allumes du jazz

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S P E C I A L D I S Q U E S V I V A N T S LES ALLUMÉS DU JAZZ SONNENT 123 FOIS Dessin de Jean-Claude Claeys

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SPECIAL

DISQUES

VIVANTS

LES ALLUMÉS DU JAZZ SONNENT 123 FOIS

Dessin de Jean-Claude Claeys

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L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 2 Le jour des 123 disques

LE JOUR DES 123 DISQUES

« We badly need some new ideas » Gil Scott Heron

En 115 avant JC, le sĂ©nat Romain, sous lapression des anciens patriotes, obtenaitl’interdiction de tous les instruments de

musique. Seule la flĂ»te italique un peu virtuellerestait tolĂ©rĂ©e. (1) La brutalitĂ© de l’EmpireRomain et sa pauvretĂ© culturelle restent unexemple dominant pour les « dĂ©mocraties »modernes oĂč l’expression artistique est souventrapidement transformĂ©e en marchandise diver-tissante afin d’ĂȘtre mieux contenue dans lecadre. Dans ces sociĂ©tĂ©s qui condamnent l’art(appelons ça comme ça) Ă  la faillite inĂ©vitableen l’intĂ©grant systĂ©matiquement, en le minimi-sant, en l’utilisant pour contenir les colĂšres,pour distraire, des effets pervers dus Ă  la puis-sance de l’expression mĂȘme, Ă  son caractĂšreterriblement attachĂ© Ă  la vie, parviennent inextremis Ă  la placer ailleurs constituant ainsiune rĂ©serve non nĂ©gligeable de stimulation,d’interrogation, de contestation et parfois mĂȘmede combustible rĂ©volutionnaire. En cettepĂ©riode de NoĂ«l, parfaite synthĂšse mystico-consumĂ©riste (piliers de nos Ă©conomies men-tales et de nos mentalitĂ©s Ă©conomiques), on sesecoue volontiers aussi les boules. On en profi-tera ici pour revenir sur cet objet d’abord Ă©tran-ger, ensuite Ă©trange et porteur de moult contra-dictions dont certaines ont rĂ©ellement permis Ă la musique d’avancer et de dĂ©passer ses pro-pres cadres. Le disque, ustensile porteur demusique comme le livre est porteur de littĂ©ra-ture et donc d’idĂ©es, a engendrĂ© ses propresrĂ©volutions tout en accompagnant celles desautres. Il a constituĂ© autant de sujets, dedĂ©bats, d’ébats et de viles banalitĂ©s aussi. Il aportĂ©, beaucoup portĂ© et souvent loin. Qu’a-t-il permis ? Ecouter ?

Un disque est une aventure collective dont lesmusiciens sont certes la lumiĂšre principale, maisqui ne devrait pas occulter les intenses efforts detous les participants : producteurs bien sĂ»r (maisceux-lĂ  ont la reconnaissance), mais aussi ingĂ©-nieurs, assistantes, assistants, graphistes, photo-graphes, illustratrices, illustrateurs, agents,accordeurs, Ă©crivains, restauratrices, cuisiniers,presseurs, Ă©ditorialistes, imprimeurs, infir-miĂšres,masseuses, coursiers et toutes celles etceux qui influencent Ă  des degrĂ©s divers, souventjuste par amour, une rĂ©alisation qui n’est jamaissolitaire et dont le moindre des avantages n’estpas de transformer l’essai le plus louable decohĂ©rence et de dĂ©sir en propos forcĂ©ment col-lectif.

Aux AllumĂ©s du Jazz par exemple que seraientnos disques sans les prĂ©cieux apports de l’ombre(mais l’ombre c’est la lumiĂšre vĂ©ritable) d’assis-tants comme Martine Patrice, de preneurs de soncomme Bernard Astier, Sylvain ThĂ©venard, BorisDarley ou Thierry Balasse, d’ingĂ©nieurs de maste-ring comme Isabelle Davy, Marwan Manley, degraphistes comme JĂ©rĂŽme Lopez, Toffe, EtienneAuger, Sandrine Plichon ou Vital Maladrech, depeintres, photographes et illustrateurs commeXavier Thomen, Michel Vasset, Yvan Vandel.... Ondevrait tous les nommer et ces 48 pages n’y suffiraient pas. Les gĂ©nĂ©riques sont capitaux.Tout ce qui dĂ©truit l’égoĂŻsme est capital.

Les AllumĂ©s du Jazz, soumis comme tous auxinterrogations actuelles sur le support, le virtuel,le spectacle, le si, le la, le dos, l’armature, lesquelette, le poumon, le oĂč aller, le que faire, leprĂ©sent, le peut-ĂȘtre, le futur, ont choisi deconsacrer l’intĂ©gralitĂ© de ce journal Ă  leurs pro-ductions, leurs diversitĂ©s, leurs heures diverses,documentaires ou fictionnelles. Ils ont sĂ©lec-tionnĂ© 123 disques (123 petits objets plein de

sens et de cƓur, volontaires pour cette premiĂšresomme, pas un best of pof pof, pas les di squesqui ont reçu des mĂ©dailles – qu’ils ne mĂ©ritentheureusement jamais).123 albums que les digni-taires romains, pour qui le lancer de disque n’estqu’affaire de muscle, n’auraient pas aimĂ©, 123lieux d’expression, de concentration, de bonds,d’espoirs, de mise en commun, de mises encauses, de mises en plis, de dĂ©bats naissants oufinissants, d’ultimes en tous genres. Ils ont offertces 123 disques Ă  des rĂ©dactrices, rĂ©dacteurs,dessinatrices, dessinateurs, photographes qui enretour ont gĂ©nĂ©reusement confiĂ© leurs impres-sions et sentiments, souvent bien loin de l’instal-lĂ©e « critique de disque ». Un petit mouvements’est mis en route avec Ă©tablissement de pontsde fortunes au-dessus des riviĂšres que nousn’avions pas toujours senties, des riviĂšres telle-ment fraĂźches. En prime, les AllumĂ©s du Jazz ontajoutĂ© 48 disques (un par maison - et Ventsd’Est vient de nous rejoindre qui fera 49) pourcartes de bonnes visites. L’affaire de la musique,(du jazz) n’est pas une affaire d’élites (et l’onautodĂ©truira volontiers sans pitiĂ© nos vellĂ©itĂ©s Ă©li-tistes) ni de professionnels suffocants de la pro-fession (et l’on pilonnera nos autosatisfactions –can’t get no), mais un interstice logique pourfaire confiance Ă  tous les rĂ©flexes d’amateurs,toutes les rĂ©actions non automatiques de ceuxqui aiment. Nous venons juste de commencer. 1,2, 3 partons.

A ValĂ©rie, CĂ©cile, BomessĂ©, Catherine, AgnĂšs, Nicolas,Nicolas, JoĂ«lle, Marie, travailleurs aux qualitĂ©s fertiles(voire chevaleresques) sans qui les AllumĂ©s du Jazzauraient bien Ă©tĂ© incapables de porter ces disques jusqu’àvous.

(1) Lire Rudolf Rocker : Nationalisme et Culture (Les Editions Libertaires

– Editions CNT-RP)

Vous pourrez trouver les disques de ce numérochez votre disquaire ou lui commander

(c’est important les disquaires). Dans le cas ou celui-ci ne serait pas existant, vous pourrez alors passer votre commande

aux Allumés du jazz (voir page 26).

Texte de Jean Rochard 1/49

Image de Zou

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3Le jour des 123 disquesL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

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Ce n’est pas moi qui ai choisi ces disques, c’est une sĂ©lection que l’on m’a proposĂ©e et qu’on a, jesuppose, faite “sur mesure”. Soit une collection de pavillons en forme de corolles au bout de tigeshĂ©rissĂ©es de clĂ©s et de touches. Comme un bouquet de fleurs des chants, pas toutes dĂ©pourvues

d’épines, oĂč les chardons ne seraient pas les moins fascinantes. Elles ont poussĂ© Ă©videmment en libertĂ©,Ă  l’écart des sentiers battus, entre herbes folles et bouturages imprĂ©vus dictĂ©spar les vents et alĂ©as jazzosphĂ©riques. Et s’il arrive qu’elles semblent dessinerune allusion de jardin, Ă  la française ou Ă  l’anglaise, c’est au seul bonheur duhasard qu’elles doivent une telle chance. DĂ©chirures ou plutĂŽt arrachages etdĂ©racinements (cueillette), migrations, transplantations : dĂ©placements etrencontres seraient les sources originelles de ces floraisons sauvages. Et d’ail-leurs, qu’est-ce qui nous empĂȘche de considĂ©rer que tout commence ici avecla “Petite Fleur” ensauvagĂ©e-rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  la maniĂšre d’un chant lourdementguerrier par le soprano de Lol Coxhill et les scansions de Pat Thomas – « Unsoir Ă  Chantenay-Villedieu, autour d’un pot-au-feu, Lol Coxhill s’est levĂ© pour jouer “Petite” Fleur, lespĂ©tales de cette fleur-lĂ  n’ont jamais dĂ» quitter les mĂ©moires des quelques attablĂ©s. » Autant dire qu’à lasouple façon de chorĂ©graphiesaquatiques hollywoodiennes, onpeut voir se dĂ©ployer un bouquetdans le bouquet, cette fleurouvrant un Vol pour Sidney (aller)au grĂ© de quoi se succĂšdent qua-torze citations, hommages, relec-tures et anamorphoses – de TajMahal Ă  Elvin Jones en passantpar Charlie Watts, Lee Konitz,Han Bennink
 – de l’universsuperbement transatlantique deBechet, qui en 1954 avait choiside s’installer en France. Un anplus tĂŽt, dans un studio parisien,un autre saxophoniste Ă©tatsu-nien, Anthony Ortega, alors ĂągĂ©de 23 ans et Ă©chappĂ© du bigband de Lionel Hampton (avecGigi Gryce, Clifford Brown, ArtFarmer, Quincy Jones
), avaitenregistrĂ© pour la premiĂšre foissous son nom. Presque un demi-siĂšcle plus tard, lui qu’on sur-nommait “Batman” et qui depuiss’est imposĂ© comme un des souf-fleurs les plus singuliers – et leplus singuliĂšrement mĂ©connu –est revenu en Europe, commepour dire Bonjour en inventantd’autres chemins de traverselyrique et des couleurs Ă  peinevraisemblables et pourtant irrĂ©-sistibles avec la complicitĂ© de bra-conniers locaux aussi virtuosesque RĂ©mi Charmasson et ClaudeTchamitchian, le batteur RandyKaye apportant au quartette uneexpĂ©rience affĂ»tĂ©e aussi bienaux cĂŽtĂ©s de Jimmy Giuffre quede Jimi Hendrix (juste avantWoodstock). Giuffre, parlons-en !Ou plutĂŽt non : laissons-le parlerpuisqu’il s’est tu dĂ©finitivement ily a quelques mois, laissons-le seraconter et s’expliquer, par leVerbe et ce souffle Ă  quoi cer-tains auraient voulu rĂ©duire son“style”, et profitons-en pour ren-dre grĂące Ă  son ami AndrĂ©Jaume, tout aussi saxophoniste etclarinettiste que le maĂźtre texan,mais surtout producteur du dou-ble cd Jimmy Giuffre Talks &Plays oĂč, en un contrepoint limi-naire, il lui donne la rĂ©plique telun astucieux et compĂ©tent “spar-ring partner”. Et n’allez pascroire que cet album comptepour moi parce que j’ai tendu lemicro Ă  l’auteur de The TrainAnd The River, demandez seule-ment Ă  Michel Portal, SylvainKassap, Theo Jörgensmann, Michael Moore, entre autres prestidigitateurs du blackstick, leur sentimentsur Giuffre
 Si l’on a pu Ă©crire naguĂšre (au risque de dĂ©friser nombre d’employĂ©s du cadastre) que «Jimmy joue free », et regretter que l’association de Giuffre et Steve Lacy n’ait pas durĂ© plus que le tempsd’un malentendu, le coffret de 3 cd Scratching The Seventies / Dreams, concoctĂ© par le saxophonisteEtienne Brunet et produit par Pierre Barouh, illustre Ă  merveille le flux – free, postfree, polyfree comme

il le qualifiait selon les moments – inventĂ©-dĂ©bĂąclĂ© par Lacy, l’intense sculpteur de presque-riens quifurent sa matiĂšre premiĂšre, illuminĂ©s, nourris, persillĂ©s qu’ils Ă©taient de rĂ©fĂ©rences, influences et hom-mages Ă  Duchamp, Webern, Picabia, Lao Tseu, Billie Holiday, Harry Partch, Dali, Apollinaire, Satie,Ayler, Ă  la pluie, au vent, Ă  Hendrix, Freud, Chopin, Kid Ory. Extraite d’une discographie torrentielle,

cette rĂ©Ă©dition des albums Lapis, Scraps, Dreams, Roba et The Owl s’impose commeune masse incontournable pour qui voudrait entrer de plain-pied dans la “crypto-sphĂšre” lacyenne, irrĂ©sistiblement vertigineuse. Et que l’axe permanent en soit lesaxophone soprano, « the straight horn » (pour reprendre le titre du troisiĂšmedisque en leader de Steve Lacy), n’est sans doute pas le moindre paradoxe
Grattage-glanage des annĂ©es soixante-dix Ă©galement avec Le jardin aux sentiers quibifurquent oĂč Barney Wilen bal(l)ade ses saxophones, tĂ©nor et soprano, entourĂ© duJazz Hip Trio, historique combo mĂ©ridional formĂ© par deux hommes en tous sens

de l’art, le contrebassiste-cardiologue Roger Luccioni et le pianiste-prof de mĂ©decine Jean-BernardEisinger, Ă©lĂ©gamment animĂ©-structurĂ© par le drumming de Daniel Humair. Suaves divagations et talen-tueux retour aux premiĂšres amours mĂ©lodiquement envoĂ»tantes, aprĂšs les aventures et explorations

afro (Moshi) rock (Dear ProfLeary) automobiles (Le Destin tra-gique de Lorenzo Bandini) et autresdĂ©clinaisons free (Le NouveauJazz avec François Tusques), cettelibertĂ© reconquise, ou plutĂŽt par-faitement phagocytĂ©e, n’étantpas la moins jubilatoire du par-cours d’un saxophoniste (1937-1996) Ă  jamais juvĂ©nile
Explorateur, sourcier, Wilen nel’aura pas Ă©tĂ© qu’au profit de sesseules inventions sonores : en1969, sur ses routes africaines, ilaura fait escale Ă  Alger et ouvertses oreilles aux vibrations pana-fricaines, et pas seulement sesoreilles puisque c’est Ă  son enre-gistrement sur Nagra qu’on doitla publication en disque duconcert d’Archie Shepp avec desmusiciens algĂ©riens et touareg,Ă©ditĂ© alors par un “prĂ©-allumĂ© dujazz”, le label Byg. Depuis, lesaxophoniste de FortLauderdale, aprĂšs d’innombra-bles Ă©pisodes phonographiques,a enfin rĂ©alisĂ© ce rĂȘve presquebanal mais rarement accessible :ĂȘtre le maĂźtre de sa production –comme pour rĂ©pondre concrĂšte-ment Ă  Ornette Coleman quiavait dĂ©clarĂ© : « Production etpublicitĂ© sont liĂ©es au point de seconfondre. Ce que je veux dire,c'est que dans le jazz, le produitc’est le Noir. Leur façon de fairede la publicitĂ© sur moi, d'expli-quer combien je suis "en marge"et "hors normes", prouve que jesuis moi-mĂȘme un produit. Et sic'est moi que l'on vend, si je suisle produit, il m'est impossible derecueillir quelque bĂ©nĂ©fice,n'est-ce pas ? » Avec le doublealbum Gemini, sa troisiĂšme auto-production (aprĂšs First Talk enduo avec Siegfried Kessler et,associĂ© Ă  des musiciens gnaouas,Kindred Spirits), Shepp continued’illustrer sa non-dĂ©finition du“jazz” – « Si vous persistez Ă  appe-ler notre musique “jazz”, c’estcomme si vous nous appeliezencore niggers
 » avait-il lancĂ©jadis Ă  Dan Morgenstern (ancienrĂ©dacteur en chef du magazineDown Beat, aujourd’hui direc-teur de l’Institute of Jazz StudiesĂ  la Rutgers University) lorsd’une discussion en public –jusqu’à l’actualiser en rencon-trant, sur scĂšne et en studio, le

rapper Chuck D de Public Enemy : « Si je suis attentif au rap, aux jeunes crĂ©ateurs du rap, c'est parcequ'il me semble que les choses se passent lĂ . Ce sont des musiciens de la rue qui ne peuvent pas se payerun instrument. Ils retournent Ă  la voix, Ă  la syllabe, au battement du corps, ils se frappent la poitrine, lesmĂąchoires. Ils sont les descendants de John Coltrane
 La violence s'est fixĂ©e dans le rap. Il y a une grandecharge de contestation dans le rap, une grande puissance d'attaque. Avec toutes les contradictions possi-

4 L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 Autres morales saxuelles

Texte de Philippe Carles

Image de PercelayAUTRES MORALES SAXUELLES

Ces musiques sontdécidément hors

saison

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bles. Des chanteurs Ă  succĂšs se font tuer pour l'argent, la notoriĂ©tĂ©.On dirait que la violence capitaliste s'illustre d'elle-mĂȘme, dans leurscorps, dans leurs gestes
 » (propos recueillis par Francis Marmande,in Lignes). D’oĂč le vif contrepoint des deux voix, Ă  la fois hommagequasi filial et reconnaissance de paternitĂ©, ou, pour paraphraser larengaine, « D’oĂč vient le rap ? Il vient de là
 », comme toutes lesphases de la musique que je continue de vivre, semble prĂ©ciser unShepp aujourd’hui septuagĂ©naire en dĂ©ployant, maniĂšre d’apo-thĂ©ose, une vive autobiographie sonore Ă  dimension encyclopĂ©dique,travelling panoramique d’un homme du peuple du blues
 D’unesomme Ă  l’autre, d’un sax (tĂ©nor et soprano encore) Ă  l’autre, c’estsur un mode plus centrifuge que se lisent les huit chapitres prĂ©mĂ©di-tĂ©s par le pianiste britannique Tony Hymas (aussi joueur d’appeauxpour prĂ©ciser le bucolisme du “Mercredi 5 avril”) pour Eight DayJournal, suite concertante offerte aux sĂ©duisantes contradictions del’improvisateur Sam Rivers que commente, en guise de “liner notes”,un jeu de saynĂštes inventĂ© par le dessinateur Moebius qui aiguise dĂ©li-cieusement l’incertitude. Soit une collision rĂȘveuse dans un lacis d’ail-leurs orchestraux (Ă  quoi participent, entre autres aventuriers, SylvainKassap, François Corneloup, le trompettiste Henry Lowther, le bas-siste Chris Lawrence, NoĂ«l AkchotĂ©) Ă©chappant Ă  tout Ă©tiquetage ouen superposant plusieurs jusqu’à un effet de palimpseste, Ă  la fois

COLLECTIFVOL POUR SIDNEY

nato 777706 Han Bennink (batterie), SteveBeresford (piano, voix), BritishSummer Time Ends, Hugh Burns(guitare), Lol Coxhill (saxophone),Michel Doneda (saxophone,Urszula Dudziak (voix), Tony

Hymas (piano), Elvin Jones (batte-rie), Lee Konitz (saxophone), TheLonely Bears , Francine Luce

(voix), Taj Mahal (chant, guitare),Charlie Morgan (batterie), TonyMuschamp (guitare), Evan Parker(saxophone), Chris Parren (piano),Pat Thomas (piano), Charlie Watts(batterie), Kenny Werner (piano),

Pepsi (voix),

JIMMY GIUFFRETALKS & PLAYS

Celp 41/42 Jimmy Giuffre (clarinette, sax

soprano et alto), André Jaume (clarinette basse)

ANTHONY ORTEGA QUARTETBONJOURAjmi AJM01

Anthony Ortega (saxophone),RĂ©mi Charmasson (guitare),Guillaume SĂ©guron (contre-basse), Randy Kaye (batterie)

STEVE LACYSCRATCHING THE

SEVENTIES - DREAMSSaravah SHL2082

Steve Lacy ( saxophone ), StevePotts (saxophone),

Derek Bailey (guitare)IrĂšne Aebi (voix), Kent Carter(basse), Jean-Jacques Avenel(basse), Kenneth Tyler (batte-rie), Jack Treese (guitare) ,

Boulou Ferre (guitare), MichaelSmith (piano), Enrico Rava(trompette) ,Claudio Volonte(clarinette), Italo Toni (trom-

bone, Carlo Colnaghi (batterie) ,Oliver Johnson (batterie),Takashi Kako (piano),

Lawrence Butch Morris (cornet)

EVAN PARKER - KEITH ROWEDARK RAGSPotlatch P200

Evan Parker (saxophone), Keith Rowe (guitare)

SAM RIVERS - TONY HYMASEIGHT DAY JOURNAL

nato 777 726 Sam Rivers (saxophone), Tony Hymas(piano), Carol Robinson (clarinette),Sylvain Kassap (cor de basset, clari-nette basse), François Corneloup(saxophone ), Henry Lowther (trom-pette, bugle), Rita Manning (violon), Sonia Slany (violon), Philip Dukes(alto), Sophie Harris (violoncelle),

Noël Akchoté (guitare électrique, appeaux ),

Chris Laurence (contrebasse), Paul Clarvis (percussions)

ARCHIE SHEPPGEMINI

Archieball ARCH0701 Archie Shepp (saxophone), Tom McClung (piano) ,

Wayne Dockery (contrebasse) ,Steve McCraven (batterie),Stéphane Guéry (guitare),

Chuck D (voix), Amina Claudine Myers (piano,

voix), Cameron Brown (contrebasse),Ronnie Burrage (batterie)

BARNEY WILENLE JARDIN AUX SENTIERS

QUI BIFURQUENTCelp C52

Jean-Bernard Eisinger (piano),Daniel Humair (batterie), Didier

Lockwood (violon), Roger Luccioni (contrebasse),

Barney Wilen (saxophone)

L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 5Arfi, maison fondĂ©e en 1977

Texte de Jean-Paul Ricard

Photo de Jean-Marc Birraux

Souvenirs, souvenirs. S’il est une galette Ă  mĂȘme dedĂ©clencher rĂ©miniscences et sensations heureuses,c’est bien celle qu’a concoctĂ©e l’ARFI Ă  l’occasion de

son 30Ăšme anniversaire. Certes, ce constat est celui dequelqu’un qui, bon mal an et de plus ou moins loin, acĂŽtoyĂ© l’aventure exemplaire du collectif lyonnais. Et ce,depuis nos dĂ©buts respectifs datĂ©s de 1977 pour lesmusiciens rhĂŽne alpins, de 1978 pour ce qui concernel’AJMI, lieu de diffusion en Avignon, au bord du RhĂŽne.Rencontre inĂ©vitable donc et qui n’est pas sans avoir laissĂ©de belles et profondes traces, dont le point culminant restele passage Ă  Avignon, en 1980, du Workshop de Lyon et, lamĂȘme annĂ©e, pour un concert inoubliable, celui duMarvelous Band donnĂ© devant 18 personnes enthousiastes.Soit la plus faible jauge de notre histoire, due ce soir-lĂ  Ă  unĂ©vĂ©nement sportif mobilisant les forces vives de la CitĂ© desPapes. Mais le MarvelousBand aura sa revanche,au mois de novembre1985, au thĂ©Ăątre duChĂȘne Noir, avec unconcert d’anthologie pourun public nombreux etconquis par la folle Ă©ner-gie et la gĂ©nĂ©reuse libertĂ©affichĂ©es par Alain Gibert,Maurice Merle, LouisSclavis, Guy Villerd, BrunoChevillon et ChristianVille.De cette belle maisonfondĂ©e en 1977, d’autrespropositions musicalessont venues, viennent etviendront encore rĂ©jouiret secouer les oreillesavignonnaises.Toutes sont lĂ , fortes dansnotre mĂ©moire, rĂ©activant nos Ă©motions au travers des multi-ples extraits sonores (CD audio + CDrom MP3) d’une sagaqui n’a guĂšre d’équivalent et qui nous sont ici, judicieusesĂ©lection, redonnĂ©s Ă  entendre. Dans un foisonnement extra-ordinaire d’inventivitĂ© et d’humour (c’est important l’hu-mour), sans nostalgie aucune, d’une brĂ»lanteactualitĂ©.L’objet, bel objet, est, cela va sans dire, indispen-sable Ă  toute discothĂšque sĂ©rieuse consacrĂ©e Ă  la musiquevivante du XXĂšme siĂšcle. Je me souviens aussi (nousaimions en plaisanter avec l’ami Maurice Merle) de ma pre-miĂšre rencontre avec la musique de l’ARFI. C’était un peuavant tout cela, un soir d’étĂ© Ă  Chateauvallon. Dans le cadred’un concours d’orchestres amateurs (on ne disait pasencore « tremplin jazz ») sponsorisĂ© par une grande marquede biscuits et au milieu d’un nombre consĂ©quent de clones« New Orleans ». Est apparu sur scĂšne le « Free JazzWorkshop de Lyon » (Maurice Merle, Jean MĂ©reu, PatrickVollat, Jean Bolcato, Christian Rollet). Etonnant, non ? L’ARFIou l’art de ne rien s’interdire et, pour moi, un choc mĂ©morableet dĂ©terminant. Merci l’ARFI !

ARFI, MAISON FONDÉE EN 1977

La Marmite Infernale (archives Arfi)

libre et dĂ©licat, fragile et violent, aux frontiĂšres, inĂ©vitablement, de cequ’on est convenu d’appeler “jazz” ou “musique classique”. Et puis,last but not least, une sorte de retour, par voies trĂšs dĂ©tournĂ©es quasilabyrinthiques, Ă  ce qu’on serait tentĂ© de considĂ©rer comme des fon-damentaux de la musique improvisĂ©e et que le poĂšte Paul HainesrĂ©sume comme une « abondance of beautiful moments », tandis queGĂ©rard Rouy, moins feignant, dĂ©crit « une mosaĂŻque de microsons etde scories, une jungle de souffles et de plaintes grouillant et se rĂ©pon-dant dans une vertigineuse surimpression de nappes longues et bario-lĂ©es superbement en prise avec le prĂ©sent » : les Dark Rags du saxo-phoniste Evan Parker et du guitariste Keith Rowe, ou le dialoguerĂ©duit Ă  son expression la plus hypertrophiĂ©e et vertigineuse,jusqu’en des trĂ©fonds Ă©voquant quelque spĂ©lĂ©ologie du cĂŽtĂ© d’uninconscient instrumental. Fascinant, inquiĂ©tant et mĂ©thodiquementloin de toute musique d’ameublement. Inutile d’attendre NoĂ«l ouThanksgiving : ces musiques sont dĂ©cidĂ©ment hors saison.

COLLECTIFCOMPILATION ANNIVERSAIREARFI, MAISON FONDÉE

EN 1977Arfi AM040

l’album rassemble plus de 80titres, soit 7 heures de musiqueaux formats audio et mp3.

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6 Changer la vie L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Texte de Emmanuelle K.

Image de Stéphane Courvoisier

S ’approprier l’Histoire, la nître, passe par changer la vie.

Se rĂ©volter.Vaincre jour aprĂšs jour la multiplicitĂ© des peurs.S’associer, jouer, imaginer, penser, crĂ©er, inventer,dĂ©couvrir, retrouver, reconnaĂźtre.Revendiquer le droit Ă  l’existencepar la crĂ©ation de situations enfin Ă  vivre.Et puis, au cƓur de ça, aimer surtout.

Aimer est inhĂ©rent au mouvement lui-mĂȘme.

Nous n’abandonnerons pas le terrain de la vie.Nous n’avons, Ă  ce jour, rien trouvĂ© de plus vrai.Il est inĂ©luctable que nous soyons de plus en plusnombreux

- car tout finit par se savoir -Ă  trouver si violemment plaisirĂ  l’aventure d’ĂȘtre vivants et si grand dĂ©plaisir

Ă  l’état de ce mondeque l’ordre qui y rĂšgne

n’y puisse rĂ©sister

Qu’on ne s’y trompe pas, cet ordre a,depuis longtemps, signĂ© son arrĂȘt de mortpar l’usure incroyable d’énergie

qu’il nous impose,condamnĂ©s que nous sommes

Ă  l’implosion en permanence,sacrifiĂ©s que nous sommes aux vampires.

Extrait de Quand l’obĂ©issance est devenue impossible(Le Krill Éditeur - Éditions de la DiffĂ©rence)

COLLECTIFBUENAVENTURA DURRUTI

nato 777733Elsa Birgé, Abel Paz, Tony Hymas, Tony Coe, Nathalie Richard, Noël Akchoté, UnDrame Musical Instantané, Bernard Vitet, François Corneloup, Hervé Legeay, MichelGodard, Xavier Desandre Navarre, Jean-Jacques Birgé, Joe Carioca, Henry Lowther,Ladybones Trombone Quartet, Tracy Holloway, Abigail Newman, Lorraine Temple,Sarah Williams, Paul Clarvis, Carmen Alvarez, El Roto, Paco Narvaez, Violeta Ferrer,Carol Robinson, Benoßt Delbecq, HélÚne LabarriÚre, Lucie Recio, La Marmite

Infernale, Jean-Paul Autin, Jean Bolcato, Michel Boiton, Jean-Luc Cappozzo, PatrickCharbonnier, Xavier Garcia, Alain Gibert, Jean MĂ©reu, Maurice Merle, Dimitri Naiditch,Alain Rellay, Christian Rollet, Jacques VeillĂ©, Guy Villerd, Steve ArgĂŒelles, Marc Ducret,Marie Thollot, Angel Carmona, Evan Parker, Agusti Fernandez, Manuel Aguilella,Alfonsina Ortega, Anna Luif, Nadja Zela, Anna Vilas, Dave Green, Beñat Achiary,Michel Etchecopar, Mohamed Bouari, Alla, Phil Minton, Mark Sanders, Dominique

PifarĂ©ly, François Couturier, Kader l’Aktivist, Guillaume Orti, FrĂ©dĂ©ric Briet, Joe Carver,Eric Chalan, Claude Tchamitchian, Norbert Lucarain, Jean-François Pauvros, JĂ©susGuillĂ©n, Miguel Celma, Sylvain Kassap, Didier Petit, Philippe Carles, Raymond Boni

RONNIE LYNN PATTERSONDIDIER LASSERRE

THE GUERNIKA SUITEAmor fati FATUM008

Ronnie Lynn Patterson (piano), DidierLasserre (batterie)

CHANGER LA VIE

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7L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 Il fait froid dans le monde

BRIGITTE FONTAINEARESKI

ART ENSEMBLE OF CHICAGOCOMME À LA RADIO

Saravah SHL 1018Brigitte Fontaine (voix),Lester Bowie (trompette),

Joseph Jarman (saxophones,percussions), Roscoe Mitchell(saxophones), Malachi Favors

(contrebasse), LĂ©o Smith (trompette),

Jean-François Jenny Clark(contrebasse),

Jean-Charles Capon (violoncelle),Albert Guez, Jacques Higelin

(voix), Kakino de Paz, Areski (voix)

FRANÇOIS TUSQUES1965, FREE JAZZ

in situ IS 039Bernard Vitet (trompette),

François Jeanneau(saxophone et flûte),

Michel Portal (clarinette basse),Charles Saudrais (batterie), Beb Guerin (contrebasse), François Tusques (piano)

Texte de Christian Tarting

Photo de Guy Le Querrec

Alors, je venais de retrouver Paul Louis et alors Nantessans dĂ©lai est venue dans la conversation – Nantes :pas celle du passage Pommeraye mais elle d’autres

Ă©chos, peut-ĂȘtre d’autres fantĂŽmes, du cĂŽtĂ© du Pont Mauditet de l’üle Mabon, elle de vivants paradoxaux, des forcestoujours lĂ , de leur insinuation. (Tu n’oublies pas les compa-gnons d’autrefois, tu reconnais la sonoritĂ© juste de l’eau surle pavĂ©, la frappe des pas, l’affaire dĂ©ambulĂ©e.) Paul, monPaul Rossi d’une ancienne liturgie, d’une nuit marquĂ©e detous nos vieux espaces repris-inventĂ©s, tous nos coups defolie, rĂȘves et l’écriture de ces rĂȘves, Paul m’a redit les ami-tiĂ©s, m’a reparlĂ© de Beb et moi aussi j’ai parlĂ© de Beb.Bernard, c’était Bernard encore Beb : je revois la vieillephoto oĂč vous Ă©tiez ensemble, une sĂ©ance d’enregistrement,tu Ă©tais lĂ  Paul, tu Ă©tais lĂ  pour la revue Ă  laquelle tousdeux longtemps nous avons collaborĂ©. Bernard tu l’asĂ©coutĂ©, le 26 octobre 1965 Ă  la ComĂ©die des Champs-Ély-sĂ©es, tout un aprĂšs-midi. Paris. Le froid la pluie : pas gravepour un Nantais. Avenue Montaigne, 14 heures, je n’étaispas avec toi : trop jeune encore. Un jour quand mĂȘme, unenuit de juillet tu m’as racontĂ© mais j’en avais dĂ©jĂ  le rĂ©citde ta plume je connaissais bien l’histoire. Bernard ton amisur un disque de François ton ami qui allait reprendre, cetaprĂšs-midi, le titre du disque de Coleman pas trĂšs vieuxtoujours aujourd’hui neuf. Une nouvelle chose neuve ce jourd’octobre, musique dĂ©clarative, et du souvenir toutefois unpeu (oiseau, oiseau, oiseau), et du dĂ©goĂ»t de la guerreinfĂąme encore fraĂźche Ă  l’esprit (Charonne, pas si loin),dans les volumes difficiles de la salle de thĂ©Ăątre vide tu ledis page 21, et le son de Beb, imposant-ogresque, on le

reconnaissait sans discussion, et sa verve rythmique inlassa-ble, tu te souviens du concert de ChĂąteauvallon aussi, oui1972, de ce concert qui pour quelques-uns d’entre nous atout dĂ©clenchĂ©. On Ă©tait lĂ  Paul et moi et puis, et puis ladate est revenue : ce 14 novembre de 1980. Tout de suitealors nous avons su la mort de Beb, tout de suite nousavons pu dire il fait froid dans le monde, loin si proches toimoi, Paul. L’un de mes premiers morts tu vois – maintenantla liste est longue. Il a fait froid, novembre est un moisdĂ©gueulasse, le froid n’a pas bougĂ©. Il a fait froid Brigitte...et Lester et Malachi le dĂ©licat sont partis et tu chantesencore le froid la pince du monde ne s’est pas desserrĂ©e.Au bout de la corde terrible elle avait marquĂ© des pointselle ne s’est pas desserrĂ©e. Tout juste un peu de bruit pourcombler le silence, tout juste le bruit du dĂ©goĂ»t. Tout Ă  fait :le monde est tout Ă  fait comme il Ă©tait, ça continue de sevoir, dĂ©goĂ»tant, Ă  cette minute il est dans le mĂȘme Ă©tat pasmĂȘme pire souviens-toi Brigitte, pas mĂȘme, tu n’as pasoubliĂ© le napalm et le reste. Un peu plus dĂ©masquĂ© mais. Àcette minute l’état policier de nos adolescences est tou-jours lĂ . Pas mĂȘme pire : un peu plus dĂ©masquĂ© mais. Unpeu plus dĂ©masquĂ© mais : mais tu sais notre force et peut-ĂȘtre. À cette minute, oĂč il fait froid encore, Ă  cette minutedes incendies s’allument, parce qu’il fait trop froid, parceque nous sommes vivants, toujours vivants, toujours vivantset le dirons de plus en plus. Fort.

(À tous ceux de Tarnac.)

Free Jazz, sorti à l’origine chez Mouloudji

IL FAIT FROID DANS LE MONDE

Brigitte Fontaine, Philippe Douste-Blazy (Ministre de la Culture de 1995 à 1997), remise du Grand Prix de la Chanson, décembre 1996

«L’état policier denos adolescencesest toujours là»

Page 8: allumes du jazz

8 What’s up Doc ? L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Texte et image de Rocco WHAT’S UP DOC ?

KRISTOFF K ROLLLE PETIT BRUIT D’À CÔTÉ

DU CƒURVand’Ɠuvre VDO0222

Carole Rieussec (musiquesconcrĂštes, acousmatiques),Jean-Christophe Camps(musiques concrĂštes,acousmatiques),

Daunik Lazro (saxophone),Noëmi Schindler (violon), Sona Khochafian (violon),Christophe Roy (violoncelle)

PASCALE LABBÉLES LÈVRES NUES

Nuba 1202 Pascale Labbé (voix et direc-tion), Hughes Germain (dispositif électronique), Gilles Dalbis (percussions),Olivier Benoßt (guitare), Paul Rogers (basse),

Christophe Rocher (clarinette),Christian Zagaria (violon),Christine Wodrascka (piano),Christine Bertocchi (chant) et une vingtaine de personnesayant ou ayant eu recours

Ă  des soins

SENS - ORTIREVERSE

Quoi de neuf docteur DOC074Olivier Sens (ordinateur),Guillaume Orti (saxophone)

L'invention estdans les limitesrepoussées dugeste musical,de la forme etde l'écoute *

Que chacunpuisse témoigner deson propreunivers sonore**

Ni austÚre, nifacile, cettemusique apparaßtcomme unesynthÚse possible d'univers souvent opposés. ***

* Kristoff K Roll** Pascale Labbé*** Guillaume Orti - Olivier Sens

Page 9: allumes du jazz

L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 9

prĂ©cipitation, obstinĂ©ment grave, commel’indique la formation ingĂ©nieuse tĂŽt aban-donnĂ©e avec sĂ©rieux pour vaguer ailleurs,partout oĂč son Ă©toile l’appelle Ă  gronder.Puis il descend pour se tenir suspendu tantque le son des instruments continue etremonte ensuite Ă  sa place surplombante,jusqu’au prochain festin.Si pour Hubert, Perec (if Ă©tĂ©tĂ©, Ă©borgnas-tul'astre sĂ©datif ?) occulte Mingus, commechez Emile, nous demeurons dans le regis-tre connu du jazz Ă  quatre, partie carrĂ©e rĂ©vĂ©rencieuse, troquant la redite outre atlantique pour l’if conditionnel ou son Ă©rable des origines, bien qu’en poussant unpeu. L’Orient peut alors devenir presque possible. (3)RĂ©ponds « absent » toi-mĂȘme, sinon turisque de ne pas ĂȘtre compris. (1)Quand, par l’introduction d’amplificateurs,cĂąbleries, pĂ©daliers et consorts, l’artifice dugrossissement compense la miniature commune, c’est encore l’excĂšs qui s’essayeĂ  combler l’absence. Le capteur placĂ© auplus prĂšs du branle reporte les capricesinfimes, grattages, tirages, frottis de crinsqui tous s’achĂšvent en feulements crescen-dos jusqu’à l’emballement de tous les composants en boucles sans fin, se nourrissant de leurs propres transes, croquant leur tendre chair comme une fission de noyaux s’acheva, jadis, en champignons funestes. La rĂ©action enchaĂźne ne s’interrompt que par le court circuit du off. AurĂ©lien Ă©vite le coma parune juste balance entre la douceur du haut-bois de forĂȘt, la minoration du percussifpressĂ© et l’étouffement du brame Ă©lectro-nique. Il est le centre qui tire les fils. LerĂ©veil, moins rude, permet la contemplationd’une colonne de fourmis de Panurge quiles unes aprĂšs les autres se prĂ©cipitent dansl’embrasement d’une fournaise de libreimprovisation ravie des bruits du jazz ouune atmosphĂšre de catastrophe post mĂ©tal-lique. Parmi les corps en chute des cerfs,des cĂ©tacĂ©s et des chevaux se voient sou-dain affublĂ©s de courtes ailes et disparais-sent dans la nuĂ©e acide comme des enlumi-nures baroques. (4)

Le sentiment comme tu sais, est enfant dela matiĂšre. (1)C’est une grosse queue d’ogre, couverte derides, qui s’éloigne en se balançant, dans sadĂ©ambulation tranquille, comme unemarionnette empoussiĂ©rĂ©e jusqu’à sa rĂ©duc-tion en un cercle parfait qui bouge encore,lĂ -bas, vers l’horizon.C’est la vie sauvage d’une tribu, les Ă©lansd’un collectif qui se plaisent Ă  toutes lesĂ©chappĂ©es belles dans une quĂȘte chan-geante de folklores inventĂ©s, Ă  l’instar d’an-cĂȘtres rhodaniens dont, dĂ©sormais se perpĂ©-tue la lignĂ©e, en se jouant des codes, sous

les regards complices d’une aimable sorciĂšre, de mages rieurs.MatinĂ©es de joyeusetĂ©s, fanfare urbaine, sĂ©ances de cinĂ©ma expression-niste, ils aiment tout du cirque, des enfants et de la dolce vita. La profu-sion de leurs talents en fait l’escouade de choc qui n’a pas peur desloups, ni des coups, ni des choux. VoilĂ  pourquoi ils sont prĂ©servĂ©s, ici

au dessert, pour la fine bouche. (5)

Le jardinier invalide souritAu souvenir de ses outils perdusAu bois mort qui se multiplie (1)Rarement dupes du chevrotementde la dĂ©magogie, libres et penseurs,mordant dans le sommeil del’unique, crachant le rebus, ce sontquatre actes de gĂ©nĂ©rositĂ© quirĂ©concilient avec les livres comptables de poĂ©sie et les merveilleux bestiaires

(1) RenĂ© Char - Fureur et MystĂšre,Les Matinaux, Le Nu perdu -(2) Emile Parisien Quartet - Au revoirporc-Ă©pic – Laborie(3) Hubert Dupont – Spider’s dance– Ultrabolic(4) Figurines – Les fourmis meurentaussi – Rude Awakening prĂ©sente(5) L’Ogre – Ograminations – La TribuHĂ©risson

modifier les soies en piquants. (2)MĂ©fiez-vous de moi comme je me mĂ©fie de moi, car je ne suis pas sansrecul. (1)Ici l’arachnide obstinĂ© tresse son fil en une arche oĂč brille, au centre, la perle de rosĂ©e qui capte toutes les humeurs. Le tissu est fait sans

ArrĂȘte ton char, Ă©coute !

Echapper Ă  la honteuse contrainte du choix entrel’obĂ©issance et la dĂ©mence, esquiver l’abat de lahache sans cesse revenante, du despote contre

laquelle nous sommes sans moyens de protection,quoique Ă©tant aux prises sans trĂȘve, voilĂ  notre rĂŽle,notre destination, et notre dandinement justifiĂ©s. Ilnous faut franchir la clĂŽture du pire, faire la coursepĂ©rilleuse, encore chasser au-delĂ , tailler en piĂšcesl’unique, enfin disparaĂźtre sans trop de pacotilles sursoi. (1)

Sur les rives putrides de l’égout global survivent lesderniers des hommes Ă  contempler les restes d’uneopulence dĂ©composĂ©e, charriĂ©s par des eaux hui-leuses. Ici, isolĂ©s aux regards fous ils jouent avec desossements, mĂ©ditent sur des excrĂ©ments, au-delĂ  desmontagnes, en banlieues, rassemblĂ©s en groupes pri-mitifs ils poussent de faibles cris ponctuĂ©s de chantsfunĂšbres. Un mĂȘme malheur s’est abattu sur lesmasses rĂ©signĂ©es, dont les faux cons maltĂ©s du buil-ding chaos ne font qu’une bouchĂ©e provisoire. Lessuffisants se rĂ©clament de la vĂ©ritĂ©, assĂšnent le faitdivers avec prĂ©tention, imposent l’insignifiant Ă  laune, produisent de la monnaie sans nulle richesse,embobinent en thĂ©ocrates de la trĂšs vaine divinitĂ©universelle. MatĂ©rialistes illettrĂ©s, admirables ennemis quiaspirent Ă  la stabilitĂ© de leurs positions, nous leursommes reconnaissants d’avoir rappelĂ© l’état deguerre permanente dĂ©clarĂ©e Ă  nous autres, pauvres,Ă©trangers, intellectuels, malades, poĂštes, transpa-rents, flammes des allumĂ©s.Rassurez-vous frĂšres, ce ne sont que de fragilesennemis qui s’appuient sur leur logique de rĂ©seauxvirtuels, de marchĂ©, de communautĂ©s d’investisseursavides, de bandes ou de hordes excluant toute possi-bilitĂ© de croiser d’improbables Ă©tincelles. N’ayez pas peur amis, ce ne sont que couards auxallures de matamores ! Leurs victoires seront brĂšves.Creusez l’esprit critique, approfondissez le scepticisme, lisez de vrais livres.Le livre est le miroir pour dĂ©chiffrer son propre refletdans un paysage de cygnes, en poussant toujours plus loin dans la succession des plis, despages, jusqu’à dĂ©couvrir ce qui y est serrĂ©, le mystĂšreque le fin bout de la derniĂšre ligne ne rĂ©soudra pas.Que d’efforts fertiles Ă  pousser ainsi l’attention.MalgrĂ© leur immĂ©diatetĂ©, encore plus d’efforts sontnĂ©cessaires pour se trouver dans le bazar desmusiques qui abreuvent jusqu’à saturation. Seule estsouhaitable celle de vifs, amis vivants, souvent survi-vants, lumiĂšres dans la nuit. Infailliblement est Ă©cartĂ© tout l’immatĂ©riel des fichiers virtuels, de lafantomatique radiophonie, des sons compressĂ©s distribuĂ©s Ă  grandes distances, Ă  trĂšs grandesvitesses, pour un partage entre inconnus provisoirement appariĂ©s. Que reste-t-il ? La terre, le labour, les sillons (jadismicros, aujourd’hui cĂ©dĂ©s) comme ces pliures Ă©voquĂ©es plus haut, le cortex matĂ©riel oĂč le mystĂšrepeut encore se cacher, la graine germer.Au dĂ©savantage de l’immĂ©diate tĂ©lĂ©phonie voiciquelques Ă©missaires concrets. Le recours Ă  l’archive matĂ©rielle offre la joie de la profanationd’une premiĂšre peau, cellophane protectrice, puis ledĂ©pliage du coffret avec l’attente d’une dĂ©couvertependant que l’oreille palpite, encore distante. Ensuitepour que vienne l’allĂ©gresse, l’harmonie escomptĂ©e de la liqueur et du fla-con, il faudra patienter, dĂ©plier, lire, relire, faire rĂ©sonner le rayonnage,puis recommencer.Aujourd’hui envoyĂ©e au front c’est une colonne de hasard conduite parPrez, le porc Ă©pic, puis vient l’arai-gnĂ©e danseuse de l’abĂźme, suivied’une thĂ©orie de petites fourmis appliquĂ©es, pour se clore par lepachyderme chaloupĂ© qui chante. On doit sans cesse en revenir Ă  l’érosion. (1)Une façade minĂ©rale pour exhausserla hĂąblerie du brillant gascon affublĂ©, par les autoritĂ©s enthousiastes, des qualificatifs duprestige : sĂ©millant, omniprĂ©sent,ambitieux de musique. Le voici projetĂ© dans une crĂ©ation nĂ©o-classique mĂȘlĂ©e d’hommages enun brouillamini goĂ»teux qui s’étirespacieusement en contemplant sapropre image qu’une audienceenthousiaste encourage de hourras.Ils sont si jeunes ! Leur fraĂźcheur serit de tout avec l’assuranceconsciente du talent jusqu’à l’emballement qui enfile des perlesbavardes et probantes. Quelquestouches poivrĂ©es de rage rauque,these foolish things, viendront, plustard, avec profit, parfaire les promet-teuses prĂ©mices qui se lĂšvent ici pour

Texte de Sylvain TorikianImage de Sylvie Fontaine

L’OGREOGRAMINATIONSLa Tribu HĂ©risson LTH103Samuel Chagnard, VĂ©ronique

Ferrachat, Vincent Guglielmi, JoëlJorda, Stéphane Lambert, MaximeLegrand, Raphaël Poly, FrédéricRoudet, Xavier Saïki, Serge Sana,Patrick Sapin, Laurent Vichard

EMILE PARISIEN QUARTETAU REVOIR PORC EPIC

Laborie LJ 03 Emile Parisien (saxes), JulienTouery (piano), Ivan GĂ©lugne(contrebasse), SylvainDarrifourcq (batterie)

FIGURINESLES FOURMIS MEURENT

AUSSIRude awakening présente1DCD0016 RA2005

Aurélien Besnard (clarinette),Benoist Bouvot (guitare), Julien

Mauri (batterie)

HUBERT DUPONTSPIDER’S DANCEUltrabolic UBR0502

Hubert Dupont (contrebasse),Rudresh Mahanthappa (saxo-phone), Yvan Robillard (piano),Chander Sardjoe (batterie)

ARRÊTE TON CHAR, ÉCOUTE !

Page 10: allumes du jazz


un nato vintage avec du monde Ă©lĂ©gant ; un Collignon & co ; tiens le Franck Vigroux prĂ©vu qui n'est paslĂ , Michel Blanc Ă  la place, va pour Michel Blanc – avec Franck Vigroux, d'ailleurs ; un DMI de derriĂšre lesTeppaz avec track bonus pour faire survibrer les tympans, et c'est bien fait pour ça ; et de la trompetteatmosphĂ©rique version Berrocal, version Hassell...

Alors :sur iTunes classer tout le monde,six disques,cinq heures,cinquante-quatre morceaux,

par ordre de durée croissante. Gracenote trouve tout, les pochettes aussi : .

Chronique d’un remix spĂ©cial remix, travelogue un peu Ă  l’est10 L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Texte de Michel Souris

Photos de Guy Le Querrec

Voir qu'il y a d'abord

First track donc, frĂŒh, tĂŽt, dĂ©part de la gare de Berlin-est, pouet Berrocal. MalgrĂ©

sans titre dans les toilettes pour Ă©chapper au contrĂŽleur, bravo Jac. Premier arrĂȘt,

FrĂŒh in Berlin, 44 secondes. TĂŽt. Constater par avance qu'on ira jusqu'Ă 

Trop d'adrénaline nuit, 24 minutes 29 secondes. Se coucher tard nuit. De la nuit à la nuit.

backant Julee Cruise. C'est l'automne, l'automne perdu, les feuilles tombent une Ă  une en Ă©cho Ă 

elles-mĂȘmes. Ça se gĂąte : complicitĂ©, avec qui, quoi ? Filer, vite, reprendre le train. Michel Blanc


au parc, quel parc ? On s'assoit - quiétude, lourdeur orageuse 80s derriÚre genre Phil CollinsLa liste annoncée


croit son MySpace, et celle-là, on lui a déjà fait souvent, il en a assez. Boxeur idiot avec ses p'tits

poings en wood-blocks, vite à terre et voilà que point le matin, heure du double express au café

Slavia, Prague. Toujours plus Ă  l’est, Palmyre, maintenant, il fait quasi jour, pas de ZĂ©nobie pour

CélimÚne, rien à voir...Nous ne pouvons espérer autre chose... neige, sang, blood, simple,

fusillés pour l'exemple... De quoi s'accorder un moment de réflexion matinale, avec chambre d'écho

associée. Aller retour, TGV Est, terminus Strasbourg, stade de la Meinau, entraßnement matinal, et cogne,

Collignon. Du foot, de la boxe contre son ombre, dimanche 29 novembre ? c'est donc bien l'automne,

merci de la précision, Tonie. Eh ? Tiens ? Twin Peaks ? Ah non, Chen Pe'i Pe'i trois ans avant Twin Peaks.L'hirondelle d'or, les Shaw Brothers, ça y est, on vire Orient-express. Sous peu, il y aura de la fumée qui

Georges Jouvin en abus de petit gris ? Jean-Claude Borelly au TranxĂšne ? Aranjuez par Richard Anthony?

Luci, légÚres comme du Honey Pie. Les "Ensées", prétend Gracenote pour iTunes, qu'est-ce qu'une ensée ?

On se documente, on trouve les gesses à feuilles ensées. Qu'est-ce qu'une gesse ? On se documente, on

là il ne dit pas grand chose non plus, c'est ça son boulot. En plus il n'est pas là... Attention, title track de

vers l’est vite ! les haricots y sont dangereux mais aimables aussi, un surtout, celui qui joue de la

Laval, à part les reliques de Saint Tugal que l'on entend pleurer à l'envers, selon la légende. Retourner

Jon, ça va mieux et non, non, pas vers l'ouest, pas Laval, pas le week-end à Laval, il n'y a rien à voir à

pas encore. Tout de mĂȘme, vaut mieux mettre le bouton du chauffage sur "chaud", warm shift, merci

marche pas mon gaillard, vous n'allez pas faire croire qu'il y a du givre aux pylĂŽnes. C'est l'automne, l'hiver

doux comme un mouton Ă©lectro sheep sheep sheep, petit oiseau sur la branche, gentil colibri. Ça ne

Passage Ă©clair : passage Ă©clair, au buffet de la gare, billet pas valable, poursuite dans les couloirs, vite,

trouve une plante annuelle grimpante à feuilles papilionacées. De toutes façons, ce n'est pas ensées, c'est pensées, alors laissons les gesses et papilionacées. CÎté Camisetas, c'est l'heure de la digestion apparemment

very 'umble, very 'eavy. Repos en wagon-lit double vue Chambre ouest / Chambre est - et

marche en avant, vers oĂč ? Vers chez Mime Marcel, celui qui dit "non !" dans Silent Movie de Mel Brooks, et

difficile d'un solide baeckeoffe au King Crimson, au Deep Purple, au Chapi Chapo, au Uriah Heep

dedans, instant chicorĂ©e, fin de l'arrĂȘt Ă  la gare de Nonidentifiedsk, sonnette, portes qui se referment,

la machine, lente à redémarrer, elle, mais plic merci la hotline, soudain c'est reparti avec les pensées de

redĂ©marrage, et l'ours savant s'agite - contrepĂšterie ? Welcome to the Machine , qui rĂȘve,

Parce que hein, Tallulah de quoi, maintenant avec ta tĂȘte de banque ? Mais stop, rĂ©veil, debout lĂ -

sortira, rondelles grises, c'est bien du gris. Et tout s'allonge, le temps s'Ă©tire, tel un effondrement,

Michel Blanc, quand mĂȘme, ce n'est pas celui-lĂ , non, pas Jean-Claude ? Non il a des cheveux lui, si on en

CHRONIQUE D’UN REMIX SPÉCIAL REMIX TRAVELOGUE UN PEU À L’EST

Madame Tornade, il fait beau et clair mais encore nuit. Passage rapide, don't mess with Ms. T , et repouet

Page 11: allumes du jazz

Puis repartir, sur iTunes reclasser tout le monde,six disques,cinq heures,cinquante-quatre morceaux,dans l'ordre alphabétique cette fois,




Bon, nouvel arrĂȘt pour rĂ©approvisionnement,nettoyage neuronal,cappuccino,pipi,breaket petit tour ailleurs sur l'iTunes




11L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 Chronique d’un remix spĂ©cial remix, travelogue un peu Ă  l’est

Texte de Michel Souris

Photos de Guy Le Querrec

harpe, ça ne fait pas que faire péter, les haricots. Et ce n'est pas aussi dangereux que les nains qui dorment dans leur maison, et qui n'aiment pas qu'on vienne manger dans leur bol, Bashful, Doc, Dopey,

Grumpy, Happy, Sleepy and Sneezy. Ah non le bol c'est les trois ours, rituel organique, roi Cobra, Maria Montez, Jim la jungle, Johnny Weissmuller, Hollywood, Hollywood Babylon, Diana dort, Tonie le dit,

sur le C à Lidice. Ça n'existe plus la Ceskoslovensko avec chapeau à l'envers sur le C ou pas. Et Lidice

non plus, rasée. Number 9, number 9 si fait, et pas de radio, no aqui radio Andorra, aqui

radio Andorra, lĂ  oĂč les camisetas ne sont pas chers. Andorra paradis fiscal, lĂ  oĂč il se cache, Luciano ? oĂč ? Ă  l'Ă©glise ? dans la caisse claire ? Luciano qui ? Luciano Lucky ? Luciano quoi ? Luciano Serra,

pilota ? Luciano file, malgré un pneu lisse, tchouckapouk pruut. Et voilà : à pied, comme tout le

monde ça use ça use les souliers, comme ceux de Sue, nappĂ©e dessus dessous. Halt, arrĂȘt, stop,

Ă©longation, ça va trop vite, stop, on a dit ! 
 Ralentissement gĂ©nĂ©ral : on passe les sept minutes, maintenant,

sept minutes de rue de la sagesse, sept minutes de SOS divin, In a silent way, quand

mĂȘme un peu. Et ding ! inertie, puisqu'on vous le dit, Ă©tat comateux, cotonneux, Ă  force derespirer des vapeurs. Ding ! Eau, ruisseau, dodo. Shhh! Peaceful, puisqu'on vous le dit. Justement : retour

à Maarifa new gods faisant révérence aux old ones, en loop, en reverse, en feedback, Hassel Scissor

brother. Un peu loin de l'est depuis quelques temps, mais d'un coup on y revient : Warszawa, attention à mettre les z et les w au bon endroit, Eno et Bowie bien cachés. Toujours peaceful, bien que plus rùpeux.

Fin d'aprĂšs-midi, petites routes polonaises (ou anglaises ?) dans Schockproof, avec des virages, des arrĂȘts,

des feux rouges, des animaux qui traversent, des marches arriĂšre et Gary Windo ou non, pas Gary Windo,

non. Et là, drame ! musique ! instantanéisme ! La vie est à nous ! Prenons-le comme ça vient, c'est le

cas de le dire, parce que ça vient comme ça, et c'est comme ça, n'y revenez pas. La nuit est au courant et sacrément nerveuse, on la prend comme ça vient aussi, quand tu reviens, fugace.

histoire de se lisser le cérumen avant les six derniÚres tracks, les plus longues, trois Hassell + trois DMI. Visions of Johanna, Bear Melt, Honky Tonk (tiens ? New Gods ?), Virtually, It Noh Funny, Voulez-vous

droite (d'ac ?) et retour vers l'Europe en wagon-lit direction Italia secret de Polichinelle. Milano !

Genova ! Roma ! Allez je stoppe et je facture un baiser du kilomÚtre. Oui mais en train, ça marche pas.

Continuer jusquĂ  Paris, , le secret, la nuit, le son des bogies, le rĂȘve, agitĂ© , au pied

et direct sorti d'Abba : Darbari Bridge, le mix de l'annĂ©e. Pas de doute, c'est de nouveau la nuit, maintenant, la preuve Darbari raga de la nuit, plus Mati Klarwein, qui fait le grand Émile rĂŽder de nouveau,et pas que dans la reverb de la trompette. On s'enfonce dans la nuit, c'est mieux qu'un clou dans la fesse

minutes. Pause cappuccino, ça vaut bien ça. 
 Back again to the East, to Ceskoslovensko avec chapeau Ă  l'envers Jayne Mansfield se couche sous son drap, Ă  en perdre la tĂȘte. 
C'Ă©tait le premier morceau Ă  plus de cinq

de la lettre tacatoum, contraste frappant avec la deuxiÚme partie dont elle renforcera le caractÚre de démonstration scientifique, oui agité, un Drone Marsupial Inopiné, ça n'aide pas trop à rendre les voyages

tranquilles. Mais bon, bonus track DMI : Sancta Papaverina, avec le pape, Viva il Papa ! et le title

track de Trop d'adrĂ©naline nuit : Trop d'adrĂ©naline nuit
 Bon, on y est. 24 minutes 29 secondes c'est plus qu'il n'en faut pour revenir en arriĂšre, corriger les ponctuations, repĂ©rer les rĂ©pĂ©titions, vĂ©rifier qu'on n'a pas dĂ©passĂ© les 9000 signes, zut c'est juste au-dessus, 9001. Tout changer.Et maintenant, il faut aller tĂ©lĂ©phoner Ă  Estella
 et que la prĂ©sentation soit brillante ! Estella, je l'avais oubliĂ©e, celle-lĂ . Minuit ! de Berlin frĂŒh vers ailleurs (Gare de l'est ?) tard : fini.

Alors
 tiens. L'agitation de l'ours savant, donc.

( )

BLACK - COLLIGNON -DELPIERRE - ROULINCAMISETAS

Chief Inspector CHPR200702Médéric Collignon (voix, cornet,bugle, claviers), Maxime Delpierre(guitare), Arnaud Roulin (claviers),Jim Black (batterie, guitare,

Ă©lectroniques)

MICHEL BLANCLE PASSAGE ECLAIRD’autres cordes Dac 071

Michel Blanc (batterie), FranckVigroux (guitare, basse, électro-nique), Stéphane Payen (saxo-phone), Guillaume Séguron

(contrebasse)

JON HASSELLMAARIFA STREETLabel Bleu LBLC6674Jon Hassell (trompette), Peter Freeman (basse),

Rick Cox (guitare), John Beasley(clavier), Dhafer Youssef (voix etoud), Paolo Fresu (trompette),Abdou Mboup (batterie)

UN DRAME MUSICALINSTANTANÉ

TROP D'ADRÉNALINE NUIT(RÉÉDITION)GRRR 2024

Jean-Jacques Birgé (synthétiseur, voix,flûtes, percussion), Bernard Vitet (trom-pettes, anches, violon, percussion), Francis

Gorgé (guitare, basse, percussion)

BERESFORD - ZORN -MARSHALL - TOOPDEADLY WEAPONS

nato HS10051Steve Beresford (claviers, trompette, per-

cussions), David Toop (guitare, flûte, per-

cussions), John Zorn (clarinette, saxo-

phone),Tonie Marshall (voix)

JAC BERROCALLA NUIT EST AU COURANT

in situ IS040Jac Berrocal (trompette),

Hubertus Biermann (contrebasse),Francis Marmande (contrebasse),

Jacques Thollot (batterie)

Rails, 2005

Page 12: allumes du jazz

12 À bas la sĂšche proximilitĂ© vive l’humide Ă©pistrophe ! L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

QUOI DE NEUF DOCTEUR BIGBAND

EN ATTENDANT LA PLUIEQDND DOC003

Nicolas Genest, Claus Stötter, Georges

Beckerich, Claude Egea (trompettes), Philippe

Botta, Gilles Miton, Charles Schneider, Philippe

Sellam (saxophones), Daniel Casimir, Denis

Leloup, Damien Verherve (trombones), François

Thuillier (tuba) Hubert Dupont, (contrebasse),

BenoĂźt Delbecq (piano), Gilles Renne (guitare),

Benjamin Henocq (batterie), Annick Tangora

(voix), Serge Adam (direction, composition)

DUO BJURSTRÖM -ROCHER

ON A MARCHÉ SOUS LAPLUIE...

Marmouzic MAR 01Christofer Bjurström

(piano, flûte harmonique), ChristopheRocher (clarinette, clarinette basse)

ProximilitĂ© », c’était le mot nouveau dont s’enorgueillissaient les ringards acadĂ©miciens en cet Ă©touffant lundi soir. Ils avaientpassĂ© tout l’étĂ© Ă  chercher un terme qui, sous des allures copines, prĂ©cisait la rĂ©serve dĂ©sormais imposĂ©e. On vivait dansl’attente sous un soleil de plomb pour ce bien maigre rĂ©sultat dont la consĂ©quence Ă©tait surtout que la sĂ©cheresse avait gagnĂ©

vallĂ©es et montagnes sans qu’aucun mot gĂ©nĂ©reux ne permĂźt Ă  la pluie de nourrir les riviĂšres et les ĂȘtres. La foule haĂŻssait les aca-dĂ©miciens, mais se taisait. La chaleur commençait Ă  faire fondre les femmes en cire et Ă  tuer les hommes en sueur. Les cƓurs fati-guaient, essoufflĂ©s au moindre geste. Le docteur « Quoi de neuf » (ainsi surnommĂ© car rare homme de fraĂźche nouveautĂ© dans lacitĂ© assĂ©chĂ©e), auteur de L’égalitĂ© des bruits - qui sous le manteau se vendit d’ailleurs fort bien – eut l’idĂ©e pour attendre la pluie,l’aider, et rendre les pensĂ©es disponibles, de sortir un bien beau vocable que les acadĂ©miciens n’auraient pu esquisser : « Epistrophe » ;rĂ©pĂ©tition d'un mot, effet rhĂ©torique, Ă  la fin des membres stimulĂ©s d'une sentence : « du peuple, par le peuple, pour le peuple ».Et pour la danse, par la danse et de la danse de la pluie, car on en Ă©tait lĂ , il convoquait de fil en aiguille, avec la mĂȘme logique,ses amis monkiens de la bande Ă  Serge Adam. Un livre ancien prĂ©cisait la classification des musiciens : les musiciens de la pluieet ceux de la sĂ©cheresse, Monk comme Debussy et Satie ou encore Michio Miyagis avant lui, appartenaient Ă  la premiĂšre catĂ©go-rie, tendance nocturne. Le grand orchestre se mettait en place, le dos cherchant les racines fraĂźches, elles aussi parfois nommĂ©esĂ©pistrophes par les anciens (ils mĂ©prisaient les acadĂ©miciens). En un Ă©clat de rire et un chant facĂ©tieux, la proximilitĂ© vola en Ă©clatset le soleil comprit qu’il fallait moins de duretĂ© pour les vivants. Un trombone appela la mer sur fond de cascades rĂ©gĂ©nĂ©rantes etle temps plein de grĂące incertaine vit apparaĂźtre l’esquif de deux beaux marins qui avaient pris le large, un moment dĂ©jĂ . C’étaitgagnĂ©, la pluie Ă©tait lĂ . On remerciait les musiciens du grand orchestre, on vivait. Christofer Bjurström et Christophe Rocher, des-cendus de leur embarcation, traversaient la ville en marchant sous la pluie sous les yeux intriguĂ©s des libĂ©rĂ©s du strict dictionnaireet de la sĂ©cheresse. Leurs instruments prenaient le relais du mythe si vĂ©ritable des cƓurs emportĂ©s et des roseaux lĂ©gers. Tous s’in-vitaient, hommes aux visages heureusement ruisselants, belles en cirĂ©s, enfants au savoir brillant gris en plus d’une couleur. Lacommunication heureuse, tous fĂȘtaient les flaques bienveillantes et fragiles du duo dĂ©couvreur. Les questions, un temps si fonda-trices, de cette citĂ©-lĂ , ou prĂ©tendument Ă  l’usage des jeunes gĂ©nĂ©rations comme « Savez-vous quelle fumĂ©e ?» ne comptaientplus pour grand chose. On n’avait plus soif, on Ă©tait bien, libres et ensemble.

«

Texte de Nicole Lat

Image de Sangram MajumdarÀ BAS LA SÈCHE PROXIMILITÉ VIVE L’HUMIDE ÉPISTROPHE !

«

Page 13: allumes du jazz

13Croc-nique de jazzL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

DEREK BAILEY JOELLE LÉANDRENO WAITINGPotlatch P198

Derek Bailey (guitare), JoëlleLéandre (contrebasse)

JEF LEE JOHNSON THISNESS

nato Hope Street HS10048Jef Lee Johnson (guitares, voix), Chico Huff (basse),Ted Thomas jr (batterie), Nathalie Richard

(chant),Ishmael Wilburn (batterie), Rob Reddy (saxophone soprano), Ben Schachter

(saxophone ténor), Mauro Refosco (percussions),Tony Hymas (arrangements cordes),

RĂ©gis Huby (violon),IrĂšne Lecoq (violon), Guillaume Roy (alto), Sarah Veilhan (violoncelle),

HélÚne Breschand (harpe), Jean-Jacques Birgé (un ange passe)

LIONEL LOUEKEIN A TRANCE

Space Time records BG2524Lionel Loueke (guitare, saz,

voix)

CROC-NIQUE DE JAZZ

Textes et I

mag

es de Ouin

Page 14: allumes du jazz

Texte de Patrick Williams

Photos de Guy Le Querrec

14 «Es-tu mon frĂšre ?» L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

SAMSON SCHMITT TIMBOMEHRSTEIN GYPSY JAZZ

BANDALICIA

Les Etonnants Messieurs Durand EMD 0701

Samson Schmitt (gtr) et Timbo Mehrstein (vln),

Mayo Hubert (gtr), Gautier Laurent (contrebasse)

DORADO SCHMITT QUINTET

DORADO SINGSLes Etonnants messieurs durand

EMD0501 Dorado Schmitt (guitare), Ludovic Beier(accordina, accordéon), Pierre-AlainGoualch (piano), Gautier Laurent

(contrebasse), Franck Agulhon (batterie)

BOULOU & ELIOS FERREPARISIAN PASSION

Bee jazz BEE015 Boulou & Elios Ferre (guitare),

Stephane Belmondo (trompette), AlainJean-Marie (piano),Pierre Boussaguet

(contrebasse)

BONI - LAZRO - MCPHEE -TCHAMITCHIANNEXT TO YOU

Emouvance EMV1023 Raymond Boni (guitare Ă©lectrique),Daunik Lazro (saxophones alto et bary-ton), Joe McPhee (saxophones alto,soprano, trompette de poche), Claude

Tchamitchian (contrebasse)

fossĂ©s (ou bien manquantĂ  tout moment de se faire Ă©craser par uneautomobile, s’égarantdans les halls des gares et des aĂ©rogares
), ils marchent bras tendusdevant eux, parfois ils se

croisent sans se voir, sebutent l’un contre l’autre :« Es-tu mon frĂšre ? Es-tu mon frĂšre ?... »

le propos des autresl’écho lointain d’un souvenir familier mais ilsprĂ©fĂ©raient l’ignorer,dĂ©clarant que « ça neleur parle pas », qu’ils « n’y comprennent rien »,que « c’est pas mon truc ».Ils tombĂšrent d’accordpour dĂ©crĂ©ter la fin de larencontre (ou de laconfĂ©rence, du congrĂšs,du banquet, du sommet,du match, du concert
)et ils quittĂšrent la table.Furieux, les oiseaux quis’attendaient Ă  ĂȘtre invi-tĂ©s Ă  partager les miettesdu festin s’abattirent sureux et leur crevĂšrent lesyeux.

Depuis lesprinces, dispersĂ©s, solitaires, errent par lemonde, trĂ©buchant surles cailloux des chemins,s’engluant dans la bouedes marais, chutant lourdement dans les

famille (ou Ă©quipe ou
)afficha un dĂ©sintĂ©rĂȘt totalpour l’histoire que lesautres racontaient. MaisĂ  l’intĂ©rieur des quatregroupes ils se passion-naient, contant les aventures les plus extraordinaires, passantde la tendresse Ă  lafureur, du rire Ă  la mĂ©lancolie
 Ils avaientĂ©tĂ© accueillis dans unparc plantĂ© d’arbres centenaires au milieuduquel une table rempliede victuailles avait Ă©tĂ©dressĂ©e pour eux. LeursrĂ©cits possĂ©daient un telpouvoir d’enchantementqu’ils attirĂšrent des nuĂ©esd’oiseaux qui bientĂŽt lesaccompagnĂšrent de leurschants. La musique desoiseaux, mĂȘlĂ©e aux motsdes princes, couvrait lemonde.

Il semblait bien Ă chacun reconnaĂźtre dans

Acette Ă©poque-lĂ  (ilse pourrait qu’ils’agisse de notre

propre Ă©poque), l’univers(ou seulement une pro-vince de l’univers) Ă©taitdivisĂ© en quatreroyaumes. Dans chacund’eux rĂ©gnait une famille(ou bien une Ă©quipe, unorchestre, un parti, unecorporation, une maison,un club, une coterie
).

Un jour, le GrandOrdonnateur del’Univers dĂ©cide de rĂ©unir tous ces princesafin qu’ils Ă©tablissententre eux une entente etqu’ils finissent par s’unir(Ă  moins que l’initiativene soit venue des princeseux-mĂȘmes, ils Ă©taientbien assez grands pour sepasser d’un GrandOrdonnateur).

Tous vinrent etracontĂšrent leur histoire.Evidemment chaque

«ES-TU MON FRÈRE ?»

Raymond Boni, Europa Jazz Festival, mai 2003 Dorado Schmitt, Jazz in Marciac, août 2007, Gipsy swing project

La musiquedes oiseaux,mĂȘlĂ©e auxmots desprinces, couvrait lemonde.

Page 15: allumes du jazz

All gods have children All gods have children est une crĂ©ation de la formation Das Kapital. Oui, vous avez bien lu : DasKapital, comme le titre allemand de l’oeuvre majeure de Karl Marx ! En ces temps de crise pro-fonde et durable (systĂ©mique disent les plus lucides), cette rĂ©fĂ©rence qui ne doit rien au hasardfait figure d’invitation Ă  se rĂ©approprier sa thĂ©orie du capitalisme. Ce nom vient comme nousrappeler que cette Ɠuvre reste d’une Ă©tonnante jeunesse. À tel point que des businessmen new-yorkais la redĂ©couvrent avec intĂ©rĂȘt pour comprendre ce qui leur est arrivĂ© rĂ©cemment
 Venons-en au contenu. Le premier morceau, trĂšs rĂ©ussi, nous plonge dans l’inquiĂ©tant. Il pourrait par-faire les atmosphĂšres oppressantes et poisseuses de certains films de David Lynch (genreEraserhead). Les deux autres plages, de belle facture, flatteront les oreilles de tous ceux quiaiment les progressions free. Si les trois musiciens affirment chacun leur prĂ©sence de façondynamique et rĂ©solue, jamais l’équilibre n’est rompu entre eux. Qu’il s’agisse du second mor-ceau oĂč les percussions, le saxophone et la guitare fusionnent progressivement dans une alchi-mie efficace ; ou du troisiĂšme dans lequel les apports de chaque instrument sont plus nette-ment circonscrits. Ces plages m’ont conduit Ă  rĂ©Ă©couter plusieurs albums ECM de la fin desannĂ©es 70, en particulier Gateway 2 par Abercrombie, Holland, Dejohnette. Alors, merci.

15Quand le contenant ajoute du sensL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Texte de Mocliher

Images de Pic

Les 30 glorieuses

Avertissement : musik pour (trĂšs) initiĂ©s. La jaquette des 30 glorieuses, CD rĂ©alisĂ© parcinq passionnĂ©s de sons industriels, annonce la couleur d’emblĂ©e : « Vers la matiĂšre brute ;strates en mouvement, infinitude des rĂ©sonances
 » Les plages sonores crĂ©Ă©es nousplongent dans un univers en partie rĂ©volu, celui de l’industrie taylorienne arrivĂ©e prĂ©cisĂ©-ment Ă  son apogĂ©e durant ces fameuses trente glorieuses (1945-1975). En s’évanouis-sant, le plus souvent douloureusement, ces usines dont l’une illustre tĂ©nĂ©breusement ennoir et blanc la couverture du CD ont entraĂźnĂ© dans l’oubli un climat fait aussi de cessons puissants et dĂ©chirants de la matiĂšre qu’on transforme, qu’on dĂ©coupe, qu’on broie,des machines qui scient, pressent, modĂšlent. De ces sons qui ont marquĂ© et meurtri desgĂ©nĂ©rations de travailleurs. C’est donc Ă  une sorte de travail de mĂ©moire que participe cetopus qui n’est pas sans rappeler les bandes son de fictions consacrĂ©es Ă  la conditionouvriĂšre. Je pense notamment Ă  ce film italien des annĂ©es 70, La classe ouvriĂšre monteau paradis d’Elio Petri, un film saturĂ© par les bruits de l’usine, ceux qui Ă©puisent, ceuxqui transpercent


DAS KAPITALALL GODS HAVE CHILDREN

Quark CD01/1Hasse Poulsen (guitare), DanielErdmann (saxophones), EdwardPerraud (batterie et Ă©lectroniques)

BENOÎT - BOESPFLUG -GUELL - LEBORGNE -

MADIOTLES 30 GLORIEUSESEmile 13 LE 0004

Olivier Benoßt (guitare), PierreBoespflug (piano), FrançoisGuell (saxophone), RenéLeborgne (batterie), Thierry

Madiot (trombone)

QUAND LE CONTENANT AJOUTE DU SENS

Page 16: allumes du jazz

16 Dans un pays oĂč l’on enferme des poĂštes L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

DANS UN PAYS OÙ L’ON ENFERME DES POÈTES

ChĂšre Anna,

Le directeur a enfin donnĂ© suite Ă  ma lettre et pour la premiĂšre foisdepuis dix semaines, les disques que tu m’envoies ne te reviendrontpas. Je te remercie de ta persĂ©vĂ©rance car grĂące Ă  toi, d’autres sonsque ceux des clĂ©s, des portes et des verrous, que ceux des cris devisages inconnus et ceux du martĂšlement lancinant de ma voix intĂ©-rieure vont pouvoir entrer dans ma cellule et dans mon ĂȘtre. Dessons que je ne connais plus. J’en Ă©prouve une joie folle en mĂȘme

temps qu’une douloureuse angoisse. Reste-t-il encore en moi uneparcelle prĂ©servĂ©e que l’isolement n’aura pas dĂ©vastĂ©e ?

J’ai peur, Anna, d’une nouvelle souffrance, que me soit rĂ©vĂ©lĂ©e laperte d’un nouveau sens et que cette autorisation soit une ultimeperverse trouvaille de la prison pour me faire sentir ses nouvellesvictoires. J’ai peur de me perdre davantage, Anna, j’ai peur.Le gardien vient de m’apporter ton paquet et je tourne et retournedepuis plus d’une heure les disques sans oser encore les ouvrir.Sept disques que j’interroge du regard en cherchant l’intention quetu as mise dans chacun de tes choix. L’un deux me fait sourire

immĂ©diatement par sa proximitĂ© avec ton nom, Anna LiviaPlurabelle. La littĂ©rature cĂŽtoie la musique, la musique les origines,l’espace semble infini, comment ne pas s’y perdre quand on neconnaĂźt plus que des murs ?

J’ai dĂ©cidĂ© de commencer par Les diseurs de musique, c’est unnom qui me met en confiance, peut-ĂȘtre seront-ils mes guides verscette nouvelle apprĂ©hension du son. J’ai passĂ© le casque sur mesoreilles – je n’ai pas le droit d’en faire profiter les autres - , j’aifermĂ© les yeux pour ne plus voir ceux de mon gardien qui me guet-tent (il y a eu trois tentatives de suicide cette semaine et la prĂ©-

Texte de Christelle Raffaëlli

Image de Nathalie Ferlut

Page 17: allumes du jazz

17Dans un pays oĂč l’on enferme des poĂštesL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

MIRTHA POZZILA SERPIENTE IMMORTALTranses européennes TE027Xavier Legasa (chant), PhilippeBotta( saxophone), Jacques

Bolognesi (accordéon), Jean-LucPonthieux (contrebasse), Pablo

Cueco & Mirtha Pozzi (percussions)

MICHEL HOUELLEBECQJEAN-JACQUES BIRGÉÉTABLISSEMENT D'UNCIEL D'ALTERNANCE

GRRR2026Michel Houellebecq (slam),Jean-Jacques Birgé (clavier,

processeur vocal)

ENSEMBLE TEXT’UPFRANCOIS COTINAUD FAITSON RAYMOND QUENEAU

Musivi MJB010CDPascale Labbé (voix), François

Cotinaud (saxophones, clarinette,composition, voix), FrançoisChoiselat (trombone, effets),

JĂ©rĂŽme Lefebvre (guitare, effets),Sylvain LemĂȘtre (percussions), +

Serge Adam (trompette)

STEVE LACYTHE HOLY LA

Free Lance FRLNS0201Steve Lacy (saxophone soprano),Jean-Jacques Avenel (contrebasse,sanza), John Betsch (batterie), Irene

Aebi (chant)

HODEIR-CARATINIANNA LIVIA PLURABELLE

Label bleu LBLC 6563P. Caratini, (direct), V. Philippin (soprano), É.

Lagneau (contralto), P. Leloup (clari), D. Barbier,

E. Gieco (flûtes), G. Porte (sax sopranino, soprano,

clarinette), S. Beuf(sax alto),J-P. Baraglioli, J-P.

SolvÚs (sax alto, ténor, clarinette),A. Bélec, P.

DuchĂȘne, M. Goldberg (sax tĂ©nor, clarinette), M.

Trousselet (sax baryton, clarinette), B. Auger (sax

basse, clarin), B. Krattli, PSlominski (trompettes),

J.Gobinet (tromp, bugle solo), J. Bolognesi, D.

Leloup, É. Louis (tromb ),J-P. Arnaud (batterie), C.

Lagniel, P. Macé (vibraph), M. Ducret (guit), P. A-

Blachette (violon), J. Bardy, (basse)

ELIANE DAVY - NICOLASTALBOT - YANN LETORT

LOUISE LABÉ OU L'AMOUR FOU

Petit Label PLblanc001Nicolas Talbot (contrebasse),Yann Letort (saxophones),Eliane Davy (comédiennne)

PEY - LAZRO - DONEDA -LE QUAN

LES DISEURS DE MUSIQUEVand’Ɠuvre VDO 9814

Serge Pey (voix, grelots, textes),Michel Doneda (saxophones

soprano et sopranino, clochette),Daunik Lazro (saxophones alto etbaryton, clochette), Ninh LĂȘ Quan

(percussion)

sence de tout objet nouveau dans une cellule appelle une surveil-lance accrue). DerriĂšre mes paupiĂšres, le vide, le noir, le mĂȘme quecelui qui m’habite depuis mon arrivĂ©e ici. Et soudain, ça grincecomme un son de poulie, ou plutĂŽt non comme un mĂąt ou commela barre en bois d’un bateau. J’ai l’impression d’embarquer, de sen-tir vivre une coque, d’ĂȘtre cette coque, d’entendre et d’ĂȘtre le mou-vement, le dĂ©part. Je me laisse glisser, changer d’état, de matiĂšre,finalement quand on n’est rien on peut devenir tout. Ca tangue, çarĂ©sonne, ça cogne mĂȘme et ça fait mal. Les sons qui me transfor-ment s’affolent, les sons qui me transforment m’affolent. Je ne vaispas y arriver, mes yeux s’ouvrent et se ferment, ma tĂȘte tourne, serefuse, cĂšde, se refuse. Ma tĂȘte, ma prison, « toi qui dĂ©fais le cer-cle qui me fait ne me dĂ©fais pas », oĂč suis-je ? « C’est l’orchestrequi joue la danse de la terre », « toi qui dĂ©fais le cercle qui me faitne me dĂ©fais pas » *
 Je sombre dans une sorte d’inconscience etme laisse porter par la vague divine qui dĂ©cidera ou des sons ou dela prison.

Je me dĂ©pose Ă©puisĂ© sur le sable d’une nouvelle rive, Louise LabĂ©ou l’amour fou, il semblerait que les sons se soient fait en moi uneplace. Une femme debout, devant un feu ardent, dĂ©clame despoĂšmes d’amour. Sa voix me parvient portĂ©e par le souffle marin, jesais pourquoi ce disque, Anna. J’entends ton cƓur qui bat. Je pense Ă  toi dehors, faussement libre et prisonniĂšre de moi-mĂȘme, de mes barreaux qui sont aussi les tiens. J’entends lacontrebasse qui rythme la douleur. J’entends des messagesd’amour.

« Ainsi, Ami, ton absence lointaine Depuis deux mois me tient encette peine,Ne vivant pas, mais mourant d’unAmour,Lequel m’occit dix mille fois lejour. »**

J’entends le saxophone qui criemes excuses, qui hurle monimpuissance.

« Ô cruautĂ©s, ĂŽ duretĂ©s inhumainesregards compatissants des cĂ©lesteslumiĂšres,ĂŽ passions primitives du coeurtransis,Voulez-vous encore augmenter mes peines ? » ***

Ce disque est magnifique mais presque impossible Ă  entendre. J’aiun besoin immense de toi, que ces poĂšmes prennent chair. Tesformes, ta chaleur, tout ton ĂȘtre me manque. Ce disque remplitmon vide de toi d’un trop plein de chagrin.

Ma main glisse vers le disque d’Hodeir, inĂ©vitablement, je t’appelle,Anna Livia Plurabelle. Soudainement, sous la baguette de PatriceCaratini, l’apparition fĂ©minine du bord de plage se trouve entourĂ©ed’un millier de lucioles affolĂ©es, telles des fĂ©es clochettes qui chu-chotent : « Anna Livia, Anna Livia, Anna Livia ». Leur langageendiablĂ© est mystĂ©rieux mais il file dans les airs Ă  grande vitesse etm’entraĂźne dans une course folle, vers un hĂŽtel sans barreau quiressemble fort Ă  celui de Sylvia Beach. Mon imagination s’emballe,j’y entre et cours aprĂšs ces petites voix flĂ»tĂ©es de piĂšce en piĂšce, Ă la recherche du maĂźtre James Joyce. Assis dans un fauteuil, lesilence se fait autour de lui, la main posĂ©e sur Finnegans Wake, ilsemble dĂ©tenir le secret de sa lecture. Je m’approche de lui, j’aime-rais lui parler, je me souviens de cette soirĂ©e, Anna, oĂč tu avais lu Ă haute voix le premier paragraphe de ce livre et oĂč nous nous Ă©tionsregardĂ©s, Ă©berluĂ©s, nous demandant bien quel mystĂšre pouvait recĂ©-ler ces phrases absconses. Je me rappelle aussi mon Ă©tonnementaprĂšs avoir lu que le traducteur français avait mis plus de vingt ansĂ  venir Ă  bout de cette Ɠuvre. Au moment oĂč je m’apprĂȘte Ă  luiparler, il pose son doigt sur ma bouche, fait un signe aux petitsgĂ©nies qui l’entourent et voilĂ  qu’à nouveau reprend la course dansl’hĂŽtel. Le secret serait-il ailleurs ? Qu’a voulu signifier Joyce ?

Un son discordant me fait enlever mon casque subitement, les sonsne fonctionnent plus ensemble, les images se brouillent, mes yeuxs’ouvrent. Un gardien est plantĂ© devant moi, la matraque battantles montants mĂ©talliques de mon lit. On m’a appelĂ© pour venirchercher mon repas mais je n’ai rien entendu. Que va-t-il encore sepasser ? Je pense avec angoisse aux disques que je n’ai pas Ă©cou-tĂ©s, je n’ose regarder dans leur direction de peur de donner demauvaises idĂ©es au gardien. Mais celui-ci, bien aguerri, n’a pasbesoin que je lui suggĂšre de punition, il voit les disques posĂ©s prĂšsde l’appareil, se dĂ©pĂȘche de les confisquer, part en claquant laporte et bien sĂ»r conserve mon plateau-repas. J’ai le ventre vide, lesouffle coupĂ© de cet arrachement. En plus de la musique, c’est unepartie de toi, Anna, que l’on m’enlĂšve encore. Heureusement, lesdisques pris sont ceux que j’ai pu Ă©couter et, prĂšs de mon lit, dis-crets, se recroquevillent les quatre autres que je n’ai pas encoreentendus. Difficile de reprendre l’écoute aprĂšs ce brusque rappel Ă la rĂ©alitĂ©. Toute faveur ici se paie trĂšs cher.

J’ai quittĂ© James Joyce, on m’a volĂ© son secret mais les sons conti-nuent de chanter dans ma tĂȘte et l’hĂŽtel se reforme petit Ă  petit,fenĂȘtres sur la mer, silhouette Ă©vanescente sur la plage et toi Anna,dans toutes les notes. Comme dans un film oĂč les images ralentiess’accĂ©lĂšrent, je retrouve le rythme de ma course, je remets lecasque sur mes oreilles et m’arrĂȘte Ă  la porte d’un salon oĂč je voisSteve Lacy et son trio donner un concert aux hĂŽtes de l’hĂŽtel. Leson de son saxophone immĂ©diatement me pĂ©nĂštre, reconquiert enmoi des espaces de friches Ă©motionnelles. L’instrument voyage dansdes zones qui me sont inconnues, prĂȘte son chant Ă  de nouveauxpoĂštes, Thomas Gainsborough, Robert Creeley, caresse la voixd’IrĂšne Aebi, peint d’incroyables paysages, une montagne noire, ungrand miroir. Le silence. Il est tard, les appareils Ă©lectriques sontcoupĂ©s, je ne pourrai prolonger cette nuit, chĂšre Anna, ce beauvoyage que tu m’offres. Comme diraient Les diseurs de musique« dans un pays on l’on jette des pierres sur l’amour, seules lespierres sont libres ». *

J’ai beau chercher le sommeil, rien n’y fait, l’espace libĂ©rĂ© de masensibilitĂ© craint de s’endormir et de rester pris au piĂšge d’une viesans lumiĂšre.

7 heures du matin. Je n’ai pas fermĂ© l’Ɠil de la nuit ou plutĂŽt, jene l’ai pas ouvert afin de ne pas quitter les lieux offerts par tamusique. Je reprends mon casque, me dilue quelques grains decafĂ© soluble dans l’eau tiĂšde qui coule du robinet et place un nou-veau disque dans le lecteur. L’électricitĂ© est remise en route.

A cette heure, l’hĂŽtel est silencieux. Dans la salle de concert,comme uniques tĂ©moins d’unefolle soirĂ©e, une contrebasseposĂ©e au sol et un foulardesseulĂ© sur le dossier d’unechaise, trace de toi peut-ĂȘtre
Je profite de cette suspensionpour regagner la plage, le bateauqui m’a conduit en ces lieux esttoujours lĂ  comme prĂȘt pour unnouveau voyage. Sur le pont, undrĂŽle de personnage attire monattention. « Heureusement qu’ily a les ratures ! » s’exclame-t-ilen ma direction. Il me dĂ©visage.Je ne comprends pas trĂšs bien

sa phrase ou crains de la comprendre. Autour de lui se forme unpetit groupe, François Cotinaud fait son Raymond Queneau. Alorsque je me vois comme ce poisson du poĂšte aux nageoires coupantesqui fait des ravages dans le cƓur des mĂ©duses et que je te voiscomme cette mĂ©duse au cƓur ravagĂ© s’échouant dans les portssous forme de pĂ©troliers ou de charbonniers****, oui Anna, alorsque tout cela et mĂȘme pire, j’espĂšre que la rature de mes erreurs,la dĂ©rision existentielle dans laquelle nous nous trouvons, s’offrirontune belle rĂ©Ă©criture.

J’y songe en mĂȘme temps que cet autre disque que tu me livres,Etablissement d’un ciel d’alternance, l’appelle de son titre. Tu aschoisi les mots de Michel Houellebecq pour me faire entendre tesongles qui s’agrippent au rebord de ma vie, tu as choisi les sons deJean-Jacques BirgĂ© pour te donner la force de ne pas lĂącher prise.Accroche-toi mon amour, je t’en supplie, ne tombe pas. Je sais quetu as froid, je sais que je suis froid, mais s’il en reste unaujourd’hui, tes ailes par-dessus le vide sont notre seul espoir.

« Comme un oiseau blessĂ© tournoie dans l’atmosphĂšreAvant de s’écraser sur le sol du cheminTu titubais, disant des mots Ă©lĂ©mentaires,Avant de t’effondrer sur le sol de poussiĂšre ; Je te prenais la main ».*****

Je regarde mes barreaux, plus qu’un seul disque dĂ©sormais pourfaire le chemin du retour : La serpiente immortal de l’uruguayenneMirtha Pozzi. Un monde de lĂ©gendes, un Ă©ternel recommencement,des origines aux origines, un monde oĂč jamais un Hernan CortĂšs neserait pris pour un Serpent Ă  plumes, un monde oĂč plus personnene serait pris. J’aime ton choix Anna et au-delĂ  du voyage, le che-min qu’il me trace, j’aime ce retour que tu m’as choisi sansimpasse.

Je sais que cette faveur musicale ne se reproduira pas, autorisationrimant ici avec exception. Pourtant, ce serpent de poĂ©sie, insaisis-sable immortel, aux visages multiples, Ă  la danse sonore, auxparoles percussives, ne me ramĂšnera pas complĂštement en prison.Tu as descellĂ© mes barreaux, agrandi ma fenĂȘtre. Je t’en remercieAnna, je t’aime.

* Serge Pey, in Les diseurs de Musique** extrait du poÚme «Elégie II» de Louise Labé*** extrait du «Sonnet III» de Louise Labé**** citations du poÚme de Raymond Queneau « Marine »***** Michel Houellebecq in Etablissement d'un ciel d'alternance, I.

« « Dans un pays oĂč l’onenferme des poĂštesdans les prisons, seules les prisons sont libres »*

Page 18: allumes du jazz

18 Hugh, la lĂ©gende de la tribu poulet (musical diary) L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

du Moyen-Orient, cet Ă©tĂ©, ill’avait retrouvĂ©e engoncĂ©e danssa dĂ©pression, ne buvant, ne mangeant plus, aux prises avecde bien terribles hantises Ă forme de bestioles qu’elle voyaitdĂ©sormais partout, Ă  commencerdans son propre corps. (« Maisc’est une mouche », « Tu as dĂ©jĂ vu une mouche sans ailes niqueue ni tĂȘte, toi ?! »).

Parvenu dans le potager, sa jungle, il cueille une courgette, quelques feuilles deblette, de chou, un peu de per-

dĂ©lire, de l’impossible en touscas. Il tint bon : soit elle accep-tait ce qui avait Ă©tĂ© mis en placechez elle, soit elle retournaitdans la maison de retraite d’oĂč,Ă  sa demande, il l’avait fait sortir.Il raccrocha le combinĂ© tĂ©lĂ©pho-nique, Ă©teint son lecteur de CD.Ecouter de la musique aussidevenait difficile Ă  partir d’uncertain Ăąge.

L’enveloppe ne conte-nait pas quatre CD comme ill’avait cru tout d’abord mais Ă©ga-lement un DVD (Brainville 3 –TRI-08514). Le soir, il se dit qu’ilallait peut-ĂȘtre le visionner maisil se limita Ă  regarder les photos.Il s’agissait d’un Live au Tritonen 2007. Les musiciens devaientavoir plus de 200 ans Ă  eux trois.Leurs cheveux, dĂ©garnis, leurmoustache ou leur barbe, Ă©taientplus blancs que poivre et sel,comme la sienne dĂ©sormais.Il renonça Ă  le visionner pource soir et mit la saison 5 de 24Heures, s’endormit au cours dusecond Ă©pisode.

Lundi

Longtemps il s’étaitĂ©veillĂ© au rire sardonique de LolCoxhill dans « Silly SurfingSausage » (Shopping for Melodies –chabada 53016.2) ou encore auxaccents des Melody Four (SiSeñor ! – nato DK 018 53036.2),dĂ©sormais il prĂ©fĂ©rait le silence.

Quand il essaya derĂ©Ă©couter de la musique, aprĂšsd’innombrables coups de tĂ©lĂ©-phone correspondant Ă  la massede petites choses qu’il avait tou-jours Ă  rĂ©gler, vĂ©rifier ou organi-ser Ă  chacun de ses retours, c’est-Ă -dire quelque part dans l’aprĂšs-midi, il dĂ©cida d’essayer un autreCD, peut-ĂȘtre se trouvait-ilquelque chose dont les filamentssauraient s’enrouler dans soncorps avec suffisamment de lan-gueur pour qu’il puisse s’y lover,voire, un temps, s’y reposer. Iltenta Milan Athletic Club de FredPoulet (LBLC 4008), interrom-pit « Ma gomme » dĂšs les pre-miĂšres mesures. Une chanson.TrĂšs « gainsbarre ». Il arrĂȘta aus-sitĂŽt. Pour cela aussi il n’était pasprĂȘt. Il lui fallait de plus en plusde temps pour se laver de sondernier sĂ©jour aux pays desvivants morts. Il remit Tribu. Lamusique commençait Ă  lui deve-nir familiĂšre. Autrefois, il l’auraitĂ©coutĂ©e en boucle une journĂ©eentiĂšre, pendant une semaine,plus, il l’aurait laissĂ©e l’accompa-gner, il faisait ça parfois avec cer-tains CD, lĂ , mĂȘme en Ă©couterplus de quatre morceaux d’affi-lĂ©e devenait difficile.Aujourd’hui encore il ne dĂ©passapas le quatriĂšme.

Mardi

Nouvelles et infruc-tueuses tentatives pour Ă©couterTribu en entier. Un rĂ©sultat posi-tif cependant : il se niche dĂ©sor-mais confortablement au sein de« Fool Moon ». Lentement soncerveau se l’approprie. Les notes

Samedi

Il est revenu une foisencore du Midi. Jeannette est sortie de sa maison de retraitemĂ©dicalisĂ©e et il se retrouve Ă  latĂȘte d’une PME d’infirmiĂšres,aides, mĂ©nagĂšres, soignantes,kinĂ©, psychiatres, etc. Avant qu’ilne reparte, elle l’a regardĂ© d’unair butĂ© et lui a dit : « MĂ©chant ».Un rĂ©sumĂ© succinct de sesefforts pour lui permettre de re-habiter chez elle (sa volontĂ©). Apartir d’un certain Ăąge, il ne fautpas plus espĂ©rer de comprĂ©hen-sion ou d’approbation de la partd’un ĂȘtre humain que d’unenfant de trois ou quatre ans. Ilfaut juste faire les choses quel’on pense justes et aller del’avant, sans se retourner, surtoutsans se retourner.

Dans sa boĂźte aux let-tres, il a trouvĂ© l’habituellemasse de courriers dont unegrosse enveloppe contenant lesquatre CD. Il en a regardĂ© lespochettes de ce regard creuxqu’il a toujours un peu quand ilrentre du Midi. Sans plus atten-dre il en a insĂ©rĂ© un dans le lec-teur (Tribu – MJB 009) et en acommencĂ© l’écoute. Au bout dequelques notes, il a dĂ» s’inter-rompre. On frappait Ă  la porte.Au-dehors il avait recommencĂ© Ă pleuvoir. Dans le Midi aussi ilavait beaucoup plu. MĂȘme si, lesamedi prĂ©cĂ©dent, il avait pu sebaigner sur une petite plage deBandol. Sa premiĂšre baignadedepuis qu’il Ă©tait revenu vivresur le continent, voilĂ  cinq ansde ça maintenant.

Il lui fallut plusieursheures avant de pouvoir se ras-seoir Ă  son bureau et reprendrel’écoute du CD. Pendant tout cetemps, celui-ci Ă©tait restĂ© patiem-ment bloquĂ© sur suspendre.Trop longtemps sans doute pourson lecteur qui refusa de repren-dre la lecture, entraĂźnant un buginformatique gĂ©nĂ©ralisĂ© etl’abandon dĂ©finitif de toute ten-tative d’écouter la moindre notede musique pour la journĂ©e.

Dimanche

Quelque part dansl’aprĂšs-midi, le soleil Ă©taitrevenu, pĂąle, frĂȘle incertain.Puis, le week-end s’était terminĂ©et son fils repartit avec sa mĂšre.Il s’était remis derriĂšre sonbureau. Les premiĂšres notes de «Fool Moon » se mirent Ă  sautillerdes enceintes. Un temps, il lesaurait laissĂ© surgir dĂšs le matin. Il Ă©tait parvenu au bout de laplage 4 (« Round ») quand letĂ©lĂ©phone sonna. A peine deretour chez elle, Jeannette avaitune nouvelle obsession : habiterchez sa sƓur (93 ans, en fauteuilroulant et qui entendait « L’Internationale » rĂ©sonnerdans sa tĂȘte du matin au soir –elle aimait, c’était une bellemarche militaire). A partir d’uncertain Ăąge, vouloir rĂ©pondre audĂ©sir d’un vieillard tient du

Texte et images de Jean Annestay

en vont rejoindre dans samĂ©moire auditive, il le sent,d’autres morceaux Ă©vanescents,Ă©phĂ©mĂšres, toujours immiscĂ©sdans les replis de son expĂ©-rience sensitive cependant. Ilatteignit les rivages d’« Afrique »,cinquiĂšme morceau du CD.

Et puis, ce fut le soir, iltombait de plus en plus tÎt encette automnale saison. Il se hùtavers son potager, délaissé depuisces longs mois passés à essayer(en vain) de faire se réalimenterJeannette quand, à son retour

sil, de ciboulette, bref, un peude tout ce qui a continuĂ©, enverset contre tout, Ă  pousser et queles limaces, bien grassesgluantes, avaient bien voulu luilaisser. Le vent s’était mis Ă  souf-fler et il s’était empressĂ© de ren-trer chez lui se prĂ©parer unebonne salade et une soupe bienchaude.

MercrediIl n’écoute rien, Ă©crit beau-

coup.

HUGH, LA LÉGENDE DE LA TRIBU POULET (MUSICAL DIARY)

Le soir, il avance dansla saison 5 de 24 Heures. Elleroule plutĂŽt mieux que la 4 etc'est mĂȘme surprenant, il en estau cinquiĂšme Ă©pisode et JackBauer n'a toujours torturĂ© per-sonne. Ou alors c'est qu’il s’y esttellement habituĂ© qu’il ne leremarque mĂȘme plus. Dire que,lui qui s’est toujours refusĂ© Ă avoir la tĂ©lĂ©, s’était mis Ă  regar-der des sĂ©ries aprĂšs sa dĂ©cou-verte des Sopranos, une exceptionsans doute malheureusementdestinĂ©e Ă  confirmer la rĂšgle del’affadissement mental et esthĂ©-tique auquel l’humanitĂ© estaudiovisuellement soumisedepuis des dĂ©cennies, plus. Ilregarde Ă  nouveau les pĂ©pĂ©s deBrainville 3, Hugh Hopper,Daevid Allen, Chris Cutler, ilsdĂ©gagent plus d’énergie etd’émotion que tous les KieferSutherland de la planĂšte tĂ©lĂ© rĂ©u-nis.

Jeudi

Chaque annĂ©e Ă  lamĂȘme saison, il fait le mĂȘmeconstat. Chaque annĂ©e ses plantsde tomates semblent vouloir produire tout l’hiver sans jamaisdĂ©cliner et, chaque annĂ©e, defaçon assez soudaine, enquelques jours, aprĂšs les pre-miers coups de froid, les plantsse ratatinent et meurent. Il yrepense souvent quand il songeĂ  ses parents eux-mĂȘmes soit disparus soit bien ratatinĂ©s.Quand il avait su qu’il allaitdevenir pĂšre voilĂ  une douzaine d’annĂ©es, le sentiment de samortalitĂ© s’était intensifiĂ©.C’était comme si une horloges’était mise Ă  retentir en lui, letemps Ă  se contracter, l’espace imperceptiblement Ă  manquer,la musique et les images de lui Ă s’éloigner, en dĂ©pit de ses effortspour conserver un lien avecelles. Le monde lentement s’ef-façait et il n’y pouvait rien.

Vendredi

BientĂŽt la semaine s’achĂšvera, Ă  son insu grignotĂ©e. Sur son bureau les CD sont toujours empilĂ©s, sa curiositĂ© ensuspens comme leur lecture. Il sait dĂ©sormais qu’une fois cejournal expĂ©diĂ©, en toute sĂ©rĂ©-nitĂ©, il pourra Ă  nouveau surleur plage, sans enjeu, au fil desjours se balader. Il se dit qu’ilcommencera par l’EtienneBrunet Zig Rag Orchestra, LalĂ©gende du Franc Rock’N’Roll (SHP1), tiens, oui, ce serait une bellefaçon de commencer la semaineou de finir celle-ci mĂȘme. Si au moins cela pouvait ĂȘtre possible.

Page 19: allumes du jazz

Cette sĂ©lection, rĂ©union improbable de CD et d'artistes, met enperspective les relations entre le jazz et la musique classique ou"contemporaine". Elle traverse des esthĂ©tiques diffĂ©rentes, mais cescinq opus ont en commun une forte rĂ©fĂ©rence Ă  la narration, ou Ă  lacrĂ©ation d’un univers imaginaire par la musique. Le cheminement de l’un Ă  l’autre est assez joyeux, toujours surprenant, mais jamais vraiment dĂ©routant. Que du bonheur !

Au-delĂ  du jeu de mot, Rava l’opĂ©ra va (c’est le titre), quiprĂ©sagerait une musique futile, c’est en fait un disque assezdĂ©licieux et inattendu, sans vulgaritĂ©, toujours dans la

dĂ©licatesse. Il faut dire que ce son de trompette l’impose. Les airsd’opĂ©ra, majoritairement de Puccini (Tosca), sont traitĂ©s comme desstandards de jazz. Les jazzmen amĂ©ricains l’ont souvent fait avecdes chansons, mais lĂ  c’est de l’OpĂ©ra, pas moins ! Justement, onsent que les airs de Puccini sont pris comme des musiquespopulaires. Seuls les Italiens peuvent avoir ce rapport simple etimmĂ©diat Ă  l’opĂ©ra. Dans la prĂ©face, le vĂ©nĂ©rable Philippe Carles(directeur de Jazz Magazine Ă  la grande Ă©poque) a d’ailleurs du malĂ  juguler son enthousiasme. Ce CD est l’Ɠuvre d’un humaniste decharme.

On reste dans l’opĂ©ra avec Archipel de François MĂ©chali. LĂ , c’est « vraiment » un opĂ©ra, avec une histoire, des chanteurs, deschƓurs et une ouverture. Les rencontres aussi directes entre jazz etopĂ©ra ne sont pas si frĂ©quentes. On n’avait pas vu de projets decette envergure depuis La baraque rouge de GĂ©rard Marais. LapiĂšce jongle entre trois modes d’écritures diffĂ©rentes : les passagesdu chƓur, les chanteurs solistes et les passages instrumentaux. Le livret est signĂ© G.J. Arnaud, auteur atypique, prolixe et parfoisfulgurant de science-fiction française. Ce CD est l’Ɠuvre d’unhumaniste de cƓur.

Avec L’argent d’Yves Robert, la forme est opĂ©ratique, mais lecontenu et le style sont ailleurs. Yves Robert y joue, bien entendu,magnifiquement du trombone, mais le propos musical est plusproche de la musique Ă©lectro, qu’elle soit acousmatique ou quasitechno. On y retrouve Elise Caron, la Diva des musiques crĂ©atives,dans le registre "chantĂ©-jouĂ©" qui lui va si bien. Le propos est souvent philosophique, Ă©conomique ou politique. Il est parfois profond, mais le traitement musical et l’humour distanciĂ© (on penseĂ  Michel Musseau) font que le rĂ©sultat Ă©chappe toujours Ă  la lourdeur. C’est l’oeuvre d’un humaniste obstinĂ©.

Sol, suelo, sombra y cielo de Pablo Cueco ne nous entraĂźne pas versun flamenco jazzifiĂ© comme le titre pourrait le laisser penser, maisplutĂŽt vers une sorte de « poĂšme symphonique » ou vers un universcinĂ©matographique (on pourrait penser Ă  certains films d’Antonionipar exemple). La narration, ici non plus, n’est jamais bien loin,mais elle ne s’exprime pas de façon directe : chacun pourra s’yconstruire son « histoire ». La musique est « imagĂ©e » (on reconnaĂźtici le fils du peintre qui d’ailleurs signe le visuel). La musique esttrĂšs « composĂ©e », trĂšs « fouillĂ©e ». On y entend des instrumentsassez inhabituels dans le jazz : bien sĂ»r le zarb (tambour iranien) ettoutes sortes de percussions traditionnelles, mais aussi le hautbois,la harpe et des flĂ»tes Ă©tranges. C’est l’Ɠuvre d’un humanistedĂ©calĂ©.

Bassma suite de Claude Tchamitchian est aussi conçu comme unesuite cohĂ©rente. Les compositions sont transcendĂ©es, voire joyeuse-ment submergĂ©es par le jeu gĂ©nĂ©reux des solistes. On entend beaucoup d’écritures et de rĂ©flexion, mais c’est sans doute plus un« orchestre », rĂ©union de personnalitĂ©s fortes et de sons personnels,qu’une « composition » au sens habituel du terme. Ce n’est pasune critique, c’est la description d’un talent. De plusieurs talents
.C’est l’Ɠuvre d’un humaniste dĂ©mesurĂ©.

19Espace OpĂ©raL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

FRED POULETMILAN ATHLETIC CLUB

Label bleu LBLC 4008Fred Poulet (voix), Sarah Murcia (contrebasse),

Gilles Coronado (guitare), Franck Vaillant

(batterie), Seb Martel (guitare), Mami Chan

(piano), David Hussec (guitare), Rodolphe

Burger (guitare), Olivier Py (saxophone) ,

Arnaud Dieterlen (batterie)...

BRUNET ETIENNE ZIG RAGORCHESTRA

LA LÉGENDE DU FRANCROCK'N'ROLLSaravah SHP1

Etienne Brunet (saxophone), ErickBorelva (batterie), Christophe Minck(basse Ă©lectrique), Paul Rogers

(contrebasse), Benjamin Ritter (voix,guitare), Laurent SaĂŻet (guitares)

HOPPER - ALLEN - CUTLERBRAINVILLE 3Le Triton TRI08514

Daevid Allen (guitare, voix), Hugh Hopper(guitare basse), Chris Cutler (batterie),invité : Didier Malherbe (tarobago).

TRIBUMusivi MJB009CD

Geoffroy De Masure (trombone,compositions),

Jean-Luc Lehr (guitare basse),Chander Sardjoe (batterie),

Bo Van Der Werf (saxophone baryton),Pierre Van Dormael (guitare)

Texte de Paul Merval

Photo de Guy Le Querrec

ENRICO RAVARAVA L’OPÉRA VALabel bleu 6559

Enrico Rava (trompette), Battista Lena (guitare),

Palle Danielsson (contrebasse), Jon Christensen (batterie), Richard Galliano (accordéon), Bruno Tommaso (contrebasse)Insieme Strumentale di Roma

YVES ROBERTL’ARGENT

Chief inspector CHHE200505Yves Robert (conception, réalisation, arran-

gements, trombone, voix), Jean-Philippe Morel (basse, contrebasse,voix), Sylvain Thevenard (son, montage, réa-lisation, arrangements), Elise Caron (voix) ,Yamina Tadjeddine (économiste), Bernard

Ferry (psychanalyste),Arnaud Chesnay (trader), Jean-Paul

Curnier (philosophe)

PABLO CUECOSOL, SUELO, SOMBRA Y CIELOTranses européennes TE023Richard Axon (violon), HélÚne

Breschand (harpe), Denis Colin (clari-nette basse), Pablo Cueco (zarb, per-cussions), Christophe Griveau (cornet),Antoine Lazennec (hautbois), MichelMaurer (piano), Didier Petit (violon-celle), Mirtha Pozzi (percussions),

Pierre Rigopoulos (percussions), HenriTournier (flûtes),

Patricio Villaroel (direction)

GRAND LOUSADZAKBASMA SUITE

Emouvance EMV 1007Jean-François Canape (trompette), Jean-LucCapozzo (trompette), Xavier Charles (clari-nette), Daunik Lazro (saxophone), LaurentCharles (saxophone, clarinette), FrançoisCorneloup (saxophone), Thierry Madiot

(trombone), Philippe Deschepper ( guitare),Raymond Boni (guitare), Stéphan Oliva (piano), Michaël Nick (violon), Laurent

Hoevenaers (violoncelle), Eric Echampard(batterie),Claude Tchamitchian (contre-

basse)

ESPACE OPÉRA

"operatum humanistum"

Claude Tchamitchian, Acoustic Lousadzak, Banlieues Bleues 2001, Aubervilliers

FRANÇOIS MÉCHALIL’ARCHIPELCharlotte CR171

Jean-Marc Larché (saxophones soprano etalto), Michel Pilz (clarinette basse), PatrickFabert (trompette, bugle), Jean-Jacques

Justafré (cor), François Couturier (piano, cla-viers), François Méchali (contrebasse), PeterGritz (batterie), Antoine Banville (batterie),Monica Passos, Stéphanie Quenet, CaroleEscoffier, Bénédicte Ragu Val Horry

(soprano), Allen Hoist , JérÎme Kayser AlainDésir Emmanuel Massarotti VincentMagnier (ténor ), Frédérique Carminati

(contralto) ,

Page 20: allumes du jazz

Embrassez qui vous voudrez20 L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

JACQUES HIGELINLES ANNÉES SARAVAH

Saravah SHL1905Jacques Higelin (voix, guitares, clochettes de Mulhouse, accordéons,

pianos, banjo, traversiĂšre indienne en do, vaches champenoises,

appeaux, flĂ»te bĂ©douine, piano japonais, balafon CĂŽte d’Ivoire & voix)

Jean Querlier (flûte), Simon Boissezon (basse et guitare acoustique),

Jean-Louis Lefevbre (violon), Areski (choeurs, percussions, maracas,

crĂ©celle, boules d’escalier du 20 arr., guimbarde, grelots de facteur,

guitare, tablas basse pakistanais, tambourin, darboukas, tom bass

camerounais, grosse caisse et cymbale d’harmonie),

Brigitte Fontaine (choeurs)

JACQUES MAHIEUXMAHIEUX

Evidence EVDC 314Jacques Mahieux (guitare, batterie, harmonica),

Philippe Deschepper (guitares),Fabrice Devienne (piano, claviers),

Sylvain Kassap (clarinettes saxophones),David Pouradier Duteil (batterie, percussions),

Yves Rousseau (contrebasse),Jean-Yves Hillion - Alain Mary - Jean-PierreMeneghin - Michel Polet (caisses claires

écossaises -Bagad Kemperlé)

PIERRE BAROUH SAUDADE

Saravah SHL 2115 Pierre Barouh (voix), Luigi Trussardi(contrebasse), Maurice Vander (piano),Hervé Legeay (guitare), Félix Beleau

(accordéon), Jacques Dompierre (batte-rie), Hervé Pouniquen (contrebasse)

JEAN-ROGER CAUSSIMON L’INTÉGRALESaravah SHL9001

Jean-Roger Caussimon (voix),Georges Arvanitas (piano), Joe Rossi(accordéon), Maurice Vander (orgue),Eric Robrecht (piano), Le groupeMahjun, Jim Cuomo (saxophone),

MICHÈLE BUIRETTELE PANAPÉ DE CAMÉLA

GRRR RA2025MichÚle Buirette (voix, accordéon), JackyMolard (guitares, violons, contrebasse,

mixage), Lors Jouin (voix)

L’ autre jour, il m’est arrivĂ© un trucvachement bizarre : Joe Rancharm’a fait un compliment. Ca ne lui

Ă©tait pas arrivĂ© depuis des annĂ©es. Encorea-t-il pris soin de m’exprimer la chose Ă  safaçon, c’est-Ă -dire en faisant suivre sur maboĂźte Ă©lectronique un Ă©change de mĂ©lsentre lui et la rĂ©daction des AllumĂ©s (oĂč ilapparaissait que ma derniĂšre contributionen date, sous la forme de dessins formantune sĂ©quence amusante, avait beaucoupplu), de sorte qu’on ne pouvait dĂ©termi-ner qui avait Ă©mis ce jugement si positif(j’y Ă©tais dĂ©crit comme Ă©tant en pleineforme). Mais au minimum il adhĂ©rait Ă  cetavis, et, pourquoi le dissimuler ? cela mefit chaud au cƓur.Cela me fit plus chaud encore lorsque, aucomble de l’enthousiasme sans doute, ilme demanda si faire des sortes de chroniquessur des disques pour le numĂ©ro des ADJ quevous tenez entre les mains Ă©tait susceptiblede m’intĂ©resser. Il eut Ă  peine le temps de me signaler que je bĂ©nĂ©ficiais d’unecarte blanche : je lui avais dĂ©jĂ  retournĂ©un tu parles Charles ! des plus sincĂšrementenjouĂ©s.Car vous devez savoir que faire des chro-niques de disques est pour moi un fan-tasme aussi puissant que celui d’accĂ©der Ă la direction en chef d’un canard culturelpour d’autres, mes dĂ©sirs reposant davan-tage sur le dĂ©sir de partager mes Ă©motionsque sur l’édiction de lois esthĂ©tiques dĂ©fi-nissant le bon goĂ»t, aussi peu coercitives soient-elles.Bref, un colis me parvint quelques joursplus tard, recĂ©lant quelques trĂ©sors, j’étaisprĂȘt Ă  le parier. J’avais eu une paired’heures pour cogiter sur leur nombre(que j’espĂ©rais consĂ©quent), ainsi que leur

nature (du jazz, forcĂ©ment
). J’avais trĂšsenvie d’écrire sur Camel Zekri, en rĂ©si-dence non loin de Redon, c’est-Ă -dire parchez nous, et que je comptais aller voirsous peu, ou Pablo Cueco, ou mĂȘmeArchie Shepp que j’ai eu le bonheurd’écouter dans un improbable bled nonloin de Pontivy l’annĂ©e derniĂšre.RĂ©trospectivement, je me dis que j’eusĂ©galement aimĂ© recevoir quelque chosed’Anthony Ortega , François Corneloup,HĂ©lĂšne LabarriĂšre, Jef Sicard
 Au lieude cela, j’eus droit Ă  de la chanson fran-çaise. Croyez-moi ou non, j’ai sautĂ© de joie !Car il y avait un coffret de quatre CDsreprĂ©sentant l’intĂ©grale de Jean-RogerCaussimon chez Saravah, un autre de trois(dont un inĂ©dit) portant sur les premiersenregistrements de Jacques Higelin,Saravah Ă©galement, un double de PierreBarouh, toujours chez des Saravah dĂ©cidĂ©-ment mis Ă  rude contribution, JacquesMahieux et MichĂšle Buirette fermant leban avec un simple chacun, respective-ment sur Evidence et Grrr. Ce qui nousfait dix disques si je sais bien compter etprouve, mĂȘme si la nĂ©cessitĂ© d’une telleprĂ©cision n’est pas Ă©vidente, que lesAllumĂ©s ont oubliĂ© d’ĂȘtre radins, lapreuve ultime rĂ©sidant dans la sommeastronomique qu’ils vont devoir me rĂ©glerpour la publication de cette chronique(mais la dĂ©cence, en ces temps de crise,commande que celle-ci reste confiden-tielle).Aussi me dĂ©cidai-je Ă  Ă©couter ces pĂ©pitesderechef (Ă  moins que ce ne fut in petto, jene me souviens plus trĂšs bien), non sansavoir procĂ©dĂ© au prĂ©alable Ă  un petitrituel de mise en condition, de prĂ©-Ă©coute

pourrait-on dire, qui consista Ă  fumer unecigarette agrĂ©mentĂ©e de quelques fleursd’une herbe locale tout Ă  fait bio et excel-lente (dont j’ai moi-mĂȘme supervisĂ© dansmon coin du Morbihan la croissance, lacoupe et le dĂ©piautage), tout en dĂ©gustantun Syrrah naturel, non filtrĂ© et sans sulfiteajoutĂ©, dont je me servis une gĂ©nĂ©reuserasade, ce qui eut pour effet de dĂ©verrouil-ler mes Ă©coutilles sensorielles. (Je sais qu’iln’est pas de bon ton de prĂ©senter le can-nabis indica sous un jour positif mais je nerĂ©siste pas Ă  l’opportunitĂ© qui m’estofferte d’en faire une dĂ©licate apologie).J’attaquai directement par MichĂšleBuirette, dont je n’avais mĂȘme jamaisentendu parler et dont le projet de chan-ter et jouer Queneau, PrĂ©vert et Desnosme paraissait fumeux ou, Ă  tout le moins,dangereusement proche d’un disque deFrançois Cotinaud que j’ai la chance depossĂ©der. La mention de Desnos aurait dĂ»cependant prĂ©venir ces craintes infondĂ©es,et m’alerter positivement sur la sensibilitĂ©de l’amie Buirette, de mĂȘme que la prĂ©-sence et l’énorme implication de JackyMolard Ă  l’instrumentation comme Ă  la rĂ©alisation. Jacky Molard qui est Ă  lamusique en Bretagne ce que la moustache est au baiser, l’on the rocks aumartini, le boudin aux chĂątaignes Ă  Pablo :indispensable, et dĂ©finitivement cher Ă  noscƓurs. MichĂšle Buirette, ce n’est pas com-pliquĂ©, au troisiĂšme morceau, on a enviede l’appeler Maman ! Comme quoi l’émo-tion Ă  l’écoute de musique peut rĂ©vĂ©lerbien des choses sur soi-mĂȘme, telle larecherche souterraine d’une mĂšre desubstitution, gracieuse, rigolote
 et surtoutqui donne la tĂ©tĂ©e. MichĂšle, je t’embrasse !AprĂšs, Ă©videmment, le choix se resserre, le

verre se remplit comme par magie, le seuldisque du coffret de Caussimon que je neconnaissais pas (vol. 4, en public Ă l’Olympia, 1974) s’insĂšre naturellementdans mon lecteur
 Et lĂ , Super ! Toutesles chansons qu’on aime, interprĂ©tĂ©es enduo avec Eric Robrecht au piano. Figurez-vous que, par la grĂące d’un effet justeappuyĂ© comme il faut au dernier coupletde « Mon SĂ©basto », j’ai dĂ©couvert uneastuce dans le texte de ce titre que j’aipourtant Ă©coutĂ© un grand nombre de fois,vous savez quand ça fait « y’a tous tes piafsqui chantent lĂ -haut, et tes mĂŽmes qui vontĂ  l’école
 ». Je suis fan de Caussimon, etmĂȘme s’il a fait des machins ringards,j’adore son genre « chanson rĂ©aliste », ou« chanson Ă  texte » comme l’a dit un amiĂ  qui j’évoquais ma rĂ©cente promotion aurang de critique de disque, cette percep-tion d’un Paris disparu, prolĂ©taire etbohĂȘme, sans parler de ses collaborationsavec LĂ©o FerrĂ©. Ah ! Jean-Roger, si tu nousĂ©coutes, sache que je t’embrasse !Bon, et ensuite ? Ensuite, je suis allĂ© mecoucher, parce que hein
 Par contre, lelendemain je ne me suis pas posĂ© de ques-tions : Jacques « crabouif » Higelin, directsur la platine. Et lĂ , là
 le choc ! Je peuxvous avouer un truc ? Je ne connaissais pasJacques Higelin ! (mais ne le rĂ©pĂ©tez Ă personne) Enfin si, bien sĂ»r, comme toutle monde : j’ai eu un temps son « BBH 75 »en vinyl, je l’ai vu sur scĂšne Ă  l’occasiond’un concert de soutien aux sans-papiersde la rue du Dragon (Guy Debord venaitde mettre fin Ă  ses jours) oĂč j’avais bu, jele trouvais sympathique et, pour ce que çavaut, j’estimais qu’il Ă©tait du bon cĂŽtĂ©.Cependant rien n’aurait pu me prĂ©parer Ă ce que j’allais Ă©couter. Je ne sais pas sivous ĂȘtes comme moi, mais Higelin me fai-sait un peu peur : son cĂŽtĂ© dĂ©jantĂ© etcrade, ses admirateurs composant uneespĂšce de cĂ©nacle aux contours et affinitĂ©sflous, un peu Ă  la Hubert-FĂ©lix ThiĂ©fainesi vous voyez ce que je veux dire
 Et puisje suis tombĂ© sur sa chanson « Je suismort, qui dit mieux », dans laquelle il dit,et ici je rĂ©clame votre plus stricte attention :A faire l’amour avec la terreJ’ai enfantĂ© des p’tits vers blancsQui me nettoient, qui me digĂšrent,Qui font leur nid au creux de mes dentsCe qui, me semble-t-il, est d’une poĂ©sierarement Ă©galĂ©e. Pour vous, je ne sais pas,mais moi je suis particuliĂšrement sensible Ă tout ce qui a trait Ă  l’eschatologie ; elle tra-verse l’Ɠuvre gravĂ©e chez Saravah cesannĂ©es-lĂ  par le grand Jacques. La paresseaussi, (entre autres sujets Ă©minemmentpassionnants), dans une chanson comme« Seul dans notre chambre » par exemple,oĂč le narrateur attend allongĂ© dans un litsa gonzesse qui ne vient pas, et danslaquelle la complĂ©tude dans l’oisivetĂ© sertde paravent au dĂ©sespoir et Ă  la solitude.StylĂ© comme du Bob Dylan ou du NeilYoung, c’est grand. Jacques, je t’embrasse !Maintenant, il ne me restait plus que deuxdisques Ă  dĂ©couvrir, mais je

prĂ©fĂ©rais surseoir Ă  ce moment en Ă©coutant en boucle mes titres prĂ©fĂ©rĂ©s desartistes susmentionnĂ©s et planer, tant il estvrai que j’aime affecter parfois la candide indĂ©cence d’un indolent dandy dĂ©cadent. (Ă  rĂ©pĂ©ter troisfois Ă  toute vitesse)Enfin, le temps faisant pression, les dĂ©laisĂ  respecter, tous ces trucs liĂ©s Ă  la publica-tion d’un journal me poussant Ă  sortir dema bĂ©atitude, je jetai une oreille sur l’Ɠu-vre de Pierre Barouh. Je ne suis pas quali-fiĂ© pour dĂ©terminer si chanter faux surtoutes ses chansons constitue un talentparticulier, mais dans son cas je serais prĂȘtĂ  dire que oui, car force est de reconnaĂź-tre qu’il le fait trĂšs bien, dans ce registre si singulier de la chanson brĂ©silienne Ă  laAstrud Gilberto que d’aucuns aiment tant,mĂȘme si pour ma part je prĂ©fĂšre de beau-coup Elis Regina ou Maria Bethania. C’estun chanteur trĂšs spĂ©cial Ă  apprĂ©hender,sans doute en raison de ses textesemprunts d’une mĂ©lancolie Ă©trange Ă  mesyeux. Pour le coup, je crains de n’avoirpas eu le temps de me plonger dans cetteambiance particuliĂšre, mais la tonalitĂ© bra-sil proposĂ©e Ă  mes sens Ă©moussĂ©s prĂ©sentenombre d’attraits. De toute façon, ce queje devine du bonhomme (qui a aidĂ© beau-coup de monde, semble-t-il) et ce que cer-taines personnes m’on dit de lui, me per-mettent de l’embrasser affectueusement.Restait Jacques Mahieux, que d’aucunsdans son entourage ne doivent pas man-quer de surnommer Jaco. J’observai quepas moins de cinq titres Ă©taient desreprises de Nick Drake, LoudonWainwright, Randy Newman, Kevin Coyneet Bobby Lapointe ce qui tĂ©moigne d’ungoĂ»t trĂšs sĂ»r et trĂšs Ă©tonnant, que nedĂ©pare pas la participation dĂ©cisive demon camarade Sylvain Kassap (que j’em-brasse !). HĂ©las ! vous n’allez pas me croire,je n’ai pu Ă©couter que les deux versions deDrake et Newman, qui m’ont semblĂ© carrĂ©-ment convaincantes, certes, mais le tempsme faisait soudain cruellement dĂ©faut. Car voilĂ , c’était la deadline comme ilsdisent au Mans, il fallait que je rende mesdevoirs (mais je pouvais garder lesdisques). Et si vous croyez que c’est facile,ou marrant, vous vous gourez. Vous n’avezqu’à essayer de vous faire pistonner pourrecevoir des disques afin d’en parler dansun journal, vous allez voir ! La somme decontradictions Ă  rĂ©soudre (entre le plaisirde la dĂ©couverte, la concentration del’écoute, la rationalitĂ© de l’analyse, la nĂ©cessitĂ© de rendre compte de ses Ă©mo-tions, et le faire avec style, s’il vousplaĂźt
), non, vraiment tout cela demandeune Ă©nergie tellement dĂ©vorante que je neconseille Ă  personne de s’aventurer dansune telle expĂ©rience.C’est pourquoi je consens Ă  me sacrifierdĂ©sormais pour remplir ce rĂŽle dans lescolonnes de notre beau journal.Je vous embrasse !

EMBRASSEZ QUI VOUS VOUDREZ Texte et image de Cattaneo

Page 21: allumes du jazz

D’emblĂ©e, je me suis tournĂ© vers les Peul Bororos enĂ©cho aux photos du livret et ça permet au serpent dese mordre la queue, ce n’est pas un proverbe africain,

mais une expression française, pour dire que cetterencontre des Borroros, au Niger a eu lieu lors du

deuxiÚme voyage, Carnet de routes. Et, avec un grandretour dans le passé, Barney Wilen et Caroline deBendern, avant le départ pour le grand voyage afri-

cain. C’était Ă  Paris(6Ăšme), le 16 mars

1969, passage Dauphine.

C’est enessayantencore et

encore quele singe

apprend Ă  bondir

21Contes africainsL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

WORKSHOP DE LYON &HEAVY SPIRITSLIGHTING UPArfi AM036

Jean-Paul Autin (saxophone alto, clarinette basse),

Jean Bolcato (contrebasse), Christian Rollet (batterie).

Heavy Spirits : Gershwin Nkosi (trompette), Paul Vranas (saxophone ténor),

Vincent Molomo (basse Ă©lectrique),Garland Selolo (batterie)

TEXIER - ROMANO SCLAVIS - LE QUERRECCARNET DE ROUTESLabel Bleu LBLC 6569

Henrie Texier (contrebasse),Louis Sclavis (clarinette), Aldo

Romano (batterie),Guy Le Querrec (leica)

ROKIA TRAORÉBOWMBOÏ

Label Bleu LBLC 2594Rokia Traoré (voix, guitare),

Ousmane Sako (voix), Charlotte Dipanda(voix), Christophe Minck (guitare , guitarebasse), Mamah Diabaté (n'goni), AndraKouyaté (n'goni), Baba Sissoko (n'goni),Adama Diarra (balafon), Djibril Camara(bolon), Kronos Quarte (cordes),

Sidiki Camara (percussions), Alou Coulibaly(percussions), Steve Shelan (percussions)

BARNEY WILENMOSHI

Saravah SHL35Barney Wilen (saxophone),

Michel Graillier (piano Ă©lectrique),Pierre Cullaz (guitare Ă©lectrique),Simon Boissezon (basse), ChristianTrish (basse), Didier LĂ©on (luth),Micheline Pelzer (batterie),

Caroline de Bendern, Babeth Lamy,Laurence Apithi et Marva Broome (voix)

CAMEL ZEKRILE FESTIVAL DE L’EAUVand’Ɠuvre VDO9917DantĂ© Alhassane (voix), Ali Tigani (douma),

Rachid Belgacem (darbouka), HalidouBoumbourou (kountigi), XavierCharles (clarinette), Dominique

Chevaucher (voix), Badié Djibo (molo,voix), Michel Doneda (saxophone), Aly Keïta (balafon), Yacouba

Moumouni (flûte ), Naïno (douma), Harouna Oumarou (godjé), OumarouSoumana (kalangou), Bachir Temtaoui(cornemuse), Ute Volker (accordéon),

Adam Zekri (darbouka), Camel Zekri (guitare, oud)

Textes et Photos de Guy Le Querrec

Un musicien photographiant : Camel Zekri.Retour en arriĂšre de prĂšs de vingt ans pour un choix de pirogues.

Celui qui rame dans le sens du courantfait rire les crocodiles Proverbe africain

Carnet de routes, premier album du tryptique.Il s’agit d’une aventure de voyageurs pressĂ©s.J’ai nĂ©anmoins fait rĂ©alisĂ© par un peintre deboutique, une peinture du trio. Je l’ai trans-portĂ©, alors que la peinture n’était pas encoresĂšche. Courte sĂ©ance de pose avec Romano,Sclavis, Texier et deux danseuses annabonaises.

L’étranger ne voit quece qu’il sait

Proverbe africain

Nous nous sommescroisĂ©s plusieurs fois ;nous parlions del’Afrique, du Maliplus particuliĂšre-ment. Je ne l’ai photographiĂ©e quedeux fois, Ă  Bourgeset Ă  Amiens, mais jen’ai pas dit mon dernier mot.

Si un animalvous dit qu’ilpeut parler, il ment probablement

Proverbe africain

Tous les Blancs ontune montre, mais ilsn’ont jamais le temps

Proverbe africain

Dans l’histoire avec le Workshop, je retiendrai la rencontre Ă  Marciac, du photographe JurgenSchadeberg, oĂč il exposait. J’avais essayĂ© de le joindrelors de voyages en Afrique du Sud, en 1992 et 1997,sans y parvenir. Je retiens une photo de 1992.

Pour savoir oĂč tu vas sached’oĂč tu viens

Une pirogue n’estjamais trop grandepour chavirer

Proverbe africain

Proverbe africain

Proverbe africain

Pirogues, 1970Camel Zekri, 2004

Carltonville, Afrique du sud, 1992, N.U.M. cultural day(National Union of MineworkersMali, Tombouctou, septembre 1988

Le trio, Romano, Sclavis, Texieravec Guy Le Querrec et des danseuses annobonaises, 1990,Guinée Equatoriale

Jurgen Schadeberg, 2005

Rokia TraorĂ©, festival d’Amiens 2002

Sur la peinture, Sclavis, Romano, Texier, 1990

Barney Wilen, Caroline de Bendern

Peuls bororos, danse Yaake, Niamey, Niger, 1993

CONTES AFRICAINS

Page 22: allumes du jazz

profonde qui se tourbait tou-jours davantage Ă  mesure quele ciel blanc laiteux semblaitl’envelopper comme unessoufflement Ă  moins quece ne fĂ»t le sien dans cetteavancĂ©e droite et ferme Ă l’intĂ©rieur de quoi elle per-cevait les craquements de ses

vertĂšbres et les volutes du vents’engouffrant dans les fĂȘlures de

son bassin, tout son corps mau-gréant comme un vaisseau grinçant

sous la houle des creux à ses mauvaisgréements, vacillant toujours droit, au cap

oĂč demi-tour vaut la totalitĂ© du tour, et la voilĂ de nouveau qui repart dans l’autre sens, elle

marche depuis des heures, droit, sans faillir, l’épĂ©e auxreins dĂ©sormais comme une corde tendue au ventre, funicu-laire funambule de l’histoire en fuite elle avance, son avenir estderriĂšre elle, sans cesse, comme autant d’ombres qui la guet-tent, et demi-tour sur demi-tour, elle finira par rester lĂ , surplace, les deux pieds dans la tourbe et des chants plein la tĂȘte.Bernard Santacruz solo, Lenox avenue,Rude awakening prĂ©sente 2006

LE CHEVAL

Le temps qu’Alice ouvrĂźt un oeil, elle Ă©tait sur une case blanche,le temps qu’Alice fermĂąt un oeil, elle Ă©tait sous une case noire,en un clin d’oeil, dessus dessous, tout blanc tout noir, une nuitnoire, un Ă©clat d’aile, une nuit blanche, sens dessus dessous,d’un pied sur l’autre Ă  la marelle de la vie, toute cassĂ©e, deuxcoups bien droits, un de travers, et la craie sur l’ardoise dĂ©lavantsous la pluie les frontiĂšres, et le fusain sur chaux diluant sous leslarmes la barriĂšre des cils, celle des crins, du cheval qui se dres-sait devant Alice, cheval noir, cheval blanc, mauvaise Ă©toile oubonne auberge, mais qui toujours Ă©tait dans l’autre case, enpagne et en boubou, en perruque et habit, en dĂ©bardeur tachĂ©,en sari de perlouzes, en smoking huit reflets, dans l’autre her-bage en biais d’Alice, Ă  qui manquait toujours une case pourqu’elle s’en fasse une raison, une saison, une chanson, maisnulle mĂ©lodie ne tenait plus d’un temps, noyĂ©e de rĂ©sonancedans un hennissement qui n’en finissait pas de se fragmenterjusqu’à vous retomber sur l’ñme Ă  n’en pas croire, ouvrant unoeil, fermant un oeil, que de quelque trajet, il s’inversĂąt sanscesse et fĂ»t pourtant le seul. Paul Rogers solo, Being, live au musĂ©e d’Aquitaine, Amor fati 2007

LE FOU

Alice ressassait la litanie de ses Ă©checs. Le ciel s’était ouvert, laterre s’était fendue, et ce qu’elle croyait ĂȘtre l’échiquier de savie, ces vastes plaines en surface qu’elle parcourait depuis silongtemps dĂ©sormais ne lui paraissaient plus qu’une profondefosse au bord de laquelle elle Ă©tait assise, les jambes se balançantau-dessus du vide, oĂč la tourbe Ă  la chaux se mĂȘlait. Au fond dutrou, rĂȘveusement, le fossoyeur compte ses sous, il les repliedans son mouchoir et les enfonce dans sa poche. Il renifle, etdemande Ă  Alice : « Qu’est-ce que tu fais lĂ , mon petit ? » Alicele regarde par-dessous sa frange et lui rĂ©pond : « Je fais lecontraire, tout le contraire ». Le fossoyeur hausse les Ă©paules, eten se roulant une cigarette grise : « Alors, ça revient au mĂȘme. »Et il se mit soudain Ă  creuser si vite qu’il eut bientĂŽt disparuavant d’avoir pu rĂ©pondre Ă  la question qu’Alice lui posait encriant, « au mĂȘme que quoi ? », de plus en plus fort, et l’écho desa voix roulait parmi les caillasses et les pelletĂ©s avec une puretĂ©surprenante, « au mĂȘme que quoi ? », mais en levant la tĂȘte, elles’aperçut que la voix lui venait Ă  l’envers puisque le fossoyeur,d’avoir si fort creusĂ© le dedans de la terre se retrouvait au-dessusd’elle, tĂȘte en bas, cochon pendu Ă  la branche de l’arbre Ă  l’om-bre duquel Alice se tenait assise au bord de la fosse, visageretournĂ© vers le soleil, heureuse. Didier Petit solo, DĂ©viation, La nuit transfigurĂ©e, s.d.

Quand Alice eut franchi le pont,les Ă©checs vinrent Ă  sa rencontre.Le paysage avait subtilementvariĂ©, lui semblait-il, s’étirant enlosanges Ă  moins que ce ne fĂ»telle, dans son demi-sommeil, ousa chatte Kitty ses pattes defĂ©line, guettant d’étranges souriss’égayer parmi les dalles alternĂ©ess’étendant jusqu’à ce chimĂ©riquehorizon oĂč elles se confondaient enune douce et attirante brume grise.Elle appelait sa chatte Kitty. Sans rĂ©ponse,le plus souvent.Ce quintet est dĂ©diĂ© Ă  son initiateur, dĂ©cembre 2008

LA REINE

Sa chatte faisait rouler entre ses griffes un Ă©trange animal auxterribles irisations de mĂ©tal qui se tordait et lĂąchait Ă  chaquecoup de patte un Ă©clair frĂ©missant qui cinglait les nuages dontles reflets faisaient luire ses courbes. « Quelle horreur, cette souris !» « Une souris, moi ! Moi, une horreur ?» La crĂ©atures’était dressĂ©e d’un bond, elle dominait Ă  prĂ©sent Alice et la toi-sait d’un air furieux. « Pair et impair, passe et repasse, que jevous cingle ou vous caresse ! » Ses flancs de bois luisaient de sĂšveet de toutes ses cordes elle frĂ©missait, comme les herbes duresen bordure des cases, comme les moustaches de la pauvre Kittyreculant hĂ©rissĂ©e, comme les cils d’Alice au bord des larmesdont elle sentait rouler le goĂ»t du sel et les grains lui craquersous la dent. « Que votre majestĂ© me pardonne, je voulais dire,qu’elle sourie ! Cette aurore ! ». Alors se levĂšrent les deux sourires, letriomphal et le pudique, qui zĂ©brĂšrent d’un coup les royalesquenottes, de gauche Ă  droite, de haut en bas, comme autant detornades minuscules tourbillonnantes s’éloignant Ă  la vitesse dela lumiĂšre en fracassant toutes les clĂŽtures et l’on entendit long-temps encore l’écho des claquements de barbelĂ©s dans l’airtiĂšde et le souffle du vent et celui de la reine se penchant dou-cement sur le visage d’Alice pour lui murmurer les mots del’hypnose, dors, je le veux, je te veux, je t’adore, je t’endors, etpuis encore un peu plus tard dans l’air du soir, je te lĂšche, je telaisse... c’est la vie.HĂ©lĂšne BrĂ©chand solo, Le goĂ»t du sel, D’autres Cordes records, 2006

LE ROI

PlongĂ©e dans un mauvais sommeil, Alice creusait sa nuit de grincements qui lui grisaient les dents comme autant de petitscoups de griffes que sa chatte Kitty lui donnait sur l’émail de sessonges, rebondissant et tournoyant, tout le corps en torsion defourrures et d’ongles, Kitty bondissait aprĂšs tous ces oiseauxd’augure dont les nuĂ©es se dispersaient d’un coup en piaillanteimplosion avant de se recomposer aussitĂŽt, c’était un mauvaisrĂȘve se dit-elle s’éveillant net mais les nuĂ©es bel et bien l’assiĂ©-geaient lui picorant les yeux c’était le Corps du Roi qui du boutde ses ongles de ses griffes de ses becs lui picorait les yeux le nezla tĂȘte ! À peine essayait-elle Ă  grands coups d’éventail de lesĂ©carter d’elle que la nuĂ©e s’entrouvrait sur un vaste silencecomme une plaine un instant alanguie mais aussitĂŽt la nuĂ©e sereformait comme une pluie d’orage au beau milieu des junglesoĂč se confondent au loin les crĂ©pitements des gouttes sur lespalmes et le baume des armes dont les Ă©clairs se perdent dans lanuit des temps et des lieux, lĂ -bas, si loin, vers les frontiĂšres queles rois savent franchir Ă  petits coups de pattes, raclant les barbe-lĂ©s, sautant de-ci de-lĂ , hop, sur une mine, aussi, parfois, tout lecorps explosant d’une salve virile, et se recomposant, le Corpsdu Roi, comme une caresse acĂ©rĂ©e, une nuĂ©e de douceur, sachatte, chassant les oiseaux d’augure Ă  l’ombre des archets duroi. Barre Philips solo, Journal violone 9, Emouvance 2001

LA TOUR

Alice marchait depuis des heures maintenant, elle avançait toutdroit, sans faillir, comme poussĂ©e dans le dos par une force l’obligeant Ă  faire face, toujours face et les points d’horizon s’étoilaient au lointain comme des vibrations tordant l’axe dumonde, l’obligeant Ă  poursuivre sa voie, les pieds dans une terre

22 C’est NoĂ«l, que de cordes pour se pendre ! L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

PAUL ROGERSBEING

Amor fati FATUM 015Paul Rogers (contrebasse)

HÉLÈNE BRESCHANDLE GOÛT DU SELD’autres cordes dac 081

HĂ©lĂšne Breschand (harpe, voix)

BARRE PHILLIPSJOURNAL VIOLONE 9Emouvance EMV1015Barre Phillips (contrebasse)

DIDIER PETITDÉVIATION

La nuit transfigurée LNT 340103Didier Petit (violoncelle)

BERNARD SANTACRUZLENOX AVENUE

Rude awakening présente RA2013Bernard Santacruz (contrebasse)

C’EST NOËL, QUE DE CORDES POUR SE PENDRE !

Texte d’HervĂ© PĂ©jaudier

Image de Marianne Trintzius

... pour se pendre au sapin de Noël, bien sûr.Cinq disques, cinq solos majeurs de cinq

figures heraldiques des cordes d'aujourd'hui.

Page 23: allumes du jazz

ou ZOG3 / 1CD / E

>Beresford Steve nato - chabadaL’Extraordinaire Jardin de Charles

Trenet / HS10055 / 1CD / E

>Bernard Pierre TransesEuropéennes

Racines / TE016 / 1CD / E

>Berrocal Jacques in situLa nuit est au courant / IS040 /

1CD / E

>Berrocal Jacques natoHotel Hotel / 777715 ou 112038

/ 1CD / E

>Berthet / Le Junter Vand’ƒuvreVDO9407 / 1CD / E

>BĂȘte a bon dos (La) ARFIDoucement les basses /

AM021/1CD / E

>BĂȘte a bon dos (La) ARFITango FĂ©lin / AM032 / 1CD / E

>Binot Quintet Charlotte RecordsTerritoires / CP203 / 1CD / E

>Binot Loris Septet LorrainCharlotte Records

Objet de jazz / CP186 / 1CD / E

>Birgé / Gorgé / Shiroc GRRRDéfense de / MIO 026-027 / 1CD

+1DVD / G

>Birgé / Vitet GRRRCarton / GRRR2021 / 1CDExtra /

E

>Bjurström / Rocher MarmouzicOn a marché sous la la pluie /

MAR01 / 1CD / E

>Bjurström / Rocher MarmouzicDuo Bjurström & Rocher / MAR02

/ 1CD / E

>Bjurström ChristoferMarmouzic

Piano / MAR03 / 1CD / E

>Black / Collignon / Delpierre /Roulin Chief InspectorCamisetas / CHPR200702 / 1CD

/ E

>Blackman Cindy / DebrianoSanti / Fiuczynski Dave FreeLance

Trio + Two / FRLNS0304 / 1CD /

E

>Blanc Michel D’Autres CordesLe passage Ă©clair / D’AC071 /

1CD / E

>Blondy Frederic, lĂȘ Quan NinhPotlach

Exaltatio utriusque mundi / P203

/1CD / E

>Blue Tribes Label BleuCompilation / LBLC 6650 / 1CD /

E

>Boisseau / Humair BeeJazzGabriel Zufferey / BEE006 / 1CD

/ E

>Boisseau / Piromalli /Larmignat AA, Le petit FaucheuxTriade / 312622 / 1CD / E

>Bojan Z Label BleuXenophonia / LBLC6684 / 1CD /

E

>Bojan Z Label BleuKoreni / LBLC 6614 / 1CD / E

>Bojan Z Label BleuSolobsession / LBLC 6624 / 1CD

/ E

>Bojan z quartet Label BleuYopla / LBLC 6590 / 1CD / E

>Bojan Z Trio Label BleuTranspacifik / LBLC 6654 / 1CD /

E

>Bojan Zulfikarpasic Label BleuBojan Z / LBLC 6565 / 1CD / E

>Bollani Label BleuLes fleurs Bleues / LBLC 6635

/1CD / E

>Bollani Label BleuI Visionary / LBLC6695/96 / 2CD

/ F

>Bollani Stephano Label BleuConcertone / LBLC 6666 / 1CD /

E

>Bon / MĂ©chali / MicenmacherCharlotte Records

La ballade du serran Ă©criture /

CP193 / 1CD / E

>Bondonneau Benjamin AmorFati

La dentelle des dents /

FATUM003 / 1CD / E

>Bondonneau Benjamin/Charles Fabrice Amor FatiDordogne / FATUM011 / 2CD / F

>Boni / Lazro / McPhee /Tchamitchian EmouvanceNext to you / EMV1023 / 1CD / E

>Boni / McPhee EmouvanceVoices & dreams / EMV1016 /

1CD / E

Musiques

Nature Boy / JIMA2 / 1CD / E

>Au Ni Kita PotlachMisĂšres et cordes / P101 / 1CD /

E

>Auger Bertrand Jim A.Musiques

MĂ©tamorphosis / JIMA1 / 1CD / E

>Baghdassarians /Baltschun/Boseti / Doneda PotlachStrom / P204 / 1CD / E

>Bailey Derek & LéandreJoëlle PotlachNo Waiting / P198 / 1CD / E

>Bailey Derek / Lacy StevePotlach

Outcome / P299 / 1CD / E

>Bardaine / Delpierre / AkninChief Inspector

Limousine / CHIN200610 / 1CD /

E

>Bardainne / Gleize Chief

Inspector

Bardainne & Gleize Duo

/CHIN200301 / 1CD / E

>Bardet / Georgel / Kpade AA,Le petit Faucheux

A la suite / 312624 / 1CD / E

>Baron / Denzler / Guionnet /Rives PotlachPropagations / P107 / 1CD / E

>Baron Samedi PercussionsARFI

Marabout Cadillac / AM023 / 1CD

/ E

>Barouh / Castro / VallejoSaravah

Au kabaret de la derniĂšre chance

/ SHL1063 / 1CD / E

>Barouh Pierre SaravahSierras / SHL30 / 1CD / E

>Barouh Pierre SaravahNoël / SHL1056 / 1CD / E

>Barouh Pierre SaravahLe Pollen / SHL1066 / 1CD / E

>Barouh Pierre SaravahItchi go itchi e / SHL2089 / 1CD / E

>Barouh Pierre SaravahCa va ça vient / SHL2090 / 1CD / E

>Barouh Pierre SaravahViking Bank / SHL 2114 / 1CD / E

>Barouh Pierre SaravahSaudade / SHL 2115 / 1CD / E

>Barouh Pierre SaravahDaltonien / SHL 2124 / 1CD /

X=17€

>Barthelemy / Denizet /Ponthieux EvidenceSolide / EVDC316/ 1CD / E

>Barthélemy Claude Label BleuSereine / LBLC 6631 / 1CD / E

>Barthelemy EvidenceSolide / FA453/ 1CD / E

>Bartikian AraĂŻk EmouvanceMonodiques / EMV1024 / 1CD /

E

>Battista Lena Label BleuBanda Sonora / LBLC 6591 / 1CD

/ E

>Battista Lena Label BleuI Cosmonauti Russi / LBLC

6641/42 / 2CD / F

>Battus Pascal Amor FatiPick-up / FATUM005 / 1CD / E

>Beaussier / PĂ©kar / Laurent /Mariotto Charlotte RecordsHekla / CP 210 / 1CD / E

>Beckett / Levallet / MarshEvidence

Images of Clarity / EVDC315/ 1CD

/ E

>Bellanger / Benoist Petit labelAngela / Plfree002 / 1CD /E

>Benoit / Boespflug / Guell / LeBorgne / Madiot Emil 13Les 30 Glorieuses / LE0004 /

1CD / E

>Benoüt / Guionnet Vand’ƒuvre& UN / VDO0223 / 1CD / E

>Beresford / Zorn / Marshall /Toop natoDeadly Weapons / HS10051 /

1CD / E

>Beresford Steve / BenninkHan natoDirectly to Pyjamas / 777727 /

1CD / E

>Beresford Steve CinénatoPentimento / ZOG3 / 1LP / A

>Beresford Steve CinénatoPentimento / ZOG3 / K7 / A

>Beresford Steve CinénatoAvril Brisé / 777764 ou 901 ou

112035 / 1CD / E

>Beresford Steve nato - cinénatoPentimento / 777765 ou 777901

1CD / E

>Courtois Vincent Le TritonLes contes de rose Manivelle /

TRI-04509 / 1CD / E

>Courtois Vincent Le TritonWhat do you mean by silence? /

TRI-06513 / 1CD / E

>Couturier / Larché CharlotteRecords

Acte IV / CP166 / 1CD / E

>Couturier / Chalet CharlotteRecords

PianisphĂšres / CP167 / 1CD / E

>Coxhill / Boni / Horsthuis natoChantenay 80 / 10 / 1LP / A

>Coxhill Lol nato Before my time / HS10052 / 1CD

/ E

>Cueco / Villarroel Duo TransesEuropéennes

En public aux Instants Chavirés /

TE005 / 1CD / E

>Cueco / Villarroel DuoVolume 2 Transes EuropéennesTE020 / 1CD / E

>Cueco Pablo & T.E. OrchestraTranses Européennes

Sol, suelo, sombra y cielo /

TE023 / 1CD / E

>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes

Coffret de l’intĂ©grale de Gargantua

de François Rabelais / TE860131

/ 8CD / X=60€

>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes

Gargantua à Paris (2e vol de l’in-

tégrale de Gargantua de François

Rabelais) / TE030 / 2CD / F

>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes

Gargantua contre Picrochole (3e

vol de l’intĂ©grale de Gargantua de

François Rabelais) / TE031 / 2CD

/ F

>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes

La naissance de Gargantua (1er

vol de l’intĂ©grale de Gargantua de

François Rabelais) / TE029 / 2CD

/ F

>Cueco Pablo / HeymannPierre Etienne TransesEuropéennes

La Victoire de Gargantua (4e vol

de l’intĂ©grale de Gargantua de

François Rabelais) / TE032 / 2CD

/ F

>Cueco Pablo TransesEuropéennes

Musiques pour Gargantua /

860132 / 1CD / E

>Cueco Pablo TransesEuropéennes

ZARB / 1985512 / 1CD / E

>D’Andrea / Humair / Rava /Vitous Label BleuEarthcake / LBLC 6539 / 1CD /

E

>D’de Kabal Chief InspectorLa thĂ©orie du K.O / CHIN200711

/ 2CD / F

>Dalachinski / Capazza /Lasserre Amor Fati3 Rocks & A socks / FATUM007 /

1CD / E

>Das Kapital Quark recordsAll Gods Have Children /

QUARKD01/01 / 1CD / E

>Davies Paul Riot Trio AA, Lepetit Faucheux

Voices Off / 312608 / 1CD / E

>Davy Eliane Petit LabelLouise LabĂ© ou l’amour fou /

PLT001 / 1CD / E

>Dawson Alan Space TimeRecords

Waltzin’ with flo / BG9808 / 1CD

/ E

>Day Terry natoLook at me / 777749 ou 777902

ou 1229 / 1CD / E

>Day Terry natoLook at me / 1229 / 1LP / A

>De Chassy / Yvinec avecAndré Minvielle BeeJazzWonderfull World / BEE008 / 1CD

/ E

>De Chassy / Yvinec avecAndré Minvielle BeeJazzChanson sous les bombes /

BEE007 / 1CD / E

Nemo / C22 / 1CD / E

>Chemirani (Trio) EmouvanceTchechmeh / EMV1019 / 1CD / E

>Chevillon Bruno D’AutresCordes

Hors Champs / D’AC0101 / 1CD

/ E

>Circum Grand OrchestraCircum Disc

Circum / CIDI501 / 1CD / E

>Coe Tony CinénatoMer de Chine / 777767 ou

777903 ou ZOG2 / 1CD / E

>Coe Tony CinénatoMer de Chine / ZOG2 / 1LP / A

>Coe Tony natoLes Voix d’Itxassou / HS10054 /

1CD / E

>Cohen / Cotinaud Musivi Jazzbank

Yo m’enamori / MJB008CD / 1CD

/ E

>Coleman Bill Cismonte epumonti

Swing Low Sweet Chariot / CP

33167 / 1CD / E

>Coleman Steve Label BleuResistance is futile / LBLC 6643 /

44 / 2CD / F

>Coleman Steve Label BleuOn the Rising / LBLC 6653 /

1CD / E

>Coleman Steve Label BleuWeaving Symbolics /

LBLC6692/93 / 2CD / F

>Coleman Steve Label BleuLucidarium / LBLC 6673 / 1CD /

E

>Colin Denis & Les Arpenteursnato

Etude de Terrain / HS10050 et

777770/ 1CD / E

>Colin Denis Trio nato Hope streetSongs for swans / HS10058 /

1CD / E

>Colin Denis Trio TransesEuropéennes

In situ Ă  Banlieues Bleues /

TE001 / 1CD / E

>Collectif Kusamakura (vol1)Saravah

SHL2127 / 1CD / E

>Collectif Slang Chief InspectorSlanguistic / CHIN200303 / 1CD

/ E

>Collectif Slang Chief InspectorAddict / CHPR200601 / 1CD / E

>Colley Scott Free LancePortable Universe / FRL-CD027 /

1CD / E

>Comelade Pascal Vand’ƒuvreStranger in Paradigm / VDO630 /

LP / E

>Contrabande Rude AwakeningPresent

Contrabande / RA2002 / 1CD / A

>Contrabande Rude AwakeningPresent

Décomposé / RA2011 / 1CD / C

>Cooper Mike natoIsland Songs / 777707 / 1CD / E

>Cordes s/ciel EvidenceGĂŒnter “Baby” Sommer /

EPC883/ 1CD / E

>Corneloup François EvidencePidgim / FA466/ 1CD / E

>Corneloup François EvidenceFregoli / EVDC519/ 1CD / E

>Corneloup François EvidenceJardins Ouvriers / EVDC824 et

FA454/ 1CD / E

>Corneloup François EvidenceCadran Lunaire / EVDC2029/ 1CD

/ E

>Corneloup Next (François)nato Hope street

Next / HS10068 / 1CD / E

>Coronado Gilles TransesEuropéennes

Urban Mood / TE019 / 1CD / E

>Cotinaud François Musivi Jazzbank

Princesse / MJB002CD / 1CD / E

>Cotinaud François Musivi Jazzbank

Pyramides / MJB003CD / 1CD /

E

>Cotinaud François Musivi Jazzbank

Loco Solo / MJB006CD / 1CD / E

>Coulon-Cerisier Pierre AA, Lepetit Faucheux

Lazuli / 312616 / 1CD / E

>Courtois Vincent / Ze JamAfane Chief InspectorL’homme Avion / Chin200806 /

Awakening Present

Live au baloard / RA1001 / 1CD /

A

>Cache Cache / Ed Sarath AA,Le petit Faucheux

Tandems / 312609 / 1CD / E

>Cache Cache AA, Le petitFaucheux

L’OcĂ©ane / 312600 / 1CD / E

>Cache Cache AA, Le petitFaucheux

Typo / 312627 / 1CD / E

>Caillaud CĂ©dric Trio AphroditeRecords

June 26 / APH106004 / 1CD / E

>Capozzo Jean-Luc /Tchamitchian Claude La NuitTransfigurée

Le soufflé aux éclisses / LNT

340119 / 1CD / E

>Cappozzo / Charmasson /Ponthieux AJMI SeriesSophisticated Ladies / AJM08

/1CD / E

>Caratini Patrice Label BleuHard Scores / LBLC 6602/03 /

2CD / F

>Caratini Jazz Ensemble LabelBleu

Darling Nellie Gray

/LBLC6625/1CD / E

>Carlos Maza Label BleuSalvedad / LBLC 2589 / 1CD / E

>Caroline Chief InspectorCaroline / CHIN200407 / 1CD /

E

>Casimir Daniel CharlotteRecords

Sound Suggestions / CR172 /

1CD / E

>Casini / Rava Label BleuVento / LBLC 6623 / 1CD / E

>Cat-Berro Sonia CharlotteRecords

Keep in Touch / CP 205 / 1CD /

E

>Cat-Berro Sonia CharlotteRecords

A singing Affair / CAT98 / 1CD /

E

>Caussimon Jean-RogerSaravah

L’intĂ©grale / SHL9001 / 4CD / G

>Caussimon Jean-RogerSaravah

vol 1 / SHL1001 / 1CD / E

>Caussimon Jean-RogerSaravah

vol 2 / SHL1002 / 1CD / E

>Caussimon Jean-RogerSaravah

vol 3 / SHL1003 / 1CD / E

>Caussimon Jean-RogerSaravah

vol 4 / SHL1004 / 1CD / E

>Cazamou Benoit LinoleumCaribou /LIN009 / 1CD /E

>CDL / Chalet Charlotte RecordsSuite pour le vin / CP183 / 1CD /

E

>CĂ©lea / Couturier / HumairBeeJazz

Tryptic / BEE022 / 1CD / E

>Celea / Couturier Label BleuPassagio / LBLC 6543 / 1CD / E

>Celea / Couturier Label BleuL’Ibùre / LBLC 6567 / 1CD / E

>Celea / Liebman / ReisingerLabel Bleu

Missing a page / LBLC 6597 /

1CD / E

>Celea / Liebman / ReisingerLabel Bleu

World View / LBLC 6592 / 1CD /

E

>Chabbey William AphroditeRecords

At home / APH106015 / 1CD / E

>Chalet Jean Pierre CharlotteRecords

Autoportrait / CR174 / 1CD / E

>Charmasson / Tchamitchian /Julian AJMI SeriesL’ombre de la pluie / AJM03 /

1CD / E

>Charmasson / TchamitchianCelp

Claude Caminando / C16 / 1CD /

E

>Charmasson RĂ©mi CelpRĂ©sistances / C32 / 1CD / E

>Charmasson RĂ©mi QuintetAJMI Series

ManƓuvres / AJM13 / 1CD / E

>Charmasson RĂ©mi trio Celp

La lĂ©gende du Franc Rock’N’Roll /

SHP1 / 1CD / E

>Buirette MichĂšle GRRRLa mise en plis / GRRR1009 /

1LP / A

>Buirette MichÚle GRRRLe Panapé de Caméla /

GRRR2025 / 1CD / E

>Bunky Green Label BleuAnother place / LBLC 6676 / 1CD

/ E

>Butcher / Charles / DörnerPotlach

The contest of pleasures / P201 /

1CD / E

>Butcher / Kurzmann PotlachThe Big misunderstanding betwen

hertz and megahertz / P106 / 1CD

/ E

>***Collectif Sarajevo / ED13039 / 1CD / E

>***Collectif ARFIArfi maison fondée en 1977 /

AM040 / 1CD / E

>***Collectif FR/CHN LabelForge

Tian Xia (sous le ciel) / FOR3/1 /

1CD / E

>***Collectif in situICIS, les Instants Chavirés, toute

la musique improvisée In Situ /

IS167/8/9 / 3CD / G

>***Collectif natoVol pour Sidney / 777706 / 1CD

/ E

>***Collectif natoGodard ça vous chante / 777713

ou 112127 / 1CD / E

>***Collectif natoBO du Journal de Spirou 777716

/ 777717 / 2CD / F

>***Collectif natoBO du Journal de Spirou /

1715/1774 / 2LP / C

>***Collectif natoLes Films de ma ville 1 / 777718

ou 112033 / 1CD / E

>***Collectif natoLes Films de ma ville 2 / 777718

ou 112033 / 1CD / E

>***Collectif natoBuenaventura Durruti / 777733 /

2CD / F

>***Collectif natoJoyeux Noël / 777742 / 1CD / E

>***Collectif natoSix séquences pour Alfred

Hitchcock / 777763 ou 904 ou

112131 / 1CD / E

>***Collectif natoSept tableaux phoniques Erik

Satie / HS10063 / 1CD / E

>***Collectif natoLe Chronatoscaphe /NATO0574 /

3CD+Livre / X=47€

>***Collectif natoNigth Songs / HS10065 / 1CD /

E

>***Collectif natoFolk Songs / HS10066 / 1CD / E

>***Collectif natoErik satie et autres messieurs

«Airs de jeux» / HS10064 / 3CD /

G

>***Collectif Quoi De NeufDocteur

Haute Fréquence 4.1 /DOC065 /

1CD / E

>***Collectif Quoi De NeufDocteur

Folklore Moderne / DOC066 / 1CD

/ E

>***Collectif Quoi De NeufDocteur

around 3 gardens / DIA 070 /

1CD / E

>***Collectif Quoi De NeufDocteur

Surnatural Orchestra / DOC069 /

1CD / E

>***Collectif SaravahKusamakura / SHL2127 / 1CD / E

>***Collectif Space TimeRecords

Continuum act one / BG2421 /

1CD / E

>***Collectif Vand’ƒuvreMusique’s action: Vandoeuvre

1988-1992 / VDO9304 / 1CD /

E

>***Collectif Vand’ƒuvreMusique’s action 2 / VDO9509 /

1CD / E

>***Collectif Vand’ƒuvreMusique’s action 3 / VDO0224 /

1CD / E

>Ca dépend des mouettes Rude

>Bonnardel invite PadovaniCharlotte Records

Le courant acide de l’écluse /

CP175 / 1CD / E

>Bonne Nouvelle (Trio) FreeLance

Patchwork / FRLNS0601 / 1CD /

E

>Bosetti / Doneda / RaineyPotlach

PlacĂ©s dans L’air / P103 / 1CD /

E

>Botlang / Seguron / SilvantAJMI Series

Trilongo / AJM07 / 1CD / E

>Botlang René AJMI SeriesArt Longo / AJM14 / 1CD / E

>Botlang René AJMI SeriesSolongo / AJM05 / 1CD / E

>Bourde HervĂ© & d’AndreaFranco in situParis - Milano / IS106 / 1CD / E

>Bourde HervĂ© / d’AndreaFranco AA, Le petit FaucheuxE la storia va / 312612 / 1CD / E

>Brazier Christian CelpMemoire vive / C53 / 1CD / E

>Brazier Christian CelpBrazier / C57 / 1CD / E

>Brazier Christian CelpLumiĂšre / C47 / 1CD / E

>Brechet / Denizet / PonthieuxMusivi Jazz bank

Standard / MJB011CD / 1CD / E

>Bréchet Pascal Quintet AA, Lepetit Faucheux

Autour de Monk / 312614 / 1CD

/ E

>Breschand Helùne D’AutresCordes

Le goĂ»t du sel / D’AC081 / 1CD /

E

>Briegel Bros Band LesEtonnants Messieurs Durand

Co’errances / EMD0602 / 1CD /

E

>Briegel Bros Band LesEtonnants Messieurs Durand

DĂ©tours / EMD9901 / 1CD / E

>Briegel Bros. Band LesEtonnants Messieurs Durand

Voyage en eaux troubles /

EMD9401 / 1CD / E

>Brins / Bosetti / Hayward /Krebs/ Neumann PotlachPhosphor / P501 / 1CD / E

>Brochard / Guionnet / Perraudin situ

[on] / IS241 / 1CD / E

>Brown / Thomas / Mabern /Drummond / Dawson SpaceTime Records

A Season of Ballads/BG9703/

1CD / E

>Brown Donald Space TimeRecords

Enchanté! / BG9910 / 1CD / E

>Brown Donald Space TimeRecords

French Kiss / BG2012 / 1CD / E

>Brown Donald Space TimeRecords

The Classic Introvert / BG2422 /

1CD / E

>Brown Donald Space TimeRecords

Piano Short Stories / BG9601 /

1CD / E

>Brown Donald Space TimeRecords

At this point in my life / BG2115

/ 1CD / E

>Brown Donald Space TimeRecords

Wurd on the Skreet /

BG9806/1CD / E

>Brown Marion Quartet FreeLance

Back to Paris / FRL-CD002 / 1CD

/ E

>Brunet Etienne SaravahWhite Light / SHL / 1CD / E

>Brunet Etienne SaravahTips / SHL 2118 / 1CD / B

>Brunet Etienne SaravahRing Sax Modulator, Love try /

AYR2125 / 1CD / E

>Brunet / Van Hove SaravahImprovisations / SHL2103 / 1CD

/ E

>Brunet Etienne SaravahB / Free / Bifteck / SHP7 / 1CD /

E

>Brunet Etienne Zig RagOrchestra Saravah

>32 Janvier ARFI

AM027 / 1CD / E

>69 Quark RecordsLive at le grand Mix /QUARK

CD02/01 / 1CD / E

>Ă„Ă€net EmouvanceAquarian Forest / EMV1029 / 1CD

/ E

>Achiary Carter HolmesVand’ƒuvre

Achiary Carter Holmes / VDO9611

/ 1CD / E

>Ad Vitam Le TritonLa ou va le vent / TRI-02505 /

1CD / E

>Adam / Botta / Venitucci QuoiDe Neuf Docteur

Hradcany / DOC068 / 1CD / E

>Agnel / Benoit in situRip-stop / IS237 / 1CD / E

>Agnel / Wodraska EmouvanceCuerdas 535 / EMV1021 / 1CD / E

>Agnel Sophie Vand’ƒuvreSolo / VDO0019 / 1CD / E

>Akchoté / Petit in situVivre encore / rectangle / 1LP / C

>Akendengue Pierre SaravahNandipo / SHL1051 / 1CD / E

>Alata Vents d’estGrain de sable / 1 CD / E

>Albertucci Jean-Michel EMDEtranges fantaisies / EMD0801 /

1CD / E

>Alula Aphrodite RecordsAnémokory / APH106008 / 1CD / E

>Alvim Cesarius AxolotlMister Jones / AXO102 / 1CD / E

>Alvim Cesarius AxolotlUltraviolet, the Bass Music /

AXO105 / 1CD / E

>Amants de Juliette (Les)(Adam / Delbecq / Foch) QuoiDe Neuf Docteur

Les Amants de Juliette / DOC005

/ 1CD / E

>Amants de Juliette (Les)(Adam / Delbecq / Foch) QuoiDe Neuf Docteur

Les Amants de Juliette / DOC050

/ 1CD / E

>Amants de Juliette (Les)(Adam / Delbecq / Foch) QuoiDe Neuf Docteur

Les Amants de Juliette / DOC063

/ 1CD / E

>Amants de Juliette (Les)(Adam / Delbecq / Foch) QuoiDe Neuf Docteur

# 4 / DOC072 / 2CD / F

>Amsallem / Ries quartet FreeLance

Regards / FRL-CD020 / 1CD / E

>Andouma GiminiFantasia / GM1014 / 1CD / E

>Andouma GiminiGM1013 / 1CD / E

>Andreu / Tusques in situArc Voltaic / IS236 / 1CD / E

>Ansolini GĂ©rard SaravahLa Mort de la Vierge / SHL2109 /

1CD / E

>Aperghis Georges TransesEuropéennes

Triptyque / TE014 / 1CD / E

>Aperghis Georges Vand’ƒuvreTingel Tangel Jactation / VDO426

/ 1CD / E

>Apollo ARFICap Inédit / AM024 / 1CD / E

>Apollo ARFIAdieu les filles / AM041 / 1CD / E

>Appt 126 Petit LabelAppt 126 / PL003 / 1CD / E

>Appt 126 Petit LabelA1 / PL002 / 1CD / E

>Archimusic Le Triton13 Arpents de Malheur / TRI-

01503 / 1CD / E

>Archimusic Quoi De NeufDocteur

Parthéos / DOC049 / 1CD / E

>Ark / Dechepper / CapozzoCharlotte Records

Les vivants / CP213 / 1CD / E

>Ark Charlotte RecordsMagnitude de 5.4 / CP 206 / 1CD

/ E

>Ark Emil 13Strette/ LE0010 / 1CD / E

>Arnold Dieter LinoleumSputnik Project / LIN005 / 1CD /

D

>Arvanitas Georges SaravahThree of us / 591043 / 1CD / E

>Assan Christel Jim A.

23L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 La vitrine (en vente libre)

Page 24: allumes du jazz

>Lazro Daunick / ZingaroCarlos PotlachHauts Plateaux / P498 / 1CD / E

>Lazro Daunik EmouvanceZong book / EMV1013 / 1CD / E

>Le coq SaravahTĂȘte de gondole / SHL 2120 /

1CD / E

>LĂ©andre / SawaĂŻ in situOrganic - mineral / IS235 / 1CD /

E

>Lebocal BeeJazzEgo / BEE013 /1CD / E

>Legnini Label BleuMiss Soul / LBLC6686 / 1CD / E

>Legnini Label BleuBig Boogaloo / LBLC6691 / 1CD

/ E

>LĂ©on Magali Trio Jazz’PIMagali chante Ella / JP01 / 1CD

/ E

>Leprest Alain SaravahLeprest 4 / SHL2065 / 1CD / E

>Lété Christian QuartetCharlotte Records

Cinque Terre / CP195 / 1CD / E

>Levallet Didier EvidenceSwing String Systeme / FA449/

1CD / E

>Levallet Didier TentetEvidence

Génération / EVDC212/ 1CD / E

>Levallet Didier EvidenceQuiet Days in Cluny / EVCD101/

1CD / E

>Lilliput Orkestra LinoleumLa MĂ©duse / LIN002 / 1CD / D

>Lilliput Orkestra LinoleumCa urge / LIN007 /1CD / D

>Linx / Wissels Label BleuUp Close / LBLC 6586 / 1CD / E

>Linx / Wissels Label BleuBandarkÀh / LBLC 6606 / 1CD /

E

>Llabador J-Pierre CelpBirds Can Fly / C29 / 1CD / E

>Lloret Pascal ArfiLe silence du piano AM044 / 1CD

/E

>Lobo de Mesquita La NuitTransfigurée

Dominica in Palmis / LNT340104

/ 1CD / E

>Lola Lafon & Leva Label BleuGrandir à l’envers / LBLC 4010 /

1CD / E

>Lopez / Cotinaud Musivi Jazzbank

Opéra / MJB004CD / 1CD / E

>Los mamanos Petit LabelEmbrasse moi / PL 005 / 1CD /

E

>Loueke Lionel Space TimeRecords

In a Trance / BG2524 / 1CD / E

>Louki Pierre SaravahRetrouvailles / SHL2066 / 1CD /

E

>Louki Pierre SaravahVers bissextils / SHL2081 / 1CD

/ E

>Louki Pierre SaravahSalut la compagnie / SHL 2117 /

1CD / E

>Lourau / Segal / Atef / Martel/ Lohrer / Shalom Label BleuOlympic Gramofon / LBLC 6660 /

1CD / E

>Lourau Julien Label BleuFire & Forget / LBLC 6670 / 1CD

/ E

>Lourau Julien Label BleuForget / LBLC6680/81 / 1CD / E

>Lourau Julien Label BleuGroove Gang / LBLC 6576 / 1CD

/ E

>Lourau Julien Label BleuVoodoo Dance / LBLC 6593 / 1CD

/ E

>Lourau Julien Label BleuThe Rise / LBLC 6640 / 1CD / E

>Lousadzak (Grand) EmouvanceBasma Suite / EMV1007 / 1CD /

E

>Lousadzak (New) EmouvanceHuman songs / EMV1025 / 1CD /

E

>Lovano Joe Label BleuWorlds / LBLC 6524 / 1CD / E

>Love poulbot SaravahLa cave Saravah / SHL 2122 /

1CD / E

>Lowdermilk Bonnie AxolotlThis Heart of Mine / AXO104 /

1CD / E

>Machado Jean-Marie LabelBleu

L’amitiĂ© / SHL 2119 / 1CD / E

>Kee / Morel / Turi ChiefInspector

Mop / CHIN200408 / 1CD / E

>Kessler / Bachelier LabelUsine

Catamaran / 1010 / 1CD / E

>Kilimandjaro Les EtonnantsMessieurs Durand

I on Blues / EMD9801 / 1CD / E

>KolKhöze Printanium D’AutresCordes

Kolkhöznitsa / DAC151 / 1CD / E

>Konitz Lee / Alvim CesariusAxolotl

Guarana / AXO106 / 1CD / E

>Konitz Lee Label BleuMedium Rare / LBLC 6501 / 1CD

/ E

>Krakauer David Label BleuLive in Krakow / LBLC 6667 /1CD

/ E

>Krakauer David Label BleuBubbemeises / LBLC 6677 / 1CD

/ E

>Krakauer David Label BleuThe Twelve Tribes / LBLC 6637 /

1CD / E

>Kristoff K Roll Vand’ƒuvreLe petit bruit d’à cĂŽtĂ© du cƓur /

VDO0222 / 2CD / F

>Kristoff K.Roll / CharlesXavier PotlachLa PiĂšce / P199 / 1CD / E

>Kucheida Françoise SaravahLa Mémoire Sépia / SHL 2121 /

1CD / E

>KĂŒhn Joachim Label BleuUsual Confusion / LBLC 6560 /

1CD / E

>La Pieuvre Circum DiscEllipse / HELIX LX002 / 1CD / E

>La Pieuvre Circum Disc1999-2005 / HELIX / LX001 /

1CD / E

>Labarriere HĂ©lĂšne EmouvanceLes temps changent / EMV1028 /

1CD / E

>Labbé / MoriÚres NûbaPing Pong / NUBA270890 / 1CD

/ E

>Labbé Pascale NûbaLÚvres nues / NUBA1202 / 1CD /

E

>Labbé Pascale NûbaSi loin si proche / NUBA1097 /

1CD / E

>Lacy Steve / Watson Eric FreeLance

Spirit of Mingus / FRL-CD016 /

1CD / E

>Lacy Steve Free LanceThe Holy La / FRLNS0201 / 1CD / E

>Lacy Steve SaravahScratching the Seventies /

SHL2082 / 3CD / G

>Lancaster Byard Cismonte epumonti

Funny Funky Rib Grib / CP 06 /

1CD / E

>Larché / Matinier / CouturierEmouvance

Music for a while / EMV1017 /

1CD / E

>Larché / Méchali / Couturier /Edelin /Gritz Charlotte RecordsZe blue note (Opéra-Jazz pour les

enfants) / 590104 / 1CD / E

>Lasserre / Le Masson / DubocAmor Fati

Free Unfold Trio / FATUM009 /

1CD / E

>Lazro / Doneda / LĂȘ QuanNinh in situ

IS037 / 1CD / E

>Lazro / Doneda / Pey / LĂȘQuan Ninh Vand’ƒuvre

Les Diseurss de Musique

VD09814 / 1CD / E

>Lazro / Doneda /Nick/Hoevenars Vand’ƒuvreQuatuor Aerolithes / VDO529 /

1CD / E

>Lazro / McPhee Joe in situElan Impulse / IS075 / 1CD / E

>Lazro / Minton EmouvanceAlive at sonorités / EMV1027 /

1CD / E

>Lazro / Zekri / RĂ©pĂ©caud /Madiot Vand’ƒuvreRekmazladzep / VDO631 / 1CD /

E

>Lazro Daunick / LovensPotlach

Madly you / P102 / 1CD / E

Suite Carnavalesque / MJB007CD

/ 1CD / E

>Jackson Ali Space TimeRecords

Groove@jazzentĂȘte /BG2013 /

1CD / E

>Jacopo Andreini SaravahBossa Storta / SHL 2123 / 1CD /

E

>Jarrousse SĂ©bastien / RobinOlivier Quintet AphroditeRecords

Dream Time / APH106009 / 1CD

/ E

>Jarrousse SĂ©bastien / RobinOlivier Quintet AphroditeRecords

Tribulation / APH106002 / 1CD /

E

>Jaume / Medeski CelpTeam Games / C31 / 1CD / E

>Jaume / Haden / Clerc CelpPeace / Pace / Paix / C19 / 1CD /

E

>Jaume / Raharjo CelpGamelan project first session /

C55/56 / 2CD / F

>Jaume / Raharjo CelpBorobudur suite / C30 / 1CD / E

>Jaume / Soler CelpPour Théo / C44 / 1CD / E

>Jaume André CelpMerapi / C34 / 1CD / E

>Jaume André Celp3 Windows + Trio - Portraits of

J.Giuffre / C39 / 1CD / E

>Jaume André CelpClarinet Sessions / C40 / 1CD / E

>Jaume André CelpLe Collier de la Colombe / C51 /

1CD / E

>Jaume André Five CelpSomething / C15 / 1CD / E

>Jaume André Quintet /Tavagna CelpPiazza di Luna / C10 / 1CD / E

>Jeanne Frederic AxolotlLive Ă  Kiron / 815669 / 1CD / E

>Jeanne FrĂ©dĂ©ric AxolotlRĂȘveurs Lucides / 815617 / 1CD

/ E

>Johnson Jef Lee & the wordymines nato Gas ImportHellion / GAS IMPORT 6 / 1CD /

E

>Johnson Jef Lee nato Hopestreet

Thisness / HS10048 / 1CD / E

>Johnson Jef Leenato GasImport

St Somebody / GAS IMPORT 3 /

1CD / E

>Johnson Jef Lee nato GasImport

The Singularity / GAS IMPORT 4 /

1CD / E

>Johnson Jef Lee nato GasImport

Things are Things / GAS IMPORT

5 / 1CD / E

>Johnson Jef Lee nato GasImport

Laughing Boy / GAS IMPORT 7 /

1CD / E

>Johnson Jef Lee nato GasImport

Hype Factory / GAS IMPORT 2 /

2CD / F

>jonah Rude Awakening PresentMonotype / RA2012 / 1CD / C

>Jouin Laurent GRRREt bouge tranquille / JBT / 1CD /

E

>Jullian Jean-Pierre EmouvanceAghia Triada / EMV1010 / 1CD /

E

>Jullian Jean-Pierre EmouvanceOpus incertum on C / EMV1020

/1CD / E

>Junkyard Empire nato Gas ImportRise of the Wretched / GAS

IMPORT 8 / 1CD / X=2,5€

>Kaapi Saravahéphémerides / SEASIDE0001 /

1CD / E

>Kassap / Corneloup EvidencePointe Noire / EVDC518/ 1CD / E

>Kassap Sylvain / LabarierreHĂ©lĂšne EvidencePicollo / FA447/ 1CD / E

>Kassap Sylvain EvidenceBoĂźte / FA475 / 1CD / E

>Kassap Sylvain EvidenceSaxifrages / EVDC02/ 1CD / E

>Kassap Sylvain EvidenceQuixote / EVDC417/ 1CD / E

>Kazumi et MaĂŻa Saravah

2000 Kinpatsu / KCVD3 / 1CD /

E

>Pulsen’s Sound of choise(Halse) Quark recordsRugny in japan / QUARKCD05 /

1CD / E

>Hassell Jon Label BleuMaarifa Street / LBLC 6674 / 1CD

/ E

>Haynes Roy Free LanceTrue or False / FRL-CD007 / 1CD

/ E

>HĂȘlios Quatuor Vand’ƒuvre

Helios Quator / VDO0018 / 1CD /

E

>HĂ©mard Carole Musivi Jazzbank

La voix à 360 ° / MJB016 / 1CD

/ E

>HĂ©mard / Mulpas / BarisauxVents d’est

Au cƓur de Billie / VE 0803-03 /

1CD / E>Higelin Jacques SaravahInédits 1970 remasterisé /

SHL1008 / 1CD / E

>Higelin Jacques SaravahCrabouif / SHL1009 / 1CD / E

>Higelin Jacques SaravahHigelin / Areski / SHL1036 / 1CD

/ E

>Higelin Jacques SaravahLes Années Saravah / SHL1905/7

/ 3CD / G

>Hodeir André Label BleuAnna Livia Plurabelle / LBLC

6563 / 1CD / E

>Hohki Kazuko nato chabadaChante Brigitte Bardot / 777755

ou 112136 ou HS10049/ 1CD /

E

>Hohki Kazuko nato chabadaLove in Rainy Days / 777756 ou

530182 / 1CD / E

>Hopper / Allen / Cutier LeTriton

brainville3 / TRI08514 / 1DVD /

X=20€

>Hopper / Dean / Coubert /Domancich Le TritonSoft Bounds / TRI-05511 / 1CD /

E

>Horellou Trio Petit LabelLive 2008 / Pl014 / 1CD / E

>Houellebec Michel / BirgĂ©Jean JacquesGRRREtablissement d’un ciel d’alter-

nance / GRRR2026 / 1CD / E

>Hradcany & Bijan ChemiraniQuoi De Neuf Docteur

DOC075 / 1CD / E

>Huby Regis TransesEuropéennes

Le sentiment des brutes / TE017 /

1CD / E

>Hue/Circum Circum DiscBAI HAT / CIDI0802 / 1CD / E

>Humair Daniel Label BleuQuatre fois trois / LBLC 6619 /

1CD / E

>Hymas / Jenny Clark / Thollotnato

A Winter’s Tale / 777725 / 1CD /

E

>Hymas / Peterson / Gravattnato

Hope Street MN / HS10061 /

1CD / E

>Hymas Tony / Bush Barneynato

Left for dead / HS10057 ou

777723 ou 112139 / 2CD / F

>Hymas Tony / Bush Barneynato

A sense of Journey / 112010 /

1CD / E

>Hymas Tony / Rivers Samnato

Winter Garden / 777769 / 1CD /

E

>Hymas Tony natoOyate / HS10056 / 2CD / F

>Imbert Diego Les EtonnantsMessieurs Durand

Ametys / EMD9302 / 1CD / E

>Impression Circum DiscLe Bénéfice du Doute / CIDI401 /

1CD / E

>Inara Georges Label BleuAll Rise / LBLC 4016 / 1CD / E

>Israel Yoron Connection FreeLance

A Gift For You / FRL-CD024 /

1CD / E

>J’oZZ Quartet Musivi Jazz bank

lunfargo / CHIN200509 / 1CD /

E

>Général Electric Label BleuCliquety klicqk / LBLC 4000 /

1CD / E

>Gertz Bruce Quintet FreeLance

Blueprint / FRL-CD017 / 1CD / E

>Gibert Alain et Clément ARFIKif Kif les deux moitiés de

pomme / AM034 / 1CD / E

>Ginape Viviane CharlotteRecords

Café / CP187 / 1CD / E

>Ginapé Viviane CharlotteRecords

Obsession / CP 209 / 1CD / E

>Giuffre / Jaume CelpEiffel / C06 / 1CD / E

>Giuffre Jimmy CelpTalks and Plays / C41/42 / 2CD /

F

>Goldstein Malcom in situHardscrabble songs / IS238 / 1CD

/ E

>Gorgé Francis & MeensDominique in situPaysage départ / IS121 / 1CD / E

>Goualch Pierre Alain CelpThe Piano inside and outside /

C45 / 1CD / E

>Goualch Pierre Alain Tryo LesEtonnants Messieurs Durand

Voici ma Main / EMD9701 / 1CD

/ E

>Goualch Pierre-Alain etAgulhon Franck Les EtonnantsMessieurs Durand

Tikit / EMD0401 / 1CD / E

>Goyone Daniel Label BleuGoyone 2 / LBLC 6500 / 1CD / E

>Goyone Daniel Label BleuLueurs Bleues / LBLC 6550 /

1CD / E

>Goyone Daniel Label BleuIl y a de l’orange dans le bleu /

LBLC 6580 / 1CD / E

>Grallier Michel SaravahMichel Grallier / 591041 / 1CD /

E

>Grande Perezade Circum discUrban bush / CIDI 803 / 1 CD / E

>Graschaire / Goualch LesEtonnants Messieurs Durand

Honky Monk Woman / EMD0001

/ 1CD / E

>Grillo Alex AJMI SeriesTriplett / AJM02 / 1CD / E

>Grillo Alex CelpCouples / C35 / 1CD / E

>Grillo Alex CelpVibraphone Alone / C24 / 1CD / E

>Grillo La Nuit TransfigurĂ©eL’amour / LNT340109 / 1CD / E

>Grimaud DominiqueVand’ƒuvre

Slide / VDO9915 / 1CD / E

>Gritz Peter Charlotte RecordsThank you to be / CR170 / 1CD /

E

>Groupe emil Emil 13À fond dedans / LE0007 / 1CD / E

>Guérin Beb / MéchaliFrançois natoConversation / HS10053 / 1CD / E

>Guérineau Sylvain Amor FatiDies irae / FATUM013 / 1CD / E

>Guillard Alain & Yvon GiminiPazapa / JCC014CD / 1CD / E

>Guilleton Eric SaravahParadis provisoire / SHL 2126 /

1CD / E

>Guionnet / Nakamura PotlachMap / P108 /1CD / E

>Gumpert Ulrich natoSarabandes et Gnossiennes /

HS10062 / 1CD / E

>GĂŒrĂŒltĂŒ AA, Le petit FaucheuxLe Halva qui rend fou / 312626 /

1CD / E

>Hacker Alan natoHacker Ilk (vol 2) / CD1180 / 1CD

/ E

>Hacker Alan natoHacker Ilk (vol 1) / 214 / 1LP / A

>Hacker Alan natoHacker Ilk (vol 2) / 1180 / 1LP /

A

>Hacker Alan natoMozart - Music for friends / 670 /

1LP / A

>Hacker Alan natoMozart - Gran Partita / 1132 /

1LP / A

>Happy house Circum DiscInoxydable / Cidi801 / 1CD / E

>Happy House Circum Disc

>Favarel Frédéric CharlotteRecords

Fred & Friends / CP198 / 1CD /

E

>Favarel Frédéric Group AA, Lepetit Faucheux

The Search / 312615 / 1CD / E

>Favre Patrick AxolotlDanse Nomade / LLL313 / 1CD /

E

>Favre Patrick Trio AxolotlIntense / AXO108 / 1CD / E

>Feldhandler Jean-ChristopheVand’ƒuvre

Obscurités / VDO9916 / 1CD / E

>Ferré Boulou & Elios BeeJazzShades of Dream / BEE010 / 1CD

/ E

>Ferré Boulou & Elios BeeJazzParisian Passion / BEE015 / 1CD

/ E

>Ferré Boulou & Elios BeeJazzThe Raimbow life / BEE005 /

1CD / E

>Festou / Jaume CharlotteRecords

Do it / CP179 / 1CD / E

>Festou Philippe CharlotteRecords

Grand 8 - Blach Suite / CP197 /

1CD / E

>Figurines Rude AwakeningPresent

Les fourmis meurent aussi /

RA2005 / 1CD / C

>Firmin Frédéric in situBatteriste / IS165 / 1CD / E

>Fonetick Rude Awakening

Present

Fonetick / RA2006 / 1CD / C

>Fontaine Brigitte SaravahJe ne connais pas cet homme /

SHL1010 / 1CD / E

>Fontaine Brigitte SaravahEst / SHL1011 / 1CD / E

>Fontaine Brigitte SaravahEst / SHL1011/2 / 1LP / A

>Fontaine Brigitte SaravahComme Ă  la radio / SHL1018 /

1CD / E

>Fontaine Brigitte SaravahVous et Nous / SHL2077 / 1CD /

E

>Fontaine Brigitte SaravahLe Bonheur / SHL2091 / 1CD / E

>Fontaine Brigitte SaravahBrigitte Fontaine / SHL1034 /

1CD / E

>Fornet Giani Grégory AmorFati

Troppo tintu Ăš addivintatu lu

munnu /FATUM 010 / 1CD / E

>Four in One in situTM / IS120 / 1CD / E

>Fournier / Deschepper /SĂ©guron EmouvanceTota la vertat / EMV1022 / 1CD /

E

>Fournier Denis AJMI SeriesLife vest under your seat / AJM12

/ 1CD / E

>Foussat Jean-Marc PotlachNouvelles / P301 / 1CD / E

>FrĂąjerman String QuartetLinoleum

Quatuors n°1,2,3 et 4 pour

cordes et bruitages animaliers /

LIN003 / 1CD / D

>Free Unfold Trio Amor FatiFree Unfold Trio / FATUM009 /

1CD / E

>Fresu / Salis / Di castri LabelBleu

P.A.F MORPH / LBLC 6669 / 1CD / E

>Frix Petit LabelLive in Niksic / PL004 / 1CD / E

>Frix Petit LabelGirls inside / PL 008 / 1CD / E

>Galiay / Perraud Quark recordsBig (drum&bass) / Quark mcd

01/1 / 1 miniCD / C

>Galliano Richard Label BleuNew Musette / LBLC 6547 / 1CD

/ E

>Garcin Lionel EmouvanceL’instar intime / EMV1026 / 1CD

/ E

>Gardner Jeff AxolotlNoches Habaneras / AXO107 /

1CD / E

>Gardner Jeff AxolotlThe Music of chance /

AXO4225079 / 1CD / E

>Gareil Philippe CelpLato Sensu / C17 / 1CD / E

>Gaxie SĂ©bastien ChiefInspector

Parcours / TE008 / 1CD / E

>Dsot big band AA, Le petitFaucheux

Big band / 312625 / 1CD / E

>Du oud Label BleuWild Serenade / LBLC 2588 /1CD

/ E

>Duboc Benjamin Petit LabelPiĂšces pour contrebasse /PL son

001 / 1CD / E

>Ducret Marc Label BleuLa théorie du Pilier / LBLC 6508/

1CD / E

>Ducret Marc Label BleuGris / LBLC 6531 / 1CD / E

>Dupain Label BleuLes Vivants / LBLC 4012 / 1CD /

E

>Dupont Hubert UltrabolicUltraboles / UBR0501 / 1CD / E

>Dupont Hubert UltrabolicSpider’s Dance / UBR0502 / 1CD

/ E

>E Guijecri ARFIFestin d’Oreille / AM025 / 1CD /

E

>Edelin / Mechali CharlotteRecords

Le Chant des Dionysies / CP191 /

1CD / E

>Edelin Michel CharlotteRecords


et la Tosca passa
 /

CP200/1CD / E

>Edelin Michel Quartet AA, Lepetit Faucheux

DĂ©blocage d’émergence /312611

/1CD / E

>Effet Vapeur (L’) ARFI

PiĂšces et accessoires / AM016 /

1CD / E

>Effet Vapeur (L’) ARFIJe pense que / AM029 / 1CD / E

>Effet Vapeur (L’) / FolimageARFI

Bobines mélodies / AM045 /

1DVD / E

>Eisinger / Luccioni / HumairCelp

Jazz - Hip trio / C48 / 1CD / E

>Elan Quartet SaravahLive / SHL2086 / 1CD / E

>Electric Mop Chief InspectorJazzPop / CHPR200804 / 1CD / E

>Electric / Rdv du MichelMarthaler Quartet CharlotteRecords

Etat d’Urgence / CP185 / 1CD /

E

>Elektrik Deal Emil 13How I met the gifted guys /

DTTSP01 / 1CD / E

>Elysée Jean-Paul AphroditeRecords

Pourtant 
 / APH106014 / 1CD /

E

>Elysée Jean-Paul AphroditeRecords

Vocal Porter / RE11093201 /

1CD / E

>ElziĂšre Claire SaravahLa vie va si vite / SHL 2110 /

1CD / E

>Ensemble Laborintus LabelUsine

A la maison / LABO2001/ 1CD / E

>Equip’Out GiminiUp! / GM1006 / 1CD / E

>Erdmann Daniel / Le BrasFrancis Vents d’est / VE 0801-02/1CD / E

>Etage 34 /tenko Vand’ƒuvreEtage 34 / Tenko / VDO2407 /

1CD / E

>Etna GiminiPuzzle / GM1005 / 1CD / E

>Faccini Piers Label BleuLeave no trace / LBLC 4005 /

1CD / E

>Faccini Piers Label BleuTearing sky / LBLC 4015 / 1 CD /

E

>Fall / Few / Maka Free LanceJom Futa / FRL0S0202 / 1CD /

E

>Fat kid wednesdays nato Hopestreet

The Art of Cherry / HS10045 /

1CD / E

>Fat kid wednesdays nato Hopestreet SINGLES / HS10060 / 1CD

/ E

>Fat Kid Wednesdays nato GasImport

GAS IMPORT 1 / 1CD / E

>De Chassy GuillaumeBeeJazz

Piano Solo / BEE021 / 1CD / E

>De Preissac Ludovic AphroditeRecords

Retrouvailles / APH106005 / 1CD

/ E

>DĂ©at Jean Luc Emil 13Calligraphe / LE0009 / 1CD / E

>Debriano Santi Quintet FreeLance

Obeah / FRL-CD008 / 1CD / E

>Dehors / Debrulle / MassotCharlotte Records

Signé Trio Grande / WERF028 /

1CD / E

>Dehors Laurent EvidenceEn attendant Marcel / EVDC723/

1CD / E

>De la Sayette Etienne PetitLabel

Treize duos / PL001 / 1CD / E

>Del Campo Sylvain AphroditeRecords

Eclipsis / APH106011 / 1CD / E

>Delpierre / Gleizes ChiefInspector

Mutatis

Mutandis/CHIN200304/1CD / E

>Deschepper / Hoevenaers /Benoit Emouvance(un)written / EMV1012 / 1CD / E

>Deschepper PhilippeEmouvance

Attention Escalier / EMV1004 /

1CD / E

>Diasnas HervĂ©Vand’ƒuvreLes Buveurs de Brume /

VDO0325 / 1CD / E

>Didkovsky / ChenevierVand’ƒuvre

Body Parts / VDO0020 / 1CD / E

>Dites 33 ARFISonographies / AM033 / 1CD / E

>Dites 33 SaravahVolume 1 / SHL2099 / 1CD / E

>Dites 33 SaravahVolume 2 / SHL2102 / 1CD / E

>DJ Shalom Label BleuYes professor / LBLC 4001 / 1CD

/ E

>Domancich Lydia GiminiAu delĂ  des limites / 3TMR302 /

1CD / E

>Domancich Lydia GiminiMĂ©moires / GM1002 / 1CD / E

>Domancich Lydia GiminiChambre 13 / GM1007 / 1CD / E

>Domancich Lydia GiminiRegard / GM1009 / 1CD / E

>Domancich Sophia GiminiLa part des anges / GM1008 /

1CD / E

>Domancich Sophia GiminiRĂȘves familiers / GM1011 / 1CD

/ E

>Domancich Sophia TrioGimini

Funerals / GM1001 / 1CD / E

>Donato Michel Label BleuMarée bass
e / LBLC 6584 /1CD

/ E

>Doneda / Lazro natoGeneral Gramofon / 777741 /

1CD / E

>Doneda / Leimgruber / RowePotlach

The Difference between a fish /

P302 / 1CD / E

>Doneda Michel in situL’élĂ©mentaire sonore / IS107 /

1CD / E

>Doneda Michel PotlachL’anatomie des clefs / P598 /

1CD / E

>Doneda Michel TransesEuropéennes

Ogooue-Ogoway / TE003 / 1CD /

E

>Dr.Knock Chief InspectorDr.Knock / CHIN200302 / 1CD /

E

>Drins Stephan Circum DiscNatt / Resa / CIDI402 / 1CD / E

>Drins Stephan Circum DiscBonheur Temporaire / CIDI601 /

1CD / E

>Drouet Jean-Pierre TransesEuropéennes

Solo / TE004 / 1CD / E

>Drouet Jean-Pierre TransesEuropéennes

Les variations d’Ulysse / TE006 /

1CD / E

>Drouet Jean-Pierre TransesEuropéennes

24 La vitrine (en vente libre) L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Page 25: allumes du jazz

petit Faucheux

Sangena / 312603 / 1CD / E

>Spira Stéphane BeeJazzFirst Page / BEE012 / 1CD / E

>Stengham PotlachCor Fuhler / P206 / 1CD / E

>Strigall Label BleuOzbroune / LBLC 4004 / 1CD / E

>String Trio of New York AA,Le petit Faucheux

An Outside Job / 312604 / 1CD /

E

>Supersonic riverside blues(aka Franck Vigroux) D’AutresCordes

data 4.5.1 / DAC5001 / 1CD / E

>Swings Strings SystemEvidence

Paris Suite / EVCD07/ 1CD / E

>Swings Strings SystemEvidence

Eurydice / EVCD06 et FA460/

1CD / E

>Swings Strings SystemEvidence

Original Session / EVCD203/ 1CD

/ E

>Tabato (guinéé Bissau)Evidence

Luz Bin / EVDC722 / 1CD / E

>Tazartes Ghedalia Vand’ƒuvreJeanne / VDO732 / 1CD / E

>Terra Incognita (Collectif)Terra Incognita

La planĂšte incolore

Terra incognita / Tilpi 01 / 1CD /

E

>Terra Incognita (Collectif)Terra Incognita

Mimétique

Terra incognita / Tilpi 02 / 1CD /

E

>Terra Incognita (Collectif)Terra Incognita

L’effet Papillon / CTILP01 / 1CD

/ E

>Terrier Alex Quintet AphroditeRecords

Stop Requested / APH106006 /

1CD / E

>TĂ©treault / CharlesVand’ƒuvre

MXCT / VDO0121 / 1CD / E

>Texier / Romano / SclavisLabel Bleu

Carnet de Routes / LBLC 6569 /

1CD / E

>Texier Henri Label BleuStrada Sextet (V)ivre /LBLC 6668

/ 1CD / E

>Texier Henri Label BleuBande originale d’Holy Lola /

LBLC 6678 / 1CD / E

>Texier Henri Label BleuAn Indian’s week / LBLC 6558 /

1CD / E

>Texier Henri Label BleuMad Nomad(s) / LBLC 6568 /

1CD / E

>Texier Henri Label BleuRespect / LBLC 6612 / 1CD / E

>Texier Henri Label BleuRempart d’Argile / LBLC 6638 /

1CD / E

>Texier Henri Label BleuParis Batignolles / LBLC 6506 /

1CD / E

>Texier Henri Label BleuLa Companera / LBLC 6525 /

1CD / E

>Texier Henri Label BleuMosaĂŻc Man / LBLC 6608 / 1CD

/ E

>Texier Henri Stradat sextetLabel Bleu

Water Alert / LBLC6698 / 1CD /

E

>Text’Up (Ensemble) MusiviJazz bank

Cotinaud fait son Raymond

Queneau / MJB010CD / 1CD / E

>Text’Up Cotinaud (Ensemble)Musivi Jazz bank

Rimbaud et son double /

MJB012-13-14CD / 2CD+1DVD /

X=33€

>TH8 Les Etonnants MessieursDurand

Tambours sans trompettes /

EMD0601 / 1CD / E

>The contest of PleasuresPotlach

Albi days / P205 / 1CD / E

>The Jet All Star Quartet SpaceTime Records

Live at Jazz en TÍte / BG9704/

After the Demon’s leaving /

312623 / 1CD / E

>Santacruz Bernard RudeAwakening Present

Lenox Avenue / RA2013 / 1CD / C

>Sap(e) Rude Awakening PresentSap(e) / RA2008 / 1CD / C

>Sarrazy Marc / RochelleLaurent LinoleumIntranquilité / Lin008 / 1CD / E

>Schmitt Dorado Quintet LesEtonnants Messieurs Durand

Dorado Sings / EMD0501 / 1CD /

E

>Schmitt Samsom Quintet LesEtonnants Messieurs Durand

Djieske / EMD0201 / 1CD / E

>Schmitt Samson / MehrsteimTimbo Les Etonnants MessieursDurand

Alicia/ EMD0701 / 1CD / E

>Schneider / Couturier /MĂ©chali / Laizeau CharlotteRecords

Correspondances / CP192 / 1CD /

E

>Schneider / Soler / HauenensCharlotte Records

Etre Heureux / CP184 / 1CD / E

>Schneider Larry Label BleuSo Easy / LBLC 6516 / 1CD / E

>Sclavis Louis Label BleuCeux qui veillent la nuit / LBLC

6596 / 1CD / E

>Sclavis Louis Label BleuDanses et autres scĂšnes / LBLC

6616 / 1CD / E

>Sclavis Louis Label BleuClarinettes / LBLC 6626 / 1CD /

E

>Sclavis Louis natoAd Augusta per Angustia /

777740 / 1CD / E

>Seffer Yoch’Ko CharlotteRecords

Mestari / CP131 / 1CD / E

>Seguron Guillaume AJMISeries

Witches / AJM06 / 1CD / E

>Adam / Huby Quoi De NeufDocteur

Too Fast for techno / DOC073 /

2CD / F

>Shepp / Kessler ArchieballFirst Take / ARCH0104 / 1CD / E

>Shepp Archie ArchieballGemini / ARCH0701 / 2CD / F

>Shepp Archie ArchieballJe suis jazz, c’est ma vie /

ARCH0702 / DVD / / G

>Shepp Archie ArchieballKindred Spirits / ARCH0501 /

1CD / E

>Shimizu Yasuaki SaravahBach Cello Suites / SHL2098 /

1CD / E

>SIC (ensemble) Vand’ƒuvreSic / VDO9508 / 1CD / E

>Sicard / MĂ©chali / LaizeauCharlotte Records

Oblik / CP199 / 1CD / E

>Sicard Jef Charlotte RecordsTropisme / CP 208 / 1CD / E

>Sicard Jef Charlotte RecordsIsthme / CR176 / 1CD / E

>Sicard Jef Charlotte RecordsLe rĂȘve de Claude / CP188 / 1CD

/ E

>Sighicelli Samuel D’AutresCordes

marĂ©e noire / D’AC111 / 1CD / E

>Silva Alan in situTake some risks / IS011 / 1CD /

E

>Small Mina Charlotte RecordsWaiting / CP182 / 1CD / E

>Socalled Label BleuGhetoblaster / LBLC 4011 / 1CD

/ E

>Soler Alain CelpPlays the red bridge / C38 / 1CD /

E

>Soler AndrĂ© RĂ©union CelpJ’irai valser sur vos tombes / C33

/ 1CD / E

>Soletti & Besnard RudeAwakening Present

Nocturne / RA2003 / 1CD / A

>soufflants rugissants (Les)Emil 13

L’éboueur cĂ©leste / LE0003 / 1CD

/ E

>Soulreactive Chief InspectorSaltsoun / CHIN200305 / 1CD /

E

>South African Friends AA, Le

Rava l’OpĂ©ra va / LBLC 6559 /

1CD / E

>Rava Enrico Label BleuCarmen / LBLC 6579 / 1CD / E

>Rava Enrico Label BleuMonreal Diary A / LBLC 6639 /

1CD / E

>Recio / Garcia ARFITen / AM039 / 1CD / E

>Renza-BĂŽ Petit LabelLe Roi OBAZ / pl013 / 1CD / E

>Répécaud Dominique in situAna ban / IS234 / 1CD / E

>Rigolus Chief InspectorRigolus / CHHE200707 / 1CD / E

>Rime / Belmondo CharlotteRecords

Rimes Blues Black Home / CP212

/ 1CD / E

>Rime Christophe CharlotteRecords

Heavy Loud Funk Menuet /

CP204 /1CD / E

>Rivers Sam / Hymas Tonynato

Eight Day Journal / 777726 / 1CD

/ E

>Rives Stéphane PotlachFIBRES / P303 / 1CD / E

>Robert Yves Chief InspectorL’argent / CHHE200605 / 1CD /

E

>Robert Yves Chief InspectorL’inspirine / CHHE200803 / 1CD

/ E

>Robert Yves EvidenceDes satellites avec des traces de

plumes / EVCD08/ 1CD / E

>Robin Nicaise QuintetCharlotte Records

Hommage Ă  Art Pepper / CP190 /

1CD / E

>Rochelle Laurent LinoleumChoses Entendues / LIN004 /

1CD / B

>Rochelle Laurent LinoleumSous lea surface des mots /

LIN006 / 1CD / D

>Rochelle Laurent / SchildLoic LinoleumConversation Ă  voix

basse LIN0201 / 1CD / D

>Rocher / BenoĂźt / PerraudMarmouzic

Extenz’O / MAR04 / 1CD / E

>Rocking Chief InspectorRocking Chair / CHHE200708 /

1CD / E

>Rogers Paul Amor FatiBeing / FATUM015 /1CD / E

>Rogers Qtet GiminiRM027 / 1CD / E

>Romano / Benita / Ferris /Fresu Label BleuPalatino / LBLC 6605 / 1CD / E

>Romano / Benita Label BleuCorners / LBLC 6615 / 1CD / E

>Romano / Sclavis / TexierLabel Bleu

African Flashback / LBLC 6679 /

1CD / E

>Rosette Emil 13Brouniak / LE0011 / 1CD / E

>Rossé François La NuitTransfigurée

Ouroboros / LNT340107 / 1CD /

E

>Roubach / Gastaldin / VillalbaCharlotte Records

Esquisse / CP178 / 1CD / E

>RovĂšre / Garcia CelpBi-Bob / C27 / 1CD / E

>Rowe / Parker PotlachDark Rags / P200 / 1CD / E

>Rueff David TransesEuropéennes

Cosmophonic / TE018 / 1CD / E

>sacre du Tympan (Le) LabelBleu

Le retour / LBLC 6675 / 1CD / E

>Sage HĂ©lĂšne / Vitet BernardGRRR

Supposons le problÚme résolu /

GRRR1008 / 1LP / A

>Sage HélÚne GRRRLes araignées / GRRR2022 / 1CD

/ E

>Sage HĂ©lĂšne GRRRComme une image / GRRR2014 /

1CD / E

>Saltiel Laurence QuartetAphrodite Records

Moondance / APH106001 / 1CD /

E

>Santacruz / Lowe / CharlesAA, Le petit Faucheux

>PlanĂšte Incolore (La) TerraIncognita

Mimétique / Tilpi 02 / 1CD / E

>Politi Adrien & Petit AlainTranses Européennes

Un secreto / TE024 / 1CD / E

>Polysoft Le TritonTribute to Soft Machine / TRI-

03506 / 1CD / E

>Portal Michel Label BleuDockings / LBLC 6604 / 1CD / E

>Portal Michel Label BleuMens’ Land / LBLC 6513 / 1CD /

E

>Portal Michel Label BleuAny Way / LBLC 6544 / 1CD / E

>Portal Michel Label BleuCinemas / LBLC 6574 / 1CD / E

>Potemkine ARFI

Potemkine / AM018 / 1CD / E

>Poulet Fred Label BleuMilan Athletic Cinema / LBLC

4008 / 1CD / E

>Poulet Fred SaravahMes plus grands succĂšs /

SHL2067 / 1CD / E

>Poulet Fred SaravahEncore Cédé / SHL2078 / 1CD /

E

>Poulet Fred SaravahDix ans de peinture / SHL2095 /

1CD / E

>Pozzi Mirtha / Cueco PabloTranses Européennes

Improvisations préméditées /

860148 / 1CD / E

>Pozzi Mirtha Sextet TransesEuropéennes

La serpiente inmortal / TE027 /

1CD / E

>Pozzi Mirtha TransesEuropéennes

Acadacoual / TE002 / 1CD / E

>Prud’Homme Damien QuartetLabel Hemolia

Intuitions / LH-DPCD1 / 1CD / E

>Push the triangle D’AutresCordes

Cos la Machina / D’AC051 / 1CD

/ E

>Push the triangle D’AutresCordes

Repush machina / D’AC091 / 1CD

/ E

>Quartographe Rude AwakeningPresent

ARZIM 005 / RA2006 / 1CD / C

>Quatre Petit Label4 / PL000 / 1CD / E

>Quattrophage Label UsineTravel Logue / 1009 / 1CD / E

>Quatuor IXI La NuitTransfigurée

Lineal / LNT340106 / 1CD / E

>Quatuor Vocal TransesEuropéennes

Nomad / TE011 / 1CD / E

>Quinte & Sens Chief InspectorKaribu / CHIN200306 / 1CD / E

>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf DocteurLe retour / DOC002 / 1CD / E

>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf DocteurEn attendant la pluie / DOC003 /

1CD / E

>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf DocteurA l’envers / DOC004 / 1CD / E

>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf DocteurLa femme du bouc Ă©missaire /

DOC017 / 1CD / E

>Quoi de neuf docteur bigband Quoi De Neuf Docteur51° Below / DOC033 / 1CD / E

>Rod Planet Rude AwakeningPrésente

RPM / ILK137CD/IDC0033 /

1CD / C

>Racines du ciel CharlotteRecords

RĂȘve d’élĂ©phant orchestra /

WERF026 / 1CD / E

>Rajery Label BleuVolontany / LBLC 2592 / 1CD / E

>Raulin / Oliva duo EmouvanceTristano / EMV1008 / 1CD / E

>Rava / Bollani Label BleuMonreal Diary B / LBLC 6645 /

1CD / E

>Rava / Fresu / Bollani /Retropadi / Gatto Label BleuShades of Chet / LBLC 6629 /

1CD / E

>Rava Enrico Label Bleu

Didier Levallet EvidenceOnj express / EVDC825/ 1CD / E

>Orchestre national de JazzDidier Levallet EvidenceSequences / EVDC928/ 1CD / E

>Orient Express MovingShnorers Transes EuropéennesLes lendemains de la veille

TE010 / 1CD / E

>Oriental Fusion TransesEuropéennes

Oriental Fusion / TE025 / 1CD /

E

>Ortéga Antony EvidenceOn évidence / EVDC213 et

FA461/ 1CD / E

>Ortéga Antony EvidenceNeuf / EVCD620/ 1CD / E

>Ortega Anthony Quartet AJMISeries

Bonjour / AJM01 / 1CD / E

>Orti Guillaume / Sens OlivierQuoi De Neuf Docteur

Reverse / DOC074 / 2CD / F

>Oz Chief InspectorThe Thread / CHHE200501 /

1CD / E

>ÖztĂŒrk Murat Label HemoliaCandies / LH-MOCD2 / 1CD / E

>ÖztĂŒrk Murat Label HemoliaSöyle / LH-MOCD1 / 1CD / E

>Paczynski / Palisseaux /Fradelizi Arts et SpectaclesGénérations / ASCD060401 /

1CD / E

>Padovani / Cormann LabelBleu

Mingus Cuernavaca / LBLC 6549

/ 1CD / E

>Padovani Jean-Marc AA, Lepetit Faucheux

Quatuor / 312607 / 1CD / E

>Padovani Jean-Marc LabelBleu

Nocturne / LBLC 6566 / 1CD / E

>Pagliarini / Pilz / Jost /Manderscheid / Drohar /Troost Troost Label UsineJ.A.M. all stars / 1005 / 1CD / E

>Pagliarini Luciano LabelUsine

De fer et de feu / 1001 / 1CD /

E

>Pan’ A Paname GiminiSoka Rakaï / GM1012 / 1CD / E

>Papadimitriou Sakis in situPiano cellules / IS010 / 1CD / E

>Papys du swing (Les) AA, Lepetit Faucheux

Bourgueil Berton / 312621 / 1CD

/ E

>Paradigm Chief InspectorParadigm / CHHE200502 / 1CD

/ E

>Parisien Emile LaborieAu revoir porc-Ă©pic / LJ03 /1CD /

E

>Pascals Label BleuDodesukaden / LBLC 4017 / 1CD

/ E

>Passos MĂŽnica ArchieballLemniscate / ARCH0801 / 1CD /

E

>Patterson /Lasserre Amor FatiThe Gernika suite / FATUM008 /

1CD / E

>Pauvros Jean-François natoLe Grand Amour / 777710 / 1CD

/ E

>Petit / Isunsungset in situLive at Vossa Jazz 2003 /

VJ06011-2 / 1CD / E

>Petit Didier La NuitTransfigurée

DĂ©viation / LNT340103 / 1CD /

E

>Petit DidierTransesEuropéennes

WORMHOLES / 860139 / 1CD /

E

>Pfeiffer SaravahLonely Tramp / SHL2108 / 1CD

/ E

>Phillips Barre CelpNaxos / C14 / 1CD / E

>Phillips Barre soloEmouvance

Journal Violone 9 / EMV1015 /

1CD / E

>Pied de Poule GRRRIndiscrétion / GRRR2013 / 1CD

/ E

>Pilz Michel Charlotte RecordsMelusina / drops016 / 1CD / E

>Plain sud La Tribu HĂ©rissonLTH104 / 1CD / E

E

>MoriĂšres Jean Quintet NĂ»baWakan’ / NUBA1629 / 1CD / E

>Morilla Stéphane QuintetAphrodite Records

Façon Puzzle / APH 106010 /

1Cd / E

>Mosalini / Beytelman /Caratini Label BleuImagenes / LBLC 6507 / 1CD / E

>Mosalini / Beytelman /Caratini Label BleuViolento / LBLC 6526 / 1CD / E

>Mosalini / Beytelman /Caratini Label BleuLa Bordona / LBLC 6548 / 1CD /

E

>Mouradian / TchamitchianEmouvance

Le monde est une fenĂȘtre /

EMV1018 / 1CD / E

>Mouradian Gaguik EmouvanceSolo de kamantcha / EMV1006 /

1CD / E

>Musseau Michel TransesEuropéennes

Sapiens, Sapiens / TE007 / 1CD

/ E

>Musseau Michel TransesEuropéennes

Mandragore, Mandragore! / TE021

/ 1CD / E

>Muvien / Humair / Jeanneau /Viret BeeJazzFlench Wok / BEE011 / 1CD / E

>Nelson Vera Label BleuVera / LBLC 6671 / 1CD / E

>New Lousadzak EmouvanceHuman songs / EMV1025 / 1CD /

E

>Nicault /Bazin / Bilman(Trio)Arts et Spectacles

L’envolĂ©e / ASCD100105 /1CD / E

>Nick Michaël trio / LiebmanDave Transes EuropéennesDis Tanz / TE009 / 1CD / E

>Niemack Judy Free LanceStraight up / FRL-CD018 / 1CD /

E

>Niemack Judy Free LanceLong as you’re living /

FRLNS0301 / 1CD / E

>Niemack Judy with WaltonCedar trio Free LanceBlue Bop / FRL-CD009 / 1CD / E

>Nissim Mico AA, Le petitFaucheux

Victor is Dancing / 312630 / 1CD

/ E

>Nissim Mico Charlotte RecordsSolo / CP177 / 1CD / E

>Nissim Mico Sextet AA, Lepetit Faucheux

DĂ©caphonie / 312613 / 1CD / E

>Nohc in situIS181 / 1CD / E

>Novo Quartet Label ForgeJardin Volant / FOR2/1 / 1CD / E

>Nozati Annick Vand’ƒuvreLa peau des anges / VDO9712 /

1CD / E

>O’Neil / Wolfaardt AA, Lepetit Faucheux

Rubato Brothers / 312610 / 1CD

/ E

>Octuor de violoncelles (L’)Transes EuropĂ©ennes

L’Octuor de violoncelles / TE013

/ 1CD / E

>ogre (L’) La Tribu HĂ©rissonOgranitation / LTH103 / 1CD / E

>Old Jazz Corporation Jazz’PIDo you now
New Orleans / JP02

/ 1CD / E

>One Shot Le TritonEwaz vader / TRI-06512 / 1CD /

E

>One Shot Le TritonDark Shot / TRI08515 / 1CD /

X=25€

>Opossum Gang AA, Le petitFaucheux

Kitchouka / 312617 / 1CD / E

>Orchestre National de JazzBadault Denis Label BleuMonk Mingus Ellington / LBLC

6562/1CD / E

>Orchestre National de JazzBadault Denis Label BleuBouquet Final / LBLC 6571 / 1CD

/ E

>Orchestre national de JazzDidier Levallet EvidenceDeep Feelings /EVCD2030 et

FA448/ 1CD / E

>Orchestre national de Jazz

Les Années Saravah / SHL28 /

1CD / E

>McPhee / Bourdellon LabelUsine

Novio Lolu (music for a new

place) / 1002 / 1CD / E

>McPhee / Bourdellon LabelUsine

Manhattan Tango / 1008 / 1CD /

E

>McPhee / Jaume/ Lazro /Bourdellon Label UsineA.M.I.S. quartet for Frank Wright /

1003 / 1CD / E

>McPhee / Parker / LazroVand’ƒuvre

McPhee / Parker / Lazro /

VDO9610 / 1CD / E

>MĂ©canos sonores RudeAwakening Present

MĂ©canos sonores / RA2009 / 1CD

/ C

>Méchali François CharlotteRecords

DĂ©tachement D’orchestre / CP140

/ 1CD / E

>Méchali François CharlotteRecords

Orly And Bass / CR169 / 1CD / E

>Méchali François CharlotteRecords

L’Archipel / CR171 / 1CD / E

>Méchali François CharlotteRecords

La transméditérranéenne / CP

207 / 1CD / E

>MĂ©diavolo SaravahSoleil sans retour / SHL 2113 /

1CD / E

>Merle Maurice ARFILe Souffle continue / AM035 /

2CD / F

>Merville François QuintetEmouvance

La part de l’ombre / EMV1014 /

1CD / E

>Mevel Gaël Trio AA, Le petitFaucheux

La Lucarne incertaine / 312618

/1CD / E

>Micromégas Label ForgeSttraight from the cask / FOR 1/1

/ 1CD / E

>Mille Daniel SaravahSur les quais / SHL2064 / 1CD /

E

>Mille Daniel SaravahLes heures tranquilles / SHL2075

/ 1CD / E

>Mille Daniel SaravahLe Funambule / SHL2096 / 1CD

/ E

>Mineral Paradox QuarkRecords

Mineral Paradox / Quark CD09 / 1

/ 1CD / E

>Minvielle / Petit in situNaviguer, le chantenbraille /

IS240 / 1CD / E

>Mob AA, Le petit FaucheuxLa Musique D’Ornette est belle /

312629 / 1CD / E

>Mob Scene Space TimeRecords

Singularity / BG2523 / 1CD / E

>Mobley Bill Jazz OrchestraSpace Time Records

Live at Small’s /BG2320/1CD / E

>Mobley Bill Space TimeRecords

Moodscape / BG2725 / 1CD / E

>Mobley Bill Space TimeRecords

Mobley Bill / BG2117 / 1CD / E

>Mobley Bill Space TimeRecords

Mean what you say / BG9911

/1CD / E

>Monio Mania Quoi De NeufDocteur

Princesse Fragile / DOC064 / 1CD

/ E

>Montgomery Buddy All StarSpace Time Records

A love affair in Paris / BG2116 /

1CD / E

>Morel Frédéric Petit LabelGinette nue / PL 011 / 1CD / E

>MoriÚres Jean NûbaImprovisations sur la flûte Zavrila

/ NUBA0900 / 1CD / E

>MoriĂšres Jean NĂ»baL’Ut de classe / NUBA5614 / 1CD

/ E

>MoriÚres Jean NûbaLarge virage / NUBA0807 / 1LP /

Blanches et noires / LBLC 6572 /

1CD / E

>Mad Sheer Khan Le TritonSamarkand hotel / TRI-03507 /

1CD / E

>Madame Thomas septet AA,Le petit Faucheux

Entre chiens et loups / 312620 /

1CD / E

>Madomko GiminiD’Ouest en Ouest / GM1018 /

1CD / E

>Madomko GiminiLive / GM1017 / 1CD / E

>Magdelenat / Bouquet AJMISeries

Boumag / AJM04 / 1CD / E

>Magik Malik Orchestra LabelBleu

13 XP Song’s Book / LBLC 6672 /

1CD / E

>Magik Malik Orchestra LabelBleu

Magik Malik Orchestra /

LBLC6682 / 1CD / E

>Magik Malik Orchestra LabelBleu

69 96 / LBLC 6632 / 1CD / E

>Magik Malik Orchestra LabelBleu

Orchestra XP-1 / LBLC 6662/63 /

2CD / F

>Mahieux Jacques EvidenceEVDC314/ 1CD / E

>Mahjun SaravahMahjun / SHL37 / 1CD / E

>Maigre feu de la nonne (Le)Chief Inspector

Le Maigre feu de la nonne /

CHHE200606 / 1CD / E

>Malaby Tony Free LanceAdobe / FRLNS0305 / 1CD / E

>Mami Chan SaravahOtonamopée / SHP5 / 1CD / E

>Mansuy Perinne trio AJMISeries

Mandragore & noyau de pĂȘche /

AJM15 / 1CD / E

>Marc Boutillot Trio Petit LabelEt alors? / PL 010 / 1CD / E

>Marcel Kanche Label BleuVertige des lenteurs/LBLC 4013

/1CD / E

>Marcotulli Rita Label BleuNight Caller / LBLC 6551 / 1CD /

E

>Marcotulli Rita Label BleuThe Woman next door / LBLC

6601 / 1CD / E

>Marguet Christophe LabelBleu

Reflections / LBLC 6652 / 1CD /

E

>Marguet Christophe LabelBleu

Résistance Poétique / LBLC

6582/1CD / E

>Marguet Christophe QuartetLabel Bleu

Les Correspondances / LBLC

6610 / 1CD / E

>Marmite Infernale (La) & LeNelson Mandela choir ARFISing for freedom / AM037 / 1CD / E

>Marmite Infernale (La) ARFIAu Charbon! / AM028 / 1CD / E

>Marmite Infernale (La) ARFIEnvoyez la suite / AM042 / 1CD /

E

>Maroney / Tammen PotlatchBillabong / P100 / 1CD / E

>Marvelous Band (Le) ARFI

Le Marvelous Band / AM020 /

1CD / E

>Mas Trio SaravahWaiting for the moon / SHL2092 /

1CD / E

>Maté Philippe CharlotteRecords

Emotions / CP180 / 1CD / E

>Mauci / Oliva / Zagaria CelpSouen / C11 / 1CD / E

>Maurane SaravahLes Années Saravah / SHL2071 /

1CD / E

>Mayot / Lucas / Fhrer / GuérinRude Awakening Present

La poche Ă  son / RA2006 / 1CD /

C

>Mazzillo / Jaume / SantacruzCelp

Jaisalmer / C43 / 1CD / E

>McDonas Thollem SaravahSomuchHeaven, SomuchHell /

AYR2128 /1CD / B

>McNeil David Saravah

L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 25La vitrine (en vente libre)

Page 26: allumes du jazz

>Z Quartet Le TritonZ Quartet / TRI-01502 / 1CD / E

>Zekri Camel La NuitTransfigurée

Le Cercle / LNT 340122 / 1CD / E

>Zekri Camel La Nuit TransfiguréeVenus Hottentote / LNT 340114 /

1CD / E

>Zekri Camel Vand’ƒuvreLe festival de l’eau / VDO9917 /

1CD / E

>Zingaro Carlos in situSolo / IS076 / 1CD / E

LIVRES ÉGALEMENTDISPONIBLES

> Entropie mon amour

Stéphane Cattaneo

*8 euros *

> D’Jazz à Nevers

Guy Le Querrec: chemins croisés

*25 euros*

> Ombres / portées

4 ans de concert au Triton *20 euros*

777902 / 1CD / E

>Wilen Barney SaravahMoshi / SHL35 / 1CD / E

>Wiwili Vand’ƒuvreLatitude 13°37, longitude 85°49

/ VDO427 / 1CD / E

>Wodrascka / Romain La NuitTransfigurée

Le Péripatéticien / LNT340101 /

1CD / E

>Wodrascka Christine AA, Lepetit Faucheux

Transkei / 312605 / 1CD / E

>Workshop de Lyon & HeavySpirits ARFILighting up / AM036 / 1CD / E

>Workshop de Lyon & HeavySpirits ARFITownship jazz / AM038 / 1DVD /

X=19€

>Workshop de Lyon & HeavySpirits ARFIEdith / AM030 / 1CD / E

>Workshop de Lyon ARFICÎté rue / AM022 / 1CD / E

>Workshop de Lyon ARFISlogan / AM043 / 1CD / E

>yeux dans la tĂȘte (les) Petit Labell’Ɠuf du cyclone / PL 009 / 1CD / E

6535 / 1CD / E

>Watson Eric Trio AA, Le petitFaucheux

The Fool School / 312602 / 1CD /

E

>Watson Eric Trio Free LancePunk Circus / FRL-CD023 / 1CD /

E

>Watson Eric trio Free LancePunk Circus / FRLNS0303 / 1CD /

E

>We insist Le TritonCrude / TRI-04510 / 1CD / E

>We Insist Le TritonInner Pond / TRI-02504 / 1CD / E

>Werchowska / de DionysoPetit Label

Psicolomagicolo / PLF001 / 1CD / E

>Werchowska / Pontévia /Boubaker (Le trio) Petit LabelDécalage vers le rouge / Plson003

/ 1CD / E

>Wildmimo Label BleuGroove-je / LBLC6683 / 1CD / E

>Wilen Barney CelpLes jardins aux sentiers qui

bifurquent / C52 / 1CD / E

>Wilen Barney nato WAN + wanLe Grand Cirque / 777768 ou

Flux / P2398 / 2CD / F

>Vander Maurice SaravahMaurice Vander / 591042 / 1CD /

E

>Vasconcelos Nana / N.Angelo/ Novelli SaravahAfricadeus / SHL38 / 1CD / E

>VĂ©ronique / Binet / Bolcato /Rollet AJMI SeriesQuatre Ă  Quatre - Eau forte /

AJM09 / 1CD / E

>Versini Sylvia Octet AJMISeries

Broken Heart / AJM11 / 1CD / E

>Vigroux Franck D’AutresCordes

Lilas Triste / D’AC031 / 1CD / E

>Vigroux Franck D’AutresCordes

Looking for Lilas / D’AC041 / 1CD

/ E

>Vigroux Franck D’AutresCordes

Triste Lilas / D’AC061 / 1CD / E

>Vigroux Franck D’AutresCordes

CƓur-î-CƓur / D’AC21 / 1DVD /

X=19€

>Viguier Jean-Marie LesEtonnants Messieurs Durand

Hot Sand / EMD001 / 1CD / E

>Viguier Jean-Marie LesEtonnants Messieurs Durand

Sage / EMD9601 / 1CD / E

>Villaroel Manuel TransesEuropéennes

Trio / TE022 / 1CD / E

>Villarroel / Deschepper /Merville Transes EuropéennesImprovisations / TE015 / 1CD / E

>Villerd / Ayler Quartet ARFIOne Day / AM031 / 1CD / E

>Virage Emouvancefacile 
 / EMV1011 / 1CD / E

>Vortex Le Triton1975-1979 / TRI-03508 / 2CD /

F

>Waldron Mal / Brown MarionFree Lance

Songs of love and regret /

FRLNS0302 / 1CD / E

>Waldron Mal Trio AA, Le petitFaucheux

Le Matin d’un fauve / 312606 /

1CD / E

>Wark Petit LabelWark / PL015 / 1CD E

>Watson Eric / Lacy SteveLabel Bleu

The Amiens Concert /LBLC 6512

/1CD / E

>Watson Eric / Lindberg JohnLabel Bleu

The Memory of water / LBLC

Les bons contes font les bons

amis / GRRR1006 / 1LP / A

> Un drame musical instantanéGRRR

L’homme Ă  la camĂ©ra/

GRRR1007/ 1LP / A

> Un drame musical instantanéGRRR

L’hallali / GRRR2011 / 1CD / E

> Un drame musical instantanéGRRR

Sous les mers / GRRR2012 / 1CD

/ E

> Un drame musical instantanéGRRR

Qui Vive? / GRRR2015 / 1CD / E

> Un drame musical instantanéGRRR

Kind Lieder / GRRR2017 / 1CD /

E

>Un drame musical instantanéGRRR

Urgent Meeting: vol 1 /

GRRR2018 / 1CD / E

> Un drame musical instantanéGRRR

Opération Blow Up: vol 2 /

GRRR2020 / 1CD / E

> Un drame musical instantanéGRRR

Machiavel / GRRR2023 /

1CD+1CDExtra / E

> Un drame musical instantanéGRRR

Machiavel /GRRR2023S /1CD

+1CDExtra version midsize / F

> Un drame musical instantanéGRRR

Trop d’adrĂ©naline nuit (rĂ©Ă©dition)

GRRR2024 / 1CD / E

> Un drame musical instantanéGRRR

Crasse Tignasse / U310043 / 1CD

/ E

> Un drame musical instantanéin situ

Jeune fille qui tombe, tombe /

IS074 / 1CD / E

>Urgent Quartet Chief InspectorUrgent Quartet / CHHE200503 /

1CD / E

>Ursus minor nato CinénatoCoup de sang / ZOG4 / 1CD / E

>Ursus Minor nato Hope streetZugzwang / HS10046 / 1CD / E

>Ursus Minor nato Hope streetNucular / HS10059 / 1CD / E

>Urtreger RenĂ© SaravahDidi’s bounce / 591044 / 1CD /

E

>Van Dormol / Linx / BaldwinLabel Bleu

A Pouer’s question / LBLC 6607 /

1CD / E

>Van Hove Fred Potlach

Records

Blue Black / BG2218 / 1CD / E

>Tragédie au Cirque ARFI

Tragédie au Cirque / AM019 /

1CD / E

>Rokia Traore Label BleuBowmboĂŻ / LBLC 2594 / 1CD / E

>Treese Jack SaravahMe and company / SHL2070 /

1CD / E

>Trepp / Vigroux / BlancD’Autres Cordes

Les 13 cicatrices / D’AC001 /

1CD / E

>Tribu Musivi Jazz bankTribu / MJB009CD / 1CD / E

>Trio Ă  Boum EvidenceA ciel ouvert / EVCD111/ 1CD / E

>trio d’arrosage (Le) LabelUsine

Brut de décoffrage / 1011 / 1CD

/ E

>Trio de batterie Amor Fatidrums noise poetry / FATUM014 /

1CD / E

>trio de clarinettes (Le)Evidence

Ramdam / FA 492 /1CD / E

>Trio N’Co Charlotte RecordsDialogue Nord Sud / CP196 / 1CD

/ E

>Trio non tempéré Label ForgeTrio non tempéré/ FOR 4/1 / 1CD

/ E

>Trio Sowari PotlachThree Dances / P105 / 1CD / E

>Trio Sowari PotlachShortcut / 208 / 1CD / E

>Triolid PotlachUr Lamento / P202 / 1CD / E

>Ttpkc & le marin ChiefInspector

ttpkc & le marin/

CHHE200504/1CD / E

>Tusques François AxolotlOctaÚdre / AXO101 / 1CD / E

>Tusques François AxolotlBlue PhÚdre / AXO103 / 1CD / E

>Tusques François TransesEuropéennes

Blue Suite / TE026 / 1CD / E

>Tusques François In situ1965, Free jazz / IS039/ 1CD / E

> Un drame musical instantanéavec Richard Bohringer GRRRLe K / GRRR2016 / 1CD / E

> Un drame musical instantanéGRRR

Rideau! / GRRR1004 / 1LP / A

> Un drame musical instantanéGRRR

A travail Ă©gal salaire Ă©gal /

GRRR1005 / 1LP / A

>Un drame musical instantanéGRRR

1CD / E

>The Lonely Bears natoInjustice / 777720 / 1CD / E

>The Melody Four nato chabadaOn request / HS10047 / 1CD / E

>The Melody Four nato chabadaLa Paloma / 0H5 / 1LP / A

>The Melody Four nato chabadaHello we Must be Going / 777760

- 53037 / 1CD / E

>The Recedents natoZombie Bloodbath on the isle of

Dogs / 777762 / 1CD / E

>The story of modern farmingD’Autres Cordes

Someone New/ D’AC0141 / 1CD /

E

>Thémines Olivier Trio AA, Lepetit Faucheux

Fresques et sketches / 312619 /

1CD / E

>Thibault / Carminati CharlotteRecords

Brume / CP168 / 1CD / E

>Thieblemont Bruno GroupAphrodite Records

septieme couleur / APH106007 /

1CD / E

>Thollot Jacques natoTenga Niña / 777701 / 1CD / E

>Thomas Charles All Star TrioSpace Time Records

The Finishing Touch / BG9602 /

1CD / E

>Thomas Charles Space TimeRecords

The legend of Ö / BG2014 / 1CD

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>Thomas Patrice QuartetCharlotte Records

Portraits / CR173 / 1CD / E

>ThĂŽt Quoi De Neuf Docteur

ThĂŽt / DOC059 / 1CD / E

>ThĂŽt agrandi Quoi De NeufDocteur

Work on oxis / DOC067 / 1CD / E

>Ti Jaz GiminiRythm’n Breizh / GM1010 / 1CD /

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>Tierra del Fuego Musivi Jazzbank

Calcuttango / MJB005CD / 1CD /

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>Tocanne / Hervé Petit LabelPasseur de temps / PL 012 / 1CD

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>Tonolo Pietra Label BleuPortrait of Duck / LBLC 6628 /

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26 La vitrine (en vente libre) L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

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Page 27: allumes du jazz

27Voix et visageL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Robert Bresson (Notes sur le cinĂ©matographe), Charles Baudelaire (Les Fleurs du mal), ElisĂ©e Reclus (MĂ©moire d’un rĂ©volutionnaire), Gustave Courbet, Jean Giono (Le Chant du Monde)

DENIS COLIN TRIO PRESENTS

GWEN MATTHEWSSONGS FOR SWANS

nato HS10058Gwen Matthews (chant),

Denis Colin (clarinette basse), Pabo Cueco (zarb),

Didier Petit (violoncelle)

LAURENCE SALTIELQUARTET

MOONDANCEAphrodite records APH106001Laurence Saltiel (chant), Joël

Bouquet (piano), Benoit Dunoyer deSegonzac (contrebasse), FrançoisLaizeau (batterie), Bobby Rangel

(saxophone alto et flûte)

Voixet visage. Ils se sont formés ensemble

et ont pris l'habitude l'un de l'autre. Je penseĂ  mon grand cygne, avec ses gestes fous, comme

les exilĂ©s, ridicule et sublime et rongĂ© d'un dĂ©sir sanstrĂȘve! L’homme est la nature prenant conscience d'elle-mĂȘme. Je prĂ©fĂšre peindre des yeux humains plutĂŽt que descathĂ©drales. Rien ne chante plus fort que l'envie de guĂ©rir.

VOIX ET VISAGESIm

ages de Jeanne Puchol

Texte des amis du tem

ps

Page 28: allumes du jazz

28 Pour trois enregistrements de cordes L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

STRING TRIO OF NEWYORK

AN OUTSIDE JOBAA 312604

Regina Carter (violon), JamesEmery (guitare), John Lindberg

(contrebasse)

SWINGS STRINGSSYSTEM

ORIGINAL SESSIONEvidenceEVDC 203

Jean-Charles Capon (violoncelle),Christian Escoudé (guitare), SiegfriedKessler (clavinet), Didier Lockwood(violon), Didier Levallet (contrebasse),

Bernard Lubat (batterie),Jean-Yves Rigaud (violon), Denis Van

Hecke (violoncelle

VINCENT COURTOISQUARTET

WHAT DO YOU MEAN BYSILENCE ?

Le Triton TRI06513Vincent Courtois (violoncelle),François Merville (batterie, per-cussions), Marc Baron (saxo-phones), Jeanne Added (violon-

celle, chant)

POUR TROIS ENREGISTREMENTS DE CORDES

Texte de Philippe Chartron

Photo de Guy Le Querrec

1.

Ces trois enregistrements sont-ils d'une famille, ou d'uneassociation, ou d'une petite société ?

Le ou les violons venaient de la grande famille orchestrée par dessiÚcles de musique officielle religieuse puis aristocratique puis bourgeoise, famille à laquelle nous les auditeurs sans école, sans diplÎme, sans tradition nous étions tous conditionnés

La voix des cordes fut façonnĂ©e par des virtuoses placĂ©s devant des confrontationsbeaucoup plus esthĂ©tiques que socialesLe violoniste et son auditeur participaient du mĂȘme monde devraie et fausse noblesse

et voilà que ces instrumentssont jetés dans le monde abrupt de la modernitédans le monde de l'affirmation de soide la survie à toute forcela famille fut oubliée

alors des hommes perdus mais libres ont pris ces instruments

pour en faire ce que bon leur semble ce qui n'est pas n'importe quoiet dans les ruptures et les cabrioles et les sursautsretrouver ce que l'ancien musicien en dehors de toute académie savait faire de ces quatre cordes que l'on emporte avec soi sous saveste de fortunelà-bas dans la plaine sans finou pour le cellodans ce temple austÚre qui permet le dialogue avec l'en-haut.

2.OĂč suis-je ? Oui on m'a invitĂ©mais est-ce pour ma parole propreou est-ce pour contribuer Ă  un climat avec des riffs jolis, aĂ©riens,vaporeuxsi c'est pour figurer, alors on m'Ă©lectrifie ; pourquoi pas ? Je m'enfiche un peuce qui m'importe, comme tous ces egos dressĂ©s, c'est ma parole

proprema voix mon timbre et mon gesteavec mon archet je dessine une silhouette assez poétique non ?

Qu'importe l'apparencec'est quoi ma voix ?Ce son tenu sans discontinuité qui se prolongecomme un respir qui n'aurait pas de finpuisque sans souffle nécessairenon je ne souffle paset pas de plectre non plus qui taille dans la cordeet la fracasse parfois quand le bras s'abat sur la guitarece ne sont pas là des cordes soeurset pourtant combien de routes nocturnes n'ai-je pas arpenté avecmon amie la guitare

à la maison on jouait plutÎt au carré magiqueet aux quatre coinsmon jumeau de contrepoint, mon double, mon écho, l'autre violonpuis le violoncelle qui vibre au profondet l'alto bien que parmi nous fort solitaire

voilĂ  d'oĂč je vienset maintenant rejoint par une tradition de la modernitĂ©excusez le paradoxetoujours en mĂ©tissages cross over et autres culbutes

me voilĂ  violon requis pour apporter ma preuve.

3.le violon dans le jazz : un bout de romance? un bout de suave? unbout de tzigane? comment échapper à cette joliesse consubstantielle?par la fusionpar la modernitépar l'acoustique

le violon : son étoffe transparentecordes caressées, attaque et tenuenon ce n'est pas l'avalanche des chocs du plectre des guitares

pour contrĂŽler l'attaque il faut ĂȘtre plus dans l'intervalle et donc

creuser le silence dans la musiquemĂȘme Ă  tous petits traits

pour entendre cette attaque infinitésimale et cette tenue si finede la place est nécessaire

cet espace (bien entendu) c'est le silence

cependant le silence n'est pas un espace absoluil est relatif aux sons qu'on y mettra pour en dresser les dimensionsune fois une modalité d'espace paramétrée par le choix des instruments leur nombre leur volume et leur dynamique

l'éther favorable à toute musique se crée au fur et à mesure en une architecture qui se déplieet s'invente devant nous

pour percevoir ce son plus féminin il faut entendredans le plus anciencomment la vibration s'épanouitet sa phrase vélocetoujours possiblement accélérée

le timbre des cordes a fondu dans le climat l'Ă©lectrique le swingmais le violon cherche sa palette son possibledans une compagnie acoustique favorableparce que naturelle

vibrant par une corde tendue vers le haut dont l'attache reste invisibleil peut avancer dans son courage

cette solitude est plutĂŽt propice sinon Ă  de nouvelles rĂ©vĂ©lationsdu moins Ă  des retrouvailles avec soi-mĂȘmeil chante uniqueseul enfin.

Didier Levallet, New Swing Strings System, Festival de jazz de Paris, 1989

Page 29: allumes du jazz

29Nouvelles mĂ©tropolitainesL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

KASSAP - LABARRIÈREPICCOLO

Evidence EVCDFA447Sylvain Kassap (clarinettes), HĂ©lĂšne

LabarriĂšre (contrebasse)

MARC SARRAZYLAURENT ROCHELLEINTRANQUILLITÉLinoleum LIN008

Marc Sarrazy (piano), Laurent Rochelle

(clarinette basse, sax soprano, kaplas)

MICHEL PORTALCINEMAS

Label bleu LBLC 6574 Michel Portal (clarinette, saxophone),

Doudou N'Diaye Rose (tambours),

Juan Jose Mosalini et son Grand Orchestre

de Tango, Michel Benita (contrebasse),

Mino Cinelu (percussions), Laurent Dehors

(saxophones), Andy Emler (Synthétiseur),

Paolo Fresu (trompette), Richard Galliano

(accordéon), Nguyen Le (synthétiseur, guitare)

Rita Marcotulli (piano), Linley Marthe (basse

électrique), François Moutin (contrebasse),

Guillaume Orti (saxophones), Tony Rabeson

(batterie), Aldo Romano (batterie),

RalphTowner (guitare)

LOUIS SCLAVISCLARINETTES

Label bleu LBLC 6626Louis Sclavis (clarinette, clarinette basse),

Christian Ville (percussions), Christian Rollet

(percussions)

NOUVELLES MÉTROPOLITAINESImage de Efix

Page 30: allumes du jazz

besoin que d'une prise, si lesexigences de l'exĂ©cution (lamusique autodidacte Ă  ses diffi-cultĂ©s...) bref, le rĂ©sultat va AU-DELÀ


Roy C'est un an aprÚs ma naissance,qu'auprÚs de Lester Young iljoua, et ce jusqu'à ce que j'aietrois ans. Si pour moi Kennyreste ze No 1 bebop innova-teur, "he really laid it down forMax Roach and Roy Haynes."Kenny innove certes en épu-rant, créant des lignes nou-velles que les autres vinrent

colorer trouvant chacun leurĂ©criture, leur style. Voiciquelques adjectifs qui,employĂ©s Ă  excĂšs, mĂ©riteraientque leur "d" soit inversĂ©. Net etprĂ©cis, c'lĂ  va d'soi... mais çavient de lui. Riche et fluidemais sĂ»rement pas glacial, toutjuste Ă  l'opposĂ©. Magie de lamise en place, le bien-ĂȘtre quecela procure. Les pĂȘchesd'"Everywhere Calypso" entreautres, dans le genre (et toutmodestement) la derniĂšrepĂȘche de Tenga Niña (lethĂšme) n'est pas mal non plus,une infime rĂ©verb dans l'aura

ma talentueuse compagne,Caroline de Bendern. DesscÚnes empreintes de ten-dresse. Baybee-sitting Touaregsen plein désert et d'autresprises de vues sans devis (+ quechats!). Avec l'aide consé-quente de Jean que cette "autrechose" (devenue CD!) est sûre-ment tout aussi intéressante,avec des plus, probablement.Livret joliment illustré. J'aidécouvert en cette occasion,Claude TCHAMITCHIAN,NOEL,TONY, HENRY et leprofessionnalisme de ma pro-pre fille, MARIE qui n'eut

okey... vais donc réécouterTenga Niña APRÈS sonenregistrement...sans

trop tenir compte du fait quec'est AVANT que pour la pre-miÚre fois j'eus à découvrir soncontenu. Quelque chose d'ir-réalisable probablement. Vue,de ma part, le recul d'avec lesstudios, le rÎle de leader, l'ins-trument. Quelques titres sontcependant bien présents,puisqu'ils illustrent sur myspacediverses séquences filmées par

Texte de Jacques Thollot

Photo de Guy Le Querrec

30 Sur le tabouret siùge : le batteurL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

JACQUES THOLLOTTENGA NINAnato 777701

Jacques Thollot (batterie), TonyHymas (piano), Claude

Tchamitchian (contrebasse), NoëlAkchoté (guitare), Henry Lowther(trompette), Marie Thollot (voix)

FRANÇOIS TUSQUES TRIOBLUE SUITE

Transes européennes TE026François Tusques (piano , composition),

Noël McGhie (batterie), Denis Colin (clarinette basse)

ROY HAYNESTRUE OR FALSEFree Lance FRLCD007

Roy Haynes (batterie), Ralph Moore(saxophone), David Kikoski (piano),

Ed Howard (basse)

SUR LE TABOURET SIÈGE : LE BATTEURque leur Ă©clat dĂ©gage. J'aimequand il chante, c'est trĂšs ten-tant. Roy, fier d'avoir Ă©tĂ© laissĂ©totalement libre, ce quin'Ă©tonne guĂšre vu la justesse deson jeu par ceux qu'il accompa-gna (exceptĂ© Stan Getz peut-ĂȘtre). Roy pensait qu'il fautsans cesse agrandir son public,conserver en vie son proprenom "Que n'Ă©tais-je Ă  ses cĂŽtĂ©spour entendre cela". "Psalme" :aux triolets, j'associe spontanĂ©-ment le jeu d'Elvin et, pour-quoi pas les yeux d'Elsa. Et "feefi fo fum", "True or False",beaucoup de belles choses dansce disque. Merci pour ce singu-lier pluriel, le choix de ces troisdisques sans lesquels, je n'aurais pas, je crois, eu l'occa-sion d'Ă©couter ce batteursomme toute trĂšs contemporain.

François Parmi mes premiĂšres appari-tions publiques hors Paris, cer-taines aux cĂŽtĂ©s de François Tusques resteront,font partie des temps forts sanslesquels le meilleur de moi-mĂȘme serait incomplet. Je n'aipu cet Ă©tĂ©, en passant parNantes, ne pas passer Ă  LaCigale, lieu superbe (NouveauStyle) dont les mosaĂŻquesfurent tĂ©moins de nos nou-veaux Ă©veils ; musicaux biensĂ»r, mais aussi politiques(guerre d'AlgĂ©rie et autre bulshit. Ici et maintenant "BlueSuite" ; moi-mĂȘme en unepĂ©riode de grand besoin d'Ă©puration, le Blues ("ToNeneh" en est un), ses struc-tures, son universalitĂ©, l'immuabilitĂ© mouvante, largeet ouverte, enfin bref... espacede libertĂ©. Qui cela n'inspire-rait-il pas? Une nouvellematiĂšre Ă  inclure pourl'Ă©preuve du Bac et Ă  la mater-nelle, pourquoi pas. Pas besoinde divan ni mĂȘme d'Ă©coute, ceserait dommage. Ses vertusthĂ©rapeutiques (se livrer, soula-ger son Ăąme entre autres) nesont plus Ă  prouver. Quelgarde-fou plus doux, garant etincitateur de libertĂ©. Le ton estlancĂ©, le disque tourne, leblues y est d'une fĂ©line lan-gueur, les espaces laissĂ©s par lapĂ©dale de rĂ©sonance et ce quiles dĂ©limite bien Ă©videmment,spectre sonore majestueux quele piano crie... un spectre peuten cacher un autre. MĂȘme dis-crĂšte, la prĂ©sence deThelonious Monk est percepti-ble. Les prises de risque la sta-bilisent. A sa façon, François vachercher loin de la clef, lesnotes les plus rebelles et moulttons Ă©garĂ©s. Le choix des notesest sans appel. Quel beau jeude Noel McGhie sur "BluePhĂšdre". Really! Sur le mĂȘmethĂšme, avec Denis Colin, on al'impression de revenir de loinĂ  la fin de ce fabuleux chorus.Les Ă©carts jadis proscrits ont icila part belle. Des prĂ©curseurstel Eric Dolphy, mais aussiMichel Portal et autres dignespratiquants de cet instrumentattachant je pense seraientravis. Je le suis.

Roy Haynes, festival international de Saint-Louis, Sénégal, 1993

Page 31: allumes du jazz

L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 31Le temps sans perdition

Juliette Ă©tait si rayonnante que, comme souvent pour les ĂȘtres lumi-neux, peu la saisirent au moment de l’éclat, mais tout lemonde s’en souvint. Et ce, dans tous les hĂ©mi-

sphĂšres ! Ce qu’on ne dit d’ailleurs pas assez,c’est qu’il y a bien plus de deux hĂ©mi-sphĂšres, sans mĂȘme compter l’Atlantideou le grand rĂȘve Inca, et leurs joiesensevelies. Tous ceux qui avaientgardĂ© espoir se souvenaient.Ceux qui avaient aimĂ© Juliettel’aimaient encore biendavantage. En Bolivie, lesnouveaux maĂźtres dumonde, assistĂ©s devieux nazis salementrecyclĂ©s, avaientdĂ©zinguĂ© le Che. EnColombie, les diri-geants de la bois-son non alcoolisĂ©ela plus venduedans le mĂȘmemonde avaientdĂ©jĂ  fait exĂ©cuter14 reprĂ©sen-tants syndicaux.Ca en avaitdĂ©couragĂ© unech iĂ©e . Personnen’avait jamais pufaire la peau Ă Juliette et ceux quiavaient caressĂ© cettepeau savaient tout del’empire sensuel, seul Ă pouvoir totalement triom-pher de l’ignoble. Le cou-rage venait aussi de ce lan-gage-lĂ , d’un acte d’amour sansprivation ni privatisation, de cettequestion de multiplicitĂ© absolue, decette rĂ©gĂ©nĂ©rescence Ă  la fois excep-tionnelle et permanente, de ce regard nonconquĂ©rant rĂ©solument tournĂ© vers la lune. Unregard suspendu se hĂątant aussi vers un autre hĂ©mi-sphĂšre oĂč les nouvelles allaient bon train, oĂč l’inefficacitĂ©pouvait devenir une vertu, oĂč l’imparfait se lisait comme du prĂ©sent,

oĂč l’impressionnisme s’éclatait Ă  coups de coudes Ă  coudes d’accords etde mĂ©lodies de la rĂ©solution. Vive la rĂ©solution avec son V

bien en place ! LĂ  aussi on avait compris, untemps devant, un jour plus tĂŽt, que le chan-

gement était rapport de corps, de quié-tude influente, de sourire finalement

proche et de ton de la voix, decette Ă©nergie attaquant les fron-tiĂšres affligeantes del’inexistante solitude auxcris de « Ă  bras ! Ă bras ! ». Pour sedĂ©fendre contrel’emprise brutale,celle de la civili-sation sans par-don qui nesaura jamaisreconnaĂźtre lesenfants ; pourse dĂ©tournerdu meurtrecomme formeextrĂȘme de lapossession.Parce quel’heure exacteest celle dudĂ©sir. LesenchaĂźnementssont innombra-bles, commedans une peinturetactile. La musiqueest une peinture tac-tile oĂč l’enjeu est de

transformer les coups encaresses. Oui !

Les Amants de Juliettecomme les compagnons

d’HĂ©lĂšne, en des points diffĂ©-rents du globe oĂč les trĂ©sors sont Ă 

toucher, connaissaient quelques clĂ©sd’esprits, clĂ©s de songes Ă©veillĂ©s pour fraĂź-

chement repousser les menaces de la mort.

HÉLÈNE LABARRIÈRELES TEMPS CHANGENTEmouvance EMV1028

HélÚne LabarriÚre (contrebasse),François Corneloup (saxophone),Christophe Marguet (batterie),Hasse Poulsen (guitare)

ADAM - DELBECQ - FOCHLES AMANTS DE JULIETTE # 4Quoi de neuf docteur DOC072Serge Adam (trompette),

Benoßt Delbecq (piano, piano pré-paré), Philippe Foch (tablas, per-

cussions)

Texte de Luce Carnelli

Image de Laurel

LE TEMPS SANS PERDITION

L’heure exacteest celle du

désir

Page 32: allumes du jazz

32 Les grandes largeurs L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

LES GRANDES LARGEURSTexte de Olivier Gasnier

Photo de Guy Le Querrec

Autour, avec, à partir de : UrsusMinor, Zugzwang, FrançoisCorneloup, Next, Happy House,

Inoxydable, Steve Coleman, On the Risingof the 64 Paths, D’ de Kabal, La ThĂ©oriedu K.O, Magic Malik, 13 XP song’s book.

Une poignĂ©e de disques – vivants – etde musiciens qui cherchent encore Ă s’exprimer aussi librement que possible dans un monde oĂč il devientdifficile de se faire entendre dĂšs lorsque l’on sort du consensus fabriquĂ©depuis plusieurs dĂ©cennies et imposĂ© Ă gros moyens, accompagnĂ© sans douted’une part de servitude involontairetrop facilement accordĂ©e aux dĂ©licesfutiles d’une sociĂ©tĂ© devenue hyperconsommatrice. On tente de faire disparaĂźtre derriĂšrele « consumĂ©risme » toute notion declasses sociales dont pourtant les Ă©cartsentre celle du haut et celles du bas, etles resserrements entre ces derniĂšres,deviennent flagrants. Du coup, quand des musiciens cherchent Ă  redonner du sens Ă  leurmoyen d’expression favori, choisissantun genre un peu moins touchĂ© par leseffets du marketing et dont les formeset les usages peuvent laisser plus deplace Ă  une expression Ă©largie - ainsidu jazz et de ses rencontres multipleset diverses - leurs albums ne sont pasparmi les plus faciles Ă  trouver et Ă entendre.D’autant moins qu’ils subissent unemaniĂšre de double peine. D’abord parce qu’il devient vraimentdifficile de trouver l’espace dĂ©volu auxdisques alors que l’on pense rentrerdans un magasin spĂ©cialisĂ© dans les « produits culturels ». C’est dĂ©sormaisĂ  la cave ou au grenier que sont de

plus en plus souvent localisĂ©s les rayonsdisques. Ensuite, une fois parvenudans l’espace rĂ©servĂ© – entendre : l’endroit oĂč l’on parque une espĂšce envoie d’extinction, provoquĂ©e, maisl’aviditĂ© rĂ©gnante ne fait pas dans ledĂ©tail, y compris contre sa propre survie – donc une fois l’espace atteint,il faut faire face au dĂ©ferlement depublicitĂ©s et autres « communicationssur le lieu de vente ».C’est en effet un nombre restreint d’albums, mais en quantitĂ©s massives,qui accueille gĂ©nĂ©ralement le visiteur.Et le jazz, ainsi que ses frĂšres et sƓursmusicaux un peu « spĂ©cialisĂ©s », de seretrouver au fond Ă  droite, derriĂšre Ă gauche ou encore aprĂšs le pilier quimasque la perspective, etc 
 Certes, ilarrive parfois qu’au milieu de ce foisonnement publicitaire se glisse un-e artiste jazz. Ce jazz dont la dĂ©finition n’en finit pasde s’élargir, semant parfois la perplexitĂ© parmi les spĂ©cialistes ouamateurs patentĂ©s. L’habitude de classer en catĂ©gories ou genres possĂšdel’avantage de faciliter une recherchemais pose aussi des limites Ă  lamusique et Ă  son accessibilitĂ©. Si lamusique instrumentale peut assez facilement se dĂ©finir – Classique, Jazz,Musiques du Monde (on disaitFolklores autrefois) – dĂšs lors qu’inter-vient le chant et /ou la voix, les frontiĂšres deviennent plus floues. DĂšsqu’il y a chanson – française, pop,rock, soul, jazz – rap ou slam (en français ou en anglais), l’amateur – pasnĂ©cessairement Ă©clairĂ© – peut s’interro-ger quant Ă  l’endroit oĂč trouver lachanson entendue sur les ondes oul’album chroniquĂ© dans la presse. Ainsinombre de personnes chercheront

d’abord au rayon jazz des artistes sou-vent rĂ©pertoriĂ©s « pop/rock » du faitde la prĂ©sence de piano ou de guitareacoustique, ces instruments Ă©tant dansl’imaginaire collectif souvent associĂ©sau jazz. Ces perceptions peuvent fairefigures de rĂ©vĂ©lateur du dĂ©calage possible mais souvent prĂ©sent entre lemonde du jazz (musiciens, spĂ©cialistes,amateurs Ă©clairĂ©s
) et la majoritĂ© dupublic. Une tendance Ă©litiste peut-ĂȘtreencore trop prĂ©sente dans un mondeoĂč pourtant les croisements se multi-plient et qui pousse parfois Ă  dĂ©consi-dĂ©rer tel ou telle artiste, chanteu-r-se laplupart du temps, touchant un plusgrand public. Cela pose la question desavoir si l’on veut rester enfermer dansun genre aux contours trĂšs dĂ©finis(attention, les brigades du swingrĂŽdent) au risque de dĂ©pĂ©rir sous sapropre asphyxie et consanguinitĂ©, ou sil’on peut envisager l’accueil d’autrescourants. Le Jazz a vĂ©cu de cela aussi.Quitte Ă  choquer, comme par le passĂ©,quelques puristes. Heureusement, sicertains de ceux-lĂ  ont connu unepetite postĂ©ritĂ©, par leur talent de polĂ©miste, la musique et les musiciensont bien fait fi de ce genre de considĂ©rations. Pour notre plus grandbonheur au final. C’est aussi ce que cette sĂ©lection d’al-bums nous signifie en allant piocher iciet lĂ  des Ă©lĂ©ments musicaux issus d’au-tres genres, souvent plus populaires. Etpar cette volontĂ© d’ouverture(s) –consciente ou non – ces musiciensenvoient des signaux nous invitant Ă  lavigilance et indiquant que nous aussi,rĂ©cepteurs, devons faire montre decuriositĂ©, rester sensibles Ă  la richessepossible de l’altĂ©ritĂ© et dĂ©passer lesbarriĂšres invisibles dressĂ©es entre les

musiques, reflets de celles dressĂ©esentre les ĂȘtres pour mieux les isolerafin d’asseoir le rĂšgne des dominants. Ainsi, qu’elle s’appuie sur la mĂ©lodie,l’improvisation ou le rythme, lamusique demeure, rĂ©siste, au moinspour partie, et par le truchement demusiciens manifestement pas prĂšs des’arrĂȘter, en dĂ©pit des difficultĂ©s et obstacles de plus en plus nombreux dumoment. Engagements et tournĂ©esmoins faciles Ă  trouver et Ă  monter,moyens financiers en baisse – voir lesmodifications du rĂ©gime des intermit-tents – labels peinant Ă  exister sous lescontraintes de la distribution et la ten-dance Ă  la rĂ©duction de la « largeurd’offre » dans les grandes surfaces spĂ©-cialisĂ©es, malgrĂ© une diversitĂ© encorerĂ©elle sur le terrain de la musique maisqui tend Ă  devenir souterraine (under-ground).

Alors, quoi faire? (What’s Next ?)

Continuer. Comme une Ă©vidence. Carles faits sont lĂ  : les disques paraissent,les musiciens jouent, et si possible, sansoublier « une donnĂ©e extrĂȘmement impor-tante : celle du groove, de la danse » (2).S’adresser Ă  l’esprit certes, mais aucorps et au cƓur tout autant. Pour serejoindre. Se rejoindre et restaurer lachaĂźne en s’adressant Ă  « la partie Ă©clai-rĂ©e de (nos) ĂȘtres » (3), cette humanitĂ© sisouvent Ă  portĂ©e de notes et dechant(s). De ces chants qui ont permisde trouver la force et les solutions pouraffaiblir les maĂźtres. Mais pas suffisam-ment encore. Car les prises de positions et les actionsde plus en plus violentes et de moinsen moins dissimulĂ©es des gouverne-ments des dĂ©mocraties de marchĂ©

(oxymore typiquement nĂ©o-libĂ©ral)ainsi que les discours prĂŽnant la « sĂ©curitĂ© » de tous pour assurer cellede quelques-uns, tout en « justifiant »les interventions brutales, le dĂ©ploie-ment toujours plus large de forcesarmĂ©es Ă  visĂ©e d’intimidation, l’immix-tion de plus en plus profonde dans lavie privĂ©e de tous, ne sont que le signede la crainte des puissants de la pertede leur pouvoir. Le vacillement sĂ©vĂšreet particuliĂšrement visible du systĂšmeprovoque cette rĂ©action de repli et derenforcement des moyens decontrĂŽles. La « logique » du systĂšmed’organisation de la sociĂ©tĂ© atteint seslimites. Elles seront difficiles Ă  repous-ser malgrĂ© les multiples tentatives dumoment. Tout juste ces derniĂšres peuvent permettre de contenir l’écroulement qui s’amorce, rappelantl’effondrement de tours jumelles.Combien de temps la tour capitalisteva-t-elle rĂ©sister Ă  son autophagie ? Combien de temps rĂ©sisterons-nous Ă cette derniĂšre ? « Ne laissons pas le capitalisme s’emparer de nos Ăąmes » (4)Le K.O devient de moins en moinsthĂ©orique. Il est Ă  portĂ©e de mains.Comme les notes sur leurs portĂ©es.Pour entamer sa propre rĂ©volution. Endansant.Il est encore temps de faire Ă©vacuer leslieux et – enfin – de laisser les « capi-taines du navire » sombrer avec leurpropre bĂątiment pris sous le feu croisĂ©de multiples voies d’eau.A partir d’un « ground zero » il y atant de choses Ă  construire.Autrement.La vue y est si dĂ©gagĂ©e qu’un ventd’exaltation peut soulever les coeurs. L’ouvrage est de taille, c’est ce qui

« Ce que l’on fait estla rĂ©elle indication dece que l’on croit.Sommes-nous tropoccupĂ©s ? Vivons-noustrop bien installĂ©s? Avons-nous peur ?Avons-nous espoir ?Cela nous permet-il denous rejoindre pourchanger le monde ? Ecouter un disque nechangera pas lemonde. Mais ce quel’on fera aprĂšs lepourra ». (1)

D’ de Kabal, Minnesota sur Seine, octobre 2005

Page 33: allumes du jazz

Héliotropisme : propriété des végétaux et des animaux inférieurs fixesde se tourner vers la lumiÚre du soleil.

Les mĂ©taux et les cristaux vibrent quand on les frappe en mouvementspĂ©riodiques rĂ©guliers et alternatifs par rapport Ă  une position moyenne. Ondit qu’ils oscillent. Ces vibrations produisent des sons qui peuvent affecterplus ou moins notre oreille interne par un jeu complexe de tambours, d’os-selets, de membranes et de marteaux. Visitant une usine vous avez puconstater un jour que diffĂ©rents sons, mĂ©tal frappant le mĂ©tal, tĂŽle frois-sĂ©e ou fraisĂ©e par le diamant industriel, au lieu que de se distinguer, sedĂ©finissaient chacun par une pĂ©riode Ă  laquelle il n’est pas si difficile detrouver un multiple commun, et que venait un moment oĂč vous retrouviezla succession que vous aviez auparavant reconnue. Et c’est bien rassurant.Comme le mouvement circulaire ou le retour des saisons.Un autre exemple : les annonces dans les gares ou les aĂ©roports, qui sontdes voix numĂ©risĂ©es, recomposĂ©es en phrases, transmises par cĂąbles et parla membrane de haut-parleurs en carbone, rĂ©verbĂ©rĂ©es par des halls deverre et d’acier, trouvent elles aussi un Ă©cho, une vibration, une pĂ©riode,qu’on finira par reconnaĂźtre comme telle et qui nous consolera de n’avoirpas compris l’annonce ; d’ailleurs, nous Ă©tait-elle destinĂ©e ? En tout cas,vous aurez bien vite acquis la conviction que c’est Ă  vous qu’on parle, etque vous vous trouvez avec une autre personne sous une voĂ»te de pierre en

des points exactement opposĂ©s Ă  chu-choter des messages Ă  vous seuls des-tinĂ©s. Vous avez Ă©tĂ© pris en flagrantdĂ©lit d’égocentrisme ! Egocentrisme : attitude mentale quiconduit les tournesols Ă  s’attribuertout le mĂ©rite du mouvement des pla-nĂštes dans le systĂšme solaire.Je fais une derniĂšre tentative : obser-vez Ă  prĂ©sent le mouvement d’uneaiguille sur le cadran d’une horlogeĂ©lectrique. Ce mouvement n’estqu’apparemment circulaire. Si vousregardez attentivement, et je vous pried’ĂȘtre attentif, il se dĂ©compose enpetits allers et retours parfaitementrectilignes, dans un sens puis dans unautre, le mouvement dans le sens dela marche (dit “des aiguilles d’unemontre“) excĂ©dant lĂ©gĂšrement lemouvement inverse. C’est unedĂ©monstration positive de la quadra-ture du cercle, mais vous n’écoutezpas ! C’est pourtant plus fort que la

mĂ©taphysique des Tubular Bells ! Ouvrez les yeux, bon sang, qu’est-ce que vousentendez ? PS : il y a quelqu’un, si, si ! qui m’a dit : « C’est beau comme la rencon-tre du minĂ©ral et du vĂ©gĂ©tal dans un roman de Charles “Cormac“ McCarthy » !Quand mĂȘme, quand mĂȘme


Dans le numéro 22 des Allumés du Jazz, Jean-Pierre Drouet entrait defaçon signifiante dans la série Le Cours du Temps. On connaßt souventnos héros d'ailleurs, on ignore trop les bùtisseurs de notre cÎté. On y

a lu Shepp, Lacy, Tusques, Vitet, Portal, Thollot, Texier, Frith, LĂ©andre,Phillips, Lazro. Les intentions de cette rubrique sont bien claires : faireconnaĂźtre mieux ceux qui ont fait et font l'histoire en inventant, en trans-mettant. Surtout en transmettant ; saisir la patte, la marque, s'en emparer,l'amener ailleurs. A propos de cette si capitale transmission (que reste-t-ilde nos autours ?), l'effet de l'entretien Ă©tait dynamisĂ© par le fait qu'il futrĂ©alisĂ© par Pablo Cueco, Ă©lĂšve de Jean-Pierre Drouet et producteur de cedisque-ci. Ce n'est pas rien ! Il y a quelque chose de bouleversant Ă  voir cespassages de tĂ©moins. Un disque solo est un atout prĂ©cieux. Drouet figuredans quelques enregistrements vibrants (Alors avec Portal, le New PhonicArt ou bien les Sonates pour piano et percussion de Bartok), mais le solodĂ©posĂ© constitue un cadeau Ă  chĂ©rir pour tous les auditeurs frustrĂ©s dumanque d'enregistrements d'un artisteaussi important. On se souvient de l'at-tente prĂ©cĂ©dant la sortie de CafĂ©L'Estaminet de Bernard Lubat, decelle de Dejarme Solo de Michel Portaldans un temps oĂč l'on entendait sou-vent ces trois-lĂ  ensemble. Le port ducasque Ă©tait obligatoire Ă  St Germaindes PrĂ©s, cette nuit oĂč DidierMalherbe s’est invitĂ© en passantcomme un elfe lors d'un furieux set dece trio, trio des plus fous retrouvĂ© Ă  laChapelle des Lombards, le port ducasque toujours o-bli-ga-toi-reuh.Henri Texier s'est joint ensuite auxtrois hommes, lui qui aussi avait signĂ©un autre solo de taille Amir, disque degrande ouverture, disque trĂšs enavance (la nĂ©cessitĂ© future parlerapour lui). Le solo de Jean-Pierre Drouet c'est lalibertĂ© des HellĂšnes, leur fĂ©licitĂ© incomprise par les rustres fondateurs deRome, c'est un rĂ©cit Ă  la Jonathan Swift, celui d'un voyageur libre quidĂ©couvre le monde sans cesse en connaissance - parce qu'il n'est d'autrechoix pour un homme - en regardant les astres : l'Ă©vacuation immĂ©diate dela stupiditĂ© contemporaine, le port du casque obligatoire, le regard perma-nent et bien frappĂ© qui va loin, tout prĂšs.

JEAN-PIERRE DROUETSOLO

Transes européennes TE004Jean-Pierre Drouet (batterie, percussions, objets divers, voix)

33Frappes de couleurs vives L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

FRANÇOIS CORNELOUPNEXT

nato HS10068François Corneloup (saxophonesbaryton et soprano), DominiquePifarély (violon), Dean Magraw (guitare), Chico Huff (basse),

JT Bates (batterie)

STEVE COLEMANON THE RISINGLabel bleu LBLC6653

Steve Coleman (saxophone alto),Jonathan Finlayson (trompette),Malik Mezzadri (flûte et voix),Anthony Tidd (basse électrique),Reggie Washington (contrebasse),

Sean Rickman (batterie)

MAGIC MALIK13XP SONG’S BOOKLabel bleu LBLC6672

Magic Malik (flûte, voix), DenisGuivarch (saxophone alto), Or

Solomon (piano, claviers), MaximeZampieri (batterie), Sarah Murcia(contrebasse), Nelson Veras (gui-

tare), DJ Rebel (platines)

JULIEN LOURAUTHE RISE

Label bleu LBLC6640Julien Lourau (saxophones), Ari Hoenig (batterie), Bojan Z. (piano), HenriTexier (contrebasse), Minino Gary (batterie, percussions), Carlos Bushini(baby bass), Gerardo Di Giusto (piano), Gustavo Ovalles (congas, tamboursbata, percussions), Elvita Delgado (chant), Krassen Lutzkanov (kaval), MalikMezzadri (flûte), Fred Chiffoleau (contrebasse), Maxime Zampieri (batterie)

HAPPY HOUSEINOXIDABLE

Circum Disc CIDI801Olivier Benoit (guitare), JulienFavreuille (saxophone), NicolasMahieux (contrebasse), Jean-Luc

Landsweerdt (batterie)

D’ DE KABALLA THÉORIE DU KO

Chief Inspector CHHE200711D’ de Kabal (voix, mots et spasme),Franco Mannara (guitare, claviers),Professor K (basse), Marc Ducret(guitare) , Alix EwandĂ© (batterie)

URSUS MINORZUGZWANGnato HS10046

Tony Hymas (claviers), Jef Lee Johnson (guitare), François Corneloup (saxo-phones), David King (batterie) avec Boots Riley, M1, Umi, D' de Kabal, Spike,

Ada Dyer (rap, chant) et Jeff Beck (guitare).

L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

FRAPPES DE COULEURS VIVES

QUATUOR HÊLIOSVand’Ɠuvre VDO0018Isabelle Berteletti , Florent Haladjian,

Jean-Christophe Feldhandler, Ninh LĂȘ Quan (percussions)

Textes de Jacques Petot et Vincent MeniĂšre

rend lĂ©gers et fraternels. Le soleil point encore Ă  l’horizon, les forĂȘts bruissentde milles sonoritĂ©s, la musiquepeut s’y jouer, s’y crĂ©er, derriĂšre quelques pans de bois et de vastes fenĂȘtres. Une « maison heureuse ». La quiĂ©tudenaturelle permet l’émergencede couleurs urbaines amĂ©liorĂ©es.Par la voix, d’un continentancien ou nouveau, le contacts’établit, l’énergie circule, le courant passe, la lumiĂšrerevient.

Stay Human (5)

(1) Boots Riley in Ursus Minor,Zugzwang

(2) F. Corneloup in Jazz Magazine n°595 (sept.2008)

(3) In L’art de l’amour (à bicyclette) (28sept. 2008) www.nato-glob.blogspot.com

(4) M1 in Ursus Minor, Zugzwang

(5) Michael Franti & Spearhead, StayHuman, (BooBoo Wax) 2001.

Page 34: allumes du jazz

34 Tableaux d’une exposition (la grande porte africaine)L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

LA MARMITE INFERNALESING FOR FREEDOM

Arfi AM037La Marmite infernale : Jean-Paul Autin, Guy

Villerd (saxophones), Jean Bolcato, Claude

Tchamitchian (contrebasse), Jean-Luc

Cappozzo, Jean MĂ©reu (trompettes), Jean-

François Charbonnier (tuba), Patrick

Charbonnier, Alain Gibert (trombone), Xavier

Garcia (sampler), Pascal Lloret, (piano),

Christian Rollet, Alfred Spirli (batterie percus-

sions, objets), Le Nelson Mandela Metro Choir :

sous la direction de M. Mthuthuzeli Majeke M.

Booi Thanduxolo, Mlle Hombana Phumeza,

Mme January Thungiwe, Melle Lutywantsi

Sindiswa, M. Manganya Simphiwe, Melle

Masumpa Ntombizanele, Melle Masumpa

Xolani, Melle Mbiko Siphokazi, Melle

Mcanyangwa Zoleka, Melle Mgqali Lindelwa,

M. Mkoko Thanduxolo, M. Ngaleka Pindile,

Melle Ngalo Phakama, Melle Ngcayisa

Nompumezo, Melle Ntshobodi Nyameka, M.

Rulashe Woxolo, M. Tshula Sakiwo, M. Tulwana

Mzukisi, M. Tyelebana Simpiwe

SOUTH AFRICA FRIENDSSANGENAAA 312603

Lucky Ranku (guitare), Pinise Saul (chant),

Mike Rose (saxophone, flûte), PhilScragg (basse), Roland Perrin(piano), Victor Starkey (batterie)

ANDOUMAANDOUMAGimini GM1013

Lydia Domancich (piano), Aïssata Kouyaté (voix),

Pierre Marcault (percussions) invitée : Céline Fabre (voix)

BECKETT - LEVALLET -MARSH

IMAGES OF CLARITYEvidence EVDC315

Harry Beckett (trompette), Didier Levallet (contrebasse),

Tony Marsh (batterie)

TABLEAUX D’UNE EXPOSITION (LA GRANDE PORTE AFRICAINE)Texte et images de Muzo

Page 35: allumes du jazz

35L’ombre de la nuitL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

HYMAS - BUSHLEFT FOR DEADnato HS10057Tony Hymas

(piano, claviers), Barney Bush (textes, voix),

Edmond Tate Nevaquaya (flûte),Geraldine Barney et Merle Tendoy (chant),

Evan Parker (saxophones), Jean-François Pauvros (guitares),Johnathan Kane (batterie)

HENRI TEXIER AN INDIAN’S WEEKLabel bleu LBLC 6558

Henri Texier (contrebasse), TonyRabeson (batterie), Glenn Ferris(trombone), Bojan Zulfikarpasic(piano), Michel Portal (clarinette),

Louis Sclavis (clarinette)

L’OMBRE DE LA NUIT

Texte de Leonard Peltier

Image de Jonathan Thunder

Photos de Guy le Querrec

Parfoisdans l’ombrede la nuit

je deviens esprit.Les murs, les barreaux,les grillages s’évanouissent dans la

lumiĂšreet je libĂšre mon Ăąmepour voler Ă  traversl’obscuritĂ© intĂ©rieurede mon ĂȘtre.Je deviens transparent, une ombre lumineuse,un oiseau-rĂȘve chantantdepuis l’arbre de vie.

Extrait de Leonard Peltier, Ecrits de prison - le combat d’un Indien, Albin Michel, avec l’aimable autorisa-tion de Francis Geffard

Leonard Peltier, militant indienanishinaabe - Lakota del'American Indian Movement -est incarcĂ©rĂ© depuis 1976 aupĂ©nitencier de Leavenworth,Kansas et condamnĂ© Ă  deuxpeines Ă  perpĂ©tuitĂ© Ă  la suited'un procĂšs honteusementfabriquĂ© par le FBI. Prisonnier politique pour le seul crime"d'ĂȘtre indien", Leonard Peltierest symbole vivant de toutes lesminoritĂ©s rĂ©sistantes.

The Chicken or the Egg?

Big Foot Memorial ride, Eli Tail Ă  un Pow wow en l’honneur des riders , dĂ©cembre 1990 Big Foot Memorial ride, Wounded Knee , dĂ©cembre 1990

Page 36: allumes du jazz

36 Amant de ponts neufsL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Je dis souventpar un abus delangage, que

telle chose est jaz-zique. Le crumble,un voyage, MalcolmLowry. Je me faismoquer, bien-sĂ»r,bader, blaguer. Jepersiste. Cette nuit,c'est Paris. On m'in-vite Ă  partager desĂ©motions ; voicimes projections etmes explorations -urbaines, s'il vousplaĂźt. Jazz en ban-douliĂšre, me voicidans la ville nue.TĂȘte nue, ouĂŻesnues, face Ă  elle.Avec l'ombre portĂ©edes grandes parti-tions dans mamĂ©moire cinĂ©phi-lique - un peu - etlittĂ©raire - surtout :rencontresimpromptues entreun ascenseur et unĂ©chafaud, entreMickey One etquelques Mockyatonaux... et cellesqui peuplent lesdĂ©rives de mespairs, de mesfrĂšres, des hĂ©ros dela Marelle deCortazar, auprĂšsdesquels mes rĂȘve-ries ne sont queroupie deSĂ©nonais.

Je prends la "C line", ouvertepar le Damien Prud'hommeQuartet. Si le disque s'ornedes volubilis orientalisants dumusĂ©e Cernushi, la musiquese fait (sous mon ouĂŻe) volon-tiers parisienne. "If..." Lespremiers instants sont uneincitation Ă  bourlinguer.Vacillement permanent.Funambulisme. On dĂ©barquedans une ville inconnue, aty-pique, instable. On est horsde soi et hors du monde, surle fil - toute bonne dĂ©rive prĂ©-suppose le vide... mais pluspour longtemps.Du fond d'une cave sidĂ©ralemontent des notes qui m'ar-raisonnent, se catapultent,rebondissent contre les toits.Une araignĂ©e me sort de latĂȘte. Ses congĂ©nĂšres me per-cent l'oreille. Me vrillent.M'entĂȘtent. La C line est lemoteur des transports interur-bains. Celle qui recomposeun plan de Paris comme nulleautre. Sous le signe.... dulion - ou de telle crĂ©ature Ă l'existence moins avĂ©rĂ©e, plusnocturne au fond. D'emblĂ©e,je me retrouve rue Watt. Uneambiance de soupiraux men-taux, de ponts amovibles, detunnels explosifs. Je mecoule dans ce couloir citadin,bardĂ© d'envolĂ©es cĂ©lestes,hĂ©rissĂ© d'Ă©chappĂ©es sur lefleuve, percĂ© de de rayonstraversant le bitume. Concertd'Ă©clats, de klaxons, de stri-dulences, rĂ©surgences dequelles convivialitĂ©s passĂ©es? Passage impromptu dansl'ambiance feutrĂ©e desarcades de Rivoli (est-ceRumpelmeyer, ou Angelina,qu'y admire-t-on, qu'y res-pecte-t-on, Ă  quelle Ă©poqueest-on?), puis dĂ©gringoladedes escaliers de la rue duCalvaire. Berthe, Blanche,Gabrielle... lĂąchez jupons,quittez souliers, prĂ©cipitez-vous nez au vent et aux bal-cons, c'est la course des gar-çons du pavĂ©.Petites perles. DoigtĂ© noc-turne des pavĂ©s qu'on Ă©grĂšne.DĂ©bordement de soi. J'ai l'im-pression d'avoir la mer face Ă moi. A l'heure de quitter letram en marche, "Dreams","dreams", "dreams" est uneerrance autour des jardinsclos. Une silhouette se des-sine dans la brume des pre-miĂšres heures... PeterIbbetson est proche. Il rĂšgneune animation extraordinairedans les rues ce matin.

A la sortie, direction "A6".GuidĂ© par la Dream "time"d'Olivier Robin et SĂ©bastienJarrousse, je m'abandonne Ă la marche, une marche deplus en plus pressĂ©e, unedouce accĂ©lĂ©ration. Ce n'estplus de la dĂ©rive, ce n'estplus du rĂȘve, c'est unecavale. Tour de ville entĂ©nĂ©-brĂ©e Ă  deux roues. DĂ©filĂ© demonuments irrĂ©vĂ©lĂ©s, des basquartiers - non, des longsquartiers, ces villes intĂ©-rieures aux rues sans fin, auxbras tentaculaires, qui for-ment autant de quartiers detraverse. Rue de la Volga, ruede Buzenval, rue desMaraĂźchers... FrontiĂšreporeuse et floue entre le XIIeet le XXe. J'emprunte uneautoroute capitale - privilĂšgedu marathonien de hasard, Ă qui Ă©choient les clefs de pas-sages privilĂ©giĂ©s. Je surfe surdes lignes de force, qui dessi-nent de belles trajectoires etcisaillent ma ville. La ligne 1du mĂ©tropolitain ; le XXearrondissement, en dĂ©boĂźtantdes Buttes Ă  Saint-Blaise ; larue Saint-Jacques et ses pro-longements faussement fau-bouriers ; la rue Ordener, oules corridors sans fin deDaumesnil et de Parmentier(avenues plus ternes, plusglaciales dans leur linĂ©aritĂ©). J'ai eu de la chance de profi-ter de cette ouverture, mor-ceau de bravoure au sein d'unensemble plus calme, plusposĂ©, plus imprĂ©gnĂ© derythmes insidieux, notam-ment africains. Sauf dans"Calame", oĂč je capte les der-niers Ă©chos du mĂ©tro : desmilliards de bestioles souter-raines se joignent Ă  la rumeurdes fantĂŽmes hypogĂ©es pourfaire entendre, et mesurer, lepouls, le battement, lerythme du grand Animal sou-terrain. C'est le Paris plaisir,le Paris jubilant, le Parisalerte du coureur avalant laville. Dans tel solo de batte-rie, telle acrobatie auditive, jereconnais les grands mythesurbains : tambour battant,Ferragus ferraille, etFantĂŽmas file. Je pense Ă  desfanfarons et des fier-Ă -brasfaisant du djembĂ© Ă  vĂ©lo sansles mains. Ou Ă  cet ascenseurde la Tour Eiffel qui, dans leroman-feuilleton Fulgur, "unefois lancĂ©, arriva au troisiĂšmeĂ©tage et ne s'arrĂȘta pas" !

AMANT DE PONTS NEUFS

François Couturier, Europa Jazz Festival, mai 1998

SÉBASTIEN JARROUSSE /OLIVIER ROBIN QUINTET

TRIBULATIONAphrodite records APH 106002SĂ©bastien Jarrousse (saxophone

ténor & soprano), Olivier Bogé (saxo-phone alto), Emil Spanyi (piano),Jean-Daniel Botta (contrebasse),

Olivier Robin (batterie)

DAMIEN PRUD’HOMMEQUARTETINTUITION

Label’hĂ©miola LH-DPCD1Etienne Cauchemez (contrebasse),Sergio Gruz (piano), Laurent paran-

thoën (batterie), DamienPrud'homme (saxophone)

Texte de Benoit Virot

Photos de Guy Le Querrec,B enoĂźt Virot et Yann Bernal

Page 37: allumes du jazz

37Jazz doctors L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

EISINGER - LUCCIONIHUMAIR

JAZZ - HIP TRIOCELP C48

Jean-Bernard Eisinger (piano), RogerLuccioni (contrebasse), Daniel

Humair (batterie)

JAZZ DOCTORS

Dans Un jour Ă  New-York(Stanley Donen 1950 –musique Saul Chaplin et RogerEdens), trois marins (GeneKelly, Frank Sinatra, JulesMunshin) mettent Ă  profit 24heures de permission pourdĂ©couvrir la ville de New-Yorket certaines de ses habitantes.Le film avait impressionnĂ© lejeune pianiste marseillais Jean-Bernard Eisinger qui se lancealors dans le jazz. Le trio esttoujours une somme aimable-ment pyramidale, un bon Ă©qui-libre. Un autre film, Les para-pluies de Cherboug (JacquesDemy 1964 – musique MichelLegrand), marquera l’espritd’Eisinger, s’en suivra un intĂ©-rĂȘt affirmĂ© pour la composi-tion. Etudiant en mĂ©decine, ilrencontre un autre Ă©tudiant enmĂ©decine, Roger Luccioni,contrebassiste en 1958 et s’allierapidement un des grands bat-teurs du jazz content pour un :Daniel Humair. Le trio, deuxmĂ©decins et un peintre, combi-naison guĂ©rissante, prendra lenom de Jazz Hip Trio aprĂšsavoir Ă©tĂ© rĂŽdĂ© dans les clubs dusud de la France. Eisinger com-pose en route un titre mini-phare du jazz contemporain :Stella, Starbright, popularisĂ©par Jean-Luc Ponty (avec le trioGeorge Duke). La mĂ©lodie clĂŽtle prĂ©sent album enregistrĂ©entre 1976 et 1982 au festivalde Chateauvallon (concertsd’aprĂšs-midi fastes) et Ă  la SalleAppolinaire de La Seyne surMer. Le disque s’ouvre surTableau de Daniel Humair,hommage du pianiste au pein-tre. Robert Bonaccorsi (avecAndrĂ© Jaume producteur exĂ©-cutif inspirĂ©es de ce tĂ©moi-gnage), dans ses notes depochettes, insiste sur l’époque« du bonheur de jouer » oĂč «la confrontation et le partagerenvoyaient Ă  l’essence mĂȘmedu jazz ». C’est bien de celadont il s’agit, on avait biencompris Ă  chaque prestation dutrio de saine mĂ©dication. Lejazz est question d’influences,elles sont ici bien assumĂ©es etbien allumĂ©es, doucement.Soyons Hip !

Les pas de clown du BertrandAuger Quintet tombent Ă  point.Le disque a, dit-on, Ă©tĂ© enre-gistrĂ© dans un "thĂ©Ăątre demagie" : "Metamorphosis". Unnom de maladie? Le mal dequi s'imprĂšgne de la ville, sefond en elle, change de corpset de climat intĂ©rieur en fonc-tion des quartiers qui l'habi-tent. Un passe-muraille quis'oublierait dans la muraille.Un trav' Ă  la sauce situ."Metamorphosis" introduit Ă  unParis carnavalesque, mais dis-cret... Jeux de mots, motsĂ©trangers, Ă©tranges comme unguide non conventionnel, nonconventionnĂ©, et c'est unedĂ©bauche d'initiations :"Penta's tic", "Onzolyd", "BelaBali"... Si l'Auguste mĂšne laprocession, le clown blancn'est pas loin. Dans "Pascal",on cerne ses pas prudents,timides, ses grands pas malmaĂźtrisĂ©s, trĂšs purs, si pursqu'ils deviennent des ombres.Chausse-trappe aĂ©rien : oĂčvont-ils aboutir? OĂč vont-ilsnous mener? Tout en haut si l'on patienteun petit peu. Latour 84 peutbien ĂȘtre le nom d'un vin, oucelui d'un quartier de LadĂ©fense (vivement le jour oĂčl'on dĂ©gustera les quartierscomme des crus), il apporte un point de vue inĂ©galable. "Le toit du ciel", quant Ă  lui,est synonyme de grimpers decathĂ©drale, de jardins suspen-dus, de montĂ©es sauvages Ă des squats improbables,construits comme des cabanesinaccessibles... Au terme del'ascension, pleins feux sur laville. Coups de tocsin. Maistant d'efforts se paient ; l'airse fait plus rare, la voixchuinte, attention, sommets !"Acte IV" de mon pĂ©riple odys-sĂ©en : je manque de peu leplantureux Paris du luxe, desdancings et des bars de nuit,des drugstores et des brasse-ries ouvertes sur demain... « CinĂ©ma », dĂ©diĂ© Ă  Eve,m’aurait amenĂ© trop prĂšs duMac Mahon, seule adresse Ă sauver du pourtour desChamps. Dans la lignĂ©e des"Chants magnĂ©tiques" surrĂ©a-listes, aux brillantes et trĂ©bu-chantes rĂ©sonances mĂ©tal-liques, c'est « Belle et bĂȘte »qui brille des reflets les plusfroids, insolites, et atemporels.AtmosphĂšre parallĂšle des pas-sages Modern Style, aux toi-tures et aux enseignesvibrantes. Je croise la structuremĂ©tallique du PontCaulaincourt - ses X ajourĂ©senveloppants, protĂ©geant etouvrant en mĂȘme temps surl'inconnu - avec les rĂ©seauxferroviaires, le Paris sourd etsecret des lieux de transit,anonymes et dĂ©serts, livrĂ© augrand silence intimidant desarchitectures industrielles.Zones de transit, entrepĂŽts,halls, voies de garage... On yest cernĂ©, dans un espace,qu'on peut faire sien au prix demille abstractions. Mais toutl'espace, tout cet espace, estlaissĂ© Ă  l'auditeur. RĂ©sonnentles accents futuristes, indus-trieux - d'une industrie dĂ©ca-pĂ©e, dĂ©cantĂ©e, rĂ©cupĂ©rĂ©e -,beautĂ© qu'il faut aller quĂ©rir, etforcer.

Feu rouge ! Je marque unepause face aux ombres duFrĂ©dĂ©ric Jeanne quartet : lapochette de l'album, enre-gistrĂ© Ă  l'espace Kiron (oh !prison et guillotine ont untemps traĂźnĂ© leurs miasmesdans ce quartier), dessinedes personnages gantĂ©s denuit, s'Ă©cartant des globesdes phares rougeoyants etdes ballons de quelqueslampadaires. "RĂȘveur fore-ver" consacrera-t-il madĂ©bauche onirique? C'est aucontraire le titre le plus"pausĂ©", sensĂ©, contempla-tif... "Je passais au bord dela Seine, un livre anciensous le bras..." Mieux : aubord de la Marne. Noussommes sur les quais, indĂ©-niablement. PĂ©nĂ©trĂ©s d'unemĂ©lancolie peu banale, unĂ©tat de vide, d'incapacitĂ©, desonge et d'amoindrissementde soi. Pas plus vivantsqu'un parapet, tout soudain.Une musique lancinante,rencontres d'ĂȘtres mi-Ă©veil-lĂ©s, mi-endormis, hagards.Dans ce mal-ĂȘtre ; tout lepaysage se transforme enzone. C'est ma zone mentalequi dĂ©teint, dĂ©borde sur lepaysage. Quelques notes iso-lĂ©es, les perverses, piquentl'esprit de mille pensĂ©estroubles. Tout ballant, jem'achemine vers une coma-teuse insomnie.

Embarquement pour Sixterres. Terra Incognita medĂ©livre un billet pour "la pla-nĂšte incolore mimĂ©tique".Est-ce le titre? Si oui, c'estCyrano qui compose cettebal(l)ade. Zig-zag. EntrĂ©edans la capitale des sons, lecaravansĂ©rail des tonalitĂ©s.Au bal instrumental tradi-tionnel se sont ajoutĂ©s, pourl'occasion, harpes, loops,shakuhachis... dans des pasde danse. Ces piĂšces sontautant d'"Odes Ă  la magie",de distractions auditives, deplaisirs non calculĂ©s : flirtsavec la ville, patinage etpapillonnage Ă©levant la flĂą-nerie au rang des beaux-arts.A l'horizon, surprise ethasard objectif. Sautsdevant vitrines et Ă©choppes,entrĂ©es au hasard dans dessalles de cinĂ©ma, parties decache-cache dans lesmusĂ©es d'art contemporain.Ne pas Ă©couter. Entendre.Capter, du fond d'un loin-tain, les clins d'Ɠil, le liftingdu regard. Ah, les titres desmorceaux fleurent bon lachanson nĂ©o-rĂ©aliste ("A lasantĂ© de VĂ©nitie", "EffilochĂ©") ;on danse, on joue, on joute,on jongle, on se fait plaisir ;mais "Hymne Ă  la poussiĂšre"et "Sur la corde raide" merappellent Ă  mes principes.

Entre mes stations, je melaisse faire par les morceauxoniriques. Les interludes deDamien Prudhomme, lesintros du FrĂ©dĂ©ric JeanneQuartet, les respirations de"GĂ©nĂ©rations" (Partone/two/three), exprimant lesdeux moments symĂ©triquesde la ville en lĂ©thargie : lacitĂ© qui s'assoupit... et lamĂȘme qui s'Ă©veille, frappantde menus coups sur sestempes, toute en nuances eten discrĂ©tion. DerriĂšre labasse, le pavĂ© fait sa gym-nastique ; non, c'est du des-sous du pavĂ© que ça pointe,c'est la vie des phalanges etdes sociĂ©tĂ©s secrĂštes, quifont entendre leurs gratte-ments, qui battent le rappel.On est hors du temps, livrĂ©au langage nocturne, aupouls des grands tĂ©moinscapitaux (le mĂ©tro, les col-lines, les bords du fleuve oudu canal). Moments derythme, chuchotements, piz-zicatis de la vie.

GEORGES PACZYNSKITRIO

GÉNÉRATIONSArts et spectacles ASCD060401Georges Paczynski (batterie),

Renaud Palisseaux (piano), LaurentFradelizi (contrebasse)

COUTURIER-LARCHÉMÉCHALI - GRITZ

ACTE IVCharlotte CP166

François Couturier (piano), PeterGritz (batterie), Jean-Marc Larche(saxophone), François Méchali

(contrebasse)

BERTRAND AUGER QUINTETMETAMORPHOSISJim A musique JIMA1

Bertrand Auger (saxes ténor etsoprano), Guy Figlionlos (trombone),Francis Demange (piano), Marc-Michel Le Bévillon (contrebasse),Jean-Michel Davis (batterie)

FRÉDÉRIC JEANNE QUINTET

LIVE A KIRONAxolotl 815669

Olivier Ker Ourio (harmonica chromatique), Yoann Loustalot

(bugle, trompette),Eric Surmenian (contrebasse),David Patrois (vibraphone),Frédéric Jeanne (batterie)

COLLECTIF TERRAINCOGNITAMIMÉTIQUE

Terra incognita Tilpi 02Arnaud Roy (harpe), Pascal Arnold(piano), Julien Lepreux (guitare),

Julien Blasco (batterie, percussions),Sylvie Coquidé (violon), Catherine Lubatti (alto),

Alexis Eskandari (violoncelle)

Texte de Dominique Dompierre

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NĂ© aux Antilles hollandaises (Aruba), JeanToussaint a grandi Ă  St Thomas. Tantantan tandantantan tan tantantan, Jean n’en veut qu’à

Toussaint, tandandan tan tan tantandan * : saxophonetĂ©nor OBLIGATOIRE et bien senti ; direction BerkleeUSA et rencontres avec Brandford Marsalis, Billy Pierce,Jeff Tain Watts, Cindy Blackman, Donald Harrison.1982, grande immersion pour quatre ans, place dechoix dans les Jazz Messengers d’Art Blakey. Rappel :Flamboyant (waouh !) batteur afro (trĂšs) – amĂ©ricain, ArtBlakey, agitateur du hard bop (back to Africa), aentraĂźnĂ©, depuis 1954 jusqu’à sa disparition, en routepour St Paul Minnesota en 1990, les Jazz Messengers.Les messagers ont reçu dans ce groupe ultra formateur,orchestre Ă  variations constantes et rĂ©vĂ©latrices, TOUSles atouts pour faire face Ă  la vie tumultueuse du jazz.Clifford Brown, Hank Mobley, Horace Silver, WayneShorter, Curtis Fuller, Benny Golson, Bobby Timmons,Bobby Watson, Jackie McLean, Wynton Marsalis,Terence Blanchard, Donald Harrison, Kenny Garrett etJean Toussaint en sont sortis comme autant de maillonsvigoureux (le son ! le son !) de la grande chaĂźne (Ă©las-tique) du jazz. Chez Blakey, on apprenait aussi Ă (dĂ©)tenir un orchestre (la place ! le jeu !). Fin du rappel(toutes les occasions sont bonnes pour se remĂ©morer legrand Art) ! C’est Ă  Londres, ensuite, que Toussaint vaaffĂ»ter sa signature. Espace. Pour son septiĂšme disqueau titre taciturne (sorte de bleu noir) enregistrĂ© Ă Brooklyn (bon endroit pour un tĂ©nor), il rĂ©unit unorchestre Ă  la classe explicite d’harmonieux messagersqui, en conformitĂ© avec la griffe des disques SpaceTime, offre une magnanime balade au pays des volcansĂ©teints.

* d’aprùs Sonny Rollins – Claude Nougaro

Six pistes, pour dĂ©coller direct dans un jet « rivĂ© » Ă  l’incan-descence d’une session torride, atteindre l’extase dans unsiĂšge Ă©jectable au dosseret bourrĂ© de vibrations cosmiques,

langoureuses ou planantes, c’est selon car le menu cĂ©leste debyard Lancaster, Ă©pigone mĂ©connue du free jazz amĂ©ricain trans-plantĂ© dans le Paris thĂ©orico - musical des annĂ©es 70 a de quoiravir les plus rĂ©tifs au kidnapping sonore.Funckisant Ă  souhait pour la plupart des morceaux, avec bassemoelleuse et alto feutrĂ© en guise d’accoudoir, rien n’est Ă  jeter,tout Ă  s’injecter dans les trĂ©fonds de l’ñme Ă  l’écoute de cettepoignĂ©e de compos diablement sĂ©duisantes. Compagnon fugitif de pointures de l’avant-garde comme SunnyMurray, Sun RĂą ou Pharoah Sanders, Lancaster a l’espiĂšglerieconsommĂ©e des musiciens tout terrain. Saxophoniste tout d’abordabonnĂ© au plaisir de dĂ©penser correctement son magot d’émo-tions, il chausse avec une semblable dĂ©contraction les bottinesd’un James Brown enfiĂ©vrĂ© dans sa cadence rythmique ou lescothurnes ailĂ©es d’un Coltrane en premiĂšre classe pour l’Olympe,mais ne s’égare jamais dans des sentiers trop grands pour lui, etc’est bien lĂ , par la fissure de cette diversitĂ© sans orgueil qu’onregarde pousser cette vĂ©gĂ©tation sonore dans un lopin de noteslibĂ©ratrices seulement dĂ©limitĂ©es par l’entrain, la bonne humeuret la vitalitĂ© – Byard fait partie de ces musiciens qui n’ont Ă convaincre personne mais qui s’en voudrait de n’avoir su sĂ©duirel’espace d’une soirĂ©e de tintements de verre ou de cigarettesdĂ©gustĂ©es, un peu plus que l’humanitĂ© tout entiĂšre.La pasmoldie prophĂ©tico – urbaine de work and prayer me faitsonger au meilleur de Terry callier pĂ©riode oracle soul en dĂ©rivedans ses lagunes mentales – on s’y laisse enrober sans faillir – tantl’intervention de chaque instrument est sagement mĂ©ditĂ©e sanspousser Ă  une prudence qui nous laisserait dĂ©confit aprĂšs tant depromesses. Un concert de Lancaster est un prĂȘche Ă©lĂ©gant mais limpide, oul’on repousse les tables, fait flamber les totems et s’agenouille (mentalement) face Ă  l’ultime icĂŽne qui semble encore prĂ©valoirsur l’absurditĂ© du monde ; le dieu du rythme. Lancaster n’a pasrĂ©volutionnĂ© le free jazz, il l’a empĂȘchĂ© de sombrer dans la cari-cature de ses propres concepts et cette belle prĂ©voyance est toutaussi remarquable que la rage calculĂ©e des dĂ©fricheurs officielsde ce mouvement torride.Son jazz dĂ©bridĂ©, lascif ou possĂ©dĂ© est viril sans ĂȘtre agressif, lesattaques de cuivre – soulignant surtout un sens assez crĂ©dible dela mĂ©lodie accrocheuse, dĂ©cime d’une rafale unique les rangĂ©esde sceptiques Ă©ventuels, auditeurs timorĂ©s qui trouveraient dansla diversitĂ© des styles en prĂ©sence matiĂšre Ă  marmonner dansleur barbiche d’éternel mĂ©content.En tout cas, moi j’aime ça, on sent la sueur de l’effort, la valsedes nuages de tabac, et l’on s’y voit tellement qu’on se croiraitpour un peu assis sur un ampli Marshall, ou adossĂ© contre unmur lacĂ©rĂ© de graffitis anonymes, tout occupĂ© Ă  surprendre lesclins d’Ɠil que s’échangent – l’esprit soudĂ© par une connivencesĂ©culairement Ă©tablie – des musiciens sur-motivĂ©s par l’enjeud’une soirĂ©e ou tout donner au public serait encore un insuffisantsacrifice. Amateurs simplement Ă©clairĂ©s ou fans transis attendantqu’un soleil musical frappe de plein fouet leurs oreilles somno-lentes, ce disque est fait pour vous.

Quel Ăąge a cette voix ?

Voix murmurĂ©e, chuchotĂ©e, prenant appui sur le silence propre-ment jouĂ© par JĂ©rĂŽme Bourdellon qui une fois de plus (re) trouveen McPhee un partenaire idĂ©al.Musique venue non d’instants agitĂ©s qui se dispersent puis semettent en place dans le disque, mais de longues Ă©vocations poĂ©-tiques et sonores de plus en plus prĂ©sentes, pressantes appelĂ©espar un dĂ©sir impĂ©rieux de deux rĂȘveurs Ă©veillĂ©s.

La musique prend corps dans ce murmure tenace qui résisteadmirablement au vacarme tapageur de ce début de siÚcle.

Ceux qui aiment le pain parfaitement blanc qu’ils n’entrent pasici !

Les autres, prennent le disque en main, le soupĂšsent, l’observentd’un Ɠil intriguĂ©.Que va-t-il se passer

Je suis toujours dans la difficultĂ© quand il s’agit d’écrire sur lamusique. Il y a dans ce « sur » quelque chose qui me donne Ă penser que la musique va se retrouver sous ce que je peuxĂ©crire, cela m’est infiniment dĂ©sagrĂ©able. J’ai du respect et del’amour pour la musique, le jazz particuliĂšrement que je « pra-tique » depuis prĂšs de trente ans.

Il y a comme une incongruitĂ© Ă  prĂ©tendre substituer ma « prose Ȉ une musique que j’aime, et le malheureux lecteur qui va passerquelques moments Ă  me lire ferait de son temps (le temps c’estde la musique) un bien meilleur usage.Par exemple il pourrait mettre sur sa platine un de ces disquesreçus voici quelques semaines !

Par exemple le trio Jaume, Haden et Olivier Clerc qui Ă©voqueune musique qui me hante depuis la dĂ©couverte presque simulta-nĂ©e des premiers disques d’Ornette Coleman et du Saxanimalierde Jaume le caractĂšre primesautier du premier rebondissant surla raucitĂ© turbulente du second. Plus de vingt ans plus tard leschoses sont moins incertaines pour moi. Ces deux-lĂ  m’accompa-gneront encore longtemps.

JAUME - HADEN - CLERCPEACE - PACE - PAIX

Celp C19André Jaume (saxophone), CharlieHaden (contrebasse), Olivier Clerc

JOE MC PHEE - JÉRÔMEBOURDELLON

MANHATTAN TANGOLabel Usine 1008

JérÎme Bourdellon (flûtes), Joe McPhee (trompette, voix)

38 Trilojazz (en 3/4)L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

BYARD LANCASTERFUNNY FUNKY RIB GRIGCismonte Ăš pumonti cp06

Eric Denfert (saxophone alto, bary-ton), Clint Jackson (trompette), ZiziJaphet (basse), Byard Lancaster(saxophones soprano, alto, baryton,piano, voix), Sylvain Marc (batterie),Steve McCall (batterie), FrançoisNyombo (guitares électriques etacoustiques), Del Rabenja, FrankRaholison (batterie), Joseph Traindl(trombone), François Tusques(piano, Fender Rhodes)

JEAN TOUSSAINTBLUE BLACK

Space Time records BG 2218Jean Toussaint (saxophone),Mulgrew Miller (piano),Robert Hurst (basse),

Jeff «Tain» Watts (batterie),Bill Mobley (trompette),Anga Diaz (percussions)

Joe McPhee, Festival de Jazz Ă  Mulhouse, 2004

TRILOJAZZ (EN 3/4)Textes de Didier Boudet, Rachid Bordji, Dominique Dompierre

Photos de Guy Le Querrec

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L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 39Hors du tas..L

MICHEL DONEDAL'ÉLÉMENTAIRE SONORE

in situ IS107Michel Doneda (saxophone sopranosur les plages 4 & 6), Dominique

Regef (vielle Ă  roue)

JEF SICARDTROPISMESCharlotte CP208

Jef Sicard (saxophones soprano etalto, clarinettes, conques, cloches),Nicolas Genest (trompette, bugle,conques), SĂ©bastien Llado (trom-

bone, conques), François Méchali (contrebasse), François Laizeau (batterie)

PHILIPPE MATÉÉMOTIONSCharlotte CP180

Olivier Ayello (batterie), ChristianLété (batterie), Hugues Maté (contre-basse), Philippe Maté (contrebasse),François Méchali (contrebasse),Dominique Regef (vielle à roue)

TONY MALABY ADOBE

Free Lance FRLNS0305Tony Malaby (saxophone), Paul Motian (batterie),Drew Gress (contrebasse)

HORS DU TAS, QUELQUES PENSÉES.MERCI SUBLIMES SOUFFLEURS.

Texte de Marc PĂ©ridot

Dessin d’Andy Singer

Les boulevards des villes ont tant rejetĂ© qu’il fautpanser, peser et penser. Ce qu’il reste, ce qu’ilnous faut encore, ce qui peut luire sans nuire. Onsaura faire le tri des objets restant vraiment, dedisques importants par exemple comme ceux quiconstituent la discothĂšque infiniment prĂ©cise durĂ©volutionnaire saxophone. Ni l’instrument, nices enregistrements n’iront Ă  la casse, ils ne pol-lueront pas les ocĂ©ans, jamais. On saluera lesdeux car ils nous entretiennent. Et l’on voudrabien Ă©couter leurs praticiens avertis et avertisseurset pas seulement les hĂ©ros Ă©vidents (un monde nereconnaissant que ses hĂ©ros ne saura en retourque produire autant de dĂ©chets alors que lemonde attentif Ă  ceux qui contribuent rĂ©ellementĂ  la subsistance de ses parfums saura toujoursconstruire et se construire).

Ce que la vie refuse (par manque de dĂ©licatesse),les rĂȘves l’apportent Ă  sa place comme preuve tan-gible de trĂ©sors et de cƓurs purs, parfois en par-fait synchronisme au creux de la main et au creuxde l’oreille. Les mouvances sableuses tirent le traitau fil de la paix. L’important, c’est le regard quitouche, le regard trophique en pleine chaleur.

Les pierres rouges ne seront jamais informatisĂ©es,elles ne sont pas tenues Ă  l’impossible. Seuls lespossibles les animent. Elles sont ROUGES.Humpty Dumpty est tombĂ© du mur de pierresrouges, crĂąne d’Ɠuf, et s’est pĂ©tĂ© la gueule volon-tairement. Pas question de se faire recoller par lessujets du roi, ni ses chevaux, l’envie de vivre la viecomme elle est l’a emportĂ© dans sa chute en par-faite santĂ©. Humpty Dumpty swingue, HumptyDumpty place ses balades sensationnelles.

L’ogre qui tue a peur du hurdy gurdy * qu’il aune fois pris pour Humpty Dumpty. Tant mieux !L’ogre recule lorsque quelque chose est sur lepoint de se produire. Il fuit lorsqu’il saisit que lejeu n’est pas frivole, qu’il lĂšve les censures. Il asoif. Au dĂ©tour de son humanitĂ© mĂȘme, il devrapalper ses Ă©motions.

Trace Ă©lĂ©mentaire (hurdy gurdy encore), jeuxd’ombres parfumĂ©es et souffles continus embras-sent l’image exacte du monde qui se forme loindes balayures, qui s’élĂšve contre elles et fait naĂźtredes espaces rĂ©ellement habitables, qui s’ébruiteloin des overdoses mortelles et des ennemis per-sonnels. C’est enfin dit, l’oiseau rassemble la terre. * hurdy gurdy : vielle Ă  roue

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cas, l’impression de les entendre pour la premiĂšrefois, qu’elles accompagnent pendant la guerre unpetit bal perdu, ou constituent un hymne Ă  la gloiredu petit vin blanc. Chansons sous les bombes est sansdoute avant tout un disque sur la mĂ©moire et quidonne comme le dit Patrick Modiano dans un textedu livret, cette “ impression de transparence Ă©mou-vante, quand le passĂ© et le prĂ©sent se confondent. “

Xenophonia

Bojan Z , depuis qu’il a radicalement Ă©courtĂ© son vĂ©ri-table nom a pris des allure de fouet qui claque. Cetteimage n’est peut-ĂȘtre pas le fruit du hasard. ProfitonsnĂ©anmoins de l’écrit et de la large diffusion de cejournal pour rappeler que le vĂ©ritable nom de cesuperbe pianiste est Zulfikarpasic. On admettra qu’il abien fait de ne garder que l’essentiel. Musicien sansfrontiĂšres, il investit Ă  peu prĂšs tous les genres avec unnaturel confondant. On ne peut cependant oublierqu’au dĂ©part, et comme pour tant de pianistes de jazz,il y eut l’influence de notre couple infernal nationalbien connu Ă  savoir Ravel / Debussy. Il est ici accom-pagnĂ© au grĂ© des plages par Remi Vignolo (contre-basse), Ari Hoenig ou Ben Perowski (batterie) etKrassen Lutzkanov (kaval). PrĂ©cision utile dans cedernier cas, le kaval est un instrument traditionnelbulgare qui a la forme d’une flĂ»te oblique diatonique,mais vous le saviez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ . Ajoutons qu’endehors du piano Bojan Z nous gratifie de momentspassionnants surFender Rhodes et saversion trafiquĂ©e quirĂ©pond au doux nomde “ xĂ©nophone ”.C’est un albummĂ©tisse oĂč une cou-leur largement “ rock” s’étend sur plu-sieurs plages (il fautd’ailleurs entendrece qu’il fait du “Ashes to ashes “ deBowie). Le blues estbien prĂ©sent lui aussiet tout ce mondecohabite avec intelli-gence dans les com-positions du leader (Ă noter un irrĂ©sistible et dansant “ Zeven ” oĂč on nedoute pas un seul instant qu’Arie Hoenig soit derriĂšreles fĂ»ts). Le kaval Ă©voquĂ© plus haut, et qu’il convientdonc de ne pas abandonner, participe Ă  la fĂȘte. Seulun enfant du pays pouvait entraĂźner avec autant defacilitĂ© cet instrument au cƓur d’un swing aussiintense (Cd-rom). C’est aussi la marque des vrais voya-geurs.

Exaltatio utrusque mundi

Le nom de FrĂ©dĂ©ric Blondy vous est peut-ĂȘtreaujourd’hui plus familier. Il paraĂźt cependant utile derappeler que ce n’était pas vĂ©ritablement le cas en2001 soit au moment oĂč ce disque a Ă©tĂ© enregistrĂ©. CetĂ©vĂ©nement a donc Ă  l’époque constituĂ© pour lui unechance, et illustre parfaitement le rĂŽle irremplaçabledu producteur indĂ©pendant Ă  savoir celui qui, par pas-sion, dĂ©cide de prendre des risques et ce, souvent seul.C’est aujourd’hui une race en voie de disparitionsachant pourtant qu’une approche marketing gĂ©nĂ©rali-sĂ©e entraĂźnera la mort de toute innovation, de tout

accĂšs Ă  de nouveauxterritoires.L’approche de cepianiste s’inscrit dansun univers oĂč l’onpeut deviner dans lafamille du jazz l’om-bre d’un CĂ©cilTaylor, mais aussireconnaĂźtre desinfluences multiplesdans celui de lamusique contempo-raine. On peut citersans risquer de setromper, John Cage,Morton Feldmannmais aussi Ligeti. Lepianiste aborde son

instrument comme une terre inconnue qu’il convientdonc d’investir, d’explorer de toutes les maniĂšres possi-bles. AccompagnĂ© par l’éblouissant percussionnistequ’est LĂȘ Quan Ninh, il nous entraĂźne dans la dĂ©cou-verte d’un monde oĂč une succession de sons, de frotte-ments, de feulements, de bruits divers, laissentconstamment l’attention en Ă©veil et entretiennent leplaisir de la dĂ©couverte. Au fil des plages, l’attention sti-mulĂ©e, on affronte ainsi les mystĂšres sonores d’unesorte d’univers amazonien qui s’ouvre devant nous.Seul le piano, par l’irruption de sons cristallins Ă©claire

40 Retours de voyage L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Le matin d’un fauve

Mal Waldron Ă©tait trop discret. Quand on a cheminĂ©avec Mingus, Billie Holliday, Eric Dolphy, LesterYoung, John Coltrane, Max Roach et bien d’autres, onpeut estimer avoir mĂ©ritĂ© davantage de lumiĂšre. CettediscrĂ©tion vient peut - ĂȘtre du fait que c’était unaccompagnateur d’exception (Billie bien sĂ»r mais

aussi et peut-ĂȘtre sur-tout Jeanne Lee), etque cet exercice trĂšsparticulier rend l’om-bre familiĂšre, lamodestie naturelle.On oublie par ailleurstrop souvent que c’estavec lui (et non unpianiste infinimentplus cĂ©lĂšbre) qu’acommencĂ© la grandeaventure d’ECM.L’histoire est cruelleparce qu’elle est gĂ©nĂ©-ralement Ă©crite par lesvainqueurs ; c’est lavie, et la vie Eicher

c’est bien connu. Il pratiquait un art minimal qu’ildĂ©finit lui-mĂȘme par cette profession de foi rapportĂ©epar Bernard AimĂ© dans le livret de l’album “ Nousn’avons jamais Ă©tĂ© riches, nous n’avons rien jetĂ©. Alorslorsque j’ai une note, j’en fais un plein emploi, je lapressure dans tous les sens. “

Dans ce Matin d’un fauve, il officie avec DoudouGouirand (sax alto et soprano qui fut dĂšs 1970 unpartenaire de Don Cherry) et Michel Marre (trom-pette, bugle, euphonium, grand adepte du mĂ©tissagemusical), au cours d’un enregistrement “ live “ auPetit Faucheux, lieu dont la rĂ©putation a aujourd’huilargement dĂ©passĂ© les limites de la ville de Tours. Ilest en compagnie de deux musiciens qui lui ressem-blent par leur capacitĂ© Ă  se mouvoir dans des mondesdiffĂ©rents. Chaque plage est donc une Ă©vasion, mĂȘmelorsque l’orthodoxie semble au rendez-vous (avec lechoix d’un “ traditionnel “ comme “ Dear oldStockholm” ). Il y a des mots qui reviennent rĂ©guliĂšre-ment lorsqu’on Ă©voque Mal Waldron : simplicitĂ©, mys-tĂšre, incantation, silence. Ils sont ici au coeur de cetalbum et le moins que l’on puisse dire est qu’il est enbonne compagnie.

Trilongo

On ne parle pas assez de la Suisse. Il faut affirmeravec force que, quelle que soit la qualitĂ© de son tou-cher, elle ne se rĂ©duit pas Ă  Roger Federer. Ses enfantspassent souvent trop inaperçus (Charles-AlbertCingria !) et il est certain que parmi ceux-ci RenĂ©Bottlang ne dĂ©roge pas Ă  la rĂšgle. Il faut donc parlerde l’homme. La Suisse est un pays oĂč on ne plaisantepas avec l’exactitude et une anecdote le concernantmontre que Bottlang est bien un enfant du pays. Aucours d’un concert, quinze minutes prĂ©cises luiĂ©taient imparties, aussi prit-il ses dispositions. Arrivant

sur scĂšne, juste avantde s’asseoir devantl’instrument, il sortitson portable, pro-gramma “ quelquechose “, le posa sur lepiano, puis com-mença Ă  jouer. Aquinze minutes pilele portable Ă©mit unepetite ritournelleautour de laquelle ils’enroula, en guisede conclusion. Voicil’homme. On peutlui faire confiance.

Trilongo est un albumenregistrĂ© en 2003 soit un an aprĂšs un Solongo rĂ©alisĂ©en solitaire au retour d’un sĂ©jour en Mongolie. On sesouvient avec Ă©motion de la suite d’accords qui dansl’ultime plage (une composition de Charlie Haden)laissait l’auditeur sur le quai. Ici, il en va tout autre-ment puisque le voyageur a recherchĂ© la compagnie.Pour ce faire, il a choisi d’adopter un discours infini-ment plus audacieux qui rompt avec l’image mĂ©dita-tive antĂ©rieure. Il y gagne en vitalitĂ©, surprend, voire

dĂ©route, investit un espace de grande libertĂ© qu’il par-tage avec ses partenaires soit Guillaume SĂ©guron Ă  lacontrebasse et Samuel Silvant Ă  la batterie.Finalement, ce musicien-voyageur continue Ă  nousfaire visiter d’autres contrĂ©es. Bottlang appartient enquelque sorte Ă  la famille des Ă©crivains-voyageurssuisses. Cendrars, Maillart, Bouvier, Bottlang, mĂȘmecombat. Pourvu qu’il reparte...

The classic introvert

The classic introvert constitue le septiĂšme album enre-gistrĂ© par Donald Brown pour le label “ Space Timerecords “. C’est dire s’il s’agit dĂ©jĂ  d’un long compa-gnonnage pour cet ancien bassiste devenu pianiste(dĂ©cidĂ©ment, comme on le verra plus loin) et qui fitun bout de chemin dans ce conservatoire de jeunestalents que reprĂ©sentaient les “Jazz Messengers “ defeu Art Blakey. La musique de Donald Brown saisitl’esprit et le corps au grĂ© de compositions person-nelles oĂč il excelle dans l’art du portrait, qu’il s’agissed’une femme (“ A dance for Marie-Do “) ou d’unautre musicien (“Phineas “). Le meilleur moment del’album est sans nul doute constituĂ© par ce portraitqu’il fait cette fois delui-mĂȘme et qui s’inti-tule “ the classic intro-vert “. Loin de l’in-fluence de Monk qu’onlui prĂȘte souvent, ilĂ©voque (pour le cli-mat, la couleur,voire, c’est trĂšs Ă©ton-nant, le thĂšme lui-mĂȘme) cette superbeversion de “ Love isfor the very young “,(thĂšme du film Thebad and the beautifulde Minnelli) quejouait Steve Kuhndans la sĂ©rie “ Jazz’n(e) motion “ produite par Jean-Jacques Pussiau. C’estdire la palette du musicien.

L’éloge des producteurs courageux qui prennent desrisques a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© plus haut. Il ne faudrait donc pasque cette vĂ©ritĂ© soit ternie par une image. Il s’agitd’une photo figurant dans un rĂ©cent et excellent blogĂ  vocation jazz (blogdechoc.over-blog.com) oĂč l’onvoit le responsable du label fumer un cigare baguĂ© debelle taille. Non, les producteurs ne s’enrichissent passur le dos des musiciens, pas ceux associĂ©s au sein des“ AllumĂ©s” tout au moins... On est donc priĂ© (surtoutles mauvais esprits) de ne pas prendre ce clichĂ© pourargent comptant et de considĂ©rer qu’il ne s’agit qued’une attitude “inapropriĂ©e” comme on pourrait ledire Ă  la Maison Blanche ou au FMI. Il fallait que cesoit dit.

Chansons sous les bombes

De Chassy et Yvinec ont chantĂ© sous les bombes et onne saurait le leur reprocher puisque c’est pour notrebonheur. Ils s’embarquaient Ă  l’époque pour uneaventure au pays des songs qui dure encoreaujourd’hui et dont, c’est un scoop, un nouvel Ă©pi-sode paraĂźtra bientĂŽt. Une vraie complicitĂ©, unegrande complĂ©mentaritĂ©, un choix savant de thĂšmesde ces annĂ©es-lĂ  (1930-1950 avec Strauss, Trenet, VanParys etc), aboutissent Ă  un disque d’une grande Ă©mo-tion fait par des musiciens qui pratiquent comme peusavent le faire, l’art de revisiter. Le choix judicieuxd’un chanteur comme AndrĂ© Minvielle ajoute unenote Ă  la fois poĂ©tique et dĂ©calĂ©e Ă  ce projet.

Cet album s’inscrit dans une approche que pratiquentces deux musiciens depuis dĂ©jĂ  plusieurs annĂ©es etqui suppose une rigueur d’autant plus nĂ©cessaire que,le programme clairement arrĂȘtĂ©, elle ne les dispen-sera pas de s’exposer aux risques de l’improvisation.

C’est un exercicedĂ©licat mais qui,avec des artistes decette trempe, per-met de capter l’émo-tion du momentsans risquer des’égarer. IntĂ©grerl’imprĂ©vu devientsource de vĂ©ritablesdĂ©couvertes sachantqu’accepter cesconditions fait par-fois emprunter untout autre cheminque celui qu’ons’était fixĂ©. Selon la

gĂ©nĂ©ration Ă  laquelle appartient l’auditeur, il recon-naĂźtra ou dĂ©couvrira des chansons avec, dans les deux

parfois la progression de la marche entreprise par lesmusiciens. Le livret ne donne volontairement aucuncode d’accùs, ne fait aucun commentaire, ne fournitaucun minutage, laissant la musique à son mystùre.Mais avions-nous besoin d’autre chose ?

La part des anges

En jazz, comme dans le monde de l’entreprise, lesfemmes ne peuvent attendre aucun cadeau. Elles sontdonc condamnĂ©es Ă  l’excellence mĂȘme si le piano atoujours constituĂ© un domaine tolĂ©rĂ© (on se souvientd’une Melba Liston regardĂ©e comme une bĂȘte curieusederriĂšre son pupitrede trombone chezQuincy Jones). Quandon a les armes dontdispose SophiaDomancich, cela rendsans doute les chosesplus faciles. Elle joueici ses compositions entrio avec Paul Rogers(contrebasse) et TonyLevin (batterie, parte-naires attentifs quiprennent cependanttoute leur place. Cequi sĂ©duit d’emblĂ©e,ce sont ses qualitĂ©sharmoniques et uneconception musicalequi refuse systĂ©matiquement tout clichĂ©. Elle sait parailleurs affronter l’un des exercices les plus difficiles quisoient et auquel peu de musiciens sacrifient Ă  savoircelui de la lenteur. Elle sait enfin ĂȘtre “ pĂȘchue ”lorsque cela s’avĂšre nĂ©cessaire (”d’Alice” ). Dans soncas (technique et virtuositĂ© naturelle confortĂ©es par unpremier prix de conservatoire qu’on ne manque jamaisde rappeler dĂšs que l’on parle de son travail, ce qui doitd’ailleurs plutĂŽt l’agacer vu le chemin parcouru), c’estdonc vĂ©ritablement un choix et non une solution defacilitĂ©. Elle fait partie de ceux qui savent que lamusique passe aussi et peut-ĂȘtre surtout entre les notes.Ce disque, qui s’ouvre et se ferme sur une trĂšs bellevignette intitulĂ©e “ 11 juillet ” rĂ©sume dans une grandesimplicitĂ© les qualitĂ©s harmoniques Ă©voquĂ©es plus haut.AprĂšs l’écoute, on est hantĂ© assez longtemps par le mor-ceau le plus long de l’album au titre Ă©trange de “Corbeau carnivore ” tant on prend la mesure d’un uni-vers vraiment personnel et ce, mĂȘme si l’ombre (maisseulement elle) de Paul Bley flotte par endroits. Cetalbum a dĂ©jĂ  onze ans. Il pourrait facilement ĂȘtre d’au-jourd’hui au regard de ce qu’on peut entendre.

Mister Jones

Ce disque est l’histoire d’un homme qui, un beau jour,a dĂ©cidĂ© de mener une autre vie. D’abandonner l’ins-

trument qui avait faitsa rĂ©putation (Alvim,faut-il le rappeler, futun compagnon deMartial Solal et se vitattribuer le titre demeilleur contrebas-siste europĂ©en) pourse tourner vers lepiano. Seuls lespoĂštes savent com-ment passer de l’au-tre de cĂŽtĂ© du miroir.Mingus, De Johnette,pour ne citer qu’eux,n’hĂ©sitĂšrent pas ainsiĂ  franchir le pas et Ă enregistrer enquelque sorte sous ce

qu’on pourrait appeler une nouvelle identitĂ©. Il fautsavoir que ce voyage n’est pas sans danger surtout sil’ombre tutĂ©laire de Bill Evans, (devant lequel, et Ă  sademande, il joua un jour de la mini-contrebasse) sepenche au-dessus de votre clavier ; il dit mĂȘme avoirattendu plusieurs annĂ©es avant de se risquer Ă  affronterun thĂšme comme “ The two lonely people “. Il est Ă©vi-dent que l’exercice du solo met la barre encore plushaut, fait courir de plus grands pĂ©rils.

Heureusement, comme dans toute navigation solitaire,un supplĂ©ment d’ñme peut aider Ă  surmonterl’épreuve et CĂ©sarius n’en manque pas. Si le couragevenait Ă  faire dĂ©faut, il est par ailleurs rĂ©confortant derecevoir des encouragements qui rassurent, surtouts’ils sont prodiguĂ©s par d’anciens compagnons deroute de Bill, comme Eddie Gomez par exemple. Il y a dans cet album quelques clins d’oeil au BrĂ©silnatal, un salut enfiĂ©vrĂ© Ă  Jean-SĂ©bastien Bach, des compositions pleines de lyrisme qui dĂ©notent un beautalent d’écriture. Avec un sens harmonique qui lui permet de poser des touches de couleur, Alvim n’oublie pas pour autant de garder le cap du tempo,avec une main gauche qui dessine des contrebasses imaginaires. On ne tourne pas impunĂ©ment le dos Ă son passĂ©.

WALDRON-MARRE-GOUIRANDLE MATIN D’UN FAUVE

AA 312606Waldron (piano), Marre (trom-pette, Gouirand (saxophone)

BOJAN ZXENOPHONIA

Label bleu LBLC 6684Bojan Z (piano, xenophone), Remi

Vignolo (basse), Ari Hoenig (batterie)

Ben Perowsky (batterie)

SOPHIA DOMANCICH TRIOLA PART DES ANGES

Gimini GM1008Sophia Domancich (piano), Paul Rogers

(contrebasse), Tony Levin (batterie)

GUILLAUME DE CHASSY - DANIEL YVINECCHANSONS SOUS LES BOMBES

BEE JAZZ 007

Guillaume de Chassy (piano), Daniel Yvinec

(contrebasse), André Minvielle (voix)

BOTLANG - SÉGURON - SILVANTTRILONGOAjmi AJM07

René Botlang (piano), Guillaume Séguron

(contrebasse), Samuel Silvant (batterie)

CESARIUS ALVIMMISTER JONESAxolotl AXO102Cesarius Alvim (piano)

DONALD BROWNTHE CLASSIC INTROVERTSpace Time records BG 2422

Donald Brown (piano)

FRÉDÉRIC BLONDY - LÊ QUAN NINHEXALTATIO UTRIUSQUE MUNDI

Potlatch P203FrĂ©dĂ©ric Blondy (piano), LĂȘ Quan

Ninh (percussion)

Texte de Jean-Louis Wiart

RETOURS DE VOYAGE

Page 41: allumes du jazz

41La multiplication des racinesL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

NANA VASCONCELOS ANGELO - NOVELLI

AFRICADEUSSaravah SHL38

Nelson Angelo (guitare, piano, voix),Novelli (contrebasse, guitare, piano,voix), Nana Vasconcelos (berimbao,

voix, percussions)

RITA MARCOTULLITHE WOMAN NEXT DOOR

Label bleu LBLC 6601Rita Marcotulli (piano), Stéphano DiBattista (saxophones), Caral Marcotulli(chant), Aurora Barbatelli (harpe celtique)Michel Benita (basse guitare et percussions)Robert Gatto (batterie), Gianni Lacobacci,Bruno Gherlanz, Clara Graziano, RobertaBartoletti (organetto), Enrico Rava (trom-pette), Maurizio Martusciello (samples et

programmations), Javier Giroto (saxophones et flûtes), Francesco Marini (clarinette), Carlo Rizzo (tambourin), Barbara Barbatelli (hurdy gurdy), Paolo Dieni (percussions),Fabrizio Cardosa (voix),

Billy Sechi (programmation morse), AldoRomano (voix, batterie)

COLLECTIF FR - CHNTIAN XIA - SOUS LE CIEL

Label Forge FOR 3/1Marc Ducret (guitare),

Dominique Pifarély (violon), François Raulin (piano),

Michel Mandel (clarinettes), Pascal Berne (contrebasse), Emmanuel Scarpa (batterie).

Avec les musiciens chinois : YuanLizhong Zhuyue (sheng), Sun Yi(pipa), Shen Beiyi (liu qin), ZhaoQichen Chunyuan (erhu).

Images de Sylvie Fontaine

Texte de Germain Pulbot

LA MULTIPLICATION DES RACINES

En Chine, dans les rues de Rome pleines delumiÚres et de bruit, au conservatoire deSainte Cécile ou au Brésil, les enfants ne

s'ennuient jamais, y compris le dimanche, quandbien mĂȘme on tenterait de les forcer.

R I T A M A R C O T U L L I

C O L L E C T I F F R - C H N

N A N A V A S C O N C E L O S

Page 42: allumes du jazz

Les Ăźles dĂ©sertes, c'est mieux pour les Robinson des Vendredi au soleil que pour les faiseurs de disques, mais ce n'est pas sĂ»r
 comme le reste. Ont-ils des points communs ? Qui ? Lereste et les producteurs ? Non! Les Robinson, les Vendredi, les soleils ou les faiseurs de disques ? Ecoutez ? Que gravent-ils et pourquoi ? Des fresques dans les sillons ? Du mural ?De la noix de coco et des singes rieurs ? Auraient-ils, comme Rimbaud et Gustave Courbet, soutenu la Commune de Paris ? Comment voient-ils l’avenir ? Un avenir de chiens

des avenirs d’avant ? Animaux aux oreilles et aux queues tendues ? Un premier contingent a apportĂ© ses traces : un disque par personne morale - c’est moral les personnes, un seul : issu desluxuriants catalogues bourrĂ©s d’épices, accompagnĂ© pour une part lisible de la lĂ©gende par l’origine du nom de la maison-mĂšre - c’est mĂšre les maisons, et un petit extrait de pressecar ça s’extrait la presse. Comme les hommes de foules aspirent aux Ăźles dĂ©sertes, celui qui se plaint des journalistes aime bien ĂȘtre dans le journal. Dans celui-ci aussi mĂȘme! LĂ !

42 L’origine du monde des disques des AllumĂ©s du jazzL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

L’origine du mondedes disques

des Allumés du jazz

Image de Jeanne Puchol

Texte du fantÎme de la rédaction

Page 43: allumes du jazz

L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Johnette. Pour mesurer la richesse del’univers de Manu Codjia, on pourras’arrĂȘter sur le contraste entre la finessede « Al Blade » (ballade...) oĂč chacunlaisse les notes s’épanouir et la duretĂ©du propos de « Roc Ferek », sorte de freerock agitĂ© mais toujours sous contrĂŽle :l’art des grands ! »

Culturejazz.net

Celp

CELP signifie Centre d'Etudes et deLiaison pour la musique (Celpmusique est la dénominationexacte) en référence à une premiÚreassociation qui avait contribué à lasortie du premier LP "Musique pourun film policier qui n'existe pas"(Jaume-Humair-Méchali...) en 1983et qui s'intitulait Centre d'Etudes surla Littérature Populaire (CELP).

« D’une tonalitĂ© forcĂ©ment hors normesĂ©tant donnĂ© la spĂ©cificitĂ© du Gamelan -ensemble de percussions avec gongs,tambours, mĂ©tallophones, utilisĂ©s Ă Java et Ă  Bali - cette musique totale-ment improvisĂ©e se construit dans unmixage de sonoritĂ©s bruyantes, trĂšs affĂ»tĂ©es (
) s’en dĂ©gage un parfumd’Orient et d’Occident mĂȘlĂ©s. JaumetĂ©nor grave et soprano perçant, se plaĂźtĂ  jouer les boutefeux (
) et oĂč de lĂ  ilrĂ©ussit Ă  conjuguer les souffles de l’équilibre et du dĂ©sĂ©quilibre. »Robert Latxague, Jazz Magazine, Mai 2007.

Charlotte Productions

Le label initialement nommĂ© BECABEL/CHARLOTTE RECORDS -parce que rĂ©sultant d'une volontĂ© com-mune de produire trois projets deFrançois MĂ©chali : DĂ©tachementsD'orchestre, Tribute to Mingus, Triptyque -est devenu Charlotte productions, prĂ©-nom de notre fille parce que Françoisne souhaitait pas du tout ĂȘtre impliquĂ©dans le fonctionnement de ce label, seconsacrant entiĂšrement Ă  son mĂ©tier demusicien.

Isabelle MĂ©chali

Une passerelle entre le jazz et la musiquearabo andalouse pour un authentique musi-cien de jazz ancré dans de profondes racines.

Document interne

Chief Inspector

Dans une discussion avec mafemme, je lui ai dit : « si j’ai unlabel, ça s’appellera Chief Inspector ».

promesses. L’Association Ă  laRecherche d’un Folklore Imaginaireest nĂ©e officiellement le 18 fĂ©vrier1977.Tout est dĂ©jĂ  dans son intitulĂ© :une Association Ă  la Recherched’un Folklore Imaginaire. Imaginersa propre crĂ©ation Ă  partir d’in-fluences diverses et collectives, telest en vĂ©ritĂ© le projet ambitieuxque l’Arfi a su rĂ©aliser au fil des annĂ©es.

« Quel bonheur ! ("choc" Jazzman)L’ARFI a 30 ans, la Marmite itou. Etelle bout toujours, Ă  gros bouillons,rajeunie (je ne parle pas de la jeunessedu cƓur) par des Ă©lĂ©ments et instru-ments neufs. Et l’on en prend plein lesoreilles dĂšs lÂčouverture : une furieusecharge sonore qui n’a rien Ă  envier auxCanto General, Municipale Balcanicaou fanfarons de Kusturica, sans quel’esprit, les couleurs, le style, le sonARFI et le sens du chant que chacundes musiciens possĂšde au fond de lui-mĂȘme, ne soient piĂ©tinĂ©s par cette trĂ©pidante jeunesse ! Avec toujours cettesensation de libertĂ©, dÂčenthousiasme etde joie qui fait deviner que, mĂȘme enstudio, ils ne sont pas figĂ©s derriĂšreleurs partitions. N’y perce aucune nostalgie post free, mais une vitalitĂ© de tous les instants, un ressourcementpermanent qui exclut toute idĂ©e d’unpassĂ© forcĂ©ment meilleur. À l’ARFI,chaque petit matin annonce une nouvelle journĂ©e, diffĂ©rente de la veillesans que celle-ci soit oubliĂ©e. Cela faittrente ans que ça dure, et on ne s’enlasse pas ! Chaque disque de laMarmite Infernale est un bonheurrenouvelĂ©. »

Jean Buzelin, Jazzman, Janvier 2008

Arts & Spectacles

Le A de arts pour des raisons alphabé-tiques. Arts pour la respectabilité et lesérieux. Spectacles parce que l'activitéprincipale de la société (à l'origine) étaitle spectacle vivant. Mais, il n'y a pas euune grande réflexion sur ce choix, c'estvenu comme ça.

Jean-Paul Bazin

« Premier vol.Le trio NBB débute avec un disque trÚsréussi, combinant le piano classique etde nombreuses influences contempo-raines. NBB, comme Stéphane Nicault(piano), Jean-Paul Bazin (batterie) etWilliam Bilman (batterie) : un trio àl'instrumentation classique mais à lamusique réellement originale. Intitulél'Envolée pour célébrer le grand démar-

« Saxophoniste particuliÚrement solideet appliqué pour le premier de ses troisenregistrements (L'appel des sens,1999),Sylvain Del Campo a, depuis, nette-ment affirmé son style et incontestable-ment grimpé de deux divisions : unetechnique portée au presque plus hautpoint, une sonorité "rentre dedans" trÚsjouissive et une volubilité qui le fontrejoindre le clan aisément identifiabledes Kenny Garrett, Di Battista, RosarioGiuliani et, par-dessus tout, VincentHerring, dont on a l'impression icid'écouter un frÚre jumeau (ce qui nepose aucun problÚme en soi) .../... »

Eric Quenot, Jazz Magazine, Juillet/Août 2008

Archieball

"Archieball" est composĂ© de "Archie"et de "ball".C’était un coup d'envoi, un coup d'essai, une tentative d'atteindre ce quiressemblait Ă  un rĂȘve Ă©voquĂ© depuis denombreuses annĂ©es : avoir son proprelabel, lancer sa propre maison de production et aussi son propre bureaude gestion des concerts. L'idĂ©e Ă©tant de lancer la balle pas trop haut en espĂ©rant faire mieux petit Ă  petit ..."Archieball" fait aussi penser Ă "Archiebald" qui est un prĂ©nom maispas celui d'Archie Shepp qui senomme Archie comme un de sesoncles. Lorsqu'il Ă©tait enfant, les enfantss'amusaient Ă  l'appeler Archiebald ;"bald" signifie chauve ... Mais Archieavait alors beaucoup de cheveux.Archie Shepp a maintenant le crĂąnelisse et la sonoritĂ© d ‘"Archieball" estpour lui une petite plaisanterie, unepetite revanche sur les taquineries d'enfance.

Valentine Gauthier

« La grande Diva brĂ©silienne dans un programme de reprises subtilement revisitĂ©es. MĂŽnica Passos est une crĂ©ature fellinienne, maternelle et inquiĂ©tante Ă  la fois, diva Ă©bouriffante au grandcoeur capable de toutes les trouvailles et audaces. Impossible de lui rĂ©sister.Dans son nouvel album Lemniscate(nom du symbole de l’infini) qui paraĂźtsur le label Archieball d’Archie Shepp,elle revient avec une musicalitĂ© et unesincĂ©ritĂ© constantes sur une poignĂ©e destandards Ă©crasants, inabordables pourn’importe qui d’autre qu’elle, de « Riders on the storm » Ă  « Carmen »en passant par « La mĂ©moire et la mer »(de LĂ©o FerrĂ©). Du grand art, unegrande dame. »

J.-L. Caradec

Arfi

Le Label Arfi, un label de musiciens,est le reflet d’une musique quitrouve son accomplissement sur lascĂšne, qu’il s’agisse d’un groupe oud’un projet particulier comme unemusique pour un film. Et lorsqu’elleest enregistrĂ©e, ces cultivateurs duson ont le bon goĂ»t de s’entourerdes meilleurs metteurs en conservedu moment, afin que la rĂ©coltegarde toute sa saveur premiĂšre ettout son enthousiasme. PrĂšs de 50disques depuis les premiĂšres productions sur Arfi move, des collaborations multiples et unenouvelle collection pleine de

43L’origine du monde des disques

AA, le petit faucheux

...française Ă©videmment ! On neveut pas d’histoires, surtout pourune musique sans frontiĂšres. Enfait, Bernard AimĂ© et moi-mĂȘme,Michel Audureau, avions dans unpremier temps souhaitĂ© l’appelerA2 pour le jeux de mots entre leprojet duel et les initiales de nosdeux patronymes. Il s’est trouvĂ©que A2 Ă©tait dĂ©jĂ  une marquedĂ©posĂ©e donc inutilisable. Nousavons conservĂ© l’idĂ©e de l’initialedes deux patronymes tout en cherchant Ă  lui donner un sensplus proche du projet ce qui adonnĂ© Accord Accort. Mais le dirigeant, dont je me suis empressĂ©d’oublier le nom, de la collectionAccord (classique) nous a menacĂ©sde procĂšs pour homophonie (lamorale est sauve). Il a Ă©tĂ© conclu Ă l’amiable, terme impropre s’il enest, que nous nous appellerionsseulement AA. Comme AccordAccort et comme AimĂ© Audureau,ou le contraire. Vous voilĂ  doncrenseignĂ©s sur cette origine mouvementĂ©e. Quant au sens deAccord Accort, il est celui du dictionnaire Ă  savoir : accord agrĂ©able.

Michel Audureau

«Le pianiste Eric Watson et le contrebassisteJohn Lindberg, complices de longue date,retrouvent le batteur Bill Elgart pour une“premiĂšre” en trio enregistrĂ©e “live”. Unemusique d’une rare sĂ©duction, Ă©minemmentpersonnelle, des compositions originales d’unegrande beautĂ©, l’un des sons de piano les plusprofonds qu’on puisse entendre aujourd’hui :une maniĂšre de perfection dans le format dutrio jazz.»

Jazz Actuel

AJMI series

1) parce que c'est le label de l'Ajmi(Association pour le jazz et lamusique improvisée - Avignon)2) "séries" parce que nous le déclinons (le label) en séries de 9 :de 1 à 9, puis de 10 à 18 (la sérieactuelle), ensuite (si tout va bien!)de 19 à 27 ... L'idée étant d'évoluergraphiquement à chaque changement de série.

Jean-Paul Ricard

«Ces quatre-là marient deux approchesavec une rare réussite : un sens de larecherche qui privilégie les sons, les

contrastes, les heurts, les lignes de fuite... etun goĂ»t mĂ©lodique prononcĂ©, souvent en apesanteur (Les instants dĂ©robĂ©s). Leur propos s’épanouit dans le vaste panorama dujazz contemporain conjuguĂ© aux musiques europĂ©ennes.»

Anne Ramade, Jazzman, Mars 2005

Amor Fati

« Amor fati : ne rien vouloir d'autre que ce qui est, ni devantsoi, ni derriÚre soi, ni dans les siÚcles des siÚcles. Ne pas se contenterde supporter l'inéluctable, et encoremoins se le dissimuler - tout idéa-lisme est une maniÚre de se mentirdevant l'inéluctable - mais l'aimer... »

Friedrich Nietzsche, Ecce Homo

« Chez Benjamin Bondonneau (clarinette) etFabrice Charles (trombone), on retrouve lesdeux attitudes, improviser, travailler avec cequ'on a, et aussi écouter et faire entendre lepaysage. Utilisation de l'acoustique naturelle,jeu avec son double, placement dans le paysage, transparence, présence organique etsensation animale. Une approche trÚs concrÚtede la matiÚre sonore à l'exemple de l'eau oudu feu qui deviennent craquements dedisques. Et puis le processus s'inverse, lesmusiciens ne jouent pas avec la nature, c'estelle qui joue avec eux - différence de position-nement. On arrive à en oublier leur présence,ils ne sont pas toujours là, pour se laisserprendre par le flux de ce véritable road movie.Une musique pensée pour le disque et l'écoutedomestique. »JérÎme Noetinger, Revu et Corrigé, Septembre 2007

Aphrodite Records

A la création du label, impossible detrouver un nom, les noms qui me plai-saient étaient tous enregistrés et proté-gés... Lors d'un dßner au restaurant, laquestion revient sur la table... un peu endésespoir... Ma petite Léa (11 ans...)nous fait une remarque "tu n'as qu'àl'appeler comme ta copine à la mai-son..." évidemment interrogation detous... encore plus de ma compagne... nous l'interrogeons... oui lafille à la maison... tu en as plusieursetc.... En fait, il s'agit des statues en albù-tre que j'achÚte à chaque visite enGrÚce... Evidemment, Aphrodite figureen bonne place ! Tous retrouvent lesourire et aprÚs vérification des dépÎts àl'inpi, il est possible de créer APHRODITE RECORDS.

JJ Grabowski

rage public de cette formation, il faitentendre des compositions originales du batteur et du pianiste. Les trois musiciens yexploitent au mieux les possibilitĂ©s dutrio en Ă©chappant Ă  la formule du pianoaccompagnĂ©. Ici, la basse Ă©lectrique, particu-liĂšrement mobile, et la batterie, d'unegrande musicalitĂ©, participent pleine-ment Ă  la construction d'un univers oĂčse combinent la technique du piano clas-sique, les inspirations des annĂ©es 1970et l'hĂ©ritage bien assimilĂ© des fusionsdiverses auxquelles le jazz a Ă©tĂ© conviĂ©...»

Denis Constant-Martin

Axolotl Jazz

Axolotl jazz est né en 1993 d'uneconversation autour d'un piano avecFrançois Tusques. Le premier album futOctaÚdre qui, comme pour d'autres quisuivirent, jetait une passerelle entre la littérature et le jazz (ici Cortazar).L'album reçut une critique plus qu'élogieuse (classé dans les 10 meilleurs disques de l'année par LeMonde). D'autres albums ont suivi avecdes partenaires trÚs divers (CésariusAlvim, Lee Konitz, Patrick Favre,Guillaume de Chassy, Frédéric Jeanne,Jeff Gardner...). Actuellement, le labelproduit sous licence deux albums àsavoir le trio Edwin Berg, EricSurménian, Frédéric Jeanne et pour ladeuxiÚme fois le duo Guillaume deChassy - Daniel Yvinec qui viennentd'enregistrer avec Paul Motian et MarkMurphy.

Jean-Louis Wiart

« (...) on est saisi d'emblée par la profondeurde ce piano (...) disposant d'un toucher délicat Patrick Favre éblouit par la maniÚredont il fait respirer ses phrases, la logique deses improvisations (...) une belle lumiÚrenimbe sa musique, un jazz intensémentlyrique que l'on applaudit à deux mains. »

Pierre de Chocqueuse, Jazzman

BeeJazz

La maison de disques Ă  l'origine dulabel Ă©tant Abeillemusique le nom surfesur la thĂ©matique autour des abeilles, etBEEJAZZ signifie avant tout le "miel", lenectar du jazz. Ensuite BEEJAZZ c'estaussi « Be » Jazz, ĂȘtre jazz : ĂȘtre investide, par, et pour le jazz.

« La musique est toujours là, parfaite-ment façonnée et pour retrouver uneintensité similaire, on pense à la forcedu trio Gateway qui réunissait JohnAbercrombie, Dave Holland et Jack de

BENJAMIN BONDONNEAUFABRICE CHARLES

DORDOGNEAmor Fati FATUM 011

SYLVAIN DEL CAMPO ECLIPSIS

Aphrodite Records APH 106011-8

LA MARMITE INFERNALEENVOYEZ LA SUITE

Arfi AM042

STÉPHANE NICAULTJEAN-PAUL BAZIN WILLIAM BILMAN

L’ENVOLÉEArts et spectacles ASCD100105

FRANÇOIS MÉCHALI LA TRANSMÉDITERRANÉENNE

Charlotte CP 207

MANU CODJIA SONGLINESBeejazz BEE018

VÉRONIQUE - BINETBOLCATO - ROLLET

EAU FORTE - QUATRE À QUATREAJMI AJM09

ERIC WATSON JOHN LINDBERG BILL ELGART

THE FOOL SCHOOLAA 312602

MÔNICA PASSOS LEMNISCATE

Archieball ARCH0801

PATRICK FAVRE TRIO INTENSE

Axolotl AXO 108

ANDRÉ JAUMESAPTO RAHARJO

GAMELAN PROJECT FIRSTSESSIONCelp 55 56

Page 44: allumes du jazz

Ce nom est un hommage au personnage des films La PanthĂšreRose, de Blake Edwards, interprĂ©tĂ©par Peter Sellers qui est d’abordInspector Clouseau et qui devientChief Inspector Clouseau. A cetteĂ©poque, avec un ami journaliste etun ami disquaire, nous rĂ©pĂ©tionsen boucle les quelques phrasestirĂ©es des nombreuses scĂšnesmythiques de cette sĂ©rie de films.

Nicolas Netter

« On a rarement entendu des textesd’une telle finesse portĂ©s, enchantĂ©s parl’écriture orchestrale. Une conversationmusicale au lyrisme novateur, qui sejoue tant dans l’engouement collectifqu’à travers des contrepoints facĂ©tieux. »

Jazzman.fr

Circum-Disc

“Circum-Disc” est le nom qui estvenu assez naturellement quand lecollectif Circum, collectif d’unedizaine de musiciens actifs dans lejazz et les musiques improvisĂ©es, adĂ©cidĂ© de produire ses propresdisques. “Circum” Ă©voque pour lesmusiciens qui composent le collec-tif l’idĂ©e d’un cercle trĂšs ouvertautour duquel peuvent gravitermusiciens, projets, influences,public...

Peter Orins

Prolongement du projet créé en 2006au Vietnam, le disque Bai Hat explorela richesse de la musique traditionnellede Hué confrontée au jazz contempo-rain et improvisé de Circum. Lamusique écrite au Vietnam par OlivierBenoit, Sébastien Beaumont et PeterOrins se nourrit de leur séjour à Hué,ancienne cité impériale, et de la culture traditionnelle vietnamienne. Une écriture trÚs mélodique...

Document interne

44 L’origine du monde des disquesL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Cismonte Ăš Pumonti

D'autres Cordes

D'Autres Cordes pour les donner Ă entendre (les autres).

Franck Vigroux

« La musique de Push The triangle estune des plus excitantes qui se puissententendre aujourd'hui dans le domainedu jazz dit vivant. »

Serge Loupien, Libération

EMD

Lorsque les initiateurs du label lorrain se sont vu refuser le nom"CINQ SUR CINQ" par la préfec-ture au moment de la création dulabel, parce que "déjà pris",Dominique Simon (ex-président etmembre fondateur d'EMD) a sortide son chapeau "Les EtonnantsMessieurs Durand" nom du groupede rock étudiant des années 90,dont il était l'un des chanteurs etfondateurs. L'idée d'associer unnom de famille bien français"Durand" avec l'adjectif "étonnants"pour s'approprier une musiquemarquée par ses origines américainesavait été trouvée par la bande dejazzeux / rockeux lors d'une soiréebien arrosée !

« Sous un titre palindromique, dix-neuf petites piÚces dont la plupart

n’excĂšdent pas les fatidiques troisminutes des vieux 78 tours. C’est assezdire la densitĂ© de chacune : toute pro-lixitĂ© en est bannie. Il s’agit d’aller Ă l’essentiel, de dĂ©finir en quelques notesune couleur et un climat. Ce quiimplique une prĂ©cision d’entomologisteet une entente qui ne s’autorise pas lemoindre Ă©cart... la thĂ©matique, origi-nale Ă  l’exception de Giant Steps, estassez variĂ©e pour Ă©viter toute uniformitĂ©et l’ennui qui en dĂ©coule d’ordinaire.On se dĂ©lecte donc d’un bout Ă  l’autre Ă l’écoute de ces histoires courtes dont leschutes, parfois insolites, ne sont passans Ă©voquer l’art elliptique du haĂŻku. »

Jacques Aboucaya, Septembre 2005

Emil 13

EMIL signifie ExpériencesMusicales et Improvisées enLorraine, et le 13 est le nombre demusiciens impliqués dans le projetmusical "la 20Úme pulsation", com-mande du festival NJP en 1993, unbig band déjà à l'époque, qui adonné naissance au collectif....

«... Le disque s’articule autour de cinqlongues compositions Ă  tiroirs ou vien-nent se croiser toutes les influences pos-sibles mais surtout un foisonnementd’idĂ©es originales, solides et solitaires,innovantes, savamment orchestrĂ©es ettĂ©moins d’une bonne humeur jamaisdĂ©mentie... Le rĂ©sultat mĂȘlant Ă  un jazzde stricte obĂ©dience des envolĂ©es free,l’énergie du jazz-rock et la dĂ©rision dumusic-hall...»

Joël Pagier, Improjazz

Emouvance

"Emouvance" n'est rien d'autre quela contraction de deux mots,"émouvant" et "mouvance", soit, engros, de l'émotion, et du mouve-ment. Mais depuis la création de cebarbarisme que l'AcadémieFrançaise nous reproche encore,nous nous sommes beaucoupdécontractés !

Guillaume Pierrat

« Un chant ample se dĂ©ploie, souventd'une beautĂ© saisissante. C'est unemusique de raison et de dĂ©raison, devolontĂ© et d'urgence spontanĂ©e, dedanse et de mĂ©ditation. Ce disque porteplus de folie, de tendresse et de rĂȘve,donc de musique que la plupart de ceux

qui sortent habituellement. ClaudeTchamitchian et ses compagnons de jeuont la capacitĂ© rare de larguer codes etstructures et, au-delĂ  (ou au-deçà) detoute routine, de s'inventer les cheminsles moins balisĂ©s afin de cerner, d'effleurer ce qui pourrait bien ĂȘtre l'essence du jazz, la musique premiĂšre. »

F. MĂ©dioni, Jazz Magazine

Evidence (LMD productions)

3 origines : tout d'abord bien sûr lethÚme de Thelonious Monk, mais ila été choisi aussi parce qu'àl'époque cela nous paraissait une"évidence" de nous investir dans laproduction des musiques qui nousimportaient et parce que ce mot enanglais veut dire témoignage,preuve...

Sylvain .Kassap

«AccompagnĂ© de Didier Petit (violon-celle et voix), HĂ©lĂšne LabarriĂšre (contre-basse) et Edward Perraud (batterie etpercussions), Sylvain Kassap nous livreune Ă©criture trĂšs contemporaine, radi-cale et aboutie, servie par une sectionrythmique tout terrain littĂ©ralementĂ©poustouflante. L’univers de « BoĂźtes »est riche en nuances et en couleurs, avec une prĂ©cision poussĂ©ejusqu’aux dĂ©tails les plus infimes del’espace sonore... Mais c’est bienSylvain Kassap qui est le vĂ©ritable cata-lyseur d’une forme convulsive de lyrismepeu entendue jusqu’alors mais quimĂ©rite sa place au plus haut niveau. »

Philippe Gimet, Octopus 2004

Free Lance (JPR production)

Le label Free Lance est né en 1978(il y a trente ans donc...) alors quej'étais encore journaliste à l'AFP.Dans la Presse, le "free lance", c'estle journaliste pigiste, indépendant,franc-tireur... Cela me paraissaitconvenir parfaitement au petitlabel indépendant que je lançais àcette époque. Et comme FreeLance n'est jamais passé sous lecontrÎle de plus gros que lui (nid'ailleurs de plus petit que lui), lelabel mérite toujours son appellation,me semble-t-il.

JPR

« Du Blues le plus Ăąprement "lowdown" Ă  tels emportements libertaires,en passant par la fĂȘte souple ducalypso, voici le jazz mis en tous ses

Ă©tats (de choc, d'urgence, de guerre, derĂȘve) par l'un des plus intelligentsmusiciens apparus avec le free, MarionBrown. »

Jean-Pierre Moussaron, Jazz Magazine

Gimini

Gimini vient des différentes signifi-cations de mots approchants.Gemini est le nom latin de laconstellation des Gémeaux, c'est lesecond programme de vols spa-tiaux et Jiminy le criquet est labonne conscience de Pinocchio deCarlo Collodi. Le logo au départétait un oiseau volant au-dessus desanneaux de Saturne.

GĂ©rard Lhomme

« (...) l'univers développé fait la partbelle aux tourneries rythmiques,promptes à vous faire bouger de votrefauteuil, mais témoigne aussi bien de laconnivence de chacun, d'une ententecollective fondée sur la reconnaissancemutuelle des deux univers que sont lejazz et la musique Mandingue... LydiaDomancich (...) compose une suite dethÚmes qui ne tendent jamais à devaines effusions, ni à saupoudrer dequelques tics exotiques, mais plutÎt àvaloriser l'originalité de chacun enfonction de l'autre... »

Jacques Denis, Jazzman

GRRR

GRRR, comme une envie de mordre ! Une onomatopée internationale se référant à labande dessinée. Depuis la créationdu label en 1975, nous n'avons pasperdu notre mordant, plus quejamais nécessaire pour changer lecours du temps...

JJB

« Ouvrir de nouveaux champs d'expéri-mentation : convoquer (les états géné-raux de la pop d'aujourd'hui), provo-quer (des rencontres, des réactions), évoquer (tout un cinéma mental) - etsur ce plan, Machiavel est une réussiteindéniable. Princier ! »

S.Ollivier, Les Inrockuptibles

in situ

In situ, ça peut vous arriver !A l'origine des origines "in situ"Ă©tait "in side", mais "in fine" nousl'avons appelĂ© "in situ", car vu d' "inside" cela nous semblait plusjuste qu' "in vivo". En bref, commedes "in nocent" que nous Ă©tions, ilnous paraissait "in intĂ©ressant"d'appeler "in situ" autrement que"in situ". En effet, cette dĂ©nomina-tion Ă©tait plutĂŽt "in habituelle" Ă cette Ă©poque, mĂȘme si certainsituationniste Ă©tait dĂ©jĂ  passĂ© avantle "in". Comment pourrait-on appe-ler autrement une collection dontl'"inimaginable" est la raison d'ĂȘtre !Et finalement aujourd'hui, qui nerĂȘve d'ĂȘtre "in"? Dans ce cas, autantĂȘtre "situ" avec, car "si tu" savaiscombien de bonheur nous aapportĂ© le "in" qui va avec le "situ",tu serais toi-mĂȘme "in situ". Restonsheureux !!!

Didier Petit et Théo Jarrier

« Joe McPhee et Daunik Lazro vaga-bondent depuis si longtemps dans l'his-toire du jazz et des musiques improvi-sées qu'ils en sont à la fois les héritierset les fossoyeurs. Nancy, avril 1991, untrop court moment, débarrassés dusouci d'innover, les souffles se sontconjugués - une presque indécente inti-mité. »

Jim A Musiques

C’est tout simple : le fondateur, JimAssan, se faisait appeler au dĂ©butJim A. (Quelle idĂ©e !).Par la suite, il a mieux assumĂ© defaire figurer son nom en entier...

Jim Assan

« (...) d'autant que le cv des musiciensimpose le respect : Marc-Michel LeBévillon et François Laizeau notam-ment ont respectivement tenu la basseaux cÎtés de Michel Legrand et lesbaguettes au sein de Magma. Tout cebeau monde s'est avant tout fait plaisiren mettant en boßte les standards qu'ilinterprÚte dans les clubs. (...) Du jazzd'amateur au sens noble et donc sansprétention. »

Thomas Marcuola, Jazz Hot

VINCENT COURTOIS ZE JAM AFANE L’HOMME AVION

Chief inspector CHIN200813

PUSH THE TRIANGLEREPUSH MACHINA

D’autres Cordes DAC 091

LE GROUPE EMILA FOND DEDANSEmil 13 LE 007

HUE - CIRCUM BAI HAT

Circum disc CIDI802

PIERRE-ALAIN GOUALCHFRANCK AGULHONTIKIT, HISTOIRES

COURTES POUR PIANO ETBATTERIEEMD 0401

BILL COLEMANJEF GILSON BIG BAND

Cismonte & Pumonti cp33167

CHRISTEL ASSAN NATURE BOY

Jim A musiques JIMA2

NEW LOUSADZAK HUMAN SONGS

Emouvance EMV1025

MARION BROWN QUARTETBACK TO PARIS

Free Lance FRL-CD 002

UN DRAME MUSICALINSTANTANÉMACHIAVELGRRR 2023

SYLVAIN KASSAP QUARTETBOÎTES

Evidence fa 475

MADOMKOD’OUEST EN OUEST

Gimini GM 1018

JOE MC PHEE DAUNIK LAZROÉLAN IMPULSEIn situ IS075

Page 45: allumes du jazz

AMISFOR FRANCK WRIGHT

Label usine 1003

45L’origine du monde des disquesL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

Label Bleu

J’ai trouvĂ© le nom Label Bleu en jouantautour de l’idĂ©e du bleu, du jeu et del’énergie. Je me souviens que je voulaisme prĂ©munir du sĂ©rieux qui hantait lescouvents du jazz. Le jeu de mots rĂ©son-nait comme une provocation, c’était unpeu l’almanach Vermot Ă  l’examend’entrĂ©e de la rue d’Ulm.La Maison de la Culture d’Amiens Ă©taitnotre terrain de jeu.

Michel Orier

«Bubbemeises, c’est-Ă -dire « les men-songes de ma grand-mĂšre »... Toute lasaveur affective et ironique de la langueyiddish se trouve concentrĂ©e dans le titrede ce nouvel opus du New-YorkaisDavid Krakauer. Encore une fois officieĂ  ses cĂŽtĂ©s le jeune Canadien Socalled,un surdouĂ© du sampler et du sĂ©quen-ceur. Sans compter la guitare funky deSheryl Bailey et l’accordĂ©on guincheurde Will Holshouser.C’est dire que les musiques du mariageashkĂ©naze sont menĂ©es avec pĂȘche et vir-tuositĂ©. Et que les sanglots longs hĂ©ritĂ©sdu chant synagogal se transmuent enun swing lorgnant Ă  l’occasion vers latechno ou le hip-hop. Le tout est agrĂ©-mentĂ© d’échos de ce mĂ©lange d’alle-mand, d’hĂ©breu, de slave et de diversidiomes latins qu’est le yiddish. A l’oc-casion s’y insinuent des dĂ©rives vers leshappenings contemporains, entre blueset bande-son cinĂ©matographique. Unbrin hĂ©tĂ©roclite, peut-ĂȘtre, mais festif Ă souhait, tout en restant Ă  mille lieuesdes chemins balisĂ©s.»

Eliane Azoulay, Télérama

Label Forge

La lĂ©gende de l’harmonieux forgeron

Un jour, Pythagore se promenaiten rĂ©flĂ©chissant aux problĂšmes dela consonance, et cherchait s’ilpouvait imaginer pour l’oreille unsecours analogue Ă  celui que possĂšde la vue avec le compas ou larĂšgle, le toucher avec les balancesou les mesures. Il vint Ă  passer, parune coĂŻncidence providentielle,devant un atelier de forgeron etentendit trĂšs distinctement desmarteaux de fer frappant sur l’enclume et donnant des sonsconsonants entre eux, Ă  l’exceptiond’un seul couple. Rempli de joie, ilentra dans l’atelier comme si undieu secondait son dessein, et pardes expĂ©riences variĂ©es reconnutque c’était la diffĂ©rence de poidsqui causait la diffĂ©rence de son, etnon l’effort des forgerons, ni laforce des marteaux. Il releva avecsoin le poids des marteaux et leurforce impulsive, puis rentra chezlui et continua l’expĂ©rience, d’ailleurs facile Ă  reconstituer : ilne faut qu’une ficelle mince, de 25cm environ, un crochet de fil defer et des poids de cuisine de fonte.Qu’il vous prenne un jour la fantaisie de la rĂ©pĂ©ter... Et vous constaterez qu’elle est fausse !

Le rapport des poids n’a rien Ă  voiravec les intervalles cherchĂ©s. EtnĂ©anmoins pendant quinze siĂšcles,on l’a enseignĂ©e comme un dogme

Ă  une soixantaine de gĂ©nĂ©rations.On la trouve relatĂ©e par Gaudence,Jamblique, Macrobe, l’Hagiopolite,BoĂšce. Ce dernier, au VIe siĂšcle, latransmit au Moyen Age qui larĂ©pĂ©ta fidĂšlement. Elle Ă©tait encorecourante au XVIe siĂšcle. On adonc recopiĂ© pendant vingt-deuxsiĂšcles le rĂ©cit d’une expĂ©riencefantaisiste que cinq minutes et unbout de ficelle eussent suffi Ă  rectifier !

Légende (ici simplifiée) rapportéepar Nicomaque au IIÚ siÚcle denotre Úre.

"Mais ce texte est peut-ĂȘtre postĂ©rieur Ă une rĂ©union de fondation duCollectif oĂč tout simplement Ă©taitĂ©voquĂ©e l'idĂ©e d'un travail musicaloĂč chaque note Ă©tait forgĂ©e dans uncreuset oĂč chacun apportait son souffle crĂ©atif ... "

René Robin

« TantĂŽt portĂ©e par les accents desmusiques traditionnelles, tantĂŽt ancrĂ©edans le patrimoine fertile de composi-teurs du XXe siĂšcle tels que DukeEllington, Charlie Mingus, OlivierMessiaen, György Ligeti (...), l’aventureNOVO s’appuie bel et bien sur des compositions originales construites surmesure dans une recherche permanentede couleurs, de dynamiques propres Ă  cequartet. »

Michel Doris, Le Dauphiné Libéré

Label Hemiola

Hemiola vient du mot Hemiole quidésigne en musique une superposi-tion de rythmes ou métriques ...l'idée nous plaisait et le "son" aussi.

Murat ÖztĂŒrk

« En dĂ©pit de la connotation pĂ©jorativesouvent liĂ©e Ă  ce terme, de la mĂ©fiancelĂ©gitime que suscite le mariage improba-ble de la carpe et du lapin, parlera-t-onici de « cross- over » ? Oui, si l'onconsidĂšre que, pour son second opus,ÖztĂŒrk campe Ă  la croisĂ©e des cheminscomme le firent avant lui Jarrett ou, enremontant dans l'histoire, Bill Evans.On conviendra qu'il est des rĂ©fĂ©rencesmoins flatteuses. Or, prĂ©cisĂ©ment, si lepianiste rappelle le premier nommĂ©,pĂ©riode « Köln Concert » - par les rĂ©itĂ©-rations insistantes, par le lyrismeromantique ou l'Ă©nergie de certaines

envolées -, l'univers du second, safinesse de toucher, sa science de l'harmonieet des dynamiques, ne lui sont pasdavantage étrangers...»

Jacques Aboucaya, Jazz Magazine

Label Usine

C'est Luciano Pagliarini qui en a eu l'idĂ©e. Il avait en tĂȘte le labelFactory (fabrique, usin) mais c'Ă©taitdĂ©jĂ  pris et en plus il vit Ă  Audun leTiche pays minier et sidĂ©rurgique. D'ailleurs, l'album defer et de feu a Ă©tĂ© enregistrĂ© dansun laminoir Ă  Dudelange. Donc, çacorrespond Ă  une rĂ©alitĂ© industrielleet artisanale en mĂȘme temps, et onpeut l'entendre comme "la belleusine" qui fabrique des cds, danscette rĂ©gion oĂč Ă  Gondrange chezMital l'Ă©nervĂ© du "travaillerpeluche pour gagner peluche" aencore roulĂ© les sidĂ©rurgistes pourla Ă©niĂšme fois.

JĂ©rĂŽme Bourdellon

«Ce disque est out enlumin" de thermiqueslyriques, envoléees et contre-chants ;superbe étrave de Daunik Lazro quilaisse un sillage fumant, danses etvoliÚres bariolées de JérÎme Bourdellon,calligraphie veinée d'André Jaume,vitraux et buées vocales de Joe MPhee.Poignant et somptueux.»

Guillaume Tarche

Laborie

Le label Laborie est nĂ© de l'aventuredu Centre Culturel de Rencontrede La Borie : lieu de rencontres, derecherche et de crĂ©ation de toutesles musiques. Il a pour vocationd'accompagner les artistes qui viennent travailler et enregistrerdans un manoir historique rĂ©amĂ©nagĂ©, au cƓur de la campagne limousine, Ă  deux pas de Limoges.

« Yaron Herman est accompagné dubatteur Gerald Cleaver et du contrebas-siste Matt Brewer. Le trio présente sondernier disque, A Time For Everything,sorti fin 2007, pour lequel ils ont suréunir Scribine et Björk, et des stan-dards comme "In The wee Small HoursOf The Morning" avec l'"Halleluiah"de Jeff Buckley. »

Midi Libre

Le Triton

Le Triton « diabolus in musica » estun intervalle de 3 tons entiers long-temps banni. Cet intervalle est trĂšsutilisĂ© dans la musique contempo-raine et dans le jazz, il est signe demodernitĂ© et de libĂ©ration de lamusique aprĂšs une longue pĂ©rioded’inquisition.

«Dark Shot, le quatriĂšme opus dugroupe laisse s'exprimer les sensibilitĂ©smusicales de chacun des musiciens(puisque tous composent), et l'ensembleest pourtant trĂšs cohĂ©rent, preuve d'unematuritĂ© dĂ©sormais indĂ©niable. C’est unalbum sobre, efficace et synthĂ©tique. De"Black P" Ă  "Nosh Partitas", c'est unvoyage ininterrompu vers l'Ă©nergie bruteque propose One Shot, avec un son deplus en plus rock, mais aussi sansdoute de plus en plus sombre. Les ver-sions live de ces nouveaux titres, prĂ©sen-tĂ©es sur le DVD, sont Ă  l'image de cequ'est le groupe, sur scĂšne comme enstudio : concentration, exigence et maĂź-trise sont au service d’une musiqueintense, organique et physique, dontl’essence n'Ă©pargne ni tympans nisueur.»

Fanny Layani, Progressia

Linoleum

Linoleum est juste le nom d'une demes compositions.

Laurent Rochelle

« Le Lilliput Orkestra apporte au jazzhexagonal la touche de malice et defraßcheur qui lui fait trop souventdéfaut. Avec ce troisiÚme album, nosgais lurons élargissent leur périmÚtred'intervention pour se faire émissairesde métissages du troisiÚme type, accom-plissant au passage une libre synthÚseentre l'esprit «downtown» du jazz new-yorkais et les audaces jubilatoires del'emblématique Arfi ! »

Solénoide, Avril 2008

La Nuit Transfigurée

1999, un siĂšcle que La NuitTransfigurĂ©e a Ă©tĂ© composĂ©e parArnold Schoenberg. Elle reprĂ©sente lelien entre l'Ă©poque post-romantique ducompositeur et sa pĂ©riode dodĂ©capho-nique, l'hĂ©ritage et l'avenir, la continuitĂ©vers la modernitĂ©. Le label a le dĂ©sir deprĂ©senter dans son catalogue toutes lesmusiques (passĂ©es et contemporaines)dans un seul souci d'authenticitĂ© etd'honnĂȘtetĂ©, allant de la musique clas-sique au contemporain Ă©crit, en passantpar la musique improvisĂ©e. C'est peut-ĂȘtre aussi l'occasion de "dĂ©cloisonner"les diffĂ©rents styles musicaux, pour nedĂ©fendre plus que la Musique.

Thierry Mathias

« Maintenant enfin, on entrouvre lecercle, on l'ouvre, on laisse entrerquelqu'un, on appelle quelqu'un, oubien l'on va soi-mĂȘme au-dehors, ons'Ă©lance. On n'ouvre pas le cercle ducĂŽtĂ© oĂč se pressent les anciennes forcesdu chaos, mais dans une autre rĂ©gion,crĂ©Ă©e par le cercle lui-mĂȘme. Comme si lecercle tendait lui-mĂȘme Ă  s'ouvrir surun futur, en fonction des forces enƓuvre qu'il abrite. Et cette fois, c'estpour rejoindre des forces de l'avenir, desforces cosmiques. On s'Ă©lance, on risqueune improvisation. Mais improviser,c'est rejoindre le Monde, ou se confon-dre avec lui. On sort de chez soi au fild'une chansonnette. »

Gilles Deleuze, FĂ©lix Guattari.

Marmouzic

Au départ, une association de musi-ciens et de comédiens : Le BonAlouate (l'alouate est un singe hur-leur d'Amazonie), puis un déména-gement en Bretagne qui a donné"Marmouzic" (Marmous est lesinge en breton).

Christophe Rocher

« Cet album est magnifique de maĂźtriseet de risques savamment calculĂ©s. (
)Sans nostalgie aucune (et bien mĂȘme,elle ne tĂ©moignerait pas de temps tropanciens), l’écoute de cet enregistrementme renvoie aussitĂŽt Ă  l’excellent concertdonnĂ© Ă  l’ITEMM, lors du rĂ©centEuropa Jazz du Mans, par ChristoferBjurström et Christophe Rocher. (
)Entre le piano, tantĂŽt fougueux, tantĂŽtrĂȘveur de Bjurström et la clarinetteacrobate de Rocher, la conversation, sur

scĂšne comme en studio, ne semble pasprĂšs de faiblir. L’un Ă©puise le rythmequand l’autre poursuit la mĂ©lodie. (
)Le silence des touches en appelle Ă  lapoĂ©sie d’un souffle torturĂ©. Chacun,ensemble ou sĂ©parĂ©ment, oscille entrel’intimitĂ© d’une composition fragile etl’énergie soudaine d’une improvisationdĂ©bridĂ©e
 (
) Et c’est ainsi que cetalbum est magnifique de maĂźtrise et derisques savamment calculĂ©s. Bjurströmet Rocher ne perdent jamais le contrĂŽlede leur propre discours. Ils le connais-sent sur le bout des doigts, au point des’en amuser fortement, et nous avec, enconsĂ©quence. (
). »

Improjazz, Joël Pagier

Musivi Jazzbank

Musiques vivantes, tout simplement.Et puis, la belle muse y vit, du moinsc’est ce qu’on dit. On ne sait si cettemuse, source d’inspiration, Ă©taitcomme AthĂ©na armĂ©e de sagesse etde prudence et tout droit sortie ducrĂąne de Zeus. L’histoire du Labelmontre que cette muse a flirtĂ© avecl’audace, l’hĂ©rĂ©sie (cf. Loco solo, lesolo fou du saxophoniste FrançoisCotinaud), la folie pure (cf.Rimbaud et son double, un coffretdĂ©diĂ© au poĂšte) ou la dĂ©raison (cf.François Cotinaud fait son RaymondQueneau). Robe de douceur (cf. Yom’enamori, autour des musiquesjudĂ©o-espagnoles), la muse s’amusede tout ce qui l’enchante.

François Cotinaud

«Une citation de "Misterioso", de TheloniousMonk, et trois variations sur la "SequenzaIX", de Luciano Berio, peuvent donner lesclés - jazz et musique contemporaine sourcesde l'improvisation - des musiques trÚs person-nelles créées par le saxophoniste. Par son sensde l'espace et du volume, une sonorité claire,le délié du découpage rythmique, Cotinaudfait de ses expressions spontanées des histoireschargées d'une sereine beauté. »

Sylvain Siclier, Le Monde

nato

nato était un Apache chiricahua cousinde Geronimo (il fait une apparitionaussi brÚve que stéréotypée dans JerrySpring de Jijé) ; une chatte siamoise fortement indépendante (pas facile àcaresser) hérita du nom ("je suis né" envieil espagnol) ; une maison de disquesqui n'a pas fini de naßtre, partagea cethéritage.

Jean Rochard

MURAT ÖZTÜRK CANDIES

Label Hemiola MOCD2

LILIPUT ORKESTRA ÇA URGE !

Linoleum LIN 007

BJURSTRÖM - ROCHERBJURSTRÖM-ROCHERMarmouzic MAR002

YARON HERMAN EN TRIOA TIME FOR EVERYTHING

Laborie LJ04

TONY COELES VOIX D’ITXASSOU

nato HS10054

QUARTET NOVOJARDIN VOLANTLa forge FOR2/1

ONE SHOTDARK SHOT

Le Triton TRI08515

CAMEL ZEKRILE CERCLE

La nuit transfigurée lnt 340122

FRANÇOIS COTINAUDLOCO SOLO

Musivi MJB 006CD

DAVID KRAKAUERBUBBEMEISES

Label bleu LBLC6677

Page 46: allumes du jazz

Rude Awakening présente

Le nom de Rude Awakening vientde rencontres de musiques impro-visées que j'ai commencé à organiserà Montpellier quand j'y suis arrivéen 2000... C'était des rencontres demusiciens d'univers trÚs différents(rock, jazz, musique impro, électro,chant lyrique...), j'avais donc cherchéun nom qui puisse qualifier le sentiment à la fois du public et desmusiciens lors de ces sessions et leterme "rude awakening", qui signifieplus ou moins "douche froide",m'avait été suggéré par une amieanglaise de passage. Par la suite un certain nombre des musiciensinvités ont continué à jouer plus ou moins réguliÚrement ensembleet le nom "rude awakening " estresté pour le collectif informel quis'est mis en place.

Aurélien Besnard

« Il y a, dans le deuxiÚme album decette formation issue d'une rencontre àMontpellier entre des musiciens françaiset danois, la promesse d'un travail endevenir. D'un work in progess. Basé surun tramage polyphonique, il donne àentendre une musique hésitante entrejazz et musique contemporaine. Ilémerge de beaux moments et quelquessolistes intéressants (pas tous malheu-reusement), comme ce clarinettiste aujeu intense ou bien ce guitariste quiinsuffle une vraie énergie au groupe.On reprochera cependant à cet albumqui se veut une suite, un manque decohérence et, parfois, un sentimentd'emporte-piÚce que n'aide pas une rythmique dans l'ensemble trÚs molle quicontribue à nous laisser indifférents. »

Jean-Marc Gelin, Jazzman

Saravah

Saravah est un vocable Yoruba,rĂ©pandu en AmĂ©rique du Sud parles esclaves, principalement auBrĂ©sil, et trĂšs prĂ©sent dans les rituelsde Macumba. Dans le cĂ©lĂšbre«Samba da bençao» Vinicius deMoraes, sur les notes de BadenPowell, salue ses confrĂšres musi-ciens par le «saravah»yoruba. Dans son adaptation enfrançais, Pierre Barouh rebaptise lachanson «Samba saravah».Quelques mois avant la crĂ©ation desĂ©ditions du mĂȘme nom, en 1966.

VÉRONIQUE BALMONT DOUCE HEURESaravah SHL2104

46 L’origine du monde des disquesL E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008

«De l’Espagne RĂ©publicaine Ă  Sowetoen passant par la Palestine, CheGuevara, Belfast, PĂ©kin et WoundedKnee, du Cante Ă  la rumba ; Tony Coen’oublie personne ; autant d’hymnes etde complaintes anonymes ou non dontle voisinage constitue une suite.»

Xavier Matthyssens, Jazz Magazine

nûba

nĂ»ba a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1990. Ce nomfait rĂ©fĂ©rence Ă  diverses affinitĂ©s del’époque, tout Ă  fait subjectivement :les Noubas qui vivent dans lesmonts Nouba au sud Soudan. Lesnoubats : modes traditionnels de lamusique arabo-andalouse. Enfin, lasonoritĂ© du mot, simple, dynamique,gai et ouvert.

J. MoriĂšres

« Tout commence par le vent, aurythme de la pulsation d'un mĂ©tronomeĂ©lectronique. Duo issu de la mouvancemontpelliĂ©raine, Jean MoriĂšres etPascale LabbĂ© jouent de la voix, dusouffle, de la vibration. Un langageinventĂ© au fil des voyages de laRoumanie au Burkina Faso, pourraconter ce qui n'est pas traduisible parde simples mots. Incantations reprisespar le saxo, cris, onomatopĂ©es, chuinte-ments : tout participe Ă  l'Ă©motion en unsubtil mĂ©lange de cordes vocales etd'instruments. Des instruments tradi-tionnels comme le tambour d'eau ou lessanzas. D'autres inventĂ©s par JeanMoriĂšres, telles ces flĂ»tes en bambou quiĂ©grĂšnent une priĂšre vieille comme lemonde. Un travail sur les Ă©tats d'Ă©mo-tion, une musique de climat oĂč la voixremarquable de Pascale LabbĂ© semble sefondre en un intemporel instrumentdonnant en partage le mystĂšre de lavibration. »

Petit Label

Pour les origines du nom du label,il n'y a malheureusement pasgrand-chose à dire, lors de la réu-nion primitive plusieurs choix ontété proposés, mais c'est ce nom trÚsfonctionnel, trÚs informatif, limiteconceptuel qui a été retenu, et c'està peu prÚs tout, il n'y a donc pasforcément besoin d'en parler.

Pascal Vigier

Principalement saxophoniste, Nicolas

Guillemet nous propose ici une Ɠuvre Ă quatre mains concoctĂ©e avec l’électroa-cousticien Marco Marini. Les deuxrĂȘveurs nous entraĂźnent dans un pĂ©ri-ple musical Ă  forte connotation shama-nique, trĂšs cinĂ©matographique, oĂč s’en-tremĂȘlent voix, instruments, et diversessources sonores triturĂ©es et dĂ©formĂ©esavec bonheur par nos deux pataphysi-ciens. Proche du court-mĂ©trage ou de lanouvelle, cette Ɠuvre surrĂ©aliste d’unseul tenant s’écoute d’une traite et pos-sĂšde ce mystĂ©rieux pouvoir de ces rĂȘvesĂ©tranges et complexes de l’enfance quinous marquent Ă  jamais.

Document interne

Potlatch

Ce mot, aux belles sonoritĂ©s, m'estvenu parce que je cherchais unnom qui symbolise ce qui est en jeuau cƓur de l'improvisation. Le pot-latch dĂ©signe des cĂ©rĂ©monies dansles tribus amĂ©rindiennes Ă©tudiĂ©espar l'ethnologue français MarcelMauss (et magnifiquement analy-sĂ©es dans son ouvrage principalL'essai sur le don). Le potlatch, c'estle dĂ©fi permanent avec une tripleobligation : donner, recevoir et ren-dre. Georges Bataille y a consacrĂ©un chapitre dans La part maudite.D'autres personnages, non moinsremarquables, ont Ă©galement uti-lisĂ© ce nom, comme titre d'un bul-letin, pour diffuser leurs idĂ©es sub-versives pendant les annĂ©es 1950.

Jacques Oger

« "It don't mean a thing if it ain't gotthat swing", aurait probablementdĂ©clarĂ© le bon Duke Ellington Ă  l'audi-tion de ce CD du Trio Sowari (PhilDurrant aux synthĂ©s et ordinateurs,Bertrand Denzler au tĂ©nor, BurkhardBeins aux percussions et objets), que leplus acharnĂ© des night-clubbers aurabien du mal Ă  trouver dansant.Pourtant Duke se serait fourvoyĂ©. CarmĂȘme s'il ne « swingue » pas, ThreeDances fait sens. A force de grogne-ments, de souffles, de frottements, ilĂ©chappe simplement aux critĂšres esthĂ©-tiques habituels, obligeant l'auditeurintriguĂ© (voire subjuguĂ©) Ă  modifierradicalement son apprĂ©hension de lamusique et, rien que pour cela, mĂ©riteun minimum de considĂ©ration. »

Serge Loupien, Epok

Quasart - Quark records

Effectivement, les Quarks eux sont lesplus petites particules élémentairesde matiÚre connues. Au final, j'aimaisbien que les noms de notre associa-tion et celui du Label englobent cesdeux infinis... Comme si on pouvaitencercler l'infini (métaphoriquementdu moins) dans nos démarches artis-tiques, et qui à la fin se retrouvent surun disque... Tout un programme...

Edward Perraud

« Frederick Galiay (basse, Ă©lectronique),Edward Perraud (batterie, percussions).Nous retrouvions ce qui semble les dĂ©fi-nir : une prĂ©sence musicale extrĂȘme,une force d'ancrage Ă  toute Ă©preuve - ladrum'n bass devient tout Ă  coup plusintĂ©ressante. Le souffle que fait circulerBig, avant tout pure Ă©nergie, nous rendĂ  une pulsation primordiale ; il nousrappelle que la musique reste uneaffaire de respiration et de vie. »

Improjazz

QDND

On hésitait entre "quoi de neuftracteur" et "quoi de neuf docteur".On a opté pour la solution soft...C'était une blague le coup du trac-teur. En fait, la vérité, c'est qu'onhésitait entre "quoi de neuf tasoeur " et quoi de neuf docteur", tuconnais la suite


Serge Adam

« Un trip envoûtant. Assis en cercle autourd'un impressionnant (pour le profane) dispositif technologique, les protagonistes de lanouvelle création Around 3 Gardens, proposée par le trompettiste Serge Adam, évoluent en temps réel autour des outilsd'Eric Vernhes. Les musiciens sont issus dela galaxie du nouveau jazz contemporain : le pianiste Benoßt Delbecq (membre du collectifHask et du trio Les amants de Juliette deSerge Adam), nouveau venu pour les samplers, la basse et la drums station, le guitariste Gilles Coronado, leader d'UrbanMood et activiste au sein de ThÎt, à l'aisanceet à la pertinence toujours renouvelées, MarcChalosse, aux claviers et aux samplers, etDjengo Hartlap à la spatialisation. L'équipéefuturiste, forte de ses improvisateurs, invente,sous l'impulsion visuelle des images enconstruction, la pùte sonore. Et vice-versa. Atour de rÎle, traitement électro, impros musicales et éléments vidéo se renvoient laballe pulsante d'une performance conçuecomme une histoire. »

Dominique Queillé

A l’école, j’écrivais des poĂšmes sous unfaux nom, pour expĂ©dier mes devoirs etfaire croire que j’avais lu des auteursinconnus. Je voulais conserver montemps libre et ne pas rater un seul instant de cette libertĂ©. Aujourd’hui, jechante ces moments Ă  croquer Ă  pleinesdents, avec nostalgie ou ironie, selonl’humeur musicale, mais avec bonheur,toujours... Au Liban, il est une coutume qui veut que l’on offre despoussins aux enfants. Mais des poussins colorĂ©s. Pour cela on injectedans l’oeuf, Ă  l’aide d’une seringue, uncolorant, et des petits trĂ©sors de douceurbleue et de tendresse rouge, orange ouverte naissent... pour quelquessemaines. Car ces poussins ne viventpas longtemps. Boules de plumes Ă©phĂ©mĂšres, le merveilleux ne dure pas,triste mĂ©taphore de notre propre existence ? L’éclat de la beautĂ© ne pouvait sĂ©duire qu’un peintre commeOlivier Di Tommaso... Au-delĂ  de lamort, si l’on s’ingĂ©niait plutĂŽt Ă  saisirces instants rares et beaux de notrevie... le temps d’une chanson. Je ne parleque de cela !

Document interne

Space Time Records

Le label Space Time Records est liéaux productions de BlueGeodesics... En physique, les géo-désiques sont en quelque sorte leslignes droites dans les espacescourbes, ceci explique cela. Deplus, les géodésiques musicales sontici choisies bleues car il s'agit dejazz. En principe, Space TimeRecords est un label en extension,tout étant relatif Docteur Watson.

Xavier Felgeyrolles

«Le plus jeune des trois frÚresMontgomery, Buddy Montgomery alongtemps été un fiable, si sous-estimé,vibraphoniste et pianiste. Il est devenuprofessionnel en 1948 et a tourné l'an-née suivante avec Big Joe Turner. Il ajoué du piano avec Slide Hamptondans son Indianapolis natal, servidans l'Armée, puis est devenu un mem-bre du populaire "Mastersounds" avecson frÚre Monk. Buddy a joué briÚve-ment avec Milles Davis en 1960 etjouait fréquemment avec ses frÚres Weset Monk (sous la direction du guita-riste) dans les années 1960...»

Scott Yanow

Terra Incognita

L'association Terra Incognita a Ă©tĂ©crĂ©Ă©e en 1999 par une bande depotes. A l'Ă©poque, nous devionsavoir 19 ans et nous jouions dansun groupe de mĂ©tal, un peu genreKorn. L'idĂ©e est venue aprĂšs la lec-ture d'un livre de Weber, LesThanatonautes, dans lequel la "TerraIncognita" reprĂ©sentait les terri-toires inexplorĂ©s aprĂšs la mort.Nous avons dĂ©cidĂ© d'explorer unenouvelle terre musicale en crĂ©antun collectif de musiciens, une"terra incognita" oĂč chacun se met-trait en danger et oĂč l'improvisa-tion serait reine. Ce collectif estdevenu label associatif en 2001

lorsque notre premier album, LaPlanÚte Incolore, est sorti. Pour moi,la "Terra Incognita" est la partieencore inexplorée de notre créati-vité, celle qui surgit lorsque nousimprovisons et imaginons desmusiques nouvelles.

Arnaud Roy

AprĂšs La PlanĂšte Incolore (2001) etMimĂ©tique (2002), L’effet Papillon estle troisiĂšme album du collectif TerraIncognita. Ce disque rassemble les tra-vaux en studio du collectif entre 2003et 2006 et a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’aide Ă  l’auto-production de la SACEM. CentrĂ©autour de quatre musiciens, le collectifTerra Incognita est une entitĂ© mou-vante, faite de rencontres et d’expĂ©ri-mentations dans les domaines du jazz,du rock et des musiques Ă©lectroniques.Dans ce disque aux multiples facettes,les sonoritĂ©s dĂ©layĂ©es de la harpe se fon-dent avec la rondeur du rhodes, ponc-tuĂ©es par les accents des cordes, du tubaet des machines. Du groove Ă  l’expĂ©ri-mental en passant par le post rock, cedernier opus clos la trilogie des conceptsalbums produits par le collectif TerraIncognita.

Document interne

Transes Européennes

L’origine de ce nom se perd dansla nuit des temps. C’était avant lagrande faillite, avant les tours,avant la fin des illusions, avantl’Euro, avant le retour de la droite,avant la constitution simplifiĂ©e,avant le Non Ă  la constitution,avant le oui Ă  Maastricht, avant lerecul Ă©ternel de l’ñge de la retraite,avant Schengen, avant que la droiterevienne, avant les sans papiers,avant le SIDA, avant le pĂ©nible,avant la jeunesse obligatoire pourtous, avant la transe, la techno et lahouse, avant que la jungle soit Ă©lec-tronique, avant qu’il y ait du synthĂ©partout mĂȘme dans les chiottes dela SACEM et MinistĂšres et desMusĂ©es nationaux, avant la laĂŻcitĂ©positive, avant les parachutes dorĂ©s,avant que Val ne jette SinĂ©, avant latĂ©lĂ© poubelle, avant qu’on nous pri-vatise de tout, avant les guerres dugolfe, avant le retour des religions,avant les bobos et les lilis, avant lesKouchner, avant l’ordinateur facilepour tous, avant la libertĂ© totale etobligatoire sous peine de sanctions,avant le MP3, avant le retour duvinyle, avant mĂȘme son dĂ©part,avant l’arrivĂ©e du CD, avant StarWar, avant qu’on doute de tout etde tous, 
 C’était avant. On pen-sait pas Ă  tout ça
 On pouvait passavoir ! On se cherchait juste unnom ; pas encore pour un label,mais pour une association. Entre latranse napolitaine et les vins de dif-fĂ©rents pays de la communautĂ©europĂ©enne, la revendicationd’une europĂ©anitĂ© possible de latranse, et mĂȘme d’une multiplicitĂ©possible de celles-ci, nous a remplisde joie et de bonheur.

BUDDY MONTGOMERYALL STAR

A LOVE AFFAIR IN PARISSpace Time records BG2116

COLLECTIF TERRA INCOGNITA L’EFFET PAPILLONTerra incognita CTILP01

COLLECTIFAROUND 3 GARDENS

Quoi de neuf docteur DIA070

TRIO SOWARI THREE DANCESPotlatch P105

LABBÉ - MORIÈRES PING PONGNĂ»ba 270890

GUILLEMET - MARINI LA SOLITUDE DU RÊVEUR

DE CHANDELLEPetit label PLson002

FRÉDÉRICK GALIAY EDWARD PERRAUD BIG (DRUM&BASS)Quark Records MCD01/1

CONTRABANDE DÉCOMPOSÉ

Rude Awakening présente RA2011

Page 47: allumes du jazz

L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 47

« Le bassiste Hubert Dupont, co-fonda-teur du Collectif Hask et que l'on aentendu, acoustique ou Ă©lectrique, avecKartet, ThĂŽt, Altissimo et DĂ©cor, offreici quinze piĂšces interprĂ©tĂ©es Ă  la contre-basse solo. ThĂšmes Ă©crits et passagesimprovisĂ©s, couleurs mĂȘlĂ©es, contrastĂ©esou fusionnĂ©es, alternance d'archet et depizzicato, mĂ©lancolie et humour, virtuo-sitĂ© et rondeur du son, les amoureux del'instrument seront comblĂ©s par unemusique qui jamais ne ronronne et sur-prend parfois, au dĂ©tour d'une mĂ©lodie,par quelque trouvaille harmonique.»

Jacques Aboucaya

Vand'ƒuvre

Celui-ci a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans la ville deVandoeuvre-lĂšs-Nancy d'oĂč cetteappellation Vand'Oeuvre

Bruno Fleurence

Se réappropriant ou recréant les idiomesde certaines musiques ethniques,Ghédalia TazartÚs s'invente un mondeimaginaire qui semble s'inspirer de dif-férentes traditions oubliées. Musicienbricoleur de génie, chanteur aux accentsimprobables, Ghédalia TazartÚs déverseun flot de sons et d'ambiances, voix etmélodies étranges, tissant la tramed'une bande son hallucinatoire quirend compte de l'univers du spectacle«Jeanne» (cie PardÚs rimonim) pourlequel il a réalisé la plupart de ces com-positions.

Document interne

L’origine du monde des disques

"Stravinsky, Monk, Carla Bley : troismusiciens qui renvoient à l'unionintime du temps, de l'espace et des cou-leurs. Que Patricio Villarroel et PabloCueco les aient choisis pour compléter lerépertoire de leurs compositions indiquesans doute ce qui se joue dans leurmusique."

Denis Constant-Marin, Jazz Magazine

Tribu HĂ©risson

Que nous dit Robert Le Petit ?HĂ©risson : petit animal Ă  poil dur et omnivore (qui se nourrit denombreuses influences musicales).Il se dĂ©place souvent en tribu enproduisant de dĂ©licats sonspiquants. Il sait aussi parfois ĂȘtrehĂ©rissant et aime partager ses Ă©ructations sonores avec d'autresespĂšces d'animalus musicae.

« Pl[a]in Sud, c’est un peu un voyagede Sinbad Le Marin : quatre musiciensinventifs embarquĂ©s Ă  la dĂ©couverte deterritoires musicaux mythiques, guidĂ©spar un maĂźtre du oud, ce beau luth dela tradition arabo-andalouse. [
]Pl[a]in Sud est assurĂ©ment une desbelles dĂ©couvertes de ce dĂ©but d’annĂ©e :une musique riche, sans effets inutiles,encore en devenir sans doute. »

Thierry Giard, Culture Jazz

Ultrabolic

Vous connaissez la parabole, l'hy-perbole, l'ellipse... ce sont trois pro-cédés littéraires, de narration,enfin d'autres façons de faire pas-ser ce qu'on veut dire ou raconter,de suggérer, de vous mettre enrésonances, ... plus fortes qu'en ledisant. Pour les matheux, ce sontaussi trois courbes - celles des troisfonctions coniques - qui peuventpropulser notre imaginaire musicalencore plus loin (ici, il faudraittrois pages !...). Il fallait doncinventer l'ultrabole, la quatriÚmeconique, celle qui répond à uneéquation inventée, ou dessine unecourbe inventée, enfin, dit ce quevous inventez... Au boulot !

Hubert Dupont

LA TRIBU HÉRISSON KHALED BEN YAHIA

PL[A]IN SUD La tribu hérisson LTH104

GHÉDALIA TAZARTÈS JEANNE

Vand’ƒuvre VDO 0732

DUO CUECO - VILLARROEL VOLUME 2

Transes européennes TE020

HUBERT DUPONT ULTRABOLESUltrabolic UB0501

Image de Chloé Cruchaudet

Page 48: allumes du jazz

L E S A L L U M É S D U J A Z Z 3EME TRIMESTRE 2008 GLQ par...48

LES ALLUMÉS DU JAZZ N°23EST UNE SACRÉE PUBLICATION GRATUITE À LA PÉRIODICITÉ DIABLEMENT ALÉATOIRE // RÉDACTION /128 RUE DU BOURG BELÉ, 72000 LE MANS // T / 02 43 28 31 30 // F /02 43 28 38 55// W / WWW.ALLUMÉSDUJAZZ.COM // E / [email protected] // ABONNEMENT GRATUIT / MÊME ADRESSE // DÉPÔT LÉGAL / À PARUTION // LA RÉDACTION N’EST PAS TOUJOURS RESPONSABLE DES TEXTES,ILLUSTRATIONS, PHOTOS ET DESSINS PUBLIÉS QUI ENGAGENT PARFOIS LA SEULE RESPONSABILITÉ DE LEURS AUTEURS. LA REPRODUCTION DES TEXTES, PHOTOGRAPHIES ET DESSINS PUBLIÉS ESTINTERDITE (MÊME S’IL EST INTERDIT D’INTERDIRE) // IMPRIMERIE, ROTOGRAPHIE / 2 RUE RICHARD LENOIR 93106 MONTREUIL CEDEX // ROUTAGE / GCM2D / 2 RUE DE L’ERIGNY BP1313 41013 BLOIS // COMITÉÉDITORIAL / VALÉRIE CRINIÈRE, PABLO CUECO, MATHIEU IMMER, JACQUES OGER, JEAN ROCHARD, JEAN-LOUIS WIART // TRAVAILLEURS ASSOCIÉS /CÉCILE SALLE, BOMESSÉ POUNEMBETTI, CHRISTELLE RAFFAËLLI,ET / ONT ÉCRIT DANS CE NUMÉRO : PHILIPPE CARLES, CHRISTIAN TARTING, HERVÉ PÉJAUDIER, SYLVAIN TORIKIAN, MICHEL SOURIS, PATRICK WILLIAMS, NICOLE LAT, JEAN-JACQUES BIRGÉ, JIAIR, JEAN ANNES-TAY, MOCLIHER, JEAN-PAUL RICARD, LEONARD PELTIER, RACHID BORDJI, BENOÎT VIROT, OLIVIER GASNIER, PHILIPPE CHARTON, PAUL MERVAL, JACQUES THOLLOT, EMMANUELLE K., CATTANÉO, JEAN-LOUISWIART, GUY LE QUERREC, LUCE CARNELLI, VINCENT MENIÈRE, JACQUES PETOT, DIDIER BOUDET, DOMINIQUE DOMPIERRE, GERMAIN PULBOT, JEAN ROCHARD, MARC PÉRIDOT, CHRISTELLE RAFFAËLLI // LARÉALISATION EST DE VALÉRIE CRINIÈRE, D’APRÈS UNE MAQUETTE DE DAPHNÉ POSTACIOGLU // LES DESSINS SONT DE JEAN-CLAUDE CLAEYS (COUVERTURE), ZOU, PERCELAY, PIC, CATTANEO, SANGRAM MAJUM-DAR, NATHALIE FERLUT, JEAN ANNESTAY, JEANNE PUCHOL, SYLVIE FONTAINE,STÉPHANE COURVOISIER,MARIANNE TRINTZIUS, JONATHAN THUNDER, LAUREL, ROCCO, OUIN, EFIX, MUZO, CHLOÉ CRU-CHAUDET // LES PHOTOS SONT DE GUY LE QUERREC - MAGNUM, YANN BERNAL, BENOÎT VIROT //// POUR GARDER VOTRE ABONNEMENT GRATUIT, PENSEZ À NOUS COMMUNIQUER VOTRE NOUVELLE ADRESSE //

M'éloigner des Allumés a créé une dépres-sion. Le manque me permet de m'atteler àde nouveaux projets impossibles, armé d'un

sourire banane. Sans rĂ©sistance, il n'y a pas d'Ɠu-vre. Je relis mes inĂ©dits Ă  la lumiĂšre d'aujourd'hui.Cinquante ans d'archives sonores. Je rĂȘve les cin-quante prochains. Un album d'anticipation, Ă©vi-demment. Pas le choix. Mais un disque, allez savoir ?Sur l'OpĂ©ration Blow Up d'Un Drame Musical

L’Adami gĂšre les droitsdes artistes-interprĂštes(comĂ©diens, chanteurs,musiciens, danseurs, chefsd’orchestres...) et consacreune partie des droits perçusĂ  l’aide Ă  la crĂ©ation, Ă  ladiffusion et Ă  la formation.

LES ALLUMÉS DU JAZZ // AA, AJMI, AMOR FATI, APHRODITE RECORDS, ARCHIEBALL, ARFI, ARTS ET SPECTACLES, AXOLOTL JAZZ, BEEJAZZ RECORDS, CELP, CHARLOTTE RECORDS, CHIEF INSPECTOR, CIRCUM-DISC, CISMONTE & PUMONTI, D’AUTRES CORDES, EMIL 13,ETONNANTS MESSIEURS DURAND, ÉMOUVANCE, EVIDENCE, FREE LANCE, GIMINI, GRRR, HEMIOLA MUSIC, IN SITU, JIM A. MUSIQUES,LABEL BLEU, LABEL LA FORGE, LABEL USINE, LA NUIT TRANSFIGURÉE, LA TRIBU HÉRISSON, LE TRITON, LINOLEUM, MARMOUZIC,MUSIVI, NATO, NÛBA, PETIT LABEL, POTLATCH, QUARK RECORDS, QUOI DE NEUF DOCTEUR, RUDE AWAKENING PRÉSENTE,SARAVAH, SPACETIME RECORDS, TERRA INCOGNITA, TRANSES EUROPÉENNES, ULTRABOLIC, VAND’OEUVRE, VENTS D’EST...

Festival international du son, Palais des congrĂšs, Paris place de la Porte Maillot, 1979

COLLECTIF SARAJEVO SUITE

ED13039album conçu et réalisé par

Jean-Jaques Birgé et Corinne Léonet, au

profit de la reconstruction de la

bibliothĂšque de Sarajevo

Lindsay Cooper (basson, synthé), Henri Texier

(contrebasse), Dee Dee Bridgewater (chant), le

Quatuor Balanescu, Willem Breuker (montage

numérique, voix), Louis Sclavis (clarinette),

Pierre Charial (orgue de barbarie), Mike et Kate

Westbrook (chant), Linda Sharrock (chant)

Wolfgang Puschnig (flûte bambou, accordéon

Jane Birkin (chant), Bulle Ogier (voix), André

Dussollier (voix), Un Drame Musical Instantané,

Phil Minton (voix), Bruno Chevillon (contre-

basse), Chris Biscoe (saxophone), Noël Akchoté

(guitare), SĂ©bastien Texier (saxophone), Bojan Z

(piano), Tony Rabeson (batterie), Thomas Bloch

(ondes Martenot), GĂ©rard Siracusa (marimba,

percussions), MichĂšle Buirette (chant), Jean-

Jacques Birgé (direction artistique), Bernard

Vitet (trompette), Dean Brodrick (clavier) Brian

Abrahams (batterie), Carol Robinson (clari-

nette), Michel Godard (tuba), Emil Kristof (bat-

terie, voix), Lorre Lynn Trytten (violon), Richard

Hayon (voix), Abdullah SIidran (voix)

SERAIT-CE LE SILLON OÙ SE GRAVE LA VIERGEOU LE MICROSSILLON POUSSIÉREUX DES CONCIERGES ?

InstantanĂ©, Brigitte Fontaine chantait avec nous :"Serait-ce le sillon oĂč se grave la vierge ou le micro-sillon poussiĂ©reux des concierges ?"En saisissant l'instant, Guy raconte chaque fois unehistoire qu'il nous laisse inventer. J'ai toujours cher-chĂ© Ă  Ă©crire et jouer de la musique Ă  programmedont l'auditeur fomenterait sa propre interprĂ©tation.Que j'improvise en totale libertĂ©, sans aucun inter-dit, de style, de forme, de matiĂšre, que je compose

pour un orchestre ou pratique l'alchimie de la virtua-litĂ©, que je joue avec les mots ou tourne un nouveaufilm, que j'invente des sons interactifs ou dirige unechorale de cent lapins, une seule chose m'importe :que chacun se fasse son cinĂ©ma !C'est ce qui me plaĂźt dans les images de GLQ, toutce qu'on ne voit pas. Il faut prĂȘter l'oreille, scruterles bords du cadre, plonger dans l'image sans qu'au-cun mot ne soit nĂ©cessaire. Musique, maestro !

Texte de Jean-Jacques Birgé

Photo de Guy Le Querrec