CULTURE19

LABEL’ART2007, 2011 ET BIENTÔT 2014…Les arts visuels enValais vivent dorénavant aurythme triennal d’une grande manifestation quimarquera leur évolution.

EricFelley

S i la première édition Label’Art 2007 aété considérée comme une sorte de ga-lop d’essai, l’édition 2011, qui vient de

s’achever, a affiché des ambitions bien plusétendues. Avec le titre de «L’art de la diffé-rence», Label’Art 2011 avait choisi un thèmegénérique intégrateur qui a permis de présen-ter les multiples facettes de l’art contempo-rain au sens strict ou, d’une manière pluslarge, à ce qui se crée aujourd’hui. DeMonthey à Simplon-Village, seize lieux ontaccueilli les expositions, les installations oules performances de plus de cent artistes liésde près ou de loin au Valais, à cette

«CitéValais», selon lemot du chef duService de la culture,Jacques Cordonier«qui progessivementse construit au fil duRhône et qui remontedans ses valléeslatérales».

Marie-FabienneAymon, directrice de la Fondation LouisMoret à Martigny, présidente de l’associaitonLabel’Art, tire un bilan positif de cettedeuxième édition, tout en ciblant un dévelop-pement sur la durée. >>

Exposition «La différence, c’est un dialogue».Halles Usego, Sierre

Co-organisation: Musée d’art du Valais etEcole cantonale d’art du Valais (ECAV)

ECAV, Sierre; Claire Liengme, 2011

en route pour 2014

DR

CULTURE20

Label’Art 2011 a-t-il trouvé son public?Le public qui fréquente habituellement

les expositions d’art contem-porain a multiplié les visitestandis que les curieux, attiréspar l’événement «triennale»,ont découvert des institu-tions et des lieux. Je connaisbeaucoup de gens extérieursau canton qui se sont organi-

sés un week-end en Valais au-tour de Label’Art et d’autresqui auraient aimé suivre les

rencontres de plus près. On peutbien imaginer qu’il faudra

quelques éditions pourque le rendez-vous

devienne largementincontournable,

mais les retours

que nous avons reçus nous donnent envie d’ytravailler.

La fréquentation a-t-elle corresponduà vos attentes?

Nous sommes ravis de voir à quel point lesvisiteurs ont joué le jeu de l’exhaustivité, oudu moins ont tenté d’y arriver. L’idée pourbeaucoup d’entre eux était de faire le tour detoutes les expositions. La triennale, en se dé-ployant dans tout le canton de haut en bas,était une invitation à se mobiliser au-delà deshabitudes de proximité. C’était d’ailleurs unbon moyen de rentrer au cœur de nos «diffé-rences», et chacun de nous ayant ouvert soncarnet d’adresses a pu échanger son public.

Quels ont été les moments fortsde cette édition?

Parmi les rencontres qui ont eu lieu, la pro-cession jusqu’à la chapelle d’Ausserberg con-

duite par Eva-Maria Pfaffen et sa parurede pétales fut un grand moment, la per-formance de Gilles Porret lors du vernis-sage à Sierre était efficace et la rencontrede Latifa Echakhch avec le public lorsd’une soirée spéciale à la Fondation LouisMoret fut un échange de qualité. Pour lesorganisateurs et les commissaires de cha-cune des onze expositions, comme pour

Exposition «Fête Nat» Ferme-Asile, Sion. Laurent Faulon et Delphine Reist.Laurent Faulon & Delphine Reist.

Marie-FabienneAymon, directricede la FondationLouis Moret àMartigny. DR

«Nous avons préparécette édition depuistrois ans, et pourtantil y a eu des effets desurprise.»

CULTURE21

les artistes, les moments forts, festifs ou émou-vants, sont bien sûr les vernissages qui repré-sentent le dévoilement de chaque contributionà l’événement collectif.

Des surprises, des coups de cœur?Nous avons préparé cette édition depuis

presque trois ans et pourtant c’est vrai, il y a eudes effets de surprise, notamment liés aux espa-ces investis; la puissante installation deDelphine Reist et Laurent Faulon qui s’emparede tout l’espace de la Ferme-Asile en évoquantles dispositifs de la fête populaire était une ga-geure; à l’inverse le Manoir de Martigny est re-devenu comme un espace privé, la maison d’unamateur de curiosités fou d’images. L’utilisationdes Halles Usego à Sierre confirme la conni-vence de l’architecture industrielle avecl’art contemporain tandis que la présenced’Arts Pluriels tend le fil entre art contem-porain et tradition populaire.

Comment se présente l’édition 2014?Pour l’heure, nous sommes sur le point

de faire le bilan à l’interne de l’édition quivient de se terminer. Nous allons partager nosexpériences et les analyser en détail avant deprésenter la formule de la triennale suivante.L’édition 2014 est déjà au bénéfice de notre dé-sir de travailler tous ensemble, c’est essentiel!

Un souhait?Inscrire l’art contemporain en Valais dans

les faits de la culture romande. Je souhaite queLabel’Art y contribue en assurant une informa-tion continue et commune des activités réguliè-res de toutes ces institutions disséminées sur leterritoire, et cela d’une triennale à l’autre. Car ily a ici un réservoir de compétences formidable,des regards pointus et des plumes acérées pourporter le travail des artistes d’aujourd’hui. Nousavons en plus la chance de vivre dans un pay-sage si fort! Il y a de quoi se réjouir et le faire sa-voir.

LABEL’ART2011

avec• La Galerie du

Crochetan,Monthey

• La Fondation LouisMoret,Martigny

• L’Ecole profession-nelle desartscon-temporains(EPAC),Saxon

• La Ferme-Asile,Sion

• Les Arts Pluriels,Réchy

• L’Ecole cantonaled’art duValais(ECAV),Sierre

• La GaleriaGraziosa Giger,Loèche

• Manoir de laVille,Martigny

• Musée de Bagnes,Le Châble

• Musée d’art duValais,Sion

• KunstforumOberwallis,Viège

•VisarteValais•Visarte Oberwallis• KunstvereinOberwallis

www.labelart.ch

Si ses portes viennent de fermer, Label’Art 2011 resteradans les mémoires grâceà un excellent cataloguede 122 pages, mis enmusique par MarlèneRieder de la Plate-forme Culture Valais.On y trouve l’essen-tiel des manifesta-tions, illustré etcommenté. Un ou-vrage indispensa-ble pour avoirune idée de l’art

en Valais aujourd’hui.

Exposition «Fête Nat» Ferme-Asile, Sion.Laurent Faulon et Delphine Reist.

Laurent Faulon & Delphine Reist.

Exposition «Eine andere Mystik / Une autre Mystique,Kapelle Burgspitz, Kunstverein Oberwallis, Ried-Brig.Walter Willisch et Monique Rubin.Monique Rubin