The Red Bulletin Juin 2014 - FR

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HORS DU COMMUN JUIN 2014 À quoi ressemblera ce sport si populaire demain ? LE MONDE FOOT EST LES CINQ MEILLEURS F e s t i v a l s  de musique  en France  THE RED BULLETIN SUR FACEBOOK MAGAZINE SPONSORISÉ

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hors du commun

juin 2014

À q u o i r e s s e m b l e r a c e s p o r t s i p o p u l a i r e d e m a i n ?

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Cliché d’un paysage glacé en Norvège« Première visite au nord de la Norvège et ce fut véritablement incroyable. Nous avons trouvé des terrains extraordinaires ici et beaucoup de glace, de la glace partout. Avec une lumière incroyable. Je n’avais jamais vu une lumière pareille. C’est comme un coucher de soleil qui dure toute la journée.

Avec la quantité d’équipement que j’ai déjà sur le dos pour grimper sur la glace, c’est vraiment chouette d’avoir le Nokia Lumia.

C’est parfait de l’avoir dans sa poche quand on ne veut pas se charger mais qu’on ne veut pas rater un cliché.

Alors, après l’ascension, les autres sont descendus et j’ai commencé à ranger mon équipement. J’ai jeté un œil rapide aux photos et j’ai vu que certaines étaient fabuleuses. En zoomant sur la photo plus tard, je n’arrivais pas à croire les détails qui apparaissaient dans ce cliché si blanc. Des trucs fantastiques, je pense. »– Ray Demski, Photographe pour Red Bull

Pour en savoir plus sur Red Bull PHOTOGRAPHY en partenariat avec Nokia Lumia, consultez le site www.redbullphotography.com/partners

Pris avec le Nokia Lumia 1020

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NOKIA LUMIA

NOKIA LUMIA 1020

Photo: Heli Putz

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circuit fermé Régulièrement, la F1 modifie ses règles techniques. Un sacré défi pourles ingénieurs. Voici dans le détail les changements notables de la saison 2014.

24

À eux de joueren juin, la planète est aussi ronde que les ballons de la Coupe du monde au Brésil. Mais à l’avenir, le football jouera-t-il toujours le jeu ? The Red Bulletin dessine son futur. Le quoti-dien de Sebastian Vettel avant un Grand Prix, ramène à la réalité. Sur la piste. Là où les nou-velles règles de la F1 pimentent le travail des ingénieurs. Sans électronique, Rafael Ortiz se sert de ses bras pour dompter les cascades avec son kayak. Comme les alpinistes Stefan Glowacz et Chris Sharma partis escalader l’une des plus grandes grottes au monde. Simonne Jones a juste sa voix pour étonner le monde. Ça vous donne envie de chanter ? de bouger ? Les festivals d’été arrivent. Bonne lecture ! Votre Rédaction

« Sur scène, je deviens une furie »Simonne JoneS, Page 64

le mOnde de Red Bull

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couleur turquoiseParti à l’aventure dans les eaux mexi-caines, le kayakiste Rafael Ortiz ne pen-sait pas vivre une odyssée spirituelle.

triomphe ou fiasco ?L’hymne du Mondial marque forcément les esprits. Et (mal)heureusement pour elle, aussi la carrière de Jennifer Lopez !

dans la peau d’un pilote The Red Bulletin a suivi Sebastian Vettel pas à pas lors de ses minutieux prépara-tifs en marge des courses automobiles.

à cordes déployéesStefan Glowacz et Chris Sharma ont répondu à l’appel de leurs démons en se jetant dans un gouffre à Oman. Et puis…

70

Bullevard 08 dossier spécial coupe du monde

En attendant le coup d’envoi le 12 juin, The Red Bulletin vous a concocté un florilège des meilleurs moments du Mondial depuis 1930

reportages

24 Le règlement a changéLa Formule 1 sans tabou

36 Caméra embarquéeSebastian Vettel, côté cour

42 La voie des ténèbresDeux spécialistes de l’escalade sont partis du fond d’une grotte pour remonter jusqu’à l’air libre

50 Un été, cinq festivalsPour bouger, hurler et vous défoulez aux quatre coins de la France

56 Le foot en l’an 2050Un futur à écrire

64 Cette fille a du génieSimonne Jones touche à tout

70 Plus belle sera la chuteSon intrépide kayak mène Rafael Ortiz par le bout du nez

78 Les villes intelligentesBienvenue dans la médiasphère à taille réelle

action ! 88 matos Mcdonald89 conseils de pro Beach-volley90 clubbing Shanghai92 musique Nas93 ma ville Montevideo94 montres Omega95 Jeux vidéo Le meilleur du meilleur 96 focus Dates françaises à retenir98 instant magique Péter Besenyei

d’Un CoUP d’aiLes

36

le foot en questionPourra-t-on un jour prédire le résultat d’un match ? C’est pas gagné. Explications.

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JUin 2014

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Contributionsle quatuor du mois

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722

Publication & édition

Red Bull Media House GmbH

Directeur de la publication Wolfgang Winter

Directeur d’édition Franz Renkin

Directeurs de la rédaction Robert Sperl & Alexander Macheck

Contributeur indépendant Boro Petric

Directeurs artistiques Erik Turek & Kasimir Reimann

Rédacteur en chef photos Fritz Schuster

Responsable de la production Marion Wildmann

Managing Editor Daniel Kudernatsch

Rédaction Étienne Bonamy, Ulrich Corazza, Werner Jessner, Florian Obkircher, Arek Piatek,

Andreas Rottenschlager, Stefan Wagner

Bullevard Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger, Marianne Minar, Holger Potye,

Martina Powell, Mara Simperler, Clemens Stachel, Manon Steiner, Lukas Wagner

Traductions Susanne & Frédéric Fortas, Frédéric Pelatan, Christine Vitel, Gwendolyn de Vries

Secrétariat de rédaction Ioris Queyroi, Christine Vitel

Maquette Miles English (Directeur), Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll,

Carita Najewitz, Esther Straganz

Booking photos Susie Forman (Directrice création photos)

Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Eva Kerschbaum

Reprographie Clemens Ragotzky (Directeur), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher

Fabrication Michael Bergmeister

Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba, Matthias Zimmermann (Tablette)

Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg

Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits

Marketing & management international Stefan Ebner (Directeur), Elisabeth Salcher,

Lukas Scharmbacher, Sara Varming

Channel Manager France Charlotte Le Henanff

Marketing & concept graphique Julia Schweikhardt, Peter Knethl

Ventes & abonnements Klaus Pleninger, Peter Schiffer

Publicité Cathy Martin 07 61 87 31 15

[email protected]

Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

Assistante de rédaction Kristina Krizmanic

IT Michael Thaler

Siège social Red Bull Media House GmbH,

Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, 5071 Wals, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700

Siège de la rédaction France 12 rue du Mail, 75002 Paris, Téléphone 01 40 13 57 00

Contact [email protected]

Web www.redbulletin.com

Parution The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays

suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Autriche, Brésil, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Irlande, Koweït,

Mexique, Nouvelle-Zélande, Suisse.

Les journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe

n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité

des auteurs.

Dépôt légal/ISSN 2225-4722

Le journaliste d’origine bavaroise a choisi Londres comme ville d’adoption. Il est l’auteur de Englischer Fussball: A German View of Our Beautiful Game. Les Britanniques connaissent ses articles sur la Bundesliga parus dans le Guardian. Les Allemands peuvent lire ses résumés des matches de la Premier League dans les colonnes du Süddeutsche Zeitung ou ses faits d’armes quand il se fait expulser des studios TV en raison de son comportement. Le futur du football, page 56

Spécialiste du sport automo-bile (Autosport,

F1 Racing, Motorsport News), le journaliste anglais, fort de son accès VVIP et de sa connaissance encyclopédique du monde de la F1, était tout désigné pour suivre Sebastian Vettel dans les coulisses d’un Grand Prix. Son meilleur sou-venir de F1 reste attaché au GP de Belgique en 2000. « Un duel superbe entre Michael Schuma-cher et Mika Häkkinen, conclu par un dépassement incroyable du second en fin de course. » Vettel, côté stand, page 36

Anthony Rowlinson

Son reportage sur les aspects tech-niques de la F1 ne présente qu’une très petite sélection du travail photographique accompli. Avec les 5 181 clichés restants, on pour-rait réaliser une animation signée Peter Clausen Film. Le sujet : la complexité du nouveau règlement qui entoure la saison 2014 de F1. Daniel Ricciardo court seul sur le circuit de Greenkey et teste sans retenue les pièces imaginées pour sa nouvelle voiture de course. Montées en puissance, page 24

« Cette grotte gigantesque m’a énormément impressionné » klAus fengleR

R AphAel honigstein

klAus fengleR

peteR ClAusen

« Cette grotte gigantesque m’a énormément impressionné », raconte le photo-graphe allemand spécialiste de outdoor à propos de Majlis al Jinn, le « repère des esprits », une cavité souterraine haute de 160 mètres sous le désert d’Oman. Klaus Fen-gler accompagnait les alpinistes Stefan Glowacz et Chris Sharma dans cette ténébreuse aventure. « Faute de lumière, j’ai dû pousser la sensibilité de mon Canon à 4000 ISO. » L’enfer du décor, p. 42

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B r a s i l i e n w i r k o m m e n !

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c u l l a u t l a e x e v e l e -

n i s e a e s r o“

L u i s s u Á R E Z

LE SPECTRE DE RIOLe meilleur attaquant au monde fait frémir un pays entier.

Au Brésil, nul n’a oublié le 16 juillet 1950, le fantôme du Maracanaço (« Le choc du Maracanã ») flotte toujours. Ce jour-là, contre toute attente, l’Uruguay est sacré champion du monde face aux Brésiliens (2-1), hôtes et favoris de la compétition dans l’immense stade Maracaña et ses 200 000 spectateurs. Trauma-tisé, le Brésil met son ancien maillot blanc au rebut et ne gagne plus un match pendant deux ans. Cet été, les Auriverdes ont l’occasion d’effacer ce choc, dans ce même Maracaña ré-nové. Gare aux Charruas, demi-finalistes de la dernière Coupe du monde sud-africaine. À leur tête, Luis Suárez, l’impitoyable serial buteur des Reds de Liverpool. Le peuple brésilien pleurera-t-il une seconde fois ?

LE CLOu DE L’annéE

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Honorables perdantsAu-delà des titres et des trophées, certains héros sont rentrés bredouilles d’une Coupe du monde, mais ont laissé un souvenir impérissable.

q u a r t s d e f i n a l e Diego Maradona a régalé lors des conférences de presse mais n’a pas su faire gagner l’Albiceleste.

l a f i n a l e Les Oranges jouent dur. Les Espagnols s’imposent malgré tout à la 116e minute par une demi-volée d’Iniesta.

d e m i - f i n a l e s Jogi Löw, stoïque, n’ira pas au bout. La Mannschaft produit du beau jeu, mais les Espagnols l’emportent (1-0).

GuillermoStÁbile

1er meilleur buteur d’un

mondial.

1 9 3 0

f l a s h b a c k

en trois étapes Retour sur ce qui s’est passé en Afrique

du Sud il y a quatre ans.

leÔnidASdA SilvA buteur né

et inventeur du ciseau.

1 9 3 8

AdemirAvec huit

buts, il est le meilleur

joueur.

1 9 5 0

SÁndorKoCSiS

11 buts. la Hongrie s’in-

cline en finale.

1 9 5 4

JoSefmASopuSt

le doyen des buteurs

de finale.

1 9 6 2

JuStfontAine

13 buts. insuffisant

pour la france.

1 9 5 8

He y oH Je y LoHune tradition très agaçante accompagne le mondial. il s’agit de la chanson officielle. We Are one est celle de 2014, interprétée par le rappeur pitbull, la brésilienne Claudia leitte et la sulfu-reuse Jennifer lopez.

1 9 3 4

m. SindelAr Sa blessure

stoppe la Wun-derteam en

demi-finales.

put your flags up in the sky

(put ’em in the sky)

And wave them side to side

(side to side)

Show the world where you’re from

(show ’em where you’re from)

Show the world we are one

(one, love, life)

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Eusébio Neuf buts !

Pas assez pour le sacre du Portugal.

1 9 6 6

Jamais une équipe euro-

péenne n’a remporté la Coupe du monde sur

le continent sud- américain. Et le Brésil

n’a jamais gagné chez lui.

Pelé lui-même croit à un sacre à

domicile. Mais Pelé pense aussi que

l’Allemagne est meilleure que les hommes de

Felipe Scolari.

Lionel Messi n’a encore jamais mar-

qué au brésil. La der-nière fois qu’il a croisé la Seleção lors d’un match

amical en juin 2012, il a inscrit un triplé.

Avec le brésil, Neymar Jr.

(30 buts en 47 sé-lections) marque

en moyenne au moins un but

tous les deux matches.

Júlio César est l’un des meilleurs

gardiens au monde. Actuellement, il garde les cages du Toronto FC, mo-

deste club de la Major League Soccer

(MLS).

Le brésilien Diego Costa a

inscrit plus de buts que Ronaldo à son

meilleur niveau. Cepen-dant, le buteur de l’At-

letico Madrid joue pour l’Espagne.

Le brésil a remporté trois

Coupes des Confé-dérations, la dernière en 2013. Le doublé Coupe des

Confédérations-Coupe du monde reste

inédit.

JohANCRuyff

il domine ou-trageusement mais en vain.

1 9 7 4

RobRENsENbRiNk il rate le coche dans les buts

vides.

1 9 7 8

ALAiN GiREssE

il marque le premier penal-

ty français.

1 9 8 2

ZiCo Meilleur brési-lien de sa gé-nération mais

aucun titre.

1 9 8 6

CLAuDioCANiGGiA

Le soleil argen-tin ne brille

pas en italie.

1 9 9 0

RoNALDoDéfaite

phénoménale contre les

bleus (0-3).

1 9 9 8

1 9 7 0

GERD MüLLER échoue lors de l’épique demi-finale perdue contre l’italie.

1 9 9 4

R. bAGGio L’italien ne

transforme pas son penalty

lors de la finale.

s e p t r a i s o n s

POUR LEsqUELLEs LE BRésIL sERA CHAMPION DU MONDE Les faits parlent pour la Seleção. Mais tous voudront s’imposer cet été au Brésil, sur la terre du football.

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L A TéLé HORS-JEU

Comment passer le temps entre deux matches ?

j o u e z !

LE QUiz dU fOOTEUxSur et en dehors du terrain, le footballeur aime se démarquer.

Même si c’est pour incarner des clichés.

À quels joueurs ces photos correspondent- elles ?

RÉP

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: 1

B, 2

A, 3

B, 4

A, 5

C, 6

C

1

24

6

SHAOLIN SOCCER Un superbe long-métrage sur

le foot, bien injustement sous-estimé.

talkSPORT Une radio, des news, des interviews et des retrans-

missions live. Bref, une appli indispensable.

OPTA SPORTS Toutes les stats, y compris

celles des médecins d’équipe sur twitter.com/OptaJoe

« et toi, tu soutiens

qui ? la bull-garie ? »

OLIvERkAHN

Le titan germanique

rate sa finale.

2 0 0 2

DIEgO FORLÁN Ses buts mènent

l’Uruguay en demi-finale.

2 0 1 0

THE NUmBERS gAmE Ce remarquable livre de Chris

Anderson et David Sally raconte le football comme vous

ne l’avez jamais imaginé. Disponible en anglais.

(Penguin, 2013)

o u v r e z v o s

o r e i l l e s

T w e e T T w e e T

T w e e T e z

T o u r n e z l e s p a g e s

m a T e z u n f i l m

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Z. ZIDANEDernière

apparition d’un joueur hors-norme.

1. Quel joueur roule en Ferrrari 599 gTB Fiorano ?

A. Wayne RooneyB. Cristiano RonaldoC. Hulk

2. À qui doit-on la plus excentrique des coupes de cheveux pour que son fils le reconnaisse mieux à la télé ?

A. RonaldoB. Roberto CarlosC. Rivaldo

3. Quel joueur français possède un bar à chicha à Boulogne-sur-mer ?

A. Karim BenzemaB. Franck RibéryC. Mathieu Valbuena

4. Quel joueur célèbre s’est fait tatouer ce panneau de signalisation sur le mollet ?

A. Daniele de RossiB. Sergio BusquetsC. Pepe

5. Quel danseur de ves-tiaires timide n’est pas le petit ami d’une chanteuse ?

A. Mesut ÖzilB. Gerard PiquéC. Neymar Junior

6. Quelle fashion victime, dont la sélection sera au Brésil cet été, porte des boucles d’oreille ?

A. Alessandro Diamanti B. Joshua BrillanteC. Mario Balotelli

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s a m i r H a n d a n o v i čPoste : GardienSélection : SlovénieClub : Inter MilanValeur : 24 millions €

d av i d a l a b aPoste : Latéral gaucheSélection : AutricheClub : Bayern Munich Valeur : 32 millions €

n e m a n j a m a t i ĆPoste : Milieu défensifSélection : SerbieClub : Chelsea Valeur : 25 millions €

d a n i e l a g g e rPoste : Défenseur centralSélection : DanemarkClub : Liverpool Valeur : 17 millions €

a l e k s a n d a r k o l a r o vPoste : Latéral droitSélection : SerbieClub : Manchester City Valeur : 12 millions €

g a r e t H b a l ePoste : Milieu offensifSélection : Pays de GallesClub : Real Madrid Valeur : 80 millions €

a a r o n r a m s e yPoste : Milieu offensifSélection : Pays de GallesClub : Arsenal Valeur : 20 millions €

m a r e k H a m Š Í kPoste : Milieu offensifSélection : SlovaquieClub : Naples Valeur : 40 millions €

b r a n i s l av i va n o v i ĆPoste : Défenseur centralSélection : SerbieClub : Chelsea Valeur : 19 millions €

P R I V É S D E M o n D I a l

le onze-t ype des joueurs absentsPlusieurs footballeurs européens, parmi les meil-leurs au monde à leur poste, vont devoir regarder les matches de la Coupe du monde à domicile.

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Z l a t a n I b r a h I m o v I ĆPoste : AttaquantSélection : SuèdeClub : PSG Valeur : 28 millions €

m o r t e n o l s e nPoste : Entraîneur Actuel sélectionneur du : Danemark. Il mène son équipe en Coupe du monde en 2002 et 2010.

r o b e r t l e w a n d o w s k IPoste : AttaquantSélection : PologneClub : Borussia DortmundValeur : 50 millions €

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JamaIs vus là-bas

Alfredo di Stefano (ARG, puis ESP)

Pas qualifiée en 1958 et blessée en 1962, la star du Real rate deux Mon-diaux avec l’Espagne.

Eric Cantona (FRA) En 1990 et 1994, les

Bleus ne se qualifient pas. En 1997, le King met

fin à sa carrière, un an avant le sacre français.

Bert Trautmann (GER) En 1954, le meilleur

gardien allemand joue à Manchester. La Manns-chaft ne veut pas d’un

mercenaire.

George Weah (LBR) Pendant 20 ans, Mister

George, 1er non Européen à remporter le Ballon

d’Or, tente de qualifier le Liberia au Mondial.

Ces quatre légendes du ballon rond n’ont jamais participé à une Coupe du monde.

d e s G a d G e t s

au secours de l’ar bItr e !Le jeu s’accélère, et les enjeux économiques et médiatiques

deviennent considérables. Heureusement pour lui, l’arbitre de champ est épaulé dans sa tâche.

OREILLETTESDepuis 2006, elles permettent à l’arbitre d’échanger avec ses assistants pour lever un doute sur une  action litigieuse.

DéTECTEUR DE SIMULATIONéquiper les chaus-settes des joueurs  de capteurs. S’il y a faute, un signal est envoyé à l’oreillette de l’arbitre. Cela reste à inventer… 

MARQUEUR TEMPORAIRETesté l’an dernier en Coupe des confédé-rations, ce spray est adopté. Un trait blanc sur l’herbe indique  la ligne sur laquelle le mur adverse doit se positionner en  cas de coup franc.

« S a t e l l i t e , G P S o u

p u c e d a n s l e b a l l o n ?

I n u t i l e » M i c h e l P l a t i n i ,

président de l’UeFa

« U n e C o u p e d u m o n d e

s a n s m o i , c ’e s t u n e c h o s e q u e j e n e v a i s p a s

s u iv r e » Z . I b r a h i m o v ic

AFFICHEUR LUMINEUXIl a l’air d’un iPad tout droit sorti des années 80. Son utilisation pour annoncer le temps additionnel,  à l’appréciation du  4e arbitre coïncide avec une baisse de protestations contre l’arbitre central.   

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r a l e n t i

un PEnALT Y PARFAIT Finale de la Coupe du Monde 2006. Zinédine Zidane tente une panenka, le ballon touche

la transversale et rebondit derrière la ligne des buts. Gianluigi Buffon est battu.

Le ballon est entré ! L’effet

mis par Zidane le fait ensuite

ressortir. Un pur bijou !

But indiscutable. Les penalties en lucarne, nerfs so-lides recomman-dés, ont 100 % de réussite.

3 Le taux de transfor-mation des penalties lors d’un Mondial est de 70 %. En Premier League et en Bundes-liga, il monte à 75 %.

? Pourquoi le gardien ne reste pas au milieu de ses cages lors d’un penalty ? Car un tireur frappe au centre une fois sur 12 seulement.

1 En Coupe du monde, seulement 1 but sur 15 est un penalty. Avant le coup d’envoi du Mon-dial 2014, 150 penalties ont été marqués.

1 1 M è t r e s3 s t a t s1 q u e s t i o n

2 La 1re séance de tirs aux buts d’un Mondial a lieu en 1982 durant la demi-finale France-Al-lemagne. 5 tirs à 4, la Mannschaft s’impose.

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p o u r l a p o s t é r i t é

B u u u u u u u u t   ! Ces trois buts ont marqué l’histoire de la Coupe du Monde. À Benzema, Messi, Neymar et tant d’autres d’écrire la leur cet été.

I L L u S t R A t I O N   : M a r t i n u d o v i č i ć

l e p r e m i e r Montevideo, 1930

Seulement 3 000 spectateurs assistent au tout premier but d’une Coupe du Monde. Lors du match contre le Mexique, l’at-taquant du FC Sochaux Lucien Laurent reprend de volée un centre en retrait d’Ernest Libérati. Un but historique et magnifique d’après les jour-naux de l’époque, car il n’existe aucune photo. Les Bleus s’im-posent facilement (4-1) mais calent au premier tour.

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l e p l u s b e a uMexico, 1970

Le Brésil dézingue la Squadra Azzurra (4-1) de Dino Zoff et rem-porte son troisième Mondial. En apothéose, un enchaînement de dix passes pour un but d’antholo-gie à trois minutes du clap de fin. Clodoaldo slalome au milieu du terrain, remet à Rivelino qui alerte en profondeur Jairzinho. Le futur Marseillais alerte Pelé qui décale le latéral droit Carlos Alberto, capitaine lancé. Exté-rieur droit, petit filet opposé. Boum ! But.

l e p l u s f o uMexico, 1986

Malgré « la main de Dieu » inscrite à la 51e minute, Diego Maradona est

discret lors de ce quart de finale face à l’Angleterre. Jusqu’à une échappée solitaire, élue depuis

« but du siècle ». Sur une course de 50 mètres, El Pibe de Oro brise les

reins de quatre Anglais, simples plots dépassés par le génie, avant

de tromper le gardien Peter Shilton. En pleine guerre des Malouines, l’Albiceleste passe et remporte sa deuxième Coupe du monde.

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Les MéDI as e t L a Coupe Du MonDe

M atChes De L’e x tr êMe

Les r eCor Ds De ron a LDo en Coupe Du MonDe

Les but s Des Ch a MpIons europe / a Mér Ique Du suD

B U T S E T T E C H N I Q U E

Les ChIFFres à L a LoupeLes champions marquent de moins en moins de buts mais de plus en plus de monde les re-garde. La finale réunira près d’un milliard de téléspectateurs devant un écran PC ou TV.

15 bu t s

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Page 19: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

S P O R T N ° 1 , M A I S P A S P A R T O U T

IL N’ Y A PAS QUE LE FOOTAu Brésil, 32 nations se disputeront le trophée. Pour 29 d’entre elles,

le football est le sport national n° 1. Trois pays font exception.

4

2

6L’Australie vibre pour le cricket, le rugby ou le foot-ball australien, lequel réunit 35 000 fans par match alors qu’avec la A-League, ce ne sont que 12 000.

Le football améri-cain est le sport favori de 46 % des Américains. Le soc-cer (2 %) arrive au 6e rang derrière le baseball, le basket, le hockey sur glace et la NASCAR.

Au Japon, le football gagne chaque année un peu plus en popularité mais c’est le baseball qui de loin fait le plein côté supporters et salaires des joueurs.

P R O g R A M M e

GYm TONIc !

Trembler pour son équipe devant la télé équivaut à faire du sport. Plusieurs

études le prouvent.

N °

N °

N °

C ΠU R S e N S I b l e

Attention aux excès, prévient une étude de l’université

de Munich. Lors de la Coupe du monde 2006, le nombre

d’infarctus chez les hommes a triplé quand l’équipe

d’Allemagne jouait.

d ’ H O M M e à H O M M e

Une étude de l’université d’Utah montre que le succès est contagieux. Les suppor-

ters de foot assis devant leur télé voient leur niveau de testostérone augmenter quand leur équipe gagne.

e F F e T M I R O I R

Des médecins de l’université de Sydney démontrent

qu’en observant un sportif en action, notre corps

se met à imiter les mêmes postures corporelles.

P e R F S S U R

C A N A P éLe rythme cardiaque, la pression sanguine,

la respiration, la transpira-tion et l’activité musculaire

d’un téléspectateur s’intensifient

significativement.

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Page 20: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

des joueurs da ns le KoM a*

matches, c’est la fréquence moyenne pour voir un but

marqué sur corner en Premi-er League. Le ratio en Coupe du monde n’est guère meil-

leur. Mieux vaut les jouer court, à la rémoise.

10

44pourcent des buts sont

chanceux. Une frappe peut provoquer quelque chose que

le tireur n’avait pas prévu.

minutes est le temps de jeu moyen effectif d’un match.

Et les trente minutes restantes ? Arrêts de jeu

et sorties de balle.

60

28ans sans un 0-0 en match de

Coupe du monde. Jusqu’au Brésil-Angleterre de 1958. On s’en serait bien passé.

531

à zéro. En 2001, l’Australie pulvérise les Samoa améri-

caines. La plus large victoire en match de qualification de

Coupe du monde.

bras. En finale, lors d’une séance de penalties, mieux

vaut agiter les bras pour célébrer un but que de lever son seul poing. Cela a pour effet avéré de déstabiliser

davantage le tireur adverse.

2

0but encaissé, c’est mieux

que de marquer. Un match se gagne avant tout par une

défense solide. Parfois au détriment du jeu.

L E c o m p t E E s t b o n

l a chance aux tirs De l’importance de jubiler les bras en l’air quand un penalty réussit.

* KOMA: KAinrAth’S ŒUvrES Of MOdErn Art

Source : D

avid Sally et C

hris Anderson, The Num

bers Gam

e, Penguin

La remontée la plus prolifique. Lors du Mondial 1954, l’Autriche, menée 3-0 par la Suisse, inscrit 5 buts

entre la 25e et la 34e minute. Et finit par l’emporter 7-5.

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Page 21: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

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Page 22: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

Favoris non déclarés

Arguments en faveur

Le mot du hipster footeux

Leur atout n° 1

Les surnoms

Leur point faible

La star de l’équipe

B E L G I Q U E C O L O M B I E A N G L E T E R R EB O s N I E

Ils sont jeunes,

ambitieux et terriblement

talentueux.

Thibault Courtois est, avec l’Allemand

Manuel Neuer, le meilleur

gardien au monde.

L’expé-rience. Parmi les titulaires, cinq joueurs

totalisent plus de 80 sélections.

La défense. La plus imperméable

des éliminatoires de la zone Amsud.

L’attaque. Džeko et Ibiševic ont

inscrit 18 buts en éliminatoires.

Les jeunes. Jack Wilshere, Alex

Oxlade-Chamberlain et Danny Welbeck

offrent solutions et style au jeu anglais.

Les Diables rouges

La pression des attentes

14 000 km depuis São Paulo pour les trois matches de poules

Le genou gauche de Radamel Falcao

Ibrahimovic ! Le meil-leur joueur bosniaque

joue pour la Suède.

Les séances de tirs aux buts : 7 disputées,

1 seule gagnée

Eden Hazard – perforateur en chef

de défenses

« Ces deux dernières années, les clubs euro-

péens ont dépensé

250 millions d’euros pour l’achat

de joueurs belges. »

« Leur coach Klinsmann

est un bon meneur

d’hommes, mais un tacticien

limité. »

« Trente buts, ils affichent

la 4e meil-leure

attaque d’Europe. »

« José Pekerman,

ex-sélectionneur de l’Argentine, a transformé

l’équipe. »

« La sélection serait

meilleure si plus de joueurs

anglais évoluaient

à l’étranger. »

Les Stars and stripes

Jozy Altidore –

attaquant de Sunderland

Los Cafeteros

Jackson Martinez – le buteur du FC Porto

Les Dragons

Miralem Pjanic – le n°10 de la Roma

The Three Lions

Steven Gerrard – un capitaine d’expérience

Berti Vogts

Ils jouent presque à domicile. Leurs fans n’ont

que quelques kilo-mètres à faire.

Ils sont meilleurs que

la Croatie mais tout aussi inconnus que l’Iran.

Les hommes de Roy Hodgson ne sont pas attendus.

Idéal pour jouer libérés.

HAITI En 1974, les hommes d’A. Passy mènent 1-0 face à l’Italie avant de s’incli-ner (1-3). Pas mieux face à la Pologne (0-7) et l’Argentine (1-4).

TRINIDAD & TOBAGO En 2006, les îles caribéennes résistent à la Suède (0-0) mais s’inclinent (0-2) contre le Paraguay et l’Angleterre.

PAYS DE GALLES La surprise de l’édition de 1958 est éliminée en quarts par les fu-turs champions du monde brésiliens (0-1) sur un but de Pelé.

UNE COUPE, UN POINT C’EsT TOUT

É TAT s - U N I s

t w i s t f i n a l

LEs PRÉTENdANTsIl y a toujours une équipe surprise pour bousculer la hiérarchie et s’inviter à la table des

habituels favoris à la victoire. Cet été, ces cinq sélections pourraient tirer leur épingle du jeu.

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Page 23: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

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s t a t i s t i q u e s à l ’ a p p u i

Un loUrd héritageLe Brésil et l’Espagne seraient les deux meilleures équipes de l’histoire. Mais une autre sélection a fait mieux.

La Seleção (2 113 points) et la Roja (2 086) dominent le classement édité par le site eloratings.net qui consacre la meilleure sélection de tous les temps. Menés par Ferenc Puskás, les Hongrois invaincus 31 matches entre 1950 et 1954 ont cumulé en leur temps 2 166 points. Devancée par les Pays-Bas et la Roumanie en phase éliminatoire, la sélection hongroise ne s’est pas qualifiée pour la 20e Coupe du monde de football.

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p u i s s a n c eM ont ées

La Fédération internationaLe automobiLe (Fia) a bouLeversé Les règLements techniques de La FormuLe 1. du jamais vu depuis 2006. Les ingénieurs et designers ont dû revoir presque entièrement La structure des monopLaces.Photos : Peter Clausen Film & tV

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24

Page 25: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

Images à l’appui, The Red Bulletin présente

dix différences entre la victorieuse RB9 de la saison

précédente (photo) et la RB10, avec laquelle Vettel et

Ricciardo attaquent 2014.

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AérodynAmique

1 On se moque du nez des voitures ? Mais le museau de 2013 n’était pas très joli. Les techniciens se plaignent de la perte de puissance générée par une largeur moindre des ailerons. Le nouveau règlement limite l’aé-rodynamique. Fini le temps où les voitures glissaient comme sur des rails, les dérapages font leur retour.

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Position

2 Les nouvelles règles aérodynamiques – un nez rabaissé à 18,5 cm du sol contre 55 la saison passée – ont influé sur la position du pilote. Daniel Ricciardo : « Mes pieds n’ont jamais été aussi bas dans une monoplace. » Le moteur étant plus lourd, le poids minimal, monoplace et pilote équipé, passe de 642 à 690 kg. Les poids légers ont un petit avantage.

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moteur turbo

3 Les moteurs V8 2,4 l atmosphériques qui rugissaient depuis 2006 ont fait place à des V6 turbo 1,6 l dont le régime moteur est limité à 15 000 tours par minute. La puissance passe de 750 à 600 chevaux. Un turbo-compresseur utilise les gaz d’échappement afin de diffuser de l’air frais dans le moteur.

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carburant

4 Chaque boîte de vitesses passe de 7 à 8 rapports fixes. La transmission peut être changée une fois par saison. La masse de carburant emportée pour la durée de la course est limitée à 100 kg (140 litres) contre 150 kg l’an passé. Contrôlé par un capteur homologué par la FIA, le débit ne doit pas excéder 100 kg/h alors qu’il était illimité en 2013.

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contrôle

récupération

6

5Cette saison, le règlement promeut un double système de récupération d’énergie cinétique – le ERS-K généré par le freinage, et le ERS-H qui récupère l’énergie thermique du moteur. Les deux systèmes chargent les batteries. Grâce au ERS-K, les pilotes bénéficient d’un surplus de puissance : 160 chevaux utilisables pendant 33 secondes à chaque tour.

Pour compenser cette rallonge de puissance pendant un tiers du tour, les équipes peuvent utiliser les freins arrière contrôlés électroniquement pour une meilleure stabilité. Le bouton push to pass a moins d’effet que par le passé. C’est le pied qui actionne la pédale d’accélérateur.

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échappement

7 Désormais, les gaz d’échappement sortent par un tuyau central au-dessus du capot du moteur pour éviter que le soufflage donne un bénéfice aérodynamique à la voi-ture. Un aileron supplémentaire au-dessus de l’échappe-ment – le monkey seat – est une maigre consolation pour les techniciens.

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Fiabilité

pneumatiques

9

8

Pour les 19 Grand Prix de la saison, les écuries sont limitées à 5 moteurs (au lieu de 8 en 2013). S’il dépasse ce chiffre, le pilote sera rétrogradé de 10 places sur la grille de départ et de 5 pour le changement de pièces annexes. Quant à la boîte de vitesses, elle devra résister à 6 courses consécutives. Tout changement anticipé coûtera 5 places sur la grille.

Les nouveaux moteurs ayant plus de couple et les pneus tournant donc plus facilement, Pirelli, l’unique manufactu-rier de la F1, a misé sur des pneus plus durs montés sur des structures en kevlar. La surface de contact est plus grande et les pneus sont mieux adaptés aux différences de tempé-rature. Il existe 4 versions pour le sec et 2 pour la pluie.

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RB-10

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temps au touR

10 Une aérodynamique moindre, des monoplaces plus lourdes, mais un gain de puissance. Cela signifie que les voitures sont plus lentes dans les virages mais, a priori, plus rapides en ligne droite. Seuls les chronos du tour de piste apporteront la bonne réponse.

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Quatre doublés pilotes-constructeurs d’affilée. Sebastian Vettel et l’écurie Infiniti Red Bull Racing dominent la Formule 1 depuis 2010. Que fait l’Allemand dans les dernières heures qui pré-cèdent le départ d’une course ? The Red Bulletin l’a suivi au plus près en Australie à l’occasion du premier Grand Prix de la saison, en mars dernier.

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VENDREDI MATIN –TOUJOURS BRANCHéAu premier coup d’œil, on se dit que Sebastian Vettel se prépare mentalement en écoutant de la musique avant que sa RB10 ne s’élance sur le circuit de l’Albert Park à Melbourne. En fait, l’Allemand est en liaison radio avec son staff. Guillaume Rocquelin, l’in-génieur de piste du qua-druple champion du monde, lui délivre ses ul-times instructions avant la 1re séance d’entraînement.

JEUDI MATIN –SERVICE PUBLICLe quotidien d’un pilote professionnel de Formule 1 ne se limite pas au circuit et au paddock. Dès qu’il descend de son Infiniti, Sebastian Vettel est immédiatement happé par un tourbillon de sollicitations. S’adapter à l’enthousiasme souvent débordant des fans n’est pas une mince affaire pour le timide garçon qu’il est resté.

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VENDREDI matIN – EN VoItuRE C’est un rituel immuable. Toujours de la même façon – par le côté gauche, le pied droit en premier – Sebastian s’installe à son bureau façonné sur mesure. Siège, mousses absorbantes, forme et position du volant, pédales, disposi-tions des boutons… Chaque élément intérieur répond aux exigences du champion du monde. À cette place, nul ne doit se sentir plus à l’aise que lui.

VENDREDI matIN – poIDs légERCette saison, l’efficacité est plus que jamais le maître mot en Formule 1. Les moteurs, plus lourds depuis l’introduction du modèle hybride, doivent impérativement réduire leur consommation. Le poids total – pilote et voiture – doit être

l E s m E N s u R at I o N s D E V E t t E l s ’a Da p t E N tpa R Fa I t E m E N ta u X C o N t R a I N t E st EC H N I Q u E s D E l a F 1

au minimum de 692 kg. Sebastian Vettel, 1,76 m pour 70 kg, donne entière satisfaction aux concepteurs de sa monoplace qui ont déjà fort à faire pour intégrer le moteur, le réservoir, les batteries, le moteur électrique, le turbo et l’ensemble du système électronique sous l’élégante coque de la RB10.

38 the red bulletin

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jeuDI MATIN – Tour De pIsTePeu importe le nombre de victoires, rien ne remplace un repérage minutieux du circuit avant une course. Guillaume Rocquelin (3e en partant de la droite), Tim Malyon (2e en partant de la dr.), son entraîneur Antti Kontsas (à gauche) et deux techniciens de Renault sacrifient à l’exercice aux côtés de Sebastian Vettel. Ce tour est indispensable pour repérer les moindres modifications de la piste depuis la saison dernière. Un pilote averti vaut bien d’être champion.

DIMANCHe MIDI – DépArT Quelques minutes avant le départ, le regard du champion du monde ne laisse aucun doute. Il est concentré. Ré-solument prêt. Ci-dessous, la répétition de l’arrêt au stand permet de gagner une poignée de dixièmes de seconde, parfois décisifs au moment de la course.

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DIMANCHE SOIR – lE DéBRIEFOn débriefe ce GP d’Australie raté, les visages sont graves. Un problème moteur met fin à la course de Vettel dans le 4e tour, alors que son nouveau coéqui-pier Daniel Ricciardo termine 2e, avant d’être déclassé pour ne pas avoir respecté la régle-mentation sur le débit d’es-sence. Encore plus de boulot en perspective et le temps est compté. Dans deux semaines, c’est déjà le GP de Malaisie.

A P R è S S E U l E M E N T Q UAT R E T O U R S, l A C O U R S E S ’A R R Ê T E

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40 the red bulletin

Page 41: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

DIMANCHE MIDI – grossE prEssIoNDans moins de 20 minutes, le coup d’envoi de la saison sera donné. Dans la chaleur australienne, Sebastian Vettel main-tient sa tête au frais, sous une serviette mouillée. Il se prépare, visualise chaque difficulté des 5,303 km du tracé : le départ, le premier enchaînement de virages pièges, les adversaires, le trafic. Et la stratégie censée le conduire au podium.

DIMANCHE MATIN – DéCoMprEssIoNRencontre entre deux pointures. « Tu m’apprends à surfer, et moi je t’apprends à piloter une F1. » En Australie, Sebastian Vettel croise Robby Naish, la légende américaine du windsurf. Que regardent-ils sur son portable ? Vettel : « Pour une fois, il ne s’agit pas du jeu Red Bull Racers. Simplement les prévisions météo de la plage voisine, à St Kilda. »

Bien plus qu’un passe-temps pour la route. Red Bull racers pour iOS et Android est disponible gratuitement depuis mars sur iTunes et Google Play pour s’amuser sur son smartphone. Comme un vrai pilote, le joueur débute en kart et gravit ensuite tous les échelons. Les points accumulés à travers quatre modes de jeu – « élimination », « domina-tion », « coupe » et « endu-rance » – donnent accès aux voitures de course. On y trouve entre autres, la RB9 de Sebastian Vettel et l’Arden GP3 de Daniil Kwjat

de la saison passée, la Polo VW championne du monde WRC, la KTM X-Bow, des stock-cars brési-liennes ou des voitures de tourisme du V8 Supercars australien. Les circuits combinent des éléments du célèbre circuit Carrera (loopings, virages serrés et tremplins) aux merveilles que permet la technologie numérique. Cerise sur le gâteau, le jeu permet d’affronter ses amis sur Facebook. Des mises à jour seront disponibles tout au long de la saison. Il n’est jamais trop tard pour rejoindre la course !

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the red bulletin 41

Page 42: The Red Bulletin Juin 2014 - FR
Page 43: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

duDa n s l es m o n tag n es

D u s u lta n at D’o m a n , st e Fa n g loWaCZ e t

C H R I s s H a R m a o n t es Ca l a D é l a vo û t e D e l a 2 e p lu s H au t e g R ot t e au m o n D e . t H e R e D B u l l e t I n é ta I t à l e u Rs C ôt és p e n Da n t C es D e ux s e m a I n es D’as C e n s I o n v e Rt I g I n e u s e .

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Page 44: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

au bord du gouffre À Oman, l’Allemand Stefan Glowacz, 49 ans (en bleu), et l’Américain Chris Sharma, 33 ans, ont escaladé la paroi inté-rieure de Majlis al Jinn, la deuxième plus grande grotte au monde. Glowacz et Sharma devant l’une des entrées du gouffre.

DMajLIS aL jINN Cette grotte vertigineuse, dans les entrailles du désert montagneux du sultanat d’Oman, a été découverte en 1983 par le géologue américain Don Davison et sa femme Cheryl Jones, qui la nomme alors Majlis al Jinn, « le repère des esprits ».

158.2 mdeepest part of cave - 178 m

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La statue de la Liberté93 m

Majlis al Jinn

u mou ! », hurle Stefan Glowacz. Chris Sharma ne l’en-tend pas. Ce dernier assure son aîné allemand quelques mètres en dessous du faisceau de lumière émis par la lampe frontale de Glowacz. Tous deux sont happés par les ténèbres de Majlis al Jinn et ses 160 mètres de haut. L’impressionnante cathédrale souterraine hache les mots de Glowacz en syllabes et les fait rebondir sur la paroi pour les transformer en un bruit sourd.

Stefan Glowacz, accroché à sa corde, grimace de douleur. On est le 28 février, il reste à peine plus d’une semaine aux deux hommes pour atteindre le plafond de la grotte, jamais escaladé, et transformer un projet im-probable en immense succès. Ou en douloureux échec.

G LOWACZ , J u i n 2 0 1 2, G A R M i S C H - PA RT E n K i R C H E n ( A L L . )« Heli Putz (un guide de montagne autrichien, ndlr) me parle d’une grotte à Oman, Majlis al Jinn. En 2007, Felix Baumgartner y a effectué un saut et, depuis, d’autres base-jumpers y sont allés. De l’extérieur, ce site n’a rien d’effrayant. En apparence, trois crevasses de quelques mètres de diamètre au pied d’un éboulis. En réalité, on se tient sur le toit d’une gigantesque voûte : 160 mètres de profondeur, 310 mètres de long et 225 mètres de large. » De quoi y installer le Stade de France et ses 80 000 spectateurs.

« Ce serait génial, avait lancé Heli Putz, si quelqu’un descendait en rappel jusqu’au fond de la grotte avant de remonter la paroi en escaladant. » Tout de suite, j’ai voulu être ce gars-là. Mais tout seul,

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Page 45: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

160 mètres de hauteur, 310 mètres de long et

225 mètres de large, la grotte est gigantesque.

Les voies en dévers sont au moins inclinées à 45 °,

tout pour fatiguer le duo d’alpinistes.

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c’était impossible. il me fallait un partenaire, le meilleur possible. J’ai aussitôt pensé à Chris Sharma. Nous nous étions croisés une ou deux fois, et on s’était bien entendus. il était le partenaire idéal. Le grimpeur le plus créatif de sa génération, le seul que j’admire autant que mes idoles des années 70 et 80. »

S H A R M A , AU TO M N E 2 0 1 2, SA N TA C R UZ ( É TATS- U N I S) « Le téléphone sonne, c’est Stefan Glowacz. incroyable ! Je suis un de ses fans depuis des années. À chacun de ses projets, il réussit à réinventer l’escalade bien qu’il soit en activité depuis des dizaines d’années. Avant même qu’il ait terminé sa phrase, je dis oui. »

Décembre 2012. Stefan Glowacz rallie en 4 × 4 le haut-plateau de Selma. Trente kilomètres sur des che-mins pierreux jusqu’à 1 500 mètres d’altitude séparent Majlis al Jinn de la mer d’Arabie. Sur ces hauteurs cal-caires désertiques, Glowacz compte établir un camp de base, mais il n’y a aucun point d’eau dans la rocaille.

De retour à Mascate, la capitale omanaise, il ren-contre des hauts fonctionnaires, qui acceptent de lui si-gner une autorisation officielle pour pénétrer dans la grotte. À une seule condition : qu’il en ressorte vivant ! Glowacz est plus que d’accord. Il obtient rapidement le sésame officiel. C’est-à-dire six mois plus tard, le temps de moult va-et-vient administratifs.

S H A R M A , 1 8 F É V R I E R 2 0 14, M AS CAT E ( O M A N ) « Pour la première fois, je me tiens devant le gouffre, le théâtre vertigineux de notre aventure. Je regarde tout au fond. Je ne vois rien, c’est le noir complet. Je jette une pierre à l’intérieur et j’attends le bruit du choc. J’attends, j’attends. Ça a l’air terriblement profond. » G LOWACZ , 1 9 F É V R I E R 2 0 14, M AJ L I S A L J I N N « Nous descendons en rappel au fond de la grotte. Les premières tentatives d’escalade nous révèlent une qualité de la roche bien meilleure que ce que nous imaginions. Mais la lumière blafarde gomme tous les reliefs, on distingue à peine les prises. Nous grimpons à l’aveugle. »

Jusqu’à la corde Lors d’un décrochage, Stefan Glowacz se brûle les doigts en serrant la corde. Quelques pansements et antidouleurs plus tard, même handicapé dans ses prises, il poursuit son ascension verticale.

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des choses que je peux apprendre de Stefan. et que je dois apprendre. Nous sommes face à un projet plein de points d’interrogation. Le plus important : la verticalité des parois nous permettra-t-elle de grimper en escalade libre ? »

Le fin faisceau de lumière émis par la lampe fron-tale de Sharma éclaire la roche par à-coups. Et ce qui, vu d’en bas, ressemblait à une petite écaille, se révèle de près être une énorme proue. Chris Sharma est sus-pendu la tête en bas à la fin du premier tiers du mur. Chaque nouveau piton posé est un défi. Cela n’empêche pas le jeune Américain d’enchaîner de prise en prise à un rythme infernal. « Super ! », lui crie Glowacz d’en bas. L’écho se répercute sur toutes les parois.

S H A R M A , 1 9 F É V R I E R 2 0 14, M AJ L I S A L J I N N« dès le premier jour, je me rends compte à quel point nos manières d’aborder le projet sont diffé-rentes. Moi, je me serais bien lancé tout de suite dans l’escalade. Stefan, lui, commence par se fami-liariser avec la paroi. il définit les trajectoires, ima-gine les voies à suivre, coordonne la logistique. C’est indispensable car notre projet est devenu énorme : nous sommes vingt personnes, nous avons 700 kilos d’équipement, six ballons lumineux et 2 400 mètres de corde. et nous sommes tenus par le temps. dans deux semaines et demie, nous devons avoir achevé notre escalade. Les autorités omanaises ne nous ont pas autorisés à rester plus longtemps dans les lieux. Ce raisonnement, cette mise en perspective, ce sont

«   L E S Ê T R E S V I V A N T S N ’ O N T P A S L E U R P L A C E

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T R O P D A N G E R E U X   »

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Les dévers extrêmes, la roche cassante et le

peu de lumière rendent difficile l’appréciation

des prises. Chacune des treize voies de pro-

gression réserve son lot de nouveaux défis.

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G LOWACZ , 2 0 F É V R I E R 2 0 14, M AJ L I S A L J I N N « Je ne grimpe pas comme d’habitude, je ne peux pas compter sur mes acquis. Je suis anxieux. C’est pour cela que je commets une erreur sur une voie. Je suis en train de monter en utilisant des jumars (poignées bloquantes, ndlr). Je détache le premier pour passer autour de la dégaine. Au moment où je saisis le deu-xième, les nœuds dans la corde le font tourner telle-ment vite que mon premier jumar se détache. Je dé-visse de 10 mètres. J’ai le réflexe de m’agripper des deux mains à la corde. Une très mauvaise idée. Elle me brûle la peau des doigts jusqu’au sang. Je hurle et je tombe. Heureusement, ma chute est stoppée par le nœud de corde fixe. »

S H A R M A , 25 F É V R I E R 2 0 14, M AJ L I S A L J I N N « Stefan est un dur à cuire. Il a posé des pansements autour des plaies de ses doigts qui doivent le brûler atrocement et il continue. Les conséquences sont graves mais cette chute aurait pu très mal se termi-ner. Je comprends alors pourquoi Majlis al Jinn

s’appelle “le repère des djinns”. Dans l’imaginaire des pays du Golfe Persique, un Jinn (ou djinn en fran-çais) représente un esprit. Les êtres vivants n’ont pas leur place ici, si loin sous terre. C’est trop sec, trop sombre, trop profond, trop dangereux. Il n’y a aucun animal à part quelques minuscules scarabées noirs. Mais ce challenge commence à me plaire. En esca-lade, on doit tellement improviser que l’on peut se laisser guider par son intuition. Pour moi, l’escalade c’est comme la méditation. Me dépasser dans le sport, cela me permet de me retrouver. »

Chris aborde le passage clé de l’ascension, le qua-trième tronçon. Il a déjà 100 mètres d’escalade derrière lui. Après l’installation des treize longueurs de corde sur une voie longue de 300 mètres, la fatigue accumu-lée se fait ressentir. Accablante. Encore un mètre effec-tué en dévers, à 45 ° ou sur une paroi toujours aussi abrupte dans l’obscurité : l’environnement est sans ré-pit. Il est désormais confronté au passage le plus diffi-cile de toute la paroi. Chris plonge une fois encore la main dans son sac à magnésie. Il évalue à 8c+ le ni-veau de la difficulté de la longueur qui l’attend

G LOWACZ , 1 E R M A RS 2 0 1 4, M AJ L I S A L J I N N « Je lance à Chris : “Si tu arrives à passer ici, pour moi tu seras le meilleur grimpeur au monde.” Je lis l’am-bition dans ses yeux, mais à chaque fois, il doit aban-donner à quelques millimètres du triomphe. Nous n’avons pas assez de temps pour consacrer plusieurs jours à franchir cette seule partie. Nous décidons d’installer un contournement, même si Chris ron-chonne un peu. »

S H A R M A , 5 M A RS 2 0 1 4, M AJ L I S A L J I N N « Oui, il est possible de grimper en escalade libre dans Majlis al Jinn. Aujourd’hui, nous avons réussi la der-nière longueur, nous avons franchi toutes les étapes en ascension libre, en nous aidant uniquement des structures naturelles de la roche. En tout, il nous aura fallu six jours pour l’escalade, le reste ayant été consacré à l’installation. Une sacrée galère. On sort enfin nos têtes à l’air libre, éblouis par la lumière aveuglante du désert. Notre équipe exulte, quelques chevriers nous sourient de leur bouche édentée. Nous nous prenons dans les bras. Stefan évite juste de taper dans les mains. Assurément pas une très bonne idée, vu l’état de ses doigts. »

Après avoir récupéré toutes les cordes et tous les points d’ancrages visibles, Sharma et Glowacz peuvent quitter le site et repartir pour l’Europe. Un peu plus tard, lors d’une petite fête en Espagne, pays d’adoption de Sharma, ils apprennent que la grotte de Majlis al Jinn doit être exploitée prochainement pour devenir un site touristique.

Peut-être que dans trois ou quatre ans, d’autres grimpeurs escaladeront de nouvelles voies pour remon-ter à la lumière. « N’importe quelle paroi devient plus facile une fois que quelqu’un a montré qu’il était pos-sible de l’escalader, assure Glowacz. Le plus difficile, c’est toujours de s’imaginer l’impossible. »Plus sur www.glowacz.de

«   P O u R M O I , L ’ E S C A L A d E C ’ E S t C O M M E L A M É d I t A t I O N . M E d É P A S S E R d A N S L E S P O R t , C E L A M E P E R M E t d E M E R E t R O u V E R   »

retour sur terre Il aura fallu deux se-maines et demie mais Majlis al Jinn a été vaincue. Les autochtones viennent présenter leurs félicita-tions aux deux alpinistes à leur sortie de la grotte.

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Les scènes en pLein air commencent

à bourgeonner dans L’hexagone.

au choix : éLectro pointue ou hard-

rock décoiffant ? house remuante

ou post-rock déviant ? bottes

dans La boue ou pieds dans L’eau ?

campagne radieuse ou méga-

LopoLe ? nuit ou jour ? The Red

BulleTin a séLec-tionné pour vous

Les cinq meiLLeurs festivaLs de L’été.

Texte : Patrick Thévenin 

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Depuis maintenant quatorze ans, les Nuits Sonores transforment la très respectable ville de Lyon en un temple dédié à l’élec-tro avec une philosophie qui n’a pas dévié d’un iota depuis son origine : mixer une programmation ultra exigeante et sans concession, proposer concerts et sets de DJ’s, envahir les endroits les plus insolites de la ville, opérer de nuit comme de jour, offrir du payant comme du gratuit, don-ner à danser comme à réfléchir, à décou-vrir comme à se souvenir… Soutenues depuis les débuts par des pointures du deejaying français comme Agoria ou Laurent Garnier, les Nuits Sonores ont vu passer les plus grands noms de la scène électronique au sens large du terme, et sont devenues LE festival européen incon-tournable avec plus de 100 000 festiva-liers, se positionnant en rival du Sonar de Barcelone. Même si la force des Nuits Sonores réside certainement, contraire-ment au Sonar de Barcelone justement, dans sa volonté de rester un festival insolite et à taille humaine.

LES NUITS SONORES Du 28 mai au 1er Juin – Lyonwww.nuits-sonores.com

Kraftwerk 3D Quatorze ans qu’ils en rêvaient. Les quatre robots de Düsseldorf sont dans la place. En 3D s’il vous plaît.

Oneohtrix Point Never Le plus doué de la génération Warp actuelle, ou quand l’intelligent techno s’invite sur les dancefloors.

Responsables du renouveau de la scène clubbing parisienne, les collectifs Concrete et Surprize ont décidé de remettre la techno au centre des dance-floors, d’investir de nouveaux lieux et de faire tomber les murs entre Paris et sa banlieue. Forts d’un succès sans pareil, les organisateurs se sont lancés dans un pari risqué : offrir enfin à la capitale un festi-val électronique à sa hauteur. Un pari am-plement gagné avec la première édition du Weather festival l’année dernière qui a vu 23 000 participants et 65 artistes, accourus du monde entier, placer Paris sur la carte des capitales où l’on sait dan-ser. Cette année, le Weather s’agrandit, investit de nouveaux lieux comme l’Institut du Monde Arabe, mais reste fidèle à sa ligne éditoriale pointue et underground : danser et propager la bonne parole house et techno à travers les multiples fêtes diurnes et nocturnes.

WEATHER Du 6 au 9 Juin – Paris, LE BourgEt, MontrEuiL, BoBignywww.weatherfestival.fr

DJ Deep un des plus anciens, des plus intègres et des plus talentueux DJ’s de la French touch. immanquable.

Seth Troxler Le DJ le plus couru du moment pimente ses sets house d’énormément de sensualité.

k its DE sURV iE En festival, prévoyez un petit sac et une grosse dose de bon sens. Trois experts donnent leurs recettes anti-stress.

PEDro WintEr aka Buzy PLe boss du label Ed Banger aime papillon-

ner. « Je vais dans la fosse ou je m’assieds au 

premier rang, car écouter Daft Punk ou Justice sur le côté de la scène c’est comme aller au ciné et rester au rayon pop corn ! Je prends le pouls musical en allant de tente en tente. Mon festival préféré  est le très dépaysant Fuji Rock au Japon,  à flanc de montagne : un line-up parfait, un public grandiose et la magie du pays. »

PiLooskiLe roi du french edit aime lâcher prise. « Partez avec les bonnes 

personnes et le minimum vital. Acceptez qu’on ne 

puisse résister ni à la boue, ni aux foules avinées, ni au soleil de plomb, ni aux jets de projectiles divers. Lâchez prise. Accueillez le chaos comme une déli-vrance. Comme quand on part tous ensemble vers la scène de Beyoncé, pour atterrir en chemin devant la tente du  junglist Massive of  Czechoslovakia. »

Miss kittinLa reine de l’electro-clash n’a pas peur de la boue. « Je conseille 

d’emporter peu de chose. Je déteste tous les obligés 

des festivals : bottes, Jägermeister, cate-ring au glutamate, techniciens machos, technique approximative et performances de cracheurs de feu durant mon set. À part ça, j’adore jouer en plein air, voir plein de concerts, rencontrer d’autres artistes, m’amuser dans les backstages  et observer la foule. »

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Chaque année, le paisible village de Clisson en Loire Atlantique devient le lieu de tous les délires pyrotechniques et soniques grâce au Hellfest. Inspiré de festivals réputés comme le Wacken alle-mand ou le Hellfest américain, la déclinai-son française n’aura pas mis longtemps à s’imposer comme l’événement le plus haut en couleur de France, accueillant les poids lourds de la scène heavy-metal (Alice Cooper, Kiss, Motorhead, Ozzy Osborne, etc). Le Hellfest est une plongée inoubliable dans un univers apocalyptique à la Mad Max qui attire des fans venus de toute l’Europe (35 % d’étrangers et plus de cinquante nationalités). Couvert par les caméras de télévision qui viennent y puiser leurs lots d’images choc et régulièrement attaqué par des associations catholiques extrêmes qui y voient la preuve de l’exis-tence de Satan, le Hellfest est surtout, trois jours durant, le premier festival capable de redonner confiance en l’âme humaine, même si elle a dix bières dans le ventre.

HELLFEST Du 20 au 22 juin – Clissonwww.hellfest.fr

Iron Maiden on va les voir pour leur mascotte Eddie et leur hard-rock qui n’a jamais oublié d’être mélodique.

Black Sabbath on ne présente plus le groupe par qui tout est arrivé.

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En six ans, les Plages Électroniques ont imposé leur concept hédoniste cinq étoiles (sea, music and sun) avec ce festi-val, l’un des plus courus et des plus atten-dus du sud de la France. Les organisa-teurs ont eu la merveilleuse idée d’annexer la plus belle plage de Cannes (celle du Palais des Festivals où tous les ans le gratin people foule le tapis rouge), d’imposer la pluralité des styles musicaux (pourvu que ça se danse) et d’inviter des maîtres du deejaying comme de donner leur chance aux new comers. Étalées sur cinq soirées (dont la moitié des bénéfices est reversée à des associations de protec-tion du littoral), les Plages Électroniques sont le spot parfait pour une clientèle jeune, sexy, court vêtue et bronzée qui aime danser les pieds dans l’eau et la tête dans les étoiles sur de l’électro de qualité. How do you say dee-groovy ?

LES PLAGES ÉLECTRONIQUES 10, 17 & 30 juillet, 6 & 14 août – Canneswww.facebook.com/lesplages?fref=ts

Quand il s’agit de décrire son festival, Étienne Blanchot, le programmateur, est cash : « Villette Sonique s’adresse à des auditeurs libres, prêts à élargir leur discothèque. L’idée est de sortir des choses qu’on entend partout en boucle. » Situé dans le sublime parc de la Villette au nord de Paris, Villette Sonique a depuis ses débuts joué le pari du outdoor/indoor et du payant/non payant. Sans limite de genre, le festival a ainsi vu défiler sur les pe-louses Jamie Lidell, Devo, Zombie Zombie, Chris and Cosey ou les Young Marble Giants, zoomant sur les pion-niers tout en offrant leur chance aux

futurs talents. Mais au- delà de ses prétentions « intello », Villette Sonique change surtout notre manière d’écou-ter de la musique et de danser : les pieds dans le gazon au sortir d’un pique-nique, lors de performances arty ou au milieu du dancefloor, et bien décidés à ne pas en partir.

VILLETTE SONIQUE Du 2 au 8 juin – Pariswww.villettesonique.com

Chassol Le pianiste et musicien français transcrit ses voyages oniriques en musique. Un futur classique.

James Holden Le prince de la house psyché nous présente la version live du meilleur album de 2013 !

Daniel Avery vs Erol Alkan Un ping-pong pour les deux plus beaux représen-tants anglais d’une house exigeante et festive.

Madeon À peine vingt ans et déjà compositeur pour Lady Gaga, c’est le producteur à suivre attentivement.

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Des photos à

couper le souffle

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Ton momenT.Hors du commun

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Cristiano RonaldoIl existe dans le football moderne des joueurs agiles et légers qui pourraient tout aussi bien faire des compétitions d’athlétisme. Le Portugais Cristiano Ronaldo est de ceux-là.

A l o r s q u e s e j o u e l A c o u p e d u m o n d e Au b r és i l d u 1 2 j u i n Au 1 3 j u i l l e t, l’ é t e r n e l d é bAt s u r l es tAct i q u es d e j e u, l A r ec h e r c h e d u j o u e u r pA r fA i t, l A lu t t e p o u r l e t e m p s e t l’ es pAc e s e p o u r -s u i t. l A c h A n c e s e m b l e ê t r e l’ u n i q u e c o n stA n t e . q u e l Av e n i r p o u r l e s p o rt l e p lu s p o p u l A i r e d e l A p l A n è t e   ? t h e R e d b u l l e t i n r e v i e n t d u f u t u r p o u r vo u s.t e xt e   : r A p h A e l h o n i gst e i n

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Le foot, c’est avant tout une question de rythme. C’est celui qui court, passe, tire et réfléchit plus rapidement qui gagne. Les meilleures équipes au monde ont une telle facilité à accélérer le jeu que même les aiguilles de l’horloge semblent tourner plus vite pendant 90 minutes. Le football devient ainsi une machine à voyager dans le temps : il nous montre dès aujourd’hui à quoi ressemblera l’avenir.

Dans la Premier League, le champion-nat anglais, le FC Liverpool fait figure de référence en ce moment. L’entraîneur des Reds, Brendan Rodgers, avance que l’élé-ment n° 1 en matière d’attaque, c’est « la vi-tesse ». Son duo d’attaquants composé de Luis Suárez et Daniel Sturridge joue sou-vent sans position fixe. L’élément décisif, ce n’est pas l’endroit d’où part le joueur, mais la direction dans laquelle il court. La jalousie que ressentent les équipes ad-verses à l’égard du jeu des Reds, excitant et diablement efficace, fera place cet été à l’ambition d’apporter à l’avenir autant de vitesse sur le terrain. Sur le marché des transferts, la demande en attaquants ra-pides sera forte, alors que l’an dernier, le type avant-centre avait encore la cote.

L e m aj est u e ux t i k i -ta k a d o i t ê t r e i n t e r p r é t é c o m m e u n e r é p o n s e au fo ot e n fo r c e

Pep GuardiolaL’Espagnol est l’entraîneur du Bayern Munich. Sa théorie : contrôler le match par la possession du ballon.

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ImItatIon et adaptatIonLes équipes ayant remporté le plus de titres ces dernières années, l’Espagne, le FC Barcelone version Pep Guardiola et le Bayern Munich, voire le Borussia Dort-mund de Jürgen Klopp doivent leur succès à des innovations sans précédent qui de-viennent la nouvelle norme. Les autres équipes se sont empressées de les copier. « Le Bayern Munich nous a imités à la ma-nière des Chinois », se plaint Klopp en 2013, lorsque l’équipe de Jupp Heynckes remporte le triplé : championnat, coupe d’Allemagne et Ligue des champions. L’en-traîneur bavarois a en effet plagié le pres-sing (pourchasser le ballon tôt, collective-ment et très haut dans la moitié de terrain adverse) des joueurs du BVB.

Outre l’imitation, l’écosystème du foot repose sur le principe d’adaptation. Les stratégies victorieuses engendrent des contre-stratégies. D’où des interactions et une course permanente entre les différents systèmes. « Le jeu ne se déplace pas vers l’avant sur une ligne droite et rapide. Au contraire, il tourne sur lui-même, de ma-nière erratique », explique le journaliste anglais Jonathan Wilson, auteur du génial Inverting the Pyramid: The History of Foot-ball Tactics. « La tendance des années 60 à aligner toujours plus de joueurs défensifs s’est complètement inversée. » Il fait allu-sion à Guardiola, qui, lors de sa dernière saison au Barça n’aligne que deux véri-tables défenseurs à plusieurs reprises. « Cela a mis en évidence les failles de ce système tactique. Contre des équipes jouant très haut, la place manque et l’équipe adverse dispose en même temps de beaucoup d’espace pour contrer. » D’après Wilson, le futur immédiat ne sera pas dominé par le jeu de passes, mais par des transitions rapides et des équipes puissantes physiquement. « La tactique ne cesse jamais, il y aura une réaction à cette contre-réaction. »

poIson et contrepoIson Le majestueux tiki-taka de Barcelone et de l’Espagne, un football de combinaisons qui élève la possession de balle à son plus haut niveau, doit lui-même être interprété

comme une réponse au foot en force, prati-qué par Chelsea ou la Juventus, qui règne depuis des années en Italie. Le tiki-taka trouve peut-être ses origines dans les idéaux esthétiques de l’emblématique néerlandais Johan Cruyff. Mais avant tout, il est l’aveu d’une faiblesse. « À un moment donné, nous avons réalisé qu’avec le genre de joueurs que nous avions, nous ne pou-vions pas rivaliser avec la puissance et le dynamisme de l’Angleterre, de la France ou de l’Allemagne, se souvient le journaliste espagnol Guillem Balagué. Nous devions donc prendre un autre chemin. L’idée était de contrôler l’adversaire et le match grâce à la possession du ballon. » Les Blaugrana et la Roja atteignent une telle perfection dans ce domaine qu’il devient presque im-possible pour les adversaires de moins bon niveau d’entrer dans le match par leur seule présence physique : le ballon est déjà reparti avant même que le joueur ait la possibilité de tacler. « Quand il nous arri-

L es j o u e u rs p e t i ts e t L é-g e rs c o m m e m ess i , N e y m a r j r . e t g ötz e p o u r r a i e N t c o N c o u r i r e N s p r i N t

Neymar JuniorSa manière de jouer, démarrages rapides, facilité de dribble, technique parfaite, polyvalence, en fait un adversaire redoutable. Il incarne le prototype du joueur du futur.

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José MourinhoLa fin justifie les moyens : l’entraîneur portugais José Mourinho peut compter sur une tactique extrêmement défensive si besoin.

vait d’avoir le ballon, nous étions trop fatigués pour passer à l’attaque », déclare Miroslav Klose après la défaite (0-1) de l’Allemagne contre l’Espagne en demi- finale de la Coupe du monde 2010.

Le tiki-taka engendre un contrepoison : le foot défensif extrême. Chelsea et l’Inter remettent au goût du jour la formation d’un bloc compact dans leur propre moitié de terrain. Une tactique inventée dans les années 30 par l’Autrichien Karl Rappan.

Le faux n° 9 Il est d’autant plus important pour les équipes de l’école hispano-néerlandaise (dont fait aussi partie le Bayern Munich depuis l’arrivée de Guardiola l’été dernier) de compter dans leurs rangs des joueurs offensifs en mesure de concrétiser des ac-tions individuelles. Et de faire sauter le

L e s m e i L L e u r es éq u i p es o n t u n e t e L L e fac i L i t é à ac c é L é r e r L e j e u q u e m ê m e L e s a i g u i L L es d e L’ h o r L o g e s e m b L e n t to u r -n e r p Lu s v i t e

Mario Götze« C’est un joueur incroyable. Intelligent et malin dans la surface », selon Guardiola.

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verrou adverse. À sa prise de fonctions, Guardiola tient à recruter Neymar Jr. Le jeu du Brésilien de 22 ans rappelle celui de Lionel Messi, meilleur joueur au monde sous l’ère Guardiola. Le président du Bayern de l’époque, Uli Hoeness, convainc l’entraîneur catalan d’acheter son équiva-lent allemand : Mario Götze, transféré pour 37 millions d’euros du Borussia Dort-mund, le rival du Bayern en Bundesliga. Droitier, il peut jouer en tant que faux n° 9 (un avant-centre redescendu vers le milieu de terrain), en position de meneur de jeu ou sur les côtés. Un jour, il évoluera peut-être aussi en sentinelle devant la défense, sa créativité étant presque sans limite.

Neymar Jr. va au Barça, tandis que le Real Madrid recrute le gaucher gallois Gareth Bale, venu de Tottenham, pour en-viron 100 millions d’euros. Avec lui aussi, les buts sont garantis. Son jeu au cordeau et sa capacité à couvrir beaucoup de ter-rain conviennent mieux au style direct du Real. Bale est « un boulet de canon hu-main », déclare admiratif, Arsène Wenger, l’entraîneur d’Arsenal. Son but phénomé-nal en finale de la Coupe du roi contre Bar-celone, le 16 avril dernier, en atteste.

Temps eT espaceLes joueurs petits et légers comme Messi, Neymar Jr. et Götze, mais aussi Bale et Cristiano Ronaldo, athlètes au corps sur-puissant, pourraient concourir en sprint. Ils sont le prototype du joueur qui prend de plus en plus d’importance dans le football moderne, parce que la technique et la rapi-dité leur permettent de trouver deux choses essentielles mais rares : le temps et l’espace. Au moment décisif, ces joueurs dépassent les limites du foot collectif mo-derne et font la différence. « Plus le terrain se rétrécit, plus l’anticipation et la réactivi-té prennent de l’importance », résume Bernhard Peters, directeur du centre de formation du TSG 1899 Hoffenheim qui évolue en Bundesliga. Dans ce club réputé pour son innovation permanente, les pros et les jeunes s’entraînent dans un footbo-naut, comme au Borussia Dortmund. À l’intérieur, les joueurs reçoivent des tirs de quatre directions différentes. Le but est de renvoyer le ballon le plus rapidement pos-sible dans la cible qui s’allume. « Cet exer-cice favorise la précision et l’exactitude des passes, tout comme la perception et la prise de décision, afin de contrôler le bal-lon et de viser la cible de manière opti-male », ajuste Peters. Ce qui ressemble à de la science-fiction devrait bientôt devenir la norme des grands clubs européens. Ce sys-tème facilite les entraînements personnali-sés, impossibles à mettre en place lors de l’entraînement habituel d’une équipe.

1 s é l ect i o n e n b e r n e

Avant, c’est lors des coupes du monde que l’on voyait les meil-leures équipes. Aujourd’hui, c’est vers la Ligue des champions qu’il faut se tourner. Les plus grands clubs peuvent faire leur choix parmi une réserve mondiale de joueurs et les entraîner d’une manière nettement plus efficace et plus poussée que les sélection-neurs d’équipes nationales. Ces derniers réunissent leurs joueurs à intervalles réguliers pendant l’année et ne peuvent pas rem-placer facilement leurs joueurs manquants. L’écart de niveau entre les équipes nationales et les clubs de l’élite va encore s’accentuer.

2 P r és u m é m o rt, l’ava n t- c e n t r e fa i t

s o n g r a n d r e to u r Il y a deux ou trois ans, c’était comme si l’avant-centre, une es-pèce menacée (rares sont les équipes qui en alignent encore deux), pouvait être complète-ment remplacé par des milieux de terrain offensifs. L’exemple de la Juventus le démontre : les ba-roudeurs à l’ancienne, comme Fernando Llorente, ont repris une place essentielle face aux adversaires ultra-défensifs qui défendent très haut. La victoire à l’arraché ne passera pas de mode aussi rapidement.

3 l es d é f e n s e u rs, c es n o u v e l l e s sta rs

Lorsqu’un joueur est victime d’une rupture du ligament croisé du genou, il reste généralement indisponible pendant six mois. Un joueur blessé, c’est un capital inutilisé. La technologie n’est

pas encore assez avancée, mais il semblerait que ce ne soit plus qu’une question de temps avant que les pros ne se fassent poser des tendons artificiels, qui dimi-nueraient le risque de blessure et résisteraient à des charges plus importantes.

4 l es d é f e n s e u rs, c es n o u v e l l e s sta rs

Ils gagnent moins d’argent et coûtent moins cher en indemnité de transfert que les meneurs de jeu et les buteurs. Cela vient sur-tout d’une perception déformée de leur travail. Car on remarque surtout leurs erreurs, mais on ne voit pas toutes les petites choses qu’ils font correctement avant qu’un danger ne se présente. Des analyses par ordinateur feront ressortir plus nettement leur valeur et l’évolution tac-tique vers un système en 10-0 ou en 0-10, dans lequel les équipes ne font qu’attaquer ou défendre, leur donnera aussi plus d’importance. Il y aura bien un jeune joueur pour succéder à Franz Beckenbauer, une super-star parmi les défenseurs.

5 l e j e u Pass i f sa n ct i o n n é

Davantage d’équipes joueront un football de combinaisons ex-trême, parce qu’il y aura plus de joueurs qui en seront capables techniquement. Il y aura un mo-ment où les footballeurs garde-ront la balle aussi facilement que des joueurs de basket ou de handball. Ce qui rendra néces-saire l’instauration d’une limite de temps pour les attaques. Ou une modification des règles, qui permettra à l’arbitre de sif-fler un coup franc en faveur de l’autre équipe pour jeu passif.

5 P r é v i s i o n s

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outre, le foot restera le plus compliqué des sports d’équipe puisque la relative rareté des buts rend vaine une partie des efforts. Les Américains Chris Anderson et David Sally ont démontré de manière convain-cante dans leur livre The Numbers Game que nombre de buts relevaient du hasard. « Nous devons accepter que la moitié de ce qui arrive pendant un match ne dépend pas de nous », écrivent-ils. Le foot est, d’un point de vue statistique, « un sport d’une rare inefficacité ». On marque à peu près autant de buts qu’il y a 40 ans, bien que les joueurs, mieux préparés, courent plus vite et plus longtemps qu’avant. Et qu’ils tirent plus fort. D’après Anderson et Sally, « nous avons atteint un équilibre dynamique entre deux forces : l’innovation offensive et la technologie défensive ». Des améliora-tions sont à prévoir dans la prise en charge médicale et psychologique des joueurs. Dans ce domaine, les sports américains sont très en avance. À Liverpool, Brendan Rodgers considère le travail du psycho-logue Steve Peters si important qu’il est as-sis sur le banc à côté de lui pendant le match. L’analyse footballistique, le recen-sement de toutes les données concernant les joueurs et les matches, n’en est encore qu’aux balbutiements en Europe, mais fournira dans les années à venir des infor-mations qui influenceront le jeu.

Le but à La 9e seconde Les innovations, simples mais radicales, viennent souvent des clubs modestes qui compensent le manque de talents dans leurs rangs par de meilleures idées. On ne verra sans doute plus de tactiques savam-ment répétées, comme le but à la 9e se-conde de Daniel Frahn, du RB Leipzig, contre Stuttgart II en septembre dernier. Leipzig donne le coup d’envoi et place sept joueurs sur la ligne médiane. À l’engage-ment, les sept se ruent vers le but adverse. Le ballon arrive aussitôt dans les 18 mètres de Stuttgart où la défense, dépassée par le surnombre, perd tout repère. Et Frahn, dé-marqué, ouvre le score. Le système com-plexe en 3-3-3-1 du Chili, développé par l’ex-sélectionneur argentin Marcelo Bielsa avant la Coupe du monde 2010, fait encore des Chiliens une équipe redoutable.

Pour savoir à quoi ressemblera le foot-ball en l’an 2050, il convient d’observer les meilleures équipes actuelles. Les joueurs, plus athlétiques, manieront encore mieux le ballon, tandis que les outsiders saisiront mieux comment compenser les écarts de niveau par des schémas tactiques étudiés. Le statut du foot – seul sport d’équipe dans lequel l’outsider gagne aussi souvent – res-tera intact. Ainsi que ces aléas qui font le charme et l’imprévisibilité de ce sport.

L’Allemagne, longtemps considérée comme le pays des attaquants, forme des footballeurs de plus en plus techniques. Peters ne croit pas à un avenir où l’on ver-rait onze Götze sur le terrain. « Une équipe a besoin de différents types : des leaders, des joueurs qui se mettent à son service, et des artistes. » Quant au sys-tème de jeu, il s’agit de trouver le bon équilibre entre les talents individuels et les solutions tactiques collectives.

Le hasard est roiLe journaliste Jonathan Wilson estime que le temps des renversements tactiques radi-caux est révolu et que les systèmes de base du football vont évoluer lentement. En

Lionel MessiSi toutes les équipes comptaient dans leurs rangs un joueur aussi instinctif que l’Argentin, toutes les tentatives de défense seraient déjouées.

L e fo ot est, d’ u n p o i n t

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C a i n e a e n r e g i s t r é s o n 1 e r a l b u m .

Entretien : Florian Obkircher Photos : Andrew Woffinden

Simonne Jones

passe du labo

au studio.

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: jones la fièvre

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uand Simonne Jones pénètre dans une pièce, elle impose aussitôt le silence. Un mètre quatre-vingt-dix, longs cheveux noirs frisés, grands yeux marron et jambes interminables. La Californienne de 26 ans possède un talent certain pour capter l’at-tention. Elle explique avec désinvolture que ce petit gribouillis sur le dos de sa main est en fait la formule structurelle de la sérotonine. « Mon neurotransmetteur fa-vori », raconte aussitôt cette ex-laborantine spécialisée dans la recherche sur le VIH.

Simonne Jones s’amuse lors de cette rencontre à Londres avec l’équipe de The Red Bulletin où elle débarque avec une guitare fabriquée par ses soins. Entre deux poses photos, elle explique pêle-mêle comment connecter son instrument à un synthétiseur analogique, méditer quinze heures d’affilée ou cloner des bactéries.

L’an dernier, la jeune femme se produi-sait sur la scène du prestigieux Festival de Salzbourg comme actrice et musicienne. Issue des rangs de la Red Bull Music Aca-demy, elle définit son premier album ainsi : « Imaginez l’enfant qu’aurait eu De-peche Mode et PJ Harvey, né dans le jardin de Einstürzende Neubauten. » Originaire de Hollywood, elle partage son temps entre Londres, Toronto et Los Angeles, et vit à Berlin, où elle exposait ses œuvres l’an passé, dynamitée par un concert avec ses deux héroïnes, Björk et Peaches.

the red bulletin : Peaches dit que vous représentez le futur ? Qu’aimez-vous chez elle ?simonne jones : À 15 ans, j’ai assisté à l’un de ses concerts. Une performance

folle où j’ai découvert ce qu’était un gode-miché et aperçu pour la première fois un travesti. Plus rien n’a été comme avant après ce concert. Je l’ai rencontrée à cette occasion. Deux ans plus tard, je bossais comme roadie sur sa tournée. Au-jourd’hui, elle est mon mentor. Que vous a-t-elle apporté ? Je suis plutôt timide, mais sur scène je deviens une furie. Je crois que Peaches y est pour beaucoup. Elle a assisté à mes concerts et m’a donné des conseils. C’est grâce à elle que j’ai le courage de me jeter dans le public du haut d’une enceinte.Surmonter le trac de la scène a-t-il été difficile ?Je filme tous mes concerts et répétitions pour travailler ensuite avec ces images. Cela m’a permis de m’améliorer et de donner une autre dimension à mes performances live. Personne n’a envie de payer pour voir quelqu’un de maladroit.Votre acharnement a donc porté ses fruits.Oui, ça a bien fonctionné pour moi. En concert, j’essaie de retrouver le même état émotionnel que lorsque je compose mes chansons. Je n’éprouve aucune inhibition quand j’écris. C’est comme quand on danse tout seul chez soi, en petite tenue, un balai dans la main en guise de micro.À quel âge vous êtes-vous passionnée pour la musique ?J’ai commencé à apprendre le piano à 3 ans. À 10 ans, j’ai composé mon premier morceau. Je me suis mise à la guitare électrique à 14 ans, l’âge où l’on se sent incompris du monde entier. Puis je suis passée à la basse, à la batterie et enfin au sitar. J’ai essayé tous les instruments qui me tombaient entre les mains.À 3 ans, la plupart des enfants com-mencent à peine à compter. Comment en êtes-vous venue au piano ? Ma mère enseignait le piano à ma grande sœur. Je voulais aussi apprendre mais elle n’avait pas le temps pour deux élèves. Je les écoutais, et dès qu’elles avaient fini, je me mettais au piano et reproduisais de mémoire les morceaux qu’elles venaient de travailler. À 5 ans, je maîtrisais cette technique d’apprentissage. Ma mère n’en revenait pas.Vous réalisez vous-même vos instru-ments…Vous voulez parler de ma guitare? Je l’ai fabriquée avec une caisse en bois et un vieux balai en m’inspirant d’une guitare africaine. À leur arrivée dans les planta-tions, les Africains utilisaient ce qu’ils trouvaient pour réaliser des instruments : une boîte de cigares et un manche à balai sans frettes qu’ils rehaussaient et sur

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Jones convertit les schémas d’astronomie en ondes sonores.

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« J e f a i s d e l ’ a r t p o u r i n s p i r e r e t s u s c i -t e r l a c u r i o s i -t é d e s g e n s »

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ce que je fais. En même temps, vous ne croyez pas si bien dire car j’ai servi de modèle à l’héroïne d’une bande dessinée qui va bientôt sortir. Il y a quelques an-nées à la convention Comic-Con, j’ai rencontré Peter Steigerwald de Aspen Comics. On a discuté et quelques mois plus tard, il m’annonçait qu’il me consa-crait sa prochaine BD.Pouvez-vous nous en dire plus sur ce personnage?Elle voyage dans différentes planètes pour protéger des aliens persécutés. Je sais aussi qu’elle est tout à la fois scientifique, musicienne et mannequin. Je n’ai pas plus de précisions, le livre n’est pas en-core sorti. Vous vous produisez en solo comme musicienne mais l’an passé on vous a vue jouer avec un orchestre. Racon-tez-nous cette expérience.J’ai participé à quatre concerts avec l’or-chestre rock symphonique allemand. Le chef d’orchestre apprécie ma musique et m’avait proposé une collaboration. Nous avons réarrangé mes morceaux pour un orchestre de 350 musiciens : 150 pour le chœur et 200 instrumentistes. Une expé-rience incroyable. Être soliste dans un orchestre fait partie des rêves d’enfants. Moi, je voulais être à la fois scientifique, inventeur, pianiste concertiste, artiste, danseuse et médecin.Vous avez à peu près tout réussi…Sauf médecin. Pourtant, j’avais été admise en faculté de médecine, ce qui n’est pas évident. J’ai failli m’engager dans cette voie.

décompose la structure des accords. Sur le coin d’une page, un croquis représente un disque dur en pièces détachées, ndlr.) Au fait, j’ai compris comment fabriquer une basse avec une bobine de disque dur. Votre quête, c’est la découverte et la compréhension des choses ?Non, pas comprendre mais explorer. Comprendre tue la curiosité. Je fais de l’art pour inspirer et susciter la curiosité des gens, leur donner envie d’explorer et de s’intéresser à leur environnement et de se passionner pour les possibilités d’exis-tence dans cet univers infini.Qu’entendez-vous par là? Il y a cette citation de Nikola Tesla, mon scientifique préféré (né en 1856, cet ingé-nieur serbe a notamment inventé le cou-rant alternatif, ndlr). Quand il ne travail-lait pas à son alternateur ou à sa bobine, il laissait son esprit inventif vagabonder. Il considérait la science comme un art. Selon lui, l’expérience la plus exaltante qu’une personne puisse connaître, c’est celle de l’inventeur qui voit la création de son esprit devenir réalité. C’est plus fort l’amour, les amis, le plaisir de manger et de boire. Ce sentiment merveilleux vous envahit totalement.Comment définissez-vous ce lien entre l’art et la science dans votre travail ?Pour mon exposition à Berlin, j’ai créé six images contrôlées par ordinateur via des éclairages à LED et réagissant aux mouve-ments. Plus vous vous en approchez, plus leur lumière augmente. Elles changent de couleur selon les mouvements de bras.Quel était le thème de l’exposition ?Les secrets de l’univers. Mettre à jour dans la science des schémas qu’on retrouve dans différentes disciplines lesquelles ne pourraient pas exister indépendamment les unes des autres. J’y aborde des thèmes comme la matière noire, la naissance et la mort de l’univers, le Big Bang.Peu de gens savent, comme vous, cloner des bactéries et composer de la musique. Vous êtes une sorte de Superwoman ?Pas du tout. Je suis tout simplement curieuse. En théorie, chacun peut faire

lequel ils faisaient glisser une bouteille pour produire des sons. Je l’ai customisée en y ajoutant deux pick-up. Ainsi avec Diddley Bo, je peux jouer sur deux amplis en même temps et obtenir un incroyable son de basse. Diddley Bo ? C’est le nom de ma guitare.Qu’est-ce qui vous motive à faire autant de choses ?La curiosité. Quand une chose me semble inexplicable, je m’y plonge et j’en étudie tous les aspects. C’est probablement la raison pour laquelle j’ai fait des études en recherche biomédicale et en biologie. Je travaillais dans un labo où nous clonions et faisions muter des cellules bactériologiques afin de comprendre le virus du sida.L’art et la science sont-ils si différents ?L’écriture d’une chanson est comparable à la résolution d’un problème mathéma-tique. Même la maîtrise de l’harmonie est mathématique. Une harmonie est directe-ment liée à la fréquence de coupure d’une vibration. Lorsqu’une corde vibre, vous la scindez en deux et vous obtenez une har-monie précise. Laissez-moi vous mon-trer… (Simonne Jones sort un carnet de son sac. Les pages sont couvertes de textes, de schémas et de formules, dont une qui ST

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Jones fabrique ses propres instruments.

Une synthé-basse à partir d’un disque dur, et une guitare avec une

caisse en bois.

Extraits et dates de concerts sur www.simonnejones.org

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Le Mexicain RaFaeL ORTiZ esT un inLassabLe cheRcheuR en adRénaLine. À 26 ans, ce kayakisTe haRdi siLLOnne L’éTaT du chiapas, À L’exTRêMe sud du Mexique, en quêTe d’éLévaTiOn. ceTTe FOis, iL a RencOnTRé des indiens ancêTRes des Mayas eT une chuTe d’eau secRèTe.

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eilleur kayakiste extrême d’Amérique du Sud, Rafael Ortiz explique qu’au « Chia-pas, il faut être très déterminé pour aller là tu veux », lorsqu’il apprend que la route menant directement à Ocosingo puis vers les chutes d’Agua Azul est bloquée par des manifestants résolus à faire baisser le prix des transports publics. « Le Chiapas est un endroit incontrôlable, tant économique-ment et socialement que culturellement. C’est sûrement ça qui fait toute sa ma-gie. » Le récit de son expédition est une in-vitation au voyage. La route vers les cé-lèbres cascades coupée, le but de leur voyage s’envole. Rafael et son équipe dé-cident de quitter San Cristóbal de las Ca-sas où ils ont débarqué, en contournant la réserve de Montes Azules pour rallier la localité de Tumbalá où se trouvent ces chutes d’eau. Une destination prisée pour le kayak extrême. Mais le trajet est long, plus de dix heures. Ils choisissent de faire étape à Lacanjá, un village situé en plein cœur de la jungle lacandone qui conserve ses racines millénaires. C’est là que vivent les Hach Winik, les « Vrais Hommes » en maya, comme se nomment eux-mêmes les Lacandons, descendants des Mayas.

Ces autochtones sont habitués à croiser des tou-ristes égarés ou attirés par leur territoire mystique. Lorsque la camionnette et son lot de kayaks arrimés sur le toit arrivent dans la petite localité, Mario Chambor, 32 ans, s’approche en souriant pour saluer les visiteurs. Des enfants s’attroupent avec enthou-siasme auprès des nouveaux venus. Rafael Ortiz : « Les deux amis kayakistes qui m’accompagnaient pour cette expédition et moi-même portions des com-binaisons colorées visibles de loin. » Les gamins dé-couvrent le trio bariolé avec la même surprise que s’ils avaient vu débarquer des astronautes devant leur école. Un mélange d’étonnement et de crainte qui les pousse aussi à vouloir toucher les visiteurs du doigt pour voir s’ils existent vraiment. « Cette rencontre

Il a la bananeDéfier seul avec son kayak les cascades

d’Agua Azul est la se-conde étape de Chasing Waterfalls, une série vi-

déo concoctée par Rafael Ortiz. Dans le premier

épisode, le Mexicain a ré-sisté avec brio à Big Ba-

nana, une cascade haute de 40 m à Veracruz.

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« LA CASCADE EST UN ANimAL QUi T’OBSERVE,

TOUJOURS PRÊT À SE BATTRE EN DUEL

CONTRE TOi»

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«  les lacandons sont connectés à la nature, ils la ressentent de manière intuitive »

avec les plus jeunes a été géniale. Après avoir osé s’approcher, ils voulaient mettre nos casques, grim-per dans la camionnette pour toucher les kayaks. Ils étaient très excités et nous encore plus. »

Rafael Ortiz explique le but de son expédition à Mario qui lui propose immédiatement de l’emmener à pied jusqu’à l’une des cascades vierges des Lacan-dons, un site dont ils gardent secret l’existence. Le lendemain, entouré par une flore exubérante compo-sée d’arbres atteignant jusqu’à 50 mètres de haut, de fougères et d’orchidées, et bercé par le chant d’oi-seaux invisibles, le groupe mené par Mario s’enfonce dans cette jungle de l’extrême sud du Mexique. Un lieu pleinement représentatif de l’abondante biodi-versité nationale. « J’aime atteindre les cascades et m’élancer d’en haut à bord de mon kayak. Mais, en fin de compte, ce qui est presque toujours le plus exaltant, c’est le périple pour y parvenir », explique Rafael. Les Lacandons sont connectés à la nature, ils la ressentent de manière intuitive. « On a marché dans la jungle sans analyser ce qui se passait autour de nous, car on était trop occupés à penser à ce qu’on allait poster sur Facebook quand on serait de retour en ville et à d’autres âneries dans le genre. Eux, ils ne font qu’un avec la forêt, ils l’écoutent, ils hument l’air.

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un voyage marquant

Rafael Ortiz est co-re-cordman de la plus

haute cascade descen-due en kayak. 57 mètres, comme l’Américain Tyler

Bradt dans les chutes de Palouse, non loin de

Seattle. L’aventure au Chiapas a apporté au

Mexicain bien plus que de l’adrénaline : « Je

suis revenu de ce voyage avec le sourire,

une énergie formidable et l’esprit enrichi. »

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«  On a REPÊCHÉ LE CORPS ET LÀ, SUR LES RO-CHERS aU MILIEU DE La RIVIÈRE, On L’a RÉanIMÉ PEnDanT 4 MInUTES »

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raconte Ortiz. L’équipe craignait que l’eau ne soit couleur café. « Quand le niveau de l’eau est trop haut, elle bouillonne à cause des remous et devient trouble. Il est im-possible de pagayer avec une eau d’une telle force. » Les cascades qui les at-tendent ont de superbes tonalités bleu turquoise. Un tel endroit peut facilement s’avérer trompeur pour quiconque n’est jamais monté à bord d’un kayak. « Selon leur degré de difficulté, les rivières sont classées de 1 à 6. Le 1 correspond à des eaux calmes et le 6 à un danger mortel. » D’après Rafael, les chutes d’eau d’Agua Azul sont de catégorie 5 ou 5+, autre-ment dit leur difficulté technique est maximale. Impossible de ne pas évoquer le risque au moment d’aborder la pre-mière descente. « Au départ, quand je suis juste au bord de la cascade, il m’arrive de me dire : “Qu’est-ce que tu fais encore ici, tout en haut ?”, dit-il franchement. Mais je saisis ma pagaie et je me répète que c’est un nouveau défi à relever. »

La peur est justifiée. L’an passé, Rafael Ortiz est venu à Agua Azul avec trois autres kayakistes. À la première difficulté, l’un d’eux a décidé de passer sur la gauche de la rivière, il a fait glisser

son kayak avec assurance sur le bord de la chute d’eau. Puis il a disparu. La cascade l’a englouti et il est resté sous les eaux pendant trois minutes. Rafael l’a vu réap-paraître flottant inerte en aval. « On a re-pêché le corps et là, sur les rochers, au milieu de la rivière, on l’a réanimé pen-dant quatre minutes. On l’a transporté à l’hôpital de Palenque où les médecins lui ont sauvé la vie », rembobine Rafael. Avant d’ajouter que « la cascade est un animal qui t’observe, toujours prêt à se battre en duel contre toi ». Et c’est un défi que tout kayakiste extrême est impatient de se voir offrir et d’accepter. Les sportifs comme Rafael Ortiz vivent pour ces se-condes, celles de la chute avant de plon-ger dans l’eau, pour lutter contre les re-mous qui tentent, en bas, d’arracher leurs pagaies, leur kayak, ou leur casque. Quand ils réussissent à vaincre la force de l’eau et à en ressortir, c’est l’apothéose pour eux. « C’est le moment où tu te re-tournes, tu vois la bête et tu penses : “Il n’y a rien de plus fort pour moi.” » Ce jour-là encore, Rafael Ortiz remporte son duel contre ce magnifique géant aux reflets turquoise. Il lui reste à continuer à pa-gayer en aval en esquissant l’immense sourire d’un enfant lacandon.Plus sur www.rafaortiz.com

raison de vivrePour Ortiz, s’élancer du haut d’une chute d’eau de 50 m est un sentiment incompa-rable : « Ma première réaction c’est de ne pas prendre de risque. Mais j’ose et tout se passe bien. La plus grande satisfaction, c’est de sentir que le défi a été remporté. »

Ils la ressentent. » Soudain, Mario Chambor s’arrête et ordonne que tout le monde fasse de même, en le-vant le bras. Avec le sérieux qui présage quelque chose d’étonnant ou de terrible. Le jeune Lacandon se baisse, touche la terre, regarde devant lui. Et flaire tout autour. « Un jaguar vient de passer ici », prévient-il. Les traces sont là, fraîches et évidentes pour qui veut les voir. « Quand tu confrontes ces moments à la réalité, tu te rends compte qu’on ne prend pas beau-coup soin de la nature. Mais eux, les Lacandons, ils vivent cela au quotidien et ils ressentent beaucoup plus que nous car c’est leur forêt qui souffre », dé-plore le kayakiste.

Le groupe atteint enfin la cascade. Même si ce n’est pas le lieu idéal pour s’élancer, comme Rafael le fait d’habitude depuis le haut de la chute d’eau, il est parfait pour profiter de l’eau avec les enfants Lacan-dons qui les accompagnent. « Ils voulaient monter tous en même temps dans le kayak, ils étaient ravis et se jetaient à l’eau sans crainte. Les gosses parlaient à peine espagnol, mais pour faire monter un enfant dans un kayak et partager avec lui le plaisir d’être là, il n’y a pas besoin de mots. Les sourires suffisent. » Les petits pagaient, rient et mettent les casques des trois kayakistes.

Après cette parenthèse, il faut rejoindre les cas-cades d’Agua Azul. L’équipe quitte ses hôtes pour poursuivre sa route. Après plusieurs heures, ils ar-rivent enfin. « Quand on a aperçu le ruban bleu de-puis la route, on s’est exclamés : “Cool, on y est !” »,

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Patron d’une unité de recherche prospective sur la ville, Carlo Ratti considère la cité comme un organisme vivant. Pour cet architecte italien installé sur la côte Est des États-Unis, la gestion des données constituera le poumon de la ville de demain. Entretien : Steffan Heuer

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Tmière englobe les sous-produits de notre quotidien, comme l’électricité et les trans-ports. La deuxième concerne les données recueillies par les capteurs électroniques. Ils sont devenus si peu chers qu’ils peuvent être placés n’importe où. Lors d’une expé-rience, nous avons ainsi suivi le parcours des ordures ménagères à travers le pays, histoire de réaliser que nos poubelles ne terminent jamais leur vie dans la décharge d’à côté. La troisième catégorie de don-nées, c’est celle générée par les utilisa-teurs. Et elle est particulièrement exci-tante. Il s’agit des informations que nous téléchargeons chaque jour sur les réseaux sociaux, photos, commentaires, etc. Toutes ces données jaillissent de la ville à chaque instant et ont une immense valeur parce qu’elles apportent une meilleure compré-hension de notre environnement. Nous risquons à chaque instant d’être noyés par des flots de mises à jour. Cette tornade d’informations a-t-elle

he red bulletin : Vous êtes le chef du SENSEable City Lab du Massachussetts Institut of Technology (MIT) et vous ai-mez aborder la ville comme une entité globale, vivante et constituée de mil-lions de gens, d’immeubles et de ma-chines. Est-ce cela, la réalité ? carlo ratti : Nous voulons découvrir comment les technologies qui ont changé nos vies sont également en train de faire muter nos villes. Nous ne devons pas perdre de vue qu’aujourd’hui, nous géné-rons en deux jours autant de datas que l’humanité tout entière en a produit depuis la nuit des temps. La plupart des données proviennent des villes. Si nous pouvons parvenir à collecter, analyser et partager avec le reste du monde toutes ces informa-tions, nous aurons la capacité de rendre les cités plus vivables. Quelles datas recueillez-vous? Pour faire simple, les données peuvent être rangées en trois catégories. La pre-

Le SmarTphone eST L’inTerface

de La SmarT ciTy

Les transports urbains à Singapour, tels que modelés par les idées de Ratti. Qui se déplace ? En combien de temps ? Qui va où ? Quel est le taux de fréquentation des transports ?

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m. futurCarlo Ratti, 42 ans, architecte italien et ingénieur, dirige le SENSEable City Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Cambridge. Créé en 2004, le laboratoire est presque une interface entre l’huma-nité, ses villes et la technologie. Trente chercheurs travaillent sur la planification urbaine, l’architecture, la conception, l’ingénierie, les sciences informatiques et les sciences naturelles et, enfin, les pro-jets économiques. Le même labora-toire existe à Singapour, composé de dix membres, et il est opérationnel depuis 2010. Il développe et met en application des expériences et des prototypes d’outils de pilotage de la ville de demain grâce aux datas.

Votre travail s’apparente à une re-cherche universitaire. Quelles retom-bées concrètes pour le grand public? Nous voulons produire des prototypes qui seront utiles à tous : les urbanistes, les ar-chitectes, les fonctionnaires communaux, les entreprises et tous les membres de la communauté. Se pencher sur les datas en temps réel, c’est s’offrir l’ouverture d’es-prit nécessaire à la création de nouveaux services ou à l’amélioration de ceux qui existent. Nous avons développé un pre-mier prototype de navigateur de données qui, sur trois larges écrans tactiles, permet de zoomer sur les plus petits détails, comme le nombre de passagers présents à telle heure dans tel bus. C’est destiné aux experts. Les citoyens pourront avoir accès à ces analyses depuis leur smartphone ou

réellement du sens et influence-t-elle la qualité de nos vies ? Le Big Data – en gros tout ce que vous ne pouvez pas analyser par les outils de trai-tement traditionnels – est un sujet très en vogue. Nous nous sommes concentrés sur ce qu’on peut appeler les Urban Big Datas. Un terabit (1 000 gigabits, ndlr) de datas en temps réel, une succession de 0 et de 1, ça ne veut pas dire grand-chose. Nous de-vons visualiser ces datas pour comprendre ce qu’il se passe. Un embouteillage peut s’expliquer par une manifestation sportive ou une mauvaise météo. Il n’est donc pas question de coller bêtement des ensembles de données sur des cartes, mais plutôt de jouer au saumon et remonter le courant numérique pour mieux comprendre ce qui est vraiment important.

Plus Ratti et ses équipes glanent

d’informations sur une ville, plus leur capacité

à améliorer la vie des habitants s’étoffe.

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tablette. La façon la plus efficace de chan-ger son comportement se fait sous l’im-pulsion du moment : je suis dehors, je constate quelque chose, j’agis en conséquence. Ce genre de services existe déjà… C’est vrai. Mais que se passera-t-il dans mon quotidien si je multiplie ce service par mille et qu’il est renforcé par un retour d’informations ? Que deviendront mes ha-bitudes quotidiennes ? Un service qui com-bine la météo avec les heures de décollage et d’atterrissage des avions et qui peut dire aux sociétés de taxi, à la minute près, com-bien de voitures elles doivent envoyer vers tel ou tel terminal, sans autre intervention humaine que celle des chauffeurs eux-mêmes, ça donne une autre dimension. C’est ce que nous faisons à Singapour. Nous avons tous les horaires des aéroports et des ports. Nous avons aussi des datas sur la consommation d’énergie, sur la qua-lité de l’air et le microclimat. Toute per-sonne qui dispose de ces données trouvera des interactions à mettre en place. Il y a un nombre incroyable de façons de combiner les pièces de ce puzzle. C’est même infini. Une ville intelligente est-elle donc uni-quement une ville reliée à Internet? Toutes les composantes d’une ville doivent

La plupart des problèmes d’une ville

ne sont pas dus à sa capacité usuelle, mais

à sa fréquentation aux heures de pointe. Les datas concernant

les citoyens, les trains et les gares

permettent de mieux gérer les flux et reflux

de population.

Les humains génèrent aujourd’hui autant de datas en deux jours que L’a fait L’humanité depuis La nuit des temps o

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interagir les unes avec les autres : les rues, les maisons, tout est connecté à Internet – comme les gens. Il s’est passé la même chose dans la Formule 1 au cours de ces dix dernières années. Avant, si vous vou-liez gagner, il vous fallait une bonne voi-ture et un bon pilote, c’est donc la phy-sique qui faisait la différence. Désormais, ce sont les bits numériques qui font le suc-cès. Chaque monoplace est constellée d’une myriade de capteurs qui collectent et transmettent des données aux ordina-teurs dans les stands. Elles sont analysées en temps réel et les décisions sont prises dans l’instant. C’est ainsi que se construisent les victoires. C’est la même chose dans les centres urbains. C’est comme si nous faisions de nos villes des voitures de F1 dotées d’outils d’analyses. Cela va se ressentir sur les services de ramassage d’ordures, les plannings des transports publics et les services d’électri-cité et d’eau. Comment cela fonctionne-t-il ? Les retours d’informations constituent la base de tous les systèmes dynamiques. Les gens rassemblent des informations et ils réagissent en fonction, un peu comme lorsque nous rencontrons quelqu’un pour la première fois. On se regarde, on se serre la main et on partage des données. Et, plus

Les compo-santes de La viLLe du futur doivent in-teragir Les unes avec Les autres : Les rues, Les maisons, tout est connecté à internet – comme Les gens

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on réunit de boucles d’action et de senti-ments, mieux la ville se porte. Beaucoup de villes américaines ont mis en place des hotlines pour que les gens puissent se plaindre. Vous appelez le 311 et vous pou-vez râler contre telle ou telle chose : le bruit des voisins, un arbre déraciné, un nid-de-poule sur la route, etc. Les habi-tants des nouvelles villes prennent un nou-veau rôle central et forcent les autorités à répondre plus rapidement aux préoccupa-tions. Quelques villes ont fait un pas de plus grâce à un projet appelé Les nouvelles mécaniques urbaines, dans lequel chaque citoyen joue son rôle de super-concierge. Les habitants ne font pas que signaler les problèmes, ils aident aussi à les résoudre. Si vous parvenez à concentrer toutes ces données dans un smartphone, les possibi-lités deviennent infinies. Si une ville opte pour un projet d’avenir basé sur l’utilisation des datas, la vie des humains ne se réduira-t-elle pas à une sorte de danse automatisée entre les capteurs et les machines? Non. Toutes ces idées ne tournent qu’au-tour de l’humain. La technologie n’est qu’un moyen. Les habitants sont déjà ir-

remplaçables, grâce à leur smartphone. Les capteurs intégrés, comme les accéléro-mètres ou les appareils photo, peuvent ser-vir à rassembler des données. Ils peuvent servir à mesurer comment les gens tra-vaillent, se déplacent, etc. Le smartphone est absolument essentiel parce qu’il est l’interface entre la ville intelligente et ses communications, il ouvre notre environne-ment et influence ce que nous faisons. En fin de compte, nous participons à la construction d’un système d’exploitation urbaine. Et les villes ne sont finalement qu’un gros ordinateur de plein air. Lequel de vos projets a alimenté le plus gros buzz, jusqu’à présent ? Je suis très fier de Real Time Rome, l’une de nos premières expériences, lancée en 2006. C’était la première fois qu’on analy-sait les données d’un réseau de mobiles d’une ville de plus d’un million d’habi-tants, pour voir comment ils vivaient et se déplaçaient. Ce fut l’étincelle pour de nombreuses start-up. C’est un vrai plaisir de lancer quelque chose et de voir des gens adhérer et en profiter. Avez-vous une idée de ce que vos idées pourraient produire dans le réel?

Quelques exemples d’application de la

Smart City à Singapour.Les datas concernant les

usagers de la route, qu’elles proviennent de capteurs ou des smart-phones, suggèrent des

solutions pour résoudre les problèmes de

bouchons en temps réel.

Oui. Copenhague Wheel a récemment été plébiscitée par des capital-risqueurs. C’est un réseau de vélos en libre-service pour circuler dans la capitale danoise. Vous li-bérez le vélo en vous servant de votre télé-phone portable et vous décidez du déclen-chement du moteur électrique. Un capteur situé dans la roue recueille des données sur la pollution sonore, sur l’état de la route et la qualité de l’air. Tout le monde nourrit ainsi une base de données environnementale. Quels autres projets avez-vous ? Un projet très sympa se monte en Espagne. Les villes espagnoles ont ce qu’elles ap-pellent les Puntos Limpios, des points de collecte où vous pouvez déposer vos vieux canapés ou vos machines à laver. Nous avons détourné le capteur Kinect de Mi-crosoft, qui sert originellement aux consoles de jeux, pour numériser ces dé-chets. Ensuite, le système twitte automati-quement : « Je suis un canapé, venez me chercher ! » Cela permet aux habitants de savoir ce qui a été jeté et ce qui peut être sauvé de la décharge. Cela profite à tout le monde : c’est du mobilier gratuit, l’entre-prise concernée économise sur les coûts de

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Carlo Ratti est un chercheur, oui, mais il ne perd pas de vue l’application pratique : « En fin de compte, notre but est de produire des prototypes qui seront utiles à tout le monde ».

gestion des déchets, les autorités locales nourrissent la cohésion de la cité. Le ser-vice d’élimination des déchets avec la-quelle nous travaillons veut l’essayer à Madrid, pour commencer. Avec la mairie de Florence et ses transports en commun, nous mettons en place un service appelé EyeStop. Cet outil observe l’environne-ment des arrêts de bus autour de la cité, enregistre des datas sur la qualité de l’air, le nombre de personnes en déplacement et tout ce qu’il se passe dans la ville en temps réel. Il édite des informations pour les piétons en attente, informations qui leur sont délivrées par leur smartphone et le wifi dans le bus. L’arrêt de bus devient ainsi une interface active avec la ville, presque un smartphone géant. EyeStop n’est pas un kiosque d’informa-tions, il communique avec le public en temps réel, afin d’ajuster son comporte-ment. D’autres villes sur la planète testent aussi ce genre de service. Existent-ils des projets qui flirtent avec la science-fiction ?Bien sûr ! Nous gaspillons énormément d’énergie à chauffer les bureaux la nuit et les maisons le jour, alors qu’ils sont vides. Pourquoi ne pas réguler tout cela en fonc-

Des bulles De chaleur qui sui-vraient les habitants où qu’ils aillent : une solution pour la réDuction De la pro-Duction D’énergie

tion de plages horaires adéquates ? Nous développons deux idées à ce propos. L’une s’appelle EnterNight Phase 2. Elle fonc-tionne via le wifi et régule la température en fonction du nombre de personnes pré-sentes dans le bâtiment. La deuxième phase, nommée Enernet, va bien plus loin. Nous voulons créer des bulles de chaleur qui suivraient les gens d’un endroit à un autre. Ainsi, plutôt que de chauffer une maison entière ou un étage, on attribuerait à chaque personne une zone de chaleur. Nous n’avons pas encore déterminé le meilleur moyen technique de faire cela. Nous pourrions incrémenter dans les murs des chauffages à infrarouge dont le rayon de calorification suivrait les corps alen-tours. Nous pourrions aussi implanter dans les plafonds des chaînes d’ampoules à infrarouge qui se mettraient en route si-tôt que vous passez dessous. Ce qui im-porte, pour les deux idées, c’est la qualité de la réaction dynamique à la personne, en temps réel. La ville du futur sera-t-elle capable de se développer sans avoir recours à la collecte de données en temps réel ? Quatre chiffres résument tout ce que vous voulez savoir sur l’avenir : 2, 50, 75, 80. Les villes recouvrent 2 % de la surface de la Terre, mais elles hébergent 50 % de la population mondiale. Elles sont respon-sables de 75 % de la consommation d’énergie et de 80 % des émissions de CO2. Toutes les nouvelles technologies créent de nouveaux retours d’informations qui permettent d’optimiser les villes. La plu-part des problèmes que doivent résoudre les cités ne viennent pas de leur capacité basse, mais plutôt des heures de pointe. Nous devons mieux planifier ce qui concerne l’utilisation des routes, ou la capacité du réseau électrique. Comment en êtes-vous venu à travailler dans ce domaine ? Steve Jobs a prononcé un discours célèbre devant les diplômés de l’université de Stanford, en 2005. Il disait que vous ne pouvez observer comment les points de votre vie créent une ligne de manière ré-trospective. Vous devez juste suivre votre cœur. J’ai une posture similaire. J’ai com-mencé par être ingénieur et architecte, et je me suis ensuite retrouvé à bosser avec les pontes informatiques du MIT. Si vous regardez une ville du point de vue de sa conception, de la science informatique et des sciences sociales, vous réalisez que tout ceci crée un ensemble. J’ai toujours voulu trouver des réponses différentes à des problèmes anciens et actuels. Souvent, cela nous renvoie à des choses qui nous étaient chères, étant enfant. Plus sur senseable.mit.edu

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Page 86: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

Le rendez-vous mensuel de la rbmaradio,100% made in France, présenté parPatrick Thévenin et Jérôme Caron.

Sans frontières et loin des effets de mode,La Carte Son vous offre une heurede balade sonore ouverte sur le futur.

à écouter surrbmaradio.com

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Page 87: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

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Quoi de neuf en juin ?

Smash au sommet

c e r ta i n s p r é f è r e n t l e s a b l e a u g a z o n . J u l i u s b r i n k e s t d e c e u x- l à . l e c h a m p i o n

o ly m p i q u e d e b e a c h - v o l l e y v o u s i n v i t e à u n e s é a n c e d ’ e n t r a î n e m e n t à s a fa ç o n .

conseils de pro, page 89

Julius Brink a bâti sa carrière

sur le sable.

le justicier de la musique numérique s’appelle pono. musique, page 92

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Action !Matos

Brook Macdonald, un homme qui monte en descente.

Un choix crucial

M O U N TA I N B I K I N G   E N DOW N H I L L , L’ éQ U I P E M E N T E S T U N E A R M E c A P I TA L E

P O U R L A c O U R S E AU x S Ec O N D E S. L E j OyAU K I W I B R OO K M Ac DO N A L D

P R é S E N T E S O N N O U v E AU M AT é R I E L .

« La compétition est féroce, dixit Brook Macdonald au sujet de la Coupe du monde de descente UCI. Les concurrents sont plus rapides que jamais. Garder une longueur d’avance est vital. » Il déclare forfait pour les dernières courses de la saison passée en raison d’une épaule chancelante. L’espoir néo-zélandais de 22 ans, en quête du titre mondial, revoit son équipement. Le chan-gement principal concerne son vélo, pas-sant du Trek Session 9 et ses roues de 26 pouces au Session 9.9 650B, équipé de roues de 27,5 pouces. Macdonald, alias « The Bulldog » : « Avec de plus grandes roues, je pourrai améliorer ma vitesse de lancement et mieux négocier les passages difficiles. Donc gagner un max de temps. » Macdonald espère aussi tirer profit de ses nouvelles chaussures. Il a troqué les plates pour un modèle sans clips qui pourtant se fixent aux pédales. Un revirement notable pour ce rider au style rapide et délié.www.facebook.com/BrookMacdonaldMTBwww.trekworldracing.com

D E L A T Ê T E A u x P I E D SLES indiSpEnSaBLES dE

BROOK MaCdOnaLd

FivE TEn iMpaCT vXi CLipLESS

« J’utilise des Five Ten depuis mes débuts en 2006. Le modèle Clipless

devrait me permettre de gagner en régularité et en vitesse. »

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il convient aussi au vTT. il est léger, résistant et procure un excellent

sentiment de sécurité. » bellhelmets.com

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« Le masque de référence. Élaboré sur mesure, il offre autour du nez une excellente perméabilité à l’air

et un incroyable champ de vision. » oakley.com

Le Star Trek, le vTT qui téléporte Macdonald sur le podium.

1 Cadre pour tous

« Le cadre du session 9.9 650B est disponible en magasin. Nos clients doivent pouvoir disposer des mêmes cadres que nos meilleurs riders. »

2 pièCe uNique

« Le Fox rad dH shock du Vtt de Macdonald est un modèle customisé. Le Néo- Zélandais est l’un des seuls à être équipé d’une pièce prototype. »

3 JaMais sur La JaNte

« quand Brook dévale des mon-

tagnes, il heurte des rochers. des chocs que les jantes Bontrager absorbent en se tordant sans jamais se briser. avec un peu de chance, il arrive au bout sans crever. »

4 MetteZ La goMMe

« en Vtt, le choix des pneus est décisif comme en F1, dit Buckle. selon la météo et le tracé de la course, Brook peut choisir parmi sept modèles de pneus Bontrager. »

4 q u E S T I o n Sà BRian BuCKLE, RESpOnSaBLE ChEz TREK

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Page 89: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

Le champion allemand de 31 ans passe 25 heures par semaine à suer et à se fati-guer. Son programme varie. Il alterne l’endurance, les séances de musculation, la technique, la tactique… d’autant plus importante en cette saison, car Julius Brink joue avec un nouveau partenaire, le jeune Armin Dollinger, 23 ans. Que l’on soit pro ou amateur, il faut respecter cer-taines règles : « Jouer régulièrement au volley en salle, plus rapide, afin d’assimi-ler et d’améliorer la technique de base. Planifier deux ou trois séances de muscu par semaine et des exercices classiques, comme les génuflexions, les soulevés de terre ou les pull-over afin de renforcer les épaules, extrêmement sollicitées. Cela permet de prévenir les blessures », conseille Brink. Plus sur brink-dollinger.de

Action !conseils de pro

d é p o u s s i é r e z v o s h a l t è r e s « Les pull-over sont des exercices de base pour renforcer la musculature des épaules. Je recommande

5 séries de 8 à 12 répétitions, avec 1 minute de pause. Variante : allonger les jambes pendant l’exercice. »

1 2

l a f o r c e e s t a v e c v o u sexercices de stabiLisation corPoreLLe

De solides épaules B e a c h -v o l l e y   l e c h a m p i o n o ly m p i q u e J u l i u s B r i n k l i v r e s e s s e c r e t s p o u r u n e n t r a î n e m e n t e f f i c a c e .

s’allonger sur le banc. soulever les haltères au- dessus des épaules, les bras pliés. Porter les haltères

par-dessus la tête, le plus loin possible vers le sol. Julius brink utilise le sling trainer à chacune de ses séances d’entraînement.

bien écraser le sacrum sur le banc, les bras ne sont pas tout à fait tendus. revenir dans la position de départ (figure 1) en expirant.

Le sLing trainertrès facile d’utilisation, cet objet permet de s’échauffer et de renforcer la musculature. on s’en sert aussi en rééducation. ci-dessous, brink illustre une position excellente pour travailler la stabilité abdominale. il faut passer les pieds dans les boucles et contracter le corps en se déplaçant légèrement d’avant en arrière.

Julius brink est le premier européen

à décrocher l’or olympique en beach-

volley en 2012.

souvent blessé la saison passée, Julius brink est apte physiquement.

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Page 90: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

bar rouge18 Zhongshan east 1st rd, Huangpu, Shanghai, Chinewww.bar-rouge-shanghai.com

u n r é g a l

plutôt gourmet ou gourmand ?

Des bulles et des étincelles  s h a n g h a i   L a J E U n E s s E D O R É E D E L a M É T R O P O L E C h i n O i s E s E R E T R O U V E a U B a R R O U g E . L a V U E Pa n O R a M i Q U E E T L E s B O i s s O n s Y s O n T É B L O U i s s a n T E s .

le bar rouge diffuse de l’électro mâtinée de mélodies asiatiques.

les pandas apprivoisés sont admis au bar rouge.

H O r I Z O n D é g a g é

le muSt deS barS panoramIQueS

ganSevoort park rooftop, new York

Depuis la terrasse perchée au 20e étage de l’hôtel NoMad, les clients jouissent de la meilleure vue sur

l’Empire State Building.

people, dubaIDes DJ’s comme

l’Américain Steve Aoki et une vue d’ensemble sur

toute la ville s’offrent à la clientèle. Les règles

d’admission sont strictes.

rooftop bar, melbourne

Sur le toit, la terrasse en gazon synthétique

propose des soirées ciné à ciel ouvert et des

DJ sets. Avec vue impa-rable sur les gratte-ciel du quartier d’affaires.

XIao long baoCes raviolis farcis

au porc sont un grand classique à

Shanghai. Chez les marchands

ambulants ou à la carte des restau-rants gastrono-miques, ils sont omniprésents.

CHòu dòufu

Son odeur puis-sante, proche du munster ou

d’autres fromages très forts, lui vaut le nom de « tofu

puant ». une authentique

aventure culinaire !

Se maintenir au sommet d’une métropole trépidante comme Shanghai est chose difficile. Depuis une décennie, le Bar Rouge y parvient. Comment fait-il ? Notamment en servant des bouteilles de champagne qui produisent des étincelles lorsqu’on les débouche. Un gadget qui plaît beaucoup au gratin local ainsi qu’aux hommes d’affaires occidentaux de passage. L’emplacement du club sur la promenade du boulevard Bund contribue à sa notoriété. La terrasse panoramique surplombe la ville la plus peuplée de Chine. Une vue qui justifie « les règles d’admission les plus strictes des établisse-ments de la ville », dixit Deniz Otman, le patron du Bar Rouge qui conseille « d’avoir ses entrées ». Avant d’ajouter : « mais présenter un large sourire et une aura positive améliore les chances ».

SHao kaola nuit, ces bro-chettes sont par-tout. À la viande,

aux légumes et au poisson, elles sont préparées et gril-lées à la demande.

des stands les proposent à petits prix.

Action !Clubbing

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Page 91: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

ATTITUDE PRESENTS

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Page 92: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

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Nasir Jones grandit dans le ghetto de Queensbridge, un quartier malfamé de New York. Son père, le trom-pettiste de jazz Olu Dara, déserte le foyer familial. Le gamin, lui, cesse d’aller à l’école. Puis Nasir Jones devient Nas, clouant ainsi le bec aux mauvaises lan-gues qui le voyaient devenir dealer. En 1994, il dé-

gaine un premier album dans le-quel un narrateur externe relate, avec poésie mais sans complai-sance, le quotidien de son quartier livré à la criminalité. IllmaticXX sort à l’occasion des vingt ans de la sor-tie d’Illmatic, considéré à l’unanimi-té comme l’un des albums les plus influents de l’histoire du hip-hop. Nas évoque ici les morceaux qu’il écoutait au moment de la composi-tion de cet opus devenu culte.

1«­Je­vois­­Public­Enemy­sur­scène­pour­la­première­fois­à­Harlem­en­1988.­Leur­énergie­est­dé-mente.­Quand­Chuck­D­crie­

Soul,­rock’n’roll,­comin’­like­a­rhino,­on­se­dit­qu’un­rhinocéros­va­vraiment­dé-bouler.­Le­sample­de­la­voix­du­révérend­Jesse­Jackson,­la­subtilité­du­rap­de­Chuck,­les­sonorités­hip-hop­confèrent­à­ce­morceau­une­puissance­inégalée.­»

4 5«­La­façon­dont­Michael­Jackson­décrit­sa­rencontre­avec­une­fille­dans­New­york­est­magique.­Je­me­de-mande­encore­

quel­synthétiseur­il­a­utilisé­pour­ce­morceau.­J’aime­tellement­cette­chan-son­que­je­l’ai­samplée­pour­mon­single­It­Ain’t­Hard­To­Tell.­Jackson­m’en­avait­donné­l’autorisation­en­personne­au­­téléphone.­»

2«­Adolescent,­je­me­deman-dais­si­les­­rappeurs­pou-vaient­être­des­philosophes.­Dans­ce­mor-ceau,­KRS-­One­de­Boogie­

Down­Productions­répond­à­cette­ques-tion.­Il­y­démontre­l’utilité­du­rappeur,­­les­devoirs­d’un­MC­et­comment­élever­le­niveau­d’un­texte.­À­mes­débuts,­­KRS-One­était­un­maître­à­penser.­Le­Malcom­X­de­ma­génération.­»

«­Mes­parents­étaient­fans,­­la­musique­de­Stevie­Wonder­passait­en­boucle­chez­nous.­Tout­pe-tit­déjà,­je­me­disais­:­“Ce­

type­est­un­génie.”­La­facilité­de­Wonder­à­s’aventurer­dans­le­reggae­est­décon-certante.­Ce­morceau­est­un­hommage­au­Jammin­de­Bob­Marley,­et­il­a­joué­un­rôle­déterminant­dans­ma­collaboration­avec­Damian,­le­fils­de­Bob­Marley.­»

3«­Un­texte­­génial.­Q-Tip­part­de­New­york­en­voi-ture­et­rallie­la­côte­ouest.­De­retour­chez­lui,­il­réalise­qu’il­a­oublié­

son­porte-monnaie­à­El­Segundo.­Au-jourd’hui­encore,­ce­morceau­me­fait­marrer.­À­l’époque­en­1990,­Q-Tip­était­déjà­le­gars­le­plus­cool­de­la­planète.­Sa­contribution­à­Illmatic­fut­un­véri-table­privilège.­»

La Genèse P l ay l i s t   N a s s e r e m é m o r e l e c o N t e x t e m u s i c a l q u i a e N t o u r é l a fa b r i c at i o N d ’ i llM ATi c e N 19 9 4 . l’a l b u m e s t r é é d i t é c e t t e a N N é e av e c u N d i s q u e b o N u s .

Public EnemyRebel without a Pause

Michael JacksonHuman Nature

Boogie Down Prod. My Philosophy

Stevie WonderMaster Blaster

A Tribe Called Quest I Left My Wallet...

Nasir­Jones­alias­Nas,­40­ans,­­légende­du­hip-hop

T A l e n T c A c h é LE­gADgET­DU­MOIS

OTOTOCe­synthétiseur­de­poche­transforme­les­objets­du­quotidien­en­instruments­de­musique.­Reliés­à­l’appareil­par­des­pinces­crocodiles,­une­banane,­une­­casserole­ou­des­meubles­produisent­des­sons­que­l’on­peut­découvrir­grâce­à­un­haut-parleur­intégré.

DfX­AUDIO­­ENHANCERCe­logiciel­

­améliore­la­qualité­­de­vos­MP3.­Son­

atout­:­l’effet­­surround­3D­avec­seulement­deux­haut-parleurs.

ACTion !musique

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Page 93: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

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la ronda & El SantaCiudadelapas de starbucks à montevideo mais des bistros authentiques comme la ronda ou el santa où vous pourrez même croiser le président pepe mujica, sans cravate.

la otratomas diago 758pas d’élevage industriel en uru-guay, notre viande est donc ex-tra. ce restaurant de grillades est le meilleur de la ville. je recom-mande le vacio steak, une spé-cialité d’uruguay et d’argentine.

la ramblario de la Platales 22 km de bord de mer offrent des plages de sable, des parcs et des jardins ainsi qu’une célèbre promenade en granit rose. Que du bonheur !

ParquE rodóbarrio Parque rodód’emblée, on aime ou on déteste. ce quartier figé dans le passé : architecture sixties, une foire d’un autre temps, de romantiques parcs, reflète l’âme nostalgique des montevidéens.

FEria dE t. narvaja dr. tristan narvajaun marché aux puces très connu. chaque dimanche, j’y chine des

disques de vieux chanteurs uruguayens, comme romeo gavioli ou alfredo zitarrosa. sinon, on y trouve des livres, des valises vintage… on y danse le tango dans tous les coins.

Action !ma ville

Le musicien uruguayen conjugue les talents. À 42 ans, Juan Campodónico a déjà signé plusieurs jingles de pub et peut se féliciter d’avoir lancé trois groupes à succès. Mais surtout, il est le producteur exclusif des albums de Jorge Drexler, le premier ar-tiste à recevoir l’Oscar de la meilleure chanson pour un titre enregistré dans une autre langue que l’an-glais. C’était en 2005, pour la BO de Carnets de voyage, de Walter Salles. Montevideo l’inspire : « J’aime le réel tiraillement de ma ville, entre tradi-tion et modernité . Les Montévidéens aiment la nou-veauté et se délectent du passé. Cela se reflète dans la musique, la culture et la physionomie de la ville. » Pour un séjour réussi en Uruguay, suivez ses conseils. Plus sur juancampodonico.com et campomusic.com

le compositeur- producteur juan Campodónico

5 m a j e u rlES PaSSagES obligéS

g r a n d a i r

StagE dE rEmiSE En FormE

« J’aime le tiraillement de ma ville » m o n t e v i d e o   L e m U S i C i e n - p r o d U C t e U r J U A n C A m p o d ó n i C o v o U S G U i d e d A n S U n e v i L L e à L’ i n C r oyA b L e F r o n t d e m e r , t i r A i L L É e e n t r e L e pA S S É e t L e p r É S e n t.

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montevideo

SurFmontevideo n’est

pas le meilleur spot de surf

au monde, mais ses vagues

d’un mètre et son climat

tempéré en font une destination idéale à l’année. olasyvientos.com

dEltaPlanEdécouvrez la capi-tale uruguayenne,

perchés sur un deltaplane, en décollant

de la plage de montevideo.

optez pour un vol de nuit.

arribauruguay.com

Sandboarddévaler une

dune sur une planche est une

activité très populaire ici,

notamment sur les spots de valizas

et de maldonado.sobrelasdunas.com

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Page 94: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

Action !montres

Houston, 1964. D’étranges clients font ir-ruption dans les bijouteries de la ville à la recherche d’un outil de haute précision. Ces individus, des agents de la NASA inco-gnito, font l’acquisition de montres des marques Bulova, Elgin, Gruen, Hamilton, Longines, Lucien Piccard, Mido, Omega et Rolex. Leur mission : trouver celle qui deviendra la montre officielle des astro-nautes américains. Elles sont soigneuse-ment répertoriées puis soumises à un pro-gramme strict, afin de tester leur précision dans des conditions extrêmes (cf. colonne de droite). Unique lauréate de cette procé-dure scrupuleuse, l’Omega Speedmaster se voit décernée par la NASA la mention « apte à voler dans toutes les missions spatiales habitées ». On la déclare montre officielle du Manned Spacecraft Center Houston. La firme Omega, implantée en Suisse, n’apprend l’exploit qu’en 1966. Soit une dizaine de voyages spatiaux plus tard. Plus sur hq.nasa.gov/alsj/omega.html

chaleur/ humidité

48 heures à 71 °c, 30 minutes à 93 °c, 4 heures à – 18 °c. dix jours à 95 %

d’humidité et 68 à 93 °c.

Vibrations 3 × 30 minutes

pendant lesquelles la montre est

soumise à une fréquence d’oscil-

lation variant entre 5 et 2 000 hertz.

résistancesix coups avec une

puissance égale à 40 fois la force de gravité durant

11 millisecondes et dans six directions

différentes.

l’américain buzz aldrin en 1969 sur la lune (à gauche). la centrifugeuse du test (ci-dessus).

l’omega speedmaster 2014, réplique exacte du modèle de 1957

officiellement « apte à voler dans les missions spatiales habitées »

l’omega speedmaster ornée de la bande velcro de la nasa. elle permettait de porter la montre par-dessus la combinaison. en fond : le protocole de test.

aldrin et sa speedmaster dans le module lunaire eaGle, mission apollo 11.

l e s t e s t s d e l a N a s a

eXtraits du cahier des

charGes

La course pour la montre  O m e g a   a u f i l d e s d é c e n n i e s , l a m a r q u e s u i s s e n ’a j a m a i s fa i l l i . P O u r l a n a s a , e l l e e s t u n c O n d e n s é d e r O b u s t e s s e , d e P e r f e c t i O n e t d e m O d e s t i e .

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Ultra Street Fighter IV, percutant

Action !jeux vidéo

Comme à chaque nouveau Street Fighter, aucun chan-gement radical à signaler, mais c’est ce qui fait le suc-cès de ce jeu de combat mythique. Rapide, fréné-tique et surpuissant, il reste fidèle à la version ori-ginelle de 1987. L’évolution

technique a permis d’améliorer le jeu tout en préser-vant ses fondamentaux. Ultra Street Fighter IV ne fait pas exception : de la baston en 2D dans un environ-nement 3D, à l’instar de la version précédente, Super Street Fighter. Cinq nouveaux personnages font leur apparition sur un total de 44, dont Decapre, une Russe tout en jambes vêtue d’une combinaison ninja et d’un chapeau porté jadis par les stewardesses du Concorde. Incarnée par Kylie Minogue au cinéma, Decapre est le clone de Cammy, le personnage vété-ran de Street Fighter, présent aussi dans USF IV.

Les fans inconditionnels ont poussé Capcom, l’éditeur de Street Fighter, à intégrer leurs re-marques portant sur la version antérieure pour éliminer les défauts largement relayés sur les fo-rums de discussion en ligne. Ces derniers dis-poseront d’une mise à jour début juin, les autres devront payer plein pot. Disponible sur Xbox 360, PC et PlayStation 3. Plus sur streetfighter.com

Hadoken ! U lt r a S t r e e t F i g h t e r i V   l e J e U D e C O M B at S ta r e S t D e r e t O U r . ç a D é M é N a g e   !

b i e n t ô t

Exposition L’AVENIR DU GAMING

Le 10 juin, les réseaux sociaux vont être en effervescence. L’E3 2014, le plus grand salon inter-

national du jeu vidéo où les nou-veautés sont habituellement

présentées, ouvre ses portes. Pendant trois jours, près de

50 000 visiteurs sont atten-dus au Los Angeles Conven-

tion Center. Quand sortira Halo 5 ? Nintendo pré-sentera-il une nouvelle

console ? Bien des questions trouvent alors leur réponse.

e3expo.com

a u g o û t d u j o u r

LA CARRIÈRE DES ICôNES

MARIo KARt 8Sorti en mai,

juste après Mario Golf: World tour.

La mascotte de Nintendo

totalise près de 200 jeux, sans

compter toutes les variantes.

mario. nintendo.com

SoNICLe curriculum

vitae du hérisson bleu totalise trente jeux, et autant de

caméos et associa-tions dont le

Mario olympics.sonic

thehedgehog.com

tEtRIStetris et ses com-

posants I, J, L, o, S, et Z sont nés en 1984. Au total,

54 jeux officiels à ce jour et une infi-nité d’hommages

officieux et de contrefaçons.

tetris.com

Le je vidéo vous attendCoNCEVEZ VoUS-MêME LE JEU DE VoS RêVEStéléchargez et utilisez les mêmes outils de développement que les meilleurs concepteurs de jeux. Certains sont même gratuits. Le moteur Unreal coûte 19 $ par mois, le moteur Cry de Crytek, éditeur de Far Cry et Homefront 2, seulement 9,90 $ mensuels. Si c’est pour passer beaucoup de temps devant l’écran, autant joindre l’utile à l’agréable.

unrealengine.com cryengine.com

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Page 96: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

L’année où elle célèbre ses 50 ans avec de nombreuses expositions, la Fonda-tion Maeght rend aussi hommage à l’œuvre de l’architecte Josep Lluís Sert qui avait réalisé le site de la fondation à la demande d’Aimé Maeght. L’exposi-tion retrace la carrière de Sert et sa relation à l’art et aux artistes, comme son compatriote, le peintre Joan Miró. www.fondation-maeght.com

Pour ses 80 ans, le musée Marmottan a convaincu 51 collec-tionneurs de prêter des tableaux trop rarement vus pour réaliser l’expo Impressionnistes en privé. www.marmottan.fr

Jusqu’au 9 juin, Saint-Paul-de-Vence

L’effet de Sert

La slackline se déclinera sous

toutes ses formes 4 jours durant.

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Action !événements

26-29 juin, Millau

Des jeux au naturel

Jusqu’au 27 juillet, Paris

Super Gotlib

Jusqu’au 6 juillet, Paris

impressionnant !

le rendez-vous des natural games va encore attirer des dizaines de milliers de personnes pour quatre jours de sport outdoor et de fêtes dans les gorges du tarn. pros et amateurs de kayak, parapente, slackline, grimpe ou vtt enduro et dirt ont la nature autour d’eux pour faire le spectacle. chaque soir, la grande scène, elle, accueille les musiciens pour assurer le show.www.naturalgames.fr

Gotlib fêtera ses 80 ans en juillet. L’exposition que consacre le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme à cette figure embléma-tique de la BD française est un régal. Les 200 planches originales expo-sées racontent l’artiste et ses personnages, du cultis-sime Pilote à la création de Fluide Glacial en passant par L’Écho des Savanes. www.mahj.org

96 the red bulletin

Page 97: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

14 & 15 juin, Le Mans

Revoilà Porsche

À la cité des sciences, La voix, l’expo qui vous parle présente une découverte inédite du plus vieil outil de communication de l’homme. grâce aux 25 dispositifs ludiques et interactifs, le visiteur s’amuse à manipuler sa propre voix et d’autres plus célèbres.www.cite-sciences.fr

paris au printemps, c’est le retour aux terrasses des cafés, les soirées qui s’allongent et le tournoi de roland garros qui ranime la porte d’auteuil. la quinzaine du plus grand tournoi du monde sur terre battue aimante le public et les champions. et à la fin, c’est toujours rafael nadal qui gagne ?www.rolandgarros.com

Jusqu’au 28 septembre, Paris

Il était une voix

25 mai - 8 juin, Paris

Terre en vue

23-25 mai, Strasbourg

Incontestablela 9e édition du nl contest prend ses aises sur trois jours dans le skatepark de la rotonde de strasbourg. au menu du festival culture urbaine de la capitale alsacienne : bmX, skate, roller, scooter, breakdance, streetball, parkour, dirt, graff, dJ’s, concerts… plus de 20 000 spectateurs et 450 participants amateurs et professionnels sont attendus. www.nlcontest.com

e nb r e f

notre SéLection, en bonne

coMPagnie

8 juin, Villeneuve-d’ascq

Bleus de France

29jeudi

bonne nuiten marge des

nuits Sonores à Lyon, la red bull Music academy

s’associe à uncivil Prod et totaal rez pour la soirée au garage citroën.

avec Wild aspect, Sendai Live, etc. nuits-sonores.com

2lundi

À fLotSSuite au succès

du single Sail, les californiens de aWoLnation

reviennent dans les bacs avec une édition Deluxe de

l’ablum Megalithic Symphony. et se produisent sur scène à Paris, à

La Maroquinerie.lamaroquinerie.fr

8diMAnCHe

bon VentLa première étape de la

45e Solitaire du figaro laisse les marins partir

tout seuls de Deauville pour

rejoindre Plymouth de

l’autre côté de la Manche.

c’est pas la mer à boire…

lasolitaire.com

La plus célèbre course motorisée d’endurance au monde ne baisse pas de régime. Porsche, la marque aux seize victoires sur ce circuit, fait son grand retour en écurie officielle après… seize ans d’absence. La 919 hybrid vient défier audi et toyota. c’est suspense garanti pour 24 heures chrono. www.24h-lemans.com

et 1, et 2 et 3 matches amicaux pour se préparer au Mondial brésilien! Didier Deschamps et ses 23 bleus en finissent avec une mini-tournée française en accueillant la Jamaïque au stade Pierre-Mauroy, la nouvelle grande arène de la métropole lilloise. Derniers réglages et direction rio. www.fff.fr

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Page 98: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

the Red Bulletin n° 31 paRaîtRa le 11 juin

instant Magique

Corinthe, Grèce, 26 mars 2014 Le canal de Corinthe mesure 6 kilomètres de long et 22 mètres de large. « C’est suffisant avec un avion Extra 300S », affirme le pilote hongrois Péter Besenyei qui l’a parcouru à 300 km/h. L’avantage, c’est qu’à cette allure dans un passage aussi étroit, il n’y a ni le temps ni la place pour être claustrophobe.

« Tu fonces à 300 km/h entre deux falaises. pas le temps d’avoir peur »

Péter Besenyei, champion du monde de haute-voltige et pilote de la Red Bull Air Race

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Page 99: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

Publicité gratuite.

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Orlando Duque9 fois Champion du monde de Cliff Diving et Ambassadeur Wings for Life.

Les lésions de la moëlle épinière peuvent toucher tout le monde. En soutenant les meilleurs projets de recherche spécialisés dans la guérison des lésions de la moëlle épinière à travers le monde, la fondation Wings for Life encourage les plus grands progrès scientifiques et médicaux. Nous garantissons que cent pour cent de tous les dons sont investis dans la recherche sur la moëlle épinière.

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Page 100: The Red Bulletin Juin 2014 - FR

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