Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax
Mohamed Badr
Discipline : Biologie
Spécialité : Aquaculture
OPPORTUNITES DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ET DE LA PISCICULTURE CONTINENTALES AU MAROC
Soutenue le 16 septembre 2014
Devant le jury :
Président : M. Abderrahim SADAK
Examinateurs : M. Ahmed YAHYAOUIM. Mohamed FEKHAOUIM. Mustapha HASSNAOUITechniques de Béni-MellalM. Hassan JAZIRI, Professeur à la Faculté des Sciences, Ra
Invité:
M. Mohamed ENDICHIet de la Protection de la Nature
UNIVERSITÉ MOHAMMED V
Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma.
THÈSE DE DOCTORAT
Présentée par
Mohamed Badr LAAMIRI
Aquaculture
OPPORTUNITES DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ET DE LA PISCICULTURE CONTINENTALES AU MAROC
16 septembre 2014
Abderrahim SADAK, Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat
. Ahmed YAHYAOUI, Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat
. Mohamed FEKHAOUI, Professeur à l’Institut Scientifique, Rabat
. Mustapha HASSNAOUI, Professeur à la Faculté desMellal Professeur à la Faculté des Sciences, Ra
ENDICHI, Directeur de la Lutte contre la Désertification et de la Protection de la Nature (HCEFLCD).
UNIVERSITÉ MOHAMMED V FACULTÉ DES SCIENCES
Rabat
Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma.
N° d’ordre : 2728
OPPORTUNITES DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ET DE LA PISCICULTURE CONTINENTALES AU MAROC
la Faculté des Sciences, Rabat
Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat Professeur à l’Institut Scientifique, Rabat
Professeur à la Faculté des Sciences et
Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat
Désertification
i
A la mémoire de Monsieur Khodari Mohamed
ii
Avant-propos
Le travail de recherche présenté dans cette thèse a été effectué au laboratoire de Zoologie et Biologie générale de la Faculté des Sciences de Rabat sous la direction de Monsieur le professeur Ahmed YAHYAOUI, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat.
Au terme de ce travail, c’est avec une particulière satisfaction que j'accompli l’agréable devoir de remercier tous ceux qui m’ont apporté leur soutien.
Qu’il me soit permis, tout d’abord, d’adresser mes vifs remerciements à Monsieur Said AMZAZI, Doyen de la Faculté des Sciences de Rabat, pour l’intérêt qu’il attache au développement de la recherche scientifique au sein de l’université.
Ma profonde gratitude et mes remerciements vont tout naturellement à Monsieur Ahmed YAHYAOUI, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat, qui m’a toujours soutenu et encouragé. Ses directives, ses connaissances ainsi que son expérience m’ont été d’une aide précieuse dans la réalisation de ce travail. Sa passion pour la recherche, sa compétence unanimement reconnue, ses scrupuleuses exigences de rigueur transmises avec fermeté et sans faille m’ont permis de conduire cette étude à son terme. Qu’il soit assuré de toute mon estime.
Je présente mes vifs remerciements à Monsieur Abderrahim SADAK, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat, d’avoir accepté la présidence du jury.
Un grand merci à Monsieur Mohamed FEKHAOUI, Professeur à l’Institut Scientifique de Rabat, de m’avoir fait l’honneur d’accepter de rapporter cette thèse.
Je remercie également Monsieur Mustapha HASSNAOUI, Professeur à la Faculté des Sciences et Techniques de Béni Mellal, pour l’honneur qu’il m’accorde en acceptant d’être rapporteur de ce travail.
De même, je remercie chaleureusement Monsieur Hassan JAZIRI à la Faculté des Sciences de Rabat, d’avoir bien accepté de faire partie du jury, qu’ils croient à ma profonde reconnaissance.
C’est avec un grand plaisir que je retrouve dans ce jury de thèse, Monsieur Mohamed ENDICHI, Directeur de la Lutte contre la Désertification et de la Protection de la Nature au sein du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification. Sa présence au sein de ce jury me permettra de bénéficier de sa large expérience dans le domaine de la gestion des ressources naturelles. Je le remercie vivement d’avoir accepté de siéger à mon jury de thèse.
Je témoigne toute ma gratitude à Monsieur Charles MELARD, Professeur à l’université de Liège et Directeur du Centre de Formation et de Recherches en Aquaculture (CEFRA), de m’avoir guidé et orienté pour le choix de ce sujet de recherche et pour ses conseils avisés, ses apports scientifiques concernant les nouvelles voies de développement de la pisciculture continentale.
Je suis également très reconnaissant à Monsieur Patrick KESTEMONT, Professeur à l’université de Namur pour m’avoir fourni une documentation précieuse sur les modèles de développement de l’aquaculture intégrée.
Je tiens à remercier le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification de m’avoir appuyé pour la réalisation de ce travail. J’en profite pour remercier Messieurs Mohamed DROUSSI, chef de la station de carpiculture de Béni Mellal et Rachid HADNI, chef de la cellule SIG, pour leur disponibilité et leurs aides. J’adresse également un grand merci à Madame Salwa Oufrid pour ses précieux conseils et ses encouragements.
Enfin à toute personne ayant contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail soit assurée de ma profonde reconnaissance et mes vifs remerciements.
iii
RESUME
La pêche et la pisciculture continentales peuvent constituer une source importante d’approvisionnement en protéines animales au Maroc. A l’état actuel, elle demeure confrontée à un enjeu majeur lié à la perception des consommateurs vis-à-vis des poissons d’eau douce. Les résultats de l’analyse factorielle font ressortir une typologie des barrières à la consommation de poissons d’eau douce qui sont structurés en trois facteurs sous jacents : le premier facteur « Freins sensoriels » regroupe des attributs intrinsèques aux poissons d’eau douce, le deuxième facteur « Commodité et praticité » faisant référence aux aspects d’achat, de manipulation et de préparation, et le troisième facteur « Qualité » regroupe des attributs se rapportant aux aspects liés à la qualité perçue. Le développement du secteur impose, entre autres, la mise en œuvre d’une stratégie marketing permettant de corriger le déficit d’image perçue par les consommateurs, d’une part et l’augmentation de la productivité piscicole au niveau des milieux aquatiques d’autre part. L’aquaculture multi-trophique intégrée constitue une voie pertinente pour l’augmentation de la production aquacole dans les eaux continentales au Maroc à travers l’intensification écologique des milieux aquatiques. L’identification des sites propices au développement de cette forme d’aquaculture dépend de plusieurs facteurs liés aux caractéristiques environnementales du milieu, aux exigences liées à la biologie de l’espèce et à la technique aquacole envisagée. Des cartes thématiques portant sur les eaux piscicoles et leurs classifications, les milieux aquatiques naturels et les infrastructures hydro agricoles existants ont été utilisées pour illustrer chaque facteur. Une base de données relative à la vocation des retenues de barrage et l’historique des opérations de repeuplement a été également utilisée. Les données de sorties consistent à l’identification des sites propices pour le développement de l’élevage des poissons d’eau froide ou d’eau chaude, ainsi que les techniques d’élevage adaptées pour chaque espace identifié. L’utilisation efficiente des fonctionnalités naturelles offertes par les écosystèmes et l’optimisation des services rendus par ces milieux aquacoles imposent l’adoption d’une approche écosystémique de la pêche et de l’aquaculture. La Méthodologie Unifiée de Gestion des Pêcheries Continentales « MUGPC », constituée d’un ensemble de 29 processus structurés autour de six domaines de connaissances, permet de traduire les concepts théoriques et les principes généraux de l’approche de gestion écosystémique en termes opérationnels adaptés au contexte des eaux continentales marocaines. Certains de ces domaines de connaissance conduisent à des objectifs spécifiques liés à la pêche et à la pisciculture notamment la gestion des pêcheries, le marketing et le management de la qualité. D'autres fournissent des méthodes pour atteindre lesdits objectifs, notamment la gestion des parties prenantes, la recherche et le management des risques.
Mots-clefs : Pêche et pisciculture continentales, Consommation de poissons d’eau douce, approche
écosystèmique, sites propices, méthodologie.
iv
ABSTRACT
Inland fishing and aquaculture could contribute to enhance food security in Morocco. At the current state, their development still faces a major challenge related to the consumer’s perception towards freshwater fish.
The results of the factor analysis show a typology of barriers to the consumption of freshwater fish that are structured into three underlying factors: The first factor is labeled “Sensory barriers”. It concerns the intrinsic attributes of freshwater fish. The second factor identified in this study is labeled “Convenience barriers”, referring to aspects of purchasing, handling and preparation. The third factor "Quality" includes attributes related to aspects of perceived quality.
The freshwater aquaculture development requires indeed an effective marketing strategy improving the consumer's perception of the product, on the one hand and an increased fish production in the inland waters on the other.
The integrated multi-trophic aquaculture is an effective way to increase aquaculture production in inland waters in Morocco through the ecological intensification of aquatic production systems.
The identification of suitable sites for the development of this form of aquaculture depends on several factors related to environmental characteristics, the biological requirements of the species and technical considerations of production systems.
Thematic maps on fish waters and their classifications, natural aquatic environments and existing hydro-agricultural infrastructure have been used to illustrate each factor.
A database on the vocation of dam reservoirs and historical fish stocking records was also used. The output data include the identification of suitable sites for the development of coldwater and warm water aquaculture, and the appropriate aquaculture systems for each identified area.
The efficient use of natural resources offered by ecosystems and the optimization of the services provided by these aquaculture environments require the adoption of an ecosystem approach to fisheries and aquaculture.
The Unified Methodology for Inland Fisheries Management (UMIFM) describes the various activities required for the implementation of the ecosystem approach in the context of Moroccan inland waters, developed by integrating, as appropriate and in a practical way, 29 processes involved around six knowledge areas. Some lead to specific fisheries objectives, such as fisheries, marketing, and quality management. Others provide methods to achieve the objectives, such as those related to stakeholders, research and risk management.
Keywords: Inland fisheries and aquaculture, Freshwater fish consumption, Ecosystem approach,
Suitable sites, Methodology.
v
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………………………………..…………..1
PARTIE I : SYTHESE BIBLIOGRAPHIQUE…………………….………………………..…………………..…………8
CHAPITRE 1 : PISCICULTURE CONTINENTALE ………………….……………………………………………….9
1-1- PISCICULTURE CONTINENTALE DANS LE MONDE .................................................................... 9
1-1-1- Production mondiale .................................................................................................................... 9
1-1-2- Services rendus par les écosystèmes aquacoles continentaux .................................. 10
1-2- PECHE ET LA PISCICULTURE CONTINENTALES AU MAROC ......................................................... 11
1-2-1- Historique de la pisciculture continentale au Maroc ..................................................... 11
1-2-2- Espèces de pisciculture continentale du Maroc .............................................................. 12
1-2-2-1-Poissons d’eau froide.................................................................................................................. 12
1-2-2-2- Poissons d’eau chaude .............................................................................................................. 13
1-2-3- Pêche sportive .............................................................................................................................. 14
1-2-4- Pêche commerciale ..................................................................................................................... 15
CHAPITRE 2: CONSOMMATION DES PRODUITS HALIEUTIQUES………………………………....….…16
2-1- Consommation nationale en produits halieutiques ............................................................. 17
2-2- Barrières et freins pour la consommation de poisson........................................................ 18
2-2-1- Prix .................................................................................................................................................... 19
2-2-2- Praticité ........................................................................................................................................... 20
2-2-3- Goût ................................................................................................................................................... 21
2-2-4- Fraicheur......................................................................................................................................... 21
2-2-5- Méconnaissance des produits halieutiques ...................................................................... 22
CHAPITRE 3 : CONCEPTS CLES DE LA GESTION DES PECHES……………………………..……………...23
3-1- CODE DE CONDUITE POUR UNE PECHE RESPONSABLE ...................................................... 25
3-2- GESTION DE LA PECHE BASEE SUR L’ECOSYSTEME ............................................................... 25
3-3- APPROCHE DE PRECAUTION .................................................................................................................. 27
3-4- GESTION ADAPTATIVE ............................................................................................................................... 27
3-5- GOUVERNANCE ................................................................................................................................................. 28
3-6- GESTION PARTICIPATIVE ......................................................................................................................... 29
vi
3-7- COGESTION DE LA PECHE ......................................................................................................................... 30
3-8- APPROCHE ECOSYSTEMIQUE DE LA PECHE ET DE L’AQUACULTURE ......................................... 31
CHAPITRE 4: AQUACULTURE ECOLOGIQUEMENT INTENSIVE (AEI) UNE VOIE POUR L'AMELIORATION DES PRODUCTIVITES PISCICOLES…………………………………………………….…32
4-1- PRINCIPE DE L’AQUACULTURE ECOLOGIQUEMENT INTENSIVE (AEI) ................................... 32
4-1-1- Compartiment « écosystèmes ressources » ....................................................................... 33
4-1-2- Compartiment « systèmes d’exploitation » ....................................................................... 34
4-1-3- Compartiment « écosystèmes récepteurs » ....................................................................... 34
4-2- INTENSIFICATION ECOLOGIQUE DE LA PISCICULTURE INTEGREE ................................................................. 35
CHAPITRE 5 : MISE EN ŒUVRE DE L’INTENSIFICATION ECOLOGIQUE DES SYSYTEMES
AQUACOLES…………………………………………………………………………………………………………..………...37
PARTIE II: FREINS ET BARRIERES PERCUS PAR LES CONSOMMATEURS VIS-A-VIS DES POISSONS D'EAU DOUCE………………………………………………….…………………………….39
1-Introduction.............................................................................................................................................................. 40
2-Matériel et Méthodes ....................................................................................................................................... 41
2-1- Déroulement de l’enquête ............................................................................................................ 41
2-2- Analyse statistique .......................................................................................................................... 42
3-Résultats ...................................................................................................................................................................... 43
3-1- Caractéristiques de l’échantillon ............................................................................................... 43
3-2- Analyse factorielle ........................................................................................................................... 43
4-Discussion .................................................................................................................................................................. 47
5-Conclusion .................................................................................................................................................................. 50
PARTIE III : IDENTIFICATION DE SITES PROPICES AU DEVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE MULTI-TROPHIQUE INTEGREE DANS LES EAUX CONTIENTALES AU MAROC……………………………………………………………………………………………………….…..51
1-Introduction.............................................................................................................................................................. 52
2-Matériel et Méthodes ......................................................................................................................................... 54
3-Résultats ...................................................................................................................................................................... 56
4-Discussion : ................................................................................................................................................................ 64
5-Conclusion .................................................................................................................................................................. 67
vii
PARTIE IV : METHODOLOGIE UNIFIEE DE GESTION DES PECHERIES CONTINENTALES (MUGPC) : OUTIL PRATIQUE POUR LA MISE EN ŒUVRE DE L’APPROCHE ECO SYSTEMIQUE
DE LA PECHE ET DE L’AQUACULTURE……………...........................................................................68
1-Introduction.............................................................................................................................................................. 69
2-Matériel et Méthodes ......................................................................................................................................... 71
3-Résultats ...................................................................................................................................................................... 77
3-1- Processus de diagnostic et de cadrage ................................................................................... 77
3-2- Processus de Planification (Pp)………………………………………………………………………..82
3-3- Processus d'exécution (Pex)……………………………………………………………………………87
3-4- Processus de Suivi et de Contrôle (Psc) .................................................................................. 89
4-Discussion .................................................................................................................................................................. 92
5-Conclusion ............................................................................................................................................................. 9899
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………….………………………...100
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………..……………………..105
ANNEXES…………………………………………………………………………………………………………....127
viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Services écosystémiques rendus par la pêche et la pisciculture continentale ......... 11
Tableau 2 : Caractéristiques socio-démographiques de l’échantillon interrogé. .......................... 43
Tableau 3 : Classement des freins à la consommation de poissons d’eau douce. ......................... 44
Tableau 4 : Indice KMO et test de Bartlett. ....................................................................................... 44
Tableau 5 : Coefficients de saturation obtenus par l'analyse factorielle en facteurs communs et spécifiques avec rotation varimax des 12 items du questionnaire. ................................................. 45
Tableau 6 : Composantes principales d’un système d’irrigation formel . ...................................... 54
Tableau 7 : Base de données utilisée pour l’identification des sites propices à la pisciculture. .. 55
Tableau 8 : Plans d’aménagement et gestion des pêcheries dans les eaux continentales. ........... 71
Tableau 9 : Liste des directives techniques élaborées par la FAO pour la mise en œuvre du code de conduite pour une pêche responsable. ......................................................................................... 72
ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1 :Production aquacole mondiale ........................................................................................... 10
Figure 2 : Production aquacole des principales espèces ou des principaux groupes d’espèces d’eau douce en 2010. ........................................................................................................................... 10
Figure 3 : Stations de pisciculture continentale. ............................................................................... 12
Figure 4 : Essais de reproduction artificielle du brochet au niveau de Dayet Aoua . ..................... 13
Figure 5 : Reproduction artificielle de la carpe argentée au niveau de la station Deroua de Béni Mellal. .................................................................................................................................................... 14
Figure 6 : Lutte contre l’eutrophisation au niveau des canaux d’irrigation du Loukkos. .............. 14
Figure 7 : Evolution de la vente des permis de pêche sportive (2008-2013). ................................ 15
Figure 8 : La production annuelle de la pêche commerciale. ........................................................... 16
Figure 9 : Evolution de la consommation nationale des produits de la pêche. ............................... 17
Figure 10 : Evolution de la consommation interne de poisson par habitant. ................................. 18
Figure 11 : Filets de pangasius mis en vente sur le marché national. ............................................. 21
Figure 12 : Approches en gestion des pêche. ..................................................................................... 24
Figure 13 : Diagramme simplifié de l’écosystème et de ses composantes . ................................... 26
Figure 14 : La gamme des ententes de cogestion des ressources piscicoles .................................. 30
Figure 15 : Passage d’une approche conventionnelle à une approche écosystémique de l’aquaculture. ........................................................................................................................................ 32
Figure 16 : Schéma simplifié des liens entre flux et compartiments dans un système d'aquaculture écologiquement intensive………………………………………………………………………………...33
Figure 17 : Concept du système intégré illustrant les flux de macronutriments (N et P) et identifiant les cinq modules possibles d’une aquaculture intensive intégrée. …………………………….35
Figure 18 : Modèle d’un système combiné d’aquaculture marine : Aquaculture Multi Trophique Intégrée ................................................................................................................................................. 37
Figure 19 : Processus de la planification et la mise en œuvre de l’approche écosystémique de l’aquaculture. ........................................................................................................................................ 37
Figure 20 : Graphique de valeurs propres. ........................................................................................ 46
Figure 21 : Diagramme des facteurs dans l’espace après rotation. ................................................. 46
Figure 22 : Méthodologie suivie pour l’identification des sites propices à la pisciculture. ........... 55
Figure 23 : Milieux aquatiques propices pour l’aquaculture continentale. ..................................... 57
Figure 24 : Sites propices pour la salmoniculture. ............................................................................ 58
Figure 25 : Sites propices pour la carpiculture. ................................................................................. 59
Figure 26 : Sites propices pour l’esociculture. ................................................................................... 60
Figure 27 : Localisation des sites propices pour la pisciculture continentale au Maroc. ............... 61
Figure 28 : Sites propices pour l’élevage en cage. ............................................................................. 62
Figure 29 : Systèmes aquacoles appropriés au niveau des eaux continentales. ............................ 63
Figure 30 : Services ecosystémiques rendus par l’aquaculture ....................................................... 69
Figure 31 : Illustration de la complexité de la gestion des aqua - écosystèmes ............................. 70
Figure 32 : Correspondances entre groupe de processus des plans d’aménagement et de gestion des pêcheries, les principes de l’approche écosystémique de la gestion halieutique et les domaines de connaissance de la MUGPC. .......................................................................................... 76
x
Figure 33 : Groupe des processus de la MUGPC réparti selon le cycle de vie du plan de gestion et d’aménagement des pêcheries. ........................................................................................................... 78
Figur 3 4 : Evaluation des stocks de poissons : données d’entrée et données de sortie. ................ 80
Figure 35 : Identifier les parties prenantes : données d’entrée et données de sortie. ................... 80
Figure 36 : Recueillir les besoins : données d’entrée et données de sortie. .................................... 81
Figure 37 : Diagnostic marketing : données d’entrée et données de sortie. ................................... 81
Figure 38 : Identifier les risques : données d’entrée et données de sortie. .................................... 81
Figure 39: Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole. : données d’entrée et données de sortie. ................................................................................................................................ 82
Figure 40 : Planifier la gestion des parties prenantes : données d’entrée et données de sortie. .. 83
Figure 41 : Planifier les communications : données d’entrée et données de sortie. ...................... 83
Figure 42 : Concevoir un programme de recherche : données d’entrée et données de sortie. ..... 83
Figure 43 : Planifier les repeuplements: données d’entrée et données de sortie. .......................... 84
Figure 44 : Planifier l'effort de pêche: données d’entrée et données de sortie............................... 84
Figure 45 : Élaborer un plan de zonage: données d’entrée et données de sortie. .......................... 85
Figure 46 : Planifier les risques: données d’entrée et données de sortie. ....................................... 85
Figure 47 : Développer un plan marketing : données d’entrée et données de sortie. .................... 85
Figure 48 : Planifier la qualité : données d’entrée et données de sortie. ........................................ 86
Figure 49 : Développer un plan de management des pêcheries : données d’entrée et données de sortie. .................................................................................................................................................... 86
Figure 50 : Gérer les attentes des parties prenantes: données d’entrée et données de sortie. ..... 87
Figure 51 : Renforcement de capacités: données d’entrée et données de sortie. ........................... 88
Figure 52 : Assurance qualité : données d’entrée et données de sortie. ......................................... 88
Figure 53 : Recueillir les données: données d’entrée et données de sortie. ................................... 88
Figure 54 : Analyser les données et formuler des conclusions: données d’entrée et données de sortie. .................................................................................................................................................... 89
Figure 55 : Diriger et exécuter le PMP: données d’entrée et données de sortie. ............................ 89
Figure 56 : Evaluation et suivi de l’aqua-ecosystème : données d’entrée et données de sortie. 90
Figure 57 : Contrôle de la pêche: données d’entrée et données de sortie. ...................................... 91
Figure 58 : Surveiller et contrôler les risques: données d’entrée et données de sortie. ................ 91
Figure 59 : Mettre en œuvre le contrôle qualité: données d’entrée et données de sortie. ............ 91
Figure 60: Contrôle marketing : données d’entrée et données de sortie. ....................................... 92
Figure 61 : Mettre en œuvre le contrôle intégré des modifications: données d’entrée et données de sortie. ............................................................................................................................................... 92
1
INTRODUCTION GENERALE
2
L’élevage de poissons d’eau douce connaît actuellement un développement considérable dans
de nombreux pays du monde. Au cours des trente dernières années, la production aquacole
continentale mondiale est passée de 3,5 millions de tonnes en 1970 à plus de 44 millions de
tonnes en 2011, soit plus de 70 % de la production mondiale de l’aquaculture (FAO, 2012a).
Le Maroc renferme des potentialités pour le développement du secteur de la pisciculture
continentale, représentées par un réseau hydrographique riche et diversifié et un climat varié
selon les régions, ce qui a permis l’acclimatation d’une trentaine d’espèces d’eau douce.
Parmi celles-ci des espèces d’intérêt aquacole telles que la truite arc en ciel, la carpe et le
tilapia. Actuellement, la production piscicole, estimée à 15000 tonnes, est représentée
essentiellement par la pêche basée sur l’aquaculture au niveau des retenues de barrage
(HCEFLC, 2014). Cependant, et malgré les potentialités offertes, le secteur privé n’a pas
manifesté son intérêt pour ce créneau puisque la production des fermes aquacoles de toutes
espèces confondues ne dépasse pas les 600 tonnes. Plusieurs facteurs expliquent cet état de
fait, en l’occurrence le manque de mécanisme incitatif de financement, le manque de savoir-
faire et la lourdeur de l’investissement initial pour la mise en place d’une station aquacole.
D’autant plus, les poissons pêchés au niveau des eaux continentales souffrent d’une faible
notoriété sur le marché national et restent des produits méconnus chez une majorité des
consommateurs marocains. Ce manque d'intérêt peut être expliqué par le fait que la
consommation de ces produits se heurte à des barrières et à des freins de différentes natures.
Shepherd et Sparks (1994) ont classé les facteurs qui ont une influence sur le choix des
consommateurs des produits alimentaires en trois grandes catégories : les produits (par
exemple, la saveur, la texture et le goût), l'individu (par exemple, les attitudes, les valeurs, les
perceptions) et l'environnement (par exemple, les traditions et la culture).
De nombreux travaux ont étudié les freins et les obstacles liés à la consommation de poissons.
La faible consommation de poisson pourrait être liée à des facteurs socio économiques et
culturels, à la disponibilité de la ressource, à la difficulté d’approvisionnement et de
conditionnement, à des attributs physiques et sensoriels du produit (arêtes, odorat, le goût,
etc.), à la préparation culinaire, aux prix élevés du poisson, à l’incertitude sur la fraicheur et la
qualité des produits vendus et au manque de connaissance sur les produits halieutiques
(Shepherd, 1999, 2002 ; Juhl et Poulsen, 2000; Leek et al., 2000; Myrland et al., 2000 ;
Trondsen et al., 2003 ; Olsen, 2003, 2007 ; Honkanen et al., 2005; Scholderer et Grunert,
2005; Verbeke et Vackier, 2005 ; Nørgaard et al., 2007 ; Pieniak et al., 2007, 2010 ; Tuu et
al., 2008).
3
Cependant, et depuis 2005, de « nouvelles espèces » de poissons d’eau continentale d’origine
asiatique ou européenne ont fait leur apparition sur le marché marocain. Il s’agit notamment
du Pangasius et du saumon. Ces produits commercialisés sous forme de filets ou de tranches
ont connu un succès dans les rayons des supermarchés surtout dans les grandes villes. Les
importations des filets de Pangasius par exemple, ont augmenté d’une manière significative
passant de 40 tonnes en 2007 à plus de 750 tonnes en 2012.
Le Pangasius, poisson d’eau douce d’élevage importé du Vietnam, trouve ses points forts
dans son goût qui manque de saveur et de son niveau de prix modéré. Des attributs qui lui ont
permis de pénétrer facilement le marché de la restauration rapide. Ce changement des
habitudes d’achat traduit la tendance qui régit la consommation alimentaire actuelle : plus de
praticité, de rapidité et de simplicité (Cayeux, 2007).
Le marché des poissons d’eau douce offre des perspectives d’évolution prometteuses et les
produits aquacoles s’inscrivent dans les nouvelles tendances de consommation (DPM, 2009).
La poussée de l’urbanisation fait partie des facteurs qui contribuent à modifier les modèles de
consommation alimentaire avec, notamment, un impact sur la demande en produits
halieutiques (FAO, 2012a). Au Maroc, une part importante de la population, surtout urbaine,
est attirée par la facilité qu’offrent les produits alimentaires prêts à la consommation (FAO,
2011a). La prise de repas hors domicile (restauration rapide) devient également plus
courante, surtout en milieu urbain, ce qui favorise la consommation de produits halieutiques
sous forme de filets préemballés et de produits élaborés.
Cette opportunité de marché pousse, dans une première phase, à comprendre les différents
freins à la consommation pour les espèces de poissons d’eau douce élevées au Maroc et à
identifier, par la suite, des leviers sur lesquels les producteurs de poissons, y compris les
pêcheurs et les aquaculteurs doivent agir pour améliorer l’image et la notoriété des poissons
issus de la pêche et de la pisciculture continentales et adapter leurs productions aux exigences
et aux attentes du consommateur.
Ainsi, et à l’instar du Pangasius, les espèces piscicoles élevées au Maroc, notamment les
carpes et le tilapia ont également les mêmes attributs, à savoir des performances
zootechniques intéressantes, des prix de vente assez faibles par rapport à ceux des poissons
maigres de mer. En plus, ces espèces s’apprêtent également à être valorisées en filetage ou en
fumage (Lazard, 2009).
4
Dans ce contexte, et étant donné que le prix de vente reste un facteur inhibiteur majeur de la
demande de poisson (Brunsø et al., 2008), la production des poissons d’eau douce à des
faibles coûts constitue un axe stratégique qui permet de garder un avantage compétitif par
rapport aux autres sources de protéinés animales et un facteur clé de succès pour mieux se
positionner sur le marché national. Devant une telle situation, il est plus opportun d’intégrer
l’élevage de poissons dans les infrastructures hydro agricoles déjà existantes et d’optimiser
leurs rendements piscicoles, au lieu de produire dans des systèmes industriels exigeants à des
fonds énormes et une expertise pointue. Les retenues de barrage sont des plans d’eau lentique
continentaux, artificiels et à vocation piscicole (Touchart et al., 2007). Le potentiel
d’expansion de l'aquaculture semi intensive au niveau des ces milieux paraît considérable. Les
théories sur les stratégies de reproduction des populations aquatiques, l’amplitude des
fluctuations naturelles des populations sauvages, et les productions atteintes dans certains
élevages extensifs indiquent que les écosystèmes aquatiques pourraient supporter des cheptels
bien supérieurs à la biomasse moyenne des stocks sauvages (González, 1999).
Actuellement, la productivité piscicole moyenne des retenues de barrage à l’échelle national
est estimée à 250 kg/ha/an. Dans la bibliographie, cette productivité peut dépasser les 700
kg/ha/an si les conditions sont optimales (Song, 1999 ; De Silva, 2003). Cette logique mène à
chercher de nouvelles voies orientées vers des éco-innovations ou des innovations
environnementales (Aggeri, 2011). Ces éco-innovations peuvent porter sur de nouvelles
démarches plus proactives et globales de transformation des systèmes de production telles que
l’intensification écologique des systèmes aquacoles (Brister, 2007 ; Griffon, 2010) ou ce
qu’on appelle également l’aquaculture multi-trophique intégrée qui permet d’utiliser de façon
durable les processus naturels et les fonctionnalités des écosystèmes (Griffon, 2006, 2007 ;
Cirad, 2007 ; Chevassus Au Louis et Griffon, 2008).
Le développement de systèmes aquacoles combinés constitue une voie d’intensification
écologique pertinente au niveau desdits milieux. Cette forme d’aquaculture peut être réalisée à
travers des systèmes et des techniques simples (polyculture extensive ou semi-intensive),
nécessitant peu d’investissements (utilisation des structures existantes, limitation des intrants)
et surtout également peu d’expertise et de spécialisation en la matière. Elle peut être
également réalisée par l’association d’un élevage semi-intensif ou intensif confiné dans un
volume restreint à une gestion extensive traditionnelle de polyculture basée sur les opérations
de repeuplement. Le développement de systèmes d’élevage combinés en définissant des zones
d’élevages semi-intensifs ou intensifs (enclos ou cages flottantes) dans un aqua-écosystème
5
plus vaste, géré́ de manière extensive, permet d’augmenter les productivités piscicoles (Aubin
et al., 2014).
En effet, un tournant dans la gestion des pêches et la pisciculture s’est opéré au cours de la
dernière décennie (Chassot, 2005) : la gestion traditionnelle monospécifique évolue de plus en
plus vers des approches de gestion plus intégrée et écosystémique visant à prendre en compte
les interactions entre les ressources halieutiques et leur environnement au sens large
(Cochrane, 2000 ; Sinclair et al., 2002). Ces nouvelles approches de gestion reposent sur le
principe de l’intégration de l’ensemble des composantes clés du système halieutique/
aquacole, notamment ses dimensions écologique, sociale et économique et les questions de
gouvernance, sans négliger les facteurs externes (le marché, la disponibilité des intrants, les
changements climatiques; les perturbations de l’environnement, etc.).
Plusieurs concepts et expressions en lien avec l’approche écosystémique de gestion sont
apparus durant la dernière décennie, telles que la gestion écosystémique de la pêche, la
gestion écosystémique de l’aquaculture, la gestion de la pêche basée sur l’écosystème, la
gestion adaptative, la gouvernance, l’approche précaution, la gestion participative et la
cogestion. Toutefois, ces concepts ont pratiquement des principes parfois similaires et dont les
objectifs se chevauchent et s’orientent tous vers une gestion durable des écosystèmes
(Chassot, 2005 ; Garcia et al., 2003).
Cependant, ces concepts restent souvent au stade de principes et de théories car ils n’ont pas
de définition universelle et les méthodes pour les mettre en œuvre sont manquantes (Brodziak
et Link, 2002 ; Babcok et Piktich, 2004). La traduction des concepts et principes de
l’approche de gestion écosystémique en termes opérationnels nécessite l’élaboration de
méthodologies et de référentiels de gestion qui peuvent orienter les gestionnaires à leur
adoption dans les politiques de l’Etat. Ces méthodologies peuvent constituer un ensemble
d’actions et de bonnes pratiques à suivre depuis la conception des plans de gestion jusqu’à
leur mise en œuvre.
Le présent travail de recherche a pour objet d’apporter des réponses à un certain nombre de
questionnements qui peuvent orienter vers de nouvelles voies de développement de la pêche
et la pisciculture continentale au Maroc :
• Quels sont les freins et les barrières à la consommation de poissons d’eau douce ? Et
en conséquence, quels sont les leviers susceptibles de donner un élan à la promotion
de ces produits halieutiques ?
6
• Quelles sont les nouvelles voies et approches de développement de la pisciculture qui
peuvent être adaptées et mises en œuvre au niveau des eaux continentales
marocaines ?
• Quels sont les sites propices pour le développement durable de la pisciculture
continentale au Maroc?
• Comment peut-on mettre en œuvre cette approche de développement de la pêche et de
la pisciculture au niveau des eaux continentales ?
Le document se compose de quatre parties :
- La première partie introduit le cadre général de recherche et de gestion de la pêche et de la
pisciculture continentales. Le premier chapitre de cette partie traitera le contexte actuel de
l’aquaculture continentale dans le monde et aussi au Maroc, en rappelant l’historique de
son développement et les espèces aquacoles utilisées. Puis, nous allons traiter l’aspect lié à
la consommation de poissons et plus particulièrement les barrières qui peuvent freiner
l’achat et la consommation de ces produits, et puis, nous allons synthétiser les différentes
approches de gestion écosystémique de la pêche et de l’aquaculture sur lesquels va
s’appuyer la majeure partie du travail. Nous insistons en particulier sur le principe de
l’intensification écologique des systèmes aquacoles comme nouvelle voie pour
l’amélioration des productions aquacoles et la promotion du secteur.
- La deuxième partie essaiera d’analyser la perception du consommateur vis-à-vis d’un
certain nombre de facteurs identifiés comme étant des freins et des barrières dans la
littérature. Une étude qualitative auprès d’un échantillon de personnes ayant déjà une
expérience dans la consommation de poissons d’eau douce sera menée. L’identification des
facteurs sous-jacents permettront de comprendre les voies qui peuvent faciliter ou entraver
une augmentation future de la consommation de poissons d'eau douce au Maroc.
- L’analyse des freins à la consommation des poissons d’eau douce permettra de produire
des espèces aquacoles susceptibles de satisfaire les exigences et les attentes des
consommateurs. Ainsi, la troisième partie permettra d’identifier les sites propices pour
l’élevage de ces produits, à travers le développement de systèmes multi trophiques et
intégrés permettant d’augmenter la production aquacole au Maroc.
- La dernière partie, propose une méthodologie standardisée de gestion de la pêche qui
permet d’opérationnaliser et de mettre en œuvre l’approche éco systémique de la gestion
de la pêche et de la pisciculture continentales au Maroc. Cette méthodologie sera structurée
en un ensemble de processus qui peuvent être utilisés par les gestionnaires de la ressource
7
piscicole afin de mieux planifier, organiser et gérer le secteur en tenant compte de la
prestation durable de la gamme complète des fonctions et des services fournis par ces
écosystèmes.
8
PARTIE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
9
Le présent chapitre est une synthèse bibliographique des principaux principes et concepts sur
lesquels nous nous sommes basés pour la réalisation de la majeure partie du travail. il est
structuré en quatre parties :
• la présentation du contexte de l’aquaculture continentale dans le monde et au Maroc ;
• la consommation des produits halieutiques et les freins perçus par les consommateurs;
• les approches de gestion de la pêche et de la pisciculture continentales;
• le principe de l’intensification écologique des milieux aquatiques.
CHAPITRE 1 : PISCICULTURE CONTINENTALE
1-1- PISCICULTURE CONTINENTALE DANS LE MONDE
1-1-1- Production mondiale
L’aquaculture continentale est toute activité d’élevage ou de culture d’organismes aquatiques
dans les eaux continentales tels les poissons, les amphibiens, les annélides, les mollusques, les
algues et les crustacés. Elle comprend également les écloseries, la conservation à l’état vivant
ou le grossissement des espèces aquatiques.
L’aquaculture est aujourd’hui la source de protéines animales qui connaît la plus forte
croissance à l’échelle mondiale. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO), en 2010, sur les 148 millions de tonnes de poissons, mollusques et
crustacés consommés dans le monde 59,9 millions provenaient de l’aquaculture.
La production mondiale des pêches de capture continentales a augmenté de manière
spectaculaire depuis le milieu des années 2000, la production totale s’élevant à 11,5 millions
de tonnes en 2011, soit une augmentation de 30 % depuis 2004. Les captures proviennent en
grande partie de masses d’eau repeuplées artificiellement (FAO, 2012a).
Au cours des trois dernières décennies (1980-2010), la production mondiale de poisson
d’élevage destiné à la consommation a été multipliée par 12, avec un taux de croissance
annuel moyen de 8,8 pour cent.
En 2011, Les poissons d’eau douce dominent la production aquacole mondiale (56,4 %, 33,7
millions de tonnes), suivis des mollusques (14,2 millions de tonnes), des crustacés (5,7
millions de tonnes), des poissons diadromes (3,6 millions de tonnes), des poissons marins (1,8
million de tonnes) et des autres animaux aquatiques (814 300 tonnes) (Figure 1).
10
Figure 1 : Production aquacole mondiale (FAO, 2012 a)
Les espèces les plus élevées sont les Cyprinidés avec plus de 24 millions de tonnes; puis les
Cichlidés (Tilapia), près de 3,5 millions de tonnes; les Salmonidés, 2,3 millions de tonnes
(figure 2).
Figure 2 : Production aquacole des principales espèces ou des principaux groupes d’espèces d’eau douce en 2010 (FAO, 2012 a).
1-1-2- Services rendus par les écosystèmes aquacoles continentaux
Les services écosystémiques sont définis comme étant les fonctions et les biens fournis par les
écosystèmes au profit des populations (Egoh et al., 2007 ; Lugo, 2008). Selon le Millennium
Ecosystem Assessment (MEA, 2005), les services écosytémiques reposent sur quatre grandes
catégories :
• services d’approvisionnement : correspondent aux biens produits par les écosystèmes
et prélevés par les hommes ;
• services à caractère social : ont les bénéfices non matériels dont l’Homme jouit grâce
aux écosystèmes via la réflexion, la récréation, l’esthétisme ou l’enrichissement
culturel.
• services de régulation : des processus de régulation de phénomènes naturels qui ont un
impact positif sur le bien-être humain
11
• services de soutien sont les services nécessaires à la production de tous les autres. Ils
se différencient des autres dans la mesure où leur perturbation n’impacte l’Homme
qu’indirectement ou sur le long terme.
Le tableau n°I.1 synthétise les principaux services écosystémiques rendus par les écosystèmes
aquacoles.
Tableau 1 : Services écosystémiques rendus par la pêche et la pisciculture continentales (Adapté de Aubin et al., 2014 et FAO, 2012 a).
Nature des services écosystémiques
Services spécifiques rendus par la pêche et la pisciculture continentales
Approvisionnement Ressources alimentaires – prélèvement d’organismes
aquatiques destinés à la consommation humaine
Moyens d’existence – contribution à l’emploi et aux
revenus, y compris la pêche commerciale, la pêche de loisir, la pêche touristique et la pêche d’espèces d’aquarium – apport de fertilisants.
Services à caractère social Patrimoine et identité culturels – valeurs cognitives – éducation et recherche liées aux pêches – pêche de loisir- Ecotourisme
Régulation Régulation de la dynamique de la chaîne alimentaire
Transport et cycle des nutriments- lutte contre l’eutrophisation - Lutte contre les organismes nuisibles
Soutien Maintien de la diversité des ressources génétiques, des
espèces et des écosystèmes – aptitude du milieu à résister aux pressions, et à favoriser le maintien de l’équilibre de l’écosystème - zones de refuge de nidification et de frayère.
1-2- PECHE ET PISCICULTURE CONTINENTALES AU MAROC
1-2-1- Historique de la pisciculture continentale au Maroc
La pisciculture continentale a démarré en 1924 avec la mise en place de la station de
salmoniculture d’Azrou dans l’objectif de développer la pêche de loisir au Moyen Atlas.
Dans les années 80, la pisciculture d’eau chaude a démarré avec la création de la station
Deroua à Béni Mellal (figure 3) et surtout avec la maitrise de la technique de reproduction
artificielle des carpes. Le secteur privé n’a commencé à s’intéresser de ce créneau qu’à
12
partir des années 90 avec la mise en place d’unités aquacoles de truite arc en ciel, de
carpes, d’anguille et de tilapia.
Actuellement, la production piscicole en eau douce est dominée par la pisciculture
extensive basée sur les opérations de repeuplement. Au niveau des retenues de barrage,
90% des alevins déversés sont représentés par la carpe argentée
Hypophthalmichthys molitrix (HCEFLCD, 2013), le reste est représenté par la carpe
herbivore Ctenopharyngodon idella (5%) , le brochet Esox lucius (3%) et le black bass
Micropterus salmoides (2%). Ces opérations de repeuplement permettent le développement
de la pêche commerciale, l’approvisionnement des populations riveraines en protéines
animales, la promotion de la pêche récréative et l’amélioration de la qualité de l’eau à
travers la lutte biologique contre l’eutrophisation (De Silva, 2003).
A. Station de salmoniculture d’Azrou
B. Station de salmoniculture de Ras El Ma
C. Station de carpiculture Deroua de Béni Mellal
Figure 3 : Stations de pisciculture continentale (HCEFLCD, 2014).
1-2-2- Espèces de pisciculture continentale du Maroc
1-2-2-1- Poissons d’eau froide
Ils sont représentés principalement par les salmonidés. La truite fario
Salmo trutta macrostigma est une espèce endémique qui vit dans les cours d’eau du Rif, du
Moyen Atlas et du Haut Atlas ainsi que dans certains lacs d’altitude. La truite arc en ciel
Oncorhynchus mykiss est une espèce qui a été introduite au Maroc en 1925 dans l’objectif de
diversifier les produits de la pêche récréative. La production en alevins a dépassé les 2,3
millions en 2013 destinés au repeuplement des parcours de pêche (HCEFLCD, 2014).
13
Le brochet Esox lucius a été également introduit au Maroc ; les premiers essais de
reproduction assistée ont démarré au niveau de Dayet Aoua en 1939 (figure 4). Actuellement,
la reproduction artificielle est maitrisée et la production annuelle d’alevins est de l’ordre de
2,15 millions (HCEFLCD, 2014). D’autres espèces piscicoles ont été introduites telles que la
tanche Tinca tinca en 1934, le sandre Stezostedion lucioperca et la perche Perca fluviatilis
en 1939 (mouslih, 1987).
La truite arc en ciel est la seule espèce qui est produite par une ferme aquacole privée. La
production actuelle est de 100 t/an. La sélection des sites d’élevage nécessite la combinaison
de plusieurs facteurs environnementaux, notamment les caractéristiques physico chimiques de
l’eau. L’espèce est exigeante à la qualité des eaux : La teneur en oxygène dissous ne doit pas
être inférieure à 6 mg/l et la température optimale pour la croissance doit se situer entre 12 ° C
et 18 ° C (Laird et Needham, 1988).
Figure 4 : Essais de reproduction artificielle du brochet au niveau de Dayet Aoua (HCEFLCD, 2014).
I-2-2-2- Poissons d’eau chaude
Ils sont représentés principalement par les cyprinidés. La première introduction dans les eaux
marocaines a eu lieu en 1924 avec l’introduction de la carpe commune Cyprinus carpio à
partir de la France pour le repeuplement des lacs naturels. En 1983, d’autres espèces de
cyprinidés ont été introduites au Maroc. Il s’agit de la la carpe herbivore
Ctenopharyngodon idella et la carpe argentée Hypophtalmichthys molitrixa importées de la
Hongrie pour la lutte contre l’eutrophisation au niveau des canaux d’irrigation du Loukkos
(figure 5). Actuellement, la reproduction artificielle des ces espèces est maitrisée au niveau
des écloseries relevant de l’Etat (figure 6). La production annuelle de cyprinidés toutes
espèces confondues est de 10 millions d’alevins destinés actuellement au repeuplement des
lacs et retenues de barrage.
14
Figure 5: Lutte contre l’eutrophisation au niveau des canaux d’irrigation du Loukkos (HCEFLCD, 2014).
Figure 6: Reproduction artificielle de la carpe argentée au niveau de la station Deroua de Béni Mellal (HCEFLCD, 2014).
En 2004, le tilapia Oerochromis niloticus a été introduit au Maroc pour des fins d’élevage. La
production actuelle est de 100 tonnes (HCEFLCD, 2014). La reproduction et la croissance du
tilapia nécessite une température de l’eau qui doit être située entre 20 et 35° C (Balarin et
Haller, 1982; Chervinski, 1982; Philippart et Ruwet, 1982). Au Maroc, le développement de
cet élevage peut se réaliser au niveau des régions arides et désertiques. Dans de telles
conditions où la température de l’eau peut être située entre 28 et 30 °C, le tilapia peut
atteindre la taille marchande de 500 g en 6 à 8 mois (Lazard 2009).
1-2-3- Pêche sportive
La pêche continentale de loisir, dite également « pêche récréative », lorsqu’elle est pratiquée à
titre individuel par une personne physique à l’aide d’une ligne à main ou avec des instruments
ou engins de pêche simples pour la capture des poissons ou des crustacés (HCEFLCD, 2013).
La vente des prises issues de la pêche de loisir est interdite. D’après le HCEFLCD, le nombre
de pêcheurs sportifs au Maroc est aux alentours de 3000 (Figure 7)
15
Figure 7: Evolution de la vente des permis de pêche sportive (2008-2013).
La contribution potentielle de la pêche de loisir à l’économie locale est considérable.
L’activité peut créer des emplois et générer des revenus liés au tourisme halieutique. Dans
certains pays, les revenus et le nombre d’emplois crées par les dépenses des pêcheurs
amateurs sont supérieurs à ceux qui le sont par les pêches commerciales ou l’aquaculture
(FAO, 2012 a). En plus, la pêche de loisir comporte une autre dimension sociale non
négligeable (Morales-Nin et al., 2005).
1-2-4- Pêche commerciale
La pêche continentale commerciale s’entend de la pêche exercée par toute personne physique
ou morale et dont le produit de la pêche est destiné principalement à être commercialisé
(HCEFLCD, 2013). La pêche commerciale contribue dans la sécurité alimentaire surtout au
niveau des régions rurales (FAO, 2012 a). La majorité de la production piscicole nationale est
écoulée au niveau des villes intérieures et au niveau des zones limitrophes des barrages
(HCEFLCD, 2006). Le secteur fournit également des revenus et des moyens d’existence à
plus de 3000 pêcheurs. Le secteur génère également des revenus supplémentaires pour des
agriculteurs et créé annuellement plus de journées de travail. En 2013, la production de la
pêche commerciale est estimée à 15 000 tonnes (figure 8), générant une valeur marchande de
150 millions de dirhams (HCEFLCD, 2014).
16
Figure 8: Production annuelle de la pêche commerciale (en tonnes) (HCEFLCD, 2014).
CHAPITRE 2 : CONSOMMATION DES PRODUITS HALIEUTIQUE S
Le poisson et les produits de la pêche sont des sources de protéines et d’acides gras
polyinsaturés (AGPI) très précieuses pour l’équilibre nutritionnel et la santé (Adams et
Standridge, 2006; Mozaffarian et Rimm, 2006; Lund et Kampman, 2008; Pieniak et al.,
2008 ; Wall et al., 2010). En 2009, le poisson a représenté 16,6 % des apports en protéines
animales de la population mondiale et 6,5 % de toutes les protéines consommées
(FAO, 2012 a). Les produits halieutiques procurent également un apport important en
nutriments comme le vitamine D, le Vitamine E, le sélénium, l'iode, le magnésium, le fer et le
cuivre (Welch et al., 2002). Des études ont montré qu'une consommation régulière de poisson
permet de prévenir contre les maladies dégénératives chroniques (Brunsø et al., 2008), de
protéger contre le cancer (Caygill et al., 1996; Fernandez et al., 1999) et les maladies cardio-
vasculaires (Daviglus, 1997 ; Brouwer et al., 2000 ; Nestel, 2000). La consommation de
poisson peut également développer la santé mentale (Peet et Stokes, 2005; Young et
Conquer, 2005 ; Sontrop et Campbell, 2006) et favoriser le développement la croissance et le
développement du cerveau de l’enfant (Thorsdottir et Ramel, Olsen et Secher, 2002).
Globalement, la perception générale des produits halieutiques notamment par les
consommateurs est positive (Brunsø, 2003; Gross, 2003; Pieniak et al., 2010). Cependant,
plusieurs études qualitatives réalisées au cours des dernières années sur le comportement du
consommateur vis-à-vis des produits de la pêche ont montré que cette image positive du
poisson reste contrastée. Deux traits dominants se dégagent (Paquotte et Girard, 2004) : d’un
côté la valeur nutritionnelle et le bénéfice santé qui résulte de la consommation de produits
aquatiques et de l’autre côté les inconvénients et les freins liés à la consommation du poisson.
Plusieurs études ont été élaborées afin de comprendre les motivations et les freins liés à la
17
consommation de poisson. Ces travaux ont porté notamment sur la relation entre la
consommation des produits halieutiques et les attitudes du consommateur (Letarte et al.,
1997 ; Leek et al.,2000; Brunsø, 2003 ; Olsen, 2003), le mode de vie (Myrland et al., 2000),
les habitudes alimentaires (Myrland et al., 2000; Trondsen et al., 2003, 2004; Honkanen et al.,
2005), le profil socio démographique (Myrland et al., 2000; Olsen, 2003; Trondsen et al.,
2003, 2004; Verbeke et Vackier, 2005), les croyances reliées à la santé (Trondsen et al., 2003,
2004; Verbeke et al., 2005) et la commodité des produits (Olsen, 2003).
2-1- CONSOMMATION NATIONALE EN PRODUITS HALIEUTIQUES
Le marché local de poisson frais est approvisionné essentiellement par la pêche maritime. La
figure 9 illustre l’évolution de la consommation nationale en produits de la mer entre 1990 et
2007. Cette consommation est passée de 172,888 tonnes en 1990 à 323,756 tonnes en 2007,
soit une progression annuelle moyenne de 3.76% (Hourmat Allah et El Morchid, 2011).
Figure 9: Evolution de la consommation nationale des produits de la pêche entre 1990 et 2007 (Hourmat Allah et El Morchid, 2011).
Cependant, et malgré cette évolution et en dépit de sa vocation halieutique, le Maroc connaît
l’un des niveaux de consommation les plus faibles, ne dépassant pas 10 kg de poisson par an
et par habitant (figure 10).
18
Figure 10 : Evolution de la consommation interne de poisson par habitant (en Kg) (FAO d, 2008).
La consommation nationale annuelle par habitant est globalement faible relativement avec
d’autres pays. Elle est inférieure à celle observée au Portugal (60 kg), en France (40 kg), au
Sénégal (24.4 kg), en Tunisie (10.6 kg) ou encore en Mauritanie (10.4 kg). Elle correspond à
la moitié de la moyenne mondiale qui est d’environ 19 kg par habitant et par an
(FAO, 2012 a).
Cependant, et depuis ces dernières années, cette consommation de poisson a enregistré une
augmentation annuelle moyenne de 2.3 % depuis 1985. Selon les données du Haut
Commissariat au Plan, cette hausse a concerné plus le monde rural (3.1 % par an) que
l’urbain (1 % par an) puisque les quantités annuelles moyennes par habitant se sont établies
entre 1985 et 2001 respectivement à 3.46 Kg contre 5.67 Kg et à 9.88 Kg contre 11.64 Kg
(Hourmat Allah et El Morchid, 2011).
2-2- BARRIERES ET FREINS POUR LA CONSOMMATION DE POISSON
D’après une étude sectorielle élaborée par le ministère des finances en 2009 portant analyse
du secteur des pêches et de l’aquaculture, cette faiblesse de consommation de poisson au
Maroc s’explique essentiellement par trois facteurs :
- les prix relativement élevés de la majorité des espèces, résultant d’un différentiel du pouvoir
d’achat entre le marché extérieur et le marché local, et de la multiplication du nombre
d’intermédiaires ;
- les défaillances au niveau des circuits de distribution et la non maîtrise de la chaîne de froid
(Naji, 2003) ;
- les coutumes culinaires qui sont principalement à base de viandes (rouge et blanche).
La faible consommation de poisson pourrait être également liée à des facteurs socio
19
économiques et culturels, à la disponibilité de la ressource, à la difficulté
d’approvisionnement et de conditionnement, à des attributs physiques et sensoriels du produit
(arêtes, odorat et le goût), à la préparation culinaire, aux prix élevés du poisson, à l’incertitude
sur la fraicheur et la qualité des produits vendus et au manque de connaissance sur les
produits halieutiques (Shepherd, 1999; Juhl et Poulsen, 2000; Leek et al., 2000; Myrland et
al., 2000 ; Trondsen et al., 2003 ; Honkanen et al., 2005 ; Scholderer et Grunert, 2005 ;
Verbeke et Vackier, 2005 ; Nørgaard et al., 2007 ; Olsen, 2003 , 2007 ; Tuu et al., 2008 ;
Pieniak et al., 2007, 2010).
2-2-1- Prix
Le prix est un facteur limitant pour la consommation des produits halieutiques (Brunsø et al.,
2008). Les poissons sont perçus comme étant chers, en particulier plus chers que la viande.
Cette perception globale peut paraître surprenante, dans la mesure où il existe une grande
dispersion des prix, tant au sein des produits carnés que des produits aquatiques, selon les
espèces de poissons (Girard, 2004). Par exemple, au Maroc pour les poissons marins, le prix
moyen d’achat se situe entre 15 dhs/kg pour la sardine fraîche et 60 dhs/kg pour les poissons
blancs, 20 dhs/kg pour les poissons d’eau douce ; 70 dhs/kg pour les viandes rouges, et 15
dhs/kg pour la volaille (MAPM, 2013). En plus, le poisson est perçu comme étant un produit
qui ne procurerait pas facilement une impression de satiété (Girard, 2004). Les
consommateurs ont donc tendance à en consommer de grandes quantités, et par conséquent un
coût relativement élevé pour un repas (Brunsø et al., 2009).
La consommation régulière de produits halieutiques est parfois même considérée comme un
luxe (Verbeke et Vackier, 2005). Des consommateurs ont déclaré qu'ils mangeraient
davantage du poisson si ce dernier est vendu à moindre prix (Baird et al., 1987; Nielsen et
al., 1997).
Le renchérissement de la plupart des espèces ces dernières années a conduit à des variations
importantes de la consommation dans de nombreux pays (FENIP, 2010). Ces dernières
années, les prix des produits halieutiques ont été relativement plus élevés par rapport aux
années précédentes en raison de la hausse des prix de l’énergie qui s’est répercutée sur les
couts des opérations des navires de pêche ainsi que sur les activités d’aquaculture (FAO,
2012a).
20
2-2-2- Praticité
Des études récentes ont exploré l’influence de la praticité sur le comportement et les attitudes
du consommateur (Candel, 2001; Jaeger et Meiselman, 2004; Scholderer et Grunert, 2005 ;
Mahon et al., 2006). Les consommateurs associent aux produits de la pêche de nombreux
aspects négatifs liés à la manipulation et à la préparation culinaire du poisson, qui sont jugées
compliquées, trop longues et peu agréables (Brunsø, 2008).
La notion de praticité évoque le côté pratique des produits se prêtant au mieux à l'usage et qui
nécessite moins d’efforts et de temps de la part du consommateur (Gofton, 1995). La praticité
ne signifie pas uniquement la facilité d'achat ou la consommation rapide, mais aussi une
économie de temps et de l'énergie physique ou mentale à une ou plusieurs étapes du processus
global de la consommation tels que l’approvisionnement, le stockage, le nettoyage et la
cuisson (Yale et Venkatesh, 1986; Gofton et Marshall, 1992; Berry et al., 2002).
La poussée de l’urbanisation fait partie des facteurs qui contribuent à modifier les modèles de
consommation alimentaire, notamment avec un impact sur la demande en produits
halieutiques (FAO, 2012 a). Au Maroc, une part importante de la population, surtout urbaine,
est attirée par la facilité qu’offrent les produits alimentaires prêts à la consommation
(produits localement ou importés), qui sont de plus en plus faciles d’accès et font l’objet
d’une forte promotion (FAO, 2012 a). La prise de repas hors domicile (restauration rapide)
devient également plus courante, surtout en milieu urbain, ce qui favorise la consommation
de produits halieutiques sous forme de filets préemballés et de produits élaborés. En effet, la
consommation du poisson est souvent liée à une perte de temps due à la difficulté de
préparation et de nettoyage. D’autant plus, les arêtes de poissons sont souvent citées comme
inhibiteurs à l'achat (Bredahl et Grunert, 1997; Leek et al., 2000) surtout pour les
consommateurs les moins expérimentés (Nielsen et al., 1997). Selon l’Office des Changes, les
importations des filets de Pangasius ont augmenté d’une manière significative passant de 40
tonnes en 2007 à plus de 750 tonnes en 2012 (Figure 11). Ce changement des habitudes
d’achat traduit la tendance qui régit la consommation alimentaire actuelle : plus de praticité,
de rapidité et de simplicité (Cayeux, 2007). Ce sont les classes d’âge les plus jeunes qui
accordent le plus d’importance à la facilité et à la rapidité dans la préparation (Brunsø et al.
2008).
21
Figure 11: Filets de Pangasius mis en vente sur le marché national.
2-2-3- Goût
Le goût est un facteur déterminant pour la consommation alimentaire (Grunert et al., 2000;
Verbeke, 2006). Le goût prononcé de certaines espèces de poisson peut constituer un frein à la
consommation surtout chez les enfants (Berg, Johnson et Conner, 2000).
Aussi, le goût de vase communément appelé le « Off-flaveur », constitue une barrière à la
consommation des produits aquacoles plus spécialement chez les poissons d’eau douce. Il
représente l'un des problèmes les plus économiquement importants rencontrés dans
l'aquaculture continentale (Vallod et al., 2007). Le « Off- flaveur » a été étudié dans les
élevages du poisson chat (Van Der Ploeg et al., 1992; Zimba et Grimm, 2003), de la carpe
(Vallod et al., 2007) du tilapia (Yamprayoon et Noomhorm, 2000), du saumon (Farmer et al.,
1995) et de la truite (Robertson et Lawton, 2003). Le mauvais goût de vase présent chez
les poissons élevés en étangs est causé par la présence de fortes concentrations de géosmine et
de 2-méthylisoboméol (MIB) dans leur chair (Tucker 2000; Schrader et Rimando 2003). Ces
composés liposolubles sont fabriqués et libérés par des cyanobactéries et des actinomycètes
(Vallod et al., 2007).
2-2-4- Fraicheur
La fraicheur est un critère de qualité prédominant et constitue l’un des principaux
déterminants à l’achat des poissons (Nielsen et al., 1997). Le caractère périssable des produits
halieutiques peut poser des problèmes de stockage lorsque les ménages réalisent leurs achats
de manière hebdomadaire (Juhl et Poulsen, 2000). Au Maroc, les défaillances au niveau des
circuits de distribution et la non maîtrise de la chaîne de froid sont des facteurs qui ne
garantissent pas la qualité des produits mis en vente (Hourmat Allah et El Morchid, 2011 ;
Naji, 2003). La garantie de la qualité et de la fraicheur des produits de la pêche peut
constituer une motivation importante pour stimuler et augmenter les achats de ces produits
halieutiques (Baird et al., 1987).
22
La texture et l’apparence sont des indicateurs importants qui renseignent le consommateur
sur la qualité du poisson. Des études antérieures ont montré que les poissons congelés sont
perçus comme étant de moindre qualité relativement aux poissons frais (Marshall, 1988;
Nielsen et al., 1997).
Les produits congelés/décongelés sont généralement caractérisés par des mauvaises textures
du muscle qui devient soit molle et aqueuse, soit dure et sèche (Magnusson et Martinsdottir,
1995). Cet aspect dévalorisant du poisson constitue une barrière à la consommation
(Rasmussen, 2001).
2-2-5- Méconnaissance des produits halieutiques
Le manque de connaissances sur les produits halieutiques constitue souvent un obstacle
qui rebute de nombreux consommateurs potentiels (Alba et Hutchinson, 1987, Olsen, 2004).
La méconnaissance peut porter sur l’aspect de la qualité, notamment sur l’appréciation de la
fraicheur des produits achetés.
Verbeke et al., (2007) ont étudié la perception de la qualité du poisson en Belgique et ont
identifié quatre profils de consommateurs : les non impliqués, les incertains, les
consommateurs pleins d’assurance et les connaisseurs. D’autres auteurs ont démontré que la
plupart des enquêtés ignorent les indicateurs sensoriels révélateurs de la fraicheur d’un
poisson : l’odeur, la couleur des yeux, la texture, adhérence des écailles (Olsson et al., 2007)
et souvent c’est l’aspect global des produits qui est jugé et qui doit traduire une fraicheur
indéniable aux yeux du consommateur.
Selon Dhraief et al. (2011), la qualité perçue est une notion complexe dans la mesure où elle
n’est pas uniquement une propriété du produit/ service mais dépend aussi de celui qui va
l’apprécier. Giordano (2006) la définit comme étant «l’ensemble des impressions sensibles et
sensorielles, ainsi que des indices qui séduisent et attirent dès le premier regard, interprétés
par le client comme une promesse de qualité lui donnant confiance, le satisfont à
l’utilisation».
Les consommateurs trouvent également des difficultés à reconnaitre les différences espèces de
poissons vendus. La connaissance des produits et espèces est encore plus vague quand il s’agit
d’espèces exotiques. Le Pangasius ou le tilapia sont par exemple considérés comme des
espèces sauvages par la majorité des consommateurs polonais (Kulikoswki, 2006 in
DGMARE, 2008).
23
Les consommateurs sont attentifs également aux informations concernant les préparations
culinaires. Ils sont demandeurs de conseils et d’idées de recettes (Brucks, 1985). Dans ce
sens, des études ont montré que les consommateurs sont généralement fidèles à leurs
poissonniers en qui ils ont toute confiance pour leur proposer des produits d’une fraicheur
indiscutable et de bonne qualité. La qualité, la fraicheur, le conseil, la confiance accordée au
poissonnier sont les raisons qui poussaient le plus souvent les clients à fréquenter un
commerce de détail spécialisé (Brunsø et al., 2008 ; Sveinsdoattir et al., 2009).
Au Maroc, les consommateurs sont majoritairement faiblement connaisseurs en produits
aquatiques. Le niveau de notoriété et de connaissance est cependant fonction du niveau de
consommation qui varie fortement d’une région à l’autre, notamment entre les régions
côtières et les régions intérieures (Iram, 2004).
CHAPITRE 3 : CONCEPTS CLES DE LA GESTION DES PECHES
Les gestionnaires des ressources piscicoles sont devenus de plus en plus conscients de la
nécessité d’adopter une approche plus holistique à la gestion des écosystèmes aquatiques qui
lie les ressources halieutiques aux autres composantes de l’écosystème dans lequel se déroule
la pêche.
Les approches conventionnelles en gestion des pêches tendent à être sectorielles, se focalisant
essentiellement sur les espèces d’intérêt commercial et tiennent compte des composantes
écosystémiques individuelles de manière isolée. Cela a souvent entraîné de mauvaises
décisions pour empêcher la surexploitation, et la détérioration des stocks de poissons (Walters
et Kitchell, 2001), des conflits portant sur l’espace et les ressources et une dégradation des
écosystèmes (Hall, 1999). À l’inverse, l’approche écosystémique considère l’activité dans le
cadre d’un système unique, dans lequel tous les secteurs sont intégrés, ce qui permet de
déterminer et de gérer les conséquences générales des décisions (Figure 12). Actuellement, les
tendances mondiales de gestion de la pêche particulièrement à petite échelle s’orientent vers
une gestion intégrée et participative qui prend en considération toutes les composantes de
l’écosystème, et qui positionne l’homme au centre des préoccupations. Il s’agit de fusionner
deux modèles différents mais liés. Le premier est celui de la gestion de l’écosystème, qui tend
vers l’objectif de préserver la structure, la diversité et le fonctionnement des écosystèmes par
des mesures de gestion portant sur les composantes biophysiques des écosystèmes. Le second
est celui de la gestion des pêches, qui tend vers l’objectif de satisfaire les besoins de
24
nourriture et de bienfaits économiques de la société et de l’homme par des mesures de gestion
portant sur l’activité de pêche et les ressources ciblées (FAO, 2003). Les dimensions sociales
et biophysiques des écosystèmes sont inextricablement liées de telle manière qu’un
changement dans une seule dimension est très susceptible de générer un changement dans une
autre (FAO, 2011 a).
Figure 12 : Approches en gestion des pêche (Source : Berkes et al. 2001).
La gestion axée sur les ressources ciblées se focalise essentiellement sur les espèces visées par
la pêche, la productivité du milieu, le niveau limite des prélèvements ainsi que l’effort de
pêche y afférent. Elle peut faire référence à des espèces non ciblées ou à des espèces associées
mais généralement elle ne tient pas suffisamment compte de la structure de l’écosystème, des
limites dans lesquelles il fonctionne ou des autres services et biens qu’il fournit.
A l’inverse, la gestion écosystémique exige que les décisions de gestion des pêches doivent
porter sur les impacts de la pêche non seulement sur les espèces exploitées, mais aussi sur les
espèces non ciblées, ainsi que sur les habitats et le fonctionnement des écosystèmes dont ces
espèces évoluent. Cette approche requiert aussi que les décisions de gestion prennent en
compte les changements dans l’écosystème susceptibles d’affecter les espèces pêchées tels
que les changements de température de l’eau, la turbidité et l’acidité, les polluants chimiques
et les écoulements d’eau. Cette approche prend en charge les composantes biotiques,
abiotiques et humaines des écosystèmes et de leurs interactions, tout en adoptant une
approche intégrée et participative qui répond au mieux aux exigences des différentes parties
prenantes. Selon De Young et al. (2010), l’approche écosystémique inclut à la fois l’approche
relative aux moyens d’existence durables (Ellis, 2000; Allison et Ellis, 2001) qui positionne
la pêche dans un contexte plus grand incluant les environnements domestiques,
communautaires et socioéconomiques ainsi que le principe de la gestion intégrée qui prend en
charge la gestion de la multiplicité des ressources (terre, eau, stock piscicole..) et les habitats
25
(lacs, cours d’eau, estuaires…) ainsi que les interactions qui lient les personnes et les
écosystèmes. Ceci implique de gérer les différentes parties prenantes et d’instaurer des
processus participatifs de prise de décision et de résolution de conflit.
L’approche écosystémique ne constitue pas une révolution en soi mais une évolution
puisqu’elle reconnait tout comme l’approche conventionnelle des pêches que les problèmes
actuels liés à la gestion sont principalement dus à la surexploitation, aux manques de
connaissances sur les écosystèmes et une inefficacité des systèmes de gouvernance (Browman
et Stergiou, 2004).
3-1- CODE DE CONDUITE POUR UNE PECHE RESPONSABLE
Initié en 1995 par la FAO, le code de conduite pour une pêche responsable définit des
principes pour une pêche responsable, en tenant compte de tous les aspects biologiques,
technologiques, économiques, sociaux, environnementaux et commerciaux pertinents.
Le code se compose de 12 articles à savoir : respect de l’écosystème, prise en compte de
l’environnement, maintien de la biodiversité, considération des relations interspécifiques,
évaluation des effets de la pêche, reconnaissance de l’impact d’autres activités anthropiques,
minimisation des rejets et du gaspillage, amélioration de la gouvernance, application de
l’approche de précaution et mise en place d’une approche intégrée dans la gestion de la zone
côtière (Garcia et al., 2003).
Le code aborde aussi bien les aspects liés à la conservation, à l'aménagement et au
développement de toutes les pêcheries, y compris l’aquaculture (Bonzon, 1999).
Au niveau méthodologique, ce code est un ensemble de principes et d’objectifs conceptuels et
principes fondateurs dont la prise en compte permettra de fournir un cadre de référence pour
une exploitation durable qui prend en compte la complexité de la dynamique des écosystèmes,
les besoins économiques et sociaux des communautés humaines, et le maintien de la diversité,
du fonctionnement et de la santé des écosystèmes.
3-2- GESTION DE LA PECHE BASEE SUR L’ECOSYSTEME
La gestion de la pêche basée sur l’écosystème (connue par son sigle anglais EBFM) repose
sur le principe de la gestion des pêcheries dans le cadre de l'état général de l'écosystème
respectif et avec moins d'impact possible sur les stocks, les habitats, les réseaux trophiques et
les espèces non-cibles (Murawski, 2000 ; Lotze, 2004 ; Frid et al., 2005) (figure 13).
26
Certains objectifs spécifiques de cette approche comprennent le maintien de la productivité, la
conservation de la biodiversité et la protection de l'habitat (Brodziak et Link, 2002).
Figure 13: Diagramme simplifié de l’écosystème et de ses composantes (Garcia et al.2003).
Les principes sur lesquels repose cette approche de gestion sont résumés comme suit (Harwell
et al., 1996 ; Ward et al., 1997 ; Pirot et al., 2000) :
• Maintien de la structure naturelle et la fonction des écosystèmes, y compris la
biodiversité et la productivité des systèmes naturels ;
• Usage humain et les valeurs des écosystèmes sont essentielles pour établir des
objectifs pour l'utilisation et la gestion des ressources naturelles ;
• Écosystèmes sont dynamiques; leurs attributs et les limites sont en constante évolution
et, par conséquent, les interactions avec les utilisations humaines sont également
dynamiques.
• Les ressources naturelles sont mieux gérées dans un système de gestion fondé sur une
vision commune et un ensemble d'objectifs développés entre les parties prenantes.
• Une gestion réussie est adaptative et fondée sur la connaissance scientifique,
l'apprentissage continu et les processus de surveillance embarqués.
27
3-3- APPROCHE DE PRECAUTION
L’approche de précaution (Garcia, 1994; FAO, 1995) est largement reconnue comme un
élément essentiel pour cadrer une politique de pêche et d’aquaculture durable, fondée sur la
prudence pour faire face aux diverses formes d’incertitudes auxquelles on est confronté dans
la gestion des ressources piscicoles (Francis et Shotton, 1997; Charles, 1998b ; 2001). Ces
aspects de l’approche de précaution vont des évaluations de risques appropriées à des
méthodes de gestion de la pêche rapides et adaptatives, et à des institutions appropriées
capables de mettre en place une telle approche de gestion (De Young, 2010).
La gestion de précaution implique une considération explicite des résultats indésirables et
potentiellement inacceptables et fournit une contingence et d’autres plans pour éviter ou
atténuer de tels résultats. Les résultats indésirables et inacceptables incluent la surexploitation
des ressources, le surdéveloppement des capacités de récolte, la perte de la biodiversité, des
perturbations physiques importantes des biotopes sensibles, ou des perturbations sociales ou
économiques. Des conditions indésirables peuvent aussi apparaître lorsqu’une pêcherie est
influencée de manière négative par d’autres pêcheries ou par d’autres activités et lorsque la
gestion ne réussit pas à mener des actions au regard des changements dans les conditions
externes affectant, par exemple, la productivité des stocks de poissons (FAO, 1995).
Le lien entre l’approche de précaution et l’approche écosystémique est un lien logique: la
première exige une utilisation appropriée de la précaution dans la prise de décision, tandis que
la seconde exige une vision élargie de ce qui est considéré à l’intérieur de la prise de décision
(De Young, 2010). Il devient alors possible de joindre l’usage d’une précaution accrue aux
fondements de la rationalité scientifique dans les mécanismes de prises de décision (Sterling,
1999).
Le principe de précaution serait susceptible d’accompagner la création d’une dynamique
ouverte de production de savoir et d’expertises multiples à l’image de la multiplicité disparate
et enchevêtrée de l’environnement où les relations linéaires de cause à effet n’ont rien de
représentatif (Stengers, 2000).
3-4- GESTION ADAPTATIVE
La gestion adaptative aborde les incertitudes entourant la gestion de la pêche et ses
interactions avec les composantes de l’écosystème et favorise les évaluations périodiques
28
visant à procéder à l’ajustement continu des pratiques et à améliorer les prises de décisions
par l’acquisition de connaissances sur leurs résultats.
Cette approche considère que les composantes sociales et biophysiques du milieu font partie
d'un système commun qui est en constante évolution (Bailey, 2008, Berkes et Folke, 1998).
Elle se base sur l'évaluation des impacts des mesures prises, et sur l’ajustement des actions
futures à la lumière des conditions modifiées. Il s’agit d’un processus itératif d’amélioration
continue des politiques et pratiques de gestion qui se base sur les leçons tirées des résultats de
politiques et pratiques antérieures permettant ainsi à ajuster les objectifs de gestion à
l’évolution de l’état des écosystèmes. De cette manière, l'usage de la gestion adaptative et du
processus d’apprentissage permettra aux systèmes de gestion de s'ajuster et de se
perfectionner avec le temps, au fur et à mesure que de nouvelles expériences et connaissances
deviendront disponibles (De Young et al.2010).
3-5- GOUVERNANCE
Les principes de bonne gouvernance ont été établis pendant les années 1990 et promus ces
dernières années. La gouvernance se rapporte à comment les décisions doivent être prises, et
qui sont les acteurs impliqués dans le processus des prises de décision. Le concept de la
gouvernance a permis de positionner le rôle de l’Etat concernant la gestion des ressources
piscicoles et la contribution que d’autres acteurs peuvent apporter. Ainsi, Il crée la possibilité
pour les organisations autres que le gouvernement, par exemple les communautés de
pêcheurs (associations, sociétés privées et coopératives de pêche) ou les « secteurs
volontaires » de jouer un rôle plus important dans la solution des problèmes. La bonne
gouvernance repose sur la mise en place d’un cadre et des mécanismes pour la prise de
décisions impliquant toutes les parties prenantes. Selon l’UICN, la bonne gouvernance repose
sur cinq principes, qui se renforcent les uns les autres : (i) la légitimité et la prise de parole
(participation et orientation vers le consensus) ; (ii) la gestion (la vision stratégique, incluant
le développement humain et les complexités historiques, culturelles et sociales) ; (iii) la
performance (la réactivité des institutions et des processus vis-à-vis des acteurs et l’efficacité)
; (iv) la responsabilité (envers le public et les acteurs institutionnels, transparence) ; et (v) la
justice (l’équité et l’autorité de la loi) (Graham et al. 2003 in UICN, 2009). Selon la
Commission Economique et Sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique, les
principes ci-dessous orientent les «bonnes pratiques» de gouvernance, à savoir:
29
• participation des hommes et des femmes, des anciens et des jeunes, des vulnérables et
des défavorisés, par le biais des institutions légitimes de la société civile organisée.
• cadres juridiques propices, appliqués équitablement et respectueux des droits de
l'homme.
• transparence dans la prise de décisions et la mise en œuvre, avec l'information
disponible et accessible aux parties prenantes dans une forme facile à comprendre.
• capacité d’intervention pour satisfaire les parties prenantes, institutions et processus
dans un délai raisonnable.
• orientation vers le consensus, en comprenant et respectant les différents intérêts de la
société dans les contextes historiques, culturels et sociaux, de manière à rechercher les
décisions qui sont dans le meilleur intérêt de la société tout entière.
• équité parmi les membres de la société qui ont un véritable intérêt, en s’assurant que
les plus vulnérables aient des occasions d’améliorer ou de préserver leur bien-être (par
exemple en faveur des pauvres).
• efficacité et capacité des processus et institutions de produire des résultats qui
répondent aux besoins de la société en faisant le meilleur usage durable des
ressources.
• la transparence exige que les institutions gouvernementales, le secteur privé et la
société civile soient responsables envers les parties prenantes et le public en vertu de
la loi et officieusement.
Ainsi, la bonne gouvernance est tributaire de la mise en œuvre de mesures adaptées pour
atteindre les objectifs tracés (les réglementations, les stratégies, les plans, les procédures, les
instruments économiques, …). La communication avec les parties prenantes, notamment sur
leurs rôles et responsabilités, est un facteur clé pour assurer le succès de la politique de pêche
implémentée.
3-6- GESTION PARTICIPATIVE
La gestion participative des pêches rassemble les différentes parties prenantes en vue de
partager une ou plusieurs informations, le pouvoir et la responsabilité de la planification et de
la mise en œuvre. Le degré de ce partage peut varier de la consultation à la pleine
responsabilité des décisions, de leur application et de leur révision.
Les parties prenantes doivent être impliquées dans tous les aspects de la gestion afin de
parvenir à une compréhension partagée des objectifs.
30
Un processus participatif exige aussi une attention spéciale à l’égard des mécanismes
d’inclusion des pauvres et des secteurs marginalisés et/ou inorganisés de la société, de même
que la capacité de reconnaître et d’incorporer de nouvelles parties prenantes au fur et à
mesure qu’elles sont identifiées. Le renforcement de la capacité et le développement des
compétences sont souvent des exigences fondamentales pour une participation effective (De
Young et al., 2010).
3-7- COGESTION DE LA PECHE
Les ententes de cogestion varient selon la nature des ressources, le contexte politique,
l'expertise et les compétences des organismes participants et le degré de confiance mutuelle
(Tyler, 2006). Le pouvoir de la communauté des pêcheurs peut varier à plusieurs niveaux
selon l’entente de cogestion des ressources piscicoles (Figure 14).
Figure 14 : Gamme des ententes de cogestion des ressources piscicoles (Adaptation de Goetze, 2004)
Il existe deux types de droits fondamentaux dans la gestion de la pêche: les droits de gestion
et les droits d’usage. Le premier type porte sur le droit de participer à la gestion halieutique,
alors que le second porte sur le droit de participer à la pêche elle-même. Dans chacune de ces
catégories de droits, des choix peuvent être faits en termes de niveau organisationnel pour ce
qui est de l’attribution des droits, c’est-à-dire des droits détenus par des particuliers, par des
communautés, ou par des groupements spécifiques. Outre les populations locales et les
gouvernements, d'autres intervenants peuvent être en cause dans ces mesures de gestion. Il
peut s'agir de sociétés privées intéressées au développement des ressources, d'organismes de
conservation ou d'ONG représentant des intérêts de l'extérieur également voués à la protection
des ressources locales (FAO, 2010).
La cogestion comporte deux grandes démarches conceptuelles. La première se fonde sur une
31
entente officielle entre toutes les parties sur les droits, les responsabilités et les procédures,
énoncés en détail, relativement aux diverses ressources en question. Les négociations portent
sur les éléments particuliers du partage du pouvoir et de la gouvernance. La deuxième
démarche consiste à adapter les ententes de cogestion afin de répondre aux besoins
fonctionnels immédiats de l'écosystème et des utilisateurs de ressources. Les diverses parties
prenantes sont ainsi rassemblées afin de concevoir les stratégies de gestion susceptibles de
régler les problèmes (Carlsson et Berkes, 2005).
Elles peuvent être impliquées dans les prises de décisions de gestion dans le cadre de
l’élaboration des politiques, la planification, l’établissement de règlements, la répartition des
récoltes, l’investissement dans la productivité des ressources, le suivi et exécution des
règlements, la détermination de la composition des groupes d'utilisateurs et l’arbitrage de
conflits.
3-8- APPROCHE ECOSYSTEMIQUE DE LA PECHE ET DE L’AQUACULTURE
En réponse à l’échec des approches conventionnelles, un nombre important de scientifiques
revendiquent la mise en place d’une gestion ecosystémique de la pêche et de l’aquaculture
(Jennings, 2004). L’approche écosystémique de la pêche et de l’aquaculture a pour but de
prévoir, de concevoir et de gérer la pêche d’une manière qui réponde aux besoins et désirs
multiples des sociétés sans compromettre les possibilités pour les générations à venir de
profiter de tout l’éventail des biens et des services que procure le milieu aquatique (figure 15).
Les modalités relatives à la mise en place d’une approche ecosystémique au secteur des
pêches sont présentées en détail dans un rapport technique publie en 2003 par la FAO (Garcia
et al., 2003). L'application de l'approche écosystémique des pêches et de l'aquaculture en tant
que stratégie de développement du secteur contribue à la mise en œuvre des dispositions du
Code, assurant par là même la durabilité technique, écologique, économique et sociale du
secteur (FAO, 2011a).
32
Figure 15 : Passage d’une approche conventionnelle à une approche écosystémique de l’aquaculture (FAO, 2011).
Soto et al. (2008) a identifié trois principes majeurs comme orientations clés de l’approche
ecosystémique de l’aquaculture. Le premier principe consiste à ce que le développement
l’aquaculture et la gestion de l’activité devraient tenir compte de la gamme complète des
fonctions et des services des écosystèmes, et ne devraient pas menacer leur prestation durable
pour la société. Le deuxième principe vise à assurer que l’aquaculture doit améliorer le bien-
être humain et des possibilités équitables pour le développement et le partage équitable de ses
avantages pour toutes les parties intéressées concernées et particulièrement les plus
vulnérables. Le troisième principe reconnaît les interactions entre l’aquaculture et l’ensemble
du système et qu’elle doit être développée dans le contexte d’autres secteurs, politiques et
objectifs.
CHAPITRE 4 : AQUACULTURE ECOLOGIQUEMENT INTENSIVE (AEI) : UNE
VOIE POUR L’AMELIORATION DES PRODUCTIVITES PISCICOL ES.
4-1- PRINCIPE DE L’AQUACULTURE ECOLOGIQUEMENT INTENSIVE (AEI)
Selon Aubin et al. (2014), l’aquaculture écologiquement intensive est une aquaculture qui
s’appuie sur les processus et les fonctionnalités écologiques pour améliorer la productivité
piscicole et renforcer les services écosystémiques rendus. Les conséquences recherchées
portent sur une plus grande autonomie, une meilleure efficacité́ et une plus grande intégration
territoriale des systèmes aquacoles rendus. L’intensification écologique vise aussi le
développement durable des territoires et s’appuie sur une gestion de la biodiversité́ et la
33
valorisation des connaissances locales. Elle suppose et contribue à une amélioration de la
gouvernance territoriale. Il peut s’agir par exemple de substituer des intrants ou de contrôler
des rejets et de faire évoluer la conduite de l’exploitation pour optimiser les interactions dans
l’écosystème aquatique, en combinant diverses espèces et encore de développer
volontairement des services non marchands (MEA, 2011).
Selon Griffon (2013), la mise en œuvre d’une gestion écologiquement intensive implique des
efforts à la fois quantitatifs pour augmenter la productivité́ et qualitatifs en faveur de la qualité́
des produits tout en renforçant la production de services écosystémiques. , Ainsi, trois sous-
ensembles sont retenus (figure 16): les produits marchands, les services écosystémiques non
marchands correspondant à des aménités positives et les dis-services (Zhang et al., 2007).
Figure 16 : Schéma simplifié des liens entre flux et compartiments dans un système d’aquaculture écologiquement intensive (Griffon, 2013).
Le processus d’intensification écologique peut être structuré selon trois compartiments
(Griffon, 2013 ; Aubin et al., 2014 ).
4-1-1- Compartiment « écosystèmes ressources »
L’écosystème ressource correspond à une imbrication entre de multiples écosystèmes, qui
fournissent les ressources pour produire les services intrants (Leroux et al., 2008).
« L’écosystème ressource » est formé par plusieurs écosystèmes et recouvre les milieux, les
fonctionnalités et les ressources naturelles qui contribuent directement au système de
production ou indirectement via la production des intrants (Aubin et al., 2014). Les bassins
versants, par exemple, représentent un support physique de l’écosystème, qui conditionne la
34
qualité́ physico-chimique du milieu par ses caractéristiques géologiques et hydrologiques et
fournissent aussi les matières premières constitutives des intrants pour les systèmes d’élevage.
4-1-2- Compartiment « systèmes d’exploitation »
Les systèmes d’exploitation sont différents selon les espèces élevées et le type de système
utilisé (Hussenot et al., 1998, 2003 ; Blancheton et al., 2004 ; Crab et al., 2007). Ces systèmes
se distinguent également en fonction des modalités d’apport des ressources nutritives au sein
de la structure d’élevage. Les espèces choisies pour l’élevage et les productivités piscicoles
sont liées au système d’élevage (monoculture ou de polyculture), à la productivité primaire, à
la structure du réseau trophique, à l’utilisation des ressources naturelles ou des intrants
d’élevage.
Trois typologies de systèmes sont proposées (Edwards, 1993 ; Pemsl et al., 2006) :
- système extensif : en polyculture dont la productivité́ dépend beaucoup de la nature
des intrants, de l’assemblage des espèces et de la maitrise des facteurs physiques. La
polycultre consiste à associer plusieurs espèces dans des systèmes d’élevage extensifs
à semi-intensifs, de façon à occuper les différentes niches écologiques du milieu
aquatique pour optimiser la production (Billard, 2003) à travers la transformation des
déchets en ressources (Lightfoot et al., 1993).
- Semi intensif : il s’agit de systèmes de production de poissons à chaine alimentaire
courte avec un forçage possible de la chaine trophique par un apport de fertilisants.
- Intensif : par l’utilisation des d’aliments composés (Billard, 1980) et des technologies
complexes. La gestion des rejets induits par l’élevage est indispensable soit par
dilution des effluents (cages flottantes, élevage en circuit ouvert), soit par leur
traitement voire un recyclage complet de l’eau (circuit en eau recirculée).
4-1-3- Compartiment « écosystèmes récepteurs »
L’écosystème récepteur est défini comme étant le système qui bénéficie ou qui est impacté par
les outputs provenant du système d’exploitation. Il s’agit des produits (espèces piscicoles),
des services et bien positifs (ex. système agricole bénéficiant des effluents de pisciculture
comme amendement) ou des impacts négatifs (ex. les rejets de la pisciculture).
35
4-2- INTENSIFICATION ECOLOGIQUE DE LA PISCICULTURE INTEGREE
L’intensification écologique est définie comme le fait de s’appuyer sur les processus et les
fonctionnalités écologiques pour lutter contre les bio agresseurs, réduite les nuisances, mieux
valoriser les ressources rares et améliorer les services écologiques (Cirad, 2007).
L’intensification écologique de la pisciculture intégrée permet une utilisation efficiente des
fonctionnalités naturelles offertes par les écosystèmes (Chevassus-Au-Louis et Griffon, 2008).
La chaîne trophique mise en place, conduira à une production extensive complémentaire
d’animaux herbivores, détritivores, ou carnivores, diversifiant la production aquacole de
l’exploitation (Hussenot et al., 1998 ; Chopin et al., 2001 ; Neori et al., 2004 ; Hussenot,
2006) tout en minimisant les impacts sur l’environnement (Schneider et al., 2005)
(Figure 17).
Figure 17 : Concept du système intégré illustrant les flux de macronutriments (N et P) et identifiant les cinq modules possibles d’une aquaculture intensive intégrée (Schneider et al., 2005).
Les retenues de barrage sont des plans d’eau lentique continentaux, artificiels et à vocation
piscicole (Touchart et al., 2007). Le potentiel d’expansion de l'aquaculture extensive paraît
considérable. Les théories sur les stratégies de reproduction des populations aquatiques,
l’amplitude des fluctuations naturelles des populations sauvages, et les productions atteintes
dans certains élevages extensifs indiquent que les écosystèmes aquatiques pourraient
supporter des cheptels bien supérieurs à la biomasse moyenne des stocks sauvages (González,
1999). Le développement de systèmes aquacoles combinés constitue une voie
36
d’intensification écologique pertinente au niveau desdits milieux. Il s’agit d’associer un
élevage semi-intensif ou intensif confiné dans un volume restreint à une gestion extensive
traditionnelle de polyculture basée sur les opérations de repeuplement.
Le développement de systèmes d’élevage combinés en définissant des zones d’élevages
semi-intensifs ou intensifs (enclos ou cages flottantes) dans un plus vaste aqua-écosystème
géré de manière extensive, permet d’augmenter les productivités piscicoles.
L’aquaculture en cage est actuellement l’un des segments de la production mondiale aquacole
dont la croissance est la plus rapide et les prévisions indiquent que son potentiel de
développement est considérable (Halwart et al., 2009). Elle permet aux aquaculteurs
d’accéder à de nouvelles ressources aquatiques inexploitées et à des sites potentiels (Tacon et
Halwart, 2009).
Le choix de la culture intégrée avec des espèces de niveau trophique moins élevé s’explique
par le fait que les déchets d’une ou plusieurs catégories d’espèces. Des poissons à fort
potentiel zootechnique cultivés en cage peuvent être utilises comme intrants par une ou
plusieurs catégories d’espèces, dont les poissons phytoplanctonophages ou détritivores et / ou
les algues et les invertébrés benthiques tels que les annélides ou les crustacés (Tacon et
Halwart, 2009).
Le principe fondamental de ces systèmes combinés réside dans l’utilisation du pouvoir
épurateur de l’aqua- écosystème support recevant les effluents des zones d’élevage intensif
(Aubin et al., 2014). Cette combinaison permet une exploitation plus rationnelle de la capacité́
épuratrice des plans d’eau et retenues de barrage (Edwards, 1998).
Certains auteurs utilisent d’autres terminologies. On parle de l’aquaculture multitrophique
intégrée (AMTI). Dans le même sens d’idée, le terme “multi-trophique” signifie que les
espèces cultivées doivent faire partie de différents niveaux trophiques ou nutritionnels
(Chopin et Robinson, 2004; Chopin, 2006), par opposition à “polyculture” qui peut signifier,
par exemple, la culture de plusieurs espèces de poissons de même niveau trophique. Le terme
“intégrée” signifie que les espèces cultivées en sont reliées par le flux de nutriments et
d’énergie véhiculés par l’eau. Grâce à l’AIMTI, une partie de la nourriture considérée comme
perdue dans les monocultures de poissons est réutilisée et convertie pour la croissance
d’autres espèces à valeur commerciale (Figure 18).
37
Figure 18 : Modèle d’un système combiné d’aquaculture marine : Aquaculture Multi Trophique Intégrée (Garcia, 2012).
CHAPITRE 5 : MISE EN ŒUVRE DE L’INTENSIFICATION ECO LOGIQUE DES
SYSYTEMES AQUACOLES
La traduction des concepts et principes de l’approche en termes opérationnels constitue
notamment une des difficultés majeures à sa mise en place (Garcia et al., 2003). Les
processus recommandés pour l’élaboration et la mise en œuvre dudit plan de gestion sont
rapportés dans la figure ci-dessous (FAO, 2011).
Figure 19: Processus de la planification et la mise en œuvre de l’approche écosystémique de l’aquaculture ( FAO, 2011).
38
Dans l’approche écosystémique, les plans de gestion des pêcheries ont pour finalité
d’atteindre les objectifs opérationnels et les indicateurs qui ont été identifiés, afin de
répondre aux besoins et aux attentes de toutes les parties prenantes légitimes tout en tenant
compte des connaissances et des incertitudes relatives aux composantes biotiques, abiotiques
et humaines des écosystèmes et de leurs interactions (De Young et al., 2010). Ainsi, les
processus de l’élaboration desdits plans de gestion repose sur l’identification et la priorisation
dans une première phase des principaux problèmes au niveau des pêcheries. Dans une
seconde étape, les problèmes identifiés sont traduits en un ensemble d’objectifs opérationnels
à atteindre. Pour cela, un plan de mise en œuvre est établi et puis appliqué selon les
échéanciers arrêtés. Les indicateurs sont indispensables à différents niveaux et étapes et
devraient être définis pour les buts, objectifs et processus propres à la politique et à la mise en
œuvre du plan de gestion des pêcheries (De Young et al., 2010).
Selon les directives techniques élaborées par la FAO en 2011, les principaux éléments à
prendre en considération pour la mise en application de l’approche écosystémique des pêches
et de la production aquacole sont les suivants :
• intégrer les parties prenantes à toutes les étapes d’élaboration des plans de gestion de
la pêcherie ;
• prendre en compte l’ensemble des composantes clés du système aquacole, notamment
ses dimensions écologique, sociale et économique, y compris également les facteurs
externes tels que l’évolution du marché, les changements climatiques, les
perturbations de l’environnement, etc ;
• se baser sur les résultats scientifiques les plus pertinentes lors de la prise de décisions
et mettre en réseau les chercheurs pour apporter appui aux gestionnaires des
pêcheries ;
• mettre en place des tableaux de bord pour le suivi de la performance et de l’état de
l’achèvement des objectifs ;
• mettre en œuvre la maitrise intégrée des modifications et la recommandation d’actions
préventives en anticipation de problèmes éventuels.
39
PARTIE II : FREINS ET BARRIERES PERCUS PAR LES CONSOMMATEURS VIS-A-VIS DES POISSONS D’EAU DOUCE.
40
1- INTRODUCTION
Les produits halieutiques sont des sources de protéines et d’acides gras polyinsaturés (AGPI)
très précieuses pour l’équilibre nutritionnel et la santé (Adams et Standridge, 2006;
Mozaffarian et Rimm, 2006 ; Lund et Kampman, 2008 ; Pieniak et al., 2008 ; Wall et al.,
2010). Dans plusieurs pays, des stratégies nationales ont été mises en œuvre pour promouvoir
et augmenter la consommation de poisson par habitant. Au Maroc, l’Etat a fixé comme
objectif d’atteindre un niveau de consommation de 16 kg/habitant /an à l’horizon 2020. Cette
dernière est considérée dans le monde parmi les secteurs qui ont connu une forte croissance
pour l’approvisionnement des populations en protéines animales au cours des dernières
décennies (FAO, 2012 a). En 2010, les poissons d'eau douce dominent la production mondiale
de l'aquaculture (56,4 %, 33,7 millions de tonnes). Cette production contribue de manière
significative au développement économique et à la sécurité alimentaire dans de nombreuses
régions rurales. Dans certaines régions, les poissons d'eau douce représentent une source
essentielle d’approvisionnement en protéines animales de haute qualité et qui sont vendus à
des prix abordables. A l’échelle nationale, ces produits piscicoles peuvent contribuer
significativement à la sécurité alimentaire et éventuellement se positionner au niveau du
marché de l’agroalimentaire étant donné que les poissons d’eau douce peuvent être
commercialisés à des prix concurrentiels relativement aux autres sources de protéines
animales et s’apprêtent facilement à la transformation.
Cependant, et à l’état actuel, ces produits souffrent d’une faible notoriété sur le marché
national et restent méconnus chez une majorité des consommateurs marocains. Cette attitude
peut être expliquée par le fait que la consommation des poissons d’eau douce se heurte à des
barrières et à des freins de différentes natures. Shepherd et Sparks (1994) ont classé les
facteurs qui ont une influence sur le choix des consommateurs des produits alimentaires en
trois grandes catégories: les produits (par exemple, la saveur, la texture et le goût), l'individu
(par exemple, les attitudes, les valeurs, les perceptions) et l'environnement (par exemple, les
traditions, la culture).
De nombreux travaux ont étudié les freins et les obstacles liés à la consommation de poissons.
La faible consommation de poisson pourrait être liée à des facteurs socio économiques et
culturels, à la disponibilité de la ressource, à la difficulté d’approvisionnement et de
conditionnement, à des attributs physiques et sensoriels du produit (arêtes, odorat, le goût,
41
etc.), à la préparation culinaire, aux prix élevés du poisson, à l’incertitude sur la fraicheur et la
qualité des produits vendus et au manque de connaissance sur les produits halieutiques
(Shepherd, 1999, 2002 ; Juhl et Poulsen, 2000 ; Leek et al., 2000 ; Myrland et al., 2000 ;
Trondsen et al., 2003 ; Olsen, 2003, 2007 ; Honkanen et al., 2005 ; Scholderer et Grunert,
2005 ; Verbeke et Vackier, 2005 ; Nørgaard et al., 2007 ; Pieniak et al., 2007, 2010 ; Tuu et
al., 2008).
L’objectif de cette étude qualitative est d’analyser la nature des freins à la consommation de
poissons d’eau douce et d’identifier les facteurs sous-jacents permettant de comprendre les
voies qui peuvent faciliter ou entraver une augmentation future de la consommation de
poisson d'eau douce au Maroc.
2- MATERIEL ET METHODES
2-1- Déroulement de l’enquête
L’enquête a visé une population ayant déjà une expérience de consommation et de
manipulation de poissons d’eau douce au niveau de quatre régions administratives du Maroc,
à savoir Meknès Tafilalt, Tadla-Azilal, Rabat Salé Zemmour Zaër et Casablanca. Lesdites
régions sont considérées parmi les plus importantes en matière de commercialisation des
produits d’eau douce (HCEFLCD, 2006). Un échantillon de 220 ménages a été sélectionné.
L’échantillon est stratifié de façon à fournir une représentation adéquate des milieux urbain et
rural. La moitié des enquêtés proviennent du milieu urbain et l’autre moitié du milieu rural.
Les enquêtes ont été effectuées au niveau des pêcheries et au niveau des points de vente
(poissonneries locales et supermarchés). Le questionnaire a été conçu pour obtenir des
informations sur les obstacles affectant la décision d'achat des poissons d'eau douce. Les
consommateurs ont été informés que l’enquête concerne uniquement les poissons d'eau douce.
Les freins et les barrières rapportés au niveau du questionnaire portent sur les items suivants :
le goût, l'odeur, la texture, les arêtes, l'apparence, la difficulté de la préparation, la
disponibilité, la conservation, le prix, le lieu d’achat, la fraîcheur et le manque de
connaissances sur les poissons d’eau douce. Ces 12 items ont été identifiés à partir de la revue
de la littérature décrite ci-dessus. Les participants ont répondu à tous les éléments à l'aide
d'une échelle de Likert allant de 1 « ne m’influence pas du tout » à 5 « m’influence
beaucoup ». Les scores moyens ont été calculés pour chacun des attributs et utilisés pour
déterminer l'ordre de classement. Les scores les plus élevés correspondent aux freins les plus
importants.
42
2-2- Analyse statistique
L'analyse des données a été réalisée en deux parties, la première partie a concerné la
description des données (fréquences, pourcentage, pourcentage cumulé, écart type et la
variance). La deuxième partie a porté sur l’analyse factorielle exploratoire (AFE). L’objectif
de cette analyse est d’arriver à une conceptualisation parcimonieuse de traits latents en
déterminant le nombre et la nature d’un ensemble restreint de facteurs expliquant les réseaux
de corrélation parmi un ensemble de variables (Fabrigar et al., 1999).En d’autres termes,
l’AFE a été conduite afin de regrouper les variables d’échelle de Likert en un modèle de
similitudes de profil permettant de réduire l'ensemble des variables en des groupes plus
gérables, tout en conservant autant que possible de l'original des variables prédictives
(Norusis, 2008). L'identification d'une relation structurelle entre les variables peut être utilisée
comme un élément clé de la stratégie marketing.
Avant de procéder à cette analyse factorielle, nous avons utilisé le test de sphéricité de
Bartlett pour tester si les corrélations entre les 12 items sont statistiquement significatives. Le
test de sphéricité de Bartlett permet de vérifier l’hypothèse nulle selon laquelle la matrice des
corrélations serait une matrice identité, ce qui suppose l’absence de corrélation entre les items.
Si le score du test est élevé et que le seuil de significativité est proche de 0, l’hypothèse nulle
signalant ainsi qu’il existe des corrélations inter-items (Jolibert et Jourdan, 2006). Un
deuxième test, celui de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO) a été également utilisé. Il permet de
comparer les grandeurs des coefficients de corrélation observés par rapport à l’importance des
coefficients de corrélation partielles. Plus la valeur de l’indice est élevée, plus l’analyse
factorielle est justifiée dans la mesure où les corrélations entre paires de variables sont
expliquées par l’ajout d’autres variables ce qui suppose l’existence de facteurs communs. Des
valeurs inférieures à 0.5 de cet indice indiquent que les corrélations entre paires de variables
ne peuvent pas être expliquées par d’autres variables et que les données ne sont pas
factorisables (Malhotra, 2007). L’indice alpha de Cronbach a été utilisé pour évaluer le degré
de fiabilité des échelles de mesure du questionnaire (Gavard-Perret et al., 2008). Ainsi une
analyse factorielle en composante principale avec rotation orthogonale (Varimax) a été
conduite. La rotation Varimax a été utilisée pour optimiser les saturations ou loadings dans
chaque composante en maximisant les écarts entre saturations (Jolibert et Jourdan, 2006). Le
seuil pour conserver les saturations est 0,30 (Comrey et Lee, 1992). Toutes les analyses
statistiques ont été réalisées avec le logiciel SPSS version 11,5.
43
3- RESULTATS
3-1- Caractéristiques de l’échantillon
L’échantillon total était composé de 220 personnes. Le tableau 2 rapporte les caractéristiques
socio-démographiques de l’échantillon interrogé portant sur l’âge, le sexe, la résidence, le
niveau d’éducation et le statut social. L’échantillon est composé de 121 femmes et 99
hommes. La classe d’âge la plus importante au niveau de l’échantillon est supérieure à 50 ans.
52,7% des répondants ont été des enfants.
Tableau 2: Caractéristiques socio-démographiques de l’échantillon interrogé.
Sexe Masculin (%) 55 Niveau d’éducation < Bac (%) 49,5
Feminin (%) 45 Bac (%) 27,7
Âge <30 ans (%) 15,9 > Bac (%) 22,7
30-50 ans (%) 32,7 Statut social Célibataire (%) 25,0
> 50 ans (%) 51,4 Marié (%) 22,3
Residence Urbain (%) 50 Avec enfants (%) 52,7
Rural (%) 50
3-2- Analyse factorielle
Le goût constitue le principal frein à la consommation de poissons d'eau douce avec une
moyenne de 4,85 (tableau 3), suivi par les difficultés liées à la disponibilité de ces produits au
niveau du marché, à la présence des arêtes et à son odeur désagréable. Ces trois facteurs
présentent une moyenne supérieure à 4,21. La variable portant sur la difficulté de préparation
du poisson d’eau douce est perçue moins influente que les quatre premiers freins énumérés
précédemment avec une moyenne de 4,02.
Les variables « le lieu d’achat », « la conservation », « le prix » et « la texture » sont perçues
comme neutre, avec une moyenne comprise entre 2,75 et 3,31. Les répondants ont jugé que
les deux variables « Apparence » et « Fraicheur » n’influencent pas leur acte d’achat des
poissons d’eau douce. Le manque de connaissances sur les poissons d'eau douce n’est pas
perçu comme pas un obstacle.
44
Tableau 3 : Classement des freins à la consommation de poissons d’eau douce.
Freins Moyenne* Ecart type Variance
Goût 4,85 0,34 0,12
Disponibilité 4,56 0,68 0,47
Arêtes 4,39 0,70 0,50
Odeur 4,38 0,71 0,51
Diffculté de préparation 4,02 1,13 1,29
Lieu 3,31 1,01 1,04
Conservation 3,18 1,38 1,92
Prix 3,15 1,35 1,82
Texture 2,75 1,20 1,45
Apparence 2,40 0,97 0,94
Fraicheur 2,37 1,20 1,44
Manque de connaissance sur les poisons d’eau douce
1,54 0,89 0,79
*1,00 – 1,80 correspond à « ne m’influence pas du tout » ; 1,81 – 2,6 correspond à « ne m’influence pas» ; 2,61 – 3,40 correspond à « Neutre » ; 3,41 – 4,20 correspond à « m’influence» ; 4,21 – 5,00 correspond à « m’influence beaucoup».
Le test KMO est de 0,754 et la signification statistique du test de Bartlett est de 0,0000 ce qui
indique que la matrice des données est factorisable (tableau 4).
Tableau 4 : Indice KMO et test de Bartlett.
KMO 0,754
Test de sphéricité de Bartlett Khi-deux approximé 1626,13
Signification de Bartlett 0,000
Le pourcentage de variance expliquée par chaque dimension est présenté dans le tableau 5. Il
présente également les coefficients de saturation obtenus par l'analyse factorielle en facteurs
communs et spécifiques avec rotation varimax des 12 items par ordre d’importance. D’après
les résultats obtenus, 71,04% de la variance totale peut être expliquée par trois composantes :
45
- La première composante représente 28,54 % de la variance, regroupant les cinq
variables suivantes : l’odeur, les arêtes, la texture, le gout et l’apparence. La majorité
de ces items portent sur des attributs sensoriels et physiques du poisson. Ce facteur
nous l’avons nommé “Freins sensoriels”.
- La deuxième composante représente 22,83% de la variance, regroupant les trois
variables suivantes : difficulté de préparation, disponibilité et conservation. Ces items
portent sur des aspects liés à la praticité et à la manipulation du poisson. Ce facteur
nous l’avons nommé “Commodité et praticité”.
- La troisième composante représente 19,65% de la variance, regroupant les trois
variables suivantes: place, fraicheur et le manque de connaissances sur les poissons
d’eau douce. Ces items portent sur des aspects liés à la qualité. Ce facteur nous l’avons
nommé “Qualité”.
Les coefficients Alpha de Cronbach calculés pour les trois facteurs sont respectivement 0,827,
0,898 et 0,890. Ces valeurs sont supérieures à la valeur 0,7 recommandé par Nunnally (1967).
Tableau 5 : Coefficients de saturation obtenus par l'analyse factorielle en facteurs communs et spécifiques avec rotation varimax des 12 items du questionnaire.
Facteurs Variables Extraction Saturations Extraction sommes des carrés des facteurs retenus
% de la variance
% Cumulé
Freins sensoriels (α=0.827)
1. Odeur
2. Arêtes
3. Texture
4. Goût
5. Apparence
0,786
0,754
0,664
0,643
0,514
0,884
0,864
0,814
0,798
0,716
3,426 28,548 28,548
Commodité et praticité (α=0,898)
1, Difficulté de préparation
2, Disponibilité
3, Conservation
0,911
0,875
0,867
0,951
0,935
0,929
2,741 22,839 51,388
Qualité
(α= 0,890)
1, Fraicheur
2, Lieu
3, Manque de connaissance sur les poisons d’eau douce
0,883
0,833
0,760
0,939
0,911
0,869
2,359 19,656 71,044
Le graphique des valeurs propres (figure 20) confirme que les trois premiers facteurs sont
suffisants pour avoir une compréhension claire des freins à la consommation de poissons
46
d’eau douce. On peut voir qu’après la troisième dimension, la pente de la courbe devient
pratiquement nulle.
Figure 20: Graphique de valeurs propres.
La figure 21 illustre spatialement le diagramme des facteurs après rotation,
Figure 21 : Diagramme des facteurs dans l’espace après rotation.
47
4- DISCUSSION
Les résultats de l'enquête indiquent que le goût, l'odeur et les arêtes constituent des freins
majeurs à la consommation de poissons d'eau douce. Les odeurs nauséabondes de la vase
provenant du milieu aquacole peuvent causer un goût désagréable à la chair du poisson
(Tucker, 2000 ; Papp, 2008). Selon Vallod et al. (2007) le goût de vase communément appelé́
le « Off-flavour », représente l'un des problèmes économiques les plus importants rencontrés
dans l'aquaculture continentale. Cette problématique peut entraîner une réduction importante
de la consommation des produits ou les rendre impropres à la vente. Cette saveur de mauvais
goût est due à l'absorption de substances tels que la géosmine et le 2-méthylisobornéol (MIB)
(Farmer et coll, 1995 ; Howgate, 2004 ; Robin, 2006). Lorsqu'elles sont présentes dans l'eau,
ces substances s'accumulent dans les graisses des poissons (Tucker, 2000; Schrader et
Rimando, 2003). Ces substances sont issues du métabolisme de quelques bactéries
actinomycètes odoriférantes et d’algues bleu-vertes qui les excrètent pendant leur croissance
et contaminent les eaux lorsque les conditions leur sont favorables. Un milieu aquacole riche
en matière organique stimule la croissance et le développement de ces organismes (Whitfield,
1999). Les températures élevées accélèrent également leur prolifération (Morin, 2012).
Sans surprise, les arêtes ont été perçues comme un obstacle par la plupart des répondants,
Plusieurs études ont indiqué que les arêtes sont considérées comme l'un des principaux freins
à la consommation de poisson, en particulier pour les enfants (Nielsen et al., 1997 ; Verbeke
et Vackier, 2005 ; Brunso et al., 2008). Certaines espèces de poissons d’eau douce tels que le
gardon, les carpes et les barbeaux ont des os intermusculaires fins ou présentent des arêtes
intramusculaires en “Y”. Ces arêtes minuscules et fines sont difficiles à enlever et sont
indiscernables chez le consommateur (Gjedrem, 2008).
La taille commerciale des poissons est un élément essentiel pour éviter le problème des arêtes.
Pour les carpes argentées par exemple, des spécimens d’un poids supérieur à 2 kg sont
généralement plus appréciés par le consommateur.
Il n'est pas surprenant de constater que la décision d'acheter du poisson d'eau douce est
souvent influencée par la disponibilité du poisson sur le marché. Au Maroc, les structures de
production, de transformation, de distribution et de commercialisation particulièrement en
milieu rural sont inexistantes ou peu développées (Naji, 2003).
De nombreux répondants ont indiqué dans l'enquête que la "Difficulté de préparation"
constitue un frein important à la consommation de poissons d’eau douce. Des études
48
antérieurs sur le comportement des consommateurs vis-à-vis des produits de la pêche ont
confirmé que la manipulation, le nettoyage et la préparation culinaire du poisson sont jugés
généralement compliqués, trop longues et peu agréables (Olsen, 2003 ; Verbeke et Vackier,
2005 ; Beck, 2007 ; Martinsdóttir et al., 2008).
La modification des facteurs sociaux tels que la participation croissante des femmes à la vie
active, la fragmentation des repas dans les ménages et la diminution généralisée de la taille
moyenne des familles rend préférable de disposer de repas simples, faciles à cuisiner et prêts à
manger. Au Maroc, la demande de produits de consommation prêts à l’emploi augmentera en
raison de l'émergence des supermarchés et de la restauration rapide au niveau des grandes
villes. Des produits halieutiques plus faciles et plus rapides à préparer commencent à prendre
des parts de marché: produits nettoyés, vidés, prédécoupés et sans arrêtes. Selon Brunso et al.
(2008), un style de vie occupé limitera le temps disponible pour préparer des plats à base de
poisson même pour les passionnés de la cuisine, et peut constituer un facteur limitant à la
consommation de poisson.
Les résultats ont montré que les lieux de vente et les conditions de conservation des poissons
d’eau douce ont été classés respectivement 5ème et 6ème obstacle par les répondants. Au Maroc,
les poissonneries traditionnelles sont les endroits les plus communs pour acheter du poisson.
En raison des défaillances au niveau des circuits de distribution et la non maîtrise de la chaîne
de froid particulièrement dans les zones rurales, les poissons d’eau douce mis en vente sont
perçus de mauvaise qualité et d’une fraîcheur non garantie.
Par contre, il est étonnant de constater, que malgré le fait que les poissons d’eau douce sont
vendus à des prix relativement bas par rapport aux poissons marins, le prix a été signalé
comme étant un obstacle à la consommation. Généralement, Le poisson est perçu comme
léger et facile à digérer. Certains consommateurs se sentent le besoin de consommer des
rations importantes de poissons pour atteindre la satiété et par conséquent, cela se répercute
sur le cout du repas qui est jugé psychologiquement élevé (Brunso et al., 2008).
Les consommateurs associent également à la plupart des poissons d'eau douce une mauvaise
texture des muscles. Selon Rasmussen (2001), une chair molle réduit souvent l'acceptabilité
par le consommateur. La texture de la chair de poisson est influencée par plusieurs facteurs
tels que l’espèce, l'âge et la taille des poissons, la teneur en graisse, la teneur en protéines, et
le stress avant l'abattage (Coppes et al., 2002 ; Kristoffersen et al., 2006 ; Mørkøre et al.,
2009).
49
Selon la présente étude, «l'apparence», la «fraîcheur» et le «manque de connaissances sur les
poissons d'eau douce ne sont pas perçus comme des obstacles à la consommation. Cependant,
plusieurs études ont montré que ces variables ont une influence importante sur la décision
d'achat des consommateurs. Les attributs liés à l’apparence notamment la taille, la forme et la
couleur peuvent influencer la perception du consommateur vis-à-vis des produits piscicoles.
Selon Alasalvar et al. (2011), la fraîcheur est l’indicateur de la qualité des produits piscicoles
le plus important. Elle est fortement influencée par les conditions pré-récoltes et les pratiques
de manipulation post-récoltes (Lougovois et Kyrana, 2005 ; Hyldig et al., 2007).
Les résultats de l’analyse factorielle font ressortir une typologie des barrières à la
consommation de poissons d’eau douce qui sont structurés en trois sous facteurs sous jacents :
le premier « Freins sensoriels » comporte des attributs intrinsèques aux poissons d’eau douce,
le deuxième “Commodité et praticité” faisant référence aux aspects d’achat, de manipulation
et de préparation, et le troisième facteur “Qualité” comporte des attributs se rapportant aux
aspects liés à la qualité perçue.
La plupart des enquêtés ont révélé que les poissons d'eau douce ont généralement un goût de
vase, une mauvaise texture, un aspect désagréable et comporte de nombreuses arêtes. Des
efforts de transformation et de traitement des poissons d’eau douce, particulièrement pour les
produits issus de l’aquaculture, s’avère indispensable pour répondre aux exigences et aux
attentes des consommateurs (Laamiri et al., 2014a). La composante liée à la praticité est
également un axe majeur pour la promotion de ces produits halieutiques. Des études
antérieures ont étudié l’impact de la commodité et la praticité sur le comportement et les
attitudes des consommateurs vis-à-vis des produits de la pêche (Candel, 2001 ; Jaeger et
Meiselman, 2004 ; Scholderer et Grunert, 2005 ; Mahon et al., 2006). Selon Buckley et al.
(2007), la difficulté de préparation des poissons rebute les consommateurs et peut constituer
un facteur limitant pour l’achat de ces produits. La praticité est associée à la réduction de
l'effort, du temps et / ou de compétences pour l’approvisionnement et les préparations
culinaires. La praticité ne concerne pas uniquement la facilité de préparation, mais aussi la
simplicité de l’acte d’achat, de consommation et de nettoyage (Jaeger et Meiselman, 2004 ;
Grunert, 2005).
La dernière composante identifiée dans cette étude concerne les aspects liés à la qualité. Il
s'agit de trois variables: le lieu de vente, la fraîcheur et le manque de connaissances sur les
poissons d'eau douce. Au Maroc, les consommateurs ne connaissent pas suffisamment les
espèces proposées pour profiter de la diversité́ de l’offre et se tournent le plus souvent vers
50
des produits connus. Ils préfèrent généralement les poissons marins que les poissons d'eau
douce en raison de leur familiarité avec les produits de la mer. Ces derniers sont considérés
comme étant de meilleure qualité relativement aux poissons d'eau douce. Le manque de
connaissances des consommateurs vis à vis des produits piscicoles leur rend également
incapable de juger de l’état de fraicheur des poissons sur la base d’un examen organoleptique
du produit. Une information claire et visible sur les espèces de poissons, des méthodes de
cuisson, et la façon d'évaluer la qualité du poisson pourrait contribuer à augmenter leurs
achats pour les différentes espèces de poissons (Martinsdóttir et al., 2008).
5- CONCLUSION
Ce chapitre a mis en évidence un certain nombre d’éléments clés qui contribuent à la
compréhension de l'attitude des consommateurs vis-à-vis des poissons d'eau douce. Les
résultats obtenus pourraient être utilisés pour guider et développer des actions à mettre en
œuvre pour la promotion de la consommation des produits halieutiques au Maroc. L’analyse
des données recueillies nous a permise d’identifier trois éventuels axes d’intervention pour
que les poissons d’eau douce soient mieux appréciés et davantage consommés par la
population. Dans ce cadre, il faut éventuellement améliorer les aspects sensoriels de ces
produits, se focaliser sur la praticité et la commodité et assurer leur qualité. Le développement
de la pêche et de l'aquaculture continentales nécessite, entre autres, une stratégie marketing
efficace. Les pêcheurs et les aquaculteurs, au-delà des difficultés propres à l’action de pêche et de
l’élevage, doivent s’efforcer de valoriser au mieux les produits commercialisés en répondant au
maximum aux attentes des consommateurs. L’émergence de nouveaux débouchés et de nouveaux
marchés est étroitement liée à la capacité d’innovation des producteurs piscicoles et à leur
aptitude à améliorer toutes les composantes de la filière afin de répondre aux mieux aux
exigences et aux attentes des consommateurs.
51
PARTIE III : IDENTIFICATION DE SITES PROPICES AU DEVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE MULTI-TROPHIQUE INTEGREE DANS LES EAUX CONTIENTALES AU MAROC
52
1- INTRODUCTION
L’élevage de poissons d’eau douce connaît actuellement un développement considérable dans
de nombreux pays du monde. Au cours des trente dernières années, la production aquacole
continentale mondiale est passée de 3,5 millions de tonnes en 1970 à plus de 44 millions de
tonnes en 2011, soit plus de 70 % de la production mondiale de l’aquaculture (FAO, 2012 a).
Le Maroc renferme des potentialités pour le développement du secteur de la pisciculture
continentale, représentées par un réseau hydrographique riche et diversifié et un climat varié
selon les régions, ce qui a permis l’acclimatation d’une trentaine d’espèces d’eau douce,
parmi celles-ci des espèces d’intérêt aquacole telles que la truite arc en ciel, la carpe et le
tilapia. Actuellement, la production piscicole, estimée à 15000 tonnes, est représentée
essentiellement par la pêche basée sur l’aquaculture au niveau des retenues de barrage.
Cependant, et malgré les potentialités offertes, le secteur privé n’a pas manifesté son intérêt
pour ce créneau puisque la production des fermes aquacoles de toutes espèces confondues ne
dépasse pas les 600 tonnes. Plusieurs facteurs expliquent cet état de fait, en l’occurrence le
manque de mécanisme incitatif de financement, le manque d’expertise et de savoir-faire et
surtout la lourdeur de l’investissement initial pour la mise en place d’une station aquacole.
Devant une telle situation, il est plus facile d’intégrer l’élevage de poissons dans les
infrastructures hydro agricoles déjà existantes. Selon Gowing (2010), les infrastructures hydro
agricoles sont segmentés en quatre sous systèmes : « Source d’eau » telles que les retenues de
barrage, « Distribution de l’eau » tels que les canaux d’irrigation, « usage d’eau » tels que les
plans d’eau et puis le sous système « drainage de l’eau » tels que les canaux de drainage.
Ces infrastructures hydriques représentent un milieu favorable pour l’élevage de poissons
d’eau douce. Le potentiel d’expansion de l'aquaculture extensive paraît considérable et
pourraient supporter des cheptels bien supérieurs à la biomasse moyenne des stocks sauvages
(Laxe, 1999).
L’aquaculture Multi trophique intégrée constitue une voie d’intensification écologique
pertinente au niveau desdits milieux. Le terme “multi-trophique” signifie que les espèces
cultivées doivent faire partie de différents niveaux trophiques ou nutritionnels (Chopin et
Robinson, 2004 ; Chopin, 2006). Le terme “intégrée” signifie que les espèces sont reliées par
le flux de nutriments par l’eau (Lander et al., 2004 , Neori et al., 2004).
Cette forme d’aquaculture peut être réalisée à travers des systèmes et des techniques simples
(polyculture extensive ou semi-intensive), nécessitant peu d’investissements (utilisation des
53
structures existantes, limitation des intrants) et surtout également peu d’expertise et de
spécialisation en la matière. Elle peut être également réalisée par l’association d’un élevage
semi-intensif ou intensif confiné dans un volume restreint à une gestion extensive
traditionnelle de polyculture basée sur les opérations de repeuplement. Le développement de
systèmes d’élevage combinés en définissant des zones d’élevages semi-intensifs ou intensifs
(enclos ou cages flottantes) dans un plus vaste aqua-écosystème géré́ de manière extensive,
permet d’augmenter les productivités piscicoles (Aubin et al., 2014). La production intensive
serait ciblée sur des espèces à haute valeur économique tels que le black bass (Micropterus
salmoides) ou le sandre (Stezostedion lucioperca) ou sur des espèces à fort potentiel
zootechnique tels que la truite arc en ciel (Oncorhynchus mykiss) ou le tilapia (Oerochromis
niloticus). Le principe fondamental de ces systèmes combinés réside dans l’exploitation
rationnelle de la capacité́ épuratrice de l’aqua- écosystème support recevant les effluents des
zones d’élevage intensif (Edwards, 1998).
Des études ont montré que l'utilisation des systèmes intégrés influencent positivement les
revenus des agriculteurs ainsi que la durabilité des cultures (Bacon et al., 1993 ; Hopkins et
Bowman, 1993 ; Lightfoot et al., 1993 ; Olsen et al., 1993 ; Hosetti et Frost, 1995 ; Shereif et
al., 1995 ; Mosher, 1996 ; Dalsgaard et Oficial, 1997 ; Devendra, 1997 ; Duong et al., 1998 ;
Edwards, 1998 ; McMurtry et al., 1997 ; Fernando et Halwart, 2001 ; Prein, 2002 ; McIntosh
et Fitzsimmons, 2003). Aussi, et dans une perspective environnementale, ces systèmes
pourront contribuer également à l’amélioration des productions agricoles (Bacon et al., 1993;
Prinsloo et Schoonbee, 1993 ; Haylor, 1994 ; Kestemond, 1995 ; Williams, 1997 ; Edwards,
1998 ; Pullin, 1998 ; Dalsgaard et Prein, 1999 ; Gomiero et al., 1999 ; FAO, 2000 ; Fernando
et Halwart, 2000 ; Ingram et al., 2000 ; Jamu et Piedrahita, 2002 ; Prein, 2002 ; Brugère,
2006a). Cette intégration permet également une diminution de la dépendance aux engrais
chimiques (Fernando et Halwart, 2000). Les boues des étangs d'aquaculture peuvent
également constituer un intrant pour fertiliser les cultures agricoles (Hosetti et de Frost, 1995 ;
Alibes, 2001 ; Muendo, 2006).
L’aquaculture Multi-trophique intégrée constitue une voie pertinente pour le développement
de la pisciculture continentale au Maroc à travers l’intensification écologique des milieux
aquatiques. La présente étude a pour objectif l’identification des sites propices au
développement de ce type d’aquaculture en eau douce à travers la conjugaison de variables
liées à l’espèce de poissons, à ses exigences en terme de température des eaux, au type du
milieu aquatique et aux infrastructures hydro agricoles existants.
54
2- MATERIEL ET METHODES
L’identification des sites propices au développement de la pisciculture en eau douce dépend
de plusieurs facteurs liés aux caractéristiques environnementales du milieu, aux exigences
liées à la biologie de l’espèce et à la technique aquacole envisagée.
La base de données utilisée au cours de ce travail rassemble des données brutes
complémentaires de différentes sources et nature. Elles décrivent des aspects différents de
l’aquaculture. De plus, des cartes thématiques, des produits de synthèse et des couches
d’informations élaborées ont été exploitées pour identifier les sites propices pour
l’aquaculture continentale sur tout le territoire du Maroc.
Ainsi, des cartes thématiques portant sur les différents systèmes d’irrigation existants ont été
utilisées. Selon Gowing (2010), ces systèmes d’irrigation sont structurés en quatre sous-
systèmes fonctionnels à savoir: source d’eau, distribution de l’eau, usage de l’eau et drainage
de l’eau (Tableau 6).
Tableau 6 : Composantes principales d’un système d’irrigation formel (Gowing, 2010).
Sous système Niche
Source d’eau • Retenue de barrage
Débit de l’eau • Canaux primaires • Canaux secondaires
Usage de l’eau • Etangs
Evacuation de l’eau • Drains primaires
Une base de données relative à la vocation des retenues de barrage, à l’historique des
opérations de repeuplement dans les différents milieux et à la classification des eaux froides et
chaudes a été également utilisée pour illustrer chaque facteur (Tableau 7).
55
Tableau 7 : Base de données utilisée pour l’identification des sites propices à la pisciculture.
Données Source
Carte des grands bassins versants HCEFLCD, 2014
Carte des retenues de barrage HCEFLCD, 2006
Cartes des lacs naturels HCEFLCD, 2006
Carte des cours d’eau à salmonidés HCEFLCD, 2006
Retenues de barrage pour l’eau potable MCE, 2014
Retenues de barrage pour l’irrigation MCE, 2014
Classification des eaux piscicoles HCEFLCD, 2006
Carte des canaux d’irrigation et de drainage des périmètres irrigués MAPM, 2012
Le traitement de la donnée brute a été réalisé avec le logiciel ArcGIS 9,2 et a permis de
produire une information structurée, géoréférencée, en complémentarité avec les autres
composantes de la base de données. Les données de sorties consistent à l’identification des
sites propices pour le développement de l’élevage des poissons d’eau froide ou d’eau chaude,
ainsi que les techniques d’élevage adaptées pour chaque espace identifié (Figure III. 1).
BDG : Base de données géoréférencée
Figure 22 : Méthodologie suivie pour l’identification des sites propices à la pisciculture.
56
Les deux conditions suivantes ont été prises en considération pour l’identification des sites
propices pour l’aquaculture : i) les sites réservés aux élevages en cage sont limités aux
retenues de barrage dont l’eau est destinée à l’irrigation. ii) Les retenues de barrage à vocation
de réserve potable et les lacs naturels sont réservés uniquement à l’aquaculture extensive
basée sur les opérations de repeuplement, étant donné que ces derniers sont des écosystèmes
fragiles et leur vocation peut être perturbée par les activités aquacoles.
3- RESULTATS
Les différentes composantes du système d’irrigation formel constituent des milieux
appropriées pour l’aquaculture continentale (figure 23). Le sous système « Source d’eau »
représenté par les retenues de barrage représente un milieu favorable pour la culture des
espèces d’eau froide et des espèces d’eau chaude. On distingue deux types de retenues de
barrage selon leur vocation : les retenues de barrage à vocation eau potable et les retenues de
barrage d’irrigation. Ces dernières sont propices pour l’aquaculture en cage en semi intensif
ou en intensif. Le deuxième sous système « Usage d’eau », représenté principalement par les
plans d’eau du Moyen Atlas, constitue également des sites propices pour l’aquaculture. Les
sous systèmes « Débit de l’eau » et «Evacuation de l’eau » sont plus adaptés à la culture des
espèces herbivores qui permettent la le nettoyage des canaux des végétations.
Concernant les milieux aquatiques naturels, les lacs naturels et les cours d’eau à salmonidés
constituent des parcours de pêche sportive d’excellence et nécessitent des opérations
continues de repeuplement en espèces appropriées pour leurs mises en valeur piscicole.
57
Figure 23 : Milieux aquatiques propices pour l’aquaculture continentale.
58
La figure 24 illustre les espaces appropriés pour le développement de l’élevage des
salmonidés. Les milieux propices pour les opérations de repeuplement sont les cours d’eau du
Moyen Atlas, du Rif et du Haut Atlas. Ces opérations permettent principalement de
développer la pêche de loisir ou le tourisme lié à la pêche. Quant à la pisciculture de
production, elle peut être développée en amont desdits cours d’eau ou au niveau des plans
d’eau concentrés principalement au Moyen Atlas.
Figure 24 : Sites propices pour la salmoniculture.
Les cyprinidés peuvent être cultivés dans la plupart des milieux aquatiques exception faite
pour les eaux à salmonidés. Les sites propices pour la carpiculture sont généralement les
retenues de barrage et les lacs naturels (Figure 25). Les opérations de repeuplement en
cyprinidés peuvent être réalisées également au niveau des canaux d’irrigation et de drainage.
59
Figure 25 : Sites propices pour la carpiculture.
De même, la culture des carnassiers peut être réalisée dans la plupart des retenues de barrage
et lacs naturels où les cyprinidés sont cultivés. Les sites propices pour l’ésociculture sont
principalement les lacs naturels du Moyen Atlas et les retenues de barrage à eau froide (figure
26).
60
Figure 26 : Sites propices pour l’esociculture.
La figure 27 synthétise les espaces appropriés pour l’élevage des différentes espèces
piscicoles, notamment l’élevage des salmonidés (truite fario Salmo trutta macrostigma et arc
en ciel Oncorhynchus mykiss), des cichlides (tilapia Oerochromis niloticus), des cyprinidés
(carpe commune Cyprinus carpio, argentée Hypophtalmichthys molitrix et herbivore
Ctenopharyngodon idella) et les poissons carnassiers tels que le black bass
Micropterus salmoides, le brochet Esox lucius, le sandre Stezostedion lucioperca et la perche
Perca fluviatilis.
61
Figure 27 : Localisation des sites propices pour la pisciculture continentale au Maroc.
62
Concernant les systèmes de production, les retenues de barrage à eau chaude destinées à
l’irrigation sont propices pour l’élevage du tilapia en cage. Alors que les plans d’eau peuvent
être utilisés pour la culture en cage de la truite arc en ciel (figure 28)
Figure III.7 : Sites propices pour l’élevage en cage.
La figure 29 : illustre les différentes technologies aquacoles appropriés par rapport à chaque
espace identifié et en prenant en considération les espèces de poissons utilisées.
63
Figure 29 : Systèmes aquacoles appropriés au niveau des eaux continentales.
64
Les retenues de barrage ayant une vocation de réserve d’eau potable sont appropriées à
l’aquaculture extensive basée sur les opérations de repeuplement par les cyprinidés et les
poissons carnassiers. La culture de ces poissons carnassiers peut être réalisée également au
niveau des lacs naturels pour le développement de la pêche récréative. Les retenues de barrage
dont l’eau est destinée à l’irrigation représentent un milieu favorable pour le développement
de systèmes combinés d’élevage, regroupant dans le même espace, des cultures en cages en
intensif ou semi intensif avec les systèmes de gestion extensive traditionnelle de polyculture
basée sur les opérations de repeuplement. Ces systèmes combinés peuvent être utilisés pour
la salmoniculture au niveau des plans d’eau du Moyen Atlas et pour l’élevage du tilapia au
niveau des retenues de barrage à eau chaude destinée à l’irrigation.
4- DISCUSSION :
La pisciculture continentale au Maroc est actuellement dominée par la production en système
extensif basé sur les opérations de repeuplement. Le déversement annuel d’alevins de
poissons, toutes espèces confondues est environ 14 millions (HCEFLCD, 2014). La
productivité actuelle est estimée à 250 kg/ha/an. Dans certains pays, et dans des conditions
optimales, cette productivité peut dépasser les 700 kg/ha/an (Song, 1999 ; De Silva, 2003). La
productivité optimale d’un milieu aquacole nécessite la connaissance de son fonctionnement
et les interactions trophiques qui lient ses composantes. Ces interactions permettent de
renseigner sur le choix des espèces aquacoles, sur la composition du cheptel aquacole, les
densités de stockage ainsi que sur les intrants nutritionnels (El-Sayed, 2006). Les espèces les
plus utilisées en pisciculture extensive sont la carpe argentée (Hypophthalamichthys molitrix),
la carpe herbivore (Ctenopharyngodon idella) et la carpe commune Cyprinus carpio (Li et
Xu, 1995). Cependant, certaines espèces de poissons carnassiers peuvent être introduites afin
de contrôler la pullulation des espèces fourrages ou d’autres espèces de poissons prédateurs
de faible valeur tout en contribuant à augmenter les retombées économiques (Liu et
Yongchuan, 1998).
Au Maroc, cette approche de gestion a permis le développement de la pêche commerciale au
niveau des retenues de barrage. Actuellement, 90% de la production aquacole est dominée par
les cyprinidés commercialisés principalement au niveau des douars limitrophes et dans les
régions rurales. L’aquaculture de repeuplement est indispensable également pour la promotion
de la pêche récréative particulièrement au niveau des retenues de barrage et des lacs naturels
du Moyen Atlas par le déversement de poissons carnassiers tels que le brochet, la perche et le
65
black bass. La pêche récréative rend en plus des services d’approvisionnement telles que la
fourniture de protéines animales et la contribution à l’emploi et aux revenus (Arlinghaus et
al., 2002 ; Cowx, 2002), d’autres services écosystémiques moins tangibles, notamment des
services culturels tels que le loisir, l’éducation à l’environnement, la cohésion sociale et la
jouissance du plaisir esthétique lors de la pratique de la pêche (Pitcher et Hollingworth, 2002 ;
FAO, 2012b). D’autres espèces d’eau froide prisées par la pêche récréative sont les
salmonidés notamment la truite fario et la truite arc en ciel. Le repeuplement concerne
essentiellement les cours d’eau et les plans d’eau d’altitude.
L’aquaculture multitrophique intégrée ou l’aquaculture écologiquement intensive est une
voie appropriée pour améliorer les productivités piscicoles et pour renforcer les services
ecosystémiques (Aubin et al., 2014). Cette approche consiste à substituer par exemple des
intrants ou de faire évoluer la conduite de l’exploitation pour optimiser les interactions dans
l’écosystème aquatique, en combinant diverses espèces économiquement viables (MEA,
2005). La culture de plusieurs espèces de poissons ayant des habitudes alimentaires
différentes dans le même plan d’eau permet une utilisation plus efficace des ressources y
existantes (Milstein, 2005). Le choix des espèces appropriées en polyculture conduit à
l'augmentation des ressources alimentaires disponibles pour les espèces cultivées et
l'amélioration des conditions environnementales (El-Sayed, 2006).
L’aquaculture multi trophique intégrée permet ainsi une utilisation efficiente des
fonctionnalités naturelles offertes par les écosystèmes (Chevassus-Au-Louis et Griffon, 2008).
La chaîne trophique mise en place, conduira à une production extensive complémentaire
d’animaux herbivores, détritivores, ou carnivores, diversifiant la production aquacole de
l’exploitation (Hussenot et al., 1998 ; Chopin et al., 2001 ; Blancheton et al., 2009) tout en
minimisant les impacts sur l’environnement (Schneider et al., 2005).
Cette intensification écologique des retenues de barrage à travers la mise en place de systèmes
combinés d’élevage et regroupant différentes espèces permettra d’augmenter les rendements
de la pêche liée aux opérations de repeuplement (Laamiri et al., 2014b). Les carpes peuvent
utiliser la nourriture non consommée au niveau des cages, limiter l’excès du plancton (Costa-
Pierce, 2002) et contrôler les herbes salissantes qui s’attachent aux filets (Chen et al., 2007).
Aussi, et au lieu de produire une seule espèce (monoculture) en cage et de se concentrer
principalement sur ses besoins biologiques, cette pratique permet d’utiliser une partie de la
nourriture considérée comme perdue dans les monocultures pour la croissance d’autres
espèces à valeur commerciale. Ainsi, on peut rassembler dans le même écosystème par
66
exemple la culture des espèces à fort potentiel zootechnique (par exemple le tilapia ou la truite
arc en ciel) avec d’autres espèces détritivores (par exemple la carpe commune) ou
phytoplanctonophages telle que la carpe argentée (Domaizon et Devaux, 1999) pour
développer l’aquaculture dans le cadre d’une approche équilibrée de la gestion des
écosystèmes. Cette approche vise à créer des systèmes équilibrés assurant l’assainissement de
l’environnement, le développement économique et l’acceptabilité sociale en vue d’appuyer le
développement d’une aquaculture améliorée (Ridler et al., 2007). Plusieurs études ont traité
l'efficacité écologique et économique des différentes combinaisons de l’élevage du tilapia
avec d'autres espèces dans des systèmes de polyculture (Edirisinghe, 1990 ; Wang et al.,
1998 ; Abdelghany et Ahmad, 2002 ; Abdelghany et al., 2002).
La culture en cage en intensif ou semi intensif peut être réalisée pour l’élevage de la truite arc
en ciel au niveau des plans d’eau du Moyen Atlas où la température est située entre 10 °C et
20 °C, ainsi que pour l’élevage du tilapia dans les eaux chaudes particulièrement au niveau
des retenues de barrage dont l’eau est destinée à l’irrigation (El Sayed, 2006 ; Lazard 2009).
La réussite de l’élevage de ces espèces en cage dépend d'un certain nombre de facteurs, y
compris la qualité de l'eau (Balarin et Haller, 1982 ; Chervinski, 1982 ; Philippart et Ruwet,
1982), la densité de stockage (Watanabe et al., 1990 ; Mélard et Ducarme, 1993), la taille de
stockage (Orachunwong et al., 2001), la taille et la forme de la cage (Beveridge, 1987 ;
Bergerhouse, 1996) et la qualité de l'aliment (Coche, 1982 ; Lovell, 1989 ; Jauncey, 2000).
Le développement de l’élevage en cage de poissons d’eau douce est stimulé par plusieurs
facteurs, notamment la concurrence accrue à laquelle le secteur fait face pour trouver des
ressources disponibles (Tacon et Halwart, 2009), le besoin de réaliser des économies
d’échelle et la motivation pour atteindre un niveau plus élève de productivité par unité de
surface (Tacon et Halwart, 2009).
La culture semi-intensive du tilapia rouge dans des cages de 4 à 18 m3 peut atteindre des
niveaux de productivité de 100 à 205 kg/m3 par cycle (Gupta et Acosta, 2004). Dans des
conditions optimales du milieu, et à une densité de mise en charge de 550 fingerlings / m3, la
production pourrait atteindre 330 kg/ m3 de poisson récolté à 500 g en l’espace de quatre mois
(Rojas et Wadsworth, 2009).
D’après ces deux auteurs, les opérations d’exploitation de culture du tilapia en cage requièrent
des investissements à capital plus réduit, offrent une plus grande flexibilité de gestion et ont
des coûts de production inferieurs par rapport aux étangs et aux raceways. De plus, dans des
cages, le cycle de reproduction du tilapia est perturbé, permettant que des populations de
67
sexes mélangés soient cultivés sans les problèmes de maturité sexuelle et de retard de
croissance (Orachunwong et al., 2001 ; Gupta et Acosta, 2004). En plus de l’élevage en cage,
le tilapia peut être produit partout où l’eau est disponible à condition que la température de
l’eau soit comprise entre 15°C minimum et 38°C maximum avec un optimum situé entre 28 et
32°C (Lazard, 2009). Il peut tolérer également les eaux salées ce qui la rend la plus adaptée
pour être utilisée en élevage dans les zones arides et désertiques où l’eau est fréquemment
salée et non convenable à l’agriculture (Crespi et Lovatelli, 2011).
5- CONCLUSION
La pisciculture extensive basée sur les repeuplements est une activité indispensable pour
maintenir et développer la pêche commerciale au niveau des retenues de barrage. Ces
opérations de repeuplement au niveau des cours d’eau et lacs naturels doivent être soutenues
pour la promotion de la pêche récréative. Les retenues de barrage offrent également des
perspectives prometteuses pour le développement de l’élevage en cage, particulièrement dans
les eaux chaudes pour l’élevage du tilapia.
Le recours à l’aquaculture multi trophique intégrée permet une utilisation efficiente des
fonctionnalités écologiques offertes par les écosystèmes, conduisant ainsi à une amélioration
de la productivité piscicole et un renforcement des différents services écosystémiques rendus.
Aussi, les nouveaux investissements de l’Etat dans les infrastructures hydriques présenteront
une opportunité pour accroitre la productivité piscicole. L’intégration de l’aquaculture dans
ces infrastructures permettra d’utiliser toute eau disponible d’une manière rationnelle et
rentable. La promotion de cette aquaculture rurale contribuera également au développement
socio-économique ainsi qu’à l’amélioration et à la diversification de l’alimentation des
populations locales.
68
PARTIE IV : METHODOLOGIE UNIFIEE DE GESTION DES PECHERIES CONTINENTALES (MUGPC) : UN OUTIL PRATIQUE POUR LA MISE EN ŒUVRE DE L’APPROCHE ECO SYSTEMIQUE DE LA PECHE ET DE L’AQUACULTURE
69
1- INTRODUCTION
La production piscicole nationale en eau douce est dominée principalement par la pisciculture
extensive basée sur les opérations de repeuplement. Le potentiel d’expansion de l'aquaculture
écologiquement intensive paraît considérable notamment au niveau des retenues de barrage.
Les opérations de repeuplement réalisées au niveau desdits aqua-écosystèmes offrent de
nombreux services et biens : elles permettent une augmentation de la productivité piscicole, le
maintien des stocks de poissons épuisés, l’amélioration de la qualité des eaux et permettent le
développement de la pêche de loisir et l’écotourisme (De Silva, 2003) (figure 30).
Selon Holmlund et Hammer (1999), un éventail des biens et services sont fournis par les
écosystèmes aquatiques et par la pêche continentale. Les espèces de poissons permettent la
régulation de la dynamique de la chaîne alimentaire et le maintien de l’équilibre de
l’écosystème. La pêche contribue à l’emploi et aux revenus et fournit des valeurs esthétiques
et récréatives. Certains services générés par certaines espèces de poissons sont également
utilisés comme outils de gestion, par exemple, à atténuer la croissance de la végétation dans
les lacs et retenues de barrage (carpe herbivore Ctenopharyngodon idella), à améliorer la
qualité des eaux (carpe argentée) et à lutter contre le développement des vecteurs de maladies
(Gambusie Gambusia spp.).
Figure 30 : Services écosystémiques rendus par l’aquaculture (HCEFLCD, 2014)
Cependant, la mise en œuvre d’une telle approche et considérant la complexité de la gestion
de ces écosystèmes et la multitude des services qu’ils fournissent posent un certain nombre de
problèmes et de contraintes à gérer. Ces contraintes peuvent être résumées comme
70
suit (figure 31) : le conflit d’intérêt entre les pêcheurs commerciaux, sportifs et aquaculteurs,
ou entre ces derniers et les autres utilisateurs de l’espace notamment dans les domaines de
l’agriculture, le tourisme…ii) la dégradation de la qualité des eaux par l’eutrophisation à
cause de l’enrichissement excessif des milieux par les nutriments provenant des épandages
d'engrais agricoles ou par les érosions des sols iii) La pêche sélective orientée vers les
poissons carnassiers à forte valeur commerciale iv) Manque de moyens techniques et de
connaissances sur les bonnes pratiques de la pêche v) Difficultés d’écoulement des produits
piscicoles à cause du manque de moyens de transport , de conditionnement et de valorisation
vi) une forte dépendance des communautés rurales à l’égard des ressources naturelles vii)
certaines retenues de barrage sont des sites d’intérêt biologique et écologiques et constituent
des habitats et des lieux importants de nidification des oiseaux migrateurs.
Figure 31 : Illustration de la complexité de la gestion des aqua – écosystèmes : 1. Forêt, 2. Pêche de loisir, 3. Repeuplement, 4. Poissons carnassiers, 5. Poissons fourrages, 6. Agriculture, 7. Refuges d’oiseaux migrateurs, 8. Aquaculture, 9. Eutrophisation, 10. Erosion des sols, 11. Tourisme, 12. Pêche commerciale, 13. Habitats de poisons.
Afin de mettre en œuvre une approche écosystémique de gestion de la pêche et de la
pisciculture au niveau de ces milieux aquatiques, ce chapitre vise à présenter une
Méthodologie Unifiée de Gestion des Pêcheries Continentales (MUGPC) , qui peut être
utilisée par les gestionnaires de ces espaces afin de mieux planifier, organiser et gérer le
secteur en tenant compte de la prestation durable de la gamme complète des fonctions et des
services fournis par ces écosystèmes et en contribuant à l’amélioration du bien-être humain et
l’équité pour toutes les parties prenantes.
71
2- MATERIEL ET METHODES
La gestion de la pêche et de la pisciculture au niveau des lacs, cours d’eau et retenues de
barrage est basée sur la mise en œuvre de plans d’aménagement et de gestion de ces espaces
halieutiques. Les données disponibles portant sur les aspects scientifiques, socio-
économiques, écologiques et environnementaux liés à l’écosystème étudié sont utilisées. Ils
ont pour objet de prévoir les mesures permettant de promouvoir le développement et la
gestion de la pêche et de l’aquaculture continentales et l’exploitation rationnelle des
ressources aquacoles. Ils permettent d’évaluer les stocks de poissons existants, d’estimer
l’effort de pêche approprié, de planifier les opérations de repeuplement, de déterminer les
quotas de pêche autorisés et de délimiter les zones à l’amodiation des droits de pêche ainsi
que leurs vocations (commerciale, récréative ou touristique).
Ainsi, dans une première étape, nous avons consulté les différents plans d’aménagement
piscicoles réalisés par le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la
Désertification au cours des dix dernières années (Tableau 8). Nous les avons analysés et
décomposés en processus depuis leurs conceptions jusqu’à leurs mises en œuvre.
Tableau 8 : Plans d’aménagement et gestion des pêcheries dans les eaux continentales.
Plans d’aménagement et de Gestion Source
• Retenue de barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah
• Retenue de barrage Sidi Ahmed El Hansali
• Retenue de barrage Oued El Makhazine
HCEFLCD, 2006
• Retenue de barrage Mohamed V
• Retenue de barrage El Wahda
HCEFLCD, 2007
• Retenue de barrage El Massira HCEFLCD, 2007
• Retenue de barrage Tamesna HCEFLCD, 2007
Gestion de la pêcherie de l’anguille :
• Sebou
• Oum Er-Rbia
• Moulouya
HCEFLCD, 2013
72
Dans une seconde étape, nous avons analysé les treize directives techniques élaborées par la
FAO depuis 1999 pour la mise en œuvre du code de conduite pour une pêche responsable
(Tableau 9), qui contiennent des principes et des normes applicables et recommandent des
principes à la conservation, à l’aménagement et au développement des pêcheries. Elles visent
également la capture, la transformation et le commerce du poisson et des produits de la pêche,
les opérations de pêche, l’aquaculture, la recherche halieutique et l'intégration des pêches avec
les autres composantes de l'environnement et sa gestion selon une approche écosystémique.
Cette analyse nous a permise de synthétiser les bonnes pratiques en management des
ressources halieutiques.
Tableau 9 : Liste des directives techniques élaborées par la FAO pour la mise en œuvre du code de conduite pour une pêche responsable.
Réf Intitulé Source
No.1. Opérations de pêche FAO, 1999 c
No.2. L’Approche de Précaution Appliquée aux Pèches de Capture et aux Introductions d’Espèces
FAO, 1997
No.3. L'intégration des Pêches dans l'Aménagement des Zones Côtières
FAO, 1999b
No.4. Aménagement des pêcheries FAO, 1999a
No.4. Suppl. 2 L’approche écosystémique des pêches FAO, 2003
No.4. Suppl. 2. Add. 1.
Bonnes pratiques de modélisation écosystémique pour guider une approche écosystémique des pêches
FAO, 2008a
No.4. Suppl. 2. Add. 2.
Les dimensions humaines de l'approche écosystémique des pêches
FAO, 2010
No.4. Suppl. 3. Managing fishing capacity FAO, 2008b
No. 4, Suppl. 4. Marine protected areas and fisheries FAO, 2011b
No.5. Développement de l'Aquaculture FAO, 1998a.
No. 5. Suppl. 1. Bonne pratique de fabrication des aliments aquacoles FAO, 2002a
No. 5. Suppl. 2. Gestion sanitaire des mouvements responsables d'animaux aquatiques vivants
FAO, 2011c
No. 5. Suppl. 3. Gestion des ressources génétiques FAO, 2009a
No. 5. Suppl. 4. Une approche écosystémique de l’aquaculture FAO, 2011a
73
Réf Intitulé Source
No. 5. Suppl. 5. Use of wild fish as feed in aquaculture FAO, 2011 d
No. 5. Suppl. 6. Use of wild fishery resources for capture-based aquaculture FAO, 2011e
No. 6. Pêches Continentales FAO, 1998b
No. 6. Suppl. 1. Rehabilitation of Inland Waters for Fisheries FAO, 2008c
No. 7. Utilisation Responsable du Poisson FAO, 2011f
No. 8. Indicateurs pour le développement durable des pêcheries marines
FAO, 2001
No. 9. Mise en œuvre du Plan d’action international visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée
FAO, 2002b
No. 10. Accroissement de la contribution des pêches artisanales à la lutte contre la pauvreté et à la sécurité alimentaire
FAO, 2006
No. 11. Commerce responsable du poisson FAO, 2009b
No. 12. Information et partage des connaissances FAO, 2009c
No. 13. Recreational fisheries FAO, 2012b
Cette démarche nous a permise de définir six domaines de connaissance (DC) qui permettent
de traduire les concepts de l’approche écosystémique de la pêche et de l’aquaculture en
termes opérationnels et selon les spécificités de la gestion piscicole continentale au Maroc.
Ces domaines de connaissance couvrent les onze principes applicables dans le cadre de
l’approche écosystémique de la gestion halieutique, tels qu’ils ont été décrits par les directives
techniques pour une pêche responsable de la FAO de 2003. Ces principes sont : :i) Éviter la
surexploitation, ii) Garantir la réversibilité et la reconstitution, iii) Minimiser les effets de la
pêche, iv) Considération des interactions entre espèces, v) Compatibilité, vi) Application de
l’approche de précaution, vii) Améliorer le bien-être humain et l’équité, viii) Attribution de
droits d’usage, ix) Favoriser l’intégration sectorielle, x) Élargir la participation des parties
intéressées et xi) Préserver l’intégrité des écosystèmes.
Certains de ces domaines de connaissance conduisent à des objectifs spécifiques liés à la
pêche et à la pisciculture notamment la gestion des pêcheries, le marketing et le management
74
de la qualité. D'autres fournissent des méthodes pour atteindre lesdits objectifs, notamment la
gestion des parties prenantes, la recherche et le management des risques :
DC 1- Gestion des pêcheries est un processus intégré de rassemblement de l'information,
d'analyse, de planification, de consultation, de prise de décisions, de répartition des ressources
et de formulation et d'application des règlements ou des règles qui régissent les activités
visant à maintenir la productivité des ressources halieutiques et à assurer la réalisation des
autres objectifs de la pêche (FAO, 1999).
DC 2- Management de la qualité comprend toutes les activités qui déterminent la politique
de qualité, les objectifs et les responsabilités et les mettent en œuvre par des moyens tels que
la planification de la qualité, l'assurance qualité et le contrôle qualité (PMI, 2013). L’objectif
attendu au niveau d’une pêcherie, est de satisfaire les attentes des pêcheurs de loisir d’une
part, et d’assurer la salubrité et la qualité des produits commercialisés d’autre part.
DC3- Management des risques comprend les processus de conduite de la planification du
management des risques, leur identification, leur analyse, la planification des réponses aux
risques, ainsi que leur surveillance et maitrise (PMI, 2008). Il se réfère à la culture, les
processus et les structures qui sont orientés vers une gestion effective des opportunités et des
effets indésirables (Cooper et al., 2005).
DC4- Marketing management consiste à planifier et mettre en œuvre l'élaboration, la
tarification, la promotion et la distribution d'une idée, d'un produit ou d'un service en vue d'un
échange mutuellement satisfaisant pour les organisations comme les individus (Kotler et
Dubois, 1992). Il s'agit principalement de la vente et de la commercialisation des produits
halieutiques, de la promotion de la pêche de loisir et du développement du tourisme lié à la
pêche.
DC5- Management des parties prenantes vise à développer une stratégie d'engagement
appropriée pour s'assurer que les besoins et les attentes des parties prenantes sont identifiés et
gérés. Il s’agit d’un ensemble de processus qui consiste à identifier les parties prenantes, à
gérer leurs engagements et à planifier et contrôler leur gestion (PMI, 2013).
DC 6 –Gestion de la recherche vise à générer de nouvelles connaissances par la collecte
d'informations, l'analyse et la diffusion des résultats en l’orientant vers la réponse aux besoins
exprimés par les parties prenantes. Elle consiste à élaborer et à exécuter un plan de recherche,
de développer des partenariats utiles, et de favoriser la mise en application des résultats de la
recherche par les gestionnaires.
75
L'intégration de l'ensemble de ces domaines de connaissance avec les bonnes pratiques de
gestion des pêches recommandées par la FAO, et qui doivent être suivies tout au long du
cycle de vie des plans de gestion des pêcheries nous a permise de modéliser une méthodologie
structurée et standardisée pour la gestion de la pêche et de la pisciculture dans les eaux
continentales, que nous avons appelée « Méthodologie Unifiée de Gestion des Pêcheries
Continentales (MUGPC) » (figure 32).
Cette méthodologie a été conçue selon une approche systémique telle qu’elle a été développée
par le PMI (Project Management Institute) (PMI, 2004 ; 2008 ; 2013) et en application des
connaissances, outils et techniques qui sont reconnus comme de bonnes pratiques par les
référentiels et les directives techniques de la gestion des pêcheries notamment ceux de la
FAO.
La MUGPC définit un ensemble des processus normalisés et détermine pour chacun d’eux
les données d’entrée et de sorties. Un processus est un ensemble d'actions et d'activités en
relation les unes avec les autres, menées à bien pour aboutir a un ensemble prédéfini de
produits, de résultats ou de services (ISO, 2008).
Figure 32 : Correspondances entre groupe de processus des plans d’aménagement et de gestion des pêcheries, les principes de l’approche écosystémique de la gestion halieutique et les domaines de connaissance de la MUGPC.
: Correspondances entre groupe de processus des plans d’aménagement et de gestion des pêcheries, les principes de l’approche et les domaines de connaissance de la MUGPC.
76
: Correspondances entre groupe de processus des plans d’aménagement et de gestion des pêcheries, les principes de l’approche
77
3- RESULTATS
La MUGPC est une application de connaissances, d’outils et de techniques pour la gestion
des pêcheries. Elle fournit des directives uniformes pour assurer que toutes les interventions
au niveau de la pêcherie soient menées d’une manière cohérente et coordonnée. Ce cadre de
référence, élaboré à partir des bonnes pratiques de gestion piscicole, augmentera les chances
de garantir une pêche durable tout en répondant au mieux aux besoins des parties prenantes.
La MUGPC décrit les différentes activités nécessaires pour la mise en œuvre de l’approche
écosytemique de pêche (Laamiri et al., 2014c). La gestion de la pêche est ainsi effectuée en
appliquant et intégrant, de manière appropriée, 29 processus groupés, d’une manière
systémique, autour des six domaines de connaissance et exécutés selon les quatre phases du
cycle de vie du plan de gestion et d’aménagement de la pêcherie : Phase de diagnostic et de
cadrage, phase de la planification, phase de l’exécution et phase de suivi et de contrôle
(figure 33).
3-1- Processus de diagnostic et de cadrage
Ce groupe de processus permet de diagnostiquer l’état de santé de l'écosystème où s’exerce
l’activité de la pêche et analyse l'ensemble des facteurs et des composantes qui influencent sa
productivité (JNCC, 2008) et la valeur qu’elle peut créer (De Silva, 2011). Les parties
prenantes internes et externes qui vont interagir et influencer les résultats d’ensemble sont
identifiées et les décisions stratégiques concernant leurs participations dans la gestion des
pêcheries sont arrêtées. Ces processus portent également sur l’analyse des opportunités et
menaces concernant l’activité de la pêche et qui permettent d’établir des objectifs réalistes et
ciblés pour la gestion durable des services fournis. Cette phase regroupe six processus liés
entre eux et qui aboutissent à la formulation de la « charte de la gestion de l’écosystème
aquacole ».
78
Figure 33 : Groupe des processus de la MUGPC réparti selon le cycle de vie du plan de gestion et d’aménagement des pêcheries.
79
Ces six processus sont :
GP01/ Analyse de l’environnement : ce processus consiste à décrire les composantes de
l'écosystème dans lequel se déroule la pêche et à identifier les différents facteurs limitants
influençant son bon fonctionnement. La description des différentes interactions au sein de
l'écosystème nécessite l’analyse de quatre composantes : (i) les composantes biotiques
notamment les ressources halieutiques cibles, les espèces associées et les espèces dépendantes
(ii) les composantes abiotiques tels que le climat, la topographie du milieu, le type de fond et
la qualité de l'eau (iii) la composante humaine liée à l’activité de la pêche et à la technologie
utilisée (4) la politique de la pêche et l’arsenal juridique et réglementaire qui régit et cadre la
gestion halieutique.
Selon Garcia et al., 2003, les interactions entre les divers composantes de la pêcherie est
influencée par: (i) les différentes activités autres que la pêche; (ii) le contexte des
changements climatiques; (iii) les autres écosystèmes adjacentes; et (iv) l'environnement
socio-économique notamment le marché, les pratiques managerielles et les valeurs sociétales.
Le processus « GP01/ Analyse de l’environnement » constitue le point de départ et l’input
pour les autres processus.
GP02/ Evaluation des stocks de poissons : ce processus consiste à collecter et à analyser des
renseignements biologiques et statistiques afin d'établir les variations de l'abondance des
stocks halieutiques sous l'effet de la pêche et, dans la mesure du possible, de prédire les
tendances futures de l'abondance des stocks (figure 34) (FAO, 2001).
D’après Gavin et John (1999), les évaluations des stocks se fondent sur les inputs suivants : i)
les études biologiques sur les espèces ciblées (cycle sexuel de l’espèce, la taille de première
maturité sexuelle, la croissance, le recrutement, etc.), ii) l’échantillonnage sur les prises
(débarquements) pour déterminer l’âge et la distribution de taille des captures par exemple iii)
l’historique des opérations de repeuplement iv) les données relatives à l’évolution spatiale et
temporelle des captures et de l’effort de pêche et v) sur la base des enquêtes et entretiens avec
les pêcheurs.
80
Inputs Outputs
• GP 01/ Analyse de l’environnement • Etudes biologiques • Echantillonnage • Historique des repeuplements • Enquêtes et entretiens
GP02/ Evaluation des stocks de poissons
Figure 34: Evaluation des stocks de poissons : données d’entrée et données de sortie.
MPP01/ Identifier les parties prenantes : Ce processus consiste à identifier toutes les
personnes et organisations concernées directement ou indirectement par l’activité de la pêche
et dont les intérêts peuvent être affectés, positivement ou négativement par les décisions
prises pour la gestion de ladite activité. Les acteurs concernés peuvent être nombreux et
variés, y compris les ministères et départements publics à différents niveaux, les autorités
locales, la population riveraine, les ONG, les entreprises et les sociétés, etc.
L’identification des parties prenantes peut être réalisée sur la base de l’analyse des résultats
des enquêtes de terrain, sur la base de l’interprétation des études socioéconomiques réalisées
au niveau des pêcheries et des régions limitrophes ainsi que sur la base de la lecture des lois et
des textes réglementaires qui peuvent attribuer des droits aux différents usagers de l’aqua-
écosystème et des ses ressources (figure 35).
La cartographie des parties prenantes est une composante essentielle pour la mise en œuvre de
l’approche éco systémique de la pêche. Elle permet de renseigner les gestionnaires de la
ressource piscicole sur les liens qui existent entre ces parties prenantes, leurs intérêts, leurs
degrés d’influence, ainsi que sur les freins ou les motivations de leur engagement dans les
programmes et projets afférents à la gestion de la pêcherie (Vierros et al., 2006).
Inputs Outputs
• GP 01/ Analyse de l’environnement • Enquêtes • Etudes socio-éconimiques • Lois et textes réglementaires
MPP01/ Identifier les parties prenantes
Figure 35 : Identifier les parties prenantes : données d’entrée et données de sortie.
MPP02/ Recueillir les besoins est le processus qui consiste à définir et à documenter les
besoins des parties prenantes nécessaires pour atteindre les objectifs de la gestion
écosystémique des pêches et pour développer une vision commune pour la gestion de la pêche
et de la communauté des pêcheurs. Ce processus nécessite l’établissement d’un dialogue
81
responsable avec les différentes parties prenantes identifiées à travers des ateliers de
concertation et des réunions de consultation (Figure 36).
Inputs Outputs
• GP 01/ Analyse de l’environnement • Ateliers • Réunions
MPP02/ Recueillir les besoins.
Figure 36: Recueillir les besoins : données d’entrée et données de sortie.
MM 01/ Diagnostic marketing : Ce processus consiste à identifier les opportunités du marché
liées à la commercialisation des biens et services générés par l’activité de la pêche. Il repose
sur la collecte de données appropriées, l'analyse de la donnée et le reporting. La connaissance
de l’état des stocks piscicoles, de l’environnement de la pêcherie et des parties prenantes
concernées par les produits et services commercialisés sont des intrants indispensables pour
mettre en œuvre ce processus (figure 37).
Inputs Outputs
• GP 01/ Analyse de l’environnement • MPP01/ Identifier les parties prenantes • MPP02/ Recueillir les besoins. • GP02/ Evaluation des stocks
MM 01/ Diagnostic marketing .
Figure 37 : Diagnostic marketing : données d’entrée et données de sortie.
MR 01/ Identifier les risques : ce processus consiste à identifier les événements potentiels
susceptibles affecter la gestion de la pêcherie, à les classifier en catégories et à évaluer la
probabilité de leur avènement (Tingley et al., 2010). L’identification des risques potentiels
nécessite d’analyser préalablement l’état de la ressource piscicole, de son environnement et
des parties prenantes impliquées dans sa gestion (figure 38).
Inputs Outputs
• GP 01/ Analyse de l’environnement • MPP01/ Identifier les parties prenantes • MPP02/ Recueillir les besoins. • GP02/ Evaluation des stocks de poissons. • MM 01/ Diagnostic marketing
MR 01/ Identifier les risques.
Figure 38 : Identifier les risques : données d’entrée et données de sortie.
82
PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole est le processus qui
consiste à produire un document officiel qui regroupe l’ensemble des principes communs qui
orientent toutes les actions à mener pour la gestion écosystémique de la pêcherie.
Ledit document décrit ainsi cette vision commune de la gestion de la pêcherie à travers la
détermination des principaux objectifs à atteindre, la documentation des exigences initiales
qui doivent satisfaire aux besoins et aux attentes des parties prenantes et l’identification des
biens et services fournis par l’écosystème aquacole ainsi que les risques susceptibles
d’influencer l’atteinte des objectifs tracés.
Ladite charte doit être dument signée par les différentes parties prenantes afin de s’engager
d’une manière formelle à l’implémentation de cette vision commune, d’arrêter son contenu et
de délimiter le champ de son application. Elle synthétise les résultats des différents processus
mis en œuvre dans la phase de diagnostic et de cadrage (figure 39).
Inputs Outputs
• GP 01/ Analyse de l’environnement • MPP01/ Identifier les parties prenantes • MPP02/ Recueillir les besoins. • GP02/ Evaluation des stocks de
poissons. • MM 01/ Diagnostic marketing • MR 01/ Identifier les risques.
PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
Figure 39 : Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole. : données d’entrée et données de sortie.
3-2- Processus de Planification (Pp)
Ce groupe de processus permet la coordination et l’intégration des différents plans subsidiaires
en un plan de gestion écosystémique de la pêcherie. Cette phase regroupe dix processus liés
entre eux et qui aboutissent à la formulation du « Plan de Management des Pêcheries
(PMP) ».
Ces dix processus sont :
MPP 03/ Planifier la gestion des parties prenantes: Ce processus consiste à définir les
stratégies de gestion appropriées pour impliquer efficacement les parties prenantes dans les
activités planifiées et dans les prises de décisions dans le cadre la gestion écosystemique de la
pêcherie et en se basant sur l’analyse de leurs besoins et de leurs attentes (figure 40).
83
Inputs Outputs
• MPP01/ Identifier les parties prenantes • MPP02/ Recueillir les besoins. • PDC/ Développer la charte de la gestion de
l’écosystème aquacole.
GPP 03/ Planifier la gestion des parties prenantes.
Figure 40 : Planifier la gestion des parties prenantes : données d’entrée et données de sortie.
MPP 04/ Planifier les communications C'est le processus qui consiste à déterminer les
besoins en information des parties prenantes et à définir une approche pour sa diffusion à
travers l’élaboration et la gestion des multiples outils et canaux de communication (Figure 41)
(PMI, 2008).
Inputs Outputs
• GPP 03/ Planifier la gestion des parties prenantes
• Canaux de communication disponibles
GPP 04/ Planifier les communications
Figure 41 : Planifier les communications : données d’entrée et données de sortie.
GR 01/ Concevoir un programme de recherche est le processus qui consiste à déterminer les
axes prioritaires de recherche qui doivent être menés au niveau de la pêcherie et d’établir en
conséquence la liste des projets spécifiques de recherche à réaliser. Ainsi, et pour chaque
projet de recherche, le contenu et les objectifs des travaux de recherche doivent être définis,
les institutions ou les personnes responsables de leurs mises en œuvre doivent être identifiées,
et les modalités de mise en œuvre et l’échéancier doivent être arrêtés (Graham et al., 2006).
Les axes de recherche peuvent être définis sur les bases des opportunités ou des lacunes
identifiées lors de l’analyse de l’environnement ou à l’identification des risques. Ils peuvent
porter également sur les aspects liés au marketing des produits et services identifiés
(figure 42).
Inputs Outputs
• GP 01/ Analyse de l’environnement • MM 01/ Diagnostic marketing • MR 01/ Identifier les risques. • PDC/ Développer la charte de la gestion
de l’écosystème aquacole.
GR 01/ Concevoir un programme de recherche
Figure 42: Concevoir un programme de recherche : données d’entrée et données de sortie.
84
GP 03/ Planifier les repeuplements : Ce processus consiste à définir le programme
d'empoissonnement du milieu aquatique, dans lequel est détaillé les espèces de poissons
ciblées, les densités de mise en charge, la taille et l’âge des poissons, les sources
d’approvisionnement en alevins, et le calendrier des interventions. Les opérations de
repeuplement tiennent en considération également la superficie de la pêcherie, la productivité
primaire de l'écosystème, l'effort de pêche exercé et les expériences précédentes et leurs
résultats (figure 43).
Inputs Outputs
• GP02/ Evaluation des stocks • PDC/ Développer la charte de la gestion
de l’écosystème aquacole. • Superficie de la pêcherie • la productivité primaire de l'écosystème
GP 03/ Planifier les repeuplements
Figure 43: Planifier les repeuplements: données d’entrée et données de sortie.
GP 04/ Planifier l'effort de pêche: Ce processus consiste à fixer les quotas annuels de pêche,
le nombre de pêcheurs autorisés, les modalités de pêche ainsi que les périodes d’ouverture et
de fermeture de la pêche. L'objectif est d’assurer et de maintenir une productivité optimale et
continue de l’activité piscicole sans compromettre les autres biens et services fournis par
l’écosystème (figure 44).
Inputs Outputs
• GP02/ Evaluation des stocks • PDC/ Développer la charte de la gestion
de l’écosystème aquacole. • GP 03/ Planifier les repeuplements
GP 04/ Planifier l'effort de pêche
Figure 44 : Planifier l'effort de pêche: données d’entrée et données de sortie.
GP 05/ Élaborer un plan de zonage: Ce processus consiste à assurer la protection de
l’écosystème aquatique, des habitats et des espèces existante tout en favorisant une utilisation
écologiquement durable de la pêcherie. A cet effet, ledit plan fixe la à où les zones réservées à
la pêche sportive, commerciale et aquaculture, les zones interdites à la pêche, les conditions
particulières à respecter par les pêcheurs utilisant un même espace, ainsi que les zones
réservées à l’amodiation des droits de pêche. Il est souvent utilisé pour séparer les activités
potentiellement conflictuelles et, également pour assurer une protection accrue des frayères et
des habitats de poissons ainsi que les zones de nidification des oiseaux migrateurs. Ce
processus nécessite une analyse approfondie l’écosystème aquatique y compris l’état des
85
ressources halieutiques existantes, une identification des risques potentiels qui peuvent
impacter ses biens et ses services, ainsi qu’une compréhension des besoins des différentes
parties prenantes pour désamorcer les éventuelles situations conflictuelles (figure 45).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• GP 01/ Analyse de l’environnement • GP02/ Evaluation des stocks • MPP01/ Identifier les parties prenantes • MPP02/ Recueillir les besoins. • MR 01/ Identifier les risques.
GP 05/ Élaborer un plan de zonage
Figure 45: Élaborer un plan de zonage: données d’entrée et données de sortie.
MR 02/ Planifier les risques : c’est le processus qui consiste à développer des options et des
actions permettant d’augmenter les opportunités et de réduire les menaces relatives à la
gestion de la pêcherie (Astles et al., 2006). Il consiste également à affecter les responsabilités
pour la mise en œuvre desdites options définies pour la gestion des risques (figure 46).
Inputs Outputs
• PDC/ la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• MR 01/ Identifier les risques.
MR 02/ Planifier les risques
Figure 46 : Planifier les risques: données d’entrée et données de sortie.
MM02/ Développer un plan marketing : Ce processus consiste à décrire la stratégie qui sera
suivie pour promouvoir les biens et les services fournis par l’activité de la pêche, notamment
les produits piscicoles destinés à la commercialisation ou les produits écotouristiques ou de
loisir liés à la pêche. Ledit plan consiste à identifier le marché et à définir le produit, à
déterminer la cible et ses opportunités, à planifier les opérations promotionnelles et
commerciales (figure 47).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• MM 01/ Diagnostic marketing .
MM02/ Développer un plan marketing
Figure 47 : Développer un plan marketing : données d’entrée et données de sortie.
86
MQ01/ Planifier la qualité : C’est le processus qui consiste à identifier les exigences et/ou les
normes de qualité applicables aux services rendus par les ressources aquacoles, notamment les
produits de pêche destinés à la commercialisation ou les activités récréatives exercée au niveau de
la pêcherie. L’objectif est d’assurer d’une part, que l’activité de la pêche de loisir soit exercée dans
les meilleures conditions répondant aux attentes et aux exigences des pêcheurs, et de garantir la
qualité sanitaire et la salubrité des produits piscicoles commercialisés d’autre part (figure 48) .
Inputs Outputs
• MPP01/ Identifier les parties prenantes • MPP02/ Recueillir les besoins. • MM 01/ Diagnostic marketing • MR 01/ Identifier les risques • PDC/ Développer la charte de la gestion
de l’écosystème aquacole.
GPP 03/ Planifier la qualité
Figure 48 : Planifier la qualité : données d’entrée et données de sortie.
PP/ Développer un plan de management des pêcheries : Ce processus consiste à définir
l’ensemble des actions nécessaire à l’implémentation de l’approche écosystémique de la
pêche. Il s’agit Document formel et approuve qui définit les modes projetés d'exécution, de
surveillance et de maitrise (PMI, 2008). Ce plan peut être récapitulatif ou détaillé, et
comporter des plans subsidiaires et d'autres documents ayant trait a la planification de la
pêcherie (figure 49).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• GPP 03/ Planifier la gestion des parties prenantes.
• GPP 04/ Planifier les communications • MR 01/ Concevoir un programme de
recherche • GP 03/ Planifier les repeuplements • GP 04/ Planifier l'effort de pêche • GP 05/ Élaborer un plan de zonage • MM02/ Développer un plan marketing • MR 02/ Planifier les risques • GPP 03/ Planifier la qualité
PP/ Développer un plan de management des pêcheries
Figure 49 : Développer un plan de management des pêcheries : données d’entrée et données de sortie.
87
L’élaboration du PMP est un processus itératif et son élaboration est progressive tout au long
du cycle de vie de la gestion de la pêcherie. Cette élaboration progressive entraine
l'amélioration continue d'un plan de plus en plus détaillé, car des informations plus
détaillées et plus spécifiques et des estimations plus précises deviennent disponibles (PMI,
2004).
3-3- Processus d’Exécution (Pe)
Ce groupe de processus permet la mise en œuvre du plan de management des pêcheries et à la
réalisation des différents objectifs tracés dans la charte de la gestion de l’écosystème
aquacole. Cette phase regroupe six processus :
MPP 05/ Gérer les attentes des parties prenantes: Ce processus consiste à communiquer
avec les parties prenantes, et travailler avec elles pour répondre à leurs attentes et à résoudre
les problèmes quand ils surviennent. Il comprend la mise en œuvre du plan d'action établi
lors de la phase de la planification pour renforcer l’adhésion et la participation des principales
parties prenantes dans les prises de décisions et de parvenir à des consensus dans les situations
conflictuelles (figure 50).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• GPP 03/ Planifier la gestion des parties prenantes.
MPP 05/ Gérer les attentes des parties prenantes
Figure 50 : Gérer les attentes des parties prenantes: données d’entrée et données de sortie.
MPP 06/ Renforcement de capacités : Ce processus consiste à renforcer les capacités de la
communauté des pêcheurs à travers la formation et l’accompagnement en facilitant le transfert
de technologie et l'accès à l'information. Ce renforcement de capacités vise principalement le
développement des compétences techniques et les habilités managériales. Les axes de
formation peuvent porter soit sur des aspects techniques lies à la pêche et à la manipulation du
poisson (conditionnement, transformation, valorisation), ou des aspects de gestion (gestion
financière, qualité, marketing), ou également des aspects liés à gestion de la ressource et de
son environnement (politique de l'état, réglementation...) (Figure 51).
88
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• GPP 03/ Planifier la gestion des parties prenantes.
• GPP 03/ Planifier la qualité • MM02/ Développer un plan marketing
MPP 06/ Renforcement de capacités
Figure 51 : Renforcement de capacités: données d’entrée et données de sortie.
MQ02/ Assurance qualité : ce processus consiste à auditer les exigences de qualité et les
résultats des mesures du contrôle de qualité, de façon à s’assurer que les normes de qualité et
les définitions opérationnelles appropriées sont utilisées (PMI, 2008). L'objectif également est
d’assurer une amélioration continue des produits, services ou processus identifiés afin
d'augmenter l'efficience et l'efficacité et de satisfaire les attentes des parties prenantes
(figure 52).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• GPP 03/ Planifier la qualité
MQ02/ Assurance qualité.
Figure 52 : Assurance qualité : données d’entrée et données de sortie.
GR 02/ Recueillir les données : Ce processus consiste à réaliser un inventaire exhaustif et
pluridisciplinaire de l’information existante permettant de répondre aux objectifs des travaux
de recherche identifiés et à promouvoir la mise en place de réseaux scientifiques qui traiteront
les problématiques identifiées d'une manière globale des domaines touchant la gestion de la
pêcherie (figure 53).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• GR 01/ Concevoir un programme de recherche
GR 02/ Recueillir les données.
Figure 53 : Recueillir les données: données d’entrée et données de sortie.
89
GR 03/ Analyser les données et formuler des conclusions : ce processus consiste à analyser
les données produites par les chercheurs et à diffuser les résultats obtenus, via des circuits
formels ou informels aux décideurs, aux gestionnaires halieutiques, à la communauté des
pêcheurs, aux réseaux scientifiques, aux ministères et départements publics (figure 54).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• GR 02/ Recueillir les données.
GR 03/ Analyser les données et formuler des conclusions.
Figure 54 : Analyser les données et formuler des conclusions: données d’entrée et données de sortie.
PE/ Diriger et exécuter le PMP: Ce processus consiste à mettre en œuvre toutes les actions
planifiées dans le PMP (figure 55).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• MPP 05/ Gérer les attentes des parties prenantes.
• MPP 06/ Renforcement de capacités • MQ02/ Assurance qualité. • GR 02/ Recueillir les données • GR 03/ Analyser les données et formuler
des conclusions.
PE/ Diriger et exécuter le PMP.
Figure 55 : Diriger et exécuter le PMP: données d’entrée et données de sortie.
3-4- Processus de Suivi et de Contrôle (Psc)
Ce groupe de processus permet de suivre, de maitriser et de contrôler l’avancement des
activités en cours de réalisation pour atteindre les objectifs définis au niveau du Plan de
Management des Pêcherie (PMP). Ils consistent également à maîtriser les modifications et à
recommander les mesures préventives et correctives pour se conformer avec la planification
initiale arrêtée au niveau du PMP. Des indicateurs doivent être ainsi définis pour chaque
résultat et des rapports d’avancement doivent être établis pour communiquer sur le niveau
d’achèvement des activités planifiées. Cette phase regroupe six processus :
90
GP06/ Evaluation et suivi de l’aqua-écosystème : Ce processus consiste à décrire l'état de
santé de l’aqua-écosystème et d'évaluer les tendances par référence aux buts et objectifs du
PMP. Un large éventail d'indicateurs devra être utilisé pour suivre la contribution de la
gestion de la pêcherie au développement durable, notamment des indicateurs applicables pour
ce qui concerne les composantes écologiques, sociales, économiques et institutionnelles
(figure 57).
Les indicateurs relatifs à l’écosystème devraient non seulement refléter l’état actuel des
ressources halieutiques mais aussi rendre compte des éléments non cibles de l’écosystème
(espèces associées et dépendantes), ainsi que de la «santé» générale de celui-ci (FAO, 2001a).
Des études ont été menées sur l’identification et l’analyse des critères et des indicateurs
afférents au développement durable des pêcheries (FAO, 2001a ; Fulton et al., 2005 ;
Degnobol et Jarre, 2004 ; Jennings, 2005).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• PE/ Diriger et exécuter le PMP. • GP 03/ Planifier les repeuplements • GP 04/ Planifier l'effort de pêche • GP 05/ Élaborer un plan de zonage • GR 03/ Analyser les données et formuler
des conclusions.
GP06/ Evaluation et suivi de l’aqua-ecosystème.
Figure 57 : Evaluation et suivi de l’aqua-ecosystème : données d’entrée et données de sortie.
GP 07/ Contrôle de la pêche : Ce processus consiste à contrôler le niveau de la pêche et les
modes d'exploitation appliqués à la gestion des stocks (figure 58). Les mesures de régulation
les plus communs pour contrôler l’effort de pêche sont la limitation du nombre de licences de
pêche, la fixation de quotas de pêche, la taille minimale (ou poids) des individus débarqués, la
mise en réserve des zones de pêche et la fixation de périodes d’ouverture et de fermeture de la
pêche (Cadima, 2003).
91
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries. • PE/ Diriger et exécuter le PMP. • GP 03/ Planifier les repeuplements • GP 04/ Planifier l'effort de pêche • GP 05/ Élaborer un plan de zonage • GR 03/ Analyser les données et formuler des conclusions. • GP06/ Evaluation et suivi de l’aqua-écosystème.
GP 07/ Contrôle de la pêche.
Figure 58 : Contrôle de la pêche: données d’entrée et données de sortie.
MR 03/ Surveiller et contrôler les risques : ce processus consiste à maitriser les risques
identifiés, à surveiller les risques résiduels et à identifier les nouveaux risques (figure 59). Il
consiste également à mettre en œuvre les plans de réponses aux risques et à évaluer leurs
efficacités (PMI, 2008).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• PE/ Diriger et exécuter le PMP. • MR 02/ Planifier les risques • GR 03/ Analyser les données et formuler des
conclusions.
MR 03/ Surveiller et contrôler les risques.
Figure 59 : Surveiller et contrôler les risques: données d’entrée et données de sortie.
MQ 03/ Mettre en œuvre le contrôle qualité: Ce processus consiste à surveiller si le produit
ou le service contrôlé est conforme aux spécifications et aux exigences préétablies (figure 60).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• PE/ Diriger et exécuter le PMP. • GPP 03/ Planifier la qualité. • Livrables (Services ou produits)
MQ 03/ Mettre en œuvre le contrôle qualité.
Figure 60 : Mettre en œuvre le contrôle qualité: données d’entrée et données de sortie.
MM 03/ Contrôle marketing : Ce processus consiste à mesurer et à évaluer la performance de
l’implémentation des actions inscrites au niveau du plan marketing, à déterminer les causes
des manquements des performances et à mettre en œuvre des actions correctives pour réduire,
92
voire éliminer, le gap entre les objectifs initiaux et la performance réalisée (figure 61) (Kotler,
2003).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• PE/ Diriger et exécuter le PMP. • MM02/ Développer un plan marketing.
MM 03/ Contrôle marketing
Figure 61 : Contrôle marketing : données d’entrée et données de sortie.
PSC/ Mettre en œuvre le contrôle intégré des modifications : Ce processus consiste à
examiner toutes les demandes de modification, à approuver les demandes de modification, à
gérer les modifications du plan de management de la pêcherie, à influer sur les facteurs qui
génèrent les changements et à gérer comment et quand les changements approuvés seront
appliquées (figure 62) (PMI, 2006).
Inputs Outputs
• PDC/ Développer la charte de la gestion de l’écosystème aquacole.
• PP/ Développer un plan de management des pêcheries.
• PE/ Diriger et exécuter le PMP. • GP06/ Evaluation et suivi de l’aqua-
écosystème. • GP 07/ Contrôle de la pêche. • MR 03/ Surveiller et contrôler les risques. • MQ 03/ Mettre en œuvre le contrôle qualité. • MM 03/ Contrôle marketing
PSC/ Mettre en œuvre le contrôle intégré des modifications.
Figure 62 : Mettre en œuvre le contrôle intégré des modifications: Données d’entrée et données de sortie.
4- DISCUSSION
Les études et les plans d’aménagement et de gestion des ressources piscicoles continentales
tendent à être sectoriels, se focalisant essentiellement sur les espèces d’intérêt commercial,
leur état et leur potentiel de production. Ils traitent principalement les aspects biologiques,
écologiques et économiques liés à ces espèces, sans couvrir l’ensemble des composantes de
l’écosystème ou sans considérer certaines disciplines dans la gestion de la ressource piscicole
tels que la gestion des risques, de la qualité, le marketing ou les aspects liés à la recherche.
93
Actuellement, les tendances mondiales de gestion de la pêche particulièrement à petite échelle
s’orientent vers une gestion intégrée et participative qui prend en considération la gamme
complète des fonctions et des services des écosystèmes, et reconnaît la possibilité du couplage
des activités de la pêche avec d’autres secteurs de production pour promouvoir une meilleure
utilisation des ressources en général et stimuler la création de valeur et son partage d’une
manière équitable surtout avec les populations vulnérables.
L'approche écosystémique de la pêche focalise son attention sur la gestion halieutique, mais
elle élargit sa vision au-delà̀ d’une pêche considérée simplement comme «du poisson et des
pêcheurs», ne se limitant pas seulement à certaines espèces ciblées commercialement
importantes et aux efforts de gestion axés uniquement sur le processus de capture des
poissons (FAO, 2003).
Les bonnes pratiques en gestion des pêcheries exigent que ces plans d’aménagement doivent
prendre en considération l’importance des interactions dans les ressources halieutiques, et
entre les ressources halieutiques et les écosystèmes à l’intérieur desquels elles se trouvent afin
de maintenir la production de toute la gamme de biens et services fournis par les ressources
halieutiques et les écosystèmes
La MUGPC est conçue pour mettre en œuvre les principes de l'approche écosystémique des
pêches au niveau des eaux continentales marocaines, d’une part et pour optimiser la chaine de
valeur liée à la pêche d’autre part.
Les six domaines de connaissances de la MUGPC et ses 29 processus ont été définis à partir
de la combinaison entre les objectifs et les résultats attendus de l’élaboration des plans
d’aménagement et de gestion des pêcheries et les meilleures pratiques recommandées par les
directives techniques de la FAO pour une pêche responsable.
Certains des domaines de connaissance permettent d’assurer l’exploitation durable de la
ressource, d’autres imposent que la gestion des pêcheries soit réalisée selon une approche
intégrée et écosystémique en prenant en considération la gestion des risques et la gestion des
parties prenantes, puis, il y a d’autres domaines de connaissance transversaux notamment le
management de la qualité, le marketing management et la gestion de la recherche qui sont
utilisés pour renforcer les connaissances, améliorer les modes de gestion et optimiser la
chaine de valeur.
Le domaine de connaissance « Gestion des pêcheries » est déclinée selon la MUGPC en sept
processus structurés de telle sorte qu’ils permettent le développement des stocks de poissons
94
et le contrôle de leur niveau d’exploitation. La finalité recherchée est d’éviter la
surexploitation et de garantir la réversibilité et la reconstitution. La surpêche menace à la fois
la biodiversité des eaux continentales et la durabilité des biens et services écosystémiques.
Durant la phase de diagnostic et de cadrage, les deux processus « GP01/ Analyse de
l’environnement » et « GP02/ Evaluation des stocks de poissons » ont pour objectif d’établir
un état des stocks halieutiques et les opportunités d’exploitation. La productivité́ des stocks
est liée à la capacité́ de charge de l’écosystème. Elle peut diminuer par suite d’une activité́
humaine telles que la dégradation de l’habitat, les méthodes de pêche destructives et la
pollution, ou augmenter par la réhabilitation des habitats, l'aménagement des frayères et à
travers les opérations de repeuplement (FAO, 2006).
Durant la phase de planification, les processus « GP03/ Planifier les repeuplements » et « GP
05/ Elaborer un plan de zonage » ont comme objectif de parvenir à la reconstitution des
stocks par la restauration des habitats et par l’introduction de juvéniles d’élevage. Les
opérations de repeuplement permettent d’accroître les rendements d’espèces particulières dans
un écosystème et à remédier aux limites de recrutement qui interviennent lorsque l’abondance
naturelle des juvéniles est insuffisante par rapport à la capacité de l’habitat d’héberger le
niveau de stock souhaité (FAO, 2003). Le processus « GP 04/ Planifier l’effort de pêche »
permet d’estimer les captures annuelles autorisées pour l’activité de la pêche selon la capacité
de production de l’écosystème et sans que cette activité porte atteinte à son équilibre.
L’objectif recherché est de s’assurer que la biomasse des stocks d’espèces cibles soit
maintenue au même niveau ou au-dessus de la limite fixée correspondant au niveau optimal
de la biomasse.
Le processus « GP 07/ Contrôle de la pêche » a pour objectif de réduire la mortalité par pêche
des espèces ciblées ou les espèces accessoires lorsque les indicateurs de suivi dépassent les
seuils tolérés. Ainsi, et dans le cas où il y a eu des dépassements des limites acceptables, les
mesures de contrôle peuvent comprendre des mesures techniques, y compris la fermeture de
zones ou de saisons, les contrôles des moyens de production et les contrôles de la production.
Le domaine de connaissance « Management des parties prenantes » comprend six
processus reflétant concrètement la participation élargie des parties prenantes dans la gestion
de la pêche. Le management des parties prenantes a pour objectif de gérer la composante
humaine au sein de l'écosystème dans lequel les pêches opèrent et traite l’aspect indubitable
que les êtres humains, leurs objectifs, leur comportement et leurs institutions sont essentiels à
la mise en œuvre réussie de l'approche écosystémique de la pêche (FAO, 2010).
95
Les consultations initiales des parties prenantes, par le biais des deux processus « MPP01/
Identifier les parties prenantes » et « MPP02/ Recueillir les besoins », est une phase clé pour
le succès de la mise en ouvre de l’approche écosystémique de la pêche, car elles permettent de
développer une vision commune de la gestion des pêcheries. Une vision est une description
de l'état idéal de la pêche et de son écosystème auquel les parties prenantes aspirent, tant en
termes de statut biologique que de conditions socioéconomiques et d’arrangements de
gouvernance (FAO, 2010).
L'identification des parties prenantes est éclairée par une analyse de l'information rassemblée
sur le système halieutique, sa politique, ses cadres institutionnels et juridiques et son contexte
socioéconomique, réalisée au niveau du processus « GP01/ Analyse de l’environnement ».
Le recueil des besoins des parties prenantes est un processus qui permet de faire partager les
objectifs tracés des différents groupes , en conciliant leurs perceptions et aspirations et en
exigeant des mesures de facilitation et des négociations répétées. La compréhension des
valeurs, des moyens d’existence actuels, des besoins et des aspirations des différentes parties
prenantes est fondamentale pour éclairer la politique et influencer les décisions de gestion.
Dans le contexte de la pêche continentale au Maroc, les parties prenantes peuvent être des
individus, des groupes, des organisations ou des associations impliqués dans l’utilisation des
ressources halieutiques. Les parties prenantes peuvent comprendre des groupes affectés ou
intéressés par la politique concernant la gestion, des groupes tributaires des ressources
halieutiques pour leurs moyens d’existence, des groupes revendiquant leurs droits sur la zone
ou les ressources, des groupes engagés dans des activités ayant des répercussions sur la zone
ou les ressources (par exemple, l’aquaculture), de même que ceux qui ont des intérêts
spéciaux dans la zone ou les ressources (par exemple les sportifs nautiques , écologistes).
Durant la phase de la planification, le processus « GPP 03/ Planifier la gestion des parties
prenantes » permet, et après cartographie des parties prenantes et leurs motivations, d’établir
un plan pour répondre à leurs attentes et satisfaire leurs aspirations, et aussi d’adopter dès le
début des mesures préventives pour contrecarrer des éventuelles situations conflictuelles. Ce
plan de gestion des parties prenantes est lié à la réussite du plan de communication établi à
cette fin. Le choix du mode de communication ou des mécanismes de dissémination dépendra
de l'audience cible et de son contexte socioculturel. Le développement systématique d'une
stratégie de communication à composantes précises est particulièrement important pour une
approche écosystémique de la pêche en raison du nombre assez élevé́ des groupes de parties
96
prenantes impliquées et de leur diversité́, de même que de la probabilité́ que ces groupes ne
fassent pas partie du réseau habituel de communications de l'autorité́ des pêches (FAO, 2010).
Durant la phase de l’exécution, les deux processus « MPP 05/ Gérer les attentes des parties
prenantes » et « MPP 06/ Renforcement de capacités » permettent de mettre en œuvre le plan
de management des parties prenantes développé pendant la phase de planification. Le
renforcement des capacités est un processus essentiel pour que les individus, les groupes, les
organisations, les institutions et les sociétés développent les capacités qui leur sont nécessaires
– tant au niveau individuel que collectif – pour fixer et atteindre les objectifs, remplir
certaines fonctions, résoudre des problèmes et développer les moyens pour assurer une
gestion durable des ressources halieutiques (FAO, 2004).
Les axes de développement des capacités adoptés jusqu’à présent au niveau des eaux
continentales au Maroc portent principalement sur l’assistance technique aux pêcheurs et les
formations sur la législation de la pêche. Les directives techniques de la FAO suggèrent que,
pour être plus efficaces, les initiatives de développement de la capacité́ humaine devraient
accorder une plus grande attention aux connaissances spécifiques hors-secteur et aux
compétences telles que la gestion des affaires, la bonne gouvernance et les aspects socio-
économiques de même qu’aux compétences spécifiques aux pêches.
Le domaine de connaissance « Gestion de la recherche » est décliné en processus portant sur
la collecte des données scientifiques, leurs analyses et la formulation des conclusions qui
permettent d’éclairer les prises de décisions et les actions à entreprendre au niveau de l’aqua-
écosystème.
Les directives de la FAO concernant le volet de la recherche recommande que cette dernière
ne doit pas seulement servir à éclairer les politiques mais elle doit jouer également un rôle
important en matière de transfert de pouvoirs, de plaidoyer et de mobilisation des ressources.
Les échelles de temps pour la conduite des travaux de recherche doivent être adaptées aux
besoins des politiques et des parties prenantes tout en maintenant un équilibre entre la
recherche opérationnelle, stratégique et fondamentale.
Les orientations des axes de recherche dépendent des questions courantes que se posent les
parties prenantes. Elles sont variées et portent sur les aspects biologiques, légaux,
économiques, sociaux et culturels de la pêche (Yáñez et al., 2011).
Le code de conduite pour une pêche responsable stipule que les Etats devraient promouvoir
l’utilisation des résultats de la recherche comme base de fixation d’objectifs d’aménagement,
97
de points de référence et de critères de performance, afin d’assurer une liaison adéquate entre
la recherche appliquée et l’aménagement des pêcheries (article 12.13), et qu’ils devraient
veiller à ce que les données générées par la recherche soient analysées et que les résultats
soient publiés, en préservant leur caractère confidentiel s’il y a lieu, et diffusés en temps
voulu, sous une forme facile à comprendre, afin que l’on puisse disposer des données
scientifiques les plus fiables possibles comme contribution à la conservation, à
l’aménagement et au développement des pêches (Article 12.3).
L'information fournie peut être utilisée par les gestionnaires de la ressource halieutique pour
attribuer et fixer les droits de pêche, par les communautés de pêcheurs pour protéger leurs
droits d’implantation dans les pêcheries ou pour renforcer la compréhension des
développements en matière de commerce, d’accès au marché, de questions liées au travail,
etc, ainsi que par les ONG pour plaider en faveur d’une politique respectueuse à
l'environnement et au développement durable. L’approche écosystémique de la pêche exige
l’intégration des connaissances de différentes disciplines pour expliquer un fait ou pour
orienter les prises de décision. La connaissance disciplinaire, les concepts, les outils et les
règles d'enquête sont considérés, opposés, et combinés d’une manière telle que la
compréhension résultante soit supérieure à la simple somme de ses parties disciplinaires (De
Young et al., 2008).
L'information devrait être adaptée aux exigences spécifiques et évolutives et aux demandes
des parties prenantes et doit être facilement accessibles au public cible en utilisant des formats
et canaux de diffusion appropriés tels que radio, vidéo, TIC, etc.
Le domaine de connaissance « Management des risques » est décliné en trois processus
portant sur l’identification, la planification et le suivi et contrôle des risques. Il implique une
considération explicite des impacts indésirables et potentiellement inacceptables et propose
des plans de contingence pour éviter ou atténuer de tels impacts. Les résultats indésirables et
inacceptables incluent la surexploitation des ressources, la surcapacité des captures, la perte
de la biodiversité, des dégradations des habitats et des biotopes sensibles, ou des perturbations
sociales ou économiques (FAO, 1995). Selon l'approche de précaution, les principaux
objectifs du management des risques consistent à éviter des situations inacceptables ou
indésirables et de développer des stratégies et des outils adéquats pour faire face aux
problèmes liés à l'incertitude, la complexité et l'ambiguïté (Stirling et al., 2007).
L’approche écosystémique de la pêche doit tenir compte des questions telles que les types de
vulnérabilité́, l'exposition aux risques et les niveaux de résilience, notamment les stratégies
98
sociales développées par les personnes concernées pour faire face aux risques et incertitudes.
L'incertitude résulte des changements imprévus dans le système (par exemple, les inondations
ou l’augmentation soudaine de la pression sur la pêche causée par la migration), ainsi que de
la variabilité́ à plus long terme de l'environnement, et des altérations liées au changement
climatique ou aux facteurs anthropogéniques tels que la surpêche (FAO, 2010).
Les résultats des travaux de recherches permettront d’améliorer la compréhension des
éventuels risques, la probabilité de leur avènement et leurs impacts et par conséquent de
réduire certaines incertitudes critiques liées à l’aqua-écosystème.
Le domaine de connaissance « Marketing management » est décliné en trois processus
permettant d’identifier les différents produits et services liés à la pêche, d’analyser leurs
forces et faiblesses et étudier les opportunités existantes et puis de proposer des offres qui les
mettent en valeur et qui permettent de générer des bénéfices à tous les acteurs concernés y
compris les populations les plus vulnérable. La finalité est de mettre en place une chaine de
valeur rentable impliquant les différentes parties prenantes pour développer un avantage
concurrentiel et un positionnement plus avantageux sur le marché des produits et /ou services
liés à la pêche. Il s’agit d’une collaboration axée sur le marché en vue de mettre au point et de
mettre en marché des produits et des services de façon efficace et efficiente et qui sont en
adéquation avec les demandes des consommateurs.
Le domaine de connaissance “Management de la qualité” est décliné en trois processus
permettant d’assurer que les produits ou les services fournis sont conforme aux exigences du
client et aux normes sanitaires et légales. Selon la démarche définie par les normes ISO 9000,
il faut tout d’abord clairement identifier ces exigences et attentes puis, définir les objectifs que
se fixe la structure en termes de qualité. Les objectifs sont alors déployés au niveau des
différents processus de la structure et suivis grâce à des indicateurs qualité. Cette démarche
s’accompagne généralement d’une formalisation des processus et d’une définition des
interfaces organisationnelles et techniques permettant de s’inscrire dans une approche
d’amélioration continue. La certification et la traçabilité́ des produits sont des mesures
concrètes qui doivent être adoptées pour s’assurer que les pêcheurs artisanaux bénéficieront
eux aussi de la valeur créée.
5- CONCLUSION
La Méthodologie Unifiée de Gestion des Pêcheries est une intégration de six domaines de
connaissances selon un plan global et cohérent bâti autour de l'approche écosystémique de la
99
pêche. Elle est caractérisée par la flexibilité, l'adaptabilité, la procativité et la réactivité. Cette
méthodologie standardisée définit des principes et des normes de conduite énoncés par le
Code de Conduite pour une pêche responsable visant à assurer la conservation, la gestion et la
mise en valeur efficaces des ressources bioaquatiques, tout en tenant en compte l'importance
nutritionnelle, économique, sociale, environnementale et culturelle de la pêche et des intérêts
de l'ensemble des parties prenantes.
100
CONCLUSION GENERALE
101
Au Maroc comme ailleurs dans le monde, l’aquaculture est amenée à jouer un rôle important
en faveur de la sécurité alimentaire et peut répondre à une demande toujours croissante par
rapport aux produits aquatiques dans un contexte mondial de baisse des produits de la pêche
maritime.
L’aquaculture continentale peut constituer une source importante d’approvisionnement en
protéines animales. Cependant, à l’état actuel, elle demeure confrontée à un enjeu majeur lié à
la perception des consommateurs vis-à-vis des poissons d’eau douce. Pour faire face au déficit
d’image qu’ont les produits piscicoles d’eau douce, une véritable stratégie marketing
s’impose. Les outils et initiatives innovantes sont multiples pour promouvoir le marché des
poissons d’eau douce. Les freins et les obstacles mis en évidence au niveau du chapitre 2 et
les conclusions qui en découlent permettent d’explorer quelques leviers susceptibles d’aider
au développement durable de la pêche et de la pisciculture continentales au Maroc.
Les résultats de l’analyse factorielle font ressortir une typologie des barrières à la
consommation de poissons d’eau douce qui sont structurés en trois facteurs sous jacents : le
premier facteur « Freins sensoriels » regroupe des attributs intrinsèques aux poissons d’eau
douce, le deuxième appelé, “Commodité et praticité” faisant référence aux aspects d’achat,
de manipulation et de préparation, et le troisième facteur “Qualité” regroupe des attributs se
rapportant aux aspects liés à la qualité perçue.
Les aspects sensoriels concernent principalement le goût, l’odeur et le problème des arêtes.
Les espèces de poissons d’eau douce qui peuvent prétendre être commercialisés sur le marché
national ne doivent pas avoir le goût de la vase « off flavour » et de préférence dépourvues
d’arêtes intramusculaires en “Y”. Les pêcheurs et les aquaculteurs, au-delà des difficultés
propres à l’action de pêche et de l’élevage, doivent s’efforcer de valoriser au mieux les
produits commercialisés en répondant au maximum aux attentes des consommateurs.
L’émergence de nouveaux débouchés et de nouveaux marchés est étroitement liée à la
capacité d’innovation des producteurs piscicoles et à leur aptitude à améliorer toutes les
composantes de la filière afin de répondre aux mieux aux exigences et aux attentes des
consommateurs. Les carpes, le tilapia et la truite sont des espèces illustrant le mieux ces
caractéristiques et constituent l’unes des espèces d’aquaculture de référence sur les marchés
mondiaux.
102
Le Maroc renferme des potentialités pour le développement de la pêche et de la pisciculture
de ces espèces aquacoles notamment au niveau des infrastructures hydroagricoles existantes.
L’aquaculture multi-trophique intégrée constitue une voie pertinente pour la mise en valeur
piscicole de ces infrastructures aquacoles et une opportunité pour le développement du
secteur. Cette forme d’aquaculture peut être réalisée à travers des systèmes et des techniques
simples qui nécessitent peu d’investissements et d’expertise.
Cette approche consiste à substituer par exemple des intrants ou de faire évoluer la conduite
de l’exploitation pour optimiser les interactions dans l’écosystème aquatique, en combinant
diverses espèces économiquement viables. La culture de plusieurs espèces de poissons ayant
des habitudes alimentaires différentes dans le même plan d’eau permet une utilisation plus
efficace des ressources y existantes.
L’identification des sites propices au développement de cette forme d’aquaculture a été
réalisée au niveau du chapitre 3. Des cartes thématiques portant sur les eaux piscicoles et leurs
classifications, les milieux aquatiques naturels et les infrastructures hydro agricoles existants
ont été utilisées pour élaborer la carte aquacole du Maroc. Une base de données relative à la
vocation des retenues de barrage et l’historique des opérations de repeuplement ont été
également consultées. Les données de sorties consistent à l’identification des sites propices
pour le développement de l’élevage des poissons d’eau froide ou d’eau chaude, ainsi que les
techniques d’élevage adaptées pour chaque espace identifié.
Les lacs naturels du Moyen Atlas représentent un milieu favorable pour la culture des
carnassiers tels que le brochet et le black bass dans l’objectif de la promotion de la pêche
récréative ou touristique. Concernant les milieux artificiels, les retenues de barrage ont été
segmentées en deux types : les retenues à vocation eau potable et les retenues de barrage
réalisées exclusivement pour l’irrigation.
Le premier type constitue un milieu favorable pour la polyculture extensive intégrant sous
forme de symbiose des espèces de poisson ayant des habitudes alimentaires différentes. Ce
cheptel piscicole peut être constitué de poissons carnassiers tels que le black bass et le sandre
et des poissons fourrages tels que les cyprinidés. La chaîne trophique mise en place, conduira
à une production extensive complémentaire d’animaux herbivores, détritivores, ou
carnivores, diversifiant la production aquacole. Cette forme d’aquaculture permettra en plus
du développement des activités de la pêche, l’amélioration de la qualité de l’eau par la lutte
biologique contre l’eutrophisation.
103
Pour le deuxième type de barrage, ces milieux sont propices pour le développement de
systèmes aquacoles combinés regroupant à la fois des élevages en cages pour la production
des espèces à haute valeur économique ou à fort potentiel zootechnique tel que le tilapia, et
des élevages extensifs basés sur les opérations de repeuplement. De cette manière, une partie
de la nourriture considérée comme perdue dans les monocultures peut être utilisée et valorisée
pour la croissance d’autres espèces à valeur commerciale.
A travers la mise en place de systèmes combinés d’élevage et regroupant différentes espèces,
l’intensification écologique des retenues de barrage permettra d’augmenter les productivités
piscicoles. Elle permettra en même temps, un renforcement des différents services
écosystémiques telles que la pêche récréative ou touristique. La culture de plusieurs espèces
de poissons ayant des habitudes alimentaires différentes dans le même plan d’eau permet une
utilisation plus efficace des ressources y existantes et à une amélioration des conditions
environnementales.
L’utilisation efficiente des fonctionnalités naturelles offertes par les écosystèmes et
l’optimisation des services rendus par ces milieux aquacoles imposent l’adoption d’une
approche écosystémique de la pêche et de l’aquaculture. Le principe consiste à prendre en
charge toutes les composantes biotiques, abiotiques et humaines des écosystèmes et de leurs
interactions, tout en adoptant une approche intégrée et participative qui répond au mieux aux
exigences des différentes parties prenantes.
La traduction des concepts et principes de cette approche de gestion en termes opérationnels
nécessite l’élaboration de méthodologies et de référentiels de gestion qui peuvent orienter les
gestionnaires à leur adoption dans les politiques de l’Etat. Ces méthodologies peuvent
constituer un ensemble d’actions et de bonnes pratiques à suivre depuis la conception des
plans de gestion jusqu’à leur mise en œuvre.
Dans le chapitre 5, une méthodologie standardisée de gestion des pêcheries a été proposée.
Elle est intitulée « Méthodologie Unifiée de Gestion des Pêcheries Continentales (MUGPC) ».
Elle est structurée autour de six domaines de connaissance (DC) et composée de 29 processus
permettant de mettre en œuvre les directives techniques élaborées par la FAO depuis 1999
pour la mise en œuvre du code de conduite pour une pêche responsable.
Certains de ces domaines de connaissance conduisent à des objectifs spécifiques liés à la
pêche et à la pisciculture notamment la gestion des pêcheries, le marketing et le management
104
de la qualité. D'autres fournissent des méthodes pour atteindre lesdits objectifs, notamment la
gestion des parties prenantes, la recherche et le management des risques.
Ces domaines de connaissances et les processus y afférents permettraient de gérer le secteur
selon une approche écosystémique et non pas selon une approche sectorielle se focalisant
essentiellement sur la pêche des espèces d’intérêt commercial. Ils positionnent la pêche dans
un contexte plus grand incluant les environnements domestiques, communautaires et
socioéconomiques tout en tenant en compte l'importance nutritionnelle, économique, sociale,
environnementale et culturelle de celle-ci et des intérêts de l'ensemble des parties prenantes.
La MUGPC a été modélisée afin qu’elle puisse être utilisée par les gestionnaires pour mieux
planifier, organiser et gérer le secteur en tenant compte de la prestation durable de la gamme
complète des fonctions et des services fournis par ces écosystèmes et en contribuant à
l’amélioration du bien-être humain et l’équité pour toutes les parties prenantes.
105
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
106
Abdelghany A.E., M.S. Ayyat & M.H. Ahmad, 2002. Appropriate timing of supplemental feeding for
production of Nile tilapia, silver carp, and common carp in fertilized polyculture ponds. J. of the
world aqua. soc., 33, 307-315.
Adams S. M. & J. B. Standridge, 2006. What should we eat? Evidence from observational studies.
South Med Asso, 99, 744-748.
Aggeri F., 2011. Le développement durable comme champ d’innovation , Rev. Fran. Gest., 215, 87-
106.
Alasalvar C., J. M. Grigor & Z.Ali, 2011. Practical evaluation of fish quality by objective, subjective,
and statistical testing. In Alasalvar, C., F.Shahidi, K. Miyashita & U. Wanasundara, (éds).
Handbook of Seafood Quality, Safety, and Health Applications, 13-28.
Alba J. &W. Hutchinson, 1987. Dimensions of Consumer Expertise. Jour. Cons. Res., 13, 411-454.
Allison E.H. & F. Ellis, 2001. The livelihoods approach and management of small-scale fisheries.
Mar. Pol., 25, 377-388.
Arlinghaus R., T. Mehner & I.G. Cowx, 2002. Reconciling traditional inland fisheries management
and sustainability in industrialised countries, with emphasis on Europe. Fish and Fisheries, 3,
261-316.
Astles K.L., M.G. Holloway, A. Steffe, M. Green, C. Ganassin & P.J. Gibbs, 2006. An ecological
method for qualitative risk assessment and its use in the management of fisheries in New South
Wales, Australia, Fish. Res., 82, 290–303.
Aubin J., H. Rey-Valette, S. Mathe, A. Wilfart, M. Legendre, J. Slembrouck , E. Chia, G.Masson, M.
Callier, J.P. Blancheton, A. Tocqueville, D. Caruso & P. Fontaine, 2014. Guide de mise en
œuvre de l'intensification écologique pour les systèmes aquacoles. Diffusion INRA-Rennes.
Babcock E.A. & E.K. Pikitch, 2004. Can we reach agreement on a standardized approach to
Ecosystem-based Fishery Management ?. Bull. Mar. Sci., 74, 685–692.
Baird P. D., R. Bennett & M. Hamilton, 1987. 'The consumer Acceptability of Some Underutilised
Fish Species, In: Thomsen, D.M.H. (éds.). Food Acceptability, 431-442.
Balarin J.D. & Haller R.D., 1982. The intensive culture of tilapia in tanks, raceways and
cages. In: Muir, J.F. & Roberts R.J. (éds.) Récent Advances in Aquaculture, vol. 1.
Croom Helm, London.
Beck M.E. 2007. Dinner preparation in the modern United States, Brit. Food .Jour., 7, 531-
547.
107
Bergerhouse D.L. 1996. Cage culture of walleye. In: Summerfelt R.C. (éds.). The walleye
culture manual. NCRAC Culture, NCRAC Publications Office, Iowa State University,
Ames.
Berkes F. & C. Folke, 1998. Linking social and ecological systems: management practices
and social mechanisms for building resilience. Cambridge: Cambridge University Press.
459 p.
Berkes F., R. Mahon, P. McConney, R.C. Pollnac & R.S. Pomeroy, 2001. Managing Small-
Scale Fisheries: Alternative Directions and Methods. Ottawa: International
Development Research Centre.
Berry L.L., K.Seiders & Grewal, D., 2002. Understanding service convenience. J. Market.,
66, 1-17.
Beveridge M. & B. Mcandrew, 2000. Tilapias: Biology and exploitation, Fish and Fisheries,
Series No. 25.
Blancheton J.P., A. Dosdat & J.M.Deslous Paoli, 2004. Minimisation des rejets biologiques
issus d'élevages de poissons. Aqua. et Env, 67-78.
Billard R., 1980. La polyculture en étang. In: Billard, R. (ed.), La Pisciculture en Etang.
INRA Publ. Paris: 269-281.
Billard R., 2003. From polyculture to co-culture in fish farming. In : Lee, C.S (ed.)
Aquaculture: retrospective and outlook. An aquaculture summit. Manila; Baton Rouge :
Asian Fisheries Society and World Aquaculture Society.
Bonzon A., 1999. Le Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable et la
planification du développement de l'aquaculture en Méditerranée. Cah. Opt. Méd., 43,
151-162.
Bredahl L. & K.G. Grunert, 1997. Determinants of the consumption of fish and shellfish in
Denmark: An application of the theory of planned behavior. In: Luten, J.B., T.
Borrensen, J. Oehlenschlager (éds.), Seafood from producer to consumer, integrated
approach to quality. Elsevier, Amsterdam, 21-30.
Brister D.J., 2007. Organic Aquaculture: The Emergence of a New Sustainable Industry.
Oxford: Blackwell Pub Professional.
108
Brodziak J. & J. Link, 2002. Ecosystem-Based Fishery Management : What is it and how can
we do it ?. Bul. Mar. Sc., 70, 589–611.
Brouwer K., M.L. Jones, C.E. King & H. Schifter, 2000. Longevity records for Psittaciformes
in captivity. Int. Zoo. Year., 37, 299-316.
Browman H.I. & K.I. Stergiou, 2004. Perspectives on ecosystem-based approaches to the
management of marine resources. Mar. Eco. Pro., 274, 269-303.
Brucks M., 1985. The effect of purchase class knowledge on information search behavior. J.
Cons. Res., 12, 1-16.
Brunsø K., 2003. Consumer research on fish in Europe. In: Luten J. B., J. Oehlenschlaeger &
G. Olafsdottir (éds.), Quality of fish from catch to consumer: Labelling, monitoring and
traceability. Wageningen Academic Publishers, Wageningen, 335-344
Brunsø K., , K.B. Hansen, J.Scholderer , P. Honkanen , S.O.Olsen, & W.Verbeke, 2008.
Consumer attitudes and seafood consumption in Europe. In: Børresen T. (éd.),
Improving seafood products for the consumer, British Welding Research Association,
Cambridge, 16-39.
Brunsø K., W. Verbeke, , S.O. Olsen, & L.F. Jeppesen, 2009. Motives, barriers and quality
evaluation in fish consumption situations exploring and comparing heavy and light users
in Spain and Belgium, Bri. Food.J., 111, 699-716.
Buckley M., C. Cowan & M. McCarthy, 2007. The convenience food market in Great Britain:
Convenience food lifestyle (CFL) segments, App., 3, 600-617.
Cadima E.L., 2003. Fish stock assessment manual. FAO Fish .Tech. Paper. No. 393. Rome.
FAO. 161pp.
Candel M.J.J.M., 2001. Consumers' convenience orientation towards meal preparation:
Conceptualization and measurement, App., 1, 15-28.
Carlsson L. & F. Berkes, 2005. Comanagement: concepts and methodological implications.
J. Env. Man., 75, 65-76.
Cayeux S., 2007. Les français à la recherche de prix et de praticité. Panel de consommateurs,
79 pp.
Caygill C.P.J., A. Charlett & M.J. Hill, 1996. Fat, fish, fish oil and cancer. Br.J. Cancer, 74,
159–164.
109
Chassot E., 2005. Approche Ecosystémique des Pêches : de l'utilisation d'indicateurs à la
simulation théorique; vers un modèle couplé écologie / économie appliqué au Finistère.
Chen J., C. Guang , H. Xu, Z. Chen, P. Xu , X. Yan , Y. Wang & J. Liu, 2007. A review of
cage and pen aquaculture: China. In Halwart M., D. Soto & J.R. Arthur (éds.): Cage
aquaculture - Regional reviews and global overview. FAO Fisheries Tech. Pap., 498,
50–68.
Chervinski J., 1982. Environmental physiology of tilapias. In: Pullin R.S.V & R.H. Lowe-
McConnell (eds.) The Biology and Culture of Tilapias. ICLARM Conference
Proceedings, International Center for Living Aquatic Resources Management, Manila,
Philippines. 7, 119-128.
Chevassus-Au-Louis B. & M. Griffon, 2008. La nouvelle modernité : une agriculture
productive à haute valeur écologique. Demeter, 7-48.
Chopin T., 2006. Integrated Multi-Trophic Aquaculture. What it is and why you should
care… and don’t confuse it with polyculture. Nor. Aqua.,12, 4.
Chopin T. & S. Robinson, 2004. Defining the appropriate regulatory and policy framework
for the development of integrated multi-trophic aquaculture practices: introduction to
the workshop and positioning of the issues. Bul. Aqua. Ass. Can, 104, 4-10.
Chopin T., A.H. Buschmann & C. Halling, 2001. Integrating seaweeds into marine
aquaculture systems: a key toward sustainability. J. Phycol, 37, 975-86.
Cirad, 2007. L’intensification écologique : du concept au terrain quelles démarches de
recherche mettre en œuvre ? Papier présenté aux rencontres du Cirad, Montpellier.
Coch A.G., 1982. Cage culture of tilapias. In: Pullin R.S.V & R.H. Lowe-McConnell (éds.)
Biology and Culture of Tilapias. ICLARM, Manila, 205-246.
Cochrane K.L., 2000. Reconciling sustainability, economic efficiency and equity in fisheries
: the one that got away ?. Fish and fisheries, 1, 3-21.
Comrey A.l. & Lee H.B., 1992. A First Course in Factor Analysis. New jersey: lawrence
erlbaum Associates Publishers.
Coppes Z., A., Pavlisko & S.DeVecchi, 2002. Texture measurements in fish and fish
products. J. Aqua. Food.Prod.Tech.1, 89-105.
110
Cooper D.F., S. Grey, G. Raymond & P.Walker, 2005. Project Risk Management
Guidelines.Joh Wil & Sons; Ltd.
Costa-Pierce B.A., 2002. Sustainability of cage aquaculture ecosystems for largescale
resettlement from hydropower dams: an Indonesian case study. In: Costa-Pierce B.A.
(éds.): Ecological Aquaculture. Blackwell, Oxford, 286-313.
Cowx I.G., 2002. Recreational fisheries. In: Hart P. & J. Reynolds (éds.) Handbook of Fish
Biology and Fisheries., Blackwell Science, Oxford, 367-390.
Crab R., Y. Avnimelech , T. Defoirdt, P.Bossier & W. Verstraet, 2007. Nitrogen removal
techniques in aquaculture for a sustainable production. Aqua., 270, 1-14.
Crespi, V. & A.Lovatelli, 2011. Global desert aquaculture at a glance. In: Crespi V.& A.
Lovatelli (eds). Aquaculture in desert and arid lands: development constraints and
opportunities. FAO Technical Workshop. 6–9 July 2010, Hermosillo, Mexico. FAO
Fisheries and Aquaculture Proceedings No. 20. Rome, FAO. 2011. pp. 25–37.
Daviglus M.L., J.Stamler, A.J.Orencia, A.R.Dyer, K.Liu, P.Greenland, M.K.Walsh, D.Morris,
& R.B.Shekelle,1997. Fish Consumption and the 30-Year Risk of Fatal Myocardial
Infarction. N.Eng. J.Med .,366, 1046-53.
De Silva S.S., 2003. Culture-based fisheries: an under utilized opportunity in aquaculture
development. Aqua., 221, 221–243.
De Silva D., 2011. Value chain of fish and fishery products: origin, functions and application
in developed and developing country markets. FAO Value Chain Project Reports.
Rome, FAO. 63 pp.
De Young C., A. Charles & A.Hjort, 2008. Human dimensions of the ecosystem approach to
fisheries: an overview of context, concepts, tools and methods. FAO Document
technique sur les pêches n° 489. Rome, FAO. 152 p.
Degnobol P. & A. Jarre, 2004. Review of indicators in fisheries management: a development
perspective. Afr. J. Mar. Sci., 26, 303-326.
Département de la Pêche Maritime (DPM), 2009. Plan Halieutis, Département des Pêches
Maritimes, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime.
Dhraief M.Z., 2011. Typologie des consommateurs selon leur perception de la qualité des
poissons frais en Tunisie. New. Medit, 3, 49-55.
111
Direction Générale des Affaires Maritimes et de la Pêche (DG MARE), 2008. Enquête
d'image sur la perception des produits de la pêche et de l'aquaculture. Rapport final.
Etude fiancée par la Commission européenne, Ernst & Young, 216 p.
Domaizon I. & J. Devaux, 1999. Nouvelle approche des biomanipulations des réseaux
trophiques aquatiques. Introduction d’un Poisson phytoplanctonophage, la carpe
argentée (Hypophthalmichthys molitrix). An. Bio., 38, 91-106.
Edirisinghe U. 1990. Suitability of common carp for inclusion in bighead carp-Nile tilapia
polyculture systems in ponds fertilized with duck litter. In: Hirano R. & I. Hanyu (éds.)
Proceedings of the Second Asian Fisheries Forum. Asian Fish. Soc., Manila,
Philippines, 201-204.
Edwards P., 1998. A systems approach for the promotion of integrated aquaculture. Aqua.
Eco. Man., 2, 1-12.
Egoh B., M. Rouget , B.Reyers , A.T.Knight, R.M. Cowling, A.S. Van Jaarsveld & A.Welz,
2007. Integrating ecosystem services into conservation assessments: a review. Ecol.
Econ., 4, 714-721.
Ellis F., 2000. Rural Livelihoods and Diversity in Developing Countries. Oxford, U.K.,
Oxford University Press.
Fabrigar L.R., D.T. Wegener, R.C. MacCallum & E.J. Strahan, 1999. Evaluating the use of
exploratory factor analysis in psychological research. Psy. Meth., 3, 272-299.
FAO, 1995. Code de conduite pour une pêche responsable. Rome, FAO. 1995. 46p.
FAO, 1997. L’Approche de Précaution Appliquée aux Pèches de Capture et aux Introductions
d’Espèces Directives Techniques pour une Pêche Responsable. No. 2, Rome, FAO. 73
pp.
FAO, 1998a. Développement de l'Aquaculture Directives Techniques pour une Pêche
Responsable No. 5.
FAO.1998b, Pêches Continentales. Directives techniques pour une pêche responsable. No. 6,
Rome, 52 pp.
FAO, 1999a. Aménagement des pêcheries. FAO Directives techniques pour une pêche
responsable. No. 4. Rome, FAO. 91p.
112
FAO, 1999b. L'intégration des Pêches dans l'Aménagement des Zones Côtières Directives
Techniques pour une Pêche Responsable. No. 3, Rome, FAO. 24 pp.
FAO, 1999c. Opérations de pêche Directives technique pour une pêche responsable No.1.
Rome, FAO, 100 pp.
FAO, 2001a. Indicateurs pour le développement durable des pêcheries marines. Directives
techniques pour une pêche responsable. No. 8. Rome, FAO. 78 pp.
FAO, 2001b. Directives pour la collecte régulière de données sur les pêches de capture. FAO
document technique sur les pêches. No. 382. Rome, FAO, 123pp.
FAO, 2002a. Développement de l'aquaculture. 1. Bonne pratique de fabrication des aliments
aquacoles. Directives techniques pour une pêche responsable. No. 5, Suppl. 1, 51 pp.
FAO.2002b. Mise en œuvre du Plan d’action international visant à prévenir, contrecarrer et
éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Directives techniques pour
une pêche responsable. No. 9. Rome, 150pp.
FAO, 2003. Aménagement des pêches. 2. L’approche écosystémique des pêches., Directives
techniques pour une pêche responsable.No. 4, Suppl. 2. Rome. 120 p.
FAO, 2006. Accroissement de la contribution des pêches artisanales à la lutte contre la
pauvreté et à la sécurité alimentaire. FAO Directives techniques pour une pêche
responsable. No. 10. Rome, FAO. 90p.
FAO, 2008a. Aménagement des pêches. 2. L’approche écosystémique des pêches.
2.1 Bonnes pratiques de modélisation écosystémique pour guider une approche
écosystémique des pêches. FAO Directives techniques pour une pêche responsable No.
4, Supl. 2, Add. 1. Roma. 90pp.
FAO, 2008b. Fisheries management. 3. Managing fishing capacity. FAO Technical
Guidelines for Responsible Fisheries. No. 4, Suppl. 3. Rome, FAO. 104pp.
FAO, 2008c. Rehabilitation of Inland Waters for Fisheries. FAO Technical Guidelines for
Responsible Fisheries. No. 6 Suppl. 1, Rome, 122pp.
FAO, 2009a. Développement de l’aquaculture. 3. Gestion des ressources génétiques.FAO
Directives techniques pour une pêche responsable. No. 5, Suppl. 3. Rome, FAO. 160pp.
FAO, 2009b. Commerce responsable du poisson. FAO Directives techniques pour une pêche
responsable. No. 11. Rome, FAO. 25pp.
113
FAO, 2009c. Information et partage des connaissances. Directives techniques pour une pêche
responsable. No. 12. Rome, FAO. 2009. 104pp.
FAO, 2010. Gestion des pêches. 2. L'approche écosystémique des pêches.
2.2. Les dimensions humaines de l'approche écosystémique des pêches. Directives
techniques pour une pêche responsable n° 4, suppl. 2, Add. 2. Rome, 98 pp.
FAO, 2011a. Développement de l’aquaculture. 4. Une approche écosystémique de
l’aquaculture. Directives techniques pour une pêche responsable. N° 5, Suppl. 4. Rome,
63 pp.
FAO, 2011b. Fisheries management. 4. Marine protected areas and fisheries. FAO Technical
Guidelines for Responsible Fisheries. No. 4, Suppl. 4. Rome, FAO.198pp.
FAO, 2011c. Développement de l'aquaculture. 2. Gestion sanitaire des mouvements
responsables d'animaux aquatiques vivants. FAO Directives techniques pour une pêche
responsable. No. 5, Suppl. 2. Rome, 35pp.
FAO, 2011d. Aquaculture development. 5. Use of wild fish as feed in aquaculture.
FAO Technical Guidelines for Responsible Fisheries. Rome, FAO. 79pp.
FAO, 2011e. Aquaculture development. 6. Use of wild fishery resources for capture-based
aquaculture.FAO Technical Guidelines for Responsible Fisheries. No. 5, Suppl. 6.
Rome, 81 pp.
FAO, 2011f. Utilisation responsable du poisson. Directives techniques pour une pêche
responsable. N° 7, Rome, 42 pp.
FAO, 2012a. La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture. Rome, FAO, 241 pp.
FAO, 2012b. Recreational fisheries. FAO Technical Guidelines for Responsible Fisheries,
No. 13, Rome, FAO, 176 pp.
Farmer L., J.M. McConnell, T.D. Hagan & D.B. Harper, 1995. Flavour and off-flavour in
farmed and wild Atlantic salmon from locations around Northern Ireland. Water Sci
Technol 31, 259-264.
Fédération des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche
(FENIP), 2010. Etude de l’état des lieux de l’aquaculture au Maroc et identification des
marchés aquacoles cibles et de leurs conditions d’accès. Cofrepeche, 195pp.
114
Fernandez E., L. Chatenoud, C. La Vecchia, E. Negri & S. Franceschi, 1999. Fish
consumption and cancer risk. Am. J. Clin. Nutr., 70, 85-90.
Frid C., O. Paramor & C. Scott, 2005. Ecosystem-based management : progress in the NE
Atlantic. Mar. Pol., 29, 461-469.
Fulton E.A., A.D.M. Smith & A. Punt, 2005. Which ecological indicators can robustly detect
effects of fishing. ICES. J. Mar. Sci., 62, 540-551.
Garcia S.M., 1994. The precautionary principle: its implications in capture fisheries
management. Oce. Coast.Man., 22, 99-125.
Garcia S.M., 2006. Etat des ressources halieutiques marines mondiales et gouvernance des
pêches. Communication aux actes de la 6ème édition des rencontres halieutiques de
Rennes, 19-20 octobre 2006, Agrocampus Rennes, 5-10.
Garcia S.M., A. Zerbi, C. Aliaume, T. Do Chi & G. Lasserre, 2003. The ecosystem approach
to fisheries. Issues, terminology, principles, institutional foundations, implementation
and outlook. FAO Fisheries Technical Paper.No. 443, 71 pp.
Garcia, S.M. & K.L. Cochrane, 2005. Ecosystem approach to fisheries: a review of
implementation guidelines, ICES. J. Mar. Sci., 62, 311-318.
Gavard-Perret M.L., D. Gotteland, C. Haon & A. Jolibert, 2008. Méthodologie de la
recherche Réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion. Person Education.
Gavin A.B., R.W. John, 1999. An holistic approach to fish stock identification. Fish. Res.,
43, 35-44.
Gjedrem T., 2008. Improving farmed fish quality by selective breeding. In: Øyvind, L. (ed.).
Improving farmed fish quality and safet. Woodhead publishing limited, pp. 265-274.
Goetze T.C., 2004. Sharing the Canadian experience with comanagement: ideas, examples
and lessons for communities in developing areas. Ottawa, IDRC/CRDI, Working Paper
n°15, 57 p.
Gofton L., 1995. Dollar rich and time poor? Some problems in interpreting changing food
habits. Bri. Food. J., 97, 11-16.
Gofton L. & D.W. Marshall, 1992. Fish: a Marketing problem. Bradford: Horton Publishing.
115
Gonzalez F.L., 2009. Défis, avantages et développement de l’aquaculture extensive,
Commission de l'agriculture et du développement rural, la Commission permanente,
Doc 8464.
Gowing J., 2010. Une revue d’expérience en matière d’intégration de l’aquaculture dans les
systèmes d’irrigation a grande échelle. In Halwart M. & A.A. Van Dam (éds).
Intégration de l’irrigation et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest: concepts, pratiques
et perspectives d’avenir. Rome, FAO, pp. 7-17.
Graham J., B. Amos & T. Plumptre, 2003. Governance Principles for Protected Areas in the
21st Century. Paper prepared for the Fifth World Parks Congress, Durban, South
Africa. Ottawa, Canada: Institute on Governance.
Griffon M., 2006. Nourrir la planète : Pour une révolution doublement verte. Odile Jacob.
Griffon M., 2007. Agriculteurs, saisissez-vous des questions environnementales !. Actes de la
13e Université d’été de l’innovation rurale, Marciac, pp. 33-36.
Griffon M., 2010. Pour des agricultures écologiquement intensives. Editions de l'Aube, La
Tour d'Aigues.
Griffon M., 2013. Qu’est ce que l’agriculture écologiquement intensive ? Editions QUAE,
Versailles, 221 pp.
Gross T., 2003. Consumer attitudes towards health and food safety. In: Luten J.B.,
J.Oehlenschlager & G.Olafsdottir (éds.). Quality of fish from catch to consumers:
Labelling, Monitoring and Traceability. Wagenigen: Wagenigen Academic Publishers.
401-411.
Grunert K.G., T. Bech-Larsen & L. Bredahl, 2000. Three issues in consumer quality
perception and acceptance of dairy products. Int. Dairy. J., 10, 575–584.
Gupta M.V. & B. O. Acosta, 2004. From drawing board to dining table: The success story of
the GIFT project. The Wor. Fish Center Quar., 27, 4–17.
Hall S.J., 1999. Managing fisheries within ecosystems: can the role of reference points be
expanded?. Aqu. Cons. Mar. Fresh. Ecos.; 9, 579-583.
Halwart M., D.Soto & J.R. Arthur, 2009. Aquaculture en cage – Études régionales et aperçu
mondial. FAO Document technique sur les pêches. No. 498. 259pp.
116
Harwell M.A., J.F. Long, A.M. Bartuska, J.H. Gentile, C.C. Harwell, V. Myers & J.C.
Ogden, 1996. Ecosystem management to achieve ecological sustainability: the case of
South Florida. Environ. Manage., 20, 497–521.
Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD),
2006. Plan Directeur de la pêche, Rapport n° 1 :Diagnostic. Rabat, 197 pp.
Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD),
2013. Rapport annuel de la pêche saison 2012/2013. Rabat, 24pp.
Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD),
2014. Rapport annuel de la pêche saison 2013/2014. Rabat, 31 p.
Holmlund C.M. & M. Hammer, 1999. Ecosystem services generated by fish populations.
Ecol. Eco., 29, 253-268.
Honkanen P., S.O. Olsen & B. Verplanken, 2005. Intention to consume seafood-the
importance of habit. App., 45, 161-168.
Hourmat Allah H. & B. ElMorchid, 2011. L’économie politique des ressources halieutiques
dans le monde arabe : la leçon marocaine. Politics and economic development, ERF 17
the annual conference , 25 pp.
Howgate P., 2004. Tainting of farmed fish by geosmin and 2-methyl-iso-borneol: a review of
sensory aspects and of uptake/depuration. Aqua., 234, 155-181.
Hussenot J., 2003. Emerging effluent management strategies in marine fish-culture farms
located in European coastal wetlands. Aqua. 226, 113-128.
Hussenot J., 2006. Les systèmes intégrés en aquaculture marine : une solution durable pour un
meilleur respect de l’environnement littoral. In : Chaussade J. & J. Guillaume (éds)
Pêche et aquaculture : pour une exploitation durable des ressources vivantes de la mer et
du littoral. Presses Universitaires de Rennes.
Hussenot J., S. Lefebvre & N. Brossard, 1998. Open-air treatment of wastewater from land-
based marine fish farms in extensive and intensive systems: current technology and
future perspectives. Aqua. Liv. Res., 11, 297-304.
Hyldig G., E. Larsen & D. Green-Petersen, 2007. Fish and sensory analysis in the fish chain.
In: Nollet L.M.L., T. Boylston, F. Chen, P.C. Coggins, M.B.Gloria, G. Hyldig, C.R.
117
Kerth, L.H. Mckee, & Y.H. Hui (éd.) Handbook of Meat, Poultry & Seafood Quality.
Wiley-Blackwell, Oxford, 499–510.
International Organization for Standardization (ISO), 2008. Introduction and support package:
Guidance on the concept and use of the process approach for management
systems.SO/TC 176/SC 2/N544R3.
Iram M., 2004. Contribution à l’étude de la consommation des produits de la pêche au
Maroc, Mémoire de 3ème cycle pour l’obtention de diplôme d’ingénieur d’Etat en
Halieutique, IAV Hassan II.
Jaeger S. R. & H. L. Meiselman, 2004. Perceptions of meal convenience: the case of at- home
evening meals. App., 42, 317-325.
Jauncey K., 2000. Nutritional requirements. In: Beveridge M.C.M. & B.J. McAndrew (éds.)
Tilapias: Biology and Exploitation. Kluwer, Dordrecht, 327-75.
Jennings S., 2004. The ecosystem approach to fishery management: a significant step towards
sustainable use of the marine environment?. Mar. Ecol. Pro., 274, 279–282.
JNCC, 2008. The Eco-System based approach; http://www.jncc.gov.uk/page-2518.
Jolibert A. & P. Jourdan, 2006. Marketing research, Méthodes de recherche et d’études en
marketing, Dunod, Paris.
Juhl H.J. & C.S. Poulsen, 2000. Antecedents and effects of consumer involvement in fish as a
product group. App., 34, 261-267.
Kotler P., 2003. Marketing Management. (11th ed.). Pear.Edu.Inc.
Kotler P. & B. Dubois, 1992. Différencier et positionner l’offre. Havard l’Expansion.
Kristoffersen S., T. Tobiassen, V. Steinsund, & R.L. Olsen, 2006. Slaughter stress, post-
mortem muscle pH and rigor development in farmed Atlantic cod (Gadus morhua L).
Int. J. Food. Sc. Tech., 41, 861-864.
Kulikowski T., 2006. Striped catfish second, information for traders. Mag. Przem. Ryb., 2, 16-
17.
Laamiri M.B, S. Oufrid & A. Yahyaoui, 2014a. Perceived barriers to consumption of freshwater fish in Morocco. Bri. Food .J. (Accepté le 04/03/2014).
118
Laamiri M.B, S. Oufrid & A. Yahyaoui, 2014b. Implementing a unified methodology for fisheries management (UMFM) in freshwater in Morocco. Int. J. Fish. Aqua., 6, 94-103.
Laamiri M.B, S. Oufrid & A. Yahyaoui, 2014c. Identification de sites propices au développement de la pisciculture rurale au Maroc. Meeting International: La valorisation des ressources en eau dans les zones arides et semi arides. 26 -28 mai 2014, Béni Mellal.
Laird L.M. & T. Needham, 1988. Salmon and trout farming. Ellis Horwood, Chichester,
West Sussex, England, 271 pp.
Lander T.R., K.A. Barrington, S.M.C. Robinson, B.A. Macdonald & J.D. Martin, 2004.
Dynamics of the blue mussel as an extractive organism in an integrated multi-trophic
aquaculture system. Bul. Aqua. Ass. Can.,104, 19-28.
Laxe F.G., 1999. Défis, avantages et développement de l’aquaculture extensive. Com. Agr.
Dév.
Lazard J., 2009.La pisciculture des tilpias. Cah. Agr., 18, 174-182.
Leek S., S. Maddock & G.Foxall, 2000. Situational determinants of fish consumption. Bri.
Food J., 102, 18-39.
Leroux X., R. Barbault, J. Baudry, F. Burel, I. Doussan, E. Garnier, P. Herzog, S. Lavorel, R.
Lifran, J. Roger-Estrade, J.P. Sarthou & M. TroMetter, 2008. Agriculture et
biodiversité, valoriser les synergies. Expertise scientifique collective, 178 pp.
Letarte, A., Dubé, L. and Troche, V (1997). Similarities and differences in affective and
cognitive origins of food likes and dislikes. Appetite, Vol. 28, pp. 115-129.
Li S. & S. Xu, 1995. Culture and Capture of Fish in Chinese Reservoirs. Inter. Dev. Res.
Centre. Southbound Sdn, Bhd, 127 pp.
Lightfoot C, M.A.P Bimbao, J.P.T Dalsgaard & R.S.V. Pullin, 1993. Aquaculture and
sustainability through integrated resources management. Outlook Agric., 22 , 143-50.
Liu J. & H. Yongchuan, 1998. Fisheries and fish culture practices in Fuqiaohe reservoir,
China. Int. Rev. Hydrobiol., 83, 569-576.
Lotze H.K., 2004. Repetitive history of resource depletion and mismanagement: the need for a
shift in perspective. Mar. Ecol. Prog., 274, 282-285.
119
Lougovois V.P. & V.R. Kyrana, 2005. Freshness quality and spoilage of chill-stored fish. In:
Riley A.P. (éd.), Food Policy, Control and Research, Nova Science Publishers, pp. 35-
75.
Lovell T., 1989. Nutrition and Feeding of Fish. Van Nostrand Reinhold, 267 pp.
Lugo E., 2008. Ecosystem services, the millenium ecosystem assessment, and the conceptual
différence between benefits provided by ecosystems and benefits provided by people. J.
land. Use., 23, 243-262.
Lund E. K. & E. Kampman, 2008. Protective effects of fish consumption in relation to
gastrointestinal health Improving Seafood Products For The Consumer. In: Børresen, T.
(éd.), Improving seafood products for the consumer, British Welding Research
Association, Cambridge, 116-135.
Magnusson H. & E. Martinsdottir, 1995. Storage quality of fresh and frozen-thawed fish in
ice. J. Food Sci. 60: 273–278.
Mahon D., C. Cowan & M. Mccarthy, 2006. The role of attitudes, subjective norms,
perceived control and habit in the consumption of ready meals and takeaways in Great
Britain. J. Food Qual. Ref.,17, 474-481.
Malhotra, N., 2007. Marketing Research: An Applied Orientation, 5th Edition, Pearson:
Prentice Hall.
Marshall D., 1988. Behavioural variables influening the consumption of fish and fish
products. In: Thomson D. M. H. (éd.), Food Acceptability. Essex: Elsevier, 219-231.
Martinsdóttir E., K. Sveinsdóttir, D. Green-Petersen, G. Hyldig, & R. Schelvis, 2008.
Improved eating quality of seafood: the link between sensory characteristics, consumer
likings and attitudes. In: Börresen T. (éd.), Improving seafood products for the
consumer, Woodhead Publishing Cambrige, 40-58.
Mélard C. & C. Ducarme, 1993. The tilapia intensive rearing technology in Europe. In:
Kestemont P. & R.Billard (éds.) Proceedings of the Workshop on Aquaculture of
Freshwater Species (Except Salmonids). European Aquaculture Society, Ostend,
Belgium, 24–28.
Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM), 2013. Prix des produits :
système d’information ASAAR, Direction de la Stratégie et des Statistiques.
120
Millennium Ecosystem Assessment (MEA), 2005. Ecosystems and Human Well-being:
Synthesis, Island Press, Washington DC.
Milstein A., 2005. Polyculture in aquaculture. An.Bre. Abs., 73, 15-41.
Morales-Nin B., R.M. Bjelland & E.Moksness, 2005. Otolith microstructure of a hatchery
reared European hake (Merluccius merluccius). Fish. Res, 74, 300-305.
Morin R., 2012. Mauvais goût de vase chez la truite. Document d’information DADD-12,
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, 3 p,
http://www,mapaq,gouv,qc,ca/Fr/Peche.
Mørkøre T., K. Ruohonen & Kiessling A., 2009. Variation in texture of farmed Atlantic
salmon (Salmo salar) relevance of muscle fiber cross-sectional area. J. Text. Stu., 40,
1–15.
Mouslih M., 1987. Introductions de Poissons et d'écrevisses au Maroc. Rev. Hydrobiol.
Trop., 20, 65- 72.
Mozaffarian D. & E.B. Rimm, 2006. Fish intake, contaminants, and human health: Evaluating
the risks and the benefits. J. Ameri. Med. Asso., 296, 1885-1899.
Murawski S.A., 2000. Definitions of overfishing from an ecosystem perspective. ICES J.
Mar. Sci., 57, 649-658.
Myrland Ø., T. Trondsen, R.S. Johnston & E. Lund, 2000. Determinants of fish consumption
in Norway: lifestyle, revealed preferences, and barriers to consumption. J. Food. Qual.
Pref., 11, 169–188.
Naji M., 2003. The impact of international fish trade on food security in Morocco. FAO
fisheries report, Food and Agriculture Organization, 178-184.
Neori A., T. Chopin, M. Troell, A.H. Buschmann , G.P. Kraemer, C. Halling, M. Shpigel &
C. Yarish, 2004. Integrated aquaculture: rationale, evolution and state of the art
emphasizing seaweed biofiltration in modern mariculture. Aqua., 231, 361-391.
Nestel P.J.N., 2000. Fish oil and cardiovascular disease: lipids and arterial function. Am. J.
Clin. Nutr., 71, 228-231.
Nielsen N.A., E. Sorensen, K.G. Grunert, 1997. Consumer motives for buying fresh or frozen
plaice: A means end chain approach. In: Luten J. B., T. Borresen & J. Oehlenschlager
121
(éds.), Seafood from Producer to Consumer: Integrated Approach to Quality. Elsevier,
pp. 31-43.
Nørgaard M., K.Bruns, P.Christensen, & R.Mikkelsen, 2007. Children’s influence on and
participation in the family decision process during food buying. Young. Cons., 8, 197-
216.
Norusis M.J., 2008. SPSS 16.0 Statistical Procedures Companion. Upper Saddle River, NJ:
Prentice H.
Nunnally J.C., 1967. Psychometric Theory. New York: McGraw-Hill Incorporation.
Olsen S.F. & N.J. Secher, 2002. Low consumption of seafood in early pregnancy as a risk
factor for preterm delivery: prospective cohort study. BMJ , 324, 1–5.
Olsen S.O., 2003. Understanding the relationship between age and seafood consumption: The
mediating role of attitude, health involvement and convenience. J. Food. Qual. Pref.,
14, 199-209.
Olsen S.O., 2004. Antecedents of seafood consumption behaviour: an overview.
J.Aqua.Food.Prod. Tech., 13, 79-91.
Olsen S.O., 2007. Repurchase loyalty: The role of involvement and satisfaction. Psych.
Mark., 24, 315–341.
Olsson G.B., T.J. Friis, E. Jensen & M. Cooper, 2007. Metabolic disorders in muscle of
farmed Atlantic cod (Gadus morhua). Aqua.Res., 38, 1223–1227.
Orachunwong C., S. Thammasart & C. Lohawantanakul, 2001. Recent developments in
tilapia feeds. In: Subasinghe S. & T. Singh (éds.), Tilapia: Production, Marketing and
Technical Developments., Proceedings of the Tilapia International Technical and Trade
Conference on Tilapia, Infofish, Kuala Lumpur, Malaysia, pp. 113–122.
Papp Z.G., 2008. Off-flavour problems in farmed fish. In: Øyvind L. (éd.), Improving farmed
fish quality and safety, Woodhead Publishing Cambrige, England, pp. 471-489.
Paquotte P. & S. Girard, 2004. Image et perception des produits d'origine aquatique. Ofimer.
Bordeaux Aquaculture.
Peet M. & C. Stokes, 2005. Omega-3 fatty acids in the treatment of psychiatric disorders.
Drugs, 65, 1051-9.
122
Pemsl D.E., M.M. Dey, F.J. Paraguas & M.L. Bose, 2006. Determining high potential
aquaculture production areas - analysis of key socio-economic adoption factors.
Portsmouth (UK) : IIFET Portsmouth Proceedings.
Philippart J. & J.C. Ruwet, 1982. Ecology and distribution of Tilapias. In: Pullin R.S.V. &
R.H. Lowe- mcconnell (éds.), The Biology and Culture of Tilapias. ICLARM Conf.
Proc., 16-60.
Pieniak Z., W. Verbeke, J. Scholderer, K. Brunso & S.O. Olsen, 2007. European consumers'
use of and trust in information sources about fish. J. Food. Qual. Pref., 18, 1050-1063.
Pieniak Z., W. Verbeke, F. Perez-Cueto, K. Brunsø, & S. De Henauw, 2008. Fish
consumption and its motives in households with versus without self-reported medical
history of CVD: A consumer survey from five European countries. BioMed. Centr., 8,
1-14.
Pieniak Z., W. Verbeke, S.O. Olsen, K.B. Hansen & K. Brunsø, 2010. Health-related attitudes
as a basis for segmenting European fish consumers. Food. Pol., 35, 448-455.
Project Management Institute (PMI), 2004. A Guide to the Project Management, Body of
Knowledge (PMBoK Guide), third edi. PMI Stand.
Project Management Institute (PMI), 2006. The Standard for Program Management. PMI
Stand.
Project Management Institute (PMI), 2008. A Guide to the Project Management, Body of
Knowledge (PMBoK Guide), fourth edi. PMI Stand.
Project Management Institute (PMI), 2013. A Guide to the Project Management, Body of
Knowledge (PMBoK Guide), fifth edi. PMI. Stand.
Rasmussen R.S., 2001. Quality of farmed salmonids with emphasis on proximate composition
yield and sensory characteristics. Aqua. Res., 32, 767-786.
Ridler N., M. Wowchuk, B. Robinson, K. Barrington, T. Chopin, S. Robinson, F. Page, G.
Reid, M. Szemerda, J. Sewuster & S. Boyne-Travis, 2007. Integrated multi-trophic
aquaculture (IMTA): a potential strategic choice for farmers. Aqua.Eco. Man., 11, 99-
110.
Robertson R.F. & L.A. Lawton, 2003. Off-flavor problems and a potential solution within the
UK trout industry. Off-flavors in Aquaculture. Am. Chem. Soc. Symp., 848, 55-68.
123
Robin J., J.P. Cravedi, A. Hillenweck, C. Deshayes & D. Vallod, 2006. Off flavor
characterization and origin in French trout farming. Aqua., 260, 128−138.
Rojas A. & S. Wadsworth, 2009. Étude sur l’aquaculture en cage: l’Amérique latine et les
Caraïbes. In: Halwart M., D. Soto & J.R. Arthur (éds.), Aquaculture en cage : Études
régionales et aperçu mondial. FAO Document technique sur les pêches. No. 498. pp.
73–104.
Schneider O., V. Sereti , E.H. Eding & J.A.J. Verreth , 2005. Analysis of nutrient flows in
integrated intensive aquaculture systems. Aqua. Eng, 32, 379-401.
Scholderer J., & K.G. Grunert, 2005. Consumers, food and convenience: The long way from
resource constraints to actual consumption patterns. J. Eco. Psych., 26, 105-128.
Schrader K.K. & A.M. Rimando, 2003. Off-flavors in aquaculture: an overview. In: Rimando
A.M. & K.K .Schrader (éds.), Off-flavors in aquaculture. Oxford University Press, pp 1-
12.
Shepherd R., 1999. Social determinants of food choice. Proc. Nutr. Soc., 58, 807-812.
Shepherd R. & P. Sparks, 1994. Modelling food choice. In: MacFie H.J.H. & D.M.H.
Thomson (éd.), Measurement of food preferences, Blackie Academic and Professional,
London, pp. 202-226.
Sinclair M., R. Arnason , J. Csirke , Z. Karnicki , J. Sigurjonsson , H.R. Skjoldal & G.
Valdimarsson, 2002. Responsible fisheries in the marine ecosystem. Fish. Res., 58,
255-265.
Song Z., 1999. Rural Aquaculture in China. RAPA Publication 1999/22, RAPA, FAO,
Bangkok, 71 p.
Sontrop J. & M.K. Campbell, 2006. Omega-3 polyunsaturated fatty acids and depression: A
review of the evidence and a methodological critique. Prev. Med., 42, 4-13.
Stengers I., 2000. Ecologie des Pratiques. In : Abeles M., L. Charles, H.P. Jeudy & B.
Kalaora. L’environnement en perspective, L’Harmattan, pp 131-148.
Sterling S., 1999. Issues within and beyond Environmental Education, European Conference
on Environmental Education and Training, EC, DG XXI, Bruxelles.
124
Sveinsdottir K., E. Martinsdottir, D. Green-Petersen, G. Hyldig, R. Schelvis & C. Delahunty,
2009. Sensory characteristics of different cod products related to consumer preferences
and attitudes. J. Food. Qual. Pref., 20, 120-132.
Tacon A.G.J. & M. Halwart, 2009. Aquaculture en cage: aperçu mondial. In: Halwart M., D.
Soto & J.R. Arthur (éds.), Aquaculture en cage – Études régionales et aperçu mondial.
FAO Document technique sur les pêches. No. 498. pp. 1–17.
Tingley D., J.H. Asmundsson, E. Borodzicz, A. Conides, B. Drakeford, , I. Ejvarjsson, D.
Holm, K. Kapiris, S. Kuikka & B. Mortensen, 2010. Risk identification and perception
in the fisheries sector: Comparisons between the Faroes. Greece, Iceland and UK. Mar.
Pol., 34, 1249-1260.
Touchart L., 2007. Géographie de l’étang - Des théories globales aux pratiques locales,
L’Harmattan, Paris, 228 p.
Trondsen T., J. Scholderer, E.Lund, & A.E. Eggen, 2003. Perceived barriers to consumption
of fish among Norwegian women. App., 41, 301-314.
Trondsen T, T. Braaten, E. Lund & A.E. Eggen, 2004. Health and seafood consumption
patterns among women aged 45-69 years. A Norwegian seafood consumption study. J.
Food. Qual. Pref., 15, 117-128.
Tucker C.S., 2000. Off-flavor problems in aquaculture. Rev. Fish. Sci., 8, 1-44.
Tuu H.H., S.O. Olsen, D.T. Thao & N.T.K. Anh, 2008. The role of norms in explaining
attitudes, intention and consumption of a common food (fish) in Vietnam. App., 51,
546-551.
Tyler S.R., 2006. La cogestion des ressources naturelles: Réduire la pauvreté par
l'apprentissage local. Ottawa, Centre de recherches pour le développement
international, 99 p.
UICN, 2009. Guide pour le développement durable de l’aquaculture méditerranéenne 3.
Aquaculture Responsable et Certification. Gland, Suisse et Malaga, Espagne: 78 pp
Vallod D., J.P. Cravedi, J.P. Hillenweck, & A. Robin, 2007. Analysis of the off-flavor risk
in carp production in ponds in Dombes and Forez (France). Aqua. Inter., 15, 287-298.
125
Van der Ploeg M. & C.S. Tucker, 1992. Geosmin and 2-methylisoborneol production by
cyanbacteria in fish ponds in the southeastern United States. Water Sci Technol 25 (2) :
283-290.
Verbeke W., 2006. Functional foods: consumer willingness to compromise on taste for
health?. J.Food. Qual. Pref., 17, 126-131.
Verbeke W. & I. Vackier, 2005. Individual determinants of fish consumption: application of
the theory of planned behavior. App., 44, 67-82.
Verbeke W., I. Sioen, Z. Pieniak, , J. Van Camp, & S. De Henauw, 2005. Consumer
perception versus scientific evidence about health benefits and safety risks from fish
consumption. Pub. Heal. Nutr., 8, 422-429.
Verbeke W., F. Vanhonacker, I. Sioen, J. Van Camp & S. De Henauw, 2007. Perceived
importance of sustainability and ethics related to fish: a consumer behavior perspective.
Ambio., 36, 580–585.
Vierros M., F. Douvere & S. Arico, 2006. Implementing the ecosystem approach in Open
Ocean and deep sea environments: an analysis of stakeholders, their interests and
existing approaches. United Nations University-Institute for Advanced Studies,
Yokohama (Japon), 40 pp.
Wall R., R.P. Ross, G.F. Fitzgerald & C. Stanton, 2010. Fatty acids from fish: the anti-
inflammatory potential of long-chain omega-3 fatty acids. Nutr. Rev, 68, 280-289.
Walters C. & J.F. Kitchell, 2001. Cultivation/depensation effects on juvenile survival and
recruitment: implications for the theory of fishing. J. Can. Sci. Halieu. Aqua., 58, 39-50.
Wang J.Q., D. Li, S.Dong, K.Wang & X.Tian , 1998. Experimental studies on polyculture in
closed shrimp ponds. 1. intensive polyculture of chinese shrimp (Penaeus chinensis)
with tilapia hybrids. Aqua., 163, 11-27.
Watanabe W.O., J.H. Clark , J.B. Dunhkam, R.I. Wicklund & B.L. Olla, 1990. Culture of
Florida red tilapia in marine cages: the effects of stocking and dietary protein on
growth. Aqua. cult., 90, 123–134.
Welch A., E. Lund & P. Amiano, 2002. Variability of fish consumption within the 10
European countries participating in the European Investigation into Cancer and
Nutrition (EPIC) study. Pub.Heal.Nutr., 5, 1273-1285.
126
Whitfield F.B., 1999. Biological origins of off-flavours in fish and crustaceans. Water
Sci.Tech., 40, 265-272.
Yale L. & Venkatesh A., 1986. Toward the construct of convenience in consumer research.
In: Lutz R.J. (éd.), Advances in Consumer Research, 13, Provo, UT: Association for
Consumer Research, pp. 403-408.
Yamprayoon J. & A. Noomhorm, 2000. Geosmin and off-flavor in Nile Tilapia
(Oreochromis niloticus). J. Aqua. Food. Prod. Tech., 9, 29-41.
Yáñez E., E. González, L.Cubillos, S. Hormazábal, H.Trujillo, L. Álvarez, A.Órdenes, M.
Pedraza & G. Aedo, 2011. Knowledge and Research on Chilean Fisheries Resources
Diagnosis and Recommendations for Sustainable Development in World Fisheries A
Social-Ecological Analysis, 407 pp.
Young G. & J. Conquer, 2005. Omega-3 fatty acids and neuropsychiatric disorders. Repr.
Nutr. Dev., 45, 1 - 28.
Zhang W., T. Ricketts, C. Kremen, K.Carney & S. Swinton, 2007. Ecosystem services and
dis-services to agriculture. Ecol. Econ., 64, 253–260.
Zimba P.V. & C.C. Grimm, 2003. A synoptic survey of musty/muddy odor metabolites and
microcystin toxin occurrence and concentration in Southeastern USA channel catfish
(Ictalurus punctatus) production ponds. Aqua., 218, 81-87
127
ANNEXES
128
ANNEXE 1 : Formulaire relatif à l’enquête sur la perception des consommateurs vis-à-vis des
poissons d’eau douce
LES FREINS A LA CONSOMMATION DE POISSONS D’EAU DOUCE Dans quelle mesure les éléments suivants représentent pour vous un obstacle à une plus grande
fréquence de consommation des poissons d’eau douce en général? Pour chacun de ceux-ci, veuillez
utiliser une échelle de 1 à 5 où 1 signifie que cela ne représente « ne m’influence pas du tout » et 5
signifie que cela représente un « m’influence beaucoup».
1 2 3 4 5
Le goût
L’odeur
La texture
Les arêtes L’apparence
La difficulté de la préparation
La disponibilité
La conservation
Le prix
Le lieu d’achat
La fraicheur
Le manque de connaissances sur les poissons d’eau douce
PROFIL SOCIO-DEMOGRAPHIQUE
1- Vous êtes : (1) Un homme? (2) Une femme?
2- Qu’est-ce qui définit le mieux votre ménage?
(1) Personne seule (2) Couple (3) Couple avec enfants
3- Dans quelle tranche d’âges vous situez-vous?
(1) Moins de 30 ans (2) 30 à 50 ans (3) 50 ans et plus
4- Quel est le niveau d'éducation le plus élevé que vous ayez complété?
(1) Niveau <Bac (2) Niveau Baccalauréat (3) Niveau > Bac
5- Dans quelle ville/douar résidez-vous? ________________________________
129
ANNEXE 2 : LISTE DES EAUX CONTINENTALES
GROUPE 1: LISTE DES EAUX A SALMONIDES
• Région Tanger-Tétouan
- Oued Talambote et ses affluents, des sources jusqu’à 500 mètres en aval du premier barrage amont;
- Oued Chorfa et ses affluents, des sources jusqu’au confluent de l’Oued Snouba, y compris ce dernier oued et ses affluents sur la totalité de leurs cours;
- Oued Adelma et ses affluents, de leurs sources jusqu’au confluent de l’Oued Tamda non inclus;
- Oued El Anasar et ses affluents, des sources jusqu’au plan d’eau du même nom, ce dernier n’étant pas classé.
• Région Taza-Al Hoceima-Taounate
- Oued Melloulou et ses affluents, le zobzite et l’Oued Berred, de leurs sources au confluent du Melloulou avec l’Oued Moulouya;
- Oued Cheg El Ard, de ses sources à sa confluence avec l’Oued Moulouya;
- Source Bouadal.
• Région Fès-Boulemane
- Oued Taddoute, de ses sources à sa confluence avec l’Oued Guigou;
- Oued Immouzer des Marmoucha et ses affluents, des sources à sa confluence avec l’Oued Tamrhil;
- Oued Aïn Soltane;
- Oued El kouf et ses affluents;
- Oued Agaï et ses affluents ;
- Oued Guigou et ses affluents;
- Oued Ain el Ghars ;
- Oued Ain Berouag ;
- Oued Almiss de Guigou ;
- Oued Ain Jarrah.
• Région Meknès-Tafilalt
- Les Oueds Hachlaf et Sidi-Mimoun et leurs affluents;
- Le lac du barrage collinaire d’Aït El Haj;
- Les Oueds Aïn Aguemguem et Aïn El Atrouss;
- Oued El Akkouss et ses affluents
- Oued Mouali et ses affluents;
- Oued Tizguit et ses affluents ;
- Les Oueds Amrhass et leurs affluents ;
- Oued Oum-Er-Rbia et ses affluents, des sources (y compris les Oueds Bourheji, Fellat, Bekrit et Senoual) au pont de Takaichiane;
130
- Oued Chbouka et ses affluents;
- Oued Srou et ses affluents;
-Oued Ouaoumana et ses affluents;
-Oued Amsellah;
-Oued Moulouya amont et ses affluents, à l’exception toutefois des oueds Kit et Messaoud et leur affluents, des sources jusqu’au confluent de l’Outate (Midelt), y compris ce dernier Oued et ses affluents sur la totalité de leur cours;
-Oued Sidi Hamza et ses affluents, des sources au confluent de l’oued N’zala;
-Le lac d’Isli;
-Oued Tougha des Ait Bouarbi des sources à sa confluence avec Tougha des Ait Moussa ;
-Oued Zat et ses affluents, des sources à Souk El Arba Tirhedouine;
-Rivière de Tigrigra de l’amont jusqu’au pont de Sidi Addi;
-Oued Moufrrane ;
-Oued Ain Maarouf ;
-Lac Timrite ;
-Oued Aguercif;
- Barrage Tanafnite.
• Région Marrakech-Tensift-El Haouz
- Le petit barrage de l’Oukaïmden;
- Le lac d’Ifni;
- Assif El Mal;
- Oued Ourika et ses affluents, des sources aux confluents de l’Oued Rhomas, celui-ci inclus;
-Oued Rhérhaïa et ses affluents, des sources au gué de la piste Asni-Iffegh;
-Oued Azaden et ses affluents des sources jusqu’à sa confluence avec l’Oued N’fiss;
-Oued Agoundis et ses affluents, des sources à Tarhbarte;
-Oued N’fiss et ses affluents de L’Assif Imin Irni, celui-ci inclus, à son embouchure dans le barrage de Lalla Takerkoust;
-Oued Tifnoute et son affluent Assif N’Tizguit, de leurs sources à Timialine.
• Région Tadla-Azilal
-Oued El Abid et ses affluents ;
-Oued Ahansal et ses affluents;
-Oued Attach et ses affluents des sources au confluent de l’Oued Drent;
-Oued Akka N’tachao et ses affluents, des sources au confluent de l’Oum-Er-Rbia;
-Oued Drent et ses affluents, des sources à Tagzirte;
131
-Le bassin de répartition situé à l’usine hydroélectrique d’Afourer et le réseau primaire des canaux d’irrigation du périmètres des Béni-Moussa;
-Oued Lakhdar (Assif Bougemez) et ses affluents y compris Oued Bernat de leurs sources jusqu’à l’embouchure de l’Oued Lakhdar dans la retenue du barrage Hassan1er;
-Oued Tassaout et ses affluents.
• Région Souss-Massa-Daraâ
- Le lac de Tamda;
- Oued Dadès (Assif Imedrhas) et ses affluents, des sources à la Taria du Dadès, y compris le plan d’eau du barrage d’Oussikiss;
- Oued Mgouna et ses affluents, des sources jusqu’au confluent de l’oued Tililitine, à proximité du douar Boudrara.
GROUPE 2 : PLANS D'EAU
• Région Meknès-Tafilalt
Plan d’eau Amghass I, Plan d’eau Amghass II, Plan d’eau Amghass III, Plan d’eau Hachlaf et Plan d’eau Zerrouka 1.
GROUPE 3 : LACS ET COURS D’EAU NATURELS
Région Province Lacs Naturels
Meknès-Tafilalt
Ifrane Dayet Aoua, Dayet Ifrah, Aguelmam Tifounassine, Aguelmam Afenourir, N’Douit
Khénifra Aguelmam Azigza, les lacs de Tiguelmamine, Aguelmam Sidi Ali, Aguelmam Ahouli, Aguelmam Ouiouane, les deux lacs dits « Agoulmane », le lac noir des Aït Mai, Lac Ait Ichou, les deux lacs naturels d’El Harcha
Errachidia le lac de Tislite
Fès-Boulemane
Sefrou Dayet Afourgah, Dayet Iffer
Fès Oued Fès (De Ras el ma au Pont de marjane)
Rabat-Salé-Zemmour-Zaër Khémisset Dayet Erroumi, le lac d’Oulmès
Gharb-Chrarda-Beni Hssen Ouezzane le Plan d’eau d’Ouazzane
Kénitra le lac de Sidi Boughaba
Tanger-Tétouan Chefchaouen Le plan d'eau de Kéfécha
Souss-Massa-Daraâ Chtouka Ait Baha Oued Massa
132
GROUPE 4: RETENUES DE BARRAGES (EAUX CHAUDES)
Région Retenues de Barrages
Doukkala-Abda Sidi Saîd Mâachou
Tanger-Tétouan Ali Thelat, Smir
Casablanca El Miari, Bou Moussa, Mzamza, Aïn Sferjla, Arimène
Rabat-Salé-Zemmour-Zaër El Kanséra, Sidi Mohamed Ben Abdellah, Aïn Koréma, Al Arid
Marrakech-Tensift-El Haouz Lalla Takerkoust, Moulay Youssef, Imin Larbâa, Al Massira
Chaouia-Ourdigha Imfout, Daourat, Al Massira, Sidi Daoui, Zemrine, Touiltest, El Himer, Tamesna
Meknès-Tafilalt Hassan Addakhil, Sidi Chahed, Ahmed Al Hansali, Aït Messaoud, Hassan II (Midelt), Ait Ahmed
Souss-Massa-Daraâ Mansour Eddahbi, Youssef Ben Tachfine, Abdelmoumen Al Mouahidi, Dkhila, Mokhtar Essoussi, Emir Moulay Abdellah, Aoulouz, Imi Lkhang.
Fès-Boulemane Allal Al Fassi, Sidi Chahed
Taza-Al Houceima-Taounate Bouhouda, Essahla, Al Wahda, Asfalou, Bab Louta, Idriss 1er
Gharb-Chrarda-Beni Hssen Al Wahda, Rouidat amont.
Oriental Hassan II
Tadla-Azilal Ahmed Al Hansali, Aït Messaoud, Boubagra, Takhazrit
GROUPE 5: RETENUES DE BARRAGES (EAUX FROIDES)
Région Retenues de Barrages
Oriental Mohamed V, Mechra Homadi
Meknès-Tafilalt Aïn Tourtoute, Aman Seyarnine, Sidi Issa
Fès-Boulemane El Gaada, Mahraz, Enjil, Aïn Sultane
Tanger-Tétouan 9 Avril, Oued El Makhazine, Ibn Battouta, Nakhla, Boukhalef 1,2 et3, Saboun, Sghir.
Taza-Al Houceima-Taounate Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, Joumoua.
Tadla-Azilal Bine El Ouidane, Hassan 1er
Marrakech-Tensift-El Haouz Sidi Driss, Yaacoub Al Mansour
133
ANNEXE 3: VOCATION DES RETENUES DE BARRAGE (Source : DEPARTEMENT DE L’EAU)
• EAU POTABLE
Beni Smir, El Kansera, Oued El Maleh, Hassan II, Ibn Battota, Imfout, Joumouaa, Mechra' Hammadi,
Allal Al Fassi, Aoulouz, Arid, Bab Louta, Abdelkarim El Khattabi, Moulay Abdellah, Mohamed V, 9 Avril,
Sidi Mohamed Ben Abdallah, Smir, Youssef Ben Tachfine, Sidi Saiid Maachou, Abdelmoumen, Ahmed
El Hansali, Ait Massaoud, Oued El Makhazine, Sahla, Sidi Chahed Arabat, Baaj, Safi, Al Massira, Al
Wahda, Ahl Souss, Draa Lagragra, Azib Douirani, Jorf El Ghorab, Agafay, Itzer, Tizguit Amont, Tizguit
Aval, Nakhla, Taskourt, Bin El Ouidane, Hassan Premier, Aggay, Asfalou, Bouhouda, Ajras, Yaacoub
Elmansour.
• IRRIGATION
Hassar, Daourate, Kwacem Aval, Oued Aricha, Alhimer, Touiltest, Chbika, Takhezrite, Boubagra,
Bouhouta, Achbarou, Akkrouz, Assif Taguenza, Ad-Dkhila, Imi El-Kheng, Al-Mansour Ad-Dahbi, Sfa,
Taghdoute, Hamou Ourzag, Msakhskha, Tlet Boubker, Sidi Ali, El Menzel, Beni Yakhlef, Raknat N'am,
Agherghis, Saquia El Hamra, Sidi El Mahjoub, Imaouene, Touizgui Remz, Reg Ouin Kora, Kheng
Messaoud, Imi N-Lhad, Imi N-Larbaa, Lalla Takerkoust, Moukhtar Soussi, Sidi Driss, Ain Koraima, Ait
Lamrabtiya, Rwidat Amont, Had Laghwalem, Bouknadil, Moulay Youssef, Timi N'outine, Sidi El Miari,
Aman Seyrnine, Boutaaricht, Hassan Ad-Dakhil, Idriss Premier, Essaf, Itzer, Tizguit Amont, Tizguit Aval,
Hassan Premier, Aggay, Agafay, Asfalou, Ajras
Top Related