M. Majorique Bolduc, & Cacouna
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8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna
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Majorique Bolduc, vers 1869.
(Source : http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple)
http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple
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(Source : https://archive.org/details/cihm_12188)
(p. 9)
(p. 83)
(p. 616)
[Le 19 mai 1881, M. l'abbé Majorique Bolduc, compagnon de
route de M. l'abbé L. Provancher, curé de Cap Rouge,
visitent le Pape Léon XIII à Rome.]
https://archive.org/details/cihm_12188https://archive.org/details/cihm_12188https://archive.org/details/cihm_12188https://archive.org/details/cihm_12188
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Majorique Bolduc, vers 1889.
(Source : http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple)
http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple
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REAL LEBEL, S
A U P A Y S D U P O R C - E P I C
K A K O U N A
1 6 7 3
1 8 2 5
1 9 7 5
Edité par
LE CO MITE DES FETES DE CA CO UN A
1975
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— Autrefois, les églises consacrées étaient peu nombreuses.
Afin que l'église de Cacouna réponde aux conditions requises
pour être consacrée, il faudrait un homme dynamique pour préparer
cet événement extraordinaire a ce moment-là.
Un nouveau curé : M. M ajorique Bolduc
La paroisse de Cacouna venait de vivre 37 ans sous la gouver
ne d'un excellent curé que tous aimaient, même s'il était parfois
solitaire, timide, bonasse et un peu porté à la neurasthénie.
C'est
ainsi qu'il se décrivait lui-même.
Pour lui succéder, il faudrait à la tête de la paroisse un cure
qui ferait preuve d'élan, aurait de l'expérience, du dynamisme, de
l'esprit
d'entreprise et qui saurait collaborer non seulement avec ses
paroissiens mais aussi avec les touristes qui envahissaient de plus
en plus Cacouna, en été.
Le nouveau curé choisi, fut M. Majorique Bolduc.
Laissons-le se présenter lui-même dans le texte qu'il a rédigé
pour les journaux à la veille de la consécration de l'église, le 11
septembre 1897, et dans la Généalogie de sa famille qu'il a publiée
en 1912.
" M . le chanoine Majorique Bolduc est le curé actuel de Ca
couna depuis le 20 janvier 1888.
Il est le fils de R émi Bol duc, écuier, J .P ., et de Dame Sophie
Pépin,
il est né à St-Victor de Tring, Comté de Beauce, le 20 no
vembre 1842."
Il raconte ensuite que grâce à la protection du futur Archevê
que de Québec, Mgr Charles-François Baillargeon, il a pu étudier
au collège de S te-Anne de la P ocatière et qu'il a été ordonné prê
tre le 23 décembre 1871 par M gr J ean Langevin, archevêque de Ri
mouski.
Il fut successivement curé de St-Alexis, missionnaire sur fin-
tercoion ial, premier curé du Bassin de Gaspé. En 1874, il a fonde
180 —
a mission de St-Majorique, puis curé de Douglastown de 1878 à
1881.
Après un voyage en Europe et en Orien t, il fut nommé res
ponsable du sanc tuaire de S ainte-A nne de la P ointe-au-P ère où à
force de travail et de sollicitations, tant au Canada qu'aux Etats-U
nis, il a créé un vrai lieu de pèlerinage, qu'il a abandonné avec re
gret, au début de 1888, pour devenir curé de Cacouna.
Ce nouveau curé a don c les quali tés et l'expérien ce requises
pour communiquer son dynamisme à sa paroisse.
Premier accueil
A sa descente de rintercoioniai, à la gare de Cacouna, plus de
cinquante carioles, "berlots", et traîneaux l'attendaient pour
l'escor
ter en triomphe au presbytère. M ais le triomphe fut de cou rte du
rée.
Le notaire Beaulieu avait prévenu Mgr Langevin que les héri
tiers de M. Cloutier avaient tout vendu ou emporté, jusqu'aux Sta
tuts du parlement inclusive ment, Mê me le Livre des Ames était
disparu.
Ils n'avaient laissé dans le presbytère qu'une chaise et un
lit. Le vicai re avait dû sollic iter l'hos pitalité au couvent où il avait
transporté les registres qui ne pouvaient pas se loger dans la petite
voûte du presb ytère. (1)
C ontre mauvaise fortune, on fit bon coeur, on emprunta chez
des voisins la vaisselle, ce qu'il fallait pour souper et pour dormir
et l'on attendit la fin d'une tempête pour recevoir de la Rivlère-du-
Loup les pièces de mobilier qu'on y avait commandées.
Une glacière
Le presbytère négligé depuis des années , était fro id comme
une glaciè re. Nous avons vu plus haut les travaux d'envergu re que
le curé dut y faire entreprendre pour le rendre habitable et fonction
nel.
(1) AAR : Cacouna, 13 janvier 188 8
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Son prédécesseur, usé par
i'âge
et la maladie, avait laissé al
ler au petit bonheur la maison, les livres de la fabrique, et plus ou
moins respecté les tarifs diocésa ins. Il fallut donc recourir aux con
seils des prêtres voisins pour tout remettre à jour.
Pour connaître son monde, le nouveau curé entreprît la premiè
re visite de sa paroisse. Ré sultat : 213 familles ; 1388 âmes dont
818 communiants, et 17 infirmes, incapables de se transporter à
l'église . (1 )
Les cartes sur la table
A ses paroissiens, le curé met clairement les cartes sur la ta
ble : la parois se a une dette de $1, 000 ., et les collec tes rapportent
le dimanche entre $1.40 et $1.50; quant à la collecte de l'Enfant-
J ésus, faite à l'occasion de la visite paroiss iale, elle a rapporté
$50.90.
En bon diplomate, le curé leur promet que s'ils sont plus géné
reux, la paroisse fera l'acquisition d'un ostensoir. Promesse qu'il
tient le 15 avril 188 8. (2)
L'évêque écrit deux lettres sur cette question des finances, et
au dire du curé , elles ont eu un excellen t effet. (3)
Une masse de lettres
M. Bolduc a entretenu une correspondance très suivie avec ses
évêques, Mgr Langevin, puis son successeur Mgr André-Albert Biais.
Au lieu de suivre la chronologie de ce courrier, il a paru plus inté
ressant de grouper sous différents titres l'ensemble de ces échan
ges.
Il V aurait eu aussi bea ucoup à écrire sur le personnage "B o l
duc", ses originalités, ses aventures, les tours plus ou moins pen
dables qu 'on lui a joués . Nous avons préféré en rester aux événe
ments historiques, et faire ressortir les différents aspects de ce cu
ré au grand coeur, qui se serait si bien entendu et compris avec
J ean XXIII.
(1) AAR : Cacouna, 23 février 1888
(2) AAR : Cacouna, 15 janvier 188S
(3) AA R : Cacouna, 16 mar 1888
182 —
Monsieur le chanoine
En signe d'appréciation pour le travail qu'il a accompli dans le
passé, non seulement auprès des catholiques, mais aussi auprès des
protestants, en prévision de ce même genre de travail qu'il aura à
accomplir à Cacouna, Mgr Langevin nomme M. Bolduc, chanoine ho
noraire du chapitre de la cathédrale de Rimouski comme il
l'avait
fait pour son prédécess eur M . le curé C loutier. On a dit que M.
le chanoine était sensible aux titres ecclésiastiques, mais la lettre
qu'il écrit à son évêque à cette occasion est pleine de délicatesse,
et exprime s urtout le dés ir d'un prêtre qui veut servir l'E glise et les
âmes, toujours plus et toujours mieux. (1)
Pour le chanoine Bolduc, sa vie sacerdotale est symbole d'at
tache ment au servic e de l'Eglis e. Il tient à co mmuniq uer c ette con
viction à ses paroissiens, il les veut fidèles au Pape, à leur Evêque
et à leur C uré.
Et quand il lui arrive des signes de reconnaissanc e de l'Egli
se , il ne les prend pas pour lui seul, mais aussi pour les paroissiens
qui forment son Eglise de Cacouna.
Un prêtre enraciné
M. B olduc n'a rien d'un déraciné. Il a conservé pour les mem
bres de sa famille une fidélité qui, non seulement l'amène à les vi
siter quand il en a l'occasion, mais il vit leurs joies et leurs peines
et quand il écrit à son évêque, presque chaque fois il a un mot pour
l'un ou
l'autre
des membres de sa famille, qu'il sait dans la joie ou
dans la peine. N'o ublio ns pas qu'il es t resté à 12 ans, orphelin de
père,
aîné d'une famille de neuf enfants.
De même il reste attaché à son village natal et aux endroits
où il a exercé son ministère sacerdotal, en particulier son cher sanc
tuaire de Sainte-Anne où il retourne seul ou avec des pèlerins.
Il parle du passé, de ses évêques, de ses confrères dans le sacer
doce, de ses vicaires avec une charité qui révèle sa fol dans la
grande famille sacerdotale de l'Eglise.
(1) AA R : Cacouna, 16 mars 1883
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Et quand il est nommé à Cacouna, comme il l'a fait dans ses
paroisses précédentes, il prend au grand sérieux cette nouvelle pa
roisse dans laquelle II s'enracine parce que l'Eglise diocésaine la
lui con fie : il a ses paroissiens, son église, ses responsabilités, ses
joies et ses peines. Il travaillera s ans compter pour que sa parois
se soit bien tenue à tous points de vue. Fier naturelle ment, il veu t
aussi
l'être
de tout ce qui déend de lui . Ce qui ne l'empêche pas
de faire preuve d'une cordialité qu'il sait manifester aux tout-pe
tits,
comme aux malades et aux vieillards ; mais quand il est
con
vain cu d'une cho se, il sait tenir tête à n'importe qui , tant qu'i l n'a
pas fait reconnaî tre la droiture, la vérité et la justice. C hez- lui, on
retrouve avec qualité, et l'homme et le prêtre.
l a cho isi com me devise : "fo rtite r in re, suaviter in mo do "
qu'il tradui t dans le concret par : "exi ger beaucoup , mais le faire
avec doigté."
La vie pastorale de sa paroisse
Avant d'être un grand réalisateur sur le plan matériel, M. Bol
duc veut d'abord s'occuper du spirituel, ce que nous appellerions
aujourd'hui : la pastorale paroissiale,
Et dans cette pastorale. Il n'exclut perso nne : jeunes, a dultes,
malades, vieillards, catholiques, protestants ; ceux qui partagent son
avis et ceux qui le blâ ment : Il veut être tout à tous . E t, il co m
mence par les jeunes.
Un curé au service des jeunes
L'avenir d'une paroisse repose sur les jeunes.
M
Bolduc visi
te réguliè rement le couvent et ses école s. Il se rappelle que s'il es t
prêtre. Il le doit à la généros ité de Mgr Ba illargeo n. Par ailleurs ,
s'occuper des écoles de sa paroisse n'est pas une mince tâche : il
faut visiter le couvent et 9 écoles. (1)
Il est très content de la forma tion qui se donne au cou ven t il
est plus Inquiet de celle qui se donne à
l'Ecole
modèle du village.
(1) AAR : Cacouna, 22 juin 1888
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Aussi quand Mgr Biais lui apprend que, pour des raisons de
personnel,
de finances et autres, les Soieurs de la Charité songent
à quitter C aco una, son plan est vite fait : il lance un appel aux
Soeurs du Saint-Rosaire pour qu'elles s'occupent à la fois des
fi l
les et des garçons.
Quand les Soeurs de la Charité décident de demeurer à Ca
couna, (elles y resteront jusqu'en juillet 1967), il en est tout
heu
reux, mais il se rend chez les Frères Marîstes à ibervilie pour leur
demander s'ils ne viendrai ent pas s'occupe r des garçons ? Il pré
férerait des Frères Maristes pour créer une émulation avec les Frè
res des Ecoles C hrétiennes qui enseign ent à Fras erville. Il visi te
même les touristes catholiques et protestants pour leur demander
s'ils ne pourraient pas donner à Cacouna une part de leurs taxes
scolaires pour assurer un salaire convenable aux Frères. (1)
Par ailleurs, il se sent toujours chez lui et bien accueilli au cou
vent d'abord, et aussi dans ses écoles rurales.
Un curé
au
service
des adultes.
Les adultes cons tituent la plus grande pa rtie de la paroisse :
ils sont cultivateurs, pêcheurs, marchands, hommes d'affaires. Leurs
épouses les secondent d'abord dans l'éducation de leurs enfants,
puis dans leur travail. Il y a ceux qui sont malades, ce ux qui
vieil
lissent. Et pendant les mois d'été, il y a cette population qui dou
ble avec des touristes de langue française et anglaise, avec des ca
tholiques et des non-catholique s. To ut cela exige du curé et des
vicaires de Cacouna un ministère vigilant et d'un caractère bien
particulier. .Arrêtons-nous à quelques aspects. D'ab ord, il veut les
connaître tous, il fait avec fidélité sa visite paroissiale, non seule
ment pour faire leur connaissance mais aussi pour partager leurs
joies et leurs peines, et faire plaisir aussi à ses malades et à ses
vieillards.
(1) AAR ; Cacouna, 5 mars 1901
— 185 —
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Semences e t réco l tes
C omme la plupart de ses paroissiens s ont cultivateurs, il s'in
téresse à la période des semences c omme à celle des récoltes. Il
se réjouit quand la température est favorable ; il va jusqu'à deman
der des prières publiques quand la température est mauvaise. — "Le s
semailles vont bien. Les dernières récoltes ont été si mauvaise s." (1)
La maladie
A un moment donné, il s'est produit une épidémie de "picote
no i re"
(petite vérole) et de typhoï de. Il a visité ses malades, les a
encouragés à suivre les directives de leurs médecins pour éviter que
l'épidémie ne se répande, Par mesure de prudence , il a même fait
des funérailles la nuit et songé à supprimer la messe du dimanche
pour éviter la co ntagi on. (2)
Toussaint et défunts
Il éc rit un jour : mes parois sien s ont témo igné une piété ex
traordinaire et tant de dévotion en ces jours qu'il a fallu déployer
à leur service le dévoueme nt d'un jeune prêtre. (3)
Un autre jour, II est tout heureux de dire à son évêque qu'il
a trouvé des renseignements sur les "messes grégoriennes" (trente
messes à célébrer trente jours de suite pour un dé funt). C ette
cou
tume qui était censée comporter des grâces bien spéciales pour tes
défunts a été abandonnée (ors de la dernière réforme liturgique. (4)
L a m e sse q u o t i d i e n n e e t d o m i n i ca l e
Sa fidélité à bien préparer sa messe quotidienne, la qualité de
sa prédication dominicale, le catéchisme, la présence de ses 52 en
fants de choeur autour de l'autel le dimanche, sont pour lui essen
tiels . S 'il doit s'absen ter, îl se hâte de se trouver un prêtre pour
le remplacer.
En été, il inaugure une messe à 7 heures le dimanche matin
pour faciliter la messe aux touristes et surtout à leurs employés . |5)
(1) AAR • Cacouna, 26 août 1888, 15 et 29 août 1889, 25 mai 1391
(2) AA R : Cacouna, 3 novembre 1891 et 5 août 1903
(3) AAR : Cacouna, début de novembre 1885
(4) AAR : Cacouna, 27 février 1890
(5) AA R : Cacouna, 22 juin 1888
— 186 —
Il trouve éreintante cette période de l'été avec le surmenage
qu'elle occa sionne. (1)
Et quand il veut faire réagir du coup, spirituellement toute sa
paroisse, il fait prêcher des retraites auxquelles il s'intéresse acti
vement. (2)
Des conso la t ions ma is auss i des épreuves
Une paroisse suivie d'aussi près devait nécessairement
con
naître des réactions néga tives, et elles ne firen t pas défaut. —
"Seuls ceux qui ne font
rien,
ne se font jamais critiquer "
Boisson e t po l i t ique
M. Bolduc a vite découvert que dans le village et sur la route
de la Rivière-du-Loup, il y a deux débits de boisson, déjà dénoncés
et condamnés, mais qui continuent à vendre de l'alcool, même aux
mineurs.
Comme il savait par ailleurs que les permis de vendre de la
boisson étaient intimement liés à la politique, îl s'est intéressé à
chacune des élections au village, dans la paroisse, au provincial et
au fédéral, non pas par goût de la politique, mais pour protéger ses
paroissiens contre les ravages de la boiss on. (3)
Des exemples se sont produits pour faire réfléchir ses gens.
Deux frères s'en allaient, en boisson, de Cacouna à Fraser
ville, l'un est tombé sous les pattes du cheval où il est mort écra
sé.
(4)
Un femme qui abusait de la boisson est morte en laissant ses
5 enfants orphelins . (5)
Jeu à l 'a rgen t
A la boiss on se join t auss i sou vent le jeu à l'argent. Le curé
est revenu maintes fois sur ce pro blè me. La vie était trop dure à
gagner pour que des pères de famille, ou de grands garçons dé
pensent ainsi leur argent, laissant dans la misère, des femmes et
des enfants.
tl ) AAR : Cacouna, 15 et 29 août 1888
(2) AA R : Cacouna, 28 mai-s 1888
d ^ ^̂ 2̂ • 11 js-i'̂ ^^ 1894 ; 21 ja nvier 1902
(4) A A R : Cacouna, 4 septembre 1896
(5) AAR : Cacouna, 22 septembre 1898
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Enfin ,
sur ce même problème de l'argent, il souffrait de voir
certains marchands abuser du passage des touristes pour mal cal
culer la pesée ou pour réclamer des prix exorbitants.
Des loups dans ia bergerie
Mais, ce qui lui faisait le plus de peine, c'était les attaques
directes à la foi de ses paroissiens.
Il est sûr que Chinïquy a traversé la région de la Rlvière-du-
Loup à Rimouski qu'il y a fait des adeptes, et que ces derniers ont
voulu à leur tour exercer le rôle de prédi can ts. — M gr Langevin
a dû à plusieurs reprises mettre des paroisses en garde contre cet
te illus ion . Il l'a fait par exemple , dans la lettre pastorale qu'il a
adressée aux paroissiens de Cacouna, le 6 mai 1879.
Ma is, la mauvaise graine repousse toujours. . . les loups re
vien nent sur les lieux où ils ont fait du carnage I Des adeptes d e
Chiniquy continuent à faire venir des ministres chiniquistes de l'Il-
linois. Dans la paroisse, ils tiennent des réunions, distribuent des
brochures, des revues, des bibles sans imprimatur, leur audace est
telle qu'ils vont même jusqu'à en distribuer dans les bancs de l'é
glise. Il en vient d'autres aussi de la Rivière-du-Lo up, occas ionnel
lement.
Sans se fâcher, mais avec une ardeur tout apostolique, le cu
ré les réfute en chaire, va dans les familles qu'il sait touchées ou
tentées par cette religion moins exigeante.
Là aussi, il connaît des consolations, des retours qui font ren
trer des brebis au bercail, ce qui "cause plus de joie que celles qui
ne sont jamais parties", dit l'Evangile.
La plus douloureuse épreuve
Elle lui vient d'un garçon que sa mère elle-même considère
comme un "déran gé men tal. " Il s'agit d'un jeune instituteur, sans
emploi, qui consacre ses loisirs à attaquer son curé.
188 —
La première fois , il le fait par la voix de "L 'E vé ne men t" dans
lequel il blâme les réparations que le curé fait faire à l'église, "par
ce qu'elles ne respirent pas la vétusté de l'anc ien ," — L'affaire est
allée assez loin pour que le propriétaire du journal avertisse l'évê
que qu'il avait publé une rétractation qu'il avait reçue de ce jeune
Gagnon. (1)
Une autre fois, de concert avec un nommé Bérubé, il rédige
une pétition-fleuve de 34 pages, grand format, dans laquelle il ac
cuse le curé de toutes les fautes de la terre. C ette pétition fut dé
savouée par les parois sie ns. Ma is, Gaqnon resta un déçu et reviendra
plus tard avec uns autre attaque. (2)
S'il y a des loups, il y a aussi des louves
Elles sont peut-être encore plus méchantes parce qu'elles se
cachent pour semer à droite et à gauche des papiers qui racontent
toutes sortes de faussetés, non seulement sur le curé, mais sur les
paroissiens et les paroissiennes qui
n'ont
pas
l'heure
de leur
plai
re.
Il faudra ce tte fois enc ore une lettre de l'évêque pour faire ces
ser cette insa nité. (3)
Et pour finir : " le s é trangers "
Les "étrangers", ce sont les touristes qui sont de passage dans
la paroisse au cours de
l'été
; ce sont aussi leurs dome stiques qui
ont souvent des moeurs qui ne sont pas une leçon pour les jeunes
de la paroisse : ce sont enfin les "sa uva ges " qui reviennent près
du quai au cours des mois d'été et qui donnent l'exemple de la pa
resse et de tout ce qu'elle entraîne.
Une réaction : les pèlerinages à Sainte-Anne
Seule, Sainte-Anne sait le nombre de pèlerinages que Mgr Bol
duc a organisés pour aller la prier et lui confier les problèmes des
pèlerins, de sa paroisse ou d'ailleurs. Relevons-en quelques-uns.
Le premier pèlerinag e eut lieu par chemin de fer. Les pèlerins
en revinre nt heureux, mais très fatigués. (4) Le sec ond se fit en
(1) AAR : Cacouna, 23 novembre 1592 et 13 avril 189 9
(2) AA R : Cacouna, 2 mars et 20
m
1892
(3) AA R ; Cacouna, 30 juin 1893
(4) AA R ; Cacouna, avril 1888
189 —
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bateau, du quai de la Rivière-du-Loup à celui de la Pointe au-Père.
M
groupa 40 0 pèlerins de Cacouna, Sa int-Arsène, S aint-Epiphane,
L'Isle-Verte, Fra serville, Notre-Dame du P ortage. T out s'est dérou-
é à la per fectio n. {1 )
Un autre semblable eut lieu à S ainte-Anne de Bea upré. Encore
jne fois , 400 pèlerins qui firent magnifiquement les choses. (2)
Un autre tourna en demi-é preuv e : la brume fut telle , que le
bateau ne put quitter le quai. . . mais fa isa nt contre mauvaise for
tune bon coeur, chacun revint par ses moyens, chantant et priant la
bonne S ainte-Anne . (3)
En fin, le pèlerinage de 19 01 , groupa 695 pèlerins , dont plu
sieurs "étra nge rs" . Encore une fois , un plein succès . (4)
"P rie r sur de la beauté "
Avant même que la Pape Saint Pie X
n'ait
proposé à l'univers
chrétien cet idéal de "prier sur de la beauté", Mgr Bolduc rêvait
déjà de faire prier ses paroissiens sur de la beauté, et pour y arri
ver, il se servirait des travaux qu'il accomplirait pour rendre l'égli
se de Cacouna digne de la consécra tion. Ses prédécesseurs avaient
déjà beaucoup fait dans ce sens, il se chargerait avec ses parois
siens de compléter leur oeuvre. C ette oeuvre, elle compre nd à la
fois l'édifice de l'église, et le mobilier liturgique qu'elle va contenir.
P our aider à "cha nter en beau té" : un orgue
La musique et le chant liturgiques tenaient beaucoup au coeur
du curé. M était le petit parent de
l'autre
Mgr Bolduc qui s'était in
téressé activement à la résurrection du chant grégorien.
A C acouna, en 1862 , on avait acheté ce que le J ournal de la
Fabrique appelait un "he rmo niu m". On l'avait payé S132.50. Etait-
il neuf ou de "sec onde main "? En tout cas, à force de servir, il ap
pelait de sérieuses réparations.
On se posa le problème : au lieu de mettre de l'argent sur cet
instrument dépassé, ne valait-il pas mieux penser à doter l'église
(1) AA R : Cacouna, 23 mai 1892 et 5 juillet 1892
(2) AA R : Cacouna, 30 juin 1893
(3) AAR : Cacouna, 27 J uin 1895
(4) AAR : Cacouna, 26 juillet 190 1
— 190
d'un orgue. En l'installant, on verrait aussi à créer de l'espace pour
l'entourer d'une vraie chorale qui aurait au moins vingt-deux mem
bres.
Les paroissiens qui aimaient le chant et la musique liturgiques
furen t vite d'a cc ord . M. le curé "batt it le fer tandis qu'i l était
chaud" .
1 éc rivit à son évêque. De leur cô té, les margui llie rs et
les paroissiens signèrent une requête, et le 11 mai 1888, la fabri
que achetait de M. Eusèbe Brodeur, un facteur d'orgues de Saint-
Hy aci nthe, un orgue de deux claviers et de dix-hui t jeux. Le prix d'a
chat était de $1,500., et l'échéancier des paiements proportionné
aux revenus de la paroisse.
Mais pour installer cet orgue, sans perdre de places dans l'é
glise, il faudrait faire plusieurs changements : rétrécir les allées de
la nef, placer dans l'allée centrale des "chaises bergères" pour les
religieu ses et leurs pens ionna ires : ajouter des bancs da ns le pre
mier jubé, agrandir "la palette" du deuxième jubé pour pouvoir lo
ger à la fois
l'orgue
et la chorale.
Tout fut si bien plaidé et réglé que marguilliers, paroissiens,
curé et évêque furent d'ac co rd. Le con trat fut sign é le 11 mai , et
l'orgue
inauguré à la messe de minuit de Noël de la même an
née.
(1)
De son côté, la tradition orale donna libre cours à son imagi
nation. De même que l'on s'était demandé si "l' he rmo ni um " était
neuf ou de "seconda main", on se demanda : "une si petite parois
se a-î-elle les moyens de se payer un orgue neuf ? " Et l'on s uppo
sa que cet orgue était de "se con de ma in" , qu'il proven ait. . . de la
basilique de O uébec. . . de la paroisse Sa înt-Roch de Québec. . .
de S aint-M artin de Laval. . . etc. . .
Ces dires paraissaient d'autant mieux fondés que ni l'orgue,
ni aucune de ses parties ne portaient de signature ou de poinçon.
Les archives de la Maison Casavant ne possédaient pas de rensei
gnements sur les orgues produits par Brodeur.
Un article de Lapointe, publié dans le Supplément de l'Ac
tion catholique, le 15 mai 1937, mit sur la piste de la vraie réponse.
(1) AA R : Cacouna, 25 janvier, 11 mai, 25 décernbre 1839
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"A Saint-Hyacinthe, un nommé Brodeur, là où les frères Ca
savant firent leur apprentissage, obtint quelques contrats notamment
à
C ac ouna
et à S aint-A ntoine de R iche lieu. Brodeur abandonna la
fabric ation des orgues et passa au servic e des Ca sa vant". {1}
Restait à faire le parallèle entre les orgues de Saînt-Antoine-
sur-l e-R ichelie u et de C acouna, entre leurs caractéris tiques et leur
coût.
Une lettre fort aimable et bien documentée de M. & Mme Ber
nard Ga udette, de S t-A ntoine , répondit largement à mon attente.
M. est secrétaire de la fabrique et Mme est organiste depuis 1928.
Ils joignirent à leur lettre un article de "La Minerve".
Dans "La Minerve" du 15 octobre 1880, on raconte les évé
nements survenus à l'église St-Antoine sur-le-Richelieu, pour expri
mer la reconnaissance aux paroissiens qui, pendant cent ans, ont
travaillé à la construction et à la décoration de leur église.
Ce jour-là, l'évêque de St-Hyacinthe, Mgr Moreau, consacra
l'église, puis a béni un orgue de 18 jeux, au prix de $1,800., sorti
des ateliers de M. Eusèbe Brodeur, de Saint-Hyacinthe, dont le nom
est avantageusement connu du public, et la cérémonie se termina
par la bénédiction des cloches.
Malheureusement en octobre 1913, un incendie a ravagé l'é
glis e de S aint-A ntoine et ses trésors artistiques . — On a rebâti
à neuf dans les anciens murs. . . mais en gardant un saine no stal
gie du passé. (2)
Toutes ces recherches auraient été évitées si Brodeur avait si
gné
l'orgue
de Cacouna comme celui de Salnt-Sulpice : "Eus èbe
Brodeur, artiste, facteur d'orgues, Sa int-Hya cinthe." (3)
Des lus t res de c r is ta l de Versai l les
Encouragés par ces premiers travaux à l'église, les touristes
voulu rent eux aussi faire leur part. A
l'été
1890, ils offrirent une
très belle série de lustres de cristal de Ve rsai lles . On peut imagi
ner l'ouvrage qu'ils ont exigé jusqu'à ce qu'on puisse les électrifier,
en 1906 I
(1) Action C atholique, 15 mai 1937, supplément, p. 2
(2) Bernard Gaudet, 20 février 1B75
(3) Morîsî et, Gé rard, Coup d'oeil sur les arts en Nouvelle Tranc e, p. 121
Des Pers iennes en bols
Comme les verres des fenêtres de l'église n'étaient pas tein
tés, on avait Installé des toiles pour empêcher les paroissiens de
cuire pendant la messe et de rôtir pendant les sermons I Ces
pau
vres toiles avaient telle ment fait leur besogne qu'elles déch iraient
de partout. On fit la dépense de $75. à $80 . pour les remp lacer
par des persiennes de bois . (1}
U n nouv eau C hem in de C ro ix
A plusieurs reprises, les curés ont mentionné la dévotion de
leurs paroissiens pour le Chemin de croix.
Dans la vieille chapelle. Ils ont dû attendre de 1810 à 1841
pour avoir leur premier C hemin de croix . D'ai lleurs , ce sont pro
bablement les mêmes images qui ont orné les murs de l'église de
puis quarante ans.
Au cours de 1889, des paroissiens, des bienfaiteurs donnent
$525 ., pour faire acheter à Paris, par l'Intermédiaire de M. Hébert
Ga uthier, des stations du Chemin de croi x, en terre culte. Mg r B iais ,
évêque coadjuteur de R imous ki est venu les bénir, le 9 nove mbre
1890, puis il a chanté une messe pontificale et a terminé la retrai
te parois siale que prêchaient des Pères R édemptoris tes. (2)
Il Y avait sous chaque station un petit cadre à fond bleu s ur
lequel nous pouvion s lire les noms des donateurs . . . nos grands -
parents ou leurs amis. La rénovation du Mo numen t historiq ue a fait
disparaître ce petit lien qui unissait les générations actuelles avec
celles du passé
M gr An dré -A lbe r t B ia i s s uc c ède à M gr J ean Langev in
Le 6 février 1 89 1, Mgr J ean Langevin démissionne comme évê
que de Rimo usk i, après vingt-qua tre ans d'épiscop at. il décède le
26 janvier 18 92. Son coadjuteur, M gr Biais , lui succè de le même
jour.
1) AAR : Cacouna, 23 février 1890
(2) AAR : Cac ouna, 2 novembre 1890
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Le couronnement des grands travaux.
On a déjà fait peinturer les murs de l'ég lise, en 1888 (1 ), mats
le curé et les marguilliers voulaient en finir avec les grands tra
vaux. Ils les entreprennent tous à la fois, et ils sont d'enve rgure.
Il s'agit :
— de faire un perron de pierre devant l'é gli se ;
— d'agran dir de 25 pieds la sacristie ;
— de réparer et repeindre les murs Intérieurs de l'é gli se ;
— de cons truire un chem in couve rt qui ira du devan t de la
nef (près de
l'autel
de Saint-J oseph) jusqu'à la sacristie ;
— de bâtir un cloc heton sur le choeur de l'église (en vue du
retour de la cloch e du Seigneur F rase r).
Cet projets contenus dans le procès-verbal de l'assemblée des
marguilliers du 19 octobre 1890, ont été soumis aux architectes
Ouellet et Gos selin de Québec, et approuvés par Mgr Biais . Ma is,
pour des disc uss ions financi ères , ils sont retardés. (2)
En mars 18 92, l'architecte O uellet vient examiner les proje ts
de travaux et suggère en plus de relever le plancher du choeur de
deux marches, ce qui permettra d'avoir une crypte fort utile (3)
Finalement, les soumissions ont été ouvertes le 9 octobre 1892.
C'est M. Gosselin, entrepreneur du Bic et de Cap-Saint-Ignace, qui
a obtenu le contrat pour la somme de $7,0 00. On versera un paie
ment de $1,200. à l'automne, et on fera un emprunt au printemps.
Les travaux devront être terminés le premier juille t. (4)
Une chapelle temporaire
Comme les ouvriers besognent à la fois dans l'église et dans
la sacristie., c'est la salle publique, le secteur des femmes, qui ser
vira de chapelle, en sema ine, on y transportera le S aint-S acrement
et le Chemin de croix.
(1) AAR : Cacouna, 19 octobre 1838
(2) AAR Cacouna, 19 octobre 1890
(3) AAR : Cacouna, 2 mars 1892
i4) AAR ; Cacouna, 9 octobre 1892
Bonne nouvelle, ces travaux entrepris à l'automne
e t
exécutés
pendant
l'hiver
seron t moins dispen dieux que prévus. (1)
Voûte de l 'ég l ise
"Le contracteur de nos travaux d'église. M, Gosselin, vient de
me passer le croquis d'un des quatorze sujets qu'on propose de
mettre dans les panneaux de voûte de l'église.
C'est
pourquoi je me
hâte de le transmettre à votre grandeur ainsi que le plan des
con
fessionnaux de la sacristie pour recevoir votre approbation si vous
trouvez bo n. " (2)
Ces panneaux de la voûte représentent les instruments de la
passion,
reliés par des banderolles sur lesquelles sont inscrites, les
litanies de la Sainte-Vierge.
Au printemps, pour que l'ensemble s'harmonise mieux, il est
déc idé de repeindre la voûte. (3)
Autres bonnes nou velles . Tel que prévu, tout sera terminé pour
l'arrivée des touristes : "nos travaux de l'église et de la sacristie ti
rent à leur fi n. Les travaux de bots et de peinture so nt termin és
hier. Il ne reste que le perron de pierre qui sera terminé le 14 juil
let."
D éc ep t ion e t j o ies
M . Bol duc avait envoyé à son évêque les plans de i'oeil- de-
boeuf et des confessio nnaux de la sac ristie. Il anno nçai t auss i une
décep tion : " M . Ouel let nous a fait pour la sacristie un tabernacle
si large, qu'i l remp lit la chape lle. J e l'ai refusé, il en fera un plus
léger. Les étrangers nous font des éloges de nos trava ux" . (4)
Une autre joie, le petit clocheton qui a été bâti sur le choeur
(Mgr Langevin avait refusé cette permission au curé Cloutier en
1881} reçoit la cloche du Seigneur Fraser. Exilée à St-François-X a-
vier de Vige r, pendant 10 ans, elle revient à son premier pos te. El
le sonnera quand la messe sera célébrée à la sacristie, et plus
tard,
elle fera
l'appel
des jeunes qui suivront le catéchisme prépa
ratoire à la communion solennelle.
(1) AAR : Cacouna, 9 octobre et 14 novembre 1892
(2) AAR : Cacouna, 20 Janvier 1893
(3) AAR : Cacouna, 3 avril 1393
(4) A AR ; Cacouna, 4 octobre 1896
— 1 9 5 - -
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Nouveaux t ravaux à l 'ég l ise
Cette fois encore, il s'agissait de travaux d'envergure.
"Le quatre octobre mil huit cent quatre-vingt seize, le curé,
l'oeuvre et fabrique de la dite parois se, ont réso lu : l e Que pour
se conformer aux désirs et ordonnances de sa Grandeur Monsei
gneur Bia is, évêque de Rimo usk i, il est décid é que la fabriqu e fera
à ses frais et dépens les travaux suivants : Re nouveler les bancs de
l'église, agrandir les fenêtres y mettre des lancis de pierre de tail
le et des fenêtres neuves, faire deux niches aux fenêtres des petits
autels, doubler en bois franc le plancher de la nef, et en bois mou
les planchers des jubés, terminer les deux petits tabernacles, redo
rer le grand et les deux petits, faire six cadres de tableaux, complé
ter les urnes, boiser le bas des murs de la nef, à l'intérieur de l'é
glise, mettre un grillage aux fonds baptismaux, faire une cheminée
en fer, peinturer à deux couches le toit, côté sud, de l'église et de
la sacristie, poser une clôture partie en bois partie en fer, à l'exté
rieur de l'église, mettre un appareil de chauffage à la vapeur pour
l'église, et à
l'eau
chaude pour la sacristie, et aussi un appereil à
l'eau chaude au presbytère jusqu'à concurrence de quatre cents
piastres si Mons eigneur l'évêque de R imouski le permet, et̂ faire
tous autres travaux jugés nécessaires pour compléter les améliora
tions en vue . . .
Monsieur le Curé est autorisé unanimement à demander par la
voie des journaux des soumissions pour les dits travaux, lesquelles
soumis sions seront ouvertes le deux novembre prochain ; et à fai
re les déboursés nécessaires au nom de la dite fabri que ." (1}
Les soumissions ouvertes le 2 novembre 1898, attribuèrent
les travaux de chauffage à M. Napoléon Vézina, plombier de Qué
bec. Le pr ix : $1,69 5. pour l'église, la sacris tie et le presbytère.
Il s'agit d'un bon prix proposé par un entrepreneur compétent, res
ponsable et qui a de bonnes recommandations . Les cond itions de
paiement : un tiers à la fin des travaux, le deuxième quatre mois
plus tard et le troisième dans hyit mois.
AAR : Cacouna, 3 nov-embre 1 896
(2) AAR : Cacouna, juillet 1897
(3) Voir : En trois mots sur Cacouna : "Sa int-G eorge s"
— 197
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m u r , face à la chaire ; un très grand C hrist en croix (1895) ; un
groupe du Rosaire (189 5) ; Notre-Dame-du-Mont-Carme ; St- Jean-
Baptiste et St-Antoine de Padoue (1896 ).
n se p te m b r e 1897 : co n sé c r a t i o n de l'ég l ise
Cet événement
a
certainement marqué
un
sommet dans
la vie
du curé
de
Cacouna.
Il a
préparé
non
seulement son église
et ses
paroissiens, mais
il a
prévu
le
moindre détail
: le
iour
où les
célé
brants pourraient venir, l'accueil
aux
invités,
le
déroulement
de la
cérémonie
et la
réception
qui la
suivrait.
La
meilleure preuve
se
trouve dans l'article qu'il prépara pour
les
journaux
et qui
parut
le
jour même
de la
cons écration, envoyé par
:
"Dépêche spéciale".
Vo ic i les principaux extraits
:
C a co u n a ,
11
se p te m b r e 1 8 9 7 .
"C 'est aujourd'hui
qu'a
lieu
la consécration
de la
nouvelle église,
si
tant
est
qu'on puisse
don
ner
ce
nom
à un
édif ice
qui n'a été
après tout
que
restauré. Ma is
telles sont
les
proportions
de
ces restaurations qu'elles
en
font pra
tiquement
une
église neuve.
Commencées en 1892 par la sacristie, qui est a ujourd'hui l u
ne des plus belles de la province de Québec elles se son t é tendues
au temple proprement dit et n'ont été terminées que cette année,
Au dire
des
connaisse urs, l'église
de
Cacouna avec
ses
magni
fiques vitraux faits
par la
maison Léonard
de
Québec,
ses
bancs é-
légants,
ses
sculptures
et ses
dorures,
est un
véritable bijou
:
aus
si
les
étrangers nombreux
qui
visite nt cette belle c ampagne
en
été
ne tarissent
pas en
éloges.
Tout étant terminé, l'Evêque de R imouski, Mgr Biais, a voulu
y mettre le couronnement en permettant sa cons écration. La céré
monie est présidée par Mgr Bégin de Québec, assisté de Nos Sei
gneurs Biais de R imouski et Labrecque de Chicoutimi. Ces prélats
sont entourés d'un nombreux clergé.
Les paroissiens ainsi
que les
étrangers encore
ici ont
fait
de
grands préparatifs pour donner
un
grand éclat
à
cette fête assez rare
dans l'histoire
de
notre jeun e églis e
du
Canada.
— 198 —
Dans le diocèse
de
R imouski,
i l n'y a
encore
que l
'église
de
Ste-Luce
qui
soit consacrée.
L'église actuelle a été bénie le 19décembre 1848 par feu Mgr
Demers, Evêque de Vancouver, grand Vic aire de Mgr l'Archevêque
de Ouébec. M. J ean-Bte G renier était le curé et c'est lui qui a
bâti l'église.
En 1850, Messire
J .C.
Cloutier remplaça Mes sire G renier
et
c'est
lui qui a
terminé l'église. Mes sire Cloutier
a été
curé
de Ca
couna pendant
37 ans et
deux mois .
En
1857,
le
couvent
fut
bâti
et
les
soeurs
de la
Charité
de
Québec
en
prirent pos sess ion, c'était
une première mission.
Cacouna possède
de
bonnes éco les modèles
et
élémentaires
et
l
'organisation paroissiale
la
plus complète
du
diocèse
de
Rimouski.
Comme place d'eau, Cacouna
est
suffisamment connu pour
que
je puisse
me
dispenser
de
détails
à ce
sujet.
Tous les travaux de res tauration ont été faits par M, J os. Gos
selin,
entrepreneur
de
Lévis,
qui a
donné entière sa tisfaction.
Les
vitraux
par la
maison
de M.
Léonard
de
Québec,
et le
chauffage
par
M. Nap. Vézina,
de
St-Roch
de
Québec."
(1)
S i la bénédiction de l'église fraîchement cons truite et dépouil
lée de toute déco ration avait été un grand événe ment, même si on
l'avait célébré dans les neiges du mois de décembre, imaginons ce
que dût être la co n sé c r a t i o n , à ta mi-septembre, dans le merveilleux
décor de l'automne,
Pour nous en donner une Idée, voici ce que nous lisons dans
le J ournal de la Fabrique :
" C o p i e de l acte de la co n sé c r a t i o n au Cah ie r des Docum ents paro is
s i a u x "
"Le samedi, onzième jour de septembre, ml huit ce nt quatre-
vingt dix-sept,
sur
l'invitaîlon
de Sa
Grandeur Illustrissime
et
Révé-
rendissime Mgr André Alb ert B iais, E vêque de Rimouski et à la
(1) Nou5
ne savons pas dans
quel
journal
de
Québe c ou
de
M o n t r é a l a été o u b l i é e cette Dé
pê che
spéciale".
-
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15/34
demande du Très Révérend Messire Majorique Bolduc, Chanoine Ho
noraire de la Cathédrale de Rimouski et Curé de la paroisse de St-
Georges de Cacouna, ainsi que de ses paroissiens. Nous, Louis Na-
zaire Bégin, par ia Grâce de Dieu et du Saint-Siège Apostolique, Ar
chevêque titulaire de Cyrène, Coadjuteur de Son Eminence le Car
dinal Tachereau et Administrateur du diocèse de Québec, avec la
coopération du dit Seigneur Evêque de Rimouski et de Sa Grandeur
Illustrissime et Révérendissime Mgr Michel Thomas Labrecque,
Evêque de Ch icou timi, avons solonne llemsnt cons acré et dédié sui
vant les rites et prescriptions du P ontifical R omain, savoir : Nou s,
Archevêque de Cyrène, l'église de cette paroisse de Cacouna et l'au
tel principal d'icelle, sous le vocable de St-Georges, martyr, titulaire
de la paroisse et les reliques de saint Eugène, martyr et de plusieurs
autres saints martyrs ont été déposées dans le tombeau du dit au
tel principal ; Sa Grandeur Mgr l'Evêque de S t-Germain de R imousk i,
sous le vocable de la Bienheureuse Vierge Marie, et les reliques
de saint Eugène, martyr, et de plusieurs autres saints martyrs ont
été dépos és dans le tombea u du dit autel ; Sa Grand eur M gr l'Evê
que de Chic outimi ;
l'autel
du côté de l'Epitre, sous le vocable de
saint J oseph et les reliques de saint Vi ctor, martyr, et de plus ieurs
autres saints martyrs ont été déposées dans le tombeau du dit au
tel.
Après laquelle consécration et dédidace. Nous, dits Archevêque
et Evêque, avons célébré les Mystères Sacrés sur les dits autels res
pectivement suivant les prescriptions du Cérémonial et de la Litur
gie, le T.R. Messire Olivier Désiré Vézina, chanoine titulaire de la
Ca thédrale et curé de Notre-Da me des Neiges des T rois-P istoies ,
célébrait sur
l'autel
de saint J oseph.
Nous avons désigné et fixé le 11ème jour du mois de septem
bre de chaque année pour être celui où se fera l'anniversaire de cet
te consécration et dédidace, suivant les rubriques du Missel et du
bréviaire Romain.
Les assistants de Mgr l'Archevê que C onsécrateur étaient les
RR. Messieurs Emile DIonne, professeur au Collège de Ste-Anne de
la P ocatière et J oseph David R ioux, desse rvant de Notre-Dame de
Lourdes de Mont-J oli ; ceux de Mgr l'Evêque de R imouski ; les RR.
M M . Charles Bourque, curé de St-Alexandre de Claude Guy, curé
de Ste-H édène ; ceux de Mgr l'Evêque de C hicou timi : les RR . M M .
J oseph Ouellet, curé de St-J ean de Dieu et J oseph Is idore Théodo re
Landry, directeur du Petit Séminaire de Rimouski.
Ont signé au Registre des Documents paroissiaux les trois é-
véques :
Louis Nazaire Bégin, Archêque de Cyrène et Administrateur de
l'Archidiocè se de Québec. — v André Alb ert Biais Ev. de St-Ger
main de Rimous ki. — v M.F . Labrecque, Ev. de Chic outimi. — D.
Véz ina, ch. curé de Trois -P istoies .
Et de nombreux prêtres, laïques et Mgr le curé.
les. — Narcisse Lebel, maire. — J .E. Frenette, le "Saint-L aurent".
— Majorique Bolduc, chan. curé de Cac ouna."
L a p l a q u e co m m é m o r a t i ve
La cérémonie terminée à l'intérieur de l'Eglise, les célébrants
et la foule durent se regrouper sur le perron pour procéder au dé
voilement d'une plaque commémorative.
Cette initiative était due à l'entrepreneur, M. Gos selin qui, a-
vant de quitter Cacouna, à la fin de juillet, avait suggéré au curé de
faire faire une plaque commémorative qui conserverait le souvenir
des grandes dates de l'église . Sur une plaque de marbre blanc que
l'on fixerait au-dessus de la porte centrale, on pourrait graver puis
incrus ter en no ir ou en or :
"Restaurée en 1897, consacrée le 11 septembre de la même
année".
La sugges tion fut ac ceptée ( en changean t le 8 par un 11 ) et
on y adjoignit deux petites plaques rondes de marbre blanc qui por
tent gravée en or la croix de Ma lte de la con sé cratio n. (1}
L'ancien et le nouveau do nnent cec i : au-des sus de la porte
du côté-nord : "S t-G eo rges " ; au-dessus de la porte centrale "b â
tie en 1845" et la plaque-souvenir de la consécration; au-dessus
de la porte du côté sud : "1 84 5" .
Q ) AA R : Cacouna, 22 septembre 1897.
— 201 —
-
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Un homme "pas prêt à recommencer"
On comprend donc que quelques jours après cette fête, le cu
ré ait pu écrire à son évêque ; "J e commence à me remettre de
mes fatigues, mais je ne suis pas prêt à recommencer " (1)
Mais peut-on imaginer qu'un homme débordant de tant de vi
talité, malgré sa faible santé et son âge, ait pu tenir sa promesse ?
Ce serait mai le connaître.
D'ailleurs les journaux du temps publièrent des rapports élo-
gieux de cette mémorable journée. Rappelons par exemple la fin
du texte sur Cacouna qu'écriva it un fin connaiss eur, P ierre-Georges
Roy dans les Rec herches his toriques : "Le petit temple de Cacou
na,
avec ses superbes vitraux, ses bancs élégants, ses riches sculp
tures, est un VER ITABLE B I J O U . . . Les étrangers qui visi tent cet
te place d'eau en vogue n'en tarissen t pas d'éloges." (2)
L'union
musicale S. Georges de Cacouna
En novembre 1897, le curé réa lise un de ses rêves : fonder une
chorale qui soit digne de son é glise. En la fête de sainte Cé cile, la
patronne des musiciens, le 21novembre, l'Union musicale voit le
jour. Elle a comme président, M. Narcisse Lebel ; comme maître-
chantre,
M.
Louis Lebel
;
comme maître
de
chapelle,
le Dr
Pantaléon
Tardif.
L'électricité
En 1900, on en était encore aux lampes à
l'huile
et autres sys
tèmes pour s'éclairer même dans les édif ices paroissiaux. Vu les
dettes de la Fabrique, îl fallut attendre novembre 1901 pour instal
ler l'électricité dans la sacristie, et au mois de mars 1906 pour l'ins
taller dans l'église.
L'Année Sainte 1 9 0 1
P our que tous les paroissiens de Cacouna profitent de l'Année
Sainte, décrétée par le Pape Léon
XIII ,
M. Bolduc invite les PP.
Maurice et Pacif ique, capucins de R estigouche à venir prêcher, u-
ne retraite paroissiale.
(1) AAR: Cacouna, 30 juillet 1897
(2)
Bullet in des Recherches Hstoriques de Q uébe c
1897,
p.
i t
202
Cette fois encore, pour garder le souvenir de cette année de
grâce, le curé a fait ériger un calvaire dans le "carré de la Fabri
que"
(là où se trouve a ujourd'hui le collège Saint-Georges).
Le calvaire fut bénit par le P. Maurice en présence des parois
siens, le 17novembre.
Ce calvaire fut trans porté plus tard dans le cimetière, le 6 a-
vrll 1913, et remplacé par un autre, offert par M. Ovide Guay, le
20 mai 1934.
Gr a n d vo ya g e u r d e va n t le Se igneur
M. Bo lduc travaille fort. Chaque année, il demande à faire un
petit voyage, au choix dans sa Beauce natale, dans la Gaspésie où II
a tant travaillé, sur la côte Nord où il a des amis, dans l'Ouest ca
nadien, auxEtats-Unis pour visiter ses parents, mousser ses oeu
vres
et
faire
du
bien dans
les
milieux protestants. Ava nt son dépa rt,
il se préoccupe toujours de se trouver des prêtres pour garder sa
paroisse pendant son absence.
Vers l 'Europe : 1er vo ya g e
En 18 81 , pour permettre à M. Bolduc de refaire ses forces,
Mgr Langevin lui avait permis de faire un voyage en Europe et en
Orient. Il passa la Semaine Sainte auxLieux Saints de J érusalem,
et à son retour, il visita Rome, ses sanctuaires et une partie de l'Eu
rope.
M i ss i o n n a i r e A p o s to l i q u e
A l'occasion de ce voyage, pour le récompenser des services
rendus à la cause de l'Eglise, et dans bien des cas à des non-ca
tholiques, le Ca rdinal P réfet de la Congrégation de la propagande,
lui conféra
le
titre
de
Miss ionnaire Apos tolique,
le 8 mai
1881.
Vers l'E u r o p e : 2e vo ya g e
A la fin de l'année 1 902 , l'évêque de R imouski, Mgr Biais,
con
fia au Chanoine Bolduc une adresse à remettre au Pape Léon XIII ,
à l'occasion de son jubilé pontifica l. Cette fois , le voyageur passa
par l'Espagne, l'Algérie,
la
Tunisie
et la
S icile. Quand
il
arriva
à
Rome, le Pape L éon XIM était très ma lade , De fait, il mourut le 20
juillet 1903 et son sucesseur (saint) Pie X fut couronné le 9août
1903.
— 203
-
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17/34
Nouveaux tab leaux
M Bolduc profita
de son
séjour
à
Rome pour co mmander
ou
pour faire faire sixtableaux qui arrivèrent en octobre 1903. Il é-
crivait à son évêque : "même si je ne suis pas un connaisseur, ils
me paraissent très bien."
(1)
Au lieu de les accrocher simplement auxmurs, il suit les con
seils qu'on
lui a
donnés
et a
commandé
au
sculpteur A uger
de
Qué
bec,
ce
qu'il appelle
des
"car iat ides" ,
ou des
têtes d'anges
aux
ailes déployées, d'oùpartent des guirlandes de roses qui vont re
joindre les coins inférieurs du tableau. (2)
Les toiles avaient coûté $625., et les "cariatides " $150. Le
tout avait été payé par des dons.
Il invita
Mgr
Biais
à
venir
les
bénir
le 23
novembre 1903.
Il
y avait cinq tableaux
: le
premier représe nte
la
Sainte-Vierge
et sain
te Elisabeth, avec l'Enfant-J ésus et le petit saint J ean B aptiste. La
copie
de
cette oeuvre
de
M uri l lo
a été
faite
par le
peintre Fabbrî.
Le deuxième montre st Franço is-X avier baptisant des Indiens.
Cette toile est une oeuvre originale du peintre C aparoni.
Le troisième, le martyre de ste Cécile par Guido RenI, est aus
si une copie fait© par C aparoni.
Le quatrième,
la
communion
de
saint J érôme,
est une
copie
du tableau de Dominiquîn. Elle est du à T ommasi.
Le cinquième tableau qui a été placé au baptistère, représen
te
le
baptême
du
Christ
par st
J ean-Baptiste. Cette fois aussi,
il
s'agit d'une copie de Fabbri.
Quant à la sixième peinture dont M. Bo lduc parle dans sa cor
respondance, elle
n'a pas
fait partie
des
toiles lors
de la
bénédic
tion. Il s'agis sa it peut-être d'une peinture achetée pour le presby
tère,
ou peut-être même de son propre portrait que M. Bolduc fit
retoucher plus tard
par les
Ursulines.
M g r BO L DUC
Le
7
mai
1904, part
de
Rome
un
bref
du
Préfet
de la
Propa
gande,
le
cardinal G otti, annonçant
au
chanoine B olduc "qu e N otre
(1)
G énéa l o g i e
de la famille de Mgr Majorique Bolduc p- 6 et 8, etAAR : Cacouna, 12
octo re
1 9 0 3
(2) AAR : Cacouna, 22 septembre 1903
20 4
—
Saint-Père le Pape Pie X, sur la reco mmandation de l'Evêque du dio
cèse,
en
récompense
des
services rendus
à
l'Eglise
et aux
différen
tes oeuvres diocésaines le nomme PRE LAT DE SA M A I S O N " . (1)
Le
19
mai,
une
lettre
du
même genre
est
adressée
à Mgr
Biais,
pour confirmer la nomination du nouveau P rélat (2)
Une investiture d'un genre spécial
Combien de temps les lettres ont-elles pris pour ven ir. D ieu
seul
le
sait, comme
lui
seul sait
ce qui
s'est pas sé entre te mps .
Mais
ce que les
vieux paroissiens racontaient, c'est
que le di
manche qui
a
suivi l'arrivée
du
bref
de
nomination,
en
arriva nt pour
la messe, ils ont été surpris de voir pendre au bord de la chaire des
tentures ou vêtements liturg iques qu 'ils n'avalent jama is vus et ils
avaient hâte d'entendre
le
prône
du
curé po ur sa voir
de
quoi
il s'a
gissait.
Le prône
fini, le
curé leur annonça
que
pour reconn aître tout
ce qu'il avait fait pour
les
catholiques
et les
protestants,
au
no m
de
l'Eglise, le S aint-Père
l'avait
nommé Prélat Domestique. Et il
ajou
ta : "Voici quels seront désormais les insignes de notre d ign ité" .
Ce disant, le nouveau Mons eigneur s 'investit lui-même de ces in
signes
de
prélat
La prélature prise au sérieux
Un jeune Eudiste, le P. Joseph-Marie D réan, qui était venu un
jour prêter main-forte pour le ministère, en attendant le souper, de
manda à Mgr Bo lduc : "Est-ce que la prélature change bien des
choses dans votre
vie ?" La
réponse
ne se fit pas
attendre
; "C a
change tout. Dés ormais, nous devons tenir maison de prélat, vivre
en prélat, agir en prélat, recevoir en prélat " Le jeune Père qui a-
vait bon appé tit ava it hâte au souper pour bé néfici er d'une tell e ré
ception.
Dans le cas, "recevoir en prélat", se réduisit à souper
d'un oeuf
à la
coque
I
Un coeur
d'or I
Mgr Bolduc aimait donner, et il le faisait avec des manières
bien à lu i.
(1) G énéa l o g i e de la famille de Mgr Ray. Bolduc, pp, 8 et 9
t2) AAR: Cacouna, 19 mai 1904
20 5
—
-
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18/34
La première année de sa cure à Cacouna (18 88), il écrit à
Mgr Langevin qu'il lui réserve une surprise pour la table épiscopale
du midi de Pâques, mais il ne dit pas de quoi il s'agit.
Au début de la Semaine Sainte, il écrit à Mgr que les Soeurs
de la Charité vont aller lui porter un paquet, et, au cas oùelles n'i
raient pas,
il
inclut
ce
qu'il faut po ur payer
un
commissionnaire. Cet
te fois, il doit dire de quoi il s'agit. "Le paquet contient un quar
tier
de
veau.
. . qui est
bien petit.
On
dirait
que cet
anima l, quand
il a pressenti à quoi je le destinais. . . a cessé de boire " (1)
Des tap is
En pensant peut-être à ia " f roidure" qu' i l a ressentie à son
entrée au presbytère de Cacouna, il offre à son évêque 100verges
de tapis pour le grand salon du premier évêché de Rimouski. M
l'aurait
voulu plus beau, mais ses moyens ne lui permettaient pas
de faire plus. (2)
Avant de partir po ur R ome à la fin de 1902, il écrit à son é-
vêque :
"Bons voeux à roccasion de votre fête p atrona le. J e me flattais
que le nouve l évêché s erait prêt à rece voir le nouveau tap is que je des
tine au grand salon co mme cadea u de la fête de 1902 et en sou
venir du 60e anniversaire de Votre Grandeur. Ma is la chose n'est
que retardée et je prie Votre G randeur d'accepter cette offrande dès
maintenant. M. Lavoie, votre procureur, a reçu ordre de ma part
d'ordonner le dit tapis dès qu'i l sera temps de le poser, et j 'hono
rerai la note auprès du vendeur. J e me prépare pour mon départ
pour l'Europe, vers le 6 janvier 1903." {3}
Des p ianos pour les S S. du S t -Rosa i re
Mgr Bolduc a toujours apprécié les Soeurs du St-Rosaire qui
on t
été
bien bonne s pour
lui.
Connaissant le beau travail qui se faisait à leur Ecole de mu
sique,
il a été
bien déç u
de ne pas
pouvoir
un
jour leur obtenir
un
piano Lindsay mais très heureux de leur offrir plus ta rd un Praî-
te I (4)
1 )
AAR : Cacouna 30 mars 18 88
2 )
AAR ; Cacouna 8 octobre 18 91
3 ) AAR : Cacouna 29 novembre 18 92
4 ) AAR ; Cacouna 1 8 f é v r i e r 1895
— 206
—
Une au tre fo ls : un f a u te u i l
En se rappela nt peut-être auss i que le seul meuble qui l'atten
dait à son arrivée au presbytère de Cacouna, était un fauteuil, à son
tour, il eut le plaisir d'en offrir un à son évêque. (1)
Pour ses con frè res du S é m i n a i r e
Quand il a donné sa démission et se prépare à quitter le pres
bytère pour aller se retirer dans sa demeure, Mgr Bo lduc pense à
ses confrères du Séminaire à qui il envoie sa petite table de bil
lard et huit chaises. (2)
Q ue les cadea ux s oient pe tits ou grands, ils sont toujours of
ferts par le même coeur qui se fait un plaisir de donner Il a gardé
discrètement le secret de bien d'autres dons q u'il a faits, à des
oeuvres, à des membres de sa famille, à des malades, à des jeu
nes qu'il
a
fait étudier, c omme
Mgr
Baillargeon
l'avait
fait pour
lui.
Les dern iè res é tapes
Mgr Bolduc
qui
avait tant travail lé, m algré
la
maladie
qui le
tenaillait toujours, aurait aimé semble -t -i l se retirer dans un hôpi
tal.
A
plusieurs reprises,
il en
parle
à Mgr
Biais,
il
serait prêt
à
donner une fondation de $2,000. dans ce but. (3}
Il s'intéresse encore auxélections dans la mesure oùelles em
pêchent l'ouverture de débits de boisson. (4)
C e qui le réjouit s urtout, c'est la qualité des célébrations litur
giques.
Il
décrit dans
le
détail
la
belle fête
de
l'Immaculée-Con-
ception. (5)
De nouvelles épreuves dans sa famille lui permettent de cons
tater que
le
Canada
n'a
rien
à
envier aux E tats-Unis.
(6)
D é m i ss i o n
En 1907,
Mgr
Biais vint faire
la
visite pastorale.
Le
curé
dut
lui offrir sa démission. Il la renouvela au début de mars, en rai
son de son âge et de la maladie. Il a voulu aller jus qu'au bo ut. Les
Dr Grandbois
et
Hyacinthe Lebel partagent
cet
avis.
(7)
1 )
AAR : Cacouna 29 novembre 19 05
2> AAR: Cacouna 1 9 mars 19 05
3 ) AAR : Cacouna 18 janvier 19 C4
4> AAR : Cacouna 1er septembr e 10 novembre 19 04
5 )
AAR ; Cacouna 9
d é c e m b r e
1907
6) AAR : Cacouna 2 5 f é v r i e r 1906
7 AAR : Cacouna 2 mars 19 07
— 207 —
-
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19/34
Le 7 mars, Mgr accuse réception de cette démission et l'accep
te en lui demandant de rester au poste jusqu'à la nomination de son
successeur. (1)
Retraite
Une lettre du 3 octobre 1907 décrit sa maison.
Il
a fait faire
un kiosque de 14 pieds sur 16 qui lui sert de chapelle et où il goû
te les consolations du contact avec le Seigneur.
Il n'y resta pas long temps . En 190 9, il se retira à Rim ous ki
dans une autre maison qu'il appelle le Cha let S t-J oseph. F inale
ment, il demanda l'accueil à ia Maison-Mère des Soeurs du St-Ro
saire où il décède en 1928 et est inhumé dans le cimetière de la
Maison-Mère.
SI un homme vaut par l'oeuvre qu'il accomplit, l'ensemble de
l'oeuvre de Mgr Majorique Bolduc lui rend un merveilleux homma
ge.
M . Côme Lavoie
Le sucesseur de Mgr Bo lduc, M . Louis-C ôme Lavoie n'a fait
que passer par C acoun a, No mmé curé de Cacouna le 4 août 19 07,
il y arriva au début d'octobre et le 25 juin il retournait vers le Sei
gneur.
M . Lavoie arriva it de Percé où il s'était épuis é dans la cons
truction de la très belle église.
De son passage à Cacouna, il reste bien peu de choses.
Dans une cou rte lettre de la mi-a vril 1 908 , il écrit à Mgr B iais
pour lui demander de
l'aide
: il ne se sent pas capable de faire les
offices de la S emaine Sainte. (2)
Le même jour, M gr répond à sa dema nde, li lui envoie un ai
de pour tout le temps qui sera néces saire ; "P ou r vou s, ayez s oin
de votre santé, reposez-vous et refaîtes vos forces. C'est là ma
recommand ation press ante. Au ss i, je prie pour vous et je vous bé
nis en vous souhaitant toutes sortes de biens".
(1) AAR : Cacouna, 7 mars 190 7
(2) AA R: Cacouna, 14 avril 1903
208
Le 28 mai 19 08, un petit mot de l'Hô tel-D ieu de Q uébec :
"Mons eigneur. . . J e continue à prendre du mie ux". (1)
A la fin de
juin,
il demande pour le début de juillet un vicai
re qui sache l'anglais pour sa tisfaire aux demand es des touris tes :
"M a s anté se remet peu à peu, je suis toujo urs les avis du Dr R ous
seau de Québec, auquel j'écris à tous les deux ou trois jou rs. Il m'a
pas encore autorisé à dire la messe. Il redoute sans doute le vin,
avec mon régime au la it". (2)
Puis le 25 juin, la lettre d'un Père chartreux. Le Chautourez,
qui servait de vicaire, annonce à Mgr qu'au cours de la nuit le curé
était très souffrant. Le Dr T ardi f de RivIère- du-L oup avait passé la
veill e à son chevet. Il avait même appelé un sec ond méd eci n en
cons ultation. Après un vomisse ment de sang, il est resté lucide et
est parti tout douce ment à trois heures du matin. (3)
Le 27, Mgr B iais a présidé les funérailles et l'inhumation s ous
le choeur de l'église, du côté de l'évangile.
Quatrième acte
Classement de l 'ég l ise e t du p resbytè re comme
M O N U M E N T S H I S T O R I Q U E S e t leur co n se r va t i o n
Ce quatrième acte va être différent des précédents, pour deux
raisons :
— La première,
l'heure
des grands travaux de construction est
révolue. Non seulement la paroisse existe, mais elle possède un
presbytère et une église dont elle est fière.
_ —̂ La deuxi ème raiso n réside dans l'évolutio n ra pide de la
société et dans les découvertes modernes. Dans les premiers dos
siers que nous avons consultés pour relever l'histoire de la parois
se de Cacouna, nous avons trouvé une foule de lettres, de répon
ses, de requêtes, de rapports que les curés devaient faire parvenir
à propos de tout à leur évêque.
(1) AAR
I
Cacouna, 28 mal 1909
(2) AA R: Cacouna, 23 jui.T 1908
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S U M M E R
R E S O R T S O N T H E S T . L A W R E N C E ,
C A P
B L A N C ,
M U E K A T B A T .
-
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198
H A R P E R ' S N E W M O N T H L Y M A G A Z I N E .
b l y
be t u r n e d t o a c l i a n c e a c q u a i n t a n c e ,
t h r o w i n g u p o n h i m t l i e r e s p o n s i b i l i t y o f
s o l v i n g
t h e p r o b l e m , a n d re c e iv e d a r e p l y
s i m i l a r t o t h e o n e 1 r e c e i v e d y e a r s a g o
t o
t h e
same
q u e s t i o n : " O h , w h e n e v e r i t
g r o w s t o o w a r m f o r a p o l a r b e a r t o f e e l
c h i l l y i n Quebec t h e people g o d o w n b e
l o w . " T h e s o l u t i o n i s t er se a n d w i t t y ,
b u t
h a r d l y g i v e s a c o r r e c t i d e a o f t h e C a
n a d i a n c l i m a t e . O f t e n i n J u l y a n d A u
g u s t ,
e v e n o v e r r e f r e s h i n g Quebec t h e s u n
p o u r s d o w n w i t h a f e r v o r w h i c h m a k e s
t h e b r o w o f t h e c l i l f u p o n w h i c h t h e o l d
c i t y i s b u i l t f a i r l y p e r s p i r e , w h i l e a t M o n t
r e a l t h e m e r c u r y b o i ls
i
n i t s t h e r m o m e t e r s ;
a n d n o t o n l y does i t o f t e n b o i l a t O t t a w a ,
b u t t h e s u m m e r r e s i d e n t ( e sp e c i a l l y o f t h e
a r i s t o c r a t i c q u a r t e r k n o w n as S a n d y
H i l l )
is f a n n e d o c c a s i o n a l l y b y s u l t r y w i n d s
l a d e n
w i t h a n i n v i s i b l e s a n d w h i c h m a k e s
h i m g l a d l y f le e t o m o r e i n v i t i n g q u a r t e r s .
A s h e w a t c h e d p a r t y a f t e r p a r t y o f e v i
d e n t l y f a s h i o n a b l e
people
d i s e m b a r k a t t h e
l e a d i n g w a t e r i n g - p l a c e s , h e w a s i m p r e s s e d
w i t h t h e o d d f a c t t h a t on e w h o m e r e l y
passes
u p a n d d o w n t h e t h o r o u g h f a r e o f
t h e
S t. L a w r e n c e
sees
a b s o l u t e l y n o t h i n g o f
m o s t o f t h es e f a v o r i t e r e s o r t s . T h e
s t r a n
g e r o n l y sees h i s f e l l o w - t r a v e l l e r , w i t h t h e
a i r o f a m a n w h o is d o i n g t h e c o r r e c t a n d
respectab le
t h i n g ,
s tep ashore w i t h h i s
w i f e , c h i l d r e n ,
a n d n u r s e s, a n d s t o w i n g h i s
p a r t y
i n t o
c o m f o r t l e s s - l o o k i n g v e h ic le s ,
d i sappear over a
steep
a n d w i n d i n g r o a d .
N o o u t w a r d t o k e n o f t h e g a y e ti e s t o w a r d
w h i c h h e i s h a s t e n i n g i s g i v e n , u n l e s s i t
m i g h t be a t r i m y a c h t , w i t h
q u i v e r i n g
p e n
n o n
a t i t s m a s t ,
r i d i n g l i g h t l y
a t a n c h o r i n
t h e h a r b o r . N o m a g n i f i c e n t h o t e ls c r o w n
t h e c o m m a n d i n g h e i g h t s , n o d a s h i n g e q u i
pages
l o i t e r a t t h e l a n d i n g s .
A l l t h i s t h e
t o u r i s t
m u s t h a v e n o t e d a s
t h e s t e a m e r r o u n d e d b a c k
i n t o
t h e c u r
r e n t , a n d , w i t h a s u p e r a b u n d a n c e o f l e i s u r e
o n h a n d , h e t h o u g h t i t o v e r , a n d a b o u t
c o n c l u d e d t h a t t h e C a n a d i a n h a d m a d e a
m i s t a k e t o g e t o f f w h e r e h e d i d . I f h e
h a p p e n e d t o b e a c c u s t o m e d t o t h e
elegance
r i c h n e s s , a n d c o m f o r t o f t h e u l t r a - f a s h i o n
m a t e a c qu a i n t a nc e m i g h t h a v e
a l t e r e d ,
a n
g a t h e r i n g
exper iences , ag reeab le and th
r e v e rs e , w h i c h m a y i n t e r e s t t i i o s e w i i o s
c u r i o s i t y h a s . b e e n , a s m i n e w a s , e x c i t e
b y a p a s s i n g g l i m p s e o f
places
w h i c h t i i e i
g u i d e -b o o k s i i a v e d e s c ri b e d a s t h e N e w
p o r t s a n d L o n g B r a n c h e s o f C a n a d a .
O u r f i rs t s t o p i s m a d e a t B a l e S t . P a u l
a b o u t s i x t y m i l e s b e l o w Quebec. T h
m a g i c a l
s t a m p " f a s h i o n a b l e " i s n o t y e
u n c o n d i t i o n a l l y i m p r e s s e d u p o n t h e p l a c e
h u t I f ee l s o sure t i i a t i t soon w i l l be t h a
I i n c l u d e i t a m o n g i t s b e t t e r -e s t a b l i sh e
n e i g h b o r s . I t w o u l d be h a r d t o find
l o v e l i e r s p o t i n w h i c h t o sp e n d a q u i e
s u m m e r . T h r o u g h m o d e r n i m p r o v e m e n t
t h e l a n d i n g a t B a l e S t. P a u l h a s become
v e r y
e v e r y - d a y a f f a i r , b u t f ive yea rs ag
i t w a s a n episode i n t h e s u m m e r h o l i d a y .
T h e b a y o f f er s f in e b a t h i n g p r i v i l e g e s
a n d
t h e w a t e r is q u i t e s a l t y , w h i l e t h e a i
f r o m t i i e m o u n t a i n s b r i n g s h e a l t h a n
s t r e n g t h t o t h e d w e l l e r s a t B a i e S t . P a u l .
A t L e s E b o u i e m e n s , t h e n e x t s t o p p i n g
p l a c e , a n e b u l l i e n t mass o f lan dsca pe p i -e
s e n ts i t s e l f . T h e w i i a r f l ea d s t o a n a r r o w
o p e n i n g b e t w e e n d i s o r d er e d r o c k s a n
t u m b l e d - u p
e a r t h .
T h r o u g h i t a f e w
q u i e t - l o o k i n g p l e a s u r e -
seekers pass
a n
a r e soon l o s t t o
s i g i i t .
F i v e
h o u r s a f t e r l e a v i n g
Quebec
s y m p
t o m s of a n i m p o r t a n t l a n d i n g b e g i n t o b
v i s i b l e a m o n g s t t h e m a j o r i t y o f C a n a d i a n
o n b o a r d . These s y m p t o m s — s u c i i as t l i
c o l l e c t i n g o f f a m i l i e s , s h a w l s , a n d h a n d
k e r c h i e f s t o f a c i l i t a t e l a n d i n g , t h e a ro u s
i n g
t o consciousness o f th e g e n t l e m a n w h
l i a s
s l ep t p e a c e f u l l y
w i t h i n
t h e c a b i n a
i l l s chosen
mode
o f e n j o y i n g s ce n e ry , a n
t h e c l o s i n g o f t i i e b r e v i a r y w h i c h i l
p r i e s t l y n e i g h b o r li a s r e a d i n d e f a t i g a b i
— t h e
t o u r i s t
w a t c h e s
w i t h
t h e s e r e n i t y o
t h e m a n w h o k n o w s h i s baggage i s check
e d f o r t h e r o u n d
t r i p ,
a n d h e moves i i
c h a i r t o t h e l a n d s ide o f th e deck , an
c a l m l y t a k e s i n t h e g r a n d e u r o f t h e
h i l l
w h i c h r i s e a l m o s t sheer f r o m t h e w a t e r a
t h e
w h a r f
o f
M u r r a y
B a y .
D u r i n g s e v e r a l y e a r s ' r e s i d en c e i n C a n a
-
8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna
23/34
S U M M E R R E S O R T S O N T H E S T . L A W R E N C E .
1
i n v i e w ,
w i i i i e
o n t h e
i e f t opened
n d
closed
t h r o u g h c i r c l i n g
h i l l s
v i s t a s
shade a n d r o c k y s i le n c e. N a t u r e
y w h e r e a b o u t u s w a s so s u b l i m e t h a t
e
f e l t
i n c l i n e d f o r t h e m o m e n t t o q u a r -
state
o f
m i n d
w h i c h c a l ls f o r a f r e q u e
change o f r a i m e n t , a n d a t t e m p t a
w h i
o f g a y e t y ,
t h e i r
f a i l u r e — a t l e a s t t o t i
l o o k e r - o n — i s m o s t l a m e n t a b l e . C e r t a i n
these do essay n i g h t a f t e r n i g h t , t o b r i n
P O I N T A P I O ,
M U R R A Y
B A Y .
-
8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna
24/34
200 H A R P E R ' S N E W M O N T H L Y M A G A Z I N E .
s e a rc h i n g g r u m b i e r c a n n o t find a reason
w h y i i e s h o u l d n o t t u r n u p o n l i i s s m a l l
s of t p i l l o w a n d seek th e p l e a s a n t l a n d o f
N o d .
W e f o u n d o u r h o t e l c r o w d e d t o i t s u t
m o s t c a p a c i t y — a n i n d i c a t i o n o f a p o p u l a r
i t y w h i c h w i l l e v e r r e m a i n a m y s t e r j ' t o
u s . A m o n g t h e
g u e s t s
t h e r e i s a c e r t a i n
f r i e n d l y
o h e e r i n e s s ; t h e y
a i l seem
t o k n o w
each o t h e r , a n d t h e y h a v e t h e m a n n e r o f
people w h o h a v e t a k e n
possession
f o r t h e
s u m m e r , a n d a r e s i t u a t e d t o t h e i r sa t i s fac
t i o n .
T h e r e a r e n o c o s t l y t o i l e t s d i s p l a y
e d . T h e d r e s s i n g i s s i m p l e , a n d e n t i r e l y
a p p r o p r i a t e t o t h e
p l a c e
a n d i t s r e q u i r e
m e n t s , w h i c h a r e r a t h e r t ii o se o f t h e c o u n
t r y t o w n g r o w n i n t o p o p u l a r f a v o r , a n d
c r o w d e d
w i t h
" s u m m e r b oa r d e rs ," t h a n
o f e v e n t h e s m a l l f a s h i o n a b l e r e s o r ts o f
t h e
W e s t e r n S t a te s .
M u r r a y
B a y i m p r e s s e s o n e as b e i n g m a n
aged o n s t r i c t l y e c o n o m i c a l p r i n c i p l e s .
P r i c es a r e k e p t d o w n b y i t s h a b i t u a l v i s
i t o r s , as n e i t h e r t h e F r e n c h n o r E n g l i s h
Ca na d ia ns are , as a r u l e , g i v e n t o l a v i s h
e x p e n d i t u r e ; c o n s e q u e n t l y i t i s w i t h i n the
m e a n s o f m a n y w h o a r e o b l i g e d t o c o u n t
t h e
cost
o f
t h e i r
p l e a s u r e s , a n d t h r o u g h
i t s l a c k o f l u x u r i e s a n d conveniences i t i s
u n l i k e l y t o a t t r a c t f o r e i g n s o j o u r n e r s , a n d
t h e p l a c e b id s
f a i r
t o r e m a i n t h e s a m e .
S o s t r o n g l y is t h e s p i r i t o f c o n s e r v a t i s m
i n t r e n c h e d h e r e t h a t t h e same f a m i l i e s
come y e a r a f t e r y e a r f r o m Quebec M o n t
r e a l ,
a n d e v e n T o r o n t o , t o
occupy
t h e
same r o om s o r c o t ta g e s .
I d o u b t i f f o r t h e m t h i s o r a n g e is e v e r
s u c k e d q u i t e d r y , u n l e s s i t h e b y t h e w e a r y
c h a p e r o n , w h o h a s gone c o n s c i e n t i o u s l y
t h r o u g h
i i e r fifty
y e a rs o f M u r r a y B a y .
A s a g i r l , t h i s f a i t h f u l f r i e n d h a s w a d e d
t h r o u g h i t s c o l d b r i n e , a n d h a s f i s h e d f o r
s m e l ts f r o m o f f i t s p i e r s ; as a y o u n g w o
m a n , she has gone d r i v i n g i n a
caieche
o r
m o r e l i k e l y d r i v e n i t h e r s e l f ; h a s d a n c ed ,
flirted,
a n d s p en t h e r h o n e y - m o o n t h e r e ;
h a s b r o u g h t h e r r a p i d l y i n c r e a s i n g babies
t o d i g i n th e s a n d ; a n d
finally
s i t s u p o n
o n e o f t h e b r e e z y g a l l e r i e s a n d
keeps
a
a i l t h e w a y u p t o Quebec; b u t t o - d a y t h e
a r e q u i t e e f f aced . T h e c o n q u e r e d F r e n c h
h a v e t a k e n t h e c o n q u e r i n g E n g l i s h t
t h e i r h e a r t s a n d homes w i t h s u c h a r e a d i
ness t h a t t h e scales h a v e t u r n e d , t h e o l
e l e m e n t h a s c o m p l e t e l y
a b s o r b e d
t h e n e w
a n d b o t h races h a v e
become
one . T h
s u m m e r v i l l a g e ,
m a d e
u p o f h o t e l s a n
c o t ta g e s , w h i c h accommodates a floatin
p o p u l a t i o n o f a b o u t t w o t h o u s a n d , l i e
t h r e e m i l e s w e s t o f t h e p e r m a n e n t F r e n c h
v i l l a g e .
I t h a s i t s o w n
l i t t l e
c h u r c h , i n
w i i i c i i
t h e
S c o t c h
a n d E n g l i s h congrega
t i o n s w o r s h i p , h a v i n g a l t e r n a t e se rv i ces
O f course a i l t h e C a t h o l i c v i s i t o r s fin
t h e i r w a y t o
t i i e i r
o w n c h u r c h a t t h
F r e n c h v i l l a g e . J u s t h e r e I m u s t m e n
t i o n
on e
t h i n g
w h i c h a l w a y s
i m p r e s s e s
t h
A m e r i c a n i n C an a da , a n d t h a t i s t h e f u l
a t t e n d a n c e a t a l l t h e c h u r c h e s , a n d t h
l a r g e p r o p o r t i o n o f m e n a m o n g s t t h
w o r s h i p p e r s . I d o n o t i n t e n d t o f o l l o w
u p t h i s o b s e r v a t i o n
w i t h
a n y m o r a l i z
i n g , o r
deduce
a n y t h i n g f r o m i t , t h o u g
t h e m o m e n t
seems
so fitting, f o r I d o n o
f i n d C a n a d ia n m e n h o l d i n g a n j ' l o f t i e
v i e w s o r p r a c t i c i n g a n y m o r e v i r t u e s t h a n
t h e i r
c o u s i n s
across
t h e
l i n e .
T h e d r i v e b e t w e e n t h e t w o v i l l a g e s i s
d e l i g h t f u l o n e . I t s k i r t s a r o u n d t h e b a y
p a s t P o i n t e a Gaze t h e o l d M a n o r - h o u s e
o v e r
t h e M u r r a y R i v e r , a n d u n d e r t h
s h a d o w
o f t h e g r a n d b l u f f k n o w n as C a
a I ' A i g i e . I t h i n k t h e g r ea t e st c h a r m
o f M u r r a y B a y a r e i t s p i ct u r e sq u e w a l k
a n d d r i v e s . T h e r o a d s i n m a n y places ar
steep a n d r o c k y , b u t horses a n d v e h i c l e
a r e s t r o n g a n d w e l l a d a p te d t o t h e r e g i o n
t h e
f a v o r i t e con