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resonance Groupe Mobilisation pour la sécurité Soletanche Bachy — Port de Cotonou : deux nouveaux postes à quai pour stimuler l’économie du Bénin Freyssinet — Une toiture haubanée de 20 000 t pour le stade BC Place de Vancouver Nuvia — Protection antisismique du réacteur Jules Horowitz à Cadarache Menard — Mars en action sur deux chantiers autoroutiers en Allemagne Terre Armée — 100 000 m 2 d’ouvrages de soutènement pour un axe ferroviaire de 330 km en Malaisie L’infographie — Ouvrages d’art : les ponts à haubans Le magazine du groupe SOLETANCHE FREYSSINET Numéro 03 octobre 2011

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  • resonanceGroupe — Mobilisation pour la sécurité Soletanche Bachy — Port de Cotonou : deux nouveaux postes à quai pour stimuler l’économie du BéninFreyssinet — Une toiture haubanée de 20 000 t pour le stade BC Place de Vancouver Nuvia — Protection antisismique du réacteur Jules Horowitz à Cadarache Menard — Mars en action sur deux chantiers autoroutiers en AllemagneTerre Armée — 100 000 m2 d’ouvrages de soutènement pour un axe ferroviaire de 330 km en Malaisie L’infographie — Ouvrages d’art : les ponts à haubans

    Le magazine du groupe SOLETANCHE FREYSSINET

    Numéro

    03octobre 2011

  • 2 - NUMÉRO 03 - OCTOBRE 2011

    SOMMAIRE _ Septembre 2011

    resonanceGroupe — Mobilisation pour la sécurité Soletanche Bachy — Port de Cotonou : deux nouveaux postes à quai pour stimuler l’économie du BéninFreyssinet — Une toiture haubanée de 20 000 t pour le stade BC Place de Vancouver Nuvia — Protection antisismique du réacteur Jules Horowitz à Cadarache Menard — Mars en action sur deux chantiers autoroutiers en AllemagneTerre Armée — 100 000 m2 d’ouvrages de soutènement pour un axe ferroviaire de 330 km en Malaisie L’infographie — Ouvrages d’art : les ponts à haubans

    Le magazine du groupe SOLETANCHE FREYSSINET

    Numéro

    03octobre 2011

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    Groupe / Synergies04 Le Groupe se mobilise pour la sécurité 06 Nouveaux contrats, projets, évolutions de périmètre,

    réseaux formation…, l’actualité du groupe Soletanche Freyssinet

    Chantiers10 Freyssinet – Ponts de Golden Horn et de Russky

    Island, Vladivostok/RussieDeux ponts géants pour ouvrir le continent russe à l’est

    12 Menard – Ligne à grande vitesse du Levant, section Almansa-La Encina (lot 3)/EspagneSuccès d’une solution de compactage dynamique clés en main

    13 Soletanche Bachy – Instrumentation de la construction de la tour Shard of Glass, Londres/Royaume-UniUn chantier sensible sous haute surveillance

    14 Menard/Soletanche Bachy/Terre Armée – Centre sportif universitaire Penn Park, Philadelphie/États-UnisSuccès d’une variante synergique

    16 Freyssinet – Stade BC Place, Vancouver/Canada Une couronne haubanée de 20 000 t

    18 Soletanche Bachy – Parking Cardinet, Paris/France609 places de stationnement souterrain construites à ciel ouvert

    20 Nuvia – Démantèlement à Cadarache/FranceTrois contrats qui consolident l’activité

    21 Soletanche Bachy – Quai de Buenos Aires/Argentine Un ouvrage en quai danois et paroi moulée

    22 Terre Armée/Freyssinet – Port Mann Highway 1, Vancouver/CanadaLe groupe au cœur d’un grand projet en PPP

    24 Soletanche Bachy – Tunnel de Toulon/FranceFranchissement réussi de la zone critique grâce aux injections de compensation

    25 Nuvia – Appuis parasismiques sur le site de Cadarache/FranceProtéger contre les séismes et simplifi er la conception des bâtiments

    26 Freyssinet – EPR d’Olkiluoto/FinlandeLa précontrainte Freyssinet, troisième barrière de sûreté des nouveaux réacteurs EPR d’Areva

    28 Soletanche Bachy – Preston Shaft/Royaume-UniDes pieux sécants tubés à la tarière continue pour neuf ouvrages hydrauliques

    29 Nuvia – Traitement de boues radioactives à Winfrith/Royaume-UniPremier contrat clés en main de traitement de boues radioactives réalisé par une entreprise privée

    30 Soletanche Bachy – Port de Cotonou/BéninDeux nouveaux postes à quai pour stimuler l’activité du port

    32 Soletanche Bachy – Fishermen’s Wharf, Abu Dhabi/Émirats arabes unisDe la réfl exion « méthode » à l’innovation

    33 Terre Armée – Double Track Ipoh-Padang Besar/Malaisie100 000 m2 de murs en Terre Armée® sur une liaison ferroviaire de 330 km

    34 Menard/Soletanche Bachy/Freyssinet – Port Botany, Sydney/AustralieOff re globale « compactage » pour l’extension du terminal à conteneurs

    36 Soletanche Bachy – Préfecture de Fort-de-France/MartiniquePremière application du procédé Geomix® en amélioration de sol

    37 Menard – A72 et A71/AllemagneLe procédé Mars s’impose sur deux chantiers autoroutiers

    Expertises38 L’infographie – Ouvrages d’art

    Les ponts à haubans40 Parole d’expert

    « Le pont haubané, une forme optimale de construction »

    41 MétierL’off re géothermie de MCCF

    43 En imageMarmotte d’Amérique et chenillette britannique

    resonance Le magazine du groupe Soletanche Freyssinet. Direction de la Communication : 133, boulevard National, 92500 Rueil-Malmaison - France. Directeur de la publication : Bruno Dupety. Directeur de la rédaction : Marine d’Anterroches. Rédaction : Jean-Marc Brujaille. Conception/réalisation : Idé Edition. Traduction : Alto. Photogravure : Arto. Impression : Sira. Crédits photos : photothèque Freyssinet, Soletanche Bachy, Menard, Nuvia, Terre Armée. Bien que Soletanche Freyssinet s’eff orce de ne fournir que des informations aussi exactes que possible, aucun engagement ni aucune responsabilité d’aucune sorte ne peuvent être acceptés de ce fait par les éditeurs, leurs employés ou leurs agents. Désireux de s’inscrire dans une démarche de développement durable, le groupe Soletanche Freyssinet a souhaité faire imprimer son magazine par un imprimeur «Imprim’Vert », sur du papier PEFC, issu de forêts gérées durablement.

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    ÉDITO _ BRUNO DUPETY

    Notre Groupe a l’ambition d’être une référence dans chacun de ses métiers. Il le sera pleinement lorsque ses résultats en matière de sécurité seront àla hauteur de ses performances techniques et éco-nomiques. Notre seul objectif possible est le zéro accident. C’est pour nous donner les moyens de l’atteindre que nous avons engagé une démarche de refondation de notre politique sécurité. Dans cha-cune de nos grandes entités, des plans d’actions se mettent en place, avec une organisation et des respon-sables sécurité clairement identifi és, avec des outilset des moyens renforcés, avec, surtout, la volonté de tout mettre en œuvre pour progresser.

    Je m’impliquerai directement, comme tous les cadres dirigeants de ce groupe, dans le pilotage et le suivi de ces plans d’actions. Dans chacune de nos fi liales, le rôle du management est essentiel pour transformer nos objectifs d’amélioration en réalité.

    Nos fi liales anglo-saxonnes, imprégnées histo-riquement de culture de la prévention, nous mon-trent la voie vers le zéro accident. Le management dela sécurité y fait partie intégrante du management des projets. Depuis les études jusqu’à l’exécution fi nale des chantiers, dans les méthodes et les pro-cessus de production comme dans les gestesquotidiens, chacun fait de la sécurité une préoccupa-tion première, un réfl exe permanent.

    Ce modèle est un guide pour l’ensemble de nos entreprises. Nous le ferons vivre en l’adaptant aux cultures et aux façons de construire de chaque pays, en le nourrissant des expériences et des bonnes pratiques des uns et des autres. Soletanche Freyssi-net est né de la volonté de mettre en résonance les équipes et les expertises qui font la richesse excep-tionnelle de ce Groupe. En engageant la même dyna-mique collective en matière de prévention, nousdonnerons son sens plein et entier à notre démarche de progrès.

    Bruno Dupety

    Administrateur-directeur général de Soletanche Freyssinet

    Dans chacune de nos grandes entités, nous engageons une démarche de refondation de notre politique sécurité pour progresser vers le zéro accident.

  • RESONANCE

    Groupe--- Synergies

    LE GROUPESE MOBILISE POUR LA SÉCURITÉDeux ans après la fusion qui lui a donné naissance, Soletanche Freyssinet se fi xe pour objectif l’amélioration de ses résultats sécurité – une orientation illustrée par la nomination de trois responsables dans les fonctions hygiène et sécurité (H&S).

    Après avoir concentré ses eff orts sur la mise en sy-nergie des équipes et des techniques au service de l’activité, Soletanche Freyssinet s’attaque à par-tager ses meilleures pratiques en matière de sé-curité. L’enjeu est à la mesure de la dimension ac-quise par le groupe depuis 2009 – celle d’un leader mondial comptant 150 fi liales dans une cen-taine de pays, qui se doit d’être performant dans tous les volets de son activité. Avec la volonté d’atteindre le zéro accident, la mobilisation permanente des éner-gies s’impose, là aussi, pour impulser une dynamique de progrès : c’est tout le sens des orientations fi xées par la direction générale (voir éditorial p.3) et de son ambition de faire de la politique sécurité un levier de diff érenciation du groupe complémentaire de son off re technique. Pour atteindre l’objectif, un certain nombre de décisions fondatrices ont été prises, en-tité par entité.

    Organisation, formation, règles non négociables et contrôlesFreyssinet, Nuvia et Terre Armée adoptent un dis-positif associant organisation, formation, règles non négociables et contrôles, qui s’applique désormais à tout le réseau et se conjugue avec le principe d’autonomie et de responsabilité des fi liales. La démarche est pilotée par Barry Brown, bien connu dans l’entreprise pour les très bons résultats obtenus sur le

    Barry Brown, responsable H&S Freyssinet, Nuvia, Terre Armée.

    Vincent Douet, directeur sécurité Soletanche Bachy.

    David Maltman, coordonnateur sécurité Menard.

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  • AnniversaireRECo Canada a 40 ans !

    Fin 2010, Reinforced Earth Company Ltd Canada (RECo Canada), la plus ancienne fi liale de Terre Armée Internationale fondée hors de France, a fêté ses 40 ans. Créée en avril 1970 à Montréal – avec un seul billet de banque d’une valeur de 20 dollars canadiens ! –, cette société qui compte aujourd’hui 19 collaborateurs a réalisé un beau parcours puisqu’elle réalise un chiff re d’aff aires de 13,5 millions de dollars canadiens et s’illustre sur des chantiers comme celui de Port Mann, à Vancouver, en Colombie-Britannique (voir p.22), où elle fournira 18 000 m² d’ouvrages sur quatre ans.À l’occasion de cet anniversaire, célébré en présence de Bruno Dupety, Philippe Héry, directeur de TAI Corporate, et Roger Bloomfi eld, directeur de TAI North America, Peter Wu, directeur de RECo Canada, a salué les performances de ses collaborateurs et a rappelé la confi ance que ses clients témoignent à la société. Depuis 1970, celle-ci a réalisé plus de 800 projets totalisant plus de 870 000 m² de murs en Terre Armée® et de voûtes TechSpan® de Vancouver jusqu’à Terre-Neuve-et-Labrador. En 2005, RECo Canada a étendu son aire géographique aux îles des Caraïbes.

    chantier du LRT (Dubaï), désormais responsable H&S du groupe Freyssinet, Terre Armée, Nuvia. « Dans la pratique, explique Paul Hease, directeur QSE de Freyssinet, le travail de Barry Brown consiste à aller sur le terrain, à convaincre, à guider et à aider. » C’est d’ailleurs ainsi que sa mission a été présentée en novembre 2010 à l’ensemble des patrons des fi liales de Freyssinet réunis à Brest à l’occasion d’un séminaire rallongé d’une demi-journée à la demande expresse de Jérôme Stubler, le directeur général de Freyssinet, Nuvia et Terre Armée, afi n d’aborder avec toute la solennité voulue cette évolution forte dans le management de l’entreprise et de lancer le plan The safe way is the only way.

    Mettre les préventeurs en communicationChez Soletanche Bachy, où la politique sécurité était jusqu’alors gérée à l’échelle des fi liales avec le sup-port de « clubs action sécurité » (CAS), une impulsion a été donnée depuis trois ans pour mettre en commu-nication les préventeurs et leur permettre de partager davantage leur expérience. Là aussi, pour aller plus loin et donner une impulsion forte, un poste de directeur

    Incident & Injury Free

    Don’t let her down...

    work safe today.

    Dans tous les pays, les collaborateurs du groupe sont mobilisés et font preuve d’ini-tiatives et d’innova-tions en terme de sécurité. Les bonnes idées sont nom-breuses et mises en réseau. À titre d’exemple, cha-cun pourra ainsi

    tirer un enseignement de la cam-pagne Incident and injury free (« Ni accident ni blessure ») développée

    L’avancée des uns ouvre la voie au progrès de tousen 2009 par Nicholson. « Nos statistiques en matière de sécurité ont toujours été bonnes, explique Jason M. Timmons, directeur de la sécurité chez Nicholson, cependant nous avons décidé de ne pas nous contenter d’être une entreprise leader dans la construction et la géotechnique mais également en terme de sécurité. » Ne visant pas un risque particulier ou un objectif chiff ré, la campagne invitait en revanche les collaborateurs à placer la sécurité « au centre de leurs préoc-

    sécurité groupe a été créé, en octobre 2010, et confi é à Vincent Douet. « Il faut, explique celui-ci, un relais qui puisse aller sur le terrain et impulser la politique sécurité du groupe à l’échelle de Soletanche Bachy. » La mission de Vincent Douet consiste donc à « porter la bonne parole », à développer la prévention locale-ment, par la formation si nécessaire, en apportant son expertise, en fournissant des outils là où ils manquent, en faisant connaître et partager les initiatives des Business Units les plus avancées (voir zoom ci-dessous), etc. Sa priorité pour 2011 : l’amélioration des résultats et l’émergence d’une vision commune, notam-ment par l’organisation de visites de chantiers, « pour compren dre qu’il existe des pratiques diff érentes, mais que certaines sont bonnes et d’autres mauvaises ».

    Partager les solutions entre entitésFaire en sorte de partager le meilleur de l’expérience par l’écoute et le dialogue, c’est également, en raccour-ci, la mission assignée chez Menard à David Maltman. « Nommé coordonnateur sécurité depuis le 1er janvier 2011, celui-ci a commencé son parcours professionnel chez Bachy UK et nous fera bénéfi cier de l’approche pragmatique qui a fait ses preuves dans le monde anglo-saxon », juge Marc Lacazedieu, directeur géné-ral de Menard. Dans l’immédiat, la mission qui lui a été dévolue consiste à auditer la politique H&S des cinq « régions » de Menard, qui ne sont pas toutes au même niveau. « L’objectif n’est pas d’imposer une vision exté-rieure, mais de voir où on en est, de prendre les bonnes idées et de partager davantage les problèmes et les solutions entre les diff érentes entités », souligne Marc Lacazedieu.

    cupations  ». Sa mise en place s’est accompagnée d’une démarche d’écoute, de sensibilisation et de formation et s’est soldée par des résultats qui méritent d’être signalés  : période record de plus de 500 000 heures de travail sans accident du travail et aucun jour d’arrêt de travail entre janvier et novembre 2010 ; réduc-tion de 37 % du nombre de blessures exigeant une intervention médicale légère sur la même période ; augmentation de 45 % du signale-ment des presque-accidents.

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  • Groupe--- Synergies

    RESONANCE

    L’événementFreyssinet de México et Cimesa réparent en 90 jours un ouvrage clé sur le réseau autoroutier mexicain

    Le 31 août 2010, à la frontière du Jalisco et du Nayarit, sur la côte pa-cifi que du Mexique, l’eff ondrement des travées sur rivière de la voie sud-nord de l’autoroute Puerto Val-larta-Guadalajara a amené les au-torités à basculer la totalité du tra-fi c sur les deux voies de la chaussée nord-sud, distante d’environ 200 m en aval. Cette mesure d’urgence, im-possible à prolonger dans le temps en raison de l’intensité du trafi c, a contraint à limiter à trois mois le délai accordé par le ministère des Transports (SCT) à Freyssinet de México pour réparer l’ouvrage. « Refaire le pont à l’identique avec une pile en rivière et un tablier en bé-ton était exclu dans un délai si court, explique Luís Rojas Nieto, directeur général de Freyssinet de México. Alors nous avons lancé un concours d’idées, et nous nous sommes mo-bilisés avec les équipes du bureau d’études Euro-Estudios et celles de Cimesa pour tenir l’échéance de la livraison, fi xée au 5 décembre. »Très vite, l’idée qui s’impose est de remplacer les deux travées béton de 30,60 m par une unique travée mé-tallique de 200 t, appuyée sur deux piles à créer de part et d’autre de la rivière, et mise en place par pous-sage et grutage – le temps man-quant pour développer un cintre

    de lançage. Dès octobre, Cimesa adonc réalisé, par moyens terrestres, les pieux de fondation des nou-velles piles. Et novembre s’est par-tagé, pour Freyssinet de México, entre l’assemblage, la mise en place et la protection anticorrosion du tablier par procédé Foreva® GP Zinc. Les équipes des deux entreprises n’ont pas ménagé leurs eff orts, se relayant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour tenir l’engagement et remporter le challenge, chaleureu-sement salué par Jorge Moreno, directeur du pôle ibéro-américain de Freyssinet. L’ouvrage a été remis en circulation par le ministre des Transports, Maestro Juan F. Molinar Horcasitas, le 8 décembre 2010.

    Après quatre ans de travaux, le nouveau pont de Térénez (Finistère) a été inauguré le 16 avril dernier en présence d’une foule nombreuse et dans une atmosphère de fête qui s’est prolongée jusqu’à l’ouverture de l’ouvrage à la circulation, dimanche en fi n de journée. Unanimement salué pour ses fameux pylônes en « lambda » hauts de 100 m et son tablier courbe (record du monde de longueur de portance en courbe avec 285 m), l’ouvrage conçu par l’architecte Charles Lavigne et l’ingénieur Michel Virlogeux doit en fait ces caractéristiques à des exigences d’intégration dans le site et de sécurité des utilisateurs. Leur réalisation a représenté une somme exceptionnelle de défi s techniques qui ont été relevés grâce aux compétences et à la conjonction des savoir-faire des entreprises de VINCI Construction France avec, notamment, Freyssinet (haubans et précontrainte de l’ouvrage) et Terre Armée (culées).

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    InaugurationPont de Térénez : une magistrale démonstration technique et esthétique

  • Hong Kong — Soletanche BachyDans le cadre des travaux du Central Wanchai Bypass (voie rapide enterrée traversant l’île de Hong Kong d’ouest en est), Bachy Soletanche Group Ltd a remporté début 2011, en sous-traitance de China State Construction Engineering, un contrat pour la construction de parois moulées (37 000 m2) et de barrettes. Les bennes sont intervenues sur le site même du port de plaisance de Hong Kong à partir d’îles artifi cielles temporaires remblayées sur la mer.

    Turkménistan — MenardSur le South Yoloten Gas Field, l’un des plus importants champs gaziers du monde,

    Nouveaux contrats

    Menard s’est vu attribuer par l’EPC Contractor Petrofac la consolidation de sol d’une surface 1 150  000 m2 où sera ultérieurement aménagée une usine de traitement de gaz. Durée des travaux après mobilisation : 12 semaines.

    France — Soletanche Bachy Après la cessation de l’exploitation du site, l’agence Nord & Ouest de Soletanche Bachy a remporté le marché de conception-construction du comblement du centre de stockage souterrain de gaz propane de Gargenville (Yvelines). Ce marché, réalisé pour le compte de Geostock, englobe des travaux de forage et de

    comblement. Le volume total de mortier de comblement à fabriquer est estimé à environ 21 000 m3.

    France — Soletanche Bachy Trois ans après avoir réalisé, en sous-traitance de GTB Construction, les fondations profondes de l’usine Cargill de biocombustibles de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), Soletanche Bachy Pieux s’est vu confi er par le même partenaire le marché de fondations profondes de l’extension de l’usine. L’exécution représente un vrai défi , car la foreuse devra se déplacer entre les silos et passer sous les convoyeurs de l’usine afi n d’accéder à la zone prévue pour l’aménagement des sept nouveaux ouvrages.

    Vietnam — FreyssinetFin 2010, UTMD2, maître d’ouvrage, a attribué à Freyssinet Vietnam une mission de renforcement du pont de Saigon, situé au nord-est d’Hô Chi Minh-Ville. Le contrat clés en main porte sur les études (supervisées par le Département technique) et la réalisation du renforcement de la dalle béton des travées de l’ouvrage principal, le remplacement des dispositifs de suspension de la travée centrale métallique, la consolidation des fondations d’une pile et la réfection de la chaussée (étanchéité, enrobé et joints de chaussées).

    SynergiesPartenariat Nicholson Construction Company-Menard aux États-UnisOutre-Atlantique, au lendemain de la création de Soletanche Freys-sinet, toutes sortes de raisons ont contribué à faciliter le rappro-chement et la collaboration de Menard (branche américaine créée en 2002) et de Nicholson Construc-tion Company (fondée dans les années 1950). La proximité géo-graphique d’abord, car les sièges des sociétés, tous deux installés à Pittsburgh (Pennsylvanie) ne sont distants que de deux kilomètres. Des liens humains ensuite, car une par-tie du personnel de Menard est issue de Nicholson. Ainsi, dès que l’occa-sion s’est présentée, lors de l’amé-nagement du marché d’Essington puis du centre sportif universitaire Penn Park (voir p.14), les deux socié-tés ont combiné leurs savoir-faire en travaux de fondations et en amélio-ration de sol pour proposer l’off re la mieux adaptée et la plus avantageuse à leur client. Afi n de mieux tirer par-ti de leur complémentarité et d’élar-

    gir leur activité sur le marché améri-cain, les deux sociétés ont décidé de systématiser leur collaboration au travers d’un partenariat qui a pris eff et le 1er janvier 2011. Désormais, la totalité de l’activité amélioration de sol – y compris le vibrocompactage, jusqu’alors pro-posé par Nicholson – est exercée sous la marque Menard, et cette off re est relayée dans l’ensemble du réseau de Nicholson à Boston (Mas-sachusetts), New York, Kalamazoo (Michigan), Salt Lake City (Utah), Austin (Texas), Kansas City (Mis-

    souri) et Miami (Floride), où la pos-sibilité d’une off re combinée sera systématiquement étudiée. Les deux sociétés y trouvent leur intérêt   : Nicholson, car les off res conjointes lui donnent un avantage concur-rentiel évident sur les entreprises mono-métier, Menard ensuite, en terme de couverture géographique, car l’entreprise n’était jusque-là présente, outre Pittsburgh, qu’à Cleveland (Ohio) et à la Nouvelle-Orléans (Louisiane). Mais la dyna-mique ne va pas s’arrêter là, « car il faut aussi que nous soyons mieux reconnus sur le marché, expliquent Frédéric Massé, vice-president of engineering de Menard, et Fred Tarquinio, engineering manager de Nicholson. Et c’est pourquoi nous travaillons déjà, tant au niveau de l’ingénierie et du design que du mar-keting, à composer une image plus homogène à travers notre site Web, nos brochures, nos propositions techniques, etc. »

    FormationLa sécurité au programme chez FreyssinetSous l’impulsion de Philippe Zanker, directeur de Freyssinet France, un volet spécial sécurité a été intégré au stage de quatre mois suivi en 2011 au centre de formation Eugène Freyssinet (CFEF) par 123 stagiaires de Freyssinet France. « Nous avons décortiqué toutes les phases du travail quotidien, pour tous les outils et tout le matériel, explique Alain Autissier, responsable du centre de formation Eugène Freyssinet, afi n d’amener les stagiaires à prendre conscience de leur implication dans les risques sur chantier et à optimiser l’ergonomie du poste de travail. » L’analyse critique de chaque tâche est ainsi, pour tous les stagiaires, quel que soit leur niveau, une incitation à mieux organiser leur poste de travail – « et l’occasion de vérifi er la justesse du vieil adage qui dit qu’un chantier bien préparé est un chantier à moitié fait », affi rme Alain Autissier.

    DistinctionLe 23 janvier dernier, Bachy Soletanche Vietnam s’est vu récompenser par le Prix 2010 du Dragon d’or pour son excellence en termes de performance et de service. Ce trophée distingue les entreprises étrangères dont la contribution à l’économie vietnamienne a été signifi cative. 80 sociétés étaient en lice, dont Toyota, Honda, Samsung, Ford, Mercedes-Benz, Coca-Cola, etc.

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  • Groupe--- Synergies

    RESONANCE

    Développement durableUne politique en action

    Par la nature de leur activité, à tra-vers les procédés innovants qu’elles ont mis au point pour concilier performances techniques et com-pétitivité – et souvent même par esprit de challenge –, les entités du groupe Soletanche Freyssinet ont développé, chacune dans son do-maine de spécialité, des solutions plus économes en matières pre-mières et de moindre impact envi-ronnemental que les technologies conventionnelles. Ce constat, qui dès 2006 a conduit Freyssinet à tester la méthode du bilan carbone pour calculer les émissions de CO2 de ses chantiers,

    développement durable par son activité, Soletanche Freyssinet a, en eff et, décidé de faire de cet enjeu un élément de diff érenciation. « C’est une ambition qui va bien au-delà de la limitation de l’impact de l’ac-tivité sur l’environnement, poursuit Marine Lasne, et qui doit nous ame-ner à penser diff éremment notre métier, avec la volonté constante d’être créatifs et d’explorer de nouvelles pistes pour apporter une valeur ajoutée concrète à nos clients sur les opérations. » Dans cette perspective, le groupe prend appui sur ses savoir-faire de base et sur l’innovation inhérente à son approche pour développer de nouvelles off res et des solutions innovantes allant dans le sens d’une croissance durable : géother-mie, éoliennes, protection contre les risques naturels et industriels, solutions de réparation (Foreva®), nouveaux procédés de fondations (soil mixing, pieux rainurés, etc.).

    La politique de développement durable de Soletanche Freyssinet est sous-tendue par la volonté constante d’être créatif et d’explorer de nouvelles pistes pour apporter une valeur ajoutée aux clients sur les opérations.

    « Prism » mesurer l’intérêt environnemental des variantes

    Dans le cadre de sa politique de développement durable, et plus précisément de son engagement à réduire l’impact environ-nemental de ses activités, Soletanche Bachy a développé un nouvel outil. Dénommé Prism et basé sur les principes de l’analyse du cycle de vie (ACV), il permet de réaliser le bilan environnemental chiff ré d’une opération. Les sociétés du groupe l’emploieront désormais en réponse aux demandes des maîtres d’ouvrage ou au stade des réponses aux appels d’off res, pour permettre de mesurer l’impact environnemental des diff érentes techniques et l’intérêt des variantes proposées.

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    a poussé Soletanche Bachy à déve-lopper Prism, un outil de calcul de bilan environnemental (voir ci-contre). «  C’est là, explique Marine Lasne, responsable développement durable de Soletanche Freyssinet, l’une des premières concrétisa-tions de la politique de développe-ment durable du groupe qui a été défi nie en 2010 sous la forme d’un engagement à maîtriser les risques et réduire les impacts environne-mentaux et sociaux des activités ; à accompagner les clients dans leurs projets ; à consolider un engage-ment social et citoyen. »Au cœur des problématiques de

  • comme l’a déjà fait Menard en 2010 à un kilomètre de là, sur le projet Cai Mep International Terminal. Le second, SOFE Quay Wall Stabilization, porte sur la réalisation, par la technique du soil mixing, de travaux de consolidation de terrains à l’arrière d’un futur mur de quai, sur un projet où Menard a déjà eff ectué par le passé des travaux de consolidation par CMC.

    États-Unis — Soletanche BachyNicholson Construction, en joint-venture avec EE Cruz, a obtenu le contrat de réalisation des fondations et des sous-sols de la première phase du programme Columbia University Manhattanville, qui va être développé à New York dans une ancienne zone industrielle du

    quartier de West Harlem. Le contrat comprend notamment la réalisation de 14 300 m2 de parois moulées, entre les 129e et 130e rues.

    Arabie saoudite – MenardA Ras Az Zawr, au nord de Jubail, sur le golfe Persique, Menard réalise des travaux en Compactage Dynamique et Substitution Dynamique ainsi que des drains verticaux avec une surcharge, en vue de la construction d’une usine de désalinisation sur 240 000 m2 et d’une centrale électrique de 150 000 m2.

    France — NuviaAprès avoir remporté celui des appuis parasismiques du RJH (réacteur Jules Horowitz), à Cadarache (Bouches-du-Rhône), NTS (Nuvia) a remporté le

    contrat de conception et de mise en œuvre des 550 appuis parasismiques d’Iter, le projet de réacteur thermonucléaire expérimental international en cours de construction sur le même site.

    Inde — Soletanche BachyFin 2010, National Hydroelectric Power Corporation a confi é à la Direction Grands Projets de Soletanche Bachy la réalisation d’une coupure étanche sur le barrage de Subansiri, un barrage-poids en béton en construction dans l’État d’Assam, situé entre le Bangladesh et la Birmanie.La paroi sera réalisée à l’Hydrofraise. Elle aura une épaisseur de800 mm et une profondeur de 50 m.

    Liban — FreyssinetConsulté fi n 2010 pour un problème de fi ssuration des silos (ouvrages de 68 m de hauteur sur 15 m de diamètre), le département Grands Projets de Freyssinets’est vu confi er par l’exploitant de la cimenterie de Chekka, près de Tripoli, le renforcement de quatre ouvrages. La technique retenue est une précontrainte extérieure par câbles à torons gainés graissés introduits dans des gaines injectées au coulis de ciment.

    Vietnam — MenardDans le sud du pays, Menard a obtenu deux contrats. Le premier (Gemalink Container Terminal) consiste à stabiliser provisoirement la berge du futur terminal par le procédé Menard Vacuum® sur environ 35 000 m2,

    Par défi nition, les métiers de la logistique nucléaire, spécialité d’Essor (Nuvia), génèrent une mul-titude d’informations à répertorier, contrôler, analyser. Avec e.2Log, Advitam* a développé pour Essor un logiciel révolutionnaire de sui-vi des prestations en temps réel. Le fonctionnement de l’outil est très simple : pour chaque tâche à eff ec-tuer, l’agent scanne au préalable l’étiquette codes-barres apposée sur l’équipement ; il accède ainsi instantanément à l’historique des interventions eff ectuées et aux in-formations nécessaires pour réa-liser sa tâche dans les meilleures

    conditions (le REX). Une fois le travail eff ectué, les données de suivi sont au-tomatiquement et immédiatement centralisées, et le REX est enrichi. Ce lo-giciel a été testé sur le site de la centrale de Dampierre-en-Burly (Loiret) fi n 2010. Il a été immédiatement adopté, tant par les clients que par les agents. Il sera déployé sur tous les sites gérés par Essor en 2011.* Filiale de Soletanche Freyssinet, Advitam est la société spécialisée dans la surveillance et la gestion d’ouvrages.

    Innovatione.2Log : un outil pour le suivi des prestations

    Début janvier, Gerry Crawford, directeur de Vibro Project Ltd (à g.), et Cyril Plomteux, directeur France Europe de Menard, scellent d’une poignée de main la création de l’agence anglaise Vibro Menard.

    Nouvelles agencesEn Pologne et au Royaume-Uni, Menard et Soletanche Bachy ont réuni leurs forces et créé au 1er janvier 2011 des agences communes, respectivement implantées à Varsovie et à Preston (Angleterre). Formées à partir d’entités existantes appartenant à Soletanche Bachy et à Menard (Soletanche Polska et Menard Polska) pour la première, par intégration des moyens de Menard France à Vibro Project Ltd (Soletanche Bachy) outre-Manche, ces deux joint-ventures à 50-50 proposeront leurs savoir-faire (études, techniques) à leurs clients pour couvrir l’ensemble des travaux d’amélioration de sol dans leurs pays respectifs.

    Rapport d’activité Soletanche Freyssinet 2010Les performances économiques et les principales réalisations, mais aussi l’essor des synergies, la politique d’innovation et l’engagement en terme de développement durable : tout ce qu’il faut retenir de l’exercice 2010 est synthétisé dans le rapport d’activité, publié début mai.Disponible sur demande par mail : [email protected]

    RAPPORT D’ACTIVITÉ

    2010

    NUMÉRO 03 - OCTOBRE 2011 - 9

    Nouveaux contrats

  • RESONANCE

    Deux ponts géants pour ouvrir le continent russe à l’est

    Dernière nation à avoir intégré l’Apec (Asia Pacifi c Economic Cooperation), la Russie accueillera, en 2012, le forum annuel de cette structure intergouvernementale visant le déve-loppement des échanges entre les pays de la zone Asie-Pacifi que. Pour la capitale extrême-orientale de la Russie, distante de sept fuseaux horaires (9 302 km) de Moscou mais à moins d’une heure de vol du Japon et proche de la Chine et de la Corée, cet événement est attendu comme l’opportunité d’un développement qui pourrait rayonner dans tout l’est du pays. Afi n de recevoir dignement ses invités, la Russie a lancé une quarantaine de chantiers de prestige et de remise à niveau, dont les plus importants sont l’agrandissement de l’aérogare, la construc-tion d’une liaison autoroutière de 50 km entre l’aéroport et la ville, d’un opéra et de deux ponts

    de très grande envergure : les ponts de Golden Horn et de Russky Island. Construits par des entreprises diff érentes et très distincts par la forme de leurs pylônes, ces ouvrages seront tous deux équipés de haubans Freyssinet.

    Record du monde de portée haubanéeAvec une portée de 737 m, qui le classera

    parmi les dix plus grands ouvrages haubanés du monde, le pont de Golden Horn est construit dans le port même et réunira les quartiers nord et sud de la ville, séparés par un bras de mer. Le second pont reliera la pointe sud de la ville à l’île Russky, où se tiendra le forum. Il battra le record du monde de portée actuellement détenu par le pont de Sutong, en Chine (1 088 m), en atteignant 1 104 m (pour une longueur totale de 1 872 m).

    « Nous voyons comme un très bon signe l’intérêt des maîtres d’ouvrage et des concep-teurs russes pour la garantie de durabilité des ouvrages qui a permis aux haubans de Freyssinet, de type PSS (à torons parallèles), de l’emporter sur les haubans PWS (à fi ls parallèles) qui équipent les deux précédents ouvrages records du monde », observe Jean-Daniel Lebon, directeur de la Business Unit 1 au sein du pôle Grands Projets. Plus générale-ment, les deux projets de Vladivostok ont mis en valeur le savoir-faire et l’expérience de l’en-treprise en matière de haubans et de ponts de

    Chantiers

    FREYSSINET _ Ponts de Golden Horn et de Russky Island, Vladivostok/Russie

    grande portée dans un environnement diffi cile (glace, froid, vent extrême, etc.).

    À la fi n 2010, tandis que les équipes de génie civil poursuivaient sur place la construc-tion des pylônes des deux ouvrages (qui atteignent 226  m de hauteur pour le pont de Golden Horn et 321 m pour le pont de Russky Island), ainsi que des piles des viaducs et des travées d’approche, les haubans étaient en fabrication dans les usines de Freyssinet. L’ensemble du matériel, soit quelque 450 conte-neurs, devait encore être acheminé avant que soient lancés les travaux de haubanage des deux ouvrages, au printemps 2011 et en fi n d’année.

    IntervenantsMaître d’ouvrage : Ville de Vladivostok, krai de Primorsk (pont de Golden Horn) et Ministry of Transports of Russian Federation (pont de Russky Island)Maître d’œuvre : Federal Road Agency of the Ministry of Transports of Russian Federation (FGU DSD Vladivostok)Entreprise générale : TMK (pont de Golden Horn), USK Most avec en sous-traitance un groupe-ment SK Most-Mostovik (pont de Russky Island)Entreprise spécialisée : joint-venture Freyssinet Grands Projets-Freyssinet Russie

    10 - NUMÉRO 03 - OCTOBRE 2011

  • 02

    01 - 02 - 03 Pour réduire les eff ets de traînée du vent et répondre à la problématique des vibrations propre aux grands ouvrages, les haubans utilisés sont de type « compact » pour le pont de Golden Horn (illustrations 01 et 02) et de type « supercompact » pour le pont de Russky Island (illustration 03). Ils sont équipés d’amortisseurs IRD (Internal Radial Damper) et PED (Pendular External Damper) fournis par Freyssinet.

    Chiff res clésPont de Golden HornNombre de haubans : 192Longueur des haubans : 97 à 390 m Longueur totale des torons : 1 613 313 mPont de Russky IslandNombre de haubans : 168Longueur des haubans : 135 à 580 m Longueur totale des torons : 2 947 936 m

    01

    Q&RPierre MellierDirecteur du pôle CEE (Central & Eastern Europe) Structures de Freyssinet

    Depuis quand Freyssinet est-il présent en Russie et comment y est-il organisé ?Freyssinet a amorcé son activité en Russie à la fi n des années 1990 sous la forme de chantiers exports, puis a ouvert un bureau de représentation à Moscou, qui a permis de suivre des projets en Russie, en Biélorussie et au Kazakhstan. Depuis plusieurs années, Freyssinet Russie opère en tant que fi liale autonome basée à Moscou.

    03

    NUMÉRO 03 - OCTOBRE 2011 - 11

  • RESONANCEChantiers

    01

    Succès d’une solutionde compactage dynamiqueclés en main

    Depuis le démarrage de son activité, au début des années 2000, et plus encore depuis la création de sa fi liale, en 2009, Menard a fait du compactage dynamique son cheval de bataille en Espagne. « La plupart des techniques d’amé-lioration de sol sont bien connues et souvent déjà prescrites et dimensionnées quand les projets sont lancés, explique Teresa Pérez Rodríguez, directeur de Menard Espagne SA. Ce n’est pas le cas avec le compactage dynamique, où les clients doivent solliciter les services de bureaux d’études spécialisés et d’entreprises pour l’exécution. Sauf si elles font appel à nous, qui sommes les seuls à proposer une off re associant études et travaux ! »

    De ses trois chantiers de compactage dyna-mique de 2010, celui dont la fi liale est la plus fi ère est donc celui réalisé selon cette approche à proxi-mité d’Almansa (Murcie), sur la future ligne à grande vitesse du Levant. Ne sachant quel traitement appliquer dans une zone de terrain aff aissable d’environ 25 000 m2, décelée sur le tracé lors d’une campagne de sondages, l’entre-prise générale, UTE La Encina, a fait appel à Menard Espagne SA pour un diagnostic. L’analyse

    MENARD _ Ligne à grande vitesse du Levant, section Almansa-La Encina (lot 3)/Espagne

    IntervenantsMaître d’ouvrage : Administrador de infraestructuras ferroviarias (Adif)Entreprise générale : UTE La Encina (Rover Alcisa-Construred)Entreprise spécialisée (conception et réalisation du lot amélioration de sol) : Menard Espagne SA

    a révélé la présence d’une couche de sol de type limon-sable épaisse de 5 à 6 m, à une profondeur de 3 à 4 m. Pour Menard Espagne SA, la meilleure solution consistait en un traitement par compac-tage dynamique. Cette proposition a été validée par la maîtrise d’œuvre technique et les bureaux de contrôle, et retenue par le client, qui a néan-moins souhaité consulter d’autres entreprises pour le volet exécution. « Notre off re n’était pas la moins-disante, reconnaît Teresa Pérez Rodríguez, mais elle était la seule qui garantissait le résultat pour un montant forfaitaire, et c’est sans doute ce qui lui a permis de l’emporter. »

    L’opération a été réalisée en cinq semaines, principalement pendant le mois d’août, et suivie tout du long par un ingénieur de l’entreprise – à la satisfaction générale. À l’issue du chantier, la fi liale a eu l’heureuse surprise de se voir confi er par le maître d’ouvrage (Adif) la réalisation d’un cahier des charges type de la démarche à appli-quer pour le cas où de nouveaux problèmes de sols se présenteraient.

    01 Après les terrassements préliminaires, l’équipe de Menard Espagne SA a réalisé en cinq semaines la consolidation d’une zone d’environ 25 000 m2.

    02 Des décaissements ponctuels ont été réalisés à une profondeur de 0,80 à 1 m.

    03 La masse de 19 t était larguée d’une hauteur de 23 m, appliquant une énergie de 450 tm/m2.

    RESONANCEChantiers

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    12 - NUMÉRO 03 - OCTOBRE 2011

  • Un chantier sensiblesous haute surveillance

    Avant de transfi gurer la ligne d’horizon de Londres en s’y inscrivant comme un symbole de prestige et de modernité, la tour Shard of Glass («  éclat de verre  » – voir encadré) aura bouleversé en profondeur le quartier où elle est édifi ée, non loin de Tower Bridge. Le nouvel ouvrage rem-place en eff et les tours Southwark, un complexe tertiaire de 24 étages construit dans les années 1970, et ses fondations se situent à proximité immédiate de London Bridge Station, la qua-trième gare ferroviaire de Londres en terme de fréquentation, et au-dessus de London Bridge, l’une des plus anciennes stations de métro du monde (sur la Jubilee Line et la Northern Line). Les variations de pression du terrain consé-cutives à la démolition des tours existantes, à l’évacuation des déblais, à la construction des infrastructures souterraines du nouvel ouvrage sur trois niveaux et à la charge ramenée sur le terrain par cet ouvrage de 72 étages ont conduit Mace, le contractant principal, à prévoir, avant même les démolitions, un dispositif d’instru-mentation. L’objectif : s’assurer que les struc-tures aériennes et souterraines voisines du chantier ne sont pas aff ectées par les travaux

    SOLETANCHE BACHY _ Instrumentation de la construction de la tour Shard of Glass, Londres/Royaume-Uni

    IntervenantsMaître d’ouvrage : groupe SellarContractant principal : MaceEntreprise spécialisée : SolData

    L’ambition d’un record européenAvec 310 m de hauteur, la tour Shard of Glass a l’ambition d’être à son achèvement, prévu en 2012, la plus haute d’Europe. Conçu par l’architecte Renzo Piano, ce bâtiment sera également l’un des plus originaux par sa forme, triangulaire et son habillage de verre à l’apparence changeante selon les moments de la journée et la couleur du temps. D’usage mixte (bureaux, appartements, hôtel, commerces, etc.), le Shard of Glass comprendra un total de 72 étages.

    et vérifi er que l’exploitation des réseaux de Network Rail et du métro peut se poursuivre normalement.

    « Cette mission a été confi ée à SolData dès février 2007, explique Christophe Bourlart, directeur général de SolData Ltd, et s’est concen-trée dans un premier temps sur les fondations du métro, constituées d’un réseau de voûtes en briques datant de l’époque victorienne, qui abri-tent un théâtre, un marché couvert et le London Dungeon. Les Escalator, les voies et passages souterrains et le marché ont également été instrumentés. Une délimitation fi ne de l’emprise concernée par les tassements a amené à englo-ber dans le dispositif plusieurs immeubles de bureaux, les arches d’un viaduc ferroviaire de Network Rail, ainsi que les façades du Guy’s Hospital. Enfi n la phase de réalisation des infrastructures souterraines, début 2009, a été surveillée afi n d’anticiper le comportement structurel de l’ouvrage quand démarrerait la construction des superstructures. »

    Un dispositif couvrant tout le quartierLe dispositif d’instrumentation complet se

    compose de 20 stations totales robotisées de haute précision (Cyclops) fonctionnant en réseau et surveillant les mouvements absolus en trois dimensions. Il est combiné avec plus de 250  ins-

    truments classiques surveillant des mouve-ments relatifs discrets et avec 19 inclinomètres suivant le comportement des parois du sous-sol. En complément du monitoring automatique, un protocole rigoureux d’auscultations manuelles a été mis en place.

    Toutes les données des instruments automa-tiques sont collectées sans fi l et traitées par le logiciel Geoscope de SolData. Les résultats des mesures manuelles y sont également incorpo-rés. Les parties prenantes peuvent ainsi visua-liser les données à distance par Internet et procéder à des analyses plus poussées sur les ordinateurs équipés de Geoscope. Des alarmes déclenchées à des seuils prédéterminés infor-ment automatiquement les personnes clés ainsi que le maître d’ouvrage ou le client, afi n que des actions puissent, le cas échéant, être mises en place rapidement.

    En sous-sol, les fondations du gratte-ciel en construction voisinent avec l’environnement sensible du réseau métropolitain et de la London Bridge Station.

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  • RESONANCEChantiers

    Succès d’une variante synergique

    En 2008, le marché d’Essington Avenue, à Philadelphie, avait permis à Nicholson Construc-tion Company de solliciter le savoir-faire de DGI Menard. Quelques mois plus tard, le projet Penn Park, le futur centre sportif de l’université de Pennsylvanie, à Philadelphie également, a donné l’occasion à DGI Menard de faire appel aux compétences du groupe – en l’occurrence celles de Nicholson et de Reinforced Earth Company (RECo) – et de les valoriser. « Fin 2009, raconte Frédéric Massé, vice-président de DGI Menard, l’entreprise a été contactée par diff érentes entreprises générales pour le volet amélioration de sol de ce projet. Au-delà de la prestation demandée, la réalisation de colonnes de béton vibré, il était possible de proposer des variantes en fondations et en soutènement, les savoir-faire spécifi ques de Nicholson et de RECo, permettant de soumettre une off re beaucoup plus compétitive. »

    Sur un terrain de quelque 100 000 m2, séparé de

    MENARD/SOLETANCHE BACHY/TERRE ARMÉE _ Centre sportif universitaire Penn Park, Philadelphie/États-Unis

    l’université par des voies de chemin de fer côté ouest et fermé par une autoroute et la rivière Schuylkill côté est, il s’agit d’aménager des pistes d’athlétisme, des terrains de base-ball et de football, des courts de tennis, ainsi que leurs équipements (vestiaires, etc.), isolés les uns des autres par des sortes de digues engazonnées formant gradins par endroits et servant de voies de circulation piétonnières depuis les passerelles franchissant les voies ferrées. « La solution de base prévoyait des murs de soutènement et des gradins en béton coulé en place, ainsi qu’une importante quantité de pieux classiques pour les fondations des piles des passerelles, y compris dans la zone des voies ferrées, d’accès diffi cile », observe Frédéric Massé.

    Sur chacun de ces points, les variantes techniques proposées par RECo, Nicholson et DGI Menard ont pris l’avantage : sur le plan écono-mique, avec les murs de soutènement et les gradins en Terre Armée®, réalisés à l’aide de parements classiques, et sur celui de la faisabilité, s’agissant des fondations des piles des passerelles,

    Intervenants Maître d’ouvrage : Université de Pennsylvanie Maître d’œuvre et architecte : Michael Van Valkenburgh Associates, Inc.Entreprise générale : Turner Construction Entreprises spécialisées : DGI Menard, Nicholson Construction Company (Soletanche Bachy), Reinforced Earth Company (Terre Armée)

    grâce aux micropieux de Nicholson. En alternative aux colonnes en béton vibré (amélioration de sol) et aux pieux (fondations) étaient par ailleurs proposées des solutions diff érenciées de CMC classiques sous les digues et les murs de soutène-ment et de CMC renforcées pour les fondations de piles.

    « Au total, souligne Frédéric Massé, l’off re que nous avons construite pour l’entreprise générale Turner a permis au client d’économiser plusieurs millions de dollars. » Après la signature du contrat, en avril, le chantier a démarré en juin. Il s’est terminé en novembre 2010 avec l’exécution des ouvrages en Terre Armée®.

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  • 01 - 02 - 03 La combinaison des techniques maîtrisées par les trois entités, associées dans un nouveau design, a permis de proposer une off re plus compétitive qui l’a emporté.

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    NUMÉRO 03 - OCTOBRE 2011 - 15

  • RESONANCEChantiers

    Une couronne haubanée de 20 000 t

    Sitôt clôturés les Jeux olympiques d’hiver 2010, un vaste chantier s’est ouvert au BC Place, le grand stade de Vancouver (60 000 places), afi n de changer le toit, qu’une tempête avait endommagé en 2007. « Le maître d’ouvrage a choisi de remplacer l’ancien dôme, une mem-brane soutenue par pression d’air, par une couverture rétractable supportée par une structure câblée ancrée à 36 mâts périphé-riques de 50 m de hauteur, qui va complètement métamorphoser le design du stade. Pour nous, c’est un chantier XXL, comme il ne s’en présente qu’une seule fois dans la carrière d’un ingé-nieur », précise Franck Chavent, manager des opérations de Freyssinet Canada.

    72 haubans H 2000Acteur de premier plan dans les structures

    câblées, disposant de nombreuses références de stades dans le monde (voir Resonance n° 2), Freyssinet s’est vu confi er en 2009 le lot fourni-ture et mise en place de la structure, soit 700 câbles clos de 18 à 125 mm de diamètre formant le net (les deux lits de rayons reliant les mâts au nœud central) et le tension ring (anneau de tension périphérique assurant la stabilité de la struc-ture), ainsi que 72 haubans de type H 2000 pour les backstays (qui servent à contreventer les mâts). À partir de juin 2010, près de 200 colla-borateurs sont intervenus sur le site pour instal-ler la structure. L’opération était délicate, car la toiture, d’un poids total de 20 000 t (soit deux fois et demie le poids de la tour Eiff el !), a été « posée » sur la structure existante comme une couronne où la totalité des eff orts horizontaux transmis par les mâts est reprise au niveau de deux anneaux périphériques, l’un dit de traction, l’autre de compression (le ring).

    Une installation minutieusenécessitant rigueur et méthodologie

    Pour la phase d’installation, il a fallu défi nir une méthodologie rigoureusement phasée afi n de gérer les eff orts induits au niveau de chaque élément. Dans un premier temps, chaque mât a été mis en place à l’aide d’une grue mobile de 850 t et soutenu par des câbles provisoires. Après l’ins-tallation des dix premiers mâts, a commencé la mise en place, à l’aide de vérins de levage, du premier fi let de câbles entre les mâts et le nœud central, lui-même temporairement supporté par une tour en acier télescopique de 78 m de hauteur. Dans un souci d’équilibre, le travail s’est eff ectué rayon par rayon, entre mâts diamétralement opposés, distants de plus de 200 m, et ce n’est qu’après l’installation des haubans qu’ont été retirés les câbles de fi xation provisoire des mâts et que la structure a été mise en tension par de multiples et complexes opérations de vérinage.

    Devant être achevé mi-2011, le nouveau BC Place a prévu d’accueillir dès le mois de mai le premier match du championnat canadien de football. Franck Chavent s’en réjouit d’avance : « Le stade sera le nouvel emblème de la ville, on le verra sur toutes les cartes postales. »

    FREYSSINET _ Stade BC Place, Vancouver/Canada

    01 Dans la phase de construction, le nœud central est supporté par une tour d’étaiement télescopique de 78 m de hauteur.

    02 - 03 Chaque mât support est haut de 50 m. La reprise des eff orts s’eff ectue au niveau des backstays par des haubans de type H 2000 équipés de chapes moulées.

    IntervenantsMaître d’ouvrage : PavCo (BC Pavilion Corporation)Maître d’œuvre : Geiger Engineers/Schlaich Bergemann and Partner LP Contractant principal : PCL Constructors Westcoast Inc. Canam. Entreprise spécialisée : Freyssinet Canada Ltée

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    NUMÉRO 03 - OCTOBRE 2011 - 17

  • RESONANCEChantiers

    609 places de stationnement souterrain construites à ciel ouvert

    Fait plutôt rare depuis une dizaine d’années, la Ville de Paris a lancé en 2007 un appel d’off res pour la concession et la construction d’un nouveau parking souterrain. La concession, d’une durée de 30 ans, a été attribuée à la Saemes, et la réalisation à Soletanche Bachy, qui intervient en entreprise générale, associé à l’entreprise Cosson. L’ouvrage est construit rue Cardinet, en bordure du jardin Martin Luther King, une zone où une étude préalable a permis d’identifi er un manque d’environ un millier de places. « C’est un parc d’une capacité de 609 véhicules sur six niveaux, de facture classique, avec ses rampes et ses rotondes hélicoïdales d’entrée et de sortie, indique Guillaume Piar, le directeur du chantier. Mais il se distinguera tout de même par deux particularités : il sera l’un des premiers parcs parisiens équipés de sprinklers (protection incendie) et il off rira une hauteur sous plafond de 2,30 m, permettant l’accueil de petits utilitaires. »

    Pour Soletanche Bachy, qui a lancé les travaux sur site en mars 2010, le projet a d’abord consisté à aménager la boîte de 170 m de long, 15 m de large et 22 m de profondeur qui accueillera le parking. En avril, après la construction des murettes-guides, la réalisation de la paroi mou-lée a commencé : épaisse de 0,60 m, elle s’ancre dans un horizon de marnes et de caillasses à 39  m de profondeur, soit 17 m plus bas que le fond de fouille, afi n d’éviter une zone d’anoma-lies constituée de vides de dissolution de gypse présents entre 32 et 35 m de profondeur. Deux machines, une benne hydraulique KS et une Hydrofraise HC 03 (le modèle le plus compact de la gamme), sont intervenues en deux postes, de 6 h 30 à 22 h 30, pour réaliser la paroi moulée par panneaux juxtaposés d’environ 9,60 m de large, reliés par un joint water stop bloquant toute pénétration d’eau au niveau de la jonction (la nappe phréatique est présente à environ 10 m de profondeur).

    L’achèvement de cette étape, en juin, a donné le signal de démarrage de la construction des

    SOLETANCHE BACHY _ Parking Cardinet, Paris/France

    rotondes et des terrassements pleine masse, qui se sont opérés à ciel ouvert pour protéger les équipes des éventuelles émanations des terres polluées et maintenir un bon rythme de travail (au pic d’activité, une centaine de rotations de camions assuraient quotidiennement l’évacua-tion des déblais).

    Des butons d’un nouveau typeAu fur et à mesure des terrassements, des

    butons, retenant la paroi moulée contre la pous-sée des terres et de l’eau, ont été installés par lits de 40 unités. « Il s’agit, pour deux des trois lits, de butons “ à tête réglable“ que nous testons et dont nous attendons beaucoup en termes de sécurité et de vitesse d’exécution en phase “débutonnage”, lorsque sera lancée la réalisation des planchers intérieurs du parking », souligne Guillaume Piar.

    Après la réalisation du radier en voûte inversée, le chantier s’est attelé en janvier à la pose des dalles alvéolaires précontraintes et des structures verticales à un rythme remarquable, supérieur aux 3,5 semaines par niveau prévu. Commencée début avril, la mise en place des poutres de couverture préfabriquées laissait prévoir l’achè-vement du gros œuvre à la fi n juillet.

    IntervenantsAutorité concédante : Mairie de Paris (Direction de la voirie)Concessionnaire, maître d’ouvrage : Saemes (Société anonyme d’économie mixte d’exploitation du stationnement de la Ville de Paris)Architecte : AG Concept architectureMaître d’œuvre d’exécution : Cabinet 4CMacro-lot de génie civil : Soletanche Bachy (fondations, soutènement, structure béton intérieure, dalle de couverture, étanchéité), Cosson (terrassements, dépollution)

    Chiff res clésParoi moulée : 15 000 m2Terrassement : 60 000 m3 Dalles en béton armé ou en béton précontraint : 15 000 m2Montant du marché : 16 M€ (HT)

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  • 01 Large de 15 m et long de 170 m, le nouvel ouvrage pourra accueillir plus de 600 véhicules sur 6 niveaux.

    02 120 butons en trois lits ont été mis en place au fur et à mesure des terrassements pour assurer le soutènement des parois moulées.

    03 Des butons d’un nouveau type, « à tête réglable », ont été testés sur le chantier. Ils sont destinés à sécuriser et à accélérer la phase de « débutonnage ».

    Deux lits de butons sur trois sont des butons “à tête réglable”. Nous les testons et en attendons beaucoup en termes de sécurité et de vitesse d’exécution en phase “débutonnage”. Guillaume Piar

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  • RESONANCEChantiers

    Trois contrats qui consolident l’activité

    Sur le site du Commissariat à l’Énergie Ato mique (CEA) à Cadarache (Bouches-du-Rhône), Areva avait en charge l’exploitation de l’Atelier de technologie du plutonium (ATPu) et du Laboratoire de purifi cation chimique (LPC) : deux installations ayant servi, des années 1960 à leur cessation d’activité, en 2003, à la fabrication de combustible pour les réacteurs des fi lières à neutrons rapides et à eau pressurisée. Ces installations étant maintenant à l’arrêt, le déman-tèlement des chaînes de boîtes à gants de ces installations est en cours. La phase préalable d’assainissement a permis d’extraire de ces grandes boîtes étanches en Plexiglas ou en Lexan toutes les poussières résiduelles de plutonium ou d’uranium qui s’y sont déposées en 40 ans

    d’exploitation. Le démantèlement consiste ensuite à les démonter et à les découper afi n de stocker leurs constituants devenus déchets, confi nés sous une triple enveloppe de vinyle soudé, dans des fûts de 100 litres.

    « Dès lors que commence le démontage, la fonction de première barrière des boîtes contre la contamination n’est plus assurée, explique Rafael Teruel, le directeur régional de Salvarem (Nuvia). Les intervenants travaillent donc en milieu “alpha plutonium”, caractérisé par un rayonnement peu pénétrant mais par la présence de particules extrêmement toxiques, imposant de mettre en place des sas ventilés et d’utiliser des protections et des méthodes bien spécifi ques. »

    Montée en puissance des équipes pour faire face aux pics d’activité

    Maîtrisant ce type d’intervention pour en avoir réalisé sur de nombreux sites en France et au Royaume-Uni, Nuvia, au travers de sa fi liale

    NUVIA _ Démantèlement à Cadarache/France

    01 Le démantèlement des boîtes à gants se déroule à l’intérieur d’un sas de protection pour assurer le confi nement de tous les radio-éléments.

    02 Une fois démontés, des constituants sont confi nés sous une triple enveloppe de vinyle soudée avant d’être stockés en fût.

    IntervenantsMaître d’ouvrage : ArevaMaître d’œuvre : ArevaEntreprise spécialisée : Salvarem (Nuvia)

    Salvarem, s’est vu confi er un contrat de déman-tèlement des boîtes à gants pour l’ATPu, puis un second pour le LPC. Début 2010, Salvarem a remporté un nouveau contrat pour le déman-tèlement des tunnels aériens reliant les chaînes de boîtes à gants entre elles.

    Les opérations en cours vont se poursuivre jusqu’à la mi-2013, « mais d’autres projets, en étude ou en préparation, permettent d’an-ticiper la pérennisation de notre activité sur le site, indique Rafael Teruel, et nous ont amenés à créer une agence à Cadarache ».

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  • Un ouvrage en quai danois et paroi moulée

    Face à l’augmentation de tonnage et de longueur des paquebots qu’il accueille, le port de Buenos Aires (Argentine) adapte ses infrastruc-tures. Dans la zone portuaire nord, où une darse construite dans les années 1920 reste inacces-sible aux navires de plus de 300 m de longueur*, TRP (Terminales Rio de la Plata), le concession-naire du port, a confi é, en entreprise générale, un chantier de réaménagement à Soletanche Bachy Argentina. « L’extrémité du terre-plein se terminant en forme de biseau, l’objet de nos travaux est de supprimer une partie de cette pointe pour lui donner une forme rectangu-laire. Pour cela, nous devons démolir l’ancienne structure, construire un nouveau quai en paroi moulée sur une longueur de 127 m et aména-ger en quai danois la partie gagnée sur la mer (environ 3 700 m2) », explique Michel Yon, direc-teur du chantier.

    Paroi, poutre, tirantsLa première phase, lancée en août 2010,

    a consisté à réaliser le futur mur de quai, soit une paroi moulée épaisse de 1 m et profonde de 21  m retenue par 72 tirants, ainsi que sa poutre de couronnement. Ces travaux se sont achevés respectivement en octobre et à la mi-novembre, moment où a démarré l’exécution des tirants et, pour Norgav, sous-traitant local du lot, la démoli-tion à l’explosif de l’ancien quai, l’évacuation des déblais par des moyens maritimes ainsi que les terrassements et le dragage.

    Dans la partie nord du chantier, les chemises des 82 pieux (de 800 à 1 200 mm de diamètre) sont mises en place à 21 m de profondeur par vibro-fonçage avant que les pieux béton soient forés à 31 m de profondeur depuis une barge. « La présence, sur le fond du rio, de blocs issus

    SOLETANCHE BACHY _ Quai de Buenos Aires/Argentine

    de l’écroulement d’un ancien quai ne facilite pas les opérations », observe Michel Yon.

    Plus généralement, la taille plutôt restreinte du chantier fait que chaque partie est un prototype et que le moindre retard est très diffi cile à rattraper. Le chantier devrait être livré à l’été 2011, après l’achèvement du quai danois qui en est la dernière étape.

    * Pour information, la longueur du Queen Mary II, le plus grand paquebot actuel, est de 345 m.

    82 pieux exécutés depuis une barge supporteront l’extrémité de l’ouvrage en « quai danois ».

    IntervenantsMaître d’ouvrage : Terminales Rio de la Plata (TRP), fi liale de DP WorldMaître d’œuvre : Larrague y AsociadosEntreprise générale : Soletanche Bachy ArgentinaEntreprise spécialisée : Norgav (démolition, dragages, terrassements)

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  • RESONANCEChantiers

    Le groupe au cœur d’un grand projet en PPP

    Après le pont Golden Ears (voir Resonance n° 1) et le stade BC Place (voir p.16), un nouveau projet ramène le groupe à Vancouver. Il touche cette fois une infrastructure stratégique, en l’occurrence l’autoroute transcanadienne (Highway 1) à l’approche de la ville, et un point crucial de son tracé, le pont Port Mann, sur le fl euve Fraser. Cette portion de l’auto-route reliant Vancouver au Lower Mainland – la région la plus petite mais la plus peu-plée de la Colombie-Britannique – et ce pont bow-string à cinq voies construit dans les années 1960 ne répondant plus aux besoins du trafi c. Un vaste programme de remise à niveau a été lancé par le gouvernement fédéral. Échelonné sur quatre ans, ce projet lancé en PPP (partenariat public-privé) prévoit la moderni-sation des échangeurs et de la liaison autorou-tière Vancouver-Langley sur près de 40 km, ainsi que la construction d’un nouveau pont destiné à remplacer l’ouvrage existant.

    Un projet de 33 000 m2 pour Terre ArméeLe volet autoroutier, d’un montant global

    de 2,6 milliards de dollars canadiens, com-porte de nombreux ouvrages de soutène-ment – murs (d’une hauteur de 5 à 12 m) et culées. En compétition avec des solutions classiques de murs coulés en place et d’autres murs en sol renforcé, l’off re de Reinforced Earth Company Ltd (Canada) s’est fi nalement impo-

    TERRE ARMÉE/FREYSSINET _ Port Mann Highway 1, Vancouver/Canada

    01 Les 33 000 m2 d’ouvrages de soutènement que Reinforced Earth Company Ltd (Canada) conçoit et fournit pour le projet constituent le plus important contrat jamais remporté par l’entreprise.

    02 - 03 Deux pylônes de 75 m supporteront par l’intermédiaire de 288 haubans Freyssinet les 10 voies de circulation du nouveau pont Port Mann.

    sée grâce aux atouts de la Terre Armée® en zone sismique. Étudié par RECo Canada dès la mi-2009, le projet lui a fi nalement été attribué huit mois plus tard par Keiwit-Flatiron General Partnership, le consortium chargé des travaux. Il s’agit à la fois du plus grand projet et du plus important contrat jamais remporté par l’entreprise, puisqu’il porte sur la conception et la fourniture, d’ici 2013, de 15 000 m2 de murs de soutènement, 6 000 m2 de culées de ponts, 10 000 m2 de murs construits en deux phases (avec parements en TerraClass®) et 2 000 m2 de murs en treillis métallique TerraTrel® tempo-raires, soit une superfi cie globale de 33 000 m2.

    Fourniture et pose de 288 haubanspour Freyssinet

    En parallèle, le consortium travaux a retenu l’off re de Freyssinet Canada Ltée, la fi liale canadienne de Freyssinet, concernant le futur pont. L’entreprise assurera ainsi la fourniture de 288  haubans de type HD 2000 et de leurs sys tèmes  d’amortissement, des joints de dilatation et des appareils d’appui, ainsi que leur installation. « Le point le plus remar-quable de cet ouvrage est qu’il off rira deux fois cinq voies de circulation et sera le plus large (50 m) du Canada, commente Franck Chavent, manager des opérations de Freyssinet Canada. Pour le reste, il s’agira d’un pont à hau bans  classique comportant deux pylônes s’élevant à 75  m au-dessus du tablier et d’une longueur totale de 2  200  m. » Pour Freyssinet, la phase opérationnelle a commencé en mars 2011.

    RESONANCEChantiers

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  • IntervenantsMaître d’ouvrage : British Columbia MoTMaître d’œuvre : TY Lin InternationalConsortium travaux : Keiwit-Flatiron General PartnershipEntreprises spécialisées : Reinforced Earth Company Ltd (Canada), Freyssinet Canada Ltée

    Le point le plus remarquable de cet ouvrage est qu’il off rira deux fois cinq voies de circulation et sera le plus large (50 m) du Canada. Franck Chavent

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  • RESONANCEChantiersRESONANCEChantiers

    Franchissement réussi de la zone critique grâce aux injections de compensation

    Au sein de l’équipe d’exécution du deuxième tube du tunnel de Toulon (voir encadré), nul n’a oublié le fontis survenu en 1996 dans une zone située sous les voies SNCF. Aussi, à l’été 2009, à l’approche de cette zone à la géologie chahutée (terrain charrié, argile molle), toutes les précautions sont prises (renforcement des présoutènements, réduction du pas d’avance-ment à 1  m) pour limiter les tassements en surface. Malgré cela, un premier tassement de 40 mm est cons taté, entraînant des désordres sur les bâtis et conduisant rapidement à la suspension des travaux alors que l’excavation, à 25 m de pro fondeur, vient à peine d’amorcer son passage sous les immeubles.

    Il est alors décidé de recourir à des injections de compensation, « c’est-à-dire à des injections de coulis de ciment précisément dosées, réali-sées entre le tunnel et les ouvrages pour éviter la décompression du sol liée au terrassement », explique Robin Betend, qui a dirigé ce « chantier dans le chantier  ». L’opération commence par l’exécution d’une tranchée en paroi berlinoise et d’un talus en béton projeté devant les immeubles, et par l’aménagement d’une plate-forme de travail au niveau de leurs fondations. Deux campagnes de forage, en mars puis en mai et juin, permettent de mettre en place, sous les deux bâtis à protéger, 57 tubes d’injection d’une longueur moyenne de 44 m, équipés de manchettes tous les 33 cm (soit plus de 5 300 manchettes injectables).

    Une surveillance de tous les instantsDans un premier temps, de petites quantités

    de coulis (30 l par manchette) sont injectées de façon répétitive sur toute la surface à traiter, afi n de « conditionner » le terrain en le rendant le plus homogène possible. L’étape suivante, de « présoulèvement », consiste à « remonter  » l’immeuble d’environ 12 mm par des injections

    successives sous les fondations. Protégés par les injections de surface, les travaux de creusement ont ainsi redémarré à partir du 19 juillet, sous la surveillance d’un dispositif très performant mis en place par SolData, qui associait systèmes Cyclops, Centaure, électronivelles, jauges de contrainte et tassomètres. « Ce système permet de suivre sur un écran de PC les mouvements en surface et dans le sous-sol avec une préci-sion de mesure de l’ordre du dixième de milli-mètre (et parfois même du centième sur les élec-tronivelles), et une fréquence de mesure de quatre minutes, donc de piloter la poursuite du creusement et l’exécution des injections », souligne Robin Betend. Chaque jour, quelques mètres cubes de coulis sont ainsi injectés sous les immeubles, simplement pour compenser les tas-sements générés par le creusement en souterrain.

    Mi-novembre, le creusement avait avancé de 100 m et se poursuivait hors de la zone critique. Les injections n’étaient pas terminées, car après les phénomènes de décompression, ce sont d’autres phénomènes, dits de relaxation, qui doivent être traités en arrière du front de taille.

    SOLETANCHEBACHY _ Tunnel de Toulon/France

    L’utilisation d’une technique de forage tubé a permis de limiter les tassements complémentaires sous les immeubles dans la phase de mise en place du dispositif d’injection.

    Percement du second tubeLe tunnel de Toulon, qui traverse la ville sur une longueur de 1 818 m, relie les autoroutes A50, A57 et A570. Il se compose de deux tubes creusés en traditionnel. Le premier, dans le sens est-ouest, a été construit entre 1993 et 2002. Le second (sens ouest-est), mis en chantier en 2007, a franchi l’étape cruciale du percement le 3 mars dernier, au terme de 44 mois de creusement pour l’attaque ouest et de 27 mois pour l’attaque est.

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  • Protéger contre les séismes et simplifi er la conception des bâtiments

    L’arrêt prochain du réacteur d’essai Osiris, construit en France dans les années 1960, a con duit le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) à programmer et à mettre en chantier à Cadarache (Bouches-du-Rhône), en 2009, un nouveau réacteur expérimental. Dénommé Réacteur Jules Horowitz* (RJH), celui-ci a notamment pour particularité d’être construit sur des appuis parasismiques. Le bâti-ment réacteur et le bâtiment annexe for-ment ainsi une structure monolithique et auto-nome qui repose sur 195 appuis spéciaux de type NTI-ABS, dont la fonction principale est « d’isoler » la structure en cas de séisme. Ces appuis sont sans équivalents en terme de dura-bilité (70 ans) et répondent avec une très grande précision au spectre de sollicitations sismiques. Ils sont l’aboutissement d’une collaboration étroite entre le CEA et Nuvia, menée depuis 2003 dans le cadre des projets RJH et Iter (réacteur thermonu-cléaire expérimental international) à Cadarache. Ils sont aussi le fruit de synergies avec Freyssinet, spécialiste de la conception et de la fabrication des appareils d’appui, sur l’expérience duquel s’est appuyé Nuvia Travaux Spéciaux (NTS).

    La première étape, visant la conception et la qualifi cation des systèmes, s’est déroulée de novembre 2005 à octobre 2007. Elle a été pilotée par NTS, qui a assuré la coordination des moyens d’études (département technique de Freyssinet) et de l’outil industriel (usine Freyssinet Products Company – FPC), et a été marquée par de nom-breuses campagnes d’essais réalisées dans les laboratoires du groupe. Elle s’est conclue en novembre 2008 par la validation du design et la signature du marché de fourniture et de pose pour le RJH. Dans un second temps, NTS a déve-loppé et qualifi é des méthodes de mise en œuvre et les a validées sur des maquettes à l’échelle, en garantissant des exigences contraignantes.

    Sur site, où les travaux ont commencé en octobre 2009, chaque dispositif a été mis en place et réglé en tête des poteaux, puis équipé d’un coff rage afi n d’être scellé. L’opération s’est déroulée en deux temps : un premier bétonnage de 19 cm de hauteur réalisé en béton autoplaçant

    NUVIA _ Appuis parasismiques sur le site de Cadarache/France

    01 - 02 Les appuis NTI-ABS parasismiques développés par NTS ont été retenus pour les projets RJH et Iter.

    IntervenantsMaître d’ouvrage : Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA)Maître d’œuvre : Areva TAEntreprise générale : BEC RazelEntreprise spécialisée : NTS (Nuvia)

    Foreva® Premix C500 ; puis le clavage au mor-tier Foreva®, avec un appareillage et selon une méthodologie développée et qualifi ée par NTS, pour éviter toute bulle d’air à l’interface mor-tier-platine support. Le chantier s’est achevé le 30 janvier 2010.

    * Jules Horowitz (1921-1995) est à l’origine, avec d’autres ingénieurs du CEA et d’EDF, du développement des premiers réacteurs indus-triels de production d’électricité. Il a également contribué à l’essor des grands équipements de recherche nucléaire en Europe.

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    Une voie de simplifi cationdes structuresLe système d’appuis NTI-ABS parasismiques a été développé et qualifi é pour les projets RJH et Iter. Après une phase de discussion avec F4E, le maître d’ouvrage délégué du projet Iter, NTS a été retenu pour la fourniture et la pose d’appuis du même type. L’intérêt de la protection sismique va toutefois largement au-delà de ces deux projets, car elle permet d’importants gains fi nanciers pour les maîtres d’ouvrage. En eff et, en réduisant les eff orts et les accélérations renvoyés dans la structure, elle permet d’optimiser les connexions génie civil-process (réacteur, circuit primaire, etc.). Surtout, comme elle dissocie les problématiques de sols et de structures, elle permet de simplifi er la conception des bâtiments et d’évoluer vers une standardisation.

  • RESONANCEChantiersRESONANCEChantiers

    La précontrainte Freyssinet, troisième barrière de sûreté des nouveaux réacteurs EPR d’Areva

    Moment clé de la construction de l’EPR (voir encadré) d’Olkiluoto, en Finlande, les travaux de précontrainte de l’enceinte nucléaire, réalisés par Freyssinet, se sont achevés le 15 octobre 2010, laissant le champ libre aux équipes de génie civil pour édifi er la seconde enveloppe de protection en béton armé caractéristique de ce réacteur de nouvelle génération. « Après la première phase de notre prestation sur site, qui a consisté à positionner les conduites des câbles de précontrainte au fur et à mesure de l’avance-ment du génie civil, jusqu’en mars 2010, il nous restait à installer les 270 câbles et à les mettre en tension, ce qui a été réalisé selon un planning accéléré », indique Jean-Lucien Mongauze, le responsable du projet.

    L’entreprise a beau avoir une grande expé-rience dans le domaine de la précontrainte nucléaire, ce projet n’en était pas moins une première. Le cahier des charges d’Areva pré-voyant d’appliquer à la structure une précon-trainte une fois et demie plus puissante que celle des réacteurs de génération précédente (de type N4), il a été décidé d’utiliser des câbles 55 T15(55 torons de 15,7 mm de diamètre) au lieu de câbles 37 T 15 (37 torons). Cette option d’Areva,

    FREYSSINET _ EPR d’Olkiluoto/Finlande

    qui a nécessité l’agrément du système par l’Europe et les autorités fi nlandaises, a également impliqué certaines dispositions particulières en exécution, notamment une phase d’égalisation de la tension entre torons (procédé Équitension®) avec un vérin d’équitension breveté par Freyssinet avant que le câble ne soit défi nitive-ment tendu, et l’utilisation d’un coulis d’injection spécial, le coulis FreyssiFlow® sans exsudation et sans évent.

    IntervenantsMaître d’ouvrage : TVO (Teollisuuden Voima Oyj)Maître d’œuvre : ArevaEntreprise spécialisée : Freyssinet

    01 La première phase de la prestation de Freyssinet, de juin 2005 à mars 2010, a consisté à mettre en place les conduites de câbles, dans un phasage rigoureux avec les travaux de génie civil.

    02 Après le bétonnage de l’enceinte, la deuxième étape de la prestation de Freyssinet consistait à installer la précontrainteet à procéder à l'Équitension® puisà mettre en tension les câbles.

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  • EPR : un objectif de rentabilité et de sûretéDéveloppé par Areva, l’EPR (Evolutionary Power Reactor) est un réacteur nucléaire de troisième génération dont l’objectif est d’apporter une meilleure rentabilitééconomique et une plus grande sûreté d’utilisation. L’EPR est ainsi équipé de quatre systèmes de refroidisse-ment d’urgence, d’un conteneur de fuite radioactive autour du réacteur, d’une enceinte de confi nement en cas de fusion du cœur, d’une enveloppe de protection de l’enceinte nucléaire en béton armé. En plus de celui d’Olkiluoto, trois autres EPR sont actuellement en construction : un en France, à Flamanville, et deux en Chine.

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  • RESONANCEChantiersRESONANCEChantiers

    SOLETANCHE BACHY _ Preston Shaft/Royaume-Uni

    Des pieux sécants tubésà la tarière continue pour neufouvrages hydrauliques

    À Preston, dans le Lancashire (Angleterre), Bachy Soletanche Ltd a participé, de mai à décembre 2010, à la réalisation d’un vaste programme de travaux d’assainissement qui, à terme, permettra de récupérer et de traiter les eaux pluviales qui se déversent aujourd’hui dans la Ribble et polluent ce fl euve, qui se jette en mer d’Irlande, une vingtaine de kilomètres plus à l’ouest.

    Réalisée pour le compte d’United Utilities, qui l’exploitera, l’installation se compose de plu sieurs ouvrages construits de part et d’autre du fl euve : rive sud, un puits profond de 27 m de diamètre, attenant à une chambre de dégrillage de 22 m de profondeur, ainsi qu’un puits de 17 m de diamètre ; rive nord, neuf puits de 26 mde profondeur moyenne. « Tous ces ouvrages communiquent grâce à un tunnel de 3 500 m construit à 30 m sous le niveau du sol, explique

    Paul Hodgson, directeur du développement de Bachy Soletanche Ltd. Ainsi, les eaux sales collectées par les puits de la rive nord pourront être transférées vers les installations de la rive sud pour être traitées. »

    Une technique aux avantages multiples Si les gros ouvrages de la rive sud sont

    classiquement construits en paroi moulée, une autre technique, celle des pieux sécants tubés à la tarière continue, a été préférée pour les ouvrages de la rive nord. Plusieurs raisons ont amené l’entreprise à retenir cette solution où les pieux sont forés et bétonnés, comme les pieux réalisés à la tarière continue, mais sont envelop-pés dans un tubage provisoire.

    « En fait, cette technique multiplie les avan-tages  », argumente Paul Hodgson. Par rapport à la paroi moulée, tout d’abord, car l’entreprise intervient rive nord dans une zone résiden-tielle proche du fl euve où les pieux sécants donnent plus de liberté dans la forme des puits, occasionnent moins de nuisances (vibrations) pour les riverains, et où le fait de ne pas utiliser de

    IntervenantsMaître d’ouvrage : United UtilitiesTravaux : groupement KMI Water (Kier Construction, J. Murphy & Sons, Interserve Project Services)Entreprise spécialisée (lot ouvrages de soutènement) : Bachy Soletanche Ltd

    bentonite comme fl uide de perforation évite tout risque de rejet dans les zones proches du fl euve.Dans cette application, les pieux tubés à la tarière continue se révèlent également supérieurs aux simples pieux à la tarière continue, car ils permettent d’atteindre un diamètre important (880  mm) et de respecter les fortes tolérances de verticalité (1 pour 150), ce qui est primor-dial dans le cas des ouvrages de soutènement en pieux sécants sous nappe phréatique, afi n d’éviter toute fuite au niveau des joints. « Et, pour fi nir, nous avons réuni la qualité d’un pieu foré et la productivité de la tarière, se félicite Paul Hodgson, en atteignant une cadence d’exé-cution d’environ huit pieux par jour. »

    01 - 02 Les pieux tubés à la tarière continue sont mis en œuvre par une foreuse de 22 m de haut pesant environ 100 t.

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  • Un marché inédit et une prestationtechnique maîtrisée de la conception au démantèlement

    Mission accomplie ! Mi-juin 2010, Nuvia Limited a achevé avec succès la première opération de traitement de déchets de moyenne activité (DMA) jamais confi ée outre-Manche à une entreprise privée. « Ce beau projet a commencé en 2000, rappelle Keith Collett, le directeur général de Nuvia Ltd, lorsque notre candidature a été retenue par l’autorité britannique de l’éner-gie atomique, RSRL (Research Sites Restoration Limited), pour concevoir, construire, mettre en service et exploiter une installation destinée à stabiliser environ 380 m3 de boues radioac-tives qui avaient été produites pendant la phase de fonctionnement du réacteur SGHWR* de Winfrith (Dorset). »

    Depuis l’arrêt du réacteur, en 1990, ces boues étaient stockées dans quatre cuves en béton sur l’ancien site de recherche de l’Ukaea. Leur activité restait relativement faible, mais leur haute teneur en carbone 14 ne permettait pas de les accepter au centre de stockage défi nitif des déchets de faible activité (LLWR) de Drigg (Cumbria). Leur traitement s’est donc imposé quand a été prise la décision de déclasser l’installation. « C’est ainsi qu’a vu le jour le projet d’aménagement sur le site du WETP (Winfrith East Treatment Plant), une installation spéciale raccordée aux cuves par des canalisations souterraines et vouée à recevoir et stabiliser ces boues radioactives dans des fûts en

    NUVIA _ Traitement de boues radioactives à Winfrith/Royaume-Uni

    acier inoxydable de 500 litres », indique Madoc Hagan, le responsable de l’installation.

    Le process opérationnel, lancé en 2007 après validation, consistait à fl uidifi er les boues, à les pomper des cuves vers l’installation de traitement où elles étaient mélangées, selon une formulation approuvée, puis encapsulées à l’intérieur des fûts et, après durcissement, transportées jusqu’à la zone d’entreposage des déchets radioactifs (Treated Radwaste Store) du site. Après montée en charge progressive de la cadence de production, qui a atteint un rythme de 50 fûts par mois au pic d’activité, l’opération s’est achevée en avril 2010 avec un total de 1 068 fûts produits.

    Découvertes en fond de cuveLes deux étapes fi nales ont été les plus déli-

    cates. La première consistait à traiter les boues plus épaisses, dites de « fond de cuve », contenant – ce qui n’était pas prévu – des matières grave-leuses (gravier) et divers éléments étrangers. La récupération du « fond de cuve fi nal », où se concentraient des matériaux sableux, a néces-sité quelques adaptations et a permis de récupé-

    rer 3 m3 de matériaux qui ont été conditionnés à raison de 15 à 20 kg par fût (soit 186 fûts en tout) pour rester dans les normes des déchets de faible activité.

    L’opération étant terminée, les installations du WETP sont actuellement en cours de déman-tèlement, mais, pour Nuvia Ltd comme pour RSRL, l’opération fait date. « C’était un projet ambitieux qui a mobilisé tout le savoir-faire de notre entreprise et nous a permis d’acquérir une expérience considérable dans le traitement des boues en bassin », se félicite Keith Collett, tandis qu’Andy Staples, directeur des opérations chez RSRL, estime qu’« il a constitué un jalon impor-tant pour la réhabilitation du site ».

    * SGHWR (Steam Generating Heavy Water Reactor) : réacteur à eau lourde producteur de vapeur.

    01 Vue générale de l’installation (à gauche). Le bâtiment de droite abrite les cuves de stockage.

    02 Équipement de pompage à l’intérieur du WETP.

    IntervenantsMaître d’ouvrage : Research Sites Restoration LimitedMaître d’œuvre : UkeaEntreprise spécialisée : Nuvia Limited (conception, construction, mise en service et exploitation de l’installation)

    Q&RRowland CornellConsultant technique

    Ces travaux ont-ils exposé les opérateurs à desrayonnements ionisants ?En phase de conception et de préparation, tout avait été prévu pour réduire au minimum l’exposition des opérateurs, mais les découvertes inopinées de matériaux ne sont pas restées sans eff et. Les doses collectives reçues dans les phases de récupération et de stabilisation des matériaux de taille supérieure à 2 mm, puis des matériaux sableux, ont été respectivement de 5,3 et de 7,5 millisieverts. Aucun dépassement de dose n’a toutefoisété occasionné pour les huit opérateurs qui sont intervenus, tant au niveau des cuves de stockage que du WETP proprement dit.

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  • RESONANCEChantierRESONANCE

    Deux nouveaux postes à quai pour stimuler l’activité du port

    Dans le cadre de son action de lutte contre la pauvreté, l’agence américaine d’État MC (Millennium Challenge Corporation) a alloué en 2006 au Bénin un don global de 307 millions de dollars pour l’aider dans diff érents domaines (justice, fi nances, commerce, infrastructures). Une partie de cette aide, soit 170 millions de dollars, dédiée à l’« accès au marché » du pays, a été investie en divers travaux d’amélioration de la capacité d’accueil du port de Cotonou, le pou-mon économique du pays, notamment la construction de deux nouveaux postes à quai.

    Pour Soletanche Bachy, qui s’est vu attribuer ce marché en entreprise générale en août 2009 et travaille à sa réalisation avec les équipes de Sogea-Satom (VINCI Construction), le proje