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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
Le journal des étudiants Département d’études françaises de l’Université de Waterloo
Contact : [email protected] Numéro 3 Septembre 2009.
Sommaire ........................................ Pages Éditorial ........................................ 2
Échos du département ................... 3
Le chauffeur tortionnaire .............. 4
Coup de gueule ............................. 6
Á livre ouvert : La Nausée ............ 7
Entre les lignes : E. Cioran ........... 9
Recherche : l’Inde ......................... 10
Cœur grivois ................................. 12
Á fleur de mots ............................. 12
Directrice de publication :
Prof. Tara Collington
Rédacteur en chef :
Godrick Chékété
Corédactrices en chef adjointes :
Nadia Chelaru et Maria Petrescu
Membres du comité de rédaction : Devika Vijayan, Jeremy Mervyn, Julia Nash,
Precious Nibaruta.
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
ÉDITORIAL
Le progrès en marche orénavant, le journal des étudiants
paraîtra une fois par trimestre.
Point n’est besoin de mentionner
l’impact des exigences académiques sur
cette nouvelle option éditoriale.
Au fil des parutions, le journal nous
forme et forge notre style dans l’art
difficile d’écrire. Á chaque numéro, des
propositions d’article affluent pour le plus
grand bien de la rédaction et assurément
des lecteurs. Ce troisième numéro avait
une vocation purement poétique, réaliser
un numéro quelque peu spécial intitulé
« Le printemps des poètes » pour
témoigner jusqu’à point notre revue
comme nos pensées créatrices vibrent au
rythme des saisons. Mais submergé par des
articles de tous genres, et déjà sous
l’emprise solaire de l’été envoûtant,
comment résister alors à la folle envie de
partager avec vous, chers lectrices et
lecteurs, le fruit des efforts variés
d’écriture des étudiants et étudiantes du
département d’études françaises de
l’université de Waterloo ? N’est-ce pas un
signe de dynamisme et de rayonnement
interne de notre journal ? Plus il y a
d’articles, plus nous sommes ravis de cette
effervescence.
Écrire fait profondément du bien.
C’est apaisant et tout aussi troublant
parfois. De nulle part, surgissent des
pensées surprenantes d’éclat. Sublime
découverte, source de joie pour l’esprit.
L’art couvre de fleurs la laideur de ce
monde asservi à la peur et au malaise. Tout
comme un modèle unique et irrésistible,
exposé devant le peintre, fait jaillir de son
pinceau les rayons de la splendeur pour
apprivoiser sur sa toile la grandeur de la
nature et sa beauté fugace, de même
l’invincible charme de la poésie scripturale
éclate au grand jour dans le tourbillon de la
récréation inventive des moments uniques
et mémorables de la vie en perpétuelle
révolution autour de l’orbite de l’amour et
des idéologies. Du geste ou du verbe
créateur, pétri d’assurance et de précision,
naît inopinément l’œuvre ou parfois le chef
d’œuvre qui défiera le temps pour assurer
l’édification de tant et tant de générations.
Au gré de la fantaisie du génie novateur ou
conservateur se succèdent les poses
extatiques de mots et des tableaux qui
survivront à la ménopause de la création
artistique sous forme d’éternelles gerbes
incendiaires.
Voilà où mène l’écriture extatique
du débutant : la joie de rêver. Rêver de
toute son âme, rêver de tout son cœur.
L’esprit s’égare et se retrouve. La plume
batifole dans les méandres des cogitations
et de l’inspiration dévorante.
Ce numéro, toute proportion
gardée, semble ne pas manquer de charme
et de profondeur. Il annonce les couleurs
de la rentrée universitaire. Laissez-vous
emporter sur les vagues sublimes de notre
poème grivois et, si le cœur vous en dit,
consolez-vous de votre faiblesse d’un
moment en lisant les poèmes religieux. La
religion n’est-elle pas le refuge moral
contre le libertinage ? Et si cette
promenade intellectuelle accroît votre soif
de curiosité, laissez les articles ancrés dans
la recherche et l’actualité départementale
désaltérer votre esprit déjà en émoi.
Agréable balade, chers amis lectrices et
lecteurs. « Le chauffeur tortionnaire » vous
attend et ne manquez pas les articles sur
Sartre, Cioran et les Jésuites en Inde. De
votre plaisir dépend indubitablement le
nôtre !!!!
Godrick Chékété
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
Échos du département
Fête de fin du mandat du chef du département Julia Nash
e 18 juin passé, quelques
professeurs et étudiants du
département d’études
françaises se sont retrouvés dans un
restaurant pour fêter non seulement la fin
du mandat de chef de département de
François Paré, mais aussi ses six années à
la tête de l’univers francophone de
l’Université de Waterloo. François et son
épouse Marg étaient les invités d’honneur
et le décor décontracté de Marbles à
Waterloo a servi d’arrière-plan pour une
agréable soirée pleine de nostalgie.
Pr. François Paré et son épouse, Marg.
Les yeux embués de larmes,
Valérie Miller a fait un beau discours
d’adieu et de remerciement très touchant.
Elle n’a pas manqué de souligner que
François a toujours prêté une oreille
attentive aux préoccupations et doléances
de ses étudiants, étudiants à qui il a réussi
a insufflé le goût de la langue française et
de la culture francophone.
Valerie Miller en pleine allocution
Tara Collington a partagé ses
souvenirs d’un coup de téléphone d’il y a
six ou sept ans où elle a subtilement laissé
entendre à François qu’il y aurait un poste
de chef de département disponible à
Waterloo, si jamais cela le tentait.
Heureusement pour nous, il a succombé à
la tentation…
..……………………………...
Accolade de François et de Mme Collington juste
avant le discours de Guy Poirier
Guy Poirier a présenté à François et
Marg un petit cadeau au nom des membres
L
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
et des étudiants du département, un forfait
de fin de semaine dans un hôtel Best
Western de leur choix. Tara Hargrave, au
nom des étudiants et des étudiantes du 2e et
3e cycle, a porté un toast à François. Une
ancienne étudiante de maîtrise, Alisha
Valani, a présenté à François un bol qui
provenait de son voyage au Maroc. Un air
de camaraderie a vraiment marqué la
soirée et on a appris comment répartir
également un gâteau au chocolat entre
deux personnes.
La parole à Tara Hargrave
Des professeurs de même que des
étudiants et des étudiantes ont profité de
cette occasion pour souhaiter à François le
meilleur et le remercier de tout ce qu’il a
fait pour nous pendant les six années
passées. Personnellement, je tiens à
remercier François pour son
encouragement infatigable et pour son
affirmation non seulement de mes
réussites, mais aussi celles des autres. En
plus, je veux dire que le satisfecit qu’on lui
a décerné à travers les années est bien
mérité.
Merci François.
Prof. Guy Poirier et François Paré.
Tribune libre LE CHAUFFEUR TORTIONNAIRE
ET SES VARIANTES PLUS
CULTIVÉES
Maria
Petrescu
Pour effectuer
le voyage dans mon pays, je dois préparer
les bagages non seulement physiques, mais
aussi mentaux. Ma plus grande peur : le
passage de la frontière roumaine ou des
pays limitrophes. Je vais donc rapporter
une histoire qui s’est racontée plusieurs
fois dans mon esprit hanté par la violence
de mes compatriotes :
un voyage en Espagne au cours de l’été
2006. Sur le chemin du retour vers mon
pays natal, j’ai attendu l’autocar pendant
quelques heures au terminal de Málaga.
Finalement, les chauffeurs : le premier
contact avec les mœurs de ma patrie. Les
bagages sur la balance, dans un ordre
aléatoire, la vérification des passagers sur
le quai – rien de spécial. Sauf l’attitude
grossière des chauffeurs, culminant
spécialement par celle d’un en particulier.
Que tous les gens ayant payé un
prix élevé pour leur voyage soient a priori
traités comme s’ils étaient des infracteurs,
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
c’est tout à fait la règle. La présomption
d’innocence n’existe que théoriquement
dans certains pays. (Suis-je en erreur ou
est-elle en train de disparaître ailleurs
aussi?) Ce que j’ai expérimenté pendant ce
voyage, c’est pourtant la sublimation d’une
réalité commune.…………………………
Une fois dans l’autocar, l’un des
chauffeurs explose à cause de quelques
bagages placés, disait-il, d’une manière
non autorisée : « Oui, évidemment, les
chauffeurs sont des bêtes, on peut se
permettre n’importe quoi ! ». J’avais des
frissons en le voyant et en l’écoutant.
Plus tard, une fille se fait traiter de la pire
personne au monde pour avoir appuyé ses
pieds sur le dossier du siège devant elle,
sans toutefois déranger sa voisine. Je dois
préciser que ce voyage dure trois jours et
deux nuits ! Imaginez-vous combien les
pieds enflent en restant assis sur une chaise
pendant tout ce temps. Chercher une
position commode est une nécessité
absolue. Par ailleurs, ce n’est pas le mot
pieds que le chauffeur a utilisé pour
admonester la pauvre fille, mais plutôt une
autre partie du corps, si je me souviens
bien.
Décidément, les paroles
jaillissaient violemment, et l’attitude
inspirait un danger physique imminent. On
avait encore deux jours et deux nuits à
passer sous la direction de cette personne.
À ce moment-là, j’ai compris que nous
étions ses prisonniers, malgré le prix payé
pour le voyage. Tous ses caprices, ses
excès, les offenses et les menaces, nous
devions les subir sans riposter. Dans mon
esprit, il s’est tout de suite représenté en
association avec les tortionnaires des
prisons communistes. Gestes, mots et
attitude parfaitement comparables. Les
tortionnaires, pour ceux qui ne connaissent
pas cette réalité, c’étaient les gardiens et
les autres employés des prisons et de la
police politique qui torturaient les détenus.
En Roumanie, estime Petre Pandrea,
ancien détenu politique, plus qu’en Russie
ou dans l’Allemagne fasciste, les
tortionnaires ont mis beaucoup
d’imagination à ce travail, le rendant
encore plus pénible.
Le chauffeur en question avait tous les
traits du gardien méchant : il savait profiter
de son autorité sur des êtres sans défense,
menacer, inspirer la peur, et exprimer
librement sa haine ou son mépris. Les
tortionnaires avaient une qualité de plus :
ils savaient comment manipuler les
relations entre les détenus ou bien entre
ceux-ci et leurs familles afin d’obtenir
d’eux ce qu’ils désiraient. Le chauffeur ne
manqua pas de nous révéler cette aptitude
aussi.
Pour tout voyageur roumain en
autocar, la frontière roumaine représentait
à l’époque l’occasion d’une quête.
Obligation : cinq euros ou plus par
personne. Les dirigeants du convoi
savaient très bien que parmi les voyageurs
il y en avait toujours quelques-uns qui
n’étaient pas tout à fait en règle : des
papiers ayant expiré à cause d’un exil trop
long, des marchandises soumises au
régime douanier, etc. (Permettez-moi de
nommer exil cette immigration
économique forcée de l’intérieur.) Bref, la
limite entre l’Union Européenne et mon
pays était marquée par cet abus de la part
des chauffeurs et/ou des douaniers. Ceux-
là demandaient l’argent pour ceux-ci, mais
on ne savait jamais où l’argent arrivait
précisément.
Les chauffeurs savaient
parfaitement comment spéculer avec la
psychologie des masses. Si un seul
passager avait refusé de payer sa
contribution, il aurait toujours pu s’en
trouver un autre ou plusieurs qui faisaient
pression sur lui. La tactique était d’autant
plus efficace après deux jours et deux nuits
en route. Dans le voyage en question, le
chauffeur tortionnaire a réglé lui seul les
comptes avec l’unique voyageur qui a
résisté à toutes les pressions. Menaces et
violences verbales se sont déchaînées sur
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
la tête de celui-ci. Pour bien manipuler
l’esprit grégaire, il proférait : « on ne part
pas, on reste sur place – deux heures, trois,
une nuit ; tous les bagages seront contrôlés,
mais ce ne sera pas moi qui descendra vos
bagages, car je suis malade, j’ai subi une
opération chirurgicale et il m’est défendu
de faire le moindre effort ». Certains
bagages, je dois le préciser, se trouvaient
dans un endroit vraiment inaccessible en
absence d’un escalier. « Tout le monde
doit payer » - son intention n’était pas du
tout démocratique, évidemment. Il voulait
seulement s’assurer que tous les passagers
se trouveraient complices de son affaire
ignoble.
Enfin, une fois la frontière passée,
il prend finalement son uniforme de
chauffeur, pour remplacer le short. Cela
n’empêche pas qu’il descendît de l’autocar
pour brutaliser, littéralement et
physiquement, un autre chauffeur, qui avait
fait une manœuvre qui ne lui convint pas.
On était près de la maison, de toute façon,
fatigués après les trois jours en sa
compagnie. On s’est effrayé lorsqu’il a
arrêté brusquement l’autocar, mais on n’a
rien fait.…………………………………..
Inutile de vous dire que les
représentants de la compagnie de transport
ne parurent pas trop impressionnés à
l’écoute d’un petit compte rendu sur
l’attitude de notre gardien transfrontalier.
Aucune sanction ne fut appliquée,
évidemment. Tout ce comportement,
n’était-il pas normal ? Sinon, très
représentatif pour toute une nation – si
vous saviez combien il me fait de la peine
de le dire.…………………………………
Je constate aujourd’hui, en
regardant certains sites culturels roumains,
que l’attitude du tortionnaire n’est pas
l’apanage du roturier. La violence se
manifeste dans beaucoup d’articles publiés
dans la presse de scandale, mais aussi dans
ceux qui ont certaines prétentions
littéraires. Ce sont des auteurs enchantés
d’avoir « provoqué » (j’utilise, à la place
de « lancer des défis », le terme à la mode
en Roumanie, avec toutes ses nuances) et
surtout d’avoir fait parler d’eux. Puisque je
veux pourtant ménager leur vanité, je ne
donne pas de noms et je me résume à
quelques mots dans cette partie de mon
essai. J’ai observé que cette agressivité
trouve, paradoxalement, des admirateurs. Il
y a tout un public qui aime se faire
agresser.
Par là, il se trouve que la théorie
d’Edward Saïd de L’Orientalisme (Paris :
Seuil, 1997) est bien contredite sur le
terrain roumain. Saïd construit sa théorie
postcoloniale sur l’opposition entre
l’Orient et l’Occident. Le premier
représenterait la résistance virginale, tandis
que le deuxième est le violateur qui veut
imposer sa supériorité de mâle. Il me
semble que mon pauvre pays a perdu le
pouvoir de s’opposer à tous ses violateurs,
externes et internes. Qui plus est, il
éprouve du plaisir dans l’agression. Tant
mieux si cette violence vient par la voie du
bricolage culturel. Les plaisirs deviennent
plus raffinés et le viol plus légitime ou bien
plus commun.…………………………….
Un seul regret : ce chauffeur avait un
nom romain, européen donc. Son attitude a
des ascendants non seulement parmi les
ancêtres Daces, mais aussi dans les armées
romaines qui se firent jadis connaître à
Jérusalem.
COUP DE GUEULE-COUP DE CŒUR
Godrick Chékété
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
haque fois que l'impéritie et
l'inconscience des politiques
africains ensevelissent l'espoir du
peuple affamé, j'enrage. J'enrage de savoir
que ces fossoyeurs de l'économie
alourdissent leurs comptes
dans des paradis fiscaux d'ici ou d'ailleurs.
Chaque fois que des enseignants font la
grève sous les yeux hilares et indifférents
de la canaille africaine
gouvernante, j'enrage. J'enrage de voir
leurs rejetons se former paisiblement dans
les meilleures
universités d'Europe ou d'ailleurs.
Chaque fois que des enfants africains
meurent du paludisme et de la malnutrition
en plein vingt-et-unième
siècle, j'enrage. J'enrage de voir qu'ailleurs
la santé demeure encore un luxe
inaccessible au plus
grand nombre.
Chaque fois que des États africains
modifient leur constitution pour pérenniser
le règne de leaders irresponsables, j'enrage.
J'enrage de voir que la politique africaine
ne rime avec aucune valeur
comme ailleurs.
Chaque fois que la guerre, la famine et le
sida font des ravages en Afrique sans
ébranler nullement
le monde, j'enrage. J'enrage de voir que le
sort des plus démunis n'émeut aucunement
les plus nantis.
Chaque fois que des discours
fantasmagoriques augurent d'un avenir
radieusement démagogique,
j'enrage. J'enrage de savoir que les
hommes changent, s'embourgeoisent mais
l'État dépérit
toujours.
J'enrage et j'enrage. J'enrage de ma rage
qui ne dérange personne. J'enrage de la
rage de tous les
hommes acculés au désespoir le temps
d'une vie brève. J'enrage et j'enrage.
J'enrage de mon
impuissance dans ce monde étrange où la
richesse et le bonheur des uns s'érigent sur
la misère et le malheur des autres... leurs
semblables. J'enrage et j'enrage. J'enrage
des errements, j'enrage des
égarements sans fin de l'Afrique...
J'enrage et j'enrage
Á livre ouvert
Les choses dans la Nausée de
Sartre Jeremy Mervyn
a Nausée fut le premier grand
roman écrit par Jean-Paul
Sartre. La Nausée a emmené
Sartre sur le devant de la scène littéraire
française et a montré au peuple français le
génie de l’auteur. Ce roman dépeint la vie
d’un historien nommé « Roquentin ».
Sartre utilise ce roman, et le personnage de
Roquentin pour souligner plusieurs thèmes
importants de l’existence et, en outre, pour
pousser ses idées philosophiques dans un
format accessible à tous. La Nausée
représente aussi sa première tentative
d’écriture à propos de l’idée
d’existentialisme. Un de ces grands thèmes
dans La Nausée est celui des « choses », et
de la « chosifications » des personnes.
Comment est-ce que les choses peuvent
être liées aux idées de la contingence et de
l’existence de Sartre? Les choses sont
nécessaires. En expliquant la philosophie
de Sartre, les choses aident à développer
l’idée d’existence; elles donnent du sens à
l’existence. Roquentin a fini par
comprendre l’existence parmi les choses
autour de lui.
C
L
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
Sartre est très précis quand il
explique le rôle des choses dans son
roman. Roquentin est très précis en
décrivant une peinture. En pensant à
Blévigne, le sujet du tableau, il utilise des
adjectifs comme « suraiguë »,
« menaçante », « superbe », « sanglants »,
et « minuscule ». On peut voir que la
plénitude des détails donne une certaine
importance aux choses. Laurent Gagnebin,
dans son ouvrage Connaître Sartre nous
dit que « ce qui frappe le plus le lecteur de
Sartre, c’est l’extrême importance des
choses dans son œuvre ». Le lecteur sait
très tôt dans ce roman que les choses
seront très importantes dans l’explication
de l’existence. Sartre veut que nous
concevions l’importance des choses, donc
il les décrit avec beaucoup d’attention.
La bibliothèque est un grand
participant dans ce roman. Roquentin
rencontre souvent l’autodidacte là. Cet
endroit est symbolique de l’encroûtement
de la société. Tous les livres représentent
« l’appui creux sur lequel repose notre
société ». C’est là où Roquentin commence
à voir que le matériel n’est pas tout. En
vérité, il trouve que la bibliothèque
symbolise « un rayonnante de vide » (et
rien de plus. Encore, il se trouve parmi des
choses, plus précisément des livres qui sont
des représentatifs vides de tout ce qu’il
sait : son éducation, sa position dans la
société, sa compréhension de l’existence.
On voit ici un changement dans sa vie. Il
déclenche un approfondissement de l’idée
d’existence; ce n’est pas tout simplement
« une vaine et glorieuse effigie de la
culture », comme la bibliothèque.
Roquentin avait existé à cause de son
livre historique. Geneviève Idt nous
explique que « M. de Rollebon avait donné
a Roquentin une raison de vivre ». La
« chose » dans ce cas est le livre.
Roquentin se cache derrière son travail
historique. C’est quand sa maladie
commence qu’il questionne ce qu’il
voudrait faire de son ouvrage. Il verra qu’il
vit une existence incompréhensible. Il lutte
contre l’idée de continuer son ouvrage. Il
fait ses recherches à propos de Rollebon à
Bouville. Il y a à Bouville une plénitude
d’informations sur son sujet. Cependant,
Roquentin ne peut formuler aucune
conclusion sur son sujet. En quittant son
ouvrage, il évitera le piège des choses.
Roquentin évitera les pièges des
choses, mais plusieurs gens n’y
échapperont pas. L’idée de l’existence est
liée aux êtres humains. C’est seulement les
êtres qui sont capables de transformer
l’existence; de la concevoir. Mais il voit
des êtres qui se réduisent à rien. Alors, ils
deviennent des « choses ». Ces gens
« render themselves as things by playing a
role », donc ils deviennent encroûtés dans
leurs rôles, dans leurs existences. Cela
implique l’importance des choses car ceux
qui essayent de comprendre l’existence
doivent éviter les pièges matériaux qui
peuvent les guetter. Les pièges sont, par
exemple, des « rôles » spécifiques, comme
un emploi, ou une position dans la
hiérarchie sociale. Roquentin appelle cela
« le jeu des importants » ou « ils ont traîné
leur vie dans l’engourdissement et le demi-
sommeil ». La « chosification » des gens
affligés détruit leur compréhension de
l’existence.
Les choses ne peuvent pas
appréhender l’existence. On voit comment
Sartre nous présente la scène centrale de
son œuvre. La racine du marronnier,
symboliquement, réagit comme un coup de
foudre pour Roquentin. Encore une fois,
c’est une chose qui l’aidera à expliquer
l’existence. Ce moment crucial du texte
nous montre l’idée centrale de grand plan
de Sartre. Roquentin nous explique que
d’«l’ordinaire l’existence se cache ». On
ne peut pas tout simplement le voir. Il nous
dit que « cette racine était pétrie dans de
l’existence », donc c’est comme cela que
Roquentin vient à comprendre. Gagnebin
écrit que « C’est ainsi notre présence au
monde qui dévoile la réalité concrète et lui
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
permet d’exister »; notre « présence » mais
aussi la présence de toutes les choses qui
nous entourent. Ensuite, il ajoute que
Sartre « nous montre les choses captées
dans l’univers de la réalité-humaine ».
C’est Sartre, à travers Roquentin, qui
essaye de nous expliquer cette réalité.
Á l’époque, cette idée de l’existence
était nouvelle pour Sartre. Il a travaillé
sans répit à répandre cette idée. On peut
dire qu’il était un continuateur de
Kierkegaard et de Husserl. Pourquoi a-t-il
choisi la littérature pour répandre cette
idée? Liselotte Richter nous fait
comprendre que « Both Kierkegaard and
Sartre resorted to literature in their effort to
show the seriousness of existence more
clearly than could be done in [a] real life
that is steeped in hypocrisy ». Sartre a donc
compris tôt l’importance de l’art. Sartre
nous dit que « Nous sommes des sous-
hommes à la recherche de notre
humanité ». Indubitablement sa présence
d’esprit était immense en écrivant sa
grande œuvre La Nausée. Il a engouffré
une idée frêle et l’a changée en un mode de
vie. Dans son ouvrage, parmi les
« choses », Roquentin a trouvé sa raison
d’être. Sans l’amplification des choses,
peut-être ni Roquentin, ni Sartre ne
seraient parvenus à comprendre
l’existence.
Entre les lignes
Éternité et christianisme chez
Emile Cioran
Nadia Chelaru
crivain et philosophe
d’origine roumaine, Émile
Cioran (1911-1995), intéresse
particulièrement le lecteur contemporain
par sa façon d’interpréter le monde par la
négative. Le temps sous l’angle de
l’éternité ainsi que la religion chrétienne
sont au cœur de ses préoccupations. Quels
sont donc les termes qu’emploie Emile
Cioran pour décrire par exemple l’éternité
dans son Précis de
décomposition (Immunité contre le
renoncement et Le Mensonge immanent)?
Le temps apparaît d’abord dans le
Précis de décomposition comme éternité,
concept qui est la clé centrale de la pensée
chrétienne. Cette pensée chrétienne exalte
l’optimiste, la confiance en soi, la lutte
pour un idéal et le respect des lois
chrétiennes pour atteindre la sainteté. Mais
Cioran s’inscrit en faux contre la pensée
chrétienne, car d’après lui, « vivre signifie
croire et espérer –[ ce qui revient à ] mentir
et se mentir » (Le mensonge immanent
657).
Cioran montre que l’éternité
devient banalité. « Les gens disent : tout
passe : mais combien saisissent la portée
de cette terrifiante banalité ? » (Précis
620). L’expression tout passe synonyme
de fortuna labilis (latin) est devenue ainsi
un lieu commun par sa répétition
machinale, qui implique non seulement
l’irréversibilité du temps mais aussi l’idée
d’oubli du passé : tout passe, tout est
oubliable, même la vie de l’homme et
implicitement le temps, qui est/vit en
nous.
É
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Cioran oppose l’intensité de
l’instant, le moment d’éternité à l’éternité
elle-même : « On accède à l’éternité
« qu’en supprimant toute corrélation, en
vivant chaque instant de manière
absolue…En parlant de la vie, nous
mentionnons des instants ; en parlant de
l’éternité - l’instant » (O, 63). Ainsi
l’antonyme du mot éternité est, pour
Cioran, l’instant, le moment. L’éternité
comme instant est plus importante que
l’éternité comme durée, car elle est
mesurable, visible, irréversible, même
regrettable. Esprit épicurien, Cioran nous
invite à jouir, à savourer et à profiter de
chaque instant qui passe, de cette durée
très courte que la conscience saisit comme
un tout ; il nous invite plutôt à faire nôtre
le concept latin carpe diem.
L’éternité est donc décrite par
Cioran d’une manière négative. Pour
Cioran, cette éternité n’existe pas (mais il
s’y intéresse); la foi ne joue pas vraiment
un rôle important pour lui. En effet, Cioran
met en évidence des contre-arguments, il
tourne en dérision la ferveur, et démasque
(d’après lui) le rôle insignifiant joué par
celle-ci dans la société. L’éternité est vue
comme indifférente et sans importance à
cause de son absence, de son
inaccessibilité et de sa nostalgie. Mais très
peu de gens se rendent compte de ce fait
qui reste une vérité toujours valable. En
fait, elle est le cœur de la métaphysique,
car c’est autour d’elle que les grandes
questions existentielles se créent.
L’homme moderne devient ainsi un
homme archaïque, Prométhée enchaîné à
ses propres pensées, qui suivra son destin
fatal, même si les rochers ne l’ont pas
encore écrasé.
Recherche
L’œuvre des Jésuites en Indes
Devika Vijayan
omment justifier le choix des pères
jésuites comme initiateurs de
dialogue entre deux civilisations: la
culture française et la culture indienne?
Ces voyageurs n’étaient certes pas les
premiers à se promener en Inde. Pourquoi
donc s’appesantir sur leur départ ? La
réponse, c’est que la visite des pères
Jésuites marque une étape décisive dans
l’histoire de l’indianisme européen. Les
histoires propagées par les Grecs et les
Romains dans l’Antiquité, l’iconographie
indienne, faisaient en sorte que l’image de
l’Inde dans la période avant les Jésuites
était un « horizon onirique ». L’Inde
apparaissait tantôt comme le pays de
monstres et de démons, tantôt comme une
terre à la richesse prodigieuse. Mais grâce
à la parution des Lettres des pères Jésuites,
les mythes sur l’Inde commencent à
s’effondrer. Les lettres sont en effet à
l’origine d’une certaine découverte de
l’Inde authentique.
Dans l’Antiquité, il existait un
vaste réseau commercial entre l’Inde et les
Romains. C’est par les ports de la mer
Erythrée que les marchands allaient
fréquemment au Gujarat et sur la côte
Malabar échanger l’or contre le poivre. Ce
sont donc les Romains qui ont formalisé
l’image de l’Inde en Occident.
Mégasthène, qui avait été envoyé comme
C
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
ambassadeur auprès du roi indien, Chandra
Gupta Maurya, a publié en 300 av. J.C un
traité sur l’Inde. Ce dernier a assimilé sur
place tous les récits mythiques et toutes les
fables. Ces fables seront reprises à leur
tour par Pline l’ancien dans son Historia
Naturalis et C. Julius Solinus dans ses
Collectionae rerum memorabilium. À
travers ces récits s’est créée la vision d’une
Inde peuplée de monstres et de races
diaboliques. On peut peut-être même parler
d’une recette surréaliste pour la création
des monstres. Il s’agit ici d’un petit
nombre d’ingrédients diversement
combinés qui produisent une variété
étonnante d’êtres monstrueux. Ainsi on
peut d’abord supprimer, ajouter ou
développer exagérément une ou plusieurs
parties du corps humain. Cette méthode
donna naissance à des Arimaspes dont
l’œil unique brille au milieu du front. La
deuxième méthode consistait à inverser les
parties du corps et à changer leurs
proportions. Le résultat, les Antipodes qui
sont des hommes aux pieds retournés. Une
troisième recette consiste à assembler des
parties disparates. De cette manière, on
obtenait les cynocéphales (les hommes à
tête de chien) qui aboient au lieu de parler.
L’Inde de l’époque antique apparaît
comme un pays issus des errances de
l’imagination. Le déclin de l’empire
romain est accompagné d’une période de
chaos et de désordre. Ce contact entre
l’Inde et l’Occident est brisé mais on n’a
pas perdu le souvenir de l’Inde fabuleuse.
Ces images seront en effet reprises dans les
encyclopédies médiévales qui fleurissent à
partir du XIIe siècle, sous la plume par
exemple d’Honoré D’Autun, Gauthier de
Metz ou Gervais de Tilbury. La vogue des
voyages a continué pendant le Moyen Âge.
Les gens ont ressenti un besoin de reculer
les bornes du connu et d’aller explorer de
nouvelles contrées. Les voyageurs vont
publier leurs mémoires et les récits de
voyage présenteront une image de l’Inde
contraire à celle établie par la tradition
scolastique. Les pérégrinations du
voyageur italien Conti, par exemple,
l’amènent à « Cambay, Calicut, Vijaynagar
et les bouches de Gange». Son récit est
entièrement descriptif en nature et ne laisse
aucune place à l’imagination. Cette même
objectivité est visible dans les mémoires
d’autres voyageurs comme le lapidaire
génois Girolamo da Santa Stefano. Mais
les mythes persistaient toujours. Cette
contradiction s’explique par une
convergence de diverses raisons.
Premièrement, les récits fabuleux ont peut-
être si fortement influencé la psyché
européenne que les voyageurs ont assimilé
des notions préconçues de l’Inde. La réalité
indienne serait donc perçue à travers le
« prisme merveilleux » Une deuxième
raison vient peut-être du fait qu’il s’écoule
parfois des décennies et même des siècles
entre la rédaction et l’impression d’un
livre. Les coteries politiques, la censure
imposée par l’Inquisition retardaient
l’édition d’un livre comme le prouve la
Suma Oriental de Tome Pires écrite vers
1516 et découverte en 1938 à la
Bibliothèque de la Chambre des Députés
de Paris. La peinture et la sculpture
indiennes ont été cependant les plus grands
facteurs dans la persistance de ces
stéréotypes. Les réalités de l’iconographie
indienne iront de pair avec les traditions
fabuleuses héritées de Pline et de Solinus.
Voilà donc l’image de l’Inde telle quelle
apparaît fixée dans l’imaginaire occidental.
Certes les Occidentaux n’avaient pas
inventé les dieux hindous à quatre bras et à
quatre têtes. Mais ce qui leur avait fait
défaut, c’était l’analyse de ces images des
divinités hindoues. Les Jésuites à la
différence d’autres voyageurs ne
cherchaient pas le sensationnel mais plutôt
l’objectivité. François Xavier était le
premier jésuite à arriver en Inde et les
missionnaires y sont restés jusqu'à 1773.
Les Lettres édifiantes et curieuses sont
même aujourd’hui un point de repère pour
les historiens car elles sont des
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
témoignages exacts du passé. Les Jésuites
étaient aussi d’excellents linguistes qui ont
entrepris des études approfondies de
diverses langues indiennes comme le
tamoul et le sanscrit. N’oublions pas non
plus leur contribution à la cartographie
indienne. Les lettres n’étaient certes pas
exemptes de préjugés car tout individu est
prisonnier de son bagage culturel. Nous
pensons que ce serait impossible de trouver
un récit totalement objectif. Ce qu’il faut
souligner, c’est l’extraordinaire
contribution des Jésuites, dans leurs
Lettres, à la représentation assez fidèle de
l’Inde sans s’attarder sur leurs défauts
mineurs.
Cœur grivois
Sois à moi
uel astre brille au zénith radieux de
tes yeux mirifiques et éblouit mon
âme pour que je brûle, de jour
comme de nuit, d’envie de poser mes
lèvres sur les tiennes et de sentir ta chaleur
de vivre m’envahir joyeusement? Veux-tu
être mienne, princesse, et dévaster mon
cœur de ton sourire jovial?
Moi, je suis d’ores et déjà tienne, en mal
d’ivresse torride, comme je te voudrais
mienne, en pensée méta-orgasmique au
milieu des senteurs parfumées de nos corps
transformés en feux d’artifices éclatant
sous forme de délires et de désirs
foudroyants au fond de cette humide vallée
tienne, et bientôt traversée de plaisirs
flamboyants.
De ma passion verdoyante, je te voudrais
étreindre et entendre tes cris rythmiques
sous l’assaut titanesque du bonheur
tétanique.
Sois à moi puisque, de jour comme de nuit,
tu es puissamment en moi. Viens à moi,
princesse, viens, viens vite.
Chékété Godrick
Á fleurs de mots, le coin du poète
RECONNAISSANCE
«Comment chanterions-nous les cantiques de l'Éternel/
Sur une terre étrangère?» (Psaume 137, v. 4)
e chanterai Tes cantiques, Éternel,
Sur toutes les terres qui me recevront
Dans tous les cœurs qui m’abriteront
Pourvu que mon front reste serein
Et qu’il s’avance hardi et digne
Que les vers de plomb deviennent cygnes
Tout mon corps se fasse violon
Vibre l’amour que Tu m’as porté
Je chante la chance jamais méritée
La sortie de l’oubli, la pleine lumière
Toi même dans ma maison
Volontiers incarcéré dans un petit cœur
Que Tu es beau, ici et là,
Que Tu l’es !
Maria Petrescu
Q
J
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
IFFÉREMMENT
J’écrirai comme je ne l’ai jamais
fait
Il faut bien, il est trop plein dedans
Ne chanterait-il pas un détenu gracié ?
J’ai porté toute ma vie des sacs dans les
mains
De lourds bagages, pénibles fardeaux
Les vivres sur la ruelle non asphaltée
L’eau dans les seaux, les larmes aux yeux
Rien ne pèse plus maintenant
Je suis aimée
Telle que je suis
L’amour s’engendre éternellement
Et j’aime
Maria Petrescu
ATERLAND
Le français est ma nouvelle patrie
Le plus intime doit s’y reverser
La résonnance et le raisonnement
Restent les collines, les larmes au seuil,
les forêts les jardins le puits creusé par le
père
l’eau fraîche les montagnes
le courage et les hommes des bois
Reste ce qui ne se dit jamais dans aucune
langue
les griefs transylvains et les passions
romaines
Rien n’est sans reste
Fors l’amour, seul le Sien
Maria Petrescu
equête d'amour
Passent les jours,
Passent les nuits,
De la saveur sauvage de ta bouche,
Rien n'efface l'envie exquise.
Du lever au coucher,
Captive de ta grâce, ma mémoire,
Redessine de ton charme le relief.
Et rien n'altère mon désir florissant.
Dans la prairie de mon cœur,
Verdoie la prestance de ton souvenir.
O douce tortionnaire de mon cœur,
Rien qu'une nuit, toi et moi,
Juste une nuit de folie merveilleuse,
Une petite nuit de plaisir aveugle
Et peut-être m'aimeras-tu à en mourir,
Dans un cœur à cœur indissoluble.
Godrick Chékété
AU SOLEIL DE MA BIEN-AIMEE Au soleil de tes yeux,
Elle luit
Mon Afrique;
Elle revit.
Mon Afrique si loin à l'horizon,
Mon Afrique si près,
Dans le charme de ton visage.
Veux-tu bien venir dans mes bras?
Du froid me réchauffera ton sourire
De la nostalgie,
Ta présence me délivrera.
Veux-tu bien venir dans mes bras?
De ta bouche généreuse
Et de tes mains chaleureuses,
La douceur enjôleuse me bénira.
Veux-tu bien venir dans mes bras?
Tu verras!!!!
Tu verras,
D
V
R
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Do things you think you cannot do. Eleanor Roosevelt Ars lonnga, vita brevis.
Au fond de mon cœur,
Le soleil de tes yeux,
Mon soleil bien-aimé.
Godrick Chékété
Mon papa chéri u es mon arc-en-ciel
Gros comme le ciel
Tu es mon soleil
Qui me réveille
Je t’adore de tout mon cœur.
Le ciel est bleu (bleu est le ciel)
Comme tes yeux
Ton sourire brille et luit
Comme une fleur qui fleurit
Ton cœur est doux
Comme un chou
Je t’aime de tout mon cœur.
Mon chou, mon cœur,
T’es avec Dieu,
Tant mieux
Je garde de toi les plus doux souvenir
Qui ne vont jamais tarir.
Je chéris toujours ta présence et ton amour
Ils sont gravés en moi pour toujours
Je sais que tu es toujours avec moi
Je souhaite pouvoir te serrer contre moi
Je t’adore de tout mon cœur.
Precious Nibaruta
Voyage au bout de la vie ans j’avais, tristement cinq ans,
Le cancer a pris mon père adoré.
Ma famille me l`a appris.
Dans la force de l’âge, il est parti
Parti au loin, bien loin de moi.
De savoir mon père décédé,
J’étais extrêmement brisé.
Alors une question me tourmentait :
Pourquoi, mais pourquoi cela arrive-t-il à
nous ?
Nous, rien que nous, dans ce monde de
solitude ?
Que de raisons, les gens m’ont données :
Il y a ceux qui, gentiment, m’ont dit :
Dieu aime être entouré de bonnes
personnes
Et d’autres, sans sourciller : la vie est ainsi
faite.
Mais vous savez quoi ?
Je sais que mon père n’est plus avec moi
sur cette terre
Mais je sais qu’il est avec moi dans mon
cœur.
Voilà ma seule certitude d’espérance,
Mon unique soulagement.
Au tréfonds de mon cœur, il renaît dans
mes pensées
Je suis ce que je suis, sa fille, et j’aspire à
l’être
Mon papa chéri. Je suis fière d’être ta fille.
Precious Nibaruta
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Par Mark Finkelstein
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