Les années folles

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spécial ALL 7.40 € / BEL 6.80 € / ESP 6.90 € / ITA 6.90 € / GR 6.90 € / PORT CONT 6.90 € / LUX 6.80 € / CH 11.80 FS / MAR 65 DH / TUN 6.9 TND / CAN 9.95 $ CAN / DOM 6.90 € / MAY 8.20 € / TOM/A 1650 CFP / TOM/S 900 CFP spécial DéCOUVERTE : La ChOCOLaTERiE DE nOisiEL annéEs  fOLLEs LES ANNÉES FOLLES - DÉCOUVERTE : LA CHOCOLATERIE DE NOISIEL MARS-AVRIL 2012 – N° 4 – 5,90€ NUMÉRO 4 - MARS-AVRIL 2012 3:HIKSLI=XUZ^U[:?a@a@a@o@k; M 08183 - 4 - F: 5,90 E - RD LES 1919-1929 la décennie de la joie de vivre

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On l’appelle le temps des années folles, cette décennie 1919-1929, faite d’espoirs, d’innovations techniques et d’effervescence créatrice dans tous les domaines.

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ALL 7.40 € / BEL 6.80 € / ESP 6.90 € / ITA 6.90 € / GR 6.90 € / PORT CONT 6.90 € / LUX 6.80 € / CH 11.80 FS / MAR 65 DH / TUN 6.9 TND / CAN 9.95 $ CAN / DOM 6.90 € / MAY 8.20 € / TOM/A 1650 CFP / TOM/S 900 CFP

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numéro 4 - mars-avril 2012

3:HIKSLI=XUZ^U[:?a@a@a@o@k;M 08183 - 4 - F: 5,90 E - RD

LES 1919-1929 la décennie de la joie de vivre

6 historia spécial mars-avril 2012

numéro 4 – mars-avril 2012sommaire04 le saviez-vous ?08 les années folles font leur cinéma10 les dates clés12 repérage

le temps de l’espoir16 s’étourdir pour oublier

La décennie 1919-1929 se caractérise par un intense appétit de vivre. Il faut profiter du moment présent, faire la fête. Partout, on chante, on danse, on s’amuse, par Jacques Pessis

24 Bienvenue à montparnasse ! De nombreux artistes épris de liberté, démunis mais pleins de rêves et de talent, sont attirés du monde entier par l’air du quartier. La légende est en marche, par Pascal Marchetti-Leca

les femmes32 ces dames éprises de liberté

Elles découvrent la conduite automobile, les cheveux courts, le plaisir de fumer en public et de s’afficher en garçonne, par Joëlle Chevé

40 Joséphine ose tout Elle fait courir le Tout-Paris. Par son dynamisme échevelé et sa drôlerie, la star du music-hall casse les codes artistiques, par Bertrand Dicale

42 éloge de la maternité La France, exsangue après la guerre, a besoin de bébés. Le gouvernement mène une politique nata-liste, en prenant des mesures incitatives : congé maternité, indemnités, etc., par Agnès Walch

la modernité48 tsf: la famille fidèle au poste

Avec des programmes quotidiens de musique variée et d’informations, la radio bouleverse la vie quotidienne en apportant dans les foyers, et même au-dehors, une formidable ouverture sur le monde, par Cécile Meadel

56 les arts ménagers font sensation Le confort ne tient qu’à un fil. Celui de la fée Électricité ! En 1923, Paris accueille toutes sortes d’appareils destinés à devenir « les petits servi-teurs de la maison », par Véronique Dumas

le défi économique62 Bataille pour sauver le franc

Les caisses sont vides. La banqueroute menace. Poincaré est rappelé au pouvoir en sauveur. Il va réussir à imposer la dévaluation du siècle, par Pierre-Henri de Menthon

70 redresser le pays L’État doit affronter des problèmes d’ampleur : maisons détruites, routes et voies ferrées hors d’usage, houillères au point mort. Les Français se retroussent les manches, par Jean-Yves Le Naour

76 arrêt sur image Le Paris rêvé d’Auguste Perret

78 en 1929, le rideau tombe À la fin des années 1930, la France résiste encore à la crise. Mais plus pour longtemps. Le krach boursier de Wall Street sonne le glas de toute une époque, par Bernard Gazier

la postérité82 l’invité du spécial

Jean-François Berdah, historien.

84 portfolio L’esprit Art déco plus que jamais d’actualité.

88 allez voir La sélection de Véronique Dumas

110 les mots fléchés

découverte92 échappée belle en seine-et-marne

par Victor Battaggion, Joëlle Chevé, Robert Kassous et Véronique Dumas

MARS-AVRIL 2012 HISTORIA SPÉCIAL 7

numéro 4 – mars-avril 2012

82 HISTORIA SPÉCIAL MARS-AVRIL 2012 MARS-AVRIL 2012 HISTORIA SPÉCIAL 83

Propos recueillis par Éric Pincas

Maître de conférence à Toulouse 2-Le Mirail, spécialiste de l’entre-deux-guerres, il nous fait partager sa réflexion sur cette décennie d’euphorie, à l’échelle européenne.

Historia – L’image pétillante des Années folles en France est-elle idéalisée ?

Jean-François Berdah – Cette vie trépi-dante est parvenue jusqu’à nous au travers du cinéma et de la chanson. Elle correspond bien à une réalité. Mais il y a une part d’idéa-lisation, car l’euphorie et l’insouciance des Années folles tranchent avec quatre années de souffrance et de mort. Les Français espè-rent retrouver l’âge d’or de la Belle Époque, mais ce n’est qu’une illusion.

H. – Un phénomène réservé à une élite ?J.-F. B. – Paris donne le ton de cette his-

toire limitée aux villes. Car pour la paysan-nerie, même celle qui s’est enrichie pendant la guerre, la priorité n’est pas à l’amélioration des conditions de vie ni aux loisirs, mais à la consolidation du patrimoine familial. L’as-pect paillettes et champagne reste réservé à une élite. Seuls les bourgeois et les aristocra-tes ont les moyens de dépenser sans compter. Si l’on entend par années folles un phénomène de société, il faut y inclure toute une culture populaire qui s’exprime dans la chanson ou la danse. Un milieu où la java résiste au char-leston. Il existe des passerelles entre ces deux mondes. C’est le cas de Mistinguett, qui vient d’un milieu populaire et qui va devenir la coqueluche du Tout-Paris. Tout comme Mau-rice Chevalier, le titi de Ménilmontant.

H. – Cette effervescence touche-t-elle d’autres pays européens ?

J.-F. B. – On retrouve partout cette même volonté d’oublier la guerre. À plus

forte raison dans un pays comme l’Allema-gne, qui veut effacer l’humiliation de 1919. À Berlin, les cabarets ne désemplissent pas, le champagne coule à f lot, la mode vit sa révolution. L’industrialisation est f loris-sante ; le taux d’alphabétisation est très fort. Cela s’accompagne d’un courant artistique influent : le Bauhaus. Cette école des arts et de l’architecture, créée à Berlin, impose sa griffe en Europe. Les plus grands artistes y enseignent leur spécialité, à l’instar de Walter Gropius pour l’architecture, Paul Klee et Vassily Kandinsky pour la pein-ture, ou encore Laszlo Moholy-Nagy pour la photographie. Le Bauhaus révolutionne l’architecture et le design du mobilier. Son impact est profond en Scandinavie, dans les pays baltes et en Russie soviétique. Cette dernière vit aussi sa révolution artistique avec le Fonctionnalisme : une architecture innovante, faite de lignes droites, dont s’est inspiré Le Corbusier. De grands artistes espagnols trouvent la consécration à Paris : Joan Miro, Salvador Dali et Pablo Picasso.

Dans la plupart des pays européens, l’univers des cabarets reste toutefois plus minoritaire qu’en France. Car les régimes autoritaires gagnent du terrain. La dictature s’impose en Espagne dès 1923, au Portugal et dans les pays baltes à partir de 1926. Idem en

Pologne et en Hongrie. Dans tous ces pays, la tendance est à la censure des courants avant-gardistes. En Italie, en 1922, le futurisme rencontre ses limites avec Mussolini.

H – La France a-t-elle subi l’influence particulière de l’un des pays européens ?

J.-F. B. – Pas vraiment. En 1925, Paris accueille la grande exposition des Arts décoratifs, vitrine du savoir-faire fran-çais. La capitale apparaît alors comme le centre mondial incontesté de la révolution artistique des Années folles. L’idée de Ville Lumière trouve tout son sens à cette épo-que même si – paradoxe ! – il existe déjà des musées d’arts décoratifs à Londres, Buda-pest ou Vienne, mais pas encore à Paris.

H. – Quelle différence faites-vous entre la Belle Époque et les Années folles ?

J.-F. B. – Il s’agit de deux périodes d’ex-pansion et d’insouciance. Mais avec de pro-fondes différences. Le positivisme de la Belle Époque croyait fortement en un progrès per-pétuel qui permettrait d’éradiquer la misère et les causes profondes des antagonismes nationaux. L’idée dominante était que la prospérité apaiserait les tensions interna-tionales. En rupture avec l’optimisme sans limites de la Belle Époque, les Français des Années folles ont une foi plus mesurée dans le progrès, instruits des dérives dangereuses de la science pendant la Grande Guerre avec l’utilisation des gaz de combat. Désormais, on sait à quel point l’évolution des techniques est aussi susceptible d’engendrer des instru-ments de destruction massive.

H – Quel héritage nous ont-elles laissé ?J.-F. B. – La radio, le cinéma parlant et

l’expansion de l’automobile. Sans oublier le développement de l’industrie et la générali-sation de l’électricité. Nombre de nos bâti-ments industriels, nos halles et nos marchés sont nés de l’innovation du béton armé, une invention française. Le changement majeur se situe dans la culture, les arts et le sport, qui se démocratisent lentement. Nous sommes les héritiers de ce premier bouleversement des mœurs du XXe siècle. En cette période de crise, ce soupçon d’insouciance nous man-que cruellement. La foi en l’avenir, propre aux années 1920, est bel et bien perdue.

L’invité du SpécialJean-François Berdah

« Nous sommes les héritiers du premier

bouleversement des mœurs

du XXe siècle. Aujourd’hui, ce soupçon

d’insouciance nous manque.

La foi en l’avenir, propre aux

années 1920, est bel et bien

perdue. »

Illustration 3D réalisée par Loïc Derrien

ARRÊT SUR IMAGELe Paris rêvé d’Auguste Perret

Face à une crise du logement sans précédent, l’architecte imagine la cité de l’avenir : utiliser “les fortifs”, ceinture militaire de 25 km alors en démolition, pour y planter une centaine de tours ; puis, pour parfaire le projet, tracer une immense avenue de 22 km jusqu’à la Croix de Noailles, en forêt de Saint-Germain-en-Laye.

LA PASSERELLE Les blocs sont reliés entre eux par un viaduc : plus besoin de descendre dans la rue pour se déplacer.

LA TÊTE DANS LES NUAGES Les tours de 200 m de haut ont un plan en forme de croix, leur évi-tant de tanguer par grand vent. Elles logent 3 000 personnes !

L’URBANISME À la différence de Le Corbusier, Perret veut développer Paris sans le détruire. Pour le projet de la porte Maillot, comme pour Le Havre, l’ensemble prime sur l’élément individuel.

LA STRUCTURE Un socle de 10 étages abrite les bureaux. Il se prolonge par un fût de 40 étages d’habitations, dont la configuration est propre à chaque immeuble.

LES COMMUNICATIONS La chaussée se trouve sur une dalle surélevée. Au-dessous, les canalisations et les métros relient le centre-ville à une périphérie de 100 km de rayon.

4 HISTORIA SPÉCIAL MARS-AVRIL 2012 HISTORIA SPÉCIAL 5

LE SAVIEZ-VOUS ?

10. Dans quel stade l’ouverture des JO de 1924 a eu lieu ? a. Roland-Garros b. Colombes c. Parc des Princes

4. Quel roman fit scandale en 1922 ?

a. La Garçonneb. Zazie dans le métroc. Les Beaux Quartiers

9. Quelle femme reçoit l’avant-garde parisienne ?

a. Gertrude Steinb. Mistinguettc. Zelda Kierkegaard

8. Pour qui “le lait de la mère appartient à l’enfant” ? a. le professeur Pinard b. le docteur Duballon c. le père Culsec

7. Qui fut la première vedette du tennis féminin ? a. Kathleen McKane b. Billie Jean King c. Suzanne Lenglen

3. Raymond Poincaré crée :

a. Le franc à quat’sousb. Le franc germinalc. Le franc-parler

6. Lequel de ces trois cabarets parisiens a été fondé en 1921 ?

a. les Folies Bergère b. le Chat noir c. le Bœuf sur le toit

2. Yvonne Printemps chantait : a. J’ai deux amours b. J’ai deux amants c. J’ai deux amis

5. Hemingway et Fitzgerald sont des auteurs américains de la génération…

a. … bénie b. … maudite c. … perdue

1. Comment appelle-t-on l’ancêtre de la télévision ?

a. audiovisionb. radiovisionc. mirovision

HISTORIA SPÉCIAL 5

Réponses du quiz Justice aux ordres de janvier-février : 1b ; 2c ; 3a ; 4c ; 5c ; 6a ; 7a ; 8b ; 9c ; 10a.

Les réponses sont à découvrir dans le prochain numéro d’Historia spécial en kiosque début mai.

12 HISTORIA SPÉCIAL MARS-AVRIL 2012 MARS-AVRIL 2012 HISTORIA SPÉCIAL 13

Abécédaire d’un monde fou, fou, fou!REPÉRAGE

Aeropostale

L’idée d’une ligne aérienne transatlantique consacrée au service postal et au transport des passagers, imaginée par l’industriel français Latécoère, se réalise au cours des années 1920. Elle doit beaucoup au courage de ses premiers pilotes, véritables pionniers de l’avia-tion : Mermoz, Saint-Exupéry…

BCG Après de longs travaux entrepris dès 1906, Albert Calmette et Camille Guérin mettent au point, en 1923, le vaccin contre la tuberculose dont 90 000 Français sont atteints.

CabaretCes lieux sont pris d’assaut par les soldats américains et anglais mais aussi par les mondains à l’affût des nouveautés. Les plus célèbres sont Le Bœuf sur le toit, où joue le pianiste Jean Wiener, Les Folies Bergère, qui révèle Mistinguett et Maurice Cheva-lier, ou encore le Casino de Paris où se produit Joséphine Baker.

DadaismeCe mouvement, qui vise à renverser la conception tradi-tionnelle de l’art au moyen de la provocation et de la dérision, rassemble des écrivains comme André Breton, Paul Eluard, Louis Aragon, les peintres Marcel Duchamp, Max Ernst, Francis Picabia, Man Ray.

EinsteinLa visite de l’inventeur de la relativité à Paris en 1922 est un événement médiatique, couvert par les quarante quotidiens de la capitale. Le scientifique n’est-il pas le premier Allemand reçu officiellement après la guerre ? La polémique fait rage et la France se divise. Heureuse-ment, le génie et la simplicité de l’homme apaisent les critiques.

FascismeDans l’Italie en pleine débâcle sociale et politique, Mussolini fonde, en 1919, les Fasci, grou-pes paramilitaires constitués des laissés-pour-compte : an-ciens combattants, chômeurs, petits bourgeois spoliés. En France, la radicalisation de ligues nationalistes, qui réagis-sent au Cartel des gauches, pro-voque une tentation totalitaire. En 1918, les invalides de guerre sont 6 millions. Certains se regroupent avec une partie des anciens combattants dans des associations pour défendre leurs intérêts. Leur idéologie joue un rôle important dans le dévelop-pement du fascisme français au sein des ligues d’extrême-droite.

GuerlainEn 1925, lors de l’Exposition des arts décoratifs, Shalimar remporte un immense succès. La création de ce parfum tient d’un très grand hasard : Jacques Guerlain aurait versé quelques gouttes de vanille dans le flacon Jicky “juste pour voir”. Shalimar est le nom du superbe jardin de Srinagar que le Shah moghol Jahan créa en hommage à sa défunte épouse, Mumtâz Mahal.

HindenburgGarant de la cohésion de l’armée allemande défaite, le maréchal devient président du Reich le 26 avril 1925. Il amorce le pas-sage du régime parlementaire au régime présidentiel, faisant le lit des pires adversaires de la République, au premier rang desquels Hitler, auquel il devra confier la chancellerie en 1933.

IncendieAu petit matin du 28 septembre 1921, le feu se déclenche au tout nouveau grand magasin du Printemps, sur le boulevard Haussmann à Paris. Heureu-sement, il n’y a dans le bâti-ment que les trente agents de surveillance, car le personnel (3 000 salariés) n’arrive que plus tard. Il faudra quatre jours aux pompiers pour venir à bout du sinistre. Cet accident conduit les patrons des grands magasins parisiens à renforcer la sécurité.

JazzCette musique venue tout droit des États-Unis connaît une ascension et une popularité spectaculaires à Paris. Interpré-tée par les orchestres de l’armée américaine, elle séduit les Fran-çais au point que ses musiciens et ses danseurs, majoritaire-ment noirs, sont plus appréciés sur les rives de la Seine que sur celles du Missippi. La Revue nègre remporte un immense succès au théâtre des Champs-Élysées. Le middle jazz (jazz du milieu), ou swing, est un courant musical qui prend son essor au milieu de la décennie. Il est caractérisé par les grandes formations, les big bands.

KrachJeudi noir à la Bourse de New York le 24 octobre 1929. Les actions perdent jusqu’à 80 % de leur valeur, des millions de petits porteurs sont ruinés, cer-tains hommes d’affaires de Wall Street se jettent par les fenêtres.

LandruLe procès du Barbe-Bleue de banlieue s’ouvre au tribunal de Versailles le 7 novembre 1921. Il est accusé du meurtre de dix femmes qu’il a séduites, puis étranglées et brûlées dans sa cuisinière. Mais le principal problème pour l’accusation est l’absence de corps… Landru nie ces crimes, mais n’échappe pas pour autant à la guillotine.

Mousquetaires

Le tennis remporte un franc succès populaire avec les six victoires de René Lacoste, Henri Cochet, Jacques Brugnon et Jean Borotra en coupe Davis. Chaque finale est très suivie par le public, aussi décide-t-on de construire en 1928 le stade Roland-Garros à Paris.

NaturismeManière de vivre en harmonie avec la nature, caractérisée par une pratique de la nudité en commun. Il s’impose dans les années 1920, sous l’impulsion de médecins hygiénistes et des adeptes d’un mode de vie prétendument plus sain.

OperetteInfluencée par les rythmes d’outre-Atlantique et par une certaine libération des mœurs, l’opérette remporte de grands succès : Dédé (1921) avec Maurice Chevalier, Ta Bouche (1922) de Maurice Yvain. Le Marseillais Vincent Scotto et le Parisien Sacha Guitry sont aussi des compositeurs prolixes.

PublicisL’agence est créée dans un mi-nuscule appartement parisien par Marcel Bleustein, alors âgé de 20 ans. Publi pour publicité et cis pour 1926. Il trouve ses premiers clients dans son entou-rage : le comptoir Cardinet, les Chaussures André, les Meubles Lévitan. En 1929, Publicis est la première à utiliser la radio via l’émetteur de la tour Eiffel.

QuickstepCette danse est une création typiquement anglaise. Variante rapide du fox-trot, elle se pra-tique dans les compétitions. Pétillante, voire sautillante, elle reflète l’euphorie du temps.

RadiovisionAncêtre de la télévision, elle est inventée par l’Écossais John Baird et le Français René Barthélemy. Elle utilise un système mécanique aussi bien pour l’analyse (décomposition de l’image) que pour la synthèse (reconstitution de l’image).

Soldat inconnuDeux ans après l’armistice, la France rend hommage à ses morts de la guerre. Un soldat anonyme est choisi, parmi huit cercueils par Auguste Thin, 21 ans, seul survivant d’un régiment décimé en 1918. L’élu est inhumé le 28 janvier 1921 sous l’Arc de triomphe.

TarzanIl s’impose au cinéma en 1918. Dès lors, sept Tarzan défilent sur les écrans : Le Roman de Tarzan, Le Retour de Tarzan, Le Fils de Tarzan, etc. jusqu’en 1929. Le champion de natation Johnny Weissmuller est le plus célèbre.

UtopieLe philosophe allemand Ernst Bloch publie en 1923 L’Esprit de l’utopie, qui a une influence considérable sur ses contem-porains : on rêve d’inventer une société idéale, en réorganisant totalement l’espace où elle vit.

Vache qui ritCréé en 1921 par un affineur du Jura, Léon Bel, ce fromage à tartiner devient une star grâce à sa boîte ronde illustrée par une vache hilare portant des boucles d’oreille en forme de… boîtes de Vache qui rit ! À l’origine, le logo servait d’insigne au camion de ravitaillement en viande des armées. Les Poilus l’appelaient La Wachkyrie pour se moquer des Boches et de leur Wagner.

WesternDevenu un genre à part entière, il acquiert une dimension histo-rique : La Caravane vers l’Ouest de James Cruze (1923) raconte l’histoire d’un convoi de pion-niers en 1848, Le Cheval de fer de John Ford (1924) narre l’aventure ferroviaire des années 1860, Trois Sublimes Canailles également de John Ford (1926) traite de la ruée vers l’or en 1876.

XenophilieCette bienveillance envers les étrangers caractérise la période, qui découvre le rêve américain. Paradoxalement, les vedettes noires comme Syndey Bechet et Joséphine Baker sont plus adulées en France que dans leur propre pays d’origine.

Yvonne printemps

Diva de l’opérette, star aussi bien du music-hall que du cinéma parlant, elle incarne avec sa joie mutine et sa voix de rossignol toute la fureur de vivre des Années folles.

ZoneTerritoire bordant l'enceinte militaire de Thiers. Toute une population, les “purotins des fortifs”, survit dans cet anneau de 35 km de long sur 400 m de large. Une loi de 1919 décide la démolition des murailles et le lotissement de la zone, progres-sivement intégrée à la capitale.

Bon nombre de mots, de pratiques, d’objets entrés dans le langage courant viennent de ces années-là. Le BCG, la publicité – qu’on appelle encore la réclame –, le naturisme mais aussi… la Vache qui rit. Mieux encore : le jazz, le charleston. Sans oublier le légendaire Tarzan et la célèbre Chita qui vient de nous quitter. Revue de détail.

10 HISTORIA SPÉCIAL MARS-AVRIL 2012 MARS-AVRIL 2012 HISTORIA SPÉCIAL 11

L’EXPOSITION DE 1925. Le pavillon de la Manufacture de Sèvres est typiquement Art déco.

LES DATES CLÉS1928 L’Assemblée

vote la loi sur les assurances

sociales. Financées par des cotisations égales (5%) des patrons et des salariés, elles couvriront la maladie, la vieillesse et l’invalidité.

1924 André Breton définit, dans un Manifeste,

la nature du surréalisme : ouverte à l’expérience du rêve, de l’inconscient et du désir, la création poétique doit répondre aux pulsions fondamentales par l’intermédiaire de l’écriture automatique, nommée aussi pensée parlée. Autour de Breton gravitent notamment Queneau, Chirico, Éluard, Philippe Soupault, Robert Desnos, Louis Aragon.

1927 Jazz Singer, premier film parlant, conte

l’histoire d’un Blanc maquillé en Noir qui devient vedette de Broadway. Au bord de la faillite, la Warner joue son va-tout sur ce film et gagne.

1923 Dans une brasserie de Munich,

Hitler, Hess et Göring tentent de s’emparer par la force du pouvoir. Échec. Les meneurs sont jetés en prison. Le futur Führer y rédige Mein Kampf.

1926 Poincaré (ci-dessous) fait l’union avec

les modérés, les conservateurs et les radicaux, mais sans les socialistes. Herriot ironise sur « la réconciliation des enfants au chevet de la mère malade. »

1922 Lénine fait de l’Empire russe une fédération

de 15 républiques (URSS). Le parti communiste tient l’État. En France, le PC existe depuis la scission avec la SFIO au Congrès de Tours en 1920.

1925 L’exposition des Arts décoratifs et

des industries modernes, à Paris, donne son nom au nouveau mouvement artistique. Vingt et un pays européens y participent, hormis l’Allemagne. La France possède plusieurs pavillons dédiés à ses colonies et à ses manufactures. Le succès de l’événement (15 millions de visiteurs) permet à l’Art déco de se propager dans le monde.

1919 Le traité de Versailles, qui consacre la paix

entre l’Allemagne et les Alliés, est signé le 28 juin dans la galerie des Glaces du château. Il détermine les sanctions prises contre l’Allemagne.

L’ÂGE D’OR. Le film de Bunuel (1930) transpose le surréalisme à l’écran.

8 HISTORIA SPÉCIAL HISTORIA SPÉCIAL 9

4 DU COUSU MAIN. En 2009, Jan Kounen raconte dans Coco et Igor (Anna Mouglalis et Mads Mikkelsen)la folle passion entre deux précurseurs, Gabrielle Chanel et Igor Stravinski. Made-moiselle, au sommet de son art, vient de créer son parfum N°5, tandis que le musicien est reconnu enfin pour son Sacre du printemps.

5 ONIRIQUE. Paris qui dort, de René Clair (1925). Cinq per-sonnages, dont cette femme étrangement perchée sur la Tour Eiffel, errent dans les rues de la capitale. Ils découvrent une ville morte, vidée de son âme après la Grande Guerre. Une vision très éloignée d’une France animée du souffle de vie des années 1920.

6 FRESQUE SAUVAGE. Dans Cotton Club, de Francis Ford Coppola (1985), un danseur noir et un trompettiste blanc sont emportés dans la tourmente du New York de la prohi-bition au rythme des claquettes, du jazz… et des mitraillettes. Superbe évocation des Années folles américaines, mise en perspective avec les événements européens contem-porains. Avec Richard Gere, Gregory Hines, Diana Lane.

3 FABLE POÉTIQUE. Midnight in Paris, de Woody Allen (2011). Un scénariste amé-ricain parcourt la ville à la recherche de l’inspiration. Un soir, miracle. À minuit, une voiture l’emmène au cœur du Paris de 1920. Il y rencontre nombre de célébri-tés, dont les époux Fitzgerald, Picasso ou Hemingway, et tombe amoureux d’une jeune fille (Marion Cotillard).

2 DOCU PIONNIER. Le documentaire de Miréa Alexandresco et Henri Torrent, Les Années folles (1960), est réalisé à partir des archives de Gaumont, de Pathé, et d’extraits de films. Ce premier témoignage révèle l’effervescence et la richesse créative du temps, mais aussi les remous politiques qui se profilent.

1 ESTHÉTISANT. Quartet, de James Ivory (1981). Un cou-ple bohême (Serge Marquand et Isabelle Adjani) vit dans l’in-souciance à Montpar-nasse. Mais le jeune homme est arrêté pour recel d’œuvres d’art. Sa compagne est recueillie par un couple de mécènes du genre pervers. Intérieurs somptueux, costumes raffinés restituent efficace-ment l’époque.

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LES ANNÉES FOLLES FONT LEUR CINÉMA

7. Qui fut la première vedette du tennis

6. Lequel de ces trois cabarets parisiens a été fondé en 1921 ?

a. les Folies Bergère b. le Chat noir c. le Bœuf sur le toit

c. … perdue

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3 FABLE POÉTIQUE. Midnight in Paris, de Woody Allen (2011). Un scénariste amé-ricain parcourt la ville à la recherche de l’inspiration. Un soir, miracle. À minuit, l’inspiration. Un soir, miracle. À minuit, l’inspiration. Un soir,

une voiture l’emmène au cœur du Paris de 1920. Il y rencontre nombre de célébri-

est réalisé à partir des archives de Gaumont, de Pathé, et d’extraits de films. Ce premier témoignage révèle l’effervescence et la richesse créative du temps, mais aussi les temps, mais aussi les remous politiques qui se profilent.

BCG Après de longs travaux entrepris dès 1906, Albert Calmette et Camille Guérin mettent au point, en 1923, le vaccin contre la tuberculose dont 90 000 Français sont atteints.

CabaretCes lieux sont pris d’assaut par les soldats américains et anglais mais aussi par les mondains à l’affût des nouveautés. Les plus célèbres sont Le Bœuf sur le toit, où joue le pianiste Jean Wiener, Les Folies Bergère, qui révèle Mistinguett et Maurice Cheva-lier, ou encore le Casino de Paris

dante est parvenue jusqu’à nous au travers du cinéma et de la chanson. Elle correspond bien à une réalité. Mais il y a une part d’idéa-lisation, car l’euphorie et l’insouciance des Années folles tranchent avec quatre années de souffrance et de mort. Les Français espè-rent retrouver l’âge d’or de la Belle Époque, mais ce n’est qu’une illusion.

H. – Un phénomène réservé à une élite ?J.-F. B. – Paris donne le ton de cette his-

toire limitée aux villes. Car pour la paysan-nerie, même celle qui s’est enrichie pendant la guerre, la priorité n’est pas à l’amélioration des conditions de vie ni aux loisirs, mais à la consolidation du patrimoine familial. L’as-pect paillettes et champagne reste réservé à une élite. Seuls les bourgeois et les aristocra-tes ont les moyens de dépenser sans compter. Si l’on entend par années folles un phénomène de société, il faut y inclure toute une culture

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32 HISTORIA SPÉCIAL MARS-AVRIL 2012

Cette décennie est celle de l’émancipation féminine. Les femmes – enfin, certaines – découvrent la conduite automobile, le plaisir de se couper les cheveux, de fumer en public, et même de s’afficher en garçonnes.

par Joélle Chevé

Ces dames epri ses de liberte

DANS LA VIE FAUT PAS S’EN FAIRE. Elles osent pour la première fois montrer leurs jambes, se rendre ensemble à la terrasse d’un café pour prendre un petit verre, voire lire et écrire.

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LES ANNÉES FOLLES LES FEMMES

MARS-AVRIL 2012 HISTORIA SPÉCIAL 33

Ces dames epri ses de liberte

Illustration 3D réalisée par Loïc Derrien

ARRÊT SUR IMAGELe Paris rêvé d’Auguste Perret

Face à une crise du logement sans précédent, l’architecte imagine la cité de l’avenir : utiliser “les fortifs”, ceinture militaire de 25 km alors en démolition, pour y planter une centaine de tours ; puis, pour parfaire le projet, tracer une immense avenue de 22 km jusqu’à la Croix de Noailles, en forêt de Saint-Germain-en-Laye.

LA PASSERELLE Les blocs sont reliés entre eux par un viaduc : plus besoin de descendre dans la rue pour se déplacer.

LA TÊTE DANS LES NUAGES Les tours de 200 m de haut ont un plan en forme de croix, leur évi-tant de tanguer par grand vent. Elles logent 3 000 personnes !

LES COMMUNICATIONS La chaussée se trouve sur une dalle surélevée. Au-dessous, les canalisations et les métros relient le centre-ville à une périphérie de 100 km de rayon.

L’URBANISME À la différence de Le Corbusier, Perret veut développer Paris sans le détruire. Pour le projet de la porte Maillot, comme pour Le Havre, l’ensemble prime sur l’élément individuel.

LA STRUCTURE Un socle de 10 étages abrite les bureaux. Il se prolonge par un fût de 40 étages d’habitations, dont la configuration est propre à chaque immeuble.

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Maître de conférence à Toulouse 2-Le Mirail, spécialiste de l’entre-deux-guerres, il nous fait partager sa réflexion sur cette décennie d’euphorie, à l’échelle européenne.

Historia – L’image pétillante des Années folles en France est-elle idéalisée ?

Jean-François Berdah – Cette vie trépi-dante est parvenue jusqu’à nous au travers du cinéma et de la chanson. Elle correspond bien à une réalité. Mais il y a une part d’idéa-lisation, car l’euphorie et l’insouciance des Années folles tranchent avec quatre années de souffrance et de mort. Les Français espè-rent retrouver l’âge d’or de la Belle Époque, mais ce n’est qu’une illusion.

H. – Un phénomène réservé à une élite ?J.-F. B. – Paris donne le ton de cette his-

toire limitée aux villes. Car pour la paysan-nerie, même celle qui s’est enrichie pendant la guerre, la priorité n’est pas à l’amélioration des conditions de vie ni aux loisirs, mais à la consolidation du patrimoine familial. L’as-pect paillettes et champagne reste réservé à une élite. Seuls les bourgeois et les aristocra-tes ont les moyens de dépenser sans compter. Si l’on entend par années folles un phénomène de société, il faut y inclure toute une culture populaire qui s’exprime dans la chanson ou la danse. Un milieu où la java résiste au char-leston. Il existe des passerelles entre ces deux mondes. C’est le cas de Mistinguett, qui vient d’un milieu populaire et qui va devenir la coqueluche du Tout-Paris. Tout comme Mau-rice Chevalier, le titi de Ménilmontant.

H. – Cette effervescence touche-t-elle d’autres pays européens ?

J.-F. B. – On retrouve partout cette même volonté d’oublier la guerre. À plus

forte raison dans un pays comme l’Allema-gne, qui veut effacer l’humiliation de 1919. À Berlin, les cabarets ne désemplissent pas, le champagne coule à f lot, la mode vit sa révolution. L’industrialisation est f loris-sante ; le taux d’alphabétisation est très fort. Cela s’accompagne d’un courant artistique influent : le Bauhaus. Cette école des arts et de l’architecture, créée à Berlin, impose sa griffe en Europe. Les plus grands artistes y enseignent leur spécialité, à l’instar de Walter Gropius pour l’architecture, Paul Klee et Vassily Kandinsky pour la pein-ture, ou encore Laszlo Moholy-Nagy pour la photographie. Le Bauhaus révolutionne l’architecture et le design du mobilier. Son impact est profond en Scandinavie, dans les pays baltes et en Russie soviétique. Cette dernière vit aussi sa révolution artistique avec le Fonctionnalisme : une architecture innovante, faite de lignes droites, dont s’est inspiré Le Corbusier. De grands artistes espagnols trouvent la consécration à Paris : Joan Miro, Salvador Dali et Pablo Picasso.

Dans la plupart des pays européens, l’univers des cabarets reste toutefois plus minoritaire qu’en France. Car les régimes autoritaires gagnent du terrain. La dictature s’impose en Espagne dès 1923, au Portugal et dans les pays baltes à partir de 1926. Idem en

L’invité du SpécialJean-François Berdah

« Nous sommes les héritiers du premier

bouleversement des mœurs

du XXe siècle. Aujourd’hui, ce soupçon

d’insouciance nous manque.

La foi en l’avenir, propre aux

années 1920, est bel et bien

perdue. »

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Propos recueillis par Éric Pincas

Pologne et en Hongrie. Dans tous ces pays, la tendance est à la censure des courants avant-gardistes. En Italie, en 1922, le futurisme rencontre ses limites avec Mussolini.

h – la France a-t-elle subi l’influence particulière de l’un des pays européens ?

J.-F. B. – Pas vraiment. En 1925, Paris accueille la grande exposition des Arts décoratifs, vitrine du savoir-faire fran-çais. La capitale apparaît alors comme le centre mondial incontesté de la révolution artistique des Années folles. L’idée de Ville Lumière trouve tout son sens à cette épo-que même si – paradoxe ! – il existe déjà des musées d’arts décoratifs à Londres, Buda-pest ou Vienne, mais pas encore à Paris.

h. – Quelle différence faites-vous entre la Belle époque et les années folles ?

J.-F. B. – Il s’agit de deux périodes d’ex-pansion et d’insouciance. Mais avec de pro-fondes différences. Le positivisme de la Belle Époque croyait fortement en un progrès per-pétuel qui permettrait d’éradiquer la misère et les causes profondes des antagonismes nationaux. L’idée dominante était que la prospérité apaiserait les tensions interna-tionales. En rupture avec l’optimisme sans limites de la Belle Époque, les Français des Années folles ont une foi plus mesurée dans le progrès, instruits des dérives dangereuses de la science pendant la Grande Guerre avec l’utilisation des gaz de combat. Désormais, on sait à quel point l’évolution des techniques est aussi susceptible d’engendrer des instru-ments de destruction massive.

h – Quel héritage nous ont-elles laissé ?J.-F. B. – La radio, le cinéma parlant et

l’expansion de l’automobile. Sans oublier le développement de l’industrie et la générali-sation de l’électricité. Nombre de nos bâti-ments industriels, nos halles et nos marchés sont nés de l’innovation du béton armé, une invention française. Le changement majeur se situe dans la culture, les arts et le sport, qui se démocratisent lentement. Nous sommes les héritiers de ce premier bouleversement des mœurs du XXe siècle. En cette période de crise, ce soupçon d’insouciance nous man-que cruellement. La foi en l’avenir, propre aux années 1920, est bel et bien perdue. L

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Notre sélection des meilleurs rendez-vous afin de prolonger le plaisir de ce Spécial.

allEZ voir Par Véronique Dumas

les années 1920 au musée d’art moderne de parisUn parfum d’intemporalitéCet établissement fait une large place à l’époque. Deux salles lui sont consacrées. La première présente deux mouve-ments artistiques subversifs : le dadaïsme, qui se développe de 1916 jusqu’au début des années 1920, et son successeur, le surréalisme, à partir de 1924, illustré notamment par Les Amoureux de Francis Picabia, toile peinte vers 1924-1925. La seconde fait découvrir l’École de Paris, réunissant des artistes étrangers arrivés juste avant 1920 et qui feront de Montparnasse leur lieu de prédilection. Ils ont pour nom Chagall, Modigliani, Soutine, Kisling ou Van Dongen… L$ Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 116 avenue du Président-Wilson, 75116 Paris. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22 h. Renseignements : www.mam.paris.fr Tél. : 01 53 67 40 00.