Type de discours et stratégies de lecture sur écran d'ordinateur, livre ...

877
HAL Id: tel-00976916 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00976916 Submitted on 10 Apr 2014 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Type de discours et stratégies de lecture sur écran d’ordinateur, livre électronique et support papier. Situation de lecture en Français langue étrangère : le cas des italophones apprenant le français Stefania Dei To cite this version: Stefania Dei. Type de discours et stratégies de lecture sur écran d’ordinateur, livre électronique et support papier. Situation de lecture en Français langue étrangère : le cas des italophones apprenant le français. Linguistique. Université de Franche-Comté, 2011. Français. <NNT: 2011BESA1014>. <tel-00976916>

Transcript of Type de discours et stratégies de lecture sur écran d'ordinateur, livre ...

  • HAL Id: tel-00976916https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00976916

    Submitted on 10 Apr 2014

    HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

    Larchive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestine au dpt et la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publis ou non,manant des tablissements denseignement et derecherche franais ou trangers, des laboratoirespublics ou privs.

    Type de discours et stratgies de lecture sur crandordinateur, livre lectronique et support papier.

    Situation de lecture en Franais langue trangre : le casdes italophones apprenant le franais

    Stefania Dei

    To cite this version:Stefania Dei. Type de discours et stratgies de lecture sur cran dordinateur, livre lectronique etsupport papier. Situation de lecture en Franais langue trangre : le cas des italophones apprenantle franais. Linguistique. Universit de Franche-Comt, 2011. Franais. .

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00976916https://hal.archives-ouvertes.fr

  • Universit de Franche-Comt

    UFR des Sciences de lHomme, du Langage et de la Socit

    Ecole Doctorale Langages, Espaces, Temps, Socits

    LASELDI Laboratoire de Smiolinguistique, Didactique, Informatique

    Types de discours et stratgies de lecture sur cran

    dordinateur, livre lectronique et support papier

    Situation de lecture en Langue Franaise : le cas ditalophones

    apprenant le franais

    Thse de Doctorat en Sciences du Langage, Didactique et Smiotique

    prsente et soutenue publiquement par

    Stefania DEI

    Anne 2011

    Sous la direction de Madame Marie-Josphe BERCHOUD Professeur lUniversit de Bourgogne

    Thse soutenue le 8 avril 2011 devant un jury compos de : Monsieur Richard DUDA, Professeur l'Universit de Nancy 2, rapporteur Monsieur Christian DEGACHE, Professeur lUniversit Stendhal-Grenoble 3, rapporteur Madame Marion PERREFORT, Professeur l'Universit de Franche-Comt Monsieur Marc SOUCHON, Professeur Honoraire lUniversit de Franche-Comt

  • Remerciements

    Je voudrais remercier Madame le Professeur Marie-Josphe Berchoud, ma

    Directrice de thse, pour ses encouragements constants.

    Je tiens exprimer ma profonde gratitude et mes remerciements les plus

    sincres Monsieur le Professeur Marc Souchon, qui a dirig cette thse,

    pour m'avoir conseille et suivie tout au long de ce travail. Je le remercie

    galement pour sa patience mise dure preuve.

    J'exprime ma reconnaissance Sylvain Adami, Laurence Consalvi, Paula

    Luis, Daniel Mathey et Chantal Mouzeler pour leur aide prcieuse.

    Un grand merci ma famille et tous mes amis d'avoir t prsents.

    Un grand merci galement aux tudiants qui ont particip cette tude.

    5

  • mes parents

    3

  • SOMMAIRE

    Remerciements........................................................................................................ p3

    mes parents..........................................................................................................p5

    Sommaire................................................................................................................. p7

    Introduction......................................................................................... p9

    I. Le cadre gnral de la recherche............................................. p19

    1.1. Notre contexte......................................................................................... p191.2. Prsentation de la recherche................................................................. p29

    II. Concepts opratoires................................................................ p33

    2.1. Les stratgies de lecture.........................................................................p342.2. Stratgies de lecture sur l'cran d'ordinateur et sur l'eBook..........p125

    III. Mthodologie de la recherche...............................................p139

    3.1. Questionnement de recherche............................................................ p1393.2. Hypothses............................................................................................ p1433.3. Prsentation de l'enqute.....................................................................p1443.4. Les outils d'investigation.....................................................................p1523.5. Le droulement de l'enqute...............................................................p1573.6. Les consignes.........................................................................................p160

    IV. Analyse du corpus.................................................................. p161

    4.1. Analyse des questionnaires pralables..............................................p1614.2. Analyse du questionnaire sur les stratgies de lecture

    et les entretiens.....................................................................................p1674.3. Discussion des rsultats.......................................................................p405

    Conclusion........................................................................................p433

    Bibliographie....................................................................................................... p447

    Tables des matires............................................................................................. p461

    7

  • Introduction

    Epigraphe

    Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es .

    Mais qui sera le matre? L'auteur ou le lecteur?P.N. FURBANK, Diderot, 1992. (cit par A. Manguel, 1998, pigraphe)

    Le savoir, c'est ce dont nous sommes encombrs et qui ne trouve pas toujours une utilit. La connaissance, c'est la transformation d'un savoir en une exprience de vie (Carrire et Eco, 2009 : 73).

    9

  • Introduction

    INTRODUCTION

    Le frontispice d'Albert Drer pour la premire dition de la Nef des fous de Sbastien Brandt en 1494

    L'ouvrage satyrique de S. Brandt publi en 1494 est une fresque

    caricaturale de l'humanit qui est embarque sur un bateau symbolique,

    toutes classes confondues. Plusieurs fous sont bord, symbolisant les folies

    du monde et les faiblesses humaines : vices, pchs, erreurs, travers. Parmi

    eux, l'auteur lui-mme, le bibliophile qui accumule les traits de sagesse sans

    pour autant devenir plus sage.

    10

  • Introduction

    Je suis bien fol de me fier en grant multitude de livres. Je dsire tousjours et appte livres nouveaux ausquelz ne puis rien comprendre substance, ne rien entendre. Mais bien les contregarde honnestement de pouldre et d'ordure, je nettoye souvent mes pulpitres. Ma maison est dcore de livres, je me contente souvent de les veoir ouvers sans rien y comprendre. (consult le 3 novembre 2009, http://bibliophilie.blogspot.com/2008/09/la- nef-des- fous-de-sebastien-brant-et.html)

    Cette prsentation nous semble intressante pour introduire le sujet de

    notre travail, la lecture et le lecteur. Le lecteur auquel nous nous intressons

    ne ressemble pas celui de Brandt. C'est un lecteur particulier, un tudiant

    italophone aux prises avec la lecture-comprhension de textes1 franais qui

    relvent du discours du raconter et du discours de lexposer, sur l'cran

    dordinateur, le livre lectronique et le support papier.

    En effet Internet est devenu, en quelques annes grce au Web, une

    rfrence incontournable comme outil de diffusion des savoirs et comme

    outil de communication universel. En tant quoutil de savoir il est une

    immense bibliothque, une gigantesque encyclopdie, une vaste librairie, un

    organe de presse, une discothque, une vidothque En tant quoutil de

    communication, c'est une vitrine aux potentialits considrables pour tous

    ceux qui veulent transfrer et changer des savoirs grce aux forums, aux

    listes de diffusion, au courrier lectronique et actuellement aux blogs,

    facebook, twitter ou my space...

    Le Web est capable de vhiculer des images, des photos, du son et de la

    vido mais galement et surtout du texte. La gnralisation des supports

    numriques pour lcrit secoue le monde de limprim rput, connu et

    reconnu et conduit de profonds changements dans notre rapport lcrit.

    Le Web ouvre un abme car lcrit investit toute une panoplie de secteurs.

    Est-ce un rapport lcrit en tant quauteur, lecteur, libraire, diteur, 1 En ce qui concerne le terme texte nous nous rfrons ici au texte crit pour le

    diffrencier du texte oral. (cf la section variable texte )

    11

    http://bibliophilie.blogspot.com/2008/09/la-nef-des-fous-de-sebastien-brant-et.htmlhttp://bibliophilie.blogspot.com/2008/09/la-nef-des-fous-de-sebastien-brant-et.htmlhttp://bibliophilie.blogspot.com/2008/09/la-nef-des-fous-de-sebastien-brant-et.html

  • Introduction

    distributeur, ou simplement utilisateur par exemple de blogs, de forums ou

    d' autres rseaux sociaux ?

    Dans le cadre de notre recherche, nous nous limiterons au rapport

    lcrit en tant que lecteur d'abord parce que nos tudiants sont plutt

    amens lire ; ensuite parce que, la suite de notre DEA 2, la lecture et les

    stratgies de lecture sont encore au centre de notre rflexion vu l'importance

    que revt la lecture non seulement du fait de l'infinit de documents crits

    prsents sur le rseau mais galement cause des nouveauts

    technologiques comme les tlphones iphone et le livre lectronique. Par

    ailleurs la dcision de Google, en 2004, de numriser en six ans quinze

    millions de livres3, montre bien l'enjeu commercial li au dveloppement

    technologique.

    Notre recherche sintresse donc aux stratgies de lecture utilises par

    nos tudiants-lecteurs lors de la lecture-comprhension de textes

    dominante narrative et de textes dominante argumentative sur deux types

    de support : le papier et l'cran d'ordinateur. Dans ce cadre, dans la mesure

    o nous nous positionnons du ct du lecteur, nous observons quau-del de

    lcran dordinateur, un autre appareil technologique est en train de chercher

    un crneau sur le march : le livre lectronique4.

    L'eBook va-t-il varier les stratgies de lecture-comprhension ? Quel

    avenir peut-on envisager pour ce nouveau support de lecture ? Avec Internet

    et ce nouvel outil, peut-on imaginer qu laube du XXIme sicle, lcran va

    2 S. Dei, Stratgies de lecture sur cran et sur papier et comptences procdurales de type navigation, 2001.

    3 Le Monde, 21 aot 2009, rubrique Des livres - t , p. III. Avec son programme recherche de livres , Google a pour objectif de rendre accessible tous le maximun de livres. En Amrique, les dirigeants d'Oxford ont fait numriss exclusivement les volumes du XIXe sicle ; en Europe seuls les textes tombs dans le domaine public seront numriss par Google. Des maisons d'dition galement comme Vrin, L'Harmattan, Le Petit Fut ou Champ Vallon ont conclu des accords pour numriser gratuitement leurs titres.

    4 Nous verrons dans la section Le livre lectronique, le livre numrique, l'e-paper en quoi consiste cet appareil.

    12

  • Introduction

    remplacer le papier ? Le papier est-il en train de vivre ses dernires annes et

    par consquent le livre papier galement ?

    Notre hypothse centrale est la suivante : les genres textuels ainsi que les

    supports modifient les stratgies de lecture.

    La lecture-comprhension

    implique des stratgies

    pour lire des textes dominante argumentative et des textes dominante narrative

    sur cran et support papier sur crans et support papier

    (ordinateur) (journaux) (eBook et ordinateur) (livre)

    Nous analyserons les entretiens et les questionnaires des tudiants qui

    ont particip cette exprience pour voir si oui ou non ou dans quelle

    mesure les stratgies de lecture-comprhension varient. Nous ferons un

    excursus rapide sur l'histoire des supports de l'crit et de la lecture. Nous

    prendrons en compte galement les stratgies de lecture-comprhension, les

    genres textuels, le rle de la mmoire, l'ergonomie.

    Mais revenons sur la gravure sur bois de Drer : cet homme assis dans

    un bureau-bibliothque, entour de livres, coiff d'un bonnet de nuit et

    portant des (besicles) lunettes5, symbole du savant. Au-del de la

    signification de cette reprsentation, la folie de l'rudit, ce dessin voque en

    nous des mots comme l'ergonomie de la lecture, le lieu de la lecture, la

    lecture studieuse ou la lecture d'agrment, les genres textuels, l'importance

    de la lecture, la relation crivain/lecteur, l'investissement du lecteur dans

    5 Les lunettes sont apparues probablement vers la fin du XIIIe sicle mais le vrai inventeur est inconnu. La premire reprsentation d'un homme avec des lunettes est le cardinal Hugo de Saint-Cher peint par Tommaso da Modena en 1352. (A. Manguel (1998), Histoire de la lecture, Actes du Sud : 346)

    13

  • Introduction

    l'ouvrage qu'il est en train de lire Nous verrons brivement si oui ou non

    le support gnre de nouvelles formes textuelles ; nous mettrons laccent sur

    les pratiques de lecture de nos tudiants-lecteurs dans lacte de lire sur

    support cran d'ordinateur, l'eBook et le papier car nous sommes convaincue

    que le support, lcriture et les pratiques de lecture sont intimement lis. Tels

    sont les principaux sujets de rflexion qui mriteront toute notre attention au

    cours de ce mmoire.

    Notre travail de recherche se situe dans un vaste mouvement en

    volution du point de vue technologique qui investit non seulement notre

    manire de nous rapporter aux supports mais investit toute notre culture.

    Notre travail est trs centr, restreint, mais il sinscrit sur un axe historique

    culturellement ouvert, dans une rflexion globale profonde qui doit nous

    amener considrer les effets de cette rvolution permanente sur notre faon

    dtre en tant que personne, en tant que sujet appartenant au monde, sur

    notre rapport au monde. Il pose des problmes plus gnraux de

    transformation culturelle et civilisationnelle.

    Toutes les technologies que nous avons utilises ont transform notre

    manire de vivre mais il a fallu beaucoup de temps pour que leurs effets se

    fassent ressentir.

    Les technologies que communment nous appelons Internet ne peuvent

    tre spares de la manire dont fonctionnent notre culture et notre socit.

    Ce sont des technologies qui conditionnent notre vision du monde, qui

    modifient notre quotidien et notre relation ce qui nous entoure. Sur ces

    technologies est en train de se dessiner la vie contemporaine. Leur volution

    a des impacts immdiats sur nous et sur nos relations avec les autres, sans

    oublier, que la manire dont chacun de nous les peroit, reste fondamentale.

    Il a fallu des sicles l'criture pour atteindre des milliards

    d'utilisateurs ; pour la presse, les dlais ont t plus rapides ; quant la

    tlvision, cela a t une affaire de dcennies ; et pour lInternet, sa diffusion

    s'est faite en quelques annes seulement. Cette diffusion rapide des

    nouvelles technologies nous oblige, comme le dit Eco,

    14

  • Introduction

    un rythme insoutenable de rorganisation continuelle de nos habitudes mentales () et implique l'acquisition d'un nouveau systme de rflexes, lequel exige de nous de nouveaux efforts et cela, dans un dlai de plus en plus court (2009 : 42).

    Nous aurons des objets de plus en plus petits et de plus en plus

    puissants et connects qui coteront de moins en moins cher. De ce fait, plus

    les objets technologiques seront performants, plus la demande de

    connectivit sera importante puisque forcment ces appareils numriques

    ont besoin dtre connects d'autres.

    Nous sommes tous des papyrophages parce que nous avons grandi dans

    un monde qui fondait ses certitudes les plus solides sur le papier des livres

    et des journaux. l'heure actuelle, laugmentation des tirages papier et une

    production de papier sembleraient confirmer et continuer cette tendance.

    Mais nous ne pouvons pas ne pas reconnatre que donner des informations

    sur papier est, l'heure actuelle, beaucoup plus coteux produire et

    transfrer physiquement alors qu'il existe des alternatives beaucoup plus

    efficaces. Le papier prsente des limites importantes : il ne peut tre mis

    jour facilement ; il faut plus de temps pour trouver l'information qui nous

    intresse ; il est encore plus difficile de trouver l'information qui nous

    intresse mais dont nous ne connaissions pas l'existence. Ces quelques

    exemples montrent comment notre culture est en train de changer. Le public

    a chang, l'approche cognitive a volu ainsi que le besoin d'informations.

    Cette tendance est dynamique : au fur et mesure que plus de personnes

    s'approchent de ce nouveau modle, que le maniement de ces nouvelles

    technologies devient de plus en plus facile (toucher du bout du doigt un

    cran pour regarder une vido, couter de la musique ou lire un livre)

    alors que naviguer, cela s'apprendle besoin de papier diminue.

    Les livres lectroniques en sont le tmoignage direct. Aprs plusieurs

    faux dparts du livre lectronique6, avec l'arrive sur le march des premiers

    6 Voir la section Brve histoire des supports de lcrit .

    15

  • Introduction

    numrisation du livre a commenc7.

    En effet si le support papier ou disque se vend, semble-t-il, de

    moins en moins, quel sera l'avenir pour le produit culturel? Sera-t-il plus

    difficile vendre? Les dbats auxquels nous assistons sur les copyrights

    pour les ditions numriques, les tlchargements de musique, de films, etc.

    animeront les dbats sur ces sujets 8. Cette volution pose des problmes en

    terme de rtributions pour le journaliste ou pour l'auteur, l'diteur ou le

    producteur de disques. S'ouvre ainsi une dialectique entre deux cultures

    diffrentes : d'un ct l'exprimentation de nouveaux modles industriels

    d'organisation avec des fermetures, des restructurations, des rductions de

    personnel qui iront dans le sens d'une recherche de nouvelles opportunits.

    Mais ceci nous loigne de nos propos.

    Finalement ces grandes corporations que sont Google, Amazon,

    facebook sont des entreprises prives qui grent des milieux trs dlicats de

    notre socit contemporaine. C'est une ralit qui nous est impose par les

    vnements, rapidement, cest une situation dont nous n'avons pas encore

    pris les mesures.

    L'histoire de la lecture et l'histoire du livre dcoulent naturellement de

    celles de l'crit et des critures lesquelles dcoulent tout aussi naturellement

    de celle de l'acquisition d'un langage articul, puis de l'histoire des langues.

    Cela a dtermin toute notre culture : la lecture est fortement lie au

    dveloppement technologique, la (techn). Le livre est un support

    d'inscription des textes qui est en train de se mtamorphoser sous nos yeux

    avec l'arrive des supports numriques. L'actuelle dmatrialisation du livre,

    comme contenant, et sa volatilit, comme contenu, questionnent ce pass

    fondateur, en tout cas dans le sens de la prospective du livre et de l'dition et

    constituent de vritables enjeux civilisationnels. Certes, notre sujet est trs

    limit mais il est extrmement vaste parce quil touche des ralits

    7 Pour les avantages et dsavantages de l'eBook, voir notre chapitre Brve histoire des supports de lcrit .

    8 Un exemple en est l'article soumis nos apprenants : Internet, crativit et finance .

    16

  • Introduction

    limit mais il est extrmement vaste parce quil touche des ralits

    complexes, tant donn qu'il a affaire avec la technologie au sens large du

    terme.

    Ces considrations sur le dveloppement des nouvelles technologies

    sont faites en gardant l'esprit que nous vivons dans une socit occidentale

    et que ces nouvelles technologies sont accessibles au plus grand nombre.

    L'objectif de raliser un village mondial n'a pas encore t atteint. Une

    grande partie de la population mondiale est encore dans l'impossibilit

    d'avoir un accs facile aux outils informatiques et numriques, except les

    privilgis.

    Notre premier chapitre concernera le cadre institutionnel dans lequel

    nous travaillons et o a t ralis le recueil des donnes pour la constitution

    de notre corpus. Il dcrira le Centre o nous travaillons, les cours tels qu'ils

    sont organiss, le rle des enseignants.

    Notre deuxime chapitre prendra en compte notre balisage conceptuel.

    Il mettra d'abord l'accent sur les variables qui influencent les stratgies

    (terme que nous prciserons) lors de la lecture-comprhension. Nous avons

    distingu trois variables principales : la variable lecteur, la variable texte et la

    variable support.

    Nous identifierons les structures et les processus qui agissent sur le

    lecteur lors de la lecture/comprhension d'un texte crit.

    Pour ce qui est de la variable texte, nous essaierons de dfinir ce qu'est

    un texte et ce qu'est un genre textuel, tant donn qu'il s'agit de notions

    difficiles prciser : elles se prsentent comme des nbuleuses et font lobjet

    de dfinitions diverses.

    Pour les genres textuels, nous avons choisi de soumettre nos

    informateurs des textes dominante argumentative et des textes

    dominante narrative. Nous expliquerons les raisons qui ont dict notre

    17

  • Introduction

    choix.

    Nous aborderons ensuite la variable support. Nous nous intresserons,

    au passage, au rle que joue l'ergonomie sur la reconstruction du sens de

    textes en FLE.

    Nous passerons ensuite aux stratgies de lecture sur cran. Nous

    prsenterons le rle que joue l'hypertexte dans la (re)construction du sens.

    Nous essaierons de dfinir les termes interactivit et interaction .

    Le troisime chapitre concernera la mthodologie de la recherche. Nous

    ferons le point sur notre questionnement de recherche et les hypothses que

    nous avons mises. Nous exposerons le droulement de notre enqute en

    prsentant nos informateurs ainsi que les textes que nous leur avons soumis.

    Nous mettrons en avant les outils que nous avons utiliss pour le recueil des

    donnes, savoir diffrents types de questionnaires et un entretien.

    Le quatrime chapitre prendra en compte l'analyse des questionnaires et

    de l'entretien. Pour ce faire nous analyserons les donnes, recueillies par

    entretien et par questionnaire, de chaque informateur.

    Nous terminerons par une discussion des rsultats et la conclusion.

    18

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    I. Le cadre gnral de la recherche

    1.1. Notre contexte

    1.1.1. Prsentation de linstitution

    Le Centro Linguistico di Ateneo (CLA) de lUniversit de Florence dans

    lequel nous enseignons, a t cr en 1981 pour que tous les tudiants des

    UFR scientifiques puissent avoir des cours de langue.

    Nous sommes enseignant-lecteur au Centro Linguistico di Ateneo

    (C.L.A.) de lUniversit de Florence en Italie. Le Centre a t cr au dbut

    des annes 80 aprs la rforme universitaire qui prvoyait la cration de

    Centri Linguistici afin que tous les tudiants des U.F.R. scientifiques, qui

    ne prvoyaient pas de cours de langue institutionnels, puissent apprendre

    les Langues Vivantes Etrangres (LVE). Au dbut des annes 80 il ny avait

    pas de sige centralis o avaient lieu les cours mais un seul sige

    administratif. Les cours taient dispenss dans les U.F.R. qui avaient fait une

    demande de lecteurs pour lenseignement des langues. Dans notre cas nous

    avons t recrute la Facult darchitecture pour assurer les cours de

    franais de spcialit ainsi que lenseignement de langue proprement dit. La

    centralisation des cours dans un seul sige a t laffaire de plusieurs annes.

    Actuellement les cours ont lieu, pour la plupart, la Rotonde du

    Brunelleschi bien que dautres aient encore lieu dans des siges

    dcentraliss.

    Les langues enseignes sont langlais, le franais, lallemand, lespagnol,

    larabe, le japonais, le portugais, le roumain, le russe, le chinois, lhbreu

    moderne. Litalien y est enseign mais seulement aux tudiants qui viennent

    en Italie dans le cadre des changes ERASMUS/SOCRATES.

    Pour prsenter notre contexte, ci-dessous une capture dcran

    panoramique sur des activits proposes par notre Centre de Langues.

    Nous nous attarderons sur lorganisation des cours et des preuves de

    19

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    connaissance de la langue.

    Comme le montre le tableau ci-dessous, nous avons deux types de

    formation : une FORMATION et une formation VERIFICA della conoscenza

    linguistica (CONTRLE de connaissance linguistique).

    Les cours, les sminaires et les sances de conseil relvent de la

    FORMATION ; les preuves de connaissance de la langue relvent de la

    formation CONTRLE de connaissance linguistique.

    Pour ce qui est de la FORMATION, celle-ci intgre plusieurs moments

    de formation :

    - en premier lieu une Orientation qui a lieu avec un enseignant

    - la Sance de conseil qui aide dfinir les objectifs, conseiller du

    matriel et commencer un parcours de travail en autonomie

    - les Sminaires qui servent approfondir des stratgies de travail ou

    les aspects plus difficiles du franais

    20

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    - les Travaux Pratiques dans la salle multimdia

    - les Ateliers qui prsentent des aspects de la culture et de la langue

    franaises

    - les Tandem, un travail en coopration avec des tudiants franais

    la mdiathque

    - le Cours proprement dit pour tous ceux qui prfrent tre guids

    rgulirement.

    1.1.2. Les cours

    Les cours sont programms de faon ce que les tudiants puissent

    suivre un parcours en progression tout au long de lanne.

    Le CLA organise des Cours Praxis et des Cours Spciaux.

    Ces modules ont lieu dans des salles avec quipement multimdia et ne

    sadressent qu un petit groupe de 16 ou 18 tudiants.

    Le CLA organise des cours tout au long de la journe, de 8h30 20h30.

    Tous les cours sont programms sur 30 heures et peuvent se drouler sur

    o 10 semaines cycle extensif raison de trois heures par

    semaine (cycles dautomne, dhiver, de printemps)

    o 5 semaines cycle intensif raison de six heures par semaine

    (cycles dautomne, dhiver, de printemps).

    Il y a galement des cycles de trois semaines (le cycle avant lautomne)

    ou de quatre semaines (cycle dt).

    Ltudiant peut sinscrire ces cours daprs ses besoins et ses rythmes

    dapprentissage. Au-del des 30 heures en prsentiel, le cours prvoit 45

    heures de travail rpartir entre les activits proposes par le Centro

    (sminaires, ateliers, tandem, laboratoire, travaux pratiques etc).

    Cette organisation permet aux tudiants de suivre des cours de langue

    sur des priodes plus courtes vu que ces cours ont lieu paralllement leurs

    cours la facult ainsi que de suivre des cours de langue dans des priodes

    21

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    moins charges pour eux. Elle permet aux tudiants, daprs leurs exigences,

    dalterner des cycles intensifs des cycles extensifs, de faire une pause

    entre un cycle et lautre, de faire plus d'un module sils le dsirent.

    Le CLA propose deux types dinscription la formation Praxis,

    linscription de type 1 et linscription de type 2.

    Linscription de type 1 : linscription la Mdiathque, qui est le Centre

    de ressources du CLA, permet

    o daccder la mdiathque

    o de demander une sance de conseil

    o de frquenter les sminaires

    o de suivre les TP

    o de frquenter les ateliers

    o de participer aux tandem

    o de passer le certificat de connaissance de la langue

    o de participer au laboratoire de prparation aux preuves de

    passation de connaissance de la langue de son UFR

    Linscription est valable six mois et cote 58 euros pour les usagers

    externes ; 16 euros pour les internes (tudiants, personnels de lUniversit ou

    quivalents). Elle est gratuite pour les tudiants qui sont inscrits aux cours

    de langue.

    Linscription de type 2 : linscription au Cours

    Linscription au cours permet, pendant 3 mois,

    o daccder la mdiathque

    o de demander une sance de conseil

    o de frquenter les sminaires

    o de suivre les TP

    o de frquenter les ateliers

    o de participer aux tandem

    o de passer le certificat de connaissance de la langue

    o de participer au laboratoire de prparation aux preuves de

    22

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    passation de connaissance de la langue de son UFR

    Les usagers internes paient

    36 euros pour les cours Praxis jusquau niveau B1.

    52 euros pour les autres cours et cours spciaux.

    Les usagers externes paient 180 euros pour tous les cours.

    Les sances de Conseil sadressent aux tudiants qui dsirent atteindre

    des objectifs personnels prcis en peu de temps, par exemple un sjour dans

    un pays francophone qui aura lieu sous peu ou la prparation dun

    concours. Elles sadressent galement tous ceux qui ne peuvent frquenter

    le cours en prsentiel en raison de leur emploi du temps.

    Lors des rencontres individuelles qui durent 30 minutes chacune

    environ, lenseignant aide ltudiant dfinir ses objectifs, trouver le

    matriel le plus adapt et enseigner des stratgies dapprentissage. Les

    sances de conseil ont lieu la Mdiathque.

    Il est ncessaire de rserver lavance les sances de conseil.

    Pour ce qui est de la formation Contrle des connaissances linguistiques,

    le CLA organise

    1) des cours de prparation aux preuves pour les niveaux A2, B1, B2

    pour les tudiants qui ont dj une connaissance de base du franais. Le

    cours prvoit six rencontres de deux heures avec, en complment, une

    formation en ligne ;

    2) des cours Access pour les niveaux A2, B1, B2 pour tous les

    tudiants qui ont besoin dune remise niveau. Il sagit de 10 rencontres de 3

    heures par semaine avec, en complment, une formation en ligne.

    1.1.3. Bref historique du Contrle de connaissance de la

    langue

    Depuis 2001, au fil des annes, des rformes sont survenues dans les

    curricula des tudiants au point, qu lheure actuelle, tous les tudiants

    23

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    doivent passer des tests de langue pour obtenir leur diplme. Chaque UFR

    fixe le niveau de connaissance de la langue que ltudiant doit atteindre et

    qui peut varier du niveau A2 au niveau B2 du Cadre Europen Commun de

    Rfrence (CECR). En gnral, les tests prvoient des preuves de

    comprhension orale et de comprhension crite. Mais les UFR peuvent

    dcider de ne demander que des tests de comprhension crite pour le

    niveau A2. Ces tests se font sur ordinateur. Les tudiants fixent un rendez-

    vous pour tel jour telle heure. Sils ratent leur preuve, ils doivent attendre

    deux mois pour la passer nouveau.

    Ces tests revtent une telle importance (souvent les tudiants ne peuvent

    soutenir la date prvue car ils nont pas russi leur test de connaissance de

    la langue) que certains cours et activits sont organiss tout au long de

    lanne pour prparer les tudiants cette preuve. Au-del des cours

    mentionns plus haut, un laboratoire, laboratorio , est prvu en libre accs

    pour les tudiants qui doivent se prparer cette preuve. Ce laboratoire a

    lieu une fois par semaine. Les tudiants viennent sans prendre rendez-vous

    soumettre leurs difficults, poser des questions et faire des travaux

    pratiques. Le conseiller leur proposera des activits ciblant leur objectif.

    Nous pouvons parler dun laboratoire de TP qui a comme objectif la

    prparation/russite du test de connaissance de la langue demand par les

    UFR.

    Nous avons remarqu que les tudiants napprcient pas que les

    preuves se fassent lordinateur, car ils ont plus de difficults car lcran

    limite lempan visuel. cet effet, les enseignants qui crent les tests

    choisissent une police plus adapte lcran, verdana, et prsentent le texte

    en marquant bien les paragraphes, pour permettre un meilleur reprage,

    dans le texte. En effet le texte ne comprend ni image, ni intertitre comme sur

    le support papier. Les questions mmes ont souvent un ordre chronologique,

    au fil du texte, pour viter des dfilements trop frquents.

    24

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    1.1.4. La Mdiathque

    La Mdiathque C.A.A.L. (Centro per lApprendimento Autonomo delle

    Lingue) est ouverte du lundi au vendredi de 9h00 18h30.

    Elle offre plusieurs activits :

    1) Des parcours autonomes pour lapprentissage des langues avec

    laide dun conseiller linguistique. Ce service sadresse aux tudiants qui,

    pour des problmes dhoraire, ne peuvent frquenter les cours en classe ou

    qui dsirent atteindre rapidement un niveau suprieur au leur tout en

    frquentant les cours en prsentiel.

    Les tudiants peuvent accder tout le matriel prsent dans la

    mdiathque o se trouvent des laboratoires quips pour lapprentissage

    autonome des langues :

    une hmrothque/bibliothque o lon peut lire les

    magazines les plus connus et environ 11.000 livres

    deux salles pour couter plus de 1600 cassettes audio

    deux salles quipes pour regarder plus de 2100 cassettes vido

    et des chanes de tlvision trangres

    deux laboratoires quips dordinateurs pour faire des

    exercices et visionner plus de 250 CD-Rom/logiciels et pour utiliser

    les programmes de communication tlmatique dans le cadre des

    cours institutionnels.

    2) Des sances de conseil

    3) Des ateliers organiss pour prsenter des aspects de la culture, de la

    musique, de la littrature, du cinma, de politique de chaque pays.

    4) Des Tandem pour permettre aux tudiants de parler la langue

    quils tudient . Un change linguistique entre des tudiants trangers qui

    frquentent le CLA pour apprendre litalien - dans notre cas des tudiants

    francophones - et des tudiants italiens.

    5) Des Laboratoires pour permettre aux tudiants de prparer leurs

    preuves de connaissance de la langue.

    25

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    1.1.5. Le rle des enseignants-lecteurs

    Les activits sus-mentionnes sont toutes assures par les enseignants -

    lecteurs mmes. Les lecteurs soccupent galement

    -dlaborer des tests pour les preuves en ligne demandes par les

    diffrentes U.F.R. scientifiques de lUniversit de Florence

    -de penser le contenu de la page Web du C.L.A. pour ce qui

    concerne le franais en ligne

    -de faire passer des examens dans les siges des U.F.R. qui le

    demandent. Il arrive quelquefois de faire passer des examens des

    dtenus qui ont dcid de poursuivre leurs tudes

    -de prparer les preuves pour les certifications de connaissance de la

    langue qui ont lieu deux fois par an, en juin et en dcembre et de faire

    passer ces preuves

    -de produire du matriel didactique pour lautoapprentissage ;

    -de commander les livres/magazines etc

    -de prparer les fiches pdagogiques qui accompagnent les films, les

    livres, les cassettes vido

    Alors que les autres langues se partagent le travail parce que les lecteurs

    sont en grand nombre, vingt-quatre pour langlais par exemple, les trois

    enseignants lecteurs de franais soccupent un peu de tout.

    Depuis 2007, nous nous occupons galement de la conception didactique

    de la plateforme Moodle pour donner la possibilit aux tudiants de suivre

    un parcours formatif pour la prparation aux tests demands par les UFR.

    Personnellement, nous nous occupons des activits pour amliorer la

    comprhension orale. Ces activits ne prvoient pas exclusivement des

    exercices de comprhension mais veulent faire apprendre, par le biais de

    consignes, de nouvelles stratgies pour une meilleure comprhension orale.

    Depuis janvier 2008, notre statut administratif a chang. Nous sommes

    toujours des enseignants-lecteurs mais avec un statut dadministratif. Nos

    26

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    activits nont pas chang pour autant9. Les tches restent les mmes, notre

    rle aussi, mais nous ne sommes plus dans la catgorie administrative des

    professeurs.

    1.1.6. Dfinition du niveau des tudiants

    Dfinir le niveau de comptences langagires d'un tudiant est assez

    alatoire. Nous savons qu'except les niveaux dbutants et l encore le

    terrain est dlicat pour affirmer que les dbutants ont tous un mme

    terrain vierge - il est difficile d'valuer avec prcision les savoirs faire

    dans les activits de rception, de production, dinteraction et de mdiation.

    Dans notre institution les tudiants font une autovaluation avant de

    s'inscrire en classe de langue. Pour les aider, les enseignants assurent des

    permanences qui sont en libre accs et les tudiants qui le dsirent peuvent

    s'y adresser. Au dbut des cours, le professeur peut faire des changements et

    dplacer les tudiants dans une classe de niveau suprieur ou infrieur, s'il y

    a encore des places disponibles dans ces classes et avec l'accord des

    tudiants. Notre classe de niveau B2 tait constitue d'tudiants B2 et B2

    faible, c'est--dire plutt B1. Les plus faibles n'ont pas t dplacs d'une

    part parce que les tudiants ont dclar prfrer faire un effort pour suivre le

    cours, d'autre part parce que les cours B1 taient complets. Pour tablir ces

    niveaux, nous avons fait rfrence au CECR. Le CECR pour les langues a

    justement t cr pour dfinir avec un maximum de prcision des

    objectifs immdiatement valables aux regards des besoins des apprenants et

    ralistes du point de vue de leurs caractristiques et des moyens

    disponibles (2001 : 5). Il propose ainsi des rfrences pour une

    valuation, un apprentissage et un enseignement communs des langues. Il

    propose dinclure, parmi les activits dites de rception, lcoute et la

    comprhension de loral ainsi que la lecture et comprhension de lcrit.

    Vu lobjet de notre recherche, la (re)construction du sens de textes crits,

    9 Voir ce sujet notre DEA, 2001.

    27

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    nous dfinirons les comptences ncessaires aux activits de comprhension

    de lcrit, tablies par le CECR.

    Pour la comprhension gnrale de l'crit le CECR indique que

    lapprenant de niveau B1 peut lire des textes factuels directs sur des sujets

    relatifs son domaine et ses intrts avec un niveau satisfaisant de

    comprhension . Lapprenant de niveau B2 doit tre mme de lire avec

    un grand degr d'autonomie en adaptant le mode et la rapidit de lecture

    diffrents textes et objectifs et en utilisant les rfrences convenables de

    manire slective. Il (doit) possder un vocabulaire de lecture large et actif

    mais pourra avoir des difficults avec des expressions peu frquentes

    (2001 : 57).

    Le CECR propose diffrentes activits de lecture parmi lesquelles

    - lire pour s'orienter

    - lire pour sinformer et discuter

    - lire et suivre des instructions

    - lire pour le plaisir et dautres.

    Nous retiendrons lire pour s'informer et discuter qui inclut la

    comprhension de textes argumentatifs.

    Quant la nouvelle, nous voudrions souligner que dans le CERC, lire

    des oeuvres littraires, rentre dans la comprhension gnrale .

    Pour les activits lire pour sinformer et discuter, le Cadre prcise

    que lutilisateur de la langue de niveau B1 peut identifier les principales

    conclusions d'un texte argumentatif clairement articul ; peut reconnatre le

    schma argumentatif suivi pour la prsentation d'un problme sans en

    comprendre ncessairement le dtail ; peut reconnatre les points

    significatifs d'un article de journal direct non complexe sur un sujet

    familier (2001 : 58).

    Lutilisateur de la langue de niveau B2 peut obtenir renseignements,

    ides et opinion de sources hautement spcialises dans son domaine ; peut

    comprendre des articles spcialiss hors de son domaine condition de se

    rfrer un dictionnaire de temps en temps pour vrifier la comprhension ;

    peut comprendre des articles et des rapports sur des problmes

    28

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    contemporains et dans lesquels les auteurs adoptent une position ou un

    point de vue particulier (2001 : 58).

    Nous avons donc pris comme rfrence le CECR pour encadrer le

    niveau de nos tudiants. Tous nos informateurs suivaient des cours de FLE

    de niveau B2 au CLA sauf Francesca. Lvaluation des niveaux a t ralise

    lors dentretiens avant le commencement des cours, comme il advient

    rgulirement dans notre institution.

    1.2. Prsentation de la recherche

    Quelles que soient ses multiples fonctionnalits, l'ordinateur avec son

    cran, reste toujours et surtout une machine o chacun, la plupart du temps,

    est amen lire. Mme avec l'volution de la communication plus directe

    avec l'avnement des social networks , les sites de rencontre etc., les

    technologies de l'information et de la communication sont des technologies

    de l'crit. Nous sommes donc amens lire.

    Dans notre domaine, celui de la didactique, de plus en plus de revues

    sont publies en ligne et de plus en plus d'enseignants de langue trangre

    utilisent Internet comme un outil complmentaire leurs cours, car on

    trouve effectivement sur le rseau un foisonnement de tout . En ce qui

    concerne la littrature, il suffit de constater la quantit d'uvres littraires

    prsentes sur la toile.

    Dj pour notre DEA (2001), nous nous tions rendue compte que les

    inforoutes taient une ressource richissime pour l'enseignement du FLE.

    Nous nous tions pos la question de voir comment notre apprenant

    dambulait sur la Toile la recherche d'informations concernant un sujet et

    comment l'hypertexte pouvait influencer la (re)construction du sens. Nous

    nous tions pos galement la question de voir si et comment les stratgies

    de lecture changeaient face au support utilis pour la prsentation

    d'informations.

    Nous avions constat que l'hypertexte permettait nos

    29

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    cyberapprenants une grande flexibilit d'organisation de l'espace en

    tenant compte des liens proposs par le concepteur des sites Web. En faisant

    abstraction de la libert limite dans laquelle l'internaute volue, le rcepteur

    peut (re)construire l'nonc de l'metteur en organisant les informations

    selon son propre gr. Dans l'hypertexte chaque apprenant avait pris son

    chemin d'aprs les liens qui lui taient proposs et avait pu, au hasard du

    maniement de la souris, effectuer le parcours qu'il dsirait, d'aprs ses

    intrts, ses objectifs, son temps... Pour les textes plus longs, nos

    informateurs avaient prfr les imprimer. En ce qui concerne la lecture sur

    cran, deux facteurs surtout entravaient la reconstruction du sens :

    lergonomie (la position du corps, l'cran qui limite l'empan visuel, la

    moyenne ou haute rsolution des crans ) et l'hypertextualit (textes sans

    continuum de l'un l'autre ce qui rend le rapprochement des ides plus

    malais si celles-ci se trouvent exprimes dans des passages loigns.

    Les conclusions de notre DEA nous ont amene nous demander ce

    qu'il en tait des genres de textes.

    C'est la raison pour laquelle, dans la prsente recherche, nous avons

    choisi des textes dominante narrative et dominante argumentative. On

    peut trouver de plus en plus d'uvres littraires sur le web (BNF, Google,

    etc.). C'est le nouveau dfi. Une quantit indfinissable duvres littraires

    sur le web sont gratuites ou payantes. Les nombreuses bibliothques en

    ligne permettent d'acheter et de tlcharger les livres qui nous

    intressent....Cette nouvelle opportunit est galement utile pour nos cours.

    Nous avons choisi les textes d'opinion journalistiques car

    l'argumentation tait le sujet du cours que suivaient les tudiants participant

    notre recherche. Nous avons galement constat que nos tudiants lisaient

    de nombreuses uvres littraires dans leur langue maternelle mais peu en

    franais.

    Les enseignements distance via les plateformes (Moodle, Ganesha,

    Acolad...) se sont dvelopps considrablement. Les enseignants sont de

    plus en plus sollicits mettre des cours en ligne sur Moodle, ou, comme

    30

  • Chapitre I : Le cadre gnral de la recherche

    c'est notre cas, des activits pour aider les tudiants prparer leur test de

    niveau de connaissance de franais, demand par leur UFR d'appartenance,

    sans lequel ils ne peuvent prendre leur diplme. Ce test prvoit une

    comprhension crite et orale.

    Quelques informateurs que nous avons sollicits pour notre thse

    avaient, l'poque de notre DEA (2001), dix, douze, quinze ans. Nous nous

    sommes donc pos la question de savoir si une gnration qui avait grandi

    avec Internet avait avec ce dernier le mme type dapproche. Auraient-ils

    plus de familiarit? Nous voulions constater, s'il y avait des changements de

    stratgies lorsqu'ils abordaient une activit de lecture en franais langue

    trangre et en l'occurrence de quels changements il s'agissait.

    De plus l'apparition sur le march grand public du livre lectronique a

    t pour nous un nouveau questionnement. Cet eBook que les producteurs

    cherchent rendre le plus possible semblable au livre papier va-t-il

    influencer les stratgies de lecture?

    Etant donn la complexit du sujet que nous abordons, nous avons

    slectionn un certain nombre de concepts sur lesquels nous allons nous

    appuyer tout au long de notre thse.

    Nous exposons d'abord les outils conceptuels les plus frquents qui ont

    trait la lecture pour passer ensuite la mthodologie de la recherche,

    l'analyse du corpus et la conclusion.

    31

  • !

    "

    ! # $%

    & '

    !

    '&

    ()*$++$$++,-./

    0

    " 1

    2 3

    4

    54

    54

    62 1 7 #3 )$++,$%,5$%8/ # 9:; "714

  • 54

    "23

    "243&'

    95;

    9>5?@6

    2A3

    44

    :;

    * B" "

    1

    ?6

    C4

    19*

    D$:

    6! ! )E/4!5! )6$++, $%./

    !'

  • 2F4

    3G ! 23

    &

    :=4232)$.H8/

    G 4

    G )$+H-/# 4

    4& I

    43:23

    55

    )/

    ! 4 1 ; 4

    !!1

    B

    !

    JKL!4MN

    1 L!N )$++H$%8/

    55&

    &=

    235 5 !)$+.,+$/

  • !&)/

    *O

    #1

    5 4 1 4

    !

    ;?= 2!

    !3)D%%%+./

    P4

    23

    C:

    7 ;1

    &1= "23

    ="16

    = !9

  • 95

    ?@>5;9

    ?@

    T%

    235

    0515

    1

    ?@ )$++H 885H%/ 5O & ?@)D%%%/

  • 5O)D%%%$,./

    :

    )1

    23/

    4

    : 4 5O : ) / : 4515 4 &4&)4$,.5$,+/

    "

    _:43)/

    :4& 2

    3

    )4$,+/

    \O

    1 O\?@

    2 &

    3)D%%%$,+/&

    2 243

    # 2 3

    23 ?@ 1

  • ?@ 2

    )/)/4

    3)4$,+/?@

    2

    4

    3)4$,+/

    :

    )4/

    :

    "

    4 K >5; 9 1

    44

    "12:3

    9$++D234&4

    24& 1

    4 3 )$++D$8/

    D%%, 2

    4&UV3 )DD%%.$D/

    "

  • "

    24 34

    D$DD:

    :11

    *

    :1

    )D%%D$.H/*1

    "

    ( P 5

    GE*

    1

    * 1

    4

    ;1O

    *

    :1 7 )/255)/5O)/1 )/ )/5O 3 )4 .%/ 2 " 19)$+.+$++%/)95?`=5*$++-5$++8/ 515551Y4&4 4& G54&55 ) /3 )4.%/

  • 5)>@4$+8-/

    )?$+88/

    )9$++D#$+++/

    )?@$+.T/"&

    )b $+H,/ "

    4&

    D$DD$ :

    2 3

    2 3 2 3 9

    23 2 3 )$++%/ G ?@

    2 3 " 4

    1&"

    9 )$++D/ ?@ )$++8/ 4 1

    515

    1

    )&

    4/

    4 4 4

    4 1 2 3 )

    /

    :

  • :

    C1

    G

    :

    23

    ?@23

    Y ! 5!4

    !Y!

    1

    1!!?*4E

    923 )D%%,

    -H/ 2>3c

    O&1

    1&:

    '

    ; 1 :

    2 3

    TDG4&

    :

    "

    :4515

    9 D%%, : 1

  • #

    )/6

    9

    !4444 4 )$++DH/

    ^4

    ! ) 9$++D8/

    :1

    &444Z

    4

    >5;9>5

    ?@

    > 0 ; 9

    2 4& ! 1 3

    44 44 !

    21!3

    )$++D$8/

    :O4

    : 1

  • 4!4&

    "

    ? )$+88/ b)$+H-/ 65

  • AdR

    :9&'

    5

    :2

    3)4$88/GT-2 1

    3

    & :

    )9D%%$/ ; Z

    )5154

    4/''

    'O

    (

    ;

    4 515 '

    '*92 3

    1O

    2 )/3)D%%,

    $H+/

    * D%%+ :

    923

    4 TT

    2113

    )D%%+ +/ : 4

    21T,

    1

    :41)9$++D$88/

    Q 211& 1&13)D%%+./

    9

  • 3 )4 +/

    42 )

    /3

    )4+/;5123

    9

    " O O )D%%+$$/

    6 4

    $5A

    D5:

    -5 :

    4

    T5:

    ,5:

    85:

    "9&23

    23:

    ?@

    1P1

    ?@)D%%%/

    P9)$++%/

  • ?@

    !9G

    ! !

    #

    4 )

    E/O

    4 :

    O 4 G

    !O2 3

    #

    *!

    2 3T8

    ! 1 !

    ?@*

    !

    =9B"A =GO!!#!

    &! eB6 =

    D$DDD A 1 1

    "

    9

    :15)9=K$++888/

    :1)/

  • 2 3 5 )/W1(4 4 )9D%%D,D8/

    D$D-4

    :

    1

    !

    )/

    1

    1

    1:

    4

    &

    O11

    1

    "2 3

    &

    2 3 &

    "4

    &11

    7

  • )/"

    5

    &'

    4&

    *4

    1

    2

    4&

    )E/Z)E/3)?9$++$H/

    ! 5Z

    #

    Z@

    4 ! !

    !

    4 ) /

    24'

    !

    3)94./

    *

    &2A

    111!

    !4&!3)948/

    !!

    &

    C)$++D/

    $/

    O1O

    D/1

    O4&

  • 1

    b)$++8T%/!

    5

    5

    5!

    5!

    5!

    :b

    Q4)/

    >5

    ?@;65CQJ

    "5

    ?@ #

    :4&

    *O

    :O

    2 3)D%%%/

    4 5

    *

    25

    553 4

    4

    O # ( 1

    " 1

  • 7C:

    O

    )/4&

    6 2

    1 1

    &13 )D%%+$,H/

    O74

    "

    : 6

    6

    2553 )

    /)4$H-/515

    44

    &23

    7Y"

    115

    253)6D%%+$H-/

    7&

    J2

    4

    3)9JD%%++/

    !&1

    O 1

    "

    14

  • 1

    " 1 ! * 2!

    )E/

    )E/3)$++H+,/

    "

    D$-:4

    D$-$:

    :444

    4 1

  • !23!3)$+.,$D/

    !)

    !/2!!3G!5

    5 ) /

    2!!3

  • 17

    23

    "4!

    &1&77

    D$-D?!

    :!4&!4&

    ! ! &O

    Q4&

    4&!'1

    1Q

    2$%%$3T.

    $.1$D4

    1*!&EA

    4& !

    !!E

    :!4&!

    44

    :1

    1

    E:11

    ! ! !

    !1

    E

    ? )D%%-/ $%%$ = &

  • 4?@]55

    X

    *!

    !

    *!:6

    !K 4& !1!1!4*F*4b4-*E K !4& ! ) !/)D%%.,$/

    9!&

    4!

    D$-D$:!

    *)$.%%%5$,%%%/

    : !

    " ,%%%>5

    !4O

    1

    !

    !

    ! ; )

    / ) 4 ( 1

    4 ee / )

    /$,%%

    ;

    > F ! 4

  • 4

    &!

    " 4

    95;:!!

    )D%%$$$/

    !

    !4:!

    !!4!

    : ! ' !

    !Z!Z!

    2 ! 3

    )D%%$48/ !

    !! !

    !!4

    1!!7

    ! \

    \O

    4 ! 1 ! )D%%$48/T+

    : 1! !

    5 *! 95;

    !!

    :&'!1!;! Y ! 2 43 )D%%$$D/

  • !44!

    1:5; :&1 2

    4 3

    !4\

    \!!

    &:

    !2 3!515

    !

    4 !

    :

    14&4

    1!51

    51! '!

    !4!1!X:

    A&

    Y #

    !^2!4

    43 )D%%$$%/4!!

    4

    D$-DD

    :!

    &!1!4!4

    44,%

    * 2"K43)D%%+-T5-,/ ? )F >5/ 1 Y4

  • *!4! 4

    !!

    ?4F>5

    ##[[[#D.+$5J55555555?@5)&D%%+/

    "!4

    449

    >5 4

    ##[[[#D.+$5J55555555?@5)&D%%+/

    :

    4":4

    !

    ? ] ? 4

    http://www.fluctuat.net/2891-Histoire-des-supports-de-l-ecrit-codex-livre-e-book-http://www.fluctuat.net/2891-Histoire-des-supports-de-l-ecrit-codex-livre-e-book-http://www.fluctuat.net/2891-Histoire-des-supports-de-l-ecrit-codex-livre-eBook-http://www.fluctuat.net/2891-Histoire-des-supports-de-l-ecrit-codex-livre-eBook-

  • :4

    !

    ,$1J

    :!

    !9*4

    523

    =A

    654$.D.##4###$-&

    )&D%%+/

    :KO,D

    OK1!

    !:

    1

    :!#

    44!

    85H5,- "

    9 1

    9 6 ###&+.++#&ff%D

    &D%%+ :23 1J6###&+.++#&ff%D

    )&D%%+/

    http://aedilis.irht.cnrs.fr/jeudis9899/jeudis_mep_02.htmhttp://classes.bnf.fr/dossisup/supports/13artj.htmhttp://aedilis.irht.cnrs.fr/jeudis9899/jeudis_mep_02.htm

  • &,T:

    4

    4 2

    3

    ,, :!

    1

    :

    1

    !Y

    1 O

    9

    4!

    :!K

    4 4 1

    4 4 ! !

    G !

    KZ14

    D$-D-*

    :O

    '11

    :,8

    :419?KD%%4449);$++.8H/

    6>'F:gK)48./

    :1!Y 1 4 ! ! ) /44!9

  • >5

    &!;5h

    ;)/6;

    F##4###$

    -& )&D%%+/

    C4!

    O'

    !4

    54

    !&!eF

    5 4

    Z 1

    :F1!

    ! ?4

    6

    4F!BF

    !4K

    : G )

    /1

    B

    2

    O13);$++.$,H/:

    http://classes.bnf.fr/dossisup/supports/13artj.htmhttp://classes.bnf.fr/dossisup/supports/13artj.htm

  • 1 1 4 1

    :

    4!O

    11:!

    4(1

    04451)

    e/,H

    :!!

    19

    "

    e:4

    M!

    K!

    :

    1&"

    !

    >5,. F!$%,>

    ! J ! A5:

    1 ! ! 4 1

    (

    ! 4 6 &

    > F 1

    H,$ 94

    4 6@ : !

    6@

    Fe 9 e O 4 4);$++.8+/

    :D%8>!4Y!1*D%%8

  • 414*

    e 94

    ,+1O

    4

    :414

    ;4

    14

    !1

    :&1&!1!

    1!

    ( 1 4

    F Z B e

    *!

    Q$TD%

    !

    F!!4

    44

    !!

  • ;O

    !I!O 4

    94I

    & : I

    44?

    :1 4

    4!1!

    eF!

    1 9

    eF4

    !4!

    9ee 4

    1

    1!!

    !E

    D$-DT:

    : LN "[@ )

    /

    4 1 4 1)b$++HT/

    4 A#)A # /)9$++.$H+/

  • $+8D !Q69 C 1

    1 :

    6&

    1:!

    ! &=5Q$+8. :O

    !9=9)9=&9/*B*)*

    * Q69/ & 9=9" A9

    (

    1

    LN

    $+H+&&6" A)

    6"[@/ 1O

    $+.%6" A!19=9" A"A =" A

    $++%$++- =") ="/

  • 4!4

    :9 ! )?4$++.T$%/

    :4 ?4

    L !

    N )4 T$$/8$

    5

    1

    5

    8D

    (!1

    !

    : & ? :

    23 A " $+8,

    4O1!

    *55 ="

    ) = "/

  • D$-D,:

    ?@

    *

  • :!?@D%%%D%%81

    41!!O

    !

    * 4 D%%H 1 4

    :4)/ )4,$/88

    !

    ![

    ?@"4

    Z1

    5O1

    44

    F

    9!

    :!?@4 1 4 ! O

    1) 4/!

    B4!

    4!9B$%1

    $%%%!

    :!

    !

    D%% : 515

    5O(:4

    4F

    4 !

    6:)D%%./

  • 4@4

    4

    ?@

    !14

    :!

    :!&!?@

    * 4 5

    :

    !I ) 1

    /

    !

    41)

    /B

    !

    B

    8H

    4 )

    /

    4

    4

    O

    B #

    B

    B

    : 4&

    4 $/

    !

    D/

    1

    -/

    T/

    ,/

    ]5!?@X

    J?@

    :&8. 5Q$++.

    >5? F )D%%T/ 2:

    ! 4& &3 : &?!4F4

  • ! 4@*=

    4@

    &!1 $%%% !

    !

    !

    *! =@ ?@

    )D%1-%/4@

    74D%%D

    :!?@ 7

    1

    $+D$+%%@

    :!)

    .%%1!D%%$T,,D%

    !!DT/&

    4!)/:

    !

    4!1!!

    4 :

    8%% 1 H%%

    4

    !78+

  • !1243

    * 4 1 !

    !?@O1

  • :!?@)9/!

    !1;-

    !6!1

    94 :!?@ !

    Q6?!

    :

    4:44!

    4

    :J4@)/ D%%$ 5Q

    O!?@!

    ) 5 T.% -D% $8 / Q

    ! 1

    :)

    #4/1

    ! 4 ! O5B

    )>/

    :!?@D%%T1D%%8!

    4

    ! ! 5

    5@5) */H$8)d$,DT/

    *!4!

    $H8-%%:!4)

    $%%%%/!4

    !:1&

    :

    5Q6?

    Q?@O

    ":5

  • 6

    :!?@

    54!4

    !!G

    5 ?@

    !

    G

    5!IO4

    !O41&

    )6.-/G

    5HD

    :!?@

    5 O4 !4

    4 !

    ! !

    !!

    E!!

    G

    5 !

    G

    5:

    4 1 !

    ?@!G

    5!4!44&

    ' ! 4

    4 4 O

    G

    5!4

    !4

    " 1 O

  • M

    H-G

    51G4

    G!!

    4

    "4

    2;3

    " 4& !

    HT 4

    " &

    4

    4!?@&6

    D%%T!

    1: D%%T6

    :4-$%!

    &&4

    ?@5@C4D%%8=65

    ,%%)4=6/ 5Q

    D8,:46

    $%%%%

    :64!

    D%%8= )5?/

    5@ !

    [[[T)&D%%+/

    D%%85D%%.>@

    !64@!Q6? *5= *5=b Z * ! 4!

    FK44

    http://www.4dconcept.fr/

  • ! D%%86A9== 9*

    6A9=?@ C 4 D%%H : 4@

  • 6D++%%=6,%,1DD+%%HH

    :

    4,%, 4M

    4& 441

    44

    *9D%$%

    49

    14

    4 :

    &'

    1

    1?@4

    5Q 2434

    5b4

    &4B

    2443)5/:

    4YK

    94

    ;

    :4"[j@A

    &D%$%

  • &

    :!!2:Z

    !O3 )

    D%%++/ !

    44:

    4

    M

    !?@4

    1 4 D%%+ P

    &>D%CD2 5

    O 1 X3 8-Tk

    [BQ-88k"B":

    4

    Z1O

    1D%%+YO

    H.;55&C7

    O 1 4 X B

    ?@1

    1

  • :!5

    :O6

    41

    O4

    E

    ##[[[5##[[[5##f#f##X

    fdTD$##f#f##XfdTD$)&D%%+/

    :4 4

    5 :!5 4

    4

    :!!1

    4 ! ! 5@ :5

    4

    !4

    !

    http://www.cite-http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=421sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=421http://www.cite-http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=421sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=421http://www.cite-http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=421sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=421

  • ##[[[@##)&D%%+/

    :4

    ##[[[4@#[#?@5)&D%%+/

    ##[[[##f#f##XfdTD$)&D%%+/

    * 5

    1

    http://www.citesciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=421http://www.citesciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?id_dossier=421http://www.bookeen.com/overview/ebook-screen.aspxhttp://www.eink.com/technology/

  • ###Xdl@`d.`dK`d5

    `d$`dQAC5.`de`dff`dT`d)&

    D%%+/

    )1

    14/

    1 ) 5 1

    14/

    4

    :

    414

    : 4

    4 5

    O I

    9 4

    *

    404X54

    )4/

    http://images.google.fr/images?q=e+ink&oe=utf8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=X&oi=image_result_group&resnum=4&ct=titlehttp://images.google.fr/images?q=e+ink&oe=utf8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=X&oi=image_result_group&resnum=4&ct=titlehttp://images.google.fr/images?q=e+ink&oe=utf8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=X&oi=image_result_group&resnum=4&ct=title

  • ###Xdl@`d.`dK`d5

    `d$`dQAC5.`de`dff`dT`d)&D%%+/

    &1Q

    47

    1&

    :4

    @&$%;A=

    b 1 1 & 1 =

    &1 2

    9

    7 K

    &3

    ]

    62=3

    ;2;C3

    9D%%1-%%k

    @1

    7

    1

    OO

    ?@5[

    >;]

    http://www.neteco.comhttp:/www.mobinaute.com/r/motorola/#lexhttp://images.google.fr/images?q=e+ink&oe=utf8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=X&oi=image_result_group&resnum=4&ct=titlehttp://images.google.fr/images?q=e+ink&oe=utf8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=X&oi=image_result_group&resnum=4&ct=titlehttp://images.google.fr/images?q=e+ink&oe=utf8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=X&oi=image_result_group&resnum=4&ct=title

  • C = @

    714

    44

    1 :*

    = 1 4 4 1

    '

    F 1

    #4

    9A

    ##[[[5##f#f##X

    d`[d`fd8TDT`fd`d`=d`6d`*d`fdTD$`d]9AQ`)

    &D%%+/

    A&

    4 5

    @65

    4

    http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&provhttp://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&provhttp://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&prov

  • Q7K

    ##[[[5##f#f##X

    d`[d`fd8TDT`fd`d`=d`6d`*d`fdTD$`d]9AQ`)

    &D%%+/

    2: 231 4 3)?=H+/

    D$--:)

    /

    1!

    !OO

    4 4

    4

    "4!1&

    . & D%%. 1 ; 9

    6!!

    6! 11! ) ?/

    4!

    *&1 ! D%%% > ;5

    A4 C ##[[[5##f#f##Xd`[d`fd8TDT`fd`d`=d`6d`*d`fdTD$`d]9AQ`d)&D%%+/:?4"C1A4 4 4

    http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&provhttp://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&provhttp://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&provhttp://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&provhttp://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&provhttp://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/dossier.php?langue=fr&preview=&id_article=6424&id_theme=&noPage=&textRecherche=&radioSur=&dateDocu=&id_dossier=421&tc=QACTU&prov

  • 9 ; B!" * A :

    &

    ;B!"*:

    !OI

    "

    ! >

    D$--$:

    9!

    ;9;

    B!".% 4 !

    ! J;) J;/

    *!

    )

    4E/

    2 3ee

    : 4

    (1

    1

    )9e6

    *5=/

    ! ! '

    ;95;B!")D%%%/2;53;:A7 "6 C55=.H5$$.

  • !

    *

    9!

    : !

    :!

    ! * O

    1 !

    4

    1 1 ! 1

    *A:)D%%%/

    '

    41

    ! 9 !

    !

    ! 1

    5! J; "9=A9

    :$+++

    9!

    ! J;

    ;

    Z!

    4 !

    J;

    * D%%T :! * !

    F!O

    4

    545O

  • G

    51&

    F ! )*5=B;/

    1:*5=B;

    &

    D$--D:

    :!!

    !

    * )D%%%/

    ! D%k!C7

    )/6C@*>@

  • I!

    )E/

    !)

    E/ G!!4

    !!I)D%k!

    /

    I!

    1

    )/41

    5 4 ! D% k

    ! 1 6 ! 4

    ! !

    ! ! ?

    !!

    4>:4!Q4

    )$+H+/ '

    "O

    Q4 !4:1

    23 !

    ! !I 1 2

    3!:!44

    !I!

    :4Q

    ]! 5 X >

    ! 4 )4 /

    9*!!!1

    4

    4 D%k! 4

  • 44G64

    :!4

    !!

    !2

    !I3!!

    !

    ! :

    :

    >

    1!4!!4

    '2&3!

    4

    D$-T:!4

    *23)/23:=4 23 2

    ) 5/

    ! 3 : !

    ! !

    !4

    !((05

    4 4 :

    b4! 243.D

    211

    !1!

    3 )?D%%%8./1

    !b4

    :1&

    "243

  • =41

    F.-=4

    4& 4:4& )##5.#ffX

    "d,,D/)$%#%+#D%$%/

    6 ##5

    .#ffX"d,, D

    4

    1231

    4

    54

    5#

    54

    54

    243

    !243

    !

    4

    E 2 43 55 X

    QC=6

    http://recherche.univ-paris8.fr/red_fich_pers.php?PersNum=552http://recherche.univ-paris8.fr/red_fich_pers.php?PersNum=55http://recherche.univ-paris8.fr/red_fich_pers.php?PersNum=55http://recherche.univ-paris8.fr/red_fich_pers.php?PersNum=55http://recherche.univ-paris8.fr/red_fich_pers.php?PersNum=552http://recherche.univ-paris8.fr/red_fich_pers.php?PersNum=552

  • 1!!

    &1 ! !

    4

    4 &

    :1

    0&5

    1

    4

    $,

    C K 1

    1

    44

    4

    5

    &P

    [47

    1

    :!

    : 4 !

    !1!

  • !

    44

    4!1!

    1!14(

    Z 1

    1 "

    '1

    Q544

    6)D%%+/2 3

    23:

    Y1

    Z:

    2 3 2O3 :

    G

    23 "

    5 5

    4:

    &

  • 14

    O3 )D%%+ $.T/ " & 1

    Q

    "&

    Q 1

    OG

    KO44

    O&:&

    O&

    9 4 K

    2 3Y4

    4

    K

    23Y4 44

    O41

    4Y4DT

    DH : 1

    O

    .T4

    841

    $D 4 *

    $

    ) /

    Q

    ?@ 1

    "1?@6,%,D%%+&:49CD%$%Y423 23Z

  • 1:

    515

    4

    DD6?@

    *23

    ?@

    )23/

    *!

    ! !)1&

    1 2: 43

    $DD/

    DD$:

    :O!

    )/!1 F

    :

    !

    !4

    :4!

    41

    2?3

    :!

    !!

    !:

    !

  • ?@

    DD$$:

    : !

    G 1

    Z

    2!53 )9 $++. D-/ :! !

    1!

    )/6!

    1)/!

    @B 2 4

    3.,:!!O

    )94$+/:!5&

    44

    *Y

    2!3 ) 1 2 3 / 1

    :

    1 ! O & 1

    !

    5

    &!4

    4

    O!

    Y!!

    [1 @B$%#$#D%$% 9 2:3 > ##K4#D%$$#%$#55@55 )4D%$%/

  • DD$D:

    *2 ?3

    ?@

    P

    &

    C

    C: 9&

    9@?

    2

    '

    &

    3)D%%THH/

    ?@(

    41

    ! ## F @ ?

    4 2

    3

    :4&

    " ?@

    44

    ?@

    4

    ?@1

    ?@

  • ?1

    \ 6 ,%, \

    4 D%%+"?@

    F@ ?

    ?@ 2

    3 )4+D/ "

    23

    2 3?)MD%%T/

    47

    44 I

    ?@ : 4

    ?@4?

    : ?@

    4G

    GOG

    2&3)$H-/

    O4

    "

    C:

    ?1

    54G

    5 4

    Z I

    4G

    5

    )4$HT/

  • " 7

    !!

    1O

    DDD:!

    9 !

    !

    .8 1 O

    !

    1O&

    !

    2 3 !

    !

    9Z

    5

    4 ! 4

    ! 1 !

    !4 !

    :!

    @ 1

    !

    :!

    ! 1 ! !

    Q 11 O 2 3 ? )D%%%/& 1

  • 44&

    4

    1

    1!

    O;

    ; 1

    : ! 1

    !

    1

    4

    ! ! 4 4

    ! 1 : 4

    .H

    !4 !

    ! 5

    !Z!

    1!

    * 7 ! O

    !4& 1 !

    7!

    4

    4 !E :! 1

    !

    ?

  • *O!

    )/;

    :

    ! !

    \4\

    4 '

    '1

    ?)D%%%/

    ! 1 !

    51

    ;..Q"

    A eA O1:Q6 Q=6

    Q")O

    / :Q6 Q=6 A eA 6 4 ( 1 !

    )/

    :!

    @

    ?)D%%T/4'

    I :

    :

    23YO! ; 5& ;O!E!I1! *"1=!!I!Z235!:=1 ! 2&3 Y )& / ! )/

  • :! !

    5 !

    4 !

    2 !4 O

    4!3 )5&

    $++. $-+/

    I&!)$++% 8%/

    ")$++,/?)$++H/!

    5!!4! G

    5!! G

    5 !

    *!

    4&

    9/=!

    :!

    1 I

    ! !4

    !251!3);

    D%%% D./P ! 4&

    4 I

    144&

    : ! !

    41!

  • ! ! :!

    ! ! ! 1

    4

    4 :!

    :!.+ 4

    !!K4

    O4!1!

    1!!7!

    5 !

    =4 2

    ! 4

    1!3)D%%%TH/

    ?/B

    9 Z

    ! ! ! 1

    !

    1

    1!!

    4243!

    ! '

    '4

    A&1

    & ;

    1

  • 4!

    1!b4

    " 4 4

    " ? O

    b4

    *O4

    5M

    ( &

    : 1

    ?@

    Y

    "

    4

    ! 4 4 O

    7

    ] !

    1!!

    " 2 3

    23

    DD-:!

    ] 4 1 LN LN

    X:LN

    !5 1 4 X j 55

    X6

    ;O

    1

    !

  • 4O4! 1 ! 4 1 1 ! !!)$++% 8H/

    :! L

    N)?$++.$8/?2!

    !!O!

    ! N

    !!!!(!)4/

    *O:!

    1 1! 1 O ! ! ! !)$++.$%D/

    "!!

    ! 1

    23!!!

    E*

    23

    123 !

    ;4

    ?4

    A1

    ! L

    # !N P ! L:

  • )E/ )/5

    !N )$++.$-+/ L

    5N)=44T./

    L)E/)E/!

    !!N)=D%%%$,/!

  • Chapitre III : Mthodologie de la recherche

    III. Mthodologie de la recherche

    3.1. Questionnement de recherche

    Nous avons choisi dlibrment de proposer aux tudiants deux genres

    textuels qui relvent l'un du genre textuel narratif, le conte/nouvelle, l'autre

    du genre textuel journalistique, l'article d'opinion. Nous avons choisi

    d'opposer volontairement deux archtypes discursifs, celui du raconter et

    celui de l'exposer, selon la terminologie de Bronckart, deux types de discours

    trs diffrencis.

    En effet avec la nouvelle nous entrons dans un univers o l'auteur

    invente un monde o les incidents sont mis en relation les uns avec les

    autres pour crer une intrigue. La narration prvoit de planter un dcor, de

    faire des portraits , autrement dit tout un monde fictionnel dcouvrir par le

    lecteur et que le lecteur recre d'aprs sa culture et ses affects. Nous sommes

    dans le cas de la 'nouvelle' narrative qui raconte une histoire qu'Adam

    distingue de la 'nouvelle' non-narrative dpourvue d'intrigue (1996 : 77).

    Il appelle cette dernire la nouvelle-instant qui correspond un moment

    voqu et au comportement adopt par le ou les personnages concerns.

    Nous avons choisi des nouvelles du XIXme et du XXme sicles qui

    s'inscrivent fondamentalement dans un genre narratif.

    Pour ce qui est de la langue utilise dans les nouvelles que nous avons

    choisies, nous sommes consciente qu'elle est diffrente d'aprs les poques.

    Pour le XIXme sicle, c'est une langue plus date. Les nouvelles du XXme,

    celles de Colette et de Yourcenar utilisent une langue plus actuelle.

    En tant que genre littraire, la nouvelle utilise galement un style

    travaill, une slection de vocabulaire plus raffin , on est du ct de

    139

  • Chapitre III : Mthodologie de la recherche

    quelque chose de plus labor, o le style revt une importance

    considrable, o les exigences formelles sont trs fortes.

    Les journaux par contre nous font entrer dans un monde rel, nous

    confrontent des sujets d'actualit conomique, des faits de socit qui nous

    sont proches, que nous ctoyons au quotidien, prsents pour attirer

    l'attention des lecteurs. Des sujets que les lecteurs franais connaissent bien,

    c'est la question de la culture partage. Mais pour un tudiant en franais

    langue trangre cette culture est-elle partage? Un tudiant italien connait-

    il par exemple le problme de la burqa? Mme s'il la connat, le sujet

    soulve-t-il le mme dbat en France et en Italie? En ce qui concerne la

    langue utilise pour les articles d'opinion journalistiques, celle-ci est plus

    actuelle, plus proche de la langue que nous utilisons et les soucis de style

    sont moindres que dans la nouvelle. Nos apprenants-lecteurs entrent-ils plus

    facilement dans la fiction littraire ou dans le monde que nous vivons qui

    analyse les faits de socit?

    Nous ne devons pas oublier non plus que nos informateurs lisent en

    franais langue trangre ce qui a une incidence sur la lecture. Nous pensons

    des stratgies qu'ils n'utiliseraient pas en langue maternelle comme, par

    exemple, le recours la traduction.

    Qu'en est-il de la mise en page? Nous pouvons observer que la mise en

    page sur cran et sur support papier se prsente de faon diffrente. L'article

    d'opinion journalistique aura une graphie diffrente d'aprs son support.

    Sans entrer dans le dtail car cela nous loignerait de notre propos, nous

    observons que sur cran, le texte se prsente en segments - dont on peut se

    demander s'ils constituent des paragraphes ou non avec alignement

    gauche. Souvent ces segments sont spars les uns des autres ; il est rare de

    trouver des intertitres au milieu du texte etc. Dans certains cas, la mise en

    140

  • Chapitre III : Mthodologie de la recherche

    page de l'cran influence la mise en page papier, car comme le relve

    Giacomo secondo me rispetto ad altri libri come vengono stampati adesso

    non c' differenza...Alcuni libri che vengono stampati adesso sono scritti

    molto larghi con delle separazioni tra paragrafo e paragrafo 90(lignes 248 et

    suivantes de l'entretien)

    Sur support papier , l'alignement est la plupart du temps justifi, il y a

    des intertitres au milieu du texte, etc.

    D'un article l'autre, que ce soit sur cran ou support papier, la mise en

    page est diffrente d'un article l'autre.

    La varit de la presse tant tellement importante, nous ne pouvons pas

    parler de constante. Cela reviendrait restreindre ce qui ne peut l'tre et

    prouverait que nous n'avons pas conscience de la diversit que recouvre le

    monde de la presse. Nous nous sommes limite ici observer les textes que

    nous avons soumis nos informateurs.

    Pour ce qui est de la nouvelle, la mise en page dpend souvent du

    support auquel est destin le texte crit. l'heure actuelle le support est trs

    vari : le papier et les diffrents types d'crans en gnral Dans une

    acception gnrale partage encore l'heure actuelle, quand nous pensons

    nouvelle littraire , nous pensons livre mme si des nouvelles paraissent

    dans des revues ou des magazines - et donc papier91 Signalons qu'au XIXme

    sicle, publier les nouvelles dans les journaux tait une pratique courante. Il

    suffit de penser au nombre de nouvelles de Maupassant qui ont d'abord t

    publies dans le journal Le Gaulois avant d'tre publies dans des recueils.

    Pour ce qui est des nouvelles sur cran d'ordinateur, la panoplie

    90(D'aprs moi, en ce qui concerne la manire d'imprimer les livres maintenant...Certains livres imprims maintenant sont crits trs larges avec des sparations entre les paragraphes )91Nous renvoyons la section Les mutations du texte car avec l'ordinateur, comme nous l'avons montr, les textes changent pour s'adapter au support.

    141

  • Chapitre III : Mthodologie de la recherche

    d'uvres littraires que nous trouvons sur Internet sont la transposition de

    textes qui ont dj t publis sur support papier. Pour l'eBook, les uvres

    ont t tlcharges d'Internet.

    En faisant allusion cette question, nous ne pouvons que rester la

    surface d'un phnomne trs vaste comme celui de l'dition car il faudrait

    prendre en compte non seulement le livre dans son acception gnrale mais

    galement le format, la taille, l'dition, le caractre de police etc. Ce qui nous

    loignerait de notre objectif.

    Dans notre recherche nous avons constat que les nouvelles prsentes

    nos informateurs se diffrenciaient dans la mise en page si elles taient

    prsentes sur un livre ou sur crans. Et mme la mise en page l'cran tait

    diffrente d'une nouvelle l'autre.

    Nous nous sommes demande si, au-del du genre, la mise en page

    pouvait influencer les stratgies de lecture de nos enquts. Comment vont-

    ils parcourir le texte?

    Nous nous sommes pos galement la question suivante. Le support

    implique une position et une situation de lecture diffrente d'aprs sa

    matrialit. Les lecteurs ne vont pas se positionner de la mme manire s'ils

    lisent sur un bureau, allong dans leur lit ou leur canap ou en tenant un

    objet dans les mains. Et mme si la lecture peut s'effectuer en tenant le

    support en main, la grandeur, la forme, l'cran rtroclair ou pas etc. et le

    maniement du support pourraient influencer la manire d'apprhender le

    texte.

    Nos apprenants-lecteurs sont galement dans une situation de lecture

    particulire puisqu'ils lisent pour apprendre.

    142

  • Chapitre III : Mthodologie de la recherche

    3.2. Hypothses

    En tenant compte des rflexions antrieures, nous avons fait plusieurs

    hypothses.

    Nous faisons une premire hypothse savoir que, dans une situation

    de lecture en franais langue trangre, non seulement le support modifie ou

    tend les stratgies de reconstruction du sens mais galement le contexte

    socio-culturel et psychologique en un lieu et un moment physique

    particuliers. Nous pensons au support en tant qu'objet avec des

    caractristiques qui lui sont propres (cran rtroclair pour l'ordinateur, le

    papier pour le support papier, la forme et l'cran non rtroclair pour

    l'eBook), des formes et une matrialit diffrentes.

    La deuxime hypothse est que la mise en page, en changeant d'aprs le

    support, va influencer la faon de parcourir le texte et donc influencer les

    stratgies de lecture.

    La troisime est relative aux genres. Seraient-ce plutt les discours du

    raconter et de l'exposer qui pourraient influencer les stratgies de

    (re)construction du sens, qui auraient un rle dterminant sur les stratgies?

    Est-ce une lecture littraire ou non littraire qui va jouer un rle plus

    dterminant sur les stratgies de (re)construction du sens ?

    La quatrime hypothse est que le support et les discours du raconter et

    de l'exposer sont lis et interagissent pour influencer les stratgies de lecture.

    La cinquime hypothse ne relve ni du support ni du types de discours

    mais tiendrait des diffrences individuelles. Est-ce l'individu qui l'emporte

    par