Notre belle Terre...naturel, d’une espèce exogène de poisson carnivore. La biodiversité...

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AOÛT 2010 JICA’S WORLD 3 2 JICA’S WORLD AOÛT 2010 Photos publiées avec l’aimable autorisation de l’UICN IUCN PHOTO LIBRARY © CHRISTIAN LAUFENBERG IUCN PHOTO LIBRARY © SUE MAINKA IUCN PHOTO LIBRARY © GEOFFROY MAUVAIS IUCN PHOTO LIBRARY © GEOFFROY MAUVAIS IUCN PHOTO LIBRARY © SUE MAINKA IUCN PHOTO LIBRARY © B. RICHE/G. DAVILA IUCN PHOTO LIBRARY © JOËLLE DUFOUR IUCN PHOTO LIBRARY © B. RICHE/G. DAVILA IUCN PHOTO LIBRARY © B. RICHE/G. DAVILA IUCN PHOTO LIBRARY © IUCN / JULIÁN OROZCO BADILLA IUCN PHOTO LIBRARY © ALICIA WIRZ IUCN PHOTO LIBRARY © JOËLLE DUFOUR IUCN PHOTO LIBRARY © JOËLLE DUFOUR IUCN PHOTO LIBRARY © JOËLLE DUFOUR IUCN PHOTO LIBRARY © JOËLLE DUFOUR IUCN PHOTO LIBRARY © SUE MAINKA IUCN PHOTO LIBRARY © IMÈNE MELIANE IUCN PHOTO LIBRARY © IMÈNE MELIANE IUCN PHOTO LIBRARY © IMÈNE MELIANE IUCN PHOTO LIBRARY © JIM THORSELL ...est en péril Notre belle Terre... IUCN PHOTO LIBRARY © IMÈNE MELIANE IUCN PHOTO LIBRARY © IMÈNE MELIANE

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Kilimandjaro : Régression de lacalotte glaciaire; La faune et laflore en péril.

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Près de 12 000 antilopes saïgas — qui sontdes animaux de toute beauté — ont été retrouvéesmortes. Elles ont sans doute succombé à une épi-zootie de pasteurellose, une grave maladie infec-

tieuse d’origine bactérienne. Or, l’espèce tout entièreluttait déjà pour sa survie.

En effet, après la chute de l’Union soviétique, lebraconnage à grande échelle avait décimé 95 % dela population restante. L’Union internationale pourla conservation de la nature (UICN) avait alors ins-crit cette antilope sur la Liste rouge des espècesmenacées.

À peu près au même moment, à Madagascar—àdes milliers de kilomètres de là – le grèbe roussâtre

ou grèbe de Delacour (Tachybaptus rufolavatus)était officiellement classé parmi les espèces éteintes.L’extinction de cet oiseau minuscule survenait suiteà l’introduction dans les lacs constituant son habitatnaturel, d’une espèce exogène de poisson carnivore.La biodiversité mondiale—terme générique qui dé-signe la vie sur Terre dans sa globalité et sa diver-sité—est en crise.

La Convention sur la diversité biologique (cdb)établie par les Nations unies évalue (Suite page 8)

Cette année, quand l’hiver exceptionnellementrude a pris fin et que les steppes d’Europe centraleont été délestées de leur manteau neigeux, on a découvert une véritable hécatombe.

La planète en périlLa flore et la faune disparaissent à un rythme alarmant. Des mesures ambitieuses s’imposent.

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nuer les changements climatiques mon-diaux pourraient bénéficier d’avantages financiers et autres. Maispour faire valoir leurs prétentions, les

États concernés ont besoin du type d’in-formations précises que ce nouveau projet se propose de recueillir.

Depuis des années, la JICA collabore

activement avec le Brésil sur des projetsde foresterie. Dans le cas présent, des ex-perts de l’Institut de recherche sur la forêtet les produits forestiers (FFPRI) du Japonet l’Université de Tokyo travaillent deconcert avec leurs homologues brésiliens.

Les recherches de base comprennentdeux grands volets. Plus de 1 000 pointsde surveillance sont établis à traversl’Amazonie, en sollicitant simplement laforce musculaire et l’observationhumaines.

Sur chaque site retenu, les arbres sontcomptés et mesurés, et l’on calcule laquantité de dioxyde de carbone absorbéepar chaque individu.

À côté de ces méthodes de base, des sa-tellites et autres équipements très évolués permettent de couvrir les zonesmanquantes et d’obtenir une vue d’ensemble détaillée des forêts.

En combinant ces différentes tech-niques, on devrait pouvoir disposer duplus vaste ensemble de données jamaisrecueillies sur la quantité totale dedioxyde de carbone retenue par la forêtamazonienne, et donc non rejetée dansl’atmosphère—ce qui aurait pour effetd’aggraver le changement climatique et ladégradation de l’environnement.

C’est une véritable course contre lamontre. Un hectare de forêt peut abriter750 types d’arbres, 1 500 espèces d’autresvégétaux et certains des « animaux lesplus étranges, des plus grands aux pluspetits, des plus bruyants aux plus silencieux, des plus dangereux aux plusinoffensifs vivant sur cette Terre », selon

les termesd’un rapport.

Toujoursest-il qu’à cejour, près de 20 % de laforêt amazo-nienne a déjàété détruite,et que plusde 1,4 millionha disparais-sent chaqueannée.

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L’Amazonie–Poum on de la planète

Le bassin de l’Amazonie, en Amérique du Sud, est l’écosys-tème le plus important du globe. Ses 6 millions de km2 s’étendent sur neufpays.

Le bassin amazonien renferme les deuxtiers de l’eau douce de la planète, plus de50 % des forêts tropicales humidesrestantes et, avec la cordillère des Andestoute proche, la moitié de la faune et de laflore du globe.

Véritable poumon de la planète, cetterégion absorbe d’énormes quantités dedioxyde de carbone qu’elle recycle,couvrant ainsi 20 % des besoins mondiauxen oxygène. De fait, sans la forêtamazonienne et malgré les coupesmassives qu’elle subit quotidiennement, laplanète étoufferait.

En mai dernier, la JICA et les institutsnationaux brésiliens de rechercheamazonienne (INPA) et de recherchespatiale (INPE) ont lancé un ambitieuxprojet sur quatre ans. Ce projet s’appuieautant sur des technologies de pointe—satellitaires ou autres—que sur lesméthodes d’observation les plusrudimentaires—expéditions à pied etobservation humaine – pour comprendrele fonctionnement de cet écosystème.

Ce projet devrait être l’un des plusvastes entrepris à ce jour.

Les chercheurs associés à ce projetpourront relever avec précision la manièredont la forêt amazonienne dans son en-semble, ainsi que chaque espèce d’arbreou de plante réagissent à l’évolution desconditions climatiques, connaître la quan-

tité totale de monoxyde de carbone rete-nue par cet écosystème au bout de quatreans, et avec un peu de chance, être en me-sure de prévoir les tendances futures àpartir des données collectées.

Ces informations auront une im-portance cruciale pour les négociations internationales encours en vue d’élaborer un système d’obligations, de responsabilités, de récompenseset de sanctions, autour d’enjeuxaussi complexes et sensibles quele changement climatique.

En vertu du mécanisme REDD(réduction des émissions dues à ladéforestation et à la dégradationdes forêts), par exemple, les paysdont les forêts contribuent à atté-

NA

SA

Impressionnante photo satellite des feux de forêts dévastateurs en Amazonie

Le bassin amazonien

Quel est l’état de santé de l’Amazonie ?

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au bassin du Congo, et de l’Himalayaau Japon—où le macaque japonais(Macaca Fuscata) est menacé d’ex-tinction —en passantpar la région Paci-fique.

Depuis 1600 etjusqu’à une périoderécente, le taux d’ex-tinction des espècesétait de 50 à 100 foissupérieur à celui me-suré par les donnéespaléontologiques.Constat effarant : cerythme devrait s’ac-célérer d’ici 2020pour devenir 1 000 à10 000 fois supérieurau taux d’extinction naturel.

Les « experts parlent d’une disparition massivedes espèces provoquée par les activités humaines »,et ce pour la première fois dans l’histoire de l’huma-nité, d’après Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif dela cdb.

Selon un rapport sur les Perspectives de la biodi-versité mondiale publié récemment par l’onu, lesécosystèmes naturels sur lesquels s’appuient les ac-tivités humaines risquent de connaître une détério-ration et un effondrement plus rapides si des « me-sures urgentes, drastiques et innovantes ne sont pasprises pour conserver et exploiter de façon durablela diversité de la vie sur Terre. »

Déclarée l’« Année internationale de la biodiver-sité », 2010 sera l’occasion de sensibiliser l’opinionsur l’importance de la biodiversité pour la vie surTerre, les mesures déjà prises pour la sauvegarder,et une chance d’engager de nouvelles actions.

Une réunion de haut niveau de l’Assemblée gé-nérale de l’onu aura lieu en septembre, un moisavant le sommet sur la biodiversité (10ème Conférence

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(Suite de la page 5) à 13 millions le nombre d’espècesexistant actuellement ; à ce jour, seules 1,75 milliond’entre elles ont été décrites et identifiées.

D’ailleurs, de nouvelles espèces apparaissent régulièrement. Ainsi, dans la partie indonésienne de l’île de Nouvelle-Guinée—qualifiée parfois de « monde perdu »—plusieurs mammifères, un reptile,un amphibien, 12 insectes et un oiseau, inconnusjusqu’ici, ont été récemment découverts. Dans les fo-rêts tropicales humides du Gabon, de nouvelles es-pèces ont été observées ces dernières années (voirl’article page 10).

Menacées d’extinctionToutefois, selon l’uicn, quelque 17 315 espècesde mammifères, d’oiseaux, de plantes, d’insectes, decoraux, de champignons et autres sont menacéesd’extinction. Les zones de grande diversité biologique,régions particulièrement menacées, sont répartiessur toute la surface du globe : de la Californie auxCaraïbes et à l’Amérique du Sud, de la Méditerranée

Plus de 17 000 espècessont menacées

d’extinctionimminente

La planète

en péril

Kenya : Un avertissement très fermeEspace : Catastrophenaturelle en préparation ?Mexique : Vie sauvage et déchets humains

NA

SA

DANGER

LA JICA AU TRAVAIL

Palau : Protection des récifs coralliens,en régression dans le monde

Vietnam : Rajeunissement des forêts

Malaisie : Conservation de la biodiversité de Bornéo

Burkina Faso :Promotion de lagestion forestièredurable

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des Parties ou CP-10) prévu à Nagoya, au Japon.Objectifs de ce sommet : concevoir une nouvelle vi-sion pour 2050, fixer de nouveaux objectifs et éla-borer une nouvelle stratégie pour lutter contre l’éro-sion de la biodiversité.

Cette année se clôturera dans la ville de Kanazawa,au Japon, par une cérémonie marquant le début del’« Année internationale des forêts », en 2011.

Rôle vital, loin de la nostalgie !La « protection de la biodiversité » ,expression scientifique assez rébarbative, va bienau-delà de la nostalgie que nous inspire la dispari-tion de telle espèce d’antilope ou d’oiseau rare. Labiodiversité désigne en effet l’ensemble des grandesfonctions qui régissent la vie sur Terre ; elle est dé-

terminante pour le bien-être et l’avenir de l’espècehumaine, qui est pourtant responsable des déséqui-libres actuels.

Pour l’uicn, « L’extinction des espèces indivi-duelles, mais aussi la destruction de l’habitat, laconversion de la terre pour l’agriculture et le déve-loppement, le changement climatique, la pollutionet la dispersion des espèces invasives sont parmi lesnombreux responsables de la crise actuelle ».

À titre d’exemple, les récifs coralliens fournissentde la nourriture, des emplois et des possibilités deloisirs à plus de 500 millions d’individus. Et pour-tant, 70 % de ces écosystèmes ont été détruits ousont actuellement menacés. Le cyclone Nargis quia frappé le Myanmar en 2008 a fait plus de 140000 morts. Ce bilan très lourd s’explique en grande

Des baleines à bosse batifolentdans les eaux limpides de l’océan. Des hippopotames se prélassent en bor-dure des plages les plus spectaculaires dumonde. De temps en temps, on aperçoitdes éléphants en lisière de laforêt tropicale toute proche, quiabrite des gorilles, des pan-thères, des oiseaux et desplantes rares, et où les branchesd’arbres millénaires arborentles formes les plus improbables.Le Gabon est un pays d’Afriquede l’Ouest assez peu connu dureste de la planète, mais auprèsdes aficionados et des spécia-listes de l’environnement, cepays passe pour un paradis ter-restre.

Alors que de nombreuses ré-gions du monde pâtissent des

effets négatifs du changement climatique,de la dégradation de l’environnement etde l’érosion de la biodiversité, le Gabon estune exception, un pays qui a su éviter lesexcès les plus néfastes des mutations tropviolentes.

De fait, ces dix dernières années, 50 nouvelles espèces de papillons, 100 de plantes, trois d’oiseaux, une de singe, 15 de lézards et de serpents, 10 de grenouilles et 100 de poissons ontété identifiées, si l’on en croit Lee White,directeur de la Wildlife ConservationSociety (WCS) au Gabon.

Le Gabon est « verni ». Seules quelquespoches de forêt tropicale avec leur flore etleur faune ont survécu à l’ère glaciaire —

dont deux sur l’actuel territoire du Gabon.Après qu’on y eut découvert du pétrole, ce pays a échappé au sort de pays voisinscomme le Nigeria, où l’environnement asubi des ravages. Les forêts occupenttoujours près de 80 % de la superficie du Gabon.

Plus important sans doute pour la pré-servation de la biodiversité, les Gabonaissont peu nombreux : environ 1,5 million

pour un pays grand comme la France. Certes, le Gabon n’est pas à l’abri des

problèmes. Le braconnage augmente etl’abattage illicite se poursuit depuisquelques années. Malgré la mannepétrolière, le système des parcs naturelsmanque cruellement de fonds. Lesinfrastructures actuelles ne permettentpas de développer l’immense potentielécotouristique.

Au Gabon et dans d’autres pays du bas-sin du Congo, la JICA participe à un ensem-ble de projets à même de protéger cetterégion, qui recèle la biodiversité la plusriche après l’Amazonie.

Au Gabon, l’éducation joue un rôle cru-cial. L’important centre pétrolier deGamba, sur la côte sud du pays, est égale-ment au cœur d’un vaste écosystème litto-ral et forestier.

Depuis huit mois, Yoshiko Fukushima,originaire de la préfecture de Kanagawaau Japon, anime en tant que volontaireJOCV des activités d’éducation à l’environ-nement dans des écoles locales—pour sen-

sibiliser à la protectiondu patrimoine naturel,laquelle jouera un rôled’autant plus crucialquand le pétrole seraépuisé.

Elle contribue à lamise en place de clubslocaux et au fonctionne-ment de leurs activités.Il y a quelque temps,elle incitait des jeunes àmimer un vieux contejaponais narrant l’his-toire d’un enfant et

d’une tortue—thème particulièrementbien choisi dans ce pays connu pour sestortues luth.

Plus au nord, le parc national de la Lopéest classé au patrimoine mondial del’UNESCO. Ce site de 5 360 km² abrite unefaune abondante, et ses forêts sont habi-tées depuis près de 400 000 ans, commeen témoignent les peintures rupestres etd’autres objets façonnés par l’homme.

Mais il existe aujourd’hui des frictions.Les populations locales sont pauvres etprivées de services de base comme l’eaucourante, les transports, ou l’accès à desmoyens de subsistance modestes. La forêtleur avait jusqu’ici fourni de quoi vivre,mais d’inévitables conflits se font jour :faut-il par exemple chasser les animauxpour se nourrir, ou abattre des arbres pourdisposer de terres agricoles ?

Originaire de Kobe au Japon, UtakoAoike collabore elle aussi avec des écoleslocales en vue de rétablir les équilibrestraditionnels. « Les enfants doiventpouvoir ainsi contribuer à l’éducation de

leurs parents », explique-t-elle. « Nous leur apprenons en quoi il im-

porte de protéger les animaux, et les sen-sibilisons à des questions comme lapollution, le virus Ebola, la santé ou l’éli-mination des déchets », poursuit-elle. « Enmême temps, nous essayons de promou-voir et de respecter la culture et les tradi-tions des populations ».

On sait maintenant que la biodiversiténe peut être protégée uniquement à coupsde règles édictées par les pouvoirs publics.L’important, c’est que les populations lo-cales comprennent son importance, etqu’elles participent à la préservationd’une faune et d’une flore splendides etuniques au monde.

partie par la destruction systématique et à grandeéchelle des forêts de mangroves qui protégeaientauparavant le littoral birman (voir page 13).

Les forêts tropicales, comme celle qui figure surle chef d’œuvre du Douanier Rousseau choisi pourillustrer la couverture de ce magazine, renfermentenviron 80 % de la biodiversité de la planète. Ellesont beau constituer le plus riche « supermarché »du globe, elles disparaissent au rythme de 13 mil-lions d’hectares par an.

L’Afrique australe risque de devoir renoncer aux4 milliards usd qu’elle tire chaque année du tou-risme et d’autres activités, à mesure que déclinentles populations d’animaux sauvages dans cette partiedu monde.

Ahmed Djoghlaf estime que les objectifs de la

communauté internationale visant à réduire de ma-nière significative le taux d’érosion de la biodiversitéavant 2010 n’ont pas été atteints. Toutefois, d’aprèsles Perspectives de la biodiversité mondiale, on pour-rait prévenir une dégradation additionnelle en pre-nant d’urgence des mesures efficaces et concertéespropres à de réduire les multiples pressions quis’exercent sur la biodiversité.

Biodiversité et pauvretéD a n s u n c o m m u n i q u é d e p r e s s e ,la Convention sur la diversité biologique affirmeque la perte continue d’espèces animales et végétalesne peut être isolée des autres grandes préoccupa-tions de la société.

On note également que la poursuite d’objectifs

Une volontaire et le directeur duparc de la Lopé (en haut) ; Frictionsentre villages pauvres et animauxsauvages vivant alentour (à gauche)

Intérêt de l’exploitationforestière licite expliqué auxenfants (en haut) ; Conte de fées japonais mis en scène avec l’aide d’une enseignante volontaire

La JICA seconcentre de

plus en plus surles liens entrebiodiversité et

aide auxpopulations lesplus pauvres de

la planète.

Exception rare : le Gabon résiste à la

dégradation généraliséede l’environnement

Préserver un par adis caché

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comme « la lutte contre la pauvreté et l’améliorationde la santé, du bien-être et de la sécurité des géné-rations futures serait grandement renforcée si nousaccordions à la biodiversité le degré de prioritéqu’elle mérite. »

Ce sont des objectifs clés pour l’Agence japonaisede coopération internationale (JICA), qui s’intéressede plus en plus aux liens d’interdépendance entrebiodiversité et changements climatiques, et s’emploieà aider des centaines de millions de personnes parmiles plus pauvres au monde—« le milliard d’en bas »

—à améliorer leurs conditions d’existence. Entre 2000 et 2008, l’Agence a participé à 73

projets de coopération technique liés à la biodiver-sité, elle a fourni des aides sous forme de dons etlancé 28 programmes de prêts d’apd. La JICA aconsacré quelque 2,4 milliards usd au développe-ment de systèmes de surveillance des forêts, la ges-tion forestière durable, la protection des récifs co-ralliens, la plantation d’arbres et de l’améliorationdes moyens d’existence au niveau local.

Les projets et programmes en cours portent no-

Le cyclone Nargis qui a frappé leMyanmar en 2008 est la plusgrande catastrophe naturellejamais enregistrée dans ce pays. Elle a fait plus de 140 000 morts, et 2,5 millions de blessés et de déplacés internes, et le pays est toujours auxprises avec ses conséquences. Durant des siècles, les vastes forêts demangroves ont formé un rempart contrede tels aléas naturels, tout en fournissantaux populations locales d’abondantesressources : poisson, bois deconstruction et charbon debois. Mais du fait de la destruc-tion continue de ces forêts (àhauteur de 60 % !), le pays s’estretrouvé totalement à la mercide Nargis, avec ses vents de200 km/h et ses vagues de 4mètres de haut.

Les régions tropicales et sub-tropicales du globe abritent 20millions d’hectares de man-groves. Ces forêts amphibies,outre qu’elles procurent desmoyens d’existence à des mil-lions d’individus, contribuent à freinerl’érosion du littoral et à protéger la viedes populations côtières – comme c’étaitauparavant le cas au Myanmar. Cepen-

dant, leur rôle a longtemps été mal com-pris, et elles ont souvent pâti d’unemauvaise réputation en raison de leur as-pect hostile. Autant de facteurs qui ontcontribué à leur destruction et à leur dé-gradation.

La revue National Geographic les décritainsi : « Les mangroves ne vivent pascomme tout le monde. Un pied sur terreet l’autre en mer, ces formations végé-tales occupent des régions où la chaleurest desséchante, la vase asphyxiante, lasalinité si élevée qu’une plante ordinairen’y survivrait que quelques heures. Pour-tant, les forêts de mangroves constituentl’un des écosystèmes terrestres les plus

productifs et les plus complexes d’unpoint de vue biologique. »

Le cyclone Nargis, aux conséquencesdramatiques, aura été un avertissement.Selon l’ONU, 20 % des zones humides duglobe ont déjà été détruites, et unsixième des 70 espèces de palétuvierssont gravement menacées ; une coursecontre la montre est désormais engagéepour sauver les mangroves restantes.

La JICA est associée à plusieurs projets.Au Myanmar, le cyclone Nargis a réduit à

néant l’un de ses programmes dans ledelta de l’Ayeyarwady. Mis en œuvre surdeux ans, il visait à conserver et à réhabi-liter les forêts via le réensemencement,le renforcement des capacités locales enmatière de foresterie, et l’élaboration deprogrammes permettant de trouver unjuste équilibre entre besoins des popula-tions locales et durabilité des forêts elles-mêmes.

Ce projet a été relancé dans le cadre duprocessus de remise en état.

L’Indonésie toute proche abrite la plus

vaste forêt de mangroves subsistant surla planète. Or, ces zones humides ont étédégradées dans des proportions alar-mantes. La JICA, qui travaille depuis desannées avec les pouvoirs publics, acontribué à la création d’un centre natio-nal d’opérations pour la surveillance dela mangrove, le Centre d’information surla mangrove. Elle mène également desactivités permanentes comme la forma-tion—sur place et au Japon—de person-nel local, l’éducation à l’environnement,

la mise en place de systèmesde surveillance de la mangroveainsi que des travaux de re-cherche.

Pour sa part, la péninsule duYucatan, au Mexique, est une «zone humide » dont l’impor-tance pour les oiseaux migra-teurs et la nidification desflamants roses et des tortuesmarines est mondialement re-connue. Mais là aussi, les fo-rêts de mangroves sont

malmenées, la région ravagée par la sur-pêche et envahie par les trois tonnes dedéchets qu’y déversent quotidiennementles populations environnantes.

En collaboration avec les autoritésmexicaines, la JICA mène des activités vi-sant à réhabiliter les mangroves, trouverd’autres modes d’évacuation des dé-chets, proposer de nouvelles pratiquesde pêche qui garantiraient la pérennitédes ressources et des écosystèmes, etéduquer la population locale et les tou-ristes à l’environnement.

Le café est la boisson la plus ré-pandue dans le monde après l’eau. En termes d’échanges internationaux,cette marchandise arrive également endeuxième position après le pétrole. Lecafé, qui fait vivre quelque 100 millions depersonnes, rapporte environ 30 milliardsUSD aux pays producteurs.

Ce breuvage consommé dans le mondeentier a connu des débuts modestes : il y aplusieurs siècles, le café a été découvertpuis récolté sur les hautes terres d’Éthiopiepar des chevriers et des villageois. Or c’estjustement dans cette partie du monde quele café joue aujourd’hui un rôle central,puisqu’il contribue à la préservation desforêts et des moyens d’existence des popu-lations locales, et au processus de protec-tion de la biodiversité éthiopienne.

L’Éthiopie, qui est l’un des plus vieuxpays du monde, compte aujourd’hui 75millions d’habitants. Cette explosiondémographique a déjà entraîné ladisparition de 90 % des forêts quicouvraient autrefois son territoire, et lesforêts restantes sont menacées.

Depuis 2003, la JICA travaille de concertavec les autorités locales pour contribuer àpréserver la dernière grande étendue de

forêts, dans le sud-ouest du pays. Pour queces efforts aboutissent, il est essentiel d’in-citer les populations locales à récolter lecafé forestier, comme elles l’ont toujoursfait, mais en s’appuyant sur des pratiquesqui préservent l’intégrité des forêts.

Les villages concernés par ces projetsont été organisés en WaBuBs, terme quidésigne les Associations de gestion fores-tière en langue Oromo. Les WaBuBs ontdes droits et des devoirs : elles bénéficientde formations agricoles et sont habilitées àrécolter et commercialiser les produits fo-restiers ligneux et non ligneux ; en contre-partie, elles sont les « gardiennes » de laforêt. L’objectif est d’empêcher l’extensiondes terres agricoles et la destruction desarbres, et d’instaurer une gestion respon-sable des ressources forestières.

Le café—qui a besoin d’un couvertforestier pour croître—pousse à l’étatsauvage dans la forêt. C’est une source derevenus importante pour les 6 000cultivateurs formés dans le cadre de ceprogramme. Ce processus de productionétant aujourd’hui maîtrisé et contrôlé avecsoin, le café éthiopien a obtenu un label de« commerce équitable » ; il peut ainsi êtrevendu à un juste prix sur les grands

marchés internationaux, dont le Japon. Un autre trésor traditionnel, l’arbre à

karité, permet aux paysans pauvres duBurkina Faso (en Afrique de l’Ouest)d’enrayer la destruction des forêts du pays,de protéger la biodiversité et d’améliorerleur niveau de vie et celui descommunautés locales.

L’Éthiopie et le Burkina Faso comptentparmi les pays les plus pauvres du monde.Ils subissent les effets désastreux du chan-gement climatique sur l’environnement,alors même qu’ils ne sont pour rien oupresque dans le réchauffement de la pla-nète. Concrètement, le Burkina estconfronté à un régime de pluies imprévisi-ble, à la désertification et à la famine.

Dans une région du Burkina Faso, les villageois se sont organisés en Groupe-ments de gestion forestière (GGF), avec des objectifs et des devoirs comparables àceux des WaBuBs en Éthiopie.

Parmi les produits forestiers obéissant àdes pratiques responsables, citons le bois,le miel et les fruits, ainsi que les graines dekarité à partir desquelles on fabrique descosmétiques de luxe (beurre de karité etautres), aujourd’hui vendus dans des bou-tiques à la mode, de Tokyo à New York.

Mangroves – Interfaces entre terre et mer

Les mangroves mexicaines en péril

Apprendre à récolter le café sauvage

Cosmétiques de luxe fabriquésavec les fruits du karité

Réhabilitation des mangrovesbirmanes

Forêts de mangroves : un monde étonnant

Le café rentre chez lui

La planète

en péril

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tamment sur : la protection desmangroves au Mexique, au Myan-mar et en Indonésie (voir page13) ; le recours à une technologiesatellitaire pour la protection desforêts en Amazonie et en Indoné-sie ; la recherche de nouveauxmodes de coexistence entre po-pulations animales et implanta-tions humaines au Gabon, enChine et au Costa Rica ; l’étude de l’impact du chan-gement climatique sur les forêts vietnamiennes ; lapréservation et l’exploitation durable des forêts et de

leurs ressources en Éthiopie, auBurkina Faso et au Vietnam.

Chaque année, la JICA inviteplus de 8 000 stagiaires de paysen développement à participer àun large éventail de formationsde courte ou de longue durée auJapon. Beaucoup de ces pro-grammes portent sur la biodiver-sité et le changement climatique.

Par ailleurs, elle soutient et collabore étroitementavec des entreprises privées.

Lors d’un récent séminaire sur ce thème, Shinji

Yoshiura, directeur général du Centre internationalde la JICA à Yokohama, déclarait que l’Année de labiodiversité « offrait l’occasion de se concentrer surcet enjeu et que la JICA intensifiait ses efforts concer-tés avec d’autres partenaires » dont l’uicn et l’Orga-nisation internationale des bois tropicaux (oibt).

Des recherches scientifiques ont montré quejusqu’à 30 % de toutes les espèces connues risquaientde disparaître d’ici la fin du siècle, affirme Yoshiura,et ce « essentiellement du fait de l’intervention hu-maine. La capacité des écosystèmes à répondre auxbesoins des générations futures est déjà fortementcompromise—peut-être de manière irréversible. »

Pour lui, l’objectif primordial de la JICA est de « contribuer à instaurer des sociétés durables oùl’équilibre entre environnement naturel et activitéshumaines est mieux respecté. »

La présidente de la JICA, Sadako Ogata, a dé-claré : « Les activités de la JICA visent en premierlieu à trouver l’équilibre entre les besoins légitimesd’une communauté et les impératifs propres à pré-server la diversité de la vie sur Terre, afin que lesêtres humains puissent bénéficier d’un avenir meil-leur. Le développement humain doit aller de pairavec le maintien de la diversité biologique, au lieude causer sa perte. »

L’éléphant est sans doute lesymbole le plus facilementidentifiable de la faune sauvagemondiale. Ce magnifique animal quidate de l’éocène—50 à 60 millionsd’années avant notre ère—est le plus grandmammifère vivant actuellement. Il pèse 5 ou 6 tonnes, mesurejusqu’à 3,50 mètres dehauteur et sa longévitéest de 60 à 70 ans. Il estégalement au cœur ducombat de l’homme etde l’environnement poursauver la biodiversité dela planète.

Au début du 19esiècle, le nombre

d’éléphants vivant dans le monde devaitêtre de l’ordre de 27 millions. Aujourd’hui,ce chiffre n’est plus que de quelquescentaines de milliers. Cette hécatombes’explique par la recrudescence dubraconnage et par l’empiètement desactivités humaines sur l’habitat de cesgéants.

Une organisation non gouvernementalejaponaise, International Water Project(IWP), a lancé un modeste projet portantsur le creusement de puits dans les villagesMassaï, au pied du plus haut sommetd’Afrique : le Kilimandjaro. Ce projetsouligne l’interdépendance des liens entreles projets de développement destinés àaméliorer les conditions de vie descommunautés et les efforts de protectionde la biodiversité mondiale—enl’occurrence la protection de l’espècemenacée qu’est l’éléphant d’Afrique.

Avec l’appui de la JICA, une équipeformée du couple qui dirige l’IWP a creusédepuis 2005 une série de puits dans larégion de Loitokitok au Kenya, enemployant une méthode utilisée pour lapremière fois au Japon vers 1870, laméthode kasusabori.

La méthode offre le grand avantaged’être simple et bon marché, selon ladirectrice de l’IWP Hisayo Ohno. Il suffit eneffet de quelques tuyaux en acier, en fer eten aluminium, d’une simple soupape àclapet et de la force musculaire desrésidents locaux. Tous ces matériaux sontdisponibles partout, même en milieu rural.La formation et l’entretien sontrelativement simples, et un tel puits coûteenviron trois fois moins cher qu’avec lesautres méthodes en usage dans les pays en

développement, d’après Ohno. Loitokitok a été ravagé par la sécheresse

depuis 2005. Des femmes Massaï quiassistaient récemment au forage d’unpuits ont raconté que l’année précédente,elles avaient perdu la plupart de leursanimaux—vaches, chèvres et moutons—etqu’elles consacraient l’essentiel de leursjournées à aller chercher de l’eau à deskilomètres de là. Les conflits entre villagesse sont multipliés, et la rude concurrence

entre éléphants et pasteurs Massaï pourles maigres ressources en eau s’estexacerbée.

De plus en plus de puits sont creusés auKenya comme dans d’autres pays semi-arides, garantissant ainsi aux villagesruraux un approvisionnement régulier eneau salubre, ce qui devrait contribuer àapaiser les tensions entre implantationshumaines et espèces animales… dontl’éléphant.

AOÛT 2010 JICA’S WORLD 1514 JICA’S WORLD AOÛT 2010

L’Agence japonaise de coopération interna-tionale (JICA) est la plusgrande organisation dedéveloppement bilatéralau monde, opérant dansquelque 150 pays pouraider les personnes lesplus vulnérables du globe.

Éditeur : Noriko SuzukiBureau des Relationspubliques et avec les médiasRédacteur : Raymond WilkinsonDirecteur artistique : Vincent Winter AssociésJICA’S WORLDest une publicationbimestrielle de la JICANibancho Center Bldg 5-25,Niban-choChiyoda-ku Tokyo 102-8012 JAPONTÉLÉPHONE : +81-3-5226-6660-3FAX : +81-3-5226-6396INTERNET :http://www.jica.go.jpContactez-nous :[email protected]

Cover : « Forêt tropicaleavec singes », d’HenriRousseau ; collection JohnHay Whitney, image repro-duite avec l’aimable autori-sation de la National Galleryof Art, Washington.

Les photographies des pages 2-3sont protégées par copyright et ne peuvent être utilisées que pourillustrer le numéro du magazineJICA’s World consacré à labiodiversité. Tout autre usage estinterdit sans l’autorisation écriteexpresse de l’Union internationalepour la conservation de la nature(UICN).

La JICAcontribue

à instaurerdes sociétésdurables oùl’équilibre

entreenvironne-

ment etactivités

humaines est mieuxrespecté.

Cet ingénieur japonais super-vise la constructiond’un nouveau puits(à l’extrêmegauche) ;…sous le regardapprobateur desvillageoises Massaï(à gauche) ;Elles disposentenfin d’un accèsrégulier à de l’eaude boisson salubre.

Écoliers devant l’imposante beauté de la nature

La planète

en péril

’ sJICA

WORLD

Creuser des puits selon la méthode kasusabori.Au service des communautés rurales et des éléphants