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Tout sur les unités de mesure ____________________________________ Les Hommes des unités – René-Just Haüy : 1 René-Just Haüy (1743-1822) Minéralogiste et botaniste français, né à St. Just- en-Chaussée (Oise) le 28 février 1743 et mort à Paris le 1 er juin 1822. Fils de Just Haüy et Madeleine Candelot, René vient au monde dans une modeste famille de tisserand. Son frère cadet Valentin s'illustrera au service des aveugles. Le prieur de l’abbaye des Prémontrés de St. Just remarquant son attrait pour les cérémonies religieuses dont le chant et la vivacité de son intelligence, lui fait donner des cours par ses moines. En novembre 1751, ses progrès sont tels que le prieur encourage sa mère à l’emmener étudier à Paris où il ne trouve qu’une place d’enfant de chœur dans le quartier de St. Antoine. Ses protecteurs lui obtiennent une bourse au collège de Navarre (future École Polytechnique en 1805). À l’issue de ses études classiques, ses maîtres très satisfaits de sa bonne conduite lui proposent de devenir l’un des leurs. Les quelques leçons de physique de Mathurin Jacques Brisson (1723-1806) éveillent en lui un intérêt pour les sciences. Ordonné prêtre en 1770, il est nommé régent de seconde pour l'enseignement du latin au collège du Cardinal Lemoine. Il se lie d'amitié avec l'abbé Charles Lhomond (1727-1794), qui l'initie à l'herboristerie et à la botanique. Son premier herbier est très remarqué. Au jardin du Roi (futur Jardin des Plantes) proche du collège, il suit les cours de minéralogie de Louis Jean Marie Daubenton (1716-1800) en auditeur libre, il a alors 35 ans. La géométrie et les symétries des formes des plantes lui inspirent des réflexions qu’il étend aux minéraux. Il se passionne et démontre que les formes les plus compliquées des cristaux peuvent être considérées comme dérivant d'une forme simple. Pendant 40 ans, il ne cessera d'approfondir cette théorie, en y introduisant les concepts fondamentaux de maille élémentaire, de réseau périodique et de symétrie. On dit que tout en examinant la collection de minéraux du maître des comptes Defrance du Croisset, il eut le malheur de laisser tomber un échantillon de calcite qui se cassa en morceaux. L'examen des fragments de même forme que le cristal primitif l'interpella grandement, il venait de découvrir le clivage des cristaux. “Toute l'argumentation d'Haüy part d'une observation fondamentale sur le phénomène de clivage, c'est- à-dire de facile séparation, suivant certaines directions de plans, que présentent de nombreuses espèces cristallines, et tout particulièrement la calcite (carbonate de calcium). La calcite possède trois directions de plans de clivage, respectivement parallèles aux trois paires de facettes d'un rhomboèdre (solide à six faces losanges). Partant d'un échantillon naturel de calcite, on peut ainsi isoler, par clivages successifs, des rhomboèdres de plus en plus petits. «Or, dit Haüy, la division du cristal en petits solides a un terme, passé lequel on arriverait à des particules si petites qu'on ne pourrait plus les diviser sans les analyser, c'est-à-dire sans détruire la nature de la substance. Je m'arrête à ce terme et je donne à ces corpuscules que nous isolerions, si nos organes et nos instruments étaient assez délicats, le nom de molécules intégrantes. Il est très probable que ces molécules sont les mêmes que celles qui étaient suspendues dans le fluide où s'est opérée la cristallisation.» Voilà donc le cristal analysé comme un assemblage d'éléments identiques à l'échelle microscopique...“ “...Les savants du XIX e siècle (Bravais, Jordan, Sohnke, Fedorov, Schoenflies) se sont ensuite attachés à décrire systématiquement les propriétés de symétrie de ces milieux périodiques. Les travaux de Max von Laue et ceux de William Henry et William Lawrence Bragg sur la diffraction des rayons X par les

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____________________________________ Les Hommes des unités – René-Just Haüy : 1

René-Just Haüy (1743-1822) Minéralogiste et botaniste français, né à St. Just-en-Chaussée (Oise) le 28 février 1743 et mort à Paris le 1er juin 1822. Fils de Just Haüy et Madeleine Candelot, René vient au monde dans une modeste famille de tisserand. Son frère cadet Valentin s'illustrera au service des aveugles. Le prieur de l’abbaye des Prémontrés de St. Just remarquant son attrait pour les cérémonies religieuses dont le chant et la vivacité de son intelligence, lui fait donner des cours par ses moines. En novembre 1751, ses progrès sont tels que le prieur encourage sa mère à l’emmener étudier à Paris où il ne trouve qu’une place d’enfant de chœur dans le quartier de St. Antoine. Ses protecteurs lui obtiennent une bourse au collège de Navarre (future École Polytechnique en 1805). À l’issue de ses études classiques, ses maîtres très satisfaits de sa bonne conduite lui proposent de devenir l’un des leurs. Les quelques leçons de physique de Mathurin Jacques Brisson (1723-1806) éveillent en lui un intérêt pour les sciences. Ordonné prêtre en 1770, il est nommé régent de seconde pour l'enseignement du latin au collège du Cardinal Lemoine. Il se lie d'amitié avec l'abbé Charles Lhomond (1727-1794), qui l'initie à l'herboristerie et à la botanique. Son premier herbier est très remarqué. Au jardin du Roi (futur Jardin des Plantes) proche du collège, il suit les cours de minéralogie de Louis Jean Marie Daubenton (1716-1800) en auditeur libre, il a alors 35 ans. La géométrie et les symétries des formes des plantes lui inspirent des réflexions qu’il étend aux minéraux. Il se passionne et démontre que les formes les plus compliquées des cristaux peuvent être considérées comme dérivant d'une forme simple. Pendant 40 ans, il ne cessera d'approfondir cette théorie, en y introduisant les concepts fondamentaux de maille élémentaire, de réseau périodique et de symétrie. On dit que tout en examinant la collection de minéraux du maître des comptes Defrance du Croisset, il eut le malheur de laisser tomber un échantillon de calcite qui se cassa en morceaux. L'examen des fragments de même forme que le cristal primitif l'interpella grandement, il venait de découvrir le clivage des cristaux.

“Toute l'argumentation d'Haüy part d'une observation fondamentale sur le phénomène de clivage, c'est-à-dire de facile séparation, suivant certaines directions de plans, que présentent de nombreuses espèces cristallines, et tout particulièrement la calcite (carbonate de calcium). La calcite possède trois directions de plans de clivage, respectivement parallèles aux trois paires de facettes d'un rhomboèdre (solide à six faces losanges). Partant d'un échantillon naturel de calcite, on peut ainsi isoler, par clivages successifs, des rhomboèdres de plus en plus petits. «Or, dit Haüy, la division du cristal en petits solides a un terme, passé lequel on arriverait à des particules si petites qu'on ne pourrait plus les diviser sans les analyser, c'est-à-dire sans détruire la nature de la substance. Je m'arrête à ce terme et je donne à ces corpuscules que nous isolerions, si nos organes et nos instruments étaient assez délicats, le nom de molécules intégrantes. Il est très probable que ces molécules sont les mêmes que celles qui étaient suspendues dans le fluide où s'est opérée la cristallisation.» Voilà donc le cristal analysé comme un assemblage d'éléments identiques à l'échelle microscopique...“ “...Les savants du XIXe siècle (Bravais, Jordan, Sohnke, Fedorov, Schoenflies) se sont ensuite attachés à décrire systématiquement les propriétés de symétrie de ces milieux périodiques. Les travaux de Max von Laue et ceux de William Henry et William Lawrence Bragg sur la diffraction des rayons X par les

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cristaux devaient amener, au début du XXe siècle, une confirmation éclatante de l'exactitude de ce mode de description du milieu cristallin.“ (Cf. Encyclopedia Universalis)

Haüy subit l’hostilité de quelques uns de ses compatriotes dont Jean Baptiste Romé de l’Isle (1736-1790) qui le traite de « cristalloclaste » ou briseur de cristaux. Le 10 janvier 1781, il expose un mémoire sur les grenats ainsi que d'autres travaux sur la structure des cristaux à l'Académie des Sciences, à la demande de Laplace, ami de Daubenton. Il est reçu par les académiciens, sans attendre qu'une place de Physique ou de Minéralogie soit vacante. Ces travaux lui ouvrent les portes de l'Académie des Sciences comme adjoint botaniste, le 12 février 1783, le décret royal est signé le 15 février, 3 jours plus tard.

L’École des Mines est crée dans les locaux de l'Hôtel de la Monnaie à Paris, le 19 mars 1783. Sous la direction de Balthazar Georges Sage (1740-1824), on y forme des ingénieurs des Mines chargés de trouver et d'exploiter les Minéraux utiles.

En 1784 ayant les 20 ans d’ancienneté universitaire requis, Haüy revendique une pension de professeur émérite et abandonne son enseignement classique pour se consacrer entièrement à la cristallographie. Il classe les minéraux d’après leur arrangement et non pas par rapport à leur dureté comme A. G. Werner ou F. Mohs. Il loge toujours modestement au collège Lemoine. Il devient membre associé de la classe d'histoire naturelle et minéralogie lors de la réorganisation de l’Académie des sciences du 23 avril 1785. En 1790, l'abbé Haüy refuse de prêter serment à la constitution civile du clergé votée par l'Assemblée Constituante, il perd donc sa pension. En août 1792 après le renversement du trône, il est arrêté comme prêtre réfractaire et incarcéré au séminaire Saint-Firmin transformé en prison. À la demande de Geoffroy Saint-Hilaire, Daubenton et l'Académie des sciences, il obtient un ordre de libération mais refusant d’abandonner ses compagnons d'infortune, il ne sortira qu’après les fêtes religieuses du 15 août, heureusement avant les Massacres de septembre. Le motif de sa libération est consigné dans une note à destination de l’Académie, il est « utile aux sciences ». Au cours de 1792, il reçoit un ordre d’incorporation civil mais est réformé au vu de sa mauvaise mine.

Le 10 juin 1793, le Jardin des Plantes prend le nom de Muséum d’Histoire naturelle et 12 chaires sont établies pour l’enseignement des sciences.

Le 22 septembre 1793, la Convention le nomme membre et secrétaire de la commission des poids et mesures. Il participe à la définition du décilitre et à la fabrication du kilogramme-étalon avec Lavoisier.

Afin de vaincre le blocus imposé par les puissances européennes, le Comité Révolutionnaire de Salut Public encourage la recherche minière et crée l'Agence et le Corps des Mines. L’arrêté du 12 juillet 1794 installe l'Agence à l'Hôtel de Périgord proche de l'Hôtel de Mouchy, où emménage l'École des Mines.

Le 2 août 1794, il est nommé conservateur du cabinet des Mines. Il défend Lavoisier arrêté auprès du Comité de Sureté Générale (mais n’empêchera pas son exécution) et ainsi que Charles de Borda (1733-1799) et Jean Baptiste Delambre (1749-1822) destitué bien qu’il soit prêtre non assermenté remplissant ses fonctions ecclésiastiques journalières.

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En novembre 1794, il enseigne durant quelques mois à l’École Normale crée par la Convention. Le 7 avril 1795, La Convention instaure le Système métrique décimal. Le gramme est l’unité dérivée de masse, le millième de l’étalon, constitué d’un décimètre cube d’eau pure à 0°C : un litre d’eau pèse un kilogramme. Le 11 avril est constituée l’Agence temporaire des poids et mesures, Haüy est l’un des 12 commissaires chargés de poursuivre les travaux scientifiques. Avec Borda et Prony, Haüy fait fabriquer un poids étalon provisoire. À l’École des Mines jusqu'en 1802, Haüy dispensera un enseignement scientifique qui s'appuyait sur la chimie nouvelle de Lavoisier et sur les analyses de Vauquelin. Ses cours couvraient aussi bien la Minéralogie que la Cristallographie. Le 6 octobre, il devient premier Conservateur des collections récoltées par les élèves et les Ingénieurs. Il se voit remettre la précieuse collection de Romé de L'Isle, achetée par François Gillet de Laumont (1747-1834), directeur de l'Agence des Mines. Le 20 novembre, il est nommé Membre résidant de la 1re Classe de l'Institut national des sciences et des arts (section d'histoire naturelle et minéralogie) par arrêté du Directoire exécutif pour composer le noyau de 40 membres ou "premier tiers de l'Institut de France". Il en est élu vice-secrétaire du bureau provisoire de la Classe le 27 décembre 1795. Daubenton meurt le 1er janvier 1800, la chaire de Minéralogie du Muséum revient à Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801) qui est malheureusement retenu prisonnier en Sicile à la suite de sa capture lors de son retour de l’expédition d’Égypte. Elle est donc proposée à Haüy qui la refuse. En 1801, il publie son Traité de Minéralogie, somme de toutes les connaissances cristallographiques et minéra-logiques de l'époque qui comporte la description détaillée de milliers d'échantillons soigneusement rassemblés dans le Cabinet dont il a la charge. À la mort de Dolomieu le 16 novembre 1801, la chaire de Minéralogie du Muséum lui revient de droit. Après le rétablissement du culte, Bonaparte alors Premier Consul, nomme Haüy Chanoine Honoraire de Notre-Dame de Paris le 5 avril 1802. En mai, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur dès la création de l'ordre. Haüy quitte l'École des Mines transférée dans les Alpes, Le 9 décembre 1802, il est nommé à la chaire de minéralogie du Muséum d'histoire naturelle où il professera jusqu'à sa mort. Il s’occupe des collections comme personne ne l’avait fait auparavant, la galerie est connue de l’Europe entière. En 1803, Bonaparte lui accorde 6 mois pour réaliser un traité de physique destiné à l'enseignement secondaire. Les deux tomes de son Traité de physique sont écrits en 4 mois, il aura beaucoup de succès (4 éditions : 1804, 1806 1821 et 1855). Napoléon lui alloue une pension de 6 000 francs (qui sera réduite de moitié lors de la première Restauration) et accorde un petit emploi au mari de sa nièce. Mais l'abbé refuse d'être nommé sénateur. En 1809, il enseigne à la Sorbonne, puis en 1811, il occupe la chaire de minéralogie créée pour lui à la Faculté des Sciences de l’Université de Paris (fondée par Napoléon en 1808). Alexandre Brongniart (1739-1813), son adjoint assurera la plupart des cours, Haüy consacrant son temps à la rédaction de son traité de cristallographie.

- Notion de maille élémentaire -

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Connu dans toute l'Europe, il s'était lié d'amitié avec le savant prussien Alexander von Humboldt (1769-1859) et le rencontrait chez Georges Cuvier (1769-1832). Fin mars 1814, Humboldt obtient l'évacuation des troupes prussiennes qui occupaient le Muséum. Lors des Cent-Jours, l'Empereur rencontre Haüy, le 6 avril 1815 au Muséum et lui dit : "Monsieur Haüy, j'avais emporté votre physique à l'Île d'Elbe, je l'ai relu avec le plus grand intérêt", avant de lui remettre la rosette d'officier de la Légion d'honneur. Ceci n’empêcha pas Haüy de voter contre l’acte additionnel aux constitutions de

l’empire de 1815.

Cet acte d'inspiration très libérale donne aux Français des droits qui leur étaient jusqu'alors inconnus, comme par exemple le droit d'élire un maire dans les communes de moins de 5 000 habitants ou encore le droits pour les représentants du peuple d'amender la Constitution. Cette nouvelle Constitution adoptée par plébiscite le 1er juin 1815 ne sera jamais réellement appliquée à cause de la défaite rapide de Napoléon.

Lors de la seconde Restauration, les souverains étrangers de passage à Paris lui rendent visite. Les princes russes et le prince royal de Danemark suivent ses cours. Face à cet hommage européen, les ministres de Louis XVIII font annuler la nomination d'Haüy au grade d'officier de la Légion d'honneur et parviennent également à lui supprimer sa pension accordée par Napoléon sous prétexte qu’elle n’est pas cumulable avec un traitement d’activité. En 1817, l'abbé Haüy accueille son frère Valentin, de retour de Russie et l'héberge dans son logement au Muséum. Valentin meurt le 18 mars 1822. Il passe ses dernières années dans la pauvreté. Les souverains de Prusse et de Russie lui offrent 600 000 francs pour sa collection de minéraux avoisinant 12 000 pièces. Haüy refuse et la réserve pour la France qui laissera sa nièce la vendre en 1823 au le duc de Buckingham. Elle sera rachetée en 1848 à la mort du duc, en vertu d’un décret de l’Assemblée nationale et placée dans la galerie du Muséum d’histoire naturelle. René-Just Haüy s'éteint le 1er juin 1822 à 79 ans des suites d’un abcès provoqué par une fracture du col du fémur. Ses obsèques ont lieu le 3 juin à l'église Saint-Médard, il est inhumé avec son frère Valentin, au cimetière du Père-Lachaise. Cuvier prononcera son éloge à l'Académie des Sciences, le 2 juin 1823, un an après sa mort.

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Contribution aux unités de mesure Il semble que le caractère rationnel des mesures minéralogiques "loi des troncatures rationnelles" a joué un rôle primordial dans l'élaboration du système métrique. Le 19 janvier 1793, Borda, Condorcet, Laplace et Lagrange dans un rapport à l’Académie des sciences, baptisent « grave » un décimètre cube d'eau distillée avec ses sous-multiples (décigrave, centigrave et milligrave, appelé ultérieurement « gravet ») et ses multiples (bar ou millier [1000 graves], décibar et centibar). Le 8 août 1793, la Convention supprime les Académies royales et crée le 11 septembre 1793 une commission temporaire des poids et mesures chargée de poursuivre les travaux ordonnés par le décret du 8 mai 1790.

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Les membres sont maintenus et Haüy en devient le secrétaire le 22 septembre. Haüy participe avec Lavoisier à la définition du décilitre et à la fabrication du kilogramme étalon, poids du décimètre cube d'eau à la température de la glace fondante, (18 841 grains du marc moyen de la Pile de Charlemagne) sans bien connaître la relation entre température et masse volumique. Lavoisier note « qu'il reste à déterminer les variations de volume et de pesanteur qu'éprouve l'eau suivant les différents degrés de température » avant d'être arrêté le 28 novembre 1793.

Cf. Les mémoires de Lavoisier http://www.lavoisier.cnrs.fr/ http://www.utc.fr/Themes/Unites/Hommes/hau/pdf/Experience_Lavoisier&Hauy.pdf

Le décret du 22 octobre 1793 ordonne la fabrication des étalons en platine, matériaux plus insensible à la température et à la corrosion. En mars 1795, Claude Antoine Prieur-Duvernois (1763-1832) propose le mot « gramme » en remplacement de « gravet », c’est le poids d'un centimètre cube d’eau. En mai 1799, Louis Lefèvre-Gineau (1751-1829) et l'italien Giovanni Fabbroni (1752-1822) ayant montré que l'eau atteint son maximum de densité à 4°C, une nouvelle définition du kilogramme est donnée (18 827,15 grains du marc moyen de la Pile de Charlemagne). Le 22 juin 1799, les étalons prototypes du mètre et du kilogramme (4 de chaque type) sont présentés au corps législatif, et un exemplaire de chaque est remis le même jour à Armand Gaston Camus, Garde des Archives générales de la République, qui les enferme dans une double armoire en fer fermée par 4 clefs, d'où leur nom « Mètre et Kilogramme des Archives ». Un second exemplaire est remis à l’Agence des poids et mesures du Ministère de l'Intérieur. Les deux derniers seront livrés un peu plus tard au bureau des longitudes et conservés à l'Observatoire de Paris (décret du 24 septembre 1803). Les étalons sont en platine manufacturé par le chimiste Marc Étienne Janety (ou Janetti) (1739-1820). Le mètre est une règle plate de section rectangulaire, étalon à bouts, ajustée par Étienne Lenoir (1744-1832). Le kilogramme est un cylindre de hauteur égale au diamètre, ajusté par Jean Nicolas Fortin (1750-1831). Douze règles de fer ont été également réalisées

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Travaux et activités L'abbé Haüy n'a toujours porté que l'habit ecclésiastique. Maigre, d'aspect fragile et ascétique, il partageait sa vie entre ses exercices de piété, ses obligations d'enseignant et ses études sur la cristallographie. Passionné de musique, il jouait du clavecin et du violon. Il était très aimé de ses collègues et des étudiants. Il publia ses travaux dans des revues scientifiques comme : le Journal de Physique, les Annales de Physique et de Chimie, le Journal des Mines, les Annales et Mémoires du Muséum d’Histoire naturelle, le Journal des Savants, les Mémoires de l‘Académie des Sciences… Ses écrits sont nombreux :

- Essai d'une théorie sur la structure des crystaux, appliquée à plusieurs genres de substances cristallisées -1784

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Publié dans le Journal des sçavans en février 1784, pp. 97-103 http://books.google.fr/books?id=anJ3pgUkgj0C&pg=PA97&dq=Essai+d%27une+th%C3%A9orie+sur+la+structure+des+cristaux,+appliqu%C3%A9e+%C3%A0+plusieurs+genres+de+substances+cristallis%C3%A9es&hl=fr&ei=ZggFTbrvN5D4sga5kcTmCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCcQ6AEwAA#v=onepage&q=Essai%20d%27une%20th%C3%A9orie%20sur%20la%20structure%20des%20cristaux%2C%20appliqu%C3%A9e%20%C3%A0%20plusieurs%20genres%20de%20substances%20cristallis%C3%A9es&f=false

- Exposition raisonnée de la théorie de l'électricité et du magnétisme -1787 Cet ouvrage sera traduit en allemand en 1808

http://books.google.fr/books?id=bqQAAAAAMAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false - Exposition abrégée de la théorie de la structure des crystaux – 1793

http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF30582575 - De la structure considérée comme caractère distinctif des minéraux – 1793

Publié aussi dans le « Recueil des mémoires du citoyen Haüy » dans l'Appencide des comptes-rendus des Séances des Écoles normales Tome 3 1801 pp. 79-92

http://books.google.fr/books?id=doUDAAAAQAAJ&pg=RA1-PA79&dq=De+la+structure,+consid%C3%A9r%C3%A9e+comme+caract%C3%A8re+distinctif+des+min%C3%A9raux&hl=fr&ei=Ww8FTfPeMcPysgbK4uGFCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=10&ved=0CFMQ6AEwCTgK#v=onepage&q=De%20la%20structure%2C%20consid%C3%A9r%C3%A9e%20comme%20caract%C3%A8re%20distinctif%20des%20min%C3%A9raux&f=false

- Instruction sur les mesures déduites de la grandeur de la terre et sur les calculs relatifs à leur division décimale – 1794

http://www.e-rara.ch/zut/content/titleinfo/322922 - Extrait d’un traité élémentaire de minéralogie – 1797

Cet ouvrage avait été déjà publié par parties dans le Journal des mines, pp. 383-398 http://annales.ensmp.fr/articles/1807-2/194-202.pdf

- Traité de minéralogie 4 vol. et atlas - 1801, 2e éd. – 1822 http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37366985

- Traité élémentaire de physique 2 vol. - 1804, 2e éd. 1806, 3e éd. 1821, 4e éd. 1855 http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF40201365

- Tableau comparatif des résultats de la cristallographie et de l’analyse chimique relativement à la classification des minéraux – 1809

http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF30582582 - Traité des caractères physiques des pierres précieuses, pour servir à leur détermination

lorsqu’elles sont taillées -1817 http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF30582589

- Traité de cristallographie 2 vol. et atlas – 1822 tome 1 1822 : http://www.utc.fr/Themes/Unites/Hommes/hau/pdf/Traite_de_cristallographie-T1.pdf tome 2 1822 : http://www.utc.fr/Themes/Unites/Hommes/hau/pdf/Traite_de_cristallographie-T2.pdf

- La fête du Marrube noir - 1825 Fable en l'honneur de Lhomond, extrait des Mélanges de la Société des Bibliophiles.

Il a fondé les trois grandes collections de l'École des Mines, du Muséum d'Histoire Naturelle et de l'Université, qui encore aujourd'hui comptent parmi les plus importantes du monde.

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Reconnaissance Certains de ses élèves comme Adam Seybert, Benjamin Silliman, Archibald Bruce, Georges Gibbs ont ainsi introduit la minéralogie française aux États-Unis. Les savants du XIXe siècle (Bravais, Jordan, Sohnke, Fedorov, Schoenflies) se sont ensuite attachés à décrire systématiquement les propriétés de symétrie de ces milieux périodiques. Les travaux de Max von Laue et ceux de William Henry et William Lawrence Bragg sur la diffraction des rayons X par les cristaux devaient amener, au début du XXe siècle, une confirmation éclatante de l'exactitude de ce mode de description du milieu cristallin.

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Son nom a été gravé sous la rambarde du premier étage de la tour Eiffel par G. Eiffel avec soixante et onze autres scientifiques, ingénieurs ou industriels qui ont honoré la France de 1789 à 1889.

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Carte de visite du Traité de Minéralogie : - Chanoine honoraire de l’Église métropolitaine de Paris ; - Membre de la Légion d’Honneur ; - Chevalier de l’Ordre de Saint-Michel de Bavière ; - Membre de l’Académie Royale des Sciences ; - Professeur de Minéralogie au Jardin du Roi ; - Professeur à la Faculté des Sciences de l’Université royale de Paris ; - Membre de la Société royale de Londres ; - Membre de l’Académie impériale des Sciences de Saint-Petersbourg ; - Membre des Académies royale des Sciences de Berlin, Stockholm, Lisbonne et Munich ; - Membre de la Société Géologique de Londres ; - Membre de la Société impériale de Wilna ; - Membre de la Société helvétienne des Scrutateurs de la Nature ; - Membre des Sociétés Minéralogiques de Dresde et Iéna ; - Membre de la Société batave des Sciences de Harlem ; - Membre de la Société italienne des Sciences ; - Membre de la Société Philomatique de Paris ; - Membre de la Société d’Histoire naturelle de Paris ; - …

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Sources

- Éloge historique de Haüy, G. Cuvier lu à l’Académie des sciences le 2 juin 1823 - Nouvelle biographie générale, tome 23, Hennequin, F. Didot éditeurs, Paris – 1861 - Dictionnaire historique, ou histoire abrégée de hommes qui se sont fait un nom par leur

génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs or leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'a nos jours, par François-Xavier Feller, publié chez L. Lefort, 1832

- Biographie universelle, ancienne et moderne : ou, Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, par Joseph Fr Michaud, Louis Gabriel Michaud, publié par A. T. Desplaces, 1857

- Paris: ou Les sciences, les institutions, et les mœurs au XIXe siècle, par Alphonse Esquiros, publié par Comon et Cie., 1847

- Recherches historiques sur les étalons de poids et mesures de l'observatoire, et les appareils qui ont servi à les construire, par Charles Joseph Etienne Wolf, M. C. Wolf, Paris Observatoire, Gauthier-Villars, 1882

- Les archives de l’Académie des sciences : http://www.academie-sciences.fr/archives/ressources_dossiers.htm

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- René-Just Haüy et son frère Valentin, statue sur la place de

Saint-Just-en-Chaussée (Oise) -

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Cette page est extraite d'un site concernant les unités de mesure dont l'adresse est : http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/index.html

décembre 2010

René-Just Haüy a un frère Valentin qui a fondé à Paris la première école pour aveugles et qui est devenue l'Institut national des jeunes aveugles. Il a mis également au point leur matériel de lecture et s'est attaché à promouvoir leur insertion par le travail.