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Guide pratique pour la mise en application des critères de la Liste Rouge des Écosystème Traduction en français du téléchargé d'origine http://rstb.royalsocietypublishing.org/ el 8 de enero de 2015 PHILOSOPHICAL TRANSACTIONS B rstb.royalsocietypublishing.org Jon Paul Rodríguez 1,2,3,4 , David A. Keith 3,4,5,6 , Kathryn M. Rodríguez-Clark 1 , Nicholas J. Murray 5,7 , Emily Nicholson 8 , Tracey J. Regan 8 , Rebecca M. Miller 9 , Edmund G. Barrow 9 , Lucie M. Bland 8 , Kaia Boe 9 , Thomas M. Brooks 9 , María A. Oliveira-Miranda 2 , Mark Spalding 10 et Piet Wit 3 1 Centro de Ecología, Instituto Venezolano de Investigaciones Científicas, Apdo. 20632, Caracas 1020-A, Venezuela 2 Provita, Apdo. 47552, Caracas 1041-A, Venezuela 3 UICN Comisión para la Gestión de Ecosistemas, Rue Mauverney 28, 1196 Gland, Suiza 4 UICN Comisión de Sobrevivencia de Especies, Rue Mauverney 28, 1196 Gland, Suiza 5 Centre for Ecosystem Science, Univerisdad de New South Wales, Sidney, New South Wales, Australia 6 New South Wales Office of Environment and Heritage, Hurstville, New South Wales, Australia 7 ARC Centre of Excellence for Environmental Decisions, Escuela de Ciencias Biológicas, La Universidad de Queensland, St Lucia, Queensland 4072, Australia 8 ARC Centre of Excellence for Environmental Decisions, Escuela de Botánica, La Universidad de Melbourne, Parkville, Victoria 3010, Australia 9 UICN, Rue Mauverney 28, 1196 Gland, Suiza 10 The Nature Conservancy and Conservation Science Group, Departamento de Zoología, Universidad de Cambridge, Cambridge, Reino Unido La Liste Rouge des Écosystèmes, récemment développée, fait partie d’une boîte à outils toujours en expansion qui sert à évaluer les risques encourus par la biodiversité en s’intéressant aux écosystèmes et à leurs fonctions. La Liste Rouge des Écosystèmes permet l’évaluation de tous les écosystèmes d’eau douce, marins, terrestres et souterrains en fonction de leur risque d’effondrement. Par ailleurs, les critères et catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes fournissent un fondement technique pour évaluer l’état des écosystèmes aux échelles régionale, nationale ou infranationale. Bien que les critères de la Liste Rouge des Écosystèmes aient été conçus pour être appliqués à grande échelle par des scientifiques et praticiens, il faut des lignes directrices qui garantissent leur implémentation standardisée afin de réduire les incertitudes épistémiques et permettre une comparaison robuste des écosystèmes au fil du temps. Nous examinons l’application prévue du processus d’évaluation de la Liste Rouge des Écosystèmes, faisons le bilan des méthodes de « pratique optimale » pour l’évaluation des écosystèmes et ébauchons des stratégies pour assurer la rigueur opérationnelle des évaluations. La Liste Rouge des Écosystèmes fournira les informations pertinentes pour établir des priorités dans les types d’écosystèmes à l’échelle mondiale et renforcera la capacité de rendre compte des progrès vers les Objectifs Aichi de la Convention sur la diversité biologique. En s’intégrant aux autres outils de connaissance de l’UICN, tels que la Base de données mondiale sur les aires protégées / Planète protégée, les Zones clés de la biodiversité et la Liste Rouge des espèces menacées, La Liste Rouge des Écosystèmes contribuera à la création du système de mesure mondial de l’état des écosystèmes le plus complet jusqu’ici. Article Quote: Rodríguez JP et al. 2015 A practical guide to the application of the IUCN Red List of Ecosystems criteria. Phil. Trans. R. Soc. B 370: 20140003. http://dx.doi.org/10.1098/ rstb.2014.0003 Révisé Domaines thématiques: écologie, sciences de l'environnement Mots-clés: conservation des écosystèmes, type d'écosystème, Liste Rouge des Écosystème de l'UICN, l'évaluation des risques d'effondrement, les écosystèmes menacés Auteur correspondant: Jon Paul Rodríguez courrier électronique: [email protected]; [email protected] 1. Introduction Les activités humaines ont occasionné l’altération généralisée des écosystèmes naturels au cours des derniers siècles et continuent à menacer sévèrement la biodiversité dans le monde entier [1,2]. La toute récente Liste Rouge des Écosystèmes (www.iucnredlistofecosystems.org) de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a été développée afin d’aider dans l’évaluation des risques encourus par les écosystèmes au moyen de l’évaluation de leur biote caractéristique et des processus écologiques [3 - 5]. La Liste Rouge des espèces menacées de l’UICN [6] et La Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN ont

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Guide pratique pour la mise en application des critères de la Liste Rouge des Écosystème

Traduction en français du téléchargé d'origine http://rstb.royalsocietypublishing.org/ el 8 de enero de 2015

PHILOSOPHICAL TRANSACTIONS B

rstb.royalsocietypublishing.org Jon Paul Rodríguez1,2,3,4, David A. Keith3,4,5,6, Kathryn M. Rodríguez-Clark1, Nicholas J. Murray5,7, Emily Nicholson8, Tracey J. Regan8, Rebecca M. Miller9, Edmund G. Barrow9, Lucie M. Bland8, Kaia Boe9, Thomas M. Brooks9, María A. Oliveira-Miranda2, Mark Spalding10 et Piet Wit3

1Centro de Ecología, Instituto Venezolano de Investigaciones Científicas, Apdo. 20632, Caracas 1020-A, Venezuela 2Provita, Apdo. 47552, Caracas 1041-A, Venezuela 3UICN Comisión para la Gestión de Ecosistemas, Rue Mauverney 28, 1196 Gland, Suiza 4UICN Comisión de Sobrevivencia de Especies, Rue Mauverney 28, 1196 Gland, Suiza 5Centre for Ecosystem Science, Univerisdad de New South Wales, Sidney, New South Wales, Australia 6New South Wales Office of Environment and Heritage, Hurstville, New South Wales, Australia 7ARC Centre of Excellence for Environmental Decisions, Escuela de Ciencias Biológicas, La Universidad de Queensland, St Lucia, Queensland 4072, Australia 8ARC Centre of Excellence for Environmental Decisions, Escuela de Botánica, La Universidad de Melbourne, Parkville, Victoria 3010, Australia 9UICN, Rue Mauverney 28, 1196 Gland, Suiza 10The Nature Conservancy and Conservation Science Group, Departamento de Zoología, Universidad de Cambridge, Cambridge, Reino Unido

La Liste Rouge des Écosystèmes, récemment développée, fait partie d’une boîte à outils toujours en expansion qui sert à évaluer les risques encourus par la biodiversité en s’intéressant aux écosystèmes et à leurs fonctions. La Liste Rouge des Écosystèmes permet l’évaluation de tous les écosystèmes d’eau douce, marins, terrestres et souterrains en fonction de leur risque d’effondrement. Par ailleurs, les critères et catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes fournissent un fondement technique pour évaluer l’état des écosystèmes aux échelles régionale, nationale ou infranationale. Bien que les critères de la Liste Rouge des Écosystèmes aient été conçus pour être appliqués à grande échelle par des scientifiques et praticiens, il faut des lignes directrices qui garantissent leur implémentation standardisée afin de réduire les incertitudes épistémiques et permettre une comparaison robuste des écosystèmes au fil du temps. Nous examinons l’application prévue du processus d’évaluation de la Liste Rouge des Écosystèmes, faisons le bilan des méthodes de « pratique optimale » pour l’évaluation des écosystèmes et ébauchons des stratégies pour assurer la rigueur opérationnelle des évaluations. La Liste Rouge des Écosystèmes fournira les informations pertinentes pour établir des priorités dans les types d’écosystèmes à l’échelle mondiale et renforcera la capacité de rendre compte des progrès vers les Objectifs Aichi de la Convention sur la diversité biologique. En s’intégrant aux autres outils de connaissance de l’UICN, tels que la Base de données mondiale sur les aires protégées / Planète protégée, les Zones clés de la biodiversité et la Liste Rouge des espèces menacées, La Liste Rouge des Écosystèmes contribuera à la création du système de mesure mondial de l’état des écosystèmes le plus complet jusqu’ici.

Article Quote: Rodríguez JP et al. 2015 A practical guide to the application of the IUCN Red List of Ecosystems criteria. Phil. Trans. R. Soc. B 370: 20140003. http://dx.doi .org/10.1098/rstb.2014.0003

Révisé

Domaines thématiques:écologie, sciences de l'environnement

Mots-clés:conservation des écosystèmes, type d'écosystème, Liste Rouge des Écosystème de l'UICN, l'évaluation des risques d'effondrement, les écosystèmes menacés

Auteur correspondant:Jon Paul Rodríguezcourrier électronique: [email protected];[email protected]

1. IntroductionLes activités humaines ont occasionné l’altération généralisée des écosystèmes naturels au cours des derniers siècles et continuent à menacer sévèrement la biodiversité dans le monde entier [1,2]. La toute récente Liste Rouge des Écosystèmes (www.iucnredlistofecosystems.org) de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a été développée afin d’aider dans l’évaluation des risques encourus par les écosystèmes au moyen de l’évaluation de leur biote caractéristique et des processus écologiques [3 - 5]. La Liste Rouge des espèces menacées de l’UICN [6] et La Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN ont

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Figure 1. Mécanismes de l’effondrement des écosystèmes et symptômes du risque d’effondrement. (Note : On trouve le même schéma dans Keith et al. p. 8)

été conçues pour refléter des aspects complémentaires de la perte et la récupération de la biodiversité. Par exemple, des écosystèmes peuvent s’effondre tandis que les espèces qui les constituent peuvent persister ailleurs ou à l’intérieur d’écosystèmes nouveaux ; des espèces peuvent s’éteindre à l’échelle locale et mondiale même si les écosystèmes où elles existent restent fonctionnels [3, 4, 7]. De même, la prévention de la disparition d’une espèce est atteignable en théorie malgré l’effondrement de l’écosystème où elle est apparue en premier lieu, tandis que le rétablissement des fonctionnalités d’écosystème peut devenir possible à travers de chemins successionnels qui impliquent des ensembles d’espèces différents de l’original. La surveillance simultanée des espèces et écosystèmes fournit une image plus complète de l’état de la biodiversité et nous permet de gérer et conserver la biodiversité avec plus d’efficacité [8].

La Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN a pour but d’évaluer systématiquement tous les écosystèmes d’eau douce, marins, terrestres et souterrains à l’échelle mondiale d’ici 2025. Par la suite, La Liste Route des Écosystèmes sera mise à jour périodiquement afin de suivre les progrès en direction des objectifs internationaux, tels que les Objectifs Aichi [9] ou les Objectifs du Développement Durable [10]. On pourra également mettre à jour la Liste Rouge des Écosystèmes suite à des événements catastrophiques

qui altèrent dramatiquement l’état des écosystèmes, tels que des invasions biologiques sévères. Le standard de la Liste Rouge des Écosystèmes fournit un fondement technique pour le développement de listes d’écosystèmes menacés à l’échelle, nationale et infranationale en mettant à disposition des formations, des lignes directrices, des évaluations par des pairs et du soutien. Le standard de la Liste Rouge des Écosystèmes a deux applications principales : produire et mettre à jour périodiquement la Liste Rouge des Écosystèmes et soutenir d’autres dans le développement d’évaluations à des échelles mineures. Pour atteindre ces buts, des lignes directrices claires et accessibles sont nécessaires. Ainsi, les experts pourront mener des évaluations robustes et réitérables en accord avec les méthodes de la Liste Rouge des Écosystèmes. Dans un article précédent, on a développé les fondements scientifiques de la Liste Rouge des Ecosystèmes, en synthétisant la science et la logique qui sous-tendaient les critères et catégories [4]. Le même article, « version 2.0 » des critères et catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes constitue l’élargissement substantiel de la « version 1.0 » [11], et combine une révision détaillée de la littérature avec des retours obtenus grâce à de vastes consultations avec la communauté scientifique [3]. En mai 2014, le Conseil de l’UICN a adopté la version 2.0 en tant que standard officiel mondial pour l’évaluation des risques

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pour les écosystèmes. Ici, notre audience, ce sont les praticiens qui commenceront désormais à appliquer le protocole à grande échelle. Nous assurons l’orientation pour la mise en application des critères et catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes, afin de garantir la rigueur conceptuelle et opérationnelle des évaluations résultantes. L’implémentation précise et consistante de la méthode est essentielle si les évaluations de la Liste Rouge des Écosystèmes doivent réaliser leur potentiel en tant qu’outils puissants pour surveiller les changements dans la biodiversité mondiale, informer les actions de conservation et promouvoir la communication efficace avec les décideurs des différents secteurs.

2. Un modèle d’évaluation du risque pour les écosystèmes

Le modèle d’évaluation du risque de la Liste Rouges des Écosystèmes fournit un standard unifié pour l’évaluation du statut de tous les écosystèmes, que l’on peut mettre en application à l’échelle infranationale, nationale, régionale et mondiale (Fig. 1). Il est basé sur des critères de prise de décision transparents et réitérables qui permettent de réaliser des évaluations du risque d’effondrement des écosystèmes fondées sur des données probantes [4].

L’effondrement, c’est le point final du déclin de l’écosystème, qui se produit lorsque toutes les occurrences d’un écosystème ont déménagé à l’extérieure de la zone naturelle de variation spatiale et temporelle de sa composition, structure et/ou fonction. La zone naturelle de variation doit être définie explicitement dans la description de chaque type d’écosystème. L’effondrement est donc une transformation de l’identité de l’écosystème, la perte de ses caractéristiques et son remplacement par

un type d’écosystème essentiellement différent [4, 5]. À la différence du concept analogue d’extinction des espèces, cette méthode ne présume rien sur la réversibilité de l’effondrement. Si toutes les composantes d’un écosystème effondré existent encore dans un autre type d’écosystème, son rétablissement est au moins en théorie possible, même s’il est coûteux ou difficile.

Le risque d’effondrement est évalué en fonction de cinq critères basés sur une ou plusieurs variables, qui peuvent être spécifiques à des types d’écosystèmes particuliers étant donné les procédures de standardisation appropriées [4]. Les écosystèmes doivent être évalués selon tous les critères lorsque les données l’autorisent ; si les données pour un certain critère sont absentes, le type d’écosystème est DD (données insuffisantes ; fig. 2). Dans l’ensemble, l’état de menace de l’écosystème correspondra au niveau de risque le plus élevé sous n’importe quel critère. Les critères et seuils rangent chaque type d’écosystème dans une de huit catégories : deux catégories pour les écosystèmes hors danger (LC, NT), trois catégories de menace (CR, EN et VU), une catégorie reflétant un manque d’information (DD) et une catégorie pour les types d’écosystèmes qui n’ont pas encore été évalués (NE). Ces catégories sont analogues à celles qui se trouvent dans la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN [12] (figure 2).

Les critères de la Liste Rouge des Écosystèmes se focalisent sur quatre symptômes afin d’estimer le risque de perte, pour un écosystème, de ses caractéristiques essentielles (le biote indigène caractéristique et/ou les processus écologiques ; fig. 1). Parmi ces symptômes, deux sont distributionnels : (A) des déclins continus dans la distribution, ce qui indique l’incidence continue de processus menaçants qui ont pour résultat la perte de l’écosystème ; et (B) des distributions restreintes qui prédisposent le

Figure 2. Structure des catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN (le résumé des seuils se trouve dans le matériel électronique supplémentaire, appendice S1) (version en couleur en ligne)

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système à des menaces spatialement explicites, ainsi qu’à des déclins, menaces ou fragmentations manifestes. Deux autres mécanismes identifient des symptômes fonctionnels d’effondrement : (C) la dégradation de l’environnement abiotique, qui appauvrit la qualité de l’habitat ou la diversité des niches abiotiques pour le biote ; c’est l’exemple de l’acidification de l’océan et de la perte de fertilité du sol ; et (D) la perturbation des processus et interactions biotiques qui peut entraîner la perte des mutualismes, de la diversité du niche biotique ou l’exclusion du biote. Les interactions entre deux ou plusieurs de ces quatre mécanismes peuvent produire des symptômes additionnels de transition vers l’effondrement de l’écosystème. Des mécanismes multiples et leurs interactions peuvent être intégrés dans un modèle de simulation de la dynamique des écosystèmes pour produire (E) des estimations quantitatives du risque d’effondrement. Ces quatre groupes de symptômes et leur intégration aux modèles d’écosystème constituent la base des critères de la Liste Rouge des Écosystèmes.

3. Le processus d’évaluation du risque

Le terme « type d’écosystème » se réfère à l’unité évaluée dans la méthodologie de la Liste Rouge des Écosystèmes [4,5]. D’autres typologies de « types de végétation », « communautés écologiques », « habitats » et « biotopes » peuvent être acceptés en tant que types d’écosystèmes tant qu’elles représentent la diversité biologique et satisfassent les réquisits pour la description des écosystèmes ébauchée ci-dessous.

Dans un premier temps, tous les types d’écosystèmes sont considérés « non-évalués » (NE) pour tous les critères (fig. 3). L’étape suivante consiste à déterminer s’il existe les

données suffisantes pour la mise en application des critères de la Liste Rouge des Écosystèmes (fig. 3). Celles-ci peuvent inclure des informations sur la littérature scientifique, des rapports non publiés, l’opinion des experts, des récits historiques, des cartes passées et actuelles, des images de satellites et d’autres sources pertinentes de données. Si les données pertinentes ne sont pas disponibles et ne permettent pas de déterminer de façon fiable la catégorie de risque, le type d’écosystème est considéré DD (fig. 2).

Étant donnée la nature dynamique de la vie sur terre, toutes les espèces et types d’écosystèmes seront remplacés au cours de plusieurs millions d’années [13]. C’est pourquoi aucun type d’écosystème ne peut jamais être considéré comme étant complètement libre du risque d’effondrement. Le langage de la Liste Rouge des Écosystèmes reconnaît cela en nommant la catégorie de risque la plus faible « Préoccupation mineure » (LC). Ainsi, on met l’accent sur le fait que, dans l’état actuel de la recherche scientifique, les probabilités d’un effondrement sont faibles, mais non nulles. El lenguaje de las Categorías y Criterios de Lista Roja de Ecosistemas reconoce esto al denominar la categoría de menor riesgo como Preocupación Menor (LC), haciendo énfasis en que bajo el conocimiento científico actual la probabilidad de colapso es baja, pero no nula.

(a) Description et délimitation des unités d’évaluation

La description des unités d’évaluation commence par la compilation de toutes les informations disponibles sur les types d’écosystèmes qui font l’objet de l’évaluation (fig. 3). La description des types d’écosystèmes pour le processus d’évaluation des risques doit inclure [4,5] : (i) leur biote indigène caractéristique, (ii), leur milieu physique, (iii)

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Figure 3. Étapes à suivre pour la mise en application des catégories et critères de la Liste Rouge des Écosystèmes. Pour les symboles des états de risque, voir la figure 2. AOO, zone d’occupation EOO, étendue de la zone d’occurrence (version en couleur en ligne).

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les processus et interactions clés et (iv) la distribution spatiale. Il est fondamental d’inclure le diagramme d’un modèle conceptuel pour l’écosystème qui mette en avant les liens cause-effet entre les processus de l’écosystème et ses composants. Pendant la compilation, il faut que les conseillers justifient pourquoi l’unité sélectionnée pour l’évaluation peut être reconnue comme un écosystème à part entière. Autrement dit, quelles sont les caractéristiques essentielles qui différencient un type d’écosystème d’un autre ?

Les Listes Rouges des Écosystèmes dans les domaines mondial et régional devraient être basées sur une typologie systématique d’écosystèmes. Mais jusqu’à ce qu’un tel système soit disponible à l’échelle mondiale, la mise en application des catégories et critères de la Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN aux échelles régionales et nationales est nécessairement basée sur des classifications d’écosystèmes cohérentes développées localement. Les

listes rouges à l’échelle régionale ont été basées sur une carte de biotopes, types de végétation, communautés écologiques, types d’habitats et types télédétectés de couverture du sol [14-17].

Il existe de nombreux exemples des listes rouges à l’échelle régionale [14-19]. Cependant, les catégories et critères de la Liste Rouge des Écosystèmes peuvent aussi être mis en application pour évaluer des types d’écosystèmes individuels sur toute leur distribution. De telles évaluations fournissent des points de comparaison pour surveiller le statut futur d’écosystèmes individuels, produisent des aperçus utiles pour la gestion des écosystèmes et servent à montrer comment les critères peuvent être interprétés dans des types d’écosystèmes fonctionnellement contrastés. Par exemple, la version 2.0 a été mise en application pour 20 études de cas situées dans 12 pays ou régions dans toute la planète [4], orientant ainsi la mise en application des critères pour tout un éventail de types d’écosystèmes d’eau douce, marins, côtiers et terrestres. Plus récemment, les évaluations de certains types d’écosystèmes choisis [20-22] ont identifié des menaces clés ainsi que des variables susceptibles d’être surveillées et ont fourni une base solide pour le développement de stratégies de conservation qui réduisent ou du moins stabilisent les risques d’effondrement. Précédemment, la version 1.0 de la Liste Rouge des Écosystèmes avait été mise en application pour évaluer l’état relatif de 10 types d’écosystèmes au Venezuela [11] et de 72 écosystèmes naturellement rares de la Nouvelle Zélande [23].

(b) Critère A : Déclin de la distribution

Le critère A permet d’identifier des types d’écosystèmes qui sont actuellement sur leur déclin ou qui peuvent décliner dans un avenir proche. Les données minima nécessaires à la mise en application du critère A sont deux mesures de la distribution d’un type d’écosystème, prises à des moments différents et calibrées en fonction des échelles de temps de la Liste Rouge des Écosystèmes [4, 5]. Afin que les occasions de répéter les évaluations du déclin de la distribution soient aussi nombreuses que possible, les conseillers devraient être clairs et explicits sur ce qui compte comme absence (i.e., effondrement local) du type d’écosystème. En d’autres mots, on devrait expliciter comment on a décidé quelles aires ne sont plus occupées par le type d’écosystème (remplacé, par exemple, par l’agriculture, l’expansion urbaine ou un autre type d’écosystème).

Des changements dans la distribution géographique peuvent être déduits à partir d’une série temporelle de

Figure 4. Taux des déclin proportionnel versus taux de déclin absolu. La figure montre un type d’écosystème dont l’aire initiale en 1974 était de 1000 km2. Il a décliné à un taux de 2% annuel pendant les années suivantes, mais le résultat sur une période plus longue (50 ans) a été considérablement différent selon que le déclin soit proportionnel ou absolu. Si le déclin est proportionnel, alors il équivaut à une fraction de l’aire rémanent e de l’année précédente (0.02 x aire de l’année précédente), tandis que si le taux de déclin est absolu, l’aire retranchée est une fraction constante de l’aire de l’écosystème au début du déclin (0.02 x 1000 = 20 km2 par an). Si le type d’écosystème est évalué en 2014, dans le scénario de déclin proportionnel, alors il sera considéré « En danger » sous le critère A2b (déclin du 50-80% sur une période quelconque de 50 ans, futur et présent inclus, matériel électronique supplémentaire, appendice S1), tandis que dans le scénario de déclin absolu, on prévoit sa disparation d’ici 2014. On le considère donc « En danger critique d’extinction » sous le critère A2b (déclin supérieur au 80%). Si l’évidence écologique à propos des tendances et mécanismes du déclin suggère que ces deux modèles sont plausibles, alors l’état du type d’écosystème sera EN-CR, reflétant ainsi l’incertitude dans la projection des taux de déclin de la distribution.

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cartes, des rapports écrits ou tout autre source de données fiable qui fournisse des information sur la distribution d’un type d’écosystème à travers le temps (fig. 3). Les conseillers devraient inclure des cartes pertinentes dans leurs explications ou fournir des références bibliographiques complètes et justifier pourquoi l’ensemble de données sélectionnées est pertinent pour évaluer les changements dans la distribution. Typiquement, les estimations de changement sont incertaines et cette incertitude doit être quantifiée et incorporée aux calculs. Dans certains cas, par exemple, plus d’une source crédible de données pourrait être disponible (par exemple, de différentes cartes de végétation ou des estimations produites avec des méthodes différentes) et il peut y avoir des incertitudes au moment de décider laquelle est la plus appropriée. Dans de tels cas, les estimations de changement devraient être calculées à partir de chaque source de données afin de documenter la sensibilité de l’état de l’écosystème à l’incertitude des données. Le changement net sera ainsi mieux exprimé par une valeur délimitée par un intervalle qui comprenne

les estimations générées par chaque source. Nous recommandons au conseiller d’assigner une catégorie à chaque point final de l’intervalle et de signaler l’éventail de catégories possibles ainsi que la meilleure estimation.

Dans plusieurs cas les données brutes pour les échelles de temps spécifiques requises par les évaluations de la Liste Rouge des Écosystèmes peuvent manquer (matériel électronique supplémentaire, appendice S1). Les conseillers doivent alors expliquer comment les données brutes ont été utilisées pour calculer les changements de distribution estimés pendant les 50 dernières années (critère A1), les 50 prochaines années (critère A2) et/ou depuis 1750 (critère A3). Typiquement, cela implique des suppositions à propos de la nature ou des tendances du changement (par exemple, croissant, constant, décroissant) et des interpolations ou extrapolations des taux de changement jusqu’à une période de 50 ans ou depuis 1750.

Les conseillers s’appuient souvent sur une série temporelle d’images de satellite afin de quantifier le changement dans la distribution des types d’écosystème.

Figura 5. Toutes les trajectoires pour la taille de distribution dans cette figure ont les mêmes points finaux sur une période de 40 ans : 300 km2 en 1970 et 100 km2 en 2010. Une simple interpolation des deux extrêmes présume un déclin linéaire (a). L’estimation de tailles de distribution intermédiaires pourrait révéler que le déclin n’est pas linéaire (b). Des types d’écosystèmes différents pourraient exhiber également des trajectoires contrastées avec les mêmes points finaux : en prenant compte de ces trajectoires, les projections futures de distribution sont nettement modifiées.

Figura 6. Distribution des arbrisseaux des tepuys, dans le sud du Venezuela. L’écosystème est cartographié au moyen de télédétection et des données de terrain (a) afin de déterminer son étendue actuelle. L’étendue de la zone d’occurrence (b) est définie comme l’enveloppe convexe minimum autour de l’écosystème (266 218 km2), et la zone d’occupation (c) est déterminée grâce au calcul de la quantité de cellules de grille de 10 x 10 km qui contiennent plus d’une hectare (ha) de l’écosystème (276 cellules de grille). Figure basée sur les données de [4]. (Version en couleur en ligne).

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Pour mettre en application le critère A, au moins deux mesures de la distribution du type d’écosystème à des moments différents sont requises, bien que trois mesures ou plus soient plus souhaitables. Ces mesures devraient généralement s’écarter de 20 ans, quoique un plus long intervalle est préférable afin d’étayer des estimations robustes de changement pendant les périodes de temps spécifiées dans le critère A. Les évaluations passées et futures de risque sont fondées sur une période de 50 ans (matériel électronique supplémentaire, appendice S1), mais elles peuvent être fondées sur des données extrapolées si l’intervalle des mesures est plus court. Que les inférences soient obtenues à partir d’une série temporelle d’images de satellite ou d’autres sources de données, deux aspects supplémentaires et importants influencent les évaluations selon le critère A : (i) des suppositions sur le taux de déclin et (ii) la quantité de points dans la série temporelle.

Lorsque le taux de déclin est estimé à partir de deux images (ou cartes) séparées par un certain nombre d’années, les conseillers devraient explorer tous les scénarios de déclin possibles à partir d’évidence directes et indirectes concernant la forme de la trajectoire du déclin et ses causes sous-jacentes. Si le déclin est proportionnel, la réduction absolue de la superficie s’estompe avec le temps, produisant une courbe convexe (fig. 4). Si le déclin est linéaire, la réduction de la superficie est plus rapide, puisqu’une étendue constante est soustraite à chaque intervalle de temps [24]. Les résultats de l’évaluation peuvent varier si deux modèles de déclin ou plus sont plausibles d’après l’évidence écologique (fig. 4). L’investigation de différentes formes de déclin (par exemple, proportionnelle, absolue ou décroissante) permet au conseiller d’examiner l’état de l’écosystème dans des scénarios relativement optimistes et pessimistes.

La distribution d’un écosystème peut suivre plusieurs trajectoires à l’intérieur de l’intervalle examiné, et ces trajectoires ne seront visibles que lorsque des dates intermédiaires seront prises en compte (fig. 5). La compréhension causale de telles trajectoires est clé pour envisager des changements à venir, étant donné que les niveaux de risque peuvent varier selon que le déclin de l’écosystème accélère, décélère ou fluctue. L’ajout de ne serait-ce qu’une observation intermédiaire peut aider les conseillers à identifier les tendances du déclin de l’écosystème qui pourront nourrir des projections futures. Bien que le critère A puisse être correctement appliqué avec seulement deux points de données, une compréhension plus profonde du processus de déclin mènera à une évaluation plus précise.

(c) Critère d’évaluation B : distribution restreinte

Le critère B se focalise sur les risques que représentent des processus menaçants qui sont spatialement extensifs par rapport à la distribution d’un type d’écosystème. Le critère B évalue le risque de perte de toutes les occurrences d’un type d’écosystème en prenant en compte l’interaction entre l’étendue spatiale des menaces et la distribution spatiale des occurrences des écosystèmes. Pour être considéré comme menacé selon le critère B, un écosystème doit satisfaire deux conditions : (1) évidence d’une distribution restreinte et (2) évidence de déclin continu ou futur, de menaces et d’un manque de localités.

Pour mettre en application le critère B, les conseillers doivent calculer les indicateurs à partir d’une carte de distribution du type d’écosystème adéquate (fig. 3). Ces indicateurs incluent l’étendue de la zone d’occurrence (EOO), la zone d’occupation (AOO) et le nombre de localités. EOO est la superficie contenue à l’intérieur du plus petit polygone qui contient tous les sites connus, inférés ou projetés de l’occurrence d’un type d’écosystème ; AOO est la superficie à l’intérieur d’EOO occupée par un type d’écosystème, mesurée avec des cellules de grille de 10 km x 10 km afin de permettre une comparaison consistante avec les seuils d’évaluation du risque [5, 25, 26]. Pour un écosystème qui existe par occurrence simple ou par quelques occurrences proches les unes des autres, EOO et AOO auront une magnitude similaire. En revanche, un type d’écosystème dont les occurrences s’étendent sur une vaste superficie auront un EOO bien plus large que leur AOO (fig. 6). Comme les écosystèmes et leurs menaces diffèrent dans leurs configurations spatiales, EOO et AOO fournissent un tableau complémentaire du risque encouru par l’écosystème. Le nombre de localités est une mesure générale de la distribution de l’écosystème, défini par rapport à l’étendue spatiale des menaces. La localité est la fraction de la distribution de l’écosystème qui pourrait être affectée simultanément par la menace sérieuse la plus plausible. Cet indicateur ne se réfère pas exclusivement à la quantité de sites ou régions, mais reflète plutôt le nombre d’événements spatialement indépendants qui pourraient affecter sérieusement la persistance du type d’écosystème [3].

Le deuxième groupe de conditions à être évalué selon le critère B (sous-critères a, b et c) distingue les types d’écosystèmes restreints qui sont exposés à un risque considérable d’effondrement de ceux qui sont stables pour l’essentiel et libres de menaces identifiables, malgré leurs distributions actuellement restreintes [3,4]. Cette condition se démarque du critère A, qui requiert des

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estimations quantitatives du déclin pour une période explicite. Après avoir estimé EOO et AOO, les conseillers doivent compiler toute l’évidence requise pour évaluer les sous-critères à l’intérieur de B1 et B2 : (i) déclin continu dans la distribution, dégradation environnementales et/ou interruption continue des interactions biotiques, (ii) des menaces qui puissent causer dans les 20 prochaines années du déclin dans la distribution, dégradations environnementales et/ou l’interruption continue des interactions biotiques, et (iii) le nombre de localités [4,5].

Le critère B3 ne requiert pas des calculs quantitatifs d’indicateurs spatiaux (matériel électronique supplémentaire appendice S1). En revanche, il est requis que les conseillers estiment le nombre de localités tel qu’on l’a ébauché ci-dessus. Deux aspects du critère B3 servent à compenser cette baisse du standard d’évidence requise. Premièrement, il requiert des évidences plus solides à propos du déclin continu ou des événements stochastiques qui peuvent entraîner l’effondrement du type d’écosystème dans un avenir proche (20 ans approximativement). Deuxièmement, sous le critère B3, le type d’écosystème peut être classé tout au plus dans la catégorie « vulnérable ». Un classement plus élevé requiert des évidences fondées au moins sur un autre sous-critère.

(d) Critère d’évaluation C : dégradation de l’environnement abiotique

Le critère C évalue le risque d’effondrement posé par la dégradation de l’environnement abiotique. Ainsi, pour mettre en application le critère C il faut sélectionner d’abord une variable afin d’estimer la dégradation environnementale. Des modèles des processus peuvent jouer un rôle clé pour identifier les processus des écosystèmes et les variables abiotiques à être évaluées sous le critère C [3]. Les variables abiotiques alternatives qui représentent des trajectoires distinctes de dégradation environnementale devraient être examinées indépendamment. La variable qui produit le plus grand taux de déclin devrait être utilisée pour évaluer l’état de l’écosystème [4,5].

Les conseillers doivent justifier la pertinence de la variable sélectionnée pour représenter les processus de l’écosystème et mettre en rapport explicitement la variable à la capacité de l’écosystème de conserver son identité (biote indigène caractéristique, environnement abiotique, processus et interactions écologiques, distribution). La construction d’un modèle conceptuel qui synthétise les dépendances cause-effet parmi les processus et composantes de l’écosystème est un outil convenable pour justifier le choix des variables pour l’évaluation des risques. Les variations temporelles de la dégradation sont plus

saillantes dans une série temporelle des variables. Toute interpolation ou extrapolation à l’intérieur des périodes pertinentes devrait être justifiée explicitement (matériel supplémentaire électronique, appendice S1)

Afin de standardiser les estimations de dégradation environnementale dans les variables et dans les types d’écosystème, l’échelle des estimations du déclin doit être relative à la quantité de changement nécessaire pour l’effondrement de l’écosystème (fig. 3). Ceci requiert que la valeur du seuil d’effondrement soit estimée pour la variable de dégradation [4,5]. Lorsque cette valeur est incertaine, l’incertitude devrait être quantifiée (par exemple, en tant qu’estimations bornées) et propagée tout au long de l’évaluation [4, 22]. Dans le cas le plus simple, lorsque la progression vers l’effondrement est dans un rapport linéaire avec la variable de dégradation, la standardisation-écart permet de convertir les valeurs numériques de dégradation en % gravité relative (matériel supplémentaire électronique, appendice S1). D’autres fonctions mathématiques sont requises pour estimer la gravité relative lorsque les relations sont plus complexes. L’estimation de la gravité relative en utilisant la standardisation-écart requiert les estimations de : (i) la valeur prévue du seuil d’effondrement, (ii) la valeur observée pour l’état initial (par exemple, il y a 50 ans) et (iii) la valeur observée de la variable pour l’état postérieur (par exemple, le temps présent). La variable de dégradation est redimensionnée en tant que changement proportionnel (0-100%) au moyen de l’expression suivante :

Sévérité relative (%) = 100 x déclin observé ou anticipé déclin nécessaire pour l’effondrement

OùDéclin observé ou anticipé = (état présent ou futur) – (état initial)

EtDéclin nécessaire pour l’effondrement = seuil d’effondrement – état initial.

Ensuite, les conseillers doivent déterminer l’étendue de la dégradation (en tant que fraction de la distribution totale du type d’écosystème touché par le déclin) et documenter les évidences quantitatives sur lesquelles repose l’estimation. Dans beaucoup de cas, il peut être approprié d’estimer la gravité relative du déclin en calculant la moyenne sur 100% de l’étendue du type d’écosystème. Avec ces deux mesures, gravité relative et étendue, les conseillers peuvent procéder à l’assignation des catégories de risque en utilisant les seuils décrits dans le matériel supplémentaire électronique, appendice S1.

(e) Critère d’évaluation D : Interactions biotiques altérées

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L’évaluation du critère D suit les mêmes procédures que le critère C (fig. 3), mais se focalise sur des variables biotiques (matériel électronique supplémentaire, appendice S3) : (i) sélectionner une ou plusieurs variables biotiques pertinentes à mesurer, en justifiant leurs relations avec les moteurs saillants de la dynamique de l’écosystème (par exemple, en se référant à un modèle de processus spécifique au type d’écosystème évalué) ; (ii) estimer un seuil d’effondrement ; (iii) estimer la valeur de la variable sur toute la distribution de l’écosystème au commencement et à la fin des périodes d’évaluation (au cours des 50 dernières années pour D1, au cours des 50 prochaines années et/ou toute période de 50 ans, entre les 50 années passées et les 50 années à venir pour D2, 1750 - aujourd’hui pour D3) ; (iv) calculer la gravité relative des déclins selon la description ci-dessus (ceci peut nécessiter des interpolations ou extrapolations temporelles et la justification des suppositions associées) ; (v) estimer l’étendue (en termes de pourcentage de la distribution de l’écosystème) sur laquelle un changement a eu lieu : et finalement (vi) comparer les estimation de gravité relative et d’étendue avec les seuils d’évaluation sous le critère D (matériel électronique supplémentaire, appendice S1).

(f) Critère d’évaluation E : estimations quantitatives du risque d’effondrement des écosystèmes

La mise en application du critère E dépend du développement ou adaptation, pour le type d’écosystème évalué, d’un modèle de simulation des écosystèmes basé sur les processus (fig. 3) qui permette d’estimer le risque d’effondrement de l’écosystème sur une période de de 50 ou 100 ans (matériel électronique supplémentaire, appendice S1). Les exemples de structures modèles appropriées pour évaluer le critère E incluent un modèle état-transition empiriquement dérivé [27, 28] pour les lagunes de Coorong et l’embouchure du Murray, Australie-Méridionale [4] et pour les forêts de frênes de montagne dans le sud de l’Australie [20].

La définition explicite d’effondrement dans le modèle d’écosystème est une composante d’évaluation essentielle sous le critère E. Par exemple, Lester et Fairweather [4] ont défini un certain nombre d’états d’écosystème différents pour les lagunes de Coorong et ont identifié explicitement ceux qui étaient « sains » et « dégradés ». Ils ont supposé que l’effondrement aurait lieu dans les Coorong « lorsque la moitié des années modèles s’écouleraient soit dans des états d’écosystème dégradés soit dans une période de récupération suite à l’avènement d’états d’écosystème dégradés ». Le processus qui entraînerait le plus probablement l’effondrement de l’écosystème était le déclin

des flux d’eau douce vers les lagunes, augmentant la salinité, et la diminution des niveaux d’eau et de la connectivité marine. Ils ont utilisé un modèle stochastique « état-transition » [27, 28] afin d’évaluer le risque d’effondrement dans des scenarios plausibles de changement climatique et extraction d’eau. Ainsi, ils ont classé l’écosystème Coorong « en danger critique ».

Le développement de méthodes pour l’évaluation des risques sous le critère E est un domaine de recherche toujours en évolution qui inclut des méthodes et procédures de modélisation appropriées à l’évaluation des risques. Les étapes clés dans les analyses de Lester et Fairweather [27, 28] et Burn et al. [20] ont été : (1) la définition explicite des états d’écosystème effondrés ; (ii) l’application d’un modèle stochastique des dynamiques d’écosystème qui inclue les processus saillants qui influencent l’effondrement de l’écosystème : (iii) l’estimation de paramètres modèles à partir de données empiriques ; (iv) des simulations représentant un éventail de scénarios futurs possibles ; et (v) l’estimation quantitative du risque d’effondrement sur des échelles temporelles spécifiées sous le critère E. D’autres exemples et lignes directrices pour l’application du critère E sont en cours de préparation.

(g) La synthèse des évaluations : risque global d’effondrement

Apres que le type d’écosystème a été évalué sous tous les critères, une catégorie générale finale est assignée ; un tableau synoptique est utilisé pour rendre compte du résultat de l’évaluation. Les critères A-D ont trois sous-critères, tandis que E en a qu’un seul (matériel supplémentaire électronique). Il y a donc 13 combinaisons possibles de critère et sous-critères pour l’inscription dans une des catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes (fig. 2). On peut assigner à certains écosystèmes la catégorie « données insuffisantes » (DD) sous un ou plusieurs critères, mais l’information disponible doit être incluse dans la documentation de l’évaluation (des exemples sont disponibles en [4], et sur le site http://iucnrle.org/assessments/). En accord avec le principe de précaution, le statut global de l’écosystème sera la catégorie la plus élevée obtenue sous n’importe quel critère.

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4. Documentation

(a) Réquisits généraux

Les standards de documentation de la Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN doivent inclure sept sections

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Pour parfaire leur objectivité, transparence, reproductibilité et comparabilité, toutes les évaluations doivent être soumise à des évaluations par des pairs. Pour les évaluations mondiales effectuées en tant que contributions aux outils de connaissances de la Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN, la procédure d’évaluation par des pairs est coordonnée par le Comité scientifique de la Liste Rouge (CSS). Le comité inclut des experts en évaluation des risques, modélisation écologique, télédétection, cartographie des écosystèmes, théorie de la décision et écologie des écosystèmes terrains, d’eau douce, marins et souterrains. L’expertise du comité s’étend à toute la diversité des types d’écosystèmes, règnes biologiques et régions géographiques [5]. Le réquisit minimal pour l’évaluation par des pairs détermine que deux experts doivent examiner chaque évaluation : un spécialiste du type d’écosystème évalué et l’autre ayant connaissance des critères et catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes.

Les évaluations régionales et les études de cas doivent répondre aux mêmes exigences que les évaluations mondiales, mais la responsabilité d’assurer une évaluation par des pairs efficace tombe sur les épaules des organisations coordinatrices avec le soutien technique de l’équipe de développement la Liste Rouge des Ecosystèmes de

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La mise en application systématique des critères et catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes aux échelles régionale, nationale et infranationale [3] est prioritaire. L’UICN donnera du soutien à ces évaluations sous forme de construction des capacités, développement d’orientation, évaluations par de pairs et conseil aux équipes d’évaluation locales. Elle donnera de l’assistance pour intégrer les tests à d’autres outils de conservation et pour leur mise en application.

Les morceaux d’information fondamentaux dans la documentation des évaluations sous-globales incluent la classification des types d’écosystème et leur contexte global. Pour les types d’écosystème mondiaux qui sont entièrement contenus dans les limites des évaluations régionales, les catégories de risque seront identiques aux échelles régionales et mondiales. Les évaluations de tels types d’écosystème peuvent donc être incorporées directement dans la Liste Rouge Mondiale des Écosystèmes.

En revanche, si d’autres occurrences d’un type d’écosystème se trouvent en dehors des limites de l’évaluation régionale, le résultat de l’évaluation reflètera le risque régional d’effondrement de l’écosystème. Il est donc possible que la catégorisation ne corresponde pas à celle du même écosystème dans la Liste Rouge Mondiale des Écosystèmes. Dans ce cas, les conseillers doivent indiquer la proportion de l’écosystème mondial incluse dans la région et décrire les relations spatiales entre les étendues régionales et mondiales. On peut trouver une discussion des problèmes soulevés par les évaluations aux juridictions croisées et ses solutions potentielles dans Nicholson et al. [26]. La signification de l’effondrement dans un pays (en termes d’opportunité de restauration) diffèrent pour les types d’écosystème à distribution contiguë qui s’étendent au-delà des frontières et pour les types d’écosystème aux occurrences disjointes.

(c) Évaluations des risque et classement des priorités

Des évaluations du risque objectives, transparentes et réitérables sont nécessaires pour une surveillance mondiale efficace et pour classer les priorités de conservation [4, 5]. Le risque d’effondrement des écosystèmes n’est qu’un aspect des informations requises pour la distribution efficace des ressources. Les stratégies pour le classement des priorités peuvent prendre en compte la disponibilité des ressources

financières, la législation, les facteurs logistiques, les valeurs sociales et la contribution aux services des écosystèmes [30, 31].

Dans la pratique, les écosystèmes les plus menacés peuvent ne pas être la plus haute priorité pour la société. Nous croyons que les évaluations de la Liste Rouge des Écosystèmes peuvent et doivent nourrir les stratégies de classement des priorités, les politiques d’utilisation de l’eau et des terres (notamment celles qui se rapportent à des problèmes à grande échelle tels que l’agriculture, la foresterie, la pêche et le management des bassins fluviaux) et les efforts de restauration. Il s’agit d’un domaine de recherche actif [32] et ce n’est pas notre but de l’explorer ici.

Il n’y a pas une unique manière d’aborder la question du classement des priorités pour les écosystèmes menacés ; l’approche la plus appropriée dépendra du type d’écosystème concerné, des buts de conservation et du contexte (à savoir, politique, sociétal, économique et financier) dans lesquels les priorités sont déterminées. Une proposition récente s’est focalisée sur 4 variables : risque d’effondrement, proportion protégée, singularité biologique et valeurs sociétales [33].

5. Évaluations par des pairs et publication des évaluations et des études de cas

(b) Évaluations régionales

principales [4, 5] sommaire, classification, description, distribution, pressions et menaces, évaluations et références (voir également : http://iucnrle.org/assessments/).

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des informations actualisées sur la conservation, à partir de systèmes existants tels que l’IBAT (http://www.ibat-alliance.org/ibat-conservation/login). Les données au niveau des espèces et des écosystèmes pourraient inclure le statut de risque et de menace, le degré de protection, la contribution à la biodiversité mondiale et leur rôle dans le soutien de la société et du bien-être humain. Celles-ci pourraient être complétées par des données locales sur les aires protégées (Planète protégée) et sur les sites qui contribuent à la persistance globale de la biodiversité (Zones clés de la biodiversité) [34]. Lorsqu’elles sont utilisées ensemble et deviennent disponibles à travers ces outils, les données provenant de sources multiples donnent le tableau le plus instructif sur le statut de la diversité biologie pour l’heure.

Remerciements. Des centaines d’experts ont participé depuis 2008 au développement et à la mise à l’essai des critères et catégories de la Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN. Nous leur sommes redevables. Nous remercions la fondation MAVA, la fondation Gordon et Betty Moore et le Conseil australien de la recherche (bourse linkage LP130100435) pour leur soutien.

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La Liste Rouge des Écosystèmes de l’UICN fait partie des outils de connaissance mobilisée par l’UICN [34] pour évaluer les changements dans la biodiversité à un niveau d’organisation supérieur à celui des espèces. En suivant la piste aux statuts des écosystèmes, elle identifie les déclins des écosystèmes en cours et les impacts positifs des actions de conservation. La Liste Rouge des Écosystèmes informe la prise de décision et la planification dans une multitude de domaines (par exemple, conservation, administration des ressources naturelles, planification macroéconomique et amélioration de la sécurité des moyens de subsistance). Cependant, la force réelle de la Liste Rouge des Écosystèmes émergera de son intégration aux autres outils de connaissance pour la biodiversité et la conservation. Nous envisageons un outil cybernétique d’accès facile qui permettrait aux parties prenantes dans le monde entier de tracer les contours d’une aire sur une carte et d’en extraire

Références

6. Conclusions

l’UICN.

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