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Guy Pessiot tome 3 Rouen photos inédites

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Guy Pessiot

tome 3

Rouenphotos inédites

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© Éditions des Falaises, 202016, avenue des Quatre-Cantons - 76000 Rouen102, rue de Grenelle - 75007 Pariswww.editionsdesfalaises.fr

Pages de garde :Vue panoramique de Rouen, avant 1940 (photo Stengel and Co, Dresde-Berlin, coll. G. Pessiot)

Photographie de couverture :Le clos Saint-Marc avant la Seconde Guerre mondiale, cf. p. 215 (coll. N. Poulingue - D. Bénard)

Rouen 1857-1980• Les frères Bisson à Rouen en 1857- 1859 14• Percement de la rue de l’Hôtel-de-Ville, vers 1860 16• Madame Breton, une Rouennaise parmi les premières

femmes photographes, en France 18• L’architecte américain Richardson à Rouen vers 1880 30• L’Exposition de 1896, le graveur Roty et le Vieux Rouen 32• Construction du viaduc, rive gauche,

entre les deux gares, en 1897 38• Saint-Laurent devient propriété de la Ville (1893-1911) 40• La crue de 1910 42• 1914-1918 à Rouen 46 • Photos aériennes 1920-1928 50• Rouen Art déco (1920-1930) 54• Les Fêtes Jeanne d’Arc de 1931 60• L’incendie de Saint-Nicaise (1934) 64• « L’affaire de Rouen » : Bataille de Monseigneurs 72• Rouen, pot de chambre de la Normandie ! 74• De la multiplication des vespasiennes 76• Tramway ou voiture ? 80• Années 1940-1943 82• Années 1944-1946 96• Vues aériennes 1947-1965 102• Années 1958-1967 112• Mai 68 à Rouen 122• Années 1969-1980 124

Rouen, quartier par quartier• Île Lacroix 132• Rive gauche 133• Quartiers Ouest 152• Vieux-Marché 162• Saint-Vincent 168• De la rue Jeanne-d’Arc à la rue Grand-Pont 172• Au sud de la cathédrale 180• De la rue des Carmes au Palais de Justice 186• La rue de la République et l’Hôtel de Ville 198• Autour de Saint-Maclou et du clos Saint-Marc 204• Du faubourg Martainville à Charles-Nicolle 221• Au bord de la Seine et de l’Aubette 227• A l’Est, sous les boulevards 232• Autour du Cirque 250• Quartiers Beauvoisine et de la Gare 252• Rouen, hors boulevards 270

Notes 280Bibliographie 283Index 284

Sommaire

Le neuvième opus du Corpus 7

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Une autre vue panoramique de Rouen, prise du panorama de la côte Sainte-Catherine (photo coll. G. Pessiot)

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Cet ouvrage est le neuvième que je consacre, depuis 1981, à l’Histoire de Rouen expliquée et enrichie par la photographie, pour la période 1843-1983.Ce Corpus photographique est sans limite tant la capitale normande a été photographiée, ces deux derniers siècles, par ses habitants et ses visiteurs. Il est constitué, pour le moment, par les quatre tomes de l’Histoire de Rouen par la photographie parus entre 1981 et 1984, par les deux premiers volumes des Rouen, photos inédites édités en 2008 et 2015 et par trois autres volumes : Rouen, 100 ans de changements (2010), Burchell, Rouen, Ombres et lumières sur la ville (2011) et Rouen 1914-1918 (2014)*. Pour réaliser ces ouvrages, j’ai visionné des centaines de milliers de photographies**. J’en ai retenu quelques milliers en évitant les redites, en étant le plus complet possible sur l’échelle chronologique et sur le plan spatial, en étant constamment à la recherche de l’inédit pour enrichir notre histoire commune.Rechercher l’inédit, très peu connu, très peu diffusé, c’est la volonté de montrer, de faire renaître ce qui est largement oublié et sorti de notre mémoire collective. Ce sont ces nombreuses rues de Rouen jamais photographiées, ces petits événements oubliés des livres d’histoire. C’est affirmer que notre héritage historique ne se limite pas à de grands monuments ou à de grands moments connus de tous, mais qu’il est aussi constitué d’une infinité de lieux et de dates qui forment notre mémoire, notre patrimoine matériel et imma-tériel, notre ADN rouennais. Cette mémoire n’a pas de limite pour peu qu’on l’enrichisse constamment. L’Histoire, et en particulier l’histoire de Rouen est constam-ment à redécouvrir, à réinventer, à enrichir. Elle s’écrit au présent et a beaucoup d’avenir.Ce livre porte donc, dans le désordre de mes découvertes, sur plusieurs épisodes de la vie rouennaise peu connus. Ceci à la fois dans la partie chronologique et dans une seconde partie par quartier, sur de nombreux lieux largement oubliés car peu photographiés.De la même façon que dans notre précédent tome c’étaient les premières photographies prises à Rouen par l’Anglais Talbot, précisé-ment datées de mai 1843, qui constituaient le chapitre vedette, je suis particulièrement heureux, dans ce volume, de permettre d’en savoir enfin un peu plus sur l’une des premières photographes françaises, la mystérieuse Rouennaise Madame Breton.En plus de mes achats de ces dernières années, les photographies présentées proviennent de sources diverses : des inépuisables fonds des archives et bibliothèques, d’amis collectionneurs comme moi, mais aussi de voyages à la recherche de photographies rouen-naises disséminées dans le monde.J’ai pris un grand plaisir dans ces recherches. J’espère qu’il sera partagé. Bonnes découvertes à toutes et à tous.

Guy PessiotLe 6 septembre 2020

Le neuvième opus du CorpusRemerciementsUn très grand merci, de nouveau, aux personnes qui m’ont aidé dans la réalisation de cet ouvrage.Archives, bibliothèques et institutions publiques : – Archives départementales de la Seine-Maritime (Catherine Dehays,

Nathalie Regimbeau, Michael Bloche, Vincent Maroteaux),– Bibliothèque patrimoniale Villon (Catherine Hubbard, Catherine Lancien,

Vincent Viallefond),– Archives municipales de Rouen (Bénédicte Gavand, Nathalie Mellinger),– Archives nationales, Pierrefitte (Boris Labidurie, Dominique Piron),– Bibliothèque nationale de France (Saïd Essighari),– Société Française de Photographie (Vincent Guyot),– IGN ou Institut national de l’information géographique et forestière

(équipe du Géoportail),– Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine (Gilles Gosset),– Réunion des musées nationaux, agence photographique (Anne-Catherine

Biedermann, Philippe Couton, Marie Lecœur, Véronique Mamelli),– Harvard University, Frances Loeb Library (Jessica Armstrong).Collectionneurs privés :Didier Bénard, Bernard Chéreau, Jérôme Chaïb (pour de nombreux prêts), Jean Gaumy, Mme Guez (coll. Guez-Brière), Pierre Nouaud, Arnaud Sérander, Jacques Tanguy.Ainsi que Paris Normandie (les photographes décédés qui m’ont confié des photographies en m’autorisant à les publier : Claude Laffon, Georges Muller, Jean Vavasseur).Autres remerciements pour des aides diverses : Cinthia Gamble, François Ménissier, Laetitia Pessiot, Dominique Salva, Arnaud Sérander et les membres de « Rouen d’Autrefois » sur Facebook. Ainsi, bien entendu, que toute l’équipe des Éditions des Falaises (Maddalena Marin, Patricia Beaudoin, Sylvie Bioret).

* Tous ces livres sont parus aux éditions du P’tit Normand /PTC devenues Éditions des Falaises. On pourrait ajouter à ces neuf ouvrages, toujours sous ma signature, trois livres sur l’agglo-mération rouennaise : Les communes de l’agglomération de Rouen, tome 1 et tome 2, parus en 2007 et Autour de Rouen, 100 ans de changements, paru en 2012.** Cf. Guy Pessiot, « De l’importance des photos sur Rouen / Témoignage d’un iconographe », Bulletin des Amis des Monuments Rouennais, Rouen, 2013, p.8-25.

La place de la Pucelle, en 1858, par Howlett. Contemporain de William Henry Fox Talbot, Robert Howlett (1831-1858) fait partie de ces pionniers de la photographie anglaise intéressés par la France et par Rouen en particulier. Ses photos les plus reproduites sont celles de l’ingénieur Isambard Kingdom Brunel1. Nous connaissons de lui une série de huit vues stéréoscopiques des monuments de Rouen, dont cette place de la Pucelle, parmi les toutes premières réalisées avec ce procédé (DR).

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Plan de Rouen, rive droitePar Logerot, vers 1865 (Coll. G. Pessiot).

Pages suivantes : Plans de la rive gauche, de l’île Lacroix et de la côte Sainte-Catherine

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• Les frères Bisson à Rouen en 1857- 1859 14• Percement de la rue de l’Hôtel-de-Ville, vers 1860 16 • Madame Breton, une Rouennaise parmi les premières femmes

photographes, en France 18• L’architecte américain Richardson à Rouen vers 1880 30• L’Exposition de 1896, le graveur Roty et le Vieux Rouen 32• Construction du viaduc, rive gauche, entre les deux gares, en 1897 38• Saint-Laurent devient propriété de la Ville (1893-1911) 40• La crue de 1910 42• 1914-1918 à Rouen 46 • Photos aériennes 1920-1928 50• Rouen Art déco (1920-1930) 54• Les Fêtes Jeanne d’Arc de 1931 60• L’incendie de Saint-Nicaise (1934) 64• « L’affaire de Rouen » : Bataille de Monseigneurs 72• Rouen, pot de chambre de la Normandie ! 74• De la multiplication des vespasiennes 76• Tramway ou voiture ? 80• Années 1940-1943 82• Années 1944-1946 96• Vues aériennes 1947-1965 102• Années 1958-1967 112• Mai 68 à Rouen 122• Années 1969-1980 124

Rouen 1857-1980

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14 Les frères Bisson à Rouen, en 1857-1859 • 15

Les frères Bisson à Rouen, en 1857-1859En complément des dix photos publiées dans un précédent tome2, en voici quatre autres prises par les frères Bisson, lors de leurs séjours à Rouen dans les années 1857, 1858 et 18593.Ces photographes « de Sa Majesté l’Empereur » furent parmi les premiers, avec Blanquart-Evrard à Lille, à investir dans d’imposants ateliers de reproduction photographique à Paris, avant de faire fail-lite, une première fois fin 1863.

La tour de l’église Saint-Laurent en 1857. Qu’ils soient venus à deux ou à un seul, Auguste Rosalie et Louis Auguste Bisson sont venus au moins deux fois à Rouen entre 1857 et 1859. Les photos prises à Rouen furent notamment publiées, en livraisons, dans leurs Reproductions photographiques des plus beaux types d’architecture… (de 1854 à 1863) et dans l’album des Principaux monuments de Rouen comprenant 15 tirages sur planches numérotées revêtues du cachet noir « Bisson frères » (photo, positif sur papier albuminé, coll. G. Pessiot).

L’Exposition régionale de Rouen, 1859, photographiée par les frères Bisson. Plusieurs tirages de cette photographie et de la suivante figurent dans le fonds de la Société libre d’Emulation conservé aux Archives départementales de Seine-Maritime4 (photo, positif papier albuminé, ADSM, fonds 3 J).

Une autre photo des frères Bisson des halles de l’Exposition régionale de Rouen en 1859. Un autre grand photographe parisien était présent à Rouen, avec les Bisson, pour cette exposition en la personne d’Alphonse Maze5, le grand portraitiste de l’avenue Montaigne, à Paris (photo, tirage albuminé, ADSM, fonds 3 J).

Façade de bois sculpté de l’ancienne abbaye des Dames de Saint-Amand vers 1858, avant son démontage en 1883 et ses remontages postérieurs. Les frères Bisson ont utilisé tous les procédés photographiques : le daguerréotype, le calotype et aussi le négatif sur verre, tirage papier albuminé comme pour ce cliché à la dimension peu courante de 34 x 43,2 cm ! (photo, positif papier albuminé, coll. G. Pessiot).

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Le percement de la rue de l’Hôtel-de-Ville • 1716 • Rouen 1857-1980

L’église Saint-Laurent et la rue de l’Hôtel-de-Ville en 1860. La démolition des maisons pour les percements « haussmanniens » des futures rues Jean-Lecanuet et Jeanne-d’Arc, fut rapide, dès 1860. Mais il faudra attendre de longues années pour que les maisons nouvelles soient reconstruites. A cet endroit, la construction du Musée-Bibliothèque ne se fera qu’à partir de 1877 (photo anonyme extraite d’un album, positif sur papier albuminé, coll. Bernard Chéreau).

Monogramme en relief, à sec, en forme de M, en signature de ces deux photos. Cet album du collectionneur Bernard Chéreau, d’une vingtaine de tirages albuminés collés sur carton, comprend plusieurs photographies de Rouen quasiment identiques à celles, contemporaines, des frères Bisson. Nous n’avons pas de certitude concernant le photographe qui se cache derrière ce « M »6.

La rue de l’Hôtel-de-Ville en 1860. Sur la gauche, la rue Saint-Laurent, qui allait de l’église à la rue de la Renelle, va bientôt disparaître de l’espace urbain rouennais. Les maisons, au sud, sont déjà démolies, celles, au nord, le seront vers 1877. La rue de l’Hôtel-de-Ville a été construite en plusieurs étapes, à partir de la place de l’Hôtel-de-Ville, entre 1858 et 1866 (positif sur papier albuminé, photographie extraite d’un album, coll. Bernard Chéreau).

Le percement de la rue de l’Hôtel-de-Ville

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18 Du nouveau sur Madame Breton • 19

Du nouveau sur Madame Breton :Une Rouennaise parmi les premières femmes photographes en FrancePremière femme photographe française admise à la Société Fran-çaise de Photographie, dès 18577, Mme Breton était jusqu’alors largement inconnue8. On ne connaissait d’elle que quatre photos, conservées à la SFP, prises à Rouen et dans ses environs9.Je me suis aperçu récemment que je possédais, dans ma collection de photos anciennes, un lot de quatorze photographies, des positifs sur papier salé10, que j’ai pu attribuer, sans aucun doute, à cette photographe grâce à de longues recherches généalogiques menées par ma fille Laetitia11.J’ai acheté, sur Ebay, les photographies présentées ci-après, comme étant des « photos de Rouen, vers 1880 ». En fait, elles sont bien plus anciennes. Il s’agit de calotypes, positifs sur papier fin salé, collés – aux quatre coins – sur des feuilles 29 x 37,4 cm, que l’on peut dater de la fin des années 1850 ou vers 1860.Dix photos sont prises à Rouen, trois autres ailleurs, le tout com-plété d’un portrait de femme.Une annotation, au crayon, à côté de ce portrait a été à l’origine de nos recherches : « Madame Quibel, fervente de photographie, vers 1880, épouse de Monsieur Quibel qui fut adjoint au maire de Rouen. Il exerçait une profession proche du négoce ».Retrouver ce M. Quibel (Pierre Prosper Alexandre) a été un jeu d’en-fant. Il figure bien dans les différents Annuaires / Almanachs de Rouen, comme courtier en assurances maritimes et il a bien été conseiller municipal et même adjoint au maire de Rouen de 1852 à 1860. Le plus compliqué a été de faire le lien entre ce monsieur Qui-bel et madame Breton. On sait maintenant qu’ils ont vécu long-temps ensemble mais qu’ils ne se sont mariés que très âgés, le

29 septembre 1869 à Paris (18e), et qu’ils ont passé les dernières années de leurs vies à Fontainebleau. Cet acte de mariage a permis d’en trouver d’autres et ainsi d’en savoir un peu plus sur cette photographe jusqu’alors peu documen-tée12.Françoise Romaine Stéphanie Breton est née en Autriche, à Vienne, le 3 novembre 180913. Elle est la fille de Jean Breton et de Catherine Steinbreckeim. On ne sait pas depuis quelle date elle habite à Rouen. Elle déclare, dans cette ville, sous la profession de couturière, la nais-sance d’une fille, Françoise Alexandrine Breton, née de père inconnu, le 28 mars 1828. Elle ne restera pas longtemps « fille-mère », car Françoise-Alexandrine, décédera quelques mois plus tard. C’est probablement elle qui figure dans les Almanachs de Rouen, entre 1846 et 185214, comme artiste peintre, une profession très habituelle des futurs photographes dans ces années-là.Sans qu’ils soient mariés, elle partage la même adresse que M. Qui-bel : 128, rue des Charrettes à Rouen. C’est à cette première adresse que Mme Breton figure dans les registres de la Société Française de Photographie à laquelle elle est admise en 1857.Elle pratique la photographie, au moins une dizaine d’années. On ne possède aucune trace de son travail après 1867. Quatre nouvelles photographies d’elle ont également été retrouvées dans les collec-tions des Archives départementales de la Seine-Maritime, mais bien que non datées, elles ne peuvent être postérieures à cette date de plus de deux ans15.A cheval, un temps, entre Rouen et Paris, elle continue à déménager assez souvent. Elle habitera, à Paris, rue Lepic et rue des Acacias.Le couple marié déménagera pour Fontainebleau, comme indiqué sur l’acte de décès de M. Quibel, le 15 novembre 1886.Mme Quibel, née Breton, décédera une dizaine années après, tou-jours à Fontainebleau, en août 1895.

Portrait présumé de Mme Quibel, née Breton (photographie, positif sur papier salé, format H x l, 14 x 11 cm, coll. G. Pessiot).

Adresse de M. Quibel dans l’Almanach de Rouen de 1857. C’est à cette adresse, 128 rue des Charrettes, que Mme Breton déclare habiter quand elle est reçue, cette année-là, à la Société Française de Photographie.

Photographie de la propriété de M. Quibel, 19, rue des Acacias, à Paris dans un espace, près de l’avenue de la Grande-Armée encore peu construit vers 1860. L’indication « propriété Quibel », au crayon, et la présence de l’Arc de Triomphe sur cette photo, permettent de faire le lien avec l’adresse de M. Quibel, à Paris, rue des Acacias. Une autre photo, de qualité médiocre de même format, figure en dessous de celle-ci, guère identifiable. Certainement une autre vue du quartier (photographie, format 13,2 x 17 cm, sur papier salé, attribuée à Mme Breton, coll. G. Pessiot).

Le château de Franqueville-Saint-Pierre. Une des quatre photographies connues de Mme Breton, conservées dans les collections de la Société Française de Photographie (SFP), à Paris. Ce château, endommagé durant la Seconde Guerre mondiale, sera démoli en 1961 (photographie de Mme Breton, coll. Société Française de Photographie).

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20 Du nouveau sur Madame Breton • 21

Le pont Suspendu de Rouen et la cathédrale à la flèche inachevée, vers 1860 (photographie, positif sur papier salé, format 23,7 x 30,4 cm, attribuée à Mme Breton, coll. G. Pessiot).

Vue du port de Rouen et des voiliers à quai en aval du pont Suspendu, vers 1860 (photographie, positif sur papier salé, format 27 x 21 cm, attribuée à Mme Breton, coll. G. Pessiot).

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32 L’exposition nationale et coloniale de 1896 • 33

L’exposition nationale et coloniale de 1896En pleine période de croissance et d’explosion des expositions uni-verselles, nationales ou régionales, la Normandie et sa capitale, Rouen, ne voulurent pas être en reste. Cette exposition fut la grande mobilisation normande de la fin du XIXe siècle. Les portuaires s’as-socièrent aux industriels pour bien affirmer, notamment, la place de Rouen comme port de l’Afrique et des colonies françaises. Une quin-zaine d’années après, avec l’aide il est vrai d’une guerre mondiale, Rouen deviendra le premier port français durant deux décennies.

La médaille de l’exposition nationale et coloniale de Rouen 1896, gravée par Roty. Graveur, sculpteur, médailleur, Oscar Roty (1846-1911) est principalement connu pour sa Semeuse qui illustra les pièces de monnaie et les timbres français durant de longues décennies. Il est l’un des artistes associés à l’exposition rouennaise de 1896 aux côtés de Paul Baudoüin, Jules Adeline et de bien d’autres20 (photo et médaille de la collection de Jacques Tanguy).

La photographie ayant servi de modèle à Roty pour sa médaille. Oscar Roty a utilisé cette photographie, non signée, pour passer commande au photographe parisien Paul Sauvanaud (1847-1934) d’une nouvelle photographie, plus grande, cadrée selon le cercle qu’il a tracé, à la pointe sèche, sur ce cliché (photo, positif papier albuminé, avec texte manuscrit de O. Roty adressé à P. Sauvanaud, coll. G. Pessiot).

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34 L’exposition nationale et coloniale de 1896 • 35

Deux photos du « Vieux Rouen » reconstitué, une des attractions de l’exposition de 1896. Ci-dessus, l’ancien Bureau des Finances et sa chapelle centrale à l’étage (disparue). A droite, l’ancien parvis de la cathédrale et sa fontaine. Les reconstitutions de villes anciennes furent à la mode en Europe en cette fin de siècle. Certaines sont toujours conservées et visitables (telle Turin), celle de Rouen ne dura que le temps d’une exposition (photos, coll. ADSM, 155 Fi).

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36 L’exposition nationale et coloniale de 1896 • 37

Le « Vieux Rouen » en construction. Sur des dessins de Jules Adeline, MM. Bonet et fils, sculpteurs-statuaires, reconstituent très fidèlement la vieille ville, en constructions éphémères en bois et plâtre (photo, positif papier albuminé, montée sur carton pour Edmond Bonet et fils, coll. G. Pessiot).

Le « Village noir » et ses « 150 indigènes », une autre attraction de l’exposition nationale et coloniale de 1896. Cela ne révolta pas grand monde

à l’époque, des dizaines de familles furent déplacées du Sénégal et du Soudan, durant cinq mois, pour être exposés aux regards des visiteurs ! (photo, ADSM 155 Fi).

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38 Construction du viaduc, rive gauche • 39

La traversée de la rue Saint-Sever, le 22 mai 1897. Ce viaduc a été rendu nécessaire pour relier la gare Saint-Sever, mise en service en 1843, à la nouvelle gare d’Orléans, place Carnot qui ouvrira en 1898 (photo R. Reinvillier, Rouen, coll. ADSM, album « Viaduc de Rouen »).

Traversée de la rue Lafayette. Construit par la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest, ce viaduc métallique comprend 21 travées sur 351 m de longueur. Il a fallu 20 mois pour le réaliser, de mars 1896 à décembre 1897 (photo R. Reinvillier, Rouen, coll. ADSM, album « Viaduc de Rouen »).

Construction du viaduc, rive gauche,entre deux gares, en 1896-97

Vue, à vol d’oiseau, du viaduc en construction, le long de la rue de l’Abbé-Lemire. Cette construction entraînera la suppression de la rue Dutronché (photo R. Reinvillier, Rouen, coll. ADSM, album « Viaduc de Rouen »).

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40 Saint-Laurent devient propriété de la Ville • 41

Reprise d’un pilier en sous-œuvre de l’église Saint-Laurent, en avril 1911, peu avant l’aménagement de l’église pour les fêtes du Millénaire de la Normandie. Sont présents sur cette photo M. Thuret, appareilleur et M. Tois, serrurier (photo coll. G.Pessiot).

Saint-Laurent devient propriété de la Ville(1893-1911)Cette église, propriété privée, a failli être démo-lie en 1891. Avec l’assentiment du Conseil municipal, François Depeaux a proposé de la racheter en 1892 mais cela n’a pas pu se faire21. Finalement, la Ville en est devenue propriétaire en 1893. Après quelques travaux, elle a été transformée en musée d’Art normand en 1911, avant d’accueillir, en 1920-21, les collections d’art du fer des Le Secq des Tournelles, père et fils.

L’église Saint-Laurent, vers 1890. En face le musée de peinture bibliothèque a été construit en plusieurs étapes entre 1876 et 1884. On aperçoit, en arrière, l’établissement de Gymnastique hygiénique de Rouen, fondé en 1853, utilisant la méthode Pichery22 (photo, positif papier albuminé, coll. G. Pessiot).

L’église Saint-Laurent en 1908. Propriété privée depuis 1803, cette église a connu bien des utilisations, d’entrepôt à fabrique d’articles en bambous (photo coll. G.Pessiot).