République Algérienne Démocratique et...
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République Algérienne Démocratique et Populaire
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
EQUIPE CNEPRU M 1501/08/2003
RECUEIL DES RESUMES DES COMMUNICATIONS
Colloque International
La décentralisation au service du
développement local
Auditorium de l’université, 27–28 novembre 2004
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Sommaire Communications Page
M.C. BELMIHOUB, Ecole Nationale d’Administration, Alger
Réforme institutionnelle et gouvernance locale 01
N. MATHIEU, Université Paris X
Les politiques territoriales (intercommunales) engendrent-elles plus
de responsabilité dans la gestion d’un territoire 02
M. BLANC, Université Marc BLOCH, Strasbourg
Développement local et décentralisation en France :
Les paradoxes de l’intercommunalité urbaine 03
F.Z. OUFRIHA, CREAD, Alger
Décentralisation et politiques publiques 04
E. TAIB, Ecole Nationale d’Administration, Alger La problématique de la régionalisation en Algérie 05
M.J. MARCHAND, Université de Rennes
Un éclairage économique sur les conditions d’une décentralisation réussie 07
N. KAID TLILANE, Université Abderrahmane Mira, Béjaïa
Service public local : éléments de stratégie du développement durable 09
M. AHMED ZAID et S. BELADJAL, Université M. Mammeri, Tizi Ouzou
Logique décentralisatrice et taille optimale des collectivités locales : application
aux découpages territoriaux des communes de la wilaya de Tizi Ouzou 10
F. ALZOUHEIR, Institut de Management Territorial, France
La décentralisation et ses conséquences sur l’aménagement du territoire 11
F. GRIN, Université de Genève
Fédéralisme fiscal et politique linguistique 13
J. STOESSEL–RITZ, Université de Haute Alsace
Les programmes de développement régional, une chance pour le développement
local ? L’exemple des fonds structurels européens en Alsace 14
M. CASTEIGTS, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Transactions territoriales et développement durable dans une région rurale
en voie d’urbanisation : l’exemple du Pays basque 15
P. ECKLY, Université Robert Schuman, Strasbourg
La décentralisation au Japon : une alternative au modèle français de décentralisation 16
P. PINCET, Université Marc Bloch, Strasbourg
Le développement économique et la décentralisation : des rôles de l’Etat
et des collectivités locales (l’exemple français) 20
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N. KHAOUA, Université Badji Mokhtar, Annaba
Etat et décentralisation en Algérie : quelle problématique ? 22
J.M. MARCHETTI, Université Marc Bloch, Strasbourg
Comment les villes moyennes ont-elles traversé vingt ans de décentralisation ? 23
H. SADOK, Université de Haute Alsace
La démocratie locale, des réformes législatives et constitutionnelles récentes en France 24
Y. FERFERA, Directeur du CREAD, Alger
Gouvernance des collectivités locales et émergence d’acteurs nouveaux 27
Z. BARKA, Université Boubaker Belkaïd, Tlemcen
La crise des finances locales algériennes 28
M. DJENANE, Université Ferhat Abbas, Sétif
Les projets de proximité de développement rural, un instrument de développement local 29
R. TARMOUL et H. KHARBACHI, Université Abderrahmane Mira, Béjaïa
Une méthodologie pour élaborer une stratégie de développement territorial 30
Y. BELLACHE, Université Abderramane Mira, Béjaïa
Essai d’évaluation des effets d’ajustement structurel sur le développement local :
Cas des communes du versant nord du massif des Babors-Bibans 31
S. BOUMOULA, Université Abderramane Mira, Béjaïa
La problématique de la décentralisation à travers l’analyse des finances
publiques communales : cas de quelques communes de la wilaya de Béjaïa 32
T. HAMDAD et M. AHMED ZAID, Université M. Mammeri, Tizi Ouzou
Analyse critique des finances communales algériennes : Application aux
communes de la wilaya de Tizi Ouzou 33
N. DORBANE, Université M. Mammeri, Tizi Ouzou
Identification des contraintes de la gestion des déchets
au niveau loal : cas de la ville de Tizi Ouzou 34
M. SALMI, Université M. Mammeri, Tizi Ouzou
Inscription et réalisation de projets d’équipements publics
sanitaires en Algérie : entre centralisation et décentralisation 36
S. HACHEMI, Université M. Mammeri, Tizi Ouzou
Contraintes et perspectives de la coopération décentralisée
en Algérie : cas des communes de la wilaya de Tizi Ouzou 37
N. HAMDAD-BENMOUHOUB, Université M. Mammeri, Tizi Ouzou
Normes environnementales et développement durable local 39
A. KACHER, Université M. Mammeri, Tizi Ouzou
Pour une intercommunalité au service du développement local durable
comme fondement viable d’une décentralisation régionalisable 41
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B. MOUDOUD, Directeur régional de la CNAC
La démarche de la CNAC pour l’emploi
et la création d’entreprise pour le développement économique local 42
A. BENALLEGUE, Expert, Ancien cadre au Ministère des Transports
La décentralisation et les services publics : cas des transports de personnes 43
M. LARID, ISMAL, Alger
Quelques aspects méthodologiques pour contribuer à la connaissance du rôle des
acteurs à travers l’expérience du Plan d’Aménagement Côtier dans le littoral algérois 45
A. BELAIDI, Université Paris IX Dauphine
La décentralisation dans l’éducation nationale : l’autonomie des universités 46
H. BETTAHAR, Université d’Oran
Décentralisation du pouvoir de décision
et de la réflexion stratégique dans les entreprises 48
M. A. ZORELLI, Université M. Mammeri de Tizi Ouzou
Structures locales et dynamique de développement
décentralisé : Application à la Kabylie 49
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Réforme institutionnelle et gouvernance locale
Pr. M. C. BELMIHOUB, Ecole Nationale d’Administration
Directeur de Recherche associé au CREAD, Algérie
Bien que la décentralisation de l’administration publique et la dévolution de
plusieurs responsabilités à l’échelon local soient des phénomènes mondiaux, la nature
de cette mutation et le défi qui en résulte sur le renforcement des capacités au niveau
des administrations locales revêtent des caractéristiques particulières dans les pays à
économie en transition.
Une interrogation sur la pertinence des démarches traditionnelles de réformes
de l’administration et en particulier de la décentralisation administrative. Les
nouvelles démarches procèdent par le bas, considérant que la décentralisation est un
rapport entre deux niveaux : celui qui reçoit les pouvoirs de décisions et celui qui les
donnent de façon permanente. Le premier doit avoir la capacité de jouir, d’exploiter
et d’assumer les responsabilités qui en découlent ; le second doit avoir la conviction
et la volonté de transférer de façon durable une partie conséquente des pouvoirs de
décisions à un niveau d’ordre inférieur.
La problématique de la gouvernance locale n’aura de sens que dans une perspective
de réforme institutionnelle reconfigurant les ordres administratifs, les logiques
économiques et les processus décisionnels autour des acteurs locaux issus de la
société et porteurs de projets de développement.
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
LES POLITIQUES TERRITORIALES (INTERCOMMUNALES) ENGENDRENT-
ELLES PLUS DE RESPONSABILITE DANS LA GESTION D’UN TERRITOIRE ?
Nicole MATHIEU, Université Paris X, France
Directeur de Recherches au CNRS
Ma question de départ est ainsi formulée : comment se (re)constituent les
sentiments de responsabilité et le lien social, de proximité en particulier. Autrement
dit, l’intercommunalité qui prétend remédier à « l’éclatement spatial » des sociétés
locales et construire de nouvelles médiations entre les acteurs collectifs et les
individus rattachés (par leur résidence principale ou leur lieu d’activité) à un
territoire, est-elle capable d’engendrer un sentiment de responsabilité territorial
proprement dit, un lien social de proximité, alors que tout bouge, les habitants comme
les structures de développement ?
Toutefois cette problématique un peu trop générale gagne à être décomposée.
Même si chacune d’elle est liée à la suivante, trois interrogations me semblent
incontournables pour l’explorer et aboutir à quelques réponses :
Le temps présent replacé dans la longue durée : continuité ou discontinuité ?
Pourquoi le boum récent de l'intercommunalité ?
Entre développement ascendant et désengagement de l’Etat : pourquoi
l’empilement des formes d’intercommunalité ?
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Développement local et décentralisation en France :
Les paradoxes de l’intercommunalité urbaine
Pr. Maurice BLANC, Université Marc Bloch, Strasbourg.
Directeur du Centre de Recherche en Sciences Sociales (CRESS)
Rédacteur en chef de la revue Espaces et Sociétés
Quelle est l’échelle pertinente pour mettre en œuvre une politique de
développement local ? Dans la France rurale, avec de très petites communes, le
développement local impose des regroupements et une organisation supracommunale
qui ne supprime pas le rôle des communes.
Les choses sont plus compliquées en milieu urbain. Les politiques de
développement local concernent principalement les grands ensembles de logements
sociaux à la périphérie ; on les appelle de façon ambiguë : la politique de la ville.
Cette politique est prise dans un paradoxe car elle doit tenir compte à la fois de deux
exigences opposées :
- Si la ville forme un système urbain composé d’éléments interdépendants, les
problèmes des quartiers périphériques en crise ne peuvent être isolés et ils exigent
une politique d’ensemble (« holistique »).Comme en milieu rural, une politique
intercommunale est requise au niveau de la communauté urbaine, en matière
d’emploi, de transports, etc.
- Mais, en même temps, une politique globale pour toute la ville risque
d’ignorer les problèmes spécifiques des quartiers en difficulté. Il faut associer les
habitants à la recherche de solutions adaptées. Dans les villes, le niveau communal
est à la fois trop petit et trop grand. La difficulté est de concilier et de coordonner les
politiques menées à différentes échelles : infracommunale, communale et
supracommunale. C’est déjà la dialectique du local et du global, du proche et du
lointain. Cet éclairage permet de comprendre les ambiguïtés de la « démocratie de
proximité ».
La communication s’appuiera sur des exemples en matière d’emploi, de
transports et de culture dans les villes de l’Est de la France (Strasbourg, Nancy, etc.).
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
La décentralisation des politiques publiques en Algérie :
Un instrument au service d’une plus grande efficacité ?
Pr. Fatima-Zohra BOUZINA-OUFRIHA
Directeur de recherches, CREAD, Alger
La thématique de la décentralisation sans être vraiment nouvelle, prend une
acuité particulière ces dernières années en Algérie. Elle se pose le plus souvent
comme réaction à un excès d’Etat et surtout à un excés de décentralisation qui loin de
produire les effets escomptés et/ou promis en termes de développement et de
réduction des inégalités, semble au contraire avoir abouti à un plus grand atomisme
de la société, à une dépossession de ces initiatives et d’un dynamisme à tous les
niveaux.
Un exemple de la politique de santé que nous essaierons d’examiner dans ce
papier nous permettra de mettre en lumière les ravages causés par une centralisation
excessive non appuyée de surcroît sur des mécanismes institutionnels et politiques
propres à lui conférer le quantum nécessaire de légitimité, de fiabilité, de
connaissances, de réflexions théoriques et pratiques qui dans le (s) modèle (s) pris en
exemple ont produit des résultats significatifs.
Il est évident par ailleurs, que la nouvelle vague néo-libérale charriée tant par
les institutions de Bretton Woods que par la mondialisation, semble parfois prôner la
décentralisation comme panacée et comme remède miracle à un certain nombres de
problèmes. Si les vertus de la décentralisation peuvent être multiples, il n’en est pas
moins qu’elle requiert un certain nombre de conditions préalables et qu’elle doit être
menée avec pragmatisme.
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
La problématique de la régionalisation en Algérie
Pr. Essaid TAIB, Ecole Nationale d’Administration, Alger
La question de la régionalisation a surgi depuis ces dernières années dans le
débat politique national. En fait, elle constitue depuis longtemps une thématique
récurrente, notamment sur le plan de l’aménagement du territoire, de la planification
économique et du développement local. Historiquement, l’espace régional actuel dans
sa configuration de base (Est, Centre, Ouest) est apparu durant la période ottomane ;
selon les différentes approches constitutives du fait régional, le nombre de régions
peut être bien plus important.
Pour diverses raisons, la région est perçue comme un concept sulfureux, toujours
évoquée mais jamais reconnue, souvent combattue, même si sa réalité géographique,
historique, sociologique, économique ou culturelle, voire même politique, est
indéniable.
A tous points de vue, la région ne cesse de constituer une source d’interrogations
multiples qui seront abordées dans le cadre de cette communication ; elle n’a connu
de surcroît, et paradoxalement, qu’une très faible production doctrinale.
La régionalisation représente une forme d’organisation administrative à cheval,
selon les expériences de différents pays, entre la décentralisation et la fédéralisation.
Dans le contexte algérien :
- la région est largement utilisée comme circonscription administrative
quasiment par tous les ministères mais elle souffre d’une absence de
coordination horizontale, à l’image de ce qui se fait par le conseil de
wilaya au niveau de la wilaya,
- la régionalisation est admise comme espace d’aménagement du territoire,
- le régionalisme est activement et ouvertement pratiqué dans les stratégies
d’accès et de maintien au pouvoir et de clientélisation de l’administration.
Les hypothèses de travail qui guideront cette communication dans le cadre de ce
colloque seront axées sur la problématique de la région constitutive de
questionnements autour de certains concepts : région, régionalité, régionalisation,
régionalisme. Selon le contexte, les acteurs en présence et les enjeux, l’idée
régionale est présente, parfois congruente à des enjeux de société. A cet égard, la
régionalisation peut-elle constituer une avancée pour :
- l’efficacité administrative dans la mesure où, d’une part l’Etat central et
ses démembrements territoriaux ; d’autre part, les collectivités locales ont
montré leurs limites dans la gestion du local,
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
- le développement économique qui ne peut être contenu dans des limites
territoriales administratives étroites,
- la démocratisation politique dans la mesure où les acteurs politiques ne
s’appuient pas sur une base électorale mais sur un socle sociologique,
- la production d’élites locales, actuellement trop atomisées pour constituer
des relais légitimes, crédibles et efficaces au niveau national,
- en définitive, une meilleure intégration au sein de l’Etat – nation tout en
contribuant à son affermissement.
Il sera fait appel à des comparaisons avec des expériences étrangères pour mieux
situer les enjeux dans le cadre du contexte national.
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Un éclairage économique
sur les conditions d’une décentralisation réussie
Pr. Marie-Jacqueline MARCHAND, Université de Rennes I
UMR CNRS CREM
L'équilibre entre l'État et les collectivités locales est d'abord le reflet des
évolutions institutionnelles qui fixent le partage des activités publiques et des
compétences entre les différents niveaux de gouvernement. D'importantes mesures
législatives et réglementaires ont modifié depuis plusieurs décennies, singulièrement
depuis le début des années quatre-vingt, le cadre institutionnel de la conduite de
l'action publique en France : les lois de décentralisation de 1982 ont développé le
champ d'intervention des collectivités locales ; la politique de contractualisation entre
l'État et les collectivités locales (logement, sécurité, éducation, recherche, insertion,
emploi..) a élargi, de manière implicite, le domaine des compétences locales. Mais cet
équilibre provient aussi des comportements respectifs des différents partenaires
publics dans leur réponse à la demande sociale : souci des élus locaux de prendre en
charge des actions susceptibles de favoriser leur développement, réduction de la
dépense publique totale ? La première explication semble validée à un double
niveau : d’une part par les statistiques officielles qui témoignent d'un engagement
local supérieur à celui de l'État dans l'exercice des mêmes compétences, les
collectivités locales disposant aujourd'hui d'une grande autonomie dans la définition
des objectifs et des moyens de leurs interventions pour faire face à la pression des
demandes de proximité et d'urgence ; d’autre part par les demandes
d’expérimentation qui se sont manifestées par sept régions concernant les transports
ferroviaires au cours des dernières années et qui peuvent refléter le souhait des
régions d’étendre leur domaine d’activités.
Cet équilibre est il satisfaisant ou doit il être prolongé ? La décentralisation est
un enjeu politique qui doit s’inscrire dans une démarche globale prenant en compte
les différentes facettes : le respect de la démocratie, de la justice, de l’équité
territoriale, de l’amélioration du bien être…. Avec la montée en puissance de
l'Europe et le poids de ses contraintes budgétaires, avec la renaissance des politiques
d'aménagement du territoire, la question de la poursuite de la décentralisation
retrouve une acuité toute particulière. Par rapport à ce que l’on peut appeler l’Acte 2
de la décentralisation en France, tel qu’il résulte des récentes mesures législatives,
plusieurs questions méritent d’être posées. Fallait il la relancer, réduire les dépenses
publiques d'État et augmenter le rôle et les dépenses des collectivités locales,
transférer de nouvelles compétences au niveau local, lesquelles et à quel échelon ?
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Quels principes d'attribution budgétaire et fiscale faut il retenir pour
accompagner ces transferts et garantir l’autonomie financière des collectivités locales
telle qu’elle est inscrite dans la loi? Finalement quels équilibres peut on attendre de
nouvelles règles du jeu? La conduite de nos économies soulève tout cet ensemble de
questions. Si les réponses sont éminemment politiques, elles peuvent, et doivent, être
étayées par une réflexion économique sur la réalité de l'efficacité de la
décentralisation.
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Service public local : Elément de stratégie du développement durable
Dr. Nouara KAID TLILANE, Université Abderrahmane MIRA,
Béjaïa
Depuis une vingtaine d’années, le monde connaît des mutations économiques
et institutionnelles (globalisation, régionalisation, décentralisation), combinées à
l’émergence de territoire comme niveau pertinent de réflexion et d’action
économiques. Ces mutations posent sous un jour nouveau des questions du
développement socioéconomique et de la gestion politico-administrative sur le plan
local.
Le service public prend en considération les dimensions économique, sociale et
environnementale du développement durable : il combat l’exclusion sociale,
s’intéresse à la production de certains biens économiques et se préoccupe de protéger
l’environnement. Cette proximité invite à réfléchir sur les relations qui existent entre
service public et développement durable en mettant l’accent sur le service public
local.
Les collectivités locales sont désormais soumises aux exigences du
développement durable, ce qui entraîne à la fois des contraintes et de nouvelles
possibilités pour les services publics locaux.
L’objet de cette contribution est de tenter de montrer que les services publics
locaux sont un élément important de toute stratégie de développement durable.
Mots clés : Collectivités locales, service public local, programmes locaux,
développement durable
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Logique décentralisatrice et taille optimale
des collectivités locales : application aux découpages territoriaux des
communes de la wilaya de Tizi Ouzou
Dr. Malika AHMED ZAID – CHERTOUK & Samira BELADJAL
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou
La logique attestée en matière d’organisation territoriale est généralement
fondée :
Soit sur une démarche fermée motivée par une logique d’accrétion ou
d’agglutination regroupant différents segments territoriaux (Allemagne, Danemark)
privilégiant ainsi une approche agglutinante ou attractive ;
Soit par une démarche ouverte, renforçant les démembrements de l’Etat au
profit de groupements humains parfois insignifiants (France, Italie), incarnant au
contraire une vision à fondement nucléaire (ou atomisant), ou encore, répulsif.
Il est indéniable que, s’agissant de groupements humains structurés dans un
territoire, l’une et l’autre forme d’organisation consacrent les résultats d’analyses
fondées sur des préoccupations économiques (afin d’optimiser la viabilité de ces
segments territoriaux) ou sur des préoccupations socio-anthropologiques voire socio-
politiques (afin d’assurer une plus grande représentativité de ces segments et de
prévenir d’éventuels conflits).
La logique algérienne en matière de découpages administratifs territoriaux est
entourée de flou ; hormis pour la période exceptionnelle qui succéda au recouvrement
de la souveraineté nationale. Il fallait alors parer au plus pressé dans une situation de
sous-administration généralisée, conséquente à la vacance de l’encadrement de
l’administration territoriale.
Notre contribution vise à identifier la critériologie qui fonde les opérations de
découpages territoriaux. On examinera notamment la question de la taille optimale
des collectivités locales, le rôle de ces découpages dans le renforcement de la
décentralisation et enfin, le dilemme/paradoxe qui entoure la situation des communes
de la wilaya de Tizi-Ouzou, caractérisée par des conditions physiques naturellement
défavorables et un maillage territorial organisé autour d’un réseau complexe de
cellules diversifiées et densifiées par une sédimentation de structures déterminées par
l’interaction entre les « patterns » (modèles au sens physique) institutionnelles de
l’Etat et les structures sociopolitiques traditionnelles déjà prédisposées à certaines
formes de gestion décentralisée.
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Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
La décentralisation et ses conséquences
sur l'aménagement du territoire
Pr. Fouad ALZOUHEIR, Institut Supérieur du Management Territorial, France
Pour certains, la décentralisation est un moyen de réformer l'Etat en le
désengorgeant, tout en rapprochant les élus et l'administration du citoyen. Au-delà de
cet objectif, la décentralisation est considérée par d’autres comme outil de
développement local qui nécessite, sous une forme ou sous une autre, l’effacement de
l’Etat. Pour d’autres, la décentralisation ne peut avoir un sens unique, car il faut tenir
compte de chaque contexte local, de ses atouts et de ses handicaps : situation
géographique, zone urbaine ou zone rurale, zone péri-urbaine, etc.
Cependant, peut-on opposer une politique de développement local à une
politique d’aménagement du territoire ? Autrement dit, a-t-on besoin de plus d’Etat
ou moins d’Etat ou plus de tout d’Etat ? Entre le centralisme et le décentralisme
subsistent des zones d’incertitudes.
Y a-t-il une nécessité de parler d’aménagement du territoire alors que la
compétitivité induit concentration des activités, rationalisation, localisation sur
quelques axes dans des régions dont, par exemple en France, le produit intérieur brut
est supérieur à la moyenne européenne ?
Sans doute parce que la concentration excessive produit des effets négatifs. La
décentralisation modifie la nature de l'aménagement du territoire. En effet, les
collectivités locales ont pris en main l'économie de leurs territoires et plus
généralement se sont largement impliquées dans la vie sociale et culturelle. Est-ce à
dire que l'Etat est devenu le grand absent de cette politique ? Certains l'affirmeraient
avec, à l'esprit, la nostalgie d'une époque où il lançait des travaux d'infrastructures,
déconcentrait puis planifiait l'installation d'activités dans des régions reculées. Il
jouait donc le rôle de grand ordonnateur.
De nos jours, peut-on parler du développement local sans tenir compte de la
mondialisation et du libéralisme économique, de la délocalisation rapide des activités
économiques, de la compétition entre régions et pays ? Voilà un contexte qui rend
presque obsolète toute démarche de planification à long terme. Mais, c’est une
situation qui comporte un risque majeur qui reviendrait à miser sur des points forts
(quelques grandes métropoles) sans mettre l’accent sur le développement équilibré du
territoire. Ainsi, l'aménagement du territoire ne peut être considéré comme un outil
dépassé. L’Etat existe mais son existence et sa survie résident dans la nécessité de
reconnaître le rôle moteur des collectivités locales pour un aménagement du territoire
partagé.
![Page 16: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/16.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Dès lors, il devient clair que la décentralisation n'est pas uniquement un mode
de gestion de l'action publique, un partage du pouvoir, une répartition des
compétences, mais elle offre l’opportunité de réformer l'Etat parce que tout
simplement cela répond à une demande et une attente des citoyens.
C’est ici que l’on rencontre la notion d’aménagement du territoire. Les citoyens
attendent des emplois, de l'éducation, de la formation professionnelle, des modes de
transports rapides, l'accès aux nouvelles technologies et à la culture. A cet égard, la
décentralisation devient un accélérateur pour accéder plus rapidement à des services
tant publics que privés.
Notre intervention portera sur le sens à donner à la décentralisation comme
vecteur de développement local. La question sera abordée en termes d’impact de la
décentralisation sur l’aménagement du territoire. Notre réflexion portera sur trois
points :
1. La place respective de l'Etat et des collectivités locales,
2. La demande citoyenne et le principe de proximité et de subsidiarité,
3. Les relations entre les différents niveaux de collectivités et la répartition des
compétences.
![Page 17: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/17.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
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Fédéralisme fiscal et politique linguistique
Pr. François GRIN, ETI Université de Genève
Directeur adjoint Service de la recherche en éducation
Cette présentation examine les conséquences que peut avoir un processus de
décentralisation, notamment sur le plan économique, pour la politique linguistique.
Elle part de la constatation que les analyses théoriques ou empiriques sont trop
souvent confinées à des approches disciplinaires pertinentes, mais isolément
insuffisantes pour rendre compte des enjeux en présence. L’exposé vise donc tout
particulièrement à établir des liens conceptuels entre certains des acquis de différents
domaines de spécialisation, en particulier les finances publiques (avant tout sous
l’angle du « fédéralisme fiscal »), l’économie des langues (notamment dans la
perspective de l’évaluation) et l’aménagement linguistique, posé ici comme forme de
politique publique. L’exposé est divisé en quatre partie :
Dans une première partie, on passe en revue quelques uns des concepts de base
qui structurent la réflexion économique sur la décentralisation, souvent désignée par
l’expression de fédéralisme fiscal. Cet examen permet d’identifier les principes
généraux sur la base desquels telle ou telle compétence devrait être attribuée à tel ou
tel niveau de gouvernement, compte tenu notamment de la mobilité de l’assiette
fiscale. La deuxième partie propose une application des principes du fédéralisme
fiscal à la thématique de la gouvernance ou de l’autonomie des minorités. Ceci
suppose la prise en compte de critères supplémentaires par rapport aux critères
généraux d’efficience qui sous-tendent la réflexion du fédéralisme fiscal ; dans une
logique de politique publique, toutefois, ces critères supplémentaires ne procèdent
pas nécessairement de la logique des droits linguistiques, alors que c’est cette
dernière qui est le plus fréquemment invoquée face à ce type de situations.
La troisième partie propose une application plus spécifique à la gestion de la
diversité linguistique. Cette application repose sur une utilisation complexe du
principe de territorialité, simultanément sur trois niveaux de gouvernance (national,
régional et local) et en présence de trois langues, dont chacune est caractérisée, sur tel
ou tel point du territoire, par un degré de légitimité spécifique. Cette application
donne lieu à un indice de diversité linguistique institutionnelle qui évolue au cours du
temps en fonction des mouvements démo-linguistiques.
La quatrième partie réexamine les résultats obtenus dans les trois précédentes
sous l’angle de l’équité et de l’acceptabilité politique. La prise en compte des
dimensions distributives est d’autant plus nécessaire qu’il s’agit souvent du volet
négligé des évaluations de politiques publiques (y compris dans les contextes de
décentralisation). La prise en compte de l’acceptabilité politique permet de replacer la
réflexion dans le cadre nécessairement politique de toute démarche d’aménagement
linguistique, et de garder à l’esprit le fait que l’analyse technique ne peut pas
remplacer le débat politique.
![Page 18: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/18.jpg)
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Les programmes de développement régional,
une chance pour le développement local ?
L'exemple des fonds structurels européens en Alsace
Pr. Josiane STOESSEL RITZ, Université de Haute Alsace, GSPE.
Un projet pour la décentralisation porté par l'Etat n'est pas un projet qui voit le
jour avec l'initiative pour une réforme institutionnelle, c'est un projet qui prend appui
sur des pratiques d'action publique locale et sur des capacités d'initiative et de
compétence exercées sans être formellement reconnues. Cette forme de
"décentralisation" correspond en France à une tradition ancienne des collectivités
locales conduites à prendre des initiatives dans des domaines que les lois de
décentralisation tentent d'organiser.
La décentralisation progresse en particulier avec la mise en œuvre de
programmes de développement dans les régions. Ces programmes constituent des
voies d'expérimentation d'une coopération entre les administrations, les élus et les
acteurs locaux.
La politique européenne pour le développement régional initiée en France dès
1990 en faveur des régions rurales fragiles (fonds structurels) est une initiative qui a
été le vecteur d'une transformation des modèles de coopération entre les collectivités
locales d'un même territoire et les pratiques des administrations (Etat, Région,
Département).
La dimension innovante des méthodes et des initiatives dans la mise en œuvre
de ces outils de développement a permis l'expérimentation du développement local
par l'ouverture vers de nouveaux modes de "gouvernance" à l'échelle des territoires
locaux.
En s'appuyant sur l'exemple des premiers programmes européens de
développement rural en Alsace, la communication propose l'analyse des modes
d'appropriation de ces outils par les acteurs locaux et développe l'évolution des
rapports entre les différents groupes en présence en appréciant l'impact de ces
programmes sur les capacités locales à intégrer une dynamique de développement
local.
![Page 19: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/19.jpg)
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Transactions territoriales et développement durable
dans une région rurale en voie d'urbanisation :
l'exemple du Pays basque .
Michel CASTEIGTS, Professeur de management public à l'UPPA (IAE)
Université de Pau et des Pays de l’Adour
Il s'agirait notamment de mettre en évidence les dispositifs décisionnels
particuliers propres à assurer la cohérence des actions collectives dans un système
décentralisé (gouvernance locale) en montrant la corrélation entre la logique du
processus et ses contenus économiques, politiques et culturels (autour notamment de
la notion de réciprocité territoriale).
![Page 20: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/20.jpg)
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La décentralisation au Japon :
une alternative au modèle français de décentralisation
Pierre ECKLY, Université Robert Schuman
La décision du Conseil Constitutionnel du 17 janvier 2002 sur la loi relative à
la Corse a eu en France un grand retentissement médiatique en raison surtout des
controverses politiques qui ont entouré la préparation et l’adoption de ce texte. Il faut
cependant savoir garder raison en ce qui le concerne et constater qu’un seul article de
la loi a été véritablement censuré par le haut conseil, à savoir celui qui reconnaissait à
la collectivité de Corse un pouvoir d’adaptation des lois de la République aux
particularités de l’île de Beauté. En revanche, le reste du dispositif a été accepté, dont
notamment la reconnaissance au niveau de la collectivité territoriale d’un pouvoir
d’adaptation des réglements nationaux, c’est-à-dire d’un pouvoir réglementaire local.
Celui-ci n’est pas sans rappeler une institution très originale du droit japonais des
collectivités territoriales, connue sous le nom de « jôreï », dont l’existence est prévue
à l’article 94 de l’actuelle Constitution japonaise.
En suivant les lignes de conduite qui sont celles de la traduction littérale, le
« jôreï » équivaut à une « loi autonome locale », autrement dit à une forme de
dispositif dont le Conseil constitutionnel n’a précisément pas voulu. Cependant,
lorsqu’on se reporte à la doctrine constitutionnelle japonaise, qui s’est beaucoup
penchée sur cette question et sur d’éventuelles équivalences du « jôreï » avec des
types de pouvoir normatif existants dans d’autres pays, dont la France, il apparaît que
celle-ci est divisée sur la question de savoir si par le « jôreï » une collectivité
japonaise est en droit d’adapter ou de déroger à la législation nationale. Certains
auteurs pensent que cela est constitutionnellement possible, d’autres non. Mais ces
deux courants de doctrine sont unanimes à considérer que le « jôreï » autorise à
déroger à des réglements nationaux, de sorte que c’est l’expression « règlement
local » qui est la plus adéquate pour comprendre ce qu’est le « jôreï ». De telles
questions d’équivalence se rencontrent en permanence dans la comparaison des
collectivités territoriales japonaises et françaises, à commencer par le nombre et
l’identité de ces collectivités.
En France, il existe aujourd’hui trois strates principales d’administration
territoriale : par ordre décroissant de proximité, l’échelon communal, l’échelon
départemental et l’échelon régional, ce dernier étant le plus récent puisqu’il est
directement issu de la réforme de la décentralisation de 1982. Celle-ci n’a pas
seulement été inspirée par le souci de moderniser l’organisation administrative
française, ce qui était alors absolument indispensable.
![Page 21: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/21.jpg)
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Elle a aussi été un levier parmi d’autres d’un plan plus global ayant pour objet
de revitaliser l’économie française, l’institution de régions-collectivités compétentes
en matière de développement économique et d’aménagement du territoire devant
contribuer de manière active à cette œuvre. A cet égard, on peut se demander si le
Japon ne se trouve pas aujourd’hui dans une situation assez proche de celle dans
laquelle se trouvait la France avant 1982 ?
Son organigramme des collectivités territoriales a en effet la vertu d’une
certaine simplicité puisqu’on n’y rencontre que les deux niveaux de collectivités
territoriales qui sont les plus proches des habitants. Les communes comptent plus de
750 villes et 2 500 autres municipalités (les « cho », plutôt urbains, et les « son », en
milieu rural). Les départements sont au nombre de 47. Comme en France, l’entrée du
Japon dans le groupe des pays qui luttent contre la crise économique a provoqué une
réforme de l’administration locale, laquelle qui a débouché sur l’adoption le 8 juillet
1999 de la loi sur la réorganisation des dispositions législatives relatives à la
décentralisation. Il s’agit d’un texte qui a la même ambition que celui de la loi
française du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des
départements et des régions, en ce sens qu’il entend également réformer de manière
globale l’administration locale. C’est d’ailleurs pour cette raison que cette loi est
encore communément appelée « loi globale sur la décentralisation ». Mais là s’arrête
la ressemblance car les choix qui ont été faits pour cette loi au Japon sont très
différents de ceux de la France en 1982. La loi japonaise s’attache essentiellement à
redistribuer les compétences respectives de l’Etat et des collectivités ainsi qu’à
redéfinir leurs rapports. Elle ne touche pas à l’architecture d’ensemble des
collectivités territoriales, ce qui était précisément l’un des volets prioritaires de la loi
française de 1982. Cette différence s’explique par les difficultés financières que
connaissent actuellement les collectivités locales japonaises, et plus particulièrement
par leur endettement important. Ce dernier rend impossible une réforme des
structures comme celle qui a été réalisée en France car les moyens financiers qui
devraient lui être consacrés font défaut. L’ampleur des budgets locaux au Japon (en
données consolidées de l’année 1997, les budgets locaux pèsent presque 10 000
milliards de yens de plus que le budget général de l’Etat japonais – exactement 483
milliards de francs) est telle qu’il paraît illusoire d’escompter un rétablissement
rapide de leur santé financière. En revanche, la loi de 1999 permettra peut être une
modification de l’attitude de l’Etat qui est en grande partie responsable de cette
situation.
Celle-ci s’explique en effet principalement par la tendance récurrente de l’Etat
japonais à utiliser les collectivités territoriales comme des organismes sous-traitants
de l’exercice de ses propres compétences, ce qui amène les collectivités locales à
prendre en charge des fonctions relevant de l’Etat dans le cadre d’un mécanisme
d’administration déléguée. Il leur faut aussi en conséquence assurer le financement de
ces transferts de compétences, ce qu’elles ont fait en recourant de manière massive à
l’emprunt bancaire.
![Page 22: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/22.jpg)
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Fort heureusement pour elles, les collectivités françaises sont dans une
situation différente, notamment du point de vue de leur dette qui est mieux maîtrisée,
encore que l’attitude de l’Etat français vis-à-vis de ses collectivités commence ces
dernières années à ressembler à celle de l’Etat japonais. Il accepte de leur transférer
des compétences nouvelles, ainsi que cela a été fait rarement par la loi du 27 février
2002 relative à la démocratie de proximité ; mais, par ailleurs, il les prive aussi de
ressources fiscales en décidant unilatéralement et sans réelle concertation préalable,
de réformes ponctuelles des impôts locaux qui se traduisent par des pertes de recettes
fiscales pour les collectivités.
Les deux pays sont donc entrés dans une phase de restructuration de leur
administration locale où il leur faudra en permanence ajuster aussi bien les missions
que les moyens de leurs collectivités. Ils le font chacun à leur manière et en fonction
de priorités qui leur sont propres, mais le résultat auquel on aboutit est somme toute
comparable.
Ainsi, au Japon, le choix qui a été fait par les auteurs de la loi de juillet 1999 a
consisté à redistribuer les compétences des collectivités. Cette loi a organisé un vaste
transfert des compétences exercées par les collectivités afin de diminuer
considérablement la part des attributions assumées au titre de l’administration
déléguée par l’Etat et de faire glisser celles-ci dans le secteur de l’administration
autonome des collectivités. L’intérêt de cette requalification n’est pas de modifier les
tâches dévolues aux collectivités, mais de changer le régime selon lequel elles sont
menées. Le passage d’une matière de la catégorie de l’administration déléguée à celle
de l’administration autonome a pour effet de transformer le contrôle exercé par l’Etat
sur l’exercice de la compétence dans le sens d’un assouplissement. Le but escompté
de l’opération est alors d’amener progressivement les collectivités à faire
l’apprentissage d’une gestion autonome de matières dans lesquelles elles jouaient
jusqu’à présent un rôle d’exécutant de la volonté de l’Etat.
D’une certaine manière, les transferts législatifs de compétences de l’Etat vers
les collectivités qui ont été réalisés en France depuis la loi du 2 mars 1982 participent
également de cette logique. Ils sont pratiquement toujours précédés d’une période
relativement longue au cours de laquelle l’Etat invite des collectivités à prendre en
charge, y compris financièrement, des activités antérieurement menées sous une
administration étatique exclusive. L’invitation à agir adressée par l’Etat aux
collectivités utilise des thèmes à la mode comme ceux du contrat (contrats de plan
Etat-régions, contrats locaux de sécurité) ou de l’expérimentation (comme en matière
de transport ferroviaire) pour convaincre les collectivités à s’engager dans de telles
voies, ce qu’elles acceptent le plus souvent de faire en raison des aides affectées dont
elles bénéficient alors. Puis au bout de plusieurs années, les transferts effectifs de
compétences opérés au moyen de ces instruments font l’objet d’une généralisation à
la faveur du vote d’une loi, de sorte que se réalise à ce moment là le transfert
législatif d’une compétence qui était en fait déjà exercée pour partie par la
collectivité. Colloque International : La décentralisation au service du développement local
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![Page 23: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/23.jpg)
Plutôt que de clarifier la répartition des compétences entre l’Etat et les
collectivités en organisant celles-ci autour de blocs de compétences faciles à
comprendre et à mettre en œuvre, cette démarche entretient en réalité une confusion
des responsabilités. Elle aboutit en effet le plus souvent à légaliser et codifier un
partage des missions qui avait été défini à l’origine de manière purement
circonstancielle. Les collectivités françaises participent alors au même tour de
« passe-passe » que celui organisé par la loi japonaise de 1999. Peut-on dire qu’il
s’agit de la mise en œuvre des principes de la libre administration des collectivités
territoriales de l’article 72 de la Constitution française ou de l’autonomie locale de
l’article 92 de la Constitution japonaise ?
![Page 24: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/24.jpg)
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Le développement économique et la décentralisation :
des rôles de l’Ėtat et des collectivités locales – l’exemple français
Patrick PINCET, Institut Supérieur de Management Territorial, Bitche
Il s’agira dans mon intervention, de rappeler d’abord quelle fut l’histoire des
relations entre l’Ėtat et l’activité économique, au sens macroéconomique du terme,
évidemment. Les aspects fiscaux, sociaux ou liés au droit du travail ne seront pas
abordés, le sujet se limitant à l’intervention publique en tant qu’elle agit sur
l’aménagement du territoire.
1. L’Ėtat et le développement économique jusqu’à la fin des années 1980
Il conviendra de relever la permanence en France du rôle des gouvernements
dans le développement économique.
Néanmoins, en même temps que la crise a produit des effets, le modèle étatique
de planification a été remis en cause. C’est dans ce contexte que les lois de
décentralisation de 1982 et 1983 sont intervenues, véritable révolution copernicienne
dans l’organisation des pouvoirs publics. L’impact des cette décentralisation sera
décrit, tant sur le plan juridique, que par l’état d’esprit nouveau que celle-ci a fait
naître chez les acteurs locaux.
2. Une évolution majeure : la décentralisation, réponse à la crise des
territoires
Les deux « trains » de loi de décentralisation de 1982 et 1983 vont bouleverser
l’organisation des responsabilités entre l’Ėtat et les collectivités territoriales, dans
maints domaines. L’intervention des collectivités locales dans le champ du
développement économique va aller croissante et entraîner un changement de relations
entre l’Ėtat et « le terrain ». Il faudra plusieurs années pour qu’un équilibre se fonde et
que les mécanismes régulateurs utiles se mettent en place.
3. L’intervention partagée des collectivités territoriales au service de
l’emploi
L’intervention des collectivités locales doit faire face au « chantage » de
certaines entreprises et surtout à la « déterritorialisation » croissante de l’économie. De
même, les ressources pour alimenter les dépenses nécessaires pour faire du
développement économique sont-elles inégalement réparties. L’Etat va reprendre
l’initiative pour organiser l’action des collectivités locales. Il va reconquérir, par la
définition de cadres législatifs d’action ou de mécanismes de cofinancement, un rôle
qui est loin d’être négligeable (pour autant que ceux qui le servent soient évidemment
convaincus que son intervention a un sens, ne serait-ce que pour faire valoir l’intérêt
général et une bonne articulation entre le niveau local et le niveau national).
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Mais ce qu’il faut prôner au-delà, c’est un dialogue renouvelé entre l’Ėtat et les
collectivités locales au sujet du développement économique.
4. Du bon usage au service du développement économique entre l’Ėtat et
les collectivités territoriales Après avoir longtemps ignoré les collectivités locales (jusqu’au début des
années 1980), puis écarté l’Ėtat (jusqu’au milieu des années 1990), le développement
économique local semble voir émerger un partenariat entre les partenaires
potentiels que sont les collectivités locales et les représentants du « pouvoir central ».
De nouveaux mécanismes de coopération se mettent en place, dans un contexte
lui-même évolutif où le seul développement économique n’a plus l’exclusivité des
préoccupations : la sûreté juridique, les préoccupations environnementales, la mise en
avant de la notion de développement durable, le problème de la consommation de
l’espace et de l’équilibre des fonctions de la Cité (entre activités et logement, entre
rural et urbain, etc.) va obliger à de nouvelles formes de réflexion et de concertation.
C’est en cela que la décentralisation, aujourd’hui accompagné d’une nouvelle
déconcentration de l’Ėtat, articulé autour du préfet de Région, peut être un outil
intéressant pour un développement plus efficace et harmonieux de l’économie.
![Page 26: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/26.jpg)
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Etat et décentralisation en Algérie : Quelle problématique ?
Nadji KHAOUA, Université Badji Mokhtar, Annaba
La problématique de la décentralisation est inséparable, au niveau théorique et
concrêt, de la question préalable de la notion d’Etat.
Plusieurs analystes, chercheurs et observateurs notent, au niveau mondial, la
concomittence de la dépréciation de l’Etat et de son retrait, parallèle avec
l’hégémonie néo-libérale au niveau mondial.
En même temps, la notion de décentralisation interroge ou interpelle ses
éléments constitutifs même. En effet, il s’agit de s’interroger sur tous ses constituants,
sans en oublier un seul, car peut-on être objectif si, par exemple, on privilégie dans
l’analyse un segment de la décentralisation au détriment d’un autre ? (Par exemple
s’intéresser uniquement à la décentralisation financière ou fiscale, sans voir que celle-
ci a d’importantes connexions avec la décentralisation de l’économique).
De ce point de vue, notre travail tente d’aborder la question de l’Etat en
Algérie, dans une approche comparatiste de l’évolution de l’Etat, en référence à
celles s’observant au niveau mondial.
Dans une seconde partie, nous décortiquerons la question de la
décentralisation, en essayant de montrer les rapports qui unissent dans un même
mouvement ses aspects institutionnel, social, économique, etc.
Les éléments de résultats ainsi dégagés nous amèneront à clarifier le cadre
global qui balise, à notre sens, la problématique de la décentralisation dans le cas de
l’Algérie.
Références : 1. E. HOBSBAWN (1999), L’âge des extrêmes, histoire du court XX
ème Siècle, Editions Complexe –
Le Monde Diplomatique, Paris.
2. N. KHAOUA (2003), La société civile et le développement : le cas de la région d’Annaba, Colloque
international, Université de Sousse.
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Comment les villes moyennes
ont-elles traversé vingt ans de décentralisation ?
Jean-Marc MARCHETTI, Institut Supérieur de Management Territorial, Bitche
Directeur des services de la ville et de la Communauté de Communes
de la Région de Haguenau
Les textes de 1982 et des années suivantes, s’ils ont mis en place une nouvelle
répartition de compétences entre les collectivités locales (dont les régions et les
départements ont été les principaux bénéficiaires) et institué de nouvelles règles de
gestion, n’ont pas eu pour ambition de promouvoir le développement urbain et les
projets de territoire . Ils n’ont apporté, de ce fait, que des réponses techniques et
limitées aux problèmes des villes moyennes – à l’exception notable de la maîtrise de
l’urbanisme. Néanmoins, en redistribuant les cartes des pouvoirs décentralisés, ils ont
largement contribué à décloisonner les pratiques politiques et managériales locales,
faisant passer les maires, et singulièrement ceux des villes moyennes, de la fonction
d’administrateur à celle de gestionnaire, puis à celle de porteur de projet . De ce point
de vue, on peut dire que la décentralisation a accompagné, plus par son esprit
novateur que par son œuvre normative, l’évolution du paysage politique communal
(le plus sensible aux espoirs et déceptions du citoyen-électeur) de ces vingt dernières
années, imprégné par l’exode rural et son corollaire l’urbanisation galopante des
années 70, frappé de plein fouet par les mutations économiques engendrées par les
chocs pétroliers de 1973 et 1979 et marqué par le début de l’intégration européenne .
La problématique des villes moyennes résulte souvent de la confluence du fait
urbain et du fait rural («grande petite ville» ou «petite grande ville »), des situations
hétérogènes qu’elles connaissent ( proximité ou éloignement d’une métropole, situées
ou non dans un bassin d’emploi …), n’ayant souvent en commun que leurs fragilités
(accessibilité souvent déficiente, vulnérabilité économique, situation financière
quelquefois critique, crise de l’habitat, émergence de l’insécurité …) situations
rendues d’autant plus délicates qu’elles ont la plupart du temps en charge l’animation
d’un territoire. Les solutions ne pouvant être uniformes, la prise en compte des
besoins de développement passe bien souvent par la voie contractuelle impliquant
l’Etat, les régions, les départements (contrats de villes moyennes, déclinaisons des
contrats de plan, etc.) - avec une implication de plus en plus grande des instances
européennes - par une démarche d’organisation du territoire (mise en œuvre des
schémas de cohérence territoriaux et de logiques de « pays »). Enfin, qu’elle soit
ville-centre de communauté de communes ou ville-centre de communauté
d’agglomération, la ville moyenne prend toute sa dimension dans l’intercommunalité
dont le renforcement est essentiel à la fois pour son propre développement et pour
celui du territoire. Il s’agit là d’autant d’approches que la logique décentralisatrice n’a
pris en compte que marginalement.
![Page 28: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/28.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Démocratie locale et développement local
Dr. Hocine SADOK, Université de Haute Alsace
Les réformes récentes de la décentralisation en France tentent, pour
partie, de replacer le citoyen au cœur du fonctionnement institutionnel des
collectivités territoriales.
C’est le dessein par exemple de la loi du 27 février 2002 relative à la
démocratie de proximité qui institutionnalise les conseils de quartier comme enceinte
de concertation locale, comme c’était déjà le cas de la loi du 12 avril 2000 relative
aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations qui vise à
améliorer la transparence de l’administration pour ses usagers. Ces premières
réformes en ont appelé d’autres, plus substantielles, qui touchent à l’organisation
administrative de la France voire même à ses fondements constitutionnels. En effet,
différents textes de nature constitutionnelle ont introduit des instruments majeurs qui
redéfinissent le statut des collectivités territoriales. Notamment, pour accroître les
outils de la démocratie locale, le référendum local décisionnel et le droit de pétition
viennent consacrer la démocratie participative au sein des collectivités territoriales.
Mais ces avancées démocratiques, toujours louables puisqu’il s’agit d’associer élus et
citoyens à la gestion et au développement de leur collectivité, ne manquent pas,
néanmoins, de soulever de véritables interrogations quant aux motivations et à la
pertinence de ces innovations.
D’abord, et dans la mesure où ces instruments se revendiquent comme des
outils de promotion de la citoyenneté locale, il eut été opportun de définir cette
citoyenneté. Or on ne rencontre nulle part un tel effort, le terme citoyen s’appliquant,
au gré des textes, soit aux administrés pris de manière globale, soit aux habitants d’un
quartier, soit aux personnes ayant des intérêts à proximité d’un projet d’infrastructure.
D’ailleurs on chercherait en vain dans le droit positif français une telle définition. Si,
les premiers textes constitutionnels issus de la révolution de 1789 ont expressément
inscrit et défini la citoyenneté, dans un souci évident de promotion des nouvelles
valeurs démocratiques, le Consulat héréditaire la voit disparaître de manière
définitive à la faveur d’un glissement de la citoyenneté constitutionnelle à la
nationalité légale, désormais inscrite dans le code civil.
Ensuite, on s‘interroge sur l’irruption dans les institutions locales des bienfaits
de la participation du citoyen dans un système qui se revendique idéologiquement de
la démocratie représentative. Les instruments de la démocratie directe certes existent
au sein des institutions politiques nationales, à la faveur du référendum, mais leur
mise en œuvre reste marginale et à la libre disposition des pouvoirs publics. Pour
l’essentiel, la prise en compte des citoyens par les pouvoirs publics se limite à des
mécanismes de démocratie informative et consultative.
![Page 29: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/29.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Les innovations de ce que l’on appelle l’Acte II de la décentralisation tentent
elles, incontestablement, de renforcer les compétences des collectivités territoriales.
Elles en garantissent d’une part la pérennité, en inscrivant dans la constitution le
principe de subsidiarité complété par un droit à l’expérimentation issus de la loi
constitutionnelle sur l’organisation décentralisée de la République promulguée le 28
mars 2003. Elles en accroissent, d’autre part, l’étendue par le biais de la loi du 13
août 2004 sur les libertés et responsabilités locales qui transfère de nouvelles
compétences aux collectivités territoriales.
Le cumul des ces dispositions nouvelles pourrait même, à terme, changer la
nature des relations entre les collectivités territoriales et l’Etat. Ainsi, si on considère
le principe de subsidiarité inscrit à l’article 72 de la constitution : « Les collectivités
territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences
qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon », qui faute de dispositions
constitutionnelles complémentaires ne saurait être par lui-même de nature à conférer
des compétences nouvelles aux collectivités territoriales, on constate que combiné
avec le droit de dérogation expérimental, il en change la nature et la portée juridique.
Ce droit énoncé par la constitution dans les termes suivants : «Dans les
conditions prévues par la loi organique, et sauf lorsque les conditions essentielles
d’exercice d’une liberté publique ou d’un droit constitutionnellement garanti, les
collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent, lorsque, selon les cas, la loi
ou le règlement l’a prévu, déroger, à titre expérimental, aux dispositions législatives
ou réglementaires qui régissent l’exercice de leurs compétences». n’aurait-il pas pour
effet de cristalliser les compétences transférées à titre expérimental à une collectivité
territoriale lorsque cette expérience aura démontré que ces compétences peuvent ‘le
mieux être mises en œuvre à leur échelon’ ? Ce qui permettrait alors au conseil
constitutionnel de censurer le législateur lorsque ce dernier souhaiterait ‘récupérer’
ces compétences transférées à titre expérimental.
On est alors en droit de s’interroger sur les motivations du renforcement du
statut du ‘citoyen local’ concomitamment à l’accroissement substantiel des pouvoirs,
et partant de la maîtrise de leur développement local, des collectivités territoriales ?
Le citoyen local pourrait potentiellement (la loi organique relative au droit de pétition
n’a, à ce jour, toujours pas été adoptée) contrecarrer la volonté des élus locaux en
combinant droit de pétition et référendum local. Par le droit de pétition celui-ci
pourrait solliciter l’inscription à l’ordre du jour de l’assemblée locale d’un
référendum décisionnel local obligeant ainsi (politiquement au moins) à organiser un
référendum qu’ils ne souhaitent pas.
Cette analyse de l’instrumentalisation du citoyen se confirme lorsque l’on
considère le renforcement des compétences des établissements de coopération
intercommunal. L’accroissement de leurs compétences vide corrélativement de leur
substance celles des communes, mais curieusement le législateur n’a pas jugé utile ici
de faire prévaloir les exigences de la démocratie locale en faisant élire leurs
représentants au suffrage universel direct.
![Page 30: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/30.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Cet état de fait, qui crée un déficit de légitimité quant aux décisions prises
par ces structures, renforce alors la pertinence du contrôle exercé par l’Etat sur
leurs actes.
Dans cette construction, et dans la mesure où les progrès de la démocratie
participative se limitent aux seules collectivités territoriales, le citoyen local n’était-il
pas conçu par les pouvoirs publics seulement comme garde-fou aux renforcements
des pouvoirs des collectivités territoriales et non pas comme un partenaire réel du
développement local ?
![Page 31: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/31.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Décentralisation, gouvernance et développement local : acteurs et logique
Pr. Mohamed Yassine FERFERA, Directeur de Recherches, CREAD Alger
Ce projet de communication s’articulera autour de deux points essentiels. Le premier consistera à
faire une évaluation succincte des résultats de longues années de centralisation. Le second interrogera le
processus de transition actuelle sous l’angle de la décentralisation/gouvernance et l’émergence de nouveaux
acteurs et de nouvelles logiques de positionnement et d’action.
Par le passé, les actions locales ont été menées par le niveau central qui appréciait à sa manière leur
nature et leur ampleur . Parmi la panoplie d’actions, on peut citer les programmes spéciaux, les plans
communaux de développement, les actions de développement rural etc. Toutes ces actions avaient pour trait
commun le mode de leur élaboration lequel excluait la participation de l’échelon local.
La transition vers l’économie de marché est donnée aujourd’hui comme un concept général pour
décrire et analyser le passage d’une situation dominée par un système centralisé de décision à une économe
de marché. Economie administrée, planification centralisée, parti unique sont des expressions qui renvoient
toutes, selon un angle particulier, au même phénomène: la concentration de la décision entre les mains d’un
seul acteur majeur qui n’est autre que l’Etat. L’économie de marché rime-t-elle avec décentralisation ? Tout
porte à le croire si l’on adopte l’hypothèse selon laquelle l’économie de marché repose sur la liberté
d’entreprendre. Cet aspect économique de la société libérale ne saurait être séparé des autres aspects qui
résultent d’une application du principe de « liberté » en général. La généralisation des mécanismes de
marché dans le cadre d’économies de plus en plus globalisées et mondialisées a pour effet de substituer, sur
le plan théorique, au débat « plan/marché » celui de la gouvernance. Selon cette nouvelle vision, le marché
est dominant sans être exclusif des autres modes de régulation de l’économie et de la société. L’efficacité
dans l’affectation et la redistribution des ressources est assurée par l’articulation du marché, de l’Etat et de la
société civile en général.
A un niveau local, la gouvernance désigne la coopération et l’articulation des acteurs privés et
publics qui participent directement à la régulation locale et indirectement à la régulation globale. C’est en
mobilisant les éléments de ce débat que j’essayerai de m’interroger sur la place et le rôle des collectivités
locales, wilayas et communes, dans le processus de réformes en cours. Les réformes économiques, initiées à
partir de 1988 consacrent formellement un désengagement relatif et progressif de l’Etat sur le plan
économique et une ouverture du champ politique respectivement. Les rapports Etat/collectivités locales et
collectivités locales/système économique ont été formellement restructurés par les textes d’application des
réformes. Les plans de développement des communes et des wilayas, formalisation centralisée d’un projet à
projection locale pose le problème des relations contractuelles entre l’Etat et la wilaya, la wilaya et la
commune, les collectivités économiques et le secteur économique productif.
Le désengagement de l’Etat vis à vis des collectivités locales s’est - il accompagné des conditions
réelles de l’émergence d’un véritable échelon local décentralisé capable de prendre en charge les problèmes
du développement local ? Cette prise en charge impose, d’une manière incontournable, le nécessaire
réaménagement des modalités et des procédures de mobilisation et d’allocation/affectation des ressources
locales. A cet égard, la fiscalité locale continue de poser un véritable problème alors qu’elle devrait être la
principale source de financement des collectivités locales.
Par ailleurs, la disparition des entreprises publiques locales et la « privatisation » de leurs activités
n’a-t-elle pas contribué à l’émergence de nouveaux entrepreneurs qui recherchent une participation plus
grande dans la gestion des affaires des collectivités territoriales ? L’irruption de ce nouvel acteur ne
contribue-t-il pas à l’émergence de nouvelles logiques où les intérêts privés prennent le pas sur les intérêts
collectifs ? Ce qui pose la question du rôle nouveau des pouvoirs publics en terme de régulation et
d’arbitrage entre logiques privées et logiques collectives dans la mise en œuvre du processus de gouvernance
et de décentralisation.
![Page 32: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/32.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
La crise des finances publiques locales en Algérie
Pr. Z. BARKA et H. BOUMEDIENE, Université de Tlemcen
Depuis l’indépendance de l’Algérie, se pose avec acuité le problème de
l’insuffisance des moyens financiers des collectivités locales compte tenu de
l’implication de ces dernières dans la réalisation du développement local. On se
propose dans cette communication de porter un regard analytique sur la situation des
finances publiques locales dans un pays engagé dans un mouvement de réformes
institutionnelles et aussi une plus grande ouverture tant économique que politique.
On focalisera notre analyse sur la question des relations financières Etat -
collectivités locales. Autrement dit, la répartition conflictuelle des compétences de
l’Etat et des collectivités locales. En effet, quelles sont les compétences financières
que l’Etat acceptera de transférer aux collectivités locales sans se remettre en cause ?
Par ailleurs, la philosophie des programmes d’ajustement des institutions
financières internationales que l’Algérie applique avec une certaine rigueur
impliquent une redéfinition des fonctions de l’Etat tant au niveau central que local.
Va-t-on assister à un transfert significatif des attributions locales ?
![Page 33: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/33.jpg)
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Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Les projets de proximité de développement rural,
un instrument de développement local
Dr. Madjid DJENANE, Université Ferhat Abbas, Sétif
La nouvelle stratégie de développement rural, notamment des zones les moins
favorisées, semble reposer sur la participation des populations rurales à l’identifi-
cation et à la mise en place des actions de développement à même de freiner le
phénomène de l’exode et du chômage rural, voire d’initier le retour des populations
rurales ayant fui la pauvreté et le terrorisme. Pour cela, la formule retenue par les
pouvoirs publics est celle des « projets de proximité de développement rural ».
Elle repose sur l’idée de création d’une synergie entre les acteurs ruraux
locaux, la participation des populations rurales à la prise en charge de leur propre
destin en mettant en valeur les potentialités de développement local.
Cette idée connaît déjà un début d’application mais risque d’être confrontée à
plusieurs contraintes dont la faible organisation sociopolitique de la population rurale,
la difficile émergence des élites rurales, la lenteur administrative, etc.
![Page 34: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/34.jpg)
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Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Une méthodologie pour élaborer une stratégie
de développement territorial
Rabah TARMOUL et Pr. Hamid KHERBACHI
Université Abderrahmane Mira de BEJAIA
L’objet de ce papier est de présenter une méthodologie qui peut éclairer les
décideurs publics lors de l’élaboration d’une stratégie de développement pour un
territorial. Cette méthodologie intègre l’approche globale du développement.
Notre option pour l’approche globale est motivée par la nécessité d’adaptation
de la réflexion et de la pratique du développement local aux mutations économiques
et politiques que traverse notre pays, notamment le passage d’une économie centrale
ment planifiée à une économie de marché et du monolithisme au pluralisme politique
en passant par le projet de la réforme de l’Etat avec plus de prérogatives pour les
collectivités locales et le désir d’associer les communautés locales dans les processus
de prise de décision. Dans cette perspective, le développement local n’est pas
seulement le résultat de la politique volontariste de l’Etat central, ni seulement
l’œuvre des collectivités locales. Les actions du développement local doivent tenir
compte de toutes les aspirations et objectifs des acteurs locaux, qu’ils soient publics
ou privés, institutionnels ou non institutionnels. C’est dans cette logique que s’inscrit
la méthodologie que nous proposons avec l’ambition d’apporter une réponse à la
question suivante :
Quelles sont les actions stratégiques pour enclencher un processus de
développement territorial global ?
La communication est structurée en deux parties. Dans la première nous allons
présenter, le cadre conceptuel ainsi que les différentes étapes de la méthodologie.
Dans la seconde, nous présenterons les principaux résultats de l’expérimentation pour
la wilaya de Bejaia.
![Page 35: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/35.jpg)
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Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Essai d’évaluation des effets de l’Ajustement Structurel sur le
développement local : cas des communes du versant nord du massif
des Babors-Bibans
Youghourta BELLACHE, université Abderrahmane Mira, Béjaïa
La mise en œuvre de l’ajustement structurel,entendu comme l’ensemble des
mesures visant à réduire l’action économique et sociale de l’Etat, a induit des effets
importants sur le développement local dans la wilaya de Bejaia.
Au plan social,notamment en matière de l’offre des principaux services
publics,l’application de l’ajustement structurel durant la décennie 1990 a induit une
baisse drastique, en termes réels, des dotations budgétaires allouées par l’Etat à la
wilaya et ses communes pour mener des actions de développement. Contrairement à
l’idée répandue, ce resserrement budgétaire n’a pas conduit au gel des principaux
services publics mais bien au contraire à sa relative amélioration. Celle-ci est le
résultat de deux facteurs conjugués, la redéfinition des priorités locales de
développement,d’une part, et l’amélioration de la gestion des budgets et des
investissements publics locaux d’autre part.
C’est sur le plan de l’emploi que l’ajustement structurel semble avoir échoué
puisqu’il s’est soldé par la fermeture de plusieurs unités publiques économiques,
induisant ainsi des pertes massives d’emplois, sans pour autant permettre un
développement significatif du secteur privé, à même de résorber le chômage
extrêmement élevé dans la wilaya.
![Page 36: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/36.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
La problématique de la décentralisation à travers l’analyse des
finances publiques communales : cas de quelques communes de la
wilaya de Béjaïa
Samir BOUMOULA, Université Abderrahmane Mira, Béjaïa
Vieux débat mais toujours d’actualité, le problème du développement local et
son corollaire, la question de la décentralisation est à nouveau à l’ordre du jour. Elle
est un un sujet qui ne cesse de susciter un intérêt toujours plus grand dans les pays
développés mais plus particulièrement dans les pays en voie de développement.
Aussi, la récurrence du sujet dans les débats scientifiques montre la question de la
décentralisation comme principe d’organisation de l’administration et comme
procédé de rationalisation des rapports entre l’Etat et les collectivités locales
notamment notamment les communes.
En Algérie, bien que les différents textes doctrinaux (codes communaux,
chartes et constitutions) considèrent la commune comme cellule de base et acteur de
la décentralisation. L’étude du cadre institutionnel et réglementaire des finances
publiques locales que nous avons menée sur un échantillon de dix-huit (18)
communes sur les cinquante deux (52) que compte la wilaya de Béjaïa, montre que
les finances locales sont étroitement dépendantes de l’Etat où la centralisation
demeure le principe directeur. L’existence de déséquilibres importants entre les
différents groupes de communes confirme la thèse de la rigidité des rapports
financiers entre l’Etat et ses démembrements institutionnels, notamment les
communes.
Aussi, l’affirmation des communes en tant que vecteur actif de développement
local exige que leurs moyens juridiques, matériels et surtout financiers soient adaptés
pour leur permettre de se gérer elles-mêmes, par conséquent, elles gagneraient à être
plus autonomes, ce qui donnerait son sens à l’article 1 du code communal.
Enfin, la réforme des finances publiques locales par la redéfinition de la
fiscalité d’essence locale, l’amélioration de l’encadrement technique et humain des
communes ainsi que le renforcement des outils de planification au niveau local
constituent sans doute les éléments susceptibles d’atteindre la décentralisation dans
son acception véritable.
Mots-clés : Béjaïa, Algérie, communes, décentralisation, autonomie, finances
locales, collectivités locales.
![Page 37: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/37.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
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Analyse critique des finances communales algériennes.
Application aux communes de la wilaya de Tizi-Ouzou
Toufik HAMDAD et Dr Malika AHMED ZAID
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou
Les réformes multidimensionnelles introduites en Algérie vers la fin des années
80 et le début de la décennie 1990 ont aboutit à la promulgation d’un nouveau code
communal conservant dans une large mesure la tradition centralisatrice et la logique
du « haut vers le bas ». En effet, face au désengagement de l’Etat d’un nombre
important de ses missions au profit des communes ; les ressources de ces dernières
tendent de plus en plus à se rétrécir aggravant ainsi la crise des finances publiques
communales.
Si la décentralisation est associée – tant du point de vue théorique que pratique
– à l’objectif d’efficacité dans l’allocation des ressources, sa réussite est conditionnée
aussi bien par le dispositif de correction des inégalités entre communes devant
l’accompagner ; mais aussi et surtout par le tracé des frontières des responsabilités
des communes et de l’Etat évitant ainsi la dilution des responsabilités et accroissant
ainsi l’autonomie et la libre administration de chaque niveau de gouvernement.
Notre souci est de voir dans quelle mesure la décentralisation financière peut
être porteuse d’une dynamisation des collectivités locales dans une perspective de
«transition d’une économie à « régulation administrative » vers une économie à
« régulation par le marché » ?
Notre travail consistera à diagnostiquer les tendances lourdes des finances
communales de la wilaya de Tizi-Ouzou sur une période relativement limitée (cinq
années) située dans cette phase de désengagement de l’Etat sans pour autant que des
instruments techniques appropriés ne soient mis en œuvre. Il s’agira, par ailleurs, de
dégager des tendances mineures qui en découlent, de manière à nous focaliser sur
l’analyse du contenu des budgets communaux étudiés.
Mots clés : Décentralisation – Finances locales – Autonomie financière –
Communes – Tizi-Ouzou
![Page 38: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/38.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Identification des contraintes de la gestion des déchets au niveau
local : cas de la ville de Tizi-Ouzou
Nadia DORBANE, université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou
La problématique des déchets est apparue avec la prise de conscience
environnementale qui remonte aux années1970 suite à une série de manifestations
concrètes des dégradations environnementales. La question des déchets semble très
difficile dans les pays du tiers monde par divers facteurs : croissance démographique,
exode rural, stagnation et régression en matière d’infrastructures, croissance urbaine
non maîtrisée,…
Ainsi, les villes des pays du tiers monde se trouvent avec des niveau de
pollution élevés, dégradation de l’environnement urbain, égoux à ciel ouvert,
accumulation des déchets dans des lieux illicites, etc. sous l’effet d’urbanisation non
maîtrisée.
En effet, la conjugaison des facteurs précités a entraîné l’augmentation de la
production des déchets en quantité, en qualité et en nocivité. L’accumulation des
déchets et leur gestion inadéquate sont potentiellement dommageables pour
l’environnement et entraîne des répercussions dramatiques (maladies, pollution des
ressources naturelles, dégradation de l’environnement urbain, etc.) qui risquent de
compromettre le développement socio-économique de la ville et même le bien-être
des générations présentes et futures.
Pour faire face à ce défi, il n’y a pas une solution unique mais plusieurs dans le
sens où chaque solution adoptée par un pays/ villes varie largement selon les
conditions locales de celui-ci : moyens financiers, techniques, humains, système
législatif et réglementaire, degré de développement socio-économique, densité de la
population, etc.).
A l’issu des expériences menées par les pays développés où ce secteur a connu
un essor ainsi que les directives tracées dans l’agenda21, la gestion durable et
écologique des déchets doit être basée sur les principes suivants : réduire la
production des déchets à la source, promouvoir la récupération et le recyclage des
déchets et enfin réduire la pollution par le traitement durable et écologique des
déchets.
Tizi-Ouzou, ville moyenne en vertus des normes officielles de classification
des agglomérations urbaines connaît un rythme d’accroissement élevé à l’instar des
villes du tiers monde, ce qui créé des tensions dans plusieurs domaines liés à
l’organisation et à la gestion de la ville. La gestion des déchets est parmi les problème
plus cruciaux à l’heure actuelle qui pèse lourdement sur le développement de la ville.
![Page 39: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/39.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
En Algérie, conformément à la réglementation nationale en vigueur la gestion
des déchets relève de la responsabilité de la communes. Cela dit qu’elle doit disposer
des fonds suffisants et des compétences nécessaires pour assurer convenablement ce
service public.
La gestion actuelle des déchets se résume uniquement à la collecte et à la mise en
décharge non contrôlée. L’élimination des déchets s’effectue exclusivement dans des
décharges publiques sur des sites désignés — n’ayant fait l’objet d’aucune étude ni
aménagement préalables — dans les meilleurs des cas par les pouvoirs publics.
La gestion défavorable actuelle des déchets est liée en grande partie à l’insuf-
fisance et à l’inadaptation des moyens humains, matériels, financiers, techniques, et
organisationnels mis en œuvre par les collectivités locales. En d’autres termes, les
conditions générales dans lesquelles la gestion des déchets locale est mise en œuvre
sont très loin de correspondre aux conditions propices à une gestion durable des
déchets.
Nous essayerons de montrer tout au long de notre travail que la gestion durable
et écologique des déchets au sens de l’agenda 21 est conditionnée par la réunion des
conditions locales telles que : moyens humains, techniques, financiers et
institutionnels d’une part, des compétences professionnelles et techniques des
administrations locales d’autre part.
A travers l’analyse de la gestion des déchets dans l’agglomération de Tizi-
Ouzou, nous voulons montrer que la gestion efficace de ceux-ci est un objectif très
difficile à atteindre dans le contexte des pays du tiers monde en raison non seulement
d’une insuffisance de moyens mais surtout de mode de gestion de la relation entre
l’environnement et l’économie.
![Page 40: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/40.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
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L’inscription et la réalisation de projets d’équipements
publics sanitaires en Algérie : entre centralisation et décentralisation
Madjid SALMI, Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou
L’équipement public dans le secteur de la santé regroupe les opérations
d’équipement public centralisées appelées « programmes sectoriels centralisées »
(PSC),les opérations effectuées aux niveaux déconcentrés constituées par « les
programmes sectoriels déconcentrés » (PSD) et les plans communaux de
développement (PCD) pour les niveaux décentralisés.
Les opérations d’équipement public centralisées sont orientées essentiellement
vers l’inscription et la réalisation d’infrastructures lourdes (hôpitaux, établissements
hospitaliers spécialisés ….) ainsi que l’acquisition d’équipements lourds (médicaux et
autres). Alors que les opérations relevant des « programmes sectoriels déconcentrés »
s’articulent autour de la réalisation de polycliniques, centres de santé ;de leur
extension ou de celle d’un hôpital, de l’acquisition d’équipements légers ou encore
de la réalisation d’actions telles que la réhabilitation ; la rénovation et l’aménagement
de structures sanitaires existantes. Enfin l’équipement public sanitaire relevant
des« plans communaux de développement » est essentiellement tourné vers
l’inscription et la réalisation de salles de soins. Néanmoins il s’agit de l’inscription et
de la réalisation de l’infrastructure alors que la gestion de ces salles de soins est
confiée à la direction de la santé et de la population (DSP)au niveau de la wilaya.
La centralisation de l’inscription et de la réalisation d’infrastructures sanitaires
et leurs équipements en Algérie, dans le cadre des (PSC) et (PSD) , a engendré une
multiplicité de structures n’ayant pas toujours leurs raisons d’être sur le plan
strictement sanitaire . En effet ces structures sont souvent créées faisant suite à leur
projection sur des entités administratives que sont la wilaya , la daïra ou la commune.
Aussi les découpages administratifs successifs qu’a connu l’Algérie ont eu une
grande influence sur l’inscription et la réalisation de nouvelles structures sanitaires et
leur équipement.
Réduite à l’inscription et à la réalisation des salles de soins, dans le cadre des
(PCD), la décentralisation de la décision de l’équipement public sanitaire a donné lieu
à la création de ces salles de soins pour la plupart abandonnées par la population et le
corps médical.
Le couplage de la centralisation et de la décentralisation de la décision de
l’équipement public sanitaire, dans les conditions sus citées, s’avère non efficient.
Cela étant, dans notre communication il sera question d’analyser la décision de
l’inscription et de la réalisation de l’équipement public sanitaire dans les condition
actuelles tout en la repensant dans un cadre de décentralisation.
![Page 41: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/41.jpg)
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La coopération décentralisée entre collectivités locales :
contraintes et perspectives
Naïma HACHEMI, Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou
La question de relation entre les économies du Nord méditerranéen qui se
caractérisent par une industrie intense et un niveau de revenu élevé, et les économies
du même bassin avec une industrie peu développée et un revenu faible s’est
largement imposé comme une évidence.
Afin de faire face à cette situation de répartition inégale de richesses
matérielles et à un développement hétérogène, la coopération entre les deux
ensembles a semblé en être un moyen. A ses débuts, cette coopération se résumait à
des rapports d’aides financières et d’assistances techniques. Mais, avec les nouvelles
données de l’économie mondiale, il est devenu important de revoir le principe de
l’aide. De ce fait, la coopération a radicalement changé de données et de champs
d’action.
L’intérêt accordé à la coopération ces dernières années est une réponse au
mouvements de transition vers les nouvelles règles qu’impose la mondialisation qui
se caractérise en particulier par : le progrès technique, l’internationalisation des
économies et les nouvelles structures de marché, l’apparition et le développement de
nouvelles formes de coopération, etc.
Effectivement, nous assistons ces derniers temps à l’émergence d’une nouvelle
forme de coopération non pas bilatérale mais multilatérale qui consiste à établir des
liens entre les acteurs décentralisées.
De nombreuses initiatives sont lancées par des régions et des localités
territoriales pour explorer des perspectives, mettre en commun leur ressources et
valoriser leurs atouts mutuels. Cette nouvelle démarche s’est orienté vers : la
formation à la création d’entreprises, l’échange et le partenariat entre collectivités
locales. C’est dans ce cadre que l’on parle de « coopération décentralisée ».
Cette dernière se présente comme une politique visant à doter les collectivités
locales des moyens de participer à la croissance. Elle vise à créer de plus en plus
d’espace de prospérité et de compréhension mutuelle et surtout à mettre les divers
acteurs au centre de coopération avec leur implication dans le processus de
développement en précisant les rôles et les responsabilités de chacun.
La coopération décentralisée a déjà obtenu des résultats significatifs à l’échelle
planétaire, de nombreux réseaux ont été mobilisés depuis qu’elle a été mise en place
et surtout, elle a permis de faire prendre consciences des opportunités offertes par
l’ensemble des collectivités locales.
![Page 42: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/42.jpg)
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Bien que cette forme de coopération puisse dès lors devenir un moyen
important de mobiliser les territoires et malgré l’essor qu’elle a connu, l’articulation
entre la politique de l’Etat et le rôle de ces nouveaux acteurs constitue un enjeux
majeur. Paradoxalement en Algérie, la réflexion sur le thème demeure insuffisante, la
coopération décentralisée semble aujourd’hui stagner, à l’origine de ce blocage, la
fracture sociale et la crise économique que traverse le pays et qui obligent les
collectivités à recentrer leurs initiatives au niveau local.
De ce fait, même si la coopération décentralisée est devenu une politique
importante dans le développement local, un ensemble de difficultés et de contraintes
juridiques, économiques et sociales se manifestent aujourd’hui. Ce sont des
difficultés soulignées officiellement à travers l’étude d’un ensemble de cas pratiques
qui serviront de base à notre raisonnement.
En l’absence d’information, d’un renforcement de capacités, de structures de
dialogue et d’alliances stratégiques avec les communes développées, les communes
algériennes ont peu de chance d’exercer une quelconque influence sur l’avenir de
cette coopération. Pour que cette dernière devienne une réalité, la levée de ces
contraintes est nécessaire.
![Page 43: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/43.jpg)
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Normes environnementales et développement durable local
Nassira HAMDAD – BENMOUHOUB, Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou
De prime abord, il faut signaler que le développement local envisagé n’est pas
le développement synonyme de croissance effrénée qui reste hostile à toute norme
qui viendrait le limiter mais le développement qui intègre la préservation de
l’environnement dans ses projets et que les législations environnementales appellent
« développement durable ».
Ce dernier octroie une grande importance aux actions locales et met l’accent
sur la participation de la société civile au processus décisionnel ,par le biais des
collectivités locales.
Par conséquent l’objet de cette communication est de nous interroger sur la
place que le droit de l’environnement fait au développement durable local et
d’essayer de cerner les multiples obstacles qui gênent sa concrétisation.
Pour ce faire, dans un premier temps, nous mettrons en évidence les principes
fondateurs contenues dans ces normes environnementales. Cependant, vu les lenteurs
rencontrées dans la mise en œuvre du développement durable local, nous avons tenté
de répertorier quelques entraves qui empêchent ce dernier d’être une réalité.
De la multitude de réglementations internes et internationales adoptées, nous
retenons quatre principes fondamentaux considérés comme les piliers du
développement durable local, qui reviennent comme des leitmotiv dans les politiques
de développement de plusieurs Etats (France, Angleterre, Suisse…).
En premier lieu, c’est le principe d’accès à l’information sur l’environnement
et la participation du public qui confirme que l’environnement est « porteur de
valeurs favorables à la démocratie, à la décentralisation et à la transparence et donc à
des actions qui accordent une large place à la société civile ».
D’autre part, vu que les composantes de l’environnement n’ont pas de
frontières (eaux, air…), la coopération fut consacrée en tant que principe car elle est
devenue nécessaire aussi bien entre collectivités locales d’un même pays qu’entre
celles relevant de pays différents.
Par ailleurs, la notion de pollueur payeur est considéré comme un principe
économique au service de l’environnement car il permet de renflouer les caisses des
collectivités locales qui ne cesse de se plaindre du manque de moyens financiers.
En outre, la complexité de l’environnement échappe à la maîtrise de l’homme
en raison de l’incertitude de ses phénomènes et dans ce contexte, il faut désormais
composer avec une pluralité diffuse d’acteurs. Par conséquent le principe de
précaution devient incontournable et donne à la durabilité du développement local
toute sa valeur.
![Page 44: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/44.jpg)
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Ainsi, les normes environnementales réservent une place de choix au
développement durable local. Cependant, le défi à relever reste leur concrétisation et
à ce niveau, de multiples entraves se dressent.
Il y a d’abord les entraves juridiques qui nous interpellent en premier chef.
Elles résultent de textes caducs, incohérents ou imprécis. Elles sont dues également à
des structures vétustes, inopérantes ou inexistantes.
Quant aux obstacles politiques, l’engagement des Etats est réduit à des effets
d’annonce sans lendemain ( charte de l’environnement, train de l’environnement…)
De plus, le système économique dominant consumériste et « énergivore »
aggravé par le processus de la mondialisation, reste inconciliable avec l’objectif de
développement durable local.
Cependant, en dépit de toutes ces difficultés, l’environnement et les normes qui
le régissent restent des facteurs porteurs d’espoir pour des changements à venir et
certains Etats tentent déjà de leur donner un début de concrétisation.
Avec l’application des normes environnementales, les territoires, longtemps
écartés du processus décisionnel, « prendraient-ils enfin leur revanche ? »
Mots clés : Normes environnementales, développement durable local, droit de
l’environnement, principes, législations, obstacles.
![Page 45: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/45.jpg)
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Pour une intercommunalité au service du développement
local durable comme fondement viable d’une décentralisation
démocratiquement régionalisable
Dr. Abdelkader KACHER, Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou
Théoriquement les lois relatives à la wilaya et à la commune, promulguées en
1990, dans le cadre des dispositions des articles 15 et 16 de la Constitution révisée en
1989 (Constitution dite du 23 février 1989), peuvent constituer l’instrument
fondamental de l’organisation et de la participation active du Ciyoyen, enfin émergé,
à la gestion des affaires publiques locales, à travers les assemblées populaires élues,
pour peu que ces mêmes lois soient revues et corrigées pour qu’elles épousent plus la
notion de démocratie locale régionalisable, en harmonie avec l’esprit de la révision
constitutionnelle de 1996.
L’importance des deux textes de lois apparaît explicitement ou implicitement
dans les possibilités offertes au Citoyen responsable de faire face aux pouvoirs
publics, qu’il sollicite ou interpelle pour la satisfaction de ses besoins quotidiens réels
en tant qu’individu ou groupe.
L’essoufflement de la souveraineté de l’Etat face au phénomène de la
mondialisation par gestion d’ensembles intégrés, interpelle, on ne peut plus clair les
législateurs des Etats émergents et en voie de partenariat actif avec les groupements
régionaux interétatiques, pour qu’ils s’adaptent et adaptent leurs lois aux exigences
sans cesse en interactivité constante de la nouvelle donne, post Etat–Nation.
Les conséquences des catastrophes naturelles et autressituations imprévues,
imposent au législateur de revisiter et faire l’adaptation locale des approches
initiéeset exécutées par d’autres Etats avec lesquels notre pays avait, a et aura
certainement plus de relations et de coopération interréginale décentralisée, à travers
le nombre sans cesse en augmentation de conventions bilatérales et/ou trilatérales qui
engagent les collectivités locales dans une vraie dynamique de développement local
durable.
Le jumelage, le partenariat et les uatres formes juridiques de coopération pour
le développement, qui nous est sans aucun doute dicté par ces nouvelles
transformations que connaît et/ou subit l’institution de souveraineté qu’est l’Etat dans
toutes ses structures et missions, comme le souligne le rapport dit « SBIH »
impliquent indubitablement l’urgence d’introduire plus de réformes sur le
fonctionnement des démembrements de l’Etat avec l’introduction et l’effectivité de
l’approche intercommunale, condition sine qua none d’un développement local
décidemment bénéfique pour les collectivités locales et, à travers elles, pour la
communauté de destin dans son ensemble.
Notre approche se veut une approche interpellative des conditions et modalités
de la réussite d’une telle œuvre dans le cadre d’une vision de développement globale
intégré et durable.
![Page 46: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/46.jpg)
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La démarche de la CNAC pour l’emploi
et la création de l’entreprise pour le développement local
Bélaïd MOUDOUD, Directeur régional de la CNAC
Mon intervention va s’articuler principalement sur l’expérience de la CNAC
dans le domaine de la réinsertion et de l’accompagnement à la création d’entreprises
qui est, comme vous le savez, au cœur de la problématique du Développement Local.
Quoique relativement jeune, puisque le Régime d’Assurance Chômage (RAC)
a été créé en vertu du décret législatif n° 94-11 du 26 Mai 1994 et que les statuts de
la Caisse ont été fixés par le décret exécutif n° 94-108du 6 Juillet 1994, notre
institution est devenue opérationnelle dès 1996.
La première mission prise en charge par la CNAC portait sur la gestion des
prestations du RAC algérien à travers le versement d’indemnités aux personnes
victimes d’une dissolution d’entreprise ou d’une compression d’effectifs pour
raisons économiques.
Outre le rôle d’atténuation des conséquences sociales prévisibles du
programme d’ajustement structurel auquel avait souscrit l’Algérie dès 1994, la
CNAC allait rapidement développer, à partir de 1998, un dispositif de réinsertion qui
devait permettre à ses allocataires de :
- Se repositionner sur le marché du travail.
- D’améliorer leur employabilité
- D’être accompagnés dans la création d’activités productives et de services.
- De bénéficier d’une formation-reconversion en vue d’améliorer leurs qualifi-
cations et compétences professionnelles et d’être en phase avec les mutations de
l’environnement en perpétuel changement du monde du travail dans notre pays.
Cette deuxième mission de la CNAC participait d’un principe et d’une
philosophie générale qui visait à indemniser un comportement : la Recherche
d’Emploi et non une situation (le Chômage).
Les mesures de réinsertion sont prises en charge par des Centres spécialisés :
- Le Centre de Recherche d’Emploi (CRE),
- Le Centre d’Aide au Travail Indépendant (CATI),
après avoir été développées avec une expertise canadienne et adaptées au
contexte national.
![Page 47: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/47.jpg)
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La décentralisation et les services publics :
Cas des transports de personnes
Dr. Abdeladim BENALLEGUE, Expert consultant
Le secteur des transports joue un rôle majeur dans la mise en œuvre des
réformes économiques et du progrès social de l’Algérie. En effet, la santé du secteur
des transports est déterminante pour le développement des autres secteurs
économiques, pour l’intégration des espaces régionaux ainsi que pour la promotion,
le développement et la pérennité des échanges intra et/ou interrégionaux.
Les transports publics terrestres de voyageurs sont consacrés par la législation
spécifique comme constituant un service public. Ils sont, de ce fait, organisés dans la
perspective d’accessibilité et de commodité pour l’ensemble des utilisateurs.
Dans le cadre de leur exploitation, les systèmes de transport ont traversé
différentes périodes de stratégie politique, de la situation de monopole étatique avec
un rattachement aux différents échelons de la hiérarchie administrative (commune,
wilaya, administration centrale), au retrait total de l’Etat de cette sphère
opérationnelle.
Cette définition d’un nouveau libéralisme se heurte à la volonté de préserver
les acquis sociaux alors que, après plus d’une décennie marquée par la mise en œuvre
des réformes, on observe aujourd’hui la résurgence d’une demande de services
publics.
Pourtant, les législations (lois sur les transports terrestres, codes communal et
de wilaya) qui encadrent cette activité, même si l’exploitation des services est privée,
prévoient des prérogatives de promotion, de développement et de gestion notamment
par les collectivités territoriales.
Ces dispositions n’ont pas toujours été accompagnées par des mesures de
décentralisation de compétence, d’affection de budgets spécifiques et d’orientations
générales d’organisation permettant aux collectivités territoriales de les mettre
objectivement en œuvre.
Cette situation faisant peser sur elles des responsabilités économiques et
sociales vis-à-vis des citoyens marque le décalage entre décentralisation territoriale et
décentralisation technique d’une part, et un relent de confusion entre décentralisation
et déconcentration, d’autre part.
La problématique posée par l’activité de transport de passagers dans le cadre
du service public est caractérisée par la présence d’une multitude d’opérateurs privés
non maîtrisés du fait de l’absence de plan de transport (communal, de wilaya) que les
collectivités territoriales n’ont pas encore intégré dans leur programme de travail.
![Page 48: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/48.jpg)
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Aussi, s’agit-il de se pencher sur l’aspect lié aux mécanismes de
décentralisation instauré par les différents textes juridiques relatifs aux transports et
aux collectivités territoriales, d’évaluer la situation opérationnelle et de formuler
quelques préconisations devant faire évoluer la situation vers les mécanismes de prise
en charge de cette sujétion, de projeter les conditions opérationnelles et de définir les
modalités de financement des différentes actions.
Cette contribution a, ainsi, pour objectif de mettre en exergue les
dysfonctionnements observés sur le terrain et le décalage enregistré entre la situation
actuelle et les nécessités de normalisation du fonctionnement de ce service public
vital pour la communauté.
![Page 49: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/49.jpg)
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Quelques aspects méthodologiques pour contribuer à la connaissance
du ‘rôle des acteurs’ à travers l’expérience du Plan d’Aménagement
côtier dans le littoral algérois
Dr. Mohamed LARID, ISMAL, Alger
On s’accorde plus en plus à reconnaître que sans la connaissance fine des
possibilités réelles qui s’offrent à chaque intervenant, pour influer directement ou
indirectement sur les mécanismes de décision, l’analyse des modes de gestion (ou de
non gestion) des territoires manque d’éclairage et de pertinence.
Dans le contexte décisionnel, les repères sur les logiques de comportement,
aident sûrement à mettre en évidence les enjeux et à poser les questions clés en
matière de gestion territoriale et de développement durable.
On ne peut s’empêcher par ailleurs de reconnaître que l’observation et
l’analyse du comportement des multiples acteurs impliqués dans le système de
décision manquent de méthodes et d’outils.
Pour contribuer à l’élaboration d’une méthodologie appliquée et d’informations
pertinentes sur le jeu des acteurs, le cas de la région littorale algéroise, retenue pour la
conduite d’un plan d’aménagement côtier (PAC), s’est révélé intéressant.
Mots clés : Zone côtière algéroise – aménagement et développement durables –
système de décision – environnement, gestion intégrée et rôles des intervenants –
typologie des acteurs.
![Page 50: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/50.jpg)
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La décentralisation dans l’éducation nationale :
L’autonomie des universités
Abdelaziz BELAIDI, CREPA – Université Paris-IX Dauphine
Il y a aujourd’hui dans le pays une unanimité à dire que l’université algérienne
vit une crise profonde. Les rapports de l’UNESCO viennent si besoin est, d’alerter
régulièrement les autorités mais en vain. L’insensibilité et l’indifférence sur les
expériences d’ailleurs y compris celles de nos voisins immédiats, l’hostilité au
changement et l’inertie, l’absence d’une anticipation et d’une vision saine de l’avenir,
semblent l’emporter jusqu’ici. Pourquoi une gestion de ce secteur telle qu’elle est
suivie par un Etat centralisateur et dirigiste, ne pouvait avoir que des résultats bien en
deçà des normes internationales ? Quelle est l’alternative ?
L’autonomie des établissements d’enseignement supérieur est partie intégrante
d’une politique de décentralisation. L’expérience dans ce domaine de la France et des
autres pays développés prouve qu’il s’agit bien d’une meilleure stratégie de réforme
pour élever le niveau des diplômes et la qualité des enseignements, de créer une
compétition entre établissements, de développer des partenariats avec des universités
et grandes écoles étrangères. C’est aussi une façon d’extraire un secteur vital des
« carcans bureaucratiques » de la centralisation, et des jeux politiques. Avec
l’élargissement de l’espace européen et la perspective d’une harmonisation des
diplômes, et les défis dont a besoin le pays, il y a urgence que l’université algérienne
se réforme dans le bon sens.
L’autonomie de l’université signifie la jouissance d’une personnalité morale et
d’une autonomie pédagogique, scientifique, administrative et financière, tout en
gardant son caractère d’établissement public. Même si financièrement elle dépend en
grande partie de l’Etat, néanmoins, elle peut en diversifier ses ressources en passant
des conventions avec les collectivités locales et avec les entreprises. L’autonomie ne
veut évidemment pas dire indépendance des pouvoirs publics. L’Etat exercera ses
prérogatives de définition de la politique nationale en matière de l’enseignement
supérieur, de l’harmonisation des programmes, de diplômes, d’études et examens, de
l’affectation du budget et du contrôle.
La vie étudiante (le logement et les activités culturelles) est aussi capitale que
la bonne gestion de l’université. L’étudiant est le reflet de son établissement, son
support de communication, auprès de toute la société mais aussi une fois diplômé,
auprès de son employeur et de ses collègues de travail. Les collectivités territoriales
doivent s’y impliquer.
![Page 51: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/51.jpg)
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Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
L’autonomie nécessite, outre la définition d’un autre statut juridique, la
réforme du mode d’organisation et de fonctionnement de l’université. L’organe de
direction doit être doté d’un président « élu » pour un ou plusieurs mandats, qui
dirige l’établissement, d’un secrétaire général qui est chargé de sa gestion sous
l’autorité du président, et d’un agent comptable chargé de la bonne exécution du
budget. Le président est assisté de vice-présidents, des directeurs de différents
conseils (d’administration, scientifique, …), et de directeurs des UFR, des instituts,
des services communs, etc.
Il n’est pas ici opportun de rappeler l’évidence même, celle de la place de
l’excellence de l’éducation en général, et de l’enseignement supérieur et de la
recherche en particulier, dans le développement, la civilisation et le combat contre les
extrémismes. L’Algérie est bien placée pour en juger l’impact. Hélas, l’inertie face
aux réformes qui s’imposent semble venir plutôt de l’Etat que de la société comme
c’est souvent le cas ailleurs.
![Page 52: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/52.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Décentralisation du pouvoir de décision
et de la réflexion stratégique dans les entreprises
Hamid BETTAHAR, Université d'Oran
La décentralisation, fréquemment utilisée dans la littérature des sciences des
organisations et de gestion, consiste essentiellement à faire descendre aussi bas que
possible, d'une manière aussi complète que possible, les responsabilités et l'autorité,
en assurant à chacun des niveaux hiérarchiques un maximum de liberté, d'initiative
avec un esprit de chef d'entreprise.
Il s'agit tout simplement de rapprocher la conception de l'exécution sur le
terrain. La décentralisation peut même être envisagée comme la participation
d'acteurs organisationnels non décideurs dans l'élaboration de la stratégie.
Ainsi, nous proposons d'approfondir et d'enrichir ces idées par une contribution
basée sur une grille de lecture du domaine des sciences des organisations et de
gestion aussi bien diversifiée que spécialisée.
Mots-clés : Décentralisation, concertation, participation, réflexion stratégique.
The decentralization, frequently used in the literature of sciences of the
organizations and management, primarily consists in reducing as low as possible, of a
manner as complete as possible, the responsibilities and the authority, by ensuring
each hierarchical level a maximum of freedom, of initiative with a spirit of head of
company.
It is quite simply a question of bringing the design closer to the execution on
the ground. Decentralization can be even considered like the participation of
organisational actors not decision makers in the development of the strategy.
Thus, we propose to look further into and enrich these ideas by a contribution
based on a grid by reading of the field of sciences of the organizations and by
diversified management as well as specialized.
Key words : Decentralization, dialogue, participation, strategic reflexion.
![Page 53: République Algérienne Démocratique et Populairedata.over-blog-kiwi.com/0/87/63/75/ob_ddf5ad_la...transports et de culture dans les villes de l Est de la France (Strasbourg, Nancy,](https://reader036.fdocuments.in/reader036/viewer/2022071421/611baf565d72c740f418c714/html5/thumbnails/53.jpg)
Colloque International : La décentralisation au service du développement local
Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, 27-28 novembre 2004
Structures locales et dynamique de développement décentralisé :
Application à la Kabylie
Mohand Amokrane ZORELLI, Université Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou
Contrairement aux régions des pays industrialisés où le processus de
développement a été permis par le concours convergent de mouvements internes à la
société (transformations concomitantes des structures économiques, politiques et
socioculturelles) et de mouvements externes (développement de villes et du
commerce), la Kabylie — région qui se distingue en Algérie par une homogénéité
socioculturelle — à cause de la politique coloniale française caractérisée par la
destruction de cultures et de villages, les déplacements de populations et la
substitution de lois et formes d'organisations françaises à celles existant localement, a
réalisé la rupture de sa dynamique de transformation qui, si elle avait continué, aurait
certainement généré un travail de couplage innovateur qui a induit une société
nouvelle greffée sur l’ancienne. Cette rupture, aggravée par la dérive de "l'européo-
centrisme" mise en œuvre dans les stratégies de développement appliquées dans la
période post-indépendance, a provoqué la confusion au niveau des souvenirs du passé
et parfois même "la méconnaissance des traditions".
Ceci est à l'origine de la période actuelle qualifiée de "période de l'entre-deux",
qui, en vérité, n'est rien d'autre que l'expression d'une forme de rejet de la société
kabyle et de la greffe d'un modèle de développement dont les ressorts institutionnels
lui sont étrangers.
C'est en tenant compte de cela qu'a été conçu cette réflexion dont l'objet est
d’intégrer dans l’analyse une forme de retour aux sources en vue de "rétablir d'une
façon critique le principe de continuité historique" par le rétablissement de « l'utile
traditionnel », et ce, à partir de l'étude des structures socioculturelles, politiques et
économiques de la Kabylie pré-coloniale en adoptant une approche structuraliste.
Nos résultats révèlent que le passé de cette région renferme des éléments qui,
une fois récupérés puis réinjectés dans les circuits de la société actuelle, pourraient
permettre la construction, dans le cadre d'une dynamique de développement
décentralisée, de ressources et d'actifs spécifiques, sources d'avantages compétitifs
pour les entreprises et d'avantages comparatifs pour le territoire de la région.
Mots clés : Développement local – Dynamique locale – Structures socio-
culturelles – Décentralisation – Ressources spécifiques.