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Un système national d’évaluation de l’éducation au Bénin Christian Nidegger Décembre 2015

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Un système national d’évaluation de l’éducation au Bénin

Christian Nidegger

Décembre 2015

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Objectif de la mission

Proposer une stratégie de mise en place d'un système national d'évaluation en proposant notamment une

structure, l’identification des ressources nécessaires et un calendrier pour sa mise en œuvre. Cette

structure nationale d’évaluation doit englober les différentes facettes du système scolaire notamment

lorsque plusieurs ministères sont en charge de l'éducation comme c’est le cas au Bénin. Cette structure

nationale devrait contribuer de manière significative à la politique d'évaluation et au pilotage du système

éducatif du pays.

Déroulement de la mission

La mission sur le terrain s'est déroulée du 23 novembre au 2 décembre 2015.

Le responsable national du PASEC, François Houedo, qu’il en soit ici remercié, a assuré la préparation

locale de la mission notamment en organisant et facilitant les rencontres avec des différents acteurs

impliqués dans les questions d'évaluation des élèves et du système scolaire béninois.

Le nombre de rencontres a été important (voir annexe 1) même si certaines personnes n'ont pas pu

participer aux rencontres prévues pour des raisons de collision de l'agenda de la mission avec leurs

engagements. Ceci est d'autant plus compréhensible que la planification de la mission sur le terrain n'a

pu être élaborée que très tardivement.

Concrètement la mission s’est déroulée de la façon suivante :

- une rencontre initiale avec les représentants de différentes directions ou services du Ministère de

l’enseignement maternel et primaire MEMP

- rencontres séparées avec des représentants des directions et des services du MEMP

-Rencontres individuelles avec plusieurs membres de l’équipe PASEC

-Pour le ministère de l’enseignement secondaire de la formation technique et professionnelle, de la

reconversion et de l’insertion des jeunes (MESFTPRIJ), il n’y pas été possible d’organiser un rencontre

collective avec les différences directions et services du ministère.

-Plusieurs rencontres ont été organisées avec des représentants des différentes directions ou services du

ministère notamment le STP (Secrétariat technique permanent du plan décennal), l’IGPM (inspection

générale pédagogique du ministère), l’équivalent pour le secondaire de l’INFRE du MEMP.

-En fin de mission, une rencontre avec le directeur de cabinet du MEMP a permis de lui faire part des

premiers éléments de la mission.

-En fin de mission, une séance de synthèse a été organisée avec le représentant du bénin à la

CONFEMEN et un représentant de l’équipe du PASEC.

Malheureusement, au cours de cette mission, pour des raisons d’agenda, il n’y a pas été possible de

rencontrer le président du conseil national de l’éducation, ni des représentants des parents ou des

syndicats.

De plus, une visite d’une école primaire de Porto Novo a été organisée.

Contexte et situation actuelle:

Plusieurs ministères sont en charge de l'éducation avec notamment la séparation, comme dans d'autres

pays, entre le primaire et le secondaire. Cette séparation n'existait pas à l'origine. Elle est même

relativement récente (moins d'une dizaine d'années). La plupart des acteurs interrogés trouvent cette

séparation peu adéquate. Cependant de l’avis de plusieurs acteurs, une simple fusion des ministères

actuels ne résoudrait pas toutes les questions actuelles en termes d'évaluation du système scolaire.

Plusieurs évaluations réalisées ces douze dernières années, le plus souvent par des instances externes au

Bénin (voir annexe 2), montrent des compétences assez faibles des élèves au primaire. Par ailleurs,

actuellement un processus général de déconcentration et de décentralisation du système scolaire visant

à donner plus de responsabilité aux acteurs locaux est en train de se développer.

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Les travaux d’évaluation relèvent des différents ministères et à l'intérieur de ces ministères de plusieurs

instances aux responsabilités et aux compétences variées. Pour l’analyse de la situation de l’évaluation,

nous appuierons sur la problématique de l’évaluation des acquis des élèves.

L'évaluation des acquis des élèves.

L’évaluation des acquis des élèves en termes de compétences ou de connaissances permet une mesure

de l'efficacité des systèmes scolaires.

On peut distinguer trois formes d'évaluation des acquis des élèves actuellement réalisées au Bénin: les

évaluations faites par les enseignants, les épreuves certificatives de fin de cycle et des évaluations

standardisées comme par exemple les enquêtes de type PASEC.

Lorsque l'on parle d'évaluations standardisées, les acteurs sont surtout référence aux épreuves nationales

de fin de cycle qui servent à la certification des élèves aux différentes étapes de leur cursus. Ces épreuves

sont conçues par des enseignants et sélectionnées dans chaque ordre d'enseignement (primaire et

secondaire) par une commission de la direction des examens et concours (DEC) primaire pour les

épreuves du primaire et de la DEC secondaire pour les épreuves du secondaire.

La correction est anonyme et est effectuée dans les écoles par les enseignants. Une commission locale

décide des élèves qui sont reçus. A priori la moyenne est fixée à la moitié des points. Mais il semble que

ces commissions soient parfois plus généreuses. Par ailleurs il est relevé que pour réussir il est nécessaire

d'avoir la moyenne dans un certain nombre de disciplines de l’examen. Mais il est possible de réussir

l’examen sans maîtriser les compétences dans des domaines considérés habituellement comme centraux

comme par exemple le français ou les mathématiques. Il est mentionné par plusieurs acteurs que ces

épreuves nationales ne sont que peu fiables. Elles certifient mais ne permettent d'assurer que les élèves

maîtrisent un seuil minimal de compétences. Ceci pose problème pour la poursuite du parcours scolaire

des élèves avec risque d'échec et manque d'équité du système. Les élèves qui bénéficient de meilleures

conditions dans leur environnement familial risquent d'être encore plus favorisés dans cette situation.

Un problème est soulevé par plusieurs acteurs sur les liens entre les concours et les épreuves

certificatives soumises aux élèves. Il semble qu'il existe un décalage important surtout lorsque l'on

change de niveau scolaire sur ce qu'on évalue en termes de compétences de fin de cycle et le contenu de

l'examen de concours d’entrée dans le cycle suivant qui est censé porter sur les mêmes compétences

mais qui s'appuie en fait sur un autre référentiel.

Les responsables de la DEC soulignent que les épreuves construites actuellement ne sont suffisamment

adaptées à la mesure du programme en vigueur construit sur une approche par compétences.

La Direction de l’enseignement primaire (DEP) analyse les résultats des examens notamment en termes

de résultats par département, mais n’a pas toujours les ressources nécessaires pour les publier

suffisamment tôt. Le but de ces analyses est d’identifier des éléments de nature pédagogique dans le but

d'améliorer la formation des enseignants. Par ailleurs, la DEP ne dispose pas des personnels formés pour

l'analyse d'évaluations de type monitorage.

L'Institut national de formation et de recherche en éducation (INFRE) dans le cadre de ses prestations

de formation et de recherche analyse les épreuves certificatives de fin de cycle et fait des

recommandations à la DEC concernant la qualité de ces épreuves. Par ailleurs, l'INFRE réalise chaque

année des épreuves standardisées qui sont proposées aux enseignants. Les épreuves sont construites par

l’INFRE et sont proposées aux enseignants. Les épreuves sont administrées et corrigées par les

enseignants sur une base volontaire. Ainsi ces épreuves ont plutôt une visée diagnostique pour les

enseignants. Elles permettent aux enseignants d’apprécier les compétences de leurs élèves.

Il faut également signaler que l’INFRE existait déjà du temps où il y avait qu’un seul ministère de

l’éducation. Son champ d’action étendait alors à l’ensemble de la scolarité. Mais du fait que l’INFRE

est une structure du MEMP, ses activités sont concentrées sur l’enseignement primaire. De plus, depuis

deux ou trois ans un institut comparable à l’INFRE a été créé pour l’enseignement secondaire.

Lorsque l’on évoque les évaluations du PASEC comme évaluations standardisées des compétences des

élèves, il ressort que pour la majorité des acteurs consultés, ces évaluations sont peu connues aussi bien

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du point de vue des résultats que du rôle qu’elles peuvent jouer dans l’évaluation du système scolaire

béninois.

Ceci est indirectement confirmé par les membres de l'équipe du PASEC consultés. En effet, ils indiquent

que la présentation des résultats organisée auprès de l'ensemble des acteurs de l'éducation n'est souvent

pas suivie par l'ensemble des acteurs invités à cette présentation. Par ailleurs, des projets de diffusion au

niveau local ont bien été conçus mais n'ont pas pu être mis en œuvre faute de temps et de ressources.

Cependant, les recommandations issues du rapport PASEC, ont amené des changements dans les

programmes d'enseignement. De plus, il est à signaler le peu d'écho de l'enquête dans les médias auprès

des instances politiques comme par exemple le parlement.

L'évaluation des acquis des élèves, pour plusieurs acteurs, est centrée sur l’idée que cette évaluation doit

être utile à leur domaine d'action et permettre des retombées directes sur ce domaine; par exemple que

ces évaluations donnent des indications utiles pour la formation des enseignants ou l’amélioration des

programmes d'enseignement. Les acteurs n’ont pas toujours conscience que pour réaliser cet objectif, il

est nécessaire de confronter les résultats des acquis des élèves avec des informations de contexte

provenant d’autres sources qui parfois n'existent pas ou pas encore. La disponibilité, la qualité et la

fiabilité des informations sur le système scolaire devraient être améliorées par la mise en œuvre d’un

système d'information nationale en cours de développement.

D'autres composantes à prendre en compte pour le développement système national d'évaluation.

D'autres informations seraient à intégrer dans le but d'évaluer le système scolaire : par exemple

différentes informations statistiques sur la scolarisation des élèves, leur parcours scolaire. Ces

informations devraient être accessibles aux acteurs et à la structure nationale afin de les intégrer dans

ses analyses. Dans ce contexte, la structure nationale d'évaluation utilisera des données recueillies par

d'autres instances comme par exemple, la Direction de la planification et de la programmation (DPP).

Par ailleurs, les données ne provenant pas de l’évaluation des acquis des élèves dans le cursus scolaire

ordinaire comme celles issues de certains projets dans le domaine de la formation professionnelle et de

ré-alphabétisation devraient être intégrées au programme d'analyse de la structure nationale

d’évaluation.

Mission de la structure nationale d'évaluation

Les éléments décrits ci-dessus mettent en évidence que de nombreuses informations pouvant contribuer

à l’évaluation du système scolaires sont recueillies et analysées par différentes instances des ministères

de l’éducation. Cependant, il n’existe pas actuellement de structure nationale d’évaluation. La

construction d’une telle structure nationale permettrait mettre en place une stratégie d'évaluation du

système scolaire dans son ensemble. Cette structure devrait bénéficier d'une large autonomie pour mener

son travail et disposer de ressources suffisantes et pérennes pour l'accomplissement de ses tâches. Il

s’agit également de définir quelles seraient les missions d’une telle structure.

La structure nationale d'évaluation sera amenée par ses travaux et leur diffusion à tous les acteurs à

contribuer au développement de la régulation, du contrôle qualité de l'efficacité du système scolaire au

moment où la décentralisation du système scolaire se met en place. Par système scolaire, il ne faut pas

prendre en compte uniquement ce qui relève de l'enseignement général mais un accent particulier devrait

être mis également sur les formations techniques et professionnelles ainsi que sur les projets de ré-

alphabétisation et de validation d'acquis d'expérience. De plus, la structure nationale s'intéressera aussi

bien aux écoles publiques qu'au secteur privé.

Il faut souligner qu’un système plus décentralisé nécessite une plus grande attention portée au rendre

compte et à la vérification de l'atteinte des objectifs du système scolaire par toutes les entités en charge

du système: enseignants, directions d'école, communautés éducatives notamment.

Pour mener à bien son travail elle s'appuiera sur la mesure des compétences des élèves aux différents

niveaux de leur parcours scolaire qui sera mis en relation avec les différentes informations disponibles

ou recueillies spécifiquement sur le système scolaire, son fonctionnement et les populations qu'il

accueille: infrastructures et ressources humaines disponibles, diversité des populations scolarisées par

exemple.

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L'aspect valorisation et diffusion des résultats est une des tâches cruciales de la structure nationale

d'évaluation. Les pistes et recommandations ne doivent pas seulement se faire sous forme de rapport

destiné à l'autorité supérieure ou aux diverses instances des ministères chargées des dossiers visés par

les recommandations. L’ensemble des acteurs du système scolaire doivent être également visés et

informés (syndicats, parents, monde politique, communautés locales). D'autres supports seront à

développer: Web, réseaux sociaux, radios locales, ateliers de présentation ou de formation ciblés.

Dans le cadre de la décentralisation en cours de réalisation, la diffusion des résultats et des

recommandations de la structure nationale d'évaluation doit donner l'impulsion au développement de

compétences métiers au niveau local.

Construction d'une structure nationale d'évaluation

Cette structure nationale pourrait se construire en rassemblant dans une entité autonome un groupe de

personnes uniquement dédié à cette tâche. Ce groupe de personnes devrait se composer de personnes

ayant les types de profils et de compétences que l'on retrouve dans le groupe en charge des enquêtes du

PASEC (pédagogues, sociologues, informaticiens, planificateurs, statisticiens).

Cette structure devrait collaborer aussi avec l'université afin de lui confier des mandats d'analyse

supplémentaires.

Cette structure ne devrait pas entrer en compétition avec les instances actuellement en charge des

évaluations nationales comme les DEC primaire et secondaire. La construction des épreuves

certificatives nationales ne seront pas du ressort de structure nationale d'évaluation. La structure pourra

utiliser les outils nationaux et pourra également faire profiter les instances chargées de l’élaboration de

ces instruments de son expertise dans le domaine de la mesure pour faire des recommandations en vue

l'amélioration de la qualité de ces épreuves au niveau de la conception, administration, correction.

La structure nationale d’évaluation doit être une structure de l'Etat à laquelle l'autorité de tutelle

reconnait l'autonomie et la favorise.

Idéalement cette structure doit être transversale à l'ensemble des ministères en charge de l'éducation. On

pourrait cependant provisoirement la rattacher au MEMP car c'est à ce niveau que se trouvent déjà

engagés des travaux visant l'évaluation du système scolaire. On pourrait ainsi construire des synergies

entre évaluation de type PASEC et les évaluations nationales des acquis des élèves qui se déroulent

chaque année dont on peut tirer un certain nombre de constats sur le fonctionnement de cette partie du

système scolaire.

Dans la discussion avec les acteurs, deux instances sont évoquées comme modèle dont pourrait s'inspirer

pour construire la structure nationale d'évaluation:

-L'INFRE qui bien que rattachée du MEMP a le type de compétences et certaines missions proches de

ce que l'on peut attendre de la structure nationale d’évaluation.

-Le STP qui par sa mission touche l'ensemble du système scolaire. Son rattachement institutionnel le

place dans une situation de relative autonomie.

Cependant, de notre point de vue, la structure nationale d’évaluation est une structure qui aura des

missions spécifiques c’est pourquoi elle ne devrait pas être intégrée à des structures existantes ayant

déjà un cahier des charges allant au-delà du domaine de l’évaluation du système scolaire comme c’est

le cas pour l'INFRE et le STP. La structure nationale d’évaluation doit être rattachée directement au

Ministre afin de garantir une plus grande autonomie avec les différences instances des ministères en

charge de l’éducation.

Quel que soit le rattachement institutionnel choisi, les travaux de cette structure devront s'étendre à

l'ensemble du système scolaire et les synergies nécessaires avec les différentes instances des ministères

afin que la structure nationale d'évaluation puisse réaliser ses missions.

Le conseil national de l'éducation, qui est directement rattaché à la présidence de la république pourrait

jouer un rôle dans l'orientation stratégique des mandats confiés à la structure nationale d’évaluation ainsi

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que dans la politique de diffusion et de valorisation des résultats issus des travaux de la structure

nationale d'évaluation.

Processus de mise en œuvre de la structure nationale dévaluation

Les personnes à engager dans cette structure doivent répondre des cahiers des charges précis

correspondant aux profils décrits ci-dessus en termes de formation et d'expérience. Dans certains cas, il

faut peut-être envisager d'engager des personnes qui ont de l'expérience et des compétences même si

leur âge leur permettrait de faire valoir leurs droits à la retraite.

Les personnes qui seront choisis pour faire partie de la structure nationale d'évaluation devront recevoir

une rétribution adéquate et suffisante pour s'assurer qu'elles effectuent le travail attendu d'elles et qu'elles

ne soient pas tentées de remplir d'autres tâches annexes.

La structure de la structure pourrait démarrer par la constitution d'une équipe réduite d'une dizaine de

personnes ayant les profils de l'équipe actuelle du PASEC en renforçant les compétences dans le

domaine des programmes d'enseignement (curriculum) et des méthodes d'analyse statistique.

Par exemple l’équipe initiale pourrait avoir la configuration suivante :

1 responsable de la structure nationale d’évaluation

1 planificateur

1 informaticien spécialiste des bases de données

2 spécialistes de l’analyse de données (édumétrie)

2 spécialistes de l’enseignement et des programmes (Inspecteurs ou conseillers pédagogiques)

2 chercheurs (sociologues, économistes, sciences de l’éducation)

1 ressource de secrétariat ayant des compétences de communication.

Le processus de construction de cette structure nationale d'évaluation devrait démarrer dès que le projet

de structure nationale d’évaluation est accepté.

Un budget prévisionnel devrait être défini en 2016. Ce budget pourrait être construit surtout en réalisant

un certain de transfert de postes. De plus, il s’agira de trouver les locaux nécessaires au fonctionnement

de la structure.

Premier programme de travail de la structure nationale d’évaluation

Le dossier de candidature du Benin à la « mise en place de dispositifs nationaux d’évaluation » identifie

de façon pertinente les différentes facettes de que ce pourrait être une structure nationale d’évaluation

(voir annexe 3). De notre point de vue, dans sa phase de démarrage la structure nationale d’évaluation

devrait particulièrement développer et articuler ses travaux selon les trois domaines suivants :

Etat des lieux des informations disponibles sur le système éducatif : évaluations des acquis des

élèves, données sur les élèves, les enseignants, le contexte scolaire (heures enseignées,

infrastructures disponibles, équipements, matériel scolaire), les ressources financières.

Evaluation de la qualité des informations disponibles et de leur possible mise en relation : en

collaboration avec les instances responsables de la récolte des informations, examiner les

procédures utilisées, leur mise en œuvre réelle et éventuellement les problèmes rencontrés.

Analyse des résultats aux épreuves nationales et de leur apport à la compréhension du

fonctionnement de système éducatif : pour ses premiers travaux la structure nationale

d’évaluation pourrait partir des résultats des acquis des élèves mis en relation avec les

informations disponibles sur ces élèves et le contexte dans lequel les apprentissages ont été

effectués. Pour effectuer ces analyses, on s’appuiera sur les deux points précédents (état des

lieux, évaluation de la qualité des informations). Par ailleurs, ces premières analyses pourraient

être comparées avec les résultats de l’enquête PASEC 2014 qui sont en cours de publication.

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Avantages et risques d'une structure nationale d'évaluation

- Avantages

Capitalisation de l'expérience et des compétences présentes dans l'ensemble du système scolaire

béninois

Utilisation de compétences existantes dispersées dans plusieurs entités qui sont regroupées dans une

structure unique permettant de meilleures synergies et collaboration entre les personnes.

Dynamisation de l'évaluation du système éducatif par une meilleure visibilité de cette problématique.

Valorisation de l'utilisation des résultats de l'évaluation et de son contexte pour le pilotage de l’ensemble

du système scolaire.

Création de la structure à un moment favorable : valorisation nationale des résultats de l’enquête PASEC

et accroissement de la demande d’évaluation du système scolaire dans un processus de rendre compte

lié à la décentralisation du système éducatif

- Risques

Ressources insuffisantes mises à disposition de la structure nationale d'évaluation pour qu'elle puisse

réaliser son cahier des charges

Ajout d'une structure supplémentaire dans des organigrammes déjà complexes

Conflits éventuels entre les différents acteurs impliqués dans l'évaluation.

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Annexe 1 : Directions, services et personnes consultées

Séance de travail avec les instances du MEMP

Chabi-Sabo Bio Soumara DEC

Idohou Esta DEC

Chouty Ibouraïma DEC

Oke Honoré DEP

Nondichao Hounoussa DEP

Djidoujou Philibert DPP

BoKo-vou Expdit DEP

Ouedo François CTAP

Apovo Cyriaque INFRE

Guera Virgine DEC

Séance de travail avec l’inspection générale pédagogique du MESFTPRIJ

Abattan Victorin IGA/ESG

Houjkpatin Ispedakpo PR

Dossood Leonca CGS/HG

Idjatdn Roumi CGS/math

Entretiens individuels

Djenontin Wilfried Directeur IGPM - secondaire

Sagbo Etienne Directeur INFRE - secondaire

Cakjo Philippe Ancien IGPM/adjoint

Megninou Catherine Directrice DEC - secondaire

Adétona Evloge Coordonnateur UATS

Gbenou Pierre Inspecteur enseignement primaire à la

retraite

Houedo François REN PASEC

Gomez Marino Planificateur PASEC

Ménou Parfait Informaticien PASEC

Aboubakari Mohamed Directeur de la DPP et correspondant de

la CONFEMEN

Monsieur Moustapha

Directeur INFRE (remplacé par son

Secrétaire général et le responsable de la

formation)

Adagbe Albert Directeur du cabinet du ministre du

MEMP

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Réunion de synthèse en fin de mission

Aboubakari Mohamed Directeur de la DPP (MEMP)

Gomez Marino (en remplacement du REN du

PASEC)

Planificateur du PASEC

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Annexe 2: Evaluations réalisées au Bénin ces dernières années (extrait du rapport : Visage des

programmes d'étude au Bénin 2013, p. 3-4).

II. QUELQUES EVALUATIONS ET LEURS OBSERVATIONS

« Evaluer pour évoluer »

Année et Evaluation

Observations et Recommandations

2003

Cabinet Berger par l’ USAID

l’évaluation du volet pédagogique de la réforme à l’Enseignement Primaire a révélé entre autres, que les méthodes d’instruction privilégient la diffusion des connaissances plutôt que la performance de l’élève et que le taux de redoublement est très élevé. - mettre en œuvre la méthode syllabique - initier les élèves à l’addition et à la soustraction simultanément en début de scolarité

2005 le Projet EQUIPE « Equité

et Qualité dans l’Enseignement Primaire»

Le projet a réalisé une Evaluation qui, se fondant sur les faibles résultats des élèves, a recommandé de vérifier, articuler et communiquer sur les missions de l’école, le profil de l’élève, les méthodes d’enseignement, la formation des maîtres et des personnels d’encadrement.

Cohorte 2001-

2006 par la DPP

1. taux de rendement trop faible : 14% sur la cohorte soit 86% en retard d’apprentissage

2. La non maîtrise des contenus des programmes d’études ainsi que des approches et stratégies

par les enseignants pour la plupart peu qualifiés.

3. Les multiples et successives grèves dans le secteur public hypothèquent chaque année la durée normale de formation des élèves.

4. Le mode d’évaluation des apprentissages selon l’APC.

PASEC 2005

1 – Les effectifs pléthoriques

2 – La réduction de la pauvreté : Facteur extrascolaire fondamental

3 – La mesure de non redoublement

0

20

40

60

80

100

Français au CP Français au CM2 Mathématique au CPMathématique au CM2

Public

Privé

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4 – Le mode d’évaluation des apprentissages

5 – Le faible TCB indu par les programmes d’études

6- Le temps scolaire

Projet d’appui à la gestion de l’éducation :

PAGE – 2006

- - 15% des élèves ont un score de 0 sur 100 en lecture - 50% des élèves ont un score inférieur ou égal à 25 sur 100 en lecture

- 20% des élèves ont un score supérieur à 50 sur 100 en français et 25% en mathématiques.

Toujours en 2006 par le MEPS

l’évaluation de la réforme réalisée par le Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire a, comme une redondance, réaffirmé les mêmes constats de faibles performances des élèves et recommandé des mesures pour améliorer l’enseignement/apprentissage en Français, en Mathématique et la promotion du dialogue social

En 2007 par le Projet ABE– LINK

l’évaluation effectuée pour le français a montré que 52% des élèves évalués ne savaient pas lire au début du CM1

2011 le rapport GARNIER

Cette évaluation des acquis scolaires montre que le niveau moyen de l’écolier béninois en français et en mathématique oscille autour de 30% .

05

1015

Perce

nt

0 20 40 60 80 100SCORE_LECT_POND

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Annexe 3 : Extrait du dossier de candidature du Bénin « mise en place de dispositifs nationaux

d’évaluation » (p.15-20)

VI. LA NOTE TECHNIQUE

VI.1. Stratégie d’intégration des structures existantes

La mise en place d’un dispositif national d’évaluation du secteur de l’éducation

dans le contexte du Bénin présente des complexités liées principalement à la faible

pénétration de la culture de l’évaluation dans les pratiques et à l’éclatement de la

mission du secteur entre quatre départements ministériels. Ce dernier trait qui

apparaît handicapant est tout de même atténué par la conformation structurelle de

chaque ministère à un organigramme type. Il existe donc des similitudes entre les

directions et services en charge de l’évaluation de même que les besoins en

informations des différents acteurs pour la prise de décision.

Dans ce contexte, la stratégie de mise en place d’un dispositif unitaire

d’évaluation pour le secteur de l’éducation doit être basée sur l’intégration des

structures existantes suivant une approche verticale et horizontale.

L’horizontalité suppose qu’au niveau de chaque ministère, il y ait une

redistribution des responsabilités entre les structures impliquées dans les

évaluations pour éviter les redondances et assurer entre elles, une

complémentarité d’action afin que tous les besoins d’informations des acteurs

soient couverts.

La verticalité permettra, entre les structures homologues des différents ministères

de par leur mission et les cibles d’évaluation, à harmoniser les indicateurs, les

modèles de collecte, de traitement et de présentation des informations ainsi que le

dispositif de stockage. Ceci favorisera leur agrégation pour disposer tant au niveau

macro que sectoriel des appréciations sur les progrès réalisés.

La réussite de l’intégration dépend :

du degré d’autonomie budgétaire et d’action de la SNE,

de sa capacité à identifier les besoins en informations pertinentes des acteurs et à concevoir des outils adaptés de collecte et de traitement dont il assure l’appropriation effective par les personnes à impliquer,

du degré d’information et d’implication des acteurs et bénéficiaires dans la mise en œuvre de son plan d’action,

de sa capacité à capitaliser les bonnes pratiques existantes et à valoriser les compétences nationales éprouvées en matière d’évaluation.

La stratégie de mise en place du dispositif doit être réaliste et tenir compte de

l’existence de plusieurs ministères afin de prévoir pour chacun d’eux une antenne.

L’implication de tous les acteurs se fera en amont à travers l’identification

participative de leurs besoins, la validation du plan d’action du SNE et en aval par

la restitution des résultats dans le souci de perpétuer le dispositif.

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VI.2. Ancrage institutionnel

La mise en place de dispositifs nationaux d’évaluation est une initiative concertée

par les ministres des pays membres de la CONFEMEN et confirmée par les chefs

d’Etat et de gouvernement des pays francophones. Le Ministre en charge des

enseignements maternel et primaire y a pris une part active et est en fait celui qui

représente le secteur de l’éducation du Bénin à la CONFEMEN. Prenant en

compte les axes d’orientation pour la mise en place des dispositifs nationaux qui

recommandent d’assurer progressivement la prise en charge en partant du niveau

inférieur (enseignement maternel et primaire) pour évoluer vers le supérieur, il est

indiqué d’ancrer institutionnellement le dispositif au Ministère en charge des

Enseignements maternel et primaire. Cette option présente le triple avantage qui

est :

d’assurer la continuité dans les réflexions pour la mise en place du dispositif,

d’avoir une implication directe et forte du ministère sur lequel focaliser la phase expérimentale du dispositif,

de tirer profit de la synergie d’action construite autour du MEMP dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre du Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education particulièrement en ce qui a trait à la gestion et le pilotage du secteur de l’Education.

L’arrimage institutionnel ne se fera pas au détriment de la vision système de

l’évaluation. Aussi la Structure Nationale d’Evaluation (SNE) statutairement sera

l’homologue d’une agence nationale du secteur de l’éducation rattachée

directement au Ministre (le MEMP) et créée par décret pris en Conseil des

Ministres sur proposition conjointe des Ministres en charge de l’Education au

Bénin. Cette Structure sera appuyée au niveau de chaque ministère par une unité

focale.

VI. 3. Domaines d’intervention prioritaires

Le ciblage des domaines d’intervention est fondé sur la réforme en cours

cristallisée dans le PDDSE et a à cœur l’efficacité dans le pilotage du système

dans son ensemble. A partir d’une ligne de référence des indicateurs définis

objectivement après un état des lieux exhaustif, les études de la SNE permettront

alors d’évaluer :

les impacts de la mise en œuvre des orientations nationales et sectorielles en matière d’éducation,

les effets des activités et actions engagées à court et à moyen terme,

l’efficacité interne du système à court terme mesurant particulièrement l’efficience des intrants par rapport aux extrants.

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Plusieurs domaines seront couverts pour l’intervention de la structure, notamment

cinq (5) domaines d’intervention prioritaires.

Domaine prioritaire 1 : La pertinence quantitative et qualitative de l’offre de

formation par rapport aux besoins

Trois aspects fondamentaux doivent retenir l’attention ; il s’agira d’évaluer :

la pertinence des formations offertes par rapport aux besoins du marché (adéquation profils de formation/besoins ; ce qui aborde la question des programmes et leurs contenus) ;

la couverture quantitative de la demande de formation (évolution de la capacité d’accueil corrélée à la demande et les normes) ;

l’efficacité externe (perception des performances exprimées par les formés en situation professionnelle).

Domaine prioritaire 2 : les intrants pédagogiques

Ils englobent le matériel didactique dans son ensemble et en particulier les

manuels scolaires pour lesquels, l’évaluation mettra l’accent sur le nombre, la

qualité, l’accessibilité, la disponibilité, leur applicabilité, leur adéquation avec le

programme et les ressources mobilisables. Il s’agira surtout d’apprécier l’impact

des intrants sur les apprentissages.

Domaine prioritaire 3 : la qualité de l’encadrement pédagogique

Il s’agit :

d’évaluer la capacité technique et les aptitudes pédagogiques des enseignants (on pourra se baser sur la mesure des acquis des élèves au cours d’une année scolaire, comme c’est le cas par le consultant américain GARNIER sur financement FAST TRACK),

d’apprécier l’efficience de l’action des conseillers pédagogiques et des inspecteurs sur les apprentissages, voire le rendement des enseignants,

d’apprécier l’effet des différentes formations (formation à distance, formation groupée, formation de proximité en Unité Pédagogique, conférence pédagogique, formation modulaire) dont bénéficient les enseignants à travers leurs contenus, l’organisation pratique mise en place et le mécanisme de suivi-évaluation.

Domaine prioritaire 4 : les résultats scolaires

Les résultats scolaires retiennent particulièrement l’attention des acteurs de

l’école ; car ils alimentant les indicateurs d’efficacité interne les plus utilisés dans

tout système éducatif. Ces résultats scolaires doivent être examinés aussi bien en

fin de cycle qu’au niveau des classes intermédiaires pour établir, entre autres, le

lien de dépendance qui pourrait exister entre les taux de promotion et ceux

enregistrés à la fin d’une étape du parcours scolaire.

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Il ne s’agira pas pour la SNE de se substituer aux évaluateurs classiques des

performances des apprenants, mais de se positionner en amont et en aval pour

évaluer la préparation des évaluations, leurs conditions d’administration et

d’analyser les résultats eux-mêmes au regard des cibles fixés pour le secteur de

l’éducation et pour chaque ministère. Les aspects à aborder concernent :

l’évaluation des épreuves (instruments de mesure) et l’impact des biais (en

terme de pertinence, de cohérence et d’adéquation par rapport aux

programmes d’études, aux conditions de formation et aux normes

internationales de Taux de Connaissances de Base) qu’ils véhiculent sur les

résultats tant en contrôle continu des connaissances qu’aux évaluations

certificatives,

l’analyse des résultats de l’évaluation des apprentissages pour constater les

progrès accomplis et réajuster les cibles ou prendre des mesures

correctives.

Domaine prioritaire 5 : les performances financières (ressources et

consommation)

Ce domaine non moins fondamental portera sur des études pour calculer les coûts

de formation en intégrant toutes les contributions (Etat, PTF, parents…) afin de

mesurer dans le temps l’efficience dans l’utilisation des ressources. Il pourrait

s’agir diversement des ressources allouées pour réaliser les formations, la

construction des infrastructures, l’équipement en manuels scolaires et matériels

didactiques, l’organisation des évaluations, le soutien logistique comme les

cantines scolaires …

Domaine prioritaire 6 : l’adaptation du pilotage aux mutations sociales et

économiques

Il s’agira de faire des analyses et audits institutionnels, de procéder par des

évaluations thématiques pour apprécier :

la fonctionnalité structurelle du système,

la fluidité des procédures administratives,

la responsabilisation et l’imputabilité dans la gestion des ressources humaines,

la qualité du système d’information,

la qualité du dispositif de suivi-évaluation particulièrement du dispositif d’évaluation coordonné par la SNE...

la pertinence à terme de la politique éducative,

ou d’autres thématiques abordées par exemple par l’étude diagnostique sur la question enseignante.

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VI. 4. Profils pour animer la Structure Nationale d’Evaluation (SNE)

Le Bénin dispose de compétences en évaluation qui pourraient rapidement

s’adapter aux exigences de la mise en place du dispositif national d’évaluation du

secteur de l’éducation. Il s’agit :

d’inspecteurs de l’éducation de la Maternelle et du Primaire, du Secondaire général, du Secondaire Technique et Professionnelle, dont certains sont spécialisés en suivi-évaluation des programmes et projets publics, ainsi que des cadres des structures en charge de l’Alphabétisation,

des économistes, statisticiens et planificateurs de l’éducation, des ingénieurs en formation des chefs d’établissements scolaires ;

des enseignants de tous ordres, qualifiés, ayant capitalisé une longue expérience d’au moins 20 ans de pratiques enseignantes dans le système ;

des psychopédagogues, des administrateurs de l’éducation, des psychologues cliniciens…

Tous ces profils, pour peu qu’on leur assure un peu de renforcement de capacité

(suivant un programme différencié) seront capables d’animer la Structure

Nationale d’Evaluation.

VI. 5. Assistance technique et financière souhaitée

La mise en place d’un dispositif national d’évaluation du secteur de l’éducation

au Bénin ne saurait aboutir heureusement et se pérenniser sans l’appui technique

et financier des partenaires au développement. Cet appui est nécessaire en phase

pilote et à la généralisation.

En phase pilote, il s’agira :

de former les cadres ciblés pour animer la structure en :

o évaluation de système éducatif,

o traitement de l’information et contrôle de la qualité des données,

o gestion de bases de données ;

d’apporter de l’expertise et du financement pour accompagner la SNE

dans :

o le diagnostic de la situation de l’évaluation au Bénin et la détermination

des besoins d’information des acteurs,

o la formulation des objectifs d’évaluation et la sélection des indicateurs

clés,

o l’établissement de la ligne de référence des indicateurs,

o la confection des outils et supports d’évaluation et leur test,

o l’élaboration de son plan d’actions triennal,

o sa structuration et la conception de son schéma de communication,

o la mise en place de la base de données…

de contribuer à l’acquisition des ressources matérielles et au

fonctionnement de cette SNE.

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En phase de généralisation, il s’agira :

d’apporter de l’expertise et de contribuer financièrement à l’évaluation de

la phase pilote ;

d’accompagner le transfert de compétences en évaluation vers d’autres

cadres ;

d’assurer l’audit de la SNE à la troisième année de généralisation.

VI. 6. Stratégie de pérennisation

Le premier atout de la pérennisation du dispositif national d’évaluation du secteur

de l’éducation est la promotion même de l’évaluation. En phase pilote, on veillera

à une forte implication des acteurs et à la diffusion progressive des outils vers les

structures décentralisées et déconcentrées. Pour susciter et maintenir l’intérêt des

acteurs la SNE devra non seulement rendre compte des résultats aux décideurs,

mais aussi donner le feedback à ceux auprès de qui les données ont été collectées.

A cette fin les canaux de communication (système d’information) doivent être

diversifiés et adaptés aux cibles.

L’évaluation a un coût et le financement est un facteur handicapant. Si en phase

pilote, on peut s’appuyer sur le concours des PTF, il faut, en phase de

généralisation, recourir à des ressources du budget national pour faire fonctionner

le dispositif. La mise en œuvre du PDDSE est un atout en ce sens que les

partenaires accordent une attention particulière au suivi-évaluation et il serait

relativement aisé de budgétiser sur les ressources Fast-Track ou du PME, le

financement partiel des activités de la SNE. Il s’agira donc, au moment de

l’introduction du projet de décret portant création de la structure en Conseil des

Ministres, de mentionner dans la communication la question du financement.

Ainsi, on pourra dès 2015, inscrire au budget-programme du MEMP, des

ressources qui iront croissantes. En attendant que ces ressources soient

subséquentes, en phase expérimentale, les charges seront supportées pour

l’essentiel grâce à l’assistance financière des partenaires (OIF, CONFEMEN). En

phase de généralisation, le désengagement financier des PTF se fera

progressivement pour prendre en compte l’accroissement des dépenses en

personnel supplémentaire et de fonctionnement. Le désengagement total pourra

être envisagé au terme du deuxième triennal de la mise en place de la SNE.

Enfin, la SNE sera dotée d’un statut clair avec des principes de recrutement et de

gestion des ressources humaines et financières basés sur les règles qui ont fait

leurs preuves dans les organisations internationales. C’est en assurant la

permanence dans l’emploi que la SNE pourra compter sur des cadres compétents

et pérenniser ses actions.

VII. Budget prévisionnel de l’institution et de l’installation de la structure

A évaluer et à élaborer après acceptation de la candidature du Bénin.

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