Post on 07-Aug-2015
ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE ET ÉMERGENCE DE LA COTE D’IVOIRE
SAMBA DIAKITÉPROFESSEUR Titulaire
université Alassane Ouattara de Bouaké/Université du Québec à Rimouski-
CANADA
« Être heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-
delà des imperfections. »Aristote
-Et la recherche de cette éthique commence d’abord par la
recherche du savoir et ce savoir s’apprend en premier lieu dans les
salles de classe, c’est-à-dire à l’école.
• L’école est un lieu de rencontre et de partage
• Rencontrer l’autre, c’est se poser la question suivante :qui est l’autre ?
• Au début de toute rencontre, il y a la volonté d’aller vers l’autre, la décision ultime
• Rencontrer c’est accepter de parler avec l’autre, le comprendre, échanger
discuter
I.a. BRÈVES DÉFINITIONSL’éthique est la discipline qui essaie de repérer les bons principes du vivre-ensemble, l’éthique, c’est ce que nous devons les uns aux autres. Le but de l’éthique n’est pas d’imposer à l’individu ce qu’il y
a à faire mais de mettre l’individu devant sa propre responsabilité, juge de sa propre
conscience face à la société qui l’entoure et dont il fait partie intégrante. Sans lui, il n’y a pas de
société et sans la société, il n, est rien non plus.
La philosophie comme une éthique ne prétend pas posséder la vérité. Elle veut emmener l’individu à
prendre une décision morale cohérente et à contribuer sans fin à l’élaboration des savoirs et à la culture
démocratique. Son refus, c’est décider à la place des autres.
comment faire pour être moralement cohérent?
Le plus facile , est de nous arrêter un instant, de réfléchir et d’examiner nos
intuitions morales, de les passer au crible de la raison et des traditions morales, d’en
apprécier les forces et les faiblesses.
• Il y a donc effet de dialogue et un dialogue n’est possible que s’il y a la possibilité de
recevoir quelque chose de l’autre.• Le langage permet la rencontre et fortifie les liens, «c’est dans les mots que nous pensons
» dit HEGEL.• Si parler, c’est penser, cela veut dire que la
parole instruit, toute parole est donc une instruction
• Instruire, c’est donner un savoir, un enseignement, c’est sortir de l’ignorance et s’inviter dans le monde de la connaissance • Instruire, c’est donc se cultiver. Mais
qu’est-ce que la culture ?• La Culture, dit-on souvent, c’est ce qui
reste lorsqu’on a tout oublié. Mais la culture, comme son mot l’indique, c’est ce qu’on récolte
après avoir semé.
• La culture est un processus d’humanisation; cultiver, c’est humaniser en
réapprenant la socialisation• Selon Marcuse, la culture apparaît comme
ensemble des fins morales , esthétiques et intellectuelles (valeurs) qu’une société considère comme le but de l’organisation, de la division et
de la direction du travail• La culture devient donc des« valeurs
supérieures »
• En tant que valeurs supérieures, la culture devient une éducation, une ÉTHIQUE
• Elle devient pour les peuples et les individus une ESPÉRANCE et des aspirations à
satisfaire .• Mais comment donc éviter la répression culturelle ? Telle est la question centrale et la
problématique fondamentale de l’éthique.
• Il faut donc opérer un choix entre le laisser-aller de l’homme et la remise en question
de son faire et de son être. • Opérer ce choix, c’est décider entre
plusieurs choix possibles, entre plusieurs valeurs possibles. Tel est le sens de l’éthique qui consiste
à choisir la meilleure des valeurs possibles
• Choisir la meilleure des valeurs possibles, c’est montrer les forces et les faiblesses des unes
et des autres; c’est argumenter; c’est peser et sous- peser; comparer le pour et le contre,
analyser de manière responsable et en toute conscience. «Penser, c’est peser» , dit Bachelard.
• C’est faire preuve de dialectique , de liberté d’esprit et d’action.
- N’est-ce pas que tout homme s’interroge en pensant, en
discutant, se pense, se discute soi-même en interrogeant pour mieux
se conduire dans cette vie ?
En vue de s’ouvrir« sur des choix fondés sur des
valeurs et sur des actions délibérées qui visent
l’accomplissement de la personne et de la collectivité »
« Parler d’éthique, c’est avouer que la vie humaine est tributaire du sens autant que de l’efficience. L’agir humain ne peut se réduire, si ce n’est en réduisant l’humain, à la seule motivation de
maximiser son intérêt personnel. Réhabiliter la sphère du sens, du sens de l’agir, du sens des
affaires privées ou publiques, du sens des agirs et des décisions de vie, tel est le projet audacieux de
toute parole éthique » Legault.G.,Les défis éthiques en éducation, p.20
-comment donc définir la mission de l’éducation aujourd’hui?
Quelles fonctions sociales l’école doit-elle assumer?
L’école peut-elle inspirer des repères pour une société
multiculturelle en pleine mutation?Qu’est-ce qu’éduquer?
La mission de l’éducation c’est proposer un idéal social, l’insertion
des citoyens et citoyennes dans une visée éthique.
Selon ALINE GIROUX, « Éduquer, c’est, en effet, d’abord reconnaître
qu’il existe, dans le monde des valeurs, du plus haut, de l’admirable et du méprisable. C’est
ensuite élever le niveau d’aspiration, viser une certaine hauteur, une certaine profondeur de
vision, promouvoir dans les métiers, les arts, les sciences, ce qui représente l’humain dans ce
qu’il est et ce qu’il fait de plus propre à inspirer l’admiration .»(Pour l’éducation éthique
postmoderne, quelle rationalité, in les défis éthiques en éducation, p.77
Pour le Conseil supérieur de l’éducation, la compétence éthique est « La tâche éducative
qui consiste à favoriser chez les élèves l’émergence des aptitudes fondamentales à la recherche et au dialogue, à la critique et à la créativité, à l’autonomie et à l’engagement,
aptitudes qui leur permettent de se situer et de se définir eux-mêmes au cœur de la présente
mutation sociale ».Ibid., p.10
• On peut donc dire avec RAYMOND MOCH dans Les déontologies professionnelles à
l’épreuve des techniques , PARIS, ARMAND COLIN, 1997, que :
• «L’ INSTRUCTION, CEST L’ ÉDUCATION DU JUGEMENT» P.208
• Mais où apprend-on à mieux juger, à mieux saisir cette liberté d’esprit?
• C’est évidemment à l’école car toute société est une école, l’école de la vie. Mais
comment peut-on vivre en harmonie dans cette école si différenciée ? Comment peut-on se
comprendre, comprendre l’autre et apprendre à vivre ensemble sans être, selon l’expression de
HOBBES, «un loup pour l’homme»?• Il faut des règles, des normes, des ententes
de conduite.
MARTIN PROVENCHER pose les trois dilemmes suivants: le dilemme du médicament en
quantité limitée avec 5 patients- le dilemme du pompier-le dilemme du chirurgien. Ces
différentes approches des questions éthiques nous font appel aux principaux courants
suivants:
III.1.Les sens des mots :«éthique ou morale», déontologie ?
• Le sens de la philosophie morale est de comprendre le sens et la portée de nos actions ,
la façon dont les hommes pensent leurs manières de concevoir les choses , de voir les
hommes et de les comprendre.
-la morale, l’éthique et la déontologie sont les 3 éléments de
définir les comportements bons, vertueux ou acceptables dans la société qu’ils soient publics ou privés, individuels ou collectifs.
-leur principe est que les comportements humains ne sont
pas tous d’égale valeur et que certains d’entre eux ne sont pas
acceptables et qu’il faut quelquefois les contrôler.
La morale, l’éthique et la déontologie permettent la
régulation sociale. MAIS QU’Est-ce QUE LA MORALE?
-Le terme vient du latin MORES qui désigne les mœurs ou façons de vivre
dans un groupe donné-employé dans l’antiquité en
philosophie pour désigner la recherche du bien et de la vie bonne que l’on
appelle la philosophie morale
-l’éthique vient du mot grec ethos qui désigne les mœurs d’un groupe ou
d’une culture-on se rend compte que les 2 termes
éthique et morale possèdent la même signification et sont souvent
employés l’un pour l’autre.
L’éthique fondamentale ne propose pas de solutions précises, elle aide à réfléchir aux actions humaines en
posant des questions sur leur signification, leurs finalités, leur
répercussions sur soi et sur autrui.
L’objectif est d’inciter chaque personne à trouver sa réponse en réfléchissant, en étant créative et
responsable.
L’élément essentiel de l’éthique , c’ est la valeur de la personne, c’ est protéger l’humanité de l’homme, de
défendre toute atteinte à sa dignité ou à son intégrité.
-L’éthique fonde la morale pratique et précède cette morale selon PAUL
RICOEUR.
-L’ÉTHIQUE peut être autant une réflexion sur l’action qu’une
préparation à l’action ou bien même une action.
L’éthique est vue comme une forme de régulation sociale et
prend le relais de la morale-elle correspond aux besoins des
sociétés pluralistes et démocratiques centrées sur les droits individuels et collectifs
-l’éthique n’insiste pas sur le contrôle et la punition
-elle est plus incitative que répressive-elle vise le développement et la
mise en œuvre du jugement afin de prendre des décisions et de passer à
l’action
La déontologie constitue l’ensemble des normes indiquant les comportements ou attitudes que les professionnels doivent observer dans leur pratique.
-une forme de régulation sociale propre à une profession ou un métier
-la déontologie professionnelle est une réponse au besoin de clarifier
une éthique commune, s’en servir et guider les autres.
-elle définit les principes moraux qui définissent l’activité professionnelle-indiquent des normes qui précisent
des actions acceptables ou inacceptables par les membres du
groupe.
Les composantes obligatoires d’un code de déontologie selon DESAULNIERS ET JUTRAS,
1-la définition du professionnel, de son client et du groupe auquel il appartient
2-les droits et obligations du professionnel envers le public
3- Les devoirs et obligations du personnel envers le client
4-les devoirs et obligations du professionnel envers la profession
éthique professionnelle en enseignement, p.40 voir tableau
III.2.Les fondements de la morale• La morale comme bonheur chez ARISTOTE• La morale comme TÉLÉOLOGIQUE du grec
TELOS, signifie «fin »ultime, but essentiel auquel toute action humaine est subordonnée.
• Les morales téléologiques font du BONHEUR LE BUT SUPRÊME de l’humanité.
• Mais comment déterminer les actions qui permettent à l’homme d’être heureux ?
• Comment savoir qu’une action nous rend heureux ?
• Comment juger de la valeur morale d’une action ?
• Une action n’est une action heureuse qu’en regardant ses CONSÉQUENCES, SES
RÉSULTATS À LA FIN DE L’ACTION.• C’’est ce qu’on va appeler Le
CONSÉQUENTIALISME.À l’opposé de cette morale du succès, il y a le
courant DÉONTOLOGIQUE du grec deon qui signifie devoir
• Le conséquentialisme pense que ce sont les conséquences d’une action ou d’une décision qui
doivent déterminer la valeur morale ou la décision de cette action
• La théorie conséquentialiste consiste à évaluer l’action ou les décisions morales en fonction du but visé et du bien être des individus affectés par les
conséquences de l’action• . Le conséquentialisme, selon Daniel Weinstock,
est construit «autour de l’idée que notre seule obligation est de maximiser les bienfaits causés par nos actions, ou à tout le moins d’en minimiser les
conséquences néfastes» (profession éthicien, Montréal, PUM, 2006, page17).
• Dans cette approche conséquentialiste, la variante la plus célèbre est l’UTILITARISME dont les
chantres les plus écoutés sont: JEREMY BENTHAM,1748-1832(L,UTILITARISME CLASSIQUE)
JOHN STUART MILL 1806-1873( L,UTILITARISME RÉVISÉ OU INDIRECT
• PETER SINGER 1748-1832(L, UTILITARISME CONTEMPORAIN OU L, UTILITARISME DE
PRÉFÉRENCES)La théorie utilitariste affirme que ce sont , en
particulier, les conséquences que nos actions ont sur le bien-être des individus, qui devraient nous
préoccuper, plus de plaisirs et moins de douleurs.
• En prenant les hommes tels qu’ils sont, Comment les emmener à faire ce qu’ils doivent
faire? La valeur morale de nos actions doit dépendre de leurs conséquences et non de
l’intention avec laquelle nous agissons indépendamment de nos caractères,
contrairement au déontologisme qui vise l’intention
• III.2.a.l’utilitarisme de BENTHAMIl vise une éthique publique et non une éthique personnelle. (voir le Léviathan de HOBBES), en
politique, par exemple, le législateur doit faire en sorte que chaque individu agisse comme il le devrait, c’est-à-dire dans l’intérêt de tous. En
punissant par exemple, l’individu puni est malheureux
• Mais ,cet effet est compensé par le bonheur des autres. Dans l’utilitarisme de BENTHAM, il faut
viser l’intérêt et le devoir.Dans cette théorie, il ne faut jamais perdre de vue
les notions de PLAISIR ET DE DOULEUR
• Mais, BENTHAM, n’engage-t-il pas là, la réflexion morale dans une voie subjective qui semble l’éloigner de l’objectivité qui devrait la
garantir et la consolider ?BENTHAM mesure la teneur morale de l’action
par les éléments suivants :
• 1-la durée- le laps de temps pendant lequel les conséquences d’une action affectent le bonheur2-l,intensité-le degré fort ou faible des effets de
l’action3 la certitude-la probabilité des conséquences de
l’action4-la proximité-le rapprochement de l’action est utile
pour le bonheur• 5-la fécondité -l’action est utile quand les
conséquences de cette action engendrent des plaisirs6- la pureté-quand les actions sont pures elles
comportent des plaisirs7- l’ étendue-l’utilité de l’action en fonction du nombre de personnes affectées par le nombre.
• Chez BENTHAM, il faut toujours analyser la «DÉLIBÉRATION MORALE», c’est-à –dire- peser
le pour ou le contre tout en étant convaincu que la valeur morale de nos actions de leurs effets. Mais pour mesurer ces effets, il faut faire appel
au principe de l’utilité.Conséquemment, une action ou une décision
dont les conséquences ont pour effet
• De nous procurer un plaisir durable est plus utile et donc plus morale qu’une action dont l’effet est de nous procurer un plaisir
éphémère.La fin semble justifier les moyens.
• La théorie est purement instrumentale, n’importe quelle fin peut devenir le moyen
d’une nouvelle fin., pas de fin en soi, toutes les fins, même le fait de tuer, peuvent être
moralement légitimes, l’égalité des individus , est, ici , une chimère.
• on a vu que, selon l’utilitarisme, la réflexion morale ne prévaut que sur les moyens
et que la fin justifie les moyens même le meurtre, le sacrifice d’un individu et ces moyens
doivent contribuer au bonheur du plus grand nombre.
• Cette éthique fait de la liberté LA CONDITION MÊME DE L’OBLIGATION MORALE
• Selon cette conception, au début de toute action morale, ce qui prime c’est L’INTENTION
• Pour le déontologisme, au contraire, l’agir moral ne consiste ni à rechercher notre intérêt personnel, ni à poursuivre le bien-être général,
en toute circonstance. Les individus doivent s’imposer des limites dans leurs rapports avec
les autres. Elles doivent respecter des contraintes, des normes, des interdits, des
règles, des prescriptions, en tout temps et en tout
• -le point de départ du déontologisme est le pluralisme des valeurs
Car les individus ont des motivations morales très variées.
-les droits et les devoirs des individus doivent être définis
-les conflits de droit et de devoir entre les individus doivent pouvoir se résoudre par la société.
• -il faut savoir distinguer clairement ce qui est moralement permis de ce qui est moralement
interdit.On pourrait, ici , penser à KANT.
• L’impératif catégoriquemaxime 1«Agis toujours d’après une maxime telle que tu puisses vouloir en même temps
qu’elle devienne une loi universelle.»• maxime 2«Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne toujours comme une fin et jamais simplement comme un
moyen»• Ex: dois-je tuer tous mes ennemis ? Ma
maxime n’est donc pas morale
•Ces différentes explications nous permettent maintenant de définir l’ÉTHIQUE
PROFESSIONNELLEEX DE L’ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE EN
ENSEIGNEMENT
-la professionnalisation est l’étude sociologique des cause expliquant la transformation des métiers en
profession, c’est chercher les raisons qui nous amènent à reconnaître les professions
Le professionnalisme ,c’est entrer dans l’univers de ce qui devrait être, c’est ce qu’on devrait faire et non ce qu’on fait.
C’est donc identifier les différentes qualités qui devraient animer l’exercice
de la profession.
-le fondement de la déontologie est la connexion entre les normes
fondamentales et leur aboutissement concret- l’acte singulier, la situation concrète
-la déontologie a pour fondement la conscience professionnelle qu’est ce que la conscience
professionnelle?
-c’est l’intériorisation des normes objectives communément
reconnues grâce à l’appui des traditions, des impératifs sociaux, de l’éducation reçue dans la famille et
dans certaines institutions
-le professionnalisme est guidé, surveillé et stimulé par sa propre
conscience . Qu’est- ce -à –dire?
-La force morale des acteurs dans une société dépend
essentiellement du phénomène d’intégration des normes
communes.
LA PROBLÉMATIQUE DES ORDRES EN CÔTE D’IVOIRE
« Chaque ordre a pour principale fonction d’assumer la protection
du public. À cette fin, il doit notamment contrôler l’exercice de la profession par ses membres. »
L’ordre professionnel , pour assumer sa fonction de contrôle,- a le pouvoir de règlementer la pratique et de sanctionner les manquements aux règlements
-les règlements délimitent les conditions d’admission, de formation et d’équivalence de formation
-assure les devoirs du professionnel envers le public, le client et sa profession.
-lorsque les professionnels abusent de leur pouvoir pour dominer
l’autre dans la relation professionnelle, ils détruisent la
confiance du groupe.
-1-Discerner les valeurs en jeu dans ses interventions2-mettre en place dans son entreprise un
fonctionnement démocratique3-fournir aux travailleurs l’attention et
l’accompagnement appropriés4-justifier, auprès des publics intéressés, ses décisions
relativement à l’apprentissage et à l’éducation des élèves
5-Respecter les aspects confidentiels de sa profession6-éviter toute forme de discrimination à l’égard des
travailleurs, des clients et des collègues7-situer à travers les grands courants de pensée les
problèmes moraux qui se déroulent dans son entreprise
8- utiliser , de manière judicieuse, le cadre légal et réglementaire régissant sa profession.
VI.C.LES 6 OBLIGATIONS DU FONCTIONNAIRE, selon CHRISTIAN
VIGOUROUX• -Assidu et par suite exact et régulier• accompli sa mission avec probité et
désintéressement mais il doit aussi être «également impartial et dévoué à l’égard
de tous»
• -il est obligé de déférer aux ordres de ses supérieurs hiérarchiques
• -il doit garder la plus grande discrétion sur tout ce qui est l’objet de son service
• -dans les fonctions le mettant en rapport avec le public ,il est obligé à l’aménité et à la
complaisance
• -l’état a le droit d’exiger de lui dans la vie privée une tenue convenable et une conduite honorable et régulière «probité, disponibilité,
fiabilité, respect du droit • Selon Moch :
• «IL SUFFIT DE BIEN JUGER POUR BIEN FAIRE» P209
VI.D.-LES OBLIGATIONS SUPÉRIEURES DU PROFESSIONNEL
• «La conscience morale surpasse en effet, ,la conscience professionnelle et peut même dans certains cas exceptionnels (…)la
contredire»p200• «DÉONTOLOGIE CACHÉE FAITE DE
FERMETÉ, D’AUTORITÉ OUVERTE, D’ATTENTION ET D’INDULGENCE» P.207
• «1-il doit nous faire travailler, nous apprendre le programme et la gestion de
l’entreprise• 2-il doit être amical avec les travailleurs,
mais aussi si ferme lorsqu’ le faut• 3-il ne doit pas être trop «vache»
• 4-il doit écouter ce que les travailleurs ont à dire, il ne doit pas faire le sourd
• 5-il doit nous laisser une seconde chance quand on en a besoin» P207
• Ces différentes conceptions des employés montrent que le savoir se construit par rapport
aux réalités du moment, se divulgue par analyse en faisant preuve d’esprit critique, en agissant
comme un homme, en utilisant sa propre conscience et non comme une machine
De la construction et la divulgation du savoir et son interaction avec les faits sociaux, politiques
et culturels• Enseigner le polythéisme des valeurs• Prendre en compte les faits sociaux
• Promouvoir la culture de la démocratie
• Respecter les valeurs culturelles• Respecter les lois du pays et les règlements
des ministères concernés• Supprimer les barrières culturelles et faire en sorte que les différences ne soient pas des
différends
la déontologie professionnelle en CÔTE D’iVOIRE, place de la déontologie dans la pratique professionnelle de l'enseignant :
regards sur les ordres professionnels et offices des professions
Plusieurs entreprises publiques et privées en côte d’IVOIRE se sont dotées d’un code de déontologie pour s’ouvrir des voies de conduite et permettre à leurs employés de mieux exercer leurs professions. Ces règlements sur l’éthique doivent être respectés et contiennent plusieurs principes de base. Tous les Ordres professionnels ont leur code de déontologie et veillent rigoureusement à leur application. -On peut citer, les journalistes, les militaires, les ingénieurs, etc.
En ce qui concerne les enseignants ,il n’existe pas encore, à ce jour, un code de déontologie pour les enseignants , étant donné qu ’il n’y a pas un ordre des enseignants
Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de normes de conduite pour la
profession enseignante. Les enseignants ivoiriens s’appuient de
plus en plus sur les Conventions collectives et souvent, de manière
explicite, sur les valeurs et les exigences professionnelles du code de déontologie illustrées par le ministère
de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.
I.Cadre légal et réglementaireQuelques éléments de la convention collective:
-Le respect du reglement de l’établissement-Le devoir des employés
-le droit au syndicat-L’équité salariale
-L’exigence de la profession, etc.
Normes d’exercice de la profession Les Normes d’exercice de la profession fournissent un cadre pour décrire les connaissances, les compétences
et les valeurs propres à la profession .Elles expriment les objectifs et les aspirations de la
profession, tout en communiquant une vision commune du professionnalisme qui oriente les
pratiques quotidiennes des membres.
III.2-Raisons d’être des Normes d’exercice de la profession • Exposer une vision collective de la profession
• Discerner les valeurs, les connaissances et les compétences propres à la profession
• Orienter le jugement professionnel et les actions des membres
• Promouvoir un langage commun pour favoriser une compréhension de ce que signifie être membre de la
profession
III.3.Normes d’exercice de la profession :Engagement envers les employés et leur apprentissage
Les membres se soucient de leurs employés et font preuve d’engagement envers eux. Ils les traitent
équitablement et respectueusement ,et sont sensibles aux facteurs qui influencent l’apprentissage de chaque
employé. Les membres encouragent les employés à devenir des citoyennes et citoyens actifs de la société
ivoirienne.
III.4.Leadership dans les communautés d’apprentissageLes membres encouragent la création de communautés d’apprentissage dans un milieu sécuritaire où règnent
collaboration et appui, et y participent. Ils reconnaissent la part de responsabilité qui leur incombe
et assument le rôle de leader afin de favoriser la réussite des apprenants. Les membres respectent les normes de
déontologie au sein de ces communautés d’apprentissage et les mettent en pratique.
III.5.Perfectionnement professionnel continuLes membres savent que le perfectionnement
professionnel continu fait partie intégrante d’une pratique efficace et influence l’apprentissage des
élèves. Les connaissances, l’expérience, les recherches et la collaboration nourrissent la pratique
professionnelle et pavent la voie del’apprentissage autonome.
III.6.Connaissances professionnellesLes membres de l’Ordre visent à tenir à jour leurs
connaissances professionnelles et saisissent les liens qui existent entre ces connaissances et l’exercice de leur
profession.Ils comprennent les enjeux liés au développement des
clients, aux théories de l’apprentissage, à la pédagogie, aux programmes-cadres, à l’éthique, à la recherche en éducation, ainsi qu’aux politiques et aux lois pertinentes. Les membres y
réfléchissent et en tiennent compte dans leurs décisions.
III.7.Pratique professionnelleLes membres de l’Ordre s’appuient sur leurs connaissances et expériences professionnelles pour diriger les clients dans
leur apprentissage. Ils ont recours à la pédagogie, aux méthodes d’évaluation, à des ressources et à la technologie
pour planifier leurs cours et répondre aux besoins particuliers des élèves et des communautés d’apprentissage.
Les membres peaufinent leur pratique professionnelle et cherchent constamment à l’améliorer par le questionnement, le dialogue et la réflexion.
III.8.Normes de déontologie de la profession Les Normes de déontologie de la profession fournissent
une vue d’ensemble de la pratique professionnelle. L’engagement envers les clients et leur apprentissage occupe une place fondamentale dans une profession
solide et efficace. Conscients que leur position privilégiée leur confère la confiance des autres, les membres de l’Ordre assument ouvertement leurs
responsabilités envers les clients, les parents et tuteurs, les collègues, les partenaires et autres professionnels,
ainsi que le public. Ils prennent aussi leurs responsabilités en ce qui concerne l’environnement.
III.9.Raisons d’être des Normes de déontologie :• Inspirer aux membres la fierté de la profession et faire
en sorte qu’ils soient dignes et qu’ils respectent ces valeurs
• Reconnaître l’engagement et les responsabilités éthiques inhérentes à la profession
• Conduire les membres à agir et à prendre des décisions de manière éthique
• Promouvoir la confiance du public vis-à-vis de la profession
ConfianceLe concept de confiance incarne l’objectivité,
l’ouverture d’esprit et l’honnêteté. Les relations professionnelles des membres
avec les élèves, les collègues, les parents, les tutrices et tuteurs, ainsi que le public reposent sur la confiance.
RespectLa confiance et l’objectivité sont intrinsèques au concept de respect. Les membres honorent la dignité humaine, le bien-être affectif et le développement cognitif. La façon dont ils exercent leur profession reflète le respect des valeurs spirituelles et culturelles, de la justice sociale, de la confidentialité, de la liberté, de la démocratie et de l’environnement.
IntégritéLe concept d’intégrité comprend l’honnêteté, la fiabilité
et la conduitemorale. Une réflexion continue aide les membres à agir
avec intégrité dans toutes leurs activités et leurs responsabilités professionnelles.
X.I.a.-Principe de diligence et principe de négligence. Garantie des droits et libertés Des libertés fondamentales
Droits démocratiques Liberté de circulation
Droits légaux Droits à l'égalité
Application de la loi
I. le droit à la liberté syndicale;II. le droit à la négociation collective;
III. la protection contre la discrimination au travail;IV. l'égalité des chances sur le lieu de travail;
V. la protection contre le travail forcé et l'esclavage ;VI. l'élimination du travail des enfants;
ARTICLE 3. Engagements envers les collègues1. promouvoir la collégialité entre collègues en
respectant leur statut professionnel et leurs opinions et être disposés à fournir conseils et soutien,
particulièrement à ceux qui débutent leur carrière ou sont en formation;
2. maintenir la confidentialité concernant des informations sur des collègues, informations obtenues
lors du service professionnel, à moins que la divulgation ne serve à un usage strictement professionnel ou soit
demandée par la loi;3. aider leurs collègues dans les procédures de révision par des pairs, procédures négociées et conclues entre
les syndicats et les employeurs ;
4. promouvoir les intérêts et le bien-être des collègues et les protéger de toute brimade et de tout abus
physique, psychologique ou sexuel;5. s'assurer que l'ensemble des modalités et
procédures de mise en œuvre de cette déclaration fasse l'objet de discussions approfondies dans chacune
des organisationsnationales, afin d'en assurer la meilleure application
possible;
ARTICLE 4. Engagements envers le personnel administratif : 1. être informés de leurs responsabilités
et droits légaux et administratifs, et respecter les clauses des contrats collectifs, ainsi que les droits des
employés;2. effectuer les instructions raisonnables émanant du personnel administratif et avoir le droit de mettre en question des directives par le biais d'une procédure
clairement établie;
XI. ÉTHIQUE DES IDENTITÉS : LE POLYTHEISME DES VALEURS
-Respect des droits de la personne-Refus de la discrimination
-Acceptation de l’Autre-Valeurs démocratiques
-Laïcité et acceptation de la différence
XI.I.SEXUALITÉ, ÉTHIQUE ET ÉCOLE-Interdiction du harcèlement sexuel et psychologique
-Respect du choix sexuel -Prohibition des abus sexuels et des attouchements
-Comment réconcilier les différences?
-Comment transformer les comportements hétérogènes en un
vivre-ensemble?
De l’acceptation de la différence aux règlements des différends
-les identités sont fluctuantes-elles sont changeantes et évolutives
-elles dépendent du temps, de l’environnement,de l’éducation, des coutumes, des traditions et
des visions du monde. Elles ne sont jamais éternelles.
-Une identité se construit depuis l'enfance par nos relations avec les autres, par Autrui
-l’identité se consolide par les deux aspects suivants: la transmission du savoir et la construction du
savoir
La pensée de la médiation passe par l’acceptation des valeurs
axiologiques des individus-les valeurs axiologiques sont des valeurs centrales, nécessaires à l'épanouissement d’un individu
-Accepter ces valeurs et les intégrer dans sa classe, nécessite une éthique de la discussion, de la communication
L’homme doit discuter avec soi-même. Tout homme s’interroge en discutant, en
interrogeant pour mieux se conduire dans cette vie. Discuter, c’est donc se conduire,
agir et penser pour s’universaliser.
XII.De l’universalisme des droits de la personne à l’intégration des droits de l’éducation
-le discours des échanges, doit devenir un discours éthique, pour se vouloir efficace et technique afin de
viser un but, celui de la réalisation d’un monde à visage humain, d’une humanité majeure. L’éthique de la discussion conditionne, d’abord, l’acceptation de
l’autre, et non pas seulement le besoin, mais l’envie de l’écouter.
QUELQUES CONCLUSIONS-Toute reconnaissance passe
d’abord par l'acceptation du visage de l'autre comme semblable au
mien, c'est l’éthique de la réciprocité. On ne peut reconnaître
l'autre qu'en acceptant d’abord qu'il est un existant, qu'il a droit à
la vie et à l'éducation.
Au-delà des différences, n’est-ce pas l’humain qui advient à la vie ? N’est-ce pas l’essence de
l’un qui rejaillit sur le visage de l’autre ? N’est-ce pas moi-même qui parle en moi-même, qui agit
en moi-même et par moi-même en parlant à l’autre et en agissant pour l’autre et contre
l’autre ?
Ne faut-il pas, dès lors, bannir les liens de défiance et de méfiance pour instaurer ceux de la concorde et de la confiance ? L’individu
n’est pas une chose opaque et opacifiée, il est un être nouménal, réflexivité, différence et
identité.
Reconnaître l'autre, c'est accepter d'abord son identité, quitte à la
reconstruire par la suite.-L’ÉTHIQUE DE LA RECONSTRUCTION
Cette éthique consiste à:-montrer que la moralité est le produit d’un
apprentissage-cet apprentissage est l’expression d’une
communication entre les hommes et entre le monde.
Selon le philosophe JEAN-MARC FERRY :«C’est l’idée qu’au départ, l’être,
l’individu en formation ou le corps sensible, qui éprouve un manque et qui est structuré par des pulsions, lance vers
l’extérieur des appels qui sont indifférenciés. Le point de départ
théorique est ainsi la réclamation. Cet appel n’est pas intentionnel : celui qui
appelle ne sait pas qu’il appelle ni qui il appelle ;
il ne sait pas qu’il y a lui d’un côté et un environnement de l’autre. Il n’est pas nécessaire
que cet appel reçoive une réponse mais il se trouve que des "réponses" ont dû être
apportées pour qu’émerge la conscience.»
Ex du nouveau –né qui exprime par la voix, un manque. Il n'y aucune
intentionnalité`.FICHTE :«L’homme n’est homme
que parmi les hommes" :
- Dans l’éthique de la reconstruction, il nous faut prendre en vue le négatif des relations passées, le
passif accumulé avec les offenses, violences, humiliations et injustices, qui doivent servir de lien pour des relations présentes et à venir. Ces situations de souffrance morale appellent une
réparation d’ordre symbolique. Ce n’est pas une réparation matérielle que poursuit la réclamation
éthique.
En parlant d’un besoin de réparation symbolique, on appelle un geste de parole : parole d’aveu, de contrition,
de pardon, de compassion, d’empathie, de reconnaissance. Dans tous les cas, l’attente morale porte sur
un geste compréhensif, réceptif à la vulnérabilité d’autrui et à son
adhésion à la différence.
C'est à la fois une réparation et une reconnaissance de la
reconnaissance réciproque de l'autre en tant qu’être vulnérable.
-Éthique comme conversion Le passage de la simple réflexivité à la réflexion est une
prise de conscience aigüe de l’homme et de la dimension éthique .Cette conversion réflexive du sujet
devient une conversion gnoséologique, anthropologique, cosmopolite et foncièrement
éthique. Le sujet finit par comprendre qu’il est la source des problèmes qui le tourmentent mais qu’il
est aussi la solution.
-Il est Choix, libre de ses décisions. Ce nouveau choix, devient positivité et le sujet s’ouvre vers un
à-venir meilleur, sa conversion réfléchie devient une conversion existentielle ; il peut maintenant se
démarquer de la tragédie de l’existence, tout en cernant les risques qu’il prend. Il peut, désormais, tracer sa voie pour faire entendre sa voix, dans la voie de l’a-voir, du savoir et du ça-voir : c’est la re-
construction de soi, du monde et de son être.
« Ce sont dans les choses simples de la vie que l’on trouve le plus de pureté et ce sont ces même choses qui sauront nous rendre heureux… Le bonheur étant fait de gestes spontanés et vrais, de paroles simples et sans détours, d’actes sincères et purs… »
Katia Pozudan
“Le devoir de mémoire implique le devoir d’Unité et l’unité fait la
grandeur des peuples.”SAMBA DIAKITÉ