Présentation Management Interculturel des Hommes - Exportation de vin en Russie
Se Former a l Interculturel 2
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8/2/2019 Se Former a l Interculturel 2
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FONDATION CHARLES LEOPOLD MAYER
ESPACE INTERNATIONAL DE RECHERCHE ET DE DEBAT
SUR LA REFORME DE LA GOUVERNANCE (IRG)
INSTITUT DETUDES POLITIQUES DE PARIS
Pour une formation linterculturel
Michel Sauquet, Martin Vielajus, Juliette Decoster
Document provisoire septembre 2005
Cette note a pour objectif de prciser les enjeux et les contenus envisageables pourdvelopper un ensemble dactions de sensibilisation des professionnels de
lhumanitaire, de lentreprise, des organisations internationales, etc., la
connaissance et au dialogue interculturels. Ce programme se fonde, au dpart, sur une
srie dexpriences menes depuis des annes au sein de la Fondation Charles
Lopold Mayer et, plus rcemment, au sein de lInstitut dEtudes Politiques de Paris,
mais il propose dautres partenaires de sassocier pour lenrichir et participer son
animation.
1. Les enjeux dune sensibilisation
Il est des mots qui veulent tout dire et rien dire. Interculturel est un de ceux-l. Dunct il dsigne un enjeu et une ralit contemporaine fondamentale : nulle part les
cultures ne sont isoles, coupes de linfluence des autres, pas plus quelles ne sont
dsormais homognes (lont-elles jamais t ?) ; toutes nos socits sont devenues
pluriculturelles. Les flux croissants de migration et la mondialisation font par ailleurs
que, par choix ou par obligation, un nombre croissant de professionnels vivent et
travaillent aujourdhui dans un milieu go-culturel qui nest pas le leur, ou, sans
mme tre expatris, se trouvent plongs humainement et professionnellement dans
un milieu fortement pluriculturel, avec ses richesses et ses difficults. Dans les deux
cas se pose la question du dialogue interculturel et du traitement de la diversit
culturelle.
Dun autre ct, le mot interculturel permet toutes les impostures, notamment celle de
l alibi interculturel. Quun problme survienne entre deux individus et deux
groupes, et lon allgue un peu vite : on est dans linterculturel . Quant lidetoute faite quun Chinois et un Franais ont forcment plus de difficult se
comprendre que deux Franais entre eux, elle peut tre contredite par la ralit des
situations socioprofessionnelles en prsence.Il y a probablement beaucoup moins de
diffrence culturelle entre un neuropsychiatre italien et un neuropsychiatre thalandais
qu'entre un scientifique franais et un commerant franais ou qu'entre un haut
fonctionnaire allemand et un ouvrier agricole allemand. Pour ne pas tout mlanger, il
est bon de distinguer les diffrents niveaux auxquels les questions interculturelles seposent aujourdhui :
le niveau des relations entre les diffrents milieux socioprofessionnels et
sociaux dans une mme socit
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le niveau du vivre ensemble dans une mme cadre local, lorsque ce cadre
est lui-mme trs multiculturel : lcole, lentreprise, la cit, la commune
le niveau des relations entre les grands groupes goculturels.
Dans les trois cas, la difficult est toujours de distinguer, dans les relations dites
interculturelles , ce qui ressortit fondamentalement de diffrences civilisationnelles
et ce qui ressortit de rapports sociaux. La fameuse question de la gestion desminorits dans la ville, par exemple, est loin de ntre quaffaire de respect ou non
respect des coutumes, de comprhension des modes de vie des uns et des autres,
dexploration des cosmogonies de chacun. Elle est indissociable des tensions
conomiques et sociales qui existent entre les diffrents groupes. Ceci ne veut pas
dire que, dans le programme de travail esquiss dans cette note, nous ayons les
moyens et la comptence daborder laspect conomique et sociologique des relations
interculturelles, au moins dans un premier temps. Mais lignorer serait dangereux.
Sur la question interculturelle, qui est au coeur de toute pratique professionnelle, et au
cur de tout engagement citoyen dans le contexte actuel de la mondialisation, on peut
faire sur cette question trois constats.
Le premier, cest quil y a chez beaucoup de professionnels qui sen vont travailler
sur dautres continents ou que leur mtier immerge dans un milieu interculturel un
dficit de curiosit sur les fondements et les logiques de la culture de lautre, un
dfaut de vigilance et une faible propension au doute. Chacun se lance dans sa
mission avec sa panoplie de certitudes, de mthodes, dvidences, de prtention
parfois, de gnrosit souvent, sans se poser suffisamment la question de savoir si ces
vidences sont aussi celles des gens chez qui il sinstalle, et si cette gnrosit,
souvent assortie dune extrme impatience, est bien celle quon lui demande davoir.
Cette observation, faite mille fois dans les milieux de la coopration technique, des
institutions internationales, des ONG, de la diplomatie ou des milieux daffaires, nestnullement un jugement de valeur, car le plus souvent ces professionnels,
invitablement formats par leur culture dorigine et leur ducation, ne sont pas, ou
sont trop peu, sensibiliss aux dfis de linterculturel. Et manquent souvent des
donnes et des outils danalyse qui leur permettraient dtre plus pertinents dans leurs
pratiques, dans leurs comportements et dans leur thique professionnelle lorsquil
sont en contact avec une culture qui nest pas la leur. Pas de gnralits excessives sur
ce point cependant : les briefings interculturels (prparation au dpart, formation la
pdagogie en milieu pluriculturel) existent tout de mme dans certaines ONG, dans
beaucoup de grands groupes industriels, et peut tre surtout chez les professionnels
qui ont grer, dans leur propre pays, la question des minorits, notamment dans le
secteur sanitaire et social et dans celui de lducation nationale. Dans ce domaine
dailleurs, la littrature disponible sur la communication et la gestion interculturelle
est plus abondante que dans les autres.
Deuxime constat : dans le contexte actuel de mondialisation et de globalisation
conomique, il y a urgence rechercher un meilleur quilibre entre unit et
diversit dans la gestion de lespace public, du niveau local au niveau mondial. Il
parat en effet ncessaire de combiner deux impratifs qui ne sont quapparemment
contradictoires : dune part celui de rechercher un minimum de valeurs
communes, y compris culturelles, pour pouvoir apporter des rponses collectives
communes des questions dintrt commun qui transcendent dsormais largementles frontires nationales, comme les questions denvironnement (rchauffement de la
plante par exemple) ou de sant publique (pandmie du sida par exemple) ; dautre
part celui de respecter et de valoriser la diversit culturelle, qui est un fait. Une
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diversit de sensibilits, dapproches, de mthodes de travail, qui peut se rvler un
atout bien davantage quun obstacle, condition den faire un objet de dialogue et
dinteraction et non un simple patrimoine prserver. Cette problmatique unit-
diversit pile et face dune mme pice et condition dun vivre ensemble
pacifique nous pousse ne pas faire, dans cet exercice, que traquer les diffrences,
dbusquer les malentendus. Ce qui nous parat au moins aussi important, cest,
partir dune sorte de grille de lecture de la diversit culturelle, didentifier lesquestions communes que lon trouve partout, ventuellement les valeurs communes
entre les diffrentes civilisations, questions et valeurs qui peuvent constituer les
leviers de la construction dun monde plus quitable.
Troisime constat : humainement, socialement, politiquement, avancer dans la
connaissance de lautre, cest avancer dans sa propre connaissance, et, si lon
parle en termes professionnels, tre mieux mme dvaluer sa propre pertinence
dans le travail, sa propre efficacit. La reconnaissance de laltrit, le miroir de lautre
sont eux aussi des leviers puissants de progrs. Lenfer, ce nest pas les autres,
comme disait Sartre, cest de refuser que lautre soit autre, cest, en ramenant tout de
lui nos propres catgories, le dvorer, lui imposer des rythmes et des pratiques quilne peut pas accepter, cest peut-tre surtout se priver de son apport dynamisant. Le
dtour par lautre nous parat galement susceptible de nous aider replacer dans notre
histoire, dans notre environnement, certains concepts qui nous paraissent vidents,
voire universels. A comprendre nos propres bifurcations historiques, dconstruire
nos fausses vidences. Analyser les caractristiques des autres cultures pour ce qui est
du rapport au temps, au prestige, largent, la nature, au pouvoir, peut nous aider
vrifier que notre propre rapport au temps, au prestige, largent, etc. est bien celui
que nous croyons implicitement avoir.
Le casse-tte smantique de linterculturel : de quoi parle-t-on ?
Culture , un concept en soi ambigu
Au milieu du sicle dernier, deux anthropologues amricains ont publi la somme de toutes les dfinitions quils
avaient trouves du mot : pas moins de 164 ! Pour les uns, la culture est affaire de patrimoine et dintellectaveccette ide un peu litiste de lhomme cultiv ( culture is the training and raffinement of mind crivait
Hobbes dans Leviathan). Pour dautres, elle est affaire dhabitudes acquises, la notion de culture tant alorsassimile celle de civilisation. La dfinition de lanthropologue anglais Edward Tylor en 1871 a fait trs
longtemps autorit: cet ensemble complexe compos par la connaissance, la croyance, lart, la morale, la loi,
les coutumes et toutes les autres comptences et habitudes acquises par lhomme en tant que membre dunesocit . Dans les deux cas, on retrouve cette ide de la culture oppose la nature, tout ce par quoi, disait
Freud, la vie humaine sest leve au-dessus de ses conditions animales et par o elle se distingue de la vie desbtes .
Plus intressantes sans doute que ces dfinitions acadmiques sont les caractristiques de la culture values
partir des usages qui en sont faits dans les diffrents milieux, et qui montrent bien lambigut du concept. Ilexiste par exemple une conception identitaire de la culture. La culture, cest la base du dveloppement dessocits, cest quelque chose quil faut prserver, revitaliser, sauver de loubli face luniformisation lie la
mondialisation. Une ide qui a sa valeur, mais qui, pousse lextrme, amne une sorte didalisation de laculture, nglige la ncessit du dialogue, peut verser dans langlisme et la musologie. Pour dautres, la culture
en soi nexiste pas, cest une notion manipule par les plus puissants pour mieux dominer les autres. Beaucoup detravailleurs sociaux dans le Tiers monde prennent de plus en plus de distance avec ce quils appellent lalibi
culturel qui permet en fait ceux qui en ont les moyens de tirer les ficelles du jeu social : utilisation faite dusystme des castes en Inde, des lignages en Afrique, etc. Ceci rejoint la conception de Durkheim, pour qui La
civilisation dun peuple nest rien autre chose que lensemble de ses phnomnes sociaux. . On rencontre
galement une conception quasi insouciante de la culture chez beaucoup dexpatris qui vantent enpermanence les aspects les plus apparents, voire folklorique de leur pays daccueil, apprennent la langue, font desftes la manire locale. Mais, oubliant que la culture nest pas que mode de vie mais aussi mode de pense, ils
ne changent rien dans leurs manires dtres et de faire. Parfois inconsciemment, parfois consciemment dansbeaucoup de milieux daffaires internationaux, ds lors que lon fait passer la culture dentreprise avant la culture
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locale : on peut considrer le HP way comme une culture dentreprise qui se substitue toutes les autresdans la socit dclarait G. Bastien, cadre de Hewlett Packard France : Pour survivre en milieu international,
il faut crer une culture dentreprise. Les mmes principes de base, les mmes mthodes de travail, les mmesobjectifs. Tout ceci cre un terrain dentente qui rassemble, qui fdre. Une de nos rgles de runion chez IBM,
par exemple, tait de ne parler que travail crivait pour sa part Jacques Maisonrouge, ancien prsident de IBMEurope.
Quelques termes tournant autour du mot culture :
Les mots pluriculturel ou multiculturel ne font que juxtaposer des phnomnes culturels, et concernent des
socits dans lesquelles plusieurs cultures coexistent, mais ils ne disent rien de leurs interrelations. Rajouter un isme multiculturel lui donne cependant une dimension plus dynamique, importante dans des pays comme le
Canada ou lAustralie : faire rfrence au multiculturalisme cest, selon Denys Cuche, revendiquer unereconnaissance politique officielle de la pluralit culturelle et un traitement public quitable de toutes les
collectivits culturelles . La diversit culturelle est une expression beaucoup utilise aujourdhui, notamment
par les organisations internationales, comme une affirmation, antidote aux dangers duniformisation lie laglobalisation conomique. Mais lexpression a souvent une connotation conservatrice : dfendre, prserver.Linterculturel, lui concerne les relations entre ces cultures. Ceci tant, linterculturel nest une notion ni
positive ni ngative. Lide de dialogue interculturel, qui suppose une dmarche de dcouverte rciproque, nyest pas forcment, par exemple, incluse. Linterculturalit dsigne la ralit de relations entre les cultures.
Lacculturation et linterculturation sont des consquences de cette dernires ; elles dsignent les influencesrciproques, qui peuvent aller jusquau mtissage ou mme au syncrtisme culturel. Elles nous rappellent quune
culture nest jamais statique, quelle est en perptuelle volution non seulement endogne, mais aussi du fait du
contact avec les autres cultures. Le concept dacculturation va par ailleurs lencontre dune vieille cole depense amricaine, le culturalisme, qui postule que le monde est divis en aires culturelles qui forment dessystmes relativement clos, au sein desquels se forge la personnalit des individus, et que les comportements
humains dpendent avant tout du facteur culturel de leur aire propre. Une notion voisine est celle du relativismeculturel, thorie suivant laquelle les diffrentes cultures forment des entits spares, aux limites aismentidentifiables, incomparables et incommensurables entre elles , thorie qui ajoute galement plus ou moinsimplicitement, linverse de lethnocentrisme, quaucune culture nest suprieure aux autres. Quant audit
ethnocentrisme, cest, selon Todorov, ce qui consiste riger, de manire indue, les valeurs propres lasocit laquelle jappartiens en valeurs universelles . Lappartenance culturelle est une notion autour de
laquelle se situent beaucoup de dbats, notamment avec la grande crainte du communautarisme dans les socitsmulticulturelles. Ce mot a dabord dsign un mouvement de pense amricain plutt gnreux sopposant lindividualisme de la socit amricaine et prnant la reconstitution des communauts, laffirmation des identit,
la recration de liens sociaux au sein de ces communauts identitaires. Depuis une quinzaine dannes, il dsigneune ralit toute diffrente : celle du repli, des ghettos identitaires qui se constituent en Europe ou aux Etats-Unis,
des fractures croissantes entre ethnies en Inde ou en Afrique Le transculturel dsigne, selon J. Demorgon, soit des caractristiques communes qui traverseraient plusieurs cultures, soit des caractristiques communesqui ne relvent pas des systmes culturels eux-mmes. Ce qui est intressant dans ce concept, cest la question
quil pose : y a-t-il des universaux culturels ? Et si ces universaux existent, do viennent-ils ? De la biologie, desapports des grandes traditions spirituelles ? Le terme reprsentations, enfin, renvoie lide dimage mentale, de
mise en catgories, de strotypes, de prjugs : ma reprsentation des Allemands est quil sont carrs, desJaponais quils sont mystrieux, etc. et tout cela, naturellement, par rapport moi. Lorsque lon parle des
reprsentations internes une culture donne, on parle plutt de vision intrieure et collective de la ralit, decosmogonies.
2. Les expriences sur lesquelles se fonde le programme
Les lments de contenu et de mthode prsents ici pour une formation des cadres
linterculturel sont tirs de plusieurs types dexpriences.
Tout dabord le programme international Vivre en paix dans un monde de
diversitmen par la Fondation Charles Lopold Mayer. Ce programme, anim tout
au long des annes 90 par Catherine Guernier et Michel Sauquet a organis un
ensemble de sminaires de professionnels confronts des situations pluri et
interculturelles sur les cinq continents. Il a constitu un rseau de correspondants en
Asie, en Afrique, en Amrique du Sud, etc., appuy la production dune srie
douvrages sur la rencontre des cultures aux ditions Charles Lopold Mayer,travaill tout particulirement les questions de communication pour le
dveloppement, et a lanc, avec la Bibliothque interculturelle , un ensemble de
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processus de coditions internationales qui a dbouch en 2002 sur la cration dune
Alliance des diteurs indpendants pour une autre mondialisation anime aujourdhui
par Etienne Galliand, alliance qui compte quelque 70 diteurs du monde entier.
Linterculturel est par ailleurs lun des principes de base dun autre programme de la
Fondation Charles Lopold Mayer appel en 2006 se transformer en institut
autonome, lEspace international de recherche et de dbat sur la rforme de lagouvernance (IRG) anim par Michel Sauquet, Martin Vielajus et Juliette Decoster.
LIRG cherche notamment donner voir la diversit des rponses apportes par les
diffrentes aires goculturelles des problmes de gouvernance souvent communs
(survie, pouvoir, organisation des changes, gestion des biens communs, etc.).
Autre exprience enfin, celle du cours-sminaire Les dfis interculturels des
mtiers de lInternational anim par Michel Sauquet avec la collaboration deMartin Vielajus au cours de lanne universitaire 2004-2005 dans le master Carrires
internationales de lInstitut dEtudes Politiques de Paris (Sciences Po), enseignement
appel se poursuivre et se dvelopper dans les annes venir. Ce cours-sminaire
est troitement li lexprience accumule au sein de la Fondation et mobiliselargement le rseau de partenaires de la Fondation qui y intervient rgulirement.
Publications des Editions Charles Lopold Mayer ou soutenues par la Fondation
en matire dinterculturel
1. Agust Nicolau Coll , Propositions pour une diversit culturelle et interculturelle lpoque de laglobalisation, disponible sur : www.alliance21.org/fr/proposals/finals/final_intercul_fr.rtf
2. Georges Levesque,Des gots et des valeurs ce qui proccupe les habitants de la plante, enqutesur lunit et la diversit culturelles, ECLM, 1999.
3. Edith Sizoo, Ce que les mots ne disent pas quelques pistes pour rduire les malentendusinterculturels, ECLM, Paris 2000.4. Joseph Ki-Zerbo, Marie-Jose Beaud-Gambier, Compagnons du Soleil anthologie des grands textes
de lhumanit sur les rapports entre lhomme et la nature, La Dcouverte/Unesco/ ECLM, Paris1992.
5. La collection Les mots du monde , dirige par Nadia Tazi aux ditions La Dcouverte, Paris.Chaque livre propose la vision dauteurs de diffrentes cultures (chinoise, indienne, amricaine,marocaine, sud-africaine et franaise) sur une mme notion. Les livres sont publis plus ou moins
simultanment par des diteurs de Shanghai, Delhi, New York, Casablanca, Capetown et Paris enchinois, anglais, arabe et franais, dans le cadre de lAlliance des diteurs indpendants. Dj parus en
2004 :Lexprience,Lidentit, etMasculin-fminin.
6. La collection des Dossiers des rencontres de Klingental , ECLM, Paris. Rencontres de reprsentantsde courants religieux et culturels bouddhistes, chrtiens, musulmans, juifs, hindouistes, animistes, libre-
penseurs, etc. Chaque livre consacr lune de ces questions, contient ainsi une quinzaine de regards,
souvent trs diffrents. Sont parus jusquici : Lusufruit de la terre, courants spirituels et culturelsface aux dfis de la plante (1997), Leau et la vie, enjeux, perspectives et visions interculturelles(1999), Larbre et la fort, du symbolisme culturel lagonie programme ? (2000), Sols et socit,
regards pluriculturels (2001), Des animaux, pourquoi faire ? Approches interculturelles,interreligieuses et interdisciplinaires. (2003)
7. Michel Sauquet (dir), Vibodh Partharasathi, Cristiana Tramonte et al. Lidiot du village mondial lescitoyens de la plante face lexplosion des outils de communication : subir ou matriser ? ECLM,2004. Trois visions, indienne, brsilienne et europenne des modes de communiquer et du rapport auxnouvelles technologies dinformation et de communication.
8. Pierre Barrot, Seydou Dram, Bill lespigle, Editions Lieu Commun, 1993. Un rcit tonnant, sousforme de roman, sur le registre de lappropriation des technologies et des relations interculturelles.
9. Edith Sizoo et Thierry Verhelst (sous la direction de) Cultures entre elles, dynamique ou dynamite ?Vivre en paix dans un monde de diversit, ECLM, 2002.
10. Franois Greslou, Le cooprant, missionnaire ou mdiateur ? Rencontre des cultures etdveloppement dans les Andes : un tmoignage, Ed. Syros/FPH, Paris 1994.
11. Michle Odey-Finzi et al. Des machines pour les autres vingt ans de technologie appropries :expriences, malentendus, rencontres. ECLM, 1996.
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12. Rseau rciprocit des relations Nord-Sud,Savoirs du Sud connaissances scientifiques et pratiquessociales : ce que nous devons aux pays du Sud. Ed. ECLM, 2000.
13. CDTM Centre de documentation tiers monde, dossier coordonn par O. Albert et L. Flcheux, Seformer linterculturel, expriences et propositions, ECLM, 2000.
14. Yue Dai Yun et Alain Le Pichon (sous la direction de), La Licorne et le dragon les malentendusdans la recherche de luniversel, ECLM, Paris 2003 et Presses Universitaires de Pkin. La collection Proches-Lointains , dirige par Jin Syian, Yue Dai Yun et Catherine Guernier est publie en
franais aux ditions Descle de Brouwer (Paris) et en chinois aux Presses littraires et artistiques deShanghai. Parus depuis 1999 : La mort, La nuit, Le rve, La nature, Le got, La beaut,
Larchitecture, Le voyage, La sagesse, Le dialogue, La passion, La science, etLa famille.
15. Yu Shuo, Chine et Occident : une relation rinventer, Ed. Charles Lopold Mayer, 2000.16. Mohamed Larbi Bouguerra, avec Bertrand Verfaillie, Indpendances parcours dun scientifique
tunisien, Ed. Descartes & Cie, 1998.
17. Suzanne Bukiet, Elsa Zakhia, Rodny al Khoury,Paroles de libert en terres dislam, Ed. de lAtelier,2002.
18. Christine Geoffroy, La msentente cordiale voyage au cur de lespace interculturel franco-anglais, PUF, coll. Partage du savoir, 2001.
3. Les contenus dune sensibilisation linterculturel
Nous avons tent, dans le cadre des programmes de la Fondation et du cours de
Sciences Po, dtablir une grille danalyse, une sorte de matrice dobservation et de
questionnement dclinable suivant les milieux socio-professionnels et suivant les
diffrentes aires goculturelles. Cette grille danalyse, qui a rencontr un bon accueil,
vise inciter les futurs professionnels aller au-del du premier choc culturel et des
lments de surface quils sont de toute faon obligs de se faire expliquer dans
un premier temps (codes de communication et de savoir-vivre dans la vie
quotidienne, le verbal, le non verbal, etc., comportements professionnels locaux de
base). Lide ici est de se demanderce qui, culturellement, est la source de cescodes et de ces comportements. Il sagit du genre de questions quil est bon de ne pas
oublier de se poser au fil des mois et des annes lorsquon est immerg dans une
nouvelle culture. Une sorte de rflexe de curiosit et de vigilance, surtout pas en
partant du principe que tout est diffrence , mais en restant conscient de ce que
lignorance des diffrences peut engendrer en termes de pertinence dans le travail et
la vie sur place. Cest ce que les anglo-saxons appellent lintercultural
awareness .
Quatre sries de questionnements nous paraissent, dans cet esprit, devoir tre
abordes dans une formation interculturelle : la question linguistique, la question
historique et religieuse, le rapport aux grands concepts, et le rapport aux relationsinterpersonnelles. Leur nonc peut paratre trs thorique, mais nous avons toujours
tent de les traiter, tant dans le cadre du programme interculturel de la Fondation
Charles Lopold Mayer que dans celui du cours de Sciences Po, au regard de
nombreux tmoignages et exemples concrets.
La question linguistique
Dans le travail international, la question linguistique est souvent sous-estime,
lorsque lon simagine quun mot est traduit une fois quil est traduit. Un ouvrage des
ditions Charles Lopold Mayer, Ce que les mots ne disent pas, retrace de manire
saisissante les surprises rserves par lexprience de traduction dun texte en 22
langues, la Plate forme pour un monde responsable et solidaire , un manifeste
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pour rechercher des rponses aux grands dfis cologiques, conomiques et sociaux
du XXI sicle. Une rencontre runissant, plusieurs mois aprs, tous les traducteurs a
montr dune part que plusieurs des termes de cette plate-forme taient tout
simplement intraduisibles, dautre part quun mme mot pouvait tre traduit de
manire quasiment oppose, et enfin que certaines expressions supposes
implicitement ngatives en Franais (par exemple dsquilibre) recouvraient des
phnomnes positifs ailleurs : par exemple dans la Chine duyin et du yangou dansles langues africaines o le dsquilibre est positif et crateur. Pourtant, au lendemain
de cette traduction, les auteurs de la plate-forme simaginaient disposer dune base
commune de travail international. Ainsi, proposer aux futurs professionnels de
linternational une information et une rflexion sur le traduisible et
lintraduisible, les entendus et les malentendus interculturels, y compris dans une
mme langue, nest pas question de pure rflexion smantique. Il y va du devenir des
programmes labors interculturellement, de la confiance mutuelle qui peut ou non
stablir. De mme une rflexion simpose sur le statut de lcrit et sur celui de
loral dans la culture de lautre. Quid en particulier du statut de la parole (vrit,
sincrit, courtoisie, stratgie, esquive), et de la valeur dun contrat une fois quil
est sign. Quelques expriences japonaises qui nous ont t signales montrent quedans les relations avec ce pays la parole prime sur le texte.
Nous pensons galement ncessaire de se demanderdans quelle mesure la langue et
sa structure commandent des diffrences de pense et de mthodes de travail, au
moins par rapport la langue maternelle de lexpatri ou par rapport aux autres
langues quil connat. Cette question, complexe et gnralement peu traite, nous
parat essentielle. En irait-il diffremment des affaires de la plante si langlais ntait
pas la langue mondiale vhiculaire ? Lorsque lon voit les diffrences de mthode de
travail entre les Anglais et les Amricains, la rponse ne parat pas vidente. En
revanche, comment imaginer que la nature de la langue et de lcriture chinoise1, nait
pas dinfluence sur la manire de penser et de travailler des partenaires chinoisauxquels sont confronts les Europens ?...
Larrir historique, les religions et la mmoire collective
Les Europens expatris ont souvent tendance msestimer le poids du facteur
religieux dans les comportements culturels des pays o ils travaillent, ou de le
contester au nom dune conception trs europo-centre de la lacit, ce qui entrane
de leur part de nombreux faux pas. Faire prendre conscience de linfluence des
religions dans la dfinition des politiques publiques, dans les comportements au sein
de lentreprise, dans les pratiques des agriculteurs, dans les logiques de la socit
civile, constitue ds lors un lment important de la formation linterculturel. Les
oprateurs trangers en terre dislam ignorent souvent, par exemple, que leur
intervention est tenue par certains locaux comme une entreprise de proslytisme
dguis. Une ONG comme Mdecin du Monde a fini par sen apercevoir et a dcid
dtudier le phnomne de plus prs. Enfin, mais cest souvent plus vident, on doit
garder en tte le poids de lhistoire : quest-ce qui, dans lhistoire rcente ou ancienne
des relations avec le pays dorigine de lexpatri, explique la nature des relations
nationaux-expatri ?
Les rapports aux concepts et lenvironnement
1 qui repose, selon Jol Bellacen sur des units entoures dun halo de flou, qui ne se mettent au netquen prsence dune autre unit
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Lobjectif ici est didentifier et danalyser, lorsquelles existent, les similitudes et les
diffrences entre cultures en ce qui concerne le rapport quentretiennent les groupes
humains avec leur environnement et avec certains grands concepts. Et les
reprsentations quils sen font. Par exemple :
le rapport la nature, les cosmogonies : dans la culture concerne, lhomme
est-il matre ou partie prenante de la nature ? La diffrence est notable, par
exemple entre les conceptions judo-chrtiennes de la domination de la nature
par ltre humain ( croissez, multipliez et dominez la terre dit la Gense)
qui ont profondment imprgn les pratiques occidentales, et les conceptions
holistiques des cultures africaines ou andines. Il ne sagit pas ici de
philosophie, mais dune donne prendre en compte dans les actions de
coopration technique internationale, particulirement en matire agricole,
dans les programmes de gestion environnementale, etc.
le rapport au temps. La gestion du temps est souvent le grand casse-tte
dans le secteur de la coopration internationale ou dans celui des entreprises
multinationales. Comment tenir compte des diffrences de rythme, des
diffrences de priorit temporelle, des modes de gestions du temps(htrochronie, monochronie, polychronie, temps linaire, temps cyclique..) ?
Le rapport au pass, au prsent, au futur, au destin diffre aussi dune culture
lautre au point que de nombreuses langues ignorent limparfait, dautres le
futur Les consquences oprationnelles de cette question sont
considrables : combien de projets de dveloppement ont chou parce
quaucun compte ntait tenu des rythmes propres de la zone concerne et
parce que la programmation avait t faite partir de bureaux parisiens ou
montpellirains dconnects de la ralit du Sud ? Combien de milliers de
dollars dpenss en pure perte parce que les calendriers des organisations
internationales taient irralistes ?
le rapport lide de progrs et de russite, le rapport au destin. Lvidence
de la ncessit de changement social est toute occidentale, tout comme, au
plan individuel, la mtaphore de lascenseur social. Lhomme a-t-il le choix
de ses actes ? Lexpression ce qui devrait tre a-t-elle un sens partout ?
Prendre en compte la ralit du fatalisme de certaines cultures, les diffrences
dans le rapport tradition/modernit/mimtisme, limportance toute particulire
accorde lhonneur dans les cultures asiatiques (ne pas perdre la face),
savoir o les uns et les autres mettent leur prestige fait aussi partie de la
formation. Certaines socits, par exemple, font de laccumulation personnelle
de la richesse un lment de prestige quand dautres, africaines en particulier,
y mettent plutt la capacit de redistribuer la richesse ( la parentle, son
voisinage, etc.)
le rapport au travail, lacte mme de travailler, lenvironnement du
travail, la stratgie, aux mthodes, lautorit, la hirarchie, au rglement
nest videmment pas le mme dun bout lautre de la plante, et la plus
vigoureuse des politiques dapplication universelle dune mme culture
dentreprise, dans les multinationales, nempchera jamais que dans certaines
aires goculturelles les salaris estiment avoir bien davantage de comptes
rendre leur lignage familial qu leur patron.
le rapport la richesse, largent, la prcarit, la scurit, la pauvret.Quest-ce qutre pauvre ? Pauvret dargent, pauvret de liens
interpersonnels, impossibilit de choisir son destin ? Ici encore les rponses et
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les priorits diffrent, tout comme les faons de se reprsenter lgalit,
lingalit, lquilibre et le dsquilibre. Des diffrences qui viennent battre en
brche bien des vidences sur les motivations des uns et des autres :
le rapport au savoir, le mode de prise en compte de lexprience, les
reprsentations de la connaissance : liens entre savoirs acadmiques et savoirs
traditionnels, entre mdecine moderne et mdecine traditionnelle, etc. La
question est spcialement pineuse sagissant du travail des experts,
ingnieurs et techniciens des pays du Nord qui ont du mal faire le dtour par
ltude des systmes locaux de production agricole, de rsolution des conflits,
ou de traitement de la sant.
Sous les grands mots la dissemblance
Dans le cadre de la Bibliothque interculturelle de la Fondation Charles Lopold Mayer, puis dans celui delAlliance des diteurs indpendants, une srie de collections interculturelles a t initie, montrant que derrire
un mme mot, un mme concept, les diffrentes cultures mettent souvent des contenus extrmement diffrents.
La collection franco-chinoise Proches Lointains , en demandant des crivains des deux cultures de sepositionner par rapport des mmes mots de la vie courante comme le got, la beaut, le rve, le voyage, etc., abien montr les malentendus possibles lorsque lon prend les traductions pour argent comptant. La collection Les mots du monde , publie par six diteurs en quatre langues et sur quatre continents, a t encore plus loinen mettant en prsence, autour de mots comme la vrit, lidentit, la nature, les visions dauteurs chinois,
indiens, amricains, franais, arabes et africains. Dans le cadre de lIRG, Martin Vielajus est en train de prparerun dossier sur les diffrences de reprsentation et de dfinition, par les grandes cultures du monde, de termes
supposs tort vouloir dire la mme chose pour tout le monde : dmocratie, socit civile, gouvernance, etc.
La question des rapports interpersonnels
On rentre ici davantage dans le domaine de la psychologie et de la psychosociologie,
utiles pour comprendre les diffrences de comportement et pour passer du stade trop
courant du ils sont fous ces gens-l au stade du nous nous tions mal compris .
La sensibilisation linterculturel concerne ainsi la question du je et du nous (quest ce qui prime dans lesprit des gens, lindividu ou la collectivit ?), la question
de lidentit, de limage, individuelle et collective, la question du contrle social, lerapport aux rapports de force, au consensus, le rapport la distance, la prise de
distance, les rapports intergnrationnels, le rapport au gender (masculin/fminin), le statut de lmotion, de lamour, de la passion, le sens delhumour, la courtoisie, le rapport lingrence (faire pour lautre ?), le statut de
la mfiance, de lincertitude, de la peur
La littrature francophone et anglo-saxonne disponible sur linterculturel
Lorsque lon interroge Paris ou Londres une base bibliographique sur les mots-cl interculturel ,
culture , rapport lautre , on est frapp de voir se dessiner deux grandes masses de littrature : celle desfrancophones, dabord, plutt intellectuelle, plutt rcente, plutt sociologique et anthropologique ; elle interroge
la singularit des cultures et leurs relations, le rapport culture-mondialisation, la question de laltrit, desidentits individuelles et collectives. Elle le fait dans un esprit acadmique qui nexclut pas louverture, mais
relativement rares sont ceux qui sy proccupent des applications concrtes de cette connaissance. Ceux qui lefont (G. Verbunt, C. Camillieri, J. Demorgon) ont produit plusieurs livres-manuels publis pour un certainnombre dentre eux dans le cadre de lOffice franco-allemand de la jeunesse qui a fait en la matire uvre de
pionnier. Dautres auteurs se penchent sur les questions de gestion des minorits et de travail en milieupluriculturel en France.
A linverse, la littrature anglo-saxonne (et principalement amricaine, canadienne et australienne), laquelle on peut ajouter la littrature nerlandaise (F. Trompenaarts, G. Hofstede), sintresse directement aux pratiques
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professionnelles, et depuis longtemps. Ds la fin de la deuxime guerre mondiale, une abondante productiondtudes et de manuels a t ralise aux Etats-Unis au service des firmes industrielles et commerciales
confrontes la ncessit de surmonter lobstacle interculturel dans le business international, bien avant queles intellectuels latins se soucient de sattaquer au problme contemporain de la rencontre des cultures. Comme le
rapporte Grard Marandon lacte de naissance [du secteur de formation communication interculturelle](1946) remonte la dcision du gouvernement amricain de confier au Foreign Service Institute la mission de
former les diplomates aux langues et aux cultures de leurs futurs lieux daffectation. () Et depuis le dbut desannes 60, un nombre considrable dtudes visant dterminer les caractristiques de lefficacitinterculturelle ont t conduites auprs de divers personnels internationaux nord amricains : volontaires du
Peace corps (), hommes daffaires et managers internationaux (), personnel dassistance [Avec] un
consensus autour de six critres spcifiques defficacit interculturelle : lempathie, le respect, lintrt pour laculture locale, la flexibilit, la tolrance et la comptence technique Cette littrature anglo-saxonne est certes
fertile en recettes et en kits de survie interculturelle (nous avons rencontr lexpression !), mais elle contientpar ailleurs des tudes et des rflexions sur la psychologie, les entendus et les malentendus interculturels,absolument passionnante, y compris pour ceux dont le business nest pas la tasse de th. Par ailleurs, pour ne pas
caricaturer les diffrences dapproche des deux ctes de lAtlantique, il faut signaler que certains universitairesamricains comme Edward T. Hall ont propos une vision plus gnrale et plus thoriques de linterculturel.
Une bibliographie de base denviron 150 titres a t tablie en 2005 par Michel Sauquet et Martin Vielajus lattention des tudiants de Sciences Po, elle est la disposition de qui souhaite la recevoir.
4. Pistes pour lavenir
Le programme de rflexion et de formation des professionnels linterculturel devrait
lavenir comporter quatre volets que nous ne souhaiterions pas dvelopper seuls,
mais avec lapport dautres partenaires proccups par la question interculturelle2. :
un volet documentaire : un espace ddi linterculturel ouvert dans le site
ressources de lIRG ; la poursuite de la publication douvrages et de dossiers
sur linterculturel aux ditions Charles Lopold Mayer ; un ou plusieurs CD-rom (notamment capitalisation du programme interculturel de la Fondation).
un volet conseil et expertise : rponses des demandes de diagnostic
manant de structures associatives (humanitaires, de dveloppement, du
secteur sanitaire et social, etc.), dentreprises ou dadministrations publiques
souhaitant rflchir aux aspects spcifiques du travail de leurs cadres
confronts la culture de lautre ; organisation de sminaires, propositions de
plans de formation, animation de lchange dexpriences, par exemple entre
expatris, selon une grille de lecture proche de celle qui a t voque plus
haut.3
un volet pdagogique : cours-sminaire Sciences Po et montage possibledautres cours du mme types dans dautres universits, avec la participation
de nombreux partenaires ;
un volet rflexion : nous souhaitons construire avec nos partenaires un espace
ouvert de rflexion dfinir avec eux en fonction de leurs souhaits, de leur
approche spcifique, de leurs possibilits de co-financement. Nous
envisageons dorganiser en 2006 ou 2007 une rencontre runissant des
responsables dONG humanitaires et de dveloppement, dorganisations
internationales, dunits de maintien de la paix, du monde de lentreprise,
2Des discussions ont dj t inities avec le Secrtariat international de Mdecins du Monde et avecla section franaise dAmnesty international qui indique un certain nombre de convergences et de
dsirs communs3Cette activit peut concerner aussi le processus de dclinaison interculturelle dun projet de chartedes responsabilits humaines que la Fondation Charles Lopold Mayer appuie actuellement.
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pour un vaste change dexpriences et dinterrogations sur les aspects
oprationnels des problmes interculturels et sur les valeurs communes que le
dialogue interculturel permet de dgager.
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Fondation Charles Lopold Mayer, Sciences Po
http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.0/fr/deed.fr