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Cahier du « Monde » N o 21771 daté Jeudi 15 janvier 2015 - Ne peut être vendu séparément & grandes écoles universités A ttention ! Ne pas confondre mas- ter et mastère, le second n’étant pas la simple traduction ou adap- tation d’un concept anglo-saxon. On peut facilement se perdre dans des dénominations voisi- nes qui désignent néanmoins des diplômes bien différents. Clarifions d’emblée. De niveau bac + 5, le master, né en 2002 de la ré- forme dite LMD (licence, master, doctorat) enga- gée au niveau européen, est délivré par les uni- versités, en deux ans (master 1, master 2). Ce di- plôme national habilité par le ministère de l’enseignement supérieur peut être profession- nel (ex-DESS) ou de recherche (ex-DEA). Le mastère spécialisé (MS), lui, est une origina- lité franco-française, un label créé en 1985 par la Conférence des grandes écoles (CGE) et habilité par elle. Il recrute des étudiants à bac +5 ou des cadres de niveau bac +4 avec expérience profes- sionnelle. Il correspond à une spécialisation (ou une double culture) acquise en un an ou en quinze mois, dans des domaines souvent por- teurs, susceptibles de mieux correspondre aux besoins évolutifs des entreprises. Troublant le néophyte, la CGE, qui regroupe principalement des écoles de commerce, de ma- nagement et d’ingénieurs, a déposé un autre la- bel : le mastère en science, souvent dénommé master of science (MSc), formation dispensée souvent en anglais et axée sur l’international. En trente ans, les mastères spécialisés se sont multipliés et diversifiés, touchant des domaines comme la cybersécurité, le management dans le domaine du vin, l’e-santé ou la gestion des orga- nisations sportives. Ils sont aujourd’hui au nom- bre de 405, selon la CGE, et quelque 16 000 étu- diants ou cadres y sont inscrits. A leur tour, les masters délivrés par les universi- tés se sont spécialisés. Leur grand atout étant leur quasi-gratuité : moins de 300euros de frais d’ins- cription. Les mastères spécialisés, eux, coûtent cher: de 3000euros par année pour la moins chère des écoles d’ingénieurs à 20 000 euros pour les plus onéreuses des écoles de commerce. Diverses formules existent cependant pour que les étudiants en mastère financent cette forma- tion en partie ou en totalité. Par l’alternance (pos- sible aussi pour les masters de l’université) propo- sée par un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage. Par des prêts à taux réduits, des bourses. Enfin, la formation continue offre diffé- rents mécanismes aux cadres qui reprennent leurs études, à de contraignantes conditions. Pourquoi entreprendre un master ou un mas- tère spécialisé ? Du tour d’horizon que nous pro- posons dans ce supplément et des témoignages que nous avons recueillis, il ressort que l’un ou l’autre peuvent augmenter considérablement les chances de trouver un emploi de haut niveau ou de créer son entreprise avec de meilleures chan- ces de succès. A condition d’avoir bien réfléchi à son projet, évalué ses besoins en compétences en fonction du marché du travail et comparé attenti- vement le contenu des programmes. p martine jacot un passeport pour l’emploi Créés au sein des grandes écoles, en 1985, les mastères spécialisés sont aujourd’hui plus de 400 et concernent tous les secteurs. PAGES 2-3 les universités en lice Avec l’attelage master 1 -master 2, elles misent aussi sur les formations spécialisées avec, entre autres, les laboratoires de recherche. PAGES 14-15 des conseils pratiques Comment choisir son master ou son mastère spécialisé. Comment faire face au coût des études PAGES 5-9 ILLUSTRATIONS: RÉMI MALINGREY Mastères ou masters, spécialisez-vous! Délivrés par les grandes écoles pour les uns, par les universités pour les autres, ces diplômes offrent les meilleures chances en termes d’emploi. Passage en revue des nombreux parcours et financements possibles www.ecricome.org Après bac+2 / bac+3 / bac+4 tremplin concours ecricome NANCY - METZ - BORDEAUX - MARSEILLE - REIMS - ROUEN INTéGREZ UNE GRaNDE écOLE DE MaNaGEMENT VIa LES cONcOURS EcRIcOME TREMPLIN : 1 INSCRIPTION, 6 CAMPUS, 1530 PLACES* * 640 places pour le concours TREMPLIN 1, 890 places pour le concours TREMPLIN 2 PRéPaREZ VOUS EN LIGNE aVEc LE hUb

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Cahier du « Monde » No21771 daté Jeudi 15 janvier 2015 ­ Ne peut être vendu séparément

&grandes écolesuniversités

A ttention ! Ne pas confondremas­ter et mastère, le second n’étantpas la simple traductionouadap­tation d’un concept anglo­saxon.On peut facilement se perdredans des dénominations voisi­

nes qui désignent néanmoins des diplômes biendifférents. Clarifions d’emblée.Deniveaubac +5, lemaster, né en 2002de la ré­

forme dite LMD (licence, master, doctorat) enga­gée au niveau européen, est délivré par les uni­versités, en deux ans (master 1, master 2). Ce di­plôme national habilité par le ministère del’enseignement supérieur peut être profession­nel (ex­DESS) ou de recherche (ex­DEA).Le mastère spécialisé (MS), lui, est une origina­

lité franco­française, un label créé en 1985 par laConférence des grandes écoles (CGE) et habilitépar elle. Il recrute des étudiants à bac +5 ou descadres de niveau bac +4 avec expérience profes­sionnelle. Il correspond à une spécialisation (ouune double culture) acquise en un an ou en

quinze mois, dans des domaines souvent por­teurs, susceptibles de mieux correspondre auxbesoins évolutifs des entreprises.Troublant le néophyte, la CGE, qui regroupe

principalement des écoles de commerce, de ma­nagement et d’ingénieurs, a déposé un autre la­bel : le mastère en science, souvent dénommémaster of science (MSc), formation dispenséesouvent en anglais et axée sur l’international.En trente ans, les mastères spécialisés se sont

multipliés et diversifiés, touchant des domainescomme la cybersécurité, le management dans ledomaine du vin, l’e­santé ou la gestion des orga­nisations sportives. Ils sont aujourd’hui au nom­bre de 405, selon la CGE, et quelque 16 000 étu­diants ou cadres y sont inscrits.A leur tour, lesmasters délivrés par les universi­

tés se sont spécialisés. Leur grand atout étant leurquasi­gratuité :moins de 300euros de frais d’ins­cription. Les mastères spécialisés, eux, coûtentcher: de 3000euros par année pour la moinschère des écoles d’ingénieurs à 20 000 euros

pour les plus onéreuses des écoles de commerce.Diverses formules existent cependant pour queles étudiants en mastère financent cette forma­tion enpartie ou en totalité. Par l’alternance (pos­sible aussi pour lesmastersde l’université) propo­sée par un contrat de professionnalisation oud’apprentissage. Par des prêts à taux réduits, desbourses. Enfin, la formation continue offre diffé­rents mécanismes aux cadres qui reprennentleurs études, à de contraignantes conditions.Pourquoi entreprendre un master ou un mas­

tère spécialisé ? Du tour d’horizon que nous pro­posons dans ce supplément et des témoignagesque nous avons recueillis, il ressort que l’un oul’autre peuvent augmenter considérablement leschances de trouver un emploi de haut niveau oude créer son entreprise avec de meilleures chan­ces de succès. A condition d’avoir bien réfléchi àson projet, évalué ses besoins en compétences enfonctiondumarché du travail et comparé attenti­vement le contenudes programmes. p

martine jacot

un passeport pour l’emploiCréés au sein des grandes écoles,en 1985, lesmastères spécialiséssont aujourd’hui plus de 400et concernent tous les secteurs.PAGES 2-3

les universités en lice Avecl’attelagemaster 1­master 2, ellesmisent aussi sur les formationsspécialisées avec, entre autres,les laboratoires de recherche.PAGES 14-15

des conseils pratiquesComment choisir sonmasterou sonmastère spécialisé.Comment faire face au coûtdes étudesPAGES 5-9

ILLUSTRATIONS :

RÉMI MALINGREY

Mastèresoumasters,spécialisez­vous!

Délivrésparlesgrandesécolespourlesuns,parlesuniversitéspourlesautres,cesdiplômesoffrentlesmeilleureschancesentermesd’emploi.Passageenrevuedesnombreuxparcoursetfinancementspossibles

www.ecricome.orgAprèsbac+2/bac+3/bac+4

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NANCY - METZ - BORDEAUX - MARSEILLE - REIMS - ROUEN

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2 | U N I V E R S I T É S& G R A N D E S É C O L E S | Masters et mastères Jeudi 15 janvier 2015

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Lemastèrespécialisé,unoutilàaffûterPourdécrocherleurpremierposte,deplusenplus

dejeunesdiplôméstablentsurunmastèreouunmasterofscience.Unchoixtoujoursjudicieux?

A quoi sert un mastère spécia­lisé (MS) ou un master ofscience (MSc) ? Ce type de pro­grammeest­il un atoutmaîtrepour décrocher un premierposte ? L’arme absolue, sur un

marchéde l’emploi enberne ?Nombrede jeu­nes diplômés sont tentés de prolonger leursétudes, dans l’espoir d’arriver mieux armésdevant les recruteurs et de faire ainsi la diffé­rence par rapport aux autres candidats. Cettestratégie est­elle judicieuse ?Ous’agit­il d’unefausse bonne idée ?La réponse à ces questions est plus com­

plexe qu’il n’y paraît. Plusieurs facteurs sontà prendre en compte – à commencer par lanature du cursus initial. «En France, pays par­ticulièrement élitiste, on accorde une trèsgrande importance au diplôme de départ,constate Julien Weyrich, directeur du cabinetde conseil en recrutement Page Personnel. Enrègle générale, c’est lui qui prime. Dans cesconditions, pour un diplômé issu d’une écoleprestigieuse, un mastère spécialisé n’est pasvraiment indispensable. Mais il peut se révélerutile pour un candidat sorti d’une institutionde second rang.»Il ne suffit pas d’allonger la durée de son

cursus, encore moins de collectionner les

parchemins, car tout dépend aussi du projetdu candidat. Le MS ou le MSc peuvent ainsiêtre un moyen d’approfondir un domainequ’on a déjà abordé (par exemple dans le ca­dre d’une option de 3e année) ou d’acquérirune seconde compétence (notamment, cas leplus fréquent, en marketing ou en manage­ment, pour un jeune ingénieur). Il peut aussiêtre un bon outil pour tenter de changer desecteur ou de métier après une erreurd’aiguillage, pour rebondir à la suite d’unéchec professionnel, pour se préparer à créerune entreprise, voire pour acquérir un sur­croît de maturité lorsqu’on hésite à se lancerdans la vie professionnelle.Bref, ce type de cursus peut être utile dans

de multiples situations. Certains voientmêmedans leMSou leMScune façond’ajou­ter un label prestigieux à un parcours jus­qu’alors sans éclat.Encore faut­il que le contenu du pro­

gramme intéresse l’employeur. «Mieux vautéviter les thématiques un peu trop à la mode,comme l’environnement ou le business vert,pour lesquelles il y a déjà pléthore de candi­dats, poursuit JulienWeyrich. En revanche, lesentreprises s’arrachent les diplômés disposantd’une compétence pointue sur tout ce qui atrait au numérique… » Ce que confirme Eric

Barilland, directeur des relations avec lescampus chez Orange : « Nos métiers évoluentà toute vitesse. Aussi regardons­nous avec unintérêt particulier les candidats qui possèdentune expertise sur des sujets spécialisés commel’exploitation de données, le cloud ou la cyber­sécurité… De même, nous apprécions les pro­fils qui, grâce à leurMS, présentent une doublecompétence d’ingénieur et demanageur. »Autre point fort du MS ou du MSc, leur ca­

ractère « professionnalisant ». « Ce qu’ap­porte ce type de formation, c’est d’abord un ré­seau – de professionnels, d’enseignants, de fu­turs collègues aussi – qui sera utile pour lereste de la carrière, et qui permet parfois de bé­néficier d’informations privilégiées sur les pos­tes à pourvoir, observe Guillaume Verney­Carron, directeur associé de Personalis, un ca­binet de conseil spécialisé en développementde carrière. « Cela permet aussi à l’étudiant,grâce aux études de cas, aux missions et auxstages, de baigner dans un environnementproche de celui du poste qu’il convoite, et debien comprendre les ressorts d’un secteur oud’unmétier. »« Attention aux excès de la spécialisation,

prévient cependant François Thérin, direc­teur de l’Ecole de management pôle Léonardde Vinci (EMLV) à la Défense. En se focalisantsur un domaine restreint, on augmente seschances de trouver un emploi dans la spécia­lité… mais on se ferme d’autres débouchés.Pour un jeune, c’est un dilemme très compli­qué à gérer. »Autrement dit, avant de s’inscrire, il im­

porte de bien réfléchir à sonprojet et à ses be­soins de compétences. Et de se montrer trèsregardant sur le contenu du programme.D’autant que l’investissement, sur le plan fi­nancier, est loin d’être négligeable. La cote del’école ou son classement ne doivent cepen­dant pas être les seuls critères : certains éta­blissements ont su, au fil des ans, se doterd’une solide expertise sur undomaineprécis,et leursmastères spécialisés ou leursmastersof science enbénéficient directement. C’est lecas de l’ESC Dijon­Bourgogne pour le mana­gement du vin, de l’ENAC de Toulouse (Ecolenationale de l’aviation civile) pour l’aéronau­tique, de l’ESC La Rochelle pour le tourisme,de Grenoble EM pour le management de latechnologie, de l’EM Normandie pour la ges­tion portuaire et la logistique…

Les écoles, du reste, ne lancent pas de telsprogrammesauhasard, sans se soucierdesdé­bouchés à la sortie. Pour obtenir l’accrédita­tion de la Conférence des grandes écoles, ellesdoivent présenter un dossier complet, quicomprend notamment une étude du marchéde l’emploi dans le domaine considéré, etfournir une liste d’entreprises intéressées,prouvant que le nouveau cursus correspondbien à un besoin. Mais, surtout, elles ne pour­raient sepermettrede laisser « sur le carreau »leurs diplômés de MS ou de MSc, sous peinede susciter un tollé. Toutes sont conscientesqu’unepart de leur réputation se joue avec cesformations de haut niveau et onéreuses.

Aussi font­elles flèche de tout bois pour ac­compagner leurs élèves vers l’emploi. « Nousavons deux priorités, assure ainsi Anne­ClairePache, directrice générale adjointe de l’Ecolesupérieure des sciences économiques etcommerciales (Essec) de Cergy, offrir à nosétudiants en mastères spécialisés et en mas­ters of science une expérience éducative dequalité ; mais aussi veiller à leur placement àla sortie. »Enseignements consacrés à la compréhen­

sion du métier ou du secteur, liens étroitsavec les entreprises, interventions de profes­sionnels, témoignages d’experts, conseilspour la carrière : les écolesmultiplient les ini­tiatives pour faciliter l’accès à un poste. Et lesrésultats sont là : à l’Essec, par exemple, entre20 et 40 % des inscrits sont recrutés avantmême la fin du cursus – et la plupart le sontdans les troismois qui suivent.Si les MS et MSc ne sont pas la solution mi­

racle pour décrocher un emploi, ils fournis­sent le plus souvent un sérieux coup depouce. p

jean­claude lewandowski

«Nos deux priorités:offrir à nos étudiants

une expérience éducativede qualité et veiller à

leur placement à la sortie»Anne­Claire Pache

directrice adjointe de l’ESSEC

* co-dispensés avec notre réseau d’Universités partenaires

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0123Jeudi 15 janvier 2015 Masters et mastères | U N I V E R S I T É S

& G R A N D E S É C O L E S | 3

TroisdiplômesdistinctsMastèrespécialisé,masterofscience,masteruniversitaire,

quellessont lesdifférences?

S i lemaster est undiplômenational délivré, à la suitede la licence, par les uni­versités, le mastère spé­

cialisé et le master of science cor­respondent, eux, à un label créépar la Conférence des grandesécoles. Précisions.

Lemastère spécialiséL’objectif de cette formation de

niveau bac + 6, dispensée aprèsunbac+ 5, est d’acquérir, enunoudeux ans, des compétences pro­fessionnelles pour entrer rapide­ment sur le marché du travail oupour changer de branche. L’offrede mastères spécialisés (MS) esttrès variée. Elle va de l’œnologieaux énergies marines en passantpar la finance ou le managementdes risques.Lesécolesd’ingénieurset leséco­

les de management membres dela Conférence des grandes écoles(CGE)sont lesseulsétablissementsàdélivrer cediplôme. LaCGEayantdéposé un label «mastère spécia­lisé », c’est elle qui donne l’accrédi­tation. Elle prend en compte plu­sieurs critères, comme le contenude la formation, la qualité des en­seignants, mais aussi les chancesd’insertion sur le marché du tra­vail des futurs diplômés.Autre particularité du MS, il

peut être effectué à temps plein

–six mois de cours puis six moisde stage – ou en alternance rému­nérée (les périodes de cours alter­nant avec les périodes de travailen entreprise). Le coût d’un MSest variable selon l’école, la spé­cialité et le statut du postulant(étudiant ou professionnel). Ilfaut compter entre 3 000euros et20 000 euros pour l’ensemble dela formation.

Lemastèreenscienceoumasterof scienceAutre label déposé par la CGE,

le master of science ou le mas­tère en science (MSc) est une for­mation de niveau bac+ 5 axéesur l’international. Les courssont dispensés majoritairementen anglais. Plus de 60% des élè­ves qui suivent un MSc ont ob­tenu un diplôme étranger avantd’entrer dans cette formation.Soit parce qu’ils sont étrangers,soit parce qu’ils sont français etont commencé leurs études àl’étranger.L’inscription à unMSc se fait au

niveau bac+ 3 ou bac + 4, souventaprès un bachelor – un diplômede niveau bac+ 3 effectué pourmoitié à l’étranger. Au pro­gramme des trois semestres deformation : des enseignementsthéoriques, des cours pratiques etun stage d’au minimum quatre

mois. Comme pour leMS, les spé­cialités proposées par les écolesdecommerceetd’ingénieurs sonttrès diverses : commerce du vin,ingénierie électrique et optique,finance internationale… Le coûtest très variable. Il peut aller de7 000eurosà 18 000eurosparan.

LemasteruniversitaireCe diplôme universitaire de ni­

veau bac+ 5 vient compléter la li­cence (bac + 3). La formation faitl’objet d’une procédure d’habili­tation par l’Etat, qui vérifie, entreautres, le contenude la formationet la qualité de l’enseignement.Le cursus dure deux ans (M1 et

M2). Il est de deux types: le mas­ter recherche et le master profes­sionnel, aussi appelé master pro.Le master recherche propose descours théoriques, et mène plutôtà l’enseignement ou à la recher­che. Le master pro prépare lesétudiants à être opérationnels enentreprise, d’autant qu’ils doi­vent obligatoirement faire unstage de trois à six mois. Ils peu­vent aussi faire leur master en al­ternance.Des masters existent dans tous

les domaines : sciences sociales,arts, sciences… Le coût de la for­mation est bas : il avoisine les260euros (horsSécurité sociale). p

angèle guicharnaud

APRÈS avoir mené des études àl’Ecole du Louvre puis à la Sorbonne,Julie Boulage s’est inscrite dans unmastère spécialisé à l’Ecole des hau­tes études commerciales de Paris(HEC). Elle explique pourquoi cetteformation d’un an, qui l’a préparéeauxmétiers dumanagement dans ledomaine de la culture, a grandementfacilité son insertion professionnelleet lui a permis de trouver un emploi.

Pourquoi avez­vous faitun mastère spécialisé «médias,art et création» à HEC, après vosétudes universitaires ?J’ai opté pour cette formation afin

de trouver plus facilement un em­ploi dans le mécénat culturel. Ce do­maine requiert à la fois des connais­sances en histoire de l’art et engestion. J’avais les premières maispas les secondes. Et puis, dans cesecteur, les postes sont générale­ment occupés par des diplômés deSciences Po ou de grandes écoles decommerce. Or, j’avais un profil uni­versitaire. Après trois ans de classepréparatoire, j’ai étudié à l’Ecole duLouvre, puis j’ai fait deux masters àla Sorbonne, l’un en littérature com­parée et l’autre en archéologie. Cinqannées de réflexion pure, avec desquestionnements assez éloignés dumonde de l’entreprise.Il fallait donc que je me familiarise

avec celui­ci, et de façon rapide. Lemastère spécialisé d’HEC présentaitl’avantage de fournir des outils pro­fessionnalisants. Pendant une année,j’y ai suivi des cours intensifs dema­nagement appliqués au domaine dela création, assurés par des profes­seurs d’HEC et des professionnels dusecteur. Grâce à eux, j’ai appris lesfondamentaux dumarketing, de lacommunication et de l’économie dela culture.

Cette formation a­t­elle étédéterminante ?Tout à fait, puisquemon stage de fin

d’études a débouché sur un emploi. J’aioccupé un poste de chargée dumécé­nat au Fonds de dotation duMusée duLouvre, et j’ai ensuite été recrutée pourun contrat plus long, aumême poste,par une autre grande institution patri­moniale. Monmétier consiste à inciterdes particuliers, des entreprises et desfondations à financer des projets derestauration, d’exposition, demédia­tion culturelle ou des actions vers despublics éloignés.C’est grâce aumastère spécialisé

d’HEC que j’ai obtenu ces postes. Sanscette formation, ma candidaturen’aurait probablement pas été prise encompte, malgré mes précédents diplô­mes. Les profils universitaires n’inspi­rent pas toujours confiance. On leurreproche souvent de ne pas être adap­tés aumonde du travail. L’avantage dumastère spécialisé, c’est que la dimen­sion pratique y tient une place aussiimportante que la théorie. Dès lors, onnous prépare vraiment à être opéra­tionnel en entreprise, notamment parle biais du stage, qui doit, aumini­mum, être d’une durée de quatre mois.

En quoi cette formation vous est­elleutile dans votre profession ?Elle m’a permis d’être plus à l’aise

avec les chiffres. C’est très importantquand on s’adresse à unmécène po­tentiel. Il ne suffit pas demettre enavant la qualité d’un projet culturel, ilfaut aussi faire valoir son intérêt éco­nomique. Par exemple, le mécénatdonne droit à une déduction fiscale de60 % dans certains cas. Le mastère spé­cialisé d’HECm’a initiée à des élé­ments d’économie et de gestion finan­cière. Une compétence indispensabledans le cadre demon travail. p

propos recueillis par emma paoli

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4 | U N I V E R S I T É S& G R A N D E S É C O L E S | Masters et mastères Jeudi 15 janvier 2015

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UnbonmoyenderelancersacarrièreAprèsavoirvécuunepremièreexpérienceprofessionnelle, ilsontpariésurunmastèrespécialisé

pourévoluerouretrouverunemploi.Portraitscroisés

L es mastères spéciali­sés (MS) ont la coteauprès des tra­vailleurs. Près d’untiers des personnesqui suivent cette for­

mation ont déjà eu une premièreexpérience professionnelle. Cer­tains souhaitent acquérir de nou­velles compétences pour évoluerdans leur carrière. D’autres yvoient une nécessité après unepériode de chômage.C’est le cas d’Estelle Flaujat.

Cette ingénieure de 42 ans a tra­

vaillé pendant quatorze ans pourla multinationale française Alca­tel­Lucent en tant qu’informati­cienne puis responsable du web­design. En 2013, elle fait les fraisd’un plan social. Après six moisde recherche d’emploi infruc­tueuse, elle décide de s’inscrire àun mastère spécialisé en marke­ting, design et création à l’écolede commerce Audencia de Nan­tes. «Il fallait que je gagne en com­pétences. J’étais passionnée de de­sign sur le Web. J’ai donc choisi cemastère spécialisé.»

D’autres, comme Cécile No­vara, préfèrent ne pas attendrede perdre leur poste pour enri­chir leur CV. Ingénieure depuistreize ans chez Airbus Helicop­ters, elle découvre uneméthode,baptisée Product Lifecycle Ma­nagement (PLM), qui consiste àgérer un produit sur tout son cy­cle de vie, du cahier des chargesde départ à sa disparition dumarché. Décidée à en apprendredavantage dans ce domaine, elles’inscrit au mastère spécialisé« ingénierie numérique etPLM » de l’Ecole nationale supé­rieure d’arts et métiers (Ensam)de Paris. « Quand on arrive à 50ans, la reconversion est plus diffi­cile. J’ai senti que le PLM était unediscipline d’avenir, dans beau­coup d’industries. Au cas où desproblèmes adviennent dans monentreprise ou si je dois déména­ger un jour, j’aurai validé cettenouvelle compétence par un di­plôme», explique­t­elle.

Retrouver les bancs de l’écolen’a pas été chose facile, recon­naissent ces deux femmes. Maisla formule du mastère spécia­lisé, une formation courte axéesur la pratique – six mois decours puis sixmois de stage – lesa séduites. « Je m’y sens commedans le milieu professionnel »,renchérit Nathalie Lairaud, 43ans. Elle a également opté pourun MS, mais, contrairement auxdeux ingénieures, c’est son em­ployeur qui lui a proposé cetteformation.Nathalie Lairaud travaille de­

puis vingt­deux ans pour le mi­nistère de la défense dans le sec­teur de la construction navale. Al’occasion d’une restructuration,le ministère a cherché à renfor­cer son service immobilier et a

proposé qu’un de ses employéssuive le MS « maîtrise d’ouvrageet gestion de l’immobilier »(MOGI) à l’Ecole spéciale des tra­vaux publics, du bâtiment et del’industrie (ESTP) de Paris. PourNathalie Lairaud, c’était l’occa­sion de changer de secteur d’ac­tivité, d’autant qu’elle a pu sui­vre cette formation en alter­nance, à raison d’une semainede cours suivie de deux semai­nes à son poste. Dans dix­huitmois, elle sera apte à conduiredes opérations. Il est prévuqu’elle rejoigne progressive­ment le pôle immobilier du mi­nistère.Pour d’autres, obtenir un mas­

tère spécialisé relève plus du« parcours du combattant ». «Entout, il m’a fallu un an de prépara­tion pour arriver à obtenir la for­mation », explique Cécile Novara.Première étape : être admise aumastère. La sélection, sur dossier,est suivie d’un entretien oral.Puis, elle a dû négocier un congéd’un an avec son employeur etobtenir le financement requis, àsavoir 12 500 euros, auprès duFonds de gestion des congés indi­viduels de formation (Fongecif),l’organisme régional qui financeles projets de formation des sala­riés. «Il faut être très motivé : ladémarche de formation requiertbeaucoup de travail en amont»,assure­t­elle.De son côté, Nicolas Angot a

également dû se battre pour accé­der au mastère spécialisé MOGI.«La première année, j’ai été ac­cepté par l’école, mais je n’ai pasobtenu les fonds nécessaires.L’ESTP [Ecole spéciale des travauxpublics, du bâtiment et de l’indus­trie] m’a réservé une place et j’aiobtenu le financement du Fongecifl’année suivante», raconte­t­il.Pour cet homme de 35ans, le

mastère spécialisé a été un bonmoyen de changer de voie.Chargé de gérer des logementspour une entreprise pendantsept ans, il a été amené à tra­vailler en binôme avec des maî­tres d’ouvrage. «A leur contact,j’ai eu envie de passer de l’autrecôté, dans la construction. Maisavec mes études d’urbanisme, ilme manquait des compétencespour me sentir à l’aise dans le mé­tier», explique­t­il. Diplômé de­puis un an, il a été embauché en

contrat à durée indéterminée entant que chargé d’opération dansla maîtrise d’ouvrage, le postequ’il convoitait.Se battre pour obtenir la dispo­

nibilité ainsi que les finance­ments, faire l’effort de se remet­tre aux études avec parfois unecharge de travail importante, lejeu en vaut­il la chandelle pourceux qui ont déjà une expérienceprofessionnelle ? «Dans monposte précédent, je me sentais as­soupi. Avec le mastère spécialisé,j’ai très rapidement senti que

j’avais remismon cerveau enmar­che», confieNicolasAngot. CécileNovara devrait décrocher dansquelques années un poste plusadapté à sesnouvelles compéten­ces. En attendant, elle se réjouitd’avoir fait la démarche de suivrece mastère spécialisé : «Cela fai­sait vingt ans que j’avais fini mesétudes, et j’avais envie depuislongtemps de suivre une autre for­mation. C’est un bon moyen de seremettre en question et ça fait dubien.» p

angèle guicharnaud

« Dansmonposteprécédent, jeme

sentais assoupi. Là,j’ai très rapidementsenti que j’avais

remismon cerveauenmarche »

Nicolas Angotchargé d’opération

dans lamaîtrise d’ouvrage

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0123Jeudi 15 janvier 2015 Masters et mastères | U N I V E R S I T É S

& G R A N D E S É C O L E S | 5

Recherched’unfinancement,moded’emploi

Selancerdansunmastèrespécialiséestuninvestissementcoûteux.Maisilexistedemultiplessolutionspourfinanceruneformationinitialeoucontinue

sés en contrat de professionnali­sation. Cette formule permetd’alterner entre des périodes decours et de travail en entreprise.Les frais de scolarité sont pris encharge par l’employeur et un or­ganisme paritaire collecteuragréé. Un étudiant de MS demoins de 26 ans touche un sa­laire mensuel équivalent au mi­nimum à 80% du smic. Après 26ans, le seuil minimal est de 85 %du salaire minimum. « Pour desraisons financières, je n’auraispas pu suivre un MS sans contratde professionnalisation », témoi­gneOphélieMetay, enMSmana­gement des vins et spiritueux, àKedge.Souvent, les écoles proposent

de surcroît des bourses, au mé­rite ou sur des critères sociaux.Des bourses sont aussi accordéespar des entreprises dans certainscas. Cédric Hédont en a bénéficiédurant son MS entreprendre,qu’il vient de terminer au Celsa,l’école de journalisme rattachée àl’université Paris­Sorbonne. « Ilfallait présenter son projet profes­sionnel devant des responsablesd’entreprises partenaires. J’ai ob­tenu un financement de5 300 euros, sur les 8 000 eurosqu’a coûté ma formation au to­tal », calcule cet étudiant récem­ment diplômé.

mation est effectuée hors dutempsde travail, le Fongecifprenden charge une partie du coût de laformation, sans le salaire.Depuis le 1er janvier, le compte

personnel de formation (CPF)remplace le droit individuel à laformation (DIF). Le CPF ne peutêtre utilisé que pour des forma­tions qualifiantes. Les salariés cu­muleront jusqu’à 150 heures deformation en sept ans et demi, cequi peut permettre de financerune petite partie d’unMS.Au chômage, toute demande

de formation doit être validéepar un conseiller de Pôle emploi.Il est alors possible de bénéficierde l’Aide au retour à l’emploi for­mation (AREF) pendant un MSou de l’Action de formation préa­lable au recrutement (AFPR). Cedernier programme permet à undemandeur d’emploi de suivreune formation correspondant àune offre.« La plupart du temps, les étu­

diants cherchent à combiner plu­sieurs modes de financement »,constate Christine Neveux, char­gée du conseil pour le finance­ment de la formation continue àl’EMLyon. Il faut donc sepréparerà entamer plusieurs démarchesparallèles pour avoir des chancesde financer sonmastère. p

sophie guignon

Le mastère spécialisé est uneformation dont peuvent bénéfi­cier des salariés. Ce dispositif re­quiert l’accord de l’employeur etpermet d’évoluer dans l’entre­prise. LeMSdoit être inscrit au ré­pertoire national des certifica­tions professionnelles. Si la for­mation a lieu durant le temps detravail, le salarié touche son re­venu habituel. En dehors, l’em­ployeur doit lui verser la moitiéde son salaire.

Autre possibilité : le congé indi­viduel de formation (CIF). L’attri­bution de financements dépendduFondsdegestiondes congésdeformation (Fongecif) et varie se­lon les régions. Cet organisme ci­ble surtout les salariés peu quali­fiés. Les demandes de CIF pour lesmastèresne sont donc guère prio­ritaires.Mais, dans le cas où la for­

P our suivre un mastèrespécialisé (MS), il fautdébourser plus de4 000 euros (pour les

moins chères des écoles d’ingé­nieurs) à près de 20 000 euros(pour les écoles de commerce lesplus dispendieuses). « Ces écartsde prix ne s’expliquent pas par unedifférence de qualité d’enseigne­ment. Tous lesMSaccrédités par laConférence des grandes écoles(CGE) répondent aux mêmes exi­gences. Le coût dépend du do­maine de formation et du modèleéconomique de l’école », estimeAlain Storck, président de la com­mission accréditation de la CGE.Pour financer leur mastère spé­

cialisé, les candidats en forma­tion initiale choisissent souventd’emprunter. La grande majoritédes écoles ont conclu des accordsavec des banques, permettant àleurs étudiants de bénéficier detauxpréférentiels. « Les tauxd’in­térêt varient entre 0 % et 3 % envi­ron. Les banques savent que nosétudiants rembourseront facile­ment », indique par exempleFrançoise Dobler, responsable deGrenoble école de management(GEM).A Kedge Business School, dont

les campus se trouvent à Mar­seille, Bordeaux et Toulon, lestrois quarts des MS sont propo­

«Les banquessavent que

nos étudiantsrembourserontfacilement»Françoise Dobler

responsable de Grenoble écoledemanagement

PRÉSIDENT de la fondationArchitectes de l’urgence,Patrick Coulombel a crééen 2011, avec l’Ecole spécialedes travaux publics, du bâti­ment et de l’industrie (ESTP)de Paris, unmastère spécia­lisé intitulé «urgentiste bâti­ment et infrastructures ».Il explique les raisons pourlesquelles cette formationattire un plus grand nombrede professionnels qued’étudiants.

A quels types de profilsle mastère «urgentistebâtiment et infrastructu­res» s’adresse­t­il ?Il concerne les architectes,

les ingénieurs et les étu­diants bac + 5 qui s’intéres­sent à la construction de bâti­ments d’urgence dans deszones sismiques et cycloni­ques ou dans des camps deréfugiés. A l’issue de notreformation, ils partent sur leterrain pour aider les victi­mes de catastrophes naturel­les, technologiques ou hu­maines. Ils le font soit au seinde notre fondation Architec­tes de l’urgence, soit pourune organisation internatio­nale comme la Croix­Rougeou l’Organisation internatio­nale des Nations unies .

Ont­ils déjà une expé­rience professionnellequand ils rejoignent votremastère?Une grandemajorité des

personnes intégrant notreformation a déjà travaillé aumoins un an dans uneagence d’architecture ouune entreprise de bâtimentet de travaux publics. Cer­tains, âgés d’une quaran­taine d’années, ontmêmeun long parcours derrièreeux. Cette reprise d’étudescorrespond souvent à unequête de sens professionnel.En revanche, nous ac­cueillons peu de jeunes quisortent tout juste d’école,

entre deux et trois chaque an­née sur une promotion d’unedizaine de personnes.

Comment l’expliquer ?La formation coûte relative­

ment cher: 13 800 euros. Elleoffre de nombreux débouchésmais lesmissions confiéesaux jeunes sont, au début, malrémunérées : entre 750 et1 500 euros parmois. A l’in­verse, une personne avec uneexpérience professionnelletrouvera facilement un posteà responsabilité dans unegrande organisation interna­tionale, comme le Haut­Com­missariat des Nations uniespour les réfugiés (UNHCR), ettouchera unmeilleur salaire.Le retour sur investissementest plus intéressant pour cesderniers.Par ailleurs, même si ce n’est

pas une règle, il apparaît queles personnes avec une expé­rience professionnelle saventparfoismieux expliquer lesraisons qui les poussent à re­joindre notremastère. Ils ontun projet précis, plus défini, cequi peut faciliter leur inser­tion sur lemarché du travail.Enfin, ils sont généralement

plus opérationnels sur le ter­rain. Ils savent se servir desmatériaux de construction,comme le béton, utilisé danspresque tous les pays où nousintervenons. Un jeune, en re­vanche, doit encore être forméune fois qu’il intègre uneéquipe, même après lemas­tère et le stage de sixmois.

N’y a­t­il donc aucunavantage à accueillirdes jeunes diplômés?Si, bien sûr, ils partent plus fa­

cilement enmission dans deszones compliquées, se posentmoins de questions.Moins for­matés, ils sont plus souples ets’adaptentmieux aux situa­tions nouvelles, à l’éloigne­ment et à l’inconfort. p

propos recueillis paremma paoli

«Notremastèrespécialiséaccueillesurtoutdespersonnesexpérimentées»

CRÉÉS EN 1985, lesmastères spé­cialisés (MS) sont aujourd’huiplus de 400 à être proposésdans les grandes écoles françai­ses. Comment choisir parmi cesformations dont le coût varie dusimple au quintuple ?Pour aider les postulants à s’y

retrouver, le groupe SMBG­Eduniversal, cabinet d’orienta­tion spécialisé, publie tous lesans un classement par secteursd’activité desmastères spéciali­sésmais aussi desmasters (déli­vrés par les universités) et desmaîtrises en administration desaffaires (MBA). Ce classement re­pose sur trois critères princi­paux : la notoriété de la forma­tion, le salaire de sortie et leretour de satisfaction des étu­diants. « Nous avons choisi descritères tournés vers l’employabi­lité, explique Cécile Escape Péro­chain, directrice du cabinetSMBG. Le coût n’en est pas vrai­ment un, car l’étudiant peut êtresatisfait ou non de la formation,quel qu’en soit le prix. La ques­tion du retour sur investissementest plus importante à nos yeux. »Dans le dernier classement,

publié en octobre 2013, certai­nes écoles se démarquent nette­ment. Parmi elles, la ToulouseBusiness School et ses 16MS oc­cupent les premières placesdans de nombreux domaines :1er en audit interne et contrôlede gestion dans la finance, 2e enmanagement de l’environne­ment et du développement du­rable, 3e en communication évé­nementielle…A 13 950 eurosl’année, sesmastères spécialiséssont dans lamoyenne des prixpratiqués par les écoles de com­merce. « Lesmastères spécialisésnécessitent des intervenants detrès haut niveau et, forcément, ilsont un coût. On pourrait dimi­nuer nos prix,mais ce serait audétriment de l’employabilité desdiplômés », estime François Ban­valet, directeur général de laToulouse Business School. Cetteécole affiche un taux d’inser­tion professionnelle de l’ordre

de 100%dans les sixmois aprèsl’obtention du diplôme. « Une for­mation à environ 10 000 euros paran constitue un seuil psychologi­que. En dessous, la qualité de laformation est jugée plutôtmau­vaise ; au­dessus, elle est jugée troponéreuse », constate­t­il.Cependant, avec des frais de

scolarité de 9 500 euros par an,l’Ecole internationale des sciencesdu traitement de l’information deCergy et de Pau occupe les pre­mières places du classement danscertains domaines : 2e en intelli­gence économique, 3e en infor­matique décisionnelle, 4e en ges­tion des risques. « Nous n’avonspas de politique de coûts bas,maisnous tenons àmaintenir une pé­dagogie d’excellence accessible àtous », commente Fabienne Cour­tois, assistante administrative desMS de cette école d’ingénieurs.Avec un taux d’insertion avant lasortie de l’ordre de 100%, sesmastères spécialisés sont convoi­tés par les professionnels.

Des bourses ou des prêtsPlus onéreuses, d’autres écoles

plébiscitées proposent des bour­ses et des prêts auprès de banquespartenaires pour aider les étu­diants à financer leurs forma­tions. C’est le cas de l’Ecole supé­rieure de commerce de Paris ESCPEurope et de ses 21MS. Elle offredes bourses, proposées par elle­mêmeoud’autres organismes,qui permettent aux étudiants sé­lectionnés de financer les 12 100 à16 500 euros que coûte leur scola­rité. «Le fait que notre école soittrès connue nous permet d’avoir lesoutien de huit banques qui propo­sent des prêts avantageux, ajouteMarion Leparmentier, directricedesmastères spécialisés de l’ESCPEurope. Ces emprunts représententun engagement pour les étudiants,mais ils savent qu’ils pourrontrembourser lorsqu’ils seront diplô­més et embauchés. »Chaque école prie ses étudiants

de remplir un questionnaire desatisfaction à l’issue de sa forma­tion. « On leur demande s’ils refe­

raient lemême choix. Ce qui induitde fait la question du coût, puis­qu’on veut savoir s’ils seraientprêts à payer de nouveau lemêmeprix », indique François Banvalet,directeur général de la ToulouseBusiness School. p

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6 | U N I V E R S I T É S& G R A N D E S É C O L E S | Masters et mastères Jeudi 15 janvier 2015

0123

Lesmastèresspécialisés,pourtouslesgoûts

Plusde400mastèresspécialiséssontaujourd’huiproposésenFrance.Delamodeàlacybersécurité,

enpassantparl’ingénieriemarine,voiciunesélectiondesformationsquiontleventenpoupe

BateauxsansgalèreMastère«ingénieriemarine,architecturenavaleetoffshore»|EnstaBretagne

C oncevoir les naviresd’aujourd’hui et inventerceuxdedemain : telle estl’ambition du mastère

« ingénierie marine, architecturenavale et offshore » proposé àBrest, capitale européenne dessciences marines, par l’Ecole na­tionale supérieure de techniquesavancées (Ensta) Bretagne.Ce mastère a été créé en 2009

pour répondre à un besoincriant qui perdure : le taux d’in­sertion professionnelle atteintpresque les 100 % ! Pour les di­plômés de la promotion 2014, ladurée moyenne de recherched’emploi a été de… vingt jours,beaucoup d’étudiants ayant déjà

trouvé un emploi avant mêmed’avoir terminé leur formation.Cette formation s’adresse es­

sentiellement à des ingénieursgénéralistes ou spécialisés enmé­canique. Les six premiers moissont consacrés aux cours théori­ques, en anglais pour certainsd’entre eux, dispensés par des en­seignants­chercheurs et par desprofessionnels. Les étudiants,une dizaine seulement par pro­motion, suivent un programmedivisé en trois blocs. Le premierconcerne la conception d’un na­vire. «Il s’agit de rendre l’étudiantcapable de mettre en place l’hy­drodynamique, la structure et lastabilité d’un navire», explique

Jean­Marc Laurens, responsabledu mastère spécialisé. Ledeuxième bloc est une introduc­tion aumonde de l’offshore. Pourle troisième, l’étudiant choisit en­tre trois options : conception desplates­formes offshore, hydrody­namique navale pour les voiliersou les bateaux de plaisance, etstructure navale avancée. A partird’avril, les étudiants effectuentun stage d’une durée de dix­huitsemaines, à la fin duquel ils rédi­gent unmémoire.

Prêts à s’expatrierLes débouchés qu’ouvre cette

formation sont nombreux : in­génieur spécialisé dans l’offshore

(pour de grandes compagnies pé­trolières par exemple), architectenaval, concepteur de bateauxcommerciaux, de plaisance oumilitaires, ingénieur chargé desréparations sur les chantiers na­vals, etc. «Nos étudiants devien­nent à la fois ingénieurs de bu­reaux et de terrain, souligne Jean­Marc Laurens. Il leur fautd’ailleurs être prêts à s’expatriercar les entreprises, françaises ouétrangères, envoient souventleurs employés dans tous les coinsdumonde.» Environ 40%des an­ciens étudiants de ce mastèrespécialisé travaillent actuelle­ment à l‘étranger. p

erwin canard

Enpratique

Admission Bac + 5 ouune validation des acquisde l’expérience (VAE).

Sélection Sur dossieret à l’issue d’un entretien.Ce mastère reçoit environ40 candidatures chaque année.

Coût 6 000 euros pourun étudiant non salarié,12 000 euros pour un étudiantsalarié.

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0123Jeudi 15 janvier 2015 Masters et mastères | U N I V E R S I T É S

& G R A N D E S É C O L E S | 7

LessciencesdelascèneMastèrespécialisé«directeurtechniqueduspectaclevivant» | INSALyon

A llier la science et l’art : l’objectif dumas­tère spécialisé « directeur technique duspectacle vivant » proposé par l’Institutnational des sciences appliquées (INSA)

de Lyon est original. Il est le fruit de la collabora­tion entre cette école d’ingénieurs et l’Ecole natio­nale supérieure d’arts et techniques du théâtre(Ensatt). La créationde cemastère, en 2001, a coïn­cidé avec la délocalisation de l’Ensatt de Paris àLyon, et avec la volontéde cesdeuxécolesde com­biner leurs spécialités. « Il s’agissait de combler lemanquede spécialisation scientifiqueou techniquequ’exigent les métiers du spectacle vivant dans denombreux secteurs, y compris ceux de la sécurité etdu numérique », explique Claire Lescuyer, respon­sable de la formation continue à l’Ensatt. Le di­plômeest délivré par l’INSA,mais seulement 20%des cours s’y déroulent, contre 80% à l’Ensatt.

Les enseignements sont techniques (avec descours tels que acoustique et vibrations, résistancedes matériaux, machinerie du théâtre ou pyro­technie) et artistiques (arts de la rue, événemen­tiel), mais ils concernent aussi l’administration, lagestion des ressources humaines et les aspects ju­ridiques ou réglementaires. Les étudiants suiventces enseignementsdurant sixmois avantdepartiren stage pour une période d’au maximum vingt­six semaines ponctuéeparunmémoire. Le but estde rendre lesétudiants capablesdedirigerunspec­tacle vivant – concert, pièce de théâtre, émissiondeTV, etc. –, de répondre auxexigences artistiquestout en sachant coordonner des équipes et gérerles questions de matériel ou de sécurité. Ils de­

vront ainsi être capables de discuter de l’éclairageavec le metteur en scène et de vérifier la confor­mitédeséchafaudagesavec lesnormesdesécurité.Lespromotions–desixàhuit étudiants chacune

– regroupent des ingénieurs et des professionnels.« La formationaccueille aussi bien des étudiants del’INSA,despersonnesquiontunegrandeexpérienceprofessionnelle mais souhaitent prendre plus deresponsabilités, ou d’autres qui veulent acquérir da­vantage de compétences, notamment au niveau dela sécurité », précise Pascale Chapre, responsablede la formation continue de l’INSA. « Les échangesentre les ingénieurs et les professionnels profitent àtous », ajoute Claire Lescuyer.Au sortir de la formation, les étudiants se diri­

gent en général vers les théâtres nationaux, lesbureaux de l’ingénierie liée aux arts de la scèneou l’événementiel. Pour un taux d’insertionélevé : « 90 % de la soixantaine de personnes quece mastère a formées depuis 2001 travaillent tou­jours dans le secteur du spectacle vivant », assurePascale Chapre. p

erwin canard

PrioritéàlacybersécuritéMastère«cybersécurité» |TélécomBretagneetSupélec,Rennes

L’ année 2015 a commencé en fanfarepour les cyberpirates. Samedi 3 janvier,1,9 million de Français se sont fait volerleurs coordonnées personnelles et ban­

caires sur un site partenaire de TF1. Prise endéfaut,l’une des plus grandes chaînes de télévision d’Eu­rope a coupé immédiatement ses liens avec le site.Cette délinquance est devenue une source ma­jeure de préoccupation. En témoigne égalementl’attaque massive qu’a subie la société Sony à Hol­lywood en décembre. Pour faire face à cette me­nace grandissante, les entreprises doivent trouverlesmoyens de se défendre.« La cybersécurité, à savoirla protection des don­

née, et la cyberdéfense, qui prévoit la riposte, sont enplein boom. Ce secteur est devenu une priorité dansles investissements des entreprises », explique Oli­

vier Kempf, chercheur associé à l’Institut des rela­tions internationales et stratégiques (Iris) et auteurd’une Introduction à la cyberstratégie, (Economica,2012). L’éclosion d’unemultitude de formations estrévélatrice, selon lui, « d’une prise de conscience »devant « l’augmentation du nombre d’attaques, ladiversification des cibles et le durcissement des réac­tions ».Pour le chercheur, lesentreprises se rendentcompte de leur retard et embauchent de plus enplusde spécialistes. Cetteguerred’un typenouveaudemande des professionnels hautement qualifiés.A Rennes, unmastère spécialisé (MS) en cybersé­

curité est né d’un partenariat entre TélécomBreta­gne et Supélec. Il délivre un double diplôme et lapossibilité debénéficier du réseaude cesdeuxéco­

les d’ingénieurs. Les étudiants – au nombre de 24,en 2014­2015, contre 16 les années précédentes –collaborent avec les centres de recherche implan­tés sur la technopole Rennes­Atalante et tra­vaillent en lien avec la délégation générale de l’ar­mement (DGA), basée à Bruz (Ille­et­Vilaine).Ce mastère bénéficie de fonds issus du pacte

« Défense cyber » entre l’Etat, la régionBretagne etonze universités ou écoles d’ingénieurs, lancé àl’initiative du ministre de la défense, Jean­Yves LeDrian, en février 2014. Ce pacte est doté depuis dé­cembre d’un budget de 1 million d’euros par an. Ilprévoit le financement de recherches de post­doc­torants, avec la DGA et les laboratoires.Il s’agit de rattraper le retard français souligné

dans un rapport parlementaire rédigé par les dépu­tésGenevièveGosselin­Fleury (SRC,Manche) etPhi­lippeVitel (UMP,Var), et intitulé« Contrôleetexécu­tion des crédits de la défense pour l’exercice 2013 ».Il souligne en particulier la « dépendance technolo­gique française à des équipements et des standardsasiatiques ou américains ». La recherche de cette in­dépendance nécessitera un effort de formation etd’embauche important dans les années à venir. p

maxime françois

Répondre aux exigencesartistiques tout en sachantcoordonner des équipeset gérer les questions

dematériel ou de sécurité

«La protection des données,et la cyberdéfense,

qui prévoit la riposte,sont en plein boom»

Olivier Kempfchercheur associé à l’Institut des relations

internationales et stratégiquesEnpratique

Admission Bac + 5. Des candidatspeuvent être admis à titre dérogatoires’ils ont une expérience professionnellede cinq ans en régie technique du spec­tacle et après s’être présentés à la vali­dation des acquis professionnels (VAP).

Sélection Tests écrits (mathémati­ques, technologies de communication,organisation du travail dans le specta­cle vivant…), suivis d’un entretien demotivation.

Coût 14 700 euros pour les salariés,7 350 euros pour les non­salariés.

Enpratique

AdmissionDiplômés scientifiquesbac +5 ou bac +4 possédant une expé­rience professionnelle de trois ans ouéquivalent.

SélectionDes connaissances généra­les en informatique et en réseaux sontnécessaires.

Coût 8 200 euros pour les étudiantsen poursuite d’études, les jeunes diplô­més et les demandeurs d’emploi ;15 900 euros pour les salariés.

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8 | U N I V E R S I T É S& G R A N D E S É C O L E S | Masters et mastères Jeudi 15 janvier 2015

0123

Unavenirdanslesport

Mastère«managementdesorganisationsde sport» |AudenciaNantes

V oilà vingt­deux ansque l’école supérieurede commerce Auden­cia Nantes décerne un

mastère spécialisé dans le mana­gement des organisations desport (MOS). Les étudiants qui s’yinscrivent partagent, logique­ment, une passion pour ces disci­plines mais proviennent d’uni­vers très divers, hormis les diplô­més Staps (sciences ettechniques des activités physi­ques et sportives). « Nous avonsdes étudiants qui ont suivi uneformation de linguiste, de juriste,de marketing, voire d’architecte,constate Stéphane Maisonnas,directeur de ce mastère. Le plusimportant, pour intégrer notreformation, est d’avoir un projetprofessionnel concret. L’expé­rience professionnelle peut égale­ment être déterminante.»La formation dure de douze à

quinze mois. Bien que sanction­née par l’école nantaise, elle sedéroule à Paris. « On a délocaliséla formation il y a deux ans pourdes raisons stratégiques : les gros­ses structures sportives et les siè­ges des principales entreprisessont à Paris », explique EstelleVandenbroucque, responsabledes mastères spécialisés àAudencia. Au sein d’une promo­tion d’une trentaine d’élèves, lesétudiants suivent des cours deseptembre à mars. Les enseigne­ments sont de trois ordres : envi­ron 20 % des cours sont consa­crés aux fondamentaux du ma­nagement (stratégie, marketing,finance, ressources humaines) ;40%sont destinés à acquérir unevision globale du secteur dusport (ses acteurs, ses enjeux, sesstratégies) ; et 40 % permettentd’approfondir « la communica­tion et les fonctions commercialeset managériales dans l’univers dusport ». Les cours sont dispenséspar des enseignants­chercheursd’Audencia Nantes, par des spé­cialistes ou par des profession­

nels. En avril, les étudiants par­tent en stage pour une durée dequatre à sixmois – en France ou àl’étranger – et doivent, en fin decursus, soutenir une thèse pro­fessionnelle.Les débouchés s’avèrent aussi

prestigieuxquenombreux.D’an­ciens élèves sont employés parl’Union européenne des associa­tions de football (UEFA), le Co­mité international olympique(CIO) ou par de grandes marquesde sport. « Nos étudiants ne sedirigent pas seulement vers l’évé­nementiel et l’organisation decompétitions sportives, indiqueEstelle Vandenbroucque. Ils tra­vaillent également dans la ges­tion de projet, le journalismesportif, la communication, lemarketing ou encore au sein decollectivités territoriales. » Lesétudiants de la promotion 2014ont tous trouvé du travail au plustard six mois après la fin de laformation. p

erwin canard

Lelivrecôtégestion

Mastère«managementdel’édition»|ESCPEurope,Paris

L e secteur de l’édition recrute peu.Sauf dans un domaine, celui dumanagement. Car, plus que depassionnés, l’édition a besoin de

personnes qualifiées dans la gestionmais aussi dans l’univers du livre numé­rique, en progrès constant. Le plus an­cien mastère spécialisé dans le manage­ment de l’édition est proposé par l’Ecolesupérieure de commerce de Paris (ESCPEurope). Depuis sa création en 1991, cetteformation d’un an a accueilli 399 étu­diants, dont 80 % travaillent toujours

dans l’édition. Une belle performancedans un secteur difficile.La directrice de ce mastère spécialisé

depuis son origine, Marie­Pierre Fenoll­Trousseau, est juriste de formation etprofesseure de droit spécialisée en pro­priété intellectuelle. Pourquoi avoir crééce mastère, qui accueille chaque annéeune vingtaine de candidats ? «Les édi­teurs, même si leur métier requiert de lapolyvalence, ne sont pas des manageurs ;leur activité pâtit souvent d’unemauvaisegestion», explique­t­elle. La formation,qui accueille des profils de tous les hori­zons que rassemble la passion de l’écrit,des scientifiques aux littéraires, est vo­lontairement transversale et aborde tousles aspects de la profession : culturels, ju­ridiques, économiques, graphiques, tech­niques, promotionnels, commerciaux etinternationaux.«Nous recherchons chez les candidats

une grande adaptabilité. Lorsqu’ils ontsuivi le programmequi a trait à la gestion,au management du personnel autantqu’aux aspects techniques, ils doivent pou­

voir gérer un problème de bout en bout»,indiqueMarie­Pierre Fenoll­Trousseau.Les trois quarts des diplômés trouvent

un emploi dans l’édition spécialisée. « Lalittérature générale n’est pas le but de laformation, c’estmoins technique », ajoutela directrice du mastère. Le secteur leplus ardu ? «La littérature jeunesse, quidemande beaucoup de compétences édi­toriales», constate­t­elle.Les aspects pratiques du métier sont

enseignés grâce à un partenariat avecl’Association nationale pour la formationet le perfectionnement professionnelsdans les métiers de l’édition (Asfored).«J’ai voulu que les professeurs soient desprofessionnels, contrairement à d’autresformations où les enseignants ont été for­més à l’université et ne savent pas faire unlivre», assèneMme Fenoll­Trousseau.Le grand défi, bien entendu, c’est le nu­

mérique. « Les gens ne lisent pas moins,ils lisent sur de multiples supports. Le nu­mérique représente l’avenir, c’est là quenos diplômés seront recrutés », analyse ladirectrice dumastère.Plus classiques, deux prêtres ont suivi

la formation avant de s’en retourner, l’unen Amérique du Sud, l’autre en Afrique,pour y éditer des bibles. p

julien mucchielli

LesnouveauxoutilsdusoinMastère«e­santé» |ESIEE­Paris

P roposé depuis la rentréede 2014 par l’Ecole supé­rieure d’ingénieurs enélectronique et électro­

technique (ESIEE­Paris), le mas­tère spécialisé dans l’e­santéforme les étudiants à la maîtrisedes innovations techniques et desnouvelles thérapies qui nécessi­tent des connaissances de plus enplus poussées, à la fois dans le do­maine informatique et dans celuide la santé. «Pour soigner, on uti­lise désormais les technologiesconnectées et des applicationspour smartphones. Le soin se dé­matérialise. Les personnels dumonde de la santé doivent acqué­rir des compétencesnouvelles pourse familiariser avec ces outils. Enconséquence, la formation doits’adapter», explique Eric Wirth,directeur scientifique et pédago­giquede cemastère. Il s’est inspirédesonexpérienceprofessionnelleau Japon, pays où la technologieinvestit largement les secteursbiologique et sanitaire, pour sou­mettre l’idée d’unmastère spécia­lisé à l’ESIEE­Paris, où il enseigne.Le mastère spécialisé accueille

des étudiants ayant eu un par­cours en lien avec l’informatiqueou avec la santé. Les cinq modu­les dispensés concernent cesdeux champs et traitent, entreautres, d’imagerie médicale, denanotechnologies, dedata­mana­gement, de bioéthique ou de ro­botique. Aux 375 heures de coursde ce mastère s’ajoute un projettutoré, en adéquation avec le pro­jet professionnel de l’étudiant.

Un stage de six mois en entre­prise est également compris dansla formation.A la sortiede l’école, lesopportu­

nités de carrière sont nombreu­ses : ingénieur en recherche et dé­veloppement, ingénieur d’appli­cations, éditeur de logiciel desanté… Les étudiants peuventaussi s’orienter vers des métiersd’expertise, la création d’entre­prise, le marketing, le commerce

ou encore le conseil. Pour corres­pondre aumieux aux attentes dumarché de l’emploi, Eric Wirth aélaboré la maquette pédagogiqueavec douze entreprises du sec­teur : «Les partenariats avec cesentreprises permettent de propo­ser des débouchés à nos étudiants.Nous voulons faciliter le recrute­ment dès l’obtention du mastèrespécialisé», souligne­t­il. Parmi lesseize intervenants qui dispensentdes cours, treize viennent du

monde professionnel (huit tra­vaillentpour SiemensHealthcare)et trois sont enseignants.En France, cinq établissements

proposent une option e­santé etdeux universités ont instauré unmaster e­santé. L’ESIEE­Paris est lapremière école à avoir créé unmastère spécialisé, appelé à se dé­velopper. Avec l’expansion de latélémédecine, la modernisationdeshôpitauxet l’arrivéedes appli­cations pour smartphones qui gè­rent, par exemple, les taux de dia­bète ou envoient des données aumédecin traitant, le personnel desanté va devoir progressivementmaîtriser et inventer les outils desoin de demain. p

matthieu wallart

«Pour soigner,on utilisedésormais

les technologiesconnectées

et des applicationspour

smartphones»EricWirth

directeur scientifiqueet pédagogique dumastère

«Le numériquereprésente l’avenir,

c’est là quenos diplômés seront

recrutés»Marie­Pierre Fenoll­Trousseau

directrice dumastère

Enpratique

Admission Bac + 5 ou bac + 4avec 3 ans d’expérience profes­sionnelle auminimum.Des dérogations permettentl’admission de titulaires deM1sans expérience profession­nelle ayant validé le test d’apti­tude aux études de gestion(TAGEMAGE) ou de titulairesde L3 ayant auminimum 3 ansd’expérience professionnelle.

Sélection Sur dossier (CV,lettre demotivation, diplôme,test d’anglais) puis surune épreuve orale à Parisde 20minutes, suivie d’unentretien demotivation.L’école reçoit chaque annéeenviron 80 candidatures.

Coût 12 950 euros.

Enpratique

Admission Bac + 5. Certainscandidats peuvent bénéficierd’une dérogation s’ils ont unbac +4 avec trois ans d’expé­rience en entreprise.

Sélection Sur dossier (avec CVet lettre demotivation). Cettepremière sélection est suivied’un entretien demotivationd’une heure sur le projet profes­sionnel du candidat.

Coût 9 500 euros ; 6 650 eurospour les étudiants demandeursd’emploi.

Enpratique

Admission Bac + 5, bac + 4avec 3 ans d’expérience oubac + 4 sans expérience dansla limite de 30% des effectifspar programme.

Sélection Sur dossier etentretien demotivation.

Coût 12 100 euros. Desbourses sont accordées surla base de critères sociauxet demérite.

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Développement local : acteurs, mobilisations et territoires

Crises : interventions d’urgence et actions de développement

M2 RechercheSociétés en développement : recompositions politiques,mobilités et territoires

Doctorat de sciences sociales

Économie et GestionSpécialités professionnelles M1-M2Développement agricole et politiques économiques

Expertise économique des politiques et projetsde développement (EPOLPRO)

Expertise en économie du travail et développementen partenariat avec l'Agence française de développement (AFD)et le Bureau international du travail (BIT)

Doctorat de sciences économiques

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0123Jeudi 15 janvier 2015 Masters et mastères | U N I V E R S I T É S

& G R A N D E S É C O L E S | 9

Polyvalentsdelamode

Mastère«managementet innovationdanslamode»|Ensait,Roubaix

LafabriquedesconseillersvertsMastèreéco­conseiller|INSA,Strasbourg

P our devenir éco­con­seiller, il faut avoir la fi­bre environnementale.«Quel rêve de se lever le

matin pour aller exercer un métierqui fait sens, en accord avec les va­leurs écologiques !», s’enthou­siasme Serge Hygen, membre del’équipe pédagogique du mastèrespécialisé éco­conseiller que pro­pose l’Institut national des scien­ces appliquées (INSA) de Stras­bourg. L’association alsacienneECO­Conseil, à laquelle il appar­tient, a créé cette formationen 1987 afin de populariser enFrance le métier d’éco­conseiller,alors en vogue outre­Rhin. Troisans plus tard, ECO­Conseil faisaitaccréditer cette formation en tantque mastère spécialisé, en parte­nariat avec l’INSA de Strasbourg.Les cours sont assurés dans cetteécole, qui délivre ce diplôme équi­valent au bac + 6 depuis 1990.L’éco­conseiller pilote des pro­

jets en y intégrant toutes lesdimensions du développementdurable. Il doit bien connaître lespolitiques environnementales,d’urbanisme et d’aménagementdu territoire. «Il doit trouver les or­

ganismes utiles à la réalisation desonprojet», poursuit SergeHygen,qui tient à ce que les étudiants cô­toient le monde professionnel aucours de leur formation.L’équipe pédagogique est com­

posée de «gens de terrain» exer­çant un emploi lié à l’environne­ment, et de professeurs universi­taires. Grâce à cette diversité,l’enseignement est en perpétuelleévolution. Ainsi, l’économie colla­borative, fondée sur le partage desbiens et des services, est abordéeen cours depuis la rentrée 2014.Trente étudiants au maximum

sont acceptés chaque année. Ilsviennent d’horizons variés (scien­ces sociales, journalisme, ingénie­rie, architecture…) mais partagentdes valeurs communes sur lesquestions sociales et environne­mentales. Pendant six mois, ilssuivent une formation théorique(management, droit de l’environ­nement, préservation des ressour­ces, communication…) à laquellesuccèdent six mois de missionprofessionnelle. Ce stage a pourobjet une mise en application desconnaissances acquises à l’INSA.Les diplômés n’ont guère de dif­

ficultés à trouver un emploi dansdiverses structures : fondations,collectivités, chambres consulai­res, entreprises, bailleurs sociaux,associations… Plus de 440person­nes ont obtenu cemastère depuissa création. «Très peu de diplôméschangent de métier par la suite,note Serge Hygen. Ou alors ilsvont plus loin et se tournent versl’agriculture biologique. » p

matthieu wallart

les connaître et les comprendre »,estime­t­elle. Filature, ennoblisse­ment, tannage, ces termesqu’elle adécouverts par le biais dumastèrelui sont utiles dans son travailquotidien. Au moins autant queses compétences de départ enma­nagement, grâce auxquelles elle

«entretient de bonnes relationsavec les fournisseurs».VirginieKok, 24 ans, s’est inscrite

aumastère pour la raison inverse.« J’avais une connaissance techni­que des tissus,mais je ne savais paslesvendre. »Un«handicapdansunmonde de communication», seloncette ancienne étudiante en ingé­nierie textile. « Lemastèrem’a per­mis deme familiariser avec des no­tions jamais vues en école d’ingé­nieur, comme celle de série limitée,où on produit un vêtement en petitnombre afin de donner au client unsentiment d’exclusivité », relate lajeunefille,qui rêvedefairecarrièredans le luxe. p

emma paoli

« L’objectif est de formerdes professionnels

ayant une vision d’ensemblede la chaîne de vied’un vêtement »

Maryline Lewandowskidirectrice des études de l’Ensait

ExtensiondudomaineduvinMasterofscienceinmanagement(MSc)«wine&management»

|ESCDijon

F ortd’unecroissancemon­diale de 5 % par an, le sec­teur des vins et spiritueuxn’est pas en crise. Mais s’il

reste porteur, il subit une pro­fonde mutation. Le développe­ment fulgurant de la productionaux Etats­Unis, en Australie, enArgentine, au Chili ou en Afriquedu Sud, ainsi que la demande enforte hausse de pays émergents,dont la Chine, ont chamboulé lafaçond’appréhender lemarchéduvin, bousculant la large domina­tion des producteurs européens,France, Italie et Espagne en tête.Ce bouleversement n’a pas

échappé à l’Ecole supérieure decommerce (ESC) de Dijon. SonMaster of science in manage­ment (MSc) « wine & manage­ment » attire énormément d’étu­diants chinois depuis sa création,en 2012. « La première année, ilsformaient 80 % des étudiants.Nous en sommes à la troisièmepromotion et ils constituent tou­jours la majorité, avec 55 % des ef­fectifs sur 44 étudiants », indiqueJérômeGallo, professeur d’écono­mie et directeur de la School ofwine and spirits business, entitéde l’ESC créée en 2013, au sein delaquelle cinq masters ou mastè­res sont proposés.Dans l’empire duMilieu, la con­

sommation de vins et spiritueuxaugmente de manière exponen­tielle, ouvrant l’accès à un nou­veau marché de l’emploi. « LaChine a déclaré récemment qu’ellea un besoin immédiat d’un millier

de personnes qualifiées dans le bu­siness du vin »,note JérômeGallo.Autant d’étudiants potentielspour la School of wine de Dijon.

Son MSc « wine & manage­ment » est celui qui recrute lesprofils les plus divers, parmi lesétudiants ou les professionnels,en raison des nombreuses disci­plines abordées (ressources hu­maines, recherche, managementpur, etc.) dans le cadre d’un ensei­gnement transversal.La formation proposée par

l’Ecole supérieure de commercede Dijon, située à proximité im­médiate de vignobles parmi lesplus fameux dumonde, n’a rien àvoir avec l’œnologie. « Nous for­mons des managers, pas des pa­lais », prévient Jérôme Gallo. Ven­dresonproduit : tel est lenouveaugrand enjeu qui découle de lamondialisation du secteur.La France, intouchable sur le

marché des grands vins, subitdans les gammes moyennes laconcurrence des vins australiens,

argentins et américains de qualitésimilaire, à un coûtmoindre. « Lesvins qui s’exportent le plus, bor­deaux et bourgogne, sont tropchers dans cette gamme. Les vinsduLanguedocontunexcellent rap­port qualité/prix mais ne s’expor­tent pas », explique le directeur del’ESC. Selon lui, il est urgent que laFrance prenne conscience de la fé­rocitéde la concurrence.« Oncroitque laqualité suffit,mais quandonvoit le rouleau compresseur dumarketingaméricain, on sait qu’onpeut disparaître, même avec lemeilleur produit », assène JérômeGallo.Les diplômés du MSc intègrent

cette nouvelle donne. Plus tard, ilsouvriront des wine shops en Aus­tralie ou – plus souvent – occupe­ront des fonctions dirigeantesdans des groupes importants. p

julien mucchielli

Enpratique

Admission Cette formations’adresse en priorité à des di­plômés de niveau bac + 5. Lesbac + 4 peuvent postuler à titredérogatoiremais ne dépassentpas 30%des effectifs de laformation. Les professionnelspeuvent également candidater.

Sélection Sur dossier etentretien demotivation.

Coût 5 000 euros. Le finance­ment par une entreprise estpossible au travers des con­trats de professionnalisation.

Enpratique

Admission Bac +5. Certainscandidats peuvent bénéficierd’une dérogation s’ils ont unbac +4 avec trois ans d’expé­rience professionnelle dansun poste à responsabilité.

Sélection Sur dossier (avecCV et lettre demotivation),suivi d’un entretien demoti­vation.

Coût 8 600 euros.

Enpratique

Admission Bac + 4 (master 1ou bachelor ou équivalent), unniveau en anglais correspon­dant à un score de 80 au testTOEFL ou de 750 au TOEIC.

SélectionDossier et entre­tien demotivation (100 eurosde frais, non remboursables).

Coût 11 480 euros.8 500 euros pour les étudiantsde l’ESC Dijon.

L a géopolitique du textile,ça existe ? Oui, le mastèrespécialisé en manage­ment et innovation dans

la mode l’a intégré à ses cours.Cette formation de l’Ecole natio­nale supérieure des arts et indus­tries textiles (Ensait), à Roubaix,propose aux diplômés en com­merce et ingénierie d’explorerpendant un an le monde duvêtement, de sa conception à sacommercialisation.Le programme est dense. Outre

uncontratdeprofessionnalisationou un stage en entreprise,450 heures de cours sont donnéespar des professeurs de l’Ensait, del’Ecole universitaire de manage­ment IAE Lille et de l’Institut fran­çais de la mode (IFM) de Paris.Parmi les nombreux sujets abor­dés figurent le contrôle qualitéd’un produit, la colorimétrie, l’his­toire de la mode, ses marchés etses acteurs, les stratégies de distri­bution d’une collection ou la luttecontre les contrefaçons. Les inno­vations textiles, comme ce «boxerqui sent bon», lancé en 2013 parune marque française, font aussil’objet d’un enseignement.Chacun pioche ce qui manque à

son parcours. Les ingénieurs re­cherchent des compétences ma­nagériales appliquées au domainede la mode. Et les managers, descompétences d’ingénierie relati­ves à l’industrie textile. «L’objectifest de former des professionnelsayant une vision d’ensemble de lachaîne de vie d’un vêtement, autre­ment dit des profils polyvalents quimanquent dans ce secteur», expli­queMaryline Lewandowski, direc­trice des études de l’Ensait.A l’issue du mastère, les diplô­

més embrassent diverses profes­sions, allant de chef de produitdans la grandedistributionà ache­teur de matières premières pourdesmaisonsdehaute couture.Desmétiers requérant une expertise àla fois technique et commerciale.Camille Peyrot, 26 ans, sélec­

tionne les tissus pour la créatriceIsabel Marant. Après une école demanagement généraliste, elle a re­joint la formation de l’Ensait pourse spécialiser dans le commercevestimentaire. « Il ne suffit pas desavoir vendre des produits, il faut

«La Chine a unbesoin immédiat

d’unmillierde personnesqualifiées dans

le business du vinJérômeGallo

directeur de la School ofWineand Spirits Business

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10 | U N I V E R S I T É S& G R A N D E S É C O L E S | Masters et mastères Jeudi 15 janvier 2015

0123

«Lesmastèresapportentunevraievaleurajoutée»PourAlainStorck,présidentdelacommissiondesaccréditationsdelaConférencedesgrandesécoles,mêmesi leurcoût

resteélevé, lesmastèresspécialisésfavorisentgrandementl’accèsàdessecteursenévolution

C onçus par les grandesécoles en tenant comptedes attentes des entre­prises, les mastères spé­

cialisés (MS) peuvent apporterune aide précieuse pour l’accès àl’emploi, souligne Alain Storck,président de la commission desaccréditations à la Conférencedes grandes écoles et présidentde l’Université de technologie deCompiègne. Selon lui, le coût deces programmes, souvent élevé,reste « en ligne avec les prix dumarché ».

Les mastères spécialisés ontété lancés en 1985. Trente ansaprès, où en sont ces pro­grammes ? Continuent­ils àprogresser ?Je parlerais plutôt de stabilisa­

tion. Nous en sommes aujour­d’hui à 542 mastères spécialisés,dont 405 réellement actifs, lesautres étant « suspendus » ou ensommeil. Chaque année, unetrentaine de programmes voientle jour, et à peu près autant sontfermés. Le nombre d’inscrits s’est,lui aussi, stabilisé : au total, lesMSaccueillent quelque 16 000 étu­diants. A cela s’ajoutent les MSc –Masters of Science –, au nombred’une centaine, destinés majori­tairement à un public d’étudiantsinternationaux.

Quelles sont les motivationsdes candidats ?Elles varient selon les profils. Les

jeunes diplômés recherchentavant tout unoutil qui les aidera àaméliorer leur accès à l’emploi,notamment dans des secteurs quiconnaissentuneévolution très ra­pide. Un MS permet ainsi à unjeune diplômé en informatiqued’approfondir un domaine por­teurcommelebigdata,ouàun in­génieurgénéralisted’acquériruneseconde compétence, notam­ment en management. Pour desdiplômés unpeu plus expérimen­tés, leMSest souvent liéàunepro­position d’évolution profession­nelle exprimée par l’employeur –par exemple lorsque celui­ci dé­cide d’aborder un nouveau mar­ché, ou souhaite que son collabo­rateur accède à unposte demana­geur. Cela explique l’essor des MSen temps partagé, destinés à unpublic plus âgé. Environ la moitiédes étudiants en MS s’inscriventjuste après leur diplôme initial.Mais d’autres optent pour un MSplus tard – deux, trois ou quinzeans après. Environ 2 900 inscritsont ainsi une expérience profes­sionnelle supérieure à trois ans.

Le MS est­il un bonmoyend’accéder à l’emploi ?

Les directions des ressourceshumaines sont submergées decandidatures. Elles font un pre­mier tri par le diplôme. Ensuite,ce qui fait la différence, c’est l’en­gagement dans la vie associative,la personnalité, mais aussi le« plus » qu’apporte une forma­tion complémentaire surun sujetqui intéresse l’entreprise. Lemas­tère spécialisé est aussi unmoyen d’entrer en contact avecdes professionnels, d’avoir leuréclairage sur le marché de l’em­ploi ou les profils recherchés. Enmatière d’insertion profession­

nelle, il existe donc une réelle va­leur ajoutée du label MS. Nousavons d’ailleurs créé il y a un anun observatoire des débouchés, àpartir des informations transmi­ses par les alumni [associationsd’anciens élèves].

Comment une école obtient­elle l’habilitation d’un nou­veau programme ? Doit­elle enévaluer les débouchés poten­tiels ? Existe­t­il une forme degarantie de la Conférence desgrandes écoles sur la qualitédes MS ?Le dossier déposé à la Confé­

rence doit inclure une analysedes débouchés à l’issue du nou­veau programme. Mais la Confé­rence n’a pas pour mission de ré­guler le marché de l’emploi. Sil’école a mal évalué le potentieldu marché, c’est sa responsabi­lité. De même, il ne nous appar­tient pas de juger des choix enmatière de droits d’inscription.Mais si une formation n’a pas leniveau de qualité requis, il est dela responsabilité de la Conférencede ne pas la labelliser. Si le mar­ché est saturé, si les débouchés at­tendus ne sont pas au rendez­vous, c’est du ressort de l’école.

Les MS sont­ils reconnus aussià l’international ?De plus en plus d’écoles étran­

gères sont labellisées pour unMS– comme l’EcoleHassania des tra­vaux publics, auMaroc – ou asso­ciées àunde cesprogrammes. En­viron 30 % des cours de MS sontdispensés en anglais. Quant auxMSc, ils attirent de plus en plusd’étudiants étrangers. Mais nousavons encore des progrès à ac­complir à l’international.

Sur quels thèmes portent lesnouveauxMS ?D’abord, sur tout ce qui a trait à

l’innovation : innovation alimen­taire, management de projets in­novants, management by de­sign… Autre thème porteur, le dé­veloppement durable : systèmesurbains, cycle de vie des bâti­ments, énergies renouvelables…Enfin, le big data, le traitement di­gital, la recherche et le traitementde données, le numérique en gé­néral sont en plein boum.

Ces thèmes sont­ils un bon ba­romètre des filières qui ont lacote auprès des employeurs ?Ne s’agit­il pas plutôt d’effetsde mode ?Ces thématiques vont bien au­

delà de l’effet demode. Les écolesse tiennent constamment àl’écoute des attentes des em­ployeurs. En ce sens, les nou­veauxprogrammes sont en géné­ral représentatifs des besoins dumarché. C’est particulièrement

vrai pour le numérique et le bigdata, qui sont en passe de révolu­tionner de nombreux métiers.Dans ce cas, il s’agit bien d’unphénomène durable, et non d’unsoufflé appelé à retomber.

Estimez­vous que les MS sontbien adaptés au contexte ac­tuel, et notamment à la crise ?Oui, bien sûr. Mais la Confé­

rence engage une réflexion ap­profondie sur ce sujet. Avec l’idée

de faire évoluer leprofil, le formatet même les frais de scolarité desmastères spécialisés. Ce travaildevrait aboutir dans le courant del’année. Nous allons repenser lepositionnement des MS par rap­port à la concurrence.

Beaucoup deMS affichent desfrais de scolarité élevés. Cesprogrammes sont­ils autant devaches à lait pour les écoles ?En moyenne, les frais d’inscrip­

tions tournentautourde7 000ou8 000 euros. Mais il existe de for­tes disparités, et certains MS necoûtent que 3 000 à 4 000 euros.Les écoles fixent leurs tarifs enfonction de leur statut, de leurmodèle économique, des spécifi­cités de la formation et en analy­sant de façon détaillée leurs coûtsréels. Certes, on peut atteindreplusde 15 000eurospour certainsMS. Mais la situation financièredes universités et des écoles fran­çaises par rapport à leurs grandsconcurrents internationaux, ainsique la qualité de nos programmesjustifient que la rentabilité des la­bels soit assurée. En dépit des ap­parences, les prix des MS ne sontpas excessifs : ils restent en ligneavec les coûtsde revientet avec lesprix dumarché.

N’y a­t­il pas un risquede confusion avec d’autresformations comme les mastersdes universités ou certainsprogrammes non habilitésqui se présentent comme desmasters ?On pourrait rêver d’un paysage

plus simplifié. Mais il est faux dedire que notre dispositif est illisi­ble de l’étranger. Les Chinois, parexemple, comprennent très bienles subtilités du système françaisd’enseignement supérieur et derecherche, comme en témoignel’ouverture sur le territoire chi­nois de nombreuses antennesd’écoles françaises. p

propos recueillis parjean­claude lewandowski

LORSQUE LA CONFÉRENCE desgrandes écoles (CGE) a lancéen 1985 un nouveau diplômebaptisémastère spécialisé (MS),il s’agissait de répondre à desbesoins précis. « Les écoles d’in­génieurs et demanagementsont généralistes. Il n’existait pasde formation reconnue pour ap­profondir une spécialisation ouacquérir une double culture, eningénierie et enmarketing parexemple, rappelle Francis Jouan­jean, délégué général de la CGE.LeMS a permis, d’une part, derépondre à la demande des étu­diants qui voulaient se spéciali­ser et, d’autre part, de répondreaux besoins de l’industrie. »Très vite, de nombreuses for­

mations ont vu le jour. En 1986,deux ou troisMS ont été crééset quarante filières ont étéaccréditées au cours des deuxannées suivantes. Depuis lesannées 1990, quinze à vingtMSouvrent chaque année. Au total,il en existe plus de 400 et, en2013, 7 000 étudiants sont sor­tis diplômés de ces formations.

Une bizarrerie française ?La progression est donc conti­

nue pour ce diplôme originaldans le paysage de l’enseigne­ment supérieur français. LeMSn’est ni un diplôme délivré parl’Etat ni un titre reconnu parcelui­ci. Il s’agit d’un label de laCGE. Une bizarrerie française ?«Oui et non. Oui, car c’est unemarque déposée. Et non, car àl’étranger, les diplômes d’établis­sement sont très fréquents. C’estle cas aux Etats­Unis. En France,

la volonté est forte demettre surle marché du travail des diplômesd’Etat », constate Alain Storck,président de la commission desaccréditations de la CGE.Les écoles peuvent demander le

« visa de l’enseignement supé­rieur », afin que le niveau acadé­mique du diplôme soit reconnupar l’Etat à bac +6. D’autres éta­blissements font appel à la com­mission nationale de la certifica­tion professionnelle (CNCP) pour

attester du niveau de qualifica­tion du titre. Jusqu’à présent,cette commission a reconnu70mastères spécialisés. « Avec laréforme de la formation continue,il deviendra crucial que les MSsoient reconnus par la CNCP pourque les étudiants obtiennent desfinancements », ajoute FrancisJouanjean. Certains dispositifs definancement dépendent en effetde ce critère. p

sophie guignon

Lemastèrespécialisé,unehistoireparticulièreAlain Storck. DR

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& G R A N D E S É C O L E S | 11

UnedoubleouverturesurlemondeUnetrentainedemastèresspécialisésassociésàdesétablissementsétrangersoffrentauxétudiantsdescursusinternationaux

pus à Singapour, pour proposerun cursus à tiroirs : les élèves peu­vent passer un trimestre auxEtats­Unis, au Canada ou auMexi­que, et suivre les coursenFrance, àSingapour ou dans les deux pays.Un double diplôme est possibleavec Egade Business School auMexique, moyennant trois moissupplémentaires. « Les personnesattirées par ce mastère spécialisésouhaitent travailler à l’étrangerou dans des entreprises interna­tionales. Comme il s’agit d’une for­mation complémentaire, elles pré­fèrent que l’enseignement soit enanglais », constate Peter O’Con­nor, professeur et responsable duSMIB.Diplômé en 2013 du MS « alter­

natives pour l’énergie du futur »desMines ParisTech, organisé surle même modèle de double di­plôme entre la France et la Chineque le mastère spécialisé EnvIM,Guillaume Teyssié s’est appuyésur cette expérience pour décro­cher un emploi à Hongkong etsuivre sa compagne, diplômée delamême formation.«Les contacts

MS « space system engineering »(TAS Astro) de l’Institut supérieurde l’aéronautique et de l’espace(ISAE) peuvent remplacer le stagedu deuxième semestre par unparcours de six mois entre lesuniversités de Turin, Leicester etToulouse. « Le travail sur unprojetcommun au sein des différentesuniversités était très enrichissant,car le domaine spatial nécessite des’adapter à des contextes multi­culturels, les projets étant toujourseuropéensou internationaux», té­moigne Alex Rosenbaum, di­plômé du TAS Astro en 2014. « Ilest très difficile de trouver des em­plois dans le domaine des vols ha­bités. Cette option permet aux étu­diants d’aborder cette thématique,de rencontrer des experts au Cen­tre national d’études spatiales, etdans les laboratoires », ajouteStéphanie Lizy­Destrez, respon­sable du diplôme.L’internationalisation de l’offre

desMS correspond à une deman­de des jeunes et dumarché, maisaussi à l’évolution du contextedes écoles. « Les établissementsd’enseignement supérieur interna­tionalisent leur offre pour répon­dre à la concurrence internatio­nale. A l’origine, les mastères spé­cialisés étaient tous proposés enfrançais. Aujourd’hui, 20 % sontenseignés enanglais et en français,10 % entièrement en anglais »,souligne Patrice Houdayer, mem­bre de la commission d’accrédita­tion de la CGE. p

coralie donas

L’international s’impose aussicomme une composante néces­saire dans certains domainesd’études. Ainsi les étudiants du

direction des risques implique detravailler en anglais, avec les diffé­rents pays où le groupe est im­planté », observe­t­il.

noués durant le cursus m’ont per­mis d’être informé du démarraged’un projet sur les villes intelligen­tes de la Chambre de commerce etd’industrie française à Hongkong.J’ai été embauché grâce à monprofil d’ingénieur de l’INSA Lyon,diplômé d’une université chinoisereconnue, et mon expérience dansle pays. » En s’appuyant sur le ré­seau de son MS, le jeune hommede 27 ans a aussi trouvé un nou­veau poste à Barcelone où il vitdepuis peu.Un diplôme tourné vers l’inter­

national ouvre également des op­portunités en France. Ingénieurdiplôméde l’écoleduCESI en2012,Clément Torres a suivi le mastèrespécialisé de l’école en « manage­ment de projets de construction,option projets à l’international »,tremplin vers lemaster of science(équivalent du master 2 français)de l’université deNorthumbria enAngleterre. Il a rejoint Veolia enfévrier 2014 comme analyste derisquepays.«Mondoublediplômea joué enma faveur pourmon em­bauche puisque mon poste à la

T rois mois et demi decours à l’université Tsin­ghua de Pékin et quatremois à l’Institut supé­

rieur d’ingénierie et de gestion del’environnement (Isige­MinesParisTech) à Fontainebleau, deuxsoutenancesenFranceetenChineet un double diplôme (master ofengineering côté chinois et mas­tère spécialisé français) auboutducursus. Le parcours proposé par lemastère spécialisé (MS) « interna­tional environmental manage­ment » (EnvIM) de l’école desMines ParisTech, qui associe l’Ins­titut national des sciences appli­quées (INSA) de Lyon et l’univer­sité de Pennsylvanie (Etats­Unis),incarne depuis 2007 un modèleinternational très abouti.« Tous les élèves ne se destinent

pas à travailler en Asie mais cu­mulent d’importants atouts pourdécrocher des postes internatio­naux : ils sont dans un solide mo­dule linguistique, baignent dansun contexte interculturel, ils sui­vent les cours, écrivent et soutien­nent leur mémoire en anglais »,explique Frédérique Vincent, di­rectrice de l’Isige et responsabledu MS. Les diplômés travaillenten Asie, aux Etats­Unis, en Eu­rope ou ailleurs.La Conférence des grandes éco­

les (CGE) répertorie une trentainedeMSassociés à un établissementétranger. Ces partenariats permet­tent aux étudiants de décrocherun double diplôme ou de suivredes modules dans différents pays.Le premier atout de ces modèlesestd’offrirpotentiellementdesdé­bouchés à l’international.Ainsi près de lamoitié des diplô­

més (français et étrangers) du MS« strategy andmanagement of in­ternational business » (SMIB) del’Essec travaillent hors de France.Le diplôme s’appuie sur les uni­versités partenaires de l’école decommerce de Cergy et son cam­

Le premieratout de cespartenariatsest d’offrir

potentiellementdes débouchésà l’international

LES PROGRAMMES demastèresspécialisés (MS) sont de plus enplus nombreux à prendre unedimension internationale.Quelques exemples de cursus.L’ESCPEurope s’appuie sur sescinq campus (Londres, Berlin,Madrid, Turin, Paris) pour don­ner à sesMSune dimensioneuropéenne.Mais l’établisse­ment noue aussi des partena­riats complémentaires. C’est lecas pour lemastère spécialisé«management des biens et desactivités culturels » qui se dé­roule entre le campus parisien etl’université Ca’Foscari deVenise.Il débouche sur undouble di­plôme. Les anciens élèves tra­vaillent en France et en Italie,ainsi que dans d’autres pays,dans desmusées, des fondationsprivées, ou encore le spectaclevivant. L’enseignement est pro­digué en anglais, français et ita­lien. LeMS «management desressources humaines et des or­ganisations » offre la possibilitéde décrocher undouble diplômeavec Cornell University auxEtats­Unis. Le cursus « stratégie,conseil et organisation » pro­pose lamêmeoption. LeMS

«management des projets inter­nationaux », en anglais et en fran­çais, comprendun séminaire d’unmois dans uneuniversité parte­naire en Inde, en Chine, auMexi­que, en Colombie ou auBrésil.A l’Ecole desMines ParisTech,le MS « énergies renouvelables »,enseigné en français et en an­glais, est proposé en partenariatavec l’agence européenne Eurec(European Renewable EnergyCentres) et les universités deLoughborough (Angleterre), Sara­gosse (Espagne) et Oldenburg(Allemagne). Dans ce cursus, lesélèves partent se spécialiser du­rant quatremois dans l’une dessix universités partenaires en Es­pagne, en Allemagne, au Royau­me­Uni, en Grèce, au Portugal eten France. L’école lance en jan­vier un nouveaumastère spécia­lisé intitulé «management in­dustriel et excellenceopérationnelle », portant sur lalogistique, en partenariat avecEmines (School of Industrial Ma­nagement) auMaroc.SkemaBusiness School a concludepuis la rentrée 2014 un accordavec l’université Laval de la villedeQuébec (Canada), pour que les

étudiants de sonMS « audit,contrôle de gestion et systèmesd’information » puissent complé­ter leur formation avec lamaîtriseen administration des affaires(MBA) en comptabilité de Laval.Après sélection, les étudiants sui­vent unprogramme spécial pourdécrocher le diplôme enun an aulieu de deux.HECParis a établi un partenariatavec la NewYorkUniversity (NYU)School of Lawdans le cadre duMS« droit etmanagement interna­tional ». Une partie des élèves in­tègrent durant le second semestredu cursus la « clinique juridique»et travaillent en collaborationavec des étudiants américains surune question de droit liée àl’Union européenne, à Paris, dansle campus français de la NYU.AgrosupDijon (Institut nationalsupérieur des sciences agronomi­ques, de l'alimentation et de l’en­vironnement) est associé à l’uni­versité du Kentucky à Lexington(Etats­Unis), pour sonMS« sciences etmanagement de lafilière équine ». Il permet aux élè­ves de suivre durant unmois descours dans cet établissement. p

c. do.

Unéventailsanscesseélargi

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L’alternance,unchoixjudicieux

Avecbac+5,etparfoisuneexpérienceenentreprise,lasignatured’uncontratdeprofessionnalisationoud’apprentissageestuneoptionavantageuse

poursuivreunmastèrespécialisé

«M astère spécialiséà temps plein, àtemps partagéou en alter­nance : franche­ment, je n’y

comprends rien ! » Ce message de détresse postésur un forum illustre bien la difficulté de s’y re­trouver et nécessite quelques explications. Ondistinguedeux typesdemastère spécialisé (MS) :les temps pleins et les temps partagés. Dans cesderniers, les heures de cours sont regroupéesafin de permettre aux étudiants de travailler lereste du temps. Cette formation en alternanceest possible après la signature avec un em­ployeur soit d’un contrat de professionnalisa­tion, soit d’un contrat d’apprentissage.« LesMS en temps partagé sont souvent des for­

mations dans des secteurs où une expérience pro­fessionnelle est souhaitable», explique FrancisJouanjean, directeur général de la Conférencedes grandes écoles (CGE). A titre d’exemples, ilcite le mastère spécialisé « génie des procédésbiotechnologiques », proposé par l’Ecole natio­nale supérieure des industries chimiques, et le

MS « ingénierie et management des technolo­gies de santé », au programme de l’Ecole deshautes études en santé publique.Nombreux sont les cursus aménagés destinés

aux ingénieurs ou aux scientifiques. L’école d’in­génieurs Supélec et l’Ecole de management deGrenoble, par exemple, leurproposentde se frot­ter, pendant un an, aumanagement ou à l’entre­preneuriat, qui font partie des compétences in­dispensables pour prétendre à un poste de chefde projet.Sur les 405mastères spécialisés labellisés par la

CGE, 150 sontproposésen tempspartagéet acces­sibles en alternance. Tous les établissements oupresqueont les leurs : quatre pour l’école de com­merce Neoma dont les campus se situent à Paris,Rouen et Reims, neuf pour Toulouse BusinessSchool. UnMS coûte entre 4 000et 20 000euros.« Aceprix­là, les établissementsn’ont d’autre choixque de promettre une bonne intégration profes­sionnelle », fait remarquer Francis Jouanjean.Pour être éligibles à l’apprentissage, les mastè­

res spécialisés doivent être enregistrés au Réper­toire national des certifications professionnelles(RNCP). Un registre encadré par l’Etat et consul­

table sur Internet. « La Commission nationale dela certification professionnelle prête une grandeattention à l’intégration professionnelle. Les éta­blissements doivent fournir une enquête de place­ment sur les trois dernières années afin de prou­ver que leur MS est bien en phase avec les besoinsen compétences des entreprises », indique Véro­nique Lable, directrice du Centre de formationd’apprentis de la Chambre de commerce et d’in­dustrie de Paris.Le contrat de professionnalisation n’est pas

soumis à cette obligation. Mais les Organismesparitaires collecteurs agréés (OPCA) financentuniquement les formations qu’ils jugent en adé­quation avec lemarché du travail.« Le choix de l’alternance est moins guidé par

une stratégie d’embauchequeparunenécessité fi­nancière. Les étudiants qui font ce choix cher­chent d’abord et avant tout unmoyen de financerleur année scolaire », constate Pauline Gomy,coordinatrice pédagogique aux Gobelins, l’écolede l’image, à Paris. Il y a un an, elle amodifié, à lademande expresse des étudiants, le calendrier

du mastère spécialisé « interactive digital expe­riences » (jeux vidéo) afin de permettre unemise en place de l’alternance.AuxGobelins, ceux quimêlent études et travail

suivent désormais le rythme suivant, sur quinzemois : trois semaines en entreprise avant la ren­trée, six semaines de cours qui alternent avecdeuxsemainesenentreprise tout au longde l’an­née, puis sept mois en entreprise. Ce calendrierest adoptéparbeaucoupd’écolesd’ingénieursoude commercequiproposentdesmastères spécia­

LesOrganismes paritairescollecteurs agréés (OPCA)financent uniquement

les formations qu’ils jugenten adéquation

avec lemarché du travail

«J’AI TOUJOURS ÉTÉ lemonsieur chiffres de labande », s’amuse François Montialoux, 24ans,embauché chez Sodexo (services aux entrepri­ses) après unmastère spécialisé (MS) en alter­nance. En 2010, il a participé au 4L Trophy, unrallye automobile humanitaire destiné auxétudiants, après avoir récolté 17 000 euros. Unecoquette somme à laquelle son école de com­merce, l’Ecole des hautes études commerciales(Edhec) de Lille, a contribué.

Sept rendez­vous d’entretienAprès le bachelor en quatre ans qu’il y a effec­

tué, il a intégré en alternance lemastère spécia­lisé « audit interne et contrôle de gestion » deToulouse Business School, en 2013. « En dehorsde ce qu’on appelle les trois parisiennes [HEC,ESCP, Essec], les écoles de commerce se valent àpeu près toutes. J’ai donc décidé deme distin­guer enmettant l’accent sur l’expérience profes­sionnelle », confie­t­il. Après avoir s’être rendu àsept rendez­vous d’entretien, il décroche uncontrat de professionnalisation auprès de Gan

Assurances, qui lui permet d’aller en cours lesvendredis et samedismatin.Le rythme est très soutenu. Pendant un an,

FrançoisMontialouxmultiplie les allers­retoursentre l’école à Toulouse et l’entreprise dans la ré­gion parisienne. Mais le jeu en vaut vraiment lachandelle : Gan lui confie immédiatement denombreuses responsabilités, lesquelles lui per­mettent d’obtenir une solide expérience profes­sionnelle, bénéficemajeur de l’alternance à ce ni­veau d’études.A la fin de sonmastère spécialisé, le jeune di­

plômé a été immédiatement embauché en tantque contrôleur de gestion chez Sodexo. Il se re­voit encore vantant lesmérites de l’alternancelors de l’entretien d’embauche. « Il y a une trèsgrande différence entre la théorie et la pratique.Après l’alternance, je savais précisément ce que jevoulais faire. J’ai mis en avant le fait quemon pro­jet professionnel était bien réfléchi », indique­t­il.Avant d’ajouter : « Et puis cette expériencem’apermis de négocier mon salaire d’entrée. » p

m. rh.

«Cetteexpériencem’apermisdenégociermonsalaired’entrée»

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0123Jeudi 15 janvier 2015 Masters et mastères | U N I V E R S I T É S

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lisés en temps partagé. L’alternance à la semainen’est toutefois pas rare, avec des cours dispensésle vendredi après­midi et le samedimatin.Les frais de scolarité du mastère spécialisé des

Gobelins coûtent de 10 100 euros à 12 700 euros.Une somme non négligeable prise en charge parles organismes collecteurs dans le cadre d’uncontrat de professionnalisation ; et par la taxed’apprentissage ou par des subventions de la ré­gion pour un contrat d’apprentissage. La rému­nération en contrat de professionnalisation dé­pend essentiellement de l’âge. Elle s’élève parexemple à 80 % du SMIC pour les étudiants del’enseignement supérieur de 21 ans à 26 ans ; à100%duSMICpour les demandeurs d’emploi deplus de 26 ans. L’apprentissage, qui à de rares ex­ceptionsprèsne s’adressepas auxplusde 26ans,est un peu moins rémunérateur. Les apprentispeuvent espérer un salaire qui avoisine les1 130 euros brut.Malgré l’intérêt financier, seuls trois des dix­

sept étudiants que compte leMS« InteractiveDi­gital Experiences » des Gobelins sont en alter­nance. C’est peu. Pauline Gomy y voit la consé­quence de la crise. « L’un de mes étudiants a faitdes pieds et des mains pour signer un contrat. Envain, soupire­t­elle. Il est autoentrepreneur etcontraint de facturer ses missions à une entre­prise qui ne veut pas lui payer sa formation ni letemps pendant lequel il est en cours. »Tania Gibot, consultante de l’Association pour

l’emploi des cadres (APEC) auprès des jeunes di­plômés, fait partie des conseillers qui pensentqu’une expérience professionnelle est indispen­sable à ceniveaude spécialisation. « L’alternance,explique­t­elle, permet de suivre un projet de A àZ. En mastère, elle est facultative. Pour les entre­prises, l’étudiant qui a fait ce choix est à la foismo­tivé et immédiatement opérationnel. »L’étudiant à tempsplein, lui, acquiert sonexpé­

rience professionnelle à travers des stages. « Ce­lui qui a profité de son année de mastère spécia­lisé pour effectuer plusieurs stages a connu demultiples situations et projets. Pour les entrepri­ses, c’est la preuve qu’il connaît les différentes fa­cettes du métier, qu’il est à la fois flexible et poly­valent », dit Tania Gibot. De son côté, PaulineGomy renchérit : « Le stage de fin d’année durecinqmois. Les étudiants le choisissent en connais­sance de cause, riches de tout ce qu’ils ont apprisdans l’année ». A ses yeux, « le stage est l’idéal entermes d’insertion professionnelle ». p

martin rhodes

Unmastèrepourcréersa«boîte»Douzemastèresspécialiséssontliésàl’entrepreneuriat.Uneformationconçuepourlesfuturscréateursd’entreprise, lesrepreneurs ouencorelesgestionnaires

«E tre » entrepreneur s’apprend­ilà l’école ? A en juger par les par­cours respectifs, différents maisconvergents, d’Alexandre Carre,

26 ans, et de Cécile Mule, 38 ans, la réponse estpositive. Alors que lui rêvait de créer son entre­prise depuis longtemps, elle n’y avait jamaisvraiment songé. Il dirige aujourd’hui Verycook,une société qui produit et vend des planchas augaz dans toute l’Europe, forte de 13 salariés. Ellecommercialise avec le site Facécile des supportsd’information visant à aider les consomma­teurs à choisir un vin en grande distribution.Leur seul point commun est d’avoir choisi de

faire unmastère spécialisé (MS) dans l’entrepre­neuriat et la création d’entreprise. Le principe :un an de formation aux savoir­faire et être unstartupper (entrepreneur innovant), aux côtésd’enseignants, de professionnels et de coachs.Tout cela en imaginant, enmontant et en déve­loppant, sous leur œil bienveillant, un projetd’entreprise viable.« Avant ce mastère, je n’avais jamais imaginé

créer une entreprise car je ne pensais tout simple­ment pas en avoir les capacités », explique Cé­cile Mule, qui après un DUT en technique decommercialisation, un emploi puis un licencie­ment, a décidé d’intégrer en 2011 le MS Entre­preneuriat de Toulouse Business School (TBS),et de « créer [sa] boîte ». Alexandre, lui, aprèsune école de commerce, a intégré la même an­née leMSEntreprendre de l’EMLyon. Il estimeyavoir acquis des « compétences et connaissancesspécifiques à l’entrepreneuriat », nécessairespour passer plus sereinement de sa petite acti­vité d’e­commerce, créée pendant sa scolarité, àl’entreprise d’aujourd’hui.Sur lesquelque400mastères spécialisés label­

lisés par la Conférence des grandes écoles (CGE),12 seulement sont liés à la création d’entrepriseet à l’entrepreneuriat, soit 3 %. Les grandes éco­les de management sont de la partie : HEC,ESCP Europe, EM Lyon, TBS, Essec proposent cetypedemastère. Côté ingénieurs, les Ecoles cen­trales de Lille, Paris, Marseille, ou encore Poly­tech Orléans ont les leurs. L’Ecole nationale su­périeure des arts et industries textiles (Ensait)de Roubaix et l’Ecole des hautes études ensciences de l’information et de la communica­tion de (Celsa) de Neuilly­sur­Seine aussi.

Ces masters spécialisés sont presque tous ac­cessibles à bac + 5. Mais dans les faits, unegrande majorité des étudiants des formationsont déjà eu une expérience professionnelle.« La plupart des étudiants de grandes écolesn’imaginent commedébutde carrière que les trèsgrandes entreprises », explique Christophe Ley­ronas, responsable pédagogique du MS Entre­preneuriat de TBS, qui fête cette année sesdouze années d’existence.Comme pour les autres, l’entrée dans son MS

se fait sur sélection, à partir du projet du candi­dat, quel que soit son avancement. « On se posela question de la qualité de ce projet d’entreprise,indique­t­il, et on cherche l’adéquation entre ceprojet et celui qui le porte. » Dans plusieurs éco­les, le projet d’entreprise doit correspondre au« secteur » de formation : la communication etlesmédias, par exemple, dans le cas du Celsa.Si certainsmastères ne s’adressent qu’aux fu­

turs créateurs d’entreprise souhaitant musclerleur projet, en termes de business plan de ges­tion ou demanagement, d’autres visent aussi àformer les repreneurs de société, voire des ca­dres gestionnaires en TPE­PME. C’est ainsi le casà Toulouse Business School, où 30 % des an­ciens étudiants du MS ont créé leur entreprise,30%enont repris une, 20% travaillent dansdesPME, 20 % sont finalement retournés dans desgrands groupes.Alexandre Carre a fondé dès 2011 sa jeune en­

treprise de planchas, qui réalise aujourd’huiprès de 1 million d’euros de chiffre d’affairesannuel. Il l’aurait « sans doute montée sans le

Il faut aussi, selon lui, être conscient de sesatouts et ses faiblesses. « Partir de son ADN »,ajoute Fabrice Léger, responsable des forma­tions en entrepreneuriat à Centrale Lille. Il évo­que la théorie entrepreneuriale de « l’effectua­tion » (l’entrepreneuriat pour tous) qui s’im­pose petit à petit dans les différentes écoles.C’est le « fil rouge » du MS que son établisse­ment partage avec l’Ensait et l’Ecole des minesde Douai. Exit les super­héros créateurs d’en­treprise, « l’entrepreneuriat, ça peut s’acquérir,explique­t­il, à partir dumoment où on a apprisà savoir qui on est, ce qu’on connaît et ce qu’onsait faire. Nous proposons une pré­incubation ànos étudiants, en développant leur espritd’équipe start­up, leur réseau, leur regard cultu­rel et critique ». Depuis la création du MS deCentrale Lille en 2001, une centaine d’entrepri­ses ont vu le jour.Reste le coût de ces mastères spécialisés, qui

pose la questionde l’accèsde tous à cette forma­tion : entre 6 000 et 20 000 euros l’année, sui­vant les écoles, une somme souvent difficile àréunir pour qui veut créer son entreprise. « Onne peut pas mettre en place ces mastères gratui­tement, c’est un investissement pour le futur en­trepreneur », dit Francis Bécard, directeur del’ESC Troyes, chargé de l’entrepreneuriat à laCGE. « Pour permettre à cesmastères de se déve­lopper, il faut trouver de nouveaux modes de fi­nancement » pour les candidats, prône­t­il.Pourquoi pas sous la forme de « prêts rembour­sables de la Banque publique d’investissement,ou d’une défiscalisation de ces coûts ». p

séverin graveleau

mastère, reconnaît­t­il aujourd’hui, mais diffé­remment ; moins ambitieuse, moins innovanteet en faisant des erreurs ». Les quelque600heures de formation reçues pendant un anont fait la différence.Un programme « hyper­intense », alliant cas

pratiques, projets d’équipe, coaching par des« pros », sans oublier l’écriture de la thèse demastère spécialisé, ici rebaptisée PCE, pour« projet de création d’entreprise ». Le tout yétait « toujours très pratique et pragmatique »,explique­t­il. De la finance au management, enpassant par les ressources humaines, « je met­tais directement en application ce que j’avais ap­pris pour mon entreprise en sortant de cours ».Par exemple, « quand on recrute pour unestart­up, ça n’a rien à voir avec le recrutementd’une grandeboîte, il faut faire adhérer auprojet,choisir les bonnes personnes, car il y a une vraieprise de risque…Or cela s’apprend. »

«L’entrepreneuriat, ça peuts’acquérir, à partir

dumoment où on a apprisà savoir qui on est,ce qu’on connaît

et ce qu’on sait faire»Fabrice Léger

responsable de formation à Centrale Lille

Le principe: un ande formation aux savoir­faire et à l’entrepreneuriat

innovant, aux côtésd’enseignants, de

professionnels et de coachs.Tout en imaginant,

montant et développant unprojet d’entreprise viable

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Lesuniversitésmettent l’accentsurlesformations

spécialiséesNombredemastersmisentsurl’apportdeslaboratoiresderecherchedesuniversités.Avecleursprogrammes

phares, lemaster1etlemaster2,qui bénéficientd’unequasi­gratuité

E n matière de forma­tions spécialisées,les universités sontloin d’être dému­nies. Mais leur ap­proche diffère sensi­

blement de celle des grandesécoles avec leurs mastères spé­cialisés (MS). Alors que ces der­nières misent avant tout sur desformations assez courtes (unan), conçues dans une logique depoursuite d’études après le di­plôme initial, et payantes, lesuniversités s’appuient principa­lement sur leurs programmesphares, les masters 1 et 2, quisont des diplômes nationaux. Etqui bénéficient d’une quasi­gra­tuité (256 euros par an).« Presque tous nosmasters sont

spécialisés, observe ainsi Fran­çoise Peyrard, vice­présidentechargée des formations à l’uni­versité Blaise­Pascal (UBP) deClermont­Ferrand. Mais ils cou­vrent un champ plus ou moinslarge. Quelques­uns restent ce­pendant assez “pointus” : ils cor­respondent à une niche bien iden­tifiée de besoins des entreprises etde compétences disponibles en in­terne. » En outre, master 1 etmaster 2 – deux années, donc –sont de plus en plus imbriqués etindissociables.Nombre de ces masters misent

sur l’apport des laboratoires derecherche des universités, là oùles grandes écoles, fortes de leursliens traditionnels avec lemonde économique, jouent àfond la carte de la professionna­lisation. « La recherche nous per­met d’offrir à nos étudiants desformations en prise sur les plusrécentes avancées de la science. Etcela constitue une aide précieuse

mation de master reste assezcomplète, note Nathalie Drach­Temam. Elle peut déboucher surdes postes d’experts, mais donneaussi accès à des métiers variés, ycompris dans des domaines con­nexes. Les masters ne sont passeulement unmarché de niche. »A l’Ecole universitaire de ma­

nagement (IAE) de Lyon, le CLEA(Centre lyonnais d’expertisecomptable et d’audit) pousse en­core plus loin cette démarche despécialisation dans une optique« professionnalisante ». « On nepeut pas entrer dans la filière, enlicence 3 ou en master 1, sans réu­nir un certain nombre de prére­quis techniques, explique Fran­çois Lantin, responsable du pôleet cofondateur du CLEA. Et plusde la moitié des enseignementssont dispensés par des profes­sionnels, surtout enmaster 2. » Lasélection est d’ailleurs impitoya­ble : 25 places seulement pour400 candidats. Mais les diplô­més sont assurés de trouver unemploi à la sortie.Cet attelage master 1­master 2

peut emprunter des voies diver­ses. Celle de l’apprentissage, parexemple, dans nombre d’univer­sités.Mais aussi celle de la valori­sation des acquis de l’expérience(VAE), sur laquelle plusieurs fa­cultés mettent l’accent. AClermont­Ferrand, la VAE per­met ainsi chaque année à unebonne vingtaine d’étudiantsd’obtenir l’équivalence du mas­ter 1, et de passer directement enmaster 2. L’établissement envi­sage de développer encore cettevoie, avec un parcours entière­ment construit autour de la VAE,par briques successives.Les masters ne sont pas le seul

outil dont disposent les universi­tés pour relever le défi des filiè­res spécialisées. La plupart pro­posent ainsi des licences profes­sionnelles, axées sur un métierspécifique. Quelques­unes met­tent aussi sur pied des forma­tions courtes de type DU (diplô­mes d’université), qui ne bénéfi­cient pas d’une reconnaissancenationale – mais dont elles peu­vent fixer librement des frais descolarité. « Les DU n’offrent pas lamême visibilité que le master, in­

pour nos diplômés dans leur ac­cès à l’emploi », souligne Natha­lie Drach­Temam, vice­prési­dente de l’insertion profession­nelle à l’université Pierre­et­Marie­Curie (UPMC), à Paris,laquelle propose 76 spécialitésau niveaumaster.Même logique à l’université

Blaise­Pascal de Clermont­Ferrand, avec par exemple lemaster 2 « physique et technolo­gies des rayonnements pour l’in­dustrie et la physique médi­cale ». « C’est un programme quis’appuie directement sur les der­niers progrès de la recherche, in­dique Françoise Peyrard. Nouscollaborons avec des partenairesindustriels comme Areva et EDF,et avec le milieu médical pour letraitement du cancer. » Les diplô­més peuvent ensuite se présen­ter au concours de qualificationen physique médicale, pourexercer la profession de physi­ciens médicaux dans les hôpi­taux, ou se tourner vers les diffé­rents métiers de l’ingénierie nu­cléaire.Tous les masters des universi­

tés n’accordent cependant pas lamême importance à la recher­che. Mais le souci de l’insertion àla sortie est toujours très pré­sent. « La plupart de nos mastersont tissé des liens forts avec lesmilieux professionnels –mêmedans des domaines comme la cul­ture, précise ainsi Michel James,vice­président délégué à la for­mation continue et à l’insertionprofessionnelle de l’UBP. Celapermet de faire évoluer les conte­nus en fonction des besoins, deproposer des stages, et de trouverdes emplois à la sortie. »Un peu partout, les universités

effectuent désormais un impor­tant travail d’accompagnementdes étudiants en master versl’emploi. A l’université Paris­Est­Marne­la­Vallée (UPEM), le bu­reau d’aide à l’insertion profes­sionnelle semobilise : ateliers derédaction de CV, rencontres avecdes entreprises, simulationsd’entretiens, élaboration du pro­jet professionnel… Le stage long(environ six mois), obligatoireen master 2, facilite aussi l’inser­tion. « Même spécialisée, la for­

Si tous lesmastersn’accordent pas lamême importanceà la recherche,le souci de

l’insertion à lasortie est toujours

très présent

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0123Jeudi 15 janvier 2015 Masters et mastères | U N I V E R S I T É S

& G R A N D E S É C O L E S | 15

«Onvientnouschercherparcequenotrecultureinspireconfiance»

SiParis­Dauphineestàlapointedesdiplômesprofessionnalisants,nombred’universitésaccusentunretarddanscedomaine,expliquesonprésident,LaurentBatsch

P résident de l’université Paris­Dauphinedepuis 2007, Laurent Batsch estimequela professionnalisation de l’enseigne­mentdesuniversités est désormaisune

réalité, mais regrette le peu d’investissementdans la formation continue.

On a l’image d’unmonde universitaire troppeu professionnalisant, est­ce le cas de Paris­Dauphine ?Au contraire, c’est l’une des caractéristiques de

Paris­Dauphine d’avoir été en pointe dans lacréation de diplômes professionnalisants. Lesdirections des ressources humaines des entre­prises apprécient l’exigence de nos formationsen matière d’expertise, car nous n’oublions pasque les futurs cadres dirigeants doivent com­mencer par être d’excellents opérationnels. Parailleurs, quelque 1 500 professionnels ensei­gnent dans notre établissement, à tous les ni­veaux. L’alternance s’est aussi développée à Pa­ris­Dauphine : 1 200étudiants enmaster sont enapprentissage, et 600 pratiquent l’année de cé­sure entre les deux années dumaster. Pour tou­tes ces raisons, l’insertion professionnelle denos diplômés a très bien résisté à la crise.Il faut aussi rendre justice à l’action de beau­

coup d’universités pour rendre leurs formationsplus professionnalisantes, en particulier les for­mations en économie et gestion. Aujourd’hui, ily a en France plus de professeurs et de maîtresde conférences en gestion qu’en économie, et denombreux établissements en région concluentdes partenariats avec des entreprises et des orga­nisations professionnelles. La pratique des sta­ges s’est beaucoup répandue.

Paris­Dauphine est­elle encore une univer­sité, ou bien une grande école ?C’estuneuniversitépar sa culture,par soncorps

enseignant, par son ancrage dans la recherche,par les disciplines enseignées, par son fonction­nement. C’est aussi une grande école par sa taille,par la pratiqued’une sélection, par sonouvertureaumonde économique et par son esprit d’appar­tenance. C’est pourquoi la Conférence des gran­des écoles a admis l’adhésion de Paris­Dauphineen 2014. L’hybridation est vertueuse si elle croiselesmeilleures caractéristiques.

Nous essayons de tirer le meilleur parti desdeux systèmes, de dépasser le cloisonnement, cequi va dans le sens des efforts déployés par lespolitiques publiques œuvrant au rapproche­ment entre les universités, les écoles et les orga­nismes de recherche. En 2009, le lancement duprogramme Investissement d’avenir, avec lamise en place de la commission Juppé­Rocard, aconcrétisé ce tournant. Pour Paris­Dauphine, cetournant a conduit à la constructiond’unnouvelensemble, « Paris Sciences et Lettres », avec lesgrandes écoles parisiennes (ENS, écoles d’ingé­nieurs, écoles d’art, EHESS, etc.) et les organis­mes de recherche (CNRS, Inria, Inserm).

L’offre universitaire de ces formations spé­cialisées est­elle suffisante, et adaptée ?L’adaptation est un processus continu et loca­

lisé. Il revient à chaque établissement de mettreses compétences en phase avec les trajectoiresprofessionnelles de ses étudiants. Il ne peut pasy avoir de réponse uniforme sur tout le terri­toire, nimême à l’intérieur d’une région.A Paris­Dauphine, nous avons 90 parcours en

seconde année de master. C’est beaucoup, maiscela correspondàdes segmentsdumarchédu tra­vail bien identifiés et qui savent trouver cheznous d’excellents juniors. Il y a deux types de par­cours. Les plus nombreux sont des parcours despécialisation et d’approfondissement. Par exem­ple,dans lecasdumasterde finance, le tronccom­munde première année débouche sur douze par­coursendeuxièmeannée :marchés financiers, fi­nance d’entreprise, gestiond’actifs, assurance…Lesecondtypedeparcourssertplutôtàoffrirun

complément ou une ouverture sur un secteurparticulier. Par exemple, les parcours manage­mentde l’immobilier,managementdesorganisa­tions culturelles, management des télécoms et

relations avec les entreprises, développer unequalité de service qui rejaillit sur tout l’établisse­ment, contribuer à l’équilibre financier global, fi­déliser les professeurs sollicités ailleurs, etc.Sur cette question de la formation continue, les

établissements publics d’enseignement supé­rieur accusent un certain retard. Ils ont de gran­des compétences,mais il leurmanque souvent lesavoir­faire pour commercialiser ce genre de for­mations et mettre en place les services que lesgens attendent quand ils payentune formation. Ilfaut accepter d’entrer dans une relation de clien­tèle, et positiver cette relation, parce que c’est lameilleure façon demoraliser le marché de la for­mation continue si on considère qu’il s’y trouveencore trop de prestataires médiocres. Mais ilexiste des réticences culturelles à être dans cetypederelation.C’est regrettable, car celaprive lesétablissements publics d’une manne financièreimportante. On a dit et répété que la formationprofessionnellemobilisait 32milliardsd’euros ; jesuis convaincu qu’il y a pour les établissementspublics quelques centaines de millions d’euros àconquérir, en remplissant une de leurs missions,qui est la formation tout au long de la vie.

D’où doit provenir l’impulsion, selon vous ?D’en haut et d’en bas. C’est aux établissements

de proposer leurs propres programmes. Ils pour­raient s’entraider, mutualiser l’apprentissage,échanger les bonnes pratiques, diffuser les le­çons de l’expérience. Enhaut, il faudrait que cha­que université ait les coudées plus franches. p

propos recueillis par julien mucchielli

des médias, etc. Ces parcours­là, qui accueillentdes étudiants ayant suivi des formationsdifféren­tes jusqu’à ce stade, peuvent faire penser auxmastères spécialisés des grandes écoles. La diffé­rence, c’est qu’à Paris­Dauphine, ces parcourssont intégrés aux masters, ils sont inscrits dansnotre programmeprincipal.

Que pensez­vous de cesmastères spécialisés ?La Conférence des grandes écoles veille sur les

standards de qualité des mastères spécialisés.Mais c’est unmarché, il y a forcément une diver­sité de qualité, c’est à chacun de juger. Ils sonttrès utiles quand ils répondent à des besoins surle marché du travail, en particulier dans certai­nes niches ou dans certains métiers. Il est vraiaussi que les recruteurs font la différence entreles « programmes grandes écoles » et les mastè­res spécialisés, mais les étudiants le savent. Ilfaut faire confiance au discernement des étu­diants candidats.

Et la formation continue ?C’est une des missions des établissements de

service public. A Paris­Dauphine, nous avonsplus d’unmillier d’étudiants en formationdiplô­mante et nous visons un volume d’affaires àdeux chiffres. Notre expérience nous a convain­cus qu’on pouvait entrer sur ce marché, car c’enest un, sans rien renier de nos valeurs. Au con­traire, on vient nous chercher parce que notreculture inspire confiance.Investir lemarché de la formation tout au long

de la vie a beaucoup d’avantages : consolider les

«Notre expérience nousa convaincus qu’on pouvaitentrer dans lemarché de

la formation continue, sansrien renier de nos valeurs»

Laurent Batsch

L’attelagemaster1­master2 peut

emprunter la voiede l’apprentissagedans nombred’universités

dique Frédéric Toumazet, vice­président des enseignements etprofessionnalisation à l’univer­sité Paris­Est­Marne­la­Vallée.Mais nous en proposons parfois àla demande des entreprises, oupour répondre à certains besoinsinternes. Un DU permet ainsi àl’employeur de mettre à jour lescompétences de ses collabora­teurs, éventuellement en plus dela VAE. » L’UPMC propose aussiquelques DU, en formation con­tinue.Enfin, les écoles d’ingénieurs

internes, elles aussi spécialisées,ont fleuri dans nombre d’univer­sités scientifiques : Polytech(écoles à la fois spécialisées et« polyvalentes », elles sont aunombre de treize), ITII (Institutsdes techniques d’ingénieurs del’industrie), présents dans cha­que région, Isipe (Ecole supé­rieure d’ingénieurs Paris­Est) àMarne­la­Vallée, Isima (Institutsupérieur d’informatique, demodélisation et de leurs applica­tions), spécialisé dans l’informa­tique décisionnelle, à Clermont­Ferrand… Ces écoles sont le plussouvent accessibles en appren­tissage.Avec cet arsenal de formations

spécialisées, les universités affi­chent des résultats flatteurs entermes d’insertion. Sur les 2 000diplômés en master sortant cha­que année de l’UPMC, 94 % occu­pent un emploi moins de troisans après leur formation – avecune durée moyenne de recher­che d’environ deuxmois. Le chif­fre frise les 100 % en économie­gestion à Marne­la­Vallée, et dé­passe les 80 % dans la plupartdes masters d’université. Destaux en ligne avec ceux des gran­des écoles. p

jean­claude lewandowski

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Masters• Droit des collectivités territoriales et politiques publiques (ouvert à l’apprentissage)• Droit des contentieux publics• Droit et éthique des affaires (ouvert à l’apprentissage, 2 spécialisations, parcours

double diplôme)• Droit fiscal et douanier (ouvert à l’apprentissage 2015)• Droit du financement et des investissements immobiliers (ouvert à l’apprentissage)• Diplôme de juriste conseil en entreprise (parcours double diplôme)• Droit et management de la santé (ouvert à l’apprentissage 2015)• Droit pénal financier (ouvert à l’apprentissage)• Droit privé (parcours droit anglo-américain ou droit privé des affaires en partenariat

avec l’Essec)• Droit des relations économiques internationales (parcours double diplôme ou droit

anglo-américain)• Droit social• Droit des sociétés (parcours double diplôme ou droit anglo-américain)• Master intégré franco-allemand (avec l’Université Heinrich-Heine Düsseldorf)• LL.M. droit français et européen enseigné en anglais (ouvert aux juristes étrangers)• Doubles diplômes avec des universités en Grande Bretagne et aux Etats-Unis (Master

2/LL.M.)

Et aussi• Diplômes droit allemand, droit anglo-américain, droit espagnol• Licence d’administration publique (niveau Licence 3ème année)• Licence intégrée franco-allemande (avec l’Université Heinrich-Heine Düsseldorf)• Diplôme gestion fiscale des entreprises (diplôme universitaire ouvert à la formation

continue)• De nombreux partenariats en France et à l’étranger

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supérieur et de la Recherche) : notes attribuées A à A+

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16 | U N I V E R S I T É S& G R A N D E S É C O L E S | Masters et mastères Jeudi 15 janvier 2015

0123

Dumastèreàlastart­upprospèreCélineLazorthesasuivi leMS«managementetnouvellestechnologies»d’HECetTélécomParisen2008.

Surlecampusluiestvenuel’idéed’unsystèmedecagnotteenligne.ParcoursdelafondatricedeLeetchi.com

S ix ans après son mastère spé­cialisé (MS) à HEC et à TélécomParis, la voici à la tête d’une en­treprise de 30 personnes, Leet­chi.com, leader européen de la« cagnotte en ligne » – un ser­

vice Web sécurisé, qui permet de collecteret degérerde l’argent àplusieurs. Sa sociétécompte 3 millions de clients, elle est im­plantée dans toute l’Europe et présentedans quelque 150 pays. Posée, déterminée,Céline Lazorthes est devenueune référencedans un paysage des start­up françaises enplein boom.« J’ai suivi un parcours assez complexe »,

avoue­t­elle. Désireuse de travailler dans leWeb, Céline Lazorthes rejoint la prépa inté­gréede l’Epita, auKremlin­Bicêtre, uneécoled’ingénieurs spécialisée dans le numérique.Unpeu trop techniqueà songoût : deuxansplus tard, elle opte pour l’Institut de l’Inter­net et dumultimédia (IIM) dupôle Léonard­de­Vinci de la Défense, tout en vivant de pe­tits boulots – serveuse, baby­sitter, ven­deuse, employéedans l’administration… « Ala sortie, en 2007, je n’envisageais pas encorede créer mon entreprise. Je recherchais sur­tout un job épanouissant. Mais il me man­quait la dimension management, comptabi­lité, finance et gestion. » Aussi décide­t­elled’enchaîner sur le MSmanagement et nou­velles technologies d’HEC et Télécom Paris,tout en travaillant dans une start­up. Et,pour financer son cursus (13 800 euros, àl’époque), elle n’hésite pas à souscrire unemprunt auprès d’une banque. « J’étais cer­taine que c’était un bon investissement », dé­clare­t­elle. Elle a remboursé la totalité de lasomme il y a un an et demi.Sur son expérience en mastère, Céline La­

zorthes ne tarit pas d’éloges. « C’était madernière année d’études, je voulais en profiterà fond. »Tout l’enthousiasme : la qualité descours, les intervenants de haut niveau, la di­versité des profils parmi la quarantaine departicipants, la solidarité très forte au seindu groupe… Et aussi le réseau que lui appor­tent les deux écoles. « C’était une période dedécouverte très forte, qui m’a permis de memettre à niveau et de rencontrer des genspassionnants… Un vrai régal ! »Une périodebien remplie, aussi : les heures de cours, lepremier métro à attraper pour arriver debonne heure sur le campus d’HEC, à Jouy­en­Josas, et son emploi en parallèle…Sur ce campus lui vient l’idéequimèneraà

la création de Leetchi. Lors du week­endd’intégration, elle participe à la collecte desfonds de ces deux jours. « Tout le mondeétait fauché. J’ai dû avancer le tiers de lasomme, soit plusieurs centaines d’euros. »Pour se faire rembourser, ellemonte un sys­tème de cagnotte en ligne. Et réalise que cedispositif pouvait répondre à une fouled’utilisations : cadeau d’anniversaire, listede mariage, fête, voyage, association spor­tive… L’idée d’ouvrir ce service au grand pu­blic fait son chemin.Sortie du mastère en juin 2008, la jeune

femme décide de créer son entreprise. Leet­chi.com verra le jour au printemps suivant.Le service démarre véritablement en no­vembre 2009, avec l’aide de fonds d’amor­çage apportés par deux business angels,dontXavierNiel, lepatrondeFree (et action­naire à titrepersonnelduMonde). Leetchi serémunère en prélevant un pourcentage surles cagnottes ou grâce à une commission encas d’achat sur un site partenaire. Chaquemois, le nombre de cagnottes progresse.D’abord seule, Céline Lazorthes procède

ensuite à ses premiers recrutements sur despostes­clés : une responsable pour les rela­tions presse, puis une directrice technique,un comptable, un chef de produit… Uneéquipe qu’elle s’attache à gérer dans uneambiance conviviale. Dans le même temps,le nombre de cagnottes ouvertes progresse

régulièrement – le groupe a collecté en 2014près de 120 millions d’euros. Une première,puis une deuxième levée de fonds sont réa­lisées en 2010 et en 2012. Leetchi s’affichedans le métro parisien, fait une apparitionau JT de France 2, multiplie les partenariatsavec des sites d’achat en ligne, elle s’im­plante en Allemagne, en Espagne, puis auRoyaume­Uni, en Italie, auPortugal…Bref, lasociété est enpleineexpansion. Elle amêmeété désignéemeilleure start­up française de2013 par lemagazineWired, qui fait autoritédans le secteur des nouvelles technologies.Aujourd’hui, Leetchi.com est accessible

dans quelque 150 pays, compte près de3millionsde clients récurrents et aligneunetrentainedecollaborateurs, dontunebonneproportion d’ingénieurs. Elle a franchi unenouvelle étape en 2013, avec le lancementd’un second produit, Mangopay, destinécette fois aux entreprises : la technologie depaiement de Leetchi leur est désormais pro­posée. Déjà, 350 sociétés utilisent ce nou­veau service, dans une quinzaine de pays.

Quant àCéline Lazorthes, elle n’a rienperdude son enthousiasme. « Je continue d’ap­prendre énormément, et cela me passionne,assure­t­elle. En réalité, je n’ai pas l’impres­sion de travailler. J’adoremonquotidien. »Très impliquée dans lemouvement entre­

preneurial, la jeune patronne n’hésite pas àaller porter la bonne parole sur les campus.Elle a fait son entrée au conseil d’adminis­tration de Télécom Paris, donne des confé­rences àHEC, estdevenue lamarraine les in­

cubateursdeCaen…Elleaaussi représenté laFrance au G20 des jeunes entrepreneurs àToronto (Canada).« J’aimebeaucoup rencon­trer les étudiants, explique­t­elle. Je suis trèssurprise par la maturité dont ils font preuve.Les jeunes ne rêvent plus d’être fonctionnai­res : beaucoup réalisent qu’ils doivent seprendre en main s’ils veulent s’en sortir. C’estune question de tempérament. Ce que je leurconseille ? Ne pas hésiter à se lancer. On a be­soin, quand on est étudiant, d’avoir un mo­dèle, de voir que c’est possible… C’est pour­quoi j’essaiede leurapportermonexpérience.J’aime transmettre ce que j’ai appris, notam­ment aux femmes. En un sens, cela fait partiedemes obligations. »La déprime française, la morosité am­

biante ? « Cen’est pas la façondont je vois leschoses, répondCélineLazorthes. Il faut luttercontre les blocages, oui. Mais surtout ne pasbaisser les bras. Nous sommes dans un sec­teur, celui du Net, qui affiche un potentiel decroissance incroyable… » p

jean­claude lewandowski

«Audépart, je recherchaissurtoutun job

épanouissant.Mais ilmemanquait ladimension

management,comptabilité, finance

etgestion»Céline Lazorthes

Céline Lazorthes. DR

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