L'ECONOMIE DE LA PERSE AU XVIIe SIECLE

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L'ECONOMIE DE LA PERSE DANS LA LITTERATURE FRANÇAISE

AU XVIIe SIECLE

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Du même auteur :

Ouvrages parus

— Memories of a Communist Officer (Le mouvement communiste en Iran) — End of the night (Sociologie de la corruption) — Dialectics and analysis of thought (La logique dialectique) — Introduction à la sociologie urbaine de la ville de Téhéran - Une série de manuels mathématiques — Un dictionnaire des termes techniques scientifiques — Un manuel en deux volumes pour apprendre le français à l'usage des Iraniens

(enseignement linguistique) — Une série d'articles publiés dans la revue bilingue Kaveh publiée à Munich.

Traductions parues

— Histoire des mathématiques (Marcel BOLL) — Une théorie d'origine du système solaire (Otto SCHMITT) — La civilisation française (G. DUHAMEL) — La vie dans l'univers (M. OVENDEN) — La structure du soleil (A. MASSEVITCH) — Le pillage du tiers-monde (en collaboration (P. JALEE) — L'économie mondiale au XX siècle (en collaboration) (VARGA) — Ma conception du monde (B. RUSSEL) — Pourquoi je ne suis pas chrétien (B. RUSSEL) — Introduction au Coran (en collaboration) (R. BLACHERE) — Tabaghât-ol-Manâtegh (Astronomie) (Al-Kachi) — Le marxisme (H. LEFEBVRE) — Le Coran (R. BLACHERE) — Concentration économique aux U.S.A. (MANDEL)

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Rouhollah /Abbassi

L'ECONOMIE DE LA PERSE DANS LA LITTERATURE

FRANÇAISE AU XVIIe SIECLE

Editions ALBATROS 13, rue Rosenwald, 75015 Paris

Tél. 48.28.31.31

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Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays

© Editions ALBATROS, Paris, 1992

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PREFACE

Pendant longtemps j'ai nourri l'espoir de voir publié l'ensemble des travaux que j'ai réalisé depuis plus de vingt-six ans que je suis en France. Ils sont en majeure partie rédigés en français et quelques-uns seulement l'ont été en persan ou en anglais.

En l'état actuel, une édition complète de mes travaux de recherches représenterait plus de dix mille pages, soit environ une trentaine de volumes, au format du présent ouvrage.

J'estime que l'ensemble de mes recherches peuvent être utile notamment pour les chercheurs en sciences sociales francophones ou anglophones et dans une moindre mesure à leurs collègues iraniens.

Cinq volumes ont été consacrés à l'étude littéraire préparée sous la direction de notre cher professeur Charles Dédéyan.

Le thème principal de cette recherche littéraire était : "La Perse dans la littérature française au XVIIe siècle". Dans cette recherche littéraire un chapitre a été consacré à l'économie, ce qui peut présenter un certain intérêt pour compléter des études sur le XVII siècle en France.

Le présent volume est proposé sous la forme d'un texte non littéraire et souvent sans analyse économique développée selon les critères contemporains. Il présente cependant, selon moi, une autre façon d'aborder l'étude de la littérature.

En effet, cette rupture avec la tradition littéraire peut permettre de mieux saisir les deux aspects matériel et spirituel sous lesquels l'étude de la littérature permet de comprendre et de découvrir l'Homme dans son Environnement.

Je tiens à remercier Ihsan Akaça, pour ses remarques et ses conseils dans l'établissement et l'insertion d'un chapitre d'économie dans une recherche littéraire.

Rouhollah ABBASSI Sociétaire de L'ASSOCIATION DES ECRIVAINS

DE LA LANGUE FRANÇAISE (Mer et Outre-Mer)

(A.D.E.L.F.)

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PREFACE

For a long while, I nourished the hope of seeing published all the works that I had finished over the 26 years that I have been in France. For the most part they are written in French, and only a few are in Persian or English.

At present, a complete edition of my works and research would represent more than ten thousand pages, or, about thirty volumes, in the format of this present work.

I feel that all my research can be useful, notably for the French and English speaking Social Science researchers, and, in lesser measure for their Iranian colleagues. Five volumes have been consecrated to the literary study prepared under the direction of our dear professor Charles Dédéyan.

The principal theme of this Literary research was : Persia in the French Literature during the 17th Century. In this literary research, one chapter hed been consecrated to the economy, therefore perhaps presenting a certain interest for the completion of studies on the 17th century in France.

This present volume proposes, in the form of a non-literary text, and often without developped economic analysis, according to contemporary criteria.

It présents, however, according to me, another method of engaging the study of literature.

In fact, this rupture with literary tradition can permit to seize better the two aspects - material and spirituel - under which the study of literature permits to understand and to discover Man in his Environment.

I wish to thank Ihsan Akaça, for his comments and his advice, during the establishment and the insertion of a chapter on economy in literary research.

Rouhollah ABBASSI Member of the

A.D .E.L.F (ASSOCIATION DES ECRIVAINS

DE LA LANGUE FRANÇAISE, Mer et Outre-Mer)

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à

Charles DÉDÉYAN

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CHAPITRE I

MONNAIES ET CHANGE

Les monnaies persanes sont en argent et en cuivre. Les monnaies étrangères ont cours dans le pays. Une vingtaine de pièces ou d'unités monétaires circulent dans le pays, mais les monnaies courantes varient d'une province à l'autre et même d'une ville à l'autre dans la même province.

Hormis les pièces étrangères on n'y voit point de pièces d'or. Celles qui ont été frappées à l'occasion de l'intronisation d'un roi ne sont pas acceptées par les marchands. De plus, leur valeur est largement fluctuante.

Sur ce point, Chardin et Tavemier sont unanimes. Tavernier note que : "Les monnaies d'argent de Perse sont à plus haut titre

que les nôtres ; mais on n'y voit point d'autres monnaies d'or que les ducats qui viennent d'Europe. Car les rois de Perse ne font battre aucune monnaie d'or, sinon quelques pièces pour jeter au peuple quand ils montent sur le trône et ces pièces n'ont point de cours parmi les marchands ni de prix assurés, vu qu'elles valent tantôt plus tantôt moins" (1).

Le manque de pièces d'or est également souligné par Chardin comme s'il s'agissait d'un phénomène curieux :

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"(...) mais ils n'ont point de monnaie d'or car ces pièces au coin du roi, qu'on fait fabriquer à son avènement à la couronne et au nouvel an, qui sont du poids d'un ducat d'Allemagne, sont comme les jetons en France, n'ayant point de cours parmi le peuple. De plus, ces pièces d'or n'ont point de nom propre. Les persans les appellent communément tela (thélâ), c'est-à-dire des pièces d'or. On les appelle aussi cherrafis (chérafy), c'est-à-dire des nobles, à cause de leur prix".

Nos voyageurs notent également que les unités monétaires les plus courantes sont des "toman", "dinar" et "bisty" dont les rapports sont les suivants : 1 toman = 1 000 bistys = 10 000 dinars.

Notons que ce sont simplement des unités monétaires et il n'y a point de pièces portant ces appellations, sauf un bisty. Le mot toman est d'origine turque (uzbek) et veut dire 10 000, sous entendu 10 000 dinars. L'étymologie du dinar s'apparente au denier.

"Ils expliquent (les Persans) la monnaie d'argent par le terme de dirhem ou dragme et celle d'or par celui de dinar ou denier. Ils comptent par dinar bisty ou tomans, quoiqu 'ils n'aient point de pièces de monnaie ainsi appelées et que ce ne soient que des dénominations" (2).

"Le mot de dinar veut dire l'argent en général ; en particulier, un dinar revient à un denier de notre monnaie (3) ; et sans doute le mot de denier, qui se trouve dans la plupart de nos langues d'Europe, en grec et en latin, vient du mot dinar, qui est un terme de tous les dialectes de l'Orient, jusqu'aux Indes, comme je viens de l'observer" (4).

Le bisty qui vaut 10 dinars veut dire dans la langue persane "vingt". Cette appellation vient sans doute du fait que 20 bistys font un "abbassi". Il existe des pièces de 5 abbassis qui font 100 bistys.

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La multiplicité des pièces et des unités monétaires abstraites qui ne correspondent pas à des pièces en or, en argent et en cuivre, nous ont conduit à établir le tableau carré à double entrées suivant, pour établir les rapports de change de ces unités, après avoir effectué des compilations minutieuses dans les ouvrages de Tavemier et de Chardin.

Ce faisant, nous avons constaté que la valeur des monnaies ne présentait pas des variations sensibles dans leur rapport d'échange entre la période "Tavemier" et la période "Chardin".

Le pouvoir d'achat des monnaies varie sans doute assez sensiblement ; mais ce point sera étudié dans les sections 4 et 5 consacrées au commerce, à la consommation et au niveau de vie. Notons toutefois, qu'au début du 14ème siècle, un dinar correspondait à 3 mesquals d'argent (1 mesqual = 4,6 grammes) tandis qu'au 17ème siècle, au temps des voyages de Tavemier et de Chardin, il fallait 600 dinars pour avoir 3 mesquals d'argent métal.

Tavernier a reproduit le graphisme de la plupart des pièces de monnaie en cours, en appendice de son récit de voyage.

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La valeur des pièces n'est pas gravée. Mais les 7 pièces reproduites sont les suivantes :

5 Abbassi 2,5 Abbassi 1 Abbassi 1 Mahmoudi 1 Chahi (ou Chayet) 1 Bisty 1 Kasbéqui (ou Casbeké) Chardin cite d'autres pièces pour compléter le tableau de Tavemier :

2 Mahmoudi (doubles-mondys) 1,5 Mahmoudi (Abbassi de chahi) 10 Chahi (doubles cinq chayé) 1 Larin (ayant cours le long du Golfe Persique) 0,5 Kasbéqui Plusieurs pièces étrangères, turques et européennes

circulent aussi dans le pays. Leur valeur est estimée, le plus souvent, en dinar, unité monétaire abstraite qui n'est représentée par aucune pièce.

L'exportation des pièces étrangères en or était formellement interdite.

En complément du tableau précédent, on peut citer encore quelques autres monnaies :

"La monnaie la plus prisée à Bassora est le sequin vénitien qui vaut 5 abbassis. Mais c'est une pièce rare et s'achète à ce prix par ceux qui veulent passer aux Indes ou y envoyer de l'argent. On y recherche aussi les piastres réales tant neuves que vieilles ; les vieilles valent 3,5 abbassis et les neuves 3 abbassis. La piastre oboquelle est rare aussi et vaut

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15 chahis de Bassora. Ces chahis (ou chaïs) sont de petites pièces d'argent fort minces que le Bacha de Bassora fait battre ; aussi bien que des pièces de 2,5 chahis et d'autres de demi-chahi, toutes d'argent. Il fait battre encore des mangours qui sont des pièces de cuivre (...) Six de ces mangours font un para (5) ".

Le mahmoudi se nomme encore "yuz altun" qui veut dire cent altun "ou 100 (pièces d') or" (6).

1 teflyzy = 14 guez (kasbéqui) 1 kérim khany (or) = 4 ghrouche 1 nadir chah = 1,5 ghrouche Ducat hollandais = 6 piastres Dou bouti vénitien = 6,5 piastres Fondougly turc = 4 piastres Couronne d'Allemagne = 2,5 piastres Liard = 0,25 sou "La monnaie doit avoir la même valeur dans presque

tout le royaume ; cependant, pour favoriser l'exportation des objets manufacturés dans les villes suivantes le reyal vaut :

à Tauryz (soie coton) = 32 chahy à Yezd (Tapis) = 27 chahy à Quachan (porcelaine) = 28 chahy (au lieu de 25 chahy d'ordinaire)

Tandis qu'à Ormyah, où les Kourdes apportent leur lait, leur poil de chameau, etc... ils ne la reçoivent que pour 22 chahy" (7).

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Rouhala ABBASSI.

Né en 1924 en Iran à Abadache, de formation scientifique, se dirige vers la littérature et les sciences humaines. En 1965, il termine ses études littéraires à la Sorbonne à Paris avec un doctorat. Puis un doctorat de 3e cycle à Nanterre ainsi qu'un doctorat de littérature française à l'Universi- té d'Amiens. Il a été chargé de cours à la Sorbonne à partir de 1970, ainsi qu'à l'Institut des Hautes Etudes avec les professeurs J. Ver- nant et A. Piatié.

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