Pétrel de la providence

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Article de Christian Jouanin Comment une espèce animale s'éteint brutalement.

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LE PETREL

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DE IA PROVIDENCE

Extreit de laNuméro 53

revue " SCIENCE et NATURE ". SEPTEMBRE. OCTOBRE T962

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::|: :

A l'époqtç <lc.,sa-décortvcrte,--Norfolk était _largement rcvôtuc rl'urrc ruagnifique forôt d'Araucuritetcq{1q. I.e dÉ'frichage ct I'introduction de -nombrenses essences i.trn"ngérls onf prrrfiin6i.mcnttnorlifiÉ solr irl'p€ct.

Le débarquement à Norfolk se révéla uneontreprise diflicile et les premiers travauxc:dgèrent des colons une inlassable activitri :l'ile dtait {:ein[urée de récifs dangereux, sonrivege taillé dans des falaises âbruptes, elleétait tout entière couverte d'arbres élevés --les fameux Pins de Norfolk *- Araucariaeïcelse lfais la salubrité du climat,l'ri;raisseur de la terre âratlle. I'abondance dessources d'eau douce garântissaient de bellesrécoltes. De fait lcs détlrts <lcr ct'tte stationfurent treaucoup plus encourageants que ceuxde Sydncy et de fréquents vo5'ages du Supplg,pendant lr.^s années 1788 et 1789, vinrent pro-gtessivr:ment augmen fer sgt popula tion. Phillipcherchent ainsi autant à assainir Sydney" desélérnents ltrs lrlus turbulents parmi les convictsr1u'à se décharger d'un excédent humain qu'ilavait dc la peine à nourrir.

Eu 1789 lforfolli produisit bien plus deeéréalcs et de légumes que les envirerns deSydnel'. La petite colonie de Norfolk marchaitdonc rapidernent à la prospérité alors que lasituation dc Sydney frisait la tragédie : lesréeoltes 1' étaient notoirement insuffisantes.

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les secours aitendus d'Angleterre potrr garnirles magasins putrlics n'arrivaient pas, lemanquc de vivres contraignait les tutorités àréduirc grar.crnent ltrs rations. Àussi au débutde 1790, le gouverneur Phillip prit-i[ la réso-lution d'expédier à Norfolk 116 hornmes,68 fernmes et. leurs enfânts, sous la garde dedeux compagnies de soldats de marine, puis.le mois <le mars étant arrir'é sans amèliorationdans le sort dc S5'dne;r, un nouveau déta-chement d'une importance comparable fulenvoyé à liorfolk â bord du Sfrfirs.

A ce moment intervint la catastrophe qui.par voie de eonséquencc. allait coûter Ia vieaux Pétrels de I'iIe Nor{olk" Le 1$ mars 1790.le Sirfu.ç, chargé de plus dc deux cents passa-gers, heurta un récif : touf l'équipage et tousles convicts furent sâuvés, mais la plus grandepartie de I* cargaison fut perdue. A n"envi-sager I'incident qu'au pcint.cle vue de l'éco-nomie alime-ntaire, Ies circonstances étaientdoublement catastrophiques, car Ie surcroitde population qui anivait â Norfolk, sans lepeu de rations et les quelques animaux domes-tiques que Phillip avait pu leur accorder"

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al,ait devenir pour la petite colonie deliorfolk une surcharge intolérable.

***

Les collines de I'ile Norfolk, et nolammentle mont Pitt, qui, avec ses 320 mètres d'alti-tude, est le point culminant de l'île, étaient àl'époque le lieu de reproduction d'un oiseaucle mer dont lcs eontemporairrs nous onllaissé des descriptions et quelques aquarelles.C'était un Pétrel gris fuligineux, avec unmasque blanc plus ou moins prononcé autourtlu bec, dû à la lrrrdure blanehe tles plurnesdu front, des joues el de la gorge. On sait queles Pêtrels sonl des oiseaux ptilagigues quitirent toute leur subsistance de la mer au-clessus rle laquclle ils passent en vol la majeurelrirrlie de leur existcnce, ne venant à lcrre qucportr âssurer la reproduction de I'espèce. Onsait aussi que la nidi{ic-ation hypogéc,lcs habi-tudes nocturnes sont des caractères très répan-rlus dans la famille des Procellariidés : ils se

retrouvent chez I'animal que les premiersr:olors dc Sorfolk *ppelôrenl tl'abord I's oi-

':: 1.'.)*,:;*

seau du Mont Pitt >. Les récits qu'ils nous ontlaissés permettent de reconstituer ir grandslraits le cycle binlogique de cet oiseau.

Ces Pétrels apparaissaient rlans I'ile cr)

mars : un officier :rnonïnre elu Sirirls indiquele début de mars. le lieutenant Bradlef indiquemars sans plus <le pri:cision. lc capilaineHunler i:crit simplement qu'en arril on lrorlraque le llont Piil élait bonrlé cl'oiseirux. lelieutenant Clark menlionne cJrte le à3 mars1791 deus conticts allèrent att rnont Pitt pourvoir si les oiseaux étaient reYenus et qu'ilsen rapportèrent 23. En mai' d'après flunter.la plnpart des femelles avaiect tlans ln cavitéabdominale un rtuf prêt à êlre pondu, et ceciest confirmé par une, note du jorrrnal rleClark, à Ia date du 21 mai 1790. qui r:aconteavec horreur, que des convicls ont ôté surprisouwanl I'abdomen des nisealx rivalrls pours'emparcr de l"lBuf- Le c,tlnlmenlateur ano-nymê du ^Tirfu.s dit que les oiseaux pnnrlaientdô la rni-mai au début de juin- Eufin llradleyindique t1u'ils quittaient I'ile en loût' Iesjeunes étant alors prêts à I'en**ol.

-{rr prelrier plel à galche u1 .,lrarrcaria e*celsa dont I'espèce à l'étnt laturel cst coulini'c à I'ileforfon

- t tJ-*-pin" ,i* Noriolk r peut dépasser 50 méires st srrn lronc recliligne i'iait apprÉcié

aeï .:.U"rpentiers cle la marine â voile, A d-roite se lroure I'anse Dunçombe ori {look aceosla atrnrois rJ"oetobre 1774.

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Seule cette demière indication s'accorde malavec les précédentes. Comparons en efret lesdonnées que nous venons d'énumérer âvecIcs cycles biologiques d'autres espèces deProcellariidés qui ont fait I'objet d'étudesmodernes approfondies. Le temps qui s'écouleentre le retour à la teme des adultes et laponte est en général compris entre deux moise[ deux mois ct demi : c'est la période nuptialeceinsacrée à la formation des couples, auxpariades, à l'arnénagement du temier; elledure etrviron 70 jours. Puis vient l'incubationque se partagent alternativement les deuxsexes et qui demande unc cinquantaine dejours. Enfin la croissance du jeune, qui trèstôt est laissé serrl au nid, mais que le-s parentsvienneut nourrir la nuit à intervalles plus oumoins longs, dernande pour s'accomplir troismois.

En admettant lc 75 mans comme datcrnoycnne du retour des Pétrels du mont Pittà I'ile Norfolk, on peut donc dresser le calen-drier approximatif suivant :

-*' retour des adultes

- ponte- - éclosion*- départ des jeuncs

15 mars ;25 mai;tr juillet;15 octobrc.

Cela coincide de façon satisfaisante avec cequ'Ilindx'ood (19{t}) indique pour I'espece àl'ile Lord Howe où clle existe encore de nosjours. I-ord Howe est nne petite île (13 km2)r-olcanigue et corallienne. atteignant 865 d'tlti-tude, située à peu près à mi-distance deNorfolk et de S-vdnc-v ; elle fut découverteerr 1788 lors dc la première navctte da Supplgentre. Sydney ct \*orfolk. C'est à I-ord Hoç'eque Roy Bell cut l'occasion de prendre dePterodroma Salandri la photographie dont letimtrre-poste récemment émis à Norfolk estune reproduction. A Lord Howe, d'aprèsHindrnnood" Ia première date de ponte connuepour Pf. Solandri scrait Ie iK) mai et Ia pré-sence dc jeunes au nid v aurait été rrotéejusque dans les derniers jours d'octotrre.

On aura remarqué que le naufrage du Sdrizs,qui amenait à Norfolk près dc 2;i0 bouchesde plus â nourrir, sans les vivres qui eussentété nécessaires pour assurer lcur subsistance,survint précisément à l'époque oir les oiseauxdu mont Pitt regagnaient leur territoire denidification. L'officier anon)'rne du Sirlas quenous avons déjà eu I'occasion de citer,commente les faits naÏvement : < rien n'auraitpu être mieux chronométréo et, bien que demanière plutôt paradoxale, chaque chose

advint aussi favorablement que possible : lesoiseaux comme ci-dessus ; le bateau naufragéà I'endroit où il y avait le moins de chancede sauver soit nos gens soit les vivres ; tousnos gers sauvés à Ia fin, et nos récoltes dansl'état Ie plus florissant à I'arrivée des secouns 9.

Les compagnons d'infortune de cet officierpartagent le même point de vue et Clark écrità un correspondant : < les oiseaux du m<lntPitt ont dté les plus grands amis gue chacunde nous connut jamais, car jc puis dire enr.érité qu'ils nous ont sauvé la vie à tous. Laplupart d'entre nous seraient dans la tombedepuis longtemps sans ces oiseaux... Je lesremercierai tous les jours qui me restent àviwe ; ils sont presque tous partis ilsrestèrent seulement jusqu'à I'arrivée desbateaux... >

Et sans doute Huntcr eut-il le mot juste quitraduisâit l'opinion générale lorsqu'il déccrnaau Pétrel du mont Pitt le surnorl d'Oiseau dela Prauidence, < comme, dit-il, je puis fappe-ler tout à fait proprement >.

Par suite du naufrage du Sirius, le majorRoss, gouverneur de Norfolk, se vit contraintdc prendre de sévères mesures de rationne-ment, dont les oiseaux du mont Pitt firent lcsfrais.

Âu début ceux-ci ôtaient capturés de jour enbêchant le sol pour les extraire de leur terrier,m:ris on remarqua tite qu'il ôtait beaucoupplus aisé dc s'en ernparer à Ia nuit tombanteau moment de leur retour au gîte. Le magasinpuhlic étaiL si pauvrement approvisionné, lesPétrels étaient si nombreux à revenir à terreaprès Ie caucher du soleil (Clark lcs a compa-rés à une averse de grêle et sa foi s'en accruten I'averse dc cailles qui couvrit le camp desHébreux tlans Ie désert {Exode, XVI, 13J)gue le gouvenlcur autorisa quiconque aban-donnerait unc derni-livre dc sa ration deviande salée par semaine à tuer et à rappor-ter du mont Pitt autant d'oiseaux qu'il luiplairait, pour autant bien entendu que cetlechasse ne nuirait pas à ses tâches habituelles,indispcnsatrlcs à I'ar.enir das récoltes. Enfincn juillet le gouverneur et le conseil suppri-mèrent complèl"ement lcs distributions deliande salée.

Àinsi donc chaque soir des groupes deconvic(s. cncadrés dc < marines > et de mate-Iots, partaient pour Ie mont Pitt à la chasseaux oiseaux. IIs y arrivaient à la nuit tombée,à l"heure otr les Pétrels planaient en troupesinnombrables au-dessus de leurs terriers. Lesconvicts allumaient de petits feux qui atti-

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L'tlc NorlolL ebl

bordéc de falaisesescarpées oû I'éro-sion marine lsculpté arches na-lurelles et aiguilles-

raient les Pd'trels- < (,eux-ci lotnbaient du ciel

ilu$si vite que lros gcns polrYerient les attraper'

et les tuei > -* C'est llunler qÛi parle --'ul'{]uand ils sonl all sol' la longucnr de leurs

aiËs les empêche ele s'envoler et jusqu'à ce

qu'its aient gïgné une éminenceo ils sont inca-pufrt*t d'eri récupérer I'usagc' -f)ans

ce butia nature les a poun'us d'un bec fort et crochu'd'ongles acéréJ: on les a Yus s'en servir pour

grirnper itrt tronc tl'rttt arbrr:. tlsscz ltltut pour

se jeter sur I'aile.-' >.

Ious avorls lllle itlér: prÉr:ist dtt rronlbr€

d'animanx tlui frtretli ur:lss:rcrés datrs ces

conditions gràce att jortrnal du lieutenantRalph Clark. dcs llol'al ]Irrines, qtli se trouvc,ronlerr'ê â la llitehell l-ilrrary de Sydney'

Clark arrir':r à Norfolk en nlilrs 1790 dans les

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Londitions dramatiques quc notls â.vons evo-quées. Nommé quarticr-maitre général, on luiconfia la gdrance des magasins publics. Dul(i avril ru 1ti juillet. datc ir laquclle il futappeli: à d'aulrcs {âchcs. il l"int un compteminul.ieux des oiscnux tttés chaque jour (ouplutôt clnqttc nrrit), trotanl lc nombrc desr;iseaux lrtcls par lcs maritrcs. cclui clcs oiscauxtucls par lcs matclots. cclui dcs oiscaux tuéspar lcs convicts" Ic tr:{al en{iu. Son journal fute{rrelié llar Whitlc;l'" auqucl tx)us empruntonsla rnatièrc de cette noticc, ct qui en a extraitles données suivantes :

-- 13 2-rl oiscaux turis en tvril ;

.- ll2ll21 oiscaus [utis en mai ;

- 70 6$t oiscitttx lués cn juin ;

5 09[ oise:rux tutis r:n juillct ;

s<ril au total : 17l:162.

Ce nornltre cst évideurrnent inférieur à laréalitô. car lc massacre commcûç{l avarrt le1û avril et sc prolongca bien au-tlelà du 16juillct- f)'autre part il manque quelques rele-vés dans la période couvette par le journalde Clark. soit quc cclui-ci n'ait pas eu connais-sânec du nombre d'oiseaux tués par lesconvicts, soit qu'il ait été obligé de s'absenteret que les sergents dc gardc aient négligé dedénombrer lcs oiseaux rapportés du montPitt ; cnlin des oiseaux étaicnt laissés pourcompte sur Ie terraitr après avoir été éventresdans lc but de s'etttparer dc l'æuf que les ? Is'apprètaient à pondrc. Il est peu probablequc r:es spclcitnens eutrèrent jamais dans lescomptcs du lieutenant Clark qui exprime sonérnotion scandalisée,la 2l mai 1790, quand iIest informé de tellcs pratiques : < Coest,

écrit-il, I'unc des choses les plus cruelles donti'ai jamais entendu parler >. Il faut croire queccrtains convicts étaient las de manger duPétrel rôti et qu'ils jugeaient que les æufsvariaient agréablement Ie menu, mais Ieurmanière de se les procurer était en effet sin-gulièrement barlrare 1 Llne plainte a lcur sujetfut déposée auprès du major Ross.

En fait il semble bien que les autorités deNor{olk lcntèrent tton sculement d'humaniserla chasse aux oiscaux. mais encore de la régle-rnentcr. Ellcs curent conscience qu'une aussiprécieuse ressource devait être ménagée envue d'un aveuir qui n"apparaissait pas encoretrès assuré : des ordonn{nf€s fureint émisesà fencon{rc des chasseurs qui allaient aumont Pitt avec dcs chiens, dcs outils. desinstrumculs ou qui se livraient à dcs massacresrlounc cruauk! irrutile. Iloss intertlit d'altattre

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lcs arbres du mont ['itt, craignant quc celan'incite les oiscaux à abandonner I'endroit.

Malheureusement l'csprit de disciplincn'était sûremenl pas la qualité dorninante rles

llremiers colnns dc Norfolk qui, pour Ia plu-part, étaicni lc fruit d'unc sélcction à rebours.Attssi llradlcl' put-il écrirc en février 1791 :

c On ne pcut plus compter avant quelquesarrnées sur les oiscttus qui nous ont si provi-dentiellcmcnt fourni des mo1'clts d'cxis[encedc mars â aoû[. â cause du grand nomtrrctl'æufs et de jcuncs qui ont été détruits et àcause du bouleverscmcnt du sol dans lequelils crcusaient leur terrier >. Il ajoute cepen-rlant : < Pottr rrrt petit trombre d'habitants"les oisqrux pourront toujours être un secoursen cas d'accident survcnant ir un bateau deravitaillcment ou en cas d'autre catastrophe >.

Ilradley ctait cncorc trop optimistc. Etraoût l7Y2 Collins concluait déiâ que lesoiscaux tlu mont Pitt ne pouvaiertt plus êtreconsidérés comme une ressource éventuelle :

< Les convicts, insensés et imprévoyants, ontnon seulement détruit I'oiseau, son poussin etson æut mais encore Ie terrier dans lequelil nichait : circonstance dont il aurait falluse garder soigneusement, rien ne paraissantmieux fait pour les inciter à abandonnerl'île >"

Point n'est besoin d'invoquer Ie boulever'sement du sol dans lcquel étaient creusés lesteniers de nidification pour expliquer la dis-parition de Pterodroma Solandri.I-e nombredes oiseaux massacrés est suffisamment élo-quent. On pcut sans cxagération estimer it200 000 individus environ Ie nombre de Pf.Solandri qui furent tues par les colons del{orfolk au cours de la saison de reproductionde 1790, entre les mois dc mars et de sep-tembre. Qu'est-ce qui doit Ie plus étonner dansl'énoncé de ce nombre fabuleux ? L"extraor-dinaire densité de Ia population de Ptero-droma qui comprenait 100 000 couples sur unespace relativement restreint (sous les Arau-carfa du mont Pitt le sol devait être littéra-lement critrlé de terriers !) ou I'acharnementdes hommes à les détruire ? Certaines nuitsplus de 5 frX| oiscaux furerrt tués, parfoismême plus de 6 (Xn, et ce en quelques heuresde temps puisque tout le monde devait avoirquitté Ie mont Pitt :rvant l(|-hcures clu soirpour rentrcr âu câmp.

Les Procellariens ont un faible taux dereproduction, un rythme de reproduction trèslent : dans les meilleures conditions ils n'élè-venl qu'u[ jeune pâr ân. I[ :rurait donc fallu

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l,'il6l 4e \r:ptrln (à gaurhei r.t la pclitr ile Philip ià drriiteli qrti ll:rnqrtt'nl I'ile \ot'f,rlk :iri rtttl

des siècles rle tranquillitr! aux rescapé$ dumassacre de 1790 pour reconstituer I'impor-kmle colnnie qui existail ilupilralant ir Srlr-folk. On ûe saurait ccrtes reprother ltus lliru-fragés de 1,790 d'aroir assuré lenr esistenceaux dépens de la cûlonie de Pétrels du montPitt, rnais il eût fallu éviler tout gâchis, commeI'avaient fort bien pressenti les :rutorités rie\orfolk, el se garder, au coûrs <les annéessuiyantes, alors que les vivrcs ne faisaientplus défaut, de la chasse aux oiseaux. Celle-cifut nralheureusement poursuivic jusqu'à latlisparition totale de I'espàre, disparition dontla date rxacte nrrus esl inconnue, mais quisurvint sans doute dans la dernière décenniedu xvrn" siècle. Aueun spécimen naturalisén'en a-vant été corrservé. nous ignorerions tou-jours I'identitô spécifique exacte du Pd'trel de

la Providence si les descriplions et les dessinscontempor:rins n'âtaient ultérieurement per-

mis de I'irlentifier au I'terodrtttntt Solunrlri quis'est mainlenu i I'ilc l-orrl Ilorvc (1).

IIIBI-I( )r ; It ll>t lIb"

lJlossgvr-u, )t;rrtlttir tlr lliJirlr,. - Histr'lirt de Ia Coloni-satinn Pd'n:rle i't rlts Etrblis.tllrents de l'.lrrgletercen Auslralie. Evrt'us. 2 r,rI.

Hlrlttooo, X.A. tl$]tl'' - lbi' llirrtr 'l l-rrt'd Hrrxù lrlsnll"Emu, 4O : l-$ti.

i*rn.rtr. T. f 192tli. - Ihe llirrl oT Proritlrn*r. ,lttslr. ZotI..5 : 358-361, pl. XXXIX - XI-

\Tnrrr.rr, G.P. (1931). - I'hr l)oonlrf ihc llild of Provi-rlcnce, Plerotlrontet ntelunoptrs l{inr*linr. 1u='lr' 7'tit>1.,8 : 12-49, pl. l.

tl) l-'ilc \orfolk ful ab:rntlorrni'c cn 1$1t5. t-ne scronticIt rrlrtire rle coloni.salion v fut f:rite llc 182.1 à f 842.Enfin en i8ôù lc gouvernenicnl britannitpe ;*' trnn-lporla,.-\ùr sû dr'mande,

-i:r popuhtion entièrc de I'ile Pitcâirn,c'est-à-dire les desccntlants tles rd'voltôs tlu Botrnlg etrlc. fernmes polinôsiennes, tlt'vctrtrr lrop nornbreux pourlr suprrficic'et'lcs relsortrces dc Pilciiirn. Dcpui* 1914,Sorfolh csl rrn terriloire rlu Cornmon*-ellth of .àustralia'

Toulet les phtittgraphit'x qrti illnslrtnl cel rrrlicle noruurtt été flrnrierrt(ircit t:,tnimnniotltics Dnr les Serprcer(Inlormitiotr ttnslntltent (.ltlutrùlian Jews and Infor-mnt'ion Bureau i qilc nrrrta rentercions bien uiuementici de leur obligeante.