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8/17/2019 Rome_antique.pdf http://slidepdf.com/reader/full/romeantiquepdf 1/55 Rome antique 1 Rome antique  Monarchie romaine 753 509 av. J.-C. R€publique romaine 509 27 av. J.-C. Empire romain 27 av. J.-C. 476 Empire byzantin 395 1453 Magistratures ordinaires Consul Proconsul Pr€teur Propr€teur Censeur Tribun •dile Questeur Magistratures extraordinaires Dictateur Ma‚tre de cavalerie Tribun consulaire Interroi D€cemvir Triumvir Titres et Honneurs Empereur romain  Auguste C€sar Pr€fet du pr€toire T€trarque Dux Magister militum Princeps senatus Pontifex maximus Pr€fet de Rome Imperator L€gat Licteur Institutions et Lois Constitution romaine S€nat romain  Assembl€es Magistrats Cursus honorum  Auctoritas Droit romain Mos majorum Citoyennet€  Imperium  Potestas S€rie Rome antique Le terme Rome antique d€signe ƒ la fois la ville de Rome et l'•tat qu'elle fonde dans l'Antiquit€. L'id€e de Rome antique est ins€parable de celle de culture latine. C'est un destin extraordinaire que celui de ce regroupement de villages au VII e  si…cle av. J.-C., qui parvient ƒ dominer l'ensemble du monde m€diterran€en et ouest-europ€en du I er  au

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Rome antique 1

Rome antique

 Monarchie romaine

753 € 509 av. J.-C.R€publique romaine

509 € 27 av. J.-C.

Empire romain

27 av. J.-C. € 476

Empire byzantin

395 € 1453

Magistratures ordinaires

Consul

Proconsul

Pr€teur

Propr€teur

Censeur

Tribun

•dile

Questeur

Magistratures extraordinaires

Dictateur

Ma‚tre de cavalerie

Tribun consulaire

Interroi

D€cemvir

Triumvir

Titres et HonneursEmpereur romain

 Auguste

C€sar

Pr€fet du pr€toire

T€trarque

Dux

Magister militum

Princeps senatus

Pontifex maximus

Pr€fet de Rome

Imperator

L€gat

Licteur

Institutions et Lois

Constitution romaine

S€nat romain

 Assembl€es

Magistrats

Cursus honorum

 Auctoritas

Droit romain

Mos majorum

Citoyennet€

 Imperium

 Potestas

S€rie Rome antique

Le terme Rome antique d€signe ƒ la fois la ville de Rome et l'•tat qu'elle fonde dans

l'Antiquit€. L'id€e de Rome antique est ins€parable de celle de culture latine. C'est un

destin extraordinaire que celui de ce regroupement de villages au VIIe si…cle av. J.-C., qui

parvient ƒ dominer l'ensemble du monde m€diterran€en et ouest-europ€en du Ier au

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Rome antique 2

 V e si…cle par la conqu†te militaire et par l'assimilation des €lites locales. Durant ses si…cles

d'existence, la civilisation romaine passe d'une monarchie ƒ une r€publique oligarchique

puis ƒ un empire autocratique. Sa domination sur l'Europe de l'Ouest et la r€gion

m€diterran€enne a laiss€ d'importantes traces arch€ologiques et de nombreux t€moignages

litt€raires, et elle a fa‡onn€ pour toujours l'image de la civilisation occidentale.

Le tableau d'une ville progressant de mani…re continue ne correspond absolument pas ƒ lacomplexit€ des faits. Son histoire n'a pas €t€ celle d'une croissance continue : aux progr…s,

de rythmes d'ailleurs tr…s vari€s, ont succ€d€ des stagnations ou parfois des replis. Mais les

Romains sont parvenus ƒ r€soudre les difficult€s internes n€es de la conqu†te sous la

R€publique en transformant leurs institutions r€publicaines. La fondation de l'Empire par

 Auguste marque le d€but d'une p€riode oˆ la civilisation romaine, en partie h€rit€e des

Grecs, influence durablement les r€gions conquises. ‰ partir du IIIe si…cle, le monde romain

subit l'assaut des Barbares  venus de l'Europe du Nord et de l'Asie, et pour leur r€sister

s'est donn€ une structure bureaucratique et militaire, ce qui n'a pas emp†ch€ le brillant

renouveau du IV e si…cle ainsi que l'€tablissement du christianisme comme religion d'•tat.

 Apr…s la s€paration entre l'Orient et l'Occident en 395, de nouvelles invasions mettent fin ƒl'Empire en Occident en 476.

En proie ƒ l'instabilit€ interne et aux attaques de la migration des peuples, la partie

occidentale de l'Empire, comprenant l'Hispanie, la Gaule, la Bretagne, l'Afrique du Nord et

l'Italie, se scinde en royaumes ind€pendants ƒ la fin du V e  si…cle. La partie orientale de

l'Empire, gouvern€e ƒ partir de Constantinople, incluant la Gr…ce, l'Anatolie, la Syrie et

l'•gypte, survit ƒ cette crise, et malgr€ la perte de la Syrie et de l'•gypte ƒ l'Empire

arabo-islamique naissant, rena‚t et vit sur un autre mill€naire, jusqu'ƒ ce qu'elle soit

annex€e par l'€mergence turc de l'Empire ottoman. Cet empire m€di€val et chr€tien est

appel€ Š Empire romain ‹ par leurs habitants, mais que les historiens d€nomment

g€n€ralement Š Empire byzantin ‹, ƒ bien des €gards h€ritier de l'Empire romain.La civilisation romaine est souvent regroup€e dans l'Antiquit€ classique avec la Gr…ce

antique, une civilisation qui a inspir€ une grande partie de la culture de la Rome antique.

La Rome antique contribue grandement ƒ l'€laboration du droit, des constitutions et des

lois, de la guerre, de l'art et la litt€rature, de l'architecture et la technologie et des langues

dans le monde occidental, et son histoire continue d'avoir une influence majeure sur le

monde d'aujourd'hui.

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Rome antique 3

Carte de la ville de Rome au IV e si‚cle

(Nouveau Larousse Illustr€, XIXe si…cle, 1866-1877).

ƒvolution de la Rome antique et de l'Empire byzantin

  Monarchie romaine  (753 av. J.-C. - 510 av. J.-C.).

  R€publique romaine  (509 av. J.-C. - 27 av. J.-C.).

  Empire romain  (27 av. J.-C. - 395).  Empire romain

d'Occident  (395 - 480).  Empire romain d'Orient  (395 -

641).  Empire byzantin  (641 - 1204 et 1260 - 1453).

  Empire de Nic€e  (1204 - 1260).  Despotat d'•pire 

(1204 - 1337).  Empire de Tr€bizonde  (1204 - 1461).

  Despotat de Mor€e  (1308 • 1460).

La Rome royale

Premiers Romains

Les premiers Romains sont

organis€s en divisions h€r€ditaires

appel€es gentes  ou Š clans ‹.

Pendant longtemps, ce genre de

divisions est familier de la majorit€

des Indo-Europ€ens. Chaque clan se

compose d‚un agr€gat de famille

 vivant sous la tutelle d‚un patriarche,

appel€ pater  (mot latin pour Š p…re

‹). Chaque gens constitue une unit€

qui s‚autogouverne et chaquemembre d‚une gens  particuli…re

partage les m†mes droits et les

m†mes responsabilit€s que les

autres membres. Chacun des clans

se gouverne lui-m†me de fa‡on

d€mocratique (chaque membre peut

 voter) ou aristocratique (un groupe

d‚anciens g…re les probl…mes). Bien

avant la date traditionnelle de la

fondation de Rome, une communaut€s‚est fusionn€e en conf€d€ration, la

 ville d‚ Albe-la-Longue ( Alba Longa)

constituant son point de

rassemblement. N€anmoins, apr…s

un certain temps, le si…ge de cette

conf€d€ration se d€place ƒ Rome[1] .

Fondation de la Ville (-  753av.J.- C.)

La ville de Rome est situ€e au centre

de la p€ninsule italienne, dans le

sud-ouest de l'Europe et au nord du

bassin m€diterran€en. Le site m†me

de la ville, avec ses sept collines et

un espace mar€cageux au bord du

Tibre, dans la plaine du Latium, est

propice aux €changes commerciaux.

Les premiers Romains se sont

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Rome antique 4

probablement install€s sur la rive gauche du Tibre, ƒ environ 24km de l‚embouchure de la

rivi…re. Le premier village ind€pendant se trouve sŒrement sur le Palatin. D‚autres se sont

form€es sur le Quirinal, l‚Esquilin, le Capitole et sur les collines du Caelius. Au sommet de

chaque colline se tient une citadelle prot€geant les habitants. Tr…s tt, ces villages ont

fusionn€ pour former la ville de Rome. Autour de cette p€riode, il existe probablement des

extensions vers le sud ainsi que le long de la rive gauche jusqu‚ƒ l‚embouchure du Tibre[2] .

L€gendes

•n€e portant Anchise, Žnocho€ ƒ

figures noires, vers 520-510 av. J.-C.,

mus€e du Louvre (F 118).

La naissance de Rome est €voqu€e dans des r€cits

l€gendaires racont€s par Virgile, Tite-Live et Denys

d'Halicarnasse, entre autres. Dans L‚ €n•ide, long

po…me ƒ la gloire de l'empereur Auguste, Virgile

raconte les aventures du troyen •n€e, fils de V€nus.

Celui-ci parvient ƒ s'enfuir de Troie quand celle-ci est

saccag€e par les Ach€ens avec son fils Ascagne (ou

Iule), un groupe de Troyens et en portant son p…re Anchise  sur ses €paules. Apr…s de nombreuses

aventures et des amours contrari€es avec Didon, la

reine de Carthage, il d€barque dans le Latium oˆ il

fonde la ville de Lavinium. Son fils Ascagne  fonde

 Albe-la-Longue. Cette l€gende permet de donner ƒ Jules

C€sar  et son h€ritier Auguste  une origine divine

puisqu'ils se pr€sentent comme les descendants

d'Ascagne[3] ,[4] 

,[5] .

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Rome antique 5

La louve capitoline (selon la l€gende,

Rome est fond€e par Romulus et

R€mus, qui, dans leur enfance,

auraient €t€ nourris par une louve).

 Apr…s Ascagne, douze rois se succ…dent ƒ Albe. Le

treizi…me, Numitor, est d€trn€ par son fr…re Amulius.

Pour €carter tout futur rival, celui-ci fait de sa ni…ce,

Rh€a Silvia, une vestale, c'est-ƒ-dire une pr†tresse de

 Vesta ayant l'obligation de rester vierge. Mais le dieu

Mars tombe amoureux d'elle et de leur union naissentdeux jumeaux, Romulus et R€mus. La jeune vestale est

emmur€e vivante et ses fils sont expos€s sur le Tibre

(selon Denys d'Halicarnasse de nombreuses versions

existent, tout aussi bien sur le viol que sur la peine

inflig€e). Ils sont d'abord recueillis par une louve qui les

allaite puis par un couple de bergers qui les €l…ve[6] ,[7]

.

Devenus adultes, ils restaurent le trne de leur grand-p…re Numitor et d€cident de fonder

une nouvelle ville. Ils s'en remettent aux auspices pour savoir lequel d'entre eux r€gnera

sur la ville, mais une dispute €clate entre les deux fr…res. Au cours de la bagarre, Romulus

tue R€mus. Cette l€gende prend sa forme d€finitive ƒ la fin du IV e si…cle av. J.-C. Selon la

tradition, la fondation de Rome remonte ƒ 753 av. J.-C. Les Romains comptent les ann€es ƒ

partir de la date suppos€e de la naissance de leur cit€ ( Ab Urbe condita)[8] ,[9] .

 Arch€ologie

Les recherches arch€ologiques ont permis de trouver sur le mont Palatin, des cabanes de

bergers datant du milieu de VIIIe si…cle av. J.-C., ce qui correspond ƒ la date l€gendaire de

la naissance de Rome. Les vestiges trouv€s montrent qu'ƒ partir de ce moment, la cit€

conna‚t un d€veloppement continu[10] .

D€buts de la Monarchie (VIIIe et VIIe si‚cles av.J.- C.)

La Monarchie peut †tre divis€e en deux p€riodes. La premi…re voit le r…gne des quatre

premiers rois l€gendaires, mettant sur pied les fondations des institutions politiques et

religieuses de la ville. Celle-ci est organis€e en curies, le S€nat et les comices deviennent

officiels. Rome s‚engage dans plusieurs guerres de conqu†te. C‚est ƒ cette €poque que

serait fond€ le port d‚Ostie et qu‚est construit le premier pont sur le Tibre[11] .

Familles patriciennes et leur division en curies

Dominique Ingres, Romulus, vainqueur d'Acron, porte

les d•pouilles opimes au temple de Jupiter   F•r•trien,

1812, •cole des Beaux Arts, Paris.

Les Romains sont divis€s en trois groupesethniques. Suivant la tradition, le premier

groupe est appel€ les  Ramnes. Ce groupe,

compos€ des Latins, habite les premiers

 villages. Le deuxi…me groupe est appel€ les

Tities  et repr€sente probablement

l‚€l€ment sabin, int€gr€ ƒ la communaut€

plus large. Les origines du troisi…me

groupe, les  Luceres, restent inconnues des

historiens antiques, comme c‚est toujours

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Rome antique 6

le cas aujourd‚hui. N€anmoins, ce groupe repr€sente certainement l‚€l€ment €trusque. Les

familles appartenant ƒ l‚un des ces trois groupes constituent les premi…res familles

patriciennes. Afin d‚organiser la ville, ces familles patriciennes l‚ont divis€ en unit€s

appel€es curies, bien que selon la l€gende, cette organisation est imput€ au premier roi,

Romulus. Chacun des trois groupes ethniques est divis€ en dix curies[12] .

Cr€ation du S€nat, des comices et Roi de Rome

Quelques uns des clans s‚autogouvernent de fa‡on d€mocratique avec chaque membre

poss€dant le droit de vote. D‚autres s‚autogouvernent de fa‡on aristocratique, organis€s

autour d‚un conseil d‚anciens. Quand ces clans ont fusionn€ pour donner naissance ƒ une

plus large communaut€, les deux m€thodes ont €t€ conserv€es pour gouverner.

Les premiers Romains s‚expriment d€mocratiquement au travers d‚une comitia  (Š

assembl€e ‹ ou Š comice ‹). Les deux principales assembl€es form€es sont connues sous les

noms de comices curiates et de comices calates. Les comices sont l‚incarnation des

tendances d€mocratiques des premiers clans. Pour mieux respecter la forme de d€mocratie

directe utilis€e par les clans conf€d€r€s, les deux comices sont organis€es de fa‡on ƒrefl€ter au mieux les divisions ethniques de la ville. Les comices sont donc organis€es par

curies. Les membres de chacun des trois groupes ethniques ( Ramnes, Tities et  Luceres)

sont assign€s ƒ une curie pr€cise, chaque groupe €tant divis€ en dix curies.

L‚€quivalent aristocratique des assembl€es prend la forme d‚un conseil municipal des

anciens. Alors que les conseils de chaque clan se composent des anciens des familles

dirigeantes du clan, le conseil municipal se compose des anciens appartenant aux clans

dirigeants de la ville, conseil qui deviendra le S€nat. Celui-ci (selon la l€gende) se compose

de 300 anciens (des patres) venant de chacun des trois groupes ethniques et constituant les

premiers s€nateurs romains[13] .

Le peuple et les anciens reconnaissent la n€cessit€ d‚avoir un dirigeant politique unique,appel€ le rex. Le peuple €lit le roi tandis que les anciens le conseillent[13] .

Monarchie tardive (VIe si‚cle av.J.- C.)

La deuxi…me p€riode, plus riche en €v…nements que la premi…re, voit le r…gne des trois

derniers rois l€gendaires, l‚importante expansion du territoire romain et le d€veloppement

de la classe pl€b€ienne avec son int€gration partielle ƒ la structure politique de la ville.

Enfin, cette seconde p€riode voit les seuls rois €trangers ayant r€gn€ sur Rome avec leurs

successions bas€es sur l‚h€r€dit€. Les trois rois €trusques semi-l€gendaires entament une

politique de conqu†te. Sans se pencher en d€tail sur le degr€ de v€racit€ de ces l€gendes, ilest tr…s probable que de telles conqu†tes aient bien eu lieu ƒ la fin de la Monarchie. Il

devient alors n€cessaire de d€terminer ce qui doit †tre fait des peuples conquis[13] .

Le premier roi €trusque de Rome, Tarquin l'Ancien, succ…de ƒ Ancus Marcius. Il a €t€

sugg€r€ que Rome a €t€ envahi par les •trusques, bien que cela reste improbable. La ville

est situ€e sur une position facilement d€fendable et son expansion rapide attire les

populations de toute la r€gion. La politique lib€rale de la ville constitue une opportunit€

pour un dirigeant comp€tent de gagner le trne[14] .

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Rome antique 7

 Apparition de la classe pl€b€ienne

Le plus souvent, les habitants dont les villes ont €t€ conquises y demeurent. Leur vie

quotidienne et leur syst…me de gouvernement restent les m†mes, mais leurs villes perdent

leur ind€pendance vis-ƒ-vis de Rome. N€anmoins, un certain nombre vient ƒ Rome. Pour

acqu€rir un statut €conomique viable et l€gal, les nouveaux arrivants doivent accepter une

d€pendance envers une famille patricienne ou envers le roi (qui est lui-m†me un patricien) ;ils deviennent alors clients d‚une famille patricienne. En fin de compte, ceux qui s‚€taient

attach€s au roi sont lib€r€s de leur d€pendance. Ces derniers constituent alors les premiers

pl€b€iens[15] .

Comme Rome s‚agrandit, de plus en plus de soldats sont n€cessaires aux conqu†tes. Les

non-patriciens appartiennent ƒ la m†me curie que leurs patrons. En ce temps, l‚arm€e est

organis€e sur la base des curies, de sorte que les individus d€pendants de familles doivent

se battre. N€anmoins, quand ils sont d€livr€s de leur d€pendance, ils quittent la curie ƒ

laquelle appartient leur patron. Ils ne sont alors plus oblig€s de se battre mais ils perdent

tout statut politique ou €conomique[16] .

Pour faire revenir ces pl€b€iens dans l‚arm€e, les patriciens ont du faire des concessions,dont on ne conna‚t pas exactement la nature. Une des cons€quences est que les pl€b€iens

ont d€sormais le droit de poss€der leurs propres terres. Devenus propri€taires terriens, ils

ont maintenant tout int€r†t ƒ d€fendre la ville car si elle venait ƒ †tre conquise, ils

perdraient toutes leurs terres. N€anmoins, il ne leur ait donn€ aucun pouvoir politique[17] .

Tous ces €l€ments qui se mettent en place conduiront ƒ la Guerre des ordres sous la

R€publique.

R€organisation servienne de l„arm€e

Pour faire revenir les pl€b€iens dans l‚arm€e, le roi Servius Tullius abolit l‚ancien syst…me

qui organise les arm€es sur la base des curies et le remplace par un syst…me bas€ sur lapropri€t€ terrienne. Suivant la r€organisation de Servius Tullius, deux nouvelles unit€s sont

cr€€es. L‚arm€e est divis€e en centuries (centuriae). De futures r€organisations seront plus

efficaces en se basant sur les tribus[18] . Les centuries se rassemblent dans une nouvelle

assembl€e appel€e comitia centuata (comices centuriates). ‰ sa cr€ation, cette assembl€e

ne dispose d‚aucun pouvoir politique ou l€gislatif. Elle est simplement utilis€e comme point

de r€union de l‚arm€e[19] .

Des rois mythologiques

Le philologue et comparatiste Georges Dum€zil  voit dans la succession des premiers rois unexemple des fonctions tripartites indo-europ€ennes[20] 

,[21] : Romulus le fondateur et le

pieux Numa Pompilius  exercent la fonction souveraine, ƒ la fois organisatrice et

sacerdotale, Tullus Hostilius la fonction guerri…re, Ancus Marcius la fonction productrice. ‰ 

chaque souverain l€gendaire, on attribue donc une contribution particuli…re dans la

naissance et la cr€ation des institutions romaines et dans le d€veloppement socio-politique

de la cit€. Des rois €trusques, Tarquin l'Ancien urbanise Rome, Servius Tullius organise la

population citadine et militaire et Tarquin le Superbe, par son comportement, pr€cipite

l'instauration de la R€publique[22] .

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Rome antique 8

La R€publique romaineLe mot Š r€publique ‹ vient du latin res publica, ce  qui signifie Š la chose publique ‹.

Gouverner la cit€ est donc une affaire publique et collecti ve. La devise de la R €publique est

Senatus Populusque Romanus, Š le S€nat et le peuple romain ‹. Elle symbolise l'union du

S€nat romain, oˆ si…gent ƒ l'origine les familles patriciennes, et de l'ensemble des citoyens

romains. En effet, les Romains sont divis€s en deux groupes, les patriciens et les pl€b€iens.Ces derniers forment la masse des artisans et paysans. Ils vivent en-dehors de

l'organisation patricienne et n'honorent aucun anc†tre particulier. Les patriciens sont

souvent propri€taires de vastes domaines cultiv€s. Ils appartiennent ƒ de c€l…bres familles,

les gentes. Chaque gens a ses propres cultes dont celui des anc†tres et ses traditions. Elle

comprend un nombre plus ou moins grand de clients qui doivent ob€issance ƒ leur Š patron

‹ et re‡oivent en €change aide et assistance en cas de besoin.

 Av‚nement de la R€publique (V e et d€but IV e si‚cles av.J.- C.)

Fin des rois €trusques et instauration de la R€publique

 Vue romantique de Rome, avec le

Tibre, le mur servien et le pontSublicius, domin€e par le Capitole et le

temple d€di€ ƒ la triade de Jupiter,

 Junon et Minerve.

L'histoire des d€buts de la R€publique est tr…s obscure :

en-dehors des d€couvertes arch€ologiques, qui ne

permettent qu'exceptionnellement une narration des

€v€nements, on ne poss…de pas de sources

contemporaines de cette p€riode. On ne peut donc en

€crire l'histoire qu'ƒ partir des r€cits historiques qu'en

donnent les Romains eux-m†mes, r€cits souvent

impr€cis, parfois contradictoires, oˆ la l€gende et la

r€€criture ƒ des fins politiques se m†lent au souvenir

des €v€nements les plus anciens. N€anmoins, bien qu'ilsoit €vident que la tradition enjolive les faits pour ne

pas donner ƒ Rome le mauvais rle, il est aujourd'hui

admis que la tradition romaine se base sur des faits

historiques, m†me s'il est tr…s difficile et souvent impossible de d€m†ler le vrai du faux[23] .

Buste de Lucius Junius Brutus

aux Mus€es du Capitole.

Selon les traditions, Junius Brutus, le neveu du dernier roi

Tarquin le Superbe, est le fondateur l€gendaire de la

R€publique romaine, en 509 av. J.-C. Tarquin est renvers€ car

il use de ses pouvoirs pour instituer une tyrannie. Ses abus

sont si extr†mes que le S€nat et le peuple de Rome voientm†me le concept de la monarchie comme odieux. Le S€nat

perd le contrle de l'€lection des nouveaux sous la dynastie

€trusque des Tarquins, et c‚est cette atteinte ƒ la souverainet€

du S€nat, plutt qu‚une tyrannie intol€rable, qui pousse les

patriciens, plutt que le peuple entier, ƒ chasser le dernier

roi. Tarquin le Superbe soul…ve des villes €trusques contre la

r€publique naissante qui les vainc. Porsenna, roi €trusque de

Clusium, assi…ge alors Rome pour r€tablir Tarquin, mais

renonce devant l‚obstination des Romains. Les auteurs

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Rome antique 9

modernes remettent en cause tous les divers €v…nements obscurs  narr€s par les

historiographes romains, notamment l'€pisode de Porsenna[24] . Cependant, nombre de

 villes latines se d€font du joug €trusque ƒ la fin du VIe si…cle av. J.-C. Le tyran se r€fugie

ensuite ƒ Tusculum oˆ il pousse son gendre Octavius Mamilius ƒ la guerre. Alli€ des Latins,

il m…ne l'ultime combat contre Rome au lac R€gille oˆ il est vaincu, puis meurt quelques

ann€es plus tard ƒ Cumes oˆ il fait de son hte, le tyran Aristod…me, son h€ritier[25] ,[26]

 .

Quelques l€gendes sugg…rent que la Monarchie diff…re radicalement de la R€publique

naissante. Il est plus probable qu'il y ait eu une transition plus graduelle. Il se peut qu'il y

ait eu un renversement rapide de la Monarchie, mais le seul changement imm€diat ƒ ce

moment-lƒ est le remplacement du roi par une magistrature ƒ deux t†tes limit€e en temps.

Les autres changements se sont probablement produits plus progressivement que la

tradition ne le sugg…re.

Guerres ext€rieures

La R€publique romaine au d€but du

 V e si…cle av. J.-C.

La bataille du lac R€gille, ainsi que l'€chec de Porsenna,

marque d€finitivement la fin du r…gne des Tarquins ƒRome. En 493 av. J.-C., une alliance est sign€e avec la

Ligue latine : le  f‚dus Cassianum. Elle met fin ƒ la

guerre entre Romains et Latins et place Rome ƒ €galit€

de pouvoir avec tous les membres de la Ligue latine

r€unis. Cela cr€€ autour de Rome un rempart contre les

 Volsques et les ques[27] ,[28] puisque Rome s'allie aussi

aux Herniques en 486 av. J.-C[29] . L'histoire romaine du

 V e si…cle av. J.-C. est secou€e de guerres contre les

 Volsques et les ques ainsi que parfois les Sabins, mais

Rome r€siste et repousse les montagnards, leursinfligeant de lourdes d€faites et des tr†ves plus ou moins longues, malgr€ quelques

revers[30] .

Rome et V€ies s'opposent pour des motifs €conomiques. Grce ƒ Fid…nes, situ€e en amont

de Rome sur un gu€ du Tibre, V€ies contrle la Via Salaria et le trafic du sel dans la

r€gion[31] ,[32]

 . Une premi…re guerre, priv€e, est men€e par les Fabiens, massacr€s ƒ la

bataille du Cr€m…re[33] . Ensuite, vers 435 av. J.-C., Rome s'empare de Fid…nes une

premi…re fois[34] , qui devient une colonie romaine, puis d€finitivement en 425 av. J.-C,

ann€e oˆ une tr†ve de 20 ans est conclue[35] . En 406 av. J.-C., Rome assi…ge V€ies[36]

 . La

guerre et le si…ge durent dix ans, jusqu'en 396 av. J.-C., La ville €trusque tombe aux mainsdes Romains dirig€s par le dictateur Camille en l'an 396 av. J.-C[37] . Cette guerre et cette

prise est un €v…nement majeur dans l'histoire romaine : pour la premi…re fois, les

soldats-paysans restent dans l'arm€e plus d'une ann€e enti…re, sans rentrer chez eux pour

l'hiver, et pour la premi…re fois, en compensation, ils re‡oivent une paie tir€e d'un nouvel

impt pay€ par les propri€taires terriens, le tributum[38] . Le territoire romain double

presque de taille et Rome prend l'ascendant dans l'alliance €ternelle entre €gaux conclue

avec la Ligue latine, dominant les autres cit€s. Ainsi, Rome n'a jamais €t€ si forte et aucune

cit€ latine ou €trusque ne semble pouvoir lui faire de l'ombre[39] .

Mais en 390 av. J.-C., une horde gauloise, men€e par Brennus, €crase l'arm€e romaine. Les

instances religieuses et les objets sacr€s sont mis en s€curit€ ƒ Caere, une alli€e, avant que

les Gaulois ne s'emparent de Rome et assi…gent le Capitole, oˆ les derniers d€fenseurs

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Rome antique 10

r€sistent[40] . Si l'on en croit les traditions, Rome est totalement mise ƒ sac, d€truite et

brŒl€e[41] , seul le Capitole est €pargn€, d€fendu h€ro‘quement (€pisode des oies du

Capitole notamment[42] ). En r€alit€, il se peut qu'il ne s'agisse que d'un pillage g€n€ral, les

Gaulois d€pouillant tout, surtout les temples, plutt que d'une mise ƒ sac radical. Ce sac

reste ƒ jamais un traumatisme pour la R€publique romaine, et il se peut donc que les

traditions soient tr…s exag€r€es[43] . Le sac de Rome n'est qu'un €v…nement mineur dans

une guerre opposant les tyrans de Syracuse, Denys l'Ancien au d€but du IV e si…cle av. J.-C.,

alli€s des Gaulois, aux •trusques, qui sont vis€s par l'attaque gauloise, et qui subissent de

graves pertes ƒ l'instar de Rome[44] .

Institutions primitives et lutte patriciat/ pl‚be

 Au lendemain de la chute de la monarchie, le S€nat et surtout les deux seuls magistrats

r€cup…rent le pouvoir supr†me, et on passe d'un syst…me monarchique ƒ un syst…me

oligarchique. Ce changement de gouvernement ne profite qu'ƒ une minorit€, la nouvelle

€lite : le patriciat. De nombreux pl€b€iens sont tr…s endett€s, et subissent donc la loi du

patriciat.La premi…re s€cession de la pl…be a lieu en 495 av. J.-C. et la pl…be obtient la cr€ation de la

magistrature du tribunat de la pl…be interdite aux patriciens, charg€e de d€fendre son

int€r†t, et qui sont inviolables. Ils peuvent s'opposer ƒ n'importe quelle loi propos€e par les

autres magistrats : c'est l‚intercessio[45] . Les tribuns de la pl…be gagnent du pouvoir

petit-ƒ-petit. Par la  Lex Publilia Voleronis, les pl€b€iens s‚organisent par tribu [46] ,[47] , se

rendant politiquement ind€pendants des patriciens[48] .

Ensuite, ils r€clament la mise par €crit  des lois, par l'interm€diaire du projet de la  Lex

Terentilia, autour duquel R ome se d€chire pendant une d€cennie[49] , jusqu'ƒ ce qu'une

commission extraordinaire, les d€cemvirs, soit €tablie pour r€diger des lois €crites. La loi

des Douze Tables est r€dig€e en deux f ois. La seconde commission de d€cemvirs tente demaintenir son pouvoir absolu, mais devant la s€cession de la pl…be, retir€e sur le Mont

Sacr€, ils doivent d€missionner, et la loi est approuv€e par le peuple romain[50] ,[51] 

,[52] .

Selon les €tudes modernes, le second d€cemvirat ne serait jamais survenu[24] ,[53] . La loi

des Douze Tables constitue le premier corpus de lois romaines €crites. Leur r€daction est

l'acte fondateur du droit romain, de la constitution de la R€publique romaine et du mos

maiorum.

Une s€rie de lois est ensuite vot€e, par lesquelles les pl€biscites promulgu€e par les

comices tributes ont force de loi sous r€serve que le S€nat les ratifie, le droit d'appel au

peuple est r€tabli, la sacrosaintet€ et l'inviolabilit€ des tribuns de la pl…be sont proclam€es :

ce sont les leges Valeriae Horatiae[54] , ainsi que la suppression de l'interdiction de mariage

entre pl€b€ien et patricien : la lex Canuleia. Le S€nat, pour faire face ƒ la demande que le

consulat s'ouvre aux pl€b€iens, propose la cr€ation du tribunat militaire ƒ pouvoir

consulaire, ouvert ƒ tous, et ayant presque tous les pouvoirs du consulat, except€s ceux

donn€s ƒ une nouvelle magistrature patricienne, la censure[55] . Au d€but, les patriciens

accaparent la nouvelle magistrature, mais petit ƒ petit, les pl€b€iens sont de plus en plus

nombreux ƒ acc€der au tribunat militaire ƒ pouvoir consulaire, qui devient presque

syst€matique, rempla‡ant le consulat.

En 376 av. J.-C., une s€rie de lois est propos€e pour am€liorer la situation de la pl…be ƒ

Rome. Il s'agit de lois politique, €conomique et social, visant ƒ partager le pouvoir supr†meentre pl€b€iens et patriciens, ƒ lutter contre l'accaparement par les patriciens des terres

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Rome antique 11

r€cemment annex€es autour de Rome (ager publicus), et ƒ soulager la pl…be qui est €cras€e

de dettes : les mesures propos€es sont le r€tablissement du consulat, avec obligatoirement

un €lu pl€b€ien parmi les deux consuls, l'interdiction d‚occuper plus de 500 jug…res sur

l‚ager publicus et la d€duction du capital des int€r†ts d€jƒ pay€s et l'€talement du

remboursements des dettes sur trois ans, ainsi que la suppression du nexum. Les trois lois,

unies en une seule pour le vote, sont approuv€es[56]  . Le consulat pl€b€ien  ouvre

implicitement l'acc…s ƒ la dictature et ƒ la censure. Durant toute cette p€riode, la

R€publique romaine fait face ƒ une multitude d'ennemis, et est sans cesse en guerre contre

des peuples italiques, en ayant souvent recours ƒ l'€lection d'un dictateur pour faire face

aux menaces ext€rieures, et est plusieurs fois proche de la catastrophe, comme lors du sac

de Rome en 390 av. J.-C.

Conqu…te de l'Italie (IV e et d€but IIIe si‚cles av.J.- C.)

Le IV e si…cle av. J.-C. repr€sente un tournant majeur dans l'histoire de Rome, car il pose les

bases de l'expansion qui est suivie par l'extension du territoire romain jusqu‚ƒ la Campanie,

malgr€ la r€sistance forte des montagnards samnites. Les historiens contemporainsidentifient plusieurs facteurs qui expliquent ces changements : le traumatisme des

invasions gauloises et les difficult€s qui suivirent avec ses voisins, semblent avoir persuad€s

les Romains de ne plus accepter de menaces et d'entamer une expansion que l'on peut

parfois qualifier d'Š imp€rialisme d€fensif ‹.

Guerre des ordres

La p€riode qui suit le vote des lois licinio-sextiennes  voit l‚€mergence de tendances

alarmantes, tel que le rapprochement continu des tribuns et des s€nateurs. Vers le milieu

du IV e si…cle av. J.-C., le concile pl€b€ien ratifie la  Lex Ovinia qui permet aux censeurs de

d€cider de l'entr€e de n‚importe quel magistrat nouvellement €lu au S€nat. Les pl€b€iensd€tenant d€jƒ de nombreuses magistratures, leur nombre au S€nat augmente probablement

rapidement. Le rapprochement entre les tribuns et le S€nat facilite la cr€ation d ‚une

nouvelle aristocratie pl€b€ienne : la plupart des pl€b€iens €lus aux magistratures

proviennent d‚une de ces familles pl€b€iennes. Cette nouvelle aristocratie pl€b€ienne se

fond bientt dans l‚ancienne aristocratie patricienne, cr€ant une aristocratie combin€e Š

patricio-pl€b€ienne ‹[57] .

En 287 av. J.-C., les pl€b€iens font s€cession. Pour mettre un terme ƒ cette nouvelle

s€dition, lois hortensiennes sont adopt€es, qui donnent force de loi aux r€solutions de

l‚assembl€e de la pl…be (pl€biscites) sans ratification du S€nat. La signification

fondamentale de cette loi dans les faits est qu‚elle retire aux patriciens toute possibilit€ des‚opposer aux pl€b€iens, ce qui entra‚ne que les s€nateurs pl€b€iens ont dor€navant les

m†mes droits que les s€nateurs patriciens. Par cons€quent, le contrle de l‚€tat ne retombe

pas sur les €paules de la d€mocratie mais sur les €paules de cette nouvelle aristocratie Š

patricio-pl€b€ienne ‹[58] .

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Rome antique 12

Une arm€e de citoyens

Centurion dans une

reconstitution historique.

Seuls les citoyens propri€taires ont le devoir de se battre pour

la R€publique. Les plus riches combattent dans la cavalerie

(equites), les autres sont fantassins (pedites)[59] . Apr…s les

r€formes de Camille[60] , ils forment des l€gions d'environ 4

500 hommes, compos€es notamment des hastati, les jeunescitoyens (iuniores) bien entra‚n€s en premi…re ligne, des

principes, eux aussi iuniores  mais plus exp€riment€s, en

deuxi…me ligne, et des triarii, les seniores, qui forment la

derni…re ligne et la r€serve. Les plus pauvres combattent en

tant que v€lites. Il existe aussi des troupes auxiliaires

compos€es de soldats ne jouissant pas de la citoyennet€

romaine qui assistent les l€gions. Il r…gne dans la l€gion une

discipline rigoureuse.

Histoire de la conqu…te

En 390 av. J.-C., Rome est prise par les Gaulois et subit son premier sac. Pour les Romains,

cet €pisode est v€cu comme une catastrophe nationale. La cit€ met longtemps ƒ se relever

de ce d€sastre[61] . Apr…s quelques accrochages avec ses voisins, notamment les €trusques

de Tarquinii  vaincus et quelques villes latines rebelles, et apr…s avoir fait face ƒ de

nouveaux raids gaulois, Rome commence la conqu†te de l'Italie[62] .

Rome a su mettre fin ƒ ses divisions sociales et peut donc proposer un mod…le politique

s€duisant aux aristocraties des autres cit€s m€diterran€ennes, atout diplomatique non

n€gligeable. La diplomatie joue en effet dans la conqu†te romaine un rle souvent n€glig€

au profit des aspects purement militaires. La deditio de Capoue en 343 av. J.-C. en constituele meilleur exemple : pour b€n€ficier de la protection romaine, la cit€ campanienne de

Capoue se livre compl…tement ƒ R ome qui voit sa zone d'action traditionnelle brutalement

€tendue ƒ la riche r€gion qu'est la Campanie[63] ,[64] . L'interp€n€tration des €lites est si

importante que l'on parle parfois d'Š €tat romano-campanien ‹[65] , toujours est-il qu'un

m€canisme essentiel des conqu†tes ƒ venir s'est mis en place : Rome s'appuie sur les

aristocraties locales, ou sur une partie de ces aristocrates, pour €tendre son territoire, en

€change elle offre ƒ ces aristocraties la stabilit€ politique et l'insertion valorisante dans un

ensemble plus vaste, l'acc…s ƒ une €chelle sup€rieure. Ainsi, lors de la premi…re guerre

samnite, les Romains interviennent, en 343 av. J.-C., pour prot€ger Capoue des Samnites.

Les Samnites sont vaincus en 341 av. J.-C. mais Rome ne peut exploiter son succ…s et doitse replier ƒ cause du soul…vement des Latins, qui menacent directement Rome[66] .

S'ensuivent les guerres latines, qui opposent Rome ƒ la Ligue latine, entourant en partie le

territoire romain. Une tentative de la part des peuples latins d'acqu€rir leur ind€pendance

de Rome est la principale cause de la guerre. La d€faite des Latins  voit la dissolution de la

Ligue latine  prononc€e, ainsi que l'incorporation de ses territoires dans la sph…re

d'influence romaine. ‰ cette occasion les Latins obtiennent des droits partiels et diff€rents

niveaux de citoyennet€ et leurs villes sont transform€es, soit en municipes, soit en colonies

romaines[67] . Entre 336 et 327 av. J.-C., Rome s'impose plus au sud de l'Italie et en

Campanie, et stabilise les territoires nouvellement conquis[68] .

La fondation romaine de Fr€gelles ƒ la fronti…re samnite et de graves tensions ƒ Naples 

provoque une r€action hostile imm€diate des Samnites. Le conflit durera pr…s de 40 ans.

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Rome antique 13

Les Romains remportent les premi…res batailles, mais apr…s plusieurs ann€es de guerres de

fronti…res, les consuls romains d€cident, en 321 av. J.-C., de porter la guerre en territoire

samnite, initiative qui se termine par la capture humiliante de deux l€gions par le samnite

Caius Pontius ƒ la bataille des Fourches Caudines. Les hostilit€s prennent fin en 316 av.

 J.-C. et la tr†ve est en faveur des Samnites, qui obtiennent des Romains la cession de la

colonie romaine de Fr€gelles[69] . Les hostilit€s reprennent en 314 av. J.-C., et Rome bat

une vaste coalition rassemblant les Samnites, les •trusques, les Ombriens, les Marses, les

Herniques, les P€ligniens et les Salentins[70] . En 304 av. J.-C., les Marses, les P€ligniens,

les Marrucins et les Volsques sont ƒ leur tour €cras€s et soumis. Les ques, vaincus par une

campagne €clair, sont annex€s[71] . En 295 av. J.-C., les Samnites r€ussissent ƒ faire

p€n€trer une arm€e en Italie du Nord, second€s par leurs alli€s €trusques et ombriens, qui

sont en guerre contre Rome depuis 302 av. J.-C. De plus, ils profitent de la pr€sence des

Gaulois qui depuis 299 av. J.-C. font des incursions r€guli…res en Italie du Nord. Les

Romains €crasent cette coalition et le territoire samnite est envahi : ces derniers capitulent

en 290 av. J.-C., Rome asservit leurs villes et annexe leur territoire[72] .

Campagnes de Pyrrhus Ier d'•pire.

Rome sort des guerres samnites  ma‚tre de l‚Italiecentrale et est en contact direct avec les cit€s grecques

qui bordent les ctes sud de la p€ninsule et qui

contrlent une partie du commerce m€diterran€en.

Tarente fait appel au jeune roi d'•pire, Pyrrhus Ier, pour

ralentir la progression romaine[73] . En 280 av. J.-C.

Pyrrhus d€barque en Italie et vainc les Romains. Les

populations encore ind€pendantes du Bruttium et de

Lucanie  font alliance avec Pyrrhus, suivies des

Samnites, et le jeune roi remporte ƒ nouveau une Š

 victoire ƒ la Pyrrhus ‹[73]

 . Au milieu des campagnesd'Italie, Pyrrhus apportent son secours aux siciliens contre Carthage. Pyrrhus accepte et

Rome s‚allie ƒ Carthage, pour prot€ger la Sicile des vis€es de Pyrrhus. L'avanc€e de

Pyrrhus est foudroyante. Cependant, Pyrrhus se voit contraint de partir de Sicile pour

s'occuper d'autres affaires en Italie m€ridionale[73] . En 275 av. J.-C., les Romains battent

enfin Pyrrhus, qui quitte l'Italie et retourne en •pire, laissant une garnison ƒ Tarente[73] .

Les Sallentins et les Pic€niens sont ƒ leur tour soumis. En 265 et 264 av. J.-C., Rome prend

et d€truit la cit€ €trusque de Volsinii et les derni…res villes €trusques ind€pendantes au sud

de l'Arno sont rattach€es ƒ la R€publique romaine[74] .

ƒconomie, soci€t€ et organisation de l'Italie

 ‰ cette €poque, la R€publique romaine domine dor€navant une grande partie de l'Italie et

permet ƒ la p€ninsule de se stabiliser et de prosp€rer pour la premi…re fois de son histoire,

l'€conomie romaine  et italienne est florissante. ‰ Rome m†me, les institutions  se

consolident et se diversifient, la guerre des ordres prend fin, et l'•tat se trouve un seul et

unique ma‚tre du pouvoir : le S€nat[75] .

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Rome antique 14

La Grande-Gr…ce  vers

280 av. J.-C.

Suite ƒ la chute de Tarente en 272 av. J.-C., toutes les terres

de la p€ninsule italienne situ€es au sud du fleuve Arno sont

sous domination plus ou moins directe de Rome. De tous ces

peuples et villes, aucun n'a r€ussit ƒ s'opposer longtemps ƒ

l'avanc€e romaine, aucune coalition assez forte n'a r€ussit ƒ

se former pour r€sister aux forces romaines, car tous cespeuples et ces villes €taient d€sunis en temps de paix. Rome

apporte ƒ l'Italie une stabilit€ au d€but du IIIe si…cle av. J.-C.,

ƒ la m†me €poque oˆ les institutions de la R€publique se

stabilisent aussi[76] .

Toutes les populations et toutes les cit€s italiennes €taient

divis€es avant que Rome ne s'impose, et cette derni…re r€ussit

ƒ entretenir des diff€rences entre chaque, traitant avec

chaque ville et chaque peuple, sous des conditions diff€rentes

et pour des statuts diff€rents. De toute l'Italie centrale et

m€ridionale, il ne reste plus que Š les Romains, les Latins etles alli€s italiens ‹, les seuls ƒ †tre des hommes libres au sein de la communaut€ romaine. Il

s'agit donc de Rome et des peuples ou cit€s qui ont €t€ totalement int€gr€s, des territoires

semi-int€gr€s, et des alli€s de Rome, au d€but par des alliances entre €gaux qui deviennent

tr…s vite des pactes domin€s par Rome[77] .

Il existe deux types de citoyennet€ romaine : les citoyens de plein droit qui jouissent donc

de tous les droits et de tous les devoirs, c'est-ƒ-dire notamment le droit de voter et d'†tre

€lu, de propri€t€, de recevoir une solde dans l'arm€e ainsi que le devoir de servir sous les

armes et de payer des impts ; et ceux qui ont les m†mes droits et devoirs hormis celui de

 voter et de pouvoir †tre €lu magistrat. Une partie des anciens Latins qui formaient la Liguelatine est incorpor€e ƒ Rome avec la citoyennet€. Rome, de concert avec les Latins, va

fonder de nombreuses colonies latines ƒ des endroits strat€giques du territoire romain. Ce

syst…me de colonie latine, oˆ les colons ne sont pas citoyens romains mais poss…dent un

certain nombre de droits au sein de la colonie quasi-ind€pendante de Rome, va perdurer

longtemps, €tant ƒ l'avantage de Rome et des colons. Enfin, les alli€s sont en bas de la

structure administrative romaine. Ils sont le plus souvent li€s ƒ Rome par une alliance

in€gale, et dans tous les cas, ces alli€s doivent fournir ƒ Rome un certain nombre de

troupes et de fournitures militaires, sans que Rome doive les payer, ce qui soulage les

citoyens romains[78] .

 Ainsi, Rome a su cr€er autour d'elles, parmi une mosa‘que de statuts, un certain €quilibreet surtout une prosp€rit€ que l'Italie n'a pas connu avant, effa‡ant en partie les in€galit€s

au sein de l'organisation romaine[79] .

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Rome antique 15

Institutions politiques

Fonctionnement th€orique de la R€publique romaine vers

les IIIe et IIe si…cles av. J.-C.

 Alors qu'aux d€buts de la R€publique ce

sont les consuls qui d€tiennent le

pouvoir, petit-ƒ-petit le S€nat €merge et

s'impose au sein des institutions

romaines. L'assembl€e devientpermanente et assoit son autorit€ sur

les magistrats romains ƒ la fin du

IV e si…cle av. J.-C., passant d'un conseil

des anciens ƒ l'organe principal du

pouvoir dont les magistrats sont les

subordonn€s. Le S€nat romain est

tourn€ essentiellement vers la politique

€trang…re. Alors que son rle dans les

conflits arm€s se limite th€oriquement ƒ

celui de conseiller, le S€nat finit par superviser ces conflits. Le S€nat g…re €galementl‚administration civile au sein de la ville. Alors que le S€nat peut influencer la promulgation

de lois, il ne fait pas officiellement ces lois. Les assembl€es l€gislatives, qui sont

consid€r€es comme l'incarnation du peuple de Rome, font les lois domestiques qui

gouvernent le peuple. Le S€nat promulgue des d€crets, appel€ senatus consultum.

Officiellement, il s‚agit de "conseils" donn€s aux magistrats, bien qu‚en pratique, ces

d€crets sont souvent suivis ƒ la lettre par ceux-ci[80] ,[81] .

Pendant toute la R€publique, les citoyens sont r€partis en centuries ƒ des fins militaires, et

en tribus ƒ des fins civiles. Chacun des deux groupes se rassemble pour des buts l€gislatifs,

€lectoraux et judiciaires. Les comices  centuriates sont organis€es d‚une mani…re tr…saristocratique. Selon  cette organisation, les classes les plus €lev€es contrlent

suffisamment de centuries pour obtenir la majorit€ ƒ chaque vote. Seules les comices

centuriates peuvent €lire les consuls, pr€teurs et censeurs, d€clarer une guerre offensive,

ou encore valider le cens. Les comices tributes €lisent les questeurs, les €diles curules et

les tribuns militaires. Elles ont €galement le pouvoir d‚instruire des cas judiciaires. Le

concile pl€b€ien ne repr€sente pas tout le peuple car les patriciens en sont exclus. Le

concile pl€b€ien €lit ses propres repr€sentants (tribuns de la pl…be et €diles pl€b€iens,

consid€r€s comme des magistrats). En effet, le concile pl€b€ien est l‚assembl€e des tribus

pl€b€iennes alors que les comices tributes sont l‚assembl€e des tribus Š

patricio-pl€b€iennes ‹[82]

 ,[80]

 ,[83]

 ,[84]

 .Les magistratures sont €lectives et annuelles, hormis la censure et la dictature. Tous les 

magistrats ont un certain rang de pouvoir. Les dictateurs poss…dent plus de pouvoirs que

n‚importe quel autre magistrat, suivi des consuls et des pr€teurs, magistrats ordinaires.

Chaque magistrat peut seulement bloquer par son veto une action prise par un magistrat de

rang €gal ou inf€rieur au sien. Par cons€quent, aucun magistrat ne peut s‚opposer par son

veto aux d€cisions du S€nat ou des assembl€es. Comme les tribuns de la pl…be et les €diles

pl€b€iens ne sont pas ƒ proprement parler des magistrats, ils ne sont pas concern€s par la

r€partition des Š pouvoirs majeurs ‹. En g€n€ral, cela fait d ‚eux des magistrats

ind€pendants des autres. Ils ne peuvent voir leurs actes bloqu€s par le veto des consuls. Si

un magistrat, une assembl€e ou le S€nat ne se conforment pas aux ordres d ‚un tribun,celui-ci, en usant de l‚intercessio, pourra bloquer cette action particuli…re. Chaque

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Rome antique 16

magistrat r€publicain d€tient certains pouvoirs constitutionnels (potestas), qui

comprennent l‚imperium, la coercitio et l‚auspicia (pouvoirs religieux). Ces pouvoirs sont

€quilibr€s par plusieurs contraintes constitutionnelles, incluant la coll€gialit€ (collega), le

droit des citoyens d‚en appeler au peuple (provocatio) et une division constitutionnelle des

pouvoirs (provincia). Seul le peuple de Rome (pl€b€iens et patriciens) a le droit de conf€rer

ces pouvoirs ƒ un magistrat[82] ,[80]

 ,[85]

 ,[86]

 ,[87]

 .

Conqu…te de la M€diterran€e (IIIe et IIe si‚cles av.J.- C.)

Conqu…te de l'Occident m€diterran€en

La R€publique de Carthage avant la

premi…re Guerre punique.

 ‰ partir de 264 av. J.-C.  commence le grand

affrontement contre Carthage qui marque un tournant

dans l'histoire de Rome. Carthage, ancienne colonie

ph€nicienne a d€velopp€ d'abord des comptoirs

commerciaux, puis des points d'appui et des colonies

dans toute la M€diterran€e occidentale et notamment ƒl'ouest de la Sicile grce ƒ son esprit d'entreprise.

Rome se m€fie des ambitions carthaginoises en Sicile.

C'est la cause de la premi…re Guerre punique qui dure

pr…s de vingt-cinq ans. Les Carthaginois prennent

d'abord la ville de Messine, reprise par surprise par les Romains, d€clenchant le d€but de la

guerre. Il s'ensuit vingt ans de guerres avec des fortunes diverses, les premi…res victoires

sont romaines, plus les Carthaginois se reprennent et stoppent l'avanc€e romaine.

Finalement, Rome prend le contrle des mers et la victoire navale devant les ‚les •gades

contraint Carthage ƒ signer une paix humiliante. Elle abandonne la Sicile, puis la Sardaigne

et la Corse apr…s coup, et paie un fort tribut[88]

 .

Campagnes de la deuxi…me guerre.

 Apr…s la premi…re Guerre punique, Rome s'€tend en

Illyrie, apr…s avoir vaincu les Ligures, les Insubres et

r€duit la Gaule cisalpine en province romaine[89] . De

son ct€, Carthage se lance ƒ la conqu†te de l'Hispanie.

Cette expansion inqui…te Rome qui fait rena‚tre les

hostilit€s en 219 av. J.-C[90] . Mais la R€publique trouve

en face d'elle, en la personne d'Hannibal, un adversaire

redoutable, un homme politique et militaire de g€nie.

Hannibal remporte alors dans le nord de l'Italie une

s€rie de victoires et avance vers le sud en traversant les

 Apennins. Lƒ, il €crase par deux fois, ƒ Trasim…ne et ƒ Cannes, les arm€es romaines. Les

 villes alli€es ƒ Rome dans le sud de l'Italie (mais dans le sud uniquement) se rallient ƒ

Hannibal. Celui-ci s'installe ƒ Capoue[91] . Rome refuse de s'incliner, remporte plusieurs

succ…s, ƒ Nole, Syracuse avec avec Claudius Marcellus, puis en Hispanie et enfin en Afrique

sous la direction de Scipion l'Africain. Celui-ci a finalement raison d'Hannibal en 202 av.

 J.-C. dans la plaine de Zama, ce qui met fin ƒ la deuxi…me Guerre punique. Les vaincus, qui

perdent leurs possessions ext€rieures doivent payer un €norme tribut ƒ Rome qui devient la

premi…re puissance de la M€diterran€e occidentale en 202 av. J.-C[92] . Parmi les raisons du

succ…s romain, on peut citer le refus de la classe politique romaine de s'admettre jamais

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Rome antique 17

 vaincue, m†me si elle se divise sur la strat€gie ƒ adopter, offensive ou d€fensive ; la

capacit€ de recrutement romaine, comblant constamment ses pertes, au prix d'une pression

€puisante sur ses alli€s ; la ma‚trise maritime, et la fid€lit€ des peuples alli€s entourant

Rome d'un glacis protecteur et de la plupart des ports d'Italie du Sud.

Carthage est finalement d€truite en 146 av. J.-C[93] . Malgr€ de nombreuses r€voltes,

l'Hispanie reste romaine. L'ouest m€diterran€en est donc sous domination romaine auIIe  si…cle av. J.-C., seule la future Gaule transalpine n'est pas encore romaine, mais elle

devient une province de la R€publique romaine en 121 av. J.-C., parachevant la conqu†te de

toutes les terres cti…res de ce ct€ de la M€diterran€e.

Domination sur l'Orient m€diterran€en

Pendant la deuxi…me Guerre punique, Philippe V de Mac€doine s‚allie ƒ Hannibal Barca. La

guerre finit ind€cisivement en 205 av. J.-C. et se solde par le partage entre Rome et la

Mac€doine d'un territoire mineur le long du littoral de l‚ Adriatique pour Š combattre la

piraterie ‹, l‚Illyrie[94] . En 201 av. J.-C., la deuxi…me guerre mac€donienne est d€clench€e

par Rome, avec l‚aide de quasiment tout le monde grec. C‚est un conflit ind€cis jusqu‚ƒ la victoire romaine ƒ la bataille de Cynoc€phale en 197 av. J.-C. En 194 av. J.-C., Rome d€clare

la Gr…ce Š libre ‹ et se retire compl…tement des Balkans[95] . La Ligue €tolienne est peu

satisfaite des territoires que Rome leur a c€d€ et Š invitent ‹ Antiochos III de l‚Empire

s€leucide ƒ les aider pour lib€rer la Gr…ce de l‚Š oppression romaine ‹. Rome r€pond en

chassant les S€leucides de Gr…ce et en leur infligeant des d€faites en Asie mineure,

obligeant Antiochos ƒ signer le trait€ d‚ Apam€e en 188 av. J.-C[96] .

 Apr…s la mort de Philippe V de Mac€doine en 179 av. J.-C., son fils, Pers€e d€clenche de la

troisi…me Guerre mac€donienne. Initialement, les forces romaines ont des difficult€s contre

les forces mac€doniennes, mais en 168 av. J.-C., les Romains €crasent leurs adversaires ƒ

Pydna. La Mac€doine est divis€e en quatre r€publiques dirig€es par des marionnettes queRome commande[97]

 . Rome €crase compl…tement une r€bellion mac€donienne et ne se

retire pas de la r€gion, formant la province romaine de Mac€doine, €tablissant un pouvoir

romain permanent sur la p€ninsule grecque. Entre 149 et 146 av. J.-C., la ligue ach€enne se

r€volte aussi : victoire romaine, pillage et destruction de Corinthe. En 133 av. J.-C., le

royaume de Pergame €choit en h€ritage ƒ Rome. Il donne naissance ƒ la province d'Asie.

Rome et l'Italie au IIe si‚cle av.J.- C.

En 287 av. J.-C., la guerre des ordres a pris fin par les lois hortensiennes, r€solvant ainsi un

des grands probl…mes des d€buts de la R€publique. N€anmoins, il n‚ y a pas de

changements politiques important entre 287 et 133 av. J.-C. Les lois critiques de cettep€riode sont toujours ratifi€es par le S€nat. La fin du IIe si…cle av. J.-C.  voit une aggravation

des probl…mes financiers pour de nombreux pl€b€iens. En effet, les longues campagnes

militaires tiennent de nombreux citoyens loin de chez eux pour se battre, sans qu‚ils ne

puissent plus s‚occuper de leurs terres, laiss€es ƒ l‚abandon. Les petits fermiers font faillite

et convergent alors vers Rome, grossissant les rangs des assembl€es populaires, oˆ leur

statut €conomique leur permet, pour la plupart, de voter pour le candidat qui leur promet le

meilleur avenir. Une nouvelle culture de d€pendance appara‚t qui favorisera la mont€e en

puissance des meneurs les plus populaires[98] .

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Rome antique 18

L'Italie au IIe si…cle av. J.-C., une

mosa‘que de statuts.

Durant toute la deuxi…me Guerre punique, hormis

quelques d€fections dans le Sud, les territoires latins et

alli€s de Rome sont rest€s fid…les ƒ la R€publique, et

ont tr…s largement contribu€ ƒ l'effort de guerre, tant

humainement que mat€riellement. Cependant, la

citoyennet€ romaine n'est que tr…s peu €tendue et lesrancŽurs et motifs de r€voltes s'accumulent contre le

pouvoir central ƒ Rome, aveugle. L'organisation

g€n€rale de l'Italie n'a pas €volu€ depuis pr…s de deux

si…cles, alors que le territoire romain s'€tend

maintenant sur une grande partie du bassin

m€diterran€en. Ce blocage entra‚nera une guerre civile

terrible au d€but du Ier si…cle av. J.-C., connue sous le

nom de Š guerre sociale ‹, entre les Romains et leurs

alli€s[99] .

La R€publique se retrouve seule ma‚tre de toute une

partie du bassin m€diterran€en oˆ les territoires sont

florissants. La prise de la Gr…ce et d'une partie de l'Asie

augmente l'afflux de richesse dans toute la R€publique.

Le nombre d'esclaves est d€multipli€ et leurs biens

acquis par Rome. L'apport financier suite ƒ toutes ces

guerres et ces territoires absorb€s est extr†mement important. L'esclavage devient le

moteur de la soci€t€ romaine apr…s la deuxi…me Guerre punique, lorsque les riches

Romains commencent ƒ cr€er des grandes propri€t€s ( Latifundium) dans les provinces

conquises[100] .

Rome en devenant ma‚tre de l'Italie et surtout des cit€s de la Grande-Gr…ce d€finitivement

apr…s la deuxi…me Guerre punique, renforce son hell€nisme. Le grec est devenu une langue

seconde, largement utilis€e dans le commerce, une langue de culture aussi. Les Romains

les plus riches envoient leurs enfants dans les €coles grecques. La prise de la Gr…ce en 146

av. J.-C. ne fait que renforcer le ph€nom…ne. L'art grec conna‚t une v€ritable renaissance au

milieu du IIe si…cle av. J.-C., et son influence sur l'art italique est consid€rable. La profonde

hell€nisation de l'art romain est voulue par le pays dominateur[101] .

Crises de la R€publique (fin IIe et Ier  si‚cles av.J.- C.)

La fin de la R€publique est marqu€e par les nombreuses guerres civiles et ext€rieurs qui a

des incidences consid€rables sur l'€conomie  et la soci€t€ romaine. Les institutions

politiques r€publicaines sont petit-ƒ-petit vid€es de leur contenu au profit des g€n€raux ƒ la

t†te d'arm€es de v€t€rans qui leur sont d€vou€es.

Guerres civiles et fin de la R€publique

La guerre profite surtout aux riches. Les rangs des cito yens petits propri€taires se sont

€claircis, surtout pendant la deuxi…me Guerre punique. Il y a donc moins d'agriculteurs. Les

campagnes se couvrent de vastes pturages. Le bl€ import€ de Sicile concurrence celui des

petits producteurs latins qui, ruin€s, vendent leurs terres ƒ bas prix aux grands

propri€taires et s'en vont ƒ Rome rejoindre la pl…be urbaine. Les grandes familles se

constituent ainsi d'immenses domaines, les latifundia, oˆ sont install€s des paysans non

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Rome antique 19

propri€taires, les colons, et de nombreux esclaves. Elles forment la nobilitas, la noblesse

qui accapare les magistratures et remplit le S€nat. ‰ ct€ de cette noblesse fonci…re,

appara‚t une nouvelle classe d'hommes d'affaires qui s'enrichissent dans le commerce, la

banque et le cr€dit. Leur richesse leur permet de tenir une place importante dans l'ordre

des chevaliers. La noblesse et les chevaliers s'entendent pour exploiter l'empire naissant

qui est divis€ en provinces. Hommes d'affaires et magistrats issus de la noblesse

s'enrichissent en les pillant souvent de mani…re syst€matique[102] .

En ville par contre, le chmage s'accroit, la main-d‚Žuvre salari€e est concurrenc€e par la

masse des esclaves  apport€es par les conqu†tes. Rome devient une ville bigarr€e

rassemblant, ƒ ct€ des citoyens romains, des Italiques, des Grecs, des affranchis de tous

horizons. Cette foule entretient une agitation constante dans la cit€. ‰ partir de 133 av.

 J.-C., les tensions se multiplient entre les riches et les pauvres, d'autant plus que le luxe le

plus tapageur a fait son apparition ƒ Rome. Pourtant une tentative de r€forme se dessine

avec les Gracques, issus d'une grande famille noble. Ils pensent qu'une r€forme agraire est

n€cessaire pour r€soudre le probl…me de la pl…be, mais les deux fr…res sont massacr€s tour

ƒ tour, et leurs r€formes abandonn€es[103]

 .

Marius(157 - 86 av. J.-C.).

Des Germains envahissent la Gaule et €crasent ƒ plusieurs reprises les

arm€es romaines. Une r€forme militaire profonde est entam€e, en

admettant, dans les rangs de l'arm€e, les prol€taires, c'est-ƒ-dire les

citoyens non propri€taires, qui n'avaient pas, jusque-lƒ, acc…s aux

l€gions. Une arm€e de pauvres et de non-citoyens succ…de ainsi aux

arm€es de citoyens propri€taires terriens, mais c'est une arm€e de

m€tier, pr†te ƒ se d€vouer ƒ son chef et ƒ lui ouvrir la route du pouvoir,

d'autant plus si celui-ci est g€n€reux. La nouvelle arm€e permet ƒ

Rome et ƒ Marius de triompher face ƒ deux menaces[104] .

Sylla

(138 - 78 av. J.-C.).

 Apr…s les Gracques, vient le temps des ambitieux qui luttent pour le

pouvoir. Grce ƒ la r€forme militaire et ƒ ses victoires en Afrique et en

Gaule, Marius domine la vie politique, associant les chefs du parti

populaire ƒ son pouvoir. En 91 av. J.-C., commence la guerre sociale,

qui oppose le S€nat et les Italiens, qui tente d'obtenir la citoyennet€

romaine. En effet, ceux-ci, bien que faisant partie depuis longtemps de

la R€publique, n'ont pour la plupart pas acquis le statut de citoyens et

sont toujours consid€r€s comme des sujets. Rome vainc tous ses alli€s

successivement, notamment par l'interm€diaire de Sylla. ‰ l'issue de la

guerre sociale les Italiens obtiennent toutefois le droit ƒ la citoyennet€

romaine et l'Italie est unifi€e sous un seul statut juridique en tant que

territoire m€tropolitain de Rome. Mais les probl…mes subsistent. Les

institutions r€publicaines ont du mal ƒ fonctionner normalement. Les chevaliers et la

nobilitas s'affrontent pour l'exploitation des provinces. S'ensuit les guerres civiles entre

Sylla et Marius, tour ƒ tour massacrant leurs opposants dans les rues de Rome, et finissant

par la dictature de Sylla, qui op…re ensuite d'importantes r€formes politiques, renfor‡ant le

pouvoir des aristocrates et diminuant celui des tribuns de la pl…be. Il se retire ensuite de la vie politique[105] .

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Rome antique 20

Mais rapidement de nouvelles r€voltes entra‚nent de nouvelles exp€ditions militaires

favorisant ainsi l'€mergence de nouveaux g€n€raux vainqueurs qui se disputent le pouvoir.

Pomp€e et Crassus font face aux r€bellions et aux ennemis de Rome, avec succ…s. Pomp€e

s'allie alors ƒ Crassus et ƒ Jules C€sar en pleine ascension politique. Les trois hommes se

partagent le pouvoir et forment le premier triumvirat. De 58 ƒ 51 av. J.-C., Jules C€sar fait

la conqu†te de la Gaule ind€pendante, s'attirant ainsi prestige et richesse. Il peut alors se

consacrer ƒ son ambition supr†me, la conqu†te du pouvoir ƒ Rome. Il sait qu'il peut

compter sur la loyaut€ de ses l€gions et de soutiens politiques ƒ Rome. Pendant ce temps,

Crassus trouve la mort contre les Parthes ƒ Carrhes en 53 av. J.-C. Pomp€e profite alors de

l'absence de  Jules C€sar pour  †tre nomm€ consul unique par le S€nat en 52 av. J.-C. et

mettre fin ƒ l'incessante agitation politique qui secoue la ville. Fin 50, d€but 49 av. J.-C. la

noblesse romaine confie ƒ Pomp€e la mission de prot€ger l'Italie. C€sar fort de troupes

aguerries par 9 ans de combat en Gaule fait la conqu†te de l'Italie puis bat les arm€es de

Pomp€e en Hispanie puis ƒ Pharsale en 48 av. J.-C. Les derniers partisans de Pomp€e sont

battus en Afrique en 46 av. J.-C. C€sar reste le seul maitre de Rome apr…s 4 ans de

guerre

[106]

 .

C€sar (vers 100 €

44 av. J.-C.).

Il organise une monarchie qui ne dit pas son nom. Il est nomm€ par le

S€nat dictateur pour 10 ans puis dictateur ƒ vie en 44 av. J.-C. Il est Š

€lu ‹ consul tous les ans et est aussi censeur et porte le titre imperator ,

chef supr†me des arm€es. Il d€tient aussi l'inviolabilit€ tribunicienne. Il

r€organise le S€nat en l'ouvrant ƒ des familles non romaines originaires

des provinces. Il pratique une politique favorable aux pauvres : remise

des dettes, lotissement des v€t€rans, grands travaux pour embellir

Rome. Il meurt assassin€ aux ides de Mars 44 av. J.-C. par un complot

dirig€ par Brutus et Cassius[107] .

 ‰ l'aube de la mort de Jules C€sar.

 ‰ la mort de Jules C€sar, son petit neveu et fils adoptif,

Octave, son lieutenant, Marc Antoine et le proconsul de

la Gaule transalpine, L€pide  s'entendent pour se

partager le pouvoir. Ils forment le second triumvirat.

Leur premier objectif est de venger la mort de leur

mentor. Cassius et Brutus sont tu€s en 42 av. J.-C. lorsde la bataille de Philippes. Apr…s la destitution de

L€pide  en tant que triumvir par Octave, les deux

hommes se retrouvent face ƒ face. Le conflit est

in€vitable. Marc Antoine alli€ ƒ Cl€optre est battu ƒ

 Actium en 31 av. J.-C. Octave poursuit alors m€thodiquement la conqu†te de l'Orient,

 jusqu'en aoŒt 30 av. J.-C., lorsque Marc Antoine et Cl€optre se suicident. Octave reste le

seul ma‚tre de Rome. De plus, l'opinion publique est lasse des d€sordres et des guerres

civiles, elle r€clame un r€gime stable, fŒt-il autoritaire[108] .

De retour dans la cit€, Octave inaugure une …re nouvelle qui ne se terminera qu'avec la

chute de Rome au V e si…cle.

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Rome antique 21

L'Empire romain

Octave, futur

 Auguste, (63 av.

 J.-C. € 14 apr.

 J.-C.).

Haut Empire (Ier  au d€but IIIe si‚cle)

Le S€nat conf…re alors ƒ Octave le titre d'Auguste. Tout en laissant le

d€roulement des anciennes magistratures  et du S€nat, Auguste

concentre tous les pouvoirs entre ses mains. Ses successeurs les

empereurs  Julio-Claudiens, les Flaviens  et les Antonins  m…nent

l'Empire romain ƒ son apog€e. Au IIe si…cle, la superficie de l'Empire

romain est ƒ son maximum, et compte entre 50 et 80 millions

d'habitants. Rome est avec un million d'habitants la plus grande ville du

monde m€diterran€en.

D„Auguste † la fin des S€v‚res

 Julio-Claudiens :

 Auguste (-27 ƒ 14)Tib…re (14 ƒ 37)

Caligula (37 ƒ 41)

Claude (41 ƒ 54)

N€ron (54 ƒ 68)

 Auguste de Prima Porta, au Mus€e

Chiaramonti, Vatican, Rome.

 Auguste, le premier empereur de Rome, se voit

attribuer le pouvoir proconsulaire pour dix ans. Il divise

l'Empire en provinces s€natoriales (pacifi€es) et

imp€riales (oˆ se trouvent les forces arm€es). Il prend

le contrle absolu de l‚arm€e, dont il assure le

financement et est prot€g€ en permanence par la garde

pr€torienne, stationn€e dans l‚Urbs (jusqu‚alors aucune

troupe n‚avait r€sid€ ƒ Rome). Le S€nat conserve ou

re‡oit d‚importantes pr€rogatives dans les domaines de

l‚administration civile (Rome, Italie, provinces), des

finances, de la justice et de la monnaie. Auguste entend

qu‚il soit, en face de l‚arm€e (r€form€e, qui devient

d€finitivement une arm€e de m€tier.), le seul €l€ment

civil qui compte dans l‚•tat. Sous le principat

d'Auguste, Rome est divis€e en quatorze Š r€gions ‹.

Des travaux sont entrepris pour stabiliser les rives du

Tibre. Afin de lutter contre les incendies, assez

fr€quents dans la capitale, un corps de vigiles  est

instaur€, et de nouveaux aqueducs sont construits. De

tr…s nombreux autres monuments seront construits

sous son r…gne[109] ,[110]

 .

 ‰ sa mort, c'est son dernier fils adoptif, Tib…re fils d'un premier mariage de Livie, qui

devient empereur. L'Empire prosp…re et accumule des fonds qui contribuent alors ƒ

assainir les finances, mais son r…gne est aussi marqu€ par les meurtres de personnalit€s

politiques, et il meurt ha‘[111] ,[112] . Caligula, son petit-neveu et petit-fils par adoption,

troisi…me fils de Germanicus, prend par la suite le pouvoir. Pendant six mois, les Romains

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Rome antique 22

peuvent se f€liciter d'un empereur juste, utile et lib€ral, qui leur font oublier la sinistre fin

du r…gne de Tib…re ; mais une grave maladie fait changer dramatiquement Caligula, qui

devient un tyran. Une €ni…me conspiration a raison de lui et c'est Claude, son oncle, qui lui

succ…de[113] ,[114]  .  Malgr€ son manque d'exp€rience politique, Claude se montre un

administrateur capable et un grand btisseur public. Son r…gne voit l'Empire s'agrandir :

cinq provinces s'ajoutent ƒ l'Empire dont la Bretagne, en 43, la Lycie, la Mauritanie, la

Norique et la Thrace. Il €tend la citoyennet€ romaine ƒ beaucoup de provinces, dont la

Gaule oˆ il est n€. Mais c'est empereur faible, et il meurt empoisonn€ ƒ l'instigation

d'Agrippine en 54, apr…s avoir, sur les conseils de celle-ci, adopt€ son fils N€ron [115] . Les

premi…res ann€es de son r…gne sont connues comme des exemples de bonne

administration, puis de nombreux scandales €clatent, ainsi le grand incendie de Rome. Mal

entour€, il prend de mauvaises d€cisions et ordonne un dernier suicide, celui d'un excellent

g€n€ral, Corbulo, ce qui provoque la r€bellion de plusieurs g€n€raux. L'empereur est d€mit

par le S€nat et se suicide[116] ,[117]

 . C'est la fin des Julio-Claudiens.

 Ann€e des quatre empereurs (69) :

Galba (68 ƒ 69)Othon (d€but 69)

 Vitellius (mi 69)

Vespasien (69 ƒ 79)

 ‰ la mort de N€ron, l'Empire conna‚t une premi…re crise. Des g€n€raux, Galba, Othon et

 Vitellius sont tour ƒ tour nomm€s empereurs par leurs troupes puis assassin€s en 69[118] .

Flaviens :

 Vespasien (69 ƒ 79)

Titus (79 ƒ 81)

Domitien (81 ƒ 96)

C'est finalement le chef de l'arm€e d'Orient, Vespasien, un Italien, qui devient empereur

donnant ainsi naissance ƒ la dynastie des Flaviens. Il r€tablit l'ordre et de la paix ƒ Rome et

dans les provinces r€volt€es. Pour asseoir son pouvoir, l'empereur va s'inspirer du mod…le

august€en en reprenant les grands th…mes de son r…gne ainsi qu'en monopolisant les

magistratures sup€rieures. ‰ l'€chelle de l'Empire, il m…ne une politique entre continuit€ et

innovation. Tout comme ses  pr€d€cesseurs, il multiplie les constructions publiques,

notamment le Colis€e qu'il entreprend. D'autre part, il recourt ƒ de v€ritables innovations

dans le domaine financier. Les fronti…res de l'Empire se stabilisent et se fortifient avec la

construction d'un syst…me d€fensif surveillant les peuplades barbares outre

rh€no-danubiennes (Germains, Daces, Sarmates, Chattes)

[119]

 

,[120]

 . Son fils Titus, qui a jou€ un grand rle sous son r…gne, lui succ…de mais n'est empereur que deux ans. Le

deuxi…me fils de Vespasien devient alors ƒ son tour empereur[121] . La conqu†te de la

Bretagne par Agricola se poursuit avec brio et Domitien lance une offensive surprise contre

le peuple germain du Rhin le plus puissant ƒ l'€poque, les Chattes, qu'il vainc. La pr€sence

romaine en Bretagne et en Germaine est s€rieusement renforc€e. Mais tr…s vite la situation

se d€grade sur le Danube. Les Daces viennent de s'unir et Domitien intervient en personne

avec la garde pr€torienne pour les chasser. Finalement, apr…s des revers de g€n€raux

romains, Domitien pr€f…re traiter et fait la paix avec le roi dace, D€c€bale, qui devient un

roi client et per‡oit des subsides. Au d€but du r…gne Domitien se montre lib€ral et juste. Il

est lou€ pour son sens de la justice, de la religion. Cependant son naturel inquiet, satendance ƒ voir des complots partout, sa violence et son autoritarisme assombrissent la fin

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Rome antique 23

de son r…gne. Ce dernier est assassin€ en 96 par une conspiration de palais[122] .

 Antonins :

Nerva (96 ƒ 98)

Trajan (98 ƒ 117)

Hadrien (117 ƒ 138)

 Antonin (138 ƒ 161)Lucius Verus (161 ƒ 169)

Marc Aur…le (161 ƒ 180)

Commode (180 ƒ 192)

L'extension romaine sous la

R€publique et l'Empire : En 133 av.

 J.-C.  En 44 av. J.-C. (mort de Jules

C€sar).  En 14 ap. J.-C. (mort

d'Auguste).  En 117 ap. J.-C. (mort

de Trajan).

Le S€nat a d€jƒ pr€vu un rempla‡ant en la personne de

Nerva qui donne naissance ƒ la dynastie des Antonins.

Il adopte son successeur Trajan, un Romain d'Hispanie.

Cinq empereurs remarquables sur six choisissent, de

leur vivant leur successeur car ils n'ont pas de fils,

toutefois le choix se porte toujours sur de proches

parents. Les r…gnes de Trajan et de son successeurHadrien correspondent ƒ l'apog€e de l'Empire romain.

Trajan, tout en s'attachant ƒ favoriser l'agriculture et ƒ

d€velopper l'administration, fait la conqu†te de la

Dacie, de l'Empire parthe  et annexe l'Arabie.

L'empereur d€veloppe aussi la romanisation de

l'Empire. La conqu†te de la Parthie ne lui survit pas[123]

. L'empereur Hadrien s'attache ƒ mener une politique

plus d€fensive. Sous son r…gne, dans plusieurs r€gions fronti…res, en Afrique et en Bretagne

notamment, des fortifications importantes se d€veloppent, souvent appel€es limes. Par

ailleurs Hadrien s'at…le ƒ am€liorer le fonctionnement de l'Empire. Dans la continuit€ d'un

effort commenc€ par d'autres empereurs, il s'attache ƒ favoriser l'int€gration des

provinciaux, notamment par la cr€ation de colonies honoraires : alors que le terme colonie

d€signait le plus souvent l'installation de colons romains, il est d€sormais un titre

honorifique conc€d€ ƒ une cit€ et qui donne la citoyennet€ romaine ƒ tous ses habitants[124]

.

Le r…gne d'Antonin le Pieux n'est pas marqu€ de conqu†tes, mais plutt par une volont€ de

consolidation de l'€tat actuel. C'est traditionnellement durant son r…gne qu'on consid…re

que l'Empire romain est ƒ son apog€e, du fait de l'absence de guerre et de r€volte majeure

en province. C'est pourtant cette politique d€fensive et attentiste qui annonce les difficult€sfinanci…res et militaires de l'Empire romain[125] . Marc Aur…le et Lucius Verus succ…dent ƒ

 Antonin. Le second meurt au bout 8 ans de r…gne, sans grand acte. Le premier est connu

pour †tre un empereur-philosophe sto‘cien. Sur le plan int€rieur, il accomplit une Žuvre

l€gislative importante. Il passe 15 ans sur le front du Danube ƒ lutter contre les Barbares.

L'Empire entre en effet dans une p€riode bien moins propice : ses voisins aux fronti…res

semblent plus puissants, l'Empire doit faire face ƒ des difficult€s agraires, des famines, ƒ

l'€pid€mie de la peste antonine[126] ,[127] . Marc Aur…le choisit son fils, Commode comme

successeur. L'assassinat de celui-ci, qui s'est comport€ en tyran durant une grande partie

de son r…gne, met fin ƒ la dynastie des Antonins.

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Rome antique 24

Deuxi‚me ann€e des quatre empereurs (193) :

Pertinax (d€but 193)

Didius Julianus (mi 193)

Clodius Albinus (193 ƒ 197)

Septime S•v„re (193 ƒ 211)

Son assassinat en d€cembre 192 ouvre une crise politique comme ƒ la fin de la dynastie des Julio-Claudiens. La garde pr€torienne assassine le nouvel empereur Pertinax et porte au

pouvoir Didius Julianus.

Buste de Septime

S€v…re, mus€e du

Louvre.

S€v‚res :

Septime S€v…re (193 ƒ 211)

Septimius Geta (211)

Caracalla (211 ƒ 217)

Macrin (217 ƒ 218)

Diadum€nien (218)

•lagabal (218 ƒ 222)

S€v. Alexandre (222 ƒ 235)

C‚est finalement le g€n€ral de l'arm€e du Danube, l‚ Africain Septime

S€v…re qui prend le pouvoir. Il comble de bienfaits l'arm€e dont il

augmente les effectifs et renforce le pouvoir imp€rial. Les pr€toriens

qui ont fait et d€faits tant d'empereurs sont recrut€es parmi les l€gions du Danube fid…les ƒ

Septime S€v…re. Il sauve un temps l'Empire de l'anarchie et entame d'importantes r€formes

politiques, militaires, €conomiques et sociales. Le brassage culturel qu'apporte l'Empire

s'accro‚t, les religions venues d'Orient deviennent plus populaires dans l'Empire, en

particulier le culte de Mithra parmi les militaires. Cet aspect a parfois €t€ exag€r€ par les

historiens qui ont d€crit les S€v…res comme une dynastie orientale, jugement

consid€rablement relativis€ aujourd'hui[128] .

Il nomme ses deux fils Auguste mais ƒ sa mort, Caracalla s'empresse de tuer son jeune fr…re

Geta. Il est connu pour avoir publi€ en 212, le c€l…bre €dit qui porte son nom donnant ƒ

tous les hommes libres de l'Empire la citoyennet€ romaine. Il meurt assassin€ sur le front

parthe sur ordre du pr€fet du pr€toire Macrin qui ne r€ussit ƒ prendre sa place que peu de

temps. Il nomme son propre fils Diadum€nien C•sar  puis  Auguste en 218, mais sont tous

deux assassin€s[128] . Le cousin de Caracalla, •lagabal devient ensuite empereur mais tout

occup€ au culte du dieu du m†me nom il laisse le gouvernement ƒ sa grand-m…re, Julia

Maesa. Il est tu€ par les pr€toriens et son cousin S€v…re Alexandre lui succ…de pour un

r…gne de 13 ans. Apr…s son assassinat, l'Empire sombre dans une p€riode bien plustroubl€e, traditionnellement qualifi€e d'Š anarchie militaire ‹, terme cependant impropre

car si le pouvoir imp€rial est parfois divis€, il n'est jamais absent.

Pouvoir et culte imp€riaux

Les empereurs portent le titre d‚imperator , chef supr†me des arm€es. Pendant toute la

dur€e de l'Empire romain, la victoire est un puissant facteur d'affermissement du pouvoir.

L'empereur vaincu se voit facilement contester le pouvoir par un autre g€n€ral ambitieux.

Tous les empereurs prennent l'habitude de se faire €lire consul pour montrer la continuit€

entre les institutions r€publicaines et le principat. Cela leur conf…re aussi l‚imperium, le

pouvoir de contraindre et d'†tre ob€i de tous[129] . Ils ont aussi l‚imperium proconsulaire cequi leur donne le pouvoir de gouverner toutes les provinces. En tant que d€tenteur de la

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Rome antique 25

puissance tribunitienne, ils poss…dent l‚intercessio, c'est-ƒ-dire le droit de s'opposer ƒ

n'importe quelle d€cision des magistrats de l'Empire. Comme Jules C€sar, ils portent le titre

de grand pontife qui fait d'eux les chefs de la religion romaine. Ils re‡oivent un serment de

fid€lit€ personnelle de tous les habitants de l'Empire.

 Jusqu‚ƒ la fin de l‚Empire byzantin, la succession d'un membre de la famille au feu

empereur n'est pas automatique. Le pouvoir n'appartient ni ƒ un individu, ni ƒ une dynastie. Ainsi, il y a des risques importants de guerres civiles ƒ chaque fin de r…gne. La p€riode des

 Antonins, oˆ l'empereur choisit son successeur hors de sa famille, et oˆ il n'y a pas de

troubles lors de la prise de pouvoir du nouvel empereur, est une exception[129] . Le S€nat et

le peuple sont p€n€tr€s par la crainte d‚une guerre civile ƒ chaque succession. Ils acceptent

donc avec empressement l'id€e qu‚un descendant du prince r€gnant pr‚t la suite de son

p…re. Un des devoirs de tout empereur est de pr€parer la transmission pacifique de son

trne. Le choix le plus logique est, m†me aux yeux des Romains, de d€signer son fils ou

d‚en adopter un. En cas de crise, un g€n€ral port€ en triomphe par ses soldats peut par les

armes acc€der au pouvoir supr†me. La garde pr€torienne charg€ de veiller ƒ la s€curit€ des

empereurs joue un rle grandissant dans les complots et les assassinats qui jalonnent lap€riode imp€riale.

La fonction de grand pontife procure aux empereurs un caract…re sacr€. De plus dans les

croyances populaires, Scipion l'Africain, Marius et Sylla ont un caract…re divin. C€sar

d€veloppe autour de lui une l€gende de divinit€ pr€tendant descendre de V€nus et d'•n€e.

L'empereur Auguste met en place le culte imp€rial. Il fait diviniser C€sar et ainsi, en tant

que son h€ritier, il s'€l…ve ainsi au-dessus de l'humanit€. Il se dit fils d'Apollon. Il associe

aussi toute la communaut€ au culte du g€nie familiale devenant ainsi le p…re de tous, d'oˆ

son titre de p…re de la patrie. Auguste refuse d'†tre divinis€ de son vivant. Il laisse

cependant se construire des temples qui lui sont consacr€s surtout dans l'Orient habitu€ ƒ

consid€rer ses souverains comme des dieux vivants, ƒ condition que son nom soit associ€ ƒcelui de Rome divinis€e. Le mouvement se poursuit apr…s sa mort. Tous les empereurs se

placent sous l'auspice d'un dieu. Peu ƒ peu, ils sont assimil€s ƒ des dieux vivants dans tout

l'Empire. Apr…s la mort ils re‡oivent l'apoth€ose. Les Antonins prennent Jupiter capitolin

comme dieu supr†me. Pendant le r…gne d'Hadrien, la divinisation de l'empereur vivant

progresse encore en Orient. L'id€ologie imp€riale rev†t des aspects plus philosophiques.

L'empereur doit sa r€ussite ƒ son m€rite (Virtus) et ƒ la protection divine[130] .

Le culte imp€rial  est aussi une mani…re d'habituer les habitants de l'Empire, si

dissemblables par la culture et les croyances ƒ respecter le pouvoir de Rome ƒ travers un

empereur divinis€. Dans tout l'Empire, on restaure ou on construit des temples consacr€s

au culte imp€rial. Des c€r€monies sont organis€es en l'honneur de l'empereur. C'est

l'occasion pour la communaut€ de se retrouver dans des processions devant de sacrifices,

des banquets et toutes sortes de spectacles.

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Rome antique 26

 Administration imp€riale

L'Empire romain sous Hadrien, avec

des fronti…res stabilis€es, vers l'an

120.

Dans les provinces s€natoriales, le gouverneur, un

proconsul ou un propr€teur, est nomm€ par le S€nat.

Ces provinces sont en paix et il n'y r€side aucune l€gion

en permanence. Dans les provinces imp€riales le

gouverneur, un l€gat propr€teur ou procurateur, estnomm€ par l'empereur. L'•gypte est dirig€e par un

pr€fet  pris dans l'ordre €questre nomm€ par

l'empereur. Cependant l'empereur dispose de pouvoirs

de contrle dans toutes provinces. Il peut nommer des

l€gats extraordinaires dans les provinces s€natoriales.

Partout dans l'Empire, les domaines imp€riaux, les

impts indirects et les mines sont administr€s par un

procurateur nomm€ par l'empereur. L'Italie  jouit d'un statut privil€gi€. Elle €chappe ƒ

l'impt foncier et est administr€e directement par le S€nat.

Les gouverneurs sont nomm€s pour une dur€e de 4 ƒ 6 ans. Ils gardent des liens €troits

avec le pouvoir central grce ƒ une correspondance tr…s suivie. Ils doivent veiller aux

impts, ƒ l'ordre public, au recensement, au respect des propri€t€s. Ils disposent d'une

administration tr…s r€duite. De fait, ils interviennent dans la vie des provinces surtout pour

 juger un citoyen romain, juguler les troubles important ƒ l'ordre public, r€soudre les

difficult€s financi…res des cit€s. La plupart des questions administratives sont r€gl€es ƒ

l'€chelon local dans le cadre de la cit€. Celle-ci constitue pour les Romains, le cadre de vie

id€al. Lƒ oˆ il n'en existait pas, essentiellement en Occident, les Romains en ont cr€€es.

Dans la capitale, on trouve autour du souverain des organismes et des hommes qui l'aident

ƒ gouverner. Le conseil du prince dont il s'entoure pour prendre les d€cisions capitales estcompos€ d'hommes choisis pour leurs comp€tences militaires, juridiques ou diplomatiques.

Le conseil devient peu ƒ peu permanent et prend une place pr€pond€rante dans le

gouvernement de l'Empire. Le pr€fet du pr€toire est le personnage le plus important de

l'entourage imp€rial. Il dirige la garde pr€torienne et est le commandant en second lors des

exp€ditions militaires. Il finit m†me par menacer le pouvoir imp€rial.

Organisation militaire

D€ploiement des 27 l€gions en 80.

 Jusqu'au milieu de IIe  si…cle, l'arm€e reste une arm€e

de conqu†te. Auguste  annexe l'Illyrie  et tente

 vainement de conqu€rir la Germanie. Il fixe les

fronti…res de l'Empire au Rhin et au Danube. Claude

fait la conqu†te de la Bretagne, Trajan, celle de la

Dacie, de l'Arabie. Il fait l'€ph€m…re conqu†te de la

Parthie. ‰ partir d'Hadrien, le plus important est de

maintenir l'Empire et non plus de conqu€rir de

nouveaux territoires. Une des priorit€s d'Hadrien est

d'enclore l'espace romain derri…re une muraille

destin€e ƒ prot€ger l'Empire des barbares. On lui doit

le fameux mur d'Hadrien au nord de la Bretagne[131] . Ces successeurs continuent son

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Rome antique 27

Žuvre. Aux fronti…res de la Germanie, de l'Orient et de l'Afrique des murs sont €rig€s. On a

fini par leur donner le nom de limes bien qu'en latin, limes signif ie simplement chemin de

patrouille ƒ la fronti…re. Des voies strat€giques permettent de circuler facilement jusqu'aux

fronti…res pour les d€fendre en cas d'attaque. En tout, les Romains ont 9 000 km de

fronti…re ƒ d€fendre. L'arm€e reste cantonn€e aux fronti…res. Les gouverneurs des

provinces frontali…res qui accueillent des l€gions sont choisis avec soin par l'empereur car

ils en assurent le commandement. En tout, 400 000 hommes repartis en 30 l€gions (25 ƒ

l'€poque d'Auguste) d€fendent les fronti…res.

Soldats romains  vers 70.

L'arm€e romaine  comprend ƒ peu pr…s 150 000

l€gionnaires de citoyennet€ romaine et engag€s pour

20 ans. Ils sont doubl€s par des troupes auxiliaires

recrut€es parmi les non-citoyens et qui re‡oivent la

citoyennet€ romaine au bout de 25 ans de service

militaire. ‰ partir d'Hadrien, une partie des auxiliaires

se distinguent de l'arm€e romaine car ils gardent leur

armement traditionnel[131]

  . Les Italiens, qui auIer si…cle €taient encore majoritaires dans les l€gions,

r€pugnent de plus en plus ƒ faire leur service militaire.

Il faut donc aller chercher les recrues dans les provinces qui, quand elles sont tr…s

romanis€es, rechignent elles aussi ƒ partir ƒ l'arm€e. Les soldats se recrutent donc de plus

en plus dans les provinces les moins romanis€es m†me si, au IIe si…cle, la garde pr€torienne

et les officiers (centurion) sont toujours recrut€s parmi les Italiens. L'Italie demeure aussi

le principal lieu de recrutement pour la formation de nouvelles l€gions comme ce fut le cas

sous Marc-Aur…le(Legio III Italica). L'arm€e romaine est donc devenue une arm€e de m€tier

qui a amalgam€ les divers peuples de l'Empire. Son unit€ provient d'un esprit de corps

donn€ par un entra‚nement rigoureux, une discipline de fer €lev€e au rang de divinit€, unereligion sp€cifique des camps autour des dieux romains traditionnels et du culte imp€rial,

un encadrement de qualit€. On doit au corps des ing€nieurs militaires la construction de

canaux, de routes, d'aqueducs, et de fortification de cit€s. La pr€sence de l'arm€e aux

fronti…res est un grand facteur de d€veloppement €conomique pour ces zones et un

puissant instrument de romanisation.

Soci€t€ de Haut Empire

Les 80 millions d‚habitants de l'Empire appartiennent par naissance ou par fortune ƒ des

groupes sociaux diff€rents. On na‚t esclave, homme libre ou citoyen romain. Les esclaves

n'ont aucun droit. Ils m…nent une vie tr…s dure dans les grands domaines ou dans les mines.

En ville leur sort est plus cl€ment. Ils travaillent comme domestiques, artisans et m†me

professeurs ou artistes pour les plus lettr€s. Certains tiennent boutique et versent une

somme ƒ leur ma‚tre pour pouvoir travailler. Ils peuvent ainsi payer leur affranchissement.

Les sujets de l'Empire sont des hommes libres qui ne sont pas citoyens romains. Ils peuvent

t€moigner en justice mais doivent payer le tributum, un impt direct. On est citoyen romain

par naissance, par d€cret ou apr…s 25 ans de service militaire. Les citoyens ne paient pas le

tributum. La plupart des citoyens exercent de petits m€tiers. ‰ Rome, il existe 200 000

citoyens pauvres pour qui les distributions gratuites de l'annone sont vitales.

Les plus riches sont regroup€s dans l'ordre €questre ou l'ordre s€natorial sur d€cision del'empereur. Dans cette soci€t€ d'ordres : ordre s€natorial, ordre €questre ou ordre

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Rome antique 28

d€curional, la nobilitas se distingue une reconnaissance de l'origine et non pas par un

statut. Cependant, la nobilitas perd certains de ses marqueurs sociaux. Au IIe si…cle la

procession des portraits dispara‚t. Elle est en effet d€sormais r€serv€e aux seules

fun€railles imp€riales[132] .

 Au d€but de l'Empire, la soci€t€ n'est pas fig€e. Les esclaves, surtout urbains, peuvent †tre

facilement affranchis par leur ma‚tre. Peu ƒ peu tous les hommes libres acc…dent ƒ lacitoyennet€. L'€dit de Caracalla, en 212, fait de tous les hommes libres des citoyens

romains, ce qui Š renforce l'unit€ morale de l'Empire[133] ‹. Cependant, les Barbares soumis

par la force ainsi que les basses couches de la population €gyptienne ne re‡oivent pas la

citoyennet€[133] . Ainsi ƒ Volubilis, les paysans isol€s et les tribus semi-nomades voisines de

la cit€ restent des sujets de l'Empire, sauf quelques chefs r€compens€s ainsi de leur

soutien[134] . Mais peu ƒ peu, les distinctions se font entre les honestiores, les puissants, et

les humiliores, les humbles. Ils sont trait€s de mani…re in€gale devant la justice : ƒ la

distinction juridique entre citoyen et non-citoyen s'est substitu€e une distinction sociale

entre riches et pauvres.

 Ville, lieu de la civilisation romaine

Carte du centre de Rome.

Dans presque toutes les cit€s de l'Empire, on vit ƒ

l'heure romaine. Selon certaines estimations Rome, la

capitale compte plus d'un million d'habitants sous le

Haut-Empire. Les Romains l'appellent tout simplement

l'urbs, la ville. Elle est avec Alexandrie, la plus grande

 ville du monde romain. Depuis le Ier si…cle, la ville a €t€

beaucoup embellie par les empereurs. Ces nombreux

monuments symbolisent la grandeur de Rome et l'art de

 vivre de Romains. Les forums, lieux de vie politiquesous la R€publique, sont devenus des ensembles

monumentaux comprenant des basiliques, de nombreux temples, des arcs de triomphe et

des biblioth…ques. La colline du Palatin est occup€e par les palais imp€riaux, la maison des

 Augustes. Mais Rome est avant tout dans l'imagination populaire, la ville des jeux. Plusieurs

monuments exceptionnels leur sont consacr€s: le circus Maximus entre le mont Palatin et

l'Aventin, Le Colis€e, le plus grand amphith€tre du monde romain, consacr€ aux jeux du

cirque, essentiellement des combats de gladiateurs. Les thermes apparaissent ƒ la fin de la

R€publique. Les empereurs en construisent de nombreux pour les loisirs de la pl…be

romaine. Pour acheminer l'eau dont les thermes et une population nombreuse ont besoin,

de nombreux aqueducs sont construits. Au Ier  si…cle, ils peuvent acheminer vers la villepr…s d‚un million de m…tres cube d'eau en un jour. La ville a grandi au cours des si…cles de

mani…re d€sordonn€e. Les rues sont €troites et sinueuses. En 64, apr…s l'incendie de Rome,

N€ron fait reconstruire la ville avec des axes larges et a€r€s. Les plus riches vivent dans de

 vastes villas, alors que les plus modestes vivent dans des immeubles collectifs, les insulae.

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Rome antique 29

Plan et maquette d'une villa

suburbaine de type pomp€ien.

L'architecture romaine  s'€panouit dans les villes,

l'architecture imp€riale innove dans la g€n€ralisation

de la voŒte en plein cintre, et l'emploi syst€matique du

mortier (opus caementicium) puis de la brique (opus

latericium), r€alisant des monuments de plus en plus

audacieux ƒ Rome (Panth€on, Colis€e, forumsimp€riaux, thermes, etc.) et dans les provinces (pont du

Gard, ar…nes de N‚mes, etc.).

Les grandes m€tropoles comme Carthage, Antioche

refleurissent. Les Romains construisent partout dans

l'Empire des villes au plan r€gulier appel€ plan

hippodamien. La ville s‚organise autour de deux axes, le

cardo et le decumanus. On y trouve tous les monuments

typiques de la romanit€. Les villes ont ƒ leur t†te un

s€nat local appel€ curie recrut€ parmi les riches

habitants de l'Empire. Ils forment l'ordre d€curional.C'est en son sein que sont €lus les magistrats : €diles • charg€s de la police des march€s et

de la voirie •, duumvirs • magistrats ayant des attributions judiciaires •, duumvirs

quinquennaux • €lu tous les cinq ans et assurant des fonctions censoriales. L'ordo des

d€curions doit g€rer les finances (pecunia publica) et le territoire de la cit€, assurer l'ordre

public et les relations avec le pouvoir central. Les d€curions et surtout les magistrats

financent en grande partie sur leurs fonds propres, la construction de monuments et des

temples. ‰ des sommes l€galement d€finies et exig€es, ils peuvent ajouter volontairement

un don de leur part. Cette pratique appel€e €verg€tisme occupe une place importante dans

la construction et la vie des cit€s. L'€verg€tisme permet aux aristocrates des cit€s de

manifester leur lib€ralit€ et leur faste, il peut †tre un outil d'autoc€l€bration, appuyer unestrat€gie familiale, le monument donn€ rappelant la gloire de la famille sur des g€n€rations,

en m†me temps qu'il fonde une coh€sion politique et sociale : le don de l'€verg…te peut †tre

con‡u comme un contre-don qui r€pond au respect dont lui t€moigne la cit€ et au pouvoir

politique qu'elle lui a conf€r€e. F†tes, spectacles et distributions vari€es, souvent issues de

l'€verg€tisme, contribuent, dans les cit€s, ƒ l'€laboration puis au maintien d'une culture

municipale, d'une coh€sion civique. Si l'historiographie a vu autrefois dans l'€verg€tisme un

facteur expliquant l'abandon des fonctions politiques par les aristocraties locales, cette

hypoth…se n'est plus actuellement re‡ue, et l'on n'imagine plus une d€sertion g€n€ralis€es

des curies.

Dans les villes de l'ouest de l'Empire, le latin se r€pand tandis que l'est reste fid…le ƒ la

langue grecque.

Prosp€rit€ €conomique

En r…gle g€n€rale, la plupart des richesses produites viennent des campagnes et de

l'agriculture. Sous le Haut-Empire, la tendance ƒ la concentration fonci…re se confirme. La

nobilitas ou les temples d'Orient poss…dent de vastes domaines. Mais le plus grand

propri€taire de l'Empire, c'est l'empereur lui-m†me qui agrandit ses biens en confisquant

ceux de ses opposants. Le centre du grand domaine ou latifundium est la villa, la demeure

du ma‚tre avec ses d€pendances. Si l'id€al affich€ est celui de l'autarcie, car c'est le

patrimoine foncier et l'autosuffisance qui fonde la dignit€ sociale, il existe d'importantes

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Rome antique 30

r€gions de cultures commerciales. La principale culture est celle des c€r€ales qui permet

de nourrir tous les habitants du domaine. Les agronomes romains conseillent de r€server

une partie de la superficie ƒ des cultures commerciales comme la vigne et l'olivier. La

petite propri€t€ n'a pas disparu pour autant. Elle demeure l'id€al de la soci€t€ romaine

mais son importance s'est r€duite. Si sous l'Empire, l'agriculture  a peu €volu€

techniquement elle a diffus€e certaines pratiques. L'existence de gains de productivit€ n'est

pas exclue par certains auteurs.

Les principales activit€s artisanales  sont effectu€es dans les campagnes, mais aussi dans

les villes : production textile, fabrication et entretien des outils, production de poterie.

Pendant tr…s longtemps les historiens con‡urent les villes antiques comme uniquement

consommatrice, apr…s des discussions importantes cet avis est consid€rablement relativis€.

D'importantes r€gions mini…res existaient en Espagne et dans les r€gions danubiennes.

Mais lƒ aussi, les progr…s techniques sont minimes. Le travail manuel, l'activit€ mercantile,

sont, pour les classes instruites, une source de m€pris, une chose r€serv€e aux classes

inf€rieures et aux esclaves. L'existence d'esclaves a peut-†tre aussi constitu€ un obstacle au

d€veloppement du progr…s technologique. Toutefois les recherches arch€ologiques r€centesrelativisent aussi fortement les anciens jugements port€s sur certains domaines : les

arch€ologues et historiens s'accordent par exemple aujourd'hui sur la diffusion importante

et pr€coce du moulin ƒ eau dans l'Empire romain.

La paix et la prosp€rit€ du Haut-Empire entra‚nent un accroissement des activit€s

commerciales. La M€diterran€e au cŽur de l'Empire romain conna‚t un trafic intense. La

piraterie est tr…s r€duite grce aux  flottes de guerre des empereurs qui patrouillent en

permanence. Les navires se hasardent de plus en plus en haute mer pour raccourcir la

dur€e des travers€es. Mais pour les trajets coŒts ou moyens, les marins pr€f…rent le

cabotage le long des ctes. La M€diterran€e est ouverte de mars ƒ octobre, c'est-ƒ-dire que

la navigation y est autoris€e. En hiver, il n'y a pas de navigation. Les grands portsm€diterran€ens sont Ostie, le port de Rome, Alexandrie en •gypte et Carthage en Afrique.

Les liens commerciaux atteignent aussi la Baltique, l'Afrique noire via les caravanes

transsahariennes, l'Inde et la Chine. On voit donc que l'Empire n'est pas un espace clos. Le

goŒt pour les produits de luxe des romains alimente le grand commerce international. En ce

sens l'Empire prolonge les deux derniers si…cles de la r€publique, mais la domination

€conomique italienne dans certains domaines • c€ramiques de qualit€s, amphores, vins •

c…de la place, avec le temps, aux productions provinciales.

Crise de l„Empire romain (IIIe si‚cle)

Origines de la crise

Les historiens s'interrogent encore sur les raisons de la crise profonde que traverse

l'Empire romain au troisi…me si…cle. Certaines causes ext€rieures ƒ l'Empire peuvent

l'expliquer. En Orient, l'Empire parthe d€liquescent laisse la place ƒ l'Empire Sassanide 

dans le second quart du IIIe si…cle. Cet empire puissant, bien structur€ et agressif fait peser

une pression constante sur les provinces d'Asie. Au nord-est de l'Europe, les Germains

orientaux qui vivent dans les r€gions de la mer Baltique entament une lente migration vers

le Sud et le Sud-Est europ€en. Ce faisant, ils chassent les autres tribus qui se trouvent sur

les territoires qu'ils traversent. Celles-ci cherchent ƒ trouver refuge dans l'Empire romain

en esp€rant y trouver de nouvelles terres et un riche butin[135] . Leurs incursions mettent ƒ jour la faiblesse de la strat€gie d€fensive romaine. En effet, les l€gions sont mass€es aux

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Rome antique 31

fronti…res. Une fois franchie la r€gion fronti…re, les barbares peuvent ravager sans presque

aucune entrave les provinces. Le dispositif militaire romain, et l'organisation du pouvoir

imp€rial sont aussi tr…s peu adapt€s ƒ une guerre simultan€e sur deux fronts, en Orient et

sur l'ensemble Rhin-Danube.

Les difficult€s internes sont dues ƒ l'€loignement de plus en plus grand des militaires pr†ts

ƒ imposer de lourds sacrifices aux civils pour prot€ger l'Empire des menaces d'invasions etde la classe poss€dante qui accepte difficilement l'accroissement de  ses charges fiscales.

Sur le plan politique, cela se traduit par la mont€e de l'ordre €questre, titulaire des grandes

pr€fectures et de plus en plus pr€sente dans les provinces comme gouverneur ƒ la place de

la classe s€natoriale[136] . De plus ƒ partir de 250, l'Empire romain est touch€ par des

€pid€mies qui entra‚nent, au moins r€gionalement, une d€population et une crise

€conomique dont souffrent principalement l'Occident d€jƒ ravag€ par les incursions

germaniques.

L'€tat le plus r€cent de la recherche relativise cependant le caract…re g€n€ral et continu de

la crise. Le  troisi…me si…cle est d€sormais plutt d€crit comme marqu€s par quelques

grandes crises mieux d€finies du point de vue chronologiques : crise politique en 238, deuxgraves crises dans les ann€es 250 et 260, la p€riode la plus dure pour le pouvoir imp€rial.

Mais l'accent est d€sormais aussi mis sur la diversit€ des situations r€gionales, le maintien

d'une prosp€rit€ en Afrique, sur l'existence de p€riode de redressement ou sur les capacit€s

de rel…vement et de r€sistance, induisant plus une p€riode de mutation qu'une crise et un

d€clin continus.

Instabilit€ imp€riale

‡ Anarchie militaire ˆ :

Maximin Ier (235 ƒ 238)

Gordien Ier et Gordien II (238)Pupien et Balbin (238)

Gordien III (238 ƒ 244)

Philippe l'Arabe (244 ƒ 249)

Philippe II (247 - 249)

Trajan D…ce (249 ƒ 251)

Herennius Etruscus (251)

Hostilien (251)

Tr€bonien Galle (251 ƒ 253)

 Volusien (251 ƒ 253)

•milien (253)

La p€riode comprise entre 235 et 268 est assez mal connue. Seize empereurs se sont

succ€d€, faits et d€faits par le sort des armes. Les empereurs sont cr€€s par un nouveau

groupe, l‚•tat-major de l‚arm€e. Il choisit le nouvel empereur, qui est ensuite avalis€ par le

S€nat. Le rang imp€rial est devenu, aux yeux des militaires, le grade le plus €lev€ dans la

hi€rarchie des officiers[129] . Ainsi Maximin Ier le Thrace est le premier militaire de carri…re

ƒ devenir empereur par la volont€ seule de ses soldats[137] . Il d€ploie une grande €nergie

pour s€curiser la fronti…re face aux Daces et aux Sarmates. Il exige de la classe s€natoriale

et des provinces de lourds impts pour faire face aux d€penses militaires. Cette pression

fiscale provoque la r€volte des grands propri€taires d'Afrique qui portent au pouvoir

Gordien Ier en association avec son fils Gordien II en 238. Ils sont rapidement battus.

Maximin est tu€ devant Aquil€e de m†me que Pupien et Balbin, choisis par le S€nat comme

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Rome antique 32

nouveaux Augustes. ‰ la fin de 238, Gordien III, le petit-fils de Gordien Ier devient

empereur[138] . Il p€rit assassin€ ƒ l'instigation du pr€fet du pr€toire, Philippe l'Arabe qui

doit €liminer plusieurs concurrents avant d'†tre tu€ en affrontant D…ce. D…ce est le premier

empereur tu€ par des barbares, lors de la lourde d€faite d'Abrittus face aux Goths en 251.

Tr€bonien Galle et •milien se succ…dent ƒ un rythme rapproch€. Ce dernier ne r…gne que

quatre-vingt-huit jours. La l€gitimit€ imp€riale qui reposait sur la victoire est soumise ƒ

rude €preuve : la crise militaire encourage les usurpations : les arm€es cherchant un

g€n€ral efficace et les r€gions menac€es d€sirant un empereur proche pour les prot€ger.

P€riode dite des

‡ Trente Tyrans ˆ :

 Val€rien (253 ƒ 260)

Gallien (253 ƒ 268)

 Val€rien r…gne associ€ ƒ son fils Gallien. Celui-ci est le dernier aristocrate ƒ parvenir ƒ

l'Empire[139] . Ils doivent faire face aux incursions des Alamans et des Francs en Gaule et ƒ

l'offensive du souverain sassanide Sapor  en Syrie. En 260, Val€rien  est m†me fait

prisonnier par les Perses et finit ses jours comme esclave en Iran. Gallien rest€ seulempereur parvient ƒ stopper une invasion des Alamans en les battant en Italie du Nord. Il

abandonne la Dacie conquise par Trajan qui est devenue trop difficile ƒ d€fendre et fixe la

fronti…re de l'Empire sur le Danube. Mais il doit faire face ƒ de nombreuses usurpations,

celle de Macrien et de Qui€tus en Orient, de R€galien en Pannonie et de Postume en Gaule

qui proclame l'Empire des Gaules.

Empereurs illyriens :

Claude II (268 ƒ 270)

Quintillus (270)

 Aur€lien (270 ƒ 275)

Claudius Tacite (275 ƒ 276)Florien (276)

Probus (276 ƒ 282)

Carus (282 ƒ 283)

Num€rien (283 ƒ 284)

Carin (283 ƒ 285)

Les successeurs de Gallien sont tous des militaires ƒ qui l'arm€e a donn€ une grande

rigueur et la foi en l'€ternit€ de l'Empire romain. L'Empire est devenu militaire. ‰ partir de

r€formes entam€es sous Gallien • exclusion des s€nateurs du commandement militaire •

les empereurs illyriens font face ƒ la crise et r€organisent la d€fense de l'Empire. Aur€lienr€unifie l'Empire en mettant un terme aux s€cessions palmyr€nienne et gauloise et fortifie

Rome.

Transformations apr‚s 260

Gallien entame une mutation profonde de la strat€gie militaire. Il r€partit en profondeur les

moyens de d€fense en pla‡ant dans les principaux nŽuds routiers de l'Illyrie  des

d€tachements des l€gions frontali…res. Il constitue une importante cavalerie avec un

commandement autonome. Il exclut les s€nateurs des emplois militaires et les remplace par

des chevaliers. Il fait entrer dans l'arm€e des barbares vaincus amor‡ant par lƒ m†me la Š

barbarisation ‹ de l'arm€e

[140]

 . L'arm€e absorbe une part toujours plus grande desressources de l'•tat. Un impt sp€cial, l'annone militaire, est pr€lev€ pour son entretien.

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Rome antique 33

L'Empire divis€ autour de 271 : Empire

des Gaules et celui de Palmyre.

Les fonctions de g€n€ral en chef et de chef de guerre

 victorieux que tient traditionnellement l'empereur sont

renforc€es dans ces p€riodes de guerres incessantes. ‰ 

ct€ des qualificatifs habituels comme  felix, on associe

de plus en plus le terme invictus. En effet, un empereur

 vainqueur peut esp€rer la fid€lit€ de ses sujets et de sestroupes. En cas de d€faite militaire, des concurrents

apparaissent parmi les autres g€n€raux. Les empereurs

essaient cependant de trouver une l€gitimit€ en

transformant le culte imp€rial. Aur€lien est divinis€ de

son vivant. Sur ses monnaies, on peut trouver

l'inscription deus et dominus natus (dieu et seigneur de naissance).

Les difficult€s du IIIe si…cle donnent ƒ penser aux Romains qu'ils ont €t€ abandonn€s par

les dieux et il s'ensuit une p€riode ou les citoyens refusant de participer aux cultes publics,

comme les chr€tiens et les juifs sont pers€cut€s. D…ce, ƒ partir de 250 puis Val€rien

renouvelle l'obligation de sacrifices, ce qui entraine des pers€cutions envers lesr€fractaires. En 260, son fils Gallien publie un €dit de tol€rance maintenu par ses

successeurs pendant 40 ans.

L'opposition entre la nobilitas et l'homme nouveau est plus vivace que jamais. L‚Empire

passe entre les mains de familles n'ayant jamais exerc€ la fonction imp€riale. Les

empereurs novi  laissent ƒ leur famille la noblesse en h€ritage. Les honestiores des

provinces d'Occident et les dirigeants des peuples barbares voisins, acqui…rent eux aussi la

nobilitas qui les incorpore aux couches les plus €lev€es. En ce qui concerne la noblesse

romaine, elle garde un immense prestige social mais perd presque toute son autorit€

politique[132]

 .

 Antiquit€ tardive (fin IIIe au V e si‚cle)

Empereurs du Bas Empire

Diocl€tien, mus€e

d'Istanbul.

T€trarchies :

Diocl€tien (284 ƒ 305)

Maximien (286 ƒ 305)

Constance (305 ƒ 306)

Gal…re (305 ƒ 311)

S€v…re (306 ƒ 307)Maxence (306 ƒ 312)

Licinius (308 ƒ 324)

Maximin II (310 ƒ 313)

Constantin I er  (310 ƒ 337)

Quelques mois apr…s son arriv€e au pouvoir, Diocl€tien comprend qu'il ne peut diriger seul

l'Empire et confie ƒ Maximien le soin de s'occuper de l'Occident en tant que C€sar puis

ensuite d'Auguste. En 293, il donne ƒ Maximien un adjoint qui porte le titre de C€sar,

Constance Chlore et s'en choisit lui-m†me un, Gal…re. C'est ainsi que les besoins de

l'Empire donnent par hasard naissance ƒ la t€trarchie, c'est-ƒ-dire le pouvoir ƒ quatre. Il n'y

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Rome antique 34

a pas de partage territorial de l'Empire romain mais, les quatre hommes se r€partissent le

commandement des troupes et les secteurs dans lesquels ils interviennent. Diocl€tien reste

cependant au sommet[141] . Cette nouvelle organisation permet d'€liminer les usurpateurs

qui semaient le trouble en Gaule, de repousser les barbares. La victoire sur les Sassanides

permet de renforcer la pr€sence romaine en M€sopotamie avec la constitution de cinq

nouvelles provinces[142]  . La politique int€rieure de Diocl€tien  est dans lign€e des

empereurs du IIIe si…cle. Il renforce la divinisation de la fonction imp€riale. Il d€clenche la

derni…re et la plus violente des pers€cutions contre les chr€tiens.

En 305, les deux Augustes abdiquent le m†me jour pour laisser la place ƒ leurs C€sars,

Gal…re et Constance Chlore, qui deviennent ƒ leur tour Augustes. Diocl€tien choisit deux

nouveaux C€sars, Maximin II Da‘a et S€v…re, €cartant d€lib€r€ment de la succession les fils

de Maximien et de Constance Chlore. Diocl€tien se retire ensuite ƒ Spalato.

Constantin Ier,

bronze du IV e,

mus€e du Capitole.

La seconde t€trarchie  se heurte aux ambitions de Maxence  et

Constantin, fils respectifs de Maximien et de Constance Chlore. Une

p€riode d'instabilit€ s'ensuit avec jusqu'ƒ sept augustes au m†me

moment.Constantiniens :

Constantin Ier (310 ƒ 337)

Constantin II (337 ƒ 340)

Constant Ier (337 ƒ 350)

Constance II (337 ƒ 361)

 Julien l'Apostat (361 ƒ 363)

En 313, deux empereurs restent en lice, Constantin Ier, install€ ƒ

Nicom€die, et Licinius. Ce dernier est vaincu une premi…re fois en 316

puis d€finitivement €limin€ en 324. Constantin, premier empereur ƒ s'†tre converti auchristianisme, reste alors le seul souverain. Cette m†me ann€e, il choisit l'ancienne colonie

grecque de Byzance, install€e sur la rive europ€enne du d€troit du Bosphore pour fonder

une nouvelle capitale qui portera son nom, Constantinople. Construite sur le mod…le de

Rome, elle est inaugur€e en 330.

Quand Constantin meurt en 337, il n'a pas r€gl€ sa succession. Ses trois fils se partagent

l'Empire mais finissent par se disputer. Finalement l'Empire est r€uni sous l'autorit€ du

second fils de Constantin Ier, Constance II qui nomme deux c€sars aux pouvoirs tr…s

r€duits. Le nouvel empereur poursuit la politique de son p…re. Un des c€sars, Julien, en

charge de la Gaule, remporte une grande victoire sur les Alamans en 357. Ses soldats le

proclament empereur ƒ son corps d€fendant ƒ Lut…ce. Constance II meurt l'ann€e suivante. Julien, cousin du d€funt empereur renonce au christianisme par amour de la pens€e

grecque, d'oˆ son surnom d'apostat. Il tente de restaurer les anciennes religions en

rouvrant les temples et en obtenant de nombreuses apostasies. Il meurt apr…s 18 mois de

r…gne, en 363, dans une escarmouche au retour d'une campagne contre les Perses.

 Valentiniens : 

 Jovien (363 ƒ 364) 

 Valentinien Ier (364 ƒ 375) 

 Valens (364 ƒ 378) 

Gratien (367 ƒ 383)  Valentinien II (375 ƒ 392)

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Rome antique 35

Maxime (384 - 388)

Ses successeurs, Jovien, Valentinien Ier en Occident et Valens en Orient reviennent ƒ une

absolue neutralit€ religieuse. L‚empereur d‚Orient Valens, fr…re de Valentinien Ier doit

g€rer les dif ficult€s engendr€es par la pr€sence au-delƒ du Danube des Goths. Valentinien

Ier laisse son pouvoir ƒ ses deux jeunes enfants Gratien et Valentinien II. Apr…s la mort de

 Valens lors de la bataille d'Andrinople en 378, Gratien se choisit un nouveau coll…gue pourl‚Orient, Th€odose le Jeune. Gratien est assassin€ en 383. Valentinien II, le jeune fr…re de

Gratien, reste alors seul auguste de l'Occident avec ƒ ses ct€s g€n€ral franc, Arbogast qui

l'assassine en 392. En 394, Th€odose bat l'usurpateur ƒ la Bataille de la Rivi…re Froide oˆ

les deux arm€es perdent l'essentiel de leurs forces. Alors que le danger barbare est de plus

en plus pressant, les d€fenses de l'Empire sont affaiblies par d'interminables guerres

civiles.

La division de l'Empire romain en 395.

Th€odosiens :

Th€odose Ier (378 ƒ 395)

Honorius (395 ƒ 423, Occid.)

 Arcadius (395 ƒ 408, Orient)En 395, Th€odose le Grand meurt, apr…s avoir partag€

l'Empire entre ses deux fils. Arcadius  l'a‚n€ re‡oit

l'Orient et Honorius l'Occident. Ce partage est dans la

continuit€ des r…gnes pr€c€dents. Le partage se veut

purement administratif. L'unit€ de l'Empire doit donc

†tre pr€serv€e. Mais l'Occident d'Honorius est affaibli

par des ann€es de guerres civiles et contre les barbares. Il a perdu une grande partie de

ses troupes. L'€conomie de l'Occident demeure fragile alors que celle d'Orient est

florissante.

Les deux parties de l'Empire se s€parent d€finitivement.

Instruments du pouvoir

Les T€trarques.

La crise du IIIe si…cle a transform€ le pouvoir imp€rial qui est devenu

absolu. Le S€nat n'a plus aucune influence. On est pass€ de principat

au dominat. Les empereurs de l'Antiquit€ tardive b€n€ficient aussi

d'une construction id€ologique qui a peu ƒ peu assimil€ les empereurs

ƒ des divinit€s vivantes et justifient ainsi leur pouvoir absolu. Pour

Constantin comme pour Diocl€tien, l'autorit€ imp€riale est de nature

divine[143]  . Diocl€tien  et Gal…re, son fils adoptif, se pr€tendentdescendants de Jupiter. Ils prennent le surnom de  Jovien, son coll…gue

Maximien ainsi que son co-c€sar celui d‚ Herculien. Cette sacralisation

du pouvoir imp€rial a aussi pour but d'enlever toute l€gitimit€ aux

usurpateurs €ventuels puisque seul l'empereur est €lu des dieux, et que

seul son successeur est l€gitime. En 312, Constantin choisit le christianisme parce qu'il lui

donne une l€gitimit€ nouvelle et au-dessus de toutes les autres[144] .

Constantin ne cherche pas ƒ affirmer une filiation divine. Il pr€tend plutt avoir €t€ investi

par le Dieu des chr€tiens pour gouverner l'Empire. La monnaie de l'€poque montre une

main sortant du ciel et lui tend une couronne. L'empereur agit comme un clerc dans samani…re d'exercer le pouvoir. ‰ Constantinople, il construit son palais comme si c ‚€tait une

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Rome antique 36

€glise ; il af firme avoir re‡u une vision du Christ comme s‚il €tait un aptre ; il agit comme

un €v†que lors du concile de Nic€e convoqu€ par lui-m†me mais il ne l‚est pas[145] .

Constantin affirme qu'il est le repr€sentant de Dieu sur la terre. En son intelligence se

refl…te l‚intelligence supr†me[146]  . Il s'entoure d'un faste incroyable pour exalter la

grandeur de la fonction imp€riale.  D€sormais la romanit€ et la religion chr€tienne sont

li€es. Eus…be de C€sar€e, reprenant les th…ses de M€liton de Sardes[147] , €labore, ƒ cette

€poque, la th€ologie  de l'empire chr€tien. Pour lui, l'unification politique a permis

l'unification religieuse. L'empereur est dans ce cadre, le serviteur de Dieu et comme

l'image de fils de Dieu, ma‚tre de l'univers[148] . L'empereur re‡oit aussi la mission de guide

 vers le salut et la foi chr€tienne. Son intervention grandissante dans les questions

religieuses se trouve ainsi l€gitim€e ainsi que le c€saropapisme.

Organisation militaire

Le nombre de soldats par l€gion n'a fait que diminuer depuis la r€forme de Marius ƒ la fin

du IIe si…cle av. J.-C. Il est pass€ de 6 000 ƒ 5 000 sous le Haut Empire et est certainement

autour de 2 000 au d€but du r…gne de Diocl€tien

[149]

 . Diocl€tien augmente le nombre demilitaires. Il confie ƒ des soldats souvent d'origine barbare, les limitanei[142] , le soin de

d€fendre le limes. Les l€gions de manŽuvre sont de taille plus r€duite • 1 000 l€gionnaires

• mais sont plus nombreuses que sous la p€riode pr€c€dente. Elles passent de 39 ƒ 60.

Elles sont charg€es d'intercepter les Barbares qui ont r€ussi ƒ franchir une fronti…re de

plus en plus fortifi€e. La  n€cessit€ de la d€fense de l'Empire justifie l'abandon de Rome

comme r€sidence imp€riale au prof it de villes plus proches des fronti…res : Tr…ves, Milan,

Sirmium, Nicom€die. Constantin ach…ve la transformation de l'arm€e et met en place le

comitatus, l'arm€e de campagne. Son commandement est confi€ ƒ un magister peditum

pour l'infanterie et un magister equitum pour la cavalerie[150] . En cas de besoin, des

ma‚tres des milices peuvent †tre cr€€s pour une r€gion particuli…re comme en Illyrie. Dansles provinces et les dioc…ses expos€s, les troupes peuvent †tre dirig€es par un comes ou un

dux. Cette arm€e est particuli…rement soign€e par les empereurs.

On suppose que l'arm€e romaine du IV e si…cle compte entre 250 000 et 300 000 hommes.

Pour pallier les difficult€s de recrutement, Diocl€tien impose de nouvelles r…gles. Les

propri€taires doivent d€sormais fournir des recrues ƒ l'arm€e romaine. Au cours du

IV e si…cle, ils obtiennent le droit de remplacer les recrues par une somme en or, l'aurum

tironicum[151] . Ce syst…me est supprim€ en 375, mais uniquement pour l'Orient. Un

nombre significatif de citoyens cherche ƒ fuir l'enrlement dans l'arm€e en partant dans le

d€sert, en se coupant le pouce ou en devenant clerc. Les lourdes condamnations envers les

d€serteurs, l'h€r€dit€ du m€tier de soldat n'€vitent pas les difficult€s de recrutement, ce quipousse les empereurs ƒ faire appel aux barbares.

Diocl€tien et Constantin Ier recrutent des auxiliaires d'origine barbare pour veiller sur le

limes. Ces derniers ont peu ƒ voir avec l'esprit romain. La distinction entre comitatus et

limitanei donne naissance ƒ l'arm€e romaine du Bas-Empire. Sous Th€odose, l'arm€e se

barbarise davantage. L'Empire romain d'Orient garde les m†mes dispositions du IIe au

 VIIe  si…cle. La principale nouveaut€ est le remplacement du syst…me de conscription, si

injuste, par celui du volontariat. Pour attirer les recrues, elles re‡oivent des exemptions

fiscales sur leurs terres. L'arm€e ne manque alors plus de soldats[152] .

 Au d€but du V e si…cle, l'arm€e d'Occident comprend th€oriquement 200 000 hommes aux

fronti…res, des limitanei presque tous d'origine barbare, et 50 000 hommes dans l'arm€e de

manŽuvre, le comitatus. Le paradoxe de cette arm€e est que les fronti…res sont d€fendues

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Rome antique 37

par des soldats issus de peuples qui cherchent ƒ envahir l'Empire[153] .

 Administration et fiscalit€

 Flavius Felix, consul en 428, Rome,

ivoire d'€l€phant, ancien tr€sor de

l‚abbaye Saint-Junien de Limoges.

Sous Diocl€tien, les distinctions entre provinces

s€natoriales et provinces imp€riales sont supprim€es.

En 297, il les divise en entit€s plus petites, les faisantpasser de 47 ƒ plus de 100. Ces nouvelles provinces

sont regroup€es en 12 dioc…ses dirig€s par des vicaires

€questres qui ob€issent directement aux empereurs.

Cette multiplication des circonscriptions

administratives et des €chelons administratifs est

per‡ue comme €tant plus efficace pour lutter contre les

maux de l'Empire. En 312, on compte 108 provinces,

116 en 425[154] .

Constantin divise l'Empire en grandes circonscriptions

dont les limites sont fluctuantes, les pr€fecturesr€gionales avec ƒ leur t†te un pr€fet du pr€toire. Les

pr€fets y ont de grandes pr€rogatives civiles et

 judiciaires[155]  . Chaque niveau administratif •

pr€fecture r€gionale, dioc…se, province • a sa capitale,

ses bureaux, ses fonctionnaires. Le pouvoir imp€rial est

ainsi plus pr€sent ƒ chaque €chelon, mais la masse

salariale des fonctionnaires est multipli€e par quatre et

les grands pouvoirs qu'ils poss…dent sont des facteurs

d'autonomie et de corruption[156] .

L'organisation du pouvoir central est elle aussi

transform€e. Le pr€fet du pr€toire est remplac€ par le questeur du Palais sacr€ qui r€dige

les €dits. Ce dernier dirige le consistoire sacr€, qui remplace le conseil de l'empereur. Le

ma‚tre des offices dirige le personnel administratif, les fabriques d'armes et les schol… de

la garde ; le ma‚tre des milices, l'infanterie et la cavalerie ; le comte des largesses sacr€es,

le fisc ; le comte de la fortune priv€e, la res privata, c'est-ƒ-dire la caisse priv€e de

l'empereur, les revenus personnels de ce dernier €tant issus essentiellement du revenu de

ses immenses domaines. La grande nouveaut€ est cependant la grande augmentation des

fonctionnaires travaillant dans les bureaux centraux. Une foule de notaires, d'agents

secrets (les agentes in rebus), pr…s de 1 000 fonctionnaires au V e si…cle

[157] , et d'employ€s

divers font de l'Empire romain une v€ritable bureaucratie[158]  . Cette administration

centrale pl€thorique contribue ƒ l'isolement de l'empereur par rapport au reste de la

soci€t€.

Les finances sont avant tout destin€es ƒ soutenir l'arm€e. L'annone militaire a €t€

progressivement mise en place ƒ partir de la dynastie des S€v…res. Elle est, sous Diocl€tien,

pay€e en nature ou en esp…ces. Pour faire face aux d€penses accrues, l'empereur ordonne

que soit recens€es, toutes les ressources de l'Empire, hommes, b€tails et autres richesses.

Ce recensement, qui a lieu tous les quinze ans, sert de base pour €tablir, un nouvel impt,

la capitation. La fiscalit€ p…se essentiellement sur les habitants des campagnes. Outre la

capitation, ils doivent payer la  jugatio sur les biens fonciers. Les s€nateurs doivent

s'acquitter de la collatio glebalis tous les quatre ans. Sous le r…gne de Th€odose, la fiscalit€

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Rome antique 38

se durcit encore provoquant des r€voltes (Antioche en 387). En th€orie, les revenus de la

res privata doivent subvenir ƒ la cour et ƒ la famille imp€riale, mais une part grandissante

de cette caisse est d€volue aux immenses besoins de l‚•tat.

ƒconomie et soci€t€

L‚€conomie romaine  est une €conomie essentiellement agricole. La trilogie

m€diterran€enne domine la production : bl€, vigne (vin), olivier (huile). La Sicile, l‚ Afrique,

l‚•gypte, les Gaules et l‚Espagne produisent les c€r€ales qui ravitaillent les grandes villes

de l‚Empire. L‚€levage de chevaux, indispensable pour les jeux et pour l ‚arm€e est

concentr€ en Hispanie, en Afrique, en Syrie, en Thrace et en Asie. ‰ cette €poque, deux

secteurs de l‚€conomie peuvent †tre qualifi€s d‚industriels. Il s‚agit de l‚exploitation mini…re

et de la production de c€ramique sigill€e. Celle-ci est li€e ƒ l‚exportation de produits

agricoles. C‚est donc dans les grandes r€gions de production qu‚on trouve les principaux

ateliers de c€ramique. Une quarantaine de fabriques d‚armes sont diss€min€es dans

l‚Empire. Elles font partie des industries de l‚•tat, tout comme les fabriques d‚armures, de

 v†tements pour les soldats et les teintureries

[159]

 .

Plan du centre de Constantinople.

 Au IV e si…cle les pr€fectures de la ville et du pr€toire

s‚ajoutent au consulat comme charges permettant

d‚entrer dans la nobilitas. Constantin prend la d€cision

de supprimer l‚ordre €questre  dont les membres

entrent presque tous dans l‚ordre s€natorial. Le nombre

de s€nateurs passe de 600 ƒ 2 000 membres[160] . Le

S€nat cr€€ ƒ Constantinople compte lui aussi 2 000

membres. L‚ordre s€natorial oriental est recrut€ parmi

les notables des cit€s provinciales grecques[161] . La

nobilitas romaine se caract€rise aussi par sa r€sistanceƒ l‚adoption du christianisme. Attach€e au culte des

anc†tres, ƒ la culture gr€co-romaine, ƒ la philosophie,

elle r€pand une nombreuse litt€rature

anti-chr€tienne[162]  . Cependant, au milieu du

IV e si…cle, les grandes familles romaines se

convertissent peu ƒ peu au christianisme. Les invasions barbares n‚emp†chent pas

l‚aristocratie s€natoriale de garder sa richesse fonci…re et son influence jusqu‚au

 VIIIe si…cle. Elle monopolise les charges de comte et d‚€v†que[163] .

Depuis le III

e

 si…cle, l‚Empire romain se nourrit des apports barbares. Le rle fondamentaldes peuples f€d€r€s dans l‚arm€e romaine a d€jƒ €t€ €voqu€. Ils ont aussi peupl€ les

r€gions septentrionales de l‚Empire menac€es de d€population. Les d€crets de Valentinien

Ier interdisant les mariages romano-barbares montrent qu‚il existe d€jƒ un m€tissage non

n€gligeable ƒ cette €poque. Les cas d'officiers barbares vivant dans l ‚Empire et romanis€s

sont fr€quents au IV e si…cle.

La cit€ reste le cŽur de la romanit€. Les lieux traditionnels de la vie romaine, les  thermes,

les cirques et les amphith€tres sont fr€quent€s jusqu‚ƒ la fin du VIe si…cle et m†me au-delƒ

pour Constantinople. Mais bon nombre de monuments anciens se d€gradent car les

finances publiques sont insuffisantes pour pourvoir ƒ leur entretien, d‚autant plus que la

p€riode de l‚ Antiquit€ tardive est riche en tremblements de terre. Les villes de l‚Empireconnaissent des transformations. Elles construisent des remparts aux IIIe

 et IV e si…cles pour

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Rome antique 39

se prot€ger. La grande nouveaut€ architecturale est la construction d‚€difices chr€tiens,

une basilique, un baptist…re et la demeure de l‚€v†que[164] , dont une partie de mat€riau

utilis€ provient d‚anciens monuments abandonn€s. Les nouvelles r€sidences imp€riales :

Tr…ves, Milan, Sirmium, Nicom€die  b€n€ficient de la pr€sence des troupes et des

empereurs.

Litt€rature et arts

 ‰ partir du IIIe et IV e si…cle, les portraits imp€riaux tournent ƒ l‚imposant colossal (telles la

statue de Constantin Ier), tandis que la g€n€ralisation de l‚inhumation donne une nouvelle

impulsion ƒ l‚art du bas-relief  sur les sarcophages, aux th…mes d€coratifs dionysiaque ou

pal€ochr€tiens.

Les Romains r€volutionnent le support €crit des livres, en lui donnant la forme moderne

que nous connaissons : ils g€n€ralis…rent le codex, volume de feuilles reli€es, plus maniable

et plus ais€ ƒ lire que le traditionnel rouleau. Le livre est devenu un objet maniable, facile ƒ

transporter, ƒ ranger, lisible par un seul individu. Mais il reste un objet cher, m†me si le

nombre de volumes en circulation augmente consid€rablement. L'usage du parchemin, plussolide mais plus coŒteux s'€tend aux d€pens du papyrus. Le passage de volumen au codex,

parfois de taille tr…s r€duite, a comme cons€quence la perte d'une partie des textes

antiques qui ne sont plus consult€s[165] . La place de l'€crit dans la soci€t€ devient de plus

en plus importante.

 ‰ partir du IV e si…cle, la source de la litt€rature est essentiellement chr€tienne. La

correspondance de quelques grands esprits du temps, tr…s bien conserv€e, permet d'avoir

une connaissance fine des mentalit€s de l'Antiquit€ tardive. La rh€torique grecque est

utilis€e par les P…res de l'•glise, que ce soit pour r€diger des sermons, expliquer les textes

saints ou tenter de convaincre les non-chr€tiens. L'hagiographie se multiplie. Tout en

racontant la vie des saints ƒ la mani…re de Su€tone ou Plutarque, elle se concentre sur les vertus chr€tiennes de saints pour en faire des exemples pour le lecteur. Au VIe et

 VIIe si…cles, le genre hagiographique multiplie les r€cits de miracles, qui l'emportent sur

l'exemple moral[166] . Il n'est donc pas €tonnant que l'Žuvre majeure de l'Antiquit€ tardive

soit une Žuvre religieuse. Il s'agit de la La Cit• de Dieu d'Augustin d'Hippone, achev€e en

423. Il r€plique de mani…re magistrale aux d€tracteurs du christianisme qui rendaient la

religion responsable du sac de Rome de 410. Dans sa th€orie des deux cit€s, il d€veloppe

l'id€e que Rome est une cit€ terrestre donc mortelle. La cit€ des chr€tiens est le royaume

de Dieu qui les attend apr…s la mort. Ils ne doivent donc pas lier leur foi chr€tienne ƒ

l'existence de Rome m†me s‚ils doivent servir l'Empire loyalement.

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Rome antique 40

Essor du christianisme

L'histoire de Jonas, mosa‘que du IV e,

basilique patriarcale d'Aquil€e.

Pendant longtemps a pr€valu l'id€e qu'au d€but du

IV e  si…cle, les provinces d'Orient sont majoritairement

acquises au christianisme. En Occident, les provinces

m€diterran€ennes sont plus touch€es par la nouvelle

religion que les autres. Mais partout dans cette partiede l'Empire romain, les campagnes restent

profond€ment polyth€istes[167] . Aujourd‚hui l‚ampleur

de la christianisation de l‚Empire est remise en

question[168] . Il semble qu'en 312, les chr€tiens ne

repr€sentent que 4 ƒ 5% de la population totale de

l‚Empire.

Constantin se convertit au christianisme lors de sa campagne contre Maxence en 312. En

313, l'€dit de Milan proclame la libert€ de culte et pr€voit de rendre aux chr€tiens les biens

qui leur avaient €t€ confisqu€ pendant la grande pers€cution de Diocl€tien. Cette

conversion pose le probl…me des relations entre l'•glise et le pouvoir[169]  . Entour€

d'€v†ques, Constantin  intervient dans les disputes doctrinales de l'•glise. Un de ses

objectifs est de r€tablir la paix civile dans l'Empire. Il lutte contre le donatisme en Afrique

et l‚arianisme en Orient. Il pr€side m†me le concile de Nic€e en 325 qui reconna‚t le Christ

comme Dieu et homme ƒ l‚unanimit€, m†me Arius acquies‡ant ƒ cette doctrine[147] . Mais il

continue sa pr€dication et est excommuni€. Les ariens adoptent des positions tr…s

favorables au pouvoir imp€rial, lui reconnaissant le droit de trancher les questions

religieuses d‚autorit€. Constantin finit par se convertir ƒ cette forme de christianisme et se

fait baptiser sur son lit de mort par un pr†tre arien[142] . Cette conversion ƒ l'arianisme est

contest€e par l'•glise catholique et par certains historiens. Son fils, Constance II est un

arien convaincu. Il n'h€site pas ƒ pers€cuter les chr€tiens nic€ens plus que les pa‘ens.

Malgr€ ses interventions dans de nombreux conciles, il €choue ƒ faire adopter un credo qui

satisfait les ariens et les chr€tiens orthodoxes. Ses successeurs, soucieux de paix civile

observent une stricte neutralit€ religieuse entre les ariens et les nic€ens. La d€faite

d'Andrinople face aux Wisigoths ariens permet aux catholiques orthodoxes de passer ƒ

l'offensive. Ambroise de Milan, voulant d€fendre le credo de Nic€e contre les ariens qualifie

l'h€r€sie de double trahison, envers l'•glise et envers l'Empire[170] .

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Rome antique 41

Mosa‘que de la

basilique

Saint-Ambroise de

Milan.

Gratien finit par s‚orienter vers une condamnation de l'arianisme sous

l‚influence conjugu€e de son coll…gue Th€odose  et d‚ Ambroise.

L‚empereur d‚Orient promulgue des lois qui interdisent les doctrines

s‚opposant ƒ la foi de Nic€e[171] . L'empereur de la pars orientalis a, en

380, dans l'€dit de Thessalonique, fait du Christianisme une religion

d'•tat. Comme son coll…gue, il promulgue des lois anti-h€r€tiques

[172]

 .Il convoque un concile ƒ Aquil€e, en 381, dirig€ par Ambroise. Deux

€v†ques ariens sont excommuni€s. L'•glise catholique est devenue

assez forte pour r€sister ƒ la cour imp€riale. Apr…s la mort de Gratien,

le parti arien est de nouveau tr…s influent ƒ la cour. ‰ leur instigation,

est promulgu€e une loi, le 23 janvier 386, qui pr€voit la peine de mort

pour toute personne qui s‚opposerait ƒ la libert€ des consciences et des

cultes[173] . Ambroise refuse de conc€der une basilique extra muros aux

ariens fort du soutien du peuple et des hautes sph…res de Milan. La

cour imp€riale est oblig€e de c€der. Grce ƒ des hommes comme

 Ambroise, l'•glise peut ainsi s'€manciper de la tutelle imp€riale, surtout en Occident etm†me revendiquer la primaut€ du pouvoir spirituel sur le temporel en rappelant ƒ

l'empereur ses devoirs de chr€tien. Les chr€tiens ont aussi besoin de la force publique pour

faire pr€valoir leur point de vue. Ainsi Porphyre de Gaza obtient de l'imp€ratrice Eudoxie,

qu'elle fasse fermer par son €poux Honorius les temples polyth€istes de Gaza.

Les empereurs donnent aux membres du clerg€ de nombreux privil…ges. Ils sont dispens€s

des prestations fiscales impos€es aux citoyens. Les €v†ques se voient reconnus des

pouvoirs de juridiction civile. Les personnes poursuivies par le pouvoir b€n€ficient du droit

d'asile, ce qui permet de les soustraire ƒ la justice imp€riale. Enfin les clercs ne d€pendent

pas des juridictions ordinaires et se trouvent ainsi plac€s au dessus du droit commun.Constantin donne ƒ l'•glise une personnalit€ juridique qui lui permet de recevoir des dons

et des legs. Ceci lui permet d'accro‚tre sa puissance mat€rielle. Au V e si…cle, elle poss…de

d'immenses domaines dont certains d€pendent des institutions charitables de l‚•glise. Le

d€veloppement de ses institutions lui permet occuper un vide laiss€ par les syst…mes de

redistributions pa‘ens, en s‚int€ressant aux pauvres en tant que tels et non en tant que

citoyens ou que clients[174] .

Permanence du paganisme

Pendant tout le IV e si…cle, les cultes polyth€istes traditionnels continuent ƒ †tre pratiqu€s,

de m†me que les cultes ƒ myst…re d'origine orientale comme ceux de Mithra, de Cyb…le,d'Isis et de S€rapis malgr€ des restrictions progressives. Les textes chr€tiens qui les

d€noncent violemment, les d€dicaces, les ex voto, ou d'attestations de travaux dans les

temples en sont autant de t€moignages[175] .  En •gypte, Chenout€, abb€ du monast…re

Blanc en Haute-•gypte et mort vers 466, rapporte dans ses Žuvres sa lutte contre les

pa‘ens, qu‚il appelle Š les Grecs ‹[176] . L'historien pa‘en Zosime nous apprend ƒ ce sujet

que la nouvelle religion n'€tait pas encore r€pandue dans tout l'Empire romain, le

paganisme s'€tant maintenu assez longtemps dans les villages apr…s son extinction dans les

 villes.

Constantin n‚intervient gu…re que pour interdire les sacrifices nocturnes, les pratiques de

sorcellerie et de magie, les rites d‚haruspice priv€e, ce qui rel…ve de la superstitio. Il atoujours cherch€, m†me apr…s 324, ƒ m€nager les pa‘ens. Il garde toute sa vie le titre de

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Rome antique 42

grand pontife, ce qui en fait le chef de la religion traditionnelle il manifeste en g€n€ral la

plus grande tol€rance vis-ƒ-vis de toutes les formes de paganisme[177] . En effet, l'€crasante

majorit€ des sujets de l'empereur est encore pa‘enne. Il se doit donc de les m€nager. En

356, Constance II interdit tous les sacrifices, de nuit comme de jour, fait fermer des

temples isol€s et menace de la peine de mort tous ceux qui pratiquent la magie et la

divination[178] . L'empereur Julien, acquis au paganisme, promulgue en  361 un €dit de

tol€rance permettant de pratiquer le culte de son choix. Il exige que les chr€tiens qui

s‚€taient empar€s des tr€sors des cultes pa‘ens les restituent. Ses successeurs sont tous

chr€tiens. En 379, Gratien abandonne la charge de Grand Pontife. ‰ partir de 382, ƒ

l‚instigation d'Ambroise, €v†que de Milan, l‚autel de la Victoire, son symbole au S€nat, est

arrach€ de la Curie, tandis que les Vestales et tous les sacerdoces perdent leurs immunit€s.

Le 24 f€vrier 391, une loi de Th€odose interdit ƒ toute personne d‚entrer dans un temple,

d‚adorer les statues des dieux et de c€l€brer des sacrifices, Š sous peine de mort ‹[179] .

En 392, Th€odose interdit les Jeux olympiques li€s ƒ Zeus et ƒ H€ra, mais aussi ƒ cause de

la nudit€ du  corps des comp€titeurs, le culte du corps et la nudit€, €tant d€nigr€ par le

christianisme. Peu ƒ peu, les temples abandonn€s tombent en ruines. D‚autres sont d€truitscomme le S€rap€um d‚ Alexandrie d…s 391, le temple  de Caelestis, la grande d€esse

carthaginoise h€riti…re de Tanit en 399. Par ailleurs, le christianisme lui-m†me se trouve

impr€gn€ des anciens rites pa‘ens. Certaines f†tes traditionnelles romaines sont toujours

f†t€es ƒ la fin du V e si…cle, comme la f†te de Lupercales consacr€e ƒ la f€condit€ et aux

amoureux. Pour l'€radiquer, le pape G€lase Ier d€cide en 495 de c€l€brer la f†te de saint

 Valentin, le 14 f€vrier, un jour avant la f†te des Lupercales pour c€l€brer les amoureux. Il

s'agit donc bien d'une tentative de christianisation d'un rite pa‘en. Les Africains continuent

de c€l€brer des banquets aux jours anniversaires des morts directement sur les tombes. Au

 VIe si…cle, C€saire d'Arles d€nonce dans ses sermons ƒ ses fid…les les pratiques pa‘ennes

qui subsistent dans le peuple. Le port d'amulettes, les cultes aux arbres et aux sourcesn'ont pas disparu de la Gaule m€ridionale. Les plaintes des clercs sont nombreuses jusqu'ƒ

la fin de l'Antiquit€ tardive.

De l„Empire romain au monde m€di€val

Invasions ou migrations germaniques en Occident ?

En 376, repouss€s par les Huns, les Wisigoths demandent asile ƒ l‚Empire. Deux cent mille

d‚entre eux sont €tablis au sud du Danube, en M€sie[146] en €change de lev€e de recrues.

Mais ils sont exploit€s par les fonctionnaires romains et ne tardent pas ƒ se r€volter. Des

esclaves, des colons et des travailleurs des mines se joignent ƒ eux pour ravager la Thrace.

Sans attendre l'arriv€e de son neveu Gratien, retenu par les Alamans en Occident,

l'empereur Valens engage le combat avec sa seule arm€e et est tu€ lors de la bataille

d‚ Andrinople en 378 oˆ la cavalerie wisigothe met ƒ mal la l€gion romaine. Le nouvel

empereur de la partie orientale de l'Empire, Th€odose Ier, pacifie rapidement les Balkans et

r€ussit ƒ conclure un nouveau f‚dus avec les Goths en 382[180] ,[181] . Les Goths ont le droit

de s'installer en Thrace. Ils conservent leurs propres lois et ne sont pas soumis aux impts

romains. Ils sont donc quasi-ind€pendants m†me s'ils s'engagent ƒ servir dans l'arm€e

romaine comme f€d€r€s, c'est-ƒ-dire sous le commandement de leurs propres chefs.

Th€odose Ier profite de cette p€riode de r€pit avec les Goths pour conclure une paix avec

les Sassanides qui durera jusqu'en 502[182] .

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Rome antique 43

Les grandes invasions du IV e au

 V e si…cle : Voir la chronologie associ€e.

 Apr…s la mort de Th€odose (395), les Wisigoths dirig€s

par Alaric pillent la Mac€doine, la Thessalie, la Gr…ce.

 Arcadius n€gocie ƒ prix d'or leur retrait vers l'ouest.

Stilicon, g€n€ral d'origine vandale et tuteur des deux

 jeunes empereurs, est emp†ch€ de les combattre par le

souverain d'Orient. En 402, alors que les Ostrogothsenvahissent les provinces danubiennes, les Wisigoths

p€n…trent en Italie. En 410, ils saccagent Rome. Cet

€pisode est ressenti comme une catastrophe par les

Romains. Les pa‘ens y voient la cons€quence de

l'abandon des dieux traditionnels. Saint J€rme  y voit le

chtiment des p†ch€s des hommes[183] . Saint Augustin

affirme lui qu'il n'y a aucun lien entre le christianisme

et l'Empire[184] . L‚€tablissement d€finitif des Wisigoths en Gaule et en Espagne met fin ƒ

leurs raids.

Mais entre temps, le 31 d€cembre 406, les Vandales, les Sarmates, les Su…ves, les Alains et

les Alamans franchissent le Rhin bientt suivis par les Burgondes. Ils ravagent la Gaule et

l'‚le de Bretagne, qui est, d…s lors, d€finitivement abandonn€e. Le puissant parti

anti-barbare pr€sent ƒ la cour imp€riale obtient une €puration de l'arm€e et de

l'administration en Italie, la privant des d€fenseurs efficaces et fid…les [185] . L'empereur,

install€ ƒ Ravenne, est contraint d'accepter l'installation de nouveaux royaumes barbares

en Gaule[186] . En 429, les Vandales envahissent l'Afrique dont ils font la conqu†te en 10

ans. Ils privent l'Italie d'un de ses greniers ƒ bl€, leur flotte contrlant la M€diterran€e

occidentale. Ils sont en outre des ariens  fanatiques et pers€cutent les romains

orthodoxes[187]  . La cour imp€riale est oblig€e de conclure des  f‚dus  avec les

envahisseurs. En 435, les Vandales obtiennent ƒ leur tour le statut de f€d€r€s en Afrique

orientale[188] . Le roi su…ve Herm€ric cr€e un v€ritable royaume autour de sa capitale

Braga en obtenant un  f‚dus en 437-438. Les provinces danubiennes restent fid…les ƒ

l'Empire mais passent sous l'autorit€ de Constantinople. L'Empire romain d'Occident se

r€duit ƒ l'Italie et une partie de la Gaule.

 ‰ l'aube de la chute de l'Empire

romain d'Occident.

 Aetius, g€n€ral de Valentinien III d'origine barbare,

continue ƒ lutter contre les Barbares. Il repousse les

Francs  vers le nord, les Wisigoths  vers le sud de la

Gaule et l'Espagne. Il bat les Burgondes grce ƒ son

arm€e compos€e de Huns •  Aetius a €t€ otage ƒ lacour des Huns pendant son enfance, oˆ il y est devenu

un ami du jeune Attila • et les transf…re en Sapaudia

oˆ en 434, Valentinien III les autorise ƒ s'installer en

tant que peuple f€d€r€. En 451, grce ƒ une arm€e plus

barbare que romaine, • elle comprend un fort contingent wisigoth •, il parvient ƒ

repousser Attila ƒ la bataille des champs Catalauniques. Mais il est €gorg€ en 454 par

 Valentinien III lui-m†me, jaloux de ses succ…s. L'empereur est ƒ son tour assassin€ par les

partisans d'Aetius. L'Empire romain d'Occident conna‚t alors une instabilit€ politique avec

des empereurs impuissants, contest€s par des usurpateurs. En 455, Rome est pill€e

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Rome antique 44

pendant plus d'un mois par les Vandales de Gens€ric. Les Barbares s'€tendent alors

irr€sistiblement en la Gaule malgr€ l'action de d€fenseurs de la romanit€ comme ’gidius et

son fils Syagrius[187]  . L'un d'eux, Odoacre, d€pose le tout jeune empereur Romulus

 Augustule et envoie les insignes imp€riaux ƒ Constantinople en 476. Cet €v€nement passe

inaper‡u en Occident comme en Orient, tant l'empereur d'Occident avait perdu son

importance. Pourtant pendant longtemps, c'est cette date que les historiens occidentaux

ont retenu comme date de la fin de l'Empire romain, tant Rome €tait vue comme une entit€

occidentale.

En 488, Th€odoric le Grand, roi des Ostrogoths conquiert l'Italie, alors aux mains d'Odoacre

ƒ la demande de l'empereur d'Orient Z€non[189] qui se consid…re comme le seul ma‚tre de

l'Empire. Apr…s la prise de Ravenne en 493, la puissance des Ostrogoths s'€tend en Italie,

Sicile, Dalmatie et au nord de l'Italie[190] . En sa qualit€ de repr€sentant du pouvoir

imp€rial, Th€odoric tente d'€tendre son pouvoir sur les autres royaumes barbes, ariens

comme lui. Pour Th€odoric, les Goths sont les protecteurs des Romains. L'administration

romaine subsiste donc. La politique et la culture romaines ont une grande influence sur les

Goths. L'empereur romain lui conf…re m†me le titre de roi. Le royaume ostrogoth d'Italieest un excellent exemple de la collaboration entre Constantinople et les rois barbares.

La romanit€ en Orient

Les conqu†tes de Justinien.

 Au V e si…cle, l'Orient conna‚t une longue p€riode de

prosp€rit€ €conomique. Le caisses de l'•tat regorgent

de num€raires en or[191] . Sous le r…gne de Th€odose II,

la ville de Constantinople continue ƒ s'agrandir et re‡oit

une nouvelle enceinte, le mur de Th€odose. Un code

 juridique est publi€, le Code de Th€odose. Cependant

l'Empire est d€stabilis€ par des conflits religieux

 violents, entre nic€ens et ariens et ƒ partir de 430 entre

nestoriens et monophysites. ‰ partir de 440, les Huns menacent l'Empire d'Orient. Un

tribut et l'octroi d'une dignit€ romaine ƒ Attila permettent d'€loigner le danger. Marcien,

€poux de Pulch€rie, la sŽur de Th€odose II r…gne de 450 ƒ 457. L€on Ier est le premier

empereur d'Orient ƒ recevoir la couronne des mains du patriarche de Constantinople. Son

petit-fils L€on II ne r…gne que quelques mois. C'est donc son gendre Z€non qui rev†t la

pourpre imp€riale pendant quinze ans de 476 ƒ 491. C'est sous son r…gne que le dernier

empereur romain d'Occident Romulus Augustule est destitu€ par Odoacre. Il est donc le

seul empereur du monde romain mais son autorit€ sur l'Occident n'est que th€orique [192] .

Sous le r…gne d'Anastase (491-518), la guerre contre les Perses reprend. Le S€nat choisit

ensuite un officier mac€donien, Justin (518-527) dont le neveu, Justinien gravit tous les

€chelons de la carri…re administrative.

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Rome antique 45

 Justinien.

 Justinien (527-565) est le dernier empereur romain. Il consacre une

grande partie de son r…gne ƒ reprendre aux Barbares les terres de la

romanit€. Il pense que toute terre qui a €t€ romaine reste

inali€niablement romaine[189] . L'Occident est donc le premier objectif 

de Justinien. Il conquiert l'Afrique sur les Vandales en quelques mois. Il

profite de l'affaiblissement de l'Italie apr…s la mort de Th€odoric pourintervenir dans la p€ninsule en 535. La conqu†te est plus difficile que

pr€vu et n'est d€finitive qu'au terme d'une guerre d€vastatrice entre

552 et 554. En 554, les Byzantins font la conqu†te une partie de

l'Espagne wisigothique  jusqu'ƒ Cordoue. De plus, les conqu†tes de

 Justinien sont fort coŒteuses. Il n€glige la menace perse qu'il €carte momentan€ment par le

paiement d'un tribut et celle des Slaves qui apparaissent au nord de l'Empire d'Orient. Il

sacrifie ainsi l'avenir de r€gions vitales pour l'Empire d'Orient ou byzantin pour poursuivre

le r†ve d'un empire universel. Il n'arrive pas non plus ƒ r€concilier les tenants de

l'orthodoxie romaine et les monophysites.

Cette reconqu†te €puise Rome et l'Italie et n'est gu…re durable. En 568, seules les r€gions

de Ravenne et de Rome sont encore aux mains de Byzantins. Le reste de l'Italie est devenu

lombard. Sous le r…gne d'H€raclius (610-641) l'Empire d'Orient prend un caract…re grec

in€luctable. Le titre de  Basileus remplace celui d'Auguste, les provinces deviennent des

th„mes. C'est aussi l'€poque des premi…res conqu†tes arabes. La Syrie, J€rusalem, l'•gypte,

la M€sopotamie sont d€finitivement perdues apr…s six si…cles de romanit€. Le monde

byzantin remplace d€finitivement le monde romain oriental.

 Voir aussi

Bibliographie

Sources antiques

Un nombre assez important de textes historiques de l'Antiquit€, r€dig€s en latin ou en grec,

nous sont parvenus par l'interm€diaire de copies. Bien que leur contenu soit souvent sujet ƒ

caution, ils sont une source majeure d'information sur l'histoire politique de la Rome

antique. On peut citer, parmi ceux dont le sujet est le plus g€n€ral :

ƒ Tite-Live (trad. D€sir€ Nisard), Histoir e romaine, Paris, 1864 ( lire en ligne [193]). “uvre

monumentale retra‡ant l'histoire de Rome depuis les commencements jusqu'ƒ la mort de

Drusus en 9 av. J.-C. Cependant, il ne nous reste que les premiers livres, jusqu'aux

guerres samnites, puis la deuxi…me Guerre punique  jusqu'ƒ la bataille de Pydna en 168

av. J.-C. Pour les p€riodes les plus anciennes, Tite-Live admet ne pouvoir distinguer entre

la l€gende et la r€alit€, mais il est une source tr…s fiable ƒ partir du IV e si…cle av. J.-C.

ƒ Denys d'Halicarnasse (trad. Earnest Cary), Antiquit•s r omaines, Harvard University

Press, 1937 ƒ 1950 ((en) lire en ligne [194]). Principale Žuvre sur les d€buts de la R€publique

romaine, bien plus d€taill€e que le r€cit de Tite-Live, mais ƒ l'instar de ce dernier, la

plupart de ses livres ont €t€ perdus, et il ne nous reste plus que l'histoire de la fondation

de Rome au milieu du V e si…cle av. J.-C. Entre tradition et r€alit€, ce r€cit est

relativement fiable dans les grandes lignes.

ƒ Cic€ron (trad. Abel-Fran‡ois Villemain), De la R•publique, Paris, 1864 ( lire en ligne [195]).

Trait€ en six livres du philosophe romain traitant sur la constitution et le gouvernement

de la R€publique romaine avant la crise du Ier si…cle av. J.-C.

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Rome antique 46

ƒ Polybe (trad. Fustel de Coulanges), Histoire g•n•rale, Amiens, 1858 ( lire en ligne [196]).

Source pr€cieuse sur les guerres puniques et expos€ de la constitution romaine.

ƒ Dion Cassius (trad. •tienne Gros), Histoire romaine, Didot, Paris, 1864 ( lire en ligne [197]

).

“uvre qui retrace l'histoire de Rome des d€buts jusqu'ƒ l'an 229 ap. J.-C., mais hormis

des fragments sur les d€buts de la R€publique, il ne nous reste que la derni…re moiti€,

fiable, traitant des guerres civiles romaines et de l'Empire.

ƒ Eutrope (trad. Nicolas-Auguste Dubois), Abr•g• de l'Histoire Romaine, 1865 (lire en ligne).

“uvre qui embrasse la p€riode la plus longue de l'histoire de Rome : de la fondation de

la ville ƒ 364 ap. J.-C.

ƒ Florus (trad. D€sir€ Nisard), Abr•g• de l'Histoire Romaine, 1840 (lire en ligne). “uvre qui

couvre la m†me p€riode que la pr€c€dente.

ƒ Su€tone (trad. Jean-Louis Burnouf), Vie des douze C•sars, 1855 (lire en ligne). Il s'agit des

biographies des douze premiers imperatores de Rome, de Jules C€sar ƒ Domitien. Son

Žuvre est assez fiable bien qu'il se montre parfois peu critique et n'h€site pas ƒ colporter

rumeurs et calomnies.

ƒ Tacite (trad. Jean-Louis Burnouf), Histoires et Annales, 1858 (lire en ligne)

. Les Annales vont de 14 ƒ 68 et sont en partie perdues. Les Histoire  vont th€oriquement de 68 ƒ 96

mais seule la partie traitant des ann€es 69 et 70 est conserv€e.

ƒ Eus…be de C€sar€e (trad. •mile Grapin), Histoire eccl•siastique, 1911 ( lire en ligne [198]).

Son r€cit est le plus souvent rationnel et pr€cis mais ce n'est pas un historien objectif :

comme il l'indique lui-m†me, il fait Žuvre d'apologiste et de propagande pour le

christianisme et il omet certaines informations.

ƒ  Ammien Marcellin (trad. D€sir€ Nisard), Histoire romaine, 1860 (lire en ligne). Seule la

partie traitant des ann€es 353 ƒ 378 a €t€ conserv€e.

D'autres textes donnent des informations pr€cieuses sur des €v€nements pr€cis. En outre,

la litt€rature latine, dont on a conserv€ de nombreux textes, fournit de nombreuxrenseignements sur la mentalit€ et l'histoire culturelle de Rome.

Ouvrages g€n€raux

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€d.Hachette, Paris, 1952 (ISBN 2010004884).

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 Article de l'Encyclop‰dia Britannica

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Notes et r€f€rences[1] F.F. Abbott, A History and Description of Roman Political Institutions, 1901, pp.1-2.

[2] F.F. Abbott, op. cit., p.5.[3]  Virgile, L'€n•ide, Chants II † VII (http:/ / bcs.fltr.ucl.ac.be/  Virg/ VirgIntro.html).

[4] Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 1-3.

[5] Denys d'Halicarnasse, Antiquit•s romaines, Livre I, 45-71 / (en) (http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/ E/

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[6] Denys d'Halicarnasse, Antiquit•s romaines, Livre I, 72-79 / (en) (http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/ E/

Roman/   Texts/ Dionysius_of_Halicarnassus/ 1D*. html#72).

[7] Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 3-4.

[8] Denys d'Halicarnasse, Antiquit•s romaines, Livre I, 80-90 / (en) (http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/ E/

Roman/   Texts/ Dionysius_of_Halicarnassus/ 1D*. html#80).

[9] Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 5-7.

[10] M. C€beillac-Gervasoni, Š La royaut€ et la R€publique ‹, Histoire romaine, Paris, 2006, p.18.

[11] F.F. Abbott, op. cit., pp.3-6.

[12] F.F. Abbott, op. cit., pp.3-5.[13] F.F. Abbott, op. cit., p.6.

[14] F.F. Abbott, op. cit., pp.9-10.

[15] F.F. Abbott, op. cit., p.7.

[16] F.F. Abbott, op. cit., pp.7-8.

[17] F.F. Abbott, op. cit., p.8.

[18] F.F. Abbott, op. cit., pp.4-9.

[19] F.F. Abbott, op. cit., p.21.

[20] G. Dum€zil, Mythe et €pop•e, I. II. & III., Gallimard, Paris, 1995.

[21] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.14-16.

[22] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.11-12.

[23] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.40-41.

[24] Encyclop”dia Britannica 2008, Ancient Rome.[25] Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 56-59 & Livre II, 1-15.

[26] Denys d'Halicarnasse, Antiquit•s romaines, Livre IV, 64-85 / (en) (http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/

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penelope. uchicago. edu/  Thayer/ E/ Roman/  Texts/ Dionysius_of_Halicarnassus/ 5B*. html#21).

[27] Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 33.

[28] Denys d'Halicarnasse, Antiquit•s romaines, Livre VI, 95 / (en) (http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/ E/

Roman/   Texts/ Dionysius_of_Halicarnassus/ 6D*. html#95).

[29] Denys d'Halicarnasse, Antiquit•s romaines, Livre VIII, 64-68 / (en) (http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/

E/ Roman/  Texts/ Dionysius_of_Halicarnassus/ 8C*.  html#64).

[30] Tite-Live, Histoire romaine, Livre II ƒ Livre VI.

[31]  J. Carcopino, Virgile et les origines d'Ostie, 2e €d., Paris, 1968, pp.416-420.

[32]  A. Giovannini, Le sel et la fortune de Rome, dans Athenaeum 1985, pp.373-286.

[33] Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 48.

[34] Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 22.

[35] Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 34.

[36] Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 60-61.

[37] Tite-Live, Histoire romaine, Livre V, 20-21.

[38] Tite-Live, Histoire romaine, Livre V, 2.

[39] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.47-49.

[40] Tite-Live, Histoire romaine, Livre V, 38-41.

[41] Tite-Live, Histoire romaine, Livre V, 42.

[42] Tite-Live, Histoire romaine, Livre V, 47.

[43] Dominique Briquel, La prise de Rome par les Gaulois, Paris, PUPS (http:/ / www.  pups. paris-sorbonne. fr/

pages/  aff_livre. php?Id=733), 2008[44] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.64-65.

[45] Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 23-33.

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[46] Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 55-58.

[47] Denys d'Halicarnasse, Antiquit•s romaines, Livre IX, 37-49 / (en) (http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/

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[48] F.F. Abbott, op. cit., p.29.

[49] Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 9-31.

[50] Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 32-55.

[51] Denys d'Halicarnasse, Antiquit•s romaines, Livre X, 56-60 / (en) (http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/ E/

Roman/   Texts/ Dionysius_of_Halicarnassus/ 10D*. html#56).[52] Diodore de Sicile, Biblioth„que historique, Livre XII, 9-10.

[53] Olga Tellegen-Couperus, A Short History of Roman Law, pp.19€20.

[54] Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 55.

[55] Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 1-7.

[56] Tite-Live, Histoire romaine, Livre VI, 35-42.

[57] F.F. Abbott, op. cit., pp.43-48.

[58] F.F. Abbott, op. cit., pp.51-53.

[59] Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 43.

[60] Plutarque, Vies parall„les, Camille.

[61] Tite-Live, Histoire romaine, Livre VI, 1-20.

[62] Tite-Live, Histoire romaine, Livre VII, 1-28.

[63] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., p.68.[64] F. Hinard, Histoire romaine, Paris, 2000, p.260 et suivants.

[65] F. Hinard, op. cit., pp.266-267.

[66] Tite-Live, Histoire romaine, Livre VII, 30-42.

[67] Tite-Live, Histoire romaine, Livre VIII, 1-14.

[68] Tite-Live, Histoire romaine, Livre VIII, 15-26.

[69] Tite-Live, Histoire romaine, Livre VIII, 27-40.

[70] Tite-Live, Histoire romaine, Livre IX, 1-28.

[71] Tite-Live, Histoire romaine, Livre X, 1-13.

[72] Tite-Live, Histoire romaine, Livre X, 14-47.

[73] Florus, Abr•g• de l€ histoire romaine, Livre I, 18.

[74] Florus, Abr•g• de l€ histoire romaine, Livre I, 19-21.

[75] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.94-98.

[76] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., p.99.

[77] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.99-100.

[78] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.101-103.

[79] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.99-103.

[80] Polybe, Histoire g•n•rale, Livre VI (http:/ / remacle.org/ bloodwolf/ historiens/  polybe/ six.htm).

[81] R. Byrd, The Senate of the Roman Republic, 1995, p.44.

[82] Cic€ron, De la R•publique, Livre II (http:/ / remacle.org/ bloodwolf/  orateurs/ republique2.htm).

[83] F.F. Abbott, op. cit., pp.196&257-259.

[84] L.R. Taylor, Roman Voting Assemblies : From the Hannibalic War to the Dictatorship of Caesar , 1966,

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[85] F.F. Abbott, op. cit., pp.151&196.

[86]  A. Lintott, The Constitution of the Roman Republic, 1999, pp.95-113.

[87] R. Byrd, op. cit., p.20.[88] Florus, Abr•g• de l€ histoire romaine, Livre II, 2.

[89] Florus, Abr•g• de l€ histoire romaine, Livre II, 3-5.

[90] Tite-Live, Histoire romaine, Livre XXI, 1-18.

[91] Tite-Live, Histoire romaine, Livre XXI ƒ Livre XXIII.

[92] Tite-Live, Histoire romaine, Livre XXII ƒ Livre XXX.

[93] Florus, Abr•g• de l€ histoire romaine, Livre II, 15.

[94] Tite-Live, Histoire romaine, Livre XXIII ƒ Livre XXIX.

[95] Tite-Live, Histoire romaine, Livre XXXI ƒ Livre XXXIII.

[96] Tite-Live, Histoire romaine, Livre XXXV  ƒ Livre XXXVIII.

[97] Tite-Live, Histoire romaine, Livre XLII ƒ Livre XLV .

[98] F.F. Abbott, op. cit., pp.65-80.

[99] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., p.137.

[100] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.141-145.

[101] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.146-148.

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Rome antique 50

[102] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.152-153.

[103] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.153-158.

[104] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.159-160.

[105] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.162-168.

[106] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.170-180.

[107] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., pp.180-181.

[108] M. C€beillac-Gervasoni, op. cit., p.182.

[109] Su€tone, Vie des douze C•sars, Auguste.[110]  J.-P. N€raudau, Auguste, Les Belles lettres, 2007.

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[113] Su€tone, Vie des douze C•sars, Caligula.

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[123] P. Petit, Histoire g•n•rale de l'Empire romain, T. 1 : Le Haut-Empire, Seuil, 1974, pp.150 et suivants.

[124] P. Petit, op. cit., pp.170 et suivants.

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[129] P. Veyne, Š Qu'€tait-ce qu'un empereur romain ‹, Diog„ne, n199, 2002/3 .

[130] P. Petit, Histoire g•n•rale de l'Empire romain, T. 1 : Le Haut-Empire, Seuil, 1974, p.181.

[131]  V. Vassal, Le nouvel Hadrien, L'Histoire n 335, octobre 2008, p.28.

[132] C. Badel, La Noblesse de l'Empire romain. Les masques et la vertu, Champ Vallon, Seyssel, 2005.

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[134]  J.L. Panetier, en collaboration avec H. Limane, Volubilis, une cit• du Maroc antique, €d. Maisonneuve etLarose/Malika, Paris, 2002.

[135] M. Christol et D. Nony, Des origines de Rome aux invasions barbares, Hachette, 1974, p.191.

[136] M. Christol et D. Nony, op. cit., pp.192-193.

[137] Eutrope, Abr•g• de l€ histoire romaine, Livre IX, 1.

[138] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.192.

[139] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.196.

[140] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.197.

[141] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.206.

[142] P. Petit et Y. Le Bohec, Š L'Antiquit€ tardive ‹, Encyclop…dia universalis, DVD 2007.

[143] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.212.

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[150] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.214.

[151] B. Lan‡on, op. cit., p.41.

[152]  A. Ducellier, M. Kaplan et B. Martin, Le Proche-Orient m•di•val, Hachette, 1978, p.23.

[153] M. Balard, J.-P. Gen†t et M. Rouche, Des Barbares ƒ la Renaissance, Hachette, 1973, p.16.

[154] B. Lan‡on, op. cit., p.32.

[155] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.213.

[156] B. Lan‡on, op. cit., p.33.

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Rome antique 51

[157]  A. Ducellier, M. Kaplan et B. Martin, op. cit., p.22.

[158] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.214.

[159]  Y. Le Bohec, M. Le Glay et J.-L. Voisin, Histoire romaine, Paris, PUF, 1995, p.505.

[160] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.221.

[161] P. Brown, Pouvoir et persuasion dans l€  Antiquit• tardive : vers un Empire chr•tien, Le Seuil, 1998, p.37.

[162] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.234.

[163] M. Balard, J.-P. Gen†t et M. Rouche, op. cit., p.28.

[164]  Y. Le Bohec, M. Le Glay et J.-L. Voisin, op. cit., pp.501-502.[165] B. Lan‡on, op. cit., p.104.

[166] B. Lan‡on, op. cit., p.89.

[167] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.233.

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[178]  A. Chastagnol, Le Bas-Empire, Armand Colin, 1999.

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[182] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.248.

[183] Saint J€rme, Lettres, 60, 17.

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[185] M. Christol et D. Nony, op. cit., p.251.

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[187]  A. Ducellier, M. Kaplan et B. Martin, op. cit., p.19.

[188] M. Balard, J.-P. Gen†t et M. Rouche, op. cit., p.17.

[189]  A. Ducellier, M. Kaplan et B. Martin, op. cit., p.18.

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[191] B. Lan‡on, op. cit., p.39.

[192]  A. Ducellier, M. Kaplan et B. Martin, op. cit., p.20.

[193] http:/ / bcs. fltr. ucl.  ac. be/ LIV/ Intro. html

[194] http:/ / penelope. uchicago. edu/  Thayer/ E/ Roman/   Texts/ Dionysius_of_Halicarnassus/ home. html

[195] http:/ / remacle.  org/ bloodwolf/ orateurs/ republique1. htm[196] http:/ / remacle.  org/ bloodwolf/ historiens/ polybe/ index. htm

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[198] http:/ / remacle.  org/ bloodwolf/ historiens/ eusebe/ index. htm

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[201] http:/ / gallica. bnf. fr/ scripts/ catalog. php?Mod=i&  Titre=& FondsTout=on& FondsTxt=on& FondsImp=on&

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[202] http:/ / www. mediterranee-antique. info/ Boissier/ Religion_Rom/ RR_000.  htm

[203] http:/ / www. mediterranee-antique. info/ Rome/ Mommsen/  DPR/ DPR_000.  htm

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Liens connexes

Liens externes

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les origines de Rome et m†me site (http:/ / www. etudes-litteraires. com/ religion. php) sur

la religion.

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antiques.

La version du 30 mai 2008 de cet article a €t€ reconnue comme Š bon article ‹, c'est-ƒ-dire qu'elle

r€pond ƒ des crit…res de qualit€ concernant le style, la clart€, la pertinence, la citation des sources et

l'illustration.

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Sources des articles et contributeursRome antique Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=40489808 Contributors: (:Julien:), 2514, Aeleftherios, Alchemica, Alef Burzmali,

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13. Delete any section Entitled "Endorsements". Such a section may not be included in the Modified Version.14. Do not retitle any existing section to be Entitled "Endorsements" or to conflict in title with any Invariant Section.15. Preserve any Warranty Disclaimers.If the Modified Version includes new front-matter sections or appendices that qualify as Secondary Sections and contain no material copied from theDocument, you may at your option designate some or all of these sections as invariant. To do this, add their titles to the list of Invariant Sections in theModified Version's license notice. These titles must be distinct from any other section titles.

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