PROGRAMME D’INSTRUCTION CIVIQUE 3éme
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3eme
PROGRAMME D’INSTRUCTION CIVIQUE
L1 : Le Sénégal Colonial
L2 : Les étapes de la lutte pour l’indépendance
L3 : La nation sénégalaise
L4 : Les missions diplomatiques
L5 : L’OMVS
L6 : L’OUA-UA
L7 : La CEDEAO
L8 : L’UEMOA
L9 : La coopération UE-Etats associés (ACP)
L10 : Accords de coopération France/Sénégal
L11 : L’ONU
L12 : Les institutions spécialisées de l’ONU
L13 : Autres formes de la solidarité internationale
L14 : L’olympisme et les jeux olympiques
L15 : Le NEPAD
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L1 : LE SENEGAL COLONIAL
Introduction
Si les Européens abordent le littoral sénégalais dès le XVé siècle, c’est à partir du milieu du XIXé siècle que la conquête
française au Sénégal franchit une nouvelle étape avec l’arrivée du gouverneur Louis Faidherbe en 1854. Parallèlement à la
conquête, les Français mettent en place un nouveau système administratif qui sera le cadre d’une vie politique moderne.
I) Les étapes de la conquête coloniale Ce sont les navigateurs portugais (Denis Diaz 1444, Ca Da Mosto 1455) qui abordent les premiers le littoral sénégalais.
Le 15 Janvier 1606, Pieter Van Den Broecke débarque sur une île à 3 km de la presqu’île où les Hollandais construisent un
fort et dont la bonne rade lui vaut le nom de « goode roede » déformée en Gorée.
C’est à partir de 1633 que les Français vont établir des comptoirs sur le littoral pour les besoins de la traite négrière.
Dès 1659 Saint-Louis devient le centre de la « Compagnie Française du Sénégal » qui, jusqu’au XIXé siècle, va polariser les
échanges (gomme, esclaves) avec les royaumes côtiers. Nonobstant la rivalité anglaise, les français arrivent à consolider leurs
positions notamment à Gorée, Rufisque et Saint-Louis où, à partir de 1816, le roi désigne un gouverneur chargé de défendre
les intérêts de la France.
C’est dans ce cadre qu’en 1854, Faidherbe lance la conquête qui va progressivement soumettre le Waalo (1855), le Fuuta
(1877), le Kayoor (1886), le Jolof (1891), ainsi que le Siin et le Saalum malgré une grande variété de résistances qui se
poursuivront en Casamance jusqu’en 1920.
Dakar fondée en 1857 par l’amiral Protêt.
II) Le système colonial français au Sénégal Le système colonial reposait sur une forme d’administration au sein de laquelle se déroule une intense vie politique.
A) L’administration
Le pays était divisé en deux régions d’administration distincte :
les territoires annexés : Saint-Louis, Gorée, Rufisque, Dakar, en administration directe et dont les habitants accèdent à
la citoyenneté française avec la loi Diagne du 29 Septembre 1916.
Les territoires de protectorat : ils englobent le reste du pays et sont en administration indirecte par l’intermédiaire des
chefs locaux pacifiés, et dont les populations sont soumises au code de l’indigénat et au travail forcé et obligatoire.
A la tête de la colonie, il y a un gouverneur territorial. L’ensemble du territoire est partagé en subdivisions, cercles, cantons et
villages.
En 1895, à la suite de la création de l’AOF, Dakar devient la capitale fédérale, où le gouverneur Roume construisit le palais en
1904.
La cueillette de la gomme arabique et surtout la culture arachidière sont les principales activités économiques. L’expansion de
la culture arachidière sera facilitée par le Dakar-Saint-Louis en 1885 et sera redynamisée par le Dakar-Niger en 1907, mais
aussi par la construction de routes à l’intérieur du pays.
B) La vie politique
La vie politique est concentrée dans les quatre communes où vivaient les citoyens français.
Il y a d’abord eu la période des Blancs et des Métis inaugurée par Barthélemy Durand Valentin, premier député du Sénégal
à l’assemblée nationale française en 1848, et close par François Carpot en 1914.
La période des Noirs commence avec Blaise Diagne (1872-1934) premier député noir des colonies françaises d’Afrique.
Loi Diagne 1916 (citoyenneté), congrès panafricain Paris 1919, défenseurs des droits fonciers Lébous et des tirailleurs de la
première guerre mondiale.
Réélu trois fois, il sera remplacé à sa mort en 1934 par Galandou Diouf (1875-1941). L’action de ce dernier sera marquée par
le soutien actif qu’il apporte à la grève des cheminots du Dakar-Niger en 1938.
Galandou Diouf resta député jusqu’à sa mort en 1941, et la vie politique est alors suspendue du fait de la seconde guerre
mondiale.
Conclusion La première phase de la colonisation française est marquée par l’unification administrative du territoire et par l’essor d’une vie
politique porteuse de revendications démocratiques. Après la guerre, s’ouvre une nouvelle page, celle de la lutte pour
l’indépendance.
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L2 : LES ETAPES DE LA LUTTE POUR L’INDEPENDANCE
Introduction
La deuxième guerre mondiale est un véritable tournant dans l’évolution politique du Sénégal dans le cadre global de l’AOF.
En effet, elle entraîne une nouvelle situation qui se traduit par l’éclosion du sentiment national porteur de la lutte pour
l’indépendance.
I) Le tournant de la guerre A) La participation du Sénégal dans le cadre de l’AOF
A la suite de la capitulation de la France, le gouverneur général Boisson fidèle au Maréchal Pétain empêche les Forces
Françaises Libres (FFL) du général De Gaulle de débarquer à Dakar (capitale de l’AOF), ce qui va occasionner le
bombardement de Dakar du 23 au 25 Septembre 1940. Ce n’est que le 7 Décembre 1942 que Dakar se rallie aux FFL.
Malgré tout l’AOF va mobiliser près de 200000 soldats africains (tirailleurs sénégalais) pendant le conflit.
Parallèlement, les colonies contribuèrent à l’effort de guerre en prélevant 330 millions de francs de recettes fiscales sans
compter les ressources économiques et minières.
Un tel engagement obligea la France à envisager, avant la fin du conflit, une réforme de son système colonial en reconnaissant
les sacrifices consentis par les colonies. C’est ainsi que sera convoquée la conférence de Brazzaville.
B) La conférence de Brazzaville (30 Janvier-08 Février 1944)
Sous la présidence de R. Pleven commissaire aux colonies, cette conférence a réuni l’ensemble des autorités coloniales
(gouverneurs généraux de l’AOF, AEF, Madagascar, les gouverneurs des colonies, des chefs de service divers, syndicalistes,
hommes politiques, etc.) à l’exclusion de toute participation africaine pour un double objectif : améliorer le sort des
populations pour freiner toutes les velléités émancipationnistes.
Au nombre des décisions qui y furent prises, on peut noter :
le rejet de toute idée d’autonomie et de remise en cause du système colonial.
La suppression des peines découlant de l’indigénat (travaux forcés, réquisitions)
La création d’une législation du travail.
Le projet de créer des assemblées locales pour renforcer la participation des Africains dans la gestion des affaires.
La nécessité de trouver des solutions aux problèmes d’éducation, de formation et de santé des populations.
Pour la mise en œuvre de ces recommandations, il est prévu l’adoption d’une nouvelle constitution à la rédaction de laquelle
la participation des Africains est souhaitée.
II) Conséquences au Sénégal A) La renaissance politique
Contrairement aux attentes des autorités coloniales, l’impact de la conférence se traduit par la radicalisation des
revendications notamment au Sénégal où, le 28 Novembre 1944, une mutinerie éclate au Camp de Thiaroye faisant 28 tués
et 11 blessés, ce qui fait monter la tension.
Dans ce contexte, la renaissance politique se traduit par l’éclosion du nationalisme animé par les leaders du Bloc Africain de
la SFIO, Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor. Les deux leaders, élus députés en Octobre 1945 et réélus à l’assemblée
constituante en Juin 1946, participent à la rédaction de la constitution de la IVé République en Octobre 1946 et qui institue
l’Union Française.
Dans ce cadre ils obtiennent la suppression de l’indigénat et du travail forcé (Loi Houphouët Boigny), la citoyenneté
universelle (Loi Lamine Gueye). En outre le Sénégal devient un Territoire d’Outre-Mer (TOM) avec une assemblée
territoriale présidée par Ibrahima Seydou Ndaw.
La citoyenneté universelle fait du monde paysan la principale force politique. Jugeant la SFIO trop bourgeoise et citadine,
Senghor la quitte en 1948 et fonde en 1949 avec Mamadou Dia le Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) qui remporte les
élections de 1951, et celle de 1956-1957 dans le cadre d’un nouveau parti, le Bloc Populaire Sénégalais (BPS).
Bien que certains intellectuels comme Cheikh Anta Diop revendiquent désormais l’indépendance, Senghor semble pourtant
opter pour l’Union Française. C’est pourquoi il est nommé secrétaire d’état en 1955 dans le gouvernement de Félix Faure.
B) Le renouveau syndical
Le mouvement syndical, embryonnaire avant la deuxième guerre mondiale, notamment en 1938 avec la grève des cheminots
du Dakar-Niger, va se radicaliser avec la grève générale des cheminots africains sur l’ensemble du Dakar-Niger en Octobre
1947, et surtout la grève générale des travailleurs en 1952 pour la publication du code du travail.
Cette dynamique syndicale, qui va se poursuivre jusqu’à l’indépendance, a remporté deux victoires importantes :
l’adoption du code du travail d’Outre-Mer en 1952
la création de l’UGTAN à Cotonou en 1956 qui inscrit son action dans le cadre global de la lutte pour l’indépendance.
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III) La marche vers l’indépendance A) Le poids du contexte international et la réaction française
Le réveil national est accentué par un contexte international marqué par l’anticolonialisme des Super Grands (USA et URSS)
et de l’ONU, le désastre français de Dien Bien Phu (1954), l’essor de la guerre d’Algérie et le « coup de tonnerre » de
Bandoeng (1955). Ainsi la question de l’indépendance était venue à maturité.
Alors la métropole adopte le 23 Juin 1956 la loi-cadre sous l’instigation de Gaston Deferre et Houphouët Boigny qui
institue un gouvernement local dans chacune des huit colonies de l’AOF, avec à la tête de celui du Sénégal Mamadou Dia. Ce
dernier décide du transfert de la capitale de Saint-Louis à Dakar en 1957.
La France opérait ainsi une balkanisation préjudiciable à la volonté d’unité qui accompagnait les luttes nationales.
B) Le référendum de 1958 et la Communauté
La marche vers l’indépendance s’accélère grâce à l’action de l’Union Progressiste Sénégalaise (UPS) né de la fusion du BPS
et du Parti Sénégalais d’Action Sociale (PSAS) de L. Gueye. L’UPS est la principale formation politique et est porteuse d’une
demande d’indépendance qu’elle veut réaliser avec d’autres territoires.
Mais en Septembre 1958, lors du référendum pour se prononcer sur l’accès ou non à la nouvelle Communauté Française,
l’UPS répond massivement « oui » avec le statut d’autonomie interne.
Ainsi en Novembre 1958, est proclamée la République Autonome du Sénégal avec Mamadou Dia comme chef de
gouvernement.
C) De la fédération du Mali à l’indépendance
En Janvier 1959, le Sénégal et le Soudan français forment la Fédération du Mali qui demande son indépendance en
décembre 1959. Les accords d’indépendance sont signés avec la France le 4 Avril 1960, la constitution adoptée en Mai, et
l’indépendance proclamée au mois de Juin 1960 avec Modibo Keïta président, Mamadou Dia chef du gouvernement et
Senghor président de l’assemblée fédérale.
Mais dans la nuit du 19 au 20 Août 1960 des divergences entre Sénégalais et Soudanais entraînent l’éclatement de la
fédération.
Le Sénégal prononce son indépendance et désigne Senghor comme président, Mamadou Dia président du Conseil (premier
ministre) et Lamine Gueye président de l’assemblée nationale. Il adhère à l’ONU la même année.
Conclusion La lutte pour l’indépendance du Sénégal a suivi plusieurs étapes. Cette phase de l’histoire du Sénégal colonial est caractérisée
par l’essor du sentiment national qui a abouti à l’indépendance. L’indépendance imposait cependant à la nouvelle nation le
défi de la construction de l’unité nationale.
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L3 : LA NATION SENEGALAISE Introduction Une nation est une communauté vivante d’hommes et de femmes liés par une histoire commune à l’intérieur d’un territoire et
acceptant de vivre ensemble.
La nation sénégalaise qui s’affirme en 1960 s’appuie sur un fondement historique et culturel solide qui alimente encore des
valeurs dynamiques.
I) Les fondements de la nation En remontant au Xé siècle, on constate que la plupart des ethnies de la Sénégambie ont plus ou moins vécu dans la vallée du
fleuve Sénégal. Aussi cette région de la vallée peut-elle être considérée comme le berceau de la nation sénégalaise.
A partir du XVIé siècle, le développement historique s’est articulé autour d’une dynamique unificatrice avec la confédération
du Jolof au nord et celle du Gaabu au sud. Ces peuples ont pareillement subi les méfaits de la traite négrière et de la
colonisation, avant de se mobiliser d’un seul élan dans la lutte d’émancipation qui a abouti à l’indépendance en 1960.
A ces facteurs historiques, il faut ajouter des facteurs culturels comme le cousinage à plaisanterie, le sens de la solidarité et de
la fraternité, l’hospitalité légendaire et le sens de l’honneur et de la dignité.
La cohésion sociale repose aussi sur des facteurs juridiques et institutionnels. Ainsi le Sénégal a hérité de la France l’essentiel
de son armature juridique et institutionnelle qui s’est traduite par la première constitution fondatrice d’un régime
parlementaire ébranlé par la crise politique de décembre 1962, la constitution du 7 Mars 1963 qui a mis en place un régime
présidentiel atténué en 1970, et enfin la constitution du 7 Janvier 2001 après l’alternance survenue le 19 Mars 2000.
II) L’expression de la nation A) Les symboles
Ils sont au nombre de trois auxquels il faut ajouter les emblèmes :
la devise : Un Peuple, Un But, Une Foi
le drapeau : c’est une bannière tricolore vert, or, rouge avec une étoile à cinq branche au centre de l’or.
L’hymne : identité musicale composée par L.S.Senghor dont la musique de Herbert Peppert a été nuancée par Julien
Jouga. Il porte sur les thèmes de l’unité nationale, de la solidarité africaine, de l’enracinement et de l’ouverture.
A cela il faut ajouter le sceau qui porte l’emblème du Lion et du Baobab, symboles de puissance et de majesté.
B) Le civisme
La nation est vécue par le citoyen en termes de civisme, c’est-à-dire le sentiment de la responsabilité citoyenne qui se traduit
par l’assumation des droits et devoirs.
1- Les devoirs : le premier devoir est le patriotisme c’est-à-dire l’amour de la patrie, le respect des institutions et organes du
pouvoir, du bien public et de la propriété privée. Le citoyen doit aussi s’engager dans le développement économique et social
ainsi qu’au rayonnement culturel, artistique et sportif de sa nation. Il doit également être prêt au sacrifice suprême, c’est-à-dire
au don de la vie quand le salut de la nation l’exige.
2- Les droits : en contrepartie du respect de ses devoirs, le citoyen peut légitimement revendiquer le respect de ses droits. Les
plus essentiels sont les libertés fondamentales de pensée, d’opinion, de culte, d’association, etc. Le citoyen a également droit à
l’éducation, la formation, l’emploi, la santé, le logement, les loisirs, l’information impartiale et objective, etc.
Conclusion En définitive, la nation, moule de la citoyenneté, est en perpétuelle formation. La nation sénégalaise est tolérante et
hospitalière, ce qui lui vaut un rôle important dans les relations internationales.
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L4 : LES MISSIONS DIPLOMATIQUES
Introduction La diplomatie peut être définie comme l’ensemble des relations de coopération entre les états dans l’objectif de promouvoir
leur entente et solidarité, gage de la paix mondiale. Dans le cadre de ses relations internationales, le Sénégal a mis sur pied des
missions diplomatiques chargées d’organiser ses relations avec les autres pays du monde.
I) La politique internationale du Sénégal La participation du Sénégal dans la vie diplomatique obéit à des principes bien définis :
Le respect de l’indépendance et de la souveraineté des états.
La non-ingérence dans les affaires internes d’un état.
La contribution à la réalisation des idéaux du panafricanisme et de l’ONU.
La participation à la quête d’un ordre international équitable.
Cette diplomatie est assumée par les agents du corps diplomatique sous l’autorité du Ministre des Affaires Etrangères (MAE°.
II) Les missions diplomatiques 1- L’ambassade : c’est une délégation gouvernementale confiée à un ambassadeur qui présente ses lettres de créances auprès
du chef de l’état accréditaire. L’ambassade est le lieu où sont installés tous les services de la mission diplomatique. C’est aussi
le lieu de travail de l’ambassadeur et de ses collaborateurs.
L’ambassadeur est nommé par décret présidentiel sur proposition du MAE dont il reçoit et exécute les instructions. Il a pour
rôle de faire connaître son pays à l’étranger et de protéger ses compatriotes vivant dans son pays de résidence. Il n’est pas
forcément un diplomate de carrière.
En vertu de ses pouvoirs souverains, il dispose d’un personnel divers : les conseillers (premier conseiller diplomate de
carrière, le conseiller ou attaché culturel), les secrétaires (secrétaire particulier, d’ambassade, bilingue), l’huissier, le
chiffreur, le personnel subalterne.
L’ambassadeur peut avoir plusieurs statuts : il est plénipotentiaire quand il a les pleins pouvoirs de négocier dans tous les
domaines, il peut être chargé d’affaires auprès du MAE, il est itinérant quand il supervise la diplomatie de son pays avec
plusieurs pays à la fois.
2- Le consulat : c’est une mission dont la fonction est de défendre les intérêts de ses concitoyens à l’étranger (état civil,
identification, passeports, visas). Cette mission peut être assurée par des agents de l’état ou des « consuls honoraires » amis et
dont le service est gratuit.
3- Les représentants permanents : ils sont délégués auprès des organisations internationales comme l’ONU, l’UNESCO,
etc. Ils défendent les positions de leur état à l’occasion des grandes sessions internationales.
III) L’immunité diplomatique C’est l’inviolabilité de la personne, de la famille, du domicile et des biens, des communications du diplomate, ainsi que
l’exterritorialité garanties par la Convention de Vienne de 1961, adoptée sous l’égide de l’ONU pour mettre les diplomates
à l’abri de toute contrainte dans l’exercice de leur mission. Ainsi les ambassades sont un lieu d’asile pour toute personne qui y
est accueillie. Cependant en contrepartie de l’immunité qui les protège contre toute poursuite judiciaire ou policière, ils ont le
devoir de respecter les lois du pays et s’abstenir d’intervenir dans les affaires intérieures. Sans quoi ils deviennent « personae
non grata » priés de rentrer chez eux. Le diplomate ne peut être poursuivi qu’en cas de levée de son immunité diplomatique.
IV) Les actes diplomatiques Ce sont les Actes qui formalisent et définissent les domaines, le contenu, l’étendue et les limites de la coopération
diplomatique dans les cadres multilatéral et bilatéral.
Dans le cadre multilatéral, les actes sont les conventions : convention de Genève de 1949 sur les droits de l’homme,
convention de Vienne de 1961, etc.
Dans le cadre bilatéral, les actes sont les accords ou traités bilatéraux.
Conclusion Les missions diplomatiques sont l’un des principaux instruments de la solidarité internationale et concourent efficacement à
l’instauration d’un climat de paix dans le monde. Dans ce cadre la diplomatie sénégalaise est réputée pour son rôle en Afrique
et dans le monde.
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L5 : L’ORGANISATION pour la MISE en VALEUR du fleuve SENEGAL (OMVS)
Introduction Pour surmonter les problèmes du sous-développement et lutter contre le morcellement politique, les états africains essaient
d’unir leurs forces en créant des organismes intégrés. C’est dans ce cadre que des organisations régionales et sous-régionales
comme l’OMVS ont été mises sur pied.
I) Historique de l’organisation C’est en 1934 que les autorités coloniales envisagent l’aménagement du bassin de la vallée en créant la Mission
d’Aménagement du Sénégal pour faire des études préliminaires.
Au lendemain des indépendances, les quatre états riverains (Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal) se retrouvent en Juillet 1962
à la conférence de Conakry pour instituer un comité inter-états qui deviendra à Labé le 24 Mars 1968 l’Organisation des Etats
Riverains du Sénégal (OERS) dont les objectifs ambitieux sont paralysés en 1970 par des dissenssions politiques.
Alors le 11 Mars 1972, le Sénégal, le Mali et la Mauritanie se retrouvent pour instituer l’OMVS avec un objectif de
développement articulé à un programme bien défini.
Le 17 Mars 2006, un traité a consacré l’adhésion de la République de Guinée à l’organisation.
II) Structures et fonctionnement Le fonctionnement de l’organisation est assuré par quatre organes permanents et deux subsidiaires.
A) Les organes permanents
Ce sont des organes politiques de décision et des organes techniques.
1- La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement (CCEG) : c’est l’organe politique suprême qui se réunit en session
annuelle pour définir la politique économique de l’organisation avec une présidence de deux ans à tour de rôle. L’organisation
peut se réunir en sessions extraordinaires sur demande de son président ou d’un état membre. La CCEG désigne le président
du conseil des ministres, nomme le haut-commissaire et le secrétaire général de l’OMVS.
2- Le Conseil des Ministres (CM) : il réunit un ou plusieurs ministres par état en deux sessions annuelles avec aussi une
présidence rotative de deux ans. Il élabore la politique d’aménagement, contrôle le haut-commissaire et fixe la contribution
des états.
3- Le Haut-commissariat : c’est l’organe administratif formé d’un haut-commissaire et d’un secrétaire général désignés par
la CCEG et assistés de quatre directeurs techniques. Il est chargé de l’exécution de la politique d’aménagement et représente
les chefs d’état auprès des bailleurs.
4- La Commission Permanente des Eaux : c’est un organe technique consultatif formé d’experts (juristes notamment). Son
rôle est d’éviter les aménagements anarchiques en définissant les principes et les modalités de la répartition des eaux du
fleuve. Il se réunit sur l’initiative du secrétaire général ou sur demande d’un état.
B) Les organes subsidiaires
Ce sont des organes techniques d’appui aux organes permanents.
1- Le Comité Consultatif : créé en 1976, il regroupe le haut-commissaire, les représentants des états et les bailleurs de fonds
qui se concertent pour faire des recommandations sur les priorités en matière d’aménagement et de recherche de financements.
2- Le Comité Inter-états de la Recherche Agronomique et du Développement Agricole : c’est un organe consultatif qui
regroupe le secrétaire général et les experts des états pour faire des recommandations dans leurs domaines de compétence.
III) Objectifs, programmes et problèmes A) Objectifs
L’OMVS s’est fixée trois objectifs stratégiques :
l’aménagement d’un espace agricole prospère.
l’essor d’une région industrielle dynamique qui s’appuie sur l’exploitation des ressources de la haute vallée et
l’utilisation du potentiel énergétique du fleuve.
Le désenclavement de la région de la haute vallée par un système de navigation performant.
Cela passe par l’exécution d’un programme ambitieux.
B) Programme
1°) Programme régional d’infrastructures
La maîtrise des eaux a nécessité la construction dans la basse vallée du barrage anti-sel de Diama 23km en amont de Saint-
Louis) et dans la haute vallée du barrage régulateur et Hydroélectrique de Manantali (Mali). Leur mise en eau à la fin des
années 80 (1986 et 1988) a permis de dégager un potentiel irrigable de 400000 ha dont 240000 du côté du Sénégal.
L’achèvement en 2000 de la centrale hydroélectrique de Manantali permet aujourd’hui un ravitaillement partiel des états dont
le Sénégal (13% de sa quote-part).
Pour le désenclavement de la haute vallée, il est prévu la réalisation d’un port fluvio-maritime à Saint-Louis, d’un port fluvial
à Kayes, et d’escales portuaires le long de la vallée (Rosso, Richard-Toll, Dagana, Podor, Boghé, Kaédi, Matam, Bakel....).
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2°) Programmes sectoriels ou nationaux
Ce sont des programmes réalisés séparément par les états membres.
Au Sénégal la SAED (Société d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta) créée en 1964 pour le delta a vu son
programme élargi à la moyenne vallée où elle appuie des projets hydroagricoles portant sur le riz, la tomate, et même le blé. Il
faut aussi mentionner l’expérience agro-industrielle de la Compagnie Sucrière sénégalaise (CSS).
En Mauritanie, la SONADER (Société Nationale pour le Développement Rural) a la même vocation avec deux projets agro-
industriels à Kaédi et Rosso.
Au Mali, l’OPI (Opération Périmètres Irrigués) s’occupe des aménagements hydroagricoles.
C) Problèmes
On peut noter trois séries de problèmes.
Les problèmes technico-financiers liés à la complexité des aménagements dont le coût dépasse les moyens des
paysans qui sont disqualifiés au profit es grands groupes agro-industriels.
Les problèmes écologiques liés aux perturbations de l’écosystème du fleuve du fait des ouvrages de maîtrise (invasion
de la salvinia molesta).
Les divergences politiques qui peuvent naître de l’exploitation des eaux : inquiétudes mauritaniennes à propos de
l’ancien projet sénégalais de la revitalisation des vallées fossiles avec l’intervention d’un cabinet d’experts canadiens.
Conclusion L’OMVS est un bel exemple d’intégration sous-régionale. Elle a facilité la réalisation de plusieurs programmes qui
contribuent au développement des états membres. Cependant le manque de moyens freine ou ralentit l’exécution de certains
programmes de l’organisation.
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L6 : L’OUA-UA Introduction
C’est au début des « années 60 » que l’OUA est née de la volonté des états nouvellement indépendants de développer leur
solidarité pour construire l’unité du continent. Aujourd’hui avec un bilan mitigé du fait de multiples problèmes rencontrés,
l’OUA a passé le relais à l’UA dans l’objectif ambitieux de parachever le rêve panafricain.
I) Historique
L’UA est née sur les cendres de l’OUA. Cette dernière a été créée le 23 Mai 1963 à Addis Abeba (Ethiopie). Parmi ses
fondateurs il y avait Kwame Nkrumah, L. S. Senghor, Gamal Abdel Nasser, Houphouët Boigny, Tafawa Balewa, Haile
Selassie Ier, Sékou Touré,etc.
Les trois objectifs fondamentaux de l’OUA étaient :
parachever l’indépendance totale du continent.
donc soutenir l’ensemble des mouvements d’émancipation.
lutter contre les dangers de la balkanisation et du néocolonialisme par une coopération dynamique.
Le bilan de l’OUA est mitigé car l’Afrique était toujours confronté aux guerres, à la pauvreté, à l’endettement, et
l’organisation était souvent paralysée par un clivage interne, reflet de la guerre froide qui a failli entraîner la dislocation de
l’OUA. C’est pourquoi au seuil du 3eme millénaire, nonobstant le dépassement de l’objectif d’émancipation, le constat amer
de ce bilan et la pression de la mondialisation ont créé le déclic qui s’est traduit par la création de l’UA.
II) L’UA
L’idée de l’Union Africaine est née à Syrte en Libye en 1999, et après le sommet de Lomé de Juillet 2000 et celui de
Lusaka de Juillet 2001, le sommet de Durban de 2002 a permis de consacrer la naissance officielle de l’UA en
remplacement de l’OUA dont la vocation est aujourd’hui dépassée. Il s’agit pour ses fondateurs de répondre aux nouveaux
défis qu’impose la globalisation pour un continent marginalisé. Ce qui impose deux impératifs d’unité politique et
d’intégration économique.
A) Objectifs
Les objectifs de l’UA sont entre autres :
réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et peuples d’Afrique.
Défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses états membres.
Accélérer l’intégration politique et socio-économique du continent.
Promouvoir les principes et institutions démocratiques et la bonne gouvernance.
Promouvoir et protéger les droits de l’homme et des peuples conformément à la charte africaine des droits de
l’homme.
Promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité du continent.
Pour réaliser ces objectifs, l’UA s’appuie sur le NEPAD.
B) Fonctionnement
Les organes de fonctionnement de l’UA sont :
1- La conférence de l’UA : elle réunit en session annuelle les chefs d’état ou de gouvernement et devrait être à terme
l’exécutif de l’UA.
2- La commission de l’UA : c’est le secrétariat qui doit assurer l’application et la coordination des politiques décidées par la
conférence des chefs d’état. C’est une sorte de gouvernement qui doit appliquer les programmes de l’UA.
3- Le parlement africain : lancé le 18 Mars 2004 à Addis Abeba, il doit assurer la participation des peuples africains à la
réalisation de l’intégration politique et économique.
4- Le conseil de paix et de sécurité : inspiré de l’ONU, il est de 15 membres pour prévoir et gérer les conflits.
5- Le conseil économique et social ECOSOC : également inspiré de l’ONU.
6- La cour de justice africaine qui devrait une juridiction indépendante et acceptée de tous.
7- Les autres organes : il s’agit des comités techniques spécialisés dans les différents domaines de la coopération et les
institutions financières dont la création est prévue (BCA, FMA, Banque Africaine d’investissement).
Conclusion
Sans être inutile, l’OUA a été pendant longtemps paralysée par différents problèmes. L’UA qui ouvre de réelles perspectives
de renaissance pour l’Afrique est cependant toujours confrontée à certains problèmes d’unité entre les dirigeants politiques.
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L7 : LA CEDEAO Introduction
C’est le 28 Mai 1975 à Lagos que les 16 états d’Afrique Occidentale ont traité instituant la CEDEAO pour développer la
coopération en vue de leur intégration. Si la CEDEAO est loin de ses objectifs, il y a néanmoins une nouvelle volonté qui
ouvre de réelles perspectives.
I) Historique et objectifs
L’intégration économique dans la région s’est d’abord appuyée sur la CEAO avant que celle-ci ne soit dissoute pour éviter un
chevauchement de compétences avec la CEDEAO créée en 1975.
A sa naissance, la CEDEAO se définissait comme un cadre de coopération pour développer la solidarité régionale et
ambitionnait de réaliser les objectifs suivants :
promouvoir la coopération des différents secteurs d’activité des états membres.
réaliser une union douanière par une détarification progressive et l’adoption d’une taxe commune.
Créer un marché commun régional par la suppression totale des barrières douanières pour la libre circulation des
personnes, des biens, des capitaux, des services.
II) Fonctionnement
La CEDEAO fonctionne avec les organes suivants :
La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement CCEG, le Conseil des Ministres de l’économie, et le
Secrétariat élu pour 4 ans et basé à Lagos.
La Cour de Justice créée en 1991 de 7 juges nommés par la CCEG : elle règle les litiges quant à l’application du
droit communautaire.
Le Parlement de la CEDEAO de 120 membres à Bamako créé depuis 2000 qui vote les lois communautaires.
Le Conseil Economique et Social qui donne son avis sur les projets communautaires.
Le Fonds de Coopération, de Compensation et de Développement FCCD : son rôle est de financer les projets
communautaires et de compenser les pertes qui résulteraient d’un abaissement tarifaire.
Par ailleurs, dans les années 90 la coopération militaire s’est traduite par la création de l’ECOMOG (Economic Community
Military Operating Group), une force d’interposition qui est intervenue dans les conflits au Libéria et en Sierra Leone.
III) Problèmes et perspectives
Plus d’un quart de siècle après sa naissance, la CEDEAO est encore confrontée à de multiples problèmes qui ont handicapé
son développement :
la diversité des langues, des monnaies, des législations fiscales et douanières ainsi que les traditions administratives
dont l’harmonisation est un préalable.
Le clivage de la géopolitique régionale avec le leadership nigérian et la multiplication des crises civilo-militaires
(Libéria, Sierra Leone, Côte d’Ivoire).
Les difficultés financières qui empêchent la plupart des états d’honorer leurs engagements.
Cependant le 22e sommet de Dakar de Décembre 1999 a été l’occasion d’un regain d’intérêt avec l’adoption d’un certain
nombre de décisions qui ouvrent des perspectives prometteuses.
Il y a d’abord la mise en place de nouvelles institutions : le Conseil de Médiation et d’Arbitrage des chefs d’état pour la
prévention des conflits, la création de l’AJAO (Association des Jeunes d’Afrique Occidentale) et l’AFAO (Association des
Femmes).
En outre sur le plan économique la coopération en matières d’infrastructures devrait se traduire par la création d’un gazoduc
côtier, et le projet d’instituer une zone monétaire en vue d’instituer une monnaie commune en 2004, sans suite cependant et
qui a valu le retrait de la Mauritanie en 2000. Enfin l’institution d’un prélèvement communautaire de solidarité pour
l’Autonomie financière de l’organisation.
Conclusion
Malgré les multiples problèmes, une réelle volonté se dessine pour redynamiser l’intégration. Il faudra cependant accepter les
pertes de souveraineté qu’impose toute intégration, mais surtout asseoir un climat de paix et de stabilité au sein des états
membres.
11
L8 : L’UEMOA
Introduction
Au lendemain des indépendances, les états de l’ex-AOF créent l’UMOA dans le cadre de l’intégration sous-
régionale. En Janvier 1994, avec la dévaluation du Franc CFA, l’UMOA devient l’UEMOA. Cette structure vise
plusieurs objectifs et son fonctionnement repose sur quelques organes et institutions.
I) Historique de l’organisme
Après les indépendances, conscients de leurs faiblesses et soucieux de faciliter leurs échanges, les chefs d’état de
l’ex-AOF (Sénégal, Mali, Mauritanie, Haute Volta, Niger, Cote d’Ivoire, Bénin) négocient avec la France la charte
de l’UMOA Union Monétaire Ouest Africaine et les statuts d’une banque centrale le 12 Mai 1962. L’objectif était
de développer leur solidarité monétaire autour du Franc CFA garanti par la France selon une parité de 1Franc
Français = 50 Francs CFA. Après de multiples péripéties marquées par l’adhésion du Togo et le retrait de la
Mauritanie en 1973, la récession économique des années 80 et la pression des institutions de Brettons Wood
obligent les états lors du sommet le 12 Janvier 1994 à opérer une dévaluation du Franc CFA (1FF = 100FCFA).
C’est le même sommet qui, la veille, a institué l’Union Economique et Monétaire de l’Ouest Africain UEMOA en
remplacement de l’UMOA.
La nouvelle organisation vise plusieurs objectifs parmi lesquels :
l’harmonisation des législations fiscales, douanières, financières.
la création d’un marché financier matérialisé par la BRVM d’Abidjan.
la création d’une union douanière qui s’est traduite par le lancement en Janvier 2000 du TEC Tarif
Extérieur Commun articulé à une détarification graduelle des échanges communautaires.
En 1997, l’UEMOA a noté l’adhésion de la Guinée Bissau.
II) Fonctionnement
Le fonctionnement de l’organisme est assuré par trois séries d’organes.
1- Il y a d’abord trois organes politiques : la CCE Conférence des Chefs d’Etat, le CM Conseil des
Ministres et la Commission chargée de conduire la politique d’intégration.
2- Il y a ensuite trois organes de contrôle : la Cour des Comptes, la Cour de Justice et le Comité
Interparlementaire. Le Parlement est institué depuis 2003.
3- Il y a enfin deux organes consultatifs : le Comité Consultatif et la Chambre Consulaire dont les experts
font des recommandations aux organes supérieurs.
On note également des instruments comme le TCR Taxe de Coopération Régionale, le FOSIDEC Fonds de
Solidarité et d’Intervention pour le Développement de la Communauté, le FCD Fonds Communautaire de
Développement.
A cela s’ajoutent deux institutions techniques :
la BCEAO Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest créée depuis 1962 qui a son siège à Dakar et
une agence dans chaque état.
La BOAD Banque Ouest-africaine de Développement créée depuis 1973.
III) Bilan et perspectives
L’UEMOA a eu des résultats tangibles surtout dans les premières années.
- le relèvement du taux de croissance à 5%
- la libéralisation des échanges régionaux avec l’institution du TEC et la détarification des produits locaux.
- Le remboursement des pertes liées à la détarification.
Cependant depuis 2004 on note le recul de la croissance et l’aggravation de la pauvreté avec la baisse du PIB.
De réelles perspectives s’ouvrent néanmoins avec la création du Fonds d’Aide à l’Intégration Régionale pour
financer les projets de développement et la mise sur pied de la Banque Régionale de Solidarité pour renforcer la
lutte contre la pauvreté.
Conclusion
Par ses performances et son dynamisme, l’UEMOA s’affirme comme un modèle de projet d’intégration. Cependant
la crise en Cote d’Ivoire (40% du PNB régional) a été un problème majeur qui risque de compromettre les acquis
de la coopération.
12
L9 : LA COOPERATION UE-ETATS ASSOCIES (ACP)
Introduction
Dans le cadre du dialogue Nord-Sud, l’UE entretient avec les états associés du Sud des relations privilégiées de coopération
multilatérale auxquelles le Sénégal participe activement.
I) Présentation de l’UE et des Etats associés
C’est le traité de Rome de 1957 qui a institué la CEE entre la France, l’Italie, la RFA et le Benelux pour créer un marché
commun. Cette communauté sera élargie au Royaume Uni, l’Irlande et le Danemark en 1972, à la Grèce en 1980, à l’Espagne
et au Portugal en 1985, et à l’Autriche, la Suède et la Finlande en 1995. Cette communauté de 15 membres s’est élargie le 1er
Mai 2000 à 10 Nouveaux Pays Ex Communistes (PECO)
Entre-temps en 1993, après les accords de Maastricht de 1992, l’UE remplace la CEE. En Février l’euro sera généralisé
comme monnaie unique après les accords de Schengen.
Organes de l’UE : Conseil des Ministres, Commission de Bruxelles, Parlement Européen basé à Strasbourg créé en 1979.
Dès sa naissance en 1957, la communauté s’est engagée à apporter une assistance aux états du Sud. C’est en 1964 que 18 états
africains et malgaches se constituent en EAMA (Etats Africains et Malgaches Associés) qui engage la coopération avec la
CEE. En Février 1972, en Guyane, se forme un groupe de solidarité d’états d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) qui
sont aujourd’hui au nombre de 76. A partir de 1975, les ACP prennent le relais des EAMA dans la coopération avec la CEE
puis l’UE.
II) Les cadres de la coopération
A) Les conventions
Il s’agit d’une série de conventions qui définissent les termes de la coopération multilatérale entre la CEE-UE et les Etats
associés.
1- Les conventions de Yaoundé (1964-1974) ont défini un contrat global de coopération commerciale, financière et
technique entre la CEE et les EAMA dont les exportations étaient écoulés à 75% dans les marchés européens.
2- En 1975 les ACP remplacent les EAMA en élargissant le contenu des conventions : Lomé I (1975-1979), Lomé II (1980-
1984) avec la mise en place du STABEX et du SYSMIN pour stabiliser les recettes d’exportations des produits agricoles et
miniers des ACP, Lomé III (1985-1989) avec l’augmentation de l’enveloppe financière, Lomé IV (1990-1999) avec un
protocole financier renégocié en 1995.
3- Convention de Cotonou le 23 Juin 2000 avec des révisions tous les 5 ans, elle conditionne l’aide au respect des règles de
l’OMC et à la bonne gouvernance économique et politique, la lutte contre la pauvreté et la corruption et la protection de
l’environnement.
B) Le Fonds Européen de Développement FED
C’est un fonds alimenté par les contributions des membres de l’UE pour assistance une assistance financière à la réalisation de
projets de développement des ACP.
De 200 milliards de FCFA à Yaoundé, elle atteindra à Cotonou 17000 milliards dont 184 pour le Sénégal. Ces financements
ont permis au Sénégal de financer la construction d’écoles, de dispensaires, de puits et forages, ou l’aménagement de routes et
périmètres agricoles dans la vallée, etc.
Conclusion
La coopération UE-ACP est un bel exemple de dialogue Nord-Sud qui apporte des perspectives de développement aux états
associés. Cependant la pression de la mondialisation fait peser des menaces sur cette coopération avec les conditions
restrictives de la dernière convention qui a notamment supprimé le STABEX et le SYSMIN.
13
L10 : La COOPERATION ENTRE LA FRANCE ET LE SENEGAL Introduction
Colonisé par la France depuis le XIXé siècle, le Sénégal va préserver ses relations avec son ancienne métropole
même après son indépendance. Ces relations se matérialisent par une coopération très étroite qui aboutit à la
signature de traités et conventions.
I) Les fondements de la coopération
De Saint-Louis où ils s’établissent au XVIIé siècle, les Français colonisent le Sénégal de 1854 à 1960 où ils laissent
un riche héritage qui s’exprime par des traditions administratives, un régime institutionnel et juridique, mais aussi
un legs culturel porté notamment par la langue. En effet le Sénégal a hérité de la France le français qui est la langue
de travail. A ce titre le Sénégal est une terre de prédilection du mouvement de la Francophonie à l’essor de laquelle
Senghor a apporté une contribution déterminante et dont l’ex-président Diouf est depuis 2002 le secrétaire général.
C’est ainsi que dès l’indépendance, la riche coopération sera actualisée par la signature à Paris le 22 Mars 1974
d’un « traité d’amitié et de coopération » périodiquement complété par des protocoles additionnels.
II) Domaines et instruments de la coopération
La coopération s’exprime d’abord à travers des relations diplomatiques privilégiées qui se matérialisent par un
échange d’ambassadeurs et de consuls ainsi que l’harmonisation des positions sur des questions internationales.
Elle s’appuie sur des instruments tels que le FAC (Fonds d’Aide à la Coopération) qui est un chapitre spécial du
budget consacré à l’APD (Aide Publique au Développement), l’AFD (Agence Française de Développement) qui
intervient dans divers projets de développement, et l’ACCT (Accords de Coopération Culturels et Techniques) qui
est un contrat global de coopération multilatérale signé à Niamey en 1970 entre la France et ses anciennes colonies.
La coopération technique très dynamique dans les années 60 et 70 se matérialisait par l’envoi d’assistants
techniques chargés d’assurer la formation des cadres sénégalais dans des domaines aussi divers que l’enseignement,
la santé, l’armée, et pour assurer le fonctionnement de l’administration publique.
La coopération culturelle se matérialise par la présence du réseau de l’Alliance Française et de l’action du CCF
notamment à Dakar et à Saint-Louis sans compter la couverture médiatique assurée par CFI, RFI, TV5. Il y a en
outre échanges d’œuvres d’art, la circulation des livres, films, expositions, spectacles de théâtre et de variétés, etc.
La coopération militaire se manifeste par la présence d’une base militaire en terre sénégalaise et par des
manœuvres conjointes entre soldats sénégalais et français.
La coopération économique et financière occupe une place de choix, la France étant le principal bailleur du
Sénégal, le 1er fournisseur et le 3eme client des échanges extérieurs du Sénégal. Les fonds alloués proviennent du
FAC qui facilite la réalisation de projets de développement du Sénégal en particulier dans le domaine agricole avec
la mise en valeur du delta du fleuve avec la SAED et la recherche agronomique, dans le domaine industriel et
minier avec la participation aux études concernant l’exploitation du gisement de fer de la Falémé.
Conclusion
En définitive la coopération entre la France et le Sénégal apparaît surtout comme une assistance de la France au
Sénégal. A ce titre, au-delà de l’aide essentielle et nécessaire qu’elle apporte, elle contribue à renforcer l’influence
de la France au Sénégal.
14
L11 : L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (ONU) Introduction
L’ONU est née en 1945 sur les cendres de la SDN dans l’objectif de promouvoir un climat de paix et de coopération
internationale pour bannir à jamais le spectre de la guerre.
I) Présentation de l’ONU
L’idée des Nations Unies lancée par la « Charte Atlantique » (1941) sera précisée par la Conférence de Téhéran (1943) et
celle de Yalta (Février 1945). Ainsi du 25 Avril au 25 Juin 1945, la Conférence de San Francisco va élaborer la Charte de
l’ONU qui sera signée le 26 Juin 1945 par 51 états qui choisissent en décembre 1946 New York pour siège de l’Organisation.
La Charte est le document de base qui définit les objectifs et principes de l’organisation. Les objectifs sont au nombre de trois
principalement : préserver la paix mondiale, favoriser l’entente et l’amitié entre les peuples et promouvoir la coopération
internationale pour assurer un développement solidaire et respectueux des droits de l’homme.
Pour atteindre ces objectifs, le Charte soumet les états au respect des principes suivants : l’égalité des états membres, le
respect de la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires internes des états, le règlement pacifique des conflits par voie
de négociations ou l’arbitrage de l’ONU, la non-assistance d’un état sanctionné par l’ONU, le droit de conclure des pactes
régionaux de défense.
Cette Charte a été complétée par deux documents relatifs aux droits de l’Homme et des Peuples :
le 10 Décembre 1948 l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté la « Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme » dont le respect est garanti par les Conventions de Genève de 1949 relatives aux droits de l’homme.
le « Droit de peuples à l’Autodétermination » adopté à la Conférence de Versailles de 1919 et réaffirmé par la
Charte Atlantique de 1941 sera repris par la Charte de l’ONU dont la résolution 1514 du 14 décembre 1960 réclame
l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés.
II) Fonctionnement et bilan de l’ONU
A) Fonctionnement
Le fonctionnement de l’ONU est assuré par les trois principaux organes suivants :
1- l’Assemblée Générale de l’ONU (AGONU) réunit au mois d’Octobre les 191 états membres en session ordinaire dont
les décisions sont prises à la majorité des 2/3 pour les questions importantes. En principe elle oriente l’action de l’ONU mais
n’a aucun moyen pour imposer l’application de ses décisions.
2- le Conseil de Sécurité (CS) est le véritable organe de décision composé de 15 membres dont les 5 permanents (USA,
Royaume-Uni, France, Russie, Chine Taiwan) disposent du droit de Veto. Les 10 autres sont élus pour un mandat de 2 ans. Le
CS gère le déploiement des Casques Bleus, recommande le candidat au poste de Secrétaire Général et propose l’admission de
nouveaux membres.
NB : la prise de décisions importantes pour déclencher le mécanisme d’intervention des NU nécessite le vote positif de 9
membres du CS dont les 5 permanents.
3- le Secrétariat Général dirigé par un SG élu pour 5 ans est chargé d’appliquer la politique onusienne avec l’assistance de 8
adjoints.
A cela s’ajoutent trois organes subsidiaires : le Conseil Economique et Social (54 membres élus pour 3 ans par l’AGONU)
qui coordonne les activités économiques et sociales des institutions spécialisées de l’ONU, le Conseil de Tutelle chargé de la
gestion des territoires non encore indépendants sous l’égide d’un comité spécial de 24 membres mais qui ne se réunit plus
depuis 1994, et la Cour de Justice de la Hayes (Pays-Bas) composé de 15 juges et chargé d’arbitrer les litiges internationaux
par des moyens pacifiques.
NB : en 2001 l’ONU a mis en place un TPI Tribunal Pénal International pour juger les crimes contre l’humanité mais dont
l’autorité n’est pas reconnue par les USA.
B) Bilan
Il y a d’abord une contradiction entre l’égalité des états et le droit de Veto qui confère un privilège inégalitaire aux 5 membres
permanents du CS. D’autre part il y a une contradiction entre le principe de non-ingérence et la nécessaire protection des
droits de l’homme qui implique un devoir d’ingérence en cas de violation avérée. En outre l’ONU a été gravement paralysée
par l’usage abusif du droit de Veto (289 fois durant la guerre froide) Enfin la crédibilité de l’ONU a été malmenée par les
USA qui, usant de leur suprématie actuelle se sont passés des résolutions de l’ONU pour déclencher un conflit contre l’Irak.
Toutefois l’ONU a pu orchestrer après la guerre froide une quarantaine d’opérations de maintien de la paix (Sri Lanka,
Mozambique, Somalie, Namibie, Yougoslavie, etc.
Conclusion
L’ONU demeure un instrument indispensable de la coopération internationale pour une sécurité collective, même si les
dérives de la diplomatie US ont porté un coup dur à la crédibilité de l’institution.
15
L12 : LES INSTITUTIONS SPECIALISEES DE L’ONU Introduction
Le système onusien est le creuset d’une coopération multilatérale à travers une variété d’institutions spécialisées dans les
différents domaines de la promotion économique, sociale, culturelle et intellectuelle.
I) L’UNESCO
L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture a été créée en 1946. Elle se fonde sur le principe
selon lequel « les guerres naissent dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent élevées les défenses
de la paix ». Le but de l’UNESCO est d’encourager la coopération intellectuelle internationale, de promouvoir l’éducation
universelle surtout celle des filles et de développer des techniques permettant la diffusion des cultures (livres, télévisions,
radios....). Elle contribue à la sauvegarde du patrimoine historique et culturel mondial tel que l’île de Gorée, les pyramides
d’Egypte, le pont Faidherbe de Saint-Louis....
L’UNESCO réunit périodiquement sa conférence générale des 186 états membres qui désigne un conseil exécutif de 51
membres qui se réunit deux fois par an pour superviser l’exécution des programmes bi-annuels administrés par le directeur
Général dont le siège se trouve à Paris.
II) L’UNICEF ou FISE (Fonds International pour le Secours de l’Enfance)
C’est le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance. Il a été créé en 1946 pour venir en aide aux enfants dont les pays avaient été
touchés par la guerre. Aujourd’hui l’UNICEF a réorienté son action vers la prise en charge permanente des besoins des
enfants des pays en voie de développement. De concert avec l’UNESCO et l’OMS, elle agit pour la sauvegarde de l’enfance et
de la famille conformément à la « Déclaration des Droits de l’Enfance » adopté le 10 Décembre 1969. Dans ce cadre elle
intervient dans les sinistres ou les foyers de tensions comme en 1985 contre la faim en Ethiopie ou en Somalie en 1991, au
Rwanda en 1994, etc. Au Sénégal elle a participé à la conception et à la réalisation des PEV ainsi qu’à la lutte pour l’accès à
l’eau potable dans les zones rurales défavorisées.
La réalisation des objectifs est cependant bloquée par le manque de moyens car l’UNICEF compte le plus souvent sur des
dons ou des bénéfices des ventes (cartes de vœux, objets d’art....)
Le conseil exécutif de 36 membres définit la politique, révise les programmes, approuve les dépenses et, après consultation du
SG de l’ONU, nomme le directeur exécutif pour un mandat de 5 ans. Son siège est à New York.
III) La FAO
L’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation est créée en 1945. Elle lutte contre la faim et la misère
dans le monde. Elle participe à l’élaboration et au financement de projets agricoles. Elle cherche également à améliorer les
rendements agricoles en prévoyant les catastrophes qui menacent l’agriculture : péril acridien, sécheresse. La FAO participe
au PAM Programme Alimentaire Mondial en distribuant des vivres aux populations déshéritées et dans les zones sinistrées.
Malgré ses efforts la faim et la malnutrition restent toujours des fléaux qui tuent dans le monde. Le secrétariat est domicilié à
Rome
IV) L’OMS
L’Organisation Mondiale pour la Santé a été créée en 1948. Son but est d’assurer la santé pour tous. Elle planifie et coordonne
l’action sanitaire sur le plan mondial. Elle encourage la recherche médicale et l’échange d’informations, assure la surveillance
des maladies pandémiques comme le sida et épidémiques, et contrôle la qualité des médicaments et vaccins. Le bilan de
l’OMS en Afrique est positif. Certaines maladies comme la rougeole, la variole ont été éradiquées, d’autres comme la lèpre,
l’onchocercose ont reculé. Le secrétariat composé du directeur général et de son staff administratif siège à Genève.
V) L’OIT
L’Organisation Internationale du Travail a été créée en 1919 par le traité de Versailles en même temps que la SDN et devient
la première institution spécialisée e l’ONU en 1945. Sa mission est la défense des intérêts des travailleurs. Elle veille au
respect des droits fondamentaux des travailleurs et aide la communauté internationale à la recherche du plein emploi. Elle met
sur pied des législations qui protègent le mouvement syndical et les travailleurs dans l’exercice de leurs fonctions. Son bureau
exécutif est le BIT (Bureau International du Travail) dont le siège est a Genève. Son action a été récompensée par le Prix
Nobel de la Paix en 1969.
En dehors de ces institutions, l’ONU dispose d’autres institutions spécialisées qui travaillent dans divers secteurs : HCR,
PNUD, AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), etc.
Conclusion
L’ONU, à travers ses institutions spécialisées, participe au développement de la planète. Elle en courage le développement à
la base en aidant les états les plus pauvres et les couches vulnérables de la société.
16
L13 : LES AUTRES FORMES DE LE SOLIDARITE INTERNATIONALE :
CRI, JUMELAGE, VOLONTARIAT Introduction
En dehors du système onusien, la solidarité internationale s’exprime également à travers d’autres organismes publics, mais
aussi des ONG qui mobilisent surtout des Volontaires unis par un idéal humanitaire.
I) La Croix Rouge internationale (CRI)
L’idée de la Croix Rouge trouve sa source en 1859 dans les champs de bataille de Solferino où le Suisse Henri Dunant,
choqué par les souffrances des blessés, décide de leur porter assistance. Son livre, « Souvenirs de Solferino », inspire 16 états
européens qui se constituent en Comité permanent de soutien aux blessés en cas de conflit avant de signer à Genève, le 22
Août 1864, la convention fondatrice du CICR (Comité International de la Croix Rouge).
Ainsi la CRI se définit comme une organisation internationale à vocation humanitaire. Destinée à venir en aide aux soldats,
aux civils et aux prisonniers de guerre au moment des conflits armés. En temps de paix elle apporte une aide médicale et des
secours d’urgence aux personnes indigentes et aux victimes des désastres majeurs (inondations, séismes, famines, épidémies,
etc.). En 1949, à l’emblème de la CR s’est ajouté celui du Croissant Rouge pour les pays arabo-musulmans.
Le Mouvement international de la CR est organisé de la manière suivante :
- Le CICR dont le siège est à Genève et réunit 25 citoyens suisses
- la fédération internationale des sociétés de la CR fondée en 1919 qui coordonne en temps de paix les activités des
associations nationales.
- les sociétés nationales de la CR au nombre de 163 reconnues officiellement par le CICR.
- la conférence internationale de la CR qui a lieu tous les 4 ans et rassemble à Genève les représentants des différentes
sociétés de la CR et des gouvernements ayant ratifié la Convention de Genève de 1949 sur les droits de l’homme.
En 1986 l’appellation de l’organisation est modifiée en Mouvement international de la croix rouge et du croissant rouge.
II) Le Jumelage et le Volontariat
Le Jumelage est un pacte entre deux localités qui scelle une alliance dans l’objectif de développer une coopération
décentralisée dynamique sous forme d’échanges humains, techniques, culturels ou économiques en vue de créer un climat
d’entente et de compréhension entre leurs communautés. Le jumelage des villes est géré par la FMVJ Fédération Mondiale
des Villes Jumelées créée en 1957. Chaque ville peut se jumeler avec autant de villes qu’elle le désire.
Le volontariat est un acte généreux d’assistance bénévolat qui mobilise des volontaires unis par un élan humanitaire et soutenu
par des gouvernements ou des ONG.
Le volontariat public participe surtout à l’assistance des pays riches vers les PVD à l’image du « Peace Corps US » ou des
volontaires japonais.
Le volontariat privé mobilise des ONG comme « Médecins Sans Frontières », « Médecins du monde », « Secours
Catholique », « Terre des hommes », « Caritas », dont l’action est coordonnée au Sénégal par le CONGAD (conseil des
ONG d’appui au développement). Il y a deux ONG qui jouent un rôle international de premier plan : Amnesty International
fondée en 1961 par l’avocat britannique Peter Benenson et qui a reçu en 1977 le Prix Nobel de la Paix, et Greenpeace créée
à Vancouver en 1971 qui œuvre pour la protection de l’environnement et l’arrêt des essais nucléaires.
Conclusion
Aujourd’hui les ONG forment un véritable réseau de solidarité qui joue le rôle d’une véritable société civile internationale. A
ce titre elles ont initié en 2002 le Forum Civil Mondial qui alimente un mouvement alter mondialiste contre l’injustice des
décisions de l’OMC.
17
L14 : L’OLYMPISME ET LES JEUX OLYMPIQUES Introduction
Les jeux olympiques sont une compétition sportive internationale initiée depuis le XIXé siècle. Ils réunissent tous les 4 ans les
sportifs du monde entier sans distinction de sexe, de race, de religion, de nation. Ils participent à l’effort de construction de la
paix et de l’amitié entre les peuples.
I) Présentation de l’olympisme
A) Historique
Les fouilles entreprises au début du XIXé siècle en Grèce permirent de découvrir notamment à Olympie d’importants
vestiges des jeux olympiens. Ces derniers étaient des jeux grecs qui avaient lieu tous les 4 ans et auxquels participaient de
nombreux athlètes dont les derniers eurent lieu en 393 après JC. L’idée d’un renouveau de ces jeux est lancée en 1892 par le
Baron Pierre de Coubertin, un pédagogue désireux de développer l’éducation physique. La préparation des jeux modernes
commence en 1894 avec la fondation à Paris du CIO (Comité International Olympique) dont Coubertin fut le premier
président jusqu’en 1925. Le comité jette les bases d’un règlement et sélectionne Athènes comme site des premiers JO de
1896.
B) L’esprit des jeux
Selon la charte olympique, le mouvement olympique a pour but de promouvoir le développement des qualités physiques et
morales qui sont la base du sport, d’éduquer par le sport dans un esprit de meilleure compréhension mutuelle et d’amitié,
contribuant ainsi à construire un monde meilleur et plus pacifique, de faire connaître universellement les principes
olympiques, suscitant ainsi la bonne volonté internationale.
C) Le CIO
La gestion des JO est confiée à une ONG internationale, le CIO dont le siège est à Lausanne. Il est présent dans 197 pays à
partir des CNO (Comités Nationaux Olympiques). Le lieu des JO est généralement déterminé par le CIO 6 ans à l’avance. Le
CIO veille au maintien de l’esprit olympique tout en l’adoptant aux réalités du moment.
II) Les problèmes politiques des JO
Les problèmes politiques ont souvent ont souvent fait obstacles à l’un des buts des jeux modernes, celui d’encourager l’amitié
internationale.
Aux jeux de Berlin de 1936, Hitler quitte le stade pour ne pas saluer le champion noir Jesse Owen. Les jeux de 1972 à
Munich sont ensanglantés par une action terroriste contre des athlètes juifs. Aux jeux de 1976 à Montréal, 31 nations se
retirent de la compétition en soutien aux pays de l’Afrique noire qui boycottent les jeux pour soutenir la lutte anti-apartheid..
A Moscou en 1980, les Etats-Unis se retirent des jeux pour protester contre l’invasion soviétique de l’Afghanistan et 64 autres
pays boycottent également les jeux. L’URSS se retirent des jeux de 1984 de Los Angeles avec 15 autres pays.
Le problème le plus sérieux des jeux olympiques est le dopage des athlètes professionnels.
Conclusion
Les jeux olympiques sont essentiels en ce sens qu’ils permettent l’éclosion des talents sportifs mais aussi et surtout la
promotion de la fraternité dans le monde.
18
L15 : LE NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de
l’Afrique Introduction
Au seuil du 3e millénaire, une nouvelle initiative africaine est née pour surmonter les pesanteurs d’un afro-pessimisme dans un
projet porteur d’espoir pour l’Afrique. Il s’agit du NEPAD qui cherche à surmonter les obstacles structurels du sous-
développement et repositionner l’Afrique dans le nouveau cours de la mondialisation.
I) Présentation du NEPAD
Le NEPAD (New Economic Partnership for Africa’s Development) est né de la vision prospective de 4 chefs d’états qui ont
fait un amer constat après trois siècles d‘esclavage, un siècle de colonisation et 40 ans de coopération néo-coloniale. En effet,
avec 10% de la population mondiale, l’Afrique a un taux de croissance démographique de 2,5% supérieur au taux de
croissance économique (2%), une mortalité infantile de 17,2%, un taux de scolarité de 42%, un PNB/hab. de 460$. Elle
regroupe la majorité des PMA, reçoit moins de 1% des IDE (Investissements Directs Extérieurs) et ne contrôle que 1,7% du
commerce mondial. En somme l’Afrique bat le record de la pauvreté malgré les multiples plans d’assistance (aide,
coopération, plans de l’OUA, plans d’ajustements structurels....)
A partir de ce constat, des chefs d’états conçoivent deux plans : le MAP (Millenium African Plan) de T. Mbeki, O. Obasanjo
et A. Bouteflika, et le Plan Oméga de A. Wade. Ces deux plans fusionnent au sommet de Lusaka de Juillet 2001 dans la
Nouvelle Initiative Africaine (NIA) qui sera rebaptisée sous le nom de NEPAD au sommet d’Abuja d’octobre 2001.
L’objectif de ce projet est d’impulser un développement global et durable du continent, éradiquer la pauvreté des populations
et combler le retard considérable de l’Afrique.
II) Stratégie et fonctionnement
A) Stratégie
Pour réaliser cet ambitieux projet, les concepteurs du NEPAD s’appuient sur une double stratégie de coopération régionale et
de partenariat avec les investisseurs privés, articulée à l’identification de 10 sur-priorités.
1- La coopération régionale se fera à partir des 5 régions du continent (Nord, Sud, Est, Ouest et Centre) dont l’intégration
devra s’appuyer sur l’essor des marchés commun régionaux à l’image des projets de l’UEMOA et de la CEDEAO. Le
NEPAD envisage aussi la conception de projets transrégionaux articulés à des projets continentaux.
2- Pour financer ces projets, le NEPAD compte sur le partenariat du secteur privé africain, mais surtout international pour
mobiliser les capitaux.
3- Le NEPAD a enfin défini 10 sur-priorités dont l’exécution conditionne son succès : la bonne gouvernance politique et
économique, les infrastructures, l’éducation, la santé, les NTIC, l’agriculture, l’énergie, l’environnement et l’accès aux
marchés des pays développés. Le Sénégal est chargé dans ce cadre des infrastructures, des NTIC, de l’environnement et de
l’2nergie.
Des réunions ministérielles périodiques sont prévues avec le concours de la BAD pour élaborer des projets.
B) Fonctionnement
Il est assuré par les trois organes suivants :
1- un comité de mise en œuvre qui réunit 15 chefs d’état : les 5 initiateurs plus 2 par région. La direction de ce comité
comprend un président : Obasanjo, deux vice-présidents : Wade et Bouteflika, deux membres : Mbeki et Moubarak. Ce comité
doit tenir trois sessions annuelles.
2- le comité de pilotage qui comprend les représentants des 5 initiateurs, les représentants des autres membres du comité de
mise en œuvre , des représentants des institutions économiques et financières du continent.
3- le secrétariat qui s’occupe de l’administration et de la coordination des structures et peut faire appel à des experts africains
et étrangers. Son siège est à Pretoria.
Le NEPAD suscite un intérêt surtout après le sommet du G8 de Gênes de février 2001 et celui de Dakar d’avril 2002 qui a vu
la participation de 900 invités des 4 coins du monde. En juin 2002 au Sommet de Kananaskis au Canada, le G8 a donné son
accord de principe pour contribuer au financement du NEPAD.
Conclusion
En somme, la voie est balisée pour une renaissance possible de l’Afrique. Cependant il faut une volonté politique réelle pour
surmonter tous les obstacles et éviter que le NEPAD ne soit un « plan de plus ».