L'Ecole primaire, 30 novembre 1930

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49me Année No Il 30 Novembre 1930 ORIAJJjl ' DE. LA Soeiété valai,avt]· e- d L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abonnements se règlent par chèque postal nc 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé· partement de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36 '

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Abonnement annuel: Fr. 4.50

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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé·

partement de l'Instruction publique à Sion.

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~ ~

Cure ~e Jelalt, eure ~'huile ~e loie ~e lorue.

Il est d'usage depuis iongtemps de donner au printemps et en automne de l'huile de foie de morue aux enfants. Au printemps, ~e pr,écieux. médicament est appelé à renouveler les forces perdues par suite de l'Ïlnsuffisance de lnouvement et du lnanque de grand air et de soleil. En autom1ne, il pernlet à l'enfant de braver. les rigueurs de l'hiver, car il augnlente sa for­ce de résistance contre les dangers de la mauvaise saison.

Pour beaucoup d'enfants, l'huile de foie de morue est souverainement bienfaisante. Malheureusement, par suite de son goût répugnant, elle est refusée précisé­ment par ceux qui en auraient le plus besoin.

10r, c'est pour ces enfants .Là que nous avons créé le J emalt. Cette pr,éparation contient, outre l'extrait de nIaIt Wander bien connu, 30 % d'huile de foie de morue désodorisée et solidifiée, pr·ésentée sous forme de poudre graJ11uleuse et cOlnplètement débarrassée de son goût désagréable. ILe Jem~lt est en outre d'une efficacité incontestable et d'une assimilation parfaite.

-Les instituteurs · qui ne connaissent pas encore le .TenlaIt peuvent demander ,échantillons et littérature à

Dr A. WANDER S. A., BERNE.

~ r?J

49me année No Il 30 Nn"embre 1930

L~ÉC01E' PRlml~RE Organe de la Société Valaisanne d'éducation

SOMMAIRE: Enseignement agricole. - Enseignement du chant. L'orientation professionnehle et l'école. - Laissez venir à ,moi... - Chronic[Ue de l'Union. - ,Destinée. - « NOS PAGES ».

Enseignement agricole

aux cours complémentaires

Le Départenlent de l'Instruction publique, après avoir con­sulté la Direction de l'Ecole cantonale d 'Agriculture à Château­neuf, en application de la décisio.n prise par la dernière Confé­rence de la 'C. ,Co de l'E . P. et de M:IM. les Inspecteurs scolaires , comlTIunique ci-après la répartition du Progranllne agricole aux Cours conlplènentaires. La lnatière devra être til"ée du Manuel d 'Agriculture obligatoil'e.

En 1930-31, da,ns tous les cours précités, il devra être par­couru la tranche A; en 1931-32, la tranche B, etc.

A) Botanique; Bactériologie; Etude du sol et des engrais ; ,Génie rural (améliorations foncières).

B) Cultures spéciales (notanlnlent blé, seigle, pomnles de terre) ;

AliInentation du bétail; Industrie laitière; Génie rural (constructions rurales).

'C) Cultures potagères; Zootechnie générale; Aviculture; EconOlnie rurale.

D) (Plaine) : Arboriculture; Viticulture; Elevage bovin; Sylviculture.

(Montagne) Sylviculture; Elevage bovin, Petit bétail; Econon1Îe alpestre.

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Enseignement ,du Chant ' (Compl'ément' au Plan d'Etudes des E~oles Pl'iI11-'~lÏl'es)

PROGRAIVfMÈ' DÈS' LA QUiATRIE-MJE ANNÉE (Les Nos des sQl1ièges 'Sont 'pris dlans Ile :premier vol.ume du llivre

de sOlΏges de G. ,Pal1'ti1lon; ceux des chants dans le Evre of.fi:ci~l

« Valaisans chantol~s »).

Théorie IVe année: ,portée, .clés.

liges supp:lée:m, silen­ces, ('paus,es, ~ 'pau­se), soupir,

Solfèges Nos 1 à 64.

Ve année' : révision du ~os 64 à 92. :programme :précé:dent, " mesures ,à 2/4, 3J.4 ; ,et ,

,, 4/4. Galm,me" 1 de :do, 1 1 :' tons et t Y2 tons. , .

Chants Nos ,6, 9, ,li 0, 11, 113, 18,

21 et 26.

Révision du programme ,préC'édent. Nos 19, 22, 23, 24, 25, 28, 30; 40, 42, 49, 1512 (sur l'air du No 198).

VIe année: révision du Révision du prQgrarnme Révision du programme programme Iprécéde,l'lt" ,précédent. !Nos 92 à 'préeéclent. Nos 40, 43, ,Clé dë fa. Signes d 'atl,-:' 14,~ . " ',' 45, , 68, 67, 79, 83, 95. té~;atiêm, dièzes, b.é- , Imols;' bécal;re. Intel'" vaJlles, 4 glammes di'è-zes {maj.) ,.. . '}' 4 gammes 'bémolisées (maj.) ,

VIle année: revlsion Révision du programme Révision du programme du 'pr,grrumme iprécé- ',précédent. Nos 143 à précédent. Nos 54, 5R, 'dent: Mesure ·à 1 6/oS, 170, 69, 160, 72, 10'4, 50, 47. toU/tes Iles g,a'm,mes dièzées et ]Jémà.lisées (maj.)

:'

Donné au üéparteluent de l'Instruction publique, à Sion, le 12 noven1b:re 19,30 pour être in1médiaten1ent luis en application.

Carte murale du Valais IL,e Département 'nous annonce que ,la nDuvelle carte 111U­

rlitle du Valais sera :mise en vente dans le courant de janvier 1931. . La , Rédaction de l'Ecole PrimclÏ'l'e, a reçu d'un l1)~ître GOn1-

pétent un très intéressant article concernant l'utilisation :cte cette carte. Elle le publiera au mOillent opportun.

: ,~'Q'rie.,t,ath~n ,profe$sionnellè et ' l'école L' Depuis . quelque ' ten1pS, ion ' s"occupe avec actiivité; ' daus cér­

'ita.imsh n1Ïlieux;~ de l'hllportante ql.H~ ,Uilon 'cl:e l'orientation ' profes ' t 'SÏ'onnelle, En Valais, on est! ientréf -ég'lalemenf ,qans"le,' J:!.,ilOUVeIUeif)t. 'r L~L dermière Hsselnblée générale des instirt'lilteurs, à Sf .... Mauri;ce,

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avait inscrit ce thèliie au .nOlubre de ses discussions et un excel­lent rapport, dû à.Ia 'p~ul1~e cOlnpétente de M. Ma.rce! IRevaz, d~nna bon ' nombre de directIVes fort utiles. ' ,

Au. n10is~ d oct~J?re éc.oulé s,e tÎtl)t ,à ,sion un cours . d'orientation J?~~of~ssI,onpelle, qUI, dura toute une ,senfaipe. On y a dit des choses fort Int'eessantes. ', ' , " Ici, coilln1e P?~r la .' forI1Tati~n civiq~e, le dév~lopp~~nent du chant et d.~ la musIque, la cult~re ,physique, la lutte antialcoolique les progrès , agric,Oles, l'hygiène en ,gténéral, etc." on ' s'adresse en~ core à ''l'école, à l'école prü11aire,' s"entè{id. Décid.el1l.ent on 111èle cette pauvre' ééole ,à toutes les sauces et on -semble pari~is la ren­~re ~·.~spÜ!n>sable, d~ 9uantiM d'Î'r).succès dans la vie pratique. S'i 1. hyglene " e~t neghgee dans une bo,l!ne partie de .la .. population c',est qu'on n ,e ra pas enseignée à 'l'école; si lès' éhorales valai~ spnnes n'atteignent pas la perfection désirable, ,c'est encore parce qu'on néglige l'enseignement du chant dans (les ,écoles, ' etc. Nous admettons qu'il y a da,ns ces plaintes une part de ' vérité. Nous s,avons trè.s bien q,ue pour obtenir quelque r,ésultat dans le perfec­tlOnne~l1ent de l'être hmnain', il faut cbmmenè'er par l'enfant, dont les facultés sont encore frakhes,. le caractère soup1e. C'est cOlillne ~n. arboric~lture; on dresse l'arbre quand il est , en,cor~,' jeune et faIble. IMais de grâce 'l1'exag,érons pas le rôle de , l'école .,; ' ne la trallsforI110nS pas en une station encyclop,édique" en un' chan1p d'expériences et d'essais en vue des sélections professio'nnelles. , L'orientation professionnelle, ,c'est-'à-dire le choix pou'r l'en-ta~t d'unre profession qui réponde à ses goûts; è ses intérêts dû'­nnnants, à seS 'connaissances, là sès ~:ptitudes sous les rapports physique, intellectuel, n10ral, artistique et social, en tena.nt coinpte de la situation de la fmuille et de l'Iétat du' 111arché du travail ne doit sérieusement être exan1inée que lorsque l'élèv'e quitte l'é~ole p~ur entrer dans la vie pratique, pbs-traction 'faite de ceux qui se destinent· là des carrièr,es libérales C{)n1Ine la pr'êtris~ .la médecine, le droit; etc., et qui, par cons,éque,n,t, n'achèvent pas leur école priInaire.

,C'est alors qu'un office d'orientatiqn prQfessionnelle ou de placen1ent peut rendre de précieux services. '

'L'instituteur, à son tour" peut en ce -l110mel11t donner quelques renseignen1ents utiles, sur les qualités des enfants'; à çondition tou­tefois ,j qu'il 'soit bon psychologue, qü'il ait l'esptit .d'ob'servation exerc'éeet beaucoup de bon sens, ;et ' qüe le temps: d 'étudier ses élèves ne lui ait pas lnanqué. ,.,' '

Mais faire du n1aÎtre d'école un agent de plaCell1ent, lui en­dosseI: la, responsabilité et le s9in d'aiguiller ses ~nfa~1ts sur telle ou tèlle voie', c'est miéconnaître son rôle prÏInordiat et ' èssentiel ;

" c~ est lui attri,JYueT des fonctions ' auxquelles .' il n"a pas èM' , préparé. '~.; , .En\. effet; :tQute ' @.rientatÏXl>.n plofessionnelle ùelnande ·da,J:!.'s ',la : plupart , <iles cas qu '.bru n'lette; les " einfunts 'en pla-cè dèS letw , soi' tic de Hécole. Or ,. l'instifuteur péyt, , S'n'us çe rapport, se tromp-er lcnir·

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delnent, et alors gare aux reproches de ceux qui ont été victimes de son erreur 1 On l'accuse déjà ' si volontiers de se Inêler de ce qui ne le regarde pas 1 Puis la direction professionnelle, pour être efficace, exige qu'elle soit individualisée. Il faut donc que le m.aέtre connaisse d'assez près les qualités physiques, intellectuelles et morales de chacun de ses élèves en vue de telle ou telle profes­sion. Quelle science psycho-professionnelle ne doit-il pas possé­der pour çette délicate fonction 1 lC'est alors qu'on est en droit d'exiger qu 'il fasse des études universitaires, qu'il suive des COUI:S de psycho-technie ou nlême de médecine. C'est pour ce ~notIf probablenlent que dans la dernière session du Grand ,ConseIl, un député du Haut-Valais a denlandé pour les instituteurs, outre l'exanlen ordinaire, un exanlen psycho-technique. Il nous seulble que de leur côté les instituteurs pourraient delnander, eux, que les députés du ·Grand Conseil eussent aussi un diplôm.e da-n~ chacune des branches sur lesquelles ils ont à 1égif.érer, ou ce qUI reviendrait au mlêIlle, une sorte de diplôme encyclopédique.

Conseiller à un jeune honlme de ' s 'engager dans une pro­fession, d 'apprendre un métier n 'est pas tout. Il inlP?rte au~si de voir si les résultats répondent aux espérances que Ion avaIt ca­ressées sur son com.pte. lVIais voilà des enquêtes, un contrôle. parfois des rectifications qui s'im.posent. Où l'instituteur prendra­t-il le tenlps pour cela, et qui le dédom.nlagera de ses peInes?

Enfin l'orientation professionnelle n'est pas seulelnent un problèllle éducatif, lllais aussi -éco~on~ique, technique .Inê~ne. Nou~ velles difficultés pour le pauvre InstItuteur. Il s agIt nI plus nI nloins pour lui que cl"être un hOlllme universel, initié à toutes les . profession~, à tous les Inétiers , d 'en connaître les avantages et les inconvénients.

Nous 'savons bien que tous ceux qui dirigen~ le Inou:eI~ner:tt de l'orientation professionnelle n'ont point ces eXIgences :ls-'a-v~s de l'instituteur. Notre but est sinlplenlent de mettre certaIns nlaI­tres inexpériInentés, qui se laissent facilement ~ntraîI~er, I?ar les nouveautés en o'arde contre des emballements InconSIderes, des dénlarches ' vain:s et quelquefois fort Inaladroites, ~I~ ,garde sur­tout contre l'inlprudence de prendre des respons,abIlItes d~ quel­que gravité et, par suite, de s 'exposer à des consequences facheu­ses pour eux et pour autrui.

Ce q,llÎ précède n'a nUlleIl1ent pour but d~ dé.sintér~s~el: l'~: cole de l'orientation professionnelle, de nlettre ' IInstItuteul a l ~bll de tout souci, de toute responsabilité, de l'envelopp~r dune atnlosphère de douce et béate quiétude quant à l'avenIr de ses' élèves. .

L'école peut contribuer dans une certaine n~esure , '~ l'on~n­tation professionnelle sans sortir de s~n rôle, qUI est l educatIon psychique, intellectuelle et Inorale de l enfant.

A cet effet, elle donnera à son enseig,neInent une tendance:

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pratique, en rapport avec les besoins futurs de la grande lllajorité des élèves.

Ensuite elle développera dans la fonnationnliorale les qua­lités que réclanle toute ' profession à savoir: l'aInour du travail, l'ordre et l'exactitude, la constance dans l'effort, la conscience profèssionl1'~lle, c'est-à-dire ce souci de s 'acquitter de sa tâche d 'une n:l'anière aussi parfaite que possible. Ces qualités peuvent se cultivèr à l'occasion des exercices journaliers que l'on im.pose

. à l'élève.

En définitive, si à l'école le Inaître applique les principes d'une saine pédagogie, s'il Inet à profit son expérience person­nelle, il s'acquitte journellem.ent de sa lnission en -éducateur cons­ciencieux et dévoué, il travaillera efficacenlent à l'orientation professionnelle, son rôle sera renlplie, car ce ·;n;'est qu'exception­nellenlent qu 'il aura ô fournir des renseignements sur la direction de vie que prendront ses élè",es.

Nous qui comptons déjà un bon nonlbre d 'années d'ensei­gnenlent, nous avouons que la questiÛln d'orientation profession­nelle ne nous a guère préoccupé jusqu'ici, sauf en ce qui concerne 'quelques cas particuliers. Nous avons toujours cherché à renlplir de notre nlieux nos obligations d',éducateur et nous croyons avoir par l;\ satisfait à 'notre conscience. Du reste, rares, rarissinles ont été- les parents qui nous Oln,t demlandé quelque avis sur l'[1VC--

nir de leurs enfants. . Il nous senlble qu 'aujourd'hui il y a une sorte de 111ain-Ulise

plus ou nloins officielle sur toute organisation sociale: fanlille, école, apprentissage, profession. Tout do.it être réglé, lnécanisé. On veut cOÎlte que coüte rendre la vie facile, déblayer toute voie; On ne laisse plus de place ' :\ l'initiative personnelle, à la lutte pour l'existence. On ne pourra bientôt plus dire que chacun est le fils de ses œuvres, qu'il s'est débrouillé tout seul. A ce conlpte, il n'y 'aura plus occasion d 'écrire la vie de nouveaux Robinsons.

Il en est de l'orientation professionnelle un peu comUle de l'assurance contre la vieillesse, le chônlage . .ces institutions sont ])onnes en elles-ulèInes, n1.ais dounent lieu à de s~nguliers abus. Beaucoup cOlnptent sur l'assis~ance P?;-lr se dispenser d'éc~no­lniser et se procurer du travaIl. Dern~erelnent, ~ous ente~l.dlOns 'quelqu'un bien au courant de la questIon du chou1~ge, affIrnler avec preuves en lnain qu'il n'y a jan'iais eu, en ValaIS, autant de 'chônleurs qu'aujourd'hui, et cela au nl0U1.ent lnênl: ?ù quanti~é de travaux Îlnportante sont en cours et que de tous cotes on auraIt besoin d'ouvriers.

Le nonlbre des sans-travail a décupLé en trois ans. Vouloir Tendre trop service est nuisible et tue l'activité personnelle ... Po~r­quoi, en effet, se lnettre C'r:t. peine, qua!f~d d'aut~'es ':,eulent bl.e:fl s'occuper de nous, nous faCIlIter le travaIl, parfOIS nlenle le falle .à notre place?

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Laissez venir à moi . . , 1Qu'ell~ est, èn?~urageante pour no~s édu~ateurs cette page

de, ~ EvangIl /?; ou Jesus nous est nlontré entour,é de petits enfants, qu Il comble de caresses et de hé né dictions ! :Connne elle doit nou'~'5 do~ner une ju~te i,dée de notre l11ission J « Laissez v€ll1!ir à l110i les peh~:, e~fa,nts » , .dit le i~/Iaître, . et voici. que ces nlêmes enfants sont confIes a nos SOIns pendant six, sept ou neuf nlb is de l'anné'é.

Ce cri d 'aInour du ' Sauveur pOlIr les petits retentit encore de BOS jou.rs à nos oreilles. ,Pie X l'a pouss·é, au nom. du Christ, qu~nd Il a bouleversé le lllonde spirituel 'pat' son décret sur. la conll11unio'll d~s . enfants, et depuis quelq.,ues annlées, . un , ,fort lnou­veInent se dév . oppe pour consacrer d'ùne lnanière spéciale les écoles au ISacr.e 'Cœur . ' r •

• J .• ,'

Ce n'est llà, du r este, qu'un des asp'ects du règne social du Sacré;-Cœur dans le l11Qnde, et de l'Intronisation dans les üùn'illes qui a, 'pris dans notre c~nton un~ r éjouissante eX,tensiol1., . '

. .Eh bien! je lne suis demand·é si n01:1s , les éducateurs, . qui sonlnl.es cbal;gés de fornler la génér?tion de denlain, nous ne P?urnons pas ~lâter ,UI; peu l'~,:èI1:elnent . de ce grand jour, qui, tot ou taI~d, aI;rlvera, ou .le ,Chnst règnera vraünent sur l~ société.

1~'Eglise célèbre, depuis quelques années, une fête spéciale en l'honneur du ,Christ-Hoi, et nos pr~tres nous ont expliqué que cette rovauté de droit divin du <Christ doit s'étendre sur les indi­vidus, les fa~llilles et la société. La ~oix de l'Egli~e doit être en­tendue et il faut que ses directives soient suivies.

J 'ai pensé q~e ' nous pourrions répondre ,à ses vœux en fa­vorjsant dans nos fani,illes particulières et surtout daill~ :nos écples l'Intronisation du Sflcré-Cœur.

L 'Intronisation du Sacr·é-lCœur! --,- Eh . oui! <Cela nle paraît si n,aturel. ' . . ..

Puisque .J.ésus aün~ tant les ·enfants,. pourquoi nous, les édu·­c~teurs , ~e les amènerio,Ils-nous pas vers Lui" ne l'établirions pas le Maîtr~ absolu de la classe,

!Mais , ~ne dira quelqu'un, si on fait l'Intronisation du ,Sacré­Cœur dans les fmnilles, cela suffit bien. "Les enfants font avant tout par~je de la ~an1Îlle. 1

. - ! Eh oui ! ~Nlais pendant l 'année scolaire, les enfants passent une bonne partie de leur journée. en classe. Pourquoh1ne l'y pas­seraÏent-ils pas ' spécialemen~t sous · le reg·ard et la protEfction du doux Sauveur, du « bon 'Maître » ? Nous autres éducateurs, nous savons par expérience qu'une classe ne nlarche bien que si l'on y rencontre une atnlosphère fmniliale, que si elle est une seconde famille. Et ~lors ...

.Nous ~onllnes des nlaîtres chrétiens. A nous, plus qU'là tout autre, .s'adresse le Père conlmun des fidèles, qu·and il recom­nlande l'apostolat laïque. Or, pal: .l 'intronisation du Sacré-Cœur

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dans (nos classes, nou~ prêchons ,d.' ~xen1ple , et facileluent nous suggérons à_ certaines fan1Îll~s l'idée de .la faire aussi chez elles .

- ' Sans doute, rnais l'Intronisation, o'est l'affaire du Curé et non pàs la nôtre. .',' . :.

- D 'acc0rd; nlais le 'Curé n 'est pas seul tenu à faire le bien et à propager le rOVaunle de Dieu. Pournuoi ne le seconderions­nous pas de tout notre pouvoir? Ne voye'z-vous pas quelle beauté il y aurait dans cette .4.èllarche de .J'instituteur ou de l'institutrice, demandant ' au ,C\lré, :-- tel un père, telle une n1ère de fan1Îlle, de ~enîr installer le Saçré::-Cœur Inaître absolu de la classe? . .

Dans ·nla classe' se "trouve dêJà I ~Îlnage ' du ,Sacr·é-Cœur. -. . It·.

Ti~'ès bie~ , aÎ1nable collègue. C'est un pas de fait. ,Mais il ne suffit pas qu~ l'inlage soit dans la cl,asse: Il faut que Jésus y règne effe.ctivenlent par son esp:rit. Tl rte suffit p.as . de faire l'in­tronisation une fois: il faut vivre de cette lntronisation; il faut qu'elle ait une l'épercussion sur notre vie scolaire. Chaque ail1!ll,ée, au début de novel1lbre, elle devrait être renouvelée d 'une nla­nière plus solennelle, .puis tous les 'prenliers ;ve!l<;lredis plus siIn~ pleluent, et pourquoi pas tous les jours par une petite prière ap­propriée, C0l1l1ne là suivante ': '« CœuJ.' Sacré ' de J~sus, Vous . ête~ notre Maitre, bénissez nos études», ou d 'autres seniblables, qUI entretiendraient un contact quotidien entre 'nous, nos ,élèves et le l\1aître des intelligences et des cœurs ? . . .

, Ce· faisant, nous r.épondrions certainelnent aux désirs ardents du Cœur de Jésus, et nous suivrions ùh inouvelnent qui va s'am­plifiant chaque jour, et dont les heuréux ré~ultats nous sOilli as­surés par ' la parole ' nl'êine du Christ: « Je bénirai les InaisonS' où l' image de mon Sacré-Cœur serCl exposée et honorée. »

En ,CblOInbie, ·écrit le R. ,P. Mateo, nation catholique, on, a compris l'opportunité de l'Intronisation dans les écoles; aussi le gouvel~neÙlent non seulenlent l'exige, Inais fait renouveler la cons·écration tous les ven.dredis ... » En citant cet exeInple, nous n'avons point l'intention de Illettre en cause notre ' g.ou'vernel:nent, nlais qu'il soit perlnis de rappelet <I.u'en 1920, .sa Grandeur ~Io~­seigneur l'Ev'êque de Sian, dans une c-érén10nie, $- laquelle loffI­ciellenlent le IConseil d "Etat prenait part, a consacré notre cher Valais au ·Sacr·é-lCœur. Nous ne ferions donc que~ suivre l'exen1-pIe de ·nQs autorités ; en den'landant.la cons,écration de nos écoles et de nos élèves au 'Cœur, :de Jésus, ainsi qu'.on vient de le faire dans plusieurs classes du 'Collège de Sion, ,et dans nos deux Ecoles ; NOrlnales de · la capitalé. \ 1

i (Renl. ~ ' Pour le:s fonnulaires , inlages et autres indications, ' prière de s 'adresser à IMM. les Réy.érends 'Curés, qui trouveront tout cè qu'il leur .faut au Secrétariat des üeuv~'es du Sacré-Cœur à FribbuTg (Suisse). C. G.

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Chronique de l'Union

Une poussée, s'il vous plait!

HareU1ent les débats au Grand Conseil ont été pour nous d 'un intér,êt aussi palpitant qu'en cette dernière session. Nous y avons vécu, il faut bien l'avouer, des n1inutes d 'une i,ntense én10-tion. Relnercions, tout d 'abord la Haute Assemblée d'avoir dé­battu notre question dès le début et par ce n10yen cahné aussitôt et de si réjouissante façon toute notre Îlnpatience.

V oi~à donc le texte de notre loi irrévocablen1ent arrêté à cette heure. Sans grand effort, nous refoulons les sentilnents de regret que soulève en nous l'adoption de l'un ou l'autre article légèrell1ent boiteux. Nous ne voulons envisager en ce InOlnent Inême que les avantages, les précieux avantages de la loi nouvelle.

Les conditions d'existence qui nous seront faites, saDS tendre à nous entacher de bourgeoisisn1e, et tout en restant encore en dessous de celles de tous Inos collègues des cantons voisins, sont cependant plus en hannonie avec les besoins de l'époque. Elles réalisent de toute évidence un progrès très sensible sur la situa­tion actuelle. C'est pourquoi nous avons la certitude que toutes les énergies, toutes les volontés ' qui COll1posent la grande Corpo­ration du 'Corps enseignant primaire travailleront avec ardeur, avec une ardeur qui tient de l'enthousiaslne au succès de la cause.

Nul d 'entre nous n'ig'nore que la loi en chantier doit être Soull1ise à l'épreuve populaire et que cette -épreuve sera dure. Nous aurons à vaincre, dans la classe caInpagnarde en particu­lier, une sourde hostilité, une hostilité néfaste, qui, ,à n1ain­·tes reprises a eu raison du bon sens et de l'esprit de justice de notre peuple et avec laquelle il faudra compter. Nous ,nous trouvons donc tous dans l'obligation de prendre part là l'action et de dresser contre l'adversaire toutes nos batteries.

Un nouvel -échec serait une hUIniliation pour le pays et pour notre corporation. Il sèn1erait le découragelnent dans nos rangs; il perpétuerait une :situation intenable dé.rà et entraverait sains aucun doute le développen1ent dé l'école en provoquant des déser­tions sans nombre. Il faut donc l'-éviter à tout prix et travailler ferme en conséquence .

. La loi nouvelle se présente au peuple sous un jour plus fa­vorable certes. ,Sa conception est plus ingénieuse, elle repose sur des principes plus équitables et présente de la sorte D10ins le flanc aux attaques n1alveillantes. Et nous ITI'êIneS, nous profite­rons des leçons de la dernière épreuve en observant une attitude cent, n1Îlle fois plus active et plus circonspecte là la fois.

rC'est pourquoi dans le travail de propagande qui va se dé­clencher d'ici au 8 février, notre tâche à nous, c'est 'la manœuvre,

- 349 -

-c'est l'action, mais l'action individuelle auprès de chaque élec­teur sans exception.

La nature InêIne de nos fonctions nous a plac-és dans une situation exceptionnelle et des plus avantageuse pour l'exécution d'un rôle senlblable. Nous SOlnmes une corporation plùssante. Nos mem.bres sont des é1éInents de choix, dissèninés partout dans les hanleaux, villes et villages. Ils sont cultiv'és et détenteurs d'eInplois en vue au se1n de la population qui souvent est leur obligée pour de nOlnbreux et petits services. Les sociétés, les cercles sont . dans leurs Iuains et prêts là Inarcher au pren1Îer D10t d'ordre pour le chef aÎlné et aplwécié. Dans de telles con­ditions, COUln1ent ne pas réussir?

A l'œuvre donc, chers collègues, maîtres et Inaltresses d'école. Profitez de la période qui nous sépare de la grande consultation populaire pour vous ' nlénager de nouvelles synlpathies. Il ne vous appartient pas de pérorer en public. 'Laissez dans ces circons­tances la parole aux orateurs désintéressés. Pour vous, agissez sur l'électeur, pris -à part, tout seul. Abordez-le darns la rue à l'occa­sion d 'une rencontre fortuite. Allez aussi le trouver dans sa de­Ineure et là sans trop de façons, den1andez-lui le service que vous savez. Votre sens psychologique vous sera d'un concours précieux fi c~tte occasion, et sans aucun doute op.érera des Inerveilles.

N'oubliez pas non plus que votre rayon d 'action ne se con­fine pas au village seulè11éllt, nlais partout, n'Ïlnporte où. Nous son1nles huit cents, que chacun en anlène dix et la victoire est assurée . .

Nous serons secondés et bien secondés d'ailleurs par le Dé­partenlent et les diverses associations d 'enlploy.és. Des conférences seront. organisé~s, les affiches et les tracts inonderont le pays et prodUIront aUSSI leur effet.

Ainsi l'effort conjugué de toutes les bonnes volontés forcera la victoire. Et de la sorte le Valais marquera un bon pas en avarnt dans la voie du progrès et de la cjyilisation. M.

~ ~

POUl'quoi sentons-nous sourdre à chaque instant qui passe, De nous-mênles ce cri qui vibre dans l'espace, Ainsi qu'un flot s'agite au Inilieu du remous? .' « Qu'est donc que la vze et pourquoi vivons-nous? « Qu'est-ce que notre esprit, qu'est-ce que l'intelligence? « D'où vient que nous avons la nette conscience, « D'un moi qui naît, qui voit, recherche et dispal'aît, « ComIne un oiseau qui fuit enz fond d'une forêt?

Page 7: L'Ecole primaire, 30 novembre 1930

350 -

« Que veut dire: Comprendre, un rêve, une chiInère, « Se sentir enlporté pal' une aile éphémère, « Vers l'avenir nluet, insondable, éternel « Pal' lequel est venu, ce souffle originel? « N'est-il pas un mensonge' ClU pïed de ce front blême, « Qui se penche inquiet sm' ce troublant problème? « L'azur est -il azur, ef cette immensité « Contient-elle terreur ou bien l'a vérité, « Pal' quoi l'atome CJ'l'Cmt, la force, notre essence, -. ' . « Se sont-ils imposés 'cl notre connaissance, « Dès ce premier passé' qui vit l' homme comb1cmt, « Pal' de fébriles vœux, la nuit d'un sort tremblant "! ~ Entendez-vous la voix qui fend la solitude, Et qui n'est qu'un appel de noUe inquiétude, Suscité pal' l'aspect de ce vastè incoJlJnu ? A quel réel espoir l'homme est-il parvenu? ' Autant de questions auxquelles 'pour répondre Un mystère divin, s'ouvre pour les confondre, Comme si notre esprit qui ' cherche son destin, Eût été fait pour .. l'ombre et le JOU1' ince1'tain! ' Ah! fouillez le 1'éel, cherchez, che1'chez enC01'e, H omn1CS, roseaux pens.ants que l'inconnu dévore, ConteInplez l'unive1's, si grand, si Il1erveilleux, Et laissez toutes choir, les lal'111eS de vos yeux, Pour que dans ces instants d'émotion p1'ofonde> Vous sachiez d'où vient la lumiè1'e féconde, Qui jette dans vos cœu1'S d?ineffables clartés, Parlez, faites parleI" vos ' belles laculté~, Interrogez les vents, les montagnes les plantes, Les astres de l'azur, les étoiles filantes., Et, dispersés partout, ces types' d'aninlaux, Qui 1'ègnent dans les ai1's, s'accrochent" laux' rameaux; S'élancent dans les flots, se meuvent SUI' la tCI'1'e, Ei' font raccord parfait du ~lrame planétaire, Voyez l'insecte au fond de so11 obscu1' 1'éduit, Et d emand ez s'il pense au' S01't qui le conduit., S'il passe cweùglément, comme un vent "qui se joue, A trave f-S' le feuillage ou la cendre ou la boue. Oui, de~inerez-~ous, il suce, il vole, il court, Il chante son refrain et s'endô'l:t tôur à tour, N'ayant jamais songé, fragile créature, " Qu'il accomplit un rôle au sdn de la 'riètture, Consultez l'oiselet qui vient construi1'e un nid, Et qui cherche le brin que l'agneau lui foui'nit. S'est-il jamais rendu le compte de son acte "! Sait-il s'il fait le "bien' ? 'si sa vie est exacte? Quand- l'ouvrage est fini, se l'end-il fiel' de lui "!

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COIl1prend-il son bonheur quand l~ soleil reluit "! Voit-il en l'avenir une nouvelle vie· ? Est-il sounlis ClU mal, à l'erreur, à l'envie? Non! clu jour, de la nuit, du Inalheur ou du bien De ce qu' il a vécu, l'oiselet n'en sait rien! Allez plus loin encore, ass~Il1blez tout le règne, Pénétrez-en le sens, notez ce qu'il enseigne, Et vous verrez alors qu~uR nlerv~illeux. instiJ1lct; De notre hl.nnble raison est grandement distinct, Que de tout ce qui vit, qui s'écoule ou s'agite, Qui guette l'enJlJemi, qui se construit Un gîte, Aucun des animaux de l'z.zni.Uers entier, N,' en connut un seul brin et ne sut son métier; Aucun n ' a jamais eu cette vague tournlente, Qui, devant l'infini, soupire et se lamente, Et qui fit aux humains, çü'esser de pieux autels" , ' Pour que Dieu pût bénir leurs. 1'êves immortels. L' homme seul est à part dans ce vaste domaine. Seul, il peut cOIl1parer, saisir . le phénomène, Admirer la Splendeur, le Bien, le Vrai, le Beau, . Sentir un autre jour dans la nuit du tombeau;" S'ennoblir dans rCtnl0Ur., . s'auréoler de gloire Et revêtir son nom d'u.ne divine histoi1'e; Sel.ll, il croit que la vie, inconlplèt.e ici "bas, Doit se faire un chemin à travers les cOInbats, Jusqu'au règne absolu de son intelligence, . SUI' les sens corrompus de sa frêle existeI~ce, Afin d'atteindre en Dieu son bonheur, et sa fin., ' \ \ Dans l' immensité mêDle où l' œ il du séraphin, \ Créé plus que l'humain, pour la grandeur extrême ConteInple l'Eternel en sa gloire suprême. . Et si de ce fini qu'est son hUInanité, Il entend posséder la pleine Vérité , SUI' l'éternel Il1ystère où la raison s'épuise A fouiller le secret qui d'.om.bre se déguise, L' 110Dune écoute .la Voix q.ui 1'etentit un j9.ur" Lorsque Dieu, pal' le Christ, lui marqua son Arnoul',

R. J ~QlJEME'T.

~ Pensée ~ L,a rêverie est de courte -d,urée: F~êle ,plaisir ,que ,la ra·isün défend, Elle est Ipareiille à ia ,buÙJle azurée Qu'enfle une, Ipa111~ . aux lèvres -d'un enfant.

. 11: '

SulJly Pr.Uidhomme~

- .,

Page 8: L'Ecole primaire, 30 novembre 1930

- 352 -

~ Nos Pages ~ COURRIER DES INSTITUTRICES

:SOMMAIRE. - ISoir d'automne. - Le tDavaill arttr,ayant. -M.aîtresses d'Ecoles :ménagères. - Se [,aire JJ8Ille ... (pour .mourir. - Pensée.

~ Soir d'automne ~

Dans les forêts dépouillées, Déjà les feuilles l'ouillées Font un tapis de velours. Et l'ont entend l'automne GéJnir le chant 111Onotone Coupé pal' des sanglots lourds .

Les frileuses hirondelles, Rasant le sol de coups d'ailes) Se rasselnblent à grands cris, Et tous les oiseaux sauvages S'appellent SUI' les rivages, Près des étangs défleuris. ·

C'est la saison triste et douce, Où l'on rêve, où, sur la mousse En pleurant on vient s'asseoir Pour voir le soleil oblique Dans le ciel mélancolique Verser les joyaux du soir.

J. RICHEPIN.

Le travail at,rayant D.ans l'·é.du.cation, je ne Iprise 'pas outre mesure Je prindpe d auto-

rité, et j"aime Ique !la liJberté y ait sa place cmnrne dans lIa rfamme; j'aime qu'on se serve du pl'aisii, IJQur .3!ttirer l 'enfance et l'.aip,privoiser ,au tr,avail. Non ,que je .partage ,la théorie du tra:vail attrayant. Lais­sons au travail le · c.al~aCitère que ,Dieu Ilùi a donné, .celui d'une ,peine : ce n 'est 'p.as ,le trav,ail ,q.u'il 'faut rendre attrayant, ·("est le ,plaisir qu 'il ifaut rendre instru·ctif. Si Q'on se borne à (donner un ,tour rugr.éablle aux notions utiles, on ,finir.a :par persU!3!der .aux en:f:alllts que toute leçon doit ileur pIlaire, et ,qu'ils ,peuvent rejelter 'cel,les ,qui s'en dÜilpensent; on établira le droit au (plaisir. C'est 'lin Ipeu notre Ipenoh.ant, tous tant

.·que nous sam:mes; à fOl"ce d '-alCloucir l 'éducation, nous l'avons eifé-

- 3'53 -

minée. o.n vénère, .que dis-je, on ,ca,jolle lIa liberté de l'enf,ant; on.lui demande 'la .permission de il'instruire, avec sel"mellt de Il'amuser; on l e mène à Ipetits Ipas par des sentiers tout Iparsemés 'de roses. C'est à merveille; mais 'prenons bien garde, en mêlant sains ,cesse .l'agréablle· à Il'util e, cl'a;f.fadir et ,d"aJf.faiblir sans cesse l'es.prit de l'enfant: 'c'est comme si l'on sucDait tous ses a :'i1ments ·pour Je ,f,aire ·manger. Qu'il sach e de bonne .heure oqu'élJp,prendre n 'est 'pas seulement un pil'aisir, et qu 'hl conçoive ;la notion d'u devoir. Qu'i11 exerce sa raison cha;que fois qu 'elle peut agir. La r,a ison, 'ohez l'enfant, est IPlus précoce qu 'on n e le croilt. S i, .par défiance d'elle, on s 'adresse toujours à ses autres facultés moins viriles, 'l 'imruginatiÜil1 et 11a sensibilité, si on Ie tient à la lisière quand iil ,peut .mlarc.her seul, on am'usera son enfance, ·m ais on la prolongera. Or, ',le but de l'-éducation, ce n'est pas de ·plaire aux enfan ts, ic'est de !former des hommes. H. RlrGA ULT.

Maitresses d·école ménagère Le dernier Inulnéro de l'Ecole Primaire nous apprend qu'il

y a pléthore d'institutrices et il nous revient, d'autre part, qu'en effet, un certain non1bre de nos collègues n 'ont pu se trouver une situation pour l'hiver 1930-1931.

Aussi, croyons-nous faire œuvre utile en encourageant celles­ci - puisque le telnps lê leur permet - là suivre le cours de Maî­tresses d'Ecole lnénagère qui s'ouvrira là Châteauneuf en jan­vier 1931.

Les connaissalIl'Ces qu'elles y acquerront les fan1iliariseront avec la science la plus utile rà une future Inaîtresse de Inaison et le B~ .. evet qui leur sera d·écerné leur assurera une place de Maî­tresse dans les Ecoles n1.énagères qui s'ouvriront dans la suite. La proéf'érence, en l'occurrence, sera toujours donnée à une n1aî­tresse porteus.e du Brevet d 'Institutrice. C'est une planche de salut à saisir !

Les institutrices sans place désirant suivre ce cours soht donc ' priées de s'adresser à la Pr·ésidente de notre Association, IMlle 'Carraux, institutrice à Monthey. A. A ..

Se faire belle ... pour mourir!

L'automne arrive à grands ·pas. Déjà .les ,feuilles des hêtres ;prenn8nt des tons ·plus cLairs, 'celles des ar,bres fruitiers s 'épaI'piltlent à tous les vents et, le long des ':murs où eJlle grimpe comme à l'assaut, la vigne' vierge se colore de teintes déJ.kates qu'on ne se Jasse pas. d'·a.dmil'er. De vertes, les !feuilles sont devenues pourpres, é carlra·t es, nuancées d 'or .fauve: e·Lles se font belles pour nous enchanter quel­ques jours ... et mourir! Vienne une grosse :averse ou lUl vent ·froid,.

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les pauvres gisent a terre souillées, méconnaiss·rub[es; cclles qui tien­nent bon Ipendent chruque jour -leur éCllat; bientôt, eilles sè.chel1lt, tom­bent; 'c'est l.a d'in!

Se faire belles pour mourir, voilà rIeur Idestinée. On ne s'y mé­"prend Ipas et, llorsque les teintes chaudes commencent à Ipal)aîti'e sur 'les ;branches, on se ,dit ave,c un ,petit frisson: « L'hiver n'est pas loin. )}

Se ,f,aire 'belle 'pour mourir ! .. . .cette èxdrumartion 'me rappelile un 'souvenir douloureux et, 'chaique fois que je l'entends, je revois une scène lointaine. ,PermettelZ-moi de vous .la décrire, eUe n'est pas banale.

Une de nos é1èves, jeune ,fille de vingt ans, institutrice de,puis un an à peine, se ~our,ait ,loin de no,{ls. Elile avait Il,aissé un souvenir 'de grâce et ,de beauté, ,mais ,aussi ceJlui d'une activité, d 'une bienveÎJl­lance, d un oOubli de soi re'marquable .. .Drans les récréations, el,le se

- faisait le U)out'e-eIi-tniin et, (pour déchar.g81; lIa sœur surveililante, 's 'in­géniait à a:mus.er ses co.mpagnes. Très inte.l.Hgente, un ,peu autoritaire quelquefois, e:11e ';1vait su S~ faire aimer .par toutes Iles élèves, qu'elile 'dépassaitcle bea'UJc.o~p et lpar ,la tai,lle et par l'esprit. On l'a1p'peloait en ria,nt ,Caly:pso; ' son por,t ma,jestuetHc . autorisait ·certte lappeUation flat­

·teuse. Et, après un ,an d'enseignement, eLle s'en fa,Uait de ila Ipoitrine

'avec un grand désÎl~ ide revoir les sœurs ses Imaîtresses. ,Une circons­tance tout à '·fait illl1t)l'évue no'us obügea à une visite d'a,ffaires:dans Ja ville qu'ePe habitait. C'était bien là une arttention de la Providence pour .la. mourante et .aussi pour nous qui désirions tant ùa revoir.

Au déhanq.uer, nciusalJlâmes ,prendre ,de ses nouvelles. La malade -était cou0hée. QUe/lie Ipeine de constater ,les ,progrès du mal! ,La fièvre 'colorait ses joues et donnait 'de' ü'éclat à, ses yeux ·cernés de noir; la maigreur extDême, l'essoufflement, la voix sans timbre et si faiblIe n'.annonçaieIlit t~ue trop Ja :fin immin·ente. .

« Revenez me voOir ann'ès midi, Ime dit-ei\.ile, je Ime ilèvenai un instant ,et mettrai :ma robe de noces, ma robe de morte, car je veuxi être belle pmU' inourh'!»

Voyez, ajouta-t-ellle, eUe est là, Oill me il'a apportée hier! Et elle montrait, suspendue ,près du Ht, une ,toilette d 'éIPousée, Ilégère, toute blanche et vaporeuse, richement garnie cle ·" dentelles.

« C'est cette robe que l'on me mettra, je veux, ma Sœur, ,que vous me voy,iez telle 'que je serai dans :mon ,cercueiù, ,car vous ne revien-,ùrez :plous», .a.jouta-t-elle. -

No'ùs retournâmes chez e1:1e ,dans la SOlree. IlVJ.ltle L. av.ait l'evêttu ,sa blanche toillette, ,mais il'exdtation -de la!' .fièvre avait dis'p.aru, la fai­blesse était extrême, les joues, livides, Iles lIèvres, déco1lorées. A peine put-elle nous lrudresser quelques mots en.tre.co,unésu cli: a,üAèS': ide toux. « Oh! ,cette Itoux, qu'eHe me fait ,mal! gérni.'3sa.i.t-e,JJle, 'mais ce sera

:- 355 -

bientôt là ,fin. l\ T,OUS (prierez pour ·1moi quand je ,ne serai ,plus, et si vous Jm'oubLiez,' ,je saurai .bi.en vous ,le ra'plpel~er.»

QueJ,ques .instants a;près, nous ILa quittions. Je rev,ois encore .les pauvres yeux .qui nous suiv.aient jusiqu'à Il,a, Iporte, le geste d',adieu de celle qui. VOUlait .être lbelle pour ,mourir.

. Et €lL1è est ·morte, peu de se,maines a,près : ,l'O'ubli est descendu sur Ha toonbe; ses .petites élèves sont .grandes à cette heure, e1lles ne se souviennent ipilus de i1a jeune institutrice qui ,pour elJles s'était tuée à lIa tâche et 'si ,rapidement. liVrais, de celle Iqui eut :la coquetterie ,d'.achever en .beauté sa .courte vie,' ,il me re(3te un souvenir et une leçon bien1Iaisante ...

,Mourü~ en ·beauté d'âme, .. aoprès a:voir donné tout ce .qu 'il est pos­sible ,de soi à d',autres; épuiser, j.us.qù'à la dernière goutte, sa vie

.. -dans (le s3!crHice, ne ,pas se contemter Id'un à · .peu près .clans ll'·ac-com­.plissement .clu devoir, mais ,aUer au cl.e'là, remplir à 'pleins bords le va(3e 'de ' Ipal~fums ,que Il 'oOn brisera aux • 'pieds du. IMaître, ' que c'est ,gr.and, "que c'est nobile!

JeUnes :fLUes, ' qui ,lirez ces ';lignes, song"ez-v,ous, cO'mme nous, ' vos ·.aînées, à :lIa s'uprème visite de notre ({ 'sœur »' ,'loa ïMort, ,alors que ,les feuiloles ·pourpres ou jaunies tOJill1bent sur vos · sentiets? « C'est si !loin, me direz-vous. :Laissez nous vivre et j ouir. ~près, quand nous fi urons votre âge, no.us y Ipenserons,ce s,ena assez .tôt .!» Non, il ·faut y .pen­sel' .dès 'im,ai,ntenant, rendre son âme chaque. jour un :peu , meilHeure, un peu ,plus souple là llia volonté de ,D-ieu, :l'enriCihii' de Vel1tUS, Cat~ ce

1.11est 'j'am,ais: tro'p tôt de Ipréparer son ,értiernité, Ide se faire beIlle nour mourir! Sr A. H ;

" f ' , ,

Pensée d'Emile Faguet: « Nous enseigllons là écr,ire, et :toùt s,ty.l~ ,qui n'est pa,~ original,

n'est pas un styile; - nous enseignons à ipenser et tou'te :pensée' que nous ttenons ,d 'un ,autre ' n'est Ipas une ,pensée, c'est 'UR fonrnulle; -,et toute 'métho!de IPour Ipellser -que nous tenol1S d'un autré n'est IJaS une méthode, c'est un Imécanisme; nous enseignons la- sentir; et un :senüme.nt Id.' emprunt ,est ,une ,aMectation, une by'po.crisie ou üne dé-

. da,matio.n .; _ - no.us enseignons à vouloir, et vOUJloir fpar·. obéissance est l '.abdication de .la 'Volonté. »; . _ ,,,.

Mots pour ' rire . ·· Un pêcheur . jette ses Jillets dans une l,pêche réservée. Suryint le

-g,arde: «( Je vous 1)renlds .. en d'lagrant délit et vous dresse :procès--venbal »'. .' '. " J' ,. ::::; \. ~ " .ll., M.a;.ls ,, ],'ai: i1n'ê~,) ;àut6risation « verbale ». '

,' :..c... Alo:rs,. : ~fflàl1Jti1ez~la! ~

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Page 10: L'Ecole primaire, 30 novembre 1930

- 356-

X. s 'est \levé à 5 heures du matin .pour 'prendre le train.

- Figurez-vous, dit-il tà un ami, que je n'.ai dormi que deux! heu-res, Ice,tte nuit.

- Vous devez être ,fatigué?

- !la !foi, non ... je dors ;très ·vite.

Réflexion ,d'un 'peintre:

« Avoir passé tau te s'a vie à if aire des croûtes et ne Ipas en a voir une à se mettre. sous OJa dent! »

*** \C:e,s ,mode's ! ... - Boby ,et sa llThMIl!an !dOl1it il,e,s mains sünt ·encÜIffi-

ibrr.ées 'de pWqUlertS, .s',atppil.~êtell1rt; à ,tr,aWU"Is,ler ,La Irue :

- Ti'EIDs-·toi tà !fies jupes·, lOl"ldOJ.1J1e il,a maman.

- y fpeut IPws lal''il''liiVlel1. ~ . lP'l '8<ul'tn.iJciha .Boby len ,él1wla.nt \S,es me-nottes.

Coq.u.iùJle: M. !lIe Ouré av,ailt éCl"lÎ/t: Ol1Jt été Ul1iÏIS 'Pair l1es ,N·el!1s ilndils­swubJes du mari/ag,e, 'etc. Le IclÏisrtrait 'ou f,aoéti.euxl ItYiPO it:m[}rima, : Ont ·é!té J)iunts, ,eiDe.

Bibliographie

L'Almanach du Valais Vu le succès réjouissant qu'a obtenu l'année dernière l'Al­

mCl11ach du Valais auprès des instituteurs et institutrices, ce dont nous les ren1ercions vivement, l'.éditeur F . Aymon, à Sion, se per­n1ettra d'envoyer à chacun des abonnés à l'Ecole prin1aire un exelnplaire de celui-ci au prix réduit de 60 Ct. au lieu de 80 Ct.

Le personnel enseignant y trouvera son profit à posséder cette intéressante publication, bien valaisalnne par le choix. de ses articles et l'esprit qui s 'y dégage. Le lecteur y rencontrera les visages ain1és de ceux qui nous ont quittés pendant l'année; il lira avec intérêt « Le Bulletin paroissial » , de J.-B. Bertrand, l'anniversaire du Tunnel du Sin1plon, un joli croquis dû à la pltune de M. ·Gabbud : Les prunes du Curé, un conte sentin1ental, de Solandieu: La Rose de Planchuet, une 1égende n1artigne­raine: Le banderet et le bouc rouge, l'assassinat d'un Hano­vrien nOlnlné Guenzel, Les Gardiens de la COlntesse, r·écit en1-poignant et du plus vif intérêt et bien d'autres pages anlusantes très bien illustrées, Inettent en relief la valeur de cette publi­cation.

La Rédaction de l'Ecole Primaire recon11nnnde vivelnent là ses abonnés de faire bon accueil à cet opuscule, qui est bien valaisan.

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