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Soleo 24
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![Page 1: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/1.jpg)
1Soleo
2e2f.fr
Plus d'Europe & d'internationalMartiniqueShanghai
Politique territoriale de mobilitéALAIN ROUSSET
Entretien exclusif
LUC FERRY
Illettrisme
"YOUTH ON THE MOVE"L'événement
ANDROULLA VASSILIOU
L'événement
Entretien exclusifllettrisme
![Page 2: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/2.jpg)
2Soleo
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Édito Jean BERTSCH Directeur général Agence Europe-Education-Formation-France
L’essentiel • Youth on the move : renforcer l’aide aux jeunes européens. Androulla VASSILIOU
Entretien • En exclusivité pour Soleo : L’inquiétante progression de l’illettrisme. Luc FERRY
Rendez-vous 2010 • La mobilité questionnée : retour sur le congrès de Bordeaux La lettre et l’esprit. Marie-Pierre CHALIMBAUD
Point de vue • Erasmus : le palmarès des universités françaises • Erasmus Mundus. Résultats de l’appel à propositions 2010
Langues • Quelle politique linguistique dans les cursus Erasmus Mundus ? Jean ETOURNEAU
Zoom • La mobilité internationale : un levier contre les décrochages et l’exclusion. Patrice DELÈGUE • Une future élite apprend à désapprendre. Hugues DERYCKE en collaboration avec Laurent BIBARD • La compétence clé : Apprendre à apprendre. Jean-Pierre FAMOSE
Plus d’Europe et d’internationalMartinique : • La Martinique et la mobilité des jeunes. Sébastien THIERRY
Shanghai : • Shanghai universelle. Jean BERTSCH • 2e forum d’éducation et de formation tout au long de la vie 22-23 juillet • L’appel de Shanghai : témoignages de jeunes expatriés
Territoires • Vers un Erasmus des élus locaux. Fabrice LACHENMAIER
Partenaires • Une véritable politique territoriale de mobilité. Alain ROUSSET
Brèves d’agence • Nouvel organigramme de l’Agence 2e2f
Prochaine parution : Soleo n°25 21 Décembre 2010
Sommaire
08
12
10
04
03
16
18
Ecrivez à Soleo ! [email protected]
![Page 3: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/3.jpg)
3Soleo
Éditon°24 - septembre 2010
C ’est la rentrée et bien sûr Soleo
souhaite qu’elle soit pour vous
fructueuse et porteuse de mobilité.
Jamais les conditions n’ont été
aussi optimales pour un séjour en mobilité,
que ce soit une mobilité pour les étudiants,
les apprentis, les scolaires, les enseignants ou
d’autres encore. L’idée de mobilité transnatio-
nale est aujourd’hui encouragée, propulsée,
confortée, valorisée à tous les niveaux.
D’un autre coté, jamais l’Europe n’a été aussi
proche, aussi attractive, aussi ouverte à la mo-
bilité. La Commission européenne encourage
tous ses ressortissants à intégrer l’idée de mo-
bilité dans leurs parcours pour la formation
tout au long de la vie. Du 14 au 16 octobre,
l’ensemble des agences européennes entou-
rant des milliers de jeunes seront présents
à Bordeaux pour une grande manifestation
autour de la mobilité, en présence de nom-
breuses personnalités dont la Commissaire
européenne Androulla Vassiliou.
Cette opération Youth on the Move s’inscrit
comme précurseur des nouveaux programmes
européens pour l’horizon 2014 ; elle est ac-
compagnée par l’agence nationale française ;
par défi nition, elle est ouverte à tous, dans une
ambiance qui se veut amicale, chaleureuse et
festive.
Mais la mobilité peut aussi s’organiser au-
delà des frontières continentales. À partir de
ou vers les territoires et départements d’outre-
mer par exemple. La zone d’infl uence de l’Eu-
rope peut en effet largement s’exercer dans ces
recoins du monde qui sont aux antipodes de
Bruxelles. Elle peut aussi se concevoir encore
plus loin et l’exemple de ces jeunes « wes-
tern » en mobilité à Shanghai, dans le nouvel
Eldorado chinois, que nous présentons dans ce
numéro de Soleo, en est une illustration.
Plus que jamais il faut donc penser mobilité
et élaborer votre propre projet de formation
transnationale. La culture de la mobilité est en
train d’offrir des perspectives immenses aux
jeunes. On part dans un autre pays, on constate
les différences avec les autres et ainsi on com-
prend mieux ses spécifi cités à soi.
Nous sommes là pour vous aider à faire abou-
tir votre projet. L’Europe, la mobilité sont
vraiment des idées fortes. Bonne rentrée.
Jean BERTSCHDirecteur général Agence Europe-Education-Formation-France
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![Page 4: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/4.jpg)
4Soleo
En prélude à sa venue à Bordeaux le 14 octobre 2010, Androulla Vassiliou, Commissaire européenne à l’éducation, la culture, le multilinguisme et la jeunesse, s’exprime en avant-première sur la stratégie Youth on the move.
YOUTH ON THE MOVERENFORCER L’AIDE
AUX JEUNES EUROPÉENS
L’es
sen
tiel
Comment l’idée de Youth on the move a-t-elle vu le jour ?
Youth on the move est l’une des initiatives phares proposées
en début d’année par la Commission européenne dans sa
stratégie « Europe 2020 ». Elle répond aux défi s en matière
d’éducation, de formation et d’emploi auxquels sont
confrontés les jeunes aujourd’hui. Les jeunes sont l’avenir
de l’Europe et sont au cœur de notre mission : se relever
de la crise et réaliser une croissance intelligente, durable et
inclusive au cours de la décennie à venir.
En quelques mots, Youth on the move consiste en 28
mesures-clé visant à aider les jeunes à acquérir les
connaissances, les compétences et l’expérience dont ils
ont besoin pour réussir sur le marché du travail. Si nous
voulons stimuler le potentiel de tous nos jeunes, il est d’une
importance capitale qu’ils aient tous accès à une éducation,
une formation et une expérience pratique de grande qualité.
La mobilité s’intensifi e parmi les jeunes Européens. Le nombre d’étudiants bénéfi ciant d’une aide Erasmus a par exemple augmenté de près de 9 % selon les derniers chiffres. Pourquoi, alors, l’Europe a-t-elle besoin d’une nouvelle initiative de mobilité ?
Le succès des programmes de bourse de l’Union
européenne permettant aux jeunes d’étudier ou de se
former à l’étranger est indéniable. Erasmus a enregistré
une croissance particulièrement forte, tandis que Leonardo
da Vinci (bourses pour la formation professionnelle),
Comenius (écoles) et Marie Curie (chercheurs) attirent
également des nombres record de postulants.
J’insiste sur le fait que nos bourses de mobilité ne sont
pas réservées exclusivement aux étudiants mais qu’elles
s’adressent aussi aux jeunes travailleurs, aux apprentis
et aux volontaires. Elles sont, pour eux, des occasions
d’acquérir des connaissances et des compétences utiles à
leurs perspectives d’emploi.
Youth on the move vise à contribuer au succès de cette
stratégie – nous voulons que tous les jeunes aient la
possibilité d’étudier ou de se former à l’étranger d’ici à 2020
– et, plus important, à faire en sorte que l’aide européenne
Androulla Vassiliou
![Page 5: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/5.jpg)
5Soleo
à la mobilité s’inscrive dans une stratégie en faveur des
jeunes, élargie et cohérente. Nous acceptons que l’UE et
les États membres doivent faire davantage pour aider les
jeunes à combler l’écart entre éducation et formation afi n
de faciliter l’accession à leur premier emploi à plein temps.
Quels sont les pays les plus actifs en matière de mobilité des jeunes ?
Les jeunes de l’ensemble des États membres sont impliqués
dans nos programmes, mais on note d’importantes
différences concernant le nombre de participants par
programme et par pays. Dans le cas d’Erasmus – sans
doute le programme de mobilité européen le plus connu –
les pays qui envoient actuellement le plus d’étudiants dans
d’autres pays sont la France, l’Allemagne et l’Espagne,
tandis que l’Espagne se classe premier pays d’accueil,
suivi par la France et l’Allemagne. Les connaissances
linguistiques infl uencent bien sûr le choix du pays par les
étudiants. La participation aux programmes de mobilité
est proportionnellement plus faible dans les nouveaux
États membres que dans les anciens. Cependant, cela m’a
beaucoup réconfortée de constater dans nos dernières
statistiques (sur l’année universitaire 2008/2009) que
le nombre d’étudiants Erasmus ait augmenté de façon
quasiment systématique (on comptait 31 pays participants
– l’ensemble des États membres, plus l’Islande, le
Liechtenstein, la Norvège et la Turquie).
La mobilité des jeunes améliore-t-elle les perspectives d’emploi ?
Oui. Une étude indépendante
montre qu’une période d’études
ou de formation à l’étranger
permet aux jeunes d’acquérir des
compétences et une expérience
très prisées par les employeurs.
Selon une étude sur la valeur
professionnelle d’Erasmus, plus
de 40 % des employeurs
considèrent que les diplômés
bénéfi ciant d’une expérience
internationale sont susceptibles
d’accepter des emplois à haute
responsabilité et 54 % des
anciens étudiants Erasmus
estiment qu’Erasmus les a aidés
à décrocher leur premier emploi.
Une étude similaire sur l’impact
du programme d’enseignement professionnel Leonardo
da Vinci a montré que 58 % des chômeurs ont obtenu un
emploi à la suite de leur formation à l’étranger et que 34 %
ont obtenu des postes avec un niveau de responsabilité plus
élevé.
L’UE va-t-elle à l’avenir étendre ses programmes de mobilité existants ?
Youth on the move est la première stratégie européenne à
englober à la fois éducation et emploi. Elle associe l’aide
à la mobilité à d’autres actions dans les domaines de
l’éducation, de la formation, de la jeunesse et de l’emploi.
Les programmes européens actuels de fi nancement de la
mobilité sont compatibles avec les objectifs de Youth on the move et se poursuivront jusqu’à la fi n 2013. Nous
commençons déjà à préparer les programmes qui
leur succéderont à compter de 2014. Je crois que ceci
contribuera encore plus effi cacement aux objectifs de Youth on the move.
Y a-t-il contradiction entre Youth on the move et l’engagement de l’UE en faveur de l’éducation et de la formation tout au long de la vie ?
En 2009, les États membres ont adopté un cadre
stratégique sur dix ans en faveur de la coopération dans
le domaine de l’éducation et de la formation (« Éducation
et formation 2020 »), mettant l’accent sur l’éducation et
la formation tout au long de la vie. Youth on the move est
L’essen
tiel
YOUTH ON THE MOVEUne initiative de l’Union européenne
GRAND RASSEMBLEMENT DE BORDEAUX14 - 16 octobre 2010
![Page 6: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/6.jpg)
6Soleo
L’es
sen
tiel
une composante de la stratégie
européenne élargie en matière
d’éducation et de formation
tout au long de la vie. Certaines
des actions imaginées par Youth on the move, par exemple une
meilleure reconnaissance des
compétences acquises en dehors
de l’enseignement formel,
bénéfi cieront aux personnes de
tous âges.
L’initiative Youth on the move peut-elle aider à lutter contre le problème de décrochage scolaire
précoce et garantir à un plus grand nombre de jeunes l’accès à des études supérieures ?
Oui, je crois qu’elle peut aider,
ne serait-ce qu’en favorisant
une prise de conscience accrue
de l’étendue du problème.
Actuellement, trop de jeunes
abandonnent l’école de façon
précoce, et trop peu accèdent
à l’enseignement supérieur, ce
qui compromet la future base
de compétences de l’Europe.
Youth on the move contribuera à
réaliser les objectifs phares de la
stratégie Europe 2020, à ramener
la part d’abandon scolaire précoce
de 15 % à 10 %, ou moins, et à
porter la part de jeunes ayant
bénéfi cié de l’enseignement
supérieur ou équivalent, de 31 %
à au moins 40 % d’ici à 2020.
Les États membres ont adopté
avec la Commission des objectifs
nationaux afi n de contribuer à ces
objectifs communs.
Nous avons l’intention de créer
un Conseil des recommandations
pour aider les États membres
à faire face au problème du
décrochage scolaire précoce.
Il est clair que nous ne pourrons
persuader les jeunes de leur intérêt
à rester plus longtemps à l’école
que si nous rendons l’éducation
et la formation plus attractives.
La Commission encouragera et
soutiendra ainsi toutes les mesures
visant à améliorer la qualité de
nos écoles, de l’enseignement et
de la formation professionnels.
L’année prochaine, nous
lancerons ainsi d’ici à la fi n de
l’année un nouveau programme
de modernisation de nos
universités.
Je pense que nous devrions
encourager un plus grand
nombre d’universités à inscrire
une « fenêtre mobilité » dans
leurs programmes pour rendre
les cursus plus attrayants pour
les jeunes.
À qui reviendra la responsabilité de poursuivre cette initiative ?
Les actions envisagées dans
le cadre de Youth on the move impliquent aussi bien l’UE que
ses États membres. Bien que la
responsabilité des choix politiques
et des décisions de fi nancement
en matière d’éducation et de
formation soit principalement
du ressort des États membres,
l’UE joue un rôle subsidiaire
important, conformément aux
responsabilités qui nous ont été
assignées par le Traité européen.
L’UE peut notamment aider à
identifi er des solutions pertinentes
aux problèmes rencontrés au
niveau national et régional –
par exemple en partageant les
expériences quant à l’effi cacité
ou l’ineffi cacité de telle ou telle
politique, et en apportant un
soutien fi nancier par le biais de
ses programmes de fi nancement.
Comment les gouvernements peuvent-ils permettre aux jeunes d’étudier et de se former plus facilement à l’étranger et faire en sorte qu’ils soient plus nombreux à tirer profi t des aides à la mobilité de l’UE ?
Parmi les mesures-clé que
nous avons annoncées dans
le cadre de Youth on the move
fi gure notamment une nouvelle
Vues de Budapest
![Page 7: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/7.jpg)
7Soleo
L’essen
tiel
recommandation aux États membres
concernant les moyens de supprimer les
obstacles juridiques et techniques empêchant
d’étudier et de se former à l’étranger. Il
est capital de supprimer ces obstacles
si nous voulons faciliter la mobilité et
inciter davantage de personnes à étudier
et à se former à l’étranger. La Commission
européenne effectuera un suivi des avancées
réalisées en matière de suppression de ces
obstacles dans chacun des États membres à
l’aide d’un nouveau « tableau de bord de la
mobilité », qui sera publié tous les deux ans.
Au niveau européen, nous ferons également
notre maximum pour garantir que les
programmes de fi nancement européens soient
aussi clairs et simples d’utilisation que possible.
Cette priorité guide notre travail préparatoire pour la
nouvelle génération des programmes post-2014. J’ai
lancé une consultation publique sur l’avenir de nos
programmes de mobilité, le 15 septembre1, et j’invite
toutes les parties intéressées à nous faire part de
leurs commentaires et de leurs réactions afi n de nous
permettre d’entreprendre les améliorations nécessaires.
Comment comptez-vous vous assurer que les jeunes comprennent en quoi consiste Youth on the move ?
La Commission a déjà lancé une campagne
d’information européenne qui s’adresse aux jeunes en
particulier. Nous avons un site Internet dédié à Youth on the move (http://europa.eu/youthonthemove) qui
offre un point d’accès unique à l’information sur les
possibilités d’aide de l’UE. J’ai récemment participé
sur Internet à un débat en direct avec des jeunes de
toute l’Europe à propos de Youth on the move, et la
Commission organise, à Budapest et à Bordeaux, des
événements de sensibilisation à cette initiative. Nous
présenterons des exemples de projets de mobilité
réussis et entendrons le témoignage de jeunes ayant
bénéfi cié d’aides à la mobilité. Je devrais également
prochainement rencontrer les ministres de l’Éducation
et les personnes chargées de projets d’éducation sur le
terrain.
Des associations françaises et d’autres pays de l’UE
seront représentés à Bordeaux. L’événement est
organisé en étroite coopération avec les autorités
nationales et régionales françaises, l’Agence 2e2f et
d’autres organisations. J’aimerais profi ter de l’occasion
pour remercier l’Agence 2e2f de son excellente
contribution à la sensibilisation à Youth on the move.
La campagne d’information se poursuivra en 2011
dans d’autres pays européens ■
Vues de Bordeaux
http://europa.eu/youthonthemove
(1) http://ec.europa.eu/commission_2010-2014/vassiliou/events/debate_fr.htm
![Page 8: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/8.jpg)
8Soleo
R appelons les faits, désormais
indiscutables, tels qu’ils ressortent d’une analyse
des tests menés par l’armée lors des « Journées
d’appel de préparation à la défense »1 (JAPD)
auprès des jeunes de 18 ans. Ils font apparaître
quatre grandes catégories de lecteurs : d’abord
ceux qui, tout simplement… ne savent pas lire ! Ils
représentent 5% d’une classe d’âge. Ensuite viennent
ceux qui ânonnent et ne déchiffrent qu’au prix de
nombreuses erreurs : entre 6,5 et 7%. Ce sont donc
déjà environ 100 000 jeunes français sur 800 000
qui ne savent pas du tout ou pratiquement pas lire
à la sortie de leur scolarité obligatoire ! Après, on
trouve les lecteurs médiocres, ceux qui déchiffrent
sans erreur, mais avec tant de peine que le sens du
texte qui leur est soumis leur échappe : 10%. Restent
enfin les lecteurs fiables, mais lents : 15 %. S’ils ne
pratiquent pas régulièrement la lecture, ils auront de
plus en plus de difficultés. Il est clair qu’ils sont de
toute façon exclus de la lecture « par plaisir ». Ils
ne liront probablement jamais un roman en entier au
cours de leur vie.
Au total, ce sont donc plus de 35% de nos enfants qui, à des degrés divers, peinent à lire vers l’âge de 18 ans. Ajoutons un dernier chiffre : 80% des élèves qui
ratent l’apprentissage de la lecture au cours préparatoire ne
rattrapent jamais leur retard. En clair, ce sont les mêmes
qu’on retrouve aux JAPD, preuve que l’école ne les a pas
repêchés. Croit-on sérieusement que ce soit en supprimant
des heures de cours au primaire dans le but d’économiser
des postes qu’on parviendra à enrayer le déclin ? On me
permettra d’en douter. Alors que faire ? D’abord cesser de
traquer des fausses pistes : quoiqu’on en dise, ce n’est pas
la méthode globale (elle a disparu depuis belle lurette au
profi t de méthodes mixtes), pas même la télévision, encore
moins le manque de moyens qui sont en cause, mais le
mouvement général de la société depuis quarante ans. Avec
la « rénovation pédagogique » des années soixante-dix,
qui insiste sur la créativité, la spontanéité et les méthodes
actives, on a oublié que l’éducation était avant tout la
transmission d’un patrimoine. Les règles de grammaire et
celles de la politesse ne s’inventent pas, elles se respectent
et, en la matière, la spontanéité et l’innovation payent
rarement.
Malgré ces évidences, on a voulu, dans les années 70, en fi nir à tout prix avec l’idée selon laquelle éduquer, enseigner, c’était d’abord, au moins en grande partie, de la part des adultes responsables de l’enfance, transmettre un héritage de savoirs et de savoir-faire. On a pensé que, grâce aux méthodes actives, les enfants
allaient pouvoir tout découvrir et reconstruire par eux-
mêmes, qu’ils ne maîtriseraient vraiment que ce qu’ils
auraient « fabriqué », pour ne pas dire « inventé ». Disons
le tout net, c’était une erreur, erreur qui anime encore
aujourd’hui nombre de dispositifs populaires comme la
« main à la pâte ». On s’est convaincu qu’il fallait coûte
que coûte appuyer l’enseignement sur l’auto-construction
Ent
reti
en
Par Luc FERRY
L’INQUIETANTE« PROGRESSION »
L’ILLETTRISMEDE
En exclusivité pour Soleo
![Page 9: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/9.jpg)
des savoirs : auto-dictées, textes d’invention,
travail sur les documents, rédaction par les élèves
des règlements intérieurs, construction de petits
objets ludiques, etc. Bref, on a élevé la « pédagogie
de l’éveil » au rang d’un principe suprême. En
parallèle, on a pris soin de discréditer tout ce
qui ressemblait de près ou de loin à un « cours
magistral » en même temps que tous les exercices
traditionnels jugés trop « classiques » - la dictée, la
rédaction, le « par cœur »... Les manuels scolaires
se sont mis alors à insister sur les documents plus
que sur les cours, sur les constructions en étoile,
imitant la logique des « hypertextes », plus que sur
les raisonnements linéaires, jugés trop « scolaires ».
L’apprentissage du Français, notamment, a recouru
en masse à des « exercices à trous », exigeant
de l’enfant qu’il complète des pointillés – ce
qui simplifi e les choses aux professeurs, occupe
facilement les élèves parce que c’est plus ludique,
mais s’avère à peu de chose près inutile, car
trop mécanique pour être réellement instructif.
S’agissant de l’apprentissage de la langue, ce fut un
désastre parce que, tout simplement, aucun d’entre
nous n’a inventé sa langue maternelle. Et ce fait, en
apparence trivial, mérite singulièrement réfl exion.
En effet, notre langue est à 100% un patrimoine.
Les règles de grammaire, comme d’ailleurs celles
de la politesse sont à 100% le fruit d’un héritage,
d’une tradition. Leur assimilation suppose une
attitude de respect et d’humilité, pas celle de
l’enfant roi qu’on tente de persuader qu’il va tout
inventer et reconstruire par lui-même. En matière
de grammaire et de civilité, la « créativité »,
« l’imagination » et la « spontanéité » si chères à
la rénovation pédagogique portent un nom : cela
s’appelle les fautes d’orthographe et l’impolitesse.
Nul hasard, en ce sens, si notre système éducatif
se trouve en diffi culté principalement sur ces deux
points.
Il faut revenir au bon sens, et dans la situation actuelle, un remède de cheval s’impose. Faisons
enfi n de la lutte contre l’illettrisme une cause
nationale. Ne laissons plus sortir du CE1 un
élève qui ne sait pas lire. Pour parvenir à tenir cet
objectif, il est urgent de remettre systématiquement
en œuvre les dédoublements de cours préparatoire
que j’avais commencé d’installer en 2004 et qui ont
été malheureusement supprimés aussitôt après mon
départ. Avec des groupes de 10 ou 12 élèves, les
maîtres peuvent pratiquer la remédiation en même
temps que le diagnostic, ce qui est impossible
en classes pleines. Ces dédoublements peuvent
se faire à moyen constant : avec l’aide de ces
« emplois jeunes » qu’on a remis à tour de bras et
qui seraient là plus utiles que partout ailleurs. Ils
peuvent prendre en charge une moitié de la classe
pour des tâches de répétiteurs sous le contrôle des
maîtres. D’autres mesures – d’abord et avant tout
« l’école des parents » – doivent bien entendu venir
en appui. Bref, on sait exactement ce qu’il faut
faire. Qu’attend-on pour se mettre au travail ? ■
(1) Cf. l’enquête de l’amiral Béreau, in « Combattre l’illettrisme », Odile Jacob, 2009.
Entre
tien
Luc FERRYMembre du Comité consultatif national d'Éthique Ancien Ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale, et de la Recherche
Luc FERRY
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9Soleo
![Page 10: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/10.jpg)
10Soleo
Ren
dez-
vo
us
2010GRANDSRENDEZ-VOUS
LES
Conférence de valorisation« La mobilité internationale : un levier contre les décrochages et l’exclusion »
18, 19 novembre 2010Paris, Espace Marceau
C’est Luc Ferry qui viendra
conclure cette conférence réu-
nissant, des représentants de
projets gérés par l’Agence 2e2f
et différents acteurs de l’éduca-
tion et de la formation tout au
long de la vie.
Au cours de ces deux journées
les participants travailleront en
8 sessions pour s’interroger,
notamment, sur la question des
rythmes scolaires, de l’indi-
vidualisation des parcours, de
l’adaptation des systèmes et des
approches pédagogiques.
Cette conférence s’inscrit dans
le cadre de l’année européenne
2010 de « lutte contre la pau-
vreté et l’exclusion sociale ».
Contact : [email protected]
Conférence Experts de Bologne Partenariats internationaux de formation
mai 2011Lille
Les partenariats internatio-
naux de formation sont au
programme de la première
réunion de rentrée des experts
de Bologne. Un pré-comité de
pilotage s’est constitué le 9 sep-
tembre dernier à Paris, en vue
de la conférence nationale pré-
vue à Lille en mai 2011.
Ces partenariats visent à mettre
en œuvre des diplômes, doubles
ou conjoints, à délocaliser des
formations, à créer des coopé-
rations en matière de formation
et à développer toutes formes
de mobilités, Erasmus ou hors
Erasmus.
L’équipe des experts de Bologne
participe en France aux stra-
tégies de développement du
processus de Bologne avec
les autorités et les acteurs de
l’enseignement supérieur et
conseillent les établissements
sur les différents aspects du
processus défi nis lors des
conférences ministérielles.
Contact :[email protected]
La programmation de l’événe-
ment Youth on the Move à Bor-
deaux, les 14, 15, et 16 octobre,
annoncée dans notre précédent
numéro, se précise. En effet,
la Commissaire européenne,
Androulla Vassiliou, sera pré-
sente lors de l’inauguration qui
s’inscrira au cœur de l’événe-
ment, en présence des jeunes au
CAPC, musée d’Art Contem-
porain de Bordeaux, à partir de
14h00 le jeudi après-midi.
Le concept se fonde sur une
variété d’espaces participatifs
dont les jeunes seront les prin-
cipaux protagonistes. Youth on the Move établit un véri-
table dialogue entre et avec les
jeunes sur les avantages réels
de la mobilité. L’événement
sera avant tout un grand espace
de rencontres et d’activités en
continu pendant 2 jours, autour
de 4 thèmes choisis par la Com-
mission européenne dans une
ambiance informelle et créa-
tive : l’Éducation, la Citoyenne-
té-Engagement Solidaire, l’Em-
ploi-Formation professionnelle
et la Culture-Art. Des ateliers,
des conférences et des événe-
ments animés par tous les parte-
naires locaux accompagneront
ces thèmes. Cette ambiance
festive sera couronnée par un
concert gratuit, ouvert à tous, à
la Rock School Barbey.
Une manifestation semblable se
déroulera à Budapest (Hongrie)
les 8 et 9 octobre 2010.
Informations : http://www.paueducation.com/youthonthemove/Bordeaux/
« Youth on the Move »
14, 15, 16 octobre 2010Bordeaux
![Page 11: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/11.jpg)
11Soleo
Rendez-v
ou
sPrès de 450 participants ont ap-
porté leur contribution à la réfl exion collective
organisée par l’Agence à l’occasion du congrès
« Mobilité internationale : la lettre et l’esprit »
des 28 et 29 juin 2010 à Bordeaux. La mobilité
questionnée : comment la penser et la dévelop-
per ? Praticiens, bénéfi ciaires, experts ou néo-
phytes, nous savons tous qu’il ne sert à rien de
sauter sur sa chaise comme un cabri en disant
la mobilité ! la mobilité ! la mobilité ! Il est in-
dispensable qu’elle ait un sens, qu’elle s’inscrive
en tant qu’outil dans une stratégie, politique ou
individuelle, de formation, de développement de
compétences, d’insertion professionnelle ou so-
ciale. La mobilité prend alors toute sa mesure et
libère sa plus-value singulière. C’est d’abord ce
sens à donner impérativement et systématique-
ment, qui a été considéré par les congressistes,
porté par les messages politiques forts du nou-
veau Délégué interministériel à l’Orientation et
à l’Insertion professionnelle, Jean-Robert Pitte,
des ministres Valérie Pécresse et Luc Chatel, du
Secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez.
Cette philosophie de la mobilité utile, au sens noble du
terme, a été rappelée par Hélène Clark, Directrice du pro-
gramme Éducation et Formation Tout au Long de la Vie
à la Commission européenne et Jean Bertsch, Directeur
de l’Agence : la mobilité au service de l’éducation, de la
formation, de l’emploi et de la citoyenneté active, qui sont
eux-mêmes autant de facteurs essentiels à la « croissance
intelligente » voulue par la Stratégie Europe 2020, en ré-
ponse à la crise économique et aux diffi cultés sociales.
Il n’y a ni fi n en soi ni valeur absolue à une expérience de
mobilité internationale, quand bien même elle est à chaque
fois génératrice d’une expérience humaine indiscutable. Ce
sont donc ici les questions de l’identifi cation et de la mesure
des impacts de la mobilité qui se posent. Des études et re-
cherches ont été recensées et présentées par leurs auteurs du-
rant le congrès. Mais, en la matière, un immense effort reste
à produire avant de pouvoir modéliser la mobilité, mesurer
et faire partager ses impacts - étapes essentielles pour un
ancrage massif et pérenne de la mobilité internationale
dans les politiques de
formation et d’emploi.
Le pari d’un congrès
attractif et stimulant
est réussi, ce pari
d’une mobilité ques-
tionnée, d’une réfl exion en profondeur sur la plus-value
de la mobilité internationale est lancé. Il se poursuit, sur
le site Internet de l’Agence qui rend accessible à tous les
contributions et témoignages apportés lors du congrès
et, sous une autre forme, par une publication. À paraître
en 2011 ! ■
© S
ophi
e Pa
wla
k
La mobilité questionnée :comment la penser
Marie-Pierre CHALIMBAUD
Directrice du Département Développement et Dissémination Agence Europe-Education-Formation-France
et la développer ?Retour sur le congrès de Bordeaux (juin 2010)
Jean-Robert Pitte, Membre de l’Institut, ancien Président de l’université Paris-Sorbonne
Vue sur la Garonne depuis l’hôtel Mercure
Jean-Louis Nembrini, Recteur de l’académie de Bordeaux pour l’allocution de clôture de la Ministre Valérie Pécresse
Ouverture du congrès par Jean Bertsch, Directeur de l’Agence 2e2f
Séance pleinière d’ouverture
Le « staff » d’organisation, Agence 2e2f
![Page 12: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/12.jpg)
12Soleo
Poin
t de v
ue
Se basant sur le chiffre d’exportation des universités
françaises, les universités de Nantes, avec 534 étudiants partis
en 08-09, celle de Strasbourg avec 495 départs, celle de Lille 1
avec 375, celle de Dijon, avec 344 départs et de Rennes 1,
avec 340 séjours Erasmus, se classent dans cet ordre aux 5
premières places du classement national.
Mais, on s’en aperçoit, la situation de chacune de ces univer-
sités est loin d’être comparable, notamment si l’on observe
la taille de leur population : ce palmarès, s’appuyant unique-
ment sur les données brutes des départs en mobilité, est donc
assez peu parlant. Certes, la fréquence des départs fournit un
premier cliché de la dynamique internationale. Mais, par dé-
fi nition, une université de grande taille a mathématiquement
plus de chances d’envoyer des étudiants qu’une université plus
petite.
Ainsi, l’observation de la fréquence des migrations étudiantes
rapportée à la taille des universités livre un second indicateur,
plus fi n, et beaucoup plus signifi catif de la dynamique de la
mobilité d’une institution. Ce mode de calcul est d’ailleurs ce-
lui qui est appliqué par de nombreux pays européens.
Sur cette base, l’Agence 2e2f a procédé à l’élaboration du pre-
mier classement Erasmus des universités françaises, pondéré
selon la taille des universités (cf. Le Figaro du 12 Juillet 2010
et cf. page 15).
Classement des départs par rapport à la population totale de l’université :
Quelques commentaires sur le classement : L’université de Savoie est en 1e position et se trouve dans la
tête du classement depuis 6 ans. Son score s’améliore régu-
lièrement. Le score de Grenoble 3 est sensiblement le même
depuis 6 ans.
Universités frontalières, effet régional…Les 4 universités lauréates sont toutes frontalières (Savoie,
Grenoble, Lille 1, Pau) et Avignon n’en est pas loin ! On peut
légitimement penser qu’une partie du succès de leur politique
tient aux échanges qu’elles entretiennent avec des pays rive-
rains.
L’université de Savoie et Grenoble 3 appartiennent au même
PRES1. Mais Grenoble 1 et Grenoble 2 n’ont pas de résultats
probants (42e et 46e), donc, « l’effet régional » d’une politique
commune (aide de la Région, du PRES) ne peut guère être
invoqué.
Le cas des « parisiennes » :Paris 9 - Dauphine est constamment présente dans le
peloton de tête mais 11e cette année avec un fl échisse-
ment de l’indice qui passe de 2,36 à 1,56.
Les deux premières universités au classement de
Shanghai, Paris 6 et Paris 11, sont faibles en Eras-
mus sortants : 75e pour Paris 6, 70e pour Paris 11.
Globalement, les « parisiennes » sont faibles :
sur 17 universités, 13 ont un ratio inférieur à
1% : les universités parisiennes apparaissent,
en revanche, bien plus comme des universités
d’accueil d’étudiants étrangers que de jeunes
français partant à l’étranger (attractivité de la
France, des universités françaises).
Taille des universités : Toutes régions confondues, les grosses universi-
tés font proportionnellement à leur taille moins
partir en Erasmus que les universités moyennes.
La France est devenue leader européen de la mobilité transnationale des étudiants qui s’expatrient, pour un semestre ou une année universitaire, vers l’un des 30 autres pays européens participant au programme ERASMUS. Lors de la conférence de presse du 1er juin, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, s’est attachée à présenter les premiers enseignements de ces résultats. L’Agence 2e2f poursuit aujourd’hui l’analyse.
ERASMUS :le palmarès des universités françaises
Classement des dépparts ppar rappporp t à la pop pulp ation totale de l université :
Nombre d’étudiants Université Départs
Erasmus Ratio
1 10983 Savoie 290 2,64%
2 5724 Grenoble 3 134 2,34%
3 17671 Lille 1 375 2,12%
4 10858 Pau et Pays de l’Adour 221 2,04%
5 6252 Avignon 116 1,86%
![Page 13: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/13.jpg)
13Soleo
Point de v
ue
Un quart des candidatures de master Erasmus Mundus coordonnées par des établissements français lors du dernier appel à propositions ont été sélectionnées par la Commission européenne. Grâce à ces bons résultats, la France maintient la place prédominante qu’elle occupe de-puis le lancement du programme en 2004, puisqu’à la rentrée universitaire 2011 nos établissements coordonneront toujours le plus grand nombre de cursus de master Erasmus Mundus proposés à l’échelle eu-ropéenne (soit 32 cursus sur 123), devant l’Espagne (14), la Belgique (13), l’Alle-magne et les Pays-Bas (11 chacun).
Au niveau doctorat, la Commission euro-péenne a sélectionné 9 nouveaux pro-grammes. Deux tiers d’entre eux (6) impliquent au moins un établissement français. Cette nouvelle sélection porte l’offre doctorale Erasmus Mundus pro-posée à la rentrée 2011/2012 à un total de 22 programmes, dont plus de la moitié (14) impliquent des établissements fran-çais, 5 à titre de coordinateurs.
Année universitaire 2011/2012 : la France reste le pays qui coordonne le plus de cursus de master sur les 123 proposés
05101520253035
AT BE DE DK ES FI FR HU IT LT LV NL NO PT SE UK
Erasmus Mundus Résultats de l’appel à propositions 2010
Sur les 5 plus grosses universités fran-
çaises supérieures à 30 000 étudiants) :
- Nantes : 33 666 étudiants/
534 Erasmus/1,59%
- Strasbourg : 41 150 /495 /1,20%
- Lyon 1 : 33 267/217/0,65%
- Paris 1 : 36 807/249/0,48%
- Paris 5 : 31 106/146/0,47%
Cela plaide pour l’hypothèse selon
laquelle faire partir un étudiant en
Erasmus est proportionnellement plus
diffi cile pour les grosses universités.
Sur les 30 plus grosses supérieures à
20 000 étudiants, on observe qu’au-
cune n’atteint le chiffre de 2%, chiffre
du trio de tête du palmarès.
Par contre, dans les 5 premières,
sauf Lille 1, avec 17 600 étudiants,
toutes les autres sont des universités
moyennes, de taille inférieure ou égale
à 10 000 étudiants.
Tout semble se passer comme si élabo-
rer une politique de relations interna-
tionales, entreprise de longue haleine
et transversale à plusieurs présidents,
est chose plus aisée, peut-être aussi
plus indispensable pour rayonner face
à la grosse université de référence de
leur région pour les universités de taille
moyenne.
Effet du temps : Taux de progression : 3 universités pro-
gressent de manière constante depuis
6 ans : Lille 1, Nantes et Tours.
Évolution favorable des
départs en Erasmus : La
moyenne de l’indice, toutes
universités confondues, pro-
gresse de 14%.
Taux de progression par uni-
versité : Les taux de progres-
sion les plus spectaculaires
sont :
- Bretagne Sud : +372%
en 6 ans : 6e université
française en 08-09
- Corse : +113% entre
ces deux bornes
- Antilles-Guyane : +150%
Observons malgré tout
que ces progressions specta-
culaires sont repérables
sur des valeurs absolues
de départ quasi nulles
ou des effectifs plus
faibles.
Des constantes sont
identifi ées : l’université
de Dijon, au premier quartile, est 23e
au classement et maintient stable, à un
niveau moyen, son indice sur plusieurs
années (de 1,24 à 1,28%). En milieu
de tableau, l’université de Limoges est
stable autour de 0,9 à 1%. Au troisième
quartile, Lyon 1 est stable autour de
0,6%. En bas de classement, Clermont-
Ferrand 1 témoigne, elle, d’une chute
constante de 0,5% à 0,12%, soit -71%.
Diffi cultés :En fi n de classement, les universités
ultramarines témoignent des diffi cultés
qu’elles rencontrent à pouvoir intégrer
des programmes européens, la situa-
tion géographique jouant contre elles.
Il serait sans doute nécessaire qu’elles
puissent bénéfi cier de mesures déro-
gatoires.
Comparaison avec d’autres pays : L’indice des meilleures universi-
tés françaises est parfaite-
ment comparable avec les
meilleures universités des
autres pays européens. Deu-
xième au classement derrière
la France, l’Allemagne affi che
des indices très voisins (Source
DAAD, Erasmus Annual Re-
port, 2009) à partir des chiffres
des Länder qui ont en charge
l’élaboration de politiques
coordonnées des RI. En tête
vient le Land de Brême avec 2,15%.
Une augmentation générale de la mo-
bilité Erasmus vers l’étranger est donc
incontestable. Ces chiffres ne concer-
nent que les universités, hors BTS,
hors grandes écoles et écoles associées
qui constituent des contingents très
substantiels de la mobilité étudiante.
En attendant de se livrer prochaine-
ment à l’établissement du même clas-
sement sur les grandes écoles… et en
attendant le classement 2009-2010
au printemps prochain, Soleo ana-
lysera la situation de quelques uni-
versités françaises particulièrement
caractéristiques d’une politique inter-
nationale dynamique ■
(1) PRES : Pôles de Recherche et d’En-seignement Supérieur
Source : Agence 2e2f.
Année universitaire 2011/201214 des 22 programmes conjoints de doctorat
Erasmus Mundus impliquent des établissements français
36%
64%
Année universitaire 2011/2012La France reste le pays qui coordonne le plus
de cursus de master sur les 123 proposés
![Page 14: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/14.jpg)
14Soleo
![Page 15: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/15.jpg)
15Soleo
POSITION UNIVERSITÉPOURCENTAGE2008-20091
1 Savoie 2,64%
2 Grenoble 3 2,34%
3 Lille 1 2,12%
4 Pau et Pays de l’Adour 2,04%
5 Avignon 1,86%
6 Bretagne Sud 1,76%
7 Nancy 2 1,75%
8 Rennes 2 1,69%
9 Le Havre 1,62%
10 Nantes 1,59%
11 Paris 9 - Dauphine 1,56%
12 Tours 1,53%
13 Valenciennes 1,47%
14 Bordeaux 3 1,45%
15 Rennes 1 1,44%
16 Lille 3 1,42%
17 Aix Marseille 1 1,40%
18 Lyon 3 1,37%
19 Angers 1,37%
20 La Rochelle 1,34%
UNIVERSITÉSCLASSEMENT DES
FRANÇAISES
UN PROGRAMME INTENSIF ERASMUS POUR APPRENDRE AUTREMENTLES LANGUES EN EUROPE
Le Programme Intensif Erasmus Euro-Forma se propose de donner une
formation aux méthodologies et aux
supports innovants dans le domaine de
l’intercompréhension des langues et
plus particulièrement des langues
romanes. Il s’adresse à un public
d’étudiants spécialisés en intercom-
préhension et plurilinguisme et/ou aux
futurs enseignants comme à un public
d’étudiants de disciplines variées
souhaitant intégrer l’intercompré-
hension à leur formation. Le pro-
gramme, basé à Toulouse, accueille
11 universités d’Europe pendant deux
semaines pour former quarante étu-
diants de master, échanger leurs
pratiques, développer leurs métho-
dologies.
La suite du classement des universités françaises sur www.2e2f.fr(1) Ratio entre le nombre de départs en Erasmus et la taille de l’université, en nombre d’étudiants
DANS LE PROGRAMMEERASMUS
![Page 16: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/16.jpg)
16Soleo
Quelle politique linguistiquedans les cursus
Erasmus
La diversité linguistique qui fait partie du
quotidien de l’Union européenne avec 23 langues offi -
cielles s’accroît énormément dès lors que les programmes
s’étendent aux pays tiers avec Erasmus Mundus. L’ap-
prentissage des langues est un facteur d’intégration majeur
qui permet de se déplacer aisément et de trouver un emploi
dans d’autres pays que le sien. Sur le marché du travail,
une telle mobilité contribue à créer de nouveaux emplois
et à stimuler la croissance. S’intégrer, c’est communiquer
pour partager des mêmes valeurs et des mêmes objectifs
et gérer les différences culturelles de manière positive. Les
programmes Erasmus Mundus sont de vrais laboratoires
expérimentaux pour mettre en œuvre une réelle politique
linguistique. Notre expérience de deux programmes en
Science des Matériaux concernant un Master, FAME
(www.fame-master.com) et une Ecole Doctorale Interna-
tionale IDS-FunMat (www.idsfunmat.u-bordeaux1.fr) qui,
annuellement, accueillent en moyenne des étudiants d’une
quinzaine de nationalités (Europe + Pays Tiers), montre
la prééminence de l’anglais comme lingua franca émer-
gente. Comment pourrait-il en être autrement dès lors
qu’une mobilité européenne est obligatoire pour nos étu-
diants ? Une enquête menée auprès d’une promotion de
nos étudiants (33), révèle que 50 % d’entre eux ont appris
une langue locale (25 %), voire deux (10 %) lorsque leur
séjour dans un même pays est au moins d’une année, le
français suivi de l’allemand dans le cas de nos réseaux de
mobilité ; 25 % des étudiants possèdent déjà une langue
locale en arrivant en Master. Aucun problème n’a été noté
quant à l’accès à des cours de langues locales.
En conclusion, il apparaît que beaucoup plus d’étudiants
apprendraient des langues locales, qu’ils soient européens
ou de pays tiers, si dès le départ de leur formation, les
cours étaient dispensés de manière intensive (au moins
1 mois) et suivis de cours interactifs hebdomadaires. Ils se
sentiraient ainsi plus concernés par la vie locale à travers
des manifestations culturelles, ce qui, en dehors du travail,
leur permettrait de se mêler aux gens du pays et non pas de
rester en « cluster » dont le seul lien, en dehors d’affi nités
humaines, serait la langue anglaise ■
À lire : “English-Taught Programmes in European Higher Edu-cation”. The picture in 2007 de Bernd Wächte et Friedhelm Maiworm. Contact : Lemmens Medien GmbH (Publisher) [email protected]/www.lemmens.de
Jean ETOURNEAUProfesseur ÉmériteUniversité Bordeaux 1
Lan
gu
es
Mundus ?
![Page 17: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/17.jpg)
17Soleo
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![Page 18: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/18.jpg)
18Soleo
Zoo
m
En conclusion du congrès de juin, le directeur de
l’agence invitait les participants à ne pas voir positivement les choses qu’au travers du prisme de la mobilité …/… (Celle-ci) possède simplement des vertus contributrices.
Dans son « éloge de la mobilité », il souligne par ailleurs
qu’il convient de « l’étudier dans ses mécanismes internes
et du point de vue des dividendes qu’on peut en tirer »,
en particulier les compétences attitudinales, comportemen-tales et professionnelles (Bertsch, 2010)2.
Nous devons reconnaître que la mobilité internationale
n’est pas l’unique processus pour acquérir ces compé-
tences, et qu’elle n’est pas en soi une garantie de succès.
Ainsi, dans une session du même congrès, en réaction au
témoignage d’un ancien Erasmus qui indiquait que d’autres
étudiants en mobilité n’avaient pas véritablement profi té de
leur séjour, un représentant du monde de l’entreprise atten-
dait moins le constat d’une expérience internationale que
le « sens donné par l’individu à cette expérience ». Au-delà
du vécu, l’apprentissage doit être consolidé. Il ne suffi t pas
d’être les observateurs d’acquisitions empiriques, pour po-
sitives qu’elles soient. Aussi le congrès de juin a esquissé
un système de principes rationnels de construction de com-
pétences transversales, afi n que les mobilités offrent des
situations d’apprentissage à part entière.
Dans le cas des publics ayant le moins d’opportunités,
inscrire une mobilité dans un parcours de formation semble
moins naturel que dans les cursus ordinaires, ce travail de
structuration y est de fait d’autant plus nécessaire. Les
situations d’apprentissages liées à la mobilité doivent être
préparées pour ces publics (choix des paramètres qui per-
mettent une construction de compétences et de leur prise
de conscience), et explicitement analysées avec eux (iden-
tifi cation, formulation et mémorisation des acquis en vue
d’une lisibilité accrue de leur qualifi cation et de leur par-
cours professionnel).
Tout en partant des exemples spécifi ques de chaque pro-
jet européen, lors de la conférence de valorisation de
novembre, nous conserverons un point de vue général pour
étudier à quelles conditions la mobilité internationale parti-
Dans la continuité du congrès des 28 et 29 juin derniers « La mobilité internationale : la lettre et l’esprit », la conférence des 18 et 19 novembre prochains concernera plus particulièrement les structures qui travaillent avec les publics ayant le moins d’opportunités, publics définis par le Conseil européen1 comme des personnes qui, pour des raisons d’ordre culturel, social, physique, mental, économique ou géographique, ont le plus de difficultés à participer aux pro-grammes d’action qui les concernent, tant au niveau communautaire qu’aux niveaux national, régional et local.
un levier contreles décrochages et l'exclusion
La « mobilité internationale » :
Les enjeux de la conférence de valorisation des 18 et 19 novembre 2010 - Espace Marceau, Paris 8e
![Page 19: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/19.jpg)
19Soleo
Zo
omcipe à une meilleure inclusion dans l’éducation et la forma-
tion. Dans l’enseignement scolaire, la politique d’éducation
inclusive repose sur une approche globale qui vaut pour
l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et
l’éducation des adultes. « S’il est délicat pour l’équipe éducative d’identifi er la raison exacte pour laquelle leurs élèves ont besoin de plus d’attention que les autres, il est clair pour tous que la différence de chacun ne doit pas être problématisée individuellement mais contextualisée dans la dynamique d’un groupe hétérogène, aux capacités d’ap-prentissage variées et aux sensibilités différentes. L’éduca-tion inclusive représente pour ces enseignants confrontés à la diversité, l’évidence d’une approche globale à travers une prise en charge centrée sur le rythme, la perception, la sociabilité de chacun » (Samuel, 2010)3.
Par la rencontre entre porteurs de projets européens,
acteurs locaux et responsables à l’agence des diffé-
rents programmes, la conférence de novembre devra être
l’occasion de vivre l’esprit mobilité, à partir d’un ques-
tionnement transversal, au cours des sessions et lors des
interventions en séance plénière. Il s’agira d’analyser en
quoi, et à quelles conditions, le travail entre Européens,
qu’il s’effectue à distance ou au cours des mobilités, peut
améliorer :
- l’adaptation des rythmes et des moments forts d’une for-
mation, facteur décisif pour éviter les décrochages pendant
le cursus ;
- la prise en compte, dans les formations, des spécifi cités
des facteurs d’exclusion (comme les différentes formes de
handicap), et l’utilisation de modalités originales de for-
mation (créativité, expression non verbale, théâtre) pour
travailler l’ensemble des compétences clés et redonner
confi ance en soi ;
- la lutte, en fi n de cursus, contre la stigmatisation du public
concerné par l’amélioration de sa qualifi cation pour une
meilleure orientation et pour son insertion professionnelle.
Souhaitons que nous retrouvions ainsi, au-delà des diffé-
rences entre ces publics, le « mouvement du cœur de l’ar-chitecte qui noue comme une racine la diversité des maté-riaux et qui exige pour être un, durable et puissant, cette diversité même » (Saint-Exupéry, Citadelle) ■
(1) Décision n°1031/2000/CE du Parlement et du Conseil euro-péens du 13 avril 2001 : Voir l'annexe, action 2
(2) BERTSCH, Jean (2010). Éloge de la mobilité. Madrid : revue Hispanogallia (sous presse).
(3) SAMUEL, Alexia (2010), Appréhender la différence : Éduca-tion inclusive et projets européens Comenius, étude accessible sur le site wwww.2e2f.fr
Patrice DELÈGUE
Responsable du Pôle Formation professionnelle et Adultes Département Développement et Dissémination
Agence Europe-Education-Formation-France
à quelles conditionsIl est nécessaire « d’étudier
la mobilité internationale participeà une meilleure inclusion
dans l’éducation et la formation ».
![Page 20: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/20.jpg)
20Soleo
Zoo
m
Les Experiential learnings se multiplient, en particulier aux États-Unis, où le dispositif pédagogique consiste à immerger des étudiants dans des univers professionnels très différents de ceux qu’ils rejoindront, pour qu’ils s’interrogent sur leur capacité à rencontrer d’autres réalités et d’autres enjeux. Pour les étudiants et les formateurs, ce travail sur le terrain est pédagogiquement décisif.
L’« expérience terrain » des étudiants de l’ESSEC MBA1
UNE FUTURE ÉLITE« APPREND À DÉSAPPRENDRE »
En France, l’ESSEC a inscrit « l’expérience
terrain » à la charnière des classes préparatoires pour
les étudiants qui se préparent à entrer dans la pédagogie
interactive et très autonome du MBA. L’ESSEC dénomme
cette première année : Période Initiale. Cette ouverture
fondamentale s’exprime éminemment au travers de
l’objectif « apprendre à apprendre » - non seulement
apprendre des expertises, des techniques, des théories et
des compétences ou des comportements, mais apprendre
à désapprendre quand cela est utile, et réapprendre en
conséquence. Une telle capacité est de mise dans le contexte
contemporain de la crise.
Apprendre à désapprendre, l’expression nécessite quelques
éclairages. Nous vivons une mutation de civilisation qui se
caractérise par « une crise généralisée de transmission de
valeurs ». Pour nos étudiants, il y a lieu de désapprendre
certains préjugés et réapprendre la mixité sociale. Car
la massifi cation des études n’a pas fait progresser la
diversité sociale dans les grandes écoles, même si les
processus d’accès et de fi nancement des études ont élargi
les possibilités d’accueil. Les managers de demain devront
faire face à des défi s nouveaux, à la fois technologiques
et économiques, mais aussi sociaux et culturels. Tel est
le challenge d’une évolution de civilisation qui assume
positivement la « complexité ». Les défi s de l’intégration,
de l’immigration ou de la scolarisation en grandes cités
demanderont, pour être relevés, des capacités inédites
d’imagination et de management. C’est cet humanisme
pratique que nous cherchons alors à mettre en œuvre.
Pour les 362 étudiants de Période Initiale de cette année,
l’École a mis en place une capacité de plus de 500 stages.
Trois catégories d’expériences terrain ont été proposées
pour cette première fois, avec plusieurs choix possibles, en
stages ouvriers, stages en milieu social ou milieu éducatif.
Une mobilité culturelle qui produit un sursaut, une fi ertéOuvriers sur des chaînes de production, en hôtellerie –
restauration, en grande distribution, sur le Programme
Armée Seconde Chance, chez Emmaüs, ATD-Quart
Monde, le secours populaire, ou en ZEP… Il ressort
du journal de bord des étudiants certaines conclusions
intéressantes : découverte de la pénibilité, de la lassitude
des tâches répétitives, diffi culté à tenir les horaires des
organisations d’accueil, rudesse des déplacements en hiver
et des durées de transport… Mais aussi en cours de stage :
un choc, une rencontre, un événement, parfois des erreurs
assumées, bref, un apprentissage qui produit un sursaut et
une fi erté.
Le succès est le même du côté des organisations. 90%
d’entre elles se lancent de nouveau dans le pari de réussir
l’année prochaine.
Une opération de mobilité culturelle, sociale et éducative à
continuer, confi rmer, transformer, et approfondir ! ■
(1) ESSEC / MBA : Master of Business Administration de l’École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales
Hugues DERYCKEResponsable du projet « expérience terrain »Direction des études cycle Bachelor ESSEC Grande École
En collaboration avec Laurent BIBARD, professeur ESSEC
![Page 21: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/21.jpg)
21Soleo
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om« APPRENDRE À APPRENDRE » :
UNE COMPÉTENCE CLÉ INCONTOURNABLE
Après les compétences sociales et civiques présentées dans Soleo 23, nous nous penchons sur une autre compétence clé : « apprendre à apprendre ». Elle a été identifiée et définie, dans la recommandation du Parlement européen de décembre 2006 sur les compétences clés pour l’apprentissage tout au long de la vie, comme l’une des huit compétences clés.
La compétence clé « apprendre à apprendre » est l’une
des habiletés les plus fondamentales pour réussir dans la société
de la connaissance. Du fait des changements rapides dans le
domaine du travail, dus aux changements technologiques, les
citoyens doivent apprendre à apprendre afi n de pouvoir maintenir
leur participation continue dans l’emploi et la société civile ou
risquer l’exclusion sociale. Cette compétence clé est devenue
une priorité politique dans le contexte européen de l’éducation du
fait des liens supposés entre son développement, l’apprentissage
tout au long de la vie, l’économie
de la connaissance et la cohésion
sociale.
Utiliser les nouvelles technologies Pour acquérir toutes les autres
compétences, les apprenants
doivent, dès leur plus jeune âge,
« apprendre à apprendre » en
réfl échissant de manière critique
à leurs objectifs, en gérant leur
apprentissage avec autodiscipline,
en travaillant à la fois de façon
autonome et en équipe, en
cherchant des informations et de
l’aide lorsque cela est nécessaire,
et en utilisant toutes les possibilités offertes par les nouvelles
technologies.
En France, cette compétence ne fi gure pas à l’intérieur des
sept compétences clés que propose le socle de compétences
(2006). Un certain nombre de connaissances, de capacités
et d’attitudes qui font partie de la défi nition européenne
« d’apprendre à apprendre » sont référées à l’intérieur d’autres
compétences, notamment au niveau de la septième compétence
« autonomie et esprit d’initiative ».
L’habileté à persévérer dans l’apprentissage Dans tous les cas, apprendre à apprendre requiert d’un individu
qu’il connaisse et comprenne ses stratégies d’apprentissage
préférées, les forces et les faiblesses de ses habiletés et
qualifi cations, et soit capable de rechercher les opportunités
d’éducation et d’entraînement et les supports de guidage
disponibles. Ceci requiert une gestion effi cace de son propre
apprentissage, de confi gurations de carrières et de travail, et,
en particulier, l’habileté à persévérer dans l’apprentissage, à se
concentrer pendant des périodes étendues et à réfl échir de manière
critique sur les intentions et les buts de l’apprentissage. Les
individus doivent être capables d’allouer du temps pour apprendre
de manière autonome avec autodiscipline, mais aussi de travailler
de manière collaborative, de tirer des bénéfi ces d’un groupe
hétérogène, et de partager ce qu’ils ont appris.
Le Center for Research on Education and Lifelong Learning
(CRELL) a été créé à l’intérieur de la Commission européenne.
Ce réseau de recherche, basé en Italie, a tenté de la décrire et de
la défi nir.
La compétence « apprendre à apprendre » inclut la capacité à
organiser et réguler son propre
apprentissage, individuellement
et en groupe, à gérer de manière
effi cace son propre temps, à
résoudre des problèmes, à acqué-
rir, traiter, évaluer et assimiler de
nouvelles connaissances, et les
appliquer dans une variété de
contextes.
Cette défi nition insiste sur la
capacité à autoréguler son propre
apprentissage. Elle rejoint par
là les théories actuelles de
l’apprentissage autorégulé et la
métacognition.
Et la mobilité dans tout ça ? De par les confrontations, les échanges, les rencontres qu’elle
suscite, on peut légitimement penser que la mobilité transnationale
contient un ensemble de situations extrêmement favorables au
développement de la compétence apprendre à apprendre.
A contrario, on peut aussi s’interroger sur le sens alternatif,
à savoir, sur les prédispositions à réussir un séjour en mobilité
qu’offrirait la possession d’une compétence apprendre à apprendre,
déjà particulièrement ancrée chez un jeune. Nous ne nous risquons
pas à privilégier un sens plutôt que l’autre. Vraisemblablement
d’ailleurs, c’est autour d’un équilibre entre ces deux hypothèses
qu’il faut rechercher des réponses ■
Jean-Pierre FAMOSEProfesseur émérite Université de Pau et des Pays de l’Adour
![Page 22: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/22.jpg)
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L’Histoire joue indéniablement un rôle dans
l’existence d’un sentiment d’appartenance à un
même espace. Si la défi nition des contours de cet
espace est pour certains identitaire et politique, « la
Caraïbe » correspond avant tout à un périmètre géographique
regroupé autour de la Mer du même nom. C’est une notion
de proximité territoriale (toute relative d’ailleurs : plusieurs
milliers de kilomètres en séparent les extrémités) qui semble
primer dans l’existence de ce sentiment d’appartenance.
De la même façon, un Français ou un Letton défi nira son
appartenance à l’espace européen d’abord pour des raisons
géographiques.
Pourtant, comme en Europe, cette unité perçue recèle une
grande diversité. L’espace Caraïbe conjugue les extrêmes :
pauvreté et richesse, grands espaces et micro-états, territoires
non indépendants et pays souverains, spécialisation et
diversifi cation des économies. Comme sur le continent
européen, les traits culturels et les habitudes de vie d’une île
à l’autre sont contrastés. Les jeunes effectuant un séjour en
mobilité dans un pays de la Caraïbe connaissent comme tout
autre un choc culturel qui les amène à déployer des trésors
d’adaptation et d’ouverture d’esprit.
Et puis, comme partout et pour tous, le sentiment d’appartenance
est le fruit d’un syncrétisme plus ou moins complexe. Dans
le cas de la Martinique, des liens forts l’unissent ainsi avec
la métropole, et, par extension, avec l’Europe continent qui
devient dès lors aussi une destination naturelle. Ajoutons enfi n
« l’appel du Grand Ouest » qui constitue un tropisme fort pour
les jeunes Martiniquais, nombreux à partir étudier aux États-
Unis et au Canada où les formations jouissent d’une bonne
réputation.
Destinations diversifi ées et équitablement réparties : il
n’apparaît donc pas que le sentiment d’appartenance réel ou
perçu à un même espace caribéen joue un rôle prévalent dans le
choix des destinations de mobilité. Quels autres déterminants
entrent alors en jeu ?
Parmi ces facteurs sans nul doute nombreux, les fi nancements
disponibles semblent peser lourd. Pour les destinations vers
l’Europe, les établissements martiniquais s’appuient ainsi sur
le programme EFTLV2 où leur participation a crû régulièrement
depuis 10 ans. Aujourd’hui, des lycées pionniers comme les
LGT Joseph Gaillard ou Bellevue, progressivement rejoints
Quels sont les déterminants du choix des destinations des jeunes Martiniquais dans les séjours d’étude ou de stage à l’étranger ?
La Martinique est un territoire toujours plus actif en matière de mobilité internationale. L’an dernier, 60 jeunes issus de formation BTS ou DCG1 ont ainsi bénéficié d’un stage dans un pays européen et ils devraient être 80 cette année. Mais le même nombre de jeunes a effectué une mobilité dans l’espace Caraïbe : Grenade, Barbade, Bahamas, Dominique, etc. Ces îles qui font rêver plus d’un européen relèvent pour
les Martiniquais d’une destination naturelle.
une spécifi cité dans les destinations
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Martinique et mobilité des jeunes
![Page 23: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/23.jpg)
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par d’autres établissements, sont devenus des utilisateurs
avertis du programme Erasmus. Quant aux échanges avec la
Caraïbe, ils s’inscrivent majoritairement dans le cadre d’un
programme Interreg IV (fi nancé via le FEDER) et répondent
principalement à la volonté de l’exécutif régional de mieux
s’insérer dans le tissu caraïbe.
Le classement Erasmus des universités3, qui montre les
universités des DOM-TOM dans le bas du tableau (bien que
dans une moindre mesure pour l’Université
de la Réunion) exprime en creux cette fois
l’importance du niveau de fi nancement :
pour des territoires aussi éloignés du
continent européen, un fi nancement
insuffi sant se révèle un frein puissant à toute
velléité de mobilité.
Dès lors, la source de fi nancement, par ses
caractéristiques et ses conditions d’accès,
constitue bien un des principaux déterminants de
la destination. En ce sens, le cas de la Martinique ne
diffère pas vraiment de celui de la métropole où la
forme que prennent les projets (destination, mais aussi
durée, type de mobilité, etc.) est déterminée d’abord
et en grande partie par les modes de fi nancement de
ces projets.
Au fi nal, ce cas illustre parfaitement le caractère ‘gagnant-
gagnant’ des programmes européens : instrument d’une
politique volontariste d’un côté avec un effet incitatif, même
s’il est parfois insuffi sant, pour développer des coopérations
privilégiées par-delà les frontières – y compris les DOM-
TOM. Opportunités d’élargir son horizon et développer ses
projets de l’autre. Et ça fonctionne : l’appétence pour la
mobilité ne cesse de croître pour le plus grand bénéfi ce des
jeunes qui développent ainsi une large palette de compétences
professionnelles et personnelles ■
(1) Diplôme de Comptabilité et Gestion, un diplôme d‘État de niveau Licence
(2) Éducation et Formation tout au long de la vie(3) Cf. article p.12 dans le présent Soleo
Grande Anse, Martinique
Sébastien THIERRY
Directeur adjointAgence Europe-Education-Formation-France
La bibliothèque Schœlcher
![Page 24: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/24.jpg)
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■ Shanghai
La dame de Shanghai d’Orson Welles ou Tintin et le
Lotus bleu ne se rencontrent plus guère à Shanghai.
Aujourd’hui, Shanghai apparaît sous les feux de rampe
comme une des plus grandes capitales économiques
au monde, symbole de la démesure, de l’audace, de la
créativité et de la réussite scientifi que, nouvelle vitrine
high-tech de l’Asie, voire du monde.
Les lueurs de Shanghai, qui sait aussi développer un
art de vivre particulièrement remarquable, attirent les
étudiants formés dans toutes les universités chinoises et
bien sûr tous ceux qui, venus d’Europe ou d’Amérique,
ont choisi de se diriger vers ce nouvel Eldorado où tout est
possible, de s’y tester, d’y chercher une voie possible de
professionnalisation.
Tramway monorail, train ultrarapide, architecture,
activité biotechnologique, développement médical et
pharmacologique de pointe, informatique, électronique,
équipementerie automobile, avionique, véhicules du futur,
rares sont les secteurs de haute technologie qui n’y ont pas
développé encore leurs centres de recherches. Pas étonnant
dès lors que ce soit ici que le fameux classement de
Shanghai des universités mondiales ait été conçu et évalue
annuellement la qualité des publications et des brevets des
universités.
Shanghai apparaît, aux yeux de l’occidental, comme
une formidable ruche en pleine expansion et en activité
permanente. Mais ce qui frappe le plus peut-être, c’est la
formidable jeunesse que l’on y croise, portée par le slogan
de « Tout est possible ». Les français se sont donné le mot
d’ailleurs, pour s’y retrouver et tenter leur chance. Ils sont
plus de 15 000 dans ce cas.
On reste ébahis devant les défi s, devant l’audace exprimée,
devant l’incroyable architecture, le mode de vie qui
conjugue le futur et la tradition.
Les Shanghaïens ne prétendent-ils pas que leur ville sera la
capitale du monde en 2020 ? ■
SHANGHAIuniverselle
Jean BERTSCHDirecteur généralAgence Europe-Education-Formation-France
![Page 25: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/25.jpg)
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Shanghai
Le 2e forum mondial de
l’Éducation et la Formation tout au
long de la vie s’est tenu à Shanghai,
en Chine, les 22 et 23 juillet 2010, au
sein même du Pavillon français lors de
l’Exposition universelle. L’occasion
de découvrir cette fantastique vitrine
de tous les pays du monde. Il était
organisé par le Comité Mondial pour
l’Éducation et la Formation tout au
long de la vie (CMEF), créé en 2005
et présidé depuis sa création par Yves
Attou.
La problématique centrale que pose
le CMEF interroge le lien à tisser
entre toutes les séquences éducatives,
de formation et d’apprentissage. Le
CMEF postule que dans la société de
la connaissance que nous vivons, tout
est occasion d’apprendre. Pour lui, il
est indispensable de développer des
réseaux et de travailler en partenariat,
de rassembler largement, sans
exclusive et de développer un réseau
mondial des acteurs de l’éducation,
dans chaque continent, dans chaque
pays, dans le monde entier. Le CMEF
se propose de les fédérer.
Soucieux de poursuivre la collabo-
ration entamée il y a deux ans avec
l’UNESCO, lors du 1e forum de
Paris en 2008, le CMEF a souhaité
prolonger le partenariat créé lors de
la conférence de Belem au Brésil
en 2009. Le thème de l’exposition
universelle de Shanghai en 2010
« Better City, Better Life » imposait
presque naturellement le choix de
ce site pour le 2e séminaire, d’autant
qu’un séminaire préparatoire en mai
avait déjà eu lieu à Shanghai.
L’agence 2e2f, partenaire historique
du CMEF, déjà associée lors du forum
de Paris de 2008, au cours duquel
Sonia Dubourg-Lavroff, directrice
de l’agence d’alors, avait présenté
une communication, s’est donc
naturellement mobilisée à la fois
pour soutenir la nouvelle initiative du
CMEF et témoigner du point de vue
de l’agence française quant au rôle
capital que pouvait jouer la mobilité
dans l’éducation et la formation tout
au long de la vie.
Jean Bertsch, le directeur de l’agence,
s’est donc rendu à Shanghai du 20
au 26 juillet au sein de la délégation
française de 44 membres. Intégré
au forum au sein de la session 2
« Apprentissages tout au long de la
vie : quels réseaux ? » avec Anthony
Elvey, Denys Lamontagne (Québec),
Catherine Othaburu (Fédération
Européenne des écoles), il s’est
évertué, lors de sa conférence intitulée
« La mobilité transnationale : de
l’usage des réseaux », s’appuyant en
cela sur l’exemple du réseau partenarial
habituel de l’agence en faveur de la
mobilité transnationale, à décrypter
les mécanismes de constitution des
réseaux et à plaider pour la création
de méta-réseaux thématiques ou
institutionnels, permettant en cela
de conférer davantage de poids et de
résonance aux dits réseaux.
Un séminaire d’une grande densité,
particulièrement riche d’enseigne-
ments et de rencontres internationales
dans une ville en perpétuel mouvement
et un environnement exceptionnel.
Un ouvrage retracera les grandes
lignes de ce forum mondial en 2011.
Le 3e forum, quant à lui, est déjà
programmé. Il se déroulera en octobre
2012, à Marrakech au Maroc ■
2e FORUM D’ÉDUCATION ET DE FORMATIONTOUT AU LONG DE LA VIE
![Page 26: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/26.jpg)
26Soleo
« Après un bac général, un diplôme en
communication visuelle/design graphique, un Brevet
d’État d’escalade et 5 ans d’expériences professionnelles
à Paris, dans divers ateliers graphiques, s’expatrier n’a pas
fait partie d’une stratégie de carrière. C’est plutôt le jeu des
rencontres, la curiosité et l’envie d’essayer de nouveaux
modes de travail dans une autre culture qui m’ont amené
à Shanghai.
Ces expériences forgent un état d’esprit d’ouverture, plus
souple et réactif.
Après 2 années à Shanghai, mon projet de monter un
studio de communication visuelle/design graphique (NO
BODY « visual communication designers ») a vu le jour
tout naturellement et s’est imposé comme une évidence. Le
dynamisme, l’énergie de la ville n’y étaient pas étrangers.
J’ai tout d’abord travaillé avec des clients occidentaux, à
cause de la langue et de la culture, mais aujourd’hui le
studio compte autant de clients locaux qu’étrangers et
occidentaux.
J’ai vraiment l’impression, depuis 3 ans, d’avoir déjà vécu
plusieurs vies : en tant que nouvel arrivant d’abord, comme
simple salarié ensuite, comme manager d’un département
de communication au sein d’une société de design global,
comme entrepreneur aujourd’hui et, en continu, comme
spectateur curieux et enthousiasmé par les gens, les choses,
les lieux vers lesquels je suis allé ou qui sont venus à ma
rencontre.
Le mot que je choisirais pour faire la synthèse est
« expérimentations » (au pluriel défi nitivement). » ■
Pierre-Julien DESCOINSCommunication visuelle/Design graphique Shanghai
Ils ont entre 25 et 30 ans, diplômés en design, commerce international, tourisme et hôtellerie, ils rêvaient d’Asie.
Ils ont posé leurs valises à Shanghai, « une ville mutante où les expériences se succèdent à un rythme effréné. » L’expression est de Pierre-Julien Descoins, spectateur
curieux, enthousiasmé par les gens.
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Témoignages de trois jeunes "expats" français
L'appel Shanghaide
![Page 27: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/27.jpg)
27Soleo
Après un parcours scolaire un peu atypique Benoît
Doche termine ses études par un Master 2 en Management et Commerce International à Bordeaux. Il avait au préalable étudié un an en Angleterre et fait des stages en Espagne.
« J’ai toujours voulu évoluer à l’international
pour acquérir de l’expérience, de la maturité et
surtout vivre dans un cadre différent.
Après mon diplôme, j’ai passé 6 mois à chercher
un emploi, sans succès, non seulement parce
qu’en 2008 le contexte économique n’était pas
favorable pour un jeune diplômé, mais aussi
parce que je n’avais aucune envie de rester en
France.
Sur les conseils d’un ami je suis donc parti à
l’aventure à Shanghai. J’ai réussi à décrocher un
premier emploi de commercial dans une société
française, puis au bout de 6 mois, j’ai changé
de travail pour évoluer et être mieux rémunéré.
Je suis en Chine depuis un an et demi et n’ai
vraiment aucune raison d’en repartir. La vie à
Shanghai est la vie rêvée pour tout jeune, car
tout est possible (travail, appartement spacieux,
fête bien entendu, facilité de vie, différence
de culture enrichissante, rencontres avec des
gens du monde entier…). La vie y est très
agréable au quotidien, la culture est captivante
et le mandarin, une langue compliquée mais
passionnante.
Bien évidemment, la Chine est le centre du
monde en termes de commerce, de production,
d’entreprises et ce pays est en plein essor ; et ce
n’est pas terminé.
Je conseille à tous ceux qui sont attirés par
l’international d’y venir faire un tour. Mais
attention ! Shanghai est à la mode et de plus en
plus de jeunes viennent tenter leur chance, donc
les opportunités y sont plus rares qu’avant, moins
bien rémunérées ; cependant les choses bougent
bien plus vite qu’en France en particulier. » ■
Après un diplôme Bac+2 en Angleterre en hôtellerie-management et fraîchement diplô-mée d’un DEESTH* (Formasup Bordeaux), elle décide de repartir à l’étranger. La tentation étant trop grande.« Quand on y a vécu, la question que
l’on se pose sans arrêt est : dans quel
pays je vais bien pouvoir m’installer ?
Le milieu touristique et hôtelier n’y
est pas pour rien car il est primordial,
pour nous, jeunes actifs, de construire
notre CV à partir de différentes
expériences à l’étranger.
Très attirée par l’Asie, je me suis
lancée un nouveau défi . Pourquoi pas
la conquête de la Chine ? Un pays
en plein boum économique qui a
tellement de choses à offrir !
2 semaines après mes examens,
j’atterrissais au petit matin à
l’aéroport international de Pudong
à Shanghai et m’inscrivais dans une
école de langue pour apprendre le
chinois tous les jours pendant un an.
Partir ainsi à l’aventure, dans un pays
dont on ne parle pas la langue, peut
paraître insensé. Mais en réalité, mon
choix était mûrement réfl échi et je
ne regrette en rien mon expatriation.
Shanghai est une ville captivante,
pleine de surprises (tant par son
histoire, que par son ascension au
rang de première ville économique
de Chine et d’Asie). 24 heures ne
suffi sent pas pour apprécier tout ce
que la ville peut offrir. Quand j’aurai
terminé mon année de chinois, j’es-
père pouvoir mettre à profi t mes
connaissances dans l’hôtellerie et
l’industrie du voyage au sein d’une
société chinoise ou étrangère.
J’encourage quiconque souhaitant
voyager et découvrir de nouvelles
cultures, langues et coutumes, à
partir sans hésiter. Le monde nous
appartient ! » ■
*Diplôme Européen d’Études Supérieu-res en Tourisme et Hôtellerie
Florie Hut« Le monde nous appartient »,
Florie HUTHôtellerie et industrie du voyage Shanghai
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Benoît Doche« Shanghai est à la mode et les opportunités plus rares qu'avant »,
Benoît DOCHECommerce international Shanghai
![Page 28: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/28.jpg)
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Terr
ito
ires
I nterrogé début 2010 par l’eurodéputé Sophie
Briard-Auconie sur l’état d’avancement de ce projet
bénéfi ciant d’une ligne de crédit dès 2009, le commissaire
à la politique régionale, Johannes Hahn, a répondu qu’une
étude de faisabilité confi ée à un cabinet privé était en
cours avant le lancement éventuel d’un projet pilote. Les
conclusions de l’étude ne sont pas encore publiques mais
déjà le commissaire répond à l’eurodéputée, d’une part,
qu’il existe un intérêt des élus pour des dispositifs de mobilité à condition d’éviter des procédures administratives qui brideraient l’accès à de tels dispositifs et, d’autre part,
qu’aucun crédit n’était disponible en 2010. Il prévient que sur la base des résultats complets de l’étude, la Commission évaluera s’il n’est pas plus approprié d’envisager la mise en place de telles actions dans le cadre des activités ou programmes qui seront mis en place après 2013 dans le cadre de la future Politique de Cohésion. Dans un rapport
publié le 12 mai 2010 sur la bonne utilisation par la France des fonds structurels européens, Sophie Briard-Auconie
a réitéré la nécessité de prévoir la création d’un Erasmus
des élus.
La mobilité des élus locaux D’ores et déjà, des initiatives de mobilité des élus
locaux existent dans le cadre du programme Leonardo :
l’association Idées Nouvelles Europe en direction de
l’Espagne a accompagné 27 maires et conseillers issus des
régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Poitou-Charentes,
ou encore l’organisme espagnol Progesti@ en direction
de la France qui s’est déplacé avec une délégation de
20 élus de la région de Castilla Leon.
A défaut d’ouvrir prochainement un
programme spécifi que Erasmus
des élus, l’Association des
Maires de France et moi-même
avons rencontré à Bordeaux,
Jean Bertsch, directeur de
l’Agence Europe-Education-Forma-
tion France, afi n de réfl échir à un
éventuel prolongement, dans le cadre
de Leonardo, du projet de mobilité
« Élus d’Europe » en y intégrant une dimension nationale et
un partenariat transnational développé avec un plus grand
nombre de pays. La discussion a également mis en évidence
les enjeux d’une démarche de formation à l’Europe pour des
élus, prescripteurs de la cause européenne et l’importance
d’un échange de bonnes pratiques dans la gouvernance
des collectivités locales. Les participants ont notamment
exprimé leur souhait que les pouvoirs publics français
s’intéressent au projet Erasmus des élus, en accompagnant
par exemple son expérimentation puis sa mise en place,
l’Agence pouvant être un acteur de premier plan dans la
gestion éventuelle du futur programme ■
Contact : Idées Nouvelles Europewww.ideesnouvelles.eu16 route de Saint-Auban F-06910 Le Mas Tél. : +33 (0)4 93 60 40 55
En 2008, le Parlement européen a adopté à une large majorité le rapport du député Jean-Marie Beaupuy appelant à la création d’un « ERASMUS des élus locaux et régionaux » permettant l’échange d’expériences et de bonnes pratiques entre élus européens.
Fabrice LACHENMAIERMaire du Mas Alpes-Maritimes
des élus locauxVers un Erasmus
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![Page 29: Soleo 24](https://reader033.fdocuments.in/reader033/viewer/2022042822/568bd6d21a28ab20349d7de1/html5/thumbnails/29.jpg)
29Soleo
Parten
aire
sLES RÉGIONS SONT PASSÉES
D’UNE « MOBILITÉ DE
CUEILLETTE » À
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2009,
les Régions ont consacré près de 95 millions d’euros à la
mobilité européenne et internationale des jeunes. Plus de
100 000 jeunes (mobilité sortante et entrante) ont ainsi
bénéfi cié d’aide de la part des Régions pour leur mobilité
internationale.
En corollaire des politiques en faveur de l’éducation,
de la formation et de l’emploi, les Régions investissent
volontairement le champ de la mobilité. Certes, cette
politique ne fi gure pas au cœur de leurs compétences, mais
la mobilité est un tel outil au service de
la formation professionnelle ainsi qu’un
vecteur de dynamisme de l’emploi
régional que les Régions en deviennent
les moteurs.
À l’heure de la mondialisation et de
l’accroissement des échanges écono-
miques, culturels, intellectuels, la mobilité s’impose
comme un enjeu stratégique. Conscientes de l’importance
de l’enjeu, les Régions soutiennent cette mobilité tout au
long de la vie. Pour ce faire, elles offrent une palette de
dispositifs d’aides.
Si on note une prépondérance des aides à la mobilité
étudiante, les politiques régionales de mobilité internationale
s’adressent à des publics plus larges : lycéens, apprentis,
demandeurs d’emploi et diplômés récents, quels que soient
le niveau de formation et le secteur d’activité. C’est aussi
cela l’égalité des chances.
Les soutiens régionaux favorisent la réalisation de tout type
de séjour : séjours linguistiques, séjours d’études, stages
professionnels mais aussi volontariat. Certaines Régions
ont ainsi mis en place des dispositifs à destination des jeunes
pour des périodes longues, sous statut de « Volontaires »
(Volontaires du Progrès, Service Volontaire Européen,
volontaires pour la coopération).
Les politiques régionales en faveur de la mobilité visent à la
fois l’insertion professionnelle, l’ouverture sur le monde et
l’apprentissage des langues dont on sait qu’il reste encore
une lacune de notre système éducatif. Elles s’inscrivent
dans leur politique d’aménagement du territoire : les
Régions sont passées d’une « mobilité de cueillette » à une
véritable politique territoriale de mobilité, de renforcement
de l’attractivité du territoire à laquelle l’ensemble des
acteurs et bénéfi ciaires contribue. Elles s’articulent avec
d’autres politiques régionales (politiques culturelles et
développement économique). Surtout, elles répondent aux
objectifs fi xés par l’Union européenne : nombre de Régions
présentent tous ces dispositifs d’ouverture intellectuelle et
culturelle comme un appui à la construction d’une identité
européenne et un renforcement de l’engagement solidaire
de leur jeunesse. Enfi n, les personnes en mobilité, devenues
« ambassadeurs» de leurs Régions d’origine, participent
au rayonnement de ces dernières dans le monde. Tout
en renforçant la présence française à l’étranger, elles
véhiculent ainsi l’image de leurs Régions en promouvant
notamment leurs patrimoines culturels et naturels. C’est
dire l’importance et les enjeux que représente la mobilité
des jeunes ■
Les régions présentent les dispositifs d’ouverture intellectuelle et culturelle comme un appui à la construction d’une identité européenne et un renforcement de l’engagement solidaire des jeunes
DE MOBILITÉ
UNE VÉRITABLE POLITIQUE TERRITORIALE
Président de la Région AquitainePrésident de l’Association des Régions de France
Par Alain ROUSSET
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FRANCE
BordeauxAgence 2e2f et certification ISO 9001
❚ L’Agence Europe-Education-Formation-France a passé avec succès son 2e audit de surveillance pour la certifi cation ISO 9001. Cet audit s’est déroulé les 6 et 7 juillet der-niers et n’a révélé aucune non-conformité. Le certifi cat ISO 9001 a une durée de 3 ans et devra être entièrement renouvelé en avril prochain. Les services de l’agence se prépa-rent d’ores et déjà à cette échéance.
Brèves
d’agence…
INTERNATIONAL
MéditerranéeOffi ce méditerranéen de la Jeunesse
❚ 17 pays bordant la Méditerranée (dont la France), travaillent ensemble à la création de l’Offi ce méditerranéen de la Jeunesse dont l’un des objectifs serait la mise en place de « bourses d’excellence de mobilité » de niveau master et doctorat, pour un montant en France de 20 millions d’euros sur 3 ans, avec un parrainage de réseaux d’entreprises. Les responsables ministériels des pays intéressés se sont réunis à Tanger en mars, puis au Monténégro en juin 2010, pour « se compter ». Un dernier regroupement devrait avoir lieu à la rentrée à Chypre avant la conférence de lancement à Paris en décembre.L’Agence 2e2f a été associée aux travaux et fi gure dans le Comité d’orientation du projet, associant au niveau français le ministère de l’Immigration, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de la Jeunesse, Campus France, la CPU, le CNOUS, etc.
INTERNATIONAL
BudapestYouth on the move
❚ L’événement Youh on the move, à Bordeaux, des 14, 15 et 16 octobre, sera précédé d’une manifestation du même type à Budapest, les 8 et 9 octobre, à laquelle se rendra la direction de l’agence.
INTERNATIONAL
WebYouth on the move - Androulla Vassiliou
❚ Le 17 septembre 2010, la Commissaire européenne à l’Éducation, Mme Androulla Vassiliou, a tenu un chat à propos de Youth on the move : promotion de la mobilité, développement des compétences, perspectives d’insertion professionnelle. La Commissaire a répondu en direct au nombreux public qui s’est connecté sur le web pour débattre avec elle. De leur côté, Jean Bertsch et Sébastien Thierry participent aux travaux de réfl exion de la Commission européenne sur le devenir des programmes pour la période 2014-2020. Les prochains travaux se dérouleront à Bruxelles le 1er octobre.
FRANCE
NantesConférence European Association for International Education
❚ Emmanuelle Gardan, responsable de la cellule « Incubation et perspective » et Nicolas Jean, nouveau responsable du pôle Enseignement supérieur au sein du Département « Développement et Dissémination » de l’Agence 2e2f, partici-peront le 16 novembre, à Nantes, à la conférence de l’European Association for International Education.
L’AGENCE EN MISSION
L’agence participera au(x) :
❚ Séminaire européen Comenius and E-twinning Schools partnerships Experience Sharing, à Prague, les 30 septembre et 1er octobre ;
❚ Journées de la coopération universitaire France-Russie à Moscou, du 06 au 10 octobre ;
❚ Congrès annuel « L’Europe : territoires d’Éducation (ANDEV) » à Tours, du 13 au 15 octobre ;
❚ Séminaire « New Skills Networks » à Antwerp (Belgique), le 08 novembre ;
❚ Séminaire de l’Association européenne des enseignants d’Aquitaine à Arcachon, du 4 au 8 octobre ;
❚ Séminaire national de la DGESCO sur le thème du « Développement de la responsabilité lycéenne », ministère de l’Éducation nationale à Paris, le 07 octobre.
INTERNATIONAL
PolynésieProgramme Comenius et Label européen des langues
❚ M. Moana Greig, ministre de l’Éducation de Polynésie, sera reçu le 29 septembre à l’Agence 2e2f pour déposer les projets de la Polynésie française sur les programmes Comenius et Label européen des langues.
FRANCE
Agence 2e2fNouvel organigramme
❚ Conseillée et accompagnée par le cabinet Ernst and Young, l’Agence 2e2f s’est restructurée à la rentrée 2010, notamment autour de 2 départements, Développement et Dissémination d’une part, et Gestion et Ingenierie de Projets d’autre part, destinés à conduire les actions de valorisation et de promotion de la mobilité internationale pour le premier, le suivi et la gestion des projets européens pour le second. L’organigramme complet actualisé peut être consulté sur le site de l’agence.
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Agence 2e2f Nouvel organigramme
partiel au
01.09.2010
Yana LANGLOISDirectrice du
Service GénéralRessources humaines, Informatique, Budget,
Achats, Accueil/logistique
Renaud PICARDDirecteur du Service
Financier et Comptable(Agent comptable)
Marie-Pierre CHALIMBAUDDirectrice du Département
Sandrine DICKELResponsable du Pôle
Enseignement scolaire
Patrice DELÈGUEResponsable du Pôle
Formation professionnelle et Adultes
Nicolas JEANResponsable du Pôle
Enseignement supérieurAdjoint à la directrice
Département Développement et Dissémination
Christelle CASTELAINDirectrice du Département
Département Gestion et Ingénierie de projets
Valérie HOUVERTResponsable du Pôle
Erasmus
Adrien LE LEONResponsable du Pôle
Comenius et GrundtvigAdjoint à la directrice
Catherine GIRARDATResponsable du Pôle
Leonardo da Vinci
Service Général
Service Financier et Comptable
Véronique PIOTDirectrice de cabinet
Sébastien THIERRYDirecteur adjoint
Jean BERTSCHDirecteur général
Cellule Qualité Audits internesCellule Incubation et Prospective
Europass - Euroguidance - Label européen des Langues - Visites d’études
Directeur de la publication : Jean Bertsch
Rédactrice en chef : Dominique Ardiller
Création, maquette, iconographie : Géraldine Brassart
Presse : Lydie Lagouarde
Ont collaboré à ce numéro :Jean BertschLaurent BibardMarie-Pierre ChalimbaudPatrice DelègueHugues DeryckePierre-Julien DescoinsBenoît DocheJean EtourneauJean-Pierre FamoseLuc FerryEmmanuelle Gardan
Florence HutFabrice LachenmaierAlain RoussetSébastien Thierry Androulla Vassiliou
Crédits photo : Pierre Chiquelin MJENRJackie DierenAlban GilbertGoogle ImagesShutterstock Images
Sophie Pawlak pour l’Agence 2e2f
Diffusion gratuite. Édité avec le soutien fi nancier de la Commission européenne. Le contenu de cette publication et l’usage qui pourrait en être fait n’engagent pas la responsabilité de la
Commission européenne.
Impression : LAPLANTE 33700 MERIGNACISSN 1634 - 443X
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Paul-Marie DESCOINSResponsable du Pôle Communication et Média
Pôle Communication et Média
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