Prévision de la Sécurité Alimentaire en Haïti Juillet à ... · dans les régions sont bien...
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Prévision de la Sécurité Alimentaire en Haïti Juillet à décembre 2010
• La sécurité alimentaire dans la plupart des départements continue à s’améliorer. Les marchés dans les régions sont bien approvisionnés et les prix des denrées alimentaires affichent une tendance à la baisse. Cette tendance s’explique en grande partie par le début des récoltes de printemps et la baisse des prix des céréales sur les marchés internationaux. La demande de main d’œuvre apparue en mai et juin avec la création d’emplois demeure stable. En conséquence, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a baissé, particulièrement dans la pointe occidentale de la péninsule du nord, dans le sud‐est et dans les zones affectées par le séisme.
• Dans la péninsule du Sud, les premières récoltes ont été bonnes en général. Avec la poursuite des récoltes, jusqu’en août, la disponibilité alimentaire va continuer à s’améliorer, jusqu’en septembre, ce qui va réduire l’insécurité alimentaire. Mais les pluies abondantes de la saison cyclonique pourraient provoquer des inondations et l’endommagement des infrastructures de transport, causant des pertes de biens et de revenus, et une détérioration des conditions sanitaires. Une augmentation du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire est donc à prévoir, particulièrement entre octobre et décembre.
• La tendance est à l’amélioration de la sécurité alimentaire dans la zone métropolitaine de Port‐au‐Prince. Cette tendance se maintiendra au cours des deux mois à venir, grâce à la reprise de l’activité économique, les programmes cash‐for‐work, le bon fonctionnement des ports et la normalisation des importations, et aussi une plus grande disponibilité sur les marchés alimentaires. Mais une fraction importante de la population (1.6 millions de personnes) vit toujours dans des abris précaires et, dans cette zone urbaine fortement délabrée, les précipitations et les tempêtes prévues à partir de septembre pourraient entrainer l’endommagement de ces abris, et causer des pertes matérielles de ces ménages et l’appauvrissement de leurs conditions sanitaires. Ainsi, la sécurité alimentaire des plus vulnérables de ces ménages se dégradera d’octobre à décembre. De plus, à l’approche des élections générales vers octobre, des manifestations violentes pourraient ralentir l’activité économique et entrainer une augmentation du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire.
Calendrier des événements climatiques et de la production agricole
Source: FEWS NET
Figure 1. Situation actuelle (juillet 2010) de la sécurité alimentaire
Source: FEWS NET
Pour plus d’informations sur l’échelle de sévérité de l’insécurité alimentaire de FEWS NET, veuillez consulter: www.fews.net/FoodInsecurityScale.
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Scénario le plus probable de juillet à décembre 2010
Vue d’ensemble des conditions actuelles de sécurité alimentaire au niveau national Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire continuera à diminuer jusqu’à la fin du mois d’août quand il atteindra son niveau le plus bas de l’année. La bonne performance de la campagne agricole de printemps, la transmission de la baisse des cours internationaux pour les céréales au marché domestique et la création d’emplois dans les secteurs à haute intensité en main‐d’œuvre sont autant de facteurs qui favorisent cette tendance. Les précipitations ont été faibles au début de la saison mais elles ont finalement été très abondantes au milieu de la campagne. Comme il continuera à y avoir de bonnes conditions pluviométriques au cours des prochains mois et que la disponibilité des intrants agricoles est bonne, il devrait y avoir une bonne récolte en août et un bon déroulement des semis dans les montagnes humides. Pour le maïs, une très bonne récolte est attendue dans la grande majorité des zones de production. D’autres cultures, comme la banane, l’igname, le fruit d’arbre véritable et les agrumes, ont grandement profité de cette bonne saison pluvieuse. Cependant, des pluies excessives ont provoqué une faible production de haricots dans certaines zones des montagnes humides de la péninsule du sud. La situation dans la pointe occidentale de la péninsule du nord est bien différente. Dans cette zone de sécheresse, particulièrement dans les communes de Bombardopolis, de Baie de Henne et d’Anse‐rouge, la production agricole sera faible. Il en est de même dans la région des Gonaïves, touchée d’abord par la sécheresse puis par une inondation, les deux événements ayant beaucoup contribué à réduire la disponibilité alimentaire. A l’exception de certaines zones comme la pointe occidentale du Nord, le haut Artibonite et dans des poches dans les montagnes humides, une bonne récolte est attendue dans tous les départements. Avec le début des récoltes de la campagne de printemps, qui se dérouleront jusqu’au mois d’août, la disponibilité alimentaire sur les marchés s’est nettement améliorée et il continuera à en être ainsi jusqu’en octobre. Ainsi, les prix resteront relativement faibles jusqu’en octobre. A partir de cette période, les prix tendront à se stabiliser à cause de l’apport des récoltes des montagnes humides et des plaines irriguées à la disponibilité alimentaire jusqu'à la fin de décembre. En milieu rural, dans les zones à potentialité agricole élevée comme dans la plaine des Cayes, la vallée de l’Artibonite et la Plaine du Nord, les montagnes humides, les travailleurs agricoles profiteront des récoltes et des semis, bases de leurs revenus en juillet‐août et en octobre‐décembre, respectivement. La saison cyclonique s’annonce très active. Les prédictions de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et de l’Université d’État du Colorado (CSU) concordent pour dire qu’en 2010 les occurrences de tempêtes tropicales et ouragans seront grandement supérieures à la moyenne. Le Projet de météorologie tropicale de CSU prévoit l’occurrence de
Figure 3. Scenario le plus probable de juillet à septembre 2010
Figure 4. Scenario le plus probable de septembre à décembre 2010
Source: FEWS NET
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cinq ouragans majeurs alors que la moyenne annuelle est de 2,3. Mais étant donné la grande vulnérabilité de la quasi‐totalité du pays aux fortes précipitations, des tempêtes tropicales pourraient conduire à une dégradation modérée de la sécurité alimentaire dans les zones touchées. Un ou des ouragans auraient des impacts sévères sur les installations agricoles. Des plantations seront détruites, des animaux d’élevage tués et les résidences des ménages endommagées. D’octobre à décembre, l’insécurité alimentaire augmentera dans la péninsule du Sud et dans la région métropolitaine de Port‐au‐Prince aussi bien que dans le haut Artibonite et la pointe occidentale de la péninsule du nord en grande partie à cause des chocs météorologiques. En résumé, les informations disponibles à ce jour permettent de faire les hypothèses suivantes : une bonne récolte durant la période de juillet à août ; une bonne disponibilité des intrants agricoles pour la campagne du haricot dans les montagnes humides et du riz dans la vallée de l’Artibonite; l’exécution de travaux requérant de la main d’œuvre dans les zones affectées par le séisme et dans les régions du nord‐ouest; l’augmentation des transferts d’argent de l’étranger à la rentrée scolaire en septembre et pendant les fêtes de fin d’année en décembre; l’occurrence de tempêtes tropicales; des inondations des basses terres dans les départements de l’Artibonite, de l’Ouest et du Sud; le pré‐positionnement de nourriture et kits d’hygiène dans les zones les plus vulnérables aux fortes chutes de pluie; et des manifestations violentes dans les grandes zones urbaines à l’approche des élections d’octobre à décembre. Les scénarii les plus probables pour la péninsule du sud et la zone métropolitaine reposent sur ces hypothèses. La péninsule du sud En ce moment, la péninsule du sud bénéficie généralement d’une bonne disponibilité alimentaire. La campagne agricole de printemps a commencé un peu tardivement à cause d’une pluviométrie anormalement faible au début de la saison des pluies. Mais la tendance pluviométrique s’est inversée au cours de la saison. Les zones de montagnes humides ont même reçu des chutes de pluies excessives, entraînant des pertes de production de haricots importantes dans les départements du Sud‐est et du Sud. En ce qui concerne le maïs, la production sera très bonne et comparable à celle de 2009. Dans certaines communes de la région, le prix du maïs a déjà baissé de façon substantielle. Par exemple, à Camp‐Perin, la marmite de six livres est passée de 50 gourdes en juin à niveau oscillant entre 25 et 30 gourdes début juillet, alors que la récolte commençait à peine. A Torbeck, la production de riz a pratiquement doublé cette année, avec 4000 hectares emblavés, grâce aux travaux entrepris par le Ministère de l’agriculture et ses partenaires dans cette commune. D’autres produits, comme la banane plantain et le fruit d’arbre véritable ont bénéficié des pluies abondantes et vont largement contribuer à améliorer la disponibilité alimentaire. Les marchés sont très bien approvisionnés en produits de toute sorte. A coté des activités agricoles qui fournissent des emplois aux plus pauvres, la construction de la route de Cayes‐Jérémie offre des opportunités relativement bien rémunératrices. Il s’ensuit une diminution considérable du nombre de personnes en insécurité alimentaire dans cette région du pays, particulièrement les pauvres qui ont obtenu des emplois dans la récolte des champs et dans les travaux d’infrastructures routières. Les prévisions de NOAA indiquent une probabilité de 70 pourcent que la zone Caraïbe soit frappée par 14 à 23 tempêtes tropicales, 8 à 14 ouragans, dont 3 à 7 ouragans majeurs. Du fait de son relief marqué, de la déforestation, et de l’érosion, le territoire haïtien est très vulnérables aux tempêtes tropicales voire les ouragans. De par sa position géographique, la péninsule du sud est particulièrement exposée à ces phénomènes climatiques. Les ouragans qui avaient frappé Haïti en 2008 avaient détruit plus de 10 pourcent de la production agricole et endommagé les infrastructures routières en isolant des régions montagneuses dans le sud‐est, ce qui avait contribué à l’aggravation de la malnutrition infantile à Baie d’orange. Si la péninsule du sud est affectée par des tempêtes tropicales modérées, les effets sur la disponibilité et l’accès aux produits alimentaires seront limités. De fortes précipitations pourront endommager les routes et causer des glissements de terrain et des éboulements qui limiteront les mouvements de marchandises et réduiront la disponibilité des produits alimentaires importés ou empêcheront les commerçants d’amener les produits locaux aux marchés régionaux ou de Port‐au‐Prince. Les inondations dans les plaines détruiront les cultures, atteindront les stocks alimentaires, et occasionneront des pertes d’animaux d’élevage. La culture de terres marginales, surtout par les pauvres, rendent la production agricoles encore plus vulnérable. Les conséquences de ces intempéries seront plus significatives pour les zones isolées ou dont les sols sont dégradés. Les impacts sur la sécurité alimentaire pourront donc être significatifs. En détruisant les cultures, les maisons et en tuant les animaux ou en coupant les routes, ces chocs agissent sur tous les facteurs responsables de la sécurité alimentaire. Les cultures que les inondations auront détruites ne s’ajouteront pas à la disponibilité. De plus, avec la coupure des routes, les marchés seront moins achalandés. Les ménages agricoles auront
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moins de production alimentaire à leur disposition et il y aura moins d’emplois à pourvoir dans le secteur agricole pour les plus pauvres. L’argent qui aurait été disponible pour l’achat de la nourriture serait utilisé pour la reconstruction de la maison ou pour l’achat des actifs productifs qui auront été emportés par ces chocs, réduisant ainsi l’accès à la nourriture. L’utilisation en sera grandement affectée suite à la consommation d’eau polluée et à la diarrhée. Dépendant du milieu dans lequel évoluent les ménages, leurs réponses peuvent varier différemment d’une zone de vie à l’autre. En général, ils vont commencer par diminuer le nombre de repas journaliers ou ils utiliseront des produits alimentaires dont la valeur nutritionnelle est faible. Ceux vivant sur la côte dans les zones de pêche comme dans le sud augmenteront leurs activités de pêche et attraperont même des poissons qui n’ont pas encore atteint leur maturité physiologique, entrainant ainsi une baisse de la production du poisson dans le temps. Dans les zones d’agriculture sèche, la production de charbon augmentera avec la coupe des arbres et dans les zones d’élevage, on aura tendance à vendre les plus jeunes animaux à de faibles prix ou même à procéder a des récoltes prématurées. Pour les pauvres de la péninsule du sud, la migration à Port‐au‐Prince sera une autre possibilité de se procurer des revenus. Les acteurs externes interviendront en mettant à la disposition des personnes affectées des produits alimentaires. Des programmes de cash‐for‐work ou de food‐for‐work seront planifiés et exécutés en vue d’aider les ménages à améliorer leur situation. La création de nouveaux emplois incitera les importateurs de produits alimentaires à augmenter le volume importé afin de suppléer au déficit alimentaire. Une amélioration de la situation alimentaire est attendue pendant la période de récolte en juillet et en aout, entrainant une diminution significative du nombre de personnes en insécurité alimentaire. A partir de septembre‐octobre cette situation peut se dégrader dû aux probables chocs qui produiront une réduction de la disponibilité alimentaire, une augmentation des prix des denrées et du nombre de personnes en insécurité alimentaire. La zone métropolitaine La situation alimentaire dans la région métropolitaine s’est grandement améliorée depuis le tremblement de terre. Les infrastructures portuaires et aéroportuaires sont en réparation et fonctionnent à plein rendement, ce qui facilite l’arrivée des produits alimentaires et autres biens de consommation courante. La bonne saison pluvieuse dans la plupart des zones de production a fait augmenter la disponibilité alimentaire dans les marchés. On a remarqué une baisse ou une stabilisation des prix pour la plupart des denrées de base. Cette baisse est due d’une part au cours des produits importés sur le marché international et à la bonne performance de la campagne de printemps dans les régions du pays comme dans le Nord et le Sud. Sur le marché de la Croix‐des‐Bossales, par exemple, le riz importé, l’aliment le plus consommé par la population, est passé de 150 gourdes après le séisme à 115 gourdes soit en dessous du niveau d’avant le cataclysme du 12 janvier. Le cours des céréales sur le marché international et la bonne performance de la campagne de printemps dans la plupart des régions explique la baisse du prix des produits alimentaires. De nombreux emplois créés avec l’appui de la communauté internationale ont permis à des milliers de jeunes, hommes et femmes, d’avoir un revenu et d’améliorer leur accès à l’alimentation. En dépit des conditions alimentaires favorables en termes de disponibilité, la zone métropolitaine est le spectre d’une grande désolation. Elle a beaucoup souffert du tremblement de terre du 12 janvier qui a complètement transformé son faciès. Des maisons détruites et endommagées sont légion. De nombreuses rues de la capitale, jonchées de débris, sont impraticables. Les canaux de drainage sont dans beaucoup de cas obstrués avec les débris venant des constructions détruites par le séisme. Environ 1.6 millions d’habitants sont entassés dans des tentes dans des conditions qui se détériorent suite aux dernières pluies et des vents qui détruisent les tentes dans certains camps comme à Corail au nord de la capitale. En pleine saison cyclonique, une telle situation inquiète et fait craindre une dégradation des conditions de vie dans toute la zone métropolitaine. Le nombre anormalement élevé de tempêtes tropicales prévues durant la période cyclonique (jusqu’en novembre) pourrait se traduire par des dégâts liés aux eaux importants dans la zone métropolitaine. De fortes précipitations et des vents violents causeraient des glissements de terrain et inondations, la destruction d’infrastructure de transport et d’abris dans les camps de personnes déplacées, des pertes matérielles (réserves alimentaires et biens essentiels non‐alimentaires en particulier) et, plus grave, des pertes humaines. La présence des débris et des remblais provenant des maisons détruites par le séisme bloquent de nombreuses rues et des canaux de drainage rendant plus imminent les inondations lors des fortes
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précipitations. Ces dégâts et pertes se traduiront par un ralentissement de l’activité économique et en particulier le commerce des denrées alimentaires, et aussi des pertes de revenues, de moyens de transport, de biens productifs, de logement et d’épargne (sous forme de biens immobiliers ou d’abris temporaires), affectant négativement la capacité des ménages affectés à acheter des aliments ou financer le cout des soins de santé. Outres le risque de désastre naturel, la période électorale fait encore peser de lourdes menaces sur la population. La situation politique et sociale risque de se détériorer d’octobre à décembre à cause des élections générales dont le processus est contesté d’avance. La dégradation du climat politique et social se manifestera très probablement par des manifestations violentes, surtout dans la région de Port‐au‐Prince, ce qui pourrait ralentir ou même interrompre l’activité économique, comme ce fut le cas entre 2001 et 2003 à la suite de la contestation des élections de 2000. Ce ralentissement de l’activité économique (hausse du cout du transport et risques liés à l’insécurité civile) aboutirait à une hausse des prix généralisée et une baisse du revenu des ménages, surtout de celui des ménages pauvres dont la plupart vivent du secteur informel. Ceux‐là ne pourraient pas continuer leur activité commerciale dans les rues de la ville à cause des manifestations et de l’insécurité et leur accès aux produits alimentaires en serait diminué, ce qui pourrait accentuer le mécontentement de ce segment de la population. Les catastrophes naturelles et les troubles à l’ordre public pourraient aussi contraindre l’action des organisations humanitaires s’occupant des problèmes de nutrition. Grâce à la bonne performance de la campagne agricole de printemps, la disponibilité des produits alimentaires sur les marchés de la zone métropolitaine va être bonne au cours des prochains mois et leur prix va afficher une tendance à la baisse. Donc, de juillet à septembre, la sécurité alimentaire va continuer à s’améliorer avec une baisse du nombre de ménages ne pouvant satisfaire à leurs besoins alimentaires et une diminution de la sévérité de la sécurité alimentaire. Mais cette tendance pourrait bien s’inverser à partir de la fin septembre à cause de tempêtes tropicales et de la détérioration du climat politique et social à l’approche et à la suite des élections. Dans ce cas, les prix des produits alimentaires augmenteront et le revenu des ménages pauvres des quartiers marginalisés, les bidonvilles, les camps de déplacés, diminuera, ce qui réduira leur accès à ces produits. Événements qui pouvaient affecter le scenario le plus probable Haïti est très vulnérable aux impacts des ouragans, et un ou des ouragans auraient des impacts sévères sur la sécurité alimentaire. Cela est surtout vrai cette année‐ci vu les dégâts causés par le tremblement de terre du 12 janvier. Les ménages sont toujours en train de se remettre du choc subi par les moyens d’existence, les systèmes sociaux et le secteur du logement. Les services de base sont lentement rétablis et l’infrastructure a toujours besoin de réparations. De plus, environ 1,6 millions de personnes vivent toujours dans des camps vulnérables aux dégâts causés par les inondations, les glissements de terrain et les vents forts, et sont susceptibles aux mauvaises conditions de santé et sanitaires. Les autres régions vulnérables aux impacts des tempêtes tropicales et ouragans incluent la péninsule du sud et les départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Vu la forte déforestation, ces régions sont particulièrement sujettes aux inondations et dégâts causés par les vents. De plus, on s’attend à ce que la récolte du printemps, en juillet‐août, améliore la sécurité alimentaire dans de nombreuses régions, cependant d’importantes perturbations atmosphériques peuvent endommager les cultures. La péninsule du sud est historiquement la région la plus frappée par les tempêtes tropicales et les ouragans. Elle est aussi l’une des régions dont l’environnement est le plus fragile. En cas d’ouragan, le nombre de ménages exposés est important. Par exemple, la perte des cultures et des animaux dans la péninsule du Sud suite à des ouragans entrainera une baisse de leur pouvoir d’achat. Des membres de ces ménages tendront à migrer vers d’autres lieux plus cléments en quête d’opportunités économiques.
Tableau 1. Evénements de faible probabilité dont l’occurrence peut changer le scenario le plus probable au cours des six prochains mois.
Zone géographique
Evénements Impact sur la sécurité alimentaire
Ensemble du territoire
Cyclone majeur(s) Le nombre de personnes tuées, apporteurs de ressources au niveau des ménages, serait très élevé particulièrement dans la péninsule du sud, dans la zone métropolitaine et dans l’Artibonite. Les
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membres survivant de ces ménages seraient en insécurité alimentaire élevée ou dépendent de l’assistance humanitaire.
Les départements du nord du pays et de l’Artibonite
Les intrants agricoles sont disponibles et accessibles à la plupart des agriculteurs. Une très bonne distribution des pluies et l’absence de pertes, liées aux inondations ou aux vents renversant les cultures dans les champs, permettent une très bonne production agricole (riz dans les plaines irriguées, sorgho et pois Congo dans les zones de plateau, haricots et légumes dans les montagnes humides).
Une très grande disponibilité de produits alimentaires dans les zones de consommation et dans les zones affectées par les ouragans. Avec les activités de cash‐for‐work mises en œuvre, les membres des ménages obtiendraient des emplois et auraient accès à la nourriture. Ce qui contribuerait à diminuer le nombre de personnes en insécurité alimentaire dans les zones où se sont produits les chocs.
Zone métropolitaine de Port‐au‐Prince
Le gouvernement aide les ménages vivant dans les camps les plus vulnérables à se relocaliser avant le passage des tempêtes tropicales et ouragans.
Les pertes en biens matériels et en vies humaines seraient minimisées et les ménages pourraient investir leurs ressources dans l’acquisition de produits alimentaires de meilleure qualité et en plus grande quantité.
Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine i
ANNEXE: Haïti Bulletin Mensuel des Prix Juillet 2010
Les prix mensuels proviennent du CNSA/FEWS NET.
Le riz, les haricots noirs, le maïs et l’huile de cuisson sont les produits alimentaires les plus importants pour les ménages pauvres et à revenus moyens d'Haïti. Les racines et tubercules sont aussi importantes, mais leurs prix ne sont pas suivis pour le moment. Toute l’huile de cuisson est importée et les importations de riz représentent près de quatre‐vingts pour cent des besoins nationaux. De grandes quantités de haricots et de maïs sont également importées, mais plus de la moitié des besoins nationaux sont produits sur place. Le riz est consommé par les ménages mêmes les plus pauvres et le riz importé est généralement moins cher que le riz produit localement. Croix‐de‐Bossales est le marché le plus important du pays et se trouve à Port‐au‐Prince, où vit un tiers de la population. Hinche, au centre du pays, est située dans l’une des régions les plus vulnérables. Jérémie est le marché le plus éloigné de Port‐au‐Prince et Jacmel se trouve dans le département du sud‐est, un département particulièrement exposé aux cyclones et qui affiche les taux de malnutrition les plus élevés du pays.
ANNEXE: Haïti Bulletin Mensuel des Prix Juillet 2010
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