TRACES magazine #88

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RUSSIE | PAGE 4 MATHIEU DENIS | PAGES 8-9 Vol. 8 no. 04 - 21 fev. 2014 | MENSUEL GRATUIT | 20 000 COPIES CERTIFIÉES | IMPRESSION INTERGLOBE TC TRANSCONTINENTAL LAURENTIDES | LANAUDIÈRE | LAVAL | MONTRÉAL + WEB

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ed. février 2014

Transcript of TRACES magazine #88

Page 1: TRACES magazine #88

RUSSIE | paGe 4

MATHIEU DENIS | paGeS 8-9

Vol. 8 no. 04 - 21 fev. 2014 | MenSueL Gratuit | 20 000 COpieS CertiFiéeS | iMpreSSiOn interGLOBe tC tranSCOntinentaL

LaurentiDeS | LanauDiÈre | LaVaL | MOntréaL + WeBLaurentiDeS || LanauDiÈre || LaVaL || MOntréaL ++ WeB WeB

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2 21 février 2014

GaStrOnOMie

UN MAGASIN D’ALIMENTATIONET UN RESTAURANT À LA MÊME ADRESSEDîner et Souper • Thématiques • Brunch le dimanche

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VinS BLanCSVerdicchio dei Castelli di Jesi

Classico 2012, Velenosi (Italie – Marche – 14,90 $)

Après l’avoir servi en guise d’apéritif, ce vin sec du centre de l’Italie assurera une vraie présence avec ses senteurs fl o-rales, une bonne matière fruitée et ses saveurs de fruits blancs. La légère note fi nement herbacée en fi nale fera le lien avec un antipasti di mare ou des gnocchi verdi (aux épinards).

Fumé blanc 2013, Vina Errazuriz(Chili – Aconcagua – 14,95 $)

Avec des vignes plantées dans la jolie val-lée de l’Aconcagua, cette maison produit un vin savoureux et d’une bonne régu-larité. Le cépage sauvignon s’exprime de tout son fruit, et ses parfums engageants feront de lui, mais avec fi nesse et subtilité, le compagnon idéal du saumon fumé.

Blaye-Côtes de Bordeaux 2012,Château Bertinerie

(France – Bordeaux – 17,05 $)

La robe est claire, presque discrète, mais le nez, qui explose de ses parfums d’agrumes très nets, est fi dèle au cépage sauvignon. Sec et fruité, il accompagnera à merveille une entrée d’asperges vertes et d’avocats et votre céviché préféré.

CMS 2012, Hedges Family(États-Unis – Washington – 18,95 $)

Ce vin original correspond à l’assem-blage chardonnay (10 %), marsanne (5 %) et sauvignon (85 %). Le premier offre la rondeur, le second, de délicates notes de fruit blanc, et le troisième, en grande quantité, apporte des saveurs de pamplemousse et de lime. Net, droit et d’une franche acidité !

Mâcon-Uchizy 2011, Talmard,Mallory & Benjamin

(France – Mâconnais – 20,15 $)

Toujours agréable et assez bien fondu, voilà un chardonnay du Sud Bourgogne sec, fruité et tout en souplesse, qui saura accompagner à prix raisonnable (juste au-dessus des 20 $) des poissons grillés et meunière et des fruits de mer en sauce.

VinS rOuGeS

Médoc 2011, Château Bois du Fil (France – Bordeaux – 17,95 $)

Avec une certaine modestie, ce vin se livre subtilement grâce à des parfums de petits fruits rouges, dont la framboise. Sur la ron-deur et la souplesse grâce à 50 % de mer-lot, il offre une fi nale légèrement poivrée et aura assez de charpente (présence du ca-bernet sauvignon) pour accompagner des côtes d’agneau.

Bourgogne Gamay 2011, Louis Latour(France – Bourgogne – 17,95 $)

Pour sa première année en tant qu’appel-lation contrôlée, ce vin, un assemblage à 85 % de fl eurie, chénas et régnié et à 15 % de pinot noir, est souple, sympa-thique et attrayant, et met en valeur les vertus fruitées du gamay, rehaussées des tanins soyeux du pinot.

Gran Sangre de Toro 2009,Miguel Torres

(Espagne – Catalogne – 18,40 $)

Élaboré avec les meilleures sélections de grenache, de carignan et de syrah, ce vin catalan, que nous propose une des très grandes maisons d’Espagne, offre une bonne matière fruitée et d’agréables fra-grances de mûres et d’épices douces. Sur une viande rouge rôtie, l’harmonie de table sera au rendez-vous.

Coteaux Bourguignons 2011,Antonin Rodet

(France – Bourgogne – 19,50 $)

Composition inversée (par rapport au précédent bourgogne) pour ce vin propo-sé par une maison bien connue. Avec ses accents de petits fruits rouges, aussi fl euri que fruité, aussi souple que gouleyant et désaltérant, il est de fait composé essen-tiellement de pinot noir, assemblé à une faible quantité de gamay.

Puisseguin Saint-Émilion 2011,Château des Laurets

(France – Bordeaux – 20,20 $)

Deuxième petite entorse au titre de ma chronique, mais les vingt sous qui dé-passent n’empêcheront pas d’apprécier ce vin dans lequel domine le merlot, qui apporte toute sa rondeur et sa sua-vité. Au nez, des parfums de petits fruits rouges se collent à des fragrances dis-crètes d’épices douces.

Jacques Orhon

DiX VinS divins à moins de vingt

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21 février 2014 3

1. GarageBandElle permet à son utilisateur, peu im-porte son niveau de connaissance en musique, de composer une pièce ou une chanson au moyen des nombreux ins-truments virtuels disponibles. De plus, l’application possède les caractéristiques d’un studio d’enregistrement.

2. Accords de GuitareChoisissez un accord et observez où placer vos doigts sur la guitare virtuelle. Prenez votre instrument et tentez d’en reproduire la sonorité.

3. TabRider – Cours de guitareGuitare en main, à proximité du iPad, effectuez les exercices proposés. Pendant ce temps, l’application vous enregistre et évalue la qualité et la précision de votre prestation.

4. Piano ManiaMalgré son aspect enfantin, cette appli-cation permet d’apprivoiser progressive-ment et de façon ludique l’apprentissage

du piano. Attention ! Il est préférable de faire les entraînements sur un vrai piano ou un clavier.

5. Better EarsPlus pointue, mais destinée autant aux musiciens débutants qu’aux avancés, Better Ears et ses 10 thèmes d’exercices vous aideront à développer votre oreille et vos compétences musicales.

6. SnapNPlay musicVotre professeur vous a demandé d’ap-prendre une nouvelle pièce et vous éprouvez des diffi cultés sur une ligne en particulier ? Prenez-la en photo et l’ap-plication vous la jouera ensuite !

7. Partitions de piano interactives TonaraSélectionnez une pièce parmi le large éventail proposé ou bien une de vos partitions importées en PDF dans l’ap-plication. Lorsque vous jouerez la pièce, l’application suivra votre progression et tournera elle-même les pages ! De plus,

elle vous fournira un graphique de votre évolution.

8. ScoreCloud ExpressCette application enregistre un air que vous avez en tête pour ensuite en pro-duire la partition ! Ensuite, elle vous la jouera au moyen d’un de ses instru-ments virtuels. Faites les modifi cations désirées et, qui sait, peut-être avez-vous en main la mélodie d’un futur succès ?

9.10. Guitar Tuna et String TunerCe sont deux applications essentielles pour les possesseurs d’instruments à cordes. Chacun des deux accordeurs permet d’accorder facilement plusieurs types de guitares ou de violons.

11. Métronome TempoIl n’est pas aussi esthétique que celui en bois, mais il est beaucoup plus facile de le traîner avec soi...

Sur ce, bonne pratique ! Et surtout, n’oubliez pas le solfège !

11 applications iPad pour musicienset pour ceux qui rêvent de le devenir

Dominic Guay

Chez Apple, on dit qu’il y a une application pour tout. On peut trouver dans l’App Store de nombreuses applications utiles pour les musiciens chevronnés ainsi que des applications ludiques favorisant l’apprentissage de la musique. Voici un bref survol.

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4 21 février 2014

ruSSie

traCeS est un mensuel gratuit distribué dans les Laurentides, dans Lanaudière, à Laval età Montréal.www.tracesmagazine.com

ADMINISTRATION6, avenue Filion, Saint-Sauveur(Québec) J0r 1r0

DIRECTION DE LA PUBLICATIONannie Depont514 [email protected]

ASSISTANTE nathalie Daragon

DIRECTEUR PUBLICITÉ pascal Kauffmann 514 [email protected]

GRAPHISMEClaire Delpla, CommunicDesign.ca

RÉVISION DES TEXTESLauraine Croteau-Bertrand

RÉVISION MAQUETTECynthia Cloutier Marenger

IMPRESSION interglobe

TIRAGE20 000 exemplaires

SITE WEBMichèle potvin, [email protected]

DÉPÔT LÉGALBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canadaissn 1922-3463

Toute reproduction des annonces et articles de TRACES est interdite sauf contrat spécifi que.

Prochaine tombée : 5 mars

Patrice g. Llavador

Nul ne peut prédire ce qui se pas-sera réellement dans ce grand pays qu’est l’Ukraine. Les journalistes, qui nous inondent de bons sentiments, comme d’habitude, nous livrent une version binaire, ou manichéenne, de cette question très complexe. Il y a le mal, incarné par le glabre Pou-tine et son « vassal » Ianoukovytch, et le bien, cette démocratie foison-nante, illustrée par tous ces protesta-taires qui appellent à la liberté sur la place de l’Indépendance. Gommant au passage toutes sortes de faits qui sont trop gênants pour ces porteurs de lunettes roses que sont nos scri-bouillards. Gênants, car ils sont en contradiction pure et simple avec la réalité des forces en présence. Et cela vient troubler notre bonne conscience d’Occidentaux épris de paix et de démocratie, quel qu’en soit le prix humain ou historique.

D’abord, que je sache, le président Ianoukovytch a été régulièrement élu, presque démocratiquement, pour autant que cette qualifi cation puisse s’appliquer à ce genre de pays. Cram-ponné à son siège – mettons-nous à sa place –, il ne sera pas facile à dégager. Alors, évidemment, n’étant pas le bon candidat de l’Occident, il paraît évi-dent qu’il arriverait un moment où il faudrait corriger cette situation. Mais cela n’est pas le plus grave. Considé-rons le titre de cette chronique, « Rus de Kiev », qui est le premier nom de la Russie, fondée il y a plus de mille deux cents ans à partir de cette première ca-pitale, Kiev, de ce qui allait devenir la

Russie tsariste d’abord et l’immense Union soviétique ensuite. L’histoire de l’Ukraine est soudée de manière indéfectible à la Russie, qu’elle fut im-périale ou communiste. Quand vous lisez la littérature de ce pays, jamais les auteurs, qu’ils se nomment Tchekhov, Tolstoï, Dostoïevski, Gogol ou Gorki, et même les plus récents tels que Grossman ou Babel, pour parler des vrais Ukrainiens, jamais ils ne se récla-ment de l’une ou de l’autre partie de l’empire. L’indépendance brouillonne de l’Ukraine repose principalement sur la confusion consécutive à la chute du mur de Berlin et à l’éclatement de l’Union soviétique. Certes, il y a de très forts courants particuliers et indi-vidualistes en Ukraine, et notamment dans l’ouest de ce pays, que l’on peut limiter à la rive droite du Dniepr, ce grand fl euve qui coupe le pays et la ca-pitale en deux, un tiers à l’est et le reste à l’ouest. Cet ouest qui a changé plu-sieurs fois de mains, entre les Polonais, les Austro-Hongrois et les Allemands, et fi nalement les Russes. C’est bien dans cette partie que les populations se sentent les plus proches de l’Eu-rope, et nous aurions mauvaise grâce à le leur reprocher. La très belle ville de Lviv, que les Russes appellent Lvov et les Autrichiens, Lemberg, est assuré-ment une ville de la Mitteleuropa. Elle a des allures de Vienne, et une sorte de joyeux air baroque qui contraste réel-lement avec l’austérité slave. Mais c’est aussi la région des « bandéristes », ces rebelles anti-Russes, guidés par Ban-dera, leur chef charismatique. Qui a fi ni sa vie abattu à Paris par des légi-timistes qui lui ont toujours repro-

ché d’avoir porté pendant la dernière guerre l’uniforme de la Waffen-SS. Car c’est aussi ça, l’Ukraine occiden-tale, la partie la plus ouvertement an-tisémite de l’empire.

Et puis, il y a l’est, complètement tourné vers la Russie, où près d’un tiers des habitants ne parlent que le russe, alors que dans tout le reste du pays ils sont au minimum bilingues. De là viennent les Khrouchtchev et autres Brejnev, qui furent, ne l’ou-blions pas, les patrons de l’Union soviétique pendant des décennies. Des Ukrainiens. De là aussi venait toute une élite intellectuelle ayant favorisé l’épanouissement de savoirs et de techniques, et qui procurèrent à l’Union soviétique des industries lourdes et de pointe très prospères. Mentionnons pour l’anecdote que le plus gros avion du monde, un Anto-nov, plus gros que l’Airbus A380, est fabriqué par les Ukrainiens.

Nous venons donc de voir que les liens entre ces deux communautés sont bien plus imbriqués que ce que l’on pense. Le corollaire de cette si-tuation est purement géopolitique. Tout le monde connaît Poutine et sa volonté de resituer la Russie dans sa grandeur passée. Pensez-vous réelle-ment qu’il va laisser partir cette an-cienne contrée, ce glacis garnissant ses frontières, sous infl uence améri-caine ? Ce serait mal jauger ce nou-veau tsar. Et du point de vue russe, qui pourrait le lui reprocher ? Car ne nous faisons pas de roman inu-tile : l’Europe n’est que le prétexte américain pour extraire l’Ukraine

de l’aire d’infl uence russe. Deman-dons-nous qui fi nance les manifes-tants de la place de l’Indépendance et qui tente d’infl uer sur les oligarques ukrainiens, dont la grande majo-rité des avoirs est située hors du bloc Russie-Ukraine.

Alors, les tensions incoercibles qui ti-rent le pays entre les deux blocs vont probablement aboutir à terme à un éclatement du pays. Les connais-seurs du coin parlent même de trois nouveaux pays. L’est et l’ouest, dont nous parlions plus haut, et puis aussi la Crimée. Qui est une entité très individualisée. Une presqu’île dont la capitale, Sébastopol, est en fait la plus russe des villes d’Ukraine. Dont la base de la marine russe a été concé-dée jusqu’en 2042. Et qui voit se construire le long de sa côte magni-fi que des villages de vacances où la classe très moyenne de la grande voi-sine vient festoyer tout l’été, à un jet de pierre de Sotchi. La résolution de la crise majeure de l’Ukraine n’est pas plus ou moins de démocratie, plus ou moins d’Europe. Elle est dans la détermination et la souveraineté des peuples qui la composent.

RUS DE KIEV

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21 février 2014 5

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Enfi n, ce rendez-vous tant attendu est arrivé ! Les premières images ont été enthousiasmantes et impression-nantes. La machine à rumeurs s’est faite soudainement discrète, laissant chacun, devant son écran, profi ter pleinement du spectacle. Il n’y a cependant pas de doute que la ma-chine repartira dès le rideau tombé sur la cérémonie de clôture. Si Clau-sewitz avait été un contemporain du baron Pierre de Coubertin, il aurait pu dire que le sport est une façon de poursuivre la politique par d’autres moyens. On se souvient par exemple de la Diplomatie du ping-pong, qui a permis à Richard Nixon de renouer des relations diplomatiques avec la Chine dans les années 1970. On se souvient aussi des Jeux de Moscou en 1980 et de ceux de Los Angeles en 1984, boycottés respectivement par les Occidentaux pour cause d’en-

vahissement de l’Afghanistan et par les pays du défunt bloc de l’Est pour cause de manque de sécurité. On a l’impression de tourner en rond ! Il n’est donc pas très surprenant que les médias, à cette occasion, nous fassent part de toutes sortes de com-mentaires, voire de jugements sur la Russie d’aujourd’hui et son dirigeant Poutine. Un gouvernement auto-ritaire, une politique homophobe, un site inapproprié, car trop proche de régions politiquement instables et, en dernier lieu, le coût des Jeux,52 milliards de dollars, et l’opacité de l’attribution des contrats. D’ailleurs, ce désir d’accrocher ses wagons au train des Jeux n’est pas l’exclusivité des gouvernements; tout groupe terroriste rêve de profi ter d’une telle caisse de résonnance pour convoyer ses messages et revendications au reste du monde. Que l’on se sou-vienne des Black Panthers à Mexico

ou, dans un mode beaucoup plus violent, de Munich et de l’assassinat d’athlètes israéliens par le groupe ter-roriste palestinien Septembre noir. Nous sommes loin des préoccupa-tions et de l’idéal de Pierre de Cou-bertin. Cependant, en y regardant de plus près, le créateur des Jeux était-il politiquement correct ? À l’aune des standards actuels, non, puisqu’il ne concevait pas que les femmes puis-

sent y participer à égalité avec les hommes. La formule retenue, natio-nale, chacun derrière son drapeau, exacerbe aussi les passions, ce qui est bon pour le spectacle, mais peut conduire à des débordements. Toutes ces considérations ne doivent pour-tant pas nous empêcher d’apprécier le spectacle et particulièrement de partager la joie des athlètes.

Jeux olympiques de Sotchi

J.O.

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6 21 février 2014

Cynthia Cloutier Marenger

Un jour pas si lointain, alors que je terminais mes études en littérature française, un constat troublant m’est apparu : je ne connaissais pas la litté-rature québécoise.

Mon directeur de maîtrise, l’imposant François Ricard, donnait alors le cours Littérature québécoise et m’avait en-gagée comme correctrice pour son examen récapitulatif fi nal. Pendant que j’arpentais les allées en surveillant les étudiants, j’ai jeté un œil aux ques-tions auxquelles ils devaient répondre pour obtenir leurs crédits. Consterna-tion : j’aurais coulé l’examen à pic !

Comment se faisait-il qu’après huit années d’études en littérature, je ne

savais pas qui avait écrit Speak white ? Que malgré un emploi de tutrice de français au Cégep Gérald-Godin, j’ignorais qui était Gérald Godin ? Mon amour du Québec était pour-tant vif. Pourquoi sa littérature m’était-elle étrangère ?

Dès lors, je me suis fi xé comme ob-jectif de découvrir cette littérature qui était la mienne, la nôtre, celle qui avait forgé et continuait de forger la légende du Québec. Malgré quelques couacs – Angéline de Montbrun et La Terre paternelle, il faut le vouloir ! –, ce fut le début d’un beau voyage.

À mon tour enseignante de littérature québécoise, j’ai réalisé à quel point les mots et l’histoire de notre peuple

s’enchevêtraient. De telle façon que, parfois, les mots faisaient l’histoire. Où étaient-ce ceux qui les portaient ? Ardents, engagés, convaincus, ils rê-vaient le pays dans et par leur vie, dans et par leur art.

Parmi ces porteurs de mots fabuleux, deux se sont distingués pour moi au cours des dernières années, ainsi que, entre autres, pour des cinéastes fas-cinés par leur existence et leur verve autant que par leur œuvre : Miron le Magnifi que et le député-poète Gérald Godin.

Je vous suggère donc ici trois do-cumentaires consacrés à ces deux hommes hors du commun. À voir accompagnés, il va sans dire, de la

lecture de L’homme rapaillé et des Cantouques...

- Rapailler l’homme, réalisé par Anto-nio Pierre de Almeida, en vente chez Renaud-Bray et Archambault;

- Godin, réalisé par Simon Beaulieu, en ligne gratuitement dans la zone vidéo de Télé-Québec au zonevideo.telequebec.tv/a-z/112/godin;

- Miron : un homme revenu d’en de-hors du monde, réalisé par Simon Beaulieu, à l’affi che le 14 mars 2014, fi lm de clôture des 32e Rendez-vous du cinéma québécois (du 20 février au 1er mars); bande-annonce au vimeo.com/82231858.

Rêver le pays« tous les pays qui n’ont plus de légende

Seront condamnés à mourir de froid… » Patrice de La Tour du Pin

De la mi-février à la mi-mars, l’ar-tiste multidisciplinaire Dominique Normand, reconnue pour son art fi guratif contemporain inspiré de la culture autochtone, réalisera un de ses rêves les plus chers. Invitée par le Département du développement so-cial de la communauté de Mistissini, elle produira un fi lm sur le Journey of Wellness, pèlerinage en raquettes sur les vastes territoires ancestraux cris, inspiré des voyages de chasse, de pêche et de trappe des siècles passés.

« C’est un périple qui va défi er mes ressources personnelles et qui va me permettre d’observer mes compor-tements en situation extrême », ex-prime-t-elle. « Tout au long du par-cours, d’une vingtaine de kilomètres de marche par jour, des aînés sont présents pour nous conseiller et nous enseigner l’art de vivre en forêt. Ce-pendant, les grandes distances et la vastitude du territoire nordique nous

ramènent constamment à nous-mêmes. Dans un environnement hostile, devant le silence, l’immensité de la nature et l’adversité d’un climat polaire où la température peut des-cendre jusqu’à –50 °C, la patience, l’endurance et le courage sont mis à l’épreuve. Matins et soirs, en groupe, nous sommes ramenés à vivre en pe-tite communauté, à collaborer aux tâches, à nous entraider. »

Conférence et projectionUne tournée de conférences avec pro-jection de fi lm, puis éventuellement une exposition de peintures sur le pè-lerinage et un autre projet artistique majeur ayant pour thème les femmes amérindiennes sont au programme et seront présentés dès son retour. On peut suivre les activités de Do-minique Normand sur son site In-ternet, www.dominiquenormand.ca,et sur son blogue, www.domini-quenormand.com.

Le grand blancDominique normand tourne un pèlerinage en terre crie

CinéMa

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21 février 2014 7

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Par contre, le carnaval burlesque de fausse démocratie enlève son masque lorsqu’un esprit plus évolué se présente au parloir. Mouvements d’humeur et manque de courtoisie révèlent alors la fatigue et l’impa-tience des écoutants. On a « écouté » patiemment tout et n’importe quoi; il ne faudrait pas pousser l’outrecui-dance jusqu’à ce qu’on nous oppose en fi n de parcours des arguments valables, voire des non-faits irréfu-

tables. Fini de niaiser… Emballez, c’est pesé, on va la voter, cette loi !

Tous les prétextes sont bons : les femmes, l’égalité, la sécurité, la laïcité et blablabla… La sécurité surtout, ça, c’est vendeur !

Cependant, quand plusieurs recteurs font valoir qu’à leur connaissance aucun problème n’a été observé dans le creuset de nos universités. Là, on s’énerve. Si le bouchon est poussé

jusqu’à dire que cette diversité de cultures et de provenances enrichit le débat et la connaissance, c’en est trop ! Si la perspective d’enseigner notre littérature, notre droit, nos sciences à des esprits ouverts venus d’ailleurs n’est pas un grand pas vers une humanité plus sage, et une ma-gnifi que mission, je me demande à quoi rêvent nos ministres. Ah ! Oui, pardon... j’avais oublié les élections.

J’aurais aimé plus d’imagination et de prudence dans le choix du sujet de société précédant le rendez-vous électoral. Faute de débat de fond (de fonds ?), on va y aller par la peur

vulgaire et populiste qui prépare tou-jours aussi bien les foules à la décision qu’on veut leur faire prendre. Recette ancestrale. On sème la panique – pas trop fort, quand même : on est dans un pays civilisé, nous – pour se pré-senter ensuite en sauveur.

« On n’a jamais que la sécurité dont on s’est rendu digne. »Alexandre Jardin, écrivain

« Le bordel appréhendé n’en vaut pas la chandelle. »Pierre Foglia, chroniqueur

« Si les gens qui sont contre la Charte ont l’impression qu’ils ont été écoutés, ils seront plus enclins à la respecter. » Bernard Drainville, ministre

Euh… Est-ce à dire que les dés sont pipés ?

« L’impression » qu’ils ont été écoutés… ?Nous assistons en direct à un spectacle affl igeant de « témoignages » divers et variés pour ou contre, un peu pour et pas tout à fait contre, tout ou partie du projet de loi 60 sur les « valeurs » québécoises.

ÉDITOAnnie Depont

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8 21 février 2014

entreVue

Fait divers médiatisé à l’époque, mais essentielle-ment oublié aujourd’hui, l’histoire a pourtant fait l’objet de deux tournages en 2013 : celui du court-métrage de Benjamin Tessier intitulé Le camarade, en référence au poème de Gaston Miron, et celui du long-métrage de Mathieu Denis nommé tout simplement Corbo, dont la sortie est prévue sur nos écrans pour l’été ou l’automne 2014.

Pourquoi s’y intéresser à ce moment-ci ? C’est cette question en tête qu’à l’occasion de l’événement Ci-né-Québec 2014, je me suis entretenue avec Ma-thieu Denis, jeune réalisateur de 36 ans à qui nous devons également Laurentie, un premier long-mé-

trage explorant l’identité québécoise sous l’angle du désengagement.

Pourquoi avoir choisi de faire un fi lm sur Jean Corbo ?C’est toujours un long processus. Ce sont des his-toires qu’on porte et, éventuellement, on se dit : « Ah ! Peut-être que ça, c’est un sujet de fi lm. » Dans ce cas-ci, deux choses m’ont interpellé : la première, c’est tout simplement cette mort prématurée, celle d’un jeune homme de 16 ans. Et puis, il y a une ques-tion qui me restait toujours derrière la tête : « Mais pourquoi cet adolescent-là a-t-il rejoint les rangs du

FLQ ? Et pourquoi a-t-il fait un attentat à la bombe ? Pourquoi a-t-il posé un geste aussi radical ? »

Je me projetais au même âge : je vivais dans un monde où ça n’aurait même pas été une option de faire un attentat politique. Je viens d’une généra-tion du cynisme, de l’ironie, du relativisme et de l’impression que tout a déjà été vaguement essayé et qu’il n’y a pas grand-chose qu’on peut faire pour changer le cours des choses. On se laisse porter en essayant d’atteindre un niveau de bien-être et de confort individuel, mais il n’y a rien d’autre que ça. Donc, de m’imaginer un jeune de 16 ans pour qui ça n’était pas la même chose... Forcément, lui, il avait l’impression qu’il allait changer les choses.

Que sait-on réellement de Jean Corbo ?Dans mes recherches pour le fi lm, j’ai réalisé très rapidement qu’il n’y avait à peu près rien qui avait

Corbo, de Mathieu DenisNote de bas de page historique

« tu allais Jean Corbo au rendez-vous de ton gestetandis qu’un vent souterrain tonnait et cognait » Gaston Miron, Le camarade

Cynthia Cloutier Marenger

14 juillet 1966. Un jeune homme meurt accidentellement lors de l’explosion de la bombe qu’il s’en allait poser à l’usine de la Dominion Textile du quartier Saint-Henri, à Montréal. Il avait 16 ans. Son nom était Jean Corbo. Il était membre du Front de libération du Québec (FLQ).

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été écrit sur le sujet. Jean Corbo, c’était une note de bas de page historique... J’ai donc commencé à gratter et j’ai réalisé qu’il venait d’une famille mi-italienne par son père, mi-québécoise « de souche » par sa mère. Jean était écartelé entre deux appartenances.

C’est pour moi une évidence que son investis-sement dans le FLQ, sa volonté de changer les choses, ça relevait de la construction identitaire, de déterminer qui il était. Soudainement m’est appa-rue la pertinence de traiter ce sujet en 2013-2014 : l’angle de l’identité québécoise. D’autant plus que je pense que, présentement, le Québec vit une pro-fonde crise identitaire.

Est-ce que tu crois que cette crise identitaire ex-pliquerait l’attention dont bénéfi cient les pion-niers de l’indépendance depuis quelques années ? Je crois que oui. On cherche des réponses. On ne sait plus du tout où on en est au Québec présentement.

Et tu penses que ton fi lm permet d’apporter un éclairage sur cette question ?Je pense que oui. Jean est issu de l’immigration, en quelque sorte. Son grand-père et son père sont Italiens. Dans le fi lm, c’est un élément important.

Il y a toute cette dynamique autour de l’intégration d’un immigrant qui arrive au Québec. Ça sou-lève des questions qu’il faut se poser aujourd’hui : « Comment on accueille les immigrants ? Com-ment les immigrants peuvent s’intégrer à la popu-lation ? Comment faire en sorte que l’ensemble des Québécois, ce fameux nous inclusif – et ça veut dire aussi les Québécois anglophones –, puissent parta-ger certaines aspirations ? »

Si je comprends bien, donc, le fi lm n’est pas seulement centré autour de l’acte d’aller poser la bombe.Le fi lm commence en mars 1966 et fi nit en juillet 1966, au moment de la mort de Jean. Il y a toute une partie où on est vraiment dans sa sphère intime, ses relations avec sa famille, son frère. Ça pose toutes sortes de questions sur les types d’engagement. Des personnages le vivent d’une manière militante, mais non violente; d’autres font des choix plus radicaux. Mais ce n’est pas un fi lm strictement sur un groupe felquiste ou un jeune qui commet un attentat. Ce que j’ai essayé de faire, c’est de saisir l’essence du per-sonnage et de vraiment l’incarner à travers mes dia-logues. Je pense que je le fais avec justesse... J’espère.

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Buenos Aires, ville de poésie et de culture. Les Éditions de La Gre-nouillère lancent ce mois-ci, en traduction française, les recueils de deux poètes argentines, dont un de Graciela Aráoz, pour laquelle j’ai eu un véritable coup de cœur lorsque je l’ai entendue et rencontrée au Fes-tival international de la poésie de Trois-Rivières il y a quelques années.

La Diable est un recueil envoûtant, charnel et onirique. Écrire le corps, écrire le rêve qui prend corps et par lequel le corps, sur le point de s’écrire, tressaille. Avancées lentes, arrêt sur image.

« Dans la brume / j’apparais flairant cet animal / qui m’amène dans un endroit / où je ne pourrai être vue. »

Sensuelle, la parole d’Aráoz monte des profondeurs, d’une douleur, d’un deuil ancien à l’origine d’une secrète tristesse. La poète refuse de laisser le

corps derrière et écrit la difficulté à se dire entière.

« Quand je parle, je me nie / quand je me nie il n’y a pas de pitié / pour cette misérable habitante du langage »

Ici, la parole évolue comme un tango; mouvement lent, arrêt, désir de se laisser emporter, de fusionner. De la difficulté d’une totale union naît un sentiment d’étrangeté,

« Je suis à l’intérieur d’une femme étrange qui n’est pas moi »,

le poème impossible devenant image surréaliste,

« de ma gorge sort un ciel rouge ».

Voici le voyage d’une femme qui se traverse, la quête d’une amoureuse exigeante et intransigeante, éprise d’absolu.

« C’est l’amour qui me sauve, il est prêt / à sauter dans le vide / pour me trouver »

À la parole intense et fusionnelle d’Aráoz, l’éditeur a choisi de jume-ler celle de Luisa Futoransky. Née à Buenos Aires en 1939, de parents immigrés en Israël dans les années 1970, la poète a vécu dans plusieurs pays avant de s’établir en France au début des années 1980. Élève du grand écrivain Jorge Luis Borges (la chanceuse !), elle a aussi étudié le droit et la musique et travaillé au Centre Georges-Pompidou, à Paris, ainsi que comme journaliste en Chine et pro-fesseure d’opéra... au Japon !

Cette diversité de champs d’intérêt et ce cosmopolitisme imprègnent son recueil Les orties de Saorge. Éprise de couleurs et de décors, la poète savoure l’érudition, « la nuit / nous discutons de la transparence / dans la poésie de Mario Luzi / ou de la mi-nutieuse intensité de la douleur chez Umberto Saba »,

et multiplie les références littéraires et culturelles, ce qui peut par moments larguer quelque peu le lecteur. Parole nomade, particulièrement touchante lorsqu’elle nous parle de vieillesse et de bilans. Deux voix bien distinctes, à découvrir.

D’argentine et de poésie

Graciela Aráoz et Luisa Futoransky

Nancy R. Lange

Du 21 au 24 mars, le Salon du livre sera de retour à Paris, et le pays à l’honneur cette année sera l’Argentine, apprend-on en visitant son site. On y trouve aussi d’intéressants documents, dont le fascinant « Les nou-velles voix du féminisme », une entrevue exhaustive réalisée par la jour-naliste et écrivaine Laure Adler avec des membres du groupe activiste Femen. (www.salondulivreparis.com/#glhdKj0Zfrb5px5b.99)

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La galerie Anthraciteest fi ère d’accueillirCaroline Archambault parmi ses artistes permanents.

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MONTAGNE-ARTArtistes et artisans sont invités à soumettre leur candidature dans le cadre de la 29e édition de l’exposition multidisciplinaire Montagne-Art. Ce rassemblement contribue à l’épanouissement de plusieurs sphères culturelles dont les arts visuels, les métiers d’art et l’art gourmand.

Le Centre de plein air Roger-Cabana accueillera cet événement champêtre, sous chapiteau, les 6 et 7 septembre 2014.

SENTIER ART-NATUREArtistes-sculpteurs sont invités à soumettre leur candidature pour le Sentier Art-Nature, situé au Centre de plein air Roger-Cabana à Saint-Hippolyte. Ce projet favorise la communion entre l’Homme et la nature par le biais de réalisations d’œuvres façonnées à partir de matériaux nobles dont la pierre et le bois.

Pour connaître les détails :www.saint-hippolyte.ca/service aux citoyens/[email protected] LIMITE : 31 MARS 2014 – 16 H

Visionnez la vidéo promotionnelle : www.saint-hippolyte.ca/montagne-art-2013

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Du 30 janvier au 15 février, les 22e Littératures étrangères à Audincourt, en France, mettent à l’honneur la littérature du Québec. Ce sont les auteurs laurentiens Jé-rôme Lafond et Mireille Villeneuve qui ont été sélectionnés pour y rencontrer le public et de nom-breux élèves des municipalités d’Audincourt et de Bethoncourt.

La version « Québec » de cet évé-nement a lieu grâce au partena-

riat initié entre Pays de Montbé-liard Agglomération et la région des Laurentides. Le programme de ces trois semaines comprend rencontres littéraires, contes pour enfants, conférences, film animé, expositions et concert.

Les jeunes Français se sont mon-trés intéressés, n’hésitant pas à questionner Mireille Villeneuve, auteure de littérature jeunesse, sur son parcours, ses œuvres (qu’ils

ont étudiées en classe)… mais aussi sur sa belle province d’outre-Atlantique. Elle en a profité pour leur raconter plusieurs légendes québécoises qui nourrissent la plu-part de ses romans, leur conférant un caractère mystérieux…

Jérôme revient de France avec une nouvelle idée de livre en tête. « Cela aura été pour moi une ex-périence marquante. Nous avons été reçus comme des rois. Bien

sûr, je leur ai parlé de mon roman Brigitte des colères et, donc, des Basses-Laurentides. Les Audin-courtois avaient beaucoup de questions à me poser, tant sur le métier d’écrivain et mes livres que sur ma culture, nos similitudes et nos différences. »

LITTÉRATURE DU QUÉBEC EN FRANCE

Mireille Villeneuve et Jérôme Lafond sont les invités d’honneur

des 22e Littératures étrangères à Audincourt

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OpiniOn

Plusieurs reconnaîtront probablement leur façon de penser la liberté dans ces propos que me tenait un ami penseur :

« La liberté, c’est faire ce qu’on veut, jouer à être Dieu en n’acceptant les contraintes ni de la nature ni des autres. La liberté est fonction du pouvoir qu’on possède, puisque c’est toujours le pouvoir qui fait défaut quand on ne fait pas ce qu’on veut. Le corollaire est qu’on est dans un jeu à somme nulle et que le pouvoir des uns pose la limite de la liberté des autres. »

Je distingue deux limitations fondamentales dans ces propos. 1) C’est une vision essentiellement « politique » et « légaliste » de la liberté. Elle limite la liberté à la ca-

pacité de faire : je ne suis libre que dans la mesure où j’ai la latitude politique et sociale d’exécuter mon désir pour réaliser soit un besoin, soit un caprice. La notion de liberté se confond ici à celle de pouvoir.

C’est une dimension certes légitime de la liberté; la plus superficielle, toutefois.

2) Cette notion de liberté repose sur une profonde erreur anthropologique, une erreur que nous avons héritée de la pensée anglo-saxonne. Cette erreur consiste à percevoir l’individu, à la base, comme un pur agent détaché et sans ancrage, un atome ou un « électron libre », qui, à loisir, oriente son action selon une sorte de décision souveraine et dégagée de toute amarre. Ce n’est qu’après coup que cet agent libre

choisit ou non de s’inscrire dans le vaste réseau des appartenances et enracinements sociaux.

Dans la vision de la liberté mise de l’avant par mon interlocuteur, il est certain que la responsabilité ne se greffe que dans un deuxième temps à l’exercice de la liberté. C’est ce qu’il disait d’ailleurs en ces mots : « La responsabilité n’est pas une “composante” de la liberté, mais une de ses conséquences… Dire que ma liberté n’a pas de frontière, sauf celle dictée par l’ordre de la nature, me semble une évidence. »

Je crois que c’est faux. La responsabilité fait intrin-sèquement partie de la liberté, mais elle en consti-tue la face cachée, et plus profonde. J’irais même plus loin : la responsabilité est première; et la liberté en découle. C’est ce que je vais tenter de démontrer dans une prochaine chronique.

Au nom de quelle liberté ?

Yan Barcelo

Dans une précédente chronique, je proposais la mise en place d’une charte des droits et devoirs, libertés et responsabilités des personnes. Un tel exercice impose auparavant de revoir notre notion de liberté.

Au Clos Rolland, Couette & Café, c’est cinq chambres dotées chacune d’une salle de bain privée, un grand salon avec foyer en pierre des champs, une bibliothèque offrant télé, livres, jeux, piano, une grande salle à manger et une véranda; un grand terrain boisé avec étang, un foyer exté-rieur; bref, un espace calme et relaxant, pourtant situé près des nombreuses activités des environs.

Propriétaires de l’endroit depuis novembre 2010, Lauraine et Sylvain vous accueillent et vous en-tourent de petites attentions afin que votre séjour soit des plus agréables. Les tarifs sont pour deux

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21 février 2014 13

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6 FÉVRIER : JO – 50 FOIS MILLE MILLIONSIl y a quelque chose de pitoyable à regarder les cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques. D’abord, tous ces pays qui défilent en souriant et dont on se demande ce que plusieurs d’entre eux font là : le Togo, le Maroc, le Portugal, les Philippines, etc. Je comprends que l’idéal olym-pique, c’est d’abord la participation, mais il y a des limites, pour des fourmis, à venir se mesurer contre les rouleaux compresseurs des pays riches. Ensuite, le faste déployé, qui est une forme de poudre aux yeux de la part du pays hôte, qui veut sans doute prouver qu’il peut engloutir encore plus d’argent que les pays occidentaux. Le coût de ces Jeux est d’autant plus scandaleux qu’ils ont lieu dans un pays qui compte encore d’importantes poches de pauvreté. Que ne ferait-on pas avec quelque 50 milliards de dollars pour soulager les populations qui souffrent de la faim, du manque d’éducation et de soins de santé ? 50 milliards, ce n’est pas rien; c’est 50 fois mille millions. Le chiffre est tellement énorme qu’il ne signifie plus rien. Qu’est-ce que ça sera la prochaine fois ?

5 FÉVRIER : RENARD in POULAILLERBob Ray avait raison : quand les conservateurs vont perdre le pou-voir (ce qui devrait se faire aux prochaines élections fédérales – on peut rêver), le nouveau gouvernement devra mettre une dizaine d’an-nées pour refaire ce qui aura été défait et redonner au Canada une image de nation démocratique. Les dernières lubies du régime Har-per : le règlement de comptes avec le directeur des élections, qu’un projet de loi veut émasculer, et le projet anti-partisannerie, qui vise les agents du Parlement dont les fonctions consistent à surveiller les actions du gouvernement. Deux projets que des fonctionnaires inter-rogés par Le Devoir assimilent, non sans raison, au maccarthisme de la fin des années 1950. Le plus insultant dans cette affaire, c’est que la mesquinerie et l’esprit de revanche qui semblent à l’origine de ces réformes ne se cachent même pas : ceux qui proposent les projets de lois ont eux-mêmes eu maille à partir avec les instances qu’ils préten-dent réformer pour le plus grand bien du pays. C’est un peu comme si le renard était chargé de redessiner le poulailler afin d’assurer la sécurité de la volaille. On nous prend pour des valises. Et la majorité demeure silencieuse. Consternant.

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14 21 février 2014

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➌ robert Charlebois, 20 mars (Salle andré-prévost)

Billetterie Odyscène | 450 434-4006 | 100, rue Duquet, Sainte-thérèse❹ Cabaret, 6 Mars ➊ Marius et Fanny, du 28 février au 1er mars ➌ robert Charlebois, 15 mars

Salle André-Mathieu | 1 877 677-2040 | 475, boulevard de l’avenir, Laval➎ icare, 4 mars ➏ Orchestre symphonique de Laval, 12 mars➐ S’envoler, 20 mars (Maison des arts de Laval) S

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