Sept. 2012 – Oct. 2014. I.G.S. Paris · Sept. 2012 – Oct. 2014. I.G.S. Paris Master «...
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Thierry de MONTGOLFIER
R.M.D.R.H.
I.G.S. F.C. 4ième promotion
Sept. 2012 – Oct. 2014.
I.G.S. Paris
Master
« Responsable en Management &
Directeur des Ressources Humaines »
Mettre en place un accord d’intéressement dans une
structure sanitaire et médico-sociale associative
financée par des ressources contraintes et réglementées
- Effets sur la culture d’entreprise,
- Faisabilités éthiques, budgétaires, juridiques…
Maître de Mémoire : Maître Christophe BEHEULIERE, Avocat.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
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REMERCIEMENTS
Pour ce travail de recherche je tiens à remercier particulièrement :
• Maître Christophe BEHEULIERE, Maître de mémoire, qui a accompagné et
orienté mes recherches,
• Les directeurs généraux de l’Association Jean Lachenaud,
le Cel Philippe CHEMIN, qui a procédé à mon inscription dans cette formation,
et le Cel Alain CUSSIGH qui lui a succédé avec le même objectif de
qualification,
• Les personnes qui ont répondu à mes demandes d’interviews,
Mme Sylvie AMZALEG, M. Philippe BOURASSIN, Mme Eveline GAUSSENS,
M. Jean-Luc GIBELIN, Mme Martine HADDAD, M. Marc TRANCHAT et
M. Damien VISSEAUX,
• Mon épouse qui a accepté deux années de formation et de nombreuses
soirées de relectures des travaux.
Thierry de Montgolfier
« Ils (les établissements de santé et leurs personnels) devront également recueillir les fruits de leur comportement vertueux en termes de bon usage, de respect des volumes et efforts de productivité. On ne peut durablement inciter à la qualité sans la récompenser »
Alain COULOMB, ancien directeur général de la Caisse Primaire Nationale d’Assurance Maladie du Val d’Oise, ancien délégué général de la Fédération de l’Hospitalisation Privée, ancien directeur de la Haute Autorité de Santé.
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TABLE DES MATIERES
Remerciements _____________________________________________________________ 2
Table des Matières __________________________________________________________ 3
La question ________________________________________________________________ 6
Le contexte de la question de l’intéressement dans le P.N.L. _________________________ 7
Qu’est-ce que le secteur privé associatif ou privé non lucratif (P.N.L.) ? ____________________ 7
Participation, Intéressement, P.E.E., Perco ? Quelques rappels. _________________________ 10
La participation des salariés aux résultats de l’entreprise. ______________________________________ 10
L’intéressement. _______________________________________________________________________ 12
Plan d’Epargne Entreprise (P.E.E.) et Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif (Perco). _______________ 13
La participation, l’intéressement, les P.E.E. et le Perco en France. _______________________ 14
L’intéressement dans le secteur sanitaire, social et médico-social. _______________________ 16
Les postures faces à l’intéressement dans le secteur sanitaire et social P.N.L. ______________ 18
Les freins « employeurs » au développement de l’intéressement. _______________________________ 18
Les positions salariales face à l’intéressement. _______________________________________________ 23
Le constat sur le contexte. _______________________________________________________ 27
L’hypothèse : L’intéressement est un outil stratégique dans le secteur sanitaire et social à
but non lucratif. ___________________________________________________________ 28
Quelques exemples d’accords d’intéressement dans le secteur P.N.L. ____________________ 29
L’Institut Gustave Roussy (I.G.R.) __________________________________________________________ 29
L’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy ___________________________________________________ 31
L’Hôpital Privé Gériatrique des Magnolias (H.P.G.M.) _________________________________________ 32
L’Action Sanitaire et Sociale de la M.G.E.N. __________________________________________________ 33
L’Association BTP RMS (Etablissement sanitaires et médico-sociaux de PRO BTP) ___________________ 34
Observations sur ces exemples ___________________________________________________________ 35
Les positions des organisations représentatives des partenaires sociaux. _________________ 35
Les positions des fédérations employeurs : __________________________________________________ 36
Les positions des fédérations de salariés. ___________________________________________________ 36
Les attentes et questionnements des salariés. _______________________________________ 37
Pour vous l’intéressement c’est ? _________________________________________________________ 38
S'il y avait un accord d'intéressement, pour vous-il (2 choix possibles) ? __________________________ 38
L’accord d’intéressement devrait récompenser les résultats (1 seule réponse) ? ____________________ 39
Un accord d’intéressement devrait reposer sur (3 réponses possibles) ? __________________________ 40
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Pour vous l’intéressement (1 seule réponse) ? _______________________________________________ 41
Notre position au regard de ces expériences et avis ___________________________________ 42
Rappel du cadre juridique de l’intéressement. _______________________________________ 43
Caractère facultatif ou obligatoire ? _______________________________________________________ 43
Personnels concernés. __________________________________________________________________ 44
Principe de non substitution. _____________________________________________________________ 44
Principe des caractères aléatoires. ________________________________________________________ 45
Les principes de calcul sur des bases objectives, quantifiables et vérifiables. _______________________ 45
Le principe du caractère collectif. _________________________________________________________ 46
Le principe de non modification. __________________________________________________________ 47
Les modes de répartition. ________________________________________________________________ 47
Plafonnement et supplément d’intéressement. ______________________________________________ 49
Procédure de forme. ____________________________________________________________________ 49
Renouvellement de l’accord. _____________________________________________________________ 52
Passer d’exemples à une réponse concrète ? ________________________________________ 53
Un accord d’intéressement stratégique, opportun et répondant à la culture – Exemple Ets
de Santé la Martinière. ______________________________________________________ 55
Présentation de l’établissement de santé la Martinière. _______________________________ 55
L’Association Jean Lachenaud. ____________________________________________________________ 55
L’établissement de Santé la Martinière. ____________________________________________________ 56
Les enjeux de l’établissement. ____________________________________________________ 58
La réduction des dépenses. ______________________________________________________________ 59
Les dépenses concernées sont de plusieurs ordres : ________________________________________ 60
La démarche qualité. ___________________________________________________________________ 64
Méthodologie de présentation. _________________________________________________________ 65
Conditions de forme. _________________________________________________________________ 65
Proposition de pistes pour un préambule. ________________________________________________ 66
Le choix des modalités de calcul. ________________________________________________________ 68
Le choix des modes de répartition. ______________________________________________________ 69
La période pour laquelle est conclu l’accord d’intéressement. ________________________________ 69
L’établissement concerné. _____________________________________________________________ 70
Les modalités d’intéressement retenues. _________________________________________________ 70
La réduction des dépenses. ______________________________________________________________ 71
Indicateur n°1 - Réduction des dépenses de personnel ______________________________________ 71
Indicateur n°2 - Réduction des dépenses de remplacement. __________________________________ 72
Indicateur n°3 – Délai moyen de facturation. ______________________________________________ 74
L’accroissement des taux d’activité en S.R.R. et en E.H.P.A.D. ___________________________________ 77
Indicateur n°4 – Accroissement du taux d’activité en S.S.R. __________________________________ 77
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Indicateur n°5 – Accroissement du taux d’activité en E.H.P.A.D. _______________________________ 78
La qualité des prestations. _______________________________________________________________ 78
Indicateur n°6 – Implication dans la démarche qualité. ______________________________________ 78
Synthèse des indicateurs utilisés pour le calcul de l’intéressement. ______________________________ 79
Plafonnement de l’intéressement et supplément d’intéressement. ______________________________ 80
Les critères de répartition de l’intéressement. _______________________________________________ 81
Calcul de la répartition. _________________________________________________________________ 82
Date de distribution. ____________________________________________________________________ 83
Information des salariés. ________________________________________________________________ 84
Information lors du versement de la prime. _______________________________________________ 84
Gestion des contentieux. ________________________________________________________________ 85
Suivi de l’application de l’accord. __________________________________________________________ 86
Mise en œuvre. ________________________________________________________________________ 86
Conclusion ________________________________________________________________ 88
Abréviations utilisées : ______________________________________________________ 91
Bibliographie ______________________________________________________________ 93
Annexe – Comptes rendus des entretiens. _______________________________________ 95
Mme Sylvie AMZALEG, Directeur des relations du travail et Coordonnateur du Pôle Ressources
Humaines de la FEHAP. _____________________________________________________________ 96
M. Jean Luc GIBELIN, UFMICT-CGT (Union Fédérale Médecins, Ingénieurs, Cadres, Techniciens
C.G.T.). __________________________________________________________________________ 99
M. Marc TRANCHAT, Délégué National MGEN - Relations Sociales & Régime Obligatoire. Secrétaire
Général Mutualité Fonction Publique. Administrateur national FNMF et FEHAP. ______________ 102
Mme Martine HADDAD, Secrétaire Générale FHP Ile-de-France (Fédération de l’Hospitalisation
Privée) et ancienne Directrice Générale de l’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy. __________ 104
M. Philippe BOURASSIN, Directeur des Ressources Humaines, Institut Gustave Roussy. ________ 107
M. Damien VISSEAUX, Directeur résidence « Le Parc » - groupe BTP RMS. ___________________ 110
Annexe – Sondage auprès des dirigeants et D.R.H. des établissements sanitaires et médico-
sociaux. _________________________________________________________________ 112
Annexe – Sondage auprès des personnels des établissements. _____________________ 114
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LA QUESTION
Directeur d’un établissement de santé dans le secteur associatif dit « privé non
lucratif » (P.N.L.1) ou associatif, nous constatons que certains de nos collègues ont
négociés des accords d’intéressement. De même, des collaborateurs s’interrogent
sur l’existence de compléments de rémunération dans les autres entreprises où sont
distribués l’intéressement et la participation.
Est-il possible d’instaurer l’intéressement dans le secteur sanitaire et médico-social à
but non lucratif (ou associatif) notamment en période de tension budgétaire ?
Si la question parait simple, la réponse est plus complexe. Elle doit contenir des
aspects de faisabilité réglementaire comme des aspects relatifs à l’esprit et à
l’histoire de notre secteur associatif. L’esprit collectif prédomine sur une culture
d’intéressement. Cette dernière apparait comme découlant du secteur marchand
plus individualiste. Enfin, elle doit porter sur les outils de pilotage indispensables pour
suivre les indicateurs sur lesquels reposent les sommes à distribuer.
Pour autant, dans un environnement économique qui évolue, avec des salariés qui
changent d’employeurs et de secteur d’activité, pouvons-nous rejeter la question au
motif de sa complexité et de préjugés ?
Nous nous sommes interrogés sur la culture du secteur associatif. Puis, nous avons
analysé des témoignages relatifs à l’intéressement dans le secteur de la santé et du
médico-social. Nous avons procédé ensuite à un examen des conditions requises
pour la mise en œuvre d’un accord d’intéressement.
Notre travail se conclut, dans sa troisième partie, par la proposition d’un cadre
d’accord d’intéressement pour notre établissement. Bien entendu, ce cadre devra
être adapté au cours des négociations avec les partenaires sociaux si ceux-ci
s’engagent dans cette voie. Au-delà du cas de l’établissement, il permet d’imager
la faisabilité du projet et son lien avec la stratégie d’entreprise.
Au début de notre travail de recherche, notre position était interrogative devant un
outil de gestion que nous connaissions mal. Au terme de cette recherche, nous
sommes convaincus qu’il s’agit d’un axe de travail indispensable pour
accompagner ces changements. Changements que nous imposent, tant l’évolution
des contraintes budgétaires que les attentes des salariés et des usagers de nos
entreprises.
1 P.N.L. : Privé Non Lucratif. Secteur intégrant les acteurs associatifs, mutualistes ou les fondations. Ces structures ne distribuent pas les bénéfices par opposition au secteur privé lucratif et ne sont pas administrées par l’Etat contrairement aux établissements publics.
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LE CONTEXTE DE LA QUESTION DE L’INTERESSEMENT DANS LE P.N.L.
Qu’est-ce que le secteur privé associatif ou privé non lucratif (P.N.L.) ?
Les structures non lucratives sont, historiquement, les fondatrices de l’activité
hospitalière et d’accueil des personnes en difficulté. La prise en charge des malades
et des nécessiteux était assurée, sous l’ancien régime, par des congrégations
religieuses spécialisées telles que les Lazaristes, l’ordre des hospitaliers du Saint-Esprit
ou encore les frères de la Charité… En France, la révolution de 1789 se concrétise
sous la Convention, par le décret du 23 messidor de l'an II (11 juillet 1794) qui nationalise
les hôpitaux. Puis, la saisie des biens du clergé de 1905 accroit le transfert des
hospices religieux à l’Etat ou aux communes. Ceci participe à l’importance du
secteur public hospitalier français. Toutefois, les 2/3 du 20ième siècle sont marqués par
la création d’associations caritatives ou sociales, répondant à des problématiques
ciblées ou locales auxquelles l’Etat n’apporte pas de solution. La prise en charge de
l’autisme, les structures pour enfants déficients, les C.A.T. (qui deviendront des E.S.A.T.)…
sont très souvent le fait de familles confrontées à ces difficultés ou à des actions de
solidarités laïques ou religieuses qui entendent apporter plus de justice sociale.
Peuvent imager cette démarche :
• L’A.P.A.J.H.2, fondée en 1962 par des enseignants
en réaction à l’absence de services pour les jeunes
handicapés ;
• La communauté de l’Arche, fondée en 1964 en
réaction aux conditions d’accueil des handicapés
mentaux, qui prend en charge, aujourd’hui, près de
2.000 personnes handicapées dans ses foyers.
Cet historique explique que 88,5% du secteur du handicap, 93,7% de celui de
l’exclusion ou encore 62,4% de l’aide et de la protection de la jeunesse soient
assurés par le P.N.L.3
Les promoteurs n’ont ni répondu à une question de santé publique dans un cadre
national, ni recherché un investissement rentable : Ils ont répondu majoritairement à
2 L’Association pour Adultes et Jeunes Handicapés gère aujourd’hui plus de 600 structures. 3 Guide des activités et des métiers du secteur social, médico-social et petite enfance ; Version 2 ; Septembre 2010 ; Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer & Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique & Ministère de la jeunesse et des solidarités actives ; page 7.
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une injustice qui leur apparaissait criante ou à un besoin d’accompagnement dont
ils touchaient du doigt l’utilité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Sur les 123.800
associations d’action sociale et de santé 35.700 salarient du personnel soit moins de
30%. Les autres fonctionnent uniquement avec des bénévoles. Les associations
employeurs elles-mêmes sont administrées par des bénévoles et comptent, parmi
leurs acteurs un bon nombre de non-salariés. L’altruisme est donc une marque forte
de ce secteur.
Cette dynamique des administrateurs s’est retrouvée chez les premiers salariés de
ces organismes qui ont souvent été recrutés autour d’un projet au lancement
duquel ils participaient. Aujourd’hui, la grande majorité des structures associatives
d’aide et de soins ont en moyenne plus de 25 ans4. Elles ont, pour 67% d’entre-elles
un budget de plus de 500K€ apportés à 93% par leurs recettes d’activité et les
subventions publiques. Ce sont donc de véritables PME qui ne sont plus dans leur
phase de création, ne sont plus administrés par leurs fondateurs et dont les premiers
salariés sont partis à la retraite.
Ces employeurs sont-ils encore marqués par l’altruisme de leur début ? Leurs salariés
s’engagent-ils en raison de la nature désintéressée de leur employeur ou plus
prosaïquement parce que ce dernier leur a offert un emploi comme n’importe quel
autre employeur ?
Le secteur P.N.L. de l’action sociale et de la santé représente 35% des emplois tandis
que le secteur public en propose environ 50% et le solde correspond au secteur
privé lucratif5. Sur le seul secteur de l’action sociale, les structures P.N.L. regroupent
62% de l’emploi. Il en ressort que les établissements P.N.L. constituent des acteurs
incontournables de l’offre d’emplois sanitaires et sociaux. Les candidats au
recrutement ne peuvent ignorer cette réalité. Proposent-ils leurs services, auprès de
ces structures, car elles offrent des emplois ou l’aspect associatif entre-t-il en
considération ?
Pour Mathieu Narcy de l'université de Créteil, la réponse est évidente. Les salariés du
secteur privé associatif sont différents des autres ! Son étude, réalisée en 2008, fait
remonter que « les 150 000 associations employeuses recensées en France, qui
comptent près de 1,8 million de salariés, se distinguent du secteur privé lucratif par
deux spécificités : « une contrainte de non-distribution du profit censée être garante
d'une gestion désintéressée », ainsi que « la production de biens et services sociaux ».
4 Bulletin de Statistiques et d’Etudes – Le paysage associatif français ; Ministère de la Jeunesse et des Sports ; nov 2007. 5 Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions (données 2008) ; C.N.C.R.E.S. ; 2ième édition ; 2010 ; Page 6.
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Deux spécificités qui leur permettraient d'attirer des profils de travailleurs
sensiblement différents de ceux qui se tournent vers le privé. 6»
« Ne relevant ni de l’État ni des entreprises privées, les associations font partie du domaine de l’économie sociale et solidaire. Elles interviennent dans de nouveaux domaines de l’économie où il existe une forte demande sociale, mais qui sont non couverts par les initiatives privées ou par l’État (par exemple, la lutte contre l’exclusion, le développement durable ou le commerce équitable). Elles se caractérisent par une contrainte de non distribution du profit, censée être garante d’une gestion désintéressée, et par des objectifs sociaux le plus souvent tournés vers la satisfaction de l’intérêt général. Ces spécificités font du secteur associatif un secteur particulièrement propice à l’étude de la motivation intrinsèque de ses salariés »7.
Nous serons plus mesurés sur le sujet. Sans remettre en cause l’étude de Mathieu
Narcy, il convient d’intégrer que les métiers de la santé et du social sont, par
définition, des professions de l’altruisme. Le choix d’être éducateur spécialisé ou
infirmier découle d’un regard sur les autres, sur la société, voire sur sa propre position
civique. Un regard certainement différent et plus engagé socialement, sans doute,
que pour d’autres professions industrielles ou commerciales. Les attentes exprimées
vis-à-vis de leur employeur sont certainement le fait, en grande part, du choix
professionnel. Reste ce qu’exprime Fabrice DESCHAMPS, Délégué Syndical C.F.D.T.
de l’association « sauvegarde de l’enfant de Caen » : « Travailler au bénéfice de
l’autre, même dans le cadre d’un métier-passion, n’est pas suffisant pour conserver
la motivation. On risque d’aller vers les situations de rupture, de démotivation, etc. »8.
Les trois secteurs (associatifs, publics ou commerciaux) des établissements de santé et
médico-sociaux ont recours à des emplois ou la promotion professionnelle est
limitée. Les promotions sont souvent conditionnées à l’obtention d’un diplôme
encore peu ouvert à la V.A.E. Un aide-soignant ne peut devenir infirmier sans
repasser par les trois années d’étude. Un infirmier ne peut prétendre au poste de
médecin sans reprendre l’intégralité de la formation médicale. Il n’y a que peu de
passerelles d’un métier à l’autre sauf, et c’est un paradoxe, dans les métiers supports
(administration, logistique…). Ces établissements sont donc peu attractifs pour des
professionnels de santé très ambitieux. Soit ils optent pour d’autres professions, soit ils
choisissent une forme d’activité libérale plus individualiste et plus lucrative.
6 Laurent Jeanneau ; Qu'est-ce qui motive les salariés du secteur associatif ? ; Alternatives Economiques – La lettre de l’Insertion, N°23 – Juillet 2010. 7 NARCY Mathieu ; Les salariés du secteur associatif sont-ils davantage intrinsèquement motivés que ceux du secteur privé ? ; Economie et Prévision n°188 - 2009-2 8 Laurent Jeanneau ; Qu'est-ce qui motive les salariés du secteur associatif ? ; Alternatives Economiques – La lettre de l’Insertion, N°23 – Juillet 2010.
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Le choix de travailler dans une structure médico-sociale ou sanitaire comme salarié,
peut être le résultat d’un choix d’éthique personnel.
Il ressort qu’il n’est pas surprenant que l’intéressement et la participation (basée sur une
culture de la rentabilité) ne se soient pas développés. C’est un secteur dont les métiers
reposent sur l’altruisme, où les recruteurs publics et associatifs sont largement
majoritaires et où les métiers ne favorisent pas l’ambition.
Mais l’absence de distribution repose aussi sur des freins culturels, plus profonds,
ancrés tant chez les employeurs que chez les salariés.
Pour autant, avant d’aller plus loin dans l’étude de ces freins, il est nécessaire
d’étudier ce que sont l’intéressement, la participation et les outils associés.
Participation, Intéressement, P.E.E., Perco ?
Quelques rappels.
Deux mesures assurent, en France, la
participation des salariés aux résultats ou à la
productivité de l’entreprise.
La participation des salariés aux résultats de
l’entreprise.
La participation, dont les règles sont inscrites aux articles L3321-1 et suivants du code
du travail, a été instituée par ordonnance en 19599. Elle avait un caractère facultatif
jusqu’en 1967 ou une ordonnance10 la rendit obligatoire pour les entreprises de plus
de 100 salariés (ramené à 50 en 1990).
Plusieurs lois et ordonnances en modifieront les modalités et les règles de déductions
fiscales et sociales dont l’ordonnance n°86-11134 du 21 octobre 1986 qui en
détermine les grandes lignes.
La participation est une fraction du bénéfice. Elle est calculée selon une formule
intégrant la masse salariale, les capitaux propres et la valeur ajoutée.
Elle est obligatoire pour toutes les entreprises du secteur privé de plus de 50 salariés
quel que soit leur statut juridique. Les associations, même si elles n’ont par principe
pas le droit de distribuer leur bénéfice, entrent dans le champ de la participation.
9 Ordonnance n° 59-126 du 7 janvier 1959 ; JORF du 9 janvier 1959 ; page 641. 10 Ordonnance n° 67-693 du 17 août 1967 ; JORF du 18 août 1967 ; page 8288.
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Toutefois, le bénéfice à intégrer dans la formule de calcul est celui retenu pour le
calcul de l’impôt sur les revenus ou de l’impôt sur les sociétés11. Il s’agit d’une
condition de droit. Celle-ci exclut les associations ayant une gestion désintéressée et
non concurrentielle12. En effet, d’une part :
1. L’organisme est géré et administré à titre bénévole par des personnes n’ayant
elles-mêmes, ou par personne interposée, aucun intérêt direct ou indirect
dans les résultats de l’exploitation ;
2. L’organisme ne procède à aucune distribution directe ou indirecte de
bénéfice, sous quelle que forme que ce soit ;
3. Les membres de l’organisme et leurs ayants droit ne peuvent pas être
déclarés attributaires d’une part quelconque de l’actif, sous réserve du droit
de reprise des apports.
Et d’autre part, l’activité n’est pas concurrentielle et répond aux 4 « P » en ce que :
1. Le « produit » est d’utilité sociale et fait l’objet d’un agrément par une
collectivité publique dont c’est le secteur d’intervention ;
2. Le « public » est constitué de personnes justifiant l'octroi d'avantages
particuliers au vu de leur situation économique et sociale (personnes âgées
dépendantes, malades…) ;
3. La « publicité » est utilisée pour informer le public de l’existence de la
prestation et non pour le détourner d’autres prestations analogues ;
4. Le « prix » (tarifs) sont homologués par la décision particulière d’une autorité
publique (les tarifs de prestations sont fixées par les administrations de tarification et de
contrôle) ;
C’est pour ces raisons que les établissements et services gérés par les associations du
secteur sanitaire et social sont exclus du champ de la participation. Ils ont une
gestion désintéressée et non concurrentielle.
11 Article L3324-1 du Code du Travail. 12 B.O. des Impôts – D.G.I. - 4 H-5-06 N°208 du 18 décembre 2006.
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L’intéressement.
L’intéressement est prévu
par les articles L3311-1 et
suivants du code du
travail. Il est institué par la
même ordonnance que
celle qui instaurait la
participation (ordonnance n°59-126 du 7 janvier 1959). Dès l’origine, cet outil nécessite
qu’un accord collectif en fixe la formule de calcul et les modalités de répartition.
Si la participation est obligatoire, repose sur le bénéfice imposable et s’impose aux
entreprises de plus de 50 salariés, ce n’est pas le cas de l’intéressement. Il est
facultatif, peut utiliser toute sorte d’indicateurs (résultat ou tout indicateur de productivité :
absentéisme, excédent brut d’exploitation…) et quel que soit l’effectif, sous condition que :
1. Il revête un caractère aléatoire, c'est-à-dire qu’il ne soit pas possible d’en
calculer le montant au préalable ;
2. L’entreprise satisfasse aux obligations incombant à l'employeur en matière de
représentation du personnel (organisation des élections des I.R.P. particulièrement) ;
3. L’accord contienne des formules de calcul et de répartition de
l’intéressement entre bénéficiaires qui soient uniforme, proportionnelles à la
durée de présence dans l’entreprise au cours de l’exercice ou
proportionnelles aux salaires.
La formule de calcul est libre mais les montants distribués ne doivent pas dépasser
annuellement 20% du total des salaires bruts de l’année précédente. D’autres
règles13, notamment individualisées, sont fixées permettant un plafonnement ou des
compléments par le biais de « suppléments ».
Les montants distribués sont soumis à l’impôt sur les revenus, sauf s’ils sont placés sur
un Plan d’Epargne Entreprise (P.E.E.) ou un Plan d'Epargne pour la Retraite Collectif
(P.E.R.C.O.). Ils entrent dans l’assiette de la CSG et de la CRDS (précomptées) comme au
forfait social (actuellement de 20%) mais sont exclus des autres cotisations fiscales et
sociales14.
13 CF. articles L3314-8 et suivants du code du travail. 14 La taxe sur les salaires s’applique sur les accords d’intéressement depuis la LFSS pour 2013 pour les entreprises dont l’activité n’est pas assujettie à la TVA (dont la majorité des établissements de santé et médico-sociaux).
Article L3312-1 du Code du Travail
« L'intéressement a pour objet d'associer collectivement les salariés aux résultats ou aux performances de l'entreprise. Il présente un caractère aléatoire et résulte d'une formule de calcul liée à ces résultats ou performances. Il est facultatif. »
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Plan d’Epargne Entreprise (P.E.E.) et Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif (Perco).
Le plan d’épargne entreprise (P.E.E.) est un système d’épargne collectif qui permet
au salarié d’accroître ses revenus en se constituant un portefeuille de valeurs
mobilières de placement (V.M.P.) avec l’aide de l’entreprise.
Ces V.M.P. sont acquises dans le cadre d’un Fonds Communs de Placement
d'Entreprise (F.C.P.E.) qui est dédié aux salariés d'une entreprise et géré par un
organisme de placement collectif en valeurs mobilières de l'épargne salariale. Selon
les accords, le salarié peut acquérir des parts du F.C.P.E. retenu, il s’agit alors d’une
« gestion pilotée ». Autrement, il peut disposer du choix entre plusieurs F.C.P.E. à
risques, probabilités de rendement et engagements éthiques différents, par
exemple. Cette dernière solution est dite à « gestion libre ».
Prévu par les articles L3331-1 et suivants du code du travail, le P.E.E. peut être créé
par accord collectif ou décision unilatérale de l’employeur. Il est ouvert aux
employeurs et salariés des entreprises de droit privé.
Le principe repose sur l’ouverture d’un F.C.P.E. sur lequel peuvent être déposées
volontairement une partie de la rémunération, de l’intéressement et de la
participation. L’entreprise peut abonder la participation du salarié en versement
jusqu’au triple de
l’apport de ce dernier
plafonné à 3.003,84€ par
salarié en 2014. Cet
abondement n’est ni
imposable ni soumis aux
cotisations sociales. Les
sommes sont bloquées
durant 5 ans sauf
circonstances
particulières (mariage…).
Le Plan d’Epargne pour
la Retraite Collectif
(PERCO), prévu aux
articles L3334-1 est
suivants du code du
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travail, ne peut être ouvert que s’il existe déjà dans l’entreprise un P.E.E. ou un P.E.I.15
mais les négociations sur l’ouverture d’un PERCO sont obligatoires dès lors qu’existe
depuis plus de 3 années un P.E.E. ou un P.E.I. Contrairement au P.E.E., l’adhésion est
automatique sauf si le salarié notifie son refus d’adhésion dans un délai imparti. La
participation des salariés repose sur les mêmes conditions que pour le P.E.E. de
même que celle de l’employeur. Toutefois, le plafond de l’abondement de ce
dernier est le double de celui du P.E.E.
Sauf situation particulière (décès, fin de droit au chômage…) les sommes versées sont
bloquées jusqu’au départ à la retraite. Elles peuvent être débloquées sous forme de
capital ou de rente.
Il existe par ailleurs, d’autres solutions d’épargnes collectives, notamment l’ « article
83 »16 qui est un contrat d’assurance vie collective.
Il est à noter que les valeurs mobilières de placement étant le support de
l’investissement, la nature de ces dernières impacte considérablement le niveau de
risque.
Toutefois, l’ensemble de ces mesures vient compléter les dispositifs de participation
ou d’intéressement mais n’est pas directement lié à la rentabilité ou la productivité
de l’entreprise. Un salarié peut effectuer un versement sur un P.E.E. avec
l’abondement de l’employeur alors même que l’entreprise présente un déficit et
que l’intéressement n’a pas été versé.
Notre étude ne portera donc pas sur ces outils quoiqu’ils soient régulièrement
instaurés à l’occasion d’accord sur l’intéressement et la participation.
La participation, l’intéressement, les P.E.E. et le Perco en France.
En 201017, 14,5% des entreprises couvrant 45% des salariés avaient conclu un accord
d’intéressement. Parmi celles-ci, les deux tiers seulement avaient distribué
effectivement un intéressement moyen d’environ 1.546€.
Les entreprises de plus de mille salariés étaient 65,3% à avoir un accord
d’intéressement et 85% d’entre elles avaient effectivement distribué un
intéressement moyen de 1.537€.
15 P.E.I. : Plan d’Epargne Interentreprises : P.E.E. constitué par plusieurs entreprises. 16 Article 83 : En référence à l’article du C.G.I. l’ayant instauré. 17 Participation, intéressement et épargne salariale en 2010 – DARES Analyses ; sept. 2012 n°055 (enquêtes Acemo-Pipa 2007 à 2011).
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Les entreprises de 10 à 49 salariés n’étaient que 10,5% à disposer d’un accord
d’intéressement et seulement 74% d’entre elles avaient effectivement distribué.
L’intéressement moyen était de 1.809€ soit nettement plus important que la
moyenne. C’est d’ailleurs cette catégorie d’entreprises qui distribue le plus à ce titre
tandis que les catégories de 50 à 299 salariés distribuent le moins.
Cette analyse ne peut être détachée de celle des autres formes d’intéressement au
fruit de l’activité :
• Les données relatives à la participation et à l’intéressement sont sensiblement
dans les mêmes rapports.
• Le P.E.E. (plan d’Epargne Entreprise) reçoit une adhésion légèrement supérieure
avec une moyenne de 17,3% des entreprises ne représentant toutefois que
50,4% des salariés et un abondement de 593€ soit l’équivalent de 26% des
versements des salariés.
• Le PERCO reste plus confidentiel. Seules 3,2% des entreprises représentant
17,2% des salariés recouraient à cette mesure. L’abondement moyen était de
608€ équivalents à 40,5% des versements moyens des salariés.
Ces mesures ont une répartition catégorielle du recours relativement similaire. Les
entreprises entre 10 et 50 salariés sont peu nombreuses à utiliser ces mesures mais
distribuent nettement plus que la moyenne. En dehors de cette catégorie, le taux
d’utilisation et le montant des sommes en jeu progressent avec l’importance de
l’entreprise.
La répartition entre les différentes catégories d’activités économiques est instructive.
La cokéfaction et le raffinage constataient, toujours en 2010, un taux de couverture
des salariés de 89,4% pour l’intéressement et de 95,8% pour la participation avec des
montants moyens de 4.457€ et 915€. Ce secteur, comme les activités financières et
d’assurance, était très au-dessus des moyennes nationales et donc des activités du
champ de la santé et de l’action sociale comme en témoigne ce tableau.
Année 2010 Toute activitéCokéfaction et
raffinage
Administration publique,
enseignement, santé humaine
et action sociale
Toute activitéCokéfaction et
raffinage
Administration publique,
enseignement, santé humaine
et action sociale
Participation 55,47% 95,83% 20,80% 1 494 915 517Intéressement 45,01% 89,35% 17,67% 1 546 4 457 748P.E.E. 50,43% 91,89% 14,43% 593 1116 498Perco 17,33% 68,73% 2,53% 608 1 313 222Participation de l'employeur toute mesure confondue 4 241 7 801 1 985
% des salariés concernés Montants versés par l'employeur
Attention : les salariés ne sont pas tous concernés par les 4 mesures. Si beaucoup le sont dans la cokéfaction, très peu le sont dans la catégorie de la santé et de l'action sociale.
Enquête ACEMO PIPA sur l'année 2010 (secteur marcha nd uniquement)
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L’intéressement dans le secteur sanitaire, social et médico-social.
Introduisons ce point avec une note de prudence. Du tableau ci-dessus et des cas
étudiés plus loin18, il ressort que la distribution d’intéressement dans le secteur
sanitaire et social est bien plus faible que la moyenne nationale. Il apparait aussi que
les associations du secteur privé non lucratif, semblent moins généreuses que les
entreprises du secteur marchand de la même catégorie d’activité. A cela s’ajoute
l’absence de participation comme déjà indiqué.
Dans les statistiques de la DARES, la catégorie dont dépend la santé, à savoir
« administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale » avait
des données très en deçà. Seulement 6,7% des entreprises représentant 17,7% des
salariés avaient un accord d’intéressement et 7,2% des entreprises pour 20,8% des
salariés avaient un accord de participation. Les sommes engagées étaient
respectivement de 748€ et 517€. Sur les entreprises du secteur ayant un accord
d’intéressement 70% ont effectivement distribué ce qui n’a donc concerné que 10%
des salariés du secteur.
Cette étude portait sur le secteur marchand ce qui excluait :
• Les entités du secteur public soit une grande part des hôpitaux et maisons de
retraite. Les agents publics de ces établissements (fonctionnaires et contractuels de
droit privé) peuvent parfois bénéficier de systèmes tel que les primes
d’intéressement à la performance collective (PIPC)19 qui restent toutefois de
montants moins significatifs.
• Le secteur privé non marchand qui englobe les associations sociales, médico-
sociales et de santé couvertes notamment par les conventions collectives
dites 6620, 5121, Croix-Rouge…
Les structures incluses dans l’étude de la DARES représentaient donc environ 20% de
l’offre hospitalière, 14% des structures gérontologiques non hospitalières et une part
18 Cf. chapitre « Quelques exemples d’accords d’intéressement » ; P.29 19 Circulaire ministérielle du 22 octobre 2012 et décret 2012-624 du 3 mai 2012 pris en application de l’article 88 de la loi 84-53 du 26 janvier 1984 fixent les modalités et les limites de la prime d’intéressement à la performance collective (P.I.C.) des services : Montant maximal de 300€ allouable à l’ensemble des agents du service ayant atteint les résultats fixés sur une période de 12 mois. 20 Convention collective de travail des établissements et services pour personnes handicapées, inadaptées (brochure JO n°3116) – IDCC 1001 (syndicat employeurs : SOP, SNASEA, SNAPEI …). 21 Convention collective nationale des établissements privés d'hospitalisation, de soins, de cure et de garde à but non lucratif du 31 octobre 1951 (brochure 3198) – IDCC n°29 (syndicat employeur : FEHAP).
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minime des autres structures sociales et médico-sociales. Ainsi, plus de 90% des
travailleurs du secteur n’étaient pas concernés par ce travail de recherche.
Pour autant cette étude a un indéniable intérêt. Elle permet montrer l’ampleur du
questionnement.
1. Seuls, 37% des salariés du secteur marchand de l’aide à la personne ont
effectivement perçu de l’intéressement en 2010 et 40% de la participation.
2. La culture de la distribution du fruit de l’activité est plus largement ancrée, pour
des raisons statutaires, notamment, dans le secteur marchand.
3. Nous pouvons donc projeter que le recours à ces mesures, dans le P.N.L. est très
en deçà des chiffres donnés plus haut. Ces pratiques pourraient sans doute être
classées de marginales dans le secteur. D’ailleurs, les correspondants des
grandes fédérations d’employeurs (FEHAP, FEGAPEI…) ont été dans l’incapacité
d’estimer le taux recours à ces mesures.
Ce bilan est conforté par les travaux du Ministère chargé du travail qui constataient
déjà en 2004 « dans les autres secteurs des services comme les services aux
particuliers, les services opérationnels (sécurité, nettoyage, etc.) ou encore les
secteurs de la santé, de l’éducation, de l’action sociale ou le secteur associatif, les
entreprises ayant mis en place un des trois dispositifs (participation, intéressement et
PEE) sont assez rare quelle que soit leur taille. »22
Lors de nos différents contacts, nous avons été frappés par la difficulté qu’avaient
bons nombres de responsables syndicaux tant d’employeurs que de salariés du
secteur associatif à aborder cette question. Ceux qui l’ont fait peuvent en être donc
particulièrement remerciés. Mais ce silence majoritaire est porteur d’un message par
lui-même : La difficulté à parler de la distribution du fruit de l’activité.
La problématique en est parfaitement imagée pas Francis CHARHON, Directeur
Général de la Fondation de France et du Centre Français des Fondations : « Quoi
qu’il en soit, ces deux éléments (intéressement et participations) sont complexes sur le plan
éthique, au sein de nos fondations, qui reposent sur des dons et des legs.23 »
22 DARES, Premières Synthèses ; Septembre 2004 n°38.1 ; page 2. 23 Atelier des Fondations des 7 et 8 décembre 2006 sur « Les outils du droit du travail ».
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[18]
Les postures faces à l’intéressement dans le secteur sanitaire et social P.N.L.
Les freins « employeurs » au développement de l’intéressement.
Le système budgétaire des structures sanitaires et sociales publiques ou associatives
est encore largement marqué par une gestion administrée.
Dans l’ensemble du secteur social et médico-social aucun poste ne peut être créé
sans l’accord des
administrations de contrôle et
de tarification. Les budgets
soumis à autorisation,
comportent une description
précise des moyens humains.
Le budget autorisé en
découle directement et les
dépassements sont rejetés.
Normalement, les excédents
d’un exercice devraient être
déduits des recettes (fixées par les administrations de tarification) des exercices futurs.
Dans cette logique, le versement d’un intéressement est perçu comme un
dépassement des moyens autorisés sans autorisation budgétaire. Il apparait comme
une source de contentieux potentiels avec les administrations de tarification
notamment s’il n’a pas été prévu dans la convention tripartite24. Mais, comment
aborder avec les financeurs cette question ? A l’heure où les collectivités publiques
peinent à clôturer leurs budgets, le proposer, pourrait faire entendre qu’il existe des
marges de manœuvre. L’établissement ne prendrait-il pas le risque de justifier que
ses financeurs réduisent les crédits dans une logique quasiment stakhanoviste ?
Dans le secteur sanitaire public ou associatif et jusqu’à il y a quelques années, le
financement reposait sur le principe de la dotation globale de financement. Il
s’agissait en quelque sorte d’un budget alloué sur lequel le volume d’activité n’avait
que peu d’incidence. Les budgets bénéficiaient de « taux directeurs » ou taux
d’évolution relativement confortables permettant, avec une gestion de bon père de
famille, d’assurer la pérennité de la structure sans course à la rentabilité.
24 Convention conclue entre l’établissement, le Conseil Général et l’Etat ou ARS fixant les objectifs, les moyens et le financement.
Extrait d'un tableau des effectifs d'une convention tripartite signée entre l'A.R.S., le Conseil Général et un Ets (ici un EHPAD)
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[19]
AnnéeTaux
d'évolution
Evolution
Indice 100
2007 0,80% 100,80
2008 0,50% 101,30
2009 0,50% 101,81
2010 0,00% 101,81
2011 -0,83% 100,97
2012 -0,19% 100,77
Evolution des tarifs de la T2A
Source : Evaluation de la T2A ; Rapport
de la FHF - Juin 2013 ; P.21
En 2003 le système a changé avec l’introduction de la tarification à l’activité (T2A). Le
financement est directement lié entre activité et recette. Cette mesure concerne les
structures de médecine, de chirurgie et d’obstétrique et n’a pas concerné les S.S.R.
(soins de suite et de rééducation), la psychiatrie et les unités de soins de longue durée.
Seuls 49% de l’activité hospitalière ou 60 millions de journées sur 122 millions sont
concernés, aujourd’hui, par cette réforme25.
Les tarifs appliqués, dans le cadre de la T2A ont
évolués régulièrement à la baisse26. Un même
acte étant moins rémunéré, les établissements se
sont retrouvés dans une situation budgétaire
complexe et tendue. La rentabilité des cliniques
privées a perdu environ ½ point entre 2006 et
2011 avec une réduction de l’effort
d’investissements dépassant les 3%. De même
dans le secteur public, les résultats étaient négatifs en 2011 (-0,6% des recettes), alors
qu’ils étaient positifs en 2002 (+0,9% ses recettes). Dans le même temps, le taux
d’endettement a augmenté de plus de 15%27.
Dans ce contexte, que distribuer ? Comment les managers hospitaliers peuvent-ils
proposer une distribution d’intéressement alors que leurs comptes d’exploitation se
dégradent ? Comment les structures mêmes exclues du champ de la T2A mais
amenées à y être intégrées bientôt peuvent-elles envisager des distributions ?
Pour autant, et ce sera l’une des pistes de notre travail, la productivité des
établissements de santé s’est accrue28. L’intéressement a précisément comme
objectif de faire bénéficier les salariés de cette performance.
Une autre crainte des employeurs apparait. Même si cela peut paraître étonnant, les
établissements rencontrent des difficultés à définir des indicateurs indiscutables
d’activité. Lors de nos rencontres, M. Marc TRANCHAT, Délégué National MGEN29,
constate : « Il est très compliqué de descendre au niveau de l’établissement… Plus il
(l’intéressement) est fixé dans des conditions conduisant à des différentiations entre
25 Le panorama des établissements de santé ; D.R.E.S. – Collection Etudes et Statistiques – 2013 – P. 79. 26 Evaluation de la T2A ; Rapport de la F.H.F. ; F.H.F. ; juin 2013. 27 Le panorama des établissements de santé ; D.R.E.S. – Collection Etudes et Statistiques – 2013 – P. 148 et suiv. 28 Evaluation de la T2A ; Rapport de la F.H.F. ; F.H.F. ; juin 2013 ; P.84 et suiv. 29 Cf. Annexe ; P.102.
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les salariés, plus il est source de contentieux et de contestations. » Il précise plus loin
que la prime à la performance serait plus adaptée mais « c’est particulièrement
compliqué dans la santé ». Ce constat est alarmant. La qualité des indicateurs
d’activité, dans le secteur, est hautement discutable. Le P.M.S.I. (programme de
médicalisation des systèmes d'information) sensé transcrire l’activité hospitalière en
indicateur de volume est uniquement utilisé dans un cadre budgétaire sans
prétention à donner une image volumétrique ou qualitative de l’activité. Les S.I.I.P.S.
(soins infirmiers individualisés à la personne soignée) qui devaient permettre de créer un
indicateur de charge en soins et, qui a fait l’objet de nombreuses études et d’une
publication dans le bulletin du ministère de la santé30, n’a pour autant jamais abouti
à un indicateur partagé ni reconnu.
A ce jour à l’hôpital et pour ce qui est de l’activité, seuls les nombres de séjours, de
journées et la durée moyenne de séjours (D.M.S.) sont des indicateurs certains. Ils
restent très frustres. Il existe toutefois des indicateurs qualitatifs relativement fiables
mais sans prétention volumétrique ou de productivité. En secteur médico-social,
certains indicateurs se sont ajoutés tels que le G.M.P.31 ou le Pathos32. Mais ils restent
rudimentaires.
Les indicateurs budgétaires pourraient faire consensus. Toutefois, sont-ils
indiscutables ? Le jeu des prestations inter-établissements ou entre établissements et
sièges sociaux et la qualité des comptabilités générales et analytiques hospitalières,
viennent grever l’exactitude et la sincérité des comptes. A cela s’ajoutent les recours
à certains artifices pour dissimuler des excédents ou des pertes -notamment aux
administrations de contrôle et de tarification-.
De plus la variabilité des recettes qui apparait parfois aléatoire est un frein. L’I.G.A.S.
en élabore un constat sans concession précisément sur la question de
l’intéressement.
« Et quoi qu’il en soit, le manque de lisibilité, réel ou ressenti, du modèle T2A est considéré comme un obstacle à l’adaptation des établissements et tout particulièrement à la pédagogie nécessaire à l’égard des équipes hospitalières. … il est difficile de discuter de résultats qui risquent d’être bouleversés d’un exercice à l’autre ; leur instabilité complique l’élaboration de contrats et de formules d’intéressement. De même, les déficits constatés au niveau des établissements peuvent être majorés ou minorés par ces distorsions tarifaires ; la compréhension et la signification économique de ces déficits en est relativisée, au risque de démobiliser les équipes et d’induire des décisions de régulation erronées.33 »
30 Bulletin Officiel n°16 et n°94-8 bis (Ministère des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville). 31 G.M.P. : GIR Moyen Pondéré ou moyenne des Groupes Iso-Ressources dans lesquels sont classés les usagers en fonction de la lourdeur des moyens à mettre en œuvre pour les prendre en charge. 32 Pathos : Système d’évaluation des moyens médico-techniques requis pour assumer la prise en charge de toutes les pathologies d’une population de personnes âgées. 33 L’hôpital ; Rapport 2012 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ; La Documentation Française ; 2013 ; page 64.
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Si l’exactitude des comptes est contrôlée et certifiée au niveau de l’entité juridique,
elle ne l’est pas au niveau de chacun des établissements et encore moins de
chaque service ou « entité de production ».
Par ailleurs, la comptabilité analytique hospitalière n’a pas réuni les conditions
suffisantes pour permettre de calculer la productivité précise d’un établissement ou
d’un service. Le ministère de la santé le reconnaît lui-même : « Pour autant des
progrès restent à réaliser notamment en termes de fiabilité et de qualité des
informations34 ».
Cette situation est parfois le fait de la taille des structures qui ne leur permet pas de
se doter de véritables services GRH, comptables et de contrôle de gestion
indispensables pour suivre les accords d’intéressement. Cette taille ne leur facilite
pas non plus le dialogue social en raison de la raréfaction d’instances
représentatives du personnel et d’organisations syndicales. Le nombre moyen de
salariés par association de l’économie sociale et solidaire est de 1035.
La FEHAP36 regroupe environ 200.000 salariés, 1.600 associations et 3.700
établissements soit une moyenne de 125 salariés par association ou 54 par
établissement. De même l’UNIOPSS déclare regrouper 750.000 salariés dans 25.000
structures (soit une moyenne de 30 salariés par établissement).
Or, la taille des entreprises est un facteur clé de la capacité à se doter d’un contrôle
de gestion efficient. En 2010, 82,4% des salariés d’entreprises de plus de 500 salariés
avaient perçu un mode de distribution de fruits de l’activité (intéressement,
participation…) contre seulement 11% de ceux d’entreprises de moins de 50 salariés37.
Et encore, faut-il constater que ce taux est plus réduit pour les entreprises aux
rémunérations les plus basses telles que dans le secteur sanitaire et médico-social.
Il est aisé de comprendre que, dans ce contexte, les employeurs ne souhaitent pas
s’engager dans des accords d’intéressement reposant sur des indicateurs d’activité
ou de productivité discutables. Le risque de contentieux apparaît trop important.
34 http://www.sante.gouv.fr/comptabilite-analytique-hospitaliere.html ; État des lieux de la comptabilité analytique 35 Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions ; CNCRES ; (données INSEE 2008). 36 Fédération des Etablissement Hospitaliers & d’Aide à la Personne. 37 Participation, intéressement et épargne salariale en 2010 ; DARES Analyses ; n°055 ; Sept.2012, P.2.
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[22]
A titre complémentaire et même si cela n’a pas valeur d’exactitude, un
questionnaire a été envoyé, pour cette étude, auprès d’environ 200 gestionnaires ou
D.R.H. d’établissements du secteur. Sur les 15 réponses38 :
• 3 déclarent avoir un accord d’intéressement dont 1 considère qu’il ne
s’agit absolument pas d’un outil de pilotage,
• 2 ont le souhait de conclure un accord,
• 3 considèrent qu’il ne s’agit pas d’un outil adapté mais leur établissement
n’en dispose pas,
• 5 sont ouverts au dialogue mais n’engageront pas d’eux-mêmes ce sujet.
• 1 n’a pas d’opinion et 1 n’a pas répondu de façon exhaustive.
Les avis sont donc très partagés et il ne ressort pas d’enthousiasme pour la mise en
place de cet outil. Ce questionnaire démontre, comme nous l’avons dit
précédement et pour l’ensemble de ces raisons, la frilosité du secteur pour des outils
touchant à la question d’une forme de distribution des résultats ou de la
productivité.
Pour synthétiser ce qui semble ressortir de la position employeur et qui justifie leur
réticence :
• Comment mettre en place l’intéressement dans une gestion budgétaire
administrée (secteur médico-social) ?
• Comment distribuer de l’intéressement alors que les comptes d’exploitation se
dégradent (secteur sanitaire) ou sont instables ?
• Sur quels indicateurs fiables faire reposer le calcul de l’intéressement ?
• Avec quels moyens de suivi (service GRH, contrôle de gestion…) ?
De plus, l’aspect culturel d’absence de distribution du secteur associatif pèse
lourdement dans la méfiance envers ces projets. Qu’est-ce qui distinguera, dans le
management social, un projet associatif d’une entreprise commerciale ?
Mais les employeurs ne sont pas les seuls à avoir une réticence certaine envers
l’intéressement. Les salariés apparaissent parfois méfiants pour d’autres raisons.
38 Cf. Annexes – Sondage auprès des dirigeants et D.R.H. des établissements sanitaires et médico-sociaux ; P. 112.
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[23]
Les positions salariales face à l’intéressement.
Dans le contexte actuel, peu de salariés rejettent un complément de rémunération.
Selon les données de l’INSEE, le salaire moyen en France était en 2011 de 2.130€ net
et le salaire médian de 1.712€ net soit environ 900€ de plus que le seuil de pauvreté.
En 2010, l’intéressement et la participation moyens ont été respectivement de 1.546€
et 1.494€ soit l’équivalent cumulé s’approchant de 2 mois de salaire médian. Il
conviendrait d’y adjoindre les abondements de l’employeur au PERCO et au PEE
pour dépasser les 4.200€ ou l’équivalent de 20% du salaire net médian annuel.
Parmi les salariés du secteur marchand, seuls près de 40% ont perçus l’intéressement
et/ou la participation. 50% des salariés ont un PEE et 17% un PERCO.
Les secteurs sociaux et médico-sociaux font partie de ceux dont la rémunération est
la plus basse. La rémunération nette médiane était en 2011 de 1.400€ mensuels soit
81% du salaire médian national. Il pourrait être possible de décrire une «triple peine» :
Les salaires sont plus faibles que la moyenne nationale, les salariés sont moins
nombreux que les autres à percevoir une forme de distribution qui, elle-même est
près de deux fois moins élevée ! Le secteur sanitaire est légèrement mieux loti
(notamment en raison de la part respective des cadres) mais reste inférieur aux moyennes
nationales39.
En 2011, l’écart entre le
salaire net moyen national (y
compris l’intéressement et la
participation) et celui du
secteur hospitalier était de
-8,08% et de -27,16% avec
celle du secteur
médicosocial40.
Faut-il en conclure que les salariés de ces secteurs sont spontanément favorables à
ces mesures de distribution ?
39 Les salaires par secteur et par branche professionnelle en 2011 ; DARES Analyses ; N°028 ; Avril 2014 ; P.4 40 Idem
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Nous avons rencontré de grandes difficultés à aborder avec les organisations
syndicales de la branche sanitaire et sociale cette question. Seule une organisation
a accepté un entretien. Son représentant s’est, dès l’introduction des discussions,
marqué par sa forte opposition. Reprenant le constat ci-dessus, M. GIBELIN de la
CGT41 affirme que l’intéressement n’a pas fait l’objet d’une envolée dans le secteur
car « c’était un pis-aller pour compenser la non réévaluation des grilles de
rémunérations ».
Mis à part la position catégorique de la C.G.T., les autres syndicats ne semblent pas
partager cette opposition. D’ailleurs, de nombreux accords d’intéressement sont
signés chaque année y compris par des représentants de cette centrale syndicale.
Que dire de l’argument relatif à l’exclusion de l’intéressement des bases de
cotisation sociale dont le chômage et la retraite ? Selon plusieurs sondages, les
français sont majoritairement inquiets pour leur retraite42 et préfèrent des solutions
n’impactant pas leurs revenus. Ils sont de plus en plus nombreux à déclarer vouloir
constituer une épargne de précaution. Ces constats sont à croiser avec l’évolution
négative du pouvoir d’achat telle que constatée par l’INSEE43. La confiance des
français est émoussée tant en ce qui regarde les revenus issus de la solidarité
nationale (retraite) que de ceux issus de leur situation personnelle (pouvoir d’achat).
Le baromètre O2-Market Audit de décembre 2013 révèle que plus d'un tiers des
Français a travaillé au noir contre seulement 13%, il y a cinq ans44. Cette enquête
rejoint le rapport de la commission européenne sur le travail au noir45. En 2007, 6%
des Français déclaraient spontanément avoir déjà travaillé au noir et considéraient,
pour 47% d’entre eux, que les deux parties en avaient profité.
La recherche de revenus, la perte de confiance dans les systèmes collectifs et
solidaires de retraite et la volonté de se constituer une épargne de précaution
semble l’avoir emporté. La priorité ne semble plus être dans un revenu de
substitution futur mais la perception d’un revenu immédiat.
41 CF. Annexe – Entretien avec M. Jean Luc GIBELIN, UFMICT-CGT ; P.99. 42 « Les Français et leur retraite » ; CSA pour l’Humanité ; Mai 2013 (sondage réalisé les 28 et 29 mai 2013) & « Les Français l’épargne et la retraite » ; CSA/CECOP pour le Cercle des Epargnants ; 7 et 8 janvier 2014. 43 Pouvoir d'achat et ratios des comptes des ménages (données CVS-CJO) ; comptes nationaux trimestriels ; INSEE ; Mise à jour le 20 mai 2014 44 « Explosion du travail au noir : le “black” est-il en train de devenir le dernier amortisseur social de la France ? » ; source : http://www.atlantico.fr/decryptage/explosion-travail-au-noir-black-est-en-train-devenir-dernier-amortisseur-social-france-francois-taquet-gilles-saint-paul-919757.html#LJBIsg0CESk58Hom.99 45 « Le travail non déclaré au sein de l’Union européenne » ; Eurobaromètre Spécial ; Publication : octobre 2007 ; Eurobaromètre Spécial n°284 / Vague 67.3 – TNS Opinion & Social.
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[25]
Le sondage réalisé dans l’établissement de santé la Martinière, même s’il est très
partiel, indique que plus de 70% de ses salariés préfèrent « une prime en
intéressement plus importante même s'il n'y a pas de cotisation retraite » plutôt que
« pas d'intéressement mais une prime en salaire pour cotiser à la retraite »46.
Il est incontestable que l’absence de cotisations sociales permet d’accroître très
significativement les sommes distribuées. 1.000 € bruts de salaire engendrent 23% de
charges salariales et 55% de charges patronales. Le coût employeur est de 1.550 €
alors que le salarié perçoit, après impôts, 716,54€. Le même coût (1.550€) produit une
rémunération, après impôts, de 1.143,73€ par l’intéressement, soit 55% de plus.
Ce constat est sans appel. Toutefois, l’intéressement n’est pas entré dans la base des
cotisations sociales d’assurance maladie, de retraite ou de chômage. Si la somme
des distributions (intéressement, participation, PERCO et PEE) représente 20% de la
rémunération, au moment où elle n’est plus versée (départ à la retraite, période de
chômage…), le salarié perd immédiatement cet écart en sus des décotes appliquées
par l’assurance chômage où lors du calcul de la retraite. L’écart entre le revenu
initial et le revenu de substitution est donc plus important.
C’est l’argument que défend M. GIBELIN de la C.G.T. « Distribuer des revenus qui
n’entrent pas dans le champ des droits à pensions et permettre aux salariés
d’économiser à titre privé est un leurre. La crise économique a invalidé cette
perspective de système par capitalisation et de fonds de pensions. Le système par
répartition, où toutes les rémunérations entrent dans le calcul des droits, est validé
par la crise économique que nous traversons. »
Il reste que cet argument pèse moins dans le secteur associatif de la santé ou du
médico-social. La prime d’intéressement y est très souvent inférieure à 1.000€ voire à
500€. L‘incidence est plus marginale.
46 Cf. Annexe – Sondage auprès des personnels des établissements– Page 114.
Prime classique ou intéressement Prime versée en salaire Prime d'intéressement Prime d'intéressement
versée au P.E.E.
Coût global pour l'entreprise 1 550,00 € 1 550,00 € 1 550,00 €
Charges patronales (55%) 550,00 €
Taxe sur les salaires seule (Tx moyen 9,91%) 118,24 € 118,24 €
Forfait social (20%) 238,63 € 238,63 €
Montant brut versé au salarié 1 000,00 € 1 193,13 € 1 193,13 €
Charges sociales salariales (23%) 230,00 €
CSG CRDS 78,60 € 95,45 € 95,45 €
IRPP (tx moyen imposit° 4,26% après abat. 10%) 32,54 € 49,40 €
Montant net disponible pour le salarié après paiement de l'IRPP
737,46 € 1 143,73 € 1 193,13 €
Taux d'efficacité (Montant net / coût global) 48% 74% 77%
Indice comparatif du net dispo (100 sur la prime) 100 155 162
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[26]
Toutefois, la solidarité nationale, le plan de formation… n’ont pas bénéficié des
cotisations pleines et entières que le salaire équivalent aurait dégagées.
La posture salariale est donc partagée entre
des positions idéologiques et pragmatiques.
Un dernier aspect peut apporter un regard
différent sur cette question. Le sondage47
réalisé dans l’établissement de santé la
Martinière indique que si environ 25% des
salariés disent que « c’est un moyen de
gagner plus d’argent », la grande majorité
(plus de 70%) définissent l’intéressement comme « un moyen de partager les résultats
entre l'employeur et les salariés ».
L’intéressement a sans doute cette utilité de pouvoir rémunérer la plus-value
dégagée par l’activité. D’ailleurs, plus de la moitié des personnels consultés dans ce
sondage, indique que l’intéressement devrait payer les efforts réalisés par les salariés.
C’est un aspect que pointe l’I.G.A.S. : « dans les structures où les médecins sont
salariés, ils n’ont pas d’intérêt direct à induire des prises en charge ou des actes, sauf
si un intéressement significatif à l’activité était mis en place48. »
Ce sondage ne fait pas ressortir la
position de la C.G.T. quant à la
préférence pour une prime entrant dans
la base des cotisations. Comme le
démontre les résultats, la très grande
majorité des répondants préfèrent une
rémunération plus importante à une
base de cotisation plus large.
En définitive, si les salariés sont demandeurs d’une reconnaissance de leurs efforts et
du partage avec l’employeur, ils ne doivent pas omettre que cette pratique permet
d’accroître leur pouvoir d’achat immédiat au détriment de leurs revenus de
substitution futurs et du financement des droits familiaux (allocations familiales) par
exemple. De même, certains droits sociaux collectifs sont amputés. Le plan de
formation ne reçoit pas la cotisation employeur équivalente. Le 1% logement est
dans la même situation. Si cela peut être considéré comme marginal, ce n’est pas
47 Cf. Annexe – Sondage auprès des personnels des établissements ; P.122. 48 •L’hôpital ; Rapport 2012 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ; La Documentation Française ; 2013 ; page 56.
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tout à fait exact. Une prime de 500€ versée à 100 salariés représente une base de
cotisation de 50.000€ soit 800€ sur un taux de cotisation au plan de formation.
Le constat sur le contexte.
Le secteur sanitaire et social associatif est peu ouvert aux modalités de participations
aux fruits de l’activité. Les raisons en sont les freins techniques et budgétaires comme
une culture issue de la solidarité où le collectif prime sur l’individualisme. La faiblesse
des excédents dégagés et les tensions budgétaires que subit ce secteur ne
participent pas à une politique de distribution. Enfin, le lien entre recettes et activité
n’est pas évident. L’Etat et les autorités de tarification ont tendance à réduire les
tarifs quand l’activité augmente de façon à contenir les dérives du budget de la
sécurité sociale (gestion à soldes nuls)49.
Pour autant, la culture spécifique de ce secteur se confronte à la normalisation
progressive. Cette évolution est particulièrement due à la disparition des fondateurs
même si l’altruisme reste une valeur forte.
Enfin, la question des rémunérations est de plus en plus prégnante dans un
environnement en crise où la confiance dans la solidarité nationale s’effrite. La
recherche d’accroissement des revenus comme le partage, avec l’employeur, des
efforts de productivité tente à surpasser les postures idéologiques ou culturelles.
Dans ce contexte, reste-t-il une place pour la mise en place de l’intéressement ?
Nombreux éléments laisseraient croire que non. Notre position est contraire et nous
évaluerons si cet outil de gestion sociale est un facteur adéquat et répondant à la
situation dans laquelle se trouvent les établissements du secteur. Nous confronterons
ce point de vue à la réflexion.
49 Si la somme, au niveau national, des facturations de l’activité hospitalière évolue trop rapidement, l’Etat réduit les tarifs T2A applicables. La somme des produits de l’activité par les tarifs est donc stable. Par exemple : Si le budget prévu est de 1.000.000 de séjours à 350€ soit 350.000K€ et qu’il est réalisé 1.100.000 séjours, les tarifs baisseront d’environ 1.000/1.100 soit de -9,09% ce qui permettra de contenir le budget. Un établissement peut accroître ses recettes d’activité hospitalière s’il augmente son activité d’un taux plus important que la moyenne national.
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L’HYPOTHESE : L’INTERESSEMENT EST UN OUTIL STRATEGIQUE DANS LE
SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL A BUT NON LUCRATIF.
Nous posons comme hypothèse que l’intéressement est précisément, en raison du
contexte budgétaire et de la nécessité de répondre à l’attente sociale de partage
des efforts :
• Un outil stratégique des établissements sanitaires et sociaux privés à but non
lucratif.
• Un outil opportun dans le contexte actuel.
• Une modalité n’entrant pas en confrontation avec la culture du secteur privé
non lucratif.
Notre étude a pour vocation de répondre aux questionnements, sur le sujet, de
l’ensemble du secteur mais reposera notamment sur un terrain d’étude. Nous avons
retenu à cet effet, l’établissement de santé la Martinière, sis à Saclay (91) et géré par
l’Association Jean Lachenaud dont le siège est à Toulon (83).
Ce choix repose sur deux motifs principaux :
• Nous le dirigeons depuis bientôt six années. La question de l’efficience s’est
posée à notre arrivée. Le taux d’activité était faible et s’est accru depuis, de
plus de 21%. Cet effort de productivité s’est accompagné d’une interrogation
sur la rétribution des équipes quant à cet effort.
• Il s’agit d’un établissement de 120 lits sanitaires et médico-sociaux géré par
une association de trois établissements. Il apparaît relativement représentatif
du secteur privé non lucratif. Les associations de la F.E.H.A.P. regroupent, en
moyenne, 2,3 établissements avec un peu plus de 50 salariés par
établissement. Ces chiffres sont peu éloignés de ceux de l’établissement de
santé la Martinière.
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Avant d’envisager, en troisième partie, la déclinaison concrète d’un accord
d’intéressement, il convient d’étudier quelques expériences d’accords
d’intéressement dans le secteur de la santé et du médico-social. Nous lierons ensuite
les attentes et observations des salariés de l’établissement quant à l’intéressement.
Enfin, nous présenterons le cadre réglementaire dans lequel doit se développer ce
projet.
Quelques exemples d’accords d’intéressement dans le secteur P.N.L.
Même si, comme nous l’avons déjà dit, l’intéressement est peu usité dans les secteurs
sanitaires et sociaux et notamment dans la branche des établissements à but non
lucratif de ce secteur, certains exemples existent. Ils peuvent éclairer l’étude tant sur
les pratiques existantes que sur les indicateurs retenus. Ces expériences seront
complétées des observations de représentants patronaux et syndicaux du secteur
de la santé et du médico-social.
L’Institut Gustave Roussy (I.G.R.)50
L’I.G.R. est un centre régional de lutte contre le
cancer situé à Villejuif dans le Val-de-Marne. C’est
une personne morale de droit privé relevant du
statut des E.S.P.I.C.51. Avec 356 lits, 88 places de
jours, 2.600 salariés et 290 millions d’euros de
budget, il peut être classé parmi les établissements
privés non lucratif de premier plan.
L’accord d’intéressement conclu en 2010, reposait sur 3 principes :
• Un indicateur évolutif de déclenchement reposant sur un ratio entre les
recettes et dépenses (hors provisions) supérieur à 1,0031 en 2010 et 1,0049 en
2012, c'est-à-dire, dès lors que le résultat (hors provision) est supérieur au coût de
l’intéressement en 2010 puis supérieur à ce coût les années suivantes.
• Une enveloppe de référence de 0,5% de la masse salariale brute,
50 Cf. Annexe ; Page 107. 51 Etablissements de santé privés d'intérêt collectif anciennement P.S.P.H. (participant au service public hospitalier).
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• 4 indicateurs de performance :
o Présentéisme (l’objectif est un taux de réduction d’environ 3% du nombre de jours
d’absence pour maladie de moins de 15 jours constaté d’une année sur l’autre).
o Indicateur de prise en charge de la douleur (l’objectif porte sur l’amélioration
d’une année sur l’autre de l’indicateur de prise en charge de la douleur),
o Performance scientifique (l’I.G.R. est aussi un centre de recherche : taux de
maladie incluse dans les protocoles de recherche),
o La production médicale (objectif : amélioration d’une année sur l’autre du taux
de patients vus en consultation et pris en charge en hospitalisation).
Chacun des quatre indicateurs pesant pour 25%.
• Une répartition mixte de l’intéressement réalisée en partie
proportionnellement au salaire et en partie sur le temps de présence.
Il est à noter qu’en 2011, au regard de l’excellence du redressement des comptes et
de l’activité de l’I.G.R., sur 2010, le conseil d’administration a ajouté aux 440.000€
prévus par l’accord, une somme de 265.000€. Celle-ci représentait en moyenne une
somme un peu supérieure à 300€ par salarié. Il reste qu’en 2012, la prime
d’intéressement fondait, poussant la C.G.T. à traiter l’accord d’intéressement, que la
centrale n’avait pas signé, de « mascarade »52. En effet, cette réduction des recettes
intervenait alors que l’activité s’accroissait. L’autorité de tarification avait, en effet,
réduit les tarifs de facturation de la T2A et les crédits ciblés. Les personnels n’ont pas
reçu de prime alors que ni l’activité n’avait été décevante, ni la qualité ne s’était
dégradée, ni les dépenses n’ont été en dérive.
Cette situation a conduit les partenaires sociaux à modifier les critères lors des
discussions de l’accord 2013-2015. D’une part, le clapet financier a été retiré et
transformé en indicateur. 40% de la prime dépend des résultats économiques.
D’autre part, l’indicateur de présentéisme a été retiré car le mode de répartition
tenait déjà compte du prorata de présence et du temps de travail.
L’établissement entend aboutir à un accord comportant des objectifs par
départements outre les objectifs globaux. Toutefois, il apparait délicat de trouver des
indicateurs de natures différentes, spécialisés pour chacun des départements mais
de même niveau. Il ne faut pas qu’un département ait des objectifs plus faciles à
obtenir qu’un autre.
52 http://cgt-igr.fr/spip.php?article137
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Le D.R.H. considère que l’intéressement se constitue progressivement. Il faut du
temps pour qu’il rentre dans la culture sociale d’un établissement de santé. Mais il
faut aussi du temps pour que les indicateurs adéquats soient trouvés et développés
avec un niveau de certitude et de pertinence satisfaisant.
L’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy53
L’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy (91) est un hôpital privé pluridisciplinaire du
groupe Générale de Santé. Il dispose de plus de 350 lits et places et emploie plus de
600 E.T.P. Cet établissement est une structure privée commerciale (dite à but lucratif)
du groupe Général de Santé. Même s’il ne s’agit donc pas d’une structure à but non
lucratif, il reste un établissement de santé recrutant des salariés des mêmes métiers
que ceux du secteur associatif. L’exemple porte donc un intérêt réel.
Cet hôpital, comme l’ensemble des
structures industrielles et commerciales
équivalentes, distribuait déjà la participation
dès lors que les résultats de l’entreprise le
permettaient.
En 2008, la direction s’est interrogée sur la
mise en place de l’intéressement. Cet accord et sa mise en place ont été portés par
la direction qui a rencontré des acteurs sociaux ouverts au dialogue mais
n’apportant que peu d’éléments au débat. Cet accord reposait sur plusieurs
indicateurs déclenchant le calcul d’une prime d’intéressement sous condition que
les objectifs économiques soient atteints. En effet, même si les salariés n’ont que peu
d’emprise sur les résultats, il convenait, pour la direction, qu’ils sachent qu’il n’y a pas
de pérennité sans résultats économiques. Les indicateurs sont :
• La satisfaction des patients mesurée par le taux de retour des questionnaires
de satisfaction et le taux de patients très satisfaits et insatisfaits. L’objectif était
d’améliorer l’image de l’entreprise.
• La réduction des accidents du travail mesurée sur la fréquence des Accidents
du travail et la gravité (nombre de jours d’incapacité). La réduction des accidents
du travail est de la responsabilité de l’employeur comme des salariés (respects
des procédures…).
53 Cf. Annexe ; Page 104.
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• La politique d’entreprise mesurée par le taux de participations aux réunions
organisées autour d’actions de communication et de démarche qualité. Cet
indicateur mesurait l’implication des salariés dans l’amélioration de l’offre de
soins et de l’accueil des usagers.
A noter que le versement de l’intéressement était proportionnel au temps de travail
et s’élevait à quelques unités de centaines d’euros par salarié.
Les discussions autour de l’accord ont produit, de l’avis de la directrice qui a animé
les débats, plus de profit que la distribution de la prime. Les orientations stratégiques
et les facteurs du succès ont été mis en débat avec les représentants des personnels
et les personnels eux-mêmes. Ces points apparaissaient complexes à aborder dans
le cadre des I.R.P. traditionnelles.
Les parties en négociation avaient souhaité insérer un indicateur de qualité de
traitement des déchets. Elles n’y sont pas arrivées car si l’aspect était significatif face
à la situation de l’établissement (coût des traitements des déchets), il était difficilement
mesurable et donc contestable.
Il convenait, pour les partenaires sociaux, que les personnels aient une capacité
d’action sur les résultats. Ceci explique que la part économique de l’intéressement,
pourtant indispensable, est mal comprise dès lors qu’il s’agit d’un résultat comptable
sur lequel ils n’ont que peu d’emprise.
L’Hôpital Privé Gériatrique des Magnolias (H.P.G.M.)
L’H.P.G.M., au sud de Paris, est un établissement sanitaire
et médico-social privé à but non lucratif (E.S.P.I.C) de
référence pour le Sud de l’Ile de France en ce qui
regarde la prise en charge gérontologique. Avec 319 lits
et places, outre les réseaux et filières gériatriques, et 378
équivalents temps plein ou environ 500 salariés,
l’établissement a reversé une prime globale
d’intéressement d’environ 179K€ en 2014 (coût global de 215K€).
Un avenant à l’accord d’intéressement a été signé avec la C.G.T. le 26 juin 2012. Le
calcul de l’intéressement, en fonction des résultats des critères, est réalisé sur des
proportions des recettes encaissées au titre de la T2A. Le taux maximal pouvant être
de 4,2% de ces recettes. Les critères suivants ont été retenus :
• Accroissement du nombre de séjours en médecine en hospitalisation complète
avec 2 niveaux de calcul en fonction des résultats.
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• Nombre de bilans réalisés en hospitalisation de jour avec 2 niveaux de calcul en
fonction des résultats :
• Qualité du dépistage des troubles nutritionnels basé sur la traçabilité de la
mesure du poids à l’entrée et durant le séjour en médecine, SSR et SLD (80 dossiers
tirés au sort).
• Maintien du taux d’absentéisme pour maladie non professionnelle à moins de
4,5%.
• Taux de retour des questionnaires de sortie en fonction du nombre de sorties.
• Nombre d’unités de papier/carton recyclées facturées par le prestataire.
L’Action Sanitaire et Sociale de la M.G.E.N.54
La M.G.E.N. est une mutuelle qui emploie plus de 9.500
personnes et gère, par ailleurs, plus de 3.000 lits et places
distribués sur 33 établissements à but non lucratif (6 centres
médicaux ambulatoires, 10 SSR et 12 centres de santé mentale) et
médico-sociaux (8 EHPAD et 1 centre adapté aux personnes en
situation de handicap). En juin 2012, la direction a conclu avec
les partenaires sociaux un accord d’intéressement qui a abouti au versement, en
2013, d’une prime située entre 173€ et 288€ net de CSG et CRDS. Cet accord
reposait à 60% sur les résultats généraux de la M.G.E.N. et à 40% sur les résultats des
activités. Or, l’Action Sanitaire et Sociale (A.S.S.) n’a pas atteint ses objectifs en 2012
d’où la distribution de la seule part liée aux résultats généraux. La part relative à
l’A.S.S. reposait exclusivement sur l’excédent brut d’exploitation (E.B.E.) de l’ensemble
des établissements. L’E.B.E. de l’activité A.S.S. n’était pas satisfaisante.
Il est à noter que les partenaires sociaux auraient souhaité, pour l’A.S.S. des
indicateurs plus qualitatifs mais ils ne sont pas arrivés à trouver des indicateurs fiables
et indiscutables dans les délais de négociation55.
Par contre, cet accord d’intéressement est adossé à un P.E.E. Les 100 premiers euros
placés dans le plan d’épargne d’entreprise seront abondés à 100 % par l’employeur.
54 Cf. Annexe ; Page 102. 55 Tract CFDT-MGEN (http://www.cfdt-mgen.org/images/CFDTMGEN/NEGOCIATION/cr%20nego%20interessement%20mai%202012.pdf)
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L’Association BTP RMS (Etablissement sanitaires et médico-sociaux de PRO BTP)56
Depuis 1964, le groupe PRO BTP constitue un parc d’établissements sanitaires et
médico-sociaux géré par l’association BTP RMS. Celle-ci regroupe
1.080 places d’E.H.P.A.D., 4 établissements de rééducation
fonctionnelle, 8 services de S.S.R., 2 services de court séjour
gériatrique et 1 centre de réadaptation professionnelle.
L’établissement de contact a été « Le Parc » à Pontault-Combault (77) qui est
constitué de 70 places de SSR, 6 places de SSR de jour et de 250 places d’E.H.P.A.D.
avec une unité dédiée Alzheimer.
L’accord d’intéressement, négocié en 2007 avec les organisations syndicales au
niveau de l’association BTP RMS, repose sur un système à deux niveaux.
1er/ L’intéressement global n’est déclenché que si le résultat est supérieur à un
exercice de référence. Cette enveloppe est de 2,5% de la masse salariale brute.
2ième/ Si l’intéressement est déclenché, le montant de la prime repose sur :
• 40% - En fonction du volume de l’accroissement des résultats.
• 30% - Facteur activité : Si l’objectif est atteint à 100%.
• 30% - Facteur qualitatif : Si le taux de satisfaction est supérieur à 80% ou 90%.
La répartition est proportionnelle aux revenus de chaque salarié et aux temps de
présence effective (ou assimilé).
Les calculs de la prime d’intéressement sont réalisés au niveau de l’association BTP
RMS. Il n’y a pas d’indicateur propre à chaque établissement.
Un P.E.E. est lié à l’intéressement pour ceux qui le souhaitent. En pratique le
placement sur le P.E.E. est très lié aux capacités économiques des personnels.
En 2014, l’intéressement moyen a été de 525€ brut se répartissant entre 94€ et 1400€
en fonction des revenus et des temps de présence.
Il existe en sus de l’intéressement, un système de prime d’objectif par établissement
qui n’entre pas dans l’intéressement (prime soumise aux cotisations sociales). Cette prime
est d’environ de 250€.
Il n’est pas certain, de l’avis de M. VISSEAUX, Directeur de la résidence « Le Parc »,
que l’intéressement change les pratiques des personnels. Par contre, il s’agit d’un
56 Cf. Annexe P.110.
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[35]
atout de fidélisation et, a contrario, la déception est très forte quand la prime n’est
pas versée.
Il convient de noter que la prime d’intéressement et la prime d’objectif
d’établissement constituent un complément de salaire significatif nettement au-
dessus des sommes communiquées par ailleurs.
Observations sur ces exemples
Même s’il est certain qu’il serait prétentieux de tirer des conclusions définitives de
quelques exemples, il reste possible d’en extraire plusieurs observations.
L’intéressement, quand il est versé, est significativement inférieur à celui constaté
dans les moyennes nationales. Par ailleurs, les modes de calcul peuvent nettement
varier d’une association à l’autre.
Les organisations syndicales sont presque toujours les instances retenues pour la
négociation de l’accord et le C.H.S.C.T. semble ne jamais être consulté.
L’aspect économique est prépondérant et la réalisation d’un excédent est
régulièrement invoquée comme un facteur déclenchant.
Par contre, l’intéressement ne semble pas constituer en lui-même un facteur de
mobilisation des salariés autour des objectifs.
Les positions des organisations représentatives des partenaires sociaux.
Ces expériences concrètes doivent être complétées par des positions plus
théoriques des parties employeurs et salariales. Notons que malgré de nombreuses
relances seules la F.E.H.A.P. et la F.H.P.57 ont accepté de présenter leurs positions et
d’être intégrées dans ce travail. De la même façon, les centrales syndicales et leur
union sanitaire et sociale ont été contactées et relancées. Seule la C.G.T. est entrée
en dialogue avec nous. Ces absences d’échos à nos demandes sont, peut-être,
l’image d’un sujet peu porteur, peu compris ou apparaissant difficile à aborder.
57 Fédération de l’Hospitalisation Privée : Etablissement de santé du secteur marchand (entreprise à statut commercial).
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[36]
Les positions des fédérations employeurs :
Mme AMZALEG, Directrice des relations du travail à la F.E.H.A.P.58, marque son intérêt
pour cet outil de gestion sociale. Il « permet de renouer des relations sociales avec
les partenaires sociaux dans un climat plus serein. L’intéressement autorise les
discussions sur d’autres critères que ceux habituellement utilisés dans les
négociations sociales. Il repose sur le dégagement de marges négociées avec les
partenaires sociaux et qui font donc consensus ». Mme AMZALEG défend cet outil
qui place « la réflexion du projet de gestion dans le champ des négociations
sociales ».
Elle reconnait toutefois, que le mode de financement des établissements n’aide pas
à la mise en place de tels accords.
Mme HADDAD, Secrétaire Générale de la F.H.P. Ile de France, argumente dans le
même sens. Elle n’est pas convaincue que les sommes distribuées aient provoqué un
changement de comportement des personnels. Toutefois, elle défend que « Le
dialogue avec les représentants syndicaux et le comité d’entreprise s’est donc
centré en quelque sorte sur les orientations stratégiques et la responsabilité de
chacun (direction/salariés) dans le portage et la réalisation de la réussite du projet ».
Pour ces deux représentantes des fédérations, l’accord d’intéressement apparaît
être un outil stratégique notamment dans le dialogue social et le partage des
valeurs et missions de l’entreprise. Elles insistent sur le fait que les indicateurs utilisés
doivent être pertinents au regard de la situation de l’établissement, lisibles et
cohérents.
Les positions des fédérations de salariés.
Seule la C.G.T., par la voix de M. GIBELIN, délégué UFMICT-CGT (Union Fédérale
Médecins, Ingénieurs, Cadres, Techniciens C.G.T.) a accepté de répondre à nos
interrogations.
Il constate les raisons de la désaffection des acteurs du secteur pour les projets
d’intéressement, à savoir :
58 Cf. Annexes P. 96.
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[37]
• L’absence de culture lucrative dans le secteur de la santé qui est marqué par
le don de soi apparaissant antinomique avec l’intéressement,
• La faiblesse des sommes en jeu, dans les accords d’intéressement, qui
apparaissent peu significatives et relativement marginales,
• L’absence de revalorisation de l’indice du point qui peut faire penser que les
directions engagent ces dossiers pour éviter de parler de revalorisation
salariale,
Par ailleurs, M. GIBELIN s’interroge sur l’intérêt d’une solution qui réduit les bases de
cotisations sociales et donc les droits aux revenus de compensation (retraite…).
De plus, il pose la question de la dégradation des qualités de service. En effet, « dans
un contexte contraint, cette richesse (à répartir dans l’intéressement) ne peut découler
que de la réduction des dépenses ». Il en conclut que ne pas engager ces dépenses
prévues a inévitablement un effet sur la qualité des prestations et des soins.
Enfin, le représentant de la C.G.T. s’inscrit en faux quant à une vision de
l’intéressement rémunérant l’investissement des salariés. Cette démarche fait, à son
sens, « l’économie d’une juste évaluation des métiers, des compétences et de
l’évaluation. Cette évaluation doit être la base de la fixation des rémunérations. Le
salarié ne doit pas être poussé à travailler pour plus de ce pourquoi il est payé. »
C’est donc une position très différente de celle de la partie employeur que défend
M. GIBELIN.
Les attentes et questionnements des salariés.
Un sondage a été réalisé dans les établissements sanitaires et médico-sociaux de
l’Association Jean Lachenaud59. Les taux de réponse, sur la base des C.D.I., ont été
d’environ 39% sur le site de Saclay (91), 16% sur le site de Fréjus (83) et le site de
Ploemeur n’a pas pu participer à ce sondage. Ce sont donc 55 salariés qui ont
répondu à l’enquête.
Aucun de ces établissements n’a mis en place un système d’intéressement quoique
celui de Saclay dispose de façon informelle d’un système octroyant la possibilité
d’heures de congés en sus en fonction de l’atteinte des objectifs. En 2012 et en 2013,
le volume d’heures correspondant s’est élevé à l’équivalent d’une journée de travail
59 L’association Jean Lachenaud est présentée plus loin. Elle gère 3 établissements de taille équivalente regroupant chacun environ 40 lits d’E.H.P.A.D. et 80 lits de S.S.R.
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par salarié. C’est donc un système très rudimentaire et peu significatif qui ne peut
pas être rapproché d’un accord d’intéressement. Il reste que les résultats des
sondages de Saclay et de Fréjus sont relativement similaires quoique le taux de
réponse sur Saclay ait été supérieur.
Ce questionnaire était construit sur 6 séries de questions portant sur le regard et les
attentes que pouvaient avoir les salariés sur l’intéressement. Il est à noter qu’il était
anonyme.
Pour vous l’intéressement c’est ?
Ce questionnement offrait 4
réponses très différentes
imposant un positionnement
volontairement de nature
politique.
Le gain financier apparait
moins important que le
partage des résultats, entre
l’employeur et les salariés, qui rassemble environ 70% des suffrages. Par contre la
proposition selon laquelle ce serait une manœuvre pour pousser les salariés à
travailler plus, ne réunit que 5% des personnels.
Cet aspect est fondamental car il apparaît clairement que l’objet de l’intéressement
est saisit pour ce qu’il est, à savoir « d’associer collectivement les salariés aux résultats
et aux performances de l’entreprise »60.
Potentiellement, ce résultat est de nature à permettre une ouverture sereine des
négociations.
S'il y avait un accord
d'intéressement, pour vous-il (2 choix
possibles) ?
Dans la même démarche que la
précédente, les réponses
proposées nécessitaient un
60 Art. L3312-1 du Code du Travail.
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[39]
positionnement politique.
La réponse portant sur un bénéfice du système au profit exclusif de l’employeur
« permettrait à l’association d’éviter d’augmenter les salaires » ne recueille qu’un très
faible nombre de réponses (3 sur 55). Ceci corrobore les résultats du premier item.
Les deux réponses ayant recueilli le plus de suffrages sont « devrait payer les efforts
que vous avez faits » avec 31 réponses sur 55 répondant et « vous intéresserait car
c’est du salaire sans cotisation sociale » avec 25 réponses. Le premier point est
toujours dans la veine d’un partage des efforts. Le second confirme une attente de
revenus plus importants quitte à faire le sacrifice d’un niveau de rémunération de
substitution futur. Reste à savoir si ce sacrifice est compris. Toutefois, les niveaux de
primes peuvent faire penser que l’incidence sur ces revenus de substitution serait
marginale.
L’accord d’intéressement devrait récompenser les résultats (1 seule réponse) ?
Il existe sur ce point une réelle
divergence entre les
établissements de Saclay et de
Fréjus. Si près de 39% des
saclaysiens sélectionnent les efforts
individuels, ils ne sont que 25% des
fréjussiens à opter pour cet item.
Par contre ces derniers optent à
44% contre 28% à Saclay, pour les efforts de l’établissement. Enfin les efforts du
service recueillent 28% des saclaysiens et 13% des fréjusiens. Les efforts de
l’association entière reçoivent respectivement 7% et 19% des employés de Saclay et
de Fréjus.
Il est peut-être possible d’expliquer cette différence par un niveau d’individualisme
plus fort en Ile de France qu’en province. Peut-être existe-il aussi à Saclay une
certaine défiance vis-à-vis de l’association et des établissements provinciaux. Peut-
être que les choix organisationnels et fonctionnels différents dans chacun des
établissements, poussent les saclaysiens à refuser que leurs résultats soient impactés
par ceux des autres. Ils apparaitraient moins disposés à mutualiser le risque.
Quoiqu’il en soit, cet aspect ne peut que pousser à se questionner sur le niveau de
culture associative même s’il n’est pas au cœur de ce travail de recherche.
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[40]
Par contre, les réponses aux attentes des salariés, dans d’éventuels accords au
niveau de chacun des établissements, devraient sans doute être différentes.
Un accord d’intéressement devrait reposer sur (3 réponses possibles) ?
Le taux d’activité est l’indicateur
retenu en premier. Ceci parait
normal, c’est l’indicateur le plus
simple à appréhender et
immédiatement compréhensible.
Par contre les différences entre
l’établissement de Fréjus et celui de
Saclay ressortent dans l’ordre des
classements. Les résultats comptables sont classés en second rang en Ile de France
tandis qu’ils sont au dernier dans le Var. A l’inverse, l’absentéisme est au second
rang à Fréjus et à l’avant dernier à Saclay. L’évaluation annuelle individuelle est au
troisième rang dans les deux établissements. Le P.M.S.I. ou le G.M.P. sont déclassés
de la même façon. Cette dernière situation peut trouver une explication : La
difficulté que rencontre le personnel à s’approprier des indicateurs complexes,
multifactoriels, ressentis comme peu représentatifs du vecu des équipes.
Cette différence de classement entre les deux structures discrédite la synthèse des
résultats cumulés où ne se retrouve aucun des établissements.
Il est intéressant de constater que les résultats comptables sont retenus au second
rang à Saclay. La formation et l’appétence du directeur pour les aspects
comptables et de gestion ressortent certainement dans sa communication interne.
Cette dernière doit marquer les préoccupations des personnels. Par contre,
l’absentéisme a été, en 2013, de 31% supérieur à Fréjus qu’à Saclay. Cette
différence a été de 53% en 2012, ceci pouvant expliquer les choix à Fréjus.
Cette différence de problématiques et de communications internes se retrouve dans
les priorités que fixent les salariés. Ce n’est sans doute pas la seule raison, mais elle
image la complexité du dialogue interne. Le questionnaire de la direction sur les
choix des salariés renvoie les priorités de la direction. Les établissements sont
imprégnés des cultures et priorités de leur direction.
A contrario, les indicateurs de la qualité ressortent au 4ième rang dans les deux
établissements. Il s’agit d’aspects importants de la gestion des structures. Il est
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[41]
probable que la démarche qualité, dans sa forme normée, soit considérée comme
trop complexe et chronophage par les salariés.
Préfériez-vous (1 seule réponse) ?
Sans surprise et comme déjà
perçu aux premières et
deuxièmes questions, l’attractivité
du gain financier est
prépondérante. L’espérance
d’une amélioration du salaire de
substitution (retraite) est largement
déclassé par les salariés au regard de l’espérance d’un gain financier plus
important.
Si cette réponse plaide pour la mise en place de l’intéressement, elle ne peut que
questionner sur la confiance des salariés dans les politiques et organismes de
redistribution. Il ne s’agit pas là du sujet de notre travail mais ceci reste un vrai
questionnement.
Pour vous l’intéressement (1 seule réponse) ?
A une écrasante majorité tant à
Fréjus qu’à Saclay, l’intéressement
est souhaité dans l’association. La
possibilité d’une contradiction avec
l’esprit associatif ou mercantile est
très minoritaire.
Cet aspect minore la fermeté des
positions défendues notamment par Mathieu NARCY et par ceux qui assurent que
les salariés du monde associatif sont différents de ceux des autres secteurs privés
commerciaux.
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[42]
Notre position au regard de ces expériences et avis
Nous retiendrons que l’intéressement est un outil créé à l’initiative du gouvernement
et qu’il n’est donc pas légitime de reprocher aux acteurs sociaux et aux employeurs
de l’utiliser.
D’une part, nous n’oublierons pas les propos du délégué syndical C.F.D.T. de
l’Association Sauvegarde de l’Enfance de Caen qui défendait qu’une vision du
« métier-passion » n’était ni satisfaisante ni suffisante. Il est possible de croiser cette
position avec les résultats des questions privilégiant nettement la reconnaissance du
partage des efforts et de la préférence pour des solutions évitant les prélèvements
sociaux sur salaire.
D’autre part, les outils permettant un débat social sur le projet, les missions et les
valeurs de l’entreprise, tel que peut le faire l’intéressement, nous semblent
particulièrement propices. Le secteur est en pleine mutation et ne peut faire
l’économie d’accompagner celle-ci par un débat ouvert et dépassionné.
A contrario, il reste que la mise en place de l’intéressement ne peut protéger les
acteurs d’une réflexion, dans un cadre beaucoup plus large et qui n’est pas le sujet
de ce travail, sur ce qu’est une juste rémunération. Ce point est à mettre en
perspective avec différents travaux qui semblent indiquer que les salaires dans le
secteur, à responsabilités égales, sont plus faibles que dans d’autres secteurs.
L’estimation DARES, à partir des DADS 2011 indique que ce secteur est celui où les
rémunérations sont les plus faibles61.
Enfin, nous considérons qu’un accord doit reposer sur quelques indicateurs
significatifs, mesurables et incontestables. Dans ce même esprit de transparence,
l’accord doit être précis sur les modalités de calcul, de répartition et de distribution
de l’intéressement ainsi que sur la définition des conditions d’inclusion ou d’exclusion
des salariés.
Nous considérons que les expériences concrètes comme le sondage interne,
démontrent que l’intéressement ressort comme étant un outil stratégique pour les
structures sanitaires et médico-sociales à but non lucratif. Ceci confirme notre
hypothèse.
61 Les salariés par secteur et par branche professionnelle en 2011 ; DARES Analyses ; Avril 2014 n°028 ; P.4.
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[43]
Avant de rechercher à décliner une proposition d’accord d’intéressement pour
l’établissement que nous dirigeons, il convient de rappeler le cadre juridique d’une
telle déclinaison.
Rappel du cadre juridique de l’intéressement.
Sans engager une étude exhaustive des conditions juridiques de
l’accord d’intéressement, nous en rappellerons les éléments
constitutifs.
Comme déjà mentionné, l’intéressement est régit par les articles
L3311-1 et suivants, R3311-1 et suivants et R2323-1-2 et suivants du
code du travail. Il est régi par des principes :
Caractère facultatif ou obligatoire ?
L’intéressement n’est pas obligatoire et nécessite un accord d’entreprise ou
d’établissement. Il exige que, au niveau des entreprises de 11 salariés et plus,
l’employeur ait organisé les élections des instances représentatives du personnel
même si ces élections font l’objet de procès-verbaux de carence.
Ce caractère facultatif est relatif au sens où les entreprises doivent annuellement62
négocier sur un système d’épargne salariale dès lors qu’elles :
• sont soumises à négociation annuelle obligatoire (N.A.O.),
• n’ont, ni à leur niveau ni à celui de la branche, d’accord de participation,
d’intéressement, de P.E.E. ou de PERCO.
Cette obligation de négociation n’est pas assujettie à une obligation de résultat.
Dans des entreprises à établissements63 multiples, ce qui sera le cas de notre terrain
d’étude, il est possible de limiter le champ d’application de l’accord à un, plusieurs
ou l’ensemble des établissements. A l’inverse, il peut être instauré au niveau d’un
groupe d’entreprises ayant des liens économiques importants et stables.
62 Tous les trois ans pour les entreprises qui comportent des délégués du personnel mais pas de délégués syndicaux. 63 L’établissement étant l’entité géographique, disposant d’un pouvoir autonome de gestion, dans laquelle ont été réalisées les élections des I.R.P. distinctes.
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[44]
Personnels concernés.
L’article L.3312-2 impose le caractère collectif, c'est-à-dire qu’il bénéficie à
l’ensemble des salariés quel que soit le statut de leur contrat (C.D.D., C.D.I. et apprentis)
sauf à prévoir une clause d’ancienneté qui ne peut excéder trois mois successifs ou
non au cours de la période de calcul et de l’année qui précède.
Les dirigeants d’une entreprise de 250 salariés et moins peuvent bénéficier de
l’accord d’intéressement si celui-ci le prévoit.
Principe de non substitution.
Il est interdit de substituer un accord d’intéressement à un élément de
rémunération64. Cette règle s’applique quelle que soit le fait générateur de cette
rémunération (accord collectif, usage…). Si la période de calcul de l’intéressement prend
effet au-delà d’une période d’une année après le dernier versement de cette
rémunération, il n’est pas considéré comme se substituant à celle-ci.
Par contre, une prime laissée à la discrétion de l’employeur n’entre pas dans les
éléments de rémunération en vigueur dans l’entreprise et peut donc faire l’objet
d’une substitution. La pratique dans l’Association Jean Lachenaud, par exemple,
consistant à verser chaque année une prime annuelle -dite exceptionnelle- dont le
montant varie d’une année sur l’autre ne peut être considérée comme pouvant
faire l’objet de substitution. En effet, malgré la variabilité de la prime, son principe
n’est plus exceptionnel65.
Les risques relatifs à la violation de cette règle, retenus strictement par les
administrations de contrôle et par les autorités judiciaires, sont :
• la réintégration des sommes versées dans l’assiette des cotisations sociales et
des taxes sur les salaires,
• la possibilité pour les salariés de demander le rappel des salaires au titre des
sommes indument substituées.
Il est aisé de comprendre qu’il s’agit d’une garantie pour les salariés qui perdraient
un élément de rémunération certain pour une prime aléatoire. De même, ils ne
doivent pas pâtir d’un risque sur leur revenu de substitution le cas échéant. Enfin,
l’Etat préserve ainsi la garantie du financement de l’assurance maladie notamment.
64 Est une rémunération tout élément soumis à cotisations sociales (salaires, avantages en nature…). 65 Si toutefois, une substitution était souhaitée. La prime ayant été versée en fin d’année 2013 et la période de calcul de l’accord d’intéressement couvrant certainement l’année civile, il conviendrait d’attendre l’année 2015 (N+2) pour conclure un accord d’intéressement tout en s’abstenant ne verser la prime en 2014. La période entre le dernier versement de la prime et le début de la période de calcul de l’intéressement serait alors supérieure à 12 mois.
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[45]
Il est à noter plus largement que toute clause illicite d’un accord d’intéressement est de nature à remettre en cause l’exonération des charges sociales et fiscales. La rédaction de l’accord doit donc être réalisée avec beaucoup d’attention.
Principe des caractères aléatoires.
Le montant de l’intéressement est calculé sur la base d’une ou d’un ensemble de
formules définies dans l’accord. Cette prime doit avoir impérativement un caractère
aléatoire. La prime sur le chiffre d’affaire n’a pas suffisamment ce caractère car il est
très peu probable que le chiffre d’affaire soit nul.
Une prime basée sur un résultat comptable issu des soldes intermédiaires de gestion
tel que l’Excédent Brut d’Exploitation par exemple, ou sur l’évolution d’un élément
comptable (augmentation du chiffres d’affaires, réduction des dépenses d’électricité…) est licite
pour autant que l’objectif soit incertain. Dans le cas des réductions de dépenses
électriques, si les matériels d’éclairage ont été changés pour obtenir
mécaniquement une réduction de consommation et que le déclenchement
corresponde à cette économie, l’aléa ne peut plus être soutenu. Par contre,
l’objectif peut ne pas être comptable pour autant qu’il soit aléatoire. Ainsi, un
indicateur de qualité, de satisfaction clientèle… peut être retenu.
L’article L.3312-1 du code du travail stipule que l’intéressement associe les salariés
aux résultats ou aux performances de l’entreprise. Ce « ou » doit être entendu dans
son sens inclusif, c'est-à-dire que l’accord peut reposer sur les résultats seuls, sur les
performances seules ou sur un mixte de résultats et de performances sachant que
ceux-ci peuvent être économiques, qualitatifs, sociaux…
Les principes de calcul sur des bases objectives, quantifiables et vérifiables.
Le caractère certain renvoie à l’utilisation d’éléments pouvant être recueillis sans
contestation ni divergence d’interprétation.
« L'article L. 441-2 du code du travail exige la mention expresse d'une formule de calcul. L'existence d'une telle formule est à la fois la garantie du caractère aléatoire et l'assurance d'une véritable sécurité juridique pour les salariés afin d'éviter toute imprécision susceptible de déboucher sur des divergences d'interprétation. La formule de calcul doit être claire et faire appel à des éléments objectivement mesurables (résultats, ratios...) dont la définition figurera nécessairement dans l'accord.66 »
Ce caractère certain impose de rejeter tout indicateur reposant sur des
appréciations non fondées sur un système de recueil sur et contrôlé. Le taux de
retour d’une fiche d’évaluation doit-il ou non intégrer les seules fiches intégralement
66 Circulaire du 14 septembre 2005 relative à l'épargne salariale ; Fiche 4 ; Formule de calcul, I – Le caractère aléatoire.
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[46]
complétées, celles portant l’identification du client pour éviter qu’elles soient
complétées par des salariés dans le seul but d’obtenir les résultats escomptés… ?
Il est nécessaire de préciser les éléments de calcul si plusieurs options sont possibles
et au besoin d’indiquer le document servant de base (liasse fiscale, indicateur qualité
validé par la H.A.S.67 …)
Chaque indicateur repose sur un calcul et une période qui peut être comprise entre
trois et douze mois nécessairement continus. Le taux d’absentéisme sur la période
estivale peut donc être retenu. Par contre, il n’est pas possible d’utiliser deux
périodes de référence sur l’année tels que les premiers et troisièmes trimestres. Il reste
que si l’indicateur repose sur un élément comptable, il sera délicat d’utiliser une
autre période que l’année comptable dont les résultats sont contrôlés et publiés.
Chaque calcul peut faire référence à une unité de travail particulière sous condition
qu’elle soit stable sur la durée de l’accord et identifiable (salariés travaillant ensemble,
réalisant des tâches similaires ou associées et placés sous la responsabilité d’un même encadrant).
Cette définition, par unité de travail, ne doit pas porter atteinte au principe du
caractère collectif de l’accord. Cette solution suppose par contre une très faible
mobilité des salariés entre les unités de travail. Dans un établissement de soins, si les
infirmiers sont amenés à changer de service régulièrement (remplacement de congés…) il
sera délicat de les rattacher à une unité de travail. Les calculs risquent d’être
fastidieux et il n’est pas impossible qu’un salarié, à temps plein sur toute la période
de référence, se retrouvent présent moins de trois mois sur chaque unité de travail.
Les calculs peuvent comprendre, pour chaque indicateur, des niveaux en dessous
desquels aucun intéressement ne sera versé, des plafonds de prime, ainsi que des
calculs linéaires, par paliers …
Pour exemple, un accord peut prévoir l’une des clauses suivantes : • l’accroissement du C.A. produira une prime de 0,5% de la masse salariale brute sous condition que l’accroissement du C.A. soit supérieur à 5%. • la prime sera de 0,3% de la masse salariale si l’accroissement du C.A. est supérieur à 5% auquel s’ajoutera une prime de 0,2% si l’accroissement du C.A. est supérieur à 10%.
Le principe du caractère collectif.
Le caractère collectif interdit de prendre en compte les performances de chaque
salarié pris individuellement. Par contre, il est licite d’utiliser la moyenne des
appréciations des évaluations annuelles des personnels dès lors que celles-ci sont
fixées sur des bases certaines et vérifiables.
67 Haute Autorité en Santé.
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[47]
L’accord d’intéressement est une invitation collective à la performance. D’autres
outils existent tels que les primes d’objectifs pour les performances individuelles.
Le principe de non modification.
Le mode de calcul comme les indicateurs retenus ne peut être modifié
unilatéralement par l’employeur. Toute modification de l’accord nécessite la
signature d’un avenant.
Cet aspect est important car de nombreux accords collectifs sont complétés
d’engagements unilatéraux ou d’usages qui en éclairent la mise en œuvre. Dans le
cas présent, seul l’écrit de l’accord et de ses avenants éventuels font référence.
Les modes de répartition.
La répartition, entre bénéficiaires, de la prime d’intéressement peut être réalisée à
partir de trois modes. Un seul des trois peut-être retenu mais il est aussi possible de
structurer une combinaison de deux ou des trois possibilités.
Article L3314-5
« La répartition de l'intéressement entre les bénéficiaires peut être uniforme, proportionnelle à la durée de présence dans l'entreprise au cours de l'exercice ou proportionnelle aux salaires. L'accord peut également retenir conjointement ces différents critères. Ces critères peuvent varier selon les établissements et les unités de travail. A cet effet, l'accord peut renvoyer à des accords d'établissement. Sont assimilées à des périodes de présence : 1° Les périodes de congé de maternité prévu à l'article L. 1225-17 et de congé
d'adoption prévu à l'article L. 1225-37 ; 2° Les périodes de suspension du contrat de travail consécutives à un accident du
travail ou à une maladie professionnelle en application de l'article L. 1226-7. »
La répartition uniforme
Il s’agit d’une répartition uniforme reposant sur la division de l’enveloppe par le
nombre de bénéficiaires sans tenir compte des temps de travail ni de la durée
d’activité sur la période de référence. Il peut se comprendre que ce type de
répartition soit rare.
La répartition proportionnelle à la durée de présence.
La durée de présence est calculée, d’une part, sur la distinction entre les temps
pleins et les temps partiels et, d’autre part, entre les salariés ayant travaillés sur toute
la période de référence et ceux entrés ou sortis au cours de la période.
Est considéré, a minima, comme temps de présence les périodes travaillées, les
périodes de congés maternité ou d’adoption et les périodes de suspension liées à
des maladies ou accidents du travail. L’accord peut assimiler d’autres périodes mais
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ne peut en aucun cas prévoir de pénalisation pour absentéisme. C'est-à-dire que le
salarié absent six mois pour maladie non professionnelle doit recevoir au moins la
moitié de la prime. Toute clause qui prévoirait une décote serait illégale et
susceptible de remettre en cause l’exonération des charges sociales et fiscales.
Exemple :
• Prime à distribuer : 50.000€ • 12 salariés à temps plein sur toute la période de référence, dont :
o 1 salarié en arrêt maladie non professionnelle sur 3 mois. • 13 salariés à mi-temps sur toute la période de référence, dont :
o 1 salarié en arrêt maladie non professionnelle sur 1 mois. • 2 salariés recrutés à temps complet au début du 4ième mois de la période de
référence. • 1 salarié à temps partiel a quitté l’entreprise à la fin du 7ième mois de référence. Calcul du volume des présences : 11 salariés x 12 mois + 1 salarié x (12 – 3 mois) = 141 mois 12 salariés x 12 mois x ½ + 1 salarié x (12 – 1 mois) x ½ = 77,5 mois 2 salariés x (12 – 3 mois) = 18 mois 1 salarié x 7 mois x ½ = 3,5 mois Total des présences : 240 mois Calcul de la prime pour un équivalent mois de présence : 50.000€ / 240 = 208,33€ Calcul des versements individuels : 11 salariés à temps plein sur 12 mois 208,33 x 12 mois = 2.450,00 x 11 = 27.500,00 1 salarié Tps plein arrêté 3 mois 208,33 x 09 mois = 1.875,00 x 01 = 1.875,00 12 salariés à mi-temps sur 12 mois 208,33 x 06 mois = 1.250,00 x 12 = 15.000,00 1 salarié Tps Part arrêté 1 mois 208,33 x 5,5 mois= 1.145,83 x 01 = 1.145,83 2 salariés recruté le 4ième mois 208,33 x 09 mois = 1.875,00 x 02 = 3.750,00 1 salarié Tps Part parti le 7ième mois 208,33 x 3,5 mois= 729,17 x 01 = 729,17 Total des sommes réparties 50.000,00
Répartition proportionnelle aux salaires.
Cette solution demande que l’accord définisse ce qu’est le salaire de référence
(salaire effectivement versé ou salaire habituel c'est-à-dire sans l’intégration de variables de paye
exceptionnelles).
A cette option, peut être adjoint des salaires planchers ou plafonds permettant
d’atténuer la hiérarchie des rémunérations. Il convient aussi de réintégrer les
rémunérations qu’aurait dû percevoir le salarié du fait de congés maternité,
adoption, accidents du travail et maladie professionnelle.
Solution combinée.
Une option consiste à diviser le montant de la prime d’intéressement en volumes
soumis à l’une ou à l’autre des solutions. L’accord peut retenir un seul mode de
répartition ou une combinaison de deux ou des trois modes.
Il est possible de structurer la répartition différemment d’une unité de travail à l’autre.
Il convient d’avoir la capacité de définir et de répartir les salariés entre ces unités.
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[49]
Plafonnement et supplément d’intéressement.
Il existe deux plafonds qui portent sur la somme de l’intéressement et du supplément
d’intéressement :
1. Le plafonnement de la prime d’intéressement distribuée est fixé à 20% du total
des salaires bruts versés.
2. Le plafond de la prime reçue par chaque bénéficiaire est fixé à la moitié du
plafond de la sécurité sociale ce qui, comme ci-dessus, ne constitue pas un
obstacle dans le secteur.
Un supplément d’intéressement peut être versé sur décision de l’autorité de direction
(Conseil d’administration, directoire…) au titre d’un exercice clos, c'est-à-dire qu’il ne peut
être décidé avant la clôture de l’exercice.
Ce supplément est possible si un accord est appliqué et qu’une prime
d’intéressement est distribuée au titre de l’exercice considéré. Il est distribué comme
l’intéressement lui-même sauf si un accord spécifique est signé à cet effet.
Procédure de forme.
L’accord d’intéressement est obligatoirement écrit et, sauf exception en ce qui
regarde le passé, conclu pour une période de trois années.
Article L3312-5
« Les accords d'intéressement sont conclus pour une durée de trois ans, selon l'une des modalités suivantes : 1° Par convention ou accord collectif de travail ; 2° Par accord entre l'employeur et les représentants d'organisations syndicales représentatives dans l'entreprise ; 3° Par accord conclu au sein du comité d'entreprise ; 4° A la suite de la ratification, à la majorité des deux tiers du personnel, d'un projet d'accord proposé par l'employeur. Lorsqu'il existe dans l'entreprise une ou plusieurs organisations syndicales représentatives ou un comité d'entreprise, la ratification est demandée conjointement par l'employeur et une ou plusieurs de ces organisations ou ce comité. »
Il comporte nécessairement les clauses obligatoires prévues aux articles L3313-168 et
L3313-2 du code du travail.
Article L3313-2
« L'accord d'intéressement définit notamment : 1° La période pour laquelle il est conclu ; 2° Les établissements concernés ; 3° Les modalités d'intéressement retenues ; 4° Les modalités de calcul de l'intéressement et les critères de répartition de ses produits dans le respect des dispositions prévues aux articles L. 3314-1 à L. 3314-7 ;
68 L3313-1 « L'accord d'intéressement institue un système d'information du personnel et de vérification des modalités d'exécution de l'accord. Il comporte notamment un préambule indiquant les motifs de l'accord ainsi que les raisons du choix des modalités de calcul de l'intéressement et des critères de répartition de ses produits. »
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[50]
5° Les dates de versement ; 6° Les conditions dans lesquelles le comité d'entreprise ou une commission spécialisée créée par lui ou, à défaut, les délégués du personnel disposent des moyens d'information nécessaires sur les conditions d'application des clauses du contrat ; 7° Les procédures convenues pour régler les différends qui peuvent surgir dans l'application de l'accord ou lors de sa révision. »
L’accord peut être signé au niveau interprofessionnel ou de branche. Cette solution
parait plus éloignée des objectifs stratégiques et des leviers de l’entreprise où sont
employés les salariés qui en bénéficieront.
S’agissant d’un accord collectif d’entreprise ou d’établissement, il est négocié et
conclu avec les délégués syndicaux et à défaut les représentants élus du personnel
ou un salarié mandaté. Même en présence de délégués syndicaux représentatifs,
l’accord peut être conclu au sein du comité d’entreprise. De même, il peut l’être
par référendum, à la majorité des 2/3 du personnel sans pouvoir passer outre la
ratification par les organisations syndicales représentatives ou le comité d’entreprise
le cas échéant.
Il est évident que, pour la majorité des entreprises, la troisième solution, est la plus
complexe à mettre en œuvre. Elle demande un double niveau de négociation.
Par contre la seconde solution nous semble propice à l’engagement d’un dialogue
ouvert et porteur de débat. Le comité d’entreprise est composé d’un plus grand
nombre de membres que les délégations syndicales et ses membres sont issus du
suffrage électoral ce qui leur confère une légitimité forte de porte-parole. Ce comité
est le lieu de débat des orientations stratégiques et budgétaires de l’entreprise. Or
ces mêmes orientations seront déclinées naturellement dans les indicateurs de
l’accord d’intéressement. Il existe une logique et un continuum dans le choix de
cette option.
Cette négociation sera sans doute plus complexe du fait du nombre de personnes
présentes en séance du comité. Cette solution peut donc être préconisée dans les
entreprises ayant un comité de taille réduite tel qu’à la Martinière où siègent 5 élus
titulaires (et 5 suppléants) et 2 délégués syndicaux avec voix consultatives.
Quel que soit son mode de négociation, le projet d’accord doit être soumis à l’avis
du comité d’entreprise ou d’établissement en fonction de son champ de
compétence. Même si les recommandations ministérielles69 restent muettes sur ce
point, nous pensons qu’il peut être opportun de le soumettre à l’avis du C.H.S.C.T.
L’article L4612-1 du code du travail donne notamment à cette instance mission de
69 Epargne salariale ; Guide et repères pour la négociation ; Ministère du travail, de la Solidarité et de la Fonction publique ; Editions Liaisons ; 2010 ; P.29.
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[51]
« contribuer à la protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des
travailleurs de l'établissement et de ceux mis à sa disposition par une entreprise
extérieure ». Or, certains pourraient défendre que le mode de rémunération,
particulièrement quand il a une incidence sur les performances, pourrait avoir un
impact sur la santé physique et mentale des salariés (surinvestissement, stress…).
« J’ai vu beaucoup d’études qui « opposent » rémunération et qualité de vie au travail. Il serait intéressant de voir jusqu’à quel point une augmentation de salaire améliore la perception de la qualité de vie au travail et à partir de quand elle s’accompagne d’un stress supplémentaire lié aux nouvelles responsabilités dont hérite l’heureux bénéficiaire… » Emmanuel PERNOD, D.G. Associé Oryx 70.
La consultation du C.H.S.C.T. peut, de-même, permettre d’optimiser le dialogue
social autour de l’accord d’intéressement et des aspects stratégiques qu’il sous-
tend.
L’accord doit-être signé avant le premier jour de la seconde moitié de la période de
calcul suivant la date de sa prise d’effet. Cet aspect est important car :
• Il conditionne la possibilité de bénéficier des exonérations de charges et de
taxes.
• Il permet de s’assurer que la conclusion de l’accord est réalisée avant le
terme de la période de calcul et que le caractère aléatoire est assuré.
Ce point est simple d’application si la période de calcul est l’année. L’accord doit
être signé avant la fin du premier semestre. Il est beaucoup plus complexe dès lors
qu’un ou tous les éléments de calcul sont sur une période infra-annuelle. Par
exemple, si la période de calcul est l’année civile mais qu’un indicateur porte sur
une période de calcul couvrant le seul premier semestre, l’accord doit-être signé
avant le terme du premier trimestre.
Pour mémoire, si l’accord est conclu avec les délégués syndicaux, il convient
d’appliquer la réglementation sur les accords collectifs71. C'est-à-dire qu’il doit être
signé par une ou des organisations syndicales représentatives ayant recueilli au
moins 30% des suffrages aux dernières élections professionnelles. De-même, il ne doit
pas avoir fait l’objet d’opposition par une ou plusieurs organisations syndicales
représentatives ayant recueilli la majorité des suffrages à ces mêmes élections.
Or ce délai d’opposition est de huit jours après la notification de l’accord. Le délai
de conclusion d’un accord d’intéressement n’est pour autant pas réduit. L’accord
70 http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-90671-qualite-de-vie-au-travail-le-management-au-service-du-confort-materiel-1002222.php?UgQiTlIGzX7oqkyg.99 71 Article L. 2232-12 du Code du Travail.
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pourra être signé le 30 juin, notifié aux organisations syndicales non signataires dans
la foulée. Celles-ci disposeront de huit jours pour notifier leur opposition. Au terme de
ce délai, l’accord devra être déposé à la Di.R.E.C.C.T.E.72 dans les 15 jours, soit au
plus tard vers le 27 juillet comme expliqué ci-après.
30 juin + Droit d’opposition de 8 jours (et délais postaux) + Délais de dépôts de 15 jrs
Mais, en cas de dénonciation, par une ou plusieurs organisations syndicales
majoritaires, il sera impossible de réengager les négociations pour l’année en cours si
la date du 30 juin est dépassée. Il est donc prudent, dans ce cadre, de prévoir des
marges.
A la différence des autres accords collectifs, l’accord d’intéressement doit-être
déposé auprès de la Di.R.E.C.C.T.E. exclusivement. Le dépôt auprès du greffe du
Conseil des Prud’hommes n’est pas nécessaire. Ce dépôt auprès de l’administration
permet de bénéficier des exonérations de charges sociales et de taxes. Il doit
intervenir dans les 15 jours suivant la fin de la période d’opposition. En l’absence de
demande de modification, dans les 4 mois, l’accord peut être considéré comme
conforme. A défaut, les parties devront signer un avenant intégrant les observations
de l’administration. Toutefois, l’une des parties peut-aussi demander la résiliation de
l’accord pour le renégocier.
La question de l’opportunité de l’agrément73 est traitée au chapitre « gestion des
contentieux » de la troisième partie.
La dernière étape est l’information des salariés par la remise, à l’embauche d’un
livret d’épargne salarial, et la diffusion d’une note aux salariés présents. Un affichage
est recommandé pour la pleine information des salariés.
Renouvellement de l’accord.
L’accord est signé pour trois années. Une clause de reconduction tacite est possible
mais ne dispense pas de consulter les instances représentatives et de notifier cette
reconduction à l’administration pour continuer à bénéficier des exonérations. De-
même, cette reconduction est possible à condition qu’aucune partie n’ait
demandé la renégociation.
72 Direction Régionale des Entreprise, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi. 73 Art. L. 314-6 du CASF.
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[53]
L’accord peut être modifié par avenant dans les mêmes conditions et formes que
l’accord lui-même (sauf les avenants faisant suite à modifications demandées par l’administration).
Il ne peut, par contre, être dénoncé sauf s’il l’est par toutes les parties signataires.
Passer d’exemples à une réponse concrète ?
Les exemples d’établissements ayant mis en place des accords d’intéressement
nous ont démontré la faisabilité et le caractère stratégique. Si, effectivement, les
montants en jeu ne sont pas significatifs pour modifier, par eux-mêmes, les
comportements des salariés, le dialogue autour de la négociation permet de parler
des axes et orientations stratégiques de la structure. Or, ce point est essentiel pour le
partage de la culture d’entreprise.
Nous comprenons aussi, à l’instar de l’expérience de l’Institut Gustave Roussy, qu’il
s’agit d’un projet s’inscrivant dans le temps. Il convient de prévoir dès le lancement
l’objectif final et d’en décliner les étapes accord après accord. Un travail de
pédagogie et d’accompagnement est indispensable. L’accord d’intéressement
doit être rapproché du projet d’établissement. Ce dernier projette l’établissement
dans le temps, l’intéressement mobilise autour d’axes prioritaires. Ils ne peuvent
s’inscrire dans des logiques différentes. Il n’est pas possible de s’engager dans un tel
projet sans une réflexion en amont.
Nous tirons de ces expériences que les indicateurs doivent être simples et parlants
pour recevoir l’aval des personnels et faciliter le dialogue social autour de la
stratégie. C’est sans doute ce point qui provoque parfois un sentiment de
déception. Quand les indicateurs apparaissent absconds.
Nous optons enfin, contrairement à beaucoup de structures, pour une négociation
avec le comité d’établissement où siègent les délégués ou représentants syndicaux.
Ce choix nous parait plus en cohérence avec l’objectif de dialogue social et
d’orientation stratégique que doit engendrer la négociation autour de l’accord.
En effet, le comité d’entreprise ou d’établissement « est informé et consulté sur les questions intéressant l'organisation, la gestion et la marche générale de l'entreprise… »74. De la même façon, il est « consulté sur les orientations stratégiques de l'entreprise… et sur leurs conséquences sur l'activité, l'emploi, l'évolution des métiers et des compétences, l'organisation du travail, le recours à la sous-traitance, à l'intérim, à des contrats temporaires et à des stages… Le comité émet un avis sur ces orientations et peut proposer des orientations alternatives… »75.
74 Article L2323-6 du Code du Travail. 75 Article L2223-7-1 du Code du Travail.
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[54]
Au regard de l’ensemble de ces éléments, nous proposons en troisième partie, le
cadre d’un accord d’intéressement pour l’Etablissement de Santé la Martinière.
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[55]
UN ACCORD D’INTERESSEMENT STRATEGIQUE, OPPORTUN ET REPONDANT
A LA CULTURE – EXEMPLE ETS DE SANTE LA MARTINIERE.
Nous avons défini précédement qu’à notre sens, un accord d’intéressement
constituait un outil stratégique puissant au service du projet d’établissement et de
l’accompagnement du changement.
Nous nous proposons, dans cette troisième partie, de rechercher un cadre d’un tel
accord pouvant répondre aux besoins de l’établissement de santé la Martinière que
nous dirigeons.
Après avoir présenté l’établissement et son activité, nous rechercherons les
indicateurs disponibles et sélectionnerons ceux qui pourraient être retenus dans un
accord d’intéressement. Nous justifierons notre analyse au regard notamment des
aspects stratégiques, de l’opportunité dans le contexte et de la compatibilité avec
les moyens existants et l’esprit du secteur associatif.
Présentation de l’établissement de santé la Martinière.
L’Association Jean Lachenaud.
L’établissement de santé a été créé en 1995 par la Caisse Nationale Militaire de
Sécurité Sociale (C.N.M.S.S.76) au profit notamment des ressortissants du monde de la
Défense et de leur famille. La gestion de l’établissement a été confiée, dès sa
construction, à l’Association Jean Lachenaud, fondée en 1974, qui assurait déjà la
gestion de deux établissements similaires77.
Les instances dirigeantes de l’association sont constituées de l’Etat, représenté par le
Service de Santé des Armées, la C.N.M.S.S., l’A.G.P.M.78, le G.M.P.A.79, la M.S.P.P.80 et
l’A.N.O.C.R.81. C’est donc une association à statut particulier dont les instances sont
composées exclusivement de représentants désignés par des institutions.
Cette situation crée une proximité culturelle particulière avec le service public.
Toute proportion gardée, car l’association est infiniment plus petite, il s’agit d’une
76 Pour plus d’information : www.cnmss.fr/ 77 L’un à Fréjus (83) et l’autre à Ploemeur (56). 78 A.G.P.M. : Association Général de Prévoyance Militaire. 79 G.M.P.A. : Groupement Militaire de Prévoyance des Armées. 80 M.S.P.P. : Mutuelle des Sapeurs-Pompiers de Paris. 81 A.N.O.C.R. : Association Nationale des Officiers de Carrière en Retraite.
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logique proche de celle des U.G.E.C.A.M.82 mais non paritaire. Même si l’association
découle de la loi 1901, elle s’inscrit dans une culture proche de celle d’institution
publique.
Les personnels sont recrutés sur la base de contrat de droit privé et ne sont pas
militaires même si le recrutement de militaires à la retraite est facilité et certainement
plus important que dans la moyenne des entreprises privées. La convention
collective applicable est celle du 31 octobre 195183 de la F.E.H.A.P. (Fédération des
Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne). Cette convention ne prévoit aucun
système d’intéressement à l’exclusion d’une prime dite « décentralisée »
représentant 5% des salaires bruts qui devrait faire l’objet de modalités d’attribution
négociées avec les partenaires sociaux. Si, dans de nombreux établissements de la
F.E.H.A.P. cette prime est directement dépendante de l’absentéisme individuel, elle
est systématique et ne dépend d’aucun facteur dans les établissements de
l’association Jean Lachenaud et donc à la Martinière.
Les trois établissements de l’association ont tous 80 lits de S.S.R. (Soins de Suite et de
Rééducation) et 40 lits d’E.H.P.A.D. (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées
Dépendantes). Installés dans des régions et des environnements socio-culturels
différents, ils ont des gestions des ressources humaines et des accords collectifs
distincts. Quoique l’association se soit très tôt dotée d’une direction générale,
l’effectivité d’une réflexion stratégique et sociale associative chapotant celle des
établissements est récente. Elle est encore en cours de structuration.
L’établissement de Santé la Martinière.
Situé à Saclay, au sud-ouest et en extérieur de la
petite couronne parisienne, l’établissement dispose
de 120 lits dont, 80 de SSR et 40 d’EHPAD. Il a reçu
l’autorisation d’augmenter sa capacité d’accueil de
50 lits d’EHPAD en sus (soit 90 lits d’EHPAD au total).
L’ouverture de ces lits est prévue courant 2016 au
terme de travaux d’extension.
Le budget de l’établissement est de 9.070K€ dont 6.638K€ pour le SSR et 2.432K€ pour
l’EHPAD. Les personnels sont composés de 103 E.T.P.84 en C.D.I., 25 E.T.P. en C.D.D.,
82 U.G.E.C.A.M. : Unions pour la gestion des établissements des caisses de l’Assurance Maladie. 83 Convention Collective Nationale des Etablissements Privés d’hospitalisation, de soins, de cure et de garde à but non lucratif du 31 octobre 1951 (convention étendue par arrêté du 27 février 1961). 84 ETP : Equivalent Temps Plein.
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2 E.T.P. de personnel extérieur à l’établissement ainsi que 0,55 E.T.P. d’intérimaires soit
un total de 130,55 E.T.P. Ce volume de personnel est en légère mais constante
augmentation.
Deux sujets d’attention doivent être portés particulièrement sur les ressources
humaines :
D’une part, si l’intérim représente
actuellement peu d’E.T.P., il en
représentait plus de 3 en 2010, 2,8 en
2011 et 1,98 en 2012. Des charges
correspondantes très conséquentes en
découlaient car l’établissement
supporte, outre la commission d’agence,
la T.V.A. qu’elle ne peut récupérer.
D’autre part, alors que les autres
établissements de l’association concluent
moins de C.D.D., ceux-ci sont d’une plus
longue durée qu’à la Martinière. Cette
spécificité de Saclay produit un
traitement social plus important
(déclarations préalables, signatures des contrats,
accompagnement à la prise de poste…). La
situation s’explique notamment par le
volume de RTT alloués par l’accord 35h
applicable dans l’établissement.
Par contre, le volume des personnels non
permanents (C.D.D., personnels extérieurs et
intérimaires) n’est pas sensiblement
différents des autres établissements.
Le turn-over des personnels permanents (CDI) est de 12% contre 10% pour
l’association. Ce taux de renouvellement des C.D.I. apparait plus faible que la
moyenne nationale située à 13,7%85 (toutes activités) et alors que le secteur de la santé
et du médico-social est traditionnellement frappé d’un turnover plus important.
La moyenne d’âge des personnels permanents est de 46 ans et l’ancienneté
d’environ 10 ans. Le personnel est très largement féminin (77%) à l’image du secteur.
85 « Crise : Le taux de turnover des salariés français au plus bas depuis 10 ans » ; Actualité RH ; publié le 27/06/2013.
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[58]
Le temps partiel (15%) est faible et majoritairement choisi. Il est d’ailleurs souvent utilisé
dans les métiers correspondant à des diplômes de l’enseignement supérieur.
La politique salariale repose sur les préconisations de classements et de reprise
d’ancienneté de la convention collective en réduisant au maximum les écarts.
Depuis quelques années, une prime exceptionnelle est allouée aux salariés de
l’association en raison des résultats. Cette prime s’élève, pour un temps plein n’ayant
pas été absent, à 300€ brut ce qui reste modique. Par ailleurs, depuis deux années et
au regard de l’amélioration du taux d’activité, une journée de congé
supplémentaire a été alloué aux personnels de l’établissement. Cette dernière
mesure n’a pas été étendue aux autres établissements.
Maintien de la prime et mise en place de l’intéressement.
A titre accessoire, il convient de rappeler qu’il n’est pas possible de supprimer cette prime pour la remplacer par l’intéressement sauf en respectant le délai de carence de 12 mois. En effet, le principe de non substitution s’impose. Cet aspect devra être intégré dans la réflexion et le dialogue social. Toutefois, il restera délicat de maintenir une prime pour les salariés des autres établissements et la supprimer, au profit de l’intéressement, à Saclay. L’égalité de traitement entre salariés de l’association86 serait alors rompue car cette prime n’est pas arrêtée par chacun des directeurs mais par le directeur général devant le C.C.E.
De plus, en 2013, l’établissement de Saclay a remonté au siège la cotisation la plus importante et a donc le plus participé au résultat de l’association. Il serait indéfendable, si ces circonstances se représentent, que la prime soit allouée par l’association au titre des bons résultats mais que les salariés de Saclay en soient privés alors même qu’ils auraient participé le plus significativement à ce résultat.
Il est fort probable que cette prime, qui est intégrée dans les comptes de l’établissement, avec ses charges sociales et fiscales, et pèse donc sur le résultat, doive être conservée au même niveau que celui alloué pour les autres établissements. Et ce, même si un accord d’intéressement était conclu.
Les enjeux de l’établissement.
Il convient, avant de retenir les indicateurs, de définir les enjeux auxquels est
confronté l’établissement. L’intéressement sera utilisé comme un levier d’action pour
« rémunérer » l’investissement des personnels dans la réalisation de ces objectifs.
L’intéressement n’est pas un simple outil de distribution d’excédents. C’est un moyen
de faciliter et de favoriser l’adhésion des équipes aux orientations stratégiques.
Un premier enjeu doit -sans doute- être exclu du champ de l’étude au niveau
actuel. Le volume des contrats à durée déterminée dont nous avons fait mention
86 Cf. Arrêt Ponsolle (Cass.soc.29/10/96, n° 92-43.680).
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plus haut ne peut être réduit. Il découle principalement du volume des R.T.T. qui lui-
même provient de l’accord de réduction du temps de travail négocié en 1999. Si la
révision de cet accord est à l’ordre du jour du dialogue social il n’est pas possible, en
l’état, d’indexer la prime d’intéressement sur un indicateur (réduction du nombre de
C.D.D.) qui serait en contradiction avec un accord collectif. Par contre, cet aspect
pourra être travaillé dans le temps et à l’occasion de la renégociation de cet
accord collectif.
Il reste que le lien entre intéressement et réduction des C.D.D. peut faciliter le
dialogue sur la renégociation de l’accord de réduction du temps de travail de 1999.
Mais il serait hasardeux de s’engager, dès maintenant, sur cette piste.
Il existe trois autres types d’enjeux majeurs sur lesquels il conviendrait d’agir :
La réduction des dépenses.
Le contexte budgétaire se matérialisera certainement, dans un avenir proche, par la
réduction des dotations publiques. Les établissements de santé et médico-sociaux
seront contraints de concentrer leurs dépenses au risque de sacrifier les équilibres
des comptes d’exploitation et donc leur pérennité.
« L’enveloppe globale allouée aux hôpitaux n’est pas fixée par référence à une analyse de la situation des établissements (activité, tension interne, réserve de productivité) mais essentiellement en fonction des contraintes générales des finances publiques87. »
L’établissement de santé la Martinière n’échappe pas à cette situation qui pourrait
même s’accompagner d’une réduction plus drastique encore en raison du
mécanisme de convergence tarifaire88. Au regard des budgets découlant des
calculs réglementaires, l’E.H.P.A.D. semble bénéficier d’une section budgétaire
« soins » sensiblement sur-dotée. En conséquence, outre la contraction liée à la
raréfaction des crédits d’assurances maladie viendra s’ajouter la réduction
mathématique de la convergence.
Pour ce qui est du S.S.R., le risque de réduction des budgets semble moins prégnant.
Mais il n’est pas certain que les dotations et tarifs ne baissent pas de façon continue.
87 L’hôpital ; Rapport 2012 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ; La Documentation Française ; 2013 ; page 36. 88 CIRCULAIRE N° DGCS/5C/DSS/CNSA/2013/106 du 15 mars 2013 relative aux orientations de l’exercice 2013 pour la campagne budgétaire des établissements et services médico-sociaux accueillant des personnes handicapées et des personnes âgées.
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Les dépenses concernées sont de plusieurs ordres :
Les charges de personnels qui représentent environ les ¾ des dépenses doivent
porter le maximum d’attention. Deux principaux axes d’économies sont
envisageables :
• Premièrement, la réduction des remplacements de personnels absents
notamment pour de courtes durées. Il s’agit de personnels informant
tardivement de leur absence (maladie…) et qui doivent aujourd’hui être
remplacés dans l’urgence au risque de recourir à l’intérim particulièrement
coûteux. Reste que réduire ces dépenses pose un problème éthique.
N’existe-t-il pas un risque de réduction de la qualité des soins ? A priori, si le
personnel est prévu, c’est qu’il est utile. L’absence d’un salarié oblige les
autres à prendre en charge ses fonctions et donc à réduire le temps –et donc
la qualité- de leurs propres tâches.
Ce n’est pas sans contradiction. Une absence accidentelle peut-être
absorbée par l’élasticité de l’organisation du travail. Dit plus clairement, d’une
part, certaines tâches peuvent momentanément être reportées, réduites ou
déplacées sans conséquence sur l’état de santé du patient. D’autre part, le
personnel n’est pas à pleine charge de travail tout au long de la journée.
Ceci permet donc de reporter certaines actions à des moments plus creux.
Par contre, il convient d’être prudent sur le volume et la récurrence de ces
absences non remplacées. Un niveau trop important pourrait aboutir à
l’équivalent d’une suppression durable de poste. Se poserait alors la question
du maintien de la qualité qui n’est d’ailleurs pas définie.
Convient-il de faire bénéficier l’ensemble des salariés de l’établissement de
l’intéressement dégagé par une économie qui, elle-même résulte d’un
accroissement du travail de quelques-uns ? S’il manque une aide-soignante le
dimanche de l’équipe « A » et que celle-ci n’est pas remplacée, est-ce
normal que l’ensemble des personnels, y compris ceux de l’équipe « B » (de
repos ce jour-là) ou des autres services se voit gratifié du fruit de l’économie
réalisée ? L’accord d’intéressement ne peut individualiser la prime.
• Deuxièmement, nous devons nous interroger sur l’organisation du travail. Les
roulements, la durée journalière de travail, la répartition des postes sur les jours
de la semaine et du weekend… sont générateurs de coûts ou d’économies
significatives. Par exemple, organiser le travail sur des journées de 10h00 en
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lieu et place de 10h30 dès lors qu’il y a 6 aides-soignants, peut produire un
résultat significatif comme le démontre ce tableau :
Ce calcul reporté sur plusieurs groupes d’emplois est susceptible de dégager
des marges de manœuvres significatives. Bien entendu, ces réductions de
durées journalières de travail, par exemple, conduit automatiquement à la
réduction des jours de récupération mais est susceptible, à contrario, de
produire de l’intéressement. Il peut s’agir là, d’un outil d’aide au changement.
Dans ce cadre, le personnel peut s’approprier la démarche, dont il perçoit
l’intérêt pour la structure comme pour lui-même. Il est possible d’envisager
qu’il participe plus activement à ces réflexions sur l’organisation du travail. Cet
aspect ne peut être analysé sans lien avec l’accord de réduction du temps
de travail de 1999.
Par contre, il sera délicat d’envisager que les économies dégagées sur une
catégorie de salariés ne soient pas diluer dans l’intéressement réparti à tous…
et y compris à ceux qui n’ont pas engagé d’efforts d’optimisation. Les
différents postes des services de soins, par exemple, sont trop interconnectés
pour pouvoir créer des unités de travail autonomes sauf à distinguer entre
fonction médico-soignantes, logistiques, administratives et de restauration.
Mais là encore, nous retiendrons l’expérience de l’Institut Gustave Roussy et
proposerons de reporter à de futurs accords la décomposition de
l’établissement en unités de travail autonomes dotées d’indicateurs et
d’objectifs propres.
Les autres réductions de dépenses portent plus traditionnellement sur les économies
d’énergie ou de consommables. Il s’agit d’aspects complexes à évaluer en raison
notamment de la variabilité, d’une année sur l’autre, des conditions climatiques. De
même, les produits médicamenteux ou les protections (couches), sont très liés à l’état
des patients. Ils sont donc relativement incertains. Toutefois, par exemple, le nombre
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de repas commandés à tort (patient sortis, en consultation à l’extérieur…), la qualité du ratio
de consommations de produits lessivielles ou d’hygiène des locaux… sont autant de
facteurs d’économies objectivables. Il s’agit de cibles qui auraient un sens dans le
cadre d’unités de travail autonomes mais qui sont trop détaillées pour être retenus
comme objectifs de l’établissement.
L’accroissement des recettes.
Nous pouvons identifier trois postes d’amélioration des recettes : Celui lié
directement à l’accroissement de l’activité, celui rattaché à l’optimisation de la
facturation et en dernier la qualité du recouvrement.
La première catégorie porte sur le lien direct entre le niveau d’activité et les recettes.
Il n’est pas inutile de rappeler que les recettes métrisables proviennent
principalement du lien avec l’activité. Laisser une chambre vide une journée produit
une perte potentielle directe de recettes pouvant aller, dans le service de SSR, de
46€ à plus de 100€89 et en EHPAD, de 75€. A cet effet, le gain de 4% de taux
d’occupation des lits du SSR de l’établissement, produit plus de 55.000€ de recettes
directes en SSR. L’utilisation de cet aspect, dans l’accord d’intéressement, peut être
un facteur d’appropriation, par les personnels de la dynamique d’optimisation
d’utilisation des lits. Dans la perspective d’un financement intégral à la T2A tel qu’il
existe dans les autres services hospitaliers, le manque à gagner des mêmes 4%
d’activité correspondra à plus de 280K€. Ce point comporte donc un gain immédiat
et une démarche pédagogique pour l’avenir.
Un autre enjeu, lié à l’activité, est d’importance. Il s’agit, en SSR, de la durée
moyenne de séjours. Plus celle-ci est longue, plus le risque est élevé que les
complémentaires santés refusent la prise en charge totale du séjour90. Il s’ensuit la
refacturation au patient des frais refusés. Généralement, celui-ci ne pouvant les
assumer, ces produits sont constatés en pertes. Il y a donc lieu de favoriser la
réduction des durée de séjours. Celle-ci est possible par l’amélioration de
l’éducation thérapeutique du patient, la qualification de la structuration des soins et
89 Forfait journalier, ticket modérateur et chambre particulière (aux tarifs appliqués dans l’établissement) constituent une moyenne de 46€ par jour mais, pour un patient n’étant pas à 100% S.S. et prenant la chambre particulière, ce montant peut s’élever à 103€ hors télévision et téléphone. 90 Les complémentaires santés plafonnent généralement ou en durée ou en montant de remboursement les hospitalisations en SSR notamment pour la prise en charge des chambres particulières.
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la mobilisation autour de l’objectif de sa sortie. Il semble qu’il existe toujours des
prolongations de séjours pour convenances personnelles ou familiales. Cet objectif
engage les équipes médicales et paramédicales comme le psychologue,
l’assistante sociale... Il s’agit donc d’un objectif largement partagé.
Une seconde catégorie de recettes comprend les recettes facturées. Entre les
suppléments alimentaires de confort donnés gracieusement par le personnel à
certains patients sans justification médicale91, les prestations de nettoyage du linge
(en SSR) réalisées sans contrepartie, les traitements de confort92 donnés
gracieusement au même titre que les médicaments curatifs… il existe un volume
souvent sous-estimé de produits non facturés. Le personnel les alloue gracieusement
avec la certitude d’accompagner le patient. Il n’a pas toujours la notion qu’avant
d’être des prestations gratuites, elles furent des charges. De plus, le budget alloué
par les autorités de contrôle et de tarification n’inclut pas ces prestations. Il existe très
certainement un gain potentiel d’amélioration de la facturation.
Une troisième catégorie de recettes comprend les recettes encaissées. Chaque
année, l’établissement constate plusieurs centaines de milliers d’euros de pertes sur
facturation. Soit que les procédures de facturation n’ont pas été suffisamment
diligentes, soit que le recouvrement ait pris du retard, soit que les patients ne
disposent plus de complémentaires de santé, soit d’erreur d’identité ou
d’adressage… il existe de nombreux facteurs de rejet. Il reste que la majorité de
ceux-ci sont directement liés à la qualité et au suivi de la facturation et du
recouvrement. Une manne très significative de recettes pourrait être dégagée par la
réponse à cet enjeu.
Sur ces deux derniers points, le lien entre les recettes facturées et encaissées et le
dégagement potentiel d’un intéressement peut faciliter et accompagner la prise de
conscience, par les personnels concernés, de l’importance de ces aspects.
L’intéressement devient alors un outil de la stratégie de l’établissement.
91 Certains aliments sont donnés pour raisons diététiques, tels que, par exemple, les pruneaux. Ils ne doivent pas être facturés car entrent dans le soin. Par contre, dès qu’ils sont proposés à titre de confort, ils devraient être facturés. 92 Certains traitements sont dits de confort et devraient être facturés aux patients. Il s’agit généralement des traitements n’entrant pas dans la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux et/ou la liste des médicaments agréés à l’usage des collectivités (Art. R163.8 du Code de la Sécurité Sociale). Or, ces traitements sont souvent délivrés gracieusement car considérés comme nécessaires.
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La démarche qualité.
A l’instar de l’ensemble des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux,
l’établissement de santé la Martinière est contraint à des objectifs de qualité et de
prévention des risques.
Ces objectifs sont présentés, par les autorités de contrôle, avec un double objectif.
D’une part d’améliorer les soins et la prise en charge des patients tout en réduisant
les risques liés au séjour (sur-contamination, maladies nosocomiales, erreurs médicamenteuses…).
D’autre part, d’optimiser l’utilisation des moyens et donc de réduire les coûts.
Ces démarches qualité sont obligatoires et prévues par des textes légaux93.
L’absence d’engagement formel comme de résultats objectivables peut être
sanctionnée par une information publique (qui doit être affichée à l’entrée des établissements
et dans le livret d’accueil94) comme par la possibilité d’une suspension ou du non
renouvellement des autorisations.
La démarche qualité est donc un enjeu d’importance qui est insuffisamment
partagé avec l’ensemble des équipes. Celles-ci ont le sentiment qu’il s’agit de
tâches en surnombre et non liées à l’exercice professionnel. Pour mémoire, les
articles R. 4311-2 et R. 4312-10 du code de la santé publique stipulent bien que la
démarche qualité est intrinsèquement attachée aux soins infirmiers par exemple.
Le débat sur l’équilibre entre le niveau de qualité exigé, les fruits de cette démarche
et les coûts engendrés, n’est pas notre sujet. Il reste que, comme déjà dit, l’absence
de réponse satisfaisante est susceptible de pénaliser gravement l’établissement.
Mobiliser les personnels, parfois contre leur propre volonté, exige une énergie dont le
coût n’est pas systématiquement évalué. L’objectif de qualité peut être un facteur
d’intéressement. En favorisant la valorisation de cette démarche, il est possible de
faciliter l’engagement des salariés. Quoique cette action ne soit pas valorisée, il
peut apparaître que l’investissement qu’il aurait fallu engager aurait été supérieur au
sommes distribués. L’implication venant des salariés eux-mêmes, la définition des
actions à engager et leur suivi devraient être meilleurs.
Il s’agit donc d’un enjeu sur lequel il ne peut apparaître que très peu de retours
directs, contrairement à la réduction des charges ou à l’accroissement des recettes.
93 Article L312-8 du Code de l’Action Sociale et des Familles, pour les structures sociales et médico-sociales, et article L6111-2 du Code de la Santé Publique pour les établissements sanitaires. 94 Décret n° 2009-1763 du 30 décembre 2009 relatif aux dispositions applicables en cas de non-respect de la mise à disposition du public par les établissements de santé des résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins.
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Il demeure primordial pour l’établissement et potentiellement porteur d’économies
indirectes (bon usage des moyens, économie d’accompagnement dans la démarche qualité…).
Contrairement aux précédents enjeux, celui-ci ne pourra être financé par ses
propres résultats. Si un intéressement porte sur ce point, il sera une charge nette. A
contrario et en raisonnant par l’extrême, combien pourrait coûter :
• l’arrêt de l’activité pour non renouvellement des autorisations ?
• le recours à des prestataires pour compenser le manque d’investissement des
salariés dans la démarche qualité ?
Méthodologie de présentation.
La présentation de l’établissement et des points stratégiques doivent permettre une
déclinaison dans le cadre d’un accord d’intéressement. Il n’est pas dans l’objectif
de ce travail de rédiger cet accord. Celui-ci résultera, le cas échéant, des
négociations à engager. Par contre, nous proposons d’écrire les éléments du cadre
qui pourra servir de base de négociation si les partenaires sociaux s’engageaient
dans cette voie.
A cet effet, nous respecterons le cadre de présentation d’un accord
d’intéressement et rappellerons les mentions obligatoires. Nos commentaires
justifieront nos positions et expliqueront les voies sans issue ou à éviter.
Conditions de forme.
L’établissement de santé peut conclure un accord d’intéressement sous condition :
• Que l’entreprise ait satisfait à ses obligations en matière de représentation du
personnel.
o L’établissement étant géré par une association multi-établissements, il
convient de s’assurer que l’association ait satisfait à ses obligations
dans l’ensemble de ses structures.
o Les élections des délégués du personnel, des comités d’établissement,
du comité central d’entreprise et les élections des comités hygiène,
sécurité et conditions de travail ont été valablement réalisées et non
contestées.
� L’établissement répond à cette première condition.
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• La seconde condition est la définition du champ d’application de l’accord
d’intéressement.
o Comme indiqué au regard des cultures et problématiques différentes
aux trois établissements de l’association, les conditions ne sont pas
réunies pour un accord central. De plus, l’expérience démontre que
plus l’accord est local, plus ses effets sont significatifs.
o Le champ d’application est l’établissement de santé la Martinière à
Saclay et l’ensemble de ses salariés y compris le directeur et le
médecin chef qui ont un pouvoir de direction générale. Cette
précision devra être reprise dans l’accord. Toutefois, elle l’est par
prudence plus que par besoin juridique. En effet, le chef d’entreprise et
le directoire sont respectivement, dans l’association, le président et le
conseil d’administration et non les directeurs d’établissement.
o L’établissement est une unité économique et géographique distincte
et stable à l’intérieur de l’association. Le directeur dispose, pour son
établissement, des pouvoirs budgétaires, de recrutement et
d’organisation du travail notamment. Chaque établissement de
l’association dispose des institutions représentatives du personnel (D.P.,
C.E., C.H.S.C.T. et D.S.).
� Le champ d’application est donc l’établissement de santé la
Martinière à Saclay et l’ensemble de ses personnels.
Proposition de pistes pour un préambule.
La mise en place d’un accord d’intéressement correspond à la volonté partagée de
prendre en considération la participation des salariés de l’établissement de santé la
Martinière à la réalisation des enjeux de l’établissement.
Par cette démarche, les partenaires sociaux peuvent entendre développer la
cohésion des personnels face à ces objectifs et les récompenser dans leur
implication. Ils peuvent aussi vouloir encourager la contribution aux équilibres
financiers et à la qualité du service rendu. Ils peuvent enfin vouloir favoriser la
fidélisation des personnels par un nouveau dispositif salarial complémentaire à ceux
existants.
Les partenaires sociaux pourraient s’engager dans cette voie par une négociation
entre le comité d’établissement et la direction.
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Dans ce cadre il est rappelé que :
• Les sommes distribuées ne se substituent à aucune rémunération ;
• L’intéressement est aléatoire dans son principe et variable dans son montant.
Ce dernier pouvant être nul du fait des critères et modalités de l’accord.
• L’intéressement a un caractère collectif et ne peut en aucun cas être
considéré comme un avantage acquis de quelque nature que ce soit.
• L’accord négocié en Comité d’Etablissement et retenu à la majorité des voix
des membres présents, pourrait-être soumis pour avis et avant adoption
définitive, au C.H.S.C.T. de l’établissement. Le C.H.S.C.T. devrait disposer des
garanties que le projet d’accord, qui lui serait présenté, serait bien la
résultante d’un accord de la direction et de la majorité du comité
d’établissement. Or, la seule façon de lui apporter ces garanties est un vote
de principe du comité d’établissement sur le projet accompagné d’une
information de la direction. L’accord devra donc faire l’objet d’un vote de
principe, d’une transmission pour avis au C.H.S.C.T. puis d’une approbation
définitive.
Ce choix de négocier avec le C.E., déjà largement expliqué, a comme
conséquence la réduction de la durée de négociation. La signature définitive doit
intervenir, pour un accord annuel, avant le 1er juillet. Or, le C.H.S.C.T. doit être
convoqué 15 jours à l’avance (il sera souhaitable de prévoir une réunion spécifique autour du
projet d’accord afin de faciliter le recueil de l’avis dès la première réunion). Puis la convocation
du C.E. doit être transmise 3 jours à l’avance accompagnée de l’avis du C.H.S.C.T. Il
convient de prévoir la possibilité d’amender certains articles ce qui peut reporter la
signature de quelques jours. En conséquence, il paraît prudent de prévoir le vote sur
le projet devant être transmis au C.H.S.C.T. avant le 1 juin.
A priori, le C.H.S.C.T. ne pourrait pas légitimer une demander d’expertise sur un
accord qui, en lui-même, ne modifie pas les conditions de travail. De même, les
modes de rémunérations ne seraient que marginalement concernés sans atteintes
aux acquis (l’intéressement ne peut-être qu’un plus).
La modification de l’organisation du travail, pourrait être motivée notamment par
l’espoir de dégager une prime d’intéressement. Elle serait la résultante d’accords
collectifs ou de décisions de direction distincts. Ceux-ci pourraient alors faire l’objet
d’expertises.
Il reste que, comme déjà indiqué, la consultation du C.H.S.C.T. améliorera la qualité
du débat autour du projet et des indicateurs stratégiques. Rappelons que ce débat
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a été, pour plusieurs établissements, égal voire plus important que l’accord lui-
même.
Cet aspect est particulier à chaque établissement et à son climat social. Nous
pensons cette option adaptée à l’établissement dont le C.H.S.C.T. se réunit en
moyenne entre 8 et 10 fois par année. Cette fréquence permet une information
régulière. Par ailleurs, le climat social est serein.
Le choix des modalités de calcul.
Les modalités de calcul s’appuieront sur les éléments répondant aux orientations
stratégiques de l’établissement, à savoir :
• La réduction des dépenses notamment de personnel en favorisant la
redéfinition des modes d’organisation dégageant des marges de manœuvres
budgétaires et en redistribuant les économies réalisées sur des absences de
« dernière minute » non remplacées pour éviter le recours à l’intérim ou aux
C.D.D. coûteux.
• Le taux d’activité en S.R.R. et en E.H.P.A.D. : Cette activité est à l’origine d’une
part significative des recettes de l’établissement et donc de son financement.
Elle est aussi un indicateur important des demandes de renouvellement
d’autorisation. Cette activité, déclinée en indicateur, repose sur le taux
d’occupation des lits en S.S.R et en E.H.P.A.D., la durée moyenne de séjours
en S.S.R. et le niveau du G.M.P. en E.H.P.A.D.
• La qualité de la facturation et du recouvrement des créances des séjours :
L’établissement est confronté à un niveau d’impayés significatif issu
notamment d’incidents de facturation (accord préalable non demandé, erreur
d’identité, erreur de complémentaire santé, absence de relance…).
• La qualité des prises en charge constitue un objectif et participe à la
renommée comme à la conformité réglementaire. Ce chapitre reposera sur
le taux de participation des salariés aux instances institutionnelles (C.L.U.D.,
E.O.H.H., …) et à la qualité des réponses aux enquêtes I.P.A.Q.S.S.95.
95 I.P.A.Q.S.S. : Indicateurs Pour l'Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins. Ensemble d’indicateurs tirés de l’analyse de 80 dossiers tirés au sort et portant sur la tenue du dossier médical, la traçabilité de la lutte contre la douleur ou contre les escarres…
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Le choix des modes de répartition.
Pour conserver l’esprit du secteur associatif, reposant sur l’engagement de tous au
service du collectif, l’accord retient une répartition proportionnelle au temps de
présence mais indépendante des niveaux de rémunérations.
Aucun intéressement ne sera versé aux salariés présents moins de 3 mois, consécutifs
ou non, sur l’année de référence. Cette durée sera calculée en réalisant la somme
de la durée en jours, du ou des contrats de travail sur la période de référence.
Cette précision est importante car un salarié travaillant 11h par jour pourrait avoir travaillé 455 heures, soit le ¼ du temps de travail annuel (ou l’équivalent de 3 mois), en 42 contrats de travail d’un jour chacun. Dans ce cas, il ne bénéficierait pas de l’accord d’intéressement car la somme des durées de ses contrats serait inférieure à 3 mois. L’objectif est de fidéliser dans le temps, y compris à temps partiel, des salariés qui s’impliqueront plus facilement dans le fonctionnement de l’établissement.
Sont considérés comme temps de travail effectif les périodes :
• Légalement assimilées de plein droit à du travail effectif et rémunérés comme tel
(congés payés, mandats de représentation du personnel, de conseillers prud'homme…).
• Visées aux articles L.1225-17, L.1225-37 CT et L.1226-7 du Code du Travail, c'est-à-
dire le congé de maternité ou d'adoption (mais pas le congé de paternité), ainsi que
les absences consécutives à un accident du travail (à l'exclusion des accidents de
trajet) ou à une maladie professionnelle (assimilé par l'article L. 3314-5 du code du travail à
une période de présence).
• Passées en dehors de l’entreprise, par les bénéficiaires de contrats en alternance
conformément aux articles D. 6222-26 et D. 6325-10 du code du travail.
Ce préambule devra être détaillé dans le corps de l’accord d’intéressement.
La période pour laquelle est conclu l’accord d’intéressement.
L’accord sera conclu pour une période de trois années civiles débutant le 01 janvier
2015 et se concluant le 31 décembre 2017.
Il pourra être renouvelé par tacite reconduction sauf si la demande de
renégociation émane, dans les trois mois précédent sa date d’échéance, de :
• l’employeur (président du conseil d’administration, directeur général ou directeur
d’établissement) ;
• d’un ou de plusieurs délégués syndicaux d’organisations syndicales
représentatives dans l’établissement,
• de la majorité des membres salariés du comité d’entreprise.
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Le renouvellement par tacite reconduction proroge l’accord pour une nouvelle
période de trois années. La Di.R.E.C.C.T.E. doit en être informée par courrier avec
accusé de réception par l’employeur96.
L’établissement concerné.
L’accord porte sur l’Etablissement de Santé la Martinière sis à Saclay (91) -chemin de
la Martinière- géré par l’Association Jean Lachenaud.
Cet établissement est une unité économique et géographique distincte et stable à
l’intérieur de l’association. Le directeur dispose, pour son établissement, des pouvoirs
budgétaires, de recrutement et d’organisation du travail notamment. Enfin,
l’établissement dispose des institutions représentatives du personnel propres (D.P., C.E.,
C.H.S.C.T. et D.S.).
L’accord concerne l’ensemble des personnels salariés de l’établissement y compris
le directeur et le médecin chef qui sont chargés de la direction générale de
l’établissement sous l’autorité du directeur général et du président du conseil
d’administration de l’association.
Les modalités d’intéressement retenues.
Il convient, à cette étape, d’arrêter et de préciser les indicateurs et modalités de
calculs précis qui serviront de base au calcul de l’intéressement.
A cet effet, nous utiliserons prioritairement d’indicateurs existants ou reposants sur des
concepts définis par les administrations de la santé. Outre qu’ils ont l’avantage
d’être déjà appréhendés par les professionnels, ils disposent d’une définition stable
et qui ne porte que rarement à contestation. Le risque à créer un indicateur est de
devoir, en cours de déroulé de l’accord, préciser certains points de son pourtour ou
de son mode de calcul au risque d’entrer dans une phase contentieuse.
Nous reprendrons, ci-après, chacun des thèmes mentionnés au préambule pour le
décliner en indicateurs opérationnels.
96 L’article D. 3313-7-1 CT prévoit que cette démarche est réalisée par la partie la plus diligente. Il nous parait opportun eu égard à l’intérêt à agir de l’employeur (exonération des charges sociales et fiscales, paix sociale…) d’imputer cette démarche à l’employeur. C’est d’ailleurs le cas dans les faits.
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La réduction des dépenses.
Indicateur n°1 - Réduction des dépenses de personnel
15% (Coût du travail de l’année 2014 - Coût du travail de l’année de calcul)
L’intéressement n’est dû que si le résultat de ce calcul est positif.
Le coût du travail de l’année 2014 sera augmenté, pour le calcul de l’intéressement
des années ultérieures, de 0,5% par année en sus des variations éventuelles de la
valeur du point.
Le « coût du travail » est constitué des dépenses du titre 1 des dépenses de
l’E.P.R.D.97. C'est-à-dire :
- Les salaires bruts et les charges patronales afférentes versés par
l’établissement,
- Les montants versés au titre du recours à l’intérim,
- Les montants des remboursements des personnels mis à disposition par
d’autres entreprises ou associations (par exemple : Ste de restauration de Sodexo puis
d’A.P.I., infirmière hygiéniste du Centre Médical de Bligny…).
A ces dépenses du titre 1 seront ajoutés :
- Les montants des rémunérations (et charges patronales afférentes) des personnels
du siège et des autres établissements de l’association correspondant à des
temps de travail pour l’établissement. Par principe seront retenus à ce titre :
30% de la rémunération du directeur général, du responsable comptable, de
l’assistante de direction et de la comptable et 1/3 de la rémunération du
médecin D.I.M.
A ces dépenses du titre 1 seront déduits :
- Les montants des rémunérations (et charges patronales afférentes) des personnels
mis à disposition du siège, d’autres établissements de l’association ou d’autres
entreprises ou associations. (Actuellement, l’informaticien de l’établissement est affecté à
50% sur le siège et les autres établissements de l’association).
Si de nouvelles mutualisations devaient être engagées, dans l’association ou avec
d’autres établissements ou entreprises, s’accompagnant de charges ou de recettes
97 Etat Prévisionnel des Recettes et Dépenses tel que défini à l’arrêté du 10 avril 2013 fixant le modèle des documents de l’état des prévisions de recettes et de dépenses des établissements publics de santé et des établissements de santé privés mentionnés aux b et c de l’article L. 162-22-6 du code de la sécurité sociale
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de mise à disposition ou modifiant les taux d’imputations, une information serait faite
au comité d’entreprise pour expliquer et justifier les imputations.
Condition suspensive :
- Le présent indicateur s’applique pour une activité normale des services de
soins, c'est-à-dire un taux d’activité supérieur à 14.162 journées de présence
en E.H.P.A.D. et supérieur à 26.000 journées P.M.S.I. en S.S.R.
- Si l’un de ces objectifs d’activité ou les deux n’étaient pas atteint, aucun
intéressement ne serait calculé sur cet indicateur, ni sur l’année considérée ni
sur l’année suivante.
Cette condition suspensive est nécessaire pour éviter qu’une baisse forte de
l’activité avec réduction des dépenses de personnel (situation de travaux par exemple)
s’accompagne d’un versement de l’intéressement au titre des économies. Or,
l’activité n’ayant pas été au niveau requis, les recettes n’auront pas été
encaissées et la comparaison avec l’année suivante inefficiente.
Cet indicateur peut produire un intéressement significatif dans le cadre d’une
réorganisation du travail et donc de la révision de l’accord d’entreprise. Il s’agit
donc d’un incitateur. Il apparait, par contre, qu’à activité et organisation constante,
il ne devrait pas produire d’effet.
Une nouvelle organisation du travail conduisant à une réduction de 2% de la masse
salariale peut produire une somme d’environ 18K€ à mettre en distribution. Par
contre, il sera délicat d’aller très au-delà de ce taux de 15% à répartir aux
personnels. Les attentes sont fortes des autorités de contrôle pour une réduction des
charges. Il ne faudrait donc pas que cette économie soit reversée aux salariés et
n’apparaisse pas dans les résultats de l’établissement.
Indicateur n°2 - Réduction des dépenses de remplacement.
40% (Coût des remplacements non réalisés sur poste remplacé)
Le coût des remplacements non réalisés est calculé sur la base de la rémunération
conventionnelle due à un salarié en contrat à durée indéterminée, recruté le jour en
question et bénéficiant d’une prime d’ancienneté de 18 ans.
Cet indicateur est réalisé dès lors que l’absence dure au moins 80% de la durée du
poste de travail pour les postes permanents habituellement remplacés, à savoir :
- Les infirmiers affectés sur des taches soignantes dans les services de soins de
l’hébergement (exclusion des infirmiers détachés pour l’E.O.H.H. ou la douleur par
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exemple). Des recherches devront toujours être engagées pour remplacer
l’infirmier de nuit qui est seul de ce métier pour l’établissement.
- Les aides-soignants, aides médico-psychologiques et maitresse de maison
affectés dans les services de soins de l’hébergement (exclusion de l’aide-soignant
affecté en équipe rééducative par exemple).
- Le brancardier attaché au service de rééducation.
- Les personnels hôteliers (A.S.H.) affectés dans les services de soins de
l’hébergement.
- Les personnels de restauration (cuisiniers, commis, plongeurs et agents hôteliers).
- Les personnels de l’accueil attachés à l’accueil direct des patients, familles
(exclusion du personnel d’accueil en doublon le lundi par exemple).
Conditions suspensives :
- Le présent indicateur s’applique dès lors que l’information de l’absence est
transmise au service R.H. ou à l’astreinte administrative moins de 24 heures
avant la prise de poste.
- Le présent indicateur s’applique pour une activité normale des services de
soins, c'est-à-dire un taux d’activité supérieur à 37 résidents présents en
E.H.P.A.D., supérieur à 35 patients présents à l’étage du S.S.R. concerné par
l’absence et supérieur à 107 usagers présents pour le service de restauration.
- Si l’objectif d’activité n’est pas atteint dans le service où manque le salarié,
aucun intéressement ne serait calculé sur cet indicateur.
- La direction de l’établissement mettra tout en œuvre pour éviter que des
absences, répondant au calcul de l’intéressement, se pérennisent au
détriment de la qualité. A cet effet, la décision de ne pas remplacer sera
prise :
o s’il n’a pas été possible de trouver un remplaçant parmi les salariés
ayant donné au service R.H. leurs disponibilités et si, au cours des 15
derniers jours, aucun poste de la même catégorie du même service
n’a été laissé vacant alors que les taux d’activité étaient dépassés.
Il ne s’agit que des absences de « dernières minutes ». Les autres doivent
normalement avoir fait l’objet d’une solution de remplacement ou avoir donner
lieu à une révision de l’organisation du travail.
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En projetant un niveau d’une absence non remplacée par mois dans chacun des
quatre services principaux (EHPAD, SSR1, SSR2 et restauration) et en prenant comme base
moyenne la rémunération aide-soignante, l’intéressement calculé pourrait être de
3,8 K€.
Indicateur n°3 – Délai moyen de facturation98.
∑∑∑∑ (date d’envoi de facture – date de sortie du patient) / nombre de patients
concernés (sortis sur la période).
Plus la facturation est tardive moindres sont les chances de recouvrement : décès de
patients (spécifiquement en gériatrie), déménagement, entrée en EHPAD, ré-
hospitalisation dans un autre établissement, forclusion des délais de facturation (1 an
auprès de l’assurance maladie99. Mêmes délais généralement auprès des complémentaires santés).
Le point fort de cet indicateur est sa simplicité et son caractère factuel.
Cet indicateur est calculé sur tous les séjours se terminant au cours d’un mois tiré au
sort par semestre (soit deux mois par année). Le tirage au sort est réalisé en fin de chaque
semestre.
Le montant de l’intéressement sera fixé en fonction du résultat de l’indicateur :
- Résultat inférieur ou égal à 2 jours � 4.000 points C.C.N. (17.612€ au 31/07/14)
- 2 jours < Résultat < 4 jours � 2.000 points C.C.N. (8.806€ au 31/07/14)
- Résultat supérieur à 4 jours � 0 points C.C.N.
Conditions suspensives :
- Les factures remises plus de 3 jours avant la sortie (ou 4 jours si la sortie est le lundi)
seront considérées comme remises 3 jours après la sortie.
- Toutes les factures faisant l’objet d’une contestation en raison :
o de l’absence d’une pièce justificative dont une ou plusieurs demandes
de prise en charge validée par la complémentaire santé,
o d’erreur de caisse d’assurance maladie ou de complémentaire santé,
o d’erreur d’identité (nom, prénom, date de naissance, n°S.S., N°mutuelle…).
seront considérées comme non envoyées jusqu’à la date de l’envoi
répondant à l’ensemble des contestations.
98 Piloter l’activité, mesurer l’efficience (recueil d’indicateurs) ; A.N.A.P. ; Février 2010 ; p.58. 99 Art. L. 162-25 du code de la sécurité sociale.
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- 50% des factures, tirées au sort, feront l’objet d’un contrôle de contenu
portant sur la durée du séjour, les frais hospitaliers facturés (prix de journées et
ticket modérateur) les frais relatifs aux séjours (téléphone, télévision, coiffeur…) et les
éventuels autres frais (examens spécialisés pour les résidents de l’E.H.P.A.D., …).
o Si les sommes des erreurs de facturation portent sur plus de 2% des
sommes des factures (sommes des valeurs absolues des erreurs),
l’intéressement sera divisé par deux.
o Si les erreurs de facturation portent sur plus de 4% des montants, aucun
intéressement ne sera versé au titre de cet indicateur.
- Sur ces mêmes factures contrôlées, sera réalisé un diagnostic de
recouvrement.
o Si, la moyenne des délais de premier rappel, de rappel en courrier
recommandé et de mise en recouvrement est supérieure à 15 jours,
l’intéressement sera réduit de 50%.
o Si la moyenne est supérieure à 30 jours, aucun intéressement ne sera
calculé.
o Pour mémoire, le premier rappel est réalisé, le cas échéant, 30 jours
après la facture, le rappel en courrier recommandé est envoyé, au
besoin, 21 jours après le premier rappel et la mise en recouvrement est
faite, si besoin, 30 jours après le courrier recommandé.
Ces conditions suspensives sont nécessaires pour éviter que les factures soient
remises bien avant la sortie, au risque de ne pas être exhaustives, envoyées dans
l’urgence sans les contrôles nécessaires et que le suivi de recouvrement ne soit
pas assuré.
L’objectif est de favoriser la production des factures au moment de la fin du séjour
pour l’émettre alors que le patient est encore présent. Ceci implique :
• une bonne information par les services de soins des projections de sorties et la
préparation, en amont de toute la procédure de facturation ;
• l’implication des personnels, dans la lutte contre les erreurs d’identification
(cause importante de rejet) comme dans la bonne information sur les prestations
connexes (exhaustivité de la facturation).
Le tableau, page suivante, image le fonctionnement de cet indicateur.
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L’accroissement des taux d’activité en S.R.R. et en E.H.P.A.D.
Indicateur n°4 – Accroissement du taux d’activité en S.S.R.
30% (Nbre de journées P.M.S.I. année de référence – 26.600100) x Forfait Hospitalier.
Une activité conduit à l’entrée de recettes et crédibilise l’établissement auprès des
autorités de contrôle et de tarification. Un haut niveau d’activité demande un
engagement des équipes dès la préparation des admissions et jusqu’à la gestion
des sorties. Une sortie désorganisée s’accompagne d’un report de l’admission
suivante sur le même lit et donc d’une perte d’activité.
Le point fort de cet indicateur est sa simplicité et son caractère factuel.
Chaque journée hospitalière engendre l’encaissement pratiquement systématique
du forfait hospitalier (18€), une fois sur huit du ticket modérateur (57,84€) en raison des
diverses exonérations dont bénéficient les patients, et pratiquement une fois sur deux
du complément « chambre particulière » dont 65% minimum est reversé au siège. Le
produit moyen, pour l’établissement, d’une journée est donc d’environ 59€ mais
peut s’élever, avec la télévision et le téléphone à 115€.
Le forfait journalier, étant quasi-systématiquement facturé, constitue une base de
référence simple et peut produire un intéressement de 2,6K€ par 1% d’augmentation
du nombre de journées SSR.
Conditions suspensives :
- Si la durée moyenne de séjours calculée en divisant le nombre de journées
par le nombre d’admissions (données P.M.S.I.) est :
o Inférieure à 38 jours, l’intéressement est de 100%.
o Inférieure à 45 jours, l’intéressement est de 50%.
o Supérieure à 45 jours, l’intéressement est nul.
100 26.000 journées correspondent à un taux d’activité SSR de 89%.
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Indicateur n°5 – Accroissement du taux d’activité en E.H.P.A.D.
15% (Nbre de journées facturées – 14.200101) x Tarif hébergement.
Comme en S.S.R., une activité forte en E.H.P.A.D. conduit à l’entrée de recettes et
crédibilise l’établissement auprès des autorités de contrôle et de tarification. Par
contre, un haut niveau d’activité demande une organisation rodée pour réduire les
périodes de latence entre le départ (décès) d’un résident et l’entrée du suivant. C’est
souvent sur cette étape que se font les pertes d’activité.
Le prix de journée d’hébergement est payé intégralement par le résident
contrairement au tarif dépendance payé en partie par les conseils généraux et le
forfait soins versé par l’A.R.S. Il n’est donc pas possible de n’utiliser que ce prix de
journée d’hébergement.
Le point fort de cet indicateur est sa simplicité et son caractère factuel.
L’intéressement produit reste modique eu égard au niveau déjà élevé de taux
d’occupation (97%). Il apparait important de fixer un objectif aux personnels de
l’E.H.P.A.D. aux fins qu’ils participent directement à la constitution de l’intéressement.
1% de taux d’occupation peut produire 1,3K€ sachant que le maximum étant de
100%, l’intéressement produit est plafonné à 3,9K€.
La qualité des prestations.
Indicateur n°6 – Implication dans la démarche qualité.
7.000 € x Nbre de personnels ayant participé au ¾ des réunions d’une instance Nombre de personnels
La démarche qualité exige l’investissement d’un maximum de personnel pour
participer aux commissions thématiques (hygiène, douleur, alimentation…), préparer les
travaux, réaliser des audits, mettre en œuvre des plans d’actions, organiser des
formations …
Le principe est de favoriser l’assiduité aux réunions des instances qualité et
l’implication des membres dans les différentes instances.
Les personnels pris en considération sont les salariés en C.D.I. et ceux dont la durée
cumulée d’un ou de plusieurs C.D.D. est au moins égale à 700 heures travaillées sur
l’année. Cette modalité permet d’impliquer les personnels vacataires réguliers
101 14.200 journées correspondent à un taux d’activité EHPAD de 97,26%.
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auxquels l’établissement à largement recours. Ils pourront, pour certains d’entre eux
et au regard de leurs temps de travail, bénéficier de l’intéressement.
Conditions suspensives :
- Un même salarié, à l’exception des cadres et responsables de services, ne
sera compté que dans une commission. Cette mesure devant permettre
d’éviter que la démarche qualité repose sur une minorité de personnels
impliqués dans l’ensemble des thèmes.
- 11 commissions sont concernées (Equipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière, Comité
de Lutte Contre la Douleur, Commission Restauration, Comité des Médicaments et Dispositifs
Médicaux, Commission des Relations avec les Usagers et de la Vie Sociale, Comité Médical
d’Etablissement, C.H.S.C.T., Commission Identitovigilance, Commission de Matériovigilance et
Commission des Déchets Hospitaliers).
o Toute modification de la liste des commissions concernées sera arrêtée
par accord entre le directeur et la majorité des membres du comité
d’établissement présents à la réunion au cours de laquelle la question
sera abordée.
Abondement :
- Si une commission a conduit une évaluation des pratiques professionnelles,
dans le cadre des méthodologies conseillées par la Haute Autorité de Santé,
jusqu’à son terme102, l’intéressement sera accru de 1.500 € par année.
Synthèse des indicateurs utilisés pour le calcul de l’intéressement.
Noms des indicateurs Nature Montant maximal d’intéressement
N°1 - Réduction des dépenses de personnel Budgétaire / R.H.
15% économie réalisée sur le titre 1
de dépense.
N°2 - Réduction des dépenses de remplacement Budgétaire / R.H.
40% du coût des remplacements
non réalisés.
N°3 – Délai moyen de facturation Budgétaire / Facturation 17.612€ (4.000 points CCN)
N°4 – Accroissement du taux d’activité en S.S.R Activité / Budgétaire 30% Sur-activité x Forf. Hosp. SSR
N°5 – Accroissement du taux d’activité en
E.H.P.A.D. Activité / Budgétaire 15% Sur-activité x Tarif H. EHPAD
N°6 – Implication dans la démarche qualité Qualité 7.000€ + 1.500€ par E.P.P.
102 Cf. : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_887476/fr/guides-methodes-et-outils-d-aide-a-la-mise-en-oeuvre-de-l-epp-certification-v2010
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Le nombre d’indicateurs peut paraître significatif. Ces derniers ont l’intérêt d’être
simples, aisément compréhensibles et de concerner l’ensemble des professionnels.
Les équipes ont une capacité d’action réelle sur chacun de ces indicateurs.
A contrario, ils ne distinguent pas les unités économiques. Si l’équipe restauration
réalise des efforts d’organisation, le gain sera distribué à tous. Il en est de même pour
les équipes de soins si l’activité augmente ou pour l’administration si le recouvrement
est mieux réalisé.
Il s’agit d’un choix délibéré tentant à créer une émulation collective où chaque
service doit prendre conscience de travailler pour l’établissement. Par ailleurs,
comme il ressort de certains témoignages, la création d’unités économiques à
l’intérieur de l’établissement, demande une expérience de l’intéressement et une
maturité qui exigera du temps.
Il reste qu’il n’est pas possible d’exclure qu’en cours de négociation, cette posture
soit amenée à évoluer.
Plafonnement de l’intéressement et supplément d’intéressement.
L’intéressement global est constitué de la somme des intéressements produits par les
six indicateurs présentés précédemment.
Même si les montants en jeu en sont très éloignés, le montant de l’intéressement
distribué (y compris le supplément d’intéressement) est limité au plafond fixé à l’article
L.3314-8 du code du travail soit 20% du montant total des salaires bruts versés aux
personnes concernées. A titre individuel, ce plafond est de la moitié du plafond de
la sécurité sociale, soit 17.676€.
Il pourra être prévu un plafonnement de l’intéressement global (par exemple à 60.000€
par année) sachant que mis à part l’indicateur n°6, portant sur la qualité, les autres
s’autofinancent. Il s’agit en effet de réduction de charge à activité constante ou
d’accroissement des recettes à organisation constante.
Le Conseil d’Administration pourra, si un intéressement est versé au titre d’une
année, fixer un supplément d’intéressement. Ce choix pourra être fait notamment si
les résultats sont largement supérieurs aux attentes et que le bénéfice comptable de
l’établissement, après déduction de l’intéressement et des charges sociales et
fiscales (forfait social), reste nettement excédentaire. Il s’agira d’une décision du
conseil d’administration.
Il sera opportun de fixer que le supplément d’intéressement, le cas échéant, sera
réparti selon les mêmes règles que l’intéressement lui-même. En effet, à défaut, il
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serait nécessaire de négocier un accord spécifique, ce qui peut demander du
temps.
Les critères de répartition de l’intéressement.
Les critères de répartition sont présentés dans le préambule de l’accord. La présente
partie apporte des précisions sur celui-ci.
Pour mémoire, le choix a été porté sur une répartition proportionnelle à la durée de
présence ce qui permet de différencier les temps de travail (temps complet et temps
partiel) comme la durée de présence de chaque salarié dans l’établissement.
Outre les indications déjà mentionnées dans le préambule, l’accord devra rappeler
que l’ensemble des personnels, ayant été présents 3 mois consécutifs ou non sur
l’année civile de référence pour le calcul de l’intéressement, bénéficiera de celui-ci.
- Aucune condition de présence à la date de versement de la prime ou à
toute autre date ne peut être exigée.
Le temps de travail retenu, pour le calcul des présences des personnels à temps
plein ou à temps partiel, est la ou les durées contractuelles de travail, à l’exclusion
de toutes les heures complémentaires ou supplémentaires.
- Au cas où un salarié, aurait eu, au cours de l’année de référence, plusieurs
contrats ou avenants ayant modifiés sa durée contractuelle de travail, il sera
fait un calcul d’une durée moyenne de son temps de travail au prorata des
différentes durées de travail.
Ce choix d’exclure les heures complémentaires ou supplémentaires du calcul des
temps de présence se justifie par la bonification que ces heures dégagent déjà. Il
convient d’éviter que leur intégration crée une sur-bonification.
Le tableau présenté, ci-dessous, image différentes situations et explique les calculs. Il
est à noter que, concernant les C.D.D., par exemple, il est nécessaire de reconstituer
la durée du travail en mois. Ceci afin de définir l’ouverture ou non des droits à
l’intéressement.
Nous retiendrons qu’un mois est soit un mois calendaire (du premier au dernier jour du mois)
sans interruption soit 30 jours consécutifs ou non.
La définition de la méthode est importante car un salarié ayant travaillé juillet, août
et du 01 au 30 octobre n'aurait pas travaillé 3 mois calendaires mais 92 jours qui,
divisés par 30 jours produisent 3,07 équivalents mois donnant droit à l'intéressement.
Par contre, le salarié ayant travaillé les mois de février, avril et juin, aurait bien
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travaillé trois mois calendaires mais 88 jours soit 2,93 mois. Toutefois, il bénéficierait
aussi de l'intéressement au titre de l'article L3342-1 du code du travail qui fixe à trois
mois la durée minimale de présence.
De même, ces points permettent d’évaluer le nombre de jours travaillés par un
salarié ayant été présent du 15 du mois jusqu’au 13 du mois suivant. S’il a
commencé le 15 janvier, il aura travaillé 30 jours, s’il a commencé en février, il en
aura travaillé 27.
Ce calcul se fera, comme indiqué précédemment sans toutefois que le nombre de
mois puisse être supérieur à 12 sur l’année.
Calcul de la répartition.
La répartition est réalisée entre les bénéficiaires de l’intéressement exclusivement.
La part « prime individuelle » est le montant à répartir, divisé par la somme des temps
de travail des bénéficiaires et multiplié par le temps de présence de l’intéressé. Si le
montant à répartir était divisé par la somme des temps de travail de l’ensemble des
salariés, le calcul dégagerait un reliquat. Celui-ci serait proportionnel à la somme des
temps de travail des non bénéficiaires.
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Dans l’exemple suivant, la somme à répartir est de 43K€. L’entreprise à fait travailler
l’équivalent de 101,67 ETP (d’où 10.167%) dont 97,50 ETP sur plus de 3 mois consécutifs
ou non et 4,17 ETP sur moins de 3 mois.
Si les 43K€ étaient divisés par 101,67 ETP (ou 10.167%), chaque ETP (ou 100%) aurait droit
à : 43.000€ / 10167% x 100% = 422,94€
Or, comme seuls les salariés ayant travaillés plus de trois mois peuvent en bénéficier,
il serait distribué : 422,94€ X 97,50 ETP soit 41.236,35 €.
Le reliquat de 1.763,65€ correspondrait à la part non distribuée des salariés ayant
travaillé moins de trois mois (1.723,65 / 4,17 = 422,94€).
Date de distribution.
L’intéressement reposant notamment sur des éléments du résultat comptable de
l’établissement, il est nécessaire d’attendre l’arrêter des comptes par l’assemblée
générale de l’association. L’article L3312-9 fixe la date maximale au dernier jour du
septième mois suivant la clôture, soit le 31 juillet.
Il semble, au regard des années antérieures, que l’arrêté des comptes est toujours
réalisé avant la fin mai. La distribution pourrait donc intervenir fin juin. La
concomitance avec les congés d’été serait particulièrement appréciée.
Même si la loi le permet, au regard des montants prévisionnels, il ne semble pas
opportun de prévoir la faculté d’acomptes.
Les expériences démontrent que l’intéressement est peu placé en P.E.E. ou
P.E.R.C.O. Il ne nous semble pas justifié de proposer en l’état une solution de ce type.
Toutefois, il pourra être utile de l’intégrer dans les négociations, si les partenaires
sociaux le souhaitaient, notamment pour des raisons fiscales. Enfin, même si l’article
L.3343-1 prévoit la possibilité d’alimenter le compte épargne temps de
l’intéressement, l’accord C.E.T. de l’association ne le prévoyant pas, il ne parait pas
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utile de l’intégrer. La renégociation de l’accord C.E.T. est régulièrement portée à
l’ordre du jour des négociations centrales (N.A.O. et C.C.E.) mais semble ne pas vouloir
aboutir. Ce point pourrait créer de nouvelles crispations, spécialement si
l’intéressement n’était ouvert qu’à Saclay.
Il est à noter que si un ancien salarié ne peut être contacté alors qu’il bénéficie
d’une part d’intéressement, l’établissement doit conserver cette part à sa disposition
pendant une année à compter du dernier jour du premier mois du second semestre.
Soit, pour une année civile, du 01 août de l’année suivant celle sur laquelle a porté
le calcul jusqu’au 31 juillet de l’année suivante. Passé ce délai, la part
d’intéressement est versée à la Caisse des Dépôts et Consignation où le salarié peut
la réclamer avant l’extinction de la prescription trentenaire.
Information des salariés.
L’accord d’intéressement sera intégré dans le livret d’accueil des nouveaux salariés,
affiché dans l’établissement à proximité des affichages réglementaires (règlement
intérieur…) et remis à l’ensemble des salariés présents au jour de son entrée en vigueur.
Ces communications seront accompagnées d’une note explicative permettant aux
salariés de comprendre l’essentiel de l’accord, les modalités d’inclusion et
d’exclusion et les indicateurs retenus.
Il sera aussi tenu à la disposition des partenaires sociaux et de l’inspecteur du travail.
La création de la base de données économiques et sociales103 implique la tenue
d’information sur l’intéressement à disposition des représentants des personnels.
Information lors du versement de la prime.
A l’occasion du versement de la prime d’intéressement, chaque bénéficiaire –qu’il
soit présent ou non à l’effectif- doit recevoir une explication sur la composition de la
part qui lui revient accompagnée des données sur les montants de la C.S.G. et la
C.R.D.S. prélevés, et sur le montant moyen de la prime.
Il pourra être utile de modifier le certificat de travail remis à chaque salarié pour
l’informer qu’il doit transmettre son ou ses futurs changements d’adresses. Cette
mention est nécessaire pour informer les anciens personnels de leurs éventuels droits
à l’intéressement. Il s’agit là d’une obligation incombant à l’employeur.
103 Article L2323-7-2 du code du travail.
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Gestion des contentieux.
Quatre types de contentieux peuvent survenir :
1. Les contentieux sur l’exonération de l’intéressement, entre l’employeur et
l’URSSAF, de la compétence de la commission des recours amiables de
l’URSSAF puis, le cas échéant, du T.A.S.S. (Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale).
2. Les contentieux sur l’accord lui-même. En tant qu’accord collectif, signé dans
une structure médico-sociale (l’établissement est sanitaire et médico-social), il doit
être agréé par le ministère des affaires sociales104. A ce titre, toute personne
intéressée directement et ayant un intérêt à agir, le comité d’établissement
ou une organisation syndicale signataire, peut engager un recours contre
l’agrément devant les tribunaux administratifs.
Toutefois, la question de la nature juridique de l’accord d’intéressement mérite d’être posée. L’article L314-6 du C.A.S.F. prévoit que les « … conventions d'entreprise ou d'établissement … ne prennent effet qu'après agrément donné par le ministre compétent… ». • D’une part, le code du travail traite l’accord d’intéressement dans sa
troisième partie relative notamment au salaire alors qu’il traite des conventions d’entreprise ou d’intéressement dans sa seconde portant sur les relations collectives de travail.
• D’autre part, une convention d’entreprise ou d’intéressement est exclusivement conclue avec les organisations syndicales dès lors qu’elles existent dans l’entité en question105. Or, l’accord d’intéressement prévoit d’autres modalités de conclusion.
• Enfin, contrairement aux accords collectifs, l’accord d’intéressement n’a pas à être déposé au greffe du Conseil des Prud’hommes.
Ces aspects sembleraient permettre de présumer que l’accord d’intéressement ne serait pas une convention d’entreprise. Il ne serait pas soumis à l’agrément. • A contrario, le rapport de l’I.G.A.S. de septembre 2012106 indique « …une
jurisprudence de plus en plus extensive a élargi ces dix dernières années les normes collectives soumises à l’agrément jusqu’aux usages d’entreprise… ». Cette position s’appuie sur plusieurs jurisprudences sans qu’aucune, semble-t-il, ne porte exactement sur l’intéressement107.
Il apparait donc probable que l’accord d’intéressement puisse être conditionné par la procédure d’agrément. Ce point mériterait une analyse juridique.
Au cas où cette procédure serait requise, il conviendrait de conditionner l’entrée en vigueur de l’accord à son aboutissement. En effet, à défaut et si l’accord n’était pas agréé, il s’appliquerait dans la partie sanitaire de l’établissement où le régime de l’agrément n’existe plus. Il en résulterait une situation inextricable notamment pour les personnels communs (administration, restauration…).
3. La contestation de l’accord, en dehors de l’agrément, peut-être engagée,
par les mêmes personnes que pour une contestation contre l’agrément,
devant les tribunaux judiciaires (T.G.I.).
104 Article L. 314-6 et articles R. 314-197 à R. 314-200 du CASF, Arrêté du 17 mai 2006. 105 Article L2231-1 du Code du Travail. 106 Evaluation de la procédure d’agrément des conventions et accords collectifs d’entreprise et d’établissement du secteur social et médico-social ; I.G.A.S. ; n°RM2012-113P ; Septembre 2012. 107 Notamment : Cass. Soc. 8 juin 2005, n° 02-46.465 ; 7 mai 2008, n° 07-40.550 ; 09 nov. 2011, n°10-21.496.
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4. Enfin, tout salarié peut, à l’occasion d’un litige individuel porté devant le
conseil des prud’hommes, invoquer l’illégalité de l’accord ou d’une de ses
clauses, contester sa mise en œuvre ou le calcul de la prime.
Suivi de l’application de l’accord.
Les interviews des dirigeants d’établissements ayant mis en place l’intéressement,
indiquent majoritairement que la discussion autour de l’accord a été aussi
importante que l’accord lui-même.
Il convient de cultiver cette dynamique et de la porter tout au long de la vie de
l’accord tant pour promouvoir l’atteinte des objectifs que pour préparer les
personnels aux résultats.
Cet aspect est aussi important que la seule réponse aux obligations réglementaires
issues de l’article L.3313-1.
Il pourra être proposé que le comité d’établissement soit informé mensuellement des
données disponibles relatives aux indicateurs d’activité. Au moins trois fois par
années, un débat, en comité d’établissement, pourra porter sur une synthèse
présentée par la direction de l’ensemble des résultats des indicateurs et des
conséquences au regard des objectifs et modes de calcul de l’intéressement.
Le comité d’établissement pourra contrôler les données présentées notamment en :
• Demandant la communication de précisions ou documents
complémentaires aux vérifications.
• Délégant un de ses membres pour réaliser les auditions utiles à la
compréhension des données communiquées.
• Ayant recours à un expert-comptable dans les conditions prévues à l’article
L2325-35 du code du travail (assistance du comité d’entreprise).
Mise en œuvre.
Au terme de l’étude sur une proposition d’accord d’intéressement pour
l’établissement de santé la Martinière, il restera à transformer ce projet en réalisation.
Autant cette première étape pouvait être le fait de la direction de l’établissement,
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autant la suite exigera une implication des partenaires sociaux et la volonté
partagée d’aboutir.
Il ne peut être exclu que l’intéressement soit perçu, par ces partenaires, comme un
détournement des charges sociales ou comme un moyen de ne pas augmenter les
rémunérations. Cette position ne correspondrait pas au sondage réalisé. Les
partenaires sociaux ne sont pas tenus par les sondages et peuvent souhaiter s’en
différentier en raison de leurs visions des affaires sociales.
S’ils s’engagent dans le dialogue en vue d’un accord, il faudra intégrer que leur
vision des enjeux et de la stratégie de l’établissement n’est sans doute pas
exactement la même que celle de la direction. Il s’ensuivra que le projet final ne
sera pas exactement celui proposé.
Ce travail aura alors eu le mérite :
• de permettre de poser le cadre,
• de donner des pistes d’enjeux,
• de proposer des questions à traiter,
• de faciliter l’appropriation du sujet avant d’engager des discussions.
Cette recherche permet aussi de répondre à la question de la faisabilité et de
l’opportunité d’un accord d’intéressement dans une structure sanitaire et médico-
sociale sans but lucratif.
Il démontre que l’intéressement peut s’autofinancer en grande partie par l’incitation
à la production de recettes ou par l’économie des dépenses.
Il indique, en conséquence, qu’il est un outil adéquat de gestion sociale y compris et
peut-être spécialement en période de tension budgétaire.
Il fixe l’accord d’intéressement comme un outil de la stratégie d’entreprise qui doit
être concertée avec les partenaires sociaux et non comme une modalité technique
de création d’une prime de fin d’année.
Il permet de répondre à ceux qui l’évitent au motif de l’intervention des
administrations de contrôle et de tarification. L’accord peut reposer sur des éléments
indépendants des crédits alloués par ces administrations. De plus, comme déjà
indiqué, l’intéressement existe déjà dans la fonction publique108.
108 Notamment : Décret n° 2011-1038 du 29 août 2011 instituant une prime d’intéressement à la performance collective des services dans les administrations de l’État.
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CONCLUSION
Nous nous sommes efforcés de présenter l’accord d’intéressement comme un outil
stratégique de pilotage de l’entreprise :
• Par le dialogue interne qu’il engendre autour des éléments majeurs du
développement et de la définition d’entreprise.
• Par l’effet financier incitateur qui a pour vocation de mobiliser les équipes
autour de ces points.
L’accord d’intéressement réussi ne peut être négocié en dehors de l’écriture d’un
projet industriel qui demande dialogue et réflexion.
Mais ce point engage aussi d’autres aspects qui devront nécessairement entrer dans
la discussion et qui feront évoluer l’entreprise.
• L’organisation du travail et les accords collectifs qui la déterminent
permettent-ils de faire aboutir le projet d’entreprise ?
• Le mode de pilotage et l’organisation hiérarchique sont-ils adéquats ?
• …
Dès lors que les partenaires sociaux ouvrent ensemble le dialogue sur le projet
industriel et ses conditions de réussite, il adviendra inévitablement des
questionnements, des postures salariales comme patronales. Elles devront évoluer.
L’accord d’intéressement est peut-être une entrée dans une nouvelle forme de
management plus participative. C’est peut-être ce qui explique la frilosité de
certains employeurs comme de représentants des salariés.
Il ne nous parait pas possible d’entrer dans cette logique sans accepter les
questionnements qui vont avec. Les partenaires seront plus impliqués dans les
conséquences de leurs revendications. Mais l’employeur doit donner à ses
partenaires une place pour participer plus activement à la stratégie de l’entreprise.
La mise en œuvre de l’intéressement exige donc la capacité managériale d’ouvrir
ce dialogue et de questionner l’entreprise sans tabou. La réponse dépend bien
entendu du niveau d’engagement des représentants des personnels. Elle dépend
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aussi de l’employeur. Managers, sommes-nous toujours disposés à accepter que
notre pilotage, qui est souvent lié à notre personnalité, soit questionné ?
Ce sont les enjeux du projet industriel et du pilotage des ressources humaines.
« Plus que d’autres structures, les établissements hospitaliers sont contraints de mettre en place un management participatif associant les différents acteurs de l’entreprise.109 » Alain Coulomb.
109 Alain Coulomb ; Un regard différent sur le management hospitalier ; CAHPP ; 2009 ; page 63.
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ABREVIATIONS UTILISEES :
A.G.P.M. : Association Général de Prévoyance Militaire.
A.N.O.C.R. : Association Nationale des Officiers de Carrière en Retraite.
A.P.A.J.H. : Association pour Adultes et Jeunes Handicapés.
A.S.H. : Agent des Services Hospitaliers.
A.S.S. : Action Sanitaire et Sociale (Branche de la M.G.E.N.).
A.R.S. : Agence R2gionale de Santé.
B.T.P. R.M.S. : Résidences médico-sociales du Bâtiment et des Travaux publics
C.A.S.F. : Code de l’Action Sociale et des Familles.
C.A.T. : Centre d’Aide par le Travail (devenu E.S.A.T.).
C.E. : Comité d’Entreprise ou Comité d’Etablissement.
C.C.E. : Comité Centrale d’Entreprise.
C.C.N. : Convention Collective Nationale.
C.D.D. : Contrat à Durée Déterminée.
C.D.I. : Contrat à Durée Indéterminée.
C.E.T. : Compte Epargne Temps.
C.H.S.C.T. : Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail.
C.N.M.S.S. : Caisse Nationale Militaire de Sécurité Sociale.
C.S.P. : Code de la Santé Publique.
D.A.R.E.S. : Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques.
Di.R.E.C.C.T.E. : Directions Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi.
D.I.M. : Direction de l’Information Médicale.
D.M.S. : Durée Moyenne de Séjours.
D.R.H. : Direction des Ressources Humaines.
E.B.E. : Excédent Brut d’Exploitation.
E.H.P.A.D. : Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes.
E.P.R.D. : Etat Prévisionnel des Recettes et Dépenses.
E.S.A.T. : Etablissements et Services d'Aide par le Travail (anciennement C.A.T.).
E.S.P.I.C. : Etablissements de santé privés d'intérêt collectif anciennement P.S.P.H. (participant au service public hospitalier).
E.T.P. : Equivalent Temps Plein.
F.C.P.E. : Fonds Communs de Placement d'Entreprise.
F.E.G.A.P.E.I. : Fédération Nationale des Associations de Parents et Amis Employeurs et Gestionnaires d’établissements et services pour Personnes Handicapées Mentales.
F.E.H.A.P. : Fédération des Etablissements Hospitaliers et d'Aide à la Personne.
F.H.F. : Fédération Hospitalière de France (Ets publics)
F.H.P. : Fédération de l’Hospitalisation Privée (Ets privés du secteur marchand)
G.M.P. : GIR Moyen Pondéré.
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G.M.P.A. : Groupement Militaire de Prévoyance des Armées
G.R.H. : Gestion des Ressources Humaines.
ID.C.C. : Identifiant de la Convention Collective (Code attribué par le ministère)
I.G.A.S. : Inspection Générale des Affaires Sociales.
L.F.S.S. : Loi de Financement de la Sécurité Sociale.
M.C.O. : Médecine, Obstétrique et Chirurgie.
M.G.E.N. : Mutuelle Générale de l’Education Nationale.
M.S.P.P. : Mutuelle des Sapeurs-Pompiers de Paris.
N.A.O. : Négociation Annuelle Obligatoire.
P.E.E. : Plan d’Epargne Entreprise.
P.E.I. : Plan d’Epargne Interentreprises.
P.E.R.Co : Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif.
P.I.P.C. : Primes d’Intéressement à la Performance Collective.
P.M.S.I. : Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information.
P.N.L. : Privé Non Lucratif (secteur ni marchand ni public : Association, fondation, mutuelles…)
PRO B.T.P. : Protection sociale du BTP (Organisme de protection sociale).
S.I.I.P.S. : Soins Infirmiers Individualisés à la Personne Soignée.
S.N.A.P.E.I. : Syndicat National des Associations de Parents d'Enfants Inadaptés.
S.Na.Se.A. : Syndicat National au Service des Associations du secteur social et médico-social.
S.O.P. : Syndicat général des Organismes Privés sanitaires et sociaux à but non lucratif
S.S.R. : Soins de Suite et de Réadaptation.
T2A : Tarification à l’Activité.
T.A.S.S. : Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale.
T.G.I. : Tribunaux de Grandes Instances.
U.F.M.I.C.T.-C.G.T. : Union Fédérale Médecins, Ingénieurs, Cadres, Techniciens C.G.T.
U.G.E.C.A.M. : Unions pour la Gestion des Etablissements des Caisses de l’Assurance Maladie.
V.A.E. : Validation des Acquis de l’Expérience.
V.M.P. : Valeur Mobilière de Placement.
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BIBLIOGRAPHIE
Textes légaux et réglementaires :
• Code du Travail.
• Code de la Santé Publique.
• Code de l’Action Sociale et des Familles.
Guides des ministères :
• Guide de l’Epargne Salariale ; Ministère du travail, de l’emploi et du dialogue
social ; Ministère des affaires sociales, Ministère des finances et des comptes
publics, Ministère de l’économie, du redressement productif et du numérique ;
Mise à jour de juillet 2014.
• Guide des activités et des métiers du secteur social, médico-social et petite
enfance ; Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et
de la mer & Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique &
Ministère de la jeunesse et des solidarités actives ; Version 2 ; 2010.
• Epargne Salariale ; Guide et repères pour la négociation ; Ministère du Travail,
de la Solidarité et de la Fonction Publique ; Editions Liaisons ; 2010.
Publications D.R.E.E.S. et D.A.R.E.S. analyses :
• Le panorama des établissements de santé – Edition 2012 ; Collection Etudes et
Statistiques ; D.R.E.E.S. ; 2012.
• Sandra Nahon ; Les salaires dans le secteur social et médico-social en 2011.
Une comparaison entre les secteurs privé et public ; Études et Résultats ;
Drees, Avril 2014 - n°879
• Participation, Intéressement et Epargne Salariale en 2010 ; Dares Analyses ;
septembre 2012 n°055.
• Les salariés par secteur et par branche professionnelle en 2011 ; DARES
Analyses ; Avril 2014 n°028 ;
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Autres publications :
• Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions
(données 2008) ; C.N.C.R.E.S. ; 2ième édition ; 2010.
• Situation économique et financière des établissements et services : Agir
sous contraintes ; Perspectives Sanitaires et Sociales n°235 Juillet-Août 2014.
• Laurent Jeanneau ; Qu'est-ce qui motive les salariés du secteur associatif ? ;
Alternatives Economiques – La lettre de l’Insertion, N°23 – Juillet 2010.
• Mathieu Narcy ; Les salariés du secteur associatif sont-ils davantage
intrinsèquement motivés que ceux du secteur privé ? ; Economie et Prévision
n°188 - 2009-2.
• Piloter l’activité, mesurer l’efficience (recueil d’indicateurs) ; A.N.A.P. ; Février
2010.
• L’hôpital ; Rapport 2012 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ; La
Documentation Française ; 2013.
Ouvrages :
• Alain Coulomb ; Un regard différent sur le management hospitalier ; CAHPP ;
2009.
• Michel Diefenbacher ; Rapport sur l’intéressement collectif dans la fonction
publique ; Assemblée Nationale (Rapport Parlementaire) ; Mai 2009 ;
• Cristophe Estay et Brigitte Bouillerce ; Motiver les salariés – du climat social à
l’épargne salariale ; Edition Livres à vivre ; Afnor Editions ; 2010.
• Yves Réale & Bruno Dufour ; Le DRH stratège ; Eyrolles – Editions
d’Organisation ; 2ième édition ; 2009.
• Epargne salariale et actionnariat salarié ; Les guides de gestion RF ; Groupe
Revue Fiduciaire ; 2ième édition ; 2011.
• L’Intéressement collectif dans la fonction publique – atouts et mise en œuvre ;
Groupe de travail ; FONDACT ; 2013.
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ANNEXE – COMPTES RENDUS DES ENTRETIENS.
Sont retracés ci-après les comptes rendus des entretiens qui ont été approuvés par
les personnes auditionnées que nous tenons à remercier.
Mme Sylvie AMZALEG, Directeur des relations du travail et Coordonnateur du Pôle
Ressources Humaines de la FEHAP. 96
M. Jean Luc GIBELIN, UFMICT-CGT (Union Fédérale Médecins, Ingénieurs, Cadres,
Techniciens C.G.T.). 99
M. Marc TRANCHAT, Délégué National MGEN - Relations Sociales & Régime Obligatoire.
Secrétaire Général Mutualité Fonction Publique. Administrateur national FNMF et FEHAP.
102
Mme Martine HADDAD, Secrétaire Générale FHP Ile-de-France (Fédération de
l’Hospitalisation Privée) et ancienne Directrice Générale de l’Hôpital privé Jacques Cartier
de Massy. 104
M. Philippe BOURASSIN, Directeur des Ressources Humaines, Institut Gustave Roussy. 107
M. Damien VISSEAUX, Directeur résidence « Le Parc » - groupe BTP RMS. 110
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Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratif et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 22 janvier 2014 à 10h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
Mme Sylvie AMZALEG, Directeur des relations du travail et
Coordonnateur du Pôle Ressources Humaines de la FEHAP.
Compte rendu validé par Mme AMZALEG qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
L’intéressement, volonté ou orientation de la FEHAP ?
C’est une bonne orientation qui permet de renouer des relations sociales avec les partenaires sociaux dans un climat plus serein. L’intéressement autorise les discussions sur d’autres critères que ceux habituellement utilisés dans les négociations sociales.
Il repose sur le dégagement de marges négociées avec les partenaires sociaux et qui font donc consensus.
Dans le cadre des négociations engagées ces dernières années avec les partenaires sociaux, l’un des objectifs de la FEHAP était de dégager des marges au niveau national afin de permettre aux établissements et services d’optimiser la gestion des ressources humaines.
La FEHAP souhaite laisser « la main » aux établissements qui pourront négocier en interne sur plusieurs thématiques, notamment, celle relative aux accords d’intéressement par exemple.
Est-ce qu’il y a opposition entre intéressement et qualité des prestations ?
Non bien au contraire, l’intéressement valorise l’effort collectif des salariés aux « performances » des structures. Le dispositif repose sur la définition des objectifs qui peuvent intégrer notamment l’amélioration des prestations.
Est-ce que l’intéressement est possible quand la structure est déficitaire ?
Ce sont des questionnements desquels, il faut sortir. L’intéressement peut reposer sur la bonne utilisation des moyens, sur les économies d’énergie, sur la suppression de fonction ou d’actions réalisées en doublon…
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Réduire les déficits, les gaspillages ou les mésusages des moyens (gestion de l’éclairage, gestion des remplacements…) peut permettre une réduction des déficits ou un retour à l’équilibre. Les gains dégagés, même déduits de l’intéressement, sont en faveur de l’économie de la structure.
L’intéressement permet un dialogue social autour de l’organisation, des questions de mutualisation, de gestion des achats… qui place la réflexion du projet de gestion dans le champ des négociations sociales.
Est-ce qu’il existe des indicateurs plus pertinents que d’autres pour travailler un accord d’intéressement ?
Il faut trouver les indicateurs pertinents au regard de la situation de l’établissement mais leurs donner de la lisibilité et de la cohérence. A cet effet, permettre qu’ils soient lisibles.
Les indicateurs doivent donc être simples et peu nombreux.
Autres questions :
Comment expliquez-vous que les associations du secteur aient signé si peu d’accord d’intéressement ?
Les établissements du secteur sont soumis à un mode de financement spécifique qui ne facilite pas la mise en place de dispositifs d’intéressement. La recommandation patronale du 04 septembre 2012 constitue un levier intéressant permettant de faire des marges qui pourront ensuite être réutilisées par les structures.
L’intéressement crée une prime aux surpassements que certains syndicats dénoncent comme étant une sous rémunération d’un surinvestissement et donc du travail gratuit. Qu’en pensez-vous ?
L’intéressement a pour objectif de valoriser l’effort collectif des salariés aux « performances » des structures. Le dispositif vise à améliorer la qualité des prestations, et donc la prise en charge des patients ou des usagers. Ce qui constitue la préoccupation majeure des employeurs et des salariés du secteur. Par conséquent, l’investissement fournit dans ce cadre, n’est pas un « travail gratuit », mais des efforts autour de valeurs et missions communes.
L’intéressement ne serait-il pas un moyen de compenser l’absence d’augmentation des rémunérations ? Certains syndicats contestent cette distribution d’une part des économies ou des surproductions réalisées par les salariés eux-mêmes et souvent à leur dépens.
La loi impose un principe de non substitution de la rémunération. Par conséquent, l’intéressement ne peut remplacer les éléments de rémunération en vigueur dans les structures. Les primes d’intéressement sont bien distinctes du salaire et ne font en aucun cas obstacle aux règles d’évolution de la rémunération (soit par le biais des règles d’évolution conventionnelle ou par le biais des décisions individuelles d’augmentation de la rémunération).
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De plus, l’intéressement étant un dispositif facultatif, les employeurs ne sont pas tenus de le mettre en place. Pour les structures qui le font, cela montre bien une réelle volonté d’aller au-delà de la rémunération existante, donc de faire un plus.
Par ailleurs, le régime social des primes d’intéressement est intéressant pour l’employeur et les salariés (exonération des cotisations de sécurité sociale et de l’ensemble des cotisations grevant les éléments de salaire, assujettissement à la CSG et à la CRDS, et au forfait social).
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[99]
Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratives et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 25 janvier 2014 à 9h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
M. Jean Luc GIBELIN, UFMICT-CGT (Union Fédérale Médecins,
Ingénieurs, Cadres, Techniciens C.G.T.).
Compte rendu validé par M. GIBELIN le 26/01/14 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
Pourquoi le secteur a si peu mit en place d’accords d’intéressement ?
La situation des établissements non lucratifs, qui compensent l’absence de service public, ont des missions de service public. C’est le cadre de base et le cadre culturel de ce secteur.
Ce secteur n’a pas une culture lucrative ou d’entreprise industrielle. Il est encore marqué par le « don de soi » tant des administrateurs eux-mêmes que des personnels. D’ailleurs, les rémunérations sont environ 20% inférieures aux moyennes nationales.
L’intéressement n’a pas fait l’objet d’une envolée d’autant qu’il est intervenu dans un contexte de blocage des rémunérations. Pour la C.G.T., c’était un pis-aller pour compenser la non réévaluation des grilles de rémunérations.
L’intéressement pourrait faire l’objet de discussions si le moment et les conditions étaient réunis. Actuellement, la stagnation des rémunérations et la forte demande de reconnaissance salariale ne permettent pas cette réflexion. De plus l’intéressement n’est pas significatif au regard du salaire moyen actuel ; ce n’est donc pas mobilisateur.
Est-ce qu’il y a opposition entre intéressement et qualité des prestations ?
L’intéressement ne peut intervenir qu’à condition qu’il y ait création de richesse. Dans un contexte contraint, cette richesse ne peut découler que de la réduction des dépenses. L’intéressement provient du non engagement des dépenses qui auraient dues l’être.
Il est donc le fruit d’un transfert au détriment des rémunérations.
Il est en contradiction avec la culture du secteur dans laquelle les recettes, notamment publiques, doivent financer les dépenses et non créer du profit.
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[100]
L’intéressement n’est pas frappé par l’ensemble des charges sociales et produit donc –à masse financière équivalente- un profit plus important pour le salarié ?
C’est un choix idéologique que la C.G.T. conteste car elle est attachée au régime de répartition et au rapport entre les salaires et les pensions.
Distribuer des revenus qui n’entrent pas dans le champ des droits à pensions et permettre aux salariés d’économiser à titre privé est un leurre. La crise économique a invalidé cette perspective de système par capitalisation et de fonds de pensions.
Le système par répartition, où toutes les rémunérations entrent dans le calcul des droits, est validé par la crise économique que nous traversons.
La C.G.T. signent-elles des accords d’intéressement ?
Au niveau national, la position est une opposition. Au niveau local, il faudrait regarder au cas par cas en tenant compte du contexte.
Est-ce qu’il existe des indicateurs plus pertinents que d’autres pour travailler un accord d’intéressement ?
La C.G.T. n’entrera pas dans ce débat car elle est opposée au principe de l’intéressement ; c’est une question de fond.
Entre un système de primes et un système d’intéressement, quelle est votre position ?
L’augmentation des salaires est la seule solution. Le salaire est la seule reconnaissance légitime des emplois et qualifications comme du financement de la protection sociale.
Les primes et l’intéressement sont des pis-aller.
Comment tenir compte de l’engagement de certains salariés ou équipes au-delà de celui d’autres ? Il existe une demande de reconnaissance et de justice sur ce point.
C’est la critique classique de la position de la C.G.T.
Ce discourt repose sur de vraies attentes et insatisfactions. Mais c’est une construction qui fait l’économie d’une juste évaluation des métiers, des compétences et de l’évaluation. Cette évaluation doit être la base de la fixation des rémunérations. Le salarié ne doit pas être poussé à travailler pour plus de ce pourquoi il est payé.
Le salaire est la rémunération de l’engagement individuel. Le patronat se sert de l’intéressement pour imposer aux salariés un travail gratuit ou instituer une concurrence entre les salariés.
La réalité est que la qualification n’est pas reconnue.
Il faut regarder cet aspect sans naïveté.
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L’intéressement pourrait permettre, par exemple de promouvoir la participation à la démarche qualité et de sécurité des soins.
Non, il faut une définition des postes cohérentes avec la réalité du contenu du travail qui ne peut être figé dans le temps. Un lien doit exister entre l’évolution de la définition du poste et l’évolution de la rémunération.
Mais actuellement, les salariés qui assurent des tâches en plus réalisent de fait du travail gratuit. La seule réponse est la rémunération.
Les salariés n’ont pas pleinement conscience de l’importance du travail gratuit qui est de plus en plus important.
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Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratif et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 14 mars 2014 à 14h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
M. Marc TRANCHAT, Délégué National MGEN - Relations Sociales &
Régime Obligatoire. Secrétaire Général Mutualité Fonction Publique.
Administrateur national FNMF et FEHAP.
Compte rendu validé par M. Marc Tranchat le 09 avril 2014 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
Vous m’indiquez que l’intéressement n’est absolument pas un instrument de pilotage stratégique, pouvez-vous vous expliquer ?
L’intéressement est appliqué depuis 2012 dans le groupe MGEN qui emploie 10.000 personnes.
Deux types d’indicateurs sont utilisés :
• Au niveau du groupe, il s’agit du respect du budget. Cet indicateur produit 60% de l’intéressement.
• Au niveau du secteur d’activité, il s’agit, pour celui des établissements hospitaliers, de l’E.B.E. Cet indicateur déclenche 40% de l’intéressement.
Les indicateurs sont très indirectement liés à des orientations managériales et ne sont donc pas perçus comme devant influencer le management. Il s’agit d’outils de redistribution.
Il faudrait des indicateurs plus pertinents et proches de l’activité des professionnels, tels que le taux de satisfaction des usagers. La difficulté est que les modes de recueil, les grilles d’analyse, les modes de traitement (etc.) de la satisfaction diffèrent d’un établissement à l’autre comme le type d’activités ou de clientèle. La comparaison serait donc très compliquée à réaliser et source de conflits.
A quel niveau faut-il négocier l’intéressement ?
Il est très compliqué de descendre au niveau de l’établissement. L’intéressement est collectif.
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[103]
Plus il est fixé dans des conditions conduisant à des différentiations entre les salariés, plus il est source de contentieux et de contestations.
De plus cela conduit à une sorte d’individualisation de la rémunération qui n’est pas dans l’esprit de nos établissements.
Enfin, il convient d’intégrer la difficulté de l’intégration de l’intéressement dans le dialogue avec les autorités de tarification. Il s’agit d’une mesure non conventionnelle et donc non opposable.
Quand avez-vous conclu cet accord d’intéressement ?
Il a été conclu fin 2011 pour s’appliquer de 2012 à 2014.
Notre objectif était l’utilisation d’indicateurs simples et incontestables compréhensibles par tous. Le respect du budget et l’E.B.E. sont des indicateurs économiques qui répondent à ces objectifs et, dans le contexte actuel, leur intérêt est compris par tous.
Le versement est équitable, c'est-à-dire que chaque salarié, quel que soit son niveau hiérarchique reçoit le même intéressement. Le versement maximal est d’environ 350€.
Comment cette mesure a-t-elle été perçue par les salariés et les I.R.P. ?
L’ensemble des organisations représentatives ont signé l’accord d’intéressement accompagné d’un P.E.E. et d’un PERCO. La simplicité du système et l’égalité de traitement des salariés a été un facteur fort d’adhésion.
Il n’en reste pas moins que sur le fond, les salariés et les I.R.P. préféraient du salaire qu’une mesure d’intéressement qui a un caractère aléatoire.
Quels outils seraient plus adaptés pour motiver les personnels ?
Les primes de performance mais c’est particulièrement compliqué dans la santé.
La politique de formation pour donner du sens à l’engagement des salariés dans l’entreprise.
La cohésion des salariés de l’ensemble du groupe et la qualité du management de proximité sont des facteurs essentiels à la motivation individuelle des personnels.
L’intéressement ne me paraît pas être, dans le long terme, un outil de management.
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Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratif et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 27 juin 2014 à 14h30 – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
Mme Martine HADDAD, Secrétaire Générale FHP Ile-de-France
(Fédération de l’Hospitalisation Privée) et ancienne Directrice
Générale de l’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy.
Compte rendu validé par Mme HADDAD le 27 juin 2014 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Mme Martine HADDAD est Secrétaire Générale de la F.H.P. Ile de France. La F.H.P. regroupe 1.100 cliniques et hôpitaux privés de France et 207 en Ile-de-France. Contrairement aux structures publiques ou associatives, ces établissements sont portés par des entreprises commerciales (secteur marchand).
Elle a été auparavant directrice générale de l’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy (91), qui est un hôpital privé pluridisciplinaire du groupe Générale de Santé, de plus de 350 lits et places ainsi que plus de 600 E.T.P.
Synthèse :
Avez-vous une politique fédérative sur l’intéressement à la F.H.P. IDF ?
Il n’existe pas de politique d’intéressement. Celle-ci demeure au niveau de chaque établissement et répond à des besoins et des questions locales.
A l’Hôpital privé Jacques Cartier, aviez-vous un accord d’intéressement ?
A mon arrivée en 2008, il n’y en avait pas mais les salariés recevaient jusqu’en 2007 de la participation. Il m’avait donc semblé important de discuter un accord d’intéressement, ce qui a été fait en 2010.
Cet accord reposait sur un mixte d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs, à savoir :
• Quantitatif : La réalisation des objectifs économiques de l’établissement.
• Qualitatif : un ensemble de trois items indépendant les uns des autres :
o La satisfaction des patients mesurée par le taux de retour des questionnaires de satisfaction et le taux de patients très satisfaits et insatisfaits.
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o La réduction des accidents du travail mesurée sur la fréquence des Accidents du travail et la gravité (nombre de jours d’incapacité).
o La politique d’entreprise mesurée par le taux de participations aux réunions organisées autour d’actions de communication et de démarche qualité.
Le versement de l’intéressement était proportionnel au temps de travail et s’est élevé à quelques unités de centaines d’euros par salarié.
Pouvez-vous expliquer le choix des indicateurs ?
• L’indicateur quantitatif reposait sur les résultats économiques qui constituent une nécessité pour une entreprise. Cet indicateur est complexe à appréhender pour les personnels qui n’ont pas d’emprise directe sur ce point mais conditionne la pérennité de l’entreprise.
• La satisfaction des patients correspond à l’image que l’entreprise donne à ses clients et le taux de retour des questionnaires permet de mesurer l’implication des salariés dans cette démarche.
• La mesure du taux d’accidents du travail a du sens en ce qu’il s’agit d’un objectif de la direction ainsi que des personnels. Le respect des protocoles, les bonnes pratiques… réduisent les A.T. et leur mise en œuvre est aussi de la responsabilité des salariés.
• La politique d’entreprise est un indicateur qui m’a semblé très pertinent. Il n’est pas possible de mesurer le climat social aux seuls résultats des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) ou des élections des I.R.P. Il faut que les salariés s’impliquent dans la politique générale de l’entreprise par la participation aux instances de la qualité (prise en charge des patients, conditions de travail…) comme sur les actions de communication qui s’y rapportent.
Est-ce que l’accord d’intéressement est un levier stratégique ?
Il n’est pas possible de l’affirmer. Par contre, le débat autour des critères retenus en vue de la négociation sur l’accord d’intéressement et la distribution de celui-ci, a porté sur les enjeux de l’établissement.
Le dialogue avec les représentants syndicaux et le comité d’entreprise s’est donc centré en quelque sorte sur les orientations stratégiques et la responsabilité de chacun (direction/salariés) dans le portage et la réalisation de la réussite du projet.
Par contre, l’accord d’intéressement n’a que peu fait évoluer les comportements. La réussite a davantage porté dans les échanges qu’il a engendrés, y compris après la diffusion de l’accord signé à tous les salariés.
Il reste qu’il est parfois délicat de faire partager par les I.R.P. la recherche et la définition d’indicateurs. Les I.R.P. ont formulé peu de propositions et ont naturellement investi une posture de réserve.
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[106]
A quel niveau doit-être négocié l’accord d’intéressement ?
C’est un outil permettant de communiquer sur les enjeux de l’entreprise où travaillent les personnels et sur lesquels ils puissent avoir une action.
Il s’agit donc d’une négociation locale et non de groupe. Les représentants du Comités d’Entreprise sont les interlocuteurs de la direction sur ce sujet.
Est-ce que l’intéressement a été un argument de recrutement ?
Non car les sommes distribuées n’étaient pas assez significatives.
Toutefois, pour les salariés présents, c’est un plus toujours apprécié.
Quels types d’indicateurs doivent être retenus ?
Ils doivent être :
• Significatifs face à la situation de l’établissement.
• Mesurables,
• Incontestables.
Nous avions souhaité retenir un indicateur de bonne gestion des déchets. Il est apparu délicat à mesurer. L’accroissement des volumes de déchets à risque peut signifier une réduction de la mise en déchets ordinaires de détritus à risque infectieux. A contrario, ceci peut indiquer que les conteneurs de déchets à risques infectieux reçoivent toutes sortes d’ordures ménagères. De même la réduction des déchets à risques infectieux par une amélioration du tri procure un gain économique. A contrario, ne prenions nous pas le risque d’encourager la mise en ordures ménagères de déchets à risque infectieux ?
Il est important que les personnels aient le sentiment qu’ils peuvent agir sur les résultats. Ceci explique que la part économique de l’intéressement, pourtant indispensable, est mal comprise dès lors qu’il s’agit d’un résultat comptable.
Par contre l’accord doit être très précis sur les modalités de calcul, de répartition et de distribution de l’intéressement ainsi que la définition des conditions d’inclusion ou d’exclusion des salariés.
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[107]
Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratives et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 21 juillet 2014 à 10h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
M. Philippe BOURASSIN, Directeur des Ressources Humaines, Institut
Gustave Roussy.
Compte rendu validé par M. BOURASSIN le 22 juillet 2014 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
Présentation de l’accord d’intéressement.
Un premier accord avait été conclu sur 2010-2012. Il reposait sur la nécessité d’un résultat économique pour déclencher le calcul de la prime d’intéressement qui reposait sur 4 indicateurs pesant chacun 25% :
• La prise en charge de la douleur,
• Le recrutement de nouveaux patients,
• La recherche scientifique
• L’absentéisme de courte durée
Un intéressement a été distribué avec un supplément d’intéressement sauf en 2012 où les résultats n’ont pas permis de distribution.
Cette absence de distribution a conduit les parties à se questionner sur les items à l’occasion des négociations sur le nouvel accord 2013-2015. Celui-ci a intégré deux modifications majeures :
• L’indicateur d’absentéisme a été retiré car, d’une part, le mode de répartition en tenait déjà compte et, d’autre part, le taux d’absentéisme était à un niveau relativement normal pour un établissement de la taille de l’IGR.
• Le clapet des résultats économiques a été retiré et intégré comme indicateur avec un poids de 40%. En effet, les résultats qui avaient empêché la distribution en 2012 provenaient de décisions budgétaires de l’autorité de tarification et non de dérive des dépenses ou de baisse de l’activité. Le personnel ne pouvait donc en être tenu responsable.
o En conséquence les trois autres indicateurs pèsent 20% chacun contre 25% auparavant.
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[108]
Quels étaient vos objectifs en mettant en place l’intéressement ?
Le but de l’accord est d’allier l’efficacité économique et la qualité tout en apportant une amélioration du pouvoir d’achat.
Le handicap de cet accord est qu’il ne comporte pas d’indicateur ni de distribution tenant compte de l’activité propre de chaque département. Ceci explique que l’adhésion et l’action promotionnelle des responsables n’est pas uniforme. Ils sont confrontés à d’autres objectifs non intégrés dans l’accord.
L’objectif est d’obtenir dans les prochains accords une décomposition entre indicateurs d’établissements et indicateurs de départements. Ceci pourrait aboutir à une partie de la prime uniforme et une autre attribuée à chaque département en fonction de ces résultats.
• Toutefois, cette option est complexe à mettre en œuvre car il convient de définir des indicateurs de natures différentes, spécialisés pour chacun des départements mais de même niveau. Il ne faut pas qu’un département ait des objectifs plus faciles à obtenir qu’un autre.
• L’intéressement se constitue progressivement. Il faut du temps pour qu’il rentre dans la culture sociale d’un établissement de santé. Mais il faut aussi du temps pour que les indicateurs adéquats soient trouvés et développés avec un niveau de certitude et de pertinence satisfaisant.
L’intéressement doit permettre de partager les objectifs stratégiques de l’établissement par l’ensemble des personnels :
• L’équilibre économique ne concerne pas que les services administratifs.
• La lutte contre la douleur n’est pas que l’affaire des services de soins.
L’accord prévoit un intéressement maximal de 0,3% de la masse salariale.
Est-ce que l’intéressement est un outil stratégique ?
C’est incontestablement un outil d’avenir si la réglementation ne change pas et que l’établissement peut accroître le montant des primes.
Il faudra obtenir qu’une partie de la prime spécialisée soit distribuée au regard des résultats de chaque département.
Il faut aussi qu’il reste simple à déclencher et compréhensible.
Par contre, il n’est pas certain que l’accord d’intéressement modifie les comportements des salariés notamment en raison de la faiblesse des sommes actuellement en jeu (+/- 250 à 300€). Ceci dit, les débats autour de l’intéressement ont porté sur les objectifs stratégiques de l’établissement.
Comment a été accueilli ce projet ?
Les deux principaux syndicats ont des positions de principe préférant l’augmentation des rémunérations à des primes d’intéressement.
La C.G.T. est fortement opposée car elle estime qu’il s’agit d’un détournement des cotisations sociales assurant l’équilibre de l’assurance maladie.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[109]
La négociation a été conduite avec les délégués syndicaux et non avec le comité d’entreprise. Il est probable que les organisations syndicales n’auraient pas accepté d’être exclues de cette négociation collective.
Il apparaît que l’intéressement soit bien accueilli par les salariés qui reçoivent avec les congés d’été un complément de rémunération apprécié.
Un P.E.E. est attaché à cet accord. Environ 20% des primes sont placés au P.E.E.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[110]
Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratives et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 23 juillet 2014 à 19h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
M. Damien VISSEAUX, Directeur résidence « Le Parc » - groupe BTP
RMS.
Compte rendu validé par M. VISSEAUX le 24/07/214 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
Présentation de l’accord d’intéressement.
Le groupe PRO BTP avait déjà un accord d’intéressement pour la branche assurance/retraite. En 2007, un accord a été négocié pour la branche RMS (Résidences Médico-Sociales) pour entrer en vigueur en 2008.
Cet accord, négocié avec les organisations syndicales au niveau de l’association BTP RMS, repose sur un système à deux niveaux.
1er/ L’intéressement global n’est déclenché que si le résultat est positif et en accroissement au regard d’un exercice de référence. Cette enveloppe est de 2,5% de la masse salariale brute.
2ième/ Si l’intéressement est déclenché, le montant de la prime repose sur un triptyque d’indicateurs :
• 40% - facteur économique : En fonction du volume de l’accroissement des résultats.
• 30% - Facteur activité : Si l’objectif est atteint à 100%.
• 30% - Facteur qualitatif : Si le taux de satisfaction est supérieur à 80% ou 90%. Calcul réalisé sur la base d’enquête effectuée par un organisme indépendant ou, pour l’EHPAD par un étudiant auprès du tiers des résidents.
La répartition est proportionnelle aux revenus de chaque salarié et aux temps de présence effective (ou assimilé).
Les calculs de la prime d’intéressement sont réalisés au niveau de l’association BTP RMS. Aucun indicateur n’est propre à chaque établissement. En conséquence un salarié ayant le même salaire et le même temps de présence, reçoit le même intéressement quel que soit son établissement.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[111]
Un P.E.E. est lié à l’intéressement pour ceux qui le souhaitent. En pratique le placement sur le P.E.E. est très lié aux capacités économiques des personnels (les bas salaires placent moins que les hauts revenus). En 2014 la majorité des collaborateurs n’ont pas placé leur intéressement.
En 2014, l’intéressement moyen pour le groupe a été de 525€ brut et pour l’établissement de 514 € se répartissant entre 600€ et 1400€ pour un temps plein en fonction des indices FEHAP mais peut ne représenter jusqu’à qu’une dizaine d’euros en fonction des temps de présence réel.
Toutefois, l’intéressement a été versé régulièrement sauf pour les exercices 2010 et 2011où aucun intéressement n’a été versé.
Il existe en sus de l’intéressement, un système de prime d’objectif par établissement qui n’entre pas dans l’intéressement (prime soumise aux cotisations sociales). Ce système permet de fixer des objectifs propres à chaque établissement. Le montant de la prime est d’environ 200€.
Cette prime a un effet sensible sur la motivation des personnels.
Quel est l’impact de l’intéressement sur les personnels ?
Il n’est pas certain que l’intéressement ait un fort impact sur la motivation ou l’engagement des salariés.
A contrario, si elle n’est pas versée, la déception est très forte. L’intéressement est un facteur réel de fidélisation et de responsabilisation des personnels
Quels seraient les évolutions souhaitables ?
La priorité doit rester aux résultats économiques qui constituent la capacité de survie des établissements.
Il pourrait être possible de pondérer plus fortement l’indicateur de qualité par rapport à celui de l’activité.
Il n’est pas souhaitable de mettre des indicateurs par établissement. Si un établissement doit faire des travaux et constate une baisse de capacité, il ne serait pas normal que la prime soit réduite.
Quel est le dialogue social sur l’intéressement au niveau de l’établissement ?
Les instances et les personnels savent que c’est défini au niveau des négociations centrales. Il n’y a donc que peu de discussions localement sur ce sujet.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[112]
ANNEXE – SONDAGE AUPRES DES DIRIGEANTS ET D.R.H. DES
ETABLISSEMENTS SANITAIRES ET MEDICO-SOCIAUX.
Ce sondage a été envoyé, pour diffusion, à 4 fédérations sanitaires et sociales à but
non lucratif et à plus d’une trentaine de correspondants régionaux de fédérations.
De même plus de 200 directeurs ou D.R.H. d’associations ou établissements du
secteur en ont été destinataires. Ils ont tous été relancé à plusieurs reprises.
Il n’en reste pas moins que seuls 15 professionnels ont répondu. Cet écart, entre la
diffusion et les retours, image la difficulté à aborder le sujet de la participation dans
les associations.
Sur les 15 réponses, seules 3 témoignent d’une mise en place de l’intéressement et
l’une d’entre elles considère qu’il ne s’agit absolument pas d’un outil stratégique
contrairement aux deux autres.
Parmi les 12 répondants n’ayant pas d’accord d’intéressement, deux ont le souhait
de le développer, 5 n’y seraient pas opposés et trois considèrent qu’il ne s’agit
absolument pas d’une solution adaptée.
La taille de l’établissement n’a aucun effet sur la répartition des réponses pas plus
que l’appartenance au secteur sanitaire ou médico-social.
Il ressort que les répondants ayant mis en place l’intéressement, et en étant satisfaits,
et ceux qui souhaitent le mettre en place représentent 27% des réponses. Autant
que ceux qui ne l’ont pas mis en place et s’y opposent et celui qui l’a mis en place
tout en considérant qu’il ne s’agit pas d’un outil stratégique.
Les répondants ouverts au dialogue ou indécis constituent la différence (46%).
Le sujet de l’intéressement n’apparait, ni par le taux de réponse, ni pas la
composition des réponses, comme un sujet prioritaire du secteur.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[113]
Si "non"
Est-ce un
accord
d'intéressem
ent, de
participation
ou les deux
?
Pour vous,
cet accord
est-il un
instrument
de pilotage
stratégique ?
Envisagez
vous de
proposer un
accord
d'intéresseme
nt ?
Votre
activité
professionne
lle
Votre
structure de
travail
L'activité de
votre
structure
Nombre de
salariés de
votre
structure
OUICadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Sanitaire et
Social
Entre 150 et
500
Plutôt OUICadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Sanitaire et
Social
Entre 150 et
500
NON
absolument
pas
Cadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Sanitaire et
SocialPlus de 500
je ne connais
pas assez la
question pour
donner un
avis.
Cadre
dirigeant
Siège d'une
association
Sanitaire et
SocialMoins de 50
Cadre GRHSiège d'une
association
Social et
Médico-
social
Plus de 500
Cadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Social et
Médico-
social
Moins de 50
Vous-êtes
un cadre
GRH
Un établis-
sement.Sanitaire Plus de 500
Cadre
dirigeant
Un établis-
sement.Sanitaire
Entre 50 et
150
Cadre
dirigeant
Siège d'une
association
Social et
Médico-
social
Entre 150 et
500
Cadre
dirigeant
Siège d'une
association
Sanitaire et
SocialPlus de 500
Cadre GRHSiège d'une
association
Sanitaire et
SocialPlus de 500
Cadre
dirigeant
Siège d'une
associationSanitaire Plus de 500
Cadre
dirigeantAutre
Social et
Médico-
social
Moins de 50
Cadre GRHSiège d'une
association
Social et
Médico-
social
Plus de 500
Cadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Sanitaire et
SocialMoins de 50
Si "oui" RépondantsDans votre
association (ou
établissement)
un accord
d'intéressement
ou de
participation a-t-
il été signé ?
Non, ce n'est
pas une
solution
adaptée.
Pourquoi pas,
je suis ouvert
au dialogue
sur ce point.
Oui, c'est un
de mes
souhaits
Intéres-
sementOUI
NON
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[114]
ANNEXE – SONDAGE AUPRES DES PERSONNELS DES ETABLISSEMENTS.
Ces résultats sont le fruit d’un sondage réalisé auprès des personnels des
établissements de l’Association Jean Lachenaud.
En raison du changement de direction au moment du sondage, celui-ci n’a pas été
réalisé sur l’établissement de Ploemeur. Ne sont donc présentées que les données
des établissements de Saclay et Fréjus. Le taux de réponse est, au regard des postes
permanents d’environ 40% à Saclay et de 17% à Fréjus.
Les colonnes « Il devrait récompenser les résultats ? » et « Préfériez-vous ? » précisent
les résultats pour les personnes ayant opté pour l’une ou l’autre des réponses à ces
questions qui sont présentées en ligne. A Saclay, à « Il devrait récompenser les
résultats ? », 15 salariés qui ont répondu « Les efforts individuels ». Les réponses de ces
15 salariés à la question « Pour vous l’intéressement c’est ? » se sont réparties comme
suit :
• 5 ont répondu « Le moyen de gagner plus d'agent. »,
• 1 a répondu « Une manœuvre de l'employeur pour faire plus travailler les
salariés. »
• 9 ont répondu « Un moyen de partager les résultats entre l'employeur et les
salariés. »
Il est possible de constater une cohérence des positionnements politiques :
A Saclay par exemple :
Plus les salariés ont une réponse de type individualiste (les salariés qui attendent la
rémunération des efforts individuels à la question de savoir qu’est-ce que devrait récompenser les
résultats) plus ils ont une attente en terme de gagner plus d’argent.
33% répondent le moyen de gagner plus d’argent
60% répondent le moyen de partager les résultats entre employeurs et
salariés.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[115]
Eff. Individ. Eff. Service Eff.Ets Eff.Assoc Salaire Intéres.
55 % 19 % 13 % 18 % 6 % 13 % 41 %
Le moyen de gagner plus d'agent. 12 21,8% 6 31,6% 3 23,1% 3 16,7% 0 0,0% 1 7,7% 11 26,8%
Une manœuvre de l'employeur pour faire
plus travailler les salariés. 3 5,5%2 10,5% 0 0,0% 0 0,0% 1 16,7% 1 7,7% 2 4,9%
Un moyen de partager les résultats entre
l'employeur et les salariés. 38 69,1%11 57,9% 9 69,2% 14 77,8% 5 83,3% 9 69,2% 28 68,3%
Vous n'avez pas d'avis 2 3,6% 0 0,0% 1 7,7% 1 5,6% 0 0,0% 2 15,4% 0 0,0%
Devrait payer les efforts que vous avez faits. 31 56,4% 12 63,2% 10 76,9% 8 44,4% 2 33,3% 7 53,8% 24 58,5%
Devrait vous motiver dans votre travail pour
augmenter vos revenus. 15 27,3%6 31,6% 5 38,5% 4 22,2% 0 0,0% 3 23,1% 11 26,8%
N'aurait aucun effet sur votre implication
dans votre travail. 16 29,1%5 26,3% 3 23,1% 6 33,3% 3 50,0% 3 23,1% 13 31,7%
Permettrait à l'association d'éviter
d'augmenter les salaires. 3 5,5%1 5,3% 1 7,7% 1 5,6% 0 0,0% 1 7,7% 1 2,4%
Vous intéresserait car c'est du salaire sans
cotisation sociale 25 45,5%8 42,1% 3 23,1% 12 66,7% 2 33,3% 5 38,5% 20 48,8%
Des efforts individuels. 19 34,5% 19 100,0% 0 0,0% 1 5,6% 0 0,0% 2 15,4% 17 41,5%
Des efforts de tout le service. 13 23,6% 0 0,0% 13 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 5 38,5% 7 17,1%
Des efforts de l'établissement. 18 32,7% 1 5,3% 0 0,0% 18 100,0% 0 0,0% 5 38,5% 13 31,7%
Des efforts de l'association entière. 6 10,9% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 6 100,0% 1 7,7% 5 12,2%
Le taux d'activité 38 69,1% 10 52,6% 11 84,6% 13 72,2% 5 83,3% 9 69,2% 28 68,3%
Le P.M.S.I. (SSR) ou le GMP (EHPAD) 11 20,0% 2 10,5% 1 7,7% 5 27,8% 3 50,0% 5 38,5% 6 14,6%
Les résultats comptables 20 36,4% 7 36,8% 4 30,8% 6 33,3% 3 50,0% 3 23,1% 17 41,5%
Les indicateurs de qualité 18 32,7% 9 47,4% 4 30,8% 5 27,8% 1 16,7% 5 38,5% 13 31,7%
L'absenteisme 22 40,0% 10 52,6% 3 23,1% 8 44,4% 2 33,3% 3 23,1% 18 43,9%
L'évaluation anuelle individuelle 25 45,5% 11 57,9% 5 38,5% 8 44,4% 1 16,7% 5 38,5% 20 48,8%
Pas d'intéressement mais une prime en
salaire pour cotiser à la retraite. 13 23,6%2 10,5% 5 38,5% 5 27,8% 1 16,7% 13 100,0% 0 0,0%
Une prime en intéressement plus importante
même s'il n'y a pas de cotisation retraite. 41 74,5%17 89,5% 7 53,8% 13 72,2% 5 83,3% 0 0,0% 41 100,0%
Est contraire à l'esprit des établissements
associatifs qui doivent réinvestir leurs
excédents 5 9,1%
3 15,8% 1 7,7% 0 0,0% 1 16,7% 3 23,1% 2 4,9%
Est dangereux car c'est faire entrer des
logiques des entreprises privées 4 7,3%1 5,3% 2 15,4% 0 0,0% 1 16,7% 2 15,4% 1 2,4%
Est une possibilité mais je n'ai pas d'avis sur
son intérêt. 8 14,5%2 10,5% 3 23,1% 1 5,6% 2 33,3% 2 15,4% 6 14,6%
Est souhaitable dans l'association 39 70,9% 13 68,4% 7 53,8% 17 94,4% 3 50,0% 7 53,8% 32 78,0%
Employé ou Ouvrier 48 87,3% 17 89,5% 12 92,3% 15 83,3% 5 83,3% 13 100,0% 34 82,9%
Cadre ou Agent de Maîtrise 7 12,7% 2 10,5% 1 7,7% 3 16,7% 1 16,7% 0 0,0% 7 17,1%
Moins de 30 ans 8 14,5% 0 0,0% 4 30,8% 3 16,7% 1 16,7% 3 23,1% 4 9,8%
Entre 30 et 45 ans 15 27,3% 8 42,1% 3 23,1% 4 22,2% 0 0,0% 2 15,4% 13 31,7%
Entre 45 et 60 ans 25 45,5% 9 47,4% 4 30,8% 7 38,9% 5 83,3% 6 46,2% 19 46,3%
Plus de 60 ans 6 10,9% 2 10,5% 2 15,4% 3 16,7% 0 0,0% 2 15,4% 4 9,8%
Il devrait récompenser les résultats : Préfereriez-vous ? (1 seul choix)
SACLAY + FREJUS
Pour vous
l'intéres-
sement :
(1 réponse)
Vous êtes :
Vous avez :
SONDAGE SUR L'INTERESSEMENT
Pour vous,
l'intéres-
sement
c'est ?
(1 réponse)
S'il y avait
un accord
d'intéres-
sement,
pour vous il
:
(2 choix
possibles)
Il devrait
récompen-
ser les
résultats :
Il devrait
reposer sur
: (3 choix
possibles)
Préfereriez-
vous ?
(1 seul
choix)
Plus les salariés ont une réponse de type collective (les salariés qui attendent la
rémunération des efforts de l’établissement à la question de savoir qu’est-ce que devrait récompenser
les résultats) plus ils ont une attente en terme de partage des résultats :
18% répondent le moyen de gagner plus d’argent
82% répondent le moyen de partager les résultats entre employeurs et
salariés.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[116]
39 % 15 % 11 % 11 % 3 % 10 % 28 %
Le moyen de gagner plus d'agent. 10 25,6% 5 33,3% 3 27,3% 2 18,2% 0 0,0% 1 10,0% 9 32,1%
Une manœuvre de l'employeur pour faire
plus travailler les salariés. 2 5,1%1 6,7% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 1 10,0% 1 3,6%
Un moyen de partager les résultats entre
l'employeur et les salariés. 27 69,2%9 60,0% 8 72,7% 9 81,8% 2 66,7% 8 80,0% 18 64,3%
Vous n'avez pas d'avis 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0%
Devrait payer les efforts que vous avez faits. 21 53,8% 10 66,7% 8 72,7% 4 36,4% 0 0,0% 5 50,0% 16 57,1%
Devrait vous motiver dans votre travail pour
augmenter vos revenus. 13 33,3%5 33,3% 5 45,5% 3 27,3% 0 0,0% 3 30,0% 9 32,1%
N'aurait aucun effet sur votre implication
dans votre travail. 11 28,2%4 26,7% 3 27,3% 4 36,4% 1 33,3% 3 30,0% 8 28,6%
Permettrait à l'association d'éviter
d'augmenter les salaires. 2 5,1%1 6,7% 1 9,1% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 3,6%
Vous intéresserait car c'est du salaire sans
cotisation sociale 16 41,0%6 40,0% 2 18,2% 7 63,6% 1 33,3% 4 40,0% 12 42,9%
Des efforts individuels. 15 38,5% 15 100,0% 0 0,0% 1 9,1% 0 0,0% 2 20,0% 13 46,4%
Des efforts de tout le service. 11 28,2% 0 0,0% 11 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 4 40,0% 6 21,4%
Des efforts de l'établissement. 11 28,2% 1 6,7% 0 0,0% 11 100,0% 0 0,0% 3 30,0% 8 28,6%
Des efforts de l'association entière. 3 7,7% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 3 100,0% 1 10,0% 2 7,1%
Le taux d'activité 28 71,8% 9 60,0% 9 81,8% 9 81,8% 2 66,7% 8 80,0% 19 67,9%
Le P.M.S.I. (SSR) ou le GMP (EHPAD) 7 17,9% 1 6,7% 1 9,1% 3 27,3% 2 66,7% 4 40,0% 3 10,7%
Les résultats comptables 17 43,6% 7 46,7% 4 36,4% 4 36,4% 2 66,7% 3 30,0% 14 50,0%
Les indicateurs de qualité 13 33,3% 6 40,0% 4 36,4% 3 27,3% 1 33,3% 4 40,0% 9 32,1%
L'absenteisme 12 30,8% 6 40,0% 2 18,2% 4 36,4% 1 33,3% 2 20,0% 9 32,1%
L'évaluation anuelle individuelle 16 41,0% 8 53,3% 4 36,4% 3 27,3% 1 33,3% 4 40,0% 12 42,9%
Pas d'intéressement mais une prime en
salaire pour cotiser à la retraite. 10 25,6%2 13,3% 4 36,4% 3 27,3% 1 33,3% 10 100,0% 0 0,0%
Une prime en intéressement plus importante
même s'il n'y a pas de cotisation retraite. 28 71,8%13 86,7% 6 54,5% 8 72,7% 2 66,7% 0 0,0% 28 100,0%
Est contraire à l'esprit des établissements
associatifs qui doivent réinvestir leurs
excédents 3 7,7%
2 13,3% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 2 20,0% 1 3,6%
Est dangereux car c'est faire entrer des
logiques des entreprises privées 3 7,7%0 0,0% 2 18,2% 0 0,0% 1 33,3% 2 20,0% 0 0,0%
Est une possibilité mais je n'ai pas d'avis sur
son intérêt. 7 17,9%2 13,3% 3 27,3% 1 9,1% 1 33,3% 2 20,0% 5 17,9%
Est souhaitable dans l'association 27 69,2% 11 73,3% 6 54,5% 10 90,9% 1 33,3% 5 50,0% 22 78,6%
Employé ou Ouvrier 35 89,7% 14 93,3% 10 90,9% 9 81,8% 3 100,0% 10 100,0% 24 85,7%
Cadre ou Agent de Maîtrise 4 10,3% 1 6,7% 1 9,1% 2 18,2% 0 0,0% 0 0,0% 4 14,3%
Moins de 30 ans 3 7,7% 0 0,0% 3 27,3% 0 0,0% 0 0,0% 2 20,0% 0 0,0%
Entre 30 et 45 ans 13 33,3% 6 40,0% 3 27,3% 4 36,4% 0 0,0% 2 20,0% 11 39,3%
Entre 45 et 60 ans 18 46,2% 7 46,7% 3 27,3% 5 45,5% 3 100,0% 5 50,0% 13 46,4%
Plus de 60 ans 5 12,8% 2 13,3% 2 18,2% 2 18,2% 0 0,0% 1 10,0% 4 14,3%
Pour vous
l'intéres-
sement :
(1 réponse)
Vous êtes :
Vous avez :
SONDAGE SUR L'INTERESSEMENT
Pour vous,
l'intéres-
sement
c'est ?
(1 réponse)
S'il y avait
un accord
d'intéres-
sement,
pour vous il
:
(2 choix
possibles)
Il devrait
récompen-
ser les
résultats :
Il devrait
reposer sur
: (3 choix
possibles)
Préfereriez-
vous ?
(1 seul
choix)
Saclay
Il devrait récompenser les résultats : Préfereriez-vous ? (1 seul choix)
Salaire Intéres.Eff. Individ. Eff. Service Eff.Ets Eff.Assoc
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Fréjus Eff. Individ. Eff. Service Eff.Ets Eff.Assoc Salaire Intéres.
16 % 4 % 2 % 7 % 3 % 3 % 13 %
Le moyen de gagner plus d'agent. 2 12,5% 1 25,0% 0 0,0% 1 14,3% 0 0,0% 0 0,0% 2 15,4%
Une manœuvre de l'employeur pour faire
plus travailler les salariés. 1 6,3%1 25,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 7,7%
Un moyen de partager les résultats entre
l'employeur et les salariés. 11 68,8%2 50,0% 1 50,0% 5 71,4% 3 100,0% 1 33,3% 10 76,9%
Vous n'avez pas d'avis 2 12,5% 0 0,0% 1 50,0% 1 14,3% 0 0,0% 2 66,7% 0 0,0%
Devrait payer les efforts que vous avez faits. 10 62,5% 2 50,0% 2 100,0% 4 57,1% 2 66,7% 2 66,7% 8 61,5%
Devrait vous motiver dans votre travail pour
augmenter vos revenus. 2 12,5%1 25,0% 0 0,0% 1 14,3% 0 0,0% 0 0,0% 2 15,4%
N'aurait aucun effet sur votre implication
dans votre travail. 5 31,3%1 25,0% 0 0,0% 2 28,6% 2 66,7% 0 0,0% 5 38,5%
Permettrait à l'association d'éviter
d'augmenter les salaires. 1 6,3%0 0,0% 0 0,0% 1 14,3% 0 0,0% 1 33,3% 0 0,0%
Vous intéresserait car c'est du salaire sans
cotisation sociale 9 56,3%2 50,0% 1 50,0% 5 71,4% 1 33,3% 1 33,3% 8 61,5%
Des efforts individuels. 4 25,0% 4 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 4 30,8%
Des efforts de tout le service. 2 12,5% 0 0,0% 2 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 1 7,7%
Des efforts de l'établissement. 7 43,8% 0 0,0% 0 0,0% 7 100,0% 0 0,0% 2 66,7% 5 38,5%
Des efforts de l'association entière. 3 18,8% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 3 100,0% 0 0,0% 3 23,1%
Le taux d'activité 10 62,5% 1 25,0% 2 100,0% 4 57,1% 3 100,0% 1 33,3% 9 69,2%
Le P.M.S.I. (SSR) ou le GMP (EHPAD) 4 25,0% 1 25,0% 0 0,0% 2 28,6% 1 33,3% 1 33,3% 3 23,1%
Les résultats comptables 3 18,8% 0 0,0% 0 0,0% 2 28,6% 1 33,3% 0 0,0% 3 23,1%
Les indicateurs de qualité 5 31,3% 3 75,0% 0 0,0% 2 28,6% 0 0,0% 1 33,3% 4 30,8%
L'absenteisme 10 62,5% 4 100,0% 1 50,0% 4 57,1% 1 33,3% 1 33,3% 9 69,2%
L'évaluation anuelle individuelle 9 56,3% 3 75,0% 1 50,0% 5 71,4% 0 0,0% 1 33,3% 8 61,5%
Pas d'intéressement mais une prime en
salaire pour cotiser à la retraite. 3 18,8%0 0,0% 1 50,0% 2 28,6% 0 0,0% 3 100,0% 0 0,0%
Une prime en intéressement plus importante
même s'il n'y a pas de cotisation retraite. 13 81,3%4 100,0% 1 50,0% 5 71,4% 3 100,0% 0 0,0% 13 100,0%
Est contraire à l'esprit des établissements
associatifs qui doivent réinvestir leurs
excédents 2 12,5%
1 25,0% 1 50,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 1 7,7%
Est dangereux car c'est faire entrer des
logiques des entreprises privées 1 6,3%1 25,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 7,7%
Est une possibilité mais je n'ai pas d'avis sur
son intérêt. 1 6,3%0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 0 0,0% 1 7,7%
Est souhaitable dans l'association 12 75,0% 2 50,0% 1 50,0% 7 100,0% 2 66,7% 2 66,7% 10 76,9%
Employé ou Ouvrier 13 81,3% 3 75,0% 2 100,0% 6 85,7% 2 66,7% 3 100,0% 10 76,9%
Cadre ou Agent de Maîtrise 3 18,8% 1 25,0% 0 0,0% 1 14,3% 1 33,3% 0 0,0% 3 23,1%
Moins de 30 ans 5 31,3% 0 0,0% 1 50,0% 3 42,9% 1 33,3% 1 33,3% 4 30,8%
Entre 30 et 45 ans 2 12,5% 2 50,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 2 15,4%
Entre 45 et 60 ans 7 43,8% 2 50,0% 1 50,0% 2 28,6% 2 66,7% 1 33,3% 6 46,2%
Plus de 60 ans 1 6,3% 0 0,0% 0 0,0% 1 14,3% 0 0,0% 1 33,3% 0 0,0%
SONDAGE SUR L'INTERESSEMENT
Pour vous,
l'intéres-
sement
c'est ?
(1 réponse)
S'il y avait
un accord
d'intéres-
sement,
pour vous il
:
(2 choix
possibles)
Il devrait
récompen-
ser les
résultats :
Il devrait
reposer sur
: (3 choix
possibles)
Préfereriez-
vous ?
(1 seul
choix)
Il devrait récompenser les résultats : Préfereriez-vous ? (1 seul choix)
Pour vous
l'intéres-
sement :
(1 réponse)
Vous êtes :
Vous avez :
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I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[119]
Mettre en place un accord d’intéressement dans une
structure sanitaire et médico-sociale associative financée par
des ressources contraintes et réglementées.
Les établissements du secteur non lucratif ont été créés par des
passionnés pour qui l’objet social était supérieur.
Ils étaient prêts à s’engager sans compter.
Pour autant, certains ont mis en place des accords d’intéressement
reposant sur les résultats et la performance.
N’ont-ils pas franchi la « ligne rouge » fixée par les fondateurs ?
Comment peuvent-ils distribuer des primes alors que les budgets se
raréfient ? L’intéressement échappant aux cotisations sociales, ne
détruit-il pas les fondements de la solidarité nationale ?
Cette recherche tente, à l’appui d’un cas concret, de frayer un
chemin entre ces questions. Elle conclue à la faisabilité mais pause
des conditions :
L’accord d’intéressement n’est pas qu’un outil de gestion sociale
mais un véritable projet stratégique. Bien au-delà du montant de la
prime, il questionne le dialogue social et les politique de
management.
Thierry de MONTGOLFIER
Master « Responsable en Management et Directeur des Ressources Humaines »
I.G.S. Paris
Septembre 2014
Thierry de MONTGOLFIER
R.M.D.R.H.
I.G.S. F.C. 4ième promotion
Sept. 2012 – Oct. 2014.
I.G.S. Paris
Master
« Responsable en Management &
Directeur des Ressources Humaines »
Mettre en place un accord d’intéressement dans une
structure sanitaire et médico-sociale associative
financée par des ressources contraintes et réglementées
- Effets sur la culture d’entreprise,
- Faisabilités éthiques, budgétaires, juridiques…
Maître de Mémoire : Maître Christophe BEHEULIERE, Avocat.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
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Fichier : Mémoire - T de Montgolfier - Intéressement Association Sanitaire et MS - V07.docx Impression : 31/08/2014 15:03:00
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
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REMERCIEMENTS
Pour ce travail de recherche je tiens à remercier particulièrement :
• Maître Christophe BEHEULIERE, Maître de mémoire, qui a accompagné et
orienté mes recherches,
• Les directeurs généraux de l’Association Jean Lachenaud,
le Cel Philippe CHEMIN, qui a procédé à mon inscription dans cette formation,
et le Cel Alain CUSSIGH qui lui a succédé avec le même objectif de
qualification,
• Les personnes qui ont répondu à mes demandes d’interviews,
Mme Sylvie AMZALEG, M. Philippe BOURASSIN, Mme Eveline GAUSSENS,
M. Jean-Luc GIBELIN, Mme Martine HADDAD, M. Marc TRANCHAT et
M. Damien VISSEAUX,
• Mon épouse qui a accepté deux années de formation et de nombreuses
soirées de relectures des travaux.
Thierry de Montgolfier
« Ils (les établissements de santé et leurs personnels) devront également recueillir les fruits de leur comportement vertueux en termes de bon usage, de respect des volumes et efforts de productivité. On ne peut durablement inciter à la qualité sans la récompenser »
Alain COULOMB, ancien directeur général de la Caisse Primaire Nationale d’Assurance Maladie du Val d’Oise, ancien délégué général de la Fédération de l’Hospitalisation Privée, ancien directeur de la Haute Autorité de Santé.
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TABLE DES MATIERES
Remerciements _____________________________________________________________ 2
Table des Matières __________________________________________________________ 3
La question ________________________________________________________________ 6
Le contexte de la question de l’intéressement dans le P.N.L. _________________________ 7
Qu’est-ce que le secteur privé associatif ou privé non lucratif (P.N.L.) ? ____________________ 7
Participation, Intéressement, P.E.E., Perco ? Quelques rappels. _________________________ 10
La participation des salariés aux résultats de l’entreprise. ______________________________________ 10
L’intéressement. _______________________________________________________________________ 12
Plan d’Epargne Entreprise (P.E.E.) et Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif (Perco). _______________ 13
La participation, l’intéressement, les P.E.E. et le Perco en France. _______________________ 14
L’intéressement dans le secteur sanitaire, social et médico-social. _______________________ 16
Les postures faces à l’intéressement dans le secteur sanitaire et social P.N.L. ______________ 18
Les freins « employeurs » au développement de l’intéressement. _______________________________ 18
Les positions salariales face à l’intéressement. _______________________________________________ 23
Le constat sur le contexte. _______________________________________________________ 27
L’hypothèse : L’intéressement est un outil stratégique dans le secteur sanitaire et social à
but non lucratif. ___________________________________________________________ 28
Quelques exemples d’accords d’intéressement dans le secteur P.N.L. ____________________ 29
L’Institut Gustave Roussy (I.G.R.) __________________________________________________________ 29
L’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy ___________________________________________________ 31
L’Hôpital Privé Gériatrique des Magnolias (H.P.G.M.) _________________________________________ 32
L’Action Sanitaire et Sociale de la M.G.E.N. __________________________________________________ 33
L’Association BTP RMS (Etablissement sanitaires et médico-sociaux de PRO BTP) ___________________ 34
Observations sur ces exemples ___________________________________________________________ 35
Les positions des organisations représentatives des partenaires sociaux. _________________ 35
Les positions des fédérations employeurs : __________________________________________________ 36
Les positions des fédérations de salariés. ___________________________________________________ 36
Les attentes et questionnements des salariés. _______________________________________ 37
Pour vous l’intéressement c’est ? _________________________________________________________ 38
S'il y avait un accord d'intéressement, pour vous-il (2 choix possibles) ? __________________________ 38
L’accord d’intéressement devrait récompenser les résultats (1 seule réponse) ? ____________________ 39
Un accord d’intéressement devrait reposer sur (3 réponses possibles) ? __________________________ 40
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Pour vous l’intéressement (1 seule réponse) ? _______________________________________________ 41
Notre position au regard de ces expériences et avis ___________________________________ 42
Rappel du cadre juridique de l’intéressement. _______________________________________ 43
Caractère facultatif ou obligatoire ? _______________________________________________________ 43
Personnels concernés. __________________________________________________________________ 44
Principe de non substitution. _____________________________________________________________ 44
Principe des caractères aléatoires. ________________________________________________________ 45
Les principes de calcul sur des bases objectives, quantifiables et vérifiables. _______________________ 45
Le principe du caractère collectif. _________________________________________________________ 46
Le principe de non modification. __________________________________________________________ 47
Les modes de répartition. ________________________________________________________________ 47
Plafonnement et supplément d’intéressement. ______________________________________________ 49
Procédure de forme. ____________________________________________________________________ 49
Renouvellement de l’accord. _____________________________________________________________ 52
Passer d’exemples à une réponse concrète ? ________________________________________ 53
Un accord d’intéressement stratégique, opportun et répondant à la culture – Exemple Ets
de Santé la Martinière. ______________________________________________________ 55
Présentation de l’établissement de santé la Martinière. _______________________________ 55
L’Association Jean Lachenaud. ____________________________________________________________ 55
L’établissement de Santé la Martinière. ____________________________________________________ 56
Les enjeux de l’établissement. ____________________________________________________ 58
La réduction des dépenses. ______________________________________________________________ 59
Les dépenses concernées sont de plusieurs ordres : ________________________________________ 60
La démarche qualité. ___________________________________________________________________ 64
Méthodologie de présentation. _________________________________________________________ 65
Conditions de forme. _________________________________________________________________ 65
Proposition de pistes pour un préambule. ________________________________________________ 66
Le choix des modalités de calcul. ________________________________________________________ 68
Le choix des modes de répartition. ______________________________________________________ 69
La période pour laquelle est conclu l’accord d’intéressement. ________________________________ 69
L’établissement concerné. _____________________________________________________________ 70
Les modalités d’intéressement retenues. _________________________________________________ 70
La réduction des dépenses. ______________________________________________________________ 71
Indicateur n°1 - Réduction des dépenses de personnel ______________________________________ 71
Indicateur n°2 - Réduction des dépenses de remplacement. __________________________________ 72
Indicateur n°3 – Délai moyen de facturation. ______________________________________________ 74
L’accroissement des taux d’activité en S.R.R. et en E.H.P.A.D. ___________________________________ 77
Indicateur n°4 – Accroissement du taux d’activité en S.S.R. __________________________________ 77
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Indicateur n°5 – Accroissement du taux d’activité en E.H.P.A.D. _______________________________ 78
La qualité des prestations. _______________________________________________________________ 78
Indicateur n°6 – Implication dans la démarche qualité. ______________________________________ 78
Synthèse des indicateurs utilisés pour le calcul de l’intéressement. ______________________________ 79
Plafonnement de l’intéressement et supplément d’intéressement. ______________________________ 80
Les critères de répartition de l’intéressement. _______________________________________________ 81
Calcul de la répartition. _________________________________________________________________ 82
Date de distribution. ____________________________________________________________________ 83
Information des salariés. ________________________________________________________________ 84
Information lors du versement de la prime. _______________________________________________ 84
Gestion des contentieux. ________________________________________________________________ 85
Suivi de l’application de l’accord. __________________________________________________________ 86
Mise en œuvre. ________________________________________________________________________ 86
Conclusion ________________________________________________________________ 88
Abréviations utilisées : ______________________________________________________ 91
Bibliographie ______________________________________________________________ 93
Annexe – Comptes rendus des entretiens. _______________________________________ 95
Mme Sylvie AMZALEG, Directeur des relations du travail et Coordonnateur du Pôle Ressources
Humaines de la FEHAP. _____________________________________________________________ 96
M. Jean Luc GIBELIN, UFMICT-CGT (Union Fédérale Médecins, Ingénieurs, Cadres, Techniciens
C.G.T.). __________________________________________________________________________ 99
M. Marc TRANCHAT, Délégué National MGEN - Relations Sociales & Régime Obligatoire. Secrétaire
Général Mutualité Fonction Publique. Administrateur national FNMF et FEHAP. ______________ 102
Mme Martine HADDAD, Secrétaire Générale FHP Ile-de-France (Fédération de l’Hospitalisation
Privée) et ancienne Directrice Générale de l’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy. __________ 104
M. Philippe BOURASSIN, Directeur des Ressources Humaines, Institut Gustave Roussy. ________ 107
M. Damien VISSEAUX, Directeur résidence « Le Parc » - groupe BTP RMS. ___________________ 110
Annexe – Sondage auprès des dirigeants et D.R.H. des établissements sanitaires et médico-
sociaux. _________________________________________________________________ 112
Annexe – Sondage auprès des personnels des établissements. _____________________ 114
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[6]
LA QUESTION
Directeur d’un établissement de santé dans le secteur associatif dit « privé non
lucratif » (P.N.L.1) ou associatif, nous constatons que certains de nos collègues ont
négociés des accords d’intéressement. De même, des collaborateurs s’interrogent
sur l’existence de compléments de rémunération dans les autres entreprises où sont
distribués l’intéressement et la participation.
Est-il possible d’instaurer l’intéressement dans le secteur sanitaire et médico-social à
but non lucratif (ou associatif) notamment en période de tension budgétaire ?
Si la question parait simple, la réponse est plus complexe. Elle doit contenir des
aspects de faisabilité réglementaire comme des aspects relatifs à l’esprit et à
l’histoire de notre secteur associatif. L’esprit collectif prédomine sur une culture
d’intéressement. Cette dernière apparait comme découlant du secteur marchand
plus individualiste. Enfin, elle doit porter sur les outils de pilotage indispensables pour
suivre les indicateurs sur lesquels reposent les sommes à distribuer.
Pour autant, dans un environnement économique qui évolue, avec des salariés qui
changent d’employeurs et de secteur d’activité, pouvons-nous rejeter la question au
motif de sa complexité et de préjugés ?
Nous nous sommes interrogés sur la culture du secteur associatif. Puis, nous avons
analysé des témoignages relatifs à l’intéressement dans le secteur de la santé et du
médico-social. Nous avons procédé ensuite à un examen des conditions requises
pour la mise en œuvre d’un accord d’intéressement.
Notre travail se conclut, dans sa troisième partie, par la proposition d’un cadre
d’accord d’intéressement pour notre établissement. Bien entendu, ce cadre devra
être adapté au cours des négociations avec les partenaires sociaux si ceux-ci
s’engagent dans cette voie. Au-delà du cas de l’établissement, il permet d’imager
la faisabilité du projet et son lien avec la stratégie d’entreprise.
Au début de notre travail de recherche, notre position était interrogative devant un
outil de gestion que nous connaissions mal. Au terme de cette recherche, nous
sommes convaincus qu’il s’agit d’un axe de travail indispensable pour
accompagner ces changements. Changements que nous imposent, tant l’évolution
des contraintes budgétaires que les attentes des salariés et des usagers de nos
entreprises.
1 P.N.L. : Privé Non Lucratif. Secteur intégrant les acteurs associatifs, mutualistes ou les fondations. Ces structures ne distribuent pas les bénéfices par opposition au secteur privé lucratif et ne sont pas administrées par l’Etat contrairement aux établissements publics.
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LE CONTEXTE DE LA QUESTION DE L’INTERESSEMENT DANS LE P.N.L.
Qu’est-ce que le secteur privé associatif ou privé non lucratif (P.N.L.) ?
Les structures non lucratives sont, historiquement, les fondatrices de l’activité
hospitalière et d’accueil des personnes en difficulté. La prise en charge des malades
et des nécessiteux était assurée, sous l’ancien régime, par des congrégations
religieuses spécialisées telles que les Lazaristes, l’ordre des hospitaliers du Saint-Esprit
ou encore les frères de la Charité… En France, la révolution de 1789 se concrétise
sous la Convention, par le décret du 23 messidor de l'an II (11 juillet 1794) qui nationalise
les hôpitaux. Puis, la saisie des biens du clergé de 1905 accroit le transfert des
hospices religieux à l’Etat ou aux communes. Ceci participe à l’importance du
secteur public hospitalier français. Toutefois, les 2/3 du 20ième siècle sont marqués par
la création d’associations caritatives ou sociales, répondant à des problématiques
ciblées ou locales auxquelles l’Etat n’apporte pas de solution. La prise en charge de
l’autisme, les structures pour enfants déficients, les C.A.T. (qui deviendront des E.S.A.T.)…
sont très souvent le fait de familles confrontées à ces difficultés ou à des actions de
solidarités laïques ou religieuses qui entendent apporter plus de justice sociale.
Peuvent imager cette démarche :
• L’A.P.A.J.H.2, fondée en 1962 par des enseignants
en réaction à l’absence de services pour les jeunes
handicapés ;
• La communauté de l’Arche, fondée en 1964 en
réaction aux conditions d’accueil des handicapés
mentaux, qui prend en charge, aujourd’hui, près de
2.000 personnes handicapées dans ses foyers.
Cet historique explique que 88,5% du secteur du handicap, 93,7% de celui de
l’exclusion ou encore 62,4% de l’aide et de la protection de la jeunesse soient
assurés par le P.N.L.3
Les promoteurs n’ont ni répondu à une question de santé publique dans un cadre
national, ni recherché un investissement rentable : Ils ont répondu majoritairement à
2 L’Association pour Adultes et Jeunes Handicapés gère aujourd’hui plus de 600 structures. 3 Guide des activités et des métiers du secteur social, médico-social et petite enfance ; Version 2 ; Septembre 2010 ; Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer & Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique & Ministère de la jeunesse et des solidarités actives ; page 7.
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[8]
une injustice qui leur apparaissait criante ou à un besoin d’accompagnement dont
ils touchaient du doigt l’utilité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Sur les 123.800
associations d’action sociale et de santé 35.700 salarient du personnel soit moins de
30%. Les autres fonctionnent uniquement avec des bénévoles. Les associations
employeurs elles-mêmes sont administrées par des bénévoles et comptent, parmi
leurs acteurs un bon nombre de non-salariés. L’altruisme est donc une marque forte
de ce secteur.
Cette dynamique des administrateurs s’est retrouvée chez les premiers salariés de
ces organismes qui ont souvent été recrutés autour d’un projet au lancement
duquel ils participaient. Aujourd’hui, la grande majorité des structures associatives
d’aide et de soins ont en moyenne plus de 25 ans4. Elles ont, pour 67% d’entre-elles
un budget de plus de 500K€ apportés à 93% par leurs recettes d’activité et les
subventions publiques. Ce sont donc de véritables PME qui ne sont plus dans leur
phase de création, ne sont plus administrés par leurs fondateurs et dont les premiers
salariés sont partis à la retraite.
Ces employeurs sont-ils encore marqués par l’altruisme de leur début ? Leurs salariés
s’engagent-ils en raison de la nature désintéressée de leur employeur ou plus
prosaïquement parce que ce dernier leur a offert un emploi comme n’importe quel
autre employeur ?
Le secteur P.N.L. de l’action sociale et de la santé représente 35% des emplois tandis
que le secteur public en propose environ 50% et le solde correspond au secteur
privé lucratif5. Sur le seul secteur de l’action sociale, les structures P.N.L. regroupent
62% de l’emploi. Il en ressort que les établissements P.N.L. constituent des acteurs
incontournables de l’offre d’emplois sanitaires et sociaux. Les candidats au
recrutement ne peuvent ignorer cette réalité. Proposent-ils leurs services, auprès de
ces structures, car elles offrent des emplois ou l’aspect associatif entre-t-il en
considération ?
Pour Mathieu Narcy de l'université de Créteil, la réponse est évidente. Les salariés du
secteur privé associatif sont différents des autres ! Son étude, réalisée en 2008, fait
remonter que « les 150 000 associations employeuses recensées en France, qui
comptent près de 1,8 million de salariés, se distinguent du secteur privé lucratif par
deux spécificités : « une contrainte de non-distribution du profit censée être garante
d'une gestion désintéressée », ainsi que « la production de biens et services sociaux ».
4 Bulletin de Statistiques et d’Etudes – Le paysage associatif français ; Ministère de la Jeunesse et des Sports ; nov 2007. 5 Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions (données 2008) ; C.N.C.R.E.S. ; 2ième édition ; 2010 ; Page 6.
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Deux spécificités qui leur permettraient d'attirer des profils de travailleurs
sensiblement différents de ceux qui se tournent vers le privé. 6»
« Ne relevant ni de l’État ni des entreprises privées, les associations font partie du domaine de l’économie sociale et solidaire. Elles interviennent dans de nouveaux domaines de l’économie où il existe une forte demande sociale, mais qui sont non couverts par les initiatives privées ou par l’État (par exemple, la lutte contre l’exclusion, le développement durable ou le commerce équitable). Elles se caractérisent par une contrainte de non distribution du profit, censée être garante d’une gestion désintéressée, et par des objectifs sociaux le plus souvent tournés vers la satisfaction de l’intérêt général. Ces spécificités font du secteur associatif un secteur particulièrement propice à l’étude de la motivation intrinsèque de ses salariés »7.
Nous serons plus mesurés sur le sujet. Sans remettre en cause l’étude de Mathieu
Narcy, il convient d’intégrer que les métiers de la santé et du social sont, par
définition, des professions de l’altruisme. Le choix d’être éducateur spécialisé ou
infirmier découle d’un regard sur les autres, sur la société, voire sur sa propre position
civique. Un regard certainement différent et plus engagé socialement, sans doute,
que pour d’autres professions industrielles ou commerciales. Les attentes exprimées
vis-à-vis de leur employeur sont certainement le fait, en grande part, du choix
professionnel. Reste ce qu’exprime Fabrice DESCHAMPS, Délégué Syndical C.F.D.T.
de l’association « sauvegarde de l’enfant de Caen » : « Travailler au bénéfice de
l’autre, même dans le cadre d’un métier-passion, n’est pas suffisant pour conserver
la motivation. On risque d’aller vers les situations de rupture, de démotivation, etc. »8.
Les trois secteurs (associatifs, publics ou commerciaux) des établissements de santé et
médico-sociaux ont recours à des emplois ou la promotion professionnelle est
limitée. Les promotions sont souvent conditionnées à l’obtention d’un diplôme
encore peu ouvert à la V.A.E. Un aide-soignant ne peut devenir infirmier sans
repasser par les trois années d’étude. Un infirmier ne peut prétendre au poste de
médecin sans reprendre l’intégralité de la formation médicale. Il n’y a que peu de
passerelles d’un métier à l’autre sauf, et c’est un paradoxe, dans les métiers supports
(administration, logistique…). Ces établissements sont donc peu attractifs pour des
professionnels de santé très ambitieux. Soit ils optent pour d’autres professions, soit ils
choisissent une forme d’activité libérale plus individualiste et plus lucrative.
6 Laurent Jeanneau ; Qu'est-ce qui motive les salariés du secteur associatif ? ; Alternatives Economiques – La lettre de l’Insertion, N°23 – Juillet 2010. 7 NARCY Mathieu ; Les salariés du secteur associatif sont-ils davantage intrinsèquement motivés que ceux du secteur privé ? ; Economie et Prévision n°188 - 2009-2 8 Laurent Jeanneau ; Qu'est-ce qui motive les salariés du secteur associatif ? ; Alternatives Economiques – La lettre de l’Insertion, N°23 – Juillet 2010.
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Le choix de travailler dans une structure médico-sociale ou sanitaire comme salarié,
peut être le résultat d’un choix d’éthique personnel.
Il ressort qu’il n’est pas surprenant que l’intéressement et la participation (basée sur une
culture de la rentabilité) ne se soient pas développés. C’est un secteur dont les métiers
reposent sur l’altruisme, où les recruteurs publics et associatifs sont largement
majoritaires et où les métiers ne favorisent pas l’ambition.
Mais l’absence de distribution repose aussi sur des freins culturels, plus profonds,
ancrés tant chez les employeurs que chez les salariés.
Pour autant, avant d’aller plus loin dans l’étude de ces freins, il est nécessaire
d’étudier ce que sont l’intéressement, la participation et les outils associés.
Participation, Intéressement, P.E.E., Perco ?
Quelques rappels.
Deux mesures assurent, en France, la
participation des salariés aux résultats ou à la
productivité de l’entreprise.
La participation des salariés aux résultats de
l’entreprise.
La participation, dont les règles sont inscrites aux articles L3321-1 et suivants du code
du travail, a été instituée par ordonnance en 19599. Elle avait un caractère facultatif
jusqu’en 1967 ou une ordonnance10 la rendit obligatoire pour les entreprises de plus
de 100 salariés (ramené à 50 en 1990).
Plusieurs lois et ordonnances en modifieront les modalités et les règles de déductions
fiscales et sociales dont l’ordonnance n°86-11134 du 21 octobre 1986 qui en
détermine les grandes lignes.
La participation est une fraction du bénéfice. Elle est calculée selon une formule
intégrant la masse salariale, les capitaux propres et la valeur ajoutée.
Elle est obligatoire pour toutes les entreprises du secteur privé de plus de 50 salariés
quel que soit leur statut juridique. Les associations, même si elles n’ont par principe
pas le droit de distribuer leur bénéfice, entrent dans le champ de la participation.
9 Ordonnance n° 59-126 du 7 janvier 1959 ; JORF du 9 janvier 1959 ; page 641. 10 Ordonnance n° 67-693 du 17 août 1967 ; JORF du 18 août 1967 ; page 8288.
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[11]
Toutefois, le bénéfice à intégrer dans la formule de calcul est celui retenu pour le
calcul de l’impôt sur les revenus ou de l’impôt sur les sociétés11. Il s’agit d’une
condition de droit. Celle-ci exclut les associations ayant une gestion désintéressée et
non concurrentielle12. En effet, d’une part :
1. L’organisme est géré et administré à titre bénévole par des personnes n’ayant
elles-mêmes, ou par personne interposée, aucun intérêt direct ou indirect
dans les résultats de l’exploitation ;
2. L’organisme ne procède à aucune distribution directe ou indirecte de
bénéfice, sous quelle que forme que ce soit ;
3. Les membres de l’organisme et leurs ayants droit ne peuvent pas être
déclarés attributaires d’une part quelconque de l’actif, sous réserve du droit
de reprise des apports.
Et d’autre part, l’activité n’est pas concurrentielle et répond aux 4 « P » en ce que :
1. Le « produit » est d’utilité sociale et fait l’objet d’un agrément par une
collectivité publique dont c’est le secteur d’intervention ;
2. Le « public » est constitué de personnes justifiant l'octroi d'avantages
particuliers au vu de leur situation économique et sociale (personnes âgées
dépendantes, malades…) ;
3. La « publicité » est utilisée pour informer le public de l’existence de la
prestation et non pour le détourner d’autres prestations analogues ;
4. Le « prix » (tarifs) sont homologués par la décision particulière d’une autorité
publique (les tarifs de prestations sont fixées par les administrations de tarification et de
contrôle) ;
C’est pour ces raisons que les établissements et services gérés par les associations du
secteur sanitaire et social sont exclus du champ de la participation. Ils ont une
gestion désintéressée et non concurrentielle.
11 Article L3324-1 du Code du Travail. 12 B.O. des Impôts – D.G.I. - 4 H-5-06 N°208 du 18 décembre 2006.
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[12]
L’intéressement.
L’intéressement est prévu
par les articles L3311-1 et
suivants du code du
travail. Il est institué par la
même ordonnance que
celle qui instaurait la
participation (ordonnance n°59-126 du 7 janvier 1959). Dès l’origine, cet outil nécessite
qu’un accord collectif en fixe la formule de calcul et les modalités de répartition.
Si la participation est obligatoire, repose sur le bénéfice imposable et s’impose aux
entreprises de plus de 50 salariés, ce n’est pas le cas de l’intéressement. Il est
facultatif, peut utiliser toute sorte d’indicateurs (résultat ou tout indicateur de productivité :
absentéisme, excédent brut d’exploitation…) et quel que soit l’effectif, sous condition que :
1. Il revête un caractère aléatoire, c'est-à-dire qu’il ne soit pas possible d’en
calculer le montant au préalable ;
2. L’entreprise satisfasse aux obligations incombant à l'employeur en matière de
représentation du personnel (organisation des élections des I.R.P. particulièrement) ;
3. L’accord contienne des formules de calcul et de répartition de
l’intéressement entre bénéficiaires qui soient uniforme, proportionnelles à la
durée de présence dans l’entreprise au cours de l’exercice ou
proportionnelles aux salaires.
La formule de calcul est libre mais les montants distribués ne doivent pas dépasser
annuellement 20% du total des salaires bruts de l’année précédente. D’autres
règles13, notamment individualisées, sont fixées permettant un plafonnement ou des
compléments par le biais de « suppléments ».
Les montants distribués sont soumis à l’impôt sur les revenus, sauf s’ils sont placés sur
un Plan d’Epargne Entreprise (P.E.E.) ou un Plan d'Epargne pour la Retraite Collectif
(P.E.R.C.O.). Ils entrent dans l’assiette de la CSG et de la CRDS (précomptées) comme au
forfait social (actuellement de 20%) mais sont exclus des autres cotisations fiscales et
sociales14.
13 CF. articles L3314-8 et suivants du code du travail. 14 La taxe sur les salaires s’applique sur les accords d’intéressement depuis la LFSS pour 2013 pour les entreprises dont l’activité n’est pas assujettie à la TVA (dont la majorité des établissements de santé et médico-sociaux).
Article L3312-1 du Code du Travail
« L'intéressement a pour objet d'associer collectivement les salariés aux résultats ou aux performances de l'entreprise. Il présente un caractère aléatoire et résulte d'une formule de calcul liée à ces résultats ou performances. Il est facultatif. »
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[13]
Plan d’Epargne Entreprise (P.E.E.) et Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif (Perco).
Le plan d’épargne entreprise (P.E.E.) est un système d’épargne collectif qui permet
au salarié d’accroître ses revenus en se constituant un portefeuille de valeurs
mobilières de placement (V.M.P.) avec l’aide de l’entreprise.
Ces V.M.P. sont acquises dans le cadre d’un Fonds Communs de Placement
d'Entreprise (F.C.P.E.) qui est dédié aux salariés d'une entreprise et géré par un
organisme de placement collectif en valeurs mobilières de l'épargne salariale. Selon
les accords, le salarié peut acquérir des parts du F.C.P.E. retenu, il s’agit alors d’une
« gestion pilotée ». Autrement, il peut disposer du choix entre plusieurs F.C.P.E. à
risques, probabilités de rendement et engagements éthiques différents, par
exemple. Cette dernière solution est dite à « gestion libre ».
Prévu par les articles L3331-1 et suivants du code du travail, le P.E.E. peut être créé
par accord collectif ou décision unilatérale de l’employeur. Il est ouvert aux
employeurs et salariés des entreprises de droit privé.
Le principe repose sur l’ouverture d’un F.C.P.E. sur lequel peuvent être déposées
volontairement une partie de la rémunération, de l’intéressement et de la
participation. L’entreprise peut abonder la participation du salarié en versement
jusqu’au triple de
l’apport de ce dernier
plafonné à 3.003,84€ par
salarié en 2014. Cet
abondement n’est ni
imposable ni soumis aux
cotisations sociales. Les
sommes sont bloquées
durant 5 ans sauf
circonstances
particulières (mariage…).
Le Plan d’Epargne pour
la Retraite Collectif
(PERCO), prévu aux
articles L3334-1 est
suivants du code du
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[14]
travail, ne peut être ouvert que s’il existe déjà dans l’entreprise un P.E.E. ou un P.E.I.15
mais les négociations sur l’ouverture d’un PERCO sont obligatoires dès lors qu’existe
depuis plus de 3 années un P.E.E. ou un P.E.I. Contrairement au P.E.E., l’adhésion est
automatique sauf si le salarié notifie son refus d’adhésion dans un délai imparti. La
participation des salariés repose sur les mêmes conditions que pour le P.E.E. de
même que celle de l’employeur. Toutefois, le plafond de l’abondement de ce
dernier est le double de celui du P.E.E.
Sauf situation particulière (décès, fin de droit au chômage…) les sommes versées sont
bloquées jusqu’au départ à la retraite. Elles peuvent être débloquées sous forme de
capital ou de rente.
Il existe par ailleurs, d’autres solutions d’épargnes collectives, notamment l’ « article
83 »16 qui est un contrat d’assurance vie collective.
Il est à noter que les valeurs mobilières de placement étant le support de
l’investissement, la nature de ces dernières impacte considérablement le niveau de
risque.
Toutefois, l’ensemble de ces mesures vient compléter les dispositifs de participation
ou d’intéressement mais n’est pas directement lié à la rentabilité ou la productivité
de l’entreprise. Un salarié peut effectuer un versement sur un P.E.E. avec
l’abondement de l’employeur alors même que l’entreprise présente un déficit et
que l’intéressement n’a pas été versé.
Notre étude ne portera donc pas sur ces outils quoiqu’ils soient régulièrement
instaurés à l’occasion d’accord sur l’intéressement et la participation.
La participation, l’intéressement, les P.E.E. et le Perco en France.
En 201017, 14,5% des entreprises couvrant 45% des salariés avaient conclu un accord
d’intéressement. Parmi celles-ci, les deux tiers seulement avaient distribué
effectivement un intéressement moyen d’environ 1.546€.
Les entreprises de plus de mille salariés étaient 65,3% à avoir un accord
d’intéressement et 85% d’entre elles avaient effectivement distribué un
intéressement moyen de 1.537€.
15 P.E.I. : Plan d’Epargne Interentreprises : P.E.E. constitué par plusieurs entreprises. 16 Article 83 : En référence à l’article du C.G.I. l’ayant instauré. 17 Participation, intéressement et épargne salariale en 2010 – DARES Analyses ; sept. 2012 n°055 (enquêtes Acemo-Pipa 2007 à 2011).
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[15]
Les entreprises de 10 à 49 salariés n’étaient que 10,5% à disposer d’un accord
d’intéressement et seulement 74% d’entre elles avaient effectivement distribué.
L’intéressement moyen était de 1.809€ soit nettement plus important que la
moyenne. C’est d’ailleurs cette catégorie d’entreprises qui distribue le plus à ce titre
tandis que les catégories de 50 à 299 salariés distribuent le moins.
Cette analyse ne peut être détachée de celle des autres formes d’intéressement au
fruit de l’activité :
• Les données relatives à la participation et à l’intéressement sont sensiblement
dans les mêmes rapports.
• Le P.E.E. (plan d’Epargne Entreprise) reçoit une adhésion légèrement supérieure
avec une moyenne de 17,3% des entreprises ne représentant toutefois que
50,4% des salariés et un abondement de 593€ soit l’équivalent de 26% des
versements des salariés.
• Le PERCO reste plus confidentiel. Seules 3,2% des entreprises représentant
17,2% des salariés recouraient à cette mesure. L’abondement moyen était de
608€ équivalents à 40,5% des versements moyens des salariés.
Ces mesures ont une répartition catégorielle du recours relativement similaire. Les
entreprises entre 10 et 50 salariés sont peu nombreuses à utiliser ces mesures mais
distribuent nettement plus que la moyenne. En dehors de cette catégorie, le taux
d’utilisation et le montant des sommes en jeu progressent avec l’importance de
l’entreprise.
La répartition entre les différentes catégories d’activités économiques est instructive.
La cokéfaction et le raffinage constataient, toujours en 2010, un taux de couverture
des salariés de 89,4% pour l’intéressement et de 95,8% pour la participation avec des
montants moyens de 4.457€ et 915€. Ce secteur, comme les activités financières et
d’assurance, était très au-dessus des moyennes nationales et donc des activités du
champ de la santé et de l’action sociale comme en témoigne ce tableau.
Année 2010 Toute activitéCokéfaction et
raffinage
Administration publique,
enseignement, santé humaine
et action sociale
Toute activitéCokéfaction et
raffinage
Administration publique,
enseignement, santé humaine
et action sociale
Participation 55,47% 95,83% 20,80% 1 494 915 517Intéressement 45,01% 89,35% 17,67% 1 546 4 457 748P.E.E. 50,43% 91,89% 14,43% 593 1116 498Perco 17,33% 68,73% 2,53% 608 1 313 222Participation de l'employeur toute mesure confondue 4 241 7 801 1 985
% des salariés concernés Montants versés par l'employeur
Attention : les salariés ne sont pas tous concernés par les 4 mesures. Si beaucoup le sont dans la cokéfaction, très peu le sont dans la catégorie de la santé et de l'action sociale.
Enquête ACEMO PIPA sur l'année 2010 (secteur marcha nd uniquement)
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[16]
L’intéressement dans le secteur sanitaire, social et médico-social.
Introduisons ce point avec une note de prudence. Du tableau ci-dessus et des cas
étudiés plus loin18, il ressort que la distribution d’intéressement dans le secteur
sanitaire et social est bien plus faible que la moyenne nationale. Il apparait aussi que
les associations du secteur privé non lucratif, semblent moins généreuses que les
entreprises du secteur marchand de la même catégorie d’activité. A cela s’ajoute
l’absence de participation comme déjà indiqué.
Dans les statistiques de la DARES, la catégorie dont dépend la santé, à savoir
« administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale » avait
des données très en deçà. Seulement 6,7% des entreprises représentant 17,7% des
salariés avaient un accord d’intéressement et 7,2% des entreprises pour 20,8% des
salariés avaient un accord de participation. Les sommes engagées étaient
respectivement de 748€ et 517€. Sur les entreprises du secteur ayant un accord
d’intéressement 70% ont effectivement distribué ce qui n’a donc concerné que 10%
des salariés du secteur.
Cette étude portait sur le secteur marchand ce qui excluait :
• Les entités du secteur public soit une grande part des hôpitaux et maisons de
retraite. Les agents publics de ces établissements (fonctionnaires et contractuels de
droit privé) peuvent parfois bénéficier de systèmes tel que les primes
d’intéressement à la performance collective (PIPC)19 qui restent toutefois de
montants moins significatifs.
• Le secteur privé non marchand qui englobe les associations sociales, médico-
sociales et de santé couvertes notamment par les conventions collectives
dites 6620, 5121, Croix-Rouge…
Les structures incluses dans l’étude de la DARES représentaient donc environ 20% de
l’offre hospitalière, 14% des structures gérontologiques non hospitalières et une part
18 Cf. chapitre « Quelques exemples d’accords d’intéressement » ; P.29 19 Circulaire ministérielle du 22 octobre 2012 et décret 2012-624 du 3 mai 2012 pris en application de l’article 88 de la loi 84-53 du 26 janvier 1984 fixent les modalités et les limites de la prime d’intéressement à la performance collective (P.I.C.) des services : Montant maximal de 300€ allouable à l’ensemble des agents du service ayant atteint les résultats fixés sur une période de 12 mois. 20 Convention collective de travail des établissements et services pour personnes handicapées, inadaptées (brochure JO n°3116) – IDCC 1001 (syndicat employeurs : SOP, SNASEA, SNAPEI …). 21 Convention collective nationale des établissements privés d'hospitalisation, de soins, de cure et de garde à but non lucratif du 31 octobre 1951 (brochure 3198) – IDCC n°29 (syndicat employeur : FEHAP).
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[17]
minime des autres structures sociales et médico-sociales. Ainsi, plus de 90% des
travailleurs du secteur n’étaient pas concernés par ce travail de recherche.
Pour autant cette étude a un indéniable intérêt. Elle permet montrer l’ampleur du
questionnement.
1. Seuls, 37% des salariés du secteur marchand de l’aide à la personne ont
effectivement perçu de l’intéressement en 2010 et 40% de la participation.
2. La culture de la distribution du fruit de l’activité est plus largement ancrée, pour
des raisons statutaires, notamment, dans le secteur marchand.
3. Nous pouvons donc projeter que le recours à ces mesures, dans le P.N.L. est très
en deçà des chiffres donnés plus haut. Ces pratiques pourraient sans doute être
classées de marginales dans le secteur. D’ailleurs, les correspondants des
grandes fédérations d’employeurs (FEHAP, FEGAPEI…) ont été dans l’incapacité
d’estimer le taux recours à ces mesures.
Ce bilan est conforté par les travaux du Ministère chargé du travail qui constataient
déjà en 2004 « dans les autres secteurs des services comme les services aux
particuliers, les services opérationnels (sécurité, nettoyage, etc.) ou encore les
secteurs de la santé, de l’éducation, de l’action sociale ou le secteur associatif, les
entreprises ayant mis en place un des trois dispositifs (participation, intéressement et
PEE) sont assez rare quelle que soit leur taille. »22
Lors de nos différents contacts, nous avons été frappés par la difficulté qu’avaient
bons nombres de responsables syndicaux tant d’employeurs que de salariés du
secteur associatif à aborder cette question. Ceux qui l’ont fait peuvent en être donc
particulièrement remerciés. Mais ce silence majoritaire est porteur d’un message par
lui-même : La difficulté à parler de la distribution du fruit de l’activité.
La problématique en est parfaitement imagée pas Francis CHARHON, Directeur
Général de la Fondation de France et du Centre Français des Fondations : « Quoi
qu’il en soit, ces deux éléments (intéressement et participations) sont complexes sur le plan
éthique, au sein de nos fondations, qui reposent sur des dons et des legs.23 »
22 DARES, Premières Synthèses ; Septembre 2004 n°38.1 ; page 2. 23 Atelier des Fondations des 7 et 8 décembre 2006 sur « Les outils du droit du travail ».
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[18]
Les postures faces à l’intéressement dans le secteur sanitaire et social P.N.L.
Les freins « employeurs » au développement de l’intéressement.
Le système budgétaire des structures sanitaires et sociales publiques ou associatives
est encore largement marqué par une gestion administrée.
Dans l’ensemble du secteur social et médico-social aucun poste ne peut être créé
sans l’accord des
administrations de contrôle et
de tarification. Les budgets
soumis à autorisation,
comportent une description
précise des moyens humains.
Le budget autorisé en
découle directement et les
dépassements sont rejetés.
Normalement, les excédents
d’un exercice devraient être
déduits des recettes (fixées par les administrations de tarification) des exercices futurs.
Dans cette logique, le versement d’un intéressement est perçu comme un
dépassement des moyens autorisés sans autorisation budgétaire. Il apparait comme
une source de contentieux potentiels avec les administrations de tarification
notamment s’il n’a pas été prévu dans la convention tripartite24. Mais, comment
aborder avec les financeurs cette question ? A l’heure où les collectivités publiques
peinent à clôturer leurs budgets, le proposer, pourrait faire entendre qu’il existe des
marges de manœuvre. L’établissement ne prendrait-il pas le risque de justifier que
ses financeurs réduisent les crédits dans une logique quasiment stakhanoviste ?
Dans le secteur sanitaire public ou associatif et jusqu’à il y a quelques années, le
financement reposait sur le principe de la dotation globale de financement. Il
s’agissait en quelque sorte d’un budget alloué sur lequel le volume d’activité n’avait
que peu d’incidence. Les budgets bénéficiaient de « taux directeurs » ou taux
d’évolution relativement confortables permettant, avec une gestion de bon père de
famille, d’assurer la pérennité de la structure sans course à la rentabilité.
24 Convention conclue entre l’établissement, le Conseil Général et l’Etat ou ARS fixant les objectifs, les moyens et le financement.
Extrait d'un tableau des effectifs d'une convention tripartite signée entre l'A.R.S., le Conseil Général et un Ets (ici un EHPAD)
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[19]
AnnéeTaux
d'évolution
Evolution
Indice 100
2007 0,80% 100,80
2008 0,50% 101,30
2009 0,50% 101,81
2010 0,00% 101,81
2011 -0,83% 100,97
2012 -0,19% 100,77
Evolution des tarifs de la T2A
Source : Evaluation de la T2A ; Rapport
de la FHF - Juin 2013 ; P.21
En 2003 le système a changé avec l’introduction de la tarification à l’activité (T2A). Le
financement est directement lié entre activité et recette. Cette mesure concerne les
structures de médecine, de chirurgie et d’obstétrique et n’a pas concerné les S.S.R.
(soins de suite et de rééducation), la psychiatrie et les unités de soins de longue durée.
Seuls 49% de l’activité hospitalière ou 60 millions de journées sur 122 millions sont
concernés, aujourd’hui, par cette réforme25.
Les tarifs appliqués, dans le cadre de la T2A ont
évolués régulièrement à la baisse26. Un même
acte étant moins rémunéré, les établissements se
sont retrouvés dans une situation budgétaire
complexe et tendue. La rentabilité des cliniques
privées a perdu environ ½ point entre 2006 et
2011 avec une réduction de l’effort
d’investissements dépassant les 3%. De même
dans le secteur public, les résultats étaient négatifs en 2011 (-0,6% des recettes), alors
qu’ils étaient positifs en 2002 (+0,9% ses recettes). Dans le même temps, le taux
d’endettement a augmenté de plus de 15%27.
Dans ce contexte, que distribuer ? Comment les managers hospitaliers peuvent-ils
proposer une distribution d’intéressement alors que leurs comptes d’exploitation se
dégradent ? Comment les structures mêmes exclues du champ de la T2A mais
amenées à y être intégrées bientôt peuvent-elles envisager des distributions ?
Pour autant, et ce sera l’une des pistes de notre travail, la productivité des
établissements de santé s’est accrue28. L’intéressement a précisément comme
objectif de faire bénéficier les salariés de cette performance.
Une autre crainte des employeurs apparait. Même si cela peut paraître étonnant, les
établissements rencontrent des difficultés à définir des indicateurs indiscutables
d’activité. Lors de nos rencontres, M. Marc TRANCHAT, Délégué National MGEN29,
constate : « Il est très compliqué de descendre au niveau de l’établissement… Plus il
(l’intéressement) est fixé dans des conditions conduisant à des différentiations entre
25 Le panorama des établissements de santé ; D.R.E.S. – Collection Etudes et Statistiques – 2013 – P. 79. 26 Evaluation de la T2A ; Rapport de la F.H.F. ; F.H.F. ; juin 2013. 27 Le panorama des établissements de santé ; D.R.E.S. – Collection Etudes et Statistiques – 2013 – P. 148 et suiv. 28 Evaluation de la T2A ; Rapport de la F.H.F. ; F.H.F. ; juin 2013 ; P.84 et suiv. 29 Cf. Annexe ; P.102.
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les salariés, plus il est source de contentieux et de contestations. » Il précise plus loin
que la prime à la performance serait plus adaptée mais « c’est particulièrement
compliqué dans la santé ». Ce constat est alarmant. La qualité des indicateurs
d’activité, dans le secteur, est hautement discutable. Le P.M.S.I. (programme de
médicalisation des systèmes d'information) sensé transcrire l’activité hospitalière en
indicateur de volume est uniquement utilisé dans un cadre budgétaire sans
prétention à donner une image volumétrique ou qualitative de l’activité. Les S.I.I.P.S.
(soins infirmiers individualisés à la personne soignée) qui devaient permettre de créer un
indicateur de charge en soins et, qui a fait l’objet de nombreuses études et d’une
publication dans le bulletin du ministère de la santé30, n’a pour autant jamais abouti
à un indicateur partagé ni reconnu.
A ce jour à l’hôpital et pour ce qui est de l’activité, seuls les nombres de séjours, de
journées et la durée moyenne de séjours (D.M.S.) sont des indicateurs certains. Ils
restent très frustres. Il existe toutefois des indicateurs qualitatifs relativement fiables
mais sans prétention volumétrique ou de productivité. En secteur médico-social,
certains indicateurs se sont ajoutés tels que le G.M.P.31 ou le Pathos32. Mais ils restent
rudimentaires.
Les indicateurs budgétaires pourraient faire consensus. Toutefois, sont-ils
indiscutables ? Le jeu des prestations inter-établissements ou entre établissements et
sièges sociaux et la qualité des comptabilités générales et analytiques hospitalières,
viennent grever l’exactitude et la sincérité des comptes. A cela s’ajoutent les recours
à certains artifices pour dissimuler des excédents ou des pertes -notamment aux
administrations de contrôle et de tarification-.
De plus la variabilité des recettes qui apparait parfois aléatoire est un frein. L’I.G.A.S.
en élabore un constat sans concession précisément sur la question de
l’intéressement.
« Et quoi qu’il en soit, le manque de lisibilité, réel ou ressenti, du modèle T2A est considéré comme un obstacle à l’adaptation des établissements et tout particulièrement à la pédagogie nécessaire à l’égard des équipes hospitalières. … il est difficile de discuter de résultats qui risquent d’être bouleversés d’un exercice à l’autre ; leur instabilité complique l’élaboration de contrats et de formules d’intéressement. De même, les déficits constatés au niveau des établissements peuvent être majorés ou minorés par ces distorsions tarifaires ; la compréhension et la signification économique de ces déficits en est relativisée, au risque de démobiliser les équipes et d’induire des décisions de régulation erronées.33 »
30 Bulletin Officiel n°16 et n°94-8 bis (Ministère des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville). 31 G.M.P. : GIR Moyen Pondéré ou moyenne des Groupes Iso-Ressources dans lesquels sont classés les usagers en fonction de la lourdeur des moyens à mettre en œuvre pour les prendre en charge. 32 Pathos : Système d’évaluation des moyens médico-techniques requis pour assumer la prise en charge de toutes les pathologies d’une population de personnes âgées. 33 L’hôpital ; Rapport 2012 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ; La Documentation Française ; 2013 ; page 64.
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Si l’exactitude des comptes est contrôlée et certifiée au niveau de l’entité juridique,
elle ne l’est pas au niveau de chacun des établissements et encore moins de
chaque service ou « entité de production ».
Par ailleurs, la comptabilité analytique hospitalière n’a pas réuni les conditions
suffisantes pour permettre de calculer la productivité précise d’un établissement ou
d’un service. Le ministère de la santé le reconnaît lui-même : « Pour autant des
progrès restent à réaliser notamment en termes de fiabilité et de qualité des
informations34 ».
Cette situation est parfois le fait de la taille des structures qui ne leur permet pas de
se doter de véritables services GRH, comptables et de contrôle de gestion
indispensables pour suivre les accords d’intéressement. Cette taille ne leur facilite
pas non plus le dialogue social en raison de la raréfaction d’instances
représentatives du personnel et d’organisations syndicales. Le nombre moyen de
salariés par association de l’économie sociale et solidaire est de 1035.
La FEHAP36 regroupe environ 200.000 salariés, 1.600 associations et 3.700
établissements soit une moyenne de 125 salariés par association ou 54 par
établissement. De même l’UNIOPSS déclare regrouper 750.000 salariés dans 25.000
structures (soit une moyenne de 30 salariés par établissement).
Or, la taille des entreprises est un facteur clé de la capacité à se doter d’un contrôle
de gestion efficient. En 2010, 82,4% des salariés d’entreprises de plus de 500 salariés
avaient perçu un mode de distribution de fruits de l’activité (intéressement,
participation…) contre seulement 11% de ceux d’entreprises de moins de 50 salariés37.
Et encore, faut-il constater que ce taux est plus réduit pour les entreprises aux
rémunérations les plus basses telles que dans le secteur sanitaire et médico-social.
Il est aisé de comprendre que, dans ce contexte, les employeurs ne souhaitent pas
s’engager dans des accords d’intéressement reposant sur des indicateurs d’activité
ou de productivité discutables. Le risque de contentieux apparaît trop important.
34 http://www.sante.gouv.fr/comptabilite-analytique-hospitaliere.html ; État des lieux de la comptabilité analytique 35 Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions ; CNCRES ; (données INSEE 2008). 36 Fédération des Etablissement Hospitaliers & d’Aide à la Personne. 37 Participation, intéressement et épargne salariale en 2010 ; DARES Analyses ; n°055 ; Sept.2012, P.2.
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[22]
A titre complémentaire et même si cela n’a pas valeur d’exactitude, un
questionnaire a été envoyé, pour cette étude, auprès d’environ 200 gestionnaires ou
D.R.H. d’établissements du secteur. Sur les 15 réponses38 :
• 3 déclarent avoir un accord d’intéressement dont 1 considère qu’il ne
s’agit absolument pas d’un outil de pilotage,
• 2 ont le souhait de conclure un accord,
• 3 considèrent qu’il ne s’agit pas d’un outil adapté mais leur établissement
n’en dispose pas,
• 5 sont ouverts au dialogue mais n’engageront pas d’eux-mêmes ce sujet.
• 1 n’a pas d’opinion et 1 n’a pas répondu de façon exhaustive.
Les avis sont donc très partagés et il ne ressort pas d’enthousiasme pour la mise en
place de cet outil. Ce questionnaire démontre, comme nous l’avons dit
précédement et pour l’ensemble de ces raisons, la frilosité du secteur pour des outils
touchant à la question d’une forme de distribution des résultats ou de la
productivité.
Pour synthétiser ce qui semble ressortir de la position employeur et qui justifie leur
réticence :
• Comment mettre en place l’intéressement dans une gestion budgétaire
administrée (secteur médico-social) ?
• Comment distribuer de l’intéressement alors que les comptes d’exploitation se
dégradent (secteur sanitaire) ou sont instables ?
• Sur quels indicateurs fiables faire reposer le calcul de l’intéressement ?
• Avec quels moyens de suivi (service GRH, contrôle de gestion…) ?
De plus, l’aspect culturel d’absence de distribution du secteur associatif pèse
lourdement dans la méfiance envers ces projets. Qu’est-ce qui distinguera, dans le
management social, un projet associatif d’une entreprise commerciale ?
Mais les employeurs ne sont pas les seuls à avoir une réticence certaine envers
l’intéressement. Les salariés apparaissent parfois méfiants pour d’autres raisons.
38 Cf. Annexes – Sondage auprès des dirigeants et D.R.H. des établissements sanitaires et médico-sociaux ; P. 112.
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[23]
Les positions salariales face à l’intéressement.
Dans le contexte actuel, peu de salariés rejettent un complément de rémunération.
Selon les données de l’INSEE, le salaire moyen en France était en 2011 de 2.130€ net
et le salaire médian de 1.712€ net soit environ 900€ de plus que le seuil de pauvreté.
En 2010, l’intéressement et la participation moyens ont été respectivement de 1.546€
et 1.494€ soit l’équivalent cumulé s’approchant de 2 mois de salaire médian. Il
conviendrait d’y adjoindre les abondements de l’employeur au PERCO et au PEE
pour dépasser les 4.200€ ou l’équivalent de 20% du salaire net médian annuel.
Parmi les salariés du secteur marchand, seuls près de 40% ont perçus l’intéressement
et/ou la participation. 50% des salariés ont un PEE et 17% un PERCO.
Les secteurs sociaux et médico-sociaux font partie de ceux dont la rémunération est
la plus basse. La rémunération nette médiane était en 2011 de 1.400€ mensuels soit
81% du salaire médian national. Il pourrait être possible de décrire une «triple peine» :
Les salaires sont plus faibles que la moyenne nationale, les salariés sont moins
nombreux que les autres à percevoir une forme de distribution qui, elle-même est
près de deux fois moins élevée ! Le secteur sanitaire est légèrement mieux loti
(notamment en raison de la part respective des cadres) mais reste inférieur aux moyennes
nationales39.
En 2011, l’écart entre le
salaire net moyen national (y
compris l’intéressement et la
participation) et celui du
secteur hospitalier était de
-8,08% et de -27,16% avec
celle du secteur
médicosocial40.
Faut-il en conclure que les salariés de ces secteurs sont spontanément favorables à
ces mesures de distribution ?
39 Les salaires par secteur et par branche professionnelle en 2011 ; DARES Analyses ; N°028 ; Avril 2014 ; P.4 40 Idem
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[24]
Nous avons rencontré de grandes difficultés à aborder avec les organisations
syndicales de la branche sanitaire et sociale cette question. Seule une organisation
a accepté un entretien. Son représentant s’est, dès l’introduction des discussions,
marqué par sa forte opposition. Reprenant le constat ci-dessus, M. GIBELIN de la
CGT41 affirme que l’intéressement n’a pas fait l’objet d’une envolée dans le secteur
car « c’était un pis-aller pour compenser la non réévaluation des grilles de
rémunérations ».
Mis à part la position catégorique de la C.G.T., les autres syndicats ne semblent pas
partager cette opposition. D’ailleurs, de nombreux accords d’intéressement sont
signés chaque année y compris par des représentants de cette centrale syndicale.
Que dire de l’argument relatif à l’exclusion de l’intéressement des bases de
cotisation sociale dont le chômage et la retraite ? Selon plusieurs sondages, les
français sont majoritairement inquiets pour leur retraite42 et préfèrent des solutions
n’impactant pas leurs revenus. Ils sont de plus en plus nombreux à déclarer vouloir
constituer une épargne de précaution. Ces constats sont à croiser avec l’évolution
négative du pouvoir d’achat telle que constatée par l’INSEE43. La confiance des
français est émoussée tant en ce qui regarde les revenus issus de la solidarité
nationale (retraite) que de ceux issus de leur situation personnelle (pouvoir d’achat).
Le baromètre O2-Market Audit de décembre 2013 révèle que plus d'un tiers des
Français a travaillé au noir contre seulement 13%, il y a cinq ans44. Cette enquête
rejoint le rapport de la commission européenne sur le travail au noir45. En 2007, 6%
des Français déclaraient spontanément avoir déjà travaillé au noir et considéraient,
pour 47% d’entre eux, que les deux parties en avaient profité.
La recherche de revenus, la perte de confiance dans les systèmes collectifs et
solidaires de retraite et la volonté de se constituer une épargne de précaution
semble l’avoir emporté. La priorité ne semble plus être dans un revenu de
substitution futur mais la perception d’un revenu immédiat.
41 CF. Annexe – Entretien avec M. Jean Luc GIBELIN, UFMICT-CGT ; P.99. 42 « Les Français et leur retraite » ; CSA pour l’Humanité ; Mai 2013 (sondage réalisé les 28 et 29 mai 2013) & « Les Français l’épargne et la retraite » ; CSA/CECOP pour le Cercle des Epargnants ; 7 et 8 janvier 2014. 43 Pouvoir d'achat et ratios des comptes des ménages (données CVS-CJO) ; comptes nationaux trimestriels ; INSEE ; Mise à jour le 20 mai 2014 44 « Explosion du travail au noir : le “black” est-il en train de devenir le dernier amortisseur social de la France ? » ; source : http://www.atlantico.fr/decryptage/explosion-travail-au-noir-black-est-en-train-devenir-dernier-amortisseur-social-france-francois-taquet-gilles-saint-paul-919757.html#LJBIsg0CESk58Hom.99 45 « Le travail non déclaré au sein de l’Union européenne » ; Eurobaromètre Spécial ; Publication : octobre 2007 ; Eurobaromètre Spécial n°284 / Vague 67.3 – TNS Opinion & Social.
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Le sondage réalisé dans l’établissement de santé la Martinière, même s’il est très
partiel, indique que plus de 70% de ses salariés préfèrent « une prime en
intéressement plus importante même s'il n'y a pas de cotisation retraite » plutôt que
« pas d'intéressement mais une prime en salaire pour cotiser à la retraite »46.
Il est incontestable que l’absence de cotisations sociales permet d’accroître très
significativement les sommes distribuées. 1.000 € bruts de salaire engendrent 23% de
charges salariales et 55% de charges patronales. Le coût employeur est de 1.550 €
alors que le salarié perçoit, après impôts, 716,54€. Le même coût (1.550€) produit une
rémunération, après impôts, de 1.143,73€ par l’intéressement, soit 55% de plus.
Ce constat est sans appel. Toutefois, l’intéressement n’est pas entré dans la base des
cotisations sociales d’assurance maladie, de retraite ou de chômage. Si la somme
des distributions (intéressement, participation, PERCO et PEE) représente 20% de la
rémunération, au moment où elle n’est plus versée (départ à la retraite, période de
chômage…), le salarié perd immédiatement cet écart en sus des décotes appliquées
par l’assurance chômage où lors du calcul de la retraite. L’écart entre le revenu
initial et le revenu de substitution est donc plus important.
C’est l’argument que défend M. GIBELIN de la C.G.T. « Distribuer des revenus qui
n’entrent pas dans le champ des droits à pensions et permettre aux salariés
d’économiser à titre privé est un leurre. La crise économique a invalidé cette
perspective de système par capitalisation et de fonds de pensions. Le système par
répartition, où toutes les rémunérations entrent dans le calcul des droits, est validé
par la crise économique que nous traversons. »
Il reste que cet argument pèse moins dans le secteur associatif de la santé ou du
médico-social. La prime d’intéressement y est très souvent inférieure à 1.000€ voire à
500€. L‘incidence est plus marginale.
46 Cf. Annexe – Sondage auprès des personnels des établissements– Page 114.
Prime classique ou intéressement Prime versée en salaire Prime d'intéressement Prime d'intéressement
versée au P.E.E.
Coût global pour l'entreprise 1 550,00 € 1 550,00 € 1 550,00 €
Charges patronales (55%) 550,00 €
Taxe sur les salaires seule (Tx moyen 9,91%) 118,24 € 118,24 €
Forfait social (20%) 238,63 € 238,63 €
Montant brut versé au salarié 1 000,00 € 1 193,13 € 1 193,13 €
Charges sociales salariales (23%) 230,00 €
CSG CRDS 78,60 € 95,45 € 95,45 €
IRPP (tx moyen imposit° 4,26% après abat. 10%) 32,54 € 49,40 €
Montant net disponible pour le salarié après paiement de l'IRPP
737,46 € 1 143,73 € 1 193,13 €
Taux d'efficacité (Montant net / coût global) 48% 74% 77%
Indice comparatif du net dispo (100 sur la prime) 100 155 162
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Toutefois, la solidarité nationale, le plan de formation… n’ont pas bénéficié des
cotisations pleines et entières que le salaire équivalent aurait dégagées.
La posture salariale est donc partagée entre
des positions idéologiques et pragmatiques.
Un dernier aspect peut apporter un regard
différent sur cette question. Le sondage47
réalisé dans l’établissement de santé la
Martinière indique que si environ 25% des
salariés disent que « c’est un moyen de
gagner plus d’argent », la grande majorité
(plus de 70%) définissent l’intéressement comme « un moyen de partager les résultats
entre l'employeur et les salariés ».
L’intéressement a sans doute cette utilité de pouvoir rémunérer la plus-value
dégagée par l’activité. D’ailleurs, plus de la moitié des personnels consultés dans ce
sondage, indique que l’intéressement devrait payer les efforts réalisés par les salariés.
C’est un aspect que pointe l’I.G.A.S. : « dans les structures où les médecins sont
salariés, ils n’ont pas d’intérêt direct à induire des prises en charge ou des actes, sauf
si un intéressement significatif à l’activité était mis en place48. »
Ce sondage ne fait pas ressortir la
position de la C.G.T. quant à la
préférence pour une prime entrant dans
la base des cotisations. Comme le
démontre les résultats, la très grande
majorité des répondants préfèrent une
rémunération plus importante à une
base de cotisation plus large.
En définitive, si les salariés sont demandeurs d’une reconnaissance de leurs efforts et
du partage avec l’employeur, ils ne doivent pas omettre que cette pratique permet
d’accroître leur pouvoir d’achat immédiat au détriment de leurs revenus de
substitution futurs et du financement des droits familiaux (allocations familiales) par
exemple. De même, certains droits sociaux collectifs sont amputés. Le plan de
formation ne reçoit pas la cotisation employeur équivalente. Le 1% logement est
dans la même situation. Si cela peut être considéré comme marginal, ce n’est pas
47 Cf. Annexe – Sondage auprès des personnels des établissements ; P.122. 48 •L’hôpital ; Rapport 2012 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ; La Documentation Française ; 2013 ; page 56.
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tout à fait exact. Une prime de 500€ versée à 100 salariés représente une base de
cotisation de 50.000€ soit 800€ sur un taux de cotisation au plan de formation.
Le constat sur le contexte.
Le secteur sanitaire et social associatif est peu ouvert aux modalités de participations
aux fruits de l’activité. Les raisons en sont les freins techniques et budgétaires comme
une culture issue de la solidarité où le collectif prime sur l’individualisme. La faiblesse
des excédents dégagés et les tensions budgétaires que subit ce secteur ne
participent pas à une politique de distribution. Enfin, le lien entre recettes et activité
n’est pas évident. L’Etat et les autorités de tarification ont tendance à réduire les
tarifs quand l’activité augmente de façon à contenir les dérives du budget de la
sécurité sociale (gestion à soldes nuls)49.
Pour autant, la culture spécifique de ce secteur se confronte à la normalisation
progressive. Cette évolution est particulièrement due à la disparition des fondateurs
même si l’altruisme reste une valeur forte.
Enfin, la question des rémunérations est de plus en plus prégnante dans un
environnement en crise où la confiance dans la solidarité nationale s’effrite. La
recherche d’accroissement des revenus comme le partage, avec l’employeur, des
efforts de productivité tente à surpasser les postures idéologiques ou culturelles.
Dans ce contexte, reste-t-il une place pour la mise en place de l’intéressement ?
Nombreux éléments laisseraient croire que non. Notre position est contraire et nous
évaluerons si cet outil de gestion sociale est un facteur adéquat et répondant à la
situation dans laquelle se trouvent les établissements du secteur. Nous confronterons
ce point de vue à la réflexion.
49 Si la somme, au niveau national, des facturations de l’activité hospitalière évolue trop rapidement, l’Etat réduit les tarifs T2A applicables. La somme des produits de l’activité par les tarifs est donc stable. Par exemple : Si le budget prévu est de 1.000.000 de séjours à 350€ soit 350.000K€ et qu’il est réalisé 1.100.000 séjours, les tarifs baisseront d’environ 1.000/1.100 soit de -9,09% ce qui permettra de contenir le budget. Un établissement peut accroître ses recettes d’activité hospitalière s’il augmente son activité d’un taux plus important que la moyenne national.
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L’HYPOTHESE : L’INTERESSEMENT EST UN OUTIL STRATEGIQUE DANS LE
SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL A BUT NON LUCRATIF.
Nous posons comme hypothèse que l’intéressement est précisément, en raison du
contexte budgétaire et de la nécessité de répondre à l’attente sociale de partage
des efforts :
• Un outil stratégique des établissements sanitaires et sociaux privés à but non
lucratif.
• Un outil opportun dans le contexte actuel.
• Une modalité n’entrant pas en confrontation avec la culture du secteur privé
non lucratif.
Notre étude a pour vocation de répondre aux questionnements, sur le sujet, de
l’ensemble du secteur mais reposera notamment sur un terrain d’étude. Nous avons
retenu à cet effet, l’établissement de santé la Martinière, sis à Saclay (91) et géré par
l’Association Jean Lachenaud dont le siège est à Toulon (83).
Ce choix repose sur deux motifs principaux :
• Nous le dirigeons depuis bientôt six années. La question de l’efficience s’est
posée à notre arrivée. Le taux d’activité était faible et s’est accru depuis, de
plus de 21%. Cet effort de productivité s’est accompagné d’une interrogation
sur la rétribution des équipes quant à cet effort.
• Il s’agit d’un établissement de 120 lits sanitaires et médico-sociaux géré par
une association de trois établissements. Il apparaît relativement représentatif
du secteur privé non lucratif. Les associations de la F.E.H.A.P. regroupent, en
moyenne, 2,3 établissements avec un peu plus de 50 salariés par
établissement. Ces chiffres sont peu éloignés de ceux de l’établissement de
santé la Martinière.
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Avant d’envisager, en troisième partie, la déclinaison concrète d’un accord
d’intéressement, il convient d’étudier quelques expériences d’accords
d’intéressement dans le secteur de la santé et du médico-social. Nous lierons ensuite
les attentes et observations des salariés de l’établissement quant à l’intéressement.
Enfin, nous présenterons le cadre réglementaire dans lequel doit se développer ce
projet.
Quelques exemples d’accords d’intéressement dans le secteur P.N.L.
Même si, comme nous l’avons déjà dit, l’intéressement est peu usité dans les secteurs
sanitaires et sociaux et notamment dans la branche des établissements à but non
lucratif de ce secteur, certains exemples existent. Ils peuvent éclairer l’étude tant sur
les pratiques existantes que sur les indicateurs retenus. Ces expériences seront
complétées des observations de représentants patronaux et syndicaux du secteur
de la santé et du médico-social.
L’Institut Gustave Roussy (I.G.R.)50
L’I.G.R. est un centre régional de lutte contre le
cancer situé à Villejuif dans le Val-de-Marne. C’est
une personne morale de droit privé relevant du
statut des E.S.P.I.C.51. Avec 356 lits, 88 places de
jours, 2.600 salariés et 290 millions d’euros de
budget, il peut être classé parmi les établissements
privés non lucratif de premier plan.
L’accord d’intéressement conclu en 2010, reposait sur 3 principes :
• Un indicateur évolutif de déclenchement reposant sur un ratio entre les
recettes et dépenses (hors provisions) supérieur à 1,0031 en 2010 et 1,0049 en
2012, c'est-à-dire, dès lors que le résultat (hors provision) est supérieur au coût de
l’intéressement en 2010 puis supérieur à ce coût les années suivantes.
• Une enveloppe de référence de 0,5% de la masse salariale brute,
50 Cf. Annexe ; Page 107. 51 Etablissements de santé privés d'intérêt collectif anciennement P.S.P.H. (participant au service public hospitalier).
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• 4 indicateurs de performance :
o Présentéisme (l’objectif est un taux de réduction d’environ 3% du nombre de jours
d’absence pour maladie de moins de 15 jours constaté d’une année sur l’autre).
o Indicateur de prise en charge de la douleur (l’objectif porte sur l’amélioration
d’une année sur l’autre de l’indicateur de prise en charge de la douleur),
o Performance scientifique (l’I.G.R. est aussi un centre de recherche : taux de
maladie incluse dans les protocoles de recherche),
o La production médicale (objectif : amélioration d’une année sur l’autre du taux
de patients vus en consultation et pris en charge en hospitalisation).
Chacun des quatre indicateurs pesant pour 25%.
• Une répartition mixte de l’intéressement réalisée en partie
proportionnellement au salaire et en partie sur le temps de présence.
Il est à noter qu’en 2011, au regard de l’excellence du redressement des comptes et
de l’activité de l’I.G.R., sur 2010, le conseil d’administration a ajouté aux 440.000€
prévus par l’accord, une somme de 265.000€. Celle-ci représentait en moyenne une
somme un peu supérieure à 300€ par salarié. Il reste qu’en 2012, la prime
d’intéressement fondait, poussant la C.G.T. à traiter l’accord d’intéressement, que la
centrale n’avait pas signé, de « mascarade »52. En effet, cette réduction des recettes
intervenait alors que l’activité s’accroissait. L’autorité de tarification avait, en effet,
réduit les tarifs de facturation de la T2A et les crédits ciblés. Les personnels n’ont pas
reçu de prime alors que ni l’activité n’avait été décevante, ni la qualité ne s’était
dégradée, ni les dépenses n’ont été en dérive.
Cette situation a conduit les partenaires sociaux à modifier les critères lors des
discussions de l’accord 2013-2015. D’une part, le clapet financier a été retiré et
transformé en indicateur. 40% de la prime dépend des résultats économiques.
D’autre part, l’indicateur de présentéisme a été retiré car le mode de répartition
tenait déjà compte du prorata de présence et du temps de travail.
L’établissement entend aboutir à un accord comportant des objectifs par
départements outre les objectifs globaux. Toutefois, il apparait délicat de trouver des
indicateurs de natures différentes, spécialisés pour chacun des départements mais
de même niveau. Il ne faut pas qu’un département ait des objectifs plus faciles à
obtenir qu’un autre.
52 http://cgt-igr.fr/spip.php?article137
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Le D.R.H. considère que l’intéressement se constitue progressivement. Il faut du
temps pour qu’il rentre dans la culture sociale d’un établissement de santé. Mais il
faut aussi du temps pour que les indicateurs adéquats soient trouvés et développés
avec un niveau de certitude et de pertinence satisfaisant.
L’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy53
L’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy (91) est un hôpital privé pluridisciplinaire du
groupe Générale de Santé. Il dispose de plus de 350 lits et places et emploie plus de
600 E.T.P. Cet établissement est une structure privée commerciale (dite à but lucratif)
du groupe Général de Santé. Même s’il ne s’agit donc pas d’une structure à but non
lucratif, il reste un établissement de santé recrutant des salariés des mêmes métiers
que ceux du secteur associatif. L’exemple porte donc un intérêt réel.
Cet hôpital, comme l’ensemble des
structures industrielles et commerciales
équivalentes, distribuait déjà la participation
dès lors que les résultats de l’entreprise le
permettaient.
En 2008, la direction s’est interrogée sur la
mise en place de l’intéressement. Cet accord et sa mise en place ont été portés par
la direction qui a rencontré des acteurs sociaux ouverts au dialogue mais
n’apportant que peu d’éléments au débat. Cet accord reposait sur plusieurs
indicateurs déclenchant le calcul d’une prime d’intéressement sous condition que
les objectifs économiques soient atteints. En effet, même si les salariés n’ont que peu
d’emprise sur les résultats, il convenait, pour la direction, qu’ils sachent qu’il n’y a pas
de pérennité sans résultats économiques. Les indicateurs sont :
• La satisfaction des patients mesurée par le taux de retour des questionnaires
de satisfaction et le taux de patients très satisfaits et insatisfaits. L’objectif était
d’améliorer l’image de l’entreprise.
• La réduction des accidents du travail mesurée sur la fréquence des Accidents
du travail et la gravité (nombre de jours d’incapacité). La réduction des accidents
du travail est de la responsabilité de l’employeur comme des salariés (respects
des procédures…).
53 Cf. Annexe ; Page 104.
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• La politique d’entreprise mesurée par le taux de participations aux réunions
organisées autour d’actions de communication et de démarche qualité. Cet
indicateur mesurait l’implication des salariés dans l’amélioration de l’offre de
soins et de l’accueil des usagers.
A noter que le versement de l’intéressement était proportionnel au temps de travail
et s’élevait à quelques unités de centaines d’euros par salarié.
Les discussions autour de l’accord ont produit, de l’avis de la directrice qui a animé
les débats, plus de profit que la distribution de la prime. Les orientations stratégiques
et les facteurs du succès ont été mis en débat avec les représentants des personnels
et les personnels eux-mêmes. Ces points apparaissaient complexes à aborder dans
le cadre des I.R.P. traditionnelles.
Les parties en négociation avaient souhaité insérer un indicateur de qualité de
traitement des déchets. Elles n’y sont pas arrivées car si l’aspect était significatif face
à la situation de l’établissement (coût des traitements des déchets), il était difficilement
mesurable et donc contestable.
Il convenait, pour les partenaires sociaux, que les personnels aient une capacité
d’action sur les résultats. Ceci explique que la part économique de l’intéressement,
pourtant indispensable, est mal comprise dès lors qu’il s’agit d’un résultat comptable
sur lequel ils n’ont que peu d’emprise.
L’Hôpital Privé Gériatrique des Magnolias (H.P.G.M.)
L’H.P.G.M., au sud de Paris, est un établissement sanitaire
et médico-social privé à but non lucratif (E.S.P.I.C) de
référence pour le Sud de l’Ile de France en ce qui
regarde la prise en charge gérontologique. Avec 319 lits
et places, outre les réseaux et filières gériatriques, et 378
équivalents temps plein ou environ 500 salariés,
l’établissement a reversé une prime globale
d’intéressement d’environ 179K€ en 2014 (coût global de 215K€).
Un avenant à l’accord d’intéressement a été signé avec la C.G.T. le 26 juin 2012. Le
calcul de l’intéressement, en fonction des résultats des critères, est réalisé sur des
proportions des recettes encaissées au titre de la T2A. Le taux maximal pouvant être
de 4,2% de ces recettes. Les critères suivants ont été retenus :
• Accroissement du nombre de séjours en médecine en hospitalisation complète
avec 2 niveaux de calcul en fonction des résultats.
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• Nombre de bilans réalisés en hospitalisation de jour avec 2 niveaux de calcul en
fonction des résultats :
• Qualité du dépistage des troubles nutritionnels basé sur la traçabilité de la
mesure du poids à l’entrée et durant le séjour en médecine, SSR et SLD (80 dossiers
tirés au sort).
• Maintien du taux d’absentéisme pour maladie non professionnelle à moins de
4,5%.
• Taux de retour des questionnaires de sortie en fonction du nombre de sorties.
• Nombre d’unités de papier/carton recyclées facturées par le prestataire.
L’Action Sanitaire et Sociale de la M.G.E.N.54
La M.G.E.N. est une mutuelle qui emploie plus de 9.500
personnes et gère, par ailleurs, plus de 3.000 lits et places
distribués sur 33 établissements à but non lucratif (6 centres
médicaux ambulatoires, 10 SSR et 12 centres de santé mentale) et
médico-sociaux (8 EHPAD et 1 centre adapté aux personnes en
situation de handicap). En juin 2012, la direction a conclu avec
les partenaires sociaux un accord d’intéressement qui a abouti au versement, en
2013, d’une prime située entre 173€ et 288€ net de CSG et CRDS. Cet accord
reposait à 60% sur les résultats généraux de la M.G.E.N. et à 40% sur les résultats des
activités. Or, l’Action Sanitaire et Sociale (A.S.S.) n’a pas atteint ses objectifs en 2012
d’où la distribution de la seule part liée aux résultats généraux. La part relative à
l’A.S.S. reposait exclusivement sur l’excédent brut d’exploitation (E.B.E.) de l’ensemble
des établissements. L’E.B.E. de l’activité A.S.S. n’était pas satisfaisante.
Il est à noter que les partenaires sociaux auraient souhaité, pour l’A.S.S. des
indicateurs plus qualitatifs mais ils ne sont pas arrivés à trouver des indicateurs fiables
et indiscutables dans les délais de négociation55.
Par contre, cet accord d’intéressement est adossé à un P.E.E. Les 100 premiers euros
placés dans le plan d’épargne d’entreprise seront abondés à 100 % par l’employeur.
54 Cf. Annexe ; Page 102. 55 Tract CFDT-MGEN (http://www.cfdt-mgen.org/images/CFDTMGEN/NEGOCIATION/cr%20nego%20interessement%20mai%202012.pdf)
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[34]
L’Association BTP RMS (Etablissement sanitaires et médico-sociaux de PRO BTP)56
Depuis 1964, le groupe PRO BTP constitue un parc d’établissements sanitaires et
médico-sociaux géré par l’association BTP RMS. Celle-ci regroupe
1.080 places d’E.H.P.A.D., 4 établissements de rééducation
fonctionnelle, 8 services de S.S.R., 2 services de court séjour
gériatrique et 1 centre de réadaptation professionnelle.
L’établissement de contact a été « Le Parc » à Pontault-Combault (77) qui est
constitué de 70 places de SSR, 6 places de SSR de jour et de 250 places d’E.H.P.A.D.
avec une unité dédiée Alzheimer.
L’accord d’intéressement, négocié en 2007 avec les organisations syndicales au
niveau de l’association BTP RMS, repose sur un système à deux niveaux.
1er/ L’intéressement global n’est déclenché que si le résultat est supérieur à un
exercice de référence. Cette enveloppe est de 2,5% de la masse salariale brute.
2ième/ Si l’intéressement est déclenché, le montant de la prime repose sur :
• 40% - En fonction du volume de l’accroissement des résultats.
• 30% - Facteur activité : Si l’objectif est atteint à 100%.
• 30% - Facteur qualitatif : Si le taux de satisfaction est supérieur à 80% ou 90%.
La répartition est proportionnelle aux revenus de chaque salarié et aux temps de
présence effective (ou assimilé).
Les calculs de la prime d’intéressement sont réalisés au niveau de l’association BTP
RMS. Il n’y a pas d’indicateur propre à chaque établissement.
Un P.E.E. est lié à l’intéressement pour ceux qui le souhaitent. En pratique le
placement sur le P.E.E. est très lié aux capacités économiques des personnels.
En 2014, l’intéressement moyen a été de 525€ brut se répartissant entre 94€ et 1400€
en fonction des revenus et des temps de présence.
Il existe en sus de l’intéressement, un système de prime d’objectif par établissement
qui n’entre pas dans l’intéressement (prime soumise aux cotisations sociales). Cette prime
est d’environ de 250€.
Il n’est pas certain, de l’avis de M. VISSEAUX, Directeur de la résidence « Le Parc »,
que l’intéressement change les pratiques des personnels. Par contre, il s’agit d’un
56 Cf. Annexe P.110.
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atout de fidélisation et, a contrario, la déception est très forte quand la prime n’est
pas versée.
Il convient de noter que la prime d’intéressement et la prime d’objectif
d’établissement constituent un complément de salaire significatif nettement au-
dessus des sommes communiquées par ailleurs.
Observations sur ces exemples
Même s’il est certain qu’il serait prétentieux de tirer des conclusions définitives de
quelques exemples, il reste possible d’en extraire plusieurs observations.
L’intéressement, quand il est versé, est significativement inférieur à celui constaté
dans les moyennes nationales. Par ailleurs, les modes de calcul peuvent nettement
varier d’une association à l’autre.
Les organisations syndicales sont presque toujours les instances retenues pour la
négociation de l’accord et le C.H.S.C.T. semble ne jamais être consulté.
L’aspect économique est prépondérant et la réalisation d’un excédent est
régulièrement invoquée comme un facteur déclenchant.
Par contre, l’intéressement ne semble pas constituer en lui-même un facteur de
mobilisation des salariés autour des objectifs.
Les positions des organisations représentatives des partenaires sociaux.
Ces expériences concrètes doivent être complétées par des positions plus
théoriques des parties employeurs et salariales. Notons que malgré de nombreuses
relances seules la F.E.H.A.P. et la F.H.P.57 ont accepté de présenter leurs positions et
d’être intégrées dans ce travail. De la même façon, les centrales syndicales et leur
union sanitaire et sociale ont été contactées et relancées. Seule la C.G.T. est entrée
en dialogue avec nous. Ces absences d’échos à nos demandes sont, peut-être,
l’image d’un sujet peu porteur, peu compris ou apparaissant difficile à aborder.
57 Fédération de l’Hospitalisation Privée : Etablissement de santé du secteur marchand (entreprise à statut commercial).
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[36]
Les positions des fédérations employeurs :
Mme AMZALEG, Directrice des relations du travail à la F.E.H.A.P.58, marque son intérêt
pour cet outil de gestion sociale. Il « permet de renouer des relations sociales avec
les partenaires sociaux dans un climat plus serein. L’intéressement autorise les
discussions sur d’autres critères que ceux habituellement utilisés dans les
négociations sociales. Il repose sur le dégagement de marges négociées avec les
partenaires sociaux et qui font donc consensus ». Mme AMZALEG défend cet outil
qui place « la réflexion du projet de gestion dans le champ des négociations
sociales ».
Elle reconnait toutefois, que le mode de financement des établissements n’aide pas
à la mise en place de tels accords.
Mme HADDAD, Secrétaire Générale de la F.H.P. Ile de France, argumente dans le
même sens. Elle n’est pas convaincue que les sommes distribuées aient provoqué un
changement de comportement des personnels. Toutefois, elle défend que « Le
dialogue avec les représentants syndicaux et le comité d’entreprise s’est donc
centré en quelque sorte sur les orientations stratégiques et la responsabilité de
chacun (direction/salariés) dans le portage et la réalisation de la réussite du projet ».
Pour ces deux représentantes des fédérations, l’accord d’intéressement apparaît
être un outil stratégique notamment dans le dialogue social et le partage des
valeurs et missions de l’entreprise. Elles insistent sur le fait que les indicateurs utilisés
doivent être pertinents au regard de la situation de l’établissement, lisibles et
cohérents.
Les positions des fédérations de salariés.
Seule la C.G.T., par la voix de M. GIBELIN, délégué UFMICT-CGT (Union Fédérale
Médecins, Ingénieurs, Cadres, Techniciens C.G.T.) a accepté de répondre à nos
interrogations.
Il constate les raisons de la désaffection des acteurs du secteur pour les projets
d’intéressement, à savoir :
58 Cf. Annexes P. 96.
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[37]
• L’absence de culture lucrative dans le secteur de la santé qui est marqué par
le don de soi apparaissant antinomique avec l’intéressement,
• La faiblesse des sommes en jeu, dans les accords d’intéressement, qui
apparaissent peu significatives et relativement marginales,
• L’absence de revalorisation de l’indice du point qui peut faire penser que les
directions engagent ces dossiers pour éviter de parler de revalorisation
salariale,
Par ailleurs, M. GIBELIN s’interroge sur l’intérêt d’une solution qui réduit les bases de
cotisations sociales et donc les droits aux revenus de compensation (retraite…).
De plus, il pose la question de la dégradation des qualités de service. En effet, « dans
un contexte contraint, cette richesse (à répartir dans l’intéressement) ne peut découler
que de la réduction des dépenses ». Il en conclut que ne pas engager ces dépenses
prévues a inévitablement un effet sur la qualité des prestations et des soins.
Enfin, le représentant de la C.G.T. s’inscrit en faux quant à une vision de
l’intéressement rémunérant l’investissement des salariés. Cette démarche fait, à son
sens, « l’économie d’une juste évaluation des métiers, des compétences et de
l’évaluation. Cette évaluation doit être la base de la fixation des rémunérations. Le
salarié ne doit pas être poussé à travailler pour plus de ce pourquoi il est payé. »
C’est donc une position très différente de celle de la partie employeur que défend
M. GIBELIN.
Les attentes et questionnements des salariés.
Un sondage a été réalisé dans les établissements sanitaires et médico-sociaux de
l’Association Jean Lachenaud59. Les taux de réponse, sur la base des C.D.I., ont été
d’environ 39% sur le site de Saclay (91), 16% sur le site de Fréjus (83) et le site de
Ploemeur n’a pas pu participer à ce sondage. Ce sont donc 55 salariés qui ont
répondu à l’enquête.
Aucun de ces établissements n’a mis en place un système d’intéressement quoique
celui de Saclay dispose de façon informelle d’un système octroyant la possibilité
d’heures de congés en sus en fonction de l’atteinte des objectifs. En 2012 et en 2013,
le volume d’heures correspondant s’est élevé à l’équivalent d’une journée de travail
59 L’association Jean Lachenaud est présentée plus loin. Elle gère 3 établissements de taille équivalente regroupant chacun environ 40 lits d’E.H.P.A.D. et 80 lits de S.S.R.
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[38]
par salarié. C’est donc un système très rudimentaire et peu significatif qui ne peut
pas être rapproché d’un accord d’intéressement. Il reste que les résultats des
sondages de Saclay et de Fréjus sont relativement similaires quoique le taux de
réponse sur Saclay ait été supérieur.
Ce questionnaire était construit sur 6 séries de questions portant sur le regard et les
attentes que pouvaient avoir les salariés sur l’intéressement. Il est à noter qu’il était
anonyme.
Pour vous l’intéressement c’est ?
Ce questionnement offrait 4
réponses très différentes
imposant un positionnement
volontairement de nature
politique.
Le gain financier apparait
moins important que le
partage des résultats, entre
l’employeur et les salariés, qui rassemble environ 70% des suffrages. Par contre la
proposition selon laquelle ce serait une manœuvre pour pousser les salariés à
travailler plus, ne réunit que 5% des personnels.
Cet aspect est fondamental car il apparaît clairement que l’objet de l’intéressement
est saisit pour ce qu’il est, à savoir « d’associer collectivement les salariés aux résultats
et aux performances de l’entreprise »60.
Potentiellement, ce résultat est de nature à permettre une ouverture sereine des
négociations.
S'il y avait un accord
d'intéressement, pour vous-il (2 choix
possibles) ?
Dans la même démarche que la
précédente, les réponses
proposées nécessitaient un
60 Art. L3312-1 du Code du Travail.
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[39]
positionnement politique.
La réponse portant sur un bénéfice du système au profit exclusif de l’employeur
« permettrait à l’association d’éviter d’augmenter les salaires » ne recueille qu’un très
faible nombre de réponses (3 sur 55). Ceci corrobore les résultats du premier item.
Les deux réponses ayant recueilli le plus de suffrages sont « devrait payer les efforts
que vous avez faits » avec 31 réponses sur 55 répondant et « vous intéresserait car
c’est du salaire sans cotisation sociale » avec 25 réponses. Le premier point est
toujours dans la veine d’un partage des efforts. Le second confirme une attente de
revenus plus importants quitte à faire le sacrifice d’un niveau de rémunération de
substitution futur. Reste à savoir si ce sacrifice est compris. Toutefois, les niveaux de
primes peuvent faire penser que l’incidence sur ces revenus de substitution serait
marginale.
L’accord d’intéressement devrait récompenser les résultats (1 seule réponse) ?
Il existe sur ce point une réelle
divergence entre les
établissements de Saclay et de
Fréjus. Si près de 39% des
saclaysiens sélectionnent les efforts
individuels, ils ne sont que 25% des
fréjussiens à opter pour cet item.
Par contre ces derniers optent à
44% contre 28% à Saclay, pour les efforts de l’établissement. Enfin les efforts du
service recueillent 28% des saclaysiens et 13% des fréjusiens. Les efforts de
l’association entière reçoivent respectivement 7% et 19% des employés de Saclay et
de Fréjus.
Il est peut-être possible d’expliquer cette différence par un niveau d’individualisme
plus fort en Ile de France qu’en province. Peut-être existe-il aussi à Saclay une
certaine défiance vis-à-vis de l’association et des établissements provinciaux. Peut-
être que les choix organisationnels et fonctionnels différents dans chacun des
établissements, poussent les saclaysiens à refuser que leurs résultats soient impactés
par ceux des autres. Ils apparaitraient moins disposés à mutualiser le risque.
Quoiqu’il en soit, cet aspect ne peut que pousser à se questionner sur le niveau de
culture associative même s’il n’est pas au cœur de ce travail de recherche.
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Par contre, les réponses aux attentes des salariés, dans d’éventuels accords au
niveau de chacun des établissements, devraient sans doute être différentes.
Un accord d’intéressement devrait reposer sur (3 réponses possibles) ?
Le taux d’activité est l’indicateur
retenu en premier. Ceci parait
normal, c’est l’indicateur le plus
simple à appréhender et
immédiatement compréhensible.
Par contre les différences entre
l’établissement de Fréjus et celui de
Saclay ressortent dans l’ordre des
classements. Les résultats comptables sont classés en second rang en Ile de France
tandis qu’ils sont au dernier dans le Var. A l’inverse, l’absentéisme est au second
rang à Fréjus et à l’avant dernier à Saclay. L’évaluation annuelle individuelle est au
troisième rang dans les deux établissements. Le P.M.S.I. ou le G.M.P. sont déclassés
de la même façon. Cette dernière situation peut trouver une explication : La
difficulté que rencontre le personnel à s’approprier des indicateurs complexes,
multifactoriels, ressentis comme peu représentatifs du vecu des équipes.
Cette différence de classement entre les deux structures discrédite la synthèse des
résultats cumulés où ne se retrouve aucun des établissements.
Il est intéressant de constater que les résultats comptables sont retenus au second
rang à Saclay. La formation et l’appétence du directeur pour les aspects
comptables et de gestion ressortent certainement dans sa communication interne.
Cette dernière doit marquer les préoccupations des personnels. Par contre,
l’absentéisme a été, en 2013, de 31% supérieur à Fréjus qu’à Saclay. Cette
différence a été de 53% en 2012, ceci pouvant expliquer les choix à Fréjus.
Cette différence de problématiques et de communications internes se retrouve dans
les priorités que fixent les salariés. Ce n’est sans doute pas la seule raison, mais elle
image la complexité du dialogue interne. Le questionnaire de la direction sur les
choix des salariés renvoie les priorités de la direction. Les établissements sont
imprégnés des cultures et priorités de leur direction.
A contrario, les indicateurs de la qualité ressortent au 4ième rang dans les deux
établissements. Il s’agit d’aspects importants de la gestion des structures. Il est
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probable que la démarche qualité, dans sa forme normée, soit considérée comme
trop complexe et chronophage par les salariés.
Préfériez-vous (1 seule réponse) ?
Sans surprise et comme déjà
perçu aux premières et
deuxièmes questions, l’attractivité
du gain financier est
prépondérante. L’espérance
d’une amélioration du salaire de
substitution (retraite) est largement
déclassé par les salariés au regard de l’espérance d’un gain financier plus
important.
Si cette réponse plaide pour la mise en place de l’intéressement, elle ne peut que
questionner sur la confiance des salariés dans les politiques et organismes de
redistribution. Il ne s’agit pas là du sujet de notre travail mais ceci reste un vrai
questionnement.
Pour vous l’intéressement (1 seule réponse) ?
A une écrasante majorité tant à
Fréjus qu’à Saclay, l’intéressement
est souhaité dans l’association. La
possibilité d’une contradiction avec
l’esprit associatif ou mercantile est
très minoritaire.
Cet aspect minore la fermeté des
positions défendues notamment par Mathieu NARCY et par ceux qui assurent que
les salariés du monde associatif sont différents de ceux des autres secteurs privés
commerciaux.
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[42]
Notre position au regard de ces expériences et avis
Nous retiendrons que l’intéressement est un outil créé à l’initiative du gouvernement
et qu’il n’est donc pas légitime de reprocher aux acteurs sociaux et aux employeurs
de l’utiliser.
D’une part, nous n’oublierons pas les propos du délégué syndical C.F.D.T. de
l’Association Sauvegarde de l’Enfance de Caen qui défendait qu’une vision du
« métier-passion » n’était ni satisfaisante ni suffisante. Il est possible de croiser cette
position avec les résultats des questions privilégiant nettement la reconnaissance du
partage des efforts et de la préférence pour des solutions évitant les prélèvements
sociaux sur salaire.
D’autre part, les outils permettant un débat social sur le projet, les missions et les
valeurs de l’entreprise, tel que peut le faire l’intéressement, nous semblent
particulièrement propices. Le secteur est en pleine mutation et ne peut faire
l’économie d’accompagner celle-ci par un débat ouvert et dépassionné.
A contrario, il reste que la mise en place de l’intéressement ne peut protéger les
acteurs d’une réflexion, dans un cadre beaucoup plus large et qui n’est pas le sujet
de ce travail, sur ce qu’est une juste rémunération. Ce point est à mettre en
perspective avec différents travaux qui semblent indiquer que les salaires dans le
secteur, à responsabilités égales, sont plus faibles que dans d’autres secteurs.
L’estimation DARES, à partir des DADS 2011 indique que ce secteur est celui où les
rémunérations sont les plus faibles61.
Enfin, nous considérons qu’un accord doit reposer sur quelques indicateurs
significatifs, mesurables et incontestables. Dans ce même esprit de transparence,
l’accord doit être précis sur les modalités de calcul, de répartition et de distribution
de l’intéressement ainsi que sur la définition des conditions d’inclusion ou d’exclusion
des salariés.
Nous considérons que les expériences concrètes comme le sondage interne,
démontrent que l’intéressement ressort comme étant un outil stratégique pour les
structures sanitaires et médico-sociales à but non lucratif. Ceci confirme notre
hypothèse.
61 Les salariés par secteur et par branche professionnelle en 2011 ; DARES Analyses ; Avril 2014 n°028 ; P.4.
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[43]
Avant de rechercher à décliner une proposition d’accord d’intéressement pour
l’établissement que nous dirigeons, il convient de rappeler le cadre juridique d’une
telle déclinaison.
Rappel du cadre juridique de l’intéressement.
Sans engager une étude exhaustive des conditions juridiques de
l’accord d’intéressement, nous en rappellerons les éléments
constitutifs.
Comme déjà mentionné, l’intéressement est régit par les articles
L3311-1 et suivants, R3311-1 et suivants et R2323-1-2 et suivants du
code du travail. Il est régi par des principes :
Caractère facultatif ou obligatoire ?
L’intéressement n’est pas obligatoire et nécessite un accord d’entreprise ou
d’établissement. Il exige que, au niveau des entreprises de 11 salariés et plus,
l’employeur ait organisé les élections des instances représentatives du personnel
même si ces élections font l’objet de procès-verbaux de carence.
Ce caractère facultatif est relatif au sens où les entreprises doivent annuellement62
négocier sur un système d’épargne salariale dès lors qu’elles :
• sont soumises à négociation annuelle obligatoire (N.A.O.),
• n’ont, ni à leur niveau ni à celui de la branche, d’accord de participation,
d’intéressement, de P.E.E. ou de PERCO.
Cette obligation de négociation n’est pas assujettie à une obligation de résultat.
Dans des entreprises à établissements63 multiples, ce qui sera le cas de notre terrain
d’étude, il est possible de limiter le champ d’application de l’accord à un, plusieurs
ou l’ensemble des établissements. A l’inverse, il peut être instauré au niveau d’un
groupe d’entreprises ayant des liens économiques importants et stables.
62 Tous les trois ans pour les entreprises qui comportent des délégués du personnel mais pas de délégués syndicaux. 63 L’établissement étant l’entité géographique, disposant d’un pouvoir autonome de gestion, dans laquelle ont été réalisées les élections des I.R.P. distinctes.
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[44]
Personnels concernés.
L’article L.3312-2 impose le caractère collectif, c'est-à-dire qu’il bénéficie à
l’ensemble des salariés quel que soit le statut de leur contrat (C.D.D., C.D.I. et apprentis)
sauf à prévoir une clause d’ancienneté qui ne peut excéder trois mois successifs ou
non au cours de la période de calcul et de l’année qui précède.
Les dirigeants d’une entreprise de 250 salariés et moins peuvent bénéficier de
l’accord d’intéressement si celui-ci le prévoit.
Principe de non substitution.
Il est interdit de substituer un accord d’intéressement à un élément de
rémunération64. Cette règle s’applique quelle que soit le fait générateur de cette
rémunération (accord collectif, usage…). Si la période de calcul de l’intéressement prend
effet au-delà d’une période d’une année après le dernier versement de cette
rémunération, il n’est pas considéré comme se substituant à celle-ci.
Par contre, une prime laissée à la discrétion de l’employeur n’entre pas dans les
éléments de rémunération en vigueur dans l’entreprise et peut donc faire l’objet
d’une substitution. La pratique dans l’Association Jean Lachenaud, par exemple,
consistant à verser chaque année une prime annuelle -dite exceptionnelle- dont le
montant varie d’une année sur l’autre ne peut être considérée comme pouvant
faire l’objet de substitution. En effet, malgré la variabilité de la prime, son principe
n’est plus exceptionnel65.
Les risques relatifs à la violation de cette règle, retenus strictement par les
administrations de contrôle et par les autorités judiciaires, sont :
• la réintégration des sommes versées dans l’assiette des cotisations sociales et
des taxes sur les salaires,
• la possibilité pour les salariés de demander le rappel des salaires au titre des
sommes indument substituées.
Il est aisé de comprendre qu’il s’agit d’une garantie pour les salariés qui perdraient
un élément de rémunération certain pour une prime aléatoire. De même, ils ne
doivent pas pâtir d’un risque sur leur revenu de substitution le cas échéant. Enfin,
l’Etat préserve ainsi la garantie du financement de l’assurance maladie notamment.
64 Est une rémunération tout élément soumis à cotisations sociales (salaires, avantages en nature…). 65 Si toutefois, une substitution était souhaitée. La prime ayant été versée en fin d’année 2013 et la période de calcul de l’accord d’intéressement couvrant certainement l’année civile, il conviendrait d’attendre l’année 2015 (N+2) pour conclure un accord d’intéressement tout en s’abstenant ne verser la prime en 2014. La période entre le dernier versement de la prime et le début de la période de calcul de l’intéressement serait alors supérieure à 12 mois.
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Il est à noter plus largement que toute clause illicite d’un accord d’intéressement est de nature à remettre en cause l’exonération des charges sociales et fiscales. La rédaction de l’accord doit donc être réalisée avec beaucoup d’attention.
Principe des caractères aléatoires.
Le montant de l’intéressement est calculé sur la base d’une ou d’un ensemble de
formules définies dans l’accord. Cette prime doit avoir impérativement un caractère
aléatoire. La prime sur le chiffre d’affaire n’a pas suffisamment ce caractère car il est
très peu probable que le chiffre d’affaire soit nul.
Une prime basée sur un résultat comptable issu des soldes intermédiaires de gestion
tel que l’Excédent Brut d’Exploitation par exemple, ou sur l’évolution d’un élément
comptable (augmentation du chiffres d’affaires, réduction des dépenses d’électricité…) est licite
pour autant que l’objectif soit incertain. Dans le cas des réductions de dépenses
électriques, si les matériels d’éclairage ont été changés pour obtenir
mécaniquement une réduction de consommation et que le déclenchement
corresponde à cette économie, l’aléa ne peut plus être soutenu. Par contre,
l’objectif peut ne pas être comptable pour autant qu’il soit aléatoire. Ainsi, un
indicateur de qualité, de satisfaction clientèle… peut être retenu.
L’article L.3312-1 du code du travail stipule que l’intéressement associe les salariés
aux résultats ou aux performances de l’entreprise. Ce « ou » doit être entendu dans
son sens inclusif, c'est-à-dire que l’accord peut reposer sur les résultats seuls, sur les
performances seules ou sur un mixte de résultats et de performances sachant que
ceux-ci peuvent être économiques, qualitatifs, sociaux…
Les principes de calcul sur des bases objectives, quantifiables et vérifiables.
Le caractère certain renvoie à l’utilisation d’éléments pouvant être recueillis sans
contestation ni divergence d’interprétation.
« L'article L. 441-2 du code du travail exige la mention expresse d'une formule de calcul. L'existence d'une telle formule est à la fois la garantie du caractère aléatoire et l'assurance d'une véritable sécurité juridique pour les salariés afin d'éviter toute imprécision susceptible de déboucher sur des divergences d'interprétation. La formule de calcul doit être claire et faire appel à des éléments objectivement mesurables (résultats, ratios...) dont la définition figurera nécessairement dans l'accord.66 »
Ce caractère certain impose de rejeter tout indicateur reposant sur des
appréciations non fondées sur un système de recueil sur et contrôlé. Le taux de
retour d’une fiche d’évaluation doit-il ou non intégrer les seules fiches intégralement
66 Circulaire du 14 septembre 2005 relative à l'épargne salariale ; Fiche 4 ; Formule de calcul, I – Le caractère aléatoire.
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complétées, celles portant l’identification du client pour éviter qu’elles soient
complétées par des salariés dans le seul but d’obtenir les résultats escomptés… ?
Il est nécessaire de préciser les éléments de calcul si plusieurs options sont possibles
et au besoin d’indiquer le document servant de base (liasse fiscale, indicateur qualité
validé par la H.A.S.67 …)
Chaque indicateur repose sur un calcul et une période qui peut être comprise entre
trois et douze mois nécessairement continus. Le taux d’absentéisme sur la période
estivale peut donc être retenu. Par contre, il n’est pas possible d’utiliser deux
périodes de référence sur l’année tels que les premiers et troisièmes trimestres. Il reste
que si l’indicateur repose sur un élément comptable, il sera délicat d’utiliser une
autre période que l’année comptable dont les résultats sont contrôlés et publiés.
Chaque calcul peut faire référence à une unité de travail particulière sous condition
qu’elle soit stable sur la durée de l’accord et identifiable (salariés travaillant ensemble,
réalisant des tâches similaires ou associées et placés sous la responsabilité d’un même encadrant).
Cette définition, par unité de travail, ne doit pas porter atteinte au principe du
caractère collectif de l’accord. Cette solution suppose par contre une très faible
mobilité des salariés entre les unités de travail. Dans un établissement de soins, si les
infirmiers sont amenés à changer de service régulièrement (remplacement de congés…) il
sera délicat de les rattacher à une unité de travail. Les calculs risquent d’être
fastidieux et il n’est pas impossible qu’un salarié, à temps plein sur toute la période
de référence, se retrouvent présent moins de trois mois sur chaque unité de travail.
Les calculs peuvent comprendre, pour chaque indicateur, des niveaux en dessous
desquels aucun intéressement ne sera versé, des plafonds de prime, ainsi que des
calculs linéaires, par paliers …
Pour exemple, un accord peut prévoir l’une des clauses suivantes : • l’accroissement du C.A. produira une prime de 0,5% de la masse salariale brute sous condition que l’accroissement du C.A. soit supérieur à 5%. • la prime sera de 0,3% de la masse salariale si l’accroissement du C.A. est supérieur à 5% auquel s’ajoutera une prime de 0,2% si l’accroissement du C.A. est supérieur à 10%.
Le principe du caractère collectif.
Le caractère collectif interdit de prendre en compte les performances de chaque
salarié pris individuellement. Par contre, il est licite d’utiliser la moyenne des
appréciations des évaluations annuelles des personnels dès lors que celles-ci sont
fixées sur des bases certaines et vérifiables.
67 Haute Autorité en Santé.
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L’accord d’intéressement est une invitation collective à la performance. D’autres
outils existent tels que les primes d’objectifs pour les performances individuelles.
Le principe de non modification.
Le mode de calcul comme les indicateurs retenus ne peut être modifié
unilatéralement par l’employeur. Toute modification de l’accord nécessite la
signature d’un avenant.
Cet aspect est important car de nombreux accords collectifs sont complétés
d’engagements unilatéraux ou d’usages qui en éclairent la mise en œuvre. Dans le
cas présent, seul l’écrit de l’accord et de ses avenants éventuels font référence.
Les modes de répartition.
La répartition, entre bénéficiaires, de la prime d’intéressement peut être réalisée à
partir de trois modes. Un seul des trois peut-être retenu mais il est aussi possible de
structurer une combinaison de deux ou des trois possibilités.
Article L3314-5
« La répartition de l'intéressement entre les bénéficiaires peut être uniforme, proportionnelle à la durée de présence dans l'entreprise au cours de l'exercice ou proportionnelle aux salaires. L'accord peut également retenir conjointement ces différents critères. Ces critères peuvent varier selon les établissements et les unités de travail. A cet effet, l'accord peut renvoyer à des accords d'établissement. Sont assimilées à des périodes de présence : 1° Les périodes de congé de maternité prévu à l'article L. 1225-17 et de congé
d'adoption prévu à l'article L. 1225-37 ; 2° Les périodes de suspension du contrat de travail consécutives à un accident du
travail ou à une maladie professionnelle en application de l'article L. 1226-7. »
La répartition uniforme
Il s’agit d’une répartition uniforme reposant sur la division de l’enveloppe par le
nombre de bénéficiaires sans tenir compte des temps de travail ni de la durée
d’activité sur la période de référence. Il peut se comprendre que ce type de
répartition soit rare.
La répartition proportionnelle à la durée de présence.
La durée de présence est calculée, d’une part, sur la distinction entre les temps
pleins et les temps partiels et, d’autre part, entre les salariés ayant travaillés sur toute
la période de référence et ceux entrés ou sortis au cours de la période.
Est considéré, a minima, comme temps de présence les périodes travaillées, les
périodes de congés maternité ou d’adoption et les périodes de suspension liées à
des maladies ou accidents du travail. L’accord peut assimiler d’autres périodes mais
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ne peut en aucun cas prévoir de pénalisation pour absentéisme. C'est-à-dire que le
salarié absent six mois pour maladie non professionnelle doit recevoir au moins la
moitié de la prime. Toute clause qui prévoirait une décote serait illégale et
susceptible de remettre en cause l’exonération des charges sociales et fiscales.
Exemple :
• Prime à distribuer : 50.000€ • 12 salariés à temps plein sur toute la période de référence, dont :
o 1 salarié en arrêt maladie non professionnelle sur 3 mois. • 13 salariés à mi-temps sur toute la période de référence, dont :
o 1 salarié en arrêt maladie non professionnelle sur 1 mois. • 2 salariés recrutés à temps complet au début du 4ième mois de la période de
référence. • 1 salarié à temps partiel a quitté l’entreprise à la fin du 7ième mois de référence. Calcul du volume des présences : 11 salariés x 12 mois + 1 salarié x (12 – 3 mois) = 141 mois 12 salariés x 12 mois x ½ + 1 salarié x (12 – 1 mois) x ½ = 77,5 mois 2 salariés x (12 – 3 mois) = 18 mois 1 salarié x 7 mois x ½ = 3,5 mois Total des présences : 240 mois Calcul de la prime pour un équivalent mois de présence : 50.000€ / 240 = 208,33€ Calcul des versements individuels : 11 salariés à temps plein sur 12 mois 208,33 x 12 mois = 2.450,00 x 11 = 27.500,00 1 salarié Tps plein arrêté 3 mois 208,33 x 09 mois = 1.875,00 x 01 = 1.875,00 12 salariés à mi-temps sur 12 mois 208,33 x 06 mois = 1.250,00 x 12 = 15.000,00 1 salarié Tps Part arrêté 1 mois 208,33 x 5,5 mois= 1.145,83 x 01 = 1.145,83 2 salariés recruté le 4ième mois 208,33 x 09 mois = 1.875,00 x 02 = 3.750,00 1 salarié Tps Part parti le 7ième mois 208,33 x 3,5 mois= 729,17 x 01 = 729,17 Total des sommes réparties 50.000,00
Répartition proportionnelle aux salaires.
Cette solution demande que l’accord définisse ce qu’est le salaire de référence
(salaire effectivement versé ou salaire habituel c'est-à-dire sans l’intégration de variables de paye
exceptionnelles).
A cette option, peut être adjoint des salaires planchers ou plafonds permettant
d’atténuer la hiérarchie des rémunérations. Il convient aussi de réintégrer les
rémunérations qu’aurait dû percevoir le salarié du fait de congés maternité,
adoption, accidents du travail et maladie professionnelle.
Solution combinée.
Une option consiste à diviser le montant de la prime d’intéressement en volumes
soumis à l’une ou à l’autre des solutions. L’accord peut retenir un seul mode de
répartition ou une combinaison de deux ou des trois modes.
Il est possible de structurer la répartition différemment d’une unité de travail à l’autre.
Il convient d’avoir la capacité de définir et de répartir les salariés entre ces unités.
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[49]
Plafonnement et supplément d’intéressement.
Il existe deux plafonds qui portent sur la somme de l’intéressement et du supplément
d’intéressement :
1. Le plafonnement de la prime d’intéressement distribuée est fixé à 20% du total
des salaires bruts versés.
2. Le plafond de la prime reçue par chaque bénéficiaire est fixé à la moitié du
plafond de la sécurité sociale ce qui, comme ci-dessus, ne constitue pas un
obstacle dans le secteur.
Un supplément d’intéressement peut être versé sur décision de l’autorité de direction
(Conseil d’administration, directoire…) au titre d’un exercice clos, c'est-à-dire qu’il ne peut
être décidé avant la clôture de l’exercice.
Ce supplément est possible si un accord est appliqué et qu’une prime
d’intéressement est distribuée au titre de l’exercice considéré. Il est distribué comme
l’intéressement lui-même sauf si un accord spécifique est signé à cet effet.
Procédure de forme.
L’accord d’intéressement est obligatoirement écrit et, sauf exception en ce qui
regarde le passé, conclu pour une période de trois années.
Article L3312-5
« Les accords d'intéressement sont conclus pour une durée de trois ans, selon l'une des modalités suivantes : 1° Par convention ou accord collectif de travail ; 2° Par accord entre l'employeur et les représentants d'organisations syndicales représentatives dans l'entreprise ; 3° Par accord conclu au sein du comité d'entreprise ; 4° A la suite de la ratification, à la majorité des deux tiers du personnel, d'un projet d'accord proposé par l'employeur. Lorsqu'il existe dans l'entreprise une ou plusieurs organisations syndicales représentatives ou un comité d'entreprise, la ratification est demandée conjointement par l'employeur et une ou plusieurs de ces organisations ou ce comité. »
Il comporte nécessairement les clauses obligatoires prévues aux articles L3313-168 et
L3313-2 du code du travail.
Article L3313-2
« L'accord d'intéressement définit notamment : 1° La période pour laquelle il est conclu ; 2° Les établissements concernés ; 3° Les modalités d'intéressement retenues ; 4° Les modalités de calcul de l'intéressement et les critères de répartition de ses produits dans le respect des dispositions prévues aux articles L. 3314-1 à L. 3314-7 ;
68 L3313-1 « L'accord d'intéressement institue un système d'information du personnel et de vérification des modalités d'exécution de l'accord. Il comporte notamment un préambule indiquant les motifs de l'accord ainsi que les raisons du choix des modalités de calcul de l'intéressement et des critères de répartition de ses produits. »
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[50]
5° Les dates de versement ; 6° Les conditions dans lesquelles le comité d'entreprise ou une commission spécialisée créée par lui ou, à défaut, les délégués du personnel disposent des moyens d'information nécessaires sur les conditions d'application des clauses du contrat ; 7° Les procédures convenues pour régler les différends qui peuvent surgir dans l'application de l'accord ou lors de sa révision. »
L’accord peut être signé au niveau interprofessionnel ou de branche. Cette solution
parait plus éloignée des objectifs stratégiques et des leviers de l’entreprise où sont
employés les salariés qui en bénéficieront.
S’agissant d’un accord collectif d’entreprise ou d’établissement, il est négocié et
conclu avec les délégués syndicaux et à défaut les représentants élus du personnel
ou un salarié mandaté. Même en présence de délégués syndicaux représentatifs,
l’accord peut être conclu au sein du comité d’entreprise. De même, il peut l’être
par référendum, à la majorité des 2/3 du personnel sans pouvoir passer outre la
ratification par les organisations syndicales représentatives ou le comité d’entreprise
le cas échéant.
Il est évident que, pour la majorité des entreprises, la troisième solution, est la plus
complexe à mettre en œuvre. Elle demande un double niveau de négociation.
Par contre la seconde solution nous semble propice à l’engagement d’un dialogue
ouvert et porteur de débat. Le comité d’entreprise est composé d’un plus grand
nombre de membres que les délégations syndicales et ses membres sont issus du
suffrage électoral ce qui leur confère une légitimité forte de porte-parole. Ce comité
est le lieu de débat des orientations stratégiques et budgétaires de l’entreprise. Or
ces mêmes orientations seront déclinées naturellement dans les indicateurs de
l’accord d’intéressement. Il existe une logique et un continuum dans le choix de
cette option.
Cette négociation sera sans doute plus complexe du fait du nombre de personnes
présentes en séance du comité. Cette solution peut donc être préconisée dans les
entreprises ayant un comité de taille réduite tel qu’à la Martinière où siègent 5 élus
titulaires (et 5 suppléants) et 2 délégués syndicaux avec voix consultatives.
Quel que soit son mode de négociation, le projet d’accord doit être soumis à l’avis
du comité d’entreprise ou d’établissement en fonction de son champ de
compétence. Même si les recommandations ministérielles69 restent muettes sur ce
point, nous pensons qu’il peut être opportun de le soumettre à l’avis du C.H.S.C.T.
L’article L4612-1 du code du travail donne notamment à cette instance mission de
69 Epargne salariale ; Guide et repères pour la négociation ; Ministère du travail, de la Solidarité et de la Fonction publique ; Editions Liaisons ; 2010 ; P.29.
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« contribuer à la protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des
travailleurs de l'établissement et de ceux mis à sa disposition par une entreprise
extérieure ». Or, certains pourraient défendre que le mode de rémunération,
particulièrement quand il a une incidence sur les performances, pourrait avoir un
impact sur la santé physique et mentale des salariés (surinvestissement, stress…).
« J’ai vu beaucoup d’études qui « opposent » rémunération et qualité de vie au travail. Il serait intéressant de voir jusqu’à quel point une augmentation de salaire améliore la perception de la qualité de vie au travail et à partir de quand elle s’accompagne d’un stress supplémentaire lié aux nouvelles responsabilités dont hérite l’heureux bénéficiaire… » Emmanuel PERNOD, D.G. Associé Oryx 70.
La consultation du C.H.S.C.T. peut, de-même, permettre d’optimiser le dialogue
social autour de l’accord d’intéressement et des aspects stratégiques qu’il sous-
tend.
L’accord doit-être signé avant le premier jour de la seconde moitié de la période de
calcul suivant la date de sa prise d’effet. Cet aspect est important car :
• Il conditionne la possibilité de bénéficier des exonérations de charges et de
taxes.
• Il permet de s’assurer que la conclusion de l’accord est réalisée avant le
terme de la période de calcul et que le caractère aléatoire est assuré.
Ce point est simple d’application si la période de calcul est l’année. L’accord doit
être signé avant la fin du premier semestre. Il est beaucoup plus complexe dès lors
qu’un ou tous les éléments de calcul sont sur une période infra-annuelle. Par
exemple, si la période de calcul est l’année civile mais qu’un indicateur porte sur
une période de calcul couvrant le seul premier semestre, l’accord doit-être signé
avant le terme du premier trimestre.
Pour mémoire, si l’accord est conclu avec les délégués syndicaux, il convient
d’appliquer la réglementation sur les accords collectifs71. C'est-à-dire qu’il doit être
signé par une ou des organisations syndicales représentatives ayant recueilli au
moins 30% des suffrages aux dernières élections professionnelles. De-même, il ne doit
pas avoir fait l’objet d’opposition par une ou plusieurs organisations syndicales
représentatives ayant recueilli la majorité des suffrages à ces mêmes élections.
Or ce délai d’opposition est de huit jours après la notification de l’accord. Le délai
de conclusion d’un accord d’intéressement n’est pour autant pas réduit. L’accord
70 http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-90671-qualite-de-vie-au-travail-le-management-au-service-du-confort-materiel-1002222.php?UgQiTlIGzX7oqkyg.99 71 Article L. 2232-12 du Code du Travail.
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pourra être signé le 30 juin, notifié aux organisations syndicales non signataires dans
la foulée. Celles-ci disposeront de huit jours pour notifier leur opposition. Au terme de
ce délai, l’accord devra être déposé à la Di.R.E.C.C.T.E.72 dans les 15 jours, soit au
plus tard vers le 27 juillet comme expliqué ci-après.
30 juin + Droit d’opposition de 8 jours (et délais postaux) + Délais de dépôts de 15 jrs
Mais, en cas de dénonciation, par une ou plusieurs organisations syndicales
majoritaires, il sera impossible de réengager les négociations pour l’année en cours si
la date du 30 juin est dépassée. Il est donc prudent, dans ce cadre, de prévoir des
marges.
A la différence des autres accords collectifs, l’accord d’intéressement doit-être
déposé auprès de la Di.R.E.C.C.T.E. exclusivement. Le dépôt auprès du greffe du
Conseil des Prud’hommes n’est pas nécessaire. Ce dépôt auprès de l’administration
permet de bénéficier des exonérations de charges sociales et de taxes. Il doit
intervenir dans les 15 jours suivant la fin de la période d’opposition. En l’absence de
demande de modification, dans les 4 mois, l’accord peut être considéré comme
conforme. A défaut, les parties devront signer un avenant intégrant les observations
de l’administration. Toutefois, l’une des parties peut-aussi demander la résiliation de
l’accord pour le renégocier.
La question de l’opportunité de l’agrément73 est traitée au chapitre « gestion des
contentieux » de la troisième partie.
La dernière étape est l’information des salariés par la remise, à l’embauche d’un
livret d’épargne salarial, et la diffusion d’une note aux salariés présents. Un affichage
est recommandé pour la pleine information des salariés.
Renouvellement de l’accord.
L’accord est signé pour trois années. Une clause de reconduction tacite est possible
mais ne dispense pas de consulter les instances représentatives et de notifier cette
reconduction à l’administration pour continuer à bénéficier des exonérations. De-
même, cette reconduction est possible à condition qu’aucune partie n’ait
demandé la renégociation.
72 Direction Régionale des Entreprise, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi. 73 Art. L. 314-6 du CASF.
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[53]
L’accord peut être modifié par avenant dans les mêmes conditions et formes que
l’accord lui-même (sauf les avenants faisant suite à modifications demandées par l’administration).
Il ne peut, par contre, être dénoncé sauf s’il l’est par toutes les parties signataires.
Passer d’exemples à une réponse concrète ?
Les exemples d’établissements ayant mis en place des accords d’intéressement
nous ont démontré la faisabilité et le caractère stratégique. Si, effectivement, les
montants en jeu ne sont pas significatifs pour modifier, par eux-mêmes, les
comportements des salariés, le dialogue autour de la négociation permet de parler
des axes et orientations stratégiques de la structure. Or, ce point est essentiel pour le
partage de la culture d’entreprise.
Nous comprenons aussi, à l’instar de l’expérience de l’Institut Gustave Roussy, qu’il
s’agit d’un projet s’inscrivant dans le temps. Il convient de prévoir dès le lancement
l’objectif final et d’en décliner les étapes accord après accord. Un travail de
pédagogie et d’accompagnement est indispensable. L’accord d’intéressement
doit être rapproché du projet d’établissement. Ce dernier projette l’établissement
dans le temps, l’intéressement mobilise autour d’axes prioritaires. Ils ne peuvent
s’inscrire dans des logiques différentes. Il n’est pas possible de s’engager dans un tel
projet sans une réflexion en amont.
Nous tirons de ces expériences que les indicateurs doivent être simples et parlants
pour recevoir l’aval des personnels et faciliter le dialogue social autour de la
stratégie. C’est sans doute ce point qui provoque parfois un sentiment de
déception. Quand les indicateurs apparaissent absconds.
Nous optons enfin, contrairement à beaucoup de structures, pour une négociation
avec le comité d’établissement où siègent les délégués ou représentants syndicaux.
Ce choix nous parait plus en cohérence avec l’objectif de dialogue social et
d’orientation stratégique que doit engendrer la négociation autour de l’accord.
En effet, le comité d’entreprise ou d’établissement « est informé et consulté sur les questions intéressant l'organisation, la gestion et la marche générale de l'entreprise… »74. De la même façon, il est « consulté sur les orientations stratégiques de l'entreprise… et sur leurs conséquences sur l'activité, l'emploi, l'évolution des métiers et des compétences, l'organisation du travail, le recours à la sous-traitance, à l'intérim, à des contrats temporaires et à des stages… Le comité émet un avis sur ces orientations et peut proposer des orientations alternatives… »75.
74 Article L2323-6 du Code du Travail. 75 Article L2223-7-1 du Code du Travail.
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[54]
Au regard de l’ensemble de ces éléments, nous proposons en troisième partie, le
cadre d’un accord d’intéressement pour l’Etablissement de Santé la Martinière.
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[55]
UN ACCORD D’INTERESSEMENT STRATEGIQUE, OPPORTUN ET REPONDANT
A LA CULTURE – EXEMPLE ETS DE SANTE LA MARTINIERE.
Nous avons défini précédement qu’à notre sens, un accord d’intéressement
constituait un outil stratégique puissant au service du projet d’établissement et de
l’accompagnement du changement.
Nous nous proposons, dans cette troisième partie, de rechercher un cadre d’un tel
accord pouvant répondre aux besoins de l’établissement de santé la Martinière que
nous dirigeons.
Après avoir présenté l’établissement et son activité, nous rechercherons les
indicateurs disponibles et sélectionnerons ceux qui pourraient être retenus dans un
accord d’intéressement. Nous justifierons notre analyse au regard notamment des
aspects stratégiques, de l’opportunité dans le contexte et de la compatibilité avec
les moyens existants et l’esprit du secteur associatif.
Présentation de l’établissement de santé la Martinière.
L’Association Jean Lachenaud.
L’établissement de santé a été créé en 1995 par la Caisse Nationale Militaire de
Sécurité Sociale (C.N.M.S.S.76) au profit notamment des ressortissants du monde de la
Défense et de leur famille. La gestion de l’établissement a été confiée, dès sa
construction, à l’Association Jean Lachenaud, fondée en 1974, qui assurait déjà la
gestion de deux établissements similaires77.
Les instances dirigeantes de l’association sont constituées de l’Etat, représenté par le
Service de Santé des Armées, la C.N.M.S.S., l’A.G.P.M.78, le G.M.P.A.79, la M.S.P.P.80 et
l’A.N.O.C.R.81. C’est donc une association à statut particulier dont les instances sont
composées exclusivement de représentants désignés par des institutions.
Cette situation crée une proximité culturelle particulière avec le service public.
Toute proportion gardée, car l’association est infiniment plus petite, il s’agit d’une
76 Pour plus d’information : www.cnmss.fr/ 77 L’un à Fréjus (83) et l’autre à Ploemeur (56). 78 A.G.P.M. : Association Général de Prévoyance Militaire. 79 G.M.P.A. : Groupement Militaire de Prévoyance des Armées. 80 M.S.P.P. : Mutuelle des Sapeurs-Pompiers de Paris. 81 A.N.O.C.R. : Association Nationale des Officiers de Carrière en Retraite.
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logique proche de celle des U.G.E.C.A.M.82 mais non paritaire. Même si l’association
découle de la loi 1901, elle s’inscrit dans une culture proche de celle d’institution
publique.
Les personnels sont recrutés sur la base de contrat de droit privé et ne sont pas
militaires même si le recrutement de militaires à la retraite est facilité et certainement
plus important que dans la moyenne des entreprises privées. La convention
collective applicable est celle du 31 octobre 195183 de la F.E.H.A.P. (Fédération des
Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne). Cette convention ne prévoit aucun
système d’intéressement à l’exclusion d’une prime dite « décentralisée »
représentant 5% des salaires bruts qui devrait faire l’objet de modalités d’attribution
négociées avec les partenaires sociaux. Si, dans de nombreux établissements de la
F.E.H.A.P. cette prime est directement dépendante de l’absentéisme individuel, elle
est systématique et ne dépend d’aucun facteur dans les établissements de
l’association Jean Lachenaud et donc à la Martinière.
Les trois établissements de l’association ont tous 80 lits de S.S.R. (Soins de Suite et de
Rééducation) et 40 lits d’E.H.P.A.D. (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées
Dépendantes). Installés dans des régions et des environnements socio-culturels
différents, ils ont des gestions des ressources humaines et des accords collectifs
distincts. Quoique l’association se soit très tôt dotée d’une direction générale,
l’effectivité d’une réflexion stratégique et sociale associative chapotant celle des
établissements est récente. Elle est encore en cours de structuration.
L’établissement de Santé la Martinière.
Situé à Saclay, au sud-ouest et en extérieur de la
petite couronne parisienne, l’établissement dispose
de 120 lits dont, 80 de SSR et 40 d’EHPAD. Il a reçu
l’autorisation d’augmenter sa capacité d’accueil de
50 lits d’EHPAD en sus (soit 90 lits d’EHPAD au total).
L’ouverture de ces lits est prévue courant 2016 au
terme de travaux d’extension.
Le budget de l’établissement est de 9.070K€ dont 6.638K€ pour le SSR et 2.432K€ pour
l’EHPAD. Les personnels sont composés de 103 E.T.P.84 en C.D.I., 25 E.T.P. en C.D.D.,
82 U.G.E.C.A.M. : Unions pour la gestion des établissements des caisses de l’Assurance Maladie. 83 Convention Collective Nationale des Etablissements Privés d’hospitalisation, de soins, de cure et de garde à but non lucratif du 31 octobre 1951 (convention étendue par arrêté du 27 février 1961). 84 ETP : Equivalent Temps Plein.
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2 E.T.P. de personnel extérieur à l’établissement ainsi que 0,55 E.T.P. d’intérimaires soit
un total de 130,55 E.T.P. Ce volume de personnel est en légère mais constante
augmentation.
Deux sujets d’attention doivent être portés particulièrement sur les ressources
humaines :
D’une part, si l’intérim représente
actuellement peu d’E.T.P., il en
représentait plus de 3 en 2010, 2,8 en
2011 et 1,98 en 2012. Des charges
correspondantes très conséquentes en
découlaient car l’établissement
supporte, outre la commission d’agence,
la T.V.A. qu’elle ne peut récupérer.
D’autre part, alors que les autres
établissements de l’association concluent
moins de C.D.D., ceux-ci sont d’une plus
longue durée qu’à la Martinière. Cette
spécificité de Saclay produit un
traitement social plus important
(déclarations préalables, signatures des contrats,
accompagnement à la prise de poste…). La
situation s’explique notamment par le
volume de RTT alloués par l’accord 35h
applicable dans l’établissement.
Par contre, le volume des personnels non
permanents (C.D.D., personnels extérieurs et
intérimaires) n’est pas sensiblement
différents des autres établissements.
Le turn-over des personnels permanents (CDI) est de 12% contre 10% pour
l’association. Ce taux de renouvellement des C.D.I. apparait plus faible que la
moyenne nationale située à 13,7%85 (toutes activités) et alors que le secteur de la santé
et du médico-social est traditionnellement frappé d’un turnover plus important.
La moyenne d’âge des personnels permanents est de 46 ans et l’ancienneté
d’environ 10 ans. Le personnel est très largement féminin (77%) à l’image du secteur.
85 « Crise : Le taux de turnover des salariés français au plus bas depuis 10 ans » ; Actualité RH ; publié le 27/06/2013.
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Le temps partiel (15%) est faible et majoritairement choisi. Il est d’ailleurs souvent utilisé
dans les métiers correspondant à des diplômes de l’enseignement supérieur.
La politique salariale repose sur les préconisations de classements et de reprise
d’ancienneté de la convention collective en réduisant au maximum les écarts.
Depuis quelques années, une prime exceptionnelle est allouée aux salariés de
l’association en raison des résultats. Cette prime s’élève, pour un temps plein n’ayant
pas été absent, à 300€ brut ce qui reste modique. Par ailleurs, depuis deux années et
au regard de l’amélioration du taux d’activité, une journée de congé
supplémentaire a été alloué aux personnels de l’établissement. Cette dernière
mesure n’a pas été étendue aux autres établissements.
Maintien de la prime et mise en place de l’intéressement.
A titre accessoire, il convient de rappeler qu’il n’est pas possible de supprimer cette prime pour la remplacer par l’intéressement sauf en respectant le délai de carence de 12 mois. En effet, le principe de non substitution s’impose. Cet aspect devra être intégré dans la réflexion et le dialogue social. Toutefois, il restera délicat de maintenir une prime pour les salariés des autres établissements et la supprimer, au profit de l’intéressement, à Saclay. L’égalité de traitement entre salariés de l’association86 serait alors rompue car cette prime n’est pas arrêtée par chacun des directeurs mais par le directeur général devant le C.C.E.
De plus, en 2013, l’établissement de Saclay a remonté au siège la cotisation la plus importante et a donc le plus participé au résultat de l’association. Il serait indéfendable, si ces circonstances se représentent, que la prime soit allouée par l’association au titre des bons résultats mais que les salariés de Saclay en soient privés alors même qu’ils auraient participé le plus significativement à ce résultat.
Il est fort probable que cette prime, qui est intégrée dans les comptes de l’établissement, avec ses charges sociales et fiscales, et pèse donc sur le résultat, doive être conservée au même niveau que celui alloué pour les autres établissements. Et ce, même si un accord d’intéressement était conclu.
Les enjeux de l’établissement.
Il convient, avant de retenir les indicateurs, de définir les enjeux auxquels est
confronté l’établissement. L’intéressement sera utilisé comme un levier d’action pour
« rémunérer » l’investissement des personnels dans la réalisation de ces objectifs.
L’intéressement n’est pas un simple outil de distribution d’excédents. C’est un moyen
de faciliter et de favoriser l’adhésion des équipes aux orientations stratégiques.
Un premier enjeu doit -sans doute- être exclu du champ de l’étude au niveau
actuel. Le volume des contrats à durée déterminée dont nous avons fait mention
86 Cf. Arrêt Ponsolle (Cass.soc.29/10/96, n° 92-43.680).
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plus haut ne peut être réduit. Il découle principalement du volume des R.T.T. qui lui-
même provient de l’accord de réduction du temps de travail négocié en 1999. Si la
révision de cet accord est à l’ordre du jour du dialogue social il n’est pas possible, en
l’état, d’indexer la prime d’intéressement sur un indicateur (réduction du nombre de
C.D.D.) qui serait en contradiction avec un accord collectif. Par contre, cet aspect
pourra être travaillé dans le temps et à l’occasion de la renégociation de cet
accord collectif.
Il reste que le lien entre intéressement et réduction des C.D.D. peut faciliter le
dialogue sur la renégociation de l’accord de réduction du temps de travail de 1999.
Mais il serait hasardeux de s’engager, dès maintenant, sur cette piste.
Il existe trois autres types d’enjeux majeurs sur lesquels il conviendrait d’agir :
La réduction des dépenses.
Le contexte budgétaire se matérialisera certainement, dans un avenir proche, par la
réduction des dotations publiques. Les établissements de santé et médico-sociaux
seront contraints de concentrer leurs dépenses au risque de sacrifier les équilibres
des comptes d’exploitation et donc leur pérennité.
« L’enveloppe globale allouée aux hôpitaux n’est pas fixée par référence à une analyse de la situation des établissements (activité, tension interne, réserve de productivité) mais essentiellement en fonction des contraintes générales des finances publiques87. »
L’établissement de santé la Martinière n’échappe pas à cette situation qui pourrait
même s’accompagner d’une réduction plus drastique encore en raison du
mécanisme de convergence tarifaire88. Au regard des budgets découlant des
calculs réglementaires, l’E.H.P.A.D. semble bénéficier d’une section budgétaire
« soins » sensiblement sur-dotée. En conséquence, outre la contraction liée à la
raréfaction des crédits d’assurances maladie viendra s’ajouter la réduction
mathématique de la convergence.
Pour ce qui est du S.S.R., le risque de réduction des budgets semble moins prégnant.
Mais il n’est pas certain que les dotations et tarifs ne baissent pas de façon continue.
87 L’hôpital ; Rapport 2012 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ; La Documentation Française ; 2013 ; page 36. 88 CIRCULAIRE N° DGCS/5C/DSS/CNSA/2013/106 du 15 mars 2013 relative aux orientations de l’exercice 2013 pour la campagne budgétaire des établissements et services médico-sociaux accueillant des personnes handicapées et des personnes âgées.
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[60]
Les dépenses concernées sont de plusieurs ordres :
Les charges de personnels qui représentent environ les ¾ des dépenses doivent
porter le maximum d’attention. Deux principaux axes d’économies sont
envisageables :
• Premièrement, la réduction des remplacements de personnels absents
notamment pour de courtes durées. Il s’agit de personnels informant
tardivement de leur absence (maladie…) et qui doivent aujourd’hui être
remplacés dans l’urgence au risque de recourir à l’intérim particulièrement
coûteux. Reste que réduire ces dépenses pose un problème éthique.
N’existe-t-il pas un risque de réduction de la qualité des soins ? A priori, si le
personnel est prévu, c’est qu’il est utile. L’absence d’un salarié oblige les
autres à prendre en charge ses fonctions et donc à réduire le temps –et donc
la qualité- de leurs propres tâches.
Ce n’est pas sans contradiction. Une absence accidentelle peut-être
absorbée par l’élasticité de l’organisation du travail. Dit plus clairement, d’une
part, certaines tâches peuvent momentanément être reportées, réduites ou
déplacées sans conséquence sur l’état de santé du patient. D’autre part, le
personnel n’est pas à pleine charge de travail tout au long de la journée.
Ceci permet donc de reporter certaines actions à des moments plus creux.
Par contre, il convient d’être prudent sur le volume et la récurrence de ces
absences non remplacées. Un niveau trop important pourrait aboutir à
l’équivalent d’une suppression durable de poste. Se poserait alors la question
du maintien de la qualité qui n’est d’ailleurs pas définie.
Convient-il de faire bénéficier l’ensemble des salariés de l’établissement de
l’intéressement dégagé par une économie qui, elle-même résulte d’un
accroissement du travail de quelques-uns ? S’il manque une aide-soignante le
dimanche de l’équipe « A » et que celle-ci n’est pas remplacée, est-ce
normal que l’ensemble des personnels, y compris ceux de l’équipe « B » (de
repos ce jour-là) ou des autres services se voit gratifié du fruit de l’économie
réalisée ? L’accord d’intéressement ne peut individualiser la prime.
• Deuxièmement, nous devons nous interroger sur l’organisation du travail. Les
roulements, la durée journalière de travail, la répartition des postes sur les jours
de la semaine et du weekend… sont générateurs de coûts ou d’économies
significatives. Par exemple, organiser le travail sur des journées de 10h00 en
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lieu et place de 10h30 dès lors qu’il y a 6 aides-soignants, peut produire un
résultat significatif comme le démontre ce tableau :
Ce calcul reporté sur plusieurs groupes d’emplois est susceptible de dégager
des marges de manœuvres significatives. Bien entendu, ces réductions de
durées journalières de travail, par exemple, conduit automatiquement à la
réduction des jours de récupération mais est susceptible, à contrario, de
produire de l’intéressement. Il peut s’agir là, d’un outil d’aide au changement.
Dans ce cadre, le personnel peut s’approprier la démarche, dont il perçoit
l’intérêt pour la structure comme pour lui-même. Il est possible d’envisager
qu’il participe plus activement à ces réflexions sur l’organisation du travail. Cet
aspect ne peut être analysé sans lien avec l’accord de réduction du temps
de travail de 1999.
Par contre, il sera délicat d’envisager que les économies dégagées sur une
catégorie de salariés ne soient pas diluer dans l’intéressement réparti à tous…
et y compris à ceux qui n’ont pas engagé d’efforts d’optimisation. Les
différents postes des services de soins, par exemple, sont trop interconnectés
pour pouvoir créer des unités de travail autonomes sauf à distinguer entre
fonction médico-soignantes, logistiques, administratives et de restauration.
Mais là encore, nous retiendrons l’expérience de l’Institut Gustave Roussy et
proposerons de reporter à de futurs accords la décomposition de
l’établissement en unités de travail autonomes dotées d’indicateurs et
d’objectifs propres.
Les autres réductions de dépenses portent plus traditionnellement sur les économies
d’énergie ou de consommables. Il s’agit d’aspects complexes à évaluer en raison
notamment de la variabilité, d’une année sur l’autre, des conditions climatiques. De
même, les produits médicamenteux ou les protections (couches), sont très liés à l’état
des patients. Ils sont donc relativement incertains. Toutefois, par exemple, le nombre
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de repas commandés à tort (patient sortis, en consultation à l’extérieur…), la qualité du ratio
de consommations de produits lessivielles ou d’hygiène des locaux… sont autant de
facteurs d’économies objectivables. Il s’agit de cibles qui auraient un sens dans le
cadre d’unités de travail autonomes mais qui sont trop détaillées pour être retenus
comme objectifs de l’établissement.
L’accroissement des recettes.
Nous pouvons identifier trois postes d’amélioration des recettes : Celui lié
directement à l’accroissement de l’activité, celui rattaché à l’optimisation de la
facturation et en dernier la qualité du recouvrement.
La première catégorie porte sur le lien direct entre le niveau d’activité et les recettes.
Il n’est pas inutile de rappeler que les recettes métrisables proviennent
principalement du lien avec l’activité. Laisser une chambre vide une journée produit
une perte potentielle directe de recettes pouvant aller, dans le service de SSR, de
46€ à plus de 100€89 et en EHPAD, de 75€. A cet effet, le gain de 4% de taux
d’occupation des lits du SSR de l’établissement, produit plus de 55.000€ de recettes
directes en SSR. L’utilisation de cet aspect, dans l’accord d’intéressement, peut être
un facteur d’appropriation, par les personnels de la dynamique d’optimisation
d’utilisation des lits. Dans la perspective d’un financement intégral à la T2A tel qu’il
existe dans les autres services hospitaliers, le manque à gagner des mêmes 4%
d’activité correspondra à plus de 280K€. Ce point comporte donc un gain immédiat
et une démarche pédagogique pour l’avenir.
Un autre enjeu, lié à l’activité, est d’importance. Il s’agit, en SSR, de la durée
moyenne de séjours. Plus celle-ci est longue, plus le risque est élevé que les
complémentaires santés refusent la prise en charge totale du séjour90. Il s’ensuit la
refacturation au patient des frais refusés. Généralement, celui-ci ne pouvant les
assumer, ces produits sont constatés en pertes. Il y a donc lieu de favoriser la
réduction des durée de séjours. Celle-ci est possible par l’amélioration de
l’éducation thérapeutique du patient, la qualification de la structuration des soins et
89 Forfait journalier, ticket modérateur et chambre particulière (aux tarifs appliqués dans l’établissement) constituent une moyenne de 46€ par jour mais, pour un patient n’étant pas à 100% S.S. et prenant la chambre particulière, ce montant peut s’élever à 103€ hors télévision et téléphone. 90 Les complémentaires santés plafonnent généralement ou en durée ou en montant de remboursement les hospitalisations en SSR notamment pour la prise en charge des chambres particulières.
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la mobilisation autour de l’objectif de sa sortie. Il semble qu’il existe toujours des
prolongations de séjours pour convenances personnelles ou familiales. Cet objectif
engage les équipes médicales et paramédicales comme le psychologue,
l’assistante sociale... Il s’agit donc d’un objectif largement partagé.
Une seconde catégorie de recettes comprend les recettes facturées. Entre les
suppléments alimentaires de confort donnés gracieusement par le personnel à
certains patients sans justification médicale91, les prestations de nettoyage du linge
(en SSR) réalisées sans contrepartie, les traitements de confort92 donnés
gracieusement au même titre que les médicaments curatifs… il existe un volume
souvent sous-estimé de produits non facturés. Le personnel les alloue gracieusement
avec la certitude d’accompagner le patient. Il n’a pas toujours la notion qu’avant
d’être des prestations gratuites, elles furent des charges. De plus, le budget alloué
par les autorités de contrôle et de tarification n’inclut pas ces prestations. Il existe très
certainement un gain potentiel d’amélioration de la facturation.
Une troisième catégorie de recettes comprend les recettes encaissées. Chaque
année, l’établissement constate plusieurs centaines de milliers d’euros de pertes sur
facturation. Soit que les procédures de facturation n’ont pas été suffisamment
diligentes, soit que le recouvrement ait pris du retard, soit que les patients ne
disposent plus de complémentaires de santé, soit d’erreur d’identité ou
d’adressage… il existe de nombreux facteurs de rejet. Il reste que la majorité de
ceux-ci sont directement liés à la qualité et au suivi de la facturation et du
recouvrement. Une manne très significative de recettes pourrait être dégagée par la
réponse à cet enjeu.
Sur ces deux derniers points, le lien entre les recettes facturées et encaissées et le
dégagement potentiel d’un intéressement peut faciliter et accompagner la prise de
conscience, par les personnels concernés, de l’importance de ces aspects.
L’intéressement devient alors un outil de la stratégie de l’établissement.
91 Certains aliments sont donnés pour raisons diététiques, tels que, par exemple, les pruneaux. Ils ne doivent pas être facturés car entrent dans le soin. Par contre, dès qu’ils sont proposés à titre de confort, ils devraient être facturés. 92 Certains traitements sont dits de confort et devraient être facturés aux patients. Il s’agit généralement des traitements n’entrant pas dans la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux et/ou la liste des médicaments agréés à l’usage des collectivités (Art. R163.8 du Code de la Sécurité Sociale). Or, ces traitements sont souvent délivrés gracieusement car considérés comme nécessaires.
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La démarche qualité.
A l’instar de l’ensemble des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux,
l’établissement de santé la Martinière est contraint à des objectifs de qualité et de
prévention des risques.
Ces objectifs sont présentés, par les autorités de contrôle, avec un double objectif.
D’une part d’améliorer les soins et la prise en charge des patients tout en réduisant
les risques liés au séjour (sur-contamination, maladies nosocomiales, erreurs médicamenteuses…).
D’autre part, d’optimiser l’utilisation des moyens et donc de réduire les coûts.
Ces démarches qualité sont obligatoires et prévues par des textes légaux93.
L’absence d’engagement formel comme de résultats objectivables peut être
sanctionnée par une information publique (qui doit être affichée à l’entrée des établissements
et dans le livret d’accueil94) comme par la possibilité d’une suspension ou du non
renouvellement des autorisations.
La démarche qualité est donc un enjeu d’importance qui est insuffisamment
partagé avec l’ensemble des équipes. Celles-ci ont le sentiment qu’il s’agit de
tâches en surnombre et non liées à l’exercice professionnel. Pour mémoire, les
articles R. 4311-2 et R. 4312-10 du code de la santé publique stipulent bien que la
démarche qualité est intrinsèquement attachée aux soins infirmiers par exemple.
Le débat sur l’équilibre entre le niveau de qualité exigé, les fruits de cette démarche
et les coûts engendrés, n’est pas notre sujet. Il reste que, comme déjà dit, l’absence
de réponse satisfaisante est susceptible de pénaliser gravement l’établissement.
Mobiliser les personnels, parfois contre leur propre volonté, exige une énergie dont le
coût n’est pas systématiquement évalué. L’objectif de qualité peut être un facteur
d’intéressement. En favorisant la valorisation de cette démarche, il est possible de
faciliter l’engagement des salariés. Quoique cette action ne soit pas valorisée, il
peut apparaître que l’investissement qu’il aurait fallu engager aurait été supérieur au
sommes distribués. L’implication venant des salariés eux-mêmes, la définition des
actions à engager et leur suivi devraient être meilleurs.
Il s’agit donc d’un enjeu sur lequel il ne peut apparaître que très peu de retours
directs, contrairement à la réduction des charges ou à l’accroissement des recettes.
93 Article L312-8 du Code de l’Action Sociale et des Familles, pour les structures sociales et médico-sociales, et article L6111-2 du Code de la Santé Publique pour les établissements sanitaires. 94 Décret n° 2009-1763 du 30 décembre 2009 relatif aux dispositions applicables en cas de non-respect de la mise à disposition du public par les établissements de santé des résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins.
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Il demeure primordial pour l’établissement et potentiellement porteur d’économies
indirectes (bon usage des moyens, économie d’accompagnement dans la démarche qualité…).
Contrairement aux précédents enjeux, celui-ci ne pourra être financé par ses
propres résultats. Si un intéressement porte sur ce point, il sera une charge nette. A
contrario et en raisonnant par l’extrême, combien pourrait coûter :
• l’arrêt de l’activité pour non renouvellement des autorisations ?
• le recours à des prestataires pour compenser le manque d’investissement des
salariés dans la démarche qualité ?
Méthodologie de présentation.
La présentation de l’établissement et des points stratégiques doivent permettre une
déclinaison dans le cadre d’un accord d’intéressement. Il n’est pas dans l’objectif
de ce travail de rédiger cet accord. Celui-ci résultera, le cas échéant, des
négociations à engager. Par contre, nous proposons d’écrire les éléments du cadre
qui pourra servir de base de négociation si les partenaires sociaux s’engageaient
dans cette voie.
A cet effet, nous respecterons le cadre de présentation d’un accord
d’intéressement et rappellerons les mentions obligatoires. Nos commentaires
justifieront nos positions et expliqueront les voies sans issue ou à éviter.
Conditions de forme.
L’établissement de santé peut conclure un accord d’intéressement sous condition :
• Que l’entreprise ait satisfait à ses obligations en matière de représentation du
personnel.
o L’établissement étant géré par une association multi-établissements, il
convient de s’assurer que l’association ait satisfait à ses obligations
dans l’ensemble de ses structures.
o Les élections des délégués du personnel, des comités d’établissement,
du comité central d’entreprise et les élections des comités hygiène,
sécurité et conditions de travail ont été valablement réalisées et non
contestées.
� L’établissement répond à cette première condition.
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• La seconde condition est la définition du champ d’application de l’accord
d’intéressement.
o Comme indiqué au regard des cultures et problématiques différentes
aux trois établissements de l’association, les conditions ne sont pas
réunies pour un accord central. De plus, l’expérience démontre que
plus l’accord est local, plus ses effets sont significatifs.
o Le champ d’application est l’établissement de santé la Martinière à
Saclay et l’ensemble de ses salariés y compris le directeur et le
médecin chef qui ont un pouvoir de direction générale. Cette
précision devra être reprise dans l’accord. Toutefois, elle l’est par
prudence plus que par besoin juridique. En effet, le chef d’entreprise et
le directoire sont respectivement, dans l’association, le président et le
conseil d’administration et non les directeurs d’établissement.
o L’établissement est une unité économique et géographique distincte
et stable à l’intérieur de l’association. Le directeur dispose, pour son
établissement, des pouvoirs budgétaires, de recrutement et
d’organisation du travail notamment. Chaque établissement de
l’association dispose des institutions représentatives du personnel (D.P.,
C.E., C.H.S.C.T. et D.S.).
� Le champ d’application est donc l’établissement de santé la
Martinière à Saclay et l’ensemble de ses personnels.
Proposition de pistes pour un préambule.
La mise en place d’un accord d’intéressement correspond à la volonté partagée de
prendre en considération la participation des salariés de l’établissement de santé la
Martinière à la réalisation des enjeux de l’établissement.
Par cette démarche, les partenaires sociaux peuvent entendre développer la
cohésion des personnels face à ces objectifs et les récompenser dans leur
implication. Ils peuvent aussi vouloir encourager la contribution aux équilibres
financiers et à la qualité du service rendu. Ils peuvent enfin vouloir favoriser la
fidélisation des personnels par un nouveau dispositif salarial complémentaire à ceux
existants.
Les partenaires sociaux pourraient s’engager dans cette voie par une négociation
entre le comité d’établissement et la direction.
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Dans ce cadre il est rappelé que :
• Les sommes distribuées ne se substituent à aucune rémunération ;
• L’intéressement est aléatoire dans son principe et variable dans son montant.
Ce dernier pouvant être nul du fait des critères et modalités de l’accord.
• L’intéressement a un caractère collectif et ne peut en aucun cas être
considéré comme un avantage acquis de quelque nature que ce soit.
• L’accord négocié en Comité d’Etablissement et retenu à la majorité des voix
des membres présents, pourrait-être soumis pour avis et avant adoption
définitive, au C.H.S.C.T. de l’établissement. Le C.H.S.C.T. devrait disposer des
garanties que le projet d’accord, qui lui serait présenté, serait bien la
résultante d’un accord de la direction et de la majorité du comité
d’établissement. Or, la seule façon de lui apporter ces garanties est un vote
de principe du comité d’établissement sur le projet accompagné d’une
information de la direction. L’accord devra donc faire l’objet d’un vote de
principe, d’une transmission pour avis au C.H.S.C.T. puis d’une approbation
définitive.
Ce choix de négocier avec le C.E., déjà largement expliqué, a comme
conséquence la réduction de la durée de négociation. La signature définitive doit
intervenir, pour un accord annuel, avant le 1er juillet. Or, le C.H.S.C.T. doit être
convoqué 15 jours à l’avance (il sera souhaitable de prévoir une réunion spécifique autour du
projet d’accord afin de faciliter le recueil de l’avis dès la première réunion). Puis la convocation
du C.E. doit être transmise 3 jours à l’avance accompagnée de l’avis du C.H.S.C.T. Il
convient de prévoir la possibilité d’amender certains articles ce qui peut reporter la
signature de quelques jours. En conséquence, il paraît prudent de prévoir le vote sur
le projet devant être transmis au C.H.S.C.T. avant le 1 juin.
A priori, le C.H.S.C.T. ne pourrait pas légitimer une demander d’expertise sur un
accord qui, en lui-même, ne modifie pas les conditions de travail. De même, les
modes de rémunérations ne seraient que marginalement concernés sans atteintes
aux acquis (l’intéressement ne peut-être qu’un plus).
La modification de l’organisation du travail, pourrait être motivée notamment par
l’espoir de dégager une prime d’intéressement. Elle serait la résultante d’accords
collectifs ou de décisions de direction distincts. Ceux-ci pourraient alors faire l’objet
d’expertises.
Il reste que, comme déjà indiqué, la consultation du C.H.S.C.T. améliorera la qualité
du débat autour du projet et des indicateurs stratégiques. Rappelons que ce débat
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a été, pour plusieurs établissements, égal voire plus important que l’accord lui-
même.
Cet aspect est particulier à chaque établissement et à son climat social. Nous
pensons cette option adaptée à l’établissement dont le C.H.S.C.T. se réunit en
moyenne entre 8 et 10 fois par année. Cette fréquence permet une information
régulière. Par ailleurs, le climat social est serein.
Le choix des modalités de calcul.
Les modalités de calcul s’appuieront sur les éléments répondant aux orientations
stratégiques de l’établissement, à savoir :
• La réduction des dépenses notamment de personnel en favorisant la
redéfinition des modes d’organisation dégageant des marges de manœuvres
budgétaires et en redistribuant les économies réalisées sur des absences de
« dernière minute » non remplacées pour éviter le recours à l’intérim ou aux
C.D.D. coûteux.
• Le taux d’activité en S.R.R. et en E.H.P.A.D. : Cette activité est à l’origine d’une
part significative des recettes de l’établissement et donc de son financement.
Elle est aussi un indicateur important des demandes de renouvellement
d’autorisation. Cette activité, déclinée en indicateur, repose sur le taux
d’occupation des lits en S.S.R et en E.H.P.A.D., la durée moyenne de séjours
en S.S.R. et le niveau du G.M.P. en E.H.P.A.D.
• La qualité de la facturation et du recouvrement des créances des séjours :
L’établissement est confronté à un niveau d’impayés significatif issu
notamment d’incidents de facturation (accord préalable non demandé, erreur
d’identité, erreur de complémentaire santé, absence de relance…).
• La qualité des prises en charge constitue un objectif et participe à la
renommée comme à la conformité réglementaire. Ce chapitre reposera sur
le taux de participation des salariés aux instances institutionnelles (C.L.U.D.,
E.O.H.H., …) et à la qualité des réponses aux enquêtes I.P.A.Q.S.S.95.
95 I.P.A.Q.S.S. : Indicateurs Pour l'Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins. Ensemble d’indicateurs tirés de l’analyse de 80 dossiers tirés au sort et portant sur la tenue du dossier médical, la traçabilité de la lutte contre la douleur ou contre les escarres…
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Le choix des modes de répartition.
Pour conserver l’esprit du secteur associatif, reposant sur l’engagement de tous au
service du collectif, l’accord retient une répartition proportionnelle au temps de
présence mais indépendante des niveaux de rémunérations.
Aucun intéressement ne sera versé aux salariés présents moins de 3 mois, consécutifs
ou non, sur l’année de référence. Cette durée sera calculée en réalisant la somme
de la durée en jours, du ou des contrats de travail sur la période de référence.
Cette précision est importante car un salarié travaillant 11h par jour pourrait avoir travaillé 455 heures, soit le ¼ du temps de travail annuel (ou l’équivalent de 3 mois), en 42 contrats de travail d’un jour chacun. Dans ce cas, il ne bénéficierait pas de l’accord d’intéressement car la somme des durées de ses contrats serait inférieure à 3 mois. L’objectif est de fidéliser dans le temps, y compris à temps partiel, des salariés qui s’impliqueront plus facilement dans le fonctionnement de l’établissement.
Sont considérés comme temps de travail effectif les périodes :
• Légalement assimilées de plein droit à du travail effectif et rémunérés comme tel
(congés payés, mandats de représentation du personnel, de conseillers prud'homme…).
• Visées aux articles L.1225-17, L.1225-37 CT et L.1226-7 du Code du Travail, c'est-à-
dire le congé de maternité ou d'adoption (mais pas le congé de paternité), ainsi que
les absences consécutives à un accident du travail (à l'exclusion des accidents de
trajet) ou à une maladie professionnelle (assimilé par l'article L. 3314-5 du code du travail à
une période de présence).
• Passées en dehors de l’entreprise, par les bénéficiaires de contrats en alternance
conformément aux articles D. 6222-26 et D. 6325-10 du code du travail.
Ce préambule devra être détaillé dans le corps de l’accord d’intéressement.
La période pour laquelle est conclu l’accord d’intéressement.
L’accord sera conclu pour une période de trois années civiles débutant le 01 janvier
2015 et se concluant le 31 décembre 2017.
Il pourra être renouvelé par tacite reconduction sauf si la demande de
renégociation émane, dans les trois mois précédent sa date d’échéance, de :
• l’employeur (président du conseil d’administration, directeur général ou directeur
d’établissement) ;
• d’un ou de plusieurs délégués syndicaux d’organisations syndicales
représentatives dans l’établissement,
• de la majorité des membres salariés du comité d’entreprise.
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Le renouvellement par tacite reconduction proroge l’accord pour une nouvelle
période de trois années. La Di.R.E.C.C.T.E. doit en être informée par courrier avec
accusé de réception par l’employeur96.
L’établissement concerné.
L’accord porte sur l’Etablissement de Santé la Martinière sis à Saclay (91) -chemin de
la Martinière- géré par l’Association Jean Lachenaud.
Cet établissement est une unité économique et géographique distincte et stable à
l’intérieur de l’association. Le directeur dispose, pour son établissement, des pouvoirs
budgétaires, de recrutement et d’organisation du travail notamment. Enfin,
l’établissement dispose des institutions représentatives du personnel propres (D.P., C.E.,
C.H.S.C.T. et D.S.).
L’accord concerne l’ensemble des personnels salariés de l’établissement y compris
le directeur et le médecin chef qui sont chargés de la direction générale de
l’établissement sous l’autorité du directeur général et du président du conseil
d’administration de l’association.
Les modalités d’intéressement retenues.
Il convient, à cette étape, d’arrêter et de préciser les indicateurs et modalités de
calculs précis qui serviront de base au calcul de l’intéressement.
A cet effet, nous utiliserons prioritairement d’indicateurs existants ou reposants sur des
concepts définis par les administrations de la santé. Outre qu’ils ont l’avantage
d’être déjà appréhendés par les professionnels, ils disposent d’une définition stable
et qui ne porte que rarement à contestation. Le risque à créer un indicateur est de
devoir, en cours de déroulé de l’accord, préciser certains points de son pourtour ou
de son mode de calcul au risque d’entrer dans une phase contentieuse.
Nous reprendrons, ci-après, chacun des thèmes mentionnés au préambule pour le
décliner en indicateurs opérationnels.
96 L’article D. 3313-7-1 CT prévoit que cette démarche est réalisée par la partie la plus diligente. Il nous parait opportun eu égard à l’intérêt à agir de l’employeur (exonération des charges sociales et fiscales, paix sociale…) d’imputer cette démarche à l’employeur. C’est d’ailleurs le cas dans les faits.
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La réduction des dépenses.
Indicateur n°1 - Réduction des dépenses de personnel
15% (Coût du travail de l’année 2014 - Coût du travail de l’année de calcul)
L’intéressement n’est dû que si le résultat de ce calcul est positif.
Le coût du travail de l’année 2014 sera augmenté, pour le calcul de l’intéressement
des années ultérieures, de 0,5% par année en sus des variations éventuelles de la
valeur du point.
Le « coût du travail » est constitué des dépenses du titre 1 des dépenses de
l’E.P.R.D.97. C'est-à-dire :
- Les salaires bruts et les charges patronales afférentes versés par
l’établissement,
- Les montants versés au titre du recours à l’intérim,
- Les montants des remboursements des personnels mis à disposition par
d’autres entreprises ou associations (par exemple : Ste de restauration de Sodexo puis
d’A.P.I., infirmière hygiéniste du Centre Médical de Bligny…).
A ces dépenses du titre 1 seront ajoutés :
- Les montants des rémunérations (et charges patronales afférentes) des personnels
du siège et des autres établissements de l’association correspondant à des
temps de travail pour l’établissement. Par principe seront retenus à ce titre :
30% de la rémunération du directeur général, du responsable comptable, de
l’assistante de direction et de la comptable et 1/3 de la rémunération du
médecin D.I.M.
A ces dépenses du titre 1 seront déduits :
- Les montants des rémunérations (et charges patronales afférentes) des personnels
mis à disposition du siège, d’autres établissements de l’association ou d’autres
entreprises ou associations. (Actuellement, l’informaticien de l’établissement est affecté à
50% sur le siège et les autres établissements de l’association).
Si de nouvelles mutualisations devaient être engagées, dans l’association ou avec
d’autres établissements ou entreprises, s’accompagnant de charges ou de recettes
97 Etat Prévisionnel des Recettes et Dépenses tel que défini à l’arrêté du 10 avril 2013 fixant le modèle des documents de l’état des prévisions de recettes et de dépenses des établissements publics de santé et des établissements de santé privés mentionnés aux b et c de l’article L. 162-22-6 du code de la sécurité sociale
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de mise à disposition ou modifiant les taux d’imputations, une information serait faite
au comité d’entreprise pour expliquer et justifier les imputations.
Condition suspensive :
- Le présent indicateur s’applique pour une activité normale des services de
soins, c'est-à-dire un taux d’activité supérieur à 14.162 journées de présence
en E.H.P.A.D. et supérieur à 26.000 journées P.M.S.I. en S.S.R.
- Si l’un de ces objectifs d’activité ou les deux n’étaient pas atteint, aucun
intéressement ne serait calculé sur cet indicateur, ni sur l’année considérée ni
sur l’année suivante.
Cette condition suspensive est nécessaire pour éviter qu’une baisse forte de
l’activité avec réduction des dépenses de personnel (situation de travaux par exemple)
s’accompagne d’un versement de l’intéressement au titre des économies. Or,
l’activité n’ayant pas été au niveau requis, les recettes n’auront pas été
encaissées et la comparaison avec l’année suivante inefficiente.
Cet indicateur peut produire un intéressement significatif dans le cadre d’une
réorganisation du travail et donc de la révision de l’accord d’entreprise. Il s’agit
donc d’un incitateur. Il apparait, par contre, qu’à activité et organisation constante,
il ne devrait pas produire d’effet.
Une nouvelle organisation du travail conduisant à une réduction de 2% de la masse
salariale peut produire une somme d’environ 18K€ à mettre en distribution. Par
contre, il sera délicat d’aller très au-delà de ce taux de 15% à répartir aux
personnels. Les attentes sont fortes des autorités de contrôle pour une réduction des
charges. Il ne faudrait donc pas que cette économie soit reversée aux salariés et
n’apparaisse pas dans les résultats de l’établissement.
Indicateur n°2 - Réduction des dépenses de remplacement.
40% (Coût des remplacements non réalisés sur poste remplacé)
Le coût des remplacements non réalisés est calculé sur la base de la rémunération
conventionnelle due à un salarié en contrat à durée indéterminée, recruté le jour en
question et bénéficiant d’une prime d’ancienneté de 18 ans.
Cet indicateur est réalisé dès lors que l’absence dure au moins 80% de la durée du
poste de travail pour les postes permanents habituellement remplacés, à savoir :
- Les infirmiers affectés sur des taches soignantes dans les services de soins de
l’hébergement (exclusion des infirmiers détachés pour l’E.O.H.H. ou la douleur par
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exemple). Des recherches devront toujours être engagées pour remplacer
l’infirmier de nuit qui est seul de ce métier pour l’établissement.
- Les aides-soignants, aides médico-psychologiques et maitresse de maison
affectés dans les services de soins de l’hébergement (exclusion de l’aide-soignant
affecté en équipe rééducative par exemple).
- Le brancardier attaché au service de rééducation.
- Les personnels hôteliers (A.S.H.) affectés dans les services de soins de
l’hébergement.
- Les personnels de restauration (cuisiniers, commis, plongeurs et agents hôteliers).
- Les personnels de l’accueil attachés à l’accueil direct des patients, familles
(exclusion du personnel d’accueil en doublon le lundi par exemple).
Conditions suspensives :
- Le présent indicateur s’applique dès lors que l’information de l’absence est
transmise au service R.H. ou à l’astreinte administrative moins de 24 heures
avant la prise de poste.
- Le présent indicateur s’applique pour une activité normale des services de
soins, c'est-à-dire un taux d’activité supérieur à 37 résidents présents en
E.H.P.A.D., supérieur à 35 patients présents à l’étage du S.S.R. concerné par
l’absence et supérieur à 107 usagers présents pour le service de restauration.
- Si l’objectif d’activité n’est pas atteint dans le service où manque le salarié,
aucun intéressement ne serait calculé sur cet indicateur.
- La direction de l’établissement mettra tout en œuvre pour éviter que des
absences, répondant au calcul de l’intéressement, se pérennisent au
détriment de la qualité. A cet effet, la décision de ne pas remplacer sera
prise :
o s’il n’a pas été possible de trouver un remplaçant parmi les salariés
ayant donné au service R.H. leurs disponibilités et si, au cours des 15
derniers jours, aucun poste de la même catégorie du même service
n’a été laissé vacant alors que les taux d’activité étaient dépassés.
Il ne s’agit que des absences de « dernières minutes ». Les autres doivent
normalement avoir fait l’objet d’une solution de remplacement ou avoir donner
lieu à une révision de l’organisation du travail.
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En projetant un niveau d’une absence non remplacée par mois dans chacun des
quatre services principaux (EHPAD, SSR1, SSR2 et restauration) et en prenant comme base
moyenne la rémunération aide-soignante, l’intéressement calculé pourrait être de
3,8 K€.
Indicateur n°3 – Délai moyen de facturation98.
∑∑∑∑ (date d’envoi de facture – date de sortie du patient) / nombre de patients
concernés (sortis sur la période).
Plus la facturation est tardive moindres sont les chances de recouvrement : décès de
patients (spécifiquement en gériatrie), déménagement, entrée en EHPAD, ré-
hospitalisation dans un autre établissement, forclusion des délais de facturation (1 an
auprès de l’assurance maladie99. Mêmes délais généralement auprès des complémentaires santés).
Le point fort de cet indicateur est sa simplicité et son caractère factuel.
Cet indicateur est calculé sur tous les séjours se terminant au cours d’un mois tiré au
sort par semestre (soit deux mois par année). Le tirage au sort est réalisé en fin de chaque
semestre.
Le montant de l’intéressement sera fixé en fonction du résultat de l’indicateur :
- Résultat inférieur ou égal à 2 jours � 4.000 points C.C.N. (17.612€ au 31/07/14)
- 2 jours < Résultat < 4 jours � 2.000 points C.C.N. (8.806€ au 31/07/14)
- Résultat supérieur à 4 jours � 0 points C.C.N.
Conditions suspensives :
- Les factures remises plus de 3 jours avant la sortie (ou 4 jours si la sortie est le lundi)
seront considérées comme remises 3 jours après la sortie.
- Toutes les factures faisant l’objet d’une contestation en raison :
o de l’absence d’une pièce justificative dont une ou plusieurs demandes
de prise en charge validée par la complémentaire santé,
o d’erreur de caisse d’assurance maladie ou de complémentaire santé,
o d’erreur d’identité (nom, prénom, date de naissance, n°S.S., N°mutuelle…).
seront considérées comme non envoyées jusqu’à la date de l’envoi
répondant à l’ensemble des contestations.
98 Piloter l’activité, mesurer l’efficience (recueil d’indicateurs) ; A.N.A.P. ; Février 2010 ; p.58. 99 Art. L. 162-25 du code de la sécurité sociale.
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- 50% des factures, tirées au sort, feront l’objet d’un contrôle de contenu
portant sur la durée du séjour, les frais hospitaliers facturés (prix de journées et
ticket modérateur) les frais relatifs aux séjours (téléphone, télévision, coiffeur…) et les
éventuels autres frais (examens spécialisés pour les résidents de l’E.H.P.A.D., …).
o Si les sommes des erreurs de facturation portent sur plus de 2% des
sommes des factures (sommes des valeurs absolues des erreurs),
l’intéressement sera divisé par deux.
o Si les erreurs de facturation portent sur plus de 4% des montants, aucun
intéressement ne sera versé au titre de cet indicateur.
- Sur ces mêmes factures contrôlées, sera réalisé un diagnostic de
recouvrement.
o Si, la moyenne des délais de premier rappel, de rappel en courrier
recommandé et de mise en recouvrement est supérieure à 15 jours,
l’intéressement sera réduit de 50%.
o Si la moyenne est supérieure à 30 jours, aucun intéressement ne sera
calculé.
o Pour mémoire, le premier rappel est réalisé, le cas échéant, 30 jours
après la facture, le rappel en courrier recommandé est envoyé, au
besoin, 21 jours après le premier rappel et la mise en recouvrement est
faite, si besoin, 30 jours après le courrier recommandé.
Ces conditions suspensives sont nécessaires pour éviter que les factures soient
remises bien avant la sortie, au risque de ne pas être exhaustives, envoyées dans
l’urgence sans les contrôles nécessaires et que le suivi de recouvrement ne soit
pas assuré.
L’objectif est de favoriser la production des factures au moment de la fin du séjour
pour l’émettre alors que le patient est encore présent. Ceci implique :
• une bonne information par les services de soins des projections de sorties et la
préparation, en amont de toute la procédure de facturation ;
• l’implication des personnels, dans la lutte contre les erreurs d’identification
(cause importante de rejet) comme dans la bonne information sur les prestations
connexes (exhaustivité de la facturation).
Le tableau, page suivante, image le fonctionnement de cet indicateur.
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L’accroissement des taux d’activité en S.R.R. et en E.H.P.A.D.
Indicateur n°4 – Accroissement du taux d’activité en S.S.R.
30% (Nbre de journées P.M.S.I. année de référence – 26.600100) x Forfait Hospitalier.
Une activité conduit à l’entrée de recettes et crédibilise l’établissement auprès des
autorités de contrôle et de tarification. Un haut niveau d’activité demande un
engagement des équipes dès la préparation des admissions et jusqu’à la gestion
des sorties. Une sortie désorganisée s’accompagne d’un report de l’admission
suivante sur le même lit et donc d’une perte d’activité.
Le point fort de cet indicateur est sa simplicité et son caractère factuel.
Chaque journée hospitalière engendre l’encaissement pratiquement systématique
du forfait hospitalier (18€), une fois sur huit du ticket modérateur (57,84€) en raison des
diverses exonérations dont bénéficient les patients, et pratiquement une fois sur deux
du complément « chambre particulière » dont 65% minimum est reversé au siège. Le
produit moyen, pour l’établissement, d’une journée est donc d’environ 59€ mais
peut s’élever, avec la télévision et le téléphone à 115€.
Le forfait journalier, étant quasi-systématiquement facturé, constitue une base de
référence simple et peut produire un intéressement de 2,6K€ par 1% d’augmentation
du nombre de journées SSR.
Conditions suspensives :
- Si la durée moyenne de séjours calculée en divisant le nombre de journées
par le nombre d’admissions (données P.M.S.I.) est :
o Inférieure à 38 jours, l’intéressement est de 100%.
o Inférieure à 45 jours, l’intéressement est de 50%.
o Supérieure à 45 jours, l’intéressement est nul.
100 26.000 journées correspondent à un taux d’activité SSR de 89%.
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Indicateur n°5 – Accroissement du taux d’activité en E.H.P.A.D.
15% (Nbre de journées facturées – 14.200101) x Tarif hébergement.
Comme en S.S.R., une activité forte en E.H.P.A.D. conduit à l’entrée de recettes et
crédibilise l’établissement auprès des autorités de contrôle et de tarification. Par
contre, un haut niveau d’activité demande une organisation rodée pour réduire les
périodes de latence entre le départ (décès) d’un résident et l’entrée du suivant. C’est
souvent sur cette étape que se font les pertes d’activité.
Le prix de journée d’hébergement est payé intégralement par le résident
contrairement au tarif dépendance payé en partie par les conseils généraux et le
forfait soins versé par l’A.R.S. Il n’est donc pas possible de n’utiliser que ce prix de
journée d’hébergement.
Le point fort de cet indicateur est sa simplicité et son caractère factuel.
L’intéressement produit reste modique eu égard au niveau déjà élevé de taux
d’occupation (97%). Il apparait important de fixer un objectif aux personnels de
l’E.H.P.A.D. aux fins qu’ils participent directement à la constitution de l’intéressement.
1% de taux d’occupation peut produire 1,3K€ sachant que le maximum étant de
100%, l’intéressement produit est plafonné à 3,9K€.
La qualité des prestations.
Indicateur n°6 – Implication dans la démarche qualité.
7.000 € x Nbre de personnels ayant participé au ¾ des réunions d’une instance Nombre de personnels
La démarche qualité exige l’investissement d’un maximum de personnel pour
participer aux commissions thématiques (hygiène, douleur, alimentation…), préparer les
travaux, réaliser des audits, mettre en œuvre des plans d’actions, organiser des
formations …
Le principe est de favoriser l’assiduité aux réunions des instances qualité et
l’implication des membres dans les différentes instances.
Les personnels pris en considération sont les salariés en C.D.I. et ceux dont la durée
cumulée d’un ou de plusieurs C.D.D. est au moins égale à 700 heures travaillées sur
l’année. Cette modalité permet d’impliquer les personnels vacataires réguliers
101 14.200 journées correspondent à un taux d’activité EHPAD de 97,26%.
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auxquels l’établissement à largement recours. Ils pourront, pour certains d’entre eux
et au regard de leurs temps de travail, bénéficier de l’intéressement.
Conditions suspensives :
- Un même salarié, à l’exception des cadres et responsables de services, ne
sera compté que dans une commission. Cette mesure devant permettre
d’éviter que la démarche qualité repose sur une minorité de personnels
impliqués dans l’ensemble des thèmes.
- 11 commissions sont concernées (Equipe Opérationnelle d’Hygiène Hospitalière, Comité
de Lutte Contre la Douleur, Commission Restauration, Comité des Médicaments et Dispositifs
Médicaux, Commission des Relations avec les Usagers et de la Vie Sociale, Comité Médical
d’Etablissement, C.H.S.C.T., Commission Identitovigilance, Commission de Matériovigilance et
Commission des Déchets Hospitaliers).
o Toute modification de la liste des commissions concernées sera arrêtée
par accord entre le directeur et la majorité des membres du comité
d’établissement présents à la réunion au cours de laquelle la question
sera abordée.
Abondement :
- Si une commission a conduit une évaluation des pratiques professionnelles,
dans le cadre des méthodologies conseillées par la Haute Autorité de Santé,
jusqu’à son terme102, l’intéressement sera accru de 1.500 € par année.
Synthèse des indicateurs utilisés pour le calcul de l’intéressement.
Noms des indicateurs Nature Montant maximal d’intéressement
N°1 - Réduction des dépenses de personnel Budgétaire / R.H.
15% économie réalisée sur le titre 1
de dépense.
N°2 - Réduction des dépenses de remplacement Budgétaire / R.H.
40% du coût des remplacements
non réalisés.
N°3 – Délai moyen de facturation Budgétaire / Facturation 17.612€ (4.000 points CCN)
N°4 – Accroissement du taux d’activité en S.S.R Activité / Budgétaire 30% Sur-activité x Forf. Hosp. SSR
N°5 – Accroissement du taux d’activité en
E.H.P.A.D. Activité / Budgétaire 15% Sur-activité x Tarif H. EHPAD
N°6 – Implication dans la démarche qualité Qualité 7.000€ + 1.500€ par E.P.P.
102 Cf. : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_887476/fr/guides-methodes-et-outils-d-aide-a-la-mise-en-oeuvre-de-l-epp-certification-v2010
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Le nombre d’indicateurs peut paraître significatif. Ces derniers ont l’intérêt d’être
simples, aisément compréhensibles et de concerner l’ensemble des professionnels.
Les équipes ont une capacité d’action réelle sur chacun de ces indicateurs.
A contrario, ils ne distinguent pas les unités économiques. Si l’équipe restauration
réalise des efforts d’organisation, le gain sera distribué à tous. Il en est de même pour
les équipes de soins si l’activité augmente ou pour l’administration si le recouvrement
est mieux réalisé.
Il s’agit d’un choix délibéré tentant à créer une émulation collective où chaque
service doit prendre conscience de travailler pour l’établissement. Par ailleurs,
comme il ressort de certains témoignages, la création d’unités économiques à
l’intérieur de l’établissement, demande une expérience de l’intéressement et une
maturité qui exigera du temps.
Il reste qu’il n’est pas possible d’exclure qu’en cours de négociation, cette posture
soit amenée à évoluer.
Plafonnement de l’intéressement et supplément d’intéressement.
L’intéressement global est constitué de la somme des intéressements produits par les
six indicateurs présentés précédemment.
Même si les montants en jeu en sont très éloignés, le montant de l’intéressement
distribué (y compris le supplément d’intéressement) est limité au plafond fixé à l’article
L.3314-8 du code du travail soit 20% du montant total des salaires bruts versés aux
personnes concernées. A titre individuel, ce plafond est de la moitié du plafond de
la sécurité sociale, soit 17.676€.
Il pourra être prévu un plafonnement de l’intéressement global (par exemple à 60.000€
par année) sachant que mis à part l’indicateur n°6, portant sur la qualité, les autres
s’autofinancent. Il s’agit en effet de réduction de charge à activité constante ou
d’accroissement des recettes à organisation constante.
Le Conseil d’Administration pourra, si un intéressement est versé au titre d’une
année, fixer un supplément d’intéressement. Ce choix pourra être fait notamment si
les résultats sont largement supérieurs aux attentes et que le bénéfice comptable de
l’établissement, après déduction de l’intéressement et des charges sociales et
fiscales (forfait social), reste nettement excédentaire. Il s’agira d’une décision du
conseil d’administration.
Il sera opportun de fixer que le supplément d’intéressement, le cas échéant, sera
réparti selon les mêmes règles que l’intéressement lui-même. En effet, à défaut, il
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serait nécessaire de négocier un accord spécifique, ce qui peut demander du
temps.
Les critères de répartition de l’intéressement.
Les critères de répartition sont présentés dans le préambule de l’accord. La présente
partie apporte des précisions sur celui-ci.
Pour mémoire, le choix a été porté sur une répartition proportionnelle à la durée de
présence ce qui permet de différencier les temps de travail (temps complet et temps
partiel) comme la durée de présence de chaque salarié dans l’établissement.
Outre les indications déjà mentionnées dans le préambule, l’accord devra rappeler
que l’ensemble des personnels, ayant été présents 3 mois consécutifs ou non sur
l’année civile de référence pour le calcul de l’intéressement, bénéficiera de celui-ci.
- Aucune condition de présence à la date de versement de la prime ou à
toute autre date ne peut être exigée.
Le temps de travail retenu, pour le calcul des présences des personnels à temps
plein ou à temps partiel, est la ou les durées contractuelles de travail, à l’exclusion
de toutes les heures complémentaires ou supplémentaires.
- Au cas où un salarié, aurait eu, au cours de l’année de référence, plusieurs
contrats ou avenants ayant modifiés sa durée contractuelle de travail, il sera
fait un calcul d’une durée moyenne de son temps de travail au prorata des
différentes durées de travail.
Ce choix d’exclure les heures complémentaires ou supplémentaires du calcul des
temps de présence se justifie par la bonification que ces heures dégagent déjà. Il
convient d’éviter que leur intégration crée une sur-bonification.
Le tableau présenté, ci-dessous, image différentes situations et explique les calculs. Il
est à noter que, concernant les C.D.D., par exemple, il est nécessaire de reconstituer
la durée du travail en mois. Ceci afin de définir l’ouverture ou non des droits à
l’intéressement.
Nous retiendrons qu’un mois est soit un mois calendaire (du premier au dernier jour du mois)
sans interruption soit 30 jours consécutifs ou non.
La définition de la méthode est importante car un salarié ayant travaillé juillet, août
et du 01 au 30 octobre n'aurait pas travaillé 3 mois calendaires mais 92 jours qui,
divisés par 30 jours produisent 3,07 équivalents mois donnant droit à l'intéressement.
Par contre, le salarié ayant travaillé les mois de février, avril et juin, aurait bien
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travaillé trois mois calendaires mais 88 jours soit 2,93 mois. Toutefois, il bénéficierait
aussi de l'intéressement au titre de l'article L3342-1 du code du travail qui fixe à trois
mois la durée minimale de présence.
De même, ces points permettent d’évaluer le nombre de jours travaillés par un
salarié ayant été présent du 15 du mois jusqu’au 13 du mois suivant. S’il a
commencé le 15 janvier, il aura travaillé 30 jours, s’il a commencé en février, il en
aura travaillé 27.
Ce calcul se fera, comme indiqué précédemment sans toutefois que le nombre de
mois puisse être supérieur à 12 sur l’année.
Calcul de la répartition.
La répartition est réalisée entre les bénéficiaires de l’intéressement exclusivement.
La part « prime individuelle » est le montant à répartir, divisé par la somme des temps
de travail des bénéficiaires et multiplié par le temps de présence de l’intéressé. Si le
montant à répartir était divisé par la somme des temps de travail de l’ensemble des
salariés, le calcul dégagerait un reliquat. Celui-ci serait proportionnel à la somme des
temps de travail des non bénéficiaires.
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Dans l’exemple suivant, la somme à répartir est de 43K€. L’entreprise à fait travailler
l’équivalent de 101,67 ETP (d’où 10.167%) dont 97,50 ETP sur plus de 3 mois consécutifs
ou non et 4,17 ETP sur moins de 3 mois.
Si les 43K€ étaient divisés par 101,67 ETP (ou 10.167%), chaque ETP (ou 100%) aurait droit
à : 43.000€ / 10167% x 100% = 422,94€
Or, comme seuls les salariés ayant travaillés plus de trois mois peuvent en bénéficier,
il serait distribué : 422,94€ X 97,50 ETP soit 41.236,35 €.
Le reliquat de 1.763,65€ correspondrait à la part non distribuée des salariés ayant
travaillé moins de trois mois (1.723,65 / 4,17 = 422,94€).
Date de distribution.
L’intéressement reposant notamment sur des éléments du résultat comptable de
l’établissement, il est nécessaire d’attendre l’arrêter des comptes par l’assemblée
générale de l’association. L’article L3312-9 fixe la date maximale au dernier jour du
septième mois suivant la clôture, soit le 31 juillet.
Il semble, au regard des années antérieures, que l’arrêté des comptes est toujours
réalisé avant la fin mai. La distribution pourrait donc intervenir fin juin. La
concomitance avec les congés d’été serait particulièrement appréciée.
Même si la loi le permet, au regard des montants prévisionnels, il ne semble pas
opportun de prévoir la faculté d’acomptes.
Les expériences démontrent que l’intéressement est peu placé en P.E.E. ou
P.E.R.C.O. Il ne nous semble pas justifié de proposer en l’état une solution de ce type.
Toutefois, il pourra être utile de l’intégrer dans les négociations, si les partenaires
sociaux le souhaitaient, notamment pour des raisons fiscales. Enfin, même si l’article
L.3343-1 prévoit la possibilité d’alimenter le compte épargne temps de
l’intéressement, l’accord C.E.T. de l’association ne le prévoyant pas, il ne parait pas
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utile de l’intégrer. La renégociation de l’accord C.E.T. est régulièrement portée à
l’ordre du jour des négociations centrales (N.A.O. et C.C.E.) mais semble ne pas vouloir
aboutir. Ce point pourrait créer de nouvelles crispations, spécialement si
l’intéressement n’était ouvert qu’à Saclay.
Il est à noter que si un ancien salarié ne peut être contacté alors qu’il bénéficie
d’une part d’intéressement, l’établissement doit conserver cette part à sa disposition
pendant une année à compter du dernier jour du premier mois du second semestre.
Soit, pour une année civile, du 01 août de l’année suivant celle sur laquelle a porté
le calcul jusqu’au 31 juillet de l’année suivante. Passé ce délai, la part
d’intéressement est versée à la Caisse des Dépôts et Consignation où le salarié peut
la réclamer avant l’extinction de la prescription trentenaire.
Information des salariés.
L’accord d’intéressement sera intégré dans le livret d’accueil des nouveaux salariés,
affiché dans l’établissement à proximité des affichages réglementaires (règlement
intérieur…) et remis à l’ensemble des salariés présents au jour de son entrée en vigueur.
Ces communications seront accompagnées d’une note explicative permettant aux
salariés de comprendre l’essentiel de l’accord, les modalités d’inclusion et
d’exclusion et les indicateurs retenus.
Il sera aussi tenu à la disposition des partenaires sociaux et de l’inspecteur du travail.
La création de la base de données économiques et sociales103 implique la tenue
d’information sur l’intéressement à disposition des représentants des personnels.
Information lors du versement de la prime.
A l’occasion du versement de la prime d’intéressement, chaque bénéficiaire –qu’il
soit présent ou non à l’effectif- doit recevoir une explication sur la composition de la
part qui lui revient accompagnée des données sur les montants de la C.S.G. et la
C.R.D.S. prélevés, et sur le montant moyen de la prime.
Il pourra être utile de modifier le certificat de travail remis à chaque salarié pour
l’informer qu’il doit transmettre son ou ses futurs changements d’adresses. Cette
mention est nécessaire pour informer les anciens personnels de leurs éventuels droits
à l’intéressement. Il s’agit là d’une obligation incombant à l’employeur.
103 Article L2323-7-2 du code du travail.
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Gestion des contentieux.
Quatre types de contentieux peuvent survenir :
1. Les contentieux sur l’exonération de l’intéressement, entre l’employeur et
l’URSSAF, de la compétence de la commission des recours amiables de
l’URSSAF puis, le cas échéant, du T.A.S.S. (Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale).
2. Les contentieux sur l’accord lui-même. En tant qu’accord collectif, signé dans
une structure médico-sociale (l’établissement est sanitaire et médico-social), il doit
être agréé par le ministère des affaires sociales104. A ce titre, toute personne
intéressée directement et ayant un intérêt à agir, le comité d’établissement
ou une organisation syndicale signataire, peut engager un recours contre
l’agrément devant les tribunaux administratifs.
Toutefois, la question de la nature juridique de l’accord d’intéressement mérite d’être posée. L’article L314-6 du C.A.S.F. prévoit que les « … conventions d'entreprise ou d'établissement … ne prennent effet qu'après agrément donné par le ministre compétent… ». • D’une part, le code du travail traite l’accord d’intéressement dans sa
troisième partie relative notamment au salaire alors qu’il traite des conventions d’entreprise ou d’intéressement dans sa seconde portant sur les relations collectives de travail.
• D’autre part, une convention d’entreprise ou d’intéressement est exclusivement conclue avec les organisations syndicales dès lors qu’elles existent dans l’entité en question105. Or, l’accord d’intéressement prévoit d’autres modalités de conclusion.
• Enfin, contrairement aux accords collectifs, l’accord d’intéressement n’a pas à être déposé au greffe du Conseil des Prud’hommes.
Ces aspects sembleraient permettre de présumer que l’accord d’intéressement ne serait pas une convention d’entreprise. Il ne serait pas soumis à l’agrément. • A contrario, le rapport de l’I.G.A.S. de septembre 2012106 indique « …une
jurisprudence de plus en plus extensive a élargi ces dix dernières années les normes collectives soumises à l’agrément jusqu’aux usages d’entreprise… ». Cette position s’appuie sur plusieurs jurisprudences sans qu’aucune, semble-t-il, ne porte exactement sur l’intéressement107.
Il apparait donc probable que l’accord d’intéressement puisse être conditionné par la procédure d’agrément. Ce point mériterait une analyse juridique.
Au cas où cette procédure serait requise, il conviendrait de conditionner l’entrée en vigueur de l’accord à son aboutissement. En effet, à défaut et si l’accord n’était pas agréé, il s’appliquerait dans la partie sanitaire de l’établissement où le régime de l’agrément n’existe plus. Il en résulterait une situation inextricable notamment pour les personnels communs (administration, restauration…).
3. La contestation de l’accord, en dehors de l’agrément, peut-être engagée,
par les mêmes personnes que pour une contestation contre l’agrément,
devant les tribunaux judiciaires (T.G.I.).
104 Article L. 314-6 et articles R. 314-197 à R. 314-200 du CASF, Arrêté du 17 mai 2006. 105 Article L2231-1 du Code du Travail. 106 Evaluation de la procédure d’agrément des conventions et accords collectifs d’entreprise et d’établissement du secteur social et médico-social ; I.G.A.S. ; n°RM2012-113P ; Septembre 2012. 107 Notamment : Cass. Soc. 8 juin 2005, n° 02-46.465 ; 7 mai 2008, n° 07-40.550 ; 09 nov. 2011, n°10-21.496.
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4. Enfin, tout salarié peut, à l’occasion d’un litige individuel porté devant le
conseil des prud’hommes, invoquer l’illégalité de l’accord ou d’une de ses
clauses, contester sa mise en œuvre ou le calcul de la prime.
Suivi de l’application de l’accord.
Les interviews des dirigeants d’établissements ayant mis en place l’intéressement,
indiquent majoritairement que la discussion autour de l’accord a été aussi
importante que l’accord lui-même.
Il convient de cultiver cette dynamique et de la porter tout au long de la vie de
l’accord tant pour promouvoir l’atteinte des objectifs que pour préparer les
personnels aux résultats.
Cet aspect est aussi important que la seule réponse aux obligations réglementaires
issues de l’article L.3313-1.
Il pourra être proposé que le comité d’établissement soit informé mensuellement des
données disponibles relatives aux indicateurs d’activité. Au moins trois fois par
années, un débat, en comité d’établissement, pourra porter sur une synthèse
présentée par la direction de l’ensemble des résultats des indicateurs et des
conséquences au regard des objectifs et modes de calcul de l’intéressement.
Le comité d’établissement pourra contrôler les données présentées notamment en :
• Demandant la communication de précisions ou documents
complémentaires aux vérifications.
• Délégant un de ses membres pour réaliser les auditions utiles à la
compréhension des données communiquées.
• Ayant recours à un expert-comptable dans les conditions prévues à l’article
L2325-35 du code du travail (assistance du comité d’entreprise).
Mise en œuvre.
Au terme de l’étude sur une proposition d’accord d’intéressement pour
l’établissement de santé la Martinière, il restera à transformer ce projet en réalisation.
Autant cette première étape pouvait être le fait de la direction de l’établissement,
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autant la suite exigera une implication des partenaires sociaux et la volonté
partagée d’aboutir.
Il ne peut être exclu que l’intéressement soit perçu, par ces partenaires, comme un
détournement des charges sociales ou comme un moyen de ne pas augmenter les
rémunérations. Cette position ne correspondrait pas au sondage réalisé. Les
partenaires sociaux ne sont pas tenus par les sondages et peuvent souhaiter s’en
différentier en raison de leurs visions des affaires sociales.
S’ils s’engagent dans le dialogue en vue d’un accord, il faudra intégrer que leur
vision des enjeux et de la stratégie de l’établissement n’est sans doute pas
exactement la même que celle de la direction. Il s’ensuivra que le projet final ne
sera pas exactement celui proposé.
Ce travail aura alors eu le mérite :
• de permettre de poser le cadre,
• de donner des pistes d’enjeux,
• de proposer des questions à traiter,
• de faciliter l’appropriation du sujet avant d’engager des discussions.
Cette recherche permet aussi de répondre à la question de la faisabilité et de
l’opportunité d’un accord d’intéressement dans une structure sanitaire et médico-
sociale sans but lucratif.
Il démontre que l’intéressement peut s’autofinancer en grande partie par l’incitation
à la production de recettes ou par l’économie des dépenses.
Il indique, en conséquence, qu’il est un outil adéquat de gestion sociale y compris et
peut-être spécialement en période de tension budgétaire.
Il fixe l’accord d’intéressement comme un outil de la stratégie d’entreprise qui doit
être concertée avec les partenaires sociaux et non comme une modalité technique
de création d’une prime de fin d’année.
Il permet de répondre à ceux qui l’évitent au motif de l’intervention des
administrations de contrôle et de tarification. L’accord peut reposer sur des éléments
indépendants des crédits alloués par ces administrations. De plus, comme déjà
indiqué, l’intéressement existe déjà dans la fonction publique108.
108 Notamment : Décret n° 2011-1038 du 29 août 2011 instituant une prime d’intéressement à la performance collective des services dans les administrations de l’État.
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CONCLUSION
Nous nous sommes efforcés de présenter l’accord d’intéressement comme un outil
stratégique de pilotage de l’entreprise :
• Par le dialogue interne qu’il engendre autour des éléments majeurs du
développement et de la définition d’entreprise.
• Par l’effet financier incitateur qui a pour vocation de mobiliser les équipes
autour de ces points.
L’accord d’intéressement réussi ne peut être négocié en dehors de l’écriture d’un
projet industriel qui demande dialogue et réflexion.
Mais ce point engage aussi d’autres aspects qui devront nécessairement entrer dans
la discussion et qui feront évoluer l’entreprise.
• L’organisation du travail et les accords collectifs qui la déterminent
permettent-ils de faire aboutir le projet d’entreprise ?
• Le mode de pilotage et l’organisation hiérarchique sont-ils adéquats ?
• …
Dès lors que les partenaires sociaux ouvrent ensemble le dialogue sur le projet
industriel et ses conditions de réussite, il adviendra inévitablement des
questionnements, des postures salariales comme patronales. Elles devront évoluer.
L’accord d’intéressement est peut-être une entrée dans une nouvelle forme de
management plus participative. C’est peut-être ce qui explique la frilosité de
certains employeurs comme de représentants des salariés.
Il ne nous parait pas possible d’entrer dans cette logique sans accepter les
questionnements qui vont avec. Les partenaires seront plus impliqués dans les
conséquences de leurs revendications. Mais l’employeur doit donner à ses
partenaires une place pour participer plus activement à la stratégie de l’entreprise.
La mise en œuvre de l’intéressement exige donc la capacité managériale d’ouvrir
ce dialogue et de questionner l’entreprise sans tabou. La réponse dépend bien
entendu du niveau d’engagement des représentants des personnels. Elle dépend
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aussi de l’employeur. Managers, sommes-nous toujours disposés à accepter que
notre pilotage, qui est souvent lié à notre personnalité, soit questionné ?
Ce sont les enjeux du projet industriel et du pilotage des ressources humaines.
« Plus que d’autres structures, les établissements hospitaliers sont contraints de mettre en place un management participatif associant les différents acteurs de l’entreprise.109 » Alain Coulomb.
109 Alain Coulomb ; Un regard différent sur le management hospitalier ; CAHPP ; 2009 ; page 63.
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ABREVIATIONS UTILISEES :
A.G.P.M. : Association Général de Prévoyance Militaire.
A.N.O.C.R. : Association Nationale des Officiers de Carrière en Retraite.
A.P.A.J.H. : Association pour Adultes et Jeunes Handicapés.
A.S.H. : Agent des Services Hospitaliers.
A.S.S. : Action Sanitaire et Sociale (Branche de la M.G.E.N.).
A.R.S. : Agence R2gionale de Santé.
B.T.P. R.M.S. : Résidences médico-sociales du Bâtiment et des Travaux publics
C.A.S.F. : Code de l’Action Sociale et des Familles.
C.A.T. : Centre d’Aide par le Travail (devenu E.S.A.T.).
C.E. : Comité d’Entreprise ou Comité d’Etablissement.
C.C.E. : Comité Centrale d’Entreprise.
C.C.N. : Convention Collective Nationale.
C.D.D. : Contrat à Durée Déterminée.
C.D.I. : Contrat à Durée Indéterminée.
C.E.T. : Compte Epargne Temps.
C.H.S.C.T. : Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail.
C.N.M.S.S. : Caisse Nationale Militaire de Sécurité Sociale.
C.S.P. : Code de la Santé Publique.
D.A.R.E.S. : Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques.
Di.R.E.C.C.T.E. : Directions Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi.
D.I.M. : Direction de l’Information Médicale.
D.M.S. : Durée Moyenne de Séjours.
D.R.H. : Direction des Ressources Humaines.
E.B.E. : Excédent Brut d’Exploitation.
E.H.P.A.D. : Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes.
E.P.R.D. : Etat Prévisionnel des Recettes et Dépenses.
E.S.A.T. : Etablissements et Services d'Aide par le Travail (anciennement C.A.T.).
E.S.P.I.C. : Etablissements de santé privés d'intérêt collectif anciennement P.S.P.H. (participant au service public hospitalier).
E.T.P. : Equivalent Temps Plein.
F.C.P.E. : Fonds Communs de Placement d'Entreprise.
F.E.G.A.P.E.I. : Fédération Nationale des Associations de Parents et Amis Employeurs et Gestionnaires d’établissements et services pour Personnes Handicapées Mentales.
F.E.H.A.P. : Fédération des Etablissements Hospitaliers et d'Aide à la Personne.
F.H.F. : Fédération Hospitalière de France (Ets publics)
F.H.P. : Fédération de l’Hospitalisation Privée (Ets privés du secteur marchand)
G.M.P. : GIR Moyen Pondéré.
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G.M.P.A. : Groupement Militaire de Prévoyance des Armées
G.R.H. : Gestion des Ressources Humaines.
ID.C.C. : Identifiant de la Convention Collective (Code attribué par le ministère)
I.G.A.S. : Inspection Générale des Affaires Sociales.
L.F.S.S. : Loi de Financement de la Sécurité Sociale.
M.C.O. : Médecine, Obstétrique et Chirurgie.
M.G.E.N. : Mutuelle Générale de l’Education Nationale.
M.S.P.P. : Mutuelle des Sapeurs-Pompiers de Paris.
N.A.O. : Négociation Annuelle Obligatoire.
P.E.E. : Plan d’Epargne Entreprise.
P.E.I. : Plan d’Epargne Interentreprises.
P.E.R.Co : Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif.
P.I.P.C. : Primes d’Intéressement à la Performance Collective.
P.M.S.I. : Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information.
P.N.L. : Privé Non Lucratif (secteur ni marchand ni public : Association, fondation, mutuelles…)
PRO B.T.P. : Protection sociale du BTP (Organisme de protection sociale).
S.I.I.P.S. : Soins Infirmiers Individualisés à la Personne Soignée.
S.N.A.P.E.I. : Syndicat National des Associations de Parents d'Enfants Inadaptés.
S.Na.Se.A. : Syndicat National au Service des Associations du secteur social et médico-social.
S.O.P. : Syndicat général des Organismes Privés sanitaires et sociaux à but non lucratif
S.S.R. : Soins de Suite et de Réadaptation.
T2A : Tarification à l’Activité.
T.A.S.S. : Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale.
T.G.I. : Tribunaux de Grandes Instances.
U.F.M.I.C.T.-C.G.T. : Union Fédérale Médecins, Ingénieurs, Cadres, Techniciens C.G.T.
U.G.E.C.A.M. : Unions pour la Gestion des Etablissements des Caisses de l’Assurance Maladie.
V.A.E. : Validation des Acquis de l’Expérience.
V.M.P. : Valeur Mobilière de Placement.
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BIBLIOGRAPHIE
Textes légaux et réglementaires :
• Code du Travail.
• Code de la Santé Publique.
• Code de l’Action Sociale et des Familles.
Guides des ministères :
• Guide de l’Epargne Salariale ; Ministère du travail, de l’emploi et du dialogue
social ; Ministère des affaires sociales, Ministère des finances et des comptes
publics, Ministère de l’économie, du redressement productif et du numérique ;
Mise à jour de juillet 2014.
• Guide des activités et des métiers du secteur social, médico-social et petite
enfance ; Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et
de la mer & Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique &
Ministère de la jeunesse et des solidarités actives ; Version 2 ; 2010.
• Epargne Salariale ; Guide et repères pour la négociation ; Ministère du Travail,
de la Solidarité et de la Fonction Publique ; Editions Liaisons ; 2010.
Publications D.R.E.E.S. et D.A.R.E.S. analyses :
• Le panorama des établissements de santé – Edition 2012 ; Collection Etudes et
Statistiques ; D.R.E.E.S. ; 2012.
• Sandra Nahon ; Les salaires dans le secteur social et médico-social en 2011.
Une comparaison entre les secteurs privé et public ; Études et Résultats ;
Drees, Avril 2014 - n°879
• Participation, Intéressement et Epargne Salariale en 2010 ; Dares Analyses ;
septembre 2012 n°055.
• Les salariés par secteur et par branche professionnelle en 2011 ; DARES
Analyses ; Avril 2014 n°028 ;
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Autres publications :
• Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions
(données 2008) ; C.N.C.R.E.S. ; 2ième édition ; 2010.
• Situation économique et financière des établissements et services : Agir
sous contraintes ; Perspectives Sanitaires et Sociales n°235 Juillet-Août 2014.
• Laurent Jeanneau ; Qu'est-ce qui motive les salariés du secteur associatif ? ;
Alternatives Economiques – La lettre de l’Insertion, N°23 – Juillet 2010.
• Mathieu Narcy ; Les salariés du secteur associatif sont-ils davantage
intrinsèquement motivés que ceux du secteur privé ? ; Economie et Prévision
n°188 - 2009-2.
• Piloter l’activité, mesurer l’efficience (recueil d’indicateurs) ; A.N.A.P. ; Février
2010.
• L’hôpital ; Rapport 2012 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ; La
Documentation Française ; 2013.
Ouvrages :
• Alain Coulomb ; Un regard différent sur le management hospitalier ; CAHPP ;
2009.
• Michel Diefenbacher ; Rapport sur l’intéressement collectif dans la fonction
publique ; Assemblée Nationale (Rapport Parlementaire) ; Mai 2009 ;
• Cristophe Estay et Brigitte Bouillerce ; Motiver les salariés – du climat social à
l’épargne salariale ; Edition Livres à vivre ; Afnor Editions ; 2010.
• Yves Réale & Bruno Dufour ; Le DRH stratège ; Eyrolles – Editions
d’Organisation ; 2ième édition ; 2009.
• Epargne salariale et actionnariat salarié ; Les guides de gestion RF ; Groupe
Revue Fiduciaire ; 2ième édition ; 2011.
• L’Intéressement collectif dans la fonction publique – atouts et mise en œuvre ;
Groupe de travail ; FONDACT ; 2013.
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ANNEXE – COMPTES RENDUS DES ENTRETIENS.
Sont retracés ci-après les comptes rendus des entretiens qui ont été approuvés par
les personnes auditionnées que nous tenons à remercier.
Mme Sylvie AMZALEG, Directeur des relations du travail et Coordonnateur du Pôle
Ressources Humaines de la FEHAP. 96
M. Jean Luc GIBELIN, UFMICT-CGT (Union Fédérale Médecins, Ingénieurs, Cadres,
Techniciens C.G.T.). 99
M. Marc TRANCHAT, Délégué National MGEN - Relations Sociales & Régime Obligatoire.
Secrétaire Général Mutualité Fonction Publique. Administrateur national FNMF et FEHAP.
102
Mme Martine HADDAD, Secrétaire Générale FHP Ile-de-France (Fédération de
l’Hospitalisation Privée) et ancienne Directrice Générale de l’Hôpital privé Jacques Cartier
de Massy. 104
M. Philippe BOURASSIN, Directeur des Ressources Humaines, Institut Gustave Roussy. 107
M. Damien VISSEAUX, Directeur résidence « Le Parc » - groupe BTP RMS. 110
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Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratif et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 22 janvier 2014 à 10h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
Mme Sylvie AMZALEG, Directeur des relations du travail et
Coordonnateur du Pôle Ressources Humaines de la FEHAP.
Compte rendu validé par Mme AMZALEG qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
L’intéressement, volonté ou orientation de la FEHAP ?
C’est une bonne orientation qui permet de renouer des relations sociales avec les partenaires sociaux dans un climat plus serein. L’intéressement autorise les discussions sur d’autres critères que ceux habituellement utilisés dans les négociations sociales.
Il repose sur le dégagement de marges négociées avec les partenaires sociaux et qui font donc consensus.
Dans le cadre des négociations engagées ces dernières années avec les partenaires sociaux, l’un des objectifs de la FEHAP était de dégager des marges au niveau national afin de permettre aux établissements et services d’optimiser la gestion des ressources humaines.
La FEHAP souhaite laisser « la main » aux établissements qui pourront négocier en interne sur plusieurs thématiques, notamment, celle relative aux accords d’intéressement par exemple.
Est-ce qu’il y a opposition entre intéressement et qualité des prestations ?
Non bien au contraire, l’intéressement valorise l’effort collectif des salariés aux « performances » des structures. Le dispositif repose sur la définition des objectifs qui peuvent intégrer notamment l’amélioration des prestations.
Est-ce que l’intéressement est possible quand la structure est déficitaire ?
Ce sont des questionnements desquels, il faut sortir. L’intéressement peut reposer sur la bonne utilisation des moyens, sur les économies d’énergie, sur la suppression de fonction ou d’actions réalisées en doublon…
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Réduire les déficits, les gaspillages ou les mésusages des moyens (gestion de l’éclairage, gestion des remplacements…) peut permettre une réduction des déficits ou un retour à l’équilibre. Les gains dégagés, même déduits de l’intéressement, sont en faveur de l’économie de la structure.
L’intéressement permet un dialogue social autour de l’organisation, des questions de mutualisation, de gestion des achats… qui place la réflexion du projet de gestion dans le champ des négociations sociales.
Est-ce qu’il existe des indicateurs plus pertinents que d’autres pour travailler un accord d’intéressement ?
Il faut trouver les indicateurs pertinents au regard de la situation de l’établissement mais leurs donner de la lisibilité et de la cohérence. A cet effet, permettre qu’ils soient lisibles.
Les indicateurs doivent donc être simples et peu nombreux.
Autres questions :
Comment expliquez-vous que les associations du secteur aient signé si peu d’accord d’intéressement ?
Les établissements du secteur sont soumis à un mode de financement spécifique qui ne facilite pas la mise en place de dispositifs d’intéressement. La recommandation patronale du 04 septembre 2012 constitue un levier intéressant permettant de faire des marges qui pourront ensuite être réutilisées par les structures.
L’intéressement crée une prime aux surpassements que certains syndicats dénoncent comme étant une sous rémunération d’un surinvestissement et donc du travail gratuit. Qu’en pensez-vous ?
L’intéressement a pour objectif de valoriser l’effort collectif des salariés aux « performances » des structures. Le dispositif vise à améliorer la qualité des prestations, et donc la prise en charge des patients ou des usagers. Ce qui constitue la préoccupation majeure des employeurs et des salariés du secteur. Par conséquent, l’investissement fournit dans ce cadre, n’est pas un « travail gratuit », mais des efforts autour de valeurs et missions communes.
L’intéressement ne serait-il pas un moyen de compenser l’absence d’augmentation des rémunérations ? Certains syndicats contestent cette distribution d’une part des économies ou des surproductions réalisées par les salariés eux-mêmes et souvent à leur dépens.
La loi impose un principe de non substitution de la rémunération. Par conséquent, l’intéressement ne peut remplacer les éléments de rémunération en vigueur dans les structures. Les primes d’intéressement sont bien distinctes du salaire et ne font en aucun cas obstacle aux règles d’évolution de la rémunération (soit par le biais des règles d’évolution conventionnelle ou par le biais des décisions individuelles d’augmentation de la rémunération).
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De plus, l’intéressement étant un dispositif facultatif, les employeurs ne sont pas tenus de le mettre en place. Pour les structures qui le font, cela montre bien une réelle volonté d’aller au-delà de la rémunération existante, donc de faire un plus.
Par ailleurs, le régime social des primes d’intéressement est intéressant pour l’employeur et les salariés (exonération des cotisations de sécurité sociale et de l’ensemble des cotisations grevant les éléments de salaire, assujettissement à la CSG et à la CRDS, et au forfait social).
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[99]
Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratives et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 25 janvier 2014 à 9h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
M. Jean Luc GIBELIN, UFMICT-CGT (Union Fédérale Médecins,
Ingénieurs, Cadres, Techniciens C.G.T.).
Compte rendu validé par M. GIBELIN le 26/01/14 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
Pourquoi le secteur a si peu mit en place d’accords d’intéressement ?
La situation des établissements non lucratifs, qui compensent l’absence de service public, ont des missions de service public. C’est le cadre de base et le cadre culturel de ce secteur.
Ce secteur n’a pas une culture lucrative ou d’entreprise industrielle. Il est encore marqué par le « don de soi » tant des administrateurs eux-mêmes que des personnels. D’ailleurs, les rémunérations sont environ 20% inférieures aux moyennes nationales.
L’intéressement n’a pas fait l’objet d’une envolée d’autant qu’il est intervenu dans un contexte de blocage des rémunérations. Pour la C.G.T., c’était un pis-aller pour compenser la non réévaluation des grilles de rémunérations.
L’intéressement pourrait faire l’objet de discussions si le moment et les conditions étaient réunis. Actuellement, la stagnation des rémunérations et la forte demande de reconnaissance salariale ne permettent pas cette réflexion. De plus l’intéressement n’est pas significatif au regard du salaire moyen actuel ; ce n’est donc pas mobilisateur.
Est-ce qu’il y a opposition entre intéressement et qualité des prestations ?
L’intéressement ne peut intervenir qu’à condition qu’il y ait création de richesse. Dans un contexte contraint, cette richesse ne peut découler que de la réduction des dépenses. L’intéressement provient du non engagement des dépenses qui auraient dues l’être.
Il est donc le fruit d’un transfert au détriment des rémunérations.
Il est en contradiction avec la culture du secteur dans laquelle les recettes, notamment publiques, doivent financer les dépenses et non créer du profit.
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L’intéressement n’est pas frappé par l’ensemble des charges sociales et produit donc –à masse financière équivalente- un profit plus important pour le salarié ?
C’est un choix idéologique que la C.G.T. conteste car elle est attachée au régime de répartition et au rapport entre les salaires et les pensions.
Distribuer des revenus qui n’entrent pas dans le champ des droits à pensions et permettre aux salariés d’économiser à titre privé est un leurre. La crise économique a invalidé cette perspective de système par capitalisation et de fonds de pensions.
Le système par répartition, où toutes les rémunérations entrent dans le calcul des droits, est validé par la crise économique que nous traversons.
La C.G.T. signent-elles des accords d’intéressement ?
Au niveau national, la position est une opposition. Au niveau local, il faudrait regarder au cas par cas en tenant compte du contexte.
Est-ce qu’il existe des indicateurs plus pertinents que d’autres pour travailler un accord d’intéressement ?
La C.G.T. n’entrera pas dans ce débat car elle est opposée au principe de l’intéressement ; c’est une question de fond.
Entre un système de primes et un système d’intéressement, quelle est votre position ?
L’augmentation des salaires est la seule solution. Le salaire est la seule reconnaissance légitime des emplois et qualifications comme du financement de la protection sociale.
Les primes et l’intéressement sont des pis-aller.
Comment tenir compte de l’engagement de certains salariés ou équipes au-delà de celui d’autres ? Il existe une demande de reconnaissance et de justice sur ce point.
C’est la critique classique de la position de la C.G.T.
Ce discourt repose sur de vraies attentes et insatisfactions. Mais c’est une construction qui fait l’économie d’une juste évaluation des métiers, des compétences et de l’évaluation. Cette évaluation doit être la base de la fixation des rémunérations. Le salarié ne doit pas être poussé à travailler pour plus de ce pourquoi il est payé.
Le salaire est la rémunération de l’engagement individuel. Le patronat se sert de l’intéressement pour imposer aux salariés un travail gratuit ou instituer une concurrence entre les salariés.
La réalité est que la qualification n’est pas reconnue.
Il faut regarder cet aspect sans naïveté.
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L’intéressement pourrait permettre, par exemple de promouvoir la participation à la démarche qualité et de sécurité des soins.
Non, il faut une définition des postes cohérentes avec la réalité du contenu du travail qui ne peut être figé dans le temps. Un lien doit exister entre l’évolution de la définition du poste et l’évolution de la rémunération.
Mais actuellement, les salariés qui assurent des tâches en plus réalisent de fait du travail gratuit. La seule réponse est la rémunération.
Les salariés n’ont pas pleinement conscience de l’importance du travail gratuit qui est de plus en plus important.
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Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratif et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 14 mars 2014 à 14h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
M. Marc TRANCHAT, Délégué National MGEN - Relations Sociales &
Régime Obligatoire. Secrétaire Général Mutualité Fonction Publique.
Administrateur national FNMF et FEHAP.
Compte rendu validé par M. Marc Tranchat le 09 avril 2014 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
Vous m’indiquez que l’intéressement n’est absolument pas un instrument de pilotage stratégique, pouvez-vous vous expliquer ?
L’intéressement est appliqué depuis 2012 dans le groupe MGEN qui emploie 10.000 personnes.
Deux types d’indicateurs sont utilisés :
• Au niveau du groupe, il s’agit du respect du budget. Cet indicateur produit 60% de l’intéressement.
• Au niveau du secteur d’activité, il s’agit, pour celui des établissements hospitaliers, de l’E.B.E. Cet indicateur déclenche 40% de l’intéressement.
Les indicateurs sont très indirectement liés à des orientations managériales et ne sont donc pas perçus comme devant influencer le management. Il s’agit d’outils de redistribution.
Il faudrait des indicateurs plus pertinents et proches de l’activité des professionnels, tels que le taux de satisfaction des usagers. La difficulté est que les modes de recueil, les grilles d’analyse, les modes de traitement (etc.) de la satisfaction diffèrent d’un établissement à l’autre comme le type d’activités ou de clientèle. La comparaison serait donc très compliquée à réaliser et source de conflits.
A quel niveau faut-il négocier l’intéressement ?
Il est très compliqué de descendre au niveau de l’établissement. L’intéressement est collectif.
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Plus il est fixé dans des conditions conduisant à des différentiations entre les salariés, plus il est source de contentieux et de contestations.
De plus cela conduit à une sorte d’individualisation de la rémunération qui n’est pas dans l’esprit de nos établissements.
Enfin, il convient d’intégrer la difficulté de l’intégration de l’intéressement dans le dialogue avec les autorités de tarification. Il s’agit d’une mesure non conventionnelle et donc non opposable.
Quand avez-vous conclu cet accord d’intéressement ?
Il a été conclu fin 2011 pour s’appliquer de 2012 à 2014.
Notre objectif était l’utilisation d’indicateurs simples et incontestables compréhensibles par tous. Le respect du budget et l’E.B.E. sont des indicateurs économiques qui répondent à ces objectifs et, dans le contexte actuel, leur intérêt est compris par tous.
Le versement est équitable, c'est-à-dire que chaque salarié, quel que soit son niveau hiérarchique reçoit le même intéressement. Le versement maximal est d’environ 350€.
Comment cette mesure a-t-elle été perçue par les salariés et les I.R.P. ?
L’ensemble des organisations représentatives ont signé l’accord d’intéressement accompagné d’un P.E.E. et d’un PERCO. La simplicité du système et l’égalité de traitement des salariés a été un facteur fort d’adhésion.
Il n’en reste pas moins que sur le fond, les salariés et les I.R.P. préféraient du salaire qu’une mesure d’intéressement qui a un caractère aléatoire.
Quels outils seraient plus adaptés pour motiver les personnels ?
Les primes de performance mais c’est particulièrement compliqué dans la santé.
La politique de formation pour donner du sens à l’engagement des salariés dans l’entreprise.
La cohésion des salariés de l’ensemble du groupe et la qualité du management de proximité sont des facteurs essentiels à la motivation individuelle des personnels.
L’intéressement ne me paraît pas être, dans le long terme, un outil de management.
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Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratif et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 27 juin 2014 à 14h30 – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
Mme Martine HADDAD, Secrétaire Générale FHP Ile-de-France
(Fédération de l’Hospitalisation Privée) et ancienne Directrice
Générale de l’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy.
Compte rendu validé par Mme HADDAD le 27 juin 2014 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Mme Martine HADDAD est Secrétaire Générale de la F.H.P. Ile de France. La F.H.P. regroupe 1.100 cliniques et hôpitaux privés de France et 207 en Ile-de-France. Contrairement aux structures publiques ou associatives, ces établissements sont portés par des entreprises commerciales (secteur marchand).
Elle a été auparavant directrice générale de l’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy (91), qui est un hôpital privé pluridisciplinaire du groupe Générale de Santé, de plus de 350 lits et places ainsi que plus de 600 E.T.P.
Synthèse :
Avez-vous une politique fédérative sur l’intéressement à la F.H.P. IDF ?
Il n’existe pas de politique d’intéressement. Celle-ci demeure au niveau de chaque établissement et répond à des besoins et des questions locales.
A l’Hôpital privé Jacques Cartier, aviez-vous un accord d’intéressement ?
A mon arrivée en 2008, il n’y en avait pas mais les salariés recevaient jusqu’en 2007 de la participation. Il m’avait donc semblé important de discuter un accord d’intéressement, ce qui a été fait en 2010.
Cet accord reposait sur un mixte d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs, à savoir :
• Quantitatif : La réalisation des objectifs économiques de l’établissement.
• Qualitatif : un ensemble de trois items indépendant les uns des autres :
o La satisfaction des patients mesurée par le taux de retour des questionnaires de satisfaction et le taux de patients très satisfaits et insatisfaits.
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o La réduction des accidents du travail mesurée sur la fréquence des Accidents du travail et la gravité (nombre de jours d’incapacité).
o La politique d’entreprise mesurée par le taux de participations aux réunions organisées autour d’actions de communication et de démarche qualité.
Le versement de l’intéressement était proportionnel au temps de travail et s’est élevé à quelques unités de centaines d’euros par salarié.
Pouvez-vous expliquer le choix des indicateurs ?
• L’indicateur quantitatif reposait sur les résultats économiques qui constituent une nécessité pour une entreprise. Cet indicateur est complexe à appréhender pour les personnels qui n’ont pas d’emprise directe sur ce point mais conditionne la pérennité de l’entreprise.
• La satisfaction des patients correspond à l’image que l’entreprise donne à ses clients et le taux de retour des questionnaires permet de mesurer l’implication des salariés dans cette démarche.
• La mesure du taux d’accidents du travail a du sens en ce qu’il s’agit d’un objectif de la direction ainsi que des personnels. Le respect des protocoles, les bonnes pratiques… réduisent les A.T. et leur mise en œuvre est aussi de la responsabilité des salariés.
• La politique d’entreprise est un indicateur qui m’a semblé très pertinent. Il n’est pas possible de mesurer le climat social aux seuls résultats des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) ou des élections des I.R.P. Il faut que les salariés s’impliquent dans la politique générale de l’entreprise par la participation aux instances de la qualité (prise en charge des patients, conditions de travail…) comme sur les actions de communication qui s’y rapportent.
Est-ce que l’accord d’intéressement est un levier stratégique ?
Il n’est pas possible de l’affirmer. Par contre, le débat autour des critères retenus en vue de la négociation sur l’accord d’intéressement et la distribution de celui-ci, a porté sur les enjeux de l’établissement.
Le dialogue avec les représentants syndicaux et le comité d’entreprise s’est donc centré en quelque sorte sur les orientations stratégiques et la responsabilité de chacun (direction/salariés) dans le portage et la réalisation de la réussite du projet.
Par contre, l’accord d’intéressement n’a que peu fait évoluer les comportements. La réussite a davantage porté dans les échanges qu’il a engendrés, y compris après la diffusion de l’accord signé à tous les salariés.
Il reste qu’il est parfois délicat de faire partager par les I.R.P. la recherche et la définition d’indicateurs. Les I.R.P. ont formulé peu de propositions et ont naturellement investi une posture de réserve.
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[106]
A quel niveau doit-être négocié l’accord d’intéressement ?
C’est un outil permettant de communiquer sur les enjeux de l’entreprise où travaillent les personnels et sur lesquels ils puissent avoir une action.
Il s’agit donc d’une négociation locale et non de groupe. Les représentants du Comités d’Entreprise sont les interlocuteurs de la direction sur ce sujet.
Est-ce que l’intéressement a été un argument de recrutement ?
Non car les sommes distribuées n’étaient pas assez significatives.
Toutefois, pour les salariés présents, c’est un plus toujours apprécié.
Quels types d’indicateurs doivent être retenus ?
Ils doivent être :
• Significatifs face à la situation de l’établissement.
• Mesurables,
• Incontestables.
Nous avions souhaité retenir un indicateur de bonne gestion des déchets. Il est apparu délicat à mesurer. L’accroissement des volumes de déchets à risque peut signifier une réduction de la mise en déchets ordinaires de détritus à risque infectieux. A contrario, ceci peut indiquer que les conteneurs de déchets à risques infectieux reçoivent toutes sortes d’ordures ménagères. De même la réduction des déchets à risques infectieux par une amélioration du tri procure un gain économique. A contrario, ne prenions nous pas le risque d’encourager la mise en ordures ménagères de déchets à risque infectieux ?
Il est important que les personnels aient le sentiment qu’ils peuvent agir sur les résultats. Ceci explique que la part économique de l’intéressement, pourtant indispensable, est mal comprise dès lors qu’il s’agit d’un résultat comptable.
Par contre l’accord doit être très précis sur les modalités de calcul, de répartition et de distribution de l’intéressement ainsi que la définition des conditions d’inclusion ou d’exclusion des salariés.
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[107]
Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratives et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 21 juillet 2014 à 10h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
M. Philippe BOURASSIN, Directeur des Ressources Humaines, Institut
Gustave Roussy.
Compte rendu validé par M. BOURASSIN le 22 juillet 2014 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
Présentation de l’accord d’intéressement.
Un premier accord avait été conclu sur 2010-2012. Il reposait sur la nécessité d’un résultat économique pour déclencher le calcul de la prime d’intéressement qui reposait sur 4 indicateurs pesant chacun 25% :
• La prise en charge de la douleur,
• Le recrutement de nouveaux patients,
• La recherche scientifique
• L’absentéisme de courte durée
Un intéressement a été distribué avec un supplément d’intéressement sauf en 2012 où les résultats n’ont pas permis de distribution.
Cette absence de distribution a conduit les parties à se questionner sur les items à l’occasion des négociations sur le nouvel accord 2013-2015. Celui-ci a intégré deux modifications majeures :
• L’indicateur d’absentéisme a été retiré car, d’une part, le mode de répartition en tenait déjà compte et, d’autre part, le taux d’absentéisme était à un niveau relativement normal pour un établissement de la taille de l’IGR.
• Le clapet des résultats économiques a été retiré et intégré comme indicateur avec un poids de 40%. En effet, les résultats qui avaient empêché la distribution en 2012 provenaient de décisions budgétaires de l’autorité de tarification et non de dérive des dépenses ou de baisse de l’activité. Le personnel ne pouvait donc en être tenu responsable.
o En conséquence les trois autres indicateurs pèsent 20% chacun contre 25% auparavant.
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[108]
Quels étaient vos objectifs en mettant en place l’intéressement ?
Le but de l’accord est d’allier l’efficacité économique et la qualité tout en apportant une amélioration du pouvoir d’achat.
Le handicap de cet accord est qu’il ne comporte pas d’indicateur ni de distribution tenant compte de l’activité propre de chaque département. Ceci explique que l’adhésion et l’action promotionnelle des responsables n’est pas uniforme. Ils sont confrontés à d’autres objectifs non intégrés dans l’accord.
L’objectif est d’obtenir dans les prochains accords une décomposition entre indicateurs d’établissements et indicateurs de départements. Ceci pourrait aboutir à une partie de la prime uniforme et une autre attribuée à chaque département en fonction de ces résultats.
• Toutefois, cette option est complexe à mettre en œuvre car il convient de définir des indicateurs de natures différentes, spécialisés pour chacun des départements mais de même niveau. Il ne faut pas qu’un département ait des objectifs plus faciles à obtenir qu’un autre.
• L’intéressement se constitue progressivement. Il faut du temps pour qu’il rentre dans la culture sociale d’un établissement de santé. Mais il faut aussi du temps pour que les indicateurs adéquats soient trouvés et développés avec un niveau de certitude et de pertinence satisfaisant.
L’intéressement doit permettre de partager les objectifs stratégiques de l’établissement par l’ensemble des personnels :
• L’équilibre économique ne concerne pas que les services administratifs.
• La lutte contre la douleur n’est pas que l’affaire des services de soins.
L’accord prévoit un intéressement maximal de 0,3% de la masse salariale.
Est-ce que l’intéressement est un outil stratégique ?
C’est incontestablement un outil d’avenir si la réglementation ne change pas et que l’établissement peut accroître le montant des primes.
Il faudra obtenir qu’une partie de la prime spécialisée soit distribuée au regard des résultats de chaque département.
Il faut aussi qu’il reste simple à déclencher et compréhensible.
Par contre, il n’est pas certain que l’accord d’intéressement modifie les comportements des salariés notamment en raison de la faiblesse des sommes actuellement en jeu (+/- 250 à 300€). Ceci dit, les débats autour de l’intéressement ont porté sur les objectifs stratégiques de l’établissement.
Comment a été accueilli ce projet ?
Les deux principaux syndicats ont des positions de principe préférant l’augmentation des rémunérations à des primes d’intéressement.
La C.G.T. est fortement opposée car elle estime qu’il s’agit d’un détournement des cotisations sociales assurant l’équilibre de l’assurance maladie.
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[109]
La négociation a été conduite avec les délégués syndicaux et non avec le comité d’entreprise. Il est probable que les organisations syndicales n’auraient pas accepté d’être exclues de cette négociation collective.
Il apparaît que l’intéressement soit bien accueilli par les salariés qui reçoivent avec les congés d’été un complément de rémunération apprécié.
Un P.E.E. est attaché à cet accord. Environ 20% des primes sont placés au P.E.E.
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[110]
Master Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines - I.G.S. Paris
Synthèse d’entretien
Dans le cadre du mémoire de Thierry de Montgolfier portant sur l’intéressement dans les structures sanitaires, sociales et médicosociales à but non lucratives et dans un contexte de tension budgétaire.
Date : 23 juillet 2014 à 19h – Echange téléphonique.
Personne auditionnée :
M. Damien VISSEAUX, Directeur résidence « Le Parc » - groupe BTP
RMS.
Compte rendu validé par M. VISSEAUX le 24/07/214 qui en a autorisé l’insertion dans les annexes du mémoire.
Synthèse :
Présentation de l’accord d’intéressement.
Le groupe PRO BTP avait déjà un accord d’intéressement pour la branche assurance/retraite. En 2007, un accord a été négocié pour la branche RMS (Résidences Médico-Sociales) pour entrer en vigueur en 2008.
Cet accord, négocié avec les organisations syndicales au niveau de l’association BTP RMS, repose sur un système à deux niveaux.
1er/ L’intéressement global n’est déclenché que si le résultat est positif et en accroissement au regard d’un exercice de référence. Cette enveloppe est de 2,5% de la masse salariale brute.
2ième/ Si l’intéressement est déclenché, le montant de la prime repose sur un triptyque d’indicateurs :
• 40% - facteur économique : En fonction du volume de l’accroissement des résultats.
• 30% - Facteur activité : Si l’objectif est atteint à 100%.
• 30% - Facteur qualitatif : Si le taux de satisfaction est supérieur à 80% ou 90%. Calcul réalisé sur la base d’enquête effectuée par un organisme indépendant ou, pour l’EHPAD par un étudiant auprès du tiers des résidents.
La répartition est proportionnelle aux revenus de chaque salarié et aux temps de présence effective (ou assimilé).
Les calculs de la prime d’intéressement sont réalisés au niveau de l’association BTP RMS. Aucun indicateur n’est propre à chaque établissement. En conséquence un salarié ayant le même salaire et le même temps de présence, reçoit le même intéressement quel que soit son établissement.
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[111]
Un P.E.E. est lié à l’intéressement pour ceux qui le souhaitent. En pratique le placement sur le P.E.E. est très lié aux capacités économiques des personnels (les bas salaires placent moins que les hauts revenus). En 2014 la majorité des collaborateurs n’ont pas placé leur intéressement.
En 2014, l’intéressement moyen pour le groupe a été de 525€ brut et pour l’établissement de 514 € se répartissant entre 600€ et 1400€ pour un temps plein en fonction des indices FEHAP mais peut ne représenter jusqu’à qu’une dizaine d’euros en fonction des temps de présence réel.
Toutefois, l’intéressement a été versé régulièrement sauf pour les exercices 2010 et 2011où aucun intéressement n’a été versé.
Il existe en sus de l’intéressement, un système de prime d’objectif par établissement qui n’entre pas dans l’intéressement (prime soumise aux cotisations sociales). Ce système permet de fixer des objectifs propres à chaque établissement. Le montant de la prime est d’environ 200€.
Cette prime a un effet sensible sur la motivation des personnels.
Quel est l’impact de l’intéressement sur les personnels ?
Il n’est pas certain que l’intéressement ait un fort impact sur la motivation ou l’engagement des salariés.
A contrario, si elle n’est pas versée, la déception est très forte. L’intéressement est un facteur réel de fidélisation et de responsabilisation des personnels
Quels seraient les évolutions souhaitables ?
La priorité doit rester aux résultats économiques qui constituent la capacité de survie des établissements.
Il pourrait être possible de pondérer plus fortement l’indicateur de qualité par rapport à celui de l’activité.
Il n’est pas souhaitable de mettre des indicateurs par établissement. Si un établissement doit faire des travaux et constate une baisse de capacité, il ne serait pas normal que la prime soit réduite.
Quel est le dialogue social sur l’intéressement au niveau de l’établissement ?
Les instances et les personnels savent que c’est défini au niveau des négociations centrales. Il n’y a donc que peu de discussions localement sur ce sujet.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[112]
ANNEXE – SONDAGE AUPRES DES DIRIGEANTS ET D.R.H. DES
ETABLISSEMENTS SANITAIRES ET MEDICO-SOCIAUX.
Ce sondage a été envoyé, pour diffusion, à 4 fédérations sanitaires et sociales à but
non lucratif et à plus d’une trentaine de correspondants régionaux de fédérations.
De même plus de 200 directeurs ou D.R.H. d’associations ou établissements du
secteur en ont été destinataires. Ils ont tous été relancé à plusieurs reprises.
Il n’en reste pas moins que seuls 15 professionnels ont répondu. Cet écart, entre la
diffusion et les retours, image la difficulté à aborder le sujet de la participation dans
les associations.
Sur les 15 réponses, seules 3 témoignent d’une mise en place de l’intéressement et
l’une d’entre elles considère qu’il ne s’agit absolument pas d’un outil stratégique
contrairement aux deux autres.
Parmi les 12 répondants n’ayant pas d’accord d’intéressement, deux ont le souhait
de le développer, 5 n’y seraient pas opposés et trois considèrent qu’il ne s’agit
absolument pas d’une solution adaptée.
La taille de l’établissement n’a aucun effet sur la répartition des réponses pas plus
que l’appartenance au secteur sanitaire ou médico-social.
Il ressort que les répondants ayant mis en place l’intéressement, et en étant satisfaits,
et ceux qui souhaitent le mettre en place représentent 27% des réponses. Autant
que ceux qui ne l’ont pas mis en place et s’y opposent et celui qui l’a mis en place
tout en considérant qu’il ne s’agit pas d’un outil stratégique.
Les répondants ouverts au dialogue ou indécis constituent la différence (46%).
Le sujet de l’intéressement n’apparait, ni par le taux de réponse, ni pas la
composition des réponses, comme un sujet prioritaire du secteur.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[113]
Si "non"
Est-ce un
accord
d'intéressem
ent, de
participation
ou les deux
?
Pour vous,
cet accord
est-il un
instrument
de pilotage
stratégique ?
Envisagez
vous de
proposer un
accord
d'intéresseme
nt ?
Votre
activité
professionne
lle
Votre
structure de
travail
L'activité de
votre
structure
Nombre de
salariés de
votre
structure
OUICadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Sanitaire et
Social
Entre 150 et
500
Plutôt OUICadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Sanitaire et
Social
Entre 150 et
500
NON
absolument
pas
Cadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Sanitaire et
SocialPlus de 500
je ne connais
pas assez la
question pour
donner un
avis.
Cadre
dirigeant
Siège d'une
association
Sanitaire et
SocialMoins de 50
Cadre GRHSiège d'une
association
Social et
Médico-
social
Plus de 500
Cadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Social et
Médico-
social
Moins de 50
Vous-êtes
un cadre
GRH
Un établis-
sement.Sanitaire Plus de 500
Cadre
dirigeant
Un établis-
sement.Sanitaire
Entre 50 et
150
Cadre
dirigeant
Siège d'une
association
Social et
Médico-
social
Entre 150 et
500
Cadre
dirigeant
Siège d'une
association
Sanitaire et
SocialPlus de 500
Cadre GRHSiège d'une
association
Sanitaire et
SocialPlus de 500
Cadre
dirigeant
Siège d'une
associationSanitaire Plus de 500
Cadre
dirigeantAutre
Social et
Médico-
social
Moins de 50
Cadre GRHSiège d'une
association
Social et
Médico-
social
Plus de 500
Cadre
dirigeant
Un établis-
sement.
Sanitaire et
SocialMoins de 50
Si "oui" RépondantsDans votre
association (ou
établissement)
un accord
d'intéressement
ou de
participation a-t-
il été signé ?
Non, ce n'est
pas une
solution
adaptée.
Pourquoi pas,
je suis ouvert
au dialogue
sur ce point.
Oui, c'est un
de mes
souhaits
Intéres-
sementOUI
NON
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[114]
ANNEXE – SONDAGE AUPRES DES PERSONNELS DES ETABLISSEMENTS.
Ces résultats sont le fruit d’un sondage réalisé auprès des personnels des
établissements de l’Association Jean Lachenaud.
En raison du changement de direction au moment du sondage, celui-ci n’a pas été
réalisé sur l’établissement de Ploemeur. Ne sont donc présentées que les données
des établissements de Saclay et Fréjus. Le taux de réponse est, au regard des postes
permanents d’environ 40% à Saclay et de 17% à Fréjus.
Les colonnes « Il devrait récompenser les résultats ? » et « Préfériez-vous ? » précisent
les résultats pour les personnes ayant opté pour l’une ou l’autre des réponses à ces
questions qui sont présentées en ligne. A Saclay, à « Il devrait récompenser les
résultats ? », 15 salariés qui ont répondu « Les efforts individuels ». Les réponses de ces
15 salariés à la question « Pour vous l’intéressement c’est ? » se sont réparties comme
suit :
• 5 ont répondu « Le moyen de gagner plus d'agent. »,
• 1 a répondu « Une manœuvre de l'employeur pour faire plus travailler les
salariés. »
• 9 ont répondu « Un moyen de partager les résultats entre l'employeur et les
salariés. »
Il est possible de constater une cohérence des positionnements politiques :
A Saclay par exemple :
Plus les salariés ont une réponse de type individualiste (les salariés qui attendent la
rémunération des efforts individuels à la question de savoir qu’est-ce que devrait récompenser les
résultats) plus ils ont une attente en terme de gagner plus d’argent.
33% répondent le moyen de gagner plus d’argent
60% répondent le moyen de partager les résultats entre employeurs et
salariés.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[115]
Eff. Individ. Eff. Service Eff.Ets Eff.Assoc Salaire Intéres.
55 % 19 % 13 % 18 % 6 % 13 % 41 %
Le moyen de gagner plus d'agent. 12 21,8% 6 31,6% 3 23,1% 3 16,7% 0 0,0% 1 7,7% 11 26,8%
Une manœuvre de l'employeur pour faire
plus travailler les salariés. 3 5,5%2 10,5% 0 0,0% 0 0,0% 1 16,7% 1 7,7% 2 4,9%
Un moyen de partager les résultats entre
l'employeur et les salariés. 38 69,1%11 57,9% 9 69,2% 14 77,8% 5 83,3% 9 69,2% 28 68,3%
Vous n'avez pas d'avis 2 3,6% 0 0,0% 1 7,7% 1 5,6% 0 0,0% 2 15,4% 0 0,0%
Devrait payer les efforts que vous avez faits. 31 56,4% 12 63,2% 10 76,9% 8 44,4% 2 33,3% 7 53,8% 24 58,5%
Devrait vous motiver dans votre travail pour
augmenter vos revenus. 15 27,3%6 31,6% 5 38,5% 4 22,2% 0 0,0% 3 23,1% 11 26,8%
N'aurait aucun effet sur votre implication
dans votre travail. 16 29,1%5 26,3% 3 23,1% 6 33,3% 3 50,0% 3 23,1% 13 31,7%
Permettrait à l'association d'éviter
d'augmenter les salaires. 3 5,5%1 5,3% 1 7,7% 1 5,6% 0 0,0% 1 7,7% 1 2,4%
Vous intéresserait car c'est du salaire sans
cotisation sociale 25 45,5%8 42,1% 3 23,1% 12 66,7% 2 33,3% 5 38,5% 20 48,8%
Des efforts individuels. 19 34,5% 19 100,0% 0 0,0% 1 5,6% 0 0,0% 2 15,4% 17 41,5%
Des efforts de tout le service. 13 23,6% 0 0,0% 13 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 5 38,5% 7 17,1%
Des efforts de l'établissement. 18 32,7% 1 5,3% 0 0,0% 18 100,0% 0 0,0% 5 38,5% 13 31,7%
Des efforts de l'association entière. 6 10,9% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 6 100,0% 1 7,7% 5 12,2%
Le taux d'activité 38 69,1% 10 52,6% 11 84,6% 13 72,2% 5 83,3% 9 69,2% 28 68,3%
Le P.M.S.I. (SSR) ou le GMP (EHPAD) 11 20,0% 2 10,5% 1 7,7% 5 27,8% 3 50,0% 5 38,5% 6 14,6%
Les résultats comptables 20 36,4% 7 36,8% 4 30,8% 6 33,3% 3 50,0% 3 23,1% 17 41,5%
Les indicateurs de qualité 18 32,7% 9 47,4% 4 30,8% 5 27,8% 1 16,7% 5 38,5% 13 31,7%
L'absenteisme 22 40,0% 10 52,6% 3 23,1% 8 44,4% 2 33,3% 3 23,1% 18 43,9%
L'évaluation anuelle individuelle 25 45,5% 11 57,9% 5 38,5% 8 44,4% 1 16,7% 5 38,5% 20 48,8%
Pas d'intéressement mais une prime en
salaire pour cotiser à la retraite. 13 23,6%2 10,5% 5 38,5% 5 27,8% 1 16,7% 13 100,0% 0 0,0%
Une prime en intéressement plus importante
même s'il n'y a pas de cotisation retraite. 41 74,5%17 89,5% 7 53,8% 13 72,2% 5 83,3% 0 0,0% 41 100,0%
Est contraire à l'esprit des établissements
associatifs qui doivent réinvestir leurs
excédents 5 9,1%
3 15,8% 1 7,7% 0 0,0% 1 16,7% 3 23,1% 2 4,9%
Est dangereux car c'est faire entrer des
logiques des entreprises privées 4 7,3%1 5,3% 2 15,4% 0 0,0% 1 16,7% 2 15,4% 1 2,4%
Est une possibilité mais je n'ai pas d'avis sur
son intérêt. 8 14,5%2 10,5% 3 23,1% 1 5,6% 2 33,3% 2 15,4% 6 14,6%
Est souhaitable dans l'association 39 70,9% 13 68,4% 7 53,8% 17 94,4% 3 50,0% 7 53,8% 32 78,0%
Employé ou Ouvrier 48 87,3% 17 89,5% 12 92,3% 15 83,3% 5 83,3% 13 100,0% 34 82,9%
Cadre ou Agent de Maîtrise 7 12,7% 2 10,5% 1 7,7% 3 16,7% 1 16,7% 0 0,0% 7 17,1%
Moins de 30 ans 8 14,5% 0 0,0% 4 30,8% 3 16,7% 1 16,7% 3 23,1% 4 9,8%
Entre 30 et 45 ans 15 27,3% 8 42,1% 3 23,1% 4 22,2% 0 0,0% 2 15,4% 13 31,7%
Entre 45 et 60 ans 25 45,5% 9 47,4% 4 30,8% 7 38,9% 5 83,3% 6 46,2% 19 46,3%
Plus de 60 ans 6 10,9% 2 10,5% 2 15,4% 3 16,7% 0 0,0% 2 15,4% 4 9,8%
Il devrait récompenser les résultats : Préfereriez-vous ? (1 seul choix)
SACLAY + FREJUS
Pour vous
l'intéres-
sement :
(1 réponse)
Vous êtes :
Vous avez :
SONDAGE SUR L'INTERESSEMENT
Pour vous,
l'intéres-
sement
c'est ?
(1 réponse)
S'il y avait
un accord
d'intéres-
sement,
pour vous il
:
(2 choix
possibles)
Il devrait
récompen-
ser les
résultats :
Il devrait
reposer sur
: (3 choix
possibles)
Préfereriez-
vous ?
(1 seul
choix)
Plus les salariés ont une réponse de type collective (les salariés qui attendent la
rémunération des efforts de l’établissement à la question de savoir qu’est-ce que devrait récompenser
les résultats) plus ils ont une attente en terme de partage des résultats :
18% répondent le moyen de gagner plus d’argent
82% répondent le moyen de partager les résultats entre employeurs et
salariés.
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[116]
39 % 15 % 11 % 11 % 3 % 10 % 28 %
Le moyen de gagner plus d'agent. 10 25,6% 5 33,3% 3 27,3% 2 18,2% 0 0,0% 1 10,0% 9 32,1%
Une manœuvre de l'employeur pour faire
plus travailler les salariés. 2 5,1%1 6,7% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 1 10,0% 1 3,6%
Un moyen de partager les résultats entre
l'employeur et les salariés. 27 69,2%9 60,0% 8 72,7% 9 81,8% 2 66,7% 8 80,0% 18 64,3%
Vous n'avez pas d'avis 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0%
Devrait payer les efforts que vous avez faits. 21 53,8% 10 66,7% 8 72,7% 4 36,4% 0 0,0% 5 50,0% 16 57,1%
Devrait vous motiver dans votre travail pour
augmenter vos revenus. 13 33,3%5 33,3% 5 45,5% 3 27,3% 0 0,0% 3 30,0% 9 32,1%
N'aurait aucun effet sur votre implication
dans votre travail. 11 28,2%4 26,7% 3 27,3% 4 36,4% 1 33,3% 3 30,0% 8 28,6%
Permettrait à l'association d'éviter
d'augmenter les salaires. 2 5,1%1 6,7% 1 9,1% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 3,6%
Vous intéresserait car c'est du salaire sans
cotisation sociale 16 41,0%6 40,0% 2 18,2% 7 63,6% 1 33,3% 4 40,0% 12 42,9%
Des efforts individuels. 15 38,5% 15 100,0% 0 0,0% 1 9,1% 0 0,0% 2 20,0% 13 46,4%
Des efforts de tout le service. 11 28,2% 0 0,0% 11 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 4 40,0% 6 21,4%
Des efforts de l'établissement. 11 28,2% 1 6,7% 0 0,0% 11 100,0% 0 0,0% 3 30,0% 8 28,6%
Des efforts de l'association entière. 3 7,7% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 3 100,0% 1 10,0% 2 7,1%
Le taux d'activité 28 71,8% 9 60,0% 9 81,8% 9 81,8% 2 66,7% 8 80,0% 19 67,9%
Le P.M.S.I. (SSR) ou le GMP (EHPAD) 7 17,9% 1 6,7% 1 9,1% 3 27,3% 2 66,7% 4 40,0% 3 10,7%
Les résultats comptables 17 43,6% 7 46,7% 4 36,4% 4 36,4% 2 66,7% 3 30,0% 14 50,0%
Les indicateurs de qualité 13 33,3% 6 40,0% 4 36,4% 3 27,3% 1 33,3% 4 40,0% 9 32,1%
L'absenteisme 12 30,8% 6 40,0% 2 18,2% 4 36,4% 1 33,3% 2 20,0% 9 32,1%
L'évaluation anuelle individuelle 16 41,0% 8 53,3% 4 36,4% 3 27,3% 1 33,3% 4 40,0% 12 42,9%
Pas d'intéressement mais une prime en
salaire pour cotiser à la retraite. 10 25,6%2 13,3% 4 36,4% 3 27,3% 1 33,3% 10 100,0% 0 0,0%
Une prime en intéressement plus importante
même s'il n'y a pas de cotisation retraite. 28 71,8%13 86,7% 6 54,5% 8 72,7% 2 66,7% 0 0,0% 28 100,0%
Est contraire à l'esprit des établissements
associatifs qui doivent réinvestir leurs
excédents 3 7,7%
2 13,3% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 2 20,0% 1 3,6%
Est dangereux car c'est faire entrer des
logiques des entreprises privées 3 7,7%0 0,0% 2 18,2% 0 0,0% 1 33,3% 2 20,0% 0 0,0%
Est une possibilité mais je n'ai pas d'avis sur
son intérêt. 7 17,9%2 13,3% 3 27,3% 1 9,1% 1 33,3% 2 20,0% 5 17,9%
Est souhaitable dans l'association 27 69,2% 11 73,3% 6 54,5% 10 90,9% 1 33,3% 5 50,0% 22 78,6%
Employé ou Ouvrier 35 89,7% 14 93,3% 10 90,9% 9 81,8% 3 100,0% 10 100,0% 24 85,7%
Cadre ou Agent de Maîtrise 4 10,3% 1 6,7% 1 9,1% 2 18,2% 0 0,0% 0 0,0% 4 14,3%
Moins de 30 ans 3 7,7% 0 0,0% 3 27,3% 0 0,0% 0 0,0% 2 20,0% 0 0,0%
Entre 30 et 45 ans 13 33,3% 6 40,0% 3 27,3% 4 36,4% 0 0,0% 2 20,0% 11 39,3%
Entre 45 et 60 ans 18 46,2% 7 46,7% 3 27,3% 5 45,5% 3 100,0% 5 50,0% 13 46,4%
Plus de 60 ans 5 12,8% 2 13,3% 2 18,2% 2 18,2% 0 0,0% 1 10,0% 4 14,3%
Pour vous
l'intéres-
sement :
(1 réponse)
Vous êtes :
Vous avez :
SONDAGE SUR L'INTERESSEMENT
Pour vous,
l'intéres-
sement
c'est ?
(1 réponse)
S'il y avait
un accord
d'intéres-
sement,
pour vous il
:
(2 choix
possibles)
Il devrait
récompen-
ser les
résultats :
Il devrait
reposer sur
: (3 choix
possibles)
Préfereriez-
vous ?
(1 seul
choix)
Saclay
Il devrait récompenser les résultats : Préfereriez-vous ? (1 seul choix)
Salaire Intéres.Eff. Individ. Eff. Service Eff.Ets Eff.Assoc
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[117]
Fréjus Eff. Individ. Eff. Service Eff.Ets Eff.Assoc Salaire Intéres.
16 % 4 % 2 % 7 % 3 % 3 % 13 %
Le moyen de gagner plus d'agent. 2 12,5% 1 25,0% 0 0,0% 1 14,3% 0 0,0% 0 0,0% 2 15,4%
Une manœuvre de l'employeur pour faire
plus travailler les salariés. 1 6,3%1 25,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 7,7%
Un moyen de partager les résultats entre
l'employeur et les salariés. 11 68,8%2 50,0% 1 50,0% 5 71,4% 3 100,0% 1 33,3% 10 76,9%
Vous n'avez pas d'avis 2 12,5% 0 0,0% 1 50,0% 1 14,3% 0 0,0% 2 66,7% 0 0,0%
Devrait payer les efforts que vous avez faits. 10 62,5% 2 50,0% 2 100,0% 4 57,1% 2 66,7% 2 66,7% 8 61,5%
Devrait vous motiver dans votre travail pour
augmenter vos revenus. 2 12,5%1 25,0% 0 0,0% 1 14,3% 0 0,0% 0 0,0% 2 15,4%
N'aurait aucun effet sur votre implication
dans votre travail. 5 31,3%1 25,0% 0 0,0% 2 28,6% 2 66,7% 0 0,0% 5 38,5%
Permettrait à l'association d'éviter
d'augmenter les salaires. 1 6,3%0 0,0% 0 0,0% 1 14,3% 0 0,0% 1 33,3% 0 0,0%
Vous intéresserait car c'est du salaire sans
cotisation sociale 9 56,3%2 50,0% 1 50,0% 5 71,4% 1 33,3% 1 33,3% 8 61,5%
Des efforts individuels. 4 25,0% 4 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 4 30,8%
Des efforts de tout le service. 2 12,5% 0 0,0% 2 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 1 7,7%
Des efforts de l'établissement. 7 43,8% 0 0,0% 0 0,0% 7 100,0% 0 0,0% 2 66,7% 5 38,5%
Des efforts de l'association entière. 3 18,8% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 3 100,0% 0 0,0% 3 23,1%
Le taux d'activité 10 62,5% 1 25,0% 2 100,0% 4 57,1% 3 100,0% 1 33,3% 9 69,2%
Le P.M.S.I. (SSR) ou le GMP (EHPAD) 4 25,0% 1 25,0% 0 0,0% 2 28,6% 1 33,3% 1 33,3% 3 23,1%
Les résultats comptables 3 18,8% 0 0,0% 0 0,0% 2 28,6% 1 33,3% 0 0,0% 3 23,1%
Les indicateurs de qualité 5 31,3% 3 75,0% 0 0,0% 2 28,6% 0 0,0% 1 33,3% 4 30,8%
L'absenteisme 10 62,5% 4 100,0% 1 50,0% 4 57,1% 1 33,3% 1 33,3% 9 69,2%
L'évaluation anuelle individuelle 9 56,3% 3 75,0% 1 50,0% 5 71,4% 0 0,0% 1 33,3% 8 61,5%
Pas d'intéressement mais une prime en
salaire pour cotiser à la retraite. 3 18,8%0 0,0% 1 50,0% 2 28,6% 0 0,0% 3 100,0% 0 0,0%
Une prime en intéressement plus importante
même s'il n'y a pas de cotisation retraite. 13 81,3%4 100,0% 1 50,0% 5 71,4% 3 100,0% 0 0,0% 13 100,0%
Est contraire à l'esprit des établissements
associatifs qui doivent réinvestir leurs
excédents 2 12,5%
1 25,0% 1 50,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 1 7,7%
Est dangereux car c'est faire entrer des
logiques des entreprises privées 1 6,3%1 25,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 7,7%
Est une possibilité mais je n'ai pas d'avis sur
son intérêt. 1 6,3%0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 33,3% 0 0,0% 1 7,7%
Est souhaitable dans l'association 12 75,0% 2 50,0% 1 50,0% 7 100,0% 2 66,7% 2 66,7% 10 76,9%
Employé ou Ouvrier 13 81,3% 3 75,0% 2 100,0% 6 85,7% 2 66,7% 3 100,0% 10 76,9%
Cadre ou Agent de Maîtrise 3 18,8% 1 25,0% 0 0,0% 1 14,3% 1 33,3% 0 0,0% 3 23,1%
Moins de 30 ans 5 31,3% 0 0,0% 1 50,0% 3 42,9% 1 33,3% 1 33,3% 4 30,8%
Entre 30 et 45 ans 2 12,5% 2 50,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0% 2 15,4%
Entre 45 et 60 ans 7 43,8% 2 50,0% 1 50,0% 2 28,6% 2 66,7% 1 33,3% 6 46,2%
Plus de 60 ans 1 6,3% 0 0,0% 0 0,0% 1 14,3% 0 0,0% 1 33,3% 0 0,0%
SONDAGE SUR L'INTERESSEMENT
Pour vous,
l'intéres-
sement
c'est ?
(1 réponse)
S'il y avait
un accord
d'intéres-
sement,
pour vous il
:
(2 choix
possibles)
Il devrait
récompen-
ser les
résultats :
Il devrait
reposer sur
: (3 choix
possibles)
Préfereriez-
vous ?
(1 seul
choix)
Il devrait récompenser les résultats : Préfereriez-vous ? (1 seul choix)
Pour vous
l'intéres-
sement :
(1 réponse)
Vous êtes :
Vous avez :
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[118]
I.G.S. / R.M.D.R.H. 4ième / T.de Montgolfier / Mémoire / Edition du 31/08/2014 15:03:00
[119]
Mettre en place un accord d’intéressement dans une
structure sanitaire et médico-sociale associative financée par
des ressources contraintes et réglementées.
Les établissements du secteur non lucratif ont été créés par des
passionnés pour qui l’objet social était supérieur.
Ils étaient prêts à s’engager sans compter.
Pour autant, certains ont mis en place des accords d’intéressement
reposant sur les résultats et la performance.
N’ont-ils pas franchi la « ligne rouge » fixée par les fondateurs ?
Comment peuvent-ils distribuer des primes alors que les budgets se
raréfient ? L’intéressement échappant aux cotisations sociales, ne
détruit-il pas les fondements de la solidarité nationale ?
Cette recherche tente, à l’appui d’un cas concret, de frayer un
chemin entre ces questions. Elle conclue à la faisabilité mais pause
des conditions :
L’accord d’intéressement n’est pas qu’un outil de gestion sociale
mais un véritable projet stratégique. Bien au-delà du montant de la
prime, il questionne le dialogue social et les politique de
management.
Thierry de MONTGOLFIER
Master « Responsable en Management et Directeur des Ressources Humaines »
I.G.S. Paris
Septembre 2014