Playsound Mag #10

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MAGAZINE DÉDIÉ À LA CULTURE ROCK MAI 2013 # 10 MY CHEMICAL ROMANCE FALL OUT BOY BIRDS VS PLANES DROWNING POOL THIS CENTURY RAZORLIGHT GOJIRA ET PLUS ENCORE...

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Publication : 1er mai 2013

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MAGAZINE DÉDIÉ À LA CULTURE ROCK

MAI 2013 # 10

MY CHEMICAL ROMANCEFALL OUT BOY

BIRDS VS PLANESDROWNING POOL

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_MAI 2013 #10_RÉDACTEUR EN CHEFYannis Mouhoun

_CO-DIRECTEURS DE PUBLICATIONSami ElfakirFabien Gallet

_RÉDACTION MAGFabien GalletSami ElfakirMatthias Meunier Marina LayElie DibMathieu RollingerMarie - Audrey EspositoEmmanuel Van ElslandeMartin Van BoxsomLéa BerguigMaximilien de Boyer Aline ThomasFanny Schneider

_CONCÉPTION GRAPHIQUEMatthias Meunier

_PHOTOGRAPHEFanny Schneider

[email protected]

_SITE WEBwww.playsound.fr

_UN PROJET DE :www.medias-culture.fr

_PLAYSOUNDPREND UNE NOUVELLE DIMENSIONC’est avec beaucoup de fierté que la rédaction vous présente la nouvelle version de notre magazine mensuel. Nouvelle identité graphique, nouveaux horizons : nous avons voulu apporter notre vision d’excellence de la musique et notre dynamisme à un paysage journalistique culturel parfois limité. Sous l’impulsion de Médias Culture, notre maison-mère qui œuvre pour le déploiement d’initiatives innovantes et créatives autour des thématiques des médias, de la culture et du nu-mérique, nous avons développé un modèle à la fois simple et efficace : opinions, information et découverte. Nous souhaitons donc que les écrits du magazine entrent en complémentarité avec Playsound Labs et l’activité de notre site internet principal afin de vous proposer toujours plus de talents et de réflexions de qualité, gratuitement et régulièrement. La nouvelle version de notre site interne vient ainsi renforcer cette dynamique que nous voulons forte et porteuse de diversité musicale. Promouvoir le multi-support (tablettes, smartphones), est notre prochain combat ! Merci à vous tous de faire parti de cette aventure et de la communauté Playsound.

_Yannis Mouhoun

_Playsound est une plateforme créative de découverte, d’actualité et de chroniques couvrant les dif-férentes facettes de la culture rock au sens le plus général du terme. Le projet comprend un site riche de son flux de news multi-genres, d’un espace de critiques complet ainsi qu’un laboratoire numérique via une plateforme dédiée à la pro-motion de jeunes talents.

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_ÉDITO_ILS ONT FAIT L'HISTOIRE DU ROCK : LA FRENCH TOUCH_ÇA N'ENGAGE QUE MOI_INTERVIEW : DROWNING POOL_NEWS_TALENTS_ZOOM : LORD HURON_LIVE REPORT : GOJIRA_FOCUS : LE BUS PALLADUM_ILS L'ONT DIT_LE CARNET_INTERVIEW : THIS CENTURY_TRACK BY TRACK BY JOEL KANITZ_CHRONIQUE : PHOENIX_BANKRUPT !_SÉLÉCTION PS : FALL OUT BOY_SAVE ROCK AND ROLL_CHRONIQUES EN BREF_RÉTRO : MY CHEMICAL ROMANCE 2001 - 2013_LIVE REPORT : RAZORLIGHT_FOCUS : RICK RUBIN_LE DÉBAT : POUR OU CONTRE LES FEATURING ?_DOSSIER : SUM 41 DANS LA TEMPÊTE

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DOSSIER

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De nos jours, la question de la véritable valeur des œuvres artistiques, sujette à de nom-breux postulats d’esprits véloces et pragma-tiques, est plus que jamais discutée. En 2012, c’est l’ovni rondouillet PSY qui rassemblait des centaines de millions d’internautes sur ses vidéos, qu’elles le montrent s’agiter au fond d’une écurie sud-coréenne diabolique, ou en train de faire profiter ses prétendantes de ses délicieuses odeurs pestilentielles. Ail-leurs, loin des chiffres à sept zéros, pléthores de jeunes talents s’épuisent corps et âme à enchaîner les dates aux quatre coins de la France et des Etats-Unis pour entretenir leur vieille Chevrolet Diesel, et surtout, pour survivre et profiter de chaque instant que cette vie d’artiste offre au quotidien, dans une optique hédoniste bien différente des

loges du Palais de Paris-Bercy.Pour autant, la valeur d’une œuvre se calque sur l’appréciation qu’en fait son public, ainsi que sur la réputation de son auteur. Ce principe aussi aisé à énoncer qu’à comprendre permet de justifier les succès répétés et très (trop ?) ressem-blants de nos nouvelles idoles des jeunes, j’ai nommé One Direction, Shy’m ou David Guetta, dont on semble oublier la carence de paroles et d’écriture au profit d’une efficacité millimétrée soumise à des beats réfléchis et à des refrains acidulés et périssables.Or, si les Etats-Unis s’enfoncent aujourd’hui aveuglément dans ce tsunami de pop garbage et de rap dégoulinant Made in USA, d’autres pays s’en sortent mieux. Ainsi, la French Touch, à travers ses représentants aussi iconiques que respectables, a permis de mener une révolution de l’ombre dans notre doux pays, et de donner naissance à des groupes mondiaux, sans nationalité ni eth-nie, originaires de Paris, Versailles, Reims ou encore Nantes, qui se chargent de renverser le Coachella, inonder le Madison Square Garden et rendre toujours plus déchaînés les spectateurs Japonais sans avoir à prononcer un mot, ou à se justifier de leur présence sur les charts indie et electro mondiaux. C’est le cas des quatre comparses de Phoenix, auteurs ce mois-ci de l’excellent Bankrupt!, qui allie sonorités asiatiques, sons cheaps et production impeccable de Philippe Zdar, héros étoilé de Cassius, pour offrir dix titres succulents, perdus dans le temps et dans l’espace, entre la galaxie esseulée de M83 et les vaisseaux pacifiques de Air. C’est grâce, ou plutôt à cause du diable Internet, comme souvent, que les internautes ont pu goûter à la pêche deux mois avant la sortie de l’opus, alors qu’Entertainment venait seulement de nous expulser dans une banlieue explosive de Bangkok. Pour une fois, les critiques n’avaient ni le temps, ni la chance de préparer les auditeurs à ce qu’ils allaient entendre, et le public a à nouveau pu rendre au quatuor le trône qu’il mérite tant. Au final, si la France excelle aujourd’hui quelque part, ça n’est plus dans l’aéronautique, dans l’industrie automobile ou dans la santé. C’est dans la création de merveilles intemporelles téléchargées aussi bien dans les cabanes d’Eau Claire dans le Wisconsin que sur les plages surpeuplées de Rio de Janeiro.La beauté de ce mouvement réside dans sa manière de s’imposer comme un tsunami de vibrations épiques et positives s’adressant à chacun d’entre nous, de l’érudit au passionné, sans jamais nous lasser ou nous tromper. Et si les prodiges de la team Ed Banger Records, Rone ou encore Kavinsky nous permettent de briller sur les blogs indie et sur les scènes de toute l’Europe, deux robots aussi talentueux qu’avisés nous permettent de nous proclamer aujourd’hui comme les véritables maestros de la vibe et, pour quelques mois, comme les maîtres du monde. En effet, c’est seulement le 20 mai que nous découvrirons le prochain péplum funk de Guy-Manuel et Thomas, Random Access Memories. C’est seulement le 20 mai que la French Touch contemplera le reste du monde du haut de son Olympe, une grosse ligne de basse et quelques mesures martelées de vocoder en tête. Et le sort en sera jeté.

_Emmanuel Van Elslande

ÇA N'ENGAGE QUE MOILa musique se meurt. Mais oui mes bonnes gens ! La musique, au sens no-ble du terme, j’entends. Parce qu’on a beau dire, le piratage, le prix des CDs, tout ça, le marché de la musique, phy-sique ou non, se porte plutôt pas mal. Mais la musique en soi, l’art musical, est en train d’agoniser. La créativité est sacrifiée au profit du profit, et si tu peux potentiellement buzzer, on te met un mi-cro dans la main.

Tel est l’exemple de Benjamin Lasnier, ce jeune danois de 14 ans qui ressem-ble à Justin Bieber et … ah bah non, c’est tout, il ne sait rien faire d’autre. Pourtant, il compte plus de 750 000 followers Instagram qui admirent quo-tidiennement ses clichés de “moi, moi, moi et mes cheveux, moi, moi et ma casquette New York, moi, moi et mon

T-shirt Superman, moi, oh, et puis moi et mon chien aussi”, et il vient de signer un contrat chez Sony, et s’envole bientôt pour les Etats-Unis of America afin d’y enregistrer un disque. Autant dire qu’on va lui pondre 12 plages musicales “actuelles”, des paroles de lover au cœur tendre, et remodifier sa voix après coup. Alors pourquoi avoir besoin de lui au juste ? Pour poster des tweetpics de lui derrière le micro, mettre son image sur des posters et des pochettes d’album, et faire des reportages sur son “incroyable success story”. Ca suffira à amasser des millions.

À côté de ça, des centaines d’artistes et de groupes méritants s’échinent des années durant avant de pouvoir signer et sortir un EP. C’est la misère pour les tournées, de bar en bar (et d’aventure en aventure), pour un public restreint mais fidèle. De son côté, nul doute que Benjamin, lui, va enflammer les stades dès son premier single. Les derniers des sous-doués seront les premiers des tops des charts, et les premiers des génies seront les derniers à récupérer les miettes. Malheureusement, c’est un procédé millénaire. On appelle ça la sélec-tion naturelle.

Il ne faut pas croire que c’est relatif à l’époque actuelle. On pense trop facilement que c’est l’industrie “aujourd’hui” qui veut ça. Mais rappelez-vous, vos années collèges. Il suffisait d’avoir de super notes en sport pour être respecté, mais at-tention si tu avoisinais le 14 dans les autres matières, “petit intello” (rassurez-moi, ce n’était pas que chez moi ?). Le binoclard (symbole de la force intellectuelle) se fait toujours taper par le capitaine de l’équipe de football (symbole de la force tout court). Les animaux font des parties de bras de fer pour savoir qui repartira avec la femelle. Bref, ce qu’il faut pour survivre, ce n’est pas du talent, malheureusement. Si la force est si bien vue dans le cycle naturel, c’est qu’elle assure la protection de l’espèce. Désormais la sélection ne s’opère plus sur la force physique, mais sur la force financière, parce que l’Homme a eu la chouette idée d’inventer le concept que tout se paie, tout se monnaie. Alors pour s’assurer que l’industrie musicale survive, elle ne cherche que du bankable, de la machine à profit. Mais paradoxalement, elle tue à petit feu son géniteur : l’art.

_Martin Van Boxsom

C'EST VRAIMENT TROP INJUSTE

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Playsound a eu la chance de rencontrer Drowning Pool, de passage à Paris pour la promotion de leur cinquième album, Resilience. C’est au premier étage du Hard Rock Café que notre équipe a rencontré Jasen Moreno, chan-teur fraîchement débarqué au sein du groupe

_Salut Jasen ! Tu pourrais rapidement présen-ter les membres du groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?Salut ! Alors on a CJ à la guitare, Stevie à la basse, Mike à la batterie et moi je suis derrière le micro !

_Qu’est ce qui t’a poussé à choisir ce style de musique ?Pour ma part, j’aime l’énergie des musiques agressives. Je crois que c’est la seule chose qui permet d'exorciser ses démons. Tu peux crier, y mettre tes tripes, ton coeur, toutes tes frustrations, tes peines. Exprimer ses sentiments, c’est les affronter et ça te permet d’aller mieux.J’ai grandi avec l’influence musicale de ma mère. Elle écout-ait les Beatles, Led Zeppelin donc j’ai eu droit au “classic rock”. Le premier disque que j’ai acheté : le Greatest Hits de Queen ... Freddy Mercury est juste incroyable. C’est là que j’ai su que je voulais devenir chanteur ! Après j’ai commencé à écouter Steel Panther et surtout Iron Maiden avec le grand showman Bruce Dickinson. Ce genre de groupes portés par des leaders charismatiques m’ont inspiré. Ils influencent beaucoup notre groupe !

_ Tu écoutais Drowning Pool avant de prendre part à l’aventure ?Oui oui, j’étais fan ! On vient tous du même coin, vers Dallas dans le Texas. Avant qu’ils ne soient signés, on était déjà potes. De mon côté je jouais avec d’autres groupes locaux donc on partageait les mêmes scènes, les mêmes clubs. Je connaissais bien leurs titres.

_Tu es le 4e chanteur à venir donner sa voix au groupe, c’est un challenge non ? Carrément ! Débarquer dans un groupe qui est déjà très lié, qui a un lourd passé derrière lui, un groupe que tu aimes et dont les membres sont tes amis ... ça fait beaucoup (rires). Et puis ce n’est pas comme si j’étais le deuxième chanteur ! Non, je suis le quatrième ! Autant dire que j’avais la pression. C’est ça qui m’a poussé à travailler davantage. Ce n’était pas gagné mais au final les fans m’ont bien accueilli._As-tu eu besoin d’adapter ta voix, ta manière de chanter ?J’étais déjà chanteur de rock et puis ma voix se rapproche assez de celle de Dave Williams, le chanteur d’origine

(décédé en 2002 ndlr), donc je n’ai pas eu a faire d’efforts. J’essaie de ne pas copier qui que ce soit, je chante naturelle et ça semble convenir.

_Tu peux nous parler de votre 5e album, Resilience, qui vient de sortir. Dans quel état d’esprit l’avez vous écrit ? Les autres avaient besoin d’être rassurés sur l’avenir de Drowning Pool. Ils avaient déjà bien bossé dessus. Quand je suis arrivé ils m’ont fait écouter des maquettes et j’y ai apporté ma touche personnelle. Je leur disais souvent “Hey les gars, ça va aller, on est sur la bonne voie !”.On n'avait jamais vraiment joué ensemble mais je crois que le fait d’être amis a facilité les choses. Le but était avant tout de se faire plaisir sans pour autant oublier le passé. D’ailleurs l’arbre et la main représentés sur la pochette de Resilience montre l’importance que l’on porte aux racines.

_L’album semble plus heavy que les précédents, plus violent, non ?C’est vrai oui ! CJ, Stevie et Mike étaient frustrés à cause des histoires de chanteurs. Mais j’étais là pour jouer les con-fidents. Je leur ai conseillé d'extérioriser tout ça à travers la musique. Donc oui, c’est un retour aux sources pour le groupe. On est revenu à quelque chose de plus brut, plus rock dans l’âme, à coup de double pédale et de gros riffs (rires). Il y a pas mal de sujets violents mais au fond cela per-met de prendre du recul et de se dire que tout ira bien pour la suite. L’album est surtout très honnête je pense.

_Si tu ne devais garder qu’un seul titre de Resilience, lequel choisirais-tu ?Mon préféré ? Question piège, peut-on pas en choisir deux ? (rires) Bon et bien je dirai Anytime, Anywhere. C’est celui qui ouvre l’album et surtout le premier titre que l’on a écrit en-semble. C’est important à mes yeux. Sinon One Finger And A Fist pour son côté bien pêchu.

_Le fait que trois années séparent chaque sortie d’al-bum, c’est un choix ?Non pas vraiment. C’est surtout le temps de se remettre des différents évènements. Mes potes ont traversé pas mal d’épreuves : la disparition de Dave d’abord, puis le départ de Jason. Les situations ont imposé ce laps de temps mais c’est quelque chose que l’on essaie de rompre. Tu sais, pour Resilience, on a enregistré 18 titres et on a été obligé d’en garder seulement 15. Du coup on pense sortir un album acoustique ! En tout cas on croise les doigts pour qu’aucune tragédie ne vienne semer le trouble à nouveau...

_Vous jouerez en France dans les prochains jours (ITW réalisée le 08/04 - concert le 25/04). Quel effet cela fait de se retrouver à Paris du jour au lende-main ?On a été pas mal occupé, j’aurai bien voulu en voir plus à vrai dire. Pour être franc, je ne réalise toujours pas. Ce matin je me suis réveillé et je me suis dit : “Je suis en France ? C’est sérieux ?” (rires). Il y a un an j’étais tranquillement chez moi dans mon bain en train de me dire “Tiens, ça serait cool de partir visiter Paris” et voilà maintenant j’y suis. Une pure folie !

_ Tu te sens comment à l’idée de jouer devant le pu-blic français qui ne te connait pas ?Comme à chaque fois je suis clairement effrayé. Pendant nos premiers concerts, j’avais la pression. J’étais très nerveux à l’idée de jouer devant ma famille, mes amis et les fans de Drowning Pool. Mais tu sais, c’était un rêve, je l’ai toujours voulu et à un moment il faut se lancer. Au final ça se passe toujours très bien, je prends mon pied, le public s’en rend compte et on passe du bon temps tous ensemble.

_Quelle est la plus grande leçon que tu aies apprise au sein du groupe ? J’ai beaucoup appris grâce aux autres membres. Cette aven-ture me montre à quel point l’écoute est importante. Accepter les idées, rester flexible et jouer la carte du respect, c’est essentiel !_Quelle est ton opinion sur la scène rock-métal ac-tuelle ?Je ne suis pas le mieux placé pour répondre à cette question. Pour moi tout y est merveilleux. J’ai tellement rêvé d’évoluer dans ce milieu que je ne prends pas la peine de juger ce que les autres font. Peu importe la musique, du moment qu’elle est produite avec honnêteté et sincérité, c’est le plus impor-tant à mes yeux. Je suis convaincu que le rock, comme on dit souvent, ne mourra jamais. Seule la vérité compte et c’est elle qui fait la différence entre la bonne musique et le reste.

_Si Drowning Pool pouvait partager l’affiche avec d’autres groupes, quel serait ton choix ? Sans hésitation, Iron Maiden ! Sinon, Deftones, Stone Sour... ça serait vraiment cool de partir en tournée avec eux !

_Dernière question, plus sensible : un des titres a été utilisé à un moment durant les interrogatoires menés sur des prisonniers de Guantanamo. Réaction ?Je n’étais pas encore dans le groupe quand l’affaire a fait du bruit mais j’en avais entendu parlé évidemment. Cette chanson c’est Bodies mais contrairement à ce que les gens pourraient penser elle ne prône en aucun cas la violence. Elle parle du “moshpit” en général, de ce qui peut se passer dans la foule d’un concert par exemple. Après tu sais, c’est une question d’interprétation. Le titre est musicalement vio-lent, c’est vrai mais si tu veux mon avis, cela aurait pu être n’importe quelle autre chanson. Cela ne nous empêche pas de la jouer sur scène et de faire plaisir au public

_Fabien Gallet

INTERVIEW

DROWNING POOL

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_Nouveau titre des Queens Of The Stone AgeBeaucoup d’actu du côté des Queens Of The Stone Age ! On sait désormais que le nouvel opus …Like Clockwork sortira le 3 juin prochain. A l’occasion, le combo a également partagé la version studio de My God Is The Sun que nous avons découvert dans sa version live un peu plus tôt dans le courant du mois dernier. Vous pouvez dès à présent pré-commander l’album sur iTunes et obtenir ainsi le nouveau single en téléchargement instantané. La tracklist de l’album, l’artwork et le single sont à découvrir sur notre nouvelle version du site.

_AFI de retour en septembre ?Les Californiens d’A Fire Inside ont dévoilé un court trailer dans lequel Davey Havok, le chanteur de la formation, se déplace dans un couloir avant de rejoindre le reste du groupe. La date « septembre 2013 » apparaît ensuite dans la vidéo, sans plus d’informations… S’agit-il de la date de sortie d’un nouvel opus ? La nouvelle photo de profil Facebook du groupe représente-t-elle l’artwork de celui-ci ? Ce qui est sûr, c’est que des informations plus précises sur le successeur de Crash Love (2009) devraient nous être communiquées prochainement.

_Get Lucky de Daft Punk en écouteCôté Frenchies, les Daft Punk ont énormément fait parler d’eux ces derniers temps, et ce à cause d’une chanson inédite Get Lucky en featuring avec Pharell Williams (N.E.R.D) et Niles Rodgers, premier extrait de leur album Random Access Memories disponible dès le 20 mai. A noter qu’il s’agit de la même version que celle postée peu avant sur le site qui s’agissait d’un « vrai-faux leak » soi-disant produit par des fans.

_R.I.P Chi ChengNous apprenons à la mi-avril que le bassiste de Deftones, Chi Cheng, est décédé à l’âge de 42 ans après avoir passé plusieurs années dans le coma artificiel, suite à un accident de voiture en 2008. L’état du musicien semblait pourtant s’améliorer dans le courant de l’année dernière mais malheureusement, le sort du bassiste a finalement été fatal. Sa famille, Deftones, Chino Moreno et toute la planète rock a réagi via communiqués et réseaux sociaux quant à cette précieuse perte. Rest in peace !

_Jimmy Eat World de retour avec un nouveau morceauAprès avoir annoncé quelques détails concernant la sortie de son nouvel album, Jimmy Eat World nous en dévoile maintenant un premier extrait intitulé I Will Steal You Back. Damage, composé de dix titres, sortira le 11 juin prochain. Vous pou-vez pré-commander la version vinyle directement sur le site officiel du groupe.

NEWS EN BREF

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+ DE NEWS SUR PLAYSOUND.FR/NEWSNEWS EN FIL ROUGE+ DE NEWS SUR PLAYSOUND.FR/NEWS

_Your Demise : le splitC’est le mois dernier que les Anglais de Your Demise ont annoncé la mauvaise nouvelle : le quintette se séparera en mars 2014 après une tournée d’adieux qui débutera à partir d’octobre 2013. A cette occasion, le combo sortira un DVD qui retracera ses huit années de parcours et qui nous per-mettra ainsi de découvrir des images de l’ultime tournée. Le groupe vient d’ailleurs tout juste de publier son dernier EP Cold Chillin’ en début d’année.

_Un DVD live pour Papa RoachSept mois après la sortie initiale de The Connection, dernier album en date de Papa Roach, les californiens s’apprêtent à le sortir dans une édition spéciale pour le 6 mai via Elev-en Seven Music. Elle comprendra notamment un DVD live enregistré au Club Nokia de Los Angeles, où le groupe y a interprété plusieurs de ses plus grands succès de même que quelques-uns de leurs derniers titres plus récents. Un clip pour Leader Of The Broken Hearts a par ailleurs été publié sur la toile.

_Breaking Benjamin : le retourIl y a quelques semaines, Breaking Benjamin a surpris ses fans avec une annonce inattendue sur son Facebook officiel : le hiatus, qui a duré depuis 2010, prend fin ! Cette reformation résulte des tensions qui se seraient apaisées entre le chanteur Benjamin Burnley et Mark Klepaski (bassiste) et Aaron Fink (guitariste) – tensions qui étaient nées à la suite de la sortie du best-of Shallow Bay et de la version remixée de Blow Me Away, tous deux sources de conflit pour la formation américaine.

_Miles Kane de retour en juinPeu après avoir appris le nom du prochain effort studio de Miles Kane, un premier titre – éponyme – a été partagé par le chanteur anglais. Don’t Forget Who You Are, dont le visuel a également été dévoilé, sera disponible dans toutes les bonnes crèmeries dès le 4 juin prochain et succèdera à Colour Of The Trap sorti en 2011.

_Une date pour l’album de New Politics Trois ans après la sortie de leur premier album éponyme, le trio new-yorkais New Politics s'apprête enfin à livrer sa nou-velle galette dès le 21 mai prochain. Cette dernière portera le nom de A Bad Girl In Harlem, dont le premier single Harlem déjà disponible fait écho, et la pochette est visible sur le site.

_Du nouveau chez Beady EyeNom, date, artwork, tracklist et nouveau single de Beady Eye ont été partagés dernièrement. Les Anglais sortiront le prochain album de 11 titres (15 en version deluxe), Be, le 3 juin prochain. Le nouveau morceau quant à lui s’intitule Flick

Of The Finger et est le premier extrait du nouveau disque de Liam Gallagher et ses acolytes.

_Premier extrait du nouveau Avril LavigneHere’s To Never Growing Up, c’est le titre de la nouvelle chan-son d’Avril Lavigne co-écrite par Chad Kroeger de Nickelback et Martin Johnson de Boys Like Girls. Il s’agit là du premier extrait du successeur de Goodbye Lullaby (2011) à paraître plus tard dans l’année.

_Canterbury lance un appel à l'aide Les Anglais de Canterbury ont lancé la campagne de finance-ment de leur nouvel album via Pledge Music ! Le groupe annonce également sa signature sur le label Hassle Records qui distribuera ce troisième opus. En pré-commandant ce dernier, vous recevrez gratuitement le nouveau titre You Are The One ainsi qu’un EP de quatre titres qui sera disponible un peu plus tard dans l’année.

_Nouvelle chanson de Black SabbathIl était temps qu’une nouvelle chanson de Black Sabbath fasse son apparition ! C’est chose faite avec le titre God Is Dead ? tandis qu’un second morceau, End Of The Beginning, sera diffusé en avant-première dans l’épisode final de la saison 13 des Experts : Las Vegas, le 15 de ce mois. 13, le nouvel opus d’Ozzy Osbourne et ses compères qui comprendra huit titres (seulement), sera disponible dès le 11 juin prochain.

_Deux nouveaux titres pour The Wonder YearsThe Wonder Years ont satisfait les fans en publiant deux nou-velles chansons, intitulées Passing Through A Glass Door et Dismantling Summer. Toutes deux sont extraites du prochain album de la formation américain du nom de The Greatest Generation dont la sortie est programmée pour le 14 mai.

_ ON EN A PARLÉ _L'ARTISTE ANGLAIS, PROFESSIONNEL DE LA PHOTO ET RÉAL-ISATEUR, A NOTAMMENT TRAVAILLÉ SUR LE GRAPHISME D'AL-BUMS MYTHIQUES TELS QUE "THE DARK SIDE OF THE MOON" DE PINK FLOYD, LED ZEPPELIN, GENESIS, AUDIOSLAVE, PETER GABRIEL OU PLUS RÉCEMMENT MUSE ET BIFFY CLYRO. STORM THORGERSON EST DÉCÉDÉ à 69 ANS. CHAPEAU L'ARTISTE !

_FOREVER HALLOWEEN DE THE MAINE DISPONIBLE LE 4 JUIN PROCHAIN.

_Marina Lay

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llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #2lllllllllllllllllllllllllllllllllll SULKIl ne s’agit ni d’un titre de Radiohead ou de Trust ici, mais bel et bien d’une nouvelle formation à suivre à la loupe. Sulk est un groupe londonien formé en 2011 composé de Jon Sutcliffe (chant), Tomas Kubowicz (guitare), An-drew Needle (guitare rythmique), Jakub Starzyński (basse) et Lewis Jones (bat-terie) qui puise son inspiration dans la britpop des 90s. Adeptes des mélodies envoutantes et des sons ambiants, ces Anglais flirtent avec le shoegaze et nous rappellent les grandes heu-res des Stone Roses. En somme, un groupe ambitieux qui n’a pas peur de ressortir les guitares à une époque où les synthés et la dance music prédom-inent. Adoubés par les médias anglais tels que le NME, la BBC ou encore XFM, ces jeunots ont collaboré avec le producteur Ed Buller (Pulp, Suede) et arpentent les routes pour répandre leur indie rock plein d’insouciance. Leur premier album intitulé Graceless est sorti le 15 avril dernier et ravira les nostalgiques du son Madchester.

_GenreIndie rock

_LabelPerfect Sound Forever

_PaysUK

_Site Officielsulktheband.com

llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #1llllllllllllllllll FORT HOPE En décembre dernier, le combo elec-tro-rock My Passion annonçait sa séparation après sept années d'exist-ence. De ses cendres naîtra, le mois suivant, une toute nouvelle formation répondant au nom de Fort Hope. On y retrouve presque le même line-up, seul le chanteur ayant été écarté pour laisser la place au guitariste/pianiste Jon Gaskin qui assurait déjà une partie du chant quand il officiait pour My Passion. Si le line-up reste quasi-identique, il en est clairement autrement pour ce qui est de l'aspect musical. Adieu l'élec-tro et les parties criées, bonjour le rock mélodique et autres ballades pleines d'émotions. Ajoutons à cela la maîtrise vocale de Gaskin qui prend ici claire-ment son envol et nous obtenons un nouveau projet tout à fait prometteur.Verront le jour prochainement un pre-mier vidéo clip pour l'excellent Control ainsi qu'un premier EP quatre titres. En attendant, vous pouvez découvrir les trois titres qui sont déjà en écoute sur la page Facebook du quatuor.

_GenreRock

_LabelIndépendant

_PaysUK

_Site Officielfacebook.com/forthopemusicT

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llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #3l THE OCEAN BETWEEN US5 britanniques, 1 EP, 1 album, et un talent énorme. Formé en 2009, The Ocean Between Us se présente comme une surprise sur la scène post-metal-core actuelle qui tend de plus en plus à s'auto-limiter aux mêmes sonorités pour beaucoup de groupes. Alliant un son rageur à des mélodies travaillées ponctuées de paroles honnêtes, la for-mation nous transporte ailleurs avec son premier opus intitulé Savoir Faire, sorti fin mars. Produit par Mike Ben-nett, cet album très efficace impose clairement la personnalité musicale des Anglais, rappelant par moments des groupes de renommée interna-tionale tels que Architects, Northlane ou encore Memphis May Fire, et valse entre morceaux agressifs et ballades, créant une étrange harmonie toutefois très agréable à l'écoute. Avec un pre-mier opus attendu par les fans et bien reçu par la critique ainsi qu'une popular-ité qui ne cesse d'accroître, le meilleur reste à venir pour The Ocean Between Us !

_GenrePost Metalcore

_LabelA Wolf at Your Door Records

_PaysUK

_Site Officielfacebook.com/tobuuk

llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #4lllllllllllllll BIRDS VS PLANESNous sommes à quelques kilomètres de la frontière entre l’Angleterre et l’Ecosse. Notre ville de destination : Carlisle. Rassurez-vous, aucun rapport avec le personnage de la célèbre saga littéraire vampirique. Non, cette ville du comté de Cumbria est l’objet de notre attention parce qu’elle abrite un groupe à suivre : Birds vs Planes. Même si le coup de cœur reste subjectif et personnel, nul doute que les courageux qui iront jeter une oreille aux quelques titres de ce jeune groupe seront probablement séduits. Porté par la voix suave de Jenny et par le talent musical de ses quatre compères Adam, Beej, Blake et Neil, Birds vs Planes se forme en 2006. Pas encore prophète en son pays (mais cela ne saurait tarder) le groupe est repéré par la BBC et sort fin mars dernier Narrow Angles, leur premier très bon EP. On y retrouve le single Relative Worth, véritable pépite rock et d’autres titres taillés pour le live qui témoignent d’une sincérité et d’une authenticité de plus en plus rare.

_GenreIndie rock

_LabelMusic Bakery

_PaysUK

_Site Officielbirdsvsplanes.com

llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #5llllllllllllllllllllllllll MILO GREENOn ne se remet toujours pas de ne pas avoir découvert Milo Greene plus tôt. Découvert en première partie de Cold War Kids lors de leur passage à Paris ce mois d'avril, le groupe a montré sa palette musicale aux couleurs incroyables. Le quintette fait preuve d'une facilité déconcertante lorsqu'il s'agit de composer des mélodies où instruments et voix s'accordent parfaitement, nous offrant un délice sonore d'exception. S'ils se proclament eux-mêmes porteurs d'une "pop-cinématique", force est de constater que les cinq californiens sont experts en la matière. En 2012, Robbie Arnett, Graham Fink, Andrew Heringer, Curtis Marrero et la belle Marlana Sheetz, sortent un premier single chargé d'émotions, 1957, qu'ils viendront présenter notamment sur le plateau de David Letterman. La même année, leur premier album éponyme voit le jour et offre son lot de titres à la fois folk et pop, dont on n’a pas fini de se délecter. Une invitation au voyage à ne surtout pas refuser.

_GenreIndie pop

_LabelAtlantic Records

_PaysUSA

_Site Officielmilogreene.com

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TALENT ZOOMVenu tout droit de Los Angeles, Lord Huron est un groupe d'indie folk au fu-tur plus que prometteur. Lorsque le frontman Ben Schneider déménage sur la côte ouest américaine et commence à considérer la musique non plus comme un passe-temps mais comme une profession sérieuse, il prend les choses en mains. Dès 2010, il met sur pieds un projet solo auquel il rajoute progressivement des membres. Cette formation constituée d’amis d’enfance de Ben, deviendra quelques temps plus tard Lord Huron. Après leur premier EP Mighty paru en 2010 via Linian Music, suivi la même année par un deuxième EP réalisé en self-released et intitulé Into the Sun, le groupe continue de composer. Courant 2012 il sort aux Etats-Unis son premier album Lonesome Dreams, qui arrivera en Europe en janvier 2013 via Play It Again Sam. Autant dire que ce premier opus est très bien reçu par la critique, qui le gratifiera même de la mention « Album Of The Week » (The Sunday Times). Caractérisé par l'union de percussions envoûtantes et de guitares rustiques incroyables, le son du groupe franchit les limites de la musique folk habituelle. Grâce à des harmonies vocales et une atmosphère épique, il créé un univers conquérant et magnétique. Captivant à l'écoute, Lonesome Dreams dégage une certaine mélancolie baignée d’authenticité, où se mêlent des mélodies somptueuses, un lyrisme sophistiqué et une élégance indéniable. Composé de dix pistes inspirant la liberté et l'aventure, ce premier album permet à Lord Huron de rayonner sur la planète musique et démontre que les Américains pourraient bien être LA révélation de 2013. Mais au-delà de l’univers musical se dégage un univers visuel particulier comme en témoignent les clips classieux Time To Run ou Lonesome Dreams. Après un grand nombre de concerts sold-out aux Etats-Unis, les musiciens décident de partir à la conquête du territoire britannique pour la première fois en février 2013. Succès retentissant qui ne cesse de grandir. Autre trophée que le groupe peut ajouter à son palmarès : Lord Huron a eu l'honneur de jouer au Coachella, l’incontournable festival américain, partageant l'affiche avec des artistes tels que Blur, Yeah Yeah Yeahs, Phoenix, The XX ou encore les Red Hot Chili Peppers. Enfin, cerise sur le gâteau : une tournée aux quatre coins du Royaume-Uni est prévue pour mai. Décidément, rien ne semble ralentir Lord Huron dans sa chevauchée fantastique.

_ Léa Berguig

_GenreIndie folk

_LabelPIAS

_PaysUSA

_Site OfficielLordhuron.com

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Vous les aviez attendus? Nous aussi! Gojira étaient enfin de retour à Paris pour deux dates consécutives dans un Bataclan quasiment sold out.

Cette soirée commencera très fort avec les suisses de Kru-ger. La salle est loin d'être remplie à 19h30 lorsque le set commence mais ils réussiront à captiver l'audience dès les premières notes. Ils captiveront également les photographes qui s'entassent entre la crash barrière et la scène. Le moins que l'on puisse dire c'est que le chanteur vit à fond ses chansons, tandis que le reste du groupe reste un peu plus en retrait. Très peu de paroles dans les compositions du groupe mais une intensité qui ne nous laissera pas indif-férents. On sentira leur musique vibrer au plus profond de nous même pendant les 20 minutes de leur set. Ils n'ont pas que des banques en Suisse, ils ont aussi Kruger. Le chanteur se paiera même le luxe de prendre un petit bain de foule en fin de set. Quel début de soirée!Après un changement très rapide de scène, les français de Hypno5e feront leur entrée sur scène avec une introduction de film d'épouvante à la Hitchcock. Chaque chanson sera introduite par ce genre de référence au septième art. Même si le public a l'air séduit, nous ne serons pas captivés par leur set.

Aux alentours de 21h30, les basques de Gojira font enfin leur apparition sur scène! Durant ces deux dernières heu-res, Le Bataclan s'est considérablement rempli et dès les premières notes la fosse est déjà très très bouillante! Il y a une communion entre le groupe et le public que nous n'avions pas vu depuis très longtemps. Malgré l'ampleur que prend le phénomène Gojira au delà de nos frontières, ils ont su rester humbles et le chanteur n'aura de cesse de remercier le public d'être venu si nombreux ce soir ainsi que la veille. Gojira nous proposeront un set de très bonne qualité malgré un son peut-être un peu trop fort, ce qui ne gâchera pas notre plaisir fort heureusement. Les jeux de lumières finiront de nous combler.

En plein milieu du set, les frangins Duplantier (chant/guitare et batterie) échangeront leur place le temps d'un chanson ce qui amusera tout le monde. Les titres phares du groupe s'enchaineront jusqu'au rappel où il laissera la place à Go-jiro! Petit moment humoristique du set. Vous ne connaissez pas encore Gojiro? Non ce n'est pas un tribute band de Gojira, ce ne sont que leurs techniciens qui le temps d'une chanson enflammeront encore un peu plus Le Bataclan. On sent que leur set est beaucoup moins rodé que les "vrais" mais ils s'en sortiront honorablement. Deux chansons plus tard et les lumières se rallument déjà. Dommage, on serait

bien resté encore un peu. Et pour clôturer le spectacle le batteur ira chercher son bodyboard pour surfer sur la foule. N'oublions pas que ces gars là viennent du pays basque!

Prochain rendez-vous avec Gojira au Hellfest le 23 juin prochain.

_Aline Thomas

LIVE REpORT

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GOJIRA

+ DE PHOTOS DANS LE CARNET ET SUR PLAYSOUND.FR

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_Gojira © Fanny Schneider

_Gojira © Fanny Schneider

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“C’est au Bus Palladium, qu’ça s’écoute. Rue Fontaine, il y a foule, pour les petits gars de Li-ver-pool”. Si on se fie à Serge Gainsbourg, depuis le milieu des années 60, ceux qui étaient “in ” traînaient dans le club du quartier Pigalle dans le neuvième arrondissement de Paris. Et pourtant, le fondateur James Arch voulait créer, à 22 ans, un lieu de rassemblement pour les jeunes banlieusards, accessible et pas trop sélect à l’entrée. Dès le 30 septembre 1965, des cars, ancêtres du Noctilien, assuraient le ramassage dans le Paris extra-muros, pour rameuter un public éclectique dans l’enceinte du Palladium. La veine populaire du Bus va s’inscrire comme l’essence du spot parisien. L’initiative d’Arch l’optimiste va être soutenue par des artistes dont il est proche, comme les Jets, Hervé Villard et Johnny en personne. Cette émula-tion va vite conférer au club une solide réputation. Celle-ci va exploser quand Salvador Dali va pousser les portes de l’établissement avec sa bande de potes, pour y boire une bouteille de Vittel.

Le coup de cœur déclaré du peintre espagnol va faire des émules issus des mouvements beatnik, mods et yéyé. Sur la petite scène vont se succéder des artistes qui ont marqué l’histoire de la pop et du rock. Les “ copains ” Eddy Mitchell, Hallyday ou Julien Clerc

y viendront passer le bonjour. Les Bea-tles y délivreront leur premier concert en France. Mick Jagger choisira l’établisse-ment pour fêter son anniversaire. Sans le Bus, pas de rencontre entre Stone et Charden. Ces fréquentations et les histoires que cela implique ont façonné la discothèque comme un lieu de fan-tasmes. Dans les années 80, le disco et de l’électro n’auront que peu d’impact sur la programmation, qui restera un haut-lieu de la culture rock.

LE BUS chANGE DE FILE

Aujourd’hui, cette aura est toujours le fond de commerce du club, toujours implanté au 6 de la rue Fontaine et act-uellement dirigé par Benjamin Patou et Cyril Bodin. Le papier peint old school et les canapés en cuir sont toujours là et donnent l’illusion d’entrer dans la légende. Flipper et photomaton vi-ennent agrémenter le décor rétro, figé dans les années 70. L’esprit est encore là, mais il est bien le seul, comme une preuve irréfutable que les temps ont bien changé. Désormais, le Bus a des airs de limousines. Il faut débourser 7 eu-ros à l’entrée (voir plus lors de soirées spéciales), somme à laquelle on peut adjoindre celle du vestiaire. Un budget qui peut croitre exponentiellement selon les consommations que l’on s’autorise

au bar, qui pratique les tarifs en vigueur dans d’autres grands établissements parisiens. A l’étage, un restaurant pro-pose des burgers pour le prix dérisoire de 17 euros. A 8 euros les 50 centilitres d’houblon, le brassage populaire qui était de mise devient discutable.

Côté scène, par contre, on peut toujours y trouver son bonheur. Si Pete Doherty y joue régulièrement le rôle de la dernière rock star encanaillée, le Bus fait place aux jeunes et aux nouveaux talents : Stuck in the Sound, Izia, Kasabian. La boîte peut se prévaloir d’être une des dernières spécialisées dans le rock’n’roll de qualité. D’ailleurs, de belles dates sont à cocher sur vos calendriers : Black Minou le 16 mai, Kid North et Tazieff le 31 mai ou une après-soirée prévue après le Stade de France de Depeche Mode le 15 juin. Et n’oubliez pas d’oblitérer votre ticket !

_Mathieu Rollinger

FOcUS

La musique ne se définit pas uniquement à travers son instrument ou son interprète, mais aussi à travers les lieux dans lesquels elle a grandi. Après avoir visité plusieurs villes, Playsound|Le Mag vous propose de faire un détour par une salle parisienne mythique : Le Bus Palladium.

PIMP MY BUS PALLADIUM“Il y aura un vide dans nos vies. Mais il sera rempli chaque jour de l'amour et des souvenirs que nous avons dans nos cœurs.” NME

“Ca sonne comme les remixes de The Prodigy, c'est cool et c'est blindé de percus lourdes. C’est un peu comme si c’était électrocuté.” MTV

“J’ai une relation particulière avec Dave. Je le connais depuis que j’ai 19 ans. Il fait de très grandes choses. Si quelque chose est médiocre, il sait le bonifier.” BBC RADIO 1

“On vit dans des temps difficiles, et pourtant ça ne semble pas se réper-cuter dans la musique que j’écoute. […] Les gens semblent endormis, anesthésiés ou alors ils s’en foutent. Il n’y a aucune révolte.” TOPMAN MAGAzINE

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PHO TOGRAPHIE

En 2010 j’ai commencé à suivre des groupes sur la route. Je voulais rencontrer d’autres personnes comme moi. Des gens pour qui la musique n’était pas qu’un bruit de fond sympa-thique. Pendant plus d’un an j’ai photographié ces personnes et ces groupes qui m’avaient re-donné quelque chose en quoi croire.

C’est à cette époque que j’ai contacté Play-sound. Faute d’avoir une voix pour inspirer les gens, je serai de ces yeux qui représentent et soutiennent la Scène.

LE cARNET

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_Gojira © Fanny Schneider

_Deuce © Fanny Schneider _The Blow Up © Fanny Schneider

_Little d Big B © Fanny Schneider

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_Hypno5e © Fanny Schneider

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_Hypno5e © Fanny Schneider

_Un public... © Fanny Schneider

_Kruger © Fanny Schneider

_Gojira © Fanny Schneider

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_Vadel © Fanny Schneider

_The Distance © Fanny Schneider

_The Blow Up © Fanny Schneider _Razorlight © Fanny Schneider

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_ 5 mots pour décrire This Century ?

_Joel KANITZ (chant) : joyeux, fun, mélodique, positif et groovy_Sean SILVERMAN (guitare) : frères faisant de la musique_Alex SILVERMAN (basse) : soyeux, toufu, moite, actif, professionnel_Ryan GOSE (batterie) : optimiste, sensuel, éveillé, dangereux, délicieux

_ 5 mots pour décrire votre nouvel album Biography of Heartbreak ?

_Joel : fun, entrainant, dansant, mélodique et ambitieux_Sean : bon moment doux mélancolique et funky_Alex : énergique, fun, groovy, soleil, vieux standards_Ryan : optimiste, inspirant, excitant, fun, agréable

_ Vos 5 chansons préférées à jouer sur scène ?

_Joel : Skeletons, Sound of Fire, Bleach Blonde, Do It To Me, Everywhere Everything_Sean : Hopeful Romantic, Everywhere Everything, Sound of Fire, In Progress, Money Honey_Alex : Everywhere Everything, Bleach Blonde Running, To Love and Back, Sound of Fire_Ryan : Hopeful Romantic, Sound of Fire, Everywhere Everything, To Love and Back, Do It To Me

_ Vos 5 groupes préférés ?

_Joel : Hillsong, John Mayer, Incubus, Deadmau5, The Killers_Sean : Coldplay, The Killers, Phoenix, Peter Gabriel, The Strokes_Alex : Coldplay, John Mayer, Michael Jackson, The Beatles, Peter Gabriel_Ryan : The Killers, Phoenix, Arcade Fire, The Strokes, The Black Keys

INTERVIEW_Nous avions découvert This Century (Phoenix, Arizo-na, US) lors de leur concert parisien en première partie de The Maine en septembre dernier. A quelques jours de la sortie de leur album Biography of Heartbreak (disponible dès le 14 mai) avec leur nouveau label Rude Records, nous avons pu leur soumettre quelques pe-tites questions tournant autour du chiffre 5.

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_Biography of Heartbreak _Prochain album du groupe _ Mai 2013

_Vos 5 artistes préférés (chanteur, peintre, photographe...) ?

_Joel : Leonard de Vinci, Van Gogh, Mozart, Beethoven, Peter Lik_Sean : Andy Warhol, Francis Bacon, Robert Mapplethorpe, Marina Abramovic, Karen Carpenter_Alex : Van Gogh, Seal, Herbie Hancock, Victor Wooten, Michelange_Ryan : Picasso, Peter Gabriel, Julian Casablancas, Ronni Vannucci Jr, David Bryne

_ Les 5 derniers albums que vous avez écoutés ?

_Joel : Cornerstone by Hillsong Live, Walking On A Dream by Empire The Sun, Album Title Goes Here by Deadmau5, Discovery by Daft Punk, Flags by Brook Fraser_Sean : Help ! by The Beatles, The Fragile by Nine Inch Nails, Torches by Foster The People, Conditions by The Temper Trap, It’s Blitz! By Yeah Yeah Yeahs_Alex :Walking On A Dream by Empire The Sun, Parachutes by Coldplay, Battle Born by The Killers, Comedown Machine by The Strokes, 16 Stone by Bush_Ryan : Lonerism by Tame Impala, Shields by Grizzly Bear, Days by Real Estate, An Awesome Wave by Alt-J, Lonesome Dreams by Lord Huron

_ Les 5 groupes/artistes que vous avez découverts récemment ?

_Joel : Cœur de Pirate, Lana Del Rey, Angus & Julia Stone, YACHT, Matthew Koma_Sean :Alt-J, The Libertines, Elliphant, Frank Ocean, The Civil Wars

_Alex : Je n’ai écouté quasiment que Earth, Wind & Fire ces derniers temps. J’ai vraiment besoin que quelqu’un me recommande de nouvelles choses ! Ahah !_Ryan : Alt-J, Tame Impala, Blake Mills, Unknown Mortal Orchestra, Black Angels

_ Les 5 albums que vous écoutez tout le temps ?

_Joel : Continuum by John Mayer, Cornerstone by Hillsong Live, Bleed American by Jimmy Eat World, Day & Age by The Killers, Third Eye Blind by Third Eye Blind_Sean : Rush of Blood to the Head by Coldplay, White Al-bum by The Beatles, Is This It by The Strokes, Turn on The Bright Lights by Interpol, Alphabetical by Phoenix_Ryan : Suburbs by Arcade Fire, Attack & Release by The Black Keys, Blue by Third Eye Blind, Actor by St Vincent

_ 5 chansons d’amour ?

_Joel : Something In The Water by Brooke Fraser, Friends and Lovers by Incubus, Savannah by Relient K, Giving Me A Chance by Gotye, Steal Your Heart by Augustana_Sean : Close To You by The Carpenters, I Want To Hold Your Hand by The Beatles, Part-Time Lover by Stevie Won-der, I Want To Know What Love Is by Foreigner, What’s Love Got To Do With It by Tina Turner_Alex : N’importe quelle chanson de Barry White... 5 chan-sons à la suite uniquement de Barry White_Ryan : Silly Love Songs by Paul McCartney & Wings, My Love by Paul McCartney & Wings, I’ll Make Love To You by Boyz II Men (aha!), You Make Loving Fun by Fleetwood Mac, Moment In Paradise by Electric Light Orchestra

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_ Vos 5 films préférés ?

_Joel : Le Labyrinthe de Pan, A Vos Fourchettes, Le Miracle de Gerson, I Love You Man, Mes Meilleures Amies_Sean : Le Parrain II, Magnolia, Le Vie Aquatique, Truman Show, Le Gang des Champions_Alex : N’oublie Jamais, Titanic, Superbad, Menteur Menteur_Ryan : Princess Bride, Les Goonies, Bigfoot et les Henderson, Le Petit Grille-Pain Courageux, Le Voyage de Chihiro

_ Les 5 pays où vous rêvez d’aller ?

_Joel : Australie, Japon, Brésil, Nouvelle Zélande, Afrique du Sud_Sean : Japon, Brésil, Australie, Singapour, Mexique_Alex : Brésil, Japon, Australie, Singapour, Hong Kong_Ryan : Japon, Australie, Brésil, Inde, Sri Lanka

_ La France en 5 mots ?

_Joel : beau, calme, café, jolie*, baguette*_Sean : l’endroit le plus romantique du monde_Alex : parfait, magnifique, accent, magique, gentillesse_Ryan :magnifique, culture, mode, romantique, hypnotisant

_ Quand vous voyez le chiffre 5, à quoi pensez-vous ?

_Joel : mes 5 doigts, high five, Abraham Lincoln, Cinco de Mayo, cinq*_Sean : Ça me fait un peu peur. Je préfère les chiffres pairs_Alex : Jackson 5, 3+2, pentagone, doigts, accouchement douloureux_Ryan :doigts, orteils, pentagone, Cinco de Mayo, 2.23606

Ndlr : Les réponses marquées d’un * ont été données en français

_Aline Thomas

Un grand merci à Joel, Sean, Alex et Ryan de This Century ainsi qu’à Federico et Walter de Rude Records

INTERVIEW

BIOGRAPHY OF HEARTBREAK VU PAR :

_SLOW DANCE NIGHTÇa a été la première chanson sur la-quelle nous avons commencé à expé-rimenter avec des samples de batterie et différents sons de synthé. En fin de compte ça a été la chanson autour de laquelle nous avons créé le son du reste de l'album. Je me souviens que Sean avait uniquement le riff de guitare. Ce riff était assez accrocheur pour rester dans nos têtes et nous inspirer pour écrire la chanson en entier autour de ça.

_LOVER KILLERC'est une de mes chansons préférées de l'album. Je me souviens avoir com-mencé à y penser pendant que nous étions en tournée. Elle a été laissée de côté pendant un moment jusqu'à ce qu'il soit temps de faire ce nouvel album. Je pense que cette chanson résume par-faitement le thème général de l'album.

_BLEACH BLONDENous avons écrit cette chanson en pensant à l'été. Elle parle de l'insou-ciance de la jeunesse. Au fond elle parle d'une rencontre avec quelqu'un qui fait ressortir ton côté fun et qui t'aide à sur-monter la douleur suite à une rupture. En gros c'est à propos d'une aventure le temps d'un été.

_TIP TOEC'est une chanson que nous avons écrit bien avant que ne sorte notre premier album, Sound of Fire. Je suis content que nous ayons attendu jusqu'à cet album parce que nous avons réussi à l'améliorer et elle a parfaitement trouvé sa place dans Biography of Heartbreak.

_MY WEAKNESSAu départ, c'était juste une piste ins-trumentale avec un riff assez cool de Alex. Sean et moi avons passé plusieurs heures à écrire cette chanson et nous avons enregistré une démo tout de suite après. Cette chanson a grandi en moi au

fil du temps et est définitivement deve-nue une de mes préférées. Elle parle du fait d'être accro à quelqu'un que vous connaissez mais avec qui vous ne de-vriez pas être.

_RUN & HIDEPour rigoler nous l'avions appelée Bleach Blonde Part 2 pendant un moment parce qu'elle fait également penser à l'été. Tout le monde a déjà été dans cette situa-tion où vous êtes complètement fou de quelqu'un mais pour certaines raisons cette personne ne vous aime pas en retour. Mais au final cette chanson est joyeuse!

_FOOTSTEPSCelle-ci est à propos du déchirement que l'on ressent lorsque l'on perd un être cher. Sean et moi étions dans cette situation lorsque nous travaillions sur cette chanson. Footsteps me rappellera mon grand-père à chaque fois que je l'écouterai.

_SKELETONSCette chanson commençait avec un son de synthé qu'Alex avait composé. J'étais complètement obsédé par ce son bien avant que nous ayons une mélodie et des paroles. Les paroles sont incroya-blement poétiques et sans doute mes préférées jusqu'ici. Cette chanson parle de laisser ses regrets derrière soi et de ne plus laisser le passé affecter notre présent.

_FORBIDDENJe me rappelle encore être assis dans une maison de Long Beach avec Sean pendant que nous écrivions celle-ci. Ça a été la chanson la plus difficile à écrire… Ça me rendait dingue. A l'origine il y avait un air de country dans cette chanson et ça sonnait presque comme une chanson de Lady Antebellum. Inutile de dire qu'elle a beaucoup changé jusqu'au résultat final. C'est encore une de mes préférées.

_SIDEWAYSCa a sans doute été la chanson la plus rapide que nous ayons écrite. Je crois que Sean et moi avons mis 2 heures pour la finir entièrement. Une fois finie avec la mélodie et les paroles, Alex a fait une piste instrumentale sur ProTools et nous avons enregistré la démo dans la foulée. C'est une chanson très simple et très joyeuse.

_FOOL'S GAMESean a écrit cette chanson avec Tim Pagnotta. Tim était le producteur de notre album Sound of Fire et c'est un incroyable compositeur. Nous avions composé quelques chansons avec lui pour notre précédent album donc nous savions que quelque chose de bon sortirait de tout ça si nous retravaillions avec lui. Je me rappelle qu'ils ont écrit cette chanson quand j'avais des sou-cis de cordes vocales donc je ne pou-vais pas travailler avec eux. Finalement c'est Tim qui a enregistré les voix sur la démo. Même encore maintenant quand j'écoute cette chanson, j'entends encore la voix de Tim dans ma tête.

_BIOGRAPHY OF HEARTBREAKCette chanson parle du déchirement et de tous les stades par lesquels on passe pour finalement se relever. Ce n'est pas vraiment un sujet très joyeux, pourtant l'ambiance générale de cette chanson est très légère et très insouciante. J'aime le contraste entre le contenu des paroles et l'énergie de la musique.

_DEADLY WEAPONCette chanson parle de la résistance et de la persévérance. C'est la dernière chanson que nous avons écrite pour cette album et je suis très heureux de cette fin. Nous avions besoin d'une fin parfaite pour cet album et cette chanson joue parfaitement ce rôle.

Propos recueillis par _Aline Thomas

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chRONIQUE

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01 _ Entertainment02 _ THe Real Thing03 _ SOS in Bel Air04 _ Trying to Be Cool05 _Bankrupt !06 _ Drakkar Noir07 _ Chloroform08 _ Don't09 _ Bourgeois10 _ Oblique City

Indie rock

Philippe Zdar

Loyauté /Glassnotes

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_Tracklist

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_Producteur

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Comme une cure de jouvence. En apprenant la sortie du nouvel album de Phoenix, je me suis retrouvé comme dans ma chambre d’adolescent, bariolée de posters de mes artistes favoris et particulièrement des Versaillais qui m’ont fait aimer la musique. Les pionniers de l’électro-pop made in France, avec le duo Air et les parisiens de Daft Punk (dont l'album est prévu pour le 20 mai), nous auront tout de même fait languir quatre années, autant dire une éternité pour un groupe de ce calibre.

C’est donc avec excitation que je me suis emparé, avec le plus grand soin, de la galette Bankrupt !. Pour ce cinquième effort, Phoenix a fait appel à son plus bel allié, le producteur Philippe Zdar, leader de Cassius, lui aussi pionnier de la French touch et qui avait déjà participé au premier album des parisiens, United, et surtout à leur dernier bijou, Wolfgang Amadeus Phoenix. D’ailleurs, d'après lui, Bankrupt ! est un « disque qui grandit en toi, mais quand il grandit, il grandit comme un arbre, pas comme une tige de bambou et tu l’aimes vraiment ». Une citation digne d’un proverbe chinois, qui indique déjà qu’il nous faudra quelques écoutes avant de se familiariser avec ce nouvel album.

Et il n'y a pas que le dicton qui est chinois, car dès les premières notes de Entertainment, on a l’impression d’être plongé au pays du Soleil Levant. Si la voix de Thomas Mars et la rythmique est bien phoenixienne, on reste légèrement perplexe par le choix des sonorités qui, certes nous font voyager, mais n’éga-lent pas le niveau d’un Lisztomania ou un Il I Ever Feel Better. On les retrouve d’ailleurs sur The Real Thing, morceau bien plus eighties et pas désagréable au demeurant avec sa vague de claviers et son refrain efficace. Mais, rapidement, quelque chose dérange. Si la présence de touches mandarines s’avère au début plaisante, on se rend vite compte qu’elles sont le fil conducteur de Bankrupt !. Certains aimeront, d’autres, comme moi, un peu moins, car omniprésent et étant, à mon goût, inutiles sur certains morceaux.

Pis, alors que l’intro du titre éponyme de l’album semblait prometteuse, largement comparable à l’excellent Love Like a Sunset, il va se perdre dans un amas de sons électros inaudibles heureusement rattrapé par un final tout en douceur, pop-acoustique et frais. Quel dommage alors de la présence de ce passage médian qui gâche un titre qui avait tout pour être un futur hit par ailleurs.On retrouve même quelques touches de R’n’B avec Chloroform construit sur un tempo lent et sur le flow de Thomas, convaincant dans ce registre. Une belle trouvaille, qui donne une autre saveur à ce disque, plutôt amer jusque là. Et, même si Bourgeois nous permet de reprendre un peu nos esprits, au travers d’une ballade électro reposante, on termine cet album sur un goût d’inachevé, presque déçu.

Car, oui, la claque est terrible et pas forcément dans le bon sens. L’attente autour de Phoenix était énorme et, bien que la prise de risque est louable pour le groupe français, le fossé entre Bankrupt ! et Wolfgang Amadeus Phoenix est trop grand. En cause, le manque de diversité dans les compositions de la formation (avec des intros à rallonge) ainsi que la présence trop étouffante de sonorités asiatiques. On retiendra tout de même quelques bonnes surprises et une production propre comme on a l’habitude de l’entendre sur les albums des parisiens. On gardera donc en tête les propos de Philippe Zdar, en espérant que, sur le long terme, l’arbre grandira et fera apprécier cet opus à sa juste valeur. Aujourd’hui, en tout cas, c’est plutôt un petit coup de bambou qui j’ai pris sur la tête.

_ Orchestrations 3/5

_ Créativité 4/5

_ Intérêt 2/4

_ Lyrics 2/3

_ Cohérence 1/2

_ Artwork 0/1

_ Note globale 6/10

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SÉLÉcTION pS FALL OUT BOYSAVE ROCK AND ROLL

_ProducteurButch Walker_MusiciensPatrick Stump × Pete Wentz × Joe Trohman × Andy Hurley_LabelIsland_Date de sortie 15_04_13_Tracklist01 _ The Phoenix02 _ My Songs Know What You Did In The Dark (Light Em Up)03 _ Alone Together04 _ Where Did the Party Go05 _ Just One Yesterday (featuring Foxes)06 _ The Mighty Fall (featuring Big Sean)07 _ Miss Missing You08 _ Death Valley09 _ Young Volcanoes10 _ Rat a Tat (featuring Courtney Love)11 _ Save Rock and Roll (featuring Elton John)

Pour apprécier le nouvel effort studio du groupe, il est absolument indispensable de le considérer comme le fruit du travail d’une nouvelle formation. Sur ce disque, Fall Out Boy est méconnaissable mais sa démarche n’est pas nécessairement condamnable. Les deux singles, Phoenix et My Songs Knows What You Did in The Dark illustrent à la perfection la force mélodique qui se dégage des compo-sitions de Fall Out Boy et des relativement belles orchestrations sous-jacentes. Le groupe propose un album pour le moins catchy où productions d’exception côtoient toutefois quelques titres mainstream qui nuisent franchement à l’identité forte qui se dégage du reste de l’album. Faisons donc le choix de la lucidité en jugeant cet effort studio tant avec sévérité qu’admiration. Nouvelles aspirations, nouvelles sonorités : Fall Out Boy signe ici un retour détonant et marque un tournant remarquable dans sa discographie. On pouvait toutefois légitimement espérer mieux de la part de Pete Wentz et ses compères, qui semblent être par moments tombés dans la suffisance.

On aime : Phoenix, My Songs Knows What You Did in The Dark.

_Yannis Mouhoun

_ Orchestrations 4/5

_ Créativité 4/5

_ Intérêt 3/4

_ Lyrics 1,5/3

_ Cohérence 1/2

_ Artwork 0,5/1

_ Note globale 7/10

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PARAMOREPARAMORE

Du Ukulele, De la Pop 60’s, de la soul, Paramore libéré de ses guerres internes (mais toujours amer sur les bords) semble respirer à nouveau et nous avec. Ce quatrième album explore de nouveaux horizons, et même si ce n’est plus le même groupe que celui découvert en 2007 on retrouve la fraicheur et l’ambition qui nous avaient accrochées alors et que nous avions perdues sur Brand New Eyes.

_On aime : Now, Ain't it fun

PEACEIN LOVE

Après deux EPs, quatre Anglais nous proposent une virée musicale sous le signe de l'amour. Avec leur premier album In Love produit par Jim Abiss (Arctic Monkeys, Editors), Peace joue la carte de la séduction avec un rock décomplexé aux accents psychédéliques. Plus qu'un très bon album sur lequel se succèdent morceaux ravageurs, In Love, c'est surtout une ambiance singulière qui agite neurones et hormones. Vous en tomberez amoureux.

_On aime : Higher Than the Sun, California Daze

THIS CENTURYBIOGRAPHY OF HEARTBREAK

A mi-chemin entre Boys like Girls et The Maine, les Américains de This Century nous offre un album pop/rock efficace et taillé pour les radios. Si l’originalité n’est pas de mise, on appréciera néanmoins l’ensemble cohérent et plaisant qui se dégage de ce Biography of Heartbreak, prélude d'un été ensoleillé.

_On aime : Love Killer, Tip Toe

THEE OH SEESFLOATING COFFIN

On connait Thee Oh Sees pour leur hyper-productivité sans fin. Les californiens nous livrent ici une nouvelle salve de bons titres réunis sous un album intitulé Floating Coffin. Pas de révolution en vue, mais toujours ce son lo-fi et ce ga-rage psychédélique toujours aussi exaltant. L’album se veut plus sombre qu’à l’accoutumée et plus varié que son prédécesseur. Sauf quelques ratés pardon-nables, on valide grandement.

_On aime : I Come From The Moutain, Minotaur _Sami Elfakir

_Fanny Schneider

_Fabien Gallet

_Elie Dib

chRONIQUES EN BREF

22 mars 2013. Quelle terrible nouvelle pour les fans de My Chemical Romance. On savait le groupe un peu perdu, mais l'annonce de la séparation sur le site officiel en a tout de même surpris plus d'un. L'aventure est maintenant bel est bien terminée, laissant une profonde blessure dans le cœur des membres de la MCRmy et autres amateurs de la bande du New Jersey. D'autres s'en réjouissent mais rien n'y chan-gera : en l'espace de douze ans, My Chemical Romance a su imposer sa signature musicale, parfois fortement critiquée mais indéniablement intéressante. Douze ans, quatre albums qui ont la particularité de se différencier les uns des autres en proposant toujours un univers à part, une quinzaine de singles qui ont réussi à toucher par delà les frontières des genres, des clips marquants et près d'un millier de concerts à travers le monde. Tout commence au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Gerard Way et Matt Pelissier décident de monter un groupe de musique après ces évènements marquants. Le premier est au chant, le second à la batterie et les deux accueillent le guitariste Ray Toro puis le second frère Way, Mikey. Alors qu'ils sont sur le point de sortir leur premier album I Brought You My Bullets, You Brought Me Your Love, ils sont rejoints par un second guitariste, Frank Iero. Le line-up changera au cours du temps, voyant les batteurs se succéder. Très vite, le groupe acquiert une certaine notoriété aux USA puis à l'étranger. Avec des singles très prometteurs comme I'm Not Okay (I Promise) ou Helena, My Chemical Romance se fait une place de choix et signe chez une filiale de Warner pour l'album Three Cheers for Sweet Revenge (2004) probablement le meilleur album du groupe.Le véritable sacre arrive en 2006 avec la sortie de The Black Parade, suivit d'un disque live deux ans plus tard, The Black Parade Is Dead !. Cette fois, plus rien ne semble arrêter le groupe qui rencontre un succès mondial avec des singles imparables : Welcome to the Black Parade ou encore I Don't Love You. Il est élu meilleur groupe international de l'année 2007 lors des NME Awards. Si les deux premiers albums

offraient un rock alternatif assez "violent", The Black Parade est bien plus abordable, lorgnant sur un opéra rock assez sombre étant donnés les sujets abordés (Cancer, Dead).Quatre ans plus tard, changement total de décors et d'univers. Sur Danger Days : The True Lives of the Fabulous Killjoys, l'histoire tourne autour des "Fabulous Killjoys" qui vivent dans une Californie post-apocalyptique, en 2019. Le style musical lui aussi évolue pour se rapprocher d'une pop/punk plus festive. Finalement, une compilation Conventional Weapons réunissant des singles dévoilés entre octobre 2012 et février 2013 voit le jour sur plusieurs mois. Après une nouvelle tournée mondiale et alors que l'on pen-sait qu'un nouvel album se préparait, la nouvelle tombe. My Chemical Romance déclare sur son site : "Etre dans ce groupe pendant les douze dernières années a été une véritable béné-diction. Nous sommes allés dans des lieux où nous n’aurions jamais pensé mettre les pieds. Nous avons vu et vécu des choses que nous pensions irréalisables. Nous avons partagé la scène avec des gens que nous admirons, des gens qui nous admiraient et les meilleurs de tous : nos amis. Mais toute bonne chose a une fin. Merci à tous de nous avoir soutenu et d'avoir participé à cette aventure." Ce choix de finir sur une bonne note aurait été pris d'un commun accord, ce qui en frustre plus d'un.La fin d'une ère certes, mais les fans pourront compter sur les multiples projets futurs des membres du groupe. Si Gerard Way laisse de côté la musique avec la sortie le 12 juin prochain d'un roman illustré intitulé Danger Days : The True Lives of the Fabulous Killjoys, Franck Iero continue son aventure musicale aux côtés de James Dewees et son projet electro-hardcore Death Spells. Une rupture difficile. La romance est terminée. "The End".

_Fabien Gallet

RÉTRO

MY CHEMICAL ROMANCE : 2001 - 2013

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dans l'assistance dès les premières notes. C'est sur que ça change du rock à minettes qu'on a entendu jusque là ! Nos oreilles remercieront un peu plus tard les organisateurs de les avoir pro-grammés ce soir. Enfin de la présence sur scène, un charisme, une âme ! Visiblement les jeunes demoiselles du premier rang apprécieront beaucoup moins…

Pensant que nous en avions fini avec les compétiteurs et les "groupes test", nous commencerons à nous réjouir de voir arriver sur scène les anglais de Razorlight. Mais au lieu de ça, ce fut le drame… Nous avions oublié le parrain français de la soirée… Vadel… T-shirt col V, collier perchoir autour du cou, jeans slim, santiags aux pieds, cheve-lure bouclé en vent. Nous ne nous at-tarderons pas sur la prestation de ce je-une homme qui aurait fait un formidable candidat à la Star Academy.

Même si il est déjà 23h lorsque Ra-zorlight font leur entrée sur scène et que la fatigue commence à se faire sentir, c'est une immense joie qui nous envahira. Les invités d'honneur de la soirée commenceront directement par leur tube In The Morning ce qui réveill-era quasi instantanément les quelques survivants qui paraissent bien plus nombreux du fond de la salle. Sur les premières chansons la bande à John-ny Borrell (chant) parait complètement blasé d'être là. Mais heureusement ce sentiment disparaitra au fur et à mesure du set. Nous aurons même droit à quelques mots en français de la part du front man. Les titres s'enchainer-ont pour le plus grand plaisir des fans massés devant la scène. Ca chante, ça saute, ça tape dans les mains.

Pour le rappel, Johnny Borrell nous réservera une petite surprise. Il inter-prétera quelques nouvelles chansons

issues de son projet solo accompagné par deux de ses nouveaux musiciens comme pour nous signaler que l'aven-ture Razorlight est terminée. Mal-heureusement nous n'en verrons pas plus.

Aux alentours de minuit, nous déclare-rons forfait. Malgré le rock dynamique des anglais, les paupières commencer-ont à être lourdes. Mais ce fut un réel plaisir de les voir sur scène ce soir.

Nous terminerons sur ce petit mot des organisateurs et membres du jury : "Ce soir, on vous a prouvé que le Rock n'était pas mort !" Certes… Mais Vadel a bien failli l'enterrer définitivement quand même !

_Aline Thomas

+ DE PHOTOS DANS LE CARNET ET SUR

PLAYSOUND.FR

Ce soir, nous avions rendez-vous dans la salle mythique de L'Olympia pour le concert de Razorlight mais surtout pour la finale de la 4ème édition du festival Rock The Gibus à l'initiative du patron du Gibus. C'est une sorte de "A La recherche de la Nouvelle Star" version Rock'n Roll. Il y a eu des sélections en amont et les deux meilleurs groupes se retrouvent en finale à L'Olympia.Il est 19h50 quand je me présente à l'entrée de la salle pour récupérer ma place. Les listes d'invités s'entassent sur le petit pupitre. La jeune demoiselle peine à me retrouver dans cette interminable succession de noms. Finalement tout s'arrangera quand le patron du Gibus lui-même lui dira de me laisser entrer.

Le temps de passer par le bar (l'abus d'alcool est dangereux pour la santé on vous le rappelle), je rejoins mon acolyte qui est déjà en train de prendre les photos de Little D Big B, premier "groupe test" de la soirée.Je n'ai eu que 2 chansons pour me faire une idée. C'est bien trop peu. Je re-marque surtout que la salle est quasiment vide.

Il est déjà 20h quand The Blow Up, premiers participants de la finale du Rock The Gibus montent sur scène. Ces quatre là, originaires de la région PACA, profitent à fond de la chance qui leur est donnée de jouer à L'Olympia pour le plus grand plaisir des quelques fans ayant fait le déplacement depuis le sud "à l'autre bout de la France" dixit le chanteur. Ca sonne juste, leur énergie fait plaisir à voir, ils ont le sourire aux lèvres. Ce n'est pas forcément notre tasse de thé (trop rock indie à notre goût) mais on doit quand même reconnaitre qu'ils se débrouillent plutôt bien.

Arriveront ensuite les petits jeunes de Deuce acclamés par des fans venues en nombre. En réalité ça ressemblait plus à des cris hystériques. Les protections auditives étaient obligatoires pour ne pas finir sourds. Le sol en tremblera même. Ils y ont surement mis tout le coeur mais malheureusement ils ne réussiront pas à nous atteindre. C'est le genre de groupes que l'on a déjà entendu mille fois.

Quasiment 2h30 plus tard on apprendra que ce sont les sudistes de The Blow Up qui remportent cette 4ème édition du Rock The Gibus. Ils n'auront pas fait le déplacement pour rien. Si on nous avait laissé le choix, on aurait probablement choisi The Blow Up également. Le public en revanche aurait préféré Deuce à en-tendre les sifflets. L'organisateur de la soirée insistera pour que les jeunes demoi-selles en furie restent fair-play. "Ce n'est que de la musique" déclarera-t-il. Oui just-ement ce n'est que de la musique ! Alors pourquoi se prendre autant au sérieux ? C'est un peu le sentiment que nous auront à la fin de cette première partie de

soirée. Lâchez vous messieurs !

Quelques minutes plus tard, c'est au tour des metalleux de The Distance, deuxième "groupe test" de la soirée. On sentira un mo-ment de flottement

LIVE REpORT

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Le producteur – ou "producer" – a un rôle capital lors de l'enregistrement d'un album. Il oriente le groupe dans son interprétation, et souvent, il l'influence (in)directement. Par exemple, sur Humbug d'Arctic Monkeys, le style du pro-ducteur – Josh Homme (Queens of the Stone Age) – se fait fortement ressentir. Dans d'autres cas, comme avec Rick Rubin, le producteur apporte son expérience, ses goûts et son avis d'homme musicalement cultivé. C'est lui qui a la lourde tâche de dire ce que vaut la session du jour. Mais pas vraiment de quoi inquiéter l'Américain doté d'une solide culture musicale qu'il a construit tout au long de sa vie, lui permettant ainsi de ne délaisser aucun genre tout au long de sa carrière. Un credo qui portera le producteur au sommet.

DU RAp AU TRASh

"A 25 ans, je suis passé de Led Zeppelin au hip-hop de manière intensive (…) mais j'écoutais toujours des choses hors hip-hop" explique Rubin. C'est d'ailleurs dans le milieu du rap new-yorkais qu'il fait ses premières dents avec Def Jam, son label créé en 1983. Le New-yorkais produit T La Rock puis LL Cool J en 1984, et se consacre exclusivement au rap jusqu'en 1986. Une année prolifique où il produit trois albums majeurs : Reign in Blood de Slayer (dont Rubin produit tous les albums suivants), Rai-sing Hell de Run DMC - dans lequel figure la célèbre reprise

de Walk This Way d'Aerosmith, et Licensed to Ill de Beastie Boys. Si le premier s'impose comme un classique du trash, les deux autres marquent leur époque grâce à la fusion de genres supposés opposés au départ : le rap et le rock. Si Walk This Way en est un célèbre exemple, l'album susnom-mé des Beastie Boys en est un autre. En effet, la bande du défunt Adam Yunch et Rick Rubin (co-auteur pour le coup) ont allégrement samplé les notes de grands groupes de rock pour l'occasion : Led Zeppelin, AC/DC, Black Sabbath, The Clash, ou encore Aerosmith.Ces trois galettes vont propulser Rick Rubin dans la cour des grands. Normalement, les producteurs restent tapis dans l'ombre pour se contenter de la reconnaissance profession-nelle du milieu. Mais l'ombre n'était pas faite pour ce barbu de Rubin qui produit 175 albums (!) entre 1981 et 2012.

RENcONTRE ENTRE DEUx LÉGENDES

Tout le monde s'arrache ses services. Des groupes de la grande famille du rock (AC/DC, U2, System of a Down, Slipknot, Metallica, Linkin Park, Rage Against The Machine, Red Hot…), du hip-hop (Jay-Z, Kanye West, Nas), et même de la pop (Adele, Lana Del Rey) sont passés entre ses mains sans hésiter. Mais Rubin connut un récalcitrant : Johnny Cash. En effet, en 1993, Rick Rubin tente de le convaincre de tra-vailler avec lui, malgré sa fatigue et sa lassitude. Il finit par accepter à une seule condition : chanter avec sa seule guitare. Le résultat est brillant. American Recordings (1995) qui "a été enregistré dans mon salon" d'après Rubin, est un succès critique récompensé par un Grammy. Ensemble, les deux hommes sortiront six albums, dont deux posthumes, entre 1995 et 2010.Car s'il est facile d'impressionner avec un nouveau groupe, le fait d'avoir participé à la renaissance d'un monstre sacré a porté le New-yorkais à un tout autre niveau, celui de légende.

_Maximilien de Boyer

Rage Against The Machine, Slayer, Run D.M.C., Metallica, Red Hot, System of a Down… Shakira ! Et tant d'autres. Ils ont des univers opposés, des styles variés, des publics différents mais ils ont tous en commun un homme, un producteur : Rick Rubin.

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« Tiens, ça serait bien qu’ils travaillent ensemble… ». Avouez-le, cette phrase, elle est sûrement passée à un moment donné dans votre esprit en voyant deux artistes réunis sur scène déchainant leur public à travers une prestation inédite. Le featuring, autrefois cantonné au milieu Rap et R&B, est aujourd’hui présent à toutes les sauces et dans tous les genres. Bien que dans la plupart des cas, soyons honnêtes, il résulte une volonté marketing derrière tout ça, cela n’empêche pas de voir de réelles collab-orations originales et plaisantes pour les fans que nous sommes. Il existe plusieurs types de featuring, comme par exemple celui entre deux artistes d’univers diamé-tralement opposés. Incarnée par Aerosmith et Run DMC sur le titre Walk This Way, cette tentative de fusionner deux univers peut se révéler être à double tranchant. Dans le cas présent, cette expérimentation s'est avérée être très fructueuse pour les deux groupes et aura contribué notamment à un important regain de popularité pour Aerosmith. Autre type de featuring, celui qui se fait principalement par affinités, qui n’est pas une volonté de la maison de disque, ou qui pourrait se traduire comme étant une sorte de passage de témoin entre des artistes de différentes générations. Cette collaboration, on peut la voir par exemple chez le jeune mod Miles Kane qui se paye la présence du modfather en la personne de Paul Weller sur son prochain album. Featuring qui va évidemment ravir les fans des deux artistes et qui semble évidente. Car le feat. c’est aussi ce petit plaisir de voir deux artistes d’un même registre travailler ensemble en espérant voir la magie opérer. C’est aussi beaucoup de ridicule, par moments, mais ça peut également réellement marquer les esprits et lancer une carrière. Alors, pourquoi pas ?

_Sami Elfakir

Je n’avais rien à la base contre les featuring. Au contraire, je trouvais même la démarche intéressante. Mais aujourd’hui, nous sommes tombés dans une sorte de démocratisation du featuring et on nous le ressert à chaque sauce, quitte à faire passer au second plan l’essentiel : la mélodie. Surtout, plusieurs choses me gênent dans cette pratique. En premier lieu, derrière ce phénomène se cache avant tout un enjeu marketing pour les maisons de disques. Prenons par exemple le featuring désormais célèbre entre Coldplay et Rihanna. Sans juger de la qualité du morceau, ce mélange des genres (pop et R’n’B) est-il dénué d’intérêt ? Pour les majors, c’est surtout une manière d’allier deux publics différents et donc d’augmenter les ventes. Les deux artistes auraient-ils eu cette idée spontanément ? J’en doute. En second lieu, il est dommageable de voir qu’un featuring est souvent utilisé pour mettre en avant la personnalité de deux artistes, plutôt que l’ensemble d’un groupe voire pire la composition en elle-même. On frappe fort en mettant deux icônes face à face, mais, si le reste ne suit pas, autant s’acheter des magazines people c’est tout aussi bien. Enfin, s’il est appréciable de voir certaines jeunes pousses s’installer sur la scène musicale grâce aux featuring, il est difficile de faire le poids face à leurs compères célèbres sur un seul titre. Utile, certes, mais à condition d’avoir participé à l’élaboration d’un futur hit, permettant de s’attarder sur eux. En bref, la collaboration entre différents artistes n’est pas à proscrire mais doit être le fruit d’une démarche spontanée et naturelle. Car comme tout, la musique n’en est que plus belle que lorsqu’elle est authentique. Et c’est de cela dont on se souviendra surtout.

_Elie Dib

DÉBATPOUR OU CONTRE

LES FEATURING ?

POUR

CONTRE

LA cONcLUSION D’UNE SpIRALE AUTO-DESTRUcTRIcE

La nouvelle a de quoi surprendre de part le fait que Steve Jocz dit Stevo était l’un -sinon le- pilier du groupe au sens médiatique du terme : très à l’aise en interview, ce joyeux trublion rythmait la vie du groupe en tournée et témoignait d'une proximité incontestable avec les fans du groupe. La distinction était ainsi claire : Deryck Whibley assurait le poste de leader créatif, tandis que Steve Jocz représentait la for-mation en public. Exubérant et attachant, techniquement impressionnant : le départ de Stevo constitue pour Sum 41 non seulement la perte d’un batteur d’expérience mais la destruction de l’âme et de l’identité du groupe sous sa forme actuelle.

Dès lors, il est légitime de s’interroger sur ce qui ont poussé ce personnage pour le moins singulier à mettre fin à une aven-ture qu’il a lui même initiée avec Whibley il y a 17 ans. Si sa situation familiale est indéniablement un facteur prépondérant dans cette décision, il est impossible de faire abstraction de problèmes internes dont les contours se dessinaient depuis plusieurs années déjà. En effet -en témoignent les vidéos de tournée- Sum 41 est une formation qui vit l’expérience backstage à fond. Et c’est bien là le problème : à l’inverse de beaucoup de formations rendues célèbres dans les années 2000, Sum 41 n’a pas su réorienter suffisamment sa façon de vivre sa passion. Alcool, drogues et excès rythment dé-sormais plus que jamais le quotidien du groupe, et ce de façon exponentielle. Difficile de comptabiliser le nombre de concerts où Deryck Whibley s’est livré à des prestations scéniques pitoyables (à en oublier les paroles de ses propres chansons). Le nombre d’annulations nettes ont également littéralement parasité la dernière tournée. Sum 41 est une formation sur la fin, dont le dynamisme n’a pas été mis à mal

par le temps mais bel et bien par la spirale auto-destructrice dans laquelle certains de ses membres se sont engagés. Dans ces conditions il est bien difficile de reprocher à Steve Jocz de se dé-solidariser du désastre collectif déjà à l’oeuvre.

LA FIN D’UNE hISTOIRE, LE DÉBUT D’UNE AUTRE ?

Pourtant, il n’est pas nécessairement stupide de penser que Sum 41 a encore de la réserve. Le départ du guitariste Dave Brownsound en 2006 avait rendu possible la période Underclass Hero et donc l’expérimentation. Dos au mur, les membres du groupe vont être dans l’obligation d’avancer, et d’innover. C’est par ailleurs sensiblement la vision que De-ryck Whibley veut faire entendre depuis quelques jours : «les possibilités sont infinies». Dans cette reconquête, Sum 41 dispose par ailleurs d’un atout de poids : son leader -et dernier membre fondateur. En effet, au delà de l’immense communauté de fans qui supporte et porte la formation dans le monde entier depuis les premières heures, ce sans promotion et sans label, Whibley est un mu-sicien extrêmement talentueux. Sa marge de progression ces dernières années est ainsi phénoménale : producteur, composi-teur, et interprète de bon nombre des pistes lors des sessions d’enregistrement du groupe, il a su gagner en sensibilité et en maturité pour des résultats souvent détonants. Si Sum 41 devient donc désormais plus que jamais la propriété d’un homme, force est d’admettre qu’il est fort probable que celui-ci nous surprenne encore de par sa force créative. Screaming Bloody Murder (2011) a prouvé qu’il était capable de jouer dans la cours des grands, à lui de prouver qu’il est l’un des meilleurs de sa génération. Tout un programme.

_Yannis Mouhoun

Le 18 avril dernier, via un communiqué sur les comptes twitter et facebook de Sum 41, Steve Jocz, le batteur de la formation, a annoncé son départ. La rédaction de Playsound a estimé que cet évènement était l’occasion de faire le point sur l’avenir du groupe.

DOSSIER

SUM 41 DANS LA TEMPÊTE

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MAI 2013 # 10

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