LES CATEGORIES HISTOPATHOLOGIQUES DES TUMEURS … CATEGORIES HISTOPATH… · Les épithéliums...
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Université Djillali Liabés de Sidi Bel Abbes, Faculté de médecine, 3eme année
médecine, Module d’Anatomie- Pathologie 2019- 2020
Dr H. BELKRALLADI MCA
LES CATEGORIES HISTOPATHOLOGIQUES
DES TUMEURS EPITHELIALES ET
CONJONCTIVES
I. TUMEURS ÉPITHÉLIALES
1. Tumeurs à différenciation malpighienne
1.1 Tumeurs bénignes
* Le papillome
* Condylome
1.2 Tumeurs malignes :Carcinomes épidermoïdes
2. Tumeurs à différenciation glandulaire
2.1 Les tumeurs bénignes : Adénomes
2.2 Les tumeurs malignes: adénocarcinome ou
carcinome glandulaire
3. Tumeurs à différenciation paramalpighienne
(Tumeurs urothéliales)
II.TUMEURS CONJONCTIVES
(MÉSENCHYMATEUSE)
1. Les tumeurs bénignes
2. Les tumeurs malignes
*L’analyse histologique
*Le grade histopronostique des sarcomes
I. Tumeurs épithéliales
Les tumeurs épithéliales peuvent être bénignes
ou malignes (carcinomes). Elles sont
développées à partir des épithéliums de trois
types:
• Malpighien (peau et muqueuses);
• Glandulaire;
• Urothélial (ou paramalpighien).
1.Tumeurs à différenciation malpighienne
Les tumeurs malpighiennes, bénignes et malignes,
se développent à partir des épithéliums
malpighiens
* Cutané (épiderme)
* Muqueux : muqueuses malpighiennes du tube
digestif (cavité buccale, pharynx, œsophage,
canal anal), de l’appareil génital(col utérin) ;
Épithélium malpighien normal : (HES x20)
1.1 Tumeurs bénignes
1.1.1 Le papillome
Le papillome est fréquemment d’origine virale, lié à
un virus du groupe HPV (Human Papilloma
Virus).
Le papillome est macroscopiquement une tumeur
végétante et exophytique.
Sur le plan histologique, trois critères sont requis
pour le diagnostic :
*L’hyperacanthose : épaississement de
l’épithélium malpighien;
*L’hyperpapillomatose ;
*L’hyperkératose : épaississement de la couche de
kératine (cornée).
Papillome : Aspect macroscopique
Papillome (aspect microscopique) : hyperplasieépithéliale, hyperacanthose, papillomatose,hyperkératose (HES x20)
1.1. 2 Condylome
Il est également lié au virus HPV. Le mode de
transmission est sexuel. Il se développe
principalement au niveau des organes génitaux
et plus rarement au niveau de la cavité buccale.
Macroscopiquement et microscopiquement :
même aspect que le papillome en plus présence
de koilocytes (cellule malpighienne avec un halo
clair périnucléaire).
Certains condylomes constituent des états
précancéreux et peuvent évoluer vers un
carcinome épidermoïde.
Condylome (aspect microscopique) :papillomatose,présence de koilocytes flèche ( halos clairs périnucléaires)
1.2 Tumeurs malignes:
Carcinomes épidermoïdes
Les épithéliums malpighiens kératinisés et non
kératinisés peuvent donner naissance à des
proliférations néoplasiques épithéliales malignes
appelées carcinomes anciennement appelés
épithéliomas.
L’architecture générale du carcinome épidermoïde
est agencé en lobules en amas et en cordons,
elle rappelle celle d’un épithélium malpighien : à
la périphérie des lobules carcinomateux ,
les cellules ressemblent à des cellules basales
tandis que vers le centre ,elles ressemblent à
des cellules du corps muqueux de Malpighi, avec
un large cytoplasme polygonal éosinophile jointif,
certaines cellules tumorales peuvent synthétiser
de la kératine (c’est la maturation cornée) : le
carcinome épidermoïde est alors appelé «
mature » ou « kératinisant » Selon leur
différenciation, on distinguera:
*Le carcinome épidermoïde bien différencié
(mature) secrétant la kératine;
*Le carcinome épidermoïde moyennement
différencié ;
*Le carcinome épidermoïde peu différencié .
le carcinome épidermoïde est appelé aussi
carcinome spinocellulaire quand il siège au
niveau de la peau (revêtement cutané).
1.Tumeur bourgeonnante et kératosique de l’oreille.2. Tumeur ulcérée de l’avant bras, très évoluée (noter la présenced’un bourrelet tumoral périphérique entourant l’ulcération).
Carcinome épidermoïde : à la périphérie(flèche rouge) lescellules des lobules carcinomateux ressemblent à des cellulesbasales tandis que vers le centre ,elles ressemblent à des cellulesdu corps muqueux de Malpighi (flèche verte).
Carcinome épidermoïde bien différencié mature,kératinisant (flèche :kératinisation Réalisant des globescornés)
Carcinome épidermoïde moyennement différencié
Carcinome épidermoïde peu différencié
2. Tumeurs à différenciation glandulaire
Elles sont bénignes ou malignes.
2.1 Les tumeurs bénignes : adénomes
Adénomes colorectaux :La prolifération
cellulaire adénomateuse reste strictement intra-
muqueuse et est toujours limitée par une
membrane basale. Les cellules présentent des
signes de dysplasies .
Macroscopie :les adénomes font saillie dans la
lumière de l’organe creux et prennent l’aspect
d’un polype, soit attaché à la muqueuse par un
axe conjonctif (c’est un polype pédiculé) soit
implanté directement sur la muqueuse (c’est un
polype sessile). Leur taille est variable de
quelques millimètres à plusieurs centimètres.
Il existe trois variétés histologiques d’adénomes
colorectaux: le tubuleux , le villeux et le mixte
(tubulo-villeux).
Polype pédiculé
Polype pédiculé
Polype sessile à large base d’implantation
adénome(polype adénomateux) tubuleux
Adénome villeux
Adénome tubulo-villeux
2.2 Les tumeurs malignes à différenciation
glandulaire ou adénocarcinomes :
Carcinome glandulaire ou adénocarcinome
Il naît dans tous les organes glandulaires qu'ils
soient exocriniens ou endocriniens.
Macroscopiquement : les adénocarcinomes
prennent trois aspects principaux, bourgeonnant,
ulcéré et infiltrant, souvent associés .La tumeur
est le plus souvent ulcérée à sa partie centrale,
avec un bourgeonnement plus ou moins marqué
en périphérie et une infiltration pariétale qui
s’étend vers la séreuse . Certaines tumeurs sont
purement infiltrantes, comme la linite gastrique.
Aspect infiltrant :1.Pièce de résection colique2.Pièce de résection gastrique
2
Aspect ulcéré :1.Pièce de résection colique2. Pièce de résection gastrique
1
2
Pièce de résection colique: Aspect bourgeonnant
Microscopiquement :
Un adénocarcinome peut être :
-Bien différencié;
-Moyennement différencié ;
-Peu différencié.
* Dans certains cas particulièrement les carcinomes
digestifs , il existe une mucosecrétion très
abondante, dissociant les formations
carcinomateuses et le stroma, la tumeur prend
alors le nom d’adénocarcinome colloïde muqueux
(ou carcinome mucineux).
Plus rarement, la tumeur est peu différenciée,
formée de cellules tumorales mucosecrétantes
isolées les unes des autres ce sont des cellules
en « bague à chaton » réalisant
l’adénocarcinome à cellules « bague à chaton ».
Adénocarcinome bien différencié
Adénocarcinome moyennement différencié
Adénocarcinome peu différencié
Adénocarcinome mucineux ou colloïde muqueux .
Adénocarcinome à cellules en bague àchaton
3. Tumeurs urothéliales :Nommé encore
paramalpighien ou excréto-urinaire.
Ce sont les tumeurs qui se développent à partir
des épithéliums transitionnels (ou urothéliums),
revêtant les voies excrète-urinaires depuis le
bassinet rénal jusqu'à la vessie.
le carcinome urothélial est d’incidence plus
marquée dans les régions d'endémie
bilharzienne.
Présentation clinique : l’hématurie et les troubles
mictionnels (pollakiurie, brûlures mictionnelles)
sont les signes révélateurs les plus fréquents.
● Caractéristiques anatomopathologiques
macroscopiquement dans 75 % des cas des
tumeurs ont un aspect papillaire.
Le potentiel d’agressivité de ces tumeurs est
déterminé en fonction du degré de différenciation
et leur niveau d’infiltration dans la paroi (stade).
Ceci permet de les classer en
*Tumeur papillaire de faible potentiel de malignité;
*Carcinome de bas grade;
*Carcinome de haut grade.
Au cours des récidives les tumeurs papillaires
peuvent s’aggraver et devenir infiltrantes dans la
paroi.
.
Ces tumeurs ont la capacité de récidiver au
même endroit ou ailleurs dans la vessie ou dans
la voie excrétrice haute, d’où le nécessité d’une
surveillance radiologique et cytologique chez les
patients ayant une tumeur de vessie.
Aspect macroscopique d’un carcinome urothélialde la vessie
Aspect microscopique :Carcinome urothélial de la vessie
II.TUMEURS CONJONCTIVES
(mésenchymateuse)
Chaque type tumoral est divisé en tumeurs
bénignes et malignes, et pour certains types
apparaît une troisième catégorie : les tumeurs de
malignité intermédiaire.
1. Les tumeurs conjonctives bénignes : sont
beaucoup plus fréquentes que les tumeurs
malignes conjonctives. Elles sont habituellement
de petite taille et superficielles. Elles ne
métastasent pas, mais peuvent récidiver
localement si l’exérèse est incomplète.
Classiquement, il n’y a pas de nécrose tumorale,
ni d’atypie cyto-nucléaire et les mitoses sont
rares.
2. Les tumeurs conjonctives malignes : sont
appelées sarcomes. Elles sont très rares (environ 1
% des cancers). Si les cellules tumorales sont peu
différenciées, il est parfois difficile d’en préciser la
nature (utilité de l’immunohistochimie, de la biologie
moléculaire).
L’évolution peut être rapide avec extension locale et
métastases précoces par voie hématogène.
* L’analyse histologique appréciera :
• la morphologie des cellules tumorales
(fusiformes, rondes, pléomorphes) ;
• l’existence d’une différenciation ;
• la présence de remaniements (nécrose,
calcification, hémorragie…).
*le grade histopronostique des sarcomes repose
sur l’évaluation de trois paramètres :
- le degré de différenciation tumorale ;
- l’activité mitotique ;
- la proportion de tissu tumoral nécrosé.
À partir de ces trois paramètres on aura trois grades
de malignité des sarcomes :
Les sarcomes de grade 1 correspondent aux tumeurs
très différenciées de potentiel métastatique faible,
-
-Les sarcomes de grade 2 correspondent aux
tumeurs moyennement différenciées de potentiel
métastatique intermédiaire;
-Les sarcomes de grade 3 correspondent aux
tumeurs peu différenciées de potentiel
métastatique élevé.
Ostéosarcome
Leiomyosarcome (cellules fusiformes)
Leiomyosarcome (cellules pléomorphes)