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Laboratoire d’Analyses Vétérinaires J.Collard Chimie Article 5 1
LE POINT SUR LES TESTS HEPATIQUES : COMMENT LES
UTILISER A BON ESCIENT ?
INTRODUCTION : Les pathologies hépatiques mettent souvent le clinicien devant un challenge diagnostique, les
signes cliniques étant le plus souvent vagues et variables. De plus, il est très rare qu’un seul
dosage ou un seul test permette de poser un diagnostic définitif.
La grosse difficulté dans l’interprétation des tests hépatiques repose sur le fait que des
résultats suggérant une hépatopathie peuvent non seulement être effectivement du à une
hépatopathie primitive, mais également du à une répercussion sur le foie d’une pathologie
extrahépatique.
Les principales pathologies extrahépatiques pouvant donner des tests hépatiques anormaux
sont les suivantes :
Pancréatite aiguë
Diabète sucré
EPI
Infection bactérienne extrahépatique
Cushing
Hyperthyroidie
Hypoadrénocorticisme (Addison)
Hypothyroidie
IMHA
Entéropathies inflammatoires
……etc
Il faut également bien comprendre que le foie a une capacité de réserve fonctionnelle énorme
et de grandes possibilités de régénérescence, ce qui implique que bien souvent, les signes
cliniques n’apparaissent que lors de lésions aiguës sévères ou chroniques étendues.
Conséquences d’un dysfonctionnement hépatobiliaire :
Métabolisme et excrétion de la bilirubine : ictère : hyperbilirubinémie. Lors
d’obstruction biliaire elle est souvent associée à de l’hypercholestérolémie
Stockage de certaines substances :
- Hypoglycémie dans les pathologies de stockage du glycogène et parfois dans
les stades avancés d’hépatopathie
- Hypocholestérolémie et hypotriglycéridémie lors de shunt portosystémique
(PSS)
- Hypoalbuminémie : reflet de la diminution de la synthèse de l’albumine. Peut
causer l’apparition d’ascite
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- Diminution de la synthèse des facteurs de coagulation provoquant des
saignements.
Action au niveau des toxiques dont l’ammoniaque hyperammoniémie
encéphalopathie hépatique
Diminution de la production d’urée + défaut de métabolisme du cortisol : pu/pd
Défaut du métabolisme de l’aldostérone : rétention sodée ascite/oedèmes
LES MARQUEURS ENZYMATIQUES DU FOIE
L’augmentation des paramètres hépatiques n’est pas nécessairement associée à une
hépatopathie clinique significative. De même, certains dysfonctionnements hépatiques
sévères, non associés à un dommage significatif du foie, comme lors de PSS congénital, ne
montrent pas d’augmentation ou une augmentation minime de ces paramètres.
Donc, la difficulté du clinicien est de déterminer si l’élévation des enzymes est significative et
si elle reflète une pathologie primaire ou secondaire. C’est pourquoi l’interprétation des
résultats doit se faire à la lumière de l’anamnèse, de l’examen clinique et d’autres
investigations cliniques éventuelles.
Il est important de préciser également que les tests hépatiques ne donnent que peu ou pas
d’informations concernant le type de lésion, si elle est localisée ou diffuse, sur l’état
fonctionnel du foie et sur la réversibilité de la pathologie.
De même, l’importance de l’augmentation des paramètres n’a pas nécessairement de
signification, malgré qu’il existe une certaine corrélation avec le nombre de cellules atteintes.
Donc des élévations modérées des enzymes peuvent très bien être non significatives ou au
contraire signifier la perte quasi-totale des hépatocytes en stade terminal.
Les activités des enzymes sériques dépendent :
De leur activité hépatique
De leur localisation intracellulaire (et donc de leur tendance à quitter l’hépatocyte)
De leur possibilité d’induction par des médicaments/toxiques
De leur demi-vie sérique
Il est en général admis que les élévations occasionnelles d’enzymes hépatiques sans
dysfonction organique et sans anomalie histopathologique reflète la présence de
« macroenzymes » sans signification clinique. L’augmentation persistante des marqueurs
hépatiques indique généralement une pathologie chronique.
Deux types d’activité enzymatique peuvent être mesuré dans le sérum :
Les enzymes hépatocellulaires libérés lors de lésion cellulaire
Les enzymes biliaires dont la synthèse est induite par les médicaments et par la
rétention de bile (marqueurs cholestatiques)
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LES ENZYMES HÉPATOCELLULAIRES :
ALT : Alanine aminotransférase. Appelée précédemment SGPT : serum glutamate-
pyruvate deshydrogenase :
Spécifique du foie chez le chien et le chat. Négligeable chez le cheval et les ruminants.
Augmentation immédiate lors de nécrose hépatique ou lors de libération secondaire à
une altération de la perméabilité et/ou du métabolisme cellulaire. Ex : hépatopathie
aiguë lors d’hépatite infectieuse canine ou secondaire à des toxines
Dans les pathologies chroniques, les augmentations peuvent être moins marquées mais
sont persistantes
Le dosage de l’ALT n’est pas un test fonctionnel !! Alors que l’importance de
l’augmentation en ALT dans les pathologies aiguës est +/- proportionnel au nombre
d’hépatocytes atteints, elle ne donne aucune information concernant l’aspect focal ou
diffus de la lésion, sa sévérité, sa réversibilité et donc le pronostic.
Une erreur souvent commise est d’accorder trop d’importance à l’amplitude de
l’élévation enzymatique. ALT tend à augmenter plus dans les pathologies aiguës que
chroniques ; en stade terminal, les valeurs peuvent être dans les zones de référence
(puisqu’il reste peu d’hépatocytes pouvant libérer des enzymes).
C’est la persistance de l’élévation enzymatique qui a une importance
diagnostique et pronostique.
Alors qu’une chute de l’ALT peut être de mauvais pronostic si elle reflète la perte des
hépatocytes, une diminution progressive de l’ALT après une pathologie aiguë indique
un bon pronostic. L’activité enzymatique devrait diminuer de 50% tous les 3-4
jours, pour revenir à un taux normal après 2-3 semaines.
L’augmentation de l’ALT est plus lente lors de pathologies cholestatiques.
L’augmentation de l’activité de l’ALT peut aussi être observée (mais pas dans tous les
cas !) lors de néoplasie hépatique primaire ou secondaire. L’élévation se fera lors de
nécrose associée à la tumeur ou par libération à partir de la cellule tumorale. Mais il ne
faut pas oublier de nouveau que les pathologies en stade terminal, puisqu’il reste très
peu d’hépatocytes viables, s’accompagnent généralement de taux d’ALT dans les
valeurs de référence ou légèrement augmentés.
De faibles augmentations enzymatiques peuvent également être provoquées par
induction des enzymes après l’administration de médicaments ou de substances
hépatotoxiques. Cette augmentation tend à être dose-dépendante. Les doses
thérapeutiques d’anticonvulsivants, comme le phénobarbital, produisent une
augmentation modérée (4-5x), alors que des doses toxiques font augmenter l’ALT
50x.
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Les glucocorticoïdes peuvent également être responsables d’une augmentation de
l’activité ALT : une dose > 4mg/kg de prednisolone peut causer une augmentation 10x
de l’ALT (cependant moins importante que l’augmentation des enzymes
cholestatiques). Cette augmentation peut persister plusieurs semaines après
l’administration d’une seule dose de stéroïdes.
Un autre problème dans l’interprétation de l’ALT est sa sensibilité lors de pathologies
secondaire ou même lors de pathologie hépatique cliniquement insignifiante. Il n’est
pas rare de voir des augmentations 5x chez des chiens atteints de pathologie gastro-
intestinale ou 10x lors d’EPI (insuffisance pancréatique exocrine) !
AST : Aspartate aminotransférase. Appelée précédemment SGOT : serum glutamate-
oxaloacetate transaminase :
Enzyme hépatocellulaire libéré lors de lésion cellulaire.
Présent également en quantité significative dans d’autres tissus, notamment les
muscles cardiaque et squelettique.
Lors d’hépatopathie, l’augmentation d’AST est habituellement parallèle à celle de
l’ALT.
Enzyme hépatocellulaire de choix chez le cheval et les bovins
Une partie de l’AST est d’origine mitochondriale (au lieu d’être libre dans le
cytoplasme) et donc sa libération dépend plus d’une nécrose cellulaire plutôt que
d’une simple diffusion membranaire marqueur plus spécifique d’une lésion
hépatique significative que l’ALT, alors qu’elle est moins sensible aux atteintes
mineures (l’AST augmente très peu sous l’effet des corticoïdes).
Après hépatite aiguë, normalisation avant ALT.
Légères augmentations de l’AST lors de hépatite chronique et de pathologie
cholestatique.
AUTRES
Arginase : pas en routine
GLDH (glutamate deshydrogénase) : marqueur de nécrose hépatique chez les
ruminants et le cheval
LDH : peu de valeur diagnostique car nombreux isoenzymes dans de nombreux
tissus. L’électrophorèse des isoenzymes n’est pas fiable chez les petits animaux.
SDH (sorbitol déshydrogénase) : peu d’intérêt chez les petits animaux. De plus, peu
stable.
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LES MARQUEURS BILIAIRES/CHOLESTASE :
ALP : Phosphatase alcaline
Présent dans les canalicules biliaires des hépatocytes et sécrété dans la bile. Sa quantité dans
le sang augmente lors de cholestase (régurgitation + synthèse de novo) et par induction
médicamenteuse.
L’ALP est en général la dernière enzyme à augmenter lors de lésion aiguë (puisque le flux
biliaire est la dernière fonction perturbée).
L’augmentation de l’ALP ne permet pas de distinguer une cholestase intra- ou extra
hépatique.
L’infiltration graisseuse provoque une augmentation de l’ALP dans les pathologies
métaboliques telles que le diabète sucré chez le chien et la lipidose idiopathique féline.
Elle augmente également lors d’hépatite et lors de carcinome (hépatocellulaire et biliaire)
Malheureusement il existe de nombreux isoenzymes (muqueuse intestinale, rein, placenta,
os), particulièrement chez le chien, limitant sa valeur en tant que test de cholestase.
Chez le chien, le problème principal pour l’interprétation est la présence d’une isoenzyme
induite par les corticoïdes (SIAP). Pour compliquer le tout, cette isoenzyme peut aussi être
produite lors de cholestase Iaire. Son augmentation peut persister pendant 6 semaines après la
fin d’un traitement aux corticoïdes. Cette isoenzyme peut également être libérée lors de
pathologie hépatobiliaire primitive, diabète sucré, hypothyroïdie et pancréatite. Sa synthèse
peut être induite par les anticonvulsivants.
Elle constitue un marqueur intéressant du Cushing, mais pas constant.
GGT, γGT : Gamma-glutamyl transférase
Associé à l’arbre biliaire : elle augmente lors de cholestase, souvent parallèlement à
l’ALP.
Il existe des isoenzymes dans de nombreux tissus, mais la grande majorité de GGT
circulante est d’origine hépatique. Il n’existe pas d’isoE d’origine osseuse (donc pas
d’augmentation lors de la croissance ou d’ostéopathie). Il existe un isoE stéroid-
induced ; peu d’influence par contre avec les anticonvulsivants.
Comme l’ALP, GGT ne permet pas de distinguer une cholestase d’une pathologie
hépatocellulaire. Leur mesure simultanée permet cependant d’augmenter leur valeur
diagnostique.
Chez le chien, elle semble plus spécifique et moins sensible que l’ALP, alors que le
contraire apparaît chez le chat. Dans cette espèce, la majorité des pathologies de
cholestase causent une augmentation plus importante de la GGT que l’ALP.
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LES TESTS DE FONCTION HEPATIQUE
Divers tests ont été décrits permettant de contrôler l’état de fonctionnement hépatique. Les
plus importants sont : l’albumine, l’électrophorèse des protéines sériques et les acides
biliaires.
L’albumine
Elle diminue :
- Lors d’inflammation : hypoalbuminémie réversible (le foie modifie sa synthèse pour
privilégier celle des protéines de la phase aiguë).
- Lors d’un défaut de sa synthèse, secondaire à une pathologie chronique :
hypoalbuminémie irréversible.
- Parfois lors d’ascite.
L’albumine a une demi-vie de 7-10 jours : l’hypoalbuminémie est rare dans les
pathologies aiguës.
L’hypoalbuminémie persistante = signe de pathologie chronique en stade terminal
(perte de 80% au moins de la masse hépatique fonctionnelle)
L’électrophorèse des protéines Elle donne une information pronostique et permet de distinguer certaines protéines (comme
les protéines de la phase aiguë lors d’inflammation ou des protéines anormales dans certaines
hépatopathies).
3 fractions importantes : albumine, AAT (a1 antitrypsine) et haptoglobine : dans la région
alpha. L’AAT et l’haptoglobine sont des protéines inflammatoires : elles augmentent dans les
pathologies aiguës et chroniques (infection, nécrose, inflammation, autoimmunité et
néoplasie).
Elles diminuent (haptoglobine) ou tendent même à disparaître (AAT) dans les stades avancés
d’hépatopathie ou lors de cirrhose terminale.
Une hyperglobulinémie est souvent présent chez le chat lors d’hépatopathie (raison inconnue).
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Les acides biliaires sériques (SBA) :
Ils sont synthétisés dans le foie à partir du cholestérol et sont conjugués à de la taurine et de la
glycine avant d’être excrétés dans la bile intestin. La plupart sont réabsorbés dans l’iléum
retournent au foie par la circulation portale : c’est la circulation entérophépatique. La
concentration sérique normale est basse.
Lors de dysfonctionnement hépatique et/ou PSS, les acides biliaires sont libérés dans la
circulation systémique.
Intérêt : détection de PSS et hépatite chronique/cirrhose avant le développement d’ictère.La
sensibilité est augmentée par le dosage de la cc 2 hrs post-prandiale (PPSBA).
Une cc de FSBA > 30 µmol/l est généralement suffisante pour conclure à un dysfct hépatique
et réaliser d’autres tests comme une biopsie. L’importance de l’augmentation de la FSBA au-
dessus de 100 µmol/l a une valeur prédictive pauvre quant à la sévérité de la pathologie.
Certains cas de PSS ont une FSBA normale et augmente massivement leur PPSBA.
Lors de FSBA 20-30 µmol/l (zone douteuse), il est recommandé de :
- Envisager une pathologie extrahépatique
- Répéter FSBA avec PPSBA (augmentation au moins 2x)
- Répéter FSBA après 2-4 semaines
- Si signes cliniques très évocateurs : biopsie hépatique.
Ascite :
L’accumulation de liquide dans la cavité péritonéale peut être un indicateur d’une
hépatopathie. Lors d’hépatopathie, l’ascite est causée par hypoprotéinémie et hypertension
portale transsudat modifié.
Temps de coagulation :
Généralement perturbés uniquement lors de pathologie sévère.
Bilirubine :
Reflète la capacité du foie à prélever, conjuguer et excréter la bilirubine. Cependant peu
sensible (pas vrai marqueur de la fonction hépatique).
Hyperbilirubinémie ictère. Non constant (absent lors de PSS, steroid hépatopathie, rare lors
de métastase).
Cliniquement l’ictère est détecté au niveau de la sclérotique lorsque les concentrations > 25
µmol/l (conversion labo !!!). Cependant lors de séparation du sérum au laboratoire, elle est
visible à partir de 17 µmol/l.
La bilirubinurie précède généralement l’ictère chez le chien à cause du seuil rénal très
bas.
La bilirubinurie est toujours pathologique chez le chat.
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Dosage de l’ammoniaque :
Produit par les bactéries intestinales et normalement éliminé par le système porte du foie. Le
sang portal normal contient jusqu’à 350 µmol/l d’ammoniaque, mais moins de 60 µmol/l
entre dans la circulation systémique. L’augmentation de sa concentration signifie un
dysfonctionnement hépatique ou un PSS (shunt portosystémique). Le degré
d’hyperammoniémie corrèle très bien avec la sévérité de l’encéphalopathie hépatique. La
sensibilité du dosage peut être améliorée par un test de tolérance à l’ammoniaque
(administration orale ou rectale). Peu d’intérêt et peu de facilité de réalisation/dosage…
INDICES PRONOSTIQUES :
Signes positifs :
Diminution de l’hyperbilirubinémie
Diminution des enzymes hépatiques. Après atteinte aiguë, ALT doit diminuer de 50%
tous les 3-4 jours. Une augmentation de l’ALT alors que clinique OK peut indiquer
une régénérescence plutôt qu’une lésion persistante. ALP peut continuer à augmenter
et mettre des semaines avant une normalisation.
Normoglycémie
Temps de coagulation No
Augmentation de l’albumine sérique (indépendante d’une déshydratation).
Augmentation de la concentration du cholestérol (si elle était diminuée)
Signes négatifs :
Augmentation de l’AST et de l’ALT
Hypoglycémie et temps de Prothrombine prolongé lors d’hépatite chronique
Hypoalbuminémie
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LES PATHOLOGIES HEPATIQUES CHEZ LE CHIEN
Les hépatopathies peuvent être primaires ou secondaires.
D’un point de vue histologique, les hépatopathies primaires peuvent être classifiées en aiguë
ou chronique, inflammatoire ou non-inflammatoire.
INFLAMMATOIRE :
Infectieuse :
- Bactérienne (leptospirose)
- Virale (Hépatite infectieuse canine, Herpes)
Non infectieuse :
- Toxique
- Hépatite chronique
- Cirrhose
- Fibrose hépatique idiopathique
NON INFLAMMATOIRE :
Hépatopathie stéroide
Néoplasie
Lipidose
PSS (shunt portosystémique)
L’INSUFFISANCE HÉPATIQUE :
On parle d’insuffisance hépatique lorsque la masse cellulaire est suffisamment réduite ou
lorsque la fonction cellulaire est perturbée:
- Remplacement de la masse cellulaire par des cellules tumorales
- Cirrhose par dysfonctionnement des hépatocytes, suite à une vascularisation et donc
une perfusion perturbées
- Nécrose massive ou au contraire détérioration lente lors d’un processus chronique
Donc le terme « insuffisance hépatique » ne correspond pas à un changement
morphologique spécifique mais plutôt à un syndrome clinique qui résulte d’une fonction
inadéquate du foie. Lors d’insuffisance hépatique aiguë, les signes cliniques et les résultats de laboratoire sont
peu spécifiques mais reflètent essentiellement les désordres fonctionnels qui s’en suivent,
incluant le métabolisme des graisses, des hydrates de carbone et des protéines, la synthèse des
protéines plasmatiques et des facteurs de la coagulation, la détoxification et la métabolisation
des médicaments et substances toxiques.
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L’HÉPATOPATHIE TOXIQUE :
Signes cliniques variables suivant que la lésion est légère ou fulminante. Dans la majorité des
cas : signes d’insuffisance aiguë.
Dans certains cas d’intoxication lente et de faible niveau, comme avec les aflatoxines, on
observe plutôt une hépatopathie chronique et une cirrhose.
Quelques agents hépatotoxiques potentiels :
Médicaments – anesthésiques :
- Antihelminthiques (Mebendazole)
- Analgésiques (Phénylbutazone)
- Anticonvulsivants (Primidone)
- Sulfonamides
- Halothane
- Corticostéroides
Produits chimiques
- Métaux lourds (Cu, Fe, Pb, Hg)
- Pesticides
Substances biologiques
- Mycotoxines (aflatoxines)
- …
HEPATOPATHIE CHRONIQUE
- Majorité des hépatopathies chez les petits animaux.
- Classification encore controversée : basée sur la morphologie plutôt que sur l’étiologie
- Encore beaucoup d’inconnues quant aux étiologies, pathogenèses et traitements
Classification des pathologies hépatiques chroniques chez le chien :
Hépatite de stockage du cuivre
Hépatite associée au cuivre
Hépatite par accumulation d’alpha-1-antitrypsine (AAT)
Hépatite chronique progressive (hépatite lobulaire, hépatite chronique active)
Hépatite chronique non spécifique
Hépatite lobulaire disséquante
Hépatite chronique associée aux médicaments
Cholangiohépatite chronique
Fibrose hépatique idiopathique
Cirrhose hépatique
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Hépatite de stockage du cuivre chez le Bedlington Terrier
Accumulation massive de cuivre dans les lysosomes hépatiques
Transmission génétique (autosomal récessif) chez le Bedlington Terrier
Prévalence élevée aux USA (66%), Suède (49%), UK (30%)
Symptomatologie variable : il existe 3 stades de toxicose :
- Forme asymptomatique : identifié par biopsie avant la reproduction. ALT
parfois augmentée.
- Forme aiguë : dépression, anorexie, vomissements. Parfois anémie
hémolytique aiguë avec ictère. Augmentation marquée de ALT, ALP et GGT ;
augmentation de SBA, hyperbilirubinémie, paramètres d’hémostase anormaux
- Forme chronique : dépression, vomissements et perte de poids chez des chiens
d’un certain âge. Parfois ictère, ascite. Hémogramme normal. ALT, ALP et
GGT modérément élevée. Parfois hypoalbuminémie.
Hépatite associée au cuivre chez le West Highland White Terrier
Différente de la forme observée chez le Bedlington : l’accumulation de cuivre
n’augmente pas progressivement avec l’âge et le niveau d’accumulation est nettement
moins important.
Asymptomatique ou clinique d’hépatite chronique ou cirrhose
Décrit aux USA et en Suède
Hépatite associée au cuivre chez les autres races
Dobermann Pinschers :
- Hépatite chronique (correspondant histologiquement à une hépatite chronique
active idiopathique)
- Les cc de Cu dans le foie sont svt augmentées mais semblent être secondaires à
une cholestase chronique (localisation périportale du cuivre) et non pas à une
toxicose Iaire
- Prédisposition des femelles- âge moyen( 5 ans)
- Signes cliniques : Pu/pd, perte de poids, anorexie, ascite, ictère, dépression,
vomissement, diarrhée.
- Augmentation marquée de enzymes hépatiques
Skye Terriers :
- Sécrétion biliaire du cuivre perturbée et accumulation subséquente :
probablement due à un métabolisme biliaire intracellulaire anormal
Autres races :
- Certaines publications aux USA concernent des races comme le Labrador
Retriever, le Cocker Spaniel, le Berger Allemand, le Pékinois, et d’autres
encore.
- Pathogenèse encore inconnue : on ne sait pas si le cuivre joue un rôle dans le
développement d’une hépatopathie chronique ; il s’agit plus probablement
d’une accumulation de cuivre secondaire à une hépatopathie chronique comme
cela est bien décrit en médecine humaine et vétérinaire (répartition périportale
essentiellement)
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Hépatite associée à l’AAT (α1-Antitrypsine)
Désordre héréditaire autosomal bien connu chez l’homme. Accumulation d’AAT dans
les hépatocytes conduisant à une hépatite chronique/cirrhose
Récemment décrit chez le chien, en particulier chez l’English Cocker Spaniel et
l’American Cocker Spaniel, mais aussi dans d’autres races.
Accumulation d’AAT en zone périportale
3 formes histologiques : hépatite non spécifique, hépatite chronique progressive (la
plus fréquente), cirrhose hépatique.
Age moyen : 5 ans – pas de prédisposition de sexe
Anamnèse et clinique : perte de poids, dépression, pu/pd
Les signes cliniques apparaissent souvent tard lorsque la cirrhose se développe (ascite
fréquente)
Biologie clinique :
- Augmentation légère à modérée de l’ALT
- Augmentation marquée de l’ALP et GGT
- Augmentation de la cc SBA
- Diminution marquée de l’albumine sérique
Hépatite chronique progressive idiopathique (hépatite lobulaire, hépatite chronique
active)
LA pathologie hépatique des années 80 !
Représente une variété de pathologies hépatiques de différentes étiologies
(leptospirose chronique, hépatite infectieuse virale, toxique...) L’origine virale et
l’autoimmunité sont cependant les 2 causes les plus fréquentes
Pathologie inflammatoire : à l’histopathologie, infiltration inflammatoire, nécrose,
fibrose progressive du parenchyme hépatique
Signes cliniques présents depuis plus de 6 mois
Dépression, perte de poids, ascite. Signes gastrointestinaux fréquents. Ictère rare.
Prédisposition de race : Cocker Spaniel et WHWT – âge moyen : 5 ans – pas de
prédisposition de sexe
Biologie clinique :
- Augmentation légère à modérée de l’ALT, ALP et FSBA
- Hypoalbuminémie fréquente : due à une modification de la synthèse protéique en
faveur des protéines de la phase aiguë en début de pathologie, alors qu’en stade avancé
elle serait plutôt due à un dysfonctionnement hépatique
Hépatite lobulaire disséquante
Atteint les jeunes chiens : âge moyen : 7 mois ou moins encore !
Femelles > mâles
Etiologie inconnue
Décrit en particulier chez le Rottweiler, Mastino espagnol et caniche
Histopathologie : présence de fibres de collagène et de réticuline rendant le
parenchyme lobulaire, nécrose à l’emporte-pièce et infiltration inflammatoire mixte
modérée
Anamnèse et signes cliniques identiques à ceux décrits plus hauts. Cependant, l’ascite
et la perte de poids sont prédominantes. Ictère fréquent.
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Hépatite chronique non spécifique idiopathique
Lésion nécro-inflammatoire diffuse et chronique de l’hépatocyte
Biologie clinique :
- Augmentation de l’ALT plus prononcée que dans l’hépatite chronique progressive
- Augmentation modérée de l’ALP
- Fonction hépatique peu affectée : SBA et albumine normaux
- Ascite rare
Hépatite chronique associée aux médicaments
Nombreux anticonvulsivants : phénytoïne et primidone surtout, mais aussi
phénobarbital
Elévation des enzymes hépatiques suite à l’induction par les médicaments, mais aussi
par développement d’une hépatite chronique secondaire sévère. Lésions hépatiques
progressives. Apparition de signes cliniques lorsque apparition de cirrhose.
Biologie clinique :
- Augmentation persistante des enzymes hépatiques avec augmentation de l’ALT plus
prononcée que celle de l’ALP + SBA élevés : plus indicatif d’une nécrose
hépatocellulaire plutôt que d’une simple induction enzymatique par les médicaments.
- Faire un suivi sanguin (profil hépatique complet : ALT, ALP, SBA, TB, GGT,
albumine, glucose) tous les 6 mois lors de tr/ par anticonvulsivants
Cholangiohépatite chronique
Caractérisé par l’atteinte du parenchyme hépatique périportal, l’extension de
l’inflammation aux canaux biliaires et par la cholestase.
Symptomatologie aiguë. Dépression marquée. Ictère. Signes gastrointestinaux,
anorexie.
Etiologie peu connue : Infection intestinale ascendante ? Associée à de la colite
chronique ?
Biologie clinique : augmentation marquée des enzymes hépatiques et des acides
biliaires + ictère
Cirrhose
Stade terminal de diverses hépatopathies
Caractérisée par fibrose, régénérescence nodulaire, hyperplasie des canaux biliaires et
distorsion du tissu lobulaire.
Signes cliniques peu spécifiques : anorexie, léthargie, signes gastrointestinaux
(vomissement et/ou diarrhée). Méléna et hématémèse observés plus fréquemment que
dans les autres pathologies chroniques. Parfois signes d’encéphalopathie hépatique.
Ascite très fréquente. Parfois ictère.
Biologie clinique :
- Augmentation modérée des enzymes hépatiques dans la majorité des cas.
Attention : parfois pas d’augmentation (dans les cas d’absence d’inflammation
active et de réduction +++ de la masse cellulaire)
- SBA souvent augmentée
- Hypoalbuminémie (synthèse réduite) !
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- Dans les cas tardifs, diminution marquée des fractions alphaglobuline et
haptoglobine sur le protéinogramme
Fibrose hépatique idiopathique
Accumulation de collagène et autres composants du tissu connectif extracelluaire dans
le foie, sans inflammation active
Décrit chez les jeunes animaux
Signe clinique le plus fréquent : ascite, suivi d’anorexie et d’encéphalopathie
hépatique
Signes cliniques moins fréquents : signes gastrointestinaux (vomissement/diarrhée),
pu/pd, ictère
Le Berger Allemand semble prédisposé. Etiologie inconnue
Biologie clinique :
- Augmentation des enzymes hépatiques dans la majorité des cas
- Hypoprotéinémie fréquente
- FSBA parfois augmenté
Syndrome cholestatique
Accumulation dans le sang de substances normalement excrétées dans la bile :
bilirubine, cholestérol, acides biliaires.
Augmentation des enzymes associés à l’épithélium biliaire : ALP et GGT
Hyperbilirubinémie / ictère caractéristiques !
Intrahépatique : surtout lors de cholangiohépatite, mais aussi lors de cirrhose, hépatite
secondaire toxique et tumeurs
Extrahépatique : lors de l’obstruction des gros canaux biliaires. Fréquemment causé
par les tumeurs du pancréas, mais aussi par les tumeurs du duodénum, les processus
inflammatoires et les calculs biliaires
Cholelithiase
Rare en médecine vétérinaire comparé à la médecine humaine
Les femelles âgées de petite race semblent prédisposées
Parfois découverte accidentelle lors d’une échographie ou lors d’autopsie
Peuvent être associés à de la cholecystite et s’accompagner de vomissement, anorexie,
ictère, fièvre et douleur abdominale.
Nature des cristaux : cholestérol, bilirubine ou mixte.
Hépatopathie stéroïdienne
Lors d’administration exogène de stéroïdes ou lors de Cushing
Accumulation de glycogène dans les hépatocytes hépatomégalie
Signes cliniques = ceux de l’hypercorticisme
Biologie clinique :
- Augmentation de l’ALP
- Albumine, bilirubine et ammoniaque normales
Laboratoire d’Analyses Vétérinaires J.Collard Chimie Article 5 15
Hyperplasie nodulaire
Phénomène lié à l’âge : > 8 ans. Pas de prédisposition de race ni de sexe
Aucune cause sépcifique identifiée
Généralement non associés à des signes cliniques. Parfois augmentation modérée de
l’ALT et marquée de l’ALP
Bénin, mais attention au diagnostic différentiel avec l’adénome ou le carcinome !
Néoplasie
Métastatique > primaire. Proviennent du pancréas, rate, tractus gastro-intestinal,
glande mammaire, moelle osseuse, poumons ou thyroïde
Néoplasie primaire : incidence = 1% de tous les néoplasmes chez le chien. Origine
épithéliale (soit l’hépatocyte, soit l’épithélium biliaire). Bénin ou malin.
Lymphome multicentrique fréquent chez le chien ; envahit, outre le foie, la rate et les
ganglions
Signes cliniques vagues, non spécifiques. Apparaissent généralement dans les stades
avancés : anorexie, léthargie, perte de poids et ascite sont les symptômes les plus
fréquents. Parfois ictère, diarrhée et hémorragie.
Augmentation ALT et ALP fréquente dans les tumeurs primaires mais pas dans les
tumeurs métastatiques
Laboratoire d’Analyses Vétérinaires J.Collard Chimie Article 5 16
LE PSS (SHUNT PORTOSYSTEMIQUE) :
Intrahépatique ou extrahépatique
Unique (congénital) ou acquis, secondaires à l’hypertension portale qui se développe
dans les pathologies hépatiques chroniques.
Les grandes races développent plutôt des shunts intrahépatiques par rapport aux petites
races
Les PSS conduisent à l’atrophie du foie et son dysfonctionnement
Les signes cliniques apparaissent souvent < 1 an, mais peuvent aussi n’apparaître qu’à
8-9 ans
Signes cliniques: très variables !
- Nerveux centraux : comportement bizarre, démence, ataxie, tremblements, épilepsie,
coma. Souvent épisodiques et liés aux repas
- Gastrointestinaux : anorexie, vomissement, diarrhée. Parfois polyphagie,
hypersalivation
- Intolérance aux anesthésiques et aux tranquilisants
- Pu/pd occasionnelle
Biologie clinique :
- Anémie légère non régénérative, microcytose (dans 70% des cas), neutrophilie légère,
target cells
- Peu ou pas d’augmentation de AST et ALT (50% cas : augmentation minime)
- ALP augmente dans 2/3 cas mais reflète plutôt l’isoenzyme osseuse chez des chiens en
croissance
- Augmentation drastique des SBA. Faire PPSBA (ac.biliaires en post-prandial).
Attention aux risques de coma ammoniacal chez le chiot après repas d’épreuve !
- Urée sérique basse (diminution de la synthèse hépatique et perte lors de pu/pd)
- Augmentation de l’acide urique (incapacité de convertir l’acide urique en allantoïne)
- Hypoprotéinémie (65% cas) - Hypoalbuminémie dans 40% des cas
- Hypocholestérolémie dans 57% cas (diminution de sa synthèse)
- Hypoglycémie parfois présente lors d’épilepsie
- Cristaux d’urates d’ammonium dans le sédiment urinaire dans 50% des cas
Laboratoire d’Analyses Vétérinaires J.Collard Chimie Article 5 17
LES PATHOLOGIES HEPATIQUES CHEZ LE CHAT
Quelques particularités propres au chat : Une utilisation constante et élevée des protéines dans la gluconéogenèse hépatique Une déficience relative en glucuronyl transferase diminution de sa capacité à
métaboliser médicaments et toxines Incapacité de synthétiser l’arginine (importante dans le cycle de l’urée)
prédisposition à l’hyperNH3 lors de jeûne prolongé Pas d’isoE steroid induced de l’ALP Le canal pancréatique majeur rejoint le canal biliaire principal avant d’entrer dans le
duodénum, ce qui explique la fréquente coexistence des pathologies pancréatiques et
biliaires chez le chat La demi-vie des enzymes hépatiques est plus courte chez le chat que chez le chien
Hépatites chronique et toxique relativement rares chez le chat comparé au chien.
Hépatopathie secondaire très fréquente lors d’infections ou de pathologies métaboliques
toujours éliminer en 1er lieu une pathologie extra hépatique lorsque les enzymes hépatiques
sont élevés chez le chat !
Inflammatoire :
Infectieuse :
- Virale (FIP)
- Bactérienne
- Protozoaire (toxoplasmose)
Cholangite/cholangiohépatite
Toxique
Non inflammatoire :
Lipidose (idiopathique)
Hyperthyroïdie
Néoplasie
PSS
Obstruction biliaire
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LE COMPLEXE CHOLANGITE/CHOLANGIOHÉPATITE
Peut être séparé en 3 groupes sur base histopathologique :
- Suppurative
- Non-suppurative (lymphocytaire)
- Cirrhose biliaire
On ne sait cependant si il s’agit de pathologies différentes ou de plusieurs étapes d’une seule
pathologie
Cholangite/cholangiohépatite suppurative:
La majorité des cas de cholangite sont asymptomatique alors que les cas de
cholangiohépatite montrent des signes cliniques et biochimiques dus à
l’envahissement hépatique :
- Fièvre (75% cas)
- Anorexie, perte poids, ascite
- Neutrophilie left shift (90% cas)
- Augmentation enzymes hépatique, bilirubine et acides biliaires
Etiologie suspectée : infection bactérienne ascendante dans le tractus biliaire avec
éventuellement atteinte du parenchyme hépatique Tr/ Abio : ampi + metronidazole
Cholangiohépatite non suppurative chronique (lymphocytaire):
Forme la plus fréquente du complexe cholangite/cholangiohépatite chez le chat
Etiologie : vraisemblablement pathologie à médiation immune (suite à infection
bactérienne, virale (coronavirus, FeLV), toxoplasmose ?). La progression de la forme
suppurative vers la forme non suppurative chronique n’a pas encore été démontrée.
Signes cliniques : ictère, anorexie partielle ou complète, perte de poids. Fièvre rare.
Biologie clinique :
- Hypergammaglobulinémie !
- Augmentation légère ou modérée des enzymes hépatiques (ALT, ALP et GGT) dans la
majorité des cas
- Marqueurs de la fonction hépatique anormaux : augmentation bilirubine et SBA
- Parfois lymphocytose
- Parfois ascite riche en protéines
DDx : FIP et néoplasie. Diagnostic définitif par biopsie !
Tr/ Corticoïdes (ralentissent la progression de la pathologie plutôt que guérison)
Cirrhose biliaire
Etape finale de la cholangiohépatite chronique chez le chat (cholangiohépatite
sclérosante)
Rare (les chats meurent ou sont euthanasiés avant ce stade)
Signes cliniques : ictère, perte de poids, déshydratation, hépatomégalie + parfois ascite
(due à hypoalbuminémie et hypertension portale)
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OBSTRUCTION CANAL BILIAIRE
Due essentiellement à la présence de « boue » ou de calculs biliaires (associée au
complexe cholangiohépatite) obstruction partielle ou complète des canaux biliaires
extrahépatiques
Autres causes : compression du canal biliaire commun suite à une pancréatite,
néoplasie,…
Signes cliniques variables : anorexie, vomissement, fièvre, ictère. Perte de poids dans
les cas chroniques.
Biologie clinique :
- Augmentation variable des transférases
- Augmentation marquée de la bilirubine, du cholestérol et de l’ALP
- Tendances hémorragiques (répond à la vitK) ainsi que fèces acholiques lors
d’obstruction complète
LIPIDOSE HÉPATIQUE
Caractérisée par une accumulation excessive de lipides (triglycérides) dans les
hépatocytes, une cholestase intrahépatique sévère et une insuffisance hépatique
progressive.
Etiologie peu connue. Peut être secondaire à une endocrinopathie, comme le diabète
sucré, l’hyperthyroïdie, ou à une néoplasie ou une pancréatite
La lipidose hépatique idiopathique est un syndrome spécifique chez le chat (décrit aux
USA).
Pas de prédisposition de sexe ou de race. La majorité des cas sont adultes.
L’obésité est un facteur prédisposant !
Pathophysiologie mal comprise à l’heure actuelle : l’anorexie semble jouer un rôle
important (de par ses effets sur les métabolismes lipidique et protéique)
Les mécanismes proposés sont :
Anorexie chronique :
- Chute de l’insuline plasmatique lipolyse augmentation de la synthèse des
TG dans le foie
- Déficience en acides aminés : déficience en arginine et carnitine trouble du
métabolisme lipidique accumulation de lipides dans le foie
- Déséquilibre du bilan calorique (protéines !)
Obésité:
- Résistance à l’insuline libération d’ac.gras accumulation de TG dans le
foie
- Augmentation du taux d’un facteur nécrotique tumoral conduisant à l’anorexie
Stress:
- Libération de catécholamines accumulation de TG dans le foie
Signes cliniques : anorexie, léthargie, perte de poids importante (> 25% - peut être
toujours obèse !!) et vomissement. Parfois ictère. HE rare (stade avancé)
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Biologie clinique :
- Augmentation marquée de l’ALP avec une GGT généralement normale ou peu
augmentée !
- Augmentation légère ou modérée de ALT et AST
- Hyperbilirubinémie fréquente
- Augmentation des FSBA fréquente
- L’examen cytologique par ponction percutanée est souvent diagnostique (et moins
invasive que la biopsie)
PSS (SHUNT PORTOSYSTEMIQUE)
De plus en plus souvent reconnu chez le chat
La plupart sont unique et extrahépatique
Signes cliniques liés à l’encéphalopathie hépatique (épilepsie, cécité) chez des
animaux jeunes. Hypersalivation fréquente !
Biologie clinique : augmentation de l’ammoniaque sanguin. Cristaux urinaires peu
fréquents
NÉOPLASIE
Les néoplasies Iaires sont rares chez le chat. Signes cliniques : anorexie, ictère,
vomissement intermittent et parfois ascite
Les tumeurs métastatiques sont beaucoup plus fréquentes : lymphosarcome,
pathologies myéloprolifératives, mastocytose systémique
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PROFIL HEPATIQUE RECOMMANDE
ALT (SGPT): Persistance ou non ?
Diminution ?
- Brutale : mauvais pronostic (perte des hépatocytes fonctionnels)
- Progressive : bon pronostic : doit diminuer de 50% ts les 3-4 jrs et No après
2-3 semaines
Médicaments hépatotoxiques ? (dose dépendante) : anticonvulsivants, GC
Attention aux pathologies secondaires extrahépatiques (pathologie gastrointestinale,
EPI !)
AST (SGOT): Plus spécifique que l’ALT d’une lésion profonde
ALP : Augmente lors de cholestase (intra ou extra) + lors d’infiltration graisseuse (DS,
lipidose féline !!), d’hépatite et de carcinome
Nombreux isoE : attention
- lors de gestation
- lors de croissance
SIAP :
- corticoïdes, mais aussi cholestase, DS, hypothyroïdie et pancréatite
- anticonvulsivants
- Peut persister pdt 6 sem après fin tr/ corticoïdes
GGT : Augmente lors de cholestase (intra ou extra)
Nombreux isoE mais stt origine hépatique
Pas d’isoE osseuse
IsoE induite par les stéroïdes. Non influencée par les anticonvulsivants
BILIRUBINE TOTALE : Marqueur peu sensible de la fonction (non constant)
Sa diminution = indice pronostique +
+ marqueurs de la fonction hépatique :
UREE
GLYCEMIE
ACIDES BILIAIRES (SBA)
ALBUMINE
ELECTROPHORESE PROTEINES SERIQUES