N°109 - HIVER 2008 Programme du festival - Le voyage à vélo · Si vous êtes disposé à donner...

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www.cci.asso.fr Trimestriel 5 Sheri et Stéphane Marchiori en Louisiane p. 4 Daisuke : 10 ans de voyage ! p. 16 Récits de voyage Louisiane, Bolivie, Suisse-Autriche-Rép. Tchèque, Chypre, Iran. N°109 - HIVER 2008 Programme du festival p.20

Transcript of N°109 - HIVER 2008 Programme du festival - Le voyage à vélo · Si vous êtes disposé à donner...

  • w w w . c c i . a s s o . f rT r i m e s t r i e l 5

    Sheri etStéphane Marchiori

    en Louisianep. 4

    Daisuke :10 ans de voyage !

    p. 16

    Récits de voyageLouisiane, Bolivie,

    Suisse-Autriche-Rép. Tchèque,Chypre, Iran.

    N°109 - H IVER 2008

    Programmedu festival

    p.20

  • Édito

    N ° 1 0 9 - H I V E R 2 0 0 8

    hacun d’entre nous a pu faireencore cette année la même

    observation : on rencontre de plusen plus de cyclo-voyageurs sur les routes.Les premiers voyageurs à vélo d’il y a plusd’un siècle (qui, entre parenthèses, secroyaient également les derniers), puis bienplus tard, ceux des années 70 et 80 auxquelsnous devons entre autres choses la créationde CCI, tous ceux-là ont bien essaimé ! Et lesidées lumineuses qui ont abouti à la créationde la revue Cyclo-Camping International, duréseau Cyclo-Accueil-Cyclo (CAC), des ren-contres entre cyclo-voyageurs (les week-endet les quinzaines CCI), du festival du voyageà vélo, du manuel du voyage à vélo (leMVV)… toutes ces idées, elles aussi, elles ontfait des petits ! Aujourd’hui, les moyens decommunication aidant, un peu partout surgis-sent régulièrement de nouveaux festivals devoyage, de nouvelles revues, de nouveauxguides, de nouveaux sites internet…

    Parallèlement, pour CCI, les contacts semultiplient également auprès d’associationsproches de notre sensibilité. Ainsi en Italie,celui avec Ciclomundi, un festival de voyageà vélo crée il y a un an et demi et celui avecIl cycloviaggiatore, une association de voya-geurs à vélo créée quelques mois plus tard,pour laquelle CCI est, en quelque sorte, legrand frère !

    Ces amis italiens font partie des très nom-breux voyageurs que nous pourrons rencon-trer les 14 & 15 mars prochains lors de la24e édition du festival du voyage à vélo ausujet duquel vous trouverez toutes les infor-mations dans cette revue. Ce festival, au-delàdes projections, toujours plus nombreuses,sera nous l’espérons, et malgré un change-ment de date intempestif en 2009, le grandmoment, comme chaque année de rencon-tres entre tous les voyageurs à vélo

    Joseph JAUNEREAUPrésident de CCI

    POUR LES PROCHAINES REVUES : les textes (5 à 9 000 caractères)et les photos destinés au n° 110 (printemps 2009) doivent parvenir début-février et ceux pour le n° 111 (été 2009) début-avril à Sylvie Dargnies ([email protected]).

    Dates de parution de la revue : mi-janvier, mi-avril, mi-juin, mi-octobre.

    CÉTATS-UNIS(Louisiane)

    Sheri et Stéphane Marchiori

    p.4

    IRANDaisuke

    p.14

    FRANCELes Cyclopathes

    p.22

    BOLIVIEAnne-Marieet Francis Mauss

    p.12

    EUROPE(Suisse-Autriche-Rép.Tchèque)

    Florence Stéfaniep. 9

    CHYPREFlorence Gautier

    p. 16

    Un nouveauConseil d’Administration

    L’assemblée générale de CCI s’est tenuesamedi 24 janvier à Bayeux dans le Calvados.

    Michel Benoit avait réservé le foyer du lycée AlainChartier. 29 adhérents ont participé à cette réunion,26 autres adhérents étaient représentés (33 pouvoirsreçus, dont 7 non recevables : 6 surnuméraires àJoseph Jaunereau, et 1 à une adhérente absente).

    Un nouveau Conseil d’administration a été élu. LeCA a renouvelé sa confiance à Joseph Jaunereau quireste président. Un compte-rendu détaillé sera publiédans la prochaine revue

    PR

    OGRAMME

    du

    festiva

    l

    page20

    Président : Joseph JaunereauSecrétaire : Serge Fichant – Secrétaire adjoint : Christine ColinTrésorier : Benoit Michel – Trésorier adjoint : Philippe OrgebinAutres Membres : Joëlle Ayache, Alain Barthel,Michel François, Alain Guillermou, Pierre OnaschPhilippe Roche (Président d'honneur, co-fondateur de CCI).

    Joseph Jaunereau, Alain Guillermou,Benoit Michel, Serge Fichant, Philippe Orgebin.

    Sur la routeLa Louisiane – un bout de France aux USA . . . 4Sheri et Stéphane Marchiori

    En route vers l’est – Grenoble-Prague . . . . . . . . 9Florence Stefani

    Un petit tour en Bolivie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12Anne-Marie et Francis Mauss

    Dix ans de voyage !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14Daisuke Nakanishi

    Une balade chypriote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16Florence Gautier

    Info, biblio, conseils…Programme du 24e festivaldu voyage à vélo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

    Nos ancêtres les cyclopathes . . . . . . . . . . . . . . . 22Philippe Orgebin

    Bibliocycle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Philippe Orgebin

    Nouvelles des cyclo-voyageurs. . . . . . . . . . . . 25

    Vie de l’associationNous y étions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Philippe Orgebin

    Quelques sorties…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

    Petites annonces. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

    le 24e festivaldu voyage à vélo

    aura lieu

    les 14 et 15 mars 2009à la bourse du travail de Saint-Denis

    11, rue Génin - 93200 Saint-Denis – métro : Saint-Denis porte de Paris

    Plus d’une douzaine de diaporamas vous seront proposéset comme d'habitude les stands seront tenus par des voyageurs,

    des associations, des éditeurs, etc.Enfin les débats, réintroduits avec succès l'année dernière, sont de retour.

    Comme l’association, le festival est entièrement animé par des bénévoles.Si vous êtes disposé à donner “un coup de main” le jour du festival,

    contactez Joëlle Ayache au 02 35 32 42 61.

    Le programme du festival de janvier 2009 est déjà bouclé, mais...les personnes ayant un diaporama susceptible d'être projeté au festival 2010

    peuvent dès maintenant se faire connaître en s’adressant à :[email protected]

    L’assemblée générale de CCI.

  • quelqu’un, les locaux trouvent toujoursun moyen pour nous éviter de passerune nuit fraîche sous la tente en pleinhiver : église, commissariat de police (dubon côté des barreaux !), laverie automa-tique, salle de restaurant, mairie… Toutest bon !

    La Louisiane diffère du reste desÉtats-Unis. La découvrir provoque unchoc culturel qui est une délicieuseexpérience. L’histoire a concocté uneculture fascinante dans laquelle se sontmêlés Français, Espagnols, Nord-Africains, Indiens, Créoles, Anglais,Allemands et plus récemment Sud-Américains et Asiatiques. Ici,tout le monde se mélange.

    Ce qui a donné jour àune cuisine unique et variéeapte à séduire le palais desplus réticents à la gastrono-mie américaine. Le platnational est sans conteste legumbo, une soupe où toutest mélangé. Souvent épicée,elle est faite à partir d’un roux et d’okras.Toutes viandes et fruits de mer peuventêtre ajoutés : poulet, dinde, saucisse,huître, crevette, écrevisse, andouille, etc.J’ai lu dans un magazine local que lesrecettes de gumbo sont aussi variées queles bayous (canaux formés par le fleuve).

    Mais mon ingrédient favori de la cui-sine louisianaise est sans conteste l’écre-visse. Nous sommes dans la capitalemondiale de ce crustacé et nous arrivonspile poil pour le début de la saison. LeMississippi serpente et baigne tout leterritoire. Son immense delta couvre lapartie sud de l’État en un gigantesque

    marais. Les terres inondées sont utiliséescomme fermes à écrevisses en attendantles semences de riz. Les “mud bug” (bes-tiole de la boue comme ils disent dans lenord) sont souvent vendues dans les épi-ceries du coin. Elles sont proposées selonune recette locale, bouillies avecoignons, patates, maïs, tabasco, piment,ail, laurier et parfois champignons etsaucisses. Un délice !

    Mardi gras au village d’OberlinEn Louisiane, la saison des écrevisses

    arrive en même temps qu’une autre tra-dition locale bien plus connue : mardi

    gras ! Un après-midi defévrier, alors que nous batail-lons avec la route 140 com-plètement défoncée car entravaux, un pick-up s’arrêteprès de nous : « Vous allezoù ? » « À Mamou, 20 kmplus loin. » « Allez, montez !On vous emmène. » Cela faitlongtemps, maintenant, que

    nous ne répondons plus : « Non ! Nousfaisons tout à vélo ! » Nous embarquonset… nous n’arriverons à Mamou qu’unesemaine plus tard.

    En fait Tee-Bird et Martin ne vontpas à Mamou. Non, ils se rendent aumeeting de préparation du mardi gras auvillage d’Oberlin. On ne pouvait pasmieux tomber, c’est l’un des plus anciensendroits des États-Unis à fêter mardi graschaque année. Les locaux vous dirontavec fierté qu’il sont les seuls à avoir gardéles coutumes. Nous serons logés chezT.Bird durant toutes les festivités et nousne sommes pas près d’oublier cette

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    vant d’entrer en Louisiane,nous faisons une pausephoto devant le monumentd’accueil du Texas marquantla frontière. Nous y rencon-trons Rob Thompson, un

    voyageur pas comme les autres. Sonvoyage autour du monde est incroyable :un tiers à vélo, le reste… en skateboard !Kiwi d’origine, il est parti du Japon entrain jusqu’en Europe centrale, puis apédalé jusqu’à la partie française des

    Alpes. De là, il a échangé son vélo contreune longue board sur laquelle il a fran-chi notre massif montagneux, utilisantune grande toile ouverte comme unparachute en guise de frein dans les des-centes. Aux USA, il a commencé sonparcours depuis les Keys, au sud de laFloride, et c’est au beau milieu du paysque nous le croisons. Après la traverséedes USA, il s’attaquera à celle de laChine ! Lors de notre rencontre, il étaitsur le point de battre le record Guinnessdu plus long voyage en skate ! Par jour,il fait en moyenne 60 à 70 km. Autantque nous ! Son site : www.14degrees.org.

    Choc culturelJusqu’à ce jour, les USA nous ont

    réservé un accueil inégalable. En ce quinous concerne, les Américains peuventtranquillement monter sur le podium del’hospitalité, au côté de la Syrie (pourdire !) La Louisiane ne fait pas exceptionà la règle. Lorsque nous ne ne sommespas invités à passer la nuit chez

    4

    Sheri et Stéphane terminent leur long voyage comme un feu d’artifice. Cette année 2008 ils ont rôdé dansl’Ouest américain, et puis ils ont pris la route du sud vers la Louisiane. Une contrée chaleureuse qui leur aréchauffé le cœur. Nous goûterons particulièrement ce dernier récit, car Sheri et Stéphane se sont installés àPhiladelphie. Pour combien de temps ?

    La LouisianeUn bout de France aux USA

    LES CAJUNSL’héritage des descendants de

    ceux qui, au XVIIIe siècle, ont fui ladéportation pratiquée par les Anglaissur les Français d’Acadie(aujourd’hui la Nouvelle-Écosse) estprononcé et représente une certainefierté parmi les locaux. Le termecajun vient de « acadien » raccourcien « cadien » pour enfin donner« cajun » (prononcer cadjin). Dans lescontrées cajuns, le français est tou-jours parlé. Les anciens papotentdans un français qui semble avoir étéfigé dans le temps : une chaussureest un soulier, une voiture est unchar, etc. La langue cajun est difficileà comprendre pour celui qui parle« parisien » comme ils disent. Cettelangue provient d’une multitude decroisements, probablement lemélange francophone le plus variéau monde : Acadiens, Français, maî-tres et esclaves de langues créolesd’Haïti, de Guadeloupe, de Martinique,de Saint-Domingue et d’autres colo-nies françaises. De nombreux maria-ges ont eu lieu entre ces immigrants,d’où la variété incroyable de langueslocales. Parfois, ils se comprennentà peine 100 bornes plus loin. Ils sontrestés longtemps isolés, les maraisayant été leur habitat, leur moyen decommunication et leur ont long-temps fourni l’essentiel de leur nour-riture. Le gouvernement américainn’a reconnu officiellement le cajuncomme une langue à part entière quedepuis 1980. S. M.

    LE GRAND DÉRANGEMENTEn 1713, au traité d’Utrecht,

    l’Angleterre fait main basse surl’Acadie (aujourd’hui la Nouvelle-Écosse, au sud-est du Canada). Laprésence des Français (en majoritéd’origine poitevine), qui avaientcolonisé ce territoire cent ans plustôt, fut d’abord tolérée par lesAnglais. Mais dès 1755, un an avantque ne soit déclarée la guerre deSept ans qui opposa la France àl’Angleterre et à la Prusse, ils déci-dent de déporter les Acadiens. Alorscommence le Grand Dérangement :les Acadiens sont dépossédés detout ce qu’ils ont, poursuivis, tra-qués et massacrés. Les 15 000 sur-vivants sont conduits dans les piresconditions vers les colonies anglai-ses d’Amérique. Certains s’enfuientvers la Louisiane où ils forment lacommunauté des Cajuns. Au fil desannées beaucoup mourront demisère et de désespoir. G. B.

    A

    Le parcours de Sheri et Stéphane.

    Ces imposantes demeures du XIXe siècleévoquent inexorablement l’époque de l’esclavage.

    Les Américainspeuvent tranquil-lement montersur le podiumde l’hospitalité,au côté de la Syrie(pour dire !)

    Pause casse-croute.

    Photo : Sheri et Stéphane MARCHIORI

    Photo : Sheri et Stéphane MARCHIORI

    Sur la route AMÉRIQUE

  • manifestation que je vais essayer devous décrire. Nous arrivons dans unesorte de ranch où tous les hommes duvillage sont réunis et déjà bien bourrés.Ils finissent de préparer le char et tres-sent des lanières découpées dans de latoile de jute pour confectionner desfouets. J’y reviendrai…

    Oberlin est le seul endroit deLouisiane qui exclut encore les femmesde la parade. Cela donne une idée dumachisme dans le coin. Toutefois, ellesconfectionnent les costumes, préparent legumbo pour le jour J, suivent la paradedans un convoi, puis retrouvent leshommes au grand bal, en fin de jour-née. La parade est d’un folklore extraor-dinaire. Dès 6 h du mat, les hommes seréunissent. La majorité paraderont duhaut de leurs chevaux. Les anciens et lesjeunes montent sur des chars tirés pardes tracteurs. Le rôle des jeunes est dedistribuer bière et vin. Pas moins de21 “beer stop” au programme ! Noussuivons ce cortège haut en couleur où lesfemmes regardent d’un œil inquiet ceflot de testostérone alcoolisée. Jaune,violet et doré sont les couleurs tradi-tionnelles. La parade est rythmée parune sono crachant les musiques cajundu mardi gras. Nombreux sont saoulsde la veille. Tous les ans onretrouve des chevaux sans leurpropriétaire, ceux-ci ayantfait une chute doulou-reuse. Cette année encore,l’un d’entre eux finira dansune ambulance.

    La paradeComme la tradition le

    veut, la parade s’arrêtedevant les fermes. Lecapitaine, reconnaissableà sa cape, va au-devantpour demander le

    feu vert au propriétaire. Une fois la per-mission donnée, il agite le drapeau. Lescavaliers approchent, descendent de leurmonture, fouet à la main, et effectuentune danse devant la maisonpour « mendier la charité,

    une tit’ poule, des patates ou des gratons »comme le dit la chanson dans un françaishâché. Le propriétaire une fois satisfaitjette une poule en l’air et la volaille terro-risée se retrouve chassée par des dizainesde cowboys titubant mais déterminés. Levainqueur est celui qui ressort de la mêléeen l’ayant attrapée. Traditionnellement,elle finissait dans le gumbo servi le soirmême. Une dernière danse avec les fillesdu coin et c’est reparti pour la ferme sui-vante. Une dizaine d’heures à paraderainsi s’enchaînent dans une ambiance defolie où masques et alcool sont là pourlever les inhibitions. .

    Le fouet, c’est une institution ! Tousceux qui se comportent mal sont fouet-tés et toutes les excuses sont bonnes : situ ne danses pas, si tu ne bois pas, sit’emmerdes le capitaine, si tu n’écoutespas, etc. En fin de journée, les plus fiersmontrent leur dos lacéré. Plus ça faitmal, plus c’est drôle. Plus ça saigne,mieux c’est. Sacrés cowboys !

    Les costumes sont traditionnelle-ment conçus pour symboliser le paysanqui se moque de l’aristocratie et de sesbals costumés en portant un masque àgrand nez et capuchon (coiffe très priséepar la haute société de l’époque).Aujourd’hui on trouve aussi des déguise-

    ments aux airs d’Halloween.Le gumbo du soir n’est pas un fes-

    tin, on sert de petites portions pourgarder l’idée originelle d’un repascommun et modeste en cette périodede fin d’hiver où les réserves de nour-

    riture étaient basses (les temps ontbien changé). Puis vient le bal

    cajun. Dans le temps, tout levillage se réunissait dans lasalle du bal. Passé le momentoù les enfants étaient allés secoucher, dès qu’ils faisaient

    En fin de journée, les plus fiersmontrent leur dos lacéré.

    Plus ça fait mal, plus c’est drôle.Plus ça saigne, mieux c’est.

    Sacrés cowboys !

    dodo, la danse et la fête pouvaient com-mencer, donnant le nom à la premièredanse : « fais dodo ».

    Nous quitterons Oberlin après avoirété traînés pendant quatre jours, de tousles côtés, par le beauf de T.Bird, Lane,qui parle un français remar-quable. Quatre jours à boirede la bière et à avaler des pla-teaux d’huîtres (moi quicroyais que les ricains les évi-taient comme la peste !) oudes écrevisses (l’après-midion s’en enfile parfois 4 à5 kg). Quatre jours consacrésà la culture cajun : concert-saloon, virées dans les bars,cueillette de kumquats (déli-cieuse sorte de petites oranges). En bref,quatre jours de musique, de bouffe et derigolade… les ingrédients typiques de laLouisiane.

    Trerres inondées et tornado watchMaintenant, nous suivons en partie

    la Southern Tier qui va de Californie enFloride. Pour suivre l’intégralité de cetteroute qui traverse tout le pays, il ne fautque 5 à 6 cartes. Nous, nous n’utilisonsque celles concernant les tronçons quinous intéressent.

    Nous décidons de nous éloigner tem-porairement de la Southern Tier pouraller jeter un coup d’œil à la Nouvelle-Orléans. Au départ, c’était une idée deSheri et, à vrai dire, je n’étais pas vraimentemballé pour y aller. Effectivement, lepremier jour que nous y avons passé futplutôt sombre à cause des stigmates deKatrina, de la pauvreté ambiante et d’uneauberge de jeunesse bien glauque (prosti-tution, héroïne, crack). Puis rapidementla Nouvelle-Orléans m’a séduit, j’ai eu lecoup de foudre pour cette ville. Nous yavons passé près d’un mois, je ne voulaisplus en repartir.

    Revenons au trajet que nous avonsfait pour y aller. Nous avons roulé le longde la Highway 61, bercés par les chantsde grenouilles, au milieu d’un paysageplat et mouillé. La route est calme etagréable. L’hiver est doux. Il fait bon

    vivre. Riz et canne à sucresont à venir et, en attendant,seuls les flotteurs des pièges àécrevisses fleurissent sur lesterres inondées.

    En cette saison, il estimportant de bien suivre lamétéo pour connaître lesmises en garde contre les tor-nades qui sont le pain quoti-dien de l’État. Nous croisonsles doigts, jusque là elles sont

    toujours passées un peu plus loin. Quandil y a un sérieux « tornado watch », nousnous arrêtons dans un motel et évitonsle camping.

    Ce dernier est difficile car il faudraitune tente-flottante-pour-marais-vaseux.Si bien que le soir nous visons les églisesqui sont souvent bâties sur des terreslégèrement plus élevées. Pour en trouverune, c’est facile, il y en a plein : beaucoupde hameaux en ont davantage que demaisons. Il y a une expression dans le sudqui dit : « In the south, you can’t throw acat without hitting a church » (Dans lesud, tu ne peux pas jeter un chat sanstoucher une église). Fréquemment, noussommes invités par une famille locale.

    La Nouvelle OrléansTrois ans ont passé depuis que

    Katrina a ravagé la Nouvelle Orléans. Ilest difficile d’imaginer 5 à 8 m d’eaudévastatrice dans une ville de700 000 habitants. Jusqu’à 10 m d’eauinsalubre, 10 m d’égout infesté de corpsen décomposition, de débris, de carcas-ses, de rats, d’alligators et même derequins. Nous entendrons des dizaines

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    La parade. Le grand bal cajun. Dans la Nouvelle-Orléans, on trouve de la musique à tous les coins de rue.

    Les cow-boys durant le carnaval.

    En cette saison,il est importantde bien suivrela météo pourles mises engarde contre lestornades qui sontle pain quotidiende l’État.

    UNE INFO PRATIQUE

    Depuis Austin, au Texas, nousavons suivi les excellentes cartesde la « Bike Adventure Associa-tion » disponible sur le sitewww.adventurecycling.org. Cetteassociation propose une dou-zaine d’itinéraires “cross-coun-try” (Est-Ouest, Sud-Nord etquelques boucles) au moyen decartes au 1/250.000e qui permet-tent de traverser le pays par lesroutes de campagne. Très bienadaptées aux cyclos, elles propo-sent des courbes de niveau (saufquand c’est plat bien sûr) et denombreuses infos utiles à côtéde la cartographie : camping,magasin d’alimentation, de vélo,bibliothèque (bien pratique pourl’Internet, c’est gratos) stationessence, hôtel, resto et poste. Lechoix des itinéraires est assezlimité, le prix relativement élevé,mais elles sont pratiques et bienfaites. S. M.

    Alabama

    Une ambiance à la Mark Twain,sur le Mississipi.

    Photo : S. MARCHIORI Photo : S. MARCHIORI Photo : S. MARCHIORI Photo : S. MARCHIORI

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  • vec les cols desMontets et de laForclaz dès le troi-sième jour, je merégale de paysagesalpestres et mes molletssont vite dans l’ambiance de ce

    parcours, très accidenté. De Martigny à Brig toute-fois, c’est plat. Un itinéraire cyclable me promèneagréablement dans la vallée du Rhône, au milieudes plantations d’arbres fruitiers, au pied descoteaux recouverts de vignes.

    À partir de Brig, la pente se relève. Paysages valai-sans verdoyants du Goms (haute vallée du Rhône),superbes villages, chalets dégoulinants de fleurs. Lepetit train à crémaillère serpente à travers la hautevallée et, ami fidèle, me tient compagnie jusqu’auFurkapass. Je contemple le Rhone Gletscher de loin,évitant le hideux complexe touristique qui, dans ladernière épingle avant le col, en barre l’accès et enmonnaye la vue. Je bascule sur Andermatt et, aumilieu d’un gros orage, escalade mon deuxième colde la journée, l’Oberalppass. Ambiance…

    Après la remontée du Haut-Rhône, c’est la des-cente du Haut-Rhin, toujours dans un

    décor splendide. La circulationde plus

    en plus dense sur la route princi-pale me chasse sur des petites

    routes sinueuses, parfois très pen-tues, voire acrobatiques, mais je suis

    largement récompensée de mes effortspar la tranquillité, la traversée de ravissants

    villages et les vues imprenables qui s’offrent à moi.Disentis-Muster, dont le monastère bénédictin

    écrase, par son gigantisme baroque, le petit villagequi lui sert d’écrin. Bad Ragaz, pimpante et paisi-ble station thermale… Mes haltes sont variées etagréables. Quelques bonnes rencontres aussi, dontcelle d’une randonneuse valaisane solitaire.

    Un peu de plat encore – ce sera le dernier – surla piste cyclable qui emprunte la digue du Rhin. Jela quitte pour une brève incursion au Liechtensteinet la visite de la belle petite ville autrichienne deFeldkirsch. C’est avec le Rhin et une grosse tem-pête que je débouche sur le Bodensee pour poserma tente à Bregenz.

    De Bregenz à SalzbourgMon intention était de suivre la Deutsche

    Alpenstrasse. Mais cette route, que j’imaginaistranquille, est en fait hautement touristique et fré-quentée par des foules d’automobilistes pressés.Trop d’angoisses ! Je la quitte donc très vite

    Sur la route EUROPE

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    En route

    Grenoble-Pragueversl’Est

    Cet été, Florence Stéfani est partie vers l’est de l’Europe.Après avoir longé le Rhin, côté suisse, elle rejoint Salzbourg,

    en Autriche, avant de passer en République tchèque…

    Photo : Florence STEPHANI

    d’histoires toutes plus effroyables lesunes que les autres. Je ne m’étalerai passur les détails que nous avons entendusmais l’émotion qui ressort de tous cesrécits est infiniment plus forte que tou-tes les images divulguées par les medias(nous-même avions suivi les événementssur TV5, au Cambodge).

    En pénétrant dans la ville nous tra-versons des quartiers où les stigmatessont encore présents. Énormément deconstructions et beaucoup de volontairesy travaillent tous les jours. La Louisianeest un état relativement pauvre et il luifaudra longtemps pour se relever. Maisles séquelles les plus sévères sont dans latête des gens. Presque inconsciemment,tous les jours Katrina est mentionné. Le« Storm », comme ils l’appellent, est sanscesse cité pour une raison ou pour uneautre. Avant la Tempête, après laTempête, depuis la Tempête, cette catas-trophe a incontestablement tourné unepage dans l’histoire de la ville et,plus que tout, laissé une pro-fonde cicatrice dans le cœur desgens. La population a été mar-quée, elle le dit, le chante, lecombat. C’est omnipré-sent. Beaucoup étaientcontre l’idée de rebâtirla ville qui se trouve en

    moyenne à 30 cm sous le niveau de lamer. Aujourd’hui, il y a deux fois moinsd’habitants qu’avant la tempête. BâtonRouge, plus au nord, a doublé sa popula-tion et c’est désormais la ville la plus peu-plée de Louisiane.

    Mais voilà, il y a un caractère, uneénergie dans cette ville qu’aucune catas-

    trophe ne pourra balayer. Le mélange etla force culturelle sont les pierres fonda-trices. Les rues sont pleines de vie. Tousles jours, à tous les coins de rue, on trouvedes poignées de musicos aux talentsextraordinaires. Que ce soit une simpletrompette sur le Riverwalk, une guitare etun violon devant le Café du

    monde, ou une fanfare rue de Bourbon.Les artistes assiègent les rues du FrenchQuarter, cœur de la ville, véritablepompe à talents.

    Le French Quarter est la plus vieillepartie de la ville. Architectures espa-gnoles dans des rues étroites à sens uni-que. Murs de briques, balcons en ferforgé très élaborés, rues pavées et jar-dins avec palmiers et bananiers qui rap-pellent que nous sommes dans un cli-mat subtropical.

    Le meilleur moyen pour se plongerdans le quartier est de se poser à la ter-rasse du Café du monde (véritable insti-tution) et d’y consommer un somptueuxchocolat chaud avec de succulents bei-gnets bon marché tout en écoutant l’in-croyable duo Tanya et Dorise (violon etguitare) qui vivent de leur musique enjouant simplement dans la rue. Ça peutsembler un attrape-touriste mais je vousgarantis que vous ne le regretterez pas.

    Nous faisons la connaissance deTanya après avoir passé quelquesaprès-midis à l’écouter jouer du vio-lon. Elle nous invitera chez elle et ce

    sera la dernière étape de notreséjour en Louisiane.

    Sheri et Stéphane [email protected]

    jeanvacca.free.fr/site_travleur

    Dorise et Tanya à la terrasse du Café du monde. John, notre hôte, nous emmène pagayer dans les bayous.

    En pénétrant dans la villenous traversons des quartiersoù les stigmates de Katrina

    sont encore présents.

    En Alabamanous avons rencontré

    Mark et Kristin…Sacrée soirée !

    Photo : S. MARCHIORI Photo : S. MARCHIORI

    Photo : S. MARCHIORI

  • pour tenter de me frayer, au prix denombreux tours et détours, creux et bos-ses, mon propre itinéraire, jusqu’à ceque je découvre l’existence du Bodensee-Königsee Radweg, qui me mène, dans leconfort et la sécurité, aux abords deSalzburg, me permettant d’admirer àloisir les verdoyants et majestueuxcontreforts des Alpes. Les prés, récem-ment fauchés, m’offrent de splendidesemplacements de bivouac.

    À Salzbourg, au beau milieu du festi-val et d’une foule cosmopolite dense, jetrouve un lit dans une Jugendherberge, àproximité immédiate du centre ville, cequi me permet de laisser Cyclamen (c’estma monture) à l’abri et au repos, et dem’offrir le luxe de deux journées de visitede la ville.

    Mon intention est de traverserensuite une partie du Salzkammergut,avant d’obliquer vers le nord. Ayant prisgoût aux avantages offerts par les itinérai-res cyclables allemands, je tente de mefrayer un chemin entre Mozart Radweg,Salinen Weg, Via Julia, SalzkammergutRadweg, et autres Radwege, mais j’aban-donne vite car l’exercices’avère un jeu de piste insur-montable. J’avais passé, dansmon enfance, une semaine devacances familiales avec unepluie ininterrompue. Mesretrouvailles avec le Salzkam-mergut sont, hélas, confor-mes à mes souvenirs.

    Mondsee : le lac est noir,à moitié avalé par le brouil-lard. Les lieux sont déserts. À part quel-ques fous voyageurs, qui se promèneraitpar un temps pareil ? Je trouve refuge aubord de l’eau, sous un auvent. Un jeunealpiniste tchèque, sac à dos et matérielde montagne, a eu la même idée quemoi. Nous partageons quelques victuail-les, devisons agréablement, et j’emmaga-sine de précieux conseils pour la suite demon voyage. À Linz, je retrouve leDanube que j’avais longé quelquesannées auparavant. Brèves retrouvailles,car cette fois-ci je ne fais que le croiser.

    République tchèqueMe voici maintenant en République

    tchèque. Trop pressée d’y entrer, je mesuis fait « flasher » dans une descente !J’en ris encore…

    J’ai dégotté un topoguide intitulé« Moldau Radweg » qui devrait memener sans encombre de Vyssi Brod àPrague. En fait, l’itinéraire ne suit la

    Moldau (alias Vltava en tchèque) que detrès loin, et me promène par monts etpar vaux à travers la campagne, au prixde bon nombre d’efforts et de kilomètressupplémentaires. Mais c’est la meilleuremanière de découvrir, dans une tran-quillité absolue, le pays et ses habitants,même si j’ai vite renoncé à potasser le

    petit guide d’apprentissage dutchèque que j’avais studieuse-ment embarqué dans messacoches (« Strã prst skrz krk »,« passe le doigt à travers toncou »). Je prends le temps dem’attarder dans de bellesagglomérations. Mon amitchèque de Mondsee avait rai-son : Cesky Krumlov est unevéritable perle, pas encore trop

    gâchée ni trop envahie par le tourisme(mais chuuuut).

    Petit incident : en entrant dans Písek,je crève. C’est banal (bien que depuis4 ans et un bon nombre de milliers dekilomètres tous terrains, je n’aie crevéqu’une seule fois depuis que j’ai équipéCyclamen de Schwalbe-Marathon –publicité gratuite). Impossible de mettrema pompe sur la position « petite valve »,et pour couronner le tout je réalise quemon pneu est mort, usé jusqu’à la corde.Que faire ? Je me sens parfaitementbêbête, assise par terre à côté de ma rouedémontée. Mon topoguide m’apprendheureusement qu’il y a un Cykloservis àquelques centaines de mètres. Je remonteen vitesse ma roue raplaplat et pousseprécautionneusement Cyclamen jusquelà, en espérant que les pavés et le poidsdes bagages ne vont pas avoir raison dema jante. Le vélociste, qui s’apprêtait àfermer boutique, me fournit un pneu et

    une chambre à air, et me gonfle le tout.Oufff ! Je me rappelle alors, il est bientemps, que j’ai avec moi des adaptateursde valve, ce qui me permet de réparer machambre percée. Il me reste à espérer quemon pneu avant, bien usé lui aussi, tien-dra jusqu’à Prague.

    Je fais une dernière halte avant Pragueà Nasi Pani nad Vltavou (Notre Damesur la Moldau), monastère de trappisti-nes fondé très récemment, dans un lieusauvage et superbe, au bord de la rivière.J’y suis accueillie très fraternellement parla vingtaine de religieuses jeunes, italien-nes et tchèques, qui habitent les lieux.

    Je gagne Prague le lendemain. J’ypose mes sacoches dans l’auberge de jeu-nesse du centre-ville, à deux pas de lafabuleuse Staromestské námestí (Placede la vieille ville). Je m’offre,presque pour le même prix,le luxe d’une place en cham-bre à trois lits avec salle debain (c’est tout ce qu’ilreste), où je serai royalementseule pendant deux nuits. Jesillonne et visite Prague pendant troisjours, frôlant l’overdose devant tant desplendeurs.

    Retour précipitéImpatiente de faire la connaissance

    de Prune, ma petite-fille qui vient denaître, je cherche un moyen pourgagner Paris rapidement. Eurolines neveut pas de Cyclamen, même démontéet emballé. La très grincheuse préposéedes chemins de fer quej’interroge ne trouverien d’autre à meproposer qu’unvoyage avec cinq

    changements (authentique, j’ai gardé lepapier !). Heureusement, devant mondésarroi, les très sympathiques jeunesgens de la réception de monTravellers’hostel entrepren-nent une recherche surl’Internet et me trouvent unesolution plus satisfaisante :un seul changement, àBerlin. Seule difficulté : l’or-dinateur des chemins de fertchèques n’est pas en mesurede délivrer un billet Berlin-Paris pourCyclamen (ni pour moi, donc). Mais si

    tout va bien, j’aurai un peuplus de deux heures pourm’en occuper à laHauptbahnhof de Berlin.Justement, tout ne va pasbien : un train de marchan-dises ayant pris feu devant

    nous, la voie est coupée, et nous res-tons en carafe plus de trois heures,

    dans une petite gare. Descendue surle quai, comme bon nombre desvoyageurs, je monteprécipitammentdans le trainalors qu’il faitmine de s’é-branler. Mais il y a troispersonnes devant moi, je meretrouve à moitié coincée parla portière qui se referme et,

    dans l’affolement, je me fais une belleentorse à la cheville. Nous arrivons àBerlin vers 23 heures. Le train pourParis est parti depuis belle lurette.

    Malgré tout, je retrouveRenate et Markus, qui m’at-tendent sur le quai depuisplus de trois heures ! Ils mereçoivent dans leur belle mai-son, dans un quartier plein decharme de la périphérie nord-ouest de Berlin. Le lende-

    main, clopin-clopant, avec deux bâtonsde marche, je visite Berlin avec Renate,et le soir, à vélo, tous deux me raccom-pagnent à la gare. Le reste de monvoyage ferroviaire, heureusement, estsans histoire.

    Et maintenant je fonce pour décou-vrir Prune. Comme je l’imaginais, c’estla plus belle… Mon cœur fond.

    Florence [email protected]

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    Arrivée à Salzburg en longeant le Salzach.Paysage suisse.

    Les indications sur le Bodensee-Königsee Radweg.

    La fabuleuse place de la Vieille Ville, à Prague, la Staromestské námestí, envahiepar les touristes.

    Trop pressée d’entrer enRépubliqueTchèque, je me fais « flasher » dansune descente ! J’en ris encore…

    … dans l’affolement, je me fais unebelle entorse à la cheville.

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    Photo : F. STEPHANI

    Photo : F. STEPHANI

    Photo : F. STEPHANI

    Photo : F. STEPHANI

  • 13

    rrivée sur les chapeaux deroue : on prend le pays enplein dans les yeux, dans lecœur, dans la tête !

    Nous sommes partis deSanta Cruz, à 500 m d’alti-

    tude, pour affronter doucement les hau-teurs et le mal des montagnes qui épar-gne peu de voyageurs. Nous avons pris la« vieille route » pour Cochabamba, enpassant par Samaïpata, Camanrapa etEpizana. Nous trouvons à nous loger,même sommairement, et à nous nourrir.Nous sommes même accueillis chez unvieux monsieur très sympa, et dans unorphelinat où nous passons une soiréemerveilleuse avec les enfants et leurséducateurs. Quels souvenirs !

    Les vélos et nous tiennent le coup.Pour l’instant, ça monte et ça descendtout le temps, nous sommes éblouis parla lumière et fascinés par les cactus et les

    paysages arides et pauvres. Comment lesgens font-ils pour vivre sur des terresaussi difficiles pour l’habitat et l’agricul-ture ? Nous sommes déjà passés à3 200 m sans problème ! C’est impres-

    sionnant de se dire qu’on est déjà sihaut ! Pour l’instant, pas de symptômesbizarres, le matériel et les cyclistes sontau top !

    Nous arrivons à Oruro, portes del’Altiplano, et partons pour Uyuni,extrême sud de la Bolivie, région trèsreculée où nous voulons visiter le salaar

    (désert de sel). La route est droite etpour ainsi dire plate à perte de vue, trèsagréable à vélo, à part le vent et la tem-pérature. Nous sommes à 3 800 mètres.En ce moment, c’est l’hiver ici, il nepleut pas mais le vent est froid, et la tem-pérature peu élevée. La journée, il faitenviron 15 à 18 degrés, et la nuit, il fait-15 à -20 ! Et c’est vrai, nous avonscampé (les hébergements sont rares), eten voulant boire un coup d’eau, nousavons eu la surprise de trouver la bou-teille gelée ! Il faisait -9 sous la tente ! Lematin, pas de petit-déj. Le réchaud luiaussi était gelé ! Et les trocs dans ce paysne courent pas les rues ! Y en a pas !Nous avons grignoté les gâteaux secsqu’il faut toujours avoir dans ses saco-ches ! Nous longeons le lac Poopó, etcommençons à voir du blanc quiannonce le sel. Autrement, nous roulonsdans uns symphonie de bruns pour lesmontagnes et de bleus pour le ciel. C’estsplendide. La route est macadaméejusqu’à Challapata et là, nous voulonsprendre un taxi pour aller jusqu’àUyuni, afin d’éviter la piste ! Nous enavons trouvé un, qui n’a pu nous emme-ner qu’à 50 km de là, tellement la pisteétait mauvaise : sable, ornières, caillouxet toile émeri étaient notre lot. Le taxi aeu peur de perdre son moteur, et nous adonc largués avec nos vélos en pleindésert ! Nous avons heureusementtrouvé un autre véhicule, après uneheure et demie et 11 kms parcourus àvélo ! Quelles péripéties !

    Arrivés à Uyuni, on rencontre quel-ques touristes, contrairement au reste dupays où nous étions bien les seuls étran-gers. C’est une région qui commence às’ouvrir au tourisme et aux circuits orga-nisés. Nous avons donc loué un 4x4, etsommes partis trois jours dans le désertavec le guide Alberto et le cuisinier

    Gonzalo, qui nous ont fait découvrirleur pays, avec tout l’amour qu’ils luiportent. Trois jours de rêve, de paysagesindescriptibles, à couper le souffle. Biensouvent, nous nous asseyions, remplis-sions nos yeux pleins de larmes d’émo-tion devant tant de beauté, de toutes lesimages possibles. Une tranche de vie quivous transforme et vous laisse pantois !

    En route pour La PazNous avons retrouvé les vélos laissés

    à l’hôtel (qui garde sans problème lematériel), et avons repris un bus pour LaPaz : 16 h pour faire 300 km, c’est vousdire ! Le temps en Bolivie est lent, ilpasse moins vite qu’ailleurs, on le prendet on va comme il nous mène ! Lestransports partent quand ils sont pleinsdonc pas d’horaire, ils vont selon laroute, et on suit !

    Arrivés à La Paz à 5 heures du matin,il fait nuit, on remonte les vélos, et oncherche l’hôtel repéré dans le guide (pasle Routard, pas terrible pour l’Amériquedu Sud, alors que nous avons été trèssatisfaits du Lonely Planet). On trouveet on se couche, tant pis pour la villequ’on se réserve pour quand on seramoins fatigués !

    Quelle ville ! Là encore, on sedemande si on ne rêve pas : les maisonsdébordent de partout, elles grimpent surles contreforts de la montagne, elles gri-gnotent le moindre espace libre, ellesenvahissent l’espace ! C’est bancal, tordu,sommaire, et ça grouille de gens et d’acti-vités ! Tout le monde fait quelque chose,un petit boulot, un petit stand, un petittruc… Il y a des marchés, des fêtes, desrues pleines de monde… Époustouflant !Il faut beaucoup de mots forts et desuperlatifs pour décrire les paysages et lesgens en Bolivie : tout est démesure, dansla beauté comme dans la dureté de la vie !

    Là encore, nous avons laissé un peude matériel à l’hôtel et sommes partis àvélos pour le lac Titicaca et Copacabanaen suivant une route difficile, même si ily a du macadam. Ça monte, ça descendsans cesse, le vent est contre nous, maisc’est si beau… D’un côté, le Pérou, del’autre, la Bolivie… Nous passons à4 313 mètres avec les vélos. Nousn’avons toujours aucune difficulté quantà l’altitude. On sent, quand on pousseun peu sur les pédales, qu’on manque desouffle, mais quand on va doucement,

    avec le même rythme, tout va bien.Quelle chance ! Peut-être est-ce parceque nous y sommes allés progressive-ment !

    Le lac est superbe, nous dormonschez un pêcheur, qui construit desbateaux anciens comme les aborigènes,nous partageons une soirée avec lui, etdécouvrons son amour et sa fierté pourson travail. Encore une tranche de vieintense et sobre. Nous sommes ébahispar les bénédictions de voitures devantla magnifique cathédrale deCopacabana, attirés par les boutiquesd’artisanat, très soigné et abordable (jene résiste pas à la laine d’alpaca !), subju-gués par le lac et l’île visitée en bateau…Immensité, lumière, musique, tout est làpour nous enchanter !

    … et retourMais il faut rentrer ! Nous repassons

    par La Paz pour reprendre nos affaires, et

    partons vers Santa Cruz, en passant cettefois par la nouvelle route. Nous traver-sons la jungle ou forêt tropicale : 80 kmde descente, l’enfer presque plus qu’enmontée (quoique !). La route est faite detronçons de macadam et de zones géolo-giquement instables comme ils disent,d’où pavés ! En vélo, en descente, lajoie ! Paris-Roubaix… Mais là encore,quels paysages : du vert, plein de sortesde vert. Des bruits : feulements, frotte-ment, cris d’oiseaux, beuglements, toutest bizarre et inquiétant ! Dû moins,avec de l’imagination et des restes de lec-tures, parce qu’il n’y a pas de danger surla route ! Après avoir retrouvé les tropi-ques, un peu de chaleur, et du plat (ladernière côte fut dure et longue, aprèsl’infernale descente !), nous profitons dudernier jour de ces six semaines intensespour nous… reposer et faire les derniersachats souvenirs.

    Santa Cruz est occupée par desmanifestants : ces derniers protestentcontre le résultat du référendum, qui areconduit le président Morales dans sesfonctions. Ils veulent leur indépen-dance, et ne pas partager avec le reste dupays les richesses dont ils disposent.Z’ont de la chance qu’on ne parle pasl’espagnol (ça ne nous a pas gênés pen-dant notre séjour), on pourrait leur direce qu’on pense de la solidarité et de ladémocratie. Mais ce serait de l’ingé-rence, sans doute !

    Bolivia, après 11 kms de vélo, 40 kgsde charge, et un dénivelé à faire pâlird’envie tes célèbres volcans, tu nous lais-ses au cœur une émotion qui ne s’étein-dra pas, dans la tête des images qui nes’effaceront pas, et dans l’âme des ren-contres qui nous accompagneront surnotre route. Merci.

    Anne-Marie et Francis [email protected]

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    Un petit touren Bolivie

    En 2008,Anne-Marie et Francis Maussse sont donné six semaines

    pour parcourir la Bolivieavec une incursion au Pérou.

    Récit enthousiaste.

    Sur la route AMÉRQUE DU SUD

    A

    Ça monte, ça descend sanscesse, le vent est contre nous,

    mais c’est si beau…D’un côté, le Pérou, de l’autre,la Bolivie… Nous passons à4 313 mètres avec les vélos.

    Nous sommes partis de SantaCruz, à 500 m d’altitude,pour affronter doucementles hauteurs et le mal des

    montagnes qui épargne peude voyageurs.

    Photo : A. M. et F. MAUSSPhoto : A. M. et F. MAUSS

    Photo : A. M. et F. MAUSS

  • L’ Iran pratique’ai visité les ruines dePersépolis, magnifiques,et qui font partie des plusbeaux sites archéologi-ques du Moyen-Orient :Ephèse (Turquie), Palmyre

    (Syrie), Baalbek (Liban) ou encorePétra (Jordanie). L’entrée coûte60 cents ! En visitant les ruines dePasargad (classé au patrimoine del’humanité par l’Unesco), j’ai ren-contré un Belge qui se dirige vers laNouvelle-Zélande en Honda 750.Quand on en est venu à se demander oùpasser la nuit, la maîtresse de maisond’une famille tenant une épicerie nous ainvités, et nous sommes restés deux nuits.On a eu droit à un couchage agréable,une cuisine délicieuse, et toute la famille

    nous a beaucoup aidés. En les quittant,la mère s’est mise à pleurer. Je leur suisreconnaissant pour leur hospitalité et jene les oublierais jamais.

    « Isphahan vaut la moitié du monde » :c’est ce que disaient les Européens au

    Moyen-âge. Ça ressemble vraimentau paradis au milieu du désert.

    Téhéran : la folie du traficUn cycliste tourdumondiste me

    disait : « Téhéran est la capitale laplus ennuyeuse que j’ai jamais vue ».Il faut dire qu’effectivement il n’y arien d’intéressant à voir, et que la cir-culation est aussi dingue que dange-reuse. La pollution est terrible ! Lesgens ne sont pas très sympa, et toutest plus cher que dans les autres villes

    iraniennes. Le restaurant et l’hôtel coû-tent plutôt cher. Le bon côté c’est que j’aipu rencontrer pas mal de cyclistes.L’hôtel Amir Kabir est un bon endroitpour les rencontrer (6 dollars la nuit).Mais j’ai besoin d’y rester une semaine

    Dix ans de voyage !Daisuke en Iran

    Notre Cciste d’adoption Daisuke n’est pas prêt de retrouver le Japon. Enjuin et juillet dernier le voilà en Iran (son 110e pays) avant d’aborder l’Asie cen-trale. Il passera Noël en Inde… À Ispahan, il annonce fièrement130 000 km au compteur. Côté chiffres encore, il a fêté le 23 juillet ses 10 ansde voyage. N’oubliez pas de l’encourager, c’est très important pour lui !

    Sur la route ORIENT

    pour obtenir le visa ouzbèke (pour unesemaine) et le visa azerbaïdjanais. Tout achangé quand j’ai contacté par internetM. Bijan, membre de la Warm ShowerList. Son ami est tout de suite venu mechercher et m’a conduit chez lui. C’estun plaisir d’être dans sa famille, et la cui-sine iranienne est si délicieuse ! Bijan etson ami Meysan m’ont emmené à vélo àtravers la ville, une façon pour moi d’ap-prendre à rouler sans provoquer un acci-dent ! L’ambassade d’Ouzbékistan est à20 km en haut de la colline, j’y suis alléplusieurs fois sans problème ! J’ai aussipu rencontrer le prix Nobel de la paix2003, Madame Shirin Ebadi.

    Je suis parti ensuite en montagnefaire l’ascension du mont Demaband, laplus haute montagne d’Iran, haute de

    5 671 mètres. J’étais avec un cyclo fran-çais. Le Caf iranien nous a demandé50 dollars à chacun, soit-disant pourpouvoir ramasser les ordures dans lamontagne… alors que les Iraniens nepaient rien… On a protesté mais ils ontshooté dans notre tente ! J’en ai eu mal àla tête, sans compter le mal de l’altitude.Bref, je n’ai pas pu aller au sommet.

    …Un mois plus tard me revoilà àTéhéran : je n’ai pas pu avoir le visa pourle Turkménistan à Bakou ; ce sera le pro-chain pays après l’Azerbaïdjan. J’ai doncdécider de revenir en arrière à Téhéranpour l’obtenir, et je n’avais pas peur de lefaire parce que Bijan m’avait écrit : « Tues toujours le bienvenu ». Il m’a beau-coup aidé, non seulement d’un point devue économique mais aussi psychologi-

    que. Après avoir obtenu ce visa, j’étaistriste de le quitter.

    Quel pays !C’est bien connu que l’Iran est un

    pays musulman stricte. Mais les habi-tants sont chaleureux envers les étran-gers, ils m’invitent souvent dans leurmaison pour partager leur repas. Enrésumé, à part la circulation complète-ment folle, j’aime ce pays.

    La Warm Shower List est aussi unbon moyen de rencontrer des cyclistes.Et vraiment, merci à Roger Gravel pource qu’il a créé : une sorte de paix globaleet mondialisée !

    Daisuke NAKANISHIwww.daisukebike.be

    Traduit de l’anglais par Sylvie DARGNIES

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    Photo : Daisuke NAKANISHI

    Photo : Daisuke NAKANISHI

    Le paysL’Iran est environ deux foisplus grand que le Pakistan oula Turquie. La religion domi-nante est l’Islam. Beaucoupd’Iraniens parlent anglais. Le vélo n’y est pas très populaire, mais il y a beaucoup de magasins devélo à Téhéran et à Tabriz quivendent surtout des véloschinois.

    Le climatLa saison agréable pourvoyager à vélo va d’avril àoctobre. Juillet et août sonttrop chauds.

    TourismeIspahan est le plus beau lieuà visiter.

    Les routesLa plupart des grand’routessont asphaltées et ont desbas-côtés pour les vélos.Mais attention à la façon deconduire des Iraniens, etaussi à la pollution.

    Les dangersÀ part les chauffards : lesscorpions dans le désert.Il n’y a pas de problème avecl’eau : celle des robinets estbuvable

    Mettre son vélodans le busC’est très aléatoire : certains chauffeurs sontsympa, d’autres non.

    Passer la nuitLe prix minimum d’un hôtelest 5$ (dortoir). En dehorsdes villes le camping sauvagene pose pas de problème.à Téhéran, les voyageurs àvélo vont au Mashhad Hotel(5$ la nuit en dortoir),416 Amir Kabir Avenue ;à Ispahan il y a l’Amir KabirHostel (même prix en dortoir)sur Charbagh street.

    La nourritureLes restaurants proposent duKebab, le Nun (pain iranien),du poulet et du riz. Un repas(Kebab + nun) vous coûtera3 $, la petite bouteille d’eau40 cents, la petite bouteille decoca-cola 15 cents. Pas debière !

    MonnaieAvoir de préférence des dol-lars ou des euros.

    InternetOn trouve des cafés internetdans beaucoup de villes (1$ maximum pour une heure)

    J

    Ispahan.

    Efesos. Daisuke a rencontré le prix Nobel de la paix 2003,Madame Shirin Ebadi.

    Photo : Daisuke NAKANISHI

  • et un melon sucrés à souhait, nous nousarrêtons en bord de mer, sans un brind’ombre. Avec Joudy, je me lance dansl’eau qui est plutôt agitée et pas aussiclaire que nous l’espérions. Peu importe,c’est là qu’on est bien. Les deux fillescommencent à s’attaquer au bronzage et,à plus de 40°C, Laurence ruisselle.

    Pour ce premier soir, nous nous arrê-tons dans un des rares campings de l’îleoù nous resterons finale-ment trois nuits. Leconfort est plus que som-maire (après laScandinavie, il faut s’yhabituer) et pourtant, desFrançais nous indiquentque c’est un des plusconfortables de l’île…Durant ces deux jours,nous profitons pleine-ment de la mer et quelques uns s’initientà la plongée avec masque et tuba : c’estmagnifique. La nuit, il fait toujours trèschaud.

    Chaleur et fatigueNous continuons vers Limassol,

    grande ville où trouver un magasin devélo s’impose. En effet, on a accumulé lescrevaisons, dues en partie aux épineux, etil faut acheter quelques chambres à air,réparer le vélo de Louise et faire une pro-vision de rustines. Le même soir, c’estnotre premier camping sauvage, sur uneplage de galets, à la belle étoile : c’estmagique ! Ce sera à renouveler.

    Dès les premiers jours, il faut se ren-dre à l’évidence que l’objectif initial

    – faire le tour de l’île à vélo – est irréalisa-ble. La chaleur, qui va de 38°C jusqu’à47°C, nous oblige à des poses tous lestrois où quatre kilomètres et les côtes,souvent très dures, provoquent parfoisdes larmes. Le moral des troupes descendbien bas et les enfants commencent àcompter les jours… avant le retour. Il fautréagir pour que ces vacances ne se trans-forment pas en calvaire. C’est décidé, je

    vais réduire les prétentionset il y aura plus de placepour les arrêts baignade.

    Le camping de Paphosfut difficile à trouver.Lorsque nous y arrivons,nous sommes quasimentseuls et nous nous instal-lons avec un canapé et unfauteuil abandonnés dansle camping désert. Pas mal.

    Nous commencerons par visiter le sitearchéologique et un musée de serpents.Mais pour les trois jeunes, le clou duséjour fut une journée dans un parcaquatique, sans les adultes, pendant que,pour Laurence et moi, c’était baignadeet lecture/farniente dans un beau café aubord de l’eau. Quelques moments tran-quilles ça fait du bien !

    Des deux côtés de la frontièreNous continuons vers Coral Bay, au-

    delà de Paphos où nous reviendronsdeux jours après pour prendre un busvers Nicosie, la capitale administrativede l’île et la seule ville au monde à êtredivisée en deux car la Turquie occupedepuis 1974 la partie nord de Chypre.

    17

    epuis une dizaine d’an-nées, mes voyages esti-vaux, à vélo bien sûr, sefont vers le nord :Hollande (3 fois), Dane-mark (2 fois), Suède et

    Finlande (2 fois) ; en 2006, j’ai éga-lement fait une petite escapade ensolitaire dans l’ouest de l’Islande.Mais depuis quelques années, mafille me dit que pour elle c’est finit :voyager oui, à vélo non. Pour 2008,il a fallu ruser et trouver une desti-nation tentante : ce sera Chypre ! Eneffet l’objectif de trouver à coup sûr uncoktail enchanteur fait de chaleur, demer et de soleil garantis nous a finale-ment permis de repartir ensemble à vélo,peut-être pour la dernière fois avec

    Sabrine. Le 3 juillet, nous voici donc àRoissy en partance pour Prague puisLarnacca. Nous, c’est Sabrine 15 ans etdemi, son frère Joudy 12 ans et demipuis Louise (Lepetit) 12 ans et enfinLaurence (Legris) et moi-même.

    Débarquement à LarnaccaArrivés en pleine nuit, nous

    nous affairons à remonter nosmachines. Il y a eu un peu de cassecar nous n’avions pris que 3 cartonspour 5 vélos (40€ par carton AirFrance), et le cadre de Louise a unpeu souffert. C’est une vraie galèrepour remonter la roue arrière et ilnous faudra l’aide de quelques mes-sieurs pour écarter le cadre etremettre la roue en place.

    Le matin, sous le soleil et évi-demment déjà sous la chaleur, nous nouslançons le long de la côte sud en direc-tion de l’ouest. Plus les heures avancentet plus il fait chaud. La circulation estsouvent dense. Vers midi, après avoiracheté quelques fruits dont une pastèque

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    Une balade chyprioteFlorence Gautier part chaque année en vacances à vélo en famille et avec

    ses copines. L’été dernier elle a jeté son dévolu sur Chypre, avec la fermeintention de prendre son temps, comme d’habitude, et aussi de voir lesdeux côtés de l’île : la partie grecque et la partie turque. Une balade detrois semaines et demi en juillet 2008, sous le soleil de Méditerranée.

    Sur la route CHYPRE

    D

    Bivouac en famille à la belle étoile.

    Superficie : 9 251 km2

    Capitale : NicosiePopulation : 835 000 hab. (est. 2005)Langues officielles : grec et turcSystème politique : démocratie prési-dentielle (sud) et régime militaire (nord)

    L’île de Chypre est la troisième île laplus grande en superficie après laSicile et la Sardaigne.On dit également de Chypre qu'elle estl'île d'Aphrodite, déesse de l'amour etde la beauté, née sur ces terres si l'onen croit la légende.

    Le confort est plusque sommaire (après la Scandinavie,il faut s’y habituer) etpourtant, des Françaisnous indiquent quec’est un des plusconfortables de l’île…

    Nous nous installonsavec un canapéet un fauteuil abandonnésdans le camping désert.

    Nous nous installonsavec un canapéet un fauteuil abandonnésdans le camping désert.

    Chypre

    Photo : Florence GAUTIER

    Photo : Florence GAUTIER

    Photo : Florence GAUTIER Photo : Florence GAUTIER

  • Festival Culture-Aventure7 et 8 février 2009 à Paris

    « Carrefour de ceux qui voyagent autrement », cettemanifestation annuelle a lieu de nouveau à Paris, à la Maisondes Cultures du Monde, 101 boulevard Raspail, Paris 6e.Une douzaine de projections au programme, dont celle deFrançois Picard (CCIste par ailleurs) sur la Chine à vélo.Les nombreux stands sont accessibles gratuitement.

    www.culture-aventure.fr

    Festival«Aux quatre coins du monde»

    Chartres de Bretagne26 février – Ier mars 2009

    C’est la 8e édition de ce festival bi-annuel en Ile-et-Vilainequi mettra l’accent cette année sur le voyage à vélo : pasmoins de sept projections sur ce thème sont au programme.Vous pourrez y rencontrer CCI qui aura un stand.

    www.aux4coinsdumonde.fr

    1918

    Il y a au sud la République deChypre, un état qui fait partie del’Union européenne avec l’euro commemonnaie (depuis le 1er janvier 2008), lalangue grecque, l’alphabet grec et la reli-gion orthodoxe ; au nord, la Républiqueturque de Chypre du Nord – reconnueuniquement par la Turquie et lePakistan – avec la langue turque, l’alpha-bet latin et la religion musulmane.

    Nous sommes montés sur une tourd’où l’on a un panorama sur les alen-tours. Côté turc, à même la montagne,un drapeau de pierres peintes nargue lapartie sud. Dans la rue Ledra, principaleartère commerçante de Nicosie, onpasse le check point, assuré par desCasques bleus. Les formalités sont rapi-des et de l’autre côté tout paraît plusendormi, moins touristique.

    Nous pédalons vers Girne (Kyrénia)et, fatigués, nous stoppons avant le colpour dormir dans une forêt qui ressem-ble à une immense déchetterie.Dommage car la campagne est bellemais ici l’écologie n’est pas encore à l’or-dre du jour. À Girne, nous restons deuxjours dans une petite pension. Le centreest très agréable. Nous décidons de louerune voiture – O sacrilège ! – pour voirla péninsule de l’est nommée le Karpas.Ce fut une belle journée ponctuée desites naturels magnifiques, de baignadessublimes et tout cela sans effort…

    Après Girne, nous poursuivons àvélo le long de la côte nord vers l’est puisnous rejoignons deux jours plus tard labaie de Famagouste. Nous allons aucamping de Salamis composé exclusive-ment de mobil-homes, caravanes etautres baraquements divers et variés.

    Ceux qui dorment sous une tente dispo-sent malgré tout d’un petit coin dans lesable et bénéficient de la gratuité. Lesoir, des Turcs nous offrent du kebab,des frites et nous invitent pour un café lelendemain. Nous trouvons les habitantsdu nord beaucoup plus chaleureux etaccueillants qu’au sud. Est-ce dû au faitque c’est moins touristique ou que cettepopulation, en partie amenée d’Anatolie,a gardé la légendaire hospitalité desTurcs ? Nous visitons le site de Salamissitué en bord de mer. Joudy et Louise

    sautent de pierres en pierres et cherchentles multiples lézards qui peuplent le site.Sabrine est partie faire des kilomètres àvélo, comme plusieurs fois durant ceséjour.

    À Famagouste, la vieille ville conserveencore les stigmates de la guerre de1974. La cathédrale transformée enmosquée vaut le détour : les vitraux sontdevenues des moucharabiehs. Peu aprèsnous repassons côté sud et camponsdans un champ d’orangers.

    Le lendemain, c’est déjà le derniercamping sauvage. C’est un momentextraordinaire. Nous sommes seuls aubord de l’eau, avec des petits bassinsdans lesquels les vagues s’engouffrent etoù nous avons la sensation d’être dansun jacuzzi naturel. Nous y restons des

    heures. Nous profitons de cet endroitisolé jusqu’au lendemain midi.

    Les trois derniers jours furent pluschic car, pour finir confortablement levoyage, j’ai réservé trois nuits dans unhôtel avec piscine à Larnacca. Quel luxeaprès des nuits de camping sauvage oùnous n’avions pas plus de dix litres d’eaupour tous ! Ces derniers jours serontconsacrés aux visites, au shopping et auxbaignades.

    L’heure du bilanLe voyage s’achève avec beaucoup de

    bons souvenirs et on a tous envie d’yrevenir pour voir ce que l’on n’a pas pufaire. Joudy, grand échalas tout en mus-cles, a passé beaucoup de temps à atten-dre les autres. Désormais, Laurence etmoi arrivons toujours en bonnes derniè-res, la jeunesse étant maintenant nette-ment plus rapide que nous.

    Chypre est une île principalementdestinée au tourisme de masse. Lesgrands hôtels qui bétonnent les côtessont surtout fréquentés par des Anglaiset de plus en plus par des personnesvenant des pays de l’est. Mais il estquand même possible d’y trouver desendroits perdus et sauvages.

    Au final : des températures extrême-ment chaudes et des litres de sueur quidégoulinent, des dizaines de crevaisons,des kilos de pastèques, melons, fruitsdivers dégustés, des millions (dixitLouise) de petits poissons multicoloresobservés au masque, des heures de baigna-des, la découverte des deux facettes de l’îleet un peu moins de 400 km à vélo.

    Florence [email protected]

    Est-ce dû au fait que c’est moins touristiqueou que cette population,

    en partie amenée d’Anatolie, a gardé la légendaire

    hospitalité des Turcs ?

    Joudy et Louiseont le même âge (12 ans)et se connaissent depuisqu’ils sont tout petits.

    Un drapeau de pierres peintes nargue la partie sud.

    Nicosie : la ligne de séparation entre Grecs et Turcs.Photo : Florence GAUTIER

  • 2120

    PRIX D’ENTRÉE DES PROJECTIONS

    1 module : 5.50 € – Tarif réduit : 4.50 €

    Forfait pour la journée de samedi : 20 € – Tarif réduit : 16 €

    Forfait pour la journée de dimanche : 12 € – Tarif réduit : 10 €

    Forfait pour les 2 jours : 30 € – Tarif réduit : 25 €

    PRIX D’ENTRÉE DES PROJECTIONS

    Programmedu 24e festivaldu voyage à véloBourse du travail de Saint-Denis – 11, rue Génin – 93200 Saint-Denis – métro : Saint-Denis - Porte de Paris

    Renseignements : 06 81 07 93 15 Programme sous réserve de précisions et de modificationsVous pouvez aussi consulter le site de CCI : www.cci.asso.fr

    Dimanche 15 mars 2009

    10h30 1er MODULELes Carpates

    Olivier PIERARD – 15 mn.

    Terre d’éveilFabien & Valérie MAURICE – 45 mn.

    12 h 00 DÉBAT sur le thème « Voyage à vélo etjournalisme » avec Raphaël KRAFFT animé par SylvieDARGNIES.

    13 h30 2e MODULEAu bout du chemin, Lhassa

    Stéphanie HUC & Jean GUILLEMOT – 65 mn.

    15 h30 3e MODULEBonne arrivée au Bénin

    Bernard COLSON – 30 mn.

    La roue libre (tour du monde)Elise LALANDE & Brieg JAFFRES – 45 mn.

    Samedi 14 mars 2009

    10h30 Ouverture du festival

    11h 00 1er MODULELa fin du voyage

    Claude MARTHALER – 52 mn.

    12 h 00 DÉBAT sur le thème « Gérer son retour après un long voyage » avec Claude MARTHALER animé par Raphaël KRAFFT.

    13 h 00 Démonstration Rohloff (salle 1erétage)

    14 h 00 2e MODULEUn tour d’Europe à vélo

    Alain & Danièle GUILLERMOU – 30 mn.

    La marche du prince (Sri Lanka et Inde)Lilian VEZIN & Lucylle MUCY – 45 mn.

    16h15 3e MODULELa route verte (Province du Québec)

    Brigitte & Nicolas MERCAT – 20 mn.

    Ma route de la soieGérard PORCHERET – 45 mn.

    18h15 4e MODULEÀ la rencontre de l’Afrique de l’Ouest, seule à vélo

    Kristelle SAVOYE – 15 mn.

    La terre à véloDavid MICHEL – 45 mn.

    21h00 5e MODULEVoyage au cœur du monde

    Yves CHALOUIN & Olivia DIERAUER – 58 mn.

    Tarif réduit : adhérents CCI et adhérents FFCT à jour de leurcotisation 2009 – 10-15 ans – Chômeurs et étudiants.Gratuité pour les moins de 10 ans.

    RÉSERVATION (fortement conseillée) exclusivement pour lesforfaits (samedi, dimanche ou week-end). Chèque non remboursableà l’ordre de CCI à envoyer avant le 5 mars 2009 à : Mireille ORIA –52 bis Bd Richard Lenoir – 75011 PARIS. Joignez votre adresseélectronique et /ou votre numéro de téléphone pour pouvoir confirmerla réception du chèque.

    Rando-BoutiqueSpécialiste du cyclotourisme1, rue Fernand-Foureau - 75012 ParisTél : 01 40 01 03 08 - Fax : 01 40 01 92 56Site de vente en ligne : www.rando-boutique.com

    Rando-CycleSpécialiste du vélo sur mesureSite et vente d’accessoires par correspondance :www.rando-cycles.fr9, rue Fernand-Foureau – 75012 ParisTél : 01 43 41 18 10 – Fax : 01 43 41 12 55

    Selle ProustLa renaissance du vélo par le siège Selle Proust - Bel Air - 56500 BignanCourriel : [email protected] : www.selle-proust.com

    Af3v : Véloroutes, Voies vertesReprésenté par : Isabelle LesensChez Assoc. Vélo - 5, avenue F. Collignon - 31200 ToulouseTél : 05 34 30 05 59 – Fax : 05 61 26 05 87Site : www.af3v.org

    Tandem Club de France22, rue de la Croix Julia - 37390 La Membrolle sur Choisille Site : http://perso.orange.fr/tandem.club.de.france/asso-ciation/index.html

    FFCTFédération Française de Cyclotourisme12, rue Louis Bertrand - 94207 Ivry sur SeineTél : 01 56 20 88 88 – Fax : 01 56 20 88 89Site : http://www.ffct.org/

    Let’s TalkPatrick Zul – 17, rue C.W. Booth - 33000 Bordeaux.Tél : 05 56 42 30 19Site : www.let-s-talk.com

    Les vélos parisiens – Sébastien RebouxDes vélos performants pour tous usages.3, rue de l’Abbé-Grégoire - 75006 ParisTél/fax : 01 45 44 72 97Courriel : [email protected]

    Artisans-Voyageurs ÉditionsSite : www.artisans.voyageurs.com

    Les moyeux RohloffContact : Rohloff AG, Vincent Götz,Moenchswiese 11, 34233 Fuldatal / GermanyTél : + 49 561 510 80 46Courriel : [email protected] : www.rohloff.de

    Claude MarthalerProjette le documentaire La fin du Voyage et dédicace LeChant des Roues (Olizane, 2002), Dans la Roue du Monde(Glénat, 2004) et Entre Selle et Terre – 3 ans à vélo enAfrique et en Asie (Olizane, printemps 2009).Courriel : [email protected]

    Kristelle SavoyeDédicace À l’école du monde - seule à vélo sur 3 continents(15 000 km en Afrique de l’Ouest, en Amérique du Sud eten Chine) et présente son film Seule en Afrique de l’Ouestà vélo.Courriel : [email protected] : www.ecoledumonde.fr

    Olivier PiérardPrésente son film : Les Carpates.Dédicace son livre et son DVD.Courriel : [email protected]

    Marie-France CoudurierDédicace Pédaler pour un sourireSite : www.bambinsdesbidonvilles.org

    Le RandonneurLa revue de ceux qui pratiquent le tourisme en pédalant.Site : www.le-randonneur.net

    Valérie et Fabien MauriceDédicacent Terre d’éveil (Une aventure familiale sur leschemins du monde).Site : www.terredeveil.com

    Association 3600.netFestival CULTURE ET AVENTURESite : http://www.culture-aventure.fr/boutique/librairie.htm

    Raphaël KrafftDédicace Un petit tour au Proche-Orient et Un petit tourchez les Français.Courriel : [email protected]

    Gaël Jeannet et Yves DuparfaitDédicacent Si on jouait.Courriel : [email protected]

    VPH – Véhicules à Propulsion Humaine.Courriel : [email protected] : http://www.ihpva.org

    Florence et Pierre BoisseauDédicacent Si on partait en Amérique latine ?Site : http://cyclauvergnats.free.fr

    Cyclo-randonnéeSite de vente qui propose une sélection de matériel perti-nent et de nombreux conseils pour choisir son équipement,avec des comparatifs et des avis.Julien Alexandre - 9 route de Sevralon - 25310 Thulay.Tél : 03.63.91.37.46Courriel : [email protected] : www.cyclo-randonnee.fr

    CicloviaggiAssociation Italienne de voyageurs à vélo, équivalente à CCI.Courriel : [email protected] : www.ilcicloviaggiatore.it

    Casimir ButrynDédicace Candide autour de monde.C. Butryn – 1, rue Jules Siegfried – 51100 ReimsTél : 06 14 48 74 08Courriel : [email protected]

    Brigitte et Nicolas MercatPrésentent leur film : La route verte (la voie verte de la pro-vince du Québec) et dédicacent leurs livres.Courriel : [email protected]

    Olivia Dierauer et Yves ChaloinFilm : Voyage au cœur du monde (Deux ans autour dumonde à vélo et en cargo). Présentent leur DVD.Courriel : [email protected]

    Marilia Petite et Christophe MassotPrésentent l’Association Kernunos.Site : www.kernunos.org

    Régine Bienvenue et Pierre DevauxDédicacent Je suis né au japon et Le tour du Chili à véloCourriel : [email protected]

    Claude MARTHALERKristelle SAVOYE Gérard PORCHERET

    Possibilité de RESTAURATION sur place.

    Une expo photo de Laurent LOUBET sur le passage du col mythi-que de Waya Waya (Cordillère des Andes).

    D’autres thèmes de débat seront également proposés :– Le choix du matériel.– Les forums de voyages.

    Les stands du festivalDe nombreux stands pendant tout le week-end (entrée libre)– des vélocistes et équipementiers spécialisés dans le vélo de voyage et le matériel de cyclo-camping.– une dizaine d’associations s’adressant expressément aux voyageurs à vélo.– de nombreux cyclo-voyageurs prêts à vous faire partager leur expérience.

    Photo : Kristelle SAVOYE Photo : Claude MARTHALER Photo : Gérard PORCHERET

  • l faudrait, pour voir Montpellier, ypasser plus d’une matinée, etsans doute plusieurs semainespour découvrir son âme. Or, je nedispose que d’un temps limitéaussi me suis-je contenté d’un

    aperçu rapide. En bon Versaillais, je saisgré à Montpellier de m’avoir évoquéVersailles par son château d’eau duPeyrou, son victorieux Arc de triomphe etla statue de Louis XIV, le « Cavalier debronze, l’Homme de gloire », de LouisBertrand. Vers onze heures, la routede Lunel a fait connaissance avecmes pneus et une heure et demieplus tard l’hôtel du Lion d’Oravec mon appétit. Puis j’aicommencé à pénétrer enCamargue où m’a accueilli,avec un beau soleil, le plusmagnifique vent du sud-est qu’on puisse rêver.Près de la route, à gau-che, il reste bien peu de chosede l’abbaye de Psalmody.Depuis longtemps déjà la tourde Constance dépassait l’hori-zon et bientôt, contournant latour Carbonnière, à l’émou-vante solitude, j’ai fait dans

    Aigues-Mortes une entrée triomphale. J’airetrouvé la ville et l’hôtel que j’avais laissésil y a treize ans et, moyennant finances (lesprix ont bien changé !), j’ai refait le classiquetour des remparts. Pendant ma prome-nade, le temps s’est gâté, il y a eu unorage de quelques instants, puis le calmeest revenu.

    Les SaintesL’avance de l’heure est une mesure

    excellente, mais il faut y penser, et del’avoir oubliée ce matin a quel-que peu perturbé mon pro-

    gramme. Je suis donc partiavec un certain retard. J’ai

    d’abord poussé unepointe vers le port du

    Grau du Roi que j’aitrouvé pittoresque ettrès lumineux. Deretour à Aigues-Mortesvers dix heures, j’ai

    acheté des provisions etpris la direction de Sylveréal et desSaintes, refaisant en sens contraire par

    un beau temps frais très agréable, unchemin parcouru il y a treize ans.Sylveréal n’a pas changé : son nom seul

    est Sylvestre ; du moins ai-je pu y déjeuner

    en paix, sans être troublé par les « tortis deserpents verdâtres » dont parle Mistral.Plus loin, au bac du Sauvage, j’ai retrouvépour me faire passer le petit Rhône lemême fonctionnaire qu’en 1914 ; je disbien « fonctionnaire », car ce bac est unservice public et gratuit.

    J’ai failli m’enliser sur la route duSauvage aux Saintes, celle qui longe lepetit Rhône, car il y en a deux, et la mienneétait bien mauvaise et défoncée par lespluies. Il est vrai que je défilais sous l’œil

    intimidant des taureaux, en par-ticulier de ce petit démon noir,qui m’a longtemps suivi d’unregard des plus farouches. Plusprès des Saintes, dont l’église« blonde » était depuis quelquetemps en vue, j’ai renouéconnaissance avec les chevauxcamarguais. Maintenant, mevoici attablé dans le café del’hôtel, en ce jour de fête deSaintins très bruyants. J’ai

    renouvelé mon pèlerinage à l’église desSaintes : la servante du curé m’avait prêté(juge si j’inspire confiance !) la clef de latour qui est en même temps celle du toit.Puis le ciel s’est brouillé, un peu commehier, et maintenant il fait très froid, en sorte

    22

    Nos ancêtres les CyclopathesLes découvertes de Phil ippe ORGEBIN

    De la frontière espagnoleà la frontière italienne à bicyclette.

    C’est la suite d’un textevieux de 80 ans

    comme sait les dégoterPhilippe Orgebin.

    Ce récit intéressera particulièrement ceux qui connaissent bien

    les régions concernées… «Mon intention a été de joindre par route la frontière espagnole du cap Cerbère

    à celle d’Italie près de Menton. En fait, je me suis mis en selle à Montpellier et j’aigagné Cerbère ; puis je suis revenu en train à Montpellier et, de là, je me suis renduà vélo jusqu’à la frontière italienne…»

    que la chaleur de la salle du café paraîtbonne. Pourtant je voudrais bien qu’il neplût pas cette nuit : la digue qui doit meconduire jusqu’aux Salins de Giraud esttrès sableuse et semble peu roulante.« Mais, s’il ne pleut pas cette nuit, m’a ditl’hôtelier, vous passerez. Et alors,Monsieur, vous en verrez des taureauxsauvages ! » Il s’agit d’une vraie explora-tion (exagérons un peu) à la limite desmondes habités, entre terre et mer : c’esttrès exaltant, mais, ô grandes Saintes,« blanches fleurs de la lande salée », faitesqu’il ne pleuve pas !

    Saint-Louis du RhôneIl n’a pas plu ! Dans la région des

    Saintes du moins car aux alentours dugrand Rhône il est tombé une averse formi-dable ! Naturellement, sur cette diguedéserte, environné d’eau de toutes parts,descendant quelquefois au ras même dumarais, j’ai fait 20 ou 25 km sans rencon-trer âme qui vive. Les taureaux promismanquaient eux-mêmes à l’appel. Detemps à autre, j’en apercevais cependantquelques-uns immobiles au loin, dans lavase des étangs « impériaux ». Je les aiquittés assez perplexe, consultant l’hori-zon où se dressent seulement les phares,la Gacholle, Beauduc, Faraman et la ligned’arbres qui indique au loin le cours deRhône. L’idée d’éviter Faraman et de cou-per directement par une chaussée qui m’aamené aux Salins était sans doute mau-vaise car c’est là que j’ai encore failli m’en-liser dans la boue accumulée par l’aversede cette nuit. Il m’a fallu porter ma bicy-clette sur mon dos pendant 2 ou 3 km, etje devais avoir un aspect étrange quand,

    émergeant du marais, j’ai rencontré prèsd’une ferme mes premiers indigènes qui necomprenaient d’ailleurs pas un mot defrançais. Aux Salins, j’ai retrouvé la civilisa-tion sous forme de cheminées d’usines. Etmaintenant, au meilleur restaurant deSaint-Louis, je savoure l’olive et le saucis-son prélude traditionnels d’un déjeunerque je n’aurai pas volé.

    Les MartiguesSaint-Louis du Rhône, en dépit de sa

    tour, et du cosmopolitisme de ses fau-bourgs (faubourg italien, faubourg espa-gnol), ne peut retenir longtemps le visiteur.C’est un bourg assez malpropre qui dis-perse ses usines et ses masures auhasard de la lande pelée et mangée demoustiques. Du moins les horizons y sont-ils superbes et dignes. Sur la route de Fos,où géographiquement on n’est plus enCamargue, on retrouve les aspects camar-guais ; à droite ce sont des salineséblouissantes ; à gauche se déroule lacoassante savane, non plus à perte de vuecependant : le Ventoux se silhouette àl’horizon du nord et en face de soi on voitse dresser les petites montagnes quientourent l’étang de Berre. Je rejoins lecanal d’Arles à Bouc ; Fos offre une plagetoute ornée de cabine de bains et d’uncasino ! Une dizaine de kilomètres encore,quelques rudes montées (j’en avais perdul’habitude) et après Port de Bouc, toutretentissant du fracas des chantiers, jepourrai aux Martigues, dans l’ombre mou-vante des canaux, jouir d’un repos biengagné. (A suivre)

    Récit de M. BERNARDpublié dans Touring club de France

    en novembre 1928

    23

    Environs d’Aigues-Mortes : le Canal et la Tour de Constance.

    « …s’il ne pleutpas cette nuit,m’a dit l’hôtelier,vous passerez. Et alors là,Monsieur,vous en verrezdes taureauxsauvages ! »

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    BiblioCYCLEPar Philippe ORGEBIN – Blog : http://biblio-cyclesdephilippeorgebin.hautetfort.com/

    Nouvelles des cyclo-voyageurs

    Pour connaître la météoPierre Guillez qui était encore auCanada il y a six mois, nous écrit deGrenade : « Pour préparer nos voyages,j'ai trouvé ce site, avec la météo annuellepour plein de villes du monde entier,températures et pluies par mois :http://www.aux4coins.com/ »

    [email protected]

    Les Frébourgquittent l’EuropeNos deux amis sont arrivés juste avantles fêtes à Athènes, en plein chambardement, avec des manifestationsdans tous les coins. Ils ont fui vers laTurquie en prenant le premier bateauvenu, via quelques îles. Destination : le Moyen-orient, en espérant qu'ils n'auront pas de difficulté pour avoir les visas. Ils ontpassé Noël chez des Français installésdans le sud de la Turquie… encore unerencontre imprévue.Visitez leur site : tout leur périple de 2008 vient d'être mis en page. Et si vous voulez les soutenir en vousabonnant à Roues libres, les nouvellespar internet, n'hésitez pas !

    www.roueslibres.net

    Cyclo Trans-Europeannonce son programmeCette association proche du MDB et del'AF3V milite en faveur d'une (ou de plusieurs) véloroute transeuropéenne. En attendant leur réalisation, ils pédalent !La grande randonnée 2009 partira de Tours le 11 juillet, destination Bayonnevia La Rochelle et Bordeaux. 2010 est déja dans les tuyaux : Paris-Berlin !

    www.roueslibres.net

    Candide autour du MondeCasimir BUTRYN

    D’août 1982 à janvier 1985, CasimirButryn a traversé l’Afrique, du nordau Sud, en passant par le Sahara etla forêt équatoriale. Pour la pre-mière fois, la traversée de ce conti-nent se faisait sur un vélo à2 roues motrices, sans guidon.Professeur de Math-Physique dansun lycée professionnel, il a par-couru plus de 20 000 km de Rocroidans les Ardennes à Durban enAfrique du Sud.« Moi, qui vient d’acheter un passe-port pour la première fois, je vais

    me lancer dans une aventure qui me mènera à vélo bien plus loinque ma voiture ne m’a jamais transporté.Je peux vous affirmer que je suis le seul à ne pas avoir du toutpréparé un tour du monde. L’idée m’est venue après avoir abuséd’un peu trop de bière belge“. P. O.

    2007 – 281 pages.Autoédité : Casimir Butryn - 1, rue Jules Siegfried - 51100 Reims.Tel : 06.14.48.74.08 – Courriel : [email protected] : 18€ + 3€ de frais de port.

    Le Chant des Roues7 ans à vélo autour du mondeClaude MARTHALER

    En mars 1994, Claude Marthaler a quitté la Suisse à vélo dans lebut de rejoindre le Japon en deux ans. Il a traversé l’ex-URSS quivenait à peine de s’ouvrir au tourisme individuel puis a gagné leshauts plateaux tibétains qu’il sillonna longuement. Au chant desroues de son vélo, il se laisse gagner par l’ivresse de l’aventureet, en 1997, s’envole du Japon pour l’Alaska. Il pédale jusqu’àl’océan Arctique et repart vers le sud par les MontagnesRocheuses et la cordillère des Andes, atteignant Ushuaïa enmars 1999. De là, il prend l’avion pour Le Cap d’où il remontetoute l’Afrique, traversant le Congo démocratique en pleineguerre et le désert du Sahara par la Mauritanie. Il boucle son tourdu monde en juin 2001, au terme de sept ans, après avoir par-couru 122 000 km et visité 60 pays. P. O.

    2002- 300 pages - Éditions : Olizane - Genève – SuisseTél : 022 328 52 52 – téléfax : 022 328 57 96 – Courriel : [email protected] : 23€ + 5€ de frais de port

    Cet ouvrage à été traduit en allemand et en italien :Durchgedreht2002- 315 p. – Prix : 17,50 €Reise-Know Verlag - Untere Mühle 4 - 71706 Markgröningen - Deutschland.www.reise-know-how.de

    Il canto delle Ruote2008 – 313 pages - Edicicloeditore s.r.l. - ViaCesare Beccaria, 13/15 - 230026 Portogruaro(Ve) Italy. www.edicido.itPrix : 16,50 €

    On peut aussi commander directement chezl’auteur (chaque livre sera dédicacé) :[email protected]

    À l’école du mondeSeule à vélo sur 3 continentsKristelle SAVOYE

    Kristelle, jeune enseignante, décidede partir seule à vélo à la rencontredes écoles du monde. Confrontéeaux réalités des pays du Sud, elleconfie à son carnet de route lesémerveillements et les chocs que luiréserve ce voyage. Après quatremois d’Afrique, elle poursuit son péri-ple en sillonnant les grands espacesd’Amérique du Sud jusqu’enPatagonie. Le troisième volet de cevoyage initiatique a pour cadre laChine, qui lui laisse un parfum d’ina-chevé teinté d’incompréhension.

    Kristelle n’a rien d’une touriste en quête d’exotisme, son vélo lui apermis d’approcher au plus près les habitants, sur son deux-rouesbaptisé Ruyam. Depuis son retour, Kristelle Savoye enseigne dansle primaire, dans le sud-est de la France. Son intérêt pour les peu-ples du monde l’a d’abord conduite dans différentes missions ausein d’ONG en Afrique, puis à mener plusieurs projets scolairesdans les univers les plus déshérités de la planète.Son site www.ecoledumonde.fr témoigne de la richesse desliens qu’elle tisse avec les enfants et les enseignants de par lemonde. P. O.

    2009 – Éditions : Le pas d’oiseau - 176, chemin de Lestang - 31100 Toulouse.www.lepasdoiseau.com Prix : 20€ - Port offert aux abonnés et aux adhérents à Cyclo-Camping International.

    L’appel de la steppeD’Istanbul aux confins de la Mongolie, à la rencontredes nomades de l’AltaïAntoine de CHANGY et Célina ANTOMARCHI-LAMÉ

    Après plusieurs années de vie profes-sionnelle, respectivement dans les res-sources humaines et la finance, CélinaAntomarchi-Lamé (34 ans) et Antoinede Changy (36 ans) se marient en 2003et décident de partir par les cheminsde traverse : « …Il n’y avait pas d’en-droits où nous ne souhaitions aller.Mais l’Iran était l’idée fixe de l’un et laMongolie un rêve d’enfance de l’autre.Nous avons donc choisi la Turquie,pour apprendre à voyager, puis l’Iranet l’Asie centrale parce que nous n’ensavions rien, avant de rejoindre la

    Mongolie. Un soir l’homme chez qui nous dormions nous asimplement proposé : “Venez passer l’hiver chez moi si vousvoulez.” » P. O.

    2008 Р318 pages РPrix : 19,80 ۃditions : Presses de la Renaissance Рwww.presses-renaissance.com

    L'AUTEURE SE

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    AU FESTIVAL

    DU VOYAGE À

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    VÉLO

    Nouvelles de MayotteNous vous avons déjà parlé de Brigitte et André Coadou que l’Éducationnationale vient d’envoyer à Mayotte, en face de Madagascar. André s’estoccupé pendant plusieurs années de Cyclo-Accueil-Cyclo… Ils nous don-nent enfin de leurs nouvelles depuis cette terre lointaine.

    « Nous avons pris notre temps pour nous installer ici à Mayotte, dans l'océan Indien,cette petite terre française à 10 000 km de la métropole. Ici, c'est l'Afrique (musul-mane) et la France à la fois, et nous apprenons, au fil des semaines et des mois à com-biner ces différentes réalités qui tentent de cohabiter sur cette île promise à la dépar-tementalisation pour bientôt, paraît-il.Nous habitons sur les hauteurs du village de Dzoumogné (à environ 20 km au nord dela capitale Mamoudzou). Nous allons régulièrement à Mamoudzou pour divers achatsdémarches et courses dans une grande surface.

    Au bout d'un trimestre nous avons commencé à com-prendre les particularités du métier d'enseignant àMayotte. Beaucoup d'élèves ont un niveau scolaire assezfaible. Nous travaillons dans un collège de 1000 élèves(très courant ici) et cela ne va pas sans entraîner quelquesdifficultés d'organisation de la vie scolaire… Les bâti-ments sont installés dans une ancienne usine sucrière,c'est joli, un peu bruyant…Notre petite Clémentine supporte plutôt bien sa nouvellevie. Elle est en CP et va à l'école de 7h à midi ; l’après-midi on complète avec l’école de la maison (le CNED)

    pour qu'elle ne pâtisse pas trop du niveau scolaire très faible en primaire. En effet, cer-tains élèves arrivent au CP en parlant le shimaoré et un peu le français.Côté loisirs, nous avons (déjà !) pour habitude d'aller deux fois par semaine à la plage…En vrac : sortie en mer pour voir les baleines, palmes/masque/tuba régulièrement pourvoir coraux et poissons de toutes les couleurs, sortie bateau aux îlots du nord, ascen-sion du Dziani Bolé, tour de l'île à vélo, nage avec les grosses tortues de mer…Maintenant, c'est l'été austral. Ici, on dirait plutôt la saison des pluies.Nous partons rouler en Afrique du Sud à partir de la semaine prochaine pendant troissemaines puis six jours à La Réunion. On ne va pas se plaindre !Venez nous rendre visite, cela nous fera le plus grand plaisir ! »

    Brigitte Bernstein – André Coadou & ClémentineLotissement SIM – Hauts du collège – 97650 Dzoumogné (Mayotte)tél. : 02 69 60 78 85 – port. : 06 39 29 42 28Courriel : [email protected]://monsite.orange.fr/ciclomundo/sur You Tube : http://fr.youtube.com/watch?v=spIVvDr3G5k

    E M M A I L L O T É S !

    LA PLU IE ET LE BEAU TEMPS

    Ç A M A N I F E S T E !

    VÉLOROUTE TRANSEUROPÉENNE

    Nous partons rouleren Afrique du Sudà partir de la semaineprochaine pendanttrois semainespuis six jours àLa Réunion. On neva pas se plaindre !

    À la poste de Mtzamboro.

    Makis jardin Dzoumogn.

  • Vie de l’association

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    Bon à découper ou à photocopier et à renvoyer à Cyclo-Camping International - 25, rue Ramus - 75020 Paris, accompagnéd’un chèque à l’ordre de Cyclo-Camping International.

    Nombre d’exemplaire(s) commandé(s) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Chéque ci-joint, soit un réglement de : .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . € Date NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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    Bon de commande duManuel du voyage à vélo 15€ l’exemplaire, port