OPTIMISATION DE DOCUMENTS ET COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES 1.
NOTES SCIENTIFIQUES - UAC · 2018-12-20 · NOTES SCIENTIFIQUES homme et société Revue fondée...
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NOTES SCIENTIFIQUES homme et société
Revue fondée depuis 2014
Editée par la Faculté des sciences de l’homme et de la société (FSHS)
Université de Lomé (Togo)
Equipe éditoriale
Directeur de publication : Komla ETOU, Maître de Conférences,
Université de Lomé, Togo
Rédacteur en chef : Edinam KOLA, Maître de Conférences,
Université de Lomé, Togo
Rédacteur en chef adjoint : Follygan HETCHELI, Maître de Conférences,
Université de Lomé, Togo
Conseil scientifique :
Professeur Yaovi AKAKPO (Université de Lomé, Togo), Professeur Koffi
Ayéchoro AKIBODE (Université de Lomé, Togo), Professeur N’buéké Adovi
GOEH-AKUE (Université de Lomé, Togo), Professeur Kodjona KADANGA
(Université de Lomé, Togo), Professeur Komi KOSSI-TITRIKOU (Université de
Lomé, Togo), Professeur Thiou TCHAMIE (Université de Lomé, Togo),
Professeur Koffi Badjow TCHAM (Université de Lomé, Togo).
Comité international de lecture :
Professeur Boureima ALPHA GADO (Université Abdou Moumouni, Niger),
Professeur Essè AMOUZOU (Université de Lomé, Togo), Dodji AMOUZOUVI
(Maître de Conférences, Université d’Abomey-Calavi, Bénin), Professeur Paul
ANOH (Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire), Professeur Serge-
Théophile BALIMA (Université de Ouagadougou, Burkina Faso), Professeur
François BART (Université Bordeaux-Montaigne, France), Professeur Adoté Blim
BLIVI (Université de Lomé, Togo), Professeur Charles Zacharie BOWAO
(Université Marien Ngouabi, Congo), Nicoué BROOHM (Maître de Conférences,
Université de Lomé, Togo), Professeur Tamasse DANIOUE (Université de Lomé,
Togo), Professeur Augustin Kouadio DIBI (Université Félix Houphouët Boigny,
Côte d’Ivoire), Professeur Kwami Christophe DIKENOU (Université de Lomé,
Togo), Professeur Yao DJIWONOU (Université de Lomé, Togo), Professeur
Simon-Pierre EKANZA (Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire),
Komla ETOU (Maître de Conférences, Université de Lomé, Togo), Professeur
Thierry EZOUA (Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire), Professeur
Gilles FERREOL (Université de Franche Comté, France), Professeur Nicoué
Lodjou GAYIBOR (Université de Lomé, Togo), Follygan HETCHELI (Maître de
Conférences, Université de Lomé, Togo), Lolowou HETCHELI (Maître de
Conférences, Université de Lomé, Togo), Edinam KOLA (Maître de Conférences,
Université de Lomé, Togo), Professeur Aka KOUAME (Université Félix
Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire), Komi KOUVON (Maître de Conférences,
Université de Lomé, Togo), Professeur Hugues MOUCKAGA, (Université Omar
Bongo, Gabon), Vincent OREKAN (Maître de Conférences, Université
d’Abomey-Calavi, Bénin), Professeur Mahamadé SAVADOGO (Université de
Ouagadougou, Burkina-Faso), Koudzo SOKEMAWU (Maître de Conférences,
Université de Lomé, Togo), Professeur Boubou SY (Université Gaston Berger de
Saint Louis, Sénégal), Professeur Brice TENTE (Université d’Abomey-Calavi,
Bénin), Koffi Nutefé TSIGBE (Maître de Conférences, Université de Lomé,
Togo), Ibouraïma Fidèle YABI (Maître de Conférences, Université d’Abomey-
Calavi, Bénin), Professeur Tanga Pierre ZOUNGRANA (Université de
Ouagadougou, Burkina-Faso).
Comité de rédaction : Mawusse Kpakpo AKUE ADOTEVI, Edinam
KOLA, Tossou ATCHRIMI, Komla ETOU, Follygan HETCHELI, Komi
KOUVON, Fernand H HOUNTON, Dosseh ABALO, Emmanuel S. PILABINA.
Contact : Notes scientifiques, homme et société
Faculté des sciences de l’homme et de la société
Université de Lomé
01 BP 1515 Lomé 01-Togo
© FSHS, Décembre 2016
ISSN : 2409-9791
Tous droits réservés
Sommaire
Editorial…………………………………………………………….……………………….............. 3 Instructions aux auteurs……………………………………………..………………...……………… 5
Isocrate et l’optimisation des performances de la démocratie athénienne au IV ème S av. J.-C.,
Newson Kassy MIAN, Mathieu ASSANVO …………………………………………………………
9
Analyse socio-anthropologique des rites de veuvage en milieu goun de Porto-Novo, Charles Lambert BABADJIDE, Bernard FANGNON et Mivolin Valérie
KINDOMIHOU……………………………………………………….…………………………….
37
Dans l’attente du lotissement : enjeux fonciers, pression marchande et dynamiques des rapports sociaux en périphérie non lotie de Ouagadougou (Burkina Faso), Ramané
KABORE…………………………………………………………….………………………………
51
Les aires protégées du Togo : de la gestion dirigiste à la gestion participative : cas du Parc National de Togodo-sud, Amah ATUTONU, Edinam KOLA, Koffi Ayéchoro AKIBODE………………….
73
Contraintes climatiques perçues par les producteurs d’anacarde de la commune de Bassila, Alix
Servais AFOUDA, Noémie OYEDOKOU, Sani ISSA-MAMA et Euloge OGOUWALE…………………………………..…………………………………………………….
95
Analyse des facteurs de mutation du paysage rural de la région pétrolière de la Nya, un milieu
soudanien du Tchad, Vincent MOUTEDE-MADJI, Tob-Ro N’DILBE, Beltolna MBAINDOH………………………………………………………………………............................
113
Implication hydrologique de la dynamique de l’occupation des terres dans le bassin de l’Okpara au
Bénin (Afrique de l’ouest), Romaric OGOUWALE, Anseque COAMI GOMEZ, Maman-Sani ISSA ……………………………………………………..………………………………………….
131
Vulnérabilité des femmes aux contraintes climatiques dans la commune de Natitingou au Nord-
ouest du Bénin, Yvette ONIBON DOUBOGAN, Tchoropa Aubain OUINDEYAMA YOTTO, Ibouraïma YABI……………….………………………………………….…………………………
149
Puits artésiens à Zogbodomey et état de l’approvisionnement en eau potable des collectivités
territoriales du plateau d’Abomey, Alexis Babylas TOBADA, Expédit Wilfrid VISSIN, Charles Lambert BABADJIDE, Albert J. NOUHOUAYI …………………………………………………..
173
Analyse diagnostique des perceptions et stratégies d’adaptation endogène des populations locales
face aux changements climatiques à Dangbo dans la vallée de l’Ouémé (Bénin), Déo-Gratias Mahouna KODJO, Victorin Vidjanangni GBENOU et Toussaint Olou
LOUGBEGNON……………………………………………………………………………….……
189
«L’éducation bienveillante» : le nouveau paradigme palliatif de la violence éducative A. Guillaume CHOGOLOU ODOUWO, Serge Armel ATTENOUKON, Gabriel BOKO...................
211
Folie et soins : l’hôpital psychiatrique de Bingerville à l’épreuve de la prise en charge de la maladie
mentale en Côte d’Ivoire, Ablakpa Jacob AGOBE, N’Cho Jérôme KPATTA……………….………
229 Enjeu de l’approche interdisciplinaire dans la prise en charge de l’ulcère de buruli, Moro
Dominique Moro MORO, Kouakou Gérard N’GORAN, Kouakou Adrien KOUA………………….
239
Approches psycholinguistiques des difficultés en phonétisme chez les enfants en situation de handicap mental pris en charge à l’IMPP « l’envol » de Kara au Togo, Boussanlègue TCHABLE,
Tchaa PALI …………………………………………………………………………………………
259
Un exemple de petit métier en périphérie urbaine : l’artisanat dans l’arrondissement de Saclo, commune de Bohicon (Sud-Bénin), Sylvain A. VISSOH ………………………………………….
275
Exploitation du site maraîcher périurbain de Middik dans le 4ème arrondissement communal de la ville de Zinder au Niger, Kabirou SOULEY…………………………………………….………….
293
Reflections on the Development of Languages: the Issue of Glossolalia, Xenoglossia, and Third
World Language Problems, Ameyo AWUKU …………………………………………..………….
311
3
Editorial
Malgré les difficultés structurelles et de financement qui font encore
obstacle à sa dynamique créatrice et à son expansion, on ne peut plus dire de la
recherche africaine en sciences littéraires, humaines et sociales qu’elle n’est qu’un
« tigre de papier ».
Depuis le XIXe siècle, les « études africaines » mobilisaient des
africanistes occidentaux, des instituts coloniaux et des intellectuels africains de la
diaspora. Ceux-là avaient fait un travail important de pionniers dans le domaine de
« la connaissance du monde noir ». La vérité est que les thématiques, les
approches et les résultats qui sont les leurs ont été au centre des querelles
d’approches qui ont lancé et entretenu, en Afrique postcoloniale, des travaux de
littérature, de philosophie, d’anthropologie, de sociologie, d’histoire, de
géographie, de linguistique.
Depuis la période postcoloniale où elle s’opérait à l’intérieur des grandes
écoles, des universités et des centres, la recherche africaine a certainement évolué
et peut s’honorer de résultats certains. Les indicateurs de cette évolution sont au
moins la quantité des travaux publiés, la progression exponentielle de la courbe
des inscriptions des enseignant-chercheurs et des chercheurs sur les listes de
reconnaissance scientifique, la prolifération des revues scientifiques.
Ces indicateurs de vitalité de la recherche ne doivent pas nous distraire
sur la réalité d’une présence scientifique africaine peu affirmée dans les espaces de
débats scientifiques dominants. Il est normal que la recherche africaine, acculée de
fournir les preuves de ses enjeux dans le développement national, fasse de son
environnement immédiat et ouvert, son terrain empirique de prédilection. Mais
l’impératif de sa présence/reconnaissance dans un monde, résolument ouvert et
hostile à la faiblesse et à l’amateurisme, l’interpelle à parier davantage sur la
qualité de ses résultats. L’histoire des sciences montre bien que l’appréciation de
la qualité des résultats repose toujours sur un discours de circonstance ; les travaux
de qualité sont ceux qui deviennent dominants à des moments donnés.
Depuis quelques années, le Comité technique spécialisé Lettres et
sciences humaines du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur
(CAMES) a de la peine à suivre l’obligation pour elle d’accorder plus de crédit
aux résultats publiés dans des revues indexées. Nous pensons modestement qu’une
des issues c’est la reconsidération de l’orientation éditoriale des organes de
publication scientifique de l’espace CAMES et des autres espaces africains de
reconnaissance scientifique.
Nous devons nous rendre compte que l’orientation éditoriale des Annales
de faculté, reprise systématiquement par les revues de laboratoire, orientation qui
consiste à réunir des textes disparates, parfois sans enjeux épistémologiques
attestés, dans des publications périodiques, a fait, peut-être déjà, son temps.
L’option éditoriale dont le CAMES a besoin pour les organes de publication de
son espace doit être, nous semble-t-il, celle qui inscrit les résultats africains dans
tout espace intellectuel ouvert de négociation de la preuve.
4
Cette réorientation éditoriale peut être portée par des revues spécialisées
qui se donnent d’organiser leurs numéros et volumes autour de thématiques et
problématiques réelles, novatrices et ouvertes. Une telle réorientation de ligne
éditoriale doit revenir à installer nos publications périodiques, et les autres
ouvrages, dans la suite continue et/ou discontinue de réelles controverses
scientifiques (thématiques, problématiques, approches, thèses) d’où se justifient et
se reconnaissent leurs portées épistémologiques.
Cette option de réorientation éditoriale des publications périodiques et
des ouvrages de l’espace CAMES est celle que cherche à porter notre faculté en
fondant la revue Notes scientifiques, homme et société.
Yaovi AKAKPO
Doyen de la Faculté des sciences de l’homme et société (FSHS)
5
Instructions aux auteurs
La Revue Notes scientifiques, homme et société, éditée par la Faculté des
ssciences de l’homme et de la société (FSHS) de l’Université de Lomé, est un
espace de diffusion de travaux originaux qui relèvent du domaine des ssciences de
l’homme et de la société. Elle publie des articles originaux, rédigés en français ou
en anglais, non publiés auparavant et non soumis pour publication dans une autre
revue. Les normes qui suivent ont été révisées pour être conformes aux nouveaux
textes adoptés par le Comité technique spécialisé « Lettres et sciences humaines »
lors de sa 38e session des consultations des CCI, tenue à Bamako du 11 au 20
juillet 2016. Tous les auteurs sont conviés à les respecter scrupuleusement avant
l’envoi du manuscrit final.
1. Les manuscrits
Un projet de texte, soumis à évaluation, doit comporter un titre (Times
New Roman, taille 12, Lettres capitales, Gras), la signature (Prénom(s) et NOM
(s) de l’auteur ou des auteurs, l’institution d’attache), l’adresse électronique de
l’auteur, le résumé en français (250 mots), les mots-clés (cinq), le résumé en
anglais (du même volume), les keywords (même nombre que les mots-clés). Le
résumé doit synthétiser la problématique, la méthodologie et les principaux
résultats.
Le manuscrit doit présenter les éléments structurant un texte scientifique :
introduction ; problématique ; hypothèse ; approche ; résultats et discussion ;
conclusion ; références bibliographiques. Dans ce contexte, les articles de
recherche théorique pourront être présentés en trois moments : l’introduction, le
développement et la conclusion. En revanche, les articles issus de la recherche
empirique, à l’instar des recherches expérimentales, auront l’architecture suivante:
introduction, matériel et méthode, résultats et discussion, conclusion.
Les notes infrapaginales, numérotées en chiffres arabes, sont rédigées en
taille 10 (Times New Roman). Réduire au maximum le nombre de notes
infrapaginales. Ecrire les noms scientifiques et les mots empruntés à d’autres
langues que celle de l’article en italique (Adansonia digitata).
Le volume du projet d’article (texte à rédiger dans le logiciel word, Times
New Roman, taille 12, interligne 1.5) doit être de 30 000 à 40 000 caractères
(espaces compris).
Les titres des sections du texte doivent être numérotés de la façon
suivante :
1. Premier niveau, premier titre (Times, 12, gras)
6
1.1. Deuxième niveau (Times, 12, gras, italique)
1.2.1. Troisième niveau (Times, 12, italique, sans le gras)
2. Les illustrations
Les tableaux, les cartes, les figures, les graphiques, les schémas et les
photos doivent être numérotés (numérotation continue) en chiffres arabes selon
l’ordre de leur apparition dans le texte. Ils doivent comporter un titre concis, placé
au-dessus de l’élément d’illustration (centré). La source (centrée) est indiquée au-
dessous de l’élément d’illustration (Taille 10). Il est important que ces éléments
d’illustration soient d’abord annoncés, ensuite insérés, et enfin commentés dans le
corps du texte.
La présentation des figures, cartes, graphiques, … doit respecter le miroir
de la revue qui est de 16 x 24 cm. Ces documents doivent porter la mention de la
source, de l’année et de l’échelle (pour les cartes).
3. Notes et références
3.1. Les passages cités sont présentés entre guillemets. Lorsque la phrase citant et
la citation dépassent trois lignes, il faut aller à la ligne, pour présenter la citation
(interligne 1) en retrait, en diminuant la taille de police d’un point.
3.2. Les références de citation sont intégrées au texte citant, selon les cas, des
façons suivantes :
- (Initiale (s) du Prénom ou des Prénoms et Nom de l’auteur,
année de publication, pages citées) ;
- Initiale (s) du Prénom ou des Prénoms et Nom de l’auteur (année
de publication, pages citées).
Exemples :
- En effet, le but poursuivi par M. Ascher (1998, p. 223), est
« d’élargir l’histoire des mathématiques de telle sorte qu’elle acquière une
perspective multiculturelle et globale (…), d’accroître le domaine des
mathématiques (…) ».
- Pour dire plus amplement ce qu’est cette capacité de la société
civile, qui dans son déploiement effectif, atteste qu’elle peut porter le
développement et l’histoire, S. B. Diagne (1991, p. 2) écrit : Qu’on ne s’y trompe pas : de toute manière, les populations ont toujours su
opposer à la philosophie de l’encadrement et à son volontarisme leurs
propres stratégies de contournements. Celles là, par exemple, sont lisibles
dans le dynamisme, ou à tout le moins, dans la créativité dont fait preuve ce
que l’on désigne sous le nom de secteur informel et à qui il faudra donner
l’appellation positive d’économie populaire.
- Le philosophe ivoirien a raison, dans une certaine mesure, de lire, dans ce
choc déstabilisateur, le processus du sous-développement. Ainsi qu’il le dit :
7
le processus du sous-développement résultant de ce choc est vécu
concrètement par les populations concernées comme une crise globale : crise
socio-économique (exploitation brutale, chômage permanent, exode accéléré
et douloureux), mais aussi crise socioculturelle et de civilisation traduisant
une impréparation socio-historique et une inadaptation des cultures et des
comportements humains aux formes de vie imposées par les technologies
étrangères. (S. Diakité, 1985, p. 105).
3.3. Les sources historiques, les références d’informations orales et les notes
explicatives sont numérotées en continue et présentées en bas de page.
3.4. Les divers éléments d’une référence bibliographique sont présentés comme
suit :
NOM et Prénom (s) de l’auteur, Année de publication, Titre, Lieu de publication,
Editeur, pages (p.) pour les articles et les chapitres d’ouvrage uniquement.
Le titre d’un article est présenté entre guillemets, celui d’un ouvrage, d’un
mémoire ou d’une thèse, d’un rapport, d’une revue ou d’un journal est présenté en
italique. Dans la zone Editeur, on indique la Maison d’édition (pour un ouvrage),
le Nom et le numéro/volume de la revue (pour un article). Au cas où un ouvrage
est une traduction et/ou une réédition, il faut préciser après le titre le nom du
traducteur et/ou l’édition (ex : 2nde
éd.).
3.5. Les références bibliographiques sont présentées par ordre alphabétique des
noms d’auteur.
Références bibliographiques
AKIBODE Ayéchoro Koffi, 1987, Colonisation agraire et essor socio-
économique dans le Bassin de la Kara, Lomé, Mission Française de
Coopération, Presses de l’Université du Bénin.
AMIN Samir, 1996, Les défis de la mondialisation, Paris, L’Harmattan.
AUDARD Cathérine, 2009, Qu’est-ce que le libéralisme ? Ethique, politique,
société, Paris, Gallimard.
BERGER Gaston, 1967, L’homme moderne et son éducation, Paris, PUF.
CAMILLE Michael, 2000, « Before the Gaze. The Internal Senses and Late
Medieval Practices of Seeing », in R. Nelson (dir.), Visuality Before and
Beyond the Renaissance. Seeing as Others Saw, Cambridge, Cambridge
University Press, p. 197-223.
DIAGNE Souleymane Bachir, 2003, « Islam et philosophie. Leçons d’une
rencontre », Diogène, 202, p. 145-151.
DIAKITE Sidiki, 1985, Violence technologique et développement. La question
africaine du développement, Paris, L’Harmattan.
DI MEO Guy, 2000, Géographie sociale et territoires, Paris, Nathan.
8
DELORD Jacques, 1961, « Notes et commentaires du texte de Léo Frobenius sur
les Kabrè », in Le Monde Non-chrétien, nouvelle série, n°59-60, p. 101-172.
KOLA Edinam, 2007, « Stratégies d’adaptation à la crise et revenus paysans dans
une économie de plantation en crise : l’exemple de l’Ouest de la Région
des Plateaux au Togo », Annales de l’Université de Lomé, série Lettres et
Sciences Humaines, Tome XXVII-2, Lomé, Presses de l’Université de
Lomé, p. 77-89.
Pour les travaux en ligne ajouter l’adresse électronique (URL).
PIERRE Véronique, 2006, Règles typographiques de base, disponible en ligne sur
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/20/fr/ (consulté le 02 janvier
2016).
NB : Les manuscrits soumis doivent être envoyés à la rédaction de la revue,
à l’adresse suivante : [email protected] avec copie à
La Rédaction
172
173
PUITS ARTESIENS A ZOGBODOMEY ET ETAT DE
L’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE DES
COLLECTIVITES TERRITORIALES DU PLATEAU D’ABOMEY
Alexis Babylas TOBADA, Expédit Wilfrid VISSIN, Charles Lambert
BABADJIDE, Albert J. NOUHOUAYI.
Université d’Abomey-Calavi
Résumé : Disposer de l’eau en quantité et en qualité est une nécessité vitale. La
commune de Zogbodomey regorge à elle seule, dix-huit puits artésiens et peut
desservir les populations du Plateau d’Abomey. Pourtant, l’épineux problème
d’Approvisionnement en Eau Potable (AEP) est d’actualité sur son propre
territoire et sur l’ensemble du Plateau d’Abomey. A partir de cette réalité, la
présente investigation a pour objectif de démontrer qu’avec les puits artésiens, la
commune Zogbodomey peut ; à elle seule, alimenter en eau potable, tout le
Plateau d’Abomey. La méthodologique adoptée a permis de collecter des données
quantitatives et qualitatives à partir d’un échantillon bien défini et des outils de
collecte de données tels que : une grille d’observation, un questionnaire, un guide
d’entretien. La recherche documentaire a été d’un appui important aux données
collectées. Ces dernières, ont été traitées et analysées. Les données analysées
montrent qu’il y a des disparités dans la répartition des ouvrages d’AEP. Ainsi, au
moment où des villages sont loin d’atteindre le taux fixé par les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) en 2015 qui est de 67,3 %, d’autres
villages sont à plus de 100 % de taux de desserte. Pourtant, des possibilités
d’intercommunalité existent pour permettre une valorisation des puits artésiens de
Zogbodomey.
Mots-clés : Zogbodomey (Bénin), eau, artésiens, ouvrages, intercommunalité,
communes.
Abstract: Dispose of water quality and quality is a vital necessity. The
municipality of Zogbodmey is full alone, 18 wells and can serve the populations
174
of the Plateau of Abomey. However, the thorny issue of water supply drinking
(AEP) is current on its own territory and on the whole of the Plateau of Abomey.
From this reality, the present investigation is designed to show that with artesian
wells, the municipality of Zogbodomey can only supply drinking water, all of the
Plateau of Abomey. The methodological approach adopted has allowed to collect
qualitative and quantitative data from a well-defined sample and data collection
tools such as: an observation grid, a questionnaire, a maintenance manual focused
observation, maintenance. The literature search was strong support for the data
collected. The data collection was made with a well-defined sample. These have
been processed and analysed. Thus analyzed data show that there are disparities in
the distribution of the works of EPA. Thus, at the time when villages are far to
achieve the rate fixed for the MDGs by 2015 is 67.3%, other villages are more
than 100% coverage rate. Yet, intermunicipal opportunities exist to allow a
recovery of the artesian wells of Zogbodomey.
Keywords: Zogbdomey (Benin), water, artesian, books, sources, common,
Introduction
Rendre possible l’accès aux services essentiels que sont l’eau et
l’assainissement requiert une combinaison de solutions face à une
multitude de problématiques comme le besoin de renouvellement
d’infrastructures obsolètes et d’extension des réseaux, l’urbanisation
continue plus ou moins encadrée, la croissance de la population, la
variabilité du climat, les catastrophes liées à l’eau, le coût de l’eau,
l’absence de politiques sectorielles, l’enjeu de la maintenance, etc. (Action
Contre la Faim, p. 13). Cette assertion qui relance toute la problématique
de l’Approvisionnement en Eau Potable (AEP) appelle à un nouveau
paradigme dans les interventions en matière de desserte en eau potable
dans les pays en voie de développement : la mutualisation des ressources
soutenue par la loi sur l’intercommunalité. L’identification de programmes
et projets dans ce le sous-secteur de l’AEP doit désormais prendre en
compte les mécanismes, processus et institutions complexes, à travers
lesquels les citoyens et leurs groupes sociaux d’appartenance articulent et
négocient leurs différences.
Sur le Plateau d’Abomey, l’eau est caractérisée, considérée d’abord
comme une source de solidarités informelles entre les différentes
communautés d'usagers organisées localement (S. GHIOTTI, 2006, p 5).
Aujourd’hui, outre les solutions techniques, les organisations non
gouvernementales (ONG) s’intéressent de plus en plus à la gouvernance de
l’eau et de l’assainissement comme une condition sine qua none pour
assurer la pérennité de l’accès à l’eau, à l’assainissement et de l’hygiène
des populations cibles des projets. Dans l’histoire de l’humanité, elle est le
175
seul élément de la nature qui intervient au niveau des paliers ou
dimensions du développement humain durable à savoir : Economie, Social,
Politique, Environnement, Culture, Technologique (ESPECT).
Ces postulats portent l’eau potable sur orbite, la considérant comme
la priorité des priorités. L’Approvisionnement en eau potable (AEP)
devient un sous-secteur préoccupant de haut niveau qui se traduit surtout
par la prise d’engagements tant au niveau international que national : (i) la
Décennie internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DIEPA,
1980-1990), (ii) les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD,
2000-2015) et (iii) les Objectifs de Développement Durable (ODD, 2015-
2030). Le Bénin a toujours souscrit à ces engagements aux objectifs
ambitieux. Pour cause, l’un des objectifs des ODD spécifique à
l’Approvisionnement en Eau Potable stipule de « Garantir l’accès de tous à
l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en
eau » (IPPF, 2015, p. 6).
Dans cette perspective, elle est la troisième priorité de
développement au Bénin pour la période d’après 2015 et est surtout portée
par le milieu rural qui la place en deuxième position, après l’accès à un
meilleur système de santé (MY WORLD, 2013, p. 56). Ceci traduit la
volonté de l’amélioration de l’AEP qui génère des bénéfices importants
dans les domaines comme : (i) la santé publique, (ii) l’économie de
ressources financières pour les ménages et (iii) le gain de temps (CAE,
2010, p. 23).
L’inégale répartition naturelle des ressources en eau fait que, dans
un espace géographique, la denrée peut être disponible en abondance et
dans d’autres, elle constitue la ressource rare, la plus recherchée. La nature
a doté en abondance, la commune de Zogbodomey de ce précieux liquide
au point où, elle s’illustre comme un espace géographique dont le sous-sol
est gorgé d’assez d’eau et où, foisonnent les puits artésiens. Dans le même
temps, dans certains villages et quartiers de cette commune et même dans
d’autres communes du Plateau d’Abomey, l’accès à l’eau potable est le
premier problème des populations qui vivent parfois à la limite du stress
hydrique. A partir de cet atout naturel, la présente investigation a pour
objectif de démontrer qu’avec les puits artésiens, la commune
Zogbodomey peut ; à elle seule, alimenter en eau potable, tout du Plateau
d’Abomey.
1. Situation géographique de la commune de Zogbodomey
La commune de Zogbodomey est située dans la partie méridionale
du plateau d’Abomey à 150 km de Cotonou. Elle fait partie des neuf (09)
communes du département du Zou. Elle est comprise entre 6°56’ et 7°08’
176
de latitude Nord, 1°58’ et 2°24’ de longitude Est et se trouve à l’entrée du
département du Zou en allant à Bohicon (MDGLAAT et Commune de
Zogbodomey, 2012). Zogbodomey présente plusieurs frontières avec
d’autres communes de la République du Bénin. Elle est ainsi limitée :
- au nord par les Communes de Bohicon et de Za-Kpota ;
- au sud par les Communes de Lalo, de Toffo et de Zè ;
- à l’est par les Communes de Ouinhi, de Zangnannando et de
Covè ;
- à l’ouest par les Communes de Lalo et d’Agbangnizon.
La commune de Zogbodomey est constituée de 65 villages répartis
dans 11 arrondissements. Le nombre de villages par arrondissement est en
moyenne de 6 variant de 3 quartiers à Koussoukpa à 8 quartiers à Akiza
(MEHU et Commune de Zogbodomey, 2012, p9).
Les groupes socioculturels présents dans la commune sont : Fon
(93 %), Yoruba (4,6 %), Adja (1,4 %), Bariba (0,1 %) et autres (0,6 %).
Les acteurs sociaux de la commune sont majoritairement des animistes
(66,5 %) avec 15,1 % de catholiques, 2,9 % de protestants 3,1 % de
musulmanes et 12,5 % autres religions (MEHU et Commune de
Zogbodomey, 2012, p. 17). Zogbodomey est le berceau du royaume de
Danhomey, véritable incarnation et creuset du Plateau d’Abomey. Il est né
à Cana qui est un arrondissement de la commune de Zogbodomey. Les
collectivités du Plateau d’Abomey ont donc des liens historiques
séculaires. La présence des vestiges des palais de certains rois : Agadja,
Tègbèssou, Kpengla, Agonglo, Guézo et Glèlè témoigne du rôle joué par
la commune. La figure 1 présente la situation administrative de la
commune de Zogbodomey.
177
Figure 1: Situation de la commune de Zogbodomey
2. Matériels et méthode
2.1. Matériels et données
Cette étude repose fondamentalement sur les dix-huit puits artésiens
de la commune de Zogbodomey et des ouvrages d’AEP du Plateau
d’Abomey. Les ménages ne sont pas exclus des investigations. Ainsi,
quelques ménages des villages et quartiers dans lesquels se trouvent ces
puits artésiens ont été aussi investigués. Les matériels utilisés sont le GPS,
l’appareil photo numérique. Outre ces matériels, il est aussi utilisé les
données sociales et cartographiques.
2.2. Méthodes
La présente investigation se fonde sur une démarche qualitative et
quantitative compte tenu de la problématique basée sur la desserte en eau
potable. Les investigations faites ont porté sur les dix-huit puits artésiens
de la commune de Zogbodomey. Outre ceux-ci, l’observation des ouvrages
a été faite dans les villages et quartiers des communes du Plateau
d’Abomey comme l’indique le tableau 1.
178
Tableau 1 : Présentation synoptique des informateurs par commune
Source : données de terrain, 2015.
Au total, l’observation a concerné quatre (04) quartiers des
communes du Plateau d’Abomey et soixante-seize (76) villages tous
choisis à partir de la technique de choix raisonné. Deux critères essentiels
déterminent leur choix : l’absence d’ouvrage d’AEP et le taux de desserte
nettement inférieur à la référence des OMD qui est de 75 % pour les villes
et 67,3 % pour les villages. Elle a permis de constater à travers les
observations et l’immersion faites, les sources d’AEP fréquentées, le flux
noté autour de leur fréquentation et échanger avec quelques usagers. A
Zogbodomey tous les puits artésiens ont été observés afin de constater les
aménagements faits pour leur valorisation.
Les outils de collecte de données sont : une grille d’observation
conçue pour les puits artésiens, un questionnaire conçu pour les entretiens
au niveau des ménages et un guide d’entretien pour les usagers rencontrés
lors de la visite et l’immersion dans les villages et quartiers. Les données
de terrain ont été fortement soutenues par la recherche documentaire.
Les données ainsi collectées ont été manuellement traitées suite à
l’apurement des fiches d’entretien et d’observation. Deux logiciels ont été
utilisés dans le dépouillement manuel. Il s’agit du Microsoft Office Word
et du tableur Micrisoft Office Excel. L’analyse des données s’est basée sur
le modèle systémique de Von Bertalanffy.
3. Résultats et discussions
3.1. Situation de l’AEP dans les communes du Plateau d’Abomey
La situation de l’AEP dans les communes du Plateau d’Abomey
n’est pas reluisante. Elle est caractérisée par une disparité des taux de
desserte entre les communes du Plateau d’Abomey. Cette disparité est
aussi notée entre les arrondissements d’une même commune et les villages
Commu
nes
Abo
mey
Agbangn
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Co
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Dji
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Oui
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Kpota
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y
Nombre
de
villages
/
quartier
s visités
10 6 10 5 8 8 8 7 18
Nombre
d’échan
ges faits
5 3 5 2 4 4 4 3 10
179
d’un même arrondissement. Même la commune de Zogbodomey qui
dispose à elle seule de dix-huit puits artésiens et d’autres ouvrages d’AEP
présente cette situation. Selon la Base de Données Intégrée (BDI) au 31
Décembre 2016 de la Direction Générale de l’Eau (DG-Eau), cette inégale
répartition n’est pas corrigée. Des villages entiers ne disposant pas
d’ouvrage d’AEP recourent aux rivières ou eaux de surface pour tout usage
et se trouvent ainsi exposés aux maladies hydriques. C’est le cas des
villages de Ahouandjitomè et Avanankanmè qui présentent un taux de
desserte de 0 % (BDI, 31 Décembre 2016, p. 247). Toujours dans la
commune de Zogbodomey (BDI, 2015, p. 245, 247), on note que : Dans l’arrondissement d’Avlamè dont le taux de desserte est de 161,3 %,
les villages de Yokon et de Samionkpa ont des taux de dessert respectifs
de 363,6 % et de 224,6 % ; dans l’arrondissement de Kpokissa dont le
taux de desserte est de 81,5 %, les villages de Kpokissa et de Hinzounmè
ont des taux de desserte respectifs de 262,0 % et de 266,4 %.
La situation reste similaire dans les autres communes du Plateau d’Abomey.
Cette situation n’étonne guère car, la commune qui est considéré comme le
gisement d’eau n’y est pas épargnée. Les grandes villes représentant des
communes telles que Bohicon et Abomey présentent un tableau pas trop
différent de celui de Zogbodomey. En effet, dans la commune d’Abomey,
par exemple (BDI, 31 Décembre 2016, p. 217) :
- dans l’arrondissement d’Agbokpa le village Gnansata est à 176,4
% de taux de desserte contre 0,0 % pour le village Ouémé ;
- dans l’arrondissement de Détohou, le village Guéguézogon a un
taux de desserte de 419,8 % au moment où le village de Détohou
est à 45,4 %.
Le tableau 2 présente la situation au niveau des neuf communes du Plateau
d’Abomey.
180
Tableau 2 : Taux de desserte par commune dans les collectivités
du Plateau d’Abomey
Source : BDI / DG-Eau/DDMEE, jeudi 24 Avril 2014.
Ce tableau est l’illustration des disparités notées entre villages et
arrondissement d’une même commune. Il met en exergue les disparités
entre les différentes communes du Plateau d’Abomey en matière de
desserte en eau potable. Au moment où la commune de Djidja affiche le
taux de desserte le plus bas soit bien que les statistiques montrent une
volonté manifeste de rendre accessibles les ouvrages d’AEP, il demeure un
véritable problème d’objectivité et de rationalité dans le choix des
villages/quartiers voire localités devant bénéficier des ouvrages d’AEP.
Les échanges avec les acteurs communaux montrent que les villages et
quartiers sont identifiés en tenant compte de l’origine ou des préférences
des leaders politiques et même parfois, des cadres de l’administration des
communes ou dans d’autres cas, du clientélisme. Il convient de retenir que
si dans certains villages ou quartiers, la population a difficilement accès à
l’eau potable, dans d’autres, la denrée est disponible et parfois peu
valorisée. Les communes d’Abomey et de Bohicon enregistrent les faibles
taux de desserte soit 20,4% et 33,1% alors que Zogbodomey et Ouinhi ont
les taux le plus élevés soit 184,6% et 144%. En somme, cinq (05)
communes sur neuf (09) présentent un taux de desserte nettement inférieur
à 50 % et donc sont loin d’atteindre les OMD dans le sous-secteur de
l’AEP. A partir des données de l’enquête sociologique effectuée, les
raisons qui justifient les disparités observées dans la desserte en ouvrages
d’AEP ont été identifiées et sont matérialisées par la figure 2.
181
Figure 2 : Facteurs influençant le choix des villages bénéficiaires
des ouvrages d’AEP à Zogbodomey
63 %10 %
27 %
Pourcentage des raisons des disparités
Fief politique
Considérations deparentéLieu de résidence d’un leader d’opinion
Source : Données de terrain, Juillet 2015.
Cette figure montre trois causes de disparités qui varient de 10% à
63 % avec un écart noté qui est de 53%. Les facteurs politiques notamment
un membre du gouvernement ou une autorité locale, représentent 63 % et
donc, influencent beaucoup le choix des villages / quartiers voire localités
bénéficiaires des ouvrages d’AEP. Il ressort que le choix des bénéficiaires
des ouvrages d’AEP ne se fait pas au hasard.
3.2. Vue panoramique des puits artésiens de la commune de
Zogbodomey
Sur les onze (11) arrondissements que compte la commune de
Zogbodomey, six (06) disposent de puits artésiens comme le montrent les
photos 1 et 2. Le jaillissement de l’eau dont la hauteur avant la chute peut
atteindre un mètre et demi, amène à qualifier son sous-sol de véritable
scandale géologique en matière hydrique. Les photos 1 et 2 illustrent un
échantillon de ces puits artésiens dans la commune de Zogbodomey.
182
Photos 1 et 2 : Vue de deux forages artésiens dont un aménagé et
dont les robinets ont cédé sous la pression de l’eau
Source : Prise de vue par TOBADA A. B, 2014.
Ces deux photos montrent les tentatives de la maîtrise de l’eau. Si
d’un côté, l’eau sort à flot et fait en hauteur près de 3 mètres avant de
chuter, de l’autre côté, ce sont des robinets qui sont aménagés pour éviter
en partie, les pertes de la denrée. Cependant, ces robinets finissent par
céder sous la pression de l’eau. Toutes les plates-formes des deux ouvrages
sont constamment mouillées.
Le phénomène d’artésianisme est récurrent sur le territoire de la
commune de Zogbodomey. Il est illustré par la figure 3 qui présente les
puits artésiens de cette commune.
183
Figure 3 : Situation des puits artésiens de la commune de Zogbodomey
Cette figure montre une vue panoramique du potentiel hydrique du
sous-sol de la commune de Zogbodomey. Au total, la commune de
Zogbodomey abrite à elle seule, dix-huit (18) puits artésiens. Les
arrondissements de Massi et de Koussoukpa viennent en tête avec à eux
seuls, respectivement, six (06) et cinq (05) puits artésiens. Il est constaté
que tous ces puits artésiens sont en bon état de fonctionnement. Les
usagers ont affirmé que l’eau est de qualité acceptable et de bon goût. Le
foisonnement des puits artésiens de cette commune lui ouvre les
perspectives de desserte en eau potable des villages et quartiers situés sur
le même territoire et des autres communes du Plateau d’Abomey.
Une étude géophysique approfondie pourrait confirmer l’hypothèse
en prouvant avec des données statistiques, le potentiel hydrique du sous-
sol de la commune de Zogbodomey. Les puits artésiens offrent
d’immenses potentialités socioéconomiques à la commune de
Zogbodomey. La valorisation du forage artésien de Tinou-Hounsa par
exemple dans la commune de Lokossa au Bénin, est une véritable
démonstration que l’application de la Gestion Intégrée des Ressources en
Eau (GIRE) à cette infrastructure sociocommunautaire qui peut être un
véritable facteur de développement (confère
http://www.podcastjournal.net/Valorisation-de-l-eau-sur-le-site-de-Tinou-
Hounsa-une-reponse-efficace-a-l-insecurite-alimentaire_a13715.html).
3.3. Dynamiques intercommunautaire et intercommunale pour la
desserte en eau potable
184
Se référant aux dispositions de la loi sur la décentralisation au
Bénin, les communes assurent la maîtrise d’ouvrage dans le domaine de
l’AEP. Ceci implique qu’elles s’occupent de l’identification des villages et
quartiers et même des localités bénéficiaires des ouvrages à mettre en
place, la définition de leur type et nature, la mobilisation des ressources
afférentes, la conduite des procédures de passation des marchés, le suivi de
leur réalisation, les paiements. Ce sont elles qui définissent même leur
mode de gestion, entretien et maintenance.
Face à la multiplicité des enjeux et défis de développement, la
mutualisation des efforts et des ressources s’avère nécessaire. Les acteurs
communaux sont conscients qu’une commune à elle seule ne peut résoudre
ses problèmes. La loi sur l’intercommunalité vient authentifier la nécessité
des communes de se mettre ensemble pour résoudre leur problème de
développement. Elle vient ainsi de briser les frontières communales qui
dans les faits, n’existeront que de nom.
Dans le sous-secteur de l’AEP, le foisonnement des puits artésiens
qui caractérise particulièrement la commune de Zogbodomey, insuffle
l’opportunité de la dynamique de se regrouper pour résoudre
définitivement, la desserte en eau potable des populations.
En effet, les dix-huit puits artésiens dont dispose seule la commune
de Zogbodomey selon les échanges que nous avions eus avec les
responsables de la mairie de Zogbodomey et ceux de la direction
départementale qui est chargée de l’hydraulique rurale montrent que l’eau
jaillissante ne souffre d’aucune faiblesse en qualité. Le débit au niveau
chaque forage est très fort et constant dans la plupart des cas toute l’année
durant.
Or, un des problèmes du Plateau d’Abomey est celui de l’AEP que
l’on peut qualifier de paradoxe. Les populations sont pour la pluspart
contraintes de faire la corvée d’eau au quotidien même dans les centres
urbains. Ces considérations approuvent la pertinence du développement de
l’intercommunalité et la valorisation des puits artésiens pour la desserte en
eau potable des populations. Cet intérêt perçu est fortement développé par
la loi sur l’intercommunalité afin de permettre aux communes de se mettre
ensemble ou de mutualiser les efforts et de résoudre leur problème. Or, la
commune de Zogbodomey se trouve en bonne place pour une ouverture de
l’exploitation des puits artésiens. Cette ouverture est déjà amorcée par la
Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) car, les forages qui
alimentent en eau potable les grandes agglomérations des communes
d’Abomey et Bohicon se situent sur le territoire de la commune de
Zogbodomey. Cette installation crée les possibilités de partenariat
185
intercommunal qui place Zogbodomey au cœur de ce peuple pour la
desserte en eau potable.
3.4- Discussion
L’essentiel du problème d’AEP dans les collectivités du Plateau
d’Abomey, réside dans l’inégale répartition naturelle de la ressource eau
(RB, MMEE et PNUD, 2006, p. 8). Ainsi, la commune de Zogbodomey
totalise seule dix-huit puits artésiens alors que les autres n’en disposent
pas. De même, il a été relevé dans les diverses communes du Plateau
d’Abomey, une disparité dans la desserte en eau potable. Or, la
connaissance de la ressource et l’évaluation des besoins des populations
sont un préalable indispensable (RB, MDGLAAT, p. 2012) pour une
gestion globale et équilibrée. Ceci a cruellement manqué dans la
répartition et la réalisation des ouvrages d’AEP dans les villages et
quartiers sur le Plateau d’Abomey. De même, le potentiel que constituent
les puits artésiens à Zogbodomey est peu connu et ne sert qu’à une frange
de la population de Zogbodomey.
L’’intercommunalité constitue un véritable encrage de mutualisation
des ressources pour résoudre le problème de l’AEP. Nombreuses sont les
communes qui ont compris les enjeux liés à cette approche de solidarité
pour faire face aux défis de la décentralisation. Ainsi, depuis le 1er janvier
2014, l’ensemble des communes françaises ont regroupé une grande partie
des grands services publics locaux et des équipements structurants qui
relèvent désormais d’une gestion mutualisée à l’échelle des communautés
(A. CONSTANTINI et C. LABORIE 2014, p. 18). La construction d’un
système complexe d’eau par l’action publique décentralisée est une
interconnexion des territoires autour d’un même enjeu qu’est le
développement. La coopération intercommunale au sein des
agglomérations, par « l’intercommunalité à distance », à savoir les réseaux
de production et de distribution des services publics d’eau est une véritable
capacité d’impulsion du développement territorial.
(E, HELLIER, 2011, p. 9). A l’échelle du Plateau d’Abomey, ceci
peut se traduire par des budgets intercommunaux liés à l’eau et une
visibilité accrue du rôle des autorités locales dans la gestion du service
public de l’eau.
Conclusion L’eau peut relier les secteurs, les lieux, les populations ainsi que les
échelles géographiques et temporelles. Il ressort de cet état des lieux que
l’AEP souffre du problème répartition des ouvrages. La conséquence
majeure de cette situation est la disparité notée dans les taux de desserte
entre les communes, les arrondissements d’une même commune et les
186
villages d’un même arrondissement. Au moment où certains villages ont
attient une couverture totale en ouvrage d’AEP, d’autres sont encore loin
de 50 %. Or, les puits artésiens à Zogbodomey sont peu exploités et
regorgent des enjeux inestimables en matière d’AEP. C’est un véritable
marché intercommunal et un ciment de solidarité ignoré. Les puits
artésiens offrent une multitude d’opportunité de services structurants pour
la commune de Zogbodomey qui peut nouer des accords de partenariat à
bon marché pour l’essor de son territoire administratif.
C’est raison que des investigations soutenues et des actions de
plaidoyer doivent être faites pour mettre ces ressources qui vont en perte,
au profit du développement. Les autorités locales de Zogbodomey en
premier ainsi que le gouvernement béninois et leurs Partenaires
Techniques et Financiers (PTF) sont fortement sollicités. Face à ces
considérations, les politiques et stratégies dans le sous-secteur de l’eau
doivent mettre un accent particulier sur la gestion intégrée des puits
artésiens.
Références bibliographiques
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l’Assainissement appliquée aux projets humanitaires et de
développement
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au bénin : problèmes et perspectives, Cotonou, p. 68.
CONSTANTINI Anne et LABORIE Cyndi, 2014, Les enjeux du mandat
intercommunal et la mise en œuvre de la mutualisation des services,
p. 55.
GHIOTTI Stéphane, 2004, Le bassin versant en question. Le modèle
français de gestion de l’eau et les limites de son application au
Liban, in Du Sud au Nord, les territoires au nom du
développement, Antheaume B., Giraut F. (Dirs.), Paris : IRD, (à
paraître), p. 324.
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187
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d’Aménagement Communal.
MDGLAAT et commune de Zogbodomey, 2012, Plan de Développement
Communal Verdi (2012-2016), République du Bénin.
Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Commune
de Zogbodomey, Schéma Directeur d’Aménagement Communal.
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République du Bénin.
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priorités de développement de l’après 2015.
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http://www.unric.org/html/english/library/backgrounders/sdgs_frenc
h.pdf consulté le 19 Décembre 2015.
http://www.podcastjournal.net/Valorisation-de-l-eau-sur-le-site-de-Tinou-
Hounsa-une-reponse-efficace-a-l-insecurite-
alimentaire_a13715.html, consulté le 20 Janvier 2016