Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

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OrganisationMaison de la Culturede la wilaya de Tamanrasset

CatalogueConcepteur graphiqueM. Aïdoud Yacine

TraductionMe D. Taleb

PhotographiesM. Aïdoud Yacine

ImpressionRoto Algérie

SponsorsSonatrachMaison de la culturede la wilaya Tamanrasset

الهيئةدار الثقافة

لوالية تمنراست

الدليل المصمم التخطيطي السيد عيدود ياسين

ترجمةدار الترجمان

األستاذة د. طالب

الصور الفوتوغرافيةالسيد عيدود ياسين

الطباعة روتو الجزائر

الراعي سوناطراك

دار الثقافة لوالية تمنراست

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Remerciements M. Keddidi Abdeldjallil Directeur de la Maison de la culture de Tamanrasset

M. Gouair AbdelkaderResponsable des activités culturelles Maison de la culture de Tamanrasset

M. Zerguine AbdelhamidPrésident Directeur général de l’Entreprise sonatrach

Mme. Lazreg KhadidjaCoordinatrice au service du sponsoring sonatrach

M. Bencheikh BelkacemCadre au service du sponsoring sonatrach

M. Bouamama MustaphaDocteur en histoire de l’art, professeur à l’École Supérieure des Beaux-arts d’Alger

M. Aïdoud yacine Graphiste-Plasticien

شكر لكل من السيد خديدي عبد الجليل مدير دار الثقافة لتمنراست

السيد غواير عبد القادر مسئول النشاطات الثقافية

دار الثقافة لتمنراست

السيد زرقين عبد الحميد الرئيس المدير العام لمؤسسة سوناطراك

السيدة لزرق خديجةمنسقة مصلحة

الرعاية لسوناطراك

السيد بن شيخ بلقاسم إطار بمصلحة

الرعاية بسوناطراك

السيد بوعمامة مصطفىدكتور في تاريخ الفن،

بروفيسور بالمدرسة العليا للفنون الجميلة للجزائر العاصمة

السيد عيدود ياسين فنان تشكيلي - مصمم

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Sommaire

Sur les traces des artistes tassiliensAbderrahmane AÏDOUD

Abderrahmane Aïdoud L’homme, l’artiste, l’œuvreMustapha BOUAMAMA

Biographie

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Surface flamboyanteTechnique mixte sur carton50x60 cm

سطح براقتقنية مختلطة على ورق مقوى

50x60 سم

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Cette série d’œuvres intitulées « Sur les traces des artistes tassiliens » est une idée pour remé-morer l’art rupestre et l’inscrire comme valeur essentielle dans mon processus créatif ; c’est un héritage plastique enrichissant pour mes recherches et expériences.Le regard que j’ai sur cet art majeur m’a per-mis de le voir dans sa globalité et dans ses expressions multiples. La dissection de ses aspects schématiques, graphiques et spiri-tuels ont mis en surfaces son fond ; cette pé-nétration en profondeur est une voie vers la découverte de leurs sensibilités, mécanismes, préoccupations et soucis. Cette préoccupa-tion dans la diversité de la reproduction de l’environnement, de sa traduction et de sa recréation est une exigence pour exposer leurs réflexes, attitudes et esprit. Mon intérêt d’aller aux origines des balbutiement de l’his-toire est une condition, c’est un engagement pour rentrer solennellement dans l’histoire des premières expressions, de déclencher un processus créatif répondant à mes propres questionnements en allant le plus loin possible dans l’élaboration de mon œuvre afin d’arri-ver à mon enthousiasme extrême, cet enga-gement légitime et irréversible s’appuie aussi sur les débuts de mon enfance, de mon éclo-sion à la peinture, à ma culture, à la réalité et ma philosophie de vie, toutes ces valeurs et vecteurs m’ont assistés pour créer et mettre en évidence une démarche, un discours es-thétique.Toute la construction à l’intérieur de mes espaces est articulée et conjuguée autour d’une multitude de surfaces, signes qui se composent et se recomposent pour multiplier les expressions et les possibilités d’extensions afin de donner des équilibres, mouvements et harmonies.Cette manière / mode d’agir me libère tech-niquement par la mise en surface de matières denses colorées qui se superposent, agissant

dans toutes les directions pour répondre à mes diverses préoccupations et répandre ce processus jusqu’à épuisement.Ces jeux et enjeux de vides et de pleins que je fais naître produisent une composition irrégu-lière et une perspective instable, cette appli-cation de formes variables de coloris génère l’esprit imperceptible de l’iconographie des peintures rupestres, c’est une atmosphère qui réveille des résonances plastiques, des valeurs immatérielles et esthétiques enfouies.Dans ce concept de construction, j’agis par l’acte responsable, libre, rapide et ferme pour renouveler, revitaliser et redimensionner la mémoire ; ce puzzle agissant est chargé de symboles, graphismes, exprime une existence, une identité.Ce va-et-vient de formes, de masses et de couleurs me permet d’aller au-delà de la réa-lité et du rêve.Le dialogue que je provoque est un état de soi et en soi, c’est le voyage intérieur et l’inter-rogation récurrente sur mon passé, présent, futur ; c’est le point de ma rencontre avec la lumière de l’histoire.Les valeurs sociales, historiques, environne-mentales, esthétiques produisent en moi les effets émouvants et mouvants qui me per-mettent de parcourir l’espace sans fin et avec faim avec engagement pour produire ma propre histoire. Tout ce que je transpose comme tags, em-preintes, fenêtres, portes, signes revendiquent l’humanité avec toutes ses valeurs de civilisa-tion et de culture. Le processus créatif m’impose une sorte de transcendance afin d’atteindre l’état idéal d’agir pour fondre mes sensibilités et faire ap-paraître toute sortes d’alphabets et de gram-maires pour constituer des vocabulaires et créer des lisibilités multiples qui permettraient d’ouvrir le débat.

Abderrahmane Aïdoud« Sur les traces des artistes tassiliens »

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Eternité Technique mixte sur carton43x43 cm.

أزليةتقنية مختلطة على ورق مقوى

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Lorsqu’on s’attelle à sonder l’œuvre d’un artiste, l’on a tendance à rechercher des ascendances, des sources d’inspiration,des modèles susceptibles de nous orienter dans notre quête, d’affermir notre jugement et de faciliter notre compréhension de l’acte créa-teur, de ses origines de son mécanisme et de son intention.Or Abderrahmane Aidoud est un artiste aty-pique. Son cheminement vers sa vérité, son identité, sa signature a été sinueux, riche et contrasté. De trouvailles en remises en cause, de joies en déception, il a connu assurément les affres de la création. Ce, durant trois dé-cennies d’une vie professionnelle haletante, balançant entre spleen et idéal.Notons au passage ce chiffre « 3 » qui semble fatidique chez lui et sur lequel nous revien-drons plus loin. Les méandres d’un tel par-cours ont successivement mené l’artiste vers des rivages aussi divers que le surréalisme, l’art géométrique, le constructivisme, l’expression-nisme semi figuratif, l’expressionnisme abstrait, l’abstraction plus au moins intégrale.Au fil des périodes, les thèmes se succèdent et ne se ressemble pas.Cette diversité n’exclut pas l’unité et c’est la que réside le tour de force de Aidoud : peintre aux multiples facettes, son talent ne se s’en trouve point fragmenté en parcelles éparses. Chaque singularité est un élément constitu-tif d’un tout qui évolue dans le temps avec constance et qui constitue l’œuvre globale, une œuvre personnelle et homogène.Tentons l’étude de quelques travaux, en res-pectant autant que possible la chronologie de leur création.

La tâche est d’autant plus moins aisée que l’artiste est peu prolixe sur son art. Sa modes-tie et son éthique ne le portent pas à disser-ter outre mesure sur lui-même laisser et sur son œuvre. Caractère réservé et introspectif, le propos rare, sobre et concis, Aidoud préfère à autrui le soin de dialoguer avec ses œuvres. Son commerce avec celles-ci s’arrête avec la dernière touche, l’ultime coup de pinceau. Ce n’est que respect envers son public, dont il ne veut guère influencer le jugement.Professeur à l’ESBA, il applique le même prin-cipe à ses étudiants, auxquels il enseigne consciencieusement le dessin, la peinture et la gravure, sans les étouffer par une présence trop pesante de son style.Il n’a pas vocation de mandarin, jaloux de son art et soucieux d’imposer ses vues à des disciples subjugués. Ce n’est pas, non plus, in fondateur d’école ou de mouvance au sens académique du terme Son école, c’est celle de l’esprit créatif, libéré de toute entrave.Si chez tel ou tel étudiant, l’on reconnaît son empreinte, ce n’est que justice. Dans le cas contraire, ce ne serait pas pour déplaire à Ai-doud qui préfère un bon talent affranchi à un talent asservi et médiocre.Abderrahmane Aidoud aime le dessin sa tendre enfance. Dès l’âge de huit ans, il ne se sépare plus de ses crayons de couleurs et de sa boîte de gouache.Son adolescence se déroule à Constantine, ou parallèlement à sa scolarité normale, il fréquente les cours du soir de dessin et de peinture. Il s’inscrit plus tard à l’École Natio-nale des Beaux-arts d’Alger, dont il termine le cycle, pour se rendre ensuite en Italie parfaire sa formation.

Mustapha BOUAMAMADocteur en théorie des Arts

Professeur à l’ESBA

Abderrahmane AïdoudL’homme, l’artiste, l’œuvre.

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Là, six années durant (une année d’apprentis-sage de la langue italienne à Pérouse et cinq ans de spécialisation à Rome), il se familiarise avec l’héritage de la renaissance, mais aussi avec les acquis des périodes ultérieures, l’ère contemporaine incluse.Il vit son expérience italienne aux coté de son épouse Anissa, sculpteur au talent digne d’in-térêt et dans le champ d’activité créatrice dépasse le cadre strict de la sculpture.Le séjour italien lui ouvre la vie de l’universa-lité. Il prend conscience qu’un art local, isolé du contexte mondial, ne peut que se replier sur lui-même, se recroqueviller comme une peau de chagrin, assécher et dépérir.L’autarcie n’est pas de mise dans le monde moderne. L’identité ne peut s’épanouir qu’au contact des identités extérieures. La négation d’autrui appauvrit, l’émulation enrichit. fort de ce constat, Aidoud inscrira désormais son art dans une perspective universaliste, humaniste et tolérante. Ce qui n’interdit point un atta-chement indéfectible aux racines et aux va-leurs ancestrales. Chez lui, ces deux attitudes ne sont pas contradictoires .Elle fusionnent et par un phénomène d’osmose, elles s’alimen-tent l’une l’autre et se régénèrent récipro-quement. Lorsque, dans l’une de ses œuvres récentes, il superpose, comme dans une série stratigraphique mise à jour par un archéo-logue l’étoile de David, la croix et le crois-sant, Aidoud rend hommage à la culture des « Gens du Livre ».Loin de tomber dans un œcuménisme uto-pique, il souligne ici le lien civilisatrice indé-niable existant entre les trois grandes reli-gions monothéistes. Les trois symboles (étoile, croix et croissant) seraient-ils l’explication de ce nombre qui revient avec insistance dans l’œuvre du peintre ? Quel besoin pousse ce dernier à s’exprimer régulièrement à travers ce nombre mystérieux et lancinant qui rai-sonne comme un leitmotiv ? Cet ésotérisme du « 3 » ne semble pas fortuit. Par son biais, l’ar-tiste étend da sphère de réflexion aux philoso-phies orientales, dons il est féru. Le chiffre pair contenu dans le « 3 » = 2+1) pose l’équation fondamentale de l’existence de l’homme, qui se trouve soumis à une destinée tragique-

ment paradoxale. Prisonnier du temps et de sa marche inexorable il est voué à l’histoire.Comment donné un sens à l’histoire et donc à la condition humaine, sans se laisser engloutir par l’océan infini et désolant du temps ? L’uni-té, additionnée à la paire, ne représenterait elle pas la voie du salut, menant à une vérité transhistorique et atemporelle ? La rédemp-tion ne viendrait-elle pas de l’art qui devient une catégorie hautement spirituelle et salva-trice. Considéré sur un autre plan ce schéma numérique pose le problème d’un certain dualisme manichéen, dans lequel il refuse de s’enfermer. Il rejette une vision assez répan-due chez nombre d’artiste, qui développent une rhétorique anachronique et désuète, op-posant l’abstraction à la figuration et dont le discours est souvent indigent sur le plan théo-rique et déficient conceptuellement. Aidoud sait que l’art n’est pas une affaire de style, mais de talent, de labeur soutenu et passion-né d’humilité de volonté d’apprendre et de courage de se remettre en cause. De discussions byzantines stériles en procès d’intention, l’art de cette dernière décennie s’est sclérosé chez nous. Gageons que les nouvelles générations, prenant exemple sur ceux des aînés qui ont une vision moins étri-quée, moins exclusive et moins sectaire sau-rant tirer l’art du marasme.Le caractère dualiste des choses est souli-gné par l’usage combiné du blanc et du noir. L’analogie avec la nature est claire : la couleur blanche est la somme de toutes les couleurs du spectre lumineux. C’est la vie en puissance. Le noir est une absence de cou-leur. Dans la vision philosophique de l’artiste, cette absence n’est ni vide ni néant. C’est la fusion mystique avec l’indicible, l’anéantis-sement dans l’incommensurable. C’est une forme d’existence dans l’inexpliqué et l’inex-plicable. Noir et blanc deviennent le symbole de l’âme éternelle dans l’apparente contra-diction ou opposition entre les deux couleurs est levée. Ce sont deux pôles d’un même uni-vers ou matérialité et spiritualité se rejoignent.C’est le monde intérieur de l’artiste qui vogue indéfiniment ballotté d’un bord à l’autre, de la réalité immanente à la vérité transcen-

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dante. Aidoud touche ainsi à des questions essentielles d’ordre ontologique et eschatolo-gique, qui semblent le préoccupé assez tôt, dès la période surréaliste. Ce questionnement auquel il soumet son bon sens est aggravé par une sensibilité exacerbée. Tourmenté par la condition humaine, il cherche une explica-tion rationnelle à la misère du monde. Cette quête, l’on s’en doute, le laisse insatisfait. Son style s’en ressent .De l’interrogation, l’artiste passe au constat. Sur l’une de ses anciennes toiles (1974), il représente un trio de femmes à l’expression terrorisée, le corps écorché, traité en bleu verdâtre souligné par la juxtaposition d’un contraste sourd rouge, vert-glauque ; les cheveux sont dressés sur la tête, rappelant des Gorgones. À la lueur d’une lune blafarde, deux visages d’hommes les observent, les yeux exorbités. Sur une autre œuvre de la même période, ce sont des corps humains-troncs d’arbres qui enfoncent leurs racines loin dans le sol. Trois de la masse mi-humaine mi-végétale et s’inscrivent et s’étirent dans l’espace envi-ronnant, les doigts écarquillés comme à la recherche d’un point d’ancrage. Les couleurs sont froides, terreuses, rabattues : bleu-vert, gris glacial, violet, pourpre brun s’entremêle, à peine relevés de quelques notes chaudes de rouge, créant une atmosphère fantasmago-rique et romantique. Une troisième toile, aux accents étonnamment prémonitoires, montre une tête de mort en place centrale ; une main squelettique brandit le Livre saint, une femme nue est à peine suggéré, un narguilé dégage des veloutes de fumée ; en arrière plan, des villas en constructions sauvage dressent leurs inélégantes façades ; un feu destructeur les ravage déjà ; vers le bas du tableau, une araignée tisse sa toile au-dessus d’une mer de sang ; Une horreur fantastique émane de l’œuvre, mais c’est surtout son côté vision-naire qui retient l’attention et qui étonne.De 1974 à1976, Aidoud réalise un certain nombre de travaux du même cru : corps de femmes désarticulées, crucifiées, déchirées noueux et enchevêtrées en une inextricable végétation de lianes lacérant de sol à la re-cherche de la souche nourricière ou dressant

vers un ciel de plomb des ramifications tenta-culaires et implorantes. Femmes nues jaillissant d’une coquille d’œuf cassée, le liquide vitellin coulant vers le sol désolé et ingrat, en attente de fertilisation. L’on est tenté de faire un rap-prochement avec l’œuvre de Dali : « L’En-fant géopolitique observant la naissance de l’homme nouveau » (1943).L’œuf, cette forme idéale, ne symbolise t-il pas par sa perfection morphologique, la cité idéale que l’artiste recherche et ne retrouve nulle part ? Ou bien faut-il y voir ,comme nous l’apprend la Bhâgavata-Gîta, la matérialisa-tion des formes-pensées de Dieu (Hiranyar-garbha : celui qui est né de l’œuf d’or). L’œuf brisé, c’est la venue à la vie qui s’opère dans la douleur et le trauma c’est le monde fœtal confortable et sécurisant que l’on abandonne pour entrer de façon brutale dans la réalité terrestre, c’est le passage fatidique de l’uni-vers purement spirituel des formes-pensées de dieu,vers celui de leur matérialisation. Lecteur fervent d’André Breton et admirateur des plas-ticiens surréalistes, Aïdoud est subjugué par l’onirisme et la mystique de leur œuvre. Leur angoisse existentielle est la sienne, de même que leur quête philosophique qui, chez lui est moins une recherche gnoséologique qu’une catharsis destinée à évacuer le mal de l’être.Ce mal des artistes dont les causes sont si diffi-ciles à diagnostiquer et dont la psychanalyse freudienne a tenté d’élucider le mystère. À l’évidence, Aïdoud connaît cette souffrance, cette « mélancolie » des anciens. L’expé-rience surréaliste lui apprend que l’issue se trouve dans la régression féconde, le retour à l’enfance, lorsque la pensée adulte, lucide et perplexe s’engourdit et se tait au profit de l’in-nocence et de la spontanéité. Alors la raison consciente s’éteint et cède place à la dérai-son salvatrice et créatrice, à la « folie divine » des grands précurseurs. Le surréalisme offre les moyens d’atteindre ces états exceptionnels et l’artiste en fait bon usage.Sa thématique première évoque des tabous, les préoccupations multiples et variées : la destinée humaine en général, le destin de la femme en particulier, les refoulements, les frustrations, l’intolérance, l’hypocrisie, la bigo-

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terie, la misère morale, la pauvreté, l’igno-rance. Son surréalisme est fortement empreint d’un expressionnisme troublant et désespéré. Par ses agencements inquiétants de l’espace dans lequel évoluent des personnages incon-grus et sinistres, il se rapproche de Dali ou de Delvaux. Dans leur expression d’insurmon-table effroi et l’extrême tension qui les anime, l’on perçoit des réminiscences d’un Munch ou d’un Otto Dix.De l’aveu même de l‘artiste, nous savons que les idées qui peuvent se lire ou se deviner à travers sa peinture ne sont pas toujours pré-conçues, réfléchies et consciemment me-nées à maturation. Ce ne sont pas des fins en soi ,mais des prétextes spontanés censés lui permettre l’expression artistique la plus adé-quate pour un état d’âme donné, pour une disposition d’esprit d’un moment. Ce sont les supports conceptuels de sa recherche qui étudie les possibilités les plus vastes d’agen-cement de l’espace pictural.Chez lui, le concept n’a pas la primauté sur le geste créateur. En fait, Aïdoud n’a pas l’âme d’un donneur de leçon, d’un moraliste, encore moins d’un prédicateur ou d’un pro-phète. Tout simplement, il n’oublie jamais qu’il est avant tout un artiste. C’est pourquoi il nous soumet le produit de sa créativité sans mode d’emploi.À nous de le décrypter. Sa réserve et son ap-parente placidité ne sont pas synonymes d’in-différence ou de cynisme. Malgré l’absence de tout prosélytisme, son art, art du constat sans concessions, pénétrant et perspicace, devient un art de combat. Après l’expérience surréaliste, Aïdoud se dirige vers de nouveaux horizons, qui annoncent déjà les prémisses de la voie royale des années 90. Le figuratif de son œuvre n’a jamais été résolument expli-cite, bien que l’artiste en maîtrisait la tech-nique.Il sait que « le dessin est la probité de l’art »1 (Ingres) et qu’ « il reste le mystère le plus insoluble dans la représentation sensible de la connaissance »2 (Dali). Dessinateur

1-2-3. Dali par Descharnes. Édition Bibliothèque des Arts. Paris, 1980, p. 262.

expérimenté,il passe tôt de la forme pure à un semi figuratif évolutif, dont les lignes ne cesse-ront de s’estomper pour se diluer finalement jamais totalement dans l’abstraction. Ce pas-sage s’effectue insensiblement. Le séjour ita-lien est marqué du sceau de la nostalgie.Période constructiviste et identitaire, elle voit apparaître des motifs picturaux qui vont de-venir qui vont devenir autant de thèmes ré-currents pour les années à venir : Signes divers, symboles ésotériques, portes, fenêtres, cou-poles, escaliers et autres éléments empruntés au patrimoines architectural et à l’héritage sémiologique traditionnels. La construction de la toile se fait plus géométrique. Les lignes sinueuses se cassent et délimitent rigoureuse-ment des formes polygonales des plus variées et des plages informelles de couleurs. Par mo-ments le peintre hésite à abandonner défini-tivement le figuratif. Telle toile symbolise par exemple la culture industrielle et ses aberra-tions, sur un fond de machines et de champi-gnons atomiques.À partir de 1982, il commence à s’émanciper de la tutelle des modèles établis. À l’instar de Dali, il semble dire : « Fini,  fini, mille  fois  fini  le temps des expériences. L’heure de la créa-tion personnelle va sonner »3.De 1982 à 1986, sa peinture se libère davan-tage et sa volonté d’abstraction s’affirme : vi-gueur de geste, accentuation des contrastes, éclaircissement de la palette, étude plus poussée des nuances, des tonalités locales, des transparences, enrichissement des gra-dations du blanc et du noir, rehaussement des gris par adjonction d’autres teintes ,travail subtil des pastels.

Le signe de la croix, toujours en trois exem-plaires fait son apparition. Présent sur des stèles votives d’époque numido-punique (El-hofra, Constantine), il nous vient du fin fond des âges et sa seule présence souligne l’an-cienneté de notre culture et son caractère plurimillénaire successives du disque solaire : cercle, roue, rosace, hélice svastika, croix. L’artiste sonde le passé et ce soleil symbole qu’il tire de la nuit des temps dissipe les té-

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nèbres, l’éclaire dans sa prospection et de même coup nous dévoile un pan reculé de notre histoire et nous interpelle. Synonyme d’interdit dans son acceptation moderne, la croix est utilisée également à cette fin, pour dénoncer les multiples tabous qui ankylosent notre société. En 1986, de retour d’Italie, Ai-doud confronté au problème de la pénurie en produits de toutes sortes, le matériel artis-tique compris. Les moyens traditionnels faisant défaut, il se livre au collage et fixe sur carton, contre-plaqué et toile de jute tout ce qui est devenu rareté : lentilles, fèves haricots, café, emballages d’œufs, de beurre, de viande, devise, billets d’avion, articles de journaux dé-nonçant telle ou telle injustice, etc.La défense de l’environnement le préoccupe au même titre. Sur des rivages schématique-ment dessinés, il colle des bouts de plastique, tessons de verre et autres déchets non dégra-dables. Avec les années 90, Aïdoud entre dans une nouvelle phase de création qui se poursuit ce jour. L’art géométrique, l’influence constructiviste cèdent le pas à un langage abstrait de plus en plus épuré. L’expression-nisme de jadis se tempère et son caractère figuratif se dilue progressivement pour ne plus subsister qu’à l’état allégorique. Un certain lyrisme apparaît dans l’œuvre, qui s’assagit. Mais ce n’est qu’un calme apparent.Le bouillonnement franchement chaotique des œuvres d’art an s’est lénifié, remplacé par une énergie contenue et un dynamisme suggestif. La valeur expressive a opéré une mutation en qualité .Elle acquiert plus de puis-sance, puisque le geste n’est plus prémédité ; il est désormais concomitant à la pensée. Cette simultanéité qui lie alors la naissance du concept à l’acte créateur libère l’artiste des modes anciens de la création réfléchie et, dans une certaine mesure, dénaturé.La technique évolue et des procédés per-mettant une plus grande rapidité d’exécution sont introduits : mixage huile-acrylique-encre-goudron, matériaux divers, collage, grattage sur peinture fraîche, jets de couleurs, drin-guelle, matiérisme, pulvérisations, coulées grif-fures, dessinant des réseaux arachnéens, des arabesques, égratignures rappelant l’écriture

automatique, usage fréquent du couteau et de la spatule. L’innovation majeure dans le style années 90 de Aidoud réside dans la présence récurrente du signe qui, d’élément marginal et allusif, devient vecteur principal et thème central de l’œuvre. Le signe outre sa valeur symbolique et son contenu sémantique, offre à l’artiste la possi-bilité de s’abandonner à l’impulsion naturelle.Nous sommes enclins à reconnaître chez ce-lui-ci les accents d’un Kline, d’un Soulages, d’un Hartung ou, surtout, d’un Tapiès.Mais la comparaison reste, somme toute, rela-tive, ces artistes ont eux-mêmes plus ou moins subi l’influence de la calligraphie chinoise. Aidoud nous propose quelque essais de cal-ligraphie sinisante ou japonisante, réalisés sur des surfaces de grandes dimensions. Ce sont de beaux exemples de création spontanée et de manifestation de sa quête philosophique. Son intérêt se porte ici sur l’enseignement de la doctrine Zen et sa théorie de la réalisation et de la connaissance, au-delà des appa-rences. Le peintre se démarque des grands pionniers du signe. Il refuse de s’exprimer en valeurs ab-solues. Certes, le blanc et le noir exercent sur lui un attrait certain. Leur combinaison sobre, leur contraste franc, leur densité mais aussi leur transparence (quand le geste se fait léger )offrent des possibilités indéniables d’organi-sation de l’espace et des effets rythmiques. Cependant, leur valorisation exclusive lui ap-paraît dogmatique et réductrice. Le recours à la couleur est incontournable. Celle-ci ouvre l’espace, le dilate, en agence la profondeur, lui donne de l’atmosphère, en répartit les volumes, lui fournit de la densité, le discipline et le hiérar-chise.La couleur, par sa variété, reflète la réalité « une », révélée dans ses manifestations mul-tiples.Pour Aïdoud, l’art ne saurait être un témoi-gnage pur de l’esprit, une discipline transcen-dante qui n’existerait que par et pour elle-même.

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L’art est immanent à la société, auprès de laquelle il puise ses forces et sa raison d’être. Pourtant, il est essentiel qu’il préserve son auto-nomie de création .Libre de toute contrainte idéologique, il devient un acte entier de voli-tion.Ce choix délibéré permet à l’artiste de s’émanciper définitivement de tout préjugé et de toute contrainte externe et renforce le caractère universaliste de sa peinture qui de-vient de plus en plus éclectique.Les emprunts au passé se multiplient, mais cette exploitation des styles, genres et thèmes anciens, loin de s’inscrire dans une vision nostalgique et passéiste, nous projette au contraire vers le présent, grâce à une ap-proche postmoderne subtile.D’une œuvre à l’autre, nous ressentons les appréhensions de l’artiste qui, respectueux du passé, n’en oublie pas moins que la visite rétrospective de l’histoire n’est qu’un motif pour mieux exprimer le vécu d’aujourd’hui, lui donner un contenu, lui forger une identité.Dans cette quête de son propre soi, la pein-ture consulte fébrilement divers registres : sym-bolique antique numido-punique (écriture hiératique, alphabet libyque ,stèles...),culture archaïque (totems), civilisation égyptienne (collage de papyrus à l’effigie d’Isis et Osiris, hiéroglyphes), calligraphie, parchemins, reli-gion et métaphysique (échiquier, symbole du fatum). Le signe n’est pas toujours informel. Souvent il se confond avec un élément concret et re-cèle une sémantique plurielle.Outre les signes déjà passés en revue, arrê-tons-nous à celui symbolisant l’ouverture par excellence : la porte et la fenêtre.Celle-ci est invariablement striée de barreaux, Telle autre œuvre, intitulée « les Anges gar-diens » montre deux silhouettes mi-anges mi-spectres d’un blanc vaporeux,encadrant un personnage central, le tout traité sur un fond de grands aplats de noir, de bleu outremer et de rouge-cramoisi. Anges gardiens ou inquisi-teurs ?La différence est subtile, quand l’attention protectrice se fait trop présente, oppressante et finalement oppressive. Allusion à la censure,

à la délation ? En tout cas de figure, l’artiste a voulu manifester un sentiment grave, car l’at-mosphère générale de l’œuvre est dramati-quement tendue.Quelques œuvres représentent le diable ou des démons invariablement cornus. L’usage du noir et du blanc révèle l’ambivalence de ces personnages maléfiques, leur nature hy-pocrite et insidieuse, cachée sous une appa-rence amène et séduisante.Le tableau du « Roi borgne » est l’illustration explicite de l’adage « Au pays des aveugles, les borgnes sont rois ». Le roi est affublé d’une triste couronne. De son unique œil valide, il jette de biais vers le spectateur un regard menaçant et sournois.La bouche est déformée par un rictus carnas-sier et méprisant. Le blanc sale dominant sou-ligne la médiocrité du personnage. Une multitude de sentiments est exprimée à travers d’autres travaux. L’un de ceux-ci pro-pose à notre curiosité intriguée deux figures abstraites rappellent vaguement des pan-neaux d’interdiction. L’un se dresse vers le haut, le second est renversé vers le bas. Une barre blanche, épaisse, sorte de ligne de démarcation, divise le tableau en deux par-ties ; la moitié supérieure est peinte en bleu-vert, l’inférieure en vert tacheté de violet. Le panneau est dessiné nettement et des zones concentriques de couleurs en tapissent la superficie : gris-vert, rose, brun, jaune, noire. Celui du dessous est plutôt informé ressemble à une masse indistincte en train de sombrer dans un milieu visqueux. Lest peint en noir, vert foncé et marron. Le décryptage n’est pas évident. Mais l’allu-sion à l’interdit, à l’autocensure imposée pa-raît plausible.Toute cette thématique grave est loin d’être guidée et solennelle. L’artiste s’attaque aux mythes, aux stéréotypes, aux modèles et cli-chés. Il les dépouille, leur enlève les faux-semblants ; il les déconstruit et nous les restitue à sa ma-nière, usant volontiers de la dérision, de l’ironie et du sarcasme. Le mythe est démythifié, la mystification démystifiée, la supercherie dé-montrée et le mensonge mis à nu.

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En dépit de sa nature tourmentée, l’art aïdou-dien reste très humain, fondamentalement optimiste. C’est un art d’espoir, interrogateur du passé, témoin du présent, mais rêvant l’avenir dont il ne semble point douter qu’il sera meilleur.Ce sont là autant d’aspects, plus intéressants les uns que les autres, de la peinture Aidoud de cette fin de siècle et de millénaire. Peinture cohérente dans son expression plurielle, ho-

mogène dans le fond et la forme, avant-guar-diste, originale, éclectique et spiritualiste, elle n’a pas fini de nous dévoiler ses secrets. L’au-teur, en perpétuels mouvement, recherche, et remise en cause de l’acquis, semble doté d’une réserve considérable de ressources créatrices. Il ne fait guère de doute, qu’au futur, son esprit inventif innovera de plus belle et saura nous émerveiller encore.

Page 16: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Terre de feuTechnique mixte sur carton.43x43 cm.

أرض النارتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 17: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Référence plastique 01Technique mixte sur toile.40x70 cm.

المرجع التشكيلي 01تقنية مختلطة على القماش

70x40 سم

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Page 18: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Référence plastique 08Technique mixte sur carton.60x 50 cm.

المرجع التشكيلي 08تقنية مختلطة على ورق مقوى

50x60 سم

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Page 19: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

RuinesTechnique mixte sur carton.43x43 cm.

األطاللتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 20: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Architecture Technique mixte sur carton.43x43 cm.

الفن المعماريتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 21: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Porte lumineuseTechnique mixte sur carton.43x43 cm.

الباب المضيءتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 22: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

TimimounTechnique mixte sur carton.43x43 cm.

تيميمونتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 23: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Tamanrasset Technique mixte sur carton.43x43 cm.

تمنراستتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 24: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

TindoufTechnique mixte sur carton.43x43 cm.

تندوفتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 25: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Béni Abbas Technique mixte sur carton.43x43 cm.

بني عباستقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 26: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

TaghitTechnique mixte sur carton.43x43 cm.

تاغيتتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 27: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Oasis Technique mixte sur carton.43x43 cm.

الواحاتتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 28: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Crépuscule Technique mixte sur carton.43x43 cm.

الغسقتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 29: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Harmonie Technique mixte sur carton.43X43 cm.

التجانستقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 30: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

ÉquilibreTechnique mixte sur carton.43X43 cm.

التوازنتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 31: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Empreintes Technique mixte sur carton.43X43 cm.

البصماتتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 32: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

PaysageTechnique mixte sur carton.43X43 cm.

المنظر الطبيعيتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 33: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Terre vivante Technique mixte sur carton.43X43 cm.

األرض الحيةتقنية مختلطة على ورق مقوى

43x43 سم

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Page 34: Abderrahmane Aidoud - Sur les Traces des Artistes Tassilliens

Études

1969-70 Suit les cours du soir de dessin à l’École des Beaux-Arts de Constantine.1970-71 Inscrit à l’École des Beaux-Arts en première année, contacts avec Ahmed Benyahia (Sculpteur), Mahmoud Taoutaou (Peintre) et Amar Allalouche (Peintre). 1971-72 Inscrit à l’École Nationale des Beaux-Arts d’Alger dans l’Atelier de peinture dirigée par le professeur et Artiste-Peintre Choukri Mesli. 1976-78 Diplomé de l’École Nationale des Beaux-Arts d’Alger.- Membre du Groupe Présence.- Rédacteur du manifeste du Groupe Présence,1986.1979-80 Assistant à l’École Nationale des Beaux-arts d’Alger dans l’ateli de - Dessin sous la direction du Professeur et Artiste-Peintre Bachir Yelles1980-81 Obtient une bourse d’études en Italie.- Cours de langue italienne à l’Université de Pérouse.- Inscrit à l’académie des Beaux-Arts de Rome dans l’atelier de peinture dirigé par les professeurs Dini di Costé, Giusepe Gatt, Nato Frasca, Diamantini F.2006-07 Diplôme de magister en théorie des arts « Critique et esthétique des gravures et peintures ruperstres de Tassili », sous la dir. du Dr M. Bouamama.

Expositions collectives

1983-84 Associazione Libero di Libero (Rome).- Al Castello del Ovo (Naples).- Nuova Galleria Internazionale (Rome).- Galleria St. Agostino Piacenza (Milan).- Ankara-Istanboul-Izmir1984-85 Artistes Arabes, Galleria dell Associazione Italo-Arabe (Rome).1986-88 Groupe Présence : Biennale d’Ankara (Turquie).- Groupe Présence : Hôtel El Aurassi (Alger).- Groupe Présence : EPAU (Alger).1988-89 Groupe Présence : Centre Culturel de la Wilaya d’Alger (CCWA).

- 2e Biennale Internationale des Arts Plastiques (Alger).1989-90 Groupe Présence : EPAU (Alger).- Groupe Présence : CCWA (Alger).- Festival des Arts : séjour à Assila, Maroc).1990-91 Groupe Présence : CCWA / Peinture et Gravures.- Galerie Isma (Alger).- Groupe Présence : CCA (Paris).- Groupe Présence : Oujda (Maroc). - Biennale des Émirats Arabes Unis.1991-92 Groupe Présence : CCWA (Alger).1994 Panorama de la Peinture Algérienne, Palais de la Culture.1995 Performance 5 plus 2, Riadh El Feth (Alger).1996 1er salon des Arts plastiques, Hôtel Sofitel (Alger).- 1er salon des Arts Contemporains, Galerie Samson (Alger).1997 Grand Prix de la Peinture, Théâtre de Verdure (Alger).- Exposition collective des Enseignants Artistes, Hôtel Sofitel (Alger).2000 Maison de la Culture de Mostaganem.2002 Groupe Présence, Centre Saddam Hussein des Arts (Bagdad).2003 Casif de Sidi Ferruch (Alger).- Centre culturel St.-Jérôme, Toulouse.2004 Hommage à Aicha Haddad, galerie Isma, Riadh El Feth (Alger).- Biennale de Gravure, Le Caire (Égypte). 2005 Citadelle 50e anniversaire (Alger).- Groupe Présence au Musée Nesr Eddine Dinet.- Exposition collective à Dijon (les Nuits d’Orient), France- Triennale des arts graphiques du Caire, Égypte.2007 VIe Biennale internationale de la gravure d’Ile de France.2009 Membre du Jury international de la 9e Biennale de gravure d’Acqui.- Terme, Italie.2010 Exposition itinérante d’art plastique (lieux et liens) du groupe - Présence à la galerie Racim, Alger.- Maison de la culture de Mostaganem, Tiaret, Mascara, Sidi Bel Abbés, Ain Temouchent, Tlemcen.

Biographie

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Expositions personnelles

1995-1996 Maison de la culture de Tizi Ouzou.1999-2000 Musée National des Beaux-arts d’Alger (Images non Fardées). - Maison de la Culture de Constantine.- Maison de la Culture de Sétif.- Centre Frantz Fanon, Riadh El Feth, Alger.- Club Astrolabe (Bois des Arcades), Alger.- Moon Light Café (Alger).2003 Hôtel Aurassi (Les Sens Renversées par R. Bouidjedra), Alger.2005 Exposition de peinture au Centre International de Presse (Alger).- Exposition de gravure, Bibliothèque nationale, Alger.- Exposition de gravure à l’hôtel Aurassi, Alger.2007 Exposition Expressions croisées à la Galerie ESMA, Riadh El Feth. 2010 Maison de la culture de Tamanrasset.2011 Université de Boumerdes.Exposition de gravure à la galerie art4you.

Prix et Récompenses

1983 Médaille d’Argent à l’exposition de Gravure, Castel del’Ovo, Naples.- Médaille de Bronze à l’Exposition de Piacienza (Milan).

Bibliographie

- Brochure : Exposition du Groupe Présence, Alger 1988.- Catalogue biennale d’Ankara, Turquie 1988.- Brochure Exposition du Groupe Présence, 1989.- Catalogue Biennale Internationale des Arts Plastiques, Alger 1989.- Article El Moudjahid, 11 juin 1989.Article Algérie Actualité, 18 et 24 Janvier1990.- Catalogue Biennale des Émirats Arabes Unis,1992.- Catalogue Exposition Maison de la culture de Tizi Ouzou,1995.- Addition Revue Tassili N°18, juin-août 1999.- Catalogue Exposition Musée des Beaux-Arts d’Alger, 2000.- Scénographie pour le petit théâtre de Riadh El Feth. Final SOS Labes de Mohamed Fellag.- Édition Algérienne d’anthropologie et des sciences sociales- INSANIYAT, septembre-décembre1999 (vol. III) par le Dr Mouaguel Lakhdar.- Scénographie le petit théâtre de Riadh El Feth adaptation d’une Femme insomniaque de Rachid Boudjedra.- Catalogue Exposition Hôtel Aurassi les Sens renversés de Rachid Boudjedra 2003.- Catalogue exposition de gravure (Ombre et Lumière), Bibliothèque Nationale, 2005.- Catalogue exposition de peinture, Toulouse.- Catalogue exposition de peinture, Dijon.- Catalogue exposition de la VIe Biennale Internationale de la Gravure d’Ile-de-France.- Livre sur l’œuvre de l’artiste (Le Vécu de l’image).

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2003 - الكازيف سيدي فرج )الجزائر العاصمة(. - المركز الثقافي سانت جيروم بفرنسا )تولوز(.

2004 - حفل تكريم لعائشة حداد معرض إسما رياض الفتح )الجزائر العاصمة(.

- التظاهرة اإلثني سنوية للنحت بالقاهرة )مصر(. 2005 - القلعة اإلحتفال بالذكرى 50 )الجزائر العاصمة(.

- مجموعة الحضور بمتحف نصر الدين دينات. - المعرض الجماعي بديجون )ليالي الشرق( فرنسا.

- المعرض ثالثي السنوات للفنون التصويرية بالقاهرة )مصر(.

2007 - المعرض اإلثني سنوي الدولي السادس للنقش بجزيرة فرنسا.

2009 - عضو لجنة التحكيم الدولية للتظاهرة اإلثني سنوية التاسعة للنقش بأكي تيرم – إيطاليا.

2010 - المعرض المتنقل للفنون التصويرية )مواقع وروابط( لمجموعة الحضور بمعرض راسم الجزائر

العاصمة. - دار الثقافة لمستغانم، تيارت، معسكر، سيدي بلعباس، عين

تيموشنت وتلمسان.

المعارض الشخصية

95-1996 - دار الثقافة لتيزي وزو. 99-2000 - المتحف الوطني للفنون الجميلة للجزائر

العاصمة )صور غير مرسومة(.- دار الثقافة لقسنطينة. - دار الثقافة لسطيف.

- فرانتز فانون رياض الفتح. الجزائر العاصمة. - نادي أستروالب )بوا دي أركاد(. الجزائر العاصمة.

- مقهى مون اليت )ضوء القمر( )الجزائر العاصمة(. 2003 - فندق األوراسي )الحواس المعكوسة لرشيد

بوجدرة(. الجزائر العاصمة. 2005 - معرض الرسم بالمركز الدولي للصحافة )الجزائر

العاصمة(. - معرض النقش - المكتبة الوطنية - الجزائر العاصمة.- معرض النقش بفندق األوراسي - الجزائر العاصمة.

2007 - معرض التعابير المتقاطعة بمعرض إسما - رياض الفتح.

2010 - دار الثقافة لتمنراست 2011 - معرض شخصي بجامعة بومرداس

- معرض شخصي للنقش بمعرض أرت فور يو )الفن لك(.

الجوائز والمكافآت

1983 - الميدالية الفضية بمعرض النقش كاستيل دو لوفو )نابولي(.

- الميدالية البرونزرية بمعرض بياتشانزا )ميالن(.

قائمة المراجع

- كتيب: معرض مجموعة الحضور، الجزائر العاصمة .1988

- الدليل اإلثني سنوي ألنقرة، تركيا، 1988. - كتيب معرض مجموعة الحضور، 1989.

- الدليل اإلثني سنوي الدولي للفنون البصرية، الجزائر العاصمة 1989.

- مقالة جريدة المجاهد، 11 يونيو 1989. - مقالة جريدة أخبار الجزائر، 18 و24 يناير 1990.

- الدليل اإلثني سنوي لإلمارات العربية المتحدة 1992. - دليل معرض دار الثقافة لتيزي وزو 1995.

- ملحق مجلة الطاسيلي رقم 18 يونيو-أغسطس 1999. - دليل معرض متحف الفنون الجميلة للجزائر العاصمة

.2000- عرض مشرحي للمسرح الصغير برياض الفتح.

- نهائي SOS الباس لمحمد فالق. - الطبعة الجزائرية لألنتروبولوجيا وعلم اإلجتماع

إنسانيات، سبتمبر. ديسمبر 1999 )حجم III(. للدكتور مواغل لخضر.

- عرض سينمائي للمسرح الصغير لرياض الفتح – تكيف المرأة المؤرقة لرشيد بوجدرة.

- دليل معرض فندق األوراسي – التعابير المعكوسة لرشيد بوجدرة 2003.

- دليل معرض النقش )الظل والضوء( المكتبة الوطنية .2005

- دليل معرض الرسم بتولوز. - دليل معرض الرسم بديجون.

- دليل معرض التظاهرة الدولية اإلثني سنوية للنقش بجزيرة فرنسا.

- كتاب حول عمل الفنان )ماضي الصورة(.

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الدراسات

69-1970 زاول دروسه المسائية في الرسم بمدرسة الفنون الجميلة لقسنطينة

70-1971 سجل بمدرسة الفنون الجميلة في السنة األولى، كانت لديه اتصاالت مع أحمد بن يحي )نحات(، محمود

طاوطاو )رسام( و عمار عاللوش )رسام(. 1971-72 سجل المدرسة الوطنية للفنون الجميلة للجزائر العاصمة بورشة الرسم بقيادة البروفيسور والرسام شكري

مسلي. 76-1978 خريج المدرسة الوطنية للفنون الجميلة للجزائر

العاصمة.عضو مجموعة الحضور.

محرر لبيان مجموعة الحضور 1986.79-1980 مساعد بالمدرسة الوطنية للفنون الجميلة للجزائر

العاصمة بورشة الرسم تحت إشراف البروفيسور والرسام بشير يلس.

80-1981 تحصل على منحة دراسية في إيطاليا.- زاول دروسه في اللغة اإليطالية بجامعة بيروجيا.

- سجل بأكاديمية الفنون الجميلة لروما بورشة الرسم بقيادة البروفيسور ديني دي كوستي، جيسيبي غات، ناتو فراسكا و

ديامانتيني ف. 06-2007 تحصل علي شهادة الماجستير

critique et esthétique des gravures et peinture(rupestres du Tassili( تحت إشراف بوعمامة مصطفى، دكتور في التاريخ، نظرية الفنون، فنان تشكيلي،بروفيسور

بالمدرسة العليا للفنون الجميلة.

المعارض الجماعية

83-1984 - جمعية ليبيرو دي ليبيرو )روما(. - أل كاستيلو ديل أوفو )نابولي(.

- نوفا غاليريا إنترناتسيونيالي )روما(.- غاليريا سانت أغوستينو بياتشينزا )ميالن(.

- أنقرة - اسطنبول - إزمير.

84-1985 - الفانون العرب، غاليريا ديل أسوشيازيوني إيطالو-أرابي )معرض الجمعية اإليطالية- العربية( )روما(.

86-1988 - مجموعة الحضور: ألنقرة )تركيا(.- مجموعة الحضور: فندق األوراسي )الجزائر العاصمة(.

- مجموعة الحضور: المدرسة المتعددة التقنيات للهندسة العمرانية والعمران )الجزائر العاصمة(.

88-1989 - مجموعة الحضور: المركز الثقافي لوالية الجزائر )م.ث.و.ج(.

- التظاهرة اإلثني سنوية الدولية الثانية للفنون البصرية )الجزائر العاصمة(.

89-1990 - مجموعة الحضور: المدرسة المتعددة التقنيات للهندسة العمرانية والعمران )الجزائر العاصمة(.

- مجموعة الحضور: المركز الثقافي لوالية الجزائر.- مهرجان الفنون: إقامة أزيل )المغرب(

90-1991 - مجموعة الحضور: المركز الثقافي لوالية الجزائر/الرسم والنحت.

- معرض إسما )الجزائر العاصمة(. - مجموعة الحضور: المركز الثقافي الجزائري )باريس(.

- مجموعة الحضور: وجدة )المغرب(. - تظاهرات السنتين باإلمارات العربية المتحدة.

91-1992 - مجموعة الحضور: المركز الثقافي لوالية الجزائر.

1994 - بانوراما الرسم الجزائري، قصر الثقافة. 1995 - فعاليات 5 زائد 2، رياض الفتح )الجزائر

العاصمة(. 1996 - الصالون األول للفنون البصرية، فندق السوفيتال

)الجزائر العاصمة(. - الصالون األول للفنون المعاصرة، معرض سامسون

)الجزائر العاصمة(. 1997 - الجائزة الكبرى للرسم، مسرح فيردور )الجزائر

العاصمة(. - المعرض الجماعي لألساتذة الفنانين، فندق السوفيتال

)الجزائر العاصمة(. 2000 - دار الثقافة لمستغانم.

2002 - مجموعة الحضور: مركز صدام حسين للفنون )بغداد(.

السيرة

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التي عير عنها عن طريق أعمال المشاعر العديد من هناك أخرى. أحدها يقترح على فضولنا المفتون شخصيتين مجردتين تذكرنا بشكل مبهم بالفتات الحظر، أحدها إلى األعلى والثاني الخط من نوع وسميك، أبيض شريط األسفل، إلى منقلب مرسوم علوي نصف ؛ نصفين إلى اللوحة يقسم الفاصل، باألزرق المخضر، أما النصف السفلي فباألخضر المزركش باألرجواني. تظهر الالفتة مرسومة بشكل واضح مع مناطق متمركزة ملونة على مدى المساحة : أخضر رمادي، وردي، بني، أصفر وأسود. الالفتة العلوية مبلغة حيث تشبه كتلة غير واضحة وهي تغرق في وسط لزج. الصابورة ملونة باألسود،

األخضر الداكن والبني. والرقابة المحظور إلى اإلشارة ولكن التشفير سهال يبدو ال

الذاتية المفروضة تبدو معقولة. تبقى هذه القضية الخطيرة أبعد من أن تكون موجهة ورسمية. والكالم النماذج النمطية، الصور الخرافات، الفنان يتناول

المأثور.

بطريقته لنا ويعيدها يحللها ذرائعها، منها ينزع يجردها، حيث والهزء. التهكم السخرية، بحرية مستعمال الخاصة، يفضح الخرافة، يبسط اإلحتيال، يظهر الخداع ويكشف الكذب. العيدودي الفن يظل المضطربة، طبيعته من الرغم على إنساني ومتفائل بشكل أساسي. فهو فن األمل، يستجوب جد الماضي، شاهد على الحاضر ولكنه يحلم بالمستقبل الذي ال

يشط أبدا أنه سيكون أفضل. هذه هي الجوانب العديدة األكثر إثارة لإلهتمام بعضها البعض الفرن واأللفية. فن بنهاية هذا الخاص لعيدود التشكيلي للفن تشكيلي متجانس في تعبيري التعددي والمتجانس، في الشكل والمضمون، الطليعي، األصلي، اإلنتقائي والروحاني، حيث لم ينته من كشف أسراره لنا. يبحث صاحبه، في حركة دائمة، ويعيد النظر في المكتسبات وهو يبدو أن لديه مجموعة كبيرة من الموارد اإلبداعية فال يراود أدنى شك في أن عقله الخالق سوف يبتكر أشياء جميلة مستقبال ويدرك كيف يثير إعجابنا

مرة أخرى.

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)الكتابة النوميدية-البونية القديمة، الرمزية، : السجالت القديمة الثقافة النصب...(، الليبية، األبجدية الهيراطيقية، )الطواطم(، الحضارة المصرية )إلصاق ورق البردي الذي يحمل صورة إزيس وأوزيريس، الكتابة الهيروغليفية(، خط الشطرنج، )رقعة والميتافيزيقا الدين المخطوطات(، اليد،

رمز القدر(.اإلشارة ليست دائما غير رسمية، فغالبا ما تختلط مع عنصر

ملموس بحيث تخفي داللة جمعية. ترمز التي اإلشارة عند نتوقف اإلشارات، استعراض بعد إلى اإلنفتاح بإمتياز : الباب والنافذة. هذه األخيرة تبقى دائما مخططة بالقضبان بحيث تشير بوضوح إلى الحرية المأخوذة. أما الباب الذي يعد رمزا لحسن الضيافة يدعونا إلى الدخول،

بحيث تضع خطا بين خيال العمل والمشاهد. واإلحتفاظ األبواب، وبفتح الجمهور، أمام اللوحة تنمحي

بالساللم، يقترح على هذا األخير الولوج إلى فضاء العمل. حاسما. الفضاء تنظيم مشكلة كانت لطالما لعيدود، بالنسبة انطالقا من التخطيط التقني والتصويري البحت لهذا األخير، ينتقل إلى تنظيمه العقلي، حيث ال يعد يقتصر الفضاء الجديد للعمل على الجانب ثنائي األبعاد للوحة، ولكنه يتدفق نحونا، نحو فضائنا بثالثة أبعاد بحيث يندمج معه، فقد أصبح يندمج للوحة. حينها الطاهر العالم للمشاهد مع الجديد العالم اليوم

يكتسب المفهوم طابعا للحقيقة المطلقة التي تغمرنا كليا. هذه المقاربة المكانية الجديدة للعمل جعلت هذه األخيرة جذابة ومغناطيسية للغاية، حيث أصبح المشاهد يعيش العمل ويصبح

بطل ما يجري. عيدود يقتبس البوب. فن نبرات لديها األعمال بعض بحيث اإلجتماعية، والتجربة اليومية الحياة من موضوعاته يقوم بتحليل إلعادة تجميعها مع ما يتناسب وخياله، حيث يتم فحص، سحق وإعادة تشكيل قطاعات مختلفة من النشاطات غموض دون الفنان يندد والثقافية. السياسية اإلجتماعية، Sot-Art الجوانب السلبية ويقترب أكثر من الحركة الفنيةالذي 70 لسنوات المنشق السوفيتي للفن الطليعية الحركة أنشأه كومار وميالميد. تعارضت الحركة الفنية Sot-Art مع

الفن الرسمي ومع ممثلها الخاص، الواقعية اإلشتراكية. يتم مقارنة الفن التشكيلي لعيدود من الجانب المفهومي أساسا، حيث يكون القرار التصويري للعمل عند عيدود جد مختلف. أعادت الحركة الفنية Sot –Art استخدام المجازية األكاديمية معاكس استعمال اجل من اإلشتراكية للواقعية والممسوحة تماما. ال تزال هذه الحركة مجهولة عندنا والشيء الذي أصبح اهتماما هي مالحظة كيف وصل عيدود، عبر مسار أمكثر

خاص، إلى أسلوب مماثل.

تكاد تختلط اللوحة تمثل شخصية الشكل، أصبحت هذا بهذا مالمحها في كتلة مجردة مكونة من هواء ملون أين يدخل كل في واألصفر واألرجواني والقطران واألزرق الوردي من

منافسة مع درجات اللونين األبيض واألسود. أعلن نص عربي ما يلي : »لقد أصبحت مديرا، غدا سأغدو وزيرا، بعد غد رئيسا وفي نهاية المطاف غبارا«. أكثر من الطابع على انعكاسا التأريخ هذا يمثل مزحة، مجرد كونه اإلنتقالي للعالم، على جانبه النسبي وعلى الغرض من الحياة. فهو التنديد باإلستبداد، بوقاحة اإلعجاب بالنفس والمباهاة : إنه تمجيد الحكمة والتواضع. فالمثل القرآني عن الرجوع الحتمي إلى الغبار يبدو إيحاء قويا بما فيه الكفاية. وهل رددت أيضا

من طرف عدد من الصوفيين.روى لنا ابن عربي حادثة تتعلق برفيقين له. أحدهما يدعى أبو عبد اهلل ابن خازن كان ينظر إلى رئيس قبيلة وهو يمر بهيبة كبيرة ومظهر أنيق وهو يركب حصانا أصيال. حينها قال له زميله عبد الحليم الغماس : »انظر يا عبد اهلل، ما هذا إال غبار

يمتطي غبارا«2

يظهر عمل آخر تحت عنوان : » المالئكة الحراس« ظلين يمثالن أبيض ضبابي، يرتديان ونصف طيف، ملك نصف واسعة مساحات تظهر خلفية وراء الكل شخصية مركزية، ملكين القرمزي. واألحمر الالزود األزرق السواد، من

حارسين أم محققين ؟ بقوة، حاضرا الوقائي اإلهتمام يكون عندما دقيق، فالفرق قمعيا وظالما في األخير، هل هي إشارة إلى الرقابة والوشاية؟ على أي حال، أراد الفنان التعبير عن شعور خطير، ألن الجو

العام للوحة متوتر إلى حد كبير.

بعض األعمال تجسد الشيطان أو عفاريت ذات قرون دائما، هذه تناقض عن واألسود األبيض استعمال يكشف حيث الشخصيات الشريرة، طبيعتها المنافقة والخبيثة، وهي تختبئ

وراء مظهر محبوب وجذاب. فلوحة »الملك األعور« لهي دليل واضح عن القول المأثور : » العور ملوك في أرض العميان«. غرر الملك بتاج حزين. يلقي نظرة تهديد ومكر إلى الناس بعينه الوحيدة السليمة. الفم القذر األبيض يشير كاسرة ومستخفة، حيث بابتسامة مشوه

إلى تدن الشخصية.

2 ابن عربي الحياة الرائعة لذي النون المصري سندباد للنشر. باريس 1988 ص 181.

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على نجده حيث نسخ، ثالث في دائما الصليب، رمز ظهر El hofra نصب نذرية تعود للحقبة النوميدية-البونية )الحفرةقسنطينة ( حيث تأتينا من عمق األعمار ووجودها يؤكد قدم

ثقافتنا وطابع آالف السنين المتعاقبة لقرص الشمس: الدائرة، العجلة، بفحص الفنان يقوم الصليب. المعقوف، ا مروحة الوردة، الماضي وهذه الشمس الرمز الذي يأخذه من العصور القديمة تبدد الظالم، تضيئه في استكشافه وفي نفس الوقت يكشف لنا عن وعاء أسفل لتاريخنا ويتحدانا. استعمل الصليب الذي يمنع بالمحرمات التنديد أجل من الغرض، لنفس الحديث بمعناه 1986، ولدى التي توقف تطور مجتمعنا. في سنة الكثيرة في ندرة مشكلة واجه الذي عيدود قام إيطاليا، من عودته باإلضافة الفنية، اللوازم فيها بما أنواعها، بمختلف المواد إلى نقص الوسائل التقليدية، بإلصاق كل ما أصبح نادرا على الورق الموقى، خشب المعاكس، قماش القنب من عدس وفول األوراق اللحم، الزبدة، البيض، وتغليف وبن وفاصولياء مختلف تدين التي الصحف مقاالت الطائرة، تذاكر النقدية،

أنواع الظلم، الخ.كما أن الدفاع عن البيئة أشغلته كثيرا، حيث قام بإلصاق قطع من البالستيك وشظايا الزجاج ونفايات أخرى غير قابلة للتحلل على شواطئ رسمها بيانيا. مع سنوات 90، دخل عيدود في مرحلة جديدة من اإلبداع التي استمرت إلى يومنا هذا، حيث أكثر مجردة للغة مكانه البنائي والتأثير الهندسي الفن ترك دقة. فقد خفف تعبيريته القديمة وطابعه المجازي بدأ يضعف تدريجيا حيث لم يبقى إال على حالته اإلستعارية، فقد ظهر نوع من الغنائية في أعماله التي استقرت. لكن هذا الهدوء ظاهري فقط، فالغليان الفوضوي لألعمال الفنية سكن لتحل محله طاقة كامنة وديناميكية إباحية، فقد حققت القيمة التعبيرية نقلة نوعية من حيث النوعية، حيث اكتسبت مزيدا من القوة، ألن اللمسة لم تصبح مخططة، بل أصبحت تصاحب التفكير. وهكذا فقد حرر اإلبداعي، الفعل مع التصور والدة يربط الذي التزامن هذا الفنان من الطرق القديمة لإلبداع التأملي، وإلى حد ما متغير الطبيعة. تطور التقنيات كما تم إدخال بعض األساليب التي األكريلي - الزيت تضريب : التنفيذ شرعة بزيادة سمحت – الحبر والقطران، المواد المختلفة، اإللصاق، الخدش على dringuelle األلوان، رمي الخفيفة، األلوان ذات اللوحات شبكات برسم المشكلة، الخدشات الرش، ،matiérismeالتي الخدوش العربية، الزخارف العنكبوت، بخيوط شبيهة تذكر بالكتابة التلقائية، كثرة استعمال السكين والمبسط.. 90 عن سنوات – خالل األسلوب في الكبير اإلبداع يكمن عيدود في الحضور المتكرر للرمز الذي بعدما كان عنصرا

مركزيا وموضوع رئيسا شعاعا أصبح وملمحا، هامشيا للوحة.

تمنح اإلشارة، عالوة على قيمتها الرمزية ومضمونها الداللي، إمكانية اإلستسالم للدافع الطبيعي.

سوالج، كلين، من كل نبرات لديه أن اإلعتراف إلى نميل بعد المقارنة، لكن تابييس. الخصوص هارتونغ وعلى وجه كل شيء، تبقى نسبية، فقد تأثر هؤالء الفنانون أنفسهم نوعا ما بالخط الصيني. يقترح علينا عيدود بعض محاوالت الخط فهي شاسعة. مساحات على أنجزها التي والياباني الصيني من أجمل األمثلة عن اإلبداع العفوي وإظهار بحوثه الفلسفية. الخاصة تعليم مذهب زين ونظريته اهتمامه هنا على تجسد

باإلنجاز والمعرفة، بعيدا عن المظاهر. الفنان التشكيلي من بين كبار رواد اإلشارة. فقد رفض برز التعبير باستعمال قيم المطلقة. بالتأكيد أن لألبيض واألسود الصريح، تباينها الرزينة، فتركيبتها عليه، معينة جاذبية كثافتها ولكن أيضا شفافيتها )عندما تكون اللمسة خفيفة( تمنح فرصا إيجابية لتنظيم الفضاء واآلثار اإليقاعية. مع ذلك، يبدو له أن تقييمها الحصري قطعي واختزالي، حيث يعد استخدام الفضاء، األخيرة هذه تفتح بحيث ضروريا، أمرا األلوان تزوده األحجام، توزع الهواء، تعطيه العمق، تنظم توسعه،

بالكثافة، تضبطه وتسلسله. تبرز التي الحقيقة »الواحدة«، تنوعه، اللون، بفضل يعكس

في مظاهرها المتعددة. بالنسبة لعيدود، ال يمكن أن يكون الفن شهادة صافية للروح،

انضباط متصاعد ال يوجد إال منه ومن أجله. يعد الفن جوهريا في المجتمع، بحيث تستمد منه قوته ومنطقه. استقالليته على يحافظ أن الضروري من فإنه ذلك، مع القيود من خاليا كامال، إراديا فعال يصير بحيث اإلبداعية،

اإليديولوجية. كل من نهائيا بالتحرر للفنان المدروس اإلختيار هذا يسمح تحيز وقيد خارجي ويعزز الطابع العالمي للوحاته التي تصبح

أكثر فأكثر انتقالية. هذه استغالل أن بيد الماضي، في اإلقتراضات تزايدت النظرة بعيدا عن القديمة، األساليب، األنواع والموضوعات الحنينية والرجعية، يقذف بنا على العكس إلى الحاضر، باتباع

مقاربة دقيقة وما بعد الحداثة.احترامه مع الذي، الفنان بمخاوف نشعر عمل آلخر، من ليست رجعية بطريقة التاريخ زيارة أن ينسى ال للماضي، بشكل حاليا التجربة على التعبير على يساعد سببا سوى

أفضل، وإعطائه محتوى، وصياغة هوية له. مختلف في الرسم تبحث الذات، أجل من السعي هذا في

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نساء وملتمسة. األطراف مترامية لفروع الرصاص من السائل بصفار مكسورة، بيضة قشرة من تبرز عاريات المتدفق نحو التربة الكئيبة والبشعة، في انتظار اإلخصاب، في محاولة إلجراء مقاربة مع لوحة دالي. »الطفل الجيوسياسي أال البيضة، الجديد« »1943«. اإلنسان والدة يراقب وهو يرمز هذا الشكل المثالي، بفضل هيكله المتكامل، إلى المدينة أي في عليها يعثر أن دون الفنان عنها يبحث التي المثالية Bhâgavata مكان؟ أو هل يتعين علينا أن نرى، كما علمتنا :Hiranyargarbha( الرب وأفكار أشكال تجسيد ،Gîtaالذي ولد من البيضة الذهبية( البيضة المكسورة هي الخروج الجنيني العالم هي والصدمة األلم وسط حدث الذي للحياة، المريح واآلمن الذي نتخلى عنه لنلج فجأة الحقيقة البرية، هذا هو المرور المصيري للعالم الروحي الخالص ألشكال وأفكار المتعطش القارئ عيدود، كان تجسيدها. عالم إلى الرب ألندريه بروتون والمعجب بالفنانين السرياليين، مفتونا بخيال وتصوف أعمالهما. حيث كان قلقهما يشبه قلقه، نفس الشيء بالنسبة لبحوثه الفلسفية التي تعد عنده، أقل من البحوث الفلسفية منها من مطهر يهدف إلى طرد الشر عن اإلنسان. هذا الشر الخاص بالفنانين، الذي يصعب تشخيص أسبابه والذي حاول

التحليل النفسي لفرويد كشف الغموض. »السوداوية« هذه المعاناة، هذه عيدود يعرف الواضح، من الخاصة بالقدامى، فقد علمته التجربة السريالية أن المنفذ يوجد عندما الطفولة، مرحلة إلى العودة المخصب، التراجع في يتخدر التفكير البالغ، المشرق والمرتبك ويصمت تاركا المجال مكانه تاركا الواعي العقل ينطفئ حينها، والعفوية. للبراءة للجهالة المنقذة والمبدعة ، لـ »الجنون اإللهي« لكبار الرواد. توفر السريالية الوسائل للوصول إلى هذه الحاالت اإلستثنائية األول موضوعه أثار استعمالها. الفنان أحسن بحيث المحرمات، اإلنشغاالت المتعددة والمتنوعة : مصير اإلنسان بصفة عامة، مصير المرأة بشكل خاص، القمع، اإلحباط، الال الفقر،الجهل. األخالقي، البؤس التعصب، النفاق، تسامح، يبدو سرياليته مشبعة لحد قوي بالتعبيرية المزعجة واليائسة، المقلقة ترتيباته طريق عن دولفو، و دالي من يقترب فهو

للفضاء الذي تنمو فيه شخصيات غير منسجمة ومشئومة. اللذين الشديد والتوتر التعجيزي الرعب عن تعبيرهما في

يحركانهما، ندرك تداعي خواطر مونش و أوتو ديس. يمكن التي األفكار أن نعلم نحن نفسه، الفنان من باعتراف مسبقا، مدركة دائما ليست لوحاته عبر تخمينها أو قراءتها متأملة ومأخوذة نحو النضج بشكل واعي. ليست غايات في بإنتاج له أن تسمح ذاتها، ولكن ذرائع عفوية من شأنها حد تعبير فني مناسب لمزاج معين، لحالة ذهنية معينة. هذه هي

الدعائم التصورية لبحثه التي تدرس إمكانيات أكبر لترتيبات على يحكم ال التصور هذا فحسبه، التصويري. الفضاء الفعل اإلبداعي. في الواقع، ال يملك روح الواعظ، الفيلسوف األخالقي، ألق من ذلك الواعظ أو النبي. فهو ببساطة ال ينسى أنه فنان قبل كل شيء. ولهذا السبب فهو يعمل على يقدم لنا عملية لنا يترك فهو اإلستعمال، دليل دون إبداعاته منتوج فك تشفيره، فتحفظه و رباطة جأشه الواضحة ليست مرادفا لالمباالة أو السخرية. فبالرغم من غياب التبشير، فإن فنه، فن

المالحظة دون تنازالت، النافذ، الثاقب يصبح فنا قتاليا. تبشر جديدة آفاق نحو عيدود اتجه السريالية، التجربة بعد الجانب أبدا يكن لم .90 لسنوات الملكي الطريق بمسلمات الفنان كان التصويري ألعماله واضحا بشكل أكيد. رغم أن يتقن التقنيات، فهو يعلم »أن الرسم هو استقامة الفن«1 )إينغر( للمعرفة« المعقول التمثيل في المعقد الغموض »يبقى وأنه الخالص الشكل من مبكرا مر حيث محنك، رسام )دالي(2. إلى نصف تصويري نامي، حيث تستمر الخطوط في التالشي هذا يتم حيث التجريد، في تماما ليس ولكن أخيرا لتتخفف

المرور بصورة تدريجية. تركت اإلقامة بإيطاليا بصمتها الحنينية، فهي تعه فترة بناءة أصبحت تصويرية زخارف ظهور شهدت حيث وهوية، موضوعات متكررة بالنسبة لسنوات عديدة قادمة : إشارات متعددة، رموز سرية، أبواب، نوافذ، قباب، ساللم وعناصر السيميائي واإلرث المعماري التراث من مستعارة أخرى تنكسر حيث هندسية، أكثر اللوحة تشكيل جاء التقليدي. األضالع متعددة األشكال بدقة وتحدد المتعرجة الخطوط األكثر تنوعا ونطاقات غير رسمية من األلوان. وفي بعض األحيان، يتردد الفنان في التخلي نهائيا عن الجانب التصويري. ترمز مثل تلك اللوحة مثال إلى الثقافة الصناعية وانحرافاتها،

علال خلفية تظهر آالت وفطر ذري. الراسخة النماذج وصاية من يتحرر بدأ ،1982 عام منذ انتهى زمن ألف مرة انتهى، انتهى، : قال دالي، حيث مثل

التجارب. قد رن وقت اإلبداع الشخصي«3. من 1982 إلى 1986، تحررت لوحاته أكثر وتأكدت إرادته لوحم توضيح التباينات، تشديد اللمسات، قوة التجريد: في النغمات تناسق األلوان، لتفاوتات مستمرة دراسة األلوان، المحلية، للشفافية، تصفية تدرجات األسود واألبيض، تعزيز جيد عمل أخرى، ألوان إضافة طريق عن الرمادي اللون

لأللوان الفاتحة !

1-2-3 دالي لـديشارن للنشر مكتبة الفنون . باريس 1980 صفحة 262.

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فنه في تثري، ومن هنا، سجل عيدود المنافسة أن في حين منظور عالمي، إنساني ومتسامح، هذا ال يمنع وجود ارتباط وثيقا بجذور وقيم األسالف. بالنسبة له، هذين الموقفين غير

متعارضين. تندمج فيما بينها، وتتغذى كل واحدة منها باألخرى، بواسطة ظاهرة التناضح، كما أنها تتجدد بشكل متبادل. في أحد أعماله الطبقات تسلسل في الحال هو كما ركب، عندما األخيرة، الصليب داوود، نجمة آثار، عالم قبل من المحدثة األثرية والهالل، قام بتكريم ثقافة »أهل الكتاب«. بعيدا عن الوحدوية الخيالية، يؤكد هنا على الرابط الحضاري الذي ال يمكن إنكاره

بين الديانات السماوية الثالث الكبرى. هل ستكون الرموز الثالثة )النجمة، الصليب والهالل( تفسيرا لهذا الرقم الذي يتكرر بإلحاح في عمل الرسام ؟ ما الحاجة التي دفعت هذا األخير إلى التعبير عن نفسه بانتظام باستعمال يبدو وكأنه منطق مهيمن؟ الذي والهائل الغامض الرقم هذا

فباطنية هذا الرقم »3« ليست عرضية. الشرقية الفلسفات إلى تفكيره الفنان مجال يمدد فمن خالله، + 1 = »3« في الموجود الزوجي فالعدد بها. يتعلق التي نفسه يجد الذي اإلنسان لوجود األساسية المعادلة يشكل )2يظل سجين مأساوي، حيث بشكل متناقض لمصير خاضعا

الزمن ومساره الصارم حيث يحكم عليه التاريخ. كيف يمكن أن نعطي معنا للتاريخ وبالتالي لحالة اإلنسان دون يعصف بنا المحيط الالنهائي والمؤسف للزمن ؟ فالوحدة عند تؤدي للخالص، حيث تمثل طريقا أال الزوج، إلى إضافتها إلى حقيقة أبدية وخارجة عن اإلطار التاريخي؟ أال تأتي النجاة من الفن الذي أصبح نمطا روحيا ومنقذا للغاية. على صعيد حيث مانوية ثنائية مشكلة الرقمي المخطط هذا يمثل آخر، يرفض اإلنغالق فيها. يرفض رأيا منتشرا بكثير عند عدد من الفنانين الذين يطورون لغة قديمة وعفا عنها الزمن، بتعارض مفتقرا الخطاب يكون ما غالبا حيث التمثيل، مع التجريد يعرف المفاهيمية. الناحية من وناقصا النظرية الناحية من عيدود أن الفن ليس مسألة أسلوب، بل موهبة، عمال مستمرا

وتواضع ورغبة في التعلم والشجاعة على مساءلة النفس.تحجر الفن خالل هذه العشرية األخيرة عندنا، بوجود نية في الجديدة، األجيال أن نراهن عقيمة. بيزنطية نقاشات إقامة على غرار جيل الكبار الذين يملكون رؤية أكثر رحابة، أقل حصرية وأقل طائفية، سوف يدركون اتخذا فن الركود. كما أن الطابع الثنائي لألشياء يؤكده اإلستعمال المشترك لألبيض اللون أن حيث : جليا يبدو الطبيعة مع اإلنسجام واألسود. األبيض هو مجموع ألوان الطيف الضوئي، وهذه هي الحياة

المحتملة.

الفلسفية الرؤية فحسب األلوان. غياب عن يعبر فاألسود للفنان، ال يعد هذا الغياب ال فراغا و ال عدما، بل هو عبارة عن اإلندماج الباطني مع ما ال يمكن وصفه، محو ما ال نهاية له. فهي عبارة عن شكل من أشكال الوجود في غير المبرر وما ال يمكن تفسيره. فاألسود واألبيض يصبحان رمزا للروح التعارض بين كال أو الواضح التناقض أيكون يكون األبدية المادية تتحد حيث العالم لنفس قطبين فهما مرتفعا. اللونين والروحانية. هذا هو العالم الداخلي للفنان الذي يقذف فيه بشكل ال متناهي من جانب آلخر، من الواقع الجوهري إلى الحقيقة موضوعات إلى الشكل، بهذا عيدود، يتطرق المتسامية. جوهرية متعلقة بالوجود واألخروية، التي شغلت باله مبكرا،

منذ المرحلة السريالية. بسبب السليمة فطرته له أخضع الذي اإلستجواب هذا تفاقم منطقي تفسير عن البحث إلى سعا بحيث زائدة، حساسية حيث أقلقته.، اإلنسان حالة ألن العالم، يعيشه الذي للبؤس تركه هذا المسعى، دون شك، خائبا. وهو ما نحسه من أسلوبه، حيث انتقل إلى البيان مرورا باإلستفهام. على إحدى نجماته رعب، حالة في نساء ثالث بتمثيل قام ،)1974( القديمة تباين أصم بأزرق مخضر، يؤكده تجاور الجسم، منسلخات على ساقط الشعر المزرق، والرمادي واألخضر لألحمر الرأس، مذكرا بمخلوقات بشعة من األساطير اليونانية، وتحت بعينين جاحظتين. إليها رجالن ينظر الشاحب، القمر ضوء بشرية- أجسادا نجد الفترة، بنفس أخرى خاصة لوحة على جذوع أشجار، تضرب جذورها في أعماق التربة. ثالثة من في وتمتد تتناسب نباتية، ونصف بشرية نصف المجموعة الفضاء المحيط بها، بأصابع مفتوحة كما لو أنها تبحث عن مرسى. تبدو األلوان باردة، ترابية، مخفضة: أزرق-أخضر، بعض مع مختلط، بني أرجواني بنفسجي، جليدي، رمادي

اللمسات الحمراء، حيث خلق جوا وهميا ورومانسيا. اللوحة الثالثة، بلهجات منذرة بكل غريب، تظهر جمجمة في المركز؛ يد هيكلية تلوح بالكتاب المقدس، امرأة عارية بالكاد تذكر، نرجلية تطلق دخانا ناعما؛ في الخلفية، مجموعة فيالت مشيدة بشكل غير حضاري تظهر واجهاتها غير األنيقة؛ حيث اجتاحها حريق مدمر؛ إلى أسفل اللوحة، عنكبوت ينسج بيته ولكنها اللوحة، من ينبعث رائع خوف الدم؛ من بحر فوق اإلنتباه يثير الذي التبصرية نظرته عن خصوصا تعبر

واإلستغراب. من 1974 إلى 1976، أنتج عيدود عددا معينا من األعمال مصلوبة، المفصل، مزدوجة نساء أجساد النموذج: بنفس ممزقة، معقدة، متشابكة كغطاء نباتي معقد لنبتة متسلقة تشق التربة بحثا عن أرومة الشجرة المغذية أو مرتفعة نحو سماء

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نميل فإننا ما، فنان أعمال في السبر عملية في نبدأ عندما يمكن التي النماذج اإللهام، الخلف، مصادر البحث عن إلى للفعل فهمنا تسهل أن رأينا، تدعم أن بحثنا، في توجهنا أن

اإلبداعي، أصوله، آليات عمله ونيته. بيد أن عبد الرحمان عيدود يعد فنانا شاذا، فسعيه نحو الحقيقة، هويته، توقيعه كان متموجا، غنيا ومتناقضا. اكتشافات مشكك فيها، أفراح وسط خيبة أمل، حيث عرف بالتأكيد محن اإلبداع وذلك على مر ثالثة عقود من حياة مهنية صعبة، متأرجحا

بين السوداوية والمثالية. أنه مصيريا يبدو الذي الرقم »3« هذا مرورنا عند نالحظ تعرجات أدت فقد بعد. فيما إليه سنعود والذي إليه بالنسبة مثل هذا المسار بشكل متتالي بالفنان إلى ضفاف جد متنوعة على غرار السريالية، الفن الهندسي، البنائية، التعبيرية نصف

المجازية، التعبيرية التجريدية، التجريد الكلي إلى حد ما. على مر الفترات، تعاقبت الموضوعات ولم تتشابه.

ال يستبعد هذا التنوع الوحدة، وهنا تكمن قوة عيدود : رسام متعدد األوجه، حيث ال يتجزأ موهبته إلى قطع متناثرة. كل تميز يعد عنصرا مشكال للكل الذي ينمو عبر الزمن باستمرار

ويمثل عمال شامال، عمال شخصيا ومتجانسا. اإلمكان قدر احترام مع األعمال، بعض دراسة محاولة

التسلسل الزمني إلنشائها. فيما يخص مطنبا ليس الفنان أكثر صعوبة ألن المهمة تعد فنه، حيث ال تؤدي به تواضعه وأخالقه إلى التحدث عن نفسه نادرة، عبارات ومتعمقة، متحفظة ميزة وترك عمله، وهي رزينة وموجزة. يفضل عيدود أن يعهد لآلخرين مهمة التحدث مع أعماله، حيث توقفت تجارته مع هذه األخيرة عند اللمسة األخيرة، الضربة األخيرة للريشة. فذلك ليس إال احتراما إزاء

جمهوره الذي ال يردي أبدا أن يؤثر على رأيه. على المبدأ نفس طبق ،ESBA بـ بروفيسورا كان عندما والنقش التشكيلي الفن الرسم، بإخالص علمهم الذين طلبته

دون أن يثقل عليهم بأسلوبه.

على فنه وحرصه على غيرته التأثير، إلى بميله يعرف ال فرض وجهات نظره على تالميذ خاضعين.

األكاديمي، بالمعنى حركة أو لمدرسة مؤسسا كذلك ليس فمدرسته هي تك المتعلقة بالروح الخالقة، المتحررة والخالية

من كل القيود. إذا ما لمسنا عند طالب ما بصمته، فذلك ال يعد سوى إنصافا له. ، خالف ذلك، فإن األمر ال يتعلق بإثارة استياء عيدود الذي

يفضل موهبة جيدة متحررة على موهبة مقيدة ومتوسطة. أحب عبد الرحمان عيدود الرسم منذ نعومة أصابعه، فكان ال الملونة الثامنة من عمره، أقالمه ابتداء من سن أبدا، يفارق

وصندوق الغواش. تعليمه مع موازاة قسنطينة، بمدينة مراهقته مرحلة عاش التشكيلي. والفن الرسم في المسائية دروسه زاول العادي. بالجزائر الجملية للفنون الوطنية بالمدرسة الحقا انخرط العاصمة، أين أكمل دورته ليسافر بعدها إلى إيطاليا لمتابعة

تكوينه بها. هنالك، ولمدة ست سنوات )سنة درس خاللها اللغة اإليطالية ببيروجيا وخمس سنوات تخصص بروما(، اعتاد على تراث في تحققت التي المكاسب مع أيضا ولكن النهضة، عصر

المراحل الموالية بما في ذلك الحقبة المعاصرة. عاش تجربته اإليطالية رفقة زوجته أنيسة، نحات ذات موهبة يتجاوز اإلبداعي نشاطها مجال كان والتي بالذكر جديرة

اإلطار الضيق للنحت. فتحت له اإلقامة بإيطاليا الحياة العالمية، حيث أدرك حينها أنه ال يمكن لفن محلي، منعزل عن السياق العالمي، أن ينطوي

على نفسه، ينكمش، يجف ويذبل.

ال وجود لإلكتفاء الذاتي في العالم المعاصر. فال يمكن للهوية يفقر، اآلخر نفي خارجية. بهويات باتصالها إال تتطور أن فنه في تثري، ومن هنا، سجل عيدود المنافسة أن في حين منظور عالمي، إنساني ومتسامح، هذا ال يمنع وجود ارتباط

بوعمامة مصطفىدكتور في التاريخ، نظرية الفنون، فنان تشكيلي، بروفيسور بالمدرسة العليا للفنون الجميلة.

عبد الرحمان عيدودالرجل، الفنان، العمل

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الفنانين خطى »على : عنوان تحت األعمال سلسلة تعد التاسيليين« فكرة لتذكر الفن الصخري وإدراجه كقيمة أساسية مثر تشكيلي إرث عن عبارة فهو : اإلبداعية عمليتي في

لبحوثي وخبراتي. سمحت لي النظرة التي أمتلكها حول هذا الفن الرئيس برؤيته جوانبه تشريح سمح المتعددة. تعبيراته وفي مجمله في إلى جوهرها إخراج من والروحية البيانية التخطيطية، الكتشاف طريقا العمق في الولوج هذا يعد بحيث السطح؛

حساسياتهم، آلياتهم، انشغاالتهم ومشاكلهم.

ترجمتها البيئة، استنساخ في التنوع في االهتمام هذا يعد مواقفهم أفعالهم، ردود عن للكشف شرطا خلقها، وإعادة وروحهم. فاهتمامي في التغلغل في أصول تمتمات التاريخ يعد شرطا، بل التزاما يسمح لي بالولوج بصورة مهيبة في تاريخ التعبيرات األولى، بالدفع بعملية إبداعية ترد على تساؤالتي تطوير في يمكن ما أبعد إلى الذهاب خالل من الشخصية عملي بهدف الوصول إلى حماسي الشديد. يرتكز هذا الحماس المشروع والنهائي كذلك على المراحل األولى من طفولتي، وبروزي في الرسم، على ثقافتي، على الحقيقة وعلى فلسفتي على والموجهات القيم هذه كل ساعدتني حيث الحياة، في

إنشاء وتسليط الضوء على توجه، على مفهوم جمالي.

ويتصل يتمحور الشخصية فضاءاتي بداخل البناء هذا كل بعدد وافر من المظاهر، واإلشارات التي تتشكل وتعيد صياغة نفسها من أجل مضاعفة التعبيرات وإمكانيات التوسع بغرض

توفير التوازن، التحرك والتجانس. الناحية من العمل في النمط وهذا الطريقة هاته تحررني وهي السطح على ملونة كثيفة مواد من خالل وضع الفنية تتداخل فيما بينها، بحيث تعمل في كل اإلتجاهات لإلجابة على

انشغاالتي المتنوعة ونشر هذه العملية إلى غاية استنفادها.

الفارغة بالفضاءات المتعلقة والرهانات الحركات هذه تنتج غير ومنظورا منتظمة غير تركيبة أولدها، التي والمملوءة مستقر، فتطبيق هذه األشكال المتنوعة من األلوان يولد الروح غير المالحظ أليقونة اللوحات الصخرية، وبالتالي فهو عبارة عن جو يوقظ أصداء تشكيلية وقيما معنوية وجمالية مدفونة. من مفهوم التصميم هذا، أتصرف بفعل مسئول، حر، سريع وحازم من أجل تجديد، تنشيط وتغيير حجم الذاكرة. هذا اللغز المتحرك والمحمل بالرموز والرسومات يعبر عن وجود، عن

هوية. يسمح لي هذا الذهاب واإلياب من األشكال واألحجام واأللوان بتجاوز الواقع واألحالم، فالحوار الذي أثيره عبارة عن حالة من الذات وفي الذات، فهو بمثابة رحلة داخلية وسؤال متكرر عن ماضيي وحاضري ومستقبلي، فهو نقطة التقائي مع ضوء

التاريخ.

تحدث القيم اإلجتماعية والتاريخية، البيئية والجمالية في نفسي اآلثار العاطفية والمحركة التي تسمح لي بالتجول في الفضاء

بال حدود، متعطشا وملتزما بإنتاج التاريخ الخاص بي. األبواب النوافذ، البصمات، السمات، من بنقله أقوم ما كل واإلشارات يؤكد على اإلنسانية بكل قيمها الحضارية الثقافية. أجل من التعالي من نوعا اإلبداعية العملية علّي تفرض الوصول إلى الحالة المثالية للعمل إلذابة حساسياتي وإظهار كل أنواع األبجديات والقواعد بهدف تشكيل مفردات وإنشاء

مقروئيات متعددة تسمح لي بفتح النقاش.

عيدود عبد الرحمان »على خطى الفنانين التاسيليين«

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الفهرس

على خطى الفنانين التاسيليين عيدود عبد الرحمان

عيدود عبد الرحمان الرجل، الفنان، العمل الفني

بوعمامة مصطفى

السيرة

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دار الثقافة لوالية تمنراست

عبد الرحمان عيدود على خطى الفنانين التاسيليين