TRANSCRI PTION DES DEBATS AVER TISSEMENT - … AUTORITÉ DE SANTÉ CNEDiMTS du 19 avril 2016...

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1. Système MINIMED 640 G – Inscription 

M. LE PRÉSIDENT.‐ On a un beau sujet d’impact de santé publique sur un système de pompe à insuline.  

On me  pose  une  question  importante. Gérard  Raymond,  représentant  des  usagers,  va  nous donner son avis. Savez‐vous si on doit le faire entrer maintenant ou après ? Après. Très bien.  

LE  CHEF DE  PROJET,  pour  la HAS.‐  Vous  examinez  le  système MINIMED  640 G,  système  de mesure  en  continu  du  glucose  interstitiel  couplé  à  une  pompe  à  insuline  externe.  C’est  une première  demande  pour  ce  dispositif même  si  la  commission  a  vu  d’autres  dispositifs  de  la même gamme.  

Par  rapport  au  déroulement,  après  une  présentation  du  Professeur  Duly‐Bouhanik,  je présenterai  les  éléments  du  dossier.  Puis  M. Gérard  Raymond,  président  de  la  Fédération française des diabétiques, vous parlera plus du dispositif. Des questions lui ont été posées.  

Je vous laisse la parole.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Merci beaucoup, Monsieur le Président.  

Je  suis  très  cadrée  dans  la  présentation.  Cela  tombe  bien.  Il  y  a  des  données  nouvelles.  La fréquence du diabète de cesse de croître. De 108 millions en 1980, nous sommes passés à 422 millions en 2014. C’est lié à une augmentation de la prévalence de l’obésité et au vieillissement de la population. Nous ne sommes pas dans une niche. Ce sont des données 2016.  

Nous allons parler du diabète de type 1. Nous n’avons à notre disposition que  l’étude ENTRED de 2010. Il y a 2,4 millions de diabétiques adultes avec 12 000 enfants. Dans les diabètes de type 1, cela concerne 145 000 patients. C’est une population assez jeune (majoritairement avant de 45  ans),  puis  il  y  a  une  dilution  au  cours  du  temps,  car  les  diabètes  de  type  2  sont principalement concernés.  

Parmi  tous  les  diabétiques,  38 %  des  types  1  sont  mal  contrôlés.  Cela  représente  50 000 personnes. C’est énorme. Les complications sont la rétinopathie diabétique (première cause de cécité  avant  50  ans),  la  néphropathie  débutante  (30 %  des  diabétiques, mais  on  est  parfois protégé de  la néphropathie),  la neuropathie périphérique. N’oublions pas que  les diabétiques de type 2 meurent de maladies cardiovasculaires, mais ce n’est pas le sujet aujourd’hui.  

Malheureusement, des études très récentes dans Diabetologia 2016 montrent que l’espérance de  vie  des  diabétiques  de  type  1  est  moins  longue  que  celle  de  la  population  générale. L’espérance de vie estimée à la naissance d’un patient diabétique de type 1 est de 69 ans. C’est 12 ans de moins que dans la population générale.  

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Heureusement, une amélioration de  l’espérance de vie est observée entre 2003 et 2010, mais elle est calquée sur celle de la population générale (environ 2 ans chez l’homme et 1,5 an chez la  femme).  Cette  différence  est  essentiellement  liée  à  la  survenue  plus  fréquente  de complications rénales et de décès par maladie cardiovasculaire.  

L’étude qui fait référence dans le diabète de type 1 est le DDCT. C’était une étude d’intervention ancienne  (1983‐1993)  qui  avait  pour  but  de  comparer  deux  groupes  de  patients,  l’un  sous traitement conventionnel avec 9,1 % d’hémoglobine glyquée (la norme étant de 7 %) versus un traitement  intensif où  ils  le maintenaient  à 7,2 % d’hémoglobine glyquée. C’étaient des  gens jeunes. À  l’époque, on avait montré une  influence sur  la survenue de  la  rétinopathie et de  la néphropathie, mais pas des  atteintes neurovasculaires,  ce qui n’est pas  étonnant  vu que  les patients étaient âgés en moyenne de 25 ans.  

L’étude est suivie d’une étude d’observation (EDIC)  jusqu’en 2005. On a donc 17 ans de recul. Tout  le monde est à peu près avec  la même hémoglobine glyquée de 7,8 ou 7,9 %. Grâce à  la poursuite de cette étude, nous nous sommes aperçus que s’il y avait un gain sur la néphropathie et  rétinopathie,  il y avait aussi un gain sur  la survenue des événements cardiovasculaires.  Il a fallu attendre 17 ans pour voir la différence. Cela n’a pas étonné grand monde. Avec le type 2, c’était  pareil.  Il  a  fallu  attendre  pour  voir  une  différence  en  termes  de  morbi‐mortalité cardiovasculaire.  

Le suivi était sur 1500 personnes avec une réduction de 57 % d’un critère combiné de jugement, fort : le MACCE (décès cardiovasculaires, infarctus du myocarde et AVC).  

Il  est  intéressant  de  souligner  que  l’on  dit  que  dans  le  diabète,  on  n’a  pas  de  différence démontrée  sur  la  morbi‐mortalité.  Certes,  mais  il  y  en  a  sur  la  rétinopathie.  Sans  parler d’histoires de chasse, c’est un problème réel quand les gens plongent dans le noir. Après 20 ans d’évolution  d’un  diabète,  90  à  95 %  des  types  1  ont  une  rétinopathie  diabétique. Quand  on regarde les résultats du DCCT ou d’EDIC,  il y a une régression significative de la survenue de la rétinopathie, quelle qu’elle soit (œdème maculaire, proliférative ou non ou un critère plus dur de  jugement,  la photocoagulation). Baisser  l’hémoglobine glyquée sert à quelque chose.  Il y a une mémoire.  Dans  l’étude  sur  les  10  dernières  années  de  suivi,  les  gens  avaient  la même hémoglobine glyquée. La différence est attribuable à celle du départ lors de l’étude DDCT.  

C’est  pourquoi  un  compromis  est  proposé  comme  objectif  d’hémoglobine  glyquée  par  les sociétés  savantes. Chez  le  type 1,  le  seuil en dessous duquel  le diabétique de  type 1 doit  se situer  est  de  7,5 %  d’hémoglobine  glyquée  pour une  norme  entre  5  et  6.  En  effet,  il  y  a  un croisement avec la survenue des effets indésirables liés à un très bon contrôle, l’hypoglycémie. C’était  un  compromis  acceptable  entre  l’atteinte  par  rétinopathie  et  la  survenue  des hypoglycémies sévères.  

L’incidence de  l’hypoglycémie est délicate à apprécier. Mieux on est équilibré, plus on fait des hypoglycémies. Elles peuvent être sévères  (nécessitant un resucrage par un tiers, ou avec des neuroglycopénies) ou modérées.  La  définition de  l’hypoglycémie  n’est  pas moins de  0,70 ou moins de 0,50, mais des signes cliniques. Dans le type 1, il y a beaucoup d’hypoglycémies, plus 

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que dans le diabète de type 2. Il ne faut pas négliger le problème de l’hypoglycémie dans le type 2, que ce soit des hypoglycémies globales, nocturnes, sévères ou nécessitant une admission en hospitalisation. Des  critères  ont  été  élaborés. Qui  fait  des  hypoglycémies ? Dans  le Diabetes Care de ce mois‐ci, une étude cas témoin montre qu’il y a plus d’hypoglycémies chez  les gens ayant une longue durée d’évolution dans le type 1, mais aussi que l’hypoglycémie reflétait une grande  variabilité des  glycémies qui peut être  très destructeur pour  le patient en  termes de complications.  

Pour  vous  donner  une  idée,  la  moitié  des  patients  ressent  environ  deux  épisodes d’hypoglycémie symptomatique par semaine. En moyenne,  il y a une hypoglycémie sévère par an. Dans  les  études,  on  sait  qu’on  aura  un  patient  qui  fera  20  hypoglycémies  sévères  dans l’année tandis qu’un autre n’en fera pas du tout. C’est une moyenne tout à fait moyenne.  

L’hypoglycémie peut exposer à un surrisque de décès directement lié.  

Une  enquête  récente  a  été  faite  dans  les  centres  aux  urgences  en  France  pour  recenser  les hypoglycémies sévères. Elle permet de savoir que 45 % des gens qui ont appelé le 15 pour une hypoglycémie ont  été  transférés. 15 % ont été hospitalisés.  Le  reste est passé  aux urgences, mais est  ressorti. En extrapolant,  cela  représente 20 000 épisodes d’hypoglycémie  sévère par an. C’est  considérable  en  termes de  coût. Une hypoglycémie hospitalisée  représente  1500  à 2000 € par patient. Quand on n’est pas hospitalisé, c’est moins cher. Mais cela donne une idée du surcoût induit par l’hypoglycémie.  

L’hypoglycémie peut provoquer des chutes, des accidents de la voie publique, des troubles de la mémoire, une altération du développement cérébral chez l’enfant avec des équipes spécialisées pour  regarder  les zones altérées chez  l’enfant  faisant des hypoglycémies.  Il y a une perte des symptômes d’alerte de  l’hypoglycémie. Plus on fait d’hypoglycémie, moins on  la ressent. C’est problématique. Dans l’étude cas témoin, 43 % des gens qui faisaient des hypoglycémies sévères ne  les  sentaient  pas  arriver  versus  11 %  de  ceux  qui  n’en  faisaient  pas.  Cette  perte  des symptômes est un réel souci pour le patient.  

Vous connaissez le « death in bed syndrome » (mort dans le lit) décrit depuis longtemps pour le diabète de  type 1. Des équipes  se sont amusées à  regarder  le profil des glycémies nocturnes chez ces patients. Ils ont corrélé la survenue de ces hypoglycémies nocturnes sévères avec des modifications électriques que je ne développe pas ici, qui peuvent favoriser les décès d’origine cardiaque par trouble du rythme.  

L’objectif de la prise en charge est actuellement une hémoglobine glyquée à moins de 7,5 avec un traitement pharmacologique. Dans  le type 1, c’est  l’insuline couplée à une autosurveillance glycémique systématique et pluriquotidienne, aux autres facteurs de risque que je ne développe pas ici.  

On m’a  demandé  de  vous  rappeler  que  le  schéma  basal‐bolus  est  le  gold  standard  dans  le diabète de  type 1. On peut utiliser deux analogues  lents, comme nous  le voyons  ici, ou avec 

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trois bolus qui  couvrent  les  repas, ou un  seul  analogue  lent  avec des bolus qui  couvrent  les repas. C’est le schéma classique.  

Face à cela,  il y a un développement  important de  la pompe à  insuline externe qui bénéficie d’une prise en charge. Elle n’est pas posée à tous  les patients. Grâce à une  implantation et un cathéter, elle diffuse de l’insuline de façon continue chez le patient.  

De nombreux travaux ont montré que cela améliorait le contrôle glycémique. J’en ai choisi une récente. Chez l’enfant, pour les hémoglobines glyquées, nous sommes loin des 7,5 % préconisés. Nous  sommes plus proches des 8 %. Nous gagnons 0,5 % avec une pompe à  insuline externe versus un schéma basal‐bolus en multi‐injection. C’est admis dans la plupart des études. Aucun diabétologue ne sera étonné de voir que  les garçons sont traités moins souvent que  les  filles, parce que les garçons sont turbulents à la récréation et cassent leur pompe.  

Pour  la  surveillance,  il  y  a  l’autosurveillance  glycémique  avec  un  lecteur  classique.  Il  y  a également aussi les holters glycémiques, qui sont du ressort de la recherche, que l’on pose chez des patientes posant des problèmes d’hypoglycémie. On lit les données a posteriori. On prête, il part avec, il revient et on lit les algorithmes après. Cela n’a rien à voir avec aujourd’hui. On voit un  lecteur qui permet de mesurer cette glycémie en continu. Cela peut être soit une mesure isolée soit une mesure couplée à une pompe à insuline externe.  

L’autosurveillance glycémique évolue. Le  lecteur est assez vieux. Maintenant,  ils peuvent être couplés à des smartphones. Le patient peut communiquer avec  le diabétologue et  le médecin pour  adapter  la  surveillance.  Il  n’y  a  que  58 %  des  types  1  sous  pompe  effectuant  les  trois contrôles de glycémie capillaire que l’on demande de faire. Il y a ce que l’on dit et ce qui est fait. Le suivi est l’hémoglobine glyquée. Ce n’est plus trop la glycémie à jeun.  

Aujourd’hui, on va aborder la mesure en continu du glucose.  

Il  faut  s’approcher des  recommandations. Dans  le DDCT, c’était 7 %. Pour nous, c’est 7,5. On donne aux patients une gamme de glycémie  capillaire entre 0,1 et 1,20. En  corollaire,  il  faut limiter les hypoglycémies en adaptant le traitement au rythme de vie du patient.  

Le problème de  la glycémie capillaire est qu’elle n’est pas veineuse. Un papier ancien montre une bonne corrélation entre  les mesures de  la glycémie capillaire et de  la glycémie veineuse. Mais ce n’est qu’une étude. Aujourd’hui, nous avons des grilles d’erreurs montrant des zones A, B, C, D en  fonction de  la  fiabilité du  lecteur glycémique. Encore, aujourd’hui, nous avons des soucis avec des  lecteurs de glycémie dont  la  fiabilité peut être mise en défaut dans certaines situations.  

Voilà le plan sur le diabète de type 1.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Très bien. Merci beaucoup. Y a‐t‐il des questions générales ?  

Mme DOUTRE.‐  Est‐ce  qu’on  peut  imaginer  que  ces  lecteurs  soient  utilisés  à  des  moments particuliers, par exemple pendant une grossesse, pas forcément en continu ?  

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Mme DULY‐BOUHANIK.‐  Ces  lecteurs  en  continu  ne  concerneront  pas  tous  les  patients. Mais vous aurez peut‐être une meilleure idée des choses après la présentation.  

M. EMERY, pour la HAS.‐ Je propose d’utiliser le terme de « dispositif de mesure en continu du glucose ».  « Lecteur »  renvoie  à  un  dispositif  autre.  Les  dispositifs  de mesure  en  continu  du glucose ont une logique et un rationnel différents des lecteurs en continu.  

M.  LE  PRÉSIDENT.‐  Il  y  a  120 000  diabétiques  de  type  1,  dont  40 %  pas  très  contrôlés.  Ils meurent plus vite. L’hypoglycémie est‐elle une cause de mortalité ?  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ De nombreux papiers pourraient le suggérer.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Mais ce n’est pas bien établi.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Ce sont des gens jeunes.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Chez les enfants, c’est clair.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Beaucoup de  types 1  sont  jeunes. Mettre en évidence une différence sur la mortalité est plus compliqué que dans l’UKPDS pour les types 2 avec une moyenne d’âge de 60‐65 ans. Là, nous sommes sur une population de moyenne d’âge de 25 ans.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Les types 1 sont jeunes. Quel est l’âge auquel on découvre un type 1 ?  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ C’est très variable. Aujourd’hui, cela peut aller d’un an à la puberté (13 ou 14 ans). On définit le type 2 par rapport au type 1 en disant que le type 2 est après 40 ans. Mais tout le monde sait qu’il y a aussi des types 1 après 40 ans.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Ils n’ont pas tous le même mécanisme physiopathologique.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Il y a des diabètes de type 1 avec des anticorps, des diabètes de type 1 du sujet lent qui apparaît plus tard dans la vie. On dit classiquement qu’il faut 90 % des cellules bêta détruites. Une courbe de décroissance a été très bien montrée dans la littérature il y a déjà de nombreuses années.  

LE CHEF DE PROJET, pour  la HAS.‐  Le diabétique qui ne  fait pas de  contrôle de  sa  glycémie capillaire  se  retrouve  dans  cette  situation.  Il  n’a  pas  de  vision.  Il  est  dans  l’obscurité  la  plus totale. Il ne connaît pas sa glycémie.  

Il est recommandé de faire une glycémie capillaire quatre fois par jour, notamment au moment des repas et avant de se coucher. Cela lui permet de voir ponctuellement s’il est dans la cible de glycémie.  En  fonction  de  cette  glycémie  capillaire  et  en  fonction  de  l’apport  de  glucide prévisible,  il va  faire des bolus. La MCG apporte un éclairage sur  l’ensemble de  la  journée. De jour comme de nuit,  le dispositif de MCG  (mesure en continu du glucose) transmet toutes  les cinq minutes une estimation de cette glycémie.  

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Pourquoi n’est‐ce pas parfait ? La mesure en continu du glucose est un reflet des variations de la glycémie. Les estimations sont faites avec un décalage temporaire lié à la migration du glucose entre  les  différents  compartiments.  Il  y  a  un  décalage  de  8  à  10 minutes  avec  la  glycémie sanguine.  Les  différences  peuvent  être  intra‐individuelles  en  fonction  de  la  position  des capteurs ou interindividuelles. Cela rend les estimations de la glycémie difficiles à faire. Dans les zones  qui  nous  intéressent,  inférieures  à  0,8 g/l  (hypoglycémie)  et  supérieures  à  2,8 g/l (hyperglycémie), il peut y avoir des écarts de 20 % par rapport à la glycémie.  

Les dispositifs de MCG nécessitent une calibration une à deux fois par jour. Elle ne remplace pas la surveillance conventionnelle. Les industriels recommandent aux diabétiques de contrôler leur glycémie avant de prendre une décision thérapeutique. Suivant  le paramétrage du patient, ce dispositif peut engendrer des alarmes en fonction des franchissements de seuil. Cela dépend du paramétrage.  

Le dispositif que nous voyons aujourd’hui est  le MINIMED 640 G. C’est une pompe à  insuline. Vous voyez la pompe telle que le patient la porte habituellement, à la ceinture avec le cathéter implanté au niveau de l’abdomen. Il a la particularité d’avoir dans le même boîtier le système de mesure en continu du glucose. Ce n’est pas un dispositif séparé. Les deux systèmes sont dans le même boîtier. À droite, vous avez l’écran du patient. Il peut consulter la courbe et des valeurs. Ce dispositif nécessite un  capteur en plus du  cathéter d’insuline que vous voyez à droite. Au milieu, il y a le capteur implanté avec le transmetteur qui est ajouté sur ce capteur. Une liaison par ondes permet à la pompe d’avoir les informations toutes les cinq minutes.  

Dans la même gamme, la commission a vu le dispositif PARADIGM VEO. Le MINIMED 640 G est une évolution de ce système. Il peut faire tout ce que fait PARADIGM VEO. Il y a des éléments supplémentaires.  

Il y a la fonction « arrêt hypo » : en fonction d’un franchissement de seuil, quand la glycémie est trop basse,  la pompe arrête d’administrer de  l’insuline systématiquement, même si  le patient ne  répond  pas  aux  alarmes.  Cette  fonction  est  disponible  dans  PARADIGM  VEO  et  dans MINIMED.  

Dans PARADIGM,  la  reprise de  l’insuline  se  faisait automatiquement est à deux heures. Avec MINIMED, c’est avant deux heures, mais au‐delà de 30 minutes en fonction des résultats de  la mesure en continu du glucose.  

Il  y  a  une  nouvelle  fonction  dans MINIMED  640 G :  « arrêt  avant  hypo ».  Il  s’agit  d’un  arrêt prédictif. En fonction de la courbe de tendance et à partir du franchissement d’un seuil défini, la pompe arrête de diffuser  l’insuline. Bien évidemment, ce n’est pas un plancher de verre, mais l’idée est qu’en arrêtant de diffuser de l’insuline, la glycémie va peut‐être arrêter de descendre, mais  elle  va  remonter  sans  diffusion  d’insuline.  L’idée  est  de  ne  pas  entrer  dans  une  zone symptomatique d’hypoglycémie. Le paramétrage dépend du patient et de la discussion avec son diabétologue.  

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Quels sont les dispositifs examinés antérieurement par la commission ? En 2010, la commission avait  examiné  PARADIGM  VEO,  de  la  même  gamme  que  MINIMED  640  G.  La  pompe  est également  couplée  au  système de MCG.  La Commission  avait  proposé  ce  système  au  forfait innovation.  Elle  avait  accordé  un  SA  insuffisant  mais  recommandé  une  prise  en  charge dérogatoire. La démarche n’a pas abouti. PARADIGM VEO est revenu en 2014 et a obtenu un SA insuffisant pour  les patients dont  l’HbA1c est supérieure à 8 %, mais une ASA V par rapport à l’autosurveillance  glycémique  seule  (avec  lecteur  de  glycémie)  pour  les  enfants  ayant  des hypoglycémies sévères.  

En  2013,  FREESTYLE NAVIGATOR  II  avait  obtenu  une  ASA  V  par  rapport  à  l’autosurveillance glycémique  chez  les  patients  ayant  une  HbA1c  supérieure  à  8 %.  FREESTYLE  NAVIGATOR  et DEXCOM G4 PLATINIUM peuvent être utilisés chez  les patients traités par pompe et par multi‐injection.  

En décembre 2015, vous avez adopté un avis concernant DEXCOM G4 PLATINIUM. Une ASA IV avait  été  accordée  par  rapport  à  l’autosurveillance  glycémique  chez  les  patients  ayant  une HbA1c  supérieure  à  8 %  ou  des  hypoglycémies  sévères.  Ce  sont  les  deux  indications revendiquées par MINIMED 640 G.  

La demande est la suivante : patients diabétiques de type 1 déjà traités par pompe et en échec de  ce  traitement  par  pompe  depuis  plus  de  six  mois.  Ils  utilisent  une  autosurveillance glycémique. C’est une population plus  restreinte de FREESTYLE NAVIGATOR 2 et DEXCOM G4 PLATINIUM. Comme l’a dit le Docteur Duly‐Bouhanik, pour les patients déjà passés sous pompe, cela peut avoir une incidence. Nous sommes en échec de ce passage sous pompe pour certains patients. Il y a deux indications distinctes : les patients ayant un équilibre glycémique insuffisant et le risque d’hypoglycémie sévère.  

Le comparateur est l’autosurveillance glycémique seule. L’ASA revendiquée est le niveau III dans chacune des deux indications.  

Comment est utilisé  le système de MCG ? Différentes études ont montré qu’il était nécessaire de  réaliser un essai.  La  tolérance n’était pas  totale pour  tous  les patients. 20 % des patients abandonnaient, soit à cause du capteur supplémentaire, soit parce que c’est un rappel continuel de la maladie. Le dispositif émet des alarmes en permanence. Il y a une période d’essai de 15 à 30  jours  et  une  phase  initiale  à  trois mois  avec  une  réévaluation  pour  continuer  ou  non  le traitement puis une réévaluation périodique.  

Concernant les données disponibles, vous n’avez pas de données spécifiques à MINIMED 640 G, mais il y a 10 études pour deux dispositifs de la même gamme impliquant PARADIGM REALTIME (pompe  et  moniteur  dans  le  même  boîtier  sans  couplage)  et  PARADIGM  VEO  (pompe  et moniteur  de  la  glycémie  en  continu  du  glucose  couplé  à  la  pompe  avec  fonction  « stop insuline ») et  les  comparant  à une  insulinothérapie par pompe ou par multi‐injections.  Il  y  a également deux études non spécifiques sur l’utilisation de la MCG chez des patients traités par pompe ou multi‐injections.  

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Pour  la diminution de  l’HbA1c,  il n’y a pas d’étude spécifique sur MINIMED 640 G. Nous nous attendons  à  une  diminution  de  0,4  à  0,5  point  d’HbA1c  à  six mois  ou  un  an.  Les  études  du dossier  sont celles‐ci : dans  les deux premières  (Deiss et  JDRF),  il s’agit de dispositifs de MCG chez des patients traités par pompe ou multi‐injections. La variation est de 0,6 ou 0,5 point.  

L’étude  de O’Connell  portait  sur des  patients  ayant  une HbA1c  de  7,5,  sans modification  du temps de normoglycémie.  

Dans  l’étude Raccah, nous  sommes dans un  schéma  similaire : MCG  + pompe  sans  couplage versus pompe seule. En intention de traiter, les résultats étaient non significatifs.  

Plus tard, Bergenstal et Hermanides ont proposé deux schémas similaires : MCG + pompe versus multi‐injections. Les résultats sont ‐ 0,6 ou ‐ 1 point d’hémoglobine glyquée. Mais nous ajoutons la MCG  et  la  pompe. Nous  ne  sommes  pas  dans  la même  configuration  que  celle  proposée aujourd’hui.  

Il y a l’étude de Battelino, étude switch en cross‐over, montrant une diminution de ‐ 0,43 point d’HbA1c en comparant MCG + pompe versus pompe.  

Enfin, l’étude observationnelle de Nørgaard confirmait ces résultats.  

Cela a conduit la Commission à considérer que l’on peut s’attendre à une diminution de 0,4 ou 0,5 point à six mois ou un an avec un dispositif de MCG.  

Les études en jaune étaient dans le dossier de DEXCOM.  

Dans les hypoglycémies, nous sommes dans une évaluation de la fonction d’arrêt automatique de  l’insuline.  Les  études  comparent  le  système  PARADIGM  VEO  au  système  pompe  + MCG. L’étude Bergenstal a montré une diminution d’aire  sous  la courbe chez  les patients contrôlés déjà  bien  contrôlés.  Il  n’y  a  ni  diminution  ni  augmentation  de  l’HbA1c.  C’est  ce  que  nous recherchons. Les patients restent bien contrôlés. Par contre, il y avait une diminution du temps en  hypoglycémie  de  l’aire  sous  courbe. On  note  également  qu’il  n’y  avait  aucun  événement d’hypoglycémie sévère dans le groupe traité par PARADIGM VEO et quatre dans le groupe MCG + pompe.  

Lee  en  2013  a  également montré  cela  à  six mois  avec  un  taux  d’incidence  des  événements hypoglycémiques,  tous événements confondus, bien moindre dans  le groupe PARADIGM VEO que dans le groupe pompe + MCG. Il était noté qu’il n’y avait aucun événement d’hypoglycémie sévère dans le groupe PARADIGM VEO et six dans le groupe pompe + MCG.  

Avec  ces  deux  études,  il  avait  été  conclu  que  l’impact  de  PARADIGM  VEO  sur  la  durée  des hypoglycémies était montré  sans dégradation de HbA1c, mais  la  corrélation par  rapport  à  la symptomatologie n’avait pas été montrée compte tenu du faible nombre d’événements.  

Il faut également considérer les données techniques. Je reviens sur les fonctions d’arrêt dans le cas des hypoglycémies. Avec MINIMED 640 G, après  l’arrêt hypo,  il y a avant deux heures  la 

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possibilité de reprise de l’administration d’insuline pour éviter les effets rebonds et une fonction prédictive  de  l’hypoglycémie.  Si  on  paramètre  le  seuil  à  0,5 g/l,  vous  risquez  d’avoir  une glycémie qui continue de descendre. Avec  la courbe de tendance,  l’idée est d’éviter de passer en  dessous  d’un  certain  seuil  défini  avec  le  diabétologue,  et  ainsi  d’éviter  les  symptômes d’hypoglycémie et a fortiori d’hypoglycémie sévère.  

Un certain nombre de recommandations ont été émises. Elles sont dans  la  fiche de synthèse. Que ce soit la Société francophone du diabète, la Société française d’endocrinologie, le Groupe EVAluation dans  le Diabète des  Implants Actifs  (EVADIAC),  l’International Society  for Pediatric and Adolescent Diabetes ou l’American Diabetes Association, tous préconisent l’utilisation de la MCG chez  l’adulte,  l’ADA proposant une utilisation préférentiellement chez  l’adulte de plus de 25  ans,  mais  également  chez  l’enfant.  Les  recommandations  portent  également  chez  les personnes  dont  le  diabète  est  particulièrement  déséquilibré  ou  faisant  des  hypoglycémies sévères.  

Je  vous  propose  d’auditionner M. Gérard  Raymond,  Président  de  la  fédération  française  des diabétiques, pour lequel nous avons préparé quelques questions.  

M. EMERY,  pour  la HAS.‐  Je  vous  rappelle  que  les  associations  sont  entendues  en  tant  que parties  prenantes.  Ce  sont  des  porteurs  d’intérêt.  Nous  ne  demandons  pas  aux  parties prenantes qui viennent en commission de déclarer des intérêts. Nous partons du principe qu’il y a  des  intérêts  –  potentiellement  des  liens  majeurs,  mais  nous  n’entrons  pas  dans  cette dimension. Le corollaire est que Gérard Raymond n’a pas eu communication du dossier et des données  techniques.  Les  questions  qui  lui  sont  posées  sur  cette  diapositive  lui  ont  été communiquées en amont avec  la possibilité de  récupérer de  l’information.  Il n’est pas pris au dépourvu. Ces questions peuvent, si la Commission le souhaite, driver l’audition de cette partie prenante. Mais toute autre question peut lui être posée.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ M. Raymond a une pompe...  

M. EMERY, pour  la HAS.‐ Oui, mais pas celle‐ci. Cet après‐midi,  il y aura une présentation par Hervé Nabarette sur l’intégration de la perspective patient dans les processus décisionnels de la Haute Autorité de Santé. L’audition peut porter sur  les  inconvénients de ce type de dispositif, sur l’impact que cela peut avoir sur les activités quotidiennes. Lui sont posées des questions sur le contrôle glycémique, c’est‐à‐dire  la distinction entre  les notices des constructeurs et ce qui peut être vécu par les patients dans leur vie quotidienne. Enfin, il y a une question qui permet d’aller chercher  le point de vue sur  le confort ou  l’éviction de certaines complications. Ce sont les questions proposées  sur  lesquelles M. Raymond, président de  la  Fédération  française des diabétiques, viendra.  

L’audition se fait dans un double sens. Comme la Commission n’avait pas vu une audition d’une partie  prenante  AFD,  il  était  important  de  l’avoir.  Cela  répond  également  à  une  de  leur demande.  La  Fédération  Française  des  Diabétiques  avait  adressé  plusieurs  courriers  aux pouvoirs  publics  afin  d’être  reçue  par  les  différents  décideurs  du  système  de  santé.  La Commission en est un.  

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M. Raymond entre en séance.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Bien que vous soyez célèbre, des membres ne vous connaissent pas. Vous avez face à vous toute la Commission et les services que vous connaissez.  

Voilà les questions qui ont été posées. Allez‐y. Donnez‐nous l’avis.  

M. RAYMOND (FFD).‐ Merci de nous inviter à échanger avec vous. C’est toujours un honneur et un plaisir. Recevoir des patients sur des problématiques de leur vie et de leur qualité de vie est quand même important.  

Je veux bien répondre à vos questions, tout en essayant de rester sur  le domaine qui nous est imparti.  

Vous avez posé cinq questions à  la Fédération française des diabétiques. Sur  les  inconvénients du dispositif qui couple une pompe à  insuline externe et un capteur de glucose en continu,  je vous dirai que nous avons plus de 50 000 personnes qui vivent avec une pompe externe 24h/24. Dans notre vie, nous sommes obligés de faire le choix. Le choix de ces personnes de vivre avec un  tel  dispositif  doit  être  considéré  comme  un  avantage  par  rapport  à  d’autres  dispositifs. Certes, c’est un petit boîtier externe avec un cathéter plus ou moins long qu’il faut avoir 24h/24, mais  il n’y a aucun  inconvénient de  vivre avec  cela par  rapport aux avantages que  cela peut apporter.  

La  deuxième  question  que  nous  pourrons  plus  développer  est  la  suivante :  les  patients contrôlent‐ils leur glycémie capillaire lorsqu’il faut modifier leur traitement ou qu’ils se sentent en hypoglycémie ou en hyperglycémie ? La Fédération française des diabétiques a construit un outil, le Diabète LAB, qui permet de recueillir les attentes et les besoins des patients, mais aussi leurs usages par rapport à l’ensemble des dispositifs. Si la Commission veut nous mandater pour faire une étude d’usage sur ce dispositif, nous sommes à sa disposition, tout comme l’industriel. Il  faut  se  rapprocher  de  la  vie  des  patients.  Lorsque  nous  ressentons  des  symptômes d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie, on a tendance à prendre des décisions rapidement plutôt qu’à vérifier par contrôle capillaire si c’est vrai ou pas. La vie de chacun d’entre nous est ainsi faite. Je ne pense pas qu’on vérifie systématiquement par une valeur capillaire les données de nos capteurs de glucose en continu. Mais il faudra le vérifier à l’usage. Des études doivent déjà le montrer.  

Je suis toujours surpris par votre troisième question. Je vous l’ai déjà dit. Quelles activités sont impactées pour le patient diabétique de type 1 par le risque d’hypoglycémie sévère ? Je trouve la question curieuse dans  la  façon dont elle est posée. Pour un patient diabétique de  type 1, l’hypoglycémie est une épée de Damoclès en permanence au‐dessus de sa tête. Quoi qu’il fasse, il doit avoir en permanence cette attention et ce voyant allumé dans le cerveau. C’est d’ailleurs le cerveau qui est le plus touché par l’hypoglycémie. Dans le travail, à toute heure du jour, dans le projet de vie, notre objectif est d’arriver à ce que ces hypoglycémies ne soient pas dans notre vie. Nous voyons bien qu’une hypoglycémie sévère impacte toute la vie de la personne atteinte de  diabète.  Certaines  études  nous  montrent  que  les  hypoglycémies  sévères  impactent 

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largement sur le développement du cerveau des enfants. Nous voyons bien que ce moment de vie est un moment extrêmement grave.  

Concernant  la  tranche de  vie  et  le  groupe  susceptibles de  bénéficier  le  plus  du  dispositif,  je pense que  l’industriel  l’a déjà clairement défini. Nous  l’avons  fait aussi. Par mes propos, nous voyons que nous sommes dans une catégorie relativement restreinte de personnes diabétiques de type 1, jeunes, enfants, adolescents dont l’équilibre glycémique est très compliqué à obtenir par des moyens « classiques ». Nous  touchons une  tranche de personnes  très bien définie et ciblée. L’industriel le dit. Il y a une nécessité pour ces gens d’avoir une formation et un suivi avec la mise en place d’un processus d’accompagnement éducatif et technique pour que l’ensemble des dispositifs fonctionne bien.  

Pour  la  dernière  question,  vous  comprenez  que  nous  sommes  très  favorables  au développement de ces nouvelles  innovations – notamment de celle‐ci, mais des autres aussi – sur une population donnée.  

Je répondrai à vos questions ensuite, puisque c’est plus  important. Mais  je voudrais  juste très rapidement vous donner lecture d’un témoignage que j’ai reçu hier à 10 heures du soir. Il mérite que  je vous en donne  lecture.  Il est très court. Cette dame m’écrit : « Il  faut que cela avance. J’entends  les  industriels et  leur besoin de  rentabilité  sur  les produits.  Je comprends ayant un Master en gestion financière. J’entends la sécurité sociale et le gouvernement, mais j’en appelle à leur humanité s’il en reste. S’il m’arrive quoi que ce soit, pourront‐ils expliquer à mes proches leur choix qui n’est pas sans importance pour ma vie et celle de nombreux patients ? Savent‐ils ce  que  c’est  de  piquer  un  bébé  au  pied ?  Je  le  sais.  Savent‐ils  ce  que  c’est  de  prendre  des malaises, de se faire réanimer ? Même si on revient, savent‐ils comment on se sent derrière et combien de temps  le cœur va‐t‐il s’accrocher ? Je ne parle pas des douleurs quotidiennes, des tensions dans le corps et des fatigues extrêmes ? Pour le comprendre, il faut le vivre. Certes les capteurs ne sont pas parfaits, mais  ils nous aident.  Ils évitent des drames, des souffrances, et nous permettent de conserver un peu de vie normale. Ils réduisent également cette fatigue liée aux hypoglycémies non détectées, ces douleurs, et nous soulagent finalement un peu. »  

Je n’ai rien à ajouter.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Merci beaucoup.  

M. RAYMOND (FFD).‐ Merci pour votre écoute.  

M. EMERY, pour  la HAS.‐ Pouvez‐vous  rappeler à  tout  le monde ce qu’est  la FFD ? De quelle place parlez‐vous ? En plus, cela a changé de nom il n’y a pas longtemps.  

M. RAYMOND (FFD).‐ Oui. Nous sommes la Fédération française des diabétiques, ex‐Association française des diabétiques. C’était une fédération qui ne portait pas son nom. Nous avons gardé le  sigle  AFD  qui  ne  veut  plus  rien  dire, mais  qui  est  notre marque.  Ce  n’est  pas  grave.  Les patients sont parfois un peu compliqués.  

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La  Fédération  française  des  diabétiques  est  une  fédération  qui  regroupe  90  associations  ou délégations,  quasiment  une  par  département,  en  Métropole  ou  en  Outremer.  Elle  a  une spécificité : elle est dirigée exclusivement par  les patients. Nous avons un grand pont avec  les professionnels  de  santé.  Mais  nous  avons  souhaité,  véritablement,  être  indépendants  par rapport aux professionnels de santé.  

Nos  missions  principales  sont  d’abord  la  défense  des  droits  de  l’ensemble  des  patients diabétiques, qui sont avant tout des citoyens, donc qui ont le droit à une qualité de vie et une vie normale, que ce  soit au  travail, au niveau de  l’assurance et de  l’accessibilité des  soins de qualité.  Nous  sommes  dans  le  discours.  La  deuxième  mission  principale  est  de  faire  de l’information et de la prévention sur le diabète de type 2, qui n’est pas le sujet d’aujourd’hui. La troisième mission est l’accompagnement par les pairs. Nous pensons que pouvoir accompagner une personne diabétique par d’autres personnes diabétiques est un avantage  incontestable.  Il n’y  a  pas  que  l’ordonnance  et  le  colloque  singulier  avec  le médecin  traitant,  spécialiste  ou généraliste, qui sont importants, c’est aussi de confronter les expériences de vie et d’échanger avec d’autres.  

Une fois de plus, notre Fédération a la volonté de représenter l’ensemble des quatre millions de personnes atteintes de diabète et de participer à  l’évolution de notre système de santé et de notre système social. Nous voulons participer au développement dans la démocratie sanitaire.  

M.  LE  PRÉSIDENT.‐  Est‐ce  que  cela  veut  dire  que  tout  médecin  diabétique  est  exclu  des instances dirigeantes ?  

M. RAYMOND (FFD).‐ (Rires) Bien sûr que non.  

Une précision quand même, dans notre définition de la personne diabétique, il y a celle qui est porteuse  de  la maladie, mais  également  le  proche  qui  vit  avec  toute  la  journée.  Nous  ne sommes pas tout à fait une secte. Nous sommes ouverts. Soyez rassurés.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Allons‐y. Avez‐vous des questions sur ce dispositif pour M. Raymond ?  

M. DECAUDIN.‐ Est‐ce que pour vous, dans  les populations qui peuvent en bénéficier, on doit faire une distinction entre les enfants et les adultes ? Est‐ce que la situation est la même quand il  s’agit  de  parents  qui  sont  inquiets  par  rapport  à  ce  que  pourrait  engendrer  comme hypoglycémie ou d’un adulte qui ressent les symptômes de l’hypoglycémie ?  

M. RAYMOND  (FFD).‐  La  situation n’est pas  tout à  fait  la même. Nous  connaissons  la grande inquiétude  et  parfois  même  l’immense  culpabilité  des  parents  vis‐à‐vis  de  leur  enfant diabétique.  Ils  sont  extrêmement  attentifs  à  l’équilibre  glycémique  de  leurs  enfants.  Certes, nous avons aussi quelques  jeunes adultes où  l’équilibre glycémique est encore plus difficile à atteindre  que  d’autres.  Nous  considérons  que  ces  dispositifs,  qui  sont  bien  précis  avec  des alarmes et des  arrêts de pompe, que  ce  soit en hyperglycémie ou en hypoglycémie, doivent s’adresser à cette population, c’est‐à‐dire des enfants et des jeunes adultes pour leur permettre de  bien  comprendre  le  déséquilibre.  On  parle  d’équilibre  de  diabète, mais  le  synonyme  de 

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diabète  est  déséquilibre. On  vise  cette  population  d’enfants  et  de  jeunes  adultes  pour  leur permettre de bien entrer dans la vie aussi.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Je reviens sur certaines questions.  

Est‐ce qu’il y a différence sur  le type de pompe ? Y a‐t‐il des dispositifs plus ou moins solides, plus ou moins tolérants aux erreurs ?  

M. RAYMOND (FFD).‐ Ce ne sont pas les pompes qui commettent des erreurs, mais les capteurs qui peuvent ne pas être tout à fait conformes avec la glycémie capillaire. Nous sommes dans la glycémie interstitielle. Il peut y avoir un petit décalage par rapport à la glycémie capillaire.  

Une fois de plus,  il faut aujourd’hui regarder  la réalité en face. Il y a 35 ans,  la découverte des bandelettes de la glycémie capillaire a été une véritable révolution de rupture pour le suivi et la qualité de vie des personnes. Aujourd’hui, nous sommes exactement dans  la même situation. Que veut un patient diabétique de type 1 ? Il ne veut plus avoir à se piquer six fois le bout des doigts comme le recommande la HAS.  

M.  LE  PRÉSIDENT.‐  Je  reviendrai  sur  les  deux  problèmes.  Contrôler  la  glycémie  et  s’injecter l’insuline  sont  deux  choses  tout  à  fait  différentes. On  n’évalue  pas  la même  chose  selon  le dispositif. On n’a pas forcément les mêmes raisons de non‐compliance.  

Là‐dessus, j’aimerais un peu vous voir.  

Quelque chose qui m’a frappé. Quand on vous a posé la deuxième question, vous avez dit : « On se fie aux symptômes. » Mais êtes‐vous sûr que les gens se connaissent bien ?  

M. RAYMOND (FFD).‐ Quand vous faites une hypoglycémie, les réactions ne sont pas forcément « normales ». Parfois, on peut avoir des comportements qui ne sont pas normaux. Soit on s’en rend compte un peu, soit l’entourage s’en rend compte aussi. Il faut être attentif. Il est vrai que si on est trop souvent en hypoglycémie, on a tendance à ne pas percevoir assez rapidement les symptômes. Le cerveau est mal irrigué en sucre et manque de réaction. Croyez bien que ce soit la personne ou  l’entourage,  lorsqu’on va dans une hypoglycémie sévère, on s’en rend compte assez  rapidement.  Si  la  personne  n’est  pas  capable  en  hypoglycémie  sévère  de  prendre  les bonnes décisions, il faut que l’entourage le fasse de façon rapide. L’entourage ne va pas prendre le bout du doigt de la personne pour vérifier. Il va prendre un morceau de sucre ou du glucagon pour resucrer  la personne. Quand on est en hypoglycémie, surtout quand elle devient sévère, les  symptômes  sont extrêmement visibles.  Il n’y a pas d’interprétation. Récemment,  j’ai eu à relever une personne avec une hypoglycémie sévère dans un avion. C’est spectaculaire.  

M.  LE  PRÉSIDENT.‐  Dans  votre  expérience  des  gens  malades,  quel  serait  selon  vous  le pourcentage de ceux qui ont du mal à s’astreindre à la vérification de leur glycémie et de ceux qui ont du mal à s’astreindre à s’injecter la bonne insuline au bon moment ?  

M. RAYMOND (FFD).‐ Je ne vais pas parler en pourcentage, puisque nous n’en avons pas, mais nous avons fait quelques études de vie. Systématiquement, les patients disent très bien que ce 

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qui très  rapidement  devient  fastidieux  est  de  se  piquer  le  doigt.  Ce  n’est  pas  la  pompe  ou l’injection au stylo. C’est se piquer le bout du doigt systématiquement. Ce n’est pas si agréable, même si c’est aujourd’hui une petite gouttelette. L’acte est visible. Parfois on peut s’injecter de l’insuline sous la table. Personne ne voit rien. Vous avez fait des recommandations pour qu’une personne diabétique  fasse cinq à  six glycémies par  jour. Dans  la pratique quotidienne, on n’y arrive  pas.  Vous  parliez  de  compliance  ou  d’observance,  il  faut  se  demander  pourquoi  des patients ne sont pas observants. Faites six ou cinq glycémies par jour et vous verrez au bout de huit jours, si vous continuerez. Quand nous n’avions pas d’autres solutions, nous demandions à faire  les choses. Aujourd’hui, nous considérons qu’il y a d’autres dispositifs à notre portée, qui sont beaucoup moins  invasifs, qui peuvent nous permettre de  connaître notre glycémie  sans nous  piquer  le  bout  des  doigts.  Vous  comprenez  l’impatience  des  patients  pour  que  ces dispositifs soient accessibles à tous, notamment ceux qui en ont le plus besoin.  

Mme HAMON.‐  Je  suis  infirmière.  J’ai  encore  un  regard  différent  entre  les  patients  et  les médecins.  J’avais  plusieurs  remarques.  Je  voulais  faire  un  lien  entre  les  inconvénients  et  la question de savoir si cela apporte un confort aux utilisateurs. En  fait,  les patients diabétiques n’ont pas vraiment le choix. On dit que porter la pompe est un choix, mais ils n’ont pas le choix du  traitement.  Ils  doivent  faire  de  l’insuline.  Le  choix  est  entre  injection  ou  pompe, mais  ils doivent faire des injections d’insuline. Porter une pompe est lourd. Des patients disent qu’ils ont un fil à  la patte. Au bout de six mois, certains reviennent aux  injections et d’autres gardent  la pompe. Ce n’est pas de  l’ordre du gadget et du  confort, mais de  l’ordre du  soin.  Il  faut être sacrément motivé pour poser une pause et poser de la mesure continue du glucose, puisqu’on a le capteur, le récepteur et la pompe. Cela demande beaucoup de motivation et ce n’est pas que de l’ordre du confort puisqu’on a un certain matériel sur soi.  

Ensuite,  on met  en  lien  la mesure  continue  du  glucose  qui  n’enlève  pas  le  fait  de  faire  des glycémies capillaires. Mais finalement, on en fait moins et on a une vision de nos glycémies sur 24 heures.  C’est  ce  qui  pose  problème  aux  patients.  Sur  les  glycémies  capillaires,  les recommandations de  la HAS sont quatre  fois par  jour, mais dans  la vraie vie,  les médecins en demandent six (en pré et postprandial pour adapter la dose d’insuline).  

C’est compliqué. Au‐delà de se faire mal, de se piquer  le bout du doigt, et de le montrer, faire une glycémie est stressant pour  le patient. « Qu’est‐ce qui va m’arriver encore ? Est‐ce que  je suis  à  3 g,  donc  j’ai  raté  la  dose ?  Suis‐je  en  hypoglycémie ? »  C’est  stressant.  Le  holter glycémique permet d’avoir des tendances et une vision globale. Cela évite l’hypoglycémie. C’est un outil novateur par rapport à cela pour les patients.  

Quand  nous  parlons  des  activités  impactées  chez  le  diabétique  de  type  1  pour  le  risque d’hypoglycémie sévère, c’est tous  les  jours. Le patient qui est sous multi‐injections ou pompe, qui  va  travailler,  qui  a  une  conférence  à  faire  préférera  une  hyperglycémie  pour  éviter  une hypoglycémie en pleine conférence. Cela joue sur le déséquilibre du diabète.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Êtes‐vous d’accord, M. Raymond ?  

M. RAYMOND (FFD).‐ Oui, on voit bien le vécu.  

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Je suis peut‐être passé un peu vite sur le fait que certes nous n’avons pas le choix. Le pronostic vital est engagé pour le diabétique de type 1, s’il ne s’injecte pas d’insuline. Quelquefois, nous voyons des drames. Mais nous avons  le choix des outils. Entre un déséquilibre et  le mal vivre, avoir une pompe à insuline peut être une solution avantageuse.  

Mais vous avez raison : c’est le choix du patient. C’est son choix. Il faut une information éclairée avec  les  professionnels  de  santé  et  d’autres  patients.  C’est  pourquoi  la  Fédération  a  un  site internet interactif sur la pompe à insuline. Cela doit être sa volonté. On ne doit pas imposer le traitement. Le patient doit être proactif et vouloir accepter certaines contraintes différentes par rapport  à  d’autres  dispositifs  en  toute  connaissance  de  cause.  Il  y  a  bien  cette  nécessité d’information et formation, mais aussi d’accompagnement. Permettez‐moi de dire qu’il y a plus de  10  ans,  nous  avons  été  capables  de  mettre  en  place  un  processus  de  suivi  et d’accompagnement  des  personnes  porteuses  de  pompe  à  insuline  qui  devrait  être  une référence pour d’autres dispositifs médicaux et qui montre combien les patients sont bien suivi en  ajoutant  aujourd’hui  des  notions  d’efficience  dans  le  suivi  et  l’accompagnement  pour  les prestataires de santé.  

Le patient qui a aujourd’hui plusieurs dispositifs doit  faire  son  choix après  information.  Il est important de  former  les personnes diabétiques de  type 1 à  interpréter. C’est un changement radical. Comme  vous  le dites  si bien,  les  glycémies  capillaires  sont,  à un moment donné, un chiffre qui est le résultat de décisions prises avant. Nous nous sommes trompés ou pas. Dans les capteurs de glucose en continu, nous avons une continuité. La courbe s’affiche en permanence. D’ailleurs, comme nous  l’avions dit,  il  faudra aussi que  les diabétologues revoient un peu  leur façon de voir. On m’avait toujours dit que la nuit la glycémie pouvait baisser. Pour être porteur d’un capteur de glucose en continu, je me rends compte que ce n’est pas toujours le cas. Parfois cela monte, parfois cela descend, et ce peut être plusieurs fois dans la nuit. Les interprétations ne sont pas aussi simples que cela.  

L’intérêt de ces capteurs est d’avoir un échange avec une expertise scientifique et d’améliorer les relations soignant/soigné. Nous voyons les possibilités.  

Comme vous le dites bien, il faut que le patient participe, soit acteur et ait envie de ce dispositif pour améliorer sa qualité de vie et pour  réaliser son projet de vie. Si c’est un carcan, cela ne marchera pas, mais il faut le permettre.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Vous êtes une très grosse organisation. J’ai compris votre rôle de formation. Comment procédez‐vous ? Avez‐vous des permanences dans des centres de diabétiques ? Êtes‐vous présents de façon systématique ? On va rester sur le type 1. Les malades sont‐ils envoyés systématiquement ? Organisez‐vous des séances ? Comment procédez‐vous ?  

M. RAYMOND  (FFD).‐ Merci  pour  votre  question.  Il  est  important  de  connaître  l’activité  des associations et des bénévoles avec une vision extrêmement responsable.  

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Tous nos patients bénévoles sont formés sur des contenus construits en interne et validés par la société scientifique. Aujourd’hui, nos patients sont formés par une structure qui fait référence à l’éducation thérapeutique, l’AFDET.  

Le rôle de nos patients experts est d’abord d’accompagner les personnes à améliorer leur vie et trouver  leur  propre  chemin  avec  un  diabète. Nous  avons, territorialement, mis  en  place  des actions  de  groupes  de  rencontres  et  de  paroles  animés  par  les  patients  experts,  en complémentarité avec  les programmes d’éducation thérapeutique qui, pour nous, sont encore un peu trop hospitalo‐centrés et pas assez démocratisés.  

Parallèlement  à  cela,  nous  souhaitons,  comme  l’indique  la  loi,  être  incorporés  dans  ces programmes  d’éducation  thérapeutique  et  que  le  patient  expert  ne  soit  pas  là  uniquement comme caution ou  représentation, mais  soit un acteur parmi  les éducateurs dans  l’éducation thérapeutique.  Nous  avons  deux  axes.  Il  y  a  d’abord  un  axe  de  territoire  avec  les  patients. Évidemment,  aujourd’hui,  c’est  plus  par  le  bouche‐à‐oreille  et  par  notre  activité  que  nous recrutons des patients. Nous souhaiterions que  les médecins traitants ou spécialistes envoient ces  patients  dans  les  groupes  de  rencontres  et  intégrent  les  programmes  d’éducation thérapeutique pour apporter notre vision des choses.  

Deuxième point, nous avons un site internet interactif avec des vidéoconférences sur l’évolution de la pompe à insuline et des dispositifs autour. Nous parlons beaucoup des capteurs de glucose en continu.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Qui ne sont pas le sujet aujourd’hui.  

Mme HAMON.‐ Pour ajouter un  complément,  la mise en place des pompes à  l’insuline  se  fait dans des centres  initiateurs à  l’hôpital. Les gens sont hospitalisés. C’est très encadré.  Il y a un registre des porteurs de pompe suivis par des prestataires de service. L’idée est de développer l’éducation en posant la mesure du glucose en continu, car cela ne peut pas être posé n’importe comment  à  n’importe  qui.  Ce  sont  des  diabétiques  de  type  1  avec  hémoglobine  glyquée supérieur à 8 % ayant fait un ou deux épisodes d’hypoglycémie sévère.  Il faut poser  la mesure en  continu et  la  suivre à 15  jours, deux et  trois mois. Pour que  cela  fonctionne,  les patients doivent porter. S’il n’y a pas d’observance, ce n’est pas maintenu. L’idée est de multiplier  les suivis,  l’accompagnement du patient et  l’éducation pour exploiter  les données apportées par l’appareil.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Êtes‐vous d’accord ?  

M. RAYMOND (FFD).‐ Bien sûr. Nous avons beaucoup participé à la mise en place du cahier des charges  avec  les  centres  initiateurs  et  le  suivi  technique  par  les  prestataires  en  santé. Aujourd’hui,  nous  nous  apercevons  qu’il  y  a  quelques  dérives  et  qu’il  faudra  recentrer  cela. Notre  dispositif  doit  rester  et  montrer  cette  exemplarité  pour  d’autres  dispositifs.  La complémentarité avec  la  lecture du glucose en continu doit se faire dans  le même cadre, avec une hospitalisation, une formation à l’éducation thérapeutique, une formation technique et un suivi technique par les prestataires en santé.  

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Comme vous l’avez dit, les dispositifs connectables (je préfère parler de « connectables » que de « connecté ») doivent permettre l’efficience et pas seulement le flicage.  

M. SICHEL.‐ Je voulais vous demander si à côté des témoignages très intéressants, vous avez mis en place des échelles de satisfaction des patients standardisées pour recueillir les données.  

M. RAYMOND  (FFD).‐ Nous sommes en  train de  le  faire. Comme vous  le savez, nous sommes une association de patients. Nous avons  les  idées.  Il  faut trouver  les moyens. L’outil que nous avons mis en place (le Diabète LAB) pour recueillir les attentes et les besoins des patients avec des sociologues nécessite des moyens humains et financiers. Notre volonté est aussi d’avoir des données de santé, de recueillir ces données et ces appréciations pour  les mettre à disposition de  l’ensemble  des  chercheurs  y  compris  des  institutions. Nous  voulons  être  des  participants responsables à  l’évolution du  système de  santé. Ce qui nous  intéresse avant  tout est bien  la qualité de vie des personnes : comment améliorer la vie des personnes ? Nous le disons depuis longtemps :  il  faut  que  le  traitement  s’adapte  au  projet  de  vie  de  la  personne  et  non  pas l’inverse.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Très bien.  

Sur cette belle phrase, merci beaucoup, M. Raymond. Nous allons pouvoir continuer.  

M. Raymond quitte la séance. 

Avant  de  voter,  il  y  a  deux  questions  que  j’aimerais  que  l’on  creuse. M. Raymond  a  insisté plusieurs  fois  pour  dire  que  c’est  le  choix  du  patient.  Il  y  a  des  indications.  Ce  n’est  pas  le restaurant.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Il a voulu dire que dans le cas du patient à qui on met une pompe, c’est un contrat entre le patient et le diabétologue.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Les indications de pompe sont des malades mal équilibrés.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Absolument.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Cela entre dans une définition. Une fois l’indication posée, il y a un parcours qui va aboutir.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Par exemple, on peut proposer une pompe à une  femme enceinte et elle va dire oui parce qu’il y a un enfant. Mais, un jeune peut dire non, parce qu’il ne veut pas de fil à la patte.  

M. LE PRÉSIDENT.‐  Il y a des éléments esthétiques, de porter quelque chose, qui  jouent. Nous avions l’impression que la pompe, c’est la pompe. Non.  

J’aurais  voulu  plus  de  précisions  sur  un  deuxième  élément. Nous  jugeons  ceux  qui  sont mal équilibrés  parce  qu’ils  se  surveillent  moins  et  ceux  qui  sont  mal  équilibrés  parce  qu’ils 

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n’injectent pas au bon moment. Je voudrais plus d’information dessus. Nous allons  juger de  la fin des injections à la demande.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Non,  il  y  a plusieurs  types d’insulinothérapie.  Il  y  a  l’insulinothérapie fonctionnelle où on injecte en fonction de sa glycémie. Le basal‐bolus concerne la majorité des patients de type 1. La pompe ne concerne qu’une partie des patients de type 1. C’est suivant les critères et ce que le patient veut. Un enfant de sixième casse sa pompe. On lui enlève et on lui remet.  C’est  un  outil.  Nous  parlons  du monitorage  de  la  glycémie.  C’est  un  outil.  Nous  ne sommes pas dans  la situation où vous dites que  les patients sont fliqués. Si un patient a cette impression, on ne lui met ni pompe ni capteur. Nous avons en face de nous un monsieur de 25 ans, féru d’informatique, qui en a marre de se contrôler six fois par jour, ce qui est sur les routes en permanence, qui connaît cette technique et qui veut l’essayer pour voir ce qui se passe avec la pente de décroissance, ce qui est novateur par rapport à avant où cela s’arrêtait quand on était  en  hypoglycémie.  Là,  un  algorithme  prédit  la  pente  de  décroissance  et  arrête  avant l’hypoglycémie.  En  plus,  ce  n’est  pas  deux  heures,  on  module  la  durée  de  l’arrêt  de l’insulinothérapie. Ces deux critères sont  importants même si nous pouvons regretter qu’il n’y ait pas d’étude dédiée. C’est nouveau. Un jeune en face de nous va nous dire : « J’ai la pompe et ses  contraintes.  Je  me  surveille  six  fois  par  jour,  mais  j’ai  une  grosse  variabilité  de  mes glycémies. Je voudrais essayer ce type de capteur. »  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Cela freine l’injection sur tendance. Cela anticipe.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Absolument.  

M. BENEZET.‐ Dans le discours, on pense à une substitution de la mesure du glucose par rapport à  l’autosurveillance  capillaire.  C’est  un  peu  le  discours  du  président  de  la  Fédération.  Dans toutes  les  études  et  recommandations,  le  problème  ne  se  pose  pas.  C’est  toujours l’autosurveillance capillaire. Nous nous demandons s’il ne pourrait pas y avoir une dérive où le patient  se  dirait :  « Comme  j’ai  la  mesure  continue  du  glucose,  je  peux  me  passer  de  la surveillance  capillaire. »  Beaucoup  de  patients  échappaient  à  cette  autosurveillance  et  la faisaient plus ou moins bien.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Les patients qui acceptent la pompe et le capteur ne sont pas le type 1 de  base.  C’est  le  patient  obsessionnel  qui  veut  vérifier  les  glycémies.  Je  ne  pense  pas  qu’il imagine  supprimer  complètement  l’autosurveillance  glycémique. En plus,  il  faut une ou deux calibrations en fonction du type d’appareil pour s’assurer qu’il soit « dans les clous ».  

Ce que disait M. Raymond n’est pas tout à fait cela. Quand vous faites une hypoglycémie et que vous faites votre course ou que vous me parlez, vous ne vérifiez pas de glycémie, vous mangez du  sucre  et  on  verra  après.  C’est  parfois  délétère. On  peut  se  resucrer  à  tort.  Le  panel  de sensations  d’hypoglycémie  est  très  variable.  L’intérêt  est  d’amorcer,  d’anticiper.  Grâce  à  ce système, on espère anticiper la survenue des hypoglycémies. Cela peut être intéressant.  

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M. LE PRÉSIDENT.‐ Pour revenir aux bonnes indications, nous n’avons pas un élément. Quel est le sous‐groupe à qui nous  l’avons mis et dont on s’aperçoit qu’il ne s’en sert pas bien ? Y a‐t‐il des études ?  

Mme HAMON.‐ C’est chez  les plus de 25 ans que  les gens maintiennent  le plus  longtemps et  le plus souvent le holter.  

M.  LE PRÉSIDENT.‐ Quel est  le pourcentage ? Dans  certains pays,  il  y a une proposition, une revue  à  trois mois.  En  Hollande,  on  sait  que  le  pourcentage  de malades  qui  n’ont  pas  été capables.  

Mme HAMON.‐ Nous sommes à 30 %.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐  Aujourd’hui,  nous  n’avons  pas  de  capteurs.  Ce  n’est  pas  remboursé. Soit  les hôpitaux  les donnent par  les firmes, soit  les patients en achètent, mais cela coûte très cher. Ce type d’étude n’aura lieu que quand nous aurons une prescription plus large.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Les industriels ont intérêt à faire les études pour nous aider. Ils doivent les donner avec les études.  

LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ Par rapport à l’utilisation de la MCG, il y a différents exemples dans la notice. Il faut contrôler la glycémie avant de prendre une décision thérapeutique, mais si le patient n’entend pas  les alarmes de ce système, que ce soit parce qu’il dort, parce qu’il est dans un environnement bruyant, etc.,  il y a un arrêt automatique de  l’insuline.  Il y a cet arrêt même sans contrôle.  

Je rappelle  les éléments présentés.  Il y avait 10 études portant sur  la réduction de  l’HbA1c et deux  études  portant  sur  la  réduction  des  hypoglycémies.  Des  recommandations  ont  été présentées dans la fiche de synthèse. Vous avez auditionné M. Gérard Raymond. Vous aviez ces données  techniques  spécifiques  de  MINIMED  640  G  en  particulier  dans  la  prévention  des hypoglycémies. Voici les éléments essentiels du dossier.  

M. LE FEUVRE.‐ J’ai une dernière question sur le seuil. Cela baisse l’HbA1c de 0,4‐0,5 %. Chez le diabétique  de  type  2,  il  y  a  un  seuil  de  1 %  en  dessous  duquel  on  n’a  pas  de  bénéfice cardiovasculaire. Ce seuil existe‐t‐il pour le bénéfice cardiovasculaire dans le diabète de type 1 ? À 0,5 %, pouvons‐nous espérer un autre bénéfice en  termes de prévention des complications micro‐vasculaires ?  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐  Aujourd’hui,  la  tendance  est  de  dire  pour  la  rétinopathie  que  toute baisse de l’HbA1c est profitable en termes de survenue. Dans le type 1, ce sont des sujets jeunes et  il  est  plus  délicat  d’évaluer  la morbi‐mortalité  cardiovasculaire  à  l’inverse  du  type  2  pour lequel l’UKPDS avait montré que toute baisse était bénéfique dans les études épidémiologiques. Ce n’est pas randomisé. Dans les différents essais récents randomisés, la baisse de 0,3 % ne se traduisait  pas  par  un  gain  cardiovasculaire.  Il  faut  retenir  que  c’est  la  durée  d’évolution  du diabète qui compte pour voir apparaître ces différences. Les études d’aujourd’hui ont une durée 

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insuffisante pour conclure. On doit se  réfugier sur des études épidémiologiques. Toute baisse est bénéfique.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Très bien. Nous votons.  

LE  CHEF  DE  PROJET,  pour  la  HAS.‐  Pour  le  vote,  vous  êtes  amené  à  voter  pour  les  deux indications séparément : chez les patients avec une HbA1c supérieure à 8 % et chez les patients ayant des hypoglycémies sévères.  

La première indication est les patients diabétiques de type 1 (adultes et enfants) qui continuent de présenter un équilibre glycémique insuffisant (HbA1c supérieure à 8 %). Nous sommes chez les patients traités par pompe depuis au moins six mois.  

Pour le système DEXCOM G4 PLATINUM, la Commission avait accordé une ASA IV.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Qui se prononce pour un service attendu suffisant ?  

Vote indication 1 : SA suffisant adopté à l’unanimité.  

LE CHEF DE PROJET, pour  la HAS.‐ Le comparateur proposé est  l’insulinothérapie  (traitement par  pompe  et  glycémie  capillaire  uniquement).  L’intitulé  est  un  peu  long, mais  ce  sont  les patients  traités  par  pompe  et  par  autosurveillance  glycémique.  L’ASA  revendiquée  par  le fabricant est de niveau III.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Qui se prononce pour une ASA III ?  

Vote indication 1 : ASA III, 11 voix ; ASA IV, 8 voix. 

LE  CHEF  DE  PROJET,  pour  la  HAS.‐  Pour  la  deuxième  indication,  les  termes  proposés  sont similaires à ceux retenus pour DEXCOM G4 PLATINIUM : patients diabétiques de type 1 (adultes et  enfants)  ayant  présenté  des  hypoglycémies  sévères  ayant  conduit  à  des  interventions médicales en urgence, dans  les 12 mois précédents. Nous  sommes  toujours chez  les patients traités par pompe depuis plus de six mois.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Qui est pour un service attendu suffisant ?  

Vote indication 2 : SA suffisant adopté à l’unanimité. 

LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ Le comparateur proposé est le même : traitement par pompe externe avec autosurveillance glycémique. L’ASA revendiquée par l’industriel est de niveau III.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Qui se prononce pour une ASA III ?  

Vote indication 2 : ASA III, 18 voix ; ASA IV, 1 voix. 

M. LE PRÉSIDENT.‐ Les malades qui ont une pompe sont‐ils tous suivis ? Y a‐t‐il un registre des pompes ?  

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Mme DULY‐BOUHANIK.‐  En  théorie,  oui.  Chaque  centre  a  un  registre  et  les  prestataires  de service ont aussi un registre. Y a‐t‐il un registre national de toutes les pompes ? Je ne sais pas.  

LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ Je vous propose de calquer les modalités de prescription et d’utilisation  sur  PARADIGM VEO  avec  une  absence  de  restriction  aux  enfants.  Ces modalités seront présentées dans l’avis rédigé. Elles seront similaires à PARADIGM VEO, si vous n’y voyez pas d’inconvénient.  

Concernant  le  suivi  post‐inscription,  souhaitez‐vous  que  la  demande  soit  identique  aux demandes antérieures (FREESTYLE NAVIGATOR II et DEXCOM G4 PLATINIUM) ?  

LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ « Le renouvellement sera subordonné à  la transmission des résultats d’une étude en vie réelle, confirmant l’efficacité du contrôle glycémique dont la durée de suivi des patients serait d’au moins un an. Pour les patients dont  l’HbA1c est supérieure ou égale à 8 %, la réduction attendue de l’HbA1c est d’au moins 0,4 à 0,6 %, sans augmentation de la fréquence des hypoglycémies sévères. Pour les patients ayant des hypoglycémies sévères, la réduction attendue, sans augmentation de l’HbA1c, est d’au moins un épisode d’hypoglycémie sévère par patient par an comparativement au nombre d’événements recensés durant  l’année précédant le début de l’autosurveillance par le SYSTÈME MINIMED 640G. »  

M.  LE  PRÉSIDENT.‐  Nous  souhaitons  que  le  renouvellement  soit  soumis  à  une  preuve d’efficacité.  

LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ Oui.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Béatrice, qu’en penses‐tu ?  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Si je prends le cas de quelqu’un qui a 8,1 %, passer à 7,5 sera difficile. 

M. LE PRÉSIDENT.‐ Je suis très attentif au fait qu’il faut une équité, qu’il faut réguler et être dans une cohérence. Quand une décision a été prise sur un dispositif il y a cinq ans, nous avions des inconnues qui ne sont peut‐être plus les mêmes. Pourquoi donner des critères ? Je ne sais pas.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐  A‐t‐on  une  idée  de  l’applicabilité  de  ces  recommandations ?  Elles datent d’il y a cinq ans.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Non, je parlais en général.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Y a‐t‐il eu un retour de cela ?  

LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ Comme aucun dispositif n’a été inscrit à la LPP, aucune étude post‐inscription n’a été mise en place. Là, c’est une proposition de suivi post‐inscription à partir du moment où les dispositifs pourront être mis en place.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Cela ne fait‐il pas partie du registre des professionnels ?  

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LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ Je ne peux pas dire. Ce sera mis en place.  

M. EMERY,  pour  la HAS.‐  S’ils  veulent  utiliser  le  registre  pour  répondre  à  ces  critères,  c’est possible. Le registre est une modalité de recueil et  l’étude observationnelle qui en découle est possible.  C’est  la  rédaction  prise  pour  DEXCOM.  De mémoire,  les  objectifs  de  performance reprennent ce qui était dans l’encadrement des centres. Voulez‐vous les alléger ?  

M.  LE PRÉSIDENT.‐ Avec  une ASA  III,  il  faut  quand même un  registre.  Il  faut  savoir  ce  qu’ils deviennent.  

M. EMERY, pour la HAS.‐ Techniquement, la partie 2 à demander n’est pas très complexe en vie réelle.  Pour  les  patients  ayant  des  hypoglycémies  sévères,  c’est  simple.  Soit  le  dispositif fonctionne et permet la réduction des hypoglycémies, soit il ne le permet pas. C’est la réduction d’au moins un événement. C’est 0 ou 1.  La Commission a octroyé une ASA  III dans  les deux indications, le déséquilibre de l’HbA1c et les hypoglycémies sévères. Les objectifs sont réalistes en regard des indications et de l’ASA octroyée.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Ce qui pourrait poser problème est de donner « 0,4 à 0,6 % ». Cela peut améliorer  la  variabilité  sans  faire  bouger  l’hémoglobine  glyquée.  Le  patient  pourra  être  très amélioré  s’il  fait moins  d’hypoglycémies, même mineures,  sans  que  l’HbA1c  bouge.  Fixer  un seuil pourrait être un handicap quatre. On peut mettre « réduction de l’hémoglobine glyquée » sans  chiffre.  Si  on  baisse  de  0,1 %, mais  en  améliorant  considérablement  la  fréquence  des hypoglycémies mineures, c’est un gain.  

LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ Les hypoglycémies légères à modérées ne font pas l’objet de l’indication revendiquée.  

Mme HAMON.‐ Nous parlons de la variabilité de la glycémie  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Dans le cadre d’une indication précise, y a‐t‐il un argument pour dire que le renouvellement sera soumis à une diminution de l’HbA1c ?  

LE CHEF DE PROJET, pour la HAS.‐ L’objectif pour DEXCOM G4 PLATINUM était de confirmer ce que montraient les études. Chez les patients supérieurs à 8 %, nous obtenions cette diminution. Dans  l’étude  switch,  nous  avions  un  recul  en  étude  comparative  à  six  mois.  Dans  l’étude Nørgaard, nous étions à un an. Dans  les études observationnelles qui ont  suivi  les études de Bergenstal et d’Hermanides, nous étions sur des temps plus longs, mais dans un sous‐groupe.  

Pour  les patients qui sont sur monitorage,  la question est vraiment  l’observance à  long terme. Dans  l’HbA1c,  les études ont montré que pour qu’il y ait efficacité,  le patient doit garder son dispositif 60 voire 80 % du temps. Il faut vraiment voir si ce port de capteur et cette réduction de  l’HbA1c  sont maintenus  sur  le  long  terme. C’est  la question principale. Dans  le  cadre des hypoglycémies  sévères,  le  système  ne  pourra  fonctionner  que  si  le patient  porte  le  capteur. Quand  le  patient  ne  porte  pas  le  capteur,  le mécanisme  d’arrêt  de  l’insuline  ne  peut  pas fonctionner.  

HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ 

CNEDiMTS du 19 avril 2016 

Système MINIMED 640 G – Inscription  25 

 

La  question  est  vraiment  de  savoir  si  le  patient  va  pouvoir  l’utiliser  à  long  terme.  Pour  la réduction de  l’HbA1c,  les études montrent  cette  réduction. Nous  souhaitons  la  confirmer.  La Commission demande un suivi d’au moins un an. Dans  la première étude de PARADIGM VEO, elle attendait des résultats à 18 mois. Là, elle ne demande qu’un suivi d’un an.  

Mme DULY‐BOUHANIK.‐ Mais 0,4 ou 0,43 % est une moyenne. Des gens ont baissé  leur HbA1c d’une valeur  inférieure. On prend une décision sur une moyenne de gens sachant qu’il y a des variations interindividuelles. Je serais d’accord pour mettre que l’HbA1c doit baisser. On ne peut pas  les  laisser à 8 %. C’est même un des critères de pose. Mais  si on met « d’au moins 0,4 à 0,6 »,  des  patients  ne  seront pas  dans  ce  système  et on  leur  dira  que  l’on  ne  les  garde  pas puisque c’est 0,4 ou 0,6.  

M.  LE  PRÉSIDENT.‐  Je  me  tourne  vers  Grégory  sur  la  question  de  l’harmonisation  des recommandations, d’équité… Garde‐t‐on cela ?  

M. EMERY, pour  la HAS.‐  Il est mieux d’être cohérent. Si des patients auront une diminution plus  petite,  d’autres  auront  une  augmentation  plus  grande.  Avec  la  réduction  d’HbA1c  d’au moins 0,4, dans le plan d’analyse statistique, a priori nous serons sur une moyenne. Il ne s’agit pas  de  critères  d’encadrement,  c’est‐à‐dire  de  suspension  du  dispositif  s’il  n’y  a  pas  de diminution. C’est dans le cadre d’une étude.  

M.  LE  PRÉSIDENT.‐  Nous  serons  attentifs  à  cela.  Ces  éléments  sont  importants.  C’est  la crédibilité de la HAS qui est en jeu. Cela ne doit pas être trop décalé par rapport à la pratique.  

M. SICHEL.‐ Nous nous  interrogions avec M. Slama sur  la  façon d’exprimer  le « de 0,4 à 0,6 ». Pourquoi pas 0,7 ? N’est‐ce pas simplement une baisse au moins supérieure à 0,4 ?  

M. EMERY,  pour  la  HAS.‐  Nous  ferons  une  proposition  de  rédaction  de  l’avis.  Vous  serez vigilants sur  la rédaction de  l’étude post‐inscription. Cela permet de regarder  la formulation  la plus adéquate.  

M. LE PRÉSIDENT.‐ Je pense que vous êtes d’accord pour une durée de cinq ans.