Yomag#1 2014

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YOUTH OPINION - #.01 / 2014 FREE / GRATUIT The European Spring

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Transcript of Yomag#1 2014

YOUTH OPINION - #.01 / 2014 FREE / GRATUIT

The European Spring

EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE

Giuseppe Porcaro – Editor in Chief/ Rédacteur en ChefSarah Farndale – Editor/ RédactricePeter Matjašic – Editor-at-Large/ Rédacteur régulierGabriele Trapani – Art Director / Directeur artistiqueAnne Debradandere – Translator / Traductrice

CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS

Aleksandra Maldžiski - Organising Bureau of European School Students Unions (OBESSU)Ela Suleymangil – Service Civil InternationalThomas Deweer – Pax Christi and Service Civil International

Editorial Design and Art Direction / Design Editorial et Direction Artistique :wecrosstheline, [email protected]

Cover graphics / Couverture graphique : Nicola Di Marco, www.nicoladimarco.com

YO! Mag Concept / Concept du magazine : Vincenzo Onnembo, www.aspecialperson.com

INFO

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[email protected]

European Youth Forum120, rue Joseph II1000, BruxellesBelgium – Belgique

www.youthforum.org

with the support of / avec le soutien de:

The European Commission / La Commission européenneThe European Youth Foundation of the Council of Europe /le Fonds européen pour la Jeunesse du Conseil de l’Europe

ISSN : 2032-99382014 European Youth Forum

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rial Giuseppe Porcaro

While this editorial is being written, we are sadly witnessing the last days of a long winter. Europe’s winter, tragically symbolised by the powerful images coming from Maidan Square in Kiev, with its victims, including activists from our member organisations, that have been the first to die with a European flag in their hands.

However, the theme of this edition of Yo!Mag is The European Spring and it is true; spring is coming. By the time that you have this issue of the YO!Mag in your hands, the big awakening of the continent will have already started. With the European Elections approaching now is the time to show that the growing together of Europe should not be conceived as a process that occurs vertically between European Institutions and national societies, but ought to be a process that starts with the individual’s experience of Europe itself.

At the European Youth Forum we are already facilitating this process. We are empowering young people through the League of Young Voters; we are getting future MEPs to commit to a strong Youth Agenda by signing up to our LoveYouthFuture pledges; and we are bringing together thousands of young Europeans at the YO!Fest at the European Youth Event in May.

This issue of YO!Mag wants to set the mood and the scene for these changes ahead. In the Youth Rights section, we explore how a new Constitutional Treaty could change Europe and involve citizens in this endeavour. In the Dossier and in the Graphic Journalism sections, we are going to look closely at the elections so that we are ready to make our choice. In the Hot Pot we take a look back at what happened in Ukraine, as well as flying to South Africa and recalling memories of Nelson Mandela as a youth activist.

This is also the last YO!Mag for which I will be Editor in Chief. My mandate as Secretary General of the European Youth Forum will finish at the end of May 2014.

Making the YO!Mag grow over the past four years has been one of the most intense and rewarding challenges and I would like to thank everyone that made it possible and spent days (and nights) on this.

It's time to say goodbye, but I think goodbyes are sad and I'd much rather say hello. Hello to new adventures for the YO!Mag.

Alors que je rédige cet édito, nous sommes les tristes témoins des derniers jours d'un long hiver. L'hiver de l'Europe, symbolisé par les images absolument tragiques de la Place Maidan à Kiev, avec ses victimes, parmi lesquelles des militants d'une de nos organisations membres qui ont été les premiers à tomber, un drapeau européen à la main.

Pourtant, le thème de ce YO!Mag est Le printemps européen et c'est vrai, le printemps arrive. Au moment où vous me lirez, le grand réveil du continent aura déjà commencé. A l'approche des élections européennes, nous voulons montrer que la croissance commune de l'Europe ne doit pas être conçue comme un processus à la verticale, entre les institutions européennes et les sociétés nationales, mais qu'elle doit démarrer avec les expériences individuelles de l'Europe.

Au Forum Jeunesse, nous facilitons déjà ce processus. Nous responsabilisons les jeunes via la Ligue des jeunes Electeurs ; nous incitons les futurs MPE à s'engager à avoir un solide programme jeunesse en signant nos promesses LoveYouthFuture ; et nous rassemblerons des milliers de jeunes Européens à la YO!Fest et à l'Evénement européen de la Jeunesse en mai.

Ce numéro de YO!Mag veut planter le décor et incarner l'esprit de ces changements à venir. Dans la section sur les droits des jeunes, nous explorons comment un nouveau traité constitutionnel pourrait changer l'Europe et impliquer les citoyens dans cette entreprise. Dans le dossier et la section journalisme graphique, nous passons les élections au crible pour être prêts le moment venu. Dans le Hot Pot, nous nous replongeons dans ce qui s'est passé en Ukraine et nous volons vers l'Afrique du Sud où nous rendons hommage à Nelson Mandela jeune militant.

C'est aussi mon dernier YO!Mag en tant que rédacteur en chef. Mon mandat de Secrétaire général du Forum Jeunesse s'achève en mai 2014.

Faire grandir le YO!Mag pendant ces quatre dernières années a été l'un des défis les plus intenses et gratifiants, et je voudrais remercier tous ceux et celles qui y ont contribué et passé des jours (et parfois même des nuits).

Le temps est venu pour moi de vous dire aurevoir mais je trouve ça triste, alors je vous dis Bon Vent! et je souhaite la bienvenue aux nouvelles aventures du YO!Mag !

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Diogo PintoDiogo has been Secretary General of the European Movement since 2009. The European Movement is the oldest pro and pan-European integration organisation in Europe, established in 1948 under the leadership of Sir Winston Churchill. Diogo was previously Secretary General of the European Youth Forum (2005 – 2009). Before that he was President of the Portuguese National Youth Council and later became National Director of Intercultura – AFS Portugal. Born in Mozambique in 1974, Diogo holds a degree in Sociology by the Lisbon University Institute.

Diogo est le Secrétaire général du Mouvement européen depuis 2009. Le Mouvement européen est la plus vieille organisation d'intégration pro et paneuropéenne en Europe établie en 1948 sous la direction de Winston Churchill. Diogo a été le Secrétaire général du Forum européen de la Jeunesse de 2005 à 2009. Avant cela, il a été le Président du Conseil national de la Jeunesse du Portugal pour devenir ensuite le Directeur national d'Intercultura-AFS Portugal. Né au Mozambique en 1974, Diogo est diplômé en Sociologie de l'Université de Lisbonne.

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S Jennifer de Nijs & John LisneyJennifer currently works as a Consultant for the European Youth Forum, where she exclusively works on the League of Young Voters in Europe project. Jennifer previously worked for Caritas Luxembourg in Kosovo, where she developed strategies for gender equality and peace building projects in the Balkan region. Jennifer holds degrees in European Studies (University of Sussex) and in International Studies and Diplomacy (SOAS).

John is currently Coordinator of the League of Young Voters in Europe, after over three years as Assistant to the Secretary General at the European Youth Forum. He holds a BA in International Relations and European studies and a LLM degree in international law, for which he focused on youth in his thesis on critical approaches to human rights.

Jennifer est actuellement consultante au Forum Jeunesse où elle travaille exclusivement sur la Ligue des Jeunes Electeurs en Europe. Avant cela, elle travaillait pour Caritas Luxembourg au Kosovo où elle élaborait des stratégies pour l'égalité des genres et des projets de construction de la paix dans la région des Balkans. Jennifer est diplômée en Etudes européennes (Université de Sussex) et en Etudes et Diplomatie internationales (SOAS).

John est le Coordinateur de la Ligue des Jeunes Electeurs en Europe, après avoir passé plus de trois ans au poste d'assistant du Secrétaire général du Forum européen de la Jeunesse. Il est licencié en Relations internationales et en études européennes et possède un diplôme LLM en droit international. Dans sa thèse il s'est concentré sur les approches des droits humains.

Tiago SoaresTiago has a Masters degree in International Relations. He is currently Secretary General of the Portuguese branch of the European Movement International. Previously, he was President of the Portuguese National Youth Council, between 2008 and 2010, and he was Presidency Project Officer of the Portuguese Presidency of the European Union.

Tiago possède une maîtrise en Relations internationales. Il est le Secrétaire général de la branche portugaise du Mouvement européen international. Avant cela il était le Président du Conseil national de la Jeunesse du Portugal entre 2008 et 2010, et il a été le chargé de projet pour la Présidence portugaise de l'Union européenne.

Aino SutinenAino Sutinen is a comics artist from Helsinki, Finland. She has produced travelogues, autobiographical comics, strips, political commentary, documentary comics and short stories. She also works as Press Officer at the Comics Center in Helsinki. ainosutinen.net

Aino Sutinen est une dessinatrice de BD originaire de Helsinki en Finlande. Elle a produit plusieurs carnets de voyage, des BD autobiographiques, des commentaires politiques, des BD documentaires et des nouvelles. Elle est également chargée de presse au Centre de la Bande Dessinée de Helsinki.

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.42 A SKETCHY HISTORY OF DEMOCRACY

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.06News from our Members / Nouvelles de nos INFO FORUM

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YOUTH RIGHTS.08

News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.YOUTH POLICY WATCH

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DOSSIER

GRAPHIC JOURNALISM

HOTPOT

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EUROPE+ AND THE YEAR OF DEMOCRATIC CHANGE / EUROPE+ ET L'ANNÉE DU CHANGEMENT DÉMOCRATIQUE

THE TREATY OF LISBON AND YOUTH /LE TRAITÉ DE LISBONNE ET LES JEUNES

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EUROPEAN ELECTIONS: WHY SHOULD YOU(TH) CARE? / ELECTIONS EUROPÉENNES : POURQUOI T'EN SOUCIER ?ADDRESSING YOUTH PARTICIPATION IN THE EUROPEAN ELECTIONS /LA PARTICIPATION DES JEUNES AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES

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USE IT OR LOSE IT! /VOTE OU VIVOTE!

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LIKE, TWEET, SHARE, REPEAT..26

IS NOW THE TIME FOR UKRAINE’S YOUTH? /EST-CE LE TOUR DES JEUNES UKRAINIENS ?

THE Y(OUTH) FILES /LES DOSSIERS Y

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MADIBA: YOUTH ACTIVIST AND TRANSFORMATIONAL LEADER / MADIBA: JEUNE MILITANT ET LEADER TRANSFORMATIONNEL

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Q&A JERMAINE JACKMAN.46

News from our Members / Nouvelles de nos Membres

INFO FORUM

.01OBESSU_RomeEducation in Crisis /L'enseignement en crise

At the end of May, OBESSU will organise a five-day conference to examine the impact of the European financial crisis on education and young people in Europe. The event focus-es on mapping the effect the crisis has had on education and on school student organi-sations in Europe, raising awareness on the topic and looking at the European dimension of the theme.

Fin mai, OBESSU organise une conférence de cinq jours pour examiner l'impact de la crise financière sur l'enseignement et les jeunes en Europe. L'événement veut dresser le bilan de l'effet qu'a eu la crise sur l'enseignement et sur les organisations de lycéens en Europe, sensibiliser au sujet et étudier la dimension européenne du thème.

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.02EEE-YFU, EFIL, CISV_Hamburg Intercultural and global citizenship education / Education à la citoyenneté interculturelle et mondiale

For the first time, around 50 youth workers from EEE-YFU, EFIL, CISV International and the Federation of the Experiment in Interna-tional Living will come together for a joint educational event, from  4th-8th  June. The event originates from the four INGYOs’ shared mission, namely promoting intercultural learning and global citizenship through non-formal education and mobility programmes for young people.

Pour la première fois, une cinquantaine d'animateurs socio-éducatifs d'EEE-YFU, EFIL, CISV International, et la Fédération Experi-ment in International Living vont se réunir pour un événement éducatif conjoint, du 4 au 8 juin. L'événement est inspiré de la mis-sion commune des quatre OINGJ à savoir : la promotion de l'apprentissage interculturel et de la citoyenneté mondiale grâce à des pro-grammes d'éducation non formelle et de mo-bilité pour les jeunes.

.03AEGEEY Vote 2014 Campaign" brin-ging young people to cast their voye for EP elections!Y Vote 2014 Campaign: bringing young people to cast their vote for the EP Elections! Since last September, AEGEE has been running its Y Vote Campaign, which aims to engage students and first time voters in the EP elections, and encourage them to vote. Four European Conventions and several local activities have already taken place on issues such as employment, economic policies and youth participation. From 2nd-6th April, the last Y Vote Convention took place in Brussels, on the topic "More Europe, but which Europe?" bringing together young Europeans to discuss how the EU should manage its growth.

Campagne Y Vote 2014 : pour que les jeunes votent aux élections du PE!Depuis septembre dernier, AEGEE dirige sa campagne Y Vote qui veut engager les étudiants et les jeunes qui votent pour la première fois aux élections du PE, et les encourager à voter. Quatre conventions européennes et plusieurs activités locales se sont déjà déroulées sur des sujets comme l'emploi, l'économie et la participation des jeunes. Du 2 au 6 avril, la dernière Convention Y Vote s'est déroulée à Bruxelles, sur le sujet "Plus d'Europe mais quelle Europe?" invitant les jeunes Européens à discuter de la façon dont l'UE doit diriger sa croissance.

.04ESUThe European Students' Union held its 27th European Students' Convention (ESC27) in Brussels on 18th-21st March 2014. Partici-pants of ESC27 debated the impact of Euro-pean higher education reforms, especially in relation to the employability of graduates. The ESC27 brought together the opinions of higher education students across Europe with policy makers and other stakeholders in the field.

L'Union des Etudiants européens a tenu sa 27ème Convention des Etudiants européens à Bruxelles du 18 au 21 mars 2014. Les partici-pants ont débattu de l'impact des réformes de l'enseignement supérieur européen, surtout en lien à l'employabilité des diplômés. La Convention a confronté les opinions des étu-diants du supérieur à travers l'Europe à celles de politiciens et autres parties prenantes dans le domaine.

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.05Nationalism and extremism are a growing issue all over Europe. Therefore, it is essential to inform and activate young people in the fight against discrimination and social exclusion, which is often driven by prejudices, misinformation and unresponsiveness of our leaders. In this context JEF Europe and JEF-Macedonia organised an International Seminar, “Tolerant Europe – defining the obstacles” which took place in Skopje, from 7 to 12 April 2014.

JEF

Le nationalisme et l'extrémisme sont un problème croissant partout en Europe. Il est donc primordial d'informer et d'engager les jeunes dans la lutte contre la discrimination et l'exclusion sociale qui sont souvent influencées par les préjugés, la mésinformation et l'insensibilité de nos dirigeants. Dans ce contexte, JEF Europe et JEF Macédoine ont organisé un séminaire international "L'Europe tolérante - définir les obstacles" qui s'est déroulé à Skopje du 7 au 12 avril 2014.

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Le Youth Policy Watch est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boîte, inscrivez-vous par e-mail à:

[email protected]

THE FACT Erasmsus+ is the European Commission’s new mobility programme. With funds of 14.7 billion euros for the next seven years, it could benefi t over four million Europeans in the fi elds of education, training, youth and sport.

Erasmus+ est le nouveau programme de la Commission européenne pour la mobilité. Financé à raison de 14,7 milliards Euro, il pourra bénéfi cier à plus de 4 millions d'Européens dans les domaines de l'éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport.

THE PICTUREWhile overall unemployment in Europe stands at about 11%, youth unemployment is more than twice as high at 23%. Greece, Spain and Portugal are in a particularly diffi cult situation with more than half of all people under 25 currently unemployed.

Tandis que le chômage général en Europe avoisine les 11%, celui des jeunes est plus de deux fois plus élevé, à 23%. La Grèce, l'Espagne et le Portugal sont dans une situation particulièrement délicate; plus de la moitié de l'ensemble de leur population de moins de 25 ans est actuellement au chômage.

THE QUOTE"We are asking sacrifi ces from people for what? To bail out the banks? Do we care about our children? For me the fi ght against youth unemployment is key to regaining trust in the EU."

Martin Schulz, President of the European Parliament.Interviewed by the Parliament Magazine – 21.01.2014

"Pourquoi demandons-nous aux gens de faire des sacrifi ces? Pour renfl ouer les banques? Nous soucions-nous de nos enfants? Pour moi, la lutte contre le chômage des jeunes est primordiale pour retrouver la confi ance dans l'UE."

Martin Schulz, Président du Parlement européen Interviewé par le Parliament Magazine – 21.01.2014

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The European Youth Forum YOUTH POLICY WATCH is a bi-weekly vbulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an email to:

Le Youth Policy Watch est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boîte, inscrivez-vous par e-mail à:

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THE FIGURE 74 billionThat is the amount of money announced by Ioannis Vroutsis (Greek Minister for Labour, Social Security and Welfare) that the European Social Fund will invest to support Europe’s human capital during the period 2014-2020 (including investments in the Youth Guarantee, quality jobs, education and mobility).

74 milliardsC'est le montant, annoncé par Ioannis Vroutsis (Ministre grec de l'Emploi, de la Sécurité sociale et du Bien-être), que le Fonds social européen va investir pour soutenir le capital humain de l'Europe pendant la période 2014-2020 (y compris les investissements pour la Garantie pour la Jeunesse, des emplois de qualité, l'enseignement et la mobilité).

THE PERSONSerhiy NigoyanThis young Armenian-Ukrainian activist was only 20 years-old when, tragically, he became the fi rst protestor killed during the anti-government protests in Ukraine.

Ce jeune militant arméno-ukrainien n'avait que 20 ans lorsque, tragiquement, il est devenu le premier manifestant abattu pendant les protestations contre le gouvernement en Ukraine.

THE EVENT9-11/05/2014

The European Youth Event will take place at the European Parliament in Strasbourg, gathering more than 10,000 young people together from all over Europe to discuss “ideas for a better Europe”. The European Youth Forum’s YO!Fest is going to be an integral part of the event.

L'Evénement européen de la Jeunesse se déroulera au Parlement européen à Strasbourg. Plus de 10.000 jeunes de partout en Europe y discuteront de leurs "idées pour une Europe meilleure". La YO!Fest du Forum Jeunesse fera partie intégrante de l'événement. YO

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YOUTH RIGHTS

Europe+ and the Year of Democratic Change Europe+ et l'Année

du Changement démocratique

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WORDS BY:

DIOGO PINTO SECRETARY GENERAL OF THE EUROPEAN MOVEMENT

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The infamous crisis has hit the EU and wider Europe hard, with its consequences being felt particularly harshly by the most vulnerable groups in our societies, includ-ing young people. I won’t bore you with the countless youth employment statistics available, because the severity of the situa-tion means that they are well known. Let us just agree that they are dramatic and that hiding behind all those figures are real peo-ple, shattered dreams and broken lives.

Let us move on from what the causes of the crisis were, how we could have avoided it, or what should have been done to avoid the all too familiar 'too little, too late” approach we have all observed. What is easy for us to agree on, is that something must change, and that change must happen now!With the European Parliament elections ap-proaching and political parties campaigning to convince voters to support their candi-dates, many promises will be made, most including a commitment to change. We know very well though, how these promises are easily forgotten when the electoral eu-phoria has passed, and how obstacles and considerations can replace the freewheeling brainstorming exercises that are typical of campaigns.

Yet we, the citizens of Europe, still need change. Good, radical and sustainable

change. Change we can believe in. Meaning-ful change and real change. Democratic and pro-European change.

This is why the European Movement has decided to challenge its members and part-ners in civil society across Europe to come together and establish a civil society alli-ance to continue this push. And to create a coalition of all those who believe change is necessary, but also that the need for change is compatible with the European project. We thought many organisations believed in these values, but lacked a loud enough voice to make an impact alone. We were right: more than 40 European civil society networks have answered our call and have joined the alliance, making our collective voice louder than ever.

Together as “Europe +”, Civil Society for democratic renewal of the EU, we will use this voice to show the way forward. We won’t only ask simply for change, but will show what needs to be changed and in what way. We come together in the build up to the European Parliament elections, focus-ing on policies for change; but this will not grind to a halt in May. We will continue working together and advocating for change while the new European Parliament is estab-lished, as it elects a new President and col-lege of European Commissioners and whilst

the institutions agree on priorities for the following years. When all is said and done, we will continue to fly the flag for demo-cratic change in Europe, reminding the EU institutions and the Member States that not only do policies need to change, but also the institutional framework (and thus the Treaties).

We all know that after this crisis concludes, more dangers will eventually cross our path at many intersections in our future. Today’s youth will find work or simply grow old and new generations will take their places in the job seekers queues. As the Portuguese poet Camões wrote in the 16th century, “The whole world consists of change/Always taking new qualities”; thus the EU needs to offer itself and its citizens ways to adapt to such new qualities, protecting its own ex-istence and survival from the populist, na-tionalist, racist and even fascist predators. As we all know, the true recipe for sustain-able success, is democracy.

The European Movement, together with its “Europe +” partners, believes that this democratic change is needed and possible. For the sake of Europe and of Europeans, we must embrace and promote change. With young people being the experts on change, we count on your support to make 2014 truly a European Year of Democratic Change!

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Behind all those figures are real people, shatte-red dreams and

broken lives.

Derrière tous ces chiffres se cachent des êtres réels, des

rêves déchus, et des vies brisées.

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La tristement célèbre crise a touché de plein fouet l'UE et l'Europe au sens plus large. Ses conséquences ont été durement ressenties, particulièrement par les groupes les plus vulnérables de nos sociétés parmi lesquels les jeunes. Loin de moi l'intention de vous ennuyer avec les innombrables statistiques disponibles sur l'emploi des jeunes ; la gravi-té de la situation parle d'elle-même. Conve-nons simplement du fait qu'elles sont drama-tiques, et que derrière tous ces chiffres se cachent des êtres réels, des rêves déchus, et des vies brisées.

Laissons là les causes de la crise, comment nous aurions pu l'empêcher, ou ce qui aurait dû être fait pour éviter l'approche beaucoup trop familière du « trop peu, trop tard » que nous avons tous pu observer. Nous sommes tous d'accord pour dire que quelque chose doit changer, et que le changement c'est maintenant !

Nous savons tous et toutes que les élections parlementaires européennes approchent et que les partis politiques mènent campagne pour convaincre les électeurs de soutenir leurs candidats, que beaucoup de promesses seront faites ; pour la plupart des promesses de changement. Cependant, nous savons très bien comment ces promesses sont vite oubliées une fois passée l'euphorie des élec-tions, et comment obstacles et considéra-tions en tout genre peuvent remplacer les exercices de réflexion libre typiques de ces campagnes.

Or, nous les citoyens de l'Europe, nous récla-mons toujours le changement. Un change-ment positif, radical, et durable. Un chan-gement auquel nous pouvons croire. Un changement sérieux et réel. Un changement démocratique et pro-européen.C'est pour cette raison que le Mouvement européen a décidé de mettre au défi ses membres et partenaires de la société civile à

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LE TRAITÉ DE LISBONNE ET LES JEUNES

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travers l'Europe de se réunir et d'établir une alliance de la société civile pour poursuivre cet élan et créer une coalition rassemblant tous ceux qui estiment que le changement est nécessaire, mais aussi que le besoin de changement est compatible avec le pro-jet européen. Nous pensions que beaucoup d'organisations croyaient en ces valeurs mais n'avaient pas suffisamment de voix pour pro-duire un impact à elles seules. Nous avions raison : plus de 40 réseaux européens de la société civile ont répondu à notre appel et se sont joints à l'alliance, renforçant notre voix collective comme jamais auparavant.

Ensemble en tant qu'« Europe+ », la société civile pour le renouvellement démocratique de l'UE, nous allons utiliser cette voix pour montrer la marche à suivre. Nous n'allons pas simplement demander le changement ; nous allons montrer ce qui doit être changé et de quelle façon. Nous nous unissons à l'approche des élections parlementaires européennes,

nous nous concentrons sur les politiques du changement, mais nous ne nous arrêterons pas en mai. Nous continuerons de collaborer et de préconiser le changement pendant que le nouveau Parlement européen sera établi, qu'il élira un nouveau Président et un nou-veau collège de Commissaires européens, et que les institutions conviendront des prio-rités pour les années à venir. Au bout du compte, nous continuerons de brandir le drapeau du changement démocratique en Europe, rappelant aux institutions et aux Etats membres de l'UE que non seulement les politiques doivent changer mais aussi le cadre institutionnel (et par conséquent les Traités).

Nous savons tous qu'une fois la crise ter-minée, d'autres dangers croiseront notre route à un moment ou à un autre. Les jeunes d'aujourd'hui trouveront du travail ou vieilli-ront tout simplement, et de nouvelles géné-rations prendront leur place dans les files

de chercheurs d'emploi. Comme l'écrivait le poète portugais Camões au 16ème siècle, « Le monde entier est fait de changement/Revêtant toujours de nouvelles qualités ». L'UE doit donc s'offrir et à ses citoyens des moyens de s'adapter à ces nouvelles qualités, en protégeant sa propre existence et sa sur-vie des prédateurs populistes, nationalistes, racistes et même fascistes. Comme nous le savons tous et toutes, la vraie recette d'un succès durable, c'est la démocratie.

Le Mouvement européen, et ses partenaires d'«Europe+» estiment que ce changement dé-mocratique est nécessaire et possible. Pour l'Europe et pour les Européens, nous devons adopter et promouvoir le changement. Vous les jeunes, vous êtes les experts du change-ment, nous comptons sur votre soutien pour que 2014 soit véritablement l'année euro-péenne du changement démocratique !

THE TREATY OF LISBON AND YOUTH

LE TRAITÉ DE LISBONNE ET LES JEUNES

The Treaty of Lisbon, which came into force in 2009, introduced a new element to the relationship between the EU and youth in that it encouraged youth participation in the democratic life of Europe. For the first time in the European treaties, the role of civil society organisations and representative associations was expressly recognised in EU primary law. Article 165 of the Treaty states: “Union action shall be aimed at:… encourag-ing the development of youth exchanges and of exchanges of socio-educational instruc-tors, and encouraging the participation of young people in democratic life in Europe.”

The Treaty also brought in a significant de-velopment in terms of the relationship be-tween European institutions and youth. Arti-cle 11 of the Treaty stated: “The institutions shall, by appropriate means, give citizens and representative associations the oppor-tunity to make known and publicly exchange their views in all areas of Union action. The institutions shall maintain an open, trans-parent and regular dialogue with representa-tive associations and civil society”.

Following on from article 165 of the Treaty 2009, the EU Council of Youth Ministers adopted a New Framework for EU Cooperation in the Youth Field (2010-

2018): ‘’The structured dialogue with young people and youth organisations serves as a forum for continuous joint reflection on the priorities, implementation and follow-up of European cooperation in the youth field”. The structured dialogue was thus born and created a space for young people and policy makers to jointly discuss and feed into Euro-pean youth policy at a national and European level. We are now in the third work cycle of the structured dialogue (“social inclusion of all young people”).

Le Traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009 introduisait un nouvel élément dans la relation entre l'UE et les jeunes en ce sens qu'il encourageait la participation des jeunes dans la vie démocratique de l'Europe. Pour la première fois dans les traités européens, le rôle des organisations de la société civile et des organisations représentatives était ex-pressément reconnu dans le droit primaire de l'UE. L'article 165 du Traité stipule : « L'Union contribue à... encourager le développement des échanges de jeunes et d'animateurs socio-éducatifs et à encourager la partici-pation des jeunes à la vie démocratique de l'Europe. »Le Traité a également occasionné un déve-

loppement considérable des relations entre les institutions européennes et les jeunes. L'article 11 du Traité stipule : « Les institu-tions donnent, par les voies appropriées, aux citoyens et aux associations représentatives la possibilité de faire connaître et d’échan-ger publiquement leurs opinions dans tous les domaines d’action de l’Union. Les insti-tutions entretiennent un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les associations représentatives et la société civile. »

Donnant suite à l'article 165 du Traité de 2009, le Conseil des Ministres de la Jeunesse de l'UE a adopté un nouveau Cadre pour la Coopération de l'UE dans le domaine de la Jeunesse (2010-2018) : « Le dialogue struc-turé avec les jeunes et les organisations de jeunesse sert de forum pour une réflexion conjointe continue sur les priorités, la mise en œuvre et le suivi de la coopération euro-péenne dans le domaine de la jeunesse. » C'est ainsi que le dialogue structuré a vu le jour et créé un espace où jeunes et décideurs discutent conjointement et alimentent la politique jeunesse européenne aux niveaux national et européen. Nous en sommes au-jourd'hui au troisième cycle de travail du dia-logue structuré (« Pour l'inclusion sociale de tous les jeunes »).

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European Elections:

why should you(th) care?

Elections européennes :

pourquoi t'en soucier ?

The past European Elections witnessed a dramatic decline in the overall voting rates across Europe, but in particular the absence of young voters was a concern. In 2009, 71% of 18-24 year-olds abstained from voting, a fur-ther increase from 2004’s 67%. In comparison, amongst the generation above the age of 50, “only” 45% abstained (Eurostat, 2010).

Back then the electoral debate focused mainly on issues that had little to do with the lives of young people in Europe, with communica-tion methods that were outdated and did not convince young people. In 2009, for example, the use of social media and the internet for election campaign information and material was limited. Although information about the

nature of the European Parliament elections existed, it was difficult to find, and even more difficult to understand. Eurobarometer recently conducted a survey, which found that young people in the EU believe that their vote will not change anything (64%), that they are not sufficiently informed to vote (61%), that the European Parliament does not sufficiently deal with problems that concern them (56%), and that they are not interested in European politics and elections (54%). This is clearly a problem.

The high youth abstention rate presents a real legitimacy concern to the state of European democracy, due to an entire age group being underrepresented at the European Parlia-

ment, which also affects the policies targe-ted at young people. However, although the European elections are a very specific type of election, and see the highest abstention rates across countries and age groups, youth absenteeism also extends to national elec-tions in the EU’s Member States, albeit with less dramatic rates.

But not all hope is lost. An LSE study on Youth Participation in Democratic Life from January 2013 found that a clear majority of youth res-pondents claim to be interested in politics. Young people are not bored with politics; rather they are fed up with feeling that those who ‘do’ politics do not care about them. That is why it is important to engage them in topics

INTROPresident, European Youth Forum Président du Forum européen de la Jeunesse [email protected] @curlyP

Peter MatjašicWORDS BY

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they care about and reach out to them with tools that appeal to them. Similarly, a recent survey by Eurostat shows that young people still trust the European Union, even though they do not participate in its elections. Young people seem to crave change; yet, this cannot be achieved if young people do not actively participate in the current political process. If you(th) do not make your choice, others will make it for you!

The European Youth Forum is approaching the upcoming European elections by fighting for the rights of young people through its LoveYouthFuture campaign, which includes a list of 11 pledges outlining how the Euro-pean Parliament can show its love for young people, both now and in the future! Moreo-ver, we decided to embark on a path to foster youth engagement and participation through the non-partisan League of Young Voters, which is described in more detail in one of the dossier pieces. The dossier features voices of young people from around Europe sharing their views on why it is important that young people become more engaged in politics. A piece on social media and its role in elections completes this edition’s exciting dossier and I hope you will enjoy the read!

Les élections européennes précédentes avaient connu une chute dramatique du nombre d'électeurs dans toute l'Europe, mais c'est surtout l'absence de jeunes électeurs qui était préoccupante. En 2009, 71% des 18-24 ans s'étaient abstenus d'aller voter; soit une

augmentation supplémentaire par rapport aux 67% de 2004. A titre de comparaison, dans la génération des plus de 50 ans, « seulement » 45% s'étaient abstenus (Eurostat, 2010).

A l'époque, le débat électoral se concentrait principalement sur des questions qui n'avaient pas grand chose à voir avec la vie des jeunes en Europe, et il s'appuyait sur des méthodes de communication démodées qui ne convain-quaient pas les jeunes. En 2009, par exemple, l'utilisation des médias sociaux et de l'inter-net pour les informations et le matériel des campagnes électorales était limitée. Il exis-tait bien des informations sur la nature des élections du Parlement européen, mais elles étaient difficiles à trouver et encore plus dif-ficiles à comprendre. Une enquête Eurobaro-mètre a récemment révélé que les jeunes dans l'UE estiment que leur vote ne changera rien (64%), qu'ils ne sont pas suffisamment infor-més pour voter (61%), que le Parlement euro-péen ne gère pas suffisamment les problèmes qui les concernent (56%), et qu'ils ne sont pas intéressés par la politique européenne et les élections (54%). Il y a manifestement un pro-blème.

Le taux élevé d'abstention des jeunes pose un réel souci de légitimité pour la démocra-tie européenne car c'est tout un groupe d'âge qui est sous-représenté au Parlement euro-péen; ce qui affecte également les politiques qui ciblent les jeunes. Toutefois, bien que les élections européennes sont un type très spécifique d'élections et qu'elles enregistrent des taux élevés d'abstention à travers les pays et les groupes d'âge, l'absentéisme des jeunes s'étend aussi aux élections nationales dans les Etats membres de l'UE, quoique dans des pro-portions moins dramatiques.

Tous les espoirs ne sont pas perdus pour au-tant. Une étude de LSE sur la participation des jeunes dans la vie démocratique, parue en janvier 2013, a révélé qu'une grande majorité des jeunes répondants prétend être intéres-sée par la politique. Les jeunes n'en ont pas marre de la politique; ils en ont simplement assez que ceux qui « font » de la politique ne s'intéressent pas à eux. C'est pourquoi il est important de les engager dans des sujets qui les intéressent et de les atteindre avec des ou-tils qui les interpellent. De la même manière, une récente enquête d'Eurostat démontre que les jeunes ont toujours confiance dans l'Union européenne, même s'ils ne participent pas aux élections. Les jeunes semblent avoir une folle envie de changement; or ce changement n'arrivera pas s'ils ne participent pas active-ment au processus politique actuel. Si toi tu ne choisis pas, d'autres le feront à ta place !

Le Forum Jeunesse appréhende les prochaines élections du Parlement européen en luttant pour les droits des jeunes par le biais de sa campagne LoveYouthFuture; une liste de 11 promesses qui exposent comment le Parlement européen peut faire preuve d'amour envers les jeunes, tant aujourd'hui que demain ! Nous avons aussi décidé de nous embarquer dans une autre aventure pour encourager l'engage-ment et la participation des jeunes : la Ligue des Jeunes Electeurs. Vous en apprendrez davantage sur cette Ligue apolitique dans le Dossier où vous lirez aussi des témoignages de jeunes de toute l'Europe qui nous expliquent pourquoi il est important de s'engager davan-tage dans la politique, et un autre article sur le rôle des médias sociaux dans les élections. Bonne lecture !

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WORDS BYJohn Lisney &

Jennifer de Nijs

ADDRESSING YOUTH

PARTICIPATION IN THE EUROPEAN

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LA PARTICIPATION DES JEUNES

AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES

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“This time it's different” runs the European Parliament’s 2014 campaign motto. At the Youth Forum, we were already thinking along these lines in 2011, when the League of Young Voters in Europe was first suggested as a possible project to accompany the Eu-ropean elections that would take place three years later. We predicted at the time that 2014 would be different, not because of the changes from the Lisbon Treaty coming into force, but because this would be the first pan-European test of public opinion since the crisis erupted, triggering a spectacular loss of confidence in the EU. Falling turnout has been talked about and anguished over time and time again - young people are the group most likely not to vote (67% of 18-24 year olds didn't vote in the 2004 European Parliament elections, a figure which rose to 71% in 2009). The older generations vote, the young do not. This is the reality. 2014 needs to be different. If the downward trend continues, there will be a serious threat to democracy in the EU. But whose responsibil-ity is it to address the issue?

2014 must be different. The previous Euro-pean campaigns were seriously flawed. To identify what went wrong, the League of Young Voters joined forces with the Inter-national Institute for Democracy and Elec-toral Assistance to research the curse of youth absenteeism. Our researcher — Luis Bouza — analysed why young people abstain from voting, looking at the sociological pro-file of young abstainers and the offers that political parties make. The study threw up three main findings: first, young voter absen-teeism is directly linked to socio-economic factors; second, there is a mutual distrust between political parties and young people; and third, political parties have yet to wake up to changes in how young people commu-nicate and organise themselves politically. The data showed that because a majority of young people do not vote, political parties – quite rationally – do not target young peo-ple in their campaigns. In a sample of party manifestos in five countries for the 2009 Eu-ropean Parliament election campaigns, half the parties failed to mention young people at all and, among those that did, most failed to offer any specific policies on youth issues.

Our study concludes that young people are not disengaged from political issues and can be brought back to the ballot box. It makes a set of recommendations in this regard: mem-ber states should propose a quota of 25% of

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n party candidates to be under 35; political parties should replace their old methods of selecting candidates in favour of open prima-ries; they should include youth issues clearly in their manifestos; political campaigns should target key groups of young people, such as students, the socially excluded and first-time voters. The role and history of the EU should feature on school curricula in EU member states; in the longer term the voting process for EU elections must be simplified and the voting age lowered.

Member States, the EU institutions and po-litical parties share responsibility for this. However, as the voice of young people and youth organisations in Europe, the Europe-an Youth Forum also has an important role to play. The League of Young Voters is our contribution. It provides a space for young people to express their concerns and expec-tations in the run-up to the elections, and fuses together youth campaigns from across the EU into a pan-European movement.

When preparing this initiative and planning our 2014 activities, these recommendations were always present in our minds. Our online platform provides a set of tools for a young person wishing to vote: a dummies guide to the elections, to understand how to vote and what the elections are about; an unbiased and easy-to-navigate app with a politically neutral comparison of the political offer, what is at stake and which political offer best matches your political priorities and preferences.

Training for young candidates supports them in their campaigns and aims to improve the representation of young people in Parlia-ment. In partnership with the University of Maastricht and other universities, a tel-evised youth-focused debate among the top candidates of the European elections — the European political parties’ nominees for the position of President of the European Com-mission — targets first time voters and students as one of the groups that vote the least.

Our last major event for 2014 will be the League of Young Voters’ participation in the European Youth Event in May in Strasbourg. To the 10,000 young people who are expect-ed to attend the three-day event, we have one simple message: Make your choice, or others will make it for you…

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« Cette fois, c'est dif férent » dit le slo-gan de la campagne 2014 du Parlement européen. Au Forum Jeunesse, on pensait déjà pareil en 2011, lorsque la Ligue des Jeunes Electeurs en Europe était suggé-rée pour la première fois comme éventuel projet pour accompagner les élections européennes qui se dérouleraient trois ans plus tard. A l'époque, nous avions prédit que 2014 serait dif férente, pas à cause de l'entrée en vigueur des change-ments au Traité de Lisbonne, mais parce que ce serait le premier test paneuropéen de l'opinion publique depuis que la cr ise avait éclaté, déclenchant une spectacu-laire perte de conf iance dans l'UE. On n'a eu de cesse de parler et de s' inquiéter de la chute du nombre d'électeurs – les jeunes sont le groupe le plus susceptible de ne pas voter (67% des 18-24 ans n'ont pas voté aux élections parlementaires européennes de 2004; chif fre qui a grim-pé à 71% en 2009). Les générations plus âgées votent, les jeunes non. C'est la

réalité. Il faut que cela change en 2014. Si la tendance vers le bas se maintient, la démocratie dans l'UE va se trouver sé-r ieusement menacée. Mais au fait, c'est la responsabilité de qui de régler ce pro-blème ?

Cela doit être dif férent en 2014. Entre nous, les campagnes européennes précé-dentes avaient énormément de défauts. Pour les identif ier, la Ligue des Jeunes Electeurs s'est associée à l'Institut in-ternational pour la Démocratie et l'As-sistance électorale pour ef fectuer des recherches sur la malédiction de l'absen-téisme des jeunes. Notre chercheur – Luis Bouza- a analysé pourquoi les jeunes s'abstiennent de voter, étudiant à la fois le prof il sociologique des jeunes absten-tionnistes et les offres que proposent les partis politiques. L'étude a révélé trois principaux résultats : premièrement, l'absentéisme du jeune électeur est di-rectement lié à des facteurs socio-éco-

nomiques ; deuxièmement, il existe une méfiance mutuelle entre les partis poli-tiques et les jeunes ; et enf in, les par-tis politiques n'ont toujours pas réalisé les changements de comportements des jeunes, comment ils communiquent et s'organisent politiquement. Les données ont révélé que parce qu'une majorité de jeunes ne vote pas, les partis politiques – et c'est plutôt rationnel- ne ciblent pas les jeunes dans leurs campagnes. Dans un échantillon de manifestes de partis dans cinq pays pour les campagnes des élec-tions du Parlement européen en 2009, la moitié des partis n'avait pas mentionné les jeunes du tout, et parmi ceux qui les avaient mentionnés, la plupart n'avait of fert aucune politique spécif ique sur les questions relatives à la jeunesse.

Notre étude conclut que les jeunes ne sont pas indif férents aux questions politiques et qu'ils peuvent être rame-nés aux urnes. Elle propose une série de

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recommandations à cet égard : les Etats membres doivent proposer un quota de 25% de candidats de partis de moins de 35 ans; les partis politiques doivent rem-placer leurs vieilles méthodes de sélec-tion des candidats en faveur de primaires ouvertes; ils doivent clairement inclure les questions jeunesse dans leurs mani-festes; les campagnes politiques doivent cibler des groupes clés de jeunes comme les étudiants, les exclus sociaux et les jeunes qui votent pour la première fois. Le rôle et l'histoire de l'UE doivent f igu-rer dans les programmes scolaires dans les Etats membres de l'UE; et à plus long terme, le processus de vote pour les élec-tions de l'UE doit être simplif ié et l'âge de vote abaissé.

Les Etats membres, les institutions de l'UE et les partis politiques en partagent la responsabilité. Cependant, en tant que plate-forme incarnant la voix des jeunes et des organisations de jeunesse en Eu-

rope, le Forum Jeunesse a lui aussi un grand rôle à jouer. La Ligue des Jeunes Electeurs est notre contribution. Elle fournit un espace aux jeunes pour qu'ils expriment leurs préoccupations et aspi-rations avant les élections, et elle fu-sionne les campagnes jeunesse de toute l'UE en un mouvement paneuropéen.

En préparant cette initiative et en plani-f iant nos activités pour 2014, ces recom-mandations étaient toujours présentes dans nos esprits. Notre plate-forme en ligne fournit une série d'outils au jeune qui souhaite aller voter : un guide des élections pour les nuls, pour comprendre comment voter et sur quoi portent les élections; une application impartiale et facile à utiliser qui offre une com-paraison apolitique de l'of fre politique, explique l'enjeu, et l'of fre politique qui correspond le mieux à tes priorités et préférences politiques.

Une formation pour les jeunes candidats les soutient dans leurs campagnes et vise à améliorer la représentation des jeunes au Parlement. En partenariat avec l'Uni-versité de Maastr icht et d'autres univer-sités, un débat télévisé axé sur les jeunes entre les top candidats des élections eu-ropéennes – les nominés des partis poli-tiques européens au poste de Président de la Commission européenne - cible les électeurs de la première fois et les étu-diants comme l'un des groupes qui vote le moins.

Notre dernier grand événement pour 2014 sera la participation de la Ligue des Jeunes Electeurs à l'Evénement européen de la Jeunesse à Strasbourg. Nous avons un message tout simple pour les 10.000 jeunes qui participeront à cet événement de trois jours : Faites votre choix, ou d'autres le feront à votre place...

European Youth Forum

We asked our new YO!Mag correspondents why young people should be more engaged in politics.

This is what they said...

Nous avons demandé à nos nouveaux correspondants YO!Mag pourquoi les jeunes doivent s'engager davantage dans la politique. Voici ce qu'ils nous

ont répondu...

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USE IT OR LOSE IT!VOTE OU VIVOTE!

BY VIDMANTE DUBICKAITE, AGE 20, A STUDENT, FROM LITHUANIA AND NOW LIVES IN DENMARK

Nobody needs to be reminded of the in-creasing power of young Europeans. From massive student demonstrations against education reforms in the UK in 2010, to young people’s contributions to the Arab Spring, through to various ongoing protests against unemployment in Spain and other countries, all these examples of empow-erment show that young people do try to foster the development of their society and have a means of doing so. However, it seems

that young people do not realise that not only the demonstrations or protests, but also active participation in politics, is the way of voicing their opinion, thus, changing the world. Instead of waiting for politicians to make acceptable reforms, young people should think of taking the initiative and participating in decision-making. Only then can they contribute towards improving their future. There is a saying that young people are building the future. Thus, young Euro-peans should be more engaged in politics, because, by doing this, they can create the future they want. As politicians sometimes hardly understand the needs of young peo-

ple, youth should be interested in politics in order to show what opportunities they want and in what kind of society they dream of living.

ELA SULEYMANGIL, AGE 26, VOLUNTEER, LIVES IN BELGIUM AND IS OF TURKISH/BRITISH ORIGIN

The current economic situation in Europe has left Europe's youth standing on shaky ground. We are more connected to the world than ever before, yet feel increasingly dis-connected from some of our basic needs and values. We lack confidence and trust in

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ourselves and those around us, frustrated at being unable to live up to our parents’ generation of having ticked the boxes of ca-reer, family and home by the age of 26. Our frustration doesn’t end there. We are frus-trated with and uncertain of our political leaders and the decisions they make, which has led to the alienation of young Europeans from mainstream electoral politics. This does not mean, however, that young people are apathetic or politically disinterested. Politi-cal engagement can take on many forms and our generation has more tools at hand than ever before to come up with creative ways of engagement. Low voter turnout across most European countries may indicate a lack of political engagement in a more traditional sense, but youth activism and protest poli-tics is very much part of the European politi-cal landscape today. Are we engaged enough? No. If we want to be heard and we want to make change we must be ready to adapt our ways of engagement and make politics more accessible and inclusive. It wouldn’t hurt politicians to be more engaged with us ei-ther.

BY PATRICIA ANTHONY, AGE 23, A STUDENT FROM COPENHAGEN, DENMARK AND NOW LIVING IN ZARAGOZA, SPAIN

It is important for young people to be the constructors of the Europe that we want. Youth is the future of Europe! Young people have to use their voice through active citi-zenship to be heard and make a change in the politics affecting our everyday life. Through youth participation the next generation must stand up for our needs and interests be-cause it is possible to make a difference. The youth voice is often underestimated due to the unfortunate trend of lack of engagement in this age range. In 2014 we live in democ-racies in our countries and it is essential to act according to that. If young people do not cast their vote it will lead to their opinions and desires being neglected. Young people must engage more in politics and make them-selves heard in matters regarding the future of Europe; we need to complain on a daily basis in order to effect change.

MARIELL RAISMA, AGE 23, FROM ESTONIA, A STUDENT AT TALLINN UNIVERSITY AND WORKING AS A JOURNALIST AND MULTIMEDIA EDITOR AT ESTONIAN NATIONAL BROADCAST.

Young Europeans should be engaged in poli-tics in order to shape the future. It is clear that youth is the future but sometimes we

tend to forget or not think about it. It is im-portant to have goals of where to go, what to do and why. If young Europeans have vision they can create a better future. In order to choose a direction they need to learn from the best and experience new things. It can-not happen without being close to the places where political decisions are made. Thus, being engaged in politics is very important. Young Europeans need to understand how and why decisions are made. If they understand, they can then influence decisions by stating their opinion and making constructive criti-cism if necessary. They can also highlight the most important issues for young Europeans. So the more people there are who are able to argue with well prepared arguments and are involved to the decision making process, the better the reality.

HANNAH MARSHALL, AN ASPIRING JOURNALIST, FROM LONDON, UK AND GREW UP IN FRANCE.

Somebody once said: ‘What is done for the people without the people is done against the people.’ Europe’s youth must be involved in decisions that will affect them. Only young people fully understand and experience the issues that they face. If they can make sure

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that these are addressed this will result in more informed policies and better youth ser-vices. Young people should be engaged with politics so they can stand up for youth rights and help shift power down the generations. If all citizens are equal then their diversity must be reflected in political organisations. Participation is both the fundamental right of democracy and a responsibility. Politicians won’t feel accountable to younger citizens because they don’t vote. In a democracy if you don’t vote, you don’t matter. There is no opposite to participation. Not to be engaged with politics is to risk not being heard. When Europe’s youth have been among the hardest hit by the economic crisis this must not be allowed to happen.

FANI LOLA, AGE 22, A STUDENT, FROM THESSALONIKI, GREECE

Politics is a really intimidating issue for many young Europeans. This is mostly be-cause there is lack of information that would actually make it more open to the public, so that young Europeans, who are the next gen-eration, would be able to help change things and improve the existing situation. This is, in fact, the way that politics should work. Let young people make a change and make the difference. However first of all politics

needs to be more accessible to the public, so that young Europeans can have the chance to be part of a new, improved, collaborative Eu-rope. So if we give politics a chance to enter our everyday lives we can help make a differ-ence in the European and the global world. And, of course, being active in politics will help us to think, to have a critical reflection on ourselves, to be able to decide what is best for our country, for Europe and for citi-zens and to try to take action. Politics is way of expression, a way of healthy collaboration and a chance to create something, always in a diplomatic way of course. Young Europeans have a voice. They always had a voice. So, through politics it is their turn to fight and to help themselves and the citizens for a bet-ter tomorrow, a better future.

VIDMANTE DUBICKAITE, 20 ANS, ÉTUDIANTE ORIGINAIRE DE LITUA-NIE QUI VIT AU DANEMARK

Les jeunes Européens ont de plus en plus de pouvoir, ça ne fait plus aucun doute. Des manifestations étudiantes massives contre les réformes de l'enseignement au Royaume Uni en 2010 aux contributions des jeunes au printemps arabe, en passant par les pro-testations constantes contre le chômage

en Espagne et dans d'autres pays; tous ces exemples indiquent que les jeunes tentent bel et bien d'encourager le développement de leur société et qu'ils ont les moyens de le faire. Pourtant, on dirait que les jeunes ne réalisent pas que les manifestations ne sont pas le seul moyen d'exprimer leur opinion, et qu'une participation active à la politique permet aussi de changer le monde. Au lieu d'attendre que les politiciens fassent des ré-formes acceptables, les jeunes doivent pen-ser à prendre des initiatives et à participer à la prise de décisions. Ce n'est que de cette façon qu'ils pourront améliorer leur futur. Il y a une expression qui dit que les jeunes construisent l'avenir. C'est pour cette raison que les jeunes Européens doivent davantage participer à la politique, pour pouvoir créer le futur qu'ils souhaitent. Vu que les politi-ciens ont parfois du mal à comprendre les besoins des jeunes, les jeunes doivent s'inté-resser à la politique pour montrer ce qu'ils veulent et dans quelle sorte de société ils rêvent de vivre.

ELA SULEYMANGIL, 26 ANS, BÉNÉ-VOLE, VIT EN BELGIQUE ET EST D'ORIGINE TURCO-BRITANNIQUE

La situation économique actuelle en Europe a placé les jeunes de l'Europe sur un ter-

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rain instable. Nous sommes plus connectés au monde que jamais auparavant, pourtant nous nous sentons de plus en plus déconnec-tés de nos besoins et valeurs de base. Nous manquons de confiance en nous et autour de nous, frustrés que nous sommes de ne pas ar-river à la cheville de la génération de nos pa-rents qui ont coché les cases carrière, famille et maison avant leurs 26 ans. Notre frustra-tion ne s'arrête pas là. Nous avons également des doutes sur nos dirigeants politiques et les décisions qu'ils prennent. Cela a provo-qué l'éloignement des jeunes Européens de la politique électorale dominante. Cela ne signifie pas pour autant que les jeunes sont apathiques ou indifférents à la politique. L'engagement politique peut emprunter de nombreuses formes et notre génération dis-pose de plus d'outils que dans le passé pour créer de nouveaux modes d'engagement. Les faibles taux de participation à travers la plu-part des pays européens peuvent indiquer un manque d'engagement politique au sens plus traditionnel du terme, mais le militantisme des jeunes et les manifestations politiques font partie du paysage politique européen aujourd'hui. Sommes-nous suffisamment en-

gagés ? Non. Si nous voulons être entendus et changer les choses, nous devons être prêts à adapter nos moyens de nous engager et rendre la politique plus accessible et inclu-sive. Cela ne ferait d'ailleurs pas de tort aux politiciens non plus de s'engager davantage envers nous.

PATRICIA ANTHONY, 23 ANS, ÉTU-DIANTE DE COPENHAGUE QUI VIT AU-JOURD'HUI À ZARAGOZA EN ESPAGNE

Il faut que les jeunes soient les bâtisseurs de l'Europe qu'ils veulent. Les jeunes sont l'avenir de l'Europe ! Ils doivent utiliser leur voix grâce à la citoyenneté active pour être entendus et changer la politique qui affecte notre quotidien. En participant, la pro-chaine génération doit défendre nos besoins et nos intérêts, parce qu'il est possible de faire la différence. La voix des jeunes est souvent sous-estimée à cause de la malheu-reuse tendance au désengagement de cette tranche d'âge. En 2014, -nous vivons dans des démocraties dans nos pays, et il faut agir conformément à ces principes. Si les jeunes ne votent pas, leurs opinions et leurs aspi-

rations seront négligées. Les jeunes doivent s'engager davantage dans la politique et se faire entendre dans les questions qui ont trait à l'avenir de l'Europe. C'est chaque jour qu'il faut se plaindre si nous voulons des changements.

MARIELL RAISMA, 23 ANS, ESTONIENNE, ÉTUDIANTE À L'UNIVERSITÉ DE TALLINN ET JOURNALISTE/RÉDACTRICE MULTIMÉ-DIA (ESTONIAN NATIONAL BROADCAST)

Les jeunes Européens doivent s'engager dans la politique pour façonner l'avenir. Il est évident que les jeunes sont l'avenir, mais parfois nous avons tendance à l'oublier ou à ne pas y penser. Il est important d'avoir des objectifs et de savoir où aller, quoi faire, et pourquoi. Si les jeunes Européens ont une vision, ils pourront créer un avenir meilleur. Pour choisir une direction, ils ont besoin d'apprendre du meilleur et vivre de nouvelles choses. Cela ne peut pas se faire si l'on est loin des lieux où les décisions politiques sont prises. Il est donc essentiel de participer à la politique. Les jeunes Européens doivent com-prendre comment et pourquoi les décisions

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sont prises. S'ils comprennent, ils pourront influencer les décisions en exposant leur opi-nion et en faisant des critiques constructives si nécessaire. Ils peuvent aussi insister sur les questions les plus importantes pour les jeunes Européens. Donc : plus il y aura de jeunes qui réagissent avec des arguments bien préparés et qui participent aux déci-sions, plus belle sera la réalité.

HANNAH MARSHALL, ASPIRANTE JOURNALISTE, DE LONDRES AU ROYAUME-UNI, A GRANDI EN FRANCE

Quelqu'un a dit un jour : « Ce qui est fait pour le peuple sans le peuple est fait contre le peuple ». Les jeunes d'Europe doivent parti-ciper aux décisions qui les concernent. Seuls les jeunes peuvent pleinement comprendre et vivre les problèmes auxquels ils sont confron-tés. S'ils peuvent garantir que ces problèmes seront abordés, cela donnera lieu à plus de politiques informées et à de meilleurs ser-vices à la jeunesse. Les jeunes doivent parti-ciper à la politique pour défendre les droits des jeunes et pour donner du pouvoir aux générations plus jeunes. Si tous les citoyens

sont égaux, leur diversité doit être reflétée dans les organisations politiques. La parti-cipation, c'est à la fois le droit fondamental de la démocratie et une responsabilité. Les politiciens ne se sentiront pas responsables vis-à-vis des citoyens plus jeunes parce qu'ils ne votent pas. Dans une démocratie, si tu ne votes pas, tu ne comptes pas. Il n'y pas de contraire à la participation. Ne pas prendre part à la politique équivaut à risquer de ne pas être entendu. Lorsque les jeunes d'Europe ont été les plus touchés par la crise économique, cela n'aurait pas dû être permis.

FANI LOLA, 22 ANS, ÉTUDIANTE DE THESSALONIQUE, GRÈCE

Pour de nombreux jeunes Européens, la poli-tique est quelque chose de très intimidant. C'est principalement parce qu'ils manquent d'informations qui la rendraient plus ouverte au public pour que les jeunes Européens qui sont la prochaine génération puissent chan-ger les choses et améliorer la situation exis-tante. C'est en fait comme ça que la politique devrait fonctionner. Laisser les jeunes chan-ger les choses et faire la différence. Dans un

premier temps cependant, la politique doit être plus accessible au public pour que les jeunes Européens puissent avoir la chance de faire partie d'une nouvelle et meilleure Europe, collaborative. Donc, si nous donnons une chance à la politique d'entrer dans notre vie de tous les jours, nous pourrons apporter une différence dans le monde européen et global. Et il va de soi qu'être actif en politique nous aidera à penser, à avoir une réflexion critique sur nous-mêmes, à décider de ce qui est le mieux pour notre pays, pour l'Europe et pour les citoyens et à agir. La politique est un mode d'expression, un mode de collabo-ration saine et une chance de créer quelque chose, toujours de façon diplomatique bien évidemment. Les jeunes Européens ont une voix. Ils ont toujours eu une voix. Donc, via la politique, leur tour est venu de lutter et de s'aider ainsi que les citoyens pour aller vers un avenir plus souriant.

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LIKE, TWEET, SHARE, REPEAT.We are living in a time of media abun-dance, from the moment we wake up till the moment we sleep, we are constantly being bombarded with more information than we can actually process. To be able to hear and take in what we see and hear we need to bump into it again and again. Traditional forms of media are becom-ing crowded out while our trust in this oversupply of new media is also being impaired. Browsing the website of our daily paper is not enough to catch our attention or necessarily convince us any more, we need to see the messages in other forms of media in an infographic or a Youtube video, we need it presented

as a catchy meme and we need to see those around us making a fuss about it.

For European youth today, being politi-cally informed and active is not confined to traditional forms of media or politi-cal engagement and neither should this be the case for politicians. Social media allows for a more direct, personal ap-proach that can create waves in seconds. The opinions of politicians and civil society alike can be shared and shared again with a reach that transcends social divides, and this is exciting.

The links between social media and the US Presidential elections in 2012 cre-ated a buzz that have many excited that the upcoming European elections could potentially follow suit. With the Euro-pean Parliament racking up over 1.2 million Facebook likes and the #EP2014

hashtag being used up to 2,000 times a day, social media is definitely not a tool to be ignored, but perhaps it is a little too early to be labeling 2014 “a social media election”. Why?

The role of social media in the upcom-ing elections is not unified throughout the EU; the different electoral systems in Europe have a great impact on levels of use. This year the European Greens were the first European party to organise an open Europe-wide Online Primary to select their two leading candidates, de-spite low participation, this is a definite step in the direction of direct democ-racy in the EU. Increasing opportunities of online participation such as this can be significant in ending political disil-lusion and lack of involvement among European youth. Yet, such initiatives and social media usage are not wide-

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WORDS BYEla Suleymangil

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spread throughout and among political party candidates. Some politicians sim-ply choose to avoid it. Indeed, social media can be all consuming and having a Facebook page or Twitter account is not enough, if tweets and posts are just a few weeks old, then it is unlikely that a politician can gather a significant fol-lowing, which in turn, means that their voice, at least in this virtual space, will be lost among the tweets.

It takes more than a few thousand Face-book likes and a couple of successful Twitter chats to swing the results of an election but this does not mean it has a purely superficial function. Social media outdoes traditional media when it comes to the speed of access to information.

More and more, traditional forms of me-dia rely on social media for the latest

happenings in the world. The fact we can now bypass the middle men in this exchange of information presents a lot of opportunities for increased political engagement.

Social media can undoubtedly be recog-nised as a growing tool for political ac-tivism and engagement, particularly for and among youth. The freedom to voice opinions and engage using the vari-ous platforms available, whether it be changing a profile picture to a campaign poster, tweeting about youth unem-ployment issues or creating a video on climate activism, are becoming increas-ingly widespread. It is becoming part of everyday. In parallel, the normalisation of social media use by politicians (rather than their assistants) and their genu-ine engagement with users could help change the way that we, as a larger so-

ciety become more aware, informed and involved with local and European level politics.

It could be argued that social media needs to supplement rather than replace informing citizens about politics and perhaps this will be its role in the fol-lowing months. The picture may not be too clear right now but it is an exciting one nonetheless. The elections in May will give us a better idea of just what the effects of social media on politics in Europe can be.

Nous vivons dans une ère d'abondance médiatique, du réveil au coucher nous sommes bombardés de plus d'informa-tions que nous sommes réellement ca-pables d'en traiter. Pour pouvoir écouter

European Youth Forum

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The role of social media in the upcoming elections is not unified throughout

the EU; the different electoral systems in Europe have a great

impact on levels of use.

Le rôle des médias sociaux dans les prochaines élections n'est pas

coordonné à travers l'UE ; les différents systèmes électoraux en Europe

ont un énorme impact sur leurs degrés d'utilisation.

et assimiler tout ce que nous voyons et entendons, nous devons tomber dessus sans arrêt. Les formes traditionnelles de médias sont de plus en plus submergées tandis que notre confiance dans ce surapprovisionnement de nouveaux mé-dias s'altère elle aussi. Naviguer sur le site web de notre journal quotidien ne suffit plus à attirer notre attention ni à nécessairement nous convaincre. Nous devons voir les messages sous d'autres formes ; une infographie ou une vidéo Youtube, il nous faut un truc accro-cheur et que ceux qui nous entourent en fassent tout un plat.

Pour les jeunes Européens aujourd'hui, le fait d'être politiquement informé et actif ne se réduit pas aux formes tradi-tionnelles de médias ou d'engagement

politique, et il ne faut pas que cela soit le cas pour les politiciens non plus. Les médias sociaux permettent une approche plus directe et personnelle, capable de faire des vagues en quelques secondes. Les opinions des politiciens et de la société civile peuvent être partagées encore et encore, avec une portée qui transcende les différences sociales, et c'est ça qui est stimulant.

Les liens entre les médias sociaux et les élections présidentielles américaines en 2012 ont créé un tel buzz que beaucoup sont tout excités à l'idée que les élec-tions européennes pourraient éventuel-lement faire pareil. Avec le Parlement européen qui récolte plus de 1,2 millions de « j'aime » sur Facebook et le hash-tag #EP2014 qui est utilisé plus de 2.000

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fois par jour, les médias sociaux sont plus que certainement un outil à ne pas ignorer, mais peut-être est-il juste un peu trop tôt pour étiqueter 2014 comme une « élection des médias sociaux ». Pourquoi ?

Le rôle des médias sociaux dans les pro-chaines élections n'est pas coordonné à travers l'UE ; les différents systèmes électoraux en Europe ont un énorme impact sur leurs degrés d'utilisation. Cette année, les Verts européens ont été le premier parti européen à organi-ser une Primaire européenne ouverte en ligne pour sélectionner leurs deux têtes de liste. La participation était relative-ment faible, mais c'est certainement un pas dans la direction de la démocratie directe dans l'UE. Il pourrait s'avérer utile d'accroître ce type de possibilités de participation en ligne pour mettre fin au désenchantement politique et à l'apa-thie des jeunes Européens. Pourtant, de telles initiatives et l'utilisation des médias sociaux ne sont pas répandues chez tous les candidats des différents partis politiques. Certains politiciens choisissent tout simplement de les évi-ter. En effet, les médias sociaux peuvent être dévorants, et le fait d'avoir une

page Facebook ou un compte Twitter ne suffit pas : si les tweets et les postes ne datent que de quelques semaines, il est peu probable qu'un politicien bénéficie d'un suivi considérable, ce qui à son tour signifie que sa voix sera perdue parmi les tweets, du moins dans cet espace virtuel.

Il faut plus de quelques milliers de « j'aime » sur Facebook et une série de tchats à succès sur Twitter pour faire ba-lancer les résultats d'une élection, mais cela ne veut pas dire que leur fonction est purement superficielle. Les médias sociaux surpassent les médias tradition-nels pour ce qui est de la vitesse d'accès aux informations. Les formes tradition-nelles de médias comptent de plus en plus sur les médias sociaux pour les der-niers happenings dans le monde. Le fait que nous puissions aujourd'hui contour-ner les intermédiaires dans cet échange d'informations représente énormément de possibilités pour un engagement poli-tique accru.

Les médias sociaux peuvent sans aucun doute être reconnus comme un outil de plus en plus utilisé pour le militantisme et l'engagement politiques, en particu-

lier pour et parmi les jeunes. La liberté de pouvoir exprimer son opinion et de s'engager en utilisant les différentes plates-formes disponibles, que ce soit pour passer d'une photo de profil à un poster de campagne, de tweeter sur le chômage des jeunes ou de créer une vi-déo sur le militantisme climatique est de plus en plus répandue. Cela fait partie du quotidien. De plus, la normalisation de l'usage des médias sociaux par les politiciens (plutôt que par leurs assis-tants) et leur authentique engagement envers les utilisateurs pourrait changer la façon dont nous, en tant que société plus large, sommes sensibilisés, infor-més et impliqués dans la politique locale et européenne.

On pourrait soutenir que les médias sociaux doivent compléter plutôt que remplacer l'information des citoyens sur la politique, et peut-être que cela sera leur rôle dans les mois à venir. L'image est sans doute encore un peu floue pour l'instant, mais elle est quand même for-midable. Les élections en mai nous don-neront une meilleure idée des effets que les médias sociaux peuvent simplement avoir sur la politique en Europe.

Fora do Eixo

HOTPOT

Is now the time for Ukraine’s youth?

Est-ce le tour des

jeunes Ukrainiens ?

The independence square in the middle of the Ukrainian capital Kiev, better known as Maidan, is a symbolic place. It was here that on the 2nd October 1990, students from all over Ukraine erected tents in the shadow of Lenin’s statue. A few hundred of them even started a hunger strike. In support, opposi-tion members and factory workers spoke up, leading to the dismissal of communist Prime Minister Masol, and thus paving the way to the full independence of Ukraine.

More than 10 years later, Ukrainians protested in the same square against what they per-ceived as election fraud. Prime Minister Viktor Yanukovych was forced to resign and new elec-tions were held, bringing Viktor Yushchenko to power. It was the civic youth organisation Pora (‘it’s time’) that played an important role in the success of the Orange Revolution using methods of non-violent creative resistance.

The same Yanukovych, recently ousted as Ukrainian president, stands once again in the spotlight today. The recent protests were trig-gered after the president decided on the 21st November 2013, not to sign a key trade deal and association agreement with the European Union, thus temporarily putting further coop-eration with the EU on hold. It was then that the Maidan was re-baptised as Euromaidan and ever since, the square has been the home to a disgruntled crowd, which tragically, has been met with violence and gunfire which has left dozens dead.

Just as it was roughly 10 and 20 years ago, young people have been well-represented among the protesters. When the protests started last November, many students skipped classes to join the demonstrations. A young man playing piano in front of the police, shocking posters condemning the violence of the current regime, art installations ..., many youngsters embark on the path of creative resistance. Many also reject party symbols,

symbols of a political class with which they no longer feel associated.

"Young Ukrainians resemble young Italians, Czech, Poles or Germans more than they re-semble older Ukrainians. This generation has a stronger desire for European integration", these are the words of Lviv-based historian, Yaroslav Hrytsak. And yes, many young Ukrain-ians have been benefiting from the vicinity of their European neighbours. Exchanges have left positive marks, only visa issues remain a real hurdle. This exclusion feels as unjust to the young inhabitants of the largest country entirely lying on the European continent.

However, the protests were not only about the integration process with European Union, but rather the values associated with it. It has been a protest against corruption and for jus-tice; about the right to cross borders … an outcry which needs to be, and is perhaps now, one step closer to being heard!21ST NOVEMBER 2013: Black Thursday, in the

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WORDS BYThomas Deweer

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wake of the Vilnius Summit (28-29.11), Yanu-kovych announces that Ukraine will not sign a key trade deal with the EU, which would have been an important step towards further coop-eration. The president’s decision triggers the first protests, Euromaidan is born.

24TH NOVEMBER: In the biggest protests since the Orange Revolution almost 200,000 gather in the Maidan in Kiev.

30TH NOVEMBER: Beginning of police inter-ference resulting in the first violent clashes.

11TH DECEMBER: Attempt of the police to ‘clean up’ the Maidan square.

17TH DECEMBER: A Ukrainian-Russian action plan is presented. Russia offers discounted gas and promises to buy governmental bonds equal to the sum of $15 billion.

31ST DECEMBER – 1ST JANUARY 2014: 200,000 people celebrate New Year’s Eve on the Maidan. The protests are far from over …

16TH JANUARY: Anti-protest laws are passed in the Ukrainian parliament trying to crimi-nalise many of the demonstrators’ strategies.

22ND JANUARY: The Euromaidan movement counts its first fatalities.

28TH JANUARY: Prime Minister Mykola Azarov steps down and the anti-protests laws of 16th January are annulled.

EARLY FEBRUARY: Protests, often violent continue and were met with increasing vio-lence by the State.

17TH FEBRUARY: Renewed violence breaks out as protesters march on Parliament. In the evening, police attempt to storm Kiev’s cen-tral square. Some 28 people die in the worst violence yet.

19TH FEBRUARY: Snipers open fire on protest-ers on the square amid clashes with police and about 70 die on the bloodiest day in Ukraine’s post-Soviet history. Fears rise that the crisis

could escalate into civil war.

20TH FEBRUARY: Mr Yanukovich signs an EU-brokered peace deal with opposition party leaders. But within hours protesters on the square reject it.

21TH FEBRUARY: Three months after pro-tests began, Mr Yanukovich disappears from Kiev and his supporters desert him. Though he emerges on television claiming a coup is under way against him, parliament votes to remove him from the presidency.

22ND FEBRUARY: Events move quickly as pro-testers take control of presidential adminis-tration buildings without resistance and op-position leaders call for elections on 25 May.

23RD FEBRUARY: Parliament names speaker Olexander Turchynov as interim president. Meanwhile (at the time of writing) the where-abouts of President Yanukovych remain un-clear.

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La place de l'indépendance au milieu de Kiev, la capitale ukrainienne, mieux connue sous le nom de Maidan, est une place symbolique. C'est là que le 2 octobre 1990, des étudiants de tout le pays avaient planté leurs tentes à l'ombre de la statue de Lénine. Une centaine d'entre eux avait même entamé une grève de la faim. Pour les soutenir, des membres de l'opposition et des ouvriers s'étaient expri-més, entraînant le renvoi du Premier Ministre communiste Masol, et pavant la voie à l'indé-pendance de l'Ukraine.

Plus de dix ans après, les Ukrainiens pro-testent sur la même place contre ce qu'ils ont perçu comme une fraude électorale. Le Premier Ministre Viktor Yanukovych a été forcé de démissionner et de nouvelles élec-tions ont été organisées, amenant Viktor Yushchenko au pouvoir. C'est l'organisation civique de la jeunesse « Pora » (« il est l'heure ! ») qui a joué un rôle important dans le succès de la révolution orange à l'aide de méthodes de résistance créatives et non vio-lentes.

C'est ce même Yanukovych, récemment évin-cé de son poste de Président de l'Ukraine,

qui fait aujourd'hui la une de l'actualité. Les récentes manifestations ont été déclen-chées après que le président ait décidé, le 21 novembre 2013, de ne pas signer un accord commercial et d'association hyper impor-tant avec l'Union européenne, laissant donc la coopération avec l'UE temporairement en suspens. C'est alors que la place Maidan a été rebaptisée Euromaidan et c'est depuis ce moment qu'elle abrite les foules mécontentes qui ont malheureusement été confrontées à la violence et aux coups de feu, faisant des dizaines de morts.

Tout comme il y a environ dix et vingt ans, les jeunes étaient très bien représentés parmi les manifestants. Lorsque les protestations ont commencé en novembre dernier, beau-coup d'étudiants ont séché les cours pour les rejoindre. Un jeune homme jouant du piano en face de la police, des posters choquants condamnant la violence du régime, des ins-tallations artistiques, etc. énormément de jeunes se sont embarqués dans la résistance créative. Beaucoup rejettent aussi les sym-boles de parti, les symboles d'une classe politique à laquelle ils ne se sentent plus apparentés.

« Les jeunes Ukrainiens ressemblent plus aux jeunes Italiens, Tchèques, Polonais ou Alle-mands qu'aux vieux Ukrainiens. Cette géné-ration a un désir bien plus fort d'intégration européenne », déclare Yaroslav Hrytsak, un historien basé à Lviv. En effet, beaucoup de jeunes Ukrainiens ont bénéficié de la proxi-mité de leurs voisins européens. Certains échanges ont laissé des marques positives, seuls les problèmes de visa demeurent un obstacle. Cette exclusion semble injuste aux yeux des jeunes habitants du plus grand pays entièrement implanté sur le continent euro-péen.

Les manifestations ne concernaient pourtant pas seulement le processus d'intégration à l'Union européenne mais plutôt les valeurs qui y sont associées. C'étaient des protesta-tions contre la corruption et pour la justice, pour le droit de traverser les frontières... une clameur de protestation qui devait être entendue, et qui l'est peut-être un peu plus maintenant.

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21 NOVEMBRE 2013 : Jeudi noir, après le Sommet de Vilnius (28-29/11), Yanukovych annonce que l'Ukraine ne signera pas l'accord commercial avec l'UE, ce qui aurait pourtant permis d'améliorer considérablement la coo-pération. La décision du président déclenche les premières protestations, Euromaidan voit le jour.

24 NOVEMBRE : lors des plus grandes mani-festations depuis la révolution orange, près de 200.000 personnes se rassemblent sur la place Maidan à Kiev.

30 NOVEMBRE : début des ingérences poli-cières avec les premiers affrontements vio-lents.

11 DÉCEMBRE : tentative par la police de « nettoyer » la place Maidan.

17 DÉCEMBRE : un plan d'action russo-ukrai-nien est présenté. La Russie offre de réduire les prix du gaz et promet d'acheter des obligations de l'Etat à raison de 15 milliards de dollars.

31 DÉCEMBRE – 1 JANVIER 2014 : 200.000 personnes célèbrent le Nouvel An sur la place

Maidan. Les manifestations sont loin d'être terminées.

16 JANVIER : des lois anti-manifestations sont votées par le Parlement ukrainien qui tente de criminaliser bon nombre des stratégies de manifestation.

22 JANVIER : le mouvement Euromaidan compte ses premiers morts.

28 JANVIER : le Premier Ministre Mykola Aza-rov se rétracte et les lois anti-manifestations du 16 janvier sont abrogées.

DÉBUT FÉVRIER : les manifestations, souvent violentes, se poursuivent, et rencontrent une violence accrue de la part de l'Etat.

17 FÉVRIER : regain de violence, les manifes-tants marchent sur le Parlement. Dans la soi-rée, la police tente de prendre d'assaut la place centrale de Kiev : 28 personnes perdent la vie dans la pire des violences jusque là.

19 FÉVRIER : des snipers ouvrent le feu sur des manifestants sur la place au milieu des affron-tements avec la police : 70 personnes meurent,

c'est le jour le plus sanglant de l'histoire post-soviétique de l'Ukraine. On craint l'escalade vers une guerre civile.

20 FÉVRIER : Yanukovych signe un accord de paix négocié par l'UE avec les dirigeants du parti d'opposition, mais après quelques heures les manifestants sur la place le rejettent.

21 FÉVRIER : trois mois après le début des pro-testations, Yanukovych disparaît de Kiev et ses partisans l'abandonnent. Bien qu'il apparaisse à la télévision prétendant qu'un coup se trame contre lui, le Parlement vote son retrait de la présidence.

22 FÉVRIER : les événements se bousculent, les manifestants prennent le contrôle des bâtiments administratifs présidentiels sans essuyer la moindre résistance et les dirigeants de l'opposition demandent des élections pour le 25 mai.

23 FÉVRIER : le Parlement nomme l'orateur Olexander Turchynov comme président intéri-maire. Entretemps (au moment de rédiger cet article), Yanukovych n'a toujours pas été loca-lisé.

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THE Y(OUTH) FILESLes Dossiers Y “I heard that when political prisoners are doing time in prison every time they want to send a letter to their family the guards are instructed to read it first. Now, just switch prisoners with people and guards with go-vernment. It feels terrible, right?” - Edo, (26, Serbia).

Recent revelations about the NSA (US Natio-nal Security Agency) collecting information about citizens including data from Google, Facebook and Apple such as search history and the content of emails or chats have brought many to question the idea of privacy altogether. Edward Snowden said in an inter-

view that he hopes that his revelations about the NSA trigger a debate about what kind of world we want to live in, stating that this surveillance allows the US government “to destroy privacy, internet freedom and basic liberties for people around the world”.

Edo, a young man from Serbia, agrees. “I think that no one will want to waste time reading my e-mails or listening to my Skype calls, but I’m more concerned about how these new surveillance laws are in line with my human and political rights.” In the “NSA files” page on the Guardian, the UK newspaper which has led on the Snowden/NSA revela-

tions, website it states: “the NSA say it needs all this data to help prevent another terrorist attack like 9/11. In order to find the needle in the haystack, they argue, they need access to the whole haystack.“ Young Europeans, howe-ver, do not seem to be buying this.

“Personally this freaks me out. It’s so strange that the countries that speak so much about human rights seem to be the ones abusing them. It is justified as protection, but pro-tection from whom exactly? And how are you supposed to act knowing that you are practi-cally living in the “Big brother” show?” ques-tions Besnik (28, Kosovo). His peer Pedro (30,

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WORDS BYAleksandra Maldžiski

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Portugal) supports the argument “I believe that no one who believes and stands for a democratic, tolerant and respectful society can accept or agree with that, because it compromises some basic personal values. The argument that people's safety is more impor-tant than their privacy is, like we say here in Portugal, "a fish with the tail in the mouth"; it's a vicious argument that could justify eve-rything from now on. What came first, the egg or the chicken? What started first, the government spying or the terrorist planning? So this is the wrong perspective to analyse it. Even if it was legal, this is not moral or ethical.”

Gwen (24, Denmark) jokes about the whole thing “I don’t think that surveillance is the way to a more secure world – one can’t help but think what a waste of recourses it is for the NSA to keep a back-up of all the e-mails with silly GIFs that I send around.” None-theless, she underlines that her everyday safety is of course very important to her and it is a task that she expects the government to carry out, without her even knowing it. “Part of my personal safety is also the fact that I can confide in family, friends and even doctors without fearing that anyone else gets to know what I decide to share with these people.”

Young people of today are more used to public displays of personal information than the generation of their parents, so one might argue that what the NSA and similar agencies are doing does not affect them significantly. Some of them, however, would not agree “the information about surveillance laws for me are similar to online apps, where we just ac-cept terms and conditions and do not want to bother with the small print”, says Edo. Claude (26, Luxembourg) questions whether young people realise the gravity of this “taking a look at Facebook it seems like people ask to be monitored and spied on.

I try, when using social media, to keep a balance between how much of my privacy I’m willing to give up and share with my friends, the public and the NSA and what I strictly keep off the internet. Anything published in the internet once will never be deleted and will stay indirectly available for everyone”.

In spite of being the “Facebook generation” young people from around Europe are voicing their displeasure about the NSA’s actions and many consider it an invasion of privacy. “It’s an invasion; it’s a sign that in this world there’s always control over what you do. You understand that there is no freedom because freedom is to be able to chose whether you want to share things with others or not”, concludes Lulzim (31, Kosovo).

“J'ai entendu dire que chaque fois que des prisonniers politiques veulent envoyer une lettre à leur famille, les gardiens ont pour consigne de la lire d'abord. Maintenant, rem-placez les prisonniers par des gens ordinaires, et les gardiens par le gouvernement. C'est plutôt effrayant, non?” Edo (26 ans, Serbie)

Les récentes révélations sur la NSA (Agence nationale de Sécurité américaine) récoltant des informations sur les citoyens, y com-pris des données de Google, Facebook et Apple comme l'historique des recherches et le contenu des emails ou des tchats en ont incité plus d'un à s'interroger sur l'idée de l'intimité. Dans une interview, Edward Snow-den a déclaré espérer que ses révélations sur la NSA lancent un débat sur le type de monde

dans lequel nous voulons vivre, précisant que cette surveillance permet au gouvernement américain de « détruire l'intimité, la liberté de l'internet et les libertés fondamentales des individus partout dans le monde. »

Edo, un jeune Serbe, acquiesce. « Je pense que personne ne voudra perdre son temps à lire mes emails ou à écouter mes appels Skype, mais ce qui me préoccupe le plus c'est de savoir comment ces nouvelles lois sur la surveillance s'accordent avec mes droits humains et politiques. » Dans la page « NSA Files » du journal britannique « The Guardian » qui a donné lieu aux révélations Snowden/NSA, on peut lire : « La NSA déclare avoir besoin de toutes ces données pour pouvoir empêcher toute nouvelle attaque terroriste

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comme celle du 11 septembre. Pour pouvoir trouver l'aiguille dans la botte de foin, ils doivent pouvoir avoir accès à toute la botte de foin. » Les jeunes Européens ont pourtant du mal à l'avaler.

« Personnellement, ça me fait flipper. C'est tellement bizarre que les pays qui parlent autant des droits humains semblent être ceux qui en abusent. C'est justifié s'il s'agit d'une protection, mais une protection contre qui exactement ? Et comment est-on censé agir quand on sait qu'on est quasi en train de vivre dans « Big Brother » ? se demande Bes-nik (28 ans, Kosovo). Son pote Pedro (30 ans, Portugal) soutient son argument : « Je pense qu'aucune personne croyant et défendant les valeurs d'une société démocratique, tolérante et respectueuse ne peut l'accepter, car ça compromet certaines valeurs personnelles de base. L'argument selon lequel la sécurité des gens est plus importante que leur intimité, est comme on dit chez nous au Portugal, « le serpent qui s'est mordu la queue » ; c'est un argument vicieux qui pourrait justifier tout et n'importe quoi à partir de maintenant. C'est le paradoxe de l'oeuf et de la poule, qui est venu en premier: l'oeuf ou la poule ? Par quoi cela a-t-il commencé ? Le gouvernement qui espionne ou les terroristes qui élaborent leurs

plans ? Donc, c'est la mauvaise perspective d'analyse. Même si c'est légal, ce n'est ni mo-ral, ni éthique. »

Gwen (24 ans, Danemark) se moque de toute l'histoire. « Je ne pense pas que la sur-veillance soit le moyen d'obtenir un monde plus sécurisé – je ne peux m'empêcher de pen-ser à ce gaspillage de ressources pour la NSA de sauvegarder tous les emails que j'envoie avec mes stupides GIFs !». Néanmoins, elle souligne que sa sécurité au quotidien est bien sûr très importante à ses yeux et qu'elle s'attend à ce que le gouvernement remplisse cette fonction, sans même qu'elle s'en rende compte. « Une partie de ma sécurité person-nelle est aussi le fait que je peux me confier à ma famille, mes amis et même des méde-cins sans craindre que n'importe qui d'autre apprenne ce que je choisis de partager avec ces personnes. »

Les jeunes d'aujourd'hui ont plus l'habitude des étalages publics de leurs données person-nelles que la génération de leurs parents, et donc on pourrait dire que ce que la NSA et des agences du même type font ne les affectent pas trop. Pourtant, certains d'entre eux ne sont pas d'accord. « Selon moi, les informa-tions sur les lois relatives à la surveillance

sont similaires aux applications en ligne ; on ne fait qu'accepter les conditions générales et on n'a pas envie de s'emmerder à lire les petits caractères » dit Edo. Claude (26, Luxembourg) se demande si les jeunes réalisent la gravité de la situation. « Si on regarde Facebook, on dirait que les gens demandent à être contrô-lés et espionnés. Quand j'utilise les réseaux sociaux, j'essaie de conserver un équilibre entre quelle partie de mon intimité je suis prêt à dévoiler et partager avec mes amis, le public et la NSA, et ce que je m'abstiens de poster sur le net. La moindre chose publiée sur l'internet ne sera jamais effacée et elle restera indirectement disponible pour tout le monde. »

Bien qu'ils soient « la génération Facebook », les jeunes de toute l'Europe partagent leur mécontentement à propos des actions de la NSA et beaucoup considèrent que c'est une intrusion dans leur vie privée. « C'est une intrusion ; c'est un signe que dans ce monde on est toujours contrôlé sur tout ce qu'on fait. On comprend alors que la liberté n'existe pas, parce que être libre, c'est pouvoir choisir si l'on veut partager des choses avec les autres ou pas », conclut Lulzim (31 ans, Kosovo).

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MADIBA: YOUTH ACTIVIST AND TRANSFORMATIONAL LEADER / MADIBA: JEUNE MILITANT ET LEADER TRANSFORMATIONNELI had the opportunity to meet Madiba in the summer of 2007. I was in South Afr ica as part of the Southern Afr ican consul-tation for the 1st edition of the Afr ica-Europe Youth Summit; a fantastic process that gathered young people from all of the regions of Afr ica and Europe.

On that August day in Sophia Town, the famous neighborhood that brought to the world the icons of the anti-apartheid struggle Mir iam Makeba and the famous feminist Helen Johnson, I had the oppor-tunity to meet Nelson Mandela and talk to him for one minute, a minute that has marked my life forever. He looked at me and asked me: “aren’t you too old to be

young?” I was taken aback by Madiba’s words and I didn´t have anything to say to this living cathedral of brotherhood, respect and humanity!

But what was Mandela’s legacy? What can humanity learn from him and what homage can we pay to his soul?

Mandela was what we call a transforma-tional leader. In a study produced by Paul J. H. Schoemaker of the Wharton Insti-tute, Mandela’s leadership is summarised by the following characteristics:

An unwavering commitment to a long-term vision of justice and hope; not

escalating violence and only answering in kind when no other options remai-ned; acting with dignity towards those who wronged him, including his jailers; taking the long view on urgent decisions while remaining f irm to principles; mo-ving alone when necessary, but without betraying his fr iends and party; articu-lating compelling arguments that even-tually persuaded his opponents; showing sensitivity to the dilemmas of adversa-r ies; appreciating the power of symbols and public gestures of genuine magnani-mity; the ability to forgive in order to be free from feelings of revenge and victi-mhood; weaving key decisions over time into an evolving tapestry of equality and

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WORDS BYTiago Soares

These tactics and attitudes for leaders to transform societies are still very relevant today and they should be an essential part of the process of training

youth leaders.

Ces tactiques et attitudes des dirigeants

pour transformer les sociétés sont toujours

très pertinentes aujourd'hui et elles devraient être une

partie essentielle du processus de formation

des animateurs socio-éducatifs.

freedom; and, f inally, placing reconcilia-tion with those who opposed his struggle at the top of his agenda.

These tactics and attitudes for leaders to transform societies are still very relevant today and they should be an essential part of the process of training youth lea-ders. Indeed, during his youth Mandela was the president of the youth wing of the Afr ican National Congress, which was where he started his struggle by being involved and taking action. No doubt, as a youth activist, he picked up and deve-loped many of the attr ibutes which made him a great leader.

As a participant in the f irst Europe-Afr i-ca training course for youth leaders, held in Cape Vert in 2002, I learned from a very inspirational trainer that the most important thing for a youth leader is vision, dreams and knowing the process of change. Youth leaders who want to change the world should bear these three things in mind. Mandela’s legacy is also to dream, to have vision and to ef fect change. However, in today’s society we have a cr isis of vision and dreams. The task of the Afr ican and European leaders

back in the 1960s and 1970s was much easier; in Europethere was a struggle for peace and deve-lopment in the post-World War II context,meanwhile in Afr ica there was the struggle for independence against colo-nialism and the eradication of apartheid. Today the struggle is more dif fuse, but the objectives are clear: to eradicate hunger, poverty, unemployment and to continue the struggle for dignity and for equality of opportunities in a much more interdependent world.

This year, which will see another Afr i-ca-Europe Youth summit, is the time to pay homage to Nelson Mandela. However, we cannot also forget those heroes that are dying everyday along the coasts of Europe; people that hoped to have a new life, that had a vision for their life and just wanted to improve their living condi-tions. These are today’s heroes, but they are heroes that society ignores. These are the young people that deserve concrete policies and measures to improve their lives. Don´t forget the words of Dante, from the Divine Comedy: “in time of mo-ral cr ises the hottest part of the hell is reserved for those who stay neutral.”

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J'ai eu la chance de rencontrer Madiba pendant l'été 2007. Je me trouvais en Afr ique du Sud pour la consultation sud-afr icaine sur le 1er Sommet Afr ique-Europe de la Jeunesse; un fantastique processus qui rassemblait des jeunes de toutes les régions d'Afr ique et d'Europe.

En cette journée du mois d'août à So-phia Town, le fameux quartier qui mit au monde les icônes de la lutte anti-apar-theid Mir iam Makeba et la grande fémi-niste Helen Johnson, j'ai eu l'occasion de rencontrer Nelson Mandela et de lui parler pendant une minute ; une minute qui m'aura marqué pour la v ie. Il m'a re-gardé et m'a demandé : « n'es-tu pas trop vieux pour être jeune ? ». J'ai été surpr is par les mots de Madiba et je n'ai r ien eu à répondre à ce monument vivant de fraternité, de respect et d'humanité ! »

Mais que nous a laissé Mandela ? Que peut en retenir l'humanité et quel hom-mage peut-on rendre à son âme ?

Mandela était ce que l'on appelle un lea-der transformationnel. Dans une étude produite par Paul J. H. Schoemaker de l'Inst itut Whar ton, le leadership de Mandela est résumé par les caractér is-t iques suivantes :

Un engagement inébranlable en faveur d'une v ision à long terme de la just ice et de l'espoir ; ne pas aggraver la v io-lence et ne répondre de la même façon que lorsqu' il ne reste aucune autre option ; agir avec dignité face à ceux qui l'ont trompé, y compr is ses geôliers ; adopter la v ision à long terme pour les décisions urgentes tout en restant f idèle à ses pr incipes ; se déplacer seul

si nécessaire mais sans trahir ses amis et son par t i ; avancer des arguments ir-réfutables qui f inissaient par persuader ses opposants ; faire preuve de sensibi-lité face aux dilemmes des adversaires ; apprécier le pouvoir des symboles et des gestes publics d'une authentique ma-gnanimité ; pouvoir pardonner pour être libéré des sentiments de vengeance et de v ict imisat ion ; t isser des décisions clés dans le temps, en une trame faite d'égalité et de liber té en constante évo-lut ion ; et enf in, placer la réconcilia-t ion avec ceux qui s'opposaient à son combat au sommet de son agenda.

Ces tact iques et att itudes des dir i-geants pour transformer les sociétés sont toujours très per t inentes au-jourd'hui et elles devraient être une par t ie essentielle du processus de for-

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mation des animateurs socio-éducatifs. En ef fet, pendant sa jeunesse Mandela était le président de la sect ion jeunesse du Congrès national af r icain, et c'est là-même qu' il a commencé son combat, en par t ic ipant et en agissant. Il ne fait au-cun doute que c'est à cette époque qu' il a vu naître et développé bon nombre des attr ibuts qui ont fait de lui ce grand dir igeant qu' il a été.

En tant que par t ic ipant à la première session de formation pour animateurs socio-éducatifs d'Afr ique et d'Europe organisée au Cap Ver t en 2002, j 'ai ap-pr is d'un formateur très inspirant que le plus important pour un animateur c'est d'avoir une v ision, des rêves, et de connaître le processus du changement. Les animateurs qui veulent changer le monde doivent constamment garder ces

trois choses à l'espr it. L'hér itage de Mandela, c'est aussi de rêver, d'avoir une v ision et d'opérer un changement. Mal-heureusement, dans la société actuelle nous connaissons une cr ise de la v ision et des rêves. La tâche des animateurs af r icains et européens des années 60 et 70 était bien plus simple ; en Europe c'était la lutte pour la paix et le déve-loppement dans le contexte de l'après 2ème guerre mondiale, alors qu'en Afr ique c'était la lutte pour l' indépen-dance face au colonialisme et l'éradica-t ion de l'apar theid. Aujourd'hui, la lutte est plus dif fuse mais les object ifs sont clairs : éliminer la faim, la pauvreté, le chômage, et poursuivre le combat pour la dignité et l'égalité des chances dans un monde beaucoup plus interdépen-dant.

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Cette année, un nouveau Sommet Afr ique-Europe de la Jeunesse sera or-ganisé et ce sera le moment de rendre hommage à Nelson Mandela. Cependant, nous ne pouvons pas non plus oublier tous ces héros qui meurent chaque jour le long des côtes européennes ; tous ces gens qui rêvaient d'une v ie nouvelle, qui avaient une v ision, et qui voulaient sim-plement améliorer leurs condit ions de v ie. Ce sont eux les héros d'aujourd'hui, mais ce sont des héros que la société ignore. Ce sont eux les jeunes qui mé-r itent des polit iques et des mesures concrètes pour améliorer leur v ie. N'ou-bliez pas les paroles de Dante dans la Div ine Comédie : « Les endroits les plus sombres de l'enfer sont réservés aux indécis qui restent neutres en temps de cr ise morale. »

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Jermaine Jackman is 19 years old and is from Hackney in East London. He is the UK Labour Party’s Youth Coordinator for Hackney. Jermaine is currently participating in the TV programme The Voice in the UK. He reportedly wants to become the UK’s fi rst black Prime Minister and told current Prime Minister, David Cameron, when he met him “I’ll take your job”!

Jermaine Jackman a 19 ans, il vit à Hackney dans l'est de Londres. Il est le jeune coordinateur du Parti travailliste pour sa ville. Il participe actuellement au programme télévisé The Voice UK. On raconte qu'il veut devenir le premier Premier Ministre noir du Royaume-Uni et lorsqu'il a rencontré David Cameron, le Premier Ministre actuel, il lui a dit : « Je vais prendre votre place ! ».

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1. Lorsque tu étais petit, quel métier tu voulais faire plus tard ?Professeur de musique

2. Cite quatre personnes (vivantes ou mortes) que tu inviterais au dîner de tes rêves.Luther Vandross, Whitney Houston, Nelson Mandela et Ba-rack Obama

3. Si tu étais dans le couloir de la mort, quel serait ton dernier repas ?Un poulet curry Roti

4. Quel est ton plus gros défaut ?J'ai tendance à trop parler

5. Quelle est ta plus grande crainte ?Une guerre mondiale

6. Avantage et inconvénient de devenir célèbre ?Tu deviens une personne influente. Tu dois toujours être beau et élégant parce que tu ne sais jamais quand tu vas tomber sur quelqu'un qui voudra prendre une photo avec toi. Même si tu veux aller t'acheter une bouteille de lait à la boutique du coin !

7. Ton endroit préféré en Europe ?L'Espagne

8. Quel politicien (vivant ou mort) t'ins-pire le plus ?Barack Obama

9. Pourquoi les jeunes doivent voter ?C'est une forme d'expression. Nous sommes parfois très injus-tement touchés par les politiques que passe le gouvernement, alors pour prendre position nous devons nous exprimer et vo-ter. Des gens se sont battus et sont morts pendant des années pour pouvoir voter. Nous devons utiliser cette opportunité de voter pour nous faire entendre et créer le changement !

10. Selon toi, quelles sont les choses les plus importantes que les gouvernements peuvent faire pour aider les jeunes Européens ?Enseigner, inspirer, et encourager

11. Iras-tu voter aux élections euro-péennes en mai ?Si je réponds à toutes les conditions, alors oui:)

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n 1. When you were a child, what did you want to be when you grew up?A music teacher

2. Which four people (living or dead) would you invite to your dream dinner party?Luther Vandross, Whitney Houston, Nelson Man-dela and Barack Obama

3. If you were on death row, what would be your last meal?Curry Chicken with roti

4. What is your worst habit?I tend to talk too much

5. What is your worst fear?Global war

6. Best & worst thing about becoming well known?You become a person of influence. You always have to be looking good and stylish because you never know when you'll always bump into someone who would want to take a picture with you. Even if you want to go get a bottle of milk from the corner shop!

7. Favorite place in Europe?Spain

8. Who is the most inspiring politician (living or dead)?Barack Obama

9. Why should young people vote?It's a form of expression. We are at times unfairly affected by the policies passed by Government therefore in order to make a stand we must start by standing up and voting. People have fought and died for years so that we're able to vote. We need to utilise the opportunity of voting so that we have our voice heard and create change!

10. What do you think is the most impor-tant thing governments can do to help young Europeans?Educate, inspire and encourage

11. Will you be voting in May’s European elections?If I meet all the requirements then yes :)

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