fomenterait sa propre interprĂ©tation.Que j'improvise en totale libertĂ©, sans aucun inter-dit, de style, de forme, de matiĂšre, que je compose
pour un orchestre ou pratique l'alchimie de la virtua-litĂ©, que je joue avec les mots ou tourne un nouveaufilm, que j'invente des sons interactifs ou dirige unechorale de cent lapins, une seule chose m'importe :que chacun se fasse son cinĂ©ma !C'est ce qui me plaĂźt dans les images de GLQ, toutce qu'on ne voit pas. Il faut prĂȘter l'oreille, scruterles bords du cadre, plonger dans l'image sans qu'au-cun mot ne soit nĂ©cessaire. Musique, maestro !
Texte de Jean-Jacques Birgé
Photo de Guy Le Querrec